1
vente, excentrique et engagé, monstre et vedette.
Dans
les périodes de crise, la société devrait le fusiller ou le décorer,
2
si qu’elle ne sait plus quelle est sa juste place
dans
la cité. On lui a donné, au cours du xxe siècle, des moyens formidab
3
r un rôle public, ou tout au moins, de contribuer
dans
l’immédiat à la création d’un climat non seulement intellectuel, mais
4
rment de liberté Notre place, comme écrivains,
dans
la cité, s’est révélée problématique. Je reconnais cette situation. E
5
e certaine analogie avec la situation du chrétien
dans
le monde, selon la grande parole évangélique et paulinienne : « Soyez
6
rande parole évangélique et paulinienne : « Soyez
dans
le monde comme n’étant pas du monde. » Et cette formule, me semble-t-
7
écrivain n’est plus, n’est pas clairement marquée
dans
la cité, parce qu’il ne sait plus où s’asseoir, parce qu’il n’est pas
8
n’est pas intégré sans question ni contradiction
dans
la structure sociale, comme ceux qui ont une fonction économique ou p
9
rouages, un élément de liberté. Sa vraie fonction
dans
la cité serait ainsi de n’en point avoir de nécessaire, de n’être poi
10
s pour tous. Au monde comme n’étant pas du monde,
dans
la cité, oui, mais comme un problème vivant, comme une insatiable que
11
de prendre conscience de ses implications réelles
dans
la vie de la cité. Je comprends très bien que plusieurs de nos confrè
12
rticles, de discours, d’interminables discussions
dans
les cafés, régime donc fabriqué de toutes pièces par des intellectuel
13
istence modifie quelque chose, un je ne sais quoi
dans
l’atmosphère qui peut se révéler décisif pour beaucoup. Renoncer ou n
14
sembler. Non pas du tout, non pas un seul instant
dans
l’idée qui m’est répugnante de constituer un front commun, sous leque
15
culiers. Non pas du tout, non pas un seul instant
dans
l’idée d’opposer à ces totalitaires de toute couleur des certitudes d
16
se d’elles. Je pressens, je sens une grande force
dans
ce rassemblement d’hommes qui préfèrent le droit de poser passionnéme
17
u’enfin la guerre atomique peut tout compromettre
dans
l’œuf. Mais l’œuf est là, portant son germe et notre avenir : cet ave
18
es nous l’a fait voir à une échelle réduite, mais
dans
un temps trop court pour qu’on distingue la suite. Une expérience un
19
ns publiques se tiennent par dizaines de milliers
dans
nos pays démocratiques ; et l’instruction publique est heureusement d
20
permettent aux Occidentaux, pour la première fois
dans
l’Histoire, de prendre une vue d’ensemble de leur propre aventure : s
21
, qu’un prisme diffracteur du sentiment religieux
dans
nos activités dites créatrices, des mathématiques pures à la poterie,
22
sur les reliefs épars du dogme et de la liturgie
dans
la culture dont il est imprégné. Voilà pourquoi la connaissance des d
23
nt. Mais je vois aussi que la culture répand déjà
dans
un public naguère totalement ignorant de ce genre de réalités certain
24
que la passion pour l’occulte ne cesse de grandir
dans
nos villes, occupant rapidement le vide de l’âme créé par le matérial
25
ien, c’est que nos plus grands mystiques ont vécu
dans
les pires conditions matérielles. La technique ne peut rien faire pou
26
ontre lui. Je dis seulement qu’elle va nous jeter
dans
une époque où les questions religieuses deviendront plus sérieuses qu
27
oduits, des usines automatisées devrait augmenter
dans
une proportion presque infinie : or elle peut à peine doubler (Cf. Le
28
J.-P. Sartre, qui se place au niveau de la morale
dans
le prolongement des exigences « existentielles » d’une éthique protes
29
s son athéisme. Le retour aux problèmes religieux
dans
la littérature occidentale s’est amorcé dès 1919, et n’a pas cessé de
30
opyright Denis de Rougemont. Cette étude paraîtra
dans
un essai publié aux Éditions Albin Michel sous le titre L’Aventure o
31
i de l’époque ». Nous avons l’impression de vivre
dans
un chaos sans cesse croissant, dans un maquis de contradictions moral
32
sion de vivre dans un chaos sans cesse croissant,
dans
un maquis de contradictions morales, intellectuelles et pratiques. D’
33
enons l’exemple de l’homme chrétien. Il peut lire
dans
les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même un seul » et que p
34
e à se rapprocher de la Vérité et de la sainteté.
Dans
cet effort sans fin ni cesse, il est pourtant soutenu par sa foi dans
35
fin ni cesse, il est pourtant soutenu par sa foi
dans
la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait les raisons
36
e la science est de saisir des vérités certaines.
Dans
cet effort sans fin ni cesse — ici encore — pour s’approcher d’un but
37
ais quel Progrès ? C’est qu’il y ait plus de sens
dans
nos vies personnelles : plus de joie à avoir ce qu’on a, à être ce qu
38
u’elles n’aient vraiment déployé leurs effets que
dans
les grands espaces humains des Amériques et de l’URSS. Là, comme extr
39
. La morale des Anciens est basée sur le rite, et
dans
le monde magique elle n’est que rite. Seule la croyance moderne aux «
40
s tout l’Occident. Elle prend son point de départ
dans
le choc décisif duquel nous datons notre histoire. Mais elle s’est en
41
us datons notre histoire. Mais elle s’est engagée
dans
un monde bien réel, déjà fortement structuré à la fois par la pensée
42
, elle a tout remis en mouvement. Et ce mouvement
dans
son ensemble, jusqu’à nous, c’est l’« Aventure occidentale de l’homme
43
t, curieux jusqu’au défi, navigateur, spéculateur
dans
tous les ordres, il est à tous égards celui qui définit — l’homme du
44
au pas du Romain. Apport de Rome. — Il se résume
dans
le terme viril de citoyen. L’homme ne tient plus sa dignité unique de
45
ce indestructible, mais du personnage qu’il revêt
dans
la cité maintenue par les cadres du Droit et des Institutions dûment
46
emps, elle le met au service du prochain. Entrant
dans
une communauté chrétienne, l’esclave y trouve la dignité morale qui é
47
arisé par la même vocation qui lui fait découvrir
dans
tout homme son prochain. Le narcissisme culturel Si la personne
48
rcissisme culturel Si la personne du chrétien,
dans
son équilibre en tension, unit le meilleur de Rome et de la Grèce, el
49
r de Rome et de la Grèce, elle est aussi menacée,
dans
le monde du péché, par un double péril simultané : celui de la fuite
50
maladie « romaine » de la personne. Ainsi, c’est
dans
la mesure où le christianisme a signifié la fin des religions et des
51
ns de mesurer l’envergure du succès de l’Occident
dans
l’ère moderne. Toynbee nous met en garde contre les illusions de ce q
52
ns de réfuter la croyance que « nous aurions fait
dans
le monde, au cours des quelques derniers siècles, quelque chose qui n
53
is pour le moins égaux à ceux qu’avaient atteints
dans
leurs empires les Diadoques et les Khans mongols), mais encore elle n
54
e sur les Hindous et les Chinois. Mais où trouver
dans
le monde du xxe siècle une autre civilisation qui soit en état de su
55
s aberrations résultantes de contacts anarchiques
dans
tous les ordres. Tout échange est ambivalent. Il peut détruire autant
56
e notre science de la matière, peut faire dépérir
dans
d’autres civilisations le développement normal de leurs sciences spir
57
de la mort. Mais presque tous les autres : voler
dans
la hauteur, nager au fond des mers, faire de l’or, rajeunir, voyager
58
u fond des mers, faire de l’or, rajeunir, voyager
dans
la lune, lire les pensées, tuer ou guérir sans contact… — tout est là
59
, la bombe éclate au centième de seconde prévu) ;
dans
les deux cas, l’effet probant est de nature tangible ou mesurable. Le
60
emps libre se posera donc demain. Par notre fait,
dans
la réalité sérieuse et quotidienne. Mais voici le paradoxe concret :
61
physique est un « nœud d’énergie » qui se produit
dans
un « champ » au sein duquel agissent on ne sait quels archétypes form
62
il ? Cette question n’a pas de sens, nous dit-on.
Dans
l’univers d’Einstein (illimité-fini) vous iriez aussi loin et longtem
63
tôt que la question d’un au-delà ne se pose plus.
Dans
l’univers en expansion de l’abbé Lemaître et de Gamov, né d’une explo
64
plus longtemps que la plus extrême galaxie. Mais
dans
quoi tout cela se meut-il ? Il est vrai que la question n’a pas de se
65
st-il devenu synonyme de perversité non seulement
dans
le jargon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exig
66
ute la Loi est résumée par Jésus-Christ lui-même,
dans
le seul et unique commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… e
67
e converti, recréé par l’Amour divin, va devenir,
dans
l’imitation de Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à
68
en Dieu », mais elle se manifeste par des actes,
dans
l’amour du prochain comme de soi-même. 3. Cette religion de l’Amour
69
du Prochain) n’a pas de livre sacré sur l’Amour.
Dans
cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’Europe seule a dési
70
l’amour divin, s’est développée très tardivement,
dans
des formes et selon des voies presque toujours suspectes aux yeux de
71
uelques interdits élémentaires et que l’on trouve
dans
presque toutes les sociétés constituées. En dépit des traités de quel
72
« tantras », de tant d’autres traités d’érotisme
dans
les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moin
73
traités du hatha yoga. Et pas de traces non plus,
dans
le christianisme, de ces cérémonies initiatiques, comme à la plupart
74
Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi
dans
leurs efforts pour réprimer et contenir l’instinct sexuel que dans le
75
s pour réprimer et contenir l’instinct sexuel que
dans
leurs tentatives (rares et périphériques, voire hérétiques) pour cult
76
t ordonner à des buts spirituels, l’érotisme même
dans
les limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant t
77
nait le tout de l’homme (corps, âme et intellect)
dans
sa réalité naturelle et déchue. En revanche, les Églises chrétiennes,
78
quelques versets des épîtres et des évangiles qui
dans
l’ensemble définissent une éthique cohérente de type personnaliste, e
79
ersonnaliste, et non plus sociale ou sacrée comme
dans
les autres religions. Il n’en est que plus frappant d’observer à quel
80
sorte d’analogie mystique entre l’amour des sexes
dans
le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : «
81
emi de la vie spirituelle, toléré finalement mais
dans
les seules limites du mariage le plus strict et consacré — tout le re
82
) ne devait développer toutes ses complexités que
dans
une Europe travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, sécul
83
s (sans cesse mieux codifiées par les casuistes),
dans
une Europe formée par l’Église ou contre elle, et longtemps confondue
84
». On ne saurait donc interpréter ce phénomène —
dans
son évolution au cours des siècles et dans sa situation contemporaine
85
mène — dans son évolution au cours des siècles et
dans
sa situation contemporaine — qu’à la lumière de ses origines religieu
86
vies d’une sexualité « obsédante » : les affiches
dans
les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, l
87
qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connue
dans
sa vigueur, et dont elle n’a guère pu souffrir. Il est vrai qu’une ré
88
r. Au lieu de justifier ses rigueurs en décrivant
dans
sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute soci
89
ce-là de révolution psychique n’a qu’un précédent
dans
l’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la p
90
oman, la piété et les mœurs. Tout cela se passait
dans
les élites cultivées — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls
91
remière grande révolution de l’Amour, si soudaine
dans
son explosion, fut lente à propager ses effets bouleversants dans les
92
on, fut lente à propager ses effets bouleversants
dans
les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le tra
93
uleversants dans les mœurs de la masse inculte et
dans
les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psyc
94
s, mais surtout la déborde largement. Elle éclate
dans
une société beaucoup moins cloisonnée et protégée, et où toute pulsat
95
çais et italiens, pour le grand public. Que verra
dans
tout cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido part
96
justifiée ! Comment notre homme distinguerait-il,
dans
tout cela, autre chose qu’une immense dépravation, qu’un manque de te
97
t-on qu’il y a bien autre chose que la pédérastie
dans
Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coï
98
re chose que la pédérastie dans Proust, l’inceste
dans
Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voi
99
stie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure
dans
Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit ce qui le choque, qu
100
s Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït
dans
l’amour ? Il voit ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. De
101
es débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus
dans
notre civilisation que dans celles des nations qu’on dit sous-dévelop
102
y aurait rien de plus dans notre civilisation que
dans
celles des nations qu’on dit sous-développées, et sans doute moins :
103
irs, le birth control, les mass médias, tout agit
dans
le même sens, irréversible. Je vois bien qu’en remettant en question
104
Apprendre à lire en filigrane le jeu des mythes,
dans
les troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’ér
105
n Juan et Tristan, en suivant leurs métamorphoses
dans
la vie et l’œuvre de Kierkegaard, Nietzsche et Gide et dans la créati
106
e et l’œuvre de Kierkegaard, Nietzsche et Gide et
dans
la création des personnages imaginaires des plus grands romans contem
107
te la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir
dans
un dé ; que sur cette petite Terre suspendue dans le vide, nous march
108
dans un dé ; que sur cette petite Terre suspendue
dans
le vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous mêm
109
tiques ; que tout soit vide en vérité de science,
dans
les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace,
110
imensions de l’Univers (millions d’années-lumière
dans
l’espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond
111
ière dans l’espace, milliards d’années terrestres
dans
le temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, sci
112
le Vide — mais que, scintillements d’une seconde
dans
l’histoire de ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous a
113
euses, bien plus, qu’au détour d’un sentier suivi
dans
la forêt d’avril nous attende une révélation du bonheur pur : qu’il a
114
ense et stable s’étende autour de nous qui allons
dans
sa durée ; qu’il y ait donc tout cela, mais le vide, tout cela dans l
115
’il y ait donc tout cela, mais le vide, tout cela
dans
le vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce ver
116
e de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus
dans
sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers le Plérôme. Car cette na
117
ns stupeur : « Il y a un autre monde, mais il est
dans
celui-là. » Qu’entendait-il ? Qu’avait-il vu ? Quel autre monde ? Et
118
s) peuvent habiter sous son ombre. » Il n’est pas
dans
l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univer
119
me du ciel est un point, le point d’éternité posé
dans
toi, la semeuse du Plérôme à venir, quand « la figure de ce monde pas
120
’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait
dans
toi. À la question fondamentale que pose le Vide : Pourquoi pas rien
121
a par suite forme et mouvement proche et lointain
dans
l’espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. E
122
peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi
dans
l’autre, peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu
123
: je suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu
dans
la forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres,
124
et fut un signe à cet instant pour moi, existant
dans
ma re-connaissance, et que tout signe ou sens manifeste l’amour ; et
125
s pourrons aimer de tout notre être enfin réalisé
dans
le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout en tous, lors du ren
126
posant en son point de réflexion et de résonance
dans
la créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le to
127
(Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi
dans
l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander m
128
ditée, — et que j’espère banale (au sens propre),
dans
sa forme du moins — me suggère quatre états que l’on peut distinguer
129
rdre d’apparition. Ils se mêleront et combineront
dans
l’homme achevé. La vision intuitive, forme de l’amour est l’acte de
130
pe quand je découvre en moi, mais devine aussitôt
dans
l’autre, la personne. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’
131
mer c’est vouloir que la personne unique s’édifie
dans
l’individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en
132
rme morale, par excellence, en tout domaine, bien
dans
celui de l’érotique que l’éducation, l’amitié et le mariage. L’émotio
133
’Éros, seconde forme de l’amour procède de l’âme.
Dans
sa genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’état de première
134
on nécessaire de l’émotion vraiment envahissante.
Dans
ce domaine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, l
135
ée) qui forme le climat des milieux bien-pensants
dans
le peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cet
136
qui fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir
dans
le Soi, devient son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les
137
i qui pense autrement reste dépendant. Il demeure
dans
les sphères périssables et ne peut en sortir quand il veut. (Chandogy
138
et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué
dans
la synthèse de la personne. L’amour qui meut le soleil et les étoi
139
ation, intuition, sentiments, bien que placés ici
dans
une succession différente, traduisant la logique particulière et l’on
140
enèse de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent
dans
la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, p
141
ement actualisée ; par là même, elle potentialise
dans
l’inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples
142
re 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir
dans
les trois dimensions (esprit, âme, chair) Correspond au Corps et à la
143
élimiter (le carré), mais aussi pénétrer partout,
dans
tous les sens (angles aiguisés, rappelant que ce carré fut d’abord un
144
uilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun
dans
ses justes limites. h. Rougemont Denis de, « Les quatre amours »
145
est révélé lorsqu’elle pose le problème de Dieu ?
Dans
notre série sur “les Religions au xxe siècle”, nous présentons une r
146
usieurs dizaines d’ouvrages publiés en deux mois,
dans
toutes nos langues, sur l’intégration de l’Europe et sur les relation
147
ces, mais de la lecture d’un pamphlet qui l’a mis
dans
tous ses états. Il le préface et il exhorte « les Européens » à le li
148
de guérir l’Europe » en nous faisant tous passer
dans
le camp de ses ennemis. Ceux-ci n’auront qu’à nous assassiner « pour
149
e décadence. Qu’est-ce que l’Europe a « étouffé »
dans
le tiers-monde colonisé ? (Qui est fort loin de représenter « la quas
150
qui s’y trouve et instituent une nouvelle charge
dans
l’État, celle du Yévogan (« celui qui s’occupe des Blancs »), titre q
151
es Affaires étrangères ». (Il faut lire tout cela
dans
l’Histoire des peuples de l’Afrique noire que publie Robert Corvenin.
152
comme chacun sait. La vérité, selon les faits et
dans
la perspective de l’histoire, c’est que le colonialisme, malgré ses c
153
ses crimes, a réveillé les peuples du tiers-monde
dans
le très bref espace de deux générations. Il leur a présenté des possi
154
nt telles qu’ils ont découvert qu’ils étouffaient
dans
leurs régimes traditionnels. Au nom de quelques-unes de nos valeurs (
155
es, d’une classe nouvelle éduquée par leurs soins
dans
les pays colonisés, et de leurs intérêts mieux compris — un peu pouss
156
croché ». Qu’est-il advenu de l’Europe considérée
dans
son ensemble ? « L’Europe est littéralement la création du tiers-mond
157
ous faut expliquer l’anachronisme. Sartre se meut
dans
un village intellectuel et projette sur l’« Europe » des hargnes prov
158
pas ma faute si cette phrase est de Michel Debré
dans
son Projet de pacte pour les États-Unis d’Europe, publié en 1950 chez
159
crier encore, sinon pour le plaisir de se vautrer
dans
son masochisme, ou simplement pour embêter de Gaulle, qui a pourtant
160
erselle, celle où nous sommes bel et bien engagés
dans
cette seconde moitié du xxe siècle, en sorte que les chances de l’Eu
161
xxe siècle, en sorte que les chances de l’Europe
dans
l’avenir se confondent pratiquement, désormais, avec celles de la civ
162
e que j’appelle le phénomène européen se signale,
dans
l’histoire du monde, par quelques traits absolument originaux dont je
163
énomène européen sans précédent et sans parallèle
dans
l’histoire, nous n’arriverons jamais à le comprendre dans son mouveme
164
istoire, nous n’arriverons jamais à le comprendre
dans
son mouvement, sa signification et sa tendance générale en partant de
165
ne pensée héritée d’un xixe siècle scientiste et
dans
l’ensemble, sans le savoir, plus marxiste que scientifique. (Non que
166
ent insuffisantes pour rendre compte du phénomène
dans
ce qu’il a de spécifique.) Certes, le découpage profond des côtes, pr
167
ctes et solidement enracinées, le climat tempéré,
dans
le centre du moins, permettant une économie d’énergies fondamentales,
168
ont là des atouts, mais qui sont loin d’inscrire,
dans
notre sol, l’histoire mondiale qui sera la nôtre. On ne peut y lire u
169
siatiques par le fait que les Asiatiques vivaient
dans
un climat trop égal, tandis qu’en Europe, dit-il, « les passages rapi
170
Europe, dont Valéry me paraît bien s’être inspiré
dans
le passage fameux où il parle de l’Europe comme « d’une sorte de cap
171
que l’humanité s’est concentrée depuis longtemps
dans
trois régions privilégiées à cet égard : la Chine, l’Inde et l’Europe
172
ne subissait aucune pression démographique, même
dans
ses pays les plus prospères et entreprenants. Ainsi, de 1328 à 1700,
173
yeux de l’historien qu’une décadence millénaire,
dans
le temps même où l’Europe faisait le tour du monde et dominait sur la
174
t — on compte plus de soixante évêchés nestoriens
dans
la Chine du ixe siècle, sous la dynastie Tang — et vers l’ouest, en
175
e au christianisme, comme voulut le faire Novalis
dans
son célèbre essai intitulé Die Christenheit oder Europa, c’est faire
176
liberté et de justice ont sans doute été décisifs
dans
l’aventure mondiale de l’Europe. Retenons donc, de cette rapide enquê
177
s donc maintenant ce phénomène tel qu’il apparaît
dans
les faits. Ce n’est pas le déroulement logique d’une série de causes
178
duel ou collectif, ne pouvait être bien saisi que
dans
son mouvement créateur, dans son archétype, dans son mythe. Or, ce mo
179
être bien saisi que dans son mouvement créateur,
dans
son archétype, dans son mythe. Or, ce mouvement créateur de l’Europe,
180
dans son mouvement créateur, dans son archétype,
dans
son mythe. Or, ce mouvement créateur de l’Europe, je le trouve d’abor
181
réateur de l’Europe, je le trouve d’abord et déjà
dans
la légende originelle de l’Enlèvement d’Europe par Zeus. C’est dans u
182
iginelle de l’Enlèvement d’Europe par Zeus. C’est
dans
un bond vers l’ouest, la mer et l’aventure que l’Europe légendaire pr
183
à la quête de leur sœur enlevée. Chacun fit voile
dans
une direction différente. Et l’un fonda Carthage, tandis que d’autres
184
ssi en renonçant à la trouver telle qu’elle était
dans
son souvenir que Cadmus entreprit de la construire. On voit combien,
185
Rechercher l’Europe, c’est la faire ! Elle existe
dans
sa recherche à l’infini, et c’est ce que je nomme Aventure. Mais elle
186
nt les étapes de cette expansion planétaire. Vues
dans
le raccourci des siècles, elles évoquent les mouvements de systole et
187
leurs religieuses et culturelles du Proche-Orient
dans
la péninsule d’Occident. Nous avons vu que les populations, les relig
188
Est vers l’Europe, tout s’est lentement concentré
dans
cette sorte d’impasse au-delà de laquelle on croyait que le monde fin
189
et la transforme. À l’individualisme qui régnait
dans
les cités grecques, il substitue le culte de l’État et des grandes in
190
tend leur autorité sur toute l’Europe de l’Ouest.
Dans
le cadre de cet empire se trouvent inclus des Celtes, des Germains et
191
Rome, mais progressivement intégrés. Enfin, c’est
dans
le cadre de l’empire que se répand très rapidement une religion qui,
192
es, cette fermentation se poursuit en vase clos :
dans
une espèce de creuset d’alchimiste, où s’opèrent les transmutations l
193
u composé Europe, macéré depuis près de mille ans
dans
les limites du cap occidental, au surplus rétrécies par les Turcs à l
194
ux de « vice-roi des Îles qui ont été découvertes
dans
les Indes » et de « Grand amiral de la mer Océane », il fallait que J
195
les parties de la terre qui, avant elle, vivaient
dans
l’ignorance la plus complète les unes des autres. Elle avait permis à
196
Europe chrétienne, puis de l’Europe technicienne.
Dans
ce sens, on peut dire que l’Europe « a fait le monde ». Mais une fois
197
nséquences. La voici réduite à elle-même, ramenée
dans
les limites de son cap asiatique, et pas plus grande, notons-le bien,
198
l’aventure occidentale, qui aurait donc consisté,
dans
l’ensemble et au total, à faire le monde, mais à le faire contre ses
199
Mais ce qu’il y a de plus typiquement occidental
dans
les poèmes homériques, c’est la suite, c’est l’aventure personnelle d
200
visibles ou invisibles, aller toujours plus loin
dans
l’inconnu, en naviguant avec astuce entre les Charybdes et les Scylla
201
e de l’homme, — sans que nul pût prévoir comment…
Dans
cette imprévision, mais ce risque assumé, je vois la parabole la plus
202
telle est, je crois, la vraie formule du Progrès,
dans
sa définition occidentale. Et l’on voit qu’elle est ambiguë : qu’il s
203
trinsèque, sa volonté de vivre, enfin sa fonction
dans
le monde ou vocation. La situation géoéconomique de notre petit cont
204
e des plaines russes, tiendrait près de neuf fois
dans
l’Asie, et six fois dans l’Afrique. En revanche, ce plus petit contin
205
ndrait près de neuf fois dans l’Asie, et six fois
dans
l’Afrique. En revanche, ce plus petit continent est le plus complexe
206
saims. En Afrique, les huttes se groupent en rond
dans
les clairières ou s’égrènent le long de la berge d’un fleuve. L’Europ
207
ois, c’est bien la création organique de la Place
dans
les faubourgs — fori burgus, lieux hors du bourg originel et défensif
208
position notamment, se manifestent par la Presse,
dans
l’ère moderne de l’Europe ; et la presse, dès le début, fut étroiteme
209
e d’abord, s’écrit bien souvent, et se lit. C’est
dans
les cafés de Hollande que se réunissent les réfugiés qui créeront les
210
éeront les fameuses gazettes françaises diffusées
dans
l’Europe entière, en dépit des censures de l’absolutisme, et qui prép
211
le des Lumières et la Révolution française. C’est
dans
les tavernes anglaises que se lisent à haute voix les éditoriaux du j
212
efoe rédige seul, de 1704 à 1713. Et c’est encore
dans
les cafés que le Spectator d’Addison, un peu plus tard, a l’ambition
213
’entends le faire aujourd’hui — que se passe-t-il
dans
cette église, et que l’Orient n’a jamais connu ? Le prêtre parle, ent
214
onne, et le peuple répond, et le chœur chanté, et
dans
l’église, manifeste à son tour la structure essentiellement polyphoni
215
l’individu à la fois autonome et engagé — engagé,
dans
la communauté… Mais cette démonstration sortirait de mon sujet. Je si
216
rincipes qu’elle enseigne. La fonction de l’école
dans
la cité se résume donc par les deux termes l’initiation et l’initiati
217
ormes — fussent-elles nationales — et l’universel
dans
toutes ses exigences — fussent-elles représentées par la révolte d’un
218
formes une Europe pluraliste et non pas unitaire
dans
son principe comme le furent les grandes civilisations traditionnelle
219
typiques de la culture européenne, non seulement
dans
les arts, mais dans la société. On les dirait formées sur le modèle d
220
ure européenne, non seulement dans les arts, mais
dans
la société. On les dirait formées sur le modèle du chœur, de l’harmon
221
n elle-même et, finalement, de l’idée du progrès.
Dans
la mesure où cet immense complexe de tension n’est pas trop déprimé o
222
smes clos, qui représentent ses courts-circuits ;
dans
la mesure ou se développe, ne fût-ce qu’une part du potentiel accumul
223
ncienneté. La plupart sont aux trois quarts vides
dans
nos villages, qui n’en possèdent pourtant qu’une seule le plus souven
224
es, revient aux études générales et se rapproche,
dans
cette mesure du moins, de nos formules européennes. Passons à la mair
225
ments de l’État et de centralisation systématique
dans
l’ensemble de nos pays. On pouvait croire que l’ère technique, qui es
226
nes, des régions défavorisées du territoire. Même
dans
les nations les plus centralisées, comme la France, le mouvement de r
227
jamais été plus prospère qu’aujourd’hui, et cela
dans
tous nos pays, qu’il s’agisse du Marché commun des Six, ou de l’écono
228
presse libre et le prestige des cafés littéraires
dans
nos grandes villes, ces deux faits, inégaux d’importance mais très ty
229
et comme sur table rase. En Europe, elle est née
dans
un contexte serré de principes vénérés et de droits garantis, dans un
230
serré de principes vénérés et de droits garantis,
dans
un fouillis de coutumes séculaires, artisanales et paysannes, de chic
231
populaire et de revendications, qui l’ont freinée
dans
son élan et l’ont contrainte peu à peu à tenir compte du milieu humai
232
eu humain, à ne pas se comporter comme l’éléphant
dans
le magasin de porcelaine ou le bulldozer dans un verger. Certes, les
233
ant dans le magasin de porcelaine ou le bulldozer
dans
un verger. Certes, les freins et les écluses n’ont pas toujours joué
234
et la conscience sociale a été lente à s’éveiller
dans
les élites responsables. La première révolution industrielle, celle q
235
l’obligeant à travailler quinze heures par jour,
dans
des conditions inhumaines du point de vue de l’hygiène autant que de
236
la place du village, un monument qui réintroduit
dans
le tableau toute l’absurdité de l’Histoire en même temps que la notio
237
ue la notion d’un sacré national et non chrétien,
dans
beaucoup de pays voisins du nôtre — le monument aux morts des dernièr
238
monde, provoqué par nos œuvres, atteint l’Europe
dans
une situation qui me paraît définie par trois grands faits dont je vo
239
tiers-monde. Ils ont découvert qu’ils étouffaient
dans
leurs régimes traditionnels. Au nom de quelques-unes de nos plus vrai
240
es, d’une classe nouvelle éduquée par leurs soins
dans
les pays colonisés, et de leur intérêt mieux compris — un peu poussée
241
elles ont l’une après l’autre « décroché ». Mais
dans
le même temps, et pour les mêmes raisons, elles ont compris ce qu’ell
242
one. C’est tout cela que l’on confond aujourd’hui
dans
un seul mot : colonialisme. Je n’en connais pas de plus injuste, puis
243
juste, puisqu’il ne veut retenir que l’injustice,
dans
l’immense processus chargé d’humanité et de charité héroïque autant q
244
e genre d’illusion. La Terre est connue désormais
dans
toutes ses dimensions physiques, nous ne pouvons plus faire d’erreurs
245
ette taille ; son histoire également est explorée
dans
toutes ses grandes lignes, et l’archéologie occidentale ressuscite in
246
dance prononcée vers l’expansion de notre culture
dans
les colonies libérées. Le retrait des Anglais de l’Inde n’a pas été s
247
e, toute la jeunesse parle le français, alors que
dans
la génération des hommes de quarante à cinquante ans, celle de l’époq
248
sait notre langue… On n’apprend plus le français
dans
ces pays parce qu’on y est obligé, mais parce qu’on a besoin de cette
249
rs, plus efficace que la contrainte. Et partout,
dans
les nations neuves du tiers-monde, il a suffi que nos administrateurs
250
ais l’Occident tout entier n’ont autant progressé
dans
l’âme et dans les mœurs des peuples hier encore colonisés. Mais voici
251
tout entier n’ont autant progressé dans l’âme et
dans
les mœurs des peuples hier encore colonisés. Mais voici le troisième
252
ique, mais aussi leur intégration, bon an mal an,
dans
le complexe de nos coutumes et de nos équilibres humains. Il faut l’a
253
s colonies récemment libérées. Ces nouveaux venus
dans
le tiers-monde ont des notions beaucoup plus simples du progrès, tant
254
indigènes n’a jamais arrêté les seconds, pas plus
dans
leur empire qu’en Afrique ou en Asie. Donc, à court terme, il peut se
255
ssion du bizarre, des prétentions à l’exclusivité
dans
le domaine religieux, un fanatisme idéologique, un athéisme arrogant,
256
et moins encore de ce que l’Europe peut signifier
dans
son ensemble et vue de loin, des agitateurs politiques, des commerçan
257
querelles nationales, nos machines et nos dogmes,
dans
l’irresponsabilité la plus totale, sans respect ni pour leurs culture
258
ôtre. Telle est la situation concrète de l’Europe
dans
le monde actuel. Je la résume : la décolonisation, loin de nous ruine
259
notre capacité globale se réalise, non seulement
dans
les statistiques, mais dans notre conscience. L’Europe a tout ce qu’i
260
éalise, non seulement dans les statistiques, mais
dans
notre conscience. L’Europe a tout ce qu’il faut pour être encore la p
261
fonction planétaire unifiante qui sera désormais,
dans
l’ère technique, l’obligation première d’une civilisation. Un regard
262
se referme, nous ramenant à l’Europe. Où trouver,
dans
tout cela, nos successeurs ? Je ne vois que des imitateurs un peu en
263
n mondiale, si l’on préfère, se résume à mes yeux
dans
ces trois verbes : animer, équilibrer, fédérer. Animer les échanges
264
SS. La vocation mondiale de l’Europe est inscrite
dans
des faits de ce genre : Nos exportations représentent à peu près 40 %
265
grer aux rythmes de la vie. Adaptation très lente
dans
l’ensemble, mais non moins dramatique dans ses péripéties, qui s’appe
266
lente dans l’ensemble, mais non moins dramatique
dans
ses péripéties, qui s’appelleront socialisme, marxisme, libéralisme,
267
mme de lui-même. Car c’est l’Europe qui a répandu
dans
le monde entier le virus du nationalisme, dont elle a bien failli pér
268
totalitaires qui en sont l’aboutissement logique
dans
notre siècle, c’est l’attitude et la pratique fédéralistes : l’union
269
l’attitude et la pratique fédéralistes : l’union
dans
la diversité, l’équilibre vivant des libertés locales et des obligati
270
s pays n’est plus en mesure d’exercer à lui seul,
dans
le monde actuel. La vocation de l’Europe, aujourd’hui pour demain, c’
271
nouveau l’exemple réussi d’une grande fédération.
Dans
la coïncidence que j’ai relevée entre la fin de notre impérialisme co
272
concilier avec lui-même. Nous pourrons voir cela,
dans
cette génération, si l’Europe, d’où le mal est venu, réussit à s’unir
273
nouvel idéal que réclame la jeunesse, il est là,
dans
l’Europe fédérée, modèle mondial. Le temps n’est plus de douter sans
274
sant mea culpa. Nous ne sommes pas seuls en cause
dans
cette affaire. Nous sommes pour les autres un espoir, qu’il s’agit de
275
gagé sur une fonction universelle, qui l’enracine
dans
le passé de notre culture, dans les données constitutives de l’Occide
276
e, qui l’enracine dans le passé de notre culture,
dans
les données constitutives de l’Occident, et que tout appelle dans le
277
constitutives de l’Occident, et que tout appelle
dans
le monde de cette seconde moitié du xxe siècle. Les vraies chances d
278
prestige généralisé de l’érotisme est indubitable
dans
l’Occident contemporain. Il est attesté par le cinéma, la publicité,
279
r « la Jeunesse » et ses attitudes sentimentales,
dans
la faible mesure où elles sont concluantes, donnent des indications i
280
e. Reste que l’étalage étudié du nu « suggestif »
dans
nos rues et au cinéma, les scènes obligées « d’amour » physique dans
281
cinéma, les scènes obligées « d’amour » physique
dans
les romans de série, noire ou autre, la suppression des « pudeurs de
282
politique morale — les cours d’éducation sexuelle
dans
les écoles, enfin les grands débats sur la contraception, l’ensemble
283
au point que certains ont parlé d’une révolution
dans
les mœurs. C’est beaucoup dire pour un peu plus de nudité, mais non p
284
e augmentation du tirage des classiques libertins
dans
quelques pays de l’Occident. En revanche, nos manières de parler des
285
-siècle. En 1906, Freud croit devoir préciser que
dans
le petit ouvrage qu’il publie sur le traitement de Dora « les rapport
286
et de l’expression des réalités de la « chair »,
dans
leurs aspects physio-psychologiques. Mais cela s’est produit dans un
287
ts physio-psychologiques. Mais cela s’est produit
dans
un très grand désordre, créant de fortes inégalités d’information et
288
rmi les moralistes, eux-mêmes mis en question, et
dans
le public cultivé. Je suis de la première génération qui a découvert
289
formant une part importante du donné intellectuel
dans
lequel l’étudiant avait à s’orienter. Mais quatre-vingt-dix pour cent
290
e ce phénomène ? En voici trois, prises à dessein
dans
des domaines absolument indépendants. 1. L’autorisation initiale et d
291
imminente, l’inconscient occidental fit déferler
dans
les années 1920 « une vague de rêves », selon le titre de l’un des ma
292
, et distingué cent-quatorze espèces d’adultères,
dans
sa Hiérarchie du cocuage.) 3. Enfin, la perspective d’une densité moy
293
ne densité moyenne de trois hommes au mètre carré
dans
quelques siècles, et en tout cas d’un doublement de l’humanité (bouch
294
e d’aujourd’hui ne produit plus son type de femme
dans
son désir : il le reçoit de la publicité et il subit un rêve qui n’es
295
omme des interdits de la morale ? Va-t-il sombrer
dans
l’apathie sexuelle, cédant à quelque ruse de l’espèce, ou parce qu’il
296
éen, de même que la faim et la peur ne sont plus,
dans
nos pays riches, des problèmes fondamentaux, liés comme tels à la spi
297
la spiritualité, à la tentation, au péché ? C’est
dans
ces perspectives élargies qu’il faut juger les efforts déployés par u
298
Ce dont elle interdit la vue aux moins de 18 ans
dans
la plupart de nos pays, et à tout le monde en France, les Hindous l’o
299
’instauration d’un vaste programme de recherches,
dans
lequel l’Amérique nous précède depuis une trentaine d’années. Les asp
300
sais sur les problèmes de civilisations, a montré
dans
L’Amour et l’Occident comment le mythe de l’amour s’est formé en Eu
301
s’est formé en Europe au Moyen Âge et a distingué
dans
Comme toi-même tout ce qui sépare sexualité. »