1 1962, Arts, articles (1952-1965). Sartre contre l’Europe (17 janvier 1962)
1 s nouvelles à établir entre une Europe unie et le tiers-monde . Pleins d’idées et de chiffres, d’un optimisme sobre, d’un réalisme c
2 nce. Qu’est-ce que l’Europe a « étouffé » dans le tiers-monde colonisé ? (Qui est fort loin de représenter « la quasi-totalité de l
3 sme, malgré ses crimes, a réveillé les peuples du tiers-monde dans le très bref espace de deux générations. Il leur a présenté des
4 ble ? « L’Europe est littéralement la création du tiers-monde  », écrit Fanon. Ses richesses ne proviendraient que de ses vols, c’es
5 as humain avant le xvie siècle ?) En quittant le tiers-monde , l’Europe aurait donc signé son arrêt de mort économique et de rapide
6 la crise économique et la fièvre nationaliste du tiers-monde , devant la crise morale de l’URSS, l’heure n’est pas de cracher sur n
7 et d’en tirer les conséquences pratiques, pour le tiers-monde et pour l’Europe qui doit l’aider. Nous n’avons pas le droit de frust
2 1962, Arts, articles (1952-1965). Le monde entier irrite l’Europe et la méprise autant qu’il la jalouse ! (20 juin 1962)
8 uille la juger, a réveillé en fait les peuples du tiers-monde . Ils ont découvert qu’ils étouffaient dans leurs régimes traditionnel
9 l’adoption accélérée de notre civilisation par le tiers-monde . L’Europe a fait le monde, et cela non seulement parce qu’elle a déc
10 ntrainte. Et partout, dans les nations neuves du tiers-monde , il a suffi que nos administrateurs civils et militaires s’en aillent
11 ses pour nous, Européens, que pour les peuples du tiers-monde . Fâcheuses pour nous d’abord. Car il est évident que notre civilisati
12 es récemment libérées. Ces nouveaux venus dans le tiers-monde ont des notions beaucoup plus simples du progrès, tant social et mora
13 eurs chances soient meilleures que les nôtres. Le tiers-monde les accueille sans méfiance de principe. Il ne dit pas de leurs dons,
14 : « C’est du néo-colonialisme ! » Et pourtant, le tiers-monde , en cette affaire, a bien plus à perdre que nous. Ses meilleurs espri
15 n, entendait se faire l’écho des ressentiments du tiers-monde à l’égard de notre culture et de sa diffusion désordonnée. Rappelant
16 largement responsables des erreurs que commet le tiers-monde quand il nous juge. Ce ne sont pas nos meilleurs représentants, les p
17 teurs, plus efficaces ? Va-t-elle être évincée du tiers-monde par ses vices, au détriment de ses valeurs authentiques ? Ou peut-ell
3 1962, Arts, articles (1952-1965). L’Europe est un colosse qui s’ignore (encore) (27 juin 1962)
18 aiblesse, ou ces crimes d’un passé récent dont le tiers-monde nous tient pour responsables. Car cette faiblesse ne traduit rien qu’
19 turellement, que je vois se tourner les élites du tiers-monde  : c’est à travers l’Europe qu’elles conçoivent la nécessité et les mo
20 ut cela représente une expérience humaine dont le tiers-monde devrait beaucoup apprendre, lui qui veut à tout prix nos belles machi
21 che dont l’Occident soit responsable à l’égard du tiers-monde comme de lui-même. Car c’est l’Europe qui a répandu dans le monde ent
22 e mal enfièvre aujourd’hui la plupart des pays du tiers-monde , les pousse aux pires excès du chauvinisme et à des mesures économiqu
23 nomie, il y a sans doute une grande leçon pour le tiers-monde , mais aussi et, peut-être d’abord, pour l’ensemble de l’Occident — Am