1 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-Amérique (juin-juillet 1952)
1 n aussi grand danger que l’invasion du stalinisme russe . On sait les motifs invoqués : richesse des USA, conformisme souriant
2 anger d’une guerre menée sur notre sol contre les Russes . (Mais l’attitude antiaméricaine est plus ancienne que ces griefs, et
2 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Culture et politique européenne (octobre 1952)
3 s raisons, bien connues désormais, sont la menace russe , la prépondérance américaine, la nécessité absolue d’élargir nos marc
3 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en avril 1953 (avril 1953)
4 comme la preuve d’intentions agressives contre la Russie . Mais ce même raisonnement, d’autre part, a pu jouer chez nous en fav
5 il fallait accepter in extremis. Si maintenant la Russie nous rassure, il est clair que tout est changé. Dès l’instant que nou
6 n sont peut-être la preuve que tout va changer en Russie  : ils ne changent rien à ces faits. Quand la Russie deviendrait notre
7 ssie : ils ne changent rien à ces faits. Quand la Russie deviendrait notre meilleure amie, quand les États-Unis renonceraient
8 e rappeler. La question n’est pas de savoir si la Russie nous fait plus ou moins peur, mais si nos 21 nations sont encore capa
9 agande escompté sera partiellement atteint par la Russie , à peu de frais. Ceux des Européens qui partageaient le point de vue
10 ration. Un délai de grâce pour l’Europe Les Russes renonçant à la guerre, le monde entier se remet à respirer : c’est do
4 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en juin 1953 (mai-juin 1953)
11 raversent une période de paralysie politique. Les Russes en profitent pour pousser leur tactique de « détente » visant à faire
12 , le reste de l’Europe doit marquer le pas et les Russes en profitent pour marquer des points. La conférence de Rome est ajour
13 une île ; une Autriche occupée, et pillée par les Russes  ; des pays scandinaves drapés dans leur satisfaction, mais pleins de
14 isons pas, l’Amérique nous laissera tomber, et la Russie nous ramassera. Certes l’Europe n’est pas la somme des Européens réel
15 en retombera aux yeux de l’Histoire, non sur les Russes , non sur les Asiatiques, encore moins sur les Américains, mais sur le
16 e allemande, pour les uns et les autres une armée russe . Les USA, qui dénonçaient l’Europe « impérialiste », profitent de son
5 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en août 1953 : Lettre aux Six (juillet-août 1953)
17 rai danger qui doit nous fédérer ne vient pas des Russes , mais de nos divisions. L’offensive de paix soviétique ne change rien
6 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une prise de conscience européenne (novembre-décembre 1953)
18 vons, depuis la dernière guerre, dans la peur des Russes et de la charité des Américains. » Je traduis maintenant les mots en
7 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)
19 que de l’Europe, c’est-à-dire sa fédération. La Russie à Berlin, ou l’Europe caricaturée Il était facile de prévoir que r
20 ndorre, soit vingt-cinq, à quoi s’ajouteraient la Russie et ses six satellites.) Cette grandiose alliance « démocratique » com
21 ts, seront sans doute rassurés à l’idée d’un bloc russe de 200 millions rétablissant d’un seul coup la balance. Le cauchemar
22 vre à Genève à l’heure choisie par l’Est. Du côté russe , l’idée de manœuvre est claire : fixer la France d’abord, puis la Gra
23 ort ou à raison — d’inspirer quelque crainte à la Russie . Deuxième victoire du Kremlin. Au soir même de la chute de Diên Biên
24 plus que dans les dénonciations que récitent les Russes et leurs satellites en Asie. Mais le colonialisme soviétique, lui, no
25 ie, puisque celle-ci serait ouverte à l’expansion russe et chinoise. Mais assurer la paix définitive entre la France et l’All
26 sible : l’union européenne, capable d’opposer aux Russes une puissance qui les tienne en respect. (Et tout le Sud-Est de l’Asi
27 , mais peut bien être détourné de ses fins par la Russie . L’Asie, donc, doit vouloir autant que nous, et autant que l’Amérique
8 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux notes sur la souveraineté nationale (mai 1954)
28 de se défendre plus de quelques heures contre les Russes ou les Américains : bref, de se conduire en pirate ou de vivre en vas
9 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Orienter les espoirs européens (décembre 1954-janvier 1955)
29 itionnelles » qui les séparent, alors que le flot russe menace de les submerger tous. Le problème franco-allemand reste insol
10 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle de la recherche en Europe (décembre 1954-janvier 1955)
30 nir qu’en vous résumant une légende de l’ancienne Russie orthodoxe et mystique, la légende de la Grande Baleine11. Il y avait
31 vaient réponse à tout. Et de même aujourd’hui, la Russie soviétique offre ou impose à l’homme des masses plus de sécurité et b
32 la recherche. 11. Je la tiens du grand écrivain russe exilé, Alexis Remizov. v. Rougemont Denis de, « Le rôle de la reche
11 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Habeas Animam (été 1955)
33 au de fer, vivent dans la peur de 200 millions de Russes , et dans la dépendance économique de 160 millions d’Américains. La ra
34 onale », « danger allemand », « offensive de paix russe  », « impérialisme américain ». Le temps que l’on perd ainsi pour le s
12 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Lever de rideau culturel ? (octobre 1955)
35 est-ce que la force ? On pouvait soutenir que les Russes , en abaissant le rideau de fer, donnaient une preuve de leur faibless
36 congénitale à l’Occident, mais dans laquelle les Russes ne se sentent pas à l’aise. Leur idée du secret explique pourquoi. Ci
37 L’Occident a tout à gagner à faire connaître aux Russes « ce qui existe ». Et la proposition spectaculaire du président Eisen
38 rieux motifs d’union ne dépendent ni de la menace russe , ni d’une pression américaine. Car les uns sont inscrits dans les don
39 uer. Quels en seront les interlocuteurs ? Du côté russe , la chose est claire : tous ceux qui parleront le feront au nom de Mo
40 es intellectuels ? Ils n’ont rien à apprendre aux Russes . Ceux-ci jugeront sans intérêt un dialogue avec leur écho. Les neutra
41 ccident, ils n’ont rien de positif à proposer aux Russes , et ne peuvent pas prétendre à représenter l’opinion générale de l’Eu
42 dans le dialogue avec la doctrine totalitaire des Russes . L’étalage de nos diversités d’écoles et de jugements fait partie de
43 c dire oui, sans réserve, aux offres répétées des Russes . Ces offres nous sont faites au nom de la paix, dans l’esprit qu’on n
44 bles sur les motifs tactiques ou stratégiques des Russes , saisissons l’occasion d’appliquer nos principes, en toute confiance.
45 sant une doctrine avant de les envoyer parler aux Russes  ! Plus ces penseurs seraient « représentatifs » d’une doctrine offici
46 s de leurs préjugés anarcho-individualistes ? Les Russes ont leurs idées sur le civisme, et sur les devoirs de l’intelligentsi
47 ombreuses missions en URSS et parle couramment le russe . z. Rougemont Denis de, « Lever de rideau culturel ? », Bulletin du
13 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi nous persévérons (décembre 1955)
48 , à la faveur de sa double ignorance des réalités russes et staliniennes (ou post-staliniennes). Pour les intellectuels soviét
49 de l’histoire des relations culturelles entre la Russie et l’Europe de l’Ouest jusqu’en 1917, servira d’introduction au probl
14 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aperçu historique des relations culturelles Europe-Russie (des débuts à la guerre de 1914) (décembre 1955)
50 rre de 1914) (décembre 1955)ac ad L’ancienne Russie (de 862 à 1700) Peut-on qualifier de « culturels » les premiers co
51 fier de « culturels » les premiers contacts de la Russie et de l’Europe ? Ils se produisent à partir du ix e siècle, quand les
52 des héros et des saints les plus populaires de la Russie . Mais si les formes les plus hautes de la pensée et de la religion vi
53 u près complète de relations culturelles entre la Russie et l’Europe jusqu’à la fin du xvii e siècle. Quelques échanges d’amba
54 de Plan Carpin), quelques mariages de princesses russes à des souverains occidentaux, français ou danois, et les tentatives d
55  » non commerciaux jusqu’à Pierre le Grand. La Russie moderne (de Pierre le Grand à Alexandre Ier) Chacun connaît l’aven
56 l’aventure révolutionnaire que représenta pour la Russie le règne de Pierre le Grand. Il fut « le premier technocrate de l’his
57 nd les techniques de l’Europe, et les impose à la Russie  : celle-ci, une fois de plus, reçoit d’ailleurs, et d’en haut, sa cul
58 t pour lui de transformer l’ancienne civilisation russe en y greffant des formes empruntées à l’Occident, que de s’en débarra
59 tine écrira sa phrase célèbre : « Le gouvernement russe est une monarchie absolue tempérée par l’assassinat. » Sous Catherin
60 s lettres, des arts, de l’activité intellectuelle russe ne ressemble plus en rien à la technolâtrie barbare et au mélange bab
61 nd. Des architectes, des sculpteurs, des peintres russes commencent à collaborer et bientôt à rivaliser avec les innombrables
62 es innombrables artistes étrangers travaillant en Russie . La nouvelle culture née de la révolution pétrovienne n’avait été a
63 nt que, dès la fin du xviii e siècle, une culture russe existait déjà, plus homogène et plus stable que l’ancienne. Cette cul
64 t plus stable que l’ancienne. Cette culture était russe dans le sens le plus strict du mot, exprimant des états d’âme, créant
65 nt des états d’âme, créant des valeurs proprement russes , et si le peuple ne la comprenait qu’à moitié, ce n’était pas qu’elle
66 que lui n’était pas encore une nation. Une mode russe se crée en Europe, comparable à la mode chinoise de l’époque : les Je
67 xviii e et le xix e — représente, du point de vue russe , « l’histoire de l’osmose entre la Russie et l’Occident. À l’origine
68 t de vue russe, « l’histoire de l’osmose entre la Russie et l’Occident. À l’origine de l’osmose il y a deux mouvements : l’éla
69 de l’osmose il y a deux mouvements : l’élan de la Russie vers l’Occident, la poussée de l’Occident vers la Russie. À certains
70 vers l’Occident, la poussée de l’Occident vers la Russie . À certains égards, le second mouvement apparaît plus puissant encore
71 apparaît plus puissant encore que le premier. La Russie a besoin de l’Occident ; tout en s’assurant de ce côté certaines acqu
72 s trop y réfléchir à la conquête culturelle de la Russie . Ce fut une véritable ruée de savants, d’érudits, d’ingénieurs, de t
73 de belles manières ou même de belles-lettres. La Russie occidentalisée a changé de capitale : Pétersbourg a remplacé Moscou,
74 de ce que fut l’apport de l’Occident dans la vie russe , il faut y distinguer deux influences particulières, les plus puissan
75 èrement la vie intellectuelle et artistique de la Russie , de l’avènement d’Élisabeth à la mort d’Alexandre Ier, et à bien des
76 mière langue étrangère qu’apprenaient les enfants russes de bonne famille. Le plus grand poète du pays avouait que le français
77 rd, le socialisme allemand de Marx triomphera, en Russie , du socialisme français de Proudhon.) Nouvelle étape, dès l’aube du x
78 e siècle. Du fait des guerres napoléoniennes, la Russie va se trouver aux prises directes avec l’Occident. Les officiers russ
79 ux prises directes avec l’Occident. Les officiers russes qui ont vu l’Europe reviendront dans leur patrie dotés d’une vision é
80 ; Alexandre Ier est lui-même un « humanitariste » russe , qui s’entretient avec Owen des nouvelles tendances sociales et parti
81 de ce passé européen la patrie spirituelle de la Russie future. Il lit les grands poètes occidentaux afin de les acclimater d
82 ion de l’Europe ne soit dorénavant étrangère à la Russie . Et cependant, Pouchkine l’Européen est le premier grand écrivain ru
83 ouchkine l’Européen est le premier grand écrivain russe . Grâce à lui, et malgré ses plaintes d’être né Russe, un certain équi
84 se. Grâce à lui, et malgré ses plaintes d’être né Russe , un certain équilibre s’établit entre l’influence occidentale et le g
85 pas été capable de pénétrer l’ensemble de la vie russe . Une des sources de la révolution est là ; car celle-ci est une révol
86 par là garantissent son unité. La renaissance russe (d’Alexandre Ier à Nicolas II) Tout ce qui a été créé en Russie d
87 e Ier à Nicolas II) Tout ce qui a été créé en Russie depuis Pouchkine relève tant de lui que du xix e siècle européen. La
88 lui que du xix e siècle européen. La littérature russe , de Lermontov et Gogol à nos jours, est tout entière issue de la révo
89 lle n’a rien désavoué de son héritage. La musique russe à partir de Glinka doit plus à la musique occidentale (surtout postér
90 ses représentants les plus illustres. La peinture russe , même celle qui, en la personne d’un Ivanov, d’un Sourikov ou d’un Wr
91 la tradition occidentale moderne. La philosophie russe prend son point de départ dans Schelling et dans Hegel, la science ne
92 elle. Et c’est pourquoi l’influence inverse de la Russie sur l’Occident n’est que la restitution à l’Europe de sa propre âme e
93 nrichie et comme rajeunie par l’apport neuf de la Russie . Il n’y a pas, depuis cinquante ans, dans les lettres européennes, de
94 re et à aimer les grandes créations de la culture russe , ce n’est pas qu’elle s’y évade d’elle-même, c’est qu’elle s’y retrou
95 u’elle s’y retrouve. Dostoïevski : « Nous autres Russes avons deux patries, l’Europe et notre Russie. » « L’Europe est notre
96 tres Russes avons deux patries, l’Europe et notre Russie . » « L’Europe est notre seconde mère. Nous lui devons beaucoup et lui
97 rons plus encore. » « Nous entrevoyons que l’idée russe , sera peut-être la synthèse de toutes les idées développées par l’Eur
98 urnal d’un écrivain) la place dans un messianisme russe , « mais qui puise sa force dans une foi profonde en la vocation europ
99 une foi profonde en la vocation européenne de la Russie . Pour lui, la Russie est une meilleure Europe, ou si l’on veut, une m
100 la vocation européenne de la Russie. Pour lui, la Russie est une meilleure Europe, ou si l’on veut, une meilleure chrétienté a
101 elée à sauver l’autre en la régénérant ». Mais la Russie culturelle du xix e siècle demeure symbolisée par la ville de Pierre,
102 continue toujours, l’infinie étendue de l’humble Russie paysanne. Slavophiles contre occidentalistes Le grand débat qu
103 alistes Le grand débat qui dominera la culture russe pendant tout le xix e siècle sera celui des occidentalistes et des sl
104 est entièrement centré sur le rôle de l’Europe en Russie . En 1836, un ancien officier de la Garde impériale, ami de Pouchkine
105 ogique intérieure du développement national de la Russie , et opposait avec mélancolie son passé obscur et fragmentaire à celui
106 it nullement récusé les tendances générales de la Russie moderne. Il désirait la voir, non pas moins, mais plus européenne — o
107 ichte à Hegel, étaient les premiers partisans, en Russie , d’un nationalisme éclairé, généreux et culturellement fécond. Khomia
108 s émules proposaient une interprétation du destin russe en tout point différente de celle dont Pétersbourg et l’Empire sembla
109 fondements de la vie sociale et culturelle de la Russie , il fallait les chercher, selon eux, dans la foi chrétienne, telle qu
110 selon eux, dans la foi chrétienne, telle que les Russes l’avaient toujours pratiquée, dans les institutions et coutumes du pe
111 an, ainsi que dans les vestiges historiques de la Russie ancienne. Le peuple et l’histoire furent leurs idoles, à l’instar des
112 réactionnaires obtus. Le premier révolutionnaire russe , Alexandre Herzen, partage leur mépris pour notre « décadence » moral
113 tude d’opposition systématique à l’ensemble de la Russie officielle et aux opinions modérées. « Un minimum d’esprit subversif
114 les idées libérales ont toujours été faibles (en Russie ), qu’il n’y eut jamais en Russie d’idéologie libérale capable de rece
115 été faibles (en Russie), qu’il n’y eut jamais en Russie d’idéologie libérale capable de recevoir une autorité morale et de l’
116 oir une autorité morale et de l’exercer »18. Les Russes ont témoigné d’une disposition spéciale à adopter les idées occidenta
117 ’universalité, — s’est mué, pour l’intelligentsia russe , en une affirmation qui confinait à la révélation religieuse. Les Rus
118 ion qui confinait à la révélation religieuse. Les Russes se donnent tout entiers, la réserve ou le criticisme sceptique leur e
119 élan religieux total de l’âme. L’intelligentsiste russe applique à la science ces méthodes idolâtriques. Lorsqu’il s’est fait
120 mir Soloviev, a pu dire que les intelligentsistes russes pratiquaient une foi basée sur ce syllogisme étrange : L’homme descen
121 exception (Weidlé) dont se nourrira la révolution russe . Mais elle les transformera en les assimilant. Elle les purifiera de
122 ique plonge ses racines dans cette intelligentsia russe des années 1860-1870. Il définit « ce désir si authentiquement russe
123 60-1870. Il définit « ce désir si authentiquement russe de trouver une conception universelle du monde par laquelle on répond
124 ute méthodique de Descartes est peu fait pour les Russes en général, toujours enclins à l’affirmation intégrale. L’élément sce
125 a un matérialisme croyant. Comment réagit l’État russe , continuellement provoqué et menacé par la révolte de l’intelligentsi
126 e-ci « un acte unanime d’accusation contre la vie russe  » —, cette censure laisse cependant publier la plupart des œuvres des
127 a et par le public cultivé. Marx est introduit en Russie par Tchaktev, dans les années 1870, puis par Plekhanov dans les année
128 el (1880-1917) La fin du siècle est marquée en Russie , comme en Europe de l’Ouest, par un relâchement du fanatisme matérial
129 époque, le libre-échange des influences entre la Russie et les autres pays européens paraît avoir été complet, rapide, et fru
130 Paris au cours de la première saison des Ballets russes de Diaghilev, en 1909, au théâtre du Châtelet. Le triomphe de ces bal
131 triomphe de ces ballets est assuré par la musique russe nouvelle, œuvre des élèves de Rimski-Korsakov, par Scriabine et par S
132 i, deviennent des gloires occidentales autant que russes . De même que le symbolisme et Oscar Wilde ont fait fureur à Pétersbou
133 a traduire les œuvres des décadents et des fauves russes , Constantin Balmont, Sologoub, Alexandre Blok. La Russie se livre à «
134 Constantin Balmont, Sologoub, Alexandre Blok. La Russie se livre à « une interprétation de l’œuvre de Gogol, de Tolstoï et su
135 tente une vaste synthèse des valeurs religieuses russes , des catégories dialectiques européennes, et des préoccupations socia
136 tions sociales grandissantes21. Jamais encore le Russe cultivé n’avait montré un intérêt si vif pour l’ensemble de la pensée
137 n, un Strindberg étaient passionnément admirés en Russie alors qu’ils étaient encore à peine connus en France, tandis que la p
138 our le moins autant aux lettres étrangères qu’aux russes , et à la vie artistique de l’Occident qu’à celle de la Russie. Les di
139 la vie artistique de l’Occident qu’à celle de la Russie . Les discussions sur l’Orient et l’Occident, sur la Russie et l’Europ
140 es discussions sur l’Orient et l’Occident, sur la Russie et l’Europe perdaient de plus en plus toute acuité. On voyait les dif
141 nt ne faisait, du reste, que seconder celle de la Russie . L’étude du Moyen Âge occidental éclaira d’un jour nouveau les mœurs
142 ouveau les mœurs et les institutions du Moyen Âge russe . L’amour de l’Italie aida à comprendre Novgorod, Vladimir, Moscou. La
143 ù la musique, la danse et la technique dramatique russes allaient renouveler et même régénérer la vie musicale et théâtrale de
144 ident. Mais voici l’été de 1914 : il surprend la Russie dans un état de malaise social et spirituel profond, celui que dépeig
145 ndinaves, étaient appelés Rôs par les Grecs, d’où Russes . 14. Vladimir Weidlé, La Russie absente et présente, Gallimard, 1949
146 les Grecs, d’où Russes. 14. Vladimir Weidlé, La Russie absente et présente, Gallimard, 1949. Nous suivrons ce beau livre de
147 as Berdiaev, Les Sources et le sens du communisme russe , Gallimard, 1938. 16. Alexandre Herzen, Lettres de France, in Œuvres
148 à-dessus B. Zenkovsky, Histoire de la philosophie russe , 2 tomes, Paris, 1953 et 1955. ac. Rougemont Denis de, « Aperçu his
149 très largement à l’ouvrage de Vladimir Weidlé, La Russie absente et présente, paru chez Gallimard en 1949.
15 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Que s’est-il passé à Genève ? (décembre 1955)
150 de revues officielles », en anglais, français ou russe . 4. « Favoriser l’échange de livres, revues et journaux entre les… bi
151 scientifiques. M. Molotov soumet alors le projet russe . Ce projet très court parle de supprimer toute discrimination dans le
152 qu’il y a de terrible, c’est que le gouvernement russe craint davantage notre amitié que notre hostilité… Et pourtant, cet i
153 ade de xénophobie et d’insularité, il y a chez le Russe moyen une réelle nostalgie de savoir et de voir quelque chose de nos
16 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Propositions (décembre 1955)
154 ’occidentale » était admis par les interlocuteurs russes , il n’y aurait plus de dialogue Europe-URSS à proprement parler, car
155 n séminaire ou table ronde groupant des écrivains russes et européens. Cette possibilité a toujours existé en Europe. Pourtant
156 nt, elle ne pouvait se réaliser avant que du côté russe également on la déclarât souhaitable. Or, c’est ce qui vient de se pa
157 de Cholokhov, ne devrait pas réunir seulement des Russes et des communistes occidentaux (c’est déjà fait, d’une manière très «
158 rès « solide », comme il l’indique) mais bien des Russes et des non-communistes. Acceptant sans réserve le principe de cette i
159 leur œuvre propre. (Il est évident que seuls les Russes devraient être autorisés par leur gouvernement, conformément aux prin
160 treint de sociologues européens et de sociologues russes pourrait entreprendre en commun des enquêtes de micro-sociologie port
161 de telles expositions de peinture contemporaine ( russe chez nous, européenne en URSS) résidera donc dans leur caractère limi
162 ent libres chez nous, mais « autorisés » chez les Russes . Et cela par simple réalisme, en vertu de notre désir d’aboutir à si
163 peu importe, mais réels — entre l’Occident et la Russie . Les échanges de délégués-propagandistes officiels, surveillés pas à
164 e répondent en rien aux désirs concrets du peuple russe , ni aux nôtres. Ils appartiennent à une ère désormais dépassée par l’
165 s au pas ou condamnés, demain ou après-demain, en Russie même. Seul l’avenir pacifique de nos relations de peuple européen à p
166 ique de nos relations de peuple européen à peuple russe , et de culture à culture, nous tient à cœur. 22. Le Capital de Mar
17 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Europe-URSS : en attendant le dialogue (février 1956)
167 français Chapelain-Midy a été l’hôte des peintres russes , à l’occasion d’une exposition d’art français organisée à Moscou. Il
168 e-Soir, 19 janvier 1956). Selon lui, les peintres russes ne s’intéressent qu’aux scènes historiques et aux scènes de genre. « 
169 s, les bureaux et les grands hôtels. Les peintres russes admirent « Poussin, David. Delacroix, Courbet et Daumier… (à cause de
170 rait ajouter à la poétesse de huit ans les jeunes Russes de 4 à 18 ans qui exposent dans une galerie de Londres. « Réalisme ph
171 s distribués au public par les services officiels russes , tandis que 1000 exemplaires sont confiés à l’ambassade américaine. P
18 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). François Fontaine, La nation frein (juin-juillet 1956)
172 nt d’être les contemporains des Américains et des Russes . On leur en propose le moyen, qui est de vivre à l’âge de l’Europe.
19 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe s’inscrit dans les faits [Introduction] (novembre 1956)
173  : le dimanche 4 novembre, sous le feu des canons russes , tandis que les troupes mongoles attaquaient le bâtiment de la derniè
20 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La Suisse et l’Europe après 1945 (avril 1957)
174 pendant, le commerce avec les pays de l’Est et la Russie est entravé par la fermeture presque totale de la frontière entre l’E
175 pays soumis à l’occupation ou à l’influence de la Russie soviétique. C’est ce qu’on appelle le « rideau de fer ». D’autre part
176 itaire qui était autrefois celle de l’Europe. Les Russes dominent les pays de l’Est de notre continent (Pologne, Tchécoslovaqu
177 e l’Europe dans le monde. Les deux grands empires russe et américain se partagent l’Europe en zones d’influences. L’Europe es
21 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens (mai 1958)
178 spectable qu’ils n’oseraient jamais la payer… Les Russes n’ont pas ces scrupules-là, ils font ce qu’il faut ; ils gagneront sa
22 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Heinz Gollwitzer, Europabild und Europagedanke (septembre 1959)
179 rke ou d’un Napoléon, ou encore avec l’orthodoxie russe , l’Inde, l’Italie renaissante et la France. Le lecteur français, en r
23 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Carlo Curcio, Europa, Storia di un’idea (septembre 1959)
180 ux, presque exhaustifs, sur les jugements que les Russes , les Américains et les Européens ont portés les uns sur les autres au
24 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La règle d’or, ou principe de l’éducation européenne (1960-1961)
181 la pratique, des excès alternés de la tendance «  russe  » et de la tendance « américaine ». Mais mon objet, ici et aujourd’hu
182 e de l’éducation trop libre en Amérique. L’utopie russe , c’est une colombe mécanisée, ou tout au moins conditionnée selon les
183 ences contraires de liberté et de contrainte. Les Russes disent contrainte seule, les Américains liberté seule ; nous disons :
184 r seul, de chasser pour son compte. Un Soviétique russe ou chinois eût invoqué le rendement technique dans le cadre du plan.
185 éparation générale et la formation technique. Les Russes sacrifient tout à la spécialisation professionnelle, dans le cadre du
25 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Guide européen de l’enseignement civique [introduction] (1960-1961)
186 En URSS : civisme égale obéissance au Parti La Russie soviétique n’a pas de ministère central de l’Éducation (chacun des Ét
187 e. Il s’agit partout de convaincre l’élève que la Russie a la forme la plus parfaite de « démocratie », et que toutes ses « vi
26 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Esquisse d’une biographie : J. H. Retinger (1960-1961)
188 vieux palace de Montreux, seconde patrie du roman russe , que j’ai rencontré Retinger, en septembre 1947. Je venais de prononc
189 nternational ni sur le plan domestique. La partie russe est opprimée et sans voix ; la partie austro-hongroise est beaucoup m
190 1914, Madame Retinger, qui séjournait en Pologne russe , invita les Conrad et leurs deux fils à passer l’été dans la propriét
191 Autrichiens. (Seuls, les originaires de la partie russe restent libres de circuler chez les Alliés.) Pour atteindre ces deux
192 t servir de rempart à l’Europe contre l’expansion russe . Pour ces raisons patriotiques et politiques, et par goût de l’aventu
193 auraient plaire à tout le monde. Les ambassadeurs russes à Paris et à Londres lui créent de constantes difficultés. Georges Ma
194 celle de la Pologne luttant pour se libérer de la Russie . Les nombreux traits de caractère mexicain qu’il conte dans ses notes
195 rique, puis l’armée du général Anders, rentrée de Russie , si bien qu’à l’automne 1942, les forces polonaises en Angleterre tot
196 ent près de deux millions de déportés polonais en Russie  : il fallait les libérer, et permettre à beaucoup d’entre eux de repr
197 ne, soutenue par les Anglais mais envahie par les Russes , ne devînt pas un obstacle à la conduite d’une guerre commune contre
198 il prononçait à la radio un discours offrant aux Russes des négociations immédiates. Quelques jours plus tard, le Foreign Off
199 a duré trois-cents ans entre les Polonais et les Russes . Il représente un tournant décisif dans l’histoire d’une partie de l’
200 Moscou, au son de l’hymne polonais. Le protocole russe , Sir Stafford Cripps, et une foule de plusieurs milliers l’attendaien
201 e foule de plusieurs milliers l’attendaient : les Russes avaient annoncé par radio la signature de l’accord, la libération des
202 des canons leur parvenait déjà, de très loin. Les Russes avançaient. Et un matin ils virent passer cinquante avions américains
203 lorsqu’il accompagnait Sikorski en route vers la Russie , il fut débarqué au Caire, où il apprit enfin le but de son voyage :
204 ands mais presque aussitôt reperdue au profit des Russes , Retinger ne voyait plus ce qu’il pouvait faire pour son pays, dans l
27 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Principes et méthodes du dialogue entre les cultures (avril 1962)
205 ncts : Europe, Amérique du Nord, Amérique latine, Russie . Éléments communs : race blanche dominante, tradition chrétienne, ori
206 attitudes très différentes, parfois opposées. La Russie s’est séparée politiquement de l’Occident, mais elle en exagère certa
28 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Civisme et culture (notamment artistique) (mai 1967)
207 t leur métier. Au début du xxe siècle, plusieurs Russes , tels que Stravinsky, influenceront à leur tour la musique occidental
29 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vingt langues, une littérature (mai 1967)
208 ériel n’est pas plus « autrichien » que le ballet russe ne fut « russe », ou le dadaïsme « suisse ». 4. Mais la diversité
209 plus « autrichien » que le ballet russe ne fut «  russe  », ou le dadaïsme « suisse ». 4. Mais la diversité des langues ?
30 1968, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vers une fédération des régions (hiver 1967-1968)
210 ques modernes, à la mesure de l’Amérique et de la Russie aujourd’hui, de la Chine demain », écrivait dès 1954 Jean Monnet (Let
31 1971, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Dépolitiser la politique (printemps 1971)
211 egard des structures de l’État. L’espagnole et la russe se veulent hostiles à mort, et par quelles différences cela s’est-il
32 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stratégie de l’Europe des régions (printemps 1974)
212 président américain et un grognement du dictateur russe ont contraint les gouvernements de la France et de la Grande-Bretagne
33 1976, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde (hiver 1975-1976)
213 ellectuels et d’artistes européens, américains et russes ont été et se veulent aujourd’hui encore des tenants de la tradition,
214 els, qu’en Europe et en Amérique. (Il y en eut en Russie jusqu’à Staline : Stravinsky, Malevitch, Kandinsky, Mandelstam, etc.)
215 et une part virtuellement considérable du peuple russe . 136. Le marxisme fait évidemment partie de l’Occident christianisé,
216 ie de l’Occident christianisé, mais le communisme russe et le maoïsme portent la plupart des marques d’une religion. 137. U