1
es masses. Voilà qui constitue pour l’écrivain de
notre
temps un défi d’une ampleur inconnue jusqu’alors, une possibilité san
2
ntées, démagogie, ou propagande partisane. Allons-
nous
succomber aux tentations, divergentes en apparence, mais secrètement
3
pprimer ce problème angoissant ? Ou bien pourrons-
nous
dépasser, surmonter ces contradictions, par un effort de libre créati
4
re création ? L’écrivain, ferment de liberté
Notre
place, comme écrivains, dans la cité, s’est révélée problématique. Je
5
e, d’en supprimer les conditions. La première est
notre
tentation la plus intime, celle de la dérobade, orgueilleuse ou modes
6
ueilleuse ou modeste, du retrait hors du monde où
nous
sommes vivants. Je ne crois pas à une « littérature engagée », selon
7
la cité. Je comprends très bien que plusieurs de
nos
confrères se récusent devant toute espèce d’action publique, se croie
8
, sont nées d’œuvres écrites. Le nationalisme qui
nous
étrique et qui paralyse encore le régime des échanges de tout ordre e
9
, de poètes, hélas ! et de philosophes. Ceci pour
nous
; et, de l’autre côté, d’immenses pays et des centaines de millions d
10
devant ces faits ? Comment nier encore et refuser
notre
pouvoir de changer le monde, j’entends de préparer, et parfois de cré
11
nnie, à force de mensonges tolérés en silence (on
nous
en abreuve ces jours-ci !), soit au contraire de former une équipe, m
12
ais c’est pour sauver, précisément, ce droit, que
nous
sommes ensemble, non point malgré nos différences, mais à cause d’ell
13
droit, que nous sommes ensemble, non point malgré
nos
différences, mais à cause d’elles. Je pressens, je sens une grande fo
14
L’ère des loisirs commence (10 avril 1957)b c
Nous
sommes au seuil des temps où la culture va devenir le sérieux de la v
15
i, c’était le travail qui occupait l’essentiel de
nos
jours, et dont dépendait notre sort : salaire, nourriture et logement
16
upait l’essentiel de nos jours, et dont dépendait
notre
sort : salaire, nourriture et logement. Si la technique, demain — com
17
emps vide » du loisir1 deviendra le vrai temps de
nos
existences quotidiennes. La question « Que faire de ma vie ? » ne ser
18
ne 4 heures de travail par semaine, pour que tous
nos
besoins « matériels » soient satisfaits (et bien mieux qu’aujourd’hui
19
ns l’œuf. Mais l’œuf est là, portant son germe et
notre
avenir : cet avenir qu’il nous faut accepter de dévisager hardiment.
20
tant son germe et notre avenir : cet avenir qu’il
nous
faut accepter de dévisager hardiment. On dit : Que feront les masses
21
as peindre ici quelque utopie qui pourrait amuser
nos
descendants. Tout peut changer radicalement et d’ici peu, bien moins
22
ais oubliés ou ne saurais prévoir, qu’en vertu de
nos
libres décisions. (Ce n’est pas l’invention de la roue qui compte en
23
e un saut sans précédent, créant une situation où
nos
vrais vœux, nos vraies orientations, nos vraies options se manifester
24
récédent, créant une situation où nos vrais vœux,
nos
vraies orientations, nos vraies options se manifesteront d’une manièr
25
ation où nos vrais vœux, nos vraies orientations,
nos
vraies options se manifesteront d’une manière transparente et seront
26
s orientations que l’on peut essayer d’induire de
notre
état d’esprit actuel. L’exemple des pays nordiques Libéré du lab
27
, et l’érotisme. L’expérience des vacances payées
nous
l’a fait voir à une échelle réduite, mais dans un temps trop court po
28
ingue la suite. Une expérience un peu plus longue
nous
est donnée par les populations du cercle arctique (Suède et Norvège),
29
isent ; toute la peinture mondiale peut venir sur
nos
murs sous forme de reproductions « à s’y méprendre » ; toute la musiq
30
roductions « à s’y méprendre » ; toute la musique
nous
vient à domicile par la radio et par le disque ; les conférences, cau
31
bliques se tiennent par dizaines de milliers dans
nos
pays démocratiques ; et l’instruction publique est heureusement doubl
32
echniques, politiques, religions3… C’est dire que
nous
multiplions déjà — comme en vue de lendemains qui auront le temps de
33
ps de chanter — les occasions de mieux comprendre
nos
vies comme aussi de mécomprendre les chefs-d’œuvre. Quant à la qualit
34
le meilleur et pour le pire. C’est dire que tout
nous
mène vers une ère religieuse. La technique nous ramène à la religi
35
ous mène vers une ère religieuse. La technique
nous
ramène à la religion Car la culture n’est, en fin de compte, qu’un
36
un prisme diffracteur du sentiment religieux dans
nos
activités dites créatrices, des mathématiques pures à la poterie, et
37
que la technique, pratiquement, comme la science,
nous
ramènera demain aux options religieuses. Et je n’imagine pas de drogu
38
mple — puisque c’est la technique précisément qui
nous
permet ce retour en créant du loisir. Et quant à la mystique, elle su
39
naissance des dogmes et des opinions premières de
nos
religions sera demain la première condition des hérésies et gnoses qu
40
a passion pour l’occulte ne cesse de grandir dans
nos
villes, occupant rapidement le vide de l’âme créé par le matérialisme
41
tidiens. La preuve qu’il n’en est rien, c’est que
nos
plus grands mystiques ont vécu dans les pires conditions matérielles.
42
a rien pu contre lui. Je dis seulement qu’elle va
nous
jeter dans une époque où les questions religieuses deviendront plus s
43
entera un progrès ou un risque nouveau, voilà qui
nous
oblige à reconsidérer le sens et la nature finale du Progrès. 1.
44
ps. Cette hiérarchie des valeurs a dominé jusqu’à
nos
jours. Elle explique en partie la résistance des syndicats aux techni
45
l). 3. Je ne parle pas ici de la télévision, qui
nous
apporte des pays lointains, sans leur odeur ni leur température, sans
46
gieuses n’aura été qu’un phénomène transitoire de
notre
civilisation occidentale. (Voir plus haut ce que j’ai dit sur le maté
47
cé dès 1919, et n’a pas cessé de s’amplifier. 5.
Nos
sectes orientalistes me font parfois penser à quelqu’un qui inventera
48
le monde pendant des siècles. Elle est encore, à
notre
époque, celle qu’on imite partout même quand on la combat. Elle est d
49
prêtres et leurs princes avaient réponse à tout.
Nous
, au contraire, en Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique, no
50
Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique,
nous
souffrons d’une espèce d’inquiétude essentielle. Nous ne cessons de p
51
souffrons d’une espèce d’inquiétude essentielle.
Nous
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ». Nous avons l’impres
52
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ».
Nous
avons l’impression de vivre dans un chaos sans cesse croissant, dans
53
pense même qu’ils remontent aux sources vives de
notre
civilisation, et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à nos p
54
et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à
nos
plus grandes traditions : le christianisme et l’esprit scientifique.
55
ions : le christianisme et l’esprit scientifique.
Notre
inquiétude provient de notre foi, et nos incertitudes sont créées par
56
esprit scientifique. Notre inquiétude provient de
notre
foi, et nos incertitudes sont créées par la nature même de nos certit
57
fique. Notre inquiétude provient de notre foi, et
nos
incertitudes sont créées par la nature même de nos certitudes. Ce par
58
os incertitudes sont créées par la nature même de
nos
certitudes. Ce paradoxe s’explique d’une manière assez simple. Prenon
59
uel Progrès ? C’est qu’il y ait plus de sens dans
nos
vies personnelles : plus de joie à avoir ce qu’on a, à être ce qu’on
60
peut causer en peu d’instants la mort certaine de
notre
civilisation. Définition par la culture : multiplier et populariser l
61
d’une civilisation et garantissant l’harmonie de
nos
moyens actuels et de nos buts derniers. Mais toutes les tentatives fa
62
rantissant l’harmonie de nos moyens actuels et de
nos
buts derniers. Mais toutes les tentatives faites de nos jours pour im
63
ts derniers. Mais toutes les tentatives faites de
nos
jours pour imposer un principe d’harmonie ont causé le maximum de dés
64
t les exigences. L’Occident n’est pas né comme on
nous
dit que naissent les grandes cultures et civilisations, animées par u
65
verses, parfois incompatibles. Et ce fait initial
nous
semble accidentel, j’entends qu’il serait vain d’essayer de le déduir
66
et aux « nécessités techniques » en général peut
nous
donner l’idée de ce que représente alors l’évidence magico-religieuse
67
message chrétien va bouleverser. Avec saint Paul,
nous
passons d’un seul coup du règne de la Loi à celui de la Foi, c’est-à-
68
d son point de départ dans le choc décisif duquel
nous
datons notre histoire. Mais elle s’est engagée dans un monde bien rée
69
de départ dans le choc décisif duquel nous datons
notre
histoire. Mais elle s’est engagée dans un monde bien réel, déjà forte
70
ement. Et ce mouvement dans son ensemble, jusqu’à
nous
, c’est l’« Aventure occidentale de l’homme ». Certes la voie chrétien
71
ve et reste axiale : c’est par rapport à elle que
nous
pourrons mesurer nos oscillations pendulaires, les apports étrangers,
72
’est par rapport à elle que nous pourrons mesurer
nos
oscillations pendulaires, les apports étrangers, les progrès, la déri
73
les apports étrangers, les progrès, la dérive de
notre
culture. Dialectique grecque et juridisme romain, catalysés par l’exi
74
succès de l’Occident dans l’ère moderne. Toynbee
nous
met en garde contre les illusions de ce qu’on pourrait appeler le nar
75
o-romain des raisons de réfuter la croyance que «
nous
aurions fait dans le monde, au cours des quelques derniers siècles, q
76
l s’est trompé. Mais cette erreur ne peut être la
nôtre
. Qu’a fait l’Europe du xve siècle jusqu’à nos jours ? Elle a non seu
77
nôtre. Qu’a fait l’Europe du xve siècle jusqu’à
nos
jours ? Elle a non seulement rayonné sur la totalité — enfin connue,
78
ndustrialise, et que le temps de voyages cesse de
nous
séparer (nous faisons en un jour d’avion un trajet qui prenait deux a
79
et que le temps de voyages cesse de nous séparer (
nous
faisons en un jour d’avion un trajet qui prenait deux ans du temps de
80
e machines et de certaines croyances, déduites de
notre
science de la matière, peut faire dépérir dans d’autres civilisations
81
tact… — tout est là, ou peut l’être bientôt. Déjà
nous
volons, transmutons les métaux, dépassons la vitesse du son, prolonge
82
multiplié les recettes (psychosomatiques, dirions-
nous
) d’immortalité sur la terre, même lorsqu’ils enseignaient que la vie
83
n’est qu’illusion. Mais aucun ne devint immortel.
Nous
cherchons plutôt les moyens de gagner du temps, et les trouvons par l
84
s par la technique. Sur quoi le mandarin visitant
nos
usines : Quand vous aurez tout le temps, qu’en ferez-vous ? (Mais lui
85
’emploi du temps libre se posera donc demain. Par
notre
fait, dans la réalité sérieuse et quotidienne. Mais voici le paradoxe
86
spirituellement, tandis que l’Orient se jette sur
nos
techniques et en oublie ses valeurs propres, qui seraient celles dont
87
lie ses valeurs propres, qui seraient celles dont
nous
aurions le plus grand besoin… L’âge des miracles Au stade prése
88
dentale, dont la science est la pointe extrême en
notre
siècle, notre image du monde s’évanouit. Elle échappe à notre raison,
89
la science est la pointe extrême en notre siècle,
notre
image du monde s’évanouit. Elle échappe à notre raison, comme elle av
90
, notre image du monde s’évanouit. Elle échappe à
notre
raison, comme elle avait déjà échappé à nos sens. Dépassée la matière
91
e à notre raison, comme elle avait déjà échappé à
nos
sens. Dépassée la matière, qui était pourtant devenue l’objet princip
92
pourtant devenue l’objet principal de la science,
nous
butons contre le mystère que cette science avait cru pouvoir éliminer
93
le, qu’y a-t-il ? Cette question n’a pas de sens,
nous
dit-on. Dans l’univers d’Einstein (illimité-fini) vous iriez aussi lo
94
her, ni moi-même, de me la poser. C’est ainsi que
notre
esprit sans relâche vient buter contre la transcendance. L’Aventure s
95
Toute réponse décisive annoncerait donc la fin de
notre
civilisation, son épuisement intime, et toujours préalable à l’anéant
96
lanche, aventureuse moitié du monde. La Quête est
notre
forme d’exister. d. Rougemont Denis de, « Remise en question par
97
n de tel en Inde, en Chine ou en Afrique. Comment
nous
expliquer ce fait ? Et pourquoi l’érotisme est-il devenu synonyme de
98
s ? Pour comprendre la situation problématique de
notre
temps, il faut remonter aux origines du christianisme. 1. Le christia
99
traviolet du spirituel et l’infrarouge du sexuel.
Notre
mystique, science de l’amour divin, s’est développée très tardivement
100
sque toujours suspectes aux yeux de l’orthodoxie.
Notre
éthique sexuelle s’est très longtemps réduite à quelques interdits él
101
ysiologie du pèlerinage mystique, comme celle que
nous
décrivent sans varier depuis mille ans les traités du hatha yoga. Et
102
evanche, les Églises chrétiennes, suivies jusqu’à
nos
jours par les pouvoirs civils, ont développé dès la première générati
103
orthodoxes s’unissent pour déplorer l’invasion de
nos
vies d’une sexualité « obsédante » : les affiches dans les rues, les
104
ession et de censure. Les abus dénoncés par Freud
nous
ont rendus méfiants quant à l’usage des disciplines éducatives élémen
105
ite, et qui effraye tant d’observateurs. Avant de
nous
effrayer à notre tour essayons de bien voir ce qui se passe quand les
106
aye tant d’observateurs. Avant de nous effrayer à
notre
tour essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officie
107
es officielles périclitent. Est-il vrai, comme on
nous
le répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité déf
108
alité, mais son aveu public, sa projection devant
nous
qui soudain, nous provoquent à une prise de conscience trop longtemps
109
eu public, sa projection devant nous qui soudain,
nous
provoquent à une prise de conscience trop longtemps différée. C’est l
110
cles, et n’est pas terminé. Car la révolution que
nous
sommes en train de vivre renouvelle en partie celle du xiie siècle,
111
e délais ni d’angles morts. Les effets atteignent
nos
sens avant que les causes aient émergé à nos consciences. D’où le sca
112
nent nos sens avant que les causes aient émergé à
nos
consciences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et
113
e, non seulement étudiée mais justifiée ! Comment
notre
homme distinguerait-il, dans tout cela, autre chose qu’une immense dé
114
exuelle que les tendances dites puritaines ont su
nous
imposer dès les débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans n
115
buts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans
notre
civilisation que dans celles des nations qu’on dit sous-développées,
116
e, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose,
notre
culture vaudrait-elle mieux que celle qu’un Staline et qu’un Mao ont
117
matérielle, à la production socialisée. Et cela,
nos
puritains l’oublient non moins souvent. La littérature érotique embra
118
s une certaine mesure, comme le confort dépend de
notre
psychologie. Une fois reconnues, elles nous posent des problèmes qu’o
119
d de notre psychologie. Une fois reconnues, elles
nous
posent des problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant. Les découve
120
’une telle méthode étant d’élucider les motifs de
nos
choix et leurs implications trop souvent inconsciemment spirituelles
121
sciemment spirituelles autant que sociales. Quand
nous
connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent, d’où ils viennent et v
122
ales. Quand nous connaîtrons mieux les mythes qui
nous
tentent, d’où ils viennent et vers quoi leur logique nous conduit, pe
123
tent, d’où ils viennent et vers quoi leur logique
nous
conduit, peut-être serons-nous un peu mieux en mesure de courir notre
124
quoi leur logique nous conduit, peut-être serons-
nous
un peu mieux en mesure de courir notre risque personnel, d’assumer no
125
être serons-nous un peu mieux en mesure de courir
notre
risque personnel, d’assumer notre amour et d’aller vers nous-mêmes. P
126
esure de courir notre risque personnel, d’assumer
notre
amour et d’aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-nous un peu plus l
127
mour et d’aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-
nous
un peu plus libres. f. Rougemont Denis de, « L’Amour en cause », A
128
t 4. g. Présenté par cette note : « Le succès de
notre
série “Les idées qui mènent le monde” nous amène, à la demande de nom
129
ès de notre série “Les idées qui mènent le monde”
nous
amène, à la demande de nombreux lecteurs, à traiter aussi complètemen
130
a bien voulu accepter de participer à l’étude que
nous
commençons cette semaine sur l’évolution du mythe moderne de l’amour.
131
ue sur cette petite Terre suspendue dans le vide,
nous
marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous même que furtifs
132
us marchions sur du vide et vers le vide, n’étant
nous
même que furtifs agrégats d’infimes tourbillons statistiques ; que to
133
ements d’une seconde dans l’histoire de ce grain,
notre
Terre, des civilisations passées nous apparaissent grandes et majestu
134
ce grain, notre Terre, des civilisations passées
nous
apparaissent grandes et majestueuses, bien plus, qu’au détour d’un se
135
u détour d’un sentier suivi dans la forêt d’avril
nous
attende une révélation du bonheur pur : qu’il ait suffi de l’inflexio
136
le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où
nous
sommes convaincus que « tout » dépend d’une décision à prendre ; qu’u
137
loré, déployé, dense et stable s’étende autour de
nous
qui allons dans sa durée ; qu’il y ait donc tout cela, mais le vide,
138
, des paysages, des visages, une Nature autour de
nous
, qui apparaît désormais grâce et don, miraculeuse ; et que la vacuité
139
lle, l’enfer cosmique. L’incarnation présente est
notre
grâce. Elle seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lo
140
plénitude, vers le Plérôme. Car cette nature qui
nous
paraît miraculeuse n’est encore qu’un mirage reflété sur le Vide, si
141
ù la possession soit entière. Certes, la science
nous
donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles derniers cro
142
: elle les calcule exactement. Que sont-ils pour
notre
désir ? Ce vide qui baigne tout ? L’antimatière ? D’autres mondes par
143
atière ? D’autres mondes parallèles, qui seraient
le nôtre
en creux ? Mais nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de no
144
parallèles, qui seraient le nôtre en creux ? Mais
nous
voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos
145
ous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de
nos
angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme et non pas un ref
146
à, et non pas le contraire de nos angoisses et de
nos
joies, l’au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète mineu
147
e, l’autre monde de la science ; il est là, parmi
nous
et tout autour de nous, ici et maintenant, et nous ne le voyons pas,
148
science ; il est là, parmi nous et tout autour de
nous
, ici et maintenant, et nous ne le voyons pas, quoique étant assurés d
149
ous et tout autour de nous, ici et maintenant, et
nous
ne le voyons pas, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n
150
ant assurés de sa présence instante. Il n’est pas
nous
. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce mo
151
sence instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en
nous
le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtan
152
de ce monde », et qui pourtant est « au-dedans de
nous
», car il est plus nous-mêmes que nous, parce qu’il est en chacun de
153
-dedans de nous », car il est plus nous-mêmes que
nous
, parce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu
154
a part céleste, le répondant de l’Ange qui sera «
notre
effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole le r
155
u Dante. Et par quelle parabole le représenterons-
nous
? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes l
156
monde et personne, désir, souffrance et joie. Et
nous
pouvons aimer ces formes parce que l’amour les a formées : nous le re
157
imer ces formes parce que l’amour les a formées :
nous
le reconnaissons en elle, comme il les appelait en nous. L’amour seul
158
e reconnaissons en elle, comme il les appelait en
nous
. L’amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désigna
159
i pu douter de l’être et du devenir, et de toutes
nos
idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’amour même. J’ai pu dou
160
plupart des vérités successivement démontrées par
nos
sciences ; et je ne cesse de douter de notre image du monde, du vide
161
es par nos sciences ; et je ne cesse de douter de
notre
image du monde, du vide et des distances inconcevables calculées à pa
162
des distances inconcevables calculées à partir de
nos
formes. (Je pressens trop de raccourcis, et qu’on trouvera !) Mais je
163
ux dire : de chercher jusqu’au bout ce qu’un jour
nous
pourrons aimer de tout notre être enfin réalisé dans le Tout enfin co
164
au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer de tout
notre
être enfin réalisé dans le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera t
165
ème forme de l’amour est dit physique, encore que
nous
sachions très bien que le sexe est lié comme nulle autre fonction à l
166
exualité quand vient son temps. Les confusions de
notre
langage courant semblent parfois assimiler l’amour au sexe, mais elle
167
monde des sensations, lorsque au-delà des corps à
notre
échelle, au-delà du domaine de l’individuation, au-delà même de la ma
168
respondent trait pour trait aux quatre amours que
nous
venons d’identifier (et si l’on remonte aux tarots, on verra qu’il ne
169
évélé lorsqu’elle pose le problème de Dieu ? Dans
notre
série sur “les Religions au xxe siècle”, nous présentons une remarqu
170
s notre série sur “les Religions au xxe siècle”,
nous
présentons une remarquable étude de Denis de Rougemont sur les valeur
171
et l’organe d’équilibre. Je reviens en Europe, «
notre
patrie » — comme disait Æneas Sivius au xve siècle. Qu’est-ce qu’on
172
ines d’ouvrages publiés en deux mois, dans toutes
nos
langues, sur l’intégration de l’Europe et sur les relations nouvelles
173
de la production et de l’exportation battent tous
nos
records. Sauf en Italie, le chômage a disparu, en dépit des progrès d
174
est « au plus bas », que « c’est la fin » et que
nous
voici tous « enchaînés, humiliés, malades de peur ». Ce n’est pas un
175
». Ce n’est pas un expert, esclave des faits, qui
nous
dit cela, mais un éloquent moraliste, Jean-Paul Sartre ; et sa fureur
176
e faisant, « ils font l’histoire de l’homme », et
nous
serons ainsi du bon côté. Je n’invente pas : je cite et je condense c
177
et je condense cette dialectique humanitaire qui
nous
offre « un moyen de guérir l’Europe » en nous faisant tous passer dan
178
qui nous offre « un moyen de guérir l’Europe » en
nous
faisant tous passer dans le camp de ses ennemis. Ceux-ci n’auront qu’
179
ans le camp de ses ennemis. Ceux-ci n’auront qu’à
nous
assassiner « pour devenir hommes », on le précise à la page 17. Au pi
180
sa logique brutale certaine jeunesse dégoûtée de
nos
« valeurs » et qui exige grands cris son lavage de cerveau. « Voici d
181
ron, et en moyenne, quatre-vingts ans — de 1882 à
nos
jours pour les neuf dixièmes du continent. Cette colonisation n’a pas
182
ssières, et qui ne sont pas toutes honteuses pour
nous
. La première et la plus importante étant tout simplement un état de f
183
rent pour un temps colonies, et qui prennent sous
nos
yeux leur essor, après des siècles d’immobilité ou de continuelle déc
184
régimes traditionnels. Au nom de quelques-unes de
nos
valeurs (telles que l’égalité, la liberté, la dignité, la personne et
185
ersonne et le droit à l’éducation), mais aussi de
nos
folies les plus contagieuses, le nationalisme et la fureur idéologiqu
186
euples se sont mis à revendiquer les avantages de
notre
civilisation et la souveraineté de leurs États. Quant aux nations col
187
là ces divagations. Revenons aux faits. Les faits
nous
montrent que les nations européennes, à peine libérées de la charge é
188
te. L’Europe n’est pas « finie », n’en déplaise à
nos
furieux, mais elle commence à peine et grandit puissamment. C’est tan
189
en est-il de Sartre en cette lugubre affaire ? Il
nous
faut expliquer l’anachronisme. Sartre se meut dans un village intelle
190
nce, il ne voit que le drame algérien. « Quittons
notre
province, je veux dire notre nation », voudrait-on lui répéter ; et c
191
algérien. « Quittons notre province, je veux dire
notre
nation », voudrait-on lui répéter ; et ce n’est pas ma faute si cette
192
pement social », ces philosophes croyaient servir
nos
vraies valeurs en nous mettant — vainement d’ailleurs — en garde cont
193
hilosophes croyaient servir nos vraies valeurs en
nous
mettant — vainement d’ailleurs — en garde contre notre expansion inév
194
mettant — vainement d’ailleurs — en garde contre
notre
expansion inévitable. Ils n’ont sauvé de la sorte que nos principes,
195
nsion inévitable. Ils n’ont sauvé de la sorte que
nos
principes, compromis ou trahis par nos pratiques. L’ère colonialiste
196
sorte que nos principes, compromis ou trahis par
nos
pratiques. L’ère colonialiste a pris fin, pour des raisons qu’ils ne
197
grandeur à la liquidation d’un empire colonial ?
Nous
avons mieux à faire qu’un mea culpa traduisant nos complexes personne
198
us avons mieux à faire qu’un mea culpa traduisant
nos
complexes personnels. Devant la crise économique et la fièvre nationa
199
orale de l’URSS, l’heure n’est pas de cracher sur
nos
valeurs, mais de les prendre nous-mêmes au sérieux et d’en tirer les
200
le tiers-monde et pour l’Europe qui doit l’aider.
Nous
n’avons pas le droit de frustrer la jeunesse soviétique, et les autre
201
, au moment où elles se tournent obscurément vers
nous
. Ce que nous devons offrir au monde et à nos fils, non, ce n’est pas
202
ù elles se tournent obscurément vers nous. Ce que
nous
devons offrir au monde et à nos fils, non, ce n’est pas notre mauvais
203
ers nous. Ce que nous devons offrir au monde et à
nos
fils, non, ce n’est pas notre mauvaise conscience, notre rage autopun
204
offrir au monde et à nos fils, non, ce n’est pas
notre
mauvaise conscience, notre rage autopunitive ou l’alliance de nos ren
205
ils, non, ce n’est pas notre mauvaise conscience,
notre
rage autopunitive ou l’alliance de nos reniements, mais un exemple ré
206
science, notre rage autopunitive ou l’alliance de
nos
reniements, mais un exemple réussi de dépassement de l’ère nationalis
207
re d’une véritable histoire universelle, celle où
nous
sommes bel et bien engagés dans cette seconde moitié du xxe siècle,
208
sans précédent et sans parallèle dans l’histoire,
nous
n’arriverons jamais à le comprendre dans son mouvement, sa significat
209
en partant des données physiques et naturelles de
notre
petit continent, comme le veut une pensée héritée d’un xixe siècle s
210
à des atouts, mais qui sont loin d’inscrire, dans
notre
sol, l’histoire mondiale qui sera la nôtre. On ne peut y lire un dest
211
, dans notre sol, l’histoire mondiale qui sera la
nôtre
. On ne peut y lire un destin. Chaque géographe en tire d’ailleurs ce
212
le passage : En sortant des mains de la nature,
notre
partie du monde n’avait reçu aucun titre à cette glorieuse prééminenc
213
qui possède le moins de richesses territoriales…
nous
ne sommes riches que d’emprunts. Tel est néanmoins le pouvoir de l’es
214
r la carte des densités de peuplement de la terre
nous
fait voir que l’humanité s’est concentrée depuis longtemps dans trois
215
x à dix millions. Le grand essor démographique de
nos
nations ne date que du xixe siècle. Comment se fait-il alors que l’I
216
porains ? Cela se discute. Hippocrate et Strabon,
nous
venons de le voir, mais aussi Hérodote, Platon et Aristote nous parle
217
le voir, mais aussi Hérodote, Platon et Aristote
nous
parlent déjà d’une Europe et la contrastent même avec l’Asie, mais ce
218
re des chrétiens, durant le premier millénaire de
notre
ère, obéit à l’ordre du Christ : Allez et évangélisez toutes les nati
219
s puissamment contribué à la synthèse européenne.
Notre
idée de la science en dérive, comme l’a montré Jaspers, commentant Ni
220
entant Nietzsche (ce très lucide antichrétien) et
nos
principes politiques en dérivent. Or notre idée de la science et nos
221
tien) et nos principes politiques en dérivent. Or
notre
idée de la science et nos principes d’égalité, de liberté et de justi
222
iques en dérivent. Or notre idée de la science et
nos
principes d’égalité, de liberté et de justice ont sans doute été déci
223
phénomène Europe, le christianisme. Mais non sans
nous
poser cette question difficile que je vais laisser sans réponse : — P
224
prédisposition européenne au christianisme ? Ceci
nous
laisse en plein mystère. Et les autres explications du phénomène euro
225
européen par des données physiques et matérielles
nous
laissent en pleine ambiguïté : ces données ont agi, chacune à sa mani
226
rendre compte du phénomène global que l’histoire
nous
oblige à constater : la fonction mondiale de l’Europe. Décrivons donc
227
xplication d’un phénomène par ses causes a dominé
notre
xixe siècle, mais c’était aux dépens de la compréhension du phénomèn
228
recs, transformé en taureau, traduit l’Histoire :
notre
Europe est effectivement venue du Proche-Orient. Après la disparition
229
du bois et du rocher » (comme dit Vigny) dont ne
nous
restent plus que les peintures rupestres de Lascaux et d’Altamira, l’
230
biguë, comme toutes les choses divines, ménageant
notre
liberté d’interprétation et de décision… Voici ce que l’on peut en ti
231
es du Proche-Orient dans la péninsule d’Occident.
Nous
avons vu que les populations, les religions, les procédés techniques
232
ui me semble illustrer les traits fondamentaux de
notre
Europe, légendaire, historique, physique, païenne et chrétienne à la
233
ade utopique. Derrière l’audace inouïe de Colomb,
nous
retrouvons ainsi le jeu complexe, le conflit perpétuel, souvent fécon
234
oire à partir des années 1880 à 1900. Au début de
notre
xxe siècle, on peut dire que l’Europe a placé sur orbite sa civilisa
235
venture, mais le début d’une autre histoire, dont
nous
sommes bien loin d’être quittes. Christophe Colomb, le père des Décou
236
uffise de citer, pour l’illustrer, l’ambiguïté de
notre
essor technique : nous allons toujours plus vite, mais vers quoi ? No
237
illustrer, l’ambiguïté de notre essor technique :
nous
allons toujours plus vite, mais vers quoi ? Nous gagnons du temps, ma
238
nous allons toujours plus vite, mais vers quoi ?
Nous
gagnons du temps, mais pour en faire quoi ? Nous augmentons notre pui
239
Nous gagnons du temps, mais pour en faire quoi ?
Nous
augmentons notre puissance, mais qu’en est-il de nos moyens de la maî
240
temps, mais pour en faire quoi ? Nous augmentons
notre
puissance, mais qu’en est-il de nos moyens de la maîtriser et de la f
241
augmentons notre puissance, mais qu’en est-il de
nos
moyens de la maîtriser et de la faire servir au bonheur, à la justice
242
monde ou vocation. La situation géoéconomique de
notre
petit continent, au point présent de l’évolution du monde est plus ce
243
l’infinité des hémisphères qu’on peut tracer sur
notre
globe, il en existe un — et un seul ! — qui se trouve contenir à la f
244
Voici donc un fait mesurable qui ne dépend ni de
notre
orgueil ni de notre humilité d’Européens, un fait aisément vérifiable
245
mesurable qui ne dépend ni de notre orgueil ni de
notre
humilité d’Européens, un fait aisément vérifiable et dont les données
246
able et dont les données objectives se lisent sur
nos
mappemondes et cartes économiques, en attendant d’être photographiées
247
ans trop d’erreurs les structures essentielles de
notre
civilisation. Un service religieux, une séance du conseil municipal,
248
traient de trouver quelques-uns des secrets (pour
nous
trop évidents) du dynamisme européen. C’est-à-dire : la communauté sp
249
ssons ce portrait de l’Europe telle que chacun de
nous
peut la voir, ce portrait composé non point à partir de définitions e
250
lités visibles et tangibles, qui sont le cadre de
nos
vies. Europe présentée non point par sa philosophie mais bien par sa
251
rphologie. La tentative est assez nouvelle, et ne
nous
dissimulons pas ses risques, mais il se peut qu’elle donne quelques i
252
suggère une méthode inédite d’un enseignement de
notre
vie civique, basée sur la photo et sur le film, et permettant beaucou
253
truire l’Europe en partant de la place communale.
Nos
villes et nos villages ne sont pas nés autour de places préalablement
254
e en partant de la place communale. Nos villes et
nos
villages ne sont pas nés autour de places préalablement dessinées, ma
255
uropéens à la réalité communautaire, fondement de
notre
civilisation. On sent bien que ce ne sont pas des masses informes, ni
256
parades. Tout au contraire : la Place centrale de
nos
villes et villages est rarement régulière, hors des périodes de relâc
257
ia ou le forum romain lui-même, ancêtre commun de
nos
places, Platze, plazas, praças, piazze, ou Pleins selon le pays. Quan
258
n et l’initiative, qui marquent les deux pôles de
notre
éducation. (L’Orient et les cultures traditionnelles n’ont guère conn
259
ultures traditionnelles n’ont guère connu jusqu’à
nos
jours d’autre forme d’éducation qu’initiatique.) Quant au marché, qui
260
symbolique de toute l’économie européenne jusqu’à
nos
jours. (Même après que le port eut pris plus d’importance pour le com
261
comme veulent l’être les régimes totalitaires de
notre
temps. Civilisation à base d’antagonismes, de conflits toujours renou
262
uropéen et des périodes de diastole planétaire de
notre
civilisation. Sommes-nous au seuil d’une telle période ? Ou au contra
263
diastole planétaire de notre civilisation. Sommes-
nous
au seuil d’une telle période ? Ou au contraire, l’état de santé de l’
264
ssi mauvais que le proclament une bonne partie de
nos
intellectuels ? Plus sérieusement : la technique triomphante ne va-t-
265
e triomphante ne va-t-elle pas rapidement effacer
nos
plus fécondes diversités et imposer au continent et à ses peuples un
266
des institutions traditionnelles que concrétisent
nos
bâtiments — symboles réunis autour de la place. Comment s’adaptent-il
267
neté. La plupart sont aux trois quarts vides dans
nos
villages, qui n’en possèdent pourtant qu’une seule le plus souvent, a
268
L’église, en Amérique, est restée mieux que chez
nous
le centre de la vie sociale d’un village. Elle y joue un grand rôle p
269
s et leurs prêtres s’inspirent de plus en plus de
nos
théologiens. Prenons ensuite l’école, l’enseignement. On les disait t
270
s et se rapproche, dans cette mesure du moins, de
nos
formules européennes. Passons à la mairie, symbole de la commune, qui
271
de centralisation systématique dans l’ensemble de
nos
pays. On pouvait croire que l’ère technique, qui est celle des plans
272
é plus prospère qu’aujourd’hui, et cela dans tous
nos
pays, qu’il s’agisse du Marché commun des Six, ou de l’économie des p
273
e libre et le prestige des cafés littéraires dans
nos
grandes villes, ces deux faits, inégaux d’importance mais très typiqu
274
faits, inégaux d’importance mais très typiques de
notre
Europe, restent des signes peu trompeurs de la vitalité d’une culture
275
t créé le décor sale et sans âme des faubourgs de
nos
capitales, elle a créé le prolétariat, elle a soumis toute une classe
276
ion de la technique a fait beaucoup plus de mal à
notre
espèce que les explosions nucléaires qui nous épouvantent aujourd’hui
277
à notre espèce que les explosions nucléaires qui
nous
épouvantent aujourd’hui. (Seulement, la presse n’en parlait pas, et s
278
l’innovation, et c’est le problème fondamental de
notre
temps. Or elle est seule à disposer, pour le résoudre, d’une expérien
279
et non chrétien, dans beaucoup de pays voisins du
nôtre
— le monument aux morts des dernières guerres ? 7. Voir Arts n° 87
280
0 juin 1962)m n L’appel du monde, provoqué par
nos
œuvres, atteint l’Europe dans une situation qui me paraît définie par
281
est au cours des quinze années pendant lesquelles
nos
États ont perdu leurs empires, que l’Europe s’est mise à s’unir. Les
282
, sont les mêmes dates, exactement, que celles de
nos
premières étapes vers l’union 1945 à 1962, et tout porte à prévoir qu
283
rs sanglants chauvinismes, et cela devait amener,
nous
l’avons vu, le réveil des projets d’union. Accessoirement, il ne sera
284
retrait colonial eût signifié l’arrêt de mort de
notre
économie. Or ce retrait se trouve coïncider non seulement avec notre
285
ce retrait se trouve coïncider non seulement avec
notre
union, mais avec une prospérité sans précédent de l’ensemble du conti
286
sans précédent de l’ensemble du continent. Jamais
notre
cap de l’Asie n’avait connu croissance économique aussi rapide que de
287
régimes traditionnels. Au nom de quelques-unes de
nos
plus vraies valeurs — la liberté, la dignité de la personne, l’égalit
288
les et des races — mais aussi de quelques-unes de
nos
folies les plus contagieuses, comme le nationalisme, ils se sont mis
289
e, ils se sont mis à revendiquer les avantages de
notre
civilisation et la souveraineté de leurs États, pour la plupart créés
290
raineté de leurs États, pour la plupart créés par
nous
. Quant aux nations colonialistes de l’Europe, presque ruinées à deux
291
xième grand fait, non moins paradoxal, qui domine
notre
situation : le retrait politique de l’Europe coïncide avec l’adoption
292
de l’Europe coïncide avec l’adoption accélérée de
notre
civilisation par le tiers-monde. L’Europe a fait le monde, et cela n
293
on effectivement universelle. Cette civilisation,
nous
le savons tous, est tenue pour responsable, à tort ou à raison, d’aut
294
ses origines raciales, politiques et religieuses.
Nous
savons tous aussi comment s’est opérée sa diffusion mondiale dès la R
295
e désormais dans toutes ses dimensions physiques,
nous
ne pouvons plus faire d’erreurs de cette taille ; son histoire égalem
296
plus de traditions oubliées par leurs peuples que
nos
armées et nos missions n’en ont jamais détruites ou dénaturées. Mais
297
ions oubliées par leurs peuples que nos armées et
nos
missions n’en ont jamais détruites ou dénaturées. Mais alors, le retr
298
iquent une tendance prononcée vers l’expansion de
notre
culture dans les colonies libérées. Le retrait des Anglais de l’Inde
299
, celle de l’époque coloniale, seule l’élite sait
notre
langue… On n’apprend plus le français dans ces pays parce qu’on y est
300
les nations neuves du tiers-monde, il a suffi que
nos
administrateurs civils et militaires s’en aillent, pour que soit décr
301
lite indigène. Ces idéaux, on les retourne contre
nous
, et contre nos pratiques trop souvent immorales : c’est qu’ils valaie
302
es idéaux, on les retourne contre nous, et contre
nos
pratiques trop souvent immorales : c’est qu’ils valaient sans doute m
303
ales : c’est qu’ils valaient sans doute mieux que
nous
ne l’avions cru, et mieux que nous : tant pis pour nous, et tant mieu
304
oute mieux que nous ne l’avions cru, et mieux que
nous
: tant pis pour nous, et tant mieux pour nos idéaux ! Je ne les vois,
305
e l’avions cru, et mieux que nous : tant pis pour
nous
, et tant mieux pour nos idéaux ! Je ne les vois, pour ma part, nullem
306
que nous : tant pis pour nous, et tant mieux pour
nos
idéaux ! Je ne les vois, pour ma part, nullement menacés par la décol
307
e colonisés. Mais voici le troisième grand fait :
nos
idéaux et nos pratiques ont été diffusés en désordre, sans aucun plan
308
ais voici le troisième grand fait : nos idéaux et
nos
pratiques ont été diffusés en désordre, sans aucun plan, sans nulle s
309
équences qui risquent d’être aussi fâcheuses pour
nous
, Européens, que pour les peuples du tiers-monde. Fâcheuses pour nous
310
e pour les peuples du tiers-monde. Fâcheuses pour
nous
d’abord. Car il est évident que notre civilisation ne s’est rendue as
311
cheuses pour nous d’abord. Car il est évident que
notre
civilisation ne s’est rendue assimilable et transportable qu’au prix
312
es et ses valeurs fondamentales. Le monde accepte
nos
machines et quelques-uns de nos slogans, mais non pas l’arrière-plan
313
Le monde accepte nos machines et quelques-uns de
nos
slogans, mais non pas l’arrière-plan religieux, philosophique et cult
314
r intégration, bon an mal an, dans le complexe de
nos
coutumes et de nos équilibres humains. Il faut l’admettre : les versi
315
an mal an, dans le complexe de nos coutumes et de
nos
équilibres humains. Il faut l’admettre : les versions simplifiées de
316
t sembler que leurs chances soient meilleures que
les nôtres
. Le tiers-monde les accueille sans méfiance de principe. Il ne dit pa
317
monde, en cette affaire, a bien plus à perdre que
nous
. Ses meilleurs esprits le découvrent. Mais aussitôt, ils nous accable
318
illeurs esprits le découvrent. Mais aussitôt, ils
nous
accablent de reproches. Un professeur indien, le Dr Raghavan Iyer, en
319
cho des ressentiments du tiers-monde à l’égard de
notre
culture et de sa diffusion désordonnée. Rappelant que les pays sous-d
320
tinisme culturel. C’est une assez bonne liste de
nos
vices, tels qu’ils se sont manifestés, du moins à partir des débuts d
321
lle. Il serait trop facile de répondre à ceux qui
nous
tiennent ce langage : pourquoi n’avez-vous pas adopté nos vertus, don
322
nent ce langage : pourquoi n’avez-vous pas adopté
nos
vertus, dont la liste est aussi facile à faire ? Et pourquoi nous imi
323
t la liste est aussi facile à faire ? Et pourquoi
nous
imitez-vous, en général ? Pourquoi nous reprochez-vous notre athéisme
324
pourquoi nous imitez-vous, en général ? Pourquoi
nous
reprochez-vous notre athéisme et plus encore, notre matérialisme, qua
325
z-vous, en général ? Pourquoi nous reprochez-vous
notre
athéisme et plus encore, notre matérialisme, quand c’est notre aide m
326
ous reprochez-vous notre athéisme et plus encore,
notre
matérialisme, quand c’est notre aide matérielle que vous exigez à gra
327
e et plus encore, notre matérialisme, quand c’est
notre
aide matérielle que vous exigez à grands cris, et pas du tout nos mis
328
lle que vous exigez à grands cris, et pas du tout
nos
missionnaires ? Cette réponse serait trop facile, car nous sommes lar
329
ionnaires ? Cette réponse serait trop facile, car
nous
sommes largement responsables des erreurs que commet le tiers-monde q
330
es des erreurs que commet le tiers-monde quand il
nous
juge. Ce ne sont pas nos meilleurs représentants, les plus conscients
331
le tiers-monde quand il nous juge. Ce ne sont pas
nos
meilleurs représentants, les plus conscients des vraies valeurs europ
332
us conscients des vraies valeurs européennes, que
nous
envoyons outre-mer, mais des agents de nos États et de nos firmes, qu
333
, que nous envoyons outre-mer, mais des agents de
nos
États et de nos firmes, qui transportent là-bas toutes nos rivalités,
334
ons outre-mer, mais des agents de nos États et de
nos
firmes, qui transportent là-bas toutes nos rivalités, des assistants
335
et de nos firmes, qui transportent là-bas toutes
nos
rivalités, des assistants techniques qui ne savent pas grand-chose du
336
gitateurs politiques, des commerçants incultes et
nos
plus mauvais films. Nous exportons pêle-mêle nos sous-produits, nos a
337
s commerçants incultes et nos plus mauvais films.
Nous
exportons pêle-mêle nos sous-produits, nos aventuriers et nos livres,
338
nos plus mauvais films. Nous exportons pêle-mêle
nos
sous-produits, nos aventuriers et nos livres, nos querelles nationale
339
ilms. Nous exportons pêle-mêle nos sous-produits,
nos
aventuriers et nos livres, nos querelles nationales, nos machines et
340
s pêle-mêle nos sous-produits, nos aventuriers et
nos
livres, nos querelles nationales, nos machines et nos dogmes, dans l’
341
nos sous-produits, nos aventuriers et nos livres,
nos
querelles nationales, nos machines et nos dogmes, dans l’irresponsabi
342
nturiers et nos livres, nos querelles nationales,
nos
machines et nos dogmes, dans l’irresponsabilité la plus totale, sans
343
livres, nos querelles nationales, nos machines et
nos
dogmes, dans l’irresponsabilité la plus totale, sans respect ni pour
344
e, sans respect ni pour leurs cultures ni pour la
nôtre
. Telle est la situation concrète de l’Europe dans le monde actuel. Je
345
actuel. Je la résume : la décolonisation, loin de
nous
ruiner, coïncide avec notre union, laquelle promet une prospérité san
346
écolonisation, loin de nous ruiner, coïncide avec
notre
union, laquelle promet une prospérité sans précédent ; le monde entie
347
s précédent ; le monde entier se met à l’école de
notre
civilisation ; mais il n’en tire pas le meilleur, loin de là, et nous
348
mais il n’en tire pas le meilleur, loin de là, et
nous
méprise autant qu’il nous jalouse. C’est en fin de compte notre faute
349
eilleur, loin de là, et nous méprise autant qu’il
nous
jalouse. C’est en fin de compte notre faute, car nous n’avons jamais
350
autant qu’il nous jalouse. C’est en fin de compte
notre
faute, car nous n’avons jamais conçu une politique de civilisation ré
351
jalouse. C’est en fin de compte notre faute, car
nous
n’avons jamais conçu une politique de civilisation répondant à l’ampl
352
pondant à l’ampleur des exigences du siècle et de
nos
responsabilités mondiales. La question qui se pose est dès lors la su
353
lle et morale de répondre aux appels que le monde
nous
adresse, par sa faim, par sa peur, et même par sa haine. C’est la néc
354
peur, et même par sa haine. C’est la nécessité de
nous
porter enfin à la hauteur de notre vocation universelle. »
355
la nécessité de nous porter enfin à la hauteur de
notre
vocation universelle. »
356
ynbee et de Sorel à Sartre, semble avoir persuadé
nos
élites comme nos masses que l’Europe est une pauvre chose écrasée ent
357
à Sartre, semble avoir persuadé nos élites comme
nos
masses que l’Europe est une pauvre chose écrasée entre deux colosses.
358
es des faits. Dès le xviiie siècle, elle hantait
nos
esprits. Voici ce qu’écrit à Catherine de Russie le baron Grimm, gaze
359
côté de l’Orient, et l’Amérique, devenue libre de
nos
jours, du côté de l’Occident ; et nous autres, peuple du noyau, nous
360
ue libre de nos jours, du côté de l’Occident ; et
nous
autres, peuple du noyau, nous serons trop dégradés, trop avilis pour
361
de l’Occident ; et nous autres, peuple du noyau,
nous
serons trop dégradés, trop avilis pour savoir autrement que par une v
362
ent que par une vague et stupide tradition ce que
nous
avons été. En 1847, Sainte-Beuve résume ainsi l’opinion de l’histori
363
C’est que l’Europe unie n’est pas faite et qu’il
nous
faut donc absolument la faire, pour que notre capacité globale se réa
364
u’il nous faut donc absolument la faire, pour que
notre
capacité globale se réalise, non seulement dans les statistiques, mai
365
e, non seulement dans les statistiques, mais dans
notre
conscience. L’Europe a tout ce qu’il faut pour être encore la premièr
366
ntellectuelle occidentale désespère bruyamment de
nos
valeurs et dénie toute espèce de vocation à l’Occident, tel que le re
367
sance et non une décadence. Mais il y a plus : on
nous
dit que les valeurs nouvelles capables d’entraîner le monde et de lui
368
éen au xixe siècle. Ce sont donc des valeurs qui
nous
sont propres que les Russes nous renvoient aujourd’hui, fort simplifi
369
des valeurs qui nous sont propres que les Russes
nous
renvoient aujourd’hui, fort simplifiées et appauvries d’ailleurs, sou
370
d’un autre successeur, hypothétique, reprenant de
nos
mains débiles ce qu’on appelait jadis « le flambeau de la civilisatio
371
ne vois pas une seule culture, indépendante de la
nôtre
, foncièrement différente de la nôtre, qui serait mieux capable que no
372
ndante de la nôtre, foncièrement différente de la
nôtre
, qui serait mieux capable que nous d’exercer la fonction planétaire u
373
férente de la nôtre, qui serait mieux capable que
nous
d’exercer la fonction planétaire unifiante qui sera désormais, dans l
374
emière d’une civilisation. Un regard sur le globe
nous
fait voir, au contraire, que les peuples nouveaux se tournent vers l’
375
, une création de l’Europe ! Le cycle se referme,
nous
ramenant à l’Europe. Où trouver, dans tout cela, nos successeurs ? Je
376
ramenant à l’Europe. Où trouver, dans tout cela,
nos
successeurs ? Je ne vois que des imitateurs un peu en retard qui, bie
377
un peu en retard qui, bien souvent, caricaturent
nos
pires défauts. Non, nous n’échapperons pas à notre vocation en prétex
378
ien souvent, caricaturent nos pires défauts. Non,
nous
n’échapperons pas à notre vocation en prétextant notre faiblesse, ou
379
nos pires défauts. Non, nous n’échapperons pas à
notre
vocation en prétextant notre faiblesse, ou ces crimes d’un passé réce
380
n’échapperons pas à notre vocation en prétextant
notre
faiblesse, ou ces crimes d’un passé récent dont le tiers-monde nous t
381
ces crimes d’un passé récent dont le tiers-monde
nous
tient pour responsables. Car cette faiblesse ne traduit rien qu’une d
382
ette faiblesse ne traduit rien qu’une division de
nos
forces — et nous sommes en bon train de les unir — mais non pas une a
383
e traduit rien qu’une division de nos forces — et
nous
sommes en bon train de les unir — mais non pas une absence de forces
384
es potentielle. Et ces crimes, qui furent ceux de
nos
nationalismes, du racisme, et, dans une certaine mesure, du coloniali
385
une certaine mesure, du colonialisme, exigent de
nous
bien autre chose qu’un mea culpa rageur et masochiste, tellement plus
386
’Europe est inscrite dans des faits de ce genre :
Nos
exportations représentent à peu près 40 % de notre commerce et nos im
387
Nos exportations représentent à peu près 40 % de
notre
commerce et nos importations atteignent le même taux, cependant que l
388
représentent à peu près 40 % de notre commerce et
nos
importations atteignent le même taux, cependant que les États-Unis ne
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rienter vers un dialogue fécond. Tout, et d’abord
nos
traditions, non seulement de curiosité mais de respect des valeurs sp
390
té et les moyens de dialoguer, non seulement avec
nous
, mais entre elles. Équilibrer les créations humaines est le second a
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rait beaucoup apprendre, lui qui veut à tout prix
nos
belles machines, sans se douter qu’elles peuvent détruire de proche e
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portent, à la manière du cheval de Troie. Et cela
nous
conduit naturellement au troisième verbe typique de notre vocation, q
393
nduit naturellement au troisième verbe typique de
notre
vocation, qui est fédérer. Défendre et illustrer le fédéralisme, c’es
394
us prétexte de se libérer des dernières traces de
notre
impérialisme, ils copient puérilement ses tares les plus visibles. L’
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litaires qui en sont l’aboutissement logique dans
notre
siècle, c’est l’attitude et la pratique fédéralistes : l’union dans l
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e en commun des droits « souverains » qu’aucun de
nos
pays n’est plus en mesure d’exercer à lui seul, dans le monde actuel.
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s la coïncidence que j’ai relevée entre la fin de
notre
impérialisme colonial, les débuts de notre union fédérale, et l’essor
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fin de notre impérialisme colonial, les débuts de
notre
union fédérale, et l’essor de notre économie, il y a sans doute une g
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les débuts de notre union fédérale, et l’essor de
notre
économie, il y a sans doute une grande leçon pour le tiers-monde, mai
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nt, s’il veut enfin se réconcilier avec lui-même.
Nous
pourrons voir cela, dans cette génération, si l’Europe, d’où le mal e
401
l. Le temps n’est plus de douter sans vergogne de
nos
valeurs occidentales. Au contraire, le temps est venu de les prendre
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ps est venu de les prendre nous-mêmes au sérieux.
Nous
n’avons pas simplement le droit de répondre à l’attente des jeunes na
403
’Occident, par un tardif et impuissant mea culpa.
Nous
ne sommes pas seuls en cause dans cette affaire. Nous sommes pour les
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ne sommes pas seuls en cause dans cette affaire.
Nous
sommes pour les autres un espoir, qu’il s’agit de ne pas frustrer. L’
405
tion universelle, qui l’enracine dans le passé de
notre
culture, dans les données constitutives de l’Occident, et que tout ap
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feront. Elles dépendent de l’esprit agissant par
nos
mains. Le temps n’est plus pour nous de chercher anxieusement à devin
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agissant par nos mains. Le temps n’est plus pour
nous
de chercher anxieusement à deviner le cours prochain de notre histoir
408
rcher anxieusement à deviner le cours prochain de
notre
histoire : c’est à la faire que nous sommes appelés.8 8. Ces texte
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prochain de notre histoire : c’est à la faire que
nous
sommes appelés.8 8. Ces textes paraîtront, en volume, en septembre
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Une note de la rédaction précise : « Une coquille
nous
a fait écrire que le chiffre de la population de l’Europe de l’Ouest
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avec ses satellites : 430 millions et non 450. »
Nous
rectifions l’article de Rougemont qui porte bien le chiffre non corri
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dence de l’amour idéalisé, tel que le concevaient
nos
grands-parents, mais rien ne permet de réduire « l’Amour » à ce clich
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de statistique. Les attitudes que la majorité de
nos
contemporains sont censés adopter vis-à-vis de l’érotisme m’indiffère
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es et les Vies de Jésus dont les tirages dominent
notre
marché du livre, sans que personne y voie la preuve d’une sanctificat
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voie la preuve d’une sanctification quelconque de
notre
époque. Reste que l’étalage étudié du nu « suggestif » dans nos rues
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ste que l’étalage étudié du nu « suggestif » dans
nos
rues et au cinéma, les scènes obligées « d’amour » physique dans les
417
nsemble de ces traits frappe les auscultateurs de
notre
époque, au point que certains ont parlé d’une révolution dans les mœu
418
ous l’effet des modes culturelles. Les audaces de
nos
écrivains, de nos cinéastes ne sont pas les produits de cet instinct
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des culturelles. Les audaces de nos écrivains, de
nos
cinéastes ne sont pas les produits de cet instinct universel et primo
420
ns dans quelques pays de l’Occident. En revanche,
nos
manières de parler des choses du sexe et de l’érotisme ont entièremen
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à s’orienter. Mais quatre-vingt-dix pour cent de
nos
plus de 60 ans confondent encore freudisme et pornographie. D’étrange
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l’instinct Si quelque chose se « déchaîne » de
nos
jours, ce ne peut donc pas être l’instinct, et ce n’est pas la passio
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es l’empire des archétypes illustrés par le rêve.
Nous
voilà loin de Fourier, qui fut le premier, je crois, à parler d’une «
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bien » ? Ou encore — hypothèse optimiste — allons-
nous
vers une ère classique, scientifique et hygiénique, où le problème nu
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de même que la faim et la peur ne sont plus, dans
nos
pays riches, des problèmes fondamentaux, liés comme tels à la spiritu
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dit la vue aux moins de 18 ans dans la plupart de
nos
pays, et à tout le monde en France, les Hindous l’ont sculpté au fron
427
e programme de recherches, dans lequel l’Amérique
nous
précède depuis une trentaine d’années. Les aspects littéraires de l’é