1
paulinienne : « Soyez dans le monde comme n’étant
pas
du monde. » Et cette formule, me semble-t-il, fournit la clé. Précisé
2
arce que la place de l’écrivain n’est plus, n’est
pas
clairement marquée dans la cité, parce qu’il ne sait plus où s’asseoi
3
u’il ne sait plus où s’asseoir, parce qu’il n’est
pas
intégré sans question ni contradiction dans la structure sociale, com
4
ses conditions pour tous. Au monde comme n’étant
pas
du monde, dans la cité, oui, mais comme un problème vivant, comme une
5
ères de perdre la liberté : la première est de ne
pas
l’exercer en actes ; la seconde, d’en supprimer les conditions. La pr
6
hors du monde où nous sommes vivants. Je ne crois
pas
à une « littérature engagée », selon l’expression qui traine partout
7
i traine partout : une telle littérature n’existe
pas
, n’a jamais existé, ou bien elle se confond avec la propagande. Mais
8
nt personnel de l’écrivain comme tel. Et il n’est
pas
question non plus de réduire la littérature au témoignage social et p
9
ces deux périls, il importe de se rassembler. Non
pas
du tout, non pas un seul instant dans l’idée qui m’est répugnante de
10
il importe de se rassembler. Non pas du tout, non
pas
un seul instant dans l’idée qui m’est répugnante de constituer un fro
11
isparaîtraient tous les visages particuliers. Non
pas
du tout, non pas un seul instant dans l’idée d’opposer à ces totalita
12
us les visages particuliers. Non pas du tout, non
pas
un seul instant dans l’idée d’opposer à ces totalitaires de toute cou
13
ler parce qu’ils donnent le vertige. Je n’entends
pas
peindre ici quelque utopie qui pourrait amuser nos descendants. Tout
14
r, qu’en vertu de nos libres décisions. (Ce n’est
pas
l’invention de la roue qui compte en soi, mais bien l’usage qu’un peu
15
a demain aux options religieuses. Et je n’imagine
pas
de drogue assez puissante pour en détourner le genre humain4. Je sais
16
eraient autrement que répéter de l’ancien qui n’a
pas
disparu sans raison, ou ressusciter des doctrines dont le style créat
17
le style créateur a fait son temps5. Et je ne dis
pas
qu’elles s’en priveront. Mais je vois aussi que la culture répand déj
18
réalités certaines curiosités qui ne s’arrêteront
pas
là. La télévision, la radio, apportant le monde à domicile, et les sp
19
l soit appelé loisir ou travail). 3. Je ne parle
pas
ici de la télévision, qui nous apporte des pays lointains, sans leur
20
dial jusqu’à la dernière guerre. André Breton n’a
pas
cessé de chercher une vision religieuse du monde et de la vie, bien p
21
érature occidentale s’est amorcé dès 1919, et n’a
pas
cessé de s’amplifier. 5. Nos sectes orientalistes me font parfois pe
22
frique et l’Asie, la civilisation occidentale n’a
pas
encore de successeur (21 septembre 1960)d e La civilisation née en
23
en. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a
pas
un juste, pas même un seul » et que pourtant il devrait être saint. I
24
re dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste,
pas
même un seul » et que pourtant il devrait être saint. Il sait que le
25
question de savoir si l’Occidental ne préférerait
pas
la recherche à la pleine possession de la vérité. On serait tenté de
26
en mesurer les effets historiques. Il n’en serait
pas
moins vain d’imaginer qu’on puisse l’éliminer ou l’oublier. Admettons
27
effacer, du mouvement de la science qu’on ne peut
pas
achever et, enfin, de la Technique, dont l’Asie et l’Afrique ne parai
28
e sens d’un équilibre intime : si ce sens n’était
pas
blessé, rien ne réagirait ; s’il est blessé et réagit, c’est qu’il ex
29
inir la nature et les exigences. L’Occident n’est
pas
né comme on nous dit que naissent les grandes cultures et civilisatio
30
l porte à l’origine les stigmates du réel, et non
pas
les signes du mythe. Il n’est pas vraisemblable ; il est vrai. On ne
31
du réel, et non pas les signes du mythe. Il n’est
pas
vraisemblable ; il est vrai. On ne l’attendait pas, il est là. Ainsi
32
as vraisemblable ; il est vrai. On ne l’attendait
pas
, il est là. Ainsi naît l’Occident : comme un drame, dont on peut cont
33
d’aiguillage, c’est-à-dire qu’elle « ne pardonne
pas
» : elle suspend le cours normal de la vie, elle exclut le fautif de
34
à l’Amour. « Tout est permis, mais tout n’édifie
pas
», « Rien n’est impur en soi », mais « Tout est pur aux purs ». Sembl
35
r, s’il édifie. Pourtant la voie chrétienne n’est
pas
tout l’Occident. Elle prend son point de départ dans le choc décisif
36
e de l’homme ». Certes la voie chrétienne n’y est
pas
seule active, mais elle fut décisive et reste axiale : c’est par rapp
37
t menacé, mortel et ignorant, il sait qu’il n’est
pas
dieu, ne rêve pas de le devenir, mais se sent d’autant plus décidé à
38
t ignorant, il sait qu’il n’est pas dieu, ne rêve
pas
de le devenir, mais se sent d’autant plus décidé à tirer le meilleur
39
en supposant qu’elles sont, de celles qui ne sont
pas
en supposant qu’elles ne sont pas ». Juge de tout, on le voit, même d
40
les qui ne sont pas en supposant qu’elles ne sont
pas
». Juge de tout, on le voit, même des dieux. D’où le sens de sa digni
41
livrera la cité « atomisée » à la brutale mise au
pas
du Romain. Apport de Rome. — Il se résume dans le terme viril de cit
42
archie latente, parce que ces disciplines ne sont
pas
celles de l’âme, que naît et se répand le christianisme. Apport chré
43
quelques derniers siècles, quelque chose qui n’a
pas
de précédent ? » Alexandre n’avait conquis qu’un quart des continents
44
oques et les Khans mongols), mais encore elle n’a
pas
cessé de maintenir sur toutes les civilisations différentes de la sie
45
r succès. Les Grecs et les Romains ne disposaient
pas
d’une marge de supériorité incontestable sur les Hindous et les Chino
46
l’autre (mais au prix de sacrifices dont il n’est
pas
du tout certain qu’ils seraient féconds), ou bien il faut chercher un
47
eul des rêves constants de l’humanité qui ne soit
pas
théoriquement réalisable : connaître l’au-delà de la mort. Mais presq
48
rrière ce voile, qu’y a-t-il ? Cette question n’a
pas
de sens, nous dit-on. Dans l’univers d’Einstein (illimité-fini) vous
49
iendra peut-être à son point initial, vous n’irez
pas
plus loin ni plus longtemps que la plus extrême galaxie. Mais dans qu
50
cela se meut-il ? Il est vrai que la question n’a
pas
de sens : rien « au monde » ne peut y répondre ; mais aussi, elle dép
51
l’anéantissement par une force étrangère. Je n’ai
pas
eu d’autre intention que de mieux définir la question, en cela fidèle
52
frique et l’Asie, la civilisation occidentale n’a
pas
encore de successeur », Arts, Paris, 21 septembre 1960, p. 1 et 15.
53
ande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a
pas
l’Amour « n’est qu’une cymbale qui retentit ». 2. Parce qu’il est rel
54
total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a
pas
de livre sacré sur l’Amour. Dans cet ensemble infiniment varié de phé
55
s moines et à l’usage des confesseurs, on ne voit
pas
un seul équivalent chrétien — existant ou imaginable — du « Kamasutra
56
er depuis mille ans les traités du hatha yoga. Et
pas
de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiati
57
ari… Je dis cela par condescendance, je n’en fais
pas
un ordre. Car il vaut mieux se marier que de brûler. » Il n’en reste
58
ut mieux se marier que de brûler. » Il n’en reste
pas
moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient
59
nt seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est
pas
marié s’inquiète du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et ce
60
xtrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne s’est
pas
produit — en dehors de la sphère d’influence du christianisme. C’est
61
xuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure
pas
moins stupéfiant par sa soudaineté et son ampleur. Il est daté du pre
62
es sociétés occidentales, de l’ouest à l’est, non
pas
la sexualité proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moy
63
mythes de l’âme. C’est donc avec ces mythes, non
pas
avec l’instinct ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon que la pe
64
ises et peut entrer en polémique intime. Ce n’est
pas
l’immoralité plus ou moins grave de ce siècle qui la concerne, mais b
65
ctorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a
pas
connue dans sa vigueur, et dont elle n’a guère pu souffrir. Il est vr
66
rs héritiers débiles et qui assurent que ce n’est
pas
de leur faute. Mais de quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sa
67
re et laborieuse, dont la plus haute valeur n’est
pas
l’union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer le
68
chaîne » ? Bien sûr que non. L’instinct ne dépend
pas
des modes ni la nature de la culture — du moins pas si directement. C
69
s des modes ni la nature de la culture — du moins
pas
si directement. Ce qui se trouve libéré c’est l’expression, la manièr
70
opos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc
pas
le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa
71
spirituelle devait prendre des siècles, et n’est
pas
terminé. Car la révolution que nous sommes en train de vivre renouvel
72
la fois ridicules et dangereux. Mais je n’oublie
pas
que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines on
73
-développées, et sans doute moins : il n’y aurait
pas
le travail, l’effort organisé, ni la technique, qui ont fait le monde
74
ique, qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait
pas
non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient
75
ture érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a
pas
provoqués, qui la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’il
76
e qu’un mirage reflété sur le Vide, si elle n’est
pas
une parabole de l’éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps
77
re en creux ? Mais nous voulons l’au-delà, et non
pas
le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transfor
78
et de nos joies, l’au-delà qui transforme et non
pas
un reflet ! Un poète mineur et parfait de ce temps l’a découvert un j
79
de nous, ici et maintenant, et nous ne le voyons
pas
, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n’est pas nous. Ma
80
e étant assurés de sa présence instante. Il n’est
pas
nous. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de
81
l y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est
pas
de ce monde », et qui pourtant est « au-dedans de nous », car il est
82
anges) peuvent habiter sous son ombre. » Il n’est
pas
dans l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’u
83
nt le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est
pas
loin d’ici ou d’à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la
84
question fondamentale que pose le Vide : Pourquoi
pas
rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide
85
de : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve
pas
de réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir
86
t donc dire : je suis. Sans l’amour il n’y aurait
pas
même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on
87
, nulle part, et pourquoi l’ai-je aimé ? Pourquoi
pas
rien ? Parce que ce coin de sentier m’a fait un signe et fut un signe
88
de l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai
pas
d’autre foi certaine, d’autre espérance, et je ne vois pas de sens ho
89
re foi certaine, d’autre espérance, et je ne vois
pas
de sens hors d’elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de
90
d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est
pas
demander mais s’orienter, de manière à recevoir et à réaliser.) Le mo
91
, je crois que l’amour émotif animique n’apparaît
pas
sans que l’ait éveillé un regard de l’intuition. Les très jeunes gens
92
ait rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font
pas
l’amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confu
93
facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît
pas
indifférente pour l’esprit. Mais elle n’est ni mauvaise ni bonne : en
94
l’on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit
pas
d’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études
95
’amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est
pas
un sentiment, mais la situation totale de celui qui aime, orienté ver
96
enchaînés, humiliés, malades de peur ». Ce n’est
pas
un expert, esclave des faits, qui nous dit cela, mais un éloquent mor
97
liste, Jean-Paul Sartre ; et sa fureur ne jaillit
pas
d’un quelconque examen des évidences, mais de la lecture d’un pamphle
98
», et nous serons ainsi du bon côté. Je n’invente
pas
: je cite et je condense cette dialectique humanitaire qui nous offre
99
est neuf. » Moi, ce qui m’impressionne, ce n’est
pas
le ton, guère plus neuf que la propagande communiste depuis une quara
100
ut y est faux. La colonisation par les Blancs n’a
pas
duré « des siècles » en Afrique, mais environ, et en moyenne, quatre-
101
euf dixièmes du continent. Cette colonisation n’a
pas
été faite au nom d’une « prétendue aventure spirituelle » — nullement
102
d’autres raisons plus grossières, et qui ne sont
pas
toutes honteuses pour nous. La première et la plus importante étant t
103
t simplement un état de fait que l’Europe n’avait
pas
créé, et qui, loin de résulter de la colonisation, comme M. Fanon le
104
annibales ? Vous voulez rire, et vous n’y arrivez
pas
. M. Fanon, et J.-P. Sartre derrière lui, ont grand tort de crier aux
105
humains. Il a une armée de femmes. Le Dahomey n’a
pas
1 million d’habitants, dont 20 000 à peine sont libres. La France y a
106
mple n’infirme en rien leurs thèses, ou ne compte
pas
. Je leur laisse à démontrer dialectiquement que le royaume de Ghana e
107
que le royaume de Ghana et l’empire du Mali n’ont
pas
été détruits par les Arabes almoravides puis par les sultans marocain
108
n’en feront rien, car la passion ne s’embarrasse
pas
de faits et leur passion veut la mort du pécheur, qui est uniquement
109
n fabriquant des esclaves » (eh quoi ! n’était-il
pas
humain avant le xvie siècle ?) En quittant le tiers-monde, l’Europe
110
ssitôt une prospérité stupéfiante. L’Europe n’est
pas
« finie », n’en déplaise à nos furieux, mais elle commence à peine et
111
e nation », voudrait-on lui répéter ; et ce n’est
pas
ma faute si cette phrase est de Michel Debré dans son Projet de pacte
112
ibe contre un régime que plus personne ne défend,
pas
même les Russes, qui le pratiquent encore. Sa préface ne représente,
113
onialisme à l’état naissant, et qui le firent non
pas
contre l’Europe, mais au nom des valeurs européennes : Voltaire, Rous
114
, devant la crise morale de l’URSS, l’heure n’est
pas
de cracher sur nos valeurs, mais de les prendre nous-mêmes au sérieux
115
e et pour l’Europe qui doit l’aider. Nous n’avons
pas
le droit de frustrer la jeunesse soviétique, et les autres, au moment
116
vons offrir au monde et à nos fils, non, ce n’est
pas
notre mauvaise conscience, notre rage autopunitive ou l’alliance de n
117
garde encore certains secrets vitaux. Je n’aurai
pas
trop de quatre leçons pour établir cette thèse centrale, cette défini
118
en 1816, reconnaît que l’Europe historique n’est
pas
née de sa géographie. Je me plais à citer sa description de l’Europe,
119
ppendice occidental de l’Asie », mais n’en serait
pas
moins « la partie précieuse de l’univers terrestre, la perle de la sp
120
nt même avec l’Asie, mais cette Europe ne connaît
pas
encore le christianisme. L’expansion missionnaire des chrétiens, dura
121
tention universelle du christianisme, et ce n’est
pas
définir l’Europe, puisque ce serait la définir par une vérité éternel
122
la définir par une vérité éternelle, qu’elle n’a
pas
mérité d’incarner, sur laquelle elle n’a pas de copyright… Reste le f
123
n’a pas mérité d’incarner, sur laquelle elle n’a
pas
de copyright… Reste le fait que le christianisme a très puissamment c
124
omène tel qu’il apparaît dans les faits. Ce n’est
pas
le déroulement logique d’une série de causes naturelles produisant de
125
duisant des effets où elles s’épuisent : ce n’est
pas
le déroulement d’un plan, dont nul ne voit qui l’aurait calculé et im
126
voit qui l’aurait calculé et imposé. Et ce n’est
pas
l’incarnation de quelque idée platonicienne, ni la démonstration d’un
127
la démonstration d’un esprit hégélien marchant au
pas
rythmé de la dialectique — thèse, antithèse, une, deux, une, deux. C’
128
de Delphes : Où est Europe ? « Tu ne la trouveras
pas
, répondit la Pythie. Suis plutôt une vache et pousse-la devant toi sa
129
parti pour trouver l’Amérique, car il n’y croyait
pas
et ne pouvait donc la chercher. Il est parti pour trouver l’Inde fabu
130
de vers le sol. Mais ce retour du satellite n’est
pas
un échec ! D’innombrables connaissances ont été récoltées en route, e
131
ramenée dans les limites de son cap asiatique, et
pas
plus grande, notons-le bien, qu’elle ne le fut au Moyen Âge. Elle res
132
islam et financer la dernière croisade, ne furent
pas
résolus par son expédition. Il trouva d’autres terres, d’autres îles,
133
— avec leur homme synthétique — ne font en somme
pas
autre chose que Colomb et qu’Ulysse avant lui : ils partent vers des
134
ersables. En proportion de sa surface, n’oublions
pas
que l’Europe a les plus longues côtes (7 000 km de plus que l’Afrique
135
villages et villes d’Europe, vous n’en trouverez
pas
deux dont les plans soient superposables. S’ils se ressemblent, c’est
136
tative est assez nouvelle, et ne nous dissimulons
pas
ses risques, mais il se peut qu’elle donne quelques idées fécondes à
137
ace communale. Nos villes et nos villages ne sont
pas
nés autour de places préalablement dessinées, mais bien plutôt autour
138
e notre civilisation. On sent bien que ce ne sont
pas
des masses informes, ni des masses militarisées — la populace ni le d
139
is sur la place des communes médiévales. Il n’est
pas
de démocratie, au sens européen du terme, qui ne repose sur la libre
140
cabinets d’études et de l’école. N’oublions donc
pas
, sur la place, la présence du kiosque à journaux, point d’insertion d
141
finie par ses formes une Europe pluraliste et non
pas
unitaire dans son principe comme le furent les grandes civilisations
142
ution, ou assurée par une méthode qui ne supprime
pas
la tension mais la maîtrise, évitant à la fois le lugubre unisson et
143
a mesure où cet immense complexe de tension n’est
pas
trop déprimé ou dévasté par les guerres, les dictatures et les nation
144
ieusement : la technique triomphante ne va-t-elle
pas
rapidement effacer nos plus fécondes diversités et imposer au contine
145
humanités, et d’une pédagogie plus ferme, pour ne
pas
dire autoritaire, si bien que l’Europe redevient le modèle d’un meill
146
ux, apparus depuis la dernière guerre, ne livrent
pas
un combat d’arrière-garde contre l’État, mais au contraire sont les p
147
écise bien — on ne sait jamais… — qu’il ne s’agit
pas
là d’une démonstration faussement mathématique, mais seulement d’une
148
e peu à peu à tenir compte du milieu humain, à ne
pas
se comporter comme l’éléphant dans le magasin de porcelaine ou le bul
149
n verger. Certes, les freins et les écluses n’ont
pas
toujours joué à temps, et la conscience sociale a été lente à s’éveil
150
lle, celle qui tirait son énergie du charbon, n’a
pas
seulement créé le décor sale et sans âme des faubourgs de nos capital
151
t aujourd’hui. (Seulement, la presse n’en parlait
pas
, et ses effets se sont étalés sur un siècle.) Mais en développant la
152
ne transparente entourée de verdure, l’Europe n’a
pas
seulement rapproché la technique de sa vraie fin, qui est de libérer
153
ou si plutôt, comme je le crois, ils ne résultent
pas
tous les deux d’une seule et même évolution dialectique : celle du na
154
des projets d’union. Accessoirement, il ne serait
pas
sans intérêt de souligner que les défaitistes européens, nationaliste
155
de méfaits que de bienfaits. Mais ceci n’empêche
pas
qu’elle soit la seule qui ait su se rendre transportable et intégrabl
156
Renaissance, et par quels procédés, qui ne furent
pas
tous chrétiens. Animés par les ambitions les plus diverses : missionn
157
nt des théories humanitaires qu’ils ne pratiquent
pas
toujours sans réserve, emprisonnent ceux qui osent s’en réclamer cont
158
dans un seul mot : colonialisme. Je n’en connais
pas
de plus injuste, puisqu’il ne veut retenir que l’injustice, dans l’im
159
e l’Europe qu’on nomme décolonisation, ne va-t-il
pas
entraîner l’effacement progressif de cette « européisation » de la pl
160
es libérées. Le retrait des Anglais de l’Inde n’a
pas
été suivi par le rejet du parlementarisme britannique, aussitôt adopt
161
machines et quelques-uns de nos slogans, mais non
pas
l’arrière-plan religieux, philosophique et culturel qui a permis non
162
t moral que purement matériel. Les premiers n’ont
pas
les scrupules et la mauvaise conscience qui étaient le fait des élite
163
cultures indigènes n’a jamais arrêté les seconds,
pas
plus dans leur empire qu’en Afrique ou en Asie. Donc, à court terme,
164
es accueille sans méfiance de principe. Il ne dit
pas
de leurs dons, comme il le dit des nôtres : « C’est du néo-colonialis
165
i nous tiennent ce langage : pourquoi n’avez-vous
pas
adopté nos vertus, dont la liste est aussi facile à faire ? Et pourqu
166
aide matérielle que vous exigez à grands cris, et
pas
du tout nos missionnaires ? Cette réponse serait trop facile, car nou
167
met le tiers-monde quand il nous juge. Ce ne sont
pas
nos meilleurs représentants, les plus conscients des vraies valeurs e
168
ivalités, des assistants techniques qui ne savent
pas
grand-chose du milieu où ils vont agir, et moins encore de ce que l’E
169
l’école de notre civilisation ; mais il n’en tire
pas
le meilleur, loin de là, et nous méprise autant qu’il nous jalouse. C
170
ses plus petits qu’elle, qui n’atteindraient même
pas
sa taille en montant l’un sur l’autre. Mais vous me direz que la puis
171
e direz que la puissance réelle de l’Europe n’est
pas
en proportion de sa population. C’est exact en ce sens que, par tête
172
cependant un exemple chiffré, et qui ne me paraît
pas
dénué de toute signification : production de savants de premier ordre
173
rasé. » C’est vrai. C’est que vous ne vous sentez
pas
encore le citoyen d’une nation de 335 millions, voire de 430 millions
174
e du monde nouveau. C’est que l’Europe unie n’est
pas
faite et qu’il nous faut donc absolument la faire, pour que notre cap
175
. Cependant, le sort d’une civilisation ne dépend
pas
seulement de cette espèce-là de chance. Il dépend tout autant de sa v
176
ement appliqué. Or le marxisme n’est tout de même
pas
d’invention russe. Ce n’est pas Popov qui l’a créé, mais c’est Karl M
177
’est tout de même pas d’invention russe. Ce n’est
pas
Popov qui l’a créé, mais c’est Karl Marx. Et qui était Marx ? Un juif
178
la civilisation » ? Là encore, je ne le distingue
pas
. Je ne vois pas une seule culture, indépendante de la nôtre, foncière
179
» ? Là encore, je ne le distingue pas. Je ne vois
pas
une seule culture, indépendante de la nôtre, foncièrement différente
180
turent nos pires défauts. Non, nous n’échapperons
pas
à notre vocation en prétextant notre faiblesse, ou ces crimes d’un pa
181
t nous sommes en bon train de les unir — mais non
pas
une absence de forces potentielle. Et ces crimes, qui furent ceux de
182
cience des religions comparées, dont on ne trouve
pas
une trace avant elle sur Terre. L’Amérique, en tout cela, apporte une
183
e les prendre nous-mêmes au sérieux. Nous n’avons
pas
simplement le droit de répondre à l’attente des jeunes nations et de
184
un tardif et impuissant mea culpa. Nous ne sommes
pas
seuls en cause dans cette affaire. Nous sommes pour les autres un esp
185
mes pour les autres un espoir, qu’il s’agit de ne
pas
frustrer. L’avenir de l’Europe est gagé sur de grands faits géoéconom
186
ècle. Les vraies chances de l’Europe ne dépendent
pas
d’une juste prévision de ce que d’autres feront. Elles dépendent de l
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poche aux États-Unis. Il ne faudrait tout de même
pas
oublier que ces ouvrages datent du xviiie siècle. Ce qui est nouveau
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le de Voltaire les avait négligés ; mais il n’eût
pas
mieux accueilli les romans catholiques et les Vies de Jésus dont les
189
cela — qui relève parfois de la mode et n’engage
pas
toujours une politique morale — les cours d’éducation sexuelle dans l
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udaces de nos écrivains, de nos cinéastes ne sont
pas
les produits de cet instinct universel et primordial : elles y font a
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t, mais restent sans pouvoir sur lui, et il ne va
pas
« déborder » pour si peu qu’une augmentation du tirage des classiques
192
lecteur pudique pourra se convaincre que je n’ai
pas
reculé devant la discussion avec une jeune fille de tels sujets et en
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me, l’accomplissement de la personne totale. Ne
pas
refouler l’instinct Si quelque chose se « déchaîne » de nos jours,
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ose se « déchaîne » de nos jours, ce ne peut donc
pas
être l’instinct, et ce n’est pas la passion, on le sait de reste. C’e
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ce ne peut donc pas être l’instinct, et ce n’est
pas
la passion, on le sait de reste. C’est l’érotisme, c’est-à-dire l’usa
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otiques ont leurs lois très subtiles, qui ne sont
pas
celles de la technique et de ses horaires, mais plutôt celles du rêve
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s à occuper) dès les environs de l’an 2000, n’est
pas
sans déclencher des mécanismes psychophysiologiques d’autorégulation
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ent avec un certain évêque bogomile qu’il n’y a «
pas
de péché au-dessous du nombril », ou ceux qui croient bonnement avec
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ent avec un chansonnier de mes amis « qu’il n’y a
pas
de mal à se faire du bien » ? Ou encore — hypothèse optimiste — allon
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évolutions que je viens de décrire, la police n’a
pas
plus de prise que sur les marées. Elle peut nuire à la diffusion comm