1 1952, Arts, articles (1952-1965). Appel à ceux qui osent être différents (22 mai 1952)
1 bilité sans précédent de jouer un rôle public, ou tout au moins, de contribuer dans l’immédiat à la création d’un climat non
2 que plusieurs de nos confrères se récusent devant toute espèce d’action publique, se croient et se sentent impuissants devant
3 et qui paralyse encore le régime des échanges de tout ordre en Europe, le nationalisme fut une création d’écrivains, de poè
4 scussions dans les cafés, régime donc fabriqué de toutes pièces par des intellectuels invétérés. Comment fermer les yeux devan
5 beaucoup. Renoncer ou nier ce pouvoir, ce serait tout simplement l’abandonner à ceux qui en abuseront demain, qui sauront v
6 x périls, il importe de se rassembler. Non pas du tout , non pas un seul instant dans l’idée qui m’est répugnante de constitu
7 traient tous les visages particuliers. Non pas du tout , non pas un seul instant dans l’idée d’opposer à ces totalitaires de
8 stant dans l’idée d’opposer à ces totalitaires de toute couleur des certitudes de propagande, ou je ne sais quelle mystique q
9 onnément quelques questions, au devoir de réciter toutes les réponses ! a. Rougemont Denis de, « Appel à ceux qui osent êt
2 1957, Arts, articles (1952-1965). L’ère des loisirs commence (10 avril 1957)
10 travail »2 ; et qu’enfin la guerre atomique peut tout compromettre dans l’œuf. Mais l’œuf est là, portant son germe et notr
11 elque utopie qui pourrait amuser nos descendants. Tout peut changer radicalement et d’ici peu, bien moins par suite de facte
12 et les foyers de culture locaux se généralisent ; toute la peinture mondiale peut venir sur nos murs sous forme de reproducti
13 sous forme de reproductions « à s’y méprendre » ; toute la musique nous vient à domicile par la radio et par le disque ; les
14 nul ne saurait en préjuger : je dis seulement que tout y mène pour le meilleur et pour le pire. C’est dire que tout nous mèn
15 pour le meilleur et pour le pire. C’est dire que tout nous mène vers une ère religieuse. La technique nous ramène à la r
16 oisir. Et quant à la mystique, elle suppose avant tout la connaissance précise du dogme. Le « mystique à l’état sauvage » —
3 1960, Arts, articles (1952-1965). Remise en question par l’Afrique et l’Asie, la civilisation occidentale n’a pas encore de successeur (21 septembre 1960)
17 Leurs prêtres et leurs princes avaient réponse à tout . Nous, au contraire, en Occident, et en Europe bien plus qu’en Amériq
18 t l’histoire des sciences. Elle lui fait voir que toutes les « vérités » qu’établissent les écoles successives sont relatives
19 libéraux d’aujourd’hui adresser aux orthodoxes de toutes observances le reproche, à leurs yeux rédhibitoire, d’être des hommes
20 véritable, restant le moi distinct, la personne. Toutes les définitions concrètes du Progrès ont un caractère commun : elles
21 nos moyens actuels et de nos buts derniers. Mais toutes les tentatives faites de nos jours pour imposer un principe d’harmoni
22 ogrès, est responsable aussi de sa rectification. Toutes les « hérésies du Progrès » sont bel et bien nées en Europe, encore q
23 elui de la Foi, c’est-à-dire du Rite à l’Amour. «  Tout est permis, mais tout n’édifie pas », « Rien n’est impur en soi », ma
24 à-dire du Rite à l’Amour. « Tout est permis, mais tout n’édifie pas », « Rien n’est impur en soi », mais « Tout est pur aux
25 édifie pas », « Rien n’est impur en soi », mais «  Tout est pur aux purs ». Semblablement, saint Augustin dira : « Aime Dieu
26 es phrases invalident, du point de vue spirituel, toute morale codifiée, rituelle ou rationnelle. Elles impliquent, en effet,
27 ’il édifie. Pourtant la voie chrétienne n’est pas tout l’Occident. Elle prend son point de départ dans le choc décisif duque
28 troisième et souvent compromise à ce jeu, elle a tout remis en mouvement. Et ce mouvement dans son ensemble, jusqu’à nous,
29 l’homme du Verbe et de l’épithète, « la mesure de toutes choses », dira Protagoras, « de celles qui sont en supposant qu’elles
30 pas en supposant qu’elles ne sont pas ». Juge de tout , on le voit, même des dieux. D’où le sens de sa dignité, qui ne tient
31 La conversion — révolution individuelle — libère tout homme, noble ou esclave, des liens sacrés de la caste ou du clan ; en
32 par la même vocation qui lui fait découvrir dans tout homme son prochain. Le narcissisme culturel Si la personne du c
33 , mais encore elle n’a pas cessé de maintenir sur toutes les civilisations différentes de la sienne une supériorité intellectu
34 tes de contacts anarchiques dans tous les ordres. Tout échange est ambivalent. Il peut détruire autant que féconder. L’adopt
35 (mais au prix de sacrifices dont il n’est pas du tout certain qu’ils seraient féconds), ou bien il faut chercher un princip
36 lire les pensées, tuer ou guérir sans contact… — tout est là, ou peut l’être bientôt. Déjà nous volons, transmutons les mét
37 e mandarin visitant nos usines : Quand vous aurez tout le temps, qu’en ferez-vous ? (Mais lui, s’il devenait immortel ?) Le
38 tte science avait cru pouvoir éliminer. Le Cosmos tout entier se résout en un voile tissé d’ondes animant le Vide. Quatre-vi
39 temps que la plus extrême galaxie. Mais dans quoi tout cela se meut-il ? Il est vrai que la question n’a pas de sens : rien
40 ue la question même est spécifique de l’Occident. Toute réponse décisive annoncerait donc la fin de notre civilisation, son é
41 fidèle à l’Occident qui m’a formé. Qui voudrait à tout prix une réponse, et refuserait de la trouver lui-même, dès lors qu’i
4 1961, Arts, articles (1952-1965). L’Amour en cause (1er février 1961)
42 de qu’il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est résumée par Jésus-Christ lui-même, dans le seul et unique
43 e toi-même ». Religion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent : la Fo
44 ité est composée de trois personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’incarnation du Christ, fils de Dieu,
45 mme » selon le Credo. D’où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’Amour divin, va devenir, dans l’imitatio
46 tre uni. Et pour que l’homme puisse aimer Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu soit personnel et qu’il soit «
47 , il faut que Dieu soit personnel et qu’il soit «  tout autre » que l’homme. Et enfin pour que l’homme puisse s’aimer lui-mêm
48 dits élémentaires et que l’on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des traités de quelque Père de l’É
49 té, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout  ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chré
50 iage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’Éros divinise sans la grâce et peut conduire à
51 ens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme et intellect) dans sa réalité naturelle et déc
52 re génération apostolique une doctrine du mariage tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. Elle se
53 s limites du mariage le plus strict et consacré — tout le reste étant laissé en friche et très sommairement condamné sous le
54 l’autre en deçà du mariage) ne devait développer toutes ses complexités que dans une Europe travaillée par la doctrine et la
55 fiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et les films, les ro
56 vain. Il s’agit de comprendre ses causes, et sur tout ce dont il est signe. Et d’abord, il s’agit de lui donner son vrai no
57 ne élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale car c’est là qu’on peut voir apparaître le sens réel
58 ce que l’on appelait naguère pornographie, il y a tout autre chose qu’une réaction contre la période victorienne, qu’après t
59 réaction contre la période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connue dans sa vigueur, et dont elle n’a
60 morale victorienne est-elle morte ? Sans doute et tout d’abord, d’avoir eu peur de l’instinct qu’elle voulait réprimer. Au l
61 é le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société militaire et laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas
62 œuvre de Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout  », parce qu’elle expliquait certains troubles par cela justement dont
63 me on nous le répète, que « la sensualité envahit tout  » et que la sexualité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’
64 fférée. C’est l’amour qui est remis en question — tout l’amour : sexuel ou passionnel, normal ou aberrant, matrimonial ou sp
65 ue et la poésie, le roman, la piété et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées — les jongleurs et prédicat
66 iété beaucoup moins cloisonnée et protégée, et où toute pulsation enregistrable est instantanément propagée. L’imprimé bon ma
67 et italiens, pour le grand public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à
68 le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinement pervers qui attendent
69 fiée ! Comment notre homme distinguerait-il, dans tout cela, autre chose qu’une immense dépravation, qu’un manque de tenue m
70 Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leur passion poétique ou moraliste retournée, qui leur cache trop s
71 t des loisirs, le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien qu’en remettant en
72 ter des motifs religieux généralement refoulés ou tout simplement ignorés. Méthode exactement inverse de celle de Freud, mai
5 1961, Arts, articles (1952-1965). Les quatre amours (9 mai 1961)
73 Les quatre amours (9 mai 1961)h i Que toute la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir dans un dé ; que sur c
74 agrégats d’infimes tourbillons statistiques ; que tout soit vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (mil
75 ait tels moments où nous sommes convaincus que «  tout  » dépend d’une décision à prendre ; qu’un monde coloré, déployé, dens
76 nous qui allons dans sa durée ; qu’il y ait donc tout cela, mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compén
77 durée ; qu’il y ait donc tout cela, mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacui
78 ue sont-ils pour notre désir ? Ce vide qui baigne tout  ? L’antimatière ? D’autres mondes parallèles, qui seraient le nôtre e
79 re monde de la science ; il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et maintenant, et nous ne le voyons pas, quoique
80 semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il mon
81 me il les appelait en nous. L’amour seul explique tout , et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’inconcevable : ce qui s
82 hysique ou animique. Et cela seul donne un sens à tout  : au vide cosmique où danse tel brouillard d’électrons empruntés à dr
83 d’électrons empruntés à droite et à gauche et qui tout d’un coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi dans l’au
84 our moi, existant dans ma re-connaissance, et que tout signe ou sens manifeste l’amour ; et rien d’autre n’importe en vérité
85 le. J’ai pu douter de l’être et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’amour même. J’ai pu
86 même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentale, avant d’en ret
87 era !) Mais je crois bien n’avoir jamais douté de tout cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubitable.
88 usqu’au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer de tout notre être enfin réalisé dans le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour
89 ns aimer de tout notre être enfin réalisé dans le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout en tous, lors du renouvellem
90 dans le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses. L’amour étant l
91 mour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses. L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appe
92 toutes les choses. L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour. L’amour divin, v
93 ègle d’or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, bien dans celui de l’érotique que l’éducation, l’amitié et l
94 able à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. L’amour qu
95 r. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus fortement a
96 chair) Correspond au Corps et à la sensation. («  Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcend
6 1962, Arts, articles (1952-1965). Sartre contre l’Europe (17 janvier 1962)
97 rs dizaines d’ouvrages publiés en deux mois, dans toutes nos langues, sur l’intégration de l’Europe et sur les relations nouve
98 ci un ouvrage, un seul, qui contredit brutalement tout le reste. Il proclame que l’Europe est « foutue », qu’elle est « en g
99 ne d’années, mais c’est le contenu de la phrase : tout y est faux. La colonisation par les Blancs n’a pas duré « des siècles
100 utres raisons plus grossières, et qui ne sont pas toutes honteuses pour nous. La première et la plus importante étant tout sim
101 our nous. La première et la plus importante étant tout simplement un état de fait que l’Europe n’avait pas créé, et qui, loi
102 s’emparent de Ouidah, port de mer. Ils massacrent tout ce qui s’y trouve et instituent une nouvelle charge dans l’État, cell
103 e des Blancs »), titre que l’on a traduit, « avec toute l’emphase diplomatique réglementaire, par ministre des Affaires étran
104 ministre des Affaires étrangères ». (Il faut lire tout cela dans l’Histoire des peuples de l’Afrique noire que publie Robert
7 1962, Arts, articles (1952-1965). Le miracle européen a créé le monde civilisé (6 juin 1962)
105 ’Europe est une aventure décisive pour l’humanité tout entière. L’Europe est cette partie-là du monde qui a fait « le Monde 
106 climat tempéré qui — je le cite — « semble avoir tout fait pour hâter les progrès de la civilisation ». Plus réaliste, la G
107 obéit à l’ordre du Christ : Allez et évangélisez toutes les nations. Cette injonction envoie ceux qui l’acceptent sur les ter
108 olonialiste, du xviiie au xxe siècle, a été, de toute évidence, plus européenne que chrétienne. Assimiler l’Europe au chris
109 » Ainsi Cadmus fonda Thèbes. Fable ambiguë, comme toutes les choses divines, ménageant notre liberté d’interprétation et de dé
110 si l’on entend seulement la ramener un beau jour toute faite et donnée par l’histoire : car c’est sa quête elle-même qui la
111 océdés techniques et les rudiments de la science, tout est venu de l’Est vers l’Europe, tout s’est lentement concentré dans
112 la science, tout est venu de l’Est vers l’Europe, tout s’est lentement concentré dans cette sorte d’impasse au-delà de laque
113 tions centralisées, et il étend leur autorité sur toute l’Europe de l’Ouest. Dans le cadre de cet empire se trouvent inclus d
114 qui va tenter d’opérer la synthèse improbable de toutes ces forces en conflit latent ou en guerre ouverte. L’Europe et sa cu
115 diverses et de tendances contradictoires. Pendant tout le Moyen Âge et ses luttes meurtrières, opposant l’Église à l’Empire,
116 vers l’Orient. Les Européens se voient coupés de toutes communications régulières avec les civilisations de l’Inde et de la C
117 er l’ultime croisade et délivrer Jérusalem. C’est tout un arrière-plan de foi religieuse, de chances et de malchances géogra
118 gine, et fondateur d’empire — mais pour d’autres… Tout en lui, et d’abord son vrai nom qui est Colón, et son prénom Christop
119 t — en vérité, porteur de l’histoire du monde ! —  tout en lui me semble illustrer les traits fondamentaux de notre Europe, l
120 omplexe, le conflit perpétuel, souvent fécond, de toutes les forces créatrices de l’Occident : la Grèce, Rome et Jérusalem, la
121 es du globe et qui allait conquérir, tour à tour, toutes les autres. L’aventure mondiale de l’Europe se déroule, à partir de C
122 ère moitié du xixe siècle ; l’Inde, l’Indonésie, tout le Sud-Est asiatique et le Proche-Orient au lendemain de la Deuxième
123 main de la Deuxième Guerre mondiale, puis presque toute l’Afrique vers 1960. L’Europe avait commencé par mettre en relation t
124 0. L’Europe avait commencé par mettre en relation toutes les parties de la terre qui, avant elle, vivaient dans l’ignorance la
125 égalité pour tous les peuples, et de respect pour toutes les personnes, qu’elle avait elle-même formulées et diffusés sans en
126 ne longue « erreur », selon le sens latin du mot. Tout se passe, au long de l’épopée, comme si Ulysse, le courageux et le ru
127 mpromet les anciens équilibres, oblige à repenser tout ce qu’on tenait pour acquis, et à chercher toujours plus loin, au pri
128 méditation prudente d’une sagesse immuable, c’est tout le génie de l’Occident, et c’est par là que l’Occident, aventureuse m
8 1962, Arts, articles (1952-1965). L’Europe détient les secrets de l’avenir, mais a-t-elle la volonté de vivre ? (13 juin 1962)
129 a-t-elle la volonté de vivre ? (13 juin 1962)l Tout pronostic relatif à l’Europe7 doit se baser sur l’examen de trois fac
130 qu’avec l’aide d’un télescope le regard embrasse tout l’hémisphère privilégié, on pourrait observer pratiquement les 19/20e
131 t reliées et régionalement fédérées. Et voici que tout se résume en un coup d’œil. Car autour de la place d’un simple villag
132 bversives) et l’échange des produits du travail — toute une vitalité librement ordonnée, faite de tensions multiples, entrecr
133 ou d’un quadrilatère évoquant de lourdes parades. Tout au contraire : la Place centrale de nos villes et villages est rareme
134 a composition des conseils de la cité, se forment tout d’abord sur l’agora, sur le forum de la Rome républicaine, puis sur l
135 troitement liée à cet autre élément nécessaire de toute place digne du nom : le café. C’est là qu’elle se parle d’abord, s’éc
136 Il serait tentant, partant de là, de reconstituer toute la philosophie de la personne, c’est-à-dire de l’individu à la fois a
137 Conduire l’individu, mais le conduire à lui-même tout autant qu’aux grands lieux communs qui ont formé la cité, qui la main
138 a demande, il a fourni la désinence symbolique de toute l’économie européenne jusqu’à nos jours. (Même après que le port eut
139 on, la nation et l’Europe, l’Europe et le monde ; tout se ramenant, en somme, à la tension entre le particulier sous toutes
140 en somme, à la tension entre le particulier sous toutes ses formes — fussent-elles nationales — et l’universel dans toutes se
141 — fussent-elles nationales — et l’universel dans toutes ses exigences — fussent-elles représentées par la révolte d’un seul,
142 évolte d’un seul, d’un génie ou d’un saint contre toute une cité, au nom de ses principes indiscutés. Voici donc définie par
143 ormation des esprits. L’URSS elle-même, qui avait tout sacrifié pendant la période stalinienne à l’enseignement des techniqu
144 itales, elle a créé le prolétariat, elle a soumis toute une classe d’hommes à la machine encore très imparfaite, faisant de l
145 tre, et si l’on détermine son métabolisme, il y a toutes les raisons objectives de penser qu’il se portera beaucoup mieux qu’o
146 lage, un monument qui réintroduit dans le tableau toute l’absurdité de l’Histoire en même temps que la notion d’un sacré nati
9 1962, Arts, articles (1952-1965). Le monde entier irrite l’Europe et la méprise autant qu’il la jalouse ! (20 juin 1962)
147 nos premières étapes vers l’union 1945 à 1962, et tout porte à prévoir que les deux processus s’achèveront simultanément d’i
148 lus cruels régimes d’oppression autochtone. C’est tout cela que l’on confond aujourd’hui dans un seul mot : colonialisme. Je
149 ient le monde entier. Eh bien ! ils se trompaient tout simplement. L’agence Cook suffirait aujourd’hui à les mettre à l’abri
150 re d’illusion. La Terre est connue désormais dans toutes ses dimensions physiques, nous ne pouvons plus faire d’erreurs de cet
151 taille ; son histoire également est explorée dans toutes ses grandes lignes, et l’archéologie occidentale ressuscite inlassabl
152 disait en janvier de cette année : Au Cambodge, toute la jeunesse parle le français, alors que dans la génération des homme
153 giéniques, urbanistes, techniques, industrielles, tout simplement copiées sur celles de l’Occident. Bien plus, ces administr
154 au contraire ! Jamais l’Europe, jamais l’Occident tout entier n’ont autant progressé dans l’âme et dans les mœurs des peuple
155 Dr Raghavan Iyer, enseignant à Oxford, lors d’un tout récent congrès européen, entendait se faire l’écho des ressentiments
156 e les pays sous-développés imitent maladroitement tout ce qu’a fait l’Occident, ce professeur rendait l’Europe responsable d
157 térielle que vous exigez à grands cris, et pas du tout nos missionnaires ? Cette réponse serait trop facile, car nous sommes
158 s États et de nos firmes, qui transportent là-bas toutes nos rivalités, des assistants techniques qui ne savent pas grand-chos
10 1962, Arts, articles (1952-1965). L’Europe est un colosse qui s’ignore (encore) (27 juin 1962)
159 ingt autres, ainsi, y compris Tocqueville, durant tout le xixe siècle, donc bien avant l’ascension des deux grands, qui dat
160 exemple chiffré, et qui ne me paraît pas dénué de toute signification : production de savants de premier ordre, calculée en p
161 tistiques, mais dans notre conscience. L’Europe a tout ce qu’il faut pour être encore la première puissance de la Terre, non
162 seulement de cette espèce-là de chance. Il dépend tout autant de sa vocation native — j’entends de la prise de conscience de
163 tale désespère bruyamment de nos valeurs et dénie toute espèce de vocation à l’Occident, tel que le représentent l’Europe en
164 e fera mieux que l’Amérique — laquelle est, après tout , une création de l’Europe ! Le cycle se referme, nous ramenant à l’Eu
165 ferme, nous ramenant à l’Europe. Où trouver, dans tout cela, nos successeurs ? Je ne vois que des imitateurs un peu en retar
166 quilibrer, fédérer. Animer les échanges mondiaux tout d’abord. Pour les échanges de biens matériels cela va de soi, puisque
167 sure de les entretenir. L’Europe reste le cœur de tout système d’échanges mondiaux et cela, non seulement à cause de la plac
168 t quant aux échanges culturels, voire spirituels, tout désigne l’Europe pour les mettre en mouvement et pour les orienter ve
169 ent et pour les orienter vers un dialogue fécond. Tout , et d’abord nos traditions, non seulement de curiosité mais de respec
170 as une trace avant elle sur Terre. L’Amérique, en tout cela, apporte une aide puissante, mais les initiatives sont venues de
171 onnelle. Adaptation pénible mais féconde, marquée tout au début, à Lyon et à Zurich, par les révoltes ouvrières contre les m
172 e et, récemment, contre l’automation à Coventry : tout cela représente une expérience humaine dont le tiers-monde devrait be
173 -monde devrait beaucoup apprendre, lui qui veut à tout prix nos belles machines, sans se douter qu’elles peuvent détruire de
174 s les données constitutives de l’Occident, et que tout appelle dans le monde de cette seconde moitié du xxe siècle. Les vra
11 1962, Arts, articles (1952-1965). Un refus d’aimer (3 octobre 1962)
175 et d’une personne, et donc échappe, par nature, à toute espèce de généralisation ou de statistique. Les attitudes que la majo
12 1965, Arts, articles (1952-1965). Le déferlement de l’érotisme : pour une nouvelle théologie (5-11 mai 1965)
176 ression des « pudeurs de langage », mais plus que tout cela — qui relève parfois de la mode et n’engage pas toujours une pol
177 , il devient éloquent quand il s’agit de passion ( tout le romantisme de la Nouvelle Héloïse au milieu du xxe siècle), et to
178 la Nouvelle Héloïse au milieu du xxe siècle), et tout d’un coup il s’aperçoit que l’amour seul poussait à dire, à chanter,
179 isfaction — est un des mécanismes fondamentaux de toute culture, et que la culture occidentale en particulier doit beaucoup d
180 ommes au mètre carré dans quelques siècles, et en tout cas d’un doublement de l’humanité (bouches à nourrir et bras à occupe
181 rats, si proches de l’homme à tant d’égards. Or, tout cela joue au bénéfice de l’érotisme, auquel la sexualité tend à se su
182 problème numéro un de la jeunesse ne sera plus du tout la sexualité mais par exemple le choix d’une vocation, où ces torture
183 au Moyen Âge et a distingué dans Comme toi-même tout ce qui sépare sexualité. »