1 nt être différents (22 mai 1952)a On attend de l’ écrivain contemporain — alternativement ou simultané­ment — qu’il soit

2 , excentrique et engagé, monstre et vedette. Dans les périodes de crise, la société devrait le fusiller ou le décorer, avou

3 , monstre et vedette. Dans les périodes de crise, la société devrait le fusiller ou le décorer, avouant ainsi qu’elle ne s

4 e. Dans les périodes de crise, la société devrait le fusiller ou le décorer, avouant ainsi qu’elle ne sait plus quelle est

5 iodes de crise, la société devrait le fusiller ou le décorer, avouant ainsi qu’elle ne sait plus quelle est sa juste place

6 ’elle ne sait plus quelle est sa juste place dans la cité. On lui a donné, au cours du xxe siècle, des moyens formidables

7 iècle, des moyens formidables de communiquer avec les couches sociales les plus diverses, avec les masses immenses et formé

8 midables de communiquer avec les couches sociales les plus diverses, avec les masses immenses et formées au hasard d’audite

9 avec les couches sociales les plus diverses, avec les masses immenses et formées au hasard d’auditeurs de radio, de lecteur

10 t comprendre ces masses. Voilà qui constitue pour l’ écrivain de notre temps un défi d’une ampleur inconnue jusqu’alors, un

11 rôle public, ou tout au moins, de contribuer dans l’ immédiat à la création d’un climat non seulement intellectuel, mais ci

12 ou tout au moins, de contribuer dans l’immédiat à la création d’un climat non seulement intellectuel, mais civique, mais m

13 ntés de se conformer aux recettes bien connues de l’ efficacité : simplifications éhontées, démagogie, ou propagande partis

14 rt, l’une et l’autre de ces démissions présentant l’ avantage immédiat de supprimer ce problème angoissant ? Ou bien pourro

15 ntradictions, par un effort de libre création ? L’ écrivain, ferment de liberté Notre place, comme écrivains, dans la

16 de liberté Notre place, comme écrivains, dans la cité, s’est révélée problématique. Je reconnais cette situation. Et j

17 roblématique. Je reconnais cette situation. Et je l’ accepte. Je lui trouve une certaine analogie avec la situation du chré

18 accepte. Je lui trouve une certaine analogie avec la situation du chrétien dans le monde, selon la grande parole évangéliq

19 taine analogie avec la situation du chrétien dans le monde, selon la grande parole évangélique et paulinienne : « Soyez da

20 vec la situation du chrétien dans le monde, selon la grande parole évangélique et paulinienne : « Soyez dans le monde comm

21 parole évangélique et paulinienne : « Soyez dans le monde comme n’étant pas du monde. » Et cette formule, me semble-t-il,

22 onde. » Et cette formule, me semble-t-il, fournit la clé. Précisément parce que la place de l’écrivain n’est plus, n’est p

23 emble-t-il, fournit la clé. Précisément parce que la place de l’écrivain n’est plus, n’est pas clairement marquée dans la

24 fournit la clé. Précisément parce que la place de l’ écrivain n’est plus, n’est pas clairement marquée dans la cité, parce

25 ain n’est plus, n’est pas clairement marquée dans la cité, parce qu’il ne sait plus où s’asseoir, parce qu’il n’est pas in

26 t pas intégré sans question ni contradiction dans la structure sociale, comme ceux qui ont une fonction économique ou poli

27 itique bien définie, précisément à cause de cela, l’ écrivain représente un élément de jeu entre les rouages, un élément de

28 la, l’écrivain représente un élément de jeu entre les rouages, un élément de liberté. Sa vraie fonction dans la cité serait

29 es, un élément de liberté. Sa vraie fonction dans la cité serait ainsi de n’en point avoir de nécessaire, de n’être point

30 écessaire, de n’être point totalement absorbé par le social, de rester par définition le symbole, le témoin de la liberté,

31 t absorbé par le social, de rester par définition le symbole, le témoin de la liberté, et non seulement de la sienne propr

32 r le social, de rester par définition le symbole, le témoin de la liberté, et non seulement de la sienne propre ou de cell

33 de rester par définition le symbole, le témoin de la liberté, et non seulement de la sienne propre ou de celle de son art,

34 la sienne propre ou de celle de son art, mais de la liberté de chacun et de ses conditions pour tous. Au monde comme n’ét

35 r tous. Au monde comme n’étant pas du monde, dans la cité, oui, mais comme un problème vivant, comme une insatiable questi

36 nt d’assumer, et de défendre. Car un double péril la menace, l’un intérieur, l’autre extérieur à la cité démocratique. Il

37 il la menace, l’un intérieur, l’autre extérieur à la cité démocratique. Il y a deux manières de perdre la liberté : la pre

38 cité démocratique. Il y a deux manières de perdre la liberté : la première est de ne pas l’exercer en actes ; la seconde,

39 de perdre la liberté : la première est de ne pas l’ exercer en actes ; la seconde, d’en supprimer les conditions. La premi

40 s l’exercer en actes ; la seconde, d’en supprimer les conditions. La première est notre tentation la plus intime, celle de

41 r les conditions. La première est notre tentation la plus intime, celle de la dérobade, orgueilleuse ou modeste, du retrai

42 ière est notre tentation la plus intime, celle de la dérobade, orgueilleuse ou modeste, du retrait hors du monde où nous s

43 ne crois pas à une « littérature engagée », selon l’ expression qui traine partout : une telle littérature n’existe pas, n’

44 , n’a jamais existé, ou bien elle se confond avec la propagande. Mais je crois à la nécessité de certains actes d’engageme

45 le se confond avec la propagande. Mais je crois à la nécessité de certains actes d’engagement personnel de l’écrivain comm

46 ssité de certains actes d’engagement personnel de l’ écrivain comme tel. Et il n’est pas question non plus de réduire la li

47 tel. Et il n’est pas question non plus de réduire la littérature au témoignage social et politique, mais bien de prendre c

48 endre conscience de ses implications réelles dans la vie de la cité. Je comprends très bien que plusieurs de nos confrères

49 cience de ses implications réelles dans la vie de la cité. Je comprends très bien que plusieurs de nos confrères se récuse

50 ique, se croient et se sentent impuissants devant les forces brutales et collectives qui mènent le monde. Mais je vois d’au

51 ant les forces brutales et collectives qui mènent le monde. Mais je vois d’autre part que ces forces furent d’abord des id

52 nt d’abord des idées, sont nées d’œuvres écrites. Le nationalisme qui nous étrique et qui paralyse encore le régime des éc

53 ionalisme qui nous étrique et qui paralyse encore le régime des échanges de tout ordre en Europe, le nationalisme fut une

54 e le régime des échanges de tout ordre en Europe, le nationalisme fut une création d’écrivains, de poètes, hélas ! et de p

55 es, de discours, d’interminables discussions dans les cafés, régime donc fabriqué de toutes pièces par des intellectuels in

56 s par des intellectuels invétérés. Comment fermer les yeux devant ces faits ? Comment nier encore et refuser notre pouvoir

57 t nier encore et refuser notre pouvoir de changer le monde, j’entends de préparer, et parfois de créer des conditions inte

58 ions intellectuelles et morales qui ménagent soit l’ acceptation d’une tyrannie, à force de mensonges tolérés en silence (o

59 une équipe, modeste et dure, de résistants, dont la seule existence modifie quelque chose, un je ne sais quoi dans l’atmo

60 ce modifie quelque chose, un je ne sais quoi dans l’ atmosphère qui peut se révéler décisif pour beaucoup. Renoncer ou nier

61 cer ou nier ce pouvoir, ce serait tout simplement l’ abandonner à ceux qui en abuseront demain, qui sauront vous forcer à ê

62 droguées, qu’on ne reconnaît plus pour la sienne, la louange de leur police d’État. Contre ces deux périls, il importe de

63 er. Non pas du tout, non pas un seul instant dans l’ idée qui m’est répugnante de constituer un front commun, sous lequel d

64 un front commun, sous lequel disparaîtraient tous les visages particuliers. Non pas du tout, non pas un seul instant dans l

65 rs. Non pas du tout, non pas un seul instant dans l’ idée d’opposer à ces totalitaires de toute couleur des certitudes de p

66 e qui serait, au mieux, un peu plus virulente que la leur. Un congrès d’écrivains, aujourd’hui, ou bien c’est une opératio

67 orce dans ce rassemblement d’hommes qui préfèrent le droit de poser passionnément quelques questions, au devoir de réciter

68 t quelques questions, au devoir de réciter toutes les réponses ! a. Rougemont Denis de, « Appel à ceux qui osent être d

69 L’ ère des loisirs commence (10 avril 1957)b c Nous sommes au seuil de

70 ril 1957)b c Nous sommes au seuil des temps où la culture va devenir le sérieux de la vie. (Elle l’a toujours été, mais

71 ommes au seuil des temps où la culture va devenir le sérieux de la vie. (Elle l’a toujours été, mais cela se verra.) Jusqu

72 des temps où la culture va devenir le sérieux de la vie. (Elle l’a toujours été, mais cela se verra.) Jusqu’ici, c’était

73 la culture va devenir le sérieux de la vie. (Elle l’ a toujours été, mais cela se verra.) Jusqu’ici, c’était le travail qui

74 ours été, mais cela se verra.) Jusqu’ici, c’était le travail qui occupait l’essentiel de nos jours, et dont dépendait notr

75 erra.) Jusqu’ici, c’était le travail qui occupait l’ essentiel de nos jours, et dont dépendait notre sort : salaire, nourri

76 notre sort : salaire, nourriture et logement. Si la technique, demain — comme elle le peut — permet à la société d’assure

77 et logement. Si la technique, demain — comme elle le peut — permet à la société d’assurer à très bas prix ces conditions é

78 technique, demain — comme elle le peut — permet à la société d’assurer à très bas prix ces conditions élémentaires, le « t

79 urer à très bas prix ces conditions élémentaires, le « temps vide » du loisir1 deviendra le vrai temps de nos existences q

80 mentaires, le « temps vide » du loisir1 deviendra le vrai temps de nos existences quotidiennes. La question « Que faire de

81 dra le vrai temps de nos existences quotidiennes. La question « Que faire de ma vie ? » ne sera plus réprimée par cette ré

82 par cette réponse, plusieurs fois millénaire : «  La gagner ! » Elle sera subitement mise à nu. D’ici vingt ou trente ans,

83 selon certains experts, il suffira qu’un tiers de la population (fortement accrue) de la planète donne 4 heures de travail

84 u’un tiers de la population (fortement accrue) de la planète donne 4 heures de travail par semaine, pour que tous nos beso

85 abitation, hygiène, et distractions. Je vois bien l’ aspect théorique de ces calculs ; qu’ils ne s’appliquent vraiment qu’a

86 biens produits en abondance à très bas prix ; que la mise en valeur de l’Afrique, de l’Asie, des régions polaires offrira

87 ndance à très bas prix ; que la mise en valeur de l’ Afrique, de l’Asie, des régions polaires offrira de nouvelles « occasi

88 bas prix ; que la mise en valeur de l’Afrique, de l’ Asie, des régions polaires offrira de nouvelles « occasions de travail

89 nouvelles « occasions de travail »2 ; et qu’enfin la guerre atomique peut tout compromettre dans l’œuf. Mais l’œuf est là,

90 in la guerre atomique peut tout compromettre dans l’ œuf. Mais l’œuf est là, portant son germe et notre avenir : cet avenir

91 atomique peut tout compromettre dans l’œuf. Mais l’ œuf est là, portant son germe et notre avenir : cet avenir qu’il nous

92 epter de dévisager hardiment. On dit : Que feront les masses si vraiment la technique les libère subitement à ce degré-là ?

93 iment. On dit : Que feront les masses si vraiment la technique les libère subitement à ce degré-là ? Je n’en sais rien. Sa

94  : Que feront les masses si vraiment la technique les libère subitement à ce degré-là ? Je n’en sais rien. Savait-on beauco

95 ieux, aux environs de 1830, ce qu’allait produire la technique ? Il s’agit cette fois-ci de mieux voir les problèmes, au l

96 technique ? Il s’agit cette fois-ci de mieux voir les problèmes, au lieu de les refouler parce qu’ils donnent le vertige. J

97 e fois-ci de mieux voir les problèmes, au lieu de les refouler parce qu’ils donnent le vertige. Je n’entends pas peindre ic

98 mes, au lieu de les refouler parce qu’ils donnent le vertige. Je n’entends pas peindre ici quelque utopie qui pourrait amu

99 u’en vertu de nos libres décisions. (Ce n’est pas l’ invention de la roue qui compte en soi, mais bien l’usage qu’un peuple

100 os libres décisions. (Ce n’est pas l’invention de la roue qui compte en soi, mais bien l’usage qu’un peuple a décidé d’en

101 invention de la roue qui compte en soi, mais bien l’ usage qu’un peuple a décidé d’en faire : chars et wagons en Occident,

102 s et wagons en Occident, jouets et ornements chez les Aztèques.) Ce qui est certain, c’est que le progrès technique va fair

103 chez les Aztèques.) Ce qui est certain, c’est que le progrès technique va faire un saut sans précédent, créant une situati

104 médiats. Ce sont ces vœux et ces orientations que l’ on peut essayer d’induire de notre état d’esprit actuel. L’exemple d

105 ssayer d’induire de notre état d’esprit actuel. L’ exemple des pays nordiques Libéré du labeur matériel, l’Occident se

106 des pays nordiques Libéré du labeur matériel, l’ Occident se tourne immédiatement vers les voyages, le sport, les jeux,

107 matériel, l’Occident se tourne immédiatement vers les voyages, le sport, les jeux, et l’érotisme. L’expérience des vacances

108 ccident se tourne immédiatement vers les voyages, le sport, les jeux, et l’érotisme. L’expérience des vacances payées nous

109 tourne immédiatement vers les voyages, le sport, les jeux, et l’érotisme. L’expérience des vacances payées nous l’a fait v

110 iatement vers les voyages, le sport, les jeux, et l’ érotisme. L’expérience des vacances payées nous l’a fait voir à une éc

111 s les voyages, le sport, les jeux, et l’érotisme. L’ expérience des vacances payées nous l’a fait voir à une échelle réduit

112 l’érotisme. L’expérience des vacances payées nous l’ a fait voir à une échelle réduite, mais dans un temps trop court pour

113 ais dans un temps trop court pour qu’on distingue la suite. Une expérience un peu plus longue nous est donnée par les popu

114 expérience un peu plus longue nous est donnée par les populations du cercle arctique (Suède et Norvège), condamnées au lois

115 pendant six mois d’hiver : elles se tournent vers la culture. Or, il se trouve précisément que l’Occident a décuplé ou cen

116 vers la culture. Or, il se trouve précisément que l’ Occident a décuplé ou centuplé pendant ce siècle les instruments et mo

117 ’Occident a décuplé ou centuplé pendant ce siècle les instruments et moyens de culture. On y publie plus de livres que jama

118 publie plus de livres que jamais et à vil prix : les bibliothèques et les foyers de culture locaux se généralisent ; toute

119 s que jamais et à vil prix : les bibliothèques et les foyers de culture locaux se généralisent ; toute la peinture mondiale

120 foyers de culture locaux se généralisent ; toute la peinture mondiale peut venir sur nos murs sous forme de reproductions

121 orme de reproductions « à s’y méprendre » ; toute la musique nous vient à domicile par la radio et par le disque ; les con

122 re » ; toute la musique nous vient à domicile par la radio et par le disque ; les conférences, causeries et discussions pu

123 musique nous vient à domicile par la radio et par le disque ; les conférences, causeries et discussions publiques se tienn

124 vient à domicile par la radio et par le disque ; les conférences, causeries et discussions publiques se tiennent par dizai

125 ines de milliers dans nos pays démocratiques ; et l’ instruction publique est heureusement doublée par des centaines d’ouvr

126 ttent aux Occidentaux, pour la première fois dans l’ Histoire, de prendre une vue d’ensemble de leur propre aventure : sent

127 d’ensemble de leur propre aventure : sentiment de l’ histoire, découverte du monde, sciences et techniques, politiques, rel

128 ions déjà — comme en vue de lendemains qui auront le temps de chanter — les occasions de mieux comprendre nos vies comme a

129 ue de lendemains qui auront le temps de chanter — les occasions de mieux comprendre nos vies comme aussi de mécomprendre le

130 x comprendre nos vies comme aussi de mécomprendre les chefs-d’œuvre. Quant à la qualité, ou créativité, ou nocivité relativ

131 aussi de mécomprendre les chefs-d’œuvre. Quant à la qualité, ou créativité, ou nocivité relative de cette invasion de la

132 tivité, ou nocivité relative de cette invasion de la culture, nul ne saurait en préjuger : je dis seulement que tout y mèn

133 préjuger : je dis seulement que tout y mène pour le meilleur et pour le pire. C’est dire que tout nous mène vers une ère

134 eulement que tout y mène pour le meilleur et pour le pire. C’est dire que tout nous mène vers une ère religieuse. La te

135 re que tout nous mène vers une ère religieuse. La technique nous ramène à la religion Car la culture n’est, en fin d

136 une ère religieuse. La technique nous ramène à la religion Car la culture n’est, en fin de compte, qu’un prisme diff

137 La technique nous ramène à la religion Car la culture n’est, en fin de compte, qu’un prisme diffracteur du sentimen

138 vités dites créatrices, des mathématiques pures à la poterie, et de la métaphysique à la sculpture des meubles. C’est ains

139 ices, des mathématiques pures à la poterie, et de la métaphysique à la sculpture des meubles. C’est ainsi que la technique

140 iques pures à la poterie, et de la métaphysique à la sculpture des meubles. C’est ainsi que la technique, pratiquement, co

141 sique à la sculpture des meubles. C’est ainsi que la technique, pratiquement, comme la science, nous ramènera demain aux o

142 C’est ainsi que la technique, pratiquement, comme la science, nous ramènera demain aux options religieuses. Et je n’imagin

143 e pas de drogue assez puissante pour en détourner le genre humain4. Je sais bien que la vie religieuse la plus intense a s

144 r en détourner le genre humain4. Je sais bien que la vie religieuse la plus intense a signifié longtemps ascèse et renonce

145 genre humain4. Je sais bien que la vie religieuse la plus intense a signifié longtemps ascèse et renoncement, en Occident

146 elle est surtout — et devrait être — accession à la vérité, et peu importent les moyens.) On voit donc mal, à première vu

147 it être — accession à la vérité, et peu importent les moyens.) On voit donc mal, à première vue, comment une ère technique

148 mment une ère technique conduirait aux religions. L’ ascèse était en fait une résistance à la technique sous ses formes pri

149 eligions. L’ascèse était en fait une résistance à la technique sous ses formes primitives, comme la mystique était un mouv

150 à la technique sous ses formes primitives, comme la mystique était un mouvement de dépassement ou de retrait en deçà du d

151 formulé ; mais l’une et l’autre s’appuyaient sur l’ objet de leur renoncement et en dépendaient étroitement. L’ascèse de d

152 e leur renoncement et en dépendaient étroitement. L’ ascèse de demain pourra difficilement prendre la forme d’un retour à l

153 . L’ascèse de demain pourra difficilement prendre la forme d’un retour à la nature — au métier à tisser de Gandhi, par exe

154 urra difficilement prendre la forme d’un retour à la nature — au métier à tisser de Gandhi, par exemple — puisque c’est la

155 r à tisser de Gandhi, par exemple — puisque c’est la technique précisément qui nous permet ce retour en créant du loisir.

156 permet ce retour en créant du loisir. Et quant à la mystique, elle suppose avant tout la connaissance précise du dogme. L

157 . Et quant à la mystique, elle suppose avant tout la connaissance précise du dogme. Le « mystique à l’état sauvage » — sel

158 pose avant tout la connaissance précise du dogme. Le « mystique à l’état sauvage » — selon l’expression que Claudel appliq

159 la connaissance précise du dogme. Le « mystique à l’ état sauvage » — selon l’expression que Claudel appliquait au cas de R

160 u dogme. Le « mystique à l’état sauvage » — selon l’ expression que Claudel appliquait au cas de Rimbaud — vit simplement s

161 appliquait au cas de Rimbaud — vit simplement sur les reliefs épars du dogme et de la liturgie dans la culture dont il est

162 t simplement sur les reliefs épars du dogme et de la liturgie dans la culture dont il est imprégné. Voilà pourquoi la conn

163 les reliefs épars du dogme et de la liturgie dans la culture dont il est imprégné. Voilà pourquoi la connaissance des dogm

164 s la culture dont il est imprégné. Voilà pourquoi la connaissance des dogmes et des opinions premières de nos religions se

165 ître : elles ne feraient autrement que répéter de l’ ancien qui n’a pas disparu sans raison, ou ressusciter des doctrines d

166 ru sans raison, ou ressusciter des doctrines dont le style créateur a fait son temps5. Et je ne dis pas qu’elles s’en priv

167 s qu’elles s’en priveront. Mais je vois aussi que la culture répand déjà dans un public naguère totalement ignorant de ce

168 certaines curiosités qui ne s’arrêteront pas là. La télévision, la radio, apportant le monde à domicile, et les spectacle

169 osités qui ne s’arrêteront pas là. La télévision, la radio, apportant le monde à domicile, et les spectacles solennels org

170 teront pas là. La télévision, la radio, apportant le monde à domicile, et les spectacles solennels organisés par l’art ou

171 sion, la radio, apportant le monde à domicile, et les spectacles solennels organisés par l’art ou par le sport préparent le

172 micile, et les spectacles solennels organisés par l’ art ou par le sport préparent les masses et les individus à des liturg

173 s spectacles solennels organisés par l’art ou par le sport préparent les masses et les individus à des liturgies imprévues

174 els organisés par l’art ou par le sport préparent les masses et les individus à des liturgies imprévues. Les religions de «

175 par l’art ou par le sport préparent les masses et les individus à des liturgies imprévues. Les religions de « divertissemen

176 asses et les individus à des liturgies imprévues. Les religions de « divertissement » — au sens pascalien de ce terme, qui

177 — au sens pascalien de ce terme, qui englobe ici les grandes parades totalitaires — en bénéficieront très certainement. Et

178 litaires — en bénéficieront très certainement. Et l’ on sait, d’autre part, que la passion pour l’occulte ne cesse de grand

179 rès certainement. Et l’on sait, d’autre part, que la passion pour l’occulte ne cesse de grandir dans nos villes, occupant

180 . Et l’on sait, d’autre part, que la passion pour l’ occulte ne cesse de grandir dans nos villes, occupant rapidement le vi

181 e de grandir dans nos villes, occupant rapidement le vide de l’âme créé par le matérialisme6. Beaucoup d’esprits légers s’

182 r dans nos villes, occupant rapidement le vide de l’ âme créé par le matérialisme6. Beaucoup d’esprits légers s’imaginent l

183 es, occupant rapidement le vide de l’âme créé par le matérialisme6. Beaucoup d’esprits légers s’imaginent l’homme comme un

184 érialisme6. Beaucoup d’esprits légers s’imaginent l’ homme comme une sorte de ballon qui ne demande qu’à « s’élever » dès q

185 er » dès qu’il est délivré des soucis quotidiens. La preuve qu’il n’en est rien, c’est que nos plus grands mystiques ont v

186 c’est que nos plus grands mystiques ont vécu dans les pires conditions matérielles. La technique ne peut rien faire pour l’

187 s ont vécu dans les pires conditions matérielles. La technique ne peut rien faire pour l’Esprit, ni le défaut de « confort

188 matérielles. La technique ne peut rien faire pour l’ Esprit, ni le défaut de « confort » n’a rien pu contre lui. Je dis seu

189 La technique ne peut rien faire pour l’Esprit, ni le défaut de « confort » n’a rien pu contre lui. Je dis seulement qu’ell

190 eulement qu’elle va nous jeter dans une époque où les questions religieuses deviendront plus sérieuses que ne le sont aujou

191 ons religieuses deviendront plus sérieuses que ne le sont aujourd’hui les questions matérielles, les « lois » économiques,

192 endront plus sérieuses que ne le sont aujourd’hui les questions matérielles, les « lois » économiques, les remous de la pol

193 ne le sont aujourd’hui les questions matérielles, les « lois » économiques, les remous de la politique, le cinéma, ou l’Art

194 questions matérielles, les « lois » économiques, les remous de la politique, le cinéma, ou l’Art lui-même. Quant à savoir

195 érielles, les « lois » économiques, les remous de la politique, le cinéma, ou l’Art lui-même. Quant à savoir si cela repré

196 « lois » économiques, les remous de la politique, le cinéma, ou l’Art lui-même. Quant à savoir si cela représentera un pro

197 miques, les remous de la politique, le cinéma, ou l’ Art lui-même. Quant à savoir si cela représentera un progrès ou un ris

198 que nouveau, voilà qui nous oblige à reconsidérer le sens et la nature finale du Progrès. 1. L’Encyclopédie de 1765 dé

199 , voilà qui nous oblige à reconsidérer le sens et la nature finale du Progrès. 1. L’Encyclopédie de 1765 définit le lo

200 er le sens et la nature finale du Progrès. 1. L’ Encyclopédie de 1765 définit le loisir comme « le temps vuide ». Elle

201 du Progrès. 1. L’Encyclopédie de 1765 définit le loisir comme « le temps vuide ». Elle suppose donc que le travail est

202 L’Encyclopédie de 1765 définit le loisir comme «  le temps vuide ». Elle suppose donc que le travail est le vrai temps. Ce

203 r comme « le temps vuide ». Elle suppose donc que le travail est le vrai temps. Cette hiérarchie des valeurs a dominé jusq

204 mps vuide ». Elle suppose donc que le travail est le vrai temps. Cette hiérarchie des valeurs a dominé jusqu’à nos jours.

205 dominé jusqu’à nos jours. Elle explique en partie la résistance des syndicats aux techniques créatrices de loisirs (automa

206 s (automation) c’est-à-dire de « temps vide » que l’ on appelle chômage. On refuse de considérer le loisir comme le but mêm

207 que l’on appelle chômage. On refuse de considérer le loisir comme le but même du machinisme. Or il pourra le devenir dès q

208 chômage. On refuse de considérer le loisir comme le but même du machinisme. Or il pourra le devenir dès que les bénéfices

209 sir comme le but même du machinisme. Or il pourra le devenir dès que les bénéfices de l’industrie seront distribués aux ou

210 me du machinisme. Or il pourra le devenir dès que les bénéfices de l’industrie seront distribués aux ouvriers non seulement

211 Or il pourra le devenir dès que les bénéfices de l’ industrie seront distribués aux ouvriers non seulement sous la forme d

212 seront distribués aux ouvriers non seulement sous la forme d’une diminution des heures de travail, mais sous la forme d’un

213 d’une diminution des heures de travail, mais sous la forme d’une diminution du prix de la vie, compensant au moins les heu

214 l, mais sous la forme d’une diminution du prix de la vie, compensant au moins les heures de salaires perdues. 2. Il y a p

215 diminution du prix de la vie, compensant au moins les heures de salaires perdues. 2. Il y a plus. Selon J. Fourastié, la s

216 res perdues. 2. Il y a plus. Selon J. Fourastié, la somme de travail « tertiaire » indispensable au rendement, comme à la

217 « tertiaire » indispensable au rendement, comme à la répartition des produits, des usines automatisées devrait augmenter d

218 esque infinie : or elle peut à peine doubler (Cf. Le Grand Espoir du xxe siècle, p. 201-210). Cependant, l’augmentation «

219 nd Espoir du xxe siècle, p. 201-210). Cependant, l’ augmentation « tertiaire », donc des activités intellectuelles, aux dé

220 lé loisir ou travail). 3. Je ne parle pas ici de la télévision, qui nous apporte des pays lointains, sans leur odeur ni l

221 ntains, sans leur odeur ni leur température, sans le goût de leurs vins ni la qualité de leur air : ces « vues » sont donc

222 i leur température, sans le goût de leurs vins ni la qualité de leur air : ces « vues » sont donc autant de fausses-nouvel

223 donc autant de fausses-nouvelles-vraisemblables, les plus dangereuses. 4. Le mépris affiché pour les questions religieuse

224 uvelles-vraisemblables, les plus dangereuses. 4. Le mépris affiché pour les questions religieuses n’aura été qu’un phénom

225 les plus dangereuses. 4. Le mépris affiché pour les questions religieuses n’aura été qu’un phénomène transitoire de notre

226 occidentale. (Voir plus haut ce que j’ai dit sur le matérialisme.) L’intelligentsia berlinoise, puis new-yorkaise, et une

227 r plus haut ce que j’ai dit sur le matérialisme.) L’ intelligentsia berlinoise, puis new-yorkaise, et une partie de la pari

228 a berlinoise, puis new-yorkaise, et une partie de la parisienne, au xxe siècle, se crurent et furent dans une large mesur

229 s une large mesure antireligieuse ou areligieuse. Le surréalisme français fut le signal d’une première révolte contre la c

230 ieuse ou areligieuse. Le surréalisme français fut le signal d’une première révolte contre la conception « rationaliste » d

231 nçais fut le signal d’une première révolte contre la conception « rationaliste » du monde. D’où succès mondial jusqu’à la

232 de chercher une vision religieuse du monde et de la vie, bien plus antichrétien par cela même qu’un J.-P. Sartre, qui se

233 ême qu’un J.-P. Sartre, qui se place au niveau de la morale dans le prolongement des exigences « existentielles » d’une ét

234 Sartre, qui se place au niveau de la morale dans le prolongement des exigences « existentielles » d’une éthique protestan

235 bérale — quel que soit par ailleurs son athéisme. Le retour aux problèmes religieux dans la littérature occidentale s’est

236 athéisme. Le retour aux problèmes religieux dans la littérature occidentale s’est amorcé dès 1919, et n’a pas cessé de s’

237 à quelqu’un qui inventerait une machine à monter les escaliers, au lieu de prendre l’ascenseur. 6. D’où le succès sans pr

238 achine à monter les escaliers, au lieu de prendre l’ ascenseur. 6. D’où le succès sans précédent des livres proposant des

239 caliers, au lieu de prendre l’ascenseur. 6. D’où le succès sans précédent des livres proposant des recettes de bonheur, d

240 de bonheur, de télépathie, d’érotisme, de paix de l’ âme ou d’exaltation ; demain, des règles de yoga « scientifique », à l

241  ; demain, des règles de yoga « scientifique », à l’ Occidentale. b. Rougemont Denis de, « L’ère des loisirs commence »,

242 ue », à l’Occidentale. b. Rougemont Denis de, «  L’ ère des loisirs commence », Arts, Paris, 10 avril 1957, p. 1 et 5. c.

243 ns un essai publié aux Éditions Albin Michel sous le titre L’Aventure occidentale de l’homme . »

244 i publié aux Éditions Albin Michel sous le titre L’ Aventure occidentale de l’homme . »

245 n Michel sous le titre L’Aventure occidentale de l’ homme . »

246 Remise en question par l’ Afrique et l’Asie, la civilisation occidentale n’a pas encore de succe

247 Remise en question par l’Afrique et l’ Asie, la civilisation occidentale n’a pas encore de successeur (21 sep

248 Remise en question par l’Afrique et l’Asie, la civilisation occidentale n’a pas encore de successeur (21 septembre 1

249 as encore de successeur (21 septembre 1960)d e La civilisation née en Europe a dominé le monde pendant des siècles. Ell

250 960)d e La civilisation née en Europe a dominé le monde pendant des siècles. Elle est encore, à notre époque, celle qu’

251 e époque, celle qu’on imite partout même quand on la combat. Elle est donc encore la plus forte. Pourtant, si on la compar

252 out même quand on la combat. Elle est donc encore la plus forte. Pourtant, si on la compare à d’autres, passées, présentes

253 le est donc encore la plus forte. Pourtant, si on la compare à d’autres, passées, présentes ou en formation, on s’aperçoit

254 quiétude fondamentale et d’un désordre permanent. Les Chinois et les Égyptiens, les Sumériens et les Romains, les Aztèques

255 entale et d’un désordre permanent. Les Chinois et les Égyptiens, les Sumériens et les Romains, les Aztèques et les Mayas, a

256 désordre permanent. Les Chinois et les Égyptiens, les Sumériens et les Romains, les Aztèques et les Mayas, avaient créé des

257 t. Les Chinois et les Égyptiens, les Sumériens et les Romains, les Aztèques et les Mayas, avaient créé des ordres stables.

258 s et les Égyptiens, les Sumériens et les Romains, les Aztèques et les Mayas, avaient créé des ordres stables. Leurs prêtres

259 ns, les Sumériens et les Romains, les Aztèques et les Mayas, avaient créé des ordres stables. Leurs prêtres et leurs prince

260 ielle. Nous ne cessons de parler du « désarroi de l’ époque ». Nous avons l’impression de vivre dans un chaos sans cesse cr

261 de parler du « désarroi de l’époque ». Nous avons l’ impression de vivre dans un chaos sans cesse croissant, dans un maquis

262 iétude fondamentale et ce désordre permanent, que les meilleurs esprits déplorent depuis des siècles ? Ils ne peuvent être

263 civilisation, et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à nos plus grandes traditions : le christianisme et l’esprit

264 . Je les rattache à nos plus grandes traditions : le christianisme et l’esprit scientifique. Notre inquiétude provient de

265 nos plus grandes traditions : le christianisme et l’ esprit scientifique. Notre inquiétude provient de notre foi, et nos in

266 de notre foi, et nos incertitudes sont créées par la nature même de nos certitudes. Ce paradoxe s’explique d’une manière a

267 xe s’explique d’une manière assez simple. Prenons l’ exemple de l’homme chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n

268 d’une manière assez simple. Prenons l’exemple de l’ homme chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un j

269 l’exemple de l’homme chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même un seul » et que pourt

270 t que pourtant il devrait être saint. Il sait que le péché consiste à être séparé de la Vérité vivante, et que tous les ho

271 t. Il sait que le péché consiste à être séparé de la Vérité vivante, et que tous les hommes sont pécheurs. Il cherche donc

272 e à être séparé de la Vérité vivante, et que tous les hommes sont pécheurs. Il cherche donc. Il cherche à se rapprocher de

273 s. Il cherche donc. Il cherche à se rapprocher de la Vérité et de la sainteté. Dans cet effort sans fin ni cesse, il est p

274 nc. Il cherche à se rapprocher de la Vérité et de la sainteté. Dans cet effort sans fin ni cesse, il est pourtant soutenu

275 ni cesse, il est pourtant soutenu par sa foi dans la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait les raisons de

276 . Il est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait les raisons de son inquiétude ; il sait qu’elle est normale, et non déses

277 i, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensuite l’ exemple de l’homme scientifique. Celui-ci lit l’histoire des sciences.

278 re par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’ homme scientifique. Celui-ci lit l’histoire des sciences. Elle lui fai

279 e l’exemple de l’homme scientifique. Celui-ci lit l’ histoire des sciences. Elle lui fait voir que toutes les « vérités » q

280 toire des sciences. Elle lui fait voir que toutes les « vérités » qu’établissent les écoles successives sont relatives et p

281 it voir que toutes les « vérités » qu’établissent les écoles successives sont relatives et provisoires, ont été dépassées l

282 té dépassées l’une après l’autre, et que pourtant la raison d’être de la science est de saisir des vérités certaines. Dans

283 près l’autre, et que pourtant la raison d’être de la science est de saisir des vérités certaines. Dans cet effort sans fin

284 ujours fuyant, il est soutenu par sa confiance en la raison et l’expérience vérifiante. La même exigence de rigueur qui, d

285 , il est soutenu par sa confiance en la raison et l’ expérience vérifiante. La même exigence de rigueur qui, d’une part, sa

286 onfiance en la raison et l’expérience vérifiante. La même exigence de rigueur qui, d’une part, sans relâche, vient remettr

287 ne part, sans relâche, vient remettre en question les certitudes que l’on croyait acquises, d’autre part, est le gage d’un

288 he, vient remettre en question les certitudes que l’ on croyait acquises, d’autre part, est le gage d’un progrès vers le vr

289 udes que l’on croyait acquises, d’autre part, est le gage d’un progrès vers le vrai. Ainsi donc, du désordre vers un certa

290 ises, d’autre part, est le gage d’un progrès vers le vrai. Ainsi donc, du désordre vers un certain ordre, puis un nouveau

291 u désordre, vers une nouvelle façon plus large de l’ interpréter, la science avance. La passion de la recherche L’Orie

292 s une nouvelle façon plus large de l’interpréter, la science avance. La passion de la recherche L’Oriental pose la qu

293 plus large de l’interpréter, la science avance. La passion de la recherche L’Oriental pose la question de savoir si l

294 l’interpréter, la science avance. La passion de la recherche L’Oriental pose la question de savoir si l’Occidental ne

295 a science avance. La passion de la recherche L’ Oriental pose la question de savoir si l’Occidental ne préférerait pas

296 erche L’Oriental pose la question de savoir si l’ Occidental ne préférerait pas la recherche à la pleine possession de l

297 tion de savoir si l’Occidental ne préférerait pas la recherche à la pleine possession de la vérité. On serait tenté de rép

298 si l’Occidental ne préférerait pas la recherche à la pleine possession de la vérité. On serait tenté de répondre qu’il en

299 rerait pas la recherche à la pleine possession de la vérité. On serait tenté de répondre qu’il en est bien ainsi, quand on

300 répondre qu’il en est bien ainsi, quand on entend les intellectuels libéraux d’aujourd’hui adresser aux orthodoxes de toute

301 hui adresser aux orthodoxes de toutes observances le reproche, à leurs yeux rédhibitoire, d’être des hommes « qui ont cess

302 « qui ont cessé de chercher » et « qui se croient les détenteurs de la vérité absolue ». Il serait peut-être erroné d’en dé

303 chercher » et « qui se croient les détenteurs de la vérité absolue ». Il serait peut-être erroné d’en déduire que l’Occid

304 ue ». Il serait peut-être erroné d’en déduire que l’ Occidental nie l’existence d’une vérité en soi : simplement, il se ref

305 eut-être erroné d’en déduire que l’Occidental nie l’ existence d’une vérité en soi : simplement, il se refuse à croire qu’u

306 e à croire qu’un homme puisse vraiment y accéder ( l’ Hindou le croit). L’intérêt de l’histoire pour l’Occident, c’est le Pr

307 e qu’un homme puisse vraiment y accéder (l’Hindou le croit). L’intérêt de l’histoire pour l’Occident, c’est le Progrès. Ma

308 me puisse vraiment y accéder (l’Hindou le croit). L’ intérêt de l’histoire pour l’Occident, c’est le Progrès. Mais quel Pro

309 iment y accéder (l’Hindou le croit). L’intérêt de l’ histoire pour l’Occident, c’est le Progrès. Mais quel Progrès ? C’est

310 (l’Hindou le croit). L’intérêt de l’histoire pour l’ Occident, c’est le Progrès. Mais quel Progrès ? C’est qu’il y ait plus

311 ). L’intérêt de l’histoire pour l’Occident, c’est le Progrès. Mais quel Progrès ? C’est qu’il y ait plus de sens dans nos

312 r ce qu’on a, à être ce qu’on est, à faire ce que l’ on veut, à aimer ce que l’on aime, donc plus de liberté. Liberté pour

313 ’on est, à faire ce que l’on veut, à aimer ce que l’ on aime, donc plus de liberté. Liberté pour tous, il va de soi, mais c

314 i, mais cela n’a de sens concret que pour chacun. L’ unité de mesure, ou mieux : l’organe de sensibilité à la liberté vérit

315 et que pour chacun. L’unité de mesure, ou mieux : l’ organe de sensibilité à la liberté véritable, restant le moi distinct,

316 é de mesure, ou mieux : l’organe de sensibilité à la liberté véritable, restant le moi distinct, la personne. Toutes les d

317 ne de sensibilité à la liberté véritable, restant le moi distinct, la personne. Toutes les définitions concrètes du Progrè

318 à la liberté véritable, restant le moi distinct, la personne. Toutes les définitions concrètes du Progrès ont un caractèr

319 ble, restant le moi distinct, la personne. Toutes les définitions concrètes du Progrès ont un caractère commun : elles abou

320 flagrantes aussitôt qu’elles sont appliquées. Le progrès défini Définition par la technique : produire toujours plu

321 ppliquées. Le progrès défini Définition par la technique : produire toujours plus de machines. Mais parmi ces machin

322 s’en trouve une qui peut causer en peu d’instants la mort certaine de notre civilisation. Définition par la culture : mult

323 rt certaine de notre civilisation. Définition par la culture : multiplier et populariser les moyens de la créer et de l’as

324 nition par la culture : multiplier et populariser les moyens de la créer et de l’assimiler. Mais les plus grands succès qua

325 culture : multiplier et populariser les moyens de la créer et de l’assimiler. Mais les plus grands succès quantitatifs all

326 plier et populariser les moyens de la créer et de l’ assimiler. Mais les plus grands succès quantitatifs allant régulièreme

327 er les moyens de la créer et de l’assimiler. Mais les plus grands succès quantitatifs allant régulièrement à la pire qualit

328 grands succès quantitatifs allant régulièrement à la pire qualité, le progrès culturel tend à se freiner lui-même, voire à

329 ntitatifs allant régulièrement à la pire qualité, le progrès culturel tend à se freiner lui-même, voire à subitement chang

330 ire à subitement changer de signe pour aller vers l’ anti-culture. Définition par la religion : restaurer une commune mesur

331 ne pour aller vers l’anti-culture. Définition par la religion : restaurer une commune mesure valable pour l’ensemble d’une

332 igion : restaurer une commune mesure valable pour l’ ensemble d’une civilisation et garantissant l’harmonie de nos moyens a

333 our l’ensemble d’une civilisation et garantissant l’ harmonie de nos moyens actuels et de nos buts derniers. Mais toutes le

334 yens actuels et de nos buts derniers. Mais toutes les tentatives faites de nos jours pour imposer un principe d’harmonie on

335 urs pour imposer un principe d’harmonie ont causé le maximum de désordre sanglant et aggravé le chaos mondial. Ainsi l’idé

336 causé le maximum de désordre sanglant et aggravé le chaos mondial. Ainsi l’idée de Progrès semble contradictoire dès qu’o

337 ordre sanglant et aggravé le chaos mondial. Ainsi l’ idée de Progrès semble contradictoire dès qu’on tente d’en mesurer les

338 emble contradictoire dès qu’on tente d’en mesurer les effets historiques. Il n’en serait pas moins vain d’imaginer qu’on pu

339 ’en serait pas moins vain d’imaginer qu’on puisse l’ éliminer ou l’oublier. Admettons que l’Europe, en la formant, ait « in

340 moins vain d’imaginer qu’on puisse l’éliminer ou l’ oublier. Admettons que l’Europe, en la formant, ait « infecté » le mon

341 ’on puisse l’éliminer ou l’oublier. Admettons que l’ Europe, en la formant, ait « infecté » le monde entier : le monde ne s

342 éliminer ou l’oublier. Admettons que l’Europe, en la formant, ait « infecté » le monde entier : le monde ne s’en guérira p

343 tons que l’Europe, en la formant, ait « infecté » le monde entier : le monde ne s’en guérira plus. À supposer qu’il la ref

344 en la formant, ait « infecté » le monde entier : le monde ne s’en guérira plus. À supposer qu’il la refoule un jour, elle

345 : le monde ne s’en guérira plus. À supposer qu’il la refoule un jour, elle renaîtrait irrésistiblement du sentiment de l’H

346 elle renaîtrait irrésistiblement du sentiment de l’ Histoire qu’on ne peut plus effacer, du mouvement de la science qu’on

347 toire qu’on ne peut plus effacer, du mouvement de la science qu’on ne peut pas achever et, enfin, de la Technique, dont l’

348 a science qu’on ne peut pas achever et, enfin, de la Technique, dont l’Asie et l’Afrique ne paraissent nullement disposées

349 peut pas achever et, enfin, de la Technique, dont l’ Asie et l’Afrique ne paraissent nullement disposées à refuser les dons

350 chever et, enfin, de la Technique, dont l’Asie et l’ Afrique ne paraissent nullement disposées à refuser les dons ambigus.

351 rique ne paraissent nullement disposées à refuser les dons ambigus. Mais l’Europe, responsable de l’idée du Progrès, est re

352 lement disposées à refuser les dons ambigus. Mais l’ Europe, responsable de l’idée du Progrès, est responsable aussi de sa

353 r les dons ambigus. Mais l’Europe, responsable de l’ idée du Progrès, est responsable aussi de sa rectification. Toutes les

354 est responsable aussi de sa rectification. Toutes les « hérésies du Progrès » sont bel et bien nées en Europe, encore qu’el

355 es n’aient vraiment déployé leurs effets que dans les grands espaces humains des Amériques et de l’URSS. Là, comme extraite

356 ns les grands espaces humains des Amériques et de l’ URSS. Là, comme extraites de leur contexte original, elles n’étaient p

357 ons posées en partie par des excès contraires. Si l’ Europe d’aujourd’hui s’effraye de constater ce que l’Amérique a fait d

358 urope d’aujourd’hui s’effraye de constater ce que l’ Amérique a fait de certaines techniques (taylorisme ou psychanalyse),

359 s techniques (taylorisme ou psychanalyse), ce que les Soviets ont fait de la croyance en l’Histoire, et ce que les peuples

360 ou psychanalyse), ce que les Soviets ont fait de la croyance en l’Histoire, et ce que les peuples de l’Orient proche et l

361 e), ce que les Soviets ont fait de la croyance en l’ Histoire, et ce que les peuples de l’Orient proche et lointain risquen

362 ont fait de la croyance en l’Histoire, et ce que les peuples de l’Orient proche et lointain risquent de faire du nationali

363 croyance en l’Histoire, et ce que les peuples de l’ Orient proche et lointain risquent de faire du nationalisme — j’y vois

364 tain risquent de faire du nationalisme — j’y vois le signe que l’Europe détient encore le sens d’un équilibre intime : si

365 de faire du nationalisme — j’y vois le signe que l’ Europe détient encore le sens d’un équilibre intime : si ce sens n’éta

366 e — j’y vois le signe que l’Europe détient encore le sens d’un équilibre intime : si ce sens n’était pas blessé, rien ne r

367 c’est qu’il existe. J’essaierai donc d’en définir la nature et les exigences. L’Occident n’est pas né comme on nous dit qu

368 xiste. J’essaierai donc d’en définir la nature et les exigences. L’Occident n’est pas né comme on nous dit que naissent les

369 rai donc d’en définir la nature et les exigences. L’ Occident n’est pas né comme on nous dit que naissent les grandes cultu

370 ident n’est pas né comme on nous dit que naissent les grandes cultures et civilisations, animées par un rêve qui fait leur

371 identel, j’entends qu’il serait vain d’essayer de le déduire d’une certaine situation d’ensemble ou d’un appel monté du mo

372 ntrer qu’il soit venu « à son heure ». Il porte à l’ origine les stigmates du réel, et non pas les signes du mythe. Il n’es

373 l soit venu « à son heure ». Il porte à l’origine les stigmates du réel, et non pas les signes du mythe. Il n’est pas vrais

374 rte à l’origine les stigmates du réel, et non pas les signes du mythe. Il n’est pas vraisemblable ; il est vrai. On ne l’at

375 . Il n’est pas vraisemblable ; il est vrai. On ne l’ attendait pas, il est là. Ainsi naît l’Occident : comme un drame, dont

376 rai. On ne l’attendait pas, il est là. Ainsi naît l’ Occident : comme un drame, dont on peut contester après coup l’unité d

377 comme un drame, dont on peut contester après coup l’ unité d’action, non le choc. Car il y eut un choc initial, un commence

378 n peut contester après coup l’unité d’action, non le choc. Car il y eut un choc initial, un commencement soudain, une gran

379 on d’énergie spirituelle et morale, provoquée par l’ intégration instantanée de deux réalités radicalement distinctes : le

380 ntanée de deux réalités radicalement distinctes : le Verbe divin et la chair. Pour mesurer l’ampleur de cette révolution,

381 lités radicalement distinctes : le Verbe divin et la chair. Pour mesurer l’ampleur de cette révolution, il faut imaginer c

382 inctes : le Verbe divin et la chair. Pour mesurer l’ ampleur de cette révolution, il faut imaginer ce qu’était le sacré, ce

383 de cette révolution, il faut imaginer ce qu’était le sacré, ce qu’il est encore en Orient. La morale des Anciens est basée

384 qu’était le sacré, ce qu’il est encore en Orient. La morale des Anciens est basée sur le rite, et dans le monde magique el

385 re en Orient. La morale des Anciens est basée sur le rite, et dans le monde magique elle n’est que rite. Seule la croyance

386 morale des Anciens est basée sur le rite, et dans le monde magique elle n’est que rite. Seule la croyance moderne aux « lo

387 dans le monde magique elle n’est que rite. Seule la croyance moderne aux « lois de la science » et aux « nécessités techn

388 que rite. Seule la croyance moderne aux « lois de la science » et aux « nécessités techniques » en général peut nous donne

389 cessités techniques » en général peut nous donner l’ idée de ce que représente alors l’évidence magico-religieuse, et de ce

390 eut nous donner l’idée de ce que représente alors l’ évidence magico-religieuse, et de ce qu’entraîne indiscutablement sa t

391 e qu’entraîne indiscutablement sa transgression. La faute commise ne peut relever ni de l’opinion, ni d’un jury. Elle est

392 gression. La faute commise ne peut relever ni de l’ opinion, ni d’un jury. Elle est plutôt comme une grossière erreur de c

393 à-dire qu’elle « ne pardonne pas » : elle suspend le cours normal de la vie, elle exclut le fautif de la réalité, elle app

394 pardonne pas » : elle suspend le cours normal de la vie, elle exclut le fautif de la réalité, elle appelle à grands cris

395 le suspend le cours normal de la vie, elle exclut le fautif de la réalité, elle appelle à grands cris non point sa repenta

396 cours normal de la vie, elle exclut le fautif de la réalité, elle appelle à grands cris non point sa repentance mais le c

397 ppelle à grands cris non point sa repentance mais le châtiment restaurateur de l’ordre. Tel est le cadre antique, traditio

398 t sa repentance mais le châtiment restaurateur de l’ ordre. Tel est le cadre antique, traditionnel (au sens oriental de ce

399 ais le châtiment restaurateur de l’ordre. Tel est le cadre antique, traditionnel (au sens oriental de ce mot) que le messa

400 ue, traditionnel (au sens oriental de ce mot) que le message chrétien va bouleverser. Avec saint Paul, nous passons d’un s

401 int Paul, nous passons d’un seul coup du règne de la Loi à celui de la Foi, c’est-à-dire du Rite à l’Amour. « Tout est per

402 sons d’un seul coup du règne de la Loi à celui de la Foi, c’est-à-dire du Rite à l’Amour. « Tout est permis, mais tout n’é

403 la Loi à celui de la Foi, c’est-à-dire du Rite à l’ Amour. « Tout est permis, mais tout n’édifie pas », « Rien n’est impur

404 e ou rationnelle. Elles impliquent, en effet, que la valeur d’un acte ne peut être jugée par sa conformité avec les règles

405 un acte ne peut être jugée par sa conformité avec les règles du sacré ou du social, mais que son sens dépend d’une attitude

406 ’une attitude intime, d’une libre appréciation de la personne quant à savoir si l’acte exprime l’amour, s’il édifie. Pourt

407 bre appréciation de la personne quant à savoir si l’ acte exprime l’amour, s’il édifie. Pourtant la voie chrétienne n’est p

408 n de la personne quant à savoir si l’acte exprime l’ amour, s’il édifie. Pourtant la voie chrétienne n’est pas tout l’Occid

409 si l’acte exprime l’amour, s’il édifie. Pourtant la voie chrétienne n’est pas tout l’Occident. Elle prend son point de dé

410 difie. Pourtant la voie chrétienne n’est pas tout l’ Occident. Elle prend son point de départ dans le choc décisif duquel n

411 t l’Occident. Elle prend son point de départ dans le choc décisif duquel nous datons notre histoire. Mais elle s’est engag

412 bien réel, déjà fortement structuré à la fois par la pensée grecque, les traditions religieuses du Proche-Orient, et l’ord

413 tement structuré à la fois par la pensée grecque, les traditions religieuses du Proche-Orient, et l’ordre impérial des Roma

414 , les traditions religieuses du Proche-Orient, et l’ ordre impérial des Romains. Utilisant l’un de ces éléments, écartant l

415 mouvement dans son ensemble, jusqu’à nous, c’est l’ « Aventure occidentale de l’homme ». Certes la voie chrétienne n’y est

416 , jusqu’à nous, c’est l’« Aventure occidentale de l’ homme ». Certes la voie chrétienne n’y est pas seule active, mais elle

417 est l’« Aventure occidentale de l’homme ». Certes la voie chrétienne n’y est pas seule active, mais elle fut décisive et r

418 us pourrons mesurer nos oscillations pendulaires, les apports étrangers, les progrès, la dérive de notre culture. Dialectiq

419 oscillations pendulaires, les apports étrangers, les progrès, la dérive de notre culture. Dialectique grecque et juridisme

420 pendulaires, les apports étrangers, les progrès, la dérive de notre culture. Dialectique grecque et juridisme romain, cat

421 ctique grecque et juridisme romain, catalysés par l’ exigence chrétienne, ont produit le mot décisif. Mais les réalités pol

422 catalysés par l’exigence chrétienne, ont produit le mot décisif. Mais les réalités politiques et sociales élaborées par c

423 ence chrétienne, ont produit le mot décisif. Mais les réalités politiques et sociales élaborées par ces trois mondes sont e

424 en symbiose, et cela d’une manière manifeste dès l’ époque des conciles œcuméniques. Apport grec. — L’homme se détache du

425 ’époque des conciles œcuméniques. Apport grec. — L’ homme se détache du corps magique en lequel se mêlaient sans fin ni fo

426 e en lequel se mêlaient sans fin ni formes nettes les vivants et les morts, les dieux et les démons. L’individu prend sa me

427 mêlaient sans fin ni formes nettes les vivants et les morts, les dieux et les démons. L’individu prend sa mesure, fragile e

428 ns fin ni formes nettes les vivants et les morts, les dieux et les démons. L’individu prend sa mesure, fragile et menacé, m

429 mes nettes les vivants et les morts, les dieux et les démons. L’individu prend sa mesure, fragile et menacé, mortel et igno

430 es vivants et les morts, les dieux et les démons. L’ individu prend sa mesure, fragile et menacé, mortel et ignorant, il sa

431 ant, il sait qu’il n’est pas dieu, ne rêve pas de le devenir, mais se sent d’autant plus décidé à tirer le meilleur parti

432 evenir, mais se sent d’autant plus décidé à tirer le meilleur parti de sa condition. Entreprenant, curieux jusqu’au défi,

433 jusqu’au défi, navigateur, spéculateur dans tous les ordres, il est à tous égards celui qui définit — l’homme du Verbe et

434 ordres, il est à tous égards celui qui définit — l’ homme du Verbe et de l’épithète, « la mesure de toutes choses », dira

435 égards celui qui définit — l’homme du Verbe et de l’ épithète, « la mesure de toutes choses », dira Protagoras, « de celles

436 ui définit — l’homme du Verbe et de l’épithète, «  la mesure de toutes choses », dira Protagoras, « de celles qui sont en s

437 upposant qu’elles ne sont pas ». Juge de tout, on le voit, même des dieux. D’où le sens de sa dignité, qui ne tient à rien

438 ». Juge de tout, on le voit, même des dieux. D’où le sens de sa dignité, qui ne tient à rien qu’à lui-même, au seul fait q

439 , cette anarchie sceptique qui, lorsque se perdra la révérence à l’égard des dieux et des lois, livrera la cité « atomisée

440 évérence à l’égard des dieux et des lois, livrera la cité « atomisée » à la brutale mise au pas du Romain. Apport de Rome

441 dieux et des lois, livrera la cité « atomisée » à la brutale mise au pas du Romain. Apport de Rome. — Il se résume dans l

442 s du Romain. Apport de Rome. — Il se résume dans le terme viril de citoyen. L’homme ne tient plus sa dignité unique de qu

443 e. — Il se résume dans le terme viril de citoyen. L’ homme ne tient plus sa dignité unique de quelque essence indestructibl

444 destructible, mais du personnage qu’il revêt dans la cité maintenue par les cadres du Droit et des Institutions dûment hié

445 personnage qu’il revêt dans la cité maintenue par les cadres du Droit et des Institutions dûment hiérarchisées. Ce puritani

446 Ce puritanisme social, cette morale du service de l’ État, fera la grandeur de l’Empire et la pauvreté d’âme de ses sujets.

447 e social, cette morale du service de l’État, fera la grandeur de l’Empire et la pauvreté d’âme de ses sujets. Si la dissoc

448 morale du service de l’État, fera la grandeur de l’ Empire et la pauvreté d’âme de ses sujets. Si la dissociation menaçait

449 ervice de l’État, fera la grandeur de l’Empire et la pauvreté d’âme de ses sujets. Si la dissociation menaçait en permanen

450 e l’Empire et la pauvreté d’âme de ses sujets. Si la dissociation menaçait en permanence la cité grecque, c’est la scléros

451 sujets. Si la dissociation menaçait en permanence la cité grecque, c’est la sclérose collectiviste qui va causer la chute

452 ion menaçait en permanence la cité grecque, c’est la sclérose collectiviste qui va causer la chute de Rome. C’est au sein

453 ue, c’est la sclérose collectiviste qui va causer la chute de Rome. C’est au sein de cette société dont les structures rig

454 hute de Rome. C’est au sein de cette société dont les structures rigides n’encadrent plus qu’une anarchie latente, parce qu

455 , parce que ces disciplines ne sont pas celles de l’ âme, que naît et se répand le christianisme. Apport chrétien. — La co

456 e sont pas celles de l’âme, que naît et se répand le christianisme. Apport chrétien. — La conversion — révolution individ

457 t se répand le christianisme. Apport chrétien. — La conversion — révolution individuelle — libère tout homme, noble ou es

458 tout homme, noble ou esclave, des liens sacrés de la caste ou du clan ; en même temps, elle le met au service du prochain.

459 crés de la caste ou du clan ; en même temps, elle le met au service du prochain. Entrant dans une communauté chrétienne, l

460 prochain. Entrant dans une communauté chrétienne, l’ esclave y trouve la dignité morale qui était celle de l’individu selon

461 ans une communauté chrétienne, l’esclave y trouve la dignité morale qui était celle de l’individu selon les Grecs, et l’ho

462 ave y trouve la dignité morale qui était celle de l’ individu selon les Grecs, et l’honneur de servir, qui était celui du c

463 ignité morale qui était celle de l’individu selon les Grecs, et l’honneur de servir, qui était celui du citoyen romain. Il

464 qui était celle de l’individu selon les Grecs, et l’ honneur de servir, qui était celui du citoyen romain. Il devient donc

465 nt distinct et vraiment relié, et singularisé par la même vocation qui lui fait découvrir dans tout homme son prochain.

466 i fait découvrir dans tout homme son prochain. Le narcissisme culturel Si la personne du chrétien, dans son équilibr

467 me son prochain. Le narcissisme culturel Si la personne du chrétien, dans son équilibre en tension, unit le meilleur

468 du chrétien, dans son équilibre en tension, unit le meilleur de Rome et de la Grèce, elle est aussi menacée, dans le mond

469 ilibre en tension, unit le meilleur de Rome et de la Grèce, elle est aussi menacée, dans le monde du péché, par un double

470 Rome et de la Grèce, elle est aussi menacée, dans le monde du péché, par un double péril simultané : celui de la fuite ver

471 u péché, par un double péril simultané : celui de la fuite vers le salut individuel, et celui de l’abandon au sacré collec

472 n double péril simultané : celui de la fuite vers le salut individuel, et celui de l’abandon au sacré collectif — maladie

473 de la fuite vers le salut individuel, et celui de l’ abandon au sacré collectif — maladie « grecque » et maladie « romaine 

474 f — maladie « grecque » et maladie « romaine » de la personne. Ainsi, c’est dans la mesure où le christianisme a signifié

475 die « romaine » de la personne. Ainsi, c’est dans la mesure où le christianisme a signifié la fin des religions et des mag

476  » de la personne. Ainsi, c’est dans la mesure où le christianisme a signifié la fin des religions et des magies, nées de

477 est dans la mesure où le christianisme a signifié la fin des religions et des magies, nées de la peur, qu’il a permis le d

478 nifié la fin des religions et des magies, nées de la peur, qu’il a permis le développement de la Science, recherche « impi

479 ns et des magies, nées de la peur, qu’il a permis le développement de la Science, recherche « impitoyable » de la vérité.

480 es de la peur, qu’il a permis le développement de la Science, recherche « impitoyable » de la vérité. Car la vérité, pour

481 ement de la Science, recherche « impitoyable » de la vérité. Car la vérité, pour la foi, ne peut être que celle de Dieu, m

482 ence, recherche « impitoyable » de la vérité. Car la vérité, pour la foi, ne peut être que celle de Dieu, même quand elle

483 « impitoyable » de la vérité. Car la vérité, pour la foi, ne peut être que celle de Dieu, même quand elle semble nuire au

484 e Dieu, même quand elle semble nuire au groupe, à la tribu, à leurs lois et coutumes sacrées, que l’on prend pour l’Ordre

485 à la tribu, à leurs lois et coutumes sacrées, que l’ on prend pour l’Ordre et le Bien. L’« eppur » de Galilée me paraît plu

486 urs lois et coutumes sacrées, que l’on prend pour l’ Ordre et le Bien. L’« eppur » de Galilée me paraît plus « chrétien » q

487 coutumes sacrées, que l’on prend pour l’Ordre et le Bien. L’« eppur » de Galilée me paraît plus « chrétien » que l’indign

488 sacrées, que l’on prend pour l’Ordre et le Bien. L’ « eppur » de Galilée me paraît plus « chrétien » que l’indignation de

489 ppur » de Galilée me paraît plus « chrétien » que l’ indignation de ses juges. Suivons ici l’exégèse magistrale qu’a donnée

490 ien » que l’indignation de ses juges. Suivons ici l’ exégèse magistrale qu’a donnée de la pensée nietzschéenne Karl Jaspers

491 . Suivons ici l’exégèse magistrale qu’a donnée de la pensée nietzschéenne Karl Jaspers : Si les Grecs, qui fondèrent la s

492 née de la pensée nietzschéenne Karl Jaspers : Si les Grecs, qui fondèrent la science, ont pourtant ignoré la science unive

493 éenne Karl Jaspers : Si les Grecs, qui fondèrent la science, ont pourtant ignoré la science universelle proprement dite,

494 cs, qui fondèrent la science, ont pourtant ignoré la science universelle proprement dite, c’est que les mobiles spirituels

495 la science universelle proprement dite, c’est que les mobiles spirituels et les impulsions morales nécessaires leur ont man

496 prement dite, c’est que les mobiles spirituels et les impulsions morales nécessaires leur ont manqué. Au contraire, le chré

497 orales nécessaires leur ont manqué. Au contraire, le chrétien a été capable de faire avancer cette science, grâce à son ch

498 s que celui-ci a pu revêtir. Essayons de mesurer l’ envergure du succès de l’Occident dans l’ère moderne. Toynbee nous met

499 ir. Essayons de mesurer l’envergure du succès de l’ Occident dans l’ère moderne. Toynbee nous met en garde contre les illu

500 mesurer l’envergure du succès de l’Occident dans l’ ère moderne. Toynbee nous met en garde contre les illusions de ce qu’o

501 s l’ère moderne. Toynbee nous met en garde contre les illusions de ce qu’on pourrait appeler le narcissisme culturel. Mais

502 contre les illusions de ce qu’on pourrait appeler le narcissisme culturel. Mais comment le suivre, lorsqu’il tire de l’exe

503 ait appeler le narcissisme culturel. Mais comment le suivre, lorsqu’il tire de l’exemple du monde gréco-romain des raisons

504 lturel. Mais comment le suivre, lorsqu’il tire de l’ exemple du monde gréco-romain des raisons de réfuter la croyance que «

505 mple du monde gréco-romain des raisons de réfuter la croyance que « nous aurions fait dans le monde, au cours des quelques

506 réfuter la croyance que « nous aurions fait dans le monde, au cours des quelques derniers siècles, quelque chose qui n’a

507 s continents alors connus. S’il a cru que c’était le monde, il s’est trompé. Mais cette erreur ne peut être la nôtre. Qu’a

508 , il s’est trompé. Mais cette erreur ne peut être la nôtre. Qu’a fait l’Europe du xve siècle jusqu’à nos jours ? Elle a n

509 ais cette erreur ne peut être la nôtre. Qu’a fait l’ Europe du xve siècle jusqu’à nos jours ? Elle a non seulement rayonné

510 qu’à nos jours ? Elle a non seulement rayonné sur la totalité — enfin connue, et par elle seule — de la planète : elle a n

511 a totalité — enfin connue, et par elle seule — de la planète : elle a non seulement influencé, colonisé ou vassalisé selon

512 seulement influencé, colonisé ou vassalisé selon les cas, la totalité de l’Afrique, des deux Amériques et de l’Océanie, et

513 t influencé, colonisé ou vassalisé selon les cas, la totalité de l’Afrique, des deux Amériques et de l’Océanie, et la part

514 lonisé ou vassalisé selon les cas, la totalité de l’ Afrique, des deux Amériques et de l’Océanie, et la partie sud de l’Asi

515 a totalité de l’Afrique, des deux Amériques et de l’ Océanie, et la partie sud de l’Asie (à des degrés divers, mais pour le

516 l’Afrique, des deux Amériques et de l’Océanie, et la partie sud de l’Asie (à des degrés divers, mais pour le moins égaux à

517 ux Amériques et de l’Océanie, et la partie sud de l’ Asie (à des degrés divers, mais pour le moins égaux à ceux qu’avaient

518 tie sud de l’Asie (à des degrés divers, mais pour le moins égaux à ceux qu’avaient atteints dans leurs empires les Diadoqu

519 aux à ceux qu’avaient atteints dans leurs empires les Diadoques et les Khans mongols), mais encore elle n’a pas cessé de ma

520 ient atteints dans leurs empires les Diadoques et les Khans mongols), mais encore elle n’a pas cessé de maintenir sur toute

521 encore elle n’a pas cessé de maintenir sur toutes les civilisations différentes de la sienne une supériorité intellectuelle

522 que personne ne lui contestait. Si, aujourd’hui, les peuples affectés par ses méthodes de pensée, de production matérielle

523 ée, de production matérielle ou d’organisation de l’ État, se rendent politiquement indépendants, j’y vois bien moins le si

524 t politiquement indépendants, j’y vois bien moins le signe d’une révolte contre ses méthodes importées, que la preuve déci

525 d’une révolte contre ses méthodes importées, que la preuve décisive de leur succès. Les Grecs et les Romains ne disposaie

526 importées, que la preuve décisive de leur succès. Les Grecs et les Romains ne disposaient pas d’une marge de supériorité in

527 e la preuve décisive de leur succès. Les Grecs et les Romains ne disposaient pas d’une marge de supériorité incontestable s

528 pas d’une marge de supériorité incontestable sur les Hindous et les Chinois. Mais où trouver dans le monde du xxe siècle

529 e de supériorité incontestable sur les Hindous et les Chinois. Mais où trouver dans le monde du xxe siècle une autre civil

530 les Hindous et les Chinois. Mais où trouver dans le monde du xxe siècle une autre civilisation qui soit en état de surpa

531 qui soit en état de surpasser celle qu’a répandue l’ Occident ? En même temps qu’il devient possible, le dialogue apparaît

532 ’Occident ? En même temps qu’il devient possible, le dialogue apparaît nécessaire. Et j’entends bien un vrai dialogue au n

533 r des civilisations et des cultures. Dès lors que les échanges se multiplient en fait, que l’Asie s’industrialise, et que l

534 lors que les échanges se multiplient en fait, que l’ Asie s’industrialise, et que le temps de voyages cesse de nous séparer

535 lient en fait, que l’Asie s’industrialise, et que le temps de voyages cesse de nous séparer (nous faisons en un jour d’avi

536 et de Marco Polo), il devient urgent de corriger les aberrations résultantes de contacts anarchiques dans tous les ordres.

537 ons résultantes de contacts anarchiques dans tous les ordres. Tout échange est ambivalent. Il peut détruire autant que féco

538 ambivalent. Il peut détruire autant que féconder. L’ adoption de machines et de certaines croyances, déduites de notre scie

539 certaines croyances, déduites de notre science de la matière, peut faire dépérir dans d’autres civilisations le développem

540 e, peut faire dépérir dans d’autres civilisations le développement normal de leurs sciences spirituelles ou physio-psychol

541 physio-psychologiques. Et cela, au moment même où l’ Occident commence à soupçonner que ces autres sciences peuvent être « 

542 t être « vraies » aussi, et même devenir vitales. L’ Aventure s’approchant de la Voie, l’une doit intégrer l’autre (mais au

543 même devenir vitales. L’Aventure s’approchant de la Voie, l’une doit intégrer l’autre (mais au prix de sacrifices dont il

544 ope, ou un Aurobindo en Inde, a tenté d’entrevoir la nature. Au stade présent de l’Aventure occidentale, on dirait qu’il n

545 tenté d’entrevoir la nature. Au stade présent de l’ Aventure occidentale, on dirait qu’il n’est plus qu’un seul des rêves

546 u’il n’est plus qu’un seul des rêves constants de l’ humanité qui ne soit pas théoriquement réalisable : connaître l’au-del

547 ne soit pas théoriquement réalisable : connaître l’ au-delà de la mort. Mais presque tous les autres : voler dans la haute

548 théoriquement réalisable : connaître l’au-delà de la mort. Mais presque tous les autres : voler dans la hauteur, nager au

549 connaître l’au-delà de la mort. Mais presque tous les autres : voler dans la hauteur, nager au fond des mers, faire de l’or

550 a mort. Mais presque tous les autres : voler dans la hauteur, nager au fond des mers, faire de l’or, rajeunir, voyager dan

551 dans la hauteur, nager au fond des mers, faire de l’ or, rajeunir, voyager dans la lune, lire les pensées, tuer ou guérir s

552 d des mers, faire de l’or, rajeunir, voyager dans la lune, lire les pensées, tuer ou guérir sans contact… — tout est là, o

553 ire de l’or, rajeunir, voyager dans la lune, lire les pensées, tuer ou guérir sans contact… — tout est là, ou peut l’être b

554 er ou guérir sans contact… — tout est là, ou peut l’ être bientôt. Déjà nous volons, transmutons les métaux, dépassons la v

555 eut l’être bientôt. Déjà nous volons, transmutons les métaux, dépassons la vitesse du son, prolongeons de deux à trois fois

556 jà nous volons, transmutons les métaux, dépassons la vitesse du son, prolongeons de deux à trois fois la durée moyenne de

557 vitesse du son, prolongeons de deux à trois fois la durée moyenne de la vie, voyons ce qui se passe aux antipodes, parlon

558 longeons de deux à trois fois la durée moyenne de la vie, voyons ce qui se passe aux antipodes, parlons avec des invisible

559 bles, tuons à grande distance, et dialoguons avec la lune. Confronté à l’Orient, l’Occident apparaît comme le monde de la

560 distance, et dialoguons avec la lune. Confronté à l’ Orient, l’Occident apparaît comme le monde de la preuve, par l’effet m

561 et dialoguons avec la lune. Confronté à l’Orient, l’ Occident apparaît comme le monde de la preuve, par l’effet matériel :

562 . Confronté à l’Orient, l’Occident apparaît comme le monde de la preuve, par l’effet matériel : les miracles d’abord (chan

563 à l’Orient, l’Occident apparaît comme le monde de la preuve, par l’effet matériel : les miracles d’abord (changer l’eau en

564 ccident apparaît comme le monde de la preuve, par l’ effet matériel : les miracles d’abord (changer l’eau en vin, ou guérir

565 mme le monde de la preuve, par l’effet matériel : les miracles d’abord (changer l’eau en vin, ou guérir un paralytique) pui

566 l’effet matériel : les miracles d’abord (changer l’ eau en vin, ou guérir un paralytique) puis les expériences concluantes

567 nger l’eau en vin, ou guérir un paralytique) puis les expériences concluantes (l’avion vole, la bombe éclate au centième de

568 un paralytique) puis les expériences concluantes ( l’ avion vole, la bombe éclate au centième de seconde prévu) ; dans les d

569 ) puis les expériences concluantes (l’avion vole, la bombe éclate au centième de seconde prévu) ; dans les deux cas, l’eff

570 bombe éclate au centième de seconde prévu) ; dans les deux cas, l’effet probant est de nature tangible ou mesurable. Les Or

571 u centième de seconde prévu) ; dans les deux cas, l’ effet probant est de nature tangible ou mesurable. Les Orientaux ont m

572 ffet probant est de nature tangible ou mesurable. Les Orientaux ont multiplié les recettes (psychosomatiques, dirions-nous)

573 angible ou mesurable. Les Orientaux ont multiplié les recettes (psychosomatiques, dirions-nous) d’immortalité sur la terre,

574 psychosomatiques, dirions-nous) d’immortalité sur la terre, même lorsqu’ils enseignaient que la vie n’est qu’illusion. Mai

575 té sur la terre, même lorsqu’ils enseignaient que la vie n’est qu’illusion. Mais aucun ne devint immortel. Nous cherchons

576 s aucun ne devint immortel. Nous cherchons plutôt les moyens de gagner du temps, et les trouvons par la technique. Sur quoi

577 herchons plutôt les moyens de gagner du temps, et les trouvons par la technique. Sur quoi le mandarin visitant nos usines :

578 es moyens de gagner du temps, et les trouvons par la technique. Sur quoi le mandarin visitant nos usines : Quand vous aure

579 temps, et les trouvons par la technique. Sur quoi le mandarin visitant nos usines : Quand vous aurez tout le temps, qu’en

580 darin visitant nos usines : Quand vous aurez tout le temps, qu’en ferez-vous ? (Mais lui, s’il devenait immortel ?) Le pro

581 ferez-vous ? (Mais lui, s’il devenait immortel ?) Le problème de l’emploi du temps libre se posera donc demain. Par notre

582 ais lui, s’il devenait immortel ?) Le problème de l’ emploi du temps libre se posera donc demain. Par notre fait, dans la r

583 libre se posera donc demain. Par notre fait, dans la réalité sérieuse et quotidienne. Mais voici le paradoxe concret : les

584 ns la réalité sérieuse et quotidienne. Mais voici le paradoxe concret : les qualités techniques, l’attitude utilitariste,

585 et quotidienne. Mais voici le paradoxe concret : les qualités techniques, l’attitude utilitariste, l’efficience en un mot,

586 ci le paradoxe concret : les qualités techniques, l’ attitude utilitariste, l’efficience en un mot, qui ont permis au probl

587 les qualités techniques, l’attitude utilitariste, l’ efficience en un mot, qui ont permis au problème de se poser, sont pré

588 permis au problème de se poser, sont précisément les qualités et attitudes qui prédisposent le moins à l’usage fécond du l

589 sément les qualités et attitudes qui prédisposent le moins à l’usage fécond du loisir. À l’inverse, les valeurs orientales

590 qualités et attitudes qui prédisposent le moins à l’ usage fécond du loisir. À l’inverse, les valeurs orientales préparent

591 édisposent le moins à l’usage fécond du loisir. À l’ inverse, les valeurs orientales préparent au loisir et le supposent, m

592 le moins à l’usage fécond du loisir. À l’inverse, les valeurs orientales préparent au loisir et le supposent, mais n’ont pu

593 se, les valeurs orientales préparent au loisir et le supposent, mais n’ont pu le procurer au grand nombre. Au moment même

594 réparent au loisir et le supposent, mais n’ont pu le procurer au grand nombre. Au moment même où l’Occident serait en mesu

595 pu le procurer au grand nombre. Au moment même où l’ Occident serait en mesure d’en instituer les conditions pour tous, il

596 ême où l’Occident serait en mesure d’en instituer les conditions pour tous, il se voit appauvri spirituellement, tandis que

597 , il se voit appauvri spirituellement, tandis que l’ Orient se jette sur nos techniques et en oublie ses valeurs propres, q

598 rs propres, qui seraient celles dont nous aurions le plus grand besoin… L’âge des miracles Au stade présent de l’Ave

599 celles dont nous aurions le plus grand besoin… L’ âge des miracles Au stade présent de l’Aventure occidentale, dont l

600 oin… L’âge des miracles Au stade présent de l’ Aventure occidentale, dont la science est la pointe extrême en notre s

601 Au stade présent de l’Aventure occidentale, dont la science est la pointe extrême en notre siècle, notre image du monde s

602 nt de l’Aventure occidentale, dont la science est la pointe extrême en notre siècle, notre image du monde s’évanouit. Elle

603 omme elle avait déjà échappé à nos sens. Dépassée la matière, qui était pourtant devenue l’objet principal de la science,

604 . Dépassée la matière, qui était pourtant devenue l’ objet principal de la science, nous butons contre le mystère que cette

605 , qui était pourtant devenue l’objet principal de la science, nous butons contre le mystère que cette science avait cru po

606 objet principal de la science, nous butons contre le mystère que cette science avait cru pouvoir éliminer. Le Cosmos tout

607 ère que cette science avait cru pouvoir éliminer. Le Cosmos tout entier se résout en un voile tissé d’ondes animant le Vid

608 ntier se résout en un voile tissé d’ondes animant le Vide. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la matière cosmique consiste

609 imant le Vide. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la matière cosmique consistent en hydrogène et en hélium, produit à part

610 nt en hydrogène et en hélium, produit à partir de l’ hydrogène. Le noyau de l’hydrogène est un proton. Cet ultime substrat

611 ne et en hélium, produit à partir de l’hydrogène. Le noyau de l’hydrogène est un proton. Cet ultime substrat de l’univers

612 ium, produit à partir de l’hydrogène. Le noyau de l’ hydrogène est un proton. Cet ultime substrat de l’univers physique est

613 l’hydrogène est un proton. Cet ultime substrat de l’ univers physique est un « nœud d’énergie » qui se produit dans un « ch

614 agissent on ne sait quels archétypes formateurs… Le monde phénoménal n’est plus qu’une apparence flottant sur l’océan san

615 énoménal n’est plus qu’une apparence flottant sur l’ océan sans rivages et sans fond de l’immatérielle Énergie. Voici donc

616 flottant sur l’océan sans rivages et sans fond de l’ immatérielle Énergie. Voici donc retrouvée la Maya des hindous, au ter

617 d de l’immatérielle Énergie. Voici donc retrouvée la Maya des hindous, au terme d’un voyage dont l’impulsion première avai

618 ée la Maya des hindous, au terme d’un voyage dont l’ impulsion première avait pris pour tremplin la très ferme croyance en

619 ont l’impulsion première avait pris pour tremplin la très ferme croyance en la réalité de la matière ! Mais derrière ce vo

620 vait pris pour tremplin la très ferme croyance en la réalité de la matière ! Mais derrière ce voile, qu’y a-t-il ? Cette q

621 tremplin la très ferme croyance en la réalité de la matière ! Mais derrière ce voile, qu’y a-t-il ? Cette question n’a pa

622 Cette question n’a pas de sens, nous dit-on. Dans l’ univers d’Einstein (illimité-fini) vous iriez aussi loin et longtemps

623 ssayez de penser cela, et vous verrez bientôt que la question d’un au-delà ne se pose plus. Dans l’univers en expansion de

624 ue la question d’un au-delà ne se pose plus. Dans l’ univers en expansion de l’abbé Lemaître et de Gamov, né d’une explosio

625 à ne se pose plus. Dans l’univers en expansion de l’ abbé Lemaître et de Gamov, né d’une explosion primitive, et qui revien

626 , vous n’irez pas plus loin ni plus longtemps que la plus extrême galaxie. Mais dans quoi tout cela se meut-il ? Il est vr

627 dans quoi tout cela se meut-il ? Il est vrai que la question n’a pas de sens : rien « au monde » ne peut y répondre ; mai

628 e » ne peut y répondre ; mais aussi, elle dépasse le monde : rien en lui ne peut m’empêcher, ni moi-même, de me la poser.

629 ien en lui ne peut m’empêcher, ni moi-même, de me la poser. C’est ainsi que notre esprit sans relâche vient buter contre l

630 que notre esprit sans relâche vient buter contre la transcendance. L’Aventure se poursuit. Si l’on demande où elle va, qu

631 sans relâche vient buter contre la transcendance. L’ Aventure se poursuit. Si l’on demande où elle va, qu’on regarde d’abor

632 ntre la transcendance. L’Aventure se poursuit. Si l’ on demande où elle va, qu’on regarde d’abord d’où elle vient, et comme

633 comment, jusqu’ici, elle est allée. On verra que la question même est spécifique de l’Occident. Toute réponse décisive an

634 . On verra que la question même est spécifique de l’ Occident. Toute réponse décisive annoncerait donc la fin de notre civi

635 Occident. Toute réponse décisive annoncerait donc la fin de notre civilisation, son épuisement intime, et toujours préalab

636 n, son épuisement intime, et toujours préalable à l’ anéantissement par une force étrangère. Je n’ai pas eu d’autre intenti

637 ’ai pas eu d’autre intention que de mieux définir la question, en cela fidèle à l’Occident qui m’a formé. Qui voudrait à t

638 ue de mieux définir la question, en cela fidèle à l’ Occident qui m’a formé. Qui voudrait à tout prix une réponse, et refus

639 oudrait à tout prix une réponse, et refuserait de la trouver lui-même, dès lors qu’il sait qu’il n’en est point de vraimen

640 érience humaine qui depuis deux-mille ans a forgé les destins, mais aussi fomenté les libres vocations de la race blanche,

641 mille ans a forgé les destins, mais aussi fomenté les libres vocations de la race blanche, aventureuse moitié du monde. La

642 stins, mais aussi fomenté les libres vocations de la race blanche, aventureuse moitié du monde. La Quête est notre forme d

643 de la race blanche, aventureuse moitié du monde. La Quête est notre forme d’exister. d. Rougemont Denis de, « Remise

644 d. Rougemont Denis de, « Remise en question par l’ Afrique et l’Asie, la civilisation occidentale n’a pas encore de succe

645 t Denis de, « Remise en question par l’Afrique et l’ Asie, la civilisation occidentale n’a pas encore de successeur », Arts

646 de, « Remise en question par l’Afrique et l’Asie, la civilisation occidentale n’a pas encore de successeur », Arts, Paris,

647 t 15. e. Cet article fait partie d’un dossier de la revue Arts intitulé : « Quel est l’avenir de la race blanche ? »

648 un dossier de la revue Arts intitulé : « Quel est l’ avenir de la race blanche ? »

649 e la revue Arts intitulé : « Quel est l’avenir de la race blanche ? »

650 L’ Amour en cause (1er février 1961)f g Éros, qui était un dieu pour l

651 février 1961)f g Éros, qui était un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charm

652 it un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charmant, et secondaire ; le problème e

653 r les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charmant, et secondaire ; le problème est sérieux, c

654 es. Le dieu était ailé, charmant, et secondaire ; le problème est sérieux, complexe et encombrant. Mais cela n’est vrai qu

655 que. Comment nous expliquer ce fait ? Et pourquoi l’ érotisme est-il devenu synonyme de perversité non seulement dans le ja

656 devenu synonyme de perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigean

657 rversité non seulement dans le jargon des lois de l’ État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, depuis

658 et sincères, depuis des siècles ? Pour comprendre la situation problématique de notre temps, il faut remonter aux origines

659 l faut remonter aux origines du christianisme. 1. Le christianisme est la religion de l’Amour. Religion d’un Dieu que l’An

660 rigines du christianisme. 1. Le christianisme est la religion de l’Amour. Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament défini

661 stianisme. 1. Le christianisme est la religion de l’ Amour. Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’Ê

662 st la religion de l’Amour. Religion d’un Dieu que l’ Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur du mon

663 ’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’ Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que l

664 cien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testame

665 it comme l’Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tou

666 réateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière

667 s que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour »,

668 répète saint Jean. Religion créée par un acte de l’ amour « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » Rel

669 n créée par un acte de l’amour « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est

670 il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est résumée par Jésus-Christ lui-même, dans le seul et unique com

671 a Loi est résumée par Jésus-Christ lui-même, dans le seul et unique commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et t

672 ans le seul et unique commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même ». Religion qui met

673 ême ». Religion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent : la Foi, l

674 ion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’ Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent : la Foi, l’Espérance

675 Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent : la Foi, l’Espérance et l’Amour : mais la plus grande des trois, c’est l’

676 « Maintenant ces trois choses demeurent : la Foi, l’ Espérance et l’Amour : mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ».

677 s trois choses demeurent : la Foi, l’Espérance et l’ Amour : mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n

678 demeurent : la Foi, l’Espérance et l’Amour : mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour

679 et l’Amour : mais la plus grande des trois, c’est l’ Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour « n’est qu’une cymbale qui reten

680 des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’ Amour « n’est qu’une cymbale qui retentit ». 2. Parce qu’il est religi

681 le qui retentit ». 2. Parce qu’il est religion de l’ Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. Le

682 tentit ». 2. Parce qu’il est religion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. Les relatio

683 ion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. Les relations qu’il définit entre l’homme et

684 , le christianisme implique et pose la réalité de la personne. Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu s

685 nisme implique et pose la réalité de la personne. Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu sont personnell

686 de la personne. Les relations qu’il définit entre l’ homme et « son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinit

687 son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinité est composée de trois personnes. Le modèle de toute personne

688 nnel. La Trinité est composée de trois personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’incarnation du Chris

689 Le modèle de toute personne humaine est donné par l’ incarnation du Christ, fils de Dieu, en Jésus, fils de Marie — Jésus C

690 étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo. D’où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’

691 immédiatement que tout homme converti, recréé par l’ Amour divin, va devenir, dans l’imitation de Jésus-Christ, vraie vocat

692 verti, recréé par l’Amour divin, va devenir, dans l’ imitation de Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à-di

693 e distincte, mais reliée en même temps par ce qui la distingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l

694 stingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’ objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homm

695 r aimer, il faut être distinct de l’objet même de l’ amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homme puisse aimer D

696 l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’ homme puisse aimer Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu

697 u soit personnel et qu’il soit « tout autre » que l’ homme. Et enfin pour que l’homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’i

698 oit « tout autre » que l’homme. Et enfin pour que l’ homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entr

699 ui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entre l’ homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l

700 ’il y ait en lui dualité entre l’homme naturel et l’ homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel e

701 re l’homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’ appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouve

702 homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’ Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cett

703 ’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cette vie demeure en partie mystérieuse,

704 emeure en partie mystérieuse, étant « cachée avec le Christ en Dieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’amour

705 ieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’ amour du prochain comme de soi-même. 3. Cette religion de l’Amour tot

706 prochain comme de soi-même. 3. Cette religion de l’ Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livre sa

707 de Soi et du Prochain) n’a pas de livre sacré sur l’ Amour. Dans cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’Europe s

708 s cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’ Europe seule a désigné par le seul et même terme d’amour, considérons

709 ié de phénomènes que l’Europe seule a désigné par le seul et même terme d’amour, considérons les raies extrêmes du spectre

710 né par le seul et même terme d’amour, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et l’infraroug

711 mour, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ ultraviolet du spirituel et l’infrarouge du sexuel. Notre mystique, sc

712 trêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et l’ infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’amour divin, s’est

713 ’infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’ amour divin, s’est développée très tardivement, dans des formes et sel

714 des voies presque toujours suspectes aux yeux de l’ orthodoxie. Notre éthique sexuelle s’est très longtemps réduite à quel

715 réduite à quelques interdits élémentaires et que l’ on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des t

716 émentaires et que l’on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des traités de quelque Père de l’Églis

717 bant telle posture sexuelle parce que contraire à la fécondation) et des gros livres de casuistiques des xvie et xviie s

718 iècles, la plupart des écrits par des moines et à l’ usage des confesseurs, on ne voit pas un seul équivalent chrétien — ex

719 ntras », de tant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, d

720 ant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres s

721 rotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres sculptures aux façades d

722 façades des grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à de

723 grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins dida

724 hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins didactiques et religi

725 e que nous décrivent sans varier depuis mille ans les traités du hatha yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianis

726 és du hatha yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatiques, comme à la plupart des

727 s, comme à la plupart des autres religions, et où l’ on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minu

728 plupart des autres religions, et où l’on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minutieusement pres

729 eligions, et où l’on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minutieusement prescrit. Devant cette m

730 ment prescrit. Devant cette même crise endocrine, le christianisme puritain se contente de conseils moraux très sévères et

731 onseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les pro

732 ygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et le

733 sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujou

734 , qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi d

735 e l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi dans leurs efforts pour

736 ussi dans leurs efforts pour réprimer et contenir l’ instinct sexuel que dans leurs tentatives (rares et périphériques, voi

737 pour cultiver et ordonner à des buts spirituels, l’ érotisme même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens r

738 onner à des buts spirituels, l’érotisme même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout

739 tisme même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’Éros divini

740 giens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’ Éros divinise sans la grâce et peut conduire à des révélations. « La c

741 nt tout qu’on pût croire que l’Éros divinise sans la grâce et peut conduire à des révélations. « La chair ne sert de rien 

742 ns la grâce et peut conduire à des révélations. «  La chair ne sert de rien » (quant au salut) déclare saint Paul. Et l’on

743 de rien » (quant au salut) déclare saint Paul. Et l’ on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, p

744 . Et l’on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (c

745 réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’ Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme et intellect) dans sa

746 e sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme et intellect) dans sa réalité naturelle e

747  chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’ homme (corps, âme et intellect) dans sa réalité naturelle et déchue. E

748 dans sa réalité naturelle et déchue. En revanche, les Églises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civil

749 glises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civils, ont développé dès la première génération apostolique

750 octrine du mariage tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. Elle se fonde sur quelques versets d

751 ues versets des épîtres et des évangiles qui dans l’ ensemble définissent une éthique cohérente de type personnaliste, et n

752 naliste, et non plus sociale ou sacrée comme dans les autres religions. Il n’en est que plus frappant d’observer à quel poi

753 ’en est que plus frappant d’observer à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèrent et même se contredisent

754 antôt il pose une sorte d’analogie mystique entre l’ amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble de

755 d’analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Ma

756 stique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’ amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos

757 es sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme Christ a

758 s : « Maris, aimez vos femmes comme Christ a aimé l’ Église ». Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être qu’un

759 mé l’Église ». Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être qu’une concession à la nature, une discipline contre

760 il réduit le mariage à n’être qu’une concession à la nature, une discipline contre l’incontinence : « Je pense qu’il est b

761 une concession à la nature, une discipline contre l’ incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point touch

762 re l’incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’ homme de ne point toucher sa femme. Toutefois, pour éviter l’impudicit

763 ne point toucher sa femme. Toutefois, pour éviter l’ impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari…

764 brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’ Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spiritue

765 Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Ce

766 pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est p

767 e, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est pas marié s’inquiète du Seigneur,

768 a femme. » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’ image de l’amour divin, mais vilipendé, d’autre part, comme l’ennemi d

769 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image de l’ amour divin, mais vilipendé, d’autre part, comme l’ennemi de la vie sp

770 ’amour divin, mais vilipendé, d’autre part, comme l’ ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules l

771 , mais vilipendé, d’autre part, comme l’ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du ma

772 e la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré — tout le reste

773 inalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré — tout le reste étant laissé en friche et trè

774 ites du mariage le plus strict et consacré — tout le reste étant laissé en friche et très sommairement condamné sous les n

775 issé en friche et très sommairement condamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle », l’

776 d’impudicité ou de « prostitution spirituelle », l’ amour humain devait fatalement devenir une source intarissable de prob

777 r une source intarissable de problèmes, tant pour la société que pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réali

778 sable de problèmes, tant pour la société que pour l’ individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l

779 société que pour l’individu. Au surplus, lié dès l’ origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou sp

780 pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amo

781 du. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps,

782 s, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’ amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps, des âmes ou d

783 l (amour des corps, des âmes ou des esprits selon la tripartition traditionnelle et non moins paulinienne que gnostique, s

784 t non moins paulinienne que gnostique, soulignons- le ) se trouvait lié du même coup à la dialectique du salut, c’est-à-dire

785 ue, soulignons-le) se trouvait lié du même coup à la dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, et valori

786 dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne s

787 est-à-dire du péché et de la grâce, et valorisé à l’ extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne s’est pas produit — en de

788 produire — et ne s’est pas produit — en dehors de la sphère d’influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que

789 hère d’influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la pas

790 uoi le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie d

791 je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au

792 ariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariag

793 es complexités que dans une Europe travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leur

794 que dans une Europe travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leurs exigences (sa

795 c leurs exigences (sans cesse mieux codifiées par les casuistes), dans une Europe formée par l’Église ou contre elle, et lo

796 es par les casuistes), dans une Europe formée par l’ Église ou contre elle, et longtemps confondue avec « la chrétienté ».

797 ise ou contre elle, et longtemps confondue avec «  la chrétienté ». On ne saurait donc interpréter ce phénomène — dans son

798 t communistes orthodoxes s’unissent pour déplorer l’ invasion de nos vies d’une sexualité « obsédante » : les affiches dans

799 asion de nos vies d’une sexualité « obsédante » : les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des

800 d’une sexualité « obsédante » : les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les m

801 alité « obsédante » : les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines i

802 ante » : les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et l

803 aux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de n

804 long des autostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires

805 utostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les ban

806 zines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les c

807 les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode,

808 et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-tea

809 les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de reg

810 opulaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor

811 et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journ

812 dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nui

813 anses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nuits citadines pour vérifier l’omniprésenc

814 des journées et des nuits citadines pour vérifier l’ omniprésence de l’appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décri

815 s nuits citadines pour vérifier l’omniprésence de l’ appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure pas

816 es moyens d’expression, eux, sont sans précédent. La culture commercialisée, qui est son véhicule principal, le rend sans

817 e commercialisée, qui est son véhicule principal, le rend sans doute irréversible, et les cultures totalitaires (ou dirigé

818 le principal, le rend sans doute irréversible, et les cultures totalitaires (ou dirigées) normalement puritaines seront bie

819 puritaines seront bientôt débordées. Au surplus, l’ accroissement quantitatif et plus encore qualitatif des temps de loisi

820 alitatif des temps de loisir, accroît aussi comme l’ avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique su

821 l’avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les chances pratique

822 vec plus de précision que le proverbe antique sur l’ oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplore

823 proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain.

824 isiveté mère des vices — les chances pratiques de l’ érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre

825 s — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre ses causes, et sur t

826 bord, il s’agit de lui donner son vrai nom. C’est l’ érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est,

827 nner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est, non pas la sexualité propr

828 tisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ ouest à l’est, non pas la sexualité proprement dite, instinctive et pr

829 travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’ est, non pas la sexualité proprement dite, instinctive et procréatrice

830 ociétés occidentales, de l’ouest à l’est, non pas la sexualité proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens

831 proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », le

832 te, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’ érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plasti

833 et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la ph

834 Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la m

835 sme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la da

836 es « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la danse, et même certaines ph

837 es », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la danse, et même certaines philosophies plus po

838 s (dont la photographie), la musique populaire et la danse, et même certaines philosophies plus poétiques que systématique

839 ystématiques : milieux par excellence où agissent les mythes de l’âme. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct

840 milieux par excellence où agissent les mythes de l’ âme. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec « l’é

841 e l’âme. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’ instinct ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon que la pensée des

842 vec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec «  l’ éternelle luxure » sans horizon que la pensée des spirituels se trouve

843 t ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon que la pensée des spirituels se trouve aux prises et peut entrer en polémiqu

844 et peut entrer en polémique intime. Ce n’est pas l’ immoralité plus ou moins grave de ce siècle qui la concerne, mais bien

845 l’immoralité plus ou moins grave de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui ju

846 ins grave de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette immoralit

847 ncerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette immoralité ; enfin, ce sont certaines no

848 immoralité ; enfin, ce sont certaines notions de l’ homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute san

849 ines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale car c’est là qu’on p

850 omme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’ abri de toute sanction sociale car c’est là qu’on peut voir apparaître

851 n sociale car c’est là qu’on peut voir apparaître le sens réel du phénomène que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi qu

852 e que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi que l’ écume d’une vague profonde surgie de l’âme collective. Derrière les ap

853 en soi que l’écume d’une vague profonde surgie de l’ âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la toléran

854 gue profonde surgie de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes

855 e de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que

856 tive. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que l’on appelait na

857 érance déjà presque sans bornes accordée à ce que l’ on appelait naguère pornographie, il y a tout autre chose qu’une réact

858 e, il y a tout autre chose qu’une réaction contre la période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connu

859 tion contre la période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connue dans sa vigueur, et dont elle n’a gu

860 t vrai qu’une révolution n’éclate jamais qu’après la mort des vrais tyrans, contre leurs héritiers débiles et qui assurent

861 rent que ce n’est pas de leur faute. Mais de quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sans doute et tout d’abord, d’avo

862  ? Sans doute et tout d’abord, d’avoir eu peur de l’ instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueurs e

863 stifier ses rigueurs en décrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société militaire

864 gueurs en décrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société militaire et laborieuse,

865 rir à toute société militaire et laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais la sobriété spiritu

866 t laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas l’ union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les y

867 plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité mêm

868 mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut

869 été spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chair

870 e du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale purit

871 t d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa vertu, m

872 re, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa vertu, moins religieuse d’ailleurs que civilis

873 ins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’ effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’el

874 satrice. D’où l’effet de révélation que produisit l’ œuvre de Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’ell

875 fet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’ impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’elle expliquait certa

876 a justement dont nul n’osait parler. Brochant sur la mauvaise conscience d’une bourgeoise qui n’avait plus le courage de s

877 aise conscience d’une bourgeoise qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a bea

878 e qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les

879 e courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de ré

880 la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freu

881 er les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à l’usage des

882 noncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à l’ usage des disciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus la licenc

883 isciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi mais le refoulement générateur de complexes

884 es élémentaires. Ce n’est plus la licence qui est l’ ennemi mais le refoulement générateur de complexes et de névroses. D’o

885 s. Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi mais le refoulement générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance

886 ment générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Avant de

887 tour essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous le répèt

888 ficielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous le répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoul

889 tent. Est-il vrai, comme on nous le répète, que «  la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoulée « se déchaîne 

890 répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’instinct ne

891 lité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’ instinct ne dépend pas des modes ni la nature de la culture — du moins

892 ûr que non. L’instinct ne dépend pas des modes ni la nature de la culture — du moins pas si directement. Ce qui se trouve

893 ’instinct ne dépend pas des modes ni la nature de la culture — du moins pas si directement. Ce qui se trouve libéré c’est

894 pas si directement. Ce qui se trouve libéré c’est l’ expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à

895 ment. Ce qui se trouve libéré c’est l’expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou

896 l’expression, la manière de parler des choses de l’ amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’e

897 hoses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni l

898 , de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’ écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, m

899 ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa pro

900 trer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’ érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection devant

901 n. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection devant nous qui souda

902 rise de conscience trop longtemps différée. C’est l’ amour qui est remis en question — tout l’amour : sexuel ou passionnel,

903 e. C’est l’amour qui est remis en question — tout l’ amour : sexuel ou passionnel, normal ou aberrant, matrimonial ou spiri

904 , normal ou aberrant, matrimonial ou spirituel. «  L’ amour est à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce-là de révolutio

905 de révolution psychique n’a qu’un précédent dans l’ histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus

906 psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xi

907 stoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire ro

908 a culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’

909 a manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de

910 la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’ Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités d

911 mes d’amour ni de traités de mystiques originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne po

912 ues originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’ obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages

913 sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinités

914 raisemblables, justifiant des divorces causés par l’ intérêt mais jamais par le sentiment. Et, subitement, voici les trouba

915 des divorces causés par l’intérêt mais jamais par le sentiment. Et, subitement, voici les troubadours et l’invention du dé

916 is jamais par le sentiment. Et, subitement, voici les troubadours et l’invention du désir sublimé, Saint Bernard de Clairva

917 ntiment. Et, subitement, voici les troubadours et l’ invention du désir sublimé, Saint Bernard de Clairvaux et la mystique

918 n du désir sublimé, Saint Bernard de Clairvaux et la mystique d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion

919 d de Clairvaux et la mystique d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le

920 d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les héré

921 et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ra

922 n vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le

923 istan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme li

924 passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naiss

925 ée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le céli

926 de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amo

927 stiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érot

928 isme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaîn

929 élibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et

930 rêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’ érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une

931 « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une même langue n

932 lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’ Europe entière, et parlant une même langue nouvelle, rénovant d’un seu

933 ouvelle, rénovant d’un seul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété et les mœurs. Tout cela se p

934 ant d’un seul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété et les mœurs. Tout cela se passait dans le

935 ul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cu

936 ur des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées —

937 es la musique et la poésie, le roman, la piété et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées — les jongleurs

938 la piété et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « mo

939 Tout cela se passait dans les élites cultivées — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » per

940 s cultivées — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cett

941 uls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si soudaine dan

942 les peuples. Cette première grande révolution de l’ Amour, si soudaine dans son explosion, fut lente à propager ses effets

943 ut lente à propager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail

944 opager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantat

945 rsants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psycholo

946 la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en or

947 it prendre des siècles, et n’est pas terminé. Car la révolution que nous sommes en train de vivre renouvelle en partie cel

948 erge quelques-unes de ses conquêtes, mais surtout la déborde largement. Elle éclate dans une société beaucoup moins cloiso

949 sation enregistrable est instantanément propagée. L’ imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni

950 st instantanément propagée. L’imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les ef

951 nément propagée. L’imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteig

952 dio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aient émergé à nos co

953 s morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aient émergé à nos consciences. D’où le scandale, et c’est peu

954 e les causes aient émergé à nos consciences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise conscien

955 ences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’ angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qu

956 scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qui expriment la

957 ce qui caractérisent à la fois ceux qui expriment la révolution et ceux qui en subissent les effets. Prenez un Européen cu

958 expriment la révolution et ceux qui en subissent les effets. Prenez un Européen cultivé — homme ou femme — formé par la mo

959 un Européen cultivé — homme ou femme — formé par la morale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non, plus ou moins respectue

960 eurs croyant ou non, plus ou moins respectueux de la science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du si

961 science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du siècle : confrontez-le avec les œuvres apparues depuis c

962 moyen selon les standards du siècle : confrontez- le avec les œuvres apparues depuis cinquante ans de Freud et des écoles

963 elon les standards du siècle : confrontez-le avec les œuvres apparues depuis cinquante ans de Freud et des écoles qui en dé

964 e très peu de noms des plus connus ; sans oublier la fameuse Histoire d’O, les essais de Georges Bataille et de Pierre Klo

965 us connus ; sans oublier la fameuse Histoire d’O, les essais de Georges Bataille et de Pierre Klossowski pour les initiés ;

966 de Georges Bataille et de Pierre Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films des

967 taille et de Pierre Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films des metteurs en sc

968 sowski pour les initiés ; les romans policiers de l’ école « noire » et les films des metteurs en scène suédois, français e

969 és ; les romans policiers de l’école « noire » et les films des metteurs en scène suédois, français et italiens, pour le gr

970 eurs en scène suédois, français et italiens, pour le grand public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin nor

971 public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose pris

972 cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la néga

973 , le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’ œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence,

974 in normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enf

975 ut à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enfantine : la pariade primitive, ou, a

976 a névrose prise pour thème normal, la négation de l’ innocence, même enfantine : la pariade primitive, ou, au contraire, la

977 mal, la négation de l’innocence, même enfantine : la pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exa

978 fantine : la pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le s

979 a pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et l

980 la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’ince

981 insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes le

982 ltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exh

983 nt la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’ homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et

984 ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’ inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinement per

985 ochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinement pervers qui attendent enco

986 ent pervers qui attendent encore leur nom : bref, la luxure, anxieuse ou complaisante, sophistiquée ou commerciale, non se

987 Et comment pourrait-on y voir ce « soulèvement de l’ âme », ce retour des pouvoirs animiques — étouffés depuis des siècles

988 irs animiques — étouffés depuis des siècles entre l’ esprit et la matière, le physique et le spirituel — dont certains espr

989 s — étouffés depuis des siècles entre l’esprit et la matière, le physique et le spirituel — dont certains esprits aberrant

990 depuis des siècles entre l’esprit et la matière, le physique et le spirituel — dont certains esprits aberrants osent parl

991 cles entre l’esprit et la matière, le physique et le spirituel — dont certains esprits aberrants osent parler ? Lui dira-t

992 er ? Lui dira-t-on qu’il y a bien autre chose que la pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller,

993 a bien autre chose que la pédérastie dans Proust, l’ inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’am

994 la pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit ce qui l

995 , l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit ce qui le choque, qui est aussi ce

996 il, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’ amour ? Il voit ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. Devan

997 , ou le simple coït dans l’amour ? Il voit ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant « l’indiscipline des mœ

998  ? Il voit ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui

999 e choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant «  l’ indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause

1000 le tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause, il se sent indigné et inquie

1001 des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause, il se sent indigné et inquiet. S’il est sérieux, s’il voit plu

1002 eux, s’il voit plus loin, cela peut aller jusqu’à l’ angoisse. Or ces dispositions se trouvent être les mêmes que celle des

1003 l’angoisse. Or ces dispositions se trouvent être les mêmes que celle des acteurs érotiques, quoique ces derniers aient les

1004 des acteurs érotiques, quoique ces derniers aient les motifs inverses d’être indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camp

1005 inverses d’être indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camps se rendent bien leur mépris, et chacun refuse de tolérer f

1006 -ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonnes raisons que peut invoquer l’autre. J’entends bien que la litté

1007 ons que peut invoquer l’autre. J’entends bien que la littérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des

1008 nds bien que la littérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des fous à la fois ridicules et dangereux

1009 ittérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des fous à la fois ridicules et dangereux. Mais je n’oubli

1010 cules et dangereux. Mais je n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous im

1011 n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Eu

1012 endances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisatio

1013 puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’ Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans ce

1014 eloppées, et sans doute moins : il n’y aurait pas le travail, l’effort organisé, ni la technique, qui ont fait le monde ac

1015 sans doute moins : il n’y aurait pas le travail, l’ effort organisé, ni la technique, qui ont fait le monde actuel. Il n’y

1016 n’y aurait pas le travail, l’effort organisé, ni la technique, qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus l

1017 l’effort organisé, ni la technique, qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme !

1018 fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvem

1019 actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’ érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leu

1020 y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leur passion poét

1021 le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’ oublient très naïvement, tout à leur passion poétique ou moraliste ret

1022 moraliste retournée, qui leur cache trop souvent les facts of life — comme l’Anglais nomme les faits sexuels — et leurs mu

1023 leur cache trop souvent les facts of life — comme l’ Anglais nomme les faits sexuels — et leurs multiples liens avec l’écon

1024 souvent les facts of life — comme l’Anglais nomme les faits sexuels — et leurs multiples liens avec l’économie la société e

1025 les faits sexuels — et leurs multiples liens avec l’ économie la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les

1026 exuels — et leurs multiples liens avec l’économie la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés q

1027 urs multiples liens avec l’économie la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose,

1028 nomie la société et la culture. En revanche, sans l’ érotisme et les libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mi

1029 té et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mieux que celle q

1030 r par décrets ? Elle serait strictement adaptée à la production matérielle, à la production socialisée. Et cela, nos purit

1031 strictement adaptée à la production matérielle, à la production socialisée. Et cela, nos puritains l’oublient non moins so

1032 la production socialisée. Et cela, nos puritains l’ oublient non moins souvent. La littérature érotique embrasse plus de r

1033 cela, nos puritains l’oublient non moins souvent. La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la

1034 ique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en

1035 morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en tolère. Or, ces réalités, quoi qu’on en juge, sont a

1036 ont au moins aussi quotidiennes et obsédantes que les réalités économiques qui, d’ailleurs, en dépendent dans une certaine

1037 urs, en dépendent dans une certaine mesure, comme le confort dépend de notre psychologie. Une fois reconnues, elles nous p

1038 us posent des problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissemen

1039 es problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabou

1040 ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’ analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’accro

1041 nt. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’ affaiblissement des tabous sexuels, l’accroissement du confort et des

1042 rofondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’ accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mass mé

1043 xuels, l’accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irrévers

1044 ment du confort et des loisirs, le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien

1045 le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien qu’en remettant en question l’e

1046 ersible. Je vois bien qu’en remettant en question l’ ensemble des rapports personnels et sociaux, éthiques et spirituels qu

1047 t sociaux, éthiques et spirituels qui constituent l’ amour, la littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas

1048 , éthiques et spirituels qui constituent l’amour, la littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqué

1049 t à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqués, qui la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigen

1050 , mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois bien que du désordre inévit

1051 d, mais qui lui est par là même comparable. Entre les siècles du corps et celles de l’esprit, entre la biologie et la moral

1052 mparable. Entre les siècles du corps et celles de l’ esprit, entre la biologie et la morale sociale, au-delà des nécessités

1053 les siècles du corps et celles de l’esprit, entre la biologie et la morale sociale, au-delà des nécessités de l’espèce, ma

1054 corps et celles de l’esprit, entre la biologie et la morale sociale, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en deçà du b

1055 e et la morale sociale, au-delà des nécessités de l’ espèce, mais en deçà du bien et du mal. Apprendre à lire en filigrane

1056 du bien et du mal. Apprendre à lire en filigrane le jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues appare

1057 endre à lire en filigrane le jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotiq

1058 jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotique contemporaine. Je propose

1059 mplexités et les intrigues apparemment insanes de l’ érotique contemporaine. Je propose une mythanalyse, qui puisse être ap

1060 seulement aux personnes, mais aux personnages de l’ art, et à certaines formules de vie ; l’objet immédiat d’une telle mét

1061 nnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’ objet immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos

1062 jet immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent inconsciemment

1063 autant que sociales. Quand nous connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent, d’où ils viennent et vers quoi leur logique

1064 s un peu plus libres. f. Rougemont Denis de, «  L’ Amour en cause », Arts, Paris, 1–6 février 1961, p. 1 et 4. g. Présen

1065 1961, p. 1 et 4. g. Présenté par cette note : «  Le succès de notre série “Les idées qui mènent le monde” nous amène, à l

1066 enté par cette note : « Le succès de notre série “ Les idées qui mènent le monde” nous amène, à la demande de nombreux lecte

1067 « Le succès de notre série “Les idées qui mènent le monde” nous amène, à la demande de nombreux lecteurs, à traiter aussi

1068 rie “Les idées qui mènent le monde” nous amène, à la demande de nombreux lecteurs, à traiter aussi complètement que possib

1069 es divers aspects. Denis de Rougemont, auteur de L’ Amour et l’Occident a bien voulu accepter de participer à l’étude que

1070 spects. Denis de Rougemont, auteur de L’Amour et l’ Occident a bien voulu accepter de participer à l’étude que nous comme

1071 l’Occident a bien voulu accepter de participer à l’ étude que nous commençons cette semaine sur l’évolution du mythe moder

1072 r à l’étude que nous commençons cette semaine sur l’ évolution du mythe moderne de l’amour. Denis de Rougemont se propose d

1073 cette semaine sur l’évolution du mythe moderne de l’ amour. Denis de Rougemont se propose de publier prochainement un ouvra

1074 lbin Michel) qui présentera une interprétation de l’ amour moderne à la lumière des mythes majeurs de l’érotique occidental

1075 ’amour moderne à la lumière des mythes majeurs de l’ érotique occidentale : Don Juan et Tristan, en suivant leurs métamorph

1076 n et Tristan, en suivant leurs métamorphoses dans la vie et l’œuvre de Kierkegaard, Nietzsche et Gide et dans la création

1077 an, en suivant leurs métamorphoses dans la vie et l’ œuvre de Kierkegaard, Nietzsche et Gide et dans la création des person

1078 l’œuvre de Kierkegaard, Nietzsche et Gide et dans la création des personnages imaginaires des plus grands romans contempor

1079 Les quatre amours (9 mai 1961)h i Que toute la matière du cosmos, rass

1080 Les quatre amours (9 mai 1961)h i Que toute la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir dans un dé ; que sur cett

1081 un dé ; que sur cette petite Terre suspendue dans le vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous même q

1082 dans le vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous même que furtifs agrégats d’infimes tourbillons st

1083 s ; que tout soit vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, mil

1084 vide en vérité de science, dans les dimensions de l’ Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’années t

1085 ions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’ espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond du

1086 dans l’espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, scinti

1087 ans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, scintillements d’une seconde dans l’histoire de ce g

1088 ide — mais que, scintillements d’une seconde dans l’ histoire de ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous appa

1089 , bien plus, qu’au détour d’un sentier suivi dans la forêt d’avril nous attende une révélation du bonheur pur : qu’il ait

1090 ne révélation du bonheur pur : qu’il ait suffi de l’ inflexion d’une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le

1091 ix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus

1092 cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus que « tout »

1093 dans sa durée ; qu’il y ait donc tout cela, mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprég

1094 ait donc tout cela, mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertig

1095 égné de vacuité, ce vertige accompagne en silence la pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il

1096 a pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il ait de la consistance, des

1097 miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il ait de la consistance, des paysages, des visages, une Nature autour de nous, qu

1098 raît désormais grâce et don, miraculeuse ; et que la vacuité ait pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumi

1099 use ; et que la vacuité ait pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumière soit devenue vision, l’énergie se

1100 pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment, la structure mythe,

1101 de des corps, que la lumière soit devenue vision, l’ énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui

1102 lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et e

1103 sion, l’énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise l’espri

1104 désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise l’ esprit du mystique oriental, c’est cela justement qui fait ma joie et

1105 l, c’est cela justement qui fait ma joie et c’est le passage du tourbillon de billions d’agrégats divisibles au désir d’un

1106 u de temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originelle, l’enfer cosmique. L’incarnation présente est

1107 rence incolore qui est la malédiction originelle, l’ enfer cosmique. L’incarnation présente est notre grâce. Elle seule cré

1108 est la malédiction originelle, l’enfer cosmique. L’ incarnation présente est notre grâce. Elle seule crée du même coup la

1109 nte est notre grâce. Elle seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résist

1110 e grâce. Elle seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la c

1111 e seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le

1112 coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêt

1113 leur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dan

1114 lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-d

1115 la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà de plénit

1116 dans sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers le Plérôme. Car cette nature qui nous paraît miraculeuse n’est encore qu

1117 miraculeuse n’est encore qu’un mirage reflété sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’éternel. Ces formes demeure

1118 té sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’ éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps souffrent et meuren

1119 ntiments s’égarent, ce désir exige un Ailleurs où la possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès maintena

1120 Ailleurs où la possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles

1121 nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle

1122 es siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle les calcule exactement. Que sont-ils pour notre dé

1123 oyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle les calcule exactement. Que sont-ils pour notre désir ? Ce vide qui baign

1124 -ils pour notre désir ? Ce vide qui baigne tout ? L’ antimatière ? D’autres mondes parallèles, qui seraient le nôtre en cre

1125 ui seraient le nôtre en creux ? Mais nous voulons l’ au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’a

1126 n creux ? Mais nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme

1127 as le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’ au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète mineur et parfa

1128 n reflet ! Un poète mineur et parfait de ce temps l’ a découvert un jour non sans stupeur : « Il y a un autre monde, mais i

1129 nde ? Et pourquoi n’y en aurait-il qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science ; il est là, parmi nous et

1130 qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science ; il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et mainte

1131 out autour de nous, ici et maintenant, et nous ne le voyons pas, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n’est p

1132 instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant e

1133 n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant est « au-dedan

1134 s que nous, parce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ang

1135 ce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent «  le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « no

1136 cun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au ce

1137 e reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a

1138 Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’ Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et par

1139 rcle de feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole le représenterons-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plu

1140 s-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu

1141 le à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte…

1142 a plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse de grandes bran

1143 onte… et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel (les anges) peuvent habiter sous son ombre. » Il n’es

1144 andes branches, en sorte que les oiseaux du ciel ( les anges) peuvent habiter sous son ombre. » Il n’est pas dans l’espace e

1145 uvent habiter sous son ombre. » Il n’est pas dans l’ espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ;

1146 r sous son ombre. » Il n’est pas dans l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pa

1147 n’est pas dans l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à pré

1148 le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’ univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à présent, du monde des formes,

1149 ’ici ou d’à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaum

1150 présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel e

1151 Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé dans toi, la s

1152 et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé dans toi, la semeuse du Plérôme à venir, quand

1153 est un point, le point d’éternité posé dans toi, la semeuse du Plérôme à venir, quand « la figure de ce monde passera »,

1154 dans toi, la semeuse du Plérôme à venir, quand «  la figure de ce monde passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le

1155 , quand « la figure de ce monde passera », et que l’ invisible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’amour a déjà

1156 e passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le

1157  », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’ amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dan

1158 ible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’ amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la quest

1159 mence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la question fondamentale que pose le Vide : Pourquo

1160 commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la question fondamentale que pose le Vide : Pourquoi pas rien ? — si la

1161 it dans toi. À la question fondamentale que pose le Vide : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, e

1162 ntale que pose le Vide : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce

1163 se, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’amour. C’est

1164 le. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est l’ intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelq

1165 nir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’ amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide s

1166 l’intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’ amour qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et se différencie,

1167 t à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et se différencie, qu’il y a des forces qui s’attirent e

1168 suite forme et mouvement proche et lointain dans l’ espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et n

1169 et mouvement proche et lointain dans l’espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et nous pouvons

1170 joie. Et nous pouvons aimer ces formes parce que l’ amour les a formées : nous le reconnaissons en elle, comme il les appe

1171 t nous pouvons aimer ces formes parce que l’amour les a formées : nous le reconnaissons en elle, comme il les appelait en n

1172 ces formes parce que l’amour les a formées : nous le reconnaissons en elle, comme il les appelait en nous. L’amour seul ex

1173 formées : nous le reconnaissons en elle, comme il les appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est

1174 nnaissons en elle, comme il les appelait en nous. L’ amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l

1175 appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l’ être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’inconcevable : ce qui serait s

1176 tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’ inconcevable : ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins l’amou

1177 mot désignant l’inconcevable : ce qui serait sans l’ amour, « ce qui est » moins l’amour par qui seul il y a quelque chose.

1178 ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins l’ amour par qui seul il y a quelque chose. L’amour seul peut donc dire :

1179 moins l’amour par qui seul il y a quelque chose. L’ amour seul peut donc dire : je suis. Sans l’amour il n’y aurait pas mê

1180 hose. L’amour seul peut donc dire : je suis. Sans l’ amour il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déploy

1181 re : je suis. Sans l’amour il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme é

1182 uis. Sans l’amour il n’y aurait pas même le vide. L’ amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou

1183 ur il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l

1184 même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’ attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou an

1185 ’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’ on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou animique. Et cela

1186 l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ ordre physique ou animique. Et cela seul donne un sens à tout : au vid

1187 n coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi dans l’autre, peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin de senti

1188 suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres, her

1189 terre et pierres, herbe humide, ciel clair entre les branches, aubépines, profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquo

1190 profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquoi l’ ai-je aimé ? Pourquoi pas rien ? Parce que ce coin de sentier m’a fait

1191 connaissance, et que tout signe ou sens manifeste l’ amour ; et rien d’autre n’importe en vérité ; rien d’autre au monde ne

1192 d’autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’ être et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamai

1193 s nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’ amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les véri

1194 J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentale, avant d’en retrouv

1195 jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentale, avant d’en retrouver quelques-un

1196 de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentale, avant d’en retrouver quelques-unes mieux compris

1197 es-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l’ esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontrées

1198 mais douté de tout cela, qu’en vertu et au nom de l’ Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine,

1199 ut cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine, d’autre espéranc

1200 rrons aimer de tout notre être enfin réalisé dans le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout en tous, lors du renouv

1201 enfin réalisé dans le Tout enfin contemplé. Quand l’ Amour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses.

1202 ra tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses. L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appeller

1203 ous, lors du renouvellement de toutes les choses. L’ amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’a

1204 enouvellement de toutes les choses. L’amour étant l’ initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour

1205 tiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’ absence d’amour. L’amour divin, venant de Dieu retourne à Dieu, posant

1206 qui existe, on appellera néant l’absence d’amour. L’ amour divin, venant de Dieu retourne à Dieu, posant en son point de ré

1207 nt en son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le total

1208 e dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action

1209 n moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orien

1210 ui transcende l’ancien parce qu’il le totalise et l’ ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi d

1211 e l’ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’ esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’

1212 te action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’ axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais

1213 ation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais s’orienter, de manière à recevo

1214 s’orienter, de manière à recevoir et à réaliser.) Le mot posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méd

1215 recevoir et à réaliser.) Le mot posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méditée, — et que j’espère

1216 t à réaliser.) Le mot posé, quelle est la voie de l’ amour en l’homme ? L’expérience méditée, — et que j’espère banale (au

1217 r.) Le mot posé, quelle est la voie de l’amour en l’ homme ? L’expérience méditée, — et que j’espère banale (au sens propre

1218 posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’ expérience méditée, — et que j’espère banale (au sens propre), dans sa

1219 s sa forme du moins — me suggère quatre états que l’ on peut distinguer par leur ordre d’apparition. Ils se mêleront et com

1220 d’apparition. Ils se mêleront et combineront dans l’ homme achevé. La vision intuitive, forme de l’amour est l’acte de l’e

1221 se mêleront et combineront dans l’homme achevé. La vision intuitive, forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; et elle e

1222 ns l’homme achevé. La vision intuitive, forme de l’ amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même

1223 chevé. La vision intuitive, forme de l’amour est l’ acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même temps que r

1224 vision intuitive, forme de l’amour est l’acte de l’ esprit ; et elle est connaissance active en même temps que reconnaissa

1225 couvre en moi, mais devine aussitôt dans l’autre, la personne. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su disting

1226 dans l’autre, la personne. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’a

1227 er d’abord son propre bien. Qui s’aime mal, comme l’ égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser que « l’enfer c’es

1228 ’aime mal, comme l’égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il se cr

1229 ne peut que mal aimer les autres et penser que «  l’ enfer c’est les autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se vou

1230 al aimer les autres et penser que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se voudrait (inconsci

1231 se voudrait (inconsciemment) anéanti. Nul ne voit la personne chez autrui s’il ne l’a vu d’abord en soi : or, aimer c’est

1232 anti. Nul ne voit la personne chez autrui s’il ne l’ a vu d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne unique s

1233 a vu d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne unique s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la nor

1234 ’est vouloir que la personne unique s’édifie dans l’ individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en tou

1235 ue s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, bien dans celui de l’é

1236 r excellence, en tout domaine, bien dans celui de l’ érotique que l’éducation, l’amitié et le mariage. L’émotion, ou l’Éros

1237 n tout domaine, bien dans celui de l’érotique que l’ éducation, l’amitié et le mariage. L’émotion, ou l’Éros, seconde forme

1238 e, bien dans celui de l’érotique que l’éducation, l’ amitié et le mariage. L’émotion, ou l’Éros, seconde forme de l’amour p

1239 celui de l’érotique que l’éducation, l’amitié et le mariage. L’émotion, ou l’Éros, seconde forme de l’amour procède de l’

1240 érotique que l’éducation, l’amitié et le mariage. L’ émotion, ou l’Éros, seconde forme de l’amour procède de l’âme. Dans sa

1241 ’éducation, l’amitié et le mariage. L’émotion, ou l’ Éros, seconde forme de l’amour procède de l’âme. Dans sa genèse, elle

1242 e mariage. L’émotion, ou l’Éros, seconde forme de l’ amour procède de l’âme. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit

1243 n, ou l’Éros, seconde forme de l’amour procède de l’ âme. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’état de

1244 e. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit l’ âge, à l’état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur »

1245 a genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’ état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppress

1246 it l’âge, à l’état de première adolescence, quand l’ amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste

1247 at de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer

1248 scence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer la possession. Mais

1249 souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer la possession. Mais s’il précède le désir dit physique, je crois que l’

1250 loin d’imaginer la possession. Mais s’il précède le désir dit physique, je crois que l’amour émotif animique n’apparaît p

1251 s’il précède le désir dit physique, je crois que l’ amour émotif animique n’apparaît pas sans que l’ait éveillé un regard

1252 e l’amour émotif animique n’apparaît pas sans que l’ ait éveillé un regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ignorent

1253 ’apparaît pas sans que l’ait éveillé un regard de l’ intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adu

1254 sans que l’ait éveillé un regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé

1255 lé un regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais

1256 rent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout save

1257 le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout savent cela : une certaine perception instantanée du s

1258 lier de l’autre — et surtout s’il paraît lui-même l’ ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissan

1259 — et surtout s’il paraît lui-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissante. Dans ce doma

1260 i-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’ émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire

1261 émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’ âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erre

1262 nte. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce

1263 aine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion l

1264 e intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive p

1265 les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’ émotion la plus vive peut bien se suffire en soi. La sexualité mérit

1266 es d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive peut bien se suffire en soi. La sexualité mérite le nom d

1267 otion la plus vive peut bien se suffire en soi. La sexualité mérite le nom d’amour Le plaisir sexuel, troisième form

1268 eut bien se suffire en soi. La sexualité mérite le nom d’amour Le plaisir sexuel, troisième forme de l’amour est dit

1269 en soi. La sexualité mérite le nom d’amour Le plaisir sexuel, troisième forme de l’amour est dit physique, encore q

1270 d’amour Le plaisir sexuel, troisième forme de l’ amour est dit physique, encore que nous sachions très bien que le sexe

1271 physique, encore que nous sachions très bien que le sexe est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect,

1272 que le sexe est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’imaginaire et qu’en tant qu’il

1273 st lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’ intellect, à l’âme et à l’imaginaire et qu’en tant qu’il ne serait qu’

1274 lle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’ âme et à l’imaginaire et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct ani

1275 onction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’ imaginaire et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct animal, il n’a

1276 ’un instinct animal, il n’aurait rien à voir avec l’ amour. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité qu

1277 nct animal, il n’aurait rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient

1278 rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font pas l’ amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusio

1279 . Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage cour

1280 ais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage courant semblent parfois assimiler l’amou

1281 notre langage courant semblent parfois assimiler l’ amour au sexe, mais elles proviennent d’une contamination en sens inve

1282 viennent d’une contamination en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’hom

1283 en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’ amour, c’est parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que l’instin

1284 signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’ homme, autre chose que l’instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelles

1285 parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que l’ instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles

1286 e à des fins nouvelles qui ne sont plus celles de l’ espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui

1287 elles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident

1288 sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident moderne — qu

1289 la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’ Occident moderne — quoi qu’en pense la morale moyenne (très rarement c

1290 e lui donne l’Occident moderne — quoi qu’en pense la morale moyenne (très rarement codifiée, longuement invétérée) qui for

1291 arement codifiée, longuement invétérée) qui forme le climat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, ca

1292 ui forme le climat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette

1293 limat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette morale tient

1294 iques, protestants ou laïques. Cette morale tient le sexe pour mauvais en principe. Comme elle sent qu’une telle attitude

1295 rationnelle et « scientifique », elle se garde de la déclarer, mais trahit constamment son intime conviction par des jugem

1296 e à des réflexes conditionnels. Voici un test : à la lecture des phrases suivantes comment allez-vous réagir ? Celui qui

1297 éagir ? Celui qui voit, qui comprend, qui désire le soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son p

1298 t, qui comprend, qui désire le soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, de

1299 qui désire le soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’ amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son propre

1300 fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les mo

1301 son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les mondes. Mais celui qui pense autrement reste dépendant. Il demeure da

1302 pense autrement reste dépendant. Il demeure dans les sphères périssables et ne peut en sortir quand il veut. (Chandogya up

1303 t. (Chandogya upanishad, 7, 25.) Pensez-vous que la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religie

1304 z-vous que la comparaison qui est faite ici entre l’ acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, raba

1305 la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le sp

1306 ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’ acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ?

1307 l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’ union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends

1308 eligieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends bien ; élève l’érotique au

1309 l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’ érotique ? (J’entends bien ; élève l’érotique au niveau de significati

1310 uel ou élève l’érotique ? (J’entends bien ; élève l’ érotique au niveau de signification où l’homme spirituel doit atteindr

1311  ; élève l’érotique au niveau de signification où l’ homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La se

1312 fication où l’homme spirituel doit atteindre avec l’ ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas

1313 doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’esprit. M

1314 é en elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’ esprit. Mais elle n’est ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, j

1315 t ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, je la verrais moralement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à la libe

1316 lement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale

1317 Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’ érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devient

1318 accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devient justiciable à la fois de l

1319 et vitale) elle devient justiciable à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synt

1320 devient justiciable à la fois de la morale et de l’ esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la perso

1321 l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. L’amour qui meut le soleil et les étoiles

1322 e tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. L’amour qui meut le soleil et les étoiles L’Énergie

1323 ment impliqué dans la synthèse de la personne. L’ amour qui meut le soleil et les étoiles L’Énergie cosmique, derniè

1324 s la synthèse de la personne. L’amour qui meut le soleil et les étoiles L’Énergie cosmique, dernière forme de l’amo

1325 de la personne. L’amour qui meut le soleil et les étoiles L’Énergie cosmique, dernière forme de l’amour n’est attei

1326 L’amour qui meut le soleil et les étoiles L’ Énergie cosmique, dernière forme de l’amour n’est atteinte que par la

1327 étoiles L’Énergie cosmique, dernière forme de l’ amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des se

1328 dernière forme de l’amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des c

1329 n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des corps à notre échelle, au-d

1330 des corps à notre échelle, au-delà du domaine de l’ individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais enc

1331 là du domaine de l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle dé

1332 e l’individuation, au-delà même de la matière que l’ on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle découvre, et mesu

1333 re tangible et sensible, elle découvre, et mesure l’ énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que

1334 t sensible, elle découvre, et mesure l’énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de

1335 le découvre, et mesure l’énergie et le mystère de l’ attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellect,

1336 e de l’attraction universelle. Et il est beau que l’ aventure de l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’espr

1337 ion universelle. Et il est beau que l’aventure de l’ intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif au

1338 intellect, descendant des clartés instantanées de l’ esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’

1339 tantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’ âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absol

1340 de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’ obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’es

1341 intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électro

1342 clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’ opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débou

1343 r de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin su

1344 ir, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’ espace électronique, débouche enfin sur des lueurs nouvelles qui sont

1345 velles qui sont peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au

1346 nt peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’ Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa

1347 celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa vue « consumé

1348 me une roue tournant d’une manière uniforme — par l’ Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. L’extrême :

1349 une manière uniforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. L’extrême : la vue mystique La f

1350 niforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. L’extrême : la vue mystique La forme de pensée

1351 i meut aussi le soleil et les autres étoiles. L’ extrême : la vue mystique La forme de pensée qui se révèle ici tran

1352 le soleil et les autres étoiles. L’extrême : la vue mystique La forme de pensée qui se révèle ici transcende la re

1353 utres étoiles. L’extrême : la vue mystique La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne des

1354 La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne des secrets d’un champ unifié. Elle implique l’équa

1355 erne des secrets d’un champ unifié. Elle implique l’ équation plus générale encore qui embrasserait à la fois le phénomène

1356 n plus générale encore qui embrasserait à la fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de

1357 e qui embrasserait à la fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’amour unifiant c’es

1358 fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’ amour créateur. Théorie de l’amour unifiant c’est autant dire de l’amo

1359 s lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’ amour unifiant c’est autant dire de l’amour même. La science naturelle

1360 Théorie de l’amour unifiant c’est autant dire de l’ amour même. La science naturelle, guidée par l’intuition d’Einstein, c

1361 amour unifiant c’est autant dire de l’amour même. La science naturelle, guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà la

1362 de l’amour même. La science naturelle, guidée par l’ intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication un

1363 , guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication unitaire des phénomènes énergétiques et

1364 es énergétiques et magnétiques, mais elle met que l’ affectif demeure pour elle le plus impénétrable des mystères. Il est c

1365 s, mais elle met que l’affectif demeure pour elle le plus impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle l’admette. Ce

1366 impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle l’ admette. Ce qui était écarté depuis des siècles, renvoyé au chapitre d

1367 envoyé au chapitre des magies puériles, redevient l’ objet fascinant des spéculations créatrices. Déjà, les grandes « école

1368 bjet fascinant des spéculations créatrices. Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes,

1369 tiellement par leurs options métaphysiques. Ainsi l’ extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le sa

1370 r leurs options métaphysiques. Ainsi l’extrême de l’ amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y s

1371 hysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, p

1372 our cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l

1373 de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace

1374 ettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’ abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en per

1375 ssé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’ audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrême d

1376 gique, semble en voie de rejoindre en perspective l’ extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. Les cartes de l’amou

1377 en voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’ amour intuitif : la vue mystique. Les cartes de l’amour Tout le

1378 re en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. Les cartes de l’amour Tout le monde connaît les c

1379 extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. Les cartes de l’amour Tout le monde connaît les cartes à jouer, au moi

1380 mour intuitif : la vue mystique. Les cartes de l’ amour Tout le monde connaît les cartes à jouer, au moins de vue, ma

1381 Les cartes de l’amour Tout le monde connaît les cartes à jouer, au moins de vue, mais presque personne ne prend la pe

1382 e vue, mais presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les jou

1383 e ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer l’ idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux c

1384 déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on re

1385 mme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on regarde un moment, mais

1386 pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’ on regarde un moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cart

1387 tant, si l’on regarde un moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cartes ordinaire, on ne tardera à découvrir qu

1388 quatre amours que nous venons d’identifier (et si l’ on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard ou d’u

1389 s’agit pas d’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer). On aura

1390 ’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer). On aura reconnu au pa

1391 antaisie, comme l’ont montré les belles études de l’ indianiste Heinrich Zimmer). On aura reconnu au passage les quatre fon

1392 iste Heinrich Zimmer). On aura reconnu au passage les quatre fonctions fondamentales de C. G. Jung : pensée, sensation, int

1393 és ici dans une succession différente, traduisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions

1394 différente, traduisant la logique particulière et l’ ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de

1395 uisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’ amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme norma

1396 de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus

1397 actualisée ; par là même, elle potentialise dans l’ inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’

1398 par là même, elle potentialise dans l’inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrit

1399 elle potentialise dans l’inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung :

1400 cient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung : intuition-sensation (signes noir

1401 pensée (signes rouges) se retrouvent. Cœur La forme indique le nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilate

1402 uges) se retrouvent. Cœur La forme indique le nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilater, être vulnérabl

1403 nspercé par une pique (« Une épée te transpercera l’ âme », dit Siméon à Marie). Correspond à l’Âme et au sentiment (Amour-

1404 ercera l’âme », dit Siméon à Marie). Correspond à l’ Âme et au sentiment (Amour-passion, tendresse. Éros). Tempérament : é

1405 iques : Masochisme. (Seul celui qui a une âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et de s’en réjouir). Goût de la mort à

1406 eu d’être masochiste et de s’en réjouir). Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait pleu

1407 Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’ amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes » — Tristan. P

1408 mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : «  La beauté fait pleurer les meilleures larmes » — Tristan. Preuve : sent

1409 Conception de l’amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes » — Tristan. Preuve : sentir intensément. Piqu

1410 stan. Preuve : sentir intensément. Pique La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler

1411 entir intensément. Pique La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler d’un trait, bless

1412 d’un trait, blesser, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’intuition (l’Amour spirituel, regard inquiet, spirituel,

1413 esser, tuer, féconder. Correspond à l’Esprit et à l’ intuition (l’Amour spirituel, regard inquiet, spirituel, Agapè). Temp

1414 féconder. Correspond à l’Esprit et à l’intuition ( l’ Amour spirituel, regard inquiet, spirituel, Agapè). Tempérament : mys

1415 viations typiques : impérialisme et sadisme, ou à l’ inverse, ascétisme et goût de l’autosacrifice vers l’autre : crime, ve

1416 et sadisme, ou à l’inverse, ascétisme et goût de l’ autosacrifice vers l’autre : crime, vers soi : suicide. Conception de

1417 autre : crime, vers soi : suicide. Conception de l’ amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mai

1418 onception de l’amour : un roi de pique dira que «  l’ Amour n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui ai

1419 e dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve

1420 situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Trèf

1421 rs la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Trèfle La forme indique le nombre 3. Elle suggè

1422 té de cet amour : le regard juste. Trèfle La forme indique le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanoui

1423 le regard juste. Trèfle La forme indique le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans les trois

1424 Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans les trois dimensions (esprit, âme, chair) Correspond au Corps et à la sen

1425 ons (esprit, âme, chair) Correspond au Corps et à la sensation. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour

1426 Corps et à la sensation. (« Toute chair est comme l’ herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car l

1427 ion. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en

1428 st comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion

1429  » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’ anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissem

1430 a chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent

1431 e et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’ éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air e

1432 car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’ épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.

1433 mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée. Tempérament : sensuel-impuls

1434 ’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’ air et de la rosée. Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateu

1435 ent dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée. Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateur-exclusif-f

1436 . Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’ instinct. Naturisme mystique. (C’est l’utopie magique, quelquefois réa

1437 rations de l’instinct. Naturisme mystique. (C’est l’ utopie magique, quelquefois réalisée, du trèfle à quatre feuilles : tr

1438 alisée, du trèfle à quatre feuilles : transformer la tige de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la

1439 trèfle à quatre feuilles : transformer la tige de l’ instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandis

1440 l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’ amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce q

1441 t en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce qui m’est b

1442 t beau, c’est ce qui m’est bon. » Carreau La forme indique le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carr

1443 qui m’est bon. » Carreau La forme indique le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carré), mais aussi pé

1444 e le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter ( le carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aigui

1445 le carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aiguisés, rappelant que ce carré fut d’abord un carreau

1446 parallèle, opposer pour équilibrer. Correspond à l’ intellect, à la pensée. Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique,

1447 oser pour équilibrer. Correspond à l’intellect, à la pensée. Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent (« se g

1448 oût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’ âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âm

1449 iol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’âme. ( L’ Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âme, ou ne

1450 tuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’ âme, ou ne sait qu’en faire et la nie). Conception de l’amour : l’équ

1451 qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’en faire et la nie). Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le mai

1452 ou ne sait qu’en faire et la nie). Conception de l’ amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses

1453 qu’en faire et la nie). Conception de l’amour : l’ équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes li

1454 e). Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’ échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. h. Rougem

1455 tion de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. h. Rougemont Denis d

1456 ses justes limites. h. Rougemont Denis de, «  Les quatre amours », Arts, Paris, 9 mai 1961, p. 1, 4 et 5. i. Présenté

1457 5. i. Présenté par cette note : « Qu’est-ce que “ le Royaume du ciel” pour un Occidental ? Qu’est-ce que la Communion pour

1458 yaume du ciel” pour un Occidental ? Qu’est-ce que la Communion pour un homme moderne ? Comment l’intelligence nourrie de s

1459 que la Communion pour un homme moderne ? Comment l’ intelligence nourrie de science peut-elle réagir devant le vide qui lu

1460 igence nourrie de science peut-elle réagir devant le vide qui lui est révélé lorsqu’elle pose le problème de Dieu ? Dans n

1461 evant le vide qui lui est révélé lorsqu’elle pose le problème de Dieu ? Dans notre série sur “les Religions au xxe siècle

1462 pose le problème de Dieu ? Dans notre série sur “ les Religions au xxe siècle”, nous présentons une remarquable étude de D

1463 s une remarquable étude de Denis de Rougemont sur les valeurs de l’amour, force de révélation, base de la vie, de l’art et

1464 le étude de Denis de Rougemont sur les valeurs de l’ amour, force de révélation, base de la vie, de l’art et de la foi. L’a

1465 valeurs de l’amour, force de révélation, base de la vie, de l’art et de la foi. L’auteur publiera prochainement sous le t

1466 l’amour, force de révélation, base de la vie, de l’ art et de la foi. L’auteur publiera prochainement sous le titre de Co

1467 rce de révélation, base de la vie, de l’art et de la foi. L’auteur publiera prochainement sous le titre de Comme toi-même

1468 évélation, base de la vie, de l’art et de la foi. L’ auteur publiera prochainement sous le titre de Comme toi-même un imp

1469 t de la foi. L’auteur publiera prochainement sous le titre de Comme toi-même un important ouvrage aux Éditions Albin Mic

1470 Sartre contre l’ Europe (17 janvier 1962)j Je viens de passer deux mois aux États-Un

1471 milieux dirigeants de Washington ; ils découvrent l’ Europe unie. À les entendre, on croirait qu’elle est faite. La candida

1472 s de Washington ; ils découvrent l’Europe unie. À les entendre, on croirait qu’elle est faite. La candidature anglaise au M

1473 e. À les entendre, on croirait qu’elle est faite. La candidature anglaise au Marché commun les a subitement alertés. Le Ma

1474 t faite. La candidature anglaise au Marché commun les a subitement alertés. Le Marché commun, c’est la création de Jean Mon

1475 glaise au Marché commun les a subitement alertés. Le Marché commun, c’est la création de Jean Monnet, pensent-ils en simpl

1476 les a subitement alertés. Le Marché commun, c’est la création de Jean Monnet, pensent-ils en simplifiant un peu. Or le Mar

1477 ean Monnet, pensent-ils en simplifiant un peu. Or le Marché commun fonctionne, puisque la Grande-Bretagne, après l’avoir t

1478 t un peu. Or le Marché commun fonctionne, puisque la Grande-Bretagne, après l’avoir traité par le mépris, supplie d’y entr

1479 mun fonctionne, puisque la Grande-Bretagne, après l’ avoir traité par le mépris, supplie d’y entrer. Donc c’est Jean Monnet

1480 sque la Grande-Bretagne, après l’avoir traité par le mépris, supplie d’y entrer. Donc c’est Jean Monnet qui a vu juste. Do

1481 est Jean Monnet qui a vu juste. Donc il faut voir l’ Europe comme il l’a vue d’avance : première étape d’une organisation m

1482 i a vu juste. Donc il faut voir l’Europe comme il l’ a vue d’avance : première étape d’une organisation mondiale dont elle

1483 organisation mondiale dont elle serait à la fois le centre d’animation et l’organe d’équilibre. Je reviens en Europe, « n

1484 nt elle serait à la fois le centre d’animation et l’ organe d’équilibre. Je reviens en Europe, « notre patrie » — comme dis

1485 ubliés en deux mois, dans toutes nos langues, sur l’ intégration de l’Europe et sur les relations nouvelles à établir entre

1486 is, dans toutes nos langues, sur l’intégration de l’ Europe et sur les relations nouvelles à établir entre une Europe unie

1487 nos langues, sur l’intégration de l’Europe et sur les relations nouvelles à établir entre une Europe unie et le tiers-monde

1488 ions nouvelles à établir entre une Europe unie et le tiers-monde. Pleins d’idées et de chiffres, d’un optimisme sobre, d’u

1489 d’un optimisme sobre, d’un réalisme constructif. Les taux d’accroissement de la production et de l’exportation battent tou

1490 réalisme constructif. Les taux d’accroissement de la production et de l’exportation battent tous nos records. Sauf en Ital

1491 . Les taux d’accroissement de la production et de l’ exportation battent tous nos records. Sauf en Italie, le chômage a dis

1492 rtation battent tous nos records. Sauf en Italie, le chômage a disparu, en dépit des progrès de l’automation. Une confianc

1493 ie, le chômage a disparu, en dépit des progrès de l’ automation. Une confiance nouvelle, née des promesses du Marché commun

1494 n et de ses premiers succès, permet de multiplier les ententes industrielles, sans plus tenir compte des frontières. L’OCDE

1495 strielles, sans plus tenir compte des frontières. L’ OCDE annonce une expansion globale de 50 % pour l’ensemble atlantique

1496 L’OCDE annonce une expansion globale de 50 % pour l’ ensemble atlantique d’ici dix ans… L’Amérique avait donc raison ? Mais

1497 de 50 % pour l’ensemble atlantique d’ici dix ans… L’ Amérique avait donc raison ? Mais voici un ouvrage, un seul, qui contr

1498 ouvrage, un seul, qui contredit brutalement tout le reste. Il proclame que l’Europe est « foutue », qu’elle est « en gran

1499 tredit brutalement tout le reste. Il proclame que l’ Europe est « foutue », qu’elle est « en grand danger de crever », qu’e

1500 parts », qu’elle est « au plus bas », que « c’est la fin » et que nous voici tous « enchaînés, humiliés, malades de peur »

1501 pas d’un quelconque examen des évidences, mais de la lecture d’un pamphlet qui l’a mis dans tous ses états. Il le préface

1502 s évidences, mais de la lecture d’un pamphlet qui l’ a mis dans tous ses états. Il le préface et il exhorte « les Européens

1503 d’un pamphlet qui l’a mis dans tous ses états. Il le préface et il exhorte « les Européens » à le lire, au nom du raisonne

1504 ans tous ses états. Il le préface et il exhorte «  les Européens » à le lire, au nom du raisonnement suivant : tous les Euro

1505 . Il le préface et il exhorte « les Européens » à le lire, au nom du raisonnement suivant : tous les Européens sont compli

1506 à le lire, au nom du raisonnement suivant : tous les Européens sont complices du colonialisme criminel ; donc cette lectur

1507 criminel ; donc cette lecture leur fera honte, et la honte pousse à la révolution ; or la révolution guérit de tous les ma

1508 tte lecture leur fera honte, et la honte pousse à la révolution ; or la révolution guérit de tous les maux par la violence

1509 ra honte, et la honte pousse à la révolution ; or la révolution guérit de tous les maux par la violence qu’elle fait subir

1510 à la révolution ; or la révolution guérit de tous les maux par la violence qu’elle fait subir à leurs fauteurs et qu’elle p

1511 on ; or la révolution guérit de tous les maux par la violence qu’elle fait subir à leurs fauteurs et qu’elle permet à leur

1512 permet à leurs victimes de libérer. Joignons donc le FLN, les Angolais et autres Balubas qui « massacrent à vue les Europé

1513 leurs victimes de libérer. Joignons donc le FLN, les Angolais et autres Balubas qui « massacrent à vue les Européens ». Ca

1514 Angolais et autres Balubas qui « massacrent à vue les Européens ». Car, ce faisant, « ils font l’histoire de l’homme », et

1515 vue les Européens ». Car, ce faisant, « ils font l’ histoire de l’homme », et nous serons ainsi du bon côté. Je n’invente

1516 éens ». Car, ce faisant, « ils font l’histoire de l’ homme », et nous serons ainsi du bon côté. Je n’invente pas : je cite

1517 e humanitaire qui nous offre « un moyen de guérir l’ Europe » en nous faisant tous passer dans le camp de ses ennemis. Ceux

1518 uérir l’Europe » en nous faisant tous passer dans le camp de ses ennemis. Ceux-ci n’auront qu’à nous assassiner « pour dev

1519 qu’à nous assassiner « pour devenir hommes », on le précise à la page 17. Au pire, ils n’auront plus personne sur qui tir

1520 sassiner « pour devenir hommes », on le précise à la page 17. Au pire, ils n’auront plus personne sur qui tirer. D’où fin

1521 es qu’au nom d’une prétendue aventure spirituelle l’ Europe étouffe la quasi-totalité de l’humanité. » Cette phrase résume

1522 e prétendue aventure spirituelle l’Europe étouffe la quasi-totalité de l’humanité. » Cette phrase résume la thèse de l’aut

1523 spirituelle l’Europe étouffe la quasi-totalité de l’ humanité. » Cette phrase résume la thèse de l’auteur du volume, le Mar

1524 asi-totalité de l’humanité. » Cette phrase résume la thèse de l’auteur du volume, le Martiniquais Frantz Fanon. Sartre la

1525 de l’humanité. » Cette phrase résume la thèse de l’ auteur du volume, le Martiniquais Frantz Fanon. Sartre la cite et il a

1526 tte phrase résume la thèse de l’auteur du volume, le Martiniquais Frantz Fanon. Sartre la cite et il ajoute, impressionné 

1527 r du volume, le Martiniquais Frantz Fanon. Sartre la cite et il ajoute, impressionné : « Ce ton est neuf. » Moi, ce qui m’

1528 neuf. » Moi, ce qui m’impressionne, ce n’est pas le ton, guère plus neuf que la propagande communiste depuis une quaranta

1529 ssionne, ce n’est pas le ton, guère plus neuf que la propagande communiste depuis une quarantaine d’années, mais c’est le

1530 niste depuis une quarantaine d’années, mais c’est le contenu de la phrase : tout y est faux. La colonisation par les Blanc

1531 ne quarantaine d’années, mais c’est le contenu de la phrase : tout y est faux. La colonisation par les Blancs n’a pas duré

1532 c’est le contenu de la phrase : tout y est faux. La colonisation par les Blancs n’a pas duré « des siècles » en Afrique,

1533 la phrase : tout y est faux. La colonisation par les Blancs n’a pas duré « des siècles » en Afrique, mais environ, et en m

1534 nne, quatre-vingts ans — de 1882 à nos jours pour les neuf dixièmes du continent. Cette colonisation n’a pas été faite au n

1535 nt pas toutes honteuses pour nous. La première et la plus importante étant tout simplement un état de fait que l’Europe n’

1536 ortante étant tout simplement un état de fait que l’ Europe n’avait pas créé, et qui, loin de résulter de la colonisation,

1537 ope n’avait pas créé, et qui, loin de résulter de la colonisation, comme M. Fanon le répète, la rendit possible, voire iné

1538 in de résulter de la colonisation, comme M. Fanon le répète, la rendit possible, voire inévitable : je veux parler de l’ét

1539 ter de la colonisation, comme M. Fanon le répète, la rendit possible, voire inévitable : je veux parler de l’état d’arriér

1540 it possible, voire inévitable : je veux parler de l’ état d’arriération économique, sociale et politique des régions qui de

1541 bilité ou de continuelle décadence. Qu’est-ce que l’ Europe a « étouffé » dans le tiers-monde colonisé ? (Qui est fort loin

1542 adence. Qu’est-ce que l’Europe a « étouffé » dans le tiers-monde colonisé ? (Qui est fort loin de représenter « la quasi-t

1543 de colonisé ? (Qui est fort loin de représenter «  la quasi-totalité de l’humanité », mais un tiers au plus, durant la péri

1544 t fort loin de représenter « la quasi-totalité de l’ humanité », mais un tiers au plus, durant la période considérée.) La c

1545 té de l’humanité », mais un tiers au plus, durant la période considérée.) La culture de l’Inde ? L’Europe l’a sauvée. L’in

1546 un tiers au plus, durant la période considérée.) La culture de l’Inde ? L’Europe l’a sauvée. L’industrie africaine ? Elle

1547 lus, durant la période considérée.) La culture de l’ Inde ? L’Europe l’a sauvée. L’industrie africaine ? Elle l’a fondée. L

1548 nt la période considérée.) La culture de l’Inde ? L’ Europe l’a sauvée. L’industrie africaine ? Elle l’a fondée. La démocra

1549 iode considérée.) La culture de l’Inde ? L’Europe l’ a sauvée. L’industrie africaine ? Elle l’a fondée. La démocratie de l’

1550 rée.) La culture de l’Inde ? L’Europe l’a sauvée. L’ industrie africaine ? Elle l’a fondée. La démocratie de l’Arabie saoud

1551 L’Europe l’a sauvée. L’industrie africaine ? Elle l’ a fondée. La démocratie de l’Arabie saoudite ou du Yémen ? Le respect

1552 sauvée. L’industrie africaine ? Elle l’a fondée. La démocratie de l’Arabie saoudite ou du Yémen ? Le respect de la person

1553 rie africaine ? Elle l’a fondée. La démocratie de l’ Arabie saoudite ou du Yémen ? Le respect de la personne humaine chez l

1554 La démocratie de l’Arabie saoudite ou du Yémen ? Le respect de la personne humaine chez les cannibales ? Vous voulez rire

1555 de l’Arabie saoudite ou du Yémen ? Le respect de la personne humaine chez les cannibales ? Vous voulez rire, et vous n’y

1556 du Yémen ? Le respect de la personne humaine chez les cannibales ? Vous voulez rire, et vous n’y arrivez pas. M. Fanon, et

1557 ècles d’oppression ». Avant de leur laisser faire l’ Histoire, on leur conseillera de l’apprendre. Voyons celle de l’une de

1558 laisser faire l’Histoire, on leur conseillera de l’ apprendre. Voyons celle de l’une des nations récemment libérées de « l

1559 elle de l’une des nations récemment libérées de «  l’ exploitation » européenne : le Dahomey. Les premiers contacts du Dahom

1560 mment libérées de « l’exploitation » européenne : le Dahomey. Les premiers contacts du Dahomey avec la civilisation europé

1561 le Dahomey. Les premiers contacts du Dahomey avec la civilisation européenne remontent à 1729, lorsque le roi Agadja et so

1562 civilisation européenne remontent à 1729, lorsque le roi Agadja et son régiment de femmes, ayant battu les Popos aidés par

1563 roi Agadja et son régiment de femmes, ayant battu les Popos aidés par l’Anglais Testefole, s’emparent de Ouidah, port de me

1564 giment de femmes, ayant battu les Popos aidés par l’ Anglais Testefole, s’emparent de Ouidah, port de mer. Ils massacrent t

1565 s’y trouve et instituent une nouvelle charge dans l’ État, celle du Yévogan (« celui qui s’occupe des Blancs »), titre que

1566 an (« celui qui s’occupe des Blancs »), titre que l’ on a traduit, « avec toute l’emphase diplomatique réglementaire, par m

1567 Blancs »), titre que l’on a traduit, « avec toute l’ emphase diplomatique réglementaire, par ministre des Affaires étrangèr

1568 faires étrangères ». (Il faut lire tout cela dans l’ Histoire des peuples de l’Afrique noire que publie Robert Corvenin.) L

1569 aut lire tout cela dans l’Histoire des peuples de l’ Afrique noire que publie Robert Corvenin.) Les successeurs d’Agadja s’

1570 s de l’Afrique noire que publie Robert Corvenin.) Les successeurs d’Agadja s’enrichissent par le commerce des esclaves, don

1571 nin.) Les successeurs d’Agadja s’enrichissent par le commerce des esclaves, dont ils se fournissent chez le voisin, payent

1572 mmerce des esclaves, dont ils se fournissent chez le voisin, payent un tribut aux Yorubas, se rattrapent en imposant les H

1573 un tribut aux Yorubas, se rattrapent en imposant les Houédas et en battant périodiquement les Popos. En 1884, le dictionna

1574 imposant les Houédas et en battant périodiquement les Popos. En 1884, le dictionnaire de Grégoire décrit ainsi l’état du pa

1575 et en battant périodiquement les Popos. En 1884, le dictionnaire de Grégoire décrit ainsi l’état du pays : « Le sol, extr

1576 En 1884, le dictionnaire de Grégoire décrit ainsi l’ état du pays : « Le sol, extrêmement fertile, est couvert de forêts. M

1577 naire de Grégoire décrit ainsi l’état du pays : «  Le sol, extrêmement fertile, est couvert de forêts. Malheureusement, l’i

1578 fertile, est couvert de forêts. Malheureusement, l’ industrie et l’agriculture sont étouffées par l’effrayant despotisme a

1579 ouvert de forêts. Malheureusement, l’industrie et l’ agriculture sont étouffées par l’effrayant despotisme auquel le pays e

1580 , l’industrie et l’agriculture sont étouffées par l’ effrayant despotisme auquel le pays est soumis. Le roi, qui est l’obje

1581 sont étouffées par l’effrayant despotisme auquel le pays est soumis. Le roi, qui est l’objet d’une espèce d’adoration, se

1582 l’effrayant despotisme auquel le pays est soumis. Le roi, qui est l’objet d’une espèce d’adoration, se signale par d’horri

1583 otisme auquel le pays est soumis. Le roi, qui est l’ objet d’une espèce d’adoration, se signale par d’horribles sacrifices

1584 les sacrifices humains. Il a une armée de femmes. Le Dahomey n’a pas 1 million d’habitants, dont 20 000 à peine sont libre

1585 ion d’habitants, dont 20 000 à peine sont libres. La France y a un établissement sur la côte ». La colonisation de cet heu

1586 e sont libres. La France y a un établissement sur la côte ». La colonisation de cet heureux pays date de 1892. Elle se ter

1587 es. La France y a un établissement sur la côte ». La colonisation de cet heureux pays date de 1892. Elle se termine en 196

1588 ux pays date de 1892. Elle se termine en 1960 par la création d’une république souveraine et démocratique de plus de 2 mil

1589 ocratique de plus de 2 millions d’habitants, dont le président est reçu en grande pompe à l’Élysée en 1961. Je laisse à MM

1590 nts, dont le président est reçu en grande pompe à l’ Élysée en 1961. Je laisse à MM. Sartre et Fanon le soin de démontrer q

1591 l’Élysée en 1961. Je laisse à MM. Sartre et Fanon le soin de démontrer que cet exemple n’infirme en rien leurs thèses, ou

1592 s. Je leur laisse à démontrer dialectiquement que le royaume de Ghana et l’empire du Mali n’ont pas été détruits par les A

1593 ontrer dialectiquement que le royaume de Ghana et l’ empire du Mali n’ont pas été détruits par les Arabes almoravides puis

1594 na et l’empire du Mali n’ont pas été détruits par les Arabes almoravides puis par les sultans marocains, mais par les Europ

1595 été détruits par les Arabes almoravides puis par les sultans marocains, mais par les Européens, lesquels n’ont occupé, plu