1
1)a Notre programme n’est pas systématique, et
il
n’est pas non plus rigide. Il reste ouvert à l’événement. J’oserais d
2
as systématique, et il n’est pas non plus rigide.
Il
reste ouvert à l’événement. J’oserais dire qu’à certains égards, il e
3
l’événement. J’oserais dire qu’à certains égards,
il
est moins décisif en soi que l’existence même de ce Centre, par où j’
4
ommes libres. Car en fin de compte, pourquoi faut-
il
sauver l’Europe ? Non point pour l’opposer aux grandes nations nouvel
5
s’inquiètent pour l’avenir immédiat de l’Europe.
Ils
voient qu’elle s’unit trop lentement, peut-être mal. Ils n’ont pas gr
6
pour l’avenir immédiat de l’Europe. Ils voient qu’
elle
s’unit trop lentement, peut-être mal. Ils n’ont pas grande confiance
7
ent qu’elle s’unit trop lentement, peut-être mal.
Ils
n’ont pas grande confiance dans le jeu politique des États souverains
8
litique des États souverains et des partis, quand
il
s’agit de surmonter les égoïsmes que les États et les partis, précisé
9
t, sont chargés de défendre, et qui nous ruinent,
ils
sentent que l’esprit manque trop souvent dans tout cela. Ils voudraie
10
que l’esprit manque trop souvent dans tout cela.
Ils
voudraient bien faire quelque chose, mais ne voient ni quoi, ni comme
11
acée de l’extérieur, mais malade. Nous pensons qu’
il
faut la sauver pour deux raisons que chacun doit comprendre, qu’il so
12
qu’il faut la sauver pour deux raisons que chacun
doit
comprendre, qu’il soit Européen ou non : — parce que l’Europe fut et
13
pour deux raisons que chacun doit comprendre, qu’
il
soit Européen ou non : — parce que l’Europe fut et demeure depuis des
14
it de parti dans ses multiples manifestations, qu’
il
s’agisse des partis politiques proprement dits, ou des nationalismes
15
et des cœurs. Pour aboutir à fédérer nos peuples,
il
faut donc agir tout d’abord sur les esprits et sur les cœurs. Le vrai
16
classe. Il y a là quelque chose de neuf, plus qu’
il
n’y peut paraître à première vue. Insistons donc : le Centre fait app
17
Europe, et qui se demandent ce que l’on fait pour
elle
en dehors du plan politique. Nous avons attendu plus d’un an, avant d
18
nous avons fait.) Mais nous sommes convaincus qu’
il
s’agit maintenant d’accélérer et d’élargir au maximum une prise de co
19
maximum une prise de conscience de l’Europe. Sans
elle
, les constructions de la politique resteront lettre morte, ou pire :
20
ats et paroisses, groupes d’études ou d’échanges,
il
en est des milliers de toute espèce. Nous en appelons aussi aux isolé
21
et du sermon ? — Euh… le péché. — Et qu’est-ce qu’
il
en a dit, le pasteur ? — Ben… il était plutôt contre ! » Le péché con
22
Et qu’est-ce qu’il en a dit, le pasteur ? — Ben…
il
était plutôt contre ! » Le péché contre l’esprit, dans notre Europe e
23
imitation des États « souverains » ; par là même,
elles
se sont rendues dépendantes de l’État. En d’autres termes, pour s’êtr
24
sont en voie de nationalisation, c’est-à-dire qu’
elles
se trouvent de plus en plus subordonnées à des nécessités économiques
25
mécanismes administratifs. Toute notre vigilance
doit
s’exercer, dès maintenant, contre les risques d’extension de ces prat
26
qui, loin de protéger, étouffent en réalité ce qu’
elles
enferment. Marchés trop réduits (pour le film et le livre), échanges
27
ncipe des réformes nécessaires devient évident. S’
il
est vrai qu’aucun de nos pays ne peut plus se défendre ni subsister s
28
es nationalismes se trouve dépassée en fait. Mais
il
n’en subsiste pas seulement des cadres à la fois étroits et vermoulus
29
sbourg, ont cherché les moyens de nous libérer) ;
il
en subsiste aussi des habitudes mentales, des préjugés tenaces, et de
30
ntales, des préjugés tenaces, et des pratiques qu’
il
nous appartient de dénoncer dans notre plan particulier. On parle bea
31
organiser les échanges culturels ». Observons qu’
il
n’en serait pas question si les frontières étaient ouvertes, et l’uni
32
s cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne
doivent
pas chercher des moyens de correspondre plus facilement d’une prison
33
respondre plus facilement d’une prison à l’autre.
Elles
doivent au contraire exiger leur « élargissement », immédiat, sans co
34
dre plus facilement d’une prison à l’autre. Elles
doivent
au contraire exiger leur « élargissement », immédiat, sans condition.
35
des problèmes réputés secondaires de la culture.
Ils
tentent de s’en tirer en consentant à la culture ce petit va-et-vient
36
Si l’on veut que les échanges redeviennent ce qu’
ils
ont toujours été dans les périodes de vitalité de la culture — des éc
37
pas de simples déplacements de forts en thème —,
il
nous faut dénoncer la méthode de « l’organisation des échanges » et e
38
utes nos cultures sont nées d’un fonds commun, qu’
elles
ont progressivement diversifié. Elles se sont nourries les unes des a
39
commun, qu’elles ont progressivement diversifié.
Elles
se sont nourries les unes des autres, elles ont vécu de l’échange de
40
ifié. Elles se sont nourries les unes des autres,
elles
ont vécu de l’échange de leurs découvertes et de leurs méthodes, de l
41
musicales et littéraires inventées ici ou là, et
elles
en vivent encore, dans la mesure où elles vivent. L’unité culturelle
42
là, et elles en vivent encore, dans la mesure où
elles
vivent. L’unité culturelle de l’Europe n’a plus à être faite : elle e
43
té culturelle de l’Europe n’a plus à être faite :
elle
existait aux origines, et elle n’a cessé pendant les siècles de se re
44
lus à être faite : elle existait aux origines, et
elle
n’a cessé pendant les siècles de se reformer, de s’enrichir de mille
45
e se reformer, de s’enrichir de mille diversités.
Il
ne s’agit pas de la créer ou de l’organiser par décrets, mais simplem
46
Tirons les conséquences de cette brève analyse. S’
il
est vrai que le Centre est un pool, à sa manière, et si on a pu le co
47
par un ministère et représentant d’un État, peut-
il
intervenir dans ces mystères ? La question n’est pas insoluble, à not
48
les experts aiment la culture et veulent l’aider,
ils
ont maintenant deux choses fort importantes à faire : 1° supprimer le
49
urd’hui de manifester l’Europe unie tout comme si
elle
était faite, et telle qu’elle se fera. c. Rougemont Denis de, « C
50
unie tout comme si elle était faite, et telle qu’
elle
se fera. c. Rougemont Denis de, « Contre la culture organisée »,
51
recul marqué dans nos pays. À Paris et à Rome, où
il
avait conquis au lendemain de la guerre d’importantes positions strat
52
efficacité. Or ce reflux — dont rien n’indique qu’
il
soit simplement temporaire — découvre une situation nouvelle. Dès l’i
53
st qu’une partie de l’Europe ! » L’Amérique n’est-
elle
pas plutôt la fille de l’Europe ? Ou mieux encore : la fille d’Europé
54
erge. Une fille n’est pas une partie de son père.
Elle
peut tenir de lui mais agir autrement qu’il n’aurait su l’imaginer. E
55
re. Elle peut tenir de lui mais agir autrement qu’
il
n’aurait su l’imaginer. Elle ne se définit point par rapport à lui se
56
mais agir autrement qu’il n’aurait su l’imaginer.
Elle
ne se définit point par rapport à lui seul, mais aussi par rapport au
57
e sur ses diversités enracinées. Le malaise
Il
n’y aurait pas de problème ou plutôt pas de malaise, ou en tout cas,
58
contradictoires : la peur et l’attrait combinés.
Il
est clair qu’une partie sans cesse croissante de l’intelligentsia eur
59
européenne redoute (ou affecte de redouter) ce qu’
elle
nomme l’américanisme, ou même (selon le vocabulaire des staliniens) l
60
ancienne que ces griefs, et très souvent ne leur
doit
rien.) Quant aux motifs d’attrait, ce sont parfois les mêmes, plus ch
61
ollier’s, Coca-Cola, Hollywood, comics et whisky.
Il
est vrai que nous copions vos romans et vos danses. Mais vous n’avez
62
, ce sera bien notre faute dans les deux cas. Car
il
faut faire l’Europe, ou il faudra subir soit leur intervention, soit
63
dans les deux cas. Car il faut faire l’Europe, ou
il
faudra subir soit leur intervention, soit leur retrait. Et si la « ci
64
quand toute une jeunesse s’intoxique de jazz hot,
il
faut bien constater que c’est notre public européen qui, librement, p
65
s multipliées chez nous. Notre élite s’en plaint,
il
est vrai. Mais l’élite des USA aussi. Personne encore n’a proposé de
66
à la culture Prenons un exemple précis. Dès qu’
il
s’agit de créer un institut de recherches, d’enseignement ou de cultu
67
sur ses gardes et commet des fautes méthodiques.
Il
multiplie les enquêtes minutieuses pour savoir qui fait quoi, et où,
68
on dont l’ampleur bien souvent dépasse son objet,
il
fait ses comptes et son rapport au comité, qui se décide objectivemen
69
bjectivement, et qui se trompe une fois sur deux.
Il
en résulte un gaspillage d’efforts et de capitaux qui d’une part comp
70
e malentendus ? La bonne volonté n’y suffit pas ;
elle
est là, très souvent, elle n’a rien empêché. Nécessité d’un dialog
71
lonté n’y suffit pas ; elle est là, très souvent,
elle
n’a rien empêché. Nécessité d’un dialogue juste Depuis un certa
72
n dialogue de cette nature soit juste, et pour qu’
il
puisse créer une atmosphère plus saine, quelques conditions simples n
73
nous ont paru requises : a) La première rencontre
doit
être restreinte et non spectaculaire ; il ne s’agit pas d’un congrès,
74
ontre doit être restreinte et non spectaculaire ;
il
ne s’agit pas d’un congrès, mais d’un séminaire de recherches. b) Le
75
s représentants de l’Amérique et ceux de l’Europe
doivent
être choisis au même niveau de culture et de responsabilité : cessons
76
créatrice. c) Nos griefs et critiques réciproques
doivent
être considérés comme justifiés, dès le départ, et la question ne ser
77
es mais en actes, — voilà des objectifs concrets.
Ils
sont vitaux. Car si l’Europe et l’Amérique n’arrivent pas à s’entendr
78
1. Peu d’Américains « disent » vraiment cela, qu’
ils
pensent. Mais j’atténue plutôt la violence des jugements formulés con
79
ut ou partie, et commenté dans un sens favorable.
Il
est clair que le problème des relations « culturelles » — au sens le
80
e de l’union de nos pays considèrent que l’Europe
doit
être unie pour des raisons politiques et économiques. Ces raisons, bi
81
fournissent des conclusions de discours. De plus,
elles
se révèlent parfois utiles. En effet, si quelqu’un vient à demander :
82
traditions culturelles, ainsi que des libertés qu’
elles
nous ont assurées. Mais cela fait, on s’empresse de reléguer la cultu
83
r rapport aux projets de la Pré-Constituante, qui
doit
coiffer d’un pouvoir politique l’armée européenne non encore ratifiée
84
pe n’est que cela, admettons en toute sobriété qu’
il
n’y a guère de raisons de perdre son temps dans une commission « cult
85
ruire l’Europe sur la base des partis politiques,
il
faut renvoyer les « problèmes culturels » à plus tard. 2. Mais d’autr
86
Mais d’autre part, on peut penser que l’Europe qu’
il
s’agit de sauver, de ranimer et de rendre forte par le moyen de son u
87
lité de civilisation, une réalité culturelle, — s’
il
est vrai que la culture est la prise de conscience de ce que signifie
88
rêts même matériels. L’Europe est une culture, ou
elle
n’a rien de mieux à faire qu’à se laisser coloniser (en bloc ou en dé
89
nnelle, avant de songer aux réalités électorales.
Il
demande que sa vie ait un sens. Qu’on lui en donne un sans discussion
90
e). L’homme de la rue ne sait rien de Strasbourg.
Il
ne sait rien de l’Europe non plus. Et si vous lui apprenez que l’Euro
91
e l’Europe est en train de se faire à Strasbourg,
il
n’écoute même pas le bruit que font ces deux mots également privés de
92
our lui. Toute propagande européenne digne du nom
doit
partir de ces évidences. 4. Mais on va me dire : le mot culture n’a p
93
moyen. Si c’est vrai, tirons-en les conclusions :
il
n’y aura pas d’union valable de l’Europe sans participation des masse
94
n haut, restera sans contenu spirituel ou social.
Elle
n’aura pas de signification humaine. Armée ou non, elle ne peut être
95
’aura pas de signification humaine. Armée ou non,
elle
ne peut être défendue, et ne le sera pas avec le « moral » nécessaire
96
suite ses conditions. Votre commission culturelle
doit
préciser ces conditions. Je me borne à en indiquer quatre. a) Un gouv
97
défense de l’Europe. La jeunesse de l’Europe a le
devoir
d’exiger que les États qui se disent en faveur de l’union augmentent
98
rtement leur budget de culture, prouvant ainsi qu’
ils
veulent les moyens de leur fin. b) Pareillement, la jeunesse demander
99
sont les cellules vivantes de l’union de demain.
Ils
ne demandent qu’à s’ouvrir les uns aux autres. Le Centre européen de
100
culture a créé le noyau de leur fédération. Mais
il
faut les aider tout d’abord à survivre (c’est une question de budgets
101
me inconscient) mais ne savent pas où la trouver,
il
s’agit d’apporter la culture à domicile, à l’atelier, à l’usine, au f
102
tinérantes. (L’expérience des guildes a prouvé qu’
il
existe un public de lecteurs dix ou vingt fois plus vaste que celui q
103
artis, moins encore pour la politique européenne.
Elle
cherche ailleurs. Si elle trouve la culture, elle ne tardera pas à dé
104
a politique européenne. Elle cherche ailleurs. Si
elle
trouve la culture, elle ne tardera pas à découvrir l’Europe, et c’est
105
Elle cherche ailleurs. Si elle trouve la culture,
elle
ne tardera pas à découvrir l’Europe, et c’est seulement dans ce cadre
106
urope, et c’est seulement dans ce cadre élargi qu’
elle
verra la nécessité de certains engagements politiques. Une politique
107
ar eux-mêmes, qui seront demain l’Europe vivante.
Il
s’agit là d’une tâche de longue haleine. Voilà pourquoi, précisément,
108
leine. Voilà pourquoi, précisément, votre congrès
doit
estimer qu’il n’y a pas une minute à perdre avant de s’y mettre. f.
109
rquoi, précisément, votre congrès doit estimer qu’
il
n’y a pas une minute à perdre avant de s’y mettre. f. Rougemont De
110
depuis deux ans, et pourtant, à plusieurs égards,
il
nous donne souvent l’impression d’être encore en pleine formation : l
111
ciation internationale selon la loi suisse, et qu’
il
ne dépend ni du Conseil de l’Europe, ni des gouvernements, ni même du
112
t également de la culture, comment le CEC définit-
il
son action propre ? On connaît l’Unesco : mondiale, gouvernementale,
113
Europe, formé de délégués des gouvernements. Mais
il
se trouve que la plupart de ces délégués siègent aussi à l’Unesco, et
114
l’Unesco, et sont donc en mesure de juger ce qui
doit
rester propre à l’Europe. L’action d’un Comité de ce genre est nécess
115
anisme permanent d’exécution. Aussi le Comité a-t-
il
proposé tant au Collège d’Europe qu’au CEC de réaliser certains de se
116
lui des autres organismes existants. Bien ou mal,
il
est le seul à tenter d’une manière systématique et suivie la coordina
117
rts culturels en vue de l’union de l’Europe. Et s’
il
n’existait pas, ou s’il disparaissait, les nécessités mêmes de cette
118
l’union de l’Europe. Et s’il n’existait pas, ou s’
il
disparaissait, les nécessités mêmes de cette coordination amèneraient
119
rôle du Centre ne devient concevable — mais alors
il
s’impose avec évidence — que si l’on tient que l’Europe fut d’abord,
120
on tient que l’Europe fut d’abord, est encore, et
doit
devenir de plus en plus une civilisation et une culture, une manière
121
e nous rencontrons ne sont pas d’ordre technique.
Ils
résultent de la sourde opposition à nos entreprises que nous sentons
122
que ces résistances, ces refus de coopérer, sont
dus
à des malentendus. Un bon service de public relations — qui nous manq
123
ts dans les administrations publiques ou auprès d’
elles
. Pourquoi enfin ce manque d’appuis ? Parce que nous nous occupons de
124
voie d’exécution. Le Prix européen de littérature
doit
être décerné en mars 1953, et nous avons reçu 370 manuscrits. Mais il
125
ars 1953, et nous avons reçu 370 manuscrits. Mais
il
reste à savoir quelle sera la portée « européenne » tant de ce prix q
126
s encore entrepris les travaux en commun que l’on
doit
en attendre. Quant aux Plans de causerie (tirés à l’200 000 exemplai
127
ue nous déclarer très satisfaits de leur succès :
il
dépasse de beaucoup notre attente. À ce même chapitre, nous voulons i
128
ducteurs, dans une branche donnée de la culture ;
il
évite la bureaucratie, s’en tient à une pratique artisanale et empiri
129
t à une pratique artisanale et empirique ; enfin,
il
travaille à bon marché, grâce à sa décentralisation systématique.
130
n des quelque 18 activités en cours ou à l’étude.
Il
s’agit en principe que chacune serve à toutes les autres, et demande
131
culturels dépendants de la politique. À ce titre,
elle
mérite un examen, que presque toutes les revues ont négligé de faire,
132
ant la porte, non sans avoir déclaré vertement qu’
il
avait cessé de croire à ce qu’il dirigeait. D’où vient le malaise ?
133
aré vertement qu’il avait cessé de croire à ce qu’
il
dirigeait. D’où vient le malaise ? Chacun sait qu’il existe un m
134
eait. D’où vient le malaise ? Chacun sait qu’
il
existe un malaise général à l’endroit de l’Unesco, et cela non seulem
135
bablement superficielle dans ses jugements, quand
elle
en a sur cet objet ; non seulement chez les « hommes de culture », qu
136
s « hommes de culture », qui savent mieux de quoi
il
s’agit, tout en doutant parfois qu’il s’agisse vraiment d’eux ; mais
137
eux de quoi il s’agit, tout en doutant parfois qu’
il
s’agisse vraiment d’eux ; mais aussi chez les fonctionnaires de l’ins
138
lle-même, comme le prouve le départ de leur chef.
Il
doit y avoir un vice constitutif dans toute l’affaire. Et peut-être f
139
-même, comme le prouve le départ de leur chef. Il
doit
y avoir un vice constitutif dans toute l’affaire. Et peut-être facile
140
ar leurs délégués. Inutile de chercher plus loin.
Il
est clair qu’entre l’activité d’un peintre, d’un savant, d’un écrivai
141
n, et les intérêts d’un ministre, les rapports, s’
il
en est, ne sont qu’accidentels. Il s’agit d’ordres différents, dirait
142
es rapports, s’il en est, ne sont qu’accidentels.
Il
s’agit d’ordres différents, dirait Pascal. Mais cette constatation, q
143
et sur la seule démonstration de son excellence ?
Il
n’en obtient parfois, avec quelles peines, que s’il peut démontrer au
144
n’en obtient parfois, avec quelles peines, que s’
il
peut démontrer aux Finances, au Parlement, aux présidents de ses comm
145
l’exécution. Puis se pose la question du budget.
Il
faut faire vivre l’Organisation, et songer aussi à ses tâches. Les ac
146
ie, de la défense, et de la politique générale, —
il
est bien clair qu’on leur donnera toujours le moins possible. Aux yeu
147
gard des tâches mondiales que l’Unesco s’assigne,
il
est simplement ridicule ; pire encore si l’on ose le comparer aux dép
148
de machine pour les aider. La machine n’absorbe-t-
elle
pas plus d’énergie qu’elle n’en transmet ? Cela devrait se calculer,
149
La machine n’absorbe-t-elle pas plus d’énergie qu’
elle
n’en transmet ? Cela devrait se calculer, semble-t-il. Mais l’a-t-on
150
e pas plus d’énergie qu’elle n’en transmet ? Cela
devrait
se calculer, semble-t-il. Mais l’a-t-on fait ? En attendant, rêvons u
151
’en transmet ? Cela devrait se calculer, semble-t-
il
. Mais l’a-t-on fait ? En attendant, rêvons un peu sur ces 9 millions
152
rois vices de construction C’est le système qu’
il
faut donc réformer, et c’est encore trop peu dire : il s’agit de refa
153
ut donc réformer, et c’est encore trop peu dire :
il
s’agit de refaire à l’inverse, de fond en comble, — et non de comble
154
esco. Le système souffre de trois vices majeurs :
il
est trop vaste, il est centralisé, et il laisse aux gouvernements l’i
155
uffre de trois vices majeurs : il est trop vaste,
il
est centralisé, et il laisse aux gouvernements l’initiative autant qu
156
ajeurs : il est trop vaste, il est centralisé, et
il
laisse aux gouvernements l’initiative autant que le contrôle. Repreno
157
e, l’islam, l’Asie du Sud, l’Extrême-Orient. Ceci
doit
se traduire par des organismes régionaux (comme on dit à l’Unesco) et
158
ue leurs œuvres apparaissent. C’est donc de là qu’
il
faut partir, de cette base-là, non point d’une organisation abstraite
159
el est par nature fédéraliste, donc décentralisé.
Il
se développe par des méthodes de coordination pratique, et non pas à
160
ions d’un ordre différent de celui de la culture.
Il
suppose certes des liaisons multipliées entre foyers de création. Ces
161
entre foyers de création. Ces liaisons peuvent et
doivent
être favorisées quand elle ne s’établissent pas spontanément. Mais on
162
liaisons peuvent et doivent être favorisées quand
elle
ne s’établissent pas spontanément. Mais on ne saurait les « planifier
163
re décentralisé ». En bonne doctrine fédéraliste,
il
serait plus exact de dire que le CEC veut être un lieu de rencontre e
164
etits groupes, à de petits exécutifs spécialisés.
Il
serait donc naturel de calquer les organisations d’aide culturelle su
165
tat naissant. Et ce qui vaut pour les initiatives
devrait
valoir aussi pour le contrôle des tâches exécutées en collaboration.
166
tâches exécutées en collaboration. Que resterait-
il
alors à l’organisation constituée par les gouvernements soit à l’éche
167
sidéré). La formule fédéraliste Nous sera-t-
il
permis d’ajouter que ces méthodes éminemment fédéralistes sont celles
168
plus que d’autres à l’abri du sort. Mais si l’on
devait
parler un jour d’une « crise du CEC », comme on parle aujourd’hui d’u
169
rieurs, et non pas de la formule même du CEC. ⁂ S’
il
fallait résumer encore ces remarques déjà trop condensées, on soulign
170
onc l’initiative, le contrôle et l’exécution ! Qu’
ils
s’associent directement entre eux, quand ils le trouvent utile, par-d
171
! Qu’ils s’associent directement entre eux, quand
ils
le trouvent utile, par-dessus les frontières nationales (comme l’on f
172
précier les jeunes compositeurs étrangers, puisqu’
ils
ne sont pratiquement pas joués. De nombreux problèmes de critique mus
173
. De nombreux problèmes de critique musicale, qui
devraient
être discutés sur un plan international, restent sans réponse : ainsi
174
ces techniques et les nouvelles œuvres basées sur
elles
. En outre, les critiques musicaux ne peuvent que très rarement rencon
175
e compositeurs, critiques musicaux et exécutants.
Elle
aura lieu au printemps 1954, à Rome. Ses buts sont les suivants : 1.
176
le de musique et pour le Concours de composition.
Il
est convenu que les débats de la Conférence seront conduits de la man
177
c 2 ou 3 autres participants du séminaire pour qu’
ils
interviennent dans la discussion. Après quoi les auditeurs pourront p
178
ains des débats au moins. D’une manière générale,
il
s’agirait d’étudier les rapports entre la libre expression individuel
179
ique et politique. 2. La fonction musicale crée-t-
elle
encore ses organes ? 3. Technique, style, esthétique. 4. L’influence
180
s sont exacts. En effet, pour changer de vitesse,
il
faut passer par le point mort. Mais pendant ce temps la voiture roule
181
t de rencontrer des résistances contre lesquelles
il
s’arc-boute de toutes ses forces. Sa poussée croît à la mesure de la
182
poussée croît à la mesure de la contre-poussée qu’
il
provoque. Si l’on ne voit rien bouger pour le moment, on se tromperai
183
’en est pas encore au stade de la levée en masse.
Il
se peut toutefois qu’elle y rêve. Toute tentative de s’organiser comm
184
ade de la levée en masse. Il se peut toutefois qu’
elle
y rêve. Toute tentative de s’organiser comme force politique cohérent
185
omme force politique cohérente lui serait fatale.
Elle
n’en représente pas moins un très sérieux danger : celui de la confus
186
la confusion, précisément. Mais nous gardons sur
elle
un avantage certain : nous attendions depuis longtemps qu’elle se déc
187
age certain : nous attendions depuis longtemps qu’
elle
se déclare. Nous avons pris sur elle six ans d’avance ( congrès de Mo
188
longtemps qu’elle se déclare. Nous avons pris sur
elle
six ans d’avance ( congrès de Montreux, 1947). Normalement, nous devo
189
e ( congrès de Montreux, 1947). Normalement, nous
devons
donc gagner, sur ce plan-là. Le Kominform démobilise Mais voici
190
le vrai ressort du mouvement vers l’intégration.
Il
en résulte que toute détente à l’Est détendrait ce ressort. D’où, par
191
tente à l’Est détendrait ce ressort. D’où, paraît-
il
, crise de l’idée européenne. On n’oserait affirmer ici que ce raisonn
192
onnement n’ait pas été tenu par le Kremlin, et qu’
il
ne soit l’un des motifs majeurs de l’actuelle offensive de paix. Ce q
193
nsive de paix. Ce que l’on peut observer c’est qu’
il
est, tout d’abord, le fait des adversaires, chez nous, de notre union
194
es adversaires, chez nous, de notre union, puisqu’
il
tend à la présenter tantôt comme l’effet d’une panique, tantôt, et au
195
part, a pu jouer chez nous en faveur de l’union :
il
la fait apparaître, aux yeux de certains, comme un expédient défensif
196
yeux de certains, comme un expédient défensif qu’
il
fallait accepter in extremis. Si maintenant la Russie nous rassure, i
197
n extremis. Si maintenant la Russie nous rassure,
il
est clair que tout est changé. Dès l’instant que nous cessons d’avoir
198
ns à la vie normale. L’argument est absurde. Mais
il
sera populaire. Et notre monde du xxe siècle étant ce qu’il est, il
199
ulaire. Et notre monde du xxe siècle étant ce qu’
il
est, il faut prendre au sérieux les pires sottises : elles représente
200
Et notre monde du xxe siècle étant ce qu’il est,
il
faut prendre au sérieux les pires sottises : elles représentent un fa
201
, il faut prendre au sérieux les pires sottises :
elles
représentent un facteur politique qui, pour peu qu’on le néglige, peu
202
siste. La situation de l’Europe dans le monde qu’
elle
domina jadis et qui retourne contre elle ses propres armes, n’est en
203
monde qu’elle domina jadis et qui retourne contre
elle
ses propres armes, n’est en aucune mesure améliorée. Ces trois grands
204
ut-être la preuve que tout va changer en Russie :
ils
ne changent rien à ces faits. Quand la Russie deviendrait notre meill
205
dans l’union. Vers une épuration européenne
Il
n’en reste pas moins probable que l’effet de propagande escompté sera
206
: l’URSS ayant décidé de nous rassurer, l’Europe
doit
changer de politique. Le sentiment d’urgence et de danger qui poussai
207
sse qui les rameutait, à savoir qu’une fédération
doit
être faite contre quelqu’un ou quelque chose, et par suite que le pri
208
négatif, cette idée perdant force et opportunité,
ils
vont cesser de se croire fédéralistes. Comme ils ne l’ont jamais été,
209
ils vont cesser de se croire fédéralistes. Comme
ils
ne l’ont jamais été, il s’agira pour nous non d’une perte d’effectifs
210
oire fédéralistes. Comme ils ne l’ont jamais été,
il
s’agira pour nous non d’une perte d’effectifs, mais plutôt d’une épur
211
leurs dépens ! C’est aux fédéralistes éprouvés qu’
il
appartiendra donc, durant les mois qui viennent, de mettre en valeur
212
d’où viendrait autrement le soulagement général ?
Il
en résulte qu’un nouveau délai de grâce est offert à l’Europe pour s’
213
s’unir, et pour mieux voir les vraies raisons qu’
elle
a de le faire. Et cela dans des conditions de clarté, de sérieux, de
214
nt encore les vrais secrets d’une civilisation qu’
elle
a rendue mondiale ; affaiblie par sa division mais déjà parvenue à la
215
e spirituelle ? La réponse n’est plus discutable.
Elle
tient en un seul mot : fédération. On ne fédère pas des armes et des
216
rochain, la condition certainement nécessaire, si
elle
n’est pas certainement suffisante, d’une Renaissance offerte par l’Eu
217
icaine. J’écris ceci dans la pleine conviction qu’
il
n’est pas un des responsables de la politique mondiale des États-Unis
218
ps que nos pays resteront désunis et même rivaux,
ils
seront incapables de soutenir la concurrence américaine, incapables d
219
itée, des USA ? Leur nom même suffit à répondre :
ils
sont unis. Ils ont créé entre eux le « grand marché commun » qui est
220
Leur nom même suffit à répondre : ils sont unis.
Ils
ont créé entre eux le « grand marché commun » qui est la condition né
221
e décidèrent que leur simple alliance confédérale
devait
être remplacée par une fédération. Un projet de constitution fut voté
222
projet similaire, à Strasbourg, le 10 mars 1953.)
Il
restait à le faire ratifier. L’opposition se montra violente. Dans qu
223
lique. L’État de New York était le plus réticent.
Il
fut le dernier à se rallier au régime qui devait assurer son essor et
224
ent. Il fut le dernier à se rallier au régime qui
devait
assurer son essor et sa longue primauté dans l’Union. C’est donc préc
225
colier américain ne peut aujourd’hui l’ignorer. S’
il
fallait résumer en deux phrases le rôle et l’importance d’un tel écri
226
portance d’un tel écrit, je dirais que d’une part
il
a créé l’animation politique nécessaire à la vie de la Constitution,
227
a vie de la Constitution, tandis que d’autre part
il
figurait le pendant libéral au Prince de Machiavel. Depuis un siècle
228
« bombes diplomatiques » de l’Est et de l’Ouest,
elle
perd de vue le problème européen, qu’elle commençait tout juste à dis
229
’Ouest, elle perd de vue le problème européen, qu’
elle
commençait tout juste à distinguer. Depuis deux mois, hors des milieu
230
ut dire que le débat se soit éteint : simplement,
il
n’est pas ouvert. Cet ensemble de faits définit pour l’Europe une sit
231
raffinées de leur Parlement, le reste de l’Europe
doit
marquer le pas et les Russes en profitent pour marquer des points. La
232
panne, l’Amérique s’énerve et laisse entendre qu’
elle
serait prête à passer outre, sans la France. En même temps, l’opposit
233
ion à l’Europe augmente, à gauche comme à droite.
Elle
répète que les quelques hommes d’État français qui ont agi pour l’uni
234
mie) sont sans issue dans le cadre national et qu’
il
faut donc chercher leur solution dans une forme quelconque d’entraide
235
s problèmes. Si chaque nation pouvait surmonter à
elle
seule toutes ses difficultés, pourquoi parlerait-on d’unir l’Europe ?
236
’au sein et à partir d’un ensemble plus vaste, qu’
il
s’agit de ranimer d’abord, et qui est l’Europe. Trop de gens pensent
237
e en termes périmés de puissance nationale, quand
il
s’agit de penser désormais en termes de coopération, à l’échelle des
238
court au regard de notre histoire commune. Ce qu’
il
s’agit de sauver transcende par nature les intérêts de chacune de ces
239
ation, de laquelle nous sommes tous responsables.
Il
est faux qu’une nation n’ait de comptes à rendre qu’à elle-même, c’es
240
pas s’appuyer sur des institutions continentales,
elle
va se désintégrer, et avec elle non seulement nos nations et leurs pa
241
ns continentales, elle va se désintégrer, et avec
elle
non seulement nos nations et leurs partis, et les intérêts bien ou ma
242
lus que les Européens En ce mois de juin 1953,
il
est plus facile que jamais d’être « pour l’Europe », plus difficile q
243
SS, l’Amérique, et l’Asie — les Européens tels qu’
ils
se montrent. Si les Européens n’étaient menés que par leurs intérêts
244
aient menés que par leurs intérêts matériels et s’
ils
les comprenaient, ils voudraient tous instituer l’Europe unie, à tout
245
urs intérêts matériels et s’ils les comprenaient,
ils
voudraient tous instituer l’Europe unie, à tout prix et sans délai. C
246
rsonne au monde n’a jamais essayé de démontrer qu’
il
était de l’intérêt de nos pays de rester divisés, rivaux, hérissés de
247
elés douaniers. Cependant, l’on fait tout pour qu’
ils
restent ainsi. Il faut donc croire que les Européens sont menés, en r
248
endant, l’on fait tout pour qu’ils restent ainsi.
Il
faut donc croire que les Européens sont menés, en réalité, par des fo
249
taires, combinées avec l’ignorance, ou jouant sur
elle
. Dans plusieurs de nos pays européens, aujourd’hui, la politique sign
250
un honneur immérité en la traitant de byzantine.
Elle
est tout simplement sectaire, bornée, villageoise, ignorante, ineffic
251
tus et leurs vices, — c’est avec ces pays tels qu’
ils
sont qu’il s’agit aujourd’hui de faire l’Europe. Mais comment faire l
252
vices, — c’est avec ces pays tels qu’ils sont qu’
il
s’agit aujourd’hui de faire l’Europe. Mais comment faire l’Europe ave
253
l’Europe n’est pas la somme des Européens réels.
Elle
est tout à fait autre chose. Je ne fais pas là du paradoxe. Chacun se
254
choses, les hommes sans idées n’avancent jamais,
ils
se déplacent les uns les autres, tout au plus. Il y a cinq ans, avant
255
. Mais la raison dernière de leur chute, c’est qu’
ils
voulaient ce que refuse encore un petit nombre dominant de leurs dépu
256
e l’Europe entière. L’échec possible, et ce qu’
il
signifierait Dans l’indifférence générale, notre destin commun d’h
257
’est gravement infléchi depuis quelques semaines.
Il
faut le dire : jamais l’effort de construction européenne, si près du
258
ent compromis. Pour la première fois je l’écris :
il
se peut que l’Europe soit perdue. S’il doit en être ainsi, la faute e
259
l’écris : il se peut que l’Europe soit perdue. S’
il
doit en être ainsi, la faute en retombera aux yeux de l’Histoire, non
260
écris : il se peut que l’Europe soit perdue. S’il
doit
en être ainsi, la faute en retombera aux yeux de l’Histoire, non sur
261
uropéens — sur tous ceux qui n’ont pas compris qu’
ils
sont Européens, bon gré mal gré. Voilà ce qu’il faut leur dire, voilà
262
’ils sont Européens, bon gré mal gré. Voilà ce qu’
il
faut leur dire, voilà ce qu’ils doivent comprendre à tout prix et in
263
l gré. Voilà ce qu’il faut leur dire, voilà ce qu’
ils
doivent comprendre à tout prix et in extremis. Ils sont en train de d
264
é. Voilà ce qu’il faut leur dire, voilà ce qu’ils
doivent
comprendre à tout prix et in extremis. Ils sont en train de démission
265
ls doivent comprendre à tout prix et in extremis.
Ils
sont en train de démissionner. Et de quoi ? De l’Europe, donc du meil
266
quoi ? De l’Europe, donc du meilleur d’eux-mêmes.
Ils
crient la paix, la paix, et il n’y a point de paix, ils n’osent pas e
267
leur d’eux-mêmes. Ils crient la paix, la paix, et
il
n’y a point de paix, ils n’osent pas en regarder les conditions. Ils
268
ient la paix, la paix, et il n’y a point de paix,
ils
n’osent pas en regarder les conditions. Ils attendent un miracle des
269
paix, ils n’osent pas en regarder les conditions.
Ils
attendent un miracle des Bermudes, mais ils n’attendent plus rien d’e
270
ions. Ils attendent un miracle des Bermudes, mais
ils
n’attendent plus rien d’eux-mêmes. Ils semblent avoir choisi de se fa
271
udes, mais ils n’attendent plus rien d’eux-mêmes.
Ils
semblent avoir choisi de se faire entretenir, en gardant le droit de
272
ant le droit de cracher sur les billets mendiés :
ils
appellent cela indépendance d’esprit et même Souveraineté nationale,
273
souveraineté, d’ailleurs fictive. Que se passe-t-
il
alors ? La France, ayant refusé l’Europe au nom de ses colonies, perd
274
ions se tourner vers les USA, qui se détournent d’
elle
. Les socialistes allemands, ayant refusé l’Europe au nom du pacifisme
275
eux, avec ou sans bombardements, selon l’usage qu’
ils
se proposent de faire de nos usines et de notre main-d’œuvre. Que l’
276
sions à l’aide d’un adjectif genre « alarmiste ».
Il
s’agit d’alarmer, précisément. Sens actuel de l’action pour l’Euro
277
Sens actuel de l’action pour l’Europe Existe-t-
il
des forces en Europe qui puissent renverser le cours d’un tel destin
278
sonne n’est disposé à les recevoir et à y croire.
Ils
n’ont jamais sauvé les « races incrédules », car celles-ci les transf
279
e conscience du drame présent et des désastres qu’
il
annonce, car seule l’inconscience générale annule en fait les forces
280
sque sans appuis, nous tiendrons notre secteur. «
Il
vaut mieux allumer une petite bougie que de maudire l’obscurité », di
281
études et telle est aussi la raison de l’appel qu’
il
me charge de vous adresser. Certes, il ne s’agit pas d’un manifeste.
282
l’appel qu’il me charge de vous adresser. Certes,
il
ne s’agit pas d’un manifeste. Nos points de vue sont bien trop divers
283
aux prochains. Le Projet, certes, est discutable.
Il
ne peut satisfaire personne absolument : l’Histoire ne connaît pas de
284
els pour l’une ou l’autre des parties traitantes.
Il
ne s’agit donc pas de poser à son propos une espèce de « question de
285
estion de confiance » : ou bien l’accepter tel qu’
il
est, ou bien renoncer à faire l’Europe. Car il importe absolument de
286
qu’il est, ou bien renoncer à faire l’Europe. Car
il
importe absolument de faire l’Europe, tandis que le Projet n’est qu’u
287
on est de savoir si ce moyen, tout imparfait soit-
il
, peut servir à cette fin qui, elle, demeure indiscutable. Nous penson
288
t imparfait soit-il, peut servir à cette fin qui,
elle
, demeure indiscutable. Nous pensons qu’il le peut, pour trois raisons
289
qui, elle, demeure indiscutable. Nous pensons qu’
il
le peut, pour trois raisons. 1. Il est le seul Projet actuellement ex
290
ous pensons qu’il le peut, pour trois raisons. 1.
Il
est le seul Projet actuellement existant, qui ne résulte pas de l’ini
291
l’initiative d’un groupe privé, mais de la vôtre.
Il
est né du labeur considérable effectué sur votre demande par les délé
292
rnement d’assemblées. Mais quel autre régime peut-
il
être accepté pour le moment ? Or, il faut commencer. Refuser de parti
293
régime peut-il être accepté pour le moment ? Or,
il
faut commencer. Refuser de partir d’un tel Projet, ce serait se conda
294
lu et un exécutif dont on ne sait, à vrai dire, s’
il
sera fédéral ou simplement confédéral. C’est assez pour rendre possib
295
ui s’adresse moins au texte lui-même qu’au But qu’
il
vise et que vous affirmerez, en déclarant clairement et simplement po
296
larant clairement et simplement pourquoi l’Europe
doit
aujourd’hui s’unir, et quelle Europe, et pour quelles fins humaines.
297
conscients du pourquoi de l’Europe fédérée, quand
ils
seront convaincus de ses fins pacifiques, le comment suivra facilemen
298
s contradictoires, ne fera jamais vivre l’Europe.
Il
sera lettre morte pour les Européens, tant que ceux-ci n’auront pas b
299
pas voulu. La perspective dynamique dans laquelle
il
faut voir le Projet, et peut-être le modifier, se définit pour nous p
300
grands repères, que nous essayerons de fixer. 1.
Il
faut que l’Europe s’unisse pour redevenir une force, capable d’assure
301
a prospérité de ses habitants. Le vrai danger qui
doit
nous fédérer ne vient pas des Russes, mais de nos divisions. L’offens
302
que nos pays sont trop petits pour le siècle, qu’
ils
mourront seuls ou revivront ensemble. 2. Il faut que l’Europe s’uniss
303
, qu’ils mourront seuls ou revivront ensemble. 2.
Il
faut que l’Europe s’unisse pour sauver le foyer d’une civilisation de
304
ommes tous responsables. Cette raison suffirait à
elle
seule, car le sens même de chacune de nos vies dépend en fait d’une c
305
et centralisé, car son génie s’appelle diversité.
Elle
ne sera pas non plus une Sainte-Alliance, ni une simple coalition, fo
306
s traditions, mariant la liberté et l’efficacité,
elle
tend vers la fédération, vers l’union des autonomies. 4. Une fédérati
307
abitants pour commencer, de plus du double lorsqu’
elle
aura regroupé l’une après l’autre toutes les nations à l’ouest du rid
308
us peuplée que l’Amérique et l’URSS additionnées,
elle
dictera la paix dans le reste du monde, l’ayant rétablie dans son sei
309
le. Dans quelle mesure nos souverainetés existent-
elles
encore en fait ? On voit venir le temps où elles ne seront plus guèr
310
elles encore en fait ? On voit venir le temps où
elles
ne seront plus guère que des prétextes à refuser l’union qui nous sau
311
s prétextes à refuser l’union qui nous sauverait.
Il
est absurde de parler de la souveraineté d’une nation qui ne pourrait
312
es deux gestes manqueraient également de sérieux.
Il
n’est qu’une seule indépendance imaginable, et elle ne peut avoir qu’
313
Il n’est qu’une seule indépendance imaginable, et
elle
ne peut avoir qu’un seul sujet dans notre Europe du xxe siècle : l’E
314
re. Ce que l’on attend de la fédération, c’est qu’
elle
instaure l’indépendance européenne. C’est qu’elle crée une force nouv
315
elle instaure l’indépendance européenne. C’est qu’
elle
crée une force nouvelle. Et non point qu’elle renonce à des mots vide
316
qu’elle crée une force nouvelle. Et non point qu’
elle
renonce à des mots vides de sens, à des privilèges périmés, et plus a
317
éral (beaucoup plus que dans un traité), parce qu’
ils
engagent l’avenir des nations fédérées, et parce qu’en fait, dans une
318
e Projet, certes, n’est pas encore un Pacte, mais
il
prépare les voies de la fédération. S’il faut le modifier, que ce soi
319
te, mais il prépare les voies de la fédération. S’
il
faut le modifier, que ce soit dans cette vue : afin de ménager son av
320
: afin de ménager son avenir fédéral. D’une part,
il
peut être opportun d’en retirer (pour l’instant) certaines dispositio
321
t (hypothétique) de sécession. Mais d’autre part,
il
faut se garder d’y ajouter quoi que ce soit qui viendrait compromettr
322
ouvre à l’Europe une chance de se fédérer demain,
il
convient de l’accepter, même incomplet. Tous ceux qui ont distingué
323
n pas vers ces buts, vous détruirez l’obstacle qu’
il
faut redouter le plus : le scepticisme et l’inertie des masses. Au co
324
du destin de nos pays, et de notre civilisation.
Il
est clair que certains sacrifices doivent être consentis par les uns
325
ivilisation. Il est clair que certains sacrifices
doivent
être consentis par les uns et les autres. Certains risques doivent êt
326
entis par les uns et les autres. Certains risques
doivent
être encourus. Les refuser, pourtant, serait tout perdre, à coup sûr
327
faire le pool patriotique des faibles sommes qui
devaient
assurer leur salut. L’assaut fut décidé après des mois d’attente. Byz
328
ses en commun », furent emportées par l’occupant.
Il
dépend de vous, Messieurs, et de nous tous, d’écrire une autre Histoi
329
up de gong du départ à toute l’action européenne.
Il
avait esquissé des plans et des programmes embrassant les trois grand
330
ME prépare un nouveau congrès d’économistes, qui
doit
avoir lieu à Londres au début de 1954. Après cinq ans d’action europé
331
n motto semblait être : la parole est aux actes !
Il
ne recherchait point d’idées nouvelles, mais des réalisations immédia
332
qui nous est imposé par la crise de l’Europe, ne
doit
pas nous faire oublier cette maxime générale de l’action : on n’attei
333
imait à répéter Lénine, politicien « pratique » s’
il
en fût. La condition non pas suffisante mais nécessaire du succès fin
334
e union, là surtout, plus que dans « les faits ».
Il
faut des congrès politiques. Il faut des plans économiques. Mais il f
335
ns « les faits ». Il faut des congrès politiques.
Il
faut des plans économiques. Mais il faut en même temps des foyers où
336
s politiques. Il faut des plans économiques. Mais
il
faut en même temps des foyers où l’on maintienne, où l’on rappelle sa
337
igences du but final, l’Idée maîtresse. Et enfin,
il
faut reconnaître que les uns et les autres ne serviront l’Europe en e
338
serviront l’Europe en efficacité et vérité que s’
ils
agissent en relations étroites et s’assurent continuellement de la co
339
Haye. Les hommes politiques, en retour, voudront-
ils
apporter à notre effort certains appuis concrets dont jusqu’ici on ne
340
point accablés ? Quant à la table ronde de Rome,
elle
avait reçu pour mission de s’occuper précisément de « l’idée » et des
341
s commissions, secrétariat et comités d’experts :
il
leur appartient, comme à nous, de donner suite pratique aux directive
342
éflexion. L’institution reprend ses droits et ses
devoirs
quand s’éteignent les projecteurs concentrés sur la table des vedette
343
essionnelles dotées de statuts propres, mais dont
il
assure le secrétariat ; il a formé 3 commissions de savants (dont l’u
344
uts propres, mais dont il assure le secrétariat ;
il
a formé 3 commissions de savants (dont l’une a pris l’initiative du L
345
ix littéraire européen et la Conférence musicale.
Il
a ainsi doté l’Europe d’un instrument de coopération intellectuelle ;
346
pratique, instrumentale, étant désormais établie,
il
s’agit d’une part d’en faire bénéficier un beaucoup plus grand nombre
347
des charges » a été élaboré. Sitôt mis au point,
il
sera proposé aux autres pays. Ajoutons que la création prochaine d’un
348
tre menée à bien avec toute l’ampleur nécessaire,
elle
suppose l’appui d’un groupe de personnalités influentes dans les doma
349
chnique du mot. Nous y travaillons. ⁂ En tant qu’
il
est chargé d’une mission générale, certes trop ambitieuse pour ses mo
350
nir et animer l’idéal de l’Europe unie, le Centre
doit
devenir de plus en plus le lieu de ralliement des esprits qui pensent
351
erait de l’Europe, dans la réalité vivante, ce qu’
elle
n’est aujourd’hui que dans l’arithmétique. Que manque-t-il à l’Europe
352
aujourd’hui que dans l’arithmétique. Que manque-t-
il
à l’Europe pour se sauver, pour rejoindre un salut tout proche et com
353
un salut tout proche et comme à portée de main ?
Il
ne lui manque peut-être qu’une seule chose : la conscience des périls
354
qu’une seule chose : la conscience des périls qu’
elle
encourt, que tous nos pays courent ensemble, — et la conscience aussi
355
e aussi des ressources immenses qui sont là, dont
elle
peut disposer, à la seule condition de les mettre en commun. Une pris
356
à réalisés. Comment réduire ces résistances là où
elles
sont, dans les esprits et dans les cœurs, selon la formule consacrée,
357
cepticisme amer nos plus éloquents hommes d’État.
Il
fallait donc d’une part approfondir l’idée même de l’Europe unie, par
358
’Anglo-Saxon cherche une « approche » convenable.
Il
faut tenir compte de ce malentendu toujours instant dans le dialogue
359
unité incontestable d’origines et par le fait qu’
ils
succomberont demain aux mêmes périls, s’ils ne trouvent pas ensemble
360
it qu’ils succomberont demain aux mêmes périls, s’
ils
ne trouvent pas ensemble leur salut. La recherche des origines commun
361
ue fut introduit avec ampleur par M. Eugen Kogon.
Il
conclut à la nécessité d’instaurer tout d’abord une union politique,
362
al et assurer le bien dans un délai garanti. Mais
elle
a déterminé clairement nos responsabilités d’Européens devant le mond
363
ropéens devant le monde que nous avons changé, et
elle
a formulé les buts communs susceptibles de nous unir. Car ce ne sont
364
nt pas seulement leurs origines, mais les buts qu’
ils
regardent ensemble, qui peuvent rendre les hommes fraternels. Devant
365
diversités qui ont fait la richesse de l’Europe,
elle
a posé la nécessité de structures supranationales, permettant de mett
366
nationales, permettant de mettre en commun ce qui
doit
l’être normalement, afin de garantir et de faire vivre mieux ce qui d
367
, afin de garantir et de faire vivre mieux ce qui
doit
normalement demeurer autonome, distinct, privé, original. Enfin, deva
368
dressé les plans d’une civilisation modèle. Mais
elle
a déclaré que le devoir et le salut des Européens consistait aujourd’
369
e civilisation modèle. Mais elle a déclaré que le
devoir
et le salut des Européens consistait aujourd’hui à édifier des modèle
370
rante est bientôt devenue poison. C’est à nous qu’
il
appartient donc d’inventer l’antidote de ce toxique et de créer un ty
371
a table ronde : document d’autant plus notable qu’
il
fut rédigé le dernier jour par un Français et un Anglais, et reçut au
372
en de la culture ? — Je veux bien être bref, mais
il
me faut trois mots. Ou plutôt je vous répondrai sur les questions que
373
n de donner un sens à la vie. — La politique fait-
elle
partie de ces activités ? — Oui, en tant qu’elle implique une concept
374
-elle partie de ces activités ? — Oui, en tant qu’
elle
implique une conception de l’homme et de la vie, par suite une concep
375
EC ne s’occupe pas de politique. — Le Centre veut-
il
être producteur de culture ou simplement organisateur de congrès, de
376
fiques, ni doctrines philosophiques propres. Mais
il
a créé et créera encore des associations de producteurs et de distrib
377
, enseignement, éducation5). — Le Centre pense-t-
il
avoir, de cette manière, vraiment servi ou aidé la culture, dans les
378
la culture, dans les divers pays du Continent ? —
Il
existe, dans chacun de nos pays, des organismes étatiques ou semi-pri
379
0e de leur budget à la culture ; encore ne s’agit-
il
pour eux que d’instruction publique, ou de propagande pour les « vale
380
nécessaires ? — L’indépendance morale de l’Europe
doit
se payer. E — Le Centre est-il, ou veut-il être aussi, un agent
381
e l’Europe doit se payer. E — Le Centre est-
il
, ou veut-il être aussi, un agent d’union de l’Europe ? — Certes. — Ma
382
oit se payer. E — Le Centre est-il, ou veut-
il
être aussi, un agent d’union de l’Europe ? — Certes. — Mais le problè
383
e ? — Certes. — Mais le problème de l’Union n’est-
il
pas surtout politique et économique ? Et la crise que subit aujourd’h
384
ffort d’intégration politique de l’Europe ne va-t-
elle
pas rendre vaines vos activités culturelles ? — Cette crise est au co
385
sont psychologiques ? C’est donc en profondeur qu’
il
nous faut travailler, dans les esprits et dans les cœurs. — C’est la
386
« un organisme comme le Centre ». Est-ce donc qu’
il
en existe d’autres ? Et ne ferait-il pas double emploi avec l’Unesco,
387
t-ce donc qu’il en existe d’autres ? Et ne ferait-
il
pas double emploi avec l’Unesco, par exemple ? — C’est impossible, ca
388
de poursuivre la réalisation de ses initiatives :
il
ne s’agit pas ici d’une querelle de priorité, mais essentiellement de
389
ée » par une bureaucratie mondiale, si riche soit-
elle
. Le danger n’est pas là… — À quel danger pensez-vous donc ? — Non pas
390
ou plusieurs centres concurrents, mais à celui qu’
il
n’en existe plus même un. — Que voulez-vous dire ? — Il est sain pour
391
n existe plus même un. — Que voulez-vous dire ? —
Il
est sain pour l’objectivité et pour la liberté du jugement de se repr
392
’on tient pourrait disparaître. Qu’en résulterait-
il
? Je constate que le Centre, du seul fait qu’il existe, polarise des
393
t-il ? Je constate que le Centre, du seul fait qu’
il
existe, polarise des possibilités, crée une certaine concentration d’
394
action réelle. Mais si le Centre n’existait pas,
il
faudrait l’inventer — la phrase n’est pas de nous — et s’il venait à
395
t l’inventer — la phrase n’est pas de nous — et s’
il
venait à disparaître, il est certain que d’autres le recréeraient un
396
n’est pas de nous — et s’il venait à disparaître,
il
est certain que d’autres le recréeraient un jour, refaisant après nou
397
’enthousiasme… — Va-t-on soutenir le CEC, afin qu’
il
dure ? — La vie n’est jamais qu’une suite de miracles. 5. Le prése
398
s lettres d’abonnés s’accumulent : que se passe-t-
il
? La réponse est dans les journaux. Depuis des mois, la construction
399
tés et même certains hommes politiques ont cru qu’
elle
dépendrait des conférences de Berlin et de Genève. Bien peu voulaient
400
La Russie à Berlin, ou l’Europe caricaturée
Il
était facile de prévoir que rien de ce qui se passerait ou non à Berl
401
un échec sur tous les points de l’ordre du jour,
elles
n’en ont pas moins apporté un élément de pittoresque au débat sur l’u
402
que, cela saute aux yeux. Après tout l’Europe est-
elle
autre chose qu’un cap de l’Asie ? Elle retrouverait ainsi sa juste pl
403
Europe est-elle autre chose qu’un cap de l’Asie ?
Elle
retrouverait ainsi sa juste place, dans une conception sainement géog
404
rmi lesquels celui d’une Communauté politique qui
doit
et peut passer prochainement au premier rang. La Hollande a ratifié l
405
lemagne, Hollande, Belgique et France prouvent qu’
il
existe une forte majorité populaire en faveur de la fédération. M. Mo
406
à la fois nécessaire, possible et souhaitée ; qu’
elle
ne peut plus apparaître comme une machine de guerre ; qu’elle serait
407
plus apparaître comme une machine de guerre ; qu’
elle
serait soutenue même par ceux qui ne désirent pas y participer (les A
408
lotov non.) L’offensive communiste vise au cœur :
elle
se concentre sur la France, tout près de ratifier la CED, mais dont l
409
, est acceptée par ses alliés, et ce serait peu :
elle
a lieu en Europe. Première victoire du Kremlin. C’est Molotov qui imp
410
rope ne fera plus rien pour son union ; bien plus
elle
va laisser pourrir la CED, seule capable — à tort ou à raison — d’ins
411
vient de perdre ses dernières divisions actives.
Elle
ne peut donc plus adhérer à l’alliance agressive baptisée CED. Elle y
412
plus adhérer à l’alliance agressive baptisée CED.
Elle
y serait noyée et sans force. » Ce sophisme insultant va servir de sl
413
sme soviétique, lui, nous menace à bout portant :
il
a déjà conquis nos six nations de l’Est, et quatre nations en Asie. I
414
six nations de l’Est, et quatre nations en Asie.
Il
baptise « paix » cette conquête par la force, et « provocation bellic
415
u et des humiliations de Genève, l’Europe saura-t-
elle
se souvenir de Nicopolis, de Mohacs, et du siège de Vienne par les Tu
416
oviétique, une Europe persistant à rester désunie
doit
rapidement périr par asphyxie à la fois physique et morale. Marchés p
417
tienne en respect. (Et tout le Sud-Est de l’Asie
devrait
comprendre que son élan irrépressible vers l’indépendance nationale n
418
détourné de ses fins par la Russie. L’Asie, donc,
doit
vouloir autant que nous, et autant que l’Amérique, l’Europe unie.) Ma
419
parlement français repousse demain la CED et avec
elle
ses suites et ses implications, la Communauté politique et son élargi
420
noms ! — inconscients de l’immensité du destin qu’
ils
peuvent faire basculer. Toute discussion d’alinéas, de « préalables »
421
s libertés occidentales. Un tel sursaut vital est-
il
inconcevable ? Retournons la question : est-il concevable que vingt n
422
st-il inconcevable ? Retournons la question : est-
il
concevable que vingt nations européennes se laissent entraîner dans l
423
t d’emprise sur les cantons que dans la mesure où
elle
se conformait à leurs volontés »8. La division des petits États, leur
424
tempérament pragmatique ou doctrinaire. En fait,
elle
a tranquillement supprimé le problème de la souveraineté cantonale (o
425
expressément cette souveraineté, en même temps qu’
elle
la limite, ou plutôt qu’elle en délègue partiellement l’exercice au P
426
té, en même temps qu’elle la limite, ou plutôt qu’
elle
en délègue partiellement l’exercice au Pouvoir fédéral. Voici les tex
427
itée par la Constitution fédérale, et comme tels,
ils
exercent tous les droits qui ne sont pas délégués au Pouvoir fédéral.
428
tituants de l’Europe fédérée. On n’en voit pas qu’
il
soit aisé d’avouer et de défendre sérieusement. 2. Abandonner ou r
429
Abandonner ou recouvrer la souveraineté ? Est-
il
vrai que nos souverainetés doivent être abandonnées, si l’on veut fai
430
uveraineté ? Est-il vrai que nos souverainetés
doivent
être abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ? Est-il vrai qu’il y a
431
re abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ? Est-
il
vrai qu’il y ait là un obstacle à l’union ? Ces souverainetés ont-ell
432
là un obstacle à l’union ? Ces souverainetés ont-
elles
quelque réalité et consistance, en dehors des débats où elles figuren
433
e réalité et consistance, en dehors des débats où
elles
figurent comme prétexte à refuser les évidences européennes ? Voyons
434
e déclarer la guerre ou de conclure la paix comme
il
l’entend, d’assurer sa prospérité sans plus dépendre de l’étranger, d
435
constances techniques, économiques et politiques.
Il
en résulte que la souveraineté nationale n’a plus guère d’autre exist
436
s les discours des députés adversaires de la CED.
Elle
atteint son degré de virulence extrême dans les centaines de lettres
437
aine des forces réelles et des pouvoirs concrets,
elle
est devenue le réceptacle où se recueillent pêle-mêle nostalgies de g
438
trée, et surtout angoisse de perdre son identité.
Elle
a donc pris les caractères cliniques d’un complexe. D’où la difficult
439
ècle, et même de les apercevoir. D’où la prise qu’
ils
offrent aux manœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur l
440
fut apporté par notre ami Ernst Friedlaender : «
Il
faut dire franchement à nos nations qu’elles ne pourront sauver leur
441
der : « Il faut dire franchement à nos nations qu’
elles
ne pourront sauver leur individualité qu’en sacrifiant leur souverain
442
l’accent porte sur fictive.) C’est ainsi que l’on
doit
rassurer ceux qui tremblent, disent-ils, de voir leur patrie « se per
443
que l’on doit rassurer ceux qui tremblent, disent-
ils
, de voir leur patrie « se perdre dans la masse informe d’une Europe u
444
forme d’une Europe unie ». Le second argument est
dû
à M. Cotsaridas, publiciste grec : Dans les domaines militaire, écono
445
ui les décisions principales et le peuple n’a sur
elles
aucun contrôle. Au contraire, les organisations supranationales (les
446
euple, car le peuple sera associé à leur gestion.
Il
importe d’expliquer cela aux masses, car ainsi sera dissipée la crain
447
ue suscite la perte de la souveraineté nationale.
Il
n’est donc pas exact que nos nations, en vue de s’unir, doivent sacri
448
donc pas exact que nos nations, en vue de s’unir,
doivent
sacrifier ce qui subsiste de leur souveraineté nominale. Quant à l’es
449
inale. Quant à l’essentiel de cette souveraineté,
elles
l’ont perdu, et sans retour. À la question : pourquoi l’Europe unie ?
450
retour. À la question : pourquoi l’Europe unie ?
Il
nous faut donc répondre maintenant : pour que l’Europe recouvre, entr
451
e la CED était accusée à tort de préparer ; ce qu’
elle
avait pour objet principal de prévenir ; ce qui enfin devenait fatal
452
qu’on la rejetait, sous prétexte de rejeter ce qu’
elle
seule pouvait empêcher. Le moyen de décrire plus simplement ce vertig
453
re plus simplement ce vertige de contradictions ?
Il
y faudrait une parabole. En voici une. Il y avait une fois des député
454
e. En voici une. Il y avait une fois des députés.
Ils
étaient très effrayés par une maladie dont ils craignaient la contagi
455
s. Ils étaient très effrayés par une maladie dont
ils
craignaient la contagion, et qu’ils nommaient réarmement allemand. On
456
maladie dont ils craignaient la contagion, et qu’
ils
nommaient réarmement allemand. On leur proposa un vaccin. Ayant remar
457
de ce vaccin évoquait le nom de la maladie, comme
il
arrive en général, ils votèrent contre le remède. Aussitôt le mal se
458
le nom de la maladie, comme il arrive en général,
ils
votèrent contre le remède. Aussitôt le mal se déclara. Mais pour quel
459
se déclara. Mais pour quelque raison mystérieuse,
ils
en parurent soulagés. Laissant aux historiens futurs le soin de tirer
460
ion européenne, comme on l’a répété bien à tort ;
il
montre simplement qu’une partie d’un Parlement (devenue majorité grâc
461
i demeure intacte après leur vote. — En revanche,
il
est douteux que les accords de Londres représentent « un premier pas
462
ropéenne », comme on l’a dit à Washington, puisqu’
ils
renoncent à affirmer le principe supranational. En résumé : rien n’e
463
la CED — par complaisance à une double illusion :
ils
ont cru que le travail éducatif en profondeur, lent par nature, repré
464
ar nature, représenterait une perte de temps ; et
ils
ont cru que la propagande pour l’idée européenne était faite. Examino
465
ont pas hésité un instant à agiter les passions :
ils
ont gagné contre la CED. Où était l’illusion dans tout cela ? Nous po
466
ns tout cela ? Nous pouvons le voir aujourd’hui :
elle
consistait à croire qu’il est plus facile de faire l’Europe par pièce
467
le voir aujourd’hui : elle consistait à croire qu’
il
est plus facile de faire l’Europe par pièces et morceaux que de la fa
468
que de la faire dans un seul élan fédérateur ; qu’
il
est plus facile de tourner les obstacles que de les attaquer là où il
469
e tourner les obstacles que de les attaquer là où
ils
sont : dans les routines de l’esprit nationaliste, autant et plus que
470
beaucoup plus. Exemple : le CEC voulait et aurait
dû
faire beaucoup plus. Les moyens matériels lui manquaient, et il est s
471
oup plus. Les moyens matériels lui manquaient, et
il
est significatif qu’il ait fallu tant de temps pour qu’il obtienne le
472
tériels lui manquaient, et il est significatif qu’
il
ait fallu tant de temps pour qu’il obtienne les premières promesses d
473
ignificatif qu’il ait fallu tant de temps pour qu’
il
obtienne les premières promesses d’un financement régulier. Il est cl
474
es premières promesses d’un financement régulier.
Il
est clair que la tâche d’un organisme culturel comme le Centre n’est
475
éritable propagande européenne. Tout au plus peut-
il
en étudier et formuler les thèmes les plus efficaces. Mais avant tout
476
brique générale d’éducation européenne. Chacune d’
elles
constitue un des éléments d’un véritable plan d’action sur les esprit
477
nts d’un véritable plan d’action sur les esprits.
Elles
s’efforcent aussi de créer les public relations qui ont manqué jusqu’
478
ue beaucoup vont penser, car j’entends déjà ce qu’
ils
me disent : « Tout cela est très joli. Tout cela ne fera certes aucun
479
ble — si vous réussissez — mais voyez-vous, ce qu’
il
nous faut, c’est de l’action ! » Et l’on entend ou sous-entend par là
480
n ne se ferait. L’Europe unie est une révolution.
Elle
doit passer par tous les stades préparatoires des révolutions réussie
481
se ferait. L’Europe unie est une révolution. Elle
doit
passer par tous les stades préparatoires des révolutions réussies. L’
482
utions réussies. L’ambition du Centre est d’agir.
Il
a pris au sérieux l’action européenne. Il voit qu’elle commence dans
483
d’agir. Il a pris au sérieux l’action européenne.
Il
voit qu’elle commence dans les cours, qu’elle se poursuit dans les es
484
a pris au sérieux l’action européenne. Il voit qu’
elle
commence dans les cours, qu’elle se poursuit dans les esprits, et qu’
485
enne. Il voit qu’elle commence dans les cours, qu’
elle
se poursuit dans les esprits, et qu’elle n’éclatera dans les faits qu
486
ours, qu’elle se poursuit dans les esprits, et qu’
elle
n’éclatera dans les faits qu’au jour où tout sera mûr pour sa naissan
487
rer cette maturation ; créer ses conditions là où
elles
n’existent pas ; les favoriser partout où elles apparaissent : voilà
488
ù elles n’existent pas ; les favoriser partout où
elles
apparaissent : voilà qui définit notre programme. 10. Proverbe qui
489
d’abord, comme le veut la réalité du xxe siècle.
Il
est très remarquable en effet que, dans ce siècle, pas un seul événem
490
folie, une personne. On dit : la propagande. Mais
elle
n’est rien en soi, pas plus que l’écriture ou la typographie, et sans
491
nous visons. Mais quels sont nos moyens ? Puisqu’
il
s’agit d’idées, la question se ramène à savoir où naissent les idées
492
ées par les économistes et les hommes politiques.
Il
s’agit là de forer des canaux collecteurs, qui transforment ces eaux
493
ourants, puis en forces motrices. Première zone :
elle
est créée par l’absence de pente, le défaut d’orientation générale. O
494
’imagine pas ce qui en résulterait effectivement.
Il
s’agit donc de dresser devant nos contemporains la vision de ce que d
495
existence au sein de l’union réalisée et grâce à
elle
; de peindre un tableau réaliste des changements sociaux et économiqu
496
t aussi de les rendre dynamiques. Deuxième zone :
elle
est créée par l’inconscience générale de la situation de l’Europe dan
497
et Allemands restent face à face, à se demander s’
ils
doivent abaisser un peu ou élever encore les digues « traditionnelles
498
llemands restent face à face, à se demander s’ils
doivent
abaisser un peu ou élever encore les digues « traditionnelles » qui l
499
emand reste insoluble dans son plan. En revanche,
il
se transforme et se résout en un problème européen commun dès que l’o
500
la configuration du terrain. L’action nécessaire
doit
donc s’appliquer d’une manière générale à orienter les espoirs et les
501
grandes lignes de notre activité jusqu’à ce jour.
Elle
en indique aussi les développements prochains. Mettre en relation les
502
t l’islam) dont nous poursuivons la préparation :
il
s’agit là d’une œuvre de longue haleine dans laquelle on ne peut prog
503
he la plus urgente de l’heure. En quoi consiste-t-
elle
? Par exemple en ceci : projeter devant tous des images convaincantes
504
u’on vient de présenter mais un programme. Tel qu’
il
est, réduit à l’urgent et au possible, assez prochain, il déborde enc
505
réduit à l’urgent et au possible, assez prochain,
il
déborde encore les moyens dont dispose en propre le Centre, mais non
506
s non pas les moyens potentiels de l’Europe, dont
il
s’agit de susciter la mise en œuvre. La première action de ce genre e
507
un Laboratoire européen de recherches nucléaires.
Elle
a réussi, comme on sait, sous les auspices de douze gouvernements. Pl
508
n général ? Et pourquoi le besoin de chercher est-
il
vital pour les Européens ? À la première question, portant sur la rec
509
emière question, portant sur la recherche en soi,
il
paraît facile de répondre : un homme qui cherche, c’est qu’il n’est p
510
cile de répondre : un homme qui cherche, c’est qu’
il
n’est pas satisfait de ce qu’il a. Mais cette réponse ne vaut que pou
511
cherche, c’est qu’il n’est pas satisfait de ce qu’
il
a. Mais cette réponse ne vaut que pour le chercheur occasionnel. Celu
512
cheur occasionnel. Celui qui cherche une place, s’
il
en trouve une très bonne, il cessera de mettre des annonces dans le j
513
cherche une place, s’il en trouve une très bonne,
il
cessera de mettre des annonces dans le journal. La recherche dont je
514
ose. C’est une passion. Et cela revient à dire qu’
elle
ne peut être satisfaite par aucun résultat concret et limité. L’espri
515
, d’être indéfiniment avide. Chaque nourriture qu’
il
trouve, au lieu de l’apaiser, excite encore son appétit. Par où l’on
516
bitants d’un village avaient prise vivante, et qu’
ils
aimaient beaucoup. Elle avait faim. Ils lui apportèrent tout ce qu’il
517
aient prise vivante, et qu’ils aimaient beaucoup.
Elle
avait faim. Ils lui apportèrent tout ce qu’ils pouvaient trouver, ell
518
te, et qu’ils aimaient beaucoup. Elle avait faim.
Ils
lui apportèrent tout ce qu’ils pouvaient trouver, elle mangea tout, e
519
. Elle avait faim. Ils lui apportèrent tout ce qu’
ils
pouvaient trouver, elle mangea tout, et dit qu’elle avait encore faim
520
lui apportèrent tout ce qu’ils pouvaient trouver,
elle
mangea tout, et dit qu’elle avait encore faim. N’ayant plus rien à lu
521
ls pouvaient trouver, elle mangea tout, et dit qu’
elle
avait encore faim. N’ayant plus rien à lui donner, ils la transportèr
522
vait encore faim. N’ayant plus rien à lui donner,
ils
la transportèrent dans une ville voisine, beaucoup plus riche. Là, su
523
lui apporta des quantités énormes de nourriture,
elle
mangea tout, et dit qu’elle avait encore faim, aussi grand-faim qu’av
524
normes de nourriture, elle mangea tout, et dit qu’
elle
avait encore faim, aussi grand-faim qu’avant et encore plus. Les gens
525
encore plus. Les gens voulaient la garder en vie,
ils
aimaient leur baleine, mais ils ne savaient plus comment la satisfair
526
la garder en vie, ils aimaient leur baleine, mais
ils
ne savaient plus comment la satisfaire. À la fin, ils lui demandèrent
527
ne savaient plus comment la satisfaire. À la fin,
ils
lui demandèrent : Qu’as-tu ? Elle dit : J’ai faim. Ils lui dirent : N
528
faire. À la fin, ils lui demandèrent : Qu’as-tu ?
Elle
dit : J’ai faim. Ils lui dirent : Nous t’avons donné toute la nourrit
529
ui demandèrent : Qu’as-tu ? Elle dit : J’ai faim.
Ils
lui dirent : Nous t’avons donné toute la nourriture du pays. Elle dit
530
: Nous t’avons donné toute la nourriture du pays.
Elle
dit : Quand vous m’aurez donné cent fois et mille fois plus, j’aurai
531
ent fois et mille fois plus, j’aurai encore faim.
Ils
lui dirent : Que veux-tu donc ? et elle dit enfin : Je veux Dieu ! Ce
532
core faim. Ils lui dirent : Que veux-tu donc ? et
elle
dit enfin : Je veux Dieu ! Cette légende marque le but extrême de tou
533
bsolu, le Tout, la réponse globale et définitive.
Elle
voulait quelque chose qui fût au-delà de toute réponse partielle, pré
534
— de tous les buts que je viens d’indiquer. Ce qu’
ils
ont en commun, du fait même qu’ils sont hommes et non pas simples ani
535
ndiquer. Ce qu’ils ont en commun, du fait même qu’
ils
sont hommes et non pas simples animaux, c’est le besoin profond de dé
536
en Europe a dominé le monde pendant des siècles.
Elle
est encore, à notre époque, celle qu’on imite partout, même quand on
537
lle qu’on imite partout, même quand on la combat.
Elle
est donc encore la plus forte. Pourtant, si on la compare aux autres,
538
sées, présentes ou en formation, on s’aperçoit qu’
elle
s’en distingue par deux grands traits généralement tenus pour des cau
539
succès provisoire des régimes dits totalitaires :
ils
offrent et imposent des certitudes massives.) Nous, au contraire, en
540
ce désordre soient accidentels. Je pense même qu’
ils
remontent aux sources vives de notre civilisation, et qu’ils en sont
541
nt aux sources vives de notre civilisation, et qu’
ils
en sont inséparables. Je les rattache à nos plus grandes traditions :
542
ez simple. Prenons l’exemple de l’homme chrétien.
Il
peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même un
543
me chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’
il
n’y a pas un juste, pas même un seul » et que pourtant il devrait êtr
544
pas un juste, pas même un seul » et que pourtant
il
devrait être saint. Il sait que le péché consiste à être séparé de la
545
s un juste, pas même un seul » et que pourtant il
devrait
être saint. Il sait que le péché consiste à être séparé de la Vérité
546
un seul » et que pourtant il devrait être saint.
Il
sait que le péché consiste à être séparé de la Vérité vivante, et que
547
té vivante, et que tous les hommes sont pécheurs.
Il
cherche donc. Il cherche à se rapprocher de la vérité et de la sainte
548
e tous les hommes sont pécheurs. Il cherche donc.
Il
cherche à se rapprocher de la vérité et de la sainteté. Dans cet effo
549
de la sainteté. Dans cet effort sans fin ni cesse
il
est pourtant soutenu par sa foi dans la grâce. Il est donc un inquiet
550
il est pourtant soutenu par sa foi dans la grâce.
Il
est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait les raisons de son inqui
551
el, mais qui sait les raisons de son inquiétude ;
il
sait qu’elle est normale, et non désespérée, puisqu’elle est produite
552
i sait les raisons de son inquiétude ; il sait qu’
elle
est normale, et non désespérée, puisqu’elle est produite par sa foi,
553
it qu’elle est normale, et non désespérée, puisqu’
elle
est produite par sa foi, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensui
554
ientifique. Celui-ci lit l’histoire des sciences.
Elle
lui fait voir que toutes les « vérités » qu’établissent les écoles su
555
core — pour s’approcher d’un but toujours fuyant,
il
est soutenu par sa confiance en la raison et l’expérience vérifiante.
556
nquiétude perpétuelle, dont vous venez de voir qu’
elle
est déterminée par les deux forces principales qui ont produit notre
557
tant de causes de faiblesse et de ruine, semble-t-
il
. Et pourtant, c’est tout cela qui a fait l’Europe. Et cette Europe a
558
homme. Mais cet homme libéré du travail, que va-t-
il
faire de ses loisirs, qui deviendront l’essentiel de sa vie ? Problèm
559
e. C’est la technique et son progrès constant qui
doit
maintenir nos positions, devant la concurrence croissante des empires
560
atre ou cinq ans. Je cherchais de l’argent, comme
il
arrive, pour une entreprise culturelle. J’allai voir un industriel qu
561
ir un industriel qui fabrique d’énormes turbines.
Il
m’écouta, distrait d’abord, puis impatient ; m’expliqua finalement qu
562
était d’abord de lutter contre le communisme, qu’
il
confondait, je le crains, avec les réformes sociales. En sortant de c
563
it au xviiie siècle un très grand mathématicien.
Il
s’appelait Léonard Euler, et il était né à Bâle, entre France et Alle
564
nd mathématicien. Il s’appelait Léonard Euler, et
il
était né à Bâle, entre France et Allemagne, dans une atmosphère très
565
étrée de spiritualité. Influencé par le piétisme,
il
pensait que sa science abstraite ne devait pas l’empêcher de se rendr
566
piétisme, il pensait que sa science abstraite ne
devait
pas l’empêcher de se rendre utile aux hommes. Aussi dessina-t-il, à t
567
er de se rendre utile aux hommes. Aussi dessina-t-
il
, à temps perdu, les plans d’une machine d’un type nouveau, qu’il bapt
568
du, les plans d’une machine d’un type nouveau, qu’
il
baptisa turbine. Ainsi grâce au génie d’Euler, au milieu culturel de
569
e passe de commentaires. Nulle autre, me semble-t-
il
, n’était mieux faite pour servir d’épigraphe à cette journée, consacr
570
sme règne aujourd’hui sur un tiers de l’humanité.
Il
agit dans les deux autres tiers non seulement par sa propagande et sa
571
scination de ses mythes et par la terreur même qu’
il
exerce. Dans les pays demeurés libres, le développement de l’étatisme
572
uêtes de notre civilisation occidentale, parce qu’
elle
s’attaque à la notion de l’homme qui fut l’origine décisive de cette
573
s une utopie : ses moyens scientifiques existent,
ils
sont à l’œuvre sous nos yeux. Situation de l’Europe Foyer de la
574
rope est elle-même en grand péril. Les peuples qu’
elle
a civilisés retournent contre elles les techniques qui avaient assuré
575
Les peuples qu’elle a civilisés retournent contre
elles
les techniques qui avaient assuré sa puissance. Ceux qu’elle a exploi
576
chniques qui avaient assuré sa puissance. Ceux qu’
elle
a exploités et opprimés retournent contre elle les idéaux de liberté
577
qu’elle a exploités et opprimés retournent contre
elle
les idéaux de liberté et d’égalité qui avaient assuré son prestige. L
578
e en perd naturellement le monopole, cependant qu’
elle
voit ses valeurs fondamentales menacées, et ses positions économiques
579
lemme En vérité, l’Europe perdra tout cela, si
elle
persiste dans sa division en une vingtaine de petits États, cause pri
580
ats, cause principale de son présent abaissement.
Elle
ne pourra survivre, et sauver la civilisation, que si elle s’unit. «
581
ourra survivre, et sauver la civilisation, que si
elle
s’unit. « D’ici vingt-cinq ans, disait récemment la reine Juliana, no
582
es qu’on vient de rappeler, et sur les slogans qu’
elles
accréditent : « indépendance nationale », « danger allemand », « offe
583
de réveiller un sentiment commun des Européens
Il
est donc évident que le nœud du problème est dans l’attitude morale d
584
urmonter, ou même s’évanouiront dans la mesure où
ils
consistent en préjugés, aveuglement partisans, méfiances non fondés,
585
r contribuer à ce réveil du sentiment européen
Il
a commencé par agir dans les domaines de la vie culturelle où il semb
586
ar agir dans les domaines de la vie culturelle où
il
semblait possible d’obtenir rapidement des résultats concrets. Il a c
587
ible d’obtenir rapidement des résultats concrets.
Il
a créé une série d’associations et communautés de travail qui fonctio
588
tives pour tous ceux qui ont compris que l’Europe
doit
s’unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la condi
589
tre comme l’instrument d’exécution des projets qu’
ils
pourraient élaborer en commun. ⁂ L’influence des Amis du Centre prend
590
ère condition de l’efficacité du groupe. Celui-ci
doit
se composer de personnalités très diverses, mais ayant en commun ces
591
els, sociaux, nationaux ou internationaux. Chacun
devrait
se charger d’une mission précise dans son milieu, en faveur de l’unio
592
n, instrument de diffusion ou d’exécution. Mais s’
il
est vrai que les chevaliers de la Table ronde agissaient d’ordinaire
593
issaient d’ordinaire isolément, ou deux par deux,
ils
se sentaient à chaque instant soutenus et obligés par leur appartenan
594
me on le disait au Moyen Âge, à une « religion ».
Il
faudra donc que les Amis se sentent liés entre eux, autant qu’à la mi
595
en qui les anime, et par les tâches communes dont
ils
assumeront la responsabilité. Parmi ces tâches, la création d’une Fon
596
discret, sans statuts ni publicité, c’est ce que
doivent
être les Amis du Centre. Ils ne rêveront pas de dominer par la force.
597
té, c’est ce que doivent être les Amis du Centre.
Ils
ne rêveront pas de dominer par la force. Ils ne souhaiteront pas s’em
598
tre. Ils ne rêveront pas de dominer par la force.
Ils
ne souhaiteront pas s’emparer des esprits, ils voudront au contraire
599
e. Ils ne souhaiteront pas s’emparer des esprits,
ils
voudront au contraire les réveiller, les animer et les orienter, en v
600
qui est celle de cette génération. La force dont
ils
auront besoin est certes d’ordre spirituel d’abord, mais toutes les a
601
abord, mais toutes les autres en découlent, quand
elle
est là, et qu’elle est vraie. Il ne s’agit pas ici d’idéalisme facile
602
les autres en découlent, quand elle est là, et qu’
elle
est vraie. Il ne s’agit pas ici d’idéalisme facile, mais bien du véri
603
coulent, quand elle est là, et qu’elle est vraie.
Il
ne s’agit pas ici d’idéalisme facile, mais bien du véritable et du se
604
personnels. L’Europe ne se fera pas toute seule.
Elle
ne sera pas créée par de discours et adjurations passionnées, ni par
605
ontané de la masse, ni par des textes juridiques.
Elle
se fera par des hommes qui comprennent que son destin dépend de leur
606
ent que son destin dépend de leur action d’abord.
Il
faut que quelques-uns au moins relèvent ce défi de l’Histoire. Sans o
607
peuvent beaucoup, et pour un très grand nombre, s’
ils
le veulent, s’ils se groupent, et s’ils agissent à temps. x. Roug
608
et pour un très grand nombre, s’ils le veulent, s’
ils
se groupent, et s’ils agissent à temps. x. Rougemont Denis de, «
609
nombre, s’ils le veulent, s’ils se groupent, et s’
ils
agissent à temps. x. Rougemont Denis de, « Habeas Animam », Bulle
610
tion suivante : « L’idée naquit en décembre 1952.
Elle
se précisa jusqu’à l’été 1953, et les premiers qui en eurent connaiss
611
connaissance s’y montrèrent aussitôt favorables.
Il
s’agissait à la fois d’élargir le cercle des amis du Centre européen
612
s de la paix. La détente n’a pas d’autre origine.
Elle
ne résulte pas des intentions vertueuses, ni du degré de sincérité, n
613
a tactique de l’un ou de l’autre des deux grands.
Elle
ne résulte pas de la conférence de Genève, qui n’en fut que l’index l
614
ence de Genève, qui n’en fut que l’index lisible.
Elle
se trouve imposée à tous, du seul fait de la puissance atomique. Ce n
615
locs presque également armés — et de cette arme —
il
ne peut plus y avoir ce que l’on nommait une guerre, mais simplement
616
, des deux côtés du rideau de fer. La détente, si
elle
est vraie, à qui profitera-t-elle ? Aux échanges culturels que l’Est
617
La détente, si elle est vraie, à qui profitera-t-
elle
? Aux échanges culturels que l’Est propose — avec une insistance part
618
ans un vrai libre-échange, c’est le plus fort qui
doit
gagner. Mais sur le plan de la culture, qu’est-ce que la force ? On p
619
aient une preuve de leur faiblesse. Que penser, s’
ils
le lèvent aujourd’hui ? Ce qui paraît certain, c’est que l’échange es
620
eur Quaroni12. Dans un train roulant vers Moscou,
il
rencontre un procureur général de la Guépéou, lequel lui dit : « Vou
621
n du secret un peu superficielle. Vous estimez qu’
il
faut se borner à protéger ce que l’on possède de nouveau ou d’importa
622
tant. Nous autres, au contraire, nous estimons qu’
il
est encore plus important que l’étranger ne puisse se rendre compte d
623
nage : « Vous rencontrez un étranger de vos amis.
Il
vous demande pourquoi vous avez l’air soucieux. Vous répondez je suis
624
— « photographiez toutes nos installations ! » —
doit
trouver son équivalent sur le plan de la culture et de la vie quotidi
625
e Tournons-nous maintenant vers les Européens.
Ils
vont dire : mais s’il y a détente, n’est-ce pas aussi le ressort de n
626
’Europe ne dépendent pas de la menace soviétique.
Ils
seraient à peu près les mêmes si l’URSS n’existait pas à nos frontièr
627
ères, avec ses deux-cents divisions. Si l’Europe
doit
s’unir pour survivre, c’est qu’elle est affaiblie par ses propres bar
628
Si l’Europe doit s’unir pour survivre, c’est qu’
elle
est affaiblie par ses propres barrières, qui paralysent non seulement
629
ense, mais son essor social et culturel. C’est qu’
elle
est menacée par la révolte de l’Asie et de l’Afrique du Nord. C’est q
630
volte de l’Asie et de l’Afrique du Nord. C’est qu’
elle
est sommée par l’Histoire de dépasser le stade des souverainetés abso
631
s occidentaux et leurs satellites intellectuels ?
Ils
n’ont rien à apprendre aux Russes. Ceux-ci jugeront sans intérêt un d
632
ralistes ? Ce sont les défaitistes de l’Occident,
ils
n’ont rien de positif à proposer aux Russes, et ne peuvent pas préten
633
opinion générale de l’Europe. Les gouvernements ?
Il
est probable qu’ils vont s’en charger. S’il s’agissait de dialogues d
634
l’Europe. Les gouvernements ? Il est probable qu’
ils
vont s’en charger. S’il s’agissait de dialogues de pays à pays, ce se
635
nts ? Il est probable qu’ils vont s’en charger. S’
il
s’agissait de dialogues de pays à pays, ce serait normal : France-Bié
636
t heureusement dans nos pays. Mais le fait est qu’
il
s’agit de parler avec l’URSS, monolithe de deux-cents-millions d’homm
637
emmes portant moralement l’uniforme du Kominform.
Il
s’agit de confronter nos conceptions européennes de la vie et de la c
638
de la culture avec une conception totalitaire. Or
il
est clair que nos gouvernements ne sont pas les porte-paroles de nos
639
t que créatrices, ni de la culture en général, qu’
ils
ne prétendent d’ailleurs nullement régir : c’est même par là qu’ils s
640
d’ailleurs nullement régir : c’est même par là qu’
ils
se distinguent radicalement des dictatures totalitaires. Un dialogue
641
. Si la détente est vraie, un dialogue véritable
doit
s’instituer entre Moscou d’une part, et l’Europe telle qu’elle est, d
642
uer entre Moscou d’une part, et l’Europe telle qu’
elle
est, d’autre part — une et diverse. Et dans ce cas, il faut plus que
643
t, d’autre part — une et diverse. Et dans ce cas,
il
faut plus que jamais l’union morale et culturelle de nos pays, la vol
644
symbolisée par le règne de quelques trusts. Mais
il
se trouve que les communistes approuvent et favorisent tous les natio
645
ême de la culture. N’ayant qu’à se montrer tel qu’
il
est, il peut et il doit souhaiter une liberté totale d’échanges réels
646
a culture. N’ayant qu’à se montrer tel qu’il est,
il
peut et il doit souhaiter une liberté totale d’échanges réels. Il doi
647
N’ayant qu’à se montrer tel qu’il est, il peut et
il
doit souhaiter une liberté totale d’échanges réels. Il doit donc dire
648
yant qu’à se montrer tel qu’il est, il peut et il
doit
souhaiter une liberté totale d’échanges réels. Il doit donc dire oui,
649
it souhaiter une liberté totale d’échanges réels.
Il
doit donc dire oui, sans réserve, aux offres répétées des Russes. Ces
650
souhaiter une liberté totale d’échanges réels. Il
doit
donc dire oui, sans réserve, aux offres répétées des Russes. Ces offr
651
une liberté totale d’aller parler chez eux comme
ils
parlent chez nous — comme M. Ehrenbourg, pendant que j’écris ceci, pa
652
el définit nos propres positions. Un échange vrai
doit
se produire au niveau de la culture vivante, non des slogans de la pr
653
slogans de la propagande politique. C’est dire qu’
il
doit se produire entre personnes privées. De notre côté, c’est facile
654
gans de la propagande politique. C’est dire qu’il
doit
se produire entre personnes privées. De notre côté, c’est facile, et
655
octrine officielle d’ailleurs inexistante — moins
ils
représenteraient l’Europe réelle.) Du côté soviétique, on sait bien q
656
la faveur d’une telle confrontation, ne seraient-
ils
pas amenés à réviser quelques-uns de leurs préjugés anarcho-individua
657
Russes ont leurs idées sur le civisme, et sur les
devoirs
de l’intelligentsia. Nous jugeons ces idées dangereuses et fausses, a
658
quons-nous ? Le problème qui est ainsi posé n’est-
il
pas l’occasion d’un débat, qui ne conduirait pas forcément au triomph
659
ls de musique. Un an plus tard, le secrétariat qu’
ils
avaient constitué au Centre, publiait une première brochure contenant
660
uve sa force que dans les réalisations auxquelles
il
donne naissance. Il doit être capable d’affronter les lentes et diffi
661
s les réalisations auxquelles il donne naissance.
Il
doit être capable d’affronter les lentes et difficiles périodes d’ada
662
es réalisations auxquelles il donne naissance. Il
doit
être capable d’affronter les lentes et difficiles périodes d’adaptati
663
iles périodes d’adaptation aux réalités telles qu’
elles
sont, sans perdre pour autant son pouvoir d’entraînement au-delà de c
664
le poste de directeur de l’Opéra d’Amsterdam, qu’
il
quitte pour se vouer à Genève au développement d’une œuvre « européen
665
ées par le porte-parole des dirigeants de l’URSS.
Il
n’y aurait plus lieu d’en parler, jusqu’à ce qu’une « détente » moins
666
n nous paraît mal fondée, pour trois raisons : 1.
Il
n’est pas exact que les 17 propositions occidentales relatives aux éc
667
ccident — et l’Europe de l’Ouest en particulier —
devrait
s’abstenir de toute initiative dans le domaine culturel, du seul fait
668
ctuels et d’artistes soviétiques, et nous fait un
devoir
de tout mettre en œuvre, avec une patience inlassable, pour manifeste
669
is échanges tout de même. Échangeons, échangeons,
il
en restera toujours quelque chose ! ⁂ Ceci marqué, la notion même d’é
670
Ceci marqué, la notion même d’échanges culturels
doit
être clarifiée. Pour les dirigeants soviétiques, les échanges ont un
671
s formes « d’échanges » sont trompeuses, parce qu’
elles
sont à sens unique : volonté d’acquérir sans rien donner, volonté de
672
tion au problème actuel des échanges avec l’URSS.
Il
sera suivi d’un examen documenté de la situation présente, sur la bas
673
s premiers contacts de la Russie et de l’Europe ?
Ils
se produisent à partir du ix e siècle, quand les Slaves se voient sim
674
) estime, comme le déclarera Ivan le Terrible, qu’
il
doit « non seulement tenir les rênes du pouvoir mais sauver les âmes
675
stime, comme le déclarera Ivan le Terrible, qu’il
doit
« non seulement tenir les rênes du pouvoir mais sauver les âmes ». À
676
la pensée et de la religion viennent de Byzance,
elles
ne se transposent guère qu’en ritualisme de plus en plus rigide et co
677
senta pour la Russie le règne de Pierre le Grand.
Il
fut « le premier technocrate de l’histoire, et il apparaît que ce qu’
678
Il fut « le premier technocrate de l’histoire, et
il
apparaît que ce qu’on appelle sa réforme ne fut autre chose que la pr
679
aniel Defoe, qui écrit sur lui toute une étude, «
il
est le self-made-man modèle, un Robinson couronné, dont l’île est un
680
son couronné, dont l’île est un immense empire où
il
fait triompher la civilisation par des moyens de fortune et en faisan
681
s de fortune et en faisant table rase du passé ».
Il
apprend les techniques de l’Europe, et les impose à la Russie : celle
682
s longues barbes patriarcales de ses courtisans ;
il
ordonna à tous ses sujets, à l’exception des prêtres et des paysans,
683
rodies de processions ecclésiastiques, auxquelles
il
prenait part lui-même et où son vieux précepteur Zotov, coiffé d’une
684
rôle du « très-bouffon et très-ivre patriarche ».
Il
ne s’agissait pas tant pour lui de transformer l’ancienne civilisatio
685
r impératrice sous le nom de Catherine, en 1724. (
Elle
sera la « Catherine le Grand » du prince de Ligne et l’idéal des ency
686
e ne la comprenait qu’à moitié, ce n’était pas qu’
elle
ne fut pas assez nationale, mais parce que lui n’était pas encore une
687
répondent aux chinoiseries du temps de Louis XV.
Il
est en fait impossible d’imaginer le xviii e siècle européen sans ce
688
» où règne la correspondante des encyclopédistes.
Il
est clair, du reste, que le prestige du pays tient à cette époque, et
689
encore grand-chose à l’étranger, qu’aux succès qu’
il
obtient sur le champ de bataille… L’histoire des deux siècles qui su
690
de ce côté certaines acquisitions territoriales,
elle
désire surtout s’approprier ses techniques, ses arts, ses connaissanc
691
ier ses techniques, ses arts, ses connaissances ;
il
suscite en elle une curiosité plus ou moins intelligente, plus ou moi
692
ques, ses arts, ses connaissances ; il suscite en
elle
une curiosité plus ou moins intelligente, plus ou moins féconde ». Qu
693
nte, plus ou moins féconde ». Quant à l’Occident,
il
se jette sans trop y réfléchir à la conquête culturelle de la Russie.
694
fut conservé le ballet classique à une époque où
il
s’étiolait complètement dans ses pays d’origine, la France et l’Itali
695
que fut l’apport de l’Occident dans la vie russe,
il
faut y distinguer deux influences particulières, les plus puissantes
696
e les notes de ses carnets intimes chaque fois qu’
il
s’agissait de mettre quelque clarté dans des idées abstraites. Mais
697
l’Europe, non point la Moscovie, est son passé.
Il
est le légataire de ses trésors les plus précieux, de ses souvenirs l
698
ropéen la patrie spirituelle de la Russie future.
Il
lit les grands poètes occidentaux afin de les acclimater dans cette c
699
n de les acclimater dans cette contrée nouvelle ;
il
se pénètre du génie de la France, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de
700
te, pour les hautes régions de la vie nationale ;
elle
n’a pas été capable de pénétrer l’ensemble de la vie russe. Une des s
701
lution spirituelle déclenchée par le romantisme ;
elle
y a pris part, elle l’a continué, elle n’a rien désavoué de son hérit
702
éclenchée par le romantisme ; elle y a pris part,
elle
l’a continué, elle n’a rien désavoué de son héritage. La musique russ
703
mantisme ; elle y a pris part, elle l’a continué,
elle
n’a rien désavoué de son héritage. La musique russe à partir de Glink
704
son héritage. La musique russe à partir de Glinka
doit
plus à la musique occidentale (surtout postérieure à Beethoven) qu’au
705
la chrétienté orientale. Or, tout cela n’est pas
dû
à une simple imitation, mais à la découverte d’une parenté essentiell
706
et comme rajeunie par l’apport neuf de la Russie.
Il
n’y a pas, depuis cinquante ans, dans les lettres européennes, de nom
707
es créations de la culture russe, ce n’est pas qu’
elle
s’y évade d’elle-même, c’est qu’elle s’y retrouve. Dostoïevski : « N
708
n’est pas qu’elle s’y évade d’elle-même, c’est qu’
elle
s’y retrouve. Dostoïevski : « Nous autres Russes avons deux patries,
709
ie. » « L’Europe est notre seconde mère. Nous lui
devons
beaucoup et lui devrons plus encore. » « Nous entrevoyons que l’idée
710
tre seconde mère. Nous lui devons beaucoup et lui
devrons
plus encore. » « Nous entrevoyons que l’idée russe, sera peut-être la
711
rs de plâtre jaune paille, airelle ou vert d’eau.
Il
est vrai que lorsqu’on se promène sur les quais, par une de ces nuits
712
celui des occidentalistes et des slavophiles : or
il
est entièrement centré sur le rôle de l’Europe en Russie. En 1836, u
713
vue de Moscou sa première Lettre philosophique où
il
mettait en doute la logique intérieure du développement national de l
714
dent. Ses vues sur l’avenir étant plutôt sombres,
elles
aussi, le tsar s’en émut au point de statuer que l’auteur était un al
715
usé les tendances générales de la Russie moderne.
Il
désirait la voir, non pas moins, mais plus européenne — ou plutôt plu
716
nne — ou plutôt plus strictement occidentale — qu’
elle
ne l’était devenue depuis cent ans ; il est le premier théoricien d’e
717
le — qu’elle ne l’était devenue depuis cent ans ;
il
est le premier théoricien d’envergure dans le camp des occidentaliste
718
nts de la vie sociale et culturelle de la Russie,
il
fallait les chercher, selon eux, dans la foi chrétienne, telle que le
719
d’origine nettement et exclusivement germanique).
Ils
dépréciaient l’œuvre de Pierre Ier, n’y voyant que son aspect destruc
720
s du camp adverse et déclencha des polémiques qui
durent
encore. Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que les slavophiles, adversa
721
et culturelle : « La logique de l’histoire, écrit-
il
, prononce sa sentence contre la vie spirituelle de l’Europe occidenta
722
irituelle de l’Europe occidentale. » L’Europe, qu’
il
découvre pendant son exil, lui paraît être « au bord de la perdition
723
est pas « libérale » au sens occidental du mot. «
Il
est très important de répéter que les idées libérales ont toujours ét
724
ibérales ont toujours été faibles (en Russie), qu’
il
n’y eut jamais en Russie d’idéologie libérale capable de recevoir une
725
une attitude presque étrangère. Sans doute y a-t-
il
là une lacune, un défaut qui doit les faire tomber dans la confusion
726
Sans doute y a-t-il là une lacune, un défaut qui
doit
les faire tomber dans la confusion ou dans l’erreur, mais c’est aussi
727
ue à la science ces méthodes idolâtriques. Lorsqu’
il
s’est fait darwinien, le darwinisme a été pour lui, non pas une théor
728
sme étrange : L’homme descend du singe, donc nous
devons
nous aimer les uns les autres.19 C’est à l’Occident que cette intel
729
eidlé) dont se nourrira la révolution russe. Mais
elle
les transformera en les assimilant. Elle les purifiera de tout libéra
730
se. Mais elle les transformera en les assimilant.
Elle
les purifiera de tout libéralisme, les poussera à leurs conséquences
731
u les rendra si religieusement intransigeantes qu’
elle
aboutira à un véritable obscurantisme rationaliste (ou matérialiste).
732
cette intelligentsia russe des années 1860-1870.
Il
définit « ce désir si authentiquement russe de trouver une conception
733
laquelle on réponde à toutes les questions… » Et
il
ajoute : La science — c’est-à-dire les sciences naturelles — sera po
734
ure, stupidement exercée par des bureaucrates, si
elle
conduit Dostoïevski en Sibérie, Tchaadaïev dans un asile de fous, et
735
fous, et les penseurs politiques en exil20, et si
elle
contraint les idées sociales à se réfugier dans la littérature — fais
736
à l’aveugle et commet des bévues ridicules, mais
il
en existe une autre, plus redoutable encore, exercée par entente taci
737
n, imposait le silence, mais du moins n’ordonnait-
elle
pas aux professeurs ce qu’ils avaient à enseigner. » L’éclipse du
738
moins n’ordonnait-elle pas aux professeurs ce qu’
ils
avaient à enseigner. » L’éclipse du nihilisme et l’essor culturel
739
lettres et des arts de l’Occident, jamais n’y a-t-
il
autant voyagé, jamais les traductions des poètes, des romanciers, des
740
étaient passionnément admirés en Russie alors qu’
ils
étaient encore à peine connus en France, tandis que la peinture et la
741
âtrale de l’Occident. Mais voici l’été de 1914 :
il
surprend la Russie dans un état de malaise social et spirituel profon
742
exilés fut grande chez les dirigeants tsaristes.
Elle
est loin d’avoir disparu chez les dirigeants soviétiques. Ceux-ci son
743
Que s’est-
il
passé à Genève ? (décembre 1955)ae af La presse n’ayant pu donner
744
des idées, le libre-échange des personnes » et qu’
ils
estiment que cela répond « au désir naturel des hommes de se connaîtr
745
tion dans les capitales respectives… Tout citoyen
devrait
y avoir librement accès. » 3. Publication et distribution « aux insti
746
que des émissions de nouvelles et d’informations…
devrait
être supprimé. » 9. « …échange mensuel d’émissions de radio traitant
747
r à quel point notre peuple est épris de liberté…
Il
est également facile de constater à quel point… tout le travail de no
748
ables. Mais nous avons encore beaucoup à faire… »
Il
faut donc nommer un comité d’experts pour convoquer une nouvelle conf
749
dans les échanges commerciaux ; pour la culture,
il
propose : d’organiser des conférences de spécialistes (technologie, a
750
uant au projet déposé au nom des trois ministres (
il
s’agit des 17 points)… il contient une série de propositions qui cons
751
om des trois ministres (il s’agit des 17 points)…
il
contient une série de propositions qui constituent une tentative de s
752
délégation soviétique ne peut dire qu’une chose :
elle
ne peut pas accepter pour examen des propositions de ce genre et les
753
positions de ce genre et les considère déplacées.
Il
a été dit ici (en juillet) que les dirigeants de l’Union soviétique a
754
socialisme et de démocratie populaire… Que faut-
il
donc faire ? S’entendre sur « certaines indications essentielles » te
755
e l’autocratie. Mais je ne vois pas pourquoi nous
devrions
accepter une combinaison arbitraire des deux parce que, tout simpleme
756
n arbitraire des deux parce que, tout simplement,
elle
arrange le gouvernement soviétique. (16 novembre) : Je m’inquiète
757
gênée par l’échec de cette conférence… N’y aurait-
il
pas quelque vérité dans ces mots frappants que j’entendais l’autre jo
758
ranlé si le peuple était librement informé, comme
il
l’est ailleurs… (15 novembre) : Je regrette d’être obligé de const
759
processus (d’échanges) désormais en cours, même s’
il
doit rester lent et inégal, puisse être aisément renversé. Tableau
760
cessus (d’échanges) désormais en cours, même s’il
doit
rester lent et inégal, puisse être aisément renversé. Tableau récap
761
Non ae. Rougemont Denis de, « Que s’est-
il
passé à Genève ? », Bulletin du Centre européen de la culture : « Eur
762
ussion publique et privée : cela reviendrait pour
elle
à accepter le point de vue spécifique de l’Occident, c’est-à-dire à t
763
tale » était admis par les interlocuteurs russes,
il
n’y aurait plus de dialogue Europe-URSS à proprement parler, car les
764
lement leur régime. Ce paradoxe est aussi réel qu’
il
est gênant. Il nous force à serrer de plus près la nature très partic
765
ime. Ce paradoxe est aussi réel qu’il est gênant.
Il
nous force à serrer de plus près la nature très particulière du dialo
766
ouvrir les bases, si étroites et précaires soient-
elles
. Nous éliminerons par principe toutes les propositions qui pourraien
767
it dit en toute clarté. Mais nous voyons aussi qu’
il
est hors de question qu’elles puissent être acceptées même partiellem
768
s nous voyons aussi qu’il est hors de question qu’
elles
puissent être acceptées même partiellement par les dirigeants soviéti
769
elles et selon la logique de leur dogme d’État. S’
ils
nous demandaient de leur envoyer des délégations d’écrivains désignés
770
n’existe chez eux, officiellement tout au moins.
Il
faut donc trouver autre chose, imaginer d’autres formules d’approche,
771
r que la chose demeure possible. ⁂ Théoriquement,
il
peut sembler que toute espèce de dialogue réel soit exclue par de tel
772
emlin eux-mêmes est également une donnée de fait.
Elle
nous incite à penser que, pratiquement, quelque chose peut encore (ou
773
encore (ou déjà) être tenté, — et par conséquent
doit
l’être. Nous nous bornerons, dans ce qui suit, à proposer des modes o
774
resse et la propagande dans l’un ou l’autre camp.
Ils
sont de trois types différents : — séminaires restreints réunissant d
775
modifications et de mises au point éventuelles :
il
s’agit d’hypothèses de travail, non pas d’un plan rigide à prendre ou
776
ossibilité a toujours existé en Europe. Pourtant,
elle
ne pouvait se réaliser avant que du côté russe également on la déclar
777
liait il y a peu de mois un article23 dans lequel
il
annonçait qu’en vertu de l’esprit de Genève, l’extension des liens cu
778
olokhov ajoutait : Les écrivains du monde entier
devraient
avoir leur table ronde. Nous pouvons avoir des opinions différentes,
779
ns avoir des opinions différentes, mais une chose
doit
nous unir : l’effort à accomplir pour être utiles à l’homme. Et si je
780
cette table ronde, dans l’esprit de Cholokhov, ne
devrait
pas réunir seulement des Russes et des communistes occidentaux (c’est
781
t déjà fait, d’une manière très « solide », comme
il
l’indique) mais bien des Russes et des non-communistes. Acceptant san
782
entant chacun qu’eux-mêmes et leur œuvre propre. (
Il
est évident que seuls les Russes devraient être autorisés par leur go
783
uvre propre. (Il est évident que seuls les Russes
devraient
être autorisés par leur gouvernement, conformément aux principes en v
784
ncontre, chaque partie proposerait deux sujets qu’
elle
souhaiterait voir traités par l’autre partie, et deux sujets qu’elle
785
oir traités par l’autre partie, et deux sujets qu’
elle
souhaiterait traiter elle-même, soit huit en tout. Après élimination
786
’une ou l’autre partie (ou des doubles éventuels)
il
faudrait arriver à six sujets. Chacun serait alors introduit par un r
787
l’écrivain dans l’autocritique (de la société où
il
vit, qui le publie et le lit). 3. Condition de l’écrivain et puissanc
788
issances d’argent. (L’écrivain européen souffre-t-
il
de ces puissances ? dans quelle mesure ? L’écrivain soviétique en est
789
dans quelle mesure ? L’écrivain soviétique en est-
il
libéré ? À quel prix ?) 4. Devoir d’orthodoxie et droit à l’hérésie.
790
n soviétique en est-il libéré ? À quel prix ?) 4.
Devoir
d’orthodoxie et droit à l’hérésie. (Dans les œuvres des écrivains, no
791
e chacun pense de ses portraits par l’autre. Faut-
il
favoriser ce genre littéraire ? Si oui, comment l’améliorer ?) Tous c
792
liorer ?) Tous ces sujets sont « brûlants », mais
ils
nous semblent ménager une mesure d’accord assez large pour que la mes
793
pourraient être organisées en dehors des séances.
Il
n’est pas impossible que tous les sujets que nous venons de suggérer
794
iterions au moins savoir : 1. pourquoi et en quoi
ils
sont jugés inacceptables ; 2. quels seraient les sujets jugés accepta
795
qu’un tel dialogue ne serait pas vain : parce qu’
il
répondrait au désir exprimé par un très grand nombre d’intellectuels
796
certaines manifestations officielles25 ; parce qu’
il
permettrait des contacts humains directs, loin de toute publicité et
797
uite libres de toute démagogie obligée ; parce qu’
il
donnerait aux uns et aux autres l’occasion de repenser leurs certitud
798
t de mieux juger de leurs implications ; parce qu’
il
obligerait les participants à réviser certains de leurs préjugés, et
799
ainsi recueillies et publiées, les conclusions qu’
il
lui plairait. Équipes de recherches médicales.— Une formule analogue
800
ntive, etc.) de la biologie et de la psychiatrie.
Il
est clair que la participation, déjà acquise, de délégations de savan
801
rites sur des pancartes ou récitées par un guide.
Il
en va de même des expositions. Les Soviétiques redoutent à juste titr
802
utions prises de part et d’autre pour empêcher qu’
elles
ne se transforment en abusifs manifestes d’une culture. Nous ne pouvo
803
lus de détails, mais cette précaution de principe
devait
être formulée ; les modalités d’exécution ne seront pas difficiles à
804
ffet à la définition de la culture soviétique, et
il
s’agirait de présenter celle-ci aux Européens dans son climat réel et
805
e livres et de revues. Les Soviétiques peuvent et
doivent
redouter la libre diffusion de nos ouvrages et de nos revues dans un
806
e nos ouvrages et de nos revues dans un public qu’
ils
entendent contrôler et éduquer d’une manière bien définie. Mais s’ils
807
ler et éduquer d’une manière bien définie. Mais s’
ils
se déclarent favorables au principe des échanges culturels, comment p
808
incipe des échanges culturels, comment pourraient-
ils
s’opposer à ce que l’on montre, au moins à leur public le mieux trié,
809
À ce que l’on donne à ce public (si restreint qu’
ils
le veuillent) une idée précise du nombre et de la qualité de nos publ
810
ent, nous le savons, leurs confrères soviétiques,
ils
devraient faire campagne pour une autre forme de réciprocité, la seul
811
nous le savons, leurs confrères soviétiques, ils
devraient
faire campagne pour une autre forme de réciprocité, la seule possible
812
pas, ne nous intéressent guère, du simple fait qu’
ils
ne répondent en rien aux désirs concrets du peuple russe, ni aux nôtr
813
x désirs concrets du peuple russe, ni aux nôtres.
Ils
appartiennent à une ère désormais dépassée par l’évolution historique
814
s, fauves, ont tous une caractéristique commune :
ils
ne savent pas dessiner. » ag. Rougemont Denis de, « Propositions »,
815
persé. Quant à la méthode proprement fédéraliste,
elle
semble s’apparenter également à celle des autorités spécialisées et à
816
rités spécialisées et à celle de la Constituante.
Elle
préconise, en effet, à l’instar de la première, des unions fonctionne
817
professions), tandis qu’à l’instar de la seconde,
elle
réclame une solution globale, d’un type bien défini, dont les unions
818
de fédéraliste diffère en esprit des deux autres.
Elle
ne cherche pas à fabriquer une Europe articulée comme une machine, ni
819
s pays le cadre abstrait d’États-Unis politiques.
Elle
cherche à construire une union qui serait l’expression organique d’un
820
nt ou d’opportunité, de doctrine ou d’efficacité.
Il
est impossible de peser ces raisons parce qu’elles ne sont pas de mêm
821
. Il est impossible de peser ces raisons parce qu’
elles
ne sont pas de même nature : les meilleures pourraient être sans poid
822
aliser (États-Unis, fédération ou confédération),
il
resterait à savoir laquelle des trois méthodes a le plus de chances d
823
autre chose qu’on n’aurait pas prévu ni souhaité.
Il
se peut que l’application simultanée des trois méthodes reste la seul
824
par les élites et par les masses. Pour nous donc,
il
ne s’agit pas de choisir une formule de « relance », mais d’accentuer
825
avec la méthode fédéraliste), mais au contraire,
elle
nourrit l’ambition de les servir toutes. Nous semons, que d’autres ré
826
el est que l’Europe ne meurt pas, c’est-à-dire qu’
elle
rayonne à nouveau, foyer de liberté et d’invention de l’homme, dans u
827
ion de l’homme, dans un monde qui l’attaque quand
elle
faiblit, mais ne cesse d’avoir besoin d’elle. ai. Rougemont Denis
828
uand elle faiblit, mais ne cesse d’avoir besoin d’
elle
. ai. Rougemont Denis de, « Relance européenne ? », Bulletin du Cen
829
de diriger le département de l’éducation du CEC.
Il
nous apporte l’expérience de nombreuses années de travail au service
830
ope) puis de l’Unesco (problèmes de la jeunesse).
Il
assume également la tâche d’organiser et de réaliser le projet d’éduc
831
sen a cessé de remplir au Centre les fonctions qu’
il
occupait depuis 1951. Le nouveau secrétaire général de l’Association
832
« européanisation » de l’enseignement supérieur.
Ils
ont décidé la création d’une Association des universitaires d’Europe,
833
ur d’eux à Bruxelles : la tâche vitale à laquelle
ils
ont promis leur appui réclame en effet la collaboration de toutes les
834
s forces de bonne volonté disponibles en Europe.
Il
est trop clair qu’elle déhorde les capacités de ceux — trop peu nombr
835
onté disponibles en Europe. Il est trop clair qu’
elle
déhorde les capacités de ceux — trop peu nombreux — qui s’y sont cons
836
sacrer leur volonté européenne et l’autorité dont
ils
disposent. an. Rougemont Denis de, « Une initiative des sénateurs
837
u sujet de notre numéro spécial de décembre 1955,
elles
n’ont pas été brusques du tout. Nous attendrons donc, comme prévu. Du
838
les de presse favorables à nos propositions. Mais
il
faut être deux pour dialoguer. En attendant, citons quelques informat
839
une exposition d’art français organisée à Moscou.
Il
se déclare surpris par « l’uniformité de la peinture soviétique » (Fr
840
idèrent Cézanne comme le début de la décadence ».
Ils
sont très hostiles à Picasso et Matisse. Indifférents aux qualités pl
841
lon la Gazette de Lausanne du 25 décembre 1955,
il
pourrait ajouter à la poétesse de huit ans les jeunes Russes de 4 à 1
842
e… Depuis huit ans, la sagesse prédomine, et avec
elle
la froideur des bons élèves. » ⁂ L’opéra célèbre du compositeur améri
843
Imprimée aux États-Unis, libre de toute censure,
elle
tire à 50 000 exemplaires distribués au public par les services offic
844
organes juridiques, économiques et politiques que
devra
se donner l’Union ne sauraient fonctionner au bénéfice des personnes,
845
bénéfice des personnes, groupes et nations, que s’
ils
sont approuvés et soutenus par l’opinion européenne. Celle-ci doit êt
846
és et soutenus par l’opinion européenne. Celle-ci
doit
être désormais dotée de moyens d’expression réguliers. Elle doit être
847
désormais dotée de moyens d’expression réguliers.
Elle
doit être informée. Elle doit être éduquée dans les nouvelles générat
848
mais dotée de moyens d’expression réguliers. Elle
doit
être informée. Elle doit être éduquée dans les nouvelles générations.
849
d’expression réguliers. Elle doit être informée.
Elle
doit être éduquée dans les nouvelles générations. Elle doit être rend
850
pression réguliers. Elle doit être informée. Elle
doit
être éduquée dans les nouvelles générations. Elle doit être rendue de
851
doit être éduquée dans les nouvelles générations.
Elle
doit être rendue de plus en plus consciente de l’unité profonde de l’
852
être éduquée dans les nouvelles générations. Elle
doit
être rendue de plus en plus consciente de l’unité profonde de l’Europ
853
mmédiates du Centre européen de la culture — dont
elle
demandait la création — serait « d’entretenir le sentiment de communa
854
é à servir d’introduction générale à ces projets.
Il
se propose de situer le problème d’une éducation pour l’Europe. Histo
855
er de l’éducation occidentale au cours des âges :
il
n’existe pas, à notre connaissance, une seule Histoire de l’éducation
856
ances actuelles, d’un point de vue supranational.
Il
en résulte que le grand public voit très mal le problème éducatif dan
857
mble et dans ses contextes sociaux et politiques.
Il
en vient à s’imaginer que l’École actuelle aurait existé « de tout te
858
le actuelle aurait existé « de tout temps » et qu’
elle
suffit à l’éducation des jeunes, alors qu’elle n’a guère que cent à c
859
qu’elle suffit à l’éducation des jeunes, alors qu’
elle
n’a guère que cent à cent-cinquante ans d’âge (comme le nationalisme
860
ucation) qui essaient de subvenir à ses carences.
Il
était nécessaire de rappeler succinctement ces données générales du p
861
s de notre tentative, en tenant compte du fait qu’
elle
est la première de son espèce. at. Rougemont Denis de, « À pied d’
862
des Européens (avril-mai 1956)au av Existe-t-
il
une conception spécifiquement européenne de l’éducation ? La quest
863
La question n’est nullement « académique ». Car s’
il
existe une telle conception spécifique, on voit tout de suite qu’elle
864
e conception spécifique, on voit tout de suite qu’
elle
devrait nous servir de guide dans l’entreprise fédéraliste. Faire l’
865
ception spécifique, on voit tout de suite qu’elle
devrait
nous servir de guide dans l’entreprise fédéraliste. Faire l’Europe,
866
cette fin : c’est dire que la méthode d’éducation
doit
être elle-même « européenne ». Précisons cela par une rapide comparai
867
aux rites, au sacré social, tend à disparaître ;
elle
est remplacée par une instruction autant que possible neutre, c’est-à
868
pourrait appeler un conditionnement des réflexes.
Il
s’agissait de forcer l’individu à imiter exactement les conduites pre
869
rsonnelle va dans le sens contraire. À l’extrême,
elle
tend à libérer l’individu des conformismes, pour le mettre en mesure
870
ité du danseur, devient alors erreur ou impiété :
elle
frappe de nullité le rite. En Europe, au contraire, il est courant qu
871
appe de nullité le rite. En Europe, au contraire,
il
est courant que le maître écrive au bas d’une rédaction qu’il veut lo
872
nt que le maître écrive au bas d’une rédaction qu’
il
veut louer : « Bon travail, idées originales et style personnel. » En
873
la libertaire — n’est peut-être qu’un idéal, mais
il
n’en demeure pas moins l’idéal directeur d’une éducation méritant d’ê
874
cessera d’y tendre. Deux extrêmes, et comment
ils
se rejoignent : USA et URSS Dans les prolongements de l’Europe à l
875
alement s’exagérer jusqu’à la caricature de ce qu’
elles
étaient en Europe. Aux USA, le souci du respect de l’individu triomph
876
plus rien imposer du tout. Si un élève déclare qu’
il
n’a pas envie de faire de l’arithmétique ce matin (et qui en a jamais
877
en a jamais envie ?) on lui répond en souriant qu’
il
n’a qu’à faire autre chose. Les méthodes nouvelles d’enseignement ten
878
l’intelligence, de la mémoire et de l’attention.
Elles
ont formé une génération d’enfants que plus rien ne tient en respect,
879
’effraye plus… L’École est devenue leur jouet, et
ils
ne peuvent comprendre qu’un maître les empêche de jouer avec lui comm
880
qu’un maître les empêche de jouer avec lui comme
il
leur plaît… L’idée générale est la suivante : si un texte est trop di
881
lus nombreuses, et l’on peut craindre qu’à la fin
elles
ne remplacent complètement les mots. Le langage subit une dégradation
882
re bénéfice, même pas l’élève le plus ignare, car
il
voit son ignorance acceptée comme la norme ! Quant aux plus intellige
883
tée comme la norme ! Quant aux plus intelligents,
ils
trouvent de moins en moins d’incitations à se surpasser (challenge) d
884
ent de publier aux États-Unis28. Le diagnostic qu’
elle
porte, et que vingt auteurs confirment, pourrait être résumé de la so
885
ais précisons : si la formation intellectuelle qu’
elle
offre est de plus en plus médiocre, l’école américaine n’en prétend p
886
ersonnalités complètes et socialement adaptées ».
Elle
se substitue presque totalement à la famille, prenant l’enfant dès 3
887
spécialité : l’élève n’a aucun droit d’option et
il
n’existe pas de cours facultatifs, ni de cours de culture générale (s
888
gé bien sûr, capricieux comme la mode, mais comme
elle
, contraignante pour l’esprit. La voie européenne Ces deux repèr
889
enne Ces deux repères extrêmes une fois posés,
il
nous est plus facile de définir ce qu’est la voie européenne. Pourquo
890
quilibre nécessaire, d’une voie médiane, ou comme
il
me paraît préférable de dire : d’une mise en tension permanente, d’un
891
cter l’individu, c’est voir en lui la personne qu’
il
peut devenir s’il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’acco
892
’est voir en lui la personne qu’il peut devenir s’
il
découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir. Le former,
893
ement européenne apparaît alors bien clairement :
il
est de former et promouvoir des hommes à la fois libres et responsabl
894
ables, c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’
ils
se doivent en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et d
895
c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils se
doivent
en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
896
idus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’
ils
doivent à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est
897
à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
doivent
à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est ce type
898
e ce qu’ils doivent à la communauté dans laquelle
ils
se trouvent engagés. C’est ce type d’homme en équilibre dynamique qui
899
es Pour former cet homme libre et responsable,
il
ne suffirait pas de juxtaposer une éducation libre et un dressage aut
900
té ne peuvent être vraies et réelles qu’ensemble.
Elles
ne s’actualisent que l’une par l’autre et dans leur existence simulta
901
ser, plus on les dénature et les rend illusoires.
Il
en résulte que toute éducation pour la liberté manquera son but si el
902
ute éducation pour la liberté manquera son but si
elle
n’est pas en même temps et du même mouvement une éducation du sens de
903
ducation du sens de la responsabilité. Ceci posé,
il
faut bien constater que, pratiquement, la société occidentale du xxe
904
e formation ne peut réussir que dans la mesure où
elle
vise en même temps à rendre libre.) L’individu se sent perdu dans
905
’individu se sent perdu dans la société actuelle.
Il
n’arrive plus à s’y retrouver. Il ne voit plus où il pourrait agir av
906
ciété actuelle. Il n’arrive plus à s’y retrouver.
Il
ne voit plus où il pourrait agir avec quelques chances de succès. Il
907
n’arrive plus à s’y retrouver. Il ne voit plus où
il
pourrait agir avec quelques chances de succès. Il se juge trop petit
908
il pourrait agir avec quelques chances de succès.
Il
se juge trop petit devant des forces trop grandes, et au surplus trop
909
es. « Qu’est-ce que je peux bien y faire ? », dit-
il
, quand il a constaté que tout va mal, que la bombe H, le conflit Est-
910
st-ce que je peux bien y faire ? », dit-il, quand
il
a constaté que tout va mal, que la bombe H, le conflit Est-Ouest, la
911
arts sa liberté, sa prospérité et sa vie même… Et
il
est vrai que toutes ces choses — réelles ou mythiques d’ailleurs — so
912
ailleurs — sont pour lui autant de mystères, dont
il
ne connaît le nom, la puissance alléguée et le danger supposé que par
913
alléguée et le danger supposé que par la presse.
Elles
se passent loin de lui, il ne peut les comprendre, son sens critique
914
que par la presse. Elles se passent loin de lui,
il
ne peut les comprendre, son sens critique reste sans prises sur elles
915
mprendre, son sens critique reste sans prises sur
elles
. Comment détecter leur action dans son existence quotidienne, comment
916
ent la vérifier et la combattre dans le milieu où
il
peut agir ? Si par hasard il constate leur présence dans le rayon de
917
re dans le milieu où il peut agir ? Si par hasard
il
constate leur présence dans le rayon de sa vie concrète — mettons l’a
918
gmentation du chômage, un ordre de mobilisation —
il
a peine à les reconnaître telles qu’il se les imaginait et telles que
919
lisation — il a peine à les reconnaître telles qu’
il
se les imaginait et telles que la presse les décrit. Les réalités qu’
920
telles que la presse les décrit. Les réalités qu’
il
perçoit n’ont rien de commun avec les grandes fictions qu’il redoutai
921
n’ont rien de commun avec les grandes fictions qu’
il
redoutait, ou qu’il souhaitait, sur la foi de son journal et de ses p
922
avec les grandes fictions qu’il redoutait, ou qu’
il
souhaitait, sur la foi de son journal et de ses principes. Mais voici
923
mesures techniques beaucoup moins claires. Comme
il
est d’une famille « qui a toujours été de droite », ou d’un milieu so
924
qui ne peut être que de gauche », ou encore comme
il
est en révolte contre cette famille ou ce milieu, il votera gauche ou
925
est en révolte contre cette famille ou ce milieu,
il
votera gauche ou droite au nom de ses origines ou contre elles — alor
926
gauche ou droite au nom de ses origines ou contre
elles
— alors qu’il s’agit d’élire un député qui devra, lui, voter sur des
927
au nom de ses origines ou contre elles — alors qu’
il
s’agit d’élire un député qui devra, lui, voter sur des problèmes nouv
928
elles — alors qu’il s’agit d’élire un député qui
devra
, lui, voter sur des problèmes nouveaux, qui lui échappent d’ailleurs
929
de meneurs d’hommes, d’activistes, d’initiateurs.
Ils
leur inculquent une conception du monde, ils leur donnent une explica
930
urs. Ils leur inculquent une conception du monde,
ils
leur donnent une explication « infaillible » de tout ce qui se passe.
931
du moins le militant communiste a le sentiment qu’
il
sait ce qu’il doit faire, et qu’il fait quelque chose de réel. Une éd
932
litant communiste a le sentiment qu’il sait ce qu’
il
doit faire, et qu’il fait quelque chose de réel. Une éducation vérita
933
ant communiste a le sentiment qu’il sait ce qu’il
doit
faire, et qu’il fait quelque chose de réel. Une éducation véritable,
934
e sentiment qu’il sait ce qu’il doit faire, et qu’
il
fait quelque chose de réel. Une éducation véritable, préparant le jeu
935
nir responsable (au sens le plus actif du terme),
devrait
se donner pour but d’informer ce jeune homme au sujet des réalités du
936
homme au sujet des réalités du monde dans lequel
il
vit, et dans lequel il se prépare à courir son aventure individuelle.
937
lités du monde dans lequel il vit, et dans lequel
il
se prépare à courir son aventure individuelle. Elle devrait lui ensei
938
il se prépare à courir son aventure individuelle.
Elle
devrait lui enseigner : — d’où vient ce monde et comment s’est formée
939
prépare à courir son aventure individuelle. Elle
devrait
lui enseigner : — d’où vient ce monde et comment s’est formée sa civi
940
tent ou agissent à son échelle, dans le milieu qu’
il
connaît ou qu’il voudrait connaître ; — par suite, comment il peut ag
941
à son échelle, dans le milieu qu’il connaît ou qu’
il
voudrait connaître ; — par suite, comment il peut agir ou réagir, sur
942
u qu’il voudrait connaître ; — par suite, comment
il
peut agir ou réagir, sur quels points, avec quels moyens à sa portée,
943
uels points, avec quels moyens à sa portée, ou qu’
il
pourrait aider à développer. Pourquoi l’Europe ? Tant que ce tr
944
e travail d’information n’aura pas été entrepris,
il
sera vain de parler « d’unir l’Europe » à des hommes qui ne savent pa
945
ommes qui ne savent pas quel est l’état du monde.
Ils
ne verront l’union comme une nécessité qu’à partir du moment où ils a
946
nion comme une nécessité qu’à partir du moment où
ils
auront appris : — quelle est la situation précaire de nos pays dans u
947
eine ; — ce que fut naguère cette Europe et ce qu’
elle
peut devenir dès que nous aurons renoncé à nos folies nationalistes ;
948
citoyens qui feront et vivront notre fédération.
Il
va de la réalité mondiale à celle de la commune et de l’individu. Mai
949
la partie au tout, n’est pas moins nécessaire et
doit
être opéré en même temps : c’est celui qui consiste à intégrer le jeu
950
ales. Car celui qui aura pris conscience de ce qu’
il
peut faire dans son rayon découvrira bientôt, en agissant, les liens
951
nts de pensée plus généraux. De proche en proche,
il
comprendra par expérience que son sort et celui de ses voisins dépend
952
, ces structures et courants deviennent visibles.
Il
pourra prendre enfin, à son échelle, des décisions qui auront un sens
953
nt possible au-delà de son horizon. Découvrant où
il
peut agir, il agira et entraînera les autres ; il deviendra lui-même
954
-delà de son horizon. Découvrant où il peut agir,
il
agira et entraînera les autres ; il deviendra lui-même éducateur. Or
955
il peut agir, il agira et entraînera les autres ;
il
deviendra lui-même éducateur. Or ce sont ces seuls responsables qui v
956
l’intègre d’une manière active dans le milieu où
il
peut agir. Où l’Europe devient une patrie Cette orientation gén
957
prend toute la place, aux dépens de l’éducation.
Il
convient donc de se tourner vers l’Éducation populaire, c’est-à-dire
958
t directement la vie de l’habitant. Ces exemples,
il
s’agit maintenant de les présenter aux auditeurs d’un cours du soir,
959
umain aux horizons plus vastes, un grand espoir !
Elle
n’est plus un slogan politique et abstrait, mais une aventure personn
960
reprenants : ceux qui attendaient un but digne qu’
ils
s’y dévouent, et qui demain voudront l’Europe comme leur avenir. 2
961
utes futaies, les pelouses et le ciel. Et souvent
ils
nous disent : « C’est trop beau ! Comment peut-on travailler dans ce
962
ce bulletin ? À l’approche du temps des vacances,
il
est bon de se retourner vers les mois de travail qu’on vient de vivre
963
les commandes. Le programme du Centre est connu :
il
suffit de lire les premières lignes de notre page de couverture, au d
964
llaborateurs formant l’équipe actuelle du Centre.
Il
faut d’abord diagnostiquer les besoins réels de l’Europe, les confron
965
s, et concevoir des solutions pratiques. Ensuite,
il
faut chercher les hommes que tel ou tel problème devrait intéresser,
966
faut chercher les hommes que tel ou tel problème
devrait
intéresser, les persuader de venir — et qui, de nos jours, n’est pas
967
pour un atlas économique et culturel de l’Europe.
Elle
a décerné des bourses importantes à cinq jeunes compositeurs… Toutefo
968
eu, au regard de nos plans. Les mois qui viennent
doivent
être ceux de la récolte effective des résultats ! Conférences pédagog
969
s en cours, rien n’est plus naturel et banal ; qu’
ils
soient satisfaisants, d’une manière relative, au regard des moyens do
970
nsons peut-être pour la première fois. Mais ce qu’
il
n’est qu’honnête de souligner ici, c’est que l’ampleur des tâches ass
971
nève au Centre européen de la culture le 13 juin.
Il
a décidé de ne pas attribuer le Prix cette année. Deux critères étaie
972
opéenne des guildes et clubs du livre. Encore qu’
il
dise tout l’essentiel dans le peu d’espace réservé aux nouvelles de c
973
é, le Prix atteignit parfaitement ses objectifs :
il
révéla deux talents neufs, permit la traduction des deux romans en un
974
Prix. Aujourd’hui, les circonstances ont évolué.
Il
devient presque difficile, pour un débutant, de passer inaperçu des é
975
ncore inédits mais déjà acceptés par un éditeur —
ils
étaient admis cette fois-ci par le règlement modifié, et ce furent de
976
aient le moins besoin d’être révélés par le Prix…
Il
semble donc que le Prix européen doive s’orienter vers une solution a
977
par le Prix… Il semble donc que le Prix européen
doive
s’orienter vers une solution analogue à celle adoptée par la Fondatio
978
grand défi que nous adresse l’Europe « à faire ».
Il
précise : Le défi n’est pas lancé par quelques Français à d’autres,
979
même, comme le dit « la berceuse conservatrice ».
Elle
ne se fera que par une mutation profonde et brusque des esprits, car
980
eur dire « que l’Europe est une idée violente ». (
Il
ne s’agit pas d’une violence physique, on l’entend bien.) Ce livre de
981
ne violence physique, on l’entend bien.) Ce livre
devrait
être lu par tous nos hommes d’État, parlementaires et managers d’inst
982
nagers d’institutions inter- ou supranationales :
il
est bref, il remplace avec bonheur les développements par les formule
983
itutions inter- ou supranationales : il est bref,
il
remplace avec bonheur les développements par les formules paradoxales
984
les développements par les formules paradoxales,
il
est plus agressif qu’il ne s’en donne les airs (à l’inverse de tant d
985
les formules paradoxales, il est plus agressif qu’
il
ne s’en donne les airs (à l’inverse de tant d’autres aujourd’hui), en
986
(à l’inverse de tant d’autres aujourd’hui), enfin
il
doit porter : modifier son lecteur, brusquer ses préjugés tout en le
987
l’inverse de tant d’autres aujourd’hui), enfin il
doit
porter : modifier son lecteur, brusquer ses préjugés tout en le sédui
988
rait le charbon, que le paysan moissonne son blé.
Ils
s’en moquent, soit. Chacun d’eux veut seulement pour lui la sécurité
989
a garantie de l’écoulement et la paix, soit. Mais
il
faudra bien qu’ils sachent un jour que leur modeste revendication per
990
oulement et la paix, soit. Mais il faudra bien qu’
ils
sachent un jour que leur modeste revendication personnelle ne peut êt
991
que dans un bouleversement de l’Histoire. Même s’
ils
n’en demandent pas tant, on devra abattre pour eux quatre-mille kilom
992
’Histoire. Même s’ils n’en demandent pas tant, on
devra
abattre pour eux quatre-mille kilomètres de murailles, patiemment édi
993
ine à raser les frontières est au point. Derrière
elle
, les flots des économies confrontées ne s’entrechoqueront pas plus qu
994
des tonnes de charbon traverser l’océan parce qu’
il
en coûte moins cher que de traverser la frontière voisine. Ou encore
995
titutions américaines paraîtront « historiques ».
Ils
peuvent modeler le régime du xxie siècle, qui fascinera les marxiste
996
ion à conserver ce qui est établi. C’est pourquoi
il
faut savoir, pour répondre à l’interrogation morale de notre époque,
997
ine. Pourtant le besoin s’en fait sentir partout.
Il
n’est pas un responsable de « foyer » local, de « Volkshochschule »,
998
tous les organismes poserait plus de problèmes qu’
elle
n’en résoudrait. Mais leur offrir des services communs et une inspira
999
Le Bureau fonctionne depuis 1954. Affilié au CEC,
il
a son siège à Bergen (Hollande) et ses propres statuts. Buts générau
1000
talogue descriptif des organisations existantes ;
il
réunit des stages d’études dans différentes régions de l’Europe ; il
1001
s d’études dans différentes régions de l’Europe ;
il
favorise l’échange des expériences acquises ; il fournit aux « abonné
1002
il favorise l’échange des expériences acquises ;
il
fournit aux « abonnés » du matériel culturel à prix réduit (films, di
1003
it (films, disques, publications, cartes, etc.) ;
il
organise des voyages et séjours à l’étranger pour ses usagers et pour
1004
nger pour ses usagers et pour des conférenciers ;
il
envoie sur demande la documentation requise pour l’étude des problème
1005
ise pour l’étude des problèmes européens ; enfin,
il
publie sous le titre Notes et études un bulletin périodique. ba. R
1006
ionaux et locaux, plus ou moins spécialisés. Mais
il
n’y avait rien qui pût attirer l’attention d’un vaste public sur des
1007
ntention, moins chers et mieux édités que ceux qu’
ils
auraient pu trouver dans le commerce, mais que, pour bien des raisons
1008
ans le commerce, mais que, pour bien des raisons,
ils
n’allaient pas y chercher. (Par exemple : entrer dans une librairie,
1009
rte à un très vaste public international. Le prix
devait
être décerné une seconde fois en 1956, par un jury composé de MM. Hel
1010
ubliés, a donc été soumise à l’étude des guildes.
Elle
sera annoncée en 1957. 30. MM. Gottfried Benn (Allemagne), Ole Kroy
1011
’ici les nouvelles purement politiques. Le CEC se
devait
d’anticiper sur cette évolution inévitable, déjà sensible aux USA, ma
1012
ution inévitable, déjà sensible aux USA, mais qui
doit
être orientée dès le début dans un sens positif et créateur. be. R
1013
ant devant notre porte et voyant les plaques dont
elle
s’orne, portant toutes l’adjectif « européen » en lettres d’or sur un
1014
ourpoint : Qu’est-ce que l’Europe ? Pourquoi faut-
il
l’unir ? nous n’aurions pas une seule brochure à lui tendre sans hési
1015
isfaire notre homme. Nous savons assez bien ce qu’
il
voudrait : toutes les réponses en quelques pages. Quelque chose qui s
1016
ssible. Sa nécessité est inscrite dans les faits.
Il
s’agit qu’elle s’inscrive maintenant dans les volontés. ⁂ Nos neuf c
1017
cessité est inscrite dans les faits. Il s’agit qu’
elle
s’inscrive maintenant dans les volontés. ⁂ Nos neuf chapitres conden
1018
us une forme maniable la matière d’un gros livre.
Ils
résultent d’un travail d’équipe poursuivi depuis plusieurs mois, et s
1019
langue » a fondu sur un peuple européen. Fallait-
il
interrompre nos travaux ? Renvoyer leur publication à de meilleurs jo
1020
sion, la honte au cœur, ce ne sont pas des armes.
Ils
appelaient notre Europe à l’aide. Elle ne pouvait répondre, elle n’av
1021
des armes. Ils appelaient notre Europe à l’aide.
Elle
ne pouvait répondre, elle n’avait pas de voix. Nous apportons ceci, c
1022
notre Europe à l’aide. Elle ne pouvait répondre,
elle
n’avait pas de voix. Nous apportons ceci, comme une très pauvre obole
1023
ndre à l’appel qui survit au martyre de Budapest.
Il
faut absolument faire l’Europe, et tout de suite. Nous le devons à no
1024
olument faire l’Europe, et tout de suite. Nous le
devons
à notre idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons à nos fil
1025
otre idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le
devons
à nos fils comme à nos pères, nous le devons avant tout, désormais, à
1026
s le devons à nos fils comme à nos pères, nous le
devons
avant tout, désormais, à nos frères asservis de l’Est, à tous ceux qu
1027
seule politique dont le Centre s’occupe, et dont
il
doit se préoccuper pour des raisons bien évidentes : l’avenir de notr
1028
ule politique dont le Centre s’occupe, et dont il
doit
se préoccuper pour des raisons bien évidentes : l’avenir de notre cul
1029
sans de l’union. Chacun voit aujourd’hui que nous
devons
faire l’Europe, non plus pour empêcher des guerres entre nos peuples
1030
pour empêcher des guerres entre nos peuples — car
elles
sont devenues pratiquement impensables — mais bien pour que nos peupl
1031
au Moyen-Orient. Chacun voit aujourd’hui que nous
devons
faire l’Europe parce que la souveraineté de ses nations n’est qu’un m
1032
the et que, dès lors, l’indépendance du continent
doit
être recouvrée au niveau de l’Union. L’aventure franco-anglaise en Ég
1033
des forces mondiales. Chacun voit aujourd’hui qu’
il
nous faut faire l’Europe pour assurer notre avenir économique, et par
1034
pour assurer notre avenir économique, et parce qu’
il
n’est aucun de nos pays qui puisse encore s’en tirer seul. Illustrati
1035
les méchants, les neutres ou les « agresseurs ».
Il
dépend du seul dictateur d’un petit pays « sous-développé » que nos v
1036
pendance énergétique. L’atmosphère a changé
Il
est certain que la cause européenne a fait d’immenses progrès au cour
1037
arent, avec prudence, à l’idée révolutionnaire qu’
il
n’y a plus d’îles qui comptent dans le monde actuel et que la Grande-
1038
l’Europe fédérée a cessé d’être une utopie, et qu’
il
s’agit maintenant d’élire une assemblée constituante européenne. Le c
1039
dée d’un parti européen prend corps. Que manque-t-
il
donc encore pour que l’Europe se fasse ? Pour qu’on cesse d’en parler
1040
cesse d’en parler comme d’un beau rêve, alors qu’
elle
est une dure nécessité ? Pour qu’elle balaye les « préalables » imbéc
1041
e, alors qu’elle est une dure nécessité ? Pour qu’
elle
balaye les « préalables » imbéciles multipliés sur le chemin de l’uni
1042
lectuel et manque de foi dans l’idéal occidental.
Il
faut donc persuader nos élites et nos masses que l’Europe reste la pa
1043
s de persuasion les plus insidieux ou brutaux. Qu’
il
faille faire l’Europe est maintenant évident. Mais que l’on puisse la
1044
es de succès dans nos différents parlements. Mais
il
serait insensé de crier victoire. La construction d’une Europe politi
1045
olitique reste à faire ou à reprendre à la base ;
elle
attend encore sa « relance ». L’opinion bouge, la jeunesse bouge, le
1046
lements restent cois. Suez et Budapest n’auraient-
ils
pas suffi ? Faudra-t-il d’autres catastrophes ? Ou ne serait-t-il pas
1047
z et Budapest n’auraient-ils pas suffi ? Faudra-t-
il
d’autres catastrophes ? Ou ne serait-t-il pas moins coûteux de souten
1048
audra-t-il d’autres catastrophes ? Ou ne serait-t-
il
pas moins coûteux de soutenir des efforts constructifs, et de finance
1049
taire fut la cause principale de ces conflits. Or
il
est clair que le nationalisme fomenté par les campagnes napoléonienne
1050
reçues sur l’histoire de son propre pays. Lorsqu’
il
aborde ces débats — et 99 fois sur 100, il n’aura même pas l’occasion
1051
Lorsqu’il aborde ces débats — et 99 fois sur 100,
il
n’aura même pas l’occasion d’aller jusque-là —, le jeune homme a déjà
1052
te. Son siège est fait, ses préjugés sont acquis.
Il
interprétera tout selon ses souvenirs scolaires, devenus pour lui sec
1053
militant d’un parti ou fonctionnaire de l’État —
il
ira répétant des « vérités évidentes » dont il est loin de se douter
1054
— il ira répétant des « vérités évidentes » dont
il
est loin de se douter qu’elles ne correspondent plus à la réalité ou
1055
ités évidentes » dont il est loin de se douter qu’
elles
ne correspondent plus à la réalité ou qu’elles sont de purs et simple
1056
qu’elles ne correspondent plus à la réalité ou qu’
elles
sont de purs et simples préjugés. Selon la nation dans laquelle il es
1057
t simples préjugés. Selon la nation dans laquelle
il
est né et les manuels de son enfance, il se dira contre la CED par cr
1058
laquelle il est né et les manuels de son enfance,
il
se dira contre la CED par crainte de « l’Allemagne éternelle », contr
1059
re bulletin consacré à l’éducation européenne 33,
doit
inspirer l’activité du CEC. Il nous conduit aujourd’hui, tout naturel
1060
n européenne 33, doit inspirer l’activité du CEC.
Il
nous conduit aujourd’hui, tout naturellement, à étudier le problème d
1061
pporteront d’abord des études générales sur ce qu’
il
faut faire, puis une série d’informations sur ce qui se fait déjà. No
1062
sa partie ouest et de l’URSS dans sa partie est.
Elle
est menacée de perdre son indépendance. 3. L’idée d’union européen
1063
périté économique. Si l’Europe s’unissait, disent-
ils
, elle formerait une fédération de près de 430 millions d’habitants, c
1064
é économique. Si l’Europe s’unissait, disent-ils,
elle
formerait une fédération de près de 430 millions d’habitants, c’est-à
1065
) et l’URSS (210 millions) additionnés. En outre,
il
devient évident, à l’époque des armements atomiques et de la techniqu
1066
Haye en 1948, sous la présidence de M. Churchill.
Il
demanda la convocation d’une Assemblée parlementaire européenne. L’an
1067
s est formé : le Conseil de l’Europe est né. Mais
il
n’est qu’un organe consultatif. Il n’a pas de pouvoir exécutif. Les É
1068
e est né. Mais il n’est qu’un organe consultatif.
Il
n’a pas de pouvoir exécutif. Les États qui le composent gardent toute
1069
n leurs ressources de charbon, de fer et d’acier.
Ils
signent le pacte nommé Communauté européenne du charbon et de l’acier
1070
est connu sous le nom de « Petite Europe », mais
il
compte au total 165 millions d’habitants, donc autant que les États-U
1071
Afrique dépendant de la France et de la Belgique,
doivent
venir ajouter leurs vastes ressources en matières premières à ce puis
1072
’union européenne ne cesse donc de se développer.
Il
pourrait aboutir à une vaste fédération politique groupant tous les É
1073
semble de l’Europe pour sa prospérité économique.
Elle
en dépendrait aussi pour sa défense contre une éventuelle attaque ato
1074
st du continent. La Suisse observe fidèlement son
devoir
de neutralité. Mais cette neutralité a été reconnue « dans les vrais
1075
se est le seul pays intact au centre de l’Europe.
Elle
connaît une grande prospérité. Mais cette prospérité peut être compro
1076
. Questionnaire 1. Quels pays européens ont-
ils
été épargnés par la Seconde Guerre mondiale ? 2. Quels dangers menace
1077
créées depuis 1949 ? 7. Pourquoi la Suisse n’est-
elle
pas membre des Nations unies ? 8. La neutralité suisse sert-elle seul
1078
des Nations unies ? 8. La neutralité suisse sert-
elle
seulement les intérêts de la Suisse ? bj. Rougemont Denis de, « L
1079
ière que tous les autres chapitres du manuel dont
il
forme la conclusion. »
1080
age n’avait été opéré à l’échelle internationale.
Il
s’agissait d’une part de mesurer le degré d’intérêt porté aux festiva
1081
out ! L’enquête en soi fut donc un franc succès ;
elle
montre à l’évidence que les problèmes posés par l’existence des festi
1082
l’amateur qui se contente bien de son plaisir. Qu’
il
songe pendant quelques instants à la nouveauté même des festivals, à
1083
ique, et je ne dis pas que tous l’entendent, mais
il
n’y a pas seulement les millions d’auditeurs de la radio et de la TV,
1084
les de l’élite qui la cultivaient autrefois. Mais
elle
est devenue en même temps un facteur point du tout négligeable dans l
1085
e nation. Alors qu’au xviiie siècle par exemple,
elle
ne pouvait guère figurer qu’au chapitre de dépenses somptuaires de qu
1086
hapitre de dépenses somptuaires de quelque cours,
elle
figure aujourd’hui dans la colonne des recettes de l’État (apport de
1087
n des loisirs vont dominer la société de demain ;
ils
imposent dès maintenant des options importantes tant au point de vue
1088
dre à une approbation unanime de la définition qu’
ils
proposaient comme « idéale et normative ». C’est pourtant, à quelques
1089
de joie à Salzbourg que n’importe où ailleurs. Et
il
est vrai que Wagner ne doit rien aux « idylliques vallonnements franc
1090
importe où ailleurs. Et il est vrai que Wagner ne
doit
rien aux « idylliques vallonnements franconiens », mais Bayreuth, par
1091
val « consacré » prédispose au frisson wagnérien.
Il
est bien naturel que les exemples de Salzbourg, de Bayreuth, d’Aix-en
1092
Mais le cadre et l’ambiance, pour nécessaires qu’
ils
soient, ne peuvent-ils pas être donnés par d’autres éléments que le p
1093
iance, pour nécessaires qu’ils soient, ne peuvent-
ils
pas être donnés par d’autres éléments que le paysage, ou l’esprit d’u
1094
sensible entre les œuvres et le cadre physique où
elles
sont jouées. Leur ambiance très réelle n’est pas créée par la nature
1095
s l’autre, et peut suffire sans l’autre. En fait,
elles
sont juxtaposées dans la définition que nous proposions, et celle-ci
1096
n que de légères retouches pour mieux indiquer qu’
il
existe deux formules également acceptables. Il paraît plus malaisé d’
1097
qu’il existe deux formules également acceptables.
Il
paraît plus malaisé d’introduire dans la définition la mise en garde
1098
l’élément touristique propre à tout festival, qu’
il
se dise d’ailleurs international ou régional. L’insistance sur la qua
1099
r le caractère exceptionnel des programmes ne dit-
elle
pas d’une manière positive ce qu’une telle mise en garde aurait pour
1100
d’existence matérielle pour les festivals, et qu’
il
peut être envisagé, comme l’a fait Enrique Franco, sous l’angle d’une
1101
tre esprit, un simple jeu académique. D’une part,
il
importait aux membres de notre Association de formuler les critères q
1102
de notre Association de formuler les critères qu’
ils
s’efforcent tous d’observer, chacun pour son compte, et qu’ils voudra
1103
nt tous d’observer, chacun pour son compte, et qu’
ils
voudraient défendre et maintenir en commun. D’autre part, devant le f
1104
es manifestations qui se baptisent « festivals »,
il
importait de trouver une base de jugement, permettant au public music
1105
ival » semblait propre à concrétiser le problème.
Elle
ne pouvait manquer de provoquer les réactions animées et contradictoi
1106
ze voix pour un jury, seize contre (encore s’agit-
il
plutôt de doutes et de craintes motivées que d’opposition de principe
1107
peut avoir une action. Le seul fait de penser qu’
il
pourrait exister peut provoquer chez certains une inquiétude salutair
1108
chez d’autres une confiance en soi renforcée : qu’
ils
viennent juger, on verra bien ! Qu’il soit bien entendu que l’associa
1109
orcée : qu’ils viennent juger, on verra bien ! Qu’
il
soit bien entendu que l’association comme telle ne prend pas position
1110
etc. L’Association n’est rien de plus qu’un club.
Il
est communément admis que l’essence d’un club est d’être ouvert et fe
1111
d’être ouvert et fermé à la fois ; car autrement
il
ne serait pas un club, mais un syndicat recruteur ou quelque société
1112
sérieux : la musique est d’Europe, en ce sens qu’
elle
est liée à l’Europe non seulement historiquement, dans sa genèse, mai
1113
ence et d’existence entre la musique et l’Europe,
il
résulte d’une part que s’occuper de l’Europe et spécialement de sa cu
1114
oblèmes de l’union politique de nos peuples, mais
elle
atteste mieux que la science — autre produit typique de l’Occident —
1115
nité fondamentale. Unité dans la diversité, — est-
il
besoin de le répéter ? Saisir ensemble ces deux termes que la logique
1116
e troisième paragraphe de notre questionnaire. Et
il
est typique de l’Europe que personne n’ait cherché à le résoudre d’un
1117
ialisé, ne perdent jamais de vue que, ce faisant,
ils
participent à un ensemble, ils donnent leur note dans un accord plus
1118
e que, ce faisant, ils participent à un ensemble,
ils
donnent leur note dans un accord plus vaste, ils tiennent leur place
1119
ils donnent leur note dans un accord plus vaste,
ils
tiennent leur place bien définie dans le « concert européen ». Loin d
1120
grande majorité de nos correspondants suggère qu’
elles
sont valables simultanément, et doivent être appliquées toutes les de
1121
suggère qu’elles sont valables simultanément, et
doivent
être appliquées toutes les deux. Cela ne résout, bien entendu, aucun
1122
bonne place dans les débats de notre Association.
Elles
tendent toutes les trois à spécialiser mais aussi, et du même mouveme
1123
] (décembre 1957)bm C’est au début de 1958 que
doit
entrer en vigueur le traité instituant une Communauté économique euro
1124
jourd’hui vient donc très exactement à son heure.
Elle
succède à un court précis du Marché commun et de l’Euratom (par quest
1125
succincte du contenu des traités et des étapes qu’
ils
prévoient dans la marche vers l’union. L’étude de M. Raymond Racine v
1126
C en 1955 et 1956, et dont le recueil des travaux
doit
paraître prochainement en librairie. Il s’est librement inspiré des d
1127
travaux doit paraître prochainement en librairie.
Il
s’est librement inspiré des débats et des conclusions de cet importan
1128
ondre à la question suivante : « Que se passerait-
il
si les frontières économiques étaient supprimées dans toute l’Europe
1129
Le Centre européen de la culture : ce qu’
il
fait — d’où il vient — où il va (février 1958)bn Origines Il
1130
tre européen de la culture : ce qu’il fait — d’où
il
vient — où il va (février 1958)bn Origines Il y a dix ans exa
1131
e la culture : ce qu’il fait — d’où il vient — où
il
va (février 1958)bn Origines Il y a dix ans exactement, au dé
1132
J. H. Retinger débarquait de l’avion de Londres.
Il
venait proposer à l’auteur de ces lignes de préparer la partie cultur
1133
encontre aux représentants de la culture, afin qu’
ils
puissent exprimer un point de vue proprement européen sur les grandes
1134
les fonds, le siège, les hommes et l’expérience.
Il
n’y avait pas d’espoir de « trouver » l’expérience, cette aventure ét
1135
opéen de la culture. Aidés de deux sténodactylos,
ils
préparent le programme du Centre, et mettent sur pied la Conférence e
1136
e dans le palais du Tribunal fédéral, à Lausanne.
Elle
groupe 220 délégués de 22 pays, invités par les comités nationaux du
1137
miers pas dans le concret de l’Europe, nous avons
dû
reconnaître que certaines tâches urgentes ne seraient pas entreprises
1138
du point de vue largement européen auquel le CEC
doit
se placer. Quant à l’institution elle-même, qu’en est-il ? Une consta
1139
lacer. Quant à l’institution elle-même, qu’en est-
il
? Une constatation de fait s’impose : au travers des années les plus
1140
e mission particulière, le Centre s’est maintenu,
il
a duré, il a mis au point des méthodes, créé des instruments de trava
1141
articulière, le Centre s’est maintenu, il a duré,
il
a mis au point des méthodes, créé des instruments de travail. Il est
1142
nt des méthodes, créé des instruments de travail.
Il
est aujourd’hui la plus ancienne institution existante à l’échelle eu
1143
i incomplètes que soient encore plusieurs d’entre
elles
, mais la séance continue. Regard sur l’avenir Cependant, la sit
1144
qu’un ensemble de mesures économiques. Et certes,
il
ne concerne que six pays, alors que le CEC tient à garder pour champ
1145
r pour champ d’action la Grande Europe, celle qui
doit
un jour regrouper tous nos peuples, de Gibraltar à l’Oural si possibl
1146
ches coordonnées s’impose à beaucoup d’esprits qu’
elle
laissait naguère sceptiques. Comment le CEC envisage-t-il de faire fa
1147
ait naguère sceptiques. Comment le CEC envisage-t-
il
de faire face aux nouvelles possibilités d’action qui se dessinent ?
1148
ouvelles possibilités d’action qui se dessinent ?
Il
nous paraît que trois tâches principales devraient désormais requérir
1149
ent ? Il nous paraît que trois tâches principales
devraient
désormais requérir la priorité. 1. Regroupement des efforts. La mul
1150
r !), n’est pas un mal en soi, bien au contraire.
Elle
traduit les diversités réelles et organiques qui sont l’une des sourc
1151
’une des sources de la vitalité de notre culture.
Il
ne s’agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est urgent de l
1152
e s’agit nullement de les uniformiser. Cependant,
il
est urgent de leur offrir les moyens pratiques d’échanger leurs expér
1153
services et leurs assemblées, un effort parallèle
doit
être entrepris dans le domaine de la culture. La vocation du Centre,
1154
. L’Europe n’est pas seulement le Musée du Monde,
elle
doit en rester le Laboratoire, tant pour les sciences (économie inclu
1155
urope n’est pas seulement le Musée du Monde, elle
doit
en rester le Laboratoire, tant pour les sciences (économie incluse) q
1156
politiques, sociales, morales et philosophiques.
Elle
le doit pour le reste du Monde comme pour elle-même. Car une fédérati
1157
ues, sociales, morales et philosophiques. Elle le
doit
pour le reste du Monde comme pour elle-même. Car une fédération de pe
1158
helle planétaire. Une aide puissante et cohérente
doit
être apportée sans retard à la recherche spécifiquement européenne. P
1159
, nous sommes ridiculement sous-développés ! Mais
il
est clair que les États, les organisations européennes officielles et
1160
ur privé ne pourront fournir l’aide requise que s’
ils
disposent d’une information sérieuse sur la conjoncture culturelle, p
1161
es qui avaient présidé à la création du CEC et qu’
il
doit s’attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles e
1162
qui avaient présidé à la création du CEC et qu’il
doit
s’attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles extéri
1163
ire avec les autres traditions de culture, que si
elles
se présentent au nom de l’Europe entière, sûre de sa vocation, donc o
1164
chaines qui s’ouvrent à l’action du CEC, parce qu’
il
a su durer et préparer des voies pour le temps, désormais venu, où la
1165
ples entreprises. Et c’est bien dans cette vue qu’
il
convient, croyons-nous, d’apprécier ce qu’il a fait, ce qu’il est auj
1166
e qu’il convient, croyons-nous, d’apprécier ce qu’
il
a fait, ce qu’il est aujourd’hui, et ce qu’il pourra faire demain.
1167
croyons-nous, d’apprécier ce qu’il a fait, ce qu’
il
est aujourd’hui, et ce qu’il pourra faire demain. 34. Sur les 23 r
1168
qu’il a fait, ce qu’il est aujourd’hui, et ce qu’
il
pourra faire demain. 34. Sur les 23 résolutions de la conférence d
1169
is de, « Le Centre européen de la culture : ce qu’
il
fait — d’où il vient — où il va », Bulletin du Centre européen de la
1170
tre européen de la culture : ce qu’il fait — d’où
il
vient — où il va », Bulletin du Centre européen de la culture, Genève
1171
e la culture : ce qu’il fait — d’où il vient — où
il
va », Bulletin du Centre européen de la culture, Genève, février 1958
1172
D’autres vont être lancées en Italie et en Grèce.
Elles
visent à former des cadres de responsables, civiquement actifs et ani
1173
ucation populaire, rattaché au CEC mais autonome.
Il
a son siège à Bergen, en Hollande. Sous la direction de MM. Guermonpr
1174
Sous la direction de MM. Guermonprez et Schouten,
il
a déjà organisé de nombreux stages d’information pour éducateurs et p
1175
période allant de fin 1955 jusqu’en avril 1957 —
devait
permettre au Centre de développer un projet tout différent : celui d’
1176
ilieu populaire. L’objectif général était double.
Il
s’agissait d’une part d’expérimenter dans divers milieux sociaux, et
1177
s, les méthodes d’un futur enseignement européen.
Il
s’agissait d’autre part de déceler et de former de nouveaux responsab
1178
e à une subvention spéciale de la Fondation Ford.
Elles
ont été prévues méthodiquement dans des milieux aussi variés que poss
1179
e : tant sociaux et nationaux que professionnels.
Elles
doivent servir de tests et de mises au point concrètes en vue d’une g
1180
nt sociaux et nationaux que professionnels. Elles
doivent
servir de tests et de mises au point concrètes en vue d’une généralis
1181
Sur les expériences en cours, on comprendra qu’
il
ne soit pas possible de donner aujourd’hui beaucoup plus qu’une série
1182
analogues en Suisse, France, Belgique et Italie ;
ils
devraient être lancés dès la rentrée d’automne 1958. Haute-Proven
1183
ogues en Suisse, France, Belgique et Italie ; ils
devraient
être lancés dès la rentrée d’automne 1958. Haute-Provence (France
1184
amique abbé Martel, et englobant cinq communes. —
Il
a organisé une enquête sociologique sur la région (conduite par le Pr
1185
ministère de la Reconstruction et du Logement). —
Il
a procuré des conférenciers, des films, des brochures, et des experts
1186
examiné les premiers résultats. Une monographie,
due
à M. Yves Laulan, est en cours de rédaction. En 1958, l’action éducat
1187
possibilités d’éducation populaire, et à travers
elle
, d’éducation européenne dans une ville de 30 000 habitants d’économie
1188
du mouvement « Communita » (comme en Sardaigne),
elle
a consisté jusqu’ici en cours professionnels et en « jumelages » de l
1189
définir ainsi les tâches précises et l’esprit qui
doit
les animer. Des possibilités nouvelles sont apparues, notamment en Al
1190
diger le rapport final. D’ores et déjà, pourtant,
il
faut souligner que notre programme se déroule conformément aux plans
1191
-mai 1956) et L’Europe et l’École (avril 1957).
Ils
ont été largement répandus dans les milieux touchés par nos expérienc
1192
ève ; Umberto Serafini, Associazione italiana per
il
Consiglio dei Comuni d’Europa, Rome ; Giorgio Spini, professeur à l’U
1193
premier rang, dans autant de pays et de langues.
Il
s’agissait de convaincre ces éditeurs de former, à cet effet, un pool
1194
et Vienne), Weidenfeld & Nicolson (Londres).
Elle
discuta les termes d’un contrat d’association, l’élargissement de la
1195
ramme de la collection pour les premières années.
Elle
décida en outre que le secrétariat du pool — lequel prit le nom d’Edi
1196
mmandés par le pool et déjà en cours de rédaction
doivent
inaugurer la série des Actualités européennes : Les Dix-Neuf Europes
1197
ment la signature des contrats d’association, qui
doit
avoir lieu au printemps. bp. Rougemont Denis de, « Pool européen d
1198
par les partisans les plus qualifiés de chacune d’
elles
, et l’on tentera d’en tirer des conclusions d’ensemble. Un tableau de
1199
etit cap a dominé la Terre pendant des siècles, s’
il
en demeure le Musée et le Laboratoire, il le doit à ce quelque chose
1200
cles, s’il en demeure le Musée et le Laboratoire,
il
le doit à ce quelque chose que l’esprit de ses habitants a pu surimpo
1201
s’il en demeure le Musée et le Laboratoire, il le
doit
à ce quelque chose que l’esprit de ses habitants a pu surimposer à se
1202
ons pas que cette méthode a fait ses preuves, car
il
faut une génération pour vérifier les résultats d’une entreprise de c
1203
re ; mais nous voyons du moins sur quelles thèses
elle
se règle, vérifiées par l’usage et toujours plus conscientes. J’en di
1204
’Europe sans des Européens conscients de l’être :
il
s’agit donc de les former, et d’abord de les informer. 2. On ne peut
1205
serait vouloir la faire sans ce qui la définit :
il
s’agit donc de rendre à la culture sa fonction créatrice dans notre s
1206
s » mais bien dans les esprits : c’est donc là qu’
il
s’agit de les surmonter d’abord. Former des Européens Pour form
1207
talitaire bien convaincu (communiste ou fasciste,
il
n’importe, c’est souvent le même « cas » psychologique), il peut suff
1208
te, c’est souvent le même « cas » psychologique),
il
peut suffire d’un traumatisme provoquant l’adhésion à la violence et
1209
ératrice du moi douteur. Pour former un Européen,
il
n’est pas de recette aussi simple. Car un Européen est par définition
1210
donc jamais conforme à un type collectif, puisqu’
il
tient avant tout, en tant qu’Européen, à sa différence personnelle :
1211
auront compris que les solutions aux problèmes qu’
ils
se posent impliquent un cadre supranational : ce ne peut être utileme
1212
re optimum se trouve être local ou régional, mais
il
ne coïncide pas davantage avec les limites d’un État, découpage souve
1213
français d’un côté, allemand de l’autre.) Ensuite
il
faut offrir à ces hommes compétents l’occasion de travailler ensemble
1214
ssionnelle. D’autre part, s’adresser aux jeunes.
Il
s’agit de leur ouvrir un champ d’action où le désir d’assumer des tâc
1215
es trouve des chances nouvelles de se satisfaire.
Il
faut donc leur rappeler — ils le voient bien d’ailleurs — que nos Éta
1216
es de se satisfaire. Il faut donc leur rappeler —
ils
le voient bien d’ailleurs — que nos États-nations sont trop petits et
1217
ncer d’agir ; et que l’Europe seule, si toutefois
elle
s’unit, offrirait un domaine à la mesure du siècle et des ambitions r
1218
ération saura ménager, de l’attention spéciale qu’
elle
portera aux meilleurs, des hiérarchies vivantes qu’elle se donnera. S
1219
ortera aux meilleurs, des hiérarchies vivantes qu’
elle
se donnera. Seuls jusqu’ici, les communistes ont pris ce problème au
1220
turellement l’impératif européen. Encore faudra-t-
il
que les initiateurs de rencontres et les animateurs d’entreprises édu
1221
ion européenne qui en tiendra lieu. Bien entendu,
il
s’agit d’autre chose que de multiplier les comptes rendus de congrès
1222
uivant pas à pas l’événement, mais au contraire :
elle
se propose de préparer le terrain, d’éclairer les réalités qui compte
1223
scours et leurs appels.) L’information européenne
doit
avoir pour objectif général d’instruire l’opinion en lui fournissant
1224
es au point objectives et bien documentées. Ce qu’
il
faut absolument faire voir au plus grand nombre possible d’Européens,
1225
éjugés, de nos complexes ou de nos goûts, mais qu’
elle
se trouve dictée par la conjoncture mondiale et par toute l’évolution
1226
tion moderne avec une rigueur inflexible, sans qu’
elle
soit pour autant fatale. Si nous voulons survivre, il faut l’union ;
1227
oit pour autant fatale. Si nous voulons survivre,
il
faut l’union ; mais cette union ne se fera pas d’elle-même ou par l’o
1228
faits qu’une information européenne méthodique se
doit
de rappeler constamment à l’opinion (et d’abord à ceux qui la font !)
1229
ques, intellectuelles et sociales de l’Europe, si
elle
s’unit. (Un seul exemple : le fait que nous sommes 340 millions à l’o
1230
Allons-nous perdre nos meilleurs atouts ? S’
il
est vrai que les victoires anglaises ont été gagnées sur les pelouses
1231
nglaises ont été gagnées sur les pelouses d’Eton,
il
n’est pas moins certain que la bataille de la CED a été perdue dans l
1232
t dans les esprits (non les faits) et c’est là qu’
il
faut les combattre en premier lieu. En revanche, les meilleurs atouts
1233
l’Europe sont ceux que lui crée sa culture. Mais
il
s’en faut de beaucoup que les détenteurs actuels des moyens matériels
1234
de puissance aient pris au sérieux ce grand fait.
Il
ne serait donc pas réaliste d’exposer la méthode culturelle sans défi
1235
ulturelle sans définir la nature des obstacles qu’
elle
rencontre, et parfois suscite, dans notre société occidentale. Nous p
1236
es, règne sur un tiers au moins du genre humain ;
elle
prétend que la force des choses (et non l’esprit) régit les affaires
1237
ux-mêmes de cette doctrine montrent d’ailleurs qu’
ils
n’y croient pas absolument, puisqu’ils inculquent par la force le mar
1238
illeurs qu’ils n’y croient pas absolument, puisqu’
ils
inculquent par la force le marxisme-léninisme à des peuples entiers.
1239
ce le marxisme-léninisme à des peuples entiers. S’
ils
s’inclinaient devant les « faits matériels » — comme les salaires et
1240
ls » — comme les salaires et le pouvoir d’achat —
ils
devraient conseiller à la classe ouvrière et aux pays sous-développés
1241
— comme les salaires et le pouvoir d’achat — ils
devraient
conseiller à la classe ouvrière et aux pays sous-développés d’adopter
1242
t, qui croient à la force des choses, dès lors qu’
ils
s’imaginent pouvoir combattre des idéologies avec des « faits », et l
1243
le marxisme à coups de valeurs cotées en bourse.
Ils
professent un parfait mépris pour la pure théorie et les doctrines (t
1244
ns la compétition mondiale du xxe siècle, puisqu’
elle
a pour enjeu principal les esprits. Il en résulte que l’éducation et
1245
, puisqu’elle a pour enjeu principal les esprits.
Il
en résulte que l’éducation et la culture, forces principales de l’Eur
1246
grands capitalistes de l’Europe de l’Ouest, quand
ils
proclament à chaque discours leur volonté de défendre « la cause de l
1247
volonté de défendre « la cause de la liberté » ne
doivent
pas être pris au sérieux, et ne le seront pas, tant qu’ils n’auront p
1248
tre pris au sérieux, et ne le seront pas, tant qu’
ils
n’auront pas décidé de consacrer à l’éducation de la liberté autant d
1249
sacrent à enseigner les principes de la tyrannie.
Ils
tiennent la culture pour un luxe. Mais c’est elle qui a produit leurs
1250
Ils tiennent la culture pour un luxe. Mais c’est
elle
qui a produit leurs richesses. Car ce ne sont pas eux, après tout, qu
1251
ue la culture paraît à certains si respectable qu’
ils
n’oseraient jamais la payer… Les Russes n’ont pas ces scrupules-là, i
1252
la payer… Les Russes n’ont pas ces scrupules-là,
ils
font ce qu’il faut ; ils gagneront sans coup férir, si nous ne parven
1253
Russes n’ont pas ces scrupules-là, ils font ce qu’
il
faut ; ils gagneront sans coup férir, si nous ne parvenons pas à pers
1254
nt pas ces scrupules-là, ils font ce qu’il faut ;
ils
gagneront sans coup férir, si nous ne parvenons pas à persuader le ca
1255
els désormais requis pour l’éducation européenne.
Il
s’agit, d’une façon précise, de convaincre les détenteurs de ces moye
1256
leurs investissements dans le domaine culturel ne
doivent
plus être inscrits au chapitre des dons philanthropiques, mais à celu
1257
a conscience bourgeoise est commencée. Maintenant
il
faut souffler sur la flamme qui couve. Nous n’avons plus beaucoup de
1258
ontre la montre, nous les résumerons comme suit :
elle
consiste à fomenter dans tous nos milieux sociaux et professionnels —
1259
ient d’exposerbu sont difficilement comparables ;
elles
se meuvent sur des plans différents. L’une compte sur la vertu d’une
1260
n les risques des quatre méthodes, on découvre qu’
ils
se ramènent à une antinomie fondamentale. Il faut aller vite (si l’o
1261
qu’ils se ramènent à une antinomie fondamentale.
Il
faut aller vite (si l’on tient compte de la conjoncture mondiale) et
1262
l’on tient compte de la conjoncture mondiale) et
il
faut réussir une Europe digne de ce nom (si l’on tient compte de ce q
1263
r à temps. Trois exemples : 1. Pour bien réussir,
il
faut préparer le terrain, comme le veut la méthode éducative et cultu
1264
tablir dans six pays seulement. Ce délai nous est-
il
assuré ? On est parti, bien sûr, et qui dit mieux ? Mais que feront d
1265
e exprime l’impatience la mieux légitimée. Mais s’
il
lui faut dix ou quinze ans pour convaincre le « peuple européen » qu’
1266
nze ans pour convaincre le « peuple européen » qu’
il
est un peuple, et au surplus qu’il est perdu s’il ne le comprend pas
1267
européen » qu’il est un peuple, et au surplus qu’
il
est perdu s’il ne le comprend pas tout de suite ? La seule attitude e
1268
il est un peuple, et au surplus qu’il est perdu s’
il
ne le comprend pas tout de suite ? La seule attitude efficace, en pré
1269
e, en présence de ces contradictions, nous paraît
devoir
être celle d’un œcuménisme pratique. Elle doit enregistrer les faits
1270
araît devoir être celle d’un œcuménisme pratique.
Elle
doit enregistrer les faits suivants : — chacune des quatre méthodes s
1271
devoir être celle d’un œcuménisme pratique. Elle
doit
enregistrer les faits suivants : — chacune des quatre méthodes se jus
1272
s se justifie en soi ; — aucune ne peut réussir à
elle
seule ; — elles n’ont donc de chances sérieuses d’aboutir au but comm
1273
n soi ; — aucune ne peut réussir à elle seule ; —
elles
n’ont donc de chances sérieuses d’aboutir au but commun que toutes en
1274
une naïveté d’intellectuel contemplatif, « quand
il
n’y a rien encore à contempler » comme l’écrit Altiero Spinelli. Si j
1275
fort, dans la tension des maxima contradictoires.
Il
recherche en tout l’optimum, qui ne peut jamais être obtenu par la su
1276
édéralistes accusent d’antidémocratisme, alors qu’
elle
demande l’appel direct au peuple ; enfin une méthode culturelle qui p
1277
béraux et les anticléricaux fanatiques ; alors qu’
ils
ont enfin une occasion de trouver la seule voie praticable pour l’épo
1278
lémentarité et de la logique des contradictoires.
Elle
pourrait être définie par cette formule : les contraires ne s’excluen
1279
utres mouvements. Quant à la méthode fédéraliste,
elle
apporte à mon sens la seule philosophie politique nouvelle depuis Mar
1280
rofondir et l’illustrer avec autant de passion qu’
ils
mettent aujourd’hui à déplorer les « déviations » ou les « excès » de
1281
é politique, l’avenir jugera, c’est entendu. Mais
il
devra tenir compte de ce peu que nous savons pour en avoir été témoin
1282
olitique, l’avenir jugera, c’est entendu. Mais il
devra
tenir compte de ce peu que nous savons pour en avoir été témoins, par
1283
dire que leur méthode « existe dans les faits » ;
ils
le sont beaucoup moins à ajouter que « les autres méthodes n’existent
1284
icacité, comme si nulle autre n’agissait à côté d’
elle
ou n’avait agi avant elle, mais encore l’historien, s’il est honnête,
1285
tre n’agissait à côté d’elle ou n’avait agi avant
elle
, mais encore l’historien, s’il est honnête, s’avouera incapable de so
1286
’avait agi avant elle, mais encore l’historien, s’
il
est honnête, s’avouera incapable de soutenir les procès en paternité
1287
onstitutionnels » ne les rendra pas plus sérieux.
Il
me paraît bien plus intéressant de constater la convergence finale de
1288
. On pourrait donc penser que tous sont d’accord.
Il
n’en est rien. Car certains ne veulent élire au suffrage universel qu
1289
les. Cette somme égale zéro dans le meilleur cas.
Il
n’y a pas de politique européenne. Pour un pacte de salut public
1290
C’est à ce résultat prochain, seul suffisant, que
doivent
concourir les méthodes que nous venons de voir nécessaires, — et les
1291
ité de ces mouvements était peut-être inévitable.
Elle
ne deviendra fatale — au double sens du mot — que s’ils ne parviennen
1292
deviendra fatale — au double sens du mot — que s’
ils
ne parviennent pas à fédérer leurs forces pour exiger ensemble et san
1293
e mondiale que les fédéralistes ont maintenant le
devoir
de se placer. Alors leurs divergences et leurs rivalités apparaîtront
1294
le croient encore — dès l’instant qu’on verra qu’
elle
est impérative. 39. Cf. ma conférence au congrès de Montreux, 1947
1295
xte de la construction européenne. De quoi s’agit-
il
aujourd’hui ? D’un principe à illustrer, dans une situation concrète,
1296
commission désignée pour rapporter sur cet objet
devait
remettre ses propositions le 1er juillet aux Conseils des ministres.
1297
t les suites que les ministres ont pu lui donner.
Il
n’est donc pas question de se prononcer là-dessus. Nous vous avons de
1298
définir, en tout état de cause, vos positions, qu’
elles
se révèlent conformes ou non aux décisions qui pourront être prises a
1299
écisions qui pourront être prises ailleurs, et qu’
il
vous appartient d’influencer, si toutefois vous parlez à temps. Deux
1300
elatif à la création d’une Université européenne,
il
a été décidé : — de réunir une conférence sur cet objet au mois d’oct
1301
on préparatoire tenue le 9 juin au CEC, à Genève,
il
a paru nécessaire — sur la foi de nouvelles informations laissant pré
1302
teurs des rapports, qui ont tenu des promesses qu’
ils
croyaient imprudentes, mais vous voyez que ce n’était pas le cas. De
1303
ttention ! vous arriverez trop tard ! N’en sera-t-
il
pas toujours ainsi ? Nous avons pensé qu’à tout prendre, le plus tôt
1304
dre, le plus tôt serait encore le mieux. En fait,
il
s’agit aujourd’hui de savoir ce que vous, représentants des Instituts
1305
utez ou souhaitez d’une Université européenne. Et
il
s’agit que vous vous prononciez sur ce sujet en toute indépendance et
1306
instituts et de vos chaires, si justifiés soient-
ils
, qu’au nom de votre expérience acquise et de votre foi dans l’union d
1307
ant vous la liste de ses membres et leurs titres.
Elle
dit assez ce que les instances européennes, saisies du projet qui nou
1308
jet qui nous occupe, sont en droit, mais aussi en
devoir
— me semble-t-il — d’attendre de vos résolutions. bv. Rougemont De
1309
sont en droit, mais aussi en devoir — me semble-t-
il
— d’attendre de vos résolutions. bv. Rougemont Denis de, « [Introd
1310
s d’abord toute espèce de risques de malentendus.
Il
ne s’agit pas de former des techniciens de l’européisme en soi. Il ne
1311
de former des techniciens de l’européisme en soi.
Il
ne s’agit pas non plus d’enseigner telle discipline (la physique, les
1312
ifiquement « européenne » que l’ordinaire. Enfin,
il
ne s’agit pas de former des juristes ou des économistes, par exemple,
1313
exemple, qui seraient dits « européens » parce qu’
ils
auraient étudié tous les droits en usage dans nos pays ou toutes nos
1314
usage dans nos pays ou toutes nos économies : car
ils
ne deviendraient pas plus européens par cette simple addition d’infor
1315
n’a pas besoin non plus d’Européens synthétiques.
Elle
a besoin d’hommes qui soient aussi bien formés que possible dans une
1316
ein duquel se développe cette spécialité, et dont
elle
se nourrit. 3. Un enseignement supérieur donné au niveau européen de
1317
n enseignement supérieur donné au niveau européen
devra
donc répondre aux deux exigences suivantes, qui le définissent : a) o
1318
péens spécialisés répondraient à cette nécessité.
Ils
offriraient ces occasions de prises de contact personnelles avec l’av
1319
des hommes déjà en possession de leur « métier ».
Il
s’agirait bien moins de cours magistraux que d’entretiens libres, rép
1320
magistraux que d’entretiens libres, répétons-le.
Il
s’agirait en somme d’une formule comparable à celle des « ateliers »
1321
génieurs, patronné par la FEANI et le CEC, et qui
doit
se tenir à Lausanne en 1959, consacrera un tiers du temps aux problèm
1322
ra sans nul doute des instituts de ce genre. Mais
ils
naîtront d’initiatives dispersées. Ils auront à assurer chacun son pr
1323
enre. Mais ils naîtront d’initiatives dispersées.
Ils
auront à assurer chacun son propre financement. Et ils se fixeront en
1324
uront à assurer chacun son propre financement. Et
ils
se fixeront en des points différents de l’Europe, selon les facilités
1325
stituts restaient purement techniques. Mais comme
ils
prévoient tous — et fort heureusement — des cours généraux, il devien
1326
tous — et fort heureusement — des cours généraux,
il
deviendra difficile ou impossible de recruter pour chacun d’eux des «
1327
rait mettre en pool les enseignements généraux qu’
ils
prévoient. Les séminaires techniques restant distincts (à l’instar de
1328
ropéenne, trouveraient là le lieu de rencontre qu’
ils
cherchent, ainsi que l’appareil administratif et la documentation néc
1329
pour des sessions d’études. Conclusions 7.
Il
nous paraît donc que la solution la plus réaliste des problèmes qui o
1330
duit à évoquer l’idée d’une Université européenne
devrait
être envisagée de la manière suivante : 1° création de 4 ou 5 institu
1331
8. Deux problèmes à discuter. I. Un tel Centre
devrait
être ouvert en principe aux Européens de tous les pays membres de l’O
1332
. Le cas des Espagnols, Yougoslaves et Finlandais
devrait
être examiné à part. (Ils pourraient être admis comme auditeurs, par
1333
laves et Finlandais devrait être examiné à part. (
Ils
pourraient être admis comme auditeurs, par exemple.) II. L’implantati
1334
teurs, par exemple.) II. L’implantation du Centre
devrait
être étudiée en fonction des facilités matérielles (locaux, communica
1335
ions d’ordre politique, évidemment valables quand
il
s’agit de choisir une capitale administrative ou le siège d’un futur
1336
le siège d’un futur Pouvoir fédéral européen, ne
devraient
pas intervenir à l’occasion du choix d’un Centre d’enseignement postu
1337
ue, et celui qui exerce un art est un artisan, qu’
il
soit peintre ou ingénieur. Mais à partir du romantisme, celui qui exe
1338
celui qui exerce un art est appelé un artiste, et
il
n’est plus censé être seulement habile : il doit être « créateur ». D
1339
e, et il n’est plus censé être seulement habile :
il
doit être « créateur ». De même, jusqu’au xixe siècle, l’homme culti
1340
et il n’est plus censé être seulement habile : il
doit
être « créateur ». De même, jusqu’au xixe siècle, l’homme cultivé es
1341
echnique (ce qu’on appelait les Arts et Métiers),
elle
s’acquérait dans des ateliers, « sur le tas » comme on dit aujourd’hu
1342
ceux qui se bornent à assister à des matchs. Mais
ils
deviennent peu à peu perméables à des valeurs culturelles, de même qu
1343
loppement de la technique ; peut-être même en est-
il
la conséquence. Ainsi la technique moderne qui résulte, comme j’ai te
1344
a mode… d’hier, chez nos penseurs et philosophes.
Il
est clair que les esprits créateurs resteront toujours peu nombreux,
1345
nombreux, et relativement isolés. Mais qui sait s’
ils
sont aujourd’hui plus ou moins nombreux qu’hier ? Le grand nombre de
1346
te rumeur ou aura dont je parlais tout à l’heure.
Il
peut certes fausser le sens des valeurs réelles dans le grand public.
1347
grand public. Mais en fin de comptes et au total,
il
sert le prestige de la culture. Peut-être vaut-il mieux admirer un Ro
1348
il sert le prestige de la culture. Peut-être vaut-
il
mieux admirer un Robert Oppenheimer pour des raisons qui ont peu de r
1349
évision, le cinéma, le disque et le journal, mais
il
est certainement permis d’y ajouter le livre, dès qu’il devient assez
1350
certainement permis d’y ajouter le livre, dès qu’
il
devient assez bon marché pour permettre de très grands tirages. La gr
1351
r le seul intérêt commercial. Le danger serait qu’
ils
se bornent à prolonger et à copier des succès d’hier, et qu’ils négli
1352
à prolonger et à copier des succès d’hier, et qu’
ils
négligent le pouvoir qu’ils ont acquis désormais de guider et de stim
1353
succès d’hier, et qu’ils négligent le pouvoir qu’
ils
ont acquis désormais de guider et de stimuler les goûts du grand publ
1354
st à cet égard la situation actuelle ? Justifie-t-
elle
le pessimisme à la mode ? Je prendrai tout d’abord l’exemple du disqu
1355
es premiers microsillons ont été consacrés, comme
il
fallait s’y attendre, surtout à des œuvres dites légères, et générale
1356
sur le succès d’un Tino Rossi, et de redouter qu’
il
abaisse le niveau de la culture, il me semble qu’il y a lieu de se ré
1357
e redouter qu’il abaisse le niveau de la culture,
il
me semble qu’il y a lieu de se réjouir du fait que des compositeurs d
1358
e microsillons en 1954, mais 35 millions en 1957.
Il
est facile d’imaginer que ces millions de disques ont contribué à pré
1359
de la crise du livre ; je les entends répéter qu’
ils
ne peuvent imprimer tel ou tel ouvrage parce qu’il n’aura pas de publ
1360
s ne peuvent imprimer tel ou tel ouvrage parce qu’
il
n’aura pas de public, c’est-à-dire en fait, parce qu’il ne ressemble
1361
ura pas de public, c’est-à-dire en fait, parce qu’
il
ne ressemble pas aux « succès » que ces éditeurs ont connus jusqu’à p
1362
ès » que ces éditeurs ont connus jusqu’à présent.
Il
semblerait, à les en croire, que le public qui lit représente une pet
1363
création de la Guilde du livre de Suisse romande.
Il
s’agissait de produire des ouvrages de qualité littéraire dans de bel
1364
uant aux éditeurs, absolument hostiles au projet,
ils
déclarèrent que l’aventure échouerait, ou que si elle réussissait, el
1365
déclarèrent que l’aventure échouerait, ou que si
elle
réussissait, elle leur enlèverait des lecteurs. Ils vivaient sur le d
1366
’aventure échouerait, ou que si elle réussissait,
elle
leur enlèverait des lecteurs. Ils vivaient sur le dogme qu’il n’y ava
1367
e réussissait, elle leur enlèverait des lecteurs.
Ils
vivaient sur le dogme qu’il n’y avait en Suisse romande (qui compte 1
1368
verait des lecteurs. Ils vivaient sur le dogme qu’
il
n’y avait en Suisse romande (qui compte 1 million d’habitants) pas pl
1369
ois en Allemagne — dont la plus prospère réunit à
elle
seule 350 000 adhérents —, et bien d’autres en Autriche, en Suisse, e
1370
e, en Hollande, en Scandinavie : toutes ensemble,
elles
ont fait surgir plus de 2 millions de lecteurs nouveaux, ce dont les
1371
libraires classiques ne peuvent que se féliciter.
Il
convient de signaler également l’extraordinaire succès européen des l
1372
cateurs qui déborde largement le plan commercial.
Il
faut qu’ils s’en convainquent. Il faut qu’ils comprennent tout d’abor
1373
déborde largement le plan commercial. Il faut qu’
ils
s’en convainquent. Il faut qu’ils comprennent tout d’abord quelles po
1374
lan commercial. Il faut qu’ils s’en convainquent.
Il
faut qu’ils comprennent tout d’abord quelles possibilités de diffusio
1375
ial. Il faut qu’ils s’en convainquent. Il faut qu’
ils
comprennent tout d’abord quelles possibilités de diffusion décuplées
1376
oît le pouvoir d’achat des masses ; mais surtout,
elle
permet de raccourcir le temps de travail à l’usine, et de diminuer la
1377
attitude générale de confiance envers le public.
Il
faut qu’ils renoncent une bonne fois à l’idée périmée que le succès n
1378
énérale de confiance envers le public. Il faut qu’
ils
renoncent une bonne fois à l’idée périmée que le succès ne récompense
1379
ense que la facilité, la routine et la vulgarité.
Il
faut qu’ils visent plus haut, puisqu’ils le peuvent désormais. Il fau
1380
facilité, la routine et la vulgarité. Il faut qu’
ils
visent plus haut, puisqu’ils le peuvent désormais. Il faut qu’ils acc
1381
ulgarité. Il faut qu’ils visent plus haut, puisqu’
ils
le peuvent désormais. Il faut qu’ils acceptent à la fois de miser sur
1382
isent plus haut, puisqu’ils le peuvent désormais.
Il
faut qu’ils acceptent à la fois de miser sur l’exigence croissante de
1383
haut, puisqu’ils le peuvent désormais. Il faut qu’
ils
acceptent à la fois de miser sur l’exigence croissante des masses et
1384
Editeuropa (septembre 1959)bz
Il
est clair qu’on ne fera pas l’Europe avec des livres, mais pourra-t-o
1385
n nécessaire. C’est donc au Livre et au Manuel qu’
il
appartient de combattre le mal qu’ils ont causé et de nous guérir de
1386
au Manuel qu’il appartient de combattre le mal qu’
ils
ont causé et de nous guérir de nos réflexes nationalistes, en réveill
1387
existait bien avant les nations, et nulle d’entre
elles
ne saurait lui survivre. Elles peuvent la tuer par leurs rivalités, c
1388
, et nulle d’entre elles ne saurait lui survivre.
Elles
peuvent la tuer par leurs rivalités, comme elles l’ont déjà presque f
1389
Elles peuvent la tuer par leurs rivalités, comme
elles
l’ont déjà presque fait à deux reprises dans notre siècle, mais elles
1390
sque fait à deux reprises dans notre siècle, mais
elles
périraient avec elle. L’avenir de chaque nation du continent se confo
1391
ses dans notre siècle, mais elles périraient avec
elle
. L’avenir de chaque nation du continent se confond donc avec l’avenir
1392
s d’ouvrages que nous avons pu lire sur l’Europe,
il
faut reconnaître que beaucoup ne font que répéter ce qui a déjà été é
1393
acité. De plus, tout ouvrage sur l’Europe veut et
doit
, par définition, dépasser le cadre national : or il manque en partie
1394
, par définition, dépasser le cadre national : or
il
manque en partie son but s’il n’est lu que dans un seul pays, en une
1395
cadre national : or il manque en partie son but s’
il
n’est lu que dans un seul pays, en une seule langue. Le problème conc
1396
atteindre vite, et simultanément le public auquel
il
s’adresse, c’est-à-dire les publics des pays différents dont il expos
1397
c’est-à-dire les publics des pays différents dont
il
expose les intérêts communs. Quant au problème de l’éditeur, il cons
1398
ntérêts communs. Quant au problème de l’éditeur,
il
consiste d’abord à découvrir ce qui est valable et neuf dans l’abonda
1399
on national comme les autres travaux spécialisés,
il
s’agit de créer pour eux un système d’édition et de distribution à l’
1400
de l’édition contemporaine, a lancé le projet qui
devait
se réaliser sous le nom d’Editeuropa. Il s’agit d’une association qui
1401
qui devait se réaliser sous le nom d’Editeuropa.
Il
s’agit d’une association qui groupe actuellement 8 éditeurs, représen
1402
l’Europe ». La présidence de l’assemblée générale
doit
être exercée tour à tour, pour un an, par chacun des membres du pool.
1403
secrétariat est assuré par le CEC à Genève43, et
il
est entré en fonctions dès l’automne 1958. Il a la charge d’étudier l
1404
et il est entré en fonctions dès l’automne 1958.
Il
a la charge d’étudier les propositions émanant des membres du pool, d
1405
Collection européenne » dont les premiers volumes
doivent
paraître au printemps 1960, et s’échelonner à raison de 3 ou 4 par an
1406
se par sa simplicité autant que par sa nouveauté,
il
n’en va pas de même de son exécution. Il s’agit en effet de choisir o
1407
uveauté, il n’en va pas de même de son exécution.
Il
s’agit en effet de choisir ou de faire écrire des manuscrits répondan
1408
intellectuelle n’est plus seule suffisante, et qu’
il
faut y ajouter l’exigence d’une signification européenne ; tandis que
1409
ndis que, d’autre part, les possibilités de vente
doivent
exister non pas dans un seul pays, mais dans huit au moins. Tel livre
1410
re excellent en soi, et très « vendable », mais s’
il
n’apporte pas de contribution certaine aux buts européens de l’associ
1411
néral, ou impossible à lancer dans certains pays.
Il
faut tenir compte, en effet, de l’inégalité des huit marchés linguist
1412
d’être une « panne » totale dans tel pays, même s’
il
est un succès dans plusieurs autres. D’où la nécessité d’un règlement
1413
de l’association. Pour réelles et inévitables qu’
elles
soient, ces difficultés ne sauraient nous arrêter, si nous considéron
1414
ltant d’un lancement international. Peut-être est-
il
permis d’imaginer que si le pool Editeuropa surmonte avec succès l’ép
1415
feu, celle d’une première année de publications,
il
pourra contribuer à l’élaboration d’une véritable politique de l’édit
1416
Fénelon, pourvoyeuse de conseils politiques. Car
il
voit bien que l’on appelle « hardies ou téméraires, généreuses ou imp
1417
» des actions similaires, selon leur seule issue.
Il
conçoit l’histoire comme une « psychanalyse collective », comme une p
1418
phie implicite, qui est surtout dangereuse lorsqu’
elle
reste inconsciente. » Depuis cent ans, l’enseignement de l’histoire e
1419
te à la fois, que l’historien, selon Brugmans, se
doit
de répudier d’abord du seul point de vue de la méthode, sans même par
1420
arler des désastreuses conséquences politiques qu’
elle
entraîna. Ici Brugmans pose trois questions : Premièrement : Est-i
1421
gmans pose trois questions : Premièrement : Est-
il
vrai que l’État national actuel soit le produit naturel, normal et, d
1422
rès ? — Deuxièmement : La science historique peut-
elle
, sans forcer les données dont elle dispose, retrouver l’existence d’u
1423
istorique peut-elle, sans forcer les données dont
elle
dispose, retrouver l’existence d’une continuité nationale « se perdan
1424
dans la nuit des temps » ? — Troisièmement : Est-
il
permis de séparer le phénomène national de son contexte général et de
1425
al de son contexte général et de l’isoler comme s’
il
était le phénomène déterminant qui, à lui seul, expliquerait l’histoi
1426
exemples frappants, Brugmans montre pourquoi l’on
doit
répondre non aux trois questions ; il établit que l’Europe est antéri
1427
quoi l’on doit répondre non aux trois questions ;
il
établit que l’Europe est antérieure à ses nations (qu’elle seule expl
1428
lit que l’Europe est antérieure à ses nations (qu’
elle
seule explique et non l’inverse), et il formule les thèses directrice
1429
ons (qu’elle seule explique et non l’inverse), et
il
formule les thèses directrices d’une interprétation générale de l’Eur
1430
nd commun… Qui veut écrire l’histoire de l’Europe
doit
commencer par les héritages. » L’auteur en décrit cinq : Rome, les Ba
1431
me. À la triade classique Athènes-Rome-Jérusalem,
il
ajoute à bon droit l’héritage des Barbares, Celtes, Germains et Slave
1432
sa plus juste perspective par G. de Reynold ; et
il
distingue plus soigneusement que d’autres l’héritage hébraïque de cel
1433
e pour mieux mettre en lumière la « maturité » qu’
elle
prépare, et qu’inaugure le xie siècle. Friedrich Heer tient que « l’
1434
formation du Saint-Empire, par exemple, c’est qu’
il
est Hollandais de culture polyglotte. Voilà qui lui permet de se plac
1435
invoqués dans les littératures les plus variées.
Il
était important que l’on écrive en français une histoire qui situe l’
1436
t de la première moitié du xixe siècle pouvaient-
ils
se faire de l’Europe ? C’est à cette seule question, strictement défi
1437
Jakob Burckhardt — et je cite à dessein ceux dont
il
donne la meilleure analyse — avec la pensée d’un Rousseau, d’un Burke
1438
t plus injuste que de reprocher à un auteur ce qu’
il
n’a pas dit, pour mieux passer sous silence l’essentiel de ce qu’il v
1439
ur mieux passer sous silence l’essentiel de ce qu’
il
voulait dire, surtout si c’est bien plus encore qu’il n’annonçait dan
1440
oulait dire, surtout si c’est bien plus encore qu’
il
n’annonçait dans son titre et dans son sous-titre. L’ouvrage de Gollw
1441
tal se lit sans un instant d’ennui ou de fatigue.
Il
nous mène du mythe grec de l’Europe jusqu’au drame de la lutte actuel
1442
ir traduit bientôt dans toutes nos langues (comme
il
va l’être prochainement en espagnol) ; et qu’une cohorte de chercheur
1443
rope dans ses réalités politiques ou économiques.
Il
entend seulement nous donner une histoire des prises de conscience su
1444
énaires. Comparé à l’ouvrage de Gollwitzer — dont
il
s’inspire expressément pour tout ce qui concerne les xviiie et xixe
1445
approfondi dans l’exégèse de chaque auteur, mais
il
garde le mérite d’être complet : pas un auteur valable ne me paraît a
1446
un auteur valable ne me paraît avoir été négligé.
Il
comble, notamment, une lacune habituelle dans les ouvrages de ce genr
1447
aires à Pérouse et à Florence, et qui vit à Rome.
Il
nous offre, au surplus, des chapitres précieux, presque exhaustifs, s
1448
ématique, à la Hegel, de l’évolution de l’Europe.
Il
se borne à décrire, à citer, à situer, et par là rendra d’autres serv
1449
que. Les citations sont données en italien, comme
il
est naturel ; mais leurs références renvoient trop souvent à des trad
1450
nes d’un auteur allemand, etc., de telle sorte qu’
il
devient malaisé de se reporter à l’original. D’autre part, l’index fo
1451
iz, etc., etc.) ne sont pas groupés sous V, comme
il
arrive dans les index américains, mais répartis sous les initiales de
1452
sous les initiales de leur nom de famille, comme
il
se doit. Vétilles sans doute, mais gênantes dans un ouvrage de référ
1453
les initiales de leur nom de famille, comme il se
doit
. Vétilles sans doute, mais gênantes dans un ouvrage de référence, pr
1454
. Au reste, l’œuvre de Curcio n’est pas que cela.
Elle
s’élève tout naturellement, dans ses conclusions, à la hauteur d’un m
1455
la hauteur d’un manifeste européen : « Le jour où
il
ne devrait plus y avoir qu’une définition unique et standard de l’Eur
1456
teur d’un manifeste européen : « Le jour où il ne
devrait
plus y avoir qu’une définition unique et standard de l’Europe, celle-
1457
e l’Europe… L’Europe sera ce que nous voudrons qu’
elle
soit, c’est-à-dire à la fois une manière d’y croire et une manière de
1458
irectement, la plupart de ses propres malheurs. »
Elle
a créé l’idée de l’humanité, de l’universalisme, et en son nom, elle
1459
de l’humanité, de l’universalisme, et en son nom,
elle
a donné au monde tout ce qu’elle inventait pour elle-même. Elle a don
1460
, et en son nom, elle a donné au monde tout ce qu’
elle
inventait pour elle-même. Elle a donné son nationalisme, son idée du
1461
u monde tout ce qu’elle inventait pour elle-même.
Elle
a donné son nationalisme, son idée du droit des peuples à disposer d’
1462
e, sa technique, son capitalisme et son marxisme.
Elle
a fait une immense publicité aux secrets de son efficacité. Elle a fa
1463
immense publicité aux secrets de son efficacité.
Elle
a fait le monde, qui lui renvoie son image déformée, le plus souvent
1464
’érudition et la documentation — si vastes soient-
elles
— et cherche à saisir par l’intuition et par la sensibilité aux mythe
1465
réduite elle-même par l’extension des autres, qu’
elle
seule a permise, elle n’en demeure pas moins « l’antique matrice spir
1466
l’extension des autres, qu’elle seule a permise,
elle
n’en demeure pas moins « l’antique matrice spirituelle » de la civili
1467
tique matrice spirituelle » de la civilisation qu’
elle
a exportée, et cela n’est pas « expropriable ». Pourtant, nulle exalt
1468
à ces essais, avec une efficacité extraordinaire.
Il
importe d’ajouter à cette très brève caractérisation du thème et de l
1469
seul vaudrait la lecture de ce beau livre. N’est-
il
pas remarquable que l’Espagne, pays de la périphérie européenne, ait
1470
ur communauté locale ? C’est la question que nous
devions
nous poser dès les débuts de l’entreprise du CEC. Il existe en effet
1471
nous poser dès les débuts de l’entreprise du CEC.
Il
existe en effet trois méthodes principales pour agir sur l’opinion. L
1472
n, qui est le contraire de la propagande parce qu’
elle
développe le jugement, et sans laquelle les meilleures institutions r
1473
as cessé de le répéter ici : pour faire l’Europe,
il
faut faire de l’Europe. Il faut faire des Européens, conscients de le
1474
: pour faire l’Europe, il faut faire de l’Europe.
Il
faut faire des Européens, conscients de leurs solidarités dans le pré
1475
ns le passé. Mais pour éveiller cette conscience,
il
faut aller jusqu’à ses sources collectives : l’École et le milieu loc
1476
orcées en milieu populaire (Val d’Aoste et Grèce)
devaient
être suspendues par suite de difficultés imprévisibles au départ. ⁂ C
1477
on trouvera réunis dans les pages qui suivent. Qu’
il
nous soit pardonné de ne pouvoir remercier ici que d’une manière coll
1478
es minuscules, insignifiantes, jusqu’au moment où
il
sent qu’elles vont « partir », et qu’on peut les laisser aller vers l
1479
es, insignifiantes, jusqu’au moment où il sent qu’
elles
vont « partir », et qu’on peut les laisser aller vers les vastes réco
1480
is, le jardinier cherche à savoir pourquoi ; et s’
il
le trouve, il se rassure, car il saura faire mieux la prochaine fois.
1481
er cherche à savoir pourquoi ; et s’il le trouve,
il
se rassure, car il saura faire mieux la prochaine fois.) Les moyens l
1482
pourquoi ; et s’il le trouve, il se rassure, car
il
saura faire mieux la prochaine fois.) Les moyens limités dont nous di
1483
, sommes-nous satisfaits ? Non, dans la mesure où
il
pourrait sembler que certains succès ou échecs ont été obtenus par ac
1484
cette publication, ce qui peut être fait et ce qu’
il
reste à faire. Fort de ces expériences acquises, le CEC et son départ
1485
ndez-vous par culture ? — de quelle Europe s’agit-
il
? — pourquoi faut-il un Centre en pareil domaine ? Répondre à ces tro
1486
? — de quelle Europe s’agit-il ? — pourquoi faut-
il
un Centre en pareil domaine ? Répondre à ces trois questions, très no
1487
itution, l’esprit qui l’anime et les objectifs qu’
elle
s’est donnés dès sa création. CULTURE a la réputation d’être un mo
1488
CULTURE a la réputation d’être un mot vague. Et
il
est vrai qu’on lui attribue des contenus assez divers. Mais si nous n
1489
s. Mais si nous négligeons les disputes pédantes,
il
est facile de définir un sens commun à toutes les acceptions du terme
1490
nous, qui ne sommes d’aucun parti nationaliste, s’
il
fallait prendre position dans le débat, nous dirions que la culture r
1491
actif et créateur de la culture, à faire voir qu’
elle
n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale pour tous nos peuples. E
1492
on économique et politique de nos peuples peut et
doit
aujourd’hui s’édifier. On nous demande : quelles seront ses limites ?
1493
a force de rayonnement. L’Europe que nous voulons
doit
être à la mesure de cette force de rayonnement. Son découpage acciden
1494
r lequel nous sommes sans pouvoir, mais dont nous
devons
anticiper le dépassement. Nous travaillons ici pour la plus grande Eu
1495
travaillons ici pour la plus grande Europe, pour
elle
seule, à son seul service, conscients de servir du même coup la cause
1496
is — et certains nous l’ont dit expressément — qu’
il
était juste et nécessaire de laisser libre de tous liens un Institut
1497
stacles majeurs à cette union ? On nous répète qu’
ils
seraient dans les faits, dans les intérêts matériels. Mais nous penso
1498
dans les intérêts matériels. Mais nous pensons qu’
ils
sont d’abord dans les esprits, leurs préjugés et leurs routines. C’es
1499
ut encombré de barrières et de chicanes périmées.
Il
s’agit donc d’une part de libérer ses diversités créatrices, en favor
1500
) que l’on nous pose bien souvent : pourquoi faut-
il
un Centre, s’il s’agit de culture ? D’une manière générale et dans un
1501
pose bien souvent : pourquoi faut-il un Centre, s’
il
s’agit de culture ? D’une manière générale et dans une vue théorique
1502
oncret de ses problèmes. Voici le tableau, tel qu’
il
s’offrait à nous il y a dix ans. À l’idée de culture en général, et d
1503
ional croit avoir ses problèmes uniques, parce qu’
il
ignore ceux des autres, et prétend les résoudre seul, en toute ignora
1504
rir son Amérique — quitte à se faire financer par
elle
, sous prétexte de sauvegarder sa sacro-sainte et fictive « souveraine
1505
viennent de fabriquer la première Bombe, parce qu’
ils
étaient ensemble… en Amérique. Mais ici, chacun se plaint de manquer
1506
qu’un peu d’esprit de coopération ferait réussir.
Il
faut un Centre, et il se crée, à la suite des congrès de La Haye et d
1507
coopération ferait réussir. Il faut un Centre, et
il
se crée, à la suite des congrès de La Haye et de Lausanne. Non dans l
1508
, en tout ceci, a parfois été décisive, encore qu’
elle
ne soit pas toujours bien visible à l’œil nu. Elle a donc justifié la
1509
lle ne soit pas toujours bien visible à l’œil nu.
Elle
a donc justifié la raison d’être de l’institution — pour ceux qui sav
1510
r ceux qui savent, tout au moins ; plus rarement,
il
est vrai, aux yeux d’un grand public indifférent à la culture. ⁂ En 1
1511
public indifférent à la culture. ⁂ En 1960, faut-
il
encore un Centre ? Nous avons dit que la raison d’être d’une institut
1512
tion de ce genre n’existe pas en théorie, mais qu’
elle
répond à des problèmes concrets. En voici trois, qui se posent avec u
1513
gner, n’est pas un mal en soi, bien au contraire.
Elle
traduit les diversités réelles et organiques qui sont l’une des sourc
1514
’une des sources de la vitalité de notre culture.
Il
ne s’agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est urgent de l
1515
e s’agit nullement de les uniformiser. Cependant,
il
est urgent de leur offrir les moyens pratiques d’échanger leurs expér
1516
services et leurs assemblées, un effort parallèle
doit
être entrepris dans le domaine de la culture. La vocation du CEC se t
1517
. L’Europe n’est pas seulement le Musée du Monde,
elle
doit en rester le Laboratoire, tant pour les sciences (économie inclu
1518
urope n’est pas seulement le Musée du Monde, elle
doit
en rester le Laboratoire, tant pour les sciences (économie incluse) q
1519
politiques, sociales, morales et philosophiques.
Elle
le doit pour le reste du Monde comme pour elle-même. Car une fédérati
1520
ues, sociales, morales et philosophiques. Elle le
doit
pour le reste du Monde comme pour elle-même. Car une fédération de pe
1521
helle planétaire. Une aide puissante et cohérente
doit
être apportée sans retard à la recherche spécifiquement européenne. P
1522
, nous sommes ridiculement sous-développés ! Mais
il
est clair que les États, les organisations européennes officielles et
1523
ur privé ne pourront fournir l’aide requise que s’
ils
disposent d’une information sérieuse sur la conjoncture culturelle, p
1524
s qui avaient présidé à la création du CEC, et qu’
il
doit s’attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles e
1525
ui avaient présidé à la création du CEC, et qu’il
doit
s’attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles extéri
1526
aire avec les autres traditions de culture que si
elles
se présentent au nom de l’Europe entière, sûre de sa vocation, et don
1527
chaines qui s’ouvrent à l’action du CEC, parce qu’
il
a su durer et préparer des voies pour le temps, désormais venu, où la
1528
n train de s’unir, face à un monde transformé par
elle
, et disons plus : fait par ses œuvres. Car si l’on peut parler du Mon
1529
fait aujourd’hui, c’est bien à l’Europe qu’on le
doit
: c’est elle qui a découvert la Terre entière, c’est elle que l’on im
1530
’hui, c’est bien à l’Europe qu’on le doit : c’est
elle
qui a découvert la Terre entière, c’est elle que l’on imite partout,
1531
’est elle qui a découvert la Terre entière, c’est
elle
que l’on imite partout, et c’est d’elle enfin que les peuples ont reç
1532
re, c’est elle que l’on imite partout, et c’est d’
elle
enfin que les peuples ont reçu cette idée de la liberté et ces moyens
1533
idée de la liberté et ces moyens de se libérer qu’
ils
ont hâte d’appliquer d’abord à ses dépens ! Au moment où elle dépasse
1534
e d’appliquer d’abord à ses dépens ! Au moment où
elle
dépasse ses vieux nationalismes et regroupe ses forces ; au moment où
1535
firment bruyamment et tendent à se grouper contre
elle
; doublement remise en question, l’Europe se voit contrainte de prend
1536
onscience neuve de ses buts généraux, et de ce qu’
elle
veut de l’homme. C’est le problème de l’Éducation qui se pose ici dan
1537
d général existait quant à savoir sur quel modèle
il
s’agissait de former l’individu. Il n’en va plus de même aujourd’hui.
1538
r quel modèle il s’agissait de former l’individu.
Il
n’en va plus de même aujourd’hui. Nous ne sommes plus au Moyen Âge, a
1539
. Notre idée de l’homme a changé. Mais quelle est-
elle
? Nous continuons à parler de méthode d’éducation et de pédagogie, sa
1540
roblème unique que je me pose ici, et je crois qu’
il
n’est pas impossible d’y répondre. La méthode comparative, dont un Ma
1541
duire au mystère, mais au contraire à l’éliminer.
Elle
distribue, comme au hasard, une certaine « somme de connaissances »,
1542
consistait dans un conditionnement des réflexes :
il
s’agissait de forcer le jeune homme à imiter exactement, et sans disc
1543
autonomie va dans le sens contraire : idéalement,
elle
vise à libérer l’individu des conformismes périmés, des vérités toute
1544
ité du danseur, devient alors erreur ou impiété :
elle
frappe de nullité le rite. En Europe au contraire, il est courant que
1545
rappe de nullité le rite. En Europe au contraire,
il
est courant que le maître inscrive au bas d’une rédaction d’élève qu’
1546
maître inscrive au bas d’une rédaction d’élève qu’
il
veut louer : « Bon travail, idées originales et style personnel. » Le
1547
ale. N’allez pas croire, pourtant, que l’humanité
devait
fatalement passer de l’une de ces attitudes à l’autre en vertu de que
1548
à l’autre en vertu de quelque loi de l’Histoire,
devait
abandonner l’une pour adopter l’autre, et que par suite l’autorité se
1549
e l’Éducation, selon les divers types d’hommes qu’
elle
entend former. Quels sont, dans l’Occident moderne, ces types d’homme
1550
: l’Europe, l’URSS et les USA. Vous allez voir qu’
elles
se définissent aisément selon le dosage d’autorité et de liberté qu’e
1551
ément selon le dosage d’autorité et de liberté qu’
elles
ménagent dans l’Éducation. a) Les États-Unis d’Amérique se caractér
1552
plus rien imposer du tout. Si un élève déclare qu’
il
n’a pas envie de faire de l’arithmétique ce matin (et qui en a jamais
1553
en a jamais envie ?) on lui répond en souriant qu’
il
n’a qu’à faire autre chose. Les méthodes nouvelles d’enseignement ten
1554
l’intelligence, de la mémoire et de l’attention.
Elles
ont formé une génération d’enfants que plus rien ne tient en respect,
1555
’effraye plus. L’École est devenue leur jouet, et
ils
ne peuvent comprendre qu’un maître les empêche de jouer avec lui comm
1556
qu’un maître les empêche de jouer avec lui comme
il
leur plaît. L’idée générale est la suivante : si un texte est trop di
1557
lus nombreuses, et l’on peut craindre qu’à la fin
elles
ne remplacent complètement les mots. Le langage subit une dégradation
1558
re bénéfice, même pas l’élève le plus ignare, car
il
voit son ignorance acceptée comme la norme ! Quant aux plus intellige
1559
tée comme la norme ! Quant aux plus intelligents,
ils
trouvent de moins en moins d’incitations à se surpasser (challenge) d
1560
uelques années aux États-Unis46. Le diagnostic qu’
elle
porte, et que vingt auteurs confirment, pourrait être résumé de la so
1561
ais précisons : si la formation intellectuelle qu’
elle
offre est de plus en plus médiocre, l’école américaine n’en prétend p
1562
ersonnalités complètes et socialement adaptées ».
Elle
se substitue presque totalement à la famille, prenant l’enfant dès 3
1563
spécialité : l’élève n’a aucun droit d’option et
il
n’existe pas de cours facultatifs, ni de cours de culture générale (s
1564
gé bien sûr, capricieux comme la mode, mais comme
elle
, contraignante pour l’esprit. Ainsi d’une part, la liberté anarchique
1565
t. c) Ces deux repères extrêmes une fois posés,
il
nous est plus facile de définir ce qu’est la voie européenne. Posons-
1566
quilibre nécessaire, d’une voie médiane, ou comme
il
me paraît préférable de dire : d’une mise en tension permanente, d’un
1567
cter l’individu, c’est voir en lui la personne qu’
il
peut devenir s’il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’acco
1568
’est voir en lui la personne qu’il peut devenir s’
il
découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir. Le former,
1569
ement européenne apparaît alors bien clairement :
il
est de former et promouvoir des hommes à la fois libres et responsabl
1570
ables, c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’
ils
se doivent en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et d
1571
c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils se
doivent
en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
1572
idus à la recherche de leur vocation, et de ce qu’
ils
doivent à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est
1573
à la recherche de leur vocation, et de ce qu’ils
doivent
à la communauté dans laquelle ils se trouvent engagés. C’est ce type
1574
e ce qu’ils doivent à la communauté dans laquelle
ils
se trouvent engagés. C’est ce type d’homme en équilibre dynamique qui
1575
le soin de nuancer le tableau. Je vous accorde qu’
il
existe aussi des signes d’un retour à l’autorité aux USA, de même que
1576
z tous la colombe de Kant, celle qui s’imagine qu’
elle
volerait mieux dans le vide, sans la résistance fatigante que l’air o
1577
moins conditionnée selon les théories de Pavlov :
elle
n’a pas à se poser à chaque instant la question : que faire ? où alle
1578
lé d’avance par le Régime. La colombe européenne,
elle
, sait qu’elle a besoin pour voler de la résistance de l’air, mais ell
1579
r le Régime. La colombe européenne, elle, sait qu’
elle
a besoin pour voler de la résistance de l’air, mais elle n’a pas reçu
1580
besoin pour voler de la résistance de l’air, mais
elle
n’a pas reçu de « programme » invariable. Elle doit choisir sans cess
1581
is elle n’a pas reçu de « programme » invariable.
Elle
doit choisir sans cesse, résister aux courants, prendre ses risques.
1582
le n’a pas reçu de « programme » invariable. Elle
doit
choisir sans cesse, résister aux courants, prendre ses risques. On ne
1583
ation dans une communauté humaine devant laquelle
il
se voit responsable. À partir de cette idée de l’homme, il devient po
1584
t responsable. À partir de cette idée de l’homme,
il
devient possible d’interpréter d’une manière cohérente les principaux
1585
nis, est une réalité dialectique par définition :
elle
est la résultante de deux tendances antinomiques, la liberté et la re
1586
nomiques, la liberté et la responsabilité, qui ne
doivent
jamais être séparées, jamais être sacrifiées l’une à l’autre, mais ma
1587
, éthiques ou même économiques, et vous verrez qu’
ils
se rattachent tous, en Europe, à des problèmes de dosage, d’équilibre
1588
me de la discipline scolaire par exemple. En faut‑
il
plus ou moins ? Faut‑il rétablir les punitions corporelles, comme on
1589
aire par exemple. En faut‑il plus ou moins ? Faut‑
il
rétablir les punitions corporelles, comme on le discute à la Chambre
1590
me on le discute à la Chambre des communes ? Faut‑
il
laisser plus de place à la spontanéité anarchique de l’enfant ? Ou au
1591
a propreté dans la tenue des cahiers, etc. ? Faut‑
il
plus de dressage, ou plus de développement du sens critique ? Les avi
1592
de degré, mais tout le monde admet tacitement qu’
il
ne peut s’agir que d’un dosage des exigences contraires de liberté et
1593
r ce Français à l’ancienne mode entendait dire qu’
il
faut au jeune enfant un dressage suffisant pour lui permettre, un jou
1594
plus saine du dressage se situerait, me semble-t-
il
, à mi-chemin entre l’entraînement (au sens sportif) et l’hygiène ment
1595
elui qui parle bien, les autres élèves disent : «
Il
raffine ! ») 2° La plupart des instituteurs suisses sont victimes d’u
1596
’exiger d’eux, intellectuellement, plus encore qu’
ils
ne donnent, relativement au reste de la classe. Formation générale
1597
ssionnelle, dans le cadre du Plan de production :
ils
veulent des techniciens efficaces. Les Américains au contraire sacrif
1598
crifient tout à la préparation à la vie sociale :
ils
veulent des citoyens bien adaptés. Nous voulons plus : nous voulons l
1599
collègues de l’Est et de l’Ouest. Mais avouez qu’
il
est aussi plus passionnant. Là encore, l’Europe va se voir amenée à a
1600
diversité — dans la préparation des élèves. Mais
elle
ne doit pas perdre de vue, pour autant, la nécessité fondamentale de
1601
té — dans la préparation des élèves. Mais elle ne
doit
pas perdre de vue, pour autant, la nécessité fondamentale de mainteni
1602
oir tarir les sources mêmes de sa créativité. Car
il
est bien connu que la science et la technique se nourrissent d’autre
1603
, indispensables certes, mais insuffisants lorsqu’
il
s’agit de créer, d’innover librement. La vision du But Vous l’
1604
adéquates pour le rejoindre. « En toutes choses,
il
faut considérer la fin », dit le proverbe. Je dirais : « Avant toute
1605
considérez la fin. » La fin seule de l’Éducation
doit
et peut dicter les moyens, les méthodes de l’Éducation. Oserai-je vou
1606
ne crois plus guère aux méthodes pédagogiques, qu’
elles
soient autoritaires ou libérales, actives ou fonctionnelles, traditio
1607
de appliquée à tous ne peut préparer au mieux, si
elle
réussit, qu’un type humain uniforme, une classe, un genre, une espèce
1608
de connaissances, alors bon, discutons méthodes.
Il
n’y en a pas de bonne, mais il y en a de pires que d’autres. Aucune n
1609
iscutons méthodes. Il n’y en a pas de bonne, mais
il
y en a de pires que d’autres. Aucune n’est capable de conduire assuré
1610
lle, appliquée avec liberté et mise de côté quand
il
faut, peut y conduire, à la seule condition qu’elle soit maniée par u
1611
il faut, peut y conduire, à la seule condition qu’
elle
soit maniée par une personne qui a vu le But et qui se laisse guider
1612
mique de la personne. Ces termes sont abstraits s’
ils
ne sont pas sentis. En voici une autre version plus à la mode. L’homm
1613
sonne, c’est la réalité sentie de la personne qui
doit
nous inspirer les moyens de le rejoindre. Je terminerai par une secon
1614
cependant, vint m’observer. « Vous tirez mal, dit-
il
, voulez-vous apprendre ? » — « Oh oui, mon lieutenant ! » — « C’est t
1615
J’avais compris ! Mais comme je ne bougeais pas,
il
ajouta : « Ne pensez plus à ce que vous faites de vos mains, aux mouv
1616
n d’or. Ce jeune lieutenant avait le sens du But,
il
a donc pu me le communiquer en quelques mots, et cette initiation a r
1617
compris par la majorité des habitants du pays où
il
règne. Dans la mesure où il fonctionne sans être compris et approuvé,
1618
habitants du pays où il règne. Dans la mesure où
il
fonctionne sans être compris et approuvé, c’est qu’il n’est pas confo
1619
onctionne sans être compris et approuvé, c’est qu’
il
n’est pas conforme à sa définition. Voilà pourquoi l’instruction publ
1620
pagnes électorales, partis, presse, mass médias),
elles
réussissent à informer et à former des citoyens. Si maintenant nous v
1621
nos peuples et les doter d’institutions communes,
il
est bien clair que cette fédération ne tombera pas du ciel, et ne ser
1622
e en fait les mêmes exigences que la démocratie :
elle
doit être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europ
1623
fait les mêmes exigences que la démocratie : elle
doit
être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europe. Si
1624
par la majorité des habitants de l’Europe. Sinon,
il
est probable qu’elle se fera tout de même — elle est déjà en train de
1625
habitants de l’Europe. Sinon, il est probable qu’
elle
se fera tout de même — elle est déjà en train de se faire — mais elle
1626
n, il est probable qu’elle se fera tout de même —
elle
est déjà en train de se faire — mais elle n’aura que le nom d’une dém
1627
même — elle est déjà en train de se faire — mais
elle
n’aura que le nom d’une démocratie, que le nom d’une fédération ; ell
1628
m d’une démocratie, que le nom d’une fédération ;
elle
sera en réalité une super-société anonyme, gouvernée comme toutes les
1629
igner les rudiments du civisme au plan national ?
Il
s’agit donc de voir en premier lieu quel est l’état actuel de l’ensei
1630
tive ou « scientifique » pour être significative.
Elle
ne vise qu’à situer le problème d’une formation civique européenne da
1631
érents Chacun de nos pays, en effet, estime qu’
il
bénéficie ou pâtit d’une situation exceptionnelle ; et chacun justifi
1632
ules suivantes : En France, l’instruction civique
doit
« permettre à chacun d’exercer ses droits », au nom des principes gén
1633
énéraux affirmés par la Révolution de 1789, et qu’
il
s’agit de réaffirmer de génération en génération et de garder purs, d
1634
nationalité qui fait le bon citoyen ». En Italie,
il
s’agit d’abord « d’effacer tout résidu d’idéologie fasciste » puis, s
1635
nze Länder est autonome à cet égard. En Suisse, «
il
ne s’agit plus de persuader la jeunesse de la supériorité d’un régime
1636
e les crois pas très facilement interchangeables.
Elles
nous signalent des différences d’approche, parfois profondes, nées de
1637
r son pays par rapport à l’ensemble européen dont
il
est une province. Problèmes communs et déficiences communes Ces
1638
accepté par la majorité comme allant de soi ; qu’
il
n’apparaît pas comme une conquête révolutionnaire à imposer au reste
1639
sa vie. On peut le déplorer ou s’en réjouir, mais
il
importe d’abord de s’en rendre compte, — et de constater en même temp
1640
prépare le jeune homme à vivre les droits et les
devoirs
qu’on lui a enseignés, à faire face aux problèmes concrets de la vie
1641
puis continuent en définissant les droits et les
devoirs
de chacun, puis s’arrêtent au moment où les problèmes concrets vont s
1642
voter ? ou Comment payer ses impôts ? Et surtout,
il
apprend à l’élève comment chercher à comprendre les problèmes générau
1643
, des conditions économiques et commerciales dont
il
s’agit de tenir compte, etc. En somme, ce manuel nous propose une mét
1644
ue les États-Unis se plaignent d’insuffisances qu’
ils
vont donc essayer d’amender, tandis que l’Europe ne s’inquiète aucune
1645
ne s’inquiète aucunement de lacunes béantes, dont
il
lui reste encore à prendre conscience ! En URSS : civisme égale ob
1646
degré de fédéralisme qui subsiste dans le détail (
il
est impossible de conduire les classes de la même manière dans les ne
1647
le contrôle par une police spéciale est le même :
il
s’agit partout d’un enseignement totalitaire. Il s’agit partout de co
1648
il s’agit partout d’un enseignement totalitaire.
Il
s’agit partout de convaincre l’élève que la Russie a la forme la plus
1649
res » économiques, scientifiques et sociales sont
dues
à son socialisme, parce qu’il conduit au communisme final. C’est dire
1650
et sociales sont dues à son socialisme, parce qu’
il
conduit au communisme final. C’est dire qu’en dehors des leçons spéci
1651
étique et des « droits » du citoyen (qui sont ses
devoirs
envers la « construction socialiste ») toutes les branches de l’ensei
1652
nt partie de l’instruction civique, en ce sens qu’
elles
ramènent tout à la doctrine socialiste soviétique. Cette imprégnatio
1653
compte suffisant des réalités économiques ! Mais
il
est clair aussi que, dans ces conditions, le civisme réel n’existe pl
1654
la liberté, le bien-être et le bonheur ». Et l’on
doit
inculquer aux élèves que la situation malheureuse de la jeunesse de l
1655
dire dans nos leçons d’instruction civique, ce qu’
il
a été, ce qu’il est, et ce qu’il ne prétend pas être ?). Conclusio
1656
çons d’instruction civique, ce qu’il a été, ce qu’
il
est, et ce qu’il ne prétend pas être ?). Conclusions introductives
1657
n civique, ce qu’il a été, ce qu’il est, et ce qu’
il
ne prétend pas être ?). Conclusions introductives Ces quelques
1658
encore ce que ces textes ne disent pas que ce qu’
ils
disent qui doit nous engager à prendre conscience du problème d’un ci
1659
ces textes ne disent pas que ce qu’ils disent qui
doit
nous engager à prendre conscience du problème d’un civisme européen.
1660
dre conscience du problème d’un civisme européen.
Ils
ne disent pas, et ils ne peuvent pas dire, dans l’état actuel des cho
1661
lème d’un civisme européen. Ils ne disent pas, et
ils
ne peuvent pas dire, dans l’état actuel des choses, que notre enseign
1662
ique fait corps avec le reste de nos programmes ;
ils
ne disent pas qu’il exprime une doctrine unique, et l’on ne peut que
1663
le reste de nos programmes ; ils ne disent pas qu’
il
exprime une doctrine unique, et l’on ne peut que s’en réjouir ; ils n
1664
ctrine unique, et l’on ne peut que s’en réjouir ;
ils
ne disent pas qu’il communique un intérêt vivant pour la chose publiq
1665
n ne peut que s’en réjouir ; ils ne disent pas qu’
il
communique un intérêt vivant pour la chose publique, et cela doit nou
1666
un intérêt vivant pour la chose publique, et cela
doit
nous inquiéter ; enfin et surtout, ils ne disent pas encore ce que de
1667
, et cela doit nous inquiéter ; enfin et surtout,
ils
ne disent pas encore ce que devrait être l’enseignement d’un véritabl
1668
enfin et surtout, ils ne disent pas encore ce que
devrait
être l’enseignement d’un véritable civisme européen, mais ils en mont
1669
nseignement d’un véritable civisme européen, mais
ils
en montrent, ici ou là, les points de départ dès maintenant existants
1670
uide prouvera toute son utilité dans la mesure où
elle
éveillera, chez les enseignants d’abord, une conscience plus aiguë de
1671
représente de particulier et de valable, et ce qu’
il
doit à l’ensemble culturel et historique de notre civilisation. Alors
1672
résente de particulier et de valable, et ce qu’il
doit
à l’ensemble culturel et historique de notre civilisation. Alors, il
1673
turel et historique de notre civilisation. Alors,
il
verra dans l’Europe non plus seulement un problème politique, mais le
1674
ie, maintenant venez vous asseoir ici. Bon Dieu !
il
faut parler de la suite ! Et d’abord, garçon ! deux fines à l’eau ! »
1675
à Strasbourg et à Vienne, dans les restaurants qu’
il
préférait parce qu’on l’y saluait du titre d’Excellence, qui l’amusai
1676
gner la note. (C’est mon dernier snobisme, disait-
il
.) Il fut aussi l’un de nos familiers à Ferney. Et pourtant, je me pos
1677
la note. (C’est mon dernier snobisme, disait-il.)
Il
fut aussi l’un de nos familiers à Ferney. Et pourtant, je me pose la
1678
e bien connu ? La lecture des notes abondantes qu’
il
avait préparées en vue de ses mémoires me révèle plusieurs dimensions
1679
e soupçonner à la faveur de quelques allusions qu’
il
lui arrivait d’y faire, sans insister. C’est l’Européen que j’ai conn
1680
ide d’un livre de souvenirs sur Joseph Conrad (qu’
il
avait publié à Londres en 1941) et grâce aux précisions qu’à bien vou
1681
t intellectuelle. Parmi ses plus proches parents,
il
compte neuf professeurs d’université et l’un des premiers prix Nobel.
1682
bel. Enfance heureuse et sans histoire, affirme-t-
il
. Il est élevé dans le patriotisme polonais et le catholicisme le plus
1683
Enfance heureuse et sans histoire, affirme-t-il.
Il
est élevé dans le patriotisme polonais et le catholicisme le plus str
1684
olicisme le plus strict. Jusqu’à l’âge de 17 ans,
il
pense devenir prêtre. Et puis un beau jour, au cours d’une promenade
1685
ur, au cours d’une promenade avec un de ses amis,
il
se découvre une vocation très différente. Les deux garçons parlaient
1686
nt tout un patriote ! » Dès cet instant, écrira-t-
il
, il a découvert l’interdépendance des peuples et la nécessité de meil
1687
out un patriote ! » Dès cet instant, écrira-t-il,
il
a découvert l’interdépendance des peuples et la nécessité de meilleur
1688
écessité de meilleures relations internationales.
Il
y consacrera sa vie. Ce jeune Polonais sans nation, mais non pas sans
1689
nt son tuteur vigilant. Zamoyski habite Paris, où
il
est né ; il est Français, et c’est sans doute à son instigation que R
1690
r vigilant. Zamoyski habite Paris, où il est né ;
il
est Français, et c’est sans doute à son instigation que Retinger quit
1691
vie pour faire des études de lettres en Sorbonne.
Il
arrive à Paris en 1906. Il n’a que 18 ans, mais il sait déjà cinq lan
1692
e lettres en Sorbonne. Il arrive à Paris en 1906.
Il
n’a que 18 ans, mais il sait déjà cinq langues, et deux ans plus tard
1693
l arrive à Paris en 1906. Il n’a que 18 ans, mais
il
sait déjà cinq langues, et deux ans plus tard il deviendra « le plus
1694
il sait déjà cinq langues, et deux ans plus tard
il
deviendra « le plus jeune docteur ès lettres de l’Europe ». À Paris,
1695
mes des Godebski deviendront rapidement ses amis.
Il
fréquente le Café Vachette, où règne derrière son monocle à ruban le
1696
d : La Pologne que Mars et l’Hiver accompagnent !
Il
connaît là Giraudoux, Blaise Cendrars, Bernard Grasset, François Maur
1697
t de l’intelligentsia parisienne de cette époque.
Il
a rencontré Gide dans un train entre Prague et Paris, et il note que
1698
ntré Gide dans un train entre Prague et Paris, et
il
note que c’est aussi dans un train et sur un quai de gare qu’il fera
1699
est aussi dans un train et sur un quai de gare qu’
il
fera la connaissance de deux de ses grands amis des années qui suivro
1700
baud ont connu Joseph Conrad.) En 1908, à 20 ans,
il
passe en Sorbonne une thèse de doctorat sur Le Conte fantastique dans
1701
is, publiée en librairie deux ans plus tard. Puis
il
s’inscrit à l’École des sciences politiques, et il entreprend une His
1702
l s’inscrit à l’École des sciences politiques, et
il
entreprend une Histoire de la littérature française, du romantisme à
1703
térature française, du romantisme à nos jours, qu’
il
achèvera à Munich49. Parallèlement, et dès 1909, il édite à Cracovie
1704
achèvera à Munich49. Parallèlement, et dès 1909,
il
édite à Cracovie une revue littéraire polonaise, dans laquelle la Por
1705
ation littéraire sont vite abandonnés : « Quoi qu’
il
en soit, Joseph, je ne pense pas que vous serez jamais un écrivain !
1706
à corriger le manuscrit d’un de ses contes. Ce qu’
il
cherche avant tout dans le milieu des artistes et des écrivains les p
1707
sans doute beaucoup plus occupé par les femmes qu’
il
ne veut le laisser entendre, mais sa carrière de « politicien privé »
1708
es. De 1909 à 1911, nous le trouvons à Munich, où
il
poursuit des études de psychologie, puis à Florence. En 1911 enfin, i
1709
s de psychologie, puis à Florence. En 1911 enfin,
il
débarque à Londres, s’inscrit à la London School of Economics, se mar
1710
e les meilleures chances à l’action pour laquelle
il
n’a cessé de se préparer, à travers ses années nomades, studieuses et
1711
é d’exister comme État depuis le partage de 1795.
Elle
n’a plus d’existence politique, ni sur le plan international ni sur l
1712
s des trois régions et ceux de l’émigration, mais
il
ne suffit pas à inspirer et diriger une action politique commune, sur
1713
iger une action politique commune, surtout lorsqu’
il
s’agit de regagner l’indépendance non point contre une puissance mais
1714
sur cette opinion d’abord que Retinger estime qu’
il
faut agir. À la faveur du libéralisme de la Double Monarchie, un Cons
1715
é par un groupe de patriotes résidant en Galicie.
Il
offre au jeune publiciste de 23 ans de le représenter à Londres et d’
1716
ne polonaise et du fameux ethnographe Malinowski.
Il
publie un pamphlet intitulé La Pologne et la Prusse, dans lequel il a
1717
let intitulé La Pologne et la Prusse, dans lequel
il
attaque les récentes lois scolaires antipolonaises. Il fournit aux ré
1718
taque les récentes lois scolaires antipolonaises.
Il
fournit aux rédactions des nouvelles, des échos, des articles sur tou
1719
des articles sur tout ce qui touche à la Pologne.
Il
fait circuler des pétitions et des protestations signées par des diza
1720
des dizaines de milliers d’enfants polonais. Bref
il
réussit en deux ou trois ans à sensibiliser quelque peu l’opinion bri
1721
ger s’était lié intimement avec Joseph Conrad, qu’
il
avait rencontré dès 1909. Originaire lui aussi de Cracovie, où il ava
1722
ré dès 1909. Originaire lui aussi de Cracovie, où
il
avait fait ses premières études dans le même lycée que Retinger, mais
1723
te sa carrière d’officier de la marine marchande.
Il
avait publié Lord Jim, et il commençait à connaître un modeste succès
1724
la marine marchande. Il avait publié Lord Jim, et
il
commençait à connaître un modeste succès d’écrivain dans son pays d’a
1725
aillèrent chaque week-end pendant plusieurs mois.
Ils
avaient décidé de l’écrire en français, langue de théâtre par excelle
1726
8) et je ne puis retrouver son adresse. » (Lira-t-
il
peut-être ces lignes ? Elles lui apprendraient qu’il se trouve déteni
1727
son adresse. » (Lira-t-il peut-être ces lignes ?
Elles
lui apprendraient qu’il se trouve détenir l’un des inédits les plus c
1728
peut-être ces lignes ? Elles lui apprendraient qu’
il
se trouve détenir l’un des inédits les plus curieux de notre temps.)
1729
la vieille forteresse de Wawel, dominant la cité,
ils
iront s’agenouiller au pied du sombre crucifix de la Reine Jadwiga, «
1730
a retrouvé sa terre après quarante années d’exil.
Il
ne dira qu’une phrase au terme de cette nuit-là : « Cher Joseph, c’es
1731
e, Zakopane, et décide de tenter sa chance, seul.
Il
se rend d’abord à Lemberg, où les leaders des Polonais de Galicie se
1732
n esprit de parti et avec toute la hardiesse dont
il
sera capable ». On lui remet des documents signés par une vingtaine d
1733
re importance pour sa patrie. Mais cette mission,
il
devra l’accomplir en passant d’abord chez l’ennemi. Problème urgent :
1734
importance pour sa patrie. Mais cette mission, il
devra
l’accomplir en passant d’abord chez l’ennemi. Problème urgent : comme
1735
énéral Hoffmann, commandant la région de Lemberg.
Il
ajoute que la préfecture de police est reliée par fil direct au quart
1736
nger, laissé seul devant le téléphone, a compris.
Il
décroche l’appareil et demande à parler au Général. Il explique brièv
1737
croche l’appareil et demande à parler au Général.
Il
explique brièvement qu’il lui faut un visa. « Venez me voir tout de s
1738
de à parler au Général. Il explique brièvement qu’
il
lui faut un visa. « Venez me voir tout de suite », dit le Général. En
1739
ral. En chemin, Retinger imagine un stratagème qu’
il
aura l’occasion d’utiliser à plusieurs reprises. Il s’adresse au Géné
1740
aura l’occasion d’utiliser à plusieurs reprises.
Il
s’adresse au Général non pas en allemand ni en polonais, mais en fran
1741
lonais, mais en français, et lui dit hardiment qu’
il
veut aller en France. Interrogé sur son identité, ses qualités, Josep
1742
le vrai nom de son interlocuteur, et que celui-ci
doit
être chargé d’une mission importante, puisqu’il a pu se servir de la
1743
doit être chargé d’une mission importante, puisqu’
il
a pu se servir de la ligne directe du préfet de police, lui donne alo
1744
me remplit d’une fierté puérile », note Retinger.
Il
arrive à Vienne au matin d’un voyage épuisant qui lui a pris trois jo
1745
habituelles, et se rend aussitôt au ministère, où
il
demande à voir le chef de l’état-major général. On le regarde avec st
1746
oldats. Les heures passent, personne ne vient, et
il
commence à craindre qu’on l’arrête et qu’on le fouille : il a dans sa
1747
e à craindre qu’on l’arrête et qu’on le fouille :
il
a dans sa poche le document qui démontrerait la déloyauté envers l’Au
1748
ses vingt signataires. À la fin de l’après-midi,
il
décide de se fâcher et se met à injurier ses deux gardes, exigeant d’
1749
erg se reproduit. Retinger déclare en français qu’
il
lui faut un visa pour la France, et que son nom est là, sur le passep
1750
n premier résultat, mais Retinger veut davantage.
Il
donne à son taxi l’adresse de l’ambassade d’Allemagne. C’est l’heure
1751
ut rang, viennent voir l’un après l’autre de quoi
il
s’agit. Pendant qu’ils discutent vivement en français, un petit homme
1752
l’un après l’autre de quoi il s’agit. Pendant qu’
ils
discutent vivement en français, un petit homme d’une soixantaine d’an
1753
d’années apparaît et demande à Retinger pourquoi
il
veut absolument aller en France. « J’ai certains devoirs à accomplir
1754
veut absolument aller en France. « J’ai certains
devoirs
à accomplir là-bas. — Qui êtes-vous ? — Vous pouvez voir mon nom sur
1755
seport. — Que ferez-vous en France ? — Ce que mon
devoir
me dictera. — Vous savez que je suis le comte Tchirsky, vous pouvez d
1756
confier à moi. — Avec tout le respect que je vous
dois
, Monsieur l’ambassadeur, je n’y suis pas autorisé. » « Notre conversa
1757
passeport. — Je vous souhaite bonne chance ! dit-
il
en guise d’adieu, à quoi je répondis que j’espérais la mériter. » À
1758
e vous coffre ! » Joseph pense en un éclair : « S’
il
me coffre, je resterai donc en France, et je pourrai me faire libérer
1759
donc en France, et je pourrai me faire libérer. »
Il
dit : merde ! et se voit arrêté sur le champ. De la prison de Pontarl
1760
arrêté sur le champ. De la prison de Pontarlier,
il
écrit au comte Zamoyski, qui a de grandes relations parisiennes. Troi
1761
jours plus tard, le voilà libéré. Sitôt à Paris,
il
court chez Philippe Berthelot, secrétaire général des Affaires étrang
1762
quitter la France, et sur la foi de ce document,
il
obtient un visa britannique. Il revoit ses amis parisiens, raconte pa
1763
i de ce document, il obtient un visa britannique.
Il
revoit ses amis parisiens, raconte partout son aventure — comme en té
1764
se fait recevoir par plusieurs ministres auxquels
il
expose sa mission et ses plans. Mais c’est en Angleterre qu’il a déci
1765
mission et ses plans. Mais c’est en Angleterre qu’
il
a décidé d’établir sa base d’opérations. Pendant qu’il attend le trai
1766
décidé d’établir sa base d’opérations. Pendant qu’
il
attend le train pour Londres, à la gare Saint-Lazare, vers 3 h du mat
1767
met à la police, qui l’enferme à la Conciergerie.
Il
se réveille dans une cellule en compagnie d’un vieux Suisse qui ne sa
1768
s non plus pourquoi on l’a mis là. Le soir même —
il
a réussi à faire passer un message téléphonique au Quai d’Orsay — Phi
1769
sait ainsi la nationalité polonaise », remarque-t-
il
non sans fierté. Pour la Pologne : succès et revers Enfin de re
1770
de secourir les Polonais internés et d’obtenir qu’
ils
soient considérés comme Polonais, non plus comme Allemands ou Autrich
1771
sés. Seul, apatride, sans expérience (à 26 ans !)
il
n’a que son ardeur sincère et totalement désintéressée, son sens des
1772
ignorés du public où résident les pouvoirs réels.
Il
a aussi le salon de Lady Cunard, dont il redevient l’un des habitués,
1773
s réels. Il a aussi le salon de Lady Cunard, dont
il
redevient l’un des habitués, et l’amitié de quelques grandes dames qu
1774
de rencontrer les hommes d’État et diplomates qu’
il
s’agit de gagner à la cause. Une invitation à déjeuner à Downing Stre
1775
itié réelle avec le Premier ministre, chez lequel
il
aura désormais ses entrées. Il obtient en quelques semaines la libéra
1776
istre, chez lequel il aura désormais ses entrées.
Il
obtient en quelques semaines la libération de plusieurs centaines de
1777
de plusieurs centaines de Polonais internés, dont
il
a dressé la liste. Mais le plus difficile reste à faire : persuader l
1778
ues semaines que toute la propagande du Bureau qu’
il
a dirigé pendant trois ans. Dès ce moment, la Pologne redevient un fa
1779
th charge Retinger d’une mission aux États-Unis :
il
s’agit de voir jusqu’à quel point les Polonais d’Amérique sont prêts
1780
es leçons décisives pour la suite de sa carrière.
Il
est intéressant de relever les motifs qu’il donne lui-même de son éch
1781
ière. Il est intéressant de relever les motifs qu’
il
donne lui-même de son échec, car il ne les oubliera pas et prendra le
1782
les motifs qu’il donne lui-même de son échec, car
il
ne les oubliera pas et prendra le plus grand soin de les éliminer lor
1783
prendra le plus grand soin de les éliminer lorsqu’
il
lancera plus tard sa campagne européenne : — un certain manque de pré
1784
dicats, pressure groups, etc. Mais surtout, écrit-
il
: « Je n’avais pas encore bien vu que la question n’était pas seuleme
1785
ement d’avoir de bonnes idées, mais que ces idées
devaient
être implantées dans un milieu donné, et qu’il s’agissait de trouver
1786
aient être implantées dans un milieu donné, et qu’
il
s’agissait de trouver ou de former une équipe de collaborateurs, sans
1787
ipes et l’idéologie. Je ne voyais pas les gens qu’
il
fallait, ou si je les voyais, je ne m’exprimais pas comme il fallait.
1788
ou si je les voyais, je ne m’exprimais pas comme
il
fallait. Aujourd’hui, j’estime que ce fut une chance pour moi de rece
1789
e, Retinger reprend — et non sans succès semble-t-
il
— son action personnelle auprès des gouvernements anglais et français
1790
ts de la presse, et les leaders de divers partis.
Il
fait paraître deux ouvrages sur La Pologne et l’équilibre européen (1
1791
Négociations secrètes avec l’Autriche À Paris,
il
a retrouvé Boni de Castellane. Ce grand dandy de la Belle Époque ne m
1792
oque ne manque pas d’idées politiques originales.
Il
propose à Retinger de participer à des négociations secrètes en vue d
1793
r accepte d’entrer dans le grand dessein de Boni.
Il
obtient des encouragements verbaux de Clemenceau et d’Asquith qui l’a
1794
ez le comte Ledochowski, général des jésuites, qu’
il
rencontre au château de Zizzers, près de Zurich — Retinger aboutit à
1795
ier effrontément, devant la Chambre française, qu’
il
l’ait jamais autorisé ni même connu… Retinger se demande, dans ses no
1796
etinger se demande, dans ses notes, si le rôle qu’
il
joua dans l’affaire fut aussi important qu’il lui apparaissait alors.
1797
qu’il joua dans l’affaire fut aussi important qu’
il
lui apparaissait alors. Et il ajoute, d’une manière bien typique, qu’
1798
aussi important qu’il lui apparaissait alors. Et
il
ajoute, d’une manière bien typique, qu’il a négligé par la suite de l
1799
ors. Et il ajoute, d’une manière bien typique, qu’
il
a négligé par la suite de le vérifier, n’étant plus suffisamment inté
1800
le vérifier, n’étant plus suffisamment intéressé.
Il
semble considérer cette aventure comme un simple exercice dans son ap
1801
er nous laisse ignorer) a cessé de le soutenir. «
Il
veut votre peau », lui dit Philippe Berthelot. Mais sûr de lui et de
1802
avertissements. Jusqu’à ce jour d’octobre 1917 où
il
se voit convoqué par le ministre de l’Intérieur. Je cite les notes :
1803
hésitations, et visiblement à son cœur défendant,
il
me dit : — Mon cher Joseph, j’ai de mauvaises nouvelles pour vous. Je
1804
ez-vous faire venir votre chef de cabinet. Lorsqu’
il
fut là, je le priai de consulter un horaire et de m’indiquer l’heure
1805
uer l’heure du premier train quittant la France. (
Il
était 11 h du matin.) — Il y a un train à 16 h pour l’Espagne. — Très
1806
t mis sa tête à prix. Dans la hâte de son départ,
il
n’avait pris sur lui que peu d’argent, comptant faire venir par la su
1807
t, comptant faire venir par la suite les fonds qu’
il
possédait en France. Mais le gouvernement interdit tout transfert, et
1808
sère la plus totale, affamé et souvent sans toit.
Il
dut vendre tout ce qu’il avait emporté dans sa valise, jusqu’à ses mo
1809
e la plus totale, affamé et souvent sans toit. Il
dut
vendre tout ce qu’il avait emporté dans sa valise, jusqu’à ses moucho
1810
mé et souvent sans toit. Il dut vendre tout ce qu’
il
avait emporté dans sa valise, jusqu’à ses mouchoirs. Un jour à Barcel
1811
irs. Un jour à Barcelone, près de mourir de faim,
il
ne fut sauvé que par une grève générale : l’auberge où il gîtait dist
1812
t sauvé que par une grève générale : l’auberge où
il
gîtait distribuait des repas gratuits aux grévistes. De Paris et de L
1813
omas Lipton l’adresse d’un Cafecl de la Marina où
il
trouverait de belles femmes nues, et seul Joseph Conrad lui fit tenir
1814
Joseph Conrad lui fit tenir quelque argent. Comme
il
souffrait d’insomnies et d’une mauvaise condition cardiaque, un médec
1815
s’essayait à écrire, suivant l’exemple de Conrad.
Ils
semblaient peu versés dans l’art de naviguer : la traversée dura 31 j
1816
e voyage. (J.H.R. note qu’au cours d’une tempête,
il
eut la seule occasion de sa vie d’observer des vaches atteintes du ma
1817
egrete Morones. Pourquoi ce voyage ? se demande-t-
il
dans ses notes, et il répond : parce qu’il pensait qu’un futur homme
1818
oi ce voyage ? se demande-t-il dans ses notes, et
il
répond : parce qu’il pensait qu’un futur homme d’État se doit de conn
1819
ande-t-il dans ses notes, et il répond : parce qu’
il
pensait qu’un futur homme d’État se doit de connaître à fond une part
1820
: parce qu’il pensait qu’un futur homme d’État se
doit
de connaître à fond une partie du monde telle que l’Amérique latine ;
1821
ussi, et peut-être d’abord, parce que la femme qu’
il
aimait alors vivait aux États-Unis, et qu’il espérait bien trouver le
1822
e qu’il aimait alors vivait aux États-Unis, et qu’
il
espérait bien trouver le moyen de passer du Mexique aux États-Unis. (
1823
.) Par son frère, professeur de chimie à Chicago,
il
s’était fait envoyer de l’argent à l’Hôtel Lafayette, à La Havane. Il
1824
yer de l’argent à l’Hôtel Lafayette, à La Havane.
Il
lui restait 4 dollars en arrivant au port. Il prit un taxi, dit au ch
1825
ne. Il lui restait 4 dollars en arrivant au port.
Il
prit un taxi, dit au chauffeur de lui faire voir tout ce qu’on pouvai
1826
l’un des deux jobs les plus étranges de sa vie » (
il
omet de dire ce que fut l’autre) : lecteur à haute voix dans une fabr
1827
oix dans une fabrique de cigares, où les ouvriers
devaient
travailler sans ouvrir la bouche ; d’où la nécessité de les distraire
1828
au Mexique, engagé par Luis Negrete Morones — qu’
il
a connu sur le cargo — dans les intrigues politiques et sociales d’un
1829
politiques et sociales d’une extrême violence qui
devaient
aboutir ultérieurement à la nationalisation des puits de pétrole expl
1830
sie. Les nombreux traits de caractère mexicain qu’
il
conte dans ses notes révèlent qu’il a vraiment aimé ce peuple, et qu’
1831
e mexicain qu’il conte dans ses notes révèlent qu’
il
a vraiment aimé ce peuple, et qu’aux motifs fortuits et théoriques de
1832
orte à des amis. Si bien qu’arrivé en aventurier,
il
devait quitter le pays en bienfaiteur public. « De fait, écrit-il, lo
1833
e à des amis. Si bien qu’arrivé en aventurier, il
devait
quitter le pays en bienfaiteur public. « De fait, écrit-il, lorsque j
1834
r le pays en bienfaiteur public. « De fait, écrit-
il
, lorsque je quittai le Mexique pour de bon en 1936, le président Call
1835
t Calles donna un dîner pour moi, au cours duquel
il
déclara, pour mon intense satisfaction, que j’étais le seul étranger
1836
u et en reparte sans un sou. C’est à quoi j’avais
dû
leur confiance, et ils m’avaient consulté en bien des matières… » L’h
1837
n sou. C’est à quoi j’avais dû leur confiance, et
ils
m’avaient consulté en bien des matières… » L’histoire de la nationali
1838
dantes — pour que l’on puisse la retracer ici. Qu’
il
suffise de rappeler qu’à cette époque, les compagnies étrangères, amé
1839
es surtout, possédaient 90 % du pétrole mexicain.
Elles
entretenaient parfois des armées de mercenaires indigènes et dominaie
1840
ur la première fois consulté par le gouvernement,
il
conseilla sans hésiter la seule mesure qui lui paraissait propre à él
1841
influences étrangères : nationaliser le pétrole.
Il
se reconnaît donc « partiellement responsable » de l’idée, tout en cr
1842
és avec quelque détail dans les Notes, et bien qu’
ils
perdent beaucoup de leur saveur à être résumés, je crois bon de ne pa
1843
as les omettre dans cette esquisse biographique :
ils
donnent ses vraies couleurs à toute une période de la vie de ce « pol
1844
s mois avec Luis Morones et le groupe d’amis dont
il
était le chef. Ils formaient une sorte de société secrète de jeunes p
1845
orones et le groupe d’amis dont il était le chef.
Ils
formaient une sorte de société secrète de jeunes patriotes, nommée si
1846
à l’état naissant en Amérique latine. Cependant,
il
pensait toujours à gagner les USA. Il souhaitait aussi participer à l
1847
Cependant, il pensait toujours à gagner les USA.
Il
souhaitait aussi participer à la lutte qui opposait alors la Pologne
1848
érée aux bolchéviques. N’ayant plus de passeport,
il
pria ses amis de lui faire passer la frontière en contrebande. On le
1849
s de marche dans le désert. Souffrant de la soif,
ils
s’arrêtent à un petit ranch tenu par une vieille Indienne. Il y a là
1850
euse, et Retinger, en buvant, comprend soudain qu’
il
est devenu tout pareil à ces personnages de Conrad, dont il avait vou
1851
enu tout pareil à ces personnages de Conrad, dont
il
avait voulu, sept ans auparavant, faire les héros d’une pièce de théâ
1852
paravant, faire les héros d’une pièce de théâtre…
Ils
parviennent enfin au bord du Rio Bravo. Là, les bandits déclarent qu’
1853
u bord du Rio Bravo. Là, les bandits déclarent qu’
ils
n’oseront pas aller jusqu’à San Antonio comme prévu. Ils exigent 30 d
1854
seront pas aller jusqu’à San Antonio comme prévu.
Ils
exigent 30 dollars et disparaissent. Retinger fait un paquet de ses v
1855
it sur la route pour le mener à San Antonio. Mais
il
lui faut traverser d’abord une étendue couverte de touffes de cactées
1856
ements sont en lambeaux, ses jambes en sang quand
il
atteint la route. Il ne voit pas de charrette, mais un agent de polic
1857
ux, ses jambes en sang quand il atteint la route.
Il
ne voit pas de charrette, mais un agent de police. Il tente de lui ex
1858
e voit pas de charrette, mais un agent de police.
Il
tente de lui expliquer, dans son mauvais espagnol, qu’il va voir un o
1859
e de lui expliquer, dans son mauvais espagnol, qu’
il
va voir un oncle malade dans un village voisin. L’agent lui jette un
1860
au lieu de le conduire à San Antonio, où Morones
devait
le rejoindre, elle le ramène à la ville frontière de Laredo. En haill
1861
re à San Antonio, où Morones devait le rejoindre,
elle
le ramène à la ville frontière de Laredo. En haillons, il se présente
1862
mène à la ville frontière de Laredo. En haillons,
il
se présente à la gare, offre à un agent de Pullmann le double du prix
1863
e rappellent au Mexique. C’est alors seulement qu’
il
entreprend une activité politique proprement dite dans ce pays. À la
1864
e de Noël 1921, le président confie à Retinger qu’
il
est entré en possession d’un très volumineux dossier (5000 pièces ori
1865
Chargé de cette mission secrète par le président,
il
part pour Washington. À son passage à Saint-Louis, Missouri, il est a
1866
ashington. À son passage à Saint-Louis, Missouri,
il
est arrêté et jeté en prison, sans pouvoir communiquer avec l’extérie
1867
xas, puis à Laredo. Deux mois se passent avant qu’
il
puisse voir un juge fédéral. Celui-ci le déclare innocent, lui serre
1868
être une charge pour l’administration américaine.
Il
a beau déclarer qu’il est entré aux États-Unis avec 1500 dollars : co
1869
’administration américaine. Il a beau déclarer qu’
il
est entré aux États-Unis avec 1500 dollars : comme la police les lui
1870
comme la police les lui a pris en l’incarcérant,
il
ne peut prouver qu’il a de quoi vivre. Entre-temps, les amis de Mexic
1871
ui a pris en l’incarcérant, il ne peut prouver qu’
il
a de quoi vivre. Entre-temps, les amis de Mexico ont été alertés et c
1872
rs 10 000, puis le troisième jour 15 000 dollars.
Il
laisse même entendre qu’il est prêt à augmenter ses prétentions jusqu
1873
e jour 15 000 dollars. Il laisse même entendre qu’
il
est prêt à augmenter ses prétentions jusqu’à ce que les amis de Retin
1874
’écart, jusqu’à ce que leurs plans se réalisent. (
Ils
échoueront d’ailleurs.) Enfin, après un nouveau mois de cachot, Retin
1875
entre le Mexique et l’Amérique officielle, auquel
il
a travaillé, sera réalisé à la faveur du changement d’administration
1876
s syndicales de l’Amérique latine, en 1924, et qu’
il
obtient des secours internationaux pour les victimes syndicalistes de
1877
u Conseil national socialiste de Pologne, bien qu’
il
ne soit pas membre du parti ; diverses démarches dans le cadre de l’I
1878
olitique internationale, de 1916 à 1924. En 1924,
il
tente pour la première fois, avec le parlementaire anglais E. D. More
1879
avec le parlementaire anglais E. D. Morel — dont
il
épousera bientôt la fille — de créer une organisation clandestine au
1880
s, avec l’aide de quelques députés travaillistes,
il
dresse le plan d’une Encyclopédie qui démontrerait, à coup d’exemples
1881
r Stafford commence même sur le sujet un livre qu’
il
ne pourra jamais terminer : il va devenir le Deputy Prime Minister du
1882
sujet un livre qu’il ne pourra jamais terminer :
il
va devenir le Deputy Prime Minister du cabinet Churchill. Durant tout
1883
et la Pologne, séjournant beaucoup en Angleterre,
il
semble que J.H.R. ait vécu dans la misère, rançon de son extrême indé
1884
e un avion pour aller à la recherche de son chef.
Il
connaît Sikorski depuis 1916. Mais il ne s’est lié avec lui que plus
1885
e son chef. Il connaît Sikorski depuis 1916. Mais
il
ne s’est lié avec lui que plus tard, en 1923, lorsque la Fédération s
1886
, a décidé de lier son sort à celui de Sikorski :
il
a confiance en son honnêteté absolue, en ses dons de chef, en son ins
1887
te ville de la Gironde, envahie par les réfugiés.
Il
entre à la sous-préfecture sans s’annoncer, monte, pousse une porte,
1888
son retour dans les 48 heures soit assuré, et qu’
il
puisse voir Churchill dès le lendemain. Ils arrivent le soir même à l
1889
et qu’il puisse voir Churchill dès le lendemain.
Ils
arrivent le soir même à l’hôtel Dorchester. L’évacuation des troupes
1890
de deux millions de déportés polonais en Russie :
il
fallait les libérer, et permettre à beaucoup d’entre eux de reprendre
1891
Sikorski. D’autre part, si l’URSS était attaquée,
il
importait que la Pologne, soutenue par les Anglais mais envahie par l
1892
guerre hitléro-soviétique éclata. Dès le 23 juin,
il
prononçait à la radio un discours offrant aux Russes des négociations
1893
e échangés. Eden, Sikorski et Maïski ayant parlé,
il
se leva et dit d’une voix grave : « Ceci est un grand événement. Je s
1894
trois-cents ans entre les Polonais et les Russes.
Il
représente un tournant décisif dans l’histoire d’une partie de l’Euro
1895
s relations polono-russes sur une base nouvelle :
il
reconnaissait le gouvernement polonais en exil, il dénonçait les acco
1896
l reconnaissait le gouvernement polonais en exil,
il
dénonçait les accords Ribbentrop-Molotov concernant la Pologne, il ré
1897
accords Ribbentrop-Molotov concernant la Pologne,
il
rétablissait les relations diplomatiques, et surtout il libérait les
1898
ablissait les relations diplomatiques, et surtout
il
libérait les deux millions de Polonais prisonniers et déportés en URS
1899
son pays à Moscou et de faire appliquer l’accord.
Il
partit en hydravion, via Arkhangelsk, et fut reçu à l’aérodrome de Mo
1900
ée du plénipotentiaire de Sikorski. Le lendemain,
il
eut la joie de rencontrer les premiers officiers polonais libérés, et
1901
avec l’état d’esprit de la résistance polonaise.
Il
finit par persuader le général Sir Colin Gubbins, chef du SOE50, de l
1902
de Bari, où le SOE possédait une base importante.
Il
y passa onze semaines à attendre que la météo permette le départ pour
1903
té : c’était en effet par un saut en parachute qu’
il
devait pénétrer en Pologne, or il était de santé frêle, et avait touj
1904
: c’était en effet par un saut en parachute qu’il
devait
pénétrer en Pologne, or il était de santé frêle, et avait toujours ép
1905
en parachute qu’il devait pénétrer en Pologne, or
il
était de santé frêle, et avait toujours éprouvé une répugnance marqué
1906
ne répugnance marquée pour les efforts physiques.
Il
avait donc refusé tout entraînement autre que théorique51 et ne se se
1907
r l’idée qu’en faisant son premier saut à 58 ans,
il
allait devenir le plus vieux parachutiste du monde ! Le décollage eut
1908
t le retint brusquement par le bras en hurlant qu’
il
allait tomber avant le signal, et une discussion violente s’en suivit
1909
des nazis quelques heures après son arrivée, mais
il
l’ignorait alors, et de fait, durant les trois mois que dura sa missi
1910
fait, durant les trois mois que dura sa mission,
il
ne fut jamais découvert. Le sens inné de la conspiration dans un peup
1911
ien de sa venue, sauf quelques chefs clandestins,
il
se mit à fréquenter dès les premiers jours les cafés de la capitale q
1912
ès les premiers jours les cafés de la capitale qu’
il
avait connus autrefois. Dans l’un d’eux, après avoir commandé une vod
1913
Dans l’un d’eux, après avoir commandé une vodka,
il
eut l’heureuse surprise de voir le vieux serveur lui apporter aussi u
1914
e, docteur ». Mais dans un autre établissement où
il
dînait, près d’une table occupée par cinq ou six hommes, ce ne fut pa
1915
cinq ou six hommes, ce ne fut pas sans terreur qu’
il
entendit soudain l’un d’eux dire à haute voix : « Savez-vous la grand
1916
Bor qui, de son petit appartement de Varsovie, où
il
vivait pauvrement, en civil, commandait en chef une armée d’un demi-m
1917
ivé de toute liberté de mouvements par un mal qui
devait
le laisser à demi infirme pour le reste de ses jours. Descendant d’un
1918
endant d’un tram près de son domicile clandestin,
il
se sentit presque incapable de marcher. Trois jours plus tard, il éta
1919
sque incapable de marcher. Trois jours plus tard,
il
était paralysé des jambes et des mains. Le médecin diagnostiqua une p
1920
et le fit hospitaliser dans une clinique privée.
Il
souffrait peu, et se mit aussitôt à recevoir tous ses « correspondant
1921
es « correspondants ». La Gestapo l’ayant appris,
il
fallut le transporter en toute hâte dans un autre établissement où pe
1922
t des jours de se laisser baigner ! Mais bientôt,
il
s’arrangea pour recevoir malgré tout des visiteurs. Quand vint le mom
1923
rs. Quand vint le moment de son retour à Londres,
il
était encore incapable de marcher. Il fallut le transporter comme un
1924
à Londres, il était encore incapable de marcher.
Il
fallut le transporter comme un bagage dans un train archiplein, en pa
1925
it toute proche. Celt l’ayant chargé sur son dos,
ils
passèrent tranquillement entre deux haies d’agents de la Gestapo, ent
1926
cements très pénibles, en train puis en droschka,
ils
atteignirent un petit village où ils passèrent une semaine chez le cu
1927
en droschka, ils atteignirent un petit village où
ils
passèrent une semaine chez le curé. Le son des canons leur parvenait
1928
de très loin. Les Russes avançaient. Et un matin
ils
virent passer cinquante avions américains. Le dernier soir, un char d
1929
he. Mais les roues étaient bloquées dans la boue.
Il
fallut évacuer l’avion à deux reprises, creuser sous les roues, puis
1930
une dépêche lui demandant de se rendre au Caire.
Il
repartit sans hésiter le jour même, et passa la nuit dans les baraque
1931
zi. Le lendemain, après avoir survolé Tobrouk, où
il
avait passé une journée mémorable pendant le siège, lorsqu’il accompa
1932
sé une journée mémorable pendant le siège, lorsqu’
il
accompagnait Sikorski en route vers la Russie, il fut débarqué au Cai
1933
il accompagnait Sikorski en route vers la Russie,
il
fut débarqué au Caire, où il apprit enfin le but de son voyage : M. M
1934
oute vers la Russie, il fut débarqué au Caire, où
il
apprit enfin le but de son voyage : M. Mikolajczyk, Premier ministre,
1935
Dalton, président du Board of Trade. De la sorte,
il
me fut possible d’obtenir pour mon pays 15 kilomètres de ponts Bailey
1936
a générosité du gouvernement anglais fut telle qu’
il
paya même les frais de transport, tandis que d’autres dépenses (exper
1937
ses (experts polonais) furent payées de ma poche.
Il
est intéressant de noter que ni le gouvernement britannique ni moi-mê
1938
e, au moment où Retinger montait dans l’avion qui
devait
les ramener tous deux à Londres, puis emprisonné. Retinger ne réussit
1939
en s’adressant directement à Molotov, avec lequel
il
avait entretenu de bons rapports durant sa mission à Moscou. Celt réu
1940
profit des Russes, Retinger ne voyait plus ce qu’
il
pouvait faire pour son pays, dans le cadre de la politique nationale
1941
le cadre de la politique nationale intérieure, et
il
jugeait inefficace toute action menée en exil pour modifier cette pol
1942
e Europe organisée, et c’est vers ce grand but qu’
il
se tournera tout entier. Dès qu’il fut en mesure de marcher de nouvea
1943
e grand but qu’il se tournera tout entier. Dès qu’
il
fut en mesure de marcher de nouveau (mais il lui fallut jusqu’au bout
1944
s qu’il fut en mesure de marcher de nouveau (mais
il
lui fallut jusqu’au bout s’appuyer sur quelqu’un pour franchir une ma
1945
ne marche, ses jambes obéissant mal à sa volonté)
il
entreprit l’action européenne qu’il avait si longuement méditée et pr
1946
à sa volonté) il entreprit l’action européenne qu’
il
avait si longuement méditée et préparée. Nous avons dit plus haut ses
1947
es premières tentatives dans ce sens, avant 1939.
Il
faut rappeler maintenant une période peu connue, mais importante, de
1948
u. Mais Retinger suivait son idée. Le 8 mai 1946,
il
inaugura sa campagne par une conférence à Chatham House intitulée : A
1949
plus tard, à Bruxelles, avec M. Paul van Zeeland,
il
créait la Ligue européenne de coopération économique (d’abord nommée
1950
essité non d’une fédération réelle, mais de ce qu’
ils
appelaient pudiquement une « union plus étroite de nos pays », adhérè
1951
ée ce jour-là. Cependant, la solution Retinger ne
devait
pas tarder à s’imposer, non point parce qu’il l’avait bien exposée —
1952
devait pas tarder à s’imposer, non point parce qu’
il
l’avait bien exposée — il parlait très mal en public, et aussi rareme
1953
ser, non point parce qu’il l’avait bien exposée —
il
parlait très mal en public, et aussi rarement que possible — mais par
1954
c, et aussi rarement que possible — mais parce qu’
il
entreprit sans perdre un jour les centaines de démarches nécessaires
1955
ues mois plus tard — en janvier ou février 1948 —
il
m’annonçait sa venue à Genève, et dès ce moment je fus en mesure d’ob
1956
je fus en mesure d’observer de près sa technique.
Il
me demandait de le mettre en contact avec le professeur William Rappa
1957
nner sa réponse. M’ayant ainsi pris dans son jeu,
il
vint chez moi et me demanda de me charger de la partie culturelle du
1958
ger de la partie culturelle du congrès. Sur ce qu’
il
faudrait faire, il avait peu d’idées, et celles qu’il exprima me paru
1959
lturelle du congrès. Sur ce qu’il faudrait faire,
il
avait peu d’idées, et celles qu’il exprima me parurent vagues ou faus
1960
audrait faire, il avait peu d’idées, et celles qu’
il
exprima me parurent vagues ou fausses, d’ailleurs visiblement improvi
1961
mettre un peu d’ordre. Retinger avait bien joué.
Il
sentait depuis Montreux que j’étais « engagé », non seulement par ma
1962
de doctrine. Aux amateurs d’impasses théoriques,
il
se bornait à opposer de mystérieuses allusions aux conditions sine qu
1963
onditions sine qua non de réussite du congrès, qu’
il
semblait le seul à contrôler, voire à connaître. Sa plus grande habil
1964
période, fut sans doute de donner l’impression qu’
il
était obligé de cacher son jeu, mais qu’il jouait en réalité au bénéf
1965
ion qu’il était obligé de cacher son jeu, mais qu’
il
jouait en réalité au bénéfice de chacune des tendances avec lesquelle
1966
bénéfice de chacune des tendances avec lesquelles
il
négociait. Et en fin de compte, c’était vrai, car grâce à lui, chacun
1967
Ce ne fut pas un congrès comme les autres, puisqu’
il
en résulta tout simplement la mise en œuvre de l’union européenne. To
1968
t l’exploiter. Au cours des semaines qui suivent,
il
multiplie les démarches personnelles auprès des Premiers ministres et
1969
que, France, Grande-Bretagne, Hollande et Italie.
Il
transforme le Comité international des mouvements pour l’Europe unie
1970
ments pour l’Europe unie en Mouvement européen et
il
en devient le secrétaire général. En cette qualité, il forme et condu
1971
devient le secrétaire général. En cette qualité,
il
forme et conduit, avec Duncan Sandys, président du Mouvement, des dél
1972
ent les résolutions de La Haye aux gouvernements.
Il
obtient que la France défende le projet d’un Conseil de l’Europe deva
1973
devant les cinq puissances du Pacte de Bruxelles.
Il
élabore la procédure qui va conduire à l’adoption du projet en janvie
1974
: celle des gouvernements devant une idée neuve.
Il
ne fut pas seulement le père spirituel, mais l’accoucheur du Conseil
1975
tant qu’en extension dans les élites dirigeantes.
Il
est difficile de mesurer exactement l’efficacité de ce vaste effort d
1976
a Grande-Bretagne. Et ce n’est pas sans raison qu’
il
se trouvait être, en 1960, le seul membre du Conseil du CEC qui en eû
1977
jamais manqué une seule de ses séances. En fait,
il
est certain que le CEC n’eût pas vu le jour sans les efforts tenaces
1978
e congrès de La Haye. J’ai dit plus haut comment
il
vint me chercher à Ferney, en février 1948, pour m’embarquer dans cet
1979
caces au cours des deux années de préparation qui
devaient
aboutir à la constitution d’un imposant Conseil de gouverneurs, couro
1980
nt sa mort, lors du dernier Conseil du CEC auquel
il
prit part — le 24 mars 1960 —, ce fut lui encore qui lança l’idée d’u
1981
s d’une sagesse volontiers sarcastique, tandis qu’
il
se taisait absolument dans les congrès dont il était l’inspirateur, i
1982
qu’il se taisait absolument dans les congrès dont
il
était l’inspirateur, il nous frappa ce jour-là par une sorte d’éloque
1983
ent dans les congrès dont il était l’inspirateur,
il
nous frappa ce jour-là par une sorte d’éloquence pressante et sans ap
1984
r les principes qui avaient conduit sa vie et qui
devaient
inspirer selon lui, toute notre action européenne. Il rappela le rôle
1985
nspirer selon lui, toute notre action européenne.
Il
rappela le rôle décisif des idées, des doctrines, de la culture enfin
1986
es, et de l’entreprise européenne en particulier.
Il
évoqua la mission particulière de la Suisse dans cette perspective :
1987
se tournant vers les membres suisses du Conseil,
il
ajouta : « Vous ne voulez pas faire de politique internationale, mais
1988
s Suisses. » Le soir même, dînant seul avec nous,
il
se vantait en riant d’être devenu bavard dans les comités, et répétai
1989
re devenu bavard dans les comités, et répétait qu’
il
se sentait beaucoup moins fatigué que d’habitude et prêt à reprendre
1990
vions en commun, lui dit : « l’année prochaine »,
il
répondit très vite comme on signale qu’on sera pris ce jour-là : « L’
1991
ré son idée d’une Europe unie. Dans les deux cas,
il
s’agissait peut-être moins d’un but en soi que d’une étape vers le pl
1992
es, ni parti influent, ni grand mouvement social.
Il
fallait inventer les moyens de l’Idée. Et tout d’abord convaincre ceu
1993
ut d’abord convaincre ceux qui pouvaient y aider.
Il
avait publié plusieurs ouvrages, surtout aux débuts de sa carrière, m
1994
ux débuts de sa carrière, mais Gide avait raison,
il
n’était pas un écrivain. Je ne connais pas d’articles de lui. Ses let
1995
jamais que de quelques lignes dictées à la hâte.
Il
n’était pas non plus un orateur. Sa culture était vaste et variée. Ch
1996
e et variée. Chaque matin, réveillé dès 5 heures,
il
lisait de gros livres d’histoire, de politique, ou de philosophie rel
1997
is son travail réel ne commençait qu’à l’heure où
il
pouvait se mettre à téléphoner et à fixer des rendez-vous. C’est alor
1998
phoner et à fixer des rendez-vous. C’est alors qu’
il
entrait en action créatrice. Sa méthode était l’entretien, et de préf
1999
Je crois que j’ai trouvé le secret de sa méthode.
Il
s’assied seul à une petite table, commande une fine à l’eau, et l’idé
2000
le un certain nombre de personnalités. À chacune,
il
explique que son idée est tellement importante qu’il vaut mieux ne pa
2001
explique que son idée est tellement importante qu’
il
vaut mieux ne pas en parler trop clairement. Puis il réunit tout son
2002
vaut mieux ne pas en parler trop clairement. Puis
il
réunit tout son monde dans une belle salle, retourne s’asseoir à sa p
2003
amp l’histoire à Retinger, qui en fut ravi. Comme
il
le fut une autre fois, quand je lui demandai s’il était exact qu’il f
2004
il le fut une autre fois, quand je lui demandai s’
il
était exact qu’il fût à la fois l’agent de l’IS, de la franc-maçonner
2005
e fois, quand je lui demandai s’il était exact qu’
il
fût à la fois l’agent de l’IS, de la franc-maçonnerie et du Vatican,
2006
nnerie et du Vatican, ainsi qu’on le chuchotait :
il
me pria de laisser entendre à qui voudrait que c’était vrai, mais inc
2007
e qui explique les attaques et les calomnies dont
il
fut trop souvent l’objet, c’était son désintéressement presque incroy
2008
, et le soupçonnaient de desseins tortueux, quand
il
ne faisait que suivre une idée simple et grande : celle de grouper no
2009
sses, de manière à les faire servir, comme malgré
elles
, au bien commun. Sa franchise également paraissait incroyable : elle
2010
n. Sa franchise également paraissait incroyable :
elle
était si directe, et percutante, que ses victimes n’y voyaient qu’ins
2011
s n’y voyaient qu’insolence, ou même manœuvre. Et
il
est vrai, aussi qu’il n’avait pas le physique ni les manières suaves
2012
lence, ou même manœuvre. Et il est vrai, aussi qu’
il
n’avait pas le physique ni les manières suaves du Grand Idéaliste sel
2013
t à la chaîne, et d’une simplicité déconcertante,
il
mettait tout en place et s’effaçait. À l’heure de la distribution des
2014
s ce monde-ci, qui ne pardonne pas la modestie si
elle
n’est pas feinte, et n’admire guère que ceux qui ont pris la peine de
2015
applaudissements, selon les règles publicitaires.
Il
était l’exemple type d’une activité décisive, unissant toutes les qua
2016
gtemps son plus proche collaborateur, m’écrit : «
Il
s’est confessé et il a reçu les derniers sacrements. Il avait certain
2017
e collaborateur, m’écrit : « Il s’est confessé et
il
a reçu les derniers sacrements. Il avait certainement le sentiment d’
2018
st confessé et il a reçu les derniers sacrements.
Il
avait certainement le sentiment d’avoir accompli sa tâche et d’avoir
2019
t d’avoir accompli sa tâche et d’avoir fait ce qu’
il
avait voulu faire (sauf d’écrire ses mémoires). Il n’avait plus de «
2020
l avait voulu faire (sauf d’écrire ses mémoires).
Il
n’avait plus de « responsabilités » depuis plusieurs mois, mais il ne
2021
e « responsabilités » depuis plusieurs mois, mais
il
ne cessait de faire des plans, des démarches et des interventions au
2022
perceptibles sur son humeur, ni sur l’intérêt qu’
il
portait aux hommes et aux problèmes, ni même sur les plans et les pro
2023
roblèmes, ni même sur les plans et les projets qu’
il
élabora jusqu’au dernier jour. » 49. « Ces ouvrages ne passèrent p
2024
J. H. Retinger ; « Paul Valéry me dit un jour qu’
ils
lui rappelaient un souvenir de plage, tant ils étaient pleins de coqu
2025
qu’ils lui rappelaient un souvenir de plage, tant
ils
étaient pleins de coquilles ! » (Joseph Conrad, p. 37). 50. Ces init
2026
it 3000 officiers, 2000 femmes et 300 soldats, et
il
fournit un « splendid job », selon le jugement de J.H.R., qui put le
2027
Voir la lettre au Times du général Gubbins. 52.
Ils
furent poursuivis quelque temps à Moscou avec Sir Stafford Cripps, et
2028
initial et principal du CEC, et le demeure. Mais
il
est apparu, au cours des ans et de l’évolution rapide du monde, 1° qu
2029
dial, et d’en instituer les conditions pratiques.
Il
remercie la Fondation européenne de la culture de lui avoir fourni le
2030
e, irréversible, et littéralement superficielle :
elle
tend à uniformiser les apparences, c’est-à-dire le cadre de la vie (a
2031
e, moyens de transport, etc.), plus rapidement qu’
elle
n’égalise les niveaux de vie, et sans rapprocher les cultures. Ces de
2032
nomènes antagonistes. Les contacts inévitables, s’
ils
restent extérieurs et purement subis, renforcent les préjugés mutuels
2033
tent les ententes politiques et même économiques.
Ils
peuvent provoquer des heurts violents, une dégradation des valeurs, d
2034
et fermées, ou revendicatives et propagandistes.
Ils
créent dans les élites qui les subissent ce que l’on a si justement d
2035
es valeurs particulières de la culture à laquelle
ils
appartiennent, nourris de ces valeurs et y croyant pour l’essentiel ;
2036
par rapport au « challenge » que représente pour
elle
l’uniformisation croissante de la civilisation. II. Les motifs du
2037
es autres cultures pour une raison fondamentale :
elle
est elle-même une culture de dialogue, née de la synthèse difficile e
2038
ures régionales (africaines, asiatiques, arabes…)
doit
contribuer à rendre aux Européens de nos vingt pays le sentiment de l
2039
icienne. La technique n’y est pas née par hasard.
Elle
s’est développée dans un certain contexte religieux, philosophique, b
2040
de sa culture, n’en est qu’une résultante, et qu’
elle
peut être nocive une fois séparée de ses sources et de certaines rési
2041
elles. Dans le Dialogue des cultures, l’Europe se
doit
et doit au monde d’apporter son expérience de l’intégration difficile
2042
ans le Dialogue des cultures, l’Europe se doit et
doit
au monde d’apporter son expérience de l’intégration difficile, voire
2043
ées pour représenter l’Europe dans son ensemble :
ils
n’ont qu’une formation nationale, et technique. Ils savent peu de cho
2044
s n’ont qu’une formation nationale, et technique.
Ils
savent peu de choses sur leur propre culture, et souvent pire que rie
2045
e, et souvent pire que rien sur celle des pays où
ils
vont aller. De même, les étudiants d’outre-mer qui viennent dans nos
2046
idée de la culture européenne dans son ensemble :
ils
n’étudient qu’une branche isolée, en vue de leur profession, et ne co
2047
issent en général qu’un seul pays, d’après lequel
ils
jugent l’ensemble. Il n’existe pas de « Relations culturelles europée
2048
seul pays, d’après lequel ils jugent l’ensemble.
Il
n’existe pas de « Relations culturelles européennes », mais seulement
2049
s « aides techniques » la culture de la région où
il
va travailler. ⁂ Il faudrait maintenant que chacune des autres région
2050
» la culture de la région où il va travailler. ⁂
Il
faudrait maintenant que chacune des autres régions culturelles expose
2051
variables) pour chaque région. Quant aux motifs,
ils
sont sans doute très différents. La culture de l’Inde, par exemple, e
2052
emple : la culture renaissante de l’Afrique noire
doit
faire face à des problèmes d’éducation qui nécessitent évidemment les
2053
, le monde arabe, peut l’aider à élucider. L’Inde
doit
sauver son passé, l’Afrique noire doit le découvrir. (« Nous allons ê
2054
er. L’Inde doit sauver son passé, l’Afrique noire
doit
le découvrir. (« Nous allons être obligés de trouver son Histoire ! »
2055
opres de poursuivre le dialogue, les bénéfices qu’
elle
en attend, et enfin les apports qu’elle peut y faire. III. État pr
2056
éfices qu’elle en attend, et enfin les apports qu’
elle
peut y faire. III. État présent des contacts et des échanges Da
2057
s quelle mesure les besoins ainsi définis peuvent-
ils
être satisfaits à l’aide des moyens existants ? Rien de plus difficil
2058
des comparatistes. Répartis dans le monde entier,
ils
dépendent d’innombrables initiatives indépendantes les unes des autre
2059
s des civilisations et de leurs publications, qui
devrait
être mis à jour.) Société internationale pour les études comparées d
2060
ngères contribuent aux échanges dans la mesure où
ils
peuvent répondre à des demandes venant d’autres pays ou régions, mais
2061
ser leur culture nationale. 2. Publications
Il
existe quelques revues générales, telles que Phylon (Atlanta Univ., É
2062
ntaux pour les autres régions de la planète, mais
il
serait imprudent d’affirmer que ces ouvrages, dans l’ensemble, répand
2063
connus, initient le dialogue nécessaire, parce qu’
ils
prennent pour sujet réel la confrontation des cultures, considérées d
2064
ues d’intellectuels venus de tous les continents.
Il
entretient des centres culturels en Afrique. La Fondation européenne
2065
lloques, séminaires, etc. — sont si nombreuses qu’
il
devient difficile de trouver assez d’hommes qui aient encore le temps
2066
e cas — nous constatons cependant que peu d’entre
elles
répondent aux conditions d’un vrai Dialogue des cultures, et ceci pou
2067
osophie, de l’art ou de la religion, etc., même s’
ils
épuisent chacun leur sujet spécial, ne font pas un Dialogue des cultu
2068
et spécial, ne font pas un Dialogue des cultures.
Ils
peuvent se multiplier à la satisfaction générale, sans qu’aucun des p
2069
d’ensemble soit touché. Le Dialogue des cultures
doit
s’établir entre des ensembles, et porter sur des problèmes vivants :
2070
es, techniques, il y a aujourd’hui un grand vide.
Il
n’y a pas de relais utiles. Pour préparer des hommes d’État, des dipl
2071
de secours : le temps manque pour les étudier, et
ils
ne sont pas assez actuels ou synthétiques. Pour préparer des aides te
2072
firmes privées (qui envoient les représentants qu’
elles
ont la chance de trouver, préparés ou non…). Enfin, une troisième lac
2073
décrite — possibilités, besoins, lacunes —, ce qu’
il
nous reste à faire apparaît plus clairement. V. Méthodes de dialog
2074
ident et Orient, sont des catégories trop vastes.
Elles
ne correspondent pas à des réalités culturelles suffisamment définies
2075
n chrétienne, origine culturelle européenne. Mais
il
est clair que dans le dialogue avec l’Afrique noire, ou l’Inde, ou la
2076
e s’est séparée politiquement de l’Occident, mais
elle
en exagère certains traits au-delà de toute mesure, privés de leurs c
2077
d’inégalité sociale, et contrairement à l’Europe,
elle
regorge de richesses potentielles en matières premières et en espace.
2078
ndes le Centre, le Sud-Est et l’Est du continent.
Il
est difficile de trouver un dénominateur commun aux problèmes de l’In
2079
ux ensembles est facile à « présenter », parce qu’
elle
s’est constituée en somme selon les principes de la propagande éducat
2080
re la même vers l’intérieur que vers l’extérieur.
Il
n’en va pas de même pour l’Europe, où l’on s’est efforcé depuis un si
2081
résumer nous amènent à une conclusion pratique qu’
il
nous importe de soumettre à l’examen de représentants qualifiés d’aut
2082
men de représentants qualifiés d’autres cultures.
Il
s’agit d’une « simple » question d’organisation, que beaucoup d’intel
2083
’institue au niveau des expériences spirituelles,
il
reste que les âmes ne communiquent pas encore sans que les hommes se
2084
systématique et complète de plus de 2000 titres.
Il
peut ainsi répondre aux demandes de chercheurs et d’instituts d’outre
2085
leurs œuvres, leur action régionale, l’intérêt qu’
elles
portent à d’autres cultures, leurs qualifications et leur disponibili
2086
mbrantes et coûteuses, et difficiles à consulter,
il
suffit le plus souvent que le Centre sache où sont les sources exista
2087
s organisations européennes officielles, parce qu’
il
est en relations constantes avec leurs services d’information. En rev
2088
s avec leurs services d’information. En revanche,
il
a constitué ses propres archives sur vingt-cinq instituts d’études eu
2089
ons, par l’intermédiaire de leur centre culturel.
Ils
seraient conçus en vue de l’information des éducateurs, publicistes,
2090
techniques, industriels, hommes politiques, etc.
Ils
combleraient une des lacunes les plus frappantes que nous ayons renco
2091
s ordres, sur une région donnée. (Aujourd’hui, on
doit
se renseigner dans une douzaine de capitales, auprès de services offi
2092
rs responsables » dont on a vu la nécessité, mais
ils
seraient en tout cas les moyens de détecter ces interlocuteurs (parfo
2093
ille ?) se poserait également pour chaque région.
Il
ne nous appartient pas de discuter ces problèmes dans le présent papi
2094
eut qu’introduire le sujet. Le colloque de Genève
doit
permettre aux représentants des diverses régions de donner leur opini
2095
tres régions, mutatis mutandis. De toute manière,
il
nous semble que la discussion de notre proposition, même si elle n’ab
2096
e que la discussion de notre proposition, même si
elle
n’aboutit pas à des résultats immédiats dans toutes les régions repré
2097
temps utile, avant que l’on vienne nous dire : —
Il
est trop tard, la sagesse a perdu la partie pour avoir négligé les co
2098
dre un temps précieux à décrire ses activités. Qu’
il
me suffise de vous dire en deux mots qu’il existe depuis onze ans, qu
2099
és. Qu’il me suffise de vous dire en deux mots qu’
il
existe depuis onze ans, qu’il est une entreprise privée, c’est-à-dire
2100
ire en deux mots qu’il existe depuis onze ans, qu’
il
est une entreprise privée, c’est-à-dire non gouvernementale, et que s
2101
État, ou d’une politique nationale ou partisane.
Il
est tout naturel que cette « voix de l’Europe » cherche maintenant à
2102
rien ne serait jamais assez grand, théoriquement,
il
fallait commencer, pratiquement, par quelque chose de très petit. Rie
2103
d’hui. Nous avons voulu ce colloque restreint, et
il
l’est. Permettez-moi, à ce propos, quelques mots d’explication sur la
2104
, quelques mots d’explication sur la manière dont
il
fut composé. Notre idée de départ était de réunir une vingtaine de pe
2105
cepté de venir, mais par la suite, nombre d’entre
elles
ont été empêchées, dont plusieurs au cours de ces tout derniers jours
2106
s messages, raisons des absences.) Vous voyez qu’
il
n’est pas facile de réunir ne fût-ce qu’une vingtaine de personnes, q
2107
ir ne fût-ce qu’une vingtaine de personnes, quand
elles
viennent de quatre continents ! Et ceci, soit dit en passant, illustr
2108
avons à passer ensemble que trois jours, alors qu’
il
faudrait des années de travail ardu, mené par des centaines de person
2109
e pourrions pas même commencer à dialoguer ! Et s’
il
fallait se réunir pour plus de trois ou quatre jours, nous ne serions
2110
de converser, sans se lancer dans des discours.
Il
est bien entendu que notre colloque ne prétend à rien de plus qu’à am
2111
d’envoi, comme on dit dans un match de football.
Il
aura réussi, si nous constatons dans trois jours que son travail ne f
2112
ours que son travail ne fait que commencer, et qu’
il
n’a pu que nous prouver la nécessité de lui donner des suites. Je sou
2113
t d’abord, je voudrais que ceci soit bien clair !
Il
s’agit ici d’un dialogue des cultures, et non pas d’un débat de polit
2114
ne tant que les tensions politiques subsistent. S’
il
en était vraiment ainsi, le dialogue des cultures ne pourrait jamais
2115
ar il y aura toujours des tensions politiques, et
elles
seront d’autant plus graves qu’une base d’entente fondamentale n’aura
2116
tablir cette base d’entente. Même si la chance qu’
il
nous offre est faible, nous devons la saisir, et l’explorer sans reta
2117
me si la chance qu’il nous offre est faible, nous
devons
la saisir, et l’explorer sans retard. Nous le devons pour deux raison
2118
ons la saisir, et l’explorer sans retard. Nous le
devons
pour deux raisons principales. 1° Tout d’abord, parce que, en tant qu
2119
n de monologues, si éloquents et enflammés soient-
ils
. Voilà pourquoi nous n’avons pas voulu convoquer aujourd’hui un grand
2120
ai assisté à trop de congrès et de séminaires, où
il
me semblait que les participants « jouaient » à tenir un congrès ou u
2121
tif d’études et d’action à très long terme, et qu’
il
s’agit en conséquence d’entreprendre sans perdre une minute. Je passe
2122
ésultant de la situation actuelle dans le monde ?
Il
s’agit en somme de vérifier d’abord que nous sommes tous conscients d
2123
quelle nos cultures répondent à cette pression qu’
elles
subissent toutes. De ces deux faits de base résultent des tensions vi
2124
ialogue. Bien entendu, d’autres motifs peuvent et
devront
être énumérés et définis. Il se peut aussi que certains d’entre vous
2125
tifs peuvent et devront être énumérés et définis.
Il
se peut aussi que certains d’entre vous demandent que soit précisé le
2126
Ceci nous demandera sans doute plus de temps. Car
il
importe que chaque « région » représentée s’exprime ici tout à loisir
2127
isir, s’explique aux autres et devant les autres.
Il
importe que chaque région décrive son ou ses problèmes majeurs, mais
2128
u ses problèmes majeurs, mais indique aussi ce qu’
elle
attend des cultures différentes, et ce qu’elle estime avoir à leur ap
2129
qu’elle attend des cultures différentes, et ce qu’
elle
estime avoir à leur apporter en échange. Il est clair que les deux pr
2130
qu’elle estime avoir à leur apporter en échange.
Il
est clair que les deux premiers points — motifs généraux et motifs ré
2131
fférents arguments qui ont été discutés, parce qu’
il
me semble que nous ne sommes pas très loin de nous entendre. Il y a e
2132
— pour quelle raison ? Parce que cette technique,
elle
est sortie tout de même, on l’a rappelé à plusieurs reprises, du cont
2133
lusieurs reprises, du contexte culturel européen.
Elle
est absolument liée à nos bases métaphysiques, religieuses, et à tout
2134
ligieuses, et à toute notre histoire. Maintenant,
elle
se dégage de ce contexte et elle s’objective, elle devient un même ph
2135
ire. Maintenant, elle se dégage de ce contexte et
elle
s’objective, elle devient un même phénomène imposé à toutes les varia
2136
lle se dégage de ce contexte et elle s’objective,
elle
devient un même phénomène imposé à toutes les variantes de la culture
2137
is nous sommes en train d’intégrer, difficilement
il
est vrai, les valeurs de la technique aux valeurs du contexte de cult
2138
technique aux valeurs du contexte de culture dont
elles
sont sorties. Il y a donc un premier dialogue, qui est universel, ent
2139
forme du dialogue, première raison de dialoguer.
Il
s’agit que cette technique objectivée ne vienne pas maintenant briser
2140
t pas celui des Africains d’Afrique qui, parce qu’
ils
viennent d’accéder à l’indépendance, reprennent conscience de leurs v
2141
s cultures, ce premier dialogue est universel, et
il
s’agit pour nous de le maintenir en cet état, sinon nous aboutirons à
2142
risque de créer la technique dans des régions où
elle
arrive tout à fait de l’extérieur, où elle ne surgit pas du fond même
2143
ons où elle arrive tout à fait de l’extérieur, où
elle
ne surgit pas du fond même de la culture comme c’est le cas en Europe
2144
que nous pouvons tous dire oui et non là-dessus,
il
s’agit de distinguer. Il y a le phénomène culture, qui est faire, cré
2145
ut-être grâce à la technique d’ailleurs, mais qui
doivent
s’expliquer avec la technique chacune à leur manière, et qui ne doive
2146
ec la technique chacune à leur manière, et qui ne
doivent
pas au moment même où elles reprennent leur autonomie se laisser unif
2147
manière, et qui ne doivent pas au moment même où
elles
reprennent leur autonomie se laisser uniformiser, bien plus qu’elles
2148
ur autonomie se laisser uniformiser, bien plus qu’
elles
ne l’ont été pendant la période colonialiste. Il me semble que le dan
2149
les ne l’ont été pendant la période colonialiste.
Il
me semble que le danger de l’uniformisation par la technique atteint
2150
t et se différencient. Je crois que la formule qu’
il
faudrait proposer ici, c’est la formule du fédéralisme, c’est-à-dire
2151
n conflit. Ici apparaît la nécessité du dialogue.
Il
est très bon que ces cultures soient différenciées mais si l’on ne ve
2152
si l’on ne veut pas aboutir à des ruptures, comme
il
y en eut tant entre les nations européennes, il nous faut avoir en vu
2153
e il y en eut tant entre les nations européennes,
il
nous faut avoir en vue cette culture de l’universel dont parlait d’Ar
2154
cord là-dessus, je crois que nous avons dit ce qu’
il
fallait dire sur ce premier point de l’ordre du jour : nous avons vér
2155
ages qui ne traitent que d’un de nos pays (sauf s’
ils
ont pour sujet les rapports de ce pays avec l’ensemble européen) ; ce
2156
nfin, ceux qui n’ont l’Europe que dans le titre —
ils
sont fréquents, depuis que le sujet est à la mode. Les deux-mille ouv
2157
es discuter ces rubriques et la répartition entre
elles
d’ouvrages qui, bien souvent, relèvent à la fois de l’histoire, de la
2158
reprend d’écrire une thèse sur un sujet européen.
Il
n’a pas le temps de lire 2000 volumes. Il doit savoir quels sont les
2159
ropéen. Il n’a pas le temps de lire 2000 volumes.
Il
doit savoir quels sont les titres qui intéressent sa spécialité et le
2160
éen. Il n’a pas le temps de lire 2000 volumes. Il
doit
savoir quels sont les titres qui intéressent sa spécialité et les bra
2161
tance de l’ouvrage, son niveau scientifique, et s’
il
apporte soit des faits, soit une méthode, soit des arguments inédits
2162
éthode, soit des arguments inédits ; ou encore, s’
il
a joué un rôle déterminant dans l’évolution des idées qui a précédé e
2163
es de la bibliographie et de la Semaine du livre.
Il
ne vise qu’à décrire une coupe dans la production « européiste » cont
2164
olide des réalités ». Leur unanimité fondamentale
devrait
-elle nous rendre optimistes sur l’avenir de l’union de l’Europe ? J’e
2165
s réalités ». Leur unanimité fondamentale devrait-
elle
nous rendre optimistes sur l’avenir de l’union de l’Europe ? J’en dou
2166
.) Défauts communs à la plupart de ces ouvrages :
ils
sont écrits à la hâte, pour « coller à l’actualité », et par suite en
2167
ypographie, et surtout de hiérarchie des valeurs.
Ils
sont parfois pleins de redites, chacun se croyant tenu de refaire l’h
2168
cours son appréciation personnelle a posteriori ;
ils
sont souvent trop longs, comme tout ce qui est improvisé et manque un
2169
peu de rigueur, ou de modestie. Enfin et surtout,
ils
sont dépourvus pour la plupart de ce style de pensée créatrice qui se
2170
s ailes. L’homme d’action marche, court et vole ;
il
est d’abord un visionnaire. Sans visionnaires à la Colomb, pas d’Euro
2171
« Jean Monnet avait raison et la preuve c’est qu’
il
a réussi » révèlent chez leurs auteurs une tournure d’esprit qui deva
2172
lent chez leurs auteurs une tournure d’esprit qui
devait
les rendre hostiles à la CECA en ses débuts, et qui reste opposée, fo
2173
politique des publications européennes Certes,
il
ne faut décourager personne, et l’on doit se féliciter de voir autant
2174
Certes, il ne faut décourager personne, et l’on
doit
se féliciter de voir autant d’esprits préoccupés de mettre en ordre l
2175
e à connaître ce qui s’est fait jusqu’à présent :
ils
verraient mieux quelles sont les lacunes à combler, et quels problème
2176
uels problèmes nouveaux attendent d’être traités.
Ils
pourraient établir une politique des publications sur l’Europe : suje
2177
us son nom, c’est à cause de certaines erreurs qu’
il
sera plus facile d’éviter désormais. La première fut de limiter à un
2178
effet, la variété des publications envisagées, si
elle
correspondait bien à la variété de la production réelle et des besoin
2179
s ne soient pas de bonne vente dans leur pays. Qu’
ils
se soient trompés sur ce dernier point, c’est ce qu’a montré le succè
2180
s au départ, puis écartés finalement par le pool.
Il
est juste d’ajouter que l’intérêt pour les publications « européistes
2181
reprises collectives — au premier rang desquelles
il
faut citer l’édition en six langues de l’Histoire de l’Europe et du g
2182
le domaine de l’économie et du droit économique.
Il
semble donc qu’une politique de l’édition « européiste » n’est pas se
2183
teurs possibles, les projets en cours, et ceux qu’
il
conviendrait d’encourager ou de susciter, — tels seraient, à notre av
2184
nos peuples et les doter d’institutions communes,
il
est bien clair que cette fédération ne tombera pas du ciel, et ne ser
2185
e en fait les mêmes exigences que la démocratie :
elle
doit être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europ
2186
fait les mêmes exigences que la démocratie : elle
doit
être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europe. Si
2187
par la majorité des habitants de l’Europe. Sinon,
il
est probable qu’elle se fera tout de même — elle est déjà en train de
2188
habitants de l’Europe. Sinon, il est probable qu’
elle
se fera tout de même — elle est déjà en train de se faire — mais elle
2189
n, il est probable qu’elle se fera tout de même —
elle
est déjà en train de se faire — mais elle n’aura que le nom d’une dém
2190
même — elle est déjà en train de se faire — mais
elle
n’aura que le nom d’une démocratie, que le nom d’une fédération ; ell
2191
m d’une démocratie, que le nom d’une fédération ;
elle
sera en réalité une super-société anonyme, gouvernée comme toutes les
2192
Un vaste effort s’imposait donc de toute urgence.
Il
exigeait la coopération de tous les organismes préoccupés d’éducation
2193
première séance à Genève les 5 et 6 janvier 1962.
Il
élabora le plan général d’une Campagne d’éducation civique européenne
2194
t, et donna l’impulsion nécessaire à la Campagne.
Il
établit le plan du Guide du maître actuellement en cours de rédaction
2195
es délais prévus, à quelques semaines près. Comme
il
fallait s’y attendre, ces réponses font ressortir surtout les lacunes
2196
enseignement civique dans la plupart de nos pays.
Elles
définissent d’une manière très concrète la nature des obstacles à sur
2197
ation, leçons types, échange d’expériences. Bref,
elles
confirment l’ampleur des tâches à accomplir et dessinent quelques voi
2198
accomplir et dessinent quelques voies d’approche.
Il
reste à trouver, ou à former, les hommes qui se chargeront de ces tâc
2199
t les moyens financiers nécessaires. Ces derniers
devraient
être empruntés, à mon avis, au budget d’une défense nationale bien co
2200
donc le moral d’un pays, son tonus civique), mais
il
est clair qu’on ne pouvait s’attendre à trouver pareille suggestion d
2201
pagne d’éducation civique était nécessaire, et qu’
elle
est possible, mais qu’il lui reste à susciter d’immenses ressources,
2202
tait nécessaire, et qu’elle est possible, mais qu’
il
lui reste à susciter d’immenses ressources, ou plutôt à mobiliser les
2203
ciation européenne des festivals de musique, dont
il
fut l’un des fondateurs, un festival doit être tout d’abord représent
2204
que, dont il fut l’un des fondateurs, un festival
doit
être tout d’abord représentatif d’un genius loci, d’un climat régiona
2205
e le caractère parlé et improvisé de ces débats :
ils
présentent, dans l’ensemble, une photographie qu’on ne pourrait souha
2206
de Berre [interventions] (juillet 1963)cr cs
Il
peut paraître paradoxal qu’au moment où nous nous efforçons de faire
2207
nde dans cette deuxième partie du xx e siècle, qu’
il
s’agisse de la culture européenne ou de l’africaine, ou de l’arabe, o
2208
ation technologique, qui a fait le tour du monde.
Elle
est née en Europe de toute évidence, dans le contexte de la culture e
2209
, dans le contexte de la culture européenne, mais
elle
est en train de s’objectiver, de se détacher de cette base, de ce foy
2210
par cette même civilisation technologique et nous
devons
retrouver notre équilibre en présence du défi qu’elle nous jette. Cec
2211
retrouver notre équilibre en présence du défi qu’
elle
nous jette. Ceci étant valable également pour l’Occident, bien que l’
2212
tation à la technique beaucoup plus vaste, puisqu’
il
a accompagné le développement de la technique, et grandi avec elle de
2213
le développement de la technique, et grandi avec
elle
depuis cent cinquante ans. Cette thèse peut paraître pessimiste, peut
2214
er que la technique est un progrès, en ce sens qu’
elle
augmente à la fois les risques de la culture et ses chances, ses poss
2215
xistant il y a cinquante ans encore. En Amérique,
il
a paru et il s’est vendu, en 1960, 360 millions de livres de poche, d
2216
a cinquante ans encore. En Amérique, il a paru et
il
s’est vendu, en 1960, 360 millions de livres de poche, donc à peu prè
2217
Nous arrivons au moment où la technique, parce qu’
elle
est suffisamment poussée, développe enfin ses effets véritables qui s
2218
é de ce mot « progrès », la double possibilité qu’
il
représente : ou de ruiner la culture, ou de la porter bien au-delà de
2219
ture, ou de la porter bien au-delà des milieux où
elle
était cultivée, si je puis dire, autrefois. Les chances augmentant en
2220
t que cela fait littéralement un travail insensé.
Il
est perdu pour la culture qui est, en fin de compte — je crois que c’
2221
vités humaines. Mais la spécialisation technique,
il
faut bien le signaler, n’est pas moins dangereuse pour la technique e
2222
t fermée s’oppose au progrès même, à l’invention.
Il
résulte d’une série d’études récentes faites en Amérique et en Anglet
2223
ues, que la plupart de ces inventions ne sont pas
dues
à des techniciens spécialisés mais à des hommes qui s’occupent de tou
2224
tés à faire des découvertes, à trouver du neuf qu’
ils
ne trouveraient pas s’ils étaient prisonniers des routines de leurs s
2225
s, à trouver du neuf qu’ils ne trouveraient pas s’
ils
étaient prisonniers des routines de leurs spécialisations. Les plus g
2226
, créateur de Los Alamos et de la bombe atomique.
Il
n’y a pas de progrès scientifique aujourd’hui, et par suite, pas de p
2227
s aucune possibilité d’option pour les étudiants,
ils
en sont venus à restaurer les études générales ; à tel point que, dan
2228
es. Ceci, pour les meilleurs, pour les créateurs.
Il
reste évidemment le danger que la spécialisation nécessaire dans beau
2229
souhaitables d’un point de vue humaniste, mais qu’
ils
sont vitaux pour la technique et par suite pour l’industrie elle-même
2230
e commercial de l’époque qui était Venise-Bruges.
Elles
se développent dans les Flandres, redescendent par la Bourgogne. Les
2231
base « nationale » au sens contemporain du terme.
Elles
coupent une quantité de nos frontières actuelles, qui n’étaient pas l
2232
es mêmes ou n’existaient pas dans ces époques-là.
Elles
ne vont pas d’une nation à l’autre mais d’un foyer de création à un a
2233
tre mais d’un foyer de création à un autre foyer.
Elles
se propagent de lieu en lieu ; elles sont les créations d’artistes év
2234
autre foyer. Elles se propagent de lieu en lieu ;
elles
sont les créations d’artistes évidemment individuels, mais attirés pa
2235
frontières s’ouvrent à des échanges plus libres,
il
faut qu’il y ait quelque chose à faire passer, des produits à échange
2236
rseille, qui a déjà une forte densité culturelle.
Il
ne s’agit pas ici d’une population culturellement sous-développée à l
2237
tion culturellement sous-développée à laquelle on
devrait
apporter les lumières de Paris ! Il s’agit bien plutôt de faire parti
2238
uelle on devrait apporter les lumières de Paris !
Il
s’agit bien plutôt de faire participer l’ensemble d’une population ac
2239
articipe, ce n’est pas seulement quelque chose qu’
il
reçoit ; et probablement, il ne peut en recevoir les dons que dans la
2240
ent quelque chose qu’il reçoit ; et probablement,
il
ne peut en recevoir les dons que dans la mesure où il fait un effort
2241
e peut en recevoir les dons que dans la mesure où
il
fait un effort créateur d’une manière ou d’une autre. M. Bigonnet a a
2242
trouve cette image parfaitement exacte en ceci qu’
elle
évoque un pouvoir émetteur, lequel va naturellement bien au-delà de s
2243
equel va naturellement bien au-delà de sa source.
Il
n’est pas destiné seulement et en premier lieu aux gens du phare ou à
2244
phare ou à ceux qui habitent autour, sur son île.
Il
est destiné à permettre et assurer les communications, les échanges e
2245
s communications, les échanges et les mouvements.
Il
se peut que ceux qui le gardent en soient très fiers, mais le but de
2246
este du monde. Toute culture est échange parce qu’
elle
est d’abord expression, et qui dit expression dit communication, tend
2247
ce à une communication. À mon sens, une métropole
devrait
jouer, mutatis mutandis, le rôle des petites cours de la Renaissance
2248
ssure la production et le rayonnement. Le climat,
il
existe ici, on l’a décrit hier. Il est heureux, il est dense, il est
2249
nt. Le climat, il existe ici, on l’a décrit hier.
Il
est heureux, il est dense, il est plein de possibilités variées qui s
2250
l existe ici, on l’a décrit hier. Il est heureux,
il
est dense, il est plein de possibilités variées qui sont à l’état nai
2251
on l’a décrit hier. Il est heureux, il est dense,
il
est plein de possibilités variées qui sont à l’état naissant ou renai
2252
t naissant ou renaissant. Quant à l’argent et aux
devoirs
de l’argent, dont parlait si justement et si éloquemment Jean Ballard
2253
de le faire servir au développement culturel dont
elle
vivra en retour. La culture et l’éducation, je crois que nous sommes
2254
je crois que nous sommes tous d’accord là-dessus,
il
n’y a pas de meilleur investissement pour les grandes industries. Une
2255
grandes industries. Une métropole digne de ce nom
devrait
donc financer en grande partie elle-même son rayonnement. Autrement,
2256
ande partie elle-même son rayonnement. Autrement,
elle
ne serait qu’une succursale plus ou moins lointaine de la capitale na
2257
énat ? C’est la « fondation », de type américain.
Elle
paraît être la formule de coopération idéale entre l’économie et la c
2258
oopération idéale entre l’économie et la culture.
Elle
est nourrie par l’économie, qui à travers elle dirige ses dons vers l
2259
e. Elle est nourrie par l’économie, qui à travers
elle
dirige ses dons vers la culture en espérant en recevoir les bénéfices
2260
omme bénéficiaire pour l’ensemble des États-Unis.
Il
s’agirait d’obtenir des conditions analogues en Europe. Un projet de
2261
conditions analogues en Europe. Un projet de loi
doit
être déposé à cet effet devant le Conseil de l’Europe, tendant à géné
2262
pide de très nombreuses fondations. En attendant,
il
existe en Europe quelques 400 fondations culturelles, pour la plupart
2263
nscients de leur interdépendance vitale, de ce qu’
ils
doivent attendre les uns et les autres et de ce qu’ils peuvent s’appo
2264
ents de leur interdépendance vitale, de ce qu’ils
doivent
attendre les uns et les autres et de ce qu’ils peuvent s’apporter les
2265
oivent attendre les uns et les autres et de ce qu’
ils
peuvent s’apporter les uns aux autres. Je suggère cette idée de fonda
2266
ar l’économie régionale, non pas dans l’espoir qu’
elle
soit acceptée ni même discutée sérieusement aujourd’hui, mais parce q
2267
discutée sérieusement aujourd’hui, mais parce qu’
il
me semble qu’elle pourrait servir à concrétiser, dans les conversatio
2268
sement aujourd’hui, mais parce qu’il me semble qu’
elle
pourrait servir à concrétiser, dans les conversations qui suivront ce
2269
sation : Conseil de l’Europe, Marché commun. Mais
elle
ne deviendra vivante que par les citoyens qui la vivront, conscients
2270
les citoyens qui la vivront, conscients de leurs
devoirs
envers ce grand ensemble qui est leur civilisation et des droits que
2271
nir citoyen d’un pays qui n’en est pas un, puisqu’
il
n’a pas encore d’institutions, de politique commune et de gouvernemen
2272
e tout engendrement, et en dépit de Zénon d’Élée,
il
aboutit souvent à des naissances réelles. Le motif de notre Campagne
2273
’École. Car l’Europe fait des citoyens pour ce qu’
elle
veut. Elle est chargée par nos États de faire des citoyens pour la na
2274
l’Europe fait des citoyens pour ce qu’elle veut.
Elle
est chargée par nos États de faire des citoyens pour la nation. Et l’
2275
aire des citoyens pour la nation. Et l’on sait qu’
elle
y a bien réussi, mais que nous l’avons payé par les deux guerres mond
2276
les deux guerres mondiales. Pourquoi n’en ferait-
elle
pas aussi bien pour l’Europe, et pour la paix européenne ? Pour sorti
2277
ibilités de l’enseignement d’un civisme européen.
Elle
a donné naissance à un comité d’action où sont représentés le Conseil
2278
lture assurant le secrétariat de l’entreprise, qu’
il
avait préparée par plusieurs publications57. Le comité a lancé la Cam
2279
t ; 2° Une carence de l’éducation civique : là où
elle
existe, elle se borne à décrire les institutions mais ne présente pas
2280
rence de l’éducation civique : là où elle existe,
elle
se borne à décrire les institutions mais ne présente pas les problème
2281
d’enseignants. Pour les atteindre, par où fallait-
il
commencer ? Par un regroupement de ceux, d’abord, qui ont pris consci
2282
leur établissement, leur ville, leur région dont
ils
prendraient l’initiative. Les textes que nous publions ici ne représe
2283
tenus voudra bien garder dans l’esprit le fait qu’
il
ne s’agit que d’un départ, et que l’action de la Campagne est à long
2284
historiens nationalistes se moquent de nous quand
ils
prétendent que telle chaîne de montagnes ou tel fleuve divisent deux
2285
re la guerre, alors qu’on peut aussi bien dire qu’
ils
unissent et relient ces mêmes peuples. Le Rhin divise Français et All
2286
c ! C’est l’histoire du trait d’union : est-ce qu’
il
sépare deux mots, ou est-ce qu’il les unit ? L’historien nationaliste
2287
ion : est-ce qu’il sépare deux mots, ou est-ce qu’
il
les unit ? L’historien nationaliste dira qu’il les sépare. L’historie
2288
qu’il les unit ? L’historien nationaliste dira qu’
il
les sépare. L’historien fédéraliste européen dira qu’il les unit en r
2289
sépare. L’historien fédéraliste européen dira qu’
il
les unit en respectant leur diversité. Pas question de soumettre l’hi
2290
strielles et commerciales vont être revalorisées.
Elles
vont respirer, délivrées du carcan État. Elles vont devenir des métro
2291
s. Elles vont respirer, délivrées du carcan État.
Elles
vont devenir des métropoles, des centres d’animation culturelle, et p
2292
oles, des centres d’animation culturelle, et puis
elles
vont renouer entre elles, au-delà des anciennes frontières qui les op
2293
tion culturelle, et puis elles vont renouer entre
elles
, au-delà des anciennes frontières qui les opposaient artificiellement
2294
se aux professeurs de géographie. Et je ne sais s’
ils
y répondront pendant ces journées d’étude, mais ils sauront au moins
2295
s y répondront pendant ces journées d’étude, mais
ils
sauront au moins qu’un Européen d’aujourd’hui se les pose, et que c’e
2296
sse et que c’est peut-être dans ces directions qu’
ils
feraient bien d’orienter l’esprit de leurs élèves : ils seraient tout
2297
raient bien d’orienter l’esprit de leurs élèves :
ils
seraient tout à fait sûrs, alors d’être écoutés avec passion, et d’êt
2298
ment la Nature mais le Naturant, qui est Dieu, et
il
entreprit d’édifier une Tour à Sennaar, qui fut ensuite appelée Babel
2299
, ce qui veut dire confusion. Grâce à cette tour,
il
espérait escalader le Ciel : tentant ainsi non seulement d’égaler mai
2300
ppliquait à une tâche particulière. Jusqu’à ce qu’
ils
fussent frappés par le Ciel et jetés dans une confusion telle que tou
2301
venus à l’œuvre parlant une seule et même langue,
dussent
la quitter parlant des langues diverses, et incapables de plus jamais
2302
mes différents, divisant le genre humain. Et plus
ils
excellaient dans leur activité spéciale, plus ils parlaient en jargon
2303
ils excellaient dans leur activité spéciale, plus
ils
parlaient en jargon barbare (tanto rudius nunc et barbarius loquuntur
2304
oderne tout entier. Et à l’intérieur de l’Europe,
elle
fait songer irrésistiblement à cette institution dont le nom même sem
2305
e institution dont le nom même semble indiquer qu’
elle
devrait résumer le monde de l’esprit, l’ensemble de nos activités int
2306
titution dont le nom même semble indiquer qu’elle
devrait
résumer le monde de l’esprit, l’ensemble de nos activités intellectue
2307
ctivités intellectuelles, et donc artificielles —
elle
fait songer à cette tour du Savoir, tellement démesurée qu’il faut, p
2308
er à cette tour du Savoir, tellement démesurée qu’
il
faut, pour l’édifier, diviser maîtres d’œuvre et ouvriers en équipes
2309
s, et tous les instituts spécialisés qui autour d’
elles
ou en elles, prolifèrent. Dans la page que je viens de vous lire sur
2310
es instituts spécialisés qui autour d’elles ou en
elles
, prolifèrent. Dans la page que je viens de vous lire sur l’origine de
2311
l’échelle planétaire. Nous assistons, me semble-t-
il
, au xxe siècle, à deux mouvements de sens contraire, qui affectent c
2312
réponse me paraît évidente. C’est l’Europe, c’est
elle
seule, qui a déclenché cette évolution planétaire. L’Europe a découve
2313
ugnante, à l’Asie brahmanique ou chinoise, et qui
devait
aboutir à la condamnation puis à la suppression — mais après combien
2314
ces vives de la nouvelle culture mondiale. Or, qu’
il
n’y ait plus, ou presque plus, de langage commun, et que les buts fin
2315
e commun, et que les buts finaux s’obscurcissent,
il
faut bien voir que cela veut dire aussi, très concrètement, qu’il n’y
2316
r que cela veut dire aussi, très concrètement, qu’
il
n’y a plus d’Université, aux deux sens primitifs de l’universitas, qu
2317
des étudiants en France était de 42 000 en 1924,
il
est d’environ 280 000 en 1964, et l’on prévoit qu’il sera de 500 000
2318
est d’environ 280 000 en 1964, et l’on prévoit qu’
il
sera de 500 000 dans une dizaine d’années. (Seules n’auront pu varier
2319
n oublié, nous ne saurions qu’un dixième de ce qu’
elle
est aujourd’hui. Ces données numériques, que je prends pour images, s
2320
parité n’a rien de rassurant, tout au contraire :
elle
accroît la séparation et les distances entre le savoir et le croire,
2321
l’Église jugea Galilée, parce que tout simplement
il
ne comprendrait pas de quoi parle le physicien, et a fortiori ne saur
2322
lusions du physicien et la dogmatique de l’Église
doit
être estimé négatif, positif ou indifférent. J’ajoute que le physicie
2323
tés de conflits dès longtemps périmés59. Faudra-t-
il
donc nous résigner à ce que l’accroissement même du savoir entraîne p
2324
ervateur non prévenu, jugeant seulement sur ce qu’
il
nous voit faire, il semblerait que la très grande majorité des Europé
2325
, jugeant seulement sur ce qu’il nous voit faire,
il
semblerait que la très grande majorité des Européens trouve que cela
2326
e Babel ne s’est pas écroulée sur ses bâtisseurs,
ils
l’ont seulement abandonnée, ne sachant plus s’expliquer les uns aux a
2327
s’expliquer les uns aux autres pour quelles fins
ils
l’avaient entreprise. Mais l’Université, dans nos pays, paraît plus f
2328
florissante que jamais : loin d’être abandonnée,
elle
attire une foule croissante de travailleurs et de curieux. L’industri
2329
ndustrie et l’État, plus que jamais, ont besoin d’
elle
. Si elle est devenue trop petite pour ses tâches immédiates, qu’on l’
2330
et l’État, plus que jamais, ont besoin d’elle. Si
elle
est devenue trop petite pour ses tâches immédiates, qu’on l’agrandiss
2331
t jamais été mortelles pour les administrations :
elles
représentent au contraire leur régime normal d’existence, selon la lo
2332
savoir humain. Dans le Temple même de la Science,
il
faut bien que les lévites, même sceptiques quant aux fins de leur rel
2333
ites, donnent leurs cours… Mais quel dieu servent-
ils
encore ? À quelle idée de l’homme, divine ou idéale, correspond aujou
2334
l’Université occidentale ? Quel type d’homme a-t-
elle
en vue, veut-elle former ? Je crains bien que si l’on tentait de le d
2335
dentale ? Quel type d’homme a-t-elle en vue, veut-
elle
former ? Je crains bien que si l’on tentait de le déduire d’une obser
2336
re osseuse, et très peu d’articulations… Au vrai,
il
est devenu presque impossible de répondre à une telle question, et c’
2337
on la pose si rarement. Notre enseignement vise-t-
il
à former des personnes réelles et complètes, ou seulement de futurs p
2338
choix bien motivé sur lequel on se soit accordé ?
Il
est vrai que ces questions débordent le seul domaine de l’Université,
2339
débordent le seul domaine de l’Université, et qu’
elles
affectent tout l’ensemble de la culture européenne. Mais c’est par l’
2340
contact de la culture européenne, et c’est là qu’
ils
se posent à eux-mêmes ces questions, et nous les posent avec une insi
2341
de l’Université est liée à ce phénomène, soit qu’
elle
l’exprime, soit qu’elle réagisse contre lui avec le thomisme, ce sera
2342
e à ce phénomène, soit qu’elle l’exprime, soit qu’
elle
réagisse contre lui avec le thomisme, ce serait un beau sujet d’étude
2343
s particuliers et divergents. L’originalité, pour
elles
, n’est pas vertu, mais atteinte à l’ordre sacré — ou simple erreur d’
2344
— ou simple erreur d’exécution. Mutatis mutandis,
il
en va de même dans les cultures totalitaires du xxe siècle, dominées
2345
ons naïves et pénétrantes : pourquoi l’Europe a-t-
elle
fait les machines ? Pourquoi travaillez-vous autant ? Pourquoi cherch
2346
aturelles dans l’Occident christianisé — alors qu’
il
est clair qu’une Asie qui tenait la matière et le corps pour essentie
2347
bes, qui leur posent ces questions fondamentales,
ils
se verraient conduits à dépasser leur régime de spécialités académiqu
2348
Histoire, du Temps, de l’Évolution et du Progrès,
il
faudrait que le théologien soit capable de se référer non seulement a
2349
a doctrine physique du Temps, aux discussions qui
durent
déjà depuis un siècle sur le principe de Carnot et Clausius, sur la d
2350
qui ont une portée métaphysique indiscutable. Et
il
faudrait que les physiciens qui en discutent sachent que la dialectiq
2351
ros ouvrages pour être exposé sérieusement. Ce qu’
il
m’importe de marquer par cet exemple, c’est que l’Europe de l’esprit
2352
rit ne peut plus se présenter devant le monde, qu’
elle
a réveillé, dans le désordre spirituel et dans l’incohérence babéliqu
2353
e seule me paraît en mesure de résoudre, parce qu’
elle
seule l’a posé dans l’histoire, c’est celui de l’Un et du Divers égal
2354
La généralité n’est pas une matière enseignable.
Elle
ne peut vraiment consister que dans une attention en éveil permanent
2355
tielle, que tous les gains partiels, additionnés,
dus
à la spécialisation, ne combleront jamais, et toujours moins. C’est g
2356
ner le monde par petits bouts au prix de son âme.
Il
n’en reste pas moins que la spécialisation dans l’Université ne peut
2357
uisqu’on ne peut chercher de solution en arrière,
il
faut donc la chercher en avant : accepter le mouvement de spécialisat
2358
cléaire : or, les impasses et les paralogismes qu’
ils
y rencontrent semblent les confronter désormais à des options métaphy
2359
oins sublime que j’essaie aujourd’hui d’explorer,
elle
me paraît rendre compte du fait que ce sont les meilleurs spécialiste
2360
. c) Mais ces synthèses ne tomberont pas du Ciel,
elles
n’apparaîtront pas objectivement et comme spontanément au terme d’une
2361
at présent de notre culture et de nos universités
devrait
d’abord être confiée à des groupes de chercheurs représentant des dis
2362
r leur réunion physique en séminaires restreints,
ils
créeraient ces « carrefours de vérités hétérogènes » sur lesquels et
2363
estions et de réponses, le dialogue en un mot, et
il
exclut l’intervention monologuante sous forme de discours. Ce détail
2364
s existent déjà en puissance ; et pas non plus qu’
elle
s’inscrive devant nous, sur quelque carte perforée, comme un résultat
2365
ui importe, c’est que la synthèse s’actualise, qu’
elle
s’opère donc dans un esprit, dans une personne, car là seulement elle
2366
ns un esprit, dans une personne, car là seulement
elle
peut trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au
2367
son utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’
il
nous faut enfin, ce qui nous manque, ce sont des hommes de synthèse,
2368
r excellence en tant que tels par le fait même qu’
ils
auront pris conscience de ce qu’ils ne peuvent se contenter d’être se
2369
fait même qu’ils auront pris conscience de ce qu’
ils
ne peuvent se contenter d’être seulement des spécialistes. Favoriser
2370
r qu’une solution de bon sens presque simpliste :
il
me semble que le seul moyen de sauver la qualité des universités exis
2371
e proposent avec beaucoup de sagesse, me semble-t-
il
, les rapports d’experts qui vous sont soumis. Si l’on garde à l’espri
2372
avoir, dont je vous ai plus longuement entretenu,
il
me tarde de vous proposer des conclusions plus personnelles et plus p
2373
savoir en langages spécialisés. Pour y répondre,
il
faut envisager la création d’instituts ou de centres de synthèse, éta
2374
ue mutuelle. Deux meneurs de jeu par colloque, et
ils
ne peuvent appartenir à la même spécialité. Et quant au contenu : seu
2375
rdisciplinaires. J’entends par là : les sujets qu’
il
serait le plus malaisé de traiter dans le cadre de nos facultés class
2376
ons ou découvertes de la science et des arts sont-
elles
apparues ? Part de la gratuité, de la nécessité, des fins utilitaires
2377
comment y suppléer par les arts. 5. Européologie.
Il
existe dans la plupart de nos grandes universités des départements d’
2378
africaines, amérindiennesda, indonésiennes, etc.
Il
n’existe pas, ni hors d’Europe ni en Europe, de chaires d’études euro
2379
s spécifiques de notre civilisation, à l’heure où
elle
se répand d’une manière anarchique sur tous les continents de la plan
2380
avec une anxiété mêlée d’arrogance, à l’heure où
elle
s’interroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans son histoire.
2381
, à l’heure où elle s’interroge elle-même plus qu’
elle
n’a jamais fait dans son histoire. Cette liste de thèmes, vous le se
2382
autres rajeunis… Comment baptiser l’entreprise ?
Elle
pourrait se réclamer de beaucoup de noms illustres, d’hommes qui ont
2383
e Université européenne. Vraie université, puisqu’
elle
traiterait spécifiquement du général, en vue d’entretenir ou de forme
2384
ge cohérente du Tout. Vraiment européenne, puisqu’
elle
aurait pour fin de recréer l’union dans la diversité, qui est la form
2385
liées par une culture qui a fait le monde, et qui
doit
aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 59. Je n’ignore pas
2386
’idée maîtresse qui l’inspire est la suivante : —
il
faut que l’Europe tienne sa place et réalise sa vocation particulière
2387
lle et technologique née du complexe européen ; —
il
faut que les Européens prennent l’initiative de coopérer à l’établiss
2388
les moyens d’une aide conçue de telle manière qu’
elle
n’augmente pas les déséquilibres existants, et qu’elle ne se retourne
2389
n’augmente pas les déséquilibres existants, et qu’
elle
ne se retourne pas contre l’Europe ; — et il faut que les Européens s
2390
qu’elle ne se retourne pas contre l’Europe ; — et
il
faut que les Européens se préoccupent de présenter au monde nouveau e
2391
des cultures entrant en dialogue, et admettant qu’
elles
sont autant de manifestations valables, précieuses et nécessaires, au
2392
Or d’une part nous ne pouvons plus nous enfermer,
il
est trop tard, déjà tout communique, par la faute ou par la vertu de
2393
d’hui qu’aucune guerre ne peut être gagnée, et qu’
elles
sont toutes perdues par toute l’humanité. Le sujet du dialogue est im
2394
ute l’humanité. Le sujet du dialogue est immense,
il
est littéralement planétaire, il prête et il invite à toutes les conf
2395
gue est immense, il est littéralement planétaire,
il
prête et il invite à toutes les confusions imaginables. Pourtant, on
2396
nse, il est littéralement planétaire, il prête et
il
invite à toutes les confusions imaginables. Pourtant, on ne peut plus
2397
maginables. Pourtant, on ne peut plus l’esquiver.
Il
domine toute espèce de réflexion sur la culture, au seuil du dernier
2398
ulture, au seuil du dernier tiers du xxe siècle.
Il
remet en question toutes nos valeurs, bien plus profondément que les
2399
re ce dont nous tentons ici de mieux voir comment
il
faut le faire). Le groupe s’est ensuite occupé de sonder l’opinion de
2400
lité des hommes, de la liberté et de l’esclavage.
Il
était juste de relever d’abord le rôle décisif qu’ont joué les Europé
2401
i aboutit aux sciences et à la technique moderne.
Il
paraît indispensable, en effet, d’expliquer aux Occidentaux d’aujourd
2402
alisme oriental » : dans quelle mesure traduisent-
ils
des réalités, et dans quel contexte faut-il les replacer ? Enfin, la
2403
sent-ils des réalités, et dans quel contexte faut-
il
les replacer ? Enfin, la question des influences culturelles réciproq
2404
lettre excusant son absence forcée de ce congrès,
il
est en Chine ces jours-ci) critiquent vivement toute tentative d’affi
2405
nt les cultures orientales, dont on se demande si
ils
ne les tiennent pas, au fond et systématiquement, pour supérieures à
2406
e au contraire à soutenir que face au tiers-monde
il
convient que les Européens reprennent conscience de leurs vertus fond
2407
re en faveur de l’une et de l’autre attitude. Car
il
est bien certain que les Européens ont fait preuve, jusqu’à ce siècle
2408
à l’égard des autres cultures. Cela s’explique :
ils
les connaissaient mal, ils les connaissaient surtout par les récits d
2409
res. Cela s’explique : ils les connaissaient mal,
ils
les connaissaient surtout par les récits de marins, de marchands, de
2410
que toutes les cultures sont également valables,
il
est juste de faire observer que des Européens, presque seuls, ont pu
2411
ales, et de nos formules fédéralistes. Là encore,
il
ne s’agit pas un instant, quoi qu’en aient pensé certains d’entre vou
2412
Cinq rapports très importants lui sont soumis, et
il
me semble que chacun à sa manière, si différentes que soient ces mani
2413
érentes que soient ces manières et si opposées qu’
elles
puissent paraître, ces cinq rapports ont une vertu commune qui est de
2414
mais aussi les plus naïves questions à poser. Est-
il
certain, par exemple, que le développement industriel et technique su
2415
au développement par les Occidentaux ne reposent-
ils
pas sur la notion inconsciente, indiscutée mais très discutable d’une
2416
hiques et religieux qui les distinguent ? N’y a-t-
il
pas là une tendance déshumanisante, anticulturelle, barbarisante ? L’
2417
isante ? L’exactitude de ces calculs ne suppose-t-
elle
pas que tous les peuples auraient accepté les options fondamentales,
2418
industriel et technique de l’Occident moderne est-
il
une mesure fixe, comme le kilo, le mètre ou l’erg, à laquelle on pour
2419
ns le tiers-monde de « rattraper » l’Occident a-t-
elle
un sens, quand l’Occident change et bouge tout le temps et de plus en
2420
de plus en plus vite, et sans toujours savoir où
il
va et nous emmène ? Les hommes ne sont pas tous pareils, même pas dan
2421
les lois de l’économie s’effondrent, si justes qu’
elles
soient localement dans un milieu convenablement conditionné et réglé,
2422
» à l’occidentale un pays de culture différente,
il
faut bien voir que du même coup on s’attaque à son âme, ou en tout ca
2423
mes — sous-développés. Nous avons au contraire le
devoir
impérieux de leur dire ce qu’il va leur en coûter d’essayer de nous «
2424
contraire le devoir impérieux de leur dire ce qu’
il
va leur en coûter d’essayer de nous « rattraper », de dire aux Indien
2425
« rattraper », de dire aux Indiens par exemple qu’
ils
ne peuvent pas copier notre industrie et garder leurs rites, manger l
2426
enre humain mais sa prolifération incontrôlée qui
devrait
épouvanter et pousser à une action immédiate à grande échelle ! Plusi
2427
qui vous sont soumis insistent sur la priorité qu’
il
faudrait donner à une planification démographique sur la planificatio
2428
re, et peut même aggraver rapidement la famine qu’
elle
voulait prévenir à n’importe quel prix, fût-ce au prix de l’âme des p
2429
port bien certain entre la culture d’une part, qu’
ils
considèrent comme un luxe réservé à une élite disposant de loisirs, e
2430
politique, économique et sociale d’autre part, qu’
ils
considèrent comme le solide et le sérieux de l’existence de tous les
2431
e partage ces doutes ou ne se pose ces questions,
il
est certain que le lien entre culture et civisme n’est pas évident po
2432
ux réalités. Je voudrais vous montrer comment, si
elles
sont bien comprises, elles convergent et s’appuient mutuellement dans
2433
us montrer comment, si elles sont bien comprises,
elles
convergent et s’appuient mutuellement dans l’optique de l’Europe que
2434
e l’Europe que nous voulons unir, cette Europe qu’
il
s’agit de faire vivre tout d’abord dans l’esprit et le sentiment des
2435
ipation active de l’individu à la vie commune, qu’
il
s’agisse du cercle familial, professionnel et communal pour commencer
2436
e. Celle-ci existe déjà au niveau de la culture ;
il
faut maintenant la faire exister au niveau des réalités politiques, a
2437
exemple, y participent vraiment dans la mesure où
ils
ne se contentent pas d’écouter mais où ils prennent la parole ! Parti
2438
ure où ils ne se contentent pas d’écouter mais où
ils
prennent la parole ! Participer, ce n’est pas seulement prendre sa pa
2439
ecevoir, c’est-à-dire par apprendre et assimiler.
Il
doit apprendre le système des institutions et des principes sur lesqu
2440
voir, c’est-à-dire par apprendre et assimiler. Il
doit
apprendre le système des institutions et des principes sur lesquels o
2441
s et des principes sur lesquels on les a fondées.
Il
doit assimiler les règles de conduite, lois et conventions qui régiss
2442
t des principes sur lesquels on les a fondées. Il
doit
assimiler les règles de conduite, lois et conventions qui régissent l
2443
instruction civique — ou en tout cas, c’est ce qu’
elle
devrait être — mais ce n’est pas encore l’éducation au civisme. Celle
2444
uction civique — ou en tout cas, c’est ce qu’elle
devrait
être — mais ce n’est pas encore l’éducation au civisme. Celle-ci, en
2445
re l’éducation au civisme. Celle-ci, en effet, ne
doit
pas se contenter d’inculquer un savoir, de donner des réflexes, de di
2446
ner des réflexes, de discipliner l’individu, mais
elle
doit l’inciter à agir, à se manifester activement dans la communauté,
2447
es réflexes, de discipliner l’individu, mais elle
doit
l’inciter à agir, à se manifester activement dans la communauté, à y
2448
i démocrate, un bon citoyen et un bon Européen, s’
il
ne comprenait pas et s’il ne sentait pas, presque d’instinct, qu’il n
2449
n et un bon Européen, s’il ne comprenait pas et s’
il
ne sentait pas, presque d’instinct, qu’il ne peut y avoir de liberté
2450
as et s’il ne sentait pas, presque d’instinct, qu’
il
ne peut y avoir de liberté effective là où il n’y a pas de responsabi
2451
qu’il ne peut y avoir de liberté effective là où
il
n’y a pas de responsabilité concrète ; et que, inversement, la condit
2452
nu pour responsable que si l’on peut démontrer qu’
il
était libre au moment où il a signé tel document, commis telle action
2453
’on peut démontrer qu’il était libre au moment où
il
a signé tel document, commis telle action, et qu’il n’a pas agi sous
2454
a signé tel document, commis telle action, et qu’
il
n’a pas agi sous contrainte, ou dans un état d’inconscience ou de fol
2455
est le trait caractéristique du civisme européen.
Elle
représente la santé de la démocratie, dont les deux maladies typiques
2456
s, l’homme n’est pas responsable, dans le second,
il
n’est pas libre. Ni dans le premier, ni dans le second de ces cas, il
2457
Ni dans le premier, ni dans le second de ces cas,
il
ne saurait être considéré comme un citoyen véritable. De ces définiti
2458
insi le rôle de l’éducateur européen est double :
il
doit d’une part inculquer à l’élève les lois et conventions de la vie
2459
i le rôle de l’éducateur européen est double : il
doit
d’une part inculquer à l’élève les lois et conventions de la vie soci
2460
vie sociale et communautaire, mais d’autre part,
il
doit préparer l’élève à agir librement, selon son jugement, une fois
2461
e sociale et communautaire, mais d’autre part, il
doit
préparer l’élève à agir librement, selon son jugement, une fois sorti
2462
t, selon son jugement, une fois sorti de l’école.
Il
doit donc d’une part initier l’enfant aux règles communes, d’autre pa
2463
selon son jugement, une fois sorti de l’école. Il
doit
donc d’une part initier l’enfant aux règles communes, d’autre part le
2464
ropéenne ne sont contradictoires qu’en apparence.
Elles
sont en réalité complémentaires, elles ne font que traduire la dialec
2465
apparence. Elles sont en réalité complémentaires,
elles
ne font que traduire la dialectique de la responsabilité et de la con
2466
me des civilisations totalitaires dans lesquelles
il
s’agit avant tout d’être conforme, d’obéir strictement aux modèles co
2467
vres qui représentent la culture européenne, — qu’
il
s’agisse de livres ou de monuments, de tableaux ou de symphonies, de
2468
l’enfant, l’adolescent, le débutant de tout âge,
doit
d’abord en recevoir des impressions et tenter de les assimiler, de le
2469
es assimiler, de les analyser, de les comprendre.
Il
doit prendre connaissance des chefs-d’œuvre, apprendre quand et comme
2470
assimiler, de les analyser, de les comprendre. Il
doit
prendre connaissance des chefs-d’œuvre, apprendre quand et comment il
2471
nce des chefs-d’œuvre, apprendre quand et comment
ils
ont été créés, dans quel contexte historique, à quelles fins religieu
2472
s fins religieuses et sociales, dans quel esprit.
Il
doit donc tout d’abord apprendre à voir, à lire, à écouter ces chefs-
2473
ins religieuses et sociales, dans quel esprit. Il
doit
donc tout d’abord apprendre à voir, à lire, à écouter ces chefs-d’œuv
2474
une idée de la manière dont tout cela a été fait,
il
lui viendra le désir de le faire à son tour. Il commencera naturellem
2475
, il lui viendra le désir de le faire à son tour.
Il
commencera naturellement par imiter, et s’il imite mal, son maître le
2476
our. Il commencera naturellement par imiter, et s’
il
imite mal, son maître le corrigera. Mais à cela ne se borne pas son é
2477
te des modèles orthodoxes n’est pas sa fin, comme
elle
le serait pour un danseur hindou, par exemple, qui doit exécuter exac
2478
e serait pour un danseur hindou, par exemple, qui
doit
exécuter exactement les rites, ou pour un peintre officiel sous Stali
2479
différence se manifeste d’abord comme une erreur.
Il
appartient au bon maître de distinguer l’erreur due à la maladresse d
2480
l appartient au bon maître de distinguer l’erreur
due
à la maladresse de l’« erreur » qui révèle l’exigence intime d’une pe
2481
e, un poète, un musicien, veut d’abord dire ce qu’
il
est seul à pouvoir dire (surtout à partir du romantisme), mais en mêm
2482
rtout à partir du romantisme), mais en même temps
il
publie, il expose, il ambitionne d’être joué en public, c’est-à-dire
2483
tir du romantisme), mais en même temps il publie,
il
expose, il ambitionne d’être joué en public, c’est-à-dire qu’il cherc
2484
ntisme), mais en même temps il publie, il expose,
il
ambitionne d’être joué en public, c’est-à-dire qu’il cherche aussi l’
2485
ambitionne d’être joué en public, c’est-à-dire qu’
il
cherche aussi l’approbation et la sanction suprême de la communauté —
2486
et la sanction suprême de la communauté — même s’
il
ne doit l’obtenir qu’à titre posthume. Nous retrouvons ici nos deux c
2487
sanction suprême de la communauté — même s’il ne
doit
l’obtenir qu’à titre posthume. Nous retrouvons ici nos deux catégorie
2488
ies fondamentales : liberté et responsabilité. Qu’
il
s’agisse du citoyen actif ou de l’artiste créateur, le problème est l
2489
me dans sa forme et dans ses étapes dialectiques.
Il
s’agit d’abord d’acquérir une certaine somme d’informations, puis de
2490
is en même temps d’assumer les responsabilités qu’
il
entraîne dans la communauté. Au couple antinomique inséparable libert
2491
bon artiste européen. L’éducation européenne, qu’
il
s’agisse de civisme ou de culture trouve ainsi sa formule caractérist
2492
, et découvrent leur style. Or, presque toujours,
ils
redécouvrent en même temps les mérites, curieusement « modernes » à l
2493
rien peut en donner d’innombrables exemples, mais
ils
seront rarement aussi parlants et convaincants que les chefs-d’œuvre
2494
es Allemands qui croyaient défendre leur Kultur —
elle
se dissipe comme brume au soleil à la lumière de l’Histoire, et très
2495
e : celui de l’évolution de la musique en Europe.
Elle
naît avec le chant grégorien au vie siècle en Italie, s’enrichit au
2496
s les Flandres avec Ockeghem et Josquin des Prés.
Elle
rayonne en Bourgogne, en France, et de l’Espagne à la Bohême, et rede
2497
spagne à la Bohême, et redescend vers l’Italie qu’
elle
enrichit de ses nombreuses découvertes, jusqu’au xvie siècle, quand
2498
e une bonne douzaine de nos frontières actuelles.
Elles
relient des cités, des foyers de création, des maîtres, et non pas de
2499
plement l’école locale ou régionale dans laquelle
il
s’est formé. Roland de Lassus n’appartient ni à la Belgique, ni à la
2500
Colmar à la France des siècles après sa mort. Qu’
il
s’agisse de musique, de peinture, d’architecture, de philosophie ou d
2501
de la religion qui les inspira toutes au départ,
il
n’est pas une seule des branches de notre culture qui ne résulte de m
2502
anges, tissant l’œuvre commune des Européens ; et
il
n’en est pas une seule que l’on puisse étudier d’une manière sérieuse
2503
frontières d’une seule de nos nations actuelles.
Il
n’y a pas plus de « peinture française » que de « chimie allemande »
2504
ontrer son unité fondamentale, base de l’union qu’
il
reste à faire. Troisième thème : L’Art, comme activité de tous
2505
ire. Et de même, dans nos démocraties, tout homme
doit
et peut être un citoyen. Pourquoi l’art serait-il seul à rester une s
2506
it et peut être un citoyen. Pourquoi l’art serait-
il
seul à rester une spécialité de luxe, réservée aux seuls artistes pro
2507
culture n’est pas vivante et n’est pas saine, si
elle
reste l’activité des seuls artistes, savants ou écrivains professionn
2508
nt passif et en dehors du coup. Une culture saine
doit
être vivante dans chaque membre de la communauté. Tout le monde n’a p
2509
ens civique : ce rapport devient manifeste dès qu’
il
s’agit de discuter et de voter un plan d’urbanisme, ou de sauvegarder
2510
le » n’intéressant que les sujets vraiment doués,
devrait
occuper une place importante dans tous nos programmes scolaires. Car
2511
ortante dans tous nos programmes scolaires. Car s’
il
est vrai comme le dirait Pascal que le principe de toute morale est d
2512
e le principe de toute morale est de bien penser,
il
faut dire aussi que le principe de toute culture c’est de bien sentir
2513
gne pour l’éducation civique des jeunes Européens
doit
comporter une campagne pour l’éducation artistique des futurs citoyen
2514
tistique des futurs citoyens — et peut-être même,
doit
-elle commencer par là. 63. Ces déclarations sont extraites de deux
2515
que des futurs citoyens — et peut-être même, doit-
elle
commencer par là. 63. Ces déclarations sont extraites de deux conf
2516
nement des langues et des littératures étrangères
doive
se proposer « d’inspirer à l’élève le respect des peuples étrangers »
2517
e dit une directive pédagogique d’un de nos pays.
Il
ne s’agit pas d’utiliser l’enseignement au profit d’une bonne cause,
2518
r l’enseignement au profit d’une bonne cause, fut-
elle
européenne, mais de le rendre conforme à son objet : or il se trouve
2519
enne, mais de le rendre conforme à son objet : or
il
se trouve que cet objet est un phénomène 1° européen et non pas natio
2520
tional, 2° littéraire et non pas politique. Ce qu’
il
s’agit ici d’inspirer à l’élève, c’est le respect des auteurs, s’ils
2521
spirer à l’élève, c’est le respect des auteurs, s’
ils
le méritent, et non des peuples. Un peuple n’écrit rien, ne produit p
2522
uple n’écrit rien, ne produit pas de littérature.
Il
arrive au contraire qu’une nation, au sens moderne, soit en partie le
2523
ériode des plus sombres de l’histoire, en France.
Il
ne s’agit pas non plus de « dégager les apports des différents pays »
2524
ngue, traditions, croyances du milieu, etc., mais
ils
sont là pour tous, et lui seul en tire cette œuvre qui nous intéresse
2525
ct des peuples », « apports des pays »), c’est qu’
elles
traduisent l’obsession nationale dont l’enseignement littéraire devra
2526
bsession nationale dont l’enseignement littéraire
devrait
se guérir s’il veut se conformer à la vérité et à la réalité de son o
2527
ont l’enseignement littéraire devrait se guérir s’
il
veut se conformer à la vérité et à la réalité de son objet. Quand il
2528
r à la vérité et à la réalité de son objet. Quand
il
faut caractériser en peu de mots une œuvre, une vie, ces réflexes ou
2529
on où s’est formée sa sensibilité, la religion qu’
il
suit ou qu’il a rejetée, ou ses prises de parti idéologiques et polit
2530
rmée sa sensibilité, la religion qu’il suit ou qu’
il
a rejetée, ou ses prises de parti idéologiques et politiques, ou enco
2531
pe autant qu’à notre idée de l’enseignement. Mais
elle
se fonde sur l’idée que l’enseignement de l’histoire, de la géographi
2532
e pas de l’addition de littératures nationales qu’
il
s’agirait aujourd’hui, de rapprocher et de comparer, voire d’unifier
2533
haute voix met l’accent sur la mauvaise syllabe,
il
s’endort pour l’éternité… Les écrits hindous (ou aztèques, incas, man
2534
ensive dans le temps, avec la culture européenne.
Elle
embrasse donc une période de vingt-six siècles (d’Homère à Goethe)… E
2535
période de vingt-six siècles (d’Homère à Goethe)…
Elle
constitue une « unité intelligible », qui s’évanouit dès qu’on la mor
2536
yons plus parce que trop évidente, est décisive :
elle
atteste la spécificité et l’unité fondamentale des activités littérai
2537
e, du nationalisme, et de l’instruction publique.
Il
importe de situer ce phénomène dans une perspective mondiale qui le r
2538
tre les romantiques allemands, français, anglais,
ils
se ressemblent davantage entre eux que chacun d’eux aux auteurs class
2539
t la langue la plus riche pour un poète, parce qu’
elle
combine la plus grande diversité de sources et d’influences européenn
2540
à ne plus avoir qu’une seule allégeance commune ;
elle
signifie bien au contraire une pluralité des allégeances. Il est faux
2541
bien au contraire une pluralité des allégeances.
Il
est faux de penser que le seul devoir de l’individu serait son devoir
2542
es allégeances. Il est faux de penser que le seul
devoir
de l’individu serait son devoir envers l’État ; et il est exorbitant
2543
enser que le seul devoir de l’individu serait son
devoir
envers l’État ; et il est exorbitant de considérer comme le devoir su
2544
e l’individu serait son devoir envers l’État ; et
il
est exorbitant de considérer comme le devoir suprême de l’individu ce
2545
tat ; et il est exorbitant de considérer comme le
devoir
suprême de l’individu celui qui le lierait à quelque super-État.65
2546
tion : les effacer de force, en fait et en droit.
Il
n’y aura jamais d’édit de Villers-Cotterêts dans une Europe fédérée.
2547
les étrangers qui lui demandaient l’hospitalité.
Il
leur coupait les jambes si elles dépassaient, ou les leur étirait à l
2548
ient l’hospitalité. Il leur coupait les jambes si
elles
dépassaient, ou les leur étirait à l’aide de cordes si elles étaient
2549
saient, ou les leur étirait à l’aide de cordes si
elles
étaient plus courtes que le lit. Thésée lui ayant fait subir ce même
2550
it. Thésée lui ayant fait subir ce même supplice,
il
en mourut. C’est l’histoire des États-nations, offrant une hospitalit
2551
ellera — peut-être — les États-Unis d’Europe » et
il
s’écrie : « Je dois vous donner un avertissement. Le temps presse. Si
2552
— les États-Unis d’Europe » et il s’écrie : « Je
dois
vous donner un avertissement. Le temps presse. Si nous devons constit
2553
donner un avertissement. Le temps presse. Si nous
devons
constituer les États-Unis d’Europe, sous quelque nom que ce soit, il
2554
tats-Unis d’Europe, sous quelque nom que ce soit,
il
faut commencer maintenant… Debout l’Europe ! » Il y a vingt-deux ans
2555
Sans corps constitué, sans tête, comment pourrait-
elle
donc répondre à l’appel pathétique du plus illustre homme d’État de c
2556
ncontestablement dans le sens de la nation. »66
Il
est vrai que le même André Malraux quelques jours plus tard, interrog
2557
ni ne veut rien y changer, que c’est là-dessus qu’
il
faut bâtir, et qu’on doit appeler ça réalisme. Le cancer et les malad
2558
r, que c’est là-dessus qu’il faut bâtir, et qu’on
doit
appeler ça réalisme. Le cancer et les maladies mentales sont aussi de
2559
le réalisme consiste à le proclamer avec emphase.
Il
ne consiste pas non plus à nier ces maux, mais bien à faire en sorte
2560
us à nier ces maux, mais bien à faire en sorte qu’
ils
cessent d’être réels. L’État-nation en crise Que les nations so
2561
uipuscoa basque ou de la Catalogne —, crises dont
il
est concevable qu’elles se résolvent un jour (soit par l’octroi d’un
2562
la Catalogne —, crises dont il est concevable qu’
elles
se résolvent un jour (soit par l’octroi d’un régime plus différencié
2563
droite, le centre étant acquis depuis longtemps.
Elle
est plus grave et significative que la revendication d’un État occita
2564
trop souvent confondues avec le fédéralisme dont
ils
sont deux négations ; l’autre d’un dépassement du fédéralisme interét
2565
ues, techniques et démographiques de notre temps.
Ils
ne me semblent pas confirmer que « l’évolution joue dans le sens de l
2566
i ne pourrait que tuer l’Europe du xxe siècle si
elle
n’est pas surmontée à temps. Origines de l’État-nation La grand
2567
vitable du progrès. Pour dissiper cette illusion,
il
faudrait enseigner dans nos écoles un minimum d’histoire générale de
2568
État-nation qui est né de leur collusion moderne.
Il
faudrait rappeler qu’après la préhistoire qui ne connaissait que les
2569
Europe, empire de Charlemagne, puis Saint-Empire.
Il
faudrait montrer que les premiers États nationaux n’apparaissent qu’a
2570
et avec son appui réalise aux dépens des juifs qu’
il
fait dépouiller et des chevaliers du Temple qu’il fait exécuter, une
2571
il fait dépouiller et des chevaliers du Temple qu’
il
fait exécuter, une merveilleuse opération sur l’or ! Cet exemple de r
2572
e toutes instances universelles — sauf celle dont
il
se trouve qu’on peut la contrôler — sera vite suivi par les rois d’Es
2573
à peine supportable quand un prince l’incarne, s’
il
n’est pas un génie ou un saint, mais qui devient proprement révoltant
2574
angible en nos esprits, qui résistent à l’idée qu’
il
pourrait après tout n’être qu’une forme transitoire, comme tant d’aut
2575
e, on vénère ses statues sur toutes les places. «
Il
faut une religion pour le peuple » assure-t-on, et comme ce n’est plu
2576
ouvoirs des grands empires traditionnels, bien qu’
il
n’en ait ni la pluralité ethnique et linguistique, ni le caractère d’
2577
et linguistique, ni le caractère d’universalité.
Il
se rêve et se veut fermé, complet, suffisant en soi tant pour sa cult
2578
ns maintenant ces États-nations unitaires tels qu’
ils
sont dans leur être et leur agir concret, non plus dans leurs seules
2579
ption, sont à la fois trop petits et trop grands.
Ils
sont trop petits si on les regarde à l’échelle mondiale. Ils sont tro
2580
op petits si on les regarde à l’échelle mondiale.
Ils
sont trop grands si l’on en juge par leur incapacité d’animer leurs r
2581
ns une participation réelle à la vie politique qu’
ils
prétendent monopoliser. Le problème du petit État dans le monde des G
2582
autres) confrontés aux trois seuls vrais Grands.
Ils
sont trop petits « à l’échelle des moyens techniques modernes, à la m
2583
954 Jean Monnet (Lettre de démission de la CECA).
Ils
sont trop petits pour se défendre seuls, même avec l’aide d’une petit
2584
ée par les barrages antimissiles des deux grands.
Ils
sont trop petits dans le domaine économique pour répondre au « défi a
2585
ces naguère coloniales, et qui vivent mal… Enfin,
ils
sont trop petits pour agir politiquement au niveau des empires vérita
2586
satellisation politique ou économique. Par quoi
ils
manquent doublement à la fonction de toute autorité : sécuriser les m
2587
urs citoyens puissent y exercer normalement leurs
devoirs
civiques et participer effectivement à la vie de la cité ; donc trop
2588
e à prescrire paraît facile à formuler : Parce qu’
ils
sont trop petits, les États-nations devraient se fédérer à l’échelle
2589
Parce qu’ils sont trop petits, les États-nations
devraient
se fédérer à l’échelle continentale ; et parce qu’ils sont trop grand
2590
se fédérer à l’échelle continentale ; et parce qu’
ils
sont trop grands, ils devraient se fédéraliser à l’intérieur. Remède
2591
continentale ; et parce qu’ils sont trop grands,
ils
devraient se fédéraliser à l’intérieur. Remède facile à prescrire, ma
2592
tinentale ; et parce qu’ils sont trop grands, ils
devraient
se fédéraliser à l’intérieur. Remède facile à prescrire, mais presque
2593
un dilemme aussi simple qu’inexorable : — ou bien
ils
se contentent de proclamer leur volonté farouche d’indépendance et le
2594
d’indépendance et leur souveraineté absolue, dont
ils
refusent de rien déléguer à une autorité supranationale, fédérale — e
2595
une autorité supranationale, fédérale — et alors
ils
seront fatalement satellisés un à un ; — ou bien ils font ce qu’il fa
2596
seront fatalement satellisés un à un ; — ou bien
ils
font ce qu’il faut pour pouvoir résister, c’est-à-dire qu’ils déciden
2597
ent satellisés un à un ; — ou bien ils font ce qu’
il
faut pour pouvoir résister, c’est-à-dire qu’ils décident de résister
2598
qu’il faut pour pouvoir résister, c’est-à-dire qu’
ils
décident de résister tous ensemble — et alors ils renoncent à leur so
2599
ils décident de résister tous ensemble — et alors
ils
renoncent à leur souveraineté absolue au profit d’une fédération qui
2600
de la Première Internationale à Genève, en 1867,
il
avait dénoncé l’impossibilité de constituer les États-Unis d’Europe s
2601
nations paraissant insoluble en théorie autant qu’
il
le reste en pratique dans l’état actuel de ses données72, il va fallo
2602
en pratique dans l’état actuel de ses données72,
il
va falloir ou bien renoncer à l’union et alors il n’y aura plus de pr
2603
il va falloir ou bien renoncer à l’union et alors
il
n’y aura plus de problème, ou bien modifier les données mêmes du prob
2604
absorber les voisins. Si l’on veut unir l’Europe,
il
faut partir d’autre chose que de ses facteurs de division, il faut bâ
2605
ir d’autre chose que de ses facteurs de division,
il
faut bâtir sur autre chose que sur les obstacles à l’union ; opérer s
2606
précisément, où le problème se révèle insoluble.
Il
faut se fonder sur ce qui est destiné à devenir demain la vraie réali
2607
.74 Invention de la région au xxe siècle
Il
n’est rien dont les jeunes sociologues s’occupent avec plus de passio
2608
vec plus de passion en Europe. C’est qu’en effet,
il
s’agit là d’un phénomène complexe et neuf, que nous voyons lentement
2609
ître de la combinaison de forces très diverses qu’
il
s’agit de capter et d’harmoniser, et dont les principales sont : l’ex
2610
au début, j’improvisai sur le thème que voici :
Il
peut sembler curieux, Messieurs, qu’à l’âge de l’union des nations et
2611
se dessiner, s’organiser et s’affirmer. Et comme
elles
seront jeunes et souples, pleines de vitalité, ouvertes sur le monde,
2612
ples, pleines de vitalité, ouvertes sur le monde,
elles
noueront entre elles des relations d’échanges aussi nombreuses et fré
2613
lité, ouvertes sur le monde, elles noueront entre
elles
des relations d’échanges aussi nombreuses et fréquentes que possible.
2614
nges aussi nombreuses et fréquentes que possible.
Elles
seront amenées à se grouper selon leurs affinités, selon leur voisina
2615
ècle. La politique d’union européenne, désormais,
doit
consister à effacer nos divisions pour donner libre jeu à nos diversi
2616
t un écho pour moi des plus inattendus : c’est qu’
elles
venaient à la rencontre non seulement des souhaits des organisateurs
2617
lisé du continent et le plus allergique, semblait-
il
, au fédéralisme à base régionale : j’entends la République française
2618
s78 et une bonne centaine d’études substantielles
dues
à des sociologues, à des politologues, à des économistes, à des juris
2619
s accentué de vastes régions de France. La nation
doit
réparation du tort ainsi causé79. On n’est pas loin de l’agitation p
2620
de l’État est devenue largement illusoire, quand
elle
n’est pas toute négative, j’entends quand elle ne se réduit pas à dir
2621
nd elle n’est pas toute négative, j’entends quand
elle
ne se réduit pas à dire non à des mesures positives, ou bien à consen
2622
à consentir un abandon (parfois opportun). Ainsi,
elle
permet aux États de procéder à leur désarmement tarifaire, de renonce
2623
e renoncer aux droits de douane ; ou au contraire
elle
leur sert de prétextes à refuser toute délégation de pouvoirs à des o
2624
légation de pouvoirs à des organes fédéraux. Mais
elle
ne peut rien faire de plus. On l’a bien vu lors de la première guerre
2625
sités qui expliquent que le Marché commun ait cru
devoir
convoquer en 1961 le très important colloque de Bruxelles sur les éco
2626
ayonne sur trois pays, Suisse, France, Allemagne.
Il
pourrait en aller de même d’une Regio Genevensis englobant les ethnie
2627
écision régionaux dont tout le monde parle, et qu’
ils
acquièrent de la force : lorsqu’ils auront pris en fait (sinon en dro
2628
parle, et qu’ils acquièrent de la force : lorsqu’
ils
auront pris en fait (sinon en droit) plus d’importance économique et
2629
n de l’Europe se révélera immédiatement possible.
Il
se peut que cette évolution exige bien plus de temps que les pionnier
2630
mpire » et tiraient de là leurs libertés — sera-t-
elle
fondée sur des réalités en plein essor, non sur des vieilles carcasse
2631
y trompons pas : le processus sera très long, et
il
nous paraîtra nécessairement très lent, au jour le jour. Nous n’en so
2632
ine avons-nous pris la mesure des perspectives qu’
il
nous invite à explorer, notamment institutionnelles. Des réalisations
2633
veau ne sauraient être décrétées sans transition.
Il
est normal qu’elles exigent une longue période de mise en place silen
2634
être décrétées sans transition. Il est normal qu’
elles
exigent une longue période de mise en place silencieuse des réalités
2635
e base de toute vie sociale et publique en Grèce.
Elle
donna même son nom à cette forme d’activité : la politique 83. De mêm
2636
d’hui de le voir, ou d’en croire leurs yeux quand
ils
le voient, c’est le dogme inculqué dans les esprits pendant plusieurs
2637
Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel.
Elles
ont commencé, elles finiront. » Et il ajoutait : « La confédération e
2638
pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé,
elles
finiront. » Et il ajoutait : « La confédération européenne, probablem
2639
éternel. Elles ont commencé, elles finiront. » Et
il
ajoutait : « La confédération européenne, probablement, les remplacer
2640
le monde n’a pas lu Renan… Et cette succession qu’
il
annonce, ce « remplacement » des États-nations par la fédération, cel
2641
u spontané du fameux « mouvement de l’histoire ».
Il
faudra que la succession, le remplacement s’opèrent dans les esprits
2642
tiguës de taille donnée, en sorte que ces limites
doivent
être tracées avec une certaine liberté de jugement 85. Ainsi : là où
2643
ans l’histoire, la cité se détache du territoire,
elle
« décolle » ; une unité politique se définit non plus en termes de li
2644
’échanges, de “flux” diraient les scientifiques :
il
faut chercher à être aussi indispensables aux autres que les autres n
2645
soire dont se vantaient les États-nations. Enfin,
il
est une grande notion que les régions nous amèneront à mettre en lumi
2646
ce maître de tout, et d’autant plus absolument qu’
il
devenait anonyme et sans visage. La devise de Guillaume Postel et de
2647
lurinationales se sont définies ou constituées et
elles
ne peuvent que se multiplier à mesure que les barrières douanières s’
2648
gionales. Cette étape me paraît décisive parce qu’
elle
marque le dépassement de l’ère des États-nations prétendus souverains
2649
e nulle au cours des vingt-deux dernières années,
il
n’est pas difficile de faire mieux. La construction fédérale à partir
2650
tous ordres. Jusqu’au jour où l’on s’apercevra qu’
il
n’y a plus qu’à formaliser et couronner d’un exécutif fédéral une Eur
2651
s et de cibles, de produits cartésiens, etc.). Or
il
se trouve que c’est par la théorie des ensembles que l’on aborde aujo
2652
s-nations ne se fera pas ou se fera trop tard, qu’
elle
est une contradiction dans les termes, une utopie, et pire que cela :
2653
ons au sens premier — peuples, régions, ethnies ;
elles
sont du type France, Espagne, Grande-Bretagne, non du type Bretagne,
2654
non du type Bretagne, Catalogne, pays de Galles ;
elles
sont donc des États impérialistes, non des communautés qui revendique
2655
ndiquent contre leur État-nation l’autonomie dont
il
les a frustrées. 69. Déjà, le député aux communes du parti séparatis
2656
Suisse elle-même est un empire réussi, en tant qu’
elle
groupe sous une égide suprême et arbitrale (supranationale) une plura
2657
les notes essentielles de l’empire. 72. « Quand
il
s’agit de nations comme celles de la vieille Europe […], qui pourrait
2658
à moins d’être un imbécile, qu’une seule d’entre
elles
consentira jamais à remettre une part de ses pouvoirs à une autorité
2659
4. Cf. Janus, n° 15, été 1967, p. 84. 75. L’URSS
devra
bien restituer un jour ou l’autre à la libre disposition de leurs hab
2660
que et civitas donne civisme, synonymes réels qui
devraient
être perçus et vécus comme tels… Que pourrait donner regio ? (sans év
2661
ses moyens. Si l’on ne déclare pas ce qu’on veut,
il
n’est pas très intéressant de chercher à deviner ce qui sera : « l’ob
2662
en plus sûr. Objections tactiques « Comme s’
il
n’était déjà pas assez difficile de faire l’Europe avec les Six, et d
2663
ustrielle. » Principes d’une réponse : — a) N’est-
il
pas justement trop difficile de faire l’Europe politique sur la base
2664
exactement, du 17 février au 16 novembre 1848, et
il
est entré en vigueur à cette date sans la moindre mesure de transitio
2665
lation d’un cordon douanier commun, par exemple.)
Il
n’y a qu’une transition du projet au succès : c’est l’acte créateur,
2666
gens n’en veulent pas, de vos régions autonomes.
Ils
préfèrent mendier des subventions à Paris. Voyez les Bretons, qui vot
2667
uelles seront leurs frontières exactes ? » « Faut-
il
qu’elles aient des superficies ou des populations à peu près égales ?
2668
seront leurs frontières exactes ? » « Faut-il qu’
elles
aient des superficies ou des populations à peu près égales ? La régio
2669
’on va tenter d’analyser. 2. Que la région ne
doit
pas être conçue comme un État-nation en réduction Presque toutes l
2670
propositions axiomatiques de ce genre : — L’État
doit
être unique et indivisible. — De son siège unique, dans la capitale,
2671
enseignement, fiscalité, défense, tourisme, etc.)
doit
dépendre d’un seul et même organisme, l’État, dans les limites d’un s
2672
droit de brûler ses hérétiques, mais l’État a le
devoir
de sévir contre ceux qui contestent l’un de ses dogmes (objecteurs de
2673
par McLuhan ne peut vraiment comprendre que ce qu’
il
voit. Dans ce monde-là, l’expression « Faut-il vous faire un dessin ?
2674
qu’il voit. Dans ce monde-là, l’expression « Faut-
il
vous faire un dessin ? » évoque le modèle même de toute explication p
2675
opre à convaincre les plus ignares, jusqu’à ce qu’
ils
disent : « Ah ! oui, je vois ! » Aux yeux de cet homme gutenbergien,
2676
pas d’un ordre essentiellement différent de ce qu’
elles
sont aujourd’hui. La vie communale — seule école efficace du civisme
2677
nistrative que d’accroître les libertés civiques.
Elle
ne serait à aucun titre un modèle neuf de relations humaines et de st
2678
de relations humaines et de structure du pouvoir.
Elle
ne représenterait aucune révolution, au sens où j’ai toujours entendu
2679
ux, au nombre desquels je me suis toujours rangé.
Il
n’en reste pas moins probable qu’elle va constituer le premier stade,
2680
ujours rangé. Il n’en reste pas moins probable qu’
elle
va constituer le premier stade, non pas certes de l’ordre nouveau féd
2681
ne série de raisons (pas seulement militaires) qu’
il
serait trop long de développer ici : qu’il suffise d’évoquer la sécur
2682
es) qu’il serait trop long de développer ici : qu’
il
suffise d’évoquer la sécurité suisse et ses motifs. Mais le fédéralis
2683
moins douze ans si nous commençons tout de suite.
Il
nous faut apprendre à penser par problèmes et non par nations. Devant
2684
participation civique, université, par exemple),
il
nous faut apprendre : 1° à déterminer les éléments de base ou modules
2685
siècle il y ait d’autres différences que celles
dues
aux moyens techniques de mise au pas d’une nation. Et de Napoléon à t
2686
cadres et ses mécanismes. Je demande seulement qu’
il
corresponde aux réalités humaines et qu’il les serve, au lieu de prét
2687
ent qu’il corresponde aux réalités humaines et qu’
il
les serve, au lieu de prétendre à les régir en souverain. Je demande
2688
de son Principe fédératif, où Proudhon estime qu’
il
« résume toute sa science constitutionnelle », je trouve cette propos
2689
le, de garantie mutuelle et de surveillance ». Et
il
estime puéril de restreindre la séparation des pouvoirs aux membres d
2690
est pas seulement entre sept ou huit élus […] que
doit
être partagé le gouvernement d’un pays, c’est entre les provinces et
2691
t des totalitaires du xxe siècle qui l’achèvent.
Il
ne s’agit donc, pour Proudhon, ni de décentraliser, ni de déconcentre
2692
eintes, enfin fédération de fédérations (Europe).
Il
faut aller plus loin. 1° Les pouvoirs politiques peuvent très bien ad
2693
emment, sont parfois englobées l’une par l’autre.
Il
se peut que les régions politiques soient définies demain comme les i
2694
ntes, définissant des régions spécifiques. « Faut-
il
vous faire un dessin ? » Ce ne serait pas facile. Essayez de figurer,
2695
ple, ma définition personnelle, donnée plus haut.
Il
est assez facile de visualiser l’appartenance d’un élément à deux ou
2696
l’on passe à quatre ensembles, c’est difficile ;
il
faut recourir à des abscisses et ordonnées ; au-delà, c’est irréalisa
2697
es remarques définissent, est à peine exploré. a)
Il
faudrait commencer par opérer la dissociation et la distribution néce
2698
mmun, par exemple, qui est un pouvoir économique,
doit
-il entretenir des visées politiques, ou laisser ce soin soit à une au
2699
par exemple, qui est un pouvoir économique, doit-
il
entretenir des visées politiques, ou laisser ce soin soit à une autre
2700
ormules de participation civique et l’urbanisme :
il
serait facile de multiplier ce type de problèmes à résoudre au niveau
2701
es de régions ouvre un autre champ de recherches.
Il
s’agirait ici de la réunion de régions libérées de leur État-nation,
2702
chacun de nous sait très bien à quelles sociétés
il
cotise, où il paie ses impôts, qui est de sa paroisse et quels sont l
2703
s sait très bien à quelles sociétés il cotise, où
il
paie ses impôts, qui est de sa paroisse et quels sont les paysages de
2704
le phénomène dominant du xxe siècle, on doute qu’
il
pense à autre chose qu’à la France. 90. Les auteurs de manuels s’ins
2705
stratégie politique de la fédération européenne,
il
est probable que le chemin conduisant de l’État-nation à la région de
2706
le chemin conduisant de l’État-nation à la région
devra
passer par la supranationalité et ses institutions étatiques. Mais ce
2707
propose le terme de « régions carrefours ». 95.
Il
est certain que le Marché commun ne cessera d’être menacé par les Éta
2708
entités politiques, des « droits » économiques qu’
ils
s’arrogent en barons pillards. Tant qu’il n’y aura pas, au niveau con
2709
ues qu’ils s’arrogent en barons pillards. Tant qu’
il
n’y aura pas, au niveau continental, une autorité politique fédérale,
2710
fédérale, la Commission et le Parlement de la CEE
devront
s’efforcer d’y suppléer en revendiquant des pouvoirs « supranationaux
2711
ion à outrance de la campagne électorale, bien qu’
elle
ne concernât que des enjeux municipaux ou provinciaux… ». Voilà pris
2712
re époque. Une approche aphoristique, me semble-t-
il
, s’y prêtera mieux qu’un discours ordonné. 1. L’État-nation totalit
2713
e comparait à Bismarck, et qui pensait que l’État
doit
être fort pour servir fortement le Prolétariat, lequel ne manquera pa
2714
doctrines collectivistes, de droite ou de gauche,
il
a vite fait de les réduire à leur dénominateur commun : la bureaucrat
2715
les à mort, et par quelles différences cela s’est-
il
traduit dans les procès de Leningrad et de Burgos ? On ne trouvera de
2716
les « fascistes assassins », mais murmurent « qu’
ils
ne peuvent manquer de regretter » que ne soient pas « mieux motivées
2717
es fascistes et ces communistes, je ne dis pas qu’
ils
sont tous les mêmes. Ils se haïssent, non sans quelques raisons, mais
2718
nistes, je ne dis pas qu’ils sont tous les mêmes.
Ils
se haïssent, non sans quelques raisons, mais cela ne compte pas. Les
2719
ul domaine. Pour passer au plus sanglant racisme,
il
suffirait que la France prenne au sérieux les paroles de son chant sa
2720
ins efficace que Déroulède, cette injustice n’est
due
qu’aux circonstances, non à la différence des talents. 3. Ni l’Inte
2721
nt de la double condamnation à mort de Leningrad,
ils
se voient accusés d’ingérence dans des affaires qui relèvent, leur di
2722
n l’aura suffisamment empoisonnée pour prouver qu’
elle
n’est pas saine. 5. La véritable alternative du siècle. En 1949, à
2723
r un incipit. Carlo Schmid s’écrie sans hésiter :
Il
faut faire l’Europe, ou il faut faire la guerre ! Aujourd’hui, il fau
2724
s’écrie sans hésiter : Il faut faire l’Europe, ou
il
faut faire la guerre ! Aujourd’hui, il faut faire une révolution si l
2725
Europe, ou il faut faire la guerre ! Aujourd’hui,
il
faut faire une révolution si l’on veut « faire l’Europe, non la guerr
2726
n si l’on veut « faire l’Europe, non la guerre ».
Il
faut défaire et dépasser l’État-nation, fauteur de guerre, et seul ob
2727
dis au congrès fédéraliste de Montreux en 1947 :
Il
n’y a, dans le monde du xxe siècle, que deux camps, deux politiques,
2728
ne sont pas non plus la Justice et la Liberté, qu’
il
est aussi impossible d’opposer en réalité qu’en principe. Aujourd’hui
2729
, comme la vie. Cette antithèse domine le siècle.
Elle
est son véritable drame. Toutes les autres pâlissent devant elle, son
2730
ritable drame. Toutes les autres pâlissent devant
elle
, sont secondaires ou illusoires, ou dans le meilleur des cas, lui son
2731
e est l’âge des clichés, pour la grande masse, si
elle
est l’âge du génie pour quelques scientifiques, et de la grande poési
2732
is pas. b) Seul compte le combat de la gauche. c)
Il
faut garder le contact avec les masses. d) Et que faites-vous de la l
2733
uropéens », vous l’applaudissez sans remarquer qu’
il
vient de crever votre alibi. b) « Seul compte le combat de la gauch
2734
s et du sommeil par l’industrie et par l’auto est-
elle
un produit spécifique de notre société de consommation et du capitali
2735
s de Nanterre ne veulent pas en entendre parler :
ils
discutent avec une rage froide des moyens théoriques et pratiques — o
2736
milieu naturel et du confort des citadins, c’est
elle
qui refuse encore, parce que trop coûteuses, les normes et régulation
2737
que trop coûteuses, les normes et régulations qu’
il
s’agit d’imposer de toute urgence au développement des industries (au
2738
pouvoir de s’enrichir aux dépens de la Nature qu’
elle
bouleverse et des populations urbaines qu’elle intoxique. La gauche a
2739
qu’elle bouleverse et des populations urbaines qu’
elle
intoxique. La gauche alors, dans cette affaire ? Elle proteste contre
2740
intoxique. La gauche alors, dans cette affaire ?
Elle
proteste contre la pollution, à l’exemple et à la suite d’intellectue
2741
à la suite d’intellectuels bourgeois, mais refuse
elle
aussi les mesures nécessaires pour arrêter la pollution, parce qu’ell
2742
s nécessaires pour arrêter la pollution, parce qu’
elle
redoute leurs incidences sur le pouvoir d’achat des « masses ». Final
2743
eau de vie quantitatif au mode de vie qualitatif.
Il
faudra bien que cela change, si l’on veut que la vie continue, mais c
2744
s monte sur un tonneau devant les usines Renault,
il
réunit deux-cents curieux. Curieux d’entendre un produit si typique d
2745
». Si les masses signifient les ouvriers d’usine,
elles
sont partout minoritaires, et de plus elles fondent à vue d’œil au pr
2746
sine, elles sont partout minoritaires, et de plus
elles
fondent à vue d’œil au profit du secteur tertiaire. L’automation doit
2747
’œil au profit du secteur tertiaire. L’automation
doit
supprimer à terme la condition prolétarienne. Où seront les masses ?
2748
lité très différente de celle dont je traite ici.
Elle
me paraît indépendante du problème de l’État-nation, et c’est même to
2749
oblème de l’État-nation, et c’est même tout ce qu’
elle
peut nous apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-il aujourd’hui d
2750
t nous apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-
il
aujourd’hui de la lutte des classes ? En URSS d’abord. Vous me dites
2751
l’entreprise, fixées par le Plan à Moscou. (Faut-
il
penser qu’« objectivement », ce serait la haine des ouvriers plus enc
2752
sairement au progrès technique, dans la mesure où
il
peut être libérateur. Détruire la bourgeoisie (slogan anarchiste) ? Q
2753
a bourgeoisie (slogan anarchiste) ? Que resterait-
il
, à part une poignée de meurtriers, eux-mêmes bourgeois ? Mais non, v
2754
alistes : vous voulez ce que veut le Parti, et qu’
il
appelle dictature du Prolétariat. C’est vouloir quelque chose d’impos
2755
est la classe non possédante, aliénée de ce fait,
il
cesse d’être Prolétariat dès l’instant qu’il accède au pouvoir et à l
2756
ait, il cesse d’être Prolétariat dès l’instant qu’
il
accède au pouvoir et à la propriété des moyens de production. Proléta
2757
se. Je suis contre la lutte des classes, parce qu’
il
faut supprimer la condition prolétarienne et non pas assurer sa « vic
2758
anarchique et inhumain des débuts du xixe siècle
doit
être abolie par une technique enfin soumise aux possibilités libératr
2759
« La culture, qu’est-ce que c’est ? », me disent-
ils
encore. Si vous ne comprenez pas, voyez Mao : sa Révolution « culture
2760
ent du marxisme. Relisez Marx : de 1844 à la fin,
il
n’a pas varié sur ce point : la classe ou plutôt le parti que la révo
2761
e références ou de jugements, on ne peut agir sur
elle
que par la création et la diffusion efficace d’œuvres « marquantes »,
2762
up moins romantique, non violent, non instantané,
il
est clair que la révolution qu’implique et que représentera au total
2763
tale des régions est d’ordre culturel, éducatif ;
il
est dans nos manuels d’histoire et, par là, dans la tête de nos polit
2764
i a formé des générations de nationalistes, c’est
elle
qui doit former la première génération européenne103. f) « Vous vou
2765
des générations de nationalistes, c’est elle qui
doit
former la première génération européenne103. f) « Vous voulez donc
2766
parle de « politique » dans les journaux comme s’
il
allait de soi que c’est une activité distincte de l’économie, de la c
2767
olitique écologique — quelle politique en soi est-
elle
imaginable ? Toutes les réalités sérieuses une fois déduites, que res
2768
réalités sérieuses une fois déduites, que reste-t-
il
? Les jeux, plus ou moins passionnants, de la rivalité des partis à l
2769
es États-nations tentent d’imposer à l’extérieur.
Il
est donc clair qu’une Europe fédérée serait, selon le sens courant du
2770
as démocratique et ne peut sans doute pas l’être.
Elle
est encore de type dynastique, en tant que son but pratique reste la
2771
jamais le Peuple mais l’État, substitut du roi qu’
il
fallait servir.) En revanche, si l’on admet avec Aristote que la pol
2772
ment des relations humaines dans la cité (polis),
elle
devient : l’art de formuler, composer et hiérarchiser les finalités d
2773
tique d’abord » de Maurras ne veut rien dire, car
il
n’y a pas de politique à priori, ni de stratégie dans le vide ; il y
2774
olitique à priori, ni de stratégie dans le vide ;
il
y faut une finalité (ou cause finale) et des contenus, plus ou moins
2775
à organiser, orienter, dynamiser et animer. Ou, s’
il
faut le redire autrement : L’acte politique ne consiste nullement à d
2776
ne catastrophe générale entre 2020 et 2060, ce qu’
il
faut décider aujourd’hui, ce sont les conditions de survie du genre h
2777
er la hiérarchie des sacrifices nécessaires. Faut-
il
réduire la natalité ? la pollution ? le niveau de vie ? les investiss
2778
tion des ressources naturelles ? En tous les cas,
il
faut réduire quelque chose. Mais il apparaît assez vite que réduire t
2779
tous les cas, il faut réduire quelque chose. Mais
il
apparaît assez vite que réduire tel ou tel paramètre isolément ne peu
2780
sera capable de prendre de telles décisions. Or,
il
n’y aura de gouvernement européen que sur la base des régions, et nou
2781
le… possède un caractère d’universalité, parce qu’
elle
part du point de vue de l’individu particulier réel, parce que la cit
2782
1. « La conquête de la personne, … et l’effort qu’
il
nous faut entreprendre… pour situer en ce centre de l’homme le centre
2783
t ne le rend pas maître absolu de la société, car
il
ne peut triompher qu’en s’abolissant lui-même en même temps que son a
2784
onfrontation européenne des régions frontalières.
Elle
a réuni environ cent-cinquante élus locaux et nationaux des régions f
2785
es techniques de la coopération dans ces régions.
Elle
s’est tenue dans la Maison de l’Europe, les séances plénières ayant l
2786
s d’un résumé analytique du Rapport de base, dont
il
nous est malheureusement impossible de publier le texte intégral : il
2787
usement impossible de publier le texte intégral :
il
occuperait à lui seul plus de deux-cent-cinquante pages de notre bull
2788
erritoires bien plus précisément déterminés, mais
il
est rare qu’elles coïncident avec les frontières étatiques décidées a
2789
plus précisément déterminés, mais il est rare qu’
elles
coïncident avec les frontières étatiques décidées au hasard des trait
2790
s Alsaciens, est supprimé. Ce n’est qu’en 1952 qu’
il
est rétabli dans les deux dernières classes de l’école primaire, deux
2791
gues ou trilingues). Quant aux francophones purs,
ils
étaient 32 432 dans le Bas-Rhin et 22 500 dans le Haut-Rhin.106 Rie
2792
çon à être pour ainsi dire inefficace. Ici et là,
il
aurait même été habilement saboté. L’expression n’est pas trop forte.
2793
lement saboté. L’expression n’est pas trop forte.
Il
a suffi quelquefois d’enseigner l’allemand, ou de réclamer l’enseigne
2794
le xixe siècle a prétendu imposer sa pensée, fût-
elle
précisément absence de vraie pensée, pur conformisme politique, et ce
2795
pensée, pur conformisme politique, et ce faisant,
il
s’est lui-même dénaturé : au lieu d’être au service de la communauté,
2796
uré : au lieu d’être au service de la communauté,
il
est devenu — au moins en prétention — le Souverain totalitaire. 2. L’
2797
ret professionnel, dit-on. (Les chiffres seraient-
ils
trop bas pour être avoués ?) La réciproque est vraie pour la diffusio
2798
ar conséquent de capter la TV allemande. En 1959,
il
n’y avait en effet que 4000 récepteurs ; en 1964 on en a compté 80 00
2799
e souffrent pas des mêmes entraves nationalistes.
Il
n’y a pas là de problèmes sérieux. On a beau répéter que la musique n
2800
les stéréotypes nationaux, et pour montrer (comme
il
serait aisé de le faire dans une région frontalière) que ces clichés
2801
éralement hostiles aux voisins se justifient mal.
Ils
naissent le plus souvent dans la presse des capitales, lorsqu’on y pr
2802
sacro-sainte, matérialisé par les frontières. Or
il
est clair pour quiconque, aujourd’hui, que le tracé des frontières ét
2803
llution, les ondes, les tempêtes, la propagande ;
elles
bloquent les échanges qu’il faudrait favoriser, mais sont impuissante
2804
s, la propagande ; elles bloquent les échanges qu’
il
faudrait favoriser, mais sont impuissantes contre les nuisances qu’il
2805
r, mais sont impuissantes contre les nuisances qu’
il
faudrait arrêter. D’une manière générale, elles coupent arbitrairemen
2806
s qu’il faudrait arrêter. D’une manière générale,
elles
coupent arbitrairement des régions homogènes, des nationalités ou eth
2807
celui du lit de Procuste qu’on nomme État-nation.
Il
procède de la volonté, en somme démente, d’imposer une même frontière
2808
dangereuses » mentionnées dans son introduction.
Il
n’y a pas de « juste frontière » imaginable, dès lors qu’elle est pol
2809
as de « juste frontière » imaginable, dès lors qu’
elle
est polyvalente. Et cela n’irait pas mieux si on la déplaçait. Car il
2810
Et cela n’irait pas mieux si on la déplaçait. Car
il
n’y a pas de bonne frontière nationale, la moins mauvaise étant tout
2811
nt celle qui se laisse le mieux traverser. IV.
Il
n’y a pas de cultures nationales Mais il faut bien admettre aussi
2812
IV. Il n’y a pas de cultures nationales Mais
il
faut bien admettre aussi que la nocivité des frontières, résultant de
2813
ion de vingt-cinq « cultures nationales », puisqu’
elle
existait bien avant la formation récente de nos États-nations112. Le
2814
tendu aux peuples parlant la même langue, sans qu’
il
fût question pour autant de les enfermer dans les frontières d’un mêm
2815
les enfermer dans les frontières d’un même État.
Il
n’est pas vrai que nos États-nations correspondent à l’aire de diffus
2816
et le Val d’Aoste au nom de l’unité linguistique,
elle
devrait s’amputer, pour le même motif, de près de la moitié de ses te
2817
Val d’Aoste au nom de l’unité linguistique, elle
devrait
s’amputer, pour le même motif, de près de la moitié de ses territoire
2818
ritoires actuels. Quant à la langue allemande, si
elle
devait coïncider avec un État, il faudrait annexer à la République fé
2819
res actuels. Quant à la langue allemande, si elle
devait
coïncider avec un État, il faudrait annexer à la République fédérale,
2820
allemande, si elle devait coïncider avec un État,
il
faudrait annexer à la République fédérale, outre la DDR, la Suisse al
2821
res de nos États n’ont jamais été « naturelles ».
Elles
sont accidentelles et arbitraires, comme les conflits armés dont elle
2822
les et arbitraires, comme les conflits armés dont
elles
figurent les traces. En nous présentant l’Europe comme un puzzle de n
2823
tissée de contradictions dans sa genèse même ; qu’
elle
s’est formée à partir d’influences indo-européennes, gréco-latines, c
2824
es, arabes et slaves, souvent incompatibles entre
elles
— de là le caractère essentiellement contestataire de son génie — mai
2825
l’unité de notre culture commune. Mais qu’en est-
il
de nos diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-il vrai, comme
2826
s diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-
il
vrai, comme le disent les discours officiels, que ces « précieuses di
2827
Europe est d’autant plus riche et plus intense qu’
elle
est moins centralisée et que ses foyers sont plus nombreux. Au Moyen
2828
mobilisant à Paris tous les esprits de mérite qu’
il
n’a pas bannis. Le grand secret de la vitalité inégalée de notre cul
2829
e de l’Europe entre ces deux sortes d’influences,
il
est clair que les gouvernements stato-nationaux seront scrupuleusemen
2830
isions). 2. Exemple symbolique : les gens d’Aoste
doivent
pouvoir parler directement avec ceux de Chamonix — comme le permet au
2831
e tunnel du Mont-Blanc — alors que naguère encore
ils
devaient s’adresser à Rome, laquelle alertait Paris, qui appelait Cha
2832
nnel du Mont-Blanc — alors que naguère encore ils
devaient
s’adresser à Rome, laquelle alertait Paris, qui appelait Chamonix, et
2833
ait Chamonix, et déjà l’on ne savait plus de quoi
il
s’agissait. Le tunnel permet un accès rapide et direct. Il nous faut
2834
sait. Le tunnel permet un accès rapide et direct.
Il
nous faut des tunnels partout où il y a une montagne, des cols, des a
2835
des cols, des autobus, des routes sans barrière.
Il
faut que les relations proches et concrètes prennent le pas sur les r
2836
itaire étouffe la vie régionale, jusqu’au jour où
il
provoque des séparatismes.) 4. Ceci ne signifie pas l’abolition anarc
2837
supérieur (fédération nationale ou continentale)
doit
garder un rôle d’impulsion, de concertation, et de contrôle (au sens
2838
e (au sens d’expertise plutôt que de coercition).
Il
doit défendre les droits du général contre ceux du singulier. Il est
2839
au sens d’expertise plutôt que de coercition). Il
doit
défendre les droits du général contre ceux du singulier. Il est aussi
2840
e les droits du général contre ceux du singulier.
Il
est aussi le dépositaire des finalités civiques à chaque niveau commu
2841
tés proches de l’élève, donc régionales, alors qu’
elles
sont axées depuis un siècle sur les seuls mythes nationaux. Ainsi que
2842
et de géographie de l’Académie de Strasbourg : «
Il
faut actualiser et régionaliser l’enseignement. » Les deux efforts vo
2843
ation de nos pays ne serait même pas concevable s’
il
n’y avait l’horizon européen. Enseigner les réalités de la région et
2844
ivaient l’étude, voire la seule mention. De plus,
il
est urgent d’introduire un enseignement économique au degré secondair
2845
tinentales, mais non pas stato-nationales. (Ex. :
il
ne s’agit pas de savoir si « l’Alsace va basculer dans l’orbite écono
2846
ans l’orbite économique allemande », mais comment
elle
peut développer son économie d’une manière équilibrée, au sein du sys
2847
scolaires paraissent peu conciliables en tant qu’
ils
traduisent des schémas uniformément imposés par la capitale, et non p
2848
e fait comprendre la nécessité des régions, et si
elle
peut être enseignée le plus concrètement à l’échelon régional d’abord
2849
égional d’abord, mais aussitôt après continental,
il
en va de même pour l’écologie : que la pollution ne connaisse pas de
2850
ar la région Tous les problèmes régionaux — qu’
ils
soient économiques, écologiques ou éducatifs — sont liés en fait à de
2851
ons seraient ainsi immédiates à l’Europe, même si
elles
choisissaient, comme c’est probable, de rester liées à l’échelon nati
2852
administrativement par un syndicat de communes. (
Elles
seraient abonnées à la région écologique, par exemple, comme un parti
2853
uel État français remonte à Philippe le Bel, mais
il
est absolument certain que l’Italie comme État n’a que 110 ans, l’All
2854
ansfrontalières [Nos conclusions] (été 1972)dj
Il
est fort peu probable qu’aux yeux de l’historien futur l’évolution de
2855
ne route si riche en « tournants historiques » qu’
elle
nous ramène périodiquement au point de départ. Les étapes de l’évolut
2856
s, et finalement adoptées à chaud les thèses d’où
devaient
sortir non seulement les institutions de Strasbourg, Luxembourg et Br
2857
seule réalité est celle de l’État-nation, tel qu’
ils
l’ont apprise à l’école — et ceux qui parlent d’autonomies régionales
2858
absolue de l’État-nation n’est qu’un mythe, quand
elle
n’est pas simple prétexte à refuser de s’adapter aux réalités du xxe
2859
Les politiciens courtisent l’État central pour qu’
il
« consente » ou qu’il « octroie » ce que l’intérêt général exige en p
2860
sent l’État central pour qu’il « consente » ou qu’
il
« octroie » ce que l’intérêt général exige en particulier dans chaque
2861
rs estiment que « l’audace » est quelque chose qu’
il
convient de louer, à condition que l’on prenne bien soin de ne pratiq
2862
e vice des timides mais la vertu des audacieux ».
Il
est frappant que la seule prudence qui ait passé dans la « Déclaratio
2863
les sous-titres au moins : dans leur sécheresse,
ils
révéleront à beaucoup l’existence du problème régional, les vraies di
2864
s cinq rapporteurs ne se connaissaient pas lorsqu’
ils
rédigèrent leurs textes. Le Rapport de base ne fut distribué qu’à l’o
2865
e lire le texte intégral ou le résumé analytique.
Elle
nous paraît se résumer en trois points. 1. Définition de la région
2866
ritoriale. « Le tracé des régions frontalières ne
doit
jouer qu’un rôle secondaire » précise très opportunément un des sous-
2867
ortunément un des sous-titres du Rapport de base.
Il
n’est nullement question de « découper » des régions en Europe comme
2868
s départements dans le tissu vivant de leur pays.
Il
s’agit d’organiser des « collectivités humaines » et non pas de créer
2869
frontalier, comme le problème qui l’aura suscité.
Il
va de soi, également, à mes yeux tout au moins, qu’une commune pourra
2870
, et plus spécifiquement au Rapport André, lorsqu’
il
précise que « les aires d’application géographique et administrative
2871
t Orianne est encore plus explicite sur ce point.
Il
rappelle d’abord la question posée par un député aux ministres néerla
2872
la réponse positive des ministres. Mais surtout,
il
appuie sans réserve la Recommandation n° 470 de l’Assemblée consultat
2873
ns quelques régions (notamment la Regio). Certes,
elles
n’ont pas encore obtenu les compétences juridiques ni les moyens fina
2874
s financiers nécessaires, mais l’essentiel est qu’
elles
existent, et que d’autres se créent à leur exemple : si elles attenda
2875
nt, et que d’autres se créent à leur exemple : si
elles
attendaient pour exister d’être assurées de l’octroi des moyens néces
2876
être assurées de l’octroi des moyens nécessaires,
il
n’y aurait jamais de régions, par suite jamais d’Europe viable. ⁂ Nou
2877
ormais quatre fois par an : un numéro par saison.
Il
comportera chaque année : — un (ou deux) numéro consacré à l’Europe d
2878
de l’Institut universitaire d’études européennes.
Ils
publieront des monographies sur des sujets de politologie, de philoso
2879
les réalités du xxe siècle, qui ne savent pas qu’
il
faut faire l’Europe, ou qui n’ont pas très bien compris pourquoi. Je
2880
s bien compris pourquoi. Je ne sais, on me dit qu’
il
y en a. Ce qui est certain, c’est qu’ils n’ont plus d’excuse en 1971.
2881
me dit qu’il y en a. Ce qui est certain, c’est qu’
ils
n’ont plus d’excuse en 1971. Et ce n’est pas pour eux, qui ne sont pa
2882
tif. — En 1946, tout le monde voyait très bien qu’
il
fallait faire l’Europe pour empêcher le retour des guerres entre nos
2883
iminée. Mais ce premier succès ne suffisait pas :
il
était négatif, en quelque sorte. 2e motif. — Il fallait faire l’Eu
2884
l était négatif, en quelque sorte. 2e motif. —
Il
fallait faire l’Europe dans les années 1950 pour relever ses ruines,
2885
er son industrie, son commerce et sa technologie.
Il
fallait unir à cette fin nos maigres forces nationales. C’est ainsi q
2886
à des accords commerciaux et monétaires, lesquels
devaient
conduire à une politique économique commune à tous nos pays, et pas s
2887
les élites techniciennes, et c’est peu dire, car
il
s’agit en vérité de quatre causes virtuelles d’apocalypse du genre hu
2888
és : la Suisse avait 1 700 000 habitants en 1817.
Elle
n’a doublé qu’en 1902 (c’est-à-dire en quatre-vingt-cinq ans), et ell
2889
1902 (c’est-à-dire en quatre-vingt-cinq ans), et
elle
aura doublé encore vers 1987 en quatre-vingt-cinq ans de nouveau, alo
2890
mographes, tous les trente ans, de telle sorte qu’
elle
comptera, si cela continue, 7 milliards en 2000, 8000 milliards en 23
2891
es au mètre carré vers 2500. Vingt ans plus tard,
il
se touchent tous, et là s’arrêtent forcément mes calculs… Comme le di
2892
hétique : « On pourra nourrir tout le monde, mais
il
faudra manger debout ! » Seulement, il n’est pas du tout sûr que l’h
2893
nde, mais il faudra manger debout ! » Seulement,
il
n’est pas du tout sûr que l’humanité survivra jusque-là. En effet, l’
2894
à celle des pays industrialisés, le tiers-monde —
il
faut oser le dire ! — n’a aucune possibilité matérielle de rejoindre
2895
ériel). Pour y arriver, en effet, on a calculé qu’
il
faudrait multiplier l’exploitation des ressources naturelles, et donc
2896
consommation, tout le pétrole de la terre semble
devoir
être brûlé d’ici trente ans selon les uns, quatre-vingts ans selon le
2897
r la hiérarchie des sacrifices nécessaires : faut-
il
réduire la natalité ? ou les investissements ? ou la pollution ? ou l
2898
? ou le niveau de vie matériel ? En tous les cas
il
faut réduire quelque chose. Or, les écologistes ont constaté que rédu
2899
dans une réduction allant de 20 % à 75 % selon qu’
il
s’agit de la consommation, des investissements, du taux de natalité,
2900
isions et les imposer ? Un gouvernement mondial ?
Il
n’existe pas et n’existera pas en temps utile. Mais observons que pre
2901
e dans cette société qui n’en est pas une, puisqu’
elle
n’est plus une communauté ? Que vaut son fameux niveau de vie ? Vers
2902
son fameux niveau de vie ? Vers quoi nous conduit-
elle
? Elle ne le sait pas elle-même. Cette question, et surtout qu’elle d
2903
eux niveau de vie ? Vers quoi nous conduit-elle ?
Elle
ne le sait pas elle-même. Cette question, et surtout qu’elle demeure
2904
sait pas elle-même. Cette question, et surtout qu’
elle
demeure sans réponse, voilà qui devrait nous effrayer vraiment, parce
2905
t surtout qu’elle demeure sans réponse, voilà qui
devrait
nous effrayer vraiment, parce que cela nous laisse béant sur le néant
2906
t que la cité, l’énorme nation sans structures où
il
se voient perdus, n’est pas leur affaire, ne peut que les briser, et
2907
l’imbécilité civique des majorités silencieuses.
Il
est normal qu’un jeune homme d’aujourd’hui se demande à quoi tout cel
2908
ujourd’hui se demande à quoi tout cela rime et qu’
il
le crie même dans la rue ; il est anormal qu’on ne lui réponde que pa
2909
out cela rime et qu’il le crie même dans la rue ;
il
est anormal qu’on ne lui réponde que par des coups de matraque. Il es
2910
’on ne lui réponde que par des coups de matraque.
Il
est normal qu’il juge sévèrement la société matérialiste et qu’il dén
2911
e que par des coups de matraque. Il est normal qu’
il
juge sévèrement la société matérialiste et qu’il dénonce son anarchie
2912
’il juge sévèrement la société matérialiste et qu’
il
dénonce son anarchie profonde, mal quadrillée par la police ; il est
2913
anarchie profonde, mal quadrillée par la police ;
il
est anormal que ce soit lui qui se voie traité de « fauteur de désord
2914
n argent. Le jeune homme rêve de la renverser, et
il
se trompe d’une manière pathétique, parce qu’on ne peut renverser ce
2915
. Pas grand-chose à détruire dans notre société !
Il
faut créer une société nouvelle, qui offre un sens et qui permette à
2916
trielle scientifico-technique, quantitative. Mais
elle
est née de l’Europe, de ses systèmes de valeurs et de leurs conflits.
2917
de ses systèmes de valeurs et de leurs conflits.
Elle
est née aussi des guerres dans lesquelles nous avons entraîné toute l
2918
nos nationalismes, et c’est à nous, Européens, qu’
il
revient d’inventer les anticorps de ce virus dont nous avons infecté
2919
es de notre société, et les repose. Vous voyez qu’
il
déborde largement et qu’il balaie — impatiemment — nos petites catégo
2920
repose. Vous voyez qu’il déborde largement et qu’
il
balaie — impatiemment — nos petites catégories politiciennes de gauch
2921
Et pourtant, rien ne bouge : pourquoi ? Mais s’
il
en est ainsi des motifs de l’union, s’ils sont aussi nombreux, aussi
2922
Mais s’il en est ainsi des motifs de l’union, s’
ils
sont aussi nombreux, aussi peu contestés, aussi écrasants d’évidence,
2923
vidence, si tout pousse à l’union, pourquoi n’est-
elle
pas faite ? Que personne ne me dise qu’elle n’intéresse pas les peup
2924
’est-elle pas faite ? Que personne ne me dise qu’
elle
n’intéresse pas les peuples ou qu’ils s’y opposent : tous les dernier
2925
me dise qu’elle n’intéresse pas les peuples ou qu’
ils
s’y opposent : tous les derniers sondages opérés dans les pays du Mar
2926
es de 18 à 35 ans. (Comme disait Louis Armand : «
Il
meurt tous les jours plus d’anti-Européens qu’il n’en naît. ») Si l’E
2927
Il meurt tous les jours plus d’anti-Européens qu’
il
n’en naît. ») Si l’Europe n’est pas faite, malgré tout, il doit y avo
2928
aît. ») Si l’Europe n’est pas faite, malgré tout,
il
doit y avoir à cela une grande et grave raison, un très puissant barr
2929
. ») Si l’Europe n’est pas faite, malgré tout, il
doit
y avoir à cela une grande et grave raison, un très puissant barrage d
2930
n veut faire l’Europe, que tout ordonne de faire,
il
faut défaire et dépasser l’État-nation, dans nos mentalités et dans l
2931
chill. Nous avons cru que, dans un premier stade,
il
serait possible de fonder « une sorte de confédération » comme disait
2932
efs d’État des « Puissances » européennes — comme
elles
se nomment encore sans rire — multiplient les promesses d’union, prud
2933
n, prudentes sans doute, mais d’union quand même,
ils
se moquent de nous : ils savent très bien qu’ils ne pourront jamais t
2934
mais d’union quand même, ils se moquent de nous :
ils
savent très bien qu’ils ne pourront jamais tenir ces promesses, et qu
2935
ils se moquent de nous : ils savent très bien qu’
ils
ne pourront jamais tenir ces promesses, et qu’ils n’en ont ni l’inten
2936
ils ne pourront jamais tenir ces promesses, et qu’
ils
n’en ont ni l’intention ni le pouvoir. La « souveraineté nationale ab
2937
uvoir. La « souveraineté nationale absolue » dont
ils
se réclament toutes les fois qu’il s’agit de refuser quelque mesure d
2938
bsolue » dont ils se réclament toutes les fois qu’
il
s’agit de refuser quelque mesure d’union n’est plus qu’un mythe. On l
2939
peut tout bloquer… Si donc on veut unir l’Europe,
il
faut partir d’autre chose que des obstacles à toute union, d’un autre
2940
à, justement, où le problème se révèle insoluble.
Il
faut partir des réalités en train de se faire. Et nous voyons qu’elle
2941
réalités en train de se faire. Et nous voyons qu’
elles
sont d’une part continentales, bien au-delà des nations, d’autre part
2942
lle ou prospective, ce qui est frappant, c’est qu’
ils
jouent tous dans le même sens. De leur ensemble hétéroclite se dégage
2943
ques. Le seul remède aux trop petites dimensions,
il
faut le voir dans la création d’agences fédérales européennes, qui se
2944
s nucléaires, la CEE à Bruxelles pour l’économie.
Il
est bien évident qu’il faut en créer d’autres, pour l’énergie, pour l
2945
Bruxelles pour l’économie. Il est bien évident qu’
il
faut en créer d’autres, pour l’énergie, pour les transports, pour l’é
2946
appelle la fédération continentale ; trop grand,
il
appelle les régions. Ces deux tendances, loin de se contredire, se co
2947
rrespirable encore que le chauvinisme national si
elle
ne répondait en réalité à une prise de conscience européenne et d’hor
2948
nent à constater que si l’on veut faire l’Europe,
il
faut dissoudre le cadre stato-national et dépasser ce modèle périmé.
2949
me n’est pas seulement spéculatif et prospectif !
Il
est posé en vrac, en termes concrets, mal comparables, voire contradi
2950
onomique (par rapport à l’ensemble national) dont
elles
rendent responsable l’État centralisateur. Ainsi, pour m’en tenir à u
2951
r rattachement immédiat à l’Europe fédérée dès qu’
elle
sera faite. Motifs économiques ensuite. Les plans d’aménagement du te
2952
sur la base des régions, d’ici dix à quinze ans.
Il
faut d’abord faire des régions, dans nos nations et à travers leurs f
2953
s nos nations et à travers leurs frontières. Puis
il
faut unir ces régions, et trouver ou créer les moyens de cette fin. I
2954
iles, rien n’empêchera ces régions de nouer entre
elles
et leurs voisines de l’intérieur des liens de coopération pratique, d
2955
tes, mais plus efficaces que les officiels, et qu’
elles
ne créent un Conseil européen composé de leurs chefs. Et tout d’un co
2956
que l’Europe fédérale est virtuellement faite, qu’
elle
est faite à l’image de la fédération suisse, avec ses départements fé
2957
les régions, le tissu des relations nouées entre
elles
sont devenus plus solides que les liens juridiques traditionnels et a
2958
volution européenne sera virtuellement accomplie.
Il
n’y aura pas besoin de fortes secousses pour rompre les liens stato-n
2959
naux peu à peu tombés en désuétude, à supposer qu’
ils
soient considérés par les habitants des régions comme des subsistance
2960
s choisissent de conserver ou de renouveler entre
elles
des liens plus particuliers, dans le cadre de l’État-nation qui les a
2961
a dernière étape vers la fédération continentale,
il
suffira sans doute d’élire alors un véritable Parlement européen et d
2962
uropéen et de se battre pour ses compétences : qu’
elles
soient très fortes quand il s’agira de régler des tâches de dimension
2963
s compétences : qu’elles soient très fortes quand
il
s’agira de régler des tâches de dimensions européennes — mais là seul
2964
e poser deux questions : À la première : Que faut-
il
faire pour que réussisse ce grand projet ? ma réponse est simple : il
2965
ussisse ce grand projet ? ma réponse est simple :
il
nous faut éduquer et former dès maintenant les Européens de demain, e
2966
maintenant les Européens de demain, et pour cela,
il
faut réformer notre enseignement. Il faut que l’École, à tous les deg
2967
t pour cela, il faut réformer notre enseignement.
Il
faut que l’École, à tous les degrés, cesse immédiatement de former de
2968
immédiatement de former des nationalistes, et qu’
elle
remplace immédiatement l’enseignement nationaliste par un enseignemen
2969
l’histoire qu’on nous a enseignée est à refaire.
Elle
était faussée à la base par une volonté de propagande nationale, tran
2970
er l’union de nos peuples, au-delà de nos États :
elle
jugera cela tout naturel. Une autre condition de réussite du projet e
2971
par l’État central. Et c’est pourquoi j’ai dit qu’
il
nous faudra dix à quinze ans pour fédérer le continent : le temps de
2972
le temps de former une nouvelle génération et qu’
elle
arrive « aux affaires ». Aurons-nous le temps ? Vous me poserez
2973
yautey. On construisait sa résidence de Rabat, et
il
avait demandé à son jardinier que l’on plante à droite et à gauche de
2974
ans à pousser ! — Tu vois bien, riposta Lyautey,
il
n’y a pas une minute à perdre ! » L’autogestion, ou le pouvoir sur
2975
èmes discutés dans la presse sous cette rubrique.
Il
résume en réalité tous les problèmes de notre société, et c’est à ce
2976
roblèmes de notre société, et c’est à ce titre qu’
il
doit être considéré par la jeunesse en quête d’un sens et de finalité
2977
lèmes de notre société, et c’est à ce titre qu’il
doit
être considéré par la jeunesse en quête d’un sens et de finalités nou
2978
sse en quête d’un sens et de finalités nouvelles.
Il
est vrai que ma description d’une Europe unie s’instaurant en dix ou
2979
d’omelette sans casser des œufs ! » je réponds qu’
il
ne suffit pas de casser des œufs pour faire une omelette. La non-viol
2980
ui importe est celui que l’on a sur soi-même, car
il
est synonyme de liberté mais aussi de responsabilité. C’est à cause
2981
o-industrielle démesurée et sans cadres, pourrait-
il
de nouveau se sentir responsable, s’accepter soi-même, communiquer av
2982
sommes appelés — et que je vous appelle. 114.
Il
s’agit de la première esquisse de ce qui allait devenir le fameux rap
2983
erez le mot ni dans Larousse ni dans Littré, mais
il
s’explique sans eux, me semble-t-il. Entre certains comportements pol
2984
Littré, mais il s’explique sans eux, me semble-t-
il
. Entre certains comportements politiques et certaines attitudes de pe
2985
nation est le bien suprême, que son indépendance
doit
rester absolue et son État indivisible, ne font que prolonger le xixe
2986
e discours de Poitiers, M. Pompidou rappelle « qu’
il
a fallu mille ans d’efforts en France pour créer notre identité natio
2987
». (C’est dire quelle résistance des peuples on a
dû
vaincre, ne fût-ce que pour oblitérer sept langues par une seule, et
2988
les réduire au statut de patois !) La région ne
doit
à aucun prix être une arme ou un moyen dirigé contre l’État… Soyons n
2989
ationaux et Français ! (Mais l’État n’existerait-
il
que dans la capitale ?) Enfin M. Sanguinetti, secrétaire général du p
2990
ngers de la réforme, et précisaient surtout ce qu’
elle
ne devait pas être. Pas un mot sur sa nécessité, sur les avantages qu
2991
la réforme, et précisaient surtout ce qu’elle ne
devait
pas être. Pas un mot sur sa nécessité, sur les avantages qu’on en att
2992
» à la présidence de la République française, qu’
ils
soient de gauche ou de droite, ou gaullistes, revendiquent tous dans
2993
la défense prioritaire des intérêts du pays (dont
ils
sont juges) et sa présence dans les conseils et colloques internation
2994
s intérêts. Personne, que je sache, n’a parlé des
devoirs
de la France, si tous ont parlé de ses droits. Personne n’a invoqué l
2995
eau 117 se livre à une critique radicale de ce qu’
il
nomme l’État-nation — résultat de la confiscation d’une nation par un
2996
d ouvrage Du Pouvoir 118, où tout en annonçant qu’
il
va se borner à « rechercher les causes et le mode de croissance du Po
2997
mode de croissance du Pouvoir dans la Société »,
il
dénonce en fait l’étatisation de la nation, étouffant les libertés lo
2998
nde actuel, qui est donc condamné à terme, et qui
doit
être remplacé au plus vite, sous peine de catastrophes aisément calcu
2999
nternational actuel est basé sur la conception qu’
il
est raisonnable et conforme à la nature des choses de diviser la surf
3000
niques qu’avec les besoins vitaux de notre monde.
Il
s’accorde mal avec les principes de l’économie, comme avec les exigen
3001
es États-nations nous paraît tellement normale qu’
il
nous arrive d’oublier que leurs frontières actuelles… sont fondées su
3002
ières naturelles »… Le grand État unifié offre-t-
il
à ses habitants plus et mieux que le petit État ? se demande H. Kahn.
3003
on (ou un Sicilien, ou un Écossais ou un Flamand)
devrait
-il continuer à tolérer de faire partie d’un État plus grand qui lève
3004
n Sicilien, ou un Écossais ou un Flamand) devrait-
il
continuer à tolérer de faire partie d’un État plus grand qui lève ses
3005
pôts, se moque de ses allures et de son dialecte…
Il
est peut-être temps que les nations submergées de l’Europe renaissent
3006
-nations européens sont en train de disparaître ;
il
se peut qu’elles soient historiquement dépassées ; elles peuvent alor
3007
éens sont en train de disparaître ; il se peut qu’
elles
soient historiquement dépassées ; elles peuvent alors être remplacées
3008
e peut qu’elles soient historiquement dépassées ;
elles
peuvent alors être remplacées. […] une Europe constituée d’États-nati
3009
ésidence de la République proclament à l’envie qu’
ils
sauront faire prévaloir « les intérêts de la France ». L’égoïsme sacr
3010
. L’égoïsme sacré, propre à tous les pays, serait-
il
en passe d’être si contesté qu’il faille en faire un point de program
3011
es pays, serait-il en passe d’être si contesté qu’
il
faille en faire un point de programme électoral ? De Gaulle seul avai
3012
les voies et moyens du passage à l’ère nouvelle.
Il
les avait évoqués dans son discours de Lyon en 1968 : à la séculaire
3013
en 1968 : à la séculaire centralisation étatique
devaient
succéder les régions, nouvelle formule de la prospérité ; et ces régi
3014
ouvelle formule de la prospérité ; et ces régions
devaient
« s’ouvrir » à leurs voisines au-delà de la frontière nationale : Nor
3015
e n’a pas été suivi à l’occasion du référendum qu’
il
avait tenu à organiser — contre l’avis de ses conseillers — sur le pr
3016
précurseur de l’ère nouvelle, celle des régions.
Il
gagnait sur tous les tableaux. Il opérait la grande soudure du xxe s
3017
le des régions. Il gagnait sur tous les tableaux.
Il
opérait la grande soudure du xxe siècle. Cette hypothèse, émise dès
3018
collaborateurs réunis à Colombey après sa chute,
il
manifeste « une certaine satisfaction : celle d’avoir réussi son dépa
3019
tisfaction : celle d’avoir réussi son départ. […]
Il
se montrait préoccupé du jugement que l’histoire porterait sur son re
3020
té. » « Dans mes Mémoires, j’expliquerai pourquoi
il
fallait faire cette réforme des régions… Elle était absolument nécess
3021
rquoi il fallait faire cette réforme des régions…
Elle
était absolument nécessaire. C’était une affaire fondamentale. »124
3022
es choses que connaîtront d’autres générations. »
Il
est certain que dans le nombre des « grandes choses », la région n’ét
3023
ur du Centre européen de la culture, je savais qu’
il
accepterait parce qu’il était le plus européen de tous les Suisses, e
3024
la culture, je savais qu’il accepterait parce qu’
il
était le plus européen de tous les Suisses, et qu’il ne pouvait l’ign
3025
était le plus européen de tous les Suisses, et qu’
il
ne pouvait l’ignorer. Mais je savais aussi qu’il était le plus suisse
3026
’il ne pouvait l’ignorer. Mais je savais aussi qu’
il
était le plus suisse de tous les grands écrivains de l’Europe. Qu’il
3027
isse de tous les grands écrivains de l’Europe. Qu’
il
n’y ait pas une patrie suisse mais deux douzaines, point de grands ce
3028
re et la carrière de Carl J. Burckhardt. C’est qu’
il
fut l’un de ceux, très rares, dont la personne, le style, la formule
3029
l’historien de la Renaissance, je ne pense pas qu’
il
ait tenu de lui ce don de prévision de l’avenir européen dont tous le
3030
e de Dantzig ; enfin mémorialiste d’événements qu’
il
a vécus et qu’il avait prévus, Carl J. Burckhardt a incarné le type d
3031
fin mémorialiste d’événements qu’il a vécus et qu’
il
avait prévus, Carl J. Burckhardt a incarné le type d’homme goethéen q
3032
ois au Tyrol, et parfois de loup en Pologne, mais
il
était aussi le meilleur prosateur de son pays : il faut relire non se
3033
l était aussi le meilleur prosateur de son pays :
il
faut relire non seulement le monumental Richelieu de l’âge mûr, mais
3034
a hauteur, affable mais non sans malice, et ce qu’
il
faut d’arbitraire dans les jugements, lucide avec mélancolie mais nul
3035
Quand même
il
serait seul… (Sur un texte de George Orwell) (automne 1975)ds S’il
3036
un texte de George Orwell) (automne 1975)ds S’
il
est une affaire entendue parmi les intellectuels autant que dans le g
3037
ec Kafka et bien peu d’autres. D’autant plus faut-
il
l’attaquer dans les domaines où son autorité, gagnée ailleurs, peut é
3038
es où son autorité, gagnée ailleurs, peut égarer.
Il
écrivait en 1939, aux premiers jours de la guerre, un texte sur leque
3039
Orwell Une nouvelle guerre européenne a éclaté.
Il
se peut qu’elle dure plusieurs années et mette en pièces la civilisat
3040
ouvelle guerre européenne a éclaté. Il se peut qu’
elle
dure plusieurs années et mette en pièces la civilisation occidentale
3041
tte en pièces la civilisation occidentale ; ou qu’
elle
se termine d’une manière indécise et prépare une autre guerre qui rég
3042
ue « la paix intensifiée ». Guerre ou pas guerre,
il
est bien évident que ce qui est en train d’arriver, c’est l’effondrem
3043
ure, du moins sous la forme que nous connaissons,
devra
passer par une mort temporaire. La littérature du libéralisme touche
3044
histoire donne entièrement raison : si tout ce qu’
ils
annonçaient nous arrive aujourd’hui, ne serait-ce pas qu’ils n’ont ri
3045
ient nous arrive aujourd’hui, ne serait-ce pas qu’
ils
n’ont rien fait pour l’empêcher ? Et tout fait pour accréditer d’avan
3046
— m’incite à poser cette question : l’auteur a-t-
il
été un vrai prophète, à savoir celui qui avertit, qui annonce l’issue
3047
isions et nous en montre les moyens ; ou bien a-t-
il
été le complice objectif des catastrophes à venir, par prévision auto
3048
trophes à venir, par prévision autoréalisante ? S’
il
est vrai que « ce qui est en train d’arriver, c’est l’effondrement du
3049
t de la culture chrétienne libérale », alors oui,
il
est bien certain que « nous entrons dans l’âge des dictatures totalit
3050
e pas hors de nous et sans nous, collectivement :
il
ne peut exister que dans nous et par nous. Celui qui aime activement
3051
istianisme par cet acte existe en lui, quand même
il
serait seul. Mais ce n’est pas « le christianisme » institué qui aime
3052
ndre. Quand Orwell écrit son essai, le malheur qu’
il
prévoit est déjà arrivé : il se produit dans et par la phrase même qu
3053
essai, le malheur qu’il prévoit est déjà arrivé :
il
se produit dans et par la phrase même qui l’annonce. Car cette phrase
3054
se trahit et déclare la démission du spirituel qu’
elle
dit fatale. Ce qu’il s’agit de savoir en réalité, c’est si le monde
3055
démission du spirituel qu’elle dit fatale. Ce qu’
il
s’agit de savoir en réalité, c’est si le monde de l’Esprit existe ou
3056
e, mais toujours militaires en fait. En revanche,
il
n’a pas su montrer l’alternative personnaliste à l’individualisme en
3057
invitent à cette démission de la personne — dont
ils
résultent en vérité ! — et la présentent comme une fatalité. Ils couv
3058
n vérité ! — et la présentent comme une fatalité.
Ils
couvrent aujourd’hui la terre entière, sans le moindre reste, et ne l
3059
algré eux ? Vous ne voyez pas ? On nous répète qu’
ils
sont la seule réalité… Nous voici donc contraints et acculés à l’inve
3060
tés clandestines, ces régions sans institutions :
il
importe seulement qu’elles existent, pour nourrir notre espoir raison
3061
gions sans institutions : il importe seulement qu’
elles
existent, pour nourrir notre espoir raisonnable de restructurer une c
3062
humaine. ds. Rougemont Denis de, « Quand même
il
serait seul… (Sur un texte de George Orwell) », Bulletin du Centre eu
3063
objet en question semble avoir fait son temps, qu’
il
survit peut-être à sa raison d’être, qu’il est trop vieux. Et l’on pu
3064
ps, qu’il survit peut-être à sa raison d’être, qu’
il
est trop vieux. Et l’on publie : Pourquoi des philosophes ? Pourquoi
3065
e, c’est que l’objet est encore trop jeune, et qu’
il
convient, avant de s’en occuper, de s’assurer de sa réalité. Le secon
3066
lui des régions, du problème régional. En tant qu’
il
est discuté en public, le problème ne date guère que des années soixa
3067
» datent de 1958 : Paul Romus, J. Boudeville ; qu’
elles
sont suivies par une série de publications dans les cahiers de l’ISEA
3068
datent de 1964-1965, et que les premières études
dues
au Centre européen de la culture (CEC) et à l’Institut universitaire
3069
n’ont encore bien compris pourquoi des régions ?
Il
faut que nous le reconnaissions clairement. Il y a sans doute ici plu
3070
sont bien assez connues, et même rabâchées, et qu’
il
s’agit maintenant de pousser en profondeur et d’affiner l’analyse sci
3071
n’est pas d’étudier une réalité donnée, telle qu’
elle
est, mais de construire une réalité habitable, telle que des hommes s
3072
sont pas des objets à étudier mais à constituer.
Elles
sont potentiellement des objets de notre action, de notre volonté, et
3073
’action de l’homme. Dans ce sens, on peut dire qu’
il
n’y aura jamais de région, que la région ne sera jamais une réalité p
3074
cie de la faire que si on lui prouvait d’abord qu’
elle
existe. Celui qui nie toute valeur « scientifique » à l’action de con
3075
rante par opposition à la nature naturée. Mais si
elle
dépend de la volonté humaine, il est décisif pour sa réalisation qu’o
3076
turée. Mais si elle dépend de la volonté humaine,
il
est décisif pour sa réalisation qu’on puisse expliquer avec efficacit
3077
a dégradation de toute existence communautaire qu’
il
subit aujourd’hui, et qui appelle comme remède immédiat, structurel,
3078
te-Savoie), et des négociations franco-suisses qu’
elles
ont occasionnées, qu’on en est venu à constituer la première Commissi
3079
pour les diplômés d’une université « étrangère »,
il
est quasi nul. Pourtant, l’extraordinaire densité des établissements
3080
prend les réalités locales, la leçon est claire :
il
faut susciter la région pour que la vie continue, tout simplement.
3081
stion ! Mais qui était le gérant ? L’État-nation.
Ils
sont 150 aujourd’hui, qui se partagent toute la terre sans reste ! Il
3082
hui, qui se partagent toute la terre sans reste !
Ils
ont tout calculé en fonction de leur « indépendance nationale », de l
3083
c., avec les résultats que chacun peut constater.
Ils
ne sauraient donc éluder leur responsabilité, puisqu’ils sont fondés
3084
sauraient donc éluder leur responsabilité, puisqu’
ils
sont fondés sur le dogme de la souveraineté illimitée dans leurs fron
3085
nfin sur la vie et la mort des citoyens, selon qu’
ils
se conforment ou non aux dogmes de la religion stato-nationale, dont
3086
uniquement et absolument, car à tout autre égard
il
est absurde. Né des guerres de la Révolution française et constitué d
3087
le mépris du tiers-monde qui nous les rend), mais
elles
ont fouetté technique et industrie, qui ont causé surpopulation, fami
3088
s relations humaines. Devant la contre-attaque qu’
elle
a provoqué par son action, l’Europe se voit aujourd’hui sans force :
3089
cela aussi qui l’empêche de résoudre la crise qu’
elle
a fomentée, et qu’elle entretient. Si les Européens ne s’unissent pas
3090
he de résoudre la crise qu’elle a fomentée, et qu’
elle
entretient. Si les Européens ne s’unissent pas, ils seront colonisés
3091
e entretient. Si les Européens ne s’unissent pas,
ils
seront colonisés d’ici dix ou quinze ans par l’Est ou par l’Ouest, ou
3092
politique du siècle finissant m’apparaît clair :
il
faut défaire et dépasser l’État-nation parce qu’il est la cause effic
3093
l faut défaire et dépasser l’État-nation parce qu’
il
est la cause efficiente et immédiate de la crise mondiale, et l’empêc
3094
un facteur décisif de la solution de cette crise.
Il
faut défaire et dépasser l’État-nation si l’on ne veut pas aller irré
3095
siblement vers une guerre atomique. Et pour cela,
il
ne faut pas de bazookas et de plastic. Il ne s’agit pas de renverser
3096
r cela, il ne faut pas de bazookas et de plastic.
Il
ne s’agit pas de renverser des idoles aux pieds d’argile, mais d’éduq
3097
gile, mais d’éduquer des hommes vivants et forts.
Il
s’agit, dans le cadre branlant des États-nations subsistants, de cons
3098
estion posée est indépendante des deux premières.
Elle
procède en effet d’un ordre de considération radicalement différent,
3099
l’ultima ratio de ses décisions. Mais d’où tient-
il
sa puissance actuelle, sinon du vide civique créé par l’urbanisation
3100
de la dissolution de toute communauté à laquelle
ils
pourraient participer ? Recréer une communauté où l’homme puisse rec
3101
isse recouvrer la dimension civique sans laquelle
il
n’est pas une vraie personne, c’est le problème central de notre temp
3102
nfin prendre en main leurs affaires communes — qu’
il
s’agisse de réalités culturelles ou énergétiques, écologiques ou soci
3103
: si l’homme moderne vit dans l’angoisse parce qu’
il
sent que « tout lui échappe », et que « ils » sont seuls responsables
3104
rce qu’il sent que « tout lui échappe », et que «
ils
» sont seuls responsables, « ils » c’est-à-dire l’État, des réseaux d
3105
appe », et que « ils » sont seuls responsables, «
ils
» c’est-à-dire l’État, des réseaux de fonctionnaires — cela tient aux
3106
ndes, l’homme s’y sent irrémédiablement perdu. Et
il
a raison. Si l’on veut refaire une communauté humaine (et non pas un
3107
ne communauté humaine (et non pas une termitière)
il
faut donc faire des régions. Là, l’homme pourra se sentir de nouveau
3108
nir dans les termes les plus propres, me semble-t-
il
, à poser le problème fondamental de toute prospective. Il serait faci
3109
ser le problème fondamental de toute prospective.
Il
serait facile d’en déduire un sophisme du gouvernement : — Si l’aveni
3110
termes de l’antinomie ne sont pas aussi radicaux.
Il
serait absurde de prétendre que nous ne savons rien de l’avenir, car
3111
s y sont certaines…) Si nous ne savions pas cela,
il
serait superflu d’avoir une politique et d’en parler — la politique é
3112
udrait tellement être en état de prévoir, mais qu’
il
faut faire, à tous risques et périls, et, faute d’une impossible conn
3113
n termes quantitatifs de production ou de profit.
Ils
ont démontré que jamais le tiers-monde ne pourra rejoindre le niveau
3114
dre le niveau de vie de l’Occident d’aujourd’hui.
Ils
ont fait voir accessoirement qu’il y a là pour le tiers-monde une cha
3115
là pour le tiers-monde une chance historique, qu’
il
serait fou de mépriser. Et ils peuvent nous convaincre encore que la
3116
ance historique, qu’il serait fou de mépriser. Et
ils
peuvent nous convaincre encore que la fabrication par les centrales s
3117
les calculs prévisionnels deviennent nocifs quand
ils
tendent à nous faire accroire qu’une seule croissance est à la fois p
3118
nous fait voir que la consommation d’électricité
doit
cesser de doubler tous les sept ans en Occident, car il serait au moi
3119
ser de doubler tous les sept ans en Occident, car
il
serait au moins difficile, et à coup sûr superflu, de produire 16 foi
3120
les fameux graphiques de Forrester et de Meadows.
Ils
ne disent pas : voilà ce qui se passera en 2025 (comme le fait l’impu
3121
dans leur mouvement selon les lois de l’inertie.
Ils
nous réveillent et nous incitent, avec une calme cruauté de thérapeut
3122
tent, avec une calme cruauté de thérapeutes, mais
ils
ne nous imposent rien. En présence de cette agression libératrice, il
3123
rien. En présence de cette agression libératrice,
il
n’y a qu’une attitude raisonnable : si l’on veut faire mentir ce modè
3124
èle (comme l’espèrent sans nul doute ses auteurs)
il
faut commencer par y croire. Car si on le récuse, on ne fera rien pou
3125
le récuse, on ne fera rien pour échapper à ce qu’
il
annonce, et il deviendra vrai dans les délais prévus, de même qu’on c
3126
ne fera rien pour échapper à ce qu’il annonce, et
il
deviendra vrai dans les délais prévus, de même qu’on calcule au centi
3127
prévisions évidemment conditionnelles. Car autant
il
est nécessaire de se demander ce qui résultera de ce que l’on entrepr
3128
oursuivre ou non en connaissance d’effets, autant
il
est dangereux, égarant, de subordonner ses décisions à des prédiction
3129
ites (ou laissez faire) dès maintenant tout ce qu’
il
faut pour qu’elles se vérifient. Ce n’est donc pas contre la prospect
3130
faire) dès maintenant tout ce qu’il faut pour qu’
elles
se vérifient. Ce n’est donc pas contre la prospective qu’il s’agit de
3131
fient. Ce n’est donc pas contre la prospective qu’
il
s’agit de nous mettre en garde, mais contre l’illusion fataliste et f
3132
e et fatale qui nous ferait croire, désormais, qu’
il
revient à l’ordinateur d’orienter notre politique. La prospective doi
3133
nateur d’orienter notre politique. La prospective
doit
nous montrer la nécessité de choisir, et non pas faire le choix à not
3134
choisir, et non pas faire le choix à notre place.
Elle
devrait tendre à éduquer en nous le sens de la responsabilité civique
3135
ir, et non pas faire le choix à notre place. Elle
devrait
tendre à éduquer en nous le sens de la responsabilité civique, en nou
3136
Progrès », les « besoins » de l’économie, comme s’
il
s’agissait-là de données objectives — comme le retour d’une comète, u
3137
discours pousse au crime de désertion civique, et
devrait
à ce titre être puni beaucoup plus sévèrement que l’objection de cons
3138
lus sévèrement que l’objection de conscience, qui
elle
au contraire fait preuve d’une conscience alertée et d’un sens exigea
3139
lement irresponsable que j’entends ici dénoncer :
elle
voudrait nous faire croire que la société, la civilisation, leur cris
3140
hors des volontés humaines. « On n’y peut rien. »
Elle
voudrait substituer au sentiment de sourde culpabilité qui accompagne
3141
lé, la cause est jugée. On oublie de nous dire qu’
il
n’est que la voix de ses programmateurs et de leurs préjugés. Tel est
3142
d’une aiguille ou mutile, persuadé que l’être qu’
elles
figurent subira les effets correspondants dans son corps ou dans son
3143
manipulant son « modèle », le futurologiste croit-
il
vraiment qu’il manipule un avenir réel ? (D’autant qu’il a pris soin
3144
« modèle », le futurologiste croit-il vraiment qu’
il
manipule un avenir réel ? (D’autant qu’il a pris soin d’introduire da
3145
ment qu’il manipule un avenir réel ? (D’autant qu’
il
a pris soin d’introduire dans le modèle quelques bribes de réalité d’
3146
sûr, tout comme le magicien mêle à la glaise dont
il
pétrit sa figurine quelques poils ou des rognures d’ongles de sa vict
3147
toute rétroaction financière, sociale ou morale,
il
est fatal qu’elles se retournent contre l’homme à plus long terme : t
3148
on financière, sociale ou morale, il est fatal qu’
elles
se retournent contre l’homme à plus long terme : toute la technologie
3149
nologie actuelle vient de la guerre et y conduit.
Elle
répond aux défis de la « dernière », et en appelle d’autres, fût-ce à
3150
soumettre l’avenir à court terme au passé. Quand
elle
annonce que « la consommation va plus que doubler durant la prochaine
3151
la prochaine décennie » (Time, 17 novembre 1973),
elle
décide en fait que l’avenir prochain est déjà joué dans le passé réce
3152
ressortir que l’absurdité de la croissance dès qu’
elle
devient exponentielle. Le long terme, au surplus, devrait compter ave
3153
devient exponentielle. Le long terme, au surplus,
devrait
compter avec tant de facteurs non chiffrables, et leurs interactions
3154
rables, et leurs interactions mal prévisibles, qu’
il
échappe aux calculs sérieux, ou conduit à des conclusions tout arbitr
3155
de 20 000 dollars par tête. Mais comment pourrait-
il
le savoir, puisque après tout, le long terme passe par le court, et s
3156
, et an-historique en tant que « sans surprise ».
Elle
peut donc être qualifiée de conservatisme utopique. Il y a plus grave
3157
sme utopique. Il y a plus grave. Liée au passé qu’
elle
tend à fixer plutôt qu’elle ne le prolonge en création ; soumise aux
3158
ave. Liée au passé qu’elle tend à fixer plutôt qu’
elle
ne le prolonge en création ; soumise aux seules lois de la matière (m
3159
ation au lieu de la libérer, et dans la mesure où
elle
se montre active, c’est-à-dire autoréalisante, elle est un facteur d’
3160
le se montre active, c’est-à-dire autoréalisante,
elle
est un facteur d’entropie, et de déperdition du patrimoine humain. To
3161
l’improbable création. Car dans la mesure même où
il
est vivant, l’homme est imprévisible à lui-même. Tout ce qui prétend
3162
ur que leurs résultantes puissent être évaluées :
il
faudrait tout savoir sur l’homme, ses régularités et ses folies ; tou
3163
ster, je répondais ainsi à cette question : Faut-
il
en désespoir de cause faire confiance à la fameuse intuition ? Je res
3164
ce à la fameuse intuition ? Je reste convaincu qu’
elle
est la voie royale de la recherche fondamentale et de la création, ta
3165
présente de notre civilisation, comment suffirait-
elle
à nous guider dans le système ultracomplexe des interactions dont dép
3166
plexe des interactions dont dépend notre avenir ?
Il
est trop clair qu’on ne peut conduire un Boeing 747 en faisant confia
3167
ing 747 en faisant confiance à l’intuition, et qu’
il
est préférable d’analyser d’abord les effets combinés que l’on obtien
3168
s à la manière de Forrester, tout en déplorant qu’
ils
échouent à prendre en compte des paramètres éventuellement décisifs p
3169
outrance, je veux parler de la menace de guerre.
Elle
est de nature à modifier tous nos paramètres : c’est en son nom que t
3170
e l’hygiène sociale cherche à la diminuer ; c’est
elle
qui pousse aux investissements industriels, à l’exploitation maximale
3171
à la pollution ; et finalement le seul facteur qu’
elle
fasse diminuer, c’est la qualité de vie. Si bien qu’on peut se demand
3172
est pas devenu sacro-saint dans la mesure même où
il
participait de la finalité guerrière de nos États-nations de modèle n
3173
reconnues ces limites à l’intuition et au calcul,
il
faut admettre aussi qu’une société humaine n’est pas une mécanique, o
3174
que partiellement, et que dans toute la mesure où
elle
est autre chose — ensemble de systèmes plus ou moins intégrés, référe
3175
nt-hier, on sent que l’auteur, pour débonnaire qu’
il
soit, les juge en somme déplacés, sans justification sérieuse. Ils on
3176
e en somme déplacés, sans justification sérieuse.
Ils
ont eu tort de se produire. Et ce dépit est bien compréhensible : car
3177
née d’un tel échec prévisionnel. D’autant plus qu’
il
se trouve que ces mêmes événements méthodiquement imprévisibles ont f
3178
ur ne citer que les plus grands noms.130 Certes,
ils
ont tous nourri leurs intuitions d’une connaissance directe et passio
3179
l’homme de leur temps, dans les contradictions qu’
ils
y décelaient entre valeurs alléguées et conduites réelles, c’est donc
3180
est donc au secret de la psyché de leur époque qu’
ils
ont surpris l’avenir comme à l’état naissant. À leurs yeux, la morale
3181
pable de dire « si nous verrons jamais le jour où
il
sera possible d’isoler les variables clés qui déterminent le surgisse
3182
chance imméritée m’ait fait retrouver la clé dont
ils
s’étaient servis ? Oui, dans un certain sens, s’il est bien vrai que
3183
s s’étaient servis ? Oui, dans un certain sens, s’
il
est bien vrai que le secret de l’avenir est dans l’homme, au cœur de
3184
ment. Pour empêcher l’alliance de cités vassales,
elle
s’efforçait d’attiser leurs rivalités, jusqu’au jour où une province
3185
e cette indépendance. Et dans d’autres provinces,
il
semble que les hérésies chrétiennes, qui dressaient les fidèles contr
3186
temporel avait obstinément refusé de satisfaire.
Il
était beaucoup trop tard pour que Rome, en reconnaissant ces tendance
3187
singulière de l’Empire, la charte d’indépendance
devait
être accordée sans contrepartie.132 Nous retrouvons le parallèle av
3188
rrait être aussi bien baptisée subjective, puisqu’
elle
prend son appui dans l’homme sujet de l’Histoire. La futurologie sera
3189
a futurologie serait alors « objective » parce qu’
elle
part des objets, des « faits », c’est-à-dire de l’Histoire déjà faite
3190
« faits », c’est-à-dire de l’Histoire déjà faite.
Elle
tient que l’homme, fait par l’Histoire, est son objet, un objet parmi
3191
nommer cette prospective personnaliste, parce qu’
elle
ne voit de sens possible à l’avenir que dans l’accomplissement de la
3192
si l’on ne croyait plus à la liberté de l’homme.
Elle
existe et n’a d’intérêt qu’à seule fin d’orienter une politique, mais
3193
rêt qu’à seule fin d’orienter une politique, mais
il
n’y aurait plus de politique possible dans un monde soumis aux seuls
3194
t l’on ira six fois plus vite avec Astra. »), car
elle
tendrait alors à rendre l’homme prisonnier des rythmes du passé ou de
3195
barrées, les grèves possibles, et à quelle heure
il
faudra que je me lève pour prendre le train ou l’avion : elles n’ont
3196
que je me lève pour prendre le train ou l’avion :
elles
n’ont pas à me dire que je le prendrai en vertu de leurs statistiques
3197
iti — comme le savaient les scolastiques et comme
il
semble bien que l’avaient oublié nos plus savants économistes. Les mo
3198
té de l’autre. Exemple : — Quand on nous dit : «
Il
va falloir dans les dix ans qui viennent plus d’autos pour plus d’hom
3199
même, dès qu’on la laisse proliférer sans freins…
Il
s’agit donc d’écarter tous moyens dont l’emploi non réglé par quelque
3200
, et si son prix valait vraiment les avantages qu’
elle
offre à la communauté qui l’a payée, et aux assassins du week-end. En
3201
week-end. Enfin, le modèle d’avenir qu’on élabore
doit
rester flou. Sinon, ce sera la tyrannie sur la communauté qui le réal
3202
hance, sauf intuition, de deviner les manettes qu’
il
convient de manier. Et encore faudrait-il que le tableau de bord lui
3203
ttes qu’il convient de manier. Et encore faudrait-
il
que le tableau de bord lui rappelle certaines choses dont il ait (ou
3204
ableau de bord lui rappelle certaines choses dont
il
ait (ou ait eu) quelque idée… Car il est devant une mécanique incapab
3205
choses dont il ait (ou ait eu) quelque idée… Car
il
est devant une mécanique incapable de se prêter au moindre échange vi
3206
nscient accumulé dans les cellules et le cerveau.
Elle
peut nous informer aussi sur le social, par sympathie, réaction conso
3207
ante aux affects de l’espèce ou d’un groupe. Mais
elle
reste sans prises sur une mécanique : là, il s’agit de savoir, ou d’a
3208
is elle reste sans prises sur une mécanique : là,
il
s’agit de savoir, ou d’avoir su ; et « l’intuition » du geste à faire
3209
ment, le concept exprimé par ces mots signifie qu’
il
est entendu, avant tout discussion et comme allant de soi que : — la
3210
mise en ordre. Au total, la modernité est ce qui
doit
être préféré, sitôt que certifiée moderne, à toute espèce de traditio
3211
ujourd’hui encore des tenants de la tradition, qu’
elle
soit chrétienne, classique, rationaliste ou marxiste. Ils considèrent
3212
chrétienne, classique, rationaliste ou marxiste.
Ils
considèrent toute innovation comme une hérésie, ou une maladresse, un
3213
e erreur obstinée ou une tendance déviationniste.
Il
existe partout des Anciens, même en Europe. Mais il n’y a de Modernes
3214
existe partout des Anciens, même en Europe. Mais
il
n’y a de Modernes, et loués comme tels, qu’en Europe et en Amérique.
3215
t loués comme tels, qu’en Europe et en Amérique. (
Il
y en eut en Russie jusqu’à Staline : Stravinsky, Malevitch, Kandinsky
3216
rimitive ou tel masque polynésien d’usage rituel,
il
serait en effet difficile de reconnaître que la modernité, étant ce q
3217
rités reçues et remet en question les traditions,
elle
s’oppose dans le temps et l’espace à toutes les cultures sauf une seu
3218
entaux et eux seuls ? Et d’où vient qu’en tant qu’
ils
renient les valeurs qui ont fait l’Europe, ils s’en révèlent tributai
3219
qu’ils renient les valeurs qui ont fait l’Europe,
ils
s’en révèlent tributaires, mais se privent de comprendre les autres,
3220
res, mais se privent de comprendre les autres, qu’
ils
admirent par malentendu ? II. Approche proposée Le problème des
3221
s (économiques, démographiques, militaires). Et s’
il
reste du temps en fin de congrès, ou à l’heure des toasts, on cite bi
3222
s. Or ces forces sont religieuses à l’origine, si
elles
ne s’avouent plus que culturelles ou idéologiques de nos jours. Je po
3223
endront dans l’avenir immédiat et lointain, comme
elles
ont dépendu de tous temps, 1° de la nature des valeurs culturelles (a
3224
tures. III. Le concept de révolution Mais s’
il
est vrai que toute culture vient d’une religion et la prolonge en exp
3225
gions et celle qui domine l’Occident ? La réponse
doit
être cherchée dans la théologie du xxe siècle qui, sur les traces de
3226
au passage du « vieil homme » à l’homme régénéré,
il
est décrit comme une rupture, comme une métamorphose subite. Saul de
3227
ôtre dans les instants d’une crise aveuglante. Et
il
écrit, un peu plus tard, qu’au retour du Christ : « Nous serons tous
3228
exclue par toutes les autres religions, parce qu’
elle
n’est concevable, en effet, que dans une société travaillée par le me
3229
À partir du xve siècle, que fait l’Europe quand
elle
emprunte au Monde, faute de « valeurs », des formes ou des rythmes ?
3230
faute de « valeurs », des formes ou des rythmes ?
Elle
les pose « en collage » sur ses compositions. Hors du contexte sacré,
3231
d’essentiel que la Bretagne n’ait formé d’abord.
Il
en va de même pour l’influence passagère de l’art japonais sur Van Go
3232
hances de durée en Europe. Dans la mesure même où
ils
ont signifié trop facilement la « modernité » pendant deux ou trois d
3233
la « modernité » pendant deux ou trois décennies,
ils
sont rejetés par les nouvelles générations de créateurs, d’avant-gard
3234
e debussysme, un Pierre Boulez aujourd’hui ne lui
doit
rien, et c’est précisément à Debussy qu’il choisit de se rattacher. M
3235
lui doit rien, et c’est précisément à Debussy qu’
il
choisit de se rattacher. Mais dans le même temps, par la force et la
3236
’information scientifique, venue de l’Europe et d’
elle
seule, qui a révélé ces richesses naturelles et dans un sens précis,
3237
audra des milliards de dollars. Ce mouvement va-t-
il
de l’Europe vers le Monde, ou l’inverse ? Il va de la source scientif
3238
va-t-il de l’Europe vers le Monde, ou l’inverse ?
Il
va de la source scientifico-technique d’information, vers le pays où
3239
pétrole est « arabe », dit-on, mais sans l’Europe
il
n’existerait pas. Et dans ce sens concret, « il vient de l’Europe ».
3240
e il n’existerait pas. Et dans ce sens concret, «
il
vient de l’Europe ». V. « … et tout en est venu, ou presque » J
3241
la liste impressionnante des inventions majeures
dues
à l’Europe, dans tous les ordres138 : arts et sciences, philosophies
3242
n, de guérison des corps et de massacres massifs.
Il
en résulte à l’évidence que le monde moderne tout entier, en tant que
3243
re appelé une création européenne. Que se passe-t-
il
quand le monde adopte ces inventions, ces procédés, ces formes ? D’un
3244
n’est pas en mesure d’en déchiffrer le message :
il
ne peut donc que subir cette forme comme une contrainte stérilisante.
3245
fort et de plus exaltant. Voilà l’Europe suprême,
elle
n’ira pas plus haut, peut-être, mais qui serait en mesure d’exiger da
3246
s sommets, mais ce sont tout de même ses sommets.
Elle
n’est pas souvent digne de ces œuvres, mais c’est elle qui les a créé
3247
n’est pas souvent digne de ces œuvres, mais c’est
elle
qui les a créées. Nous l’oublions souvent et les autres l’ignorent ;
3248
ous l’oublions souvent et les autres l’ignorent ;
ils
voient plus facilement ce qui est beaucoup plus bas, au niveau du con
3249
hés sont criants, et tout l’Orient les crie, mais
il
n’entend pas nos grandeurs. Car la musique est le sublime de l’Occide
3250
vague, une espèce de rumeur insensée… Seulement,
elle
est issue du même complexe, et elle répond dans le monde de l’âme au
3251
e… Seulement, elle est issue du même complexe, et
elle
répond dans le monde de l’âme au même défi que la science dans le mon
3252
vous avez eu l’idée de les construire et comment
ils
expriment et transportent, en fait, tout un monde de valeurs complète
3253
nos croyances traditionnelles ? » Une autre fois,
il
me raconte que sa femme, qui est Hollandaise, donnait des leçons de s
3254
ge aux enfants d’une école de Djakarta ; et quand
ils
eurent appris les notes de notre gamme, elle leur dit : « Composez ma
3255
quand ils eurent appris les notes de notre gamme,
elle
leur dit : « Composez maintenant une chanson dans le goût de ce pays
3256
enant une chanson dans le goût de ce pays ». Mais
ils
ne purent écrire que de petites mélodies qui ne rappelaient rien de l
3257
les lieux communs de nos chansons européennes, qu’
ils
n’avaient jamais entendues. Ainsi, chaque machine exportée est, en fa
3258
caces et plus puissants, car c’est aux pensées qu’
ils
commandent, aux sentiments, aux sources mêmes de l’invention et de la
3259
t de l’Europe et d’un empire, la Chine : — qu’a-t-
elle
reçu de l’Europe ? et qu’en fait-elle ? La Chine a pris d’abord l’idé
3260
: — qu’a-t-elle reçu de l’Europe ? et qu’en fait-
elle
? La Chine a pris d’abord l’idée de révolution, qui est bien l’idée l
3261
’est-à-dire de complémentarité du yin et du yang.
Elle
a reçu toute faite, « clé en main », la doctrine de la révolution iss
3262
ustrielle du xixe siècle européen : le marxisme.
Elle
a reçu la technique, et elle développe une science empruntée (sauf po
3263
opéen : le marxisme. Elle a reçu la technique, et
elle
développe une science empruntée (sauf pour la médecine) à l’Occident
3264
ustriels. Or la Chine est une grande paysannerie.
Il
va falloir la moderniser. Et ce sera cette exigence de rejoindre les
3265
révolution marxiste que Mao appellera révolution.
Il
parlera d’abord de « bond en avant » (marquant ainsi sa volonté de ru
3266
le passé, non plus d’évolution harmonieuse). Puis
il
parlera de « révolution culturelle », marquant ainsi que la modernité
3267
u, le moderne, comme représentant l’erreur même :
il
faut donc que l’État force le processus par une série de secousses et
3268
es années : je veux parler du stato-nationalisme.
Il
semble bien que Mao en ait vu le danger et prenne des mesures pour im
3269
ailleurs : « Ne préconisez jamais l’hégémonie ». (
Il
est clair que cela vise d’abord le grand voisin, mais enfin le slogan
3270
mites se présente toujours comme quelque chose qu’
il
s’agit de « protéger » contre les « ingérences étrangères ». C’est la
3271
gères ». C’est la forme politique de la paranoïa.
Elle
ne se pose qu’en s’opposant aux voisins et aux « impérialismes intern
3272
isins et aux « impérialismes internationaux ». Si
elle
s’oppose à l’impérialisme américain, elle conduit à une République po
3273
x ». Si elle s’oppose à l’impérialisme américain,
elle
conduit à une République populaire nationale et démocratique à dictat
3274
e à dictature militaire résolument socialiste. Si
elle
s’oppose à l’impérialisme soviétique, elle conduit à une République p
3275
te. Si elle s’oppose à l’impérialisme soviétique,
elle
conduit à une République populaire nationale et socialiste à dictatur
3276
mer au-delà de toute raison contre des ennemis qu’
elles
se créent, dont elles ont besoin pour survivre et assurer leur « cohé
3277
aison contre des ennemis qu’elles se créent, dont
elles
ont besoin pour survivre et assurer leur « cohérence nationale », et
3278
mais à la portée de toutes les mafias politiques.
Il
est donc fatal, dans ces conditions, qu’une guerre atomique, même si
3279
effets encore plus destructeurs qu’auraient sans
elle
les famines continentales ou une diminution catastrophique de l’oxygè
3280
ace mais globalement nocive). C’est à l’Europe qu’
il
appartient de modifier ces conditions, et l’on ne voit pas de raisons
3281
nos États, notre technologie, notre matérialisme,
doivent
être élaborés, et peuvent l’être. L’union fédérale de nos peuples pou
3282
ir l’exemple au monde, et dont on peut espérer qu’
elle
exercerait sur lui une attraction puissante, consisterait dans la pri
3283
ui me paraissent propres à guider une relance, qu’
il
faut souhaiter, aussi prochaine que possible, du Dialogue des culture
3284
Que devenir, que dire en pareille circonstance ?
Il
n’y a plus qu’à se montrer bonhomme, si on le peut… Les volumes de Fe
3285
acun a raison d’une certaine manière, selon ce qu’
il
est lui-même et la manière dont il voit les autres : tout portrait re
3286
e, selon ce qu’il est lui-même et la manière dont
il
voit les autres : tout portrait ressemble à son auteur, et tous les p
3287
edoutablement instructif pour son récipiendaire :
il
va découvrir enfin ce qu’il a pu être dans les yeux d’autrui, il va d
3288
r son récipiendaire : il va découvrir enfin ce qu’
il
a pu être dans les yeux d’autrui, il va donc découvrir son personnage
3289
enfin ce qu’il a pu être dans les yeux d’autrui,
il
va donc découvrir son personnage, les apparences toujours multiples q
3290
ours multiples qui cachent parfois plus encore qu’
elles
ne la révèlent, sa personne. Il y a là de quoi passionner le personna
3291
quoi m’amuser indéfiniment pendant les années qu’
il
me reste à vivre, à agir et à méditer, c’est-à-dire à Penser avec le
3292
nous sommes tous d’accord, ici, pour affirmer qu’
elle
devrait dominer et orienter L’Aventure occidentale de l’homme , et q
3293
sommes tous d’accord, ici, pour affirmer qu’elle
devrait
dominer et orienter L’Aventure occidentale de l’homme , et qu’en ell
3294
ter L’Aventure occidentale de l’homme , et qu’en
elle
sont Les Chances de l’Europe . Merci, mes chers amis, pour ce cadeau
3295
et le plus respectable des éditeurs suisses, ont
dû
sacrifier à la préparation de ce livre de fête une partie de leurs va