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de nos existences quotidiennes. La question « Que
faire
de ma vie ? » ne sera plus réprimée par cette réponse, plusieurs fois
2
aut accepter de dévisager hardiment. On dit : Que
feront
les masses si vraiment la technique les libère subitement à ce degré-
3
soi, mais bien l’usage qu’un peuple a décidé d’en
faire
: chars et wagons en Occident, jouets et ornements chez les Aztèques.
4
ui est certain, c’est que le progrès technique va
faire
un saut sans précédent, créant une situation où nos vrais vœux, nos v
5
otisme. L’expérience des vacances payées nous l’a
fait
voir à une échelle réduite, mais dans un temps trop court pour qu’on
6
et renoncement, en Occident comme en Orient. (En
fait
, elle est surtout — et devrait être — accession à la vérité, et peu i
7
nique conduirait aux religions. L’ascèse était en
fait
une résistance à la technique sous ses formes primitives, comme la my
8
s hérésies et gnoses qui vont paraître : elles ne
feraient
autrement que répéter de l’ancien qui n’a pas disparu sans raison, ou
9
essusciter des doctrines dont le style créateur a
fait
son temps5. Et je ne dis pas qu’elles s’en priveront. Mais je vois au
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conditions matérielles. La technique ne peut rien
faire
pour l’Esprit, ni le défaut de « confort » n’a rien pu contre lui. Je
11
é de s’amplifier. 5. Nos sectes orientalistes me
font
parfois penser à quelqu’un qui inventerait une machine à monter les e
12
e. Celui-ci lit l’histoire des sciences. Elle lui
fait
voir que toutes les « vérités » qu’établissent les écoles successives
13
e joie à avoir ce qu’on a, à être ce qu’on est, à
faire
ce que l’on veut, à aimer ce que l’on aime, donc plus de liberté. Lib
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de nos buts derniers. Mais toutes les tentatives
faites
de nos jours pour imposer un principe d’harmonie ont causé le maximum
15
rd’hui s’effraye de constater ce que l’Amérique a
fait
de certaines techniques (taylorisme ou psychanalyse), ce que les Sovi
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ylorisme ou psychanalyse), ce que les Soviets ont
fait
de la croyance en l’Histoire, et ce que les peuples de l’Orient proch
17
euples de l’Orient proche et lointain risquent de
faire
du nationalisme — j’y vois le signe que l’Europe détient encore le se
18
ultures et civilisations, animées par un rêve qui
fait
leur destinée et qui compense d’abord un sort inaccepté. Il est né co
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ort inaccepté. Il est né comme une aventure, d’un
fait
très insolite et peu croyable, survenu au carrefour hasardeux de trad
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traditions diverses, parfois incompatibles. Et ce
fait
initial nous semble accidentel, j’entends qu’il serait vain d’essayer
21
mblablement, saint Augustin dira : « Aime Dieu et
fais
ce que tu voudras. » Or, ces phrases invalident, du point de vue spir
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gnité, qui ne tient à rien qu’à lui-même, au seul
fait
qu’il existe, distinct. D’où son orgueil aussi, son astuce égoïste et
23
anisme social, cette morale du service de l’État,
fera
la grandeur de l’Empire et la pauvreté d’âme de ses sujets. Si la dis
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elié, et singularisé par la même vocation qui lui
fait
découvrir dans tout homme son prochain. Le narcissisme culturel
25
anqué. Au contraire, le chrétien a été capable de
faire
avancer cette science, grâce à son christianisme et ensuite contre so
26
raisons de réfuter la croyance que « nous aurions
fait
dans le monde, au cours des quelques derniers siècles, quelque chose
27
pé. Mais cette erreur ne peut être la nôtre. Qu’a
fait
l’Europe du xve siècle jusqu’à nos jours ? Elle a non seulement rayo
28
ures. Dès lors que les échanges se multiplient en
fait
, que l’Asie s’industrialise, et que le temps de voyages cesse de nous
29
e le temps de voyages cesse de nous séparer (nous
faisons
en un jour d’avion un trajet qui prenait deux ans du temps de Plan Ca
30
es, déduites de notre science de la matière, peut
faire
dépérir dans d’autres civilisations le développement normal de leurs
31
: voler dans la hauteur, nager au fond des mers,
faire
de l’or, rajeunir, voyager dans la lune, lire les pensées, tuer ou gu
32
os usines : Quand vous aurez tout le temps, qu’en
ferez
-vous ? (Mais lui, s’il devenait immortel ?) Le problème de l’emploi d
33
i du temps libre se posera donc demain. Par notre
fait
, dans la réalité sérieuse et quotidienne. Mais voici le paradoxe conc
34
en Chine ou en Afrique. Comment nous expliquer ce
fait
? Et pourquoi l’érotisme est-il devenu synonyme de perversité non seu
35
salut) déclare saint Paul. Et l’on eut bien vite
fait
de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désigna
36
ration apostolique une doctrine du mariage tout à
fait
spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. Elle se fonde
37
son mari… Je dis cela par condescendance, je n’en
fais
pas un ordre. Car il vaut mieux se marier que de brûler. » Il n’en re
38
dans sa réalité le danger que la licence sexuelle
fait
courir à toute société militaire et laborieuse, dont la plus haute va
39
s, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup
fait
pour dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les a
40
vail, l’effort organisé, ni la technique, qui ont
fait
le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme
41
it du mystique oriental, c’est cela justement qui
fait
ma joie et c’est le passage du tourbillon de billions d’agrégats divi
42
rquoi pas rien ? Parce que ce coin de sentier m’a
fait
un signe et fut un signe à cet instant pour moi, existant dans ma re-
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n’aurait rien à voir avec l’amour. Les animaux ne
font
pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les c
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end, qui désire le soi, qui joue avec le Soi, qui
fait
l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son prop
45
, 7, 25.) Pensez-vous que la comparaison qui est
faite
ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union s
46
x. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté
fait
pleurer les meilleures larmes » — Tristan. Preuve : sentir intenséme
47
st celui qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’en
faire
et la nie). Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange,
48
ope unie. À les entendre, on croirait qu’elle est
faite
. La candidature anglaise au Marché commun les a subitement alertés. L
49
anger de crever », qu’elle « agonise », qu’elle a
fait
« eau de toutes parts », qu’elle est « au plus bas », que « c’est la
50
u colonialisme criminel ; donc cette lecture leur
fera
honte, et la honte pousse à la révolution ; or la révolution guérit d
51
n guérit de tous les maux par la violence qu’elle
fait
subir à leurs fauteurs et qu’elle permet à leurs victimes de libérer.
52
s qui « massacrent à vue les Européens ». Car, ce
faisant
, « ils font l’histoire de l’homme », et nous serons ainsi du bon côté
53
ent à vue les Européens ». Car, ce faisant, « ils
font
l’histoire de l’homme », et nous serons ainsi du bon côté. Je n’inven
54
ous offre « un moyen de guérir l’Europe » en nous
faisant
tous passer dans le camp de ses ennemis. Ceux-ci n’auront qu’à nous a
55
guerres. Ce nouveau plan de paix perpétuelle est
fait
pour éblouir par sa logique brutale certaine jeunesse dégoûtée de nos
56
èmes du continent. Cette colonisation n’a pas été
faite
au nom d’une « prétendue aventure spirituelle » — nullement « prétend
57
plus importante étant tout simplement un état de
fait
que l’Europe n’avait pas créé, et qui, loin de résulter de la colonis
58
x « siècles d’oppression ». Avant de leur laisser
faire
l’Histoire, on leur conseillera de l’apprendre. Voyons celle de l’une
59
se aussi à démontrer — mais ils auront beaucoup à
faire
, décidément — que c’est la violence, et elle seule, qui a libéré l’In
60
ui, autrement, ne vaut plus grand-chose. Ils n’en
feront
rien, car la passion ne s’embarrasse pas de faits et leur passion veu
61
Sartre renchérit : c’est avec cela que l’Europe a
fait
non seulement ses capitales industrielles, mais ses cathédrales ! (li
62
oire : p. 23). D’ailleurs, « l’Européen n’a pu se
faire
homme qu’en fabriquant des esclaves » (eh quoi ! n’était-il pas humai
63
e pratiquent encore. Sa préface ne représente, en
fait
, qu’un appendice pour le moins superflu à la longue tradition des exc
64
mner le colonialisme à l’état naissant, et qui le
firent
non pas contre l’Europe, mais au nom des valeurs européennes : Voltai
65
idation d’un empire colonial ? Nous avons mieux à
faire
qu’un mea culpa traduisant nos complexes personnels. Devant la crise
66
que l’Europe est finie, quand il s’agissait de la
faire
. j. Rougemont Denis de, « Sartre contre l’Europe », Arts, Paris, 1
67
ière. L’Europe est cette partie-là du monde qui a
fait
« le Monde », ayant été le foyer de l’idée de « genre humain », ayant
68
périorité des Européens sur les Asiatiques par le
fait
que les Asiatiques vivaient dans un climat trop égal, tandis qu’en Eu
69
at tempéré qui — je le cite — « semble avoir tout
fait
pour hâter les progrès de la civilisation ». Plus réaliste, la Géogra
70
carte des densités de peuplement de la terre nous
fait
voir que l’humanité s’est concentrée depuis longtemps dans trois régi
71
s nations ne date que du xixe siècle. Comment se
fait
-il alors que l’Inde, autre péninsule de l’Asie, à peu près comparable
72
adence millénaire, dans le temps même où l’Europe
faisait
le tour du monde et dominait sur la plupart des nations de l’époque,
73
s nations de l’époque, Inde comprise ? Comment se
fait
-il que les Chinois, qui étaient pourtant le tiers de l’humanité vers
74
imiler l’Europe au christianisme, comme voulut le
faire
Novalis dans son célèbre essai intitulé Die Christenheit oder Europa,
75
ssai intitulé Die Christenheit oder Europa, c’est
faire
tort à la prétention universelle du christianisme, et ce n’est pas dé
76
sur laquelle elle n’a pas de copyright… Reste le
fait
que le christianisme a très puissamment contribué à la synthèse europ
77
de partir à la quête de leur sœur enlevée. Chacun
fit
voile dans une direction différente. Et l’un fonda Carthage, tandis q
78
on entend seulement la ramener un beau jour toute
faite
et donnée par l’histoire : car c’est sa quête elle-même qui la crée.
79
e-même qui la crée. Rechercher l’Europe, c’est la
faire
! Elle existe dans sa recherche à l’infini, et c’est ce que je nomme
80
s connaissances ont été récoltées en route, elles
font
désormais partie non seulement de la science, mais de la conscience d
81
enne. Dans ce sens, on peut dire que l’Europe « a
fait
le monde ». Mais une fois le monde fait par elle, elle l’a perdu. Le
82
urope « a fait le monde ». Mais une fois le monde
fait
par elle, elle l’a perdu. Le monde s’est révolté contre elle au nom m
83
ait donc consisté, dans l’ensemble et au total, à
faire
le monde, mais à le faire contre ses auteurs, c’est-à-dire contre l’O
84
ensemble et au total, à faire le monde, mais à le
faire
contre ses auteurs, c’est-à-dire contre l’Occident ? Il semble qu’un
85
contemporains — avec leur homme synthétique — ne
font
en somme pas autre chose que Colomb et qu’Ulysse avant lui : ils part
86
s vers quoi ? Nous gagnons du temps, mais pour en
faire
quoi ? Nous augmentons notre puissance, mais qu’en est-il de nos moye
87
’en est-il de nos moyens de la maîtriser et de la
faire
servir au bonheur, à la justice, à la sagesse ? Préférer la poursuite
88
Patagonie et l’Australie méridionale. Or voici le
fait
qui me frappe : c’est que le pôle de cet hémisphère tombe en Europe,
89
rds, des traces de l’œuvre humaine. Voici donc un
fait
mesurable qui ne dépend ni de notre orgueil ni de notre humilité d’Eu
90
otre orgueil ni de notre humilité d’Européens, un
fait
aisément vérifiable et dont les données objectives se lisent sur nos
91
ermettra de définir l’Europe. Une unité non point
faite
d’uniformité, mais au contraire de variété des formes, de complexité
92
travail — toute une vitalité librement ordonnée,
faite
de tensions multiples, entrecroisées. Esquissons ce portrait de l’Eur
93
es espaces mesurés par l’usage. Les dictatures ne
font
que de la géométrie, alignent des façades bureaucratiques autour d’un
94
ator d’Addison, un peu plus tard, a l’ambition de
faire
pénétrer la philosophie, enfin sortie des cabinets d’études et de l’é
95
ctures sensibles et visibles — comme j’entends le
faire
aujourd’hui — que se passe-t-il dans cette église, et que l’Orient n’
96
ujet. Je signale simplement qu’elle pourrait être
faite
presque aussi bien en partant de l’école, autre bâtiment de la place.
97
précédent, c’est cela l’Europe, c’est cela qui a
fait
le monde. L’Europe, c’est très peu de choses plus une culture. Cette
98
sse d’hommes à la machine encore très imparfaite,
faisant
de l’ouvrier, comme l’a dit Marx, « le complément vivant d’un mécanis
99
rale. Cette première explosion de la technique a
fait
beaucoup plus de mal à notre espèce que les explosions nucléaires qui
100
tre en valeur la nature et les relations. Premier
fait
: c’est au cours des quinze années pendant lesquelles nos États ont p
101
ution du corps européen en nations rivales. Et de
fait
, la nécessité alléguée par les États colonialistes de s’ouvrir des dé
102
ationalisme ; d’autre part, ces mêmes guerres ont
fait
comprendre aux Européens qu’il était temps de juguler leurs sanglants
103
sation, union, prospérité simultanées. Ce premier
fait
, définissant les rapports de l’Europe avec le monde actuel, je me l’e
104
criminelle qu’on veuille la juger, a réveillé en
fait
les peuples du tiers-monde. Ils ont découvert qu’ils étouffaient dans
105
t retrouvé l’Europe. Mais voici le deuxième grand
fait
, non moins paradoxal, qui domine notre situation : le retrait politiq
106
otre civilisation par le tiers-monde. L’Europe a
fait
le monde, et cela non seulement parce qu’elle a découvert la Terre en
107
s conquièrent, civilisent, pillent, évangélisent,
font
trafic des esclaves, ouvrent des hôpitaux, répandent des théories hum
108
venture dont le bilan est encore très loin d’être
fait
. Et rien ne prouve que ce bilan sera finalement négatif : c’est en so
109
es ses dimensions physiques, nous ne pouvons plus
faire
d’erreurs de cette taille ; son histoire également est explorée dans
110
nt libérée, la culture et les langues européennes
font
des progrès spectaculaires. Je cite le directeur des affaires culture
111
r encore colonisés. Mais voici le troisième grand
fait
: nos idéaux et nos pratiques ont été diffusés en désordre, sans aucu
112
crupules et la mauvaise conscience qui étaient le
fait
des élites européennes pendant les derniers temps de la colonisation
113
s d’un tout récent congrès européen, entendait se
faire
l’écho des ressentiments du tiers-monde à l’égard de notre culture et
114
us-développés imitent maladroitement tout ce qu’a
fait
l’Occident, ce professeur rendait l’Europe responsable de tous les ma
115
opté nos vertus, dont la liste est aussi facile à
faire
? Et pourquoi nous imitez-vous, en général ? Pourquoi nous reprochez-
116
millions. Tandis que les « deux grands » ensemble
font
à peine 400 millions. Ajoutez à cette quantité démographique les qual
117
monde nouveau. C’est que l’Europe unie n’est pas
faite
et qu’il nous faut donc absolument la faire, pour que notre capacité
118
t pas faite et qu’il nous faut donc absolument la
faire
, pour que notre capacité globale se réalise, non seulement dans les s
119
ait Marx ? Un juif allemand, dont le père s’était
fait
protestant, et qui écrivait en Angleterre des articles pour le New Yo
120
e d’une civilisation. Un regard sur le globe nous
fait
voir, au contraire, que les peuples nouveaux se tournent vers l’Europ
121
; et la Russie proclame depuis trente ans qu’elle
fera
mieux que l’Amérique — laquelle est, après tout, une création de l’Eu
122
s’unir librement, achevant ainsi son aventure : à
faire
le monde en se faisant. Le nouvel idéal que réclame la jeunesse, il e
123
evant ainsi son aventure : à faire le monde en se
faisant
. Le nouvel idéal que réclame la jeunesse, il est là, dans l’Europe fé
124
dent pas d’une juste prévision de ce que d’autres
feront
. Elles dépendent de l’esprit agissant par nos mains. Le temps n’est p
125
le cours prochain de notre histoire : c’est à la
faire
que nous sommes appelés.8 8. Ces textes paraîtront, en volume, en
126
e de la rédaction précise : « Une coquille nous a
fait
écrire que le chiffre de la population de l’Europe de l’Ouest était d
127
millions alors qu’il est de 335 millions : ce qui
fait
au total avec ses satellites : 430 millions et non 450. » Nous rectif
128
de cet instinct universel et primordial : elles y
font
appel, comme on dit, mais restent sans pouvoir sur lui, et il ne va p
129
ntre de tels scrupules et le battage publicitaire
fait
autour du rapport de Kinsey, entre la Porte étroite et Notre-Dame des
130
rents cultivés et chez les moralistes oublieux du
fait
que le refoulement — non moins que son inverse, l’autosatisfaction —
131
technologique imminente, l’inconscient occidental
fit
déferler dans les années 1920 « une vague de rêves », selon le titre
132
aînés redoutaient la tentation, c’est l’échec qui
fait
peur à mes cadets ; où l’excès du désir, c’est son insuffisance ; où
133
sonnier de mes amis « qu’il n’y a pas de mal à se
faire
du bien » ? Ou encore — hypothèse optimiste — allons-nous vers une èr