1
tend de l’écrivain contemporain — alternativement
ou
simultanément — qu’il soit prêtre et iconoclaste, directeur de cons
2
périodes de crise, la société devrait le fusiller
ou
le décorer, avouant ainsi qu’elle ne sait plus quelle est sa juste pl
3
de lecteurs de journaux, de spectateurs de films
ou
de télévision. Mais jamais son langage d’artiste ou de penseur n’avai
4
de télévision. Mais jamais son langage d’artiste
ou
de penseur n’avait été plus éloigné du lieu commun, de ce que peuvent
5
ssibilité sans précédent de jouer un rôle public,
ou
tout au moins, de contribuer dans l’immédiat à la création d’un clima
6
efficacité : simplifications éhontées, démagogie,
ou
propagande partisane. Allons-nous succomber aux tentations, divergent
7
t complices, du retrait pur et simple d’une part,
ou
du conformisme pur et simple d’autre part, l’une et l’autre de ces dé
8
ciale, comme ceux qui ont une fonction économique
ou
politique bien définie, précisément à cause de cela, l’écrivain repré
9
la liberté, et non seulement de la sienne propre
ou
de celle de son art, mais de la liberté de chacun et de ses condition
10
a plus intime, celle de la dérobade, orgueilleuse
ou
modeste, du retrait hors du monde où nous sommes vivants. Je ne crois
11
i peut se révéler décisif pour beaucoup. Renoncer
ou
nier ce pouvoir, ce serait tout simplement l’abandonner à ceux qui en
12
es de toute couleur des certitudes de propagande,
ou
je ne sais quelle mystique qui serait, au mieux, un peu plus virulent
13
r ! » Elle sera subitement mise à nu. D’ici vingt
ou
trente ans, selon certains experts, il suffira qu’un tiers de la popu
14
suite de facteurs matériels que j’aurais oubliés
ou
ne saurais prévoir, qu’en vertu de nos libres décisions. (Ce n’est pa
15
il se trouve précisément que l’Occident a décuplé
ou
centuplé pendant ce siècle les instruments et moyens de culture. On y
16
comprendre les chefs-d’œuvre. Quant à la qualité,
ou
créativité, ou nocivité relative de cette invasion de la culture, nul
17
chefs-d’œuvre. Quant à la qualité, ou créativité,
ou
nocivité relative de cette invasion de la culture, nul ne saurait en
18
mme la mystique était un mouvement de dépassement
ou
de retrait en deçà du dogme formulé ; mais l’une et l’autre s’appuyai
19
éter de l’ancien qui n’a pas disparu sans raison,
ou
ressusciter des doctrines dont le style créateur a fait son temps5. E
20
, et les spectacles solennels organisés par l’art
ou
par le sport préparent les masses et les individus à des liturgies im
21
onomiques, les remous de la politique, le cinéma,
ou
l’Art lui-même. Quant à savoir si cela représentera un progrès ou un
22
e. Quant à savoir si cela représentera un progrès
ou
un risque nouveau, voilà qui nous oblige à reconsidérer le sens et la
23
ose un progrès culturel (qu’il soit appelé loisir
ou
travail). 3. Je ne parle pas ici de la télévision, qui nous apporte
24
nt et furent dans une large mesure antireligieuse
ou
areligieuse. Le surréalisme français fut le signal d’une première rév
25
heur, de télépathie, d’érotisme, de paix de l’âme
ou
d’exaltation ; demain, des règles de yoga « scientifique », à l’Occid
26
, si on la compare à d’autres, passées, présentes
ou
en formation, on s’aperçoit qu’elle s’en distingue par deux grands tr
27
sens concret que pour chacun. L’unité de mesure,
ou
mieux : l’organe de sensibilité à la liberté véritable, restant le mo
28
pas moins vain d’imaginer qu’on puisse l’éliminer
ou
l’oublier. Admettons que l’Europe, en la formant, ait « infecté » le
29
lus mises en échec par trop de coutumes anciennes
ou
de limitations posées en partie par des excès contraires. Si l’Europe
30
érique a fait de certaines techniques (taylorisme
ou
psychanalyse), ce que les Soviets ont fait de la croyance en l’Histoi
31
de le déduire d’une certaine situation d’ensemble
ou
d’un appel monté du monde antique : nul ne peut démontrer qu’il soit
32
comme une grossière erreur de calcul, de montage
ou
d’aiguillage, c’est-à-dire qu’elle « ne pardonne pas » : elle suspend
33
de vue spirituel, toute morale codifiée, rituelle
ou
rationnelle. Elles impliquent, en effet, que la valeur d’un acte ne p
34
jugée par sa conformité avec les règles du sacré
ou
du social, mais que son sens dépend d’une attitude intime, d’une libr
35
évolution individuelle — libère tout homme, noble
ou
esclave, des liens sacrés de la caste ou du clan ; en même temps, ell
36
e, noble ou esclave, des liens sacrés de la caste
ou
du clan ; en même temps, elle le met au service du prochain. Entrant
37
lanète : elle a non seulement influencé, colonisé
ou
vassalisé selon les cas, la totalité de l’Afrique, des deux Amériques
38
ses méthodes de pensée, de production matérielle
ou
d’organisation de l’État, se rendent politiquement indépendants, j’y
39
veloppement normal de leurs sciences spirituelles
ou
physio-psychologiques. Et cela, au moment même où l’Occident commence
40
ncipe transcendant, dont un C. G. Jung en Europe,
ou
un Aurobindo en Inde, a tenté d’entrevoir la nature. Au stade présent
41
nir, voyager dans la lune, lire les pensées, tuer
ou
guérir sans contact… — tout est là, ou peut l’être bientôt. Déjà nous
42
sées, tuer ou guérir sans contact… — tout est là,
ou
peut l’être bientôt. Déjà nous volons, transmutons les métaux, dépass
43
iel : les miracles d’abord (changer l’eau en vin,
ou
guérir un paralytique) puis les expériences concluantes (l’avion vole
44
deux cas, l’effet probant est de nature tangible
ou
mesurable. Les Orientaux ont multiplié les recettes (psychosomatiques
45
t, car on n’observe rien de tel en Inde, en Chine
ou
en Afrique. Comment nous expliquer ce fait ? Et pourquoi l’érotisme e
46
e voit pas un seul équivalent chrétien — existant
ou
imaginable — du « Kamasutra », des « tantras », de tant d’autres trai
47
raux très sévères et de conseils d’hygiène vagues
ou
aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent t
48
érente de type personnaliste, et non plus sociale
ou
sacrée comme dans les autres religions. Il n’en est que plus frappant
49
condamné sous les noms de luxure et d’impudicité
ou
de « prostitution spirituelle », l’amour humain devait fatalement dev
50
alité de la personne, l’amour sexuel, sentimental
ou
spirituel (amour des corps, des âmes ou des esprits selon la triparti
51
ntimental ou spirituel (amour des corps, des âmes
ou
des esprits selon la tripartition traditionnelle et non moins paulini
52
s casuistes), dans une Europe formée par l’Église
ou
contre elle, et longtemps confondue avec « la chrétienté ». On ne sau
53
doute irréversible, et les cultures totalitaires (
ou
dirigées) normalement puritaines seront bientôt débordées. Au surplus
54
est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct
ou
avec « l’éternelle luxure » sans horizon que la pensée des spirituels
55
polémique intime. Ce n’est pas l’immoralité plus
ou
moins grave de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (re
56
des choses de l’amour, de spéculer à leur propos
ou
de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotism
57
qui est remis en question — tout l’amour : sexuel
ou
passionnel, normal ou aberrant, matrimonial ou spirituel. « L’amour e
58
ion — tout l’amour : sexuel ou passionnel, normal
ou
aberrant, matrimonial ou spirituel. « L’amour est à réinventer », dis
59
el ou passionnel, normal ou aberrant, matrimonial
ou
spirituel. « L’amour est à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce
60
nt les effets. Prenez un Européen cultivé — homme
ou
femme — formé par la morale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non, pl
61
ormé par la morale bourgeoise, d’ailleurs croyant
ou
non, plus ou moins respectueux de la science et du progrès, donc norm
62
orale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non, plus
ou
moins respectueux de la science et du progrès, donc normal et moyen s
63
innocence, même enfantine : la pariade primitive,
ou
, au contraire, la passion la plus insolite, exaltées comme étant la v
64
ndent encore leur nom : bref, la luxure, anxieuse
ou
complaisante, sophistiquée ou commerciale, non seulement étudiée mais
65
la luxure, anxieuse ou complaisante, sophistiquée
ou
commerciale, non seulement étudiée mais justifiée ! Comment notre hom
66
ust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller,
ou
le simple coït dans l’amour ? Il voit ce qui le choque, qui est aussi
67
ent les motifs inverses d’être indignés, inquiets
ou
angoissés. Les deux camps se rendent bien leur mépris, et chacun refu
68
ient très naïvement, tout à leur passion poétique
ou
moraliste retournée, qui leur cache trop souvent les facts of life —
69
iciter des motifs religieux généralement refoulés
ou
tout simplement ignorés. Méthode exactement inverse de celle de Freud
70
dimensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici
ou
d’à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — ma
71
de en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie
ou
désir, selon l’ordre physique ou animique. Et cela seul donne un sens
72
on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique
ou
animique. Et cela seul donne un sens à tout : au vide cosmique où dan
73
istant dans ma re-connaissance, et que tout signe
ou
sens manifeste l’amour ; et rien d’autre n’importe en vérité ; rien d
74
e l’éducation, l’amitié et le mariage. L’émotion,
ou
l’Éros, seconde forme de l’amour procède de l’âme. Dans sa genèse, el
75
euple et la bourgeoisie, catholiques, protestants
ou
laïques. Cette morale tient le sexe pour mauvais en principe. Comme e
76
telle attitude est plus hérétique que chrétienne,
ou
plus religieuse que rationnelle et « scientifique », elle se garde de
77
l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel
ou
élève l’érotique ? (J’entends bien ; élève l’érotique au niveau de si
78
s de vue, mais presque personne ne prend la peine
ou
le plaisir d’en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les
79
tarots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard
ou
d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste
80
e : palpiter, contracter-dilater, être vulnérable
ou
blessé, transpercé par une pique (« Une épée te transpercera l’âme »,
81
. Déviations typiques : impérialisme et sadisme,
ou
à l’inverse, ascétisme et goût de l’autosacrifice vers l’autre : crim
82
u mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âme,
ou
ne sait qu’en faire et la nie). Conception de l’amour : l’équilibre
83
s yeux leur essor, après des siècles d’immobilité
ou
de continuelle décadence. Qu’est-ce que l’Europe a « étouffé » dans l
84
le l’a fondée. La démocratie de l’Arabie saoudite
ou
du Yémen ? Le respect de la personne humaine chez les cannibales ? Vo
85
r que cet exemple n’infirme en rien leurs thèses,
ou
ne compte pas. Je leur laisse à démontrer dialectiquement que le roya
86
même ? De leurs valeurs européennes « pourries »
ou
de quelles autres ? Laissons là ces divagations. Revenons aux faits.
87
nt sauvé de la sorte que nos principes, compromis
ou
trahis par nos pratiques. L’ère colonialiste a pris fin, pour des rai
88
our le plaisir de se vautrer dans son masochisme,
ou
simplement pour embêter de Gaulle, qui a pourtant présidé non sans gr
89
otre mauvaise conscience, notre rage autopunitive
ou
l’alliance de nos reniements, mais un exemple réussi de dépassement d
90
lon les auteurs et selon les modes, géographiques
ou
climatiques, économiques ou démographiques. Ce que j’appelle le phéno
91
modes, géographiques ou climatiques, économiques
ou
démographiques. Ce que j’appelle le phénomène européen se signale, da
92
conquérir, et d’absorber leurs conquérants, Huns
ou
Mongols ? Les causes physiques et naturelles ne pouvant rendre compte
93
ponse : — Pourquoi l’Europe a-t-elle été la seule
ou
la première partie du monde qui ait adopté cette religion, venue d’ai
94
e siècle a découvert qu’un phénomène, individuel
ou
collectif, ne pouvait être bien saisi que dans son mouvement créateur
95
nne est donc devenue le lieu de rencontre de sept
ou
huit traditions différentes : orientales et nordiques, continentales
96
improbable de toutes ces forces en conflit latent
ou
en guerre ouverte. L’Europe et sa culture résulteront de cette fusio
97
t quelques rares voyageurs — Marco Polo, Rubrukis
ou
Jean de Plan Carpin — leur ont décrit les richesses fabuleuses. Ils o
98
onquête militaire, la prise du pouvoir économique
ou
politique, enfin la colonisation. De siècle en siècle, les continents
99
esurer ses forces contre des adversaires visibles
ou
invisibles, aller toujours plus loin dans l’inconnu, en naviguant ave
100
sse avant lui : ils partent vers des buts proches
ou
lointains qu’ils rêvaient avec précision, ils se trompent sur les but
101
n, ils se trompent sur les buts de leurs voyages,
ou
sur le nom et la nature de leur objet. Et ce qu’ils trouvent pose de
102
volonté de vivre, enfin sa fonction dans le monde
ou
vocation. La situation géoéconomique de notre petit continent, au po
103
être allemande, française, luxembourgeoise, belge
ou
suisse : vous y distinguez des villages, des petites villes et des fe
104
S’ils se ressemblent, c’est par leur complication
ou
par leur manière d’être différents : première formule de l’unité para
105
es huttes se groupent en rond dans les clairières
ou
s’égrènent le long de la berge d’un fleuve. L’Europe seule présente u
106
anale et donc typique, un savant débarqué de Mars
ou
de Vénus pourrait reconstituer sans trop d’erreurs les structures ess
107
se, les discussions autour d’une table de bistrot
ou
d’un étalage de marché lui permettraient de trouver quelques-uns des
108
aître, qui est celle des autres, de l’autre école
ou
de l’autre parti — mais à partir des réalités visibles et tangibles,
109
s façades bureaucratiques autour d’un cercle vide
ou
d’un quadrilatère évoquant de lourdes parades. Tout au contraire : la
110
droit que le Palio de Sienne, la Piazza Signioria
ou
le forum romain lui-même, ancêtre commun de nos places, Platze, plaza
111
un de nos places, Platze, plazas, praças, piazze,
ou
Pleins selon le pays. Quant à l’ancêtre du forum lui-même, c’est l’ag
112
(l’hôtel de ville, le municipio, le Rathaus) soit
ou
non bâtie sur la place — et il se trouve qu’elle l’est en général — c
113
el romain sur le forum, enfin l’église chrétienne
ou
ecclesia (qui veut dire assemblée et non plus temple), représentent l
114
représentées par la révolte d’un seul, d’un génie
ou
d’un saint contre toute une cité, au nom de ses principes indiscutés.
115
uand l’une des réalités antagonistes — la liberté
ou
l’autorité, l’autonomie locale ou la centralisation, l’innovation ou
116
es — la liberté ou l’autorité, l’autonomie locale
ou
la centralisation, l’innovation ou la tradition, l’individualisme ou
117
tonomie locale ou la centralisation, l’innovation
ou
la tradition, l’individualisme ou la discipline sociale, etc.— préten
118
n, l’innovation ou la tradition, l’individualisme
ou
la discipline sociale, etc.— prétend s’imposer seule et détruire l’au
119
détruire l’autre au nom d’un ordre simplificateur
ou
d’une doctrine prétendument totale et unitaire, il en résulte guerres
120
conciliation pratique, gagée par une institution,
ou
assurée par une méthode qui ne supprime pas la tension mais la maîtri
121
mmense complexe de tension n’est pas trop déprimé
ou
dévasté par les guerres, les dictatures et les nationalismes clos, qu
122
représentent ses courts-circuits ; dans la mesure
ou
se développe, ne fût-ce qu’une part du potentiel accumulé par ces ten
123
ation. Sommes-nous au seuil d’une telle période ?
Ou
au contraire, l’état de santé de l’Europe est-il aussi mauvais que le
124
rable au portrait-robot du producteur moyen russe
ou
américain ? Les éléments d’une réponse motivée à cette question — tro
125
ent tranchée au nom de partis pris réactionnaires
ou
progressistes — pourraient être fournis par une auscultation des org
126
haque dimanche, et on en trouve en général quatre
ou
cinq pour une commune rurale moyenne de 2000 à 3000 habitants. L’égli
127
os pays, qu’il s’agisse du Marché commun des Six,
ou
de l’économie des pays neutres. Quant à la presse, enfin, et au café
128
relles, et moins peuplé, je le répète, que l’Inde
ou
que la Chine. Mais ce cap et ses habitants, longuement travaillés, to
129
bre du siècle, qu’est celle d’Einstein : E = mc2,
ou
E signifie l’énergie, m la masse, c la vitesse de la lumière. Je la t
130
es, artisanales et paysannes, de chicanes légales
ou
fiscales, de fronde populaire et de revendications, qui l’ont freinée
131
er comme l’éléphant dans le magasin de porcelaine
ou
le bulldozer dans un verger. Certes, les freins et les écluses n’ont
132
éraux de cause à effet entre les deux phénomènes,
ou
si plutôt, comme je le crois, ils ne résultent pas tous les deux d’un
133
gner que les défaitistes européens, nationalistes
ou
marxistes, qui soutenaient depuis cinquante ans que l’Europe n’était
134
e savons tous, est tenue pour responsable, à tort
ou
à raison, d’autant de méfaits que de bienfaits. Mais ceci n’empêche p
135
verses : missionnaires, commerciales, politiques,
ou
simplement aventurières, les Européens, en désordre, et sans le moind
136
urnaux et des parlements. S’imposant par la force
ou
reçus comme des dieux — ainsi Cortés à Mexico —, voulant sauver des â
137
ainsi Cortés à Mexico —, voulant sauver des âmes
ou
exploiter des mines, ils conquièrent, civilisent, pillent, évangélise
138
armées et nos missions n’en ont jamais détruites
ou
dénaturées. Mais alors, le retrait de l’Europe qu’on nomme décolonisa
139
seconds, pas plus dans leur empire qu’en Afrique
ou
en Asie. Donc, à court terme, il peut sembler que leurs chances soien
140
de ce qu’il appelait « les conceptions partielles
ou
discréditées de l’esprit européen ». Il en donnait l’impressionnante
141
démagogiques, au seul profit de leurs exploitants
ou
exploiteurs, plus efficaces ? Va-t-elle être évincée du tiers-monde p
142
vices, au détriment de ses valeurs authentiques ?
Ou
peut-elle encore réagir ? En a-t-elle les moyens matériels et moraux
143
se écrasée entre deux colosses. Cette conviction,
ou
cette angoisse, m’apparaissent curieusement indépendantes des faits.
144
, mais seulement le citoyen d’un petit État de 10
ou
de 50 millions qui n’est plus à l’échelle du monde nouveau. C’est que
145
t d’autre part, de la puissance d’autres cultures
ou
civilisations qui prétendent à sa succession. Je ne vous apprendrai r
146
comme le rôle de la police et des fonctionnaires,
ou
l’habitude de réécrire l’histoire tous les vingt-cinq ans pour justif
147
cinq ans pour justifier la politique du souverain
ou
du parti au pouvoir ; à quoi s’ajoutent 50 % de marxisme plus ou moin
148
pouvoir ; à quoi s’ajoutent 50 % de marxisme plus
ou
moins fidèlement appliqué. Or le marxisme n’est tout de même pas d’in
149
s à notre vocation en prétextant notre faiblesse,
ou
ces crimes d’un passé récent dont le tiers-monde nous tient pour resp
150
charger, si l’Europe s’y dérobe. Cette vocation,
ou
cette fonction mondiale, si l’on préfère, se résume à mes yeux dans c
151
excès du chauvinisme et à des mesures économiques
ou
politiques visiblement indéfendables du point de vue de leurs propres
152
’antidote du nationalisme, du chauvinisme, racial
ou
partisan, et finalement des dictatures totalitaires qui en sont l’abo
153
poque. L’érotisme peut traduire un refus d’aimer,
ou
, au contraire, une prise de conscience plus vraie de l’amour. Cela s’
154
ppe, par nature, à toute espèce de généralisation
ou
de statistique. Les attitudes que la majorité de nos contemporains so
155
’amour » physique dans les romans de série, noire
ou
autre, la suppression des « pudeurs de langage », mais plus que tout
156
, entre la Porte étroite et Notre-Dame des Fleurs
ou
Le Silence de Bergman, ce qui s’est passé d’important se situe au niv
157
lence de défis parfois sadiques, de préjugés plus
ou
moins masochistes, de découvertes excitantes et de problématiques lib
158
éducateurs se persuadèrent que la moindre défense
ou
discipline équivalait à « refouler l’instinct », à créer des névroses
159
s d’autorégulation démographique. Question de vie
ou
de mort pour l’espèce, s’il est vrai que trop de vies peuvent entraîn
160
a peste, la famine et la guerre déjà neutralisées
ou
en voie de l’être, restent les disciplines contraceptives et certains
161
et aux passions, et la procréation à la création
ou
au plaisir cultivé pour lui-même, donc stérile. Ce phénomène qui va s
162
visions, rythmes, littérature, photos, allusions
ou
contacts, le jeune homme d’aujourd’hui ne produit plus son type de fe
163
thie sexuelle, cédant à quelque ruse de l’espèce,
ou
parce qu’il n’aura pu choisir entre ceux qui se figurent encore que l
164
’il n’y a « pas de péché au-dessous du nombril »,
ou
ceux qui croient bonnement avec un chansonnier de mes amis « qu’il n’
165
s « qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien » ?
Ou
encore — hypothèse optimiste — allons-nous vers une ère classique, sc