1
n aussi grand danger que l’invasion du stalinisme
russe
. On sait les motifs invoqués : richesse des USA, conformisme souriant
2
anger d’une guerre menée sur notre sol contre les
Russes
. (Mais l’attitude antiaméricaine est plus ancienne que ces griefs, et
3
s raisons, bien connues désormais, sont la menace
russe
, la prépondérance américaine, la nécessité absolue d’élargir nos marc
4
comme la preuve d’intentions agressives contre la
Russie
. Mais ce même raisonnement, d’autre part, a pu jouer chez nous en fav
5
il fallait accepter in extremis. Si maintenant la
Russie
nous rassure, il est clair que tout est changé. Dès l’instant que nou
6
n sont peut-être la preuve que tout va changer en
Russie
: ils ne changent rien à ces faits. Quand la Russie deviendrait notre
7
ssie : ils ne changent rien à ces faits. Quand la
Russie
deviendrait notre meilleure amie, quand les États-Unis renonceraient
8
e rappeler. La question n’est pas de savoir si la
Russie
nous fait plus ou moins peur, mais si nos 21 nations sont encore capa
9
agande escompté sera partiellement atteint par la
Russie
, à peu de frais. Ceux des Européens qui partageaient le point de vue
10
ration. Un délai de grâce pour l’Europe Les
Russes
renonçant à la guerre, le monde entier se remet à respirer : c’est do
11
raversent une période de paralysie politique. Les
Russes
en profitent pour pousser leur tactique de « détente » visant à faire
12
, le reste de l’Europe doit marquer le pas et les
Russes
en profitent pour marquer des points. La conférence de Rome est ajour
13
une île ; une Autriche occupée, et pillée par les
Russes
; des pays scandinaves drapés dans leur satisfaction, mais pleins de
14
isons pas, l’Amérique nous laissera tomber, et la
Russie
nous ramassera. Certes l’Europe n’est pas la somme des Européens réel
15
en retombera aux yeux de l’Histoire, non sur les
Russes
, non sur les Asiatiques, encore moins sur les Américains, mais sur le
16
e allemande, pour les uns et les autres une armée
russe
. Les USA, qui dénonçaient l’Europe « impérialiste », profitent de son
17
rai danger qui doit nous fédérer ne vient pas des
Russes
, mais de nos divisions. L’offensive de paix soviétique ne change rien
18
vons, depuis la dernière guerre, dans la peur des
Russes
et de la charité des Américains. » Je traduis maintenant les mots en
19
que de l’Europe, c’est-à-dire sa fédération. La
Russie
à Berlin, ou l’Europe caricaturée Il était facile de prévoir que r
20
ndorre, soit vingt-cinq, à quoi s’ajouteraient la
Russie
et ses six satellites.) Cette grandiose alliance « démocratique » com
21
ts, seront sans doute rassurés à l’idée d’un bloc
russe
de 200 millions rétablissant d’un seul coup la balance. Le cauchemar
22
vre à Genève à l’heure choisie par l’Est. Du côté
russe
, l’idée de manœuvre est claire : fixer la France d’abord, puis la Gra
23
ort ou à raison — d’inspirer quelque crainte à la
Russie
. Deuxième victoire du Kremlin. Au soir même de la chute de Diên Biên
24
plus que dans les dénonciations que récitent les
Russes
et leurs satellites en Asie. Mais le colonialisme soviétique, lui, no
25
ie, puisque celle-ci serait ouverte à l’expansion
russe
et chinoise. Mais assurer la paix définitive entre la France et l’All
26
sible : l’union européenne, capable d’opposer aux
Russes
une puissance qui les tienne en respect. (Et tout le Sud-Est de l’Asi
27
, mais peut bien être détourné de ses fins par la
Russie
. L’Asie, donc, doit vouloir autant que nous, et autant que l’Amérique
28
de se défendre plus de quelques heures contre les
Russes
ou les Américains : bref, de se conduire en pirate ou de vivre en vas
29
itionnelles » qui les séparent, alors que le flot
russe
menace de les submerger tous. Le problème franco-allemand reste insol
30
nir qu’en vous résumant une légende de l’ancienne
Russie
orthodoxe et mystique, la légende de la Grande Baleine11. Il y avait
31
vaient réponse à tout. Et de même aujourd’hui, la
Russie
soviétique offre ou impose à l’homme des masses plus de sécurité et b
32
la recherche. 11. Je la tiens du grand écrivain
russe
exilé, Alexis Remizov. v. Rougemont Denis de, « Le rôle de la reche
33
au de fer, vivent dans la peur de 200 millions de
Russes
, et dans la dépendance économique de 160 millions d’Américains. La ra
34
onale », « danger allemand », « offensive de paix
russe
», « impérialisme américain ». Le temps que l’on perd ainsi pour le s
35
est-ce que la force ? On pouvait soutenir que les
Russes
, en abaissant le rideau de fer, donnaient une preuve de leur faibless
36
congénitale à l’Occident, mais dans laquelle les
Russes
ne se sentent pas à l’aise. Leur idée du secret explique pourquoi. Ci
37
L’Occident a tout à gagner à faire connaître aux
Russes
« ce qui existe ». Et la proposition spectaculaire du président Eisen
38
rieux motifs d’union ne dépendent ni de la menace
russe
, ni d’une pression américaine. Car les uns sont inscrits dans les don
39
uer. Quels en seront les interlocuteurs ? Du côté
russe
, la chose est claire : tous ceux qui parleront le feront au nom de Mo
40
es intellectuels ? Ils n’ont rien à apprendre aux
Russes
. Ceux-ci jugeront sans intérêt un dialogue avec leur écho. Les neutra
41
ccident, ils n’ont rien de positif à proposer aux
Russes
, et ne peuvent pas prétendre à représenter l’opinion générale de l’Eu
42
dans le dialogue avec la doctrine totalitaire des
Russes
. L’étalage de nos diversités d’écoles et de jugements fait partie de
43
c dire oui, sans réserve, aux offres répétées des
Russes
. Ces offres nous sont faites au nom de la paix, dans l’esprit qu’on n
44
bles sur les motifs tactiques ou stratégiques des
Russes
, saisissons l’occasion d’appliquer nos principes, en toute confiance.
45
sant une doctrine avant de les envoyer parler aux
Russes
! Plus ces penseurs seraient « représentatifs » d’une doctrine offici
46
s de leurs préjugés anarcho-individualistes ? Les
Russes
ont leurs idées sur le civisme, et sur les devoirs de l’intelligentsi
47
ombreuses missions en URSS et parle couramment le
russe
. z. Rougemont Denis de, « Lever de rideau culturel ? », Bulletin du
48
, à la faveur de sa double ignorance des réalités
russes
et staliniennes (ou post-staliniennes). Pour les intellectuels soviét
49
de l’histoire des relations culturelles entre la
Russie
et l’Europe de l’Ouest jusqu’en 1917, servira d’introduction au probl
50
rre de 1914) (décembre 1955)ac ad L’ancienne
Russie
(de 862 à 1700) Peut-on qualifier de « culturels » les premiers co
51
fier de « culturels » les premiers contacts de la
Russie
et de l’Europe ? Ils se produisent à partir du ix e siècle, quand les
52
des héros et des saints les plus populaires de la
Russie
. Mais si les formes les plus hautes de la pensée et de la religion vi
53
u près complète de relations culturelles entre la
Russie
et l’Europe jusqu’à la fin du xvii e siècle. Quelques échanges d’amba
54
de Plan Carpin), quelques mariages de princesses
russes
à des souverains occidentaux, français ou danois, et les tentatives d
55
» non commerciaux jusqu’à Pierre le Grand. La
Russie
moderne (de Pierre le Grand à Alexandre Ier) Chacun connaît l’aven
56
l’aventure révolutionnaire que représenta pour la
Russie
le règne de Pierre le Grand. Il fut « le premier technocrate de l’his
57
nd les techniques de l’Europe, et les impose à la
Russie
: celle-ci, une fois de plus, reçoit d’ailleurs, et d’en haut, sa cul
58
t pour lui de transformer l’ancienne civilisation
russe
en y greffant des formes empruntées à l’Occident, que de s’en débarra
59
tine écrira sa phrase célèbre : « Le gouvernement
russe
est une monarchie absolue tempérée par l’assassinat. » Sous Catherin
60
s lettres, des arts, de l’activité intellectuelle
russe
ne ressemble plus en rien à la technolâtrie barbare et au mélange bab
61
nd. Des architectes, des sculpteurs, des peintres
russes
commencent à collaborer et bientôt à rivaliser avec les innombrables
62
es innombrables artistes étrangers travaillant en
Russie
. La nouvelle culture née de la révolution pétrovienne n’avait été a
63
nt que, dès la fin du xviii e siècle, une culture
russe
existait déjà, plus homogène et plus stable que l’ancienne. Cette cul
64
t plus stable que l’ancienne. Cette culture était
russe
dans le sens le plus strict du mot, exprimant des états d’âme, créant
65
nt des états d’âme, créant des valeurs proprement
russes
, et si le peuple ne la comprenait qu’à moitié, ce n’était pas qu’elle
66
que lui n’était pas encore une nation. Une mode
russe
se crée en Europe, comparable à la mode chinoise de l’époque : les Je
67
xviii e et le xix e — représente, du point de vue
russe
, « l’histoire de l’osmose entre la Russie et l’Occident. À l’origine
68
t de vue russe, « l’histoire de l’osmose entre la
Russie
et l’Occident. À l’origine de l’osmose il y a deux mouvements : l’éla
69
de l’osmose il y a deux mouvements : l’élan de la
Russie
vers l’Occident, la poussée de l’Occident vers la Russie. À certains
70
vers l’Occident, la poussée de l’Occident vers la
Russie
. À certains égards, le second mouvement apparaît plus puissant encore
71
apparaît plus puissant encore que le premier. La
Russie
a besoin de l’Occident ; tout en s’assurant de ce côté certaines acqu
72
s trop y réfléchir à la conquête culturelle de la
Russie
. Ce fut une véritable ruée de savants, d’érudits, d’ingénieurs, de t
73
de belles manières ou même de belles-lettres. La
Russie
occidentalisée a changé de capitale : Pétersbourg a remplacé Moscou,
74
de ce que fut l’apport de l’Occident dans la vie
russe
, il faut y distinguer deux influences particulières, les plus puissan
75
èrement la vie intellectuelle et artistique de la
Russie
, de l’avènement d’Élisabeth à la mort d’Alexandre Ier, et à bien des
76
mière langue étrangère qu’apprenaient les enfants
russes
de bonne famille. Le plus grand poète du pays avouait que le français
77
rd, le socialisme allemand de Marx triomphera, en
Russie
, du socialisme français de Proudhon.) Nouvelle étape, dès l’aube du x
78
e siècle. Du fait des guerres napoléoniennes, la
Russie
va se trouver aux prises directes avec l’Occident. Les officiers russ
79
ux prises directes avec l’Occident. Les officiers
russes
qui ont vu l’Europe reviendront dans leur patrie dotés d’une vision é
80
; Alexandre Ier est lui-même un « humanitariste »
russe
, qui s’entretient avec Owen des nouvelles tendances sociales et parti
81
de ce passé européen la patrie spirituelle de la
Russie
future. Il lit les grands poètes occidentaux afin de les acclimater d
82
ion de l’Europe ne soit dorénavant étrangère à la
Russie
. Et cependant, Pouchkine l’Européen est le premier grand écrivain ru
83
ouchkine l’Européen est le premier grand écrivain
russe
. Grâce à lui, et malgré ses plaintes d’être né Russe, un certain équi
84
se. Grâce à lui, et malgré ses plaintes d’être né
Russe
, un certain équilibre s’établit entre l’influence occidentale et le g
85
pas été capable de pénétrer l’ensemble de la vie
russe
. Une des sources de la révolution est là ; car celle-ci est une révol
86
par là garantissent son unité. La renaissance
russe
(d’Alexandre Ier à Nicolas II) Tout ce qui a été créé en Russie d
87
e Ier à Nicolas II) Tout ce qui a été créé en
Russie
depuis Pouchkine relève tant de lui que du xix e siècle européen. La
88
lui que du xix e siècle européen. La littérature
russe
, de Lermontov et Gogol à nos jours, est tout entière issue de la révo
89
lle n’a rien désavoué de son héritage. La musique
russe
à partir de Glinka doit plus à la musique occidentale (surtout postér
90
ses représentants les plus illustres. La peinture
russe
, même celle qui, en la personne d’un Ivanov, d’un Sourikov ou d’un Wr
91
la tradition occidentale moderne. La philosophie
russe
prend son point de départ dans Schelling et dans Hegel, la science ne
92
elle. Et c’est pourquoi l’influence inverse de la
Russie
sur l’Occident n’est que la restitution à l’Europe de sa propre âme e
93
nrichie et comme rajeunie par l’apport neuf de la
Russie
. Il n’y a pas, depuis cinquante ans, dans les lettres européennes, de
94
re et à aimer les grandes créations de la culture
russe
, ce n’est pas qu’elle s’y évade d’elle-même, c’est qu’elle s’y retrou
95
u’elle s’y retrouve. Dostoïevski : « Nous autres
Russes
avons deux patries, l’Europe et notre Russie. » « L’Europe est notre
96
tres Russes avons deux patries, l’Europe et notre
Russie
. » « L’Europe est notre seconde mère. Nous lui devons beaucoup et lui
97
rons plus encore. » « Nous entrevoyons que l’idée
russe
, sera peut-être la synthèse de toutes les idées développées par l’Eur
98
urnal d’un écrivain) la place dans un messianisme
russe
, « mais qui puise sa force dans une foi profonde en la vocation europ
99
une foi profonde en la vocation européenne de la
Russie
. Pour lui, la Russie est une meilleure Europe, ou si l’on veut, une m
100
la vocation européenne de la Russie. Pour lui, la
Russie
est une meilleure Europe, ou si l’on veut, une meilleure chrétienté a
101
elée à sauver l’autre en la régénérant ». Mais la
Russie
culturelle du xix e siècle demeure symbolisée par la ville de Pierre,
102
continue toujours, l’infinie étendue de l’humble
Russie
paysanne. Slavophiles contre occidentalistes Le grand débat qu
103
alistes Le grand débat qui dominera la culture
russe
pendant tout le xix e siècle sera celui des occidentalistes et des sl
104
est entièrement centré sur le rôle de l’Europe en
Russie
. En 1836, un ancien officier de la Garde impériale, ami de Pouchkine
105
ogique intérieure du développement national de la
Russie
, et opposait avec mélancolie son passé obscur et fragmentaire à celui
106
it nullement récusé les tendances générales de la
Russie
moderne. Il désirait la voir, non pas moins, mais plus européenne — o
107
ichte à Hegel, étaient les premiers partisans, en
Russie
, d’un nationalisme éclairé, généreux et culturellement fécond. Khomia
108
s émules proposaient une interprétation du destin
russe
en tout point différente de celle dont Pétersbourg et l’Empire sembla
109
fondements de la vie sociale et culturelle de la
Russie
, il fallait les chercher, selon eux, dans la foi chrétienne, telle qu
110
selon eux, dans la foi chrétienne, telle que les
Russes
l’avaient toujours pratiquée, dans les institutions et coutumes du pe
111
an, ainsi que dans les vestiges historiques de la
Russie
ancienne. Le peuple et l’histoire furent leurs idoles, à l’instar des
112
réactionnaires obtus. Le premier révolutionnaire
russe
, Alexandre Herzen, partage leur mépris pour notre « décadence » moral
113
tude d’opposition systématique à l’ensemble de la
Russie
officielle et aux opinions modérées. « Un minimum d’esprit subversif
114
les idées libérales ont toujours été faibles (en
Russie
), qu’il n’y eut jamais en Russie d’idéologie libérale capable de rece
115
été faibles (en Russie), qu’il n’y eut jamais en
Russie
d’idéologie libérale capable de recevoir une autorité morale et de l’
116
oir une autorité morale et de l’exercer »18. Les
Russes
ont témoigné d’une disposition spéciale à adopter les idées occidenta
117
’universalité, — s’est mué, pour l’intelligentsia
russe
, en une affirmation qui confinait à la révélation religieuse. Les Rus
118
ion qui confinait à la révélation religieuse. Les
Russes
se donnent tout entiers, la réserve ou le criticisme sceptique leur e
119
élan religieux total de l’âme. L’intelligentsiste
russe
applique à la science ces méthodes idolâtriques. Lorsqu’il s’est fait
120
mir Soloviev, a pu dire que les intelligentsistes
russes
pratiquaient une foi basée sur ce syllogisme étrange : L’homme descen
121
exception (Weidlé) dont se nourrira la révolution
russe
. Mais elle les transformera en les assimilant. Elle les purifiera de
122
ique plonge ses racines dans cette intelligentsia
russe
des années 1860-1870. Il définit « ce désir si authentiquement russe
123
60-1870. Il définit « ce désir si authentiquement
russe
de trouver une conception universelle du monde par laquelle on répond
124
ute méthodique de Descartes est peu fait pour les
Russes
en général, toujours enclins à l’affirmation intégrale. L’élément sce
125
a un matérialisme croyant. Comment réagit l’État
russe
, continuellement provoqué et menacé par la révolte de l’intelligentsi
126
e-ci « un acte unanime d’accusation contre la vie
russe
» —, cette censure laisse cependant publier la plupart des œuvres des
127
a et par le public cultivé. Marx est introduit en
Russie
par Tchaktev, dans les années 1870, puis par Plekhanov dans les année
128
el (1880-1917) La fin du siècle est marquée en
Russie
, comme en Europe de l’Ouest, par un relâchement du fanatisme matérial
129
époque, le libre-échange des influences entre la
Russie
et les autres pays européens paraît avoir été complet, rapide, et fru
130
Paris au cours de la première saison des Ballets
russes
de Diaghilev, en 1909, au théâtre du Châtelet. Le triomphe de ces bal
131
triomphe de ces ballets est assuré par la musique
russe
nouvelle, œuvre des élèves de Rimski-Korsakov, par Scriabine et par S
132
i, deviennent des gloires occidentales autant que
russes
. De même que le symbolisme et Oscar Wilde ont fait fureur à Pétersbou
133
a traduire les œuvres des décadents et des fauves
russes
, Constantin Balmont, Sologoub, Alexandre Blok. La Russie se livre à «
134
Constantin Balmont, Sologoub, Alexandre Blok. La
Russie
se livre à « une interprétation de l’œuvre de Gogol, de Tolstoï et su
135
tente une vaste synthèse des valeurs religieuses
russes
, des catégories dialectiques européennes, et des préoccupations socia
136
tions sociales grandissantes21. Jamais encore le
Russe
cultivé n’avait montré un intérêt si vif pour l’ensemble de la pensée
137
n, un Strindberg étaient passionnément admirés en
Russie
alors qu’ils étaient encore à peine connus en France, tandis que la p
138
our le moins autant aux lettres étrangères qu’aux
russes
, et à la vie artistique de l’Occident qu’à celle de la Russie. Les di
139
la vie artistique de l’Occident qu’à celle de la
Russie
. Les discussions sur l’Orient et l’Occident, sur la Russie et l’Europ
140
es discussions sur l’Orient et l’Occident, sur la
Russie
et l’Europe perdaient de plus en plus toute acuité. On voyait les dif
141
nt ne faisait, du reste, que seconder celle de la
Russie
. L’étude du Moyen Âge occidental éclaira d’un jour nouveau les mœurs
142
ouveau les mœurs et les institutions du Moyen Âge
russe
. L’amour de l’Italie aida à comprendre Novgorod, Vladimir, Moscou. La
143
ù la musique, la danse et la technique dramatique
russes
allaient renouveler et même régénérer la vie musicale et théâtrale de
144
ident. Mais voici l’été de 1914 : il surprend la
Russie
dans un état de malaise social et spirituel profond, celui que dépeig
145
ndinaves, étaient appelés Rôs par les Grecs, d’où
Russes
. 14. Vladimir Weidlé, La Russie absente et présente, Gallimard, 1949
146
les Grecs, d’où Russes. 14. Vladimir Weidlé, La
Russie
absente et présente, Gallimard, 1949. Nous suivrons ce beau livre de
147
as Berdiaev, Les Sources et le sens du communisme
russe
, Gallimard, 1938. 16. Alexandre Herzen, Lettres de France, in Œuvres
148
à-dessus B. Zenkovsky, Histoire de la philosophie
russe
, 2 tomes, Paris, 1953 et 1955. ac. Rougemont Denis de, « Aperçu his
149
très largement à l’ouvrage de Vladimir Weidlé, La
Russie
absente et présente, paru chez Gallimard en 1949.
150
de revues officielles », en anglais, français ou
russe
. 4. « Favoriser l’échange de livres, revues et journaux entre les… bi
151
scientifiques. M. Molotov soumet alors le projet
russe
. Ce projet très court parle de supprimer toute discrimination dans le
152
qu’il y a de terrible, c’est que le gouvernement
russe
craint davantage notre amitié que notre hostilité… Et pourtant, cet i
153
ade de xénophobie et d’insularité, il y a chez le
Russe
moyen une réelle nostalgie de savoir et de voir quelque chose de nos
154
’occidentale » était admis par les interlocuteurs
russes
, il n’y aurait plus de dialogue Europe-URSS à proprement parler, car
155
n séminaire ou table ronde groupant des écrivains
russes
et européens. Cette possibilité a toujours existé en Europe. Pourtant
156
nt, elle ne pouvait se réaliser avant que du côté
russe
également on la déclarât souhaitable. Or, c’est ce qui vient de se pa
157
de Cholokhov, ne devrait pas réunir seulement des
Russes
et des communistes occidentaux (c’est déjà fait, d’une manière très «
158
rès « solide », comme il l’indique) mais bien des
Russes
et des non-communistes. Acceptant sans réserve le principe de cette i
159
leur œuvre propre. (Il est évident que seuls les
Russes
devraient être autorisés par leur gouvernement, conformément aux prin
160
treint de sociologues européens et de sociologues
russes
pourrait entreprendre en commun des enquêtes de micro-sociologie port
161
de telles expositions de peinture contemporaine (
russe
chez nous, européenne en URSS) résidera donc dans leur caractère limi
162
ent libres chez nous, mais « autorisés » chez les
Russes
. Et cela par simple réalisme, en vertu de notre désir d’aboutir à si
163
peu importe, mais réels — entre l’Occident et la
Russie
. Les échanges de délégués-propagandistes officiels, surveillés pas à
164
e répondent en rien aux désirs concrets du peuple
russe
, ni aux nôtres. Ils appartiennent à une ère désormais dépassée par l’
165
s au pas ou condamnés, demain ou après-demain, en
Russie
même. Seul l’avenir pacifique de nos relations de peuple européen à p
166
ique de nos relations de peuple européen à peuple
russe
, et de culture à culture, nous tient à cœur. 22. Le Capital de Mar
167
français Chapelain-Midy a été l’hôte des peintres
russes
, à l’occasion d’une exposition d’art français organisée à Moscou. Il
168
e-Soir, 19 janvier 1956). Selon lui, les peintres
russes
ne s’intéressent qu’aux scènes historiques et aux scènes de genre. «
169
s, les bureaux et les grands hôtels. Les peintres
russes
admirent « Poussin, David. Delacroix, Courbet et Daumier… (à cause de
170
rait ajouter à la poétesse de huit ans les jeunes
Russes
de 4 à 18 ans qui exposent dans une galerie de Londres. « Réalisme ph
171
s distribués au public par les services officiels
russes
, tandis que 1000 exemplaires sont confiés à l’ambassade américaine. P
172
nt d’être les contemporains des Américains et des
Russes
. On leur en propose le moyen, qui est de vivre à l’âge de l’Europe.
173
: le dimanche 4 novembre, sous le feu des canons
russes
, tandis que les troupes mongoles attaquaient le bâtiment de la derniè
174
pendant, le commerce avec les pays de l’Est et la
Russie
est entravé par la fermeture presque totale de la frontière entre l’E
175
pays soumis à l’occupation ou à l’influence de la
Russie
soviétique. C’est ce qu’on appelle le « rideau de fer ». D’autre part
176
itaire qui était autrefois celle de l’Europe. Les
Russes
dominent les pays de l’Est de notre continent (Pologne, Tchécoslovaqu
177
e l’Europe dans le monde. Les deux grands empires
russe
et américain se partagent l’Europe en zones d’influences. L’Europe es
178
spectable qu’ils n’oseraient jamais la payer… Les
Russes
n’ont pas ces scrupules-là, ils font ce qu’il faut ; ils gagneront sa
179
rke ou d’un Napoléon, ou encore avec l’orthodoxie
russe
, l’Inde, l’Italie renaissante et la France. Le lecteur français, en r
180
ux, presque exhaustifs, sur les jugements que les
Russes
, les Américains et les Européens ont portés les uns sur les autres au
181
la pratique, des excès alternés de la tendance «
russe
» et de la tendance « américaine ». Mais mon objet, ici et aujourd’hu
182
e de l’éducation trop libre en Amérique. L’utopie
russe
, c’est une colombe mécanisée, ou tout au moins conditionnée selon les
183
ences contraires de liberté et de contrainte. Les
Russes
disent contrainte seule, les Américains liberté seule ; nous disons :
184
r seul, de chasser pour son compte. Un Soviétique
russe
ou chinois eût invoqué le rendement technique dans le cadre du plan.
185
éparation générale et la formation technique. Les
Russes
sacrifient tout à la spécialisation professionnelle, dans le cadre du
186
En URSS : civisme égale obéissance au Parti La
Russie
soviétique n’a pas de ministère central de l’Éducation (chacun des Ét
187
e. Il s’agit partout de convaincre l’élève que la
Russie
a la forme la plus parfaite de « démocratie », et que toutes ses « vi
188
vieux palace de Montreux, seconde patrie du roman
russe
, que j’ai rencontré Retinger, en septembre 1947. Je venais de prononc
189
nternational ni sur le plan domestique. La partie
russe
est opprimée et sans voix ; la partie austro-hongroise est beaucoup m
190
1914, Madame Retinger, qui séjournait en Pologne
russe
, invita les Conrad et leurs deux fils à passer l’été dans la propriét
191
Autrichiens. (Seuls, les originaires de la partie
russe
restent libres de circuler chez les Alliés.) Pour atteindre ces deux
192
t servir de rempart à l’Europe contre l’expansion
russe
. Pour ces raisons patriotiques et politiques, et par goût de l’aventu
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auraient plaire à tout le monde. Les ambassadeurs
russes
à Paris et à Londres lui créent de constantes difficultés. Georges Ma
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celle de la Pologne luttant pour se libérer de la
Russie
. Les nombreux traits de caractère mexicain qu’il conte dans ses notes
195
rique, puis l’armée du général Anders, rentrée de
Russie
, si bien qu’à l’automne 1942, les forces polonaises en Angleterre tot
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ent près de deux millions de déportés polonais en
Russie
: il fallait les libérer, et permettre à beaucoup d’entre eux de repr
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ne, soutenue par les Anglais mais envahie par les
Russes
, ne devînt pas un obstacle à la conduite d’une guerre commune contre
198
il prononçait à la radio un discours offrant aux
Russes
des négociations immédiates. Quelques jours plus tard, le Foreign Off
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a duré trois-cents ans entre les Polonais et les
Russes
. Il représente un tournant décisif dans l’histoire d’une partie de l’
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Moscou, au son de l’hymne polonais. Le protocole
russe
, Sir Stafford Cripps, et une foule de plusieurs milliers l’attendaien
201
e foule de plusieurs milliers l’attendaient : les
Russes
avaient annoncé par radio la signature de l’accord, la libération des
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des canons leur parvenait déjà, de très loin. Les
Russes
avançaient. Et un matin ils virent passer cinquante avions américains
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lorsqu’il accompagnait Sikorski en route vers la
Russie
, il fut débarqué au Caire, où il apprit enfin le but de son voyage :
204
ands mais presque aussitôt reperdue au profit des
Russes
, Retinger ne voyait plus ce qu’il pouvait faire pour son pays, dans l
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ncts : Europe, Amérique du Nord, Amérique latine,
Russie
. Éléments communs : race blanche dominante, tradition chrétienne, ori
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attitudes très différentes, parfois opposées. La
Russie
s’est séparée politiquement de l’Occident, mais elle en exagère certa
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t leur métier. Au début du xxe siècle, plusieurs
Russes
, tels que Stravinsky, influenceront à leur tour la musique occidental
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ériel n’est pas plus « autrichien » que le ballet
russe
ne fut « russe », ou le dadaïsme « suisse ». 4. Mais la diversité
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plus « autrichien » que le ballet russe ne fut «
russe
», ou le dadaïsme « suisse ». 4. Mais la diversité des langues ?
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ques modernes, à la mesure de l’Amérique et de la
Russie
aujourd’hui, de la Chine demain », écrivait dès 1954 Jean Monnet (Let
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egard des structures de l’État. L’espagnole et la
russe
se veulent hostiles à mort, et par quelles différences cela s’est-il
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président américain et un grognement du dictateur
russe
ont contraint les gouvernements de la France et de la Grande-Bretagne
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ellectuels et d’artistes européens, américains et
russes
ont été et se veulent aujourd’hui encore des tenants de la tradition,
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els, qu’en Europe et en Amérique. (Il y en eut en
Russie
jusqu’à Staline : Stravinsky, Malevitch, Kandinsky, Mandelstam, etc.)
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et une part virtuellement considérable du peuple
russe
. 136. Le marxisme fait évidemment partie de l’Occident christianisé,
216
ie de l’Occident christianisé, mais le communisme
russe
et le maoïsme portent la plupart des marques d’une religion. 137. U