1
j’entends que le principal, c’est qu’il y ait en
Europe
un lieu consacré à l’esprit, où des hommes travaillant en équipe voue
2
ant en équipe vouent leurs efforts à l’union de l’
Europe
, c’est-à-dire au service d’une cause qui se confond aujourd’hui avec
3
. Car en fin de compte, pourquoi faut-il sauver l’
Europe
? Non point pour l’opposer aux grandes nations nouvelles, non point p
4
iberté, qui ont fait la vraie grandeur de l’homme
européen
, et pour sauver, en face de la terre des masses, et de la terre des m
5
hines, et des terres immenses de la fatalité, une
Europe
qui demeure la terre des hommes. a. Rougemont Denis de, « Extrait
6
os pays, s’inquiètent pour l’avenir immédiat de l’
Europe
. Ils voient qu’elle s’unit trop lentement, peut-être mal. Ils n’ont p
7
nous adressons. Nous leur proposons une action «
européenne
» autant par son esprit que par ses buts, précise, modeste d’apparenc
8
mmédiate et totalement indépendante. Pourquoi l’
Europe
? L’Europe est non seulement menacée de l’extérieur, mais malade.
9
talement indépendante. Pourquoi l’Europe ? L’
Europe
est non seulement menacée de l’extérieur, mais malade. Nous pensons q
10
ux raisons que chacun doit comprendre, qu’il soit
Européen
ou non : — parce que l’Europe fut et demeure depuis des siècles, malg
11
endre, qu’il soit Européen ou non : — parce que l’
Europe
fut et demeure depuis des siècles, malgré tous ses péchés historiques
12
nt universelle ; — parce que la renaissance d’une
Europe
vraiment libre paraît le meilleur moyen possible de prévenir la guerr
13
a guerre. La fédération nécessaire Sauver l’
Europe
signifie pratiquement la fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose
14
vivant avec ceux qui ont à cœur le sort de notre
Europe
, et qui se demandent ce que l’on fait pour elle en dehors du plan pol
15
d’élargir au maximum une prise de conscience de l’
Europe
. Sans elle, les constructions de la politique resteront lettre morte,
16
t sans tenir compte de ce qui fait la valeur de l’
Europe
, aux yeux du monde entier et pour chacun de nous, dans nos vies quoti
17
faire, ce qui fonctionne dès à présent comme si l’
Europe
avait déjà fait son union, voilà qui parle mieux que les grands orate
18
des cellules vivantes qui font la vraie vie de l’
Europe
: foyers locaux de culture et universités, syndicats et paroisses, gr
19
sort commun de cette patrie spirituelle qu’est l’
Europe
libre. Pour tous ceux-là, notre bulletin veut être un lieu, le courri
20
otre bulletin veut être un lieu, le courrier de l’
Europe
vivante. b. Rougemont Denis de, « Présentation », Bulletin du Cen
21
t contre ! » Le péché contre l’esprit, dans notre
Europe
en voie d’union, ce serait de vouloir organiser la culture, et notre
22
me suit : la culture qui était un bien commun des
Européens
s’est divisée en « cultures nationales » ; celles-ci se sont voulues
23
sques d’extension de ces pratiques au niveau de l’
Europe
en formation. Libérer les échanges, non les organiser Presque t
24
es et entraves dont souffre la vie de l’esprit en
Europe
se ramènent en dernière analyse à une seule et même cause : le cloiso
25
s et vermoulus (dont les partisans du fédéralisme
européen
, de La Haye à Strasbourg, ont cherché les moyens de nous libérer) ; i
26
tières étaient ouvertes, et l’union fédérale de l’
Europe
réalisée. Nos cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent
27
instruments de travail dans toute l’étendue de l’
Europe
. Toutes nos cultures sont nées d’un fonds commun, qu’elles ont progre
28
a mesure où elles vivent. L’unité culturelle de l’
Europe
n’a plus à être faite : elle existait aux origines, et elle n’a cessé
29
d’évoluer selon ses lois et sa liberté propres. L’
Europe
ouverte, et rien de plus, mais rien de moins, voilà la solution, voil
30
exploitation, puis leur distribution dans toute l’
Europe
, relèvent avant tout du calcul, supposent des plans. La naissance d’u
31
liens vivants, et dès aujourd’hui de manifester l’
Europe
unie tout comme si elle était faite, et telle qu’elle se fera. c.
32
e lui aussi à l’ensemble de la vie de l’esprit en
Europe
: c’est le problème de l’influence américaine. L’Amérique, fille de
33
l’influence américaine. L’Amérique, fille de l’
Europe
Lors de la séance de clôture de « L’Œuvre du xxe siècle », à Pari
34
est écrié : « L’Amérique n’est qu’une partie de l’
Europe
! » L’Amérique n’est-elle pas plutôt la fille de l’Europe ? Ou mieux
35
» L’Amérique n’est-elle pas plutôt la fille de l’
Europe
? Ou mieux encore : la fille d’Européens aventuriers et puritains, le
36
fille de l’Europe ? Ou mieux encore : la fille d’
Européens
aventuriers et puritains, les « Pères pèlerins », et d’une vaste cont
37
mment vers les standards de culture, tandis que l’
Europe
insiste sur ses diversités enracinées. Le malaise Il n’y aurait
38
érielle qui fascine les esprits de la plupart des
Européens
. Toute fascination, comme on sait, résulte de l’action de deux motifs
39
partie sans cesse croissante de l’intelligentsia
européenne
redoute (ou affecte de redouter) ce qu’elle nomme l’américanisme, ou
40
de son côté l’Américain, rentrant d’un voyage en
Europe
: des Balkaniques, inefficaces, bons cuisiniers, affreusement compliq
41
otre faute dans les deux cas. Car il faut faire l’
Europe
, ou il faudra subir soit leur intervention, soit leur retrait. Et si
42
ot, il faut bien constater que c’est notre public
européen
qui, librement, propage ces succès américains et leurs contrefaçons m
43
t de recherches, d’enseignement ou de culture, en
Europe
, quelqu’un propose de faire appel, pour les finances, « à l’Amérique
44
lus ou moins officielle ou privée.) Ceci dans une
Europe
qui proclame sans relâche sa méfiance ou son hostilité à l’endroit de
45
aide américaine, et d’autre part donne à certains
Européens
des habitudes de parasites. On veut bien faire état d’une culture sup
46
à dessein : car ce ne sont pas les mêmes qui, en
Europe
, font la culture et ont l’argent. Mais globalement, la situation se p
47
éricain, et renoncer à ceux qui intéresseraient l’
Europe
et les vrais moyens de l’unir. Inversement, les donneurs virtuels pro
48
uoi qui n’est pas dans la situation concrète de l’
Europe
, mais dans le programme d’une enquête « scientifiquement établie » ou
49
jet principal d’éclaircir les malentendus entre l’
Europe
et l’Amérique. Pour qu’un dialogue de cette nature soit juste, et pou
50
b) Les représentants de l’Amérique et ceux de l’
Europe
doivent être choisis au même niveau de culture et de responsabilité :
51
s en égaux différents. Alors, entre les meilleurs
Européens
, voués aux perpétuelles révolutions de la pensée, et les meilleurs Am
52
réduire les préjugés, et sauvegarder l’autonomie
européenne
non seulement en paroles mais en actes, — voilà des objectifs concret
53
des objectifs concrets. Ils sont vitaux. Car si l’
Europe
et l’Amérique n’arrivent pas à s’entendre effectivement, comment rêve
54
nce des jugements formulés contre les USA par les
Européens
qui se proclament (curieusement) « neutralistes ». En voici un : « Dè
55
lité et la cohésion mentale et morale des peuples
européens
». (Esprit, juin 1952.) d. Rougemont Denis de, « Le dialogue Europe
56
au sens le plus large du mot — entre les USA et l’
Europe
devient de plus en plus actuel, et tous ceux dont la réflexion dépass
57
nisée par la Commission œcuménique de coopération
européenne
(douze Américains et douze Européens) ; — du 26 août au 1er septembre
58
coopération européenne (douze Américains et douze
Européens
) ; — du 26 août au 1er septembre, en marge du congrès mondial de Pax
59
na, entretiens entre universitaires américains et
européens
; — du 26 août au 6 septembre, séminaire de travail de l’Europäisches
60
Forum (Alpbach, Tyrol) sur le sujet suivant : « L’
Europe
et l’Amérique dans la crise spirituelle du siècle. » De brefs comptes
61
Culture et politique
européenne
(octobre 1952)f g 1. Je poserai tout d’abord une question très dir
62
problème de l’union de nos pays considèrent que l’
Europe
doit être unie pour des raisons politiques et économiques. Ces raison
63
, c’est la sauvegarde du patrimoine culturel de l’
Europe
, l’héritage de notre glorieuse civilisation et son culte de la person
64
, qui doit coiffer d’un pouvoir politique l’armée
européenne
non encore ratifiée par les parlements : — et tout cela donne de pass
65
rti de chaque pays, et « voilà la réalité »… Si l’
Europe
n’est que cela, admettons en toute sobriété qu’il n’y a guère de rais
66
ure est nul. Par suite, si l’on veut construire l’
Europe
sur la base des partis politiques, il faut renvoyer les « problèmes c
67
tard. 2. Mais d’autre part, on peut penser que l’
Europe
qu’il s’agit de sauver, de ranimer et de rendre forte par le moyen de
68
sur lui-même et sur les choses. Je constate que l’
Europe
, cap de l’Asie, a dominé le monde pendant des siècles non point par l
69
ces, et donc de notre puissance économique. Car l’
Europe
, ce n’est pas le chemin de fer, l’électricité et le charbon, les soci
70
n’est que résultats ou contrecoups épisodiques. L’
Europe
, c’est tout d’abord ce qui a permis et permet seul encore ces inventi
71
r un luxe, serait agir à l’encontre du génie de l’
Europe
, de son idée de l’homme, donc de sa raison d’être, — et par suite de
72
— et par suite de ses intérêts même matériels. L’
Europe
est une culture, ou elle n’a rien de mieux à faire qu’à se laisser co
73
n perdu). 3. Les protagonistes de la construction
européenne
par le seul jeu des partis et des groupes d’intérêts économiques se p
74
ne sait rien de Strasbourg. Il ne sait rien de l’
Europe
non plus. Et si vous lui apprenez que l’Europe est en train de se fai
75
l’Europe non plus. Et si vous lui apprenez que l’
Europe
est en train de se faire à Strasbourg, il n’écoute même pas le bruit
76
alement privés de sens pour lui. Toute propagande
européenne
digne du nom doit partir de ces évidences. 4. Mais on va me dire : le
77
onclusions : il n’y aura pas d’union valable de l’
Europe
sans participation des masses à cette union ; pas de participation sa
78
n sans une prise de conscience des problèmes de l’
Europe
en relation avec nos vies quotidiennes ; enfin pas de sentiment europ
79
ec nos vies quotidiennes ; enfin pas de sentiment
européen
tant que la masse restera séparée de la culture, force principale de
80
tera séparée de la culture, force principale de l’
Europe
. Tout le problème européen se ramène donc à celui de l’accès des mass
81
e, force principale de l’Europe. Tout le problème
européen
se ramène donc à celui de l’accès des masses à la culture (définie la
82
largement comme je l’ai fait plus haut). Sinon l’
Europe
(unie ou non) restera le cadre en fil de fer d’un continent de plus d
83
re le sens de leur vie difficile. Pour eux, cette
Europe
-là, même unie par en haut, restera sans contenu spirituel ou social.
84
c le « moral » nécessaire. En revanche, vouloir l’
Europe
vraiment unie et forte, c’est vouloir que la vie ait un sens en Europ
85
et forte, c’est vouloir que la vie ait un sens en
Europe
, c’est vouloir la culture, par suite ses conditions. Votre commission
86
de culture saboterait, en vérité, la défense de l’
Europe
. La jeunesse de l’Europe a le devoir d’exiger que les États qui se di
87
vérité, la défense de l’Europe. La jeunesse de l’
Europe
a le devoir d’exiger que les États qui se disent en faveur de l’union
88
ments qui se déclarent en faveur de la fédération
européenne
soutiennent matériellement, sans plus tarder, les Instituts de cultur
89
ement, sans plus tarder, les Instituts de culture
européens
(et non pas seulement nationaux), tels que Bruges, Genève, Nancy, Alp
90
leur en accordait les moyens. c) La jeunesse de l’
Europe
s’étonne de voir végéter par milliers les Foyers de culture régionaux
91
générale et les réalités concrètes d’un coin de l’
Europe
. Ces foyers bien enracinés sont les cellules vivantes de l’union de d
92
ts nationaux, accordées en aumône à la cause de l’
Europe
. d) Enfin, la jeunesse est consciente du fait que la culture apparaît
93
tat de choses, qui peut devenir désastreux pour l’
Europe
? L’exemple des guildes du livre et leur succès croissant dans la plu
94
itique des partis, moins encore pour la politique
européenne
. Elle cherche ailleurs. Si elle trouve la culture, elle ne tardera pa
95
uve la culture, elle ne tardera pas à découvrir l’
Europe
, et c’est seulement dans ce cadre élargi qu’elle verra la nécessité d
96
ns engagements politiques. Une politique vraiment
européenne
, c’est-à-dire méritant cet adjectif, commencera donc par prendre au s
97
esure de juger par eux-mêmes, qui seront demain l’
Europe
vivante. Il s’agit là d’une tâche de longue haleine. Voilà pourquoi,
98
f. Rougemont Denis de, « Culture et politique
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, octobre 1952, p
99
présenté à la Conférence des Jeunesses politiques
européennes
.
100
Comment se situe notre action dans la réalité
européenne
d’aujourd’hui ? Je rappellerai d’abord que le CEC est une institution
101
urope, ni des gouvernements, ni même du Mouvement
européen
, qui lui a cependant donné naissance et auquel le rattachent encore d
102
, riche, quand nous sommes pauvres, autonomes, et
européens
. Les méthodes de travail des deux organismes sont aussi différentes q
103
notera que le CEC n’est à aucun titre « un Unesco
européen
» : ni par sa structure, ni par ses méthodes, ni par ses objectifs.
104
en mesure de juger ce qui doit rester propre à l’
Europe
. L’action d’un Comité de ce genre est nécessairement plus lente et pl
105
Aussi le Comité a-t-il proposé tant au Collège d’
Europe
qu’au CEC de réaliser certains de ses plans. Les entretiens que nous
106
tés de coopération. Quant aux instituts culturels
européens
, l’une des raisons d’être du CEC était de leur offrir un lieu de renc
107
tion des efforts culturels en vue de l’union de l’
Europe
. Et s’il n’existait pas, ou s’il disparaissait, les nécessités mêmes
108
ondition, bien entendu, que l’on ne pense pas : l’
Europe
n’est qu’un problème politico-technocratique, et rien de plus pour le
109
s’impose avec évidence — que si l’on tient que l’
Europe
fut d’abord, est encore, et doit devenir de plus en plus une civilisa
110
llement aussi — pour la vie quotidienne de chaque
Européen
. II. Esquissons maintenant le bilan de notre action depuis un a
111
notre effort pour informer une manière de penser
européenne
. Prenons trois exemples précis. Notre Commission des historiens a ces
112
ilieux, officiels ou privés, politiques ou même «
européens
» d’étiquette. Parfois, nous découvrons que ces résistances, ces refu
113
t concret de la culture dans la construction de l’
Europe
. Pourquoi cela ? Faute de temps et de moyens. Notre personnel est tro
114
suffisants dans notre perspective. Le Laboratoire
européen
de physique nucléaire, dont le premier plan fut élaboré au CEC, va se
115
notre programme est en voie d’exécution. Le Prix
européen
de littérature doit être décerné en mars 1953, et nous avons reçu 370
116
s. Mais il reste à savoir quelle sera la portée «
européenne
» tant de ce prix que de la collaboration des guildes dont le prix n’
117
ssai. L’AIEE groupe déjà la plupart des instituts
européens
« sérieux », mais n’a pas encore entrepris les travaux en commun que
118
toutes les grandes manifestations de ce genre en
Europe
, nous ne pouvons que nous déclarer très satisfaits de leur succès : i
119
s de foyers de culture ; accentuer le caractère «
européen
» de nos fédérations de guildes et de festivals ; établir un plan de
120
ude : un dialogue Europe-Amérique, des séminaires
européens
de musique, de théâtre et de pédagogie ; l’édition de reproductions e
121
nstituant dans l’ensemble une sorte de Musée de l’
Europe
; une Association européenne des journalistes ; un Forum européen de
122
une sorte de Musée de l’Europe ; une Association
européenne
des journalistes ; un Forum européen de radio ; une Commission de péd
123
ssociation européenne des journalistes ; un Forum
européen
de radio ; une Commission de pédagogie sportive ; enfin, différentes
124
s quotidiennes, d’autre part de la vaste ambition
européenne
qui a fait naître le CEC et qui demeure sa raison d’être. Car, ainsi
125
c cette somme, on pourrait entretenir 130 centres
européens
de la culture (un vrai cauchemar) ; ou décerner 3000 grands prix de l
126
e société, une civilisation bien définie, comme l’
Europe
, l’islam, l’Asie du Sud, l’Extrême-Orient. Ceci doit se traduire par
127
les plus frappants de la vie musicale actuelle en
Europe
, c’est que des œuvres de compositeurs célèbres de la génération précé
128
connaissent rarement ce que font leurs confrères
européens
; la situation est la même pour les jeunes compositeurs des différent
129
pour les jeunes compositeurs des différents pays
européens
. De plus, les compositeurs, qui avant la guerre avaient de nombreuses
130
ques musicaux et exécutants) de différents pays d’
Europe
et d’Amérique, pour participer pendant 8-10 jours à un cycle de confé
131
exécutés : a) des œuvres de jeunes compositeurs
européens
et américains, b) des œuvres rarement jouées de compositeurs célèbres
132
Situation de l’
Europe
en avril 1953 (avril 1953)k L’Europe au point mort ? Au momen
133
on de l’Europe en avril 1953 (avril 1953)k L’
Europe
au point mort ? Au moment même où viennent d’être posées les premi
134
res bases de l’union, l’opinion se demande « si l’
Europe
est en panne ». Les uns voient la fédération en plein démarrage, les
135
de « chimères » tous les projets élaborés par les
Européens
les plus conscients, nombre d’individus et de groupes d’intérêts dans
136
par les parlements ; — un projet de Constitution
européenne
vient d’être remis officiellement aux ministres des Six, prévoyant l’
137
Six, prévoyant l’élection directe d’un Parlement
européen
. Tout cela résulte d’une longue préparation. Mais aux yeux de l’opini
138
plus forte raison, sinon la seule, de vouloir une
Europe
unie, réside dans la menace soviétique. La peur, affirme-t-on, serait
139
rait ce ressort. D’où, paraît-il, crise de l’idée
européenne
. On n’oserait affirmer ici que ce raisonnement n’ait pas été tenu par
140
ant que nous cessons d’avoir peur, le fédéralisme
européen
perd sa seule raison d’être. Parlons donc d’autre chose, renversons q
141
i se trouve changé en fait dans la situation de l’
Europe
. Et l’on répond : pratiquement rien. La conception européenne de l’h
142
t l’on répond : pratiquement rien. La conception
européenne
de l’homme et de ses libertés politiques et sociales n’a pas varié, q
143
l’économie présente, subsiste. La situation de l’
Europe
dans le monde qu’elle domina jadis et qui retourne contre elle ses pr
144
t non seulement déclarée mais faite, l’union de l’
Europe
n’en serait pas moins vitale ni moins urgente, pour les trois grandes
145
cherchée que dans l’union. Vers une épuration
européenne
Il n’en reste pas moins probable que l’effet de propagande escompt
146
t atteint par la Russie, à peu de frais. Ceux des
Européens
qui partageaient le point de vue de M. Vychinski, à savoir que la pol
147
lusions : l’URSS ayant décidé de nous rassurer, l’
Europe
doit changer de politique. Le sentiment d’urgence et de danger qui po
148
n grand nombre d’esprits à chercher le salut de l’
Europe
dans sa seule défense militaire, va se trouver rapidement neutralisé.
149
isé. Ceux qui ne voulaient prendre au sérieux (en
Europe
comme en Amérique) que la Communauté de défense, vont être les premie
150
f de cette opération. Un délai de grâce pour l’
Europe
Les Russes renonçant à la guerre, le monde entier se remet à respi
151
tes y compris, ne croyait pas que l’Amérique ni l’
Europe
songeaient à la « guerre préventive ». Chacun savait d’où venait le s
152
sulte qu’un nouveau délai de grâce est offert à l’
Europe
pour s’unir, et pour mieux voir les vraies raisons qu’elle a de le fa
153
crets mais aussi de nos chances. Le problème de l’
Europe
au xxe siècle, en butte à l’hostilité croissante des autres continen
154
ement suffisante, d’une Renaissance offerte par l’
Europe
au monde tout entier. k. Rougemont Denis de, « Situation de l’Eur
155
tier. k. Rougemont Denis de, « Situation de l’
Europe
en avril 1953 », Courrier fédéral, Genève, avril 1953, p. 1-6.
156
ril 1953)l Parmi toutes les raisons de faire l’
Europe
, économiques, militaires, culturelles, il y a celle-ci, qui n’est pas
157
é de larges masses, latines surtout — les nations
européennes
seraient déjà réduites au rôle de simples « instruments de la grandeu
158
élégués, réunis à Philadelphie. (Six nations de l’
Europe
viennent de voter un projet similaire, à Strasbourg, le 10 mars 1953.
159
parties dont chacune a des intérêts distincts. L’
Europe
, pour le malheur des trois autres, les a toutes, à des degrés divers,
160
tombées sous sa domination. La supériorité que l’
Europe
a depuis si longtemps conservée l’a disposée à se regarder comme la m
161
p longtemps appuyé ces arrogantes prétentions des
Européens
. C’est à nous de relever l’honneur de la race humaine et d’enseigner
162
isent enfin d’être les instruments de la grandeur
européenne
! Que les Treize États, réunis dans une étroite et indissoluble Union
163
du contrôle de toute force ou de toute influence
européenne
, et qui leur permette de dicter les termes des relations entre l’Anci
164
tuation de départ de l’Amérique et celle de notre
Europe
en formation. Dans la mesure où les mêmes causes sont susceptibles de
165
Situation de l’
Europe
en juin 1953 (mai-juin 1953)m Crise Deux de nos grandes natio
166
D. Les États-Unis voient leur prestige baisser en
Europe
, et leur Congrès menace de réduire l’aide à certains de nos pays. Qua
167
l’Est et de l’Ouest, elle perd de vue le problème
européen
, qu’elle commençait tout juste à distinguer. Depuis deux mois, hors d
168
pas ouvert. Cet ensemble de faits définit pour l’
Europe
une situation critique, non point désespérée, mais certainement la pl
169
la dernière guerre. Quel est le sens de l’action
européenne
dans cette conjoncture angoissante ? Hiérarchie des problèmes L
170
aisons raffinées de leur Parlement, le reste de l’
Europe
doit marquer le pas et les Russes en profitent pour marquer des point
171
, sans la France. En même temps, l’opposition à l’
Europe
augmente, à gauche comme à droite. Elle répète que les quelques homme
172
naux, tentent lâchement de les transposer au plan
européen
». Je constate au contraire que ces problèmes (l’armée, les colonies,
173
eur solution dans une forme quelconque d’entraide
européenne
. Ce n’est pas une question de lâcheté ou de courage, mais de simple s
174
s ses difficultés, pourquoi parlerait-on d’unir l’
Europe
? Trop de gens posent encore à notre union des conditions préalables
175
te, qu’il s’agit de ranimer d’abord, et qui est l’
Europe
. Trop de gens pensent encore la politique en termes périmés de puissa
176
Et enfin, et surtout, trop de gens oublient que l’
Europe
est quelque chose de plus que la somme de 20 nations, dont la plupart
177
e qui fait pour nous le sens même de la vie. L’
Europe
vaut plus que les Européens En ce mois de juin 1953, il est plus f
178
ens même de la vie. L’Europe vaut plus que les
Européens
En ce mois de juin 1953, il est plus facile que jamais d’être « po
179
53, il est plus facile que jamais d’être « pour l’
Europe
», plus difficile que jamais de justifier et de défendre — contre l’U
180
ndre — contre l’URSS, l’Amérique, et l’Asie — les
Européens
tels qu’ils se montrent. Si les Européens n’étaient menés que par leu
181
e — les Européens tels qu’ils se montrent. Si les
Européens
n’étaient menés que par leurs intérêts matériels et s’ils les compren
182
les comprenaient, ils voudraient tous instituer l’
Europe
unie, à tout prix et sans délai. Cela peut se démontrer, et on l’a so
183
qu’ils restent ainsi. Il faut donc croire que les
Européens
sont menés, en réalité, par des forces irrationnelles, au mépris de l
184
êts. Ces forces s’appellent les partis. Et si les
Européens
méprisent leurs intérêts, c’est au nom d’idéologies sectaires, combin
185
e, ou jouant sur elle. Dans plusieurs de nos pays
européens
, aujourd’hui, la politique signifie la lutte des partis et non pas la
186
s qu’ils sont qu’il s’agit aujourd’hui de faire l’
Europe
. Mais comment faire l’Europe avec une Italie dont 42 % des électeurs
187
jourd’hui de faire l’Europe. Mais comment faire l’
Europe
avec une Italie dont 42 % des électeurs votent totalitaire, sont donc
188
e du xxe siècle, et fait défaut. Comment faire l’
Europe
avec tout cela ? Pourtant, si nous ne la faisons pas, l’Amérique nous
189
era tomber, et la Russie nous ramassera. Certes l’
Europe
n’est pas la somme des Européens réels. Elle est tout à fait autre ch
190
ramassera. Certes l’Europe n’est pas la somme des
Européens
réels. Elle est tout à fait autre chose. Je ne fais pas là du paradox
191
ut à fait autre chose que la somme des Anglais. L’
Europe
est une culture, une civilisation : c’est-à-dire un système de référe
192
journaux, les intérêts et leurs intermédiaires. L’
Europe
est une notion de la personne. On n’y accède que par l’éducation, laq
193
t supérieure à l’individu. Nous voulons ici cette
Europe
, comme le moyen pour les Européens de se dépasser. Nous travaillons à
194
voulons ici cette Europe, comme le moyen pour les
Européens
de se dépasser. Nous travaillons à cette éducation. « Il y a cet imme
195
nd un journal de nos pays passait un papier sur l’
Europe
, c’était un bon succès, nos bulletins le soulignaient. Mais ouvrez un
196
e dépêches importantes vous parlent du « problème
européen
». Il y a la CED et la CECA, bien sûr ; mais voyez les reportages sur
197
se suspend, tout se trouve suspendu à la question
européenne
. Des ministres glissent dans une flaque d’alcool, comme ose l’écrire
198
ore un petit nombre dominant de leurs députés : l’
Europe
unie. (Et par exemple, une de ses conditions : la CED.) Notre « Utopi
199
er un Pouvoir nouveau, conforme aux intérêts de l’
Europe
entière. L’échec possible, et ce qu’il signifierait Dans l’indi
200
ce générale, notre destin commun d’habitants de l’
Europe
s’est gravement infléchi depuis quelques semaines. Il faut le dire :
201
Il faut le dire : jamais l’effort de construction
européenne
, si près du but, ne s’est vu plus gravement compromis. Pour la premiè
202
ur la première fois je l’écris : il se peut que l’
Europe
soit perdue. S’il doit en être ainsi, la faute en retombera aux yeux
203
core moins sur les Américains, mais sur les seuls
Européens
— sur tous ceux qui n’ont pas compris qu’ils sont Européens, bon gré
204
— sur tous ceux qui n’ont pas compris qu’ils sont
Européens
, bon gré mal gré. Voilà ce qu’il faut leur dire, voilà ce qu’ils doiv
205
sont en train de démissionner. Et de quoi ? De l’
Europe
, donc du meilleur d’eux-mêmes. Ils crient la paix, la paix, et il n’y
206
nnais pas de comparaison plus humiliante pour les
Européens
qui laissent mourir l’Europe en discutant le dosage d’un cabinet, d’u
207
miliante pour les Européens qui laissent mourir l’
Europe
en discutant le dosage d’un cabinet, d’un comité de liquidation « int
208
’initiative occidentale, tout concourt à rendre l’
Europe
incapable même de tomber, étant trop bas. Tout au long de l’histoire
209
ncées par certaines industries que l’idée seule d’
Europe
unie pousse aux dernières extrémités, je veux dire aux larges subvent
210
e se passe-t-il alors ? La France, ayant refusé l’
Europe
au nom de ses colonies, perd ses colonies. L’Italie ayant refusé l’Eu
211
onies, perd ses colonies. L’Italie ayant refusé l’
Europe
par la faute des néo-fascistes et monarchistes, est livrée aux commun
212
x communistes. La Grande-Bretagne, ayant refusé l’
Europe
au nom de l’Empire et de l’amitié des USA, voit plusieurs Dominions s
213
d’elle. Les socialistes allemands, ayant refusé l’
Europe
au nom du pacifisme, ont une armée allemande. Les nationalistes franç
214
mande. Les nationalistes français, ayant refusé l’
Europe
au nom de l’armée française, ont une armée allemande. Ou à défaut d’a
215
utres une armée russe. Les USA, qui dénonçaient l’
Europe
« impérialiste », profitent de son désastre pour s’emparer de l’Asie
216
res, un peu plus d’atlantisme pour ne pas faire l’
Europe
, et nous y sommes : l’abandon des efforts d’union est tacitement admi
217
des efforts d’union est tacitement admis par les
Européens
. L’Europe est définitivement effacée de la carte des puissances. Quel
218
d’union est tacitement admis par les Européens. L’
Europe
est définitivement effacée de la carte des puissances. Quelques guerr
219
r, précisément. Sens actuel de l’action pour l’
Europe
Existe-t-il des forces en Europe qui puissent renverser le cours d
220
action pour l’Europe Existe-t-il des forces en
Europe
qui puissent renverser le cours d’un tel destin ? Le premier venu les
221
feste sans réserve, expressément, au service de l’
Europe
, cela pourrait suffire à nous sauver. Mais je n’en vois pas une seule
222
à s’imposer à temps, qu’une vague d’enthousiasme
européen
soulève les peuples, qu’un mouvement puissant de rénovation sociale e
223
emps. m. Rougemont Denis de, « Situation de l’
Europe
en juin 1953 », Courrier fédéral, Genève, mai–juin 1953, p. 1-7.
224
Situation de l’
Europe
en août 1953 : Lettre aux Six (juillet-août 1953)n Messieurs les m
225
istres, Dans chacun de vos pays, la question de l’
Europe
se voit liée au sort de votre ministère. Au début du mois d’août, vou
226
ts nous incitent à vous écrire. Nous voyons que l’
Europe
a besoin d’un Parlement et d’un exécutif qui lui permettent d’exister
227
re vrai titre à l’attention des responsables de l’
Europe
. Nous ne sommes pas les propagandistes d’une certaine idéologie, mais
228
variées, qu’anime un idéal précis : l’union de l’
Europe
. Si quelques conclusions communes et positives se dégagent de la conf
229
ccepter tel qu’il est, ou bien renoncer à faire l’
Europe
. Car il importe absolument de faire l’Europe, tandis que le Projet n’
230
re l’Europe. Car il importe absolument de faire l’
Europe
, tandis que le Projet n’est qu’un moyen. La seule question est de sav
231
c que vous avez créée. Pratiquement, le sort de l’
Europe
serait donc confié à quelque groupe d’experts, inconnus du public, et
232
é par des parlementaires, un œil sur le grand But
européen
, et l’autre sur les chances de ratification. De là ses défauts éviden
233
z pour rendre possible l’existence politique de l’
Europe
. C’est assez pour ouvrir les voies de la fédération nécessaire. Les e
234
s faire mûrir. Le refuser serait faire perdre à l’
Europe
le temps qui peut suffire à d’autres pour l’abattre et pour l’asservi
235
en déclarant clairement et simplement pourquoi l’
Europe
doit aujourd’hui s’unir, et quelle Europe, et pour quelles fins humai
236
rquoi l’Europe doit aujourd’hui s’unir, et quelle
Europe
, et pour quelles fins humaines. Quand nos peuples seront conscients d
237
nd nos peuples seront conscients du pourquoi de l’
Europe
fédérée, quand ils seront convaincus de ses fins pacifiques, le comme
238
s parfois contradictoires, ne fera jamais vivre l’
Europe
. Il sera lettre morte pour les Européens, tant que ceux-ci n’auront p
239
ais vivre l’Europe. Il sera lettre morte pour les
Européens
, tant que ceux-ci n’auront pas bien vu vers quel But on les mène, et
240
s, que nous essayerons de fixer. 1. Il faut que l’
Europe
s’unisse pour redevenir une force, capable d’assurer l’indépendance e
241
ont seuls ou revivront ensemble. 2. Il faut que l’
Europe
s’unisse pour sauver le foyer d’une civilisation devenue mondiale, qu
242
ilisation qui peut périr par notre désunion. 3. L’
Europe
que nous voulons ne sera pas unitaire, ne sera pas un super-État unif
243
et elle ne peut avoir qu’un seul sujet dans notre
Europe
du xxe siècle : l’Europe entière. Ce que l’on attend de la fédératio
244
n seul sujet dans notre Europe du xxe siècle : l’
Europe
entière. Ce que l’on attend de la fédération, c’est qu’elle instaure
245
fédération, c’est qu’elle instaure l’indépendance
européenne
. C’est qu’elle crée une force nouvelle. Et non point qu’elle renonce
246
ls. 7. Pourvu que le Projet, carrément, ouvre à l’
Europe
une chance de se fédérer demain, il convient de l’accepter, même inco
247
les motifs et les buts d’une union fédérale de l’
Europe
, en acceptant le Projet comme un pas vers ces buts, vous détruirez l’
248
sûr et à bref délai. On compare volontiers notre
Europe
à Byzance. Cet empire qui sombra pour toujours il y a cinq siècles ex
249
e nous tous, d’écrire une autre Histoire pour une
Europe
nouvelle. Au nom du Groupe des Vingt n. Rougemont Denis de, « Situ
250
Vingt n. Rougemont Denis de, « Situation de l’
Europe
en août 1953 : Lettre aux Six », Courrier fédéral, Genève, juillet–ao
251
Cinq ans après Cinq ans après le Congrès de l’
Europe
, à La Haye, un autre congrès vient de se tenir dans la même ville et
252
donner le coup de gong du départ à toute l’action
européenne
. Il avait esquissé des plans et des programmes embrassant les trois g
253
é chargée d’écrire et de présenter le Message aux
Européens
, dégageant, à la fin des débats, le sens général du congrès. La manif
254
cette année, convoquée à La Haye par le Mouvement
européen
, du 8 au 10 octobre, s’est voulue plus restreinte, à la fois par le n
255
définir « le problème spirituel et culturel de l’
Europe
considérée dans son unité historique, et les moyens d’exprimer cette
256
Londres au début de 1954. Après cinq ans d’action
européenne
, nous nous trouvons donc en présence d’une situation nouvelle, caract
257
immédiats, qui nous est imposé par la crise de l’
Europe
, ne doit pas nous faire oublier cette maxime générale de l’action : o
258
n des Quinze n’est qu’une étape vers l’union de l’
Europe
tout entière. Or, ce rassemblement par-dessus le rideau de fer qui no
259
e rayonnement et la force d’attraction d’une idée
européenne
plus puissante, dans tous les domaines, que l’idéologie totalitaire a
260
ue consiste donc dans la vitalité de l’idée d’une
Europe
unie. Or, c’est la fonction même du CEC que de faire vivre cette idée
261
onnaître que les uns et les autres ne serviront l’
Europe
en efficacité et vérité que s’ils agissent en relations étroites et s
262
ts (dont l’une a pris l’initiative du Laboratoire
européen
de recherches nucléaires), lancé 4 séries de publications, et organis
263
evenir périodiques, telles que le Prix littéraire
européen
et la Conférence musicale. Il a ainsi doté l’Europe d’un instrument d
264
péen et la Conférence musicale. Il a ainsi doté l’
Europe
d’un instrument de coopération intellectuelle ; d’un réseau d’échange
265
s culturelles nationales formées par le Mouvement
européen
. Les contacts que nous venons de reprendre dans plusieurs pays ont ré
266
s. Ajoutons que la création prochaine d’un Bureau
européen
de l’éducation des adultes (ou éducation populaire) correspond au mêm
267
entes dans les domaines les plus divers de la vie
européenne
, domaines débordant largement celui de la culture au sens technique d
268
i est de porter, maintenir et animer l’idéal de l’
Europe
unie, le Centre doit devenir de plus en plus le lieu de ralliement de
269
s techniques nouvelles, et mesurent, au-delà de l’
Europe
enfin « faite », ses chances et sa mission dans un monde où tout chan
270
Une prise de conscience
européenne
(novembre-décembre 1953)p L’une des œuvres les plus célèbres de Ga
271
pas de meilleure devise pour la table ronde de l’
Europe
qui s’est tenue à Rome l’automne dernier. Pour situer rapidement cett
272
partons de la deuxième question : où sommes-nous,
Européens
, en ce milieu du xxe siècle ? Une phrase déjà fameuse, prononcée l’a
273
, répond d’une manière dramatique : « Nous autres
Européens
, nous vivons, depuis la dernière guerre, dans la peur des Russes et d
274
s ne nous sentons pas, en réalité, 325 millions d’
Européens
, mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3 mill
275
pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’
Europe
, dans la réalité vivante, ce qu’elle n’est aujourd’hui que dans l’ari
276
’hui que dans l’arithmétique. Que manque-t-il à l’
Europe
pour se sauver, pour rejoindre un salut tout proche et comme à portée
277
ma, voici quelques mois, l’idée d’une table ronde
européenne
. La construction de l’Europe avançait, mais lentement : économique, p
278
’une table ronde européenne. La construction de l’
Europe
avançait, mais lentement : économique, politique, militaire. Et les r
279
lait donc d’une part approfondir l’idée même de l’
Europe
unie, par une sérieuse méditation ; d’autre part, nourrir l’opinion p
280
e ce malentendu toujours instant dans le dialogue
européen
. Cependant. c’est l’angle de vision que l’on adopte qui permet finale
281
c suggéré aux rapporteurs d’envisager le problème
européen
dans une perspective telle que les graves divisions nationales, lingu
282
’idée d’un destin commun de tous les peuples de l’
Europe
, défini par leur unité incontestable d’origines et par le fait qu’ils
283
che des origines communes à tous les peuples de l’
Europe
, nous l’avons faite sous la conduite magistrale et souriante d’un des
284
dernier mot du rapport de Toynbee : « Unissons l’
Europe
maintenant ! Nous n’avons pas de temps à perdre. » Pourtant, chacun p
285
elle a déterminé clairement nos responsabilités d’
Européens
devant le monde que nous avons changé, et elle a formulé les buts com
286
ns la tolérance mutuelle, et d’une morale civique
européenne
, commune aux deux familles d’esprits. Devant la contradiction apparen
287
rder les diversités qui ont fait la richesse de l’
Europe
, elle a posé la nécessité de structures supranationales, permettant d
288
Mais elle a déclaré que le devoir et le salut des
Européens
consistait aujourd’hui à édifier des modèles neufs de société — valab
289
p. Rougemont Denis de, « Une prise de conscience
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, novembre–décemb
290
que posent les trois mots de notre nom : Centre,
Européen
et Culture. C — Je voudrais savoir d’abord ce que vous entendez
291
homme et de la vie, par suite une conception de l’
Europe
et de son union propre à favoriser nos libertés. Non, si par politiqu
292
tionale. La culture a toujours vécu d’échanges en
Europe
. Rétablir ces échanges au-dessus des frontières étatiques, c’est rend
293
ir la seconde condition de la santé culturelle en
Europe
, nous avons conçu le projet d’une Fondation européenne de la culture,
294
urope, nous avons conçu le projet d’une Fondation
européenne
de la culture, comparable aux grandes fondations américaines6). — Tro
295
fonds nécessaires ? — L’indépendance morale de l’
Europe
doit se payer. E — Le Centre est-il, ou veut-il être aussi, un
296
-il, ou veut-il être aussi, un agent d’union de l’
Europe
? — Certes. — Mais le problème de l’Union n’est-il pas surtout politi
297
aujourd’hui l’effort d’intégration politique de l’
Europe
ne va-t-elle pas rendre vaines vos activités culturelles ? — Cette cr
298
. On n’a pas réussi à créer l’union fédérale de l’
Europe
dans le délai optimum. Pourquoi ? À cause des résistances morales née
299
cause de l’absence d’une conscience commune de l’
Europe
et de sa situation présente dans le monde. Comment combattre ce natio
300
n’a nullement pour but de favoriser l’union de l’
Europe
, ni l’éveil d’un sentiment européen. Certes, cette vaste organisation
301
er l’union de l’Europe, ni l’éveil d’un sentiment
européen
. Certes, cette vaste organisation gouvernementale et mondiale s’occup
302
parfois sur un plan « régional » (en l’occurrence
européen
) de problèmes soulevés ou traités par le Centre : laboratoire europée
303
s soulevés ou traités par le Centre : laboratoire
européen
de recherches nucléaires, éducation populaire, pédagogie sportive, ou
304
et des buts que l’on vise. La mission proprement
européenne
du CEC ne court pas le risque d’être reprise en charge ni « dupliquée
305
un point de repère aux esprits qui méditent sur l’
Europe
et son union, et plus simplement leur donne des occasions de contact
306
consacré aux associations éducatives sur le plan
européen
. 6. Voir bulletin de mars-avril 1954. 7. Voir à ce sujet la page 4
307
Situation de l’
Europe
en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)r Notre Courrier, depuis
308
Situation de l’Europe en mai 1954 : L’
Europe
bloquée (mai 1954)r Notre Courrier, depuis des mois, s’est tu. Les
309
ns les journaux. Depuis des mois, la construction
européenne
se trouve dépendre de la CED, dont la grande presse, les députés et m
310
, et qui reste à nos yeux, l’union politique de l’
Europe
, c’est-à-dire sa fédération. La Russie à Berlin, ou l’Europe carica
311
-à-dire sa fédération. La Russie à Berlin, ou l’
Europe
caricaturée Il était facile de prévoir que rien de ce qui se passe
312
e pouvait modifier les données fondamentales de l’
Europe
. Même si la Conférence avait unifié l’Allemagne et libéré l’Autriche,
313
élément de pittoresque au débat sur l’union de l’
Europe
: M. Molotov, qui voit grand, jugeant mesquine l’Europe des Six, a pr
314
: M. Molotov, qui voit grand, jugeant mesquine l’
Europe
des Six, a proposé une Europe des Trente-Deux. (J’avoue que le compte
315
jugeant mesquine l’Europe des Six, a proposé une
Europe
des Trente-Deux. (J’avoue que le compte n’est pas facile à établir, m
316
e eurasiatique, cela saute aux yeux. Après tout l’
Europe
est-elle autre chose qu’un cap de l’Asie ? Elle retrouverait ainsi sa
317
ons, de ces divagations, un fait curieux : l’idée
européenne
a fait de tels progrès que M. Molotov ne peut plus la combattre sans
318
e le faire, qu’à la conférence de Berlin l’idée d’
Europe
unie a constitué le plus sérieux atout des pays libres dans leur conf
319
ite entre nos pays pour soutenir le niveau de vie
européen
, compromis par la révolte ou par l’essor normal de plusieurs autres c
320
le bien-fondé des efforts d’union régionale de l’
Europe
. Tout concourt donc à convaincre les hommes de bonne foi que la fédér
321
vaincre les hommes de bonne foi que la fédération
européenne
est à la fois nécessaire, possible et souhaitée ; qu’elle ne peut plu
322
ût donné par l’Histoire. L’Asie à Genève, ou l’
Europe
humiliée Deux mois plus tard, tout est changé. L’Occident s’est la
323
alable qui reste, de toute évidence, l’union de l’
Europe
, condition de sa force. (Notre opinion l’oublie, Molotov non.) L’offe
324
par ses alliés, et ce serait peu : elle a lieu en
Europe
. Première victoire du Kremlin. C’est Molotov qui impose son angle de
325
s très peu « diplomatiques ». Pendant des mois, l’
Europe
ne fera plus rien pour son union ; bien plus elle va laisser pourrir
326
deviendra le nouveau prétexte à la démission de l’
Europe
. Dans son premier discours à Genève, Zhou Enlai déclarait en substanc
327
oup… Un scandale historique Le colonialisme
européen
n’existe plus que dans les dénonciations que récitent les Russes et l
328
ir en « bellicistes », puisque ce serait fermer l’
Europe
aux armées rouges. Au lendemain de la chute de Diên Biên Phu et des h
329
de Diên Biên Phu et des humiliations de Genève, l’
Europe
saura-t-elle se souvenir de Nicopolis, de Mohacs, et du siège de Vien
330
ns vitales du pays dont dépend toute l’union de l’
Europe
, se trouvent dépendre elles-mêmes d’une trentaine de députés trop exc
331
olte asiatique et du colonialisme soviétique, une
Europe
persistant à rester désunie doit rapidement périr par asphyxie à la f
332
n sait la suite. Seule riposte possible : l’union
européenne
, capable d’opposer aux Russes une puissance qui les tienne en respect
333
’indépendance nationale ne sera plus arrêté par l’
Europe
, mais peut bien être détourné de ses fins par la Russie. L’Asie, donc
334
loir autant que nous, et autant que l’Amérique, l’
Europe
unie.) Mais l’Europe ne sera pas unie en temps utile si les efforts p
335
et autant que l’Amérique, l’Europe unie.) Mais l’
Europe
ne sera pas unie en temps utile si les efforts présents de fédération
336
é politique et son élargissement rapide à toute l’
Europe
. Ainsi le sort de 330 millions d’Européens, et au-delà d’eux de toute
337
à toute l’Europe. Ainsi le sort de 330 millions d’
Européens
, et au-delà d’eux de toute la civilisation occidentale, se trouve dép
338
t pas communiste. Seule une profonde révolte de l’
Europe
rendue consciente de sa vraie position pourrait nous sauver de Genève
339
la question : est-il concevable que vingt nations
européennes
se laissent entraîner dans l’abîme par une poignée de députés en surs
340
rmes. r. Rougemont Denis de, « Situation de l’
Europe
en mai 1954 : L’Europe bloquée », Courrier fédéral, Genève, mai 1954,
341
Denis de, « Situation de l’Europe en mai 1954 : L’
Europe
bloquée », Courrier fédéral, Genève, mai 1954, p. 1-5.
342
onde, depuis plus d’un siècle. Les partisans de l’
Europe
unie ne manquent pas de le citer en exemple. Mais combien savent comm
343
nière qui me paraît pleine d’enseignements pour l’
Europe
d’aujourd’hui. Loin d’exiger des cantons une renonciation à leur souv
344
n d’articles semblables par les Constituants de l’
Europe
fédérée. On n’en voit pas qu’il soit aisé d’avouer et de défendre sér
345
és doivent être abandonnées, si l’on veut faire l’
Europe
? Est-il vrai qu’il y ait là un obstacle à l’union ? Ces souveraineté
346
s figurent comme prétexte à refuser les évidences
européennes
? Voyons le concret. La souveraineté nationale n’est exercée en fait
347
à chaque domaine ». Or on ne voit plus aucun État
européen
qui ait conservé la faculté d’agir à sa guise à l’extérieur, c’est-à-
348
nationale. Lors des débats de la table ronde de l’
Europe
, à Rome, deux arguments m’ont frappé, comme étant propres à éduquer l
349
ont frappé, comme étant propres à éduquer le sens
européen
de notre opinion publique. Le premier fut apporté par notre ami Ernst
350
ur patrie « se perdre dans la masse informe d’une
Europe
unie ». Le second argument est dû à M. Cotsaridas, publiciste grec :
351
ationales (les autorités fédérales prévues pour l’
Europe
) rétabliront en fait la souveraineté du peuple, car le peuple sera as
352
perdu, et sans retour. À la question : pourquoi l’
Europe
unie ? Il nous faut donc répondre maintenant : pour que l’Europe reco
353
l nous faut donc répondre maintenant : pour que l’
Europe
recouvre, entre les grands empires, une souveraineté qui échappe à se
354
Éducation
européenne
(octobre-novembre 1954)t Rien n’est perdu, tout reste à faire
355
événements politiques ont absorbé l’attention des
Européens
et des militants de l’Europe unie depuis l’été dernier : l’abandon du
356
é l’attention des Européens et des militants de l’
Europe
unie depuis l’été dernier : l’abandon du projet de CED et les accords
357
rejet de la CED ne met pas fin à la construction
européenne
, comme on l’a répété bien à tort ; il montre simplement qu’une partie
358
représentent « un premier pas vers l’intégration
européenne
», comme on l’a dit à Washington, puisqu’ils renoncent à affirmer le
359
se passer prouve une fois de plus que l’éducation
européenne
des peuples, de leurs cadres et de leurs élites, reste à faire. De
360
lusions des « Européistes » Les partisans de l’
Europe
unie ont péché depuis quelques années — et non seulement dans l’affai
361
ps ; et ils ont cru que la propagande pour l’idée
européenne
était faite. Examinons les réalités que cachaient ces deux illusions.
362
sistait à croire qu’il est plus facile de faire l’
Europe
par pièces et morceaux que de la faire dans un seul élan fédérateur ;
363
sement soutenue. II. Les mouvements de militants
européens
ont été surpris par l’échec de la CED. En effet, cet échec a résulté
364
le public dans l’ignorance de la vraie situation
européenne
, des vrais buts du traité, du traité lui-même, et des conséquences de
365
t des conséquences de son rejet. Or les militants
européens
croyaient avoir expliqué tout cela à l’opinion et aux parlementaires.
366
cts, petits livres de propagande ou d’information
européenne
publiés depuis 1947 dans les 16 pays du CE et en Suisse, s’élève à 49
367
s nos peuples et leurs élites, devant le problème
européen
? Notre programme Si l’on a fait si peu pour éduquer et pour in
368
suppléer à la carence d’une véritable propagande
européenne
. Tout au plus peut-il en étudier et formuler les thèmes les plus effi
369
Ces activités nouvelles, telles que la Fondation
européenne
et « Liens avec l’Europe », tout comme les activités déjà connues, pe
370
les que la Fondation européenne et « Liens avec l’
Europe
», tout comme les activités déjà connues, peuvent toutes être rangées
371
tre rangées sous la rubrique générale d’éducation
européenne
. Chacune d’elles constitue un des éléments d’un véritable plan d’acti
372
relations qui ont manqué jusqu’ici à l’entreprise
Europe
unie. Je sais bien ce que beaucoup vont penser, car j’entends déjà ce
373
presse, mais sans lesquelles rien ne se ferait. L’
Europe
unie est une révolution. Elle doit passer par tous les stades prépara
374
Centre est d’agir. Il a pris au sérieux l’action
européenne
. Il voit qu’elle commence dans les cours, qu’elle se poursuit dans le
375
s cessantes. t. Rougemont Denis de, « Éducation
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, octobre–novembr
376
Orienter les espoirs
européens
(décembre 1954-janvier 1955)u Fédérer l’Europe semble une utopie p
377
opéens (décembre 1954-janvier 1955)u Fédérer l’
Europe
semble une utopie pour ceux qui n’ont pas vu que c’est une nécessité.
378
aille. Le communisme fut une idée, le fédéralisme
européen
en est une. Le reste est un mélange d’intérêts mal compris et de déch
379
n et des appuis techniques à ceux qui « pensent l’
Europe
» ; d’autre part, en contribuant aux efforts entrepris pour substitue
380
iste une vue plus juste de l’histoire commune des
Européens
. Ceci n’est qu’un exemple. Si nous cherchons encore où sont les princ
381
sont les principaux obstacles à l’avènement d’une
Europe
unie, nous trouvons trois zones marécageuses où viennent s’enliser la
382
par l’inconscience générale de la situation de l’
Europe
dans le monde. Exemple : Français et Allemands restent face à face, à
383
che, il se transforme et se résout en un problème
européen
commun dès que l’on envisage la position de l’Europe entre l’URSS et
384
éen commun dès que l’on envisage la position de l’
Europe
entre l’URSS et les USA, entre les menaces asiatiques et les chances
385
tinent. La solution est ici de rétablir un réseau
européen
d’échanges à travers nos frontières, peu à peu dévalorisées. Irrigati
386
peu à peu dévalorisées. Irrigation générale de l’
Europe
, d’après un plan qui ne tienne pas compte du tracé arbitraire des pro
387
urageante. (La création récente de « Liens avec l’
Europe
» se rattache manifestement à ce cycle d’activité.) Orienter les espo
388
devant tous des images convaincantes du potentiel
européen
. Dire aux peuples et à leurs élites : voilà ce que peut devenir l’Eur
389
s et à leurs élites : voilà ce que peut devenir l’
Europe
une fois unie, et voilà ce qui en résultera pour telle classe ou tell
390
e Centre, mais non pas les moyens potentiels de l’
Europe
, dont il s’agit de susciter la mise en œuvre. La première action de c
391
uatre ans, tendait à la création d’un Laboratoire
européen
de recherches nucléaires. Elle a réussi, comme on sait, sous les ausp
392
signés et enregistrés les statuts de la Fondation
européenne
de la culture. Nous attendrons, pour en dire davantage, son inaugurat
393
u. Rougemont Denis de, « Orienter les espoirs
européens
», Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, décembre 1954–j
394
Le rôle de la recherche en
Europe
(décembre 1954-janvier 1955)v w … Pourquoi la recherche en général
395
rquoi le besoin de chercher est-il vital pour les
Européens
? À la première question, portant sur la recherche en soi, il paraît
396
erche occidentale. La civilisation qui est née en
Europe
a dominé le monde pendant des siècles. Elle est encore, à notre époqu
397
massives.) Nous, au contraire, en Occident, et en
Europe
bien plus qu’en Amérique, nous souffrons d’une espèce d’inquiétude gé
398
e civilisation, — voilà ce qui définit le mieux l’
Europe
. Et c’est par là que l’Europe se distingue des civilisations antiques
399
définit le mieux l’Europe. Et c’est par là que l’
Europe
se distingue des civilisations antiques et asiatiques, comme des essa
400
décrétés par le roi-prêtre ou par le dictateur, l’
Europe
oppose l’idée et la pratique d’une remise en question permanente de t
401
e-t-il. Et pourtant, c’est tout cela qui a fait l’
Europe
. Et cette Europe a dominé le monde, non point malgré tout cela, mais
402
nt, c’est tout cela qui a fait l’Europe. Et cette
Europe
a dominé le monde, non point malgré tout cela, mais à cause de tout c
403
pour les convertir et les dominer, alors que nous
Européens
, n’avons jamais été découverts par personne, notez-le bien. C’est une
404
e le génie de la recherche est le génie même de l’
Europe
. J’ajouterai une dernière remarque : le génie de la recherche pure es
405
rche pure est la condition même de la survie de l’
Europe
. C’est en effet la technique et son progrès constant qui a permis à n
406
Rougemont Denis de, « Le rôle de la recherche en
Europe
», Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, décembre 1954–j
407
c d’industriels et de savants de plusieurs pays d’
Europe
, le directeur du CEC a prononcé un discours dont nous donnons ici de
408
s sont à l’œuvre sous nos yeux. Situation de l’
Europe
Foyer de la civilisation occidentale, l’Europe a pour mission supr
409
Europe Foyer de la civilisation occidentale, l’
Europe
a pour mission suprême et impérieuse de susciter la résistance à cett
410
dont l’histoire n’a pas vue le précédent. Mais l’
Europe
est elle-même en grand péril. Les peuples qu’elle a civilisés retourn
411
stige. Les progrès de l’hygiène, répandus par les
Européens
, ont pour effet de bouleverser totalement les rapports démographiques
412
er totalement les rapports démographiques entre l’
Europe
et d’autres groupes de nations. Le nationalisme qui nous divise devie
413
res de notre civilisation ont conquis le monde, l’
Europe
en perd naturellement le monopole, cependant qu’elle voit ses valeurs
414
ositions économiques compromises. Mais surtout, l’
Europe
se sent impuissante devant cette montée des périls. Les 325 millions
415
simple : nous ne nous sentons pas 325 millions d’
Européens
, mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3 mill
416
s même de nos vies. Le dilemme En vérité, l’
Europe
perdra tout cela, si elle persiste dans sa division en une vingtaine
417
es obstacles à l’union Les obstacles à l’union
européenne
sont actuellement d’ordre moral, bien plus que matériel. Voici les pr
418
Voici les principaux : — manque de confiance des
Européens
en eux-mêmes, et défaitisme devant le « mouvement fatal de l’Histoire
419
des périls menaçant de tous côtés l’ensemble de l’
Europe
; — enfin et surtout, préjugés nationaux à l’égard des voisins, hérit
420
Au moment où l’impulsion donnée par le Mouvement
européen
lors du congrès de La Haye en 1948 nous amène tout près des résultats
421
on, dans tous nos pays, qu’une large majorité des
Européens
veut l’union. Mais cela n’empêche pas des fractions importantes de ce
422
. Le temps que l’on perd ainsi pour le salut de l’
Europe
, d’autres le gagnent pour sa ruine. Nécessité de réveiller un sent
423
Nécessité de réveiller un sentiment commun des
Européens
Il est donc évident que le nœud du problème est dans l’attitude mo
424
e nœud du problème est dans l’attitude morale des
Européens
eux-mêmes. À défaut d’une prise de conscience assez rapide et général
425
s pays, mais aussi des ressources immenses dont l’
Europe
disposerait encore à la seule condition de s’unir — tous les traités
426
timent de leur destin commun se réveille chez les
Européens
, la plupart des obstacles existants aujourd’hui paraîtront plus facil
427
té fondé pour contribuer à ce réveil du sentiment
européen
Il a commencé par agir dans les domaines de la vie culturelle où i
428
tenant sur un plan supranational, comme si déjà l’
Europe
était unie. Fort de ces premières réalisations qui lui assurent une b
429
’initiatives pour tous ceux qui ont compris que l’
Europe
doit s’unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la
430
oit s’unir, mais que le développement de l’esprit
européen
reste la condition primordiale et vitale de l’union institutionnelle
431
re ? Comment intensifier le rayonnement de l’idée
européenne
non seulement dans nos différents pays, mais dans les différentes mil
432
lus. Mais d’abord, et tout simplement, une amitié
européenne
. Un réseau d’influences très diverses mises au service de l’idéal d’u
433
uelques personnalités soucieuses des destins de l’
Europe
, et conscientes de leurs responsabilités, de se rencontrer, de s’info
434
commun ces deux traits : d’être acquise à l’idée
européenne
, et d’exercer une influence incontestée dans des milieux aussi variés
435
ion précise dans son milieu, en faveur de l’union
européenne
, et en prenant le Centre comme point d’appui, relai de coordination,
436
t qu’à la mission générale du Centre, par l’idéal
européen
qui les anime, et par les tâches communes dont ils assumeront la resp
437
té. Parmi ces tâches, la création d’une Fondation
européenne
de la culture serait de nature à modifier, par sa seule existence, le
438
e existence, le climat intellectuel et moral de l’
Europe
, en restaurant le sens de notre indépendance et de notre vocation par
439
e future are the empires of the mind. » L’empire
européen
, notre union fédérale, se fera dans les esprits d’abord. Mais l’espri
440
os engagements et de nos sacrifices personnels. L’
Europe
ne se fera pas toute seule. Elle ne sera pas créée par de discours et
441
grand projet — celui d’une Fondation à l’échelle
européenne
— des hommes qui s’étaient signalés dans leur sphère d’influence par
442
nces de la culture telle que nous la concevons en
Europe
: le sens et le sel de nos vies, au-delà du machinal et de l’animal.
443
nous en convaincre. La détente et l’union de l’
Europe
Tournons-nous maintenant vers les Européens. Ils vont dire : mais
444
de l’Europe Tournons-nous maintenant vers les
Européens
. Ils vont dire : mais s’il y a détente, n’est-ce pas aussi le ressort
445
? Redisons donc que les motifs profonds d’unir l’
Europe
ne dépendent pas de la menace soviétique. Ils seraient à peu près les
446
frontières, avec ses deux-cents divisions. Si l’
Europe
doit s’unir pour survivre, c’est qu’elle est affaiblie par ses propre
447
uns sont inscrits dans les données internes de l’
Europe
, les autres dans le rapport des forces au plan mondial. Mais il y a p
448
fixés par le Politburo. Mais qui va parler pour l’
Europe
? Les communistes occidentaux et leurs satellites intellectuels ? Ils
449
s prétendre à représenter l’opinion générale de l’
Europe
. Les gouvernements ? Il est probable qu’ils vont s’en charger. S’il s
450
ominform. Il s’agit de confronter nos conceptions
européennes
de la vie et de la culture avec une conception totalitaire. Or il est
451
le doit s’instituer entre Moscou d’une part, et l’
Europe
telle qu’elle est, d’autre part — une et diverse. Et dans ce cas, il
452
lleurs inexistante — moins ils représenteraient l’
Europe
réelle.) Du côté soviétique, on sait bien qui commande, et quelle dis
453
non, l’objet principal du débat ? Et pourquoi les
Européens
, à la faveur d’une telle confrontation, ne seraient-ils pas amenés à
454
Pour les grands festivals de musique l’
Europe
est faite ! (octobre 1955)aa À la fin de 1951, répondant à une inv
455
iasme unanime, de créer entre eux une Association
européenne
des festivals de musique. Un an plus tard, le secrétariat qu’ils avai
456
stitué à l’esprit de concurrence, et d’une vision
européenne
, dépassant les intérêts locaux tout en les servant. L’idée initiale d
457
e manifestation cohérente et unique de la musique
européenne
, dans toute la richesse de ses diversités régionales et historiques,
458
ndant toutes à manifester l’esprit de coopération
européenne
qui l’anime, en même temps qu’à resserrer les liens professionnels en
459
communes. — L’étude d’un projet de revue musicale
européenne
des festivals sera reprise sur des bases nouvelles. Des archives de d
460
se vouer à Genève au développement d’une œuvre «
européenne
», au sens le plus positif du terme. aa. Rougemont Denis de, « Pou
461
nis de, « Pour les grands festivals de musique, l’
Europe
est faite ! », Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, oct
462
rels » les premiers contacts de la Russie et de l’
Europe
? Ils se produisent à partir du ix e siècle, quand les Slaves se voie
463
iècle, cependant, l’hostilité des Slaves envers l’
Europe
paraît plus forte que leur résistance à l’occupant asiatique : Alexan
464
ète de relations culturelles entre la Russie et l’
Europe
jusqu’à la fin du xvii e siècle. Quelques échanges d’ambassades (Jean
465
volution, dans le plein sens du mot, que connut l’
Europe
»14). Pierre, âgé de vingt-cinq ans, voyage en Europe, s’engage comme
466
pe »14). Pierre, âgé de vingt-cinq ans, voyage en
Europe
, s’engage comme charpentier à Saardam, en Hollande, travaille dans le
467
e rase du passé ». Il apprend les techniques de l’
Europe
, et les impose à la Russie : celle-ci, une fois de plus, reçoit d’ail
468
pas encore une nation. Une mode russe se crée en
Europe
, comparable à la mode chinoise de l’époque : les Jeux russiens (tapis
469
t en fait impossible d’imaginer le xviii e siècle
européen
sans ce nouvel empire « policé » où règne la correspondante des encyc
470
devient une espèce de musée ou conservatoire de l’
Europe
: À plus d’un égard, cet empire et sa capitale pouvaient être consid
471
uvres le meilleur héritage poétique de la vieille
Europe
. Mais pour avoir une vue plus complète de ce que fut l’apport de l’Oc
472
e toutes, au xviii e siècle, dans tous les pays d’
Europe
, domina entièrement la vie intellectuelle et artistique de la Russie,
473
vec l’Occident. Les officiers russes qui ont vu l’
Europe
reviendront dans leur patrie dotés d’une vision élargie des choses ;
474
résultats de ces grands mouvements culturels : l’
Europe
, non point la Moscovie, est son passé. Il est le légataire de ses tr
475
rofondes. Sa mission consiste à faire de ce passé
européen
la patrie spirituelle de la Russie future. Il lit les grands poètes o
476
’Espagne, de l’Italie, afin qu’aucune région de l’
Europe
ne soit dorénavant étrangère à la Russie. Et cependant, Pouchkine l’
477
ve qui va devenir partie intégrante de la culture
européenne
. Cette harmonie toutefois ne valait que pour la culture proprement d
478
rs communes à toutes les cultures nationales de l’
Europe
et qui précisément par là garantissent son unité. La renaissance
479
Pouchkine relève tant de lui que du xix e siècle
européen
. La littérature russe, de Lermontov et Gogol à nos jours, est tout en
480
ussie sur l’Occident n’est que la restitution à l’
Europe
de sa propre âme enrichie et comme rajeunie par l’apport neuf de la R
481
n’y a pas, depuis cinquante ans, dans les lettres
européennes
, de noms plus européens que ceux de Dostoïevski et de Tolstoï, et l’e
482
e ans, dans les lettres européennes, de noms plus
européens
que ceux de Dostoïevski et de Tolstoï, et l’esprit dans lequel un Tou
483
e l’estampe japonaise ou la sculpture nègre. Si l’
Europe
apprend à connaître et à aimer les grandes créations de la culture ru
484
vski : « Nous autres Russes avons deux patries, l’
Europe
et notre Russie. » « L’Europe est notre seconde mère. Nous lui devons
485
ons deux patries, l’Europe et notre Russie. » « L’
Europe
est notre seconde mère. Nous lui devons beaucoup et lui devrons plus
486
la synthèse de toutes les idées développées par l’
Europe
. » Sa dernière espérance, Dostoïevski (Journal d’un écrivain) la plac
487
ise sa force dans une foi profonde en la vocation
européenne
de la Russie. Pour lui, la Russie est une meilleure Europe, ou si l’o
488
la Russie. Pour lui, la Russie est une meilleure
Europe
, ou si l’on veut, une meilleure chrétienté appelée à sauver l’autre e
489
à 1809. Bientôt le dernier grand architecte de l’
Europe
, Carlo Rossi (1777-1849), allait faire de Pétersbourg cette étrange m
490
s : or il est entièrement centré sur le rôle de l’
Europe
en Russie. En 1836, un ancien officier de la Garde impériale, ami de
491
ne. Il désirait la voir, non pas moins, mais plus
européenne
— ou plutôt plus strictement occidentale — qu’elle ne l’était devenue
492
ononce sa sentence contre la vie spirituelle de l’
Europe
occidentale. » L’Europe, qu’il découvre pendant son exil, lui paraît
493
e la vie spirituelle de l’Europe occidentale. » L’
Europe
, qu’il découvre pendant son exil, lui paraît être « au bord de la per
494
des influences entre la Russie et les autres pays
européens
paraît avoir été complet, rapide, et fructueux. Rappelons à cet égard
495
prépondérante que ces mouvements vont exercer en
Europe
aux débuts de notre siècle : les peintres-décorateurs, Benois, Léon B
496
Wilde ont fait fureur à Pétersbourg et Moscou, l’
Europe
va traduire les œuvres des décadents et des fauves russes, Constantin
497
fication et la portée », dans le même temps que l’
Europe
se passionne pour les premières traductions de ces œuvres (même tronq
498
s religieuses russes, des catégories dialectiques
européennes
, et des préoccupations sociales grandissantes21. Jamais encore le Ru
499
et d’art contemporains provenant d’autres pays d’
Europe
, surtout de France, d’Allemagne, d’Angleterre, mais aussi du monde sc
500
ns sur l’Orient et l’Occident, sur la Russie et l’
Europe
perdaient de plus en plus toute acuité. On voyait les différences, ma
501
t jouer un rôle actif dans la vie littéraire de l’
Europe
, où la musique, la danse et la technique dramatique russes allaient r
502
ux. Les films soviétiques sont déjà introduits en
Europe
occidentale à de telles conditions. » 7. « Des échanges d’expositions
503
u dialogue Nos goûts spontanés d’intellectuels
européens
, curieux de ce qui diffère de nous, nos convictions les mieux motivée
504
mais encore de rétablir entre nos propres nations
européennes
. Cependant, nous sommes très conscients de ce que la culture soviétiq
505
ts, professionnels, etc. En tant qu’intellectuels
européens
, nous jugeons de telles demandes normales et justes : que cela soit d
506
e ou table ronde groupant des écrivains russes et
européens
. Cette possibilité a toujours existé en Europe. Pourtant, elle ne pou
507
européens. Cette possibilité a toujours existé en
Europe
. Pourtant, elle ne pouvait se réaliser avant que du côté russe égalem
508
Un hôtel ou une demeure privée, à la campagne, en
Europe
occidentale (pour une première rencontre en tout cas). Participants
509
pants : Six ou sept écrivains de chaque côté, les
Européens
étant tous choisis en dehors des partis communistes et de leurs filia
510
les, pourraient être proposés et acceptés du côté
européen
des sujets de ce genre (les uns très généraux, les autres plus précis
511
de l’écrivain et puissances d’argent. (L’écrivain
européen
souffre-t-il de ces puissances ? dans quelle mesure ? L’écrivain sovi
512
RSS, sur la réforme agraire en Italie.) 6. Écrits
européens
sur l’URSS et soviétiques sur l’Europe. (Ce que chacun pense de ses p
513
Écrits européens sur l’URSS et soviétiques sur l’
Europe
. (Ce que chacun pense de ses portraits par l’autre. Faut-il favoriser
514
atives et des méthodes pédagogiques en URSS et en
Europe
; la psychologie de l’enfance ; la criminalité juvénile ; l’éducation
515
trouve être aussi celui de beaucoup de chercheurs
européens
. Voici donc une convergence des besoins et des curiosités qui ouvre u
516
e coopération. Un groupe restreint de sociologues
européens
et de sociologues russes pourrait entreprendre en commun des enquêtes
517
ro-sociologie portant sur quelques communautés en
Europe
d’abord, puis — nous l’espérons — en URSS. Ces travaux, portant essen
518
istiquement subversives26. Nous autres démocrates
européens
pouvons redouter, également, que la peinture inspirée par le « réalis
519
tions de peinture contemporaine (russe chez nous,
européenne
en URSS) résidera donc dans leur caractère limité et technique, dans
520
Katchaturian sont joués partout en Amérique et en
Europe
, au concert et à la radio. Nous proposons simplement qu’en retour, le
521
spéciaux en URSS, par des orchestres et des chefs
européens
ou américains. Nous proposons également que les commentaires des œuvr
522
s soient écrits ou prononcés par des musicologues
européens
. Ainsi se trouverait garanti, automatiquement, le caractère apolitiqu
523
matiquement, le caractère apolitique des concerts
européens
en URSS. En revanche, les concerts soviétiques en Europe pourraient ê
524
en URSS. En revanche, les concerts soviétiques en
Europe
pourraient être accompagnés des commentaires habituels rattachant tel
525
étique, et il s’agirait de présenter celle-ci aux
Européens
dans son climat réel et dans ses perspectives spécifiques. (Sinon le
526
leur public le mieux trié, les réalisations de l’
Europe
? À ce que l’on donne à ce public (si restreint qu’ils le veuillent)
527
absolue, ou un mutisme massif, les intellectuels
européens
se verraient obligés, du même coup, de penser que les propositions so
528
à rien de sérieux. Dans ce cas, les intellectuels
européens
n’auraient plus le choix. À défaut du dialogue réel que souhaitent, n
529
eul l’avenir pacifique de nos relations de peuple
européen
à peuple russe, et de culture à culture, nous tient à cœur. 22. Le
530
ogue » mettant en présence dix Soviétiques et dix
Européens
, ces derniers se composant de trois communistes, deux neutralistes pr
531
Relance
européenne
? (février 1956)ai Le terme de « relance européenne » est apparu d
532
éenne ? (février 1956)ai Le terme de « relance
européenne
» est apparu dans la presse aux lendemains de l’échec de la CED devan
533
pable de parler au nom des quelque 330 millions d’
Européens
vivant aujourd’hui à l’ouest du rideau de fer. Mais la méthode, au fo
534
velée. Ce qui a échoué, c’est un essai de faire l’
Europe
par le moyen d’un traité militaire liant plus étroitement un premier
535
oposées ? Il y a celle qui consisterait à faire l’
Europe
non par pièces et morceaux peu à peu imbriqués, mais d’un seul coup,
536
élection au suffrage universel d’une Constituante
européenne
, d’où sortiraient un gouvernement et un parlement supranationaux. Cet
537
. On enregistre l’échec global jusqu’à ce jour (l’
Europe
n’est pas encore unie) des approches partielles ou indirectes, des ma
538
is traditionnels. On demande donc que la question
européenne
soit posée ouvertement, dans son ensemble, à tous les citoyens d’Euro
539
rtement, dans son ensemble, à tous les citoyens d’
Europe
, sous la forme d’un dilemme vital : s’unir immédiatement, ou périr en
540
deux autres. Elle ne cherche pas à fabriquer une
Europe
articulée comme une machine, ni à imposer à nos pays le cadre abstrai
541
odes n’a de chances d’aboutir à la création d’une
Europe
vivante, sans le soutien d’une œuvre en profondeur d’information des
542
s, que d’autres récoltent ! L’essentiel est que l’
Europe
ne meurt pas, c’est-à-dire qu’elle rayonne à nouveau, foyer de libert
543
soin d’elle. ai. Rougemont Denis de, « Relance
européenne
? », Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, février 1956,
544
s de l’YMCA (problèmes des réfugiés et émigrés en
Europe
) puis de l’Unesco (problèmes de la jeunesse). Il assume également la
545
d’organiser et de réaliser le projet d’éducation
européenne
récemment élaboré par la Fondation. À partir du 1er janvier 1956, M.
546
1. Le nouveau secrétaire général de l’Association
européenne
des festivals de musique, M. Abraham van der Vies, est entré en fonct
547
a création d’une Association des universitaires d’
Europe
, dont le professeur V. Arangio-Ruiz, de Rome, a pris la présidence, t
548
ésentés au congrès par une dizaine de professeurs
européens
seront publiés prochainement grâce à une subvention de la Fondation e
549
chainement grâce à une subvention de la Fondation
européenne
de la culture. al. Rougemont Denis de, « Après le congrès de Trie
550
es instruments de culture, création d’un institut
européen
de hautes études, d’une académie littéraire européenne, d’une commiss
551
opéen de hautes études, d’une académie littéraire
européenne
, d’une commission d’historiens, échanges entre les musées et échanges
552
et échanges de concerts, instituts scientifiques
européens
. Les quatre premiers objectifs sont inscrits au programme culturel du
553
son comité des experts culturels, de l’Union de l’
Europe
occidentale, voire de l’Unesco, qui leur ont apporté des solutions en
554
éalisés par des initiatives privées (le Collège d’
Europe
, à Bruges, le CEC à Genève). Enfin, le Laboratoire européen de recher
555
à Bruges, le CEC à Genève). Enfin, le Laboratoire
européen
de recherches nucléaires (CERN), en cours de construction à Genève, l
556
N), en cours de construction à Genève, la Société
européenne
de l’énergie atomique et le plan d’Euratom préconisé par M. Monnet, c
557
te des Six, mais ouverte à tous les autres pays d’
Europe
. On distingue mal en quoi cette organisation différerait de celles du
558
celles du Conseil de l’Europe et de l’Union de l’
Europe
occidentale. Toutefois, nous souhaitons vivement que la réponse des g
559
toutes les forces de bonne volonté disponibles en
Europe
. Il est trop clair qu’elle déhorde les capacités de ceux — trop peu
560
ès de Bruxelles pourraient consacrer leur volonté
européenne
et l’autorité dont ils disposent. an. Rougemont Denis de, « Une in
561
Une deuxième table ronde de l’
Europe
(février 1956)ap aq Nous avons rendu compte, ici même (bulletin d
562
e-décembre 1953), de la première table ronde de l’
Europe
, organisée à Rome, en octobre 1953, par le Conseil de l’Europe. Cette
563
sur le thème général de « la culture commune des
Européens
». M. Max Beloff, historien et professeur à Oxford, désigné comme rap
564
ugemont Denis de, « Une deuxième table ronde de l’
Europe
», Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, février 1956, p
565
tout. Nous attendrons donc, comme prévu. Du côté
européen
, en revanche, les réactions sont déjà nombreuses. De Belgique, de Hol
566
Dès 1948, le rapport culturel du Congrès de l’
Europe
, réuni à La Haye sous la présidence de Winston Churchill, déclarait :
567
ue s’ils sont approuvés et soutenus par l’opinion
européenne
. Celle-ci doit être désormais dotée de moyens d’expression réguliers.
568
plus en plus consciente de l’unité profonde de l’
Europe
et de la richesse de ses diversités. Et la résolution culturelle, ad
569
serait « d’entretenir le sentiment de communauté
européenne
… dans les établissements d’enseignement scolaires, universitaires et
570
ve du 18 au 20 mai 1953, et dont est né le Bureau
européen
de l’éducation populaire, rattaché au CEC, bien qu’ayant son secrétar
571
ourant d’informations et une volonté de formation
européenne
. Aujourd’hui, pour la première fois, nous abordons le sujet d’une man
572
très concrets que prépare activement la Fondation
européenne
de la culture. Le numéro présent est destiné à servir d’introduction
573
pose de situer le problème d’une éducation pour l’
Europe
. Historiquement d’abord, afin de montrer comment la situation présent
574
ctéristique du génie dynamique et aventureux de l’
Europe
. Ensuite, dans la conjoncture présente, dominée par les nouvelles thé
575
juste éclairage l’esquisse du Projet d’Éducation
européenne
de la Fondation. Le texte d’Henri Brugmans, qui leur fait suite, abor
576
rencontrera toute tentative « d’éducation pour l’
Europe
». L’essentiel était pour nous de situer le problème et d’orienter le
577
onnaissance, une seule Histoire de l’éducation en
Europe
faisant le point des connaissances actuelles, d’un point de vue supra
578
déjà, et en lui-même, un premier acte d’éducation
européenne
! Et veuille le lecteur averti excuser les imperfections manifestes d
579
tre européen de la culture : « Pour une éducation
européenne
», Genève, avril–mai 1956, p. 1-2.
580
Former des
Européens
(avril-mai 1956)au av Existe-t-il une conception spécifiquement
581
av Existe-t-il une conception spécifiquement
européenne
de l’éducation ? La question n’est nullement « académique ». Car s
582
de guide dans l’entreprise fédéraliste. Faire l’
Europe
, c’est d’abord faire des Européens : or on ne fera pas de vrais Europ
583
raliste. Faire l’Europe, c’est d’abord faire des
Européens
: or on ne fera pas de vrais Européens sans choisir des moyens conven
584
faire des Européens : or on ne fera pas de vrais
Européens
sans choisir des moyens convenables à cette fin : c’est dire que la m
585
que la méthode d’éducation doit être elle-même «
européenne
». Précisons cela par une rapide comparaison portant sur les buts gén
586
ale se confond avec un dressage de l’individu. En
Europe
, et surtout depuis la Renaissance et la Réforme, l’initiation aux mys
587
e en doute. De même, au dressage des individus, l’
Europe
moderne substituera de plus en plus la promotion de l’autonomie perso
588
ler l’in-ducation des sociétés traditionnelles, l’
Europe
tend donc à opposer l’é-ducation (de e-ducere, « conduire dehors, con
589
r ou impiété : elle frappe de nullité le rite. En
Europe
, au contraire, il est courant que le maître écrive au bas d’une rédac
590
l. » Enfin, un troisième caractère spécifiquement
européen
de l’éducation réside dans notre volonté d’étendre à tous les hommes,
591
e fait que ces tendances contraires coexistent en
Europe
depuis des siècles, et n’ont jamais cessé de s’y combattre avec des s
592
directeur d’une éducation méritant d’être nommée
européenne
. Sera « bon Européen » l’homme qui aura su réaliser cet équilibre, et
593
ion méritant d’être nommée européenne. Sera « bon
Européen
» l’homme qui aura su réaliser cet équilibre, et bon éducateur, celui
594
nent : USA et URSS Dans les prolongements de l’
Europe
à l’est et à l’extrême ouest, nous voyons ces tendances — entremêlées
595
r jusqu’à la caricature de ce qu’elles étaient en
Europe
. Aux USA, le souci du respect de l’individu triomphe dans l’enseignem
596
mme elle, contraignante pour l’esprit. La voie
européenne
Ces deux repères extrêmes une fois posés, il nous est plus facile
597
nous est plus facile de définir ce qu’est la voie
européenne
. Pourquoi sommes-nous choqués par les excès américain et soviétique ?
598
L’idéal directeur d’une éducation spécifiquement
européenne
apparaît alors bien clairement : il est de former et promouvoir des h
599
reste le but de toute éducation non seulement en
Europe
mais pour l’Europe. Former des responsables Pour former cet hom
600
ute éducation non seulement en Europe mais pour l’
Europe
. Former des responsables Pour former cet homme libre et respons
601
ire un citoyen ? Comment veut-on qu’un citoyen
européen
, dans les conditions que j’ai décrites, et qui sont hélas bien réelle
602
qu’il pourrait aider à développer. Pourquoi l’
Europe
? Tant que ce travail d’information n’aura pas été entrepris, il s
603
été entrepris, il sera vain de parler « d’unir l’
Europe
» à des hommes qui ne savent pas quel est l’état du monde. Ils ne ver
604
situation précaire de nos pays dans un monde où l’
Europe
n’est plus reine ; — ce que fut naguère cette Europe et ce qu’elle pe
605
ope n’est plus reine ; — ce que fut naguère cette
Europe
et ce qu’elle peut devenir dès que nous aurons renoncé à nos folies n
606
ntrer ce qu’est le monde où nous vivons, situer l’
Europe
dans ce monde nouveau, rendre attentif aux liens concrets qui unissen
607
ses voisins dépendent du sort de tout l’ensemble
européen
, au sein duquel ces forces et intérêts, ces structures et courants de
608
Or ce sont ces seuls responsables qui voudront l’
Europe
et la feront, et non les « militants » de bonne volonté qui nous répè
609
t les mains dans leurs poches. Bref, pas d’action
européenne
sans une élite de responsables ; mais pas d’élite sans une éducation
610
re active dans le milieu où il peut agir. Où l’
Europe
devient une patrie Cette orientation générale et cette intégration
611
n générale sur le monde et sur les problèmes de l’
Europe
peut s’illustrer d’une manière efficace au moyen d’exemples qui touch
612
érêt local mieux entendu, et dans une perspective
européenne
. Alors l’Europe cesse d’être une idéologie, pour devenir une patrie r
613
endu, et dans une perspective européenne. Alors l’
Europe
cesse d’être une idéologie, pour devenir une patrie réelle, un vrai m
614
gne qu’ils s’y dévouent, et qui demain voudront l’
Europe
comme leur avenir. 27. On a vu en Europe le film Blackboard Jungle
615
ont l’Europe comme leur avenir. 27. On a vu en
Europe
le film Blackboard Jungle : la description y est certes à l’excès dra
616
nd Supply. au. Rougemont Denis de, « Former des
Européens
», Bulletin du Centre européen de la culture : « Pour une éducation e
617
tre européen de la culture : « Pour une éducation
européenne
», Genève, avril–mai 1956, p. 32-41. av. Ce texte est précédé du cha
618
issé à grands traits un tableau de l’éducation en
Europe
, et signalé les problèmes généraux qui se posent dans ce domaine, au
619
e problème urgent et vital d’une éducation pour l’
Europe
. Nous entendons par là : une éducation tendant à développer dans nos
620
civilisation et de destin historique de tous les
Européens
. Tant que cette communauté de conscience n’aura pas été réveillée et
621
deux-cents personnes venues de tous les horizons
européens
. À quoi s’ajoutent cinq commissions convoquées par le Centre dans dif
622
faut d’abord diagnostiquer les besoins réels de l’
Europe
, les confronter avec les possibilités qui existent ou peuvent être cr
623
lations culturelles avec l’Est et sur l’éducation
européenne
. Notre association des festivals a diffusé 160 000 exemplaires, en tr
624
EA a fait paraître 170 articles sur les problèmes
européens
dans sept pays. La charte européenne du sportif est désormais dans le
625
les problèmes européens dans sept pays. La charte
européenne
du sportif est désormais dans le domaine public. La Fondation a distr
626
subventions à l’Association des universitaires d’
Europe
, à la Journée européenne des écoles, à la revue Dokumente et au Collè
627
ciation des universitaires d’Europe, à la Journée
européenne
des écoles, à la revue Dokumente et au Collège d’Europe pour un atlas
628
des écoles, à la revue Dokumente et au Collège d’
Europe
pour un atlas économique et culturel de l’Europe. Elle a décerné des
629
’Europe pour un atlas économique et culturel de l’
Europe
. Elle a décerné des bourses importantes à cinq jeunes compositeurs… T
630
t international d’une collection d’ouvrages sur l’
Europe
, formule renouvelée du Prix européen de littérature, distribution men
631
ouvrages sur l’Europe, formule renouvelée du Prix
européen
de littérature, distribution mensuelle à la presse d’un bulletin d’ar
632
icles et de nouvelles sur la vie de la culture en
Europe
; et dans un tout autre domaine, ouvrant l’Europe vers le reste du mo
633
Europe ; et dans un tout autre domaine, ouvrant l’
Europe
vers le reste du monde, organisation d’un dialogue Europe-Inde — pour
634
ssumées par le Centre — « réveiller la conscience
européenne
» et l’informer — vaut infiniment plus que tout ce qu’on vient de déc
635
niment plus que tout ce qu’on vient de décrire. L’
Europe
ne sera pas « faite » et sauvée par des plans, mais par des hommes qu
636
Le Prix
européen
de littérature n’a pas été donné en 1956 (juin-juillet 1956)ax Réd
637
resse le 14 juin : Le jury international du Prix
européen
de littérature composé de MM. Jean Giono, Hans Egon Holthusen, Robert
638
ce, le jury a étudié une nouvelle formule de Prix
européen
portant également sur des ouvrages déjà imprimés, et l’a soumise à la
639
ou créé par les guildes. De fait, le premier Prix
européen
couronna deux romans dont l’un venait d’être écrit en vue du concours
640
teur devient infime. Dans ces conditions, un Prix
européen
réservé aux seuls manuscrits inédits court le risque de ne recevoir q
641
e révélés par le Prix… Il semble donc que le Prix
européen
doive s’orienter vers une solution analogue à celle adoptée par la Fo
642
cet automne. ax. Rougemont Denis de, « Le Prix
européen
de littérature n’a pas été donné en 1956 », Bulletin du Centre europé
643
e, juin–juillet 1956, p. 15-16. ay. La Fondation
européenne
de la culture, créée par Denis de Rougemont, attribua le 5 mai 1956 q
644
une œuvre nouvelle » : « Mécénat à l’échelle de l’
Europe
: les premières bourses de la Fondation européenne de la culture », B
645
l’Europe : les premières bourses de la Fondation
européenne
de la culture », Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, n
646
incisif traduit le grand défi que nous adresse l’
Europe
« à faire ». Il précise : Le défi n’est pas lancé par quelques Franç
647
ançais à d’autres, mais par le Progrès à tous les
Européens
. Les autres défis qui occupent nos forces sont secondaires : celui du
648
on selon que nous deviendrons adultes ou pas… Les
Européens
rêvent d’être les contemporains des Américains et des Russes. On leur
649
n propose le moyen, qui est de vivre à l’âge de l’
Europe
. Mais cela suppose une révolution : l’Europe ne se fera pas d’elle-m
650
e l’Europe. Mais cela suppose une révolution : l’
Europe
ne se fera pas d’elle-même, comme le dit « la berceuse conservatrice
651
reront bientôt ceux qui oseront leur dire « que l’
Europe
est une idée violente ». (Il ne s’agit pas d’une violence physique, o
652
rser la frontière voisine. Ou encore ceci : Aux
Européens
est offert le privilège d’inventer les règles d’une communauté modern
653
dit si bien l’angoisse de tous les militants de l’
Europe
unie : Ce qui est européen, c’est l’insatisfaction créatrice, et la
654
tous les militants de l’Europe unie : Ce qui est
européen
, c’est l’insatisfaction créatrice, et la volonté de transformer les c
655
nterrogation morale de notre époque, si en nous l’
Européen
finira par discipliner l’humain, autrement dit, si la volonté de vivr
656
ction, si l’égoïsme triche, alors la civilisation
européenne
rejoindra les civilisations antiques, et nos nations n’auront plus qu
657
Le Bureau
européen
de l’éducation populaire (août-septembre 1956)ba bb Plusieurs cent
658
de l’éducation populaire (ou adult education) en
Europe
. Les méthodes, les moyens, les publics visés varient considérablement
659
vaste public organisé qui puisse être atteint en
Europe
par ceux qui se préoccupent de répandre la culture et l’idée européen
660
i se préoccupent de répandre la culture et l’idée
européennes
. Une fédération de tous les organismes poserait plus de problèmes qu’
661
ur offrir des services communs et une inspiration
européenne
commune paraît au contraire possible et souhaitable. Le CEC a donc su
662
organisations intéressées la création d’un Bureau
européen
de l’éducation populaire. Après deux années de contacts préliminaires
663
ar la conférence, était chargé de créer le Bureau
européen
de l’éducation populaire. Le Bureau fonctionne depuis 1954. Affilié a
664
éthodes ; promouvoir chez leurs membres un esprit
européen
. Programme permanent : le Bureau a dressé et tient à jour un catalog
665
des stages d’études dans différentes régions de l’
Europe
; il favorise l’échange des expériences acquises ; il fournit aux « a
666
documentation requise pour l’étude des problèmes
européens
; enfin, il publie sous le titre Notes et études un bulletin périodiq
667
ériodique. ba. Rougemont Denis de, « Le Bureau
européen
de l’éducation populaire », Bulletin du Centre européen de la culture
668
Prix
européen
de littérature : guildes et clubs du livre (août-septembre 1956)bc bd
669
public sur des œuvres nouvelles de signification
européenne
. C’est pourquoi le CEC décida en 1950 de patronner un Prix littéraire
670
EC décida en 1950 de patronner un Prix littéraire
européen
, conçu de manière à assurer aux lauréats une publication rapide dans
671
lication rapide dans les principales langues de l’
Europe
, et par là même des bénéfices beaucoup plus importants que le montant
672
bs du livre, et annoncèrent la création d’un Prix
européen
de littérature, réservé à des œuvres inédites. Le prix fut décerné po
673
Rougemont (CEC). bc. Rougemont Denis de, « Prix
européen
de littérature : guildes et clubs du livre », Bulletin du Centre euro
674
Nouvelles culturelles
européennes
(août-septembre 1956)be bf Innombrables sont les agences qui fourn
675
cial et moral. Et qui se préoccupe d’informer les
Européens
sur les problèmes vitaux de leur avenir immédiat, sur les résultats d
676
s littéraires, musicales et artistiques de portée
européenne
; résultats obtenus par des œuvres éducatives ; progrès sociaux, indu
677
activités du CEC, de la Fondation, des instituts
européens
; développement des relations entre l’Europe et l’URSS, les USA, l’As
678
s européens ; développement des relations entre l’
Europe
et l’URSS, les USA, l’Asie ; statistiques et documents pittoresques s
679
cuments pittoresques sur les conditions de vie en
Europe
; état de nos forces et sens de notre évolution. Un des reproches les
680
ens. Les informations sur les autres institutions
européennes
tiendront donc autant de place, ou davantage, que les nouvelles du CE
681
be. Rougemont Denis de, « Nouvelles culturelles
européennes
», Bulletin du Centre européen de la culture : « Origines, but, activ
682
L’
Europe
s’inscrit dans les faits [Introduction] (novembre 1956)bg Si le fa
683
ues dont elle s’orne, portant toutes l’adjectif «
européen
» en lettres d’or sur un fond vert, si cet homme s’avisait d’entrer e
684
nous demander à brûle-pourpoint : Qu’est-ce que l’
Europe
? Pourquoi faut-il l’unir ? nous n’aurions pas une seule brochure à l
685
sses ou minces publications traitant de problèmes
européens
très généraux ou très particuliers ; cinq ou six gros ouvrages d’ense
686
C’est peut-être impossible. Mais on ne fera pas l’
Europe
sans expliquer pourquoi. La passion militante n’y suffit pas. L’analy
687
le fil conducteur de nos neuf brefs chapitres. L’
Europe
présente une unité de base incontestable : un ensemble complexe mais
688
enter, dans le langage des faits, le dossier de l’
Europe
unie. Voici l’Europe, voici la crise, voici la solution : jugez. ⁂ L’
689
e des faits, le dossier de l’Europe unie. Voici l’
Europe
, voici la crise, voici la solution : jugez. ⁂ L’ouvrage était tout pr
690
de nom dans aucune langue » a fondu sur un peuple
européen
. Fallait-il interrompre nos travaux ? Renvoyer leur publication à de
691
dapest, une voix forte cria : Nous mourons pour l’
Europe
! Aidez-nous ! Nous n’avions rien entre les mains. La colère et la co
692
r, ce ne sont pas des armes. Ils appelaient notre
Europe
à l’aide. Elle ne pouvait répondre, elle n’avait pas de voix. Nous ap
693
u martyre de Budapest. Il faut absolument faire l’
Europe
, et tout de suite. Nous le devons à notre idéal tout autant qu’à nos
694
vis de l’Est, à tous ceux qui sont morts pour « l’
Europe
notre mère », comme le disait un de leurs derniers poèmes, récité dan
695
st. bg. Rougemont Denis de, « [Introduction] L’
Europe
s’inscrit dans les faits », Bulletin du Centre européen de la culture
696
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
s’inscrit dans les faits », Genève, novembre 1956, p. 1-2.
697
La preuve est faite La politique d’union
européenne
est la seule politique dont le Centre s’occupe, et dont il doit se pr
698
. Chacun voit aujourd’hui que nous devons faire l’
Europe
, non plus pour empêcher des guerres entre nos peuples — car elles son
699
. Chacun voit aujourd’hui que nous devons faire l’
Europe
parce que la souveraineté de ses nations n’est qu’un mythe et que, dè
700
sité, devenue bien évidente, d’un pouvoir fédéral
européen
, seul capable de « faire le poids » dans le jeu des forces mondiales.
701
. Chacun voit aujourd’hui qu’il nous faut faire l’
Europe
pour assurer notre avenir économique, et parce qu’il n’est aucun de n
702
i n’avaient pas remarqué que nous sommes tous, en
Europe
, dans le même bateau. D’où la nécessité, devenue bien évidente, d’un
703
tmosphère a changé Il est certain que la cause
européenne
a fait d’immenses progrès au cours des derniers mois. Suez et Budapes
704
qui préparent l’élection d’un « Congrès du peuple
européen
». La presse découvre que le sort de l’Europe est un sujet d’actualit
705
e européen ». La presse découvre que le sort de l’
Europe
est un sujet d’actualité. Des magazines à grand tirage, en France, te
706
uel et que la Grande-Bretagne est une partie de l’
Europe
. Adenauer proclame que l’Europe fédérée a cessé d’être une utopie, et
707
t une partie de l’Europe. Adenauer proclame que l’
Europe
fédérée a cessé d’être une utopie, et qu’il s’agit maintenant d’élire
708
git maintenant d’élire une assemblée constituante
européenne
. Le communisme est partout en recul. Et l’idée d’un parti européen pr
709
unisme est partout en recul. Et l’idée d’un parti
européen
prend corps. Que manque-t-il donc encore pour que l’Europe se fasse ?
710
end corps. Que manque-t-il donc encore pour que l’
Europe
se fasse ? Pour qu’on cesse d’en parler comme d’un beau rêve, alors q
711
? La leçon de Budapest On ne pourra faire l’
Europe
, et la doter d’un pouvoir politique et d’un marché commun, que si l’o
712
aut donc persuader nos élites et nos masses que l’
Europe
reste la patrie des libertés fondamentales de l’homme moderne, et le
713
là qui ont vu se révolter contre eux, au nom de l’
Europe
précisément, la jeunesse et les ouvriers, c’est-à-dire les porteurs d
714
n Karl Marx !31) Budapest a montré au monde que l’
Europe
divisée reste impuissante, mais aussi que l’idéal européen reste plus
715
divisée reste impuissante, mais aussi que l’idéal
européen
reste plus fort et plus vivant au cœur des hommes que toutes les doct
716
s plus insidieux ou brutaux. Qu’il faille faire l’
Europe
est maintenant évident. Mais que l’on puisse la faire, c’est-à-dire q
717
rique ». Plus que jamais affirmer la mission de l’
Europe
, l’universalité de son message32. Plus que jamais informer l’opinion,
718
x paragraphes. Notre but général reste de faire l’
Europe
en formant des Européens. Voilà pourquoi le CEC vient de reprendre à
719
ut général reste de faire l’Europe en formant des
Européens
. Voilà pourquoi le CEC vient de reprendre à sa charge les expériences
720
es et financées en grande partie par la Fondation
européenne
de la culture. Voilà pourquoi le CEC vient de lancer un bulletin de p
721
t gratuitement de brefs articles et des nouvelles
européennes
, à l’usage d’un millier de journaux dans nos trois langues principale
722
raison de la récente création de notre « Service
européen
de conférences ». Et de notre plan — prêt à se réaliser — d’un pool e
723
Et de notre plan — prêt à se réaliser — d’un pool
européen
de l’édition. C’est dans le même cadre que prennent place nos deux sé
724
ant à la réflexion scientifique sur l’avenir de l’
Europe
. C’est enfin la même intention qui rend compte du choix des sujets de
725
ets de nos derniers numéros spéciaux : Éducation
européenne
et L’Europe s’inscrit dans les faits en 1956, L’Europe et l’École
726
s numéros spéciaux : Éducation européenne et L’
Europe
s’inscrit dans les faits en 1956, L’Europe et l’École en 1957. Les
727
t L’Europe s’inscrit dans les faits en 1956, L’
Europe
et l’École en 1957. Les mois qui viennent vont sans doute enregistre
728
insensé de crier victoire. La construction d’une
Europe
politique reste à faire ou à reprendre à la base ; elle attend encore
729
chancelants de la communauté humaine qu’on nomme
Europe
. 31. Voir l’Ode à l’Europe, ci-après. 32. On lira plus loin le be
730
humaine qu’on nomme Europe. 31. Voir l’Ode à l’
Europe
, ci-après. 32. On lira plus loin le bel essai que nous donne sur ce
731
Aux racines de l’
Europe
de demain (avril 1957)bi Chacun sait que les victoires anglaises s
732
ourrait-on pas dire que ces deux grandes défaites
européennes
: la Première et la Seconde Guerre mondiale, sont nées dans nos manue
733
e colonialiste et mal organisée », contre l’union
européenne
au nom du Commonwealth, ou de la neutralité traditionnelle de son pay
734
prêts à tirer parti de nos divisions. ⁂ « Faire l’
Europe
, c’est d’abord faire des Européens ». Ce mot d’ordre, illustré et com
735
ions. ⁂ « Faire l’Europe, c’est d’abord faire des
Européens
». Ce mot d’ordre, illustré et commenté tout au long du numéro de not
736
u numéro de notre bulletin consacré à l’éducation
européenne
33, doit inspirer l’activité du CEC. Il nous conduit aujourd’hui, tou
737
urellement, à étudier le problème de la formation
européenne
à l’école et dès l’école, c’est-à-dire aux racines de l’Europe de dem
738
ole et dès l’école, c’est-à-dire aux racines de l’
Europe
de demain. Les pages qui suivent apporteront d’abord des études génér
739
l’enseignement de l’histoire dans une perspective
européenne
. 33. Voir Bulletin du Centre européen de la culture d’avril-mai 195
740
de). bi. Rougemont Denis de, « Aux racines de l’
Europe
de demain », Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Europe e
741
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
et l’École », Genève, avril 1957, p. 1-2.
742
La Suisse et l’
Europe
après 1945 (avril 1957)bj bk 1. La Suisse épargnée Alors que
743
gnée Alors que la plupart des autres pays de l’
Europe
(sauf la Suède et le Portugal) ont été dévastés par la guerre et les
744
sation des Nations unies (ONU) inaugure son siège
européen
à Genève, dans le palais bâti pour la Société des Nations. Les confér
745
, les barrières douanières élevées entre les pays
européens
rendent les échanges commerciaux coûteux et difficiles. L’agriculture
746
se relèvent pas des ruines de la guerre. 2. L’
Europe
détrônée et divisée Les deux guerres de 1914 et de 1939 ont mis fi
747
de 1939 ont mis fin à la puissance mondiale de l’
Europe
, qui dominait la planète depuis des siècles. Deux grands empires unif
748
mique et militaire qui était autrefois celle de l’
Europe
. Les Russes dominent les pays de l’Est de notre continent (Pologne, T
749
ll », qui aboutit à la création de l’Organisation
européenne
de coopération économique (OECE), groupant 16 pays, dont la Suisse. M
750
occidentale et menace les approvisionnements de l’
Europe
en pétrole. (Fermeture du canal de Suez en 1956.) L’Europe se trouve
751
pétrole. (Fermeture du canal de Suez en 1956.) L’
Europe
se trouve ainsi appauvrie, divisée, privée d’une politique commune à
752
de perdre son indépendance. 3. L’idée d’union
européenne
fait son chemin Pour réagir contre les dangers nés des divisions d
753
x pays, dès 1945, en faveur d’une union des États
européens
. Les buts des partisans de l’union sont d’une part, d’empêcher le ret
754
, d’empêcher le retour de guerres entre les États
européens
, d’autre part, d’unir les forces du continent pour que l’Europe puiss
755
e part, d’unir les forces du continent pour que l’
Europe
puisse résister aux pressions extérieures, assurer son indépendance p
756
tique et retrouver sa prospérité économique. Si l’
Europe
s’unissait, disent-ils, elle formerait une fédération de près de 430
757
la technique en plein essor, qu’aucun de nos pays
européens
ne peut plus se défendre seul, et qu’aucun ne peut plus vivre de ses
758
anda la convocation d’une Assemblée parlementaire
européenne
. L’année suivante, cette Assemblée se réunit pour la première fois à
759
upe de six pays est connu sous le nom de « Petite
Europe
», mais il compte au total 165 millions d’habitants, donc autant que
760
s voisins de la Suisse. Le mouvement vers l’union
européenne
ne cesse donc de se développer. Il pourrait aboutir à une vaste fédér
761
aste fédération politique groupant tous les États
européens
, de la même manière que la Confédération helvétique a groupé en 1848
762
les cantons suisses. 5. La Suisse dépend de l’
Europe
Jusqu’ici, la Suisse est restée à l’écart du mouvement vers l’unio
763
se est restée à l’écart du mouvement vers l’union
européenne
. Quelles sont les raisons de cette attitude réservée ? La Suisse occu
764
ses échanges commerciaux se fait avec ses voisins
européens
. La Suisse dépend donc de l’ensemble de l’Europe pour sa prospérité é
765
ropéens. La Suisse dépend donc de l’ensemble de l’
Europe
pour sa prospérité économique. Elle en dépendrait aussi pour sa défen
766
ce conclue en 1949 entre les pays de l’Ouest de l’
Europe
d’une part, les États-Unis et le Canada d’autre part. (Organisation d
767
toujours plus étroitement avec les organisations
européennes
. C’est ainsi que la Suisse adhère déjà à l’OECE, passe des accords av
768
ché commun, et collabore à la création d’une zone
européenne
de libre-échange, englobant tous les pays de l’Ouest du continent. La
769
ité a été reconnue « dans les vrais intérêts de l’
Europe
entière », et ne peut donc pas empêcher la Suisse de coopérer avec le
770
s peuples. Les intérêts de la Suisse et ceux de l’
Europe
entière sont inséparables. Résumé 1. Au lendemain de la Seconde
771
la Suisse est le seul pays intact au centre de l’
Europe
. Elle connaît une grande prospérité. Mais cette prospérité peut être
772
ette prospérité peut être compromise par la crise
européenne
. 2. Les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ont ruiné le prestige de l’
773
1914-1918 et 1939-1945 ont ruiné le prestige de l’
Europe
dans le monde. Les deux grands empires russe et américain se partagen
774
grands empires russe et américain se partagent l’
Europe
en zones d’influences. L’Europe est appauvrie par ses divisions douan
775
in se partagent l’Europe en zones d’influences. L’
Europe
est appauvrie par ses divisions douanières et par la perte de nombreu
776
rte de nombreuses colonies. 3. L’idée d’une union
européenne
se répand rapidement. Les buts principaux de la fédération proposée s
777
édération proposée sont d’empêcher les guerres en
Europe
, et de former un ensemble prospère et indépendant groupant près de 43
778
dhérer aux alliances militaires des autres pays d’
Europe
, mais coopère aux institutions économiques européennes. Ses intérêts
779
Europe, mais coopère aux institutions économiques
européennes
. Ses intérêts propres sont inséparables de ceux de l’Europe entière.
780
s intérêts propres sont inséparables de ceux de l’
Europe
entière. Questionnaire 1. Quels pays européens ont-ils été épar
781
Europe entière. Questionnaire 1. Quels pays
européens
ont-ils été épargnés par la Seconde Guerre mondiale ? 2. Quels danger
782
s des deux guerres mondiales pour l’ensemble de l’
Europe
? 4. Quels sont les pays européens dominés par l’influence soviétique
783
r l’ensemble de l’Europe ? 4. Quels sont les pays
européens
dominés par l’influence soviétique ? 5. Pourquoi parle-t-on d’union e
784
uence soviétique ? 5. Pourquoi parle-t-on d’union
européenne
? 6. Citez trois organisations européennes créées depuis 1949 ? 7. Po
785
d’union européenne ? 6. Citez trois organisations
européennes
créées depuis 1949 ? 7. Pourquoi la Suisse n’est-elle pas membre des
786
se ? bj. Rougemont Denis de, « La Suisse et l’
Europe
après 1945 », Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Europe
787
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
et l’École », Genève, avril 1957, p. 43-47. bk. Le texte est précédé
788
e lecture qui contient de fort belles pages sur l’
Europe
par Gonzague de Reynold. M. l’abbé Pfulg a demandé à notre directeur
789
e chapitre du manuel d’histoire se rapportant à l’
Europe
. Ce chapitre, que nous donnons ci-dessous, a été composé de la même m
790
57)bl En lançant une enquête à travers toute l’
Europe
, l’Association européenne des festivals de musique souhaitait donner
791
e enquête à travers toute l’Europe, l’Association
européenne
des festivals de musique souhaitait donner aux créateurs et responsab
792
fait Enrique Franco, sous l’angle d’une éducation
européenne
, par la musique chez les uns, pour la musique chez d’autres… Le pr
793
spontanément formé dans un esprit de coopération
européenne
, l’association ne prétend pas représenter la seule formule définitive
794
y ont pas adhéré jusqu’ici. L’un ne se veut pas «
européen
», l’autre a des craintes (bizarres) pour son indépendance, un troisi
795
ou quelque société secrète. Les festivals et l’
Europe
« Prétendez-vous donc faire l’Europe en associant des festivals ?
796
vals et l’Europe « Prétendez-vous donc faire l’
Europe
en associant des festivals ? » Le nigaud qui a dit cela ne mérite pas
797
se, mais voici qui est sérieux : la musique est d’
Europe
, en ce sens qu’elle est liée à l’Europe non seulement historiquement,
798
que est d’Europe, en ce sens qu’elle est liée à l’
Europe
non seulement historiquement, dans sa genèse, mais encore essentielle
799
du complexe physico-spirituel qui a formé l’homme
européen
et qui le définit le mieux, quand on le compare à l’homme d’autres cu
800
té d’essence et d’existence entre la musique et l’
Europe
, il résulte d’une part que s’occuper de l’Europe et spécialement de s
801
’Europe, il résulte d’une part que s’occuper de l’
Europe
et spécialement de sa culture, suppose que l’on s’occupe de la musiqu
802
plus profonde et spécifique du génie propre de l’
Europe
. La musique n’aidera pas à résoudre les problèmes de l’union politiqu
803
ement, un geste de l’esprit, caractéristique de l’
Europe
. Voilà pourquoi dans les domaines les plus variés de notre existence,
804
he de notre questionnaire. Et il est typique de l’
Europe
que personne n’ait cherché à le résoudre d’une manière unilatérale. C
805
iennent leur place bien définie dans le « concert
européen
». Loin de choisir à l’exclusion de l’autre l’une des deux solutions
806
national, est le souci normal de toute entreprise
européenne
digne du nom. Ceci dit, les trois suggestions qu’apportent Ingmar Ben
807
Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’
Europe
», Genève, mai 1957, p. 47-51.
808
les formes de gouvernement et les relations de l’
Europe
nouvelle avec le monde. Scrupuleusement critique et objectif, indemne
809
ières économiques étaient supprimées dans toute l’
Europe
? » À mi-chemin entre le cours précis d’information et le recueil d’é
810
x questions que se pose désormais le grand public
européen
, subitement confronté avec des inquiétudes et des espoirs d’un genre
811
arer la partie culturelle du premier Congrès de l’
Europe
. Trois mois plus tard, à La Haye, sous la présidence de Winston Churc
812
ales « d’entretenir le sentiment de la communauté
européenne
par le moyen d’informations et d’initiatives, dans le domaine de la p
813
’ils puissent exprimer un point de vue proprement
européen
sur les grandes questions intéressant la vie du continent, par voie d
814
nation des recherches sur la condition de l’homme
européen
au xxe siècle, en particulier dans les domaines de la pédagogie, de
815
bénédiction de la section culturelle du Mouvement
européen
, D. de Rougemont et Raymond Silva ouvrent à Genève, dans une construc
816
amme du Centre, et mettent sur pied la Conférence
européenne
de la culture. Patronnée par le Mouvement européen, financée par la v
817
opéenne de la culture. Patronnée par le Mouvement
européen
, financée par la ville de Lausanne et par des dons privés recueillis
818
s, invités par les comités nationaux du Mouvement
européen
. Salvador de Madariaga la préside, et ses trois commissions sont diri
819
du Centre européen de la culture, du Collège de l’
Europe
, mise à l’étude d’un Institut européen de recherches nucléaires, et c
820
Collège de l’Europe, mise à l’étude d’un Institut
européen
de recherches nucléaires, et coordination par le CEC des organismes d
821
dure et les modes de réalisation d’un Laboratoire
européen
de recherches nucléaires, conformément à la résolution n° III de la c
822
1951. Première réunion pour l’étude des problèmes
européens
du Cinéma. — Première réunion des directeurs de dix guildes du livre
823
ivre et book-clubs et projet de « Prix littéraire
européen
». — Création (à Bruges) de l’Association des instituts d’études euro
824
à Bruges) de l’Association des instituts d’études
européennes
(AIEE), à la suite de plusieurs réunions convoquées par le CEC dès 19
825
d’articles de revues. — Création de l’Association
européenne
des festivals de musique. 1952. Rédaction de 25 plans de causeries,
826
de causeries, qui seront publiés par la Campagne
européenne
de la jeunesse en sept langues. — Trois réunions en vue de la constit
827
unions en vue de la constitution d’un secrétariat
européen
des Foyers de culture. — Création des Agences de presse européennes a
828
yers de culture. — Création des Agences de presse
européennes
associées (APEA). — Publication régulière d’un Bulletin du CEC. 195
829
des Vingt pour l’étude du projet de Constitution
européenne
. — Publication du Courrier fédéral, organe du Groupe des Vingt. — Cré
830
é européenne des guildes du livre. — Premier Prix
européen
de littérature. — Création du Bureau européen de l’éducation populair
831
rix européen de littérature. — Création du Bureau
européen
de l’éducation populaire et première réunion de son exécutif. — Premi
832
union de son exécutif. — Première réunion du Club
européen
, en vue de la création d’une Fondation européenne. 1954. Transfert
833
b européen, en vue de la création d’une Fondation
européenne
. 1954. Transfert du siège du CEC à la Villa Moynier. — Création de
834
ignature des statuts et ouverture de la Fondation
européenne
de la culture. 1955. Création de « Liens avec l’Europe », pour les
835
de la culture. 1955. Création de « Liens avec l’
Europe
», pour les émigrés européens outre-mer. — Premières démarches en vue
836
tion de « Liens avec l’Europe », pour les émigrés
européens
outre-mer. — Premières démarches en vue de l’établissement de Dialogu
837
hanges culturels Europe-URSS . — Charte et brevet
européen
du sportif. — Premier séminaire d’économistes. 1956. Conférence eur
838
emier séminaire d’économistes. 1956. Conférence
européenne
de pédagogie sportive. — Congrès d’enseignants européens à Bremen. —
839
ne de pédagogie sportive. — Congrès d’enseignants
européens
à Bremen. — Réunions du Comité des éducateurs et début des expérience
840
eurs et début des expériences-pilotes d’éducation
européenne
. — Création des Actualités européennes, diffusées en trois langues à
841
d’éducation européenne. — Création des Actualités
européennes
, diffusées en trois langues à 1200 journaux. — Première réunion du Po
842
ngues à 1200 journaux. — Première réunion du Pool
européen
d’éditeurs. 1957. Réorganisation des conseils, fondus en un seul co
843
és), et de la direction. — Départ de la Fondation
européenne
. — Premier Séminaire automation-loisirs. — Création du Service de con
844
rences. — Premier Annuaire des instituts d’études
européennes
. — Commission mixte pour la création d’un Institut technologique euro
845
ixte pour la création d’un Institut technologique
européen
. — Ouverture d’un service de Documentation et publication de deux bro
846
mun. — Mise en train de films documentaires sur l’
Europe
. Regard en arrière Nous étions partis de l’idée d’un centre de
847
resque de méditation, où les problèmes de l’homme
européen
seraient débattus par les plus hautes compétences, en vue de définir
848
é. Mais dès nos premiers pas dans le concret de l’
Europe
, nous avons dû reconnaître que certaines tâches urgentes ne seraient
849
et privée ne croyait pas bien fort à l’union de l’
Europe
, et moins encore à l’efficacité de l’action éducatrice et culturelle
850
resque toujours heureux du point de vue largement
européen
auquel le CEC doit se placer. Quant à l’institution elle-même, qu’en
851
a plus ancienne institution existante à l’échelle
européenne
36. Et si l’on compare ses activités passées et présentes avec celles
852
r l’avenir Cependant, la situation générale en
Europe
se trouve notoirement modifiée par l’ouverture du Marché commun des S
853
CEC tient à garder pour champ d’action la Grande
Europe
, celle qui doit un jour regrouper tous nos peuples, de Gibraltar à l’
854
ntéresser d’une manière très concrète au problème
européen
. Dès 1957, le CEC enregistre les effets de ce changement d’attitude :
855
nt des efforts. La multiplicité des initiatives «
européennes
» dans le domaine très vaste que l’adjectif « culturel » peut servir
856
ù les institutions économiques et politiques de l’
Europe
naissante proclament leur volonté de concentrer autant que possible l
857
crite dans les faits. 2. Recherches à l’échelle
européenne
. L’Europe n’est pas seulement le Musée du Monde, elle doit en rester
858
faits. 2. Recherches à l’échelle européenne. L’
Europe
n’est pas seulement le Musée du Monde, elle doit en rester le Laborat
859
pportée sans retard à la recherche spécifiquement
européenne
. Puissante par les capitaux réunis : au regard de l’aide qu’apportent
860
ais il est clair que les États, les organisations
européennes
officielles et le secteur privé ne pourront fournir l’aide requise qu
861
ment est venu de former un Conseil des recherches
européennes
, reprenant d’une manière systématique l’une des grandes idées qui ava
862
is un visage méconnaissable et parfois hostile, l’
Europe
reste sans voix pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans
863
. C’est ici la nécessité de Relations culturelles
européennes
qui se fait jour. Le besoin d’une coordination entre nos forces cultu
864
cultures ou civilisations : vue de l’extérieur, l’
Europe
forme un tout évident. En retour, nos différentes nations ne pourront
865
e culture, que si elles se présentent au nom de l’
Europe
entière, sûre de sa vocation, donc ouverte à l’avenir. ⁂ Telles sont
866
ois celle de la session préparatoire du Collège d’
Europe
. bn. Rougemont Denis de, « Le Centre européen de la culture : ce qu
867
Éducation
européenne
(février 1958)bo Communiqué de presse du 4 juin 1957 Un don de la
868
stinée au développement des activités d’éducation
européenne
entreprises par le Centre dans plusieurs pays, depuis le début de 195
869
nsables, civiquement actifs et animés d’un esprit
européen
. Le don de la Fondation Ford permettra la poursuite et l’extension de
870
milieux touchés par l’éducation populaire, l’idée
européenne
ou mieux : une connaissance plus réaliste du monde actuel, considérée
871
bre 1952 et mai 1953), finit par naître le Bureau
européen
de l’éducation populaire, rattaché au CEC mais autonome. Il a son siè
872
otes et Études. L’appui financier de la Fondation
européenne
— limité à la période allant de fin 1955 jusqu’en avril 1957 — devait
873
lui d’une série d’expériences-pilotes d’éducation
européenne
en milieu populaire. L’objectif général était double. Il s’agissait d
874
à existants, les méthodes d’un futur enseignement
européen
. Il s’agissait d’autre part de déceler et de former de nouveaux respo
875
nspirant dans leur enseignement d’une vision plus
européenne
de l’histoire et de la géographie, notamment. Exécution. Avec l’appu
876
es au début de l’année ; — cinq conférences sur l’
Europe
, suivies de discussions, pour les instituteurs du canton ; — une enqu
877
tionale, ce chapitre traitant de « La Suisse et l’
Europe
». Le succès remporté par cette première expérience dans le corps ens
878
développement de leur région dans le cadre d’une
Europe
plus ouverte aux contacts humains et aux échanges. Exécution. Le CEC
879
aire pour l’œuvre des « Alpes de Lumière, Terre d’
Europe
», dirigée par le très dynamique abbé Martel, et englobant cinq commu
880
n cours de rédaction. En 1958, l’action éducative
européenne
pourra être entreprise sur ces bases. Santu Lussurgiu (Sardaigne)
881
pports entre de telles autonomies régionales et l’
Europe
fédérée (en particulier le Marché commun). Exécution. L’action a été
882
t 1957), intitulé : « les Autonomies locales et l’
Europe
», organisé par le mouvement « Communita » (qui est chargé de conduir
883
la presse de la Péninsule. L’action proprement «
européenne
» s’exercera en 1958 par le moyen de cours et de journées d’étude gro
884
ucation populaire, et à travers elle, d’éducation
européenne
dans une ville de 30 000 habitants d’économie mixte. Exécution. Conf
885
e, Belgique, France, Algérie, Allemagne. L’action
européenne
proprement dite semble particulièrement difficile dans ce milieu soci
886
bre 1957, ce stage a réuni à Bruges, au Collège d’
Europe
, les dirigeants de nos expériences en cours, plus des représentants d
887
iences-pilotes sur l’état actuel de l’intégration
européenne
, sur les problèmes éducatifs que pose cette intégration et sur certai
888
t à une répétition généralisée dans le reste de l’
Europe
, et justifient ainsi notre entreprise. L’efficacité des autres expéri
889
a permis d’intéresser activement à une entreprise
européenne
des centaines de responsables locaux ou « cadres ». Publications
890
rés aux problèmes éducatifs : Pour une éducation
européenne
(avril-mai 1956) et L’Europe et l’École (avril 1957). Ils ont été
891
une éducation européenne (avril-mai 1956) et L’
Europe
et l’École (avril 1957). Ils ont été largement répandus dans les mil
892
Le CEC prépare trois séries de films fixes sur l’
Europe
, destinés à illustrer des conférences sur l’Unité culturelle de l’Eur
893
strer des conférences sur l’Unité culturelle de l’
Europe
, l’Europe dans le monde, l’Idée européenne et son évolution. La firme
894
conférences sur l’Unité culturelle de l’Europe, l’
Europe
dans le monde, l’Idée européenne et son évolution. La firme spécialis
895
relle de l’Europe, l’Europe dans le monde, l’Idée
européenne
et son évolution. La firme spécialisée IVAC, de Bruxelles, réalisera
896
moss, chef du service cartographique du Collège d’
Europe
(Bruges), a coopéré aux travaux préparatoires, et fournira les cartes
897
comité : MM. Henri Brugmans, recteur du Collège d’
Europe
, Bruges ; Albert Dory, secrétaire général du Centre international aud
898
ale, Paris. bo. Rougemont Denis de, « Éducation
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, février 1958, p
899
Pool
européen
d’éditeurs (février 1958)bp Communiqué de presse du 27 mai 1957 G
900
ut notamment de lancer en commun une « collection
européenne
» comportant des ouvrages variés sur les problèmes d’ensemble de l’Eu
901
ouvrages variés sur les problèmes d’ensemble de l’
Europe
. Ces ouvrages seront publiés simultanément en sept langues dès que l’
902
uction immédiate d’ouvrages traitant de problèmes
européens
, le CEC a conçu dès 1956 le plan d’une Collection européenne, publiée
903
le CEC a conçu dès 1956 le plan d’une Collection
européenne
, publiée simultanément par sept éditeurs de premier rang, dans autant
904
séries de publications suivantes : a) Actualités
européennes
, b) Œuvres littéraires et mémoires d’un intérêt spécifiquement europé
905
ttéraires et mémoires d’un intérêt spécifiquement
européen
, c) Travaux de séminaires et tables rondes, d) Histoire européenne, e
906
avaux de séminaires et tables rondes, d) Histoire
européenne
, e) Arts et mœurs. Deux ouvrages commandés par le pool et déjà en cou
907
daction doivent inaugurer la série des Actualités
européennes
: Les Dix-Neuf Europes par Raymond Cartier, et une enquête sur la Jeu
908
r Raymond Cartier, et une enquête sur la Jeunesse
européenne
conduite par Stephen Spender et Georges Ketman. Parmi les ouvrages dé
909
La publication du premier volume de la Collection
européenne
est prévue pour novembre 1958. L’ouverture du secrétariat du pool au
910
u au printemps. bp. Rougemont Denis de, « Pool
européen
d’éditeurs », Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, févr
911
t leur apparition. C’est d’abord la Bibliographie
européenne
, préparée avec l’aide de l’ΑΙΕΕ, et qui atteint rapidement un tirage
912
e sont ensuite le numéro spécial sur la Fondation
européenne
de la culture et celui sur le problème des échanges culturels Europe-
913
hème unique. C’est ainsi qu’en 1957 ont paru : L’
Europe
s’inscrit dans les faits (en français, allemand, anglais, italien, gr
914
talien, grec, norvégien ; espagnol à l’étude). L’
Europe
et l’école (en français seulement). Le Rôle des festivals dans la vi
915
Le Rôle des festivals dans la vie culturelle de l’
Europe
(en français et en allemand). Annuaire des instituts d’études europé
916
et en allemand). Annuaire des instituts d’études
européennes
(en français ; éditions ultérieures en anglais et en allemand). Marc
917
rses traductions en cours). Le succès du numéro L’
Europe
s’inscrit dans les faits mérite d’être souligné. Première brochure ex
918
dès maintenant en voie d’élaboration : Méthodes
européennes
(avril). Trois manières de « faire l’Europe » se sont précisées au co
919
européennes (avril). Trois manières de « faire l’
Europe
» se sont précisées au cours de ces dernières années : la méthode ins
920
clusions d’ensemble. Un tableau des organisations
européennes
et des mouvements de militants complétera le numéro. Automation-lois
921
voir p. 22). Diversité des langues et union de l’
Europe
(août). Données historiques et actuelles sur les langues parlées en E
922
storiques et actuelles sur les langues parlées en
Europe
. Où ? par qui ? par combien ? depuis quand ? Données correspondantes
923
e, l’URSS, l’Amérique du Sud. Parenté des langues
européennes
. Nations et langues. Arguments et préjugés courants. Estimation des o
924
on à présenter à propos de quelques grands thèmes
européens
d’intérêt permanent ou d’actualité. Éducation, pour quel type d’huma
925
La méthode culturelle, ou l’
Europe
par l’éducation des Européens (mai 1958)bs E = mc2 L’Europe
926
thode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des
Européens
(mai 1958)bs E = mc2 L’Europe physique tient peu de place su
927
ion des Européens (mai 1958)bs E = mc2 L’
Europe
physique tient peu de place sur notre globe : 4 % des terres et un se
928
ysiques pour en tirer une énergie insoupçonnée. L’
Europe
est donc une énergie, que nous désignerons par E, et qui est égale au
929
e nous prendrons la liberté de lire comme suit :
Europe
= cap de l’Asie multiplié par culture intensive Ayant en vue l’union
930
par culture intensive Ayant en vue l’union de l’
Europe
, condition de son rayonnement énergétique sur la Planète, quelques di
931
main de la dernière guerre, de rallier à la cause
européenne
les forces vives de la culture, et cela non point par des appels à qu
932
mpasses nationales, c’est-à-dire à l’échelle de l’
Europe
. Depuis bientôt dix ans que nous la pratiquons, nous ne dirons pas q
933
tes. J’en dirai trois : 1. On ne peut pas faire l’
Europe
sans des Européens conscients de l’être : il s’agit donc de les forme
934
trois : 1. On ne peut pas faire l’Europe sans des
Européens
conscients de l’être : il s’agit donc de les former, et d’abord de le
935
’abord de les informer. 2. On ne peut pas faire l’
Europe
sans l’aide de sa culture, ce serait vouloir la faire sans ce qui la
936
lisme. 3. Les principaux obstacles à l’Union de l’
Europe
ne sont pas dans les « faits » mais bien dans les esprits : c’est don
937
il s’agit de les surmonter d’abord. Former des
Européens
Pour former un totalitaire bien convaincu (communiste ou fasciste,
938
ipline libératrice du moi douteur. Pour former un
Européen
, il n’est pas de recette aussi simple. Car un Européen est par défini
939
éen, il n’est pas de recette aussi simple. Car un
Européen
est par définition à la fois libre et responsable, doué de sens criti
940
collectif, puisqu’il tient avant tout, en tant qu’
Européen
, à sa différence personnelle : et c’est en cela seulement que nous no
941
e dans un moule. Le vrai problème d’une formation
européenne
se ramène en fait au problème de détecter des vocations, des compéten
942
ses humaines, et de leur offrir un champ d’action
européen
. D’une part donc, s’adresser d’abord aux compétences, à des hommes é
943
tional : ce ne peut être utilement que celui de l’
Europe
, communauté de culture et de signification. Parfois aussi, le cadre o
944
t ne prennent leur plein sens qu’à l’échelle de l’
Europe
, unité de civilisation. D’où le succès, typique du xxe siècle, des p
945
ù le jeune homme peut commencer d’agir ; et que l’
Europe
seule, si toutefois elle s’unit, offrirait un domaine à la mesure du
946
e demain, la minorité qui comptera. L’avenir de l’
Europe
dépend essentiellement des possibilités de promotion que la fédératio
947
u moral rejoignent tout naturellement l’impératif
européen
. Encore faudra-t-il que les initiateurs de rencontres et les animateu
948
celle d’une prise de conscience. L’information
européenne
Mais toute éducation comporte une instruction, outre la formation
949
actère et du jugement, et c’est ici l’information
européenne
qui en tiendra lieu. Bien entendu, il s’agit d’autre chose que de mul
950
s et les communiqués sur la vie des organisations
européennes
, ceci restant l’affaire des public relations de chaque organisme. L’i
951
es réalités qui comptent vraiment, et de situer l’
Europe
et ses problèmes dans le grand jeu mondial des forces de l’époque, de
952
ns leurs discours et leurs appels.) L’information
européenne
doit avoir pour objectif général d’instruire l’opinion en lui fournis
953
lui fournissant les pièces principales du dossier
européen
; et pour méthode, de constater et de rappeler les réalités les plus
954
lument faire voir au plus grand nombre possible d’
Européens
, mais d’abord à ceux qui détiennent une responsabilité quelconque à n
955
de notre société, c’est que la nécessité d’unir l’
Europe
n’est pas simple affaire d’opinion — favorable ou non — et n’est pas
956
es principaux groupes de faits qu’une information
européenne
méthodique se doit de rappeler constamment à l’opinion (et d’abord à
957
: — Le renversement de la conjoncture mondiale. L’
Europe
reine du monde avant 1914, mais perdant cette royauté à la suite de d
958
emples de la République arabe et de Bandung). — L’
Europe
mise au défi dans son ensemble par les grands empires et les grandes
959
« souverains » (exemple de la crise de Suez). — L’
Europe
, foyer vivant d’une civilisation dont les produits, mais non pas les
960
èrent l’usage, d’une part sont retournés contre l’
Europe
, d’autre part menacent de dévaster les cultures différentes, plus ou
961
, qui les adoptent. — Le déficit énergétique de l’
Europe
, et la dépendance qui en résulte (Moyen-Orient, Afrique du Nord et Am
962
lonisation par l’URSS d’un quart de la population
européenne
à l’Est, qui dans sa grande majorité souhaite sa libération, c’est-à-
963
ues, techniques, intellectuelles et sociales de l’
Europe
, si elle s’unit. (Un seul exemple : le fait que nous sommes 340 milli
964
la culture, la civilisation et le mode de vie des
Européens
quelle que soit leur nation présente, par contraste avec les modes de
965
uts, de quels moyens dispose-t-on aujourd’hui, en
Europe
? Les lecteurs de ce bulletin connaissent l’effort du CEC, avec ses s
966
essionnelles, ses expériences-pilotes d’éducation
européenne
, ses publications, plans de causeries et brochures, ses services d’ar
967
es et de documentation, se consacrent au problème
européen
dans huit de nos pays (leur liaison étant assurée par le secrétariat
968
t de l’AIEE au Centre). Deux grandes associations
européennes
d’enseignants sont à l’œuvre, l’une groupant les maîtres secondaires
969
l’autre des professeurs d’université. La Journée
européenne
des Écoles propose chaque année des sujets de rédaction sur l’Europe
970
ropose chaque année des sujets de rédaction sur l’
Europe
à plusieurs centaines de milliers d’élèves de six pays. La tâche si i
971
l’Europe et de la CECA organisent sur des thèmes
européens
expositions, journées du cinéma, tables rondes et groupes d’études, e
972
e recherches. La bibliographie des ouvrages sur l’
Europe
(livres, thèses, brochures, numéros spéciaux de revues) s’allonge cha
973
projets de coopération professionnelle au niveau
européen
et pour l’Europe se dessinent chez les ingénieurs, chez les juristes,
974
tion professionnelle au niveau européen et pour l’
Europe
se dessinent chez les ingénieurs, chez les juristes, chez les médecin
975
urs plus évident. L’idée de constituer un Conseil
européen
de la Recherche, que nous avons émise ici même et dans d’autres revue
976
mier lieu. En revanche, les meilleurs atouts de l’
Europe
sont ceux que lui crée sa culture. Mais il s’en faut de beaucoup que
977
dentale. Nous pensons que les vraies chances de l’
Europe
sont dans la liberté, non dans la force des choses. Or la liberté rel
978
r la liberté relève de l’esprit. Les chances de l’
Europe
dépendent donc de la formation des esprits, c’est-à-dire d’une éducat
979
’éducation et la culture, forces principales de l’
Europe
sont scandaleusement négligées dans nos budgets publics et privés38.
980
out, qui ont créé les moyens de la puissance de l’
Europe
; ce ne sont pas eux, par exemple, qui ont inventé la machine à calcu
981
st Niels Bohr, c’est Einstein, c’est l’esprit des
Européens
, c’est leur culture tout entière. Mais on dirait que la culture paraî
982
r le capital privé et les États que le salut de l’
Europe
(et de leurs propres affaires) exige une aide puissante et immédiate
983
oyens matériels désormais requis pour l’éducation
européenne
. Il s’agit, d’une façon précise, de convaincre les détenteurs de ces
984
lui de l’intérêt bien compris, de la défense de l’
Europe
et de notre survie. Cette révolution dans la conscience bourgeoise es
985
d’origines et de buts qui définit le mode de vie
européen
; — une éducation de la liberté, créatrice et inspiratrice de ce mode
986
re, des dangers que nous courons tous ensemble en
Europe
, mais aussi des promesses qu’implique l’union future, — cette vision
987
Rougemont Denis de, « La méthode culturelle, ou l’
Europe
par l’éducation des Européens », Bulletin du Centre européen de la cu
988
thode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des
Européens
», Bulletin du Centre européen de la culture : « Méthodes et mouvemen
989
la culture : « Méthodes et mouvements pour unir l’
Europe
», Genève, mai 1958, p. 27-34.
990
onner les fins aux moyens, et de ne convertir à l’
Europe
que les techniciens au sens large, non les masses. Fédéraliste réfor
991
tes. Exigences contradictoires de la situation
européenne
Si l’on met en facteur commun les risques des quatre méthodes, on
992
e la conjoncture mondiale) et il faut réussir une
Europe
digne de ce nom (si l’on tient compte de ce qui la distingue dans le
993
aut dix ou quinze ans pour convaincre le « peuple
européen
» qu’il est un peuple, et au surplus qu’il est perdu s’il ne le compr
994
des méthodes Du point de vue fondamentalement
européen
qui est celui de notre Centre et qui inspire sa méthode, quel intérêt
995
gés initiaux40. La méthode du « Congrès du peuple
européen
» (et du CIFE) forme des militants plus durement entraînés et souvent
996
e statut politique des peuples fédérés de toute l’
Europe
. On trouvera ci-après (page 41) le tableau des positions déclarées pa
997
abore le statut politique ou la Constitution de l’
Europe
fédérée. On pourrait donc penser que tous sont d’accord. Il n’en est
998
ou par les peuples des États, soit par le peuple
européen
dans les divers États. Là-dessus les uns disent aux autres : — Vous n
999
sent aux autres : — Vous ne voulez pas vraiment l’
Europe
unie ! Tandis que les autres répliquent : — Vous voulez une union qui
1000
ous voulez une union qui ne serait pas vraiment l’
Europe
! Nous avons nos Bleus et nos Verts et nos jeux doctrinaux comme Byza
1001
évoyances et d’humiliations représentant la somme
européenne
de nos politiques nationales. Cette somme égale zéro dans le meilleur
1002
o dans le meilleur cas. Il n’y a pas de politique
européenne
. Pour un pacte de salut public Désunion de l’Europe, union de
1003
Pour un pacte de salut public Désunion de l’
Europe
, union de ses adversaires : ces deux grands faits dominent la situati
1004
dominent la situation à laquelle les fédéralistes
européens
ont à faire face. Nasser, Bandung, Mao et le Kremlin n’agissent pas c
1005
st notre désunion qui les groupe aujourd’hui. Une
Europe
fédérée, capable de mener une politique commune au plan mondial, pour
1006
s douze ans, ni le succès d’une éducation civique
européenne
dans les générations montantes, mais la seule union politique du cont
1007
et sans plus de délais l’élection d’une Assemblée
européenne
chargée de doter nos peuples d’un pouvoir politique commun. Le problè
1008
ure par La Fédération à Paris, et reprise dans L’
Europe
en jeu . Une première version de ce texte avait paru dans Mission ou
1009
40. 40. Cf. F. Fontaine, « Naissance d’un esprit
européen
», dans le recueil Quelle Europe ?, Fayard, 1958, p. 19. 41. J’écriv
1010
ce d’un esprit européen », dans le recueil Quelle
Europe
?, Fayard, 1958, p. 19. 41. J’écrivais cela dès 1950, à propos du pr
1011
ouvrage d’Olivier Philip, Le Problème de l’union
européenne
, p. 10. bt. Rougemont Denis de, « Positions, oppositions et converg
1012
la culture : « Méthodes et mouvements pour unir l’
Europe
», Genève, mai 1958, p. 35-40. bu. Denis de Rougemont conclut ici un
1013
re des traités de Rome instaurant les Communautés
européennes
. François Fontaine, Altiero Spinelli et Henri Brugmans exposèrent ain
1014
Une université
européenne
[Introduction] (juillet 1958)bv bw Le présent numéro du Bulletin
1015
t consacré aux problèmes posés par l’enseignement
européen
supérieur, et notamment par les divers projets, en cours de discussio
1016
iscussion, tendant à la création d’une Université
européenne
. On trouvera ci-après l’essentiel des travaux du groupe d’études réun
1017
ésentants de l’Association des instituts d’études
européennes
, 5 représentants de l’Association des universitaires d’Europe et 5 ob
1018
présentants de l’Association des universitaires d’
Europe
et 5 observateurs. Vous voici vingt au rendez-vous que nous vous donn
1019
ette réunion, dans le contexte de la construction
européenne
. De quoi s’agit-il aujourd’hui ? D’un principe à illustrer, dans une
1020
Voici le principe à illustrer : on ne fera pas l’
Europe
sans sa culture, car ce serait faire l’Europe sans ce qui la définit
1021
s l’Europe sans sa culture, car ce serait faire l’
Europe
sans ce qui la définit ; ce serait faire autre chose que l’Europe, qu
1022
ui la définit ; ce serait faire autre chose que l’
Europe
, quelque chose qui ne nous intéresse pas nécessairement. Et voici la
1023
ici la situation concrète : les trois communautés
européennes
ont publié le 20 mai dernier un communiqué de presse annonçant leur d
1024
e annonçant leur décision de créer une Université
européenne
. Nous avons appris un peu plus tard que la commission désignée pour r
1025
annuelle de l’Association des instituts d’études
européennes
, à Turin, le 31 mai, lecture ayant été faite du communiqué des trois
1026
du 20 mai relatif à la création d’une Université
européenne
, il a été décidé : — de réunir une conférence sur cet objet au mois d
1027
de demander à l’Association des universitaires d’
Europe
ainsi qu’à quelques observateurs de s’y joindre — d’informer de ce pr
1028
présentants des Instituts universitaires d’études
européennes
; et vous, représentants des milieux universitaires déjà acquis à l’i
1029
s des milieux universitaires déjà acquis à l’idée
européenne
, attendez, redoutez ou souhaitez d’une Université européenne. Et il s
1030
attendez, redoutez ou souhaitez d’une Université
européenne
. Et il s’agit que vous vous prononciez sur ce sujet en toute indépend
1031
érience acquise et de votre foi dans l’union de l’
Europe
. Que représente le groupe ici réuni ? Vous avez devant vous la liste
1032
leurs titres. Elle dit assez ce que les instances
européennes
, saisies du projet qui nous occupe, sont en droit, mais aussi en devo
1033
ugemont Denis de, « [Introduction] Une université
européenne
? », Bulletin du Centre européen de la culture : « Une université eur
1034
Centre européen de la culture : « Une université
européenne
? », Genève, juillet 1958, p. 1-3. bw. Texte non signé. On dispose c
1035
La création d’un Centre
européen
d’enseignement postuniversitaire (juillet 1958)bx Le vrai problè
1036
deux constatations de base : a) Une « Université
européenne
» créée sur table rase, et conçue selon la formule classique, avec to
1037
, le double besoin se fait sentir d’une formation
européenne
générale pour les gradués de plusieurs disciplines spécialisées, et d
1038
uvent donner les écoles supérieures existantes en
Europe
. La question envisagée dans ce rapport sera donc la suivante : commen
1039
ent renouvelés, autour de l’idée d’une Université
européenne
, idée qui ne cesse d’être vague que pour devenir inquiétante aux yeux
1040
e) d’une manière qui serait plus spécifiquement «
européenne
» que l’ordinaire. Enfin, il ne s’agit pas de former des juristes ou
1041
des économistes, par exemple, qui seraient dits «
européens
» parce qu’ils auraient étudié tous les droits en usage dans nos pays
1042
nos économies : car ils ne deviendraient pas plus
européens
par cette simple addition d’informations nationales. L’Europe n’a pas
1043
ette simple addition d’informations nationales. L’
Europe
n’a pas besoin non plus d’Européens synthétiques. Elle a besoin d’hom
1044
ns nationales. L’Europe n’a pas besoin non plus d’
Européens
synthétiques. Elle a besoin d’hommes qui soient aussi bien formés que
1045
it. 3. Un enseignement supérieur donné au niveau
européen
devra donc répondre aux deux exigences suivantes, qui le définissent
1046
domaine ; b) offrir une sorte de Studium generale
européen
aux spécialistes avancés de ces mêmes branches — en partant de l’idée
1047
et d’avant-garde, si importantes pour maintenir l’
Europe
dans la compétition mondiale, que nous rencontrons la nécessité de fo
1048
se en commun de nos meilleures forces à l’échelle
européenne
. En effet, les derniers développements de la physique nucléaire, par
1049
de groupes de recherches dirigées. Des instituts
européens
spécialisés répondraient à cette nécessité. Ils offriraient ces occas
1050
portent les travaux. C’est ainsi que le Séminaire
européen
pour ingénieurs, patronné par la FEANI et le CEC, et qui doit se teni
1051
roblèmes technologiques, deux tiers aux questions
européennes
: historiques, politiques, économiques, culturelles. De même, l’Insti
1052
echnique, mais y ajouterait un programme d’études
européennes
. Inconvénients de la dispersion des instituts 5. Le besoin crée
1053
Et ils se fixeront en des points différents de l’
Europe
, selon les facilités offertes par telle ou telle ville. Cette dispers
1054
l’instar des facultés), les cours généraux sur l’
Europe
seraient communs pour tous les étudiants. Le même personnel administr
1055
e ou l’autre de ces sessions, des stages d’études
européennes
par professions, qui répondraient, eux aussi, à un besoin souvent exp
1056
raient, eux aussi, à un besoin souvent exprimé en
Europe
. Agriculteurs, jeunes patrons, syndicalistes, juristes, sociologues,
1057
es problèmes professionnels se posant à l’échelle
européenne
, trouveraient là le lieu de rencontre qu’ils cherchent, ainsi que l’a
1058
qui ont conduit à évoquer l’idée d’une Université
européenne
devrait être envisagée de la manière suivante : 1° création de 4 ou 5
1059
es), complétées par un enseignement général sur l’
Europe
; 2° réunion de ces instituts en un seul Centre européen d’enseigneme
1060
e ; 2° réunion de ces instituts en un seul Centre
européen
d’enseignement postuniversitaire ; mise en commun de leurs cours géné
1061
Un tel Centre devrait être ouvert en principe aux
Européens
de tous les pays membres de l’OECE. Le cas des Espagnols, Yougoslaves
1062
nistrative ou le siège d’un futur Pouvoir fédéral
européen
, ne devraient pas intervenir à l’occasion du choix d’un Centre d’ense
1063
Denis de, « Rapport III : La création d’un centre
européen
d’enseignement postuniversitaire », Bulletin du Centre européen de la
1064
Centre européen de la culture : « Une université
européenne
? », Genève, juillet 1958, p. 26-29.
1065
ituelles et intellectuelles de notre civilisation
européenne
, ramène aujourd’hui à la culture des masses de plus en plus vastes. C
1066
aux États-Unis en 1946, ne s’est guère répandu en
Europe
qu’à partir de 1950. C’est donc une industrie tout à fait nouvelle. L
1067
tres guildes du livre se sont créées dans toute l’
Europe
. Trois en France, totalisant près de 400 000 adhérents ; trois en All
1068
ent de signaler également l’extraordinaire succès
européen
des livres de poche, conçus selon le modèle du pocket book anglais et
1069
embre 1959)bz Il est clair qu’on ne fera pas l’
Europe
avec des livres, mais pourra-t-on la faire sans eux ? Car c’est en bo
1070
eulement dans l’espace, mais dans le temps. Car l’
Europe
existait bien avant les nations, et nulle d’entre elles ne saurait lu
1071
continent se confond donc avec l’avenir même de l’
Europe
, c’est-à-dire avec son union. De fait, la cause européenne a marqué d
1072
e, c’est-à-dire avec son union. De fait, la cause
européenne
a marqué des progrès immenses, depuis dix ans, dans le domaine de l’é
1073
l’édition. Le nombre des publications étudiant l’
Europe
comme ensemble va chaque année croissant dans nos divers pays. Notre
1074
centaines d’ouvrages que nous avons pu lire sur l’
Europe
, il faut reconnaître que beaucoup ne font que répéter ce qui a déjà é
1075
t perte d’efficacité. De plus, tout ouvrage sur l’
Europe
veut et doit, par définition, dépasser le cadre national : or il manq
1076
e. Le problème concret qui se pose à l’écrivain «
européen
» est donc de trouver les moyens d’atteindre vite, et simultanément l
1077
commercial et de leur utilité pour la cause de l’
Europe
. Enfin, n’oublions pas le problème particulier des organismes europée
1078
blions pas le problème particulier des organismes
européens
, tant officiels que privés : les travaux de leurs experts, de leurs b
1079
système d’édition et de distribution à l’échelon
européen
. ⁂ C’est pour tenter de répondre à ces questions nouvelles que le Cen
1080
eilleure compréhension des problèmes fondamentaux
européens
ou à illustrer le génie de l’Europe ». La présidence de l’assemblée g
1081
ndamentaux européens ou à illustrer le génie de l’
Europe
». La présidence de l’assemblée générale doit être exercée tour à tou
1082
ons émanant des membres du pool, des institutions
européennes
, ou des auteurs, ou d’en présenter lui-même ; de réunir les manuscrit
1083
crits et de préparer la sortie de la « Collection
européenne
» dont les premiers volumes doivent paraître au printemps 1960, et s’
1084
se répartissent en trois catégories : Actualités
européennes
, ouvrages de fond, livres d’art illustrés. D’autres séries sont à l’é
1085
t simple : publier des ouvrages d’intérêt général
européen
simultanément en huit langues. Les principaux problèmes signalés tout
1086
s tout à l’heure, celui des auteurs traitant de l’
Europe
, celui des éditeurs désireux de les publier, et celui des institution
1087
’il faut y ajouter l’exigence d’une signification
européenne
; tandis que, d’autre part, les possibilités de vente doivent exister
1088
l n’apporte pas de contribution certaine aux buts
européens
de l’association, celle-ci n’a pas de raison de l’inclure dans sa col
1089
re peut paraître important ou utile pour la cause
européenne
, mais peu « vendable » en général, ou impossible à lancer dans certai
1090
eront qu’un même ouvrage publié par la Collection
européenne
risque d’être une « panne » totale dans tel pays, même s’il est un su
1091
’un règlement très souple et d’un esprit vraiment
européen
de coopération constructive et tolérante, chez les membres de l’assoc
1092
boration d’une véritable politique de l’édition «
européenne
». 42. Voici la liste des maisons d’édition adhérentes, par ordre d
1093
Centre européen de la culture : « L’Édition et l’
Europe
», Genève, septembre 1959, p. 9-12.
1094
Henri Brugmans, Les Origines de la civilisation
européenne
(septembre 1959)ca L’auteur se défend de croire à l’histoire éduca
1095
pondre non aux trois questions ; il établit que l’
Europe
est antérieure à ses nations (qu’elle seule explique et non l’inverse
1096
es directrices d’une interprétation générale de l’
Europe
comme « champ d’étude intelligible », selon la formule célèbre de Toy
1097
qui peuvent jouer un rôle dans l’édification de l’
Europe
unie, et que des préjugés scolaires retiennent encore, au seuil d’agi
1098
ir. « Civilisation incomparablement dynamique, (l’
Europe
) réinterprète sans cesse ses grandes autorités traditionnelles. Les v
1099
r un fond commun… Qui veut écrire l’histoire de l’
Europe
doit commencer par les héritages. » L’auteur en décrit cinq : Rome, l
1100
els se nouera la première synthèse spécifiquement
européenne
. Brugmans, comme Dawson et G. de Reynold, s’attache à cette période p
1101
gure le xie siècle. Friedrich Heer tient que « l’
Europe
s’est constituée aux xie et xiie siècles », et Marc Bloch écrivait
1102
t xiie siècles », et Marc Bloch écrivait que « l’
Europe
fut une création du haut Moyen Âge ». Enfin Reynold appelle chrétient
1103
». Enfin Reynold appelle chrétienté, c’est-à-dire
Europe
, les xie , xiie et xiiie siècles, après quoi commence selon lui « l
1104
rès quoi commence selon lui « la déformation de l’
Europe
». Quelles que soient leurs variations d’un ou deux siècles dans l’ap
1105
reconnaître dans le Moyen Âge le « sommet » de l’
Europe
. À quoi l’on pourrait opposer que le terme d’Europe, si fréquent sous
1106
rope. À quoi l’on pourrait opposer que le terme d’
Europe
, si fréquent sous les Carolingiens, disparaît précisément du xie au
1107
française » avant la lettre dans une perspective
européenne
, exempte d’interprétations inspirées par un nationalisme rétrospectif
1108
] Henri Brugmans, Les Origines de la civilisation
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Édition et l’Euro
1109
Centre européen de la culture : « L’Édition et l’
Europe
», Genève, septembre 1959, p. 24-26.
1110
oitié du xixe siècle pouvaient-ils se faire de l’
Europe
? C’est à cette seule question, strictement définie et limitée, qu’en
1111
squ’à ce jour et traitant de la « problématique »
européenne
. Curcio embrasse plus de siècles, Diez del Corral plus d’actualité, R
1112
Espagne, rendrait un beau service à la cause de l’
Europe
. cb. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Heinz Gollwitzer, Europa
1113
Centre européen de la culture : « L’Édition et l’
Europe
», Genève, septembre 1959, p. 26-27.
1114
Carlo Curcio,
Europa
, Storia di un’idea (septembre 1959)cc 1003 pages (« mille et tre »
1115
ui ou de fatigue. Il nous mène du mythe grec de l’
Europe
jusqu’au drame de la lutte actuelle pour notre union, à travers 27 si
1116
dont se dégage finalement une idée générale de l’
Europe
, patrie d’élection des contrastes, et se distinguant par là même de t
1117
d’être lu par tous les militants de la fédération
européenne
, mais aussi par ses adversaires ; que l’on souhaite voir traduit bien
1118
ouvrage, la première histoire complète de l’idée
européenne
telle que l’ont exprimée d’Hésiode à Valéry et d’Aristote à Heidegger
1119
a reproché à cet ouvrage de suggérer l’idée que l’
Europe
serait née d’une succession d’écrits s’inspirant les uns des autres,
1120
cer la généalogie de l’idée (ou de la conscience)
européenne
— dont ne peuvent témoigner indiscutablement que les écrits du passé,
1121
u refaire, après tant d’autres, une histoire de l’
Europe
dans ses réalités politiques ou économiques. Il entend seulement nous
1122
s jugements que les Russes, les Américains et les
Européens
ont portés les uns sur les autres au cours des deux derniers siècles.
1123
ion systématique, à la Hegel, de l’évolution de l’
Europe
. Il se borne à décrire, à citer, à situer, et par là rendra d’autres
1124
dra d’autres services aux étudiants de la réalité
européenne
qu’un Spengler, un Toynbee, un Keyserling, voire un Ortega y Gasset.
1125
dans ses conclusions, à la hauteur d’un manifeste
européen
: « Le jour où il ne devrait plus y avoir qu’une définition unique et
1126
y avoir qu’une définition unique et standard de l’
Europe
, celle-ci mourrait. L’idée de l’Europe sauve l’Europe… L’Europe sera
1127
ndard de l’Europe, celle-ci mourrait. L’idée de l’
Europe
sauve l’Europe… L’Europe sera ce que nous voudrons qu’elle soit, c’es
1128
pe, celle-ci mourrait. L’idée de l’Europe sauve l’
Europe
… L’Europe sera ce que nous voudrons qu’elle soit, c’est-à-dire à la f
1129
ci mourrait. L’idée de l’Europe sauve l’Europe… L’
Europe
sera ce que nous voudrons qu’elle soit, c’est-à-dire à la fois une ma
1130
ougemont Denis de, « [Compte rendu] Carlo Curcio,
Europa
, Storia di un’idea », Bulletin du Centre européen de la culture : «
1131
Centre européen de la culture : « L’Édition et l’
Europe
», Genève, septembre 1959, p. 27-29.
1132
Luis Diez del Corral, El rapto de
Europa
(septembre 1959)cd « Créatrice par excellence, l’Europe s’est créé
1133
eptembre 1959)cd « Créatrice par excellence, l’
Europe
s’est créé aussi, directement ou indirectement, la plupart de ses pro
1134
xpropriation », voilà bien le nouvel Enlèvement d’
Europe
, qui fournit le thème central de la série d’essais réunis sous ce tit
1135
ité aux mythes les structures intimes du panorama
européen
, situé dans une perspective mondiale. Comme Ortega, Diez del Corral a
1136
conclusions pessimistes sur les destins de notre
Europe
? Je crois bien que Hegel est la seule exception, qui persistait à vo
1137
la seule exception, qui persistait à voir dans l’
Europe
« la fin de l’Histoire ». Pour tous les autres, le mot fin ne signifi
1138
auteur, au contraire, tient que « la mission de l’
Europe
n’est pas terminée, loin de là ». Car si l’Europe s’est réduite elle-
1139
Europe n’est pas terminée, loin de là ». Car si l’
Europe
s’est réduite elle-même par l’extension des autres, qu’elle seule a p
1140
nfiante. Derrière la figure prométhéenne du Faust
européen
, qui lentement se guérit de sa cécité — c’est-à-dire de sa superbe ig
1141
remarquable que l’Espagne, pays de la périphérie
européenne
, ait nourri dans ce siècle la plus brillante école d’interprètes de n
1142
[Compte rendu] Luis Diez del Corral, El rapto de
Europa
», Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Édition et l’Euro
1143
Centre européen de la culture : « L’Édition et l’
Europe
», Genève, septembre 1959, p. 31-32.
1144
Neuf expériences d’éducation
européenne
[Introduction] (décembre 1959)ce Comment faire pénétrer l’idée eur
1145
décembre 1959)ce Comment faire pénétrer l’idée
européenne
dans l’esprit des éducateurs et des citoyens responsables de leur com
1146
’avons pas cessé de le répéter ici : pour faire l’
Europe
, il faut faire de l’Europe. Il faut faire des Européens, conscients d
1147
ter ici : pour faire l’Europe, il faut faire de l’
Europe
. Il faut faire des Européens, conscients de leurs solidarités dans le
1148
ope, il faut faire de l’Europe. Il faut faire des
Européens
, conscients de leurs solidarités dans le présent et dans l’avenir plu
1149
lan d’une série d’expériences-pilotes d’éducation
européenne
en milieu populaire et scolaire. Ce plan avait été établi par un comi
1150
ucateurs, réuni sous les auspices de la Fondation
européenne
de la culture, laquelle offrait les crédits nécessaires pour le lance
1151
tre européen de la culture : « Pour une éducation
européenne
» , Genève, n° 4, avril-mai 1956. ce. Rougemont Denis de, « [Introd
1152
de, « [Introduction] Neuf expériences d’éducation
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture : « Neuf expériences d’é
1153
en de la culture : « Neuf expériences d’éducation
européenne
», Genève, décembre 1959, p. 1-2.
1154
Neuf expériences d’éducation
européenne
[Conclusion] (décembre 1959)cf Nous avions deux objectifs principa
1155
e de multiplier les campagnes locales d’éducation
européenne
. cf. Rougemont Denis de, « [Conclusion] Neuf expériences d’éducati
1156
s de, « [Conclusion] Neuf expériences d’éducation
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture : « Neuf expériences d’é
1157
en de la culture : « Neuf expériences d’éducation
européenne
», Genève, décembre 1959, p. 115.
1158
es : — qu’entendez-vous par culture ? — de quelle
Europe
s’agit-il ? — pourquoi faut-il un Centre en pareil domaine ? Répondre
1159
crets de la politique, est un concept typiquement
européen
. Et cela seul peut expliquer ce grand paradoxe de l’Histoire : que l’
1160
expliquer ce grand paradoxe de l’Histoire : que l’
Europe
, qui représente à peine le 5 % des terres du globe, assez pauvre en m
1161
rement physique ; c’est précisément la culture. L’
Europe
, c’est très peu de chose plus une culture. Et voilà qui suffit, prati
1162
nc des sciences ; or les sciences ne sont nées en
Europe
et ne progressent dans l’univers qu’en vertu du complexe philosophiqu
1163
Japhet, l’Asie étant à Sem, l’Afrique à Cham — l’
Europe
est à nos yeux une unité de culture. Sur la base de cette unité intég
1164
e ses principes et par sa force de rayonnement. L’
Europe
que nous voulons doit être à la mesure de cette force de rayonnement.
1165
ssement. Nous travaillons ici pour la plus grande
Europe
, pour elle seule, à son seul service, conscients de servir du même co
1166
n saisissant toute occasion de réveiller chez les
Européens
les plus actifs la conscience de leur unité, de leur communauté de de
1167
eur faute et par leur mérite. Voilà définie notre
Europe
: c’est un champ de forces culturelles, sans frontières à l’extérieur
1168
idée de culture en général, et d’unité de culture
européenne
en particulier, les chauvinismes et totalitarismes de toute couleur o
1169
fictive « souveraineté » par rapport aux voisins
européens
. Certes, ce sont des Européens surtout qui viennent de fabriquer la p
1170
apport aux voisins européens. Certes, ce sont des
Européens
surtout qui viennent de fabriquer la première Bombe, parce qu’ils éta
1171
de poèmes — mais pour qu’il y ait quelque part en
Europe
un lieu où l’on se préoccupe de poser les problèmes communs et de gro
1172
nstituts de recherches nucléaires, d’enseignement
européen
dans les universités, d’éducation scolaire et populaire ; festivals,
1173
de financement ; et les déclarations d’intention
européenne
et fédéraliste tendent à devenir une rhétorique superficielle. Un tra
1174
iothèque d’ouvrages spécialisés sur les problèmes
européens
. L’action du CEC, en tout ceci, a parfois été décisive, encore qu’ell
1175
nt des efforts. La multiplicité des initiatives «
européennes
» dans le domaine très vaste que l’adjectif « culturel » peut servir
1176
ù les institutions économiques et politiques de l’
Europe
naissante proclament leur volonté de concentrer autant que possible l
1177
crite dans les faits. 2. Recherches à l’échelle
européenne
. L’Europe n’est pas seulement le Musée du Monde, elle doit en rester
1178
faits. 2. Recherches à l’échelle européenne. L’
Europe
n’est pas seulement le Musée du Monde, elle doit en rester le Laborat
1179
pportée sans retard à la recherche spécifiquement
européenne
. Puissante par les capitaux réunis : au regard de l’aide qu’apportent
1180
ais il est clair que les États, les organisations
européennes
officielles et le secteur privé ne pourront fournir l’aide requise qu
1181
t semble venu de former un Conseil des Recherches
européennes
, reprenant d’une manière systématique l’une des grandes idées qui ava
1182
is un visage méconnaissable et parfois hostile, l’
Europe
reste sans voix pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans
1183
l’avenir de l’économie, désormais mondiale, que l’
Europe
seule peut à la fois équilibrer et animer, en dépend de toute évidenc
1184
. C’est ici la nécessité de Relations culturelles
européennes
qui se fait jour. Le besoin d’une coordination entre nos forces cult
1185
cultures ou civilisations : vue de l’extérieur, l’
Europe
forme un tout évident. En retour, nos différentes nations ne pourront
1186
de culture que si elles se présentent au nom de l’
Europe
entière, sûre de sa vocation, et donc ouverte au monde. Telles sont l
1187
La règle d’or, ou principe de l’éducation
européenne
(1960-1961)ch ci Les deux fins de toute éducation Quel est le
1188
cation Quel est le but de l’Éducation pour les
Européens
du xxe siècle ? Et spécialement pour vous, futurs maîtres de classes
1189
maire et du secondaire ? Nous sommes ici dans une
Europe
en train de s’unir, face à un monde transformé par elle, et disons pl
1190
comme chacun le fait aujourd’hui, c’est bien à l’
Europe
qu’on le doit : c’est elle qui a découvert la Terre entière, c’est el
1191
er contre elle ; doublement remise en question, l’
Europe
se voit contrainte de prendre une conscience neuve de ses buts généra
1192
randes régions qui forment l’Occident moderne — l’
Europe
, l’URSS et les USA — rappelons en quelques mots ce qu’a signifié l’Éd
1193
étés humaines de l’Antiquité, de l’Orient et de l’
Europe
jusqu’à nos jours. Éduquer l’homme, dans tous les temps et dans toute
1194
r ou impiété : elle frappe de nullité le rite. En
Europe
au contraire, il est courant que le maître inscrive au bas d’une réda
1195
inées au cours du second tiers du xxe siècle : l’
Europe
, l’URSS et les USA. Vous allez voir qu’elles se définissent aisément
1196
nous est plus facile de définir ce qu’est la voie
européenne
. Posons-nous cette question très simple : Pourquoi sommes-nous choqué
1197
L’idéal directeur d’une éducation spécifiquement
européenne
apparaît alors bien clairement : il est de former et promouvoir des h
1198
reste le but de toute éducation non seulement en
Europe
mais pour l’Europe. J’ai marqué trois tendances pratiquement dominant
1199
ute éducation non seulement en Europe mais pour l’
Europe
. J’ai marqué trois tendances pratiquement dominantes dans ces trois r
1200
elle faim de liberté. Je vous accorde enfin qu’en
Europe
même, quel que soit notre idéal, nous souffrons nous aussi, dans la p
1201
ut a été réglé d’avance par le Régime. La colombe
européenne
, elle, sait qu’elle a besoin pour voler de la résistance de l’air, ma
1202
ie. J’ai dit qu’à mon sens, le but de l’éducation
européenne
est la personne, c’est-à-dire l’homme à la fois libre et responsable,
1203
restaurée, cet équilibre dynamique, qui définit l’
Europe
et qui caractérise toute conduite méritant d’être qualifiée vraiment
1204
ute conduite méritant d’être qualifiée vraiment d’
européenne
. La règle d’or de la culture européenne et de l’éducation qui lui cor
1205
raiment d’européenne. La règle d’or de la culture
européenne
et de l’éducation qui lui correspond, c’est cela : l’équilibre en ten
1206
ues, et vous verrez qu’ils se rattachent tous, en
Europe
, à des problèmes de dosage, d’équilibre vivant entre ces éléments. Le
1207
tre problème, plus nouveau, se pose à l’éducateur
européen
de notre temps : c’est celui du dosage entre la préparation générale
1208
ez qu’il est aussi plus passionnant. Là encore, l’
Europe
va se voir amenée à assouplir et à diversifier ses méthodes, à admett
1209
érale, au But particulier, unique, de l’éducation
européenne
, éducation pour la personne ? Il y a un saut à opérer. Le général ne
1210
ici, qu’esquisser devant vous. 45. On a vu en
Europe
le film Blackboard Jungle : la description y est certes à l’excès dra
1211
s de, « La règle d’or, ou principe de l’éducation
européenne
», Bulletin du Centre européen de la culture : « Aspects de l’Europe
1212
du Centre européen de la culture : « Aspects de l’
Europe
en devenir », Genève, 1960–1961, p. 1-11. ci. Ce texte est issu d’un
1213
Guide
européen
de l’enseignement civique [introduction] (1960-1961)cj Les régimes
1214
des citoyens. Si maintenant nous voulons faire l’
Europe
, c’est-à-dire fédérer nos peuples et les doter d’institutions commune
1215
on et d’Hitler l’ont bien fait voir. L’union de l’
Europe
suppose en fait les mêmes exigences que la démocratie : elle doit êtr
1216
ue et comprise par la majorité des habitants de l’
Europe
. Sinon, il est probable qu’elle se fera tout de même — elle est déjà
1217
pose est donc celui de la promotion d’un civisme
européen
. Mais de quoi pouvons-nous partir, sinon des institutions existantes
1218
gnement peut se prêter à un élargissement au plan
européen
. C’est dans cet esprit que nous avons demandé à des enseignants de hu
1219
nous avons demandé à des enseignants de huit pays
européens
les rapports qu’on va lire. Une telle enquête n’a pas besoin d’être e
1220
e qu’à situer le problème d’une formation civique
européenne
dans ses divers contextes nationaux. Objectifs nationaux différents
1221
autarciques incite à une ouverture réaliste sur l’
Europe
, et à considérer son pays par rapport à l’ensemble européen dont il e
1222
et à considérer son pays par rapport à l’ensemble
européen
dont il est une province. Problèmes communs et déficiences commune
1223
e le tableau général de l’enseignement civique en
Europe
, ses problèmes communs et ses déficiences communes. Mes remarques int
1224
tions unies ; plus rarement sur les organisations
européennes
.) Rien, ou presque rien, dans les programmes analysés ci-après, qui p
1225
principes et idéaux qui inspirent la civilisation
européenne
dans son ensemble, ou encore à l’état du Monde au xxe siècle. Tout s
1226
comme si l’une de nos nations était isolable de l’
Europe
, et comme si l’Europe était isolable du reste du Monde — qui pourtant
1227
nations était isolable de l’Europe, et comme si l’
Europe
était isolable du reste du Monde — qui pourtant la met en question, o
1228
Occident. La grande différence entre les USA et l’
Europe
, à cet égard, c’est que les États-Unis se plaignent d’insuffisances q
1229
qu’ils vont donc essayer d’amender, tandis que l’
Europe
ne s’inquiète aucunement de lacunes béantes, dont il lui reste encore
1230
ger à prendre conscience du problème d’un civisme
européen
. Ils ne disent pas, et ils ne peuvent pas dire, dans l’état actuel de
1231
evrait être l’enseignement d’un véritable civisme
européen
, mais ils en montrent, ici ou là, les points de départ dès maintenant
1232
connues dans chaque pays, en passant au plan de l’
Europe
. Car c’est au plan européen seulement que les perspectives économique
1233
en passant au plan de l’Europe. Car c’est au plan
européen
seulement que les perspectives économiques et politiques de notre siè
1234
éponse. C’est en apprenant à connaître l’ensemble
européen
que le jeune citoyen pourra comprendre à la fois ce que son pays repr
1235
que de notre civilisation. Alors, il verra dans l’
Europe
non plus seulement un problème politique, mais le pays de son avenir,
1236
lletin du Centre européen de la culture : « Guide
européen
de l’enseignement civique », Genève, 1960–1961, p. 1-7.
1237
’introduction du premier congrès des fédéralistes
européens
. Au sortir de la salle, je fus présenté à un personnage d’âge indéfin
1238
il lui arrivait d’y faire, sans insister. C’est l’
Européen
que j’ai connu, à partir de sa soixantième année. Mais de sa carrière
1239
sans patrie, va recevoir une éducation idéalement
européenne
. Son père est mort lorsque Joseph avait 4 ans, et c’est un ami de la
1240
deviendra « le plus jeune docteur ès lettres de l’
Europe
». À Paris, tout l’accueille, et d’abord ses cousins, Cyprien et Misi
1241
liberté de notre pays ». Aventures à travers l’
Europe
en guerre Impossible de rentrer tous en groupe à Londres, à traver
1242
éliminer lorsqu’il lancera plus tard sa campagne
européenne
: — un certain manque de préparation détaillée, tant pratique qu’idéo
1243
mon activité internationale. » Sitôt de retour en
Europe
, Retinger reprend — et non sans succès semble-t-il — son action perso
1244
aître deux ouvrages sur La Pologne et l’équilibre
européen
(1916) et sur L’Avenir économique de la Pologne (1917). Son Petit Man
1245
et multinationale, pourrait servir de rempart à l’
Europe
contre l’expansion russe. Pour ces raisons patriotiques et politiques
1246
mple exercice dans son apprentissage des réalités
européennes
. Exil en Espagne Cependant, ces activités d’agent politique pri
1247
ui deviendra sa passion principale : l’union de l’
Europe
. Nous avons vu déjà quelques-unes des sources de l’européisme de Reti
1248
etinger : son patriotisme polonais, son éducation
européenne
, et l’influence de Boni de Castellane, conjuguée d’ailleurs avec cell
1249
avant 1914 l’idée d’une fédération régionale de l’
Europe
, en vue de l’établissement d’une paix mondiale. La pensée de Retinger
1250
ne organisation clandestine au service de l’unité
européenne
, en s’assurant d’abord l’appui d’hommes du format de Benedetto Croce,
1251
lyses économiques, l’opportunité d’une union de l’
Europe
. Mais Ernie Bevin, sollicité de prendre la direction de l’affaire, re
1252
t tous les trois décident de faire revivre l’idée
européenne
. Sir Stafford commence même sur le sujet un livre qu’il ne pourra jam
1253
ournant décisif dans l’histoire d’une partie de l’
Europe
si importante pour le reste du monde. Je me sens honoré d’en être le
1254
t réussit à fuir plus tard en Autriche. Pour l’
Europe
La guerre finie, l’indépendance polonaise reconquise sur les Allem
1255
a Pologne ne pouvait venir, à ses yeux, que d’une
Europe
organisée, et c’est vers ce grand but qu’il se tournera tout entier.
1256
obéissant mal à sa volonté) il entreprit l’action
européenne
qu’il avait si longuement méditée et préparée. Nous avons dit plus ha
1257
préparation à ce qui allait devenir le Mouvement
européen
. Dès 1941, à l’instigation de Retinger, le général Sikorski avait pri
1258
scuter avec eux les perspectives d’une union de l’
Europe
après la guerre. Sikorski et Benès allèrent jusqu’à conclure un accor
1259
ongrie formeraient le noyau d’une fédération de l’
Europe
centrale, à laquelle pourraient adhérer l’Autriche, la Roumanie et le
1260
les, avec M. Paul van Zeeland, il créait la Ligue
européenne
de coopération économique (d’abord nommée Ligue indépendante, dans l’
1261
ieurs autres mouvements s’étaient fondés. L’Union
européenne
des fédéralistes, dont la plupart des animateurs sortaient de la Rési
1262
hilip, allaient tenter de faire pénétrer « l’idée
européenne
» dans les partis démo-chrétiens et sociaux-démocrates de France, d’A
1263
rtie sur le continent : le Comité français pour l’
Europe
unie (René Courtin, Paul Reynaud), états-majors formés de personnalit
1264
é en 1923 déjà, et créait une Union parlementaire
européenne
. À Montreux, en septembre 1947, l’UEF convoqua son premier grand cong
1265
réconisaient la convocation d’états généraux de l’
Europe
à Versailles. Duncan Sandys préférait une action moins bruyante, étro
1266
er se contenta d’émettre l’idée d’un congrès de l’
Europe
réuni sous les auspices du Comité de liaison des mouvements pour l’Eu
1267
spices du Comité de liaison des mouvements pour l’
Europe
unie, qui était en train de prendre corps. Aucune décision formelle n
1268
un café. Retinger parla d’un congrès sur l’unité
européenne
, qui allait se tenir en mai. C’était peu clair, Rappard restait scept
1269
De février à fin avril, dans toutes les villes d’
Europe
où Retinger avait passé de son petit pas traînant, parfois au bras d’
1270
les travaux, sans y participer.) Le Congrès de l’
Europe
, qui s’ouvrit à La Haye le 7 mai 1948 fut l’œuvre personnelle de Reti
1271
e, dans la préparation de ce rassemblement de 800
Européens
venus de vingt pays, parmi lesquels une vingtaine d’anciens et futurs
1272
riels, et les chefs de tous les mouvements pour l’
Europe
unie, fédérée ou confédérée. Ce ne fut pas un congrès comme les autre
1273
sulta tout simplement la mise en œuvre de l’union
européenne
. Tout ce qui s’est accompli dans cet ordre, depuis douze ans, a pris
1274
étonnante encore que la réussite du Congrès de l’
Europe
fut la manière dont Retinger sut l’exploiter. Au cours des semaines q
1275
rme le Comité international des mouvements pour l’
Europe
unie en Mouvement européen et il en devient le secrétaire général. En
1276
al des mouvements pour l’Europe unie en Mouvement
européen
et il en devient le secrétaire général. En cette qualité, il forme et
1277
cependant le contenter. Grâce à lui, le Mouvement
européen
sera durant les trois ou quatre années suivantes non point l’avant-ga
1278
avec Duncan Sandys, alors président du Mouvement
européen
, qui met sur pied les grands congrès politique de Bruxelles, économiq
1279
ome, et culturel de Lausanne. Grâce à eux, l’idée
européenne
progresse en profondeur autant qu’en extension dans les élites dirige
1280
us connaissons aujourd’hui et que le grand public
européen
tient pour toutes naturelles, n’eussent probablement pas vu le jour.
1281
es de Retinger non seulement au sein du Mouvement
européen
, mais dès avant le congrès de La Haye. J’ai dit plus haut comment il
1282
la nécessité de créer à côté du CEC une Fondation
européenne
, c’est encore grâce à Retinger que l’idée réussit à prendre corps. Se
1283
an et Sir Edward Beddington-Behrens), la Campagne
européenne
de la jeunesse, puis le groupe de Bilderberg, le rôle de Retinger ne
1284
encore qui lança l’idée d’une nouvelle Conférence
européenne
de la culture, ayant pour mission d’établir le bilan d’une douzaine d
1285
oblèmes immenses que posent les relations entre l’
Europe
et le Monde. Lui qui d’ordinaire se bornait, dans les comités, à quel
1286
i devaient inspirer selon lui, toute notre action
européenne
. Il rappela le rôle décisif des idées, des doctrines, de la culture e
1287
les réalisations historiques, et de l’entreprise
européenne
en particulier. Il évoqua la mission particulière de la Suisse dans c
1288
isse dans cette perspective : « L’idée culturelle
européenne
a sa résidence en Suisse. C’est un avantage pour les autres, mais aus
1289
pendante me semble avoir préfiguré son idée d’une
Europe
unie. Dans les deux cas, il s’agissait peut-être moins d’un but en so
1290
aise et l’action syndicaliste aux débuts, l’union
européenne
ou la coopération atlantique, à la fin de sa vie. Les yeux non averti
1291
tre européen de la culture : « Hommage à un grand
Européen
: J. H. Retinger », Genève, 1960–1961, p. 20-50. cl. On a conservé l
1292
e un leitmotiv : entreprendre un dialogue entre l’
Europe
, d’une part, considérée non comme une addition de nations rivales, ma
1293
érique latine. Réveiller le sentiment d’unité des
Européens
était certes l’objectif initial et principal du CEC, et le demeure. M
1294
tion rapide du monde, 1° que la confrontation des
Européens
de divers pays avec d’autres cultures serait sans doute l’un des moye
1295
udes et d’activité à l’intérieur de la communauté
européenne
, le CEC a senti que le moment était venu de passer au stade de ce dia
1296
es conditions pratiques. Il remercie la Fondation
européenne
de la culture de lui avoir fourni les moyens matériels indispensables
1297
d’exemple, les besoins spécifiques de la culture
européenne
. 1. L’Europe a besoin du dialogue avec les autres cultures pour une r
1298
esoins spécifiques de la culture européenne. 1. L’
Europe
a besoin du dialogue avec les autres cultures pour une raison fondame
1299
e directrice et d’harmonie dans l’évolution. 2. L’
Europe
du xxe siècle cherche à réunir en un seul corps ses quelque vingt pa
1300
asiatiques, arabes…) doit contribuer à rendre aux
Européens
de nos vingt pays le sentiment de leur unité réelle. 3. L’Europe a ét
1301
ingt pays le sentiment de leur unité réelle. 3. L’
Europe
a été le foyer de la civilisation technicienne. La technique n’y est
1302
monde entier, mais sans son contexte culturel. L’
Europe
éprouve donc le besoin d’expliquer aux autres — et de s’expliquer d’a
1303
traditionnelles. Dans le Dialogue des cultures, l’
Europe
se doit et doit au monde d’apporter son expérience de l’intégration d
1304
rxisme est né d’un moment particulier de ce drame
européen
!) 4. L’Europe étudie depuis longtemps les autres cultures, mais n’es
1305
n moment particulier de ce drame européen !) 4. L’
Europe
étudie depuis longtemps les autres cultures, mais n’est guère étudiée
1306
développer ce dialogue qui lui est nécessaire, l’
Europe
se heurte à deux difficultés majeures : a) difficulté de présenter la
1307
majeures : a) difficulté de présenter la culture
européenne
(en tant qu’ensemble plus ou moins cohérent) non seulement aux autres
1308
ent aux autres régions, mais aussi et d’abord aux
Européens
. Les « aides techniques » que l’Europe envoie en nombre croissant dan
1309
ord aux Européens. Les « aides techniques » que l’
Europe
envoie en nombre croissant dans le monde ne sont pas préparées pour r
1310
le monde ne sont pas préparées pour représenter l’
Europe
dans son ensemble : ils n’ont qu’une formation nationale, et techniqu
1311
ont grand-peine à se faire une idée de la culture
européenne
dans son ensemble : ils n’étudient qu’une branche isolée, en vue de l
1312
emble. Il n’existe pas de « Relations culturelles
européennes
», mais seulement des Relations culturelles nationales, si pas nation
1313
t où trouver le livre qui expliquerait la culture
européenne
aux étudiants venus d’autres régions, on ne sait où trouver le livre
1314
par exemple, est plus harmonieuse que celle de l’
Europe
, moins « dialogique » par sa nature même. Mais son problème majeur, q
1315
nd héritage spirituel, appelle le dialogue avec l’
Europe
, et le partage du problème avec d’autres régions en situation analogu
1316
de conscience d’elle-même que le dialogue avec l’
Europe
, l’Amérique latine, le monde arabe, peut l’aider à élucider. L’Inde d
1317
nentes spécialisées Dans la plupart des pays d’
Europe
et aux États-Unis : instituts d’études indianistes, africanistes, ara
1318
africaine (Paris), publiées par des Africains en
Europe
. (Nous ne connaissons pas de revues sur l’Europe publiées en Asie ou
1319
Europe. (Nous ne connaissons pas de revues sur l’
Europe
publiées en Asie ou en Afrique.) Signalons aussi les nombreux numéros
1320
latine, de Dokumente (Cologne) sur l’Afrique et l’
Europe
, etc., etc. Le grand public, même cultivé, ignore les publications sa
1321
sa (Turquie), sur les « textbooks » en Inde et en
Europe
. Les instituts des civilisations comparées de Bruxelles et de Salzbou
1322
nt des centres culturels en Afrique. La Fondation
européenne
de la culture a pris pour thème de son congrès annuel de 1959, à Vien
1323
on congrès annuel de 1959, à Vienne, la formation
européenne
des assistants techniques et l’accueil aux étudiants d’outre-mer. La
1324
t l’accueil aux étudiants d’outre-mer. La Société
européenne
de culture (Venise) a organisé un congrès Europe-Afrique à Rome en 19
1325
vingt nationalismes ne représente pas non plus l’
Europe
, comme unité de culture et de civilisation.) Tous les dialogues savan
1326
a Chine nouvelle et toutes les autres régions non
européennes
, posent des problèmes non moins urgents et importants, quoique beauco
1327
d’Occident recouvre quatre ensembles distincts :
Europe
, Amérique du Nord, Amérique latine, Russie. Éléments communs : race b
1328
minante, tradition chrétienne, origine culturelle
européenne
. Mais il est clair que dans le dialogue avec l’Afrique noire, ou l’In
1329
matérialistes et plus idéalistes-moralistes que l’
Europe
et que l’Amérique latine. Cette dernière ne connaît pas de problème d
1330
ucatif, d’inégalité sociale, et contrairement à l’
Europe
, elle regorge de richesses potentielles en matières premières et en e
1331
elles en matières premières et en espace. Enfin l’
Europe
, ancêtre culturelle des trois autres, n’a pas encore pu surmonter ses
1332
différentes de la planète. L’Asie est un concept
européen
, et ne possède pas d’autre unité certaine, en dehors des traditions r
1333
és partout sur un modèle emprunté au xixe siècle
européen
. Pratiquement, nous pouvons distinguer une douzaine de régions cultur
1334
Chine Japon Zones intermédiaires : les pays
européens
actuellement satellites de l’URSS, et les pays bouddhistes situés ent
1335
e vers l’extérieur. Il n’en va pas de même pour l’
Europe
, où l’on s’est efforcé depuis un siècle de former vingt « consciences
1336
nationales » mais pas de « relations culturelles
européennes
» ; et d’où sortent des centaines d’attachés culturels nationaux, mai
1337
mais pas un seul qui soit chargé de représenter l’
Europe
. Un morcellement comparable risque de se créer en Afrique noire, et d
1338
à l’extérieur, c’est-à-dire d’abord à la culture
européenne
et à « l’américanisme », en l’occurrence, puis à la culture des États
1339
une première bibliographie de cent ouvrages sur l’
Europe
, et en prépare une autre, systématique et complète de plus de 2000 ti
1340
questions qu’on lui adresse sur les organisations
européennes
officielles, parce qu’il est en relations constantes avec leurs servi
1341
ropres archives sur vingt-cinq instituts d’études
européennes
, vingt-trois festivals de musique, et sur les foyers d’éducation popu
1342
maisons d’édition, les congrès et stages d’études
européennes
, etc., etc.). 2. Contribution à la prise de conscience, dans une r
1343
nie par ses statuts : « contribuer à l’union de l’
Europe
en ralliant les forces vives de la culture dans tous nos peuples, et
1344
mmunes ceux qui veulent agir et parler en tant qu’
Européens
, membres d’un même ensemble culturel, et non pas seulement au nom d’u
1345
tisane. Il est tout naturel que cette « voix de l’
Europe
» cherche maintenant à dialoguer avec d’autres voix, parlant au nom d
1346
ancophone et anglophone), l’Amérique latine, et l’
Europe
; plus quelques observateurs ou consultants, capables de nous renseig
1347
eut-être que les tensions les plus graves entre l’
Europe
et le monde arabe, ou entre l’Afrique et l’Europe, ou entre les musul
1348
Europe et le monde arabe, ou entre l’Afrique et l’
Europe
, ou entre les musulmans et l’Inde — pour ne prendre que ces trois exe
1349
nationalisme, qui n’a pas du tout le même sens en
Europe
et dans le monde arabe, par exemple. Une fois cette première mise au
1350
appelé à plusieurs reprises, du contexte culturel
européen
. Elle est absolument liée à nos bases métaphysiques, religieuses, et
1351
ire, comme M. Jargy, que nous les intellectuels d’
Europe
, sommes tous contre la technique : je crois que ce stade est dépassé.
1352
du fond même de la culture comme c’est le cas en
Europe
. Nous en arrivons alors à cette question de la culture ou des culture
1353
uptures, comme il y en eut tant entre les nations
européennes
, il nous faut avoir en vue cette culture de l’universel dont parlait
1354
Deux-mille volumes sur l’
Europe
(février 1963)ct La Bibliographie européenne que prépare actuell
1355
ur l’Europe (février 1963)ct La Bibliographie
européenne
que prépare actuellement le CEC, et qui sera publiée en 1964, compor
1356
i, dans tous les domaines, traitent de l’ensemble
européen
et de sa problématique ; ont été exclus les ouvrages qui ne traitent
1357
our sujet les rapports de ce pays avec l’ensemble
européen
) ; ceux qui décrivent des événements historiques survenus dans l’aire
1358
istoriques survenus dans l’aire géographique de l’
Europe
mais qui ne sont pas étudiés et situés dans leurs rapports avec l’ens
1359
rt ou de pensée créées un jour ou l’autre par des
Européens
mais ne les envisagent pas expressément dans le contexte de notre uni
1360
notre unité de culture ; enfin, ceux qui n’ont l’
Europe
que dans le titre — ils sont fréquents, depuis que le sujet est à la
1361
seize rubriques, dont voici la liste : L’ensemble
européen
et les valeurs occidentales — Géographie — Histoire — Arts — Littérat
1362
tions — Fédéralisme — Économie — Les nations et l’
Europe
— L’Est européen — L’Europe et le Monde — Répertoires, Index, Guides.
1363
isme — Économie — Les nations et l’Europe — L’Est
européen
— L’Europe et le Monde — Répertoires, Index, Guides. On pourra certes
1364
ie — Les nations et l’Europe — L’Est européen — L’
Europe
et le Monde — Répertoires, Index, Guides. On pourra certes discuter c
1365
nt qui entreprend d’écrire une thèse sur un sujet
européen
. Il n’a pas le temps de lire 2000 volumes. Il doit savoir quels sont
1366
tes nos universités et qui traitent d’un problème
européen
. Vers une Semaine européenne du livre De cette bibliographie ser
1367
aitent d’un problème européen. Vers une Semaine
européenne
du livre De cette bibliographie seront extraites (et publiées dès
1368
res à composer leurs vitrines, lors de la Semaine
européenne
du livre qui se prépare, sur notre initiative, et qui aura lieu au pr
1369
s pays, seront invitées à composer des vitrines «
européennes
». Des prix seront décernés lors d’une cérémonie de clôture qui sera
1370
remarques fondamentales. Trop de livres sur l’
Europe
? Les ouvrages sur l’Europe se multiplient déjà d’une manière anar
1371
op de livres sur l’Europe ? Les ouvrages sur l’
Europe
se multiplient déjà d’une manière anarchique, je veux dire : sans ten
1372
us rendre optimistes sur l’avenir de l’union de l’
Europe
? J’en doute un peu. (Mais il y a bien d’autres raisons d’être optimi
1373
t tenu de refaire l’historique de la construction
européenne
, de la CECA, du Marché commun, etc., et d’exprimer au sujet des actio
1374
visionnaire. Sans visionnaires à la Colomb, pas d’
Europe
, ni de plans d’union de l’Europe, ni de Marché commun, ni donc de pré
1375
la Colomb, pas d’Europe, ni de plans d’union de l’
Europe
, ni de Marché commun, ni donc de prétexte et d’objet pour cette litté
1376
itiateurs. Pour une politique des publications
européennes
Certes, il ne faut décourager personne, et l’on doit se féliciter
1377
difficiles. Trop d’ouvrages de seconde main sur l’
Europe
risquent de faire du tort à la cause de l’union, non moins qu’en fire
1378
ient établir une politique des publications sur l’
Europe
: sujets, auteurs, séries d’études, collections, traductions, édition
1379
citer l’édition en six langues de l’Histoire de l’
Europe
et du génie européen (par l’éditeur Robert Laffont, à Paris)53 — ont
1380
six langues de l’Histoire de l’Europe et du génie
européen
(par l’éditeur Robert Laffont, à Paris)53 — ont d’ailleurs démontré l
1381
ent, à notre avis, les éléments de base d’un pool
européen
de l’édition. 53. Édition française : Pont Royal, Paris. Édition a
1382
. Rougemont Denis de, « Deux-mille volumes sur l’
Europe
», Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Édition en Europe
1383
du Centre européen de la culture : « L’Édition en
Europe
(II) », Genève, février 1963, p. 2-5.
1384
Enquête sur l’enseignement civique dans les pays
européens
[Avant-propos] (mai 1963)cu L’enquête dont nous publions aujourd’h
1385
ait se développer la Campagne d’éducation civique
européenne
. Les considérations conduisant à l’idée d’une telle campagne avaient
1386
les publications du CEC, notamment dans le Guide
européen
de l’enseignant (1958) et dans le Guide européen de l’enseignement ci
1387
européen de l’enseignant (1958) et dans le Guide
européen
de l’enseignement civique (1960-1961) établis en collaboration avec l
1388
1961) établis en collaboration avec l’Association
européenne
des enseignants. Nous écrivions notamment en 1960 : Si maintenant no
1389
ent en 1960 : Si maintenant nous voulons faire l’
Europe
, c’est-à-dire fédérer nos peuples et les doter d’institutions commune
1390
on et d’Hitler l’ont bien fait voir. L’union de l’
Europe
suppose en fait les mêmes exigences que la démocratie : elle doit êtr
1391
ue et comprise par la majorité des habitants de l’
Europe
. Sinon, il est probable qu’elle se fera tout de même — elle est déjà
1392
pose est donc celui de la promotion d’un civisme
européen
. ⁂ Au terme d’un colloque universitaire qui se tint à Genève en mai
1393
enève en mai 1961 sous les auspices de la Journée
européenne
des écoles, des Communautés économiques européennes et du CEC, la for
1394
uropéenne des écoles, des Communautés économiques
européennes
et du CEC, la formation d’un groupe ad hoc fut décidée, en vue de lan
1395
mais encore la quasi-inexistence des perspectives
européennes
dans cet enseignement. Un vaste effort s’imposait donc de toute urgen
1396
ion de tous les organismes préoccupés d’éducation
européenne
et travaillant déjà dans ce domaine : Conseil de l’Europe*, Communaut
1397
de l’Europe*, Communautés de Bruxelles*, Journée
européenne
des écoles, AEDE, Fondation européenne de la culture, et Centre europ
1398
*, Journée européenne des écoles, AEDE, Fondation
européenne
de la culture, et Centre européen de la culture*55. Constitué de repr
1399
e plan général d’une Campagne d’éducation civique
européenne
et son horaire pour les années 1962 et 1963. Le plan comportait les é
1400
des ministères de l’Éducation de tous les pays d’
Europe
, sur l’état de l’instruction civique et les possibilités d’y introdui
1401
et les possibilités d’y introduire une éducation
européenne
. 2. Réunion d’un séminaire international pour examiner les méthodes d
1402
du maître. 4. Stages internationaux de formation
européenne
des enseignants. 5. Stages régionaux et nationaux, dirigés par les pa
1403
ts aux stages précédents. 6. Création d’un Centre
européen
de documentation pédagogique au CEC. 7. Rédaction d’un mémorandum aux
1404
ée par tous les ministères à l’égard d’une action
européenne
dans le domaine de l’éducation. Cette réaction positive, sans réserve
1405
il de l’Europe. Partout, on dit attendre une aide
européenne
, pour résoudre des tâches nationales, et qui étaient même, naguère, l
1406
ement reconnues, ouverture déclarée sur un avenir
européen
, telles sont les deux conclusions majeures qui me paraissent résulter
1407
Enquête sur l’enseignement civique dans les pays
européens
», Bulletin du Centre européen de la culture : « Enquête sur l’enseig
1408
Enquête sur l’enseignement civique dans les pays
européens
», Genève, mai 1963, p. 3-5.
1409
péen de la culture, et du jeune Institut d’études
européennes
qui vient d’être créé dans ses murs. D’autre part, l’initiative hardi
1410
s oublié que pour devenir membre de l’Association
européenne
des festivals de musique, dont il fut l’un des fondateurs, un festiva
1411
r de l’essor régional dans les perspectives d’une
Europe
unie. C’est donc au double titre de directeur du CEC et de président
1412
t où nous nous efforçons de faire une vaste union
européenne
, ici, à Aix, vous vous efforciez de créer une métropole locale. Le pa
1413
it début — c’est une ouverture de tous les pays d’
Europe
les uns aux autres. D’où une certaine dévalorisation du cadre nationa
1414
cadres, vous libérez les diversités. Le phénomène
européen
d’aujourd’hui consiste à supprimer nos divisions pour donner leur jeu
1415
raît donc aller dans le droit fil de notre effort
européen
. […] Toutes les cultures, anciennes, ou nouvelles, ou renouvelées, q
1416
rtie du xx e siècle, qu’il s’agisse de la culture
européenne
ou de l’africaine, ou de l’arabe, ou de celle de l’Inde, toutes ces c
1417
que, qui a fait le tour du monde. Elle est née en
Europe
de toute évidence, dans le contexte de la culture européenne, mais el
1418
de toute évidence, dans le contexte de la culture
européenne
, mais elle est en train de s’objectiver, de se détacher de cette base
1419
er de cette base, de ce foyer créateur qu’a été l’
Europe
, et de se confronter avec toutes les anciennes traditions culturelles
1420
er à tout ce qu’on a dit depuis un demi-siècle en
Europe
contre la technique destructrice de la civilisation. Mais nous sommes
1421
re un très bref rappel historique. L’évolution en
Europe
de branches importantes de la culture comme la peinture et la musique
1422
l s’agirait d’obtenir des conditions analogues en
Europe
. Un projet de loi doit être déposé à cet effet devant le Conseil de l
1423
nombreuses fondations. En attendant, il existe en
Europe
quelques 400 fondations culturelles, pour la plupart peu connues, et
1424
Campagne pour l’
Europe
des citoyens (septembre 1964)cw L’Europe commence par l’organisati
1425
our l’Europe des citoyens (septembre 1964)cw L’
Europe
commence par l’organisation : Conseil de l’Europe, Marché commun. Mai
1426
de politique commune et de gouvernement ? Point d’
Europe
sans civisme européen. Mais point de citoyens européens sans une Euro
1427
et de gouvernement ? Point d’Europe sans civisme
européen
. Mais point de citoyens européens sans une Europe constituée. C’est e
1428
ope sans civisme européen. Mais point de citoyens
européens
sans une Europe constituée. C’est encore une histoire de la poule et
1429
ropéen. Mais point de citoyens européens sans une
Europe
constituée. C’est encore une histoire de la poule et de l’œuf : qui a
1430
poule ? La poule, mais née de quel œuf ? Ainsi l’
Europe
pas encore « faite », et le citoyen pas encore européen, se regardent
1431
pe pas encore « faite », et le citoyen pas encore
européen
, se regardent comme la poule possible et l’œuf virtuel, et chacun dit
1432
s. Le motif de notre Campagne d’éducation civique
européenne
, c’est la nécessité de sortir de ce sophisme théorique opposant deux
1433
qui joue un rôle important dans la vie de chaque
Européen
: l’École. Car l’Europe fait des citoyens pour ce qu’elle veut. Elle
1434
t dans la vie de chaque Européen : l’École. Car l’
Europe
fait des citoyens pour ce qu’elle veut. Elle est chargée par nos État
1435
. Pourquoi n’en ferait-elle pas aussi bien pour l’
Europe
, et pour la paix européenne ? Pour sortir du cercle vicieux où les sc
1436
lle pas aussi bien pour l’Europe, et pour la paix
européenne
? Pour sortir du cercle vicieux où les sceptiques se croyaient enferm
1437
ptiques se croyaient enfermés, des militants de l’
Europe
librement fédérée — c’est-à-dire solidement unie dans ses fécondes di
1438
r les possibilités de l’enseignement d’un civisme
européen
. Elle a donné naissance à un comité d’action où sont représentés le C
1439
ésentés le Conseil de l’Europe56, les Communautés
européennes
, la Journée européenne des écoles, l’Association européenne des ensei
1440
Europe56, les Communautés européennes, la Journée
européenne
des écoles, l’Association européenne des enseignants, des représentan
1441
, la Journée européenne des écoles, l’Association
européenne
des enseignants, des représentants de divers ministères de l’Éducatio
1442
Le comité a lancé la Campagne d’éducation civique
européenne
dès l’automne 1961. Le programme de la Campagne comportait quatre act
1443
ications ; un Centre de documentation pédagogique
européenne
. ⁂ L’enquête sur l’état de l’éducation civique a été lancée dès janvi
1444
ages tenus successivement dans tous les pays de l’
Europe
, et portant sur les matières suivantes : histoire, géographie, éducat
1445
ganisation de ces stages ainsi qu’aux Communautés
européennes
et au Conseil de l’Europe, qui ont apporté à la Campagne leur appui m
1446
t présenter la matière du programme sous un angle
européen
, tout en restant dans le concret de la situation locale ou nationale
1447
ident et secrétaire de l’AEDE, P. Baudet (Journée
européenne
des écoles), F. Bonacina, J. Capelle, R. Jotterand, F. Minssen, J. Ep
1448
ppstein, F. Messerschmidt, J. Moreau (Communautés
européennes
), O. Woodtli, Y. Roger et G. Sluizer (Fondation européenne de la cult
1449
s), O. Woodtli, Y. Roger et G. Sluizer (Fondation
européenne
de la culture). 57. Cf. L’Europe s’inscrit dans les faits (éditions
1450
(Fondation européenne de la culture). 57. Cf. L’
Europe
s’inscrit dans les faits (éditions française, allemande, anglaise, gr
1451
ienne, 85 000 ex.) ; Neuf expériences d’éducation
européenne
; Guide européen de l’enseignant (éditions française, allemande et it
1452
; Neuf expériences d’éducation européenne ; Guide
européen
de l’enseignant (éditions française, allemande et italienne) ; Guide
1453
itions française, allemande et italienne) ; Guide
européen
de l’enseignement civique. 58. Cf. le Bulletin du CEC, n° 5, juin 19
1454
uin 1963. Même texte repris dans « L’Éducation en
Europe
», publication du Conseil de l’Europe (en anglais et en français) 196
1455
1963. cw. Rougemont Denis de, « Campagne pour l’
Europe
des citoyens », Bulletin du Centre européen de la culture : « La Camp
1456
de la culture : « La Campagne d’éducation civique
européenne
», Genève, septembre 1964, p. 1-3.
1457
te dira qu’il les sépare. L’historien fédéraliste
européen
dira qu’il les unit en respectant leur diversité. Pas question de sou
1458
ues par la « nature des choses » et des sols. « L’
Europe
est un continent où l’histoire a souvent violé la géographie », écrit
1459
uvent arbitraire. Je voudrais qu’on me dise que l’
Europe
est un pays de grande densité humaine : 20 habitants au km2 en moyenn
1460
bitants au km2 en moyenne dans le monde, 57,85 en
Europe
. Je voudrais qu’on me démolisse l’absurde théorie des « frontières na
1461
voudrais enfin qu’on me montre comment, dans une
Europe
politiquement unie, les régions naturelles de notre continent reprend
1462
t, transformaient en hostilités absurdes. Ainsi l’
Europe
politiquement unie pourrait revenir à ses réalités géographiques, pou
1463
le mot, car trop de gens prétendent que le projet
européen
est une sorte de rouleau compresseur qui va tout mélanger et uniformi
1464
journées d’étude, mais ils sauront au moins qu’un
Européen
d’aujourd’hui se les pose, et que c’est cela qui l’intéresse et que c
1465
e en même temps bien utiles à la cause de l’union
européenne
. cx. Rougemont Denis de, « Stage d’Oosterbeek (17-20 mars 1964) »,
1466
de la culture : « La Campagne d’éducation civique
européenne
», Genève, septembre 1964, p. 80-81.
1467
Université et universalité dans l’
Europe
d’aujourd’hui (décembre 1964)cy cz Le mythe de la tour de Babel me
1468
origines helléniques et bibliques de la culture d’
Europe
. L’interprétation la plus éclairante de ce mythe me paraît avoir été
1469
umain. Ceci m’évoque d’abord la description de l’
Europe
que nous donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société de
1470
la société des esprits, publiée vers 1920 : « Les
Européens
se sont jetés dans une aventure prodigieuse qui consiste à modifier l
1471
d’existence tout artificielle… » Au-delà de cette
Europe
décrite par Valéry, l’interprétation de Dante me paraît valable pour
1472
monde moderne tout entier. Et à l’intérieur de l’
Europe
, elle fait songer irrésistiblement à cette institution dont le nom mê
1473
e vastes ensembles, par continents, et d’abord en
Europe
. Les races qui s’ignoraient jadis au point qu’un homme de couleur dif
1474
vergence ? La réponse me paraît évidente. C’est l’
Europe
, c’est elle seule, qui a déclenché cette évolution planétaire. L’Euro
1475
le, qui a déclenché cette évolution planétaire. L’
Europe
a découvert la terre entière, et personne d’autre n’est jamais venu l
1476
ersonne d’autre n’est jamais venu la découvrir. L’
Europe
gréco-romaine et judéo-chrétienne a conçu la notion de genre humain,
1477
ns valable pour toute race, est une création de l’
Europe
, durant l’époque colonialiste et tout d’abord en réaction à ses outra
1478
ie, d’Arabie et d’Afrique, à part Gandhi. Enfin l’
Europe
, par sa technique, a mis en relations toutes les parties du monde dev
1479
té théorique et système de relations pratiques. L’
Europe
, et l’Europe seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands
1480
et système de relations pratiques. L’Europe, et l’
Europe
seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes e
1481
on se réclame, fût-ce pour les retourner contre l’
Europe
, de ses doctrines politiques et sociales et de certaines de ses valeu
1482
eulement des esprits créateurs, et de la jeunesse
européenne
, mais aussi des hommes d’outre-mer qui viennent chez nous en pèlerina
1483
re, il semblerait que la très grande majorité des
Européens
trouve que cela peut fort bien continuer ainsi, sans nul danger série
1484
nt. L’esprit humain, et particulièrement l’esprit
européen
, ne peut se résoudre à ce que les routines et l’utilité immédiate suf
1485
t comme une permanente insécurité. L’intellectuel
européen
d’aujourd’hui se sent tributaire de disciplines forcément partielles,
1486
qu’elles affectent tout l’ensemble de la culture
européenne
. Mais c’est par l’Université que les hommes d’outre-mer viennent au c
1487
mes d’outre-mer viennent au contact de la culture
européenne
, et c’est là qu’ils se posent à eux-mêmes ces questions, et nous les
1488
ivilisation, me paraît absolument spécifique de l’
Europe
. Seule en effet parmi toutes les grandes cultures qui ont fait l’hist
1489
cultures qui ont fait l’histoire de l’humanité, l’
Europe
a osé l’aventure d’un développement autonome de la science et des art
1490
stement qui a vu naître les premières universités
européennes
, en Italie puis à Paris. (Quant à savoir dans quelle mesure l’apparit
1491
isme (ou, au moins, le Parti qui l’interprète). L’
Europe
seule se voit obligée de rechercher sans cesse, en d’infinis débats,
1492
ndes questions naïves et pénétrantes : pourquoi l’
Europe
a-t-elle fait les machines ? Pourquoi travaillez-vous autant ? Pourqu
1493
e le meilleur de son temps de méditation. Si les
Européens
voulaient vraiment répondre aux Asiatiques, aux Africains, ou aux Ara
1494
m’importe de marquer par cet exemple, c’est que l’
Europe
de l’esprit ne peut plus se présenter devant le monde, qu’elle a réve
1495
nces à un langage commun. Le grand problème que l’
Europe
seule me paraît en mesure de résoudre, parce qu’elle seule l’a posé d
1496
es n’est guère qu’un cas particulier. Le paradoxe
européen
par excellence de l’union dans la diversité n’est pas seulement celui
1497
sité, mais celui de notre politique d’intégration
européenne
, dans sa forme fédéraliste, non unitaire, que je tiens pour la seule
1498
l’on garde à l’esprit la règle d’or de la culture
européenne
, qui n’est rien d’autre que la mesure humaine, le module des relation
1499
és. L’adjectif petit me paraît intimement lié, en
Europe
, non seulement à l’optimum de l’efficacité pédagogique — qui exige la
1500
s, de 1901 à 1960, ce sont les plus petits pays d’
Europe
qui occupent les cinq premiers rangs, soit dans l’ordre la Suisse, le
1501
ts ou de centres de synthèse, établis à l’échelle
européenne
, je veux dire supranationale. J’en imagine le prototype, qui serait u
1502
ialité : c’est une sorte de district fédéral de l’
Europe
intellectuelle. Là vivent ces « hommes de synthèse » dont je vous par
1503
les des grandes cultures, notamment de la culture
européenne
, et la logique ou les contradictions de leur développement dans la vi
1504
ciplines dans l’histoire ancienne et récente de l’
Europe
. Dans quelle mesure et sous quelles conditions les inventions ou déco
1505
a, indonésiennes, etc. Il n’existe pas, ni hors d’
Europe
ni en Europe, de chaires d’études européennes, ou plus précisément d’
1506
nes, etc. Il n’existe pas, ni hors d’Europe ni en
Europe
, de chaires d’études européennes, ou plus précisément d’européologie.
1507
i hors d’Europe ni en Europe, de chaires d’études
européennes
, ou plus précisément d’européologie. Certes, l’on étudie un peu parto
1508
le Marché commun, le mécanisme des organisations
européennes
, leur histoire récente, leur jurisprudence, l’unification de leurs me
1509
noms illustres, d’hommes qui ont rêvé l’Académie
européenne
, comme Tommaso Campanella ou d’Amos Comenius traçant le plan de son C
1510
ité de Rome instituant l’Euratom : une Université
européenne
. Vraie université, puisqu’elle traiterait spécifiquement du général,
1511
u de former une image cohérente du Tout. Vraiment
européenne
, puisqu’elle aurait pour fin de recréer l’union dans la diversité, qu
1512
et de notre avenir, intégré, le seul possible. L’
Europe
, c’est très peu de chose plus une culture. Quatre pour cent des terre
1513
ont Denis de, « Université et universalité dans l’
Europe
d’aujourd’hui », Bulletin du Centre européen de la culture : « Annuai
1514
nce permanente des recteurs et vice-chanceliers d’
Europe
, à l’Université de Göttingen, le 2 septembre 1964. da. Selon une err
1515
L’
Europe
et le monde [Introduction] (février 1965)db Les motifs d’union de
1516
tion] (février 1965)db Les motifs d’union de l’
Europe
ont beaucoup évolué depuis 1945. Dès cette année-là et au cours des c
1517
s nationales, c’est-à-dire de nos guerres civiles
européennes
. Le motif dominant de l’union était alors de rendre impossible une no
1518
iales, professionnelles, etc. Pendant ce temps, l’
Europe
avait perdu ses positions mondiales de puissance politique et militai
1519
parut un troisième motif d’union : représenter l’
Europe
comme un ensemble dans la rencontre des cultures. La conférence de Bâ
1520
ncontre des cultures. La conférence de Bâle sur l’
Europe
et le monde veut marquer la prise de conscience de ce nouveau motif,
1521
e qui l’inspire est la suivante : — il faut que l’
Europe
tienne sa place et réalise sa vocation particulière dans le monde nou
1522
ion industrielle et technologique née du complexe
européen
; — il faut que les Européens prennent l’initiative de coopérer à l’é
1523
ique née du complexe européen ; — il faut que les
Européens
prennent l’initiative de coopérer à l’établissement d’un équilibre mo
1524
existants, et qu’elle ne se retourne pas contre l’
Europe
; — et il faut que les Européens se préoccupent de présenter au monde
1525
tourne pas contre l’Europe ; — et il faut que les
Européens
se préoccupent de présenter au monde nouveau et aux cultures différen
1526
au monde nouveau et aux cultures différentes une
Europe
qui ne soit ni impérialiste ni démissionnaire, ni agressive ni masoch
1527
es de texte, y compris le Bilan de la coopération
européenne
en matière culturelle. Ces quelque 50 rapports ont été attribués à un
1528
la première commission, qui traitera des valeurs
européennes
reconsidérées dans une optique mondiale, sont attribués une quinzaine
1529
e relever d’abord le rôle décisif qu’ont joué les
Européens
, et eux seuls, des stoïciens grecs et romains aux Pères de l’Église e
1530
e de rapports traite du dynamisme particulier aux
Européens
, et de l’aventure européenne, qui commence avec Prométhée, avec Ulyss
1531
misme particulier aux Européens, et de l’aventure
européenne
, qui commence avec Prométhée, avec Ulysse, avec Icare, et qui aboutit
1532
s liens entre le christianisme et la civilisation
européenne
, du sécularisme — phénomène typique de notre culture —, du problème d
1533
les cultures des autres continents et celles de l’
Europe
est traitée par deux ou trois rapports, qui décrivent la faculté d’as
1534
rts, qui décrivent la faculté d’assimilation de l’
Europe
, non seulement du point de vue le plus élémentaire et physiologique (
1535
arts. Deux tendances caractéristiques des élites
européennes
de ce siècle se dessinent dans ces rapports. Les uns comme M. Joseph
1536
ive d’affirmer nos valeurs et nos responsabilités
européennes
, recommandent de développer au contraire un sens « d’humilité » devan
1537
tenir que face au tiers-monde il convient que les
Européens
reprennent conscience de leurs vertus fondamentales et se concertent
1538
l’autre attitude. Car il est bien certain que les
Européens
ont fait preuve, jusqu’à ce siècle, d’une sorte d’arrogance naïve à l
1539
ntal ! En revanche, à ceux qui affirment contre l’
Europe
et pour lui faire la leçon, que toutes les cultures sont également va
1540
valables, il est juste de faire observer que des
Européens
, presque seuls, ont pu penser cela ! Toutes les grandes cultures se s
1541
t barbares et plus ou moins grossières. Seuls les
Européens
, dès le xviiie siècle, ont accepté de se relativiser et de se juger
1542
riété et bonne conscience ce que nous autres, les
Européens
, avons à faire entendre dans le concert des cultures. La deuxième com
1543
per des doctrines et formes de vie politique de l’
Europe
, et de leur transposition dans d’autres contextes culturels. Une douz
1544
e-Monde une date dans l’histoire de la conscience
européenne
. 62. Cette commission fusionna, au dernier moment, avec la commissi
1545
que. db. Rougemont Denis de, « [Introduction] L’
Europe
et le monde », Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Europe
1546
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
et le monde », Genève, février 1965, p. 21-27.
1547
ulture et civisme n’est pas évident pour tous les
Européens
d’aujourd’hui, et leur paraît à première vue un peu surprenant, si ce
1548
nt et s’appuient mutuellement dans l’optique de l’
Europe
que nous voulons unir, cette Europe qu’il s’agit de faire vivre tout
1549
’optique de l’Europe que nous voulons unir, cette
Europe
qu’il s’agit de faire vivre tout d’abord dans l’esprit et le sentimen
1550
on, ancêtre de la nouvelle école des fédéralistes
européens
— et ce mot, c’est participation. Le civisme, c’est la participation
1551
et de la nation, et enfin de la grande communauté
européenne
. Celle-ci existe déjà au niveau de la culture ; il faut maintenant la
1552
ter au niveau des réalités politiques, afin que l’
Europe
puisse tenir sa juste place dans la communauté globale du genre humai
1553
la communauté globale du genre humain. Le civisme
européen
, c’est donc la participation à la communauté européenne traditionnell
1554
péen, c’est donc la participation à la communauté
européenne
traditionnelle, mais c’est aussi la participation à la communauté eur
1555
mais c’est aussi la participation à la communauté
européenne
en formation. Car le verbe participer a deux sens différents et compl
1556
s termes, et sur leur liaison nécessaire. L’homme
européen
, le citoyen d’une de nos démocraties, ne saurait être un vrai démocra
1557
être un vrai démocrate, un bon citoyen et un bon
Européen
, s’il ne comprenait pas et s’il ne sentait pas, presque d’instinct, q
1558
nsabilité est le trait caractéristique du civisme
européen
. Elle représente la santé de la démocratie, dont les deux maladies ty
1559
ent des conséquences importantes pour l’éducation
européenne
. Alors que l’éducation dans les civilisations sacrées et les totalita
1560
entissage des règles et des réponses, l’éducation
européenne
comporte aussi un apprentissage de la mise en question non seulement
1561
e l’esprit critique. Ainsi le rôle de l’éducateur
européen
est double : il doit d’une part inculquer à l’élève les lois et conve
1562
ve personnelle. Ces deux exigences de l’éducation
européenne
ne sont contradictoires qu’en apparence. Elles sont en réalité complé
1563
on-conformisme, — dialectique qui définit l’homme
européen
, dynamique et progressif, par contraste avec l’homme des civilisation
1564
t du Parti au pouvoir. Éduquer un enfant, au sens
européen
, ce n’est pas seulement conditionner son esprit mais l’alerter ; ce n
1565
sa définition formelle ressemble étrangement, en
Europe
, à celle que je viens de donner du civisme. En effet, la culture pour
1566
e donner du civisme. En effet, la culture pour un
Européen
, c’est sa participation au trésor commun des œuvres créées depuis des
1567
œuvres créées depuis des siècles par l’esprit des
Européens
. Mais là encore, le mot participation a un double sens, réceptif, pui
1568
l’ensemble des œuvres qui représentent la culture
européenne
, — qu’il s’agisse de livres ou de monuments, de tableaux ou de sympho
1569
un peintre officiel sous Staline. L’imitation, en
Europe
, n’est qu’un moyen de maîtriser une technique de telle sorte que la p
1570
lors la manifestation d’une originalité. Seule l’
Europe
a osé accepter, puis cultiver, puis vanter (et même jusqu’à l’excès,
1571
s le xiiie siècle, selon certains historiens), l’
Europe
a admis un développement séculier, profane et personnel des arts, hor
1572
ns du sacré. Dès la Renaissance donc, le créateur
européen
est celui pour qui l’art n’est plus seulement l’illustration des véri
1573
liberté-responsabilité qui définit le bon citoyen
européen
, correspond exactement le couple originalité-communication, qui défin
1574
inalité-communication, qui définit le bon artiste
européen
. L’éducation européenne, qu’il s’agisse de civisme ou de culture trou
1575
qui définit le bon artiste européen. L’éducation
européenne
, qu’il s’agisse de civisme ou de culture trouve ainsi sa formule cara
1576
thème : Tradition et innovation dans les arts en
Europe
Je partirai de deux citations d’écrivains anglais contemporains :
1577
ure vivante, et plus spécifiquement d’une culture
européenne
», écrit Arthur Koestler. Et Stephen Spender de son côté, pense que «
1578
Spender de son côté, pense que « seule la culture
européenne
a su allier la plus grande force révolutionnaire au sens hautement dé
1579
nt par de nombreux exemples le fait que l’artiste
européen
, formé à l’école des grands prédécesseurs, affirme sa personnalité en
1580
t ressuscité autant de modes et d’œuvres du passé
européen
et même mondial. Ceci donc est typique de l’Europe : la présence et l
1581
opéen et même mondial. Ceci donc est typique de l’
Europe
: la présence et l’action simultanées de la tradition et de la révolu
1582
ropres. Deuxième thème : L’unité de la culture
européenne
, antérieure et supérieure aux « cultures nationales » Ce qui s’opp
1583
es nationales » Ce qui s’oppose à l’union de l’
Europe
et à la formation d’une conscience commune — condition préalable de t
1584
nce commune — condition préalable de tout civisme
européen
— c’est le nationalisme ; et chacun sait que le nationalisme a été pr
1585
ie, mais histoire de l’art aussi — présentaient l’
Europe
comme un puzzle de nations et sa culture comme l’addition d’une vingt
1586
l exemple : celui de l’évolution de la musique en
Europe
. Elle naît avec le chant grégorien au vie siècle en Italie, s’enrich
1587
xixe siècle, le centre de gravité de la musique
européenne
se déplace vers les régions germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, Ba
1588
te de mille échanges, tissant l’œuvre commune des
Européens
; et il n’en est pas une seule que l’on puisse étudier d’une manière
1589
éations et d’influences mutuelles qui s’appelle l’
Europe
dans l’histoire de l’esprit humain. Montrer cela sans relâche et en t
1590
ationaliste des perspectives, c’est aussi faire l’
Europe
dans les jeunes esprits, et c’est montrer son unité fondamentale, bas
1591
t en tant qu’homme responsable — selon la formule
européenne
. Voilà pourquoi notre Campagne pour l’éducation civique des jeunes Eu
1592
otre Campagne pour l’éducation civique des jeunes
Européens
doit comporter une campagne pour l’éducation artistique des futurs ci
1593
1958, l’autre en 1956, dans le cadre des Journées
européennes
organisées par la ville de Vienne. Voir mes Vingt-huit siècles d’Eur
1594
a ville de Vienne. Voir mes Vingt-huit siècles d’
Europe
, Paris, Payot, 1961, p. 400 et 374. dc. Rougemont Denis de, « Civis
1595
nseignement au profit d’une bonne cause, fut-elle
européenne
, mais de le rendre conforme à son objet : or il se trouve que cet obj
1596
or il se trouve que cet objet est un phénomène 1°
européen
et non pas national, 2° littéraire et non pas politique. Ce qu’il s’a
1597
n moyen de propagande pour l’union politique de l’
Europe
: ce serait contraire à notre idée de l’Europe autant qu’à notre idée
1598
l’Europe : ce serait contraire à notre idée de l’
Europe
autant qu’à notre idée de l’enseignement. Mais elle se fonde sur l’id
1599
trouve d’adéquation à son objet que dans le cadre
européen
. 2. Thèse proposée L’Europe est une unité de culture, qui s’est
1600
dans le cadre européen. 2. Thèse proposée L’
Europe
est une unité de culture, qui s’est constituée par la confluence de p
1601
la fois intégrée et diversifiée. La « littérature
européenne
» ne résulte pas de l’addition de littératures nationales qu’il s’agi
1602
souvent tardive) du fond commun de la littérature
européenne
. Dans ce domaine en tout cas, nous n’avons pas à revendiquer une unio
1603
té intelligible » (Toynbee) qu’est la littérature
européenne
sont faciles à énumérer. Nous les mentionnerons tout à l’heure, mais
1604
ase qu’on ne voit plus parce que trop évident : l’
Europe
seule a conçu, et possède dès l’aube grecque, une littérature, au sen
1605
itique : ceci les distingue absolument des écrits
européens
. Les Orientaux disent : comment interpréter la vérité de ce texte ? N
1606
ncept même de littérature est donc spécifiquement
européen
. Quant aux éléments communs, relevons : a) Les civilisations que nous
1607
présent et agit dans nos écrits : La littérature
européenne
est coextensive dans le temps, avec la culture européenne. Elle embra
1608
ne est coextensive dans le temps, avec la culture
européenne
. Elle embrasse donc une période de vingt-six siècles (d’Homère à Goet
1609
le concert, etc., sont des créations typiques des
Européens
.) Cette similitude des procédés, genres et structures de l’œuvre, que
1610
l’unité fondamentale des activités littéraires en
Europe
. c) Les thèmes. — Ceux hérités de l’Antiquité, tels que le défi au de
1611
ustes proportions. a) Nos langues littéraires, en
Europe
, sont étroitement apparentées (à la seule exception du groupe finno-o
1612
talent : Wladimir Weidlé (dans Arti e Lettere in
Europa
, Milan, 1966) y voit avec raison une preuve de plus de l’existence d’
1613
e preuve de plus de l’existence d’une littérature
européenne
, d’une unité européenne de culture. b) La différenciation de nos litt
1614
istence d’une littérature européenne, d’une unité
européenne
de culture. b) La différenciation de nos littératures par leur langue
1615
toute sa fécondité la communauté littéraire de l’
Europe
: T. S. Eliot l’a démontré dans ses Notes towards the Definition of C
1616
plus grande diversité de sources et d’influences
européennes
: la germanique, la danoise, la normande, la française, la celtique.
1617
ut de la française) qui prétendent redouter que l’
Europe
unie de demain soit un affreux méli-mélo, où l’on ne parle plus que l
1618
de répondre simplement ceci : — les fédéralistes
européens
ne demandent pas d’autre union que celle que permet l’unité existante
1619
groupe, une école, un « génie ». Les fédéralistes
européens
s’engagent à ne jamais faire aux nations du continent ce que les unit
1620
aura jamais d’édit de Villers-Cotterêts dans une
Europe
fédérée. 64. Ernst Robert Curtius, Europäische Literatur and latei
1621
rs régions. À nous Thésée, libérateur, héros de l’
Europe
des régions ! L’État-nation contre l’Europe Zurich, le 16 septe
1622
l’Europe des régions ! L’État-nation contre l’
Europe
Zurich, le 16 septembre 1946 : avec une poignante éloquence, Winst
1623
e ce soit, il faut commencer maintenant… Debout l’
Europe
! » Il y a vingt-deux ans de cela. L’Europe n’est toujours pas debout
1624
out l’Europe ! » Il y a vingt-deux ans de cela. L’
Europe
n’est toujours pas debout. Sans corps constitué, sans tête, comment p
1625
ppel ne pouvait suffire à la créer… Au lieu d’une
Europe
qui se fait, nous entendons aujourd’hui des déclarations inquiétantes
1626
ar des jeunes gens à la radio, répond : « Faire l’
Europe
est la seule chose véritablement importante de notre temps. »67 Mais
1627
mportante de notre temps » ? Qui ne voit que si l’
Europe
qu’appelait Winston Churchill n’est pas faite, c’est parce que les na
1628
ortes à quelques égards, l’impossibilité d’unir l’
Europe
le démontre avec une évidence presque écrasante. Que les nations soie
1629
affectent l’être même de plusieurs États-nations
européens
, et non des moins centralisés. La Belgique est menacée d’éclatement p
1630
n du fédéralisme fonctionnel, formule de l’avenir
européen
. Tous ces symptômes révèlent une inadaptation morbide de l’État-natio
1631
d’une forme d’association qui a dominé et animé l’
Europe
du xixe siècle, mais qui ne pourrait que tuer l’Europe du xxe siècl
1632
du xixe siècle, mais qui ne pourrait que tuer l’
Europe
du xxe siècle si elle n’est pas surmontée à temps. Origines de l’
1633
exandre, puis de Rome et de Byzance, et enfin, en
Europe
, empire de Charlemagne, puis Saint-Empire. Il faudrait montrer que le
1634
dèle de l’État-nation, bientôt imité dans toute l’
Europe
monarchique autant que républicaine, et au xxe siècle dans le reste
1635
leur en a pris. Mais les vingt-cinq États-nations
européens
, depuis le congrès de La Haye, 1948, n’ont pas fait un seul pas effec
1636
s nations étatistes. Le problème de l’union de l’
Europe
à partir des États-nations paraissant insoluble en théorie autant qu’
1637
e en place progressive de structures fédérales en
Europe
, Louis Armand formulait récemment une règle d’or qui trouve ici son a
1638
iner et absorber les voisins. Si l’on veut unir l’
Europe
, il faut partir d’autre chose que de ses facteurs de division, il fau
1639
es sociologues s’occupent avec plus de passion en
Europe
. C’est qu’en effet, il s’agit là d’un phénomène complexe et neuf, que
1640
nt les régions — plus d’une centaine dans toute l’
Europe
traditionnelle et actuelle, j’entends à l’ouest de l’Empire soviétiqu
1641
tends à l’ouest de l’Empire soviétique75. De l’
Europe
unie aux régions libérées Pour tenter de faire sentir le concret d
1642
j’étais censé représenter dans le colloque l’idée
européenne
. Invité à parler tout au début, j’improvisai sur le thème que voici :
1643
absurdité manifeste, et plusieurs autres. Dans l’
Europe
de demain, libérée de la tyrannie des frontières politiques et admini
1644
rie. Et c’est sur ces régions que nous bâtirons l’
Europe
, non sur les cadres en bonne partie vidés des vieilles nations. Ce pa
1645
nation aux régions sera le phénomène majeur de l’
Europe
de la fin du xxe siècle. La politique d’union européenne, désormais,
1646
pe de la fin du xxe siècle. La politique d’union
européenne
, désormais, doit consister à effacer nos divisions pour donner libre
1647
s et les congrès sur la régionalisation des États
européens
. Le concept de région a pris une place considérable non seulement dan
1648
tités régionales multinationales à l’échelle de l’
Europe
— toutes propositions qui étaient encore proprement impensables pour
1649
tionale ne peut être menée que dans le cadre de l’
Europe
unie, laquelle sera fédéraliste ou ne sera pas. Dans cette Europe uni
1650
uelle sera fédéraliste ou ne sera pas. Dans cette
Europe
unie la représentation du peuple français sera assurée par l’État féd
1651
le sera faite. Et du même coup la fédération de l’
Europe
se révélera immédiatement possible. Il se peut que cette évolution ex
1652
n exige bien plus de temps que les pionniers de l’
Europe
unie ne l’exigeaient et ne l’annonçaient dans l’enthousiasme des prem
1653
ins, cette fédération de régions « immédiates à l’
Europe
» — comme les communes libres médiévales étaient « immédiates à l’Emp
1654
réunissant tous les préfets de la République : L’
Europe
peut nous tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans
1655
un beau matin… vers 1985. La région dans le cadre
européen
, est une unité géographique beaucoup plus opérationnelle que le dépar
1656
er que la révolution régionaliste, condition de l’
Europe
unie, est bien plus avancée que nous n’osions l’espérer. Toutefois,
1657
elliqueuse, créant ainsi la première civilisation
européenne
; de même la région va s’opposer aux faux comme aux vrais empires cen
1658
tion des régions en tant qu’éléments de base de l’
Europe
fédérale à venir, en revanche nous touchons déjà au crépuscule de la
1659
s finiront. » Et il ajoutait : « La confédération
européenne
, probablement, les remplacera84. » Mais tout le monde n’a pas lu Ren
1660
l et religion universelle, cité régionale et cité
européenne
, associations professionnelles et culturelles tantôt locales, tantôt
1661
er à l’élaboration rapide d’un plan de fédération
européenne
composée d’unités régionales. Cette étape me paraît décisive parce qu
1662
e. Toute analyse honnête du sous-développement en
Europe
dégage les deux notions bien connues que voici : a) l’isolement, le r
1663
réalités interrégionales. Pour un Tableau de l’
Europe
des régions La perspective d’une Europe à venir composée d’une cen
1664
u de l’Europe des régions La perspective d’une
Europe
à venir composée d’une centaine de régions fédérées (au lieu de vingt
1665
Bretagne, d’une Catalogne, d’une Écosse — ou de l’
Europe
. Mais nous serons aussi de doux rêveurs, des esprits brumeux, idéalis
1666
nt faites par les partisans « malgré tout » d’une
Europe
composée d’États-nations. La fédération des cent régions, d’après eux
1667
qui ne viendront jamais) des centaines de réseaux
européens
, un tissu toujours plus serré de relations entre activités de tous or
1668
formaliser et couronner d’un exécutif fédéral une
Europe
« faite » dans les réalités. Ce jour-là, une dernière « explication »
1669
nterétatiques) du xixe siècle. Les réalités de l’
Europe
des cent régions et les nécessités de l’administration polyarchique d
1670
utes parts. Imaginons un tableau des régions de l’
Europe
qui décrirait leurs réalités actuelles et virtuelles, recenserait leu
1671
de relations interrégionales définissant l’espace
européen
. Un tel tableau ferait apparaître aux yeux des hommes politiques et d
1672
des hommes politiques et des citoyens alertés une
Europe
des réalités, insoupçonnée, et par-là même, la possibilité, voire l’i
1673
a possibilité, voire l’imminence d’une fédération
européenne
solidement fondée dans la vie créatrice et quotidienne des Européens.
1674
t fondée dans la vie créatrice et quotidienne des
Européens
. Nous pensions tous, au lendemain de la guerre, dans l’enthousiasme d
1675
thousiasme des congrès qui lancèrent le mouvement
européen
— Montreux, La Haye, Lausanne, Westminster et Bruxelles — que l’Europ
1676
Haye, Lausanne, Westminster et Bruxelles — que l’
Europe
se ferait lorsque la volonté européenne l’emporterait sur les volonté
1677
elles — que l’Europe se ferait lorsque la volonté
européenne
l’emporterait sur les volontés nationales. Nous sommes plusieurs à pe
1678
Nous sommes plusieurs à penser aujourd’hui que l’
Europe
des États-nations ne se fera pas ou se fera trop tard, qu’elle est un
1679
e, et pire que cela : un objectif anachronique. L’
Europe
se fera — et sera fédérale — lorsque les volontés locales et régional
1680
la région nouvelle vont du même mouvement vers l’
Europe
, en sautant l’étape nationale. 66. Gazette littéraire, Lausanne,
1681
d il s’agit de nations comme celles de la vieille
Europe
[…], qui pourrait admettre de bonne foi, à moins d’être un imbécile,
1682
Centre européen de la culture : « Naissance de l’
Europe
des régions », Genève, hiver 1966-1967, p. 35-56.
1683
)88 je préconisais une organisation fédérale de l’
Europe
basée sur les régions et non sur les États-nations, j’ai été amené à
1684
s’il n’était déjà pas assez difficile de faire l’
Europe
avec les Six, et d’ajouter les Sept aux Six ! Vous risquez de tout sa
1685
N’est-il pas justement trop difficile de faire l’
Europe
politique sur la base des États-nations ? Sinon, pour quelle raison n
1686
b) Le seul projet de fédération qui ait réussi en
Europe
, la Suisse, a été conçu, formé et accouché en neuf mois exactement, d
1687
e nos nations. » « Voulez-vous donc balkaniser l’
Europe
? » (Ces réflexes passionnels, étourderies et boutades ne sont guère
1688
ectuelle qui caractérise la plupart des projets d’
Europe
fédérale, dès qu’on aborde le problème de leur structure politique. C
1689
tte seconde moitié du xxe siècle à concevoir une
Europe
des régions, proviennent du « modèle » que l’École (aux trois degrés)
1690
ou moins brève échéance, des grands États-nations
européens
. (C’est un peu ce que l’on voit se dessiner — encore un terme visuel
1691
suis aussi un écrivain français : la francophonie
européenne
, c’est-à-dire environ les trois quarts de la France actuelle92, la Wa
1692
ons restreintes, enfin fédération de fédérations (
Europe
). Il faut aller plus loin. 1° Les pouvoirs politiques peuvent très bi
1693
e taureau ibérique. 88. « Orientation vers une
Europe
fédérale », Futuribles (supplément au Bulletin SEDEIS), n° 56, 10 mai
1694
de vue de la stratégie politique de la fédération
européenne
, il est probable que le chemin conduisant de l’État-nation à la régio
1695
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (II) », Genève, hiver 1969-1970, p. 31-40.
1696
prises » opérées sur l’immédiate réalité civique
européenne
, dans l’espoir de serrer de plus près le sens de quelques-uns des mot
1697
de la grâce des accusés de Burgos, et quand un PC
européen
s’inquiète poliment de la double condamnation à mort de Leningrad, il
1698
-dire refusant tous ces droits) — ni l’union de l’
Europe
, ni la participation civique, par suite, aucune révolution réelle ne
1699
rs politiques et les émigrants virtuels, etc.), l’
Europe
unie ne sera qu’une malingre chimère. On l’aura suffisamment empoison
1700
e alternative du siècle. En 1949, à la Conférence
européenne
de la culture, à Lausanne, j’entre à 2 heures du matin dans un salon
1701
rlo Schmid s’écrie sans hésiter : Il faut faire l’
Europe
, ou il faut faire la guerre ! Aujourd’hui, il faut faire une révoluti
1702
faut faire une révolution si l’on veut « faire l’
Europe
, non la guerre ». Il faut défaire et dépasser l’État-nation, fauteur
1703
auteur de guerre, et seul obstacle à l’union de l’
Europe
comme à la participation des citoyens à toutes les affaires qui les r
1704
eunesse dit aujourd’hui (c’est leur écho) : a) L’
Europe
, connais pas. b) Seul compte le combat de la gauche. c) Il faut garde
1705
ment mêlés, et co-responsables de tout.) a) « L’
Europe
, connais pas ! » Dommage pour vous, mais le remède est simple : un sé
1706
ite de ce que les Angolais « massacrent à vue les
Européens
», vous l’applaudissez sans remarquer qu’il vient de crever votre ali
1707
en tient aux nombres, les mouvements fédéralistes
européens
touchent beaucoup plus de jeunes que les sectes gauchistes. Et c’est
1708
la qui comptera lors d’élections à l’échelle de l’
Europe
. Les sondages montrent en effet que 65 % des personnes interrogées da
1709
de la CEE se déclarent favorables à l’union de l’
Europe
, et que les jeunes de 18 à 35 ans constituent 75 % de cette majorité.
1710
lique et que représentera au total l’union de l’
Europe
sera culturelle d’abord ou ne sera pas : en ce sens que l’obstacle à
1711
d’imposer à l’extérieur. Il est donc clair qu’une
Europe
fédérée serait, selon le sens courant du terme « politique », radical
1712
conservatoires de l’humain. Seul un gouvernement
européen
, c’est-à-dire un Conseil fédéral formé des chefs des offices fédéraux
1713
telles décisions. Or, il n’y aura de gouvernement
européen
que sur la base des régions, et nous voici ramenés au concept clé de
1714
« La révolution que j’appelle, qui fera seule l’
Europe
, et qui ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, con
1715
ule l’Europe, et qui ne peut être faite que par l’
Europe
en train de se faire, consiste, en remarquable analogie avec la Renai
1716
tème politique, non seulement de la nation vers l’
Europe
, mais encore vers l’humanité dans son ensemble et en même temps vers
1717
a personne. » D. de Rougemont, Lettre ouverte aux
Européens
, 1970. Voilà pourquoi les libertés locales, le pouvoir régional si
1718
904 déjà ! 98. « L’attitude fédéraliste », in L’
Europe
en jeu, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1948, p. 80-81. 99. N
1719
n° 1. 103. D’où la Campagne d’éducation civique
européenne
, lancée dans quinze pays, dès 1962, par le Centre européen de la cult
1720
onage conjoint de l’Assemblée et de la Conférence
européenne
des pouvoirs locaux s’est tenue à Strasbourg, du 29 juin au 1er juill
1721
in au 1er juillet 1972, la première Confrontation
européenne
des régions frontalières. Elle a réuni environ cent-cinquante élus lo
1722
ces régions. Elle s’est tenue dans la Maison de l’
Europe
, les séances plénières ayant lieu dans la salle de l’Assemblée consul
1723
sur cet événement important dans l’histoire de l’
Europe
unie. dh. Rougemont Denis de, « [Note liminaire] Confrontation des
1724
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (III) », Genève, été 1972, p. 1.
1725
e exerce sur une part importante de la population
européenne
une action humiliante et démoralisante108. C’est grave. Car « notre l
1726
t technique souffrent, dans une bonne moitié de l’
Europe
, c’est-à-dire dans les « régions frontalières » qui séparent nos 26 É
1727
es minorités. » (Guy Héraud, Peuples et langues d’
Europe
, Paris, 1966). « Cicatrices de l’Histoire »110 ou « résultats des vio
1728
ec un territoire (point de langues autochtones en
Europe
, toutes viennent d’ailleurs), mais une fois établies dans une région,
1729
ut est faux dans cet enseignement. La culture, en
Europe
, n’est pas la juxtaposition de vingt-cinq « cultures nationales », pu
1730
t elles figurent les traces. En nous présentant l’
Europe
comme un puzzle de nations en teintes plates, et la culture européenn
1731
uzzle de nations en teintes plates, et la culture
européenne
comme une addition de prétendues « cultures nationales », les manuels
1732
vinismes, fauteurs de deux guerres mondiales où l’
Europe
a failli périr. La vérité, c’est que la culture de tous nos peuples
1733
ennes, et non pas nationales. Les grands courants
européens
, les grandes écoles d’art et de pensée : c’est l’unité de notre cultu
1734
s, vous n’appauvrirez en rien les diversités de l’
Europe
: au contraire, vous les libérerez ! 2. La création culturelle en Eur
1735
vous les libérerez ! 2. La création culturelle en
Europe
est d’autant plus riche et plus intense qu’elle est moins centralisée
1736
d secret de la vitalité inégalée de notre culture
européenne
, je le vois dans cette interaction perpétuelle des grands courants co
1737
tés déjà conformes à ce que sera inévitablement l’
Europe
de demain — s’il y a demain une véritable Europe, et non pas seulemen
1738
’Europe de demain — s’il y a demain une véritable
Europe
, et non pas seulement une colonie économique et une colonie idéologic
1739
ue juxtaposées. Car dans le cas d’un partage de l’
Europe
entre ces deux sortes d’influences, il est clair que les gouvernement
1740
e budget de la recherche fondamentale à l’échelon
européen
. VI. Premier catalogue de réformes nécessaires fondées sur le prin
1741
d’autant plus que l’actualité englobe le problème
européen
et que la régionalisation de nos pays ne serait même pas concevable s
1742
rait même pas concevable s’il n’y avait l’horizon
européen
. Enseigner les réalités de la région et l’idéal de l’Europe au lieu
1743
seigner les réalités de la région et l’idéal de l’
Europe
au lieu des mythes de l’État-nation souverain et des mensonges qui se
1744
xe nord-sud, rhénan-alpin.) La création de lycées
européens
sur le modèle de celui de Luxembourg et l’introduction d’un baccalaur
1745
de Luxembourg et l’introduction d’un baccalauréat
européen
sont d’excellents exemples internationaux de ce qui pourrait être fai
1746
au respect des forêts. VII. De la commune à l’
Europe
par la région Tous les problèmes régionaux — qu’ils soient économi
1747
er-CERN près de Genève, réalisent au service de l’
Europe
entière ce qu’aucun de nos États, a fortiori de nos régions, ne peut
1748
ous pouvons donc imaginer le modèle suivant d’une
Europe
fédérée : — des régions fonctionnelles, dotées chacune d’une agence r
1749
, éducative, des transports, etc.). — des agences
européennes
(relevant d’assemblées élues qui contrôlent leurs budgets), capables
1750
nales. Les régions seraient ainsi immédiates à l’
Europe
, même si elles choisissaient, comme c’est probable, de rester liées à
1751
je transpose en termes politiques mon équation :
Europe
de la culture = foyers locaux de création initiant des courants conti
1752
tiant des courants continentaux cela va donner :
Europe
politique = régions autonomes composant une fédération continentale.
1753
ntinentale. Voici donc le modèle fédéraliste de l’
Europe
que je préconise : la complexité des régions rendra justice à nos féc
1754
F. R. Allemann, « L’Alsace région charnière de l’
Europe
», Preuves , Paris, février 1964. 108. Sur l’aliénation non seuleme
1755
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (III) », Genève, été 1972, p. 66-79.
1756
yeux de l’historien futur l’évolution de l’union
européenne
prenne jamais la forme d’une chaîne de « Sommets », ou d’une route si
1757
riences en cours, surtout dans les pays du centre
européen
, régions rhénanes et arc alpin. C’est pourquoi nous avons tenu à en r
1758
nullement question de « découper » des régions en
Europe
comme les conventionnels Sieyès et Thouret découpèrent des départemen
1759
n’y aurait jamais de régions, par suite jamais d’
Europe
viable. ⁂ Nous nous garderons bien, ici, des clichés habituels après
1760
aît important, c’est qu’une doctrine régionaliste
européenne
s’élabore au moment précis où la situation politique l’appelle dans t
1761
où la situation politique l’appelle dans toute l’
Europe
, c’est-à-dire au moment précis où l’impossibilité de construire l’uni
1762
nnent évidentes aux yeux d’un très grand nombre d’
Européens
actifs, non seulement dans les mouvements de militants, mais dans la
1763
militants, mais dans la plupart des institutions
européennes
privées et jusque dans les institutions intergouvemementales. Une for
1764
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (III) », Genève, été 1972, p. 85-89.
1765
tion et la diffusion en quatre langues de Civisme
européen
, organe de la Campagne d’éducation civique européenne, et de Saison,
1766
ropéen, organe de la Campagne d’éducation civique
européenne
, et de Saison, publication annuelle de l’Association européenne des f
1767
de Saison, publication annuelle de l’Association
européenne
des festivals de musique. Le Bulletin du Centre européen de la cult
1768
chaque année : — un (ou deux) numéro consacré à l’
Europe
des régions, la présente livraison étant la quatrième de la série qui
1769
ui a commencé en hiver 1967 avec « Naissance de l’
Europe
des régions » et s’est poursuivie par « L’Europe des régions II » (hi
1770
’Europe des régions » et s’est poursuivie par « L’
Europe
des régions II » (hiver 1969) et « L’Europe des régions III » (été 19
1771
r « L’Europe des régions II » (hiver 1969) et « L’
Europe
des régions III » (été 1972) ; — deux (ou un) numéros consacrés à des
1772
crés à des études historiques sur la construction
européenne
, ou à la présentation d’un problème culturel européen comme les unive
1773
enne, ou à la présentation d’un problème culturel
européen
comme les universités, ou la presse et les media ; — un numéro où une
1774
tentera de faire le point de « l’état de l’union
européenne
», ses progrès, son arriération, leurs causes et les moyens d’aller p
1775
disposition de l’Institut universitaire d’études
européennes
. Ils publieront des monographies sur des sujets de politologie, de ph
1776
75 : Henri Schwamm, O. Giarini et H. Loubergé : L’
Europe
et les ressources de la mer. Denis de Rougemont : Les Mythes européen
1777
ources de la mer. Denis de Rougemont : Les Mythes
européens
, de Prométhée à Don Juan. André Reszler : Les Mythes nationaux. Jacqu
1778
ncore, par tous ceux qui ont à cœur de sauver une
Europe
non pas des chiffres mais des hommes. Une Europe de la fraternité, de
1779
Europe non pas des chiffres mais des hommes. Une
Europe
de la fraternité, de la qualité et de la participation civique, donc
1780
on civique, donc des communes et des régions, une
Europe
fédérale qui peut être l’innovation majeure du siècle. dk. Rougemo
1781
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (IV) », Genève, mars 1974, p. 1-2.
1782
Stratégie de l’
Europe
des régions (printemps 1974)dl dm Évolution des motifs d’union
1783
xxe siècle, qui ne savent pas qu’il faut faire l’
Europe
, ou qui n’ont pas très bien compris pourquoi. Je ne sais, on me dit q
1784
apparition et de leur prise de conscience par les
Européens
, les motifs principaux qui nous ont amenés à l’idée d’union de l’Euro
1785
ncipaux qui nous ont amenés à l’idée d’union de l’
Europe
, et qui nous contraignent maintenant à réussir cette union, au plus t
1786
t le monde voyait très bien qu’il fallait faire l’
Europe
pour empêcher le retour des guerres entre nos soi-disant « grandes pu
1787
triels — et voilà la principale cause des guerres
européennes
, depuis deux siècles, éliminée. Mais ce premier succès ne suffisait p
1788
quelque sorte. 2e motif. — Il fallait faire l’
Europe
dans les années 1950 pour relever ses ruines, restaurer son industrie
1789
lé par les écologistes américains, soviétiques et
européens
. Pour la première fois dans l’histoire, l’homme se voit contraint de
1790
ue presque tout le mal vient de l’Occident — USA,
Europe
, URSS, à quoi s’ajoute le Japon : ces quatre parties du monde produis
1791
capable d’imposer des mesures comparables. Mais l’
Europe
? L’Europe seule, cœur de l’Occident, origine de tout le bien et de p
1792
mposer des mesures comparables. Mais l’Europe ? L’
Europe
seule, cœur de l’Occident, origine de tout le bien et de presque tout
1793
e mal qu’entraîne la civilisation industrielle, l’
Europe
divisée, sans pouvoir fédéral, est incapable de s’imposer la moindre
1794
in en une puissante fédération les 480 millions d’
Européens
qui vivent aujourd’hui divisés en 25 nations à peu près souveraines,
1795
o-technique, quantitative. Mais elle est née de l’
Europe
, de ses systèmes de valeurs et de leurs conflits. Elle est née aussi
1796
sont nées de nos nationalismes, et c’est à nous,
Européens
, qu’il revient d’inventer les anticorps de ce virus dont nous avons i
1797
. Dernière et peut-être suprême raison de faire l’
Europe
. Le problème de l’Europe aujourd’hui résume ainsi tous les problèmes
1798
uprême raison de faire l’Europe. Le problème de l’
Europe
aujourd’hui résume ainsi tous les problèmes de notre société, et les
1799
les pays du Marché commun ont prouvé que 65 % des
Européens
dans leur ensemble souhaitent l’union, et que de ces 65 %, les trois-
1800
rs plus d’anti-Européens qu’il n’en naît. ») Si l’
Europe
n’est pas faite, malgré tout, il doit y avoir à cela une grande et gr
1801
dès lors baptisés la nation. Si l’on veut faire l’
Europe
, que tout ordonne de faire, il faut défaire et dépasser l’État-nation
1802
is du mauvais pied quand, au premier Congrès de l’
Europe
, à La Haye en 1948, nous avons accepté, nous les fédéralistes, un com
1803
obstacles par excellence à toute union. Faire l’
Europe
des États-nations, l’Europe des patries ou l’Europe des États, c’est
1804
toute union. Faire l’Europe des États-nations, l’
Europe
des patries ou l’Europe des États, c’est ce que l’on nomme en logique
1805
rope des États-nations, l’Europe des patries ou l’
Europe
des États, c’est ce que l’on nomme en logique un « énoncé contradicto
1806
les ministres et chefs d’État des « Puissances »
européennes
— comme elles se nomment encore sans rire — multiplient les promesses
1807
si l’on peut tout bloquer… Si donc on veut unir l’
Europe
, il faut partir d’autre chose que des obstacles à toute union, d’un a
1808
s en apparence, qui ont amené la plupart des pays
européens
à poser le problème régional. Que ces motifs soient de nature ethniqu
1809
faut le voir dans la création d’agences fédérales
européennes
, qui seraient compétentes partout où les tâches se révéleraient d’éch
1810
ne répondait en réalité à une prise de conscience
européenne
et d’horizon mondial. La conscience de la nécessité de fédérer l’Euro
1811
ndial. La conscience de la nécessité de fédérer l’
Europe
, puis la reconnaissance de l’obstacle majeur à cette union, que const
1812
tes, amènent à constater que si l’on veut faire l’
Europe
, il faut dissoudre le cadre stato-national et dépasser ce modèle péri
1813
ires actuellement étouffés dans les pays de l’Est
européen
. Presque partout, ces ethnies brimées déclarent souffrir d’un sous-dé
1814
leur séparation et leur rattachement immédiat à l’
Europe
fédérée dès qu’elle sera faite. Motifs économiques ensuite. Les plans
1815
l et de lui-même en particulier — mon utopie de l’
Europe
de demain, fédérée sur la base des régions, d’ici dix à quinze ans. I
1816
réalisation de ces deux temps de la construction
européenne
. 1° Faire une région, ce n’est pas faire un mini-État-nation, ce n’es
1817
nt périodiquement en assemblées générales au plan
européen
, débattront de leurs problèmes communs, et arrêteront d’un commun acc
1818
e constituer dans leur domaine propre des agences
européennes
, s’occupant des transports, de l’énergie, des plans écologiques conti
1819
mblées ne fonctionnent en fait comme des Chambres
européennes
, que ces agences ne constituent en fait des ministères, non officiels
1820
e les officiels, et qu’elles ne créent un Conseil
européen
composé de leurs chefs. Et tout d’un coup l’on s’apercevra que l’Euro
1821
s chefs. Et tout d’un coup l’on s’apercevra que l’
Europe
fédérale est virtuellement faite, qu’elle est faite à l’image de la f
1822
sa capitale nationale — ce jour-là, la Révolution
européenne
sera virtuellement accomplie. Il n’y aura pas besoin de fortes secous
1823
a sans doute d’élire alors un véritable Parlement
européen
et de se battre pour ses compétences : qu’elles soient très fortes qu
1824
and il s’agira de régler des tâches de dimensions
européennes
— mais là seulement — les régions restant autonomes pour toutes les t
1825
il nous faut éduquer et former dès maintenant les
Européens
de demain, et pour cela, il faut réformer notre enseignement. Il faut
1826
aliste par un enseignement d’abord régional, puis
européen
et mondial. Toute l’histoire qu’on nous a enseignée est à refaire. El
1827
aturel. Une autre condition de réussite du projet
européen
— qui découle de la réforme des écoles — est de former des administra
1828
tenté de vous faire sentir, c’est que le problème
européen
dépasse largement les problèmes discutés dans la presse sous cette ru
1829
s nouvelles. Il est vrai que ma description d’une
Europe
unie s’instaurant en dix ou quinze ans par une révolution non violent
1830
les révolutions violentes n’ont jamais abouti en
Europe
à autre chose qu’à une tyrannie accrue. La Terreur jacobine aboutit à
1831
cause de cela, finalement, que je vous parle de l’
Europe
, de son union, et plus encore, des régions. Tout le problème politiqu
1832
ue, social, culturel, économique, écologique de l’
Europe
— et de l’Occident tout entier — se ramène à cela : — comment l’homme
1833
4 500. dl. Rougemont Denis de, « Stratégie de l’
Europe
des régions », Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Europe
1834
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (IV) », Genève, mars 1974, p. 3-20. dm. Conférence donné
1835
ne le 5 mai 1971, à l’occasion de la Journée de l’
Europe
.
1836
Conseil régional récemment nommé : L’expression
Europe
des régions non seulement me hérisse, mais me fait dire que ceux qui
1837
nt un étrange retour en arrière. Il y a déjà eu l’
Europe
des régions. C’était le Moyen Âge et la féodalité. (Erreur sur la fé
1838
tes », ou encore « les tenants d’un certain mythe
européen
, celui de l’Europe des régions, qui est une absurdité ». Ce qui n’a p
1839
s tenants d’un certain mythe européen, celui de l’
Europe
des régions, qui est une absurdité ». Ce qui n’a pas à être démontré
1840
uelle, quoi qu’on en pense — de la France et de l’
Europe
, de l’Europe et du monde. L’État-nation, une formule périmée Ma
1841
u’on en pense — de la France et de l’Europe, de l’
Europe
et du monde. L’État-nation, une formule périmée Mais tandis que
1842
viennent enfin à considérer la possibilité d’une
Europe
des régions se substituant dans un laps de temps prévisible au régime
1843
quise la légitimité des États-nations existant en
Europe
occidentale… Certains d’entre eux remontent à plusieurs siècles. L’ex
1844
t peut-être temps que les nations submergées de l’
Europe
renaissent… De sérieux troubles pourraient être provoqués par les lut
1845
dance totale… Le processus pourrait s’étendre à l’
Europe
tout entière. Le rôle essentiel d’un État-nation — la défense — s’est
1846
ons essentielles de l’existence des États-nations
européens
sont en train de disparaître ; il se peut qu’elles soient historiquem
1847
es ; elles peuvent alors être remplacées. […] une
Europe
constituée d’États-nations éclatés pourrait former une communauté pol
1848
t autre que les régions. L’avenir serait donc à l’
Europe
des régions. À Paris, les candidats à la présidence de la République
1849
offrait un point de chute idéal. Le paladin de l’
Europe
des nations et d’une certaine idée de la France, devenait aux yeux de
1850
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (IV) », Genève, mars 1974, p. 60-66.
1851
avais qu’il accepterait parce qu’il était le plus
européen
de tous les Suisses, et qu’il ne pouvait l’ignorer. Mais je savais au
1852
le plus suisse de tous les grands écrivains de l’
Europe
. Qu’il n’y ait pas une patrie suisse mais deux douzaines, point de gr
1853
l ait tenu de lui ce don de prévision de l’avenir
européen
dont tous les deux firent preuve dans leur Correspondance (voir les l
1854
arythmies annonciatrices d’accidents du cœur de l’
Europe
. Peu de carrières ont connu tant d’alternances, de périodes d’action
1855
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (IV) », Genève, mars 1974, p. 81-83.
1856
les intellectuels autant que dans le grand public
européen
, c’est que George Orwell a prévu notre destin inéluctable d’Occidenta
1857
onse. Texte de George Orwell Une nouvelle guerre
européenne
a éclaté. Il se peut qu’elle dure plusieurs années et mette en pièces
1858
i clôt le Bulletin du CEC intitulé Naissance de l’
Europe
des régions (1968) me rappelle que les premières études « régionalist
1859
ture (CEC) et à l’Institut universitaire d’études
européennes
(IUEE) de Genève remontent à 1963 et 1967. Cela ne suffit pas toujour
1860
cerbent dans toutes les régions frontalières de l’
Europe
, avec une intensité particulièrement marquée le long d’une ligne qui
1861
ons nécessaires à la vie d’une communauté de type
européen
, celles qui souffrent le plus du fait de la frontière, ou, à plus pro
1862
s grande région » est aussi celle de l’horlogerie
européenne
, et celle de la clientèle principale de l’aéroport de Cointrin ! Tous
1863
onalisme totalitaire, a provoqué les deux guerres
européennes
, devenues mondiales. Ces guerres ont ruiné le prestige de l’Europe po
1864
mondiales. Ces guerres ont ruiné le prestige de l’
Europe
politique (d’où la décolonisation opérée dans la haine et le mépris d
1865
ntre-attaque qu’elle a provoqué par son action, l’
Europe
se voit aujourd’hui sans force : sa division en État-nations souverai
1866
qu’elle a fomentée, et qu’elle entretient. Si les
Européens
ne s’unissent pas, ils seront colonisés d’ici dix ou quinze ans par l
1867
ur mieux dire, de notre guignol partisan. Or, les
Européens
ne s’uniront jamais sur la base des États-nations, c’est-à-dire sur l
1868
mondiale, et l’empêchement majeur à l’union de l’
Europe
— laquelle serait cependant un facteur décisif de la solution de cett
1869
égions en tant qu’unités de base de la fédération
européenne
. Fédération qui sera l’élément décisif d’une résolution de la crise m
1870
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
des régions (V) », Genève, p. 9-17.
1871
oir pour la croissance démographique dans toute l’
Europe
— le long terme en subira des effets importants mais changés de signe
1872
qu’après dix ans écoulés, il y a dans l’ensemble
européen
moins d’habitants et une crise de pétrole, donc un moindre besoin d’a
1873
s de la société occidentale, Centre de recherches
européennes
, Lausanne, 1972. 130. Voir les citations de ces auteurs en Appendice
1874
e-Monde (hiver 1975-1976)dt Tout est venu à l’
Europe
, et tout en est venu, ou presque. Paul Valéry Le problème des relati
1875
nde bien : quantité d’intellectuels et d’artistes
européens
, américains et russes ont été et se veulent aujourd’hui encore des te
1876
tionniste. Il existe partout des Anciens, même en
Europe
. Mais il n’y a de Modernes, et loués comme tels, qu’en Europe et en A
1877
il n’y a de Modernes, et loués comme tels, qu’en
Europe
et en Amérique. (Il y en eut en Russie jusqu’à Staline : Stravinsky,
1878
ciens et des Modernes n’a jamais eu de sens qu’en
Europe
. Tout le monde sait cela et l’ignore à la fois, par refus d’en prendr
1879
taux, prompts à valoriser tout ce qui n’est pas d’
Europe
et à traiter « d’étonnamment moderne » telle figurine primitive ou te
1880
en tant qu’ils renient les valeurs qui ont fait l’
Europe
, ils s’en révèlent tributaires, mais se privent de comprendre les aut
1881
che proposée Le problème des relations entre l’
Europe
et le Monde (tiers et quart-monde) est traité d’ordinaire en termes p
1882
poser la thèse suivante : — Les relations entre l’
Europe
et le reste du monde sont conditionnées par les mêmes forces qui déte
1883
nos jours. Je pose donc que les relations entre l’
Europe
et le Monde dépendront dans l’avenir immédiat et lointain, comme elle
1884
es (au sens le plus large du terme) qui animent l’
Europe
et les différents secteurs du tiers-monde ; 2° des modalités de la co
1885
telle par les Romains. IV. « Tout est venu à l’
Europe
… » Ces faits religieux fondamentaux conditionnent les échanges ent
1886
x fondamentaux conditionnent les échanges entre l’
Europe
(ou l’Occident christianisé)135 d’une part, et le Monde mahométan, hi
1887
eut bien dire avec Valéry que « tout est venu à l’
Europe
» : population, alphabet, droit, cosmogonie — mythe de la Création et
1888
C’est ce que symbolise le mythe de l’Enlèvement d’
Europe
. Europe, princesse de Tyr — non loin de Byblos où l’alphabet fut inve
1889
que symbolise le mythe de l’Enlèvement d’Europe.
Europe
, princesse de Tyr — non loin de Byblos où l’alphabet fut inventé — es
1890
ns et à la Grèce continentale. Le peuplement de l’
Europe
s’est produit à partir du nord (Scythes, Doriens, Indo-Européens), de
1891
u sentiment la dernière phase du mouvement vers l’
Europe
, le dernier grand apport de l’extérieur, définissant la « modernité »
1892
ortezia des troubadours. Oui, « tout est venu à l’
Europe
», mais désormais, tout en viendra, « ou presque… ». Et d’abord la dé
1893
re, donnant naissance à la notion d’humanité. Les
Européens
ont découvert le Monde, et personne n’est jamais venu les découvrir.
1894
ie de l’énumération des découvertes et inventions
européennes
adoptées, imitées, puis exigées par le Monde, depuis la fin de la chr
1895
t définitive. À partir du xve siècle, que fait l’
Europe
quand elle emprunte au Monde, faute de « valeurs », des formes ou des
1896
e de l’art japonais sur Van Gogh. Le xxe siècle
européen
va s’ouvrir sur la vogue de l’art nègre, dès avant la Première Guerre
1897
stiques à nos arts ont peu de chances de durée en
Europe
. Dans la mesure même où ils ont signifié trop facilement la « moderni
1898
dans le même temps, par la force et la ruse, les
Européens
s’approprient d’immenses réserves de minerais, d’or, d’aliments et de
1899
ole. C’est l’information scientifique, venue de l’
Europe
et d’elle seule, qui a révélé ces richesses naturelles et dans un sen
1900
s milliards de dollars. Ce mouvement va-t-il de l’
Europe
vers le Monde, ou l’inverse ? Il va de la source scientifico-techniqu
1901
ie. Le pétrole est « arabe », dit-on, mais sans l’
Europe
il n’existerait pas. Et dans ce sens concret, « il vient de l’Europe
1902
ait pas. Et dans ce sens concret, « il vient de l’
Europe
». V. « … et tout en est venu, ou presque » J’ai fait ailleurs,
1903
impressionnante des inventions majeures dues à l’
Europe
, dans tous les ordres138 : arts et sciences, philosophies révolutionn
1904
r, en tant que tel, peut être appelé une création
européenne
. Que se passe-t-il quand le monde adopte ces inventions, ces procédés
1905
, je crois que nous sommes en droit de dire que l’
Europe
, depuis deux ou trois siècles, exporte sans relâche ses produits fini
1906
pact sur le tiers-monde de « ce qui est venu de l’
Europe
». A. Prenons notre premier exemple au niveau microscopique des eff
1907
e stérilisante. L’énoncé des plus hautes valeurs
européennes
tient dans l’œuvre de Bach et dans celle de Mozart. Les Messes et les
1908
te tentative verbale pour exprimer ce que l’homme
européen
a conçu de plus pur, de plus fort et de plus exaltant. Voilà l’Europe
1909
us pur, de plus fort et de plus exaltant. Voilà l’
Europe
suprême, elle n’ira pas plus haut, peut-être, mais qui serait en mesu
1910
ser mieux dans le monde d’aujourd’hui ? Certes, l’
Europe
réelle est loin de tels sommets, mais ce sont tout de même ses sommet
1911
s musicales se raccordent au psychisme de l’homme
européen
qui a conçu les machines et la personne. Mais les machines sont trans
1912
lectuel indonésien me dit un jour : « Vous autres
Européens
, vous nous envoyez des machines-outils ; c’est très joli, cela nous a
1913
que réinventer les lieux communs de nos chansons
européennes
, qu’ils n’avaient jamais entendues. Ainsi, chaque machine exportée es
1914
sera pris au niveau macroscopique du contact de l’
Europe
et d’un empire, la Chine : — qu’a-t-elle reçu de l’Europe ? et qu’en
1915
t d’un empire, la Chine : — qu’a-t-elle reçu de l’
Europe
? et qu’en fait-elle ? La Chine a pris d’abord l’idée de révolution,
1916
issue de la société industrielle du xixe siècle
européen
: le marxisme. Elle a reçu la technique, et elle développe une scienc
1917
entendons aux États-Unis plus qu’à la mère-patrie
européenne
. Cet ensemble d’options fondamentales, de doctrines, de pratiques, d’
1918
Chinois le plus célèbre, pour lui substituer cet
Européen
typique : un Juif allemand, dont le père s’était fait protestant, et
1919
C. Reste le virus le plus sûrement mortel que l’
Europe
ait propagé dans le monde en le colonisant intensivement pendant un s
1920
âtivement bricolés sur le modèle de l’État-nation
européen
. Les Nations unies comptent aujourd’hui 153 États-nations, dont les 4
1921
mort du plancton océanique. VI. Vocation de l’
Europe
Les conditions critiques que l’on vient de rappeler ont été créées
1922
r ont été créées par l’Occident, et d’abord par l’
Europe
(colonisation, formule de l’État-nation, développement industriel non
1923
ment efficace mais globalement nocive). C’est à l’
Europe
qu’il appartient de modifier ces conditions, et l’on ne voit pas de r
1924
tions radicales puissent venir d’ailleurs. Si les
Européens
ne parviennent pas à s’unir au-delà de leurs États-nations, ni à réso
1925
la guerre atomique pourrait être évitée. C’est en
Europe
et non ailleurs que les anticorps des virus répandus par nos États, n
1926
’URSS. Enfin, seul l’exemple vécu et réussi d’une
Europe
fédérée au-delà et en deçà de ses États-nations serait susceptible d’
1927
s et ethno-culturelles. La vraie modernité pour l’
Europe
pourrait offrir l’exemple au monde, et dont on peut espérer qu’elle e
1928
ns la prise au sérieux des vertus créatrices de l’
Europe
et de la vocation de l’Europe dans le Monde : animer, équilibrer, féd
1929
tus créatrices de l’Europe et de la vocation de l’
Europe
dans le Monde : animer, équilibrer, fédérer, en prenant pour finalité
1930
n Michel, Paris, 1957. 278 p. ; Les Chances de l’
Europe
, La Baconnière, Neuchâtel, 1962, 92 p. ; Pour un Dialogue des cultur
1931
Conférences du Cénacle, Beyrouth, 1962, 24 p. ; L’
Europe
et le Monde, débats et résolutions de la Conférence européenne tenue
1932
le Monde, débats et résolutions de la Conférence
européenne
tenue à Bâle en septembre 1964, Bulletin du Centre européen de la cul
1933
138. Voir, entre autres, ma Lettre ouverte aux
Européens
, p. 85 à 91. 139. Lettre ouverte aux Européens, op. cit., p. 90-91
1934
Européens, p. 85 à 91. 139. Lettre ouverte aux
Européens
, op. cit., p. 90-91. 140. La colonisation systématique de l’Afrique
1935
que et de l’Asie du Sud-Est par les États-nations
européens
commence vers 1872, pour atteindre son plein vers 1910. La décolonisa
1936
, Bulletin du Centre européen de la culture : « L’
Europe
et ses intellectuels », Genève, hiver 1975, p. 3-16.
1937
de l’homme , et qu’en elle sont Les Chances de l’
Europe
. Merci, mes chers amis, pour ce cadeau somptueux — sur lequel je vai