1 1951, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Extrait du discours prononcé par Denis de Rougemont à l’inauguration du Centre (mai 1951)
1 s non plus rigide. Il reste ouvert à l’événement. J’ oserais dire qu’à certains égards, il est moins décisif en soi que l’e
2 en soi que l’existence même de ce Centre, par où j’ entends que le principal, c’est qu’il y ait en Europe un lieu consacré
2 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Contre la culture organisée (avril 1952)
3 « Ah tu étais à l’église ? lui dit sa femme. Dis- moi donc le sujet du sermon ? — Euh… le péché. — Et qu’est-ce qu’il en a
3 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-Amérique (juin-juillet 1952)
4 arlant de métaphysique mais prenant nos dollars. Je force à peine les traits, pour aller vite. Je rappelle des jugements
5 s. Je force à peine les traits, pour aller vite. Je rappelle des jugements grossiers, mais très courants1. Responsabil
6 l’Américain se demande si l’on y croit vraiment… ( J’ écris on à dessein : car ce ne sont pas les mêmes qui, en Europe, font
7 ation se présente ainsi aux yeux des Américains.) J’ ai vu des comités, placés devant le choix de plusieurs thèmes d’activi
8 ns « disent » vraiment cela, qu’ils pensent. Mais j’ atténue plutôt la violence des jugements formulés contre les USA par l
4 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Culture et politique européenne (octobre 1952)
9 e et politique européenne (octobre 1952)f g 1. Je poserai tout d’abord une question très directe : Pourquoi parler de c
10 l’homme à la fois sur lui-même et sur les choses. Je constate que l’Europe, cap de l’Asie, a dominé le monde pendant des s
11 u nom doit partir de ces évidences. 4. Mais on va me dire : le mot culture n’a pas beaucoup plus de sens pour l’homme moye
12 des masses à la culture (définie largement comme je l’ai fait plus haut). Sinon l’Europe (unie ou non) restera le cadre e
13 mmission culturelle doit préciser ces conditions. Je me borne à en indiquer quatre. a) Un gouvernement qui augmenterait so
14 ssion culturelle doit préciser ces conditions. Je me borne à en indiquer quatre. a) Un gouvernement qui augmenterait son b
5 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rapport moral présenté par M. Denis de Rougemont (novembre 1952)
15 urs animateurs et par nos conseillers techniques. Je puis donc me borner, pour ma part, à dégager les grandes lignes de l’
16 s et par nos conseillers techniques. Je puis donc me borner, pour ma part, à dégager les grandes lignes de l’évolution du
17 action dans la réalité européenne d’aujourd’hui ? Je rappellerai d’abord que le CEC est une institution autonome, constitu
18 passif : nos échecs, et nos manques à gagner, si je puis dire, dans notre effort pour informer une manière de penser euro
19 culture, et non de politique. Passons à l’actif. J’ y rangerai d’abord trois entreprises qui ont déjà donné des résultats
20 l’heure. Les motifs de ces succès sont simples et j’ en dirai trois : le CEC travaille directement avec les intéressés, ave
21 e coup seront posées les bases d’un dialogue, que j’ espère fécond, entre nos différentes branches d’étude et d’action. Je
22 tre nos différentes branches d’étude et d’action. Je vous prierai, en terminant, de juger l’état actuel du Centre en tenan
23 e d’une part des motifs d’échecs et de succès que je viens d’indiquer, c’est-à-dire de nos réalités quotidiennes, d’autre
24 mait à le répéter un grand industriel français de mes amis3 : « Ce n’est pas au pied du mur qu’on connaît le maçon, c’est e
6 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aller et retour (avril 1953)
25 entes nations indépendantes de l’aide américaine. J’ écris ceci dans la pleine conviction qu’il n’est pas un des responsabl
26 x phrases le rôle et l’importance d’un tel écrit, je dirais que d’une part il a créé l’animation politique nécessaire à la
27 e fameux texte de base de la grandeur américaine, je tombe sur un passage dont le lecteur va comprendre l’extrême importan
28 s relations entre l’Ancien et le Nouveau Monde ! Je vous laisse le soin de commenter le parallélisme qu’un tel texte sugg
7 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en juin 1953 (mai-juin 1953)
29 t lâchement de les transposer au plan européen ». Je constate au contraire que ces problèmes (l’armée, les colonies, l’éco
30 uropéens réels. Elle est tout à fait autre chose. Je ne fais pas là du paradoxe. Chacun sent que le Couronnement est tout
31 u plus gravement compromis. Pour la première fois je l’écris : il se peut que l’Europe soit perdue. S’il doit en être ains
32 ime, mais l’empereur combattait sur les remparts. Je ne connais pas de comparaison plus humiliante pour les Européens qui
33 le d’Europe unie pousse aux dernières extrémités, je veux dire aux larges subventions. Voici le tableau : La Communauté eu
34 de nos usines et de notre main-d’œuvre. Que l’on me convainque d’erreur de diagnostic, tant mieux. Mais qu’on n’écarte pa
35 Europe, cela pourrait suffire à nous sauver. Mais je n’en vois pas une seule qui soit mobilisable dans l’état présent non
8 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en août 1953 : Lettre aux Six (juillet-août 1953)
36 des et telle est aussi la raison de l’appel qu’il me charge de vous adresser. Certes, il ne s’agit pas d’un manifeste. Nos
9 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Perspectives du CEC (juillet octobre 1953)
37 cette unité en termes contemporains ». Enfin, le ME prépare un nouveau congrès d’économistes, qui doit avoir lieu à Londr
38 En fait, rien de tel ne s’est produit, ainsi que j’ ai pu m’en assurer chaque jour, ayant été chargé — à titre personnel —
39 , rien de tel ne s’est produit, ainsi que j’ai pu m’ en assurer chaque jour, ayant été chargé — à titre personnel — de la c
10 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une prise de conscience européenne (novembre-décembre 1953)
40 ù venons-nous ? Où sommes-nous ? Où allons-nous ? Je n’imagine pas de meilleure devise pour la table ronde de l’Europe qui
41 eur des Russes et de la charité des Américains. » Je traduis maintenant les mots en chiffres, et cela donne le curieux rés
42 ur de l’union, notre salut prochain. C’est ainsi, j’ imagine, que l’on voyait les choses dans les milieux du Conseil de l’E
43 un petit groupe de six Sages, dont la composition me paraît tout à fait remarquable4. L’on y trouvait en effet côte à côte
44 . De l’unité culturelle à la communauté politique Mon dessein n’est pas de résumer les péripéties des débats qui se déroulè
45 l’on adopte qui permet finalement de s’accorder. J’ avais donc suggéré aux rapporteurs d’envisager le problème européen da
46 araissent transitoires et relatives. À cette fin, j’ avais introduit, dans les six thèmes proposés, l’idée d’un destin comm
47 probation de tons les membres de la réunion. 4. Je le dis d’autant plus librement qu’invité par le secrétariat du Consei
48 iat du Conseil de l’Europe à présider les débats, je me suis trouvé en présence de personnalités déjà nommées par les gouv
49 du Conseil de l’Europe à présider les débats, je me suis trouvé en présence de personnalités déjà nommées par les gouvern
11 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales : trois questions, trois réponses (mai-juillet 1954)
50 ois réponses (mai-juillet 1954)q — Pouvez-vous me dire en deux mots ce qu’est le Centre européen de la culture ? — Je v
51 ts ce qu’est le Centre européen de la culture ? — Je veux bien être bref, mais il me faut trois mots. Ou plutôt je vous ré
52 de la culture ? — Je veux bien être bref, mais il me faut trois mots. Ou plutôt je vous répondrai sur les questions que po
53 être bref, mais il me faut trois mots. Ou plutôt je vous répondrai sur les questions que posent les trois mots de notre n
54 notre nom : Centre, Européen et Culture. C — Je voudrais savoir d’abord ce que vous entendez par Culture. — T. S. Eli
55 ient pourrait disparaître. Qu’en résulterait-il ? Je constate que le Centre, du seul fait qu’il existe, polarise des possi
12 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)
56 e des Six, a proposé une Europe des Trente-Deux. ( J’ avoue que le compte n’est pas facile à établir, mais on finit par déno
13 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux notes sur la souveraineté nationale (mai 1954)
57 ntonale (ou nationale), et cela d’une manière qui me paraît pleine d’enseignements pour l’Europe d’aujourd’hui. Loin d’exi
58 a table ronde de l’Europe, à Rome, deux arguments m’ ont frappé, comme étant propres à éduquer le sens européen de notre op
14 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (octobre-novembre 1954)
59 ont manqué jusqu’ici à l’entreprise Europe unie. Je sais bien ce que beaucoup vont penser, car j’entends déjà ce qu’ils m
60 ie. Je sais bien ce que beaucoup vont penser, car j’ entends déjà ce qu’ils me disent : « Tout cela est très joli. Tout cel
61 eaucoup vont penser, car j’entends déjà ce qu’ils me disent : « Tout cela est très joli. Tout cela ne fera certes aucun ma
15 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle de la recherche en Europe (décembre 1954-janvier 1955)
62 e des annonces dans le journal. La recherche dont je voudrais vous parler est en réalité tout autre chose. C’est une passi
63 un instinct animal, mais une passion spirituelle. Je ne saurais mieux le définir qu’en vous résumant une légende de l’anci
64 fin, ils lui demandèrent : Qu’as-tu ? Elle dit : J’ ai faim. Ils lui dirent : Nous t’avons donné toute la nourriture du pa
65 oute la nourriture du pays. Elle dit : Quand vous m’ aurez donné cent fois et mille fois plus, j’aurai encore faim. Ils lui
66 vous m’aurez donné cent fois et mille fois plus, j’ aurai encore faim. Ils lui dirent : Que veux-tu donc ? et elle dit enf
67 i dirent : Que veux-tu donc ? et elle dit enfin : Je veux Dieu ! Cette légende marque le but extrême de toute la recherche
68 — conscient ou inconscient — de tous les buts que je viens d’indiquer. Ce qu’ils ont en commun, du fait même qu’ils sont h
69 finir le sens dernier de la recherche en général, je me tournerai maintenant vers le problème particulier de la recherche
70 ir le sens dernier de la recherche en général, je me tournerai maintenant vers le problème particulier de la recherche occ
71 généralement tenus pour des causes de faiblesse : je veux parler d’une certaine incertitude ou inquiétude, d’un certain dé
72 meilleurs esprits déplorent depuis des siècles ? Je ne pense pas que cette inquiétude et ce désordre soient accidentels.
73 tte inquiétude et ce désordre soient accidentels. Je pense même qu’ils remontent aux sources vives de notre civilisation,
74 tre civilisation, et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à nos plus grandes traditions : le christianisme et l’es
75 ux progrès, c’est-à-dire de nouvelles recherches. J’ ai tâché de vous faire voir que le génie de la recherche est le génie
76 ie de la recherche est le génie même de l’Europe. J’ ajouterai une dernière remarque : le génie de la recherche pure est la
77 ches entre la culture en général et la technique. Je vous ai montré tout à l’heure la technique débouchant dans la culture
78 istoire vraie. C’était il y a quatre ou cinq ans. Je cherchais de l’argent, comme il arrive, pour une entreprise culturell
79 comme il arrive, pour une entreprise culturelle. J’ allai voir un industriel qui fabrique d’énormes turbines. Il m’écouta,
80 un industriel qui fabrique d’énormes turbines. Il m’ écouta, distrait d’abord, puis impatient ; m’expliqua finalement que d
81 . Il m’écouta, distrait d’abord, puis impatient ; m’ expliqua finalement que dans l’état des choses, les turbines, c’est sé
82 de lutter contre le communisme, qu’il confondait, je le crains, avec les réformes sociales. En sortant de chez lui, les ma
83 ociales. En sortant de chez lui, les mains vides, je me dis ceci : cet homme tire sa puissance de la turbine, mais après t
84 ales. En sortant de chez lui, les mains vides, je me dis ceci : cet homme tire sa puissance de la turbine, mais après tout
85 s tout ce n’est pas lui qui l’inventa. Qui donc ? J’ ouvris une encyclopédie, et trouvai ceci : — Il y avait au xviiie siè
86 oire vraie se passe de commentaires. Nulle autre, me semble-t-il, n’était mieux faite pour servir d’épigraphe à cette jour
87 urnée, consacrée à l’éloge de la recherche. 11. Je la tiens du grand écrivain russe exilé, Alexis Remizov. v. Rougemon
16 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Lever de rideau culturel ? (octobre 1955)
88 s que se contenter de dissimuler ce qui existe. » Je ne pus qu’acquiescer, et je lui déclarai en riant que je comprenais m
89 uler ce qui existe. » Je ne pus qu’acquiescer, et je lui déclarai en riant que je comprenais maintenant la réponse qu’un f
90 us qu’acquiescer, et je lui déclarai en riant que je comprenais maintenant la réponse qu’un fonctionnaire de la Guépéou av
91 pourquoi vous avez l’air soucieux. Vous répondez je suis fauché. Voilà de l’espionnage. » L’Occident a tout à gagner à f
92 lent chez nous — comme M. Ehrenbourg, pendant que j’ écris ceci, parle à Genève au cours des débats des Rencontres internat
17 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Que s’est-il passé à Genève ? (décembre 1955)
93 tous les autres domaines des relations humaines ? Je puis comprendre les principes du libéralisme. Je puis concevoir les n
94 Je puis comprendre les principes du libéralisme. Je puis concevoir les nécessités de l’autocratie. Mais je ne vois pas po
95 is concevoir les nécessités de l’autocratie. Mais je ne vois pas pourquoi nous devrions accepter une combinaison arbitrair
96 ge le gouvernement soviétique. (16 novembre) : Je m’inquiète de ce que la délégation soviétique ne semble pas gênée par
97 le gouvernement soviétique. (16 novembre) : Je m’ inquiète de ce que la délégation soviétique ne semble pas gênée par l’
98 il pas quelque vérité dans ces mots frappants que j’ entendais l’autre jour : — Ce qu’il y a de terrible, c’est que le gouv
99 ceci n’est qu’une mauvaise parodie du Moyen Âge. Je suis convaincu que derrière cette façade de xénophobie et d’insularit
100 ormé, comme il l’est ailleurs… (15 novembre) : Je regrette d’être obligé de constater que le nouveau projet soviétique…
101 « cinq seulement semblent partiellement acceptés. Je souligne que tous ceux qui concernent le libre-échange d’idées, de no
18 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Propositions (décembre 1955)
102 ort à accomplir pour être utiles à l’homme. Et si je parle de nous, écrivains soviétiques, je peux dire que nous voudrions
103 e. Et si je parle de nous, écrivains soviétiques, je peux dire que nous voudrions sincèrement que nos relations amicales a
104 t dans la normalisation de la situation mondiale. J’ étais parmi les députés et j’ai voté avec enthousiasme pour cette décl
105 situation mondiale. J’étais parmi les députés et j’ ai voté avec enthousiasme pour cette déclaration ». Article de A. Chol
19 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Former des Européens (avril-mai 1956)
106 libre nécessaire, d’une voie médiane, ou comme il me paraît préférable de dire : d’une mise en tension permanente, d’une c
107 , et au surplus trop mal connues. « Qu’est-ce que je peux bien y faire ? », dit-il, quand il a constaté que tout va mal, q
108 n qu’un citoyen européen, dans les conditions que j’ ai décrites, et qui sont hélas bien réelles, se sente un homme respons
20 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe [Commentaires] (mai 1957)
109 , cent-mille fois plus écoutent de la musique, et je ne dis pas que tous l’entendent, mais il n’y a pas seulement les mill
110 r la question, et ne se propose pas comme jury ! ( Je crois bien qu’un ou deux de nos correspondants l’ont entendu de cette
111 positions concrètes les conclusions générales qui me semblent résulter de notre enquête. bl. Rougemont Denis de, « Com
21 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Centre européen de la culture : ce qu’il fait — d’où il vient — où il va (février 1958)
112 sérieuse sur la conjoncture culturelle, par quoi j’ entends l’état des besoins existants, des recherches en cours ou à ent
22 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens (mai 1958)
113 rifiées par l’usage et toujours plus conscientes. J’ en dirai trois : 1. On ne peut pas faire l’Europe sans des Européens c
114 rofit d’une doctrine ou discipline libératrice du moi douteur. Pour former un Européen, il n’est pas de recette aussi simpl
23 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Un essai de synthèse (mai 1958)
115 à contempler » comme l’écrit Altiero Spinelli. Si j’ adopte toutefois cette position, on voudra m’accorder que c’est en tan
116 . Si j’adopte toutefois cette position, on voudra m’ accorder que c’est en tant que philosophe et praticien de l’attitude f
117 losophe et praticien de l’attitude fédéraliste39. Je connais les nécessités de la propagande, qui est action, et qui exige
118 roite ne jouent plus aucun rôle reconnaissable. «  Je me sens perdu ! », diront en chœur les électeurs progressistes et les
119 te ne jouent plus aucun rôle reconnaissable. « Je me sens perdu ! », diront en chœur les électeurs progressistes et les él
120 s. Quant à la méthode fédéraliste, elle apporte à mon sens la seule philosophie politique nouvelle depuis Marx ; et l’on es
121 titutionnels » ne les rendra pas plus sérieux. Il me paraît bien plus intéressant de constater la convergence finale de no
122 nt qu’on verra qu’elle est impérative. 39. Cf. ma conférence au congrès de Montreux, 1947, sur « L’Attitude fédéraliste
123 ecueil Quelle Europe ?, Fayard, 1958, p. 19. 41. J’ écrivais cela dès 1950, à propos du projet de CECA précisément, dans u
24 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une université européenne [Introduction] (juillet 1958)
124 s vous donnions il y a trois semaines à peine, et je vous remercie de montrer ainsi que vous avez compris l’importance que
125 délai de trois semaines et demie, et vous voici. Je remercie particulièrement les auteurs des rapports, qui ont tenu des
126 ous occupe, sont en droit, mais aussi en devoir — me semble-t-il — d’attendre de vos résolutions. bv. Rougemont Denis d
25 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation et loisirs : les mass médias (mai 1959)
127 antitative des loisirs dans la société de demain, je voudrais attirer votre attention sur un fait incontestable et plus fa
128 ife. Parmi toutes les définitions qu’on en donne, je retiens celle de T. S. Eliot, selon lequel la culture serait ce qui d
129 ement euphorique. L’innovation la plus importante me semble être celle qui intervient sous nos yeux dans le domaine de la
130 dans le domaine de la consommation de la culture. Je répète que ce phénomène est contemporain du développement de la techn
131 ce. Ainsi la technique moderne qui résulte, comme j’ ai tenté de le montrer ailleurs (notamment dans L’Aventure occidental
132 ion de la culture ne peut qu’abaisser son niveau. Je n’en crois rien, et je ne partage nullement le pessimisme à la mode…
133 ut qu’abaisser son niveau. Je n’en crois rien, et je ne partage nullement le pessimisme à la mode… d’hier, chez nos penseu
134 lques titres de la culture, peut faire illusion : je veux parler des romanciers à succès, des lauréats de prix plus ou moi
135 iffusion culturelle, de cette rumeur ou aura dont je parlais tout à l’heure. Il peut certes fausser le sens des valeurs ré
136 la deuxième zone de diffusion de la culture, dont je parlais, c’est-à-dire aux moyens de vaste distribution (et peut-être
137 ion) des produits de la culture proprement dite : je veux parler des mass médias. Les Américains désignent par ce terme la
138 uelle ? Justifie-t-elle le pessimisme à la mode ? Je prendrai tout d’abord l’exemple du disque. Le microsillon, créé aux É
139 edouter qu’il abaisse le niveau de la culture, il me semble qu’il y a lieu de se réjouir du fait que des compositeurs dont
140 e sérieuse donnée par la radio et la télévision. Je prendrai maintenant un autre exemple dans le domaine du livre. Depuis
141 utre exemple dans le domaine du livre. Depuis que je connais les éditeurs, je les entends parler de la crise du livre ; je
142 ine du livre. Depuis que je connais les éditeurs, je les entends parler de la crise du livre ; je les entends répéter qu’i
143 urs, je les entends parler de la crise du livre ; je les entends répéter qu’ils ne peuvent imprimer tel ou tel ouvrage par
144 ble, ou même décroissante. Quels sont les faits ? Je vous citerai l’expérience des guildes du livre. J’ai assisté à la cré
145 e vous citerai l’expérience des guildes du livre. J’ ai assisté à la création de la Guilde du livre de Suisse romande. Il s
146 çais C. F. Ramuz. Ce dernier se montra sceptique. Je l’entends encore dire : « Vous aurez la première année 500 abonnés, l
147 s des préjugés soi-disant réalistes d’avant-hier. Je me résumerai par deux mots : optimisme et responsabilité. Les motifs
148 es préjugés soi-disant réalistes d’avant-hier. Je me résumerai par deux mots : optimisme et responsabilité. Les motifs d’o
26 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Heinz Gollwitzer, Europabild und Europagedanke (septembre 1959)
149 de notes, où — l’ayant pratiqué durant des mois — je n’ai trouvé que trois infimes erreurs de fait ou de dates. Une étude
150 ader, d’un Schlegel ou d’un Jakob Burckhardt — et je cite à dessein ceux dont il donne la meilleure analyse — avec la pens
151 e et dans son sous-titre. L’ouvrage de Gollwitzer me paraît véritablement fondamental. Je n’en sais pas de plus reliable c
152 e Gollwitzer me paraît véritablement fondamental. Je n’en sais pas de plus reliable comme dit l’anglais. Sa traduction en
27 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Carlo Curcio, Europa, Storia di un’idea (septembre 1959)
153 mérite d’être complet : pas un auteur valable ne me paraît avoir été négligé. Il comble, notamment, une lacune habituelle
28 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Luis Diez del Corral, El rapto de Europa (septembre 1959)
154 ons pessimistes sur les destins de notre Europe ? Je crois bien que Hegel est la seule exception, qui persistait à voir da
29 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La règle d’or, ou principe de l’éducation européenne (1960-1961)
155 ale au xxe siècle ? C’est le problème unique que je me pose ici, et je crois qu’il n’est pas impossible d’y répondre. La
156 au xxe siècle ? C’est le problème unique que je me pose ici, et je crois qu’il n’est pas impossible d’y répondre. La mét
157 ? C’est le problème unique que je me pose ici, et je crois qu’il n’est pas impossible d’y répondre. La méthode comparative
158 personnelle, vers l’autonomie, vers les risques… J’ ai dit que les deux termes d’initiation et d’initiative marquent deux
159 n leur offre. Ces jugements et cette description, je les extrais du livre qu’une institutrice écœurée publiait il y a quel
160 libre nécessaire, d’une voie médiane, ou comme il me paraît préférable de dire : d’une mise en tension permanente, d’une c
161 ation non seulement en Europe mais pour l’Europe. J’ ai marqué trois tendances pratiquement dominantes dans ces trois régio
162 dominantes dans ces trois régions de l’Occident. Je vous laisse le soin de nuancer le tableau. Je vous accorde qu’il exis
163 nt. Je vous laisse le soin de nuancer le tableau. Je vous accorde qu’il existe aussi des signes d’un retour à l’autorité a
164 nes non trompeurs d’une nouvelle faim de liberté. Je vous accorde enfin qu’en Europe même, quel que soit notre idéal, nous
165 « russe » et de la tendance « américaine ». Mais mon objet, ici et aujourd’hui, n’était que de vous proposer un cadre de r
166 s traits. Pour illustrer cette première partie de mon exposé, j’aurai recours à une parabole, que j’appellerai la Parabole
167 ur illustrer cette première partie de mon exposé, j’ aurai recours à une parabole, que j’appellerai la Parabole des trois c
168 e mon exposé, j’aurai recours à une parabole, que j’ appellerai la Parabole des trois colombes. Vous connaissez tous la col
169 es propres ailes ». La Règle d’or Permettez- moi , maintenant, cinq minutes de philosophie. J’ai dit qu’à mon sens, le
170 tez-moi, maintenant, cinq minutes de philosophie. J’ ai dit qu’à mon sens, le but de l’éducation européenne est la personne
171 enant, cinq minutes de philosophie. J’ai dit qu’à mon sens, le but de l’éducation européenne est la personne, c’est-à-dire
172 deux pôles. Remarquez que la personne, telle que je la définis, est une réalité dialectique par définition : elle est la
173 onception la plus saine du dressage se situerait, me semble-t-il, à mi-chemin entre l’entraînement (au sens sportif) et l’
174 les leçons, que ce soit donc non pas en vertu de je ne sais quelle idée de « correction » formaliste et vexante, et non p
175 s d’abord physiques de concentrer leur attention. Je me permettrai de vous signaler à ce propos deux déviations du sens de
176 ’abord physiques de concentrer leur attention. Je me permettrai de vous signaler à ce propos deux déviations du sens de la
177 déviations du sens de la discipline scolaire, que j’ ai observées à mes dépens quand j’étais sur les bancs de l’école prima
178 s de la discipline scolaire, que j’ai observées à mes dépens quand j’étais sur les bancs de l’école primaire, en Suisse. 1°
179 e scolaire, que j’ai observées à mes dépens quand j’ étais sur les bancs de l’école primaire, en Suisse. 1° La discipline e
180 sonnement, élégance et précision de l’expression. Je suis un fervent partisan du rétablissement de la classe de rhétorique
181 respect des médiocres et l’honneur aux moyens. Si j’ avais quoi que ce soit à vous recommander, ce serait d’exiger des médi
182 . La vision du But Vous l’aurez remarqué : je n’ai guère parlé de méthodes. J’ai plutôt insisté sur le But — la per
183 aurez remarqué : je n’ai guère parlé de méthodes. J’ ai plutôt insisté sur le But — la personne — car à mon sens, c’est la
184 i plutôt insisté sur le But — la personne — car à mon sens, c’est la vision du But qui peut seule nous dicter les méthodes
185 es, il faut considérer la fin », dit le proverbe. Je dirais : « Avant toute chose, considérez la fin. » La fin seule de l’
186 r les moyens, les méthodes de l’Éducation. Oserai- je vous confesser ici que je ne crois plus guère aux méthodes pédagogiqu
187 de l’Éducation. Oserai-je vous confesser ici que je ne crois plus guère aux méthodes pédagogiques, qu’elles soient autori
188 ui doit nous inspirer les moyens de le rejoindre. Je terminerai par une seconde parabole, que je nomme la Parabole du But.
189 ndre. Je terminerai par une seconde parabole, que je nomme la Parabole du But. J’étais recrue dans l’armée suisse. J’app
190 onde parabole, que je nomme la Parabole du But. J’ étais recrue dans l’armée suisse. J’apprenais à tirer. On m’avait ense
191 ole du But. J’étais recrue dans l’armée suisse. J’ apprenais à tirer. On m’avait enseigné tous les gestes à faire, en gra
192 crue dans l’armée suisse. J’apprenais à tirer. On m’ avait enseigné tous les gestes à faire, en grand détail, selon la méth
193 ssuré la hausse, bloquer le souffle, enfin tirer. Je faisais tout cela et ratais tout. La veille du grand concours de tir
194 it un petit bout de galon d’or sur la manche — on me négligeait dans mon coin, j’étais un cas désespéré. Un jeune lieutena
195 galon d’or sur la manche — on me négligeait dans mon coin, j’étais un cas désespéré. Un jeune lieutenant, cependant, vint
196 r sur la manche — on me négligeait dans mon coin, j’ étais un cas désespéré. Un jeune lieutenant, cependant, vint m’observe
197 s désespéré. Un jeune lieutenant, cependant, vint m’ observer. « Vous tirez mal, dit-il, voulez-vous apprendre ? » — « Oh o
198 al, dit-il, voulez-vous apprendre ? » — « Oh oui, mon lieutenant ! » — « C’est très simple, ça tient en trois mots : pensez
199 imple, ça tient en trois mots : pensez au noir. » J’ avais compris ! Mais comme je ne bougeais pas, il ajouta : « Ne pensez
200  : pensez au noir. » J’avais compris ! Mais comme je ne bougeais pas, il ajouta : « Ne pensez plus à ce que vous faites de
201 ui, et le coup partira tout seul. » Le lendemain, je gagnais le galon d’or. Ce jeune lieutenant avait le sens du But, il a
202 une lieutenant avait le sens du But, il a donc pu me le communiquer en quelques mots, et cette initiation a réussi, où l’i
203 itiation a réussi, où l’instruction avait échoué. J’ ignore son nom, mais j’ai tiré de sa leçon toute une morale, et même t
204 ’instruction avait échoué. J’ignore son nom, mais j’ ai tiré de sa leçon toute une morale, et même tout un livre que je com
205 leçon toute une morale, et même tout un livre que je compte publier bientôt, et dans lequel je dirai tout au long ce que j
206 vre que je compte publier bientôt, et dans lequel je dirai tout au long ce que je n’ai pu, ici, qu’esquisser devant vous.
207 ntôt, et dans lequel je dirai tout au long ce que je n’ai pu, ici, qu’esquisser devant vous. 45. On a vu en Europe le f
30 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Guide européen de l’enseignement civique [introduction] (1960-1961)
208 ction civique. Parcourant les études qui suivent, je tombe sur les formules suivantes : En France, l’instruction civique d
209 eignement civique dans tel ou tel pays. Pourtant, je ne les crois pas très facilement interchangeables. Elles nous signale
210 es problèmes communs et ses déficiences communes. Mes remarques introductives n’ayant d’autre but que d’orienter le lecteur
211 notre enquête, et de sensibiliser son attention, je me bornerai à deux indications rapides, à titre d’exemples : 1° Dans
212 tre enquête, et de sensibiliser son attention, je me bornerai à deux indications rapides, à titre d’exemples : 1° Dans tou
213 Aux USA : « Comment devenir un bon citoyen ? » Je prends un manuel de civisme publié à New York en 1948 : We, the Citiz
214 et Marlow A. Markert : dès les premières phrases, je me sens jeté dans la réalité vivante du civisme. Nos manuels commence
215 Marlow A. Markert : dès les premières phrases, je me sens jeté dans la réalité vivante du civisme. Nos manuels commencent
216 où les problèmes concrets vont se poser. Celui-ci me demande dès la première ligne : « Es-tu un bon citoyen ? » et passe a
217 t, servir dans un jury, écrire à son député, etc. J’ insiste : là où nos manuels diraient par exemple : Qu’est-ce que le dr
218 onclusions introductives Ces quelques aperçus, je le répète, n’avaient d’autre ambition que d’introduire à une lecture
31 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Esquisse d’une biographie : J. H. Retinger (1960-1961)
219 e de Montreux, seconde patrie du roman russe, que j’ ai rencontré Retinger, en septembre 1947. Je venais de prononcer le di
220 , que j’ai rencontré Retinger, en septembre 1947. Je venais de prononcer le discours d’introduction du premier congrès des
221 es fédéralistes européens. Au sortir de la salle, je fus présenté à un personnage d’âge indéfinissable, appuyé sur une can
222 vif et résolu derrière un lorgnon démodé, et qui me dit avec un accent slave : « Votre discours était vraiment très bien,
223 ’y contentait de lui faire signer la note. (C’est mon dernier snobisme, disait-il.) Il fut aussi l’un de nos familiers à Fe
224 ussi l’un de nos familiers à Ferney. Et pourtant, je me pose la même question que se posait plus haut notre ami Pietro Qua
225 i l’un de nos familiers à Ferney. Et pourtant, je me pose la même question que se posait plus haut notre ami Pietro Quaron
226 posait plus haut notre ami Pietro Quaroni : l’ai- je bien connu ? La lecture des notes abondantes qu’il avait préparées en
227 ntes qu’il avait préparées en vue de ses mémoires me révèle plusieurs dimensions de sa personne et de son existence que je
228 dimensions de sa personne et de son existence que je n’avais pu que soupçonner à la faveur de quelques allusions qu’il lui
229 it d’y faire, sans insister. C’est l’Européen que j’ ai connu, à partir de sa soixantième année. Mais de sa carrière jusque
230 soixantième année. Mais de sa carrière jusque-là, je n’entrevoyais que des bribes. M’aidant de ses notes (592 pages, en an
231 rière jusque-là, je n’entrevoyais que des bribes. M’ aidant de ses notes (592 pages, en anglais) et comblant quelques-unes
232 en 1941) et grâce aux précisions qu’à bien voulu me fournir Jan Pomian, qui fut longtemps son secrétaire, je tenterai dan
233 nir Jan Pomian, qui fut longtemps son secrétaire, je tenterai dans les pages qui suivent une première esquisse biographiqu
234 leur avenir, et soudain Joseph s’écrie : « Comme je voudrais que la Pologne ait enfin son indépendance ! Parce qu’alors j
235 logne ait enfin son indépendance ! Parce qu’alors je ne serais plus obligé d’être avant tout un patriote ! » Dès cet insta
236 t vite abandonnés : « Quoi qu’il en soit, Joseph, je ne pense pas que vous serez jamais un écrivain ! », lui a dit un jour
237 ger note simplement dans son livre sur Conrad : «  Je n’ai pas revu cet ami depuis la guerre (de 14-18) et je ne puis retro
238 i pas revu cet ami depuis la guerre (de 14-18) et je ne puis retrouver son adresse. » (Lira-t-il peut-être ces lignes ? El
239 d bonheur d’avoir enfin pu venir ici et montrer à ma femme et à mes fils qu’il y a quelque chose derrière moi. » « Et moi 
240 oir enfin pu venir ici et montrer à ma femme et à mes fils qu’il y a quelque chose derrière moi. » « Et moi », note ici Ret
241 me et à mes fils qu’il y a quelque chose derrière moi . » « Et moi », note ici Retinger, dans une des très rares parenthèses
242 fils qu’il y a quelque chose derrière moi. » « Et moi  », note ici Retinger, dans une des très rares parenthèses intimes de
243 très rares parenthèses intimes de ses souvenirs «  je pensais en moi-même : que vais-je faire ? toujours lié à mon pays et
244 ses souvenirs « je pensais en moi-même : que vais- je faire ? toujours lié à mon pays et avec tant de possibilités s’offran
245 en moi-même : que vais-je faire ? toujours lié à mon pays et avec tant de possibilités s’offrant à moi à l’étranger ? » Te
246 mon pays et avec tant de possibilités s’offrant à moi à l’étranger ? » Tel fut ce retour au passé, le jour même où éclatait
247 plique brièvement qu’il lui faut un visa. « Venez me voir tout de suite », dit le Général. En chemin, Retinger imagine un
248 de sortie. Le permis porte le numéro un, « ce qui me remplit d’une fierté puérile », note Retinger. Il arrive à Vienne au
249 er pourquoi il veut absolument aller en France. «  J’ ai certains devoirs à accomplir là-bas. — Qui êtes-vous ? — Vous pouve
250 plir là-bas. — Qui êtes-vous ? — Vous pouvez voir mon nom sur ce passeport. — Que ferez-vous en France ? — Ce que mon devoi
251 passeport. — Que ferez-vous en France ? — Ce que mon devoir me dictera. — Vous savez que je suis le comte Tchirsky, vous p
252 — Que ferez-vous en France ? — Ce que mon devoir me dictera. — Vous savez que je suis le comte Tchirsky, vous pouvez donc
253 — Ce que mon devoir me dictera. — Vous savez que je suis le comte Tchirsky, vous pouvez donc vous confier à moi. — Avec t
254 e comte Tchirsky, vous pouvez donc vous confier à moi . — Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur l’ambassadeur, je
255 nc vous confier à moi. — Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur l’ambassadeur, je n’y suis pas autorisé. » « Notr
256 respect que je vous dois, Monsieur l’ambassadeur, je n’y suis pas autorisé. » « Notre conversation se poursuivit ainsi pen
257 minutes, note encore Retinger, puis l’ambassadeur me regarda profondément dans les yeux et signa mon passeport. — Je vous
258 ur me regarda profondément dans les yeux et signa mon passeport. — Je vous souhaite bonne chance ! dit-il en guise d’adieu,
259 fondément dans les yeux et signa mon passeport. —  Je vous souhaite bonne chance ! dit-il en guise d’adieu, à quoi je répon
260 te bonne chance ! dit-il en guise d’adieu, à quoi je répondis que j’espérais la mériter. » À la gare, une foule assiège l
261 ! dit-il en guise d’adieu, à quoi je répondis que j’ espérais la mériter. » À la gare, une foule assiège les trains en par
262 missaire s’écrie : « Si vous dites encore un mot, je vous coffre ! » Joseph pense en un éclair : « S’il me coffre, je rest
263 ous coffre ! » Joseph pense en un éclair : « S’il me coffre, je resterai donc en France, et je pourrai me faire libérer. »
264 ! » Joseph pense en un éclair : « S’il me coffre, je resterai donc en France, et je pourrai me faire libérer. » Il dit : m
265 « S’il me coffre, je resterai donc en France, et je pourrai me faire libérer. » Il dit : merde ! et se voit arrêté sur le
266 coffre, je resterai donc en France, et je pourrai me faire libérer. » Il dit : merde ! et se voit arrêté sur le champ. De
267 ph Retinger, de nationalité polonaise. « C’était, je crois, la première fois depuis plus d’un siècle qu’un gouvernement re
268 pressure groups, etc. Mais surtout, écrit-il : «  Je n’avais pas encore bien vu que la question n’était pas seulement d’av
269 ’on ne peut rien faire dans un pays démocratique. Je croyais que du seul fait que je luttais honnêtement pour de bons prin
270 ays démocratique. Je croyais que du seul fait que je luttais honnêtement pour de bons principes, tout le monde allait les
271 cipes, tout le monde allait les accepter de même. Je ne comprenais pas comment la vie politique et les nécessités économiq
272 es interfèrent avec les principes et l’idéologie. Je ne voyais pas les gens qu’il fallait, ou si je les voyais, je ne m’ex
273 e. Je ne voyais pas les gens qu’il fallait, ou si je les voyais, je ne m’exprimais pas comme il fallait. Aujourd’hui, j’es
274 pas les gens qu’il fallait, ou si je les voyais, je ne m’exprimais pas comme il fallait. Aujourd’hui, j’estime que ce fut
275 es gens qu’il fallait, ou si je les voyais, je ne m’ exprimais pas comme il fallait. Aujourd’hui, j’estime que ce fut une c
276 ne m’exprimais pas comme il fallait. Aujourd’hui, j’ estime que ce fut une chance pour moi de recevoir une telle leçon au d
277 Aujourd’hui, j’estime que ce fut une chance pour moi de recevoir une telle leçon au début de mon activité internationale. 
278 pour moi de recevoir une telle leçon au début de mon activité internationale. » Sitôt de retour en Europe, Retinger repren
279 se voit convoqué par le ministre de l’Intérieur. Je cite les notes : « Mr. Pams était sincèrement pro-polonais, et sincèr
280 cèrement pro-polonais, et sincèrement amical avec moi , mais pas très courageux… Après beaucoup d’hésitations, et visiblemen
281 itations, et visiblement à son cœur défendant, il me dit : — Mon cher Joseph, j’ai de mauvaises nouvelles pour vous. Je pe
282 t visiblement à son cœur défendant, il me dit : — Mon cher Joseph, j’ai de mauvaises nouvelles pour vous. Je pense que vous
283 on cœur défendant, il me dit : — Mon cher Joseph, j’ ai de mauvaises nouvelles pour vous. Je pense que vous feriez mieux de
284 er Joseph, j’ai de mauvaises nouvelles pour vous. Je pense que vous feriez mieux de quitter la France. — Et pourquoi ? — P
285 et que si vous ne partez pas de votre propre gré, je me verrai contraint de vous expulser… Jeune et arrogant comme j’étais
286 que si vous ne partez pas de votre propre gré, je me verrai contraint de vous expulser… Jeune et arrogant comme j’étais, m
287 ntraint de vous expulser… Jeune et arrogant comme j’ étais, ma rage éclata et je dis : — Voulez-vous faire venir votre chef
288 e vous expulser… Jeune et arrogant comme j’étais, ma rage éclata et je dis : — Voulez-vous faire venir votre chef de cabin
289 eune et arrogant comme j’étais, ma rage éclata et je dis : — Voulez-vous faire venir votre chef de cabinet. Lorsqu’il fut
290 re venir votre chef de cabinet. Lorsqu’il fut là, je le priai de consulter un horaire et de m’indiquer l’heure du premier
291 fut là, je le priai de consulter un horaire et de m’ indiquer l’heure du premier train quittant la France. (Il était 11 h d
292 y a un train à 16 h pour l’Espagne. — Très bien, je m’en irai à 16 h… Je téléphonai à quelques amis pour annoncer mon dép
293 a un train à 16 h pour l’Espagne. — Très bien, je m’ en irai à 16 h… Je téléphonai à quelques amis pour annoncer mon départ
294 pour l’Espagne. — Très bien, je m’en irai à 16 h… Je téléphonai à quelques amis pour annoncer mon départ, et à la Gare de
295 16 h… Je téléphonai à quelques amis pour annoncer mon départ, et à la Gare de Lyon j’eus le plaisir d’être salué par les ma
296 is pour annoncer mon départ, et à la Gare de Lyon j’ eus le plaisir d’être salué par les marquis de Castellane, de Dampierr
297 e, de Chambrun, Anatole de Monzie, un général, et mon ancien tuteur, le comte Zamoyski. Puis le train partit. » Retinger se
298 bienfaiteur public. « De fait, écrit-il, lorsque je quittai le Mexique pour de bon en 1936, le président Calles donna un
299 en 1936, le président Calles donna un dîner pour moi , au cours duquel il déclara, pour mon intense satisfaction, que j’éta
300 dîner pour moi, au cours duquel il déclara, pour mon intense satisfaction, que j’étais le seul étranger qui, de son vivant
301 el il déclara, pour mon intense satisfaction, que j’ étais le seul étranger qui, de son vivant, soit venu au Mexique sans u
302 ns un sou et en reparte sans un sou. C’est à quoi j’ avais dû leur confiance, et ils m’avaient consulté en bien des matière
303 u. C’est à quoi j’avais dû leur confiance, et ils m’ avaient consulté en bien des matières… » L’histoire de la nationalisat
304 s perdent beaucoup de leur saveur à être résumés, je crois bon de ne pas les omettre dans cette esquisse biographique : il
305 situation puis à recevoir un passeport polonais. Je ne trouve rien dans les notes sur ce séjour aux USA, ni sur le voyage
306 de la Pologne, cas unique. D’autres documents que j’ ai pu consulter mentionnent, durant ces mêmes années, une mission au V
307 l, qui est seul. « Que venez-vous faire ici ? » «  Je viens déjeuner avec vous, puis je vous emmène à Londres, j’ai un avio
308 faire ici ? » « Je viens déjeuner avec vous, puis je vous emmène à Londres, j’ai un avion ». Le général accepte sous deux
309 éjeuner avec vous, puis je vous emmène à Londres, j’ ai un avion ». Le général accepte sous deux conditions : que son retou
310 décoration polonaise, l’ordre Virtuti militari. «  Je refusai, écrit J.H.R., l’un de mes rares complexes étant de détester
311 uti militari. « Je refusai, écrit J.H.R., l’un de mes rares complexes étant de détester les titres et décorations, et je n’
312 s étant de détester les titres et décorations, et je n’en ai jamais accepté. » Le traité polono-russe de 1941 Au déb
313 d’une voix grave : « Ceci est un grand événement. Je suis convaincu que votre accord va mettre une fin pacifique et amical
314 de l’Europe si importante pour le reste du monde. Je me sens honoré d’en être le témoin. » À ce moment, sa voix se brisa,
315 l’Europe si importante pour le reste du monde. Je me sens honoré d’en être le témoin. » À ce moment, sa voix se brisa, écr
316 risa, écrit Retinger, « et pour la première fois, je le vis pleurer ». De fait, le traité plaçait les relations polono-rus
317 al, et une discussion violente s’en suivit, « qui m’ empêcha de penser au saut et d’avoir cette sensation horrible de trac
318 parée par J.H.R. pour un homme d’État scandinave, je trouve ceci : Après la guerre, je réussis à obtenir du gouverneur br
319 at scandinave, je trouve ceci : Après la guerre, je réussis à obtenir du gouverneur britannique quelques-unes des denrées
320 ton, président du Board of Trade. De la sorte, il me fut possible d’obtenir pour mon pays 15 kilomètres de ponts Bailey et
321 e. De la sorte, il me fut possible d’obtenir pour mon pays 15 kilomètres de ponts Bailey et Everall, un million et demi d’u
322 tres dépenses (experts polonais) furent payées de ma poche. Il est intéressant de noter que ni le gouvernement britannique
323 par le gouvernement de Varsovie, et qu’après que j’ eus remis les dons anglais et quitté le Pologne, mes collaborateurs fu
324 ’eus remis les dons anglais et quitté le Pologne, mes collaborateurs furent mis en prison par ordre du gouvernement polonai
325 nger. Au lendemain du discours d’introduction que j’ avais prononcé, je me trouvai placé entre eux deux devant les micros d
326 du discours d’introduction que j’avais prononcé, je me trouvai placé entre eux deux devant les micros d’une table ronde i
327 discours d’introduction que j’avais prononcé, je me trouvai placé entre eux deux devant les micros d’une table ronde impr
328 mois plus tard — en janvier ou février 1948 — il m’ annonçait sa venue à Genève, et dès ce moment je fus en mesure d’obser
329 l m’annonçait sa venue à Genève, et dès ce moment je fus en mesure d’observer de près sa technique. Il me demandait de le
330 fus en mesure d’observer de près sa technique. Il me demandait de le mettre en contact avec le professeur William Rappard.
331 re en contact avec le professeur William Rappard. J’ arrangeai l’entrevue dans un café. Retinger parla d’un congrès sur l’u
332 conomiques, aux côtés de Winston Churchill, et de me donner sa réponse. M’ayant ainsi pris dans son jeu, il vint chez moi
333 de Winston Churchill, et de me donner sa réponse. M’ ayant ainsi pris dans son jeu, il vint chez moi et me demanda de me ch
334 se. M’ayant ainsi pris dans son jeu, il vint chez moi et me demanda de me charger de la partie culturelle du congrès. Sur c
335 yant ainsi pris dans son jeu, il vint chez moi et me demanda de me charger de la partie culturelle du congrès. Sur ce qu’i
336 s dans son jeu, il vint chez moi et me demanda de me charger de la partie culturelle du congrès. Sur ce qu’il faudrait fai
337 re, il avait peu d’idées, et celles qu’il exprima me parurent vagues ou fausses, d’ailleurs visiblement improvisées. Pouva
338 sses, d’ailleurs visiblement improvisées. Pouvais- je laisser les choses aller ainsi ? J’acceptai donc d’entrer dans la com
339 sées. Pouvais-je laisser les choses aller ainsi ? J’ acceptai donc d’entrer dans la combinaison pour tenter d’y mettre un p
340 r avait bien joué. Il sentait depuis Montreux que j’ étais « engagé », non seulement par ma conférence à ce congrès, et par
341 ontreux que j’étais « engagé », non seulement par ma conférence à ce congrès, et par celle que j’avais donnée un an plus t
342 par ma conférence à ce congrès, et par celle que j’ avais donnée un an plus tôt aux Rencontres internationales, mais par m
343 plus tôt aux Rencontres internationales, mais par mes écrits plus anciens sur « l’engagement de l’intellectuel », dont cert
344 intellectuel », dont certains remontaient à 1932. Je me trouvais pris au mot, littéralement. De février à fin avril, dans
345 ellectuel », dont certains remontaient à 1932. Je me trouvais pris au mot, littéralement. De février à fin avril, dans tou
346 n place de ces institutions, et de bien d’autres. Je ne crois pas que Jean Monnet et Retinger ont jamais travaillé ensembl
347 européen, mais dès avant le congrès de La Haye. J’ ai dit plus haut comment il vint me chercher à Ferney, en février 1948
348 s de La Haye. J’ai dit plus haut comment il vint me chercher à Ferney, en février 1948, pour m’embarquer dans cette longu
349 vint me chercher à Ferney, en février 1948, pour m’ embarquer dans cette longue entreprise, et me persuader de tenter l’av
350 pour m’embarquer dans cette longue entreprise, et me persuader de tenter l’aventure. Lorsque plus tard, avec Raymond Silva
351 eprendre la rédaction de ses Mémoires. Mais quand ma femme, à propos de projets que nous avions en commun, lui dit : « l’a
352 qu’on sera pris ce jour-là : « L’année prochaine, je serai mort » — et avec autorité, parla d’autre chose. L’éminence g
353 ence grise Son idée d’une Pologne indépendante me semble avoir préfiguré son idée d’une Europe unie. Dans les deux cas,
354 is Gide avait raison, il n’était pas un écrivain. Je ne connais pas d’articles de lui. Ses lettres n’étaient jamais que de
355 n du groupe de Bilderberg, à l’heure du cocktail, je dis un jour à Bob Boothby, en lui montrant Retinger qui circulait d’u
356 Retinger qui circulait d’un groupe à l’autre : «  Je crois que j’ai trouvé le secret de sa méthode. Il s’assied seul à une
357 circulait d’un groupe à l’autre : « Je crois que j’ ai trouvé le secret de sa méthode. Il s’assied seul à une petite table
358 n fut ravi. Comme il le fut une autre fois, quand je lui demandai s’il était exact qu’il fût à la fois l’agent de l’IS, de
359 rie et du Vatican, ainsi qu’on le chuchotait : il me pria de laisser entendre à qui voudrait que c’était vrai, mais incomp
360 qui fut longtemps son plus proche collaborateur, m’ écrit : « Il s’est confessé et il a reçu les derniers sacrements. Il a
361 inaperçus », écrit J. H. Retinger ; « Paul Valéry me dit un jour qu’ils lui rappelaient un souvenir de plage, tant ils éta
32 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Principes et méthodes du dialogue entre les cultures (avril 1962)
362 mais certains motifs varient de l’une à l’autre. Je prendrai ici, à titre d’exemple, les besoins spécifiques de la cultur
33 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue des cultures [interventions] (avril 1962)
363 colloque, ne sera pas simple affaire de routine. Je sais ce que représente pour chacun de vous le sacrifice de cinq ou si
364 s de notre siècle. C’est donc du fond du cœur que je vous dis merci, et que je vous salue au nom du Centre européen de la
365 onc du fond du cœur que je vous dis merci, et que je vous salue au nom du Centre européen de la culture. Quelques-uns d’en
366 Quelques-uns d’entre vous connaissent ce Centre. Je ne vais pas perdre un temps précieux à décrire ses activités. Qu’il m
367 un temps précieux à décrire ses activités. Qu’il me suffise de vous dire en deux mots qu’il existe depuis onze ans, qu’il
368 re non gouvernementale, et que sa « politique » — j’ entends sa policy, au sens anglais —- est ainsi définie par ses statut
369 ulu ce colloque restreint, et il l’est. Permettez- moi , à ce propos, quelques mots d’explication sur la manière dont il fut
370 nt plusieurs au cours de ces tout derniers jours. Je n’en salue que plus chaleureusement votre présence autour de cette ta
371 us prouver la nécessité de lui donner des suites. Je souhaite que cette première journée de conversation nous permette de
372 e et à la nécessité du dialogue. Et tout d’abord, je voudrais que ceci soit bien clair ! Il s’agit ici d’un dialogue des c
373 , et non pas d’un débat de politique mondiale. On me dira peut-être que les tensions les plus graves entre l’Europe et le
374 de cette table, sans discours et sans formalisme. J’ ai assisté à trop de congrès et de séminaires, où il me semblait que l
375 assisté à trop de congrès et de séminaires, où il me semblait que les participants « jouaient » à tenir un congrès ou un s
376 enir leur rôle de congressiste. L’art du colloque me paraît être, curieusement, celui qui reste le plus conventionnel à no
377 entres régionaux, et définissant leurs fonctions. Je souhaite que nos débats, loin de se complaire dans des généralités gé
378 onséquence d’entreprendre sans perdre une minute. Je passerai donc sans transition à un bref commentaire sur notre ordre d
379 page du document de travail qui vous a été remis. Je me suis borné à y rappeler deux grands faits : d’une part, la mise en
380 e du document de travail qui vous a été remis. Je me suis borné à y rappeler deux grands faits : d’une part, la mise en co
381 ultent des tensions virtuelles, ou actuelles, qui me paraissent appeler d’urgence le dialogue. Bien entendu, d’autres moti
382 régionaux — sont étroitement connexes. Cependant, je vous propose d’essayer tout au moins de les traiter d’abord séparémen
383 s des participants au colloque]   En résumé Je voudrais essayer de rassembler les différents arguments qui ont été d
384 rents arguments qui ont été discutés, parce qu’il me semble que nous ne sommes pas très loin de nous entendre. Il y a eu u
385 osition du problème par Bertrand de Jouvenel, que j’ ai trouvée extrêmement heureuse : « Nous sommes tous des colonisés. »
386 oblème qui est l’industrialisation, la technique. Je parlais dans mon introduction de cette espèce d’uniformisation superf
387 ’industrialisation, la technique. Je parlais dans mon introduction de cette espèce d’uniformisation superficielle, venant d
388 toutes les variantes de la culture de l’humanité. Je n’irai pas jusqu’à dire, comme M. Jargy, que nous les intellectuels d
389 tuels d’Europe, sommes tous contre la technique : je crois que ce stade est dépassé. Il y a eu dans la première partie du
390 s à cette question de la culture ou des cultures. J’ avais prévu dans mon introduction que nous aurions à discuter sur ce t
391 de la culture ou des cultures. J’avais prévu dans mon introduction que nous aurions à discuter sur ce terme, ainsi que sur
392 e l’universel, ou est-ce qu’il y a des cultures ? Je crois que nous pouvons tous dire oui et non là-dessus, il s’agit de d
393 ne l’ont été pendant la période colonialiste. Il me semble que le danger de l’uniformisation par la technique atteint mai
394 où les cultures se libèrent et se différencient. Je crois que la formule qu’il faudrait proposer ici, c’est la formule du
395 arle Senghor. Cela, c’est la formule fédéraliste, j’ y reviens : l’union dans la diversité. Et là-dessus, je crois que tout
396 eviens : l’union dans la diversité. Et là-dessus, je crois que tout le monde sera d’accord. Ou bien trouvez-vous que j’ai
397 le monde sera d’accord. Ou bien trouvez-vous que j’ ai excessivement simplifié ? Voix — Non ! Non ! (applaudissements). Do
398 s nationalistes. Si vous êtes d’accord là-dessus, je crois que nous avons dit ce qu’il fallait dire sur ce premier point d
34 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux-mille volumes sur l’Europe (février 1963)
399 guide, dans ce classement, l’utilité pédagogique. J’ entends par là que nous avons cherché à nous mettre à la place de l’ét
400 ope se multiplient déjà d’une manière anarchique, je veux dire : sans tenir compte suffisamment les uns des autres. Chaque
401 optimistes sur l’avenir de l’union de l’Europe ? J’ en doute un peu. (Mais il y a bien d’autres raisons d’être optimiste.)
35 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens [Avant-propos] (mai 1963)
402 ssaires. Ces derniers devraient être empruntés, à mon avis, au budget d’une défense nationale bien comprise (comprenant don
403 en, telles sont les deux conclusions majeures qui me paraissent résulter de notre enquête. C’est dire que la Campagne d’éd
36 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [Avant-propos] (juillet 1963)
404 r un festival dans cette renaissance des régions. Mon ami Roger Bigonnet n’a pas oublié que pour devenir membre de l’Associ
405 de directeur du CEC et de président de l’AEFM que je me félicite de pouvoir accueillir dans nos publications le compte ren
406 directeur du CEC et de président de l’AEFM que je me félicite de pouvoir accueillir dans nos publications le compte rendu
37 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [interventions] (juillet 1963)
407 gionales. Les deux phénomènes sont concomitants à mon avis. Si vous diminuez l’importance des frontières nationales, ces fr
408 iversités. L’effort entrepris ici par M. Bigonnet me paraît donc aller dans le droit fil de notre effort européen. […] To
409 donner qu’un exemple, que tout le monde connaît, je dirai que, grâce à la technique, aujourd’hui, la musique et la littér
410 oyages, par de la lecture. C’est dans ce sens que je pense que la technique signifie un progrès pour le développement de l
411 n progrès pour le développement de la culture, et je souligne l’ambiguïté de ce mot « progrès », la double possibilité qu’
412 en au-delà des milieux où elle était cultivée, si je puis dire, autrefois. Les chances augmentant en même temps que les ri
413 au cours de cette première partie de nos débats, je voudrais répondre en quelques mots à la question très pertinente qui
414 n quelques mots à la question très pertinente qui m’ a été posée par le professeur de Vernejoul, concernant les rapports de
415 ulture, question qui touche un des points vitaux, je crois, des préoccupations de ce colloque. La question était la suivan
416 perdu pour la culture qui est, en fin de compte — je crois que c’est la définition la plus simple qu’on puisse en donner —
417 plus grands savants d’aujourd’hui le confirment : j’ en parlais encore il y a trois semaines avec Robert Oppenheimer, créat
418 tions générales, ce que nous avons à retenir ici, je crois, c’est que, entre la technique et la culture, les liens ne sont
419 que indispensable au développement de la culture, je voudrais simplement faire un très bref rappel historique. L’évolution
420 apprendre leur art en Italie, Dürer, Schütz, etc. Je ne vais pas élaborer davantage, je voulais simplement souligner le li
421 , Schütz, etc. Je ne vais pas élaborer davantage, je voulais simplement souligner le lien vital entre l’évolution culturel
422 de créer un foyer qui rayonnerait bien au-delà ? Je ne pense pas que la fonction première d’une métropole soit d’apporter
423 and foyer de production, qui serait la métropole. J’ insiste sur ce mot participation. La culture, c’est quelque chose à qu
424 r définir une métropole culturelle et économique. Je trouve cette image parfaitement exacte en ceci qu’elle évoque un pouv
425 it communication, tendance à une communication. À mon sens, une métropole devrait jouer, mutatis mutandis, le rôle des peti
426 privé, des richesses assez librement dispensées. Je reviendrai plus tard sur ce point… capital ! […] Nous avons vu qu’un
427 elle vivra en retour. La culture et l’éducation, je crois que nous sommes tous d’accord là-dessus, il n’y a pas de meille
428 ellement de quatre milliards et demi de dollars ; je tiens ce chiffre d’un de ses directeurs. Cette fortune provient d’une
429 ce qu’ils peuvent s’apporter les uns aux autres. Je suggère cette idée de fondation, dotée par l’économie régionale, non
430 scutée sérieusement aujourd’hui, mais parce qu’il me semble qu’elle pourrait servir à concrétiser, dans les conversations
38 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Campagne pour l’Europe des citoyens (septembre 1964)
431 , et chacun dit à l’autre : existe donc d’abord ! J’ existerai bien sûr tout de suite après, mais c’est à toi de commencer 
39 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stage d’Oosterbeek (septembre 1964)
432 Stage d’Oosterbeek (septembre 1964)cx Je ne suis pas du tout géographe, donc pas du tout compétent pour introd
433 ompétent pour introduire le stage d’aujourd’hui : je voudrais seulement vous dire, à vous professeurs de géographie, ce qu
434 us dire, à vous professeurs de géographie, ce que je voudrais que l’on m’enseigne si j’avais le bonheur de retourner à l’é
435 sseurs de géographie, ce que je voudrais que l’on m’ enseigne si j’avais le bonheur de retourner à l’école, et d’être ensei
436 raphie, ce que je voudrais que l’on m’enseigne si j’ avais le bonheur de retourner à l’école, et d’être enseigné plutôt que
437 école, et d’être enseigné plutôt que d’enseigner. Je voudrais qu’on m’apprenne que la géographie précède l’histoire, mais
438 nseigné plutôt que d’enseigner. Je voudrais qu’on m’ apprenne que la géographie précède l’histoire, mais ne la détermine pa
439 acques Beaujeu-Garnier, professeur à la Sorbonne. Je voudrais aussi qu’on m’enseigne les faits géographiques qui définisse
440 professeur à la Sorbonne. Je voudrais aussi qu’on m’ enseigne les faits géographiques qui définissent l’unité de notre cont
441 en nations « éternelles » est souvent arbitraire. Je voudrais qu’on me dise que l’Europe est un pays de grande densité hum
442 elles » est souvent arbitraire. Je voudrais qu’on me dise que l’Europe est un pays de grande densité humaine : 20 habitant
443 au km2 en moyenne dans le monde, 57,85 en Europe. Je voudrais qu’on me démolisse l’absurde théorie des « frontières nature
444 dans le monde, 57,85 en Europe. Je voudrais qu’on me démolisse l’absurde théorie des « frontières naturelles » qui nous a
445 été conquis par des rois ou des États différents. Je voudrais enfin qu’on me montre comment, dans une Europe politiquement
446 ou des États différents. Je voudrais enfin qu’on me montre comment, dans une Europe politiquement unie, les régions natur
447 reprendraient vie. Car voici le raisonnement que je me tiens (sans doute naïf ? pas sûr) : les États actuels coupent les
448 prendraient vie. Car voici le raisonnement que je me tiens (sans doute naïf ? pas sûr) : les États actuels coupent les rég
449 (mot à la mode), plus riche et plus diversifiée, j’ insiste sur le mot, car trop de gens prétendent que le projet européen
450 sage. Telles sont quelques-unes des questions que je pose aux professeurs de géographie. Et je ne sais s’ils y répondront
451 ons que je pose aux professeurs de géographie. Et je ne sais s’ils y répondront pendant ces journées d’étude, mais ils sau
40 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui (décembre 1964)
452 cembre 1964)cy cz Le mythe de la tour de Babel me paraît l’un des plus vivants, des plus actuels, et aussi des plus ang
453 . L’interprétation la plus éclairante de ce mythe me paraît avoir été donnée par Dante, en son Traité de l’éloquence vulga
454 la mesure naturelle par l’artifice humain. Ceci m’ évoque d’abord la description de l’Europe que nous donnait Paul Valéry
455 ope décrite par Valéry, l’interprétation de Dante me paraît valable pour le monde moderne tout entier. Et à l’intérieur de
456 cialisées et qui bientôt ne se comprendront plus, je veux dire l’Université et ses diverses facultés, et les subdivisions
457 ’elles ou en elles, prolifèrent. Dans la page que je viens de vous lire sur l’origine de la pluralité des langues, Dante a
458 ensemble, à l’échelle planétaire. Nous assistons, me semble-t-il, au xxe siècle, à deux mouvements de sens contraire, qui
459 e mouvement universel de convergence ? La réponse me paraît évidente. C’est l’Europe, c’est elle seule, qui a déclenché ce
460 us, Leibniz, Vattel et Kant en sont les pères, et je ne leur vois guère de répondant dans les élites d’Asie, d’Arabie et d
461 t de séparation, qui est proprement babélique, ne me paraît nulle part plus visible et plus facile à observer, hélas, que
462 s nos universités. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler : nous assistons en fait à une double explosion au sein d
463 e d’une civilisation est en train de s’évanouir — j’ entends par là, sa conception de l’homme universel, cet idéal capable
464 stoire, sont vivants aujourd’hui. Et Louis Armand me disait un jour : si vous et moi, dans nos années d’études, il y a tre
465 i. Et Louis Armand me disait un jour : si vous et moi , dans nos années d’études, il y a trente à trente-cinq ans, avions ap
466 elle est aujourd’hui. Ces données numériques, que je prends pour images, sont probablement vraies en gros dans le domaine
467 ire « version à l’unité »…) Toute l’évolution que j’ ai dite conduit inévitablement à la confusion des langages, dissous en
468 doit être estimé négatif, positif ou indifférent. J’ ajoute que le physicien ne saurait pas davantage si sa démarche est co
469 ordre, et refoulent les questions anxieuses dont je tente de me faire ici l’interprète. L’incommunicabilité des savoirs e
470 efoulent les questions anxieuses dont je tente de me faire ici l’interprète. L’incommunicabilité des savoirs est ressentie
471 type d’homme a-t-elle en vue, veut-elle former ? Je crains bien que si l’on tentait de le déduire d’une observation atten
472 i du principe de cohérence de notre civilisation, me paraît absolument spécifique de l’Europe. Seule en effet parmi toutes
473 quement et met dans ce refus tout son sérieux. Et je vois peu de généralistes qui aient osé relever, par exemple, la relat
474 des domaines qui ne sont pas de leur département. Je reprends ici mon exemple du physicien et du théologien. Pour répondre
475 ne sont pas de leur département. Je reprends ici mon exemple du physicien et du théologien. Pour répondre à l’hindou qui i
476 e, de l’augustinisme, de Luther et du jansénisme. Je m’excuse de traiter par allusions rapides, peut-être obscures, un suj
477 de l’augustinisme, de Luther et du jansénisme. Je m’ excuse de traiter par allusions rapides, peut-être obscures, un sujet
478 ouvrages pour être exposé sérieusement. Ce qu’il m’ importe de marquer par cet exemple, c’est que l’Europe de l’esprit ne
479 gage commun. Le grand problème que l’Europe seule me paraît en mesure de résoudre, parce qu’elle seule l’a posé dans l’his
480 nne, dans sa forme fédéraliste, non unitaire, que je tiens pour la seule possible et désirable. ⁂ Comment résoudre ce prob
481 esse ici, celui de l’Université ? Trois solutions me paraissent concevables. a) La première, souvent proposée, consisterai
482 de toutes les facultés et instituts spécialisés. Je n’y crois guère. La presque totalité des expériences tentées dans cet
483 ont échoué, et les raisons de ces échecs répétés me paraissent assez évidentes. La généralité n’est pas une matière ensei
484 evable consisterait à réfréner la spécialisation. Je la tiens également pour illusoire. Certes, on peut soutenir que la sp
485 ller qu’en croissant, sous la double pression que j’ ai dite : toujours plus de matières à enseigner à un nombre toujours p
486 confronter désormais à des options métaphysiques. Je ne l’imagine pas : je les écoute, et plusieurs d’entre eux l’ont écri
487 des options métaphysiques. Je ne l’imagine pas : je les écoute, et plusieurs d’entre eux l’ont écrit. Une phrase de Spino
488 ont écrit. Une phrase de Spinoza s’est fixée dans mon souvenir dès l’adolescence : « D’autant plus nous connaissons les cho
489 lières, d’autant plus nous connaissons Dieu. » Si je la transpose au domaine moins sublime que j’essaie aujourd’hui d’expl
490 » Si je la transpose au domaine moins sublime que j’ essaie aujourd’hui d’explorer, elle me paraît rendre compte du fait qu
491 sublime que j’essaie aujourd’hui d’explorer, elle me paraît rendre compte du fait que ce sont les meilleurs spécialistes,
492 e nombre optimum des participants de tels groupes me paraît être, à l’expérience de nombreux colloques portant sur des suj
493 lème de l’explosion des effectifs universitaires, je n’aurais guère à proposer qu’une solution de bon sens presque simplis
494 u’une solution de bon sens presque simpliste : il me semble que le seul moyen de sauver la qualité des universités existan
495 tablir et que proposent avec beaucoup de sagesse, me semble-t-il, les rapports d’experts qui vous sont soumis. Si l’on gar
496 s déjà trop grandes universités. L’adjectif petit me paraît intimement lié, en Europe, non seulement à l’optimum de l’effi
497 iennent loin derrière, ou même en queue de liste. Je n’en dis pas plus sur ce point : dans les petits pays, tout est petit
498 is sur le problème de l’explosion du savoir, dont je vous ai plus longuement entretenu, il me tarde de vous proposer des c
499 ir, dont je vous ai plus longuement entretenu, il me tarde de vous proposer des conclusions plus personnelles et plus préc
500 tres de synthèse, établis à l’échelle européenne, je veux dire supranationale. J’en imagine le prototype, qui serait une t
501 ’échelle européenne, je veux dire supranationale. J’ en imagine le prototype, qui serait une tour d’anti-Babel. Dans un gra
502 tuelle. Là vivent ces « hommes de synthèse » dont je vous parlais tout à l’heure : professeurs de tous âges et de toutes s
503 ramme les sujets par essence interdisciplinaires. J’ entends par là : les sujets qu’il serait le plus malaisé de traiter da
504 es. Voici quelques-uns de ceux que, pour ma part, je serais heureux de pouvoir étudier et discuter, si j’étais jugé digne
505 serais heureux de pouvoir étudier et discuter, si j’ étais jugé digne de participer aux activités de la commune. 1. Les opt
506 natoria. Mais surtout, et c’est la conclusion que je souhaite que vous tiriez de mes propos, cet institut de synthèse sera
507 la conclusion que je souhaite que vous tiriez de mes propos, cet institut de synthèse serait idéalement ce dont on parle u
508 urd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 59. Je n’ignore pas les tentatives qui se dessinent, aux États-Unis notammen
41 1965, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe et le monde [Introduction] (février 1965)
509 ons chargées de proposer des solutions pratiques. Je ne parlerai ici que des premières, celles qui vont se mettre à l’ouvr
510 q rapports très importants lui sont soumis, et il me semble que chacun à sa manière, si différentes que soient ces manière
511 travaux de cette commission qui, personnellement, me passionneraient le plus, parce que c’est là que j’aurais le plus à ap
512 e passionneraient le plus, parce que c’est là que j’ aurais le plus à apprendre, mais aussi les plus naïves questions à pos
513 x grandes roues ou la marche à pied. Ces exemples me paraissent de nature à nous rappeler que le niveau de développement é
514 e quel prix, fût-ce au prix de l’âme des peuples. Je ne vous parlerai pas ce matin des trois commissions finales qui auron
42 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Civisme et culture (notamment artistique) (mai 1967)
515 re vue un peu surprenant, si ce n’est inquiétant… J’ estime donc opportun de poser le problème en toute franchise, au seuil
516 e stage. Et comme c’est un problème qui résulte à mon avis d’une double erreur très courante sur la fonction de la culture
517 tion de la culture et sur la fonction du civisme, je me vois conduit à reprendre la définition de ces deux réalités. Je vo
518 n de la culture et sur la fonction du civisme, je me vois conduit à reprendre la définition de ces deux réalités. Je voudr
519 t à reprendre la définition de ces deux réalités. Je voudrais vous montrer comment, si elles sont bien comprises, elles co
520 votre enseignement. ⁂ Qu’est-ce que le civisme ? Je crois qu’on peut le définir par un seul mot — qui est le mot-clé de l
521 tant que citoyen à la fois libre et responsable. Je voudrais insister sur ces deux derniers termes, et sur leur liaison n
522 lle ressemble étrangement, en Europe, à celle que je viens de donner du civisme. En effet, la culture pour un Européen, c’
523 èmes plus spécifiques de l’enseignement des arts, je voudrais formuler quelques propositions méthodologiques, déduites des
524 radition et innovation dans les arts en Europe Je partirai de deux citations d’écrivains anglais contemporains : « Cont
525 depuis le milieu du xixe siècle. Les manuels de mon enfance — histoire et géographie, mais histoire de l’art aussi — prés
526 empiéter sur le domaine de MM. Weidlé et Sittner, je voudrais proposer ici un seul exemple : celui de l’évolution de la mu
527 ropéennes organisées par la ville de Vienne. Voir mes Vingt-huit siècles d’Europe, Paris, Payot, 1961, p. 400 et 374. dc.
43 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vingt langues, une littérature (mai 1967)
528 tre, née au même moment, dans le même milieu). Si je m’élève contre ces expressions (« respect des peuples », « apports de
529 , née au même moment, dans le même milieu). Si je m’ élève contre ces expressions (« respect des peuples », « apports des p
530 disons : est-ce que c’est vrai ? est-ce que cela m’ intéresse ? m’amuse ? (aujourd’hui : est-ce que cela a du succès ? est
531 ce que c’est vrai ? est-ce que cela m’intéresse ? m’ amuse ? (aujourd’hui : est-ce que cela a du succès ? est-ce qu’on en a
532 ont radicalement différentes les unes des autres, je veux dire sans racines ou « antiquités » communes. Trois Indiens dont
533 peranto ou le « volapuk » des utopistes détestés, je propose de répondre simplement ceci : — les fédéralistes européens ne
44 1968, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vers une fédération des régions (hiver 1967-1968)
534 tre — les États-Unis d’Europe » et il s’écrie : «  Je dois vous donner un avertissement. Le temps presse. Si nous devons co
535 siècle des nations » comme on dirait « l’année de ma pneumonie » ? Autre chose est de constater que la réalité politique d
536 ssi des réalités importantes de notre temps, mais je ne pense pas que le réalisme consiste à le proclamer avec emphase. Il
537 exorable renaissance de ses provinces rajeunies ? Je reviendrai sur la révolution que préparent ses universités et deux de
538 chniques et démographiques de notre temps. Ils ne me semblent pas confirmer que « l’évolution joue dans le sens de la nati
539 rait trop d’oppositions.73 Quelques mois avant, j’ écrivais de mon côté : L’union, pour deux États-nations, n’est jamais
540 enir demain la vraie réalité de notre société, et je vais désigner par là une unité d’un type nouveau, à la fois plus gran
541 pour l’Allemagne fédérale, plus le Luxembourg et j’ imagine (bien que la CEE se taise sur ce point) au moins trois régions
542 e dans toute l’Europe traditionnelle et actuelle, j’ entends à l’ouest de l’Empire soviétique75. De l’Europe unie aux ré
543 er de faire sentir le concret du problème tel que je l’ai découvert (après bien d’autres), voici un exemple vécu. Il y a q
544 ), voici un exemple vécu. Il y a quelques années, je fus invité à un colloque organisé par le festival d’Aix-en-Provence s
545 putés et préfets, éditeurs et animateurs sociaux, je me trouvais le seul non-Français : j’en conclus que j’étais censé rep
546 és et préfets, éditeurs et animateurs sociaux, je me trouvais le seul non-Français : j’en conclus que j’étais censé représ
547 rs sociaux, je me trouvais le seul non-Français : j’ en conclus que j’étais censé représenter dans le colloque l’idée europ
548 trouvais le seul non-Français : j’en conclus que j’ étais censé représenter dans le colloque l’idée européenne. Invité à p
549 l’idée européenne. Invité à parler tout au début, j’ improvisai sur le thème que voici : Il peut sembler curieux, Messieur
550 sembler logiquement contradictoires. Mais en fait je les vois complémentaires, concomitants. Car au fur et à mesure que se
551 ersités 76. Ces paroles éveillèrent un écho pour moi des plus inattendus : c’est qu’elles venaient à la rencontre non seul
552 déjà beaucoup plus large et solidement fondé que je n’osais l’espérer. Montée des régions Au cours de ces dernières
553 e, semblait-il, au fédéralisme à base régionale : j’ entends la République française une et indivisible. La bibliographie
554 que « Pour le fédéralisme et le progrès social », je lis ces quelques phrases : Nous proclamons la nécessité de la Révolu
555 l’action directe. Dans un hebdomadaire de gauche, je lis ceci : Sur les murs des villes bretonnes, des affichettes jaunes
556 nisez la Province80 ! Tout cela est intéressant, me disent certains augures, mais n’allez pas y attacher trop d’importanc
557 ités de la région ne l’impressionnent pas. À quoi je répondrai deux choses : 1° De Gaulle lui-même ne peut tenir en main…
558 t illusoire, quand elle n’est pas toute négative, j’ entends quand elle ne se réduit pas à dire non à des mesures positives
559 nos jours qu’à l’aube grecque de notre histoire. Je ne cite pas la Grèce par hasard. Car je tiens la région pour une form
560 histoire. Je ne cite pas la Grèce par hasard. Car je tiens la région pour une forme de communauté aussi nouvelle dans notr
561 tique, le dogme de l’immortalité non seulement de ma nation, mais de la forme nationale en général. Bien sûr, un coup d’œi
562 tres. Mutations de pensée et de vocabulaire Je voudrais indiquer quelques exemples de ces mutations de concepts et d
563 urs par là. Voici une définition de la région que j’ emprunte aux travaux du colloque de Bruxelles : L’activité économique
564 res que les autres nous sont indispensables 86. » Je proposerais, pour ma part, que l’on substitue au terme d’indépendance
565 opéenne composée d’unités régionales. Cette étape me paraît décisive parce qu’elle marque le dépassement de l’ère des État
566 . Contre ces passions-là, nul argument ne vaut et je perdrais mon temps à en écrire ici. Mais des objections apparemment p
567 passions-là, nul argument ne vaut et je perdrais mon temps à en écrire ici. Mais des objections apparemment plus réalistes
568 le des cent régions, qui est encore hypothétique. Je ne voudrais indiquer dans cette première esquisse que le principe des
569 techniques. Or, ces ordinateurs, nous les avons ! J’ ai dit ailleurs que le fédéralisme intégral n’est devenu possible qu’à
45 1970, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La région n’est pas un mini-État-nation (hiver 1969-1970)
570 sitions de l’Ordre nouveau trente ans plus tôt)88 je préconisais une organisation fédérale de l’Europe basée sur les régio
571 sée sur les régions et non sur les États-nations, j’ ai été amené à relever et à classer les objections les plus fréquentes
572 ’entreprise qui fait l’objet du présent colloque. Je note d’abord que le terme de difficulté est souvent plus exact que ce
573 s ignares, jusqu’à ce qu’ils disent : « Ah ! oui, je vois ! » Aux yeux de cet homme gutenbergien, que nous sommes tous peu
574 e ne représenterait aucune révolution, au sens où j’ ai toujours entendu ce terme, qui ne signifie pas « tout casser », mai
575 ds les fédéralistes intégraux, au nombre desquels je me suis toujours rangé. Il n’en reste pas moins probable qu’elle va c
576 les fédéralistes intégraux, au nombre desquels je me suis toujours rangé. Il n’en reste pas moins probable qu’elle va cons
577 écrites et des réflexes stato-nationalistes dont, je le répète, nul de nous n’est indemne. 3. De la pluralité des allég
578 des cadres sociaux qui leur offrent appui. Qu’on me permette un exemple personnel, pour aller vite et rester dans le conc
579 onnel, pour aller vite et rester dans le concret. Je suis Neuchâtelois de naissance et de tradition : à ce canton va donc
580 e naissance et de tradition : à ce canton va donc mon allégeance patriotique. Neuchâtel fait partie de la fédération suisse
581 . Neuchâtel fait partie de la fédération suisse : mon passeport et mon allégeance nationale sont donc suisses. Je suis auss
582 partie de la fédération suisse : mon passeport et mon allégeance nationale sont donc suisses. Je suis aussi un écrivain fra
583 rt et mon allégeance nationale sont donc suisses. Je suis aussi un écrivain français : la francophonie européenne, c’est-à
584 Val d’Aoste et la Suisse romande, constitue donc mon allégeance culturelle. Mais je suis aussi protestant, ce qui représen
585 e, constitue donc mon allégeance culturelle. Mais je suis aussi protestant, ce qui représente une allégeance mondiale (ce
586 ente une allégeance mondiale (ce serait pareil si j’ étais communiste, ou catholique, évidemment). Et je fais partie d’un t
587 ’étais communiste, ou catholique, évidemment). Et je fais partie d’un très grand nombre de réseaux de relations parentales
588 mité au mètre près par les hasards de l’histoire, je crierais à la dictature totalitaire, à l’assassin, au gangster et au
589 ngster et au fou ! Voyez Hitler. Mais personne ne m’ a démontré qu’entre les ambitions de Napoléon et celles d’un dictateur
590 n, la continuité est indéniable… Ce n’est pas que je récuse l’État ni l’ordre contractuel d’une société, avec ses cadres e
591 d’une société, avec ses cadres et ses mécanismes. Je demande seulement qu’il corresponde aux réalités humaines et qu’il le
592 e, au lieu de prétendre à les régir en souverain. Je demande la division du phénomène État en autant de foyers, et sa répa
593 umanité et d’ordres de grandeur dans nos projets. Je demande la dissociation et la répartition fédéraliste des pouvoirs au
594 il « résume toute sa science constitutionnelle », je trouve cette proposition : Organiser en chaque État fédéré le gouver
595 ment d’après la loi de séparation des organes ; —  je veux dire : séparer dans le pouvoir tout ce qui peut être séparé, déf
596 rait pas facile. Essayez de figurer, par exemple, ma définition personnelle, donnée plus haut. Il est assez facile de visu
597 ance d’un élément à deux ou trois ensembles (dans mon cas : « Neuchâtel », « Suisse » et « francophonie »), mais si l’on pa
598 , n° 34, 1936, de la revue L’Ordre nouveau  ; et mon Journal d’une époque, 1968, p. 107, note 24. 89. Mais quand Malraux
46 1971, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Dépolitiser la politique (printemps 1971)
599 1971, à propos d’élections partielles en Sicile, je lis ceci : « … la politisation à outrance de la campagne électorale,
600 les élections à une pâle copie du « totocalcio ». J’ éprouve la nécessité d’analyser quelques « prises » opérées sur l’immé
601 ots-clés notre époque. Une approche aphoristique, me semble-t-il, s’y prêtera mieux qu’un discours ordonné.   1. L’État-na
602 s de parti ne change rien à leur action concrète. Je ne renvoie pas dos à dos ces fascistes et ces communistes, je ne dis
603 e pas dos à dos ces fascistes et ces communistes, je ne dis pas qu’ils sont tous les mêmes. Ils se haïssent, non sans quel
604 défaire l’État-nation. Défaire l’État-nation (et je ne dis pas détruire l’État, j’y reviendrai), c’est la seule hérésie c
605 l’État-nation (et je ne dis pas détruire l’État, j’ y reviendrai), c’est la seule hérésie créatrice au xxe siècle. Car av
606 Conférence européenne de la culture, à Lausanne, j’ entre à 2 heures du matin dans un salon d’hôtel pour écrire le message
607 sage final du congrès, à lire le lendemain matin. Je trouve là Carlo Schmid et des amis. Je leur demande de me suggérer un
608 ain matin. Je trouve là Carlo Schmid et des amis. Je leur demande de me suggérer un incipit. Carlo Schmid s’écrie sans hés
609 e là Carlo Schmid et des amis. Je leur demande de me suggérer un incipit. Carlo Schmid s’écrie sans hésiter : Il faut fair
610 ntale dont les régions seront les unités de base. Je l’avais écrit dès 1940 et le redis au congrès fédéraliste de Montreux
611 de poésie pour deux ou trois par siècle. Certains me disent que la Jeunesse dit aujourd’hui (c’est leur écho) : a) L’Euro
612 geois. f) Vous tentez de dépolitiser le problème. Je réponds dans cet ordre fortuit. (Tout en notant que « la Jeunesse » e
613 Avez-vous vu les masses, auxquelles vous croyez ? Moi , je les ai vues dans une Allemagne possédée par le verbe et le tam-ta
614 vous vu les masses, auxquelles vous croyez ? Moi, je les ai vues dans une Allemagne possédée par le verbe et le tam-tam hi
615 s où est la lutte des classes dans tout cela ? », me disent ces dévots scandalisés, comme d’autres intégristes s’écrieraie
616 sés, comme d’autres intégristes s’écrieraient que j’ ai oublié le péché originel, tout simplement ! Eh bien, la lutte des c
617 ses est une réalité très différente de celle dont je traite ici. Elle me paraît indépendante du problème de l’État-nation,
618 très différente de celle dont je traite ici. Elle me paraît indépendante du problème de l’État-nation, et c’est même tout
619 i de la lutte des classes ? En URSS d’abord. Vous me dites que le problème là-bas ne se pose plus, puisque le Prolétariat
620 inition, exercée par le Prolétariat100. Cela dit, je ne vais pas esquiver la réponse. Je suis contre la lutte des classes,
621 00. Cela dit, je ne vais pas esquiver la réponse. Je suis contre la lutte des classes, parce qu’il faut supprimer la condi
622 ltes.   e) « La culture, qu’est-ce que c’est ? », me disent-ils encore. Si vous ne comprenez pas, voyez Mao : sa Révolutio
623 u terme « politique », radicalement dépolitisée. ( Je note ici que la politique au sens des relations entre États-nations n
624 humain. Dans ce domaine, l’acte politique tel que je l’ai défini, qui est le choix des priorités104 en vertu d’une certain
625 r avec les mains, 1933-1936. « La révolution que j’ appelle, qui fera seule l’Europe, et qui ne peut être faite que par l’
626 puisse librement participer. C’était le défi que ma génération affrontait dans les années 1930. Les nazis, les fascistes,
627 ans apporter d’éléments de solution.   Devine ou je te dévore ! dit le Sphinx à Œdipe, qui n’a le droit de répondre que d
47 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aspects culturels de la coopération dans les régions frontalières (été 1972)
628 euses diversités » soient celles de nos nations ? Je propose là-dessus deux observations faciles à vérifier. 1. Chacun de
629 la vitalité inégalée de notre culture européenne, je le vois dans cette interaction perpétuelle des grands courants contin
630 bilingues, écoles techniques et professionnelles. Je ne fais qu’indiquer des directions de recherches à poursuivre en tout
631 az, à l’électricité, au téléphone.) Si maintenant je transpose en termes politiques mon équation : Europe de la culture =
632 ) Si maintenant je transpose en termes politiques mon équation : Europe de la culture = foyers locaux de création initiant
633 Voici donc le modèle fédéraliste de l’Europe que je préconise : la complexité des régions rendra justice à nos fécondes d
48 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Nos conclusions] (été 1972)
634 it avec les traditions de l’époque militante (que j’ ai nommée ailleurs « la campagne des congrès »113), voilà qui est de n
635 tiquer que la prudence. Les seconds estiment avec moi que « la prudence est le vice des timides mais la vertu des audacieux
636 lire tout cela dans le Rapport J. André. Quant à moi , je n’ai cessé depuis des décennies de préconiser des régions fonctio
637 tout cela dans le Rapport J. André. Quant à moi, je n’ai cessé depuis des décennies de préconiser des régions fonctionnel
638 , éducative, écologique, énergétique, etc. Ce qui me conduit à écrire en conclusion de mon rapport culturel : « Chacune de
639 etc. Ce qui me conduit à écrire en conclusion de mon rapport culturel : « Chacune des régions fonctionnelles que nous avon
640 me qui l’aura suscité. Il va de soi, également, à mes yeux tout au moins, qu’une commune pourra se rattacher à autant de sy
641 ase (par exemple I. 3.3 ; III. 6 ; VI. 2 et 3), à mes conclusions citées plus haut, et plus spécifiquement au Rapport André
49 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stratégie de l’Europe des régions (printemps 1974)
642 ope, ou qui n’ont pas très bien compris pourquoi. Je ne sais, on me dit qu’il y en a. Ce qui est certain, c’est qu’ils n’o
643 nt pas très bien compris pourquoi. Je ne sais, on me dit qu’il y en a. Ce qui est certain, c’est qu’ils n’ont plus d’excus
644 pas ici, mais dans le seul souci de bien préciser mon point de départ que je rappellerai tout d’abord, dans l’ordre chronol
645 ul souci de bien préciser mon point de départ que je rappellerai tout d’abord, dans l’ordre chronologique de leur appariti
646 , il se touchent tous, et là s’arrêtent forcément mes calculs… Comme le disait un savant expert en alimentation synthétique
647 question pure, béante, qui se posait du temps de ma jeunesse à quelques-uns, et qui a subitement éclaté dans les universi
648 968 : — Que faisons-nous là ? Quel est le sens de ma vie dans cette société qui n’en est pas une, puisqu’elle n’est plus u
649 pourquoi n’est-elle pas faite ? Que personne ne me dise qu’elle n’intéresse pas les peuples ou qu’ils s’y opposent : tou
650 us. Plus de vingt-cinq ans de luttes fédéralistes m’ ont confirmé au-delà du nécessaire dans la conviction que cet obstacle
651 haîne avec une logique simple et implacable, dont je vais dire maintenant les principales articulations. Nous sommes parti
652 ions. Voilà qui explique le paradoxe apparent que j’ ai l’air de soutenir en préconisant à la fois de petites régions et de
653 s. » Cette suggestion rejoint les conclusions que j’ ai tirées pour ma part, depuis plusieurs années, d’une analyse des mot
654 nt responsable l’État centralisateur. Ainsi, pour m’ en tenir à un seul exemple, la Catalogne (20 % de la population de l’E
655 ravier115. Rien n’empêche… Voici maintenant mon utopie — tout ce qui m’intéresse chez un homme est de savoir quelle e
656 che… Voici maintenant mon utopie — tout ce qui m’ intéresse chez un homme est de savoir quelle est son utopie de la vie
657 la vie en général et de lui-même en particulier — mon utopie de l’Europe de demain, fédérée sur la base des régions, d’ici
658 ration pratique, dans les différents domaines que j’ ai cités : socioéconomique, culturel, écologique, universitaire. Ces l
659 entaux. Que faire ? En ce point, vous allez me poser deux questions : À la première : Que faut-il faire pour que réu
660 aut-il faire pour que réussisse ce grand projet ? ma réponse est simple : il nous faut éduquer et former dès maintenant le
661 es, envoyés par l’État central. Et c’est pourquoi j’ ai dit qu’il nous faudra dix à quinze ans pour fédérer le continent :
662 aux affaires ». Aurons-nous le temps ? Vous me poserez alors une seconde question grave : Réformer nos écoles, forme
663 onomiques et nucléaires que tout annonce ? À cela je répondrai par une anecdote tirée de la vie de Lyautey. On construisai
664 autogestion, ou le pouvoir sur soi-même Ce que j’ ai tenté de vous faire sentir, c’est que le problème européen dépasse
665 n sens et de finalités nouvelles. Il est vrai que ma description d’une Europe unie s’instaurant en dix ou quinze ans par u
666 ante à toute une partie de la jeunesse activiste. Je lui répondrai ceci : les révolutions violentes n’ont jamais abouti en
667 évolution d’Octobre aboutit à Staline. À ceux qui me répètent : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! » je ré
668 n ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! » je réponds qu’il ne suffit pas de casser des œufs pour faire une omelett
669 fs pour faire une omelette. La non-violence, pour moi , est le vrai processus de la création organique, dans notre monde hum
670 sabilité. C’est à cause de cela, finalement, que je vous parle de l’Europe, de son union, et plus encore, des régions. To
671 uté retrouvée. Voilà le but. L’atteindrons-nous ? J’ ai toujours estimé que nous ne sommes pas au monde — ni vous ni moi —
672 timé que nous ne sommes pas au monde — ni vous ni moi — pour essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que nous sommes
673 C’est à le faire que nous sommes appelés — et que je vous appelle. 114. Il s’agit de la première esquisse de ce qui all
50 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Les grandes béances de l’histoire (printemps 1974)
674 usse ni dans Littré, mais il s’explique sans eux, me semble-t-il. Entre certains comportements politiques et certaines att
675  : L’expression Europe des régions non seulement me hérisse, mais me fait dire que ceux qui l’emploient font un étrange r
676 Europe des régions non seulement me hérisse, mais me fait dire que ceux qui l’emploient font un étrange retour en arrière.
677 bien le plus précieux, c’est l’unité nationale ». Je m’étais étonné, en janvier 1974, qu’au moment où la « réforme fondame
678 n le plus précieux, c’est l’unité nationale ». Je m’ étais étonné, en janvier 1974, qu’au moment où la « réforme fondamenta
679 lieu du coup d’envoi, un impérieux coup de frein. Je constate aujourd’hui que les candidats « sérieux » à la présidence de
680 e indépendance et lesdits intérêts. Personne, que je sache, n’a parlé des devoirs de la France, si tous ont parlé de ses d
681 de ses conseillers — sur le problème des régions. Ma thèse : le problème des régions lui offrait un point de chute idéal.
682 e ses collaborateurs les plus intimes : « Même si j’ échoue, je serai gagnant, car, aux yeux de l’histoire, qui est le seul
683 aborateurs les plus intimes : « Même si j’échoue, je serai gagnant, car, aux yeux de l’histoire, qui est le seul plan qui
684 aux yeux de l’histoire, qui est le seul plan qui me concerne, l’avenir dira que j’ai été renversé sur un projet qui était
685 t le seul plan qui me concerne, l’avenir dira que j’ ai été renversé sur un projet qui était essentiel pour le pays. » Deva
686 ent que l’histoire porterait sur son retrait ». «  J’ ai pris la bonne sortie devant l’histoire », ce thème revient dix fois
687 forme des régions, c’était le dernier service que je pouvais rendre à la France. » « Partir sur le refus d’une grande réfo
688 le refus d’une grande réforme n’est pas mauvais. Je ne le regrette pas pour moi, mais pour la France qui ne connaîtra pas
689 rme n’est pas mauvais. Je ne le regrette pas pour moi , mais pour la France qui ne connaîtra pas avant longtemps de vraies r
690 et qui va se vautrer dans la médiocrité. » « Dans mes Mémoires, j’expliquerai pourquoi il fallait faire cette réforme des r
691 autrer dans la médiocrité. » « Dans mes Mémoires, j’ expliquerai pourquoi il fallait faire cette réforme des régions… Elle
692 ait une affaire fondamentale. »124 Et enfin : «  Ma seule tâche aujourd’hui, c’est de préparer l’avenir par mes Mémoires,
693 tâche aujourd’hui, c’est de préparer l’avenir par mes Mémoires, l’avenir des grandes choses que connaîtront d’autres généra
694 amisme ». 122. Grasset, Paris, 1972. 123. C’est moi qui souligne. 124. C’est moi qui souligne. dn. Rougemont Denis de,
695 , 1972. 123. C’est moi qui souligne. 124. C’est moi qui souligne. dn. Rougemont Denis de, « Les grandes béances de l’hi
51 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). C.J.B. l’Européen, 1891-1974 (printemps 1974)
696 Européen, 1891-1974 (printemps 1974)do Lorsque j’ avais demandé à Carl Burckhardt d’être, aux côtés de Robert Schuman et
697 dents d’honneur du Centre européen de la culture, je savais qu’il accepterait parce qu’il était le plus européen de tous l
698 les Suisses, et qu’il ne pouvait l’ignorer. Mais je savais aussi qu’il était le plus suisse de tous les grands écrivains
699 ise toutes leurs cités, tous leurs pays. Pourtant je vois cette possibilité s’illustrer d’une manière exemplaire dans l’œu
700 Lointain cousin de l’historien de la Renaissance, je ne pense pas qu’il ait tenu de lui ce don de prévision de l’avenir eu
701 s composent une personnalité typiquement suisse ? Je constate qu’on les trouve réunis chez quelques-uns des hommes les mie
702 la dimension qui manque le plus à ce pays et que j’ aime à nommer la dimension princière. do. Rougemont Denis de, « C.
52 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Quand même il serait seul… (Sur un texte de George Orwell) (automne 1975)
703 r », aux environs de 1984, dans moins de dix ans… Je tiens Orwell pour l’un des écrivains les plus importants et les plus
704 ains, savants et philosophes. Voici cette page et ma réponse. Texte de George Orwell Une nouvelle guerre européenne a écl
705 parue et demeure à peine imaginable. Commentaire Je me méfie des « bons prophètes », de ceux auxquels l’histoire donne en
706 ue et demeure à peine imaginable. Commentaire Je me méfie des « bons prophètes », de ceux auxquels l’histoire donne entiè
707 lisée — et peu le sont mieux que celle d’Orwell — m’ incite à poser cette question : l’auteur a-t-il été un vrai prophète,
708 talitaire que l’on subit. La position du problème me paraît fausse, non pas seulement parce que le capitalisme (libéral ou
709 c’est si le monde de l’Esprit existe ou non pour moi  ; si ma sensibilité au spirituel est vivante ou non. Et non pas du to
710 le monde de l’Esprit existe ou non pour moi ; si ma sensibilité au spirituel est vivante ou non. Et non pas du tout de sa
711 ion de formes neuves de la liberté. « Invente, ou je te dévore ! », nous dit le Sphinx assis sur le seuil du futur. « 1984
53 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi des régions ? (printemps-été 1975)
712 intitulé Naissance de l’Europe des régions (1968) me rappelle que les premières études « régionalistes » datent de 1958 :
713 ou d’éthique ? D’écologie ou de morale civique ?) Je pense que la région est un phénomène de nature au sens actif du mot,
714 donc sur l’argumentation du problème régional que je voudrais centrer mes réflexions. À la question Pourquoi des régions ?
715 tion du problème régional que je voudrais centrer mes réflexions. À la question Pourquoi des régions ? je vois d’abord deux
716 réflexions. À la question Pourquoi des régions ? je vois d’abord deux types de réponses possibles : — à partir des réali
717 évidemment dans notre actualité la plus concrète. Je vais les traiter rapidement, dans une intention délibérément didactiq
718 t, dans une intention délibérément didactique. Et j’ y ajouterai un troisième type de réponses possibles, le principal sans
719 A. La première réponse possible à notre question, je la formulerai donc à partir des réalités les plus proches : de mon en
720 donc à partir des réalités les plus proches : de mon environnement, de mon milieu humain, de ses contraintes, de ses resso
721 lités les plus proches : de mon environnement, de mon milieu humain, de ses contraintes, de ses ressources disponibles et d
722 bale et des leçons qui en découlent à l’évidence. Je propose les étapes de raisonnement que voici : La crise mondiale — d
723 union. Le programme politique du siècle finissant m’ apparaît clair : il faut défaire et dépasser l’État-nation parce qu’il
724 d’une résolution de la crise mondiale. Tout cela, me direz-vous, est bien schématique. J’en conviens, mais je ne vois pas
725 . Tout cela, me direz-vous, est bien schématique. J’ en conviens, mais je ne vois pas le moyen d’échapper à ce schéma qui e
726 z-vous, est bien schématique. J’en conviens, mais je ne vois pas le moyen d’échapper à ce schéma qui est inscrit dans les
727 rise mondiale il y a le danger, bien plus grave à mes yeux, de la dégradation des relations humaines et de la dissolution d
728 t et relié — c’est-à-dire en tant que personne.   Je n’ai rien dit de neuf et ce n’était pas mon but. Je voulais seulement
729 nne.   Je n’ai rien dit de neuf et ce n’était pas mon but. Je voulais seulement grouper des arguments — les regrouper en vu
730 n’ai rien dit de neuf et ce n’était pas mon but. Je voulais seulement grouper des arguments — les regrouper en vue d’une
54 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Paradoxes de la prospective (automne 1975)
731 ssé et l’avenir dans les termes les plus propres, me semble-t-il, à poser le problème fondamental de toute prospective. Il
732 ion d’électricité va doubler tous les sept ans », j’ oppose le type de prévision qui nous fait voir que la consommation d’é
733 ojet qui nous paraissait « purement privé ». Mais je vois au contraire les promoteurs de la croissance se servir des calcu
734 itude de pensée essentiellement irresponsable que j’ entends ici dénoncer : elle voudrait nous faire croire que la société,
735 tant les travaux encore inédits de Jay Forrester, je répondais ainsi à cette question : Faut-il en désespoir de cause fai
736 de cause faire confiance à la fameuse intuition ? Je reste convaincu qu’elle est la voie royale de la recherche fondamenta
737 ommandes et les boutons du tableau de bord.128 Je concluais à la nécessité de la construction de modèles à la manière d
738 u, Forrester ne tient pas compte d’un facteur qui me paraît responsable plus que tout autre de l’expansion à outrance, je
739 le plus que tout autre de l’expansion à outrance, je veux parler de la menace de guerre. Elle est de nature à modifier tou
740 ns « sauvages » ont réussi. Un seul exemple, ici, me suffira. À la page 54 de l’ouvrage qui l’a rendu célèbre, L’An 2000,
741 évoir, en tant que « surprenants ou inattendus ». Je relève dans cette liste les cinq événements suivants : Première Guer
742 t multiplient depuis près de deux siècles, et que je n’ai cessé de risquer dans mes livres : j’en donnerai plus loin des e
743 eux siècles, et que je n’ai cessé de risquer dans mes livres : j’en donnerai plus loin des exemples à propos d’Hitler notam
744 et que je n’ai cessé de risquer dans mes livres : j’ en donnerai plus loin des exemples à propos d’Hitler notamment. Serait
745 tler notamment. Serait-ce qu’une chance imméritée m’ ait fait retrouver la clé dont ils s’étaient servis ? Oui, dans un cer
746 e prospective personnaliste La prospective que j’ ai dite intuitive pourrait être aussi bien baptisée subjective, puisqu
747 ocation : aliénantes. Vos prévisions chiffrées ne m’ intéressent que dans la mesure où j’ai en tête quelque finalité plus o
748 chiffrées ne m’intéressent que dans la mesure où j’ ai en tête quelque finalité plus ou moins formulable, et cherche les m
749 tteindre. Et les seules prévisions objectives qui m’ importent sont celles qui m’indiqueront quelles sont les voies barrées
750 isions objectives qui m’importent sont celles qui m’ indiqueront quelles sont les voies barrées, les grèves possibles, et à
751 grèves possibles, et à quelle heure il faudra que je me lève pour prendre le train ou l’avion : elles n’ont pas à me dire
752 ves possibles, et à quelle heure il faudra que je me lève pour prendre le train ou l’avion : elles n’ont pas à me dire que
753 r prendre le train ou l’avion : elles n’ont pas à me dire que je le prendrai en vertu de leurs statistiques. Car je n’ai
754 train ou l’avion : elles n’ont pas à me dire que je le prendrai en vertu de leurs statistiques. Car je n’ai pas à devine
755 le prendrai en vertu de leurs statistiques. Car je n’ai pas à deviner mais à décider mon avenir. « Dans ma fin est mon
756 tiques. Car je n’ai pas à deviner mais à décider mon avenir. « Dans ma fin est mon commencement », disent les mystiques.
757 pas à deviner mais à décider mon avenir. « Dans ma fin est mon commencement », disent les mystiques. C’est de mes fins q
758 ner mais à décider mon avenir. « Dans ma fin est mon commencement », disent les mystiques. C’est de mes fins que je vais p
759 on commencement », disent les mystiques. C’est de mes fins que je vais partir, non du passé que l’inertie porte à durer aux
760 nt », disent les mystiques. C’est de mes fins que je vais partir, non du passé que l’inertie porte à durer aux dépens du d
761 aux dépens du devenir personnel. Les critères de ma prospective seront choisis comme idoines à mes fins133, et ne seront
762 de ma prospective seront choisis comme idoines à mes fins133, et ne seront donc ni la rentabilité, ni le profit monétaire
763 ni le profit monétaire aux dépens du bonheur (de moi , des autres), ni l’accroissement du PNB, ni même la défense militaire
764 pétrole, donc un moindre besoin d’autoroutes, on me dit alors : — « Si vous stoppez la construction des autoroutes, vous
765 uccès maximum. Est-ce que cela va dans le sens de mes besoins réels, ou de mes désirs profonds, comme chaleur et lumière ;
766 cela va dans le sens de mes besoins réels, ou de mes désirs profonds, comme chaleur et lumière ; ou seulement d’une commod
767 e à formuler, comme tout ce qui touche à la mort, j’ entends les centrales nucléaires. Cette analyse des motifs et des fins
768 tur, Paris, Laffont, 1973, p. 245. 128. En 1974, je lis dans le Rapport de Tokyo sur l’homme et la croissance, publié par
55 1976, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde (hiver 1975-1976)
769 ul Valéry Le problème des relations Europe-Monde m’ a souvent occupé depuis deux décennies. Je lui ai consacré trois volum
770 e-Monde m’a souvent occupé depuis deux décennies. Je lui ai consacré trois volumes, des conférences, un colloque, et tout
771 et tout un congrès134. Plutôt que de résumer ici mes conclusions — qui restent ouvertes — ou d’essayer de faire le point —
772 u d’essayer de faire le point — très provisoire — je prendrai le sujet de la modernité, comme le prétexte d’une nouvelle a
773 texte d’une nouvelle approche, et d’une remise de mes thèses au banc d’essai. I. Moderne, modernisme, modernité Chez l
774 tend se tenir à l’avant-garde de son temps. Qu’on m’ entende bien : quantité d’intellectuels et d’artistes européens, améri
775 de montrer que l’on tient pour vraiment sérieux). Je voudrais inverser cette échelle des valeurs, et proposer la thèse sui
776 lus que culturelles ou idéologiques de nos jours. Je pose donc que les relations entre l’Europe et le Monde dépendront dan
777 es échanges culturels s’inverse d’une manière qui me paraît définitive. À partir du xve siècle, que fait l’Europe quand e
778 s disques de negro spirituals réveilla d’abord en moi les souvenirs de l’école du dimanche de mon enfance ! Ces apports émo
779 rd en moi les souvenirs de l’école du dimanche de mon enfance ! Ces apports émotifs ou plastiques à nos arts ont peu de cha
780 ». V. « … et tout en est venu, ou presque » J’ ai fait ailleurs, et à plus d’une reprise, la liste impressionnante de
781 ces procédés, ces formes ? D’une manière globale, je crois que nous sommes en droit de dire que l’Europe, depuis deux ou t
782 valeurs spirituelles. Un intellectuel indonésien me dit un jour : « Vous autres Européens, vous nous envoyez des machines
783 croyances traditionnelles ? » Une autre fois, il me raconte que sa femme, qui est Hollandaise, donnait des leçons de solf
784 ècle140, puis en se retirant en quelques années : je veux parler du stato-nationalisme. Il semble bien que Mao en ait vu l
785 rsonnes. Telles sont les grandes orientations qui me paraissent propres à guider une relance, qu’il faut souhaiter, aussi
786 ques d’une religion. 137. Une seule exception à ma connaissance : Guillaume Apollinaire dans Zone : Tu marches vers Aut
787 obscures espérances. 138. Voir, entre autres, ma Lettre ouverte aux Européens, p. 85 à 91. 139. Lettre ouverte aux
56 1977, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La réponse de Denis de Rougemont (1977)
788 is, Tant d’éloges, mérités ou non, ce n’est pas à moi d’en décider, me laissent presque sans voix. Que devenir, que dire en
789 mérités ou non, ce n’est pas à moi d’en décider, me laissent presque sans voix. Que devenir, que dire en pareille circons
790 représentent un genre littéraire bien défini, que je connais un peu, pour avoir collaboré à une bonne quinzaine d’entre eu
791 aboré à une bonne quinzaine d’entre eux au moins ( j’ en ai fait mentalement le compte tout à l’heure), consacrés à des écri
792 me à terme, bien que portés sur la même personne. Je vous en donnerai deux exemples. Je les puise dans des articles de pre
793 même personne. Je vous en donnerai deux exemples. Je les puise dans des articles de presse me concernant, parus en 1948 et
794 xemples. Je les puise dans des articles de presse me concernant, parus en 1948 et en 1950 à Paris. Le premier me décrit en
795 ant, parus en 1948 et en 1950 à Paris. Le premier me décrit en ces termes : « Petit, trapu, l’œil sombre, le poil noir, le
796 rte, peut-être, le croisant dans la rue, l’aurais- je pris pour un homme dur et violent. Mais à l’entendre parler… » l’aute
797 ble excuser le sérieux et la gravité du regard… » Je suis persuadé que dans ce beau volume je vais trouver quelques exempl
798 egard… » Je suis persuadé que dans ce beau volume je vais trouver quelques exemples intéressants de semblables… nuances, d
799 ouple »). Et ce sera très bien ! Car voici ce qui me frappe : c’est que chacun a raison d’une certaine manière, selon ce q
800 Il y a là de quoi passionner le personnaliste que je suis, et de quoi rendre encore plus mystérieux le complexe nodal, fon
801 omplexe nodal, fondement de la personne — de quoi m’ amuser indéfiniment pendant les années qu’il me reste à vivre, à agir
802 oi m’amuser indéfiniment pendant les années qu’il me reste à vivre, à agir et à méditer, c’est-à-dire à Penser avec les m
803 qu’en elle sont Les Chances de l’Europe . Merci, mes chers amis, pour ce cadeau somptueux — sur lequel je vais me jeter, t
804 chers amis, pour ce cadeau somptueux — sur lequel je vais me jeter, toutes affaires cessantes, à peine sorti de cette sall
805 is, pour ce cadeau somptueux — sur lequel je vais me jeter, toutes affaires cessantes, à peine sorti de cette salle. Une s
806 : l’idée que les trois réalisateurs de l’ouvrage, mes deux collaborateurs et amis Henri Schwamm et André Reszler, et M. Her
807 ances et de leurs travaux personnels… Tout ce que je peux leur dire pour atténuer mes sentiments de culpabilité à leur éga
808 nels… Tout ce que je peux leur dire pour atténuer mes sentiments de culpabilité à leur égard, c’est qu’on n’a pas souvent 7
809 souvent 70 ans, et que, pour ma part en tous cas, je ne recommencerai pas, c’est juré ! À Genève, le 8 septembre 1976. d