1
trouve une certaine analogie avec la situation du
chrétien
dans le monde, selon la grande parole évangélique et paulinienne : «
2
anière assez simple. Prenons l’exemple de l’homme
chrétien
. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même
3
onnel (au sens oriental de ce mot) que le message
chrétien
va bouleverser. Avec saint Paul, nous passons d’un seul coup du règne
4
te exprime l’amour, s’il édifie. Pourtant la voie
chrétienne
n’est pas tout l’Occident. Elle prend son point de départ dans le cho
5
Aventure occidentale de l’homme ». Certes la voie
chrétienne
n’y est pas seule active, mais elle fut décisive et reste axiale : c’
6
que et juridisme romain, catalysés par l’exigence
chrétienne
, ont produit le mot décisif. Mais les réalités politiques et sociales
7
, que naît et se répand le christianisme. Apport
chrétien
. — La conversion — révolution individuelle — libère tout homme, noble
8
service du prochain. Entrant dans une communauté
chrétienne
, l’esclave y trouve la dignité morale qui était celle de l’individu s
9
. Le narcissisme culturel Si la personne du
chrétien
, dans son équilibre en tension, unit le meilleur de Rome et de la Grè
10
le Bien. L’« eppur » de Galilée me paraît plus «
chrétien
» que l’indignation de ses juges. Suivons ici l’exégèse magistrale qu
11
les nécessaires leur ont manqué. Au contraire, le
chrétien
a été capable de faire avancer cette science, grâce à son christianis
12
rgon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des
chrétiens
exigeants et sincères, depuis des siècles ? Pour comprendre la situat
13
es confesseurs, on ne voit pas un seul équivalent
chrétien
— existant ou imaginable — du « Kamasutra », des « tantras », de tant
14
es problèmes et les tortures morales… Les Églises
chrétiennes
ont toujours mieux réussi dans leurs efforts pour réprimer et conteni
15
ité naturelle et déchue. En revanche, les Églises
chrétiennes
, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civils, ont développé dès
16
ne Europe travaillée par la doctrine et la morale
chrétiennes
, séculairement aux prises avec leurs exigences (sans cesse mieux codi
17
gines religieuses et de ses fins transnaturelles.
Chrétiens
traditionnels, moralistes laïques rationalistes libéraux et communist
18
sent qu’une telle attitude est plus hérétique que
chrétienne
, ou plus religieuse que rationnelle et « scientifique », elle se gard
19
re le christianisme. L’expansion missionnaire des
chrétiens
, durant le premier millénaire de notre ère, obéit à l’ordre du Christ
20
usqu’au Pérou des Incas. Mais c’est une expansion
chrétienne
et non spécifiquement européenne. En revanche l’expansion colonialist
21
le, a été, de toute évidence, plus européenne que
chrétienne
. Assimiler l’Europe au christianisme, comme voulut le faire Novalis d
22
coup l’aventure exemplaire de cet Ulysse au cœur
chrétien
, probablement juif d’origine, et fondateur d’empire — mais pour d’aut
23
ope, légendaire, historique, physique, païenne et
chrétienne
à la fois : l’homme du mythe, le marin, le chercheur de trésors, le m
24
tions de l’Europe gréco-romaine, puis de l’Europe
chrétienne
, puis de l’Europe technicienne. Dans ce sens, on peut dire que l’Euro
25
gora, l’autel romain sur le forum, enfin l’église
chrétienne
ou ecclesia (qui veut dire assemblée et non plus temple), représenten
26
me temps que la notion d’un sacré national et non
chrétien
, dans beaucoup de pays voisins du nôtre — le monument aux morts des d
27
ce, et par quels procédés, qui ne furent pas tous
chrétiens
. Animés par les ambitions les plus diverses : missionnaires, commerci