1 1982, Articles divers (1982-1985). L’Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales [commentaires] (1982)
1 cinquantaine d’années que j’écris et que je parle sur des questions européennes. Pourquoi est-ce qu’il nous faut à tout pri
2 l’Europe est dans son union, dans sa fédération, sur la base même de ses différences. Si elle n’arrive pas à se fédérer, c
3 définition, de s’unir : on ne base pas une union sur cet obstacle par excellence à toute union qu’est l’État-nation d’aujo
4 d’aujourd’hui. Vouloir fonder l’union de l’Europe sur ses États-nations, c’est vouloir faire un cercle carré ou c’est voulo
5 les faire. Donc, il nous faut établir le dialogue sur nos différences, et pour que ce dialogue soit utile, il faut qu’il y
6 aire une fédération de l’Europe, une union réelle sur la base de la seule unité existante, qui est l’unité de culture, c’es
7 à peu près contemporaines. Voilà un premier cas, sur lequel je reviendrai, de pays dont la culture se confond avec l’ident
8 préexistantes en Europe, c’est-à-dire les Celtes sur presque tout l’ensemble du continent, et les Germains qui viennent à
9 n donnerai ici quelques exemples, portant surtout sur l’usage que l’on a fait de la culture commune dans nos différents pay
10 e pour les Suisses — une culture qui ne porte que sur les principes du fédéralisme, sur l’éthique du fédéralisme, devrais-j
11 ui ne porte que sur les principes du fédéralisme, sur l’éthique du fédéralisme, devrais-je dire. Il y a aussi la Pologne et
12 s avez eu un très remarquable exposé de M. Romano sur l’Italie, où il nous a fait remarquer que la culture en Italie, quand
13 eut le dire, parce que l’accent est fortement mis sur le germanisme plutôt que sur l’hellénisme et le romantisme. Le Saint-
14 nt est fortement mis sur le germanisme plutôt que sur l’hellénisme et le romantisme. Le Saint-Empire romain ne fut qu’un em
15 naissance du fait qu’elles ne pourront s’unir que sur une base véritablement commune, la culture, et non pas sur l’économie
16 ase véritablement commune, la culture, et non pas sur l’économie, ni sur la politique. C’est cela seul qui permettra le lan
17 ommune, la culture, et non pas sur l’économie, ni sur la politique. C’est cela seul qui permettra le langage commun, condit
18 puis trente ans, qu’on ne peut pas faire l’Europe sur la base de l’économie, comme Jean Monnet le proposait. On n’y est pas
19 sion, trois suggestions : — Organiser le dialogue sur l’union à partir de la culture, considérée comme seule base commune,
20 urs de guerres. Il me semble que c’est un terrain sur lequel la responsabilité de la culture est la plus engagée aujourd’hu
21 plement quelques pistes. Pourquoi pas un colloque sur chacune d’elles ? a. Rougemont Denis de, « [Commentaires] L’Europe
2 1982, Articles divers (1982-1985). De la personne à l’Europe des régions (25 mars 1982)
22 balaierait tout le plateau suisse et tuerait tout sur son passage, non seulement dans les quelques heures qui suivraient, m
23 pointées vers Moscou. Disposant de SS20 orientés sur ces silos, en cas de guerre, les Russes ne laisseraient pas les Franç
3 1982, Articles divers (1982-1985). Précisions de M. Denis de Rougemont (25 mai 1982)
24 atomiques des vingt-six silos du plateau d’Albion sur lequel les Russes ont pointé leurs SS20. Ce danger « cent fois plus g
4 1982, Articles divers (1982-1985). « Vous avez dit Rolling Stones ? » (28 mai 1982)
25 ond, des dizaines de milliers de Suisses se ruent sur le futur concert de Bâle. Un phénomène social qui révèle toute l’impo
5 1982, Articles divers (1982-1985). « Des manifestations pacifistes encore plus grandes ! » (2 juillet 1982)
26 insi des réalités économiques. Il existe en fait, sur ce plan-là, une profonde complicité entre les États-Unis et l’URSS. F
27 des armements ? Une pression formidable qui agit sur l’opinion publique et également sur les députés et les gouvernements.
28 able qui agit sur l’opinion publique et également sur les députés et les gouvernements. Eux sont manipulés, jusque dans leu
29 a diffusion, dans le monde entier, d’informations sur la réalité de la situation. Il existe malheureusement [sic] plusieurs
30 est réel, indiscutable, c’est une économie fondée sur la production d’armements dont il n’est guère imaginable qu’on se ser
31 e l’ampleur du danger. On ne peut plus se leurrer sur les effets d’une guerre nucléaire : ce serait l’anéantissement de la
32 pas définitives, car sa population est dispersée sur une vaste surface ; la nôtre est dix fois plus dense. J’en viens à la
33 e village, de chaque hameau, une défense répandue sur tout le territoire. Et si cette défense, proche de la guérilla, ne su
34 l’occasion, dans notre pays, de rouvrir le débat sur la défense nationale. Un débat qui ne concerne pas seulement les mili
6 1982, Articles divers (1982-1985). Denis de Rougemont devant l’Histoire (17 juillet 1982)
35 ès des années 1930. En fait, j’attaquais Grisoni sur une phrase parue dans Lu, selon laquelle, lors de l’avènement de Péta
36 it donc pas celui « des années 1930 ». Il portait sur mon action personnelle en juin 1940. Juin 1940, c’est « pendant la gu
37 e, où j’étais mobilisé comme officier, un article sur l’entrée de Hitler à Paris, qui me valut, le 20 juin, une condamnatio
7 1982, Articles divers (1982-1985). Des régions à la paix pour l’union de l’Europe (juillet-août 1982)
38 reil étatique — fonctionnaires, police et armée — sur toutes les composantes de la vie d’une nation : centralisation de l’é
39 n, plutôt que de renoncer à des droits théoriques sur un petit troupeau d’îles désertes. 2. Mais dépasser l’État-nation, né
40 environnement. Vouloir fonder l’union de l’Europe sur les États-nations souverains, c’est vouloir un cercle carré. Ce serai
41 emont / Groupe Cadmos, Rapport au peuple européen sur l’état de l’union de l’Europe 1979, Paris, Stock, 1979, p. 128.
8 1982, Articles divers (1982-1985). La peur d’être libre… (printemps-été 1982)
42 erdiaev, Robertg Aron, etc. Ce groupe travaillait sur l’idée de « personne » et nous sommes devenus les « personnalistes ».
43 ir du bas, en développant la personne, et non pas sur les ordres de quelques individus. Ceci d’ailleurs ne marche jamais à
44  Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier. » Cette vocation doit se manifester et elle se manifeste
45 it pas si grand que l’on ne puisse plus la réunir sur l’agora où chacun doit pouvoir entendre les autres. De ce type de com
46 une notion aberrante et que le problème de la vie sur Terre est ou bien mondial, ou bien régional. C’est la vision des « Ve
47 ul Valéry disait déjà que toute politique se base sur une certaine conception de l’homme. Je suis pour la région à cause de
48 on. L’école personnaliste est constamment revenue sur cela. La patrie, c’est quelque chose qui vous vient de l’intérieur ta
49 ope des régions. Je ne vois l’Europe possible que sur la base des régions. C’est ce que j’avais proposé à Ecoropa : des rég
50 : « la puissance, c’est le pouvoir que l’on prend sur autrui ; la liberté, c’est le pouvoir que l’on prend sur soi-même. »
51 rui ; la liberté, c’est le pouvoir que l’on prend sur soi-même. » Vous avez aussi parlé de « la peur d’être libre »… C’est
52 9 et plusieurs fois réédité. Mais cette réflexion sur les mythes de l’amour était aussi un essai de déchiffrement de la per
9 1982, Articles divers (1982-1985). Hommage à l’Alliance culturelle romande pour ses 20 ans (octobre 1982)
53 té dès ses débuts, de nous donner un bref message sur notre travail. Nous les remercions chaleureusement ; notre reconnaiss
54 temps-là, la Suisse romande n’existait guère que sur les cartes, pas même géographiques mais linguistiques — encore qu’ell
10 1982, Articles divers (1982-1985). Un écrivain au service de la cité (24 octobre 1982)
55 isait participer à ses enquêtes, dans les écoles, sur le mensonge et la vérité chez l’enfant, ou sur la représentation du m
56 s, sur le mensonge et la vérité chez l’enfant, ou sur la représentation du monde de l’enfant… des choses formidables ! Un
57 ientôt paraître le Journal d’un Européen, portant sur ces trente dernières années. Enfin, je travaille toujours à l’ouvrage
11 1983, Articles divers (1982-1985). Réponses à des questions de Marcel Proust et de Michel Moret (1983)
58 répondre à cette question. Si le Christ revenait sur terre et plus précisément en Suisse, pensez-vous que notre justice le
59 liberté, c’est-à-dire le pouvoir qu’il prend non sur autrui mais sur soi-même. La réforme que vous admirez le plus ? La ch
60 à-dire le pouvoir qu’il prend non sur autrui mais sur soi-même. La réforme que vous admirez le plus ? La christianisation j
12 1983, Articles divers (1982-1985). Bertrand de Launay, Le Poker nucléaire : comme brebis à l’abattoir [préface] (1983)
61 urs très fermes et aux mêmes arguments sans prise sur les vertiges de l’irrationnel, aux mêmes calculs débiles devant le dé
62 hes qui nous gouvernent. Trois accusations pèsent sur les partisans du désarmement nucléaire intégral, dont je suis. — Ils
63 . — Fin du xxe siècle : chacun lance une grenade sur l’autre. Deux morts certaines au premier échange. Cela correspond à :
64 Avec des dizaines de milliers d’armes nucléaires sur tous les continents et les humains étant ce qu’ils sont, les chances
13 1983, Articles divers (1982-1985). La Suisse et quelle Europe ? (1983)
65 dans ce colloque résulte d’un malentendu initial sur son titre. Parce que cela me convenait sans doute, j’avais cru compre
66 i tout de suite fait savoir aux organisateurs que sur ce thème je n’avais pas grand-chose à dire, sinon que son énoncé me p
67 largie ou bien La Suisse et l’union de l’Europe Sur le premier titre, j’aurais tout de suite à observer ceci : que les ré
68 commerciaux et monétaires qui se manifestent l’un sur le territoire de la Suisse, l’autre sur le continent européen. Or, je
69 tent l’un sur le territoire de la Suisse, l’autre sur le continent européen. Or, je le répète, la Suisse n’est pas réductib
70 ur économique de neuf pays de l’Europe de l’Ouest sur vingt-deux. L’illusion politique consiste surtout à croire qu’à parti
71 giner, sinon à réaliser : un super-État européen, sur le modèle de l’État-nation français ; un État fédéral européen, sur l
72 ’État-nation français ; un État fédéral européen, sur le modèle de la Suisse ; ou une simple Ligue défensive des nations so
73 ne simple Ligue défensive des nations souveraines sur le modèle de l’OTAN ou du pacte de Varsovie. Par ailleurs, je ne sais
74 culturelle et politique des peuples du continent sur la base du traité de Rome, c’est-à-dire sur des combinaisons d’intérê
75 inent sur la base du traité de Rome, c’est-à-dire sur des combinaisons d’intérêts de durée nécessairement brève — calculées
76 uls économistes réunis à Bruxelles pour légiférer sur le développement culturel, social, politique et nécessairement milita
77 nt militaire des vingt-deux pays du continent, et sur les conditions de leur réunion future avec les sept pays de l’Est act
78 simple. D’une part, la CE réunit vingt-et-un pays sur vingt-deux ; la Suisse en fait déjà partie ; l’obstacle de la neutral
79 . J’y reviendrai. c) Je passerai sans m’y arrêter sur le modèle de super-État européen, dont personne ne veut (il ne sert q
80 e sert que de punching-ball pour Michel Debré) et sur le modèle de la Ligue défensive des nations souveraines, où il n’y au
81 théoriques : 1° celle d’un État fédéral européen sur le modèle suisse. 2° celle d’une création sui generis, d’une innovati
82 la constituent. 3° La volonté de défense locale, sur tout le territoire de la fédération européenne. Sans vouloir entrer d
83 nucléaires, les Russes gagneraient nécessairement sur les Européens du seul fait que ceux-ci sont 127 au km2 mais les Sovié
84 de pouvoirs strictement limités mais très réels, sur le mode du Conseil fédéral suisse, et recevant ses grandes directives
85 , qu’elle garde son identité de fédération fondée sur l’autonomie des communautés de base, communes et plus tard cantons. V
14 1983, Articles divers (1982-1985). Hitler, l’anti-prophète de notre siècle (10 février 1983)
86 9, j’osais déclarer, dans une chronique du Figaro sur l’occupation de Prague, que nous vivions « les derniers jours du bon
87 où il fait coller chaque jour les articles parus sur lui à l’étranger. Il désigne une coupure du Courrier de Saint-Étienne
88 à la Pologne puisqu’on écrit des choses pareilles sur moi. » C. J. Burckhardt lui demande pourquoi il attache tant d’import
89 analogues. Voilà le principal de ce que je sais sur Hitler, écrivais-je le lendemain dans mon journal. On peut réfléchir
90 dessus. Réfléchir ou même délirer… On ne tire pas sur un homme qui n’est rien et qui est tout. On ne tire pas sur un petit-
91 me qui n’est rien et qui est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois qui est le rêve de soixante millions d’hommes. On
92 st le rêve de soixante millions d’hommes. On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fondateurs de religion sont réservé
93 xante millions d’hommes. On tire sur un tyran, ou sur un roi, mais les fondateurs de religion sont réservés à d’autres cata
94 cussion, à tout recours aux vérités fondamentales sur lesquelles s’édifia la civilisation de l’Occident ? » L’explication d
95 provient de l’obsession économiste qui l’aveugle sur l’importance primordiale du fait religieux, au sens sociologique du t
96 ans les données de l’aventure hitlérienne. Fondée sur le Malheur, elle allait au Néant. « Das Nichts nichtet (le néant néan
97 et par là submergeant tous les mouvements fondés sur le matérialisme — capitaliste ou « dialectique » — le national-social
98 l ne saurait y avoir toute-puissance d’une partie sur un tout humain. Il n’y a en fait que la puissance d’un parti sur sa p
99 ain. Il n’y a en fait que la puissance d’un parti sur sa propre nation, systématiquement amputée de tout ce qui pourrait ré
15 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : conclusions (1984)
100 c leur vocabulaire conventionnel qui ne mord plus sur la réalité. Je voudrais donc, en votre nom à tous, féliciter vivement
101 uand vous allez en direction du lac, vous arrivez sur une petite crête qui marque la ligne de partage des eaux de l’Europe
102 e neutralité, chargé d’une mission de conférences sur la Suisse et d’un projet d’exécution de l’oratorio Nicolas de Flue
103 ue à New York. J’ai publié là-bas un petit livre sur la Suisse, The Heart of Europe , j’ai travaillé à l’Office of War In
104 j’ai écrit encore deux ou trois livres, dont l’un sur le diable , et l’autre sur la bombe atomique . Je suis rentré une pre
105 rois livres, dont l’un sur le diable , et l’autre sur la bombe atomique . Je suis rentré une première fois en Europe, au pr
106 tôt après la guerre. Tout le monde s’est accordé sur l’idée que le sujet le plus important de l’heure, c’était comment fai
107 en marge de cette seule activité. De 1947 à 1979, sur une vingtaine d’ouvrages publiés, plus de la moitié parlent d’autre c
108 la culture à Lausanne en 1949, il a fallu mettre sur pied un certain nombre d’institutions, dont le Centre européen de la
109 seul secteur économique, dans six pays seulement, sur les 23 de l’Europe de l’Ouest. Soit dit en passant : j’estime abusif
110 du budget de la Commission économique de 10 États sur 23. Évidemment, on ne peut pas le dire comme cela chaque fois qu’on e
111 même décennie s’est développée l’idée de région, sur laquelle nous avions tenu de nombreux colloques à Genève dès 1962. De
112 ions – Europe fédérée : même avenir ! » J’insiste sur même avenir, et non pas même combat comme on dit aujourd’hui, car un
113 tard, en 1971, le fameux Rapport au club de Rome sur les Limites de la croissance, qui allait révolutionner à la fois la p
114 détenus par les Arabes et qu’ils pouvaient jeter sur le marché occidental — de telle manière que toute notre économie en e
115 nais l’image d’une grosse boule de pierre déposée sur le pont d’un bateau pendant une tempête : roulant d’un bastingage à l
116 autres livres, trop difficiles ou trop en avance sur l’opinion du temps. Au moment de tirer maintenant quelques conclusion
117 s’est centré tout de suite et tout naturellement sur le problème des régions. Pourquoi ? Partons de la guerre qui résume t
118 esures de centralisation et de mainmise de l’État sur l’économie. Quand on ne sait plus quoi dire, on nous avertit que : « 
119 États-nations seuls qui auront le droit de peser sur le bouton rouge, personne d’autre, une région ne pourrait pas le fair
120 té humaine que les États-nations, et de la fonder sur une logique du vivant, et non pas du minéral, qui est le domaine des
121 part d’en bas, de l’humus. J’ai toujours insisté sur cette puissance de la germination, qui peut fissurer des rochers, qui
122 ération mondiale, requise à beaucoup d’égards, et sur laquelle aussi certains d’entre vous ont insisté à très juste titre.
123 de lutter contre les menaces de guerre qui pèsent sur l’Europe, surtout, je crois, pendant les dix années qui viennent. Je
124 n-lieu, le lieu de nulle part, le lieu quelconque sur lequel on pose une structure sans tenir compte d’aucune réalité spéci
125 gions à géométrie variable », comme je les nomme, sur lesquelles nous avons beaucoup discuté le premier jour. Plusieurs des
126 us. M. Norton a apporté des vues très importantes sur cette notion de géométrie variable, ainsi que M. Naef, qui malheureus
127 poser des questions plus précises, plus concrètes sur bien des cas ; mais ce qu’il faut que je vous avoue c’est que cette n
128 ans la mesure où l’on y marche. C’est en marchant sur mon chemin que je le crée. « Chemin faisant » est une phrase qui va t
129 st venu une autre idée. Dans la grande discussion sur les régions introduite en France par François Perroux, celui-ci propo
130 nt donc dans l’utopie. Il faut fonder des régions sur la réalité. Alors, je pense en écoutant M. Birre qu’il y aurait peut-
131 is que cela est important pour tout notre propos, sur l’absence de contradictions entre la volonté de respecter les spécifi
132 e une seconde, parce que moi, j’ai les deux pieds sur terre ! », je réponds : « Tant pis pour vous, car cela vous condamne
133 er, il ne peut pas avoir plus d’un pied à la fois sur la terre ! Et s’il fait un grand bond, il n’a plus aucun pied sur la
134 t s’il fait un grand bond, il n’a plus aucun pied sur la terre, mais il va très loin ! Je vais conclure sur l’Europe. Il m
135 a terre, mais il va très loin ! Je vais conclure sur l’Europe. Il me paraît significatif que dans ce colloque, il se soit
136 que le premier rapport, celui de M. Hell, portait sur des choses culturelles. C’est tout à fait juste. La base de l’Europe,
137 t, que l’on bâtit, volontairement — l’unité donc, sur laquelle nous pouvons bâtir une fédération européenne, c’est l’unité
138 gande quotidienne contre l’idée de bâtir l’Europe sur l’économie d’abord. Je me suis amusé à faire des petites études sur l
139 bord. Je me suis amusé à faire des petites études sur les rythmes de mobilité des principaux facteurs que l’on évoque dans
140 avent très bien que cela veut dire « trébucher », sur des racines ou n’importe quoi ! Le chant national des Genevois Cé qu’
141 ux de baser l’Europe, cette immense construction, sur ce qu’il y a de plus fragile, de plus variable, et qui peut être ruin
142 i peut être ruiné : l’économie. Il faut la fonder sur l’humus, l’humus de l’histoire, au sens symboliquement élargi du term
143 us fonctionnel… Dans le papier de M. et Mme Cosma sur la stratégie, j’ai salué bien sûr avec une complète approbation, la p
144 t Mme André Birre, avec ce qu’ils nous ont appris sur l’humus, qui donne vraiment et symboliquement une base à tout cela. «
16 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : réponse à Raimondo Strassoldo (1984)
145 on texte, Raimondo Strassoldo insiste amicalement sur le fait qu’il concorde à 95 % avec moi. Si vous ne gardez pas cela à
146 ure de son texte et qu’il n’est d’accord avec moi sur à peu près rien ! En réalité, je le connais assez pour pouvoir vous r
147 e séance comme celle-là ! — mais va se concentrer sur les critiques que l’on pourrait faire, de manière, dit-il, à approfon
148 à approfondir et clarifier la pensée de l’auteur sur quelques points. Je dirai pour simplifier que son papier est un exerc
149 de présenter les objections qui pourraient venir sur tel ou tel point, qu’il se forme à lui-même avec une imperturbable in
150 transfrontalière Carinthie-Slovénie-Frioul, basée sur trois pays dont l’un, la Yougoslavie, fait partie des pays de l’Est,
151 » On pourrait repousser n’importe quelle solution sur n’importe quel sujet, en disant : « Mais attention, cela ne répond pa
152 ldo a tort d’invoquer la théorie de Konrad Lorenz sur le territoire des animaux, et de l’étendre aux hommes. Les vues de Lo
153 x, et de l’étendre aux hommes. Les vues de Lorenz sur les animaux sont contestées par d’autres récents travaux d’anthropolo
154 rituel, plus il se reconnaît « errant et voyageur sur la terre ». aa. Rougemont Denis de, « Autour de L’Avenir est notr
17 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : remarques sur la note de Stanley Maron (1984)
155 Autour de l’Avenir est notre affaire : remarques sur la note de Stanley Maron (1984)z Les très intéressantes remarques
156 es. 1. La communauté, dit-il, ne peut être fondée sur une base libertaire. Je suis d’accord. « Libertaire » évoque l’idée d
157 ussi nécessaire que ce « droit à l’enracinement » sur lequel Ortega y Gasset a écrit de belles choses. Il est un temps pour
158 ure personnelle et pérégrine, celle du « voyageur sur la terre ». Le seul modèle de communauté qui me paraisse inacceptable
159 utour de L’Avenir est notre affaire I : Remarques sur la note de Stanley Maron », Autour de l’Avenir est notre affaire. Ent
18 1984, Articles divers (1982-1985). Les Rougemont de Saint-Aubin [préface] (1984)
160 du fond des siècles, des « histoires de famille » sur celui qui, pour moi, est le plus prestigieux des ancêtres attestés :
161 ations — ce serait, ici, anachronique dans 14 cas sur 16, avant 1871 — mais par leur origine provinciale ou régionale. Jacq
19 1984, Articles divers (1982-1985). L’Europe et les intellectuels (1984)
162 s les intellectuels que j’ai interrogés jusqu’ici sur l’idée qu’ils se font de l’Europe, vous êtes celui qui s’affirme le p
163 e Edgar Morin et Jean-Marie Domenach, ont insisté sur le caractère récent de leur sympathie européenne, et sur la méfiance
164 caractère récent de leur sympathie européenne, et sur la méfiance qu’ils ont ressentie après la guerre à l’égard d’une Euro
165 a parole aux Rencontres internationales de Genève sur « l’Esprit européen ». En plein accord, je crois, avec les autres con
166 l Marcel, Wystan Auden, et même Jean-Paul Sartre. Sur les 23 résolutions qui furent adoptées à la séance de clôture, 21 ont
167 cherches nucléaires, ou CERN, foyer de recherches sur la constitution du noyau de l’atome et les possibles applications de
168 e des stages pour enseignants du degré secondaire sur la manière de faire voir et valoir la réalité européenne dans les leç
169 , j’ai été amené à publier une dizaine d’ouvrages sur l’Europe et ses problèmes spécifiques, tels que L’Europe en jeu , V
170 rte aux Européens ou Rapport au peuple européen sur l’état de l’union européenne . Et des centaines d’articles, d’essais,
171 ue sans réserve la proposition de « tirer à vue » sur tout Européen qui se présenterait encore dans le tiers-monde, car « l
172 lution du chômage en tout cas. Vous m’interrogiez sur l’intellectuel et l’Europe. Je vous ai donné un exemple concret, le m
173 faire son union, qui est un acte volontaire, que sur la base de l’unité de sa culture commune, qui est une réalité donnée
174 epuis des millénaires. Fonder l’union de l’Europe sur l’unité culturelle des Européens — Athènes, Rome, Jérusalem, bien sûr
175 que j’agis, et au nom de l’Europe fédérale fondée sur sa culture commune : nous ne sommes pas là pour deviner l’avenir mais
20 1984, Articles divers (1982-1985). Informatique, société, sagesse (1984)
176 ant soit au nom du Pouvoir, soit contre lui, mais sur les thèmes qu’il a choisis. Il y a là, beaucoup plus qu’on ne le croi
177 , une entreprise permanente de « prise du pouvoir sur les esprits », sur les espoirs et sur les craintes des citoyens, c’es
178 rmanente de « prise du pouvoir sur les esprits », sur les espoirs et sur les craintes des citoyens, c’est-à-dire sur leurs
179 du pouvoir sur les esprits », sur les espoirs et sur les craintes des citoyens, c’est-à-dire sur leurs imaginations, sur l
180 rs et sur les craintes des citoyens, c’est-à-dire sur leurs imaginations, sur leurs fantasmes, sur leurs rêves éveillés ou
181 es citoyens, c’est-à-dire sur leurs imaginations, sur leurs fantasmes, sur leurs rêves éveillés ou nocturnes. Nous sommes m
182 dire sur leurs imaginations, sur leurs fantasmes, sur leurs rêves éveillés ou nocturnes. Nous sommes manipulés par les Pouv
183 e fait peur, — c’est moins le stockage de données sur mon compte et même sur mes opinions, que la volonté de « programmer »
184 ins le stockage de données sur mon compte et même sur mes opinions, que la volonté de « programmer » ces opinions ; — c’est
185 s opinions ; — c’est moins un B. B. qui sait tout sur moi, qu’un B. B. qui entend manipuler ma liberté en m’imposant son an
186 en conclusion d’un petit livre intitulé Lettres sur la bombe atomique , publié d’abord à New York, j’avais écrit le Post
187 enir ! C’est comme si tout d’un coup on se jetait sur une chaise pour l’empêcher d’aller casser les vases de Chine. Si on l
188 uit la même année par la Documentation française. Sur le nombre d’emplois que l’automatisation va supprimer, voici quatre e
189 ès avant l’an 2000 ». Une évaluation plus précise sur l’industrie de l’automobile : « le syndicat de l’automobile, un des r
190 tions d’une des plus grandes firmes américaines «  sur un total dépassant 50 millions d’emplois existants dans le secteur te
191 rapport Nora et Minc, établi en 1978, prévoyait, sur les effectifs de 600 000 employés dans les banques et les assurances,
192 présenter, avant de conclure, quelques remarques sur un sujet bien excitant : celui de l’intelligence des ordinateurs et d
193 n seul auteur comme étant le plus lyrique de tous sur l’avenir des ordinateurs : il s’agit de Seymour Papert, professeur au
194 t les plus révélateurs d’une personne. Interrogé sur l’intelligence artificielle des machines, Papert la définit curieusem
195 foulement, pourtant fondamental pour Freud, porte sur la mémoire individuelle et que c’est simplement par un abus de langag
196 t n’est donc pas humaine. CQFD. ⁂ Et j’en conclus sur l’avenir de l’informatique en vous rappelant la question judicieuse q
197 ue une fois pour toutes au bavardage de la presse sur la « révolution de l’informatique », « le tournant à ne pas rater » «
198 ifie rien et ne relève que du marketing, qui joue sur la puérilité des réactions du grand public. Je voudrais que l’on cess
199 immédiats. Je vous ai cité des chiffres effarants sur le chômage que nous prépare l’informatisation générale de nos industr
200 istoire des civilisations. Je demande à réfléchir sur les voies et moyens d’une invention de la synthèse travail-loisir, sa
201 à l’échelle européenne, des conseils de réflexion sur la recherche, réunissant des scientifiques, bien sûr, mais aussi des
202 es, chargés de la tâche fondamentale de réfléchir sur les finalités réelles de nos recherches. Je ne vois que deux réponses
203 enir de notre humanité et sans doute de toute vie sur la Terre. 3. Je les trouve aux pages 225, 233 et 238 de mon édition
21 1984, Articles divers (1982-1985). Trois manières de considérer le nucléaire (1984)
204 particulier Au début d’une très belle émission sur les cathédrales, la télévision nous montrait tout à l’heure la répart
205 numents en France : une trentaine de points noirs sur la carte. Comme j’avais l’esprit occupé par la promesse d’une préface
206 , grâce à l’appui du Ciel et de ses longs regards sur notre Terre. Choisir les unités locales, voire familiales, d’énergie
22 1984, Articles divers (1982-1985). Le Patrimoine européen [conclusion] (1984)
207 (pour dire le moins) de toute étude contemporaine sur l’évolution des civilisations, venons-en à notre objet spécifique. Le
208 s frontières stato-nationales. Quelques remarques sur ce trajet géographico-historique : il me semble avoir curieusement co
209 dans le domaine littéraire, en nous interrogeant sur ce que l’on peut appeler les classiques européens ; et dans le domain
210 e veulent à l’Ouest. ⁂ Resserrons-nous maintenant sur ce que j’ai appelé la logique interne de tout débat sur le patrimoine
211 que j’ai appelé la logique interne de tout débat sur le patrimoine culturel européen. Nous avons constaté que le patrimoin
212 ondition de toute fédération d’une Europe ouverte sur le monde. J’ai eu ici la très heureuse surprise de constater que la n
213 e rencontre. Mais à la suite de mes interventions sur ce thème des régions, je saisis l’occasion de ces conclusions pour ap
214 n. On a coutume, à propos des régions, d’insister sur le nécessaire enracinement de l’homme. La métaphore peut égarer. Les
215 commun. ⁂ Et maintenant deux remarques générales sur nos colloques. Ce que nous avons essayé de faire dans celui-ci, comme
216 énilité. ⁂ Ma seconde remarque générale va porter sur l’avenir de ce colloque, dont je pense qu’il devra se modeler sur l’a
217 ce colloque, dont je pense qu’il devra se modeler sur l’avenir européen. Cet avenir se fait aujourd’hui dans la crise, c’es
23 1984, Articles divers (1982-1985). Club-Énergie de l’Est vaudois : avec Denis de Rougemont (19 juin 1984)
218 e nous : la puissance et la liberté. La puissance sur autrui et la liberté personnelle. La puissance collective de la tribu
219 e est motivée par la volonté d’exercer le pouvoir sur autrui, d’être des chefs ; la plupart cède tout simplement au besoin
220 , grâce à l’appui du ciel et de ses longs regards sur notre terre. Choisir les unités locales, voire familiales, d’énergie
221 « En vue des votations relatives aux initiatives sur l’énergie, le Club-Énergie de l’Est vaudois vient d’adresser un texte
24 1985, Articles divers (1982-1985). Le personnalisme d’Emmanuel Mounier [témoignage I] (1985)
222 d’Esprit et de l’Ordre nouveau à partir de 1931. Sur cette génération, que la thèse bien connue de Jean-Louis Loubet del B
223 ietzschéens ensemble, nous avons choisi de fonder sur la personne, c’est-à-dire sur cet homme à la fois « libre » et « resp
224 ns choisi de fonder sur la personne, c’est-à-dire sur cet homme à la fois « libre » et « responsable » — personnel et commu
225 en fait, complices, mais entre une société fondée sur la personne, sur ses libertés — garanties par ses seules responsabili
226 s, mais entre une société fondée sur la personne, sur ses libertés — garanties par ses seules responsabilités — et une anti
227 firmer ici un seul instant que nous avions raison sur tout et dans toutes nos diverses options, assez diverses selon les gr
228 nous étions d’à peu près cinquante ans en avance sur l’évolution de notre siècle et les vrais contemporains de ce que ce s
25 1985, Articles divers (1982-1985). Le personnalisme d’Emmanuel Mounier [témoignage II] (1985)
229 définis ». Cette opinion s’appuie beaucoup moins sur nos textes de l’époque que sur des ouvrages aussi notoirement dépourv
230 uie beaucoup moins sur nos textes de l’époque que sur des ouvrages aussi notoirement dépourvus de compréhension du personna
231 lman cite aussi les jugements du cardinal Verdier sur Esprit, qui aurait été en tant que Troisième force un curieux centre,
232 j’avais choisi l’antifascisme déclaré, mais fondé sur les exigences créatrices de la personne, non pas sur quelque cliché d
233 les exigences créatrices de la personne, non pas sur quelque cliché droite-gauche. Je reviens au cas de Nizan, que je cita
234 une », où j’esquissais les possibilités d’entente sur quelques points essentiels entre jeunes intellectuels communistes, pe
235 is une panne d’électricité. Il nous fallut sortir sur le balcon, seul éclairé par un réverbère proche, et, là, je dictai le
236 vois encore Nizan, qui louchait fortement, écrire sur son petit carnet qu’il tenait de côté, comme cela, à gauche, les douz
237 nous envoyer des « propositions de lutte commune sur des objectifs précis ». Voilà qui montre au moins que nous nous somme
238 s, il y avait peut-être moyen de lutter en commun sur quelques points concrets : contre le capitalisme et contre le fascism
239 onge délibéré, il nous a dénoncés comme fascistes sur ordre du Parti. Le totalitaire, c’était lui. Voilà qui peut ramener à
26 1985, Articles divers (1982-1985). Quelques-uns de mes écrivains : anecdotes (1985)
240 lie les étages de la maison Gallimard, je rejoins sur le dernier palier — celui qui mène au bureau de la NRF — Henri Mich
241 our lui serrer la main, je vois du coin de l’œil, sur son bureau, le Courrier de Paris, de Daniel Halévy, que viennent de p
242 de la revue, dictés ou sculptés d’une plume large sur des demi-pages au monogramme de la NRF . Trois à dix lignes suffisai
243 ramme de la NRF . Trois à dix lignes suffisaient sur deux ou trois sujets en discussion. Quelques exemples parmi ceux que
244 int. Pourquoi ? Je voudrais bien avoir votre avis sur la note jointe. 21.VIII.1949 Mon cher ami ah j’aurais tout à fait
245 46. C’était au Café de Flore. Il était assis seul sur la banquette à droite du tourniquet d’entrée. Mes amis m’ayant quitté
246 main. Moment de silence. Puis il dit, devant lui, sur un ton crispé : « Excusez-moi… Je ne peux pas vous reconnaître… Je ne
247 iffrin vient de publier, et qui réunit des essais sur Goethe et Rimbaud, Kierkegaard, Luther, Claudel, Ramuz et les romanti
248 r, 20 heures. J’y suis à 20 h 03. Duchamp est là, sur la terrasse, « toujours un peu plus qu’exact », me dit-il, comme pour
249 amp, arbitre désigné, et moi. Il ne reviendra pas sur le litige. Je lui ferai même un brin de conduite après le dîner. Deux
250 ux jours plus tard, je reçois son très beau livre sur Le Surréalisme et la peinture, avec cette dédicace : « À Denis de Rou
251 ami très cher et très écouté. » Dimanche matin. Sur Madison Avenue déserte, je me hâte vers la « Little Church around the
252 nt j’aime la liturgie. À vingt mètres devant moi, sur le large trottoir, un homme seul s’avance, veste en daim, flottante,
253 pensais à une religion qu’il s’agirait de fonder sur le culte d’une pierre bleue… » Puis il poursuit sa route, et moi la m
254 semaine, il se plaint chez Paulhan de n’être pas sur la liste des nouveaux commandeurs de la Légion d’honneur. « J’ai pas
255 Cingria Je le revois, quelques jours plus tard, sur le quai de la gare de Berne, où nous avons pris rendez-vous. Il arriv
256 ppareil est invisible. Je cherche. Je vois un fil sur le parquet, je le suis ! Il aboutit dans une valise ! Fermée à clé !
257 , dans un petit hôtel. J’ai une chambre qui donne sur la place. Le matin, je m’installe sur le balcon. J’attends que Budry
258 e qui donne sur la place. Le matin, je m’installe sur le balcon. J’attends que Budry sorte de chez lui. Et quand je le vois
259 revues littéraires de ces années-là. Elle portait sur la page de garde : « Cahiers trimestriels publiés par les soins de Pa
260 l s’agit de la chronique « L’ère des religions » ( sur l’hitlérisme), parue le 18 novembre 1939. 11. Les Nouveaux Cahiers
261 la correspondance Paulhan-Rougemont est en ligne sur notre site.
27 1985, Articles divers (1982-1985). Éloge de Jean Starobinski (1985)
262 ’autres, ici et aujourd’hui, quoi qu’il publie et sur quelque sujet qu’il ait choisi. C’est ici l’occasion de lui adresser
263 se ! Mais il est temps d’en venir au grand essai sur l’inventeur des Essais qui couronne toute une œuvre d’essayiste, cell
264 ui évoque à s’y méprendre celle de nos polémiques sur le nucléaire et de nos guerres religieuses entre capitalisme et commu
265 refus pur et simple et de l’impossible repliement sur l’être en soi. Tout au long des « essais » qui couvrent son expérienc
266 que constituent les sept chapitres de son livre, sur l’amitié, la mort, la liberté, le corps, l’amour, la relation à autru
267 nes, de ce même va-et-vient dialectique, du repli sur soi d’abord, de la découverte de l’autre ensuite « Qui ne vit aucunem
268 . » Et il dénonce la perversité de nos prévisions sur l’avenir. Je cite encore : « Le malaise de notre siècle est dû pour u
269 us êtes curieux de notre lauréat, lisez son livre sur Montaigne : c’est le meilleur portrait à ce jour de Jean Starobinski.
28 1985, Articles divers (1982-1985). L’agora, condition première de la démocratie réelle (décembre 1984-janvier 1985)
270 ibres, nous dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’agora et de pouvoir entendre la voix d’un homme « qui ne serait pas
271 t. Oui, cela change tout pour qui a la haute main sur les radios et sur la télévision, l’État-nation centralisé ou le dicta
272 e tout pour qui a la haute main sur les radios et sur la télévision, l’État-nation centralisé ou le dictateur. Mais qui peu
273 gage de liberté-responsabilité. Dans ses ouvrages sur Genève et sur les Confédérés, le Contrat social, les Lettres de la mo
274 é-responsabilité. Dans ses ouvrages sur Genève et sur les Confédérés, le Contrat social, les Lettres de la montagne et auss
275 des États totalitaires » en vertu de ses théories sur la volonté générale s’expliquent par une méconnaissance obstinée de s
276 éconnaissance obstinée de sa théorie fondamentale sur les petites dimensions, gages et conditions de la liberté politique.
277 rencontre. Un substitut écrit aux échanges vocaux sur une place publique, très ralenti bien sûr, mais offrant par là même c
278 frant par là même ce qui fait trop souvent défaut sur l’agora réelle : le temps de la réflexion sur ce qu’on va dire, sur l
279 aut sur l’agora réelle : le temps de la réflexion sur ce qu’on va dire, sur le vrai sens de ce qu’on veut dire, le temps de
280  : le temps de la réflexion sur ce qu’on va dire, sur le vrai sens de ce qu’on veut dire, le temps de l’analyse et de la vé
29 1985, Articles divers (1982-1985). Vocation culturelle de la Suisse en Europe (septembre 1985)
281 Eckehardt : une civilisation chrétienne primitive sur laquelle Charles-Albert Cingria a écrit un petit chef-d’œuvre de poét
282 u point de vue de la culture attestée comme telle sur documents irréfutables, tout s’épanouit à l’occasion de la Réforme ;
283 n et le poète allemand Ulrich von Hutten, rayonne sur toute la Suisse alémanique et les Allemagnes ; Genève enfin, avec Cal
284 eu d’années l’un des pôles de l’Europe, rayonnant sur la France, l’Angleterre et l’Écosse, les Pays-Bas, la Rhénanie, la Po
285 -Jacques Bodmer, étendra rapidement son influence sur toute la littérature de langue germanique, qu’elle va dominer sans co
286 aissance italienne, donne avec ses Considérations sur l’histoire du monde une vue géniale de l’évolution prochaine, inéluct
287 écrivait dans sa préface à un petit livre de moi sur la Suisse 14 : Pays de gens moyens, oui, et Denis de Rougemont ne se
288 e les hautes parois de sa prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors cette ivresse des sommets. L’intuition de la grand
289 du genre humain : Jean de Müller. Considérations sur l’histoire du monde : Jakob Burckhardt. Ethnographie sociologique : B
290 ectif : C. G. Jung. Mais ce n’est pas en grimpant sur nos Alpes que ces hommes s’illustrèrent et apprirent à voir grand, c’
291 ,03. On notera l’avantage évident des petits pays sur les grands. 13. A Study in History, 1947, p. 11. « … l’Unité intell
30 1986, Articles divers (1982-1985). Interview avec Denis de Rougemont (1986)
292 ndes idéologies politiques paraissent, en France, sur le déclin. On proclame que Marx est mort, alors qu’on aurait pu pense
293 « condamnations », elles portaient beaucoup moins sur le marxisme que sur le stalinisme totalitaire. Certes, je n’ai jamais
294 lles portaient beaucoup moins sur le marxisme que sur le stalinisme totalitaire. Certes, je n’ai jamais été marxiste, mais
295 er continuellement, pas seulement lorsqu’il vote, sur des choses qu’il connaît, qui intéressent directement sa vie, celle d
296 ’est très important. Mais on s’est souvent trompé sur ce que nous appelions l’État. On a cru que nous voulions le supprimer
297 Hitler, qui a tout de même insisté beaucoup plus sur les éléments de communauté qu’il présentait, des éléments pris par ma
298 gue où il avait été le premier à donner des cours sur lui. Il écrivait souvent à Nietzsche, et il lui dit dans une lettre q
299 igitation. Un magicien hypnotise les gens. Il est sur la scène et il les appelle dans la salle. Il leur ordonne de faire de
300 le à cerner, c’est la foi. Vous insistez beaucoup sur l’importance de la foi tout en affirmant que ce n’est pas, que ce ne
301 i j’avais discuté cela, et qui avait mis au point sur ce sujet une question d’une miraculeuse simplicité : « If the end doe
302  Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier », qui exprime d’une manière imagée exactement ce que je
303 sait la discussion, et une de ces communications, sur sa demande et celle de Caillois, a porté sur la présentation d’un cha
304 ons, sur sa demande et celle de Caillois, a porté sur la présentation d’un chapitre de L’Amour et l’Occident, « L’amour et
305 onsabilité !… En ce moment surtout où nos idées — sur le fédéralisme et les régions, notamment — paraissent enfin s’inscrir
306 ticle jugé injurieux par les autorités allemandes sur l’entrée d’Hitler à Paris (il parut le 17 juin 1940 dans La Gazette d
31 1986, Articles divers (1982-1985). L’Europe des consciences (1986)
307 moires d’outre-tombe, le Victor Hugo des discours sur l’Europe et pour la paix, le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout p
308 om, et surtout d’expression française. ⁂ Ceci dit sur un plan général, j’en viens à mon cas personnel, pour la première foi
309 ai le 15 juin à la Gazette de Lausanne un article sur l’entrée d’Hitler à Paris, qui parut le 17 juin, lendemain de l’arriv
310 our New York, chargé d’une mission de conférences sur la Suisse. Je serais moins gênant, et même plus utile là-bas, pensait
311 années américaines ? J’ai écrit quelques livres, sur la Suisse, sur le diable, et sur la bombe atomique, notamment. Mais s
312 ines ? J’ai écrit quelques livres, sur la Suisse, sur le diable, et sur la bombe atomique, notamment. Mais surtout, par la
313 quelques livres, sur la Suisse, sur le diable, et sur la bombe atomique, notamment. Mais surtout, par la force en mon cas c
314 e de Proudhon cette fois-ci, d’une société fondée sur les communes, s’associant en régions pour les tâches qui dépassent le
315 nces. Comme par exemple cet article — déjà cité — sur l’entrée d’Hitler à Paris, écrit en une demi-heure après que mon ordo
316 lle est née des œuvres de l’Europe, qui a répandu sur toute la Terre ce qu’elle nomme le Progrès, c’est-à-dire une civilisa
317 lair qu’on ne peut pas fonder l’union de l’Europe sur la base des États qui s’y opposent par nature, tout en affirmant la v
318 ductrices de notre oxygène, à 40 % déjà détruites sur toute la Terre, sans retour ; et le très mince film de pétrole qui re
32 1994, Articles divers (1982-1985). Agora (1994)
319 ibres, nous dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’agora et de pouvoir entendre la voix d’un homme « qui ne serait pas
33 1994, Articles divers (1982-1985). URSS (1994)
320 elle donne la primauté à la révolution politique sur l’économique. Elle organise « la République des soviets de députés ou
321 Soviet de l’Union et le Soviet des nationalités ( sur le modèle du Congrès et du Sénat aux USA, ou du Conseil national et d
322 out au long de ses 146 articles. Dans son rapport sur le projet de constitution, Staline exalte d’une part « son caractère
323 l y en a XIII) du texte officiel. Le chapitre Ier sur l’Organisation sociale annonce que l’URSS est un État socialiste des
324 elle d’un petit terrain [attenant à la maison] et sur ce terrain il possède en propre une maison d’habitation, le bétail pr
325 sés à l’élection que par le Parti. Le chapitre II sur l’Organisation de l’État définit l’Union des républiques soviétiques
326 istes (art. 13) comme « un État fédéral constitué sur la base de l’union librement consentie de républiques soviétiques soc
327 , transports et PTT, législation du travail, lois sur la citoyenneté fédérale, à quoi s’ajoutent dans le cas de l’URSS « la
328 , localités rurales, hameaux » (art. 94). Passons sur le chap. IX, concernant les tribunaux et le parquet, qui ne contient
329 re forfait », aux yeux de la loi. Le chapitre XI, sur le Système électoral, rappelle que les élections aux soviets des trei
330 e la Constitution « de Staline », qu’elle modifie sur une centaine de points d’importance très inégale. Les principes direc
331 it la Pravda (26 mai 1977), l’insistance est mise sur « le rôle essentiel et dirigeant du PC ». La contradiction fondamenta
34 1996, Articles divers (1982-1985). « Plaise aux dieux que je sois un faux prophète » (automne 1996)
332 grande que la portée de la voix d’un homme criant sur l’agora. À Manhattan, vous pouvez toujours crier, personne ne vous en
333 n de surprenant : ils mettaient la femme, la Dame sur un piédestal, ils la voulaient inaccessible, intouchable, divine ! Vo
334 jeure : croyez-vous à la victoire des écologistes sur les promoteurs du nucléaire ? Attention à ce genre de question. Nous
335 et que demain vous pourrez avoir un four solaire sur votre maison qui ne devra rien ni à l’EDF, ni à l’État. Il y a là de