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a cité, s’est révélée problématique. Je reconnais
cette
situation. Et je l’accepte. Je lui trouve une certaine analogie avec
2
ez dans le monde comme n’étant pas du monde. » Et
cette
formule, me semble-t-il, fournit la clé. Précisément parce que la pla
3
Que faire de ma vie ? » ne sera plus réprimée par
cette
réponse, plusieurs fois millénaire : « La gagner ! » Elle sera subite
4
a qualité, ou créativité, ou nocivité relative de
cette
invasion de la culture, nul ne saurait en préjuger : je dis seulement
5
le suppose donc que le travail est le vrai temps.
Cette
hiérarchie des valeurs a dominé jusqu’à nos jours. Elle explique en p
6
s, 10 avril 1957, p. 1 et 5. c. Texte conclu par
cette
note : « Copyright Denis de Rougemont. Cette étude paraîtra dans un e
7
par cette note : « Copyright Denis de Rougemont.
Cette
étude paraîtra dans un essai publié aux Éditions Albin Michel sous le
8
ales, intellectuelles et pratiques. D’où viennent
cette
inquiétude fondamentale et ce désordre permanent, que les meilleurs e
9
erbe divin et la chair. Pour mesurer l’ampleur de
cette
révolution, il faut imaginer ce qu’était le sacré, ce qu’il est encor
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orgueil aussi, son astuce égoïste et, finalement,
cette
anarchie sceptique qui, lorsque se perdra la révérence à l’égard des
11
ions dûment hiérarchisées. Ce puritanisme social,
cette
morale du service de l’État, fera la grandeur de l’Empire et la pauvr
12
qui va causer la chute de Rome. C’est au sein de
cette
société dont les structures rigides n’encadrent plus qu’une anarchie
13
raire, le chrétien a été capable de faire avancer
cette
science, grâce à son christianisme et ensuite contre son christianism
14
a cru que c’était le monde, il s’est trompé. Mais
cette
erreur ne peut être la nôtre. Qu’a fait l’Europe du xve siècle jusqu
15
de la science, nous butons contre le mystère que
cette
science avait cru pouvoir éliminer. Le Cosmos tout entier se résout e
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a matière ! Mais derrière ce voile, qu’y a-t-il ?
Cette
question n’a pas de sens, nous dit-on. Dans l’univers d’Einstein (ill
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énérale et transposable — il quitterait en esprit
cette
expérience humaine qui depuis deux-mille ans a forgé les destins, mai
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est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne.
Cette
vie demeure en partie mystérieuse, étant « cachée avec le Christ en D
19
, dans l’amour du prochain comme de soi-même. 3.
Cette
religion de l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a
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un rôle décisif, minutieusement prescrit. Devant
cette
même crise endocrine, le christianisme puritain se contente de consei
21
tudes (religieuses sans le savoir) qui justifient
cette
immoralité ; enfin, ce sont certaines notions de l’homme, qu’une élit
22
el. « L’amour est à réinventer », disait Rimbaud.
Cette
espèce-là de révolution psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire
23
de diffusion » permettant de toucher les peuples.
Cette
première grande révolution de l’Amour, si soudaine dans son explosion
24
is, 1–6 février 1961, p. 1 et 4. g. Présenté par
cette
note : « Le succès de notre série “Les idées qui mènent le monde” nou
25
epter de participer à l’étude que nous commençons
cette
semaine sur l’évolution du mythe moderne de l’amour. Denis de Rougemo
26
os, rassemblée, puisse tenir dans un dé ; que sur
cette
petite Terre suspendue dans le vide, nous marchions sur du vide et ve
27
u’il ait suffi de l’inflexion d’une voix pour que
cette
rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels
28
nimé, d’une forme libérée pour un peu de temps de
cette
transparence incolore qui est la malédiction originelle, l’enfer cosm
29
ers un au-delà de plénitude, vers le Plérôme. Car
cette
nature qui nous paraît miraculeuse n’est encore qu’un mirage reflété
30
parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (
Cette
action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’efficacité maj
31
que la personne unique s’édifie dans l’individu.
Cette
règle d’or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, bien
32
bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques.
Cette
morale tient le sexe pour mauvais en principe. Comme elle sent qu’une
33
Paris, 9 mai 1961, p. 1, 4 et 5. i. Présenté par
cette
note : « Qu’est-ce que “le Royaume du ciel” pour un Occidental ? Qu’e
34
ns sont complices du colonialisme criminel ; donc
cette
lecture leur fera honte, et la honte pousse à la révolution ; or la r
35
n côté. Je n’invente pas : je cite et je condense
cette
dialectique humanitaire qui nous offre « un moyen de guérir l’Europe
36
Europe étouffe la quasi-totalité de l’humanité. »
Cette
phrase résume la thèse de l’auteur du volume, le Martiniquais Frantz
37
à nos jours pour les neuf dixièmes du continent.
Cette
colonisation n’a pas été faite au nom d’une « prétendue aventure spir
38
prunté à l’Europe. Mais qu’en est-il de Sartre en
cette
lugubre affaire ? Il nous faut expliquer l’anachronisme. Sartre se me
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rait-on lui répéter ; et ce n’est pas ma faute si
cette
phrase est de Michel Debré dans son Projet de pacte pour les États-Un
40
cisive pour l’humanité tout entière. L’Europe est
cette
partie-là du monde qui a fait « le Monde », ayant été le foyer de l’i
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le, celle où nous sommes bel et bien engagés dans
cette
seconde moitié du xxe siècle, en sorte que les chances de l’Europe d
42
Je n’aurai pas trop de quatre leçons pour établir
cette
thèse centrale, cette définition de l’Europe par sa fonction mondiali
43
quatre leçons pour établir cette thèse centrale,
cette
définition de l’Europe par sa fonction mondialisante. Car cela revien
44
abon, écrivant sous Tibère, attribue au contraire
cette
même supériorité des Européens au climat tempéré qui — je le cite — «
45
notre partie du monde n’avait reçu aucun titre à
cette
glorieuse prééminence qui la distingue aujourd’hui. Petit continent q
46
Tel est néanmoins le pouvoir de l’esprit humain :
cette
région que la nature n’avait ornée que de forêts immenses s’est peupl
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fiques, s’est enrichie du butin des deux mondes ;
cette
étroite presqu’île, qui ne figure sur le globe que comme un appendice
48
e Europe et la contrastent même avec l’Asie, mais
cette
Europe ne connaît pas encore le christianisme. L’expansion missionnai
49
Christ : Allez et évangélisez toutes les nations.
Cette
injonction envoie ceux qui l’acceptent sur les terres les plus lointa
50
’aventure mondiale de l’Europe. Retenons donc, de
cette
rapide enquête sur la genèse du phénomène Europe, le christianisme. M
51
urope, le christianisme. Mais non sans nous poser
cette
question difficile que je vais laisser sans réponse : — Pourquoi l’Eu
52
ule ou la première partie du monde qui ait adopté
cette
religion, venue d’ailleurs, du Proche-Orient et non d’elle-même ? Exi
53
st le mot-clé. Retraçons maintenant les étapes de
cette
expansion planétaire. Vues dans le raccourci des siècles, elles évoqu
54
ers l’Europe, tout s’est lentement concentré dans
cette
sorte d’impasse au-delà de laquelle on croyait que le monde finissait
55
e ouverte. L’Europe et sa culture résulteront de
cette
fusion jamais achevée, toujours instable, et dont la grande originali
56
s cités aux princes et l’orthodoxie aux hérésies,
cette
fermentation se poursuit en vase clos : dans une espèce de creuset d’
57
e grecque symbolise au mieux la passion qui anime
cette
aventure sans précédent : l’Ulysse homérique, le personnage central d
58
pays natal, Ithaque, ce passionnant vagabondage,
cette
longue errance, qui est aussi une longue « erreur », selon le sens la
59
l’homme, — sans que nul pût prévoir comment… Dans
cette
imprévision, mais ce risque assumé, je vois la parabole la plus exact
60
travail infini des campagnes. Regardez à la loupe
cette
photo d’une région qui peut être allemande, française, luxembourgeois
61
afés, et le marché et la circulation. À partir de
cette
place, banale et donc typique, un savant débarqué de Mars ou de Vénus
62
nds le faire aujourd’hui — que se passe-t-il dans
cette
église, et que l’Orient n’a jamais connu ? Le prêtre parle, entonne,
63
nome et engagé — engagé, dans la communauté… Mais
cette
démonstration sortirait de mon sujet. Je signale simplement qu’elle p
64
américain ? Les éléments d’une réponse motivée à
cette
question — trop souvent et trop facilement tranchée au nom de partis
65
d sur l’époque, trop attachées aux traditions, et
cette
critique demeure en partie justifiée. Mais, en Amérique, on redécouvr
66
evient aux études générales et se rapproche, dans
cette
mesure du moins, de nos formules européennes. Passons à la mairie, sy
67
urope, c’est très peu de choses plus une culture.
Cette
définition simple me rappelle l’équation la plus célèbre du siècle, q
68
mais seulement d’une illustration…) C’est grâce à
cette
densité remarquable d’institutions pluralistes en tension, et à cette
69
uable d’institutions pluralistes en tension, et à
cette
lutte toujours ouverte entre tradition et innovation, que l’Europe s’
70
oint de vue de l’hygiène autant que de la morale.
Cette
première explosion de la technique a fait beaucoup plus de mal à not
71
première civilisation effectivement universelle.
Cette
civilisation, nous le savons tous, est tenue pour responsable, à tort
72
Nulle autre civilisation n’avait été mondiale de
cette
manière. Là-dessus, l’historien Toynbee m’arrête : Alexandre le Grand
73
hysiques, nous ne pouvons plus faire d’erreurs de
cette
taille ; son histoire également est explorée dans toutes ses grandes
74
va-t-il pas entraîner l’effacement progressif de
cette
« européisation » de la planète ? Il est difficile d’en juger, puisqu
75
culturelles françaises, qui disait en janvier de
cette
année : Au Cambodge, toute la jeunesse parle le français, alors que
76
qu’on y est obligé, mais parce qu’on a besoin de
cette
langue, qu’elle est devenue un facteur de cohésion nationale, qu’elle
77
-colonialisme ! » Et pourtant, le tiers-monde, en
cette
affaire, a bien plus à perdre que nous. Ses meilleurs esprits le déco
78
à grands cris, et pas du tout nos missionnaires ?
Cette
réponse serait trop facile, car nous sommes largement responsables de
79
est une pauvre chose écrasée entre deux colosses.
Cette
conviction, ou cette angoisse, m’apparaissent curieusement indépendan
80
écrasée entre deux colosses. Cette conviction, ou
cette
angoisse, m’apparaissent curieusement indépendantes des faits. Dès le
81
’est grand… La vieille Europe aura à compter avec
cette
jeunesse. L’autre jeunesse, c’est l’Amérique… L’avenir du monde est l
82
s » ensemble font à peine 400 millions. Ajoutez à
cette
quantité démographique les qualités humaines de l’Européen, qui est e
83
ort d’une civilisation ne dépend pas seulement de
cette
espèce-là de chance. Il dépend tout autant de sa vocation native — j’
84
n native — j’entends de la prise de conscience de
cette
vocation assumée par ceux qui en sont les responsables — et d’autre p
85
le tiers-monde nous tient pour responsables. Car
cette
faiblesse ne traduit rien qu’une division de nos forces — et nous som
86
nt doublement responsable — au sens actif du mot,
cette
fois — d’assumer face au monde une vocation dont personne ne saurait
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les moyens de se charger, si l’Europe s’y dérobe.
Cette
vocation, ou cette fonction mondiale, si l’on préfère, se résume à me
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arger, si l’Europe s’y dérobe. Cette vocation, ou
cette
fonction mondiale, si l’on préfère, se résume à mes yeux dans ces tro
89
lier avec lui-même. Nous pourrons voir cela, dans
cette
génération, si l’Europe, d’où le mal est venu, réussit à s’unir libre
90
mea culpa. Nous ne sommes pas seuls en cause dans
cette
affaire. Nous sommes pour les autres un espoir, qu’il s’agit de ne pa
91
l’Occident, et que tout appelle dans le monde de
cette
seconde moitié du xxe siècle. Les vraies chances de l’Europe ne dépe
92
en un tel langage. Faut-il me justifier aussi de
cette
accusation ? » Entre de tels scrupules et le battage publicitaire fai
93
ité de l’érotisme et la passion de l’amour vrai ?
Cette
turbulence de défis parfois sadiques, de préjugés plus ou moins masoc