1 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Présentation du Centre européen de la culture (mars 1952)
1 952)b Quelques milliers d’hommes et de femmes, dans chacun de nos pays, s’inquiètent pour l’avenir immédiat de l’Europe.
2 nt, peut-être mal. Ils n’ont pas grande confiance dans le jeu politique des États souverains et des partis, quand il s’agit
3 ent, ils sentent que l’esprit manque trop souvent dans tout cela. Ils voudraient bien faire quelque chose, mais ne voient ni
4 us même discutée, c’est d’abord l’esprit de parti dans ses multiples manifestations, qu’il s’agisse des partis politiques pr
5 s vrais obstacles à la fédération ne résident pas dans les réalités, mais bien dans la paresse des esprits et des cœurs. Pou
6 tion ne résident pas dans les réalités, mais bien dans la paresse des esprits et des cœurs. Pour aboutir à fédérer nos peupl
7 Le Centre veut grouper ceux qui sont responsables dans leur domaine particulier. Les créateurs et les initiateurs. Ceux qui
8 efficace — c’est tellement évident qu’on l’oublie dans tous les conseils des nations ; et non point à l’idéalisme ignorant l
9 utilité et de la nécessité de l’union fédérative, dans des domaines précis. Le bulletin que nous lançons aujourd’hui s’adres
10 ançons aujourd’hui s’adresse donc aux intéressés, dans le double sens de ce terme : ceux qui jugent que le Centre peut utile
11 s d’hommes et de femmes, ceux qui sont réveillés, dans chacun de nos pays. Un lien et une correspondance Nous ne fondo
12 aux yeux du monde entier et pour chacun de nous, dans nos vies quotidiennes comme dans la vie de l’esprit. Un travail théor
13 chacun de nous, dans nos vies quotidiennes comme dans la vie de l’esprit. Un travail théorique est certes nécessaire. Des a
14 -être leur sécheresse : celle de bulletins écrits dans le feu de l’action. Pour élargir cette œuvre en plein essor, nous en
15 coopération des meilleurs, des plus responsables, dans chacune des cellules vivantes qui font la vraie vie de l’Europe : foy
16 t des plans et demandent à voir, à ceux enfin qui dans leur solitude, de plus en plus menacée de tous côtés, ne se veulent l
2 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Contre la culture organisée (avril 1952)
17 était plutôt contre ! » Le péché contre l’esprit, dans notre Europe en voie d’union, ce serait de vouloir organiser la cultu
18 ences extrêmes avec le concept d’autarcie, a créé dans la vie de l’esprit une situation que l’on peut décrire comme suit : l
19 t des pratiques qu’il nous appartient de dénoncer dans notre plan particulier. On parle beaucoup, par exemple, d’« organiser
20 échanges redeviennent ce qu’ils ont toujours été dans les périodes de vitalité de la culture — des échanges de découvertes
21 sonnes, des œuvres, et des instruments de travail dans toute l’étendue de l’Europe. Toutes nos cultures sont nées d’un fonds
22 s inventées ici ou là, et elles en vivent encore, dans la mesure où elles vivent. L’unité culturelle de l’Europe n’a plus à
23 oles et leur exploitation, puis leur distribution dans toute l’Europe, relèvent avant tout du calcul, supposent des plans. L
24 nouvelle de l’histoire ou d’une grande découverte dans les sciences, suppose des chances librement provoquées, des rencontre
25 ère et représentant d’un État, peut-il intervenir dans ces mystères ? La question n’est pas insoluble, à notre avis. La musi
3 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-Amérique (juin-juillet 1952)
26 intellectuelle, le stalinisme est en recul marqué dans nos pays. À Paris et à Rome, où il avait conquis au lendemain de la g
27 de la guerre d’importantes positions stratégiques dans les lettres, les arts et les sciences, le dernier carré de ses adhére
28 stant où la menace du stalinisme perd son urgence dans le domaine culturel, un problème d’un autre ordre apparaît, qui se po
29 iennent isolationnistes, ce sera bien notre faute dans les deux cas. Car il faut faire l’Europe, ou il faudra subir soit leu
30 isation plus ou moins officielle ou privée.) Ceci dans une Europe qui proclame sans relâche sa méfiance ou son hostilité à l
31 de se prononcer sur n’importe quoi qui n’est pas dans la situation concrète de l’Europe, mais dans le programme d’une enquê
32 pas dans la situation concrète de l’Europe, mais dans le programme d’une enquête « scientifiquement établie » outre-mer. Co
4 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-USA (août-septembre 1952)
33 nt l’ont reproduit en tout ou partie, et commenté dans un sens favorable. Il est clair que le problème des relations « cultu
34 nt conscience. Nous en voyons une preuve nouvelle dans la multiplication des groupes de discussion organisés au cours de ces
35 ) sur le sujet suivant : « L’Europe et l’Amérique dans la crise spirituelle du siècle. » De brefs comptes rendus de ces renc
36 bientôt. Nos lecteurs en trouveront des extraits dans le prochain numéro de ce bulletin. e. Rougemont Denis de, « Le dia
5 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Culture et politique européenne (octobre 1952)
37 uestion très directe : Pourquoi parler de culture dans un congrès rassemblant des jeunesses politiques ? Les hommes politiqu
38 qu’il n’y a guère de raisons de perdre son temps dans une commission « culturelle » lors d’un congrès des jeunesses (ou des
39 res entreprises du même genre, qui sont à l’œuvre dans tous nos pays, qui font du bon travail, mais qui en feraient du meill
40 ple des guildes du livre et leur succès croissant dans la plupart de nos pays, peut indiquer la solution. Pour ceux qui en o
41 dera pas à découvrir l’Europe, et c’est seulement dans ce cadre élargi qu’elle verra la nécessité de certains engagements po
6 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rapport moral présenté par M. Denis de Rougemont (novembre 1952)
42 on du CEC. I. Comment se situe notre action dans la réalité européenne d’aujourd’hui ? Je rappellerai d’abord que le C
43 ant plus rares, en fait, que nous nous cantonnons dans le plan des réalisations concrètes. Au surplus, on notera que le CEC
44 double emploi avec l’Unesco semblerait plus réel dans le cas du Comité des experts culturels du Conseil de l’Europe, formé
45 échecs, et nos manques à gagner, si je puis dire, dans notre effort pour informer une manière de penser européenne. Prenons
46 des difficultés normales, les à-coups prévisibles dans toute action de ce genre. Mais il y a plus. Les obstacles les plus sé
47 rde opposition à nos entreprises que nous sentons dans certains milieux, officiels ou privés, politiques ou même « européens
48 oirs quant au rôle vital et concret de la culture dans la construction de l’Europe. Pourquoi cela ? Faute de temps et de moy
49 avail qui serait réparti entre 20 ou 30 personnes dans une organisation à l’américaine. (Nous nous contenterions de 2 ou 3.)
50 oi ce manque de fonds ? Faute d’appuis suffisants dans les administrations publiques ou auprès d’elles. Pourquoi enfin ce ma
51 es résultats réels, quoique non encore suffisants dans notre perspective. Le Laboratoire européen de physique nucléaire, don
52 tement avec les intéressés, avec les producteurs, dans une branche donnée de la culture ; il évite la bureaucratie, s’en tie
53 n de reproductions et d’albums d’art, constituant dans l’ensemble une sorte de Musée de l’Europe ; une Association européenn
54 fférentes séries de publications. Comment éviter, dans tout cela, le danger évident de la dispersion de nos actions spéciali
7 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À propos de la crise de l’Unesco (décembre-janvier 1953)
55 ur notre part, aucune raison d’affecter la pudeur dans ce domaine. Disons que la crise est grave, que le départ de M. Jaime
56 al à l’endroit de l’Unesco, et cela non seulement dans l’opinion, probablement superficielle dans ses jugements, quand elle
57 lement dans l’opinion, probablement superficielle dans ses jugements, quand elle en a sur cet objet ; non seulement chez les
58 de leur chef. Il doit y avoir un vice constitutif dans toute l’affaire. Et peut-être facile à trouver. Car en somme, qu’est-
59 , de littérature ou de science, et leur diffusion dans les masses, serait vraiment une aide à la culture. Quel est le gouver
60 fois plus. Mais le fait est qu’on n’y croit guère dans ces milieux, et tel étant l’état de l’opinion moyenne, 9 millions de
61 tralisé. La réalité de la culture ne se trouve ni dans l’individu isolé, ni dans la nation, ni dans les vastes organisations
62 culture ne se trouve ni dans l’individu isolé, ni dans la nation, ni dans les vastes organisations internationales, mais bie
63 e ni dans l’individu isolé, ni dans la nation, ni dans les vastes organisations internationales, mais bien dans les communau
64 s vastes organisations internationales, mais bien dans les communautés organiques et dans les foyers de création. Nous enten
65 les, mais bien dans les communautés organiques et dans les foyers de création. Nous entendons par là : les écoles de pensée
66 nt normal et sensible des foyers de base. Fédérer dans le champ d’une région, d’une unité de civilisation, les activités de
67 cède suffit à établir que l’initiative véritable, dans le domaine de la culture, appartient en fait aux petits groupes, à de
68 bstrait —, des conditions concrètes de la culture dans son état naissant. Et ce qui vaut pour les initiatives devrait valoir
69 ant la libération pratique des échanges culturels dans une aire donnée), de subvention (après examen des propositions étudié
8 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Conférence de compositeurs, critiques musicaux et exécutants (décembre 1952-janvier 1953)
70 a jeune génération sont presque uniquement jouées dans leur pays d’origine. Les jeunes compositeurs américains connaissent r
71 èglement de ces prix fera l’objet d’un communiqué dans notre prochain bulletin. ⁂ Le comité exécutif de la Conférence intern
72 rticipants du séminaire pour qu’ils interviennent dans la discussion. Après quoi les auditeurs pourront prendre la parole. L
73 nt prendre la parole. Le public pourra être admis dans les tribunes à certains des débats au moins. D’une manière générale,
9 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en avril 1953 (avril 1953)
74 ents, nombre d’individus et de groupes d’intérêts dans nos divers pays se trouvent soudainement alarmés par une série de fai
75 rtisan, et des préjugés nationaux. C’est naturel. Dans la confusion typique d’un réveil brusque, socialistes allemands et ga
76 inon la seule, de vouloir une Europe unie, réside dans la menace soviétique. La peur, affirme-t-on, serait le vrai ressort d
77 iales, on demande ce qui se trouve changé en fait dans la situation de l’Europe. Et l’on répond : pratiquement rien. La con
78 mie présente, subsiste. La situation de l’Europe dans le monde qu’elle domina jadis et qui retourne contre elle ses propres
79 ien le cas, la solution ne peut être cherchée que dans l’union. Vers une épuration européenne Il n’en reste pas moins
80 suivront comme des enfants de chœur ce diplomate dans ses récentes conclusions : l’URSS ayant décidé de nous rassurer, l’Eu
81 nombre d’esprits à chercher le salut de l’Europe dans sa seule défense militaire, va se trouver rapidement neutralisé. Ceux
82 les vraies raisons qu’elle a de le faire. Et cela dans des conditions de clarté, de sérieux, de sagesse, qu’on ne pouvait es
83 eille de s’unir, — ce problème va nous apparaître dans sa plus nue réalité. Comment rendre à notre culture, libératrice plus
10 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aller et retour (avril 1953)
84 indépendantes de l’aide américaine. J’écris ceci dans la pleine conviction qu’il n’est pas un des responsables de la politi
85 re en main le sort de débiteurs chroniques. Déjà, dans plusieurs de nos pays, nationalistes et communistes s’unissent pour d
86 condition nécessaire de toute existence autonome dans notre monde du xxe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 178
87 faire ratifier. L’opposition se montra violente. Dans quelques villes, le projet fut brûlé par la population en place publi
88 ui devait assurer son essor et sa longue primauté dans l’Union. C’est donc précisément dans la presse de New York que trois
89 gue primauté dans l’Union. C’est donc précisément dans la presse de New York que trois des rédacteurs de la Constitution, Ha
90 ence des problèmes institutionnels. Or, voici que dans le onzième article ou, si l’on veut, au onzième chapitre de ce fameux
91 culté d’aboyer, après avoir respiré quelque temps dans notre atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes
92 randeur européenne ! Que les Treize États, réunis dans une étroite et indissoluble Union, concourent à la formation d’un gra
93 l’Amérique et celle de notre Europe en formation. Dans la mesure où les mêmes causes sont susceptibles de produire les mêmes
94 tte page nous dicte une politique. Regardons-nous dans ce miroir. l. Rougemont Denis de, « Aller et retour », Courrier fé
11 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en juin 1953 (mai-juin 1953)
95 e guerre. Quel est le sens de l’action européenne dans cette conjoncture angoissante ? Hiérarchie des problèmes Les ma
96 ’armée, les colonies, l’économie) sont sans issue dans le cadre national et qu’il faut donc chercher leur solution dans une
97 ational et qu’il faut donc chercher leur solution dans une forme quelconque d’entraide européenne. Ce n’est pas une question
98 plus que la somme de 20 nations, dont la plupart, dans leur forme nationale au sens moderne, n’ont qu’un passé des plus réce
99 , combinées avec l’ignorance, ou jouant sur elle. Dans plusieurs de nos pays européens, aujourd’hui, la politique signifie l
100 llée par les Russes ; des pays scandinaves drapés dans leur satisfaction, mais pleins de méfiance à l’égard du reste du cont
101 mbats de coqs politiciens à l’existence politique dans le monde du xxe siècle, et fait défaut. Comment faire l’Europe avec
102 à la question européenne. Des ministres glissent dans une flaque d’alcool, comme ose l’écrire du haut de son prix Nobel le
103 L’échec possible, et ce qu’il signifierait Dans l’indifférence générale, notre destin commun d’habitants de l’Europe
104 s je n’en vois pas une seule qui soit mobilisable dans l’état présent non pas des choses, mais des esprits. Que nos élites p
105 ant de rénovation sociale et civique se déclenche dans les mois qui viennent, chacune de ces choses reste possible moyennant
106 ’un redressement possible réside, par conséquent, dans une prise de conscience du drame présent et des désastres qu’il annon
12 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en août 1953 : Lettre aux Six (juillet-août 1953)
107 (juillet-août 1953)n Messieurs les ministres, Dans chacun de vos pays, la question de l’Europe se voit liée au sort de v
108 it très semblable à ce que vous auriez écarté. 3. Dans ses grandes lignes, le Projet prévoit un Parlement élu et un exécutif
109 us vous demandons, en somme, d’accepter le Projet dans une perspective dynamique. Que votre oui s’adresse moins au texte lui
110 t ne l’auront pas voulu. La perspective dynamique dans laquelle il faut voir le Projet, et peut-être le modifier, se définit
111 ique et l’URSS additionnées, elle dictera la paix dans le reste du monde, l’ayant rétablie dans son sein. 5. Une telle fédér
112 la paix dans le reste du monde, l’ayant rétablie dans son sein. 5. Une telle fédération ne suppose pas « l’abandon de nos s
113 e souveraineté nouvelle, et cette fois-ci réelle. Dans quelle mesure nos souverainetés existent-elles encore en fait ? On v
114 maginable, et elle ne peut avoir qu’un seul sujet dans notre Europe du xxe siècle : l’Europe entière. Ce que l’on attend de
115 par les rois-dieux. 6. Les paragraphes importent, dans un pacte fédéral (beaucoup plus que dans un traité), parce qu’ils eng
116 portent, dans un pacte fédéral (beaucoup plus que dans un traité), parce qu’ils engagent l’avenir des nations fédérées, et p
117 avenir des nations fédérées, et parce qu’en fait, dans une fédération, l’on s’y réfère presque quotidiennement, comme le pro
118 la fédération. S’il faut le modifier, que ce soit dans cette vue : afin de ménager son avenir fédéral. D’une part, il peut ê
119 irer (pour l’instant) certaines dispositions qui, dans l’état présent, font obstacle au vrai but : nous pensons par exemple
120 ui est la fédération de nos vingt pays, s’inscrit dans les données concrètes de notre Histoire, tous ceux-là voudront le min
13 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Perspectives du CEC (juillet octobre 1953)
121 pe, à La Haye, un autre congrès vient de se tenir dans la même ville et la même noble Salle des chevaliers. Le congrès de 19
122 lème spirituel et culturel de l’Europe considérée dans son unité historique, et les moyens d’exprimer cette unité en termes
123 réalisations limitées mais rapides. Que devient, dans cet ensemble, le rôle du CEC, et comment apparaissent ses perspective
124 dées nouvelles, mais des réalisations immédiates, dans un cadre clairement défini. Et l’on ne saurait qu’y applaudir. Cepen
125 ’attraction d’une idée européenne plus puissante, dans tous les domaines, que l’idéologie totalitaire appuyée par les nation
126 notre union économique et politique consiste donc dans la vitalité de l’idée d’une Europe unie. Or, c’est la fonction même d
127 cette idée, là où vivent et agissent les idées, «  dans les esprits et dans les cœurs » selon la formule consacrée. Car là au
128 vent et agissent les idées, « dans les esprits et dans les cœurs » selon la formule consacrée. Car là aussi résident les obs
129 es véritables à notre union, là surtout, plus que dans « les faits ». Il faut des congrès politiques. Il faut des plans écon
130 sément de « l’idée » et des moyens de l’illustrer dans nos pays. On aurait pu redouter le double emploi avec les objectifs d
131 néficier un beaucoup plus grand nombre d’usagers, dans tous nos pays ; d’autre part, d’élargir à des sphères nouvelles et in
132 ropéen. Les contacts que nous venons de reprendre dans plusieurs pays ont révélé l’existence d’un besoin très réel et de pos
133 e l’appui d’un groupe de personnalités influentes dans les domaines les plus divers de la vie européenne, domaines débordant
134 Europe enfin « faite », ses chances et sa mission dans un monde où tout change. o. Rougemont Denis de, « Perspectives du
14 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une prise de conscience européenne (novembre-décembre 1953)
135 uropéens, nous vivons, depuis la dernière guerre, dans la peur des Russes et de la charité des Américains. » Je traduis main
136 st du rideau de fer, 325 millions d’hommes vivent dans la peur de 190 millions et de la charité de 155 millions. » La raison
137 Nous pensons et sentons par nations cloisonnées, dans l’ère des grands empires continentaux, des grands marchés, et de la s
138 condamnés à perdre, après nos dernières positions dans le monde, notre indépendance politique, économique et peut-être moral
139 tout sauver par une union qui ferait de l’Europe, dans la réalité vivante, ce qu’elle n’est aujourd’hui que dans l’arithméti
140 réalité vivante, ce qu’elle n’est aujourd’hui que dans l’arithmétique. Que manque-t-il à l’Europe pour se sauver, pour rejoi
141 ’est ainsi, j’imagine, que l’on voyait les choses dans les milieux du Conseil de l’Europe où germa, voici quelques mois, l’i
142 Comment réduire ces résistances là où elles sont, dans les esprits et dans les cœurs, selon la formule consacrée, pour une f
143 résistances là où elles sont, dans les esprits et dans les cœurs, selon la formule consacrée, pour une fois juste ? Comment
144 disciplines de l’esprit ; et des hommes de pensée dans la rigueur du terme, mais riches d’une expérience intime des nécessit
145 moyens de faire connaître et d’illustrer, chacun dans sa sphère d’influence, les résultats de la réflexion des Six. De l’un
146 ts qui se déroulèrent pendant six longues séances dans le huis-clos doré d’un vieux palais de Rome, mais bien d’en commenter
147 ut tenir compte de ce malentendu toujours instant dans le dialogue européen. Cependant. c’est l’angle de vision que l’on ado
148 aux rapporteurs d’envisager le problème européen dans une perspective telle que les graves divisions nationales, linguistiq
149 res et relatives. À cette fin, j’avais introduit, dans les six thèmes proposés, l’idée d’un destin commun de tous les peuple
150 ènes, de Rome et du Proche-Orient ; son expansion dans le monde entier ; l’exportation pêle-mêle de nos idéaux religieux, de
151 e renversement subit et complet de notre position dans le monde ; la montée des empires unifiés, devant nos divisions sangla
152 autre issue pratique, d’autre avenir possible que dans l’union. Ce fut le dernier mot du rapport de Toynbee : « Unissons l’E
153 es très énergiquement formulées par M. de Gasperi dans son discours introductif, qui nous a présenté le tableau cohérent de
154 culeuses pour supprimer le mal et assurer le bien dans un délai garanti. Mais elle a déterminé clairement nos responsabilité
155 ialogue fécond, de la mise en question réciproque dans la tolérance mutuelle, et d’une morale civique européenne, commune au
156 elui de passer du régime colonial à l’association dans l’égalité, et celui de compenser la perte de nos positions économique
157 e compenser la perte de nos positions économiques dans le monde, la table ronde a conclu à la nécessité « d’opérer un change
158 u à la nécessité « d’opérer un changement radical dans nos rapports mutuels » (Toynbee), c’est-à- dire de regagner en presti
15 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales : trois questions, trois réponses (mai-juillet 1954)
159 es querelles de partis, de nations ou de classes. Dans ce sens, le CEC ne s’occupe pas de politique. — Le Centre veut-il êtr
160 s associations de producteurs et de distributeurs dans tous les domaines de la culture où cela se révèle utile et nécessaire
161 cette manière, vraiment servi ou aidé la culture, dans les divers pays du Continent ? — Il existe, dans chacun de nos pays,
162 dans les divers pays du Continent ? — Il existe, dans chacun de nos pays, des organismes étatiques ou semi-privés chargés d
163 ions culturelles ». L’apport du Centre a consisté dans la mise au point d’une méthode pratique de coopération supranationale
164 a pas réussi à créer l’union fédérale de l’Europe dans le délai optimum. Pourquoi ? À cause des résistances morales nées du
165 e commune de l’Europe et de sa situation présente dans le monde. Comment combattre ce nationalisme qui tue les patries, ces
166 d’être de poser tout d’abord, puis d’étudier, et dans la mesure des moyens qu’on lui donne, de résoudre. Les obstacles sont
167 st donc en profondeur qu’il nous faut travailler, dans les esprits et dans les cœurs. — C’est la formule consacrée… — Nous s
168 r qu’il nous faut travailler, dans les esprits et dans les cœurs. — C’est la formule consacrée… — Nous sommes là pour la pre
169 lle de priorité, mais essentiellement de l’esprit dans lequel ces projets sont développés, et des buts que l’on vise. La mis
16 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)
170 s’accumulent : que se passe-t-il ? La réponse est dans les journaux. Depuis des mois, la construction européenne se trouve d
171 l’Asie ? Elle retrouverait ainsi sa juste place, dans une conception sainement géographique et matérialiste du monde. Reten
172 a constitué le plus sérieux atout des pays libres dans leur confrontation avec Moscou. Non point que le projet de CED et le
173 réels vers notre union. Replaçons-nous un moment dans l’atmosphère de mars 1954. Le danger de guerre a diminué dans l’imméd
174 phère de mars 1954. Le danger de guerre a diminué dans l’immédiat. La nécessité d’une entente étroite entre nos pays pour so
175 out est changé. L’Occident s’est laissé entraîner dans une « Conférence asiatique », qui s’ouvre à Genève à l’heure choisie
176 e de Diên Biên Phu, la radio de Moscou proclamait dans toutes les langues : « La France vient de perdre ses dernières divisi
177 a le nouveau prétexte à la démission de l’Europe. Dans son premier discours à Genève, Zhou Enlai déclarait en substance : —
178 es en Asie ! Notre tour est venu de nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le problème allem
179 que Le colonialisme européen n’existe plus que dans les dénonciations que récitent les Russes et leurs satellites en Asie
180 ommuniste serait un moyen de rétablir la « paix » dans le Sud-Est de l’Asie, puisque celle-ci serait ouverte à l’expansion r
181 querelles locales pour mesurer l’état des forces dans le monde présent. Sous la double poussée de la révolte asiatique et
182 e vingt nations européennes se laissent entraîner dans l’abîme par une poignée de députés en sursis, qui ont donc à peine le
17 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux notes sur la souveraineté nationale (mai 1954)
183 ndant des siècles, leur lien légal avait consisté dans une Diète, laquelle n’avait guère plus de pouvoirs que l’Assemblée co
184 e « n’avait en fait d’emprise sur les cantons que dans la mesure où elle se conformait à leurs volontés »8. La division des
185 la Suisse, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont
186 ntit aux cantons leur territoire, la souveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté e
187 à sa guise, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans les limites posées par le droit applicable à chaque domaine ». Or on
188 psychologique. Où la voit-on à l’œuvre ? Non pas dans les faits mais dans les discours des députés adversaires de la CED. E
189 a voit-on à l’œuvre ? Non pas dans les faits mais dans les discours des députés adversaires de la CED. Elle atteint son degr
190 CED. Elle atteint son degré de virulence extrême dans les centaines de lettres cravachantes qu’envoient aux rédactions des
191 lent, disent-ils, de voir leur patrie « se perdre dans la masse informe d’une Europe unie ». Le second argument est dû à M.
192 rgument est dû à M. Cotsaridas, publiciste grec : Dans les domaines militaire, économique et politique, les organisations in
18 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (octobre-novembre 1954)
193 CED et les accords de Londres. Londres a réalisé dans l’euphorie ce que la CED était accusée à tort de préparer ; ce qu’ell
194 t péché depuis quelques années — et non seulement dans l’affaire de la CED — par complaisance à une double illusion : ils on
195 ils ont gagné contre la CED. Où était l’illusion dans tout cela ? Nous pouvons le voir aujourd’hui : elle consistait à croi
196 e l’Europe par pièces et morceaux que de la faire dans un seul élan fédérateur ; qu’il est plus facile de tourner les obstac
197 es obstacles que de les attaquer là où ils sont : dans les routines de l’esprit nationaliste, autant et plus que dans les in
198 ines de l’esprit nationaliste, autant et plus que dans les intérêts particuliers. Or cette attaque eût impliqué une campagne
199 échec a résulté du fait qu’on laissait le public dans l’ignorance de la vraie situation européenne, des vrais buts du trait
200 e ou d’information européenne publiés depuis 1947 dans les 16 pays du CE et en Suisse, s’élève à 491. Leur tirage total a lé
201 ires. Cela paraît considérable quand on est assis dans le bureau central d’un mouvement, devant près de cinq-cents brochures
202 nne 400 exemplaires de chaque brochure distribués dans chaque pays. Une goutte d’eau dans la mer. Comment s’étonner après ce
203 ure distribués dans chaque pays. Une goutte d’eau dans la mer. Comment s’étonner après cela de l’ignorance presque totale où
204 et sans plus de délais ? Nos lecteurs trouveront dans les pages qui suivent de ce bulletin l’annonce de nouvelles activités
205 cela ne fera certes aucun mal, fera même du bien dans l’ensemble — si vous réussissez — mais voyez-vous, ce qu’il nous faut
206 Comme ce qui produit une nouvelle en gros titres dans les journaux : chute d’un ministère ou d’une monnaie, ratification d’
207 eux l’action européenne. Il voit qu’elle commence dans les cours, qu’elle se poursuit dans les esprits, et qu’elle n’éclater
208 elle commence dans les cours, qu’elle se poursuit dans les esprits, et qu’elle n’éclatera dans les faits qu’au jour où tout
209 poursuit dans les esprits, et qu’elle n’éclatera dans les faits qu’au jour où tout sera mûr pour sa naissance. Préparer cet
19 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Orienter les espoirs européens (décembre 1954-janvier 1955)
210 xe siècle. Il est très remarquable en effet que, dans ce siècle, pas un seul événement historique d’envergure n’ait été le
211 t mieux que les cris et les slogans.) Nous vivons dans un siècle où, très visiblement, ce n’est pas la politique qui fait l’
212 ter. L’idée fédéraliste a été conçue et s’élabore dans quelques cercles assez restreints. L’idée nationaliste qui s’y oppose
213 s, porte-paroles et porte-plumes qui s’alimentent dans le souvenir confus des manuels scolaires, eux-mêmes issus des théorie
214 inconscience générale de la situation de l’Europe dans le monde. Exemple : Français et Allemands restent face à face, à se d
215 tous. Le problème franco-allemand reste insoluble dans son plan. En revanche, il se transforme et se résout en un problème e
216 citées et qui fonctionnent depuis quelques années dans les divers domaines des arts, des sciences, de l’éducation et de la p
217 l’éducation et de la presse. Situer nos problèmes dans le monde d’aujourd’hui, c’est l’office des dialogues interculturels (
218 tion : il s’agit là d’une œuvre de longue haleine dans laquelle on ne peut progresser que lentement, mais dont le jalonnemen
20 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle de la recherche en Europe (décembre 1954-janvier 1955)
219 une très bonne, il cessera de mettre des annonces dans le journal. La recherche dont je voudrais vous parler est en réalité
220 ant plus rien à lui donner, ils la transportèrent dans une ville voisine, beaucoup plus riche. Là, sur la place publique, on
221 s. Et l’horizon lointain de la recherche humaine, dans tous les ordres — de la mystique à la technique en passant par les ar
222 i de l’époque ». Nous avons l’impression de vivre dans un chaos sans cesse croissant, dans un maquis de contradictions moral
223 sion de vivre dans un chaos sans cesse croissant, dans un maquis de contradictions morales, intellectuelles et pratiques. D’
224 enons l’exemple de l’homme chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même un seul » et que p
225 e à se rapprocher de la vérité et de la sainteté. Dans cet effort sans fin ni cesse il est pourtant soutenu par sa foi dans
226 s fin ni cesse il est pourtant soutenu par sa foi dans la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait les raisons
227 e la Science est de saisir des vérités certaines. Dans cet effort sans fin ni cesse — ici encore — pour s’approcher d’un but
228 le but final de notre effort technique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on nous fait entrevoir que les applications de
229 ai montré tout à l’heure la technique débouchant dans la culture des masses. En revanche, n’oublions jamais que la culture
230 abord, puis impatient ; m’expliqua finalement que dans l’état des choses, les turbines, c’est sérieux, la culture n’est qu’u
231 et il était né à Bâle, entre France et Allemagne, dans une atmosphère très savante, mais pénétrée de spiritualité. Influencé
21 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Habeas Animam (été 1955)
232 e aujourd’hui sur un tiers de l’humanité. Il agit dans les deux autres tiers non seulement par sa propagande et sa diplomati
233 e ses mythes et par la terreur même qu’il exerce. Dans les pays demeurés libres, le développement de l’étatisme aux dépens d
234 ui l’habitent, à l’ouest du rideau de fer, vivent dans la peur de 200 millions de Russes, et dans la dépendance économique d
235 vivent dans la peur de 200 millions de Russes, et dans la dépendance économique de 160 millions d’Américains. La raison de c
236 de Norvégiens… Nous pensons encore nationalement, dans l’ère des grands empires, des grands marchés, et de la stratégie mond
237 condamnés à perdre, après nos dernières positions dans le monde, notre indépendance politique, économique, et par suite mora
238 rité, l’Europe perdra tout cela, si elle persiste dans sa division en une vingtaine de petits États, cause principale de son
239 ait récemment la reine Juliana, nous vivrons tous dans une même maison, ou nous mourrons tous dans les mêmes ruines. » Na
240 tous dans une même maison, ou nous mourrons tous dans les mêmes ruines. » Nature des obstacles à l’union Les obstacle
241 ges de l’opinion réelle indiquent sans exception, dans tous nos pays, qu’une large majorité des Européens veut l’union. Mais
242 ’opinion, et qui disposent des moyens nécessaires dans les parlements et dans la presse, de se conformer avec ensemble aux m
243 ent des moyens nécessaires dans les parlements et dans la presse, de se conformer avec ensemble aux mots d’ordre lancés par
244 Il est donc évident que le nœud du problème est dans l’attitude morale des Européens eux-mêmes. À défaut d’une prise de co
245 t plus faciles à surmonter, ou même s’évanouiront dans la mesure où ils consistent en préjugés, aveuglement partisans, méfia
246 l du sentiment européen Il a commencé par agir dans les domaines de la vie culturelle où il semblait possible d’obtenir r
247 le rayonnement de l’idée européenne non seulement dans nos différents pays, mais dans les différentes milieux responsables d
248 enne non seulement dans nos différents pays, mais dans les différentes milieux responsables de chaque pays ? Comment offrir
249 ’apporter, selon ce que chacun décidera d’engager dans l’action commune, enfin selon le degré de cohésion éventuelle qui se
250 e degré de cohésion éventuelle qui se manifestera dans le groupe. L’action individuelle des Amis sera la première condition
251 uropéenne, et d’exercer une influence incontestée dans des milieux aussi variés que possible : politiques, économiques, inte
252 . Chacun devrait se charger d’une mission précise dans son milieu, en faveur de l’union européenne, et en prenant le Centre
253 cile, mais bien du véritable et du seul réalisme, dans une époque dont Churchill pouvait dire prophétiquement, au milieu de
254 L’empire européen, notre union fédérale, se fera dans les esprits d’abord. Mais l’esprit agit par nos mains, par le moyen d
255 le européenne — des hommes qui s’étaient signalés dans leur sphère d’influence par leur intérêt actif pour la cause de l’uni
22 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Lever de rideau culturel ? (octobre 1955)
256 st la détente. La question qui se pose désormais, dans cette situation « négative », mais qui ouvre pourtant des avenues, c’
257 l’Est propose — avec une insistance particulière dans la note invitant à Moscou le Chancelier Adenauer — à ces échanges plu
258 ntrôlés, qui gagnera ? La réponse paraît simple : dans un vrai libre-échange, c’est le plus fort qui doit gagner. Mais sur l
259 de vie culturelle congénitale à l’Occident, mais dans laquelle les Russes ne se sentent pas à l’aise. Leur idée du secret e
260 ne pression américaine. Car les uns sont inscrits dans les données internes de l’Europe, les autres dans le rapport des forc
261 dans les données internes de l’Europe, les autres dans le rapport des forces au plan mondial. Mais il y a plus. Si la détent
262 -Ukraine, Luxembourg-Ouzbékistan, pourquoi pas, —  dans le style des jumelages de communes qui se multiplient fort heureuseme
263 de communes qui se multiplient fort heureusement dans nos pays. Mais le fait est qu’il s’agit de parler avec l’URSS, monoli
264 le qu’elle est, d’autre part — une et diverse. Et dans ce cas, il faut plus que jamais l’union morale et culturelle de nos p
265 Occident, n’est nullement une cause d’infériorité dans le dialogue avec la doctrine totalitaire des Russes. L’étalage de nos
266 s. Ces offres nous sont faites au nom de la paix, dans l’esprit qu’on nomme de nouveau « l’esprit de Genève ». Acceptons ce
23 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour les grands festivals de musique l’Europe est faite ! (octobre 1955)
267 festivals se réunissaient à Genève et décidaient, dans un enthousiasme unanime, de créer entre eux une Association européenn
268 it de présenter les meilleurs festivals existants dans leur ensemble, comme une manifestation cohérente et unique de la musi
269 ion cohérente et unique de la musique européenne, dans toute la richesse de ses diversités régionales et historiques, mais a
270 diversités régionales et historiques, mais aussi dans toute la grandeur de son unité fondamentale d’inspiration. Mais l’idé
271 ’inspiration. Mais l’idéal ne prouve sa force que dans les réalisations auxquelles il donne naissance. Il doit être capable
272 nsi que d’aider à faire connaître tel d’entre eux dans tel autre pays. L’organisation de « pèlerinages musicaux » sera dével
273 ation de « pèlerinages musicaux » sera développée dans un souci de qualité culturelle. Un bulletin périodique d’informations
274 ations mutuelles sur les nouveautés intéressantes dans le domaine musical sera constitué sans délai. III. Entreprises commun
24 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi nous persévérons (décembre 1955)
275 ticulier — devrait s’abstenir de toute initiative dans le domaine culturel, du seul fait que les Soviétiques n’ont pas donné
276 ous des aspects qui flattent notre intelligentsia dans certains de ses préjugés et dans son désir de paix, à la faveur de sa
277 e intelligentsia dans certains de ses préjugés et dans son désir de paix, à la faveur de sa double ignorance des réalités ru
278 naturelle et vitale d’exercice de l’intelligence dans la liberté et la cordialité. Notre désir d’échanges relève de la voca
279 eux dernières formes d’échanges seront envisagées dans ce bulletin, et donneront lieu aux propositions concrètes qui le term
25 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aperçu historique des relations culturelles Europe-Russie (des débuts à la guerre de 1914) (décembre 1955)
280 ritualisme de plus en plus rigide et conservateur dans le peuple. (C’est le peuple qui s’opposera, avec les Vieux Croyants,
281 me ne fut autre chose que la première révolution, dans le plein sens du mot, que connut l’Europe »14). Pierre, âgé de vingt-
282 mme charpentier à Saardam, en Hollande, travaille dans les constructions navales en Angleterre, est reçu à Riga, Königsberg
283 stable que l’ancienne. Cette culture était russe dans le sens le plus strict du mot, exprimant des états d’âme, créant des
284 ssique à une époque où il s’étiolait complètement dans ses pays d’origine, la France et l’Italie ; ainsi s’épanouit à Saint-
285 kovski, Batiouchkov, Pouchkine ont fait refleurir dans leurs œuvres le meilleur héritage poétique de la vieille Europe. Mais
286 lus complète de ce que fut l’apport de l’Occident dans la vie russe, il faut y distinguer deux influences particulières, les
287 çaise, puissante entre toutes, au xviii e siècle, dans tous les pays d’Europe, domina entièrement la vie intellectuelle et a
288 ue fois qu’il s’agissait de mettre quelque clarté dans des idées abstraites. Mais dans le domaine de l’organisation politiq
289 e quelque clarté dans des idées abstraites. Mais dans le domaine de l’organisation politique, ce n’est pas l’Encyclopédie,
290 officiers russes qui ont vu l’Europe reviendront dans leur patrie dotés d’une vision élargie des choses ; Alexandre Ier est
291 grands poètes occidentaux afin de les acclimater dans cette contrée nouvelle ; il se pénètre du génie de la France, de l’An
292 e. La philosophie russe prend son point de départ dans Schelling et dans Hegel, la science ne saurait faire autre chose que
293 russe prend son point de départ dans Schelling et dans Hegel, la science ne saurait faire autre chose que suivre la science
294 de la Russie. Il n’y a pas, depuis cinquante ans, dans les lettres européennes, de noms plus européens que ceux de Dostoïevs
295 ue ceux de Dostoïevski et de Tolstoï, et l’esprit dans lequel un Tourgueniev ou un Tchékhov ont été lus en France ou en Angl
296 nce, Dostoïevski (Journal d’un écrivain) la place dans un messianisme russe, « mais qui puise sa force dans une foi profonde
297 s un messianisme russe, « mais qui puise sa force dans une foi profonde en la vocation européenne de la Russie. Pour lui, la
298 on par la Sainte Moskwa. Déjà, Joseph de Maistre, dans ses Soirées de Saint-Pétersbourg, avait décrit la magnificence fantom
299 antomatique de cette capitale, créée par un tyran dans des marécages malsains, au prix de la vie de milliers d’ouvriers. Ce
300 t du début de l’été, où le granit même se dissout dans le ciel décoloré et où les colonnes ne sont plus que des ombres blanc
301 nes ne sont plus que des ombres blanches flottant dans un clair-obscur qui vous enveloppe l’âme et vous pique les yeux, la v
302 is son aîné de dix ans, Pierre Tchaadaïev, publia dans une revue de Moscou sa première Lettre philosophique où il mettait en
303 nt ans ; il est le premier théoricien d’envergure dans le camp des occidentalistes. Les premiers slavophiles, disciples de
304 de la Russie, il fallait les chercher, selon eux, dans la foi chrétienne, telle que les Russes l’avaient toujours pratiquée,
305 elle que les Russes l’avaient toujours pratiquée, dans les institutions et coutumes du peuple paysan, ainsi que dans les ves
306 titutions et coutumes du peuple paysan, ainsi que dans les vestiges historiques de la Russie ancienne. Le peuple et l’histoi
307 à une lacune, un défaut qui doit les faire tomber dans la confusion ou dans l’erreur, mais c’est aussi une sorte de vertu qu
308 ut qui doit les faire tomber dans la confusion ou dans l’erreur, mais c’est aussi une sorte de vertu qui témoigne d’un élan
309 t le totalitarisme bolchévique plonge ses racines dans cette intelligentsia russe des années 1860-1870. Il définit « ce dési
310 i elle conduit Dostoïevski en Sibérie, Tchaadaïev dans un asile de fous, et les penseurs politiques en exil20, et si elle co
311 i elle contraint les idées sociales à se réfugier dans la littérature — faisant de celle-ci « un acte unanime d’accusation c
312 ltivé. Marx est introduit en Russie par Tchaktev, dans les années 1870, puis par Plekhanov dans les années 1880. Mais une ce
313 chaktev, dans les années 1870, puis par Plekhanov dans les années 1880. Mais une censure en sens inverse est exercée par l’i
314 lus redoutable encore, exercée par entente tacite dans le camp opposé, et qui s’exprime par l’éreintement féroce dans toutes
315 opposé, et qui s’exprime par l’éreintement féroce dans toutes les feuilles et revues « progressistes » (les autres, d’un com
316 rition de tendances très librement expérimentales dans les arts. Durant toute cette époque, le libre-échange des influences
317 la première fois la signification et la portée », dans le même temps que l’Europe se passionne pour les premières traduction
318 ophes occidentaux n’avaient été aussi nombreuses. Dans aucun pays probablement n’a-t-on fait au cours de ces années une si g
319 e et y exercèrent une influence plus profonde que dans les patries respectives des deux grands écrivains du Nord. En vérité
320 rguéniev et Tchékhov allaient jouer un rôle actif dans la vie littéraire de l’Europe, où la musique, la danse et la techniqu
321 Mais voici l’été de 1914 : il surprend la Russie dans un état de malaise social et spirituel profond, celui que dépeignent
322 torride. Les forêts brûlaient ; on sentait jusque dans les grandes villes l’odeur fade et sucrée de la fumée, qui provoque à
323 es passages entre guillemets lui seront empruntés dans cet « aperçu », qui ne prétend à rien d’original. 15. Nicolas Berdia
26 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Que s’est-il passé à Genève ? (décembre 1955)
324 réciprocité, l’ouverture de centres d’information dans les capitales respectives… Tout citoyen devrait y avoir librement acc
325 ur « mise en vente publique sans aucune entrave » dans tous les pays. 5. Échange accru de « publications officielles ». 6.
326 oriser le développement des échanges de personnes dans les domaines professionnel, culturel, scientifique et technique. » 13
327 t des droits de souveraineté, de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, répond aux intérêts des peuples et condui
328 et du désir de lui assurer… une complète liberté dans le développement intérieur et dans ses relations avec les autres peup
329 mplète liberté dans le développement intérieur et dans ses relations avec les autres peuples. » M. Molotov cite à l’appui de
330 rès court parle de supprimer toute discrimination dans les échanges commerciaux ; pour la culture, il propose : d’organiser
331 tions qui constituent une tentative de s’immiscer dans les affaires intérieures de certains États… La délégation soviétique
332 hange des publications, etc. On pourrait refléter dans des accords bilatéraux respectifs ce qui intéresse surtout ces pays »
333 merce, mais exige des interdictions et contrôles… dans tous les autres domaines des relations humaines ? Je puis comprendre
334 ette conférence… N’y aurait-il pas quelque vérité dans ces mots frappants que j’entendais l’autre jour : — Ce qu’il y a de t
335 éfiance est au sommet. Toute l’amitié est en bas, dans le peuple. M. Pinay (14 novembre) : En fait, les propositions sovié
336 verture de centres d’information Non (ingérence dans affaires intérieures) 3. Publication de revues dans les capitales
337 ffaires intérieures) 3. Publication de revues dans les capitales respectives Non (implicitement) 4. Vente libre de
338 Meilleur change pour le rouble Non (ingérence dans les affaires intérieures) 12. Facilités pour voyages individuels
339 diants Oui 14. Échanges de « réalisations » dans les domaines sportifs et culturels Oui 15. Échanges d’étudiants
27 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Propositions (décembre 1955)
340 a mission que l’idéologie soviétique lui attribue dans l’État. Autrement dit : si le dialogue « à l’occidentale » était admi
341 iétiques. Nous ne reprendrons pas à notre compte, dans les propositions qui suivent, les demandes « inacceptables » aux yeux
342 ntaux. Comme par exemple : publications de revues dans les capitales respectives, création de centres d’information ouverts
343 ême partiellement par les dirigeants soviétiques, dans les conjonctures actuelles et selon la logique de leur dogme d’État.
344 par conséquent doit l’être. Nous nous bornerons, dans ce qui suit, à proposer des modes ou formes de dialogue qui ne nous p
345 , d’être exploités par la presse et la propagande dans l’un ou l’autre camp. Ils sont de trois types différents : — séminair
346 de publications (livres, ouvrages d’art, revues) dans les grands centres. Précisons maintenant, à l’aide de quelques exempl
347 holokhov publiait il y a peu de mois un article23 dans lequel il annonçait qu’en vertu de l’esprit de Genève, l’extension de
348 d’Occident. On voit donc que cette table ronde, dans l’esprit de Cholokhov, ne devrait pas réunir seulement des Russes et
349 les résultats se trouvent impliqués d’avance soit dans la formule même des débats, soit dans la composition du groupe24.   T
350 avance soit dans la formule même des débats, soit dans la composition du groupe24.   Table ronde d’écrivains   Thème généra
351 ale ou « art pour l’art » ? 2. Rôle de l’écrivain dans l’autocritique (de la société où il vit, qui le publie et le lit). 3.
352 crivain européen souffre-t-il de ces puissances ? dans quelle mesure ? L’écrivain soviétique en est-il libéré ? À quel prix 
353  ?) 4. Devoir d’orthodoxie et droit à l’hérésie. ( Dans les œuvres des écrivains, non pas en général.) 5. L’écrivain devant l
354 , pour des raisons que nous ignorons aujourd’hui. Dans ce cas, nous souhaiterions au moins savoir : 1. pourquoi et en quoi i
355 naires de type analogue pourraient être organisés dans d’autres domaines bien délimités, comme par exemple : un séminaire de
356 roblèmes de la musique contemporaine, et son rôle dans les sociétés d’aujourd’hui. B. Équipes mixtes de savants Une tâ
357 urrait être adoptée par des groupes de chercheurs dans de nombreux domaines de la médecine (vaccins, antibiotiques, hygiène
358 usse chez nous, européenne en URSS) résidera donc dans leur caractère limité et technique, dans les précautions prises de pa
359 era donc dans leur caractère limité et technique, dans les précautions prises de part et d’autre pour empêcher qu’elles ne s
360 ifestes d’une culture. Nous ne pouvons entrer ici dans plus de détails, mais cette précaution de principe devait être formul
361 entes des compositeurs occidentaux soient jouées, dans des concerts spéciaux en URSS, par des orchestres et des chefs europé
362 il s’agirait de présenter celle-ci aux Européens dans son climat réel et dans ses perspectives spécifiques. (Sinon le dialo
363 er celle-ci aux Européens dans son climat réel et dans ses perspectives spécifiques. (Sinon le dialogue serait faussé, chacu
364 libre diffusion de nos ouvrages et de nos revues dans un public qu’ils entendent contrôler et éduquer d’une manière bien dé
365 te intention sincère d’aboutir à rien de sérieux. Dans ce cas, les intellectuels européens n’auraient plus le choix. À défau
366 s molotoviens aux activités culturelles de l’URSS dans nos pays, c’est- à-dire l’interdiction pure et simple de ces activité
367 rebuts sociaux » (Molotov). On retomberait alors dans la guerre froide, qui est la guerre tout court sur le plan de la cult
368 rki, etc. 23. Traduit et reproduit intégralement dans notre bulletin d’octobre 1955. 24. Par exemple, nous ne saurions acc
369 de sa seconde séance du 9 février 1955, a insisté dans une déclaration connue de tous sur la nécessité de renforcer les lien
370 ens internationaux, en tant que facteur important dans la normalisation de la situation mondiale. J’étais parmi les députés
28 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Relance européenne ? (février 1956)
371 Le terme de « relance européenne » est apparu dans la presse aux lendemains de l’échec de la CED devant le Parlement fra
372 ue la question européenne soit posée ouvertement, dans son ensemble, à tous les citoyens d’Europe, sous la forme d’un dilemm
373 veau, foyer de liberté et d’invention de l’homme, dans un monde qui l’attaque quand elle faiblit, mais ne cesse d’avoir beso
29 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une initiative des sénateurs belges (février 1956)
374 rser les efforts ni créer de nouvelles confusions dans l’opinion publique, telle nous paraît être la tâche à laquelle les in
30 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une deuxième table ronde de l’Europe (février 1956)
375 station exceptionnellement brillante avait réuni, dans les salons historiques de la Villa Aldobrandini puis au Capitole, six
31 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Europe-URSS : en attendant le dialogue (février 1956)
376 s déterminés, lui achète des toiles et les expose dans les gares, les bureaux et les grands hôtels. Les peintres russes admi
377 ans les jeunes Russes de 4 à 18 ans qui exposent dans une galerie de Londres. « Réalisme photographique rappelant les dessi
32 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À pied d’œuvre (avril-mai 1956)
378 . Elle doit être informée. Elle doit être éduquée dans les nouvelles générations. Elle doit être rendue de plus en plus cons
379 entretenir le sentiment de communauté européenne… dans les établissements d’enseignement scolaires, universitaires et popula
380 riat à Bergen, en Hollande. En outre, on trouvera dans la plupart de nos bulletins des informations sur les Foyers de cultur
381 mes, témoignant de notre souci constant d’animer, dans le champ si vaste et presque vierge de l’éducation postscolaire, un c
382 nie dynamique et aventureux de l’Europe. Ensuite, dans la conjoncture présente, dominée par les nouvelles théories pédagogiq
383 e grand public voit très mal le problème éducatif dans son ensemble et dans ses contextes sociaux et politiques. Il en vient
384 rès mal le problème éducatif dans son ensemble et dans ses contextes sociaux et politiques. Il en vient à s’imaginer que l’É
385 testée, entre autres, par l’apparition spontanée, dans tous nos pays, d’entreprises privées d’éducation populaire (ou adult
386 s générales du problème, afin de définir l’esprit dans lequel viennent d’être élaborés les projets de la Fondation, les rais
33 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Former des Européens (avril-mai 1956)
387 out de suite qu’elle devrait nous servir de guide dans l’entreprise fédéraliste. Faire l’Europe, c’est d’abord faire des Eu
388 s d’éducation au cours des âges. Éduquer l’homme, dans tous les temps et dans toutes les cultures connues, a toujours consis
389 des âges. Éduquer l’homme, dans tous les temps et dans toutes les cultures connues, a toujours consisté en deux efforts conj
390 r moralement et socialement les jeunes individus. Dans les sociétés « traditionnelles », régies par le sacré, la transmissio
391 ’élève les moyens intellectuels de se débrouiller dans la société, et l’on développe en lui un sens critique qui lui permett
392 e l’autonomie personnelle. Le dressage consistait dans ce que l’on pourrait appeler un conditionnement des réflexes. Il s’ag
393 tes par le sacré religieux et social. (Équivalent dans notre xxe siècle : le drill militaire.) Mais la préparation à l’auto
394 Mais la préparation à l’autonomie personnelle va dans le sens contraire. À l’extrême, elle tend à libérer l’individu des co
395 ui-même ». Au lieu de le diriger dès sa naissance dans la voie tracée par ses astres et par les règles de sa caste, on le pr
396 étisera tout cela. On connaît le rôle de la danse dans la culture hindoue traditionnelle. Danser, pour un hindou, c’est « s’
397 nelle. Danser, pour un hindou, c’est « s’inscrire dans le jeu circulaire de la terre et des astres » (Nyota Inyoka). C’est r
398 ère spécifiquement européen de l’éducation réside dans notre volonté d’étendre à tous les hommes, sans distinction de classe
399 ction » rendue publique, gratuite et obligatoire. Dans toutes les autres civilisations, la transmission de ces connaissances
400 u xixe siècle, pour se voir de nouveau refoulée, dans les pays totalitaires, au xxe siècle. L’équilibre en tension des deu
401 es, et comment ils se rejoignent : USA et URSS Dans les prolongements de l’Europe à l’est et à l’extrême ouest, nous voyo
402 x USA, le souci du respect de l’individu triomphe dans l’enseignement, au point d’y provoquer une crise aiguë, que les obser
403 en moins d’incitations à se surpasser (challenge) dans l’enseignement qu’on leur offre. Ces lignes sont extraites du livre q
404 ves de sortie (après dix ans d’école) peut entrer dans un des 800 instituts techniques existant en URSS (pour 33 universités
405 s de la pratique américaine. À l’excès de liberté dans le choix s’oppose l’absence totale de choix pour l’individu. Au respe
406 vocation, et de ce qu’ils doivent à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est ce type d’homme en équilibre
407 . Elles ne s’actualisent que l’une par l’autre et dans leur existence simultanée ; et plus on veut les opposer, plus on les
408 es responsabilités. Nous dirons donc, pour rester dans le concret, que le problème le plus urgent de l’époque est de former
409 de former des responsables. (Tout en gardant bien dans l’esprit que cette formation ne peut réussir que dans la mesure où el
410 l’esprit que cette formation ne peut réussir que dans la mesure où elle vise en même temps à rendre libre.) L’individu s
411 emps à rendre libre.) L’individu se sent perdu dans le monde moderne Le grand obstacle à l’exercice des responsabilité
412 sociales, politiques, etc., réside au xxe siècle dans le fait bien connu que le monde où nous vivons paraît trop vaste pour
413 exe pour notre jugement. L’individu se sent perdu dans la société actuelle. Il n’arrive plus à s’y retrouver. Il ne voit plu
414 ns prises sur elles. Comment détecter leur action dans son existence quotidienne, comment la vérifier et la combattre dans l
415 quotidienne, comment la vérifier et la combattre dans le milieu où il peut agir ? Si par hasard il constate leur présence d
416 ut agir ? Si par hasard il constate leur présence dans le rayon de sa vie concrète — mettons l’action des communistes dans s
417 a vie concrète — mettons l’action des communistes dans sa commune, une augmentation du chômage, un ordre de mobilisation — i
418 oyen ? Comment veut-on qu’un citoyen européen, dans les conditions que j’ai décrites, et qui sont hélas bien réelles, se
419 mer ce jeune homme au sujet des réalités du monde dans lequel il vit, et dans lequel il se prépare à courir son aventure ind
420 ujet des réalités du monde dans lequel il vit, et dans lequel il se prépare à courir son aventure individuelle. Elle devrait
421 forces se manifestent ou agissent à son échelle, dans le milieu qu’il connaît ou qu’il voudrait connaître ; — par suite, co
422  : — quelle est la situation précaire de nos pays dans un monde où l’Europe n’est plus reine ; — ce que fut naguère cette Eu
423 du continent mais pour telle région, tel village, dans tel milieu professionnel, et enfin dans la vie de chacun. Intégrer
424 village, dans tel milieu professionnel, et enfin dans la vie de chacun. Intégrer l’homme dans la communauté Montrer c
425 enfin dans la vie de chacun. Intégrer l’homme dans la communauté Montrer ce qu’est le monde où nous vivons, situer l’
426 e qu’est le monde où nous vivons, situer l’Europe dans ce monde nouveau, rendre attentif aux liens concrets qui unissent la
427 t celui qui consiste à intégrer le jeune individu dans sa communauté ou ses communautés locales. Car celui qui aura pris con
428 i qui aura pris conscience de ce qu’il peut faire dans son rayon découvrira bientôt, en agissant, les liens qui unissent son
429 épètent « unissez-vous ! » mais gardent les mains dans leurs poches. Bref, pas d’action européenne sans une élite de respons
430 d’élite sans une éducation qui oriente l’individu dans le monde actuel et qui l’intègre d’une manière active dans le milieu
431 onde actuel et qui l’intègre d’une manière active dans le milieu où il peut agir. Où l’Europe devient une patrie Cette
432 des heures et au-delà des périodes scolaires. Là, dans le vif d’une situation locale ou régionale que l’on peut arriver à co
433 ons d’agir pour l’intérêt local mieux entendu, et dans une perspective européenne. Alors l’Europe cesse d’être une idéologie
434 , et signalé les problèmes généraux qui se posent dans ce domaine, au xxe siècle. Cette orientation préliminaire nous perme
435 ndons par là : une éducation tendant à développer dans nos divers pays la conscience de la communauté de civilisation et de
436 t informée, les efforts visant à fédérer nos pays dans un ensemble enfin viable à l’échelle mondiale (qui est celle du xxe
34 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Ce n’est pas au pied du mur… (juin-juillet 1956)
437 isitent pour la première fois notre Villa Moynier dans son grand parc, commencent par admirer le lac et le Mont-Blanc, si ma
438  : « C’est trop beau ! Comment peut-on travailler dans ce cadre ? » Nous essayons de leur expliquer ce qui se passe dans nos
439 » Nous essayons de leur expliquer ce qui se passe dans nos bureaux, pratiquement et au jour le jour… Et pourquoi ne pas le f
440 amme ne vaut que ce qu’on en fait. Qu’a-t-on fait dans ces murs depuis six mois ? Que fait-on réellement au Centre ? De janv
441 joutent cinq commissions convoquées par le Centre dans différents pays, et de nombreuses participations de nos collaborateur
442 préparation d’une douzaine de réunions analogues, dans les domaines les plus variés de la culture (au sens très large où nou
443 paraître 170 articles sur les problèmes européens dans sept pays. La charte européenne du sportif est désormais dans le doma
444 ys. La charte européenne du sportif est désormais dans le domaine public. La Fondation a distribué des subventions à l’Assoc
445 nouvelles sur la vie de la culture en Europe ; et dans un tout autre domaine, ouvrant l’Europe vers le reste du monde, organ
35 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Prix européen de littérature n’a pas été donné en 1956 (juin-juillet 1956)
446 ubs du livre. Encore qu’il dise tout l’essentiel dans le peu d’espace réservé aux nouvelles de ce genre, ce texte appelle q
447 lement étranger aux milieux littéraires et ignoré dans le monde de l’édition. Quoique divisé, le Prix atteignit parfaitement
448 contrat avec au moins un éditeur devient infime. Dans ces conditions, un Prix européen réservé aux seuls manuscrits inédits
36 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). François Fontaine, La nation frein (juin-juillet 1956)
449 l’obstacle est psychologique. Les frontières sont dans les habitudes et non dans la nature », et nos peuples préféreront bie
450 ue. Les frontières sont dans les habitudes et non dans la nature », et nos peuples préféreront bientôt ceux qui oseront leur
451 e, à la Voltaire. Mais aussi, cette page décisive dans sa lucide simplicité : La mesure de l’homme moderne est devenue le c
452 ndication personnelle ne peut être satisfaite que dans un bouleversement de l’Histoire. Même s’ils n’en demandent pas tant,
453 pas plus que la Méditerranée ne s’est précipitée dans la mer Rouge lorsqu’on a percé le canal de Suez : par contre, on ne v
454 dit, si la volonté de vivre ensemble l’emportera dans le cœur des hommes sur l’égoïsme atavique. Et l’on tremble à la pensé
37 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Bureau européen de l’éducation populaire (août-septembre 1956)
455 onaux, nationaux et internationaux sont à l’œuvre dans le domaine de l’éducation populaire (ou adult education) en Europe. L
456 t du Nord au Sud, d’un pays à l’autre, et souvent dans le même pays. Ici l’on donne des cours du soir, dans un quartier de l
457 s le même pays. Ici l’on donne des cours du soir, dans un quartier de la ville ou dans un district agricole. Là, dans une ma
458 es cours du soir, dans un quartier de la ville ou dans un district agricole. Là, dans une maison de jeunes ou un foyer cultu
459 ier de la ville ou dans un district agricole. Là, dans une maison de jeunes ou un foyer culturel, on organise des débats, on
460 de coopération internationale (et même nationale) dans ce domaine. Pourtant le besoin s’en fait sentir partout. Il n’est pas
461 des techniques appliquées ou du matériel existant dans d’autres pays. D’autre part, l’ensemble des organismes d’éducation po
462 contacts préliminaires et de réunions restreintes dans plusieurs pays, le CEC convoquait à Genève, du 18 au 21 mai 1953, une
463 ations existantes ; il réunit des stages d’études dans différentes régions de l’Europe ; il favorise l’échange des expérienc
38 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Prix européen de littérature : guildes et clubs du livre (août-septembre 1956)
464 ère à assurer aux lauréats une publication rapide dans les principales langues de l’Europe, et par là même des bénéfices bea
465 mieux édités que ceux qu’ils auraient pu trouver dans le commerce, mais que, pour bien des raisons, ils n’allaient pas y ch
466 n’allaient pas y chercher. (Par exemple : entrer dans une librairie, sans bien savoir quel ouvrage choisir dans une product
467 librairie, sans bien savoir quel ouvrage choisir dans une production qu’on connaît mal, voilà qui intimide des centaines de
468 , et Czesław Miłosz, poète polonais, déjà célèbre dans son pays, mais récemment réfugié à l’Ouest, où son nom était encore i
469 érêt assez généralement humain pour être traduite dans tous nos pays. Une nouvelle formule de prix, incluant les ouvrages dé
39 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouvelles culturelles européennes (août-septembre 1956)
470 , les exemples d’initiatives couronnées de succès dans l’ordre intellectuel, social et moral. Et qui se préoccupe d’informer
471 ribution gratuite et droit de reproduction libre. Dans chaque numéro, 3 à 5 articles brefs (de 400 à 600 mots) et une série
472 ve que si l’on connaît mieux l’état des problèmes dans notre civilisation, et l’ensemble des efforts qui se poursuivent dans
473 ion, et l’ensemble des efforts qui se poursuivent dans le même sens. Les informations sur les autres institutions européenne
474 aux USA, mais qui doit être orientée dès le début dans un sens positif et créateur. be. Rougemont Denis de, « Nouvelles c
40 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe s’inscrit dans les faits [Introduction] (novembre 1956)
475 L’Europe s’inscrit dans les faits [Introduction] (novembre 1956)bg Si le fameux homme de l
476 tendre sans hésiter pour répondre à son intérêt. Dans nos archives, sans doute, quelques centaines d’épaisses ou minces pub
477 vient de voir possible. Sa nécessité est inscrite dans les faits. Il s’agit qu’elle s’inscrive maintenant dans les volontés.
478 es faits. Il s’agit qu’elle s’inscrive maintenant dans les volontés. ⁂ Nos neuf chapitres condensent sous une forme maniabl
479 quence ou la propagande. Nous voulions présenter, dans le langage des faits, le dossier de l’Europe unie. Voici l’Europe, vo
480 nt finale lorsque la catastrophe « qui n’a de nom dans aucune langue » a fondu sur un peuple européen. Fallait-il interrompr
481 mme le disait un de leurs derniers poèmes, récité dans les ruines de Budapest. bg. Rougemont Denis de, « [Introduction] L
482 ont Denis de, « [Introduction] L’Europe s’inscrit dans les faits », Bulletin du Centre européen de la culture : « L’Europe s
483 tre européen de la culture : « L’Europe s’inscrit dans les faits », Genève, novembre 1956, p. 1-2.
41 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Au seuil d’une année décisive (février 1957)
484 éral européen, seul capable de « faire le poids » dans le jeu des forces mondiales. Chacun voit aujourd’hui qu’il nous faut
485 ent pas remarqué que nous sommes tous, en Europe, dans le même bateau. D’où la nécessité, devenue bien évidente, d’un grand
486 aux affaires politiques. La jeunesse se réveille dans les villes qui préparent l’élection d’un « Congrès du peuple européen
487 olutionnaire qu’il n’y a plus d’îles qui comptent dans le monde actuel et que la Grande-Bretagne est une partie de l’Europe.
488 l’union immédiate, et qui résident principalement dans les esprits : préjugés hérités d’une histoire mal apprise, intérêts m
489 surtout défaitisme intellectuel et manque de foi dans l’idéal occidental. Il faut donc persuader nos élites et nos masses q
490 me de notre institution tient presque tout entier dans ces deux paragraphes. Notre but général reste de faire l’Europe en fo
491 s européennes, à l’usage d’un millier de journaux dans nos trois langues principales. Et voilà la raison de la récente créat
492 réaliser — d’un pool européen de l’édition. C’est dans le même cadre que prennent place nos deux séminaires de recherches su
493 x : Éducation européenne et L’Europe s’inscrit dans les faits en 1956, L’Europe et l’École en 1957. Les mois qui vienn
494 n et Euratom ont d’assez fortes chances de succès dans nos différents parlements. Mais il serait insensé de crier victoire.
42 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aux racines de l’Europe de demain (avril 1957)
495 Première et la Seconde Guerre mondiale, sont nées dans nos manuels d’histoire ? Car le nationalisme belliqueux puis totalita
496 sont de purs et simples préjugés. Selon la nation dans laquelle il est né et les manuels de son enfance, il se dira contre l
497 et de documents sur l’enseignement de l’histoire dans une perspective européenne. 33. Voir Bulletin du Centre européen de
43 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La Suisse et l’Europe après 1945 (avril 1957)
498 unies (ONU) inaugure son siège européen à Genève, dans le palais bâti pour la Société des Nations. Les conférences diplomati
499 ons. Les conférences diplomatiques se multiplient dans notre pays neutre et accueillant. Une ère de grande prospérité économ
500 ur la Suisse. Les capitaux étrangers s’accumulent dans nos banques. La monnaie suisse reste la plus solide du continent. Cep
501 s ses États, soumise à l’influence des États-Unis dans sa partie ouest et de l’URSS dans sa partie est. Elle est menacée de
502 des États-Unis dans sa partie ouest et de l’URSS dans sa partie est. Elle est menacée de perdre son indépendance. 3. L’i
503 ons du continent, un mouvement d’opinion se forme dans de nombreux pays, dès 1945, en faveur d’une union des États européens
504 solidarité des nations est une nécessité vitale, dans cette seconde moitié du xxe siècle. 4. Premières réalisations
505 réservée ? La Suisse occupe une position centrale dans notre continent, mais n’a pas de débouchés directs sur la mer. Une la
506 tion de cet organisme, craignant d’être entraînée dans une politique contraire à son statut de neutralité. Cependant, les né
507 eutralité. Mais cette neutralité a été reconnue «  dans les vrais intérêts de l’Europe entière », et ne peut donc pas empêche
508 18 et 1939-1945 ont ruiné le prestige de l’Europe dans le monde. Les deux grands empires russe et américain se partagent l’E
44 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe [Commentaires] (mai 1957)
509 Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe [Commentaires] (mai 1957)bl En lança
510 seuls, de l’intérêt très vif porté aux festivals, dans les milieux musicaux : en effet, sur 80 questionnaires envoyés, 43 no
511 tionnaires envoyés, 43 nous sont revenus remplis, dans les délais prévus. Si l’on fait la part des empêchements accidentels
512 tence des festivals tiennent une place importante dans la vie de notre temps. ⁂ Quels problèmes ? dira l’amateur qui se cont
513 apidement croissant au xxe siècle et qui traduit dans le domaine des arts une remarquable transformation des mœurs. Dix mil
514 usicales, Bach et Mozart et Tchaïkovski sifflotés dans les rues de toutes nos villes. Pour le meilleur et pour le pire, la m
515 e meilleur et pour le pire, la musique est entrée dans nos mœurs quotidiennes, débordant infiniment les petits cercles de l’
516 n même temps un facteur point du tout négligeable dans l’économie d’une nation. Alors qu’au xviiie siècle par exemple, elle
517 tuaires de quelque cours, elle figure aujourd’hui dans la colonne des recettes de l’État (apport de devises, tourisme, radio
518 ant de plus en plus aux festivals, etc.), parfois dans la colonne des dépenses sous forme de subventions, et tient une place
519 ses sous forme de subventions, et tient une place dans le budget normal d’un nombre croissant de familles et d’individus. Br
520 . Ces divers processus ne peuvent que s’accélérer dans l’ère où nous entrons, ère de l’automatisation que certains nomment d
521 s « exceptionnels » ou par leur volonté d’innover dans un style déterminé, en suivant une « idée artistique homogène » selon
522 ire sans l’autre. En fait, elles sont juxtaposées dans la définition que nous proposions, et celle-ci n’aurait besoin que de
523 acceptables. Il paraît plus malaisé d’introduire dans la définition la mise en garde demandée par certains contre les tenta
524 « idéale et normative » du festival n’était pas, dans notre esprit, un simple jeu académique. D’une part, il importait aux
525 intes motivées que d’opposition de principe, sauf dans le cas d’un compositeur comme Britten, d’un critique comme J. Feschot
526 mment de prendre cette idée au pied de la lettre, dans un esprit « totalitaire » comme le dit un correspondant, et de croire
527 ière.) Groupement tout amical, spontanément formé dans un esprit de coopération européenne, l’association ne prétend pas rep
528 est liée à l’Europe non seulement historiquement, dans sa genèse, mais encore essentiellement dans sa nature, étant née du c
529 ment, dans sa genèse, mais encore essentiellement dans sa nature, étant née du complexe physico-spirituel qui a formé l’homm
530 e de l’Occident — notre unité fondamentale. Unité dans la diversité, — est-il besoin de le répéter ? Saisir ensemble ces deu
531 prit, caractéristique de l’Europe. Voilà pourquoi dans les domaines les plus variés de notre existence, le politique et l’in
532 nisson. En un mot fédérer, au lieu de centraliser dans la monotonie abstraite, ou au contraire de s’enfermer dans son autono
533 onotonie abstraite, ou au contraire de s’enfermer dans son autonomie locale. C’est en somme le problème que posait, dans le
534 ie locale. C’est en somme le problème que posait, dans le domaine propre aux festivals, le troisième paragraphe de notre que
535 participent à un ensemble, ils donnent leur note dans un accord plus vaste, ils tiennent leur place bien définie dans le « 
536 plus vaste, ils tiennent leur place bien définie dans le « concert européen ». Loin de choisir à l’exclusion de l’autre l’u
537 r p. 36 et 37) méritent de figurer en bonne place dans les débats de notre Association. Elles tendent toutes les trois à spé
538 européen de la culture : « Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe », Genève, mai 1957, p. 47-51.
45 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Promesses du Marché commun [Avant-propos] (décembre 1957)
539 ontenu des traités et des étapes qu’ils prévoient dans la marche vers l’union. L’étude de M. Raymond Racine veut au contrair
540 gager les implications générales du Marché commun dans la vie économique de nos pays, ainsi que les répercussions possibles
541 situer l’aventure qu’est encore le Marché commun, dans la perspective générale d’une politique de civilisation — souci majeu
542 si les frontières économiques étaient supprimées dans toute l’Europe ? » À mi-chemin entre le cours précis d’information et
46 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Centre européen de la culture : ce qu’il fait — d’où il vient — où il va (février 1958)
543 nne par le moyen d’informations et d’initiatives, dans le domaine de la presse, du livre, du film et de la radio, mais aussi
544 sse, du livre, du film et de la radio, mais aussi dans les établissements d’enseignement scolaires, universitaires et popula
545 e l’homme européen au xxe siècle, en particulier dans les domaines de la pédagogie, de la psychologie, de la philosophie, d
546 . de Rougemont et Raymond Silva ouvrent à Genève, dans une construction provisoire attenante au Palais Wilson, le Bureau d’é
547 Suisse, la conférence a lieu du 8 au 12 décembre dans le palais du Tribunal fédéral, à Lausanne. Elle groupe 220 délégués d
548 sera jamais abandonné. Mais dès nos premiers pas dans le concret de l’Europe, nous avons dû reconnaître que certaines tâche
549  : mais on sait aujourd’hui que cela peut arriver dans les meilleures familles de l’Occident. Certaines de ses initiatives i
550 . La multiplicité des initiatives « européennes » dans le domaine très vaste que l’adjectif « culturel » peut servir à désig
551 semblées, un effort parallèle doit être entrepris dans le domaine de la culture. La vocation du Centre, à Genève, se trouve
552 ntre, à Genève, se trouve ici clairement inscrite dans les faits.   2. Recherches à l’échelle européenne. L’Europe n’est pas
553 ducation générale, se verrait rapidement liquidée dans la compétition impitoyable désormais instaurée à l’échelle planétaire
554 x pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans le monde actuel. Il y a plus. Les difficultés immenses qui naissent d
555 du reste du monde nous appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus efficace pour unir nos élites que la confr
556 ettrait de plus amples entreprises. Et c’est bien dans cette vue qu’il convient, croyons-nous, d’apprécier ce qu’il a fait,
47 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (février 1958)
557 d’éducation européenne entreprises par le Centre dans plusieurs pays, depuis le début de 1956. Ces activités comprennent no
558 des expériences-pilotes d’action éducative menées dans des milieux sociaux bien définis, ruraux ou urbains, en vue de mettre
559 suite. Deux de ces expériences sont déjà en cours dans le Midi et le Sud-Ouest de la France. D’autres vont être lancées en I
560 tion scolaire ; 2° les possibilités d’introduire, dans les milieux touchés par l’éducation populaire, l’idée européenne ou m
561 t double. Il s’agissait d’une part d’expérimenter dans divers milieux sociaux, et en s’appuyant sur des organismes déjà exis
562 dation Ford. Elles ont été prévues méthodiquement dans des milieux aussi variés que possible : tant sociaux et nationaux que
563 cer sur des élèves de 10 à 16 ans, en s’inspirant dans leur enseignement d’une vision plus européenne de l’histoire et de la
564 Le succès remporté par cette première expérience dans le corps enseignant a incité d’autres organisations scolaires à étudi
565 des possibilités de développement de leur région dans le cadre d’une Europe plus ouverte aux contacts humains et aux échang
566 tif : analogue à celui de la Haute-Provence, mais dans une région d’économie mixte (rurale et industrielle) en plein essor,
567 s. Santu Lussurgiu (Sardaigne) Objectif : dans un groupe de cinq communes assez pauvres, d’économie agricole et arti
568 s travaux, qui ont trouvé également un large écho dans la presse de la Péninsule. L’action proprement « européenne » s’exerc
569 ulaire, et à travers elle, d’éducation européenne dans une ville de 30 000 habitants d’économie mixte. Exécution. Confiée a
570 proprement dite semble particulièrement difficile dans ce milieu social peu homogène et politiquement très divisé. Nouve
571 iences-pilotes à l’étude Outre les répétitions dans plusieurs pays de l’expérience de Fribourg (corps enseignant), le CEC
572 , des négociations se poursuivent pour une action dans la Vallée d’Aoste (Italie), patronnée par le gouvernement autonome de
573 ie se prête aussitôt à une répétition généralisée dans le reste de l’Europe, et justifient ainsi notre entreprise. L’efficac
574 ole (avril 1957). Ils ont été largement répandus dans les milieux touchés par nos expériences-pilotes. En 1958, les premièr
575 t à Aire-sur-Adour feront l’objet de publications dans des revues spécialisées et dans le Bulletin du CEC. Pool de matéri
576 t de publications dans des revues spécialisées et dans le Bulletin du CEC. Pool de matériel audiovisuel Le CEC prépare
577 nces sur l’Unité culturelle de l’Europe, l’Europe dans le monde, l’Idée européenne et son évolution. La firme spécialisée IV
48 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pool européen d’éditeurs (février 1958)
578 simultanément par sept éditeurs de premier rang, dans autant de pays et de langues. Il s’agissait de convaincre ces éditeur
579 décembre 1956 à Genève, a élaboré le plan du pool dans ses grandes lignes. Une deuxième réunion en mai 1957 groupait déjà le
49 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le bulletin du Centre (février 1958)
580 t ainsi qu’en 1957 ont paru : L’Europe s’inscrit dans les faits (en français, allemand, anglais, italien, grec, norvégien ;
581 e (en français seulement). Le Rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe (en français et en allemand). Annuaire
582 en cours). Le succès du numéro L’Europe s’inscrit dans les faits mérite d’être souligné. Première brochure exposant sous une
583 laires en cinq langues à la fin de 1957, a exercé dans la plupart de nos pays une influence qui peut être mesurée par les co
584 tacles invoqués. Qualités des principales langues dans la vie internationale. Bilinguisme ? Etc. Plans de causeries. Nouvel
585 s Denis de Rougemont est mentionné comme l’auteur dans le sommaire du numéro de ce bulletin.
50 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens (mai 1958)
586 oposant des tâches concrètes à résoudre en commun dans leur domaine, au-delà des impasses nationales, c’est-à-dire à l’échel
587 donc de rendre à la culture sa fonction créatrice dans notre société, et de la libérer tout d’abord des entraves du national
588 ipaux obstacles à l’Union de l’Europe ne sont pas dans les « faits » mais bien dans les esprits : c’est donc là qu’il s’agit
589 l’Europe ne sont pas dans les « faits » mais bien dans les esprits : c’est donc là qu’il s’agit de les surmonter d’abord.
590 une glaise indifférente. On ne coule pas un homme dans un moule. Le vrai problème d’une formation européenne se ramène en fa
591 er d’abord aux compétences, à des hommes éminents dans leur branche, et qui, par suite, auront compris que les solutions aux
592 roblème au sérieux, avec le succès que l’on sait. Dans les deux cas — coopération de compétences éprouvées et promotion de n
593 vraiment, et de situer l’Europe et ses problèmes dans le grand jeu mondial des forces de l’époque, de manière à faire voir
594 l des forces de l’époque, de manière à faire voir dans les faits la nécessité de notre union. Rien de plus vain que de répét
595 (Nos mouvements de militants l’ont parfois oublié dans leurs discours et leurs appels.) L’information européenne doit avoir
596 que arabe et de Bandung). — L’Europe mise au défi dans son ensemble par les grands empires et les grandes unions qui se sont
597 un quart de la population européenne à l’Est, qui dans sa grande majorité souhaite sa libération, c’est-à-dire son retour à
598 autres groupes culturels subsistants ou naissants dans le reste du monde. Moyens actuels et moyens à créer Pour appliq
599 aît également les créations provoquées par le CEC dans le domaine de la coopération des savants, des ingénieurs, des musicie
600 culture. Mais le CEC n’est pas seul à travailler dans cet immense domaine. Une vingtaine d’instituts d’enseignement univers
601 documentation, se consacrent au problème européen dans huit de nos pays (leur liaison étant assurée par le secrétariat de l’
602 oordination des efforts et des politiques suivies dans tel domaine particulier devient toujours plus évident. L’idée de cons
603 de la Recherche, que nous avons émise ici même et dans d’autres revues dès le début de cette année, semble être dans l’air.
604 s revues dès le début de cette année, semble être dans l’air. Un tel Conseil serait le couronnement de la méthode que nous e
605 ns certain que la bataille de la CED a été perdue dans les manuels d’histoire nationalistes. Répétons-le : les principaux ob
606 es principaux obstacles à l’union nécessaire sont dans les esprits (non les faits) et c’est là qu’il faut les combattre en p
607 obstacles qu’elle rencontre, et parfois suscite, dans notre société occidentale. Nous pensons que les vraies chances de l’E
608 s pensons que les vraies chances de l’Europe sont dans la liberté, non dans la force des choses. Or la liberté relève de l’e
609 ies chances de l’Europe sont dans la liberté, non dans la force des choses. Or la liberté relève de l’esprit. Les chances de
610 se ouvrière et aux pays sous-développés d’adopter dans leur propre intérêt le système capitaliste américain, et de rejeter l
611 que. Mais ce même paradoxe, inversé, se reproduit dans le camp de la liberté, car ce sont en réalité nos matérialistes prati
612 s un sou pour cela — et sont régulièrement battus dans la compétition mondiale du xxe siècle, puisqu’elle a pour enjeu prin
613 ipales de l’Europe sont scandaleusement négligées dans nos budgets publics et privés38. Les États et les grands capitalistes
614 étenteurs de ces moyens que leurs investissements dans le domaine culturel ne doivent plus être inscrits au chapitre des don
615 de l’Europe et de notre survie. Cette révolution dans la conscience bourgeoise est commencée. Maintenant il faut souffler s
616 résumerons comme suit : elle consiste à fomenter dans tous nos milieux sociaux et professionnels — une conscience plus prof
51 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Un essai de synthèse (mai 1958)
617 nom (si l’on tient compte de ce qui la distingue dans le monde). Ces deux nécessités, rythme et finalité, paraissent en fai
618 ommun prévoit douze à dix-sept ans pour s’établir dans six pays seulement. Ce délai nous est-il assuré ? On est parti, bien
619 le Pouvoir. Le fédéralisme existe, au sens fort, dans la tension des maxima contradictoires. Il recherche en tout l’optimum
620 es ? La méthode institutionnelle forme des cadres dans le train d’une action concrète et les amène à vivre le fédéralisme en
621 s sont justifiés à dire que leur méthode « existe dans les faits » ; ils le sont beaucoup moins à ajouter que « les autres m
622 ajouter que « les autres méthodes n’existent que dans les esprits », car la CECA n’aurait sans doute pas vu le jour, et n’e
623 La Haye, puis de Westminster à Strasbourg, enfin dans les couloirs des parlements. Non seulement nos méthodes ne peuvent êt
624 es peuples des États, soit par le peuple européen dans les divers États. Là-dessus les uns disent aux autres : — Vous ne vou
625 équipes font un match, deux camps une politique, dans une démocratie qui « joue ». Mais ce sont vingt partis, dix-huit État
626 nos politiques nationales. Cette somme égale zéro dans le meilleur cas. Il n’y a pas de politique européenne. Pour un pac
627 ons opposer à temps ni le succès du Marché commun dans douze ans, ni le succès d’une éducation civique européenne dans les g
628 , ni le succès d’une éducation civique européenne dans les générations montantes, mais la seule union politique du continent
629 ure reprend conscience de ses pouvoirs et rayonne dans le monde entier. Mais tout peut être compromis par l’échec de l’union
630 compromis par l’échec de l’union politique. C’est dans cette perspective d’urgence mondiale que les fédéralistes ont mainten
631 en brochure par La Fédération à Paris, et reprise dans L’Europe en jeu . Une première version de ce texte avait paru dans
632 jeu . Une première version de ce texte avait paru dans Mission ou démission de la Suisse , en 1940. 40. Cf. F. Fontaine, «
633 F. Fontaine, « Naissance d’un esprit européen », dans le recueil Quelle Europe ?, Fayard, 1958, p. 19. 41. J’écrivais cela
634 dès 1950, à propos du projet de CECA précisément, dans une préface au bel ouvrage d’Olivier Philip, Le Problème de l’union e
635 Brugmans exposèrent ainsi leurs vues respectives dans les colonnes de ce Bulletin du CEC, et Rougemont, après avoir exposé
52 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une université européenne [Introduction] (juillet 1958)
636 et les objectifs du groupe d’études sont exposés dans l’allocution de bienvenue que prononça au début des travaux le direct
637 ompris l’importance que peut avoir cette réunion, dans le contexte de la construction européenne. De quoi s’agit-il aujourd’
638 ’agit-il aujourd’hui ? D’un principe à illustrer, dans une situation concrète, c’est-à-dire dans une situation à la fois cla
639 ustrer, dans une situation concrète, c’est-à-dire dans une situation à la fois claire quant à ses données et incertaine quan
640 agés à convoquer, préparer et tenir cette réunion dans un délai de trois semaines et demie, et vous voici. Je remercie part
641 u nom de votre expérience acquise et de votre foi dans l’union de l’Europe. Que représente le groupe ici réuni ? Vous avez d
53 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La création d’un Centre européen d’enseignement postuniversitaire (juillet 1958)
642 lines spécialisées, et d’une formation technique, dans ces mêmes disciplines, poussée au-delà de ce que peuvent donner les é
643 eures existantes en Europe. La question envisagée dans ce rapport sera donc la suivante : comment répondre à ce double besoi
644 e qu’ils auraient étudié tous les droits en usage dans nos pays ou toutes nos économies : car ils ne deviendraient pas plus
645 ’hommes qui soient aussi bien formés que possible dans une spécialité donnée mais qui, en même temps, prennent conscience de
646 naissances les plus avancées et les plus récentes dans leur domaine ; b) offrir une sorte de Studium generale européen aux s
647 cessité d’intégrer chaque discipline particulière dans une conception globale de notre société et de son évolution. Néces
648 nformer sur l’ensemble des connaissances acquises dans telle branche, et surtout de donner des méthodes de travail. C’est pl
649 onner des méthodes de travail. C’est plus tard et dans la pratique que le gradué assimilera les connaissances techniques néc
650 ant-garde, si importantes pour maintenir l’Europe dans la compétition mondiale, que nous rencontrons la nécessité de formes
651 le, ne sauraient faire l’objet de cours réguliers dans les universités existantes. Ceux qui auront à en tirer parti (pour la
652 uellement envisagés, en formation ou déjà formés, dans plusieurs domaines de la science et de la technologie. Leurs promoteu
54 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation et loisirs : les mass médias (mai 1959)
653 problème de l’estimation quantitative des loisirs dans la société de demain, je voudrais attirer votre attention sur un fait
654 n appelait les Arts et Métiers), elle s’acquérait dans des ateliers, « sur le tas » comme on dit aujourd’hui, et sous la dir
655 me semble être celle qui intervient sous nos yeux dans le domaine de la consommation de la culture. Je répète que ce phénomè
656 omme j’ai tenté de le montrer ailleurs (notamment dans L’Aventure occidentale de l’homme ) de l’ensemble des principes et a
657 l peut certes fausser le sens des valeurs réelles dans le grand public. Mais en fin de comptes et au total, il sert le prest
658 ges. La grande question qui se pose est de savoir dans quelle mesure les esprits soucieux de maintenir un juste équilibre hu
659 et distributeurs de ces mass médias ; ou encore, dans quelle mesure on peut les convaincre de ne pas fonder toute leur poli
660 évision. Je prendrai maintenant un autre exemple dans le domaine du livre. Depuis que je connais les éditeurs, je les enten
661 it de produire des ouvrages de qualité littéraire dans de belles éditions reliées et illustrées, et de les vendre directemen
662 livre prouve aujourd’hui qu’il y avait en réalité dans ce pays des dizaines de milliers de lecteurs inconnus. Sur ce nombre,
663 es. Bien d’autres guildes du livre se sont créées dans toute l’Europe. Trois en France, totalisant près de 400 000 adhérents
664 e européen de la culture : « Technique et culture dans la société de demain (II) : Éducation et loisirs », Genève, mai 1959,
55 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Editeuropa (septembre 1959)
665 érir de nos réflexes nationalistes, en réveillant dans chacun de nos peuples le sens de son appartenance à un ensemble humai
666 el qui dépasse largement la nation, non seulement dans l’espace, mais dans le temps. Car l’Europe existait bien avant les na
667 ment la nation, non seulement dans l’espace, mais dans le temps. Car l’Europe existait bien avant les nations, et nulle d’en
668 mme elles l’ont déjà presque fait à deux reprises dans notre siècle, mais elles périraient avec elle. L’avenir de chaque nat
669 ne a marqué des progrès immenses, depuis dix ans, dans le domaine de l’édition. Le nombre des publications étudiant l’Europe
670 l’Europe comme ensemble va chaque année croissant dans nos divers pays. Notre Bibliographie en donnera quelque idée. Mais no
671 ucoup ne font que répéter ce qui a déjà été écrit dans d’autres langues, que retracer le même historique, que regrouper les
672 or il manque en partie son but s’il n’est lu que dans un seul pays, en une seule langue. Le problème concret qui se pose à
673 te d’abord à découvrir ce qui est valable et neuf dans l’abondante littérature provoquée par les plans d’union, ensuite à s’
674 les possibilités de vente doivent exister non pas dans un seul pays, mais dans huit au moins. Tel livre peut être excellent
675 e doivent exister non pas dans un seul pays, mais dans huit au moins. Tel livre peut être excellent en soi, et très « vendab
676 ociation, celle-ci n’a pas de raison de l’inclure dans sa collection. En revanche, tel autre livre peut paraître important o
677 u « vendable » en général, ou impossible à lancer dans certains pays. Il faut tenir compte, en effet, de l’inégalité des hui
678 galité des huit marchés linguistiques représentés dans le pool, des coutumes très différentes, des traditions et susceptibil
679 ion européenne risque d’être une « panne » totale dans tel pays, même s’il est un succès dans plusieurs autres. D’où la néce
680 e » totale dans tel pays, même s’il est un succès dans plusieurs autres. D’où la nécessité d’un règlement très souple et d’u
681 uteurs, l’assurance d’être traduits simultanément dans nos principales langues, moyennant un seul contrat ; aux éditeurs, la
682 maisons d’édition adhérentes, par ordre d’entrée dans l’association : Librairie Plon, Paris ; Ullstein-Verlag, Francfort, B
56 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Henri Brugmans, Les Origines de la civilisation européenne (septembre 1959)
683 on présente « en l’émancipant de ses complexes ». Dans cette vue de l’histoire, l’objectivité pure ne mènerait qu’à déchiffr
684 existence d’une continuité nationale « se perdant dans la nuit des temps » ? — Troisièmement : Est-il permis de séparer le p
685 nts, mais par tous ceux qui peuvent jouer un rôle dans l’édification de l’Europe unie, et que des préjugés scolaires retienn
686 propagandes que l’on sait), vient d’être replacé dans sa plus juste perspective par G. de Reynold ; et il distingue plus so
687 que soient leurs variations d’un ou deux siècles dans l’appréciation de l’époque de « naissance », tous ces auteurs catholi
688 ces auteurs catholiques s’accordent à reconnaître dans le Moyen Âge le « sommet » de l’Europe. À quoi l’on pourrait opposer
689 doxe historique, que nous ne pouvons que signaler dans cette brève recension. Le grand avantage de Brugmans, étudiant la pér
690 a fois quant aux sources et aux exemples invoqués dans les littératures les plus variées. Il était important que l’on écrive
691 i situe l’évolution « française » avant la lettre dans une perspective européenne, exempte d’interprétations inspirées par u
57 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Heinz Gollwitzer, Europabild und Europagedanke (septembre 1959)
692 définie et limitée, qu’entend répondre l’auteur, dans cet ouvrage de plus de 400 pages serrées suivies de 64 pages de notes
693 ue Gollwitzer. Sa manière de situer chaque auteur dans le contexte historique, religieux et philosophique de l’époque ne pou
694 ie tout simplement. Certes, on peut regretter que dans un ouvrage aussi scrupuleux et sincèrement supranationaliste, les nom
695 rtout si c’est bien plus encore qu’il n’annonçait dans son titre et dans son sous-titre. L’ouvrage de Gollwitzer me paraît v
696 n plus encore qu’il n’annonçait dans son titre et dans son sous-titre. L’ouvrage de Gollwitzer me paraît véritablement fonda
58 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Carlo Curcio, Europa, Storia di un’idea (septembre 1959)
697 ersaires ; que l’on souhaite voir traduit bientôt dans toutes nos langues (comme il va l’être prochainement en espagnol) ; e
698 re, après tant d’autres, une histoire de l’Europe dans ses réalités politiques ou économiques. Il entend seulement nous donn
699 apparaît parfois moins solide ou moins approfondi dans l’exégèse de chaque auteur, mais il garde le mérite d’être complet :
700 ligé. Il comble, notamment, une lacune habituelle dans les ouvrages de ce genre en ce qui concerne l’Italie — et l’on pouvai
701 is comme tel, on souhaiterait de le voir amélioré dans ses éditions subséquentes, sur deux points de méthode qui ont leur im
702 etc.) ne sont pas groupés sous V, comme il arrive dans les index américains, mais répartis sous les initiales de leur nom de
703 e il se doit. Vétilles sans doute, mais gênantes dans un ouvrage de référence, précisément. Au reste, l’œuvre de Curcio n’e
704 st pas que cela. Elle s’élève tout naturellement, dans ses conclusions, à la hauteur d’un manifeste européen : « Le jour où
59 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Luis Diez del Corral, El rapto de Europa (septembre 1959)
705 es structures intimes du panorama européen, situé dans une perspective mondiale. Comme Ortega, Diez del Corral aime à se réf
706 gel est la seule exception, qui persistait à voir dans l’Europe « la fin de l’Histoire ». Pour tous les autres, le mot fin n
707 opriable ». Pourtant, nulle exaltation romantique dans cette conclusion confiante. Derrière la figure prométhéenne du Faust
708 gne, pays de la périphérie européenne, ait nourri dans ce siècle la plus brillante école d’interprètes de notre culture : Un
60 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Introduction] (décembre 1959)
709 59)ce Comment faire pénétrer l’idée européenne dans l’esprit des éducateurs et des citoyens responsables de leur communau
710 re des Européens, conscients de leurs solidarités dans le présent et dans l’avenir plus encore que dans le passé. Mais pour
711 onscients de leurs solidarités dans le présent et dans l’avenir plus encore que dans le passé. Mais pour éveiller cette cons
712 dans le présent et dans l’avenir plus encore que dans le passé. Mais pour éveiller cette conscience, il faut aller jusqu’à
713 En cours de route, quatre nouvelles expériences dans le domaine scolaire vinrent s’ajouter à celle de Fribourg, seule prév
714 à leur terme de 1957 à 1959 qu’on trouvera réunis dans les pages qui suivent. Qu’il nous soit pardonné de ne pouvoir remerci
715 s des rapports finaux : du moins verra-t-on cités dans cette publication les noms de 89 d’entre eux ! Les enquêtes scolaires
716 de 582 questionnaires remplis, et ont intéressé — dans tous les sens du mot — les quelque 13 500 habitants des régions chois
717 0 habitants des régions choisies en Haute-Savoie, dans les Landes et en Sardaigne. Quant aux publications qui ont préparé le
718 les possibilités d’action efficaces qui existent dans tel ou tel milieu. Ces possibilités, une fois reconnues, ne manqueron
61 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Conclusion] (décembre 1959)
719 éfaut nous a mis à l’abri de la tentation majeure dans ce domaine : celle de plaquer sur une région-cobaye, sélectionnée par
720 cas le modifie avant même qu’on ait pu l’observer dans sa vie propre. Nos moyens étaient comparables à ceux de l’homéopathie
721 imilibus. Au total, sommes-nous satisfaits ? Non, dans la mesure où il pourrait sembler que certains succès ou échecs ont ét
722 par accident, comme en dépit de nos efforts. Oui, dans la mesure où nous avons senti qu’ici ou là, quelques germes ont pris,
723 méthode, désormais, peut être généralisée : ainsi dans le domaine scolaire. Oui, encore et surtout, dans la mesure où nous a
724 dans le domaine scolaire. Oui, encore et surtout, dans la mesure où nous avons trouvé partout ces responsables réalistes, ce
725 e coordonner les efforts qui se manifestent déjà, dans plusieurs pays, en vue de multiplier les campagnes locales d’éducatio
62 1960, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales, ou raison d’être et objectifs du CEC (1959-1960)
726 de quelque activité précise. Le terme étant entré dans l’usage courant, dès la fin du siècle dernier, on l’oppose fréquemmen
727 parti nationaliste, s’il fallait prendre position dans le débat, nous dirions que la culture représente à nos yeux l’activit
728 sciences ne sont nées en Europe et ne progressent dans l’univers qu’en vertu du complexe philosophique, éducatif, moral et s
729 iles et toujours amicaux. Plusieurs nous ont aidé dans notre tâche. Mais tous paraissent avoir compris — et certains nous l’
730 rs à cette union ? On nous répète qu’ils seraient dans les faits, dans les intérêts matériels. Mais nous pensons qu’ils sont
731  ? On nous répète qu’ils seraient dans les faits, dans les intérêts matériels. Mais nous pensons qu’ils sont d’abord dans le
732 matériels. Mais nous pensons qu’ils sont d’abord dans les esprits, leurs préjugés et leurs routines. C’est donc là que nous
733 de destin historique, et de leur mission commune dans un monde transformé par leur faute et par leur mérite. Voilà définie
734 ’il s’agit de culture ? D’une manière générale et dans une vue théorique de la culture, rien ne semble moins nécessaire, ou
735 t de manquer de fonds, parce que chacun s’enferme dans son trop petit pays. Partout la concurrence tue les initiatives, qu’u
736 suite des congrès de La Haye et de Lausanne. Non dans l’idée de faire lui-même œuvre de créateur, bien entendu — un Centre
737 lus tard, 1955 : l’idée de coopération est entrée dans les mœurs, même culturelles. Les associations se sont multipliées : I
738 de recherches nucléaires, d’enseignement européen dans les universités, d’éducation scolaire et populaire ; festivals, guild
739 . La multiplicité des initiatives « européennes » dans le domaine très vaste que l’adjectif « culturel » peut servir à désig
740 semblées, un effort parallèle doit être entrepris dans le domaine de la culture. La vocation du CEC se trouve, ici encore, c
741 du CEC se trouve, ici encore, clairement inscrite dans les faits.   2. Recherches à l’échelle européenne. L’Europe n’est pas
742 ducation générale, se verrait rapidement liquidée dans la compétition impitoyable désormais instaurée à l’échelle planétaire
743 x pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans le monde actuel. Il y a plus. Les difficultés immenses qui naissent d
744 u reste du monde, nous appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus efficace pour unir nos élites que la confr
63 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La règle d’or, ou principe de l’éducation européenne (1960-1961)
745 es du primaire et du secondaire ? Nous sommes ici dans une Europe en train de s’unir, face à un monde transformé par elle, e
746 C’est le problème de l’Éducation qui se pose ici dans son ampleur et son urgence. Depuis des siècles, on a discuté les méth
747 ons en quelques mots ce qu’a signifié l’Éducation dans les grandes sociétés humaines de l’Antiquité, de l’Orient et de l’Eur
748 t de l’Europe jusqu’à nos jours. Éduquer l’homme, dans tous les temps et dans toutes les cultures connues, a toujours consis
749 os jours. Éduquer l’homme, dans tous les temps et dans toutes les cultures connues, a toujours consisté en deux efforts conj
750 rmer moralement et socialement le jeune individu. Dans les sociétés traditionnelles, régies par le Sacré (Antiquité, Asie) l
751 ormes aux canons religieux établis et indiscutés. Dans nos sociétés modernes, pluralistes et profanes, tout change. La trans
752 l’autonomie individuelle. Le dressage consistait dans un conditionnement des réflexes : il s’agissait de forcer le jeune ho
753 ide disparition.) La préparation à l’autonomie va dans le sens contraire : idéalement, elle vise à libérer l’individu des co
754 lui-même. Au lieu de le diriger dès sa naissance dans une voie tracée par ses astres, par sa caste, sa classe et sa famille
755 illustrera tout cela. On sait le rôle de la danse dans la culture hindoue. Danser, pour un Indien, c’est « s’inscrire dans l
756 ndoue. Danser, pour un Indien, c’est « s’inscrire dans le jeu circulaire de la terre et des astres » comme l’écrit Nyota Iny
757 personnel. » Le vrai sens de l’action d’éduquer, dans notre ère, devient alors conforme à l’étymologie même de ce verbe : e
758 types d’hommes qu’elle entend former. Quels sont, dans l’Occident moderne, ces types d’hommes ? Trois tendances principal
759 dosage d’autorité et de liberté qu’elles ménagent dans l’Éducation.   a) Les États-Unis d’Amérique se caractérisent par la p
760 rité. Le souci de respecter l’individu y triomphe dans l’enseignement, au point d’y provoquer une crise aiguë, que les obser
761 en moins d’incitations à se surpasser (challenge) dans l’enseignement qu’on leur offre. Ces jugements et cette description,
762 es de sorties (après dix ans d’école) peut entrer dans un des 800 instituts techniques existant en URSS (pour 33 universités
763 evient au dressage utilitaire de l’individu comme dans les sociétés sacrées religieuses, où tout est prescrit sans discussio
764 s de la pratique américaine. À l’excès de liberté dans le choix s’oppose l’absence totale de choix pour l’individu. Au respe
765 vocation, et de ce qu’ils doivent à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est ce type d’homme en équilibre
766 ai marqué trois tendances pratiquement dominantes dans ces trois régions de l’Occident. Je vous laisse le soin de nuancer le
767 ur à l’autorité aux USA, de même que se font jour dans la plus récente littérature soviétique des signes non trompeurs d’une
768 que soit notre idéal, nous souffrons nous aussi, dans la pratique, des excès alternés de la tendance « russe » et de la ten
769 Kant, celle qui s’imagine qu’elle volerait mieux dans le vide, sans la résistance fatigante que l’air oppose au libre jeu d
770 complir sa vocation, et engagé par cette vocation dans une communauté humaine devant laquelle il se voit responsable. À part
771 axiale, normative, de notre politique est l’unité dans la diversité (que nous appelons en Suisse fédéralisme) ; et enfin l’é
772 actitude et de ponctualité formelles, la propreté dans la tenue des cahiers, etc. ? Faut‑il plus de dressage, ou plus de dév
773 sse ou chinois eût invoqué le rendement technique dans le cadre du plan. Notre conception la plus saine du dressage se situe
774 du drill, des alignements au cordeau, du silence dans les rangs, des poils de la brosse à dents tournés à gauche dans les c
775 , des poils de la brosse à dents tournés à gauche dans les chambrées, et surtout que rien ne dépasse !), plutôt qu’en foncti
776 é intellectuelle et de l’homogénéité des esprits. Dans nos classes règnent la haine du cancre, la méfiance envers les meille
777 rifient tout à la spécialisation professionnelle, dans le cadre du Plan de production : ils veulent des techniciens efficace
778 up plus large d’inégalité — disons de diversité — dans la préparation des élèves. Mais elle ne doit pas perdre de vue, pour
779 opérer. Le général ne conduit pas au particulier. Dans la mesure où nous décidons de créer une certaine classe d’hommes, d’i
780 t fasciner par lui. Vous serez de bons éducateurs dans la mesure où vous serez vous-mêmes sensibles à la réalité spirituelle
781 que je nomme la Parabole du But. J’étais recrue dans l’armée suisse. J’apprenais à tirer. On m’avait enseigné tous les ges
782 ut de galon d’or sur la manche — on me négligeait dans mon coin, j’étais un cas désespéré. Un jeune lieutenant, cependant, v
783 e tout un livre que je compte publier bientôt, et dans lequel je dirai tout au long ce que je n’ai pu, ici, qu’esquisser dev
784 l’aula de l’Université de Genève, le 9 mai 1960, dans la chaire de M. Robert Dottrens, professeur de pédagogie.
64 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Guide européen de l’enseignement civique [introduction] (1960-1961)
785 ar la majorité des habitants du pays où il règne. Dans la mesure où il fonctionne sans être compris et approuvé, c’est qu’il
786 que nos démocraties. Celles-ci méritent leur nom dans la mesure même où, soit par l’École, soit par la morale familiale et
787 quel est l’état actuel de l’enseignement civique dans nos pays ; en second lieu, comment cet enseignement peut se prêter à
788 prêter à un élargissement au plan européen. C’est dans cet esprit que nous avons demandé à des enseignants de huit pays euro
789 er le problème d’une formation civique européenne dans ses divers contextes nationaux. Objectifs nationaux différents C
790 er de génération en génération et de garder purs, dans un esprit laïque, égalitaire et juridique. En Belgique, l’éducation c
791 ntendu, ces quelques formules choisies à la volée dans les textes qu’on va lire ne suffisent nullement à caractériser tout l
792 actériser tout l’esprit de l’enseignement civique dans tel ou tel pays. Pourtant, je ne les crois pas très facilement interc
793 r le sens des responsabilités, dont la source est dans la personne. La sécurité démocratique des Suisses les amène à « culti
794 deux indications rapides, à titre d’exemples : 1° Dans tous nos pays — sauf peut-être en Allemagne, et encore — on se plaint
795 nthousiasmant, capable d’inspirer chaque individu dans toutes les circonstances de sa vie. On peut le déplorer ou s’en réjou
796 n même temps que la situation est bien différente dans le reste du Monde. 2° Dans presque tous nos pays, l’enseignement civi
797 on est bien différente dans le reste du Monde. 2° Dans presque tous nos pays, l’enseignement civique est pratiquement limité
798 rganisations européennes.) Rien, ou presque rien, dans les programmes analysés ci-après, qui prépare le jeune homme à vivre
799 t idéaux qui inspirent la civilisation européenne dans son ensemble, ou encore à l’état du Monde au xxe siècle. Tout se pas
800 ment si nous regardons ce qui se passe aux USA et dans les pays communistes de l’Est. Aux USA : « Comment devenir un bon
801 kert : dès les premières phrases, je me sens jeté dans la réalité vivante du civisme. Nos manuels commencent par définir l’É
802 é locale, choisir un parti ou un candidat, servir dans un jury, écrire à son député, etc. J’insiste : là où nos manuels dira
803 . Est-ce à dire qu’aux USA tout est pour le mieux dans le meilleur enseignement civique du monde ? Les Américains seraient l
804 e deux séries de critiques généralement adressées dans son pays aux programmes existants : 1° Les réalités économiques sont
805 uel que soit le degré de fédéralisme qui subsiste dans le détail (il est impossible de conduire les classes de la même maniè
806 ssible de conduire les classes de la même manière dans les neiges du Grand Nord, sous les tentes de l’Asie centrale, dans le
807 u Grand Nord, sous les tentes de l’Asie centrale, dans les quartiers industriels de Leningrad et dans un centre agricole de
808 e, dans les quartiers industriels de Leningrad et dans un centre agricole de l’Ukraine), l’esprit de l’enseignement est part
809 ogique apparaît d’une manière non moins frappante dans les programmes scolaires d’autres pays communistes, tels que la Polog
810 nant le rôle décisif joué par les masses apparaît dans les programmes scolaires… On insiste sur le fait que l’histoire d’une
811 alités économiques ! Mais il est clair aussi que, dans ces conditions, le civisme réel n’existe plus, la liberté de choix et
812 ue ou Staatsbürgerkunde, consiste essentiellement dans l’étude du socialisme. Ainsi, dans la 9e classe (16-17 ans) sur 15 he
813 ssentiellement dans l’étude du socialisme. Ainsi, dans la 9e classe (16-17 ans) sur 15 heures de leçons d’instruction civiqu
814 conomie et la morale ! (Mais pourquoi ne pas dire dans nos leçons d’instruction civique, ce qu’il a été, ce qu’il est, et ce
815 que présente ce Guide prouvera toute son utilité dans la mesure où elle éveillera, chez les enseignants d’abord, une consci
816 déterminée de résoudre les difficultés reconnues dans chaque pays, en passant au plan de l’Europe. Car c’est au plan europé
817 s et politiques de notre siècle peuvent être vues dans leurs vraies dimensions et que le défi lancé par l’Est trouve sa vrai
818 historique de notre civilisation. Alors, il verra dans l’Europe non plus seulement un problème politique, mais le pays de so
65 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Esquisse d’une biographie : J. H. Retinger (1960-1961)
819 iographie : J. H. Retinger (1960-1961)ck C’est dans le vieux palace de Montreux, seconde patrie du roman russe, que j’ai
820 les, à Paris et à Rome, à Strasbourg et à Vienne, dans les restaurants qu’il préférait parce qu’on l’y saluait du titre d’Ex
821 an, qui fut longtemps son secrétaire, je tenterai dans les pages qui suivent une première esquisse biographique. Les année
822 euse et sans histoire, affirme-t-il. Il est élevé dans le patriotisme polonais et le catholicisme le plus strict. Jusqu’à l’
823 s avec Fargue et Ravel sont maintes fois décrites dans ses notes. Léon-Paul Fargue « perpétuellement amoureux », le frappe p
824 a parisienne de cette époque. Il a rencontré Gide dans un train entre Prague et Paris, et il note que c’est aussi dans un tr
825 entre Prague et Paris, et il note que c’est aussi dans un train et sur un quai de gare qu’il fera la connaissance de deux de
826 ne une thèse de doctorat sur Le Conte fantastique dans le romantisme français, publiée en librairie deux ans plus tard. Puis
827 édite à Cracovie une revue littéraire polonaise, dans laquelle la Porte étroite de Gide est traduite en polonais avant même
828 t d’un de ses contes. Ce qu’il cherche avant tout dans le milieu des artistes et des écrivains les plus vivants de son temps
829 en privé » lui paraît seule digne d’être retracée dans l’esquisse de ses mémoires. De 1909 à 1911, nous le trouvons à Munich
830 nt à Vienne, mais sans influence notable ; enfin, dans la partie prussienne, les enfants polonais qui voudraient parler leur
831 lie un pamphlet intitulé La Pologne et la Prusse, dans lequel il attaque les récentes lois scolaires antipolonaises. Il four
832 e Cracovie, où il avait fait ses premières études dans le même lycée que Retinger, mais vingt ans plus tôt, Conrad avait déj
833 mmençait à connaître un modeste succès d’écrivain dans son pays d’adoption. Retinger et sa femme furent durant ces années, l
834 e latine. La pièce fut commencée cette nuit même, dans la plus grande excitation, et les deux amis y travaillèrent chaque we
835 Suisse, chez un ami, et Retinger note simplement dans son livre sur Conrad : « Je n’ai pas revu cet ami depuis la guerre (d
836 vita les Conrad et leurs deux fils à passer l’été dans la propriété de sa famille. Accompagnés de Joseph, les Conrad quitten
837 e troupe, en dépit des fatigues du voyage, repart dans la nuit, sous la lune, pour un pèlerinage aux monuments sacrés de l’a
838 x monuments sacrés de l’ancienne capitale royale. Dans la vieille forteresse de Wawel, dominant la cité, ils iront s’agenoui
839 se derrière moi. » « Et moi », note ici Retinger, dans une des très rares parenthèses intimes de ses souvenirs « je pensais
840 le jour même où éclatait une guerre « qui cachait dans son sein la réalisation des rêves toujours frustrés de nos pères, la
841 fermées. Retinger installe les Conrad et sa femme dans une station de montagne, Zakopane, et décide de tenter sa chance, seu
842 regarde avec stupéfaction, et on le fait attendre dans un corridor, sous la garde de deux soldats. Les heures passent, perso
843 raindre qu’on l’arrête et qu’on le fouille : il a dans sa poche le document qui démontrerait la déloyauté envers l’Autriche
844 inger, puis l’ambassadeur me regarda profondément dans les yeux et signa mon passeport. — Je vous souhaite bonne chance ! di
845 , qui l’enferme à la Conciergerie. Il se réveille dans une cellule en compagnie d’un vieux Suisse qui ne sait pas non plus p
846 , Retinger se donne pour mission : 1° de pénétrer dans les cercles intimes du gouvernement, pour les influencer en faveur d’
847 e certaine importance politique, voire militaire, dans la poursuite de la guerre. Le grand argument que Retinger va faire va
848 llions de Polonais sont actuellement en uniforme, dans trois armées belligérantes, et qu’au surplus, les descendants d’immig
849 dées, mais que ces idées devaient être implantées dans un milieu donné, et qu’il s’agissait de trouver ou de former une équi
850 collaborateurs, sans quoi l’on ne peut rien faire dans un pays démocratique. Je croyais que du seul fait que je luttais honn
851 éé une Légion polonaise, commandée par Pilsudski. Dans ses conversations avec Joseph Conrad, Retinger a souvent évoqué le rê
852 l’aventure sans doute, Retinger accepte d’entrer dans le grand dessein de Boni. Il obtient des encouragements verbaux de Cl
853 Zita et leur entourage, la pénétration allemande dans l’administration austro-hongroise est déjà trop profonde pour qu’une
854 mais autorisé ni même connu… Retinger se demande, dans ses notes, si le rôle qu’il joua dans l’affaire fut aussi important q
855 se demande, dans ses notes, si le rôle qu’il joua dans l’affaire fut aussi important qu’il lui apparaissait alors. Et il ajo
856 onsidérer cette aventure comme un simple exercice dans son apprentissage des réalités européennes. Exil en Espagne Cep
857 emands et Autrichiens avaient mis sa tête à prix. Dans la hâte de son départ, il n’avait pris sur lui que peu d’argent, comp
858 s neuf mois suivant à Fuentarabbia et à Barcelone dans la misère la plus totale, affamé et souvent sans toit. Il dut vendre
859 s toit. Il dut vendre tout ce qu’il avait emporté dans sa valise, jusqu’à ses mouchoirs. Un jour à Barcelone, près de mourir
860 nt l’exemple de Conrad. Ils semblaient peu versés dans l’art de naviguer : la traversée dura 31 jours, presque autant que ce
861 ete Morones. Pourquoi ce voyage ? se demande-t-il dans ses notes, et il répond : parce qu’il pensait qu’un futur homme d’Éta
862 e dire ce que fut l’autre) : lecteur à haute voix dans une fabrique de cigares, où les ouvriers devaient travailler sans ouv
863 is Negrete Morones — qu’il a connu sur le cargo — dans les intrigues politiques et sociales d’une extrême violence qui devai
864 1936, Retinger n’a pas fait moins de onze séjours dans ce pays, où seule la suite de hasards qu’on vient de voir l’avait con
865 nombreux traits de caractère mexicain qu’il conte dans ses notes révèlent qu’il a vraiment aimé ce peuple, et qu’aux motifs
866 et dominaient par le banditisme et la corruption dans plusieurs États, sur lesquels le gouvernement central n’avait plus au
867 deux épisodes sont rapportés avec quelque détail dans les Notes, et bien qu’ils perdent beaucoup de leur saveur à être résu
868 être résumés, je crois bon de ne pas les omettre dans cette esquisse biographique : ils donnent ses vraies couleurs à toute
869 ce « politicien privé » que nous avons vu débuter dans les salons, parmi les esthètes et les grandes dames. Depuis son arriv
870 le prennent en charge. Plusieurs heures de marche dans le désert. Souffrant de la soif, ils s’arrêtent à un petit ranch tenu
871 lle retire sa chemise et se met à filtrer le lait dans l’étoffe crasseuse, et Retinger, en buvant, comprend soudain qu’il es
872 is un agent de police. Il tente de lui expliquer, dans son mauvais espagnol, qu’il va voir un oncle malade dans un village v
873 n mauvais espagnol, qu’il va voir un oncle malade dans un village voisin. L’agent lui jette un regard méprisant et lui fait
874 ann le double du prix d’un sleeping, et se glisse dans son compartiment. Quatre heures plus tard le train part pour San Anto
875 stume neuf et un billet pour Washington. Une fois dans la capitale, Retinger va trouver son ami Felix Frankfurter, qui occup
876 ecevoir un passeport polonais. Je ne trouve rien dans les notes sur ce séjour aux USA, ni sur le voyage en Pologne qui s’en
877 nt devenu président, les amis que Retinger compte dans son gouvernement le rappellent au Mexique. C’est alors seulement qu’i
878 entreprend une activité politique proprement dite dans ce pays. À la veille de Noël 1921, le président confie à Retinger qu’
879 ait relâcher. Mais sitôt sorti du bureau du juge, dans le corridor, Retinger est de nouveau arrêté, sous l’inculpation cette
880 erres Sur les années 1922 à 1940, on ne trouve dans les notes que l’esquisse d’un long chapitre consacré aux chefs syndic
881 , on peut déduire que l’action propre de Retinger dans la vie syndicale fut conforme à sa vocation la plus constante : établ
882 ne soit pas membre du parti ; diverses démarches dans le cadre de l’Internationale socialiste ; enfin les premières manifes
883 cise au fur et à mesure de ses divers engagements dans la politique internationale, de 1916 à 1924. En 1924, il tente pour l
884 rd l’appui d’hommes du format de Benedetto Croce, dans plusieurs pays. La mort de Morel, en 1925, met fin à cette tentative.
885 coup en Angleterre, il semble que J.H.R. ait vécu dans la misère, rançon de son extrême indépendance d’esprit et d’un désint
886 ient de rentrer en France, pour se voir engloutie dans le chaos de la débâcle de juin. Anglais et Polonais de Londres ont pe
887 Bordeaux, où personne ne sait rien des Polonais. Dans la panique générale, Retinger finit par trouver une piste, qui le con
888 inger finit par trouver une piste, qui le conduit dans une petite ville de la Gironde, envahie par les réfugiés. Il entre à
889 ral accepte sous deux conditions : que son retour dans les 48 heures soit assuré, et qu’il puisse voir Churchill dès le lend
890 ttre à beaucoup d’entre eux de reprendre la lutte dans l’armée de Sikorski. D’autre part, si l’URSS était attaquée, il impor
891 rectement auprès de Staline, quand on se trouvait dans une impasse. Certains milieux polonais de Londres, et même le préside
892 31 juillet, l’accord fut signé au Foreign Office, dans le bureau de M. Eden. À la surprise générale, Churchill fit son entré
893 et les Russes. Il représente un tournant décisif dans l’histoire d’une partie de l’Europe si importante pour le reste du mo
894 s raisons de sécurité, Retinger fut d’abord caché dans une petite ville du Sud de l’Italie, près de Bari, où le SOE possédai
895 ant d’autre passe-temps que la lecture de Platon, dans la traduction de Jowett : c’était le seul livre sérieux de la place,
896 and most attractive », note J.H.R.), puis pénétra dans le ciel de Pologne au-dessus de Zakopane, station de montagne pleine
897 e réception » furent repérées, la trappe s’ouvrit dans le plancher de l’appareil qui se mit à tourner en cercle. Des ballots
898 qui l’accompagnait, passèrent le reste de la nuit dans une maison de campagne, fêtés et questionnés avec avidité sur tout ce
899 jamais découvert. Le sens inné de la conspiration dans un peuple opprimé depuis plusieurs générations, et l’extraordinaire d
900 afés de la capitale qu’il avait connus autrefois. Dans l’un d’eux, après avoir commandé une vodka, il eut l’heureuse surpris
901 le regarder : « Comme d’habitude, docteur ». Mais dans un autre établissement où il dînait, près d’une table occupée par cin
902 it selon les plans. Les contacts avaient été pris dans la capitale et en province avec les responsables politiques et les ch
903 ive au saut en parachute — et le fit hospitaliser dans une clinique privée. Il souffrait peu, et se mit aussitôt à recevoir
904 nt appris, il fallut le transporter en toute hâte dans un autre établissement où personne ne pourrait aller le voir : on cho
905 marcher. Il fallut le transporter comme un bagage dans un train archiplein, en partance pour Cracovie. Comme on ne trouvait
906 aux Polonais. Effrayé à l’idée d’être transporté dans tous ces escaliers et passages sous-voie, Retinger enjoignit à son co
907 remis en marche. Mais les roues étaient bloquées dans la boue. Il fallut évacuer l’avion à deux reprises, creuser sous les
908 artit sans hésiter le jour même, et passa la nuit dans les baraquements de Benghazi. Le lendemain, après avoir survolé Tobro
909 gne. Fin des activités polonaises de J.H.R. Dans une note biographique préparée par J.H.R. pour un homme d’État scandi
910 res précisent que M. Celt, le compagnon de J.H.R. dans sa mission parachutée, et son premier assistant durant toute l’affair
911 odrome de Varsovie, au moment où Retinger montait dans l’avion qui devait les ramener tous deux à Londres, puis emprisonné.
912 voyait plus ce qu’il pouvait faire pour son pays, dans le cadre de la politique nationale intérieure, et il jugeait ineffica
913 Nous avons dit plus haut ses premières tentatives dans ce sens, avant 1939. Il faut rappeler maintenant une période peu conn
914 on économique (d’abord nommée Ligue indépendante, dans l’idée de ne pas en exclure les USA). Bientôt, au prix de voyages inc
915 que l’ambassadeur Bogomolov lui avait transmise. Dans le même temps, plusieurs autres mouvements s’étaient fondés. L’Union
916 nt tenter de faire pénétrer « l’idée européenne » dans les partis démo-chrétiens et sociaux-démocrates de France, d’Allemagn
917 rofesseur William Rappard. J’arrangeai l’entrevue dans un café. Retinger parla d’un congrès sur l’unité européenne, qui alla
918 l, et de me donner sa réponse. M’ayant ainsi pris dans son jeu, il vint chez moi et me demanda de me charger de la partie cu
919 les choses aller ainsi ? J’acceptai donc d’entrer dans la combinaison pour tenter d’y mettre un peu d’ordre. Retinger avait
920 is au mot, littéralement. De février à fin avril, dans toutes les villes d’Europe où Retinger avait passé de son petit pas t
921 s. Retinger évitait avec soin de prendre position dans leurs conflits de doctrine. Aux amateurs d’impasses théoriques, il se
922 à peine à cette époque, et qui au surplus demeura dans sa chambre d’hôtel, suivant de près les travaux, sans y participer.)
923 quotidienne, astucieuse, sage à longue échéance, dans la préparation de ce rassemblement de 800 Européens venus de vingt pa
924 de l’union européenne. Tout ce qui s’est accompli dans cet ordre, depuis douze ans, a pris son départ à La Haye. Le Conseil
925 n des intérêts franco-germaniques, sont formulées dans la résolution économique de La Haye. Le programme politique, le progr
926 rel et éducatif, le programme social enfin, fixés dans leurs grandes lignes et parfois dans le détail par les commissions du
927 enfin, fixés dans leurs grandes lignes et parfois dans le détail par les commissions du Congrès, siégeant souvent des nuits
928 ne progresse en profondeur autant qu’en extension dans les élites dirigeantes. Il est difficile de mesurer exactement l’effi
929 rcher à Ferney, en février 1948, pour m’embarquer dans cette longue entreprise, et me persuader de tenter l’aventure. Lorsqu
930 ar la présidence du Prince Bernhard des Pays-Bas. Dans la genèse de tant d’autres actions communes, fondées sur le principe
931 rope et le Monde. Lui qui d’ordinaire se bornait, dans les comités, à quelques interruptions d’une sagesse volontiers sarcas
932 s sarcastique, tandis qu’il se taisait absolument dans les congrès dont il était l’inspirateur, il nous frappa ce jour-là pa
933 r. Il évoqua la mission particulière de la Suisse dans cette perspective : « L’idée culturelle européenne a sa résidence en
934 nous, il se vantait en riant d’être devenu bavard dans les comités, et répétait qu’il se sentait beaucoup moins fatigué que
935 emble avoir préfiguré son idée d’une Europe unie. Dans les deux cas, il s’agissait peut-être moins d’un but en soi que d’une
936 soi que d’une étape vers le plus grand Ensemble. Dans les deux cas, le problème consistait à créer de toutes pièces un capi
937 ie. Les yeux non avertis ne le distinguaient pas, dans la cohue des Importants. Mais celui qui regardait les choses de près,
938 er trop clairement. Puis il réunit tout son monde dans une belle salle, retourne s’asseoir à sa petite table, commande une f
939 elui qui s’abaisse sera élevé », certes, mais pas dans ce monde-ci, qui ne pardonne pas la modestie si elle n’est pas feinte
66 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour un Dialogue des cultures [Note liminaire] (avril 1962)
940 nités de culture indépendantes qui se manifestent dans cette seconde moitié du xxe siècle, notamment celle de l’Inde, du mo
941 e se déroule actuellement sur tous les continents dans le climat très favorable qu’ont créé les journées de septembre à Genè
67 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Principes et méthodes du dialogue entre les cultures (avril 1962)
942 , ou revendicatives et propagandistes. Ils créent dans les élites qui les subissent ce que l’on a si justement décrit comme
943 xamen de problèmes politiques et sociaux replacés dans le contexte spirituel d’une culture donnée ; examen des conditions de
944 cience des besoins spécifiques de chaque culture, dans l’état présent de son évolution propre, par rapport au « challenge »
945 is son manque de sagesse directrice et d’harmonie dans l’évolution. 2. L’Europe du xxe siècle cherche à réunir en un seul c
946 n’y est pas née par hasard. Elle s’est développée dans un certain contexte religieux, philosophique, biophysique, etc. Aujou
947 etc. Aujourd’hui, cette civilisation est diffusée dans le monde entier, mais sans son contexte culturel. L’Europe éprouve do
948 rces et de certaines résistances traditionnelles. Dans le Dialogue des cultures, l’Europe se doit et doit au monde d’apporte
949 d’indianisme, de sinologie, d’études arabes, etc. dans nos grandes universités, mais on aurait peine à trouver des chaires d
950 hniques » que l’Europe envoie en nombre croissant dans le monde ne sont pas préparées pour représenter l’Europe dans son ens
951 e ne sont pas préparées pour représenter l’Europe dans son ensemble : ils n’ont qu’une formation nationale, et technique. Il
952 . De même, les étudiants d’outre-mer qui viennent dans nos universités ont grand-peine à se faire une idée de la culture eur
953 eine à se faire une idée de la culture européenne dans son ensemble : ils n’étudient qu’une branche isolée, en vue de leur p
954 ionalistes… b) difficulté (symétrique) de trouver dans les autres cultures les interlocuteurs responsables dont on parlait p
955 III. État présent des contacts et des échanges Dans quelle mesure les besoins ainsi définis peuvent-ils être satisfaits à
956 analyser et surtout d’évaluer les efforts actuels dans le domaine des échanges et des études comparatistes. Répartis dans le
957 es échanges et des études comparatistes. Répartis dans le monde entier, ils dépendent d’innombrables initiatives indépendant
958 nformation n’existe encore, à notre connaissance, dans ce domaine. Nous nous bornerons donc à citer quelques exemples pris d
959 ous bornerons donc à citer quelques exemples pris dans chaque catégorie d’activités, et donnant une idée de la variété des e
960 l’Est et de l’Ouest. Ses activités sont recensées dans le bulletin bimestriel « Orient-Occident ». Congrès, recherches, bour
961 1 b) Institutions permanentes spécialisées Dans la plupart des pays d’Europe et aux États-Unis : instituts d’études i
962 aine. En Inde, quelques instituts se spécialisent dans l’étude de l’Iran, de l’islam, de l’Afrique, ou d’autres cultures ori
963 des Affaires étrangères contribuent aux échanges dans la mesure où ils peuvent répondre à des demandes venant d’autres pays
964 il serait imprudent d’affirmer que ces ouvrages, dans l’ensemble, répandent plus de connaissances exactes que d’erreurs et
965 t réel la confrontation des cultures, considérées dans leur ensemble, et la discussion (souvent passionnée) de leurs présupp
966 régions à confronter leurs manières de discuter. Dans le cadre du projet majeur Est-Ouest, plusieurs vastes congrès ont été
967 lure à une surproduction plutôt qu’à une disette, dans le domaine des échanges culturels. Les spécialistes d’une culture dif
968 En admettant que ces activités soient suffisantes dans leur domaine et soient menées d’une manière satisfaisante — ce qui es
969 u non…). Enfin, une troisième lacune nous frappe, dans un tout autre ordre, qui est celui des faits plus que des méthodes.  
970 gine culturelle européenne. Mais il est clair que dans le dialogue avec l’Afrique noire, ou l’Inde, ou la Chine, ces quatre
971 omparable risque de se créer en Afrique noire, et dans le monde arabe, comme conséquence de la création de nations nouvelles
972 ouver, ou former, des interlocuteurs responsables dans les diverses régions culturelles. Ceci suppose la création : a) d’éco
973 ction que la création de centres analogues au CEC dans les diverses régions culturelles énumérées plus haut, permettrait de
974 ermettrait de combler certaines lacunes foncières dans le régime actuel des échanges, et donnerait une efficacité toute nouv
975 c.). 2. Contribution à la prise de conscience, dans une région donnée, de son unité et des valeurs propres de sa culture
976 s ou pays. Ces ouvrages seraient ensuite traduits dans les autres régions, par l’intermédiaire de leur centre culturel. Ils
977 égion donnée. (Aujourd’hui, on doit se renseigner dans une douzaine de capitales, auprès de services officiels qui ne sont p
978 gion à l’autre. La question du siège des centres ( dans quel pays et dans quelle ville ?) se poserait également pour chaque r
979 question du siège des centres (dans quel pays et dans quelle ville ?) se poserait également pour chaque région. Il ne nous
980 ne nous appartient pas de discuter ces problèmes dans le présent papier, qui ne veut qu’introduire le sujet. Le colloque de
981 gues sur les possibilités et difficultés existant dans leur région, ainsi que sur les projets analogues qui auraient déjà fa
982 t de leurs préoccupations. Soulignons le fait que dans certaines régions (en Inde par exemple) des institutions déjà existan
983 e si elle n’aboutit pas à des résultats immédiats dans toutes les régions représentées, peut contribuer à maintenir dans les
984 régions représentées, peut contribuer à maintenir dans les débats de Genève, consacrés aux principes et aux méthodes du Dial
68 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue des cultures [interventions] (avril 1962)
985 Europe en ralliant les forces vives de la culture dans tous nos peuples, et en leur offrant : un lieu de rencontre — des ins
986 lème immense du dialogue entre les cultures. Ici, dans cette maison, nous nous sommes efforcés, depuis onze ans, de réunir e
987 jeures de tout dialogue entre plusieurs cultures, dans l’état présent des choses. Pour entreprendre une tâche aussi vaste qu
988 s grand qui permette de converser, sans se lancer dans des discours. Il est bien entendu que notre colloque ne prétend à ri
989 que chose, à donner le coup d’envoi, comme on dit dans un match de football. Il aura réussi, si nous constatons dans trois j
990 h de football. Il aura réussi, si nous constatons dans trois jours que son travail ne fait que commencer, et qu’il n’a pu qu
991 u convoquer aujourd’hui un grand congrès de plus. Dans un congrès, on ne parle pas à l’Autre, on parle au public, qui n’est
992 ennemi des conventions ! Pourquoi ne pas essayer dans ce domaine aussi, d’introduire un style d’avant-garde, plus rapide, p
993 Je souhaite que nos débats, loin de se complaire dans des généralités généreuses, et loin de prétendre à épuiser leurs thèm
994 x du dialogue, résultant de la situation actuelle dans le monde ? Il s’agit en somme de vérifier d’abord que nous sommes tou
995 t précisé le sens du terme cultures (au pluriel), dans le contexte du dialogue. Et de même, l’emploi du terme nationalisme,
996 me, qui n’a pas du tout le même sens en Europe et dans le monde arabe, par exemple. Une fois cette première mise au point de
997 onisés. » En effet, nous sommes tous en présence, dans toutes nos cultures différentes, d’un même problème qui est l’industr
998 est l’industrialisation, la technique. Je parlais dans mon introduction de cette espèce d’uniformisation superficielle, vena
999 icielle, venant de l’extérieur, qui nous met tous dans la même situation, et qui nous amène au dialogue — pour quelle raison
1000 ue : je crois que ce stade est dépassé. Il y a eu dans la première partie du siècle une espèce de levée de boucliers contre
1001 ier dialogue, qui est universel, entre la culture dans chacune des régions différentes et cette réalité objective qu’est dev
1002 de schizophrénie que risque de créer la technique dans des régions où elle arrive tout à fait de l’extérieur, où elle ne sur
1003 tion de la culture ou des cultures. J’avais prévu dans mon introduction que nous aurions à discuter sur ce terme, ainsi que
1004 niversel. Nous pouvons parler d’hommes de culture dans n’importe quelle civilisation, nous savons exactement ce que cela veu
1005 rmonisent, concrétisent et créent. En même temps, dans ce monde d’aujourd’hui, où la technique tend à tout uniformiser, il y
1006 a formule du fédéralisme, c’est-à-dire de l’union dans la diversité. Nous sommes tous en faveur de la différenciation, de la
1007 est la formule fédéraliste, j’y reviens : l’union dans la diversité. Et là-dessus, je crois que tout le monde sera d’accord.
69 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux-mille volumes sur l’Europe (février 1963)
1008 es plus simples : ont été cités les ouvrages qui, dans tous les domaines, traitent de l’ensemble européen et de sa problémat
1009 qui décrivent des événements historiques survenus dans l’aire géographique de l’Europe mais qui ne sont pas étudiés et situé
1010 e l’Europe mais qui ne sont pas étudiés et situés dans leurs rapports avec l’ensemble ; ceux qui parlent d’œuvres d’art ou d
1011 Européens mais ne les envisagent pas expressément dans le contexte de notre unité de culture ; enfin, ceux qui n’ont l’Europ
1012 é de culture ; enfin, ceux qui n’ont l’Europe que dans le titre — ils sont fréquents, depuis que le sujet est à la mode. Les
1013 de la politique, etc. Nous avons pris pour guide, dans ce classement, l’utilité pédagogique. J’entends par là que nous avons
1014 dits ; ou encore, s’il a joué un rôle déterminant dans l’évolution des idées qui a précédé et qui soutient les constructions
1015 ervent de sujet à la plupart des thèses soutenues dans toutes nos universités et qui traitent d’un problème européen. Vers
1016 e est à Delft. Plusieurs centaines de librairies, dans tous nos pays, seront invitées à composer des vitrines « européennes 
1017 maine du livre. Il ne vise qu’à décrire une coupe dans la production « européiste » contemporaine. L’examen de cette coupe a
1018 e mettre en ordre leurs idées sur ce qui se passe dans notre monde. Mais publier tout cela pose un autre problème, et c’est
1019 miers titres retenus ne soient pas de bonne vente dans leur pays. Qu’ils se soient trompés sur ce dernier point, c’est ce qu
1020 i publie la collection Eurolibri s’est spécialisé dans le domaine de l’économie et du droit économique. Il semble donc qu’un
70 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens [Avant-propos] (mai 1963)
1021 Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens [Avant-propos] (mai 1963)cu L’enquête dont nous
1022 d’une telle campagne avaient été souvent exposées dans les publications du CEC, notamment dans le Guide européen de l’enseig
1023 exposées dans les publications du CEC, notamment dans le Guide européen de l’enseignant (1958) et dans le Guide européen de
1024 dans le Guide européen de l’enseignant (1958) et dans le Guide européen de l’enseignement civique (1960-1961) établis en co
1025 t retardataire et démodé de l’instruction civique dans presque tous nos pays, mais encore la quasi-inexistence des perspecti
1026 la quasi-inexistence des perspectives européennes dans cet enseignement. Un vaste effort s’imposait donc de toute urgence. I
1027 ccupés d’éducation européenne et travaillant déjà dans ce domaine : Conseil de l’Europe*, Communautés de Bruxelles*, Journée
1028 es réponses à l’enquête étaient parvenues au CEC, dans les délais prévus, à quelques semaines près. Comme il fallait s’y att
1029 cunes et l’insuffisance de l’enseignement civique dans la plupart de nos pays. Elles définissent d’une manière très concrète
1030 pouvait s’attendre à trouver pareille suggestion dans les réponses officielles. Nous sommes encore, sur ce chapitre, loin d
1031 les ministères à l’égard d’une action européenne dans le domaine de l’éducation. Cette réaction positive, sans réserve, est
1032 ive, sans réserve, est particulièrement frappante dans des pays qui, jusqu’ici, se sont tenus à l’écart de l’entreprise des
1033 [Avant-propos] Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens », Bulletin du Centre européen de la culture : « E
1034 la culture : « Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens », Genève, mai 1963, p. 3-5.
71 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [Avant-propos] (juillet 1963)
1035 s] (juillet 1963)cv La renaissance des régions dans les États qui ouvrent leurs frontières à des unions plus vastes, voil
1036 stitut d’études européennes qui vient d’être créé dans ses murs. D’autre part, l’initiative hardie de M. Roger Bigonnet, con
1037 nitiative hardie de M. Roger Bigonnet, convoquant dans le cadre du festival d’Aix-en-Provence un colloque sur la décentralis
1038 ère exemplaire le rôle que peut jouer un festival dans cette renaissance des régions. Mon ami Roger Bigonnet n’a pas oublié
1039 action de pionniers en faveur de l’essor régional dans les perspectives d’une Europe unie. C’est donc au double titre de dir
1040 e l’AEFM que je me félicite de pouvoir accueillir dans nos publications le compte rendu du colloque réuni à Aix au mois de j
1041 ntants des plus importantes industries implantées dans la région. Tous parlaient au nom de leur expérience professionnelle e
1042 arlé et improvisé de ces débats : ils présentent, dans l’ensemble, une photographie qu’on ne pourrait souhaiter plus ressemb
72 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [interventions] (juillet 1963)
1043 ertaine dévalorisation du cadre national, surtout dans les pays qui étaient fortement centralisés, comme la France, et une l
1044 ntrepris ici par M. Bigonnet me paraît donc aller dans le droit fil de notre effort européen. […] Toutes les cultures, anci
1045 velles, ou renouvelées, qui se partagent le monde dans cette deuxième partie du xx e siècle, qu’il s’agisse de la culture eu
1046 monde. Elle est née en Europe de toute évidence, dans le contexte de la culture européenne, mais elle est en train de s’obj
1047 avec toutes les anciennes traditions culturelles. Dans ce sens, et comme le disait récemment à Genève Bertrand de Jouvenel,
1048 promenades, des voyages, par de la lecture. C’est dans ce sens que je pense que la technique signifie un progrès pour le dév
1049 n est certainement un danger pour le spécialiste, dans la mesure où cela le ferme à tout autre domaine général, c’est-à-dire
1050 tout ce qui définit le sens même de sa spécialité dans l’ensemble des activités humaines. Le spécialiste qui n’est que cela
1051 restaurer les études générales ; à tel point que, dans un ouvrage récent publié en Amérique, qui compare l’éducation américa
1052 emment le danger que la spécialisation nécessaire dans beaucoup de branches de la technique ne crée une sorte de caste, de s
1053 ème d’éducation. Un phénomène analogue se produit dans l’évolution des techniques industrielles. On a beaucoup répété depuis
1054 que qui était Venise-Bruges. Elles se développent dans les Flandres, redescendent par la Bourgogne. Les peintres flamands vo
1055 , qui n’étaient pas les mêmes ou n’existaient pas dans ces époques-là. Elles ne vont pas d’une nation à l’autre mais d’un fo
1056 emière d’une métropole soit d’apporter la culture dans une région comme celle d’Aix-Marseille, qui a déjà une forte densité
1057 probablement, il ne peut en recevoir les dons que dans la mesure où il fait un effort créateur d’une manière ou d’une autre.
1058 i n’est pas originale mais tout à fait pertinente dans le cas présent, d’un phare, pour définir une métropole culturelle et
1059 ’était l’attrait d’un climat, en prenant ce terme dans son sens le plus large : climat physique, climat intellectuel, génie
1060 de forces diverses, équilibrées ou en compétition dans un même lieu. La réponse, c’était le public présent, de bons juges, u
1061 éclairés, des collègues, une école. Aujourd’hui, dans le cas d’Aix-Marseille, quels sont les éléments déjà existants ? Vous
1062 ctroyer quelques subventions, et l’on retomberait dans la mauvaise décentralisation… Comment constituer cette masse de manœu
1063 ès spécialisées. L’étude d’un projet de fondation dans la métropole Aix-Marseille serait un test qui permettrait de mesurer
1064 ondation, dotée par l’économie régionale, non pas dans l’espoir qu’elle soit acceptée ni même discutée sérieusement aujourd’
1065 me semble qu’elle pourrait servir à concrétiser, dans les conversations qui suivront ce colloque, le problème de la métropo
73 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Campagne pour l’Europe des citoyens (septembre 1964)
1066 des droits que l’union seule pourra leur assurer dans l’avenir. Or, comment devenir citoyen d’un pays qui n’en est pas un,
1067 existe bel et bien, et qui joue un rôle important dans la vie de chaque Européen : l’École. Car l’Europe fait des citoyens p
1068 librement fédérée — c’est-à-dire solidement unie dans ses fécondes diversités — ont décidé de commencer par l’École et d’at
1069 nquête sur la situation de l’enseignement civique dans les pays de l’Europe de l’Ouest ; des stages de formation des maîtres
1070 2. La tâche de la Campagne est immense : il y a, dans nos divers pays des centaines de milliers d’enseignants. Pour les att
1071 s de discussion, d’information, d’expérimentation dans les écoles locales (leçons types données sur les sujets du stage), st
1072 les sujets du stage), stages tenus successivement dans tous les pays de l’Europe, et portant sur les matières suivantes : hi
1073 de discuter le problème de l’enseignement civique dans un domaine précis, dans une branche existante de l’enseignement actue
1074 de l’enseignement civique dans un domaine précis, dans une branche existante de l’enseignement actuel ; et de voir comment p
1075 programme sous un angle européen, tout en restant dans le concret de la situation locale ou nationale ; 2° d’expérimenter da
1076 situation locale ou nationale ; 2° d’expérimenter dans les écoles, par des leçons effectivement données, les méthodes et inf
1077 d’inciter les participants à élargir cette action dans leurs milieux, c’est-à-dire d’organiser à leur tour des stages, des r
1078 ’organiser à leur tour des stages, des rencontres dans leur établissement, leur ville, leur région dont ils prendraient l’in
1079 de quelques stages déjà tenus voudra bien garder dans l’esprit le fait qu’il ne s’agit que d’un départ, et que l’action de
1080 éenne de la culture). 57. Cf. L’Europe s’inscrit dans les faits (éditions française, allemande, anglaise, grecque, norvégie
1081 lletin du CEC, n° 5, juin 1963. Même texte repris dans « L’Éducation en Europe », publication du Conseil de l’Europe (en ang
74 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stage d’Oosterbeek (septembre 1964)
1082 densité humaine : 20 habitants au km2 en moyenne dans le monde, 57,85 en Europe. Je voudrais qu’on me démolisse l’absurde t
1083 rents. Je voudrais enfin qu’on me montre comment, dans une Europe politiquement unie, les régions naturelles de notre contin
1084 c’est cela qui l’intéresse et que c’est peut-être dans ces directions qu’ils feraient bien d’orienter l’esprit de leurs élèv
75 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui (décembre 1964)
1085 Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui (décembre 1964)cy cz Le mythe de la tour de
1086 cela donne à peu près ceci : L’homme entreprit, dans son cœur incurable, de dépasser par ses artifices non seulement la Na
1087 ’à ce qu’ils fussent frappés par le Ciel et jetés dans une confusion telle que tous ceux qui étaient venus à l’œuvre parlant
1088 divisant le genre humain. Et plus ils excellaient dans leur activité spéciale, plus ils parlaient en jargon barbare (tanto r
1089 cription de l’Europe que nous donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société des esprits, publiée vers 1920 : « L
1090 publiée vers 1920 : « Les Européens se sont jetés dans une aventure prodigieuse qui consiste à modifier les données initiale
1091 isés qui autour d’elles ou en elles, prolifèrent. Dans la page que je viens de vous lire sur l’origine de la pluralité des l
1092 é, l’étrange oubli des buts finaux de l’existence dans lequel nous voyons s’enfoncer, inexorablement, le spécialiste. Essayo
1093 nt, le spécialiste. Essayons de poser le problème dans son ensemble, à l’échelle planétaire. Nous assistons, me semble-t-il,
1094 les pères, et je ne leur vois guère de répondant dans les élites d’Asie, d’Arabie et d’Afrique, à part Gandhi. Enfin l’Euro
1095 is en même temps que cette culture se mondialise, dans la mesure où partout, on exige ses produits, on imite ses techniques
1096 lus visible et plus facile à observer, hélas, que dans nos universités. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler : nous
1097 du nombre et de l’exclusivité des spécialisations dans le cadre distendu des facultés ; et en même temps, explosion des effe
1098 cultés mais entre les spécialités qui prolifèrent dans une même faculté tendent à devenir infranchissables. Dans l’univers d
1099 même faculté tendent à devenir infranchissables. Dans l’univers du savoir humain, facultés et spécialités sont en train de
1100 une vitesse croissante, comme autant de galaxies dans le cosmos en expansion vertigineuse que nous décrivent les astronomes
1101 es fins dernières de l’entreprise, qui se perdent dans les nuées de l’inconcevable. Mais dire que tout langage commun se per
1102 00 en 1964, et l’on prévoit qu’il sera de 500 000 dans une dizaine d’années. (Seules n’auront pu varier les dimensions des s
1103 Louis Armand me disait un jour : si vous et moi, dans nos années d’études, il y a trente à trente-cinq ans, avions appris t
1104 nds pour images, sont probablement vraies en gros dans le domaine des sciences exactes (mathématiques, physique, chimie) et
1105 arable ne s’est produit et ne saurait se produire dans la théologie et la philosophie, ni dans les lettres. Mais cette dispa
1106 produire dans la théologie et la philosophie, ni dans les lettres. Mais cette disparité n’a rien de rassurant, tout au cont
1107 fins ils l’avaient entreprise. Mais l’Université, dans nos pays, paraît plus florissante que jamais : loin d’être abandonnée
1108 nt à la valeur globale, ultime, du savoir humain. Dans le Temple même de la Science, il faut bien que les lévites, même scep
1109 opéennes, en Italie puis à Paris. (Quant à savoir dans quelle mesure l’apparition de l’Université est liée à ce phénomène, s
1110 n de tel ne s’est produit, autant que l’on sache, dans les cultures sacrées et homogènes de l’Asie brahmanique ou bouddhiste
1111 us la synagogue, ou de l’Amérique précolombienne. Dans ces cultures, tout est sacré. La distinction sacré-profane n’existe p
1112 r d’exécution. Mutatis mutandis, il en va de même dans les cultures totalitaires du xxe siècle, dominées par l’explication
1113 e. Le spécialiste se récuse méthodiquement et met dans ce refus tout son sérieux. Et je vois peu de généralistes qui aient o
1114 éveloppement des sciences physiques et naturelles dans l’Occident christianisé — alors qu’il est clair qu’une Asie qui tenai
1115 se présenter devant le monde, qu’elle a réveillé, dans le désordre spirituel et dans l’incohérence babélique de ses spéciali
1116 qu’elle a réveillé, dans le désordre spirituel et dans l’incohérence babélique de ses spécialités sans communication, et de
1117 mesure de résoudre, parce qu’elle seule l’a posé dans l’histoire, c’est celui de l’Un et du Divers également réels et valab
1118 r. Le paradoxe européen par excellence de l’union dans la diversité n’est pas seulement celui de l’Université, mais celui de
1119 elui de notre politique d’intégration européenne, dans sa forme fédéraliste, non unitaire, que je tiens pour la seule possib
1120 ible et désirable. ⁂ Comment résoudre ce problème dans le cadre qui nous intéresse ici, celui de l’Université ? Trois soluti
1121 uère. La presque totalité des expériences tentées dans cette intention si louable ont échoué, et les raisons de ces échecs r
1122 enseignable. Elle ne peut vraiment consister que dans une attention en éveil permanent aux implications générales, aux rami
1123 ciplinaires de ce que l’on est en train d’étudier dans le détail60. La vie est trop courte, même prolongée comme on nous le
1124 me. Il n’en reste pas moins que la spécialisation dans l’Université ne peut aller qu’en croissant, sous la double pression q
1125 ès distantes, ou plus vastes et plus englobantes. Dans bien des cas célèbres, c’est l’avant-garde de la recherche la plus ha
1126 fonde la psychanalyse. Un ethnologue, spécialisé dans l’étude de la « pensée sauvage » découvre dans la linguistique généra
1127 sé dans l’étude de la « pensée sauvage » découvre dans la linguistique générale de Ferdinand de Saussure, science des systèm
1128 que des biologistes et des électroniciens puisent dans la même théorie saussurienne les schèmes structuraux qui permettent a
1129 e de demain risque de se trouver obligée d’entrer dans un dialogue actif avec, disons, la psychologie au sens large, pour je
1130 ux l’ont écrit. Une phrase de Spinoza s’est fixée dans mon souvenir dès l’adolescence : « D’autant plus nous connaissons les
1131 ialistes, c’est-à-dire ceux qui vont le plus loin dans l’analyse de certains cas particuliers, qui nous conduisent le plus s
1132 lusieurs vérités hétérogènes saisies par l’esprit dans leur mouvement, rythme et structure dynamique, autant que dans leurs
1133 vement, rythme et structure dynamique, autant que dans leurs implications jusqu’alors inaperçues. C’est dire que l’œuvre de
1134 importance. Car ce qui importe au bout du compte, dans une entreprise de ce genre, c’est la qualité personnelle des hommes q
1135 qui importe, ce n’est pas que la synthèse s’opère dans le vide, ou au ciel des Idées — car là sans doute toutes les synthèse
1136 que la synthèse s’actualise, qu’elle s’opère donc dans un esprit, dans une personne, car là seulement elle peut trouver ses
1137 s’actualise, qu’elle s’opère donc dans un esprit, dans une personne, car là seulement elle peut trouver ses significations h
1138 facultés, des chaires et des postes d’assistants dans les déjà trop grandes universités. L’adjectif petit me paraît intimem
1139 u université. Ce n’est pas du tout par hasard que dans le tableau qu’a établi le sociologue belge Léo Moulin, sous le titre
1140 Europe qui occupent les cinq premiers rangs, soit dans l’ordre la Suisse, le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas et la Suède,
1141 eue de liste. Je n’en dis pas plus sur ce point : dans les petits pays, tout est petit, y compris les universités. Mais sur
1142 vé. La multiplication des universités, maintenues dans les petites dimensions qu’exige leur rendement optimum, peut freiner
1143 e le prototype, qui serait une tour d’anti-Babel. Dans un grand parc, près de la mer, ou d’un lac, ou d’une large rivière en
1144 pelles, sans oublier plusieurs terrasses de café. Dans le centre aussi, un groupe de bâtiments contient la bibliothèque et l
1145 énérale d’admission : avoir prouvé son excellence dans une branche au moins du savoir, ou de la vie professionnelle, et démo
1146 l’impérieux désir d’intégrer l’expérience acquise dans un ensemble plus compréhensif. Les activités intellectuelles de cette
1147 es sujets qu’il serait le plus malaisé de traiter dans le cadre de nos facultés classiques. Voici quelques-uns de ceux que,
1148 gique ou les contradictions de leur développement dans la vie publique et privée de l’unité culturelle en question. Le probl
1149 Le rôle créateur de l’interaction des disciplines dans l’histoire ancienne et récente de l’Europe. Dans quelle mesure et sou
1150 dans l’histoire ancienne et récente de l’Europe. Dans quelle mesure et sous quelles conditions les inventions ou découverte
1151 foi, du doute, de la méthode et des contingences dans les progrès de la connaissance en Occident. 3. Au-delà de la technolo
1152 suppléer par les arts. 5. Européologie. Il existe dans la plupart de nos grandes universités des départements d’indianisme,
1153 ’interroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans son histoire. Cette liste de thèmes, vous le sentez, ne demande qu’à
1154 imaginera sans peine. L’introduction si désirable dans nos mœurs universitaires d’une année sabbatique de type américain, pe
1155 e, puisqu’elle aurait pour fin de recréer l’union dans la diversité, qui est la formule de notre grand passé, et de notre av
1156 tielles au sens de nos vies. 60. Ainsi Comenius, dans sa grande utopie pansophique, la Panegersia, recommandait aux lettrés
1157 Rougemont Denis de, « Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui », Bulletin du Centre européen de la culture :
76 1965, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe et le monde [Introduction] (février 1965)
1158 édéralistes issus de la résistance à l’hitlérisme dans tous les pays en guerre — y compris l’Allemagne — se réunirent en pet
1159 d’union : représenter l’Europe comme un ensemble dans la rencontre des cultures. La conférence de Bâle sur l’Europe et le m
1160 enne sa place et réalise sa vocation particulière dans le monde nouveau-né de la décolonisation et de la diffusion simultané
1161 uses et nécessaires, autant de styles ou d’écoles dans la recherche de la vie meilleure. Le respect mutuel, le dialogue, sup
1162 s interlocuteurs, et le désir d’une unité finale, dans la vérité, sinon chacun s’enferme en soi — ou c’est la guerre. Or d’u
1163 ont ici (55 souhaitaient venir, mais sont occupés dans le tiers-monde à faire ce dont nous tentons ici de mieux voir comment
1164 rapports ont été demandés. Quarante-huit figurent dans vos dossiers, quelques-uns nous sont arrivés hier, d’autres vous sero
1165 ui traitera des valeurs européennes reconsidérées dans une optique mondiale, sont attribués une quinzaine de rapports. On pe
1166 ols du xvie siècle : las Casas, Vitoria, Suárez, dans l’élaboration d’une doctrine du genus humanum, de l’humanité. Un deux
1167 e occidental » et le « spiritualisme oriental » : dans quelle mesure traduisent-ils des réalités, et dans quel contexte faut
1168 ans quelle mesure traduisent-ils des réalités, et dans quel contexte faut-il les replacer ? Enfin, la question des influence
1169 des élites européennes de ce siècle se dessinent dans ces rapports. Les uns comme M. Joseph Needham, le grand sinologue ang
1170 me M. Joseph Needham, le grand sinologue anglais ( dans une longue lettre excusant son absence forcée de ce congrès, il est e
1171 malais ou malgaches, d’une visite à Heidegger, et dans quels termes ces hommes revenus chez eux décriraient les croyances « 
1172 écessairement, comme beaucoup le font aujourd’hui dans le tiers-monde encore plus que chez nous. Retenons donc la notion de
1173 ous autres, les Européens, avons à faire entendre dans le concert des cultures. La deuxième commission va s’occuper des doct
1174 e politique de l’Europe, et de leur transposition dans d’autres contextes culturels. Une douzaine de rapports lui sont attri
1175 os produits, ou d’essayer de les vendre au rabais dans le tiers-monde, mais bien plutôt de mettre le tiers-monde en garde co
1176 ers-monde en garde contre leur usage inconsidéré, dans un contexte entièrement différent et sans que les conditions d’une tr
1177 e référer en toute certitude ? L’idée si répandue dans le tiers-monde de « rattraper » l’Occident a-t-elle un sens, quand l’
1178 e ? Les hommes ne sont pas tous pareils, même pas dans ce que l’on nomme leurs besoins élémentaires. Ceux-ci peuvent varier
1179 eurs besoins élémentaires. Ceux-ci peuvent varier dans une mesure telle, sous l’influence de facteurs religieux, psychiques
1180 ’effondrent, si justes qu’elles soient localement dans un milieu convenablement conditionné et réglé, comme l’Occident moder
1181 qu’une épidémie de mystique ascétique se déclare dans une région de l’humanité : toutes les prétendues lois de la consommat
1182 Cette hypothèse n’est pas gratuite, ou farfelue. Dans l’Inde védique, de 1500 à 500 avant notre ère, l’économie était en pl
1183 on ne sait trop pourquoi ni comment par la vogue dans les castes supérieures d’une doctrine de l’Absolu et de l’Âme imperso
1184 sur les mœurs, le problème de l’équilibre humain dans le monde technique, l’urbanisme, le statut de la femme en Occident et
1185 l’urbanisme, le statut de la femme en Occident et dans le tiers-monde, enfin le problème de la population. Les publicistes à
1186 re à faire de la Conférence Europe-Monde une date dans l’histoire de la conscience européenne. 62. Cette commission fusion
77 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Civisme et culture (notamment artistique) (mai 1967)
1187 ie, des institutions politiques et de l’économie, dans le cadre d’une Campagne d’éducation civique, voilà qui va de soi et p
1188 lèves. Mais que l’on en vienne à s’occuper aussi, dans le même cadre, de l’enseignement des arts plastiques, de la littératu
1189 on. Ce doute résulte d’une attitude très répandue dans nos démocraties bourgeoises, attitude qui consiste à séparer radicale
1190 s’inquiéter aussi de nous voir intégrer les arts dans la préparation civique, et l’on nous soupçonnera peut-être de vouloir
1191 e Europe qu’il s’agit de faire vivre tout d’abord dans l’esprit et le sentiment des jeunes générations confiées à votre ense
1192 es, afin que l’Europe puisse tenir sa juste place dans la communauté globale du genre humain. Le civisme européen, c’est don
1193 » à un stage, par exemple, y participent vraiment dans la mesure où ils ne se contentent pas d’écouter mais où ils prennent
1194 s et conventions qui régissent la vie en société, dans nos démocraties. Tout cela, c’est ce que l’on nomme l’instruction civ
1195 doit l’inciter à agir, à se manifester activement dans la communauté, à y tenir sa place selon ses dons et ses possibilités,
1196 action, et qu’il n’a pas agi sous contrainte, ou dans un état d’inconscience ou de folie le privant de sa liberté de jugeme
1197 tres termes, la liberté se réalise et s’actualise dans la responsabilité, que ce soit pour le bien ou pour le mal, pour l’ho
1198 alisme anarchique et le collectivisme tyrannique. Dans le premier cas, l’homme n’est pas responsable, dans le second, il n’e
1199 ns le premier cas, l’homme n’est pas responsable, dans le second, il n’est pas libre. Ni dans le premier, ni dans le second
1200 sponsable, dans le second, il n’est pas libre. Ni dans le premier, ni dans le second de ces cas, il ne saurait être considér
1201 econd, il n’est pas libre. Ni dans le premier, ni dans le second de ces cas, il ne saurait être considéré comme un citoyen v
1202 our l’éducation européenne. Alors que l’éducation dans les civilisations sacrées et les totalitaires n’est en somme qu’un im
1203 s, ou avec l’homme des civilisations totalitaires dans lesquelles il s’agit avant tout d’être conforme, d’obéir strictement
1204 éfléchir ; et ce n’est pas seulement l’introduire dans la sécurité de l’orthodoxie (religieuse, politique ou scientifique),
1205 re, apprendre quand et comment ils ont été créés, dans quel contexte historique, à quelles fins religieuses et sociales, dan
1206 storique, à quelles fins religieuses et sociales, dans quel esprit. Il doit donc tout d’abord apprendre à voir, à lire, à éc
1207 i révèle l’exigence intime d’une personnalité, et dans laquelle le bon maître voit alors la manifestation d’une originalité.
1208 s cultiver, puis vanter (et même jusqu’à l’excès, dans l’époque moderne) la variation individuelle, l’innovation, l’original
1209 pression d’une personnalité qui assume son risque dans la cité, librement, en innovant. Cependant, la santé de l’art consist
1210 ou de l’artiste créateur, le problème est le même dans sa forme et dans ses étapes dialectiques. Il s’agit d’abord d’acquéri
1211 réateur, le problème est le même dans sa forme et dans ses étapes dialectiques. Il s’agit d’abord d’acquérir une certaine so
1212 emps d’assumer les responsabilités qu’il entraîne dans la communauté. Au couple antinomique inséparable liberté-responsabili
1213 e culture trouve ainsi sa formule caractéristique dans l’équilibre tendu entre la liberté et l’engagement, entre les droits
1214 maintenir cet équilibre en tension sont les mêmes dans les deux cas, et les déviations inévitables, rompant l’équilibre, son
1215 cèdent. Premier thème : Tradition et innovation dans les arts en Europe Je partirai de deux citations d’écrivains angla
1216 d’écrivains anglais contemporains : « Continuité dans les changements, unité dans la diversité, semblent bien être les cons
1217 orains : « Continuité dans les changements, unité dans la diversité, semblent bien être les constituantes d’une culture viva
1218 ment développé des traditions »63. André Malraux, dans sa philosophie de l’Art intitulée Les Voix du silence, a développé un
1219 es chefs-d’œuvre de nos arts, comparés et compris dans leur généalogie et dans leurs « messages » propres. Deuxième thème
1220 arts, comparés et compris dans leur généalogie et dans leurs « messages » propres. Deuxième thème : L’unité de la culture
1221 tre-Dame de Paris, puis plus tard en Champagne et dans le Nord — Philippe de Vitry, Guillaume de Machaut — et à Florence sim
1222 di et madrigaux — enfin à la cour de Bourgogne et dans les Flandres. Entre les cités flamandes et les cités italiennes, le l
1223 est l’illustration. Une nouvelle école s’épanouit dans les Flandres avec Ockeghem et Josquin des Prés. Elle rayonne en Bourg
1224 tre, c’est simplement l’école locale ou régionale dans laquelle il s’est formé. Roland de Lassus n’appartient ni à la Belgiq
1225 se étudier d’une manière sérieuse ou intelligible dans le champ limité par les frontières d’une seule de nos nations actuell
1226 et d’influences mutuelles qui s’appelle l’Europe dans l’histoire de l’esprit humain. Montrer cela sans relâche et en toute
1227 iste des perspectives, c’est aussi faire l’Europe dans les jeunes esprits, et c’est montrer son unité fondamentale, base de
1228 universelle, gratuite et obligatoire. Et de même, dans nos démocraties, tout homme doit et peut être un citoyen. Pourquoi l’
1229 hors du coup. Une culture saine doit être vivante dans chaque membre de la communauté. Tout le monde n’a pas besoin de se co
1230 un paysage aimé. L’absence d’exigence esthétique, dans un peuple, correspond à son absence de sens civique : ce rapport devi
1231 iment doués, devrait occuper une place importante dans tous nos programmes scolaires. Car s’il est vrai comme le dirait Pasc
1232 noncées à Vienne, l’une en 1958, l’autre en 1956, dans le cadre des Journées européennes organisées par la ville de Vienne.
78 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vingt langues, une littérature (mai 1967)
1233 s intéresse, non telle autre, née au même moment, dans le même milieu). Si je m’élève contre ces expressions (« respect des
1234 c’est pour une fois décisif, l’Espagnol Unamuno ! Dans tous ces cas, ce n’est pas le passeport qui caractérise l’écrivain, m
1235 ttérature, ne trouve d’adéquation à son objet que dans le cadre européen. 2. Thèse proposée L’Europe est une unité de
1236 ive) du fond commun de la littérature européenne. Dans ce domaine en tout cas, nous n’avons pas à revendiquer une union à ve
1237 s influences, tout ce passé reste présent et agit dans nos écrits : La littérature européenne est coextensive dans le temps
1238 rits : La littérature européenne est coextensive dans le temps, avec la culture européenne. Elle embrasse donc une période
1239 la littérature du passé peut toujours être active dans celle du présent. Ainsi Homère dans Virgile, Virgile en Dante, Plutar
1240 s être active dans celle du présent. Ainsi Homère dans Virgile, Virgile en Dante, Plutarque et Sénèque dans Shakespeare, Sha
1241 s Virgile, Virgile en Dante, Plutarque et Sénèque dans Shakespeare, Shakespeare dans Götz de Berlichingen de Goethe, Euripid
1242 lutarque et Sénèque dans Shakespeare, Shakespeare dans Götz de Berlichingen de Goethe, Euripide dans Iphigénie de Racine et
1243 are dans Götz de Berlichingen de Goethe, Euripide dans Iphigénie de Racine et dans celle de Goethe. Ou, de nos jours, Les Mi
1244 n de Goethe, Euripide dans Iphigénie de Racine et dans celle de Goethe. Ou, de nos jours, Les Mille et Une Nuits et Calderón
1245 de nos jours, Les Mille et Une Nuits et Calderón dans Hofmannsthal, l’Odyssée dans Joyce ; Eschyle, Pétrone, Dante, Tristan
1246 ne Nuits et Calderón dans Hofmannsthal, l’Odyssée dans Joyce ; Eschyle, Pétrone, Dante, Tristan Corbière, le mysticisme espa
1247 , Dante, Tristan Corbière, le mysticisme espagnol dans T. S. Eliot. Inépuisable est la richesse des interrelations possibles
1248 e civisme ou la révolte, la mesure ou la démesure dans l’action d’un chef, d’un héros, d’un individu, le débat sur la respon
1249 sociaux, politiques, économiques, qu’on retrouve dans nos littératures dès le début du xixe siècle ; enfin les thèmes psyc
1250 r, le groupe local dont faisait partie un artiste dans telle ville d’art, non pas l’État où était située cette ville. En rev
1251 t les correspondances de ces styles et mouvements dans tous les arts : peinture, sculpture, architecture, musique. Là encore
1252 ction publique. Il importe de situer ce phénomène dans une perspective mondiale qui le ramène à ses justes proportions. a) N
1253 grecques, latines, et par leurs emprunts mutuels dans l’ère moderne. Ce n’est pas le cas pour l’Inde, encore moins pour la
1254 des écrivains de grand talent : Wladimir Weidlé ( dans Arti e Lettere in Europa, Milan, 1966) y voit avec raison une preuve
1255 nt récente. Le français devient langue officielle dans le royaume des Capétiens en 1539 seulement, par l’édit de Villers-Cot
1256 teurs surréalistes) de sa propre langue. d) C’est dans l’usage le plus rigoureux et spécifique d’une langue, celui qu’en fai
1257 ngue, celui qu’en fait un vrai poète, qu’apparaît dans toute sa fécondité la communauté littéraire de l’Europe : T. S. Eliot
1258 littéraire de l’Europe : T. S. Eliot l’a démontré dans ses Notes towards the Definition of Culture. L’anglais, selon lui, es
1259 permet l’unité existante de notre culture. Unité dans la diversité, communauté de base qui donne sens et relief aux inventi
1260 t. Il n’y aura jamais d’édit de Villers-Cotterêts dans une Europe fédérée. 64. Ernst Robert Curtius, Europäische Literatu
79 1968, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vers une fédération des régions (hiver 1967-1968)
1261 cle. L’évolution a joué et joue incontestablement dans le sens de la nation. »66 Il est vrai que le même André Malraux que
1262 capitales. Mais il y a plus : aux crises locales dans telle ou telle nation, provoquées par le mécontentement irrépressible
1263 ns trop de nervosité sa prochaine transformation ( dans cinq ou dix ans ?) en une fédération d’autonomies administratives, pa
1264 on légèrement irritée des journalistes. Tout cela dans la patrie de la centralisation la plus systématique que l’histoire ai
1265 s, allemands et français : deux exemples contigus dans l’espace mais antithétiques, l’un de l’unitarisme (Berne) et du micro
1266 me semblent pas confirmer que « l’évolution joue dans le sens de la nation », mais bien plutôt que nous atteignons le stade
1267 ur dissiper cette illusion, il faudrait enseigner dans nos écoles un minimum d’histoire générale de l’humanité et des formes
1268 un monstre aux multiples têtes ! » s’écrie Dante dans son traité De la Monarchie, appel désespéré, et qui restera vain, à l
1269 a nation révolutionnaire, c’est cela qui va créer dans la première décennie du xixe siècle le modèle de l’État-nation, bien
1270 siècle le modèle de l’État-nation, bientôt imité dans toute l’Europe monarchique autant que républicaine, et au xxe siècle
1271 chique autant que républicaine, et au xxe siècle dans le reste du monde. Qu’est-ce en somme que l’État-nation de modèle nap
1272 tre folle, qui entend faire coïncider à tout prix dans les mêmes limites imposées du territoire hérité ou conquis, déclarées
1273 s réalités les plus hétérogènes : langues parlées dans les villes et richesses du sous-sol, confession religieuse et monnaie
1274 , jugées comme telles. On enseigne son catéchisme dans ses écoles. On célèbre son culte, on vénère ses statues sur toutes le
1275 nant ces États-nations unitaires tels qu’ils sont dans leur être et leur agir concret, non plus dans leurs seules prétention
1276 ont dans leur être et leur agir concret, non plus dans leurs seules prétentions. Nous verrons aussitôt que tous, sans except
1277 prétendent monopoliser. Le problème du petit État dans le monde des Grands, c’est en vérité le problème de tous les États du
1278 ntimissiles des deux grands. Ils sont trop petits dans le domaine économique pour répondre au « défi américain » — cela n’a
1279 onnée et assurer l’efficacité de sa participation dans les affaires du monde. Mais en même temps, les États-nations unitaire
1280 onc de penser qu’il y a quelque chose d’essentiel dans leur nature même, quelque chose de profond et de constitutif qui les
1281 ent et mesurent les régions — plus d’une centaine dans toute l’Europe traditionnelle et actuelle, j’entends à l’ouest de l’E
1282 çais : j’en conclus que j’étais censé représenter dans le colloque l’idée européenne. Invité à parler tout au début, j’impro
1283 inentales, vous vous préoccupiez d’abord de créer dans votre nation une région plus ou moins autonome. L’effort d’union, et
1284 lus librement. Les États-nations les maintenaient dans le cadre rigide de frontières identiquement imposées aux réalités les
1285 r cette absurdité manifeste, et plusieurs autres. Dans l’Europe de demain, libérée de la tyrannie des frontières politiques
1286 égion a pris une place considérable non seulement dans les préoccupations des sociologues, et chez les Six, qui dès 1961 réu
1287 important colloque sur ce problème77, mais encore dans les milieux dirigeants du pays le plus centralisé du continent et le
1288 pour un esprit français, il y a dix ou vingt ans. Dans le manifeste d’un nouveau mouvement politique « Pour le fédéralisme e
1289 tre indépendance nationale ne peut être menée que dans le cadre de l’Europe unie, laquelle sera fédéraliste ou ne sera pas.
1290 e unie, laquelle sera fédéraliste ou ne sera pas. Dans cette Europe unie la représentation du peuple français sera assurée p
1291 de l’agitation populaire et de l’action directe. Dans un hebdomadaire de gauche, je lis ceci : Sur les murs des villes bre
1292 gare terminus, et Roubaix-Tourcoing un cul-de-sac dans un coin de l’Hexagone81. Mais dans l’optique du Marché commun de dema
1293 un cul-de-sac dans un coin de l’Hexagone81. Mais dans l’optique du Marché commun de demain tout change : effacée la frontiè
1294 gions à la fédération Imaginons maintenant que dans ces métropoles, peu à peu, se forment ces centres de décision régiona
1295 l’Europe unie ne l’exigeaient et ne l’annonçaient dans l’enthousiasme des premiers congrès fédéralistes, aux lendemains de l
1296 r sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le cadre européen, est une unité géographique beaucoup plus opération
1297 égion pour une forme de communauté aussi nouvelle dans notre civilisation que le fut au vie siècle avant notre ère l’appari
1298 siècle avant notre ère l’apparition de la polis, dans la société grecque archaïque. Et l’on sait que la polis devint en moi
1299 yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué dans les esprits pendant plusieurs générations par les soins de l’école, d
1300 fin du siècle dernier, Ernest Renan s’était écrié dans un discours célèbre à la Sorbonne : « Les nations ne sont pas quelque
1301 udra que la succession, le remplacement s’opèrent dans les esprits d’abord, par la révolution la plus difficile à accomplir,
1302 icile à accomplir, celle des catégories de pensée dans lesquelles ont vécu tous nos ancêtres depuis des siècles, et que nous
1303 hargées d’histoire (oubliée, d’autant plus active dans l’inconscient), mais encore chargées d’une extrême affectivité, irrit
1304 n civique qui prend la place de la foi chrétienne dans l’esprit des masses et la morale de leurs maîtres. Mutations de pe
1305 posé au stato-national. Et d’abord, un changement dans le vocabulaire — tout commence toujours par là. Voici une définition
1306 que de Bruxelles : L’activité économique suscite dans l’espace des formes de polarisation qui naissent de relations d’inter
1307 e des fonctions économiques et sociales diminuent dans l’unité territoriale considérée, de sorte que celle-ci tend à se conf
1308 gentes et même comporter une part de subjectivité dans l’appréciation. En ce qui concerne l’emplacement exact des limites,
1309 certaine liberté de jugement 85. Ainsi : là où, dans le monde stato-national, on parlait d’abord de territoires et de supe
1310 moins indépendantes du sol. Pour la première fois dans l’histoire, la cité se détache du territoire, elle « décolle » ; une
1311 e décision d’un échelon administratif. Préférons, dans le monde régional, cette liberté modeste mais bien réelle, aux ivress
1312 égion. L’État-nation voulait tout faire coïncider dans les mêmes limites spatiales : culture, ethnie, religion, existence éc
1313 on nommera le complexe de Procuste. Au contraire, dans le monde des régions, la liberté de chacun et l’efficacité de son act
1314 et toujours néfaste de la centralisation étatique dans ce processus ; d) l’agitation des ethnies brimées par les États-nati
1315 . Qui ne voit en revanche que la région articulée dans une fédération continentale a) retrouve sa vocation particulière jadi
1316 est encore hypothétique. Je ne voudrais indiquer dans cette première esquisse que le principe des réponses aux trois object
1317 ronner d’un exécutif fédéral une Europe « faite » dans les réalités. Ce jour-là, une dernière « explication » sera peut-être
1318 fficile à promouvoir sinon tout à fait impossible dans certains de nos pays. À quoi l’on ne peut répondre — comme d’ailleurs
1319 nce d’une fédération européenne solidement fondée dans la vie créatrice et quotidienne des Européens. Nous pensions tous, au
1320 s. Nous pensions tous, au lendemain de la guerre, dans l’enthousiasme des congrès qui lancèrent le mouvement européen — Mont
1321 se fera trop tard, qu’elle est une contradiction dans les termes, une utopie, et pire que cela : un objectif anachronique.
1322 té supranationale ? », écrivait François Mauriac, dans Le Figaro littéraire du 11 décembre 1967. 73. Cf. Remarques de M. Lo
1323 s contradictions entre l’ethnique et l’économique dans une région donnée, le pays de Galles, lire le rapport très sobre et r
80 1970, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La région n’est pas un mini-État-nation (hiver 1969-1970)
1324 1963, date du premier essai quelque peu développé dans lequel (revenant d’ailleurs aux positions de l’Ordre nouveau trente a
1325 tre unique et indivisible. — De son siège unique, dans la capitale, l’État régit souverainement toute l’existence publique d
1326 oit dépendre d’un seul et même organisme, l’État, dans les limites d’un seul et même territoire sur lequel cet État se décla
1327 an ne peut vraiment comprendre que ce qu’il voit. Dans ce monde-là, l’expression « Faut-il vous faire un dessin ? » évoque l
1328 utenbergien, que nous sommes tous peu ou prou, et dans son système de représentation, la région ne saurait apparaître que so
1329 ’une mini-nation régie par des bureaux concentrés dans une métropole régionale au lieu de l’être dans une capitale. Or, les
1330 és dans une métropole régionale au lieu de l’être dans une capitale. Or, les possibilités pratiques de participation du cito
1331 ire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant dans tous les domaines clés : le politique, l’économique, le social et le
1332 e un exemple personnel, pour aller vite et rester dans le concret. Je suis Neuchâtelois de naissance et de tradition : à ce
1333 exigeait que tout cela soit unifié et uniformisé dans les limites géographiques d’un territoire délimité au mètre près par
1334 utant de niveaux, qu’il y a de fonctions diverses dans l’humanité et d’ordres de grandeur dans nos projets. Je demande la di
1335 diverses dans l’humanité et d’ordres de grandeur dans nos projets. Je demande la dissociation et la répartition fédéraliste
1336 . 4. Vers une formule fédéraliste de l’État Dans une page essentielle de son Principe fédératif, où Proudhon estime qu
1337 séparation des organes ; — je veux dire : séparer dans le pouvoir tout ce qui peut être séparé, définir tout ce qui peut êtr
1338 e qui aura été séparé et défini ; ne rien laisser dans l’indivision 93. Proudhon entend réduire les attributions de l’État
1339 la nation devenue hydrocéphale. Ne rien laisser dans l’indivision : grande maxime, qui conteste un monde, celui de la Répu
1340 artenance d’un élément à deux ou trois ensembles ( dans mon cas : « Neuchâtel », « Suisse » et « francophonie »), mais si l’o
1341 e graphiquement, et pourtant facile à comprendre, dans le concret de l’existence. Prenons l’exemple le plus simple. La Regio
1342 nt ou non la coordination, sous quelles formes et dans quels domaines bien définis. Le Marché commun, par exemple, qui est u
1343 aucun de nous n’exige que tout cela soit inscrit dans les limites peintes en couleurs plates, sans déborder, de l’Hexagone
81 1971, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Dépolitiser la politique (printemps 1971)
1344 Dépolitiser la politique (printemps 1971)dg Dans Le Monde du 16 juin 1971, à propos d’élections partielles en Sicile,
1345 litique et de l’adjectif politisé, devenu courant dans nos journaux, à la TV et dans tous nos débats. La politique, dans cet
1346 isé, devenu courant dans nos journaux, à la TV et dans tous nos débats. La politique, dans cette acception ridicule mais de
1347 x, à la TV et dans tous nos débats. La politique, dans cette acception ridicule mais de très loin la plus courante du terme,
1348 des problèmes réels — aliéner l’intérêt civique. Dans le cas sicilien, c’est réduire les élections à une pâle copie du « to
1349 érées sur l’immédiate réalité civique européenne, dans l’espoir de serrer de plus près le sens de quelques-uns des mots-clés
1350 et par quelles différences cela s’est-il traduit dans les procès de Leningrad et de Burgos ? On ne trouvera de nuances un p
1351 s ? On ne trouvera de nuances un peu marquées que dans l’esprit des communistes français, qui dénoncent les « fascistes assa
1352 nos pays. Nulle discontinuité des uns à l’autre, dans nul domaine. Pour passer au plus sanglant racisme, il suffirait que l
1353 t de Leningrad, ils se voient accusés d’ingérence dans des affaires qui relèvent, leur dit-on, de la seule souveraineté nati
1354 culture, à Lausanne, j’entre à 2 heures du matin dans un salon d’hôtel pour écrire le message final du congrès, à lire le l
1355 grès fédéraliste de Montreux en 1947 : Il n’y a, dans le monde du xxe siècle, que deux camps, deux politiques, deux attitu
1356 che et la droite, devenues presque indiscernables dans leurs manifestations. Ce ne sont pas le socialisme et le capitalisme,
1357 t devant elle, sont secondaires ou illusoires, ou dans le meilleur des cas, lui sont subordonnées.98   6. Analyse de quelq
1358 ous tentez de dépolitiser le problème. Je réponds dans cet ordre fortuit. (Tout en notant que « la Jeunesse » est une expres
1359 eusement compris tandis que vous vous complaisiez dans cette mauvaise conscience narquoise qui est la bonne conscience du ga
1360 manger des graines, d’où prolifération d’insectes dans les récoltes, d’où famine pour les masses chinoises, est-ce un produi
1361 rétendu bourgeois, voyons comment cela se traduit dans la réalité du siècle. Prenons le problème majeur de l’écologie. C’es
1362 ions urbaines qu’elle intoxique. La gauche alors, dans cette affaire ? Elle proteste contre la pollution, à l’exemple et à l
1363 ses, auxquelles vous croyez ? Moi, je les ai vues dans une Allemagne possédée par le verbe et le tam-tam hitlériens. De Gaul
1364 mblent jamais que des minorités, comme on le voit dans les élections libres. Et quand un philosophe qui veut parler aux mass
1365 a condition prolétarienne. Où seront les masses ? Dans Tel Quel. (N. B. « Les jeunes pensent… disent… refusent… exigent… » S
1366 trent en effet que 65 % des personnes interrogées dans les pays de la CEE se déclarent favorables à l’union de l’Europe, et
1367 jorité.)   d) « Mais où est la lutte des classes dans tout cela ? », me disent ces dévots scandalisés, comme d’autres intég
1368 oserait donc nécessairement au progrès technique, dans la mesure où il peut être libérateur. Détruire la bourgeoisie (slogan
1369 ès 1933, Robert Aron et Arnaud Dandieu écrivaient dans L’Ordre nouveau : Nous avons les moyens techniques d’abolir la condi
1370 accordent pas avec l’idée de révolution violente. Dans un sens beaucoup moins romantique, non violent, non instantané, il es
1371 s régions est d’ordre culturel, éducatif ; il est dans nos manuels d’histoire et, par là, dans la tête de nos politiciens. C
1372  ; il est dans nos manuels d’histoire et, par là, dans la tête de nos politiciens. C’est l’école qui a formé des générations
1373 » ? Mais quelle chose ? On parle de « politique » dans les journaux comme s’il allait de soi que c’est une activité distinct
1374 olitique est l’aménagement des relations humaines dans la cité (polis), elle devient : l’art de formuler, composer et hiérar
1375 n’y a pas de politique à priori, ni de stratégie dans le vide ; il y faut une finalité (ou cause finale) et des contenus, p
1376 ce sont les conditions de survie du genre humain. Dans ce domaine, l’acte politique tel que je l’ai défini, qui est le choix
1377 ngrès des USA105 concluent que le seul espoir est dans une réduction simultanée, de 20 à 75 % selon les cas, de la consommat
1378 ssources terrestres. Voilà qui ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours » dont les barricades sont les signes flam
1379 estres. Voilà qui ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours » dont les barricades sont les signes flamboyants — mai
1380 fuse de jouer le jeu et de tenir son rôle convenu dans le rite des émeutes parisiennes. L’acte politique par excellence va c
1381 nation vers l’Europe, mais encore vers l’humanité dans son ensemble et en même temps vers la personne. » D. de Rougemont, Le
1382 per. C’était le défi que ma génération affrontait dans les années 1930. Les nazis, les fascistes, les communistes tentaient
1383 a Campagne d’éducation civique européenne, lancée dans quinze pays, dès 1962, par le Centre européen de la culture, à Genève
1384 on décisionnelle pratique d’une finalité générale dans un domaine spécifique bien défini. 105. Cf. le rapport présenté au S
1385 r. Ces prévisions ont été commentées par l’auteur dans l’ouvrage intitulé World Dynamics, paru en août 1971, Wright-Allen Pr
82 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Note liminaire] (été 1972)
1386 et des responsables techniques de la coopération dans ces régions. Elle s’est tenue dans la Maison de l’Europe, les séances
1387 la coopération dans ces régions. Elle s’est tenue dans la Maison de l’Europe, les séances plénières ayant lieu dans la salle
1388 son de l’Europe, les séances plénières ayant lieu dans la salle de l’Assemblée consultative. Avec l’autorisation des organis
1389 que fois, notamment, que la plus grande précision dans le choix des termes paraîtra requise. On trouvera en fin de numéro no
1390 s propres conclusions sur cet événement important dans l’histoire de l’Europe unie. dh. Rougemont Denis de, « [Note limin
83 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aspects culturels de la coopération dans les régions frontalières (été 1972)
1391 Aspects culturels de la coopération dans les régions frontalières (été 1972)di I. Définitions Appelons
1392 es, sont liées d’une manière beaucoup plus stable dans le temps à des territoires bien plus précisément déterminés, mais il
1393 upart sont ou bien englobées (de gré ou de force) dans un État national beaucoup plus grand et qui entend effacer leurs limi
1394 t supprimé. Ce n’est qu’en 1952 qu’il est rétabli dans les deux dernières classes de l’école primaire, deux heures par semai
1395 clairs : En 1954, 436 000 personnes sur 459 000 dans le Haut-Rhin, et 629 578 sur 662 000 dans le Bas-Rhin étaient germano
1396 459 000 dans le Haut-Rhin, et 629 578 sur 662 000 dans le Bas-Rhin étaient germanophones (c’est-à-dire unilingues, bilingues
1397 . Quant aux francophones purs, ils étaient 32 432 dans le Bas-Rhin et 22 500 dans le Haut-Rhin.106 Rien d’étonnant donc si
1398 rs, ils étaient 32 432 dans le Bas-Rhin et 22 500 dans le Haut-Rhin.106 Rien d’étonnant donc si 85 à 90 % des parents répo
1399 formation professionnelle et technique souffrent, dans une bonne moitié de l’Europe, c’est-à-dire dans les « régions frontal
1400 , dans une bonne moitié de l’Europe, c’est-à-dire dans les « régions frontalières » qui séparent nos 26 États-nations, des e
1401 ologue ; — l’effectus civilis, ou droit d’exercer dans un pays voisin la profession pour laquelle on a été diplômé dans son
1402 isin la profession pour laquelle on a été diplômé dans son pays. Quant au contenu de l’enseignement : les manuels d’histoire
1403 rs pays est généralement mieux entendue que la TV dans les régions de même langue, mais beaucoup moins écoutée. La TV ayant
1404 a TV ayant une portée moindre, ne peut être reçue dans de nombreuses régions que s’il y a des relais. Or on observe que les
1405 ouverture ; 2) les prix sont majorés jusqu’à 30 % dans le pays voisin, sous prétexte de « frais de distribution ». 6. Presse
1406 et pour montrer (comme il serait aisé de le faire dans une région frontalière) que ces clichés généralement hostiles aux voi
1407 s se justifient mal. Ils naissent le plus souvent dans la presse des capitales, lorsqu’on y prépare une guerre ou qu’on la f
1408 gènes par nature, et qui ne sont superposables ni dans l’espace ni dans le temps : le sous-sol et la langue, l’administratio
1409 et qui ne sont superposables ni dans l’espace ni dans le temps : le sous-sol et la langue, l’administration et l’écologie,
1410 et l’écologie, par exemple. On prétend les forcer dans un espace unique, mais aussi dans un temps qu’on dirait arrêté pour l
1411 tend les forcer dans un espace unique, mais aussi dans un temps qu’on dirait arrêté pour l’occasion. Dans l’espace : les fro
1412 ans un temps qu’on dirait arrêté pour l’occasion. Dans l’espace : les frontières sont d’autant plus rigides et plurivalentes
1413 que les démarcations entre départements français. Dans le temps : ce qui rend manifeste la dysfonction de la frontière uniqu
1414 utes viennent d’ailleurs), mais une fois établies dans une région, on constate l’extraordinaire stabilité de leurs limites ;
1415 t « tensions politiques dangereuses » mentionnées dans son introduction. Il n’y a pas de « juste frontière » imaginable, dès
1416 r des « frontières naturelles ». Or tout est faux dans cet enseignement. La culture, en Europe, n’est pas la juxtaposition d
1417 les groupes d’étudiants de même langue maternelle dans les villes universitaires, s’est étendu aux peuples parlant la même l
1418 ns qu’il fût question pour autant de les enfermer dans les frontières d’un même État. Il n’est pas vrai que nos États-nation
1419 correspondent à l’aire de diffusion d’une langue. Dans les frontières de la France actuelle, on parle huit langues : breton,
1420 n trouve des Basques des deux côtés de la chaîne, dans sa partie ouest, des Catalans des deux côtés, dans la partie est, mai
1421 ans sa partie ouest, des Catalans des deux côtés, dans la partie est, mais ni Français ni Espagnols. Quant aux Alpes : on y
1422 peuples est une, quoique tissée de contradictions dans sa genèse même ; qu’elle s’est formée à partir d’influences indo-euro
1423 tes villes comme Tubingue, Iéna, Weimar ou Dresde dans les Allemagnes romantiques, celles de Hegel, de Schelling et des Schl
1424 inégalée de notre culture européenne, je le vois dans cette interaction perpétuelle des grands courants continentaux, et de
1425 x, et des foyers locaux et régionaux de création. Dans ce jeu entre grands courants et foyers locaux, unité et diversité, l’
1426 une colonie idéologico-politique juxtaposées. Car dans le cas d’un partage de l’Europe entre ces deux sortes d’influences, i
1427 aux problèmes énumérés sous II. seront à chercher dans le cadre régional, et non pas stato-national. Toute tentative de les
1428 cipe du dépassement du cadre stato-national a) Dans l’enseignement secondaire : l’histoire et la géographie sont à repren
1429 ain et des mensonges qui seuls les ont accrédités dans les esprits depuis quatre ou cinq générations, voilà qui suppose une
1430 e l’économie ferait voir à tous que les réalités, dans ce domaine, sont régionales et continentales, mais non pas stato-nati
1431 ne s’agit pas de savoir si « l’Alsace va basculer dans l’orbite économique allemande », mais comment elle peut développer so
1432 s résistances psychologiques sont vite mobilisées dans ce domaine et les programmes scolaires paraissent peu conciliables en
1433 coopération, limitée mais précise, ont été faits dans la région Bâle-Strasbourg-Freiburg. Un autre projet de coopération es
1434 oopération est à citer : celui qui tend à grouper dans une coopération régionale les universités de Neuchâtel, Fribourg, Lau
1435 égion, n’ont pas les moyens de recherches requis, dans aucun de ces domaines : ces moyens sont de dimension continentale. (A
1436 ur). Partir d’en bas, c’est-à-dire des problèmes dans leur réalité humaine la plus proche de la personne, c’est en fait par
1437 t Denis de, « Aspects culturels de la coopération dans les régions frontalières », Bulletin du Centre européen de la culture
84 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Nos conclusions] (été 1972)
1438 n de passer au premier rang de l’actualité réelle dans nos pays — même si les mass médias ne s’en sont pas aperçu, ou bien o
1439 des besoins vitaux et des vraies fins de l’homme dans la cité. Pour les politiciens, la seule réalité est celle de l’État-n
1440 e » ce que l’intérêt général exige en particulier dans chaque région ; les politiques, au contraire, proposent aux régions d
1441 est frappant que la seule prudence qui ait passé dans la « Déclaration finale » de Strasbourg ait été celle des audacieux.
1442 et la diversité des expériences en cours, surtout dans les pays du centre européen, régions rhénanes et arc alpin. C’est pou
1443 ralement les titres et les sous-titres au moins : dans leur sécheresse, ils révéleront à beaucoup l’existence du problème ré
1444 se des solutions d’ores et déjà envisagées, voire dans quelques cas, appliquées. Ainsi mis en perspective, les rapports spéc
1445 ls Sieyès et Thouret découpèrent des départements dans le tissu vivant de leur pays. Il s’agit d’organiser des « collectivit
1446 ires », chaque action spécifique « se développant dans son aire propre » et « ces aires d’application variant, en fait et en
1447 selon les problèmes ». On vient de lire tout cela dans le Rapport J. André. Quant à moi, je n’ai cessé depuis des décennies
1448 essus, on se référera à de nombreuses indications dans le Rapport de base (par exemple I. 3.3 ; III. 6 ; VI. 2 et 3), à mes
1449 lus près des réalités et, en définitive, première dans le processus de concertation ». Le Rapport Orianne est encore plus ex
1450 re ». Cette recommandation unanime s’est traduite dans la Déclaration finale au point C.3.   3. Enfin, plusieurs rapports (p
1451 s commissions régionales de ce type existent déjà dans quelques régions (notamment la Regio). Certes, elles n’ont pas encore
1452 moment précis où la situation politique l’appelle dans toute l’Europe, c’est-à-dire au moment précis où l’impossibilité de c
1453 ès grand nombre d’Européens actifs, non seulement dans les mouvements de militants, mais dans la plupart des institutions eu
1454 seulement dans les mouvements de militants, mais dans la plupart des institutions européennes privées et jusque dans les in
1455 rt des institutions européennes privées et jusque dans les institutions intergouvemementales. Une formule simple, une image
85 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouveau départ (printemps 1974)
1456 e, d’économie, ou de droit administratif, traités dans les cours et séminaires de l’Institut, ou faisant l’objet de mémoires
86 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stratégie de l’Europe des régions (printemps 1974)
1457 e en Laponie, sur les bords de la Tamise, ou même dans quelques coins reculés de la Suisse, des gens à peu près vierges de t
1458 ce n’est pas pour eux, qui ne sont pas ici, mais dans le seul souci de bien préciser mon point de départ que je rappellerai
1459 point de départ que je rappellerai tout d’abord, dans l’ordre chronologique de leur apparition et de leur prise de conscien
1460 t maintenant à réussir cette union, au plus tard, dans les dix à quinze ans qui viennent.   1er motif. — En 1946, tout le m
1461 e sorte.   2e motif. — Il fallait faire l’Europe dans les années 1950 pour relever ses ruines, restaurer son industrie, son
1462 issement rapide de l’écart entre le niveau de vie dans le tiers-monde et le niveau de vie occidental, — exploitation des res
1463 gression vertigineuse vers l’épuisement définitif dans des délais variant de trente à cent ans. Quatre grands sujets d’inqui
1464 ent ans. Quatre grands sujets d’inquiétude sourde dans les masses, d’angoisse mondiale dans les élites techniciennes, et c’e
1465 étude sourde dans les masses, d’angoisse mondiale dans les élites techniciennes, et c’est peu dire, car il s’agit en vérité
1466 re causes virtuelles d’apocalypse du genre humain dans un délai relativement bref. L’explosion démographique est la moins se
1467 . L’explosion démographique est la moins sensible dans les pays les plus développés : la Suisse avait 1 700 000 habitants en
1468 e-vingt-cinq ans de nouveau, alors que l’humanité dans son ensemble doublera désormais, selon les démographes, tous les tren
1469 os dernières forêts, tant qu’il y aura du pétrole dans les moteurs. Et puis quand nous en aurons assez de respirer ou de man
1470 os industries, donc de la pollution industrielle, dans le tiers-monde, où il y a encore des espaces libres et où l’on s’imag
1471 le. Selon certains experts, même si l’on découvre dans les déserts et les mers le double du pétrole qu’on exploite aujourd’h
1472 , soviétiques et européens. Pour la première fois dans l’histoire, l’homme se voit contraint de choisir librement son avenir
1473 urd’hui les conditions de survie du genre humain. Dans ce domaine, l’acte politique par excellence, qui consiste à traduire
1474 W. Forrester)114 concluent que le seul espoir est dans une réduction allant de 20 % à 75 % selon qu’il s’agit de la consomma
1475 ssources naturelles. Voilà qui ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours révolutionnaire » dont les barricades de M
1476 relles. Voilà qui ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours révolutionnaire » dont les barricades de Mai 68 ont été
1477 e réduction simultanée des facteurs de croissance dans les deux décennies qui viennent, l’essentiel serait obtenu, les desti
1478 unesse à quelques-uns, et qui a subitement éclaté dans les universités de tout l’Occident et dans les rues de toutes nos gra
1479 éclaté dans les universités de tout l’Occident et dans les rues de toutes nos grandes villes au mois de mai 1968 : — Que fai
1480 Que faisons-nous là ? Quel est le sens de ma vie dans cette société qui n’en est pas une, puisqu’elle n’est plus une commun
1481 , laisse des millions de jeunes — et d’autres ! —  dans l’angoisse et l’irresponsabilité forcée, livrés au vertige des idéolo
1482 rés au vertige des idéologies sans point d’appui, dans le sentiment que la cité, l’énorme nation sans structures où il se vo
1483 ne peut que les briser, et les oblige à s’évader dans la drogue, dans la révolution verbale des minorités vociférantes, ou
1484 briser, et les oblige à s’évader dans la drogue, dans la révolution verbale des minorités vociférantes, ou dans l’imbécilit
1485 révolution verbale des minorités vociférantes, ou dans l’imbécilité civique des majorités silencieuses. Il est normal qu’un
1486 mande à quoi tout cela rime et qu’il le crie même dans la rue ; il est anormal qu’on ne lui réponde que par des coups de mat
1487 e de cohésion interne. Pas grand-chose à détruire dans notre société ! Il faut créer une société nouvelle, qui offre un sens
1488 rsonne de se construire, d’agir, de se manifester dans une communauté vivante. Cette crise morale affecte l’Occident tout en
1489 de leurs conflits. Elle est née aussi des guerres dans lesquelles nous avons entraîné toute la planète, et ces guerres sont
1490 s’y opposent : tous les derniers sondages opérés dans les pays du Marché commun ont prouvé que 65 % des Européens dans leur
1491 u Marché commun ont prouvé que 65 % des Européens dans leur ensemble souhaitent l’union, et que de ces 65 %, les trois-quart
1492 grande et grave raison, un très puissant barrage dans nos esprits, si énorme que nous ne le voyons plus. Plus de vingt-cinq
1493 fédéralistes m’ont confirmé au-delà du nécessaire dans la conviction que cet obstacle n’est autre que l’État-nation, la reli
1494 faire, il faut défaire et dépasser l’État-nation, dans nos mentalités et dans les faits. À partir de là, tout s’enchaîne ave
1495 et dépasser l’État-nation, dans nos mentalités et dans les faits. À partir de là, tout s’enchaîne avec une logique simple et
1496 restigieux Winston Churchill. Nous avons cru que, dans un premier stade, il serait possible de fonder « une sorte de confédé
1497 plus loin. Or nous n’avons pas progressé d’un pas dans le sens d’une vraie fédération. Et pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas
1498 lles les unes aux autres ne tendent pas à recréer dans leur propre sein des différences situées sur d’autres axes que ceux o
1499 ve, ce qui est frappant, c’est qu’ils jouent tous dans le même sens. De leur ensemble hétéroclite se dégage une loi générale
1500 mède aux trop petites dimensions, il faut le voir dans la création d’agences fédérales européennes, qui seraient compétentes
1501 loin de se contredire, se commandent mutuellement dans le monde d’aujourd’hui, à la fois planétaire et local, c’est-à-dire p
1502 s les phénomènes similaires actuellement étouffés dans les pays de l’Est européen. Presque partout, ces ethnies brimées décl
1503 à quinze ans. Il faut d’abord faire des régions, dans nos nations et à travers leurs frontières. Puis il faut unir ces régi
1504 re un mini-État-nation, ce n’est pas tout fourrer dans les mêmes frontières préalablement « délimitées » ou « découpées » au
1505 nent tous les matins à Genève et rentrent le soir dans leur village-dortoir du pays de Gex ou de la Haute-Savoie définissent
1506 tiques, et qui appellent des solutions régionales dans un cadre continental. — enfin, les problèmes de l’enseignement aux tr
1507 de l’intérieur des liens de coopération pratique, dans les différents domaines que j’ai cités : socioéconomique, culturel, é
1508 correspondant à leurs circonstances propres, mais dans le cadre d’un plan continental, ou si l’on préfère, d’une concertatio
1509 ien n’empêchera que les mêmes assemblées nomment, dans leur sein ou au-dehors, des personnes spécialement chargées d’élabore
1510 . Et rien n’empêchera ces personnes de constituer dans leur domaine propre des agences européennes, s’occupant des transport
1511 nouveler entre elles des liens plus particuliers, dans le cadre de l’État-nation qui les avait jadis « réunies » de gré ou d
1512 es tâches de dimensions régionales ou communales, dans le cadre des plans continentaux. Que faire ? En ce point, vous
1513 l’écologie est à refaire sur la base des régions, dans le cadre du continent. Jamais une frontière politique n’a arrêté la p
1514 x, des citoyens responsables à tous les étages et dans tous les domaines de leur vie publique, en lieu et place des fonction
1515 européen dépasse largement les problèmes discutés dans la presse sous cette rubrique. Il résume en réalité tous les problème
1516 , est le vrai processus de la création organique, dans notre monde humain, social ou psychique. La non-violence est ouvertur
1517 r nous, à nos dépens. On ne cesse de revendiquer, dans la société d’aujourd’hui, de nouveaux « pouvoirs » : pouvoir féminin,
1518 ut entier — se ramène à cela : — comment l’homme, dans la société technico-industrielle démesurée et sans cadres, pourrait-i
1519 tous les étages, d’aventure personnelle à courir dans une communauté retrouvée. Voilà le but. L’atteindrons-nous ? J’ai tou
87 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Les grandes béances de l’histoire (printemps 1974)
1520 n Ne cherchez pas, vous ne trouverez le mot ni dans Larousse ni dans Littré, mais il s’explique sans eux, me semble-t-il.
1521 pas, vous ne trouverez le mot ni dans Larousse ni dans Littré, mais il s’explique sans eux, me semble-t-il. Entre certains c
1522 et certaines attitudes de pensée que l’on observe dans le même temps, mais qui appartiennent à des ères différentes de l’his
1523 nos ministres et nos penseurs vivent aujourd’hui dans des temps différents. Les discours des premiers réaffirmant avec une
1524 bsurde à bâtir l’avenir sur un système médiéval. Dans le même discours de Poitiers, M. Pompidou rappelle « qu’il a fallu mi
1525 x et Français ! (Mais l’État n’existerait-il que dans la capitale ?) Enfin M. Sanguinetti, secrétaire général du parti gaul
1526 he ou de droite, ou gaullistes, revendiquent tous dans les mêmes termes l’indépendance absolue de leur pays (face aux seuls
1527 rêts du pays (dont ils sont juges) et sa présence dans les conseils et colloques internationaux, présence destinée sans nul
1528 er les causes et le mode de croissance du Pouvoir dans la Société », il dénonce en fait l’étatisation de la nation, étouffan
1529 lques années, le terme d’État-nation paraît entré dans l’usage commun des politologues anglo-saxons de tous bords (« Nation-
1530 gues anglo-saxons de tous bords (« Nation-State » dans Toynbee, J. Fawcett, H. Kahn, etc.) et des auteurs français opposés a
1531 terme classique d’État national, mais l’utilisent dans la même acception, et surtout avec la même connotation de formule pér
1532 des grands problèmes mondiaux ne peut être résolu dans un cadre national, la raison exige l’édification rapide de systèmes s
1533 mie, comme avec les exigences de la justice.119 Dans le même sens, les sociologues, politologues, économistes et écologist
1534 omistes et écologistes du club de Rome observent, dans le tout récent Rapport de Tokyo sur l’homme et la croissance 120. que
1535 ssibilité d’une Europe des régions se substituant dans un laps de temps prévisible au régime des États-nations. Citons ici l
1536 lequel d’ailleurs a dissous son armée). Pourquoi, dans ce cas, un Breton (ou un Sicilien, ou un Écossais ou un Flamand) devr
1537 du passage à l’ère nouvelle. Il les avait évoqués dans son discours de Lyon en 1968 : à la séculaire centralisation étatique
1538 siècle. Cette hypothèse, émise dès 1969, trouve dans le livre de Jean Mauriac, Mort du général de Gaulle 122, plus de conf
1539 ie devant l’histoire », ce thème revient dix fois dans les propos recueillis par Jean Mauriac, et toujours en relation avec
1540 temps de vraies régions 123, et qui va se vautrer dans la médiocrité. » « Dans mes Mémoires, j’expliquerai pourquoi il falla
1541 123, et qui va se vautrer dans la médiocrité. » «  Dans mes Mémoires, j’expliquerai pourquoi il fallait faire cette réforme d
1542 îtront d’autres générations. » Il est certain que dans le nombre des « grandes choses », la région n’était pas la moindre.
88 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). C.J.B. l’Européen, 1891-1974 (printemps 1974)
1543 possibilité s’illustrer d’une manière exemplaire dans l’œuvre et la carrière de Carl J. Burckhardt. C’est qu’il fut l’un de
1544 ’avenir européen dont tous les deux firent preuve dans leur Correspondance (voir les lettres à von Preen de l’aîné, les lett
1545 es du passé ou acteur de l’histoire vivante comme dans le cyclone de Dantzig ; enfin mémorialiste d’événements qu’il a vécus
1546 être à justifier l’existence autonome de ce pays, dans une époque où l’homme complet devient un phénomène tellement plus imp
1547 é à venir que le champion qu’on adule aujourd’hui dans tous les ordres, du chef d’État au cycliste imbattable en passant par
1548 is non sans malice, et ce qu’il faut d’arbitraire dans les jugements, lucide avec mélancolie mais nul cynisme, plus de sensi
89 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Quand même il serait seul… (Sur un texte de George Orwell) (automne 1975)
1549 faire entendue parmi les intellectuels autant que dans le grand public européen, c’est que George Orwell a prévu notre desti
1550 icitude de « Big Brother », aux environs de 1984, dans moins de dix ans… Je tiens Orwell pour l’un des écrivains les plus im
1551 en peu d’autres. D’autant plus faut-il l’attaquer dans les domaines où son autorité, gagnée ailleurs, peut égarer. Il écriva
1552 ns vers un âge de dictatures totalitaires, un âge dans lequel la liberté de pensée sera d’abord un péché mortel, et deviendr
1553 ’empêcher ? Et tout fait pour accréditer d’avance dans nos esprits l’idée de fatalités peut-être désastreuses, mais qui auro
1554 alors oui, il est bien certain que « nous entrons dans l’âge des dictatures totalitaires ». Mais que « l’individu autonome »
1555 éral ou non, — et l’adjectif n’a pas le même sens dans les deux cas), mais surtout parce que l’événement annoncé — l’effondr
1556 ans nous, collectivement : il ne peut exister que dans nous et par nous. Celui qui aime activement son prochain se comporte
1557 eur qu’il prévoit est déjà arrivé : il se produit dans et par la phrase même qui l’annonce. Car cette phrase trahit et décla
1558 dit Orwell trop vaguement) est bien vu ou mal vu dans le monde d’aujourd’hui, est majoritaire ou minoritaire, est à la mode
90 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi des régions ? (printemps-été 1975)
1559 ’elles sont suivies par une série de publications dans les cahiers de l’ISEA de 1961 à 1963 ; et par la publication en deux
1560 dées, mais des activités, de l’action de l’homme. Dans ce sens, on peut dire qu’il n’y aura jamais de région, que la région
1561 n. Persuader, convaincre, c’est le moment décisif dans toute action qui relève de la volonté humaine. C’est donc sur l’argum
1562 us près et du plus loin, se rejoignent évidemment dans notre actualité la plus concrète. Je vais les traiter rapidement, dan
1563 la plus concrète. Je vais les traiter rapidement, dans une intention délibérément didactique. Et j’y ajouterai un troisième
1564 ciaux et culturels se multiplient et s’exacerbent dans toutes les régions frontalières de l’Europe, avec une intensité parti
1565 t que les données du problème général des régions dans le cadre de l’État-nation (plus ou moins centralisé) se compliquent i
1566 se veut souverain unique, indivisible et absolu, dans tous les domaines (sauf le religieux, au xxe siècle) de la vie publi
1567 , des ondes et des tempêtes) ; fiscalité prélevée dans la région, mais profitant d’abord aux bureaux de la capitale ; produc
1568 et culturelles du xxe siècle qui se « déclare » dans les régions frontalières. C’est aussi et surtout l’impuissance des ci
1569 citoyens à décider de leurs destins, à intervenir dans les processus de décision concernant leur existence quotidienne, déci
1570 écisions dont les plus importantes sont décrétées dans les bureaux de la capitale, c’est-à-dire le plus loin possible des pr
1571 s, c’est-à-dire des ouvriers et employés résidant dans l’Ain et la Haute-Savoie, mais travaillant à Genève, qui a éveillé ch
1572 icultés créées par « les frontaliers » (notamment dans les « communes-dortoirs » du pays de Gex et de la Haute-Savoie), et d
1573 tendant d’autres élargissements qui sont inscrits dans la logique des choses. Car les problèmes écologiques que la bipartiti
1574 erbois : nuisances et risques également ressentis dans le pays de Gex et le canton de Genève, et qui appellent d’urgence la
1575 nsité des établissements d’enseignement supérieur dans la région lémano-alpine (16 pour le moment, en prolongeant la région
1576 es franco-genevoises, avait écrit trois opuscules dans cette langue, dont nous ne connaissons plus que quelques mots mais qu
1577 lture de la région et laissé des traces profondes dans l’inconscient de ses habitants.) Ajoutons que cette « plus grande rég
1578 chaque être humain vivant aujourd’hui, et vivent dans la crainte que l’URSS, qui n’en est qu’à 29 000, ne les dépasse), gas
1579 fondés sur le dogme de la souveraineté illimitée dans leurs frontières, dites « géographiques », mais établies en fait aux
1580 constitué d’une manière exemplaire par Napoléon, dans et pour la guerre, l’État-nation et sa morale, qui est le nationalism
1581 l’Europe politique (d’où la décolonisation opérée dans la haine et le mépris du tiers-monde qui nous les rend), mais elles o
1582 d’éduquer des hommes vivants et forts. Il s’agit, dans le cadre branlant des États-nations subsistants, de construire, de fo
1583 s le moyen d’échapper à ce schéma qui est inscrit dans les faits, bien loin de l’être dans l’esprit des fédéralistes…   C. L
1584 i est inscrit dans les faits, bien loin de l’être dans l’esprit des fédéralistes…   C. La troisième réponse à la question po
1585 nt la dernière chance de restaurer une communauté dans l’humanité d’aujourd’hui — qui, sinon, finira bientôt dans le chaos d
1586 manité d’aujourd’hui — qui, sinon, finira bientôt dans le chaos de la délinquance universelle. Car, au-delà des réalités loc
1587 , l’État-nation est aussi le fauteur de la crise, dans la mesure où l’obsession de la puissance est l’ultima ratio de ses dé
1588 angoisse qui en résulte chez les individus perdus dans les foules solitaires, dans le sentiment de leur impuissance devant l
1589 les individus perdus dans les foules solitaires, dans le sentiment de leur impuissance devant leur destin collectif, et de
1590 t, au fait et au prendre : si l’homme moderne vit dans l’angoisse parce qu’il sent que « tout lui échappe », et que « ils »
91 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Paradoxes de la prospective (automne 1975)
1591 n d’incertitude » définirait le passé et l’avenir dans les termes les plus propres, me semble-t-il, à poser le problème fond
1592 dimensions finies, ses ressources seront épuisées dans des délais calculables, mais qui varieront très largement en fonction
1593 mesures à prendre pour lutter contre l’entropie, dans les limites du destin de l’homme sur la terre. Une seule chose est ce
1594 périls, et, faute d’une impossible connaissance, dans l’espérance. Bon usage éventuel mais abus actuel de la prospective
1595 centrales surgénératrices de tonnes de plutonium dans les années qui viennent constitue un danger infiniment plus grave que
1596 s plus d’électricité vers l’an 2000, 32 fois plus dans trente-cinq ans, et 16 384 fois plus dans un peu moins d’un siècle. M
1597 is plus dans trente-cinq ans, et 16 384 fois plus dans un peu moins d’un siècle. Mais le meilleur exemple d’une prévision ut
1598 départ choisi, si nous laissons les choses aller dans leur mouvement selon les lois de l’inertie. Ils nous réveillent et no
1599 échapper à ce qu’il annonce, et il deviendra vrai dans les délais prévus, de même qu’on calcule au centième de seconde la re
1600 lub de Rome. Au surplus, le danger consiste moins dans l’inexactitude des calculs prévisionnels que dans le mauvais usage qu
1601 dans l’inexactitude des calculs prévisionnels que dans le mauvais usage qu’on en fait, surtout quand on déguise en données s
1602 te, du médecin, ou du citoyen qui assume son rôle dans la cité, les « impératifs du développement », les « nécessités du Pro
1603 u’elles figurent subira les effets correspondants dans son corps ou dans son esprit. En manipulant son « modèle », le futuro
1604 ubira les effets correspondants dans son corps ou dans son esprit. En manipulant son « modèle », le futurologiste croit-il v
1605 r réel ? (D’autant qu’il a pris soin d’introduire dans le modèle quelques bribes de réalité d’un futur calculable à coup sûr
1606 onc de pure théorie. C’est une économie qui opère dans un état d’apesanteur sociale, de vide civique, exempte de toute régul
1607 écide en fait que l’avenir prochain est déjà joué dans le passé récent : c’est le contraire d’une véritable prospective. Le
1608 me on va le voir pour la croissance démographique dans toute l’Europe — le long terme en subira des effets importants mais c
1609 que bride l’imagination au lieu de la libérer, et dans la mesure où elle se montre active, c’est-à-dire autoréalisante, elle
1610 , et encore moins vers l’improbable création. Car dans la mesure même où il est vivant, l’homme est imprévisible à lui-même.
1611 sur les autres inventions et leurs effets croisés dans tous les ordres ; et plus encore comme on le verra au sujet de l’hist
1612 ique, de la saisie du réel par notre esprit, mais dans la crise présente de notre civilisation, comment suffirait-elle à nou
1613 ivilisation, comment suffirait-elle à nous guider dans le système ultracomplexe des interactions dont dépend notre avenir ?
1614 issance industrielle n’est pas devenu sacro-saint dans la mesure même où il participait de la finalité guerrière de nos État
1615 mécanique, ou ne l’est que partiellement, et que dans toute la mesure où elle est autre chose — ensemble de systèmes plus o
1616 tant que « surprenants ou inattendus ». Je relève dans cette liste les cinq événements suivants : Première Guerre mondiale.
1617 en jeu, sociaux ou politiques. Mais c’est surtout dans la mentalité de l’homme de leur temps, dans les contradictions qu’ils
1618 rtout dans la mentalité de l’homme de leur temps, dans les contradictions qu’ils y décelaient entre valeurs alléguées et con
1619 rtes par la conscience des peuples mais inscrites dans les inconscients individuels dans la littérature, donc dans les rêves
1620 mais inscrites dans les inconscients individuels dans la littérature, donc dans les rêves du temps. L’orgueil occidental, s
1621 nconscients individuels dans la littérature, donc dans les rêves du temps. L’orgueil occidental, si naïf chez Kipling, annon
1622 des « terribles simplificateurs ». Hitler est là, dans les Lettres à von Preen du grand Burckhardt, qui datent de 1882. Et l
1623 882. Et le condominium USA-URSS est là, dès 1856, dans la Démocratie en Amérique, après et avant vingt autres plus obscurs,
1624 de deux siècles, et que je n’ai cessé de risquer dans mes livres : j’en donnerai plus loin des exemples à propos d’Hitler n
1625 retrouver la clé dont ils s’étaient servis ? Oui, dans un certain sens, s’il est bien vrai que le secret de l’avenir est dan
1626 s’il est bien vrai que le secret de l’avenir est dans l’homme, au cœur de l’homme d’aujourd’hui ; et que de là, et de nulle
1627 e jouissait apparemment de cette indépendance. Et dans d’autres provinces, il semble que les hérésies chrétiennes, qui dress
1628 e, et le besoin qui peut-être s’en faisait sentir dans le monde romanisé du iiie siècle ? Non, car l’appel au Christ plutôt
1629 ourd’hui, qu’au plus intime de chaque personne et dans la seule qualité de son angoisse. L’avenir sensible au cœur Ce
1630 L’avenir sensible au cœur Ce qui va se passer dans le monde s’annonce au cœur de l’homme et peut s’y lire d’abord, car c
1631 ’est là que l’Histoire se noue. De même que c’est dans la cellule et dans la double chaîne tressée des chromosomes qu’on peu
1632 ire se noue. De même que c’est dans la cellule et dans la double chaîne tressée des chromosomes qu’on peut déceler des malad
1633 peut déceler des maladies comme le cancer, c’est dans l’attente secrète de l’individu et la formule de sa relation avec les
1634 voir qu’on l’a fait. Tout ce qui peut s’observer dans le noyau humain, physiologique mais aussi psychique, s’inscrira dans
1635 n, physiologique mais aussi psychique, s’inscrira dans l’Histoire un jour ou l’autre. Telle est la loi de l’évolution humain
1636 baptisée subjective, puisqu’elle prend son appui dans l’homme sujet de l’Histoire. La futurologie serait alors « objective 
1637 soumis aux mêmes lois, et par-là prévisible, mais dans cette mesure même, déshumanisé. On peut aussi nommer cette prospectiv
1638 e qu’elle ne voit de sens possible à l’avenir que dans l’accomplissement de la personne, c’est-à-dire dans sa liberté, non p
1639 ns l’accomplissement de la personne, c’est-à-dire dans sa liberté, non pas dans quelque puissance collective, en cela chimér
1640 a personne, c’est-à-dire dans sa liberté, non pas dans quelque puissance collective, en cela chimérique mais mesurable, qui
1641 ue, mais il n’y aurait plus de politique possible dans un monde soumis aux seuls « impératifs » de la technologie et du prof
1642 amais contraignante ou simplement publicitaire («  Dans x années, on consommera trois fois plus de ceci, trente fois plus de
1643 es. Vos prévisions chiffrées ne m’intéressent que dans la mesure où j’ai en tête quelque finalité plus ou moins formulable,
1644 n’ai pas à deviner mais à décider mon avenir. «  Dans ma fin est mon commencement », disent les mystiques. C’est de mes fin
1645 Exemple : — Quand on nous dit : « Il va falloir dans les dix ans qui viennent plus d’autos pour plus d’hommes sur la terre
1646 en train », — et qu’après dix ans écoulés, il y a dans l’ensemble européen moins d’habitants et une crise de pétrole, donc u
1647 allez créer du chômage ! » Mais l’alternative est dans l’enchaînement autos-autoroutes – emplois multipliés – pouvoir d’acha
1648 t la mise en œuvre pourrait favoriser l’équilibre dans le mouvement, s’agissant de l’espèce, et plus de liberté-responsabili
1649 oi cela sert, mais surtout à quoi cela peut mener dans l’hypothèse d’un succès maximum. Est-ce que cela va dans le sens de m
1650 hypothèse d’un succès maximum. Est-ce que cela va dans le sens de mes besoins réels, ou de mes désirs profonds, comme chaleu
1651 aujourd’hui par personne. On se borne à protester dans la presse du lundi contre « la route meurtrière », au lieu de se dema
1652 ris, Laffont, 1973, p. 245. 128. En 1974, je lis dans le Rapport de Tokyo sur l’homme et la croissance, publié par le club
1653 bien doué qui se retrouverait tout à coup démuni dans le poste de pilotage d’un avion en plein vol ; le voici face aux mill
1654 vivant par recours au savoir inconscient accumulé dans les cellules et le cerveau. Elle peut nous informer aussi sur le soci
1655 de ces auteurs en Appendice. 131. Bernard Cazes, dans Survivre au futur ? recueil d’interviews par G. R. Urban, Paris, 1973
92 1976, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde (hiver 1975-1976)
1656 Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde (hiver 1975-1976)dt Tout est venu à l’
1657 t remet en question les traditions, elle s’oppose dans le temps et l’espace à toutes les cultures sauf une seule : l’occiden
1658 s relations entre l’Europe et le Monde dépendront dans l’avenir immédiat et lointain, comme elles ont dépendu de tous temps,
1659 domine l’Occident ? La réponse doit être cherchée dans la théologie du xxe siècle qui, sur les traces de Karl Barth, a mont
1660 le de l’Évangile : la vérité n’est plus désormais dans le Passé. Le référentiel absolu n’est plus « ce qui s’est toujours fa
1661 phose subite. Saul de Tarse devient Paul l’Apôtre dans les instants d’une crise aveuglante. Et il écrit, un peu plus tard, q
1662 ns, parce qu’elle n’est concevable, en effet, que dans une société travaillée par le message chrétien. Idée profondément ant
1663 s pouvant être localisée à la cour de Poitiers et dans ses environs, au premier quart du xiie siècle. On peut voir dans cet
1664 s, au premier quart du xiie siècle. On peut voir dans cette révolution du sentiment la dernière phase du mouvement vers l’E
1665 o en témoignent à la manière d’un manifeste. Puis dans les années 1920, c’est l’invasion du jazz — le jazz, ou musique « ang
1666 à nos arts ont peu de chances de durée en Europe. Dans la mesure même où ils ont signifié trop facilement la « modernité » p
1667 ent à Debussy qu’il choisit de se rattacher. Mais dans le même temps, par la force et la ruse, les Européens s’approprient d
1668 e seule, qui a révélé ces richesses naturelles et dans un sens précis, concret, les a créées. Tel émirat n’est qu’un désert 
1669 it-on, mais sans l’Europe il n’existerait pas. Et dans ce sens concret, « il vient de l’Europe ». V. « … et tout en est v
1670 ionnante des inventions majeures dues à l’Europe, dans tous les ordres138 : arts et sciences, philosophies révolutionnaires
1671 a puissance, non sa passion de la vérité reconnue dans la liberté ; sa formule de l’État-nation, non ses principes du droit
1672 ’énoncé des plus hautes valeurs européennes tient dans l’œuvre de Bach et dans celle de Mozart. Les Messes et les Passions r
1673 valeurs européennes tient dans l’œuvre de Bach et dans celle de Mozart. Les Messes et les Passions réduisent à peu de chose
1674 en mesure d’exiger davantage ou de proposer mieux dans le monde d’aujourd’hui ? Certes, l’Europe réelle est loin de tels som
1675 , elle est issue du même complexe, et elle répond dans le monde de l’âme au même défi que la science dans le monde des corps
1676 ans le monde de l’âme au même défi que la science dans le monde des corps et de l’intellect. Les structures musicales se rac
1677 elle leur dit : « Composez maintenant une chanson dans le goût de ce pays ». Mais ils ne purent écrire que de petites mélodi
1678 a plus omniprésente et la plus populaire du pays. Dans le cas de la Chine, c’est celle de Confucius (551-479 av. J.-C.), auj
1679 le père s’était fait protestant, et qui écrivait dans les salles du British Museum, pour le New York Daily Tribune (grand o
1680 Marx avait prévu que sa révolution se produirait dans les pays industriels. Or la Chine est une grande paysannerie. Il va f
1681 a modernité ne saurait se développer spontanément dans un peuple que toute sa tradition préparait à refuser le nouveau, le m
1682 la croissance illimitée sont encore inconcevables dans ce monde-là. D’autant plus que Mao, très sagement, freine les dévelop
1683 le plus sûrement mortel que l’Europe ait propagé dans le monde en le colonisant intensivement pendant un siècle140, puis en
1684 le slogan paraît valoir pour tous…) La modération dans la modernisation, c’est-à-dire la manière raisonnée et maîtrisée dont
1685 rme de victimes de tirs atomiques « préventifs ». Dans un état du Monde où l’humanité se voit menacée 1°) par l’explosion dé
1686 toutes les mafias politiques. Il est donc fatal, dans ces conditions, qu’une guerre atomique, même si aucun État ne la souh
1687 mment le tiers-monde perdrait sa croyance aveugle dans la validité de la formule stato-nationale, ni par suite, comment la g
1688 rgétiques, etc.) nécessairement transfrontalières dans un très grand nombre de cas, pourrait seule permettre 1°) un dépassem
1689 it sur lui une attraction puissante, consisterait dans la prise au sérieux des vertus créatrices de l’Europe et de la vocati
1690 atrices de l’Europe et de la vocation de l’Europe dans le Monde : animer, équilibrer, fédérer, en prenant pour finalité non
1691 ception à ma connaissance : Guillaume Apollinaire dans Zone : Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied Dormir
1692 ontrées commence en 1945 et approche de son terme dans les années 1970. 141. Dans toutes les conférences internationales de
1693 approche de son terme dans les années 1970. 141. Dans toutes les conférences internationales de ces dernières années sur la
1694 — le respect absolu des souverainetés nationales dans la lutte contre ces dangers. Ce qui signifie pratiquement le blocage
1695 dt. Rougemont Denis de, « Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde », Bulletin du Centre européen de la cultu
93 1977, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La réponse de Denis de Rougemont (1977)
1696 . Je vous en donnerai deux exemples. Je les puise dans des articles de presse me concernant, parus en 1948 et en 1950 à Pari
1697 épais, la mâchoire forte, peut-être, le croisant dans la rue, l’aurais-je pris pour un homme dur et violent. Mais à l’enten
1698 x et la gravité du regard… » Je suis persuadé que dans ce beau volume je vais trouver quelques exemples intéressants de semb
1699 intéressants de semblables… nuances, dirons-nous, dans la description (« petit, trapu… » contrastant avec « grand et souple 
1700 ndaire : il va découvrir enfin ce qu’il a pu être dans les yeux d’autrui, il va donc découvrir son personnage, les apparence