1
urnaux, de spectateurs de films ou de télévision.
Mais
jamais son langage d’artiste ou de penseur n’avait été plus éloigné d
2
création d’un climat non seulement intellectuel,
mais
civique, mais moral, et enfin politique. Devant ce défi, certains son
3
climat non seulement intellectuel, mais civique,
mais
moral, et enfin politique. Devant ce défi, certains sont tentés de fu
4
fuir, de se dérober et de plaider irresponsable ;
mais
d’autres sont tentés de se conformer aux recettes bien connues de l’e
5
ccomber aux tentations, divergentes en apparence,
mais
secrètement complices, du retrait pur et simple d’une part, ou du con
6
ement de la sienne propre ou de celle de son art,
mais
de la liberté de chacun et de ses conditions pour tous. Au monde comm
7
de comme n’étant pas du monde, dans la cité, oui,
mais
comme un problème vivant, comme une insatiable question, voilà cet éc
8
isté, ou bien elle se confond avec la propagande.
Mais
je crois à la nécessité de certains actes d’engagement personnel de l
9
la littérature au témoignage social et politique,
mais
bien de prendre conscience de ses implications réelles dans la vie de
10
rces brutales et collectives qui mènent le monde.
Mais
je vois d’autre part que ces forces furent d’abord des idées, sont né
11
hommes attachés au droit fondamental de différer.
Mais
c’est pour sauver, précisément, ce droit, que nous sommes ensemble, n
12
ommes ensemble, non point malgré nos différences,
mais
à cause d’elles. Je pressens, je sens une grande force dans ce rassem
13
nir le sérieux de la vie. (Elle l’a toujours été,
mais
cela se verra.) Jusqu’ici, c’était le travail qui occupait l’essentie
14
uerre atomique peut tout compromettre dans l’œuf.
Mais
l’œuf est là, portant son germe et notre avenir : cet avenir qu’il no
15
est pas l’invention de la roue qui compte en soi,
mais
bien l’usage qu’un peuple a décidé d’en faire : chars et wagons en Oc
16
payées nous l’a fait voir à une échelle réduite,
mais
dans un temps trop court pour qu’on distingue la suite. Une expérienc
17
assement ou de retrait en deçà du dogme formulé ;
mais
l’une et l’autre s’appuyaient sur l’objet de leur renoncement et en d
18
temps5. Et je ne dis pas qu’elles s’en priveront.
Mais
je vois aussi que la culture répand déjà dans un public naguère total
19
la forme d’une diminution des heures de travail,
mais
sous la forme d’une diminution du prix de la vie, compensant au moins
20
dans la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel,
mais
qui sait les raisons de son inquiétude ; il sait qu’elle est normale,
21
de l’histoire pour l’Occident, c’est le Progrès.
Mais
quel Progrès ? C’est qu’il y ait plus de sens dans nos vies personnel
22
plus de liberté. Liberté pour tous, il va de soi,
mais
cela n’a de sens concret que pour chacun. L’unité de mesure, ou mieux
23
a technique : produire toujours plus de machines.
Mais
parmi ces machines, il s’en trouve une qui peut causer en peu d’insta
24
lariser les moyens de la créer et de l’assimiler.
Mais
les plus grands succès quantitatifs allant régulièrement à la pire qu
25
ie de nos moyens actuels et de nos buts derniers.
Mais
toutes les tentatives faites de nos jours pour imposer un principe d’
26
t nullement disposées à refuser les dons ambigus.
Mais
l’Europe, responsable de l’idée du Progrès, est responsable aussi de
27
lle appelle à grands cris non point sa repentance
mais
le châtiment restaurateur de l’ordre. Tel est le cadre antique, tradi
28
’est-à-dire du Rite à l’Amour. « Tout est permis,
mais
tout n’édifie pas », « Rien n’est impur en soi », mais « Tout est pur
29
tout n’édifie pas », « Rien n’est impur en soi »,
mais
« Tout est pur aux purs ». Semblablement, saint Augustin dira : « Aim
30
conformité avec les règles du sacré ou du social,
mais
que son sens dépend d’une attitude intime, d’une libre appréciation d
31
e choc décisif duquel nous datons notre histoire.
Mais
elle s’est engagée dans un monde bien réel, déjà fortement structuré
32
rtes la voie chrétienne n’y est pas seule active,
mais
elle fut décisive et reste axiale : c’est par rapport à elle que nous
33
’exigence chrétienne, ont produit le mot décisif.
Mais
les réalités politiques et sociales élaborées par ces trois mondes so
34
qu’il n’est pas dieu, ne rêve pas de le devenir,
mais
se sent d’autant plus décidé à tirer le meilleur parti de sa conditio
35
dignité unique de quelque essence indestructible,
mais
du personnage qu’il revêt dans la cité maintenue par les cadres du Dr
36
e qu’on pourrait appeler le narcissisme culturel.
Mais
comment le suivre, lorsqu’il tire de l’exemple du monde gréco-romain
37
S’il a cru que c’était le monde, il s’est trompé.
Mais
cette erreur ne peut être la nôtre. Qu’a fait l’Europe du xve siècle
38
et la partie sud de l’Asie (à des degrés divers,
mais
pour le moins égaux à ceux qu’avaient atteints dans leurs empires les
39
eurs empires les Diadoques et les Khans mongols),
mais
encore elle n’a pas cessé de maintenir sur toutes les civilisations d
40
ité incontestable sur les Hindous et les Chinois.
Mais
où trouver dans le monde du xxe siècle une autre civilisation qui so
41
prochant de la Voie, l’une doit intégrer l’autre (
mais
au prix de sacrifices dont il n’est pas du tout certain qu’ils seraie
42
ment réalisable : connaître l’au-delà de la mort.
Mais
presque tous les autres : voler dans la hauteur, nager au fond des me
43
qu’ils enseignaient que la vie n’est qu’illusion.
Mais
aucun ne devint immortel. Nous cherchons plutôt les moyens de gagner
44
and vous aurez tout le temps, qu’en ferez-vous ? (
Mais
lui, s’il devenait immortel ?) Le problème de l’emploi du temps libre
45
re fait, dans la réalité sérieuse et quotidienne.
Mais
voici le paradoxe concret : les qualités techniques, l’attitude utili
46
s orientales préparent au loisir et le supposent,
mais
n’ont pu le procurer au grand nombre. Au moment même où l’Occident se
47
très ferme croyance en la réalité de la matière !
Mais
derrière ce voile, qu’y a-t-il ? Cette question n’a pas de sens, nous
48
in ni plus longtemps que la plus extrême galaxie.
Mais
dans quoi tout cela se meut-il ? Il est vrai que la question n’a pas
49
de sens : rien « au monde » ne peut y répondre ;
mais
aussi, elle dépasse le monde : rien en lui ne peut m’empêcher, ni moi
50
ne qui depuis deux-mille ans a forgé les destins,
mais
aussi fomenté les libres vocations de la race blanche, aventureuse mo
51
le problème est sérieux, complexe et encombrant.
Mais
cela n’est vrai qu’en Occident, car on n’observe rien de tel en Inde,
52
ulement dans le jargon des lois de l’État laïque,
mais
aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, depuis des siècles ? Po
53
nel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël,
mais
que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une
54
oses demeurent : la Foi, l’Espérance et l’Amour :
mais
la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amo
55
i individu, c’est-à-dire, une personne distincte,
mais
reliée en même temps par ce qui la distingue. Car pour aimer, il faut
56
érieuse, étant « cachée avec le Christ en Dieu »,
mais
elle se manifeste par des actes, dans l’amour du prochain comme de so
57
exalté d’une part comme l’image de l’amour divin,
mais
vilipendé, d’autre part, comme l’ennemi de la vie spirituelle, toléré
58
l’ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement
mais
dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré — tout
59
plus ou moins grave de ce siècle qui la concerne,
mais
bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette
60
s et qui assurent que ce n’est pas de leur faute.
Mais
de quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sans doute et tout d’a
61
t la plus haute valeur n’est pas l’union mystique
mais
la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité
62
taires. Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi
mais
le refoulement générateur de complexes et de névroses. D’où la toléra
63
s montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe,
mais
l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection dev
64
c pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité,
mais
son aveu public, sa projection devant nous qui soudain, nous provoque
65
les, justifiant des divorces causés par l’intérêt
mais
jamais par le sentiment. Et, subitement, voici les troubadours et l’i
66
siècle, submerge quelques-unes de ses conquêtes,
mais
surtout la déborde largement. Elle éclate dans une société beaucoup m
67
ophistiquée ou commerciale, non seulement étudiée
mais
justifiée ! Comment notre homme distinguerait-il, dans tout cela, aut
68
qu’une immense dépravation, qu’un manque de tenue
mais
aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ?
69
tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse
mais
de « saine gauloiserie » ? Et comment pourrait-on y voir ce « soulève
70
t pour des fous à la fois ridicules et dangereux.
Mais
je n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dit
71
ènes qu’elle n’a pas provoqués, qui la dépassent,
mais
dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigences encore désor
72
és. Méthode exactement inverse de celle de Freud,
mais
qui lui est par là même comparable. Entre les siècles du corps et cel
73
rale sociale, au-delà des nécessités de l’espèce,
mais
en deçà du bien et du mal. Apprendre à lire en filigrane le jeu des m
74
uisse être appliquée non seulement aux personnes,
mais
aux personnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’objet im
75
ps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide —
mais
que, scintillements d’une seconde dans l’histoire de ce grain, notre
76
llons dans sa durée ; qu’il y ait donc tout cela,
mais
le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imp
77
ndes parallèles, qui seraient le nôtre en creux ?
Mais
nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et d
78
jour non sans stupeur : « Il y a un autre monde,
mais
il est dans celui-là. » Qu’entendait-il ? Qu’avait-il vu ? Quel autre
79
surés de sa présence instante. Il n’est pas nous.
Mais
il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde »,
80
ite de toutes les semences qui sont sur la terre,
mais
lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse de grandes branches, en sor
81
onde des formes, qui est la Nature, la Parabole —
mais
ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le
82
l voit le moi dans l’autre, peut dire : je suis ;
mais
aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’avril, petit monde c
83
pressens trop de raccourcis, et qu’on trouvera !)
Mais
je crois bien n’avoir jamais douté de tout cela, qu’en vertu et au no
84
majeure, est la prière. Prier n’est pas demander
mais
s’orienter, de manière à recevoir et à réaliser.) Le mot posé, quelle
85
le naît et se développe quand je découvre en moi,
mais
devine aussitôt dans l’autre, la personne. Nul ne peut distinguer le
86
en rêve, et reste loin d’imaginer la possession.
Mais
s’il précède le désir dit physique, je crois que l’amour émotif animi
87
; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ;
mais
un homme qui se connaît bien et les femmes surtout savent cela : une
88
ir avec l’amour. Les animaux ne font pas l’amour,
mais
subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre
89
urant semblent parfois assimiler l’amour au sexe,
mais
elles proviennent d’une contamination en sens inverse : si la sexuali
90
ins nouvelles qui ne sont plus celles de l’espèce
mais
de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Oc
91
t « scientifique », elle se garde de la déclarer,
mais
trahit constamment son intime conviction par des jugements et des ind
92
aître et se meut à sa fantaisie parmi les mondes.
Mais
celui qui pense autrement reste dépendant. Il demeure dans les sphère
93
même ne me paraît pas indifférente pour l’esprit.
Mais
elle n’est ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, je la verrais
94
orme de l’amour n’est atteinte que par la pensée,
mais
à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des corps à notre
95
n, au-delà même de la matière que l’on dit brute,
mais
encore tangible et sensible, elle découvre, et mesure l’énergie et le
96
avoir contemplées au prix de sa vue « consumée »
mais
déjà mon désir et ma volonté étaient mus — comme une roue tournant d’
97
taire des phénomènes énergétiques et magnétiques,
mais
elle met que l’affectif demeure pour elle le plus impénétrable des my
98
onde connaît les cartes à jouer, au moins de vue,
mais
presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer l’id
99
t qu’un jeu. Pourtant, si l’on regarde un moment,
mais
sans jouer, les « couleurs » du jeu de cartes ordinaire, on ne tarder
100
ions coexistent dans la vie de tout homme normal,
mais
l’une, en général, est dominante, plus fortement actualisée ; par là
101
pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment,
mais
la situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preu
102
scende et l’anime, car la poussée vient d’en bas,
mais
l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’ai
103
4. Elle suggère : définir, délimiter (le carré),
mais
aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aiguisés, rappelan
104
que d’ici dix ans… L’Amérique avait donc raison ?
Mais
voici un ouvrage, un seul, qui contredit brutalement tout le reste. I
105
un expert, esclave des faits, qui nous dit cela,
mais
un éloquent moraliste, Jean-Paul Sartre ; et sa fureur ne jaillit pas
106
jaillit pas d’un quelconque examen des évidences,
mais
de la lecture d’un pamphlet qui l’a mis dans tous ses états. Il le pr
107
gande communiste depuis une quarantaine d’années,
mais
c’est le contenu de la phrase : tout y est faux. La colonisation par
108
s Blancs n’a pas duré « des siècles » en Afrique,
mais
environ, et en moyenne, quatre-vingts ans — de 1882 à nos jours pour
109
rituelle » — nullement « prétendue » d’ailleurs —
mais
pour d’autres raisons plus grossières, et qui ne sont pas toutes hont
110
représenter « la quasi-totalité de l’humanité »,
mais
un tiers au plus, durant la période considérée.) La culture de l’Inde
111
rabes almoravides puis par les sultans marocains,
mais
par les Européens, lesquels n’ont occupé, plusieurs siècles plus tard
112
ar les Peules. Je leur laisse aussi à démontrer —
mais
ils auront beaucoup à faire, décidément — que c’est la violence, et e
113
dignité, la personne et le droit à l’éducation),
mais
aussi de nos folies les plus contagieuses, le nationalisme et la fure
114
a fait non seulement ses capitales industrielles,
mais
ses cathédrales ! (lisez-le pour y croire : p. 23). D’ailleurs, « l’E
115
ent donc été les avocats du suicide de l’Europe ?
Mais
au nom de quelles valeurs plus chères que leur vie même ? De leurs va
116
n’est pas « finie », n’en déplaise à nos furieux,
mais
elle commence à peine et grandit puissamment. C’est tant pis pour Fan
117
et son marxisme — d’ailleurs emprunté à l’Europe.
Mais
qu’en est-il de Sartre en cette lugubre affaire ? Il nous faut expliq
118
issant, et qui le firent non pas contre l’Europe,
mais
au nom des valeurs européennes : Voltaire, Rousseau, Herder, Fichte,
119
SS, l’heure n’est pas de cracher sur nos valeurs,
mais
de les prendre nous-mêmes au sérieux et d’en tirer les conséquences p
120
age autopunitive ou l’alliance de nos reniements,
mais
un exemple réussi de dépassement de l’ère nationaliste — et donc de l
121
an d’ensemble, dont elle n’est plus propriétaire,
mais
dont elle garde encore certains secrets vitaux. Je n’aurai pas trop d
122
d’énergies fondamentales, ce sont là des atouts,
mais
qui sont loin d’inscrire, dans notre sol, l’histoire mondiale qui ser
123
t les esprits et les arrachent à l’insouciance ».
Mais
un autre Grec, Strabon, écrivant sous Tibère, attribue au contraire c
124
continent, d’un appendice occidental de l’Asie »,
mais
n’en serait pas moins « la partie précieuse de l’univers terrestre, l
125
tion du globe sur 15 % de sa superficie solide).
Mais
l’Europe de la Renaissance, celle des grandes découvertes précisément
126
près comparable en étendue à l’Europe de l’Ouest,
mais
bien plus riche en hommes et en matières premières, n’offre guère aux
127
e. Hippocrate et Strabon, nous venons de le voir,
mais
aussi Hérodote, Platon et Aristote nous parlent déjà d’une Europe et
128
d’une Europe et la contrastent même avec l’Asie,
mais
cette Europe ne connaît pas encore le christianisme. L’expansion miss
129
au Yucatan des Mayas et jusqu’au Pérou des Incas.
Mais
c’est une expansion chrétienne et non spécifiquement européenne. En r
130
la genèse du phénomène Europe, le christianisme.
Mais
non sans nous poser cette question difficile que je vais laisser sans
131
uïté : ces données ont agi, chacune à sa manière,
mais
aucune n’apparaît suffisante pour rendre compte du phénomène global q
132
deux. C’est au contraire une aventure indéfinie,
mais
qui traduit une certaine attitude constante devant la vie. L’explicat
133
omène par ses causes a dominé notre xixe siècle,
mais
c’était aux dépens de la compréhension du phénomène lui-même, qu’on v
134
lle qui donna son nom au continent. On sait cela,
mais
on connaît moins la suite de ce rapt créateur, la suite du mythe de l
135
phéniciens découvrirent sa réalité géographique.
Mais
c’est aussi en renonçant à la trouver telle qu’elle était dans son so
136
he à l’infini, et c’est ce que je nomme Aventure.
Mais
elle est autre chose encore, si l’on en croit la seconde légende rela
137
e ses fils Sem, Cham et Japhet. À Cham, l’Afrique
mais
aussi l’esclavage, pour le punir d’avoir surpris son père en pleine i
138
et de traditions très opposées à celles de Rome,
mais
progressivement intégrés. Enfin, c’est dans le cadre de l’empire que
139
bablement juif d’origine, et fondateur d’empire —
mais
pour d’autres… Tout en lui, et d’abord son vrai nom qui est Colón, et
140
atholiques eussent besoin d’or non pour eux-mêmes
mais
pour payer une dernière croisade utopique. Derrière l’audace inouïe d
141
s tours de la Terre, retombée rapide vers le sol.
Mais
ce retour du satellite n’est pas un échec ! D’innombrables connaissan
142
ont désormais partie non seulement de la science,
mais
de la conscience du genre humain, agrandies et modifiées à jamais. Ce
143
que l’Europe a placé sur orbite sa civilisation.
Mais
les étages de la fusée porteuse sont retombés l’un après l’autre : c’
144
s, on peut dire que l’Europe « a fait le monde ».
Mais
une fois le monde fait par elle, elle l’a perdu. Le monde s’est révol
145
lle reste le cœur d’un Occident né de ses œuvres,
mais
où deux grands empires lui disputent la primauté — l’un avec hostilit
146
é, dans l’ensemble et au total, à faire le monde,
mais
à le faire contre ses auteurs, c’est-à-dire contre l’Occident ? Il se
147
e de la force » comme l’a bien nommé Simone Weil.
Mais
ce qu’il y a de plus typiquement occidental dans les poèmes homérique
148
réservait, et ce fut là le terme de son aventure,
mais
le début d’une autre histoire, dont nous sommes bien loin d’être quit
149
il avait calculé qu’il y serait en trente jours.
Mais
tous ses calculs étaient faux, il trouva les Antilles au lieu de Xipa
150
nul pût prévoir comment… Dans cette imprévision,
mais
ce risque assumé, je vois la parabole la plus exacte de l’aventure oc
151
essor technique : nous allons toujours plus vite,
mais
vers quoi ? Nous gagnons du temps, mais pour en faire quoi ? Nous aug
152
lus vite, mais vers quoi ? Nous gagnons du temps,
mais
pour en faire quoi ? Nous augmentons notre puissance, mais qu’en est-
153
en faire quoi ? Nous augmentons notre puissance,
mais
qu’en est-il de nos moyens de la maîtriser et de la faire servir au b
154
L’Europe détient les secrets de l’avenir,
mais
a-t-elle la volonté de vivre ? (13 juin 1962)l Tout pronostic rela
155
l’Europe. Une unité non point faite d’uniformité,
mais
au contraire de variété des formes, de complexité des structures. En
156
es autres, de l’autre école ou de l’autre parti —
mais
à partir des réalités visibles et tangibles, qui sont le cadre de nos
157
es. Europe présentée non point par sa philosophie
mais
bien par sa morphologie. La tentative est assez nouvelle, et ne nous
158
nouvelle, et ne nous dissimulons pas ses risques,
mais
il se peut qu’elle donne quelques idées fécondes à de jeunes sociolog
159
pas nés autour de places préalablement dessinées,
mais
bien plutôt autour d’une citadelle, d’un Burg, défendant un lieu stra
160
autonome et engagé — engagé, dans la communauté…
Mais
cette démonstration sortirait de mon sujet. Je signale simplement qu’
161
. Voici donc une nouvelle tension qui s’institue.
Mais
la fonction de l’école est demeurée la même : elle doit d’une part co
162
t e-ducere, conduire dehors. Conduire l’individu,
mais
le conduire à lui-même tout autant qu’aux grands lieux communs qui on
163
et qu’il faut critiquer pour les garder vivants,
mais
au nom des principes qu’elle enseigne. La fonction de l’école dans la
164
se noue le jeu serré des intérêts contradictoires
mais
solidaires du producteur et du consommateur, des droits acquis et de
165
non seulement entre les institutions elles-mêmes,
mais
aussi entre la commune (née de leur composition locale) et la région,
166
ée par une méthode qui ne supprime pas la tension
mais
la maîtrise, évitant à la fois le lugubre unisson et la cacophonie in
167
culture européenne, non seulement dans les arts,
mais
dans la société. On les dirait formées sur le modèle du chœur, de l’h
168
. Elle y joue un grand rôle politique et civique.
Mais
c’est peut-être aux dépens de la rigueur d’une doctrine et d’une vie
169
s, et cette critique demeure en partie justifiée.
Mais
, en Amérique, on redécouvre les vertus de la culture générale et des
170
rent pas un combat d’arrière-garde contre l’État,
mais
au contraire sont les pionniers d’un renouveau de l’autonomie municip
171
ndes villes, ces deux faits, inégaux d’importance
mais
très typiques de notre Europe, restent des signes peu trompeurs de la
172
peuplé, je le répète, que l’Inde ou que la Chine.
Mais
ce cap et ses habitants, longuement travaillés, tourmentés, fécondés
173
s là d’une démonstration faussement mathématique,
mais
seulement d’une illustration…) C’est grâce à cette densité remarquabl
174
pas, et ses effets se sont étalés sur un siècle.)
Mais
en développant la technique par la science, en humanisant son emploi
175
e le dit, et que souvent il ne le pense lui-même.
Mais
veut-il vivre ? Saura-t-il rassembler à temps ses forces vives, pour
176
es problèmes — éducatifs, sociaux et politiques —
mais
aussi aux nouvelles tâches mondiales que lui impose la diffusion de s
177
s de, « L’Europe détient les secrets de l’avenir,
mais
a-t-elle la volonté de vivre ? », Arts, Paris, 13 juin 1962, p. 2.
178
important à l’origine des deux guerres mondiales.
Mais
ces mêmes guerres ont déclenché deux séries de réactions de sens cont
179
trouve coïncider non seulement avec notre union,
mais
avec une prospérité sans précédent de l’ensemble du continent. Jamais
180
la personne, l’égalité des peuples et des races —
mais
aussi de quelques-unes de nos folies les plus contagieuses, comme le
181
te —, elles ont l’une après l’autre « décroché ».
Mais
dans le même temps, et pour les mêmes raisons, elles ont compris ce q
182
n. Elles ont perdu le monde et retrouvé l’Europe.
Mais
voici le deuxième grand fait, non moins paradoxal, qui domine notre s
183
ement parce qu’elle a découvert la Terre entière,
mais
surtout parce qu’elle lui a donné sa première civilisation effectivem
184
u à raison, d’autant de méfaits que de bienfaits.
Mais
ceci n’empêche pas qu’elle soit la seule qui ait su se rendre transpo
185
isonnent ceux qui osent s’en réclamer contre eux,
mais
libèrent en même temps des peuples entiers, habitués depuis des siècl
186
missions n’en ont jamais détruites ou dénaturées.
Mais
alors, le retrait de l’Europe qu’on nomme décolonisation, ne va-t-il
187
d’en juger, puisque le retrait s’achève à peine.
Mais
tous les signes vérifiables indiquent une tendance prononcée vers l’e
188
mentarisme britannique, aussitôt adopté tel quel,
mais
bien par l’abolition légale des castes, tradition trois fois millénai
189
n’était l’Inde colonisée. Elle a peut-être tort,
mais
c’est ainsi. En Afrique noire, récemment libérée, la culture et les l
190
français dans ces pays parce qu’on y est obligé,
mais
parce qu’on a besoin de cette langue, qu’elle est devenue un facteur
191
dans les mœurs des peuples hier encore colonisés.
Mais
voici le troisième grand fait : nos idéaux et nos pratiques ont été d
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epte nos machines et quelques-uns de nos slogans,
mais
non pas l’arrière-plan religieux, philosophique et culturel qui a per
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ermis non seulement les sciences et la technique,
mais
aussi leur intégration, bon an mal an, dans le complexe de nos coutum
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re que nous. Ses meilleurs esprits le découvrent.
Mais
aussitôt, ils nous accablent de reproches. Un professeur indien, le D
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valeurs européennes, que nous envoyons outre-mer,
mais
des agents de nos États et de nos firmes, qui transportent là-bas tou
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e entier se met à l’école de notre civilisation ;
mais
il n’en tire pas le meilleur, loin de là, et nous méprise autant qu’i
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l’intégration totale, et celle de la fédération.
Mais
une raison nouvelle doit forcer leur accord : c’est la nécessité maté
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ue deux peuples. La Russie, c’est barbare encore,
mais
c’est grand… La vieille Europe aura à compter avec cette jeunesse. L’
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t même pas sa taille en montant l’un sur l’autre.
Mais
vous me direz que la puissance réelle de l’Europe n’est pas en propor
200
tion américaine dépasse encore celle de l’Europe.
Mais
le rythme d’accroissement est beaucoup plus rapide en Europe qu’aux É
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uréats. États-Unis : 61. Europe de l’Ouest : 142.
Mais
vous me direz encore : « Ces chiffres sont abstraits ! Je persiste à
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(en comptant les satellites européens de l’URSS),
mais
seulement le citoyen d’un petit État de 10 ou de 50 millions qui n’es
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se réalise, non seulement dans les statistiques,
mais
dans notre conscience. L’Europe a tout ce qu’il faut pour être encore
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re puissance de la Terre, non par ses dimensions,
mais
par son potentiel démographique, économique et culturel. Cependant, l
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, indiquent une renaissance et non une décadence.
Mais
il y a plus : on nous dit que les valeurs nouvelles capables d’entraî
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invention russe. Ce n’est pas Popov qui l’a créé,
mais
c’est Karl Marx. Et qui était Marx ? Un juif allemand, dont le père s
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louse la Chine et voudrait secrètement l’imiter ;
mais
la Chine court après la Russie, en espérant la battre sur son propre
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orces — et nous sommes en bon train de les unir —
mais
non pas une absence de forces potentielle. Et ces crimes, qui furent
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elle occupe au centre de l’hémisphère privilégié,
mais
parce que son commerce international représente en valeur plus du dou
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’abord nos traditions, non seulement de curiosité
mais
de respect des valeurs spirituelles, même et parfois surtout différen
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érique, en tout cela, apporte une aide puissante,
mais
les initiatives sont venues de l’Europe, et c’est vers elle, naturell
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les moyens de dialoguer, non seulement avec nous,
mais
entre elles. Équilibrer les créations humaines est le second aspect
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de la vie. Adaptation très lente dans l’ensemble,
mais
non moins dramatique dans ses péripéties, qui s’appelleront socialism
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et formation professionnelle. Adaptation pénible
mais
féconde, marquée tout au début, à Lyon et à Zurich, par les révoltes
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dables du point de vue de leurs propres intérêts,
mais
qu’ils s’imposent pour le prestige. Sous prétexte de se libérer des d
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sans doute une grande leçon pour le tiers-monde,
mais
aussi et, peut-être d’abord, pour l’ensemble de l’Occident — Amérique
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alisé, tel que le concevaient nos grands-parents,
mais
rien ne permet de réduire « l’Amour » à ce cliché d’époque. L’érotism
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atif : le siècle de Voltaire les avait négligés ;
mais
il n’eût pas mieux accueilli les romans catholiques et les Vies de Jé
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autre, la suppression des « pudeurs de langage »,
mais
plus que tout cela — qui relève parfois de la mode et n’engage pas to
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. C’est beaucoup dire pour un peu plus de nudité,
mais
non pour la contraception discutée au concile du Vatican. Quelque cho
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e au concile du Vatican. Quelque chose a changé ;
mais
quoi ? Il est peu vraisemblable que l’énergie sexuelle ait varié en i
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et primordial : elles y font appel, comme on dit,
mais
restent sans pouvoir sur lui, et il ne va pas « déborder » pour si pe
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hair », dans leurs aspects physio-psychologiques.
Mais
cela s’est produit dans un très grand désordre, créant de fortes inég
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ectuel dans lequel l’étudiant avait à s’orienter.
Mais
quatre-vingt-dix pour cent de nos plus de 60 ans confondent encore fr
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nt pas celles de la technique et de ses horaires,
mais
plutôt celles du rêve et de ses associations. Disant la menace de l’è
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pour ceux qui ont rempli leur rôle physiologique.
Mais
voilà, l’importance de ce rôle va sans doute diminuer, pour les raiso
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de la jeunesse ne sera plus du tout la sexualité
mais
par exemple le choix d’une vocation, où ces tortures morales seront u
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pour que nul n’en ignore s’il désire la sagesse.
Mais
la censure ne saurait empêcher l’instauration d’un vaste programme de
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on du public français et par suite de la censure.
Mais
ce sont des études sociologiques et biologiques sur les relations ent