1
Devant ce défi, certains sont tentés de fuir, de
se
dérober et de plaider irresponsable ; mais d’autres sont tentés de se
2
ider irresponsable ; mais d’autres sont tentés de
se
conformer aux recettes bien connues de l’efficacité : simplifications
3
té Notre place, comme écrivains, dans la cité,
s’
est révélée problématique. Je reconnais cette situation. Et je l’accep
4
marquée dans la cité, parce qu’il ne sait plus où
s’
asseoir, parce qu’il n’est pas intégré sans question ni contradiction
5
tion, voilà cet écrivain, voilà sa liberté, qu’il
s’
agit maintenant d’assumer, et de défendre. Car un double péril la mena
6
ure n’existe pas, n’a jamais existé, ou bien elle
se
confond avec la propagande. Mais je crois à la nécessité de certains
7
omprends très bien que plusieurs de nos confrères
se
récusent devant toute espèce d’action publique, se croient et se sent
8
e récusent devant toute espèce d’action publique,
se
croient et se sentent impuissants devant les forces brutales et colle
9
ant toute espèce d’action publique, se croient et
se
sentent impuissants devant les forces brutales et collectives qui mèn
10
se, un je ne sais quoi dans l’atmosphère qui peut
se
révéler décisif pour beaucoup. Renoncer ou nier ce pouvoir, ce serait
11
ice d’État. Contre ces deux périls, il importe de
se
rassembler. Non pas du tout, non pas un seul instant dans l’idée qui
12
ieux de la vie. (Elle l’a toujours été, mais cela
se
verra.) Jusqu’ici, c’était le travail qui occupait l’essentiel de nos
13
ien l’aspect théorique de ces calculs ; qu’ils ne
s’
appliquent vraiment qu’au type occidental de vie ; qu’ils supposent un
14
de 1830, ce qu’allait produire la technique ? Il
s’
agit cette fois-ci de mieux voir les problèmes, au lieu de les refoule
15
vœux, nos vraies orientations, nos vraies options
se
manifesteront d’une manière transparente et seront suivis d’effets pr
16
ordiques Libéré du labeur matériel, l’Occident
se
tourne immédiatement vers les voyages, le sport, les jeux, et l’éroti
17
amnées au loisir pendant six mois d’hiver : elles
se
tournent vers la culture. Or, il se trouve précisément que l’Occident
18
les bibliothèques et les foyers de culture locaux
se
généralisent ; toute la peinture mondiale peut venir sur nos murs sou
19
enir sur nos murs sous forme de reproductions « à
s’
y méprendre » ; toute la musique nous vient à domicile par la radio et
20
s conférences, causeries et discussions publiques
se
tiennent par dizaines de milliers dans nos pays démocratiques ; et l’
21
en deçà du dogme formulé ; mais l’une et l’autre
s’
appuyaient sur l’objet de leur renoncement et en dépendaient étroiteme
22
teur a fait son temps5. Et je ne dis pas qu’elles
s’
en priveront. Mais je vois aussi que la culture répand déjà dans un pu
23
ce genre de réalités certaines curiosités qui ne
s’
arrêteront pas là. La télévision, la radio, apportant le monde à domic
24
é par le matérialisme6. Beaucoup d’esprits légers
s’
imaginent l’homme comme une sorte de ballon qui ne demande qu’à « s’él
25
e comme une sorte de ballon qui ne demande qu’à «
s’
élever » dès qu’il est délivré des soucis quotidiens. La preuve qu’il
26
, et une partie de la parisienne, au xxe siècle,
se
crurent et furent dans une large mesure antireligieuse ou areligieuse
27
ntichrétien par cela même qu’un J.-P. Sartre, qui
se
place au niveau de la morale dans le prolongement des exigences « exi
28
oblèmes religieux dans la littérature occidentale
s’
est amorcé dès 1919, et n’a pas cessé de s’amplifier. 5. Nos sectes o
29
entale s’est amorcé dès 1919, et n’a pas cessé de
s’
amplifier. 5. Nos sectes orientalistes me font parfois penser à quelq
30
d’autres, passées, présentes ou en formation, on
s’
aperçoit qu’elle s’en distingue par deux grands traits généralement te
31
présentes ou en formation, on s’aperçoit qu’elle
s’
en distingue par deux grands traits généralement tenus pour des causes
32
par la nature même de nos certitudes. Ce paradoxe
s’
explique d’une manière assez simple. Prenons l’exemple de l’homme chré
33
mmes sont pécheurs. Il cherche donc. Il cherche à
se
rapprocher de la Vérité et de la sainteté. Dans cet effort sans fin n
34
cet effort sans fin ni cesse — ici encore — pour
s’
approcher d’un but toujours fuyant, il est soutenu par sa confiance en
35
des hommes « qui ont cessé de chercher » et « qui
se
croient les détenteurs de la vérité absolue ». Il serait peut-être er
36
l’existence d’une vérité en soi : simplement, il
se
refuse à croire qu’un homme puisse vraiment y accéder (l’Hindou le cr
37
urs plus de machines. Mais parmi ces machines, il
s’
en trouve une qui peut causer en peu d’instants la mort certaine de no
38
ent à la pire qualité, le progrès culturel tend à
se
freiner lui-même, voire à subitement changer de signe pour aller vers
39
nt, ait « infecté » le monde entier : le monde ne
s’
en guérira plus. À supposer qu’il la refoule un jour, elle renaîtrait
40
r des excès contraires. Si l’Europe d’aujourd’hui
s’
effraye de constater ce que l’Amérique a fait de certaines techniques
41
i ce sens n’était pas blessé, rien ne réagirait ;
s’
il est blessé et réagit, c’est qu’il existe. J’essaierai donc d’en déf
42
ersonne quant à savoir si l’acte exprime l’amour,
s’
il édifie. Pourtant la voie chrétienne n’est pas tout l’Occident. Elle
43
isif duquel nous datons notre histoire. Mais elle
s’
est engagée dans un monde bien réel, déjà fortement structuré à la foi
44
des conciles œcuméniques. Apport grec. — L’homme
se
détache du corps magique en lequel se mêlaient sans fin ni formes net
45
. — L’homme se détache du corps magique en lequel
se
mêlaient sans fin ni formes nettes les vivants et les morts, les dieu
46
l n’est pas dieu, ne rêve pas de le devenir, mais
se
sent d’autant plus décidé à tirer le meilleur parti de sa condition.
47
finalement, cette anarchie sceptique qui, lorsque
se
perdra la révérence à l’égard des dieux et des lois, livrera la cité
48
tale mise au pas du Romain. Apport de Rome. — Il
se
résume dans le terme viril de citoyen. L’homme ne tient plus sa digni
49
ciplines ne sont pas celles de l’âme, que naît et
se
répand le christianisme. Apport chrétien. — La conversion — révoluti
50
conquis qu’un quart des continents alors connus.
S’
il a cru que c’était le monde, il s’est trompé. Mais cette erreur ne p
51
alors connus. S’il a cru que c’était le monde, il
s’
est trompé. Mais cette erreur ne peut être la nôtre. Qu’a fait l’Europ
52
roduction matérielle ou d’organisation de l’État,
se
rendent politiquement indépendants, j’y vois bien moins le signe d’un
53
ations et des cultures. Dès lors que les échanges
se
multiplient en fait, que l’Asie s’industrialise, et que le temps de v
54
e les échanges se multiplient en fait, que l’Asie
s’
industrialise, et que le temps de voyages cesse de nous séparer (nous
55
aies » aussi, et même devenir vitales. L’Aventure
s’
approchant de la Voie, l’une doit intégrer l’autre (mais au prix de sa
56
is fois la durée moyenne de la vie, voyons ce qui
se
passe aux antipodes, parlons avec des invisibles, tuons à grande dist
57
urez tout le temps, qu’en ferez-vous ? (Mais lui,
s’
il devenait immortel ?) Le problème de l’emploi du temps libre se pose
58
mmortel ?) Le problème de l’emploi du temps libre
se
posera donc demain. Par notre fait, dans la réalité sérieuse et quoti
59
ficience en un mot, qui ont permis au problème de
se
poser, sont précisément les qualités et attitudes qui prédisposent le
60
esure d’en instituer les conditions pour tous, il
se
voit appauvri spirituellement, tandis que l’Orient se jette sur nos t
61
oit appauvri spirituellement, tandis que l’Orient
se
jette sur nos techniques et en oublie ses valeurs propres, qui seraie
62
nte extrême en notre siècle, notre image du monde
s’
évanouit. Elle échappe à notre raison, comme elle avait déjà échappé à
63
avait cru pouvoir éliminer. Le Cosmos tout entier
se
résout en un voile tissé d’ondes animant le Vide. Quatre-vingt-dix-ne
64
l’univers physique est un « nœud d’énergie » qui
se
produit dans un « champ » au sein duquel agissent on ne sait quels ar
65
us verrez bientôt que la question d’un au-delà ne
se
pose plus. Dans l’univers en expansion de l’abbé Lemaître et de Gamov
66
la plus extrême galaxie. Mais dans quoi tout cela
se
meut-il ? Il est vrai que la question n’a pas de sens : rien « au mon
67
e vient buter contre la transcendance. L’Aventure
se
poursuit. Si l’on demande où elle va, qu’on regarde d’abord d’où elle
68
e » que l’homme. Et enfin pour que l’homme puisse
s’
aimer lui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entre l’homme natur
69
tant « cachée avec le Christ en Dieu », mais elle
se
manifeste par des actes, dans l’amour du prochain comme de soi-même.
70
sexuel. Notre mystique, science de l’amour divin,
s’
est développée très tardivement, dans des formes et selon des voies pr
71
aux yeux de l’orthodoxie. Notre éthique sexuelle
s’
est très longtemps réduite à quelques interdits élémentaires et que l’
72
e même crise endocrine, le christianisme puritain
se
contente de conseils moraux très sévères et de conseils d’hygiène vag
73
, et que la Gnose ignore, significativement. Elle
se
fonde sur quelques versets des épîtres et des évangiles qui dans l’en
74
vations spirituelles du mariage diffèrent et même
se
contredisent chez saint Paul. Tantôt il pose une sorte d’analogie mys
75
nce, je n’en fais pas un ordre. Car il vaut mieux
se
marier que de brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôt
76
la vie spirituelle : « Celui qui n’est pas marié
s’
inquiète du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui qui e
77
ens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié
s’
inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. » 4. Ai
78
a grâce, et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait
se
produire — et ne s’est pas produit — en dehors de la sphère d’influen
79
à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne
s’
est pas produit — en dehors de la sphère d’influence du christianisme.
80
rationalistes libéraux et communistes orthodoxes
s’
unissent pour déplorer l’invasion de nos vies d’une sexualité « obséda
81
érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il
s’
agit de comprendre ses causes, et sur tout ce dont il est signe. Et d’
82
et sur tout ce dont il est signe. Et d’abord, il
s’
agit de lui donner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille les so
83
ffrayer à notre tour essayons de bien voir ce qui
se
passe quand les censures officielles périclitent. Est-il vrai, comme
84
ité envahit tout » et que la sexualité défoulée «
se
déchaîne » ? Bien sûr que non. L’instinct ne dépend pas des modes ni
85
nt dans l’histoire de la culture occidentale : il
se
situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de
86
oésie, le roman, la piété et les mœurs. Tout cela
se
passait dans les élites cultivées — les jongleurs et prédicateurs éta
87
et la « pornographie » qui en serait la cause, il
se
sent indigné et inquiet. S’il est sérieux, s’il voit plus loin, cela
88
n serait la cause, il se sent indigné et inquiet.
S’
il est sérieux, s’il voit plus loin, cela peut aller jusqu’à l’angoiss
89
il se sent indigné et inquiet. S’il est sérieux,
s’
il voit plus loin, cela peut aller jusqu’à l’angoisse. Or ces disposit
90
e indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camps
se
rendent bien leur mépris, et chacun refuse de tolérer fût-ce un insta
91
point par des retours aux disciplines d’antan. Il
s’
agit d’expliciter des motifs religieux généralement refoulés ou tout s
92
n du mythe moderne de l’amour. Denis de Rougemont
se
propose de publier prochainement un ouvrage : Comme toi-même (Albin
93
re ; qu’un monde coloré, déployé, dense et stable
s’
étende autour de nous qui allons dans sa durée ; qu’il y ait donc tout
94
souple résistance de la chair, et le désir qui ne
s’
arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers le Plé
95
s, ces corps souffrent et meurent, ces sentiments
s’
égarent, ce désir exige un Ailleurs où la possession soit entière. Ce
96
n ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, elle
se
rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’e
97
ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide et
s’
annule. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est l’intuition dire
98
e de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide
s’
anime et se différencie, qu’il y a des forces qui s’attirent et se rep
99
r qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et
se
différencie, qu’il y a des forces qui s’attirent et se repoussent, do
100
anime et se différencie, qu’il y a des forces qui
s’
attirent et se repoussent, donc se composent, qu’il y a par suite form
101
fférencie, qu’il y a des forces qui s’attirent et
se
repoussent, donc se composent, qu’il y a par suite forme et mouvement
102
des forces qui s’attirent et se repoussent, donc
se
composent, qu’il y a par suite forme et mouvement proche et lointain
103
ure, est la prière. Prier n’est pas demander mais
s’
orienter, de manière à recevoir et à réaliser.) Le mot posé, quelle es
104
peut distinguer par leur ordre d’apparition. Ils
se
mêleront et combineront dans l’homme achevé. La vision intuitive, fo
105
ve en même temps que reconnaissance. Elle naît et
se
développe quand je découvre en moi, mais devine aussitôt dans l’autre
106
personne. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui
s’
il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’aime mal, comme l’
107
il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui
s’
aime mal, comme l’égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser
108
er que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il
se
croit inacceptable et se voudrait (inconsciemment) anéanti. Nul ne vo
109
s autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et
se
voudrait (inconsciemment) anéanti. Nul ne voit la personne chez autru
110
ent) anéanti. Nul ne voit la personne chez autrui
s’
il ne l’a vu d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne
111
: or, aimer c’est vouloir que la personne unique
s’
édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la norme morale, par exce
112
ve, et reste loin d’imaginer la possession. Mais
s’
il précède le désir dit physique, je crois que l’amour émotif animique
113
dultes ont cessé de le sentir ; mais un homme qui
se
connaît bien et les femmes surtout savent cela : une certaine percept
114
tanée du secret singulier de l’autre — et surtout
s’
il paraît lui-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’émotio
115
rands, parce que l’émotion la plus vive peut bien
se
suffire en soi. La sexualité mérite le nom d’amour Le plaisir s
116
t, chez l’homme, autre chose que l’instinct, elle
s’
ordonne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles de l’espèce mais
117
igieuse que rationnelle et « scientifique », elle
se
garde de la déclarer, mais trahit constamment son intime conviction p
118
s jugements et des indignations qui ressemblent à
s’
y méprendre à des réflexes conditionnels. Voici un test : à la lecture
119
plaisir dans le Soi, devient son propre maître et
se
meut à sa fantaisie parmi les mondes. Mais celui qui pense autrement
120
trême : la vue mystique La forme de pensée qui
se
révèle ici transcende la recherche moderne des secrets d’un champ uni
121
(et si l’on remonte aux tarots, on verra qu’il ne
s’
agit pas d’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles
122
eu de cartes) et sentiment-pensée (signes rouges)
se
retrouvent. Cœur La forme indique le nombre 2. Elle suggère :
123
e âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et de
s’
en réjouir). Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour
124
que le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer,
s’
épanouir dans les trois dimensions (esprit, âme, chair) Correspond au
125
ament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent («
se
garder à carreau »), abstracteur, classique, impudent, inventif (de s
126
nt battu les Popos aidés par l’Anglais Testefole,
s’
emparent de Ouidah, port de mer. Ils massacrent tout ce qui s’y trouve
127
e Ouidah, port de mer. Ils massacrent tout ce qui
s’
y trouve et instituent une nouvelle charge dans l’État, celle du Yévog
128
charge dans l’État, celle du Yévogan (« celui qui
s’
occupe des Blancs »), titre que l’on a traduit, « avec toute l’emphase
129
publie Robert Corvenin.) Les successeurs d’Agadja
s’
enrichissent par le commerce des esclaves, dont ils se fournissent che
130
richissent par le commerce des esclaves, dont ils
se
fournissent chez le voisin, payent un tribut aux Yorubas, se rattrape
131
ent chez le voisin, payent un tribut aux Yorubas,
se
rattrapent en imposant les Houédas et en battant périodiquement les P
132
Le roi, qui est l’objet d’une espèce d’adoration,
se
signale par d’horribles sacrifices humains. Il a une armée de femmes.
133
lonisation de cet heureux pays date de 1892. Elle
se
termine en 1960 par la création d’une république souveraine et démocr
134
nd-chose. Ils n’en feront rien, car la passion ne
s’
embarrasse pas de faits et leur passion veut la mort du pécheur, qui e
135
ationalisme et la fureur idéologique, ces peuples
se
sont mis à revendiquer les avantages de notre civilisation et la souv
136
croire : p. 23). D’ailleurs, « l’Européen n’a pu
se
faire homme qu’en fabriquant des esclaves » (eh quoi ! n’était-il pas
137
e ? Il nous faut expliquer l’anachronisme. Sartre
se
meut dans un village intellectuel et projette sur l’« Europe » des ha
138
. Pourquoi crier encore, sinon pour le plaisir de
se
vautrer dans son masochisme, ou simplement pour embêter de Gaulle, qu
139
sse soviétique, et les autres, au moment où elles
se
tournent obscurément vers nous. Ce que nous devons offrir au monde et
140
x qui auront dit que l’Europe est finie, quand il
s’
agissait de la faire. j. Rougemont Denis de, « Sartre contre l’Euro
141
n sorte que les chances de l’Europe dans l’avenir
se
confondent pratiquement, désormais, avec celles de la civilisation né
142
le phénomène européen par ses effets, alors qu’on
s’
est toujours efforcé jusqu’ici de l’expliquer par certaines causes, qu
143
raphiques. Ce que j’appelle le phénomène européen
se
signale, dans l’histoire du monde, par quelques traits absolument ori
144
er est en train d’imiter, tandis que l’inverse ne
s’
est jamais produit. Le phénomène unique au monde que dénotent ces cons
145
scription de l’Europe, dont Valéry me paraît bien
s’
être inspiré dans le passage fameux où il parle de l’Europe comme « d’
146
ue la nature n’avait ornée que de forêts immenses
s’
est peuplée de nations puissantes, s’est couverte de cités magnifiques
147
êts immenses s’est peuplée de nations puissantes,
s’
est couverte de cités magnifiques, s’est enrichie du butin des deux mo
148
puissantes, s’est couverte de cités magnifiques,
s’
est enrichie du butin des deux mondes ; cette étroite presqu’île, qui
149
plement de la terre nous fait voir que l’humanité
s’
est concentrée depuis longtemps dans trois régions privilégiées à cet
150
nos nations ne date que du xixe siècle. Comment
se
fait-il alors que l’Inde, autre péninsule de l’Asie, à peu près compa
151
des nations de l’époque, Inde comprise ? Comment
se
fait-il que les Chinois, qui étaient pourtant le tiers de l’humanité
152
ipé à l’histoire du monde que par leur faculté de
se
laisser conquérir, et d’absorber leurs conquérants, Huns ou Mongols ?
153
lents historiens catholiques contemporains ? Cela
se
discute. Hippocrate et Strabon, nous venons de le voir, mais aussi Hé
154
causes naturelles produisant des effets où elles
s’
épuisent : ce n’est pas le déroulement d’un plan, dont nul ne voit qui
155
Espagne au Caucase. Cadmus enfin, le plus fameux,
s’
en fut à Rhodes, puis en Thrace ; et comme il désespérait de retrouver
156
ience, tout est venu de l’Est vers l’Europe, tout
s’
est lentement concentré dans cette sorte d’impasse au-delà de laquelle
157
e monde finissait. Une première culture originale
se
constitue en Grèce. L’Empire de Rome la diffuse et la transforme. À l
158
égrés. Enfin, c’est dans le cadre de l’empire que
se
répand très rapidement une religion qui, elle aussi, vient du Proche-
159
et l’orthodoxie aux hérésies, cette fermentation
se
poursuit en vase clos : dans une espèce de creuset d’alchimiste, où s
160
los : dans une espèce de creuset d’alchimiste, où
s’
opèrent les transmutations les plus imprévues. Vraiment le four est bi
161
es. Vraiment le four est bien scellé. Car l’islam
s’
est dressé à l’Est, barrant les routes vers l’Orient. Les Européens se
162
, barrant les routes vers l’Orient. Les Européens
se
voient coupés de toutes communications régulières avec les civilisati
163
à ces querelles théologiques et scolastiques qui
se
terminent trop souvent sur le bûcher ? Comment réaliser les ambitions
164
outes les autres. L’aventure mondiale de l’Europe
se
déroule, à partir de Colomb, sur un rythme assez comparable à celui d
165
, les continents découverts et régis par l’Europe
se
sont libérés de sa tutelle. L’Amérique du Nord la première, dès la fi
166
le monde fait par elle, elle l’a perdu. Le monde
s’
est révolté contre elle au nom même des valeurs de liberté, de justice
167
ngue « erreur », selon le sens latin du mot. Tout
se
passe, au long de l’épopée, comme si Ulysse, le courageux et le rusé,
168
ou lointains qu’ils rêvaient avec précision, ils
se
trompent sur les buts de leurs voyages, ou sur le nom et la nature de
169
r là que l’Occident, aventureuse moitié du monde,
s’
oppose le plus radicalement au génie de l’Orient métaphysique. k. R
170
1962)l Tout pronostic relatif à l’Europe7 doit
se
baser sur l’examen de trois facteurs déterminants pour ses chances d’
171
isément vérifiable et dont les données objectives
se
lisent sur nos mappemondes et cartes économiques, en attendant d’être
172
rez pas deux dont les plans soient superposables.
S’
ils se ressemblent, c’est par leur complication ou par leur manière d’
173
s deux dont les plans soient superposables. S’ils
se
ressemblent, c’est par leur complication ou par leur manière d’être d
174
aient décidé d’en rester là. En Asie, les maisons
s’
assemblent en essaims. En Afrique, les huttes se groupent en rond dans
175
s s’assemblent en essaims. En Afrique, les huttes
se
groupent en rond dans les clairières ou s’égrènent le long de la berg
176
huttes se groupent en rond dans les clairières ou
s’
égrènent le long de la berge d’un fleuve. L’Europe seule présente un r
177
iées et régionalement fédérées. Et voici que tout
se
résume en un coup d’œil. Car autour de la place d’un simple village d
178
’elles n’ont guère été mises en pratique et qu’il
s’
agit d’une Europe idéale, qu’on refuse de reconnaître, qui est celle d
179
, et ne nous dissimulons pas ses risques, mais il
se
peut qu’elle donne quelques idées fécondes à de jeunes sociologues qu
180
cident de la composition des conseils de la cité,
se
forment tout d’abord sur l’agora, sur le forum de la Rome républicain
181
s partis et l’opinion, et l’opposition notamment,
se
manifestent par la Presse, dans l’ère moderne de l’Europe ; et la pre
182
te place digne du nom : le café. C’est là qu’elle
se
parle d’abord, s’écrit bien souvent, et se lit. C’est dans les cafés
183
nom : le café. C’est là qu’elle se parle d’abord,
s’
écrit bien souvent, et se lit. C’est dans les cafés de Hollande que se
184
u’elle se parle d’abord, s’écrit bien souvent, et
se
lit. C’est dans les cafés de Hollande que se réunissent les réfugiés
185
, et se lit. C’est dans les cafés de Hollande que
se
réunissent les réfugiés qui créeront les fameuses gazettes françaises
186
française. C’est dans les tavernes anglaises que
se
lisent à haute voix les éditoriaux du journal que Daniel Defoe rédige
187
bles — comme j’entends le faire aujourd’hui — que
se
passe-t-il dans cette église, et que l’Orient n’a jamais connu ? Le p
188
de la chaire. Voici donc une nouvelle tension qui
s’
institue. Mais la fonction de l’école est demeurée la même : elle doit
189
lle enseigne. La fonction de l’école dans la cité
se
résume donc par les deux termes l’initiation et l’initiative, qui mar
190
our le commerce que le marché citadin-rural.) Ici
se
noue le jeu serré des intérêts contradictoires mais solidaires du pro
191
iation, antinomique et pleinement valable. À cela
s’
ajoutent les multiples tensions, non seulement entre les institutions
192
a nation et l’Europe, l’Europe et le monde ; tout
se
ramenant, en somme, à la tension entre le particulier sous toutes ses
193
idualisme ou la discipline sociale, etc.— prétend
s’
imposer seule et détruire l’autre au nom d’un ordre simplificateur ou
194
une autre région du monde. Quand les antagonismes
se
composent en une conciliation pratique, gagée par une institution, ou
195
résentent ses courts-circuits ; dans la mesure ou
se
développe, ne fût-ce qu’une part du potentiel accumulé par ces tensio
196
nts — symboles réunis autour de la place. Comment
s’
adaptent-ils à l’ère technique ? Les églises d’abord, par ordre d’anci
197
et c’est pourquoi leurs pasteurs et leurs prêtres
s’
inspirent de plus en plus de nos théologiens. Prenons ensuite l’école,
198
t des techniques, revient aux études générales et
se
rapproche, dans cette mesure du moins, de nos formules européennes. P
199
vement de restauration des compétences communales
se
prononce chaque année plus nettement. Au plan européen, le Conseil de
200
qu’aujourd’hui, et cela dans tous nos pays, qu’il
s’
agisse du Marché commun des Six, ou de l’économie des pays neutres. Qu
201
asse physique par m, et sa culture par c. E = mc2
se
lit alors comme suit : Europe égal cap de l’Asie multiplié par cultur
202
(Je précise bien — on ne sait jamais… — qu’il ne
s’
agit pas là d’une démonstration faussement mathématique, mais seulemen
203
verte entre tradition et innovation, que l’Europe
s’
est montrée capable d’intégrer un peu mieux que d’autres la technique.
204
u à peu à tenir compte du milieu humain, à ne pas
se
comporter comme l’éléphant dans le magasin de porcelaine ou le bulldo
205
é à temps, et la conscience sociale a été lente à
s’
éveiller dans les élites responsables. La première révolution industri
206
lement, la presse n’en parlait pas, et ses effets
se
sont étalés sur un siècle.) Mais en développant la technique par la s
207
y a toutes les raisons objectives de penser qu’il
se
portera beaucoup mieux qu’on ne le dit, et que souvent il ne le pense
208
s nos États ont perdu leurs empires, que l’Europe
s’
est mise à s’unir. Les dates de la décolonisation successive du Proch
209
nt perdu leurs empires, que l’Europe s’est mise à
s’
unir. Les dates de la décolonisation successive du Proche-Orient, de
210
2, et tout porte à prévoir que les deux processus
s’
achèveront simultanément d’ici quelques années, l’un par l’indépendanc
211
s sérieuses. Il y aurait lieu de vérifier d’abord
s’
il existe des liens latéraux de cause à effet entre les deux phénomène
212
nécessité alléguée par les États colonialistes de
s’
ouvrir des débouchés outre-mer — un espace vital, dira Hitler — a joué
213
r d’eux-mêmes, idée au nom de laquelle les Alliés
s’
étaient battus, et avaient conclu les traités de 1919, et ceci devait
214
l’histoire en offre peu d’exemples. Car en effet,
s’
ils avaient eu raison, le retrait colonial eût signifié l’arrêt de mor
215
les plus contagieuses, comme le nationalisme, ils
se
sont mis à revendiquer les avantages de notre civilisation et la souv
216
ci n’empêche pas qu’elle soit la seule qui ait su
se
rendre transportable et intégrable hors du contexte de ses origines r
217
es et religieuses. Nous savons tous aussi comment
s’
est opérée sa diffusion mondiale dès la Renaissance, et par quels proc
218
des plantations, des journaux et des parlements.
S’
imposant par la force ou reçus comme des dieux — ainsi Cortés à Mexico
219
oujours sans réserve, emprisonnent ceux qui osent
s’
en réclamer contre eux, mais libèrent en même temps des peuples entier
220
ête : Alexandre le Grand et les empereurs chinois
s’
imaginaient, eux aussi, qu’ils dominaient le monde entier. Eh bien ! i
221
qu’ils dominaient le monde entier. Eh bien ! ils
se
trompaient tout simplement. L’agence Cook suffirait aujourd’hui à les
222
? Il est difficile d’en juger, puisque le retrait
s’
achève à peine. Mais tous les signes vérifiables indiquent une tendanc
223
partis politiques prolifèrent, l’industrie lourde
se
développe, le contrôle des naissances s’acclimate… Au total, l’Inde i
224
e lourde se développe, le contrôle des naissances
s’
acclimate… Au total, l’Inde indépendante se veut bien plus anglaise, d
225
sances s’acclimate… Au total, l’Inde indépendante
se
veut bien plus anglaise, donc plus occidentale que n’était l’Inde col
226
uffi que nos administrateurs civils et militaires
s’
en aillent, pour que soit décrétée l’adoption immédiate de mesures pol
227
ord. Car il est évident que notre civilisation ne
s’
est rendue assimilable et transportable qu’au prix d’une périlleuse di
228
rsions simplifiées de la civilisation occidentale
se
prêtent mieux à l’exportation que la version originale. D’où l’avanta
229
Américains, et surtout des Soviétiques, lorsqu’il
s’
agit de moderniser — c’est-à-dire d’occidentaliser — d’une manière rap
230
lors d’un tout récent congrès européen, entendait
se
faire l’écho des ressentiments du tiers-monde à l’égard de notre cult
231
t une assez bonne liste de nos vices, tels qu’ils
se
sont manifestés, du moins à partir des débuts de l’ère industrielle.
232
t une prospérité sans précédent ; le monde entier
se
met à l’école de notre civilisation ; mais il n’en tire pas le meille
233
de nos responsabilités mondiales. La question qui
se
pose est dès lors la suivante : l’Europe va-t-elle être évincée par s
234
écrit par Rougemont : « L’Europe est en train de
s’
unir, pour des raisons à la fois séculaires et modernes. Trois écoles,
235
éculaires et modernes. Trois écoles, il est vrai,
s’
opposent encore quand il s’agit d’en venir à l’union politique. Celle
236
s écoles, il est vrai, s’opposent encore quand il
s’
agit d’en venir à l’union politique. Celle de l’alliance des États, ce
237
L’Europe est un colosse qui
s’
ignore (encore) (27 juin 1962)o p Un certain défaitisme européen, d
238
ris, à la veille de la révolution : Deux empires
se
partageront (le monde) : la Russie du côté de l’Orient, et l’Amérique
239
la dernière guerre, et au plan mondial. L’Europe
se
sentait écrasée entre deux colosses à venir. Ils sont là. Mesurons le
240
avouerez qu’il est au moins curieux que l’Europe
se
sente écrasée entre deux colosses plus petits qu’elle, qui n’atteindr
241
olument la faire, pour que notre capacité globale
se
réalise, non seulement dans les statistiques, mais dans notre conscie
242
ent, tel que le représentent l’Europe en train de
s’
unir et les États-Unis. Il est courant d’entendre que l’Occident est e
243
ique du souverain ou du parti au pouvoir ; à quoi
s’
ajoutent 50 % de marxisme plus ou moins fidèlement appliqué. Or le mar
244
t qui était Marx ? Un juif allemand, dont le père
s’
était fait protestant, et qui écrivait en Angleterre des articles pour
245
fait voir, au contraire, que les peuples nouveaux
se
tournent vers l’Europe, même quand ils l’injurient en la copiant. Pou
246
, après tout, une création de l’Europe ! Le cycle
se
referme, nous ramenant à l’Europe. Où trouver, dans tout cela, nos su
247
re régime ne me paraissent posséder les moyens de
se
charger, si l’Europe s’y dérobe. Cette vocation, ou cette fonction mo
248
nt posséder les moyens de se charger, si l’Europe
s’
y dérobe. Cette vocation, ou cette fonction mondiale, si l’on préfère,
249
ion, ou cette fonction mondiale, si l’on préfère,
se
résume à mes yeux dans ces trois verbes : animer, équilibrer, fédérer
250
e, et c’est vers elle, naturellement, que je vois
se
tourner les élites du tiers-monde : c’est à travers l’Europe qu’elles
251
s et coutumières qui les ont obligées lentement à
s’
intégrer aux rythmes de la vie. Adaptation très lente dans l’ensemble,
252
ais non moins dramatique dans ses péripéties, qui
s’
appelleront socialisme, marxisme, libéralisme, syndicalisme, planifica
253
ui qui veut à tout prix nos belles machines, sans
se
douter qu’elles peuvent détruire de proche en proche ses traditions l
254
int de vue de leurs propres intérêts, mais qu’ils
s’
imposent pour le prestige. Sous prétexte de se libérer des dernières t
255
ils s’imposent pour le prestige. Sous prétexte de
se
libérer des dernières traces de notre impérialisme, ils copient puéri
256
puérilement ses tares les plus visibles. L’Europe
se
doit donc de produire, d’attester et de diffuser les anticorps de ce
257
Russie comprises — pour l’ensemble d’un Occident,
s’
il veut enfin se réconcilier avec lui-même. Nous pourrons voir cela, d
258
— pour l’ensemble d’un Occident, s’il veut enfin
se
réconcilier avec lui-même. Nous pourrons voir cela, dans cette généra
259
ion, si l’Europe, d’où le mal est venu, réussit à
s’
unir librement, achevant ainsi son aventure : à faire le monde en se f
260
achevant ainsi son aventure : à faire le monde en
se
faisant. Le nouvel idéal que réclame la jeunesse, il est là, dans l’E
261
ire. Nous sommes pour les autres un espoir, qu’il
s’
agit de ne pas frustrer. L’avenir de l’Europe est gagé sur de grands f
262
Rougemont Denis de, « L’Europe est un colosse qui
s’
ignore (encore) », Arts, Paris, 27 juin 1962, p. 2. p. Une note de la
263
olument invérifiable. (Je réitère : de quel amour
s’
agit-il ? vécu par qui ? rêvé par qui ?) Les enquêtes sur « la Jeuness
264
e prise de conscience plus vraie de l’amour. Cela
s’
opère et se décide au secret d’une personne, et donc échappe, par natu
265
conscience plus vraie de l’amour. Cela s’opère et
se
décide au secret d’une personne, et donc échappe, par nature, à toute
266
mer », Arts, Paris, 3 octobre 1962, p. 18. r. Il
s’
agit d’une réponse à une enquête sur l’érotisme, introduite par ces mo
267
: « D’après mon exposé, le lecteur pudique pourra
se
convaincre que je n’ai pas reculé devant la discussion avec une jeune
268
-Dame des Fleurs ou Le Silence de Bergman, ce qui
s’
est passé d’important se situe au niveau proprement culturel qui est c
269
ilence de Bergman, ce qui s’est passé d’important
se
situe au niveau proprement culturel qui est celui de l’étude et de l’
270
ns leurs aspects physio-psychologiques. Mais cela
s’
est produit dans un très grand désordre, créant de fortes inégalités d
271
donné intellectuel dans lequel l’étudiant avait à
s’
orienter. Mais quatre-vingt-dix pour cent de nos plus de 60 ans confon
272
iste, l’écrivain peut commencer à parler quand il
s’
agit d’érotisme, il devient éloquent quand il s’agit de passion (tout
273
l s’agit d’érotisme, il devient éloquent quand il
s’
agit de passion (tout le romantisme de la Nouvelle Héloïse au milieu d
274
e au milieu du xxe siècle), et tout d’un coup il
s’
aperçoit que l’amour seul poussait à dire, à chanter, à exprimer, et p
275
Ne pas refouler l’instinct Si quelque chose
se
« déchaîne » de nos jours, ce ne peut donc pas être l’instinct, et ce
276
mot « refoulement », mal compris. Les éducateurs
se
persuadèrent que la moindre défense ou discipline équivalait à « refo
277
phique. Question de vie ou de mort pour l’espèce,
s’
il est vrai que trop de vies peuvent entraîner sa mort. Les freins tra
278
énéfice de l’érotisme, auquel la sexualité tend à
se
subordonner, comme la nature à la culture, l’instinct à l’hygiène et
279
ême, donc stérile. Ce phénomène qui va sans doute
se
généraliser en Occident correspondrait pour l’espèce à ce qu’est l’âg
280
sons que j’ai dites, et le seuil de l’érotisme va
s’
abaisser d’autant. Je vois venir le temps du changement des problèmes.
281
, ou parce qu’il n’aura pu choisir entre ceux qui
se
figurent encore que le péché originel est « l’acte de chair », ceux q
282
hansonnier de mes amis « qu’il n’y a pas de mal à
se
faire du bien » ? Ou encore — hypothèse optimiste — allons-nous vers
283
ronton de leurs temples, pour que nul n’en ignore
s’
il désire la sagesse. Mais la censure ne saurait empêcher l’instaurati
284
’Amour et l’Occident comment le mythe de l’amour
s’
est formé en Europe au Moyen Âge et a distingué dans Comme toi-même