1 1961, Arts, articles (1952-1965). L’Amour en cause (1er février 1961)
1 e : l’ultraviolet du spirituel et l’infrarouge du sexuel . Notre mystique, science de l’amour divin, s’est développée très tard
2 suspectes aux yeux de l’orthodoxie. Notre éthique sexuelle s’est très longtemps réduite à quelques interdits élémentaires et que
3 quelque Père de l’Église (prohibant telle posture sexuelle parce que contraire à la fécondation) et des gros livres de casuistiq
4 isme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres sculptures aux façades des gran
5 ligieuses. Point de méthodes secrètes ni de magie sexuelle , point de physiologie du pèlerinage mystique, comme celle que nous dé
6 eurs efforts pour réprimer et contenir l’instinct sexuel que dans leurs tentatives (rares et périphériques, voire hérétiques)
7 nt Paul. Et l’on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme
8 ès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel , sentimental ou spirituel (amour des corps, des âmes ou des esprits s
9 pour vérifier l’omniprésence de l’appel au désir sexuel . Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure pas moins stupéfiant par
10 écrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société militaire et laborieuse, dont la plus hau
11 ’amour qui est remis en question — tout l’amour : sexuel ou passionnel, normal ou aberrant, matrimonial ou spirituel. « L’amou
12 mour ni de traités de mystiques originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne posait que des
13 reux. Mais je n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts
14 s facts of life — comme l’Anglais nomme les faits sexuels — et leurs multiples liens avec l’économie la société et la culture.
15 yse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels , l’accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mas
2 1961, Arts, articles (1952-1965). Les quatre amours (9 mai 1961)
16 La sexualité mérite le nom d’amour Le plaisir sexuel , troisième forme de l’amour est dit physique, encore que nous sachion
17 e la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle , rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends bien ; élève
18 piques : Schizophrénie. Goût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qu
3 1965, Arts, articles (1952-1965). Le déferlement de l’érotisme : pour une nouvelle théologie (5-11 mai 1965)
19 ours une politique morale — les cours d’éducation sexuelle dans les écoles, enfin les grands débats sur la contraception, l’ense
20 ais quoi ? Il est peu vraisemblable que l’énergie sexuelle ait varié en intensité depuis deux siècles, sous l’effet des modes cu
21 anchement discutés ; les fonctions et les organes sexuels sont appelés par leur nom ». Et il ajoute : « D’après mon exposé, le
22 doit beaucoup de son dynamisme à ses disciplines sexuelles . 2. Les plaisirs érotiques ont leurs lois très subtiles, qui ne sont
23 t le premier, je crois, à parler d’une « question sexuelle  » durant le premier tiers du xixe . (Il avait formé le projet « d’org
24 du désir, c’est son insuffisance ; où l’obsession sexuelle (janséniste, puritaine), l’inappétence, bientôt l’anorexie. Attaqué d
25 l découvrir l’érotisme par le biais d’un problème sexuel très nouveau, né de la dégradation des obstacles sociaux comme des in
26 its de la morale ? Va-t-il sombrer dans l’apathie sexuelle , cédant à quelque ruse de l’espèce, ou parce qu’il n’aura pu choisir
27 in de compte, du religieux au moins autant que du sexuel . s. Rougemont Denis de, « Pour une nouvelle théologie », Arts, P