1
Sa vraie fonction dans la cité serait ainsi de n’
en
point avoir de nécessaire, de n’être point totalement absorbé par le
2
la liberté : la première est de ne pas l’exercer
en
actes ; la seconde, d’en supprimer les conditions. La première est no
3
est de ne pas l’exercer en actes ; la seconde, d’
en
supprimer les conditions. La première est notre tentation la plus int
4
alyse encore le régime des échanges de tout ordre
en
Europe, le nationalisme fut une création d’écrivains, de poètes, héla
5
tion d’une tyrannie, à force de mensonges tolérés
en
silence (on nous en abreuve ces jours-ci !), soit au contraire de for
6
à force de mensonges tolérés en silence (on nous
en
abreuve ces jours-ci !), soit au contraire de former une équipe, mode
7
ce serait tout simplement l’abandonner à ceux qui
en
abuseront demain, qui sauront vous forcer à être totalement et unique
8
nt une distribution socialisée des biens produits
en
abondance à très bas prix ; que la mise en valeur de l’Afrique, de l’
9
oduits en abondance à très bas prix ; que la mise
en
valeur de l’Afrique, de l’Asie, des régions polaires offrira de nouve
10
hnique les libère subitement à ce degré-là ? Je n’
en
sais rien. Savait-on beaucoup mieux, aux environs de 1830, ce qu’alla
11
en soi, mais bien l’usage qu’un peuple a décidé d’
en
faire : chars et wagons en Occident, jouets et ornements chez les Azt
12
u’un peuple a décidé d’en faire : chars et wagons
en
Occident, jouets et ornements chez les Aztèques.) Ce qui est certain,
13
e de cette invasion de la culture, nul ne saurait
en
préjuger : je dis seulement que tout y mène pour le meilleur et pour
14
t je n’imagine pas de drogue assez puissante pour
en
détourner le genre humain4. Je sais bien que la vie religieuse la plu
15
tense a signifié longtemps ascèse et renoncement,
en
Occident comme en Orient. (En fait, elle est surtout — et devrait êtr
16
ongtemps ascèse et renoncement, en Occident comme
en
Orient. (En fait, elle est surtout — et devrait être — accession à la
17
èse et renoncement, en Occident comme en Orient. (
En
fait, elle est surtout — et devrait être — accession à la vérité, et
18
echnique conduirait aux religions. L’ascèse était
en
fait une résistance à la technique sous ses formes primitives, comme
19
e s’appuyaient sur l’objet de leur renoncement et
en
dépendaient étroitement. L’ascèse de demain pourra difficilement pren
20
a technique précisément qui nous permet ce retour
en
créant du loisir. Et quant à la mystique, elle suppose avant tout la
21
ur a fait son temps5. Et je ne dis pas qu’elles s’
en
priveront. Mais je vois aussi que la culture répand déjà dans un publ
22
ui englobe ici les grandes parades totalitaires —
en
bénéficieront très certainement. Et l’on sait, d’autre part, que la p
23
délivré des soucis quotidiens. La preuve qu’il n’
en
est rien, c’est que nos plus grands mystiques ont vécu dans les pires
24
valeurs a dominé jusqu’à nos jours. Elle explique
en
partie la résistance des syndicats aux techniques créatrices de loisi
25
eur (21 septembre 1960)d e La civilisation née
en
Europe a dominé le monde pendant des siècles. Elle est encore, à notr
26
i on la compare à d’autres, passées, présentes ou
en
formation, on s’aperçoit qu’elle s’en distingue par deux grands trait
27
résentes ou en formation, on s’aperçoit qu’elle s’
en
distingue par deux grands traits généralement tenus pour des causes d
28
inces avaient réponse à tout. Nous, au contraire,
en
Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique, nous souffrons d’une
29
ponse à tout. Nous, au contraire, en Occident, et
en
Europe bien plus qu’en Amérique, nous souffrons d’une espèce d’inquié
30
contraire, en Occident, et en Europe bien plus qu’
en
Amérique, nous souffrons d’une espèce d’inquiétude essentielle. Nous
31
ux sources vives de notre civilisation, et qu’ils
en
sont inséparables. Je les rattache à nos plus grandes traditions : le
32
toujours fuyant, il est soutenu par sa confiance
en
la raison et l’expérience vérifiante. La même exigence de rigueur qui
33
n de la vérité. On serait tenté de répondre qu’il
en
est bien ainsi, quand on entend les intellectuels libéraux d’aujourd’
34
la vérité absolue ». Il serait peut-être erroné d’
en
déduire que l’Occidental nie l’existence d’une vérité en soi : simple
35
s plus de machines. Mais parmi ces machines, il s’
en
trouve une qui peut causer en peu d’instants la mort certaine de notr
36
ces machines, il s’en trouve une qui peut causer
en
peu d’instants la mort certaine de notre civilisation. Définition par
37
e Progrès semble contradictoire dès qu’on tente d’
en
mesurer les effets historiques. Il n’en serait pas moins vain d’imagi
38
n tente d’en mesurer les effets historiques. Il n’
en
serait pas moins vain d’imaginer qu’on puisse l’éliminer ou l’oublier
39
l’éliminer ou l’oublier. Admettons que l’Europe,
en
la formant, ait « infecté » le monde entier : le monde ne s’en guérir
40
, ait « infecté » le monde entier : le monde ne s’
en
guérira plus. À supposer qu’il la refoule un jour, elle renaîtrait ir
41
les « hérésies du Progrès » sont bel et bien nées
en
Europe, encore qu’elles n’aient vraiment déployé leurs effets que dan
42
eur contexte original, elles n’étaient plus mises
en
échec par trop de coutumes anciennes ou de limitations posées en part
43
op de coutumes anciennes ou de limitations posées
en
partie par des excès contraires. Si l’Europe d’aujourd’hui s’effraye
44
lyse), ce que les Soviets ont fait de la croyance
en
l’Histoire, et ce que les peuples de l’Orient proche et lointain risq
45
et réagit, c’est qu’il existe. J’essaierai donc d’
en
définir la nature et les exigences. L’Occident n’est pas né comme on
46
maginer ce qu’était le sacré, ce qu’il est encore
en
Orient. La morale des Anciens est basée sur le rite, et dans le monde
47
et souvent compromise à ce jeu, elle a tout remis
en
mouvement. Et ce mouvement dans son ensemble, jusqu’à nous, c’est l’«
48
ées par ces trois mondes sont entrées elles aussi
en
symbiose, et cela d’une manière manifeste dès l’époque des conciles œ
49
pport grec. — L’homme se détache du corps magique
en
lequel se mêlaient sans fin ni formes nettes les vivants et les morts
50
s choses », dira Protagoras, « de celles qui sont
en
supposant qu’elles sont, de celles qui ne sont pas en supposant qu’el
51
upposant qu’elles sont, de celles qui ne sont pas
en
supposant qu’elles ne sont pas ». Juge de tout, on le voit, même des
52
Si la personne du chrétien, dans son équilibre
en
tension, unit le meilleur de Rome et de la Grèce, elle est aussi mena
53
de du xxe siècle une autre civilisation qui soit
en
état de surpasser celle qu’a répandue l’Occident ? En même temps qu’i
54
ultures. Dès lors que les échanges se multiplient
en
fait, que l’Asie s’industrialise, et que le temps de voyages cesse de
55
ps de voyages cesse de nous séparer (nous faisons
en
un jour d’avion un trajet qui prenait deux ans du temps de Plan Carpi
56
cher un principe transcendant, dont un C. G. Jung
en
Europe, ou un Aurobindo en Inde, a tenté d’entrevoir la nature. Au st
57
nt, dont un C. G. Jung en Europe, ou un Aurobindo
en
Inde, a tenté d’entrevoir la nature. Au stade présent de l’Aventure o
58
et matériel : les miracles d’abord (changer l’eau
en
vin, ou guérir un paralytique) puis les expériences concluantes (l’av
59
t nos usines : Quand vous aurez tout le temps, qu’
en
ferez-vous ? (Mais lui, s’il devenait immortel ?) Le problème de l’em
60
techniques, l’attitude utilitariste, l’efficience
en
un mot, qui ont permis au problème de se poser, sont précisément les
61
grand nombre. Au moment même où l’Occident serait
en
mesure d’en instituer les conditions pour tous, il se voit appauvri s
62
. Au moment même où l’Occident serait en mesure d’
en
instituer les conditions pour tous, il se voit appauvri spirituelleme
63
andis que l’Orient se jette sur nos techniques et
en
oublie ses valeurs propres, qui seraient celles dont nous aurions le
64
ccidentale, dont la science est la pointe extrême
en
notre siècle, notre image du monde s’évanouit. Elle échappe à notre r
65
pouvoir éliminer. Le Cosmos tout entier se résout
en
un voile tissé d’ondes animant le Vide. Quatre-vingt-dix-neuf pour ce
66
-neuf pour cent de la matière cosmique consistent
en
hydrogène et en hélium, produit à partir de l’hydrogène. Le noyau de
67
de la matière cosmique consistent en hydrogène et
en
hélium, produit à partir de l’hydrogène. Le noyau de l’hydrogène est
68
e avait pris pour tremplin la très ferme croyance
en
la réalité de la matière ! Mais derrière ce voile, qu’y a-t-il ? Cett
69
tion d’un au-delà ne se pose plus. Dans l’univers
en
expansion de l’abbé Lemaître et de Gamov, né d’une explosion primitiv
70
pondre ; mais aussi, elle dépasse le monde : rien
en
lui ne peut m’empêcher, ni moi-même, de me la poser. C’est ainsi que
71
autre intention que de mieux définir la question,
en
cela fidèle à l’Occident qui m’a formé. Qui voudrait à tout prix une
72
la trouver lui-même, dès lors qu’il sait qu’il n’
en
est point de vraiment générale et transposable — il quitterait en esp
73
vraiment générale et transposable — il quitterait
en
esprit cette expérience humaine qui depuis deux-mille ans a forgé les
74
L’Amour
en
cause (1er février 1961)f g Éros, qui était un dieu pour les Ancie
75
, complexe et encombrant. Mais cela n’est vrai qu’
en
Occident, car on n’observe rien de tel en Inde, en Chine ou en Afriqu
76
vrai qu’en Occident, car on n’observe rien de tel
en
Inde, en Chine ou en Afrique. Comment nous expliquer ce fait ? Et pou
77
n Occident, car on n’observe rien de tel en Inde,
en
Chine ou en Afrique. Comment nous expliquer ce fait ? Et pourquoi l’é
78
car on n’observe rien de tel en Inde, en Chine ou
en
Afrique. Comment nous expliquer ce fait ? Et pourquoi l’érotisme est-
79
donné par l’incarnation du Christ, fils de Dieu,
en
Jésus, fils de Marie — Jésus Christ étant à la fois « vrai Dieu et vr
80
our que l’homme puisse aimer Dieu et tout d’abord
en
être aimé, il faut que Dieu soit personnel et qu’il soit « tout autre
81
omme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’il y ait
en
lui dualité entre l’homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’ap
82
la vie nouvelle de sa personne. Cette vie demeure
en
partie mystérieuse, étant « cachée avec le Christ en Dieu », mais ell
83
partie mystérieuse, étant « cachée avec le Christ
en
Dieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’amour du prochai
84
e ou sacrée comme dans les autres religions. Il n’
en
est que plus frappant d’observer à quel point les motivations spiritu
85
it son mari… Je dis cela par condescendance, je n’
en
fais pas un ordre. Car il vaut mieux se marier que de brûler. » Il n’
86
Car il vaut mieux se marier que de brûler. » Il n’
en
reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat co
87
au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’
en
demeure pas moins stupéfiant par sa soudaineté et son ampleur. Il est
88
siècle, et même si on lui trouvait des parallèles
en
d’autres temps, ses moyens d’expression, eux, sont sans précédent. La
89
es spirituels se trouve aux prises et peut entrer
en
polémique intime. Ce n’est pas l’immoralité plus ou moins grave de ce
90
ulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueurs
en
décrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait cour
91
les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’
en
parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’
92
antation, d’adaptation psychologique et de remise
en
ordre morale et spirituelle devait prendre des siècles, et n’est pas
93
tion que nous sommes en train de vivre renouvelle
en
partie celle du xiie siècle, submerge quelques-unes de ses conquêtes
94
fois ceux qui expriment la révolution et ceux qui
en
subissent les effets. Prenez un Européen cultivé — homme ou femme — f
95
s depuis cinquante ans de Freud et des écoles qui
en
dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt,
96
rs de l’école « noire » et les films des metteurs
en
scène suédois, français et italiens, pour le grand public. Que verra
97
discipline des mœurs » et la « pornographie » qui
en
serait la cause, il se sent indigné et inquiet. S’il est sérieux, s’i
98
sychologiques que la morale bourgeoise ne voulait
en
connaître, et que le puritanisme n’en tolère. Or, ces réalités, quoi
99
ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’
en
tolère. Or, ces réalités, quoi qu’on en juge, sont au moins aussi quo
100
tanisme n’en tolère. Or, ces réalités, quoi qu’on
en
juge, sont au moins aussi quotidiennes et obsédantes que les réalités
101
tes que les réalités économiques qui, d’ailleurs,
en
dépendent dans une certaine mesure, comme le confort dépend de notre
102
nous posent des problèmes qu’on ne résoudra plus
en
les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaibliss
103
dans le même sens, irréversible. Je vois bien qu’
en
remettant en question l’ensemble des rapports personnels et sociaux,
104
sens, irréversible. Je vois bien qu’en remettant
en
question l’ensemble des rapports personnels et sociaux, éthiques et s
105
ne évolution aussi rapide, on ne pourra sortir qu’
en
avant, et non point par des retours aux disciplines d’antan. Il s’agi
106
nous conduit, peut-être serons-nous un peu mieux
en
mesure de courir notre risque personnel, d’assumer notre amour et d’a
107
plus libres. f. Rougemont Denis de, « L’Amour
en
cause », Arts, Paris, 1–6 février 1961, p. 1 et 4. g. Présenté par c
108
de l’érotique occidentale : Don Juan et Tristan,
en
suivant leurs métamorphoses dans la vie et l’œuvre de Kierkegaard, Ni
109
tré et imprégné de vacuité, ce vertige accompagne
en
silence la pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle
110
D’autres mondes parallèles, qui seraient le nôtre
en
creux ? Mais nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos a
111
’avait-il vu ? Quel autre monde ? Et pourquoi n’y
en
aurait-il qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la scienc
112
présence instante. Il n’est pas nous. Mais il y a
en
nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui po
113
il est plus nous-mêmes que nous, parce qu’il est
en
chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste,
114
la Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et
en
toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé d
115
que l’amour les a formées : nous le reconnaissons
en
elle, comme il les appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l
116
s le reconnaissons en elle, comme il les appelait
en
nous. L’amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot dé
117
y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide
en
déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ordre p
118
e la morale et de la culture occidentale, avant d’
en
retrouver quelques-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l’e
119
crois bien n’avoir jamais douté de tout cela, qu’
en
vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas
120
le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout
en
tous, lors du renouvellement de toutes les choses. L’amour étant l’in
121
our divin, venant de Dieu retourne à Dieu, posant
en
son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouve
122
iser.) Le mot posé, quelle est la voie de l’amour
en
l’homme ? L’expérience méditée, — et que j’espère banale (au sens pro
123
ance. Elle naît et se développe quand je découvre
en
moi, mais devine aussitôt dans l’autre, la personne. Nul ne peut dist
124
e règle d’or est la norme morale, par excellence,
en
tout domaine, bien dans celui de l’érotique que l’éducation, l’amitié
125
our « point le cœur », oppresse le souffle, brûle
en
rêve, et reste loin d’imaginer la possession. Mais s’il précède le d
126
sexe, mais elles proviennent d’une contamination
en
sens inverse : si la sexualité peut signifier l’amour, c’est parce qu
127
’amour que lui donne l’Occident moderne — quoi qu’
en
pense la morale moyenne (très rarement codifiée, longuement invétérée
128
laïques. Cette morale tient le sexe pour mauvais
en
principe. Comme elle sent qu’une telle attitude est plus hérétique qu
129
l demeure dans les sphères périssables et ne peut
en
sortir quand il veut. (Chandogya upanishad, 7, 25.) Pensez-vous que
130
re avec l’ensemble de ses facultés.) La sexualité
en
elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’esprit. Mais elle n’es
131
é de l’abstraction et de l’audace logique, semble
en
voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la v
132
de l’audace logique, semble en voie de rejoindre
en
perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. Les c
133
resque personne ne prend la peine ou le plaisir d’
en
déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour
134
âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et de s’
en
réjouir). Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour :
135
atre feuilles : transformer la tige de l’instinct
en
quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandise. « Ce qui
136
, une flèche à quatre pans), contredire et mettre
en
parallèle, opposer pour équilibrer. Correspond à l’intellect, à la pe
137
, est celui qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’
en
faire et la nie). Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’éch
138
un, c’est la création de Jean Monnet, pensent-ils
en
simplifiant un peu. Or le Marché commun fonctionne, puisque la Grande
139
e d’animation et l’organe d’équilibre. Je reviens
en
Europe, « notre patrie » — comme disait Æneas Sivius au xve siècle.
140
? Je trouve plusieurs dizaines d’ouvrages publiés
en
deux mois, dans toutes nos langues, sur l’intégration de l’Europe et
141
t de l’exportation battent tous nos records. Sauf
en
Italie, le chômage a disparu, en dépit des progrès de l’automation. U
142
oclame que l’Europe est « foutue », qu’elle est «
en
grand danger de crever », qu’elle « agonise », qu’elle a fait « eau d
143
re qui nous offre « un moyen de guérir l’Europe »
en
nous faisant tous passer dans le camp de ses ennemis. Ceux-ci n’auron
144
ation par les Blancs n’a pas duré « des siècles »
en
Afrique, mais environ, et en moyenne, quatre-vingts ans — de 1882 à n
145
duré « des siècles » en Afrique, mais environ, et
en
moyenne, quatre-vingts ans — de 1882 à nos jours pour les neuf dixièm
146
isin, payent un tribut aux Yorubas, se rattrapent
en
imposant les Houédas et en battant périodiquement les Popos. En 1884,
147
Yorubas, se rattrapent en imposant les Houédas et
en
battant périodiquement les Popos. En 1884, le dictionnaire de Grégoir
148
s Houédas et en battant périodiquement les Popos.
En
1884, le dictionnaire de Grégoire décrit ainsi l’état du pays : « Le
149
de cet heureux pays date de 1892. Elle se termine
en
1960 par la création d’une république souveraine et démocratique de p
150
millions d’habitants, dont le président est reçu
en
grande pompe à l’Élysée en 1961. Je laisse à MM. Sartre et Fanon le s
151
le président est reçu en grande pompe à l’Élysée
en
1961. Je laisse à MM. Sartre et Fanon le soin de démontrer que cet ex
152
on le soin de démontrer que cet exemple n’infirme
en
rien leurs thèses, ou ne compte pas. Je leur laisse à démontrer diale
153
e qui, autrement, ne vaut plus grand-chose. Ils n’
en
feront rien, car la passion ne s’embarrasse pas de faits et leur pass
154
D’ailleurs, « l’Européen n’a pu se faire homme qu’
en
fabriquant des esclaves » (eh quoi ! n’était-il pas humain avant le x
155
! n’était-il pas humain avant le xvie siècle ?)
En
quittant le tiers-monde, l’Europe aurait donc signé son arrêt de mort
156
rité stupéfiante. L’Europe n’est pas « finie », n’
en
déplaise à nos furieux, mais elle commence à peine et grandit puissam
157
arxisme — d’ailleurs emprunté à l’Europe. Mais qu’
en
est-il de Sartre en cette lugubre affaire ? Il nous faut expliquer l’
158
emprunté à l’Europe. Mais qu’en est-il de Sartre
en
cette lugubre affaire ? Il nous faut expliquer l’anachronisme. Sartre
159
jet de pacte pour les États-Unis d’Europe, publié
en
1950 chez Nagel. Sartre arrive un peu tard avec sa diatribe contre un
160
i le pratiquent encore. Sa préface ne représente,
en
fait, qu’un appendice pour le moins superflu à la longue tradition de
161
in de l’Histoire », et d’Auguste Comte qui voyait
en
elle « le privilège effectif du principal développement social », ces
162
s philosophes croyaient servir nos vraies valeurs
en
nous mettant — vainement d’ailleurs — en garde contre notre expansion
163
valeurs en nous mettant — vainement d’ailleurs —
en
garde contre notre expansion inévitable. Ils n’ont sauvé de la sorte
164
s, mais de les prendre nous-mêmes au sérieux et d’
en
tirer les conséquences pratiques, pour le tiers-monde et pour l’Europ
165
re. On ne peut y lire un destin. Chaque géographe
en
tire d’ailleurs ce qu’il lui plaît. C’est ainsi qu’Hippocrate, au ve
166
ques vivaient dans un climat trop égal, tandis qu’
en
Europe, dit-il, « les passages rapides d’un extrême à l’autre stimule
167
universelle, de Mantelle et Brun, publiée à Paris
en
1816, reconnaît que l’Europe historique n’est pas née de sa géographi
168
nt, d’un appendice occidental de l’Asie », mais n’
en
serait pas moins « la partie précieuse de l’univers terrestre, la per
169
e cerveau d’un vaste corps ». Voici le passage :
En
sortant des mains de la nature, notre partie du monde n’avait reçu au
170
autre péninsule de l’Asie, à peu près comparable
en
étendue à l’Europe de l’Ouest, mais bien plus riche en hommes et en m
171
endue à l’Europe de l’Ouest, mais bien plus riche
en
hommes et en matières premières, n’offre guère aux yeux de l’historie
172
ope de l’Ouest, mais bien plus riche en hommes et
en
matières premières, n’offre guère aux yeux de l’historien qu’une déca
173
pourtant le tiers de l’humanité vers 1850, et qui
en
sont encore près du quart aujourd’hui (ils n’en seront sans doute plu
174
i en sont encore près du quart aujourd’hui (ils n’
en
seront sans doute plus que moins du cinquième en l’an 2000, selon les
175
’en seront sans doute plus que moins du cinquième
en
l’an 2000, selon les démographes — qui prédisent donc le contraire de
176
s les plus lointaines, et cela dès le ive siècle
en
Afrique du Nord, en Inde du Sud — sur la côte de Malabar — et jusqu’e
177
s, et cela dès le ive siècle en Afrique du Nord,
en
Inde du Sud — sur la côte de Malabar — et jusqu’en Extrême-Orient — o
178
n Inde du Sud — sur la côte de Malabar — et jusqu’
en
Extrême-Orient — on compte plus de soixante évêchés nestoriens dans l
179
siècle, sous la dynastie Tang — et vers l’ouest,
en
Islande, au Labrador, en Amérique du Nord, peut-être même jusqu’au Yu
180
Tang — et vers l’ouest, en Islande, au Labrador,
en
Amérique du Nord, peut-être même jusqu’au Yucatan des Mayas et jusqu’
181
la synthèse européenne. Notre idée de la science
en
dérive, comme l’a montré Jaspers, commentant Nietzsche (ce très lucid
182
lucide antichrétien) et nos principes politiques
en
dérivent. Or notre idée de la science et nos principes d’égalité, de
183
se de Tyr par le grand dieu des Grecs, transformé
en
taureau, traduit l’Histoire : notre Europe est effectivement venue du
184
sie Mineure le long du Vardar et du Danube, jusqu’
en
Rhénanie et en France, d’autre part du delta du Nil, le long des côte
185
long du Vardar et du Danube, jusqu’en Rhénanie et
en
France, d’autre part du delta du Nil, le long des côtes, remontant le
186
Nil, le long des côtes, remontant le Rhône jusqu’
en
Suisse, en France du Nord, peut-être en Grande-Bretagne. Elle est née
187
ng des côtes, remontant le Rhône jusqu’en Suisse,
en
France du Nord, peut-être en Grande-Bretagne. Elle est née à la civil
188
ône jusqu’en Suisse, en France du Nord, peut-être
en
Grande-Bretagne. Elle est née à la civilisation par l’effet d’apports
189
ifs intellectuels, techniques et religieux, créés
en
Mésopotamie, en Égypte et en Phénicie et de là transférés en Crète d’
190
s, techniques et religieux, créés en Mésopotamie,
en
Égypte et en Phénicie et de là transférés en Crète d’abord — où la pr
191
et religieux, créés en Mésopotamie, en Égypte et
en
Phénicie et de là transférés en Crète d’abord — où la princesse Europ
192
mie, en Égypte et en Phénicie et de là transférés
en
Crète d’abord — où la princesse Europe engendra une dynastie, les Min
193
une dynastie, les Minoens — puis, par la mer Égée
en
Grèce, et de là, sur les terres du Couchant, que les langues sémitiqu
194
pagne au Caucase. Cadmus enfin, le plus fameux, s’
en
fut à Rhodes, puis en Thrace ; et comme il désespérait de retrouver s
195
us enfin, le plus fameux, s’en fut à Rhodes, puis
en
Thrace ; et comme il désespérait de retrouver sa sœur pour la ramener
196
rprétation et de décision… Voici ce que l’on peut
en
tirer : c’est en poursuivant l’image mythique de l’Europe que les nav
197
décision… Voici ce que l’on peut en tirer : c’est
en
poursuivant l’image mythique de l’Europe que les navigateurs phénicie
198
vrirent sa réalité géographique. Mais c’est aussi
en
renonçant à la trouver telle qu’elle était dans son souvenir que Cadm
199
enture. Mais elle est autre chose encore, si l’on
en
croit la seconde légende relative à ses origines : celle de Japhet. S
200
sait. Une première culture originale se constitue
en
Grèce. L’Empire de Rome la diffuse et la transforme. À l’individualis
201
pérer la synthèse improbable de toutes ces forces
en
conflit latent ou en guerre ouverte. L’Europe et sa culture résulter
202
robable de toutes ces forces en conflit latent ou
en
guerre ouverte. L’Europe et sa culture résulteront de cette fusion j
203
oxie aux hérésies, cette fermentation se poursuit
en
vase clos : dans une espèce de creuset d’alchimiste, où s’opèrent les
204
uleuse, aux cités pavées d’or, disait-on, et pour
en
ramener les trésors avec lesquels son roi comptait payer l’ultime cro
205
et fondateur d’empire — mais pour d’autres… Tout
en
lui, et d’abord son vrai nom qui est Colón, et son prénom Christophe,
206
n vérité, porteur de l’histoire du monde ! — tout
en
lui me semble illustrer les traits fondamentaux de notre Europe, lége
207
de la mer Océane », il fallait que Jason eût été
en
Colchide à la poursuite d’une chimère dorée, que le continent de l’Ou
208
plus qu’un autre aux mers, que son sol fût pauvre
en
métaux, que l’islam occupât Byzance après Jérusalem, barrant la route
209
croissante, mise à feu d’étages successifs, mise
en
orbite, et après quelques tours de la Terre, retombée rapide vers le
210
! D’innombrables connaissances ont été récoltées
en
route, elles font désormais partie non seulement de la science, mais
211
ue ou politique, enfin la colonisation. De siècle
en
siècle, les continents découverts et régis par l’Europe se sont libér
212
que vers 1960. L’Europe avait commencé par mettre
en
relation toutes les parties de la terre qui, avant elle, vivaient dan
213
u’elle avait elle-même formulées et diffusés sans
en
calculer leurs conséquences. La voici réduite à elle-même, ramenée da
214
Église primitive, envoyant ses évangélistes jusqu’
en
Chine, vers l’est ; et vers l’ouest, jusqu’en Islande et aux côtes at
215
squ’en Chine, vers l’est ; et vers l’ouest, jusqu’
en
Islande et aux côtes atlantiques de l’Amérique. La victoire militaire
216
isibles, aller toujours plus loin dans l’inconnu,
en
naviguant avec astuce entre les Charybdes et les Scyllas des excès co
217
qu’il cherchait : il avait calculé qu’il y serait
en
trente jours. Mais tous ses calculs étaient faux, il trouva les Antil
218
èmes qu’il tentait de résoudre : atteindre l’Inde
en
contournant l’islam et financer la dernière croisade, ne furent pas r
219
mais vers quoi ? Nous gagnons du temps, mais pour
en
faire quoi ? Nous augmentons notre puissance, mais qu’en est-il de no
220
e quoi ? Nous augmentons notre puissance, mais qu’
en
est-il de nos moyens de la maîtriser et de la faire servir au bonheur
221
hémisphères qu’on peut tracer sur notre globe, il
en
existe un — et un seul ! — qui se trouve contenir à la fois le 94 % d
222
rappe : c’est que le pôle de cet hémisphère tombe
en
Europe, exactement au sud de Nantes. Ainsi, d’un point choisi au zéni
223
lisent sur nos mappemondes et cartes économiques,
en
attendant d’être photographiées par quelque satellite artificiel : L
224
genre humain de vérifier son unité concrète, et d’
en
prendre une conscience utile, opérative. Au cœur de l’hémisphère priv
225
sphère privilégié apparaît donc clairement, comme
en
graphique, la fonction mondiale de l’Europe. Et voilà qui est détermi
226
ne altitude et des fleuves aisément traversables.
En
proportion de sa surface, n’oublions pas que l’Europe a les plus long
227
rées. Anciens villages et villes d’Europe, vous n’
en
trouverez pas deux dont les plans soient superposables. S’ils se ress
228
variété des formes, de complexité des structures.
En
Amérique, les villages naissent comme au hasard, le long des routes f
229
pionniers : ils ne sont guère enracinés, ils sont
en
marche. Ces maisons boisées, espacées, bordant une route, on dirait l
230
êtés un soir, à l’étape, et qui auraient décidé d’
en
rester là. En Asie, les maisons s’assemblent en essaims. En Afrique,
231
à l’étape, et qui auraient décidé d’en rester là.
En
Asie, les maisons s’assemblent en essaims. En Afrique, les huttes se
232
d’en rester là. En Asie, les maisons s’assemblent
en
essaims. En Afrique, les huttes se groupent en rond dans les clairièr
233
là. En Asie, les maisons s’assemblent en essaims.
En
Afrique, les huttes se groupent en rond dans les clairières ou s’égrè
234
nt en essaims. En Afrique, les huttes se groupent
en
rond dans les clairières ou s’égrènent le long de la berge d’un fleuv
235
gionalement fédérées. Et voici que tout se résume
en
un coup d’œil. Car autour de la place d’un simple village d’Europe vo
236
urs facile de dire qu’elles n’ont guère été mises
en
pratique et qu’il s’agit d’une Europe idéale, qu’on refuse de reconna
237
cender les partis, les ambitions et les doctrines
en
vogue. Si l’on en juge seulement par les structures sensibles et visi
238
les ambitions et les doctrines en vogue. Si l’on
en
juge seulement par les structures sensibles et visibles — comme j’ent
239
conditions locales et des exigences collectives —
en
perpétuelle tension, lutte et conciliation, antinomique et pleinement
240
’une doctrine prétendument totale et unitaire, il
en
résulte guerres, révolutions, massacres, explosions d’anarchie suivie
241
istoire plus intense, violente et polémique que n’
en
relatent les chroniques d’aucune autre région du monde. Quand les ant
242
ion du monde. Quand les antagonismes se composent
en
une conciliation pratique, gagée par une institution, ou assurée par
243
t aux trois quarts vides dans nos villages, qui n’
en
possèdent pourtant qu’une seule le plus souvent, alors qu’en Amérique
244
t pourtant qu’une seule le plus souvent, alors qu’
en
Amérique elles sont pleines chaque dimanche, et on en trouve en génér
245
mérique elles sont pleines chaque dimanche, et on
en
trouve en général quatre ou cinq pour une commune rurale moyenne de 2
246
urale moyenne de 2000 à 3000 habitants. L’église,
en
Amérique, est restée mieux que chez nous le centre de la vie sociale
247
suite l’école, l’enseignement. On les disait très
en
retard sur l’époque, trop attachées aux traditions, et cette critique
248
tachées aux traditions, et cette critique demeure
en
partie justifiée. Mais, en Amérique, on redécouvre les vertus de la c
249
cette critique demeure en partie justifiée. Mais,
en
Amérique, on redécouvre les vertus de la culture générale et des huma
250
écentralisée de la production, poussant à la mise
en
valeur, par l’intermédiaire des communes, des régions défavorisées du
251
a culture n’est qu’un cap de l’Asie, assez pauvre
en
richesses naturelles, et moins peuplé, je le répète, que l’Inde ou qu
252
esse de la lumière. Je la transpose terme à terme
en
désignant naturellement l’Europe par E, sa petite masse physique par
253
te densité remarquable d’institutions pluralistes
en
tension, et à cette lutte toujours ouverte entre tradition et innovat
254
un peu mieux que d’autres la technique. Ailleurs,
en
Amérique et en Russie, sur des grandes plaines, peu peuplées, voire d
255
e d’autres la technique. Ailleurs, en Amérique et
en
Russie, sur des grandes plaines, peu peuplées, voire des déserts, la
256
s résistances sérieuses, et comme sur table rase.
En
Europe, elle est née dans un contexte serré de principes vénérés et d
257
épouvantent aujourd’hui. (Seulement, la presse n’
en
parlait pas, et ses effets se sont étalés sur un siècle.) Mais en dév
258
et ses effets se sont étalés sur un siècle.) Mais
en
développant la technique par la science, en humanisant son emploi par
259
Mais en développant la technique par la science,
en
humanisant son emploi par les lois sociales, en passant de l’époque n
260
s grands faits dont je voudrais maintenant mettre
en
valeur la nature et les relations. Premier fait : c’est au cours des
261
s de colonies subsistants, et l’autre par la mise
en
place d’institutions politiques communes. Coïncidence très remarquabl
262
sion coloniale comme un péché mortel de l’Europe,
en
ce sens qu’il devait aggraver la dissolution du corps européen en nat
263
devait aggraver la dissolution du corps européen
en
nations rivales. Et de fait, la nécessité alléguée par les États colo
264
n train de recevoir un démenti tel que l’histoire
en
offre peu d’exemples. Car en effet, s’ils avaient eu raison, le retra
265
l’Europe avec le monde actuel, je me l’explique,
en
résumé, comme suit : L’expansion coloniale d’États rivaux, pour crimi
266
our criminelle qu’on veuille la juger, a réveillé
en
fait les peuples du tiers-monde. Ils ont découvert qu’ils étouffaient
267
iques, ou simplement aventurières, les Européens,
en
désordre, et sans le moindre plan d’ensemble, du xvie au xixe siècl
268
jours sans réserve, emprisonnent ceux qui osent s’
en
réclamer contre eux, mais libèrent en même temps des peuples entiers,
269
aujourd’hui dans un seul mot : colonialisme. Je n’
en
connais pas de plus injuste, puisqu’il ne veut retenir que l’injustic
270
ar leurs peuples que nos armées et nos missions n’
en
ont jamais détruites ou dénaturées. Mais alors, le retrait de l’Europ
271
uropéisation » de la planète ? Il est difficile d’
en
juger, puisque le retrait s’achève à peine. Mais tous les signes véri
272
lonisée. Elle a peut-être tort, mais c’est ainsi.
En
Afrique noire, récemment libérée, la culture et les langues européenn
273
r des affaires culturelles françaises, qui disait
en
janvier de cette année : Au Cambodge, toute la jeunesse parle le fra
274
fi que nos administrateurs civils et militaires s’
en
aillent, pour que soit décrétée l’adoption immédiate de mesures polit
275
it : nos idéaux et nos pratiques ont été diffusés
en
désordre, sans aucun plan, sans nulle sagesse régulatrice. Il en rés
276
s aucun plan, sans nulle sagesse régulatrice. Il
en
résulte deux séries de conséquences qui risquent d’être aussi fâcheus
277
arrêté les seconds, pas plus dans leur empire qu’
en
Afrique ou en Asie. Donc, à court terme, il peut sembler que leurs ch
278
conds, pas plus dans leur empire qu’en Afrique ou
en
Asie. Donc, à court terme, il peut sembler que leurs chances soient m
279
néo-colonialisme ! » Et pourtant, le tiers-monde,
en
cette affaire, a bien plus à perdre que nous. Ses meilleurs esprits l
280
rendait l’Europe responsable de tous les maux qui
en
résultent, et de la reviviscence, en Asie et en Afrique, de ce qu’il
281
les maux qui en résultent, et de la reviviscence,
en
Asie et en Afrique, de ce qu’il appelait « les conceptions partielles
282
i en résultent, et de la reviviscence, en Asie et
en
Afrique, de ce qu’il appelait « les conceptions partielles ou discréd
283
ielles ou discréditées de l’esprit européen ». Il
en
donnait l’impressionnante liste que voici : L’évangile du progrès ma
284
e met à l’école de notre civilisation ; mais il n’
en
tire pas le meilleur, loin de là, et nous méprise autant qu’il nous j
285
leurs authentiques ? Ou peut-elle encore réagir ?
En
a-t-elle les moyens matériels et moraux ? m. Rougemont Denis de, «
286
il est vrai, s’opposent encore quand il s’agit d’
en
venir à l’union politique. Celle de l’alliance des États, celle de l’
287
ague et stupide tradition ce que nous avons été.
En
1847, Sainte-Beuve résume ainsi l’opinion de l’historien Adolphe Thie
288
d’habitants. L’Europe à l’ouest du rideau de fer
en
compte 335 millions ; les sept États européens actuellement soumis à
289
s qu’elle, qui n’atteindraient même pas sa taille
en
montant l’un sur l’autre. Mais vous me direz que la puissance réelle
290
rez que la puissance réelle de l’Europe n’est pas
en
proportion de sa population. C’est exact en ce sens que, par tête d’h
291
t pas en proportion de sa population. C’est exact
en
ce sens que, par tête d’habitant, la production américaine dépasse en
292
e rythme d’accroissement est beaucoup plus rapide
en
Europe qu’aux États-Unis. Et quant aux chiffres absolus, l’Europe occ
293
production de savants de premier ordre, calculée
en
prix Nobel pour les sciences de 1901 — date la création du prix — à 1
294
335 millions, voire de 430 millions d’habitants (
en
comptant les satellites européens de l’URSS), mais seulement le citoy
295
conscience de cette vocation assumée par ceux qui
en
sont les responsables — et d’autre part, de la puissance d’autres cul
296
ndent à sa succession. Je ne vous apprendrai rien
en
vous rappelant qu’une bonne partie de l’élite intellectuelle occident
297
quérantes du communisme. À cela, je vais répondre
en
renvoyant aux faits, une fois de plus : la prospérité économique de l
298
que rien ne dépasse et n’atteint même de loin, ni
en
Orient, ni en Afrique, indiquent une renaissance et non une décadence
299
passe et n’atteint même de loin, ni en Orient, ni
en
Afrique, indiquent une renaissance et non une décadence. Mais il y a
300
le père s’était fait protestant, et qui écrivait
en
Angleterre des articles pour le New York Herald Tribune. (Ces article
301
ailleurs, sous le nom de marxisme dialectique. Qu’
en
serait-il alors d’un autre successeur, hypothétique, reprenant de nos
302
ournent vers l’Europe, même quand ils l’injurient
en
la copiant. Pour le dire en une phrase, voici ce que je constate. Le
303
quand ils l’injurient en la copiant. Pour le dire
en
une phrase, voici ce que je constate. Le Sud-Est de l’Asie jalouse la
304
t l’imiter ; mais la Chine court après la Russie,
en
espérant la battre sur son propre terrain ; et la Russie proclame dep
305
uccesseurs ? Je ne vois que des imitateurs un peu
en
retard qui, bien souvent, caricaturent nos pires défauts. Non, nous n
306
uts. Non, nous n’échapperons pas à notre vocation
en
prétextant notre faiblesse, ou ces crimes d’un passé récent dont le t
307
en qu’une division de nos forces — et nous sommes
en
bon train de les unir — mais non pas une absence de forces potentiell
308
seules les techniques qu’elle a su inventer sont
en
mesure de les entretenir. L’Europe reste le cœur de tout système d’éc
309
s parce que son commerce international représente
en
valeur plus du double de celui des États-Unis, et près de dix fois ce
310
spirituels, tout désigne l’Europe pour les mettre
en
mouvement et pour les orienter vers un dialogue fécond. Tout, et d’ab
311
e pas une trace avant elle sur Terre. L’Amérique,
en
tout cela, apporte une aide puissante, mais les initiatives sont venu
312
librer technique et tradition, par exemple. C’est
en
Allemagne, en Angleterre, en France, en Suisse que les techniques ind
313
ue et tradition, par exemple. C’est en Allemagne,
en
Angleterre, en France, en Suisse que les techniques industrielles ont
314
, par exemple. C’est en Allemagne, en Angleterre,
en
France, en Suisse que les techniques industrielles ont pris le départ
315
le. C’est en Allemagne, en Angleterre, en France,
en
Suisse que les techniques industrielles ont pris le départ à l’orée d
316
s à tisser, puis contre les chaînes de production
en
Amérique et, récemment, contre l’automation à Coventry : tout cela re
317
ans se douter qu’elles peuvent détruire de proche
en
proche ses traditions les plus valables et ses équilibres psychiques,
318
an, et finalement des dictatures totalitaires qui
en
sont l’aboutissement logique dans notre siècle, c’est l’attitude et l
319
ales et des obligations communautaires et la mise
en
commun des droits « souverains » qu’aucun de nos pays n’est plus en m
320
ts « souverains » qu’aucun de nos pays n’est plus
en
mesure d’exercer à lui seul, dans le monde actuel. La vocation de l’E
321
t, achevant ainsi son aventure : à faire le monde
en
se faisant. Le nouvel idéal que réclame la jeunesse, il est là, dans
322
et impuissant mea culpa. Nous ne sommes pas seuls
en
cause dans cette affaire. Nous sommes pour les autres un espoir, qu’i
323
ous sommes appelés.8 8. Ces textes paraîtront,
en
volume, en septembre aux Éditions de la Baconnière et chez Albin Mich
324
appelés.8 8. Ces textes paraîtront, en volume,
en
septembre aux Éditions de la Baconnière et chez Albin Michel. o. Ro
325
publicité, et le succès de vente des auteurs qui
en
parlent. Il est donc en partie mesurable. En revanche, la décadence d
326
de vente des auteurs qui en parlent. Il est donc
en
partie mesurable. En revanche, la décadence de l’amour est une hypoth
327
r la « sexualité déchaînée », on cite le triomphe
en
librairie de Fanny Hill et Justine en livre de poche aux États-Unis.
328
le triomphe en librairie de Fanny Hill et Justine
en
livre de poche aux États-Unis. Il ne faudrait tout de même pas oublie
329
eu vraisemblable que l’énergie sexuelle ait varié
en
intensité depuis deux siècles, sous l’effet des modes culturelles. Le
330
s du sexe et de l’érotisme ont entièrement changé
en
un demi-siècle. En 1906, Freud croit devoir préciser que dans le peti
331
rotisme ont entièrement changé en un demi-siècle.
En
1906, Freud croit devoir préciser que dans le petit ouvrage qu’il pub
332
discussion avec une jeune fille de tels sujets et
en
un tel langage. Faut-il me justifier aussi de cette accusation ? » En
333
Mauriac, et d’amour pour Simone de Beauvoir, si j’
en
juge par leurs derniers écrits. Chez les plus jeunes, combien savent
334
et de problématiques libérations appelle une mise
en
ordre, et d’abord sémantique. Laissant l’étude du sexe au biologiste,
335
rature. Quelles sont les causes de ce phénomène ?
En
voici trois, prises à dessein dans des domaines absolument indépendan
336
s hommes au mètre carré dans quelques siècles, et
en
tout cas d’un doublement de l’humanité (bouches à nourrir et bras à o
337
este, la famine et la guerre déjà neutralisées ou
en
voie de l’être, restent les disciplines contraceptives et certains ph
338
le. Ce phénomène qui va sans doute se généraliser
en
Occident correspondrait pour l’espèce à ce qu’est l’âge mûr pour l’in
339
s dans la plupart de nos pays, et à tout le monde
en
France, les Hindous l’ont sculpté au fronton de leurs temples, pour q
340
ulpté au fronton de leurs temples, pour que nul n’
en
ignore s’il désire la sagesse. Mais la censure ne saurait empêcher l’
341
Occident comment le mythe de l’amour s’est formé
en
Europe au Moyen Âge et a distingué dans Comme toi-même tout ce qui