1
ugemont à l’inauguration du Centre (mai 1951)a
Notre
programme n’est pas systématique, et il n’est pas non plus rigide. Il
2
moins avec le fol espoir d’apaiser à jamais tous
nos
conflits, mais au contraire : pour maintenir les risques de la libert
3
es milliers d’hommes et de femmes, dans chacun de
nos
pays, s’inquiètent pour l’avenir immédiat de l’Europe. Ils voient qu’
4
is, précisément, sont chargés de défendre, et qui
nous
ruinent, ils sentent que l’esprit manque trop souvent dans tout cela.
5
e voient ni quoi, ni comment. C’est à ceux-là que
nous
nous adressons. Nous leur proposons une action « européenne » autant
6
ent ni quoi, ni comment. C’est à ceux-là que nous
nous
adressons. Nous leur proposons une action « européenne » autant par s
7
comment. C’est à ceux-là que nous nous adressons.
Nous
leur proposons une action « européenne » autant par son esprit que pa
8
on seulement menacée de l’extérieur, mais malade.
Nous
pensons qu’il faut la sauver pour deux raisons que chacun doit compre
9
qu’il faut la sauver pour deux raisons que chacun
doit
comprendre, qu’il soit Européen ou non : — parce que l’Europe fut et
10
autre âge. On répète que ce sont les intérêts qui
nous
opposent : rien n’est plus faux. Les véritables intérêts calculent et
11
e. Ce sont, bien au contraire, les idéologies qui
nous
empêchent de voir les faits. Ce sont les préjugés de groupes, les rou
12
des esprits et des cœurs. Pour aboutir à fédérer
nos
peuples, il faut donc agir tout d’abord sur les esprits et sur les cœ
13
le plan de la culture, précisément — hors duquel
nous
n’avons aucun pouvoir — que nous voulons agir et fédérer, par les moy
14
nt — hors duquel nous n’avons aucun pouvoir — que
nous
voulons agir et fédérer, par les moyens les plus directs, sans attend
15
rative, dans des domaines précis. Le bulletin que
nous
lançons aujourd’hui s’adresse donc aux intéressés, dans le double sen
16
nstruments de fédération ; et ceux qui approuvent
nos
buts, veulent suivre nos efforts, et cherchaient un moyen d’y prendre
17
; et ceux qui approuvent nos buts, veulent suivre
nos
efforts, et cherchaient un moyen d’y prendre part. Quelques milliers
18
e femmes, ceux qui sont réveillés, dans chacun de
nos
pays. Un lien et une correspondance Nous ne fondons pas « une r
19
de nos pays. Un lien et une correspondance
Nous
ne fondons pas « une revue de plus », que cela soit clair. Notre bull
20
s pas « une revue de plus », que cela soit clair.
Notre
bulletin naît d’une double exigence ; d’ordre technique autant que sp
21
change vivant avec ceux qui ont à cœur le sort de
notre
Europe, et qui se demandent ce que l’on fait pour elle en dehors du p
22
l’on fait pour elle en dehors du plan politique.
Nous
avons attendu plus d’un an, avant de publier ce bulletin. Nous ne vou
23
tendu plus d’un an, avant de publier ce bulletin.
Nous
ne voulions pas annoncer des projets sans avoir enregistré des réalis
24
s projets sans avoir enregistré des réalisations.
Nous
ne voulions pas tout embrasser sur le papier, vivre de plans et de ma
25
is, au risque de lasser les meilleures volontés.)
Nous
avons attendu qu’on puisse nous reprocher, amicalement, un excès de d
26
leures volontés.) Nous avons attendu qu’on puisse
nous
reprocher, amicalement, un excès de discrétion sur ce qui se fait au
27
ès de discrétion sur ce qui se fait au Centre. Si
nous
décidons aujourd’hui de rendre notre action publique, ce n’est point
28
au Centre. Si nous décidons aujourd’hui de rendre
notre
action publique, ce n’est point pour essayer de démontrer que le Cent
29
que le Centre « sert vraiment à quelque chose ». (
Notre
budget demeure assez réduit pour que nous n’ayons pas à le défendre a
30
se ». (Notre budget demeure assez réduit pour que
nous
n’ayons pas à le défendre au regard de ce que nous avons fait.) Mais
31
ous n’ayons pas à le défendre au regard de ce que
nous
avons fait.) Mais nous sommes convaincus qu’il s’agit maintenant d’ac
32
fendre au regard de ce que nous avons fait.) Mais
nous
sommes convaincus qu’il s’agit maintenant d’accélérer et d’élargir au
33
urope, aux yeux du monde entier et pour chacun de
nous
, dans nos vies quotidiennes comme dans la vie de l’esprit. Un travail
34
yeux du monde entier et pour chacun de nous, dans
nos
vies quotidiennes comme dans la vie de l’esprit. Un travail théorique
35
, les précédents créés, les réalisations, et déjà
nous
pouvons en montrer. Ce qui est fait, ce qu’on peut donc faire, ce qui
36
s méfiances. Qu’on lise les pages qui suivent sur
nos
activités. On excusera peut-être leur sécheresse : celle de bulletins
37
’action. Pour élargir cette œuvre en plein essor,
nous
en appelons maintenant à la coopération des meilleurs, des plus respo
38
échanges, il en est des milliers de toute espèce.
Nous
en appelons aussi aux isolés, à ceux qui refusent l’engagement partis
39
ituelle qu’est l’Europe libre. Pour tous ceux-là,
notre
bulletin veut être un lieu, le courrier de l’Europe vivante. b. R
40
plutôt contre ! » Le péché contre l’esprit, dans
notre
Europe en voie d’union, ce serait de vouloir organiser la culture, et
41
on, ce serait de vouloir organiser la culture, et
notre
Centre est « plutôt contre ». Car l’organisation est le fait de l’Éta
42
ier ressort, de la personne. Nationalisation de
nos
cultures Le nationalisme, qui atteint de nos jours ses conséquence
43
e nos cultures Le nationalisme, qui atteint de
nos
jours ses conséquences extrêmes avec le concept d’autarcie, a créé da
44
d’autres termes, pour s’être voulues nationales,
nos
cultures sont en voie de nationalisation, c’est-à-dire qu’elles se tr
45
e formule de l’État totalitaire. Or la plupart de
nos
États démocratiques tendent obscurément vers cette limite, non par un
46
poids de leurs mécanismes administratifs. Toute
notre
vigilance doit s’exercer, dès maintenant, contre les risques d’extens
47
mécanismes administratifs. Toute notre vigilance
doit
s’exercer, dès maintenant, contre les risques d’extension de ces prat
48
saires devient évident. S’il est vrai qu’aucun de
nos
pays ne peut plus se défendre ni subsister seul, au triple point de v
49
e La Haye à Strasbourg, ont cherché les moyens de
nous
libérer) ; il en subsiste aussi des habitudes mentales, des préjugés
50
les, des préjugés tenaces, et des pratiques qu’il
nous
appartient de dénoncer dans notre plan particulier. On parle beaucoup
51
pratiques qu’il nous appartient de dénoncer dans
notre
plan particulier. On parle beaucoup, par exemple, d’« organiser les é
52
vertes, et l’union fédérale de l’Europe réalisée.
Nos
cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent pas chercher
53
s cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne
doivent
pas chercher des moyens de correspondre plus facilement d’une prison
54
dre plus facilement d’une prison à l’autre. Elles
doivent
au contraire exiger leur « élargissement », immédiat, sans condition.
55
s de simples déplacements de forts en thème —, il
nous
faut dénoncer la méthode de « l’organisation des échanges » et en mêm
56
travail dans toute l’étendue de l’Europe. Toutes
nos
cultures sont nées d’un fonds commun, qu’elles ont progressivement di
57
espèce de « plan Schuman de la culture », gardons-
nous
cependant de confondre les méthodes. Le charbon, l’acier, l’électrici
58
ces mystères ? La question n’est pas insoluble, à
notre
avis. La musique, la peinture et la littérature, comme les sciences e
59
reaucratie s’étaient unis pour étrangler. Quant à
nous
: notre raison d’être n’est pas d’organiser ce qui depuis longtemps e
60
tie s’étaient unis pour étrangler. Quant à nous :
notre
raison d’être n’est pas d’organiser ce qui depuis longtemps existait
61
d’organiser ce qui depuis longtemps existait sans
nous
, mais de créer des liens vivants, et dès aujourd’hui de manifester l’
62
lectuelle, le stalinisme est en recul marqué dans
nos
pays. À Paris et à Rome, où il avait conquis au lendemain de la guerr
63
pper une civilisation certes proche parente de la
nôtre
, mais autonome ; la plus grande différence entre les deux étant que l
64
vocabulaire des staliniens) la marshallisation de
nos
cultures. À l’en croire, l’invasion de l’américanisme représenterait
65
l’invasion de l’américanisme représenterait pour
nous
un aussi grand danger que l’invasion du stalinisme russe. On sait les
66
Wall Street » et le danger d’une guerre menée sur
notre
sol contre les Russes. (Mais l’attitude antiaméricaine est plus ancie
67
ancienne que ces griefs, et très souvent ne leur
doit
rien.) Quant aux motifs d’attrait, ce sont parfois les mêmes, plus ch
68
rts humains plus francs et plus cordiaux que chez
nous
. Politiquement, on sait ce que donne cette attitude ambivalente : aid
69
t ce que donne cette attitude ambivalente : aidez-
nous
avec vos dollars, mais si vous exigez que votre aide soit efficace, n
70
mais si vous exigez que votre aide soit efficace,
nous
crierons à l’impérialisme ; puis décampez, go home, laissez-nous à no
71
l’impérialisme ; puis décampez, go home, laissez-
nous
à nos combats de coqs et nous crierons à l’isolationnisme. Quant à la
72
rialisme ; puis décampez, go home, laissez-nous à
nos
combats de coqs et nous crierons à l’isolationnisme. Quant à la cultu
73
z, go home, laissez-nous à nos combats de coqs et
nous
crierons à l’isolationnisme. Quant à la culture, la cause est entendu
74
ola, Hollywood, comics et whisky. Il est vrai que
nous
copions vos romans et vos danses. Mais vous n’avez même pas le sens d
75
pliqués et susceptibles, esquivant les réponses à
nos
questions directes, occupés à se ruiner par des guerres nationales qu
76
upés à se ruiner par des guerres nationales qu’on
nous
demande ensuite de payer, parlant de métaphysique mais prenant nos do
77
te de payer, parlant de métaphysique mais prenant
nos
dollars. Je force à peine les traits, pour aller vite. Je rappelle d
78
stes, ou deviennent isolationnistes, ce sera bien
notre
faute dans les deux cas. Car il faut faire l’Europe, ou il faudra sub
79
Et si la « civilisation du digest » prévaut chez
nous
, ce sera notre faute encore, autant que celle des USA. Les digests, q
80
vilisation du digest » prévaut chez nous, ce sera
notre
faute encore, autant que celle des USA. Les digests, que nous lisons
81
ncore, autant que celle des USA. Les digests, que
nous
lisons par millions, ne sont tout de même pas distribués par M. Aches
82
que de jazz hot, il faut bien constater que c’est
notre
public européen qui, librement, propage ces succès américains et leur
83
américains et leurs contrefaçons multipliées chez
nous
. Notre élite s’en plaint, il est vrai. Mais l’élite des USA aussi. Pe
84
ains et leurs contrefaçons multipliées chez nous.
Notre
élite s’en plaint, il est vrai. Mais l’élite des USA aussi. Personne
85
tmosphère plus saine, quelques conditions simples
nous
ont paru requises : a) La première rencontre doit être restreinte et
86
nous ont paru requises : a) La première rencontre
doit
être restreinte et non spectaculaire ; il ne s’agit pas d’un congrès,
87
s représentants de l’Amérique et ceux de l’Europe
doivent
être choisis au même niveau de culture et de responsabilité : cessons
88
autre, et Pascal aux digests ou les gratte-ciel à
nos
pittoresques taudis ; parlons en égaux différents. Alors, entre les m
89
nente, il y aura vraiment rencontre créatrice. c)
Nos
griefs et critiques réciproques doivent être considérés comme justifi
90
créatrice. c) Nos griefs et critiques réciproques
doivent
être considérés comme justifiés, dès le départ, et la question ne ser
91
) « neutralistes ». En voici un : « Dès le début,
nous
avons ici dénoncé… les dangers que faisait courir à la santé de notre
92
ncé… les dangers que faisait courir à la santé de
notre
pays une culture américaine qui attaque à leurs racines l’originalité
93
ope-USA (août-septembre 1952)e L’éditorial de
notre
bulletin de juin-juillet a suscité de nombreux échos. Une trentaine d
94
politiques et militaires en prennent conscience.
Nous
en voyons une preuve nouvelle dans la multiplication des groupes de d
95
ècle. » De brefs comptes rendus de ces rencontres
nous
parviendront bientôt. Nos lecteurs en trouveront des extraits dans le
96
ndus de ces rencontres nous parviendront bientôt.
Nos
lecteurs en trouveront des extraits dans le prochain numéro de ce bul
97
ques qui se préoccupent du problème de l’union de
nos
pays considèrent que l’Europe doit être unie pour des raisons politiq
98
e de l’union de nos pays considèrent que l’Europe
doit
être unie pour des raisons politiques et économiques. Ces raisons, bi
99
érance américaine, la nécessité absolue d’élargir
nos
marchés nationaux, la volonté de régler le vieux conflit franco-allem
100
ranco-allemand, la nostalgie de l’indépendance de
nos
pays. L’un des arguments que l’on invoque pour convaincre le grand pu
101
du patrimoine culturel de l’Europe, l’héritage de
notre
glorieuse civilisation et son culte de la personne humaine. Ces formu
102
t à demander : pourquoi l’union (si difficile) de
nos
États, au lieu de leur pure et simple intégration (qui serait bien pl
103
? — on ne peut lui répondre qu’en se réclamant de
nos
traditions culturelles, ainsi que des libertés qu’elles nous ont assu
104
ions culturelles, ainsi que des libertés qu’elles
nous
ont assurées. Mais cela fait, on s’empresse de reléguer la culture à
105
r rapport aux projets de la Pré-Constituante, qui
doit
coiffer d’un pouvoir politique l’armée européenne non encore ratifiée
106
iques — d’où naquirent les doctrines qui ont créé
nos
régimes — et par les formes de pensée philosophique qui ont permis le
107
philosophique qui ont permis le développement de
nos
sciences, et donc de notre puissance économique. Car l’Europe, ce n’e
108
rmis le développement de nos sciences, et donc de
notre
puissance économique. Car l’Europe, ce n’est pas le chemin de fer, l’
109
ans lesquelles les « réalités concrètes » dont on
nous
parle n’existeraient pas. C’est une culture. Ce n’est pas une somme d
110
our lui. Toute propagande européenne digne du nom
doit
partir de ces évidences. 4. Mais on va me dire : le mot culture n’a p
111
cience des problèmes de l’Europe en relation avec
nos
vies quotidiennes ; enfin pas de sentiment européen tant que la masse
112
suite ses conditions. Votre commission culturelle
doit
préciser ces conditions. Je me borne à en indiquer quatre. a) Un gouv
113
défense de l’Europe. La jeunesse de l’Europe a le
devoir
d’exiger que les États qui se disent en faveur de l’union augmentent
114
rises du même genre, qui sont à l’œuvre dans tous
nos
pays, qui font du bon travail, mais qui en feraient du meilleur si on
115
livre et leur succès croissant dans la plupart de
nos
pays, peut indiquer la solution. Pour ceux qui en ont le besoin réel
116
leine. Voilà pourquoi, précisément, votre congrès
doit
estimer qu’il n’y a pas une minute à perdre avant de s’y mettre. f.
117
uis deux ans, et pourtant, à plusieurs égards, il
nous
donne souvent l’impression d’être encore en pleine formation : l’élar
118
e encore en pleine formation : l’élargissement de
notre
Conseil, dès aujourd’hui, en est un signe, fort heureux d’ailleurs. V
119
rs. Vous allez entendre une série de rapports sur
nos
activités diverses, présentés par leurs animateurs et par nos conseil
120
s diverses, présentés par leurs animateurs et par
nos
conseillers techniques. Je puis donc me borner, pour ma part, à dégag
121
de l’évolution du CEC. I. Comment se situe
notre
action dans la réalité européenne d’aujourd’hui ? Je rappellerai d’ab
122
CEC n’est donc nullement un organisme politique,
nous
ne saurions trop le répéter. Mais par rapport aux autres instances in
123
’Unesco : mondiale, gouvernementale, riche, quand
nous
sommes pauvres, autonomes, et européens. Les méthodes de travail des
124
organismes sont aussi différentes que leurs buts.
Nous
en sommes restés, volontairement, à ce qu’on pourrait appeler le stad
125
hes possibles et imaginables celles-là seules qui
nous
paraissent urgentes et susceptibles de solutions pratiques et rapides
126
nt se produire, d’autant plus rares, en fait, que
nous
nous cantonnons dans le plan des réalisations concrètes. Au surplus,
127
produire, d’autant plus rares, en fait, que nous
nous
cantonnons dans le plan des réalisations concrètes. Au surplus, on no
128
l’Unesco, et sont donc en mesure de juger ce qui
doit
rester propre à l’Europe. L’action d’un Comité de ce genre est nécess
129
éaliser certains de ses plans. Les entretiens que
nous
ont ménagé les experts de Strasbourg ont permis d’explorer en détail
130
on tient que l’Europe fut d’abord, est encore, et
doit
devenir de plus en plus une civilisation et une culture, une manière
131
péen. II. Esquissons maintenant le bilan de
notre
action depuis un an. Tout d’abord le passif : nos échecs, et nos manq
132
tre action depuis un an. Tout d’abord le passif :
nos
échecs, et nos manques à gagner, si je puis dire, dans notre effort p
133
is un an. Tout d’abord le passif : nos échecs, et
nos
manques à gagner, si je puis dire, dans notre effort pour informer un
134
s, et nos manques à gagner, si je puis dire, dans
notre
effort pour informer une manière de penser européenne. Prenons trois
135
penser européenne. Prenons trois exemples précis.
Notre
Commission des historiens a cessé de se réunir, à la suite de certain
136
ogues au sien ayant été annoncés de divers côtés.
Nous
avons craint le double emploi. Mais nous constatons aujourd’hui qu’en
137
s côtés. Nous avons craint le double emploi. Mais
nous
constatons aujourd’hui qu’en réalité tout reste à faire. Notre servic
138
ons aujourd’hui qu’en réalité tout reste à faire.
Notre
service d’articles de revues, Europa Features, a placé de bons articl
139
s il y a plus. Les obstacles les plus sérieux que
nous
rencontrons ne sont pas d’ordre technique. Ils résultent de la sourde
140
echnique. Ils résultent de la sourde opposition à
nos
entreprises que nous sentons dans certains milieux, officiels ou priv
141
ent de la sourde opposition à nos entreprises que
nous
sentons dans certains milieux, officiels ou privés, politiques ou mêm
142
iques ou même « européens » d’étiquette. Parfois,
nous
découvrons que ces résistances, ces refus de coopérer, sont dus à des
143
que ces résistances, ces refus de coopérer, sont
dus
à des malentendus. Un bon service de public relations — qui nous manq
144
ntendus. Un bon service de public relations — qui
nous
manque encore — pourrait y remédier. Mais d’une manière plus générale
145
e, les motifs des échecs encourus jusqu’ici ou de
notre
défaut de rayonnement se ramènent à ceci : nous n’avons pas vu assez
146
notre défaut de rayonnement se ramènent à ceci :
nous
n’avons pas vu assez grand, pas alerté suffisamment la conscience des
147
ope. Pourquoi cela ? Faute de temps et de moyens.
Notre
personnel est trop réduit : chacun de nous se voit chargé d’un travai
148
yens. Notre personnel est trop réduit : chacun de
nous
se voit chargé d’un travail qui serait réparti entre 20 ou 30 personn
149
personnes dans une organisation à l’américaine. (
Nous
nous contenterions de 2 ou 3.) Pourquoi ce manque de fonds ? Faute d’
150
onnes dans une organisation à l’américaine. (Nous
nous
contenterions de 2 ou 3.) Pourquoi ce manque de fonds ? Faute d’appui
151
es. Pourquoi enfin ce manque d’appuis ? Parce que
nous
nous occupons de culture, et non de politique. Passons à l’actif. J’y
152
ourquoi enfin ce manque d’appuis ? Parce que nous
nous
occupons de culture, et non de politique. Passons à l’actif. J’y rang
153
sultats réels, quoique non encore suffisants dans
notre
perspective. Le Laboratoire européen de physique nucléaire, dont le p
154
n verra tout à l’heure que la moitié seulement de
notre
programme est en voie d’exécution. Le Prix européen de littérature do
155
voie d’exécution. Le Prix européen de littérature
doit
être décerné en mars 1953, et nous avons reçu 370 manuscrits. Mais il
156
de littérature doit être décerné en mars 1953, et
nous
avons reçu 370 manuscrits. Mais il reste à savoir quelle sera la port
157
s encore entrepris les travaux en commun que l’on
doit
en attendre. Quant aux Plans de causerie (tirés à l’200 000 exemplai
158
les grandes manifestations de ce genre en Europe,
nous
ne pouvons que nous déclarer très satisfaits de leur succès : il dépa
159
ations de ce genre en Europe, nous ne pouvons que
nous
déclarer très satisfaits de leur succès : il dépasse de beaucoup notr
160
atisfaits de leur succès : il dépasse de beaucoup
notre
attente. À ce même chapitre, nous voulons inscrire dès maintenant nos
161
se de beaucoup notre attente. À ce même chapitre,
nous
voulons inscrire dès maintenant nos deux derniers nés : la Communauté
162
me chapitre, nous voulons inscrire dès maintenant
nos
deux derniers nés : la Communauté des foyers de culture et les Agence
163
enfin les perspectives de développement du CEC ?
Nous
comptons pousser les actions en cours : reprendre les travaux de nos
164
r les actions en cours : reprendre les travaux de
nos
deux commissions d’historiens et de savants ; grouper non plus quelqu
165
culture ; accentuer le caractère « européen » de
nos
fédérations de guildes et de festivals ; établir un plan de recherche
166
composer une nouvelle série de plans de causerie…
Nous
comptons ensuite lancer plusieurs activités nouvelles, actuellement à
167
tout cela, le danger évident de la dispersion de
nos
actions spécialisées ? Toute notre insistance portera sur la coordina
168
la dispersion de nos actions spécialisées ? Toute
notre
insistance portera sur la coordination des quelque 18 activités en co
169
earing house que veut être le CEC. C’est pourquoi
nous
inaugurons aujourd’hui une formule neuve pour notre réunion du Consei
170
ous inaugurons aujourd’hui une formule neuve pour
notre
réunion du Conseil supérieur : les responsables de nos activités vont
171
éunion du Conseil supérieur : les responsables de
nos
activités vont chacun présenter leur rapport, en sorte que chacun pou
172
s bases d’un dialogue, que j’espère fécond, entre
nos
différentes branches d’étude et d’action. Je vous prierai, en termina
173
e succès que je viens d’indiquer, c’est-à-dire de
nos
réalités quotidiennes, d’autre part de la vaste ambition européenne q
174
it de l’Unesco, les milieux proprement culturels.
Nous
ne voyons, pour notre part, aucune raison d’affecter la pudeur dans c
175
ilieux proprement culturels. Nous ne voyons, pour
notre
part, aucune raison d’affecter la pudeur dans ce domaine. Disons que
176
-même, comme le prouve le départ de leur chef. Il
doit
y avoir un vice constitutif dans toute l’affaire. Et peut-être facile
177
es. Les activités culturelles n’étant aux yeux de
nos
gouvernements — et c’est normal — qu’une espèce de mal nécessaire, un
178
e pas plus d’énergie qu’elle n’en transmet ? Cela
devrait
se calculer, semble-t-il. Mais l’a-t-on fait ? En attendant, rêvons u
179
but en soi, non comme annexe d’une politique. Et
nous
venons de voir pourquoi c’est impossible : non point à cause d’une ma
180
eu de libre-échange qui ne tenait aucun compte de
nos
récentes divisions administratives et douanières. Le champ d’action o
181
e, l’islam, l’Asie du Sud, l’Extrême-Orient. Ceci
doit
se traduire par des organismes régionaux (comme on dit à l’Unesco) et
182
nautés organiques et dans les foyers de création.
Nous
entendons par là : les écoles de pensée et d’art ; les revues et les
183
entre foyers de création. Ces liaisons peuvent et
doivent
être favorisées quand elle ne s’établissent pas spontanément. Mais on
184
ure, c’est la méthode du CEC depuis sa naissance.
Nous
avons bien souvent parlé d’un « centre décentralisé ». En bonne doctr
185
tat naissant. Et ce qui vaut pour les initiatives
devrait
valoir aussi pour le contrôle des tâches exécutées en collaboration.
186
ts soit à l’échelle des Nations unies, soit comme
nous
le pensons préférable, à celle du Conseil de l’Europe ? Les tâches no
187
nations considéré). La formule fédéraliste
Nous
sera-t-il permis d’ajouter que ces méthodes éminemment fédéralistes s
188
méthodes éminemment fédéralistes sont celles que
nous
avons adoptées dès le départ au CEC, et que nous n’en parlons pas en
189
nous avons adoptées dès le départ au CEC, et que
nous
n’en parlons pas en doctrinaires, mais sur la base d’une expérience q
190
trois ans bientôt. Quoi qu’on pense du succès de
nos
efforts, le fait certain, c’est que les méthodes que nous suivons rép
191
orts, le fait certain, c’est que les méthodes que
nous
suivons répondent aux vœux et besoins exprimés par tous les « foyers
192
oyers » autonomes fédérés sous l’égide du Centre.
Notre
organisme n’est pas plus que d’autres à l’abri du sort. Mais si l’on
193
plus que d’autres à l’abri du sort. Mais si l’on
devait
parler un jour d’une « crise du CEC », comme on parle aujourd’hui d’u
194
ectes entre les petits exécutifs spécialisés dont
nous
parlions et les instances gouvernementales se révèle là encore le plu
195
. De nombreux problèmes de critique musicale, qui
devraient
être discutés sur un plan international, restent sans réponse : ainsi
196
ent de ces prix fera l’objet d’un communiqué dans
notre
prochain bulletin. ⁂ Le comité exécutif de la Conférence internationa
197
Mais laissons ces images et voyons le concret de
notre
situation. L’opposition mobilise Longtemps habitués à traiter d
198
nombre d’individus et de groupes d’intérêts dans
nos
divers pays se trouvent soudainement alarmés par une série de faits p
199
danger : celui de la confusion, précisément. Mais
nous
gardons sur elle un avantage certain : nous attendions depuis longtem
200
Mais nous gardons sur elle un avantage certain :
nous
attendions depuis longtemps qu’elle se déclare. Nous avons pris sur e
201
s attendions depuis longtemps qu’elle se déclare.
Nous
avons pris sur elle six ans d’avance ( congrès de Montreux, 1947). No
202
avance ( congrès de Montreux, 1947). Normalement,
nous
devons donc gagner, sur ce plan-là. Le Kominform démobilise Mai
203
e ( congrès de Montreux, 1947). Normalement, nous
devons
donc gagner, sur ce plan-là. Le Kominform démobilise Mais voici
204
est, tout d’abord, le fait des adversaires, chez
nous
, de notre union, puisqu’il tend à la présenter tantôt comme l’effet d
205
t d’abord, le fait des adversaires, chez nous, de
notre
union, puisqu’il tend à la présenter tantôt comme l’effet d’une paniq
206
même raisonnement, d’autre part, a pu jouer chez
nous
en faveur de l’union : il la fait apparaître, aux yeux de certains, c
207
ait accepter in extremis. Si maintenant la Russie
nous
rassure, il est clair que tout est changé. Dès l’instant que nous ces
208
est clair que tout est changé. Dès l’instant que
nous
cessons d’avoir peur, le fédéralisme européen perd sa seule raison d’
209
’argument est absurde. Mais il sera populaire. Et
notre
monde du xxe siècle étant ce qu’il est, il faut prendre au sérieux l
210
u’on le néglige, peut devenir décisif. Expliquons-
nous
donc bien clairement, sans hésiter à souligner des évidences. Les
211
à souligner des évidences. Les vrais motifs de
notre
union n’ont pas changé Étant admis que la reprise des négociations
212
de l’intérieur et de l’extérieur. La division de
notre
continent en 21 nations sottement rivales, dont aucune n’est plus à l
213
ands faits fondamentaux, ces trois coordonnées de
notre
destin historique, demeurent les motifs impérieux de notre union fédé
214
tin historique, demeurent les motifs impérieux de
notre
union fédérative. Les sourires du Kremlin sont peut-être la preuve qu
215
ent rien à ces faits. Quand la Russie deviendrait
notre
meilleure amie, quand les États-Unis renonceraient à tout ce qui rend
216
ler. La question n’est pas de savoir si la Russie
nous
fait plus ou moins peur, mais si nos 21 nations sont encore capables
217
i la Russie nous fait plus ou moins peur, mais si
nos
21 nations sont encore capables d’assurer, chacune pour soi, leur séc
218
ses récentes conclusions : l’URSS ayant décidé de
nous
rassurer, l’Europe doit changer de politique. Le sentiment d’urgence
219
: l’URSS ayant décidé de nous rassurer, l’Europe
doit
changer de politique. Le sentiment d’urgence et de danger qui poussai
220
t être les premiers à la croire inutile. Qu’avons-
nous
à y perdre, nous les fédéralistes ? Que pouvons-nous y gagner ? Tous
221
rs à la croire inutile. Qu’avons-nous à y perdre,
nous
les fédéralistes ? Que pouvons-nous y gagner ? Tous ceux que de mauva
222
s à y perdre, nous les fédéralistes ? Que pouvons-
nous
y gagner ? Tous ceux que de mauvaises raisons amenaient parfois à nos
223
ceux que de mauvaises raisons amenaient parfois à
nos
côtés, vont nous quitter. L’idée fausse qui les rameutait, à savoir q
224
aises raisons amenaient parfois à nos côtés, vont
nous
quitter. L’idée fausse qui les rameutait, à savoir qu’une fédération
225
sse qui les rameutait, à savoir qu’une fédération
doit
être faite contre quelqu’un ou quelque chose, et par suite que le pri
226
s. Comme ils ne l’ont jamais été, il s’agira pour
nous
non d’une perte d’effectifs, mais plutôt d’une épuration provoquée, u
227
par les chefs du Kremlin, mais cette fois-ci chez
nous
, et en fin de compte à leurs dépens ! C’est aux fédéralistes éprouvés
228
suspicion générale, et le doute quant à savoir si
nous
aurions le temps de bâtir quelque chose de solide. L’état d’esprit de
229
natives, va faire place à une juste estimation de
nos
périls concrets mais aussi de nos chances. Le problème de l’Europe au
230
e estimation de nos périls concrets mais aussi de
nos
chances. Le problème de l’Europe au xxe siècle, en butte à l’hostili
231
parvenue à la veille de s’unir, — ce problème va
nous
apparaître dans sa plus nue réalité. Comment rendre à notre culture,
232
raître dans sa plus nue réalité. Comment rendre à
notre
culture, libératrice plus qu’aucune autre au monde des puissances amb
233
n et de rayonnement sur le monde ? Comment sauver
nos
trop petites nations de l’asphyxie économique ? Comment nous replacer
234
etites nations de l’asphyxie économique ? Comment
nous
replacer à l’avant d’un progrès que d’autres nous disputent, nous le
235
nous replacer à l’avant d’un progrès que d’autres
nous
disputent, nous le savons bien, par des déclarations invérifiables ou
236
l’avant d’un progrès que d’autres nous disputent,
nous
le savons bien, par des déclarations invérifiables ou par des chiffre
237
érifiables ou par des chiffres alignés, mais dont
nous
gardons malgré tout, malgré nos infidélités, le sens humain, la formu
238
ignés, mais dont nous gardons malgré tout, malgré
nos
infidélités, le sens humain, la formule spirituelle ? La réponse n’es
239
leurs groupes. La Communauté politique sera donc
notre
but prochain, la condition certainement nécessaire, si elle n’est pas
240
y a celle-ci, qui n’est pas négligeable : rendre
nos
différentes nations indépendantes de l’aide américaine. J’écris ceci
241
la politique mondiale des États-Unis qui souhaite
nous
réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de notre ma
242
ouhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais
nos
faiblesses, nées de notre manque d’union, appellent dangereusement l’
243
’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de
notre
manque d’union, appellent dangereusement l’Amérique à prendre en main
244
de débiteurs chroniques. Déjà, dans plusieurs de
nos
pays, nationalistes et communistes s’unissent pour dénoncer « l’empri
245
nts de la grandeur américaine ». Mais quel remède
nous
offre-t-on à cette situation humiliante ? Le statu quo ? L’éloquence
246
utal, incontestable, c’est qu’aussi longtemps que
nos
pays resteront désunis et même rivaux, ils seront incapables de soute
247
ition nécessaire de toute existence autonome dans
notre
monde du xxe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 1787, les
248
e décidèrent que leur simple alliance confédérale
devait
être remplacée par une fédération. Un projet de constitution fut voté
249
ent. Il fut le dernier à se rallier au régime qui
devait
assurer son essor et sa longue primauté dans l’Union. C’est donc préc
250
d’aboyer, après avoir respiré quelque temps dans
notre
atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes préten
251
ces arrogantes prétentions des Européens. C’est à
nous
de relever l’honneur de la race humaine et d’enseigner la modération
252
ation à ces frères trop sûrs d’eux-mêmes. L’union
nous
en rendra capables. La désunion préparerait une nouvelle victime à le
253
la situation de départ de l’Amérique et celle de
notre
Europe en formation. Dans la mesure où les mêmes causes sont suscepti
254
eptibles de produire les mêmes effets, cette page
nous
dicte une politique. Regardons-nous dans ce miroir. l. Rougemont D
255
s, cette page nous dicte une politique. Regardons-
nous
dans ce miroir. l. Rougemont Denis de, « Aller et retour », Courri
256
juin 1953 (mai-juin 1953)m Crise Deux de
nos
grandes nations traversent une période de paralysie politique. Les Ru
257
ur Congrès menace de réduire l’aide à certains de
nos
pays. Quant à notre opinion publique, dont le peu d’attention disponi
258
de réduire l’aide à certains de nos pays. Quant à
notre
opinion publique, dont le peu d’attention disponible est absorbé par
259
ésespérée, mais certainement la plus sérieuse que
notre
continent ait traversée depuis la dernière guerre. Quel est le sens d
260
chie des problèmes Les manchettes des journaux
nous
cachent l’Histoire comme l’arbre cache la forêt. Un seul exemple : pe
261
raffinées de leur Parlement, le reste de l’Europe
doit
marquer le pas et les Russes en profitent pour marquer des points. La
262
on d’unir l’Europe ? Trop de gens posent encore à
notre
union des conditions préalables (comme de rétablir l’équilibre économ
263
refusent encore de voir que la santé de chacun de
nos
pays ne pourrait être restaurée qu’au sein et à partir d’un ensemble
264
cents, et presque ridiculement court au regard de
notre
histoire commune. Ce qu’il s’agit de sauver transcende par nature les
265
nations, car c’est une civilisation, de laquelle
nous
sommes tous responsables. Il est faux qu’une nation n’ait de comptes
266
et ces derniers à leurs intérêts individuels. Si
notre
civilisation, menacée de toutes parts, ne peut pas s’appuyer sur des
267
lle va se désintégrer, et avec elle non seulement
nos
nations et leurs partis, et les intérêts bien ou mal compris de leurs
268
is de leurs électeurs, mais tout ce qui fait pour
nous
le sens même de la vie. L’Europe vaut plus que les Européens En
269
s essayé de démontrer qu’il était de l’intérêt de
nos
pays de rester divisés, rivaux, hérissés de barbelés douaniers. Cepen
270
’ignorance, ou jouant sur elle. Dans plusieurs de
nos
pays européens, aujourd’hui, la politique signifie la lutte des parti
271
ment faire l’Europe avec tout cela ? Pourtant, si
nous
ne la faisons pas, l’Amérique nous laissera tomber, et la Russie nous
272
? Pourtant, si nous ne la faisons pas, l’Amérique
nous
laissera tomber, et la Russie nous ramassera. Certes l’Europe n’est p
273
as, l’Amérique nous laissera tomber, et la Russie
nous
ramassera. Certes l’Europe n’est pas la somme des Européens réels. El
274
quelle est antérieure et supérieure à l’individu.
Nous
voulons ici cette Europe, comme le moyen pour les Européens de se dép
275
comme le moyen pour les Européens de se dépasser.
Nous
travaillons à cette éducation. « Il y a cet immense avenir tout neuf
276
ion. « Il y a cet immense avenir tout neuf devant
nous
, qui nous attend et qui a besoin de nous, tant pis pour nous », comme
277
y a cet immense avenir tout neuf devant nous, qui
nous
attend et qui a besoin de nous, tant pis pour nous », comme dit Claud
278
f devant nous, qui nous attend et qui a besoin de
nous
, tant pis pour nous », comme dit Claudel. L’idée avance, malgré to
279
ous attend et qui a besoin de nous, tant pis pour
nous
», comme dit Claudel. L’idée avance, malgré tout Seules les idé
280
avant le congrès de La Haye, quand un journal de
nos
pays passait un papier sur l’Europe, c’était un bon succès, nos bulle
281
it un papier sur l’Europe, c’était un bon succès,
nos
bulletins le soulignaient. Mais ouvrez un journal aujourd’hui, n’impo
282
(Et par exemple, une de ses conditions : la CED.)
Notre
« Utopie » d’il y a cinq ans seulement, déjà renverse des gouvernemen
283
’il signifierait Dans l’indifférence générale,
notre
destin commun d’habitants de l’Europe s’est gravement infléchi depuis
284
écris : il se peut que l’Europe soit perdue. S’il
doit
en être ainsi, la faute en retombera aux yeux de l’Histoire, non sur
285
é. Voilà ce qu’il faut leur dire, voilà ce qu’ils
doivent
comprendre à tout prix et in extremis. Ils sont en train de démission
286
fitent de son désastre pour s’emparer de l’Asie :
nous
lui serons livrés par surcroît. Presque rien de tout cela n’est encor
287
plus d’atlantisme pour ne pas faire l’Europe, et
nous
y sommes : l’abandon des efforts d’union est tacitement admis par les
288
ts, selon l’usage qu’ils se proposent de faire de
nos
usines et de notre main-d’œuvre. Que l’on me convainque d’erreur de
289
qu’ils se proposent de faire de nos usines et de
notre
main-d’œuvre. Que l’on me convainque d’erreur de diagnostic, tant mi
290
, au service de l’Europe, cela pourrait suffire à
nous
sauver. Mais je n’en vois pas une seule qui soit mobilisable dans l’é
291
présent non pas des choses, mais des esprits. Que
nos
élites politiques reprennent soudain de la tenue, que des hommes d’Ét
292
fois réactivées, seraient bien assez grandes pour
nous
sauver. Que personne ne se rassure ! Que quelques-uns se réveillent !
293
e rassure ! Que quelques-uns se réveillent ! Pour
nous
, sans illusions et presque sans appuis, nous tiendrons notre secteur.
294
Pour nous, sans illusions et presque sans appuis,
nous
tiendrons notre secteur. « Il vaut mieux allumer une petite bougie qu
295
illusions et presque sans appuis, nous tiendrons
notre
secteur. « Il vaut mieux allumer une petite bougie que de maudire l’o
296
de, peut servir de base à l’union. Ces deux faits
nous
incitent à vous écrire. Nous voyons que l’Europe a besoin d’un Parlem
297
nion. Ces deux faits nous incitent à vous écrire.
Nous
voyons que l’Europe a besoin d’un Parlement et d’un exécutif qui lui
298
ement, et donc de s’affirmer comme une puissance.
Nous
cherchons à savoir si le Projet répond à cette nécessité fondamentale
299
e Projet répond à cette nécessité fondamentale de
notre
histoire au xxe siècle. Telle est la raison d’être de notre Groupe d
300
ire au xxe siècle. Telle est la raison d’être de
notre
Groupe d’études et telle est aussi la raison de l’appel qu’il me char
301
dresser. Certes, il ne s’agit pas d’un manifeste.
Nos
points de vue sont bien trop divers. Mais cette diversité représente
302
divers. Mais cette diversité représente justement
notre
vrai titre à l’attention des responsables de l’Europe. Nous ne sommes
303
titre à l’attention des responsables de l’Europe.
Nous
ne sommes pas les propagandistes d’une certaine idéologie, mais nous
304
les propagandistes d’une certaine idéologie, mais
nous
ne sommes pas non plus une simple académie. Nous sommes un groupe de
305
nous ne sommes pas non plus une simple académie.
Nous
sommes un groupe de discussion, réunissant juristes et penseurs polit
306
s et positives se dégagent de la confrontation de
nos
jugements sur le Projet, cette convergence ne peut manquer de vous ap
307
significative. Voici donc la première requête que
nous
sommes unanimes à formuler : Nous vous demandons, Messieurs, d’accept
308
ère requête que nous sommes unanimes à formuler :
Nous
vous demandons, Messieurs, d’accepter le Projet comme base de vos tra
309
rvir à cette fin qui, elle, demeure indiscutable.
Nous
pensons qu’il le peut, pour trois raisons. 1. Il est le seul Projet a
310
its ne sont pas encore mûrs pour aller plus loin,
nous
dit-on. Précisément, le régime qui vous est proposé paraît propre à l
311
ire à d’autres pour l’abattre et pour l’asservir.
Notre
seconde requête porte sur la manière dont vous allez accepter le Proj
312
t fédéral, soit pour le rendre en fait inopérant.
Nous
vous demandons de saisir l’occasion historique. Nous vous demandons d
313
s vous demandons de saisir l’occasion historique.
Nous
vous demandons de lancer l’idée d’une Autorité politique. Nous vous d
314
andons de lancer l’idée d’une Autorité politique.
Nous
vous demandons, en somme, d’accepter le Projet dans une perspective d
315
larant clairement et simplement pourquoi l’Europe
doit
aujourd’hui s’unir, et quelle Europe, et pour quelles fins humaines.
316
elle Europe, et pour quelles fins humaines. Quand
nos
peuples seront conscients du pourquoi de l’Europe fédérée, quand ils
317
Projet, et peut-être le modifier, se définit pour
nous
par quelques grands repères, que nous essayerons de fixer. 1. Il faut
318
éfinit pour nous par quelques grands repères, que
nous
essayerons de fixer. 1. Il faut que l’Europe s’unisse pour redevenir
319
a prospérité de ses habitants. Le vrai danger qui
doit
nous fédérer ne vient pas des Russes, mais de nos divisions. L’offens
320
spérité de ses habitants. Le vrai danger qui doit
nous
fédérer ne vient pas des Russes, mais de nos divisions. L’offensive d
321
oit nous fédérer ne vient pas des Russes, mais de
nos
divisions. L’offensive de paix soviétique ne change rien au fait fond
322
soviétique ne change rien au fait fondamental que
nos
pays sont trop petits pour le siècle, qu’ils mourront seuls ou revivr
323
le foyer d’une civilisation devenue mondiale, qui
nous
dépasse en tant qu’individus, et qui dépasse chacune de nos nations,
324
e en tant qu’individus, et qui dépasse chacune de
nos
nations, mais dont nous sommes tous responsables. Cette raison suffir
325
et qui dépasse chacune de nos nations, mais dont
nous
sommes tous responsables. Cette raison suffirait à elle seule, car le
326
rait à elle seule, car le sens même de chacune de
nos
vies dépend en fait d’une civilisation qui peut périr par notre désun
327
end en fait d’une civilisation qui peut périr par
notre
désunion. 3. L’Europe que nous voulons ne sera pas unitaire, ne sera
328
ui peut périr par notre désunion. 3. L’Europe que
nous
voulons ne sera pas unitaire, ne sera pas un super-État unifié et cen
329
’hui « satellites », changera la face du monde et
notre
sort à tous. Plus peuplée que l’Amérique et l’URSS additionnées, elle
330
ne telle fédération ne suppose pas « l’abandon de
nos
souverainetés », mais au contraire l’institution d’une souveraineté n
331
elle, et cette fois-ci réelle. Dans quelle mesure
nos
souverainetés existent-elles encore en fait ? On voit venir le temps
332
lus guère que des prétextes à refuser l’union qui
nous
sauverait. Il est absurde de parler de la souveraineté d’une nation q
333
able, et elle ne peut avoir qu’un seul sujet dans
notre
Europe du xxe siècle : l’Europe entière. Ce que l’on attend de la fé
334
dans l’état présent, font obstacle au vrai but :
nous
pensons par exemple au mot « indissoluble » (article 1), qui ne peut
335
omettre l’évolution normale vers une fédération :
nous
pensons au droit de veto, ou à des clauses d’avance paralysantes pour
336
istingué que le maximum, qui est la fédération de
nos
vingt pays, s’inscrit dans les données concrètes de notre Histoire, t
337
ngt pays, s’inscrit dans les données concrètes de
notre
Histoire, tous ceux-là voudront le minimum, qui est le Projet de Comm
338
nière occasion de décider vous-mêmes du destin de
nos
pays, et de notre civilisation. Il est clair que certains sacrifices
339
e décider vous-mêmes du destin de nos pays, et de
notre
civilisation. Il est clair que certains sacrifices doivent être conse
340
ivilisation. Il est clair que certains sacrifices
doivent
être consentis par les uns et les autres. Certains risques doivent êt
341
entis par les uns et les autres. Certains risques
doivent
être encourus. Les refuser, pourtant, serait tout perdre, à coup sûr
342
à coup sûr et à bref délai. On compare volontiers
notre
Europe à Byzance. Cet empire qui sombra pour toujours il y a cinq siè
343
faire le pool patriotique des faibles sommes qui
devaient
assurer leur salut. L’assaut fut décidé après des mois d’attente. Byz
344
r l’occupant. Il dépend de vous, Messieurs, et de
nous
tous, d’écrire une autre Histoire pour une Europe nouvelle. Au nom du
345
ME prépare un nouveau congrès d’économistes, qui
doit
avoir lieu à Londres au début de 1954. Après cinq ans d’action europé
346
ébut de 1954. Après cinq ans d’action européenne,
nous
nous trouvons donc en présence d’une situation nouvelle, caractérisée
347
de 1954. Après cinq ans d’action européenne, nous
nous
trouvons donc en présence d’une situation nouvelle, caractérisée à la
348
r. Cependant, le souci des succès immédiats, qui
nous
est imposé par la crise de l’Europe, ne doit pas nous faire oublier c
349
qui nous est imposé par la crise de l’Europe, ne
doit
pas nous faire oublier cette maxime générale de l’action : on n’attei
350
est imposé par la crise de l’Europe, ne doit pas
nous
faire oublier cette maxime générale de l’action : on n’atteint des bu
351
ce rassemblement par-dessus le rideau de fer qui
nous
sépare encore de l’Est, et par-dessus le rideau de ferraille qui nous
352
e l’Est, et par-dessus le rideau de ferraille qui
nous
sépare de l’extrême ouest du continent, suppose à la fois la constitu
353
sante mais nécessaire du succès final et total de
notre
union économique et politique consiste donc dans la vitalité de l’idé
354
Car là aussi résident les obstacles véritables à
notre
union, là surtout, plus que dans « les faits ». Il faut des congrès p
355
es politiques, en retour, voudront-ils apporter à
notre
effort certains appuis concrets dont jusqu’ici on ne nous a point acc
356
ort certains appuis concrets dont jusqu’ici on ne
nous
a point accablés ? Quant à la table ronde de Rome, elle avait reçu po
357
t de « l’idée » et des moyens de l’illustrer dans
nos
pays. On aurait pu redouter le double emploi avec les objectifs du Ce
358
t comités d’experts : il leur appartient, comme à
nous
, de donner suite pratique aux directives dégagées par cette réflexion
359
éflexion. L’institution reprend ses droits et ses
devoirs
quand s’éteignent les projecteurs concentrés sur la table des vedette
360
ts ; enfin d’un foyer de réflexion permanente sur
nos
problèmes communs et de diffusion raisonnée des résultats de cette re
361
n beaucoup plus grand nombre d’usagers, dans tous
nos
pays ; d’autre part, d’élargir à des sphères nouvelles et influentes
362
rmées par le Mouvement européen. Les contacts que
nous
venons de reprendre dans plusieurs pays ont révélé l’existence d’un b
363
ent celui de la culture au sens technique du mot.
Nous
y travaillons. ⁂ En tant qu’il est chargé d’une mission générale, ce
364
nir et animer l’idéal de l’Europe unie, le Centre
doit
devenir de plus en plus le lieu de ralliement des esprits qui pensent
365
plus célèbres de Gauguin s’intitule : D’où venons-
nous
? Où sommes-nous ? Où allons-nous ? Je n’imagine pas de meilleure dev
366
Gauguin s’intitule : D’où venons-nous ? Où sommes-
nous
? Où allons-nous ? Je n’imagine pas de meilleure devise pour la table
367
rise, partons de la deuxième question : où sommes-
nous
, Européens, en ce milieu du xxe siècle ? Une phrase déjà fameuse, pr
368
-Henri Spaak, répond d’une manière dramatique : «
Nous
autres Européens, nous vivons, depuis la dernière guerre, dans la peu
369
une manière dramatique : « Nous autres Européens,
nous
vivons, depuis la dernière guerre, dans la peur des Russes et de la c
370
» La raison de ce paradoxe est des plus simples.
Nous
ne nous sentons pas, en réalité, 325 millions d’Européens, mais seule
371
ison de ce paradoxe est des plus simples. Nous ne
nous
sentons pas, en réalité, 325 millions d’Européens, mais seulement 42
372
, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens…
Nous
pensons et sentons par nations cloisonnées, dans l’ère des grands emp
373
des grands marchés, et de la stratégie mondiale.
Nous
nous sentons, en conséquence, trop petits pour le siècle, et condamné
374
grands marchés, et de la stratégie mondiale. Nous
nous
sentons, en conséquence, trop petits pour le siècle, et condamnés à p
375
tits pour le siècle, et condamnés à perdre, après
nos
dernières positions dans le monde, notre indépendance politique, écon
376
dre, après nos dernières positions dans le monde,
notre
indépendance politique, économique et peut-être morale. Et certes, no
377
tique, économique et peut-être morale. Et certes,
nous
perdrons tout cela, tout ce qui fait le sens même de nos vies, si nou
378
drons tout cela, tout ce qui fait le sens même de
nos
vies, si nous persistons à demeurer une vingtaine de nations, de cant
379
la, tout ce qui fait le sens même de nos vies, si
nous
persistons à demeurer une vingtaine de nations, de cantons désunis. M
380
e nations, de cantons désunis. Mais au contraire,
nous
pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’Europe, dans la réa
381
a conscience des périls qu’elle encourt, que tous
nos
pays courent ensemble, — et la conscience aussi des ressources immens
382
ion concrète et raisonnable en faveur de l’union,
notre
salut prochain. C’est ainsi, j’imagine, que l’on voyait les choses da
383
s littéraires, accueille avec un scepticisme amer
nos
plus éloquents hommes d’État. Il fallait donc d’une part approfondir
384
eux effort d’information. La tâche de méditer sur
nos
destins fut confiée à un petit groupe de six Sages, dont la compositi
385
ons nationales, linguistiques et idéologiques qui
nous
fascinent aujourd’hui, apparaissent transitoires et relatives. À cett
386
origines communes à tous les peuples de l’Europe,
nous
l’avons faite sous la conduite magistrale et souriante d’un des plus
387
e et souriante d’un des plus grands historiens de
notre
temps, M. Toynbee, appuyé par l’autorité d’un savant humaniste, M. Lö
388
ar l’autorité d’un savant humaniste, M. Löfstedt.
Nous
avons vu se dessiner l’extraordinaire aventure collective de l’Occide
389
enture collective de l’Occident : la naissance de
notre
civilisation au confluent des courants issus d’Athènes, de Rome et du
390
dans le monde entier ; l’exportation pêle-mêle de
nos
idéaux religieux, de nos formes politiques, aussi, et enfin des secre
391
exportation pêle-mêle de nos idéaux religieux, de
nos
formes politiques, aussi, et enfin des secrets techniques de notre pu
392
tiques, aussi, et enfin des secrets techniques de
notre
puissance chez tous les peuples de la terre ; et puis soudain, au xxe
393
xxe siècle, le renversement subit et complet de
notre
position dans le monde ; la montée des empires unifiés, devant nos di
394
le monde ; la montée des empires unifiés, devant
nos
divisions sanglantes ; la crise de nos idéaux, devant la propagande m
395
és, devant nos divisions sanglantes ; la crise de
nos
idéaux, devant la propagande massive des dictatures ; les moyens maté
396
atures ; les moyens matériels et intellectuels de
notre
domination retournés contre nous. Nous avons vu clairement que nos pa
397
ntellectuels de notre domination retournés contre
nous
. Nous avons vu clairement que nos pays n’avaient plus d’autre issue p
398
ctuels de notre domination retournés contre nous.
Nous
avons vu clairement que nos pays n’avaient plus d’autre issue pratiqu
399
tournés contre nous. Nous avons vu clairement que
nos
pays n’avaient plus d’autre issue pratique, d’autre avenir possible q
400
ort de Toynbee : « Unissons l’Europe maintenant !
Nous
n’avons pas de temps à perdre. » Pourtant, chacun peut voir que nous
401
temps à perdre. » Pourtant, chacun peut voir que
nous
perdons du temps. Quelles sont donc les causes intérieures qui paraly
402
s sont donc les causes intérieures qui paralysent
nos
efforts vers l’union ? L’examen de notre crise spirituelle et par sui
403
paralysent nos efforts vers l’union ? L’examen de
notre
crise spirituelle et par suite culturelle et civique fut introduit av
404
munauté supranationale. Le diagnostic ainsi posé,
nous
nous sommes tournés vers l’avenir : où allons-nous ? Et c’est M. Robe
405
té supranationale. Le diagnostic ainsi posé, nous
nous
sommes tournés vers l’avenir : où allons-nous ? Et c’est M. Robert Sc
406
M. de Gasperi dans son discours introductif, qui
nous
a présenté le tableau cohérent de mesures institutionnelles capables
407
tutionnelles capables d’assurer la renaissance de
notre
unité compromise. Certes, la table ronde n’a pas trouvé de solutions
408
n délai garanti. Mais elle a déterminé clairement
nos
responsabilités d’Européens devant le monde que nous avons changé, et
409
s responsabilités d’Européens devant le monde que
nous
avons changé, et elle a formulé les buts communs susceptibles de nous
410
t elle a formulé les buts communs susceptibles de
nous
unir. Car ce ne sont pas seulement leurs origines, mais les buts qu’i
411
a contradiction apparente entre l’exigence d’unir
nos
pays, et celle de sauvegarder les diversités qui ont fait la richesse
412
nationales, permettant de mettre en commun ce qui
doit
l’être normalement, afin de garantir et de faire vivre mieux ce qui d
413
, afin de garantir et de faire vivre mieux ce qui
doit
normalement demeurer autonome, distinct, privé, original. Enfin, deva
414
evant le double défi qu’affronteront plusieurs de
nos
pays : celui de passer du régime colonial à l’association dans l’égal
415
dans l’égalité, et celui de compenser la perte de
nos
positions économiques dans le monde, la table ronde a conclu à la néc
416
a nécessité « d’opérer un changement radical dans
nos
rapports mutuels » (Toynbee), c’est-à- dire de regagner en prestige m
417
’est-à- dire de regagner en prestige moral ce que
nous
perdons en apports extérieurs. La table ronde n’a pas dressé les plan
418
e civilisation modèle. Mais elle a déclaré que le
devoir
et le salut des Européens consistait aujourd’hui à édifier des modèle
419
du monde. Un seul exemple : le nationalisme a été
notre
invention collective. Nous l’avons communiqué, « donné » au monde ent
420
le nationalisme a été notre invention collective.
Nous
l’avons communiqué, « donné » au monde entier, et cette liqueur tout
421
ord enivrante est bientôt devenue poison. C’est à
nous
qu’il appartient donc d’inventer l’antidote de ce toxique et de créer
422
ai sur les questions que posent les trois mots de
notre
nom : Centre, Européen et Culture. C — Je voudrais savoir d’abor
423
ntendez par Culture. — T. S. Eliot a répondu pour
nous
: « La culture peut être définie simplement comme ce qui rend la vie
424
on de l’Europe et de son union propre à favoriser
nos
libertés. Non, si par politique on entend simplement l’action des pol
425
s pays du Continent ? — Il existe, dans chacun de
nos
pays, des organismes étatiques ou semi-privés chargés de servir la cu
426
aider financièrement les initiatives culturelles.
Nos
États ne consacrent qu’à peine 1/1000e de leur budget à la culture ;
427
ou de propagande pour les « valeurs nationales ».
Nous
travaillons sur un autre plan. Pour contribuer à rétablir la seconde
428
conde condition de la santé culturelle en Europe,
nous
avons conçu le projet d’une Fondation européenne de la culture, compa
429
nécessaires ? — L’indépendance morale de l’Europe
doit
se payer. E — Le Centre est-il, ou veut-il être aussi, un agent
430
t psychologiques ? C’est donc en profondeur qu’il
nous
faut travailler, dans les esprits et dans les cœurs. — C’est la formu
431
t dans les cœurs. — C’est la formule consacrée… —
Nous
sommes là pour la prendre au sérieux. C — Vous disiez tout à l’
432
st loin d’avoir exploité toutes ces possibilités.
Nous
nous sentons encore, après quatre ans, au début de notre action réell
433
in d’avoir exploité toutes ces possibilités. Nous
nous
sentons encore, après quatre ans, au début de notre action réelle. Ma
434
ous sentons encore, après quatre ans, au début de
notre
action réelle. Mais si le Centre n’existait pas, il faudrait l’invent
435
, il faudrait l’inventer — la phrase n’est pas de
nous
— et s’il venait à disparaître, il est certain que d’autres le recrée
436
d’autres le recréeraient un jour, refaisant après
nous
les mêmes expériences et sans doute les mêmes erreurs, mais peut-être
437
une suite de miracles. 5. Le présent numéro de
notre
bulletin est en grande partie consacré aux associations éducatives su
438
ope en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)r
Notre
Courrier, depuis des mois, s’est tu. Les lettres d’abonnés s’accumule
439
occuper de l’essentiel, qui était, et qui reste à
nos
yeux, l’union politique de l’Europe, c’est-à-dire sa fédération. La
440
t en mesure de discuter sur un fondement solide :
nous
avions quelque chose à défendre, qui n’était pas seulement le statu q
441
s seulement le statu quo, mais l’avenir commun de
nos
peuples. ⁂ Objectivement, la situation pouvait paraître, au lendemain
442
endemain de Berlin, l’une des plus favorables que
nous
ayons vécues depuis longtemps pour marquer des progrès réels vers not
443
uis longtemps pour marquer des progrès réels vers
notre
union. Replaçons-nous un moment dans l’atmosphère de mars 1954. Le da
444
uer des progrès réels vers notre union. Replaçons-
nous
un moment dans l’atmosphère de mars 1954. Le danger de guerre a dimin
445
mmédiat. La nécessité d’une entente étroite entre
nos
pays pour soutenir le niveau de vie européen, compromis par la révolt
446
rmi lesquels celui d’une Communauté politique qui
doit
et peut passer prochainement au premier rang. La Hollande a ratifié l
447
lio des guerres locales d’Extrême-Orient, afin de
nous
détourner du problème préalable qui reste, de toute évidence, l’union
448
nce, l’union de l’Europe, condition de sa force. (
Notre
opinion l’oublie, Molotov non.) L’offensive communiste vise au cœur :
449
ent désormais joue perdant. Le monde entier verra
nos
défaites militaires, et l’insolence des envoyés de l’Asie rouge distr
450
solence des envoyés de l’Asie rouge distribuant à
nos
hommes d’État des camouflets très peu « diplomatiques ». Pendant des
451
clarait en substance : — Bas les pattes en Asie !
Notre
tour est venu de nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous
452
— Bas les pattes en Asie ! Notre tour est venu de
nous
immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le
453
ne ne vous regarde pas, mais le problème allemand
nous
intéresse beaucoup… Un scandale historique Le colonialisme euro
454
es en Asie. Mais le colonialisme soviétique, lui,
nous
menace à bout portant : il a déjà conquis nos six nations de l’Est, e
455
i, nous menace à bout portant : il a déjà conquis
nos
six nations de l’Est, et quatre nations en Asie. Il baptise « paix »
456
t du siège de Vienne par les Turcs ? C’est à quoi
nous
en sommes, et c’est pire. Car une absurde conjoncture veut que les dé
457
oviétique, une Europe persistant à rester désunie
doit
rapidement périr par asphyxie à la fois physique et morale. Marchés p
458
tienne en respect. (Et tout le Sud-Est de l’Asie
devrait
comprendre que son élan irrépressible vers l’indépendance nationale n
459
détourné de ses fins par la Russie. L’Asie, donc,
doit
vouloir autant que nous, et autant que l’Amérique, l’Europe unie.) Ma
460
la Russie. L’Asie, donc, doit vouloir autant que
nous
, et autant que l’Amérique, l’Europe unie.) Mais l’Europe ne sera pas
461
e rendue consciente de sa vraie position pourrait
nous
sauver de Genève — ce Diên Biên Phu diplomatique — et proclamer l’uni
462
ou recouvrer la souveraineté ? Est-il vrai que
nos
souverainetés doivent être abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ?
463
uveraineté ? Est-il vrai que nos souverainetés
doivent
être abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ? Est-il vrai qu’il y a
464
comme étant propres à éduquer le sens européen de
notre
opinion publique. Le premier fut apporté par notre ami Ernst Friedlae
465
otre opinion publique. Le premier fut apporté par
notre
ami Ernst Friedlaender : « Il faut dire franchement à nos nations qu’
466
Ernst Friedlaender : « Il faut dire franchement à
nos
nations qu’elles ne pourront sauver leur individualité qu’en sacrifia
467
l’accent porte sur fictive.) C’est ainsi que l’on
doit
rassurer ceux qui tremblent, disent-ils, de voir leur patrie « se per
468
forme d’une Europe unie ». Le second argument est
dû
à M. Cotsaridas, publiciste grec : Dans les domaines militaire, écono
469
uveraineté nationale. Il n’est donc pas exact que
nos
nations, en vue de s’unir, doivent sacrifier ce qui subsiste de leur
470
donc pas exact que nos nations, en vue de s’unir,
doivent
sacrifier ce qui subsiste de leur souveraineté nominale. Quant à l’es
471
tour. À la question : pourquoi l’Europe unie ? Il
nous
faut donc répondre maintenant : pour que l’Europe recouvre, entre les
472
tirer les conclusions de ce pataquès exemplaire,
nous
nous bornons ici à relever deux faits : — Le rejet de la CED ne met p
473
r les conclusions de ce pataquès exemplaire, nous
nous
bornons ici à relever deux faits : — Le rejet de la CED ne met pas fi
474
ces deux illusions. I. À un moment ou à un autre,
nous
avons tous été tentés de penser qu’on ne pouvait réussir l’union que
475
ntre la CED. Où était l’illusion dans tout cela ?
Nous
pouvons le voir aujourd’hui : elle consistait à croire qu’il est plus
476
cela de l’ignorance presque totale où sont restés
nos
peuples et leurs élites, devant le problème européen ? Notre progr
477
et leurs élites, devant le problème européen ?
Notre
programme Si l’on a fait si peu pour éduquer et pour influencer l’
478
beaucoup plus. Exemple : le CEC voulait et aurait
dû
faire beaucoup plus. Les moyens matériels lui manquaient, et il est s
479
s d’histoire : l’anti-Europe a joué là-dessus. De
notre
côté, tout reste à faire, ou presque… Et maintenant, comment aller pl
480
avec force et confiance, et sans plus de délais ?
Nos
lecteurs trouveront dans les pages qui suivent de ce bulletin l’annon
481
— si vous réussissez — mais voyez-vous, ce qu’il
nous
faut, c’est de l’action ! » Et l’on entend ou sous-entend par là : de
482
se ferait. L’Europe unie est une révolution. Elle
doit
passer par tous les stades préparatoires des révolutions réussies. L’
483
partout où elles apparaissent : voilà qui définit
notre
programme. 10. Proverbe qui repose sur l’ignorance des mœurs des o
484
ux qui n’ont pas vu que c’est une nécessité. Pour
nous
qui l’avons vu, c’est une action. Action sur les esprits d’abord, com
485
convainquent mieux que les cris et les slogans.)
Nous
vivons dans un siècle où, très visiblement, ce n’est pas la politique
486
s et par ses points d’application. On sait ce que
nous
visons. Mais quels sont nos moyens ? Puisqu’il s’agit d’idées, la que
487
tion. On sait ce que nous visons. Mais quels sont
nos
moyens ? Puisqu’il s’agit d’idées, la question se ramène à savoir où
488
voir où naissent les idées qui conduisent en fait
notre
monde. Là seulement, l’action peut porter. L’idée fédéraliste a été c
489
nce.) Ces deux faits indiquent très clairement où
nous
pouvons intervenir, d’une part en offrant des moyens d’expression et
490
mmune des Européens. Ceci n’est qu’un exemple. Si
nous
cherchons encore où sont les principaux obstacles à l’avènement d’une
491
cipaux obstacles à l’avènement d’une Europe unie,
nous
trouvons trois zones marécageuses où viennent s’enliser la plupart de
492
t effectivement. Il s’agit donc de dresser devant
nos
contemporains la vision de ce que deviendrait leur existence au sein
493
llemands restent face à face, à se demander s’ils
doivent
abaisser un peu ou élever encore les digues « traditionnelles » qui l
494
rétablir un réseau européen d’échanges à travers
nos
frontières, peu à peu dévalorisées. Irrigation générale de l’Europe,
495
la configuration du terrain. L’action nécessaire
doit
donc s’appliquer d’une manière générale à orienter les espoirs et les
496
analyse qui précède a dicté les grandes lignes de
notre
activité jusqu’à ce jour. Elle en indique aussi les développements pr
497
s dispersées, c’est l’office des associations que
nous
avons déjà suscitées et qui fonctionnent depuis quelques années dans
498
sciences, de l’éducation et de la presse. Situer
nos
problèmes dans le monde d’aujourd’hui, c’est l’office des dialogues i
499
els (avec les USA, l’Asie du Sud et l’islam) dont
nous
poursuivons la préparation : il s’agit là d’une œuvre de longue halei
500
cycle d’activité.) Orienter les espoirs, enfin :
nous
en sommes venus à penser que c’était la tâche la plus urgente de l’he
501
nclusions. ⁂ Au seuil de cette cinquième année de
nos
travaux, ce n’est pas un bilan qu’on vient de présenter mais un progr
502
statuts de la Fondation européenne de la culture.
Nous
attendrons, pour en dire davantage, son inauguration prévue pour ce p
503
Qu’as-tu ? Elle dit : J’ai faim. Ils lui dirent :
Nous
t’avons donné toute la nourriture du pays. Elle dit : Quand vous m’au
504
qu’on peut avoir ou même savoir : au-delà même de
notre
angoisse fondamentale devant la vie, le monde et l’inconnu. Et c’est
505
le monde pendant des siècles. Elle est encore, à
notre
époque, celle qu’on imite partout, même quand on la combat. Elle est
506
us de sécurité et beaucoup moins de problèmes que
nos
libres démocraties. (C’est là tout le secret du succès provisoire des
507
ils offrent et imposent des certitudes massives.)
Nous
, au contraire, en Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique, no
508
Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique,
nous
souffrons d’une espèce d’inquiétude générale. Nous ne cessons de parl
509
ous souffrons d’une espèce d’inquiétude générale.
Nous
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ». Nous avons l’impres
510
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ».
Nous
avons l’impression de vivre dans un chaos sans cesse croissant, dans
511
pense même qu’ils remontent aux sources vives de
notre
civilisation, et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à nos p
512
et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à
nos
plus grandes traditions : le christianisme et l’esprit scientifique.
513
ions : le christianisme et l’esprit scientifique.
Notre
inquiétude provient de notre foi, et nos incertitudes sont créées par
514
esprit scientifique. Notre inquiétude provient de
notre
foi, et nos incertitudes sont créées par la nature même de nos certit
515
fique. Notre inquiétude provient de notre foi, et
nos
incertitudes sont créées par la nature même de nos certitudes. Ce par
516
os incertitudes sont créées par la nature même de
nos
certitudes. Ce paradoxe s’explique d’une manière assez simple. Prenon
517
s un juste, pas même un seul » et que pourtant il
devrait
être saint. Il sait que le péché consiste à être séparé de la Vérité
518
e par les deux forces principales qui ont produit
notre
civilisation, — voilà ce qui définit le mieux l’Europe. Et c’est par
519
rre, pour les convertir et les dominer, alors que
nous
Européens, n’avons jamais été découverts par personne, notez-le bien.
520
ècle, à la technique. Or quel est le but final de
notre
effort technique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on nous fait e
521
echnique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on
nous
fait entrevoir que les applications de l’énergie nucléaire et solaire
522
technique et son progrès constant qui a permis à
notre
continent, simple « cap de l’Asie » comme on sait, de dominer toute l
523
e. C’est la technique et son progrès constant qui
doit
maintenir nos positions, devant la concurrence croissante des empires
524
hnique et son progrès constant qui doit maintenir
nos
positions, devant la concurrence croissante des empires neufs qui ont
525
nte des empires neufs qui ont adopté et développé
nos
procédés et nos méthodes. Mais le progrès de la technique dépend de l
526
neufs qui ont adopté et développé nos procédés et
nos
méthodes. Mais le progrès de la technique dépend de la recherche pure
527
tour de tout l’ensemble culturel et spirituel de
notre
civilisation. Rien ne serait donc plus faux ni plus dangereux pour no
528
n ne serait donc plus faux ni plus dangereux pour
nous
que de maintenir des cloisons étanches entre la culture en général et
529
pure, la recherche pure, est l’origine réelle de
nos
progrès techniques. Et là-dessus une petite histoire vraie. C’était i
530
piétisme, il pensait que sa science abstraite ne
devait
pas l’empêcher de se rendre utile aux hommes. Aussi dessina-t-il, à t
531
, le directeur du CEC a prononcé un discours dont
nous
donnons ici de larges extraits. »
532
i s’attaque aux fondements comme aux conquêtes de
notre
civilisation occidentale, parce qu’elle s’attaque à la notion de l’ho
533
s scientifiques existent, ils sont à l’œuvre sous
nos
yeux. Situation de l’Europe Foyer de la civilisation occidental
534
d’autres groupes de nations. Le nationalisme qui
nous
divise devient, ailleurs, principe d’union à nos dépens. Les sources
535
nous divise devient, ailleurs, principe d’union à
nos
dépens. Les sources extérieures de nos richesses tarissent. De grands
536
d’union à nos dépens. Les sources extérieures de
nos
richesses tarissent. De grands marchés se ferment à nos produits. Des
537
chesses tarissent. De grands marchés se ferment à
nos
produits. Des empires concurrents se dressent. Ainsi, au moment où le
538
t. Ainsi, au moment où les valeurs secondaires de
notre
civilisation ont conquis le monde, l’Europe en perd naturellement le
539
. La raison de cet apparent paradoxe est simple :
nous
ne nous sentons pas 325 millions d’Européens, mais seulement 42 milli
540
son de cet apparent paradoxe est simple : nous ne
nous
sentons pas 325 millions d’Européens, mais seulement 42 millions de F
541
, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens…
Nous
pensons encore nationalement, dans l’ère des grands empires, des gran
542
des grands marchés, et de la stratégie mondiale.
Nous
nous sentons en conséquence trop petits pour le siècle, et condamnés
543
grands marchés, et de la stratégie mondiale. Nous
nous
sentons en conséquence trop petits pour le siècle, et condamnés à per
544
tits pour le siècle, et condamnés à perdre, après
nos
dernières positions dans le monde, notre indépendance politique, écon
545
dre, après nos dernières positions dans le monde,
notre
indépendance politique, économique, et par suite morale. Tout ce qui
546
ar suite morale. Tout ce qui fait le sens même de
nos
vies. Le dilemme En vérité, l’Europe perdra tout cela, si elle
547
ingt-cinq ans, disait récemment la reine Juliana,
nous
vivrons tous dans une même maison, ou nous mourrons tous dans les mêm
548
liana, nous vivrons tous dans une même maison, ou
nous
mourrons tous dans les mêmes ruines. » Nature des obstacles à l’un
549
le et sont devenues en partie fictives : aucun de
nos
pays ne peut se défendre seul plus de quelques heures ; — sectarisme
550
ement européen lors du congrès de La Haye en 1948
nous
amène tout près des résultats que celui-ci s’était proposé, les oppos
551
pinion réelle indiquent sans exception, dans tous
nos
pays, qu’une large majorité des Européens veut l’union. Mais cela n’e
552
e et générale du danger que courent ensemble tous
nos
pays, mais aussi des ressources immenses dont l’Europe disposerait en
553
tives pour tous ceux qui ont compris que l’Europe
doit
s’unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la condi
554
yonnement de l’idée européenne non seulement dans
nos
différents pays, mais dans les différentes milieux responsables de ch
555
ère condition de l’efficacité du groupe. Celui-ci
doit
se composer de personnalités très diverses, mais ayant en commun ces
556
els, sociaux, nationaux ou internationaux. Chacun
devrait
se charger d’une mission précise dans son milieu, en faveur de l’unio
557
el et moral de l’Europe, en restaurant le sens de
notre
indépendance et de notre vocation particulière. ⁂ Un groupe restrein
558
en restaurant le sens de notre indépendance et de
notre
vocation particulière. ⁂ Un groupe restreint, discret, sans statuts
559
discret, sans statuts ni publicité, c’est ce que
doivent
être les Amis du Centre. Ils ne rêveront pas de dominer par la force.
560
re the empires of the mind. » L’empire européen,
notre
union fédérale, se fera dans les esprits d’abord. Mais l’esprit agit
561
dans les esprits d’abord. Mais l’esprit agit par
nos
mains, par le moyen de nos engagements et de nos sacrifices personnel
562
Mais l’esprit agit par nos mains, par le moyen de
nos
engagements et de nos sacrifices personnels. L’Europe ne se fera pas
563
nos mains, par le moyen de nos engagements et de
nos
sacrifices personnels. L’Europe ne se fera pas toute seule. Elle ne s
564
ar leur intérêt actif pour la cause de l’union de
nos
peuples. Une série de prises de contact préalables aboutit à la convo
565
Mettant fin aux chances de la guerre, la bombe H
nous
rejette aux risques de la paix. La détente n’a pas d’autre origine. E
566
quelles sont les chances de la culture telle que
nous
la concevons en Europe : le sens et le sel de nos vies, au-delà du ma
567
ous la concevons en Europe : le sens et le sel de
nos
vies, au-delà du machinal et de l’animal. Quels seront les bénéfic
568
ans un vrai libre-échange, c’est le plus fort qui
doit
gagner. Mais sur le plan de la culture, qu’est-ce que la force ? On p
569
er ce que l’on possède de nouveau ou d’important.
Nous
autres, au contraire, nous estimons qu’il est encore plus important q
570
ouveau ou d’important. Nous autres, au contraire,
nous
estimons qu’il est encore plus important que l’étranger ne puisse se
571
du président Eisenhower — « photographiez toutes
nos
installations ! » — doit trouver son équivalent sur le plan de la cul
572
— « photographiez toutes nos installations ! » —
doit
trouver son équivalent sur le plan de la culture et de la vie quotidi
573
re et de la vie quotidienne. Tout est public chez
nous
, tout est ouvert. Venez donc voir ! mais laissez-nous regarder ce qui
574
, tout est ouvert. Venez donc voir ! mais laissez-
nous
regarder ce qui se passe chez vous si l’on en croit les communistes o
575
turelle, vous n’avez vraiment rien à y perdre. Et
nous
serons enchantés de nous en convaincre. La détente et l’union de l
576
ment rien à y perdre. Et nous serons enchantés de
nous
en convaincre. La détente et l’union de l’Europe Tournons-nous
577
La détente et l’union de l’Europe Tournons-
nous
maintenant vers les Européens. Ils vont dire : mais s’il y a détente,
578
’il y a détente, n’est-ce pas aussi le ressort de
notre
union qui se détend ? Redisons donc que les motifs profonds d’unir l’
579
t à peu près les mêmes si l’URSS n’existait pas à
nos
frontières, avec ses deux-cents divisions. Si l’Europe doit s’unir p
580
ères, avec ses deux-cents divisions. Si l’Europe
doit
s’unir pour survivre, c’est qu’elle est affaiblie par ses propres bar
581
ommunes qui se multiplient fort heureusement dans
nos
pays. Mais le fait est qu’il s’agit de parler avec l’URSS, monolithe
582
l’uniforme du Kominform. Il s’agit de confronter
nos
conceptions européennes de la vie et de la culture avec une conceptio
583
c une conception totalitaire. Or il est clair que
nos
gouvernements ne sont pas les porte-paroles de nos cultures en tant q
584
os gouvernements ne sont pas les porte-paroles de
nos
cultures en tant que créatrices, ni de la culture en général, qu’ils
585
. Si la détente est vraie, un dialogue véritable
doit
s’instituer entre Moscou d’une part, et l’Europe telle qu’elle est, d
586
t plus que jamais l’union morale et culturelle de
nos
pays, la volonté de s’unir et la conscience vivante d’une unité de de
587
la doctrine totalitaire des Russes. L’étalage de
nos
diversités d’écoles et de jugements fait partie de la démonstration d
588
t de jugements fait partie de la démonstration de
notre
goût pour la liberté. Et cette démonstration, accompagnée d’une expos
589
tuite et ouverte à tous des résultats positifs de
nos
libres discussions, constitue l’argument fondamental de l’Occident. I
590
nt fondamental de l’Occident. Il y a certes, chez
nous
, des scandales, et pire encore, des résultats très négatifs de notre
591
s, et pire encore, des résultats très négatifs de
notre
goût de la liberté sans frein. Mentionnons les plus voyants : le nati
592
nées actuelles ne présente qu’un seul danger pour
nous
: celui de nous rendre une bonne conscience purement relative, paraly
593
e présente qu’un seul danger pour nous : celui de
nous
rendre une bonne conscience purement relative, paralysant la critique
594
t relative, paralysant la critique nécessaire. Or
notre
droit de dénoncer nos propres « crimes » et de publier les scandales
595
a critique nécessaire. Or notre droit de dénoncer
nos
propres « crimes » et de publier les scandales attribués tantôt à nos
596
» et de publier les scandales attribués tantôt à
nos
dirigeants ou à leur opposition, tantôt à nos « vertus » mêmes, est u
597
t à nos dirigeants ou à leur opposition, tantôt à
nos
« vertus » mêmes, est un des éléments premiers de notre force. L’Occi
598
« vertus » mêmes, est un des éléments premiers de
notre
force. L’Occident n’a donc pas de motif de redouter quoi que ce soit
599
yant qu’à se montrer tel qu’il est, il peut et il
doit
souhaiter une liberté totale d’échanges réels. Il doit donc dire oui,
600
souhaiter une liberté totale d’échanges réels. Il
doit
donc dire oui, sans réserve, aux offres répétées des Russes. Ces offr
601
serve, aux offres répétées des Russes. Ces offres
nous
sont faites au nom de la paix, dans l’esprit qu’on nomme de nouveau «
602
tons ce prétexte, indiscutable en soi. Au lieu de
nous
perdre en hypothèses invérifiables sur les motifs tactiques ou straté
603
ues des Russes, saisissons l’occasion d’appliquer
nos
principes, en toute confiance. N’espérons pas tout de suite une libe
604
le d’aller parler chez eux comme ils parlent chez
nous
— comme M. Ehrenbourg, pendant que j’écris ceci, parle à Genève au co
605
ppelons sans relâche les conditions concrètes qui
nous
paraissent nécessaires pour un dialogue authentique : ce rappel défin
606
pour un dialogue authentique : ce rappel définit
nos
propres positions. Un échange vrai doit se produire au niveau de la c
607
el définit nos propres positions. Un échange vrai
doit
se produire au niveau de la culture vivante, non des slogans de la pr
608
gans de la propagande politique. C’est dire qu’il
doit
se produire entre personnes privées. De notre côté, c’est facile, et
609
u’il doit se produire entre personnes privées. De
notre
côté, c’est facile, et c’est même la seule chose possible. (On ne voi
610
Russes ont leurs idées sur le civisme, et sur les
devoirs
de l’intelligentsia. Nous jugeons ces idées dangereuses et fausses, a
611
civisme, et sur les devoirs de l’intelligentsia.
Nous
jugeons ces idées dangereuses et fausses, au nom de nos principes, c’
612
geons ces idées dangereuses et fausses, au nom de
nos
principes, c’est entendu. Mais eux-mêmes, ces principes, comment les
613
eux-mêmes, ces principes, comment les appliquons-
nous
? Le problème qui est ainsi posé n’est-il pas l’occasion d’un débat,
614
en question des deux attitudes confrontées ? Pour
nous
autres, ce serait assez. Car remettre sans cesse en question l’Occide
615
es réalisations auxquelles il donne naissance. Il
doit
être capable d’affronter les lentes et difficiles périodes d’adaptati
616
ofessionnels entre ses membres. Ces mesures, dont
nous
donnerons quelques exemples, se répartissent en trois groupes : I. P
617
Pourquoi
nous
persévérons (décembre 1955)ab Toute la presse occidentale a parlé
618
er, jusqu’à ce qu’une « détente » moins trompeuse
nous
soit proposée par le Kremlin. Cette opinion nous paraît mal fondée, p
619
nous soit proposée par le Kremlin. Cette opinion
nous
paraît mal fondée, pour trois raisons : 1. Il n’est pas exact que les
620
anges culturels aient été rejetées uniformément. (
Nous
donnons plus loin un résumé analytique des discours prononcés à Genèv
621
ccident — et l’Europe de l’Ouest en particulier —
devrait
s’abstenir de toute initiative dans le domaine culturel, du seul fait
622
bre d’intellectuels et d’artistes soviétiques, et
nous
fait un devoir de tout mettre en œuvre, avec une patience inlassable,
623
ctuels et d’artistes soviétiques, et nous fait un
devoir
de tout mettre en œuvre, avec une patience inlassable, pour manifeste
624
re, avec une patience inlassable, pour manifester
notre
volonté d’y répondre. Le fait évident — et souligné par M. Molotov —
625
Ceci marqué, la notion même d’échanges culturels
doit
être clarifiée. Pour les dirigeants soviétiques, les échanges ont un
626
ictature soviétique sous des aspects qui flattent
notre
intelligentsia dans certains de ses préjugés et dans son désir de pai
627
de changer d’air pendant quelques instants. Pour
nous
, les échanges ne sont qu’une forme naturelle et vitale d’exercice de
628
l’intelligence dans la liberté et la cordialité.
Notre
désir d’échanges relève de la vocation occidentale de curiosité unive
629
uation présente, sur la base duquel sont établies
nos
propositions. ab. Rougemont Denis de, « Après l’échec de Genève :
630
nt Denis de, « Après l’échec de Genève : Pourquoi
nous
persévérons », Bulletin du Centre européen de la culture : « Europe-U
631
e Troisième Rome, idéal qui sera puissant jusqu’à
nos
jours, mais réservé à une élite (d’Église, de cour et de noblesse). D
632
stime, comme le déclarera Ivan le Terrible, qu’il
doit
« non seulement tenir les rênes du pouvoir mais sauver les âmes ». À
633
des égards cette domination se prolongea jusqu’à
nos
jours. Pendant près de deux siècles, le français a été la première la
634
en. La littérature russe, de Lermontov et Gogol à
nos
jours, est tout entière issue de la révolution spirituelle déclenchée
635
son héritage. La musique russe à partir de Glinka
doit
plus à la musique occidentale (surtout postérieure à Beethoven) qu’au
636
la chrétienté orientale. Or, tout cela n’est pas
dû
à une simple imitation, mais à la découverte d’une parenté essentiell
637
ême, c’est qu’elle s’y retrouve. Dostoïevski : «
Nous
autres Russes avons deux patries, l’Europe et notre Russie. » « L’Eur
638
ous autres Russes avons deux patries, l’Europe et
notre
Russie. » « L’Europe est notre seconde mère. Nous lui devons beaucoup
639
tries, l’Europe et notre Russie. » « L’Europe est
notre
seconde mère. Nous lui devons beaucoup et lui devrons plus encore. »
640
otre Russie. » « L’Europe est notre seconde mère.
Nous
lui devons beaucoup et lui devrons plus encore. » « Nous entrevoyons
641
ie. » « L’Europe est notre seconde mère. Nous lui
devons
beaucoup et lui devrons plus encore. » « Nous entrevoyons que l’idée
642
tre seconde mère. Nous lui devons beaucoup et lui
devrons
plus encore. » « Nous entrevoyons que l’idée russe, sera peut-être la
643
i devons beaucoup et lui devrons plus encore. » «
Nous
entrevoyons que l’idée russe, sera peut-être la synthèse de toutes le
644
s du camp adverse et déclencha des polémiques qui
durent
encore. Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que les slavophiles, adversa
645
russe, Alexandre Herzen, partage leur mépris pour
notre
« décadence » morale et culturelle : « La logique de l’histoire, écri
646
Sans doute y a-t-il là une lacune, un défaut qui
doit
les faire tomber dans la confusion ou dans l’erreur, mais c’est aussi
647
llogisme étrange : L’homme descend du singe, donc
nous
devons nous aimer les uns les autres.19 C’est à l’Occident que cett
648
sme étrange : L’homme descend du singe, donc nous
devons
nous aimer les uns les autres.19 C’est à l’Occident que cette intel
649
ange : L’homme descend du singe, donc nous devons
nous
aimer les uns les autres.19 C’est à l’Occident que cette intelligen
650
s mouvements vont exercer en Europe aux débuts de
notre
siècle : les peintres-décorateurs, Benois, Léon Bakst, Golovine, etc.
651
, La Russie absente et présente, Gallimard, 1949.
Nous
suivrons ce beau livre de très près et, sauf indication particulière,
652
ires ou vagues de débats en eux-mêmes peu clairs,
nous
jugeons utile (et peut-être important) d’établir ici un compte rendu
653
tion dans les capitales respectives… Tout citoyen
devrait
y avoir librement accès. » 3. Publication et distribution « aux insti
654
que des émissions de nouvelles et d’informations…
devrait
être supprimé. » 9. « …échange mensuel d’émissions de radio traitant
655
l’opinion publique en URSS… Cette sorte d’attaque
nous
est connue… Toutefois, ceux qui prendront connaissance de l’histoire
656
ceux qui prendront connaissance de l’histoire de
notre
pays… pourront voir à quel point notre peuple est épris de liberté… I
657
istoire de notre pays… pourront voir à quel point
notre
peuple est épris de liberté… Il est également facile de constater à q
658
ile de constater à quel point… tout le travail de
notre
gouvernement (est) imprégné du souci du bien-être du peuple et du dés
659
que les premiers succès sont incontestables. Mais
nous
avons encore beaucoup à faire… » Il faut donc nommer un comité d’expe
660
ations sont dénuées de tout fondement… Toutefois,
nous
ne cachons pas que l’Union soviétique n’accordait pas avant et n’acco
661
mique remplie de haine à l’égard du genre humain…
Nous
ne pouvons pas accepter une « liberté » qui mènerait au déclenchement
662
matériel stratégique, objet clairement exclu par
nos
directives… Que faire, devant une attitude qui proclame une liberté t
663
tés de l’autocratie. Mais je ne vois pas pourquoi
nous
devrions accepter une combinaison arbitraire des deux parce que, tout
664
e l’autocratie. Mais je ne vois pas pourquoi nous
devrions
accepter une combinaison arbitraire des deux parce que, tout simpleme
665
c’est que le gouvernement russe craint davantage
notre
amitié que notre hostilité… Et pourtant, cet isolement ne saurait dur
666
vernement russe craint davantage notre amitié que
notre
hostilité… Et pourtant, cet isolement ne saurait durer à jamais. Les
667
e nostalgie de savoir et de voir quelque chose de
nos
peuples. Toute la méfiance est au sommet. Toute l’amitié est en bas,
668
ées aux échanges techniques. Aucune indication ne
nous
est donnée qui permette d’espérer que la censure pourrait être allégé
669
ule réponse que fait le gouvernement soviétique à
nos
propositions constructives et conciliantes est de nous demander l’abo
670
propositions constructives et conciliantes est de
nous
demander l’abolition des contrôles stratégiques. Ces contrôles, nous
671
lition des contrôles stratégiques. Ces contrôles,
nous
l’avons démontré, n’ont qu’une faible incidence sur le volume des éch
672
ne faible incidence sur le volume des échanges.
Nous
sommes convaincus qu’une grande partie de la méfiance actuelle dispar
673
les populations soviétiques étaient en mesure de
nous
connaître, tels que nous sommes et non plus à travers les déformation
674
ues étaient en mesure de nous connaître, tels que
nous
sommes et non plus à travers les déformations de la propagande. M. J
675
au libre-échange d’idées et d’informations entre
nos
peuples n’a été jugée acceptable par l’Union soviétique. Celle-ci ne
676
iques ou des matériaux stratégiques. Cependant,
nous
ne croyons pas que le processus (d’échanges) désormais en cours, même
677
cessus (d’échanges) désormais en cours, même s’il
doit
rester lent et inégal, puisse être aisément renversé. Tableau récap
678
ditions historiques et difficultés du dialogue
Nos
goûts spontanés d’intellectuels européens, curieux de ce qui diffère
679
llectuels européens, curieux de ce qui diffère de
nous
, nos convictions les mieux motivées soit religieuses soit humanistes,
680
els européens, curieux de ce qui diffère de nous,
nos
convictions les mieux motivées soit religieuses soit humanistes, enfi
681
motivées soit religieuses soit humanistes, enfin
notre
désir et notre volonté de paix : tout nous porterait à proposer aux S
682
religieuses soit humanistes, enfin notre désir et
notre
volonté de paix : tout nous porterait à proposer aux Soviétiques, et
683
enfin notre désir et notre volonté de paix : tout
nous
porterait à proposer aux Soviétiques, et même à revendiquer comme un
684
effet une liberté d’échanges de cette nature que
nous
nous efforçons non seulement d’établir avec les cultures différentes
685
t une liberté d’échanges de cette nature que nous
nous
efforçons non seulement d’établir avec les cultures différentes de l’
686
Asie et de l’islam, mais encore de rétablir entre
nos
propres nations européennes. Cependant, nous sommes très conscients d
687
entre nos propres nations européennes. Cependant,
nous
sommes très conscients de ce que la culture soviétique est fondée sur
688
rappeler à Genève avec une franchise remarquable.
Nous
nous rendons à l’évidence qu’une telle culture ne saurait accepter au
689
ler à Genève avec une franchise remarquable. Nous
nous
rendons à l’évidence qu’une telle culture ne saurait accepter aujourd
690
es intellectuels soviétiques, acceptant au départ
nos
présuppositions, se rangeraient en esprit de notre côté, et cesseraie
691
nos présuppositions, se rangeraient en esprit de
notre
côté, et cesseraient par là même de représenter valablement leur régi
692
. Ce paradoxe est aussi réel qu’il est gênant. Il
nous
force à serrer de plus près la nature très particulière du dialogue d
693
près la nature très particulière du dialogue dont
nous
cherchons à découvrir les bases, si étroites et précaires soient-elle
694
es bases, si étroites et précaires soient-elles.
Nous
éliminerons par principe toutes les propositions qui pourraient conte
695
te censure, rétablir la vente libre des journaux.
Nous
irons plus loin, à la rencontre des souhaits soviétiques. Nous ne rep
696
us loin, à la rencontre des souhaits soviétiques.
Nous
ne reprendrons pas à notre compte, dans les propositions qui suivent,
697
s souhaits soviétiques. Nous ne reprendrons pas à
notre
compte, dans les propositions qui suivent, les demandes « inacceptabl
698
ionnels, etc. En tant qu’intellectuels européens,
nous
jugeons de telles demandes normales et justes : que cela soit dit en
699
justes : que cela soit dit en toute clarté. Mais
nous
voyons aussi qu’il est hors de question qu’elles puissent être accept
700
s et selon la logique de leur dogme d’État. S’ils
nous
demandaient de leur envoyer des délégations d’écrivains désignés par
701
rgeois et impérialiste », et de son parti unique,
nous
serions obligés de nous récuser : rien de tel n’existe chez nous. En
702
, et de son parti unique, nous serions obligés de
nous
récuser : rien de tel n’existe chez nous. En retour, nous ne saurions
703
ligés de nous récuser : rien de tel n’existe chez
nous
. En retour, nous ne saurions exiger une libre discussion avec des ind
704
user : rien de tel n’existe chez nous. En retour,
nous
ne saurions exiger une libre discussion avec des individus indépendan
705
eux-mêmes est également une donnée de fait. Elle
nous
incite à penser que, pratiquement, quelque chose peut encore (ou déjà
706
encore (ou déjà) être tenté, — et par conséquent
doit
l’être. Nous nous bornerons, dans ce qui suit, à proposer des modes o
707
éjà) être tenté, — et par conséquent doit l’être.
Nous
nous bornerons, dans ce qui suit, à proposer des modes ou formes de d
708
être tenté, — et par conséquent doit l’être. Nous
nous
bornerons, dans ce qui suit, à proposer des modes ou formes de dialog
709
à proposer des modes ou formes de dialogue qui ne
nous
paraissent point passibles des reproches que les dirigeants soviétiqu
710
cidentaux. II. Propositions Les projets que
nous
avons étudiés sont précis et modestes, non spectaculaires et non susc
711
destes, non spectaculaires et non susceptibles, à
notre
avis, d’être exploités par la presse et la propagande dans l’un ou l’
712
olokhov ajoutait : Les écrivains du monde entier
devraient
avoir leur table ronde. Nous pouvons avoir des opinions différentes,
713
du monde entier devraient avoir leur table ronde.
Nous
pouvons avoir des opinions différentes, mais une chose doit nous unir
714
ns avoir des opinions différentes, mais une chose
doit
nous unir : l’effort à accomplir pour être utiles à l’homme. Et si je
715
oir des opinions différentes, mais une chose doit
nous
unir : l’effort à accomplir pour être utiles à l’homme. Et si je parl
716
lir pour être utiles à l’homme. Et si je parle de
nous
, écrivains soviétiques, je peux dire que nous voudrions sincèrement q
717
de nous, écrivains soviétiques, je peux dire que
nous
voudrions sincèrement que nos relations amicales avec tous les écriva
718
, je peux dire que nous voudrions sincèrement que
nos
relations amicales avec tous les écrivains soient aussi étroites et e
719
écrivains soient aussi étroites et efficaces que
nos
relations de plus en plus solides avec nos confrères (par la plume) d
720
es que nos relations de plus en plus solides avec
nos
confrères (par la plume) de nombreux pays d’Orient et d’Occident. On
721
cette table ronde, dans l’esprit de Cholokhov, ne
devrait
pas réunir seulement des Russes et des communistes occidentaux (c’est
722
uvre propre. (Il est évident que seuls les Russes
devraient
être autorisés par leur gouvernement, conformément aux principes en v
723
n soviétique en est-il libéré ? À quel prix ?) 4.
Devoir
d’orthodoxie et droit à l’hérésie. (Dans les œuvres des écrivains, no
724
er ?) Tous ces sujets sont « brûlants », mais ils
nous
semblent ménager une mesure d’accord assez large pour que la mesure d
725
. Il n’est pas impossible que tous les sujets que
nous
venons de suggérer (à simple titre d’exemples ou d’hypothèses de trav
726
portuns par les Soviétiques, pour des raisons que
nous
ignorons aujourd’hui. Dans ce cas, nous souhaiterions au moins savoir
727
isons que nous ignorons aujourd’hui. Dans ce cas,
nous
souhaiterions au moins savoir : 1. pourquoi et en quoi ils sont jugés
728
Ainsi le refus même des thèmes de discussion que
nous
suggérons amorcerait une discussion intéressante. Du côté soviétique,
729
é soviétique, on se demandera sans doute pourquoi
nous
tenons à ce dialogue. Répondons par avance en toute franchise. Si ano
730
ets que les deux parties finiraient par accepter,
nous
pensons qu’un tel dialogue ne serait pas vain : parce qu’il répondrai
731
ur quelques communautés en Europe d’abord, puis —
nous
l’espérons — en URSS. Ces travaux, portant essentiellement sur des fa
732
fins politiques ou artistiquement subversives26.
Nous
autres démocrates européens pouvons redouter, également, que la peint
733
ntraîne l’adhésion soulagée du petit bourgeois de
nos
pays, incapable d’aimer Picasso ou Paul Klee ; et que cette adhésion,
734
s conclusions politiques absurdes. C’est pourquoi
nous
proposons des expositions discrètes (malgré le paradoxe de l’expressi
735
expositions de peinture contemporaine (russe chez
nous
, européenne en URSS) résidera donc dans leur caractère limité et tech
736
transforment en abusifs manifestes d’une culture.
Nous
ne pouvons entrer ici dans plus de détails, mais cette précaution de
737
lus de détails, mais cette précaution de principe
devait
être formulée ; les modalités d’exécution ne seront pas difficiles à
738
Amérique et en Europe, au concert et à la radio.
Nous
proposons simplement qu’en retour, les œuvres récentes des compositeu
739
orchestres et des chefs européens ou américains.
Nous
proposons également que les commentaires des œuvres exécutées soient
740
à la propagande non formulée, voire involontaire.
Nous
proposons donc de limiter les échanges à quelques films qui seraient
741
s de ses recherches d’art et de technique. Enfin,
nous
insistons sur la nécessité de présenter de part et d’autre des exposi
742
e livres et de revues. Les Soviétiques peuvent et
doivent
redouter la libre diffusion de nos ouvrages et de nos revues dans un
743
peuvent et doivent redouter la libre diffusion de
nos
ouvrages et de nos revues dans un public qu’ils entendent contrôler e
744
redouter la libre diffusion de nos ouvrages et de
nos
revues dans un public qu’ils entendent contrôler et éduquer d’une man
745
t) une idée précise du nombre et de la qualité de
nos
publications, de leur apparence typographique et de leurs sujets ?
746
choix. À défaut du dialogue réel que souhaitent,
nous
le savons, leurs confrères soviétiques, ils devraient faire campagne
747
nous le savons, leurs confrères soviétiques, ils
devraient
faire campagne pour une autre forme de réciprocité, la seule possible
748
otoviens aux activités culturelles de l’URSS dans
nos
pays, c’est- à-dire l’interdiction pure et simple de ces activités so
749
t la guerre tout court sur le plan de la culture.
Nous
avons toutes les raisons de nous refuser avec énergie à cette éventua
750
n de la culture. Nous avons toutes les raisons de
nous
refuser avec énergie à cette éventualité. Nous n’avons rien à redoute
751
de nous refuser avec énergie à cette éventualité.
Nous
n’avons rien à redouter, pour notre part, d’échanges totalement libre
752
e éventualité. Nous n’avons rien à redouter, pour
notre
part, d’échanges totalement libres. C’est pourquoi nous sommes prêts
753
art, d’échanges totalement libres. C’est pourquoi
nous
sommes prêts à accepter des échanges qui seraient libres chez nous, m
754
à accepter des échanges qui seraient libres chez
nous
, mais « autorisés » chez les Russes. Et cela par simple réalisme, en
755
Russes. Et cela par simple réalisme, en vertu de
notre
désir d’aboutir à si peu que ce soit qui puisse servir la paix, — obj
756
jectif proclamé sans relâche par les Soviétiques.
Nous
sommes conscients de la pression diffuse et sans cesse croissante, qu
757
ropagandistes officiels, surveillés pas à pas, ne
nous
intéressent guère, du simple fait qu’ils ne répondent en rien aux dés
758
emain, en Russie même. Seul l’avenir pacifique de
nos
relations de peuple européen à peuple russe, et de culture à culture,
759
européen à peuple russe, et de culture à culture,
nous
tient à cœur. 22. Le Capital de Marx a paru légalement sous les ts
760
etc. 23. Traduit et reproduit intégralement dans
notre
bulletin d’octobre 1955. 24. Par exemple, nous ne saurions accepter
761
notre bulletin d’octobre 1955. 24. Par exemple,
nous
ne saurions accepter comme équitable, ni même honnête, un « dialogue
762
aurait là maldonne et tricherie manifeste. 25. «
Notre
pays a essayé de donner la plus grande envergure possible aux échange
763
icle de A. Cholokhov, cité plus haut, cf. p. 7 de
notre
bulletin d’octobre 1955. 26. À un journaliste français qui lui deman
764
tre célèbre, répondit : « Ce serait nuisible pour
nos
peintres… Le chemin de l’art décadent est trop facile. Ce qui est fac
765
urope articulée comme une machine, ni à imposer à
nos
pays le cadre abstrait d’États-Unis politiques. Elle cherche à constr
766
enne (peut-être) à les départager un jour… Ce qui
nous
semble sûr, c’est qu’aucune de ces méthodes n’a de chances d’aboutir
767
gés acquis par les élites et par les masses. Pour
nous
donc, il ne s’agit pas de choisir une formule de « relance », mais d’
768
isir une formule de « relance », mais d’accentuer
notre
effort pour préparer les responsables de demain à vivre l’union néces
769
esponsables de demain à vivre l’union nécessaire.
Notre
méthode éducative et culturelle n’exclut, certes, aucune des trois au
770
re, elle nourrit l’ambition de les servir toutes.
Nous
semons, que d’autres récoltent ! L’essentiel est que l’Europe ne meur
771
diriger le département de l’éducation du CEC. Il
nous
apporte l’expérience de nombreuses années de travail au service des œ
772
et de l’Union de l’Europe occidentale. Toutefois,
nous
souhaitons vivement que la réponse des gouvernements ainsi interpellé
773
uvelles confusions dans l’opinion publique, telle
nous
paraît être la tâche à laquelle les initiateurs du congrès de Bruxell
774
e table ronde de l’Europe (février 1956)ap aq
Nous
avons rendu compte, ici même (bulletin de novembre-décembre 1953), de
775
et F. Baade, les savants Groth et Kowarski, etc.
Notre
bulletin du 1er juin ne manquera pas d’informer nos lecteurs sur les
776
e bulletin du 1er juin ne manquera pas d’informer
nos
lecteurs sur les résultats de cette importante réunion. ap. Rougem
777
néral très lentes, on assez brusques. Au sujet de
notre
numéro spécial de décembre 1955, elles n’ont pas été brusques du tout
778
embre 1955, elles n’ont pas été brusques du tout.
Nous
attendrons donc, comme prévu. Du côté européen, en revanche, les réac
779
de Hollande, de France, de Suisse et du Danemark,
nous
parviennent des messages d’approbation et des articles de presse favo
780
pprobation et des articles de presse favorables à
nos
propositions. Mais il faut être deux pour dialoguer. En attendant, ci
781
organes juridiques, économiques et politiques que
devra
se donner l’Union ne sauraient fonctionner au bénéfice des personnes,
782
és et soutenus par l’opinion européenne. Celle-ci
doit
être désormais dotée de moyens d’expression réguliers. Elle doit être
783
mais dotée de moyens d’expression réguliers. Elle
doit
être informée. Elle doit être éduquée dans les nouvelles générations.
784
pression réguliers. Elle doit être informée. Elle
doit
être éduquée dans les nouvelles générations. Elle doit être rendue de
785
être éduquée dans les nouvelles générations. Elle
doit
être rendue de plus en plus consciente de l’unité profonde de l’Europ
786
ollande. En outre, on trouvera dans la plupart de
nos
bulletins des informations sur les Foyers de culture et des articles
787
ticles consacrés à leurs problèmes, témoignant de
notre
souci constant d’animer, dans le champ si vaste et presque vierge de
788
n européenne. Aujourd’hui, pour la première fois,
nous
abordons le sujet d’une manière systématique. C’est que nous avons en
789
ns le sujet d’une manière systématique. C’est que
nous
avons en vue les projets très concrets que prépare activement la Fond
790
apport au problème brûlant de l’union fédérale de
nos
peuples. De là les trois articles synthétiques qui forment le corps d
791
éducation pour l’Europe ». L’essentiel était pour
nous
de situer le problème et d’orienter le lecteur. Nous avons constaté,
792
s de situer le problème et d’orienter le lecteur.
Nous
avons constaté, en effet, que le grand public, même cultivé, ignore t
793
ccidentale au cours des âges : il n’existe pas, à
notre
connaissance, une seule Histoire de l’éducation en Europe faisant le
794
tre autres, par l’apparition spontanée, dans tous
nos
pays, d’entreprises privées d’éducation populaire (ou adult education
795
ur averti excuser les imperfections manifestes de
notre
tentative, en tenant compte du fait qu’elle est la première de son es
796
ception spécifique, on voit tout de suite qu’elle
devrait
nous servir de guide dans l’entreprise fédéraliste. Faire l’Europe,
797
spécifique, on voit tout de suite qu’elle devrait
nous
servir de guide dans l’entreprise fédéraliste. Faire l’Europe, c’est
798
cette fin : c’est dire que la méthode d’éducation
doit
être elle-même « européenne ». Précisons cela par une rapide comparai
799
ar le sacré religieux et social. (Équivalent dans
notre
xxe siècle : le drill militaire.) Mais la préparation à l’autonomie
800
pécifiquement européen de l’éducation réside dans
notre
volonté d’étendre à tous les hommes, sans distinction de classe, de r
801
n, de profession ou de croyance familiale, ce que
nous
appelons « les bienfaits de l’instruction » rendue publique, gratuite
802
, la profession, le degré d’initiation, etc. Chez
nous
, plus aucune précaution, plus aucune différenciation de principe : la
803
es sociétés fondées sur le respect de la caste et
notre
société ouverte aux luttes quotidiennes de la concurrence ? Ou plus g
804
gements de l’Europe à l’est et à l’extrême ouest,
nous
voyons ces tendances — entremêlées et « composées » chez nous — se di
805
ces tendances — entremêlées et « composées » chez
nous
— se dissocier, s’analyser, puis se reformer synthétiquement chacune
806
mieux dire, le dressage utilitaire de l’individu.
Nous
sommes ici aux antipodes de la pratique américaine. À l’excès de libe
807
e Ces deux repères extrêmes une fois posés, il
nous
est plus facile de définir ce qu’est la voie européenne. Pourquoi som
808
nir ce qu’est la voie européenne. Pourquoi sommes-
nous
choqués par les excès américain et soviétique ? Pourquoi les ressento
809
américain et soviétique ? Pourquoi les ressentons-
nous
comme des excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en nous, exige
810
s excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en
nous
, exigeant et actif, d’un équilibre nécessaire, d’une voie médiane, ou
811
c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils se
doivent
en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
812
à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
doivent
à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est ce type
813
té que d’occasions d’exercer ses responsabilités.
Nous
dirons donc, pour rester dans le concret, que le problème le plus urg
814
e siècle dans le fait bien connu que le monde où
nous
vivons paraît trop vaste pour nos prises et trop complexe pour notre
815
ue le monde où nous vivons paraît trop vaste pour
nos
prises et trop complexe pour notre jugement. L’individu se sent perdu
816
trop vaste pour nos prises et trop complexe pour
notre
jugement. L’individu se sent perdu dans la société actuelle. Il n’arr
817
elles — alors qu’il s’agit d’élire un député qui
devra
, lui, voter sur des problèmes nouveaux, qui lui échappent d’ailleurs
818
électeur de hasard ou de tradition périmée. Voilà
notre
démocratie. Que peut faire un citoyen ? Comment veut-on qu’un c
819
esponsable ? Les communistes sont les seuls parmi
nous
qui aient gardé le souci de former des élites, des « cadres », si l’o
820
ant communiste a le sentiment qu’il sait ce qu’il
doit
faire, et qu’il fait quelque chose de réel. Une éducation véritable,
821
nir responsable (au sens le plus actif du terme),
devrait
se donner pour but d’informer ce jeune homme au sujet des réalités du
822
prépare à courir son aventure individuelle. Elle
devrait
lui enseigner : — d’où vient ce monde et comment s’est formée sa civi
823
nt appris : — quelle est la situation précaire de
nos
pays dans un monde où l’Europe n’est plus reine ; — ce que fut naguèr
824
e cette Europe et ce qu’elle peut devenir dès que
nous
aurons renoncé à nos folies nationalistes ; — enfin quels seraient le
825
u’elle peut devenir dès que nous aurons renoncé à
nos
folies nationalistes ; — enfin quels seraient les effets prévisibles
826
nt les effets prévisibles d’une union fédérale de
nos
forces, non seulement pour l’ensemble du continent mais pour telle ré
827
ns la communauté Montrer ce qu’est le monde où
nous
vivons, situer l’Europe dans ce monde nouveau, rendre attentif aux li
828
aux liens concrets qui unissent la plus petite de
nos
communes aux destinées du continent, tel est le sens, le mouvement gé
829
de l’éducation des citoyens qui feront et vivront
notre
fédération. Il va de la réalité mondiale à celle de la commune et de
830
la partie au tout, n’est pas moins nécessaire et
doit
être opéré en même temps : c’est celui qui consiste à intégrer le jeu
831
nt, et non les « militants » de bonne volonté qui
nous
répètent « unissez-vous ! » mais gardent les mains dans leurs poches.
832
e, au xxe siècle. Cette orientation préliminaire
nous
permettra maintenant de mieux définir le problème urgent et vital d’u
833
me urgent et vital d’une éducation pour l’Europe.
Nous
entendons par là : une éducation tendant à développer dans nos divers
834
par là : une éducation tendant à développer dans
nos
divers pays la conscience de la communauté de civilisation et de dest
835
veillée et informée, les efforts visant à fédérer
nos
pays dans un ensemble enfin viable à l’échelle mondiale (qui est cell
836
au pied du mur… (juin-juillet 1956)aw Ceux de
nos
amis, proches ou lointains, qui visitent pour la première fois notre
837
ou lointains, qui visitent pour la première fois
notre
Villa Moynier dans son grand parc, commencent par admirer le lac et l
838
futaies, les pelouses et le ciel. Et souvent ils
nous
disent : « C’est trop beau ! Comment peut-on travailler dans ce cadre
839
au ! Comment peut-on travailler dans ce cadre ? »
Nous
essayons de leur expliquer ce qui se passe dans nos bureaux, pratique
840
s essayons de leur expliquer ce qui se passe dans
nos
bureaux, pratiquement et au jour le jour… Et pourquoi ne pas le faire
841
connu : il suffit de lire les premières lignes de
notre
page de couverture, au dos. Mais un programme ne vaut que ce qu’on en
842
uin, dix-neuf comités et conseils se sont tenus à
notre
siège, groupant près de deux-cents personnes venues de tous les horiz
843
fférents pays, et de nombreuses participations de
nos
collaborateurs à des réunions extérieures. Chacun de ces comités susc
844
tre a représenté des mois de préparation ; chacun
nous
a laissé, aussitôt dispersé, son programme « pour exécution immédiate
845
plus variés de la culture (au sens très large où
nous
prenons le mot), voilà qui pose des problèmes passionnants pour le tr
846
faut chercher les hommes que tel ou tel problème
devrait
intéresser, les persuader de venir — et qui, de nos jours, n’est pas
847
t intéresser, les persuader de venir — et qui, de
nos
jours, n’est pas plus ou moins « surchargé » ? — puis leur présenter,
848
les difficultés, c’est aux seuls résultats qu’on
nous
attend. Car ainsi qu’aimait à le dire un grand chef d’industrie franç
849
d du mur qu’on connaît l’ouvrier, c’est en haut !
Nous
pouvons certes, dès maintenant, énumérer quelques aboutissements conc
850
enant, énumérer quelques aboutissements concrets.
Nous
avons publié deux numéros spéciaux de ce bulletin qui représentent un
851
urelles avec l’Est et sur l’éducation européenne.
Notre
association des festivals a diffusé 160 000 exemplaires, en trois lan
852
es, en trois langues, de sa brochure Saison 1956.
Notre
service de presse APEA a fait paraître 170 articles sur les problèmes
853
iteurs… Toutefois, c’est encore peu, au regard de
nos
plans. Les mois qui viennent doivent être ceux de la récolte effectiv
854
eu, au regard de nos plans. Les mois qui viennent
doivent
être ceux de la récolte effective des résultats ! Conférences pédagog
855
prochains numéros spéciaux du bulletin, départ de
nos
expériences-pilotes d’éducation populaire, lancement international d’
856
logue Europe-Inde — pour ne parler que de ceux de
nos
projets qui, déjà, ont été conduits tout près de la ligne de départ…
857
nière relative, au regard des moyens dont dispose
notre
équipe, nous le pensons peut-être pour la première fois. Mais ce qu’i
858
, au regard des moyens dont dispose notre équipe,
nous
le pensons peut-être pour la première fois. Mais ce qu’il n’est qu’ho
859
par des hommes qui la voudront de toute leur âme.
Notre
effort principal reste de les trouver, et au besoin de les former. To
860
lème de l’éducation. C’est vers lui que s’oriente
notre
effort principal, et que convergent tout naturellement l’ensemble ass
861
gent tout naturellement l’ensemble assez varié de
nos
activités. aw. Rougemont Denis de, « Ce n’est pas au pied du mur…
862
par le Prix… Il semble donc que le Prix européen
doive
s’orienter vers une solution analogue à celle adoptée par la Fondatio
863
ce petit livre incisif traduit le grand défi que
nous
adresse l’Europe « à faire ». Il précise : Le défi n’est pas lancé p
864
tous les Européens. Les autres défis qui occupent
nos
forces sont secondaires : celui du monde communiste, celui du monde j
865
monde musulman seront surmontés ou non selon que
nous
deviendrons adultes ou pas… Les Européens rêvent d’être les contempor
866
nt dans les habitudes et non dans la nature », et
nos
peuples préféreront bientôt ceux qui oseront leur dire « que l’Europe
867
ne violence physique, on l’entend bien.) Ce livre
devrait
être lu par tous nos hommes d’État, parlementaires et managers d’inst
868
l’entend bien.) Ce livre devrait être lu par tous
nos
hommes d’État, parlementaires et managers d’institutions inter- ou su
869
l’inverse de tant d’autres aujourd’hui), enfin il
doit
porter : modifier son lecteur, brusquer ses préjugés tout en le sédui
870
’Histoire. Même s’ils n’en demandent pas tant, on
devra
abattre pour eux quatre-mille kilomètres de murailles, patiemment édi
871
savoir, pour répondre à l’interrogation morale de
notre
époque, si en nous l’Européen finira par discipliner l’humain, autrem
872
e à l’interrogation morale de notre époque, si en
nous
l’Européen finira par discipliner l’humain, autrement dit, si la volo
873
ropéenne rejoindra les civilisations antiques, et
nos
nations n’auront plus qu’à se laisser porter vers les cataractes de l
874
rte à un très vaste public international. Le prix
devait
être décerné une seconde fois en 1956, par un jury composé de MM. Hel
875
généralement humain pour être traduite dans tous
nos
pays. Une nouvelle formule de prix, incluant les ouvrages déjà publié
876
énie occidental, et sur les raisons d’espérer que
nous
donnent chaque jour tant de savants, d’artistes, d’éducateurs, d’entr
877
ues sur les conditions de vie en Europe ; état de
nos
forces et sens de notre évolution. Un des reproches les plus fréquent
878
de vie en Europe ; état de nos forces et sens de
notre
évolution. Un des reproches les plus fréquents que l’on adresse amica
879
e si l’on connaît mieux l’état des problèmes dans
notre
civilisation, et l’ensemble des efforts qui se poursuivent dans le mê
880
’ici les nouvelles purement politiques. Le CEC se
devait
d’anticiper sur cette évolution inévitable, déjà sensible aux USA, ma
881
ution inévitable, déjà sensible aux USA, mais qui
doit
être orientée dès le début dans un sens positif et créateur. be. R
882
g Si le fameux homme de la rue, passant devant
notre
porte et voyant les plaques dont elle s’orne, portant toutes l’adject
883
fond vert, si cet homme s’avisait d’entrer et de
nous
demander à brûle-pourpoint : Qu’est-ce que l’Europe ? Pourquoi faut-i
884
u’est-ce que l’Europe ? Pourquoi faut-il l’unir ?
nous
n’aurions pas une seule brochure à lui tendre sans hésiter pour répon
885
re sans hésiter pour répondre à son intérêt. Dans
nos
archives, sans doute, quelques centaines d’épaisses ou minces publica
886
nférences éloquentes : rien qui puisse satisfaire
notre
homme. Nous savons assez bien ce qu’il voudrait : toutes les réponses
887
quentes : rien qui puisse satisfaire notre homme.
Nous
savons assez bien ce qu’il voudrait : toutes les réponses en quelques
888
ets ne convainquent personne. Que peut-on faire ?
Nous
avons essayé de répondre par la copieuse brochure que l’on va lire. ⁂
889
re que l’on va lire. ⁂ Voici le fil conducteur de
nos
neuf brefs chapitres. L’Europe présente une unité de base incontestab
890
L’unité de base elle-même sera bientôt perdue si
nous
n’édifions pas l’union. La crise de l’unité rend donc impérative cett
891
’elle s’inscrive maintenant dans les volontés. ⁂
Nos
neuf chapitres condensent sous une forme maniable la matière d’un gro
892
rs groupes de savants, historiens et économistes.
Nous
nous sommes proposés de résumer et d’ordonner les arguments militant
893
oupes de savants, historiens et économistes. Nous
nous
sommes proposés de résumer et d’ordonner les arguments militant pour
894
s, les chiffres et les faits permettant de juger.
Nous
ne visions pas l’originalité, l’éloquence ou la propagande. Nous voul
895
pas l’originalité, l’éloquence ou la propagande.
Nous
voulions présenter, dans le langage des faits, le dossier de l’Europe
896
du sur un peuple européen. Fallait-il interrompre
nos
travaux ? Renvoyer leur publication à de meilleurs jours ? Nous avons
897
Renvoyer leur publication à de meilleurs jours ?
Nous
avons entendu l’appel suprême de la plus pure révolution de l’Histoir
898
ère radio libre à Budapest, une voix forte cria :
Nous
mourons pour l’Europe ! Aidez-nous ! Nous n’avions rien entre les mai
899
cria : Nous mourons pour l’Europe ! Aidez-nous !
Nous
n’avions rien entre les mains. La colère et la compassion, la honte a
900
au cœur, ce ne sont pas des armes. Ils appelaient
notre
Europe à l’aide. Elle ne pouvait répondre, elle n’avait pas de voix.
901
le ne pouvait répondre, elle n’avait pas de voix.
Nous
apportons ceci, comme une très pauvre obole, mais aussi comme un témo
902
faut absolument faire l’Europe, et tout de suite.
Nous
le devons à notre idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons
903
olument faire l’Europe, et tout de suite. Nous le
devons
à notre idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons à nos fil
904
aire l’Europe, et tout de suite. Nous le devons à
notre
idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons à nos fils comme
905
te. Nous le devons à notre idéal tout autant qu’à
nos
intérêts, nous le devons à nos fils comme à nos pères, nous le devons
906
vons à notre idéal tout autant qu’à nos intérêts,
nous
le devons à nos fils comme à nos pères, nous le devons avant tout, dé
907
otre idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le
devons
à nos fils comme à nos pères, nous le devons avant tout, désormais, à
908
l tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons à
nos
fils comme à nos pères, nous le devons avant tout, désormais, à nos f
909
à nos intérêts, nous le devons à nos fils comme à
nos
pères, nous le devons avant tout, désormais, à nos frères asservis de
910
êts, nous le devons à nos fils comme à nos pères,
nous
le devons avant tout, désormais, à nos frères asservis de l’Est, à to
911
s le devons à nos fils comme à nos pères, nous le
devons
avant tout, désormais, à nos frères asservis de l’Est, à tous ceux qu
912
os pères, nous le devons avant tout, désormais, à
nos
frères asservis de l’Est, à tous ceux qui sont morts pour « l’Europe
913
l’Est, à tous ceux qui sont morts pour « l’Europe
notre
mère », comme le disait un de leurs derniers poèmes, récité dans les
914
ule politique dont le Centre s’occupe, et dont il
doit
se préoccuper pour des raisons bien évidentes : l’avenir de notre cul
915
per pour des raisons bien évidentes : l’avenir de
notre
culture étant lié à l’union politique et économique de nos peuples, c
916
re étant lié à l’union politique et économique de
nos
peuples, comme l’âme est liée au corps ; ni plus ni moins. L’année 19
917
partisans de l’union. Chacun voit aujourd’hui que
nous
devons faire l’Europe, non plus pour empêcher des guerres entre nos p
918
sans de l’union. Chacun voit aujourd’hui que nous
devons
faire l’Europe, non plus pour empêcher des guerres entre nos peuples
919
’Europe, non plus pour empêcher des guerres entre
nos
peuples — car elles sont devenues pratiquement impensables — mais bie
920
ues pratiquement impensables — mais bien pour que
nos
peuples trouvent ensemble la force de résister aux pressions formidab
921
lustré cette situation. On a vu se dresser contre
nous
, à l’ONU, le monde arabe soutenu par le groupe de Bandung qui est l’A
922
e tout entière et une partie de l’Afrique, l’URSS
nous
menaçant de détruire nos capitales par projectiles téléguidés, enfin
923
ie de l’Afrique, l’URSS nous menaçant de détruire
nos
capitales par projectiles téléguidés, enfin les États-Unis eux-mêmes
924
tres au Moyen-Orient. Chacun voit aujourd’hui que
nous
devons faire l’Europe parce que la souveraineté de ses nations n’est
925
au Moyen-Orient. Chacun voit aujourd’hui que nous
devons
faire l’Europe parce que la souveraineté de ses nations n’est qu’un m
926
the et que, dès lors, l’indépendance du continent
doit
être recouvrée au niveau de l’Union. L’aventure franco-anglaise en Ég
927
s forces mondiales. Chacun voit aujourd’hui qu’il
nous
faut faire l’Europe pour assurer notre avenir économique, et parce qu
928
d’hui qu’il nous faut faire l’Europe pour assurer
notre
avenir économique, et parce qu’il n’est aucun de nos pays qui puisse
929
avenir économique, et parce qu’il n’est aucun de
nos
pays qui puisse encore s’en tirer seul. Illustration : nous souffrons
930
qui puisse encore s’en tirer seul. Illustration :
nous
souffrons tous d’une certaine pénurie d’essence qui affecte également
931
aine pénurie d’essence qui affecte également tous
nos
peuples, sans distinguer entre les bons et les méchants, les neutres
932
dictateur d’un petit pays « sous-développé » que
nos
voitures tombent en panne, que nos usines se vident et que nos hôpita
933
éveloppé » que nos voitures tombent en panne, que
nos
usines se vident et que nos hôpitaux se remplissent. Leçon de choses
934
tombent en panne, que nos usines se vident et que
nos
hôpitaux se remplissent. Leçon de choses très élémentaire et salutair
935
eaucoup d’étourdis qui n’avaient pas remarqué que
nous
sommes tous, en Europe, dans le même bateau. D’où la nécessité, deven
936
é commun et de l’Euratom, conditions à la fois de
notre
prospérité et de notre indépendance énergétique. L’atmosphère a ch
937
m, conditions à la fois de notre prospérité et de
notre
indépendance énergétique. L’atmosphère a changé Il est certain
938
on par ceux qui n’ont pas encore vu le danger que
nous
courons tous ? La leçon de Budapest On ne pourra faire l’Europe
939
i dans l’idéal occidental. Il faut donc persuader
nos
élites et nos masses que l’Europe reste la patrie des libertés fondam
940
occidental. Il faut donc persuader nos élites et
nos
masses que l’Europe reste la patrie des libertés fondamentales de l’h
941
ucation, et pour tout dire, d’hygiène civique.
Notre
tâche Plus que jamais résister à l’esprit de démission, d’autodéni
942
igrement morbide, qui affecte une bonne partie de
notre
« intelligentsia » trop longtemps fascinée et bluffée par l’arrogance
943
les moyens de réaliser l’union. Le programme de
notre
institution tient presque tout entier dans ces deux paragraphes. Notr
944
nt presque tout entier dans ces deux paragraphes.
Notre
but général reste de faire l’Europe en formant des Européens. Voilà p
945
opéennes, à l’usage d’un millier de journaux dans
nos
trois langues principales. Et voilà la raison de la récente création
946
les. Et voilà la raison de la récente création de
notre
« Service européen de conférences ». Et de notre plan — prêt à se réa
947
notre « Service européen de conférences ». Et de
notre
plan — prêt à se réaliser — d’un pool européen de l’édition. C’est da
948
tion. C’est dans le même cadre que prennent place
nos
deux séminaires de recherches sur le Marché commun et les loisirs — l
949
intention qui rend compte du choix des sujets de
nos
derniers numéros spéciaux : Éducation européenne et L’Europe s’ins
950
Euratom ont d’assez fortes chances de succès dans
nos
différents parlements. Mais il serait insensé de crier victoire. La c
951
ci-après. 32. On lira plus loin le bel essai que
nous
donne sur ce grand sujet Stephen Spender. bh. Rougemont Denis de, «
952
ère et la Seconde Guerre mondiale, sont nées dans
nos
manuels d’histoire ? Car le nationalisme belliqueux puis totalitaire
953
que de puissants ennemis — très réels ceux-là ! —
nous
entourent et nous guettent, prêts à tirer parti de nos divisions. ⁂ «
954
nnemis — très réels ceux-là ! — nous entourent et
nous
guettent, prêts à tirer parti de nos divisions. ⁂ « Faire l’Europe, c
955
ntourent et nous guettent, prêts à tirer parti de
nos
divisions. ⁂ « Faire l’Europe, c’est d’abord faire des Européens ». C
956
e, illustré et commenté tout au long du numéro de
notre
bulletin consacré à l’éducation européenne 33, doit inspirer l’activi
957
re bulletin consacré à l’éducation européenne 33,
doit
inspirer l’activité du CEC. Il nous conduit aujourd’hui, tout naturel
958
uropéenne 33, doit inspirer l’activité du CEC. Il
nous
conduit aujourd’hui, tout naturellement, à étudier le problème de la
959
une série d’informations sur ce qui se fait déjà.
Nous
préparons dès maintenant, comme suite à ce numéro, un ensemble d’étud
960
titutions internationales viennent s’établir chez
nous
. L’Organisation des Nations unies (ONU) inaugure son siège européen à
961
Les conférences diplomatiques se multiplient dans
notre
pays neutre et accueillant. Une ère de grande prospérité économique s
962
Suisse. Les capitaux étrangers s’accumulent dans
nos
banques. La monnaie suisse reste la plus solide du continent. Cependa
963
’Europe. Les Russes dominent les pays de l’Est de
notre
continent (Pologne, Tchécoslovaquie, Allemagne orientale, Hongrie, Bu
964
es et de la technique en plein essor, qu’aucun de
nos
pays européens ne peut plus se défendre seul, et qu’aucun ne peut plu
965
Afrique dépendant de la France et de la Belgique,
doivent
venir ajouter leurs vastes ressources en matières premières à ce puis
966
vée ? La Suisse occupe une position centrale dans
notre
continent, mais n’a pas de débouchés directs sur la mer. Une large pr
967
st du continent. La Suisse observe fidèlement son
devoir
de neutralité. Mais cette neutralité a été reconnue « dans les vrais
968
rer avec les institutions qui ont pour but d’unir
nos
peuples. Les intérêts de la Suisse et ceux de l’Europe entière sont i
969
conde Guerre mondiale ? 2. Quels dangers menacent
notre
prospérité ? 3. Quelles ont été les conséquences des deux guerres mon
970
Gonzague de Reynold. M. l’abbé Pfulg a demandé à
notre
directeur de bien vouloir écrire le chapitre du manuel d’histoire se
971
stoire se rapportant à l’Europe. Ce chapitre, que
nous
donnons ci-dessous, a été composé de la même manière que tous les aut
972
x créateurs et responsables de la vie musicale de
nos
pays l’occasion d’exprimer leurs vues sur « le phénomène festival ».
973
es sur « le phénomène festival ». Jamais, croyons-
nous
, un tel sondage n’avait été opéré à l’échelle internationale. Il s’ag
974
aux : en effet, sur 80 questionnaires envoyés, 43
nous
sont revenus remplis, dans les délais prévus. Si l’on fait la part de
975
vals tiennent une place importante dans la vie de
notre
temps. ⁂ Quels problèmes ? dira l’amateur qui se contente bien de son
976
et Tchaïkovski sifflotés dans les rues de toutes
nos
villes. Pour le meilleur et pour le pire, la musique est entrée dans
977
lleur et pour le pire, la musique est entrée dans
nos
mœurs quotidiennes, débordant infiniment les petits cercles de l’élit
978
rocessus ne peuvent que s’accélérer dans l’ère où
nous
entrons, ère de l’automatisation que certains nomment déjà la seconde
979
ces options se trouvaient mises en discussion par
notre
questionnaire : définition de la formule des festivals, et foisonneme
980
importe où ailleurs. Et il est vrai que Wagner ne
doit
rien aux « idylliques vallonnements franconiens », mais Bayreuth, par
981
it, elles sont juxtaposées dans la définition que
nous
proposions, et celle-ci n’aurait besoin que de légères retouches pour
982
éale et normative » du festival n’était pas, dans
notre
esprit, un simple jeu académique. D’une part, il importait aux membre
983
adémique. D’une part, il importait aux membres de
notre
Association de formuler les critères qu’ils s’efforcent tous d’observ
984
qu’on vient de lire. Quelles conclusions pouvons-
nous
en tirer ? Seize voix pour un jury, seize contre (encore s’agit-il pl
985
pas comme jury ! (Je crois bien qu’un ou deux de
nos
correspondants l’ont entendu de cette manière.) Groupement tout amica
986
à résoudre les problèmes de l’union politique de
nos
peuples, mais elle atteste mieux que la science — autre produit typiq
987
a science — autre produit typique de l’Occident —
notre
unité fondamentale. Unité dans la diversité, — est-il besoin de le ré
988
ilà pourquoi dans les domaines les plus variés de
notre
existence, le politique et l’institutionnel, l’économique et l’artist
989
t l’institutionnel, l’économique et l’artistique,
nous
retrouverons toujours le même type de problèmes : unir sans uniformis
990
propre aux festivals, le troisième paragraphe de
notre
questionnaire. Et il est typique de l’Europe que personne n’ait cherc
991
s deux solutions proposées, la grande majorité de
nos
correspondants suggère qu’elles sont valables simultanément, et doive
992
suggère qu’elles sont valables simultanément, et
doivent
être appliquées toutes les deux. Cela ne résout, bien entendu, aucun
993
tent de figurer en bonne place dans les débats de
notre
Association. Elles tendent toutes les trois à spécialiser mais aussi,
994
conclusions générales qui me semblent résulter de
notre
enquête. bl. Rougemont Denis de, « Commentaires », Bulletin du Ce
995
] (décembre 1957)bm C’est au début de 1958 que
doit
entrer en vigueur le traité instituant une Communauté économique euro
996
sous le nom de Marché commun des Six. L’étude que
nous
présentons aujourd’hui vient donc très exactement à son heure. Elle s
997
érales du Marché commun dans la vie économique de
nos
pays, ainsi que les répercussions possibles du traité sur les institu
998
C en 1955 et 1956, et dont le recueil des travaux
doit
paraître prochainement en librairie. Il s’est librement inspiré des d
999
ologie et du droit ». Pour réaliser ce programme,
nous
disposions de la sympathie sincère de quelques grands aînés, et parfo
1000
cumentaires sur l’Europe. Regard en arrière
Nous
étions partis de l’idée d’un centre de rencontres personnelles, et pr
1001
depuis lors — ne sera jamais abandonné. Mais dès
nos
premiers pas dans le concret de l’Europe, nous avons dû reconnaître q
1002
dès nos premiers pas dans le concret de l’Europe,
nous
avons dû reconnaître que certaines tâches urgentes ne seraient pas en
1003
miers pas dans le concret de l’Europe, nous avons
dû
reconnaître que certaines tâches urgentes ne seraient pas entreprises
1004
e, avec les moyens disponibles, détermina bientôt
notre
action quotidienne. Action de coordination, d’animation, d’informatio
1005
sse et Genève, commencèrent à fournir une part de
nos
recettes35.) La fortune publique et privée ne croyait pas bien fort à
1006
du point de vue largement européen auquel le CEC
doit
se placer. Quant à l’institution elle-même, qu’en est-il ? Une consta
1007
es plus ingrates pour la cause de l’union et pour
notre
mission particulière, le Centre s’est maintenu, il a duré, il a mis a
1008
r pour champ d’action la Grande Europe, celle qui
doit
un jour regrouper tous nos peuples, de Gibraltar à l’Oural si possibl
1009
nde Europe, celle qui doit un jour regrouper tous
nos
peuples, de Gibraltar à l’Oural si possible ! Mais la seule annonce d
1010
elles possibilités d’action qui se dessinent ? Il
nous
paraît que trois tâches principales devraient désormais requérir la p
1011
ent ? Il nous paraît que trois tâches principales
devraient
désormais requérir la priorité. 1. Regroupement des efforts. La mul
1012
ques qui sont l’une des sources de la vitalité de
notre
culture. Il ne s’agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est
1013
services et leurs assemblées, un effort parallèle
doit
être entrepris dans le domaine de la culture. La vocation du Centre,
1014
urope n’est pas seulement le Musée du Monde, elle
doit
en rester le Laboratoire, tant pour les sciences (économie incluse) q
1015
ues, sociales, morales et philosophiques. Elle le
doit
pour le reste du Monde comme pour elle-même. Car une fédération de pe
1016
helle planétaire. Une aide puissante et cohérente
doit
être apportée sans retard à la recherche spécifiquement européenne. P
1017
ux recherches et à l’éducation les USA et l’URSS,
nous
sommes ridiculement sous-développés ! Mais il est clair que les États
1018
qui avaient présidé à la création du CEC et qu’il
doit
s’attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles extéri
1019
immenses qui naissent du contact inévitable entre
notre
culture libérale et technique et les cultures traditionnelles de l’As
1020
appellent des études et des solutions qu’aucun de
nos
États ne peut élaborer et encore moins faire accepter à lui tout seul
1021
se fait jour. Le besoin d’une coordination entre
nos
forces culturelles, et le besoin de représentation commune de ces for
1022
commune de ces forces vis-à-vis du reste du monde
nous
appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus efficace p
1023
ces vis-à-vis du reste du monde nous appellent et
nous
poussent dans le même sens. Rien de plus efficace pour unir nos élite
1024
ans le même sens. Rien de plus efficace pour unir
nos
élites que la confrontation de leurs diversités avec d’autres culture
1025
rieur, l’Europe forme un tout évident. En retour,
nos
différentes nations ne pourront engager le dialogue nécessaire avec l
1026
c’est bien dans cette vue qu’il convient, croyons-
nous
, d’apprécier ce qu’il a fait, ce qu’il est aujourd’hui, et ce qu’il p
1027
l’émission de médailles d’or en 1952 et 1953, et
nos
publications (abonnements et ventes). 36. Son Bureau d’études (ouver
1028
comprendre d’une manière vivante la nécessité de
notre
union. De ces négociations, qui se poursuivirent pendant plusieurs an
1029
période allant de fin 1955 jusqu’en avril 1957 —
devait
permettre au Centre de développer un projet tout différent : celui d’
1030
nt sociaux et nationaux que professionnels. Elles
doivent
servir de tests et de mises au point concrètes en vue d’une généralis
1031
ogues en Suisse, France, Belgique et Italie ; ils
devraient
être lancés dès la rentrée d’automne 1958. Haute-Provence (France
1032
examiné les premiers résultats. Une monographie,
due
à M. Yves Laulan, est en cours de rédaction. En 1958, l’action éducat
1033
à Bruges, au Collège d’Europe, les dirigeants de
nos
expériences en cours, plus des représentants d’œuvres d’éducation des
1034
définir ainsi les tâches précises et l’esprit qui
doit
les animer. Des possibilités nouvelles sont apparues, notamment en Al
1035
ée dans le reste de l’Europe, et justifient ainsi
notre
entreprise. L’efficacité des autres expériences ne pourra être jugée
1036
. D’ores et déjà, pourtant, il faut souligner que
notre
programme se déroule conformément aux plans du Comité d’éducateurs, e
1037
conformément aux plans du Comité d’éducateurs, et
nous
a permis d’intéresser activement à une entreprise européenne des cent
1038
é largement répandus dans les milieux touchés par
nos
expériences-pilotes. En 1958, les premières enquêtes sociologiques or
1039
mmandés par le pool et déjà en cours de rédaction
doivent
inaugurer la série des Actualités européennes : Les Dix-Neuf Europes
1040
ment la signature des contrats d’association, qui
doit
avoir lieu au printemps. bp. Rougemont Denis de, « Pool européen d
1041
ues à la fin de 1957, a exercé dans la plupart de
nos
pays une influence qui peut être mesurée par les comptes rendus de pr
1042
mc2 L’Europe physique tient peu de place sur
notre
globe : 4 % des terres et un septième (diminuant) de la population mo
1043
s’il en demeure le Musée et le Laboratoire, il le
doit
à ce quelque chose que l’esprit de ses habitants a pu surimposer à se
1044
insoupçonnée. L’Europe est donc une énergie, que
nous
désignerons par E, et qui est égale au produit de sa masse (étendue,
1045
se multiplient en progression géométrique et que
nous
symboliserons par c2 . Nous retrouvons ici une équation célèbre : E =
1046
on géométrique et que nous symboliserons par c2 .
Nous
retrouvons ici une équation célèbre : E = mc2, que nous prendrons la
1047
etrouvons ici une équation célèbre : E = mc2, que
nous
prendrons la liberté de lire comme suit : Europe = cap de l’Asie mul
1048
’échelle de l’Europe. Depuis bientôt dix ans que
nous
la pratiquons, nous ne dirons pas que cette méthode a fait ses preuve
1049
. Depuis bientôt dix ans que nous la pratiquons,
nous
ne dirons pas que cette méthode a fait ses preuves, car il faut une g
1050
résultats d’une entreprise de cette nature ; mais
nous
voyons du moins sur quelles thèses elle se règle, vérifiées par l’usa
1051
de rendre à la culture sa fonction créatrice dans
notre
société, et de la libérer tout d’abord des entraves du nationalisme.
1052
ence personnelle : et c’est en cela seulement que
nous
nous ressemblons tous. Gardons-nous au surplus de nous laisser entraî
1053
personnelle : et c’est en cela seulement que nous
nous
ressemblons tous. Gardons-nous au surplus de nous laisser entraîner p
1054
seulement que nous nous ressemblons tous. Gardons-
nous
au surplus de nous laisser entraîner par des images trop facilement l
1055
nous ressemblons tous. Gardons-nous au surplus de
nous
laisser entraîner par des images trop facilement liées au verbe « for
1056
ur rappeler — ils le voient bien d’ailleurs — que
nos
États-nations sont trop petits et trop grands à la fois, étant ineffi
1057
relations de chaque organisme. L’information dont
nous
voulons parler n’est pas une activité au jour le jour, suivant pas à
1058
nière à faire voir dans les faits la nécessité de
notre
union. Rien de plus vain que de répéter : « Unissons-nous ! Unissons-
1059
on. Rien de plus vain que de répéter : « Unissons-
nous
! Unissons-nous ! » — tant que nos contemporains n’auront pas vu pour
1060
vain que de répéter : « Unissons-nous ! Unissons-
nous
! » — tant que nos contemporains n’auront pas vu pourquoi. (Nos mouve
1061
: « Unissons-nous ! Unissons-nous ! » — tant que
nos
contemporains n’auront pas vu pourquoi. (Nos mouvements de militants
1062
que nos contemporains n’auront pas vu pourquoi. (
Nos
mouvements de militants l’ont parfois oublié dans leurs discours et l
1063
scours et leurs appels.) L’information européenne
doit
avoir pour objectif général d’instruire l’opinion en lui fournissant
1064
ponsabilité quelconque à n’importe quel niveau de
notre
société, c’est que la nécessité d’unir l’Europe n’est pas simple affa
1065
— favorable ou non — et n’est pas justiciable de
nos
préjugés, de nos complexes ou de nos goûts, mais qu’elle se trouve di
1066
on — et n’est pas justiciable de nos préjugés, de
nos
complexes ou de nos goûts, mais qu’elle se trouve dictée par la conjo
1067
sticiable de nos préjugés, de nos complexes ou de
nos
goûts, mais qu’elle se trouve dictée par la conjoncture mondiale et p
1068
lexible, sans qu’elle soit pour autant fatale. Si
nous
voulons survivre, il faut l’union ; mais cette union ne se fera pas d
1069
e ou par l’opération de mystérieux technocrates :
nous
la voudrons pour le salut de nos libertés, ou d’autres l’imposeront à
1070
technocrates : nous la voudrons pour le salut de
nos
libertés, ou d’autres l’imposeront à nos dépens et au prix de notre i
1071
salut de nos libertés, ou d’autres l’imposeront à
nos
dépens et au prix de notre indépendance. Ceci posé, les principaux gr
1072
d’autres l’imposeront à nos dépens et au prix de
notre
indépendance. Ceci posé, les principaux groupes de faits qu’une infor
1073
faits qu’une information européenne méthodique se
doit
de rappeler constamment à l’opinion (et d’abord à ceux qui la font !)
1074
ent à l’opinion (et d’abord à ceux qui la font !)
nous
paraissent être les suivants : — Le renversement de la conjoncture mo
1075
es nationalismes. — Le nationalisme s’opposant à
notre
union, mais provoquant des unions étrangères contre nous (exemples de
1076
ion, mais provoquant des unions étrangères contre
nous
(exemples de la République arabe et de Bandung). — L’Europe mise au d
1077
e, si elle s’unit. (Un seul exemple : le fait que
nous
sommes 340 millions à l’ouest du rideau de fer, soit deux fois la pop
1078
resser des perspectives complètement faussées par
nos
complexes psychologiques et par certaines propagandes politiques.) —
1079
moyens à créer Pour appliquer la méthode dont
nous
venons de décrire les principes et les buts, de quels moyens dispose-
1080
, se consacrent au problème européen dans huit de
nos
pays (leur liaison étant assurée par le secrétariat de l’AIEE au Cent
1081
nstituer un Conseil européen de la Recherche, que
nous
avons émise ici même et dans d’autres revues dès le début de cette an
1082
Conseil serait le couronnement de la méthode que
nous
exposons — et pratiquons. Allons-nous perdre nos meilleurs atouts
1083
hode que nous exposons — et pratiquons. Allons-
nous
perdre nos meilleurs atouts ? S’il est vrai que les victoires angl
1084
s exposons — et pratiquons. Allons-nous perdre
nos
meilleurs atouts ? S’il est vrai que les victoires anglaises ont é
1085
acles qu’elle rencontre, et parfois suscite, dans
notre
société occidentale. Nous pensons que les vraies chances de l’Europe
1086
parfois suscite, dans notre société occidentale.
Nous
pensons que les vraies chances de l’Europe sont dans la liberté, non
1087
— comme les salaires et le pouvoir d’achat — ils
devraient
conseiller à la classe ouvrière et aux pays sous-développés d’adopter
1088
ans le camp de la liberté, car ce sont en réalité
nos
matérialistes pratiques, en Occident, qui croient à la force des chos
1089
s de l’Europe sont scandaleusement négligées dans
nos
budgets publics et privés38. Les États et les grands capitalistes de
1090
volonté de défendre « la cause de la liberté » ne
doivent
pas être pris au sérieux, et ne le seront pas, tant qu’ils n’auront p
1091
ce qu’il faut ; ils gagneront sans coup férir, si
nous
ne parvenons pas à persuader le capital privé et les États que le sal
1092
leurs investissements dans le domaine culturel ne
doivent
plus être inscrits au chapitre des dons philanthropiques, mais à celu
1093
rêt bien compris, de la défense de l’Europe et de
notre
survie. Cette révolution dans la conscience bourgeoise est commencée.
1094
ntenant il faut souffler sur la flamme qui couve.
Nous
n’avons plus beaucoup de temps. Quant aux objectifs généraux auxquels
1095
sion lucide de ceux qui luttent contre la montre,
nous
les résumerons comme suit : elle consiste à fomenter dans tous nos mi
1096
s comme suit : elle consiste à fomenter dans tous
nos
milieux sociaux et professionnels — une conscience plus profonde de l
1097
liste de la situation planétaire, des dangers que
nous
courons tous ensemble en Europe, mais aussi des promesses qu’implique
1098
les créeront. 38. Rappelons que la plupart de
nos
États réservent 1/1000e de leur budget à la culture et que les capita
1099
n politique, et à l’extrême : de perdre au nom de
nos
raisons de vivre la vie même. Constitutionnelle. Se préoccuper avant
1100
e part et à l’extrême, de perdre au nom de la vie
nos
raisons de vivre. Culturelle-éducative. Tenter d’éduquer des élites
1101
pour s’établir dans six pays seulement. Ce délai
nous
est-il assuré ? On est parti, bien sûr, et qui dit mieux ? Mais que f
1102
et qui dit mieux ? Mais que feront d’ici-là tous
nos
autres pays ? Et ceux de l’Est ? 3. La revendication d’une Constituan
1103
tude efficace, en présence de ces contradictions,
nous
paraît devoir être celle d’un œcuménisme pratique. Elle doit enregist
1104
e, en présence de ces contradictions, nous paraît
devoir
être celle d’un œcuménisme pratique. Elle doit enregistrer les faits
1105
devoir être celle d’un œcuménisme pratique. Elle
doit
enregistrer les faits suivants : — chacune des quatre méthodes se jus
1106
la pensée occidentale au xxe siècle. Réformer
nos
catégories de pensée Entre une méthode institutionnelle que le gra
1107
voie praticable pour l’époque. C’est la voie que
nous
indiquent depuis près d’un demi-siècle les sciences physiques et la p
1108
s’excluent pas, mais s’impliquent mutuellement.
Nos
partis, routiniers à gauche autant qu’à droite, en sont restés à une
1109
de vue fondamentalement européen qui est celui de
notre
Centre et qui inspire sa méthode, quel intérêt éducatif et culturel p
1110
des pièges tendus par la politique officielle de
nos
États que la moyenne des adhérents de bonne volonté des autres mouvem
1111
olitique, l’avenir jugera, c’est entendu. Mais il
devra
tenir compte de ce peu que nous savons pour en avoir été témoins, par
1112
entendu. Mais il devra tenir compte de ce peu que
nous
savons pour en avoir été témoins, parfois acteurs. Les institutionnel
1113
n dans les couloirs des parlements. Non seulement
nos
méthodes ne peuvent être estimées une à une, du point de vue de l’eff
1114
e soutenir les procès en paternité qui diviseront
nos
successeurs41. Ces jeux restent frivoles, même si l’on se fâche, et l
1115
intéressant de constater la convergence finale de
nos
méthodes, s’agissant de la prochaine et décisive étape conduisant à l
1116
z une union qui ne serait pas vraiment l’Europe !
Nous
avons nos Bleus et nos Verts et nos jeux doctrinaux comme Byzance. Ce
1117
qui ne serait pas vraiment l’Europe ! Nous avons
nos
Bleus et nos Verts et nos jeux doctrinaux comme Byzance. Ce ne serait
1118
t pas vraiment l’Europe ! Nous avons nos Bleus et
nos
Verts et nos jeux doctrinaux comme Byzance. Ce ne serait rien si les
1119
t l’Europe ! Nous avons nos Bleus et nos Verts et
nos
jeux doctrinaux comme Byzance. Ce ne serait rien si les fédéralistes
1120
’humiliations représentant la somme européenne de
nos
politiques nationales. Cette somme égale zéro dans le meilleur cas. I
1121
Bandung, Mao et le Kremlin n’agissent pas contre
nous
en ordre dispersé, même si leurs intérêts divergent par ailleurs. C’e
1122
e si leurs intérêts divergent par ailleurs. C’est
notre
désunion qui les groupe aujourd’hui. Une Europe fédérée, capable de m
1123
problèmes différents qui se multiplient autour de
nous
, tels que la libération des pays de l’Est, la transition du régime co
1124
veloppés. Aux menaces qui ne cessent de grandir à
nos
portes, nous ne pourrons opposer à temps ni le succès du Marché commu
1125
x menaces qui ne cessent de grandir à nos portes,
nous
ne pourrons opposer à temps ni le succès du Marché commun dans douze
1126
C’est à ce résultat prochain, seul suffisant, que
doivent
concourir les méthodes que nous venons de voir nécessaires, — et les
1127
suffisant, que doivent concourir les méthodes que
nous
venons de voir nécessaires, — et les mouvements fédéralistes. La mult
1128
ction d’une Assemblée européenne chargée de doter
nos
peuples d’un pouvoir politique commun. Le problème de l’union politiq
1129
politique domine tout. Or c’est là justement que
nous
sommes le plus faibles, et que nous avons enregistré le moins de succ
1130
justement que nous sommes le plus faibles, et que
nous
avons enregistré le moins de succès. Notre économie se renforce. Notr
1131
et que nous avons enregistré le moins de succès.
Notre
économie se renforce. Notre culture reprend conscience de ses pouvoir
1132
é le moins de succès. Notre économie se renforce.
Notre
culture reprend conscience de ses pouvoirs et rayonne dans le monde e
1133
e mondiale que les fédéralistes ont maintenant le
devoir
de se placer. Alors leurs divergences et leurs rivalités apparaîtront
1134
au début des travaux le directeur du CEC, et dont
nous
reproduisons ici de larges extraits : Messieurs Nous souhaitions ré
1135
reproduisons ici de larges extraits : Messieurs
Nous
souhaitions réunir une vingtaine de personnes : 10 représentants de l
1136
observateurs. Vous voici vingt au rendez-vous que
nous
vous donnions il y a trois semaines à peine, et je vous remercie de m
1137
partie vous intéresse au premier chef et justifie
notre
rencontre. Voici le principe à illustrer : on ne fera pas l’Europe sa
1138
re autre chose que l’Europe, quelque chose qui ne
nous
intéresse pas nécessairement. Et voici la situation concrète : les tr
1139
leur décision de créer une Université européenne.
Nous
avons appris un peu plus tard que la commission désignée pour rapport
1140
commission désignée pour rapporter sur cet objet
devait
remettre ses propositions le 1er juillet aux Conseils des ministres.
1141
itions le 1er juillet aux Conseils des ministres.
Nous
ignorons encore le contenu de ce rapport, et les suites que les minis
1142
’est donc pas question de se prononcer là-dessus.
Nous
vous avons demandé de venir ici pour définir, en tout état de cause,
1143
’objet de fréquentes discussions, depuis dix ans.
Nous
avons proposé aussitôt les dates des 4 et 5 juillet. Nous nous sommes
1144
ns proposé aussitôt les dates des 4 et 5 juillet.
Nous
nous sommes engagés à convoquer, préparer et tenir cette réunion dans
1145
oposé aussitôt les dates des 4 et 5 juillet. Nous
nous
sommes engagés à convoquer, préparer et tenir cette réunion dans un d
1146
que ce n’était pas le cas. De plusieurs côtés, on
nous
a dit : — Attention ! cette réunion est prématurée ! Attention ! vous
1147
z trop tard ! N’en sera-t-il pas toujours ainsi ?
Nous
avons pensé qu’à tout prendre, le plus tôt serait encore le mieux. En
1148
les instances européennes, saisies du projet qui
nous
occupe, sont en droit, mais aussi en devoir — me semble-t-il — d’atte
1149
jet qui nous occupe, sont en droit, mais aussi en
devoir
— me semble-t-il — d’attendre de vos résolutions. bv. Rougemont De
1150
uble besoin ? Car c’est bien lui qui constitue, à
notre
avis, la substance réelle des débats soulevés périodiquement depuis u
1151
ils auraient étudié tous les droits en usage dans
nos
pays ou toutes nos économies : car ils ne deviendraient pas plus euro
1152
tous les droits en usage dans nos pays ou toutes
nos
économies : car ils ne deviendraient pas plus européens par cette sim
1153
n enseignement supérieur donné au niveau européen
devra
donc répondre aux deux exigences suivantes, qui le définissent : a) o
1154
pline particulière dans une conception globale de
notre
société et de son évolution. Nécessité d’instituts techniques 4
1155
ntenir l’Europe dans la compétition mondiale, que
nous
rencontrons la nécessité de formes d’enseignement nouvelles et d’une
1156
enseignement nouvelles et d’une mise en commun de
nos
meilleures forces à l’échelle européenne. En effet, les derniers déve
1157
oupes, autour de savants de premier rang venus de
nos
divers pays, des gradués récents et des hommes déjà en possession de
1158
génieurs, patronné par la FEANI et le CEC, et qui
doit
se tenir à Lausanne en 1959, consacrera un tiers du temps aux problèm
1159
ur des sessions d’études. Conclusions 7. Il
nous
paraît donc que la solution la plus réaliste des problèmes qui ont co
1160
duit à évoquer l’idée d’une Université européenne
devrait
être envisagée de la manière suivante : 1° création de 4 ou 5 institu
1161
8. Deux problèmes à discuter. I. Un tel Centre
devrait
être ouvert en principe aux Européens de tous les pays membres de l’O
1162
. Le cas des Espagnols, Yougoslaves et Finlandais
devrait
être examiné à part. (Ils pourraient être admis comme auditeurs, par
1163
teurs, par exemple.) II. L’implantation du Centre
devrait
être étudiée en fonction des facilités matérielles (locaux, communica
1164
le siège d’un futur Pouvoir fédéral européen, ne
devraient
pas intervenir à l’occasion du choix d’un Centre d’enseignement postu
1165
et il n’est plus censé être seulement habile : il
doit
être « créateur ». De même, jusqu’au xixe siècle, l’homme cultivé es
1166
siècle dernier, les choses changent entièrement.
Nous
sommes en présence aujourd’hui de trois manières de diffuser et de tr
1167
portante me semble être celle qui intervient sous
nos
yeux dans le domaine de la consommation de la culture. Je répète que
1168
s et attitudes spirituelles et intellectuelles de
notre
civilisation européenne, ramène aujourd’hui à la culture des masses d
1169
u siècle beaucoup de bons esprits. On ne cesse de
nous
répéter depuis Sorel et Spengler que l’Occident va vers une décadence
1170
e nullement le pessimisme à la mode… d’hier, chez
nos
penseurs et philosophes. Il est clair que les esprits créateurs reste
1171
la quantité. De ces quelques faits statistiques,
nous
pouvons tirer dès maintenant deux conclusions majeures. La première,
1172
t forment une branche importante de l’économie de
nos
pays. La seconde conclusion, c’est que les fabricants et distributeur
1173
Les motifs d’optimisme sont nombreux et solides,
nous
en avons administré les preuves. Quant à savoir si l’élargissement de
1174
resse, ont fomenté depuis un siècle la plupart de
nos
nationalismes, derniers et pires obstacles à l’union nécessaire. C’es
1175
rtient de combattre le mal qu’ils ont causé et de
nous
guérir de nos réflexes nationalistes, en réveillant dans chacun de no
1176
ttre le mal qu’ils ont causé et de nous guérir de
nos
réflexes nationalistes, en réveillant dans chacun de nos peuples le s
1177
lexes nationalistes, en réveillant dans chacun de
nos
peuples le sens de son appartenance à un ensemble humain et spirituel
1178
lles l’ont déjà presque fait à deux reprises dans
notre
siècle, mais elles périraient avec elle. L’avenir de chaque nation du
1179
ope comme ensemble va chaque année croissant dans
nos
divers pays. Notre Bibliographie en donnera quelque idée. Mais nous n
1180
e va chaque année croissant dans nos divers pays.
Notre
Bibliographie en donnera quelque idée. Mais nous n’avons retenu que l
1181
Notre Bibliographie en donnera quelque idée. Mais
nous
n’avons retenu que le meilleur. Parmi les centaines d’ouvrages que no
1182
e le meilleur. Parmi les centaines d’ouvrages que
nous
avons pu lire sur l’Europe, il faut reconnaître que beaucoup ne font
1183
acité. De plus, tout ouvrage sur l’Europe veut et
doit
, par définition, dépasser le cadre national : or il manque en partie
1184
de l’édition contemporaine, a lancé le projet qui
devait
se réaliser sous le nom d’Editeuropa. Il s’agit d’une association qui
1185
l’Europe ». La présidence de l’assemblée générale
doit
être exercée tour à tour, pour un an, par chacun des membres du pool.
1186
Collection européenne » dont les premiers volumes
doivent
paraître au printemps 1960, et s’échelonner à raison de 3 ou 4 par an
1187
ndis que, d’autre part, les possibilités de vente
doivent
exister non pas dans un seul pays, mais dans huit au moins. Tel livre
1188
les qu’elles soient, ces difficultés ne sauraient
nous
arrêter, si nous considérons les avantages que la formule du pool peu
1189
nt, ces difficultés ne sauraient nous arrêter, si
nous
considérons les avantages que la formule du pool peut offrir : aux au
1190
s, l’assurance d’être traduits simultanément dans
nos
principales langues, moyennant un seul contrat ; aux éditeurs, la gar
1191
te à la fois, que l’historien, selon Brugmans, se
doit
de répudier d’abord du seul point de vue de la méthode, sans même par
1192
exemples frappants, Brugmans montre pourquoi l’on
doit
répondre non aux trois questions ; il établit que l’Europe est antéri
1193
nd commun… Qui veut écrire l’histoire de l’Europe
doit
commencer par les héritages. » L’auteur en décrit cinq : Rome, les Ba
1194
ment la « réinterprétation » annoncée. Et cela va
nous
conduire de Constantin à Grégoire VII, à travers les siècles les moin
1195
vers les siècles les moins généralement connus de
notre
aventure, ceux durant lesquels se nouera la première synthèse spécifi
1196
iècle… Il y a là un beau paradoxe historique, que
nous
ne pouvons que signaler dans cette brève recension. Le grand avantage
1197
t son « objet » scientifique. En fait, Gollwitzer
nous
donne ici le plus pénétrant ouvrage d’histoire intellectuelle paru ju
1198
uieu, Rousseau, Voltaire, jusqu’à 36 ou 40 fois !
Nous
voici les témoins enchantés d’une véritable orgie d’européanisme ! Au
1199
se lit sans un instant d’ennui ou de fatigue. Il
nous
mène du mythe grec de l’Europe jusqu’au drame de la lutte actuelle po
1200
l’Europe jusqu’au drame de la lutte actuelle pour
notre
union, à travers 27 siècles de pensée où le sublime voisine avec l’ab
1201
ue l’on souhaite voir traduit bientôt dans toutes
nos
langues (comme il va l’être prochainement en espagnol) ; et qu’une co
1202
mais non pas remplacer ni déclasser de sitôt. Car
nous
tenons, avec cet ouvrage, la première histoire complète de l’idée eur
1203
storiens, philosophes et poètes de presque toutes
nos
langues. On a reproché à cet ouvrage de suggérer l’idée que l’Europe
1204
és politiques ou économiques. Il entend seulement
nous
donner une histoire des prises de conscience successives et contradic
1205
s de conscience successives et contradictoires de
notre
unité de culture, pendant trois millénaires. Comparé à l’ouvrage de G
1206
es à Pérouse et à Florence, et qui vit à Rome. Il
nous
offre, au surplus, des chapitres précieux, presque exhaustifs, sur le
1207
derniers siècles. Certes, Curcio n’a pas tenté de
nous
imposer une interprétation systématique, à la Hegel, de l’évolution d
1208
les initiales de leur nom de famille, comme il se
doit
. Vétilles sans doute, mais gênantes dans un ouvrage de référence, pr
1209
teur d’un manifeste européen : « Le jour où il ne
devrait
plus y avoir qu’une définition unique et standard de l’Europe, celle-
1210
de l’Europe sauve l’Europe… L’Europe sera ce que
nous
voudrons qu’elle soit, c’est-à-dire à la fois une manière d’y croire
1211
manière d’y croire et une manière de la vouloir,
notre
vocation et notre conquête. » cc. Rougemont Denis de, « [Compte re
1212
e et une manière de la vouloir, notre vocation et
notre
conquête. » cc. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Carlo Curcio,
1213
à des conclusions pessimistes sur les destins de
notre
Europe ? Je crois bien que Hegel est la seule exception, qui persista
1214
fin ne signifie pas but mais décadence et chute.
Notre
auteur, au contraire, tient que « la mission de l’Europe n’est pas te
1215
e siècle la plus brillante école d’interprètes de
notre
culture : Unamuno, Ortega, Maranon, Madariaga, et plusieurs autres, a
1216
de leur communauté locale ? C’est la question que
nous
devions nous poser dès les débuts de l’entreprise du CEC. Il existe e
1217
ur communauté locale ? C’est la question que nous
devions
nous poser dès les débuts de l’entreprise du CEC. Il existe en effet
1218
nauté locale ? C’est la question que nous devions
nous
poser dès les débuts de l’entreprise du CEC. Il existe en effet trois
1219
e aux possibilités comme aux principes du Centre.
Nous
n’avons pas cessé de le répéter ici : pour faire l’Europe, il faut fa
1220
local. ⁂ Au printemps 1956, un numéro spécial de
notre
bulletin 44 donnait le plan d’une série d’expériences-pilotes d’éduca
1221
orcées en milieu populaire (Val d’Aoste et Grèce)
devaient
être suspendues par suite de difficultés imprévisibles au départ. ⁂ C
1222
trouvera réunis dans les pages qui suivent. Qu’il
nous
soit pardonné de ne pouvoir remercier ici que d’une manière collectiv
1223
es, qui permettront éventuellement de généraliser
nos
expériences-pilotes. Nous espérons que les éducateurs — enseignants o
1224
uellement de généraliser nos expériences-pilotes.
Nous
espérons que les éducateurs — enseignants ou animateurs de centres lo
1225
es locaux de culture — ayant pris connaissance de
nos
tentatives, verront mieux non seulement les erreurs à éviter, mais su
1226
tion européenne [Conclusion] (décembre 1959)cf
Nous
avions deux objectifs principaux : essayer des méthodes et détecter d
1227
ssayer des méthodes et détecter des responsables.
Nous
voulions expérimenter. Notre manière fut celle d’un jardinier, qui do
1228
ter des responsables. Nous voulions expérimenter.
Notre
manière fut celle d’un jardinier, qui donne des soins méticuleux à de
1229
mieux la prochaine fois.) Les moyens limités dont
nous
disposions nous ont souvent contraints à des improvisations empirique
1230
ne fois.) Les moyens limités dont nous disposions
nous
ont souvent contraints à des improvisations empiriques que la science
1231
ogues jugera peut-être sévèrement. Mais ce défaut
nous
a mis à l’abri de la tentation majeure dans ce domaine : celle de pla
1232
même qu’on ait pu l’observer dans sa vie propre.
Nos
moyens étaient comparables à ceux de l’homéopathie, permettant d’inci
1233
ssus sociaux. Similia similibus. Au total, sommes-
nous
satisfaits ? Non, dans la mesure où il pourrait sembler que certains
1234
s ont été obtenus par accident, comme en dépit de
nos
efforts. Oui, dans la mesure où nous avons senti qu’ici ou là, quelqu
1235
e en dépit de nos efforts. Oui, dans la mesure où
nous
avons senti qu’ici ou là, quelques germes ont pris, et que telle méth
1236
olaire. Oui, encore et surtout, dans la mesure où
nous
avons trouvé partout ces responsables réalistes, ces animateurs entho
1237
istes, ces animateurs enthousiastes sans lesquels
nous
n’eussions rien pu faire, mais avec lesquels désormais nous savons qu
1238
sions rien pu faire, mais avec lesquels désormais
nous
savons qu’une action persévérante et féconde peut être conduite. Nous
1239
ction persévérante et féconde peut être conduite.
Nous
n’avions pas d’autre ambition que de mieux voir d’abord, afin de mieu
1240
aison d’être et objectifs du CEC (1959-1960)cg
Notre
nom même provoque généralement les trois questions suivantes : — qu’e
1241
ce sera définir du même coup la raison d’être de
notre
institution, l’esprit qui l’anime et les objectifs qu’elle s’est donn
1242
n lui attribue des contenus assez divers. Mais si
nous
négligeons les disputes pédantes, il est facile de définir un sens co
1243
omme, sur les choses ou sur l’homme lui-même. Dès
notre
Antiquité gréco-romaine, « cultiver » la terre ou l’esprit signifie :
1244
ut faire des propagandes de guerre en 1914.) Pour
nous
, qui ne sommes d’aucun parti nationaliste, s’il fallait prendre posit
1245
ste, s’il fallait prendre position dans le débat,
nous
dirions que la culture représente à nos yeux l’activité humaine créat
1246
e débat, nous dirions que la culture représente à
nos
yeux l’activité humaine créatrice de valeurs, de sens, d’œuvres nouve
1247
é le monde, de la Renaissance jusqu’aux débuts de
notre
siècle. Ce qui a permis de passer du « petit cap de l’Asie » à cette
1248
pas un luxe, mais une nécessité vitale pour tous
nos
peuples. En effet, leur niveau de vie et leur statut social dépendent
1249
rituel qui demeure l’origine permanente de ce que
nous
appelons la culture, et de son dynamisme aventureux. EUROPE, qui f
1250
ie étant à Sem, l’Afrique à Cham — l’Europe est à
nos
yeux une unité de culture. Sur la base de cette unité intégrant les a
1251
et supérieure à tous les découpages successifs de
nos
frontières nationales, l’union économique et politique de nos peuples
1252
es nationales, l’union économique et politique de
nos
peuples peut et doit aujourd’hui s’édifier. On nous demande : quelles
1253
on économique et politique de nos peuples peut et
doit
aujourd’hui s’édifier. On nous demande : quelles seront ses limites ?
1254
os peuples peut et doit aujourd’hui s’édifier. On
nous
demande : quelles seront ses limites ? Nous refusons cette question m
1255
r. On nous demande : quelles seront ses limites ?
Nous
refusons cette question mal posée. Car une culture ne saurait être dé
1256
ipes et par sa force de rayonnement. L’Europe que
nous
voulons doit être à la mesure de cette force de rayonnement. Son déco
1257
a force de rayonnement. L’Europe que nous voulons
doit
être à la mesure de cette force de rayonnement. Son découpage acciden
1258
, dépend d’un jeu de forces politiques sur lequel
nous
sommes sans pouvoir, mais dont nous devons anticiper le dépassement.
1259
es sur lequel nous sommes sans pouvoir, mais dont
nous
devons anticiper le dépassement. Nous travaillons ici pour la plus gr
1260
r lequel nous sommes sans pouvoir, mais dont nous
devons
anticiper le dépassement. Nous travaillons ici pour la plus grande Eu
1261
, mais dont nous devons anticiper le dépassement.
Nous
travaillons ici pour la plus grande Europe, pour elle seule, à son se
1262
de l’unité mondiale. Si réduits que soient encore
nos
moyens en proportion d’une telle mission, nous savons que cette faibl
1263
ore nos moyens en proportion d’une telle mission,
nous
savons que cette faiblesse matérielle est la rançon de notre indépend
1264
s que cette faiblesse matérielle est la rançon de
notre
indépendance de tous partis, intérêts nationaux, groupements d’États
1265
tionaux, groupements d’États ou même super-États.
Nous
entretenons avec eux tous des contacts souvent utiles et toujours ami
1266
cts souvent utiles et toujours amicaux. Plusieurs
nous
ont aidé dans notre tâche. Mais tous paraissent avoir compris — et ce
1267
et toujours amicaux. Plusieurs nous ont aidé dans
notre
tâche. Mais tous paraissent avoir compris — et certains nous l’ont di
1268
Mais tous paraissent avoir compris — et certains
nous
l’ont dit expressément — qu’il était juste et nécessaire de laisser l
1269
Où sont les obstacles majeurs à cette union ? On
nous
répète qu’ils seraient dans les faits, dans les intérêts matériels. M
1270
dans les faits, dans les intérêts matériels. Mais
nous
pensons qu’ils sont d’abord dans les esprits, leurs préjugés et leurs
1271
urs préjugés et leurs routines. C’est donc là que
nous
avons à les combattre, en agissant en premier lieu sur ceux qui forme
1272
par leur faute et par leur mérite. Voilà définie
notre
Europe : c’est un champ de forces culturelles, sans frontières à l’ex
1273
orme polie d’une objection fondamentale) que l’on
nous
pose bien souvent : pourquoi faut-il un Centre, s’il s’agit de cultur
1274
cif, que l’idée d’un Centre. Ceci posé, regardons
notre
époque et le concret de ses problèmes. Voici le tableau, tel qu’il s’
1275
roblèmes. Voici le tableau, tel qu’il s’offrait à
nous
il y a dix ans. À l’idée de culture en général, et d’unité de culture
1276
itique et scientifique, et qui est commune à tous
nos
peuples, se trouve cloisonnée par des barrières de préjugés partisans
1277
inéastes, hygiénistes, pédagogues, sportifs même…
Nous
sommes sur la bonne voie. Mais deux dangers subsistent : les centres
1278
la culture. ⁂ En 1960, faut-il encore un Centre ?
Nous
avons dit que la raison d’être d’une institution de ce genre n’existe
1279
ques qui sont l’une des sources de la vitalité de
notre
culture. Il ne s’agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est
1280
services et leurs assemblées, un effort parallèle
doit
être entrepris dans le domaine de la culture. La vocation du CEC se t
1281
urope n’est pas seulement le Musée du Monde, elle
doit
en rester le Laboratoire, tant pour les sciences (économie incluse) q
1282
ues, sociales, morales et philosophiques. Elle le
doit
pour le reste du Monde comme pour elle-même. Car une fédération de pe
1283
helle planétaire. Une aide puissante et cohérente
doit
être apportée sans retard à la recherche spécifiquement européenne. P
1284
ux recherches et à l’éducation les USA et l’URSS,
nous
sommes ridiculement sous-développés ! Mais il est clair que les États
1285
sérieuse sur la conjoncture culturelle, par quoi
nous
entendons l’état des besoins existants, des recherches en cours ou à
1286
ui avaient présidé à la création du CEC, et qu’il
doit
s’attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles extéri
1287
immenses qui naissent du contact inévitable entre
notre
culture libérale et technique et les cultures traditionnelles de l’As
1288
appellent des études et des solutions qu’aucun de
nos
États ne peut élaborer et encore moins faire accepter à lui tout seul
1289
se fait jour. Le besoin d’une coordination entre
nos
forces culturelles, et le besoin de représentation commune de ces for
1290
ommune de ces forces vis-à-vis du reste du monde,
nous
appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus efficace p
1291
es vis-à-vis du reste du monde, nous appellent et
nous
poussent dans le même sens. Rien de plus efficace pour unir nos élite
1292
ans le même sens. Rien de plus efficace pour unir
nos
élites que la confrontation de leurs diversités avec d’autres culture
1293
rieur, l’Europe forme un tout évident. En retour,
nos
différentes nations ne pourront engager le dialogue nécessaire avec l
1294
maîtres de classes du primaire et du secondaire ?
Nous
sommes ici dans une Europe en train de s’unir, face à un monde transf
1295
fait aujourd’hui, c’est bien à l’Europe qu’on le
doit
: c’est elle qui a découvert la Terre entière, c’est elle que l’on im
1296
l’individu. Il n’en va plus de même aujourd’hui.
Nous
ne sommes plus au Moyen Âge, avec ses idéaux bien encadrés du clerc,
1297
encadrés du clerc, du chevalier et de l’artisan.
Nous
ne sommes plus à l’âge classique, avec son idéal de l’honnête homme.
1298
âge classique, avec son idéal de l’honnête homme.
Notre
idée de l’homme a changé. Mais quelle est-elle ? Nous continuons à pa
1299
idée de l’homme a changé. Mais quelle est-elle ?
Nous
continuons à parler de méthode d’éducation et de pédagogie, sans décl
1300
tés pratiques à surmonter d’abord, etc. — saurons-
nous
distinguer les buts humains de l’éducation occidentale au xxe siècle
1301
e Jullien se fit l’avocat voici un siècle, pourra
nous
y aider. Mais avant de l’appliquer aux trois grandes régions qui form
1302
e l’Antiquité, de l’Orient et de l’Europe jusqu’à
nos
jours. Éduquer l’homme, dans tous les temps et dans toutes les cultur
1303
aux canons religieux établis et indiscutés. Dans
nos
sociétés modernes, pluralistes et profanes, tout change. La transmiss
1304
c’est-à-dire psychiques ou psychologiques, comme
nous
le dirions aujourd’hui. En revanche, au dressage antique, les société
1305
onnel. » Le vrai sens de l’action d’éduquer, dans
notre
ère, devient alors conforme à l’étymologie même de ce verbe : e-ducer
1306
ale. N’allez pas croire, pourtant, que l’humanité
devait
fatalement passer de l’une de ces attitudes à l’autre en vertu de que
1307
à l’autre en vertu de quelque loi de l’Histoire,
devait
abandonner l’une pour adopter l’autre, et que par suite l’autorité se
1308
ligieuses, où tout est prescrit sans discussions.
Nous
sommes ici aux antipodes de la pratique américaine. À l’excès de libe
1309
c) Ces deux repères extrêmes une fois posés, il
nous
est plus facile de définir ce qu’est la voie européenne. Posons-nous
1310
e de définir ce qu’est la voie européenne. Posons-
nous
cette question très simple : Pourquoi sommes-nous choqués par les exc
1311
nous cette question très simple : Pourquoi sommes-
nous
choqués par les excès américain et soviétique ? Pourquoi les ressento
1312
américain et soviétique ? Pourquoi les ressentons-
nous
comme des excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en nous, exige
1313
s excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en
nous
, exigeant et actif, d’un équilibre nécessaire, d’une voie médiane, ou
1314
c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils se
doivent
en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
1315
à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
doivent
à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est ce type
1316
us accorde enfin qu’en Europe même, quel que soit
notre
idéal, nous souffrons nous aussi, dans la pratique, des excès alterné
1317
fin qu’en Europe même, quel que soit notre idéal,
nous
souffrons nous aussi, dans la pratique, des excès alternés de la tend
1318
e même, quel que soit notre idéal, nous souffrons
nous
aussi, dans la pratique, des excès alternés de la tendance « russe »
1319
le n’a pas reçu de « programme » invariable. Elle
doit
choisir sans cesse, résister aux courants, prendre ses risques. On ne
1320
’une manière cohérente les principaux domaines de
notre
civilisation. Ainsi notre idéal civique comporte à la fois la vocatio
1321
principaux domaines de notre civilisation. Ainsi
notre
idéal civique comporte à la fois la vocation personnelle et l’amour d
1322
r du prochain : la tendance axiale, normative, de
notre
politique est l’unité dans la diversité (que nous appelons en Suisse
1323
otre politique est l’unité dans la diversité (que
nous
appelons en Suisse fédéralisme) ; et enfin l’éducation comporte à la
1324
nomiques, la liberté et la responsabilité, qui ne
doivent
jamais être séparées, jamais être sacrifiées l’une à l’autre, mais ma
1325
de la discipline ? Prenez n’importe lequel de
nos
problèmes traditionnels ou modernes, sociaux, éthiques ou même économ
1326
contrainte seule, les Américains liberté seule ;
nous
disons : les deux ensemble, bien plus, nous pensons que l’un ne va pa
1327
ule ; nous disons : les deux ensemble, bien plus,
nous
pensons que l’un ne va pas sans l’autre. En fait la règle d’or veut q
1328
riction de la liberté et de l’autonomie. Et quand
nous
critiquons telle conception de la discipline, c’est toujours au nom d
1329
qué le rendement technique dans le cadre du plan.
Notre
conception la plus saine du dressage se situerait, me semble-t-il, à
1330
ellectuelle et de l’homogénéité des esprits. Dans
nos
classes règnent la haine du cancre, la méfiance envers les meilleurs,
1331
, plus nouveau, se pose à l’éducateur européen de
notre
temps : c’est celui du dosage entre la préparation générale et la for
1332
sociale : ils veulent des citoyens bien adaptés.
Nous
voulons plus : nous voulons les deux choses à la fois et une troisièm
1333
nt des citoyens bien adaptés. Nous voulons plus :
nous
voulons les deux choses à la fois et une troisième en plus. Nous voul
1334
s deux choses à la fois et une troisième en plus.
Nous
voulons à la fois préparer de bons citoyens, de bons professionnels,
1335
té — dans la préparation des élèves. Mais elle ne
doit
pas perdre de vue, pour autant, la nécessité fondamentale de mainteni
1336
cet équilibre en tension, dépend la fécondité de
notre
civilisation. Une civilisation trop purement classique, humaniste, li
1337
’équations : les plus grands savants novateurs de
notre
temps sont tous d’accord sur ce point. La poésie, la philosophie, l’i
1338
à mon sens, c’est la vision du But qui peut seule
nous
dicter les méthodes adéquates pour le rejoindre. « En toutes choses,
1339
considérez la fin. » La fin seule de l’Éducation
doit
et peut dicter les moyens, les méthodes de l’Éducation. Oserai-je vou
1340
ne conduit pas au particulier. Dans la mesure où
nous
décidons de créer une certaine classe d’hommes, d’inculquer un certai
1341
sonne, c’est la réalité sentie de la personne qui
doit
nous inspirer les moyens de le rejoindre. Je terminerai par une secon
1342
, c’est la réalité sentie de la personne qui doit
nous
inspirer les moyens de le rejoindre. Je terminerai par une seconde pa
1343
on publique obligatoire est née en même temps que
nos
démocraties. Celles-ci méritent leur nom dans la mesure même où, soit
1344
informer et à former des citoyens. Si maintenant
nous
voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer nos peuples et les doter
1345
nous voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer
nos
peuples et les doter d’institutions communes, il est bien clair que c
1346
fait les mêmes exigences que la démocratie : elle
doit
être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europe. Si
1347
otion d’un civisme européen. Mais de quoi pouvons-
nous
partir, sinon des institutions existantes — et notamment de l’École —
1348
est l’état actuel de l’enseignement civique dans
nos
pays ; en second lieu, comment cet enseignement peut se prêter à un é
1349
ement au plan européen. C’est dans cet esprit que
nous
avons demandé à des enseignants de huit pays européens les rapports q
1350
ux. Objectifs nationaux différents Chacun de
nos
pays, en effet, estime qu’il bénéficie ou pâtit d’une situation excep
1351
ules suivantes : En France, l’instruction civique
doit
« permettre à chacun d’exercer ses droits », au nom des principes gén
1352
crois pas très facilement interchangeables. Elles
nous
signalent des différences d’approche, parfois profondes, nées de circ
1353
d’autre but que d’orienter le lecteur au seuil de
notre
enquête, et de sensibiliser son attention, je me bornerai à deux indi
1354
ations rapides, à titre d’exemples : 1° Dans tous
nos
pays — sauf peut-être en Allemagne, et encore — on se plaint de l’ind
1355
tte constatation signifie que le régime actuel de
nos
pays est accepté par la majorité comme allant de soi ; qu’il n’appara
1356
ente dans le reste du Monde. 2° Dans presque tous
nos
pays, l’enseignement civique est pratiquement limité à la description
1357
prépare le jeune homme à vivre les droits et les
devoirs
qu’on lui a enseignés, à faire face aux problèmes concrets de la vie
1358
olable de tout contenu concret, comme si l’une de
nos
nations était isolable de l’Europe, et comme si l’Europe était isolab
1359
Cette difficulté et cette déficience, communes à
nos
enseignements civiques nationaux, vont apparaître beaucoup plus clair
1360
naux, vont apparaître beaucoup plus clairement si
nous
regardons ce qui se passe aux USA et dans les pays communistes de l’E
1361
me sens jeté dans la réalité vivante du civisme.
Nos
manuels commencent par définir l’État et ses institutions, puis conti
1362
puis continuent en définissant les droits et les
devoirs
de chacun, puis s’arrêtent au moment où les problèmes concrets vont s
1363
jury, écrire à son député, etc. J’insiste : là où
nos
manuels diraient par exemple : Qu’est-ce que le droit de vote ? ou Qu
1364
s’agit de tenir compte, etc. En somme, ce manuel
nous
propose une méthode pratique de jugement, impliquant d’ailleurs une m
1365
jugement, impliquant d’ailleurs une morale, là où
les nôtres
définissent des concepts, des principes généraux et des cadres ; ce m
1366
des principes généraux et des cadres ; ce manuel
nous
parle réellement de civisme, là où les nôtres se contentent de parler
1367
ce manuel nous parle réellement de civisme, là où
les nôtres
se contentent de parler d’institutions. Est-ce à dire qu’aux USA tout
1368
s et de conceptions morales, etc.). Ces critiques
nous
paraissent valables pour tout l’Occident. La grande différence entre
1369
res » économiques, scientifiques et sociales sont
dues
à son socialisme, parce qu’il conduit au communisme final. C’est dire
1370
étique et des « droits » du citoyen (qui sont ses
devoirs
envers la « construction socialiste ») toutes les branches de l’ensei
1371
5 sont consacrées aux « fondements politiques de
notre
État », 6 aux « organes publics », 3 à « l’élection des représentants
1372
la liberté, le bien-être et le bonheur ». Et l’on
doit
inculquer aux élèves que la situation malheureuse de la jeunesse de l
1373
ie et la morale ! (Mais pourquoi ne pas dire dans
nos
leçons d’instruction civique, ce qu’il a été, ce qu’il est, et ce qu’
1374
ces textes ne disent pas que ce qu’ils disent qui
doit
nous engager à prendre conscience du problème d’un civisme européen.
1375
extes ne disent pas que ce qu’ils disent qui doit
nous
engager à prendre conscience du problème d’un civisme européen. Ils n
1376
vent pas dire, dans l’état actuel des choses, que
notre
enseignement civique fait corps avec le reste de nos programmes ; ils
1377
enseignement civique fait corps avec le reste de
nos
programmes ; ils ne disent pas qu’il exprime une doctrine unique, et
1378
un intérêt vivant pour la chose publique, et cela
doit
nous inquiéter ; enfin et surtout, ils ne disent pas encore ce que de
1379
térêt vivant pour la chose publique, et cela doit
nous
inquiéter ; enfin et surtout, ils ne disent pas encore ce que devrait
1380
enfin et surtout, ils ne disent pas encore ce que
devrait
être l’enseignement d’un véritable civisme européen, mais ils en mont
1381
enseignants d’abord, une conscience plus aiguë de
nos
manques et une volonté plus déterminée de résoudre les difficultés re
1382
que les perspectives économiques et politiques de
notre
siècle peuvent être vues dans leurs vraies dimensions et que le défi
1383
résente de particulier et de valable, et ce qu’il
doit
à l’ensemble culturel et historique de notre civilisation. Alors, il
1384
qu’il doit à l’ensemble culturel et historique de
notre
civilisation. Alors, il verra dans l’Europe non plus seulement un pro
1385
arçon ! deux fines à l’eau ! » À cette « suite »,
nous
avons collaboré pendant près de treize ans. Nous avons préparé ensemb
1386
nous avons collaboré pendant près de treize ans.
Nous
avons préparé ensemble plusieurs congrès, et vingt rencontres aux all
1387
ques-unes ont abouti à des créations durables. Et
nous
avons passé d’innombrables soirées à bavarder de nos affaires — c’éta
1388
avons passé d’innombrables soirées à bavarder de
nos
affaires — c’était sa vraie manière de travailler — à Londres et à Br
1389
ernier snobisme, disait-il.) Il fut aussi l’un de
nos
familiers à Ferney. Et pourtant, je me pose la même question que se p
1390
me pose la même question que se posait plus haut
notre
ami Pietro Quaroni : l’ai-je bien connu ? La lecture des notes abonda
1391
oire de la littérature française, du romantisme à
nos
jours, qu’il achèvera à Munich49. Parallèlement, et dès 1909, il édit
1392
dans l’esquisse de ses mémoires. De 1909 à 1911,
nous
le trouvons à Munich, où il poursuit des études de psychologie, puis
1393
our la Pologne : débuts politiques Essayons de
nous
représenter la situation d’un patriote polonais vers 1910. La Pologne
1394
ouve détenir l’un des inédits les plus curieux de
notre
temps.) En juillet 1914, Madame Retinger, qui séjournait en Pologne r
1395
ein la réalisation des rêves toujours frustrés de
nos
pères, la venue prochaine de la liberté de notre pays ». Aventures
1396
de nos pères, la venue prochaine de la liberté de
notre
pays ». Aventures à travers l’Europe en guerre Impossible de re
1397
importance pour sa patrie. Mais cette mission, il
devra
l’accomplir en passant d’abord chez l’ennemi. Problème urgent : comme
1398
le vrai nom de son interlocuteur, et que celui-ci
doit
être chargé d’une mission importante, puisqu’il a pu se servir de la
1399
veut absolument aller en France. « J’ai certains
devoirs
à accomplir là-bas. — Qui êtes-vous ? — Vous pouvez voir mon nom sur
1400
seport. — Que ferez-vous en France ? — Ce que mon
devoir
me dictera. — Vous savez que je suis le comte Tchirsky, vous pouvez d
1401
confier à moi. — Avec tout le respect que je vous
dois
, Monsieur l’ambassadeur, je n’y suis pas autorisé. » « Notre conversa
1402
ieur l’ambassadeur, je n’y suis pas autorisé. » «
Notre
conversation se poursuivit ainsi pendant quelques minutes, note encor
1403
ement d’avoir de bonnes idées, mais que ces idées
devaient
être implantées dans un milieu donné, et qu’il s’agissait de trouver
1404
rsonnelles de le détester » (raisons que Retinger
nous
laisse ignorer) a cessé de le soutenir. « Il veut votre peau », lui d
1405
e la plus totale, affamé et souvent sans toit. Il
dut
vendre tout ce qu’il avait emporté dans sa valise, jusqu’à ses moucho
1406
: parce qu’il pensait qu’un futur homme d’État se
doit
de connaître à fond une partie du monde telle que l’Amérique latine ;
1407
oix dans une fabrique de cigares, où les ouvriers
devaient
travailler sans ouvrir la bouche ; d’où la nécessité de les distraire
1408
nalisation du pétrole Quelques mois plus tard,
nous
retrouvons Retinger au Mexique, engagé par Luis Negrete Morones — qu’
1409
politiques et sociales d’une extrême violence qui
devaient
aboutir ultérieurement à la nationalisation des puits de pétrole expl
1410
e à des amis. Si bien qu’arrivé en aventurier, il
devait
quitter le pays en bienfaiteur public. « De fait, écrit-il, lorsque j
1411
u et en reparte sans un sou. C’est à quoi j’avais
dû
leur confiance, et ils m’avaient consulté en bien des matières… » L’h
1412
étrole est trop complexe en soi — et les notes de
notre
ami sur ce sujet trop incomplètes, quoique abondantes — pour que l’on
1413
période de la vie de ce « politicien privé » que
nous
avons vu débuter dans les salons, parmi les esthètes et les grandes d
1414
spagnol : « Un pauvre chien comme toi ne peut pas
nous
faire de mal ». Quelques kilomètres plus loin, la charrette apparaît.
1415
au lieu de le conduire à San Antonio, où Morones
devait
le rejoindre, elle le ramène à la ville frontière de Laredo. En haill
1416
ures plus tard le train part pour San Antonio, où
notre
vagabond finit par retrouver Morones, qui lui paie un costume neuf et
1417
ndra sa passion principale : l’union de l’Europe.
Nous
avons vu déjà quelques-unes des sources de l’européisme de Retinger :
1418
: c’était en effet par un saut en parachute qu’il
devait
pénétrer en Pologne, or il était de santé frêle, et avait toujours ép
1419
ivé de toute liberté de mouvements par un mal qui
devait
le laisser à demi infirme pour le reste de ses jours. Descendant d’un
1420
e, au moment où Retinger montait dans l’avion qui
devait
les ramener tous deux à Londres, puis emprisonné. Retinger ne réussit
1421
ne qu’il avait si longuement méditée et préparée.
Nous
avons dit plus haut ses premières tentatives dans ce sens, avant 1939
1422
ppelaient pudiquement une « union plus étroite de
nos
pays », adhérèrent au United Europe Movement fondé par Churchill à la
1423
ée ce jour-là. Cependant, la solution Retinger ne
devait
pas tarder à s’imposer, non point parce qu’il l’avait bien exposée —
1424
ger, et peut-être le couronnement de sa carrière.
Nous
étions quelques-uns à savoir ce qu’avait été son action quotidienne,
1425
n du terrain, mais sans lui, les réalisations que
nous
connaissons aujourd’hui et que le grand public européen tient pour to
1426
’aventure. Lorsque plus tard, avec Raymond Silva,
nous
en vînmes à reconnaître la nécessité de créer à côté du CEC une Fonda
1427
caces au cours des deux années de préparation qui
devaient
aboutir à la constitution d’un imposant Conseil de gouverneurs, couro
1428
ne douzaine d’années d’activités à l’intérieur de
nos
pays, puis de faire face aux problèmes immenses que posent les relati
1429
dans les congrès dont il était l’inspirateur, il
nous
frappa ce jour-là par une sorte d’éloquence pressante et sans apprêt,
1430
r les principes qui avaient conduit sa vie et qui
devaient
inspirer selon lui, toute notre action européenne. Il rappela le rôle
1431
sa vie et qui devaient inspirer selon lui, toute
notre
action européenne. Il rappela le rôle décisif des idées, des doctrine
1432
ous les Suisses. » Le soir même, dînant seul avec
nous
, il se vantait en riant d’être devenu bavard dans les comités, et rép
1433
res. Mais quand ma femme, à propos de projets que
nous
avions en commun, lui dit : « l’année prochaine », il répondit très v
1434
ivre une idée simple et grande : celle de grouper
nos
forces et nos faiblesses, de manière à les faire servir, comme malgré
1435
simple et grande : celle de grouper nos forces et
nos
faiblesses, de manière à les faire servir, comme malgré elles, au bie
1436
s historiens futurs. (Puisse le petit ouvrage que
nous
publions aujourd’hui mettre en garde les chroniqueurs contre une omis
1437
sserait le tableau des vraies forces qui ont fait
notre
temps.) Interrogé sur les derniers jours de notre ami, Jan Pomian, qu
1438
notre temps.) Interrogé sur les derniers jours de
notre
ami, Jan Pomian, qui fut longtemps son plus proche collaborateur, m’é
1439
ues et à l’élaboration du document de travail que
nous
publions ci-après, à titre d’introduction au compte rendu in extenso
1440
La nécessité du dialogue existe pour chacune de
nos
cultures, mais certains motifs varient de l’une à l’autre. Je prendra
1441
ures régionales (africaines, asiatiques, arabes…)
doit
contribuer à rendre aux Européens de nos vingt pays le sentiment de l
1442
rabes…) doit contribuer à rendre aux Européens de
nos
vingt pays le sentiment de leur unité réelle. 3. L’Europe a été le fo
1443
elles. Dans le Dialogue des cultures, l’Europe se
doit
et doit au monde d’apporter son expérience de l’intégration difficile
1444
ans le Dialogue des cultures, l’Europe se doit et
doit
au monde d’apporter son expérience de l’intégration difficile, voire
1445
ianisme, de sinologie, d’études arabes, etc. dans
nos
grandes universités, mais on aurait peine à trouver des chaires d’eur
1446
même, les étudiants d’outre-mer qui viennent dans
nos
universités ont grand-peine à se faire une idée de la culture europée
1447
ouver le livre qui expliquerait utilement à un de
nos
« aides techniques » la culture de la région où il va travailler. ⁂ I
1448
emple : la culture renaissante de l’Afrique noire
doit
faire face à des problèmes d’éducation qui nécessitent évidemment les
1449
, le monde arabe, peut l’aider à élucider. L’Inde
doit
sauver son passé, l’Afrique noire doit le découvrir. (« Nous allons ê
1450
er. L’Inde doit sauver son passé, l’Afrique noire
doit
le découvrir. (« Nous allons être obligés de trouver son Histoire ! »
1451
son passé, l’Afrique noire doit le découvrir. («
Nous
allons être obligés de trouver son Histoire ! », disait récemment un
1452
Une des premières conditions du dialogue, tel que
nous
l’espérons, serait d’inciter chaque région culturelle à formuler, en
1453
aucune centrale d’information n’existe encore, à
notre
connaissance, dans ce domaine. Nous nous bornerons donc à citer quelq
1454
te encore, à notre connaissance, dans ce domaine.
Nous
nous bornerons donc à citer quelques exemples pris dans chaque catégo
1455
core, à notre connaissance, dans ce domaine. Nous
nous
bornerons donc à citer quelques exemples pris dans chaque catégorie d
1456
s des civilisations et de leurs publications, qui
devrait
être mis à jour.) Société internationale pour les études comparées d
1457
e (Paris), publiées par des Africains en Europe. (
Nous
ne connaissons pas de revues sur l’Europe publiées en Asie ou en Afri
1458
satisfaisante — ce qui est généralement le cas —
nous
constatons cependant que peu d’entre elles répondent aux conditions d
1459
d’ensemble soit touché. Le Dialogue des cultures
doit
s’établir entre des ensembles, et porter sur des problèmes vivants :
1460
r, préparés ou non…). Enfin, une troisième lacune
nous
frappe, dans un tout autre ordre, qui est celui des faits plus que de
1461
rite — possibilités, besoins, lacunes —, ce qu’il
nous
reste à faire apparaît plus clairement. V. Méthodes de dialogue
1462
iècle. Les régions culturelles qui constituent de
nos
jours des « champs d’étude intelligibles » (Toynbee) sont à la fois m
1463
emprunté au xixe siècle européen. Pratiquement,
nous
pouvons distinguer une douzaine de régions culturelles assez bien déf
1464
x Les considérations que l’on vient de résumer
nous
amènent à une conclusion pratique qu’il nous importe de soumettre à l
1465
umer nous amènent à une conclusion pratique qu’il
nous
importe de soumettre à l’examen de représentants qualifiés d’autres c
1466
contres souhaitables demandent à être organisées.
Nous
sommes arrivés à la conviction que la création de centres analogues a
1467
bleraient une des lacunes les plus frappantes que
nous
ayons rencontrées jusqu’ici ; — Accueil aux étudiants, professeurs, c
1468
s ordres, sur une région donnée. (Aujourd’hui, on
doit
se renseigner dans une douzaine de capitales, auprès de services offi
1469
) se poserait également pour chaque région. Il ne
nous
appartient pas de discuter ces problèmes dans le présent papier, qui
1470
eut qu’introduire le sujet. Le colloque de Genève
doit
permettre aux représentants des diverses régions de donner leur opini
1471
s régions, mutatis mutandis. De toute manière, il
nous
semble que la discussion de notre proposition, même si elle n’aboutit
1472
oute manière, il nous semble que la discussion de
notre
proposition, même si elle n’aboutit pas à des résultats immédiats dan
1473
e dialogue, en temps utile, avant que l’on vienne
nous
dire : — Il est trop tard, la sagesse a perdu la partie pour avoir né
1474
« Au mois d’août 1961, le document de travail que
nous
reproduisons ici sans modifications fut envoyé à toutes les personnal
1475
des cultures, qui est l’une des grandes tâches de
notre
siècle. C’est donc du fond du cœur que je vous dis merci, et que je v
1476
ralliant les forces vives de la culture dans tous
nos
peuples, et en leur offrant : un lieu de rencontre — des instruments
1477
logue entre les cultures. Ici, dans cette maison,
nous
nous sommes efforcés, depuis onze ans, de réunir en vue de tâches com
1478
entre les cultures. Ici, dans cette maison, nous
nous
sommes efforcés, depuis onze ans, de réunir en vue de tâches communes
1479
âche est immense, et avant de l’aborder de front,
nous
avons réfléchi, hésité, et parfois reculé, pendant des années. Aucun
1480
reculé, pendant des années. Aucun des moyens que
nous
pouvions imaginer pour y faire face, ou que d’autres avaient déjà ess
1481
emblait proportionné à l’ampleur de l’entreprise.
Nous
avons donc finalement décidé que, puisque rien ne serait jamais assez
1482
d’avenir, c’est là, vraiment, toute l’ambition de
notre
colloque d’aujourd’hui. Nous avons voulu ce colloque restreint, et il
1483
toute l’ambition de notre colloque d’aujourd’hui.
Nous
avons voulu ce colloque restreint, et il l’est. Permettez-moi, à ce p
1484
d’explication sur la manière dont il fut composé.
Notre
idée de départ était de réunir une vingtaine de personnalités, représ
1485
quelques observateurs ou consultants, capables de
nous
renseigner sur d’autres régions ou sur d’autres efforts d’échanges cu
1486
entreprendre une tâche aussi vaste que celle que
nous
envisageons, notre petite réunion d’aujourd’hui peut apparaître déris
1487
tâche aussi vaste que celle que nous envisageons,
notre
petite réunion d’aujourd’hui peut apparaître dérisoire. Non seulement
1488
ourd’hui peut apparaître dérisoire. Non seulement
nous
ne pouvons nous prétendre les représentants les plus valables, réguli
1489
paraître dérisoire. Non seulement nous ne pouvons
nous
prétendre les représentants les plus valables, régulièrement élus et
1490
lus valables, régulièrement élus et confirmés, de
notre
région, mais encore nous n’avons à passer ensemble que trois jours, a
1491
t élus et confirmés, de notre région, mais encore
nous
n’avons à passer ensemble que trois jours, alors qu’il faudrait des a
1492
s de personnes, pour débrouiller scientifiquement
notre
problème. Mais quoi ! Si nous étions des centaines, nous ne pourrions
1493
r scientifiquement notre problème. Mais quoi ! Si
nous
étions des centaines, nous ne pourrions pas même commencer à dialogue
1494
oblème. Mais quoi ! Si nous étions des centaines,
nous
ne pourrions pas même commencer à dialoguer ! Et s’il fallait se réun
1495
ait se réunir pour plus de trois ou quatre jours,
nous
ne serions même pas une vingtaine — chiffre qui nous a paru optimum,
1496
s ne serions même pas une vingtaine — chiffre qui
nous
a paru optimum, c’est-à-dire le plus petit qui permette encore de rep
1497
ancer dans des discours. Il est bien entendu que
notre
colloque ne prétend à rien de plus qu’à amorcer quelque chose, à donn
1498
dit dans un match de football. Il aura réussi, si
nous
constatons dans trois jours que son travail ne fait que commencer, et
1499
ravail ne fait que commencer, et qu’il n’a pu que
nous
prouver la nécessité de lui donner des suites. Je souhaite que cette
1500
uhaite que cette première journée de conversation
nous
permette de vérifier notre accord quant à la nature et à la nécessité
1501
journée de conversation nous permette de vérifier
notre
accord quant à la nature et à la nécessité du dialogue. Et tout d’abo
1502
lir cette base d’entente. Même si la chance qu’il
nous
offre est faible, nous devons la saisir, et l’explorer sans retard. N
1503
e. Même si la chance qu’il nous offre est faible,
nous
devons la saisir, et l’explorer sans retard. Nous le devons pour deux
1504
me si la chance qu’il nous offre est faible, nous
devons
la saisir, et l’explorer sans retard. Nous le devons pour deux raison
1505
nous devons la saisir, et l’explorer sans retard.
Nous
le devons pour deux raisons principales. 1° Tout d’abord, parce que,
1506
ons la saisir, et l’explorer sans retard. Nous le
devons
pour deux raisons principales. 1° Tout d’abord, parce que, en tant qu
1507
out d’abord, parce que, en tant qu’intellectuels,
nous
ne pouvons pas grand-chose sur le déroulement immédiat des événements
1508
s. On ne tiendrait aucun compte des solutions que
nous
pourrions proposer, et d’ailleurs, nous ne serions pas tous d’accord
1509
tions que nous pourrions proposer, et d’ailleurs,
nous
ne serions pas tous d’accord sur la meilleure manière de résoudre tel
1510
l’Algérie, Cuba, Berlin, Bizerte, le Laos, etc.).
Nous
ne chercherons donc pas ici à nous mettre d’accord pour dire tous la
1511
e Laos, etc.). Nous ne chercherons donc pas ici à
nous
mettre d’accord pour dire tous la même chose, mais seulement à nous m
1512
rd pour dire tous la même chose, mais seulement à
nous
mettre d’accord pour dialoguer, sur des principes fondamentaux. C’est
1513
ndamentaux. C’est cela seulement qui correspond à
nos
pouvoirs d’intellectuels. Et personne ne le fera, si nous ne le faiso
1514
voirs d’intellectuels. Et personne ne le fera, si
nous
ne le faisons pas. 2° Derrière nos conflits politiques et nos inégali
1515
e le fera, si nous ne le faisons pas. 2° Derrière
nos
conflits politiques et nos inégalités économiques, il y a des réalité
1516
isons pas. 2° Derrière nos conflits politiques et
nos
inégalités économiques, il y a des réalités beaucoup plus durables et
1517
tés beaucoup plus durables et profondes, qui sont
nos
cultures au sens large du terme, c’est-à-dire nos manières propres de
1518
nos cultures au sens large du terme, c’est-à-dire
nos
manières propres de penser, de sentir et de croire, de légiférer, de
1519
ces profondes des grands malentendus qui opposent
nos
régions sur le plan politique, économique et social. La méconnaissanc
1520
culturelles » est ce qui empêche le plus souvent
nos
négociateurs, nos hommes d’État, et nos opinions publiques de s’enten
1521
ce qui empêche le plus souvent nos négociateurs,
nos
hommes d’État, et nos opinions publiques de s’entendre, de s’arranger
1522
s souvent nos négociateurs, nos hommes d’État, et
nos
opinions publiques de s’entendre, de s’arranger, et de régler les con
1523
onflits encore plus graves, à long terme. Si donc
nous
voulons contribuer à une meilleure entente politique —· et même écono
1524
illeure entente politique —· et même économique —
nous
ne pourrons le faire qu’en travaillant à « améliorer le terrain », au
1525
d’assurer une meilleure connaissance mutuelle de
nos
cultures. Et cela suppose un dialogue véritable, et un dialogue organ
1526
éloquents et enflammés soient-ils. Voilà pourquoi
nous
n’avons pas voulu convoquer aujourd’hui un grand congrès de plus. Dan
1527
Autre, on parle au public, qui n’est personne. Si
nous
voulons un vrai dialogue entre nos cultures, commençons donc nous-mêm
1528
personne. Si nous voulons un vrai dialogue entre
nos
cultures, commençons donc nous-mêmes, ici et maintenant, par dialogue
1529
eusement, celui qui reste le plus conventionnel à
notre
époque, ennemi des conventions ! Pourquoi ne pas essayer dans ce doma
1530
de, plus rapide, plus spontané et plus efficace ?
Nous
sommes assez peu nombreux pour nous le permettre ici. Et nos objectif
1531
us efficace ? Nous sommes assez peu nombreux pour
nous
le permettre ici. Et nos objectifs nous y invitent : car nous voudrio
1532
assez peu nombreux pour nous le permettre ici. Et
nos
objectifs nous y invitent : car nous voudrions 1° que ce colloque abo
1533
reux pour nous le permettre ici. Et nos objectifs
nous
y invitent : car nous voudrions 1° que ce colloque aboutisse à une pu
1534
ettre ici. Et nos objectifs nous y invitent : car
nous
voudrions 1° que ce colloque aboutisse à une publication (par les soi
1535
èse des motifs du dialogue et de ses méthodes. Et
nous
voudrions 2° que ce colloque aboutisse à une résolution tendant à la
1536
, et définissant leurs fonctions. Je souhaite que
nos
débats, loin de se complaire dans des généralités généreuses, et loin
1537
ses, et loin de prétendre à épuiser leurs thèmes,
nous
permettent plutôt de tracer les grandes lignes d’un programme suggest
1538
ai donc sans transition à un bref commentaire sur
notre
ordre du jour de ce matin. Premier point : Quels sont les motifs géné
1539
onde ? Il s’agit en somme de vérifier d’abord que
nous
sommes tous conscients de l’urgence du problème, d’accord sur sa posi
1540
ntés sont alertées, les imaginations travaillent.
Nous
pourrons vérifier et préciser cet accord en examinant la première pag
1541
ts : d’une part, la mise en contact inévitable de
nos
différentes cultures par une force superficiellement uniformisante, l
1542
nationaliste », ou différenciatrice, par laquelle
nos
cultures répondent à cette pression qu’elles subissent toutes. De ces
1543
ialogue. Bien entendu, d’autres motifs peuvent et
devront
être énumérés et définis. Il se peut aussi que certains d’entre vous
1544
exemple. Une fois cette première mise au point de
notre
situation de départ effectuée nous pourrons aborder le deuxième point
1545
e au point de notre situation de départ effectuée
nous
pourrons aborder le deuxième point : Quels sont les motifs spécifique
1546
écifiques du dialogue, pour chaque région ? Ceci
nous
demandera sans doute plus de temps. Car il importe que chaque « régio
1547
s qui ont été discutés, parce qu’il me semble que
nous
ne sommes pas très loin de nous entendre. Il y a eu une première posi
1548
’il me semble que nous ne sommes pas très loin de
nous
entendre. Il y a eu une première position du problème par Bertrand de
1549
uvenel, que j’ai trouvée extrêmement heureuse : «
Nous
sommes tous des colonisés. » En effet, nous sommes tous en présence,
1550
e : « Nous sommes tous des colonisés. » En effet,
nous
sommes tous en présence, dans toutes nos cultures différentes, d’un m
1551
effet, nous sommes tous en présence, dans toutes
nos
cultures différentes, d’un même problème qui est l’industrialisation,
1552
isation superficielle, venant de l’extérieur, qui
nous
met tous dans la même situation, et qui nous amène au dialogue — pour
1553
qui nous met tous dans la même situation, et qui
nous
amène au dialogue — pour quelle raison ? Parce que cette technique, e
1554
xte culturel européen. Elle est absolument liée à
nos
bases métaphysiques, religieuses, et à toute notre histoire. Maintena
1555
nos bases métaphysiques, religieuses, et à toute
notre
histoire. Maintenant, elle se dégage de ce contexte et elle s’objecti
1556
. Je n’irai pas jusqu’à dire, comme M. Jargy, que
nous
les intellectuels d’Europe, sommes tous contre la technique : je croi
1557
e levée de boucliers contre le matérialisme. Mais
nous
sommes en train d’intégrer, difficilement il est vrai, les valeurs de
1558
premier dialogue est universel, et il s’agit pour
nous
de le maintenir en cet état, sinon nous aboutirons à des oppositions
1559
agit pour nous de le maintenir en cet état, sinon
nous
aboutirons à des oppositions violentes. Donc, première raison du dial
1560
ntes. Donc, première raison du dialogue : comment
nous
adapter, how to cope with technology, chacun à notre manière, pour ar
1561
us adapter, how to cope with technology, chacun à
notre
manière, pour arriver à un développement harmonieux, et non pas à cet
1562
même de la culture comme c’est le cas en Europe.
Nous
en arrivons alors à cette question de la culture ou des cultures. J’a
1563
cultures. J’avais prévu dans mon introduction que
nous
aurions à discuter sur ce terme, ainsi que sur les termes de culture
1564
, ou est-ce qu’il y a des cultures ? Je crois que
nous
pouvons tous dire oui et non là-dessus, il s’agit de distinguer. Il y
1565
, comme l’a dit M. Liscano, et qui est universel.
Nous
pouvons parler d’hommes de culture dans n’importe quelle civilisation
1566
es de culture dans n’importe quelle civilisation,
nous
savons exactement ce que cela veut dire. Ce sont les hommes qui réflé
1567
ut-être grâce à la technique d’ailleurs, mais qui
doivent
s’expliquer avec la technique chacune à leur manière, et qui ne doive
1568
ec la technique chacune à leur manière, et qui ne
doivent
pas au moment même où elles reprennent leur autonomie se laisser unif
1569
lisme, c’est-à-dire de l’union dans la diversité.
Nous
sommes tous en faveur de la différenciation, de la prise de conscienc
1570
l y en eut tant entre les nations européennes, il
nous
faut avoir en vue cette culture de l’universel dont parlait d’Arbouss
1571
ix — Non ! Non ! (applaudissements). Donc, ce que
nous
visons par ce dialogue, c’est une espèce de convergence vers une cult
1572
es. Si vous êtes d’accord là-dessus, je crois que
nous
avons dit ce qu’il fallait dire sur ce premier point de l’ordre du jo
1573
it dire sur ce premier point de l’ordre du jour :
nous
avons vérifié notre accord de base sur la nécessité du dialogue.
1574
ier point de l’ordre du jour : nous avons vérifié
notre
accord de base sur la nécessité du dialogue. cp. Rougemont Deni
1575
é exclus les ouvrages qui ne traitent que d’un de
nos
pays (sauf s’ils ont pour sujet les rapports de ce pays avec l’ensemb
1576
s envisagent pas expressément dans le contexte de
notre
unité de culture ; enfin, ceux qui n’ont l’Europe que dans le titre —
1577
la philosophie, du droit et de la politique, etc.
Nous
avons pris pour guide, dans ce classement, l’utilité pédagogique. J’e
1578
ment, l’utilité pédagogique. J’entends par là que
nous
avons cherché à nous mettre à la place de l’étudiant qui entreprend d
1579
ogique. J’entends par là que nous avons cherché à
nous
mettre à la place de l’étudiant qui entreprend d’écrire une thèse sur
1580
éen. Il n’a pas le temps de lire 2000 volumes. Il
doit
savoir quels sont les titres qui intéressent sa spécialité et les bra
1581
pécialité et les branches connexes de la culture.
Nous
ne voulons pas donner des notes, bonnes ou mauvaises, mais nous tâche
1582
s pas donner des notes, bonnes ou mauvaises, mais
nous
tâcherons d’indiquer brièvement — par des notices de quelques lignes
1583
jet à la plupart des thèses soutenues dans toutes
nos
universités et qui traitent d’un problème européen. Vers une Semain
1584
a Semaine européenne du livre qui se prépare, sur
notre
initiative, et qui aura lieu au printemps de cette année (du 30 mars
1585
lft. Plusieurs centaines de librairies, dans tous
nos
pays, seront invitées à composer des vitrines « européennes ». Des pr
1586
ure qui sera tenue à Genève. Le présent numéro de
notre
bulletin reflète les travaux préparatoires de la bibliographie et de
1587
contemporaine. L’examen de cette coupe appelle, à
notre
avis, deux remarques fondamentales. Trop de livres sur l’Europe ?
1588
oposées à ces problèmes depuis des siècles, ou de
nos
jours. Chacun brûle d’apporter au débat ses idées, ses critiques, ses
1589
olide des réalités ». Leur unanimité fondamentale
devrait
-elle nous rendre optimistes sur l’avenir de l’union de l’Europe ? J’e
1590
lités ». Leur unanimité fondamentale devrait-elle
nous
rendre optimistes sur l’avenir de l’union de l’Europe ? J’en doute un
1591
lent chez leurs auteurs une tournure d’esprit qui
devait
les rendre hostiles à la CECA en ses débuts, et qui reste opposée, fo
1592
Certes, il ne faut décourager personne, et l’on
doit
se féliciter de voir autant d’esprits préoccupés de mettre en ordre l
1593
tre en ordre leurs idées sur ce qui se passe dans
notre
monde. Mais publier tout cela pose un autre problème, et c’est aux éd
1594
s’est fortement accru depuis deux ans, ainsi que
nous
l’avions prévu. D’autres entreprises collectives — au premier rang de
1595
t d’encourager ou de susciter, — tels seraient, à
notre
avis, les éléments de base d’un pool européen de l’édition. 53. Éd
1596
ens [Avant-propos] (mai 1963)cu L’enquête dont
nous
publions aujourd’hui l’analyse avait pour objectif bien défini d’étud
1597
on avec l’Association européenne des enseignants.
Nous
écrivions notamment en 1960 : Si maintenant nous voulons faire l’Eur
1598
Nous écrivions notamment en 1960 : Si maintenant
nous
voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer nos peuples et les doter
1599
nous voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer
nos
peuples et les doter d’institutions communes, il est bien clair que c
1600
fait les mêmes exigences que la démocratie : elle
doit
être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europe. Si
1601
démodé de l’instruction civique dans presque tous
nos
pays, mais encore la quasi-inexistence des perspectives européennes d
1602
ance de l’enseignement civique dans la plupart de
nos
pays. Elles définissent d’une manière très concrète la nature des obs
1603
t les moyens financiers nécessaires. Ces derniers
devraient
être empruntés, à mon avis, au budget d’une défense nationale bien co
1604
areille suggestion dans les réponses officielles.
Nous
sommes encore, sur ce chapitre, loin de compte. Ce qui est plus rassu
1605
onclusions majeures qui me paraissent résulter de
notre
enquête. C’est dire que la Campagne d’éducation civique était nécessa
1606
que, dont il fut l’un des fondateurs, un festival
doit
être tout d’abord représentatif d’un genius loci, d’un climat régiona
1607
EFM que je me félicite de pouvoir accueillir dans
nos
publications le compte rendu du colloque réuni à Aix au mois de juill
1608
en avait traité peu de temps auparavant, à Lyon.
Nous
avons jugé opportun de reproduire à la suite du compte rendu d’Aix, l
1609
cs Il peut paraître paradoxal qu’au moment où
nous
nous efforçons de faire une vaste union européenne, ici, à Aix, vous
1610
Il peut paraître paradoxal qu’au moment où nous
nous
efforçons de faire une vaste union européenne, ici, à Aix, vous vous
1611
omène européen d’aujourd’hui consiste à supprimer
nos
divisions pour donner leur jeu normal à nos diversités. L’effort entr
1612
rimer nos divisions pour donner leur jeu normal à
nos
diversités. L’effort entrepris ici par M. Bigonnet me paraît donc all
1613
igonnet me paraît donc aller dans le droit fil de
notre
effort européen. […] Toutes les cultures, anciennes, ou nouvelles, o
1614
nt à des représentants de cultures très diverses,
nous
sommes tous colonisés par cette même civilisation technologique et no
1615
isés par cette même civilisation technologique et
nous
devons retrouver notre équilibre en présence du défi qu’elle nous jet
1616
par cette même civilisation technologique et nous
devons
retrouver notre équilibre en présence du défi qu’elle nous jette. Cec
1617
vilisation technologique et nous devons retrouver
notre
équilibre en présence du défi qu’elle nous jette. Ceci étant valable
1618
ouver notre équilibre en présence du défi qu’elle
nous
jette. Ceci étant valable également pour l’Occident, bien que l’Occid
1619
a technique destructrice de la civilisation. Mais
nous
sommes tombés d’accord, à Genève, pour penser que la technique est un
1620
l’accession à la culture de couches immenses que
nous
assistons aujourd’hui. Autre point non moins important : la création
1621
int non moins important : la création de loisirs.
Nous
arrivons au moment où la technique, parce qu’elle est suffisamment po
1622
nions émises au cours de cette première partie de
nos
débats, je voudrais répondre en quelques mots à la question très pert
1623
ues, que la plupart de ces inventions ne sont pas
dues
à des techniciens spécialisés mais à des hommes qui s’occupent de tou
1624
le jeune américain du même degré et du même âge.
Nous
assistons là à un phénomène d’auto-régulation, non pas au nom d’un id
1625
idéal « d’humanités », mais simplement parce que
nous
sommes conduits, par les nécessités mêmes du progrès technique et de
1626
’industrie, la période du charbon. Maintenant que
nous
sommes passés à la période blanche, la période de l’électricité, de l
1627
echnique. De ces considérations générales, ce que
nous
avons à retenir ici, je crois, c’est que, entre la technique et la cu
1628
temporain du terme. Elles coupent une quantité de
nos
frontières actuelles, qui n’étaient pas les mêmes ou n’existaient pas
1629
ref, une réponse à leur travail créateur. Et ceci
nous
conduit à l’idée de « métropole », qui est à la base du colloque qui
1630
« métropole », qui est à la base du colloque qui
nous
réunit. […] Au moment où les frontières s’ouvrent à des échanges plu
1631
tion culturellement sous-développée à laquelle on
devrait
apporter les lumières de Paris ! Il s’agit bien plutôt de faire parti
1632
ce à une communication. À mon sens, une métropole
devrait
jouer, mutatis mutandis, le rôle des petites cours de la Renaissance
1633
reviendrai plus tard sur ce point… capital ! […]
Nous
avons vu qu’une métropole, cela consiste en un attrait, un climat, et
1634
t naissant ou renaissant. Quant à l’argent et aux
devoirs
de l’argent, dont parlait si justement et si éloquemment Jean Ballard
1635
n retour. La culture et l’éducation, je crois que
nous
sommes tous d’accord là-dessus, il n’y a pas de meilleur investisseme
1636
grandes industries. Une métropole digne de ce nom
devrait
donc financer en grande partie elle-même son rayonnement. Autrement,
1637
conditions analogues en Europe. Un projet de loi
doit
être déposé à cet effet devant le Conseil de l’Europe, tendant à géné
1638
ents de leur interdépendance vitale, de ce qu’ils
doivent
attendre les uns et les autres et de ce qu’ils peuvent s’apporter les
1639
les citoyens qui la vivront, conscients de leurs
devoirs
envers ce grand ensemble qui est leur civilisation et des droits que
1640
tit souvent à des naissances réelles. Le motif de
notre
Campagne d’éducation civique européenne, c’est la nécessité de sortir
1641
és encore à naître. Le moyen pratique d’en sortir
nous
a paru de nous appuyer sur quelque chose qui existe bel et bien, et q
1642
tre. Le moyen pratique d’en sortir nous a paru de
nous
appuyer sur quelque chose qui existe bel et bien, et qui joue un rôle
1643
toyens pour ce qu’elle veut. Elle est chargée par
nos
États de faire des citoyens pour la nation. Et l’on sait qu’elle y a
1644
n. Et l’on sait qu’elle y a bien réussi, mais que
nous
l’avons payé par les deux guerres mondiales. Pourquoi n’en ferait-ell
1645
a tâche de la Campagne est immense : il y a, dans
nos
divers pays des centaines de milliers d’enseignants. Pour les atteind
1646
w, l’accueil le plus bienveillant a été réservé à
nos
stages par les autorités locales, régionales et nationales. Le secrét
1647
dont ils prendraient l’initiative. Les textes que
nous
publions ici ne représentent qu’une faible partie de ceux qui ont été
1648
Et que les historiens nationalistes se moquent de
nous
quand ils prétendent que telle chaîne de montagnes ou tel fleuve divi
1649
es faits géographiques qui définissent l’unité de
notre
continent, et qui fassent voir combien sa division en nations « étern
1650
absurde théorie des « frontières naturelles » qui
nous
a conduits à couper en deux, trois ou quatre pays un bassin naturel (
1651
ope politiquement unie, les régions naturelles de
notre
continent reprendraient vie. Car voici le raisonnement que je me tien
1652
ctuels, et aussi des plus angoissants de ceux que
nous
a légués l’antiquité proche-orientale, si étroitement mêlée aux origi
1653
venus à l’œuvre parlant une seule et même langue,
dussent
la quitter parlant des langues diverses, et incapables de plus jamais
1654
i m’évoque d’abord la description de l’Europe que
nous
donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société des esprits
1655
titution dont le nom même semble indiquer qu’elle
devrait
résumer le monde de l’esprit, l’ensemble de nos activités intellectue
1656
vrait résumer le monde de l’esprit, l’ensemble de
nos
activités intellectuelles, et donc artificielles — elle fait songer à
1657
oubli des buts finaux de l’existence dans lequel
nous
voyons s’enfoncer, inexorablement, le spécialiste. Essayons de poser
1658
oblème dans son ensemble, à l’échelle planétaire.
Nous
assistons, me semble-t-il, au xxe siècle, à deux mouvements de sens
1659
mêle, pour le meilleur et pour le pire. Arrêtons-
nous
quelques instants pour nous demander quelles sont les causes, le mote
1660
our le pire. Arrêtons-nous quelques instants pour
nous
demander quelles sont les causes, le moteur et l’agent de ce mouvemen
1661
ugnante, à l’Asie brahmanique ou chinoise, et qui
devait
aboutir à la condamnation puis à la suppression — mais après combien
1662
isible et plus facile à observer, hélas, que dans
nos
universités. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler : nous ass
1663
. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler :
nous
assistons en fait à une double explosion au sein des institutions d’e
1664
xies dans le cosmos en expansion vertigineuse que
nous
décrivent les astronomes contemporains. D’où résultent les deux consé
1665
is aussi des hommes d’outre-mer qui viennent chez
nous
en pèlerinage aux sources vives de la nouvelle culture mondiale. Or,
1666
autaire, et le sens synthétique ou universaliste.
Nos
universités ne sont plus guère, en fait, que des agglomérats ou juxta
1667
’un peu plus près. Sur l’explosion des effectifs,
nous
disposons d’une grande richesse de statistiques. Un seul exemple peut
1668
Robert Oppenheimer et d’autres savants américains
nous
affirment que 85 % des scientifiques ayant vécu depuis l’aube de l’hi
1669
s Armand me disait un jour : si vous et moi, dans
nos
années d’études, il y a trente à trente-cinq ans, avions appris toute
1670
ppris toute la chimie et n’en avions rien oublié,
nous
ne saurions qu’un dixième de ce qu’elle est aujourd’hui. Ces données
1671
t gardé ses pouvoirs régulateurs de l’ensemble de
nos
croyances : un théologien d’aujourd’hui, lisant l’œuvre d’un physicie
1672
lusions du physicien et la dogmatique de l’Église
doit
être estimé négatif, positif ou indifférent. J’ajoute que le physicie
1673
onflits dès longtemps périmés59. Faudra-t-il donc
nous
résigner à ce que l’accroissement même du savoir entraîne pour conséq
1674
ateur non prévenu, jugeant seulement sur ce qu’il
nous
voit faire, il semblerait que la très grande majorité des Européens t
1675
ils l’avaient entreprise. Mais l’Université, dans
nos
pays, paraît plus florissante que jamais : loin d’être abandonnée, el
1676
L’incommunicabilité des savoirs est ressentie par
notre
esprit comme une frustration, comme une blessure intime, et comme une
1677
tait de le déduire d’une observation attentive de
nos
universités, l’on ne trouve qu’une sorte de monstre, assemblage de pi
1678
c’est pourquoi sans doute on la pose si rarement.
Notre
enseignement vise-t-il à former des personnes réelles et complètes, o
1679
là qu’ils se posent à eux-mêmes ces questions, et
nous
les posent avec une insistance gênante — car nous voici de moins en m
1680
nous les posent avec une insistance gênante — car
nous
voici de moins en moins armés pour y répondre. Le problème qu’on sou
1681
ici, et qui est celui du principe de cohérence de
notre
civilisation, me paraît absolument spécifique de l’Europe. Seule en e
1682
licité des disciplines spécialisées provient chez
nous
de la sécularisation de la philosophie et de la recherche qui s’est m
1683
es hommes nourris de culture différentes viennent
nous
poser leurs grandes questions naïves et pénétrantes : pourquoi l’Euro
1684
e vos passions et vos désirs ? — bien peu d’entre
nous
sont capables de donner une réponse satisfaisante. Le spécialiste se
1685
a doctrine physique du Temps, aux discussions qui
durent
déjà depuis un siècle sur le principe de Carnot et Clausius, sur la d
1686
elations entre savoirs spécialisés et synthèse de
nos
connaissances n’est guère qu’un cas particulier. Le paradoxe européen
1687
as seulement celui de l’Université, mais celui de
notre
politique d’intégration européenne, dans sa forme fédéraliste, non un
1688
⁂ Comment résoudre ce problème dans le cadre qui
nous
intéresse ici, celui de l’Université ? Trois solutions me paraissent
1689
. La vie est trop courte, même prolongée comme on
nous
le promet, jusqu’à une moyenne de 90 ans, pour que l’espoir de maîtri
1690
hance de succès ; et l’éducation permanente qu’on
nous
propose, qui s’étendrait du berceau à la tombe, ne laisserait guère l
1691
tielle, que tous les gains partiels, additionnés,
dus
à la spécialisation, ne combleront jamais, et toujours moins. C’est g
1692
mon souvenir dès l’adolescence : « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
1693
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu. » Si je la transpose au domaine moins sublime que j
1694
dans l’analyse de certains cas particuliers, qui
nous
conduisent le plus sûrement au général, ou tout au moins au seuil des
1695
ue l’œuvre de synthèse qu’exige l’état présent de
notre
culture et de nos universités devrait d’abord être confiée à des grou
1696
se qu’exige l’état présent de notre culture et de
nos
universités devrait d’abord être confiée à des groupes de chercheurs
1697
at présent de notre culture et de nos universités
devrait
d’abord être confiée à des groupes de chercheurs représentant des dis
1698
e, convenablement informée, ferait beaucoup mieux
notre
affaire. Ce qui importe, ce n’est pas que la synthèse s’opère dans le
1699
sance ; et pas non plus qu’elle s’inscrive devant
nous
, sur quelque carte perforée, comme un résultat objectif ; ce qui impo
1700
utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’il
nous
faut enfin, ce qui nous manque, ce sont des hommes de synthèse, un ty
1701
élevé du terme. Ce qu’il nous faut enfin, ce qui
nous
manque, ce sont des hommes de synthèse, un type nouveau d’hommes de p
1702
te de conscience conjoncturelle de l’évolution de
nos
recherches, un sens constamment alerté de leurs corrélations virtuell
1703
oilà sans doute le genre de solution concrète que
nous
pourrions préconiser, si nous voulons tenter de faire face au problèm
1704
lution concrète que nous pourrions préconiser, si
nous
voulons tenter de faire face au problème posé par l’accroissement bab
1705
erait le plus malaisé de traiter dans le cadre de
nos
facultés classiques. Voici quelques-uns de ceux que, pour ma part, je
1706
isciplines farouches qu’imposent à la majorité de
nos
contemporains les impératifs de la croissance de production, et de l’
1707
ts. 5. Européologie. Il existe dans la plupart de
nos
grandes universités des départements d’indianisme, de sinologie, d’is
1708
rdination de leurs politiques économiques. Ce qui
nous
manque encore, c’est une étude quasi ethnographique des caractères sp
1709
uasi ethnographique des caractères spécifiques de
notre
civilisation, à l’heure où elle se répand d’une manière anarchique su
1710
nera sans peine. L’introduction si désirable dans
nos
mœurs universitaires d’une année sabbatique de type américain, permet
1711
emise en question générale, et c’est aussi ce que
nous
attendons tous de nos vacances. Après un an, les professeurs détachés
1712
ale, et c’est aussi ce que nous attendons tous de
nos
vacances. Après un an, les professeurs détachés reviendraient à leur
1713
l’union dans la diversité, qui est la formule de
notre
grand passé, et de notre avenir, intégré, le seul possible. L’Europe,
1714
é, qui est la formule de notre grand passé, et de
notre
avenir, intégré, le seul possible. L’Europe, c’est très peu de chose
1715
liées par une culture qui a fait le monde, et qui
doit
aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 59. Je n’ignore pas
1716
langage mathématique, même une fois maîtrisé par
nos
économistes, philosophes, psychologues, politistes, biologistes, voir
1717
fectives et personnelles, essentielles au sens de
nos
vies. 60. Ainsi Comenius, dans sa grande utopie pansophique, la Pane
1718
our affirmer leur volonté d’empêcher le retour de
nos
guerres nationales, c’est-à-dire de nos guerres civiles européennes.
1719
retour de nos guerres nationales, c’est-à-dire de
nos
guerres civiles européennes. Le motif dominant de l’union était alors
1720
nferme en soi — ou c’est la guerre. Or d’une part
nous
ne pouvons plus nous enfermer, il est trop tard, déjà tout communique
1721
est la guerre. Or d’une part nous ne pouvons plus
nous
enfermer, il est trop tard, déjà tout communique, par la faute ou par
1722
tout communique, par la faute ou par la vertu de
nos
techniques occidentales ; d’autre part nous savons aujourd’hui qu’auc
1723
rtu de nos techniques occidentales ; d’autre part
nous
savons aujourd’hui qu’aucune guerre ne peut être gagnée, et qu’elles
1724
tiers du xxe siècle. Il remet en question toutes
nos
valeurs, bien plus profondément que les grandes découvertes ne le fir
1725
grandes découvertes ne le firent au xvie siècle.
Nous
avons donc pensé que le concours d’un grand nombre de compétences épr
1726
sont occupés dans le tiers-monde à faire ce dont
nous
tentons ici de mieux voir comment il faut le faire). Le groupe s’est
1727
roupe s’est ensuite occupé de sonder l’opinion de
nos
élites, et de réunir des rapports sur les points principaux d’un prog
1728
nte-huit figurent dans vos dossiers, quelques-uns
nous
sont arrivés hier, d’autres vous seront présentés oralement. C’est di
1729
européenne, du sécularisme — phénomène typique de
notre
culture —, du problème des missions, et des vieux clichés sur le « ma
1730
i) critiquent vivement toute tentative d’affirmer
nos
valeurs et nos responsabilités européennes, recommandent de développe
1731
ivement toute tentative d’affirmer nos valeurs et
nos
responsabilités européennes, recommandent de développer au contraire
1732
u fond et systématiquement, pour supérieures à la
nôtre
, par une sorte de réflexe de surcompensation. La seconde tendance, pl
1733
rtent pour adopter une politique commune. Les uns
nous
mettent en garde contre notre orgueil, notre impérialisme, notre espr
1734
que commune. Les uns nous mettent en garde contre
notre
orgueil, notre impérialisme, notre esprit missionnaire ; les autres,
1735
s uns nous mettent en garde contre notre orgueil,
notre
impérialisme, notre esprit missionnaire ; les autres, contre notre ma
1736
n garde contre notre orgueil, notre impérialisme,
notre
esprit missionnaire ; les autres, contre notre mauvaise conscience ex
1737
e, notre esprit missionnaire ; les autres, contre
notre
mauvaise conscience excessive, notre défaitisme, notre vertige de déc
1738
tres, contre notre mauvaise conscience excessive,
notre
défaitisme, notre vertige de décadence. Il y a beaucoup à dire en fav
1739
mauvaise conscience excessive, notre défaitisme,
notre
vertige de décadence. Il y a beaucoup à dire en faveur de l’une et de
1740
à la portée de leur intelligence souvent fruste,
nos
marins, marchands et soldats les jugeaient un peu enfantins… Imaginez
1741
ourd’hui dans le tiers-monde encore plus que chez
nous
. Retenons donc la notion de l’égalité de toutes les cultures, comme u
1742
te sincérité, sobriété et bonne conscience ce que
nous
autres, les Européens, avons à faire entendre dans le concert des cul
1743
l’adoption par le tiers-monde du plus néfaste de
nos
produits d’origine : le nationalisme ; mais aussi de l’usage que le t
1744
i de l’usage que le tiers-monde voudrait faire de
notre
socialisme plutôt que de notre libéralisme et du droit d’opposition,
1745
voudrait faire de notre socialisme plutôt que de
notre
libéralisme et du droit d’opposition, de nos formules syndicales, et
1746
de notre libéralisme et du droit d’opposition, de
nos
formules syndicales, et de nos formules fédéralistes. Là encore, il n
1747
t d’opposition, de nos formules syndicales, et de
nos
formules fédéralistes. Là encore, il ne s’agit pas un instant, quoi q
1748
u’en aient pensé certains d’entre vous, de vanter
nos
produits, ou d’essayer de les vendre au rabais dans le tiers-monde, m
1749
en plus vite, et sans toujours savoir où il va et
nous
emmène ? Les hommes ne sont pas tous pareils, même pas dans ce que l’
1750
arfelue. Dans l’Inde védique, de 1500 à 500 avant
notre
ère, l’économie était en plein développement — et nous n’étions alors
1751
ère, l’économie était en plein développement — et
nous
n’étions alors que des sauvages — lorsque se répandit le brahmanisme,
1752
he à pied. Ces exemples me paraissent de nature à
nous
rappeler que le niveau de développement économique d’une culture donn
1753
d’articulation de son âme et de son corps. Cela,
nous
n’avons pas le droit de l’ignorer ni de le cacher à ceux que nous nom
1754
le droit de l’ignorer ni de le cacher à ceux que
nous
nommons — et qui se nomment eux-mêmes — sous-développés. Nous avons a
1755
— et qui se nomment eux-mêmes — sous-développés.
Nous
avons au contraire le devoir impérieux de leur dire ce qu’il va leur
1756
mes — sous-développés. Nous avons au contraire le
devoir
impérieux de leur dire ce qu’il va leur en coûter d’essayer de nous «
1757
leur dire ce qu’il va leur en coûter d’essayer de
nous
« rattraper », de dire aux Indiens par exemple qu’ils ne peuvent pas
1758
Indiens par exemple qu’ils ne peuvent pas copier
notre
industrie et garder leurs rites, manger leurs vaches et continuer à l
1759
core et l’on y viendra avec les rapports soumis à
notre
quatrième commission62, celle qui s’occupera de plusieurs sujets grou
1760
on. Les publicistes à gros tirage et Lord Russell
nous
répètent depuis Hiroshima que l’humanité est menacée d’extinction par
1761
Bombe, et ce danger virtuel d’explosion atomique
nous
obsède et nous fascine au point de nous faire oublier le danger bien
1762
anger virtuel d’explosion atomique nous obsède et
nous
fascine au point de nous faire oublier le danger bien réel et présent
1763
atomique nous obsède et nous fascine au point de
nous
faire oublier le danger bien réel et présent de l’explosion démograph
1764
enre humain mais sa prolifération incontrôlée qui
devrait
épouvanter et pousser à une action immédiate à grande échelle ! Plusi
1765
nteuse, comme l’affirme assez bizarrement l’un de
nos
rapporteurs. Cette brève introduction à l’ensemble des rapports de ba
1766
s objectifs de ce congrès, et que le problème que
nous
allons aborder est si vital, si central, et disons-le, si formidable,
1767
i formidable, au sens étymologique du mot, que si
nous
arrivions seulement à le poser avec la clarté et la franchise nécessa
1768
e doute résulte d’une attitude très répandue dans
nos
démocraties bourgeoises, attitude qui consiste à séparer radicalement
1769
omaine du sérieux. On pourra s’inquiéter aussi de
nous
voir intégrer les arts dans la préparation civique, et l’on nous soup
1770
rer les arts dans la préparation civique, et l’on
nous
soupçonnera peut-être de vouloir soumettre l’esthétique à quelque doc
1771
uient mutuellement dans l’optique de l’Europe que
nous
voulons unir, cette Europe qu’il s’agit de faire vivre tout d’abord d
1772
voir, c’est-à-dire par apprendre et assimiler. Il
doit
apprendre le système des institutions et des principes sur lesquels o
1773
t des principes sur lesquels on les a fondées. Il
doit
assimiler les règles de conduite, lois et conventions qui régissent l
1774
conventions qui régissent la vie en société, dans
nos
démocraties. Tout cela, c’est ce que l’on nomme l’instruction civique
1775
uction civique — ou en tout cas, c’est ce qu’elle
devrait
être — mais ce n’est pas encore l’éducation au civisme. Celle-ci, en
1776
re l’éducation au civisme. Celle-ci, en effet, ne
doit
pas se contenter d’inculquer un savoir, de donner des réflexes, de di
1777
es réflexes, de discipliner l’individu, mais elle
doit
l’inciter à agir, à se manifester activement dans la communauté, à y
1778
nécessaire. L’homme européen, le citoyen d’une de
nos
démocraties, ne saurait être un vrai démocrate, un bon citoyen et un
1779
sion. C’est là l’un des principes fondamentaux de
notre
droit, et l’un des plus fréquemment invoqués devant les tribunaux. In
1780
i le rôle de l’éducateur européen est double : il
doit
d’une part inculquer à l’élève les lois et conventions de la vie soci
1781
e sociale et communautaire, mais d’autre part, il
doit
préparer l’élève à agir librement, selon son jugement, une fois sorti
1782
selon son jugement, une fois sorti de l’école. Il
doit
donc d’une part initier l’enfant aux règles communes, d’autre part le
1783
vers son risque personnel, en fin de compte. ⁂ Si
nous
demandons maintenant ce qu’est la culture, nous allons voir que sa dé
1784
i nous demandons maintenant ce qu’est la culture,
nous
allons voir que sa définition formelle ressemble étrangement, en Euro
1785
l’enfant, l’adolescent, le débutant de tout âge,
doit
d’abord en recevoir des impressions et tenter de les assimiler, de le
1786
assimiler, de les analyser, de les comprendre. Il
doit
prendre connaissance des chefs-d’œuvre, apprendre quand et comment il
1787
ins religieuses et sociales, dans quel esprit. Il
doit
donc tout d’abord apprendre à voir, à lire, à écouter ces chefs-d’œuv
1788
e serait pour un danseur hindou, par exemple, qui
doit
exécuter exactement les rites, ou pour un peintre officiel sous Stali
1789
l appartient au bon maître de distinguer l’erreur
due
à la maladresse de l’« erreur » qui révèle l’exigence intime d’une pe
1790
sanction suprême de la communauté — même s’il ne
doit
l’obtenir qu’à titre posthume. Nous retrouvons ici nos deux catégorie
1791
même s’il ne doit l’obtenir qu’à titre posthume.
Nous
retrouvons ici nos deux catégories fondamentales : liberté et respons
1792
’obtenir qu’à titre posthume. Nous retrouvons ici
nos
deux catégories fondamentales : liberté et responsabilité. Qu’il s’ag
1793
cle n’avait été plus farouchement iconoclaste que
le nôtre
, jamais aucun n’avait ressuscité autant de modes et d’œuvres du passé
1794
parlants et convaincants que les chefs-d’œuvre de
nos
arts, comparés et compris dans leur généalogie et dans leurs « messag
1795
une glorieuse indifférence une bonne douzaine de
nos
frontières actuelles. Elles relient des cités, des foyers de création
1796
au départ, il n’est pas une seule des branches de
notre
culture qui ne résulte de mille échanges, tissant l’œuvre commune des
1797
le champ limité par les frontières d’une seule de
nos
nations actuelles. Il n’y a pas plus de « peinture française » que de
1798
rselle, gratuite et obligatoire. Et de même, dans
nos
démocraties, tout homme doit et peut être un citoyen. Pourquoi l’art
1799
ire. Et de même, dans nos démocraties, tout homme
doit
et peut être un citoyen. Pourquoi l’art serait-il seul à rester une s
1800
nt passif et en dehors du coup. Une culture saine
doit
être vivante dans chaque membre de la communauté. Tout le monde n’a p
1801
le » n’intéressant que les sujets vraiment doués,
devrait
occuper une place importante dans tous nos programmes scolaires. Car
1802
s, devrait occuper une place importante dans tous
nos
programmes scolaires. Car s’il est vrai comme le dirait Pascal que le
1803
ble — selon la formule européenne. Voilà pourquoi
notre
Campagne pour l’éducation civique des jeunes Européens doit comporter
1804
gne pour l’éducation civique des jeunes Européens
doit
comporter une campagne pour l’éducation artistique des futurs citoyen
1805
tistique des futurs citoyens — et peut-être même,
doit
-elle commencer par là. 63. Ces déclarations sont extraites de deux
1806
e (mai 1967)dd 1. Mise en garde préalable
Nous
ne pensons pas que l’enseignement des langues et des littératures étr
1807
nement des langues et des littératures étrangères
doive
se proposer « d’inspirer à l’élève le respect des peuples étrangers »
1808
» comme le dit une directive pédagogique d’un de
nos
pays. Il ne s’agit pas d’utiliser l’enseignement au profit d’une bonn
1809
e dit un Guide de l’enseignant publié en 1958 par
notre
Centre européen de la culture. Cela ne correspondrait ni à la réalité
1810
là pour tous, et lui seul en tire cette œuvre qui
nous
intéresse, non telle autre, née au même moment, dans le même milieu).
1811
bsession nationale dont l’enseignement littéraire
devrait
se guérir s’il veut se conformer à la vérité et à la réalité de son o
1812
etc. Que ceci soit donc bien nettement souligné :
notre
campagne ne veut à aucun prix faire de l’enseignement un moyen de pro
1813
ion politique de l’Europe : ce serait contraire à
notre
idée de l’Europe autant qu’à notre idée de l’enseignement. Mais elle
1814
it contraire à notre idée de l’Europe autant qu’à
notre
idée de l’enseignement. Mais elle se fonde sur l’idée que l’enseignem
1815
ile dictu !), mais c’est l’inverse qui est vrai :
nos
littératures « nationales » résultent d’une différenciation (souvent
1816
térature européenne. Dans ce domaine en tout cas,
nous
n’avons pas à revendiquer une union à venir (certes souhaitée), mais
1817
faire voir, expliquer, une unité de base qui est
notre
passé, lequel conditionne et permet notre avenir commun. 3. Élémen
1818
qui est notre passé, lequel conditionne et permet
notre
avenir commun. 3. Éléments de notre unité Les agents formateurs
1819
et permet notre avenir commun. 3. Éléments de
notre
unité Les agents formateurs et spécifiants de l’« unité intelligib
1820
a littérature européenne sont faciles à énumérer.
Nous
les mentionnerons tout à l’heure, mais avant cela, rappelons un grand
1821
oman. Au contraire, du troisième millénaire avant
notre
ère jusqu’à la domination anglaise, tout ce qui s’écrit en Inde est p
1822
ent : comment interpréter la vérité de ce texte ?
Nous
disons : est-ce que c’est vrai ? est-ce que cela m’intéresse ? m’amus
1823
ents communs, relevons : a) Les civilisations que
nous
continuons. — Égypte, Mésopotamie, Crête, Grèce, Rome, Jérusalem, chr
1824
christianisme, Celtes, Germains, Arabes, Slaves :
nous
avons tous subi ces influences, tout ce passé reste présent et agit d
1825
luences, tout ce passé reste présent et agit dans
nos
écrits : La littérature européenne est coextensive dans le temps, av
1826
higénie de Racine et dans celle de Goethe. Ou, de
nos
jours, Les Mille et Une Nuits et Calderón dans Hofmannsthal, l’Odyssé
1827
es procédés, genres et structures de l’œuvre, que
nous
ne voyons plus parce que trop évidente, est décisive : elle atteste l
1828
aux, politiques, économiques, qu’on retrouve dans
nos
littératures dès le début du xixe siècle ; enfin les thèmes psycholo
1829
ndiale qui le ramène à ses justes proportions. a)
Nos
langues littéraires, en Europe, sont étroitement apparentées (à la se
1830
é européenne de culture. b) La différenciation de
nos
littératures par leur langue est relativement récente. Le français de
1831
’unité qu’institue une organisation politique, ne
nous
oblige nullement à ne plus avoir qu’une seule allégeance commune ; el
1832
es allégeances. Il est faux de penser que le seul
devoir
de l’individu serait son devoir envers l’État ; et il est exorbitant
1833
enser que le seul devoir de l’individu serait son
devoir
envers l’État ; et il est exorbitant de considérer comme le devoir su
1834
tat ; et il est exorbitant de considérer comme le
devoir
suprême de l’individu celui qui le lierait à quelque super-État.65
1835
servateurs frileux et puristes méfiants de toutes
nos
langues (mais surtout de la française) qui prétendent redouter que l’
1836
e union que celle que permet l’unité existante de
notre
culture. Unité dans la diversité, communauté de base qui donne sens e
1837
vent forcée à leurs ethnies et à leurs régions. À
nous
Thésée, libérateur, héros de l’Europe des régions ! L’État-nation
1838
— les États-Unis d’Europe » et il s’écrie : « Je
dois
vous donner un avertissement. Le temps presse. Si nous devons constit
1839
vous donner un avertissement. Le temps presse. Si
nous
devons constituer les États-Unis d’Europe, sous quelque nom que ce so
1840
donner un avertissement. Le temps presse. Si nous
devons
constituer les États-Unis d’Europe, sous quelque nom que ce soit, il
1841
ire à la créer… Au lieu d’une Europe qui se fait,
nous
entendons aujourd’hui des déclarations inquiétantes, comme celle d’An
1842
pe est la seule chose véritablement importante de
notre
temps. »67 Mais qui ne voit que ceci s’oppose à cela, dramatiquement
1843
à cette « seule chose véritablement importante de
notre
temps » ? Qui ne voit que si l’Europe qu’appelait Winston Churchill n
1844
eur être de nations « souveraines » ?68 Quand on
nous
affirme que le xxe siècle ne sera pas celui du triomphe de l’Interna
1845
hose est de constater que la réalité politique de
notre
temps est encore la nation, autre chose est d’affirmer qu’on ne peut
1846
r, que c’est là-dessus qu’il faut bâtir, et qu’on
doit
appeler ça réalisme. Le cancer et les maladies mentales sont aussi de
1847
s mentales sont aussi des réalités importantes de
notre
temps, mais je ne pense pas que le réalisme consiste à le proclamer a
1848
al adaptées (pour dire le moins) à l’évolution de
notre
société, la preuve incontestable en est fournie par les deux guerres
1849
-développement de nombreuses et vastes régions de
nos
plus grands pays, contrepartie de l’engorgement déjà presque intoléra
1850
ues, économiques, techniques et démographiques de
notre
temps. Ils ne me semblent pas confirmer que « l’évolution joue dans l
1851
dans le sens de la nation », mais bien plutôt que
nous
atteignons le stade de crise finale d’une forme d’association qui a d
1852
ssiper cette illusion, il faudrait enseigner dans
nos
écoles un minimum d’histoire générale de l’humanité et des formes pol
1853
tion est devenu sacré, c’est-à-dire intangible en
nos
esprits, qui résistent à l’idée qu’il pourrait après tout n’être qu’u
1854
r celui de Napoléon, les seuls empires réussis de
notre
temps se trouvent être des fédérations : les USA et l’URSS71. Trop
1855
concret, non plus dans leurs seules prétentions.
Nous
verrons aussitôt que tous, sans exception, sont à la fois trop petits
1856
ent au niveau des empires véritables qui dominent
notre
monde, et surtout pour résister à la satellisation politique ou écono
1857
urs citoyens puissent y exercer normalement leurs
devoirs
civiques et participer effectivement à la vie de la cité ; donc trop
1858
Parce qu’ils sont trop petits, les États-nations
devraient
se fédérer à l’échelle continentale ; et parce qu’ils sont trop grand
1859
tinentale ; et parce qu’ils sont trop grands, ils
devraient
se fédéraliser à l’intérieur. Remède facile à prescrire, mais presque
1860
rescrire, mais presque impossible à appliquer par
nos
États-nations, dirait-on. En effet, l’existence des empires de l’Est
1861
tège. C’est ce second parti qu’ont adopté en 1848
nos
vingt-cinq petits États suisses et bien leur en a pris. Mais les ving
1862
d et de constitutif qui les retient de s’unir. Et
nous
voyons mieux ce que c’est, maintenant que nous avons défini l’ambitio
1863
Et nous voyons mieux ce que c’est, maintenant que
nous
avons défini l’ambition profonde et constitutive de l’État-nation, sa
1864
que l’on fait actuellement, c’est-à-dire laisser
nos
États continuer à prétendre à une indépendance de moins en moins croy
1865
est destiné à devenir demain la vraie réalité de
notre
société, et je vais désigner par là une unité d’un type nouveau, à la
1866
de participation civique que la nation telle que
nous
l’a léguée le siècle dernier : — la région.74 Invention de la ré
1867
il s’agit là d’un phénomène complexe et neuf, que
nous
voyons lentement prendre forme au seuil de ce dernier tiers de notre
1868
ent prendre forme au seuil de ce dernier tiers de
notre
siècle, comme un visage dont les traits se composent et s’illuminent
1869
érique du Nord. Ce sont vraiment des créations de
notre
temps, des organismes en train de naître de la combinaison de forces
1870
et à mesure que se dévalorisent les frontières de
nos
États-nations, les régions vont se mettre à vivre et respirer de plus
1871
l et la gendarmerie. Et c’est sur ces régions que
nous
bâtirons l’Europe, non sur les cadres en bonne partie vidés des vieil
1872
ècle. La politique d’union européenne, désormais,
doit
consister à effacer nos divisions pour donner libre jeu à nos diversi
1873
n européenne, désormais, doit consister à effacer
nos
divisions pour donner libre jeu à nos diversités 76. Ces paroles éve
1874
r à effacer nos divisions pour donner libre jeu à
nos
diversités 76. Ces paroles éveillèrent un écho pour moi des plus ina
1875
s78 et une bonne centaine d’études substantielles
dues
à des sociologues, à des politologues, à des économistes, à des juris
1876
progrès social », je lis ces quelques phrases :
Nous
proclamons la nécessité de la Révolution fédéraliste et progressiste
1877
nçaise pour la construction d’une VIe République.
Nous
réclamons la création d’États régionaux français. Ces États régionaux
1878
eraineté à l’État fédéral français. La lutte pour
notre
indépendance nationale ne peut être menée que dans le cadre de l’Euro
1879
s accentué de vastes régions de France. La nation
doit
réparation du tort ainsi causé79. On n’est pas loin de l’agitation p
1880
sités qui expliquent que le Marché commun ait cru
devoir
convoquer en 1961 le très important colloque de Bruxelles sur les éco
1881
ous les préfets de la République : L’Europe peut
nous
tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le cadre
1882
’au souvenir des autonomies régionales, voilà qui
nous
donne à penser que la révolution régionaliste, condition de l’Europe
1883
ition de l’Europe unie, est bien plus avancée que
nous
n’osions l’espérer. Toutefois, ne nous y trompons pas : le processus
1884
ancée que nous n’osions l’espérer. Toutefois, ne
nous
y trompons pas : le processus sera très long, et il nous paraîtra néc
1885
trompons pas : le processus sera très long, et il
nous
paraîtra nécessairement très lent, au jour le jour. Nous n’en sommes
1886
raîtra nécessairement très lent, au jour le jour.
Nous
n’en sommes encore, aujourd’hui, qu’au stade de la prise de conscienc
1887
s motifs de son apparition en ce moment précis de
notre
histoire et de l’évolution de notre société occidentale. À peine avon
1888
ent précis de notre histoire et de l’évolution de
notre
société occidentale. À peine avons-nous pris la mesure des perspectiv
1889
ution de notre société occidentale. À peine avons-
nous
pris la mesure des perspectives qu’il nous invite à explorer, notamme
1890
avons-nous pris la mesure des perspectives qu’il
nous
invite à explorer, notamment institutionnelles. Des réalisations à ce
1891
en admettant que tout se passe bien plus vite de
nos
jours qu’à l’aube grecque de notre histoire. Je ne cite pas la Grèce
1892
ien plus vite de nos jours qu’à l’aube grecque de
notre
histoire. Je ne cite pas la Grèce par hasard. Car je tiens la région
1893
pour une forme de communauté aussi nouvelle dans
notre
civilisation que le fut au vie siècle avant notre ère l’apparition d
1894
otre civilisation que le fut au vie siècle avant
notre
ère l’apparition de la polis, dans la société grecque archaïque. Et l
1895
i prétendent aujourd’hui se partager le monde. Si
nous
n’en sommes encore qu’à la petite aube de la formation des régions en
1896
de base de l’Europe fédérale à venir, en revanche
nous
touchons déjà au crépuscule de la période des États-nations. Ce qui e
1897
atégories de pensée dans lesquelles ont vécu tous
nos
ancêtres depuis des siècles, et que nous ont inculquées tous les clas
1898
vécu tous nos ancêtres depuis des siècles, et que
nous
ont inculquées tous les classiques de la philosophie politique, de Bo
1899
tiguës de taille donnée, en sorte que ces limites
doivent
être tracées avec une certaine liberté de jugement 85. Ainsi : là où
1900
comme si l’évolution moderne venait subitement de
nous
faire sortir de l’ère néolithique, celle qui a été marquée par la fix
1901
re aussi indispensables aux autres que les autres
nous
sont indispensables 86. » Je proposerais, pour ma part, que l’on subs
1902
. Enfin, il est une grande notion que les régions
nous
amèneront à mettre en lumière, c’est celle de la pluralité des allége
1903
ement de quelques hommes d’État, grands commis de
nos
républiques et de tout bord. Les phénomènes majeurs qui ont motivé ce
1904
reprise des fédéralistes régionalistes. Pour eux,
nous
serons d’abord traîtres à la patrie, que nous soyons tenants d’un plu
1905
ux, nous serons d’abord traîtres à la patrie, que
nous
soyons tenants d’un plus ou d’un moins que les dimensions actuelles d
1906
lus ou d’un moins que les dimensions actuelles de
notre
État-nation, c’est-à-dire d’une Bretagne, d’une Catalogne, d’une Écos
1907
ne Catalogne, d’une Écosse — ou de l’Europe. Mais
nous
serons aussi de doux rêveurs, des esprits brumeux, idéalistes utopist
1908
i. Mais des objections apparemment plus réalistes
nous
sont faites par les partisans « malgré tout » d’une Europe composée d
1909
culturelles que techniques. Or, ces ordinateurs,
nous
les avons ! J’ai dit ailleurs que le fédéralisme intégral n’est deven
1910
oir sinon tout à fait impossible dans certains de
nos
pays. À quoi l’on ne peut répondre — comme d’ailleurs à la plupart de
1911
ns la vie créatrice et quotidienne des Européens.
Nous
pensions tous, au lendemain de la guerre, dans l’enthousiasme des con
1912
péenne l’emporterait sur les volontés nationales.
Nous
sommes plusieurs à penser aujourd’hui que l’Europe des États-nations
1913
4. Cf. Janus, n° 15, été 1967, p. 84. 75. L’URSS
devra
bien restituer un jour ou l’autre à la libre disposition de leurs hab
1914
que et civitas donne civisme, synonymes réels qui
devraient
être perçus et vécus comme tels… Que pourrait donner regio ? (sans év
1915
nombreux et plus mesquins que les conflits entre
nos
nations. » « Voulez-vous donc balkaniser l’Europe ? » (Ces réflexes
1916
une réfutation.) Résistances conditionnées par
nos
habitudes visuelles et les atlas scolaires (une couleur par pays)
1917
’on va tenter d’analyser. 2. Que la région ne
doit
pas être conçue comme un État-nation en réduction Presque toutes l
1918
propositions axiomatiques de ce genre : — L’État
doit
être unique et indivisible. — De son siège unique, dans la capitale,
1919
enseignement, fiscalité, défense, tourisme, etc.)
doit
dépendre d’un seul et même organisme, l’État, dans les limites d’un s
1920
droit de brûler ses hérétiques, mais l’État a le
devoir
de sévir contre ceux qui contestent l’un de ses dogmes (objecteurs de
1921
omade fixé au sol à partir du Xe millénaire avant
notre
ère). Au cours des siècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres
1922
vois ! » Aux yeux de cet homme gutenbergien, que
nous
sommes tous peu ou prou, et dans son système de représentation, la ré
1923
épublicain. Or ce pouvoir paraît mieux assuré, de
nos
jours, par les petits États que par les ex-puissances — et cela pour
1924
es stato-nationalistes dont, je le répète, nul de
nous
n’est indemne. 3. De la pluralité des allégeances Comment échap
1925
de de cinq), sans compter la paresse naturelle de
notre
esprit, qui cherche en tout et avant tout la réduction à la rassurant
1926
st un problème d’éducation ou de recyclage qui va
nous
prendre au moins douze ans si nous commençons tout de suite. Il nous
1927
cyclage qui va nous prendre au moins douze ans si
nous
commençons tout de suite. Il nous faut apprendre à penser par problèm
1928
ns douze ans si nous commençons tout de suite. Il
nous
faut apprendre à penser par problèmes et non par nations. Devant un p
1929
rticipation civique, université, par exemple), il
nous
faut apprendre : 1° à déterminer les éléments de base ou modules util
1930
siècle il y ait d’autres différences que celles
dues
aux moyens techniques de mise au pas d’une nation. Et de Napoléon à t
1931
rses dans l’humanité et d’ordres de grandeur dans
nos
projets. Je demande la dissociation et la répartition fédéraliste des
1932
est pas seulement entre sept ou huit élus […] que
doit
être partagé le gouvernement d’un pays, c’est entre les provinces et
1933
mmun, par exemple, qui est un pouvoir économique,
doit
-il entretenir des visées politiques, ou laisser ce soin soit à une au
1934
ociaux ou culturels noués ailleurs. cl) Voilà qui
nous
donnera, sans aucun doute, plusieurs Europes régionales de définition
1935
mpossibles à dessiner… Mais après tout chacun de
nous
sait très bien à quelles sociétés il cotise, où il paie ses impôts, q
1936
quels sont les paysages de son cœur. Et aucun de
nous
n’exige que tout cela soit inscrit dans les limites peintes en couleu
1937
le chemin conduisant de l’État-nation à la région
devra
passer par la supranationalité et ses institutions étatiques. Mais ce
1938
ses institutions étatiques. Mais ce n’est pas ici
notre
sujet. 92. Si le Languedoc et la Provence parlaient encore généralem
1939
fédérale, la Commission et le Parlement de la CEE
devront
s’efforcer d’y suppléer en revendiquant des pouvoirs « supranationaux
1940
ue et de l’adjectif politisé, devenu courant dans
nos
journaux, à la TV et dans tous nos débats. La politique, dans cette a
1941
u courant dans nos journaux, à la TV et dans tous
nos
débats. La politique, dans cette acception ridicule mais de très loin
1942
e plus près le sens de quelques-uns des mots-clés
notre
époque. Une approche aphoristique, me semble-t-il, s’y prêtera mieux
1943
e comparait à Bismarck, et qui pensait que l’État
doit
être fort pour servir fortement le Prolétariat, lequel ne manquera pa
1944
to-nationalisme « démocratique » régnant sur tous
nos
pays. Nulle discontinuité des uns à l’autre, dans nul domaine. Pour p
1945
les de son chant sacré « Qu’un sang impur abreuve
nos
sillons ! » Duclos, Séguy et le PC français se font « champions de l’
1946
ins efficace que Déroulède, cette injustice n’est
due
qu’aux circonstances, non à la différence des talents. 3. Ni l’Inte
1947
cité ne tiennent plus devant la vraie religion de
notre
temps. Quand le pape demande la grâce des accusés de Burgos, et quand
1948
n réelle ne sont imaginables. Tant qu’on laissera
nos
États-nations affirmer en dépit de tout leur souveraineté absolue et
1949
e et par l’auto est-elle un produit spécifique de
notre
société de consommation et du capitalisme de profit ? La destruction
1950
’œil au profit du secteur tertiaire. L’automation
doit
supprimer à terme la condition prolétarienne. Où seront les masses ?
1951
l’État-nation, et c’est même tout ce qu’elle peut
nous
apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-il aujourd’hui de la lutte
1952
apparatchiks et membres de ce qu’on appelle chez
nous
les professions libérales. En France, la condition d’un ouvrier d’usi
1953
Arnaud Dandieu écrivaient dans L’Ordre nouveau :
Nous
avons les moyens techniques d’abolir la condition prolétarienne, et n
1954
anarchique et inhumain des débuts du xixe siècle
doit
être abolie par une technique enfin soumise aux possibilités libératr
1955
e la machine. Aujourd’hui, c’est l’automation qui
nous
permet d’atteindre l’objectif que visait le Service civil. La négatio
1956
sera pas : en ce sens que l’obstacle à l’union de
nos
peuples par la fédération continentale des régions est d’ordre cultur
1957
ions est d’ordre culturel, éducatif ; il est dans
nos
manuels d’histoire et, par là, dans la tête de nos politiciens. C’est
1958
os manuels d’histoire et, par là, dans la tête de
nos
politiciens. C’est l’école qui a formé des générations de nationalist
1959
des générations de nationalistes, c’est elle qui
doit
former la première génération européenne103. f) « Vous voulez donc
1960
s, socialistes et fascistes. Mais ce n’est pas là
notre
définition de la politique. Quand on parle d’« élargir la CEE pour en
1961
ernement européen que sur la base des régions, et
nous
voici ramenés au concept clé de toute révolution digne aujourd’hui de
1962
4. « Sur le plan de la tradition révolutionnaire,
nous
rencontrons, d’une part, un mouvement vers l’universel où l’individua
1963
« La conquête de la personne, … et l’effort qu’il
nous
faut entreprendre… pour situer en ce centre de l’homme le centre de l
1964
ou moins astucieux, mais un moyen de créer ce qui
nous
manque le plus en Occident — de la Californie au fleuve Amour —, à sa
1965
ommunistes tentaient de donner des solutions, que
nous
jugions fausses, à ce problème fondamental que les démocraties ne voy
1966
sultative. Avec l’autorisation des organisateurs,
nous
donnons ici le texte intégral des rapports soumis aux quatre commissi
1967
e ces rapports, et qui fut adoptée à l’unanimité.
Nous
faisons précéder ces textes d’un résumé analytique du Rapport de base
1968
’un résumé analytique du Rapport de base, dont il
nous
est malheureusement impossible de publier le texte intégral : il occu
1969
t à lui seul plus de deux-cent-cinquante pages de
notre
bulletin. Nous nous bornerons donc à donner une idée aussi objective
1970
s de deux-cent-cinquante pages de notre bulletin.
Nous
nous bornerons donc à donner une idée aussi objective que possible de
1971
deux-cent-cinquante pages de notre bulletin. Nous
nous
bornerons donc à donner une idée aussi objective que possible de son
1972
es paraîtra requise. On trouvera en fin de numéro
nos
propres conclusions sur cet événement important dans l’histoire de l’
1973
qui crée la plupart des problèmes culturels, dont
nous
avons à traiter ici et que nous allons énumérer. II. Problèmes cul
1974
s culturels, dont nous avons à traiter ici et que
nous
allons énumérer. II. Problèmes culturels des régions frontalières
1975
umiliante et démoralisante108. C’est grave. Car «
notre
langage fabrique notre pensée pour nous » (Georges Mounin). En briman
1976
nte108. C’est grave. Car « notre langage fabrique
notre
pensée pour nous » (Georges Mounin). En brimant, ridiculisant, interd
1977
e. Car « notre langage fabrique notre pensée pour
nous
» (Georges Mounin). En brimant, ridiculisant, interdisant la langue m
1978
re dans les « régions frontalières » qui séparent
nos
26 États-nations, des effets paralysants du stato-nationalisme, qui s
1979
ur horizontal 668 ; d’un autre type, 211 »). Mais
nous
ne trouvons pas de données sur la diffusion de cette même presse en S
1980
kilomètres de chez soi est générale. La radio de
nos
divers pays est généralement mieux entendue que la TV dans les région
1981
isons. Le caractère indiscutablement pathogène de
nos
frontières politiques est celui du lit de Procuste qu’on nomme État-n
1982
agents de propagande les plus efficaces. L’école
nous
a conté que chaque État est une entité qui comporte une langue nation
1983
’elle existait bien avant la formation récente de
nos
États-nations112. Le mot natio qui désignait d’abord les groupes d’é
1984
frontières d’un même État. Il n’est pas vrai que
nos
États-nations correspondent à l’aire de diffusion d’une langue. Dans
1985
Val d’Aoste au nom de l’unité linguistique, elle
devrait
s’amputer, pour le même motif, de près de la moitié de ses territoire
1986
res actuels. Quant à la langue allemande, si elle
devait
coïncider avec un État, il faudrait annexer à la République fédérale,
1987
on, dès la fin du xixe siècle. C’est ainsi qu’on
nous
a inculqué que le Rhin sépare « naturellement » les peuples de ses ri
1988
jusqu’au nord de Trieste… Non, les frontières de
nos
États n’ont jamais été « naturelles ». Elles sont accidentelles et ar
1989
conflits armés dont elles figurent les traces. En
nous
présentant l’Europe comme un puzzle de nations en teintes plates, et
1990
i périr. La vérité, c’est que la culture de tous
nos
peuples est une, quoique tissée de contradictions dans sa genèse même
1991
ntiellement contestataire de son génie — mais qui
nous
ont tous affectés, à doses variables, et qui ont éduqué notre vision
1992
us affectés, à doses variables, et qui ont éduqué
notre
vision du réel, que nous le sachions ou non, que nous soyons « cultiv
1993
bles, et qui ont éduqué notre vision du réel, que
nous
le sachions ou non, que nous soyons « cultivés » ou non. Toutes les g
1994
vision du réel, que nous le sachions ou non, que
nous
soyons « cultivés » ou non. Toutes les grandes écoles d’art, d’archit
1995
ndes écoles d’art et de pensée : c’est l’unité de
notre
culture commune. Mais qu’en est-il de nos diversités tant vantées, et
1996
té de notre culture commune. Mais qu’en est-il de
nos
diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-il vrai, comme le dis
1997
ue ces « précieuses diversités » soient celles de
nos
nations ? Je propose là-dessus deux observations faciles à vérifier.
1998
eux observations faciles à vérifier. 1. Chacun de
nos
pays a un nord et un midi, des croyants et des incroyants, des hommes
1999
les conformistes de chez eux, etc. Ce ne sont pas
nos
appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, mais des éco
2000
. Ce ne sont pas nos appartenances nationales qui
nous
diversifient vraiment, mais des écoles de pensée, des styles de vie.
2001
nnis. Le grand secret de la vitalité inégalée de
notre
culture européenne, je le vois dans cette interaction perpétuelle des
2002
eins des deux grands (qui ne seront grands que de
nos
persistantes divisions). 2. Exemple symbolique : les gens d’Aoste doi
2003
isions). 2. Exemple symbolique : les gens d’Aoste
doivent
pouvoir parler directement avec ceux de Chamonix — comme le permet au
2004
nnel du Mont-Blanc — alors que naguère encore ils
devaient
s’adresser à Rome, laquelle alertait Paris, qui appelait Chamonix, et
2005
t. Le tunnel permet un accès rapide et direct. Il
nous
faut des tunnels partout où il y a une montagne, des cols, des autobu
2006
supérieur (fédération nationale ou continentale)
doit
garder un rôle d’impulsion, de concertation, et de contrôle (au sens
2007
au sens d’expertise plutôt que de coercition). Il
doit
défendre les droits du général contre ceux du singulier. Il est aussi
2008
le problème européen et que la régionalisation de
nos
pays ne serait même pas concevable s’il n’y avait l’horizon européen.
2009
ent au service de l’Europe entière ce qu’aucun de
nos
États, a fortiori de nos régions, ne peut rêver de faire seul.) En re
2010
e entière ce qu’aucun de nos États, a fortiori de
nos
régions, ne peut rêver de faire seul.) En retour, l’exécution des mes
2011
ises, entre l’échelon continental et le régional.
Nous
pouvons donc imaginer le modèle suivant d’une Europe fédérée : — des
2012
communes. Chacune des régions fonctionnelles que
nous
avons énumérées serait ainsi formée, administrativement par un syndic
2013
nise : la complexité des régions rendra justice à
nos
fécondes diversités, et l’ampleur de la fédération exprimera l’unité
2014
Confrontation des régions transfrontalières [
Nos
conclusions] (été 1972)dj Il est fort peu probable qu’aux yeux de
2015
ute si riche en « tournants historiques » qu’elle
nous
ramène périodiquement au point de départ. Les étapes de l’évolution s
2016
s, et finalement adoptées à chaud les thèses d’où
devaient
sortir non seulement les institutions de Strasbourg, Luxembourg et Br
2017
passer au premier rang de l’actualité réelle dans
nos
pays — même si les mass médias ne s’en sont pas aperçu, ou bien ont r
2018
audacieux. ⁂ Le Rapport de base est un monument.
Notre
résumé ne saurait en donner qu’une idée forcément abstraite, mais suf
2019
qu’une idée forcément abstraite, mais suffisante,
nous
l’espérons, pour faire sentir l’ampleur et la diversité des expérienc
2020
en, régions rhénanes et arc alpin. C’est pourquoi
nous
avons tenu à en reproduire intégralement les titres et les sous-titre
2021
e le texte intégral ou le résumé analytique. Elle
nous
paraît se résumer en trois points. 1. Définition de la région : fon
2022
ritoriale. « Le tracé des régions frontalières ne
doit
jouer qu’un rôle secondaire » précise très opportunément un des sous-
2023
lturel : « Chacune des régions fonctionnelles que
nous
avons énumérées serait ainsi formée, administrativement, par un syndi
2024
s de régions, par suite jamais d’Europe viable. ⁂
Nous
nous garderons bien, ici, des clichés habituels après de telles renco
2025
régions, par suite jamais d’Europe viable. ⁂ Nous
nous
garderons bien, ici, des clichés habituels après de telles rencontres
2026
des clichés habituels après de telles rencontres.
Nous
ne parlerons ni d’étape décisive, ni de tournant de l’histoire, ni mê
2027
même de victoire d’une certaine tendance. Ce qui
nous
paraît important, c’est qu’une doctrine régionaliste européenne s’éla
2028
Paris, n° 211, 1968. dj. Rougemont Denis de, « [
Nos
conclusions] Confrontation des régions transfrontalières », Bulletin
2029
t écoulés depuis la parution du dernier numéro de
notre
XIIIe année. Les difficultés de divers ordres qui ont motivé cette in
2030
nterruption temporaire sont aujourd’hui résolues.
Nous
repartons à neuf, non seulement pour une quatorzième année et la suit
2031
La Politique commerciale des Communautés. Enfin,
nous
prévoyons la publication dès la rentrée d’octobre 1974 d’une série de
2032
eux à quatre-mille selon les sujets abordés, mais
nous
savons que nous sommes bien lus, et allons l’être mieux encore, par t
2033
le selon les sujets abordés, mais nous savons que
nous
sommes bien lus, et allons l’être mieux encore, par tous ceux qui ont
2034
ence par les Européens, les motifs principaux qui
nous
ont amenés à l’idée d’union de l’Europe, et qui nous contraignent mai
2035
s ont amenés à l’idée d’union de l’Europe, et qui
nous
contraignent maintenant à réussir cette union, au plus tard, dans les
2036
’Europe pour empêcher le retour des guerres entre
nos
soi-disant « grandes puissances ». La CECA puis la CEE ont permis à l
2037
ce et sa technologie. Il fallait unir à cette fin
nos
maigres forces nationales. C’est ainsi que l’OECE (organisation corre
2038
à des accords commerciaux et monétaires, lesquels
devaient
conduire à une politique économique commune à tous nos pays, et pas s
2039
onduire à une politique économique commune à tous
nos
pays, et pas seulement à ceux de la CEE d’ici 1980. 3e motif. — Ma
2040
re, entraînera l’accroissement de la pollution de
nos
cités, de nos fleuves, de nos mers et de nos dernières forêts, tant q
2041
l’accroissement de la pollution de nos cités, de
nos
fleuves, de nos mers et de nos dernières forêts, tant qu’il y aura du
2042
de la pollution de nos cités, de nos fleuves, de
nos
mers et de nos dernières forêts, tant qu’il y aura du pétrole dans le
2043
n de nos cités, de nos fleuves, de nos mers et de
nos
dernières forêts, tant qu’il y aura du pétrole dans les moteurs. Et p
2044
y aura du pétrole dans les moteurs. Et puis quand
nous
en aurons assez de respirer ou de manger des poisons, certains seront
2045
sons, certains seront tentés par l’exportation de
nos
industries, donc de la pollution industrielle, dans le tiers-monde, o
2046
aucune possibilité matérielle de rejoindre jamais
notre
niveau de vie (matériel). Pour y arriver, en effet, on a calculé qu’i
2047
comme tous les hommes l’ont cru naïvement jusqu’à
nous
: le charbon, le pétrole et les métaux non ferreux s’épuisent d’une m
2048
consommation, tout le pétrole de la terre semble
devoir
être brûlé d’ici trente ans selon les uns, quatre-vingts ans selon le
2049
stiques, de sacrifices à imposer si l’on veut que
notre
espèce tout simplement survive. Et alors, la question qui vient imméd
2050
estins pourraient être renversés. Mais que voyons-
nous
? Les USA ont un gouvernement. Nixon a décidé que les autos ne pollue
2051
s des écologistes, quelque chose qui est là parmi
nous
, bel et bien là, et qui est la Question du siècle, une question pure,
2052
tés de tout l’Occident et dans les rues de toutes
nos
grandes villes au mois de mai 1968 : — Que faisons-nous là ? Quel est
2053
randes villes au mois de mai 1968 : — Que faisons-
nous
là ? Quel est le sens de ma vie dans cette société qui n’en est pas u
2054
é ? Que vaut son fameux niveau de vie ? Vers quoi
nous
conduit-elle ? Elle ne le sait pas elle-même. Cette question, et surt
2055
t surtout qu’elle demeure sans réponse, voilà qui
devrait
nous effrayer vraiment, parce que cela nous laisse béant sur le néant
2056
t qu’elle demeure sans réponse, voilà qui devrait
nous
effrayer vraiment, parce que cela nous laisse béant sur le néant, lai
2057
ui devrait nous effrayer vraiment, parce que cela
nous
laisse béant sur le néant, laisse des millions de jeunes — et d’autre
2058
cohésion interne. Pas grand-chose à détruire dans
notre
société ! Il faut créer une société nouvelle, qui offre un sens et qu
2059
par lui toutes les races de la terre qui copient
notre
civilisation industrielle scientifico-technique, quantitative. Mais e
2060
s. Elle est née aussi des guerres dans lesquelles
nous
avons entraîné toute la planète, et ces guerres sont nées de nos nati
2061
îné toute la planète, et ces guerres sont nées de
nos
nationalismes, et c’est à nous, Européens, qu’il revient d’inventer l
2062
uerres sont nées de nos nationalismes, et c’est à
nous
, Européens, qu’il revient d’inventer les anticorps de ce virus dont n
2063
revient d’inventer les anticorps de ce virus dont
nous
avons infecté la terre entière. Dernière et peut-être suprême raison
2064
pe aujourd’hui résume ainsi tous les problèmes de
notre
société, et les repose. Vous voyez qu’il déborde largement et qu’il b
2065
éborde largement et qu’il balaie — impatiemment —
nos
petites catégories politiciennes de gauche et de droite, et les intri
2066
les intrigues dérisoires (mais si sérieuses !) de
nos
ministres qui s’épuisent en « marathons » dont l’objet se réduit parf
2067
. ») Si l’Europe n’est pas faite, malgré tout, il
doit
y avoir à cela une grande et grave raison, un très puissant barrage d
2068
de et grave raison, un très puissant barrage dans
nos
esprits, si énorme que nous ne le voyons plus. Plus de vingt-cinq ans
2069
puissant barrage dans nos esprits, si énorme que
nous
ne le voyons plus. Plus de vingt-cinq ans de luttes fédéralistes m’on
2070
, il faut défaire et dépasser l’État-nation, dans
nos
mentalités et dans les faits. À partir de là, tout s’enchaîne avec un
2071
is dire maintenant les principales articulations.
Nous
sommes partis du mauvais pied quand, au premier Congrès de l’Europe,
2072
u premier Congrès de l’Europe, à La Haye en 1948,
nous
avons accepté, nous les fédéralistes, un compromis que nous voulions
2073
l’Europe, à La Haye en 1948, nous avons accepté,
nous
les fédéralistes, un compromis que nous voulions purement tactique av
2074
accepté, nous les fédéralistes, un compromis que
nous
voulions purement tactique avec les grands hommes politiques groupés
2075
groupés autour du prestigieux Winston Churchill.
Nous
avons cru que, dans un premier stade, il serait possible de fonder «
2076
souverains — et qu’ensuite on irait plus loin. Or
nous
n’avons pas progressé d’un pas dans le sens d’une vraie fédération. E
2077
doute, mais d’union quand même, ils se moquent de
nous
: ils savent très bien qu’ils ne pourront jamais tenir ces promesses,
2078
faut partir des réalités en train de se faire. Et
nous
voyons qu’elles sont d’une part continentales, bien au-delà des natio
2079
uss écrivait récemment : « On peut se demander si
nos
sociétés qui deviennent de plus en plus énormes et pareilles les unes
2080
ier que celui des nations modèle xixe siècle. On
nous
a appris que les frontières dites « historiques » étaient aussi « nat
2081
, voire contradictoires d’un pays à l’autre. Tous
nos
États ont à faire face à des problèmes régionaux de nature très diver
2082
ni économique. Sur toutes les frontières de tous
nos
États, les exemples abondent : Basques et Catalans divisés par les Py
2083
inze ans. Il faut d’abord faire des régions, dans
nos
nations et à travers leurs frontières. Puis il faut unir ces régions,
2084
isse ce grand projet ? ma réponse est simple : il
nous
faut éduquer et former dès maintenant les Européens de demain, et pou
2085
ropéens de demain, et pour cela, il faut réformer
notre
enseignement. Il faut que l’École, à tous les degrés, cesse immédiate
2086
puis européen et mondial. Toute l’histoire qu’on
nous
a enseignée est à refaire. Elle était faussée à la base par une volon
2087
le catalan et l’allemand. Toute la géographie de
nos
manuels est à refaire, faussée à la base par l’idée de « frontières n
2088
tionaux, sera seule capable d’accepter l’union de
nos
peuples, au-delà de nos États : elle jugera cela tout naturel. Une au
2089
ble d’accepter l’union de nos peuples, au-delà de
nos
États : elle jugera cela tout naturel. Une autre condition de réussit
2090
l’État central. Et c’est pourquoi j’ai dit qu’il
nous
faudra dix à quinze ans pour fédérer le continent : le temps de forme
2091
ion et qu’elle arrive « aux affaires ». Aurons-
nous
le temps ? Vous me poserez alors une seconde question grave : Réfo
2092
serez alors une seconde question grave : Réformer
nos
écoles, former des régions et leurs administrateurs, n’est-ce pas une
2093
-ce pas une entreprise de longue haleine ? Aurons-
nous
le temps de faire tout cela, avant les catastrophes écologiques, éco
2094
rique. Il résume en réalité tous les problèmes de
notre
société, et c’est à ce titre qu’il doit être considéré par la jeuness
2095
lèmes de notre société, et c’est à ce titre qu’il
doit
être considéré par la jeunesse en quête d’un sens et de finalités nou
2096
le vrai processus de la création organique, dans
notre
monde humain, social ou psychique. La non-violence est ouverture au m
2097
d’autochâtiment et s’exerce en fin de compte sur
nous
, à nos dépens. On ne cesse de revendiquer, dans la société d’aujourd’
2098
hâtiment et s’exerce en fin de compte sur nous, à
nos
dépens. On ne cesse de revendiquer, dans la société d’aujourd’hui, de
2099
philosophiques et moraux, cela signifie : voulons-
nous
à tout prix un certain niveau de vie, avec les disciplines sociales u
2100
dépersonnalisantes que cela signifie ? Ou voulons-
nous
accéder à notre mode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, ce
2101
tes que cela signifie ? Ou voulons-nous accéder à
notre
mode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, celles de construi
2102
exaltantes, celles de construire jour après jour
notre
personne comme une œuvre d’art ? En termes d’organisation pratique et
2103
ns et les fédérer, avec tout ce que cela suppose,
nous
l’avons vu, d’autogestion à tous les degrés, de responsables à tous l
2104
communauté retrouvée. Voilà le but. L’atteindrons-
nous
? J’ai toujours estimé que nous ne sommes pas au monde — ni vous ni m
2105
ut. L’atteindrons-nous ? J’ai toujours estimé que
nous
ne sommes pas au monde — ni vous ni moi — pour essayer de deviner l’a
2106
essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que
nous
sommes appelés — et que je vous appelle. 114. Il s’agit de la prem
2107
histoire humaine, il y a béance. Et par exemple :
nos
ministres et nos penseurs vivent aujourd’hui dans des temps différent
2108
il y a béance. Et par exemple : nos ministres et
nos
penseurs vivent aujourd’hui dans des temps différents. Les discours d
2109
nation est le bien suprême, que son indépendance
doit
rester absolue et son État indivisible, ne font que prolonger le xixe
2110
trouvent anticiper sur le xxie : entre les deux,
notre
xxe est en pleine béance de l’histoire. Illustrons cela de citations
2111
a fallu mille ans d’efforts en France pour créer
notre
identité nationale, notre existence nationale ». (C’est dire quelle r
2112
ts en France pour créer notre identité nationale,
notre
existence nationale ». (C’est dire quelle résistance des peuples on a
2113
». (C’est dire quelle résistance des peuples on a
dû
vaincre, ne fût-ce que pour oblitérer sept langues par une seule, et
2114
les réduire au statut de patois !) La région ne
doit
à aucun prix être une arme ou un moyen dirigé contre l’État… Soyons n
2115
la réforme, et précisaient surtout ce qu’elle ne
devait
pas être. Pas un mot sur sa nécessité, sur les avantages qu’on en att
2116
s intérêts. Personne, que je sache, n’a parlé des
devoirs
de la France, si tous ont parlé de ses droits. Personne n’a invoqué l
2117
émodé depuis cent ans, ceux qui réfléchissent sur
notre
société et sur les causes de sa crise aboutissent à des conclusions p
2118
nde actuel, qui est donc condamné à terme, et qui
doit
être remplacé au plus vite, sous peine de catastrophes aisément calcu
2119
de diviser la surface du globe en parcelles, que
nous
désignons comme des territoires nationaux, et d’abandonner le pouvoir
2120
ces territoires. Ce schéma de l’administration de
notre
terre est en contradiction aussi bien avec la structure des systèmes
2121
systèmes techniques qu’avec les besoins vitaux de
notre
monde. Il s’accorde mal avec les principes de l’économie, comme avec
2122
paru chez Laffont en 1973, à Paris : Aujourd’hui
nous
tenons pour acquise la légitimité des États-nations existant en Europ
2123
usieurs siècles. L’existence de ces États-nations
nous
paraît tellement normale qu’il nous arrive d’oublier que leurs fronti
2124
États-nations nous paraît tellement normale qu’il
nous
arrive d’oublier que leurs frontières actuelles… sont fondées sur une
2125
on (ou un Sicilien, ou un Écossais ou un Flamand)
devrait
-il continuer à tolérer de faire partie d’un État plus grand qui lève
2126
en 1968 : à la séculaire centralisation étatique
devaient
succéder les régions, nouvelle formule de la prospérité ; et ces régi
2127
ouvelle formule de la prospérité ; et ces régions
devaient
« s’ouvrir » à leurs voisines au-delà de la frontière nationale : Nor
2128
’« assaut » n’exprime guère que l’idée banale que
nos
éditeurs se font du « dynamisme ». 122. Grasset, Paris, 1972. 123.
2129
de sa pensée, de son action, de sa présence parmi
nous
. Son expérience des hommes et de l’irrationnel qui conduit leurs affa
2130
à l’endroit de ce qui vient et du « progrès » de
notre
monde moderne en général, mais son goût puissant de la vie et son sen
2131
rès tout, que des spécialistes. « C.J.B. », comme
nous
l’appelions, était un homme de stature imposante et d’autorité calme,
2132
s mais chose plus rare, les plus ennoblissants de
notre
siècle. Du prince en soi, archétypal, avant tous titres décernés, C.J
2133
public européen, c’est que George Orwell a prévu
notre
destin inéluctable d’Occidentaux promis à l’impitoyable sollicitude d
2134
ains les plus importants et les plus émouvants de
notre
siècle, avec Kafka et bien peu d’autres. D’autant plus faut-il l’atta
2135
commence à se faire sentir. Presque certainement,
nous
allons vers un âge de dictatures totalitaires, un âge dans lequel la
2136
ie que la littérature, du moins sous la forme que
nous
connaissons, devra passer par une mort temporaire. La littérature du
2137
ure, du moins sous la forme que nous connaissons,
devra
passer par une mort temporaire. La littérature du libéralisme touche
2138
ntièrement raison : si tout ce qu’ils annonçaient
nous
arrive aujourd’hui, ne serait-ce pas qu’ils n’ont rien fait pour l’em
2139
cher ? Et tout fait pour accréditer d’avance dans
nos
esprits l’idée de fatalités peut-être désastreuses, mais qui auront l
2140
-être désastreuses, mais qui auront l’avantage de
nous
innocenter ? Toute prophétie trop bien réalisée — et peu le sont mieu
2141
elui qui avertit, qui annonce l’issue tragique de
nos
manèges, mais nous adjure de faire mentir ses prévisions et nous en m
2142
qui annonce l’issue tragique de nos manèges, mais
nous
adjure de faire mentir ses prévisions et nous en montre les moyens ;
2143
ais nous adjure de faire mentir ses prévisions et
nous
en montre les moyens ; ou bien a-t-il été le complice objectif des ca
2144
libérale », alors oui, il est bien certain que «
nous
entrons dans l’âge des dictatures totalitaires ». Mais que « l’indivi
2145
nisme, ou de sa culture — ne se passe pas hors de
nous
et sans nous, collectivement : il ne peut exister que dans nous et pa
2146
sa culture — ne se passe pas hors de nous et sans
nous
, collectivement : il ne peut exister que dans nous et par nous. Celui
2147
ous, collectivement : il ne peut exister que dans
nous
et par nous. Celui qui aime activement son prochain se comporte en ch
2148
ivement : il ne peut exister que dans nous et par
nous
. Celui qui aime activement son prochain se comporte en chrétien, et l
2149
es (ou seulement stato-nationaux, pour commencer)
nous
invitent à cette démission de la personne — dont ils résultent en vér
2150
moindre reste, et ne laissent aucun espace libre.
Nous
ne pouvons rien contre eux. Mais sans eux, malgré eux ? Vous ne voyez
2151
ais sans eux, malgré eux ? Vous ne voyez pas ? On
nous
répète qu’ils sont la seule réalité… Nous voici donc contraints et ac
2152
as ? On nous répète qu’ils sont la seule réalité…
Nous
voici donc contraints et acculés à l’invention de formes neuves de la
2153
es de la liberté. « Invente, ou je te dévore ! »,
nous
dit le Sphinx assis sur le seuil du futur. « 1984 » désignait le règn
2154
importe seulement qu’elles existent, pour nourrir
notre
espoir raisonnable de restructurer une cité qui mérite d’être appelée
2155
datent de 1964-1965, et que les premières études
dues
au Centre européen de la culture (CEC) et à l’Institut universitaire
2156
e bien compris pourquoi des régions ? Il faut que
nous
le reconnaissions clairement. Il y a sans doute ici plusieurs spécial
2157
stituer. Elles sont potentiellement des objets de
notre
action, de notre volonté, et en tant que telles seulement, des objets
2158
nt potentiellement des objets de notre action, de
notre
volonté, et en tant que telles seulement, des objets de connaissance,
2159
iaget par ses nombreuses analyses établissant que
notre
savoir, notre connaissance, ne proviennent ni des sens, ni de structu
2160
nombreuses analyses établissant que notre savoir,
notre
connaissance, ne proviennent ni des sens, ni de structures tombées du
2161
ès et du plus loin, se rejoignent évidemment dans
notre
actualité la plus concrète. Je vais les traiter rapidement, dans une
2162
l, la région. ⁂ A. La première réponse possible à
notre
question, je la formulerai donc à partir des réalités les plus proche
2163
lie), centrée sur la « cuvette genevoise » et que
nous
avons baptisée région lémano-alpine. Les fonctions essentielles qui a
2164
elle d’ailleurs. Car la région universitaire dont
nous
avions esquissé la possibilité devant plusieurs recteurs suisses et p
2165
ait écrit trois opuscules dans cette langue, dont
nous
ne connaissons plus que quelques mots mais qui a sans aucun doute mar
2166
rée dans la haine et le mépris du tiers-monde qui
nous
les rend), mais elles ont fouetté technique et industrie, qui ont cau
2167
plus obtus ou farfelus qui occupent le devant de
notre
scène politique, ou pour mieux dire, de notre guignol partisan. Or, l
2168
de notre scène politique, ou pour mieux dire, de
notre
guignol partisan. Or, les Européens ne s’uniront jamais sur la base d
2169
une vraie personne, c’est le problème central de
notre
temps. Les régions fonctionnelles, d’aires diverses — chacune ayant p
2170
le territoire de sa réalité — ne naîtront pas de
nos
modèles, mais bien de la nécessité de recréer des milieux de particip
2171
ouvenel observe une chose très simple : c’est que
nous
ne pouvons connaître avec quelque certitude que le passé, mais sans p
2172
e passé, mais sans pouvoir le changer ; alors que
nous
avons liberté et puissance de changer l’avenir, mais sans le connaîtr
2173
tement l’antinomie démontrée par Heisenberg entre
notre
pouvoir de mesurer la vitesse d’un électron et celui de déterminer sa
2174
ussi radicaux. Il serait absurde de prétendre que
nous
ne savons rien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel : nous mou
2175
rétendre que nous ne savons rien de l’avenir, car
nous
en savons l’essentiel : nous mourrons tous. Nous savons que la mort p
2176
ien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel :
nous
mourrons tous. Nous savons que la mort physique (selon le second prin
2177
nous en savons l’essentiel : nous mourrons tous.
Nous
savons que la mort physique (selon le second principe de la thermodyn
2178
ur la vie, mais non pas sur l’esprit créateur. Et
nous
savons que la terre ayant des dimensions finies, ses ressources seron
2179
mais qui varieront très largement en fonction de
nos
appétits ou de notre sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à
2180
très largement en fonction de nos appétits ou de
notre
sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à l’avenir et à ses cad
2181
son déroulement, son histoire et ses dates, « car
nous
ne savons ni le jour ni l’heure ». (À l’inverse, les historiens ne f
2182
ère de ce que l’Histoire n’est pratiquement, pour
nous
, qu’une composition de faits passés, opérée à partir des problèmes du
2183
odifiable. Les dates seules y sont certaines…) Si
nous
ne savions pas cela, il serait superflu d’avoir une politique et d’en
2184
on sa date. Mort de la terre et mort de chacun de
nous
. Une seule chose est imprévisible, par définition, et c’est la créati
2185
ion de l’esprit. Entre ces pôles se passe la vie,
notre
aventure collective et personnelle, éphémère et pourtant décisive, qu
2186
que, qu’il serait fou de mépriser. Et ils peuvent
nous
convaincre encore que la fabrication par les centrales surgénératrice
2187
lui de rouler moins vite et de régler à 20 degrés
nos
thermostats, voire de payer plus cher demain une électricité produite
2188
évisionnels deviennent nocifs quand ils tendent à
nous
faire accroire qu’une seule croissance est à la fois possible et néce
2189
ielle. Au type de prévision fausse et néfaste qui
nous
annonce comme un fait scientifique que désormais « la consommation d’
2190
les sept ans », j’oppose le type de prévision qui
nous
fait voir que la consommation d’électricité doit cesser de doubler to
2191
nous fait voir que la consommation d’électricité
doit
cesser de doubler tous les sept ans en Occident, car il serait au moi
2192
e. Mais le meilleur exemple d’une prévision utile
nous
est donné par les fameux graphiques de Forrester et de Meadows. Ils n
2193
ent à cinquante ans du point de départ choisi, si
nous
laissons les choses aller dans leur mouvement selon les lois de l’ine
2194
s leur mouvement selon les lois de l’inertie. Ils
nous
réveillent et nous incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, m
2195
lon les lois de l’inertie. Ils nous réveillent et
nous
incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne nous imp
2196
vec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne
nous
imposent rien. En présence de cette agression libératrice, il n’y a q
2197
st donc pas contre la prospective qu’il s’agit de
nous
mettre en garde, mais contre l’illusion fataliste et fatale qui nous
2198
e, mais contre l’illusion fataliste et fatale qui
nous
ferait croire, désormais, qu’il revient à l’ordinateur d’orienter not
2199
ésormais, qu’il revient à l’ordinateur d’orienter
notre
politique. La prospective doit nous montrer la nécessité de choisir,
2200
nateur d’orienter notre politique. La prospective
doit
nous montrer la nécessité de choisir, et non pas faire le choix à not
2201
r d’orienter notre politique. La prospective doit
nous
montrer la nécessité de choisir, et non pas faire le choix à notre pl
2202
nécessité de choisir, et non pas faire le choix à
notre
place. Elle devrait tendre à éduquer en nous le sens de la responsabi
2203
ir, et non pas faire le choix à notre place. Elle
devrait
tendre à éduquer en nous le sens de la responsabilité civique, en nou
2204
x à notre place. Elle devrait tendre à éduquer en
nous
le sens de la responsabilité civique, en nous faisant découvrir le sy
2205
en nous le sens de la responsabilité civique, en
nous
faisant découvrir le système des répercussions politiques et sociales
2206
tiques et sociales de tous ordres d’un projet qui
nous
paraissait « purement privé ». Mais je vois au contraire les promoteu
2207
phénomènes qui auraient lieu de toute façon sans
nous
, sans notre action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire,
2208
qui auraient lieu de toute façon sans nous, sans
notre
action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est
2209
toute façon sans nous, sans notre action, hors de
nos
prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est pas raisonnable » a
2210
discours pousse au crime de désertion civique, et
devrait
à ce titre être puni beaucoup plus sévèrement que l’objection de cons
2211
rtée et d’un sens exigeant du témoignage civique.
Nous
retrouvons ici l’attitude de pensée essentiellement irresponsable que
2212
nsable que j’entends ici dénoncer : elle voudrait
nous
faire croire que la société, la civilisation, leur crise et le systèm
2213
inateur a parlé, la cause est jugée. On oublie de
nous
dire qu’il n’est que la voix de ses programmateurs et de leurs préjug
2214
s préjugés. Tel est le succès de la projection de
nos
désirs sur une Nécessité impersonnelle, qu’on peut se demander si les
2215
l’économie de guerre, qui est le modèle de toutes
nos
prévisions et leur idéal inconscient, est l’utopie au sens originel,
2216
at de guerre en permanence, et toute technocratie
nous
y conduit aussi sûrement que le racisme, le marxisme-léninisme et les
2217
devient exponentielle. Le long terme, au surplus,
devrait
compter avec tant de facteurs non chiffrables, et leurs interactions
2218
r une prospective intuitive L’avenir dépend de
nos
passions, pas de nos calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont
2219
uitive L’avenir dépend de nos passions, pas de
nos
calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont prévisibles en fin d
2220
le calendrier, n’est pas d’un grand secours pour
notre
politique, car les effets de ces techniques, nous le voyons bien aujo
2221
otre politique, car les effets de ces techniques,
nous
le voyons bien aujourd’hui, sont trop nombreux, trop ramifiés et inte
2222
entifique qu’artistique, de la saisie du réel par
notre
esprit, mais dans la crise présente de notre civilisation, comment su
2223
par notre esprit, mais dans la crise présente de
notre
civilisation, comment suffirait-elle à nous guider dans le système ul
2224
e de notre civilisation, comment suffirait-elle à
nous
guider dans le système ultracomplexe des interactions dont dépend not
2225
ystème ultracomplexe des interactions dont dépend
notre
avenir ? Il est trop clair qu’on ne peut conduire un Boeing 747 en fa
2226
ètres éventuellement décisifs pour l’évolution de
notre
société, tels que « la peur de l’avenir en général, ou du chômage en
2227
ace de guerre. Elle est de nature à modifier tous
nos
paramètres : c’est en son nom que tel ministre de la guerre favorise
2228
ême où il participait de la finalité guerrière de
nos
États-nations de modèle napoléonien. »129 Mais une fois reconnues ce
2229
e (dont le stalinisme allait donner le modèle) et
notre
société de consommation, — selon que l’on serait au début ou à la fin
2230
se déclarait, il y a peu, incapable de dire « si
nous
verrons jamais le jour où il sera possible d’isoler les variables clé
2231
mbreux développements collectifs du passé peuvent
nous
éclairer sur l’avenir. La Rome des jeux, avec ses deux-cents jours fé
2232
singulière de l’Empire, la charte d’indépendance
devait
être accordée sans contrepartie.132 Nous retrouvons le parallèle av
2233
ance devait être accordée sans contrepartie.132
Nous
retrouvons le parallèle avec notre ère totalitaire : la dépersonnalis
2234
trepartie.132 Nous retrouvons le parallèle avec
notre
ère totalitaire : la dépersonnalisation détruit les engagements civiq
2235
même prévoir l’allure de sa courbe historique, et
nous
allons voir qu’on l’a fait. Tout ce qui peut s’observer dans le noya
2236
oissement du PNB, ni même la défense militaire de
nos
frontières. La plupart des critères de ce type, qu’utilisent couramme
2237
ques et comme il semble bien que l’avaient oublié
nos
plus savants économistes. Les moyens technologiques, accordés par leu
2238
t de la société de l’autre. Exemple : — Quand on
nous
dit : « Il va falloir dans les dix ans qui viennent plus d’autos pour
2239
d’un caprice, comme la plupart des gadgets qu’on
nous
offre ; ou encore « n’importe où », comme l’auto ; ou vers quelque ch
2240
week-end. Enfin, le modèle d’avenir qu’on élabore
doit
rester flou. Sinon, ce sera la tyrannie sur la communauté qui le réal
2241
ommunauté qui le réalisera, et dès maintenant sur
notre
faculté d’imaginer et d’inventer. Car l’objet de la prospective n’est
2242
ve d’un avenir qui serait déjà déterminé, hors de
nos
prises, et que nous n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des
2243
serait déjà déterminé, hors de nos prises, et que
nous
n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers nos fin
2244
’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers
nos
fins, et non pas de soumettre nos fins à ce qui fut « possible » jusq
2245
es chemins vers nos fins, et non pas de soumettre
nos
fins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou
2246
ins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que
nous
agissions ou que nous laissions courir, que nous le voulions ou non,
2247
sible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou que
nous
laissions courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est notre aff
2248
nous agissions ou que nous laissions courir, que
nous
le voulions ou non, l’avenir est notre affaire. Et non pas celle des
2249
courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est
notre
affaire. Et non pas celle des lois mythiques derrière lesquelles nous
2250
pas celle des lois mythiques derrière lesquelles
nous
essayons de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais d
2251
is mythiques derrière lesquelles nous essayons de
nous
cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais désirs. 126. Be
2252
de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de
nos
vrais désirs. 126. Bertrand de Jouvenel, L’Art de la conjecture, P
2253
ssance, publié par le club de Rome : « En vérité,
nous
sommes comme un enfant bien doué qui se retrouverait tout à coup dému
2254
ivant, psychique ou sympathique. L’intuition peut
nous
informer sur le vivant par recours au savoir inconscient accumulé dan
2255
cumulé dans les cellules et le cerveau. Elle peut
nous
informer aussi sur le social, par sympathie, réaction consonante ou d
2256
D. de Rougemont qui sera intitulé : L’Avenir est
notre
affaire ». Les extraits correspondent au chapitre 6 de ce livre ; de
2257
mise en ordre. Au total, la modernité est ce qui
doit
être préféré, sitôt que certifiée moderne, à toute espèce de traditio
2258
s’avouent plus que culturelles ou idéologiques de
nos
jours. Je pose donc que les relations entre l’Europe et le Monde dépe
2259
gions et celle qui domine l’Occident ? La réponse
doit
être cherchée dans la théologie du xxe siècle qui, sur les traces de
2260
sont promis, remplaçant ceux qui existent devant
nos
yeux. Tous ces traits définissent une anti-religion. Que les Église
2261
rit, un peu plus tard, qu’au retour du Christ : «
Nous
serons tous transformés, en un instant » (grec : en atomo), c’est-à-d
2262
iennent, de Bagdad par l’Afrique, les Arabes, qui
nous
apportent l’aristotélisme, l’algèbre, et bien plus que cela : le conc
2263
t sa rhétorique, qui vont influencer profondément
nos
manières de sentir et de rêver, à travers la poésie des troubadours e
2264
venu les découvrir. Cette constatation symbolique
nous
permet de faire ici l’économie de l’énumération des découvertes et in
2265
ou magique. Et sans plus de souci de l’intégrer à
notre
tradition chrétienne137. En sorte que la greffe sera bientôt rejetée.
2266
mon enfance ! Ces apports émotifs ou plastiques à
nos
arts ont peu de chances de durée en Europe. Dans la mesure même où il
2267
e debussysme, un Pierre Boulez aujourd’hui ne lui
doit
rien, et c’est précisément à Debussy qu’il choisit de se rattacher. M
2268
la liste impressionnante des inventions majeures
dues
à l’Europe, dans tous les ordres138 : arts et sciences, philosophies
2269
ces formes ? D’une manière globale, je crois que
nous
sommes en droit de dire que l’Europe, depuis deux ou trois siècles, e
2270
conflits politiques et militaires. Trois exemples
nous
permettront d’illustrer le principe de cette crise mondiale et l’impa
2271
de « ce qui est venu de l’Europe ». A. Prenons
notre
premier exemple au niveau microscopique des effets d’une forme (ici m
2272
de ces œuvres, mais c’est elle qui les a créées.
Nous
l’oublions souvent et les autres l’ignorent ; ils voient plus facilem
2273
niveau du contact brutal entre leurs coutumes et
nos
armes, leur sagesse ancestrale et nos machines. Nos péchés sont crian
2274
coutumes et nos armes, leur sagesse ancestrale et
nos
machines. Nos péchés sont criants, et tout l’Orient les crie, mais il
2275
s armes, leur sagesse ancestrale et nos machines.
Nos
péchés sont criants, et tout l’Orient les crie, mais il n’entend pas
2276
, et tout l’Orient les crie, mais il n’entend pas
nos
grandeurs. Car la musique est le sublime de l’Occident, mais pour l’o
2277
en me dit un jour : « Vous autres Européens, vous
nous
envoyez des machines-outils ; c’est très joli, cela nous amuse et c’e
2278
voyez des machines-outils ; c’est très joli, cela
nous
amuse et c’est utile, mais pourquoi n’y joignez-vous pas un petit liv
2279
tout un monde de valeurs complètement étranger à
nos
croyances traditionnelles ? » Une autre fois, il me raconte que sa fe
2280
jakarta ; et quand ils eurent appris les notes de
notre
gamme, elle leur dit : « Composez maintenant une chanson dans le goût
2281
ne faisaient que réinventer les lieux communs de
nos
chansons européennes, qu’ils n’avaient jamais entendues. Ainsi, chaqu
2282
achine exportée est, en fait, un cheval de Troie.
Nous
avons évacué nos guerriers et retiré nos fonctionnaires, mais nous ra
2283
t, en fait, un cheval de Troie. Nous avons évacué
nos
guerriers et retiré nos fonctionnaires, mais nous ramenons subreptice
2284
Troie. Nous avons évacué nos guerriers et retiré
nos
fonctionnaires, mais nous ramenons subrepticement, et sans le savoir,
2285
nos guerriers et retiré nos fonctionnaires, mais
nous
ramenons subrepticement, et sans le savoir, des occupants plus effica
2286
de l’invention et de la compréhension de la vie.
Nos
machines et nos raisonnements, nos formes d’art et de gouvernements t
2287
et de la compréhension de la vie. Nos machines et
nos
raisonnements, nos formes d’art et de gouvernements transportent au l
2288
ion de la vie. Nos machines et nos raisonnements,
nos
formes d’art et de gouvernements transportent au loin des champs de f
2289
à proprement parler des conflits idéologiques qui
nous
menacent, mais c’est le mécanisme même des prétentions stato-national
2290
ailleurs que les anticorps des virus répandus par
nos
États, notre technologie, notre matérialisme, doivent être élaborés,
2291
e les anticorps des virus répandus par nos États,
notre
technologie, notre matérialisme, doivent être élaborés, et peuvent l’
2292
virus répandus par nos États, notre technologie,
notre
matérialisme, doivent être élaborés, et peuvent l’être. L’union fédér
2293
nos États, notre technologie, notre matérialisme,
doivent
être élaborés, et peuvent l’être. L’union fédérale de nos peuples pou
2294
élaborés, et peuvent l’être. L’union fédérale de
nos
peuples pourrait seule permettre une lutte efficace contre les périls
2295
ficace contre les périls écologiques qui menacent
notre
continent (pollution du Rhin, de la Méditerranée, de l’Atlantique, pé
2296
mples intéressants de semblables… nuances, dirons-
nous
, dans la description (« petit, trapu… » contrastant avec « grand et s
2297
les mains cette Politique de la personne dont
nous
sommes tous d’accord, ici, pour affirmer qu’elle devrait dominer et o
2298
sommes tous d’accord, ici, pour affirmer qu’elle
devrait
dominer et orienter L’Aventure occidentale de l’homme , et qu’en ell
2299
et le plus respectable des éditeurs suisses, ont
dû
sacrifier à la préparation de ce livre de fête une partie de leurs va