1
ugemont à l’inauguration du Centre (mai 1951)a
Notre
programme n’est pas systématique, et il n’est pas non plus rigide. Il
2
moins avec le fol espoir d’apaiser à jamais tous
nos
conflits, mais au contraire : pour maintenir les risques de la libert
3
es milliers d’hommes et de femmes, dans chacun de
nos
pays, s’inquiètent pour l’avenir immédiat de l’Europe. Ils voient qu’
4
is, précisément, sont chargés de défendre, et qui
nous
ruinent, ils sentent que l’esprit manque trop souvent dans tout cela.
5
e voient ni quoi, ni comment. C’est à ceux-là que
nous
nous adressons. Nous leur proposons une action « européenne » autant
6
ent ni quoi, ni comment. C’est à ceux-là que nous
nous
adressons. Nous leur proposons une action « européenne » autant par s
7
comment. C’est à ceux-là que nous nous adressons.
Nous
leur proposons une action « européenne » autant par son esprit que pa
8
on seulement menacée de l’extérieur, mais malade.
Nous
pensons qu’il faut la sauver pour deux raisons que chacun doit compre
9
autre âge. On répète que ce sont les intérêts qui
nous
opposent : rien n’est plus faux. Les véritables intérêts calculent et
10
e. Ce sont, bien au contraire, les idéologies qui
nous
empêchent de voir les faits. Ce sont les préjugés de groupes, les rou
11
des esprits et des cœurs. Pour aboutir à fédérer
nos
peuples, il faut donc agir tout d’abord sur les esprits et sur les cœ
12
le plan de la culture, précisément — hors duquel
nous
n’avons aucun pouvoir — que nous voulons agir et fédérer, par les moy
13
nt — hors duquel nous n’avons aucun pouvoir — que
nous
voulons agir et fédérer, par les moyens les plus directs, sans attend
14
rative, dans des domaines précis. Le bulletin que
nous
lançons aujourd’hui s’adresse donc aux intéressés, dans le double sen
15
nstruments de fédération ; et ceux qui approuvent
nos
buts, veulent suivre nos efforts, et cherchaient un moyen d’y prendre
16
; et ceux qui approuvent nos buts, veulent suivre
nos
efforts, et cherchaient un moyen d’y prendre part. Quelques milliers
17
e femmes, ceux qui sont réveillés, dans chacun de
nos
pays. Un lien et une correspondance Nous ne fondons pas « une r
18
de nos pays. Un lien et une correspondance
Nous
ne fondons pas « une revue de plus », que cela soit clair. Notre bull
19
s pas « une revue de plus », que cela soit clair.
Notre
bulletin naît d’une double exigence ; d’ordre technique autant que sp
20
change vivant avec ceux qui ont à cœur le sort de
notre
Europe, et qui se demandent ce que l’on fait pour elle en dehors du p
21
l’on fait pour elle en dehors du plan politique.
Nous
avons attendu plus d’un an, avant de publier ce bulletin. Nous ne vou
22
tendu plus d’un an, avant de publier ce bulletin.
Nous
ne voulions pas annoncer des projets sans avoir enregistré des réalis
23
s projets sans avoir enregistré des réalisations.
Nous
ne voulions pas tout embrasser sur le papier, vivre de plans et de ma
24
is, au risque de lasser les meilleures volontés.)
Nous
avons attendu qu’on puisse nous reprocher, amicalement, un excès de d
25
leures volontés.) Nous avons attendu qu’on puisse
nous
reprocher, amicalement, un excès de discrétion sur ce qui se fait au
26
ès de discrétion sur ce qui se fait au Centre. Si
nous
décidons aujourd’hui de rendre notre action publique, ce n’est point
27
au Centre. Si nous décidons aujourd’hui de rendre
notre
action publique, ce n’est point pour essayer de démontrer que le Cent
28
que le Centre « sert vraiment à quelque chose ». (
Notre
budget demeure assez réduit pour que nous n’ayons pas à le défendre a
29
se ». (Notre budget demeure assez réduit pour que
nous
n’ayons pas à le défendre au regard de ce que nous avons fait.) Mais
30
ous n’ayons pas à le défendre au regard de ce que
nous
avons fait.) Mais nous sommes convaincus qu’il s’agit maintenant d’ac
31
fendre au regard de ce que nous avons fait.) Mais
nous
sommes convaincus qu’il s’agit maintenant d’accélérer et d’élargir au
32
urope, aux yeux du monde entier et pour chacun de
nous
, dans nos vies quotidiennes comme dans la vie de l’esprit. Un travail
33
yeux du monde entier et pour chacun de nous, dans
nos
vies quotidiennes comme dans la vie de l’esprit. Un travail théorique
34
, les précédents créés, les réalisations, et déjà
nous
pouvons en montrer. Ce qui est fait, ce qu’on peut donc faire, ce qui
35
s méfiances. Qu’on lise les pages qui suivent sur
nos
activités. On excusera peut-être leur sécheresse : celle de bulletins
36
’action. Pour élargir cette œuvre en plein essor,
nous
en appelons maintenant à la coopération des meilleurs, des plus respo
37
échanges, il en est des milliers de toute espèce.
Nous
en appelons aussi aux isolés, à ceux qui refusent l’engagement partis
38
ituelle qu’est l’Europe libre. Pour tous ceux-là,
notre
bulletin veut être un lieu, le courrier de l’Europe vivante. b. R
39
plutôt contre ! » Le péché contre l’esprit, dans
notre
Europe en voie d’union, ce serait de vouloir organiser la culture, et
40
on, ce serait de vouloir organiser la culture, et
notre
Centre est « plutôt contre ». Car l’organisation est le fait de l’Éta
41
ier ressort, de la personne. Nationalisation de
nos
cultures Le nationalisme, qui atteint de nos jours ses conséquence
42
e nos cultures Le nationalisme, qui atteint de
nos
jours ses conséquences extrêmes avec le concept d’autarcie, a créé da
43
d’autres termes, pour s’être voulues nationales,
nos
cultures sont en voie de nationalisation, c’est-à-dire qu’elles se tr
44
e formule de l’État totalitaire. Or la plupart de
nos
États démocratiques tendent obscurément vers cette limite, non par un
45
poids de leurs mécanismes administratifs. Toute
notre
vigilance doit s’exercer, dès maintenant, contre les risques d’extens
46
saires devient évident. S’il est vrai qu’aucun de
nos
pays ne peut plus se défendre ni subsister seul, au triple point de v
47
e La Haye à Strasbourg, ont cherché les moyens de
nous
libérer) ; il en subsiste aussi des habitudes mentales, des préjugés
48
les, des préjugés tenaces, et des pratiques qu’il
nous
appartient de dénoncer dans notre plan particulier. On parle beaucoup
49
pratiques qu’il nous appartient de dénoncer dans
notre
plan particulier. On parle beaucoup, par exemple, d’« organiser les é
50
vertes, et l’union fédérale de l’Europe réalisée.
Nos
cultures, prisonnières des cadres nationaux, ne doivent pas chercher
51
s de simples déplacements de forts en thème —, il
nous
faut dénoncer la méthode de « l’organisation des échanges » et en mêm
52
travail dans toute l’étendue de l’Europe. Toutes
nos
cultures sont nées d’un fonds commun, qu’elles ont progressivement di
53
espèce de « plan Schuman de la culture », gardons-
nous
cependant de confondre les méthodes. Le charbon, l’acier, l’électrici
54
ces mystères ? La question n’est pas insoluble, à
notre
avis. La musique, la peinture et la littérature, comme les sciences e
55
reaucratie s’étaient unis pour étrangler. Quant à
nous
: notre raison d’être n’est pas d’organiser ce qui depuis longtemps e
56
tie s’étaient unis pour étrangler. Quant à nous :
notre
raison d’être n’est pas d’organiser ce qui depuis longtemps existait
57
d’organiser ce qui depuis longtemps existait sans
nous
, mais de créer des liens vivants, et dès aujourd’hui de manifester l’
58
lectuelle, le stalinisme est en recul marqué dans
nos
pays. À Paris et à Rome, où il avait conquis au lendemain de la guerr
59
pper une civilisation certes proche parente de la
nôtre
, mais autonome ; la plus grande différence entre les deux étant que l
60
vocabulaire des staliniens) la marshallisation de
nos
cultures. À l’en croire, l’invasion de l’américanisme représenterait
61
l’invasion de l’américanisme représenterait pour
nous
un aussi grand danger que l’invasion du stalinisme russe. On sait les
62
Wall Street » et le danger d’une guerre menée sur
notre
sol contre les Russes. (Mais l’attitude antiaméricaine est plus ancie
63
rts humains plus francs et plus cordiaux que chez
nous
. Politiquement, on sait ce que donne cette attitude ambivalente : aid
64
t ce que donne cette attitude ambivalente : aidez-
nous
avec vos dollars, mais si vous exigez que votre aide soit efficace, n
65
mais si vous exigez que votre aide soit efficace,
nous
crierons à l’impérialisme ; puis décampez, go home, laissez-nous à no
66
l’impérialisme ; puis décampez, go home, laissez-
nous
à nos combats de coqs et nous crierons à l’isolationnisme. Quant à la
67
rialisme ; puis décampez, go home, laissez-nous à
nos
combats de coqs et nous crierons à l’isolationnisme. Quant à la cultu
68
z, go home, laissez-nous à nos combats de coqs et
nous
crierons à l’isolationnisme. Quant à la culture, la cause est entendu
69
ola, Hollywood, comics et whisky. Il est vrai que
nous
copions vos romans et vos danses. Mais vous n’avez même pas le sens d
70
pliqués et susceptibles, esquivant les réponses à
nos
questions directes, occupés à se ruiner par des guerres nationales qu
71
upés à se ruiner par des guerres nationales qu’on
nous
demande ensuite de payer, parlant de métaphysique mais prenant nos do
72
te de payer, parlant de métaphysique mais prenant
nos
dollars. Je force à peine les traits, pour aller vite. Je rappelle d
73
stes, ou deviennent isolationnistes, ce sera bien
notre
faute dans les deux cas. Car il faut faire l’Europe, ou il faudra sub
74
Et si la « civilisation du digest » prévaut chez
nous
, ce sera notre faute encore, autant que celle des USA. Les digests, q
75
vilisation du digest » prévaut chez nous, ce sera
notre
faute encore, autant que celle des USA. Les digests, que nous lisons
76
ncore, autant que celle des USA. Les digests, que
nous
lisons par millions, ne sont tout de même pas distribués par M. Aches
77
que de jazz hot, il faut bien constater que c’est
notre
public européen qui, librement, propage ces succès américains et leur
78
américains et leurs contrefaçons multipliées chez
nous
. Notre élite s’en plaint, il est vrai. Mais l’élite des USA aussi. Pe
79
ains et leurs contrefaçons multipliées chez nous.
Notre
élite s’en plaint, il est vrai. Mais l’élite des USA aussi. Personne
80
tmosphère plus saine, quelques conditions simples
nous
ont paru requises : a) La première rencontre doit être restreinte et
81
autre, et Pascal aux digests ou les gratte-ciel à
nos
pittoresques taudis ; parlons en égaux différents. Alors, entre les m
82
nente, il y aura vraiment rencontre créatrice. c)
Nos
griefs et critiques réciproques doivent être considérés comme justifi
83
) « neutralistes ». En voici un : « Dès le début,
nous
avons ici dénoncé… les dangers que faisait courir à la santé de notre
84
ncé… les dangers que faisait courir à la santé de
notre
pays une culture américaine qui attaque à leurs racines l’originalité
85
ope-USA (août-septembre 1952)e L’éditorial de
notre
bulletin de juin-juillet a suscité de nombreux échos. Une trentaine d
86
politiques et militaires en prennent conscience.
Nous
en voyons une preuve nouvelle dans la multiplication des groupes de d
87
ècle. » De brefs comptes rendus de ces rencontres
nous
parviendront bientôt. Nos lecteurs en trouveront des extraits dans le
88
ndus de ces rencontres nous parviendront bientôt.
Nos
lecteurs en trouveront des extraits dans le prochain numéro de ce bul
89
ques qui se préoccupent du problème de l’union de
nos
pays considèrent que l’Europe doit être unie pour des raisons politiq
90
érance américaine, la nécessité absolue d’élargir
nos
marchés nationaux, la volonté de régler le vieux conflit franco-allem
91
ranco-allemand, la nostalgie de l’indépendance de
nos
pays. L’un des arguments que l’on invoque pour convaincre le grand pu
92
du patrimoine culturel de l’Europe, l’héritage de
notre
glorieuse civilisation et son culte de la personne humaine. Ces formu
93
t à demander : pourquoi l’union (si difficile) de
nos
États, au lieu de leur pure et simple intégration (qui serait bien pl
94
? — on ne peut lui répondre qu’en se réclamant de
nos
traditions culturelles, ainsi que des libertés qu’elles nous ont assu
95
ions culturelles, ainsi que des libertés qu’elles
nous
ont assurées. Mais cela fait, on s’empresse de reléguer la culture à
96
iques — d’où naquirent les doctrines qui ont créé
nos
régimes — et par les formes de pensée philosophique qui ont permis le
97
philosophique qui ont permis le développement de
nos
sciences, et donc de notre puissance économique. Car l’Europe, ce n’e
98
rmis le développement de nos sciences, et donc de
notre
puissance économique. Car l’Europe, ce n’est pas le chemin de fer, l’
99
ans lesquelles les « réalités concrètes » dont on
nous
parle n’existeraient pas. C’est une culture. Ce n’est pas une somme d
100
cience des problèmes de l’Europe en relation avec
nos
vies quotidiennes ; enfin pas de sentiment européen tant que la masse
101
rises du même genre, qui sont à l’œuvre dans tous
nos
pays, qui font du bon travail, mais qui en feraient du meilleur si on
102
livre et leur succès croissant dans la plupart de
nos
pays, peut indiquer la solution. Pour ceux qui en ont le besoin réel
103
uis deux ans, et pourtant, à plusieurs égards, il
nous
donne souvent l’impression d’être encore en pleine formation : l’élar
104
e encore en pleine formation : l’élargissement de
notre
Conseil, dès aujourd’hui, en est un signe, fort heureux d’ailleurs. V
105
rs. Vous allez entendre une série de rapports sur
nos
activités diverses, présentés par leurs animateurs et par nos conseil
106
s diverses, présentés par leurs animateurs et par
nos
conseillers techniques. Je puis donc me borner, pour ma part, à dégag
107
de l’évolution du CEC. I. Comment se situe
notre
action dans la réalité européenne d’aujourd’hui ? Je rappellerai d’ab
108
CEC n’est donc nullement un organisme politique,
nous
ne saurions trop le répéter. Mais par rapport aux autres instances in
109
’Unesco : mondiale, gouvernementale, riche, quand
nous
sommes pauvres, autonomes, et européens. Les méthodes de travail des
110
organismes sont aussi différentes que leurs buts.
Nous
en sommes restés, volontairement, à ce qu’on pourrait appeler le stad
111
hes possibles et imaginables celles-là seules qui
nous
paraissent urgentes et susceptibles de solutions pratiques et rapides
112
nt se produire, d’autant plus rares, en fait, que
nous
nous cantonnons dans le plan des réalisations concrètes. Au surplus,
113
produire, d’autant plus rares, en fait, que nous
nous
cantonnons dans le plan des réalisations concrètes. Au surplus, on no
114
éaliser certains de ses plans. Les entretiens que
nous
ont ménagé les experts de Strasbourg ont permis d’explorer en détail
115
péen. II. Esquissons maintenant le bilan de
notre
action depuis un an. Tout d’abord le passif : nos échecs, et nos manq
116
tre action depuis un an. Tout d’abord le passif :
nos
échecs, et nos manques à gagner, si je puis dire, dans notre effort p
117
is un an. Tout d’abord le passif : nos échecs, et
nos
manques à gagner, si je puis dire, dans notre effort pour informer un
118
s, et nos manques à gagner, si je puis dire, dans
notre
effort pour informer une manière de penser européenne. Prenons trois
119
penser européenne. Prenons trois exemples précis.
Notre
Commission des historiens a cessé de se réunir, à la suite de certain
120
ogues au sien ayant été annoncés de divers côtés.
Nous
avons craint le double emploi. Mais nous constatons aujourd’hui qu’en
121
s côtés. Nous avons craint le double emploi. Mais
nous
constatons aujourd’hui qu’en réalité tout reste à faire. Notre servic
122
ons aujourd’hui qu’en réalité tout reste à faire.
Notre
service d’articles de revues, Europa Features, a placé de bons articl
123
s il y a plus. Les obstacles les plus sérieux que
nous
rencontrons ne sont pas d’ordre technique. Ils résultent de la sourde
124
echnique. Ils résultent de la sourde opposition à
nos
entreprises que nous sentons dans certains milieux, officiels ou priv
125
ent de la sourde opposition à nos entreprises que
nous
sentons dans certains milieux, officiels ou privés, politiques ou mêm
126
iques ou même « européens » d’étiquette. Parfois,
nous
découvrons que ces résistances, ces refus de coopérer, sont dus à des
127
ntendus. Un bon service de public relations — qui
nous
manque encore — pourrait y remédier. Mais d’une manière plus générale
128
e, les motifs des échecs encourus jusqu’ici ou de
notre
défaut de rayonnement se ramènent à ceci : nous n’avons pas vu assez
129
notre défaut de rayonnement se ramènent à ceci :
nous
n’avons pas vu assez grand, pas alerté suffisamment la conscience des
130
ope. Pourquoi cela ? Faute de temps et de moyens.
Notre
personnel est trop réduit : chacun de nous se voit chargé d’un travai
131
yens. Notre personnel est trop réduit : chacun de
nous
se voit chargé d’un travail qui serait réparti entre 20 ou 30 personn
132
personnes dans une organisation à l’américaine. (
Nous
nous contenterions de 2 ou 3.) Pourquoi ce manque de fonds ? Faute d’
133
onnes dans une organisation à l’américaine. (Nous
nous
contenterions de 2 ou 3.) Pourquoi ce manque de fonds ? Faute d’appui
134
es. Pourquoi enfin ce manque d’appuis ? Parce que
nous
nous occupons de culture, et non de politique. Passons à l’actif. J’y
135
ourquoi enfin ce manque d’appuis ? Parce que nous
nous
occupons de culture, et non de politique. Passons à l’actif. J’y rang
136
sultats réels, quoique non encore suffisants dans
notre
perspective. Le Laboratoire européen de physique nucléaire, dont le p
137
n verra tout à l’heure que la moitié seulement de
notre
programme est en voie d’exécution. Le Prix européen de littérature do
138
de littérature doit être décerné en mars 1953, et
nous
avons reçu 370 manuscrits. Mais il reste à savoir quelle sera la port
139
les grandes manifestations de ce genre en Europe,
nous
ne pouvons que nous déclarer très satisfaits de leur succès : il dépa
140
ations de ce genre en Europe, nous ne pouvons que
nous
déclarer très satisfaits de leur succès : il dépasse de beaucoup notr
141
atisfaits de leur succès : il dépasse de beaucoup
notre
attente. À ce même chapitre, nous voulons inscrire dès maintenant nos
142
se de beaucoup notre attente. À ce même chapitre,
nous
voulons inscrire dès maintenant nos deux derniers nés : la Communauté
143
me chapitre, nous voulons inscrire dès maintenant
nos
deux derniers nés : la Communauté des foyers de culture et les Agence
144
enfin les perspectives de développement du CEC ?
Nous
comptons pousser les actions en cours : reprendre les travaux de nos
145
r les actions en cours : reprendre les travaux de
nos
deux commissions d’historiens et de savants ; grouper non plus quelqu
146
culture ; accentuer le caractère « européen » de
nos
fédérations de guildes et de festivals ; établir un plan de recherche
147
composer une nouvelle série de plans de causerie…
Nous
comptons ensuite lancer plusieurs activités nouvelles, actuellement à
148
tout cela, le danger évident de la dispersion de
nos
actions spécialisées ? Toute notre insistance portera sur la coordina
149
la dispersion de nos actions spécialisées ? Toute
notre
insistance portera sur la coordination des quelque 18 activités en co
150
earing house que veut être le CEC. C’est pourquoi
nous
inaugurons aujourd’hui une formule neuve pour notre réunion du Consei
151
ous inaugurons aujourd’hui une formule neuve pour
notre
réunion du Conseil supérieur : les responsables de nos activités vont
152
éunion du Conseil supérieur : les responsables de
nos
activités vont chacun présenter leur rapport, en sorte que chacun pou
153
s bases d’un dialogue, que j’espère fécond, entre
nos
différentes branches d’étude et d’action. Je vous prierai, en termina
154
e succès que je viens d’indiquer, c’est-à-dire de
nos
réalités quotidiennes, d’autre part de la vaste ambition européenne q
155
it de l’Unesco, les milieux proprement culturels.
Nous
ne voyons, pour notre part, aucune raison d’affecter la pudeur dans c
156
ilieux proprement culturels. Nous ne voyons, pour
notre
part, aucune raison d’affecter la pudeur dans ce domaine. Disons que
157
es. Les activités culturelles n’étant aux yeux de
nos
gouvernements — et c’est normal — qu’une espèce de mal nécessaire, un
158
but en soi, non comme annexe d’une politique. Et
nous
venons de voir pourquoi c’est impossible : non point à cause d’une ma
159
eu de libre-échange qui ne tenait aucun compte de
nos
récentes divisions administratives et douanières. Le champ d’action o
160
nautés organiques et dans les foyers de création.
Nous
entendons par là : les écoles de pensée et d’art ; les revues et les
161
ure, c’est la méthode du CEC depuis sa naissance.
Nous
avons bien souvent parlé d’un « centre décentralisé ». En bonne doctr
162
ts soit à l’échelle des Nations unies, soit comme
nous
le pensons préférable, à celle du Conseil de l’Europe ? Les tâches no
163
nations considéré). La formule fédéraliste
Nous
sera-t-il permis d’ajouter que ces méthodes éminemment fédéralistes s
164
méthodes éminemment fédéralistes sont celles que
nous
avons adoptées dès le départ au CEC, et que nous n’en parlons pas en
165
nous avons adoptées dès le départ au CEC, et que
nous
n’en parlons pas en doctrinaires, mais sur la base d’une expérience q
166
trois ans bientôt. Quoi qu’on pense du succès de
nos
efforts, le fait certain, c’est que les méthodes que nous suivons rép
167
orts, le fait certain, c’est que les méthodes que
nous
suivons répondent aux vœux et besoins exprimés par tous les « foyers
168
oyers » autonomes fédérés sous l’égide du Centre.
Notre
organisme n’est pas plus que d’autres à l’abri du sort. Mais si l’on
169
ectes entre les petits exécutifs spécialisés dont
nous
parlions et les instances gouvernementales se révèle là encore le plu
170
ent de ces prix fera l’objet d’un communiqué dans
notre
prochain bulletin. ⁂ Le comité exécutif de la Conférence internationa
171
Mais laissons ces images et voyons le concret de
notre
situation. L’opposition mobilise Longtemps habitués à traiter d
172
nombre d’individus et de groupes d’intérêts dans
nos
divers pays se trouvent soudainement alarmés par une série de faits p
173
danger : celui de la confusion, précisément. Mais
nous
gardons sur elle un avantage certain : nous attendions depuis longtem
174
Mais nous gardons sur elle un avantage certain :
nous
attendions depuis longtemps qu’elle se déclare. Nous avons pris sur e
175
s attendions depuis longtemps qu’elle se déclare.
Nous
avons pris sur elle six ans d’avance ( congrès de Montreux, 1947). No
176
avance ( congrès de Montreux, 1947). Normalement,
nous
devons donc gagner, sur ce plan-là. Le Kominform démobilise Mai
177
est, tout d’abord, le fait des adversaires, chez
nous
, de notre union, puisqu’il tend à la présenter tantôt comme l’effet d
178
t d’abord, le fait des adversaires, chez nous, de
notre
union, puisqu’il tend à la présenter tantôt comme l’effet d’une paniq
179
même raisonnement, d’autre part, a pu jouer chez
nous
en faveur de l’union : il la fait apparaître, aux yeux de certains, c
180
ait accepter in extremis. Si maintenant la Russie
nous
rassure, il est clair que tout est changé. Dès l’instant que nous ces
181
est clair que tout est changé. Dès l’instant que
nous
cessons d’avoir peur, le fédéralisme européen perd sa seule raison d’
182
’argument est absurde. Mais il sera populaire. Et
notre
monde du xxe siècle étant ce qu’il est, il faut prendre au sérieux l
183
u’on le néglige, peut devenir décisif. Expliquons-
nous
donc bien clairement, sans hésiter à souligner des évidences. Les
184
à souligner des évidences. Les vrais motifs de
notre
union n’ont pas changé Étant admis que la reprise des négociations
185
de l’intérieur et de l’extérieur. La division de
notre
continent en 21 nations sottement rivales, dont aucune n’est plus à l
186
ands faits fondamentaux, ces trois coordonnées de
notre
destin historique, demeurent les motifs impérieux de notre union fédé
187
tin historique, demeurent les motifs impérieux de
notre
union fédérative. Les sourires du Kremlin sont peut-être la preuve qu
188
ent rien à ces faits. Quand la Russie deviendrait
notre
meilleure amie, quand les États-Unis renonceraient à tout ce qui rend
189
ler. La question n’est pas de savoir si la Russie
nous
fait plus ou moins peur, mais si nos 21 nations sont encore capables
190
i la Russie nous fait plus ou moins peur, mais si
nos
21 nations sont encore capables d’assurer, chacune pour soi, leur séc
191
ses récentes conclusions : l’URSS ayant décidé de
nous
rassurer, l’Europe doit changer de politique. Le sentiment d’urgence
192
t être les premiers à la croire inutile. Qu’avons-
nous
à y perdre, nous les fédéralistes ? Que pouvons-nous y gagner ? Tous
193
rs à la croire inutile. Qu’avons-nous à y perdre,
nous
les fédéralistes ? Que pouvons-nous y gagner ? Tous ceux que de mauva
194
s à y perdre, nous les fédéralistes ? Que pouvons-
nous
y gagner ? Tous ceux que de mauvaises raisons amenaient parfois à nos
195
ceux que de mauvaises raisons amenaient parfois à
nos
côtés, vont nous quitter. L’idée fausse qui les rameutait, à savoir q
196
aises raisons amenaient parfois à nos côtés, vont
nous
quitter. L’idée fausse qui les rameutait, à savoir qu’une fédération
197
s. Comme ils ne l’ont jamais été, il s’agira pour
nous
non d’une perte d’effectifs, mais plutôt d’une épuration provoquée, u
198
par les chefs du Kremlin, mais cette fois-ci chez
nous
, et en fin de compte à leurs dépens ! C’est aux fédéralistes éprouvés
199
suspicion générale, et le doute quant à savoir si
nous
aurions le temps de bâtir quelque chose de solide. L’état d’esprit de
200
natives, va faire place à une juste estimation de
nos
périls concrets mais aussi de nos chances. Le problème de l’Europe au
201
e estimation de nos périls concrets mais aussi de
nos
chances. Le problème de l’Europe au xxe siècle, en butte à l’hostili
202
parvenue à la veille de s’unir, — ce problème va
nous
apparaître dans sa plus nue réalité. Comment rendre à notre culture,
203
raître dans sa plus nue réalité. Comment rendre à
notre
culture, libératrice plus qu’aucune autre au monde des puissances amb
204
n et de rayonnement sur le monde ? Comment sauver
nos
trop petites nations de l’asphyxie économique ? Comment nous replacer
205
etites nations de l’asphyxie économique ? Comment
nous
replacer à l’avant d’un progrès que d’autres nous disputent, nous le
206
nous replacer à l’avant d’un progrès que d’autres
nous
disputent, nous le savons bien, par des déclarations invérifiables ou
207
l’avant d’un progrès que d’autres nous disputent,
nous
le savons bien, par des déclarations invérifiables ou par des chiffre
208
érifiables ou par des chiffres alignés, mais dont
nous
gardons malgré tout, malgré nos infidélités, le sens humain, la formu
209
ignés, mais dont nous gardons malgré tout, malgré
nos
infidélités, le sens humain, la formule spirituelle ? La réponse n’es
210
leurs groupes. La Communauté politique sera donc
notre
but prochain, la condition certainement nécessaire, si elle n’est pas
211
y a celle-ci, qui n’est pas négligeable : rendre
nos
différentes nations indépendantes de l’aide américaine. J’écris ceci
212
la politique mondiale des États-Unis qui souhaite
nous
réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de notre ma
213
ouhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais
nos
faiblesses, nées de notre manque d’union, appellent dangereusement l’
214
’état de satellites. Mais nos faiblesses, nées de
notre
manque d’union, appellent dangereusement l’Amérique à prendre en main
215
de débiteurs chroniques. Déjà, dans plusieurs de
nos
pays, nationalistes et communistes s’unissent pour dénoncer « l’empri
216
nts de la grandeur américaine ». Mais quel remède
nous
offre-t-on à cette situation humiliante ? Le statu quo ? L’éloquence
217
utal, incontestable, c’est qu’aussi longtemps que
nos
pays resteront désunis et même rivaux, ils seront incapables de soute
218
ition nécessaire de toute existence autonome dans
notre
monde du xxe siècle. On sait l’histoire de cette union. En 1787, les
219
d’aboyer, après avoir respiré quelque temps dans
notre
atmosphère. Les faits ont trop longtemps appuyé ces arrogantes préten
220
ces arrogantes prétentions des Européens. C’est à
nous
de relever l’honneur de la race humaine et d’enseigner la modération
221
ation à ces frères trop sûrs d’eux-mêmes. L’union
nous
en rendra capables. La désunion préparerait une nouvelle victime à le
222
la situation de départ de l’Amérique et celle de
notre
Europe en formation. Dans la mesure où les mêmes causes sont suscepti
223
eptibles de produire les mêmes effets, cette page
nous
dicte une politique. Regardons-nous dans ce miroir. l. Rougemont D
224
s, cette page nous dicte une politique. Regardons-
nous
dans ce miroir. l. Rougemont Denis de, « Aller et retour », Courri
225
juin 1953 (mai-juin 1953)m Crise Deux de
nos
grandes nations traversent une période de paralysie politique. Les Ru
226
ur Congrès menace de réduire l’aide à certains de
nos
pays. Quant à notre opinion publique, dont le peu d’attention disponi
227
de réduire l’aide à certains de nos pays. Quant à
notre
opinion publique, dont le peu d’attention disponible est absorbé par
228
ésespérée, mais certainement la plus sérieuse que
notre
continent ait traversée depuis la dernière guerre. Quel est le sens d
229
chie des problèmes Les manchettes des journaux
nous
cachent l’Histoire comme l’arbre cache la forêt. Un seul exemple : pe
230
on d’unir l’Europe ? Trop de gens posent encore à
notre
union des conditions préalables (comme de rétablir l’équilibre économ
231
refusent encore de voir que la santé de chacun de
nos
pays ne pourrait être restaurée qu’au sein et à partir d’un ensemble
232
cents, et presque ridiculement court au regard de
notre
histoire commune. Ce qu’il s’agit de sauver transcende par nature les
233
nations, car c’est une civilisation, de laquelle
nous
sommes tous responsables. Il est faux qu’une nation n’ait de comptes
234
et ces derniers à leurs intérêts individuels. Si
notre
civilisation, menacée de toutes parts, ne peut pas s’appuyer sur des
235
lle va se désintégrer, et avec elle non seulement
nos
nations et leurs partis, et les intérêts bien ou mal compris de leurs
236
is de leurs électeurs, mais tout ce qui fait pour
nous
le sens même de la vie. L’Europe vaut plus que les Européens En
237
s essayé de démontrer qu’il était de l’intérêt de
nos
pays de rester divisés, rivaux, hérissés de barbelés douaniers. Cepen
238
’ignorance, ou jouant sur elle. Dans plusieurs de
nos
pays européens, aujourd’hui, la politique signifie la lutte des parti
239
ment faire l’Europe avec tout cela ? Pourtant, si
nous
ne la faisons pas, l’Amérique nous laissera tomber, et la Russie nous
240
? Pourtant, si nous ne la faisons pas, l’Amérique
nous
laissera tomber, et la Russie nous ramassera. Certes l’Europe n’est p
241
as, l’Amérique nous laissera tomber, et la Russie
nous
ramassera. Certes l’Europe n’est pas la somme des Européens réels. El
242
quelle est antérieure et supérieure à l’individu.
Nous
voulons ici cette Europe, comme le moyen pour les Européens de se dép
243
comme le moyen pour les Européens de se dépasser.
Nous
travaillons à cette éducation. « Il y a cet immense avenir tout neuf
244
ion. « Il y a cet immense avenir tout neuf devant
nous
, qui nous attend et qui a besoin de nous, tant pis pour nous », comme
245
y a cet immense avenir tout neuf devant nous, qui
nous
attend et qui a besoin de nous, tant pis pour nous », comme dit Claud
246
f devant nous, qui nous attend et qui a besoin de
nous
, tant pis pour nous », comme dit Claudel. L’idée avance, malgré to
247
ous attend et qui a besoin de nous, tant pis pour
nous
», comme dit Claudel. L’idée avance, malgré tout Seules les idé
248
avant le congrès de La Haye, quand un journal de
nos
pays passait un papier sur l’Europe, c’était un bon succès, nos bulle
249
it un papier sur l’Europe, c’était un bon succès,
nos
bulletins le soulignaient. Mais ouvrez un journal aujourd’hui, n’impo
250
(Et par exemple, une de ses conditions : la CED.)
Notre
« Utopie » d’il y a cinq ans seulement, déjà renverse des gouvernemen
251
’il signifierait Dans l’indifférence générale,
notre
destin commun d’habitants de l’Europe s’est gravement infléchi depuis
252
fitent de son désastre pour s’emparer de l’Asie :
nous
lui serons livrés par surcroît. Presque rien de tout cela n’est encor
253
plus d’atlantisme pour ne pas faire l’Europe, et
nous
y sommes : l’abandon des efforts d’union est tacitement admis par les
254
ts, selon l’usage qu’ils se proposent de faire de
nos
usines et de notre main-d’œuvre. Que l’on me convainque d’erreur de
255
qu’ils se proposent de faire de nos usines et de
notre
main-d’œuvre. Que l’on me convainque d’erreur de diagnostic, tant mi
256
, au service de l’Europe, cela pourrait suffire à
nous
sauver. Mais je n’en vois pas une seule qui soit mobilisable dans l’é
257
présent non pas des choses, mais des esprits. Que
nos
élites politiques reprennent soudain de la tenue, que des hommes d’Ét
258
fois réactivées, seraient bien assez grandes pour
nous
sauver. Que personne ne se rassure ! Que quelques-uns se réveillent !
259
e rassure ! Que quelques-uns se réveillent ! Pour
nous
, sans illusions et presque sans appuis, nous tiendrons notre secteur.
260
Pour nous, sans illusions et presque sans appuis,
nous
tiendrons notre secteur. « Il vaut mieux allumer une petite bougie qu
261
illusions et presque sans appuis, nous tiendrons
notre
secteur. « Il vaut mieux allumer une petite bougie que de maudire l’o
262
de, peut servir de base à l’union. Ces deux faits
nous
incitent à vous écrire. Nous voyons que l’Europe a besoin d’un Parlem
263
nion. Ces deux faits nous incitent à vous écrire.
Nous
voyons que l’Europe a besoin d’un Parlement et d’un exécutif qui lui
264
ement, et donc de s’affirmer comme une puissance.
Nous
cherchons à savoir si le Projet répond à cette nécessité fondamentale
265
e Projet répond à cette nécessité fondamentale de
notre
histoire au xxe siècle. Telle est la raison d’être de notre Groupe d
266
ire au xxe siècle. Telle est la raison d’être de
notre
Groupe d’études et telle est aussi la raison de l’appel qu’il me char
267
dresser. Certes, il ne s’agit pas d’un manifeste.
Nos
points de vue sont bien trop divers. Mais cette diversité représente
268
divers. Mais cette diversité représente justement
notre
vrai titre à l’attention des responsables de l’Europe. Nous ne sommes
269
titre à l’attention des responsables de l’Europe.
Nous
ne sommes pas les propagandistes d’une certaine idéologie, mais nous
270
les propagandistes d’une certaine idéologie, mais
nous
ne sommes pas non plus une simple académie. Nous sommes un groupe de
271
nous ne sommes pas non plus une simple académie.
Nous
sommes un groupe de discussion, réunissant juristes et penseurs polit
272
s et positives se dégagent de la confrontation de
nos
jugements sur le Projet, cette convergence ne peut manquer de vous ap
273
significative. Voici donc la première requête que
nous
sommes unanimes à formuler : Nous vous demandons, Messieurs, d’accept
274
ère requête que nous sommes unanimes à formuler :
Nous
vous demandons, Messieurs, d’accepter le Projet comme base de vos tra
275
rvir à cette fin qui, elle, demeure indiscutable.
Nous
pensons qu’il le peut, pour trois raisons. 1. Il est le seul Projet a
276
its ne sont pas encore mûrs pour aller plus loin,
nous
dit-on. Précisément, le régime qui vous est proposé paraît propre à l
277
ire à d’autres pour l’abattre et pour l’asservir.
Notre
seconde requête porte sur la manière dont vous allez accepter le Proj
278
t fédéral, soit pour le rendre en fait inopérant.
Nous
vous demandons de saisir l’occasion historique. Nous vous demandons d
279
s vous demandons de saisir l’occasion historique.
Nous
vous demandons de lancer l’idée d’une Autorité politique. Nous vous d
280
andons de lancer l’idée d’une Autorité politique.
Nous
vous demandons, en somme, d’accepter le Projet dans une perspective d
281
elle Europe, et pour quelles fins humaines. Quand
nos
peuples seront conscients du pourquoi de l’Europe fédérée, quand ils
282
Projet, et peut-être le modifier, se définit pour
nous
par quelques grands repères, que nous essayerons de fixer. 1. Il faut
283
éfinit pour nous par quelques grands repères, que
nous
essayerons de fixer. 1. Il faut que l’Europe s’unisse pour redevenir
284
spérité de ses habitants. Le vrai danger qui doit
nous
fédérer ne vient pas des Russes, mais de nos divisions. L’offensive d
285
oit nous fédérer ne vient pas des Russes, mais de
nos
divisions. L’offensive de paix soviétique ne change rien au fait fond
286
soviétique ne change rien au fait fondamental que
nos
pays sont trop petits pour le siècle, qu’ils mourront seuls ou revivr
287
le foyer d’une civilisation devenue mondiale, qui
nous
dépasse en tant qu’individus, et qui dépasse chacune de nos nations,
288
e en tant qu’individus, et qui dépasse chacune de
nos
nations, mais dont nous sommes tous responsables. Cette raison suffir
289
et qui dépasse chacune de nos nations, mais dont
nous
sommes tous responsables. Cette raison suffirait à elle seule, car le
290
rait à elle seule, car le sens même de chacune de
nos
vies dépend en fait d’une civilisation qui peut périr par notre désun
291
end en fait d’une civilisation qui peut périr par
notre
désunion. 3. L’Europe que nous voulons ne sera pas unitaire, ne sera
292
ui peut périr par notre désunion. 3. L’Europe que
nous
voulons ne sera pas unitaire, ne sera pas un super-État unifié et cen
293
’hui « satellites », changera la face du monde et
notre
sort à tous. Plus peuplée que l’Amérique et l’URSS additionnées, elle
294
ne telle fédération ne suppose pas « l’abandon de
nos
souverainetés », mais au contraire l’institution d’une souveraineté n
295
elle, et cette fois-ci réelle. Dans quelle mesure
nos
souverainetés existent-elles encore en fait ? On voit venir le temps
296
lus guère que des prétextes à refuser l’union qui
nous
sauverait. Il est absurde de parler de la souveraineté d’une nation q
297
able, et elle ne peut avoir qu’un seul sujet dans
notre
Europe du xxe siècle : l’Europe entière. Ce que l’on attend de la fé
298
dans l’état présent, font obstacle au vrai but :
nous
pensons par exemple au mot « indissoluble » (article 1), qui ne peut
299
omettre l’évolution normale vers une fédération :
nous
pensons au droit de veto, ou à des clauses d’avance paralysantes pour
300
istingué que le maximum, qui est la fédération de
nos
vingt pays, s’inscrit dans les données concrètes de notre Histoire, t
301
ngt pays, s’inscrit dans les données concrètes de
notre
Histoire, tous ceux-là voudront le minimum, qui est le Projet de Comm
302
nière occasion de décider vous-mêmes du destin de
nos
pays, et de notre civilisation. Il est clair que certains sacrifices
303
e décider vous-mêmes du destin de nos pays, et de
notre
civilisation. Il est clair que certains sacrifices doivent être conse
304
à coup sûr et à bref délai. On compare volontiers
notre
Europe à Byzance. Cet empire qui sombra pour toujours il y a cinq siè
305
r l’occupant. Il dépend de vous, Messieurs, et de
nous
tous, d’écrire une autre Histoire pour une Europe nouvelle. Au nom du
306
ébut de 1954. Après cinq ans d’action européenne,
nous
nous trouvons donc en présence d’une situation nouvelle, caractérisée
307
de 1954. Après cinq ans d’action européenne, nous
nous
trouvons donc en présence d’une situation nouvelle, caractérisée à la
308
r. Cependant, le souci des succès immédiats, qui
nous
est imposé par la crise de l’Europe, ne doit pas nous faire oublier c
309
est imposé par la crise de l’Europe, ne doit pas
nous
faire oublier cette maxime générale de l’action : on n’atteint des bu
310
ce rassemblement par-dessus le rideau de fer qui
nous
sépare encore de l’Est, et par-dessus le rideau de ferraille qui nous
311
e l’Est, et par-dessus le rideau de ferraille qui
nous
sépare de l’extrême ouest du continent, suppose à la fois la constitu
312
sante mais nécessaire du succès final et total de
notre
union économique et politique consiste donc dans la vitalité de l’idé
313
Car là aussi résident les obstacles véritables à
notre
union, là surtout, plus que dans « les faits ». Il faut des congrès p
314
es politiques, en retour, voudront-ils apporter à
notre
effort certains appuis concrets dont jusqu’ici on ne nous a point acc
315
ort certains appuis concrets dont jusqu’ici on ne
nous
a point accablés ? Quant à la table ronde de Rome, elle avait reçu po
316
t de « l’idée » et des moyens de l’illustrer dans
nos
pays. On aurait pu redouter le double emploi avec les objectifs du Ce
317
t comités d’experts : il leur appartient, comme à
nous
, de donner suite pratique aux directives dégagées par cette réflexion
318
ts ; enfin d’un foyer de réflexion permanente sur
nos
problèmes communs et de diffusion raisonnée des résultats de cette re
319
n beaucoup plus grand nombre d’usagers, dans tous
nos
pays ; d’autre part, d’élargir à des sphères nouvelles et influentes
320
rmées par le Mouvement européen. Les contacts que
nous
venons de reprendre dans plusieurs pays ont révélé l’existence d’un b
321
ent celui de la culture au sens technique du mot.
Nous
y travaillons. ⁂ En tant qu’il est chargé d’une mission générale, ce
322
plus célèbres de Gauguin s’intitule : D’où venons-
nous
? Où sommes-nous ? Où allons-nous ? Je n’imagine pas de meilleure dev
323
Gauguin s’intitule : D’où venons-nous ? Où sommes-
nous
? Où allons-nous ? Je n’imagine pas de meilleure devise pour la table
324
rise, partons de la deuxième question : où sommes-
nous
, Européens, en ce milieu du xxe siècle ? Une phrase déjà fameuse, pr
325
-Henri Spaak, répond d’une manière dramatique : «
Nous
autres Européens, nous vivons, depuis la dernière guerre, dans la peu
326
une manière dramatique : « Nous autres Européens,
nous
vivons, depuis la dernière guerre, dans la peur des Russes et de la c
327
» La raison de ce paradoxe est des plus simples.
Nous
ne nous sentons pas, en réalité, 325 millions d’Européens, mais seule
328
ison de ce paradoxe est des plus simples. Nous ne
nous
sentons pas, en réalité, 325 millions d’Européens, mais seulement 42
329
, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens…
Nous
pensons et sentons par nations cloisonnées, dans l’ère des grands emp
330
des grands marchés, et de la stratégie mondiale.
Nous
nous sentons, en conséquence, trop petits pour le siècle, et condamné
331
grands marchés, et de la stratégie mondiale. Nous
nous
sentons, en conséquence, trop petits pour le siècle, et condamnés à p
332
tits pour le siècle, et condamnés à perdre, après
nos
dernières positions dans le monde, notre indépendance politique, écon
333
dre, après nos dernières positions dans le monde,
notre
indépendance politique, économique et peut-être morale. Et certes, no
334
tique, économique et peut-être morale. Et certes,
nous
perdrons tout cela, tout ce qui fait le sens même de nos vies, si nou
335
drons tout cela, tout ce qui fait le sens même de
nos
vies, si nous persistons à demeurer une vingtaine de nations, de cant
336
la, tout ce qui fait le sens même de nos vies, si
nous
persistons à demeurer une vingtaine de nations, de cantons désunis. M
337
e nations, de cantons désunis. Mais au contraire,
nous
pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’Europe, dans la réa
338
a conscience des périls qu’elle encourt, que tous
nos
pays courent ensemble, — et la conscience aussi des ressources immens
339
ion concrète et raisonnable en faveur de l’union,
notre
salut prochain. C’est ainsi, j’imagine, que l’on voyait les choses da
340
s littéraires, accueille avec un scepticisme amer
nos
plus éloquents hommes d’État. Il fallait donc d’une part approfondir
341
eux effort d’information. La tâche de méditer sur
nos
destins fut confiée à un petit groupe de six Sages, dont la compositi
342
ons nationales, linguistiques et idéologiques qui
nous
fascinent aujourd’hui, apparaissent transitoires et relatives. À cett
343
origines communes à tous les peuples de l’Europe,
nous
l’avons faite sous la conduite magistrale et souriante d’un des plus
344
e et souriante d’un des plus grands historiens de
notre
temps, M. Toynbee, appuyé par l’autorité d’un savant humaniste, M. Lö
345
ar l’autorité d’un savant humaniste, M. Löfstedt.
Nous
avons vu se dessiner l’extraordinaire aventure collective de l’Occide
346
enture collective de l’Occident : la naissance de
notre
civilisation au confluent des courants issus d’Athènes, de Rome et du
347
dans le monde entier ; l’exportation pêle-mêle de
nos
idéaux religieux, de nos formes politiques, aussi, et enfin des secre
348
exportation pêle-mêle de nos idéaux religieux, de
nos
formes politiques, aussi, et enfin des secrets techniques de notre pu
349
tiques, aussi, et enfin des secrets techniques de
notre
puissance chez tous les peuples de la terre ; et puis soudain, au xxe
350
xxe siècle, le renversement subit et complet de
notre
position dans le monde ; la montée des empires unifiés, devant nos di
351
le monde ; la montée des empires unifiés, devant
nos
divisions sanglantes ; la crise de nos idéaux, devant la propagande m
352
és, devant nos divisions sanglantes ; la crise de
nos
idéaux, devant la propagande massive des dictatures ; les moyens maté
353
atures ; les moyens matériels et intellectuels de
notre
domination retournés contre nous. Nous avons vu clairement que nos pa
354
ntellectuels de notre domination retournés contre
nous
. Nous avons vu clairement que nos pays n’avaient plus d’autre issue p
355
ctuels de notre domination retournés contre nous.
Nous
avons vu clairement que nos pays n’avaient plus d’autre issue pratiqu
356
tournés contre nous. Nous avons vu clairement que
nos
pays n’avaient plus d’autre issue pratique, d’autre avenir possible q
357
ort de Toynbee : « Unissons l’Europe maintenant !
Nous
n’avons pas de temps à perdre. » Pourtant, chacun peut voir que nous
358
temps à perdre. » Pourtant, chacun peut voir que
nous
perdons du temps. Quelles sont donc les causes intérieures qui paraly
359
s sont donc les causes intérieures qui paralysent
nos
efforts vers l’union ? L’examen de notre crise spirituelle et par sui
360
paralysent nos efforts vers l’union ? L’examen de
notre
crise spirituelle et par suite culturelle et civique fut introduit av
361
munauté supranationale. Le diagnostic ainsi posé,
nous
nous sommes tournés vers l’avenir : où allons-nous ? Et c’est M. Robe
362
té supranationale. Le diagnostic ainsi posé, nous
nous
sommes tournés vers l’avenir : où allons-nous ? Et c’est M. Robert Sc
363
M. de Gasperi dans son discours introductif, qui
nous
a présenté le tableau cohérent de mesures institutionnelles capables
364
tutionnelles capables d’assurer la renaissance de
notre
unité compromise. Certes, la table ronde n’a pas trouvé de solutions
365
n délai garanti. Mais elle a déterminé clairement
nos
responsabilités d’Européens devant le monde que nous avons changé, et
366
s responsabilités d’Européens devant le monde que
nous
avons changé, et elle a formulé les buts communs susceptibles de nous
367
t elle a formulé les buts communs susceptibles de
nous
unir. Car ce ne sont pas seulement leurs origines, mais les buts qu’i
368
a contradiction apparente entre l’exigence d’unir
nos
pays, et celle de sauvegarder les diversités qui ont fait la richesse
369
evant le double défi qu’affronteront plusieurs de
nos
pays : celui de passer du régime colonial à l’association dans l’égal
370
dans l’égalité, et celui de compenser la perte de
nos
positions économiques dans le monde, la table ronde a conclu à la néc
371
a nécessité « d’opérer un changement radical dans
nos
rapports mutuels » (Toynbee), c’est-à- dire de regagner en prestige m
372
’est-à- dire de regagner en prestige moral ce que
nous
perdons en apports extérieurs. La table ronde n’a pas dressé les plan
373
du monde. Un seul exemple : le nationalisme a été
notre
invention collective. Nous l’avons communiqué, « donné » au monde ent
374
le nationalisme a été notre invention collective.
Nous
l’avons communiqué, « donné » au monde entier, et cette liqueur tout
375
ord enivrante est bientôt devenue poison. C’est à
nous
qu’il appartient donc d’inventer l’antidote de ce toxique et de créer
376
ai sur les questions que posent les trois mots de
notre
nom : Centre, Européen et Culture. C — Je voudrais savoir d’abor
377
ntendez par Culture. — T. S. Eliot a répondu pour
nous
: « La culture peut être définie simplement comme ce qui rend la vie
378
on de l’Europe et de son union propre à favoriser
nos
libertés. Non, si par politique on entend simplement l’action des pol
379
s pays du Continent ? — Il existe, dans chacun de
nos
pays, des organismes étatiques ou semi-privés chargés de servir la cu
380
aider financièrement les initiatives culturelles.
Nos
États ne consacrent qu’à peine 1/1000e de leur budget à la culture ;
381
ou de propagande pour les « valeurs nationales ».
Nous
travaillons sur un autre plan. Pour contribuer à rétablir la seconde
382
conde condition de la santé culturelle en Europe,
nous
avons conçu le projet d’une Fondation européenne de la culture, compa
383
t psychologiques ? C’est donc en profondeur qu’il
nous
faut travailler, dans les esprits et dans les cœurs. — C’est la formu
384
t dans les cœurs. — C’est la formule consacrée… —
Nous
sommes là pour la prendre au sérieux. C — Vous disiez tout à l’
385
st loin d’avoir exploité toutes ces possibilités.
Nous
nous sentons encore, après quatre ans, au début de notre action réell
386
in d’avoir exploité toutes ces possibilités. Nous
nous
sentons encore, après quatre ans, au début de notre action réelle. Ma
387
ous sentons encore, après quatre ans, au début de
notre
action réelle. Mais si le Centre n’existait pas, il faudrait l’invent
388
, il faudrait l’inventer — la phrase n’est pas de
nous
— et s’il venait à disparaître, il est certain que d’autres le recrée
389
d’autres le recréeraient un jour, refaisant après
nous
les mêmes expériences et sans doute les mêmes erreurs, mais peut-être
390
une suite de miracles. 5. Le présent numéro de
notre
bulletin est en grande partie consacré aux associations éducatives su
391
ope en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)r
Notre
Courrier, depuis des mois, s’est tu. Les lettres d’abonnés s’accumule
392
occuper de l’essentiel, qui était, et qui reste à
nos
yeux, l’union politique de l’Europe, c’est-à-dire sa fédération. La
393
t en mesure de discuter sur un fondement solide :
nous
avions quelque chose à défendre, qui n’était pas seulement le statu q
394
s seulement le statu quo, mais l’avenir commun de
nos
peuples. ⁂ Objectivement, la situation pouvait paraître, au lendemain
395
endemain de Berlin, l’une des plus favorables que
nous
ayons vécues depuis longtemps pour marquer des progrès réels vers not
396
uis longtemps pour marquer des progrès réels vers
notre
union. Replaçons-nous un moment dans l’atmosphère de mars 1954. Le da
397
uer des progrès réels vers notre union. Replaçons-
nous
un moment dans l’atmosphère de mars 1954. Le danger de guerre a dimin
398
mmédiat. La nécessité d’une entente étroite entre
nos
pays pour soutenir le niveau de vie européen, compromis par la révolt
399
lio des guerres locales d’Extrême-Orient, afin de
nous
détourner du problème préalable qui reste, de toute évidence, l’union
400
nce, l’union de l’Europe, condition de sa force. (
Notre
opinion l’oublie, Molotov non.) L’offensive communiste vise au cœur :
401
ent désormais joue perdant. Le monde entier verra
nos
défaites militaires, et l’insolence des envoyés de l’Asie rouge distr
402
solence des envoyés de l’Asie rouge distribuant à
nos
hommes d’État des camouflets très peu « diplomatiques ». Pendant des
403
clarait en substance : — Bas les pattes en Asie !
Notre
tour est venu de nous immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous
404
— Bas les pattes en Asie ! Notre tour est venu de
nous
immiscer dans vos affaires. L’Indochine ne vous regarde pas, mais le
405
ne ne vous regarde pas, mais le problème allemand
nous
intéresse beaucoup… Un scandale historique Le colonialisme euro
406
es en Asie. Mais le colonialisme soviétique, lui,
nous
menace à bout portant : il a déjà conquis nos six nations de l’Est, e
407
i, nous menace à bout portant : il a déjà conquis
nos
six nations de l’Est, et quatre nations en Asie. Il baptise « paix »
408
t du siège de Vienne par les Turcs ? C’est à quoi
nous
en sommes, et c’est pire. Car une absurde conjoncture veut que les dé
409
la Russie. L’Asie, donc, doit vouloir autant que
nous
, et autant que l’Amérique, l’Europe unie.) Mais l’Europe ne sera pas
410
e rendue consciente de sa vraie position pourrait
nous
sauver de Genève — ce Diên Biên Phu diplomatique — et proclamer l’uni
411
ou recouvrer la souveraineté ? Est-il vrai que
nos
souverainetés doivent être abandonnées, si l’on veut faire l’Europe ?
412
comme étant propres à éduquer le sens européen de
notre
opinion publique. Le premier fut apporté par notre ami Ernst Friedlae
413
otre opinion publique. Le premier fut apporté par
notre
ami Ernst Friedlaender : « Il faut dire franchement à nos nations qu’
414
Ernst Friedlaender : « Il faut dire franchement à
nos
nations qu’elles ne pourront sauver leur individualité qu’en sacrifia
415
uveraineté nationale. Il n’est donc pas exact que
nos
nations, en vue de s’unir, doivent sacrifier ce qui subsiste de leur
416
tour. À la question : pourquoi l’Europe unie ? Il
nous
faut donc répondre maintenant : pour que l’Europe recouvre, entre les
417
tirer les conclusions de ce pataquès exemplaire,
nous
nous bornons ici à relever deux faits : — Le rejet de la CED ne met p
418
r les conclusions de ce pataquès exemplaire, nous
nous
bornons ici à relever deux faits : — Le rejet de la CED ne met pas fi
419
ces deux illusions. I. À un moment ou à un autre,
nous
avons tous été tentés de penser qu’on ne pouvait réussir l’union que
420
ntre la CED. Où était l’illusion dans tout cela ?
Nous
pouvons le voir aujourd’hui : elle consistait à croire qu’il est plus
421
cela de l’ignorance presque totale où sont restés
nos
peuples et leurs élites, devant le problème européen ? Notre progr
422
et leurs élites, devant le problème européen ?
Notre
programme Si l’on a fait si peu pour éduquer et pour influencer l’
423
s d’histoire : l’anti-Europe a joué là-dessus. De
notre
côté, tout reste à faire, ou presque… Et maintenant, comment aller pl
424
avec force et confiance, et sans plus de délais ?
Nos
lecteurs trouveront dans les pages qui suivent de ce bulletin l’annon
425
— si vous réussissez — mais voyez-vous, ce qu’il
nous
faut, c’est de l’action ! » Et l’on entend ou sous-entend par là : de
426
partout où elles apparaissent : voilà qui définit
notre
programme. 10. Proverbe qui repose sur l’ignorance des mœurs des o
427
ux qui n’ont pas vu que c’est une nécessité. Pour
nous
qui l’avons vu, c’est une action. Action sur les esprits d’abord, com
428
convainquent mieux que les cris et les slogans.)
Nous
vivons dans un siècle où, très visiblement, ce n’est pas la politique
429
s et par ses points d’application. On sait ce que
nous
visons. Mais quels sont nos moyens ? Puisqu’il s’agit d’idées, la que
430
tion. On sait ce que nous visons. Mais quels sont
nos
moyens ? Puisqu’il s’agit d’idées, la question se ramène à savoir où
431
voir où naissent les idées qui conduisent en fait
notre
monde. Là seulement, l’action peut porter. L’idée fédéraliste a été c
432
nce.) Ces deux faits indiquent très clairement où
nous
pouvons intervenir, d’une part en offrant des moyens d’expression et
433
mmune des Européens. Ceci n’est qu’un exemple. Si
nous
cherchons encore où sont les principaux obstacles à l’avènement d’une
434
cipaux obstacles à l’avènement d’une Europe unie,
nous
trouvons trois zones marécageuses où viennent s’enliser la plupart de
435
t effectivement. Il s’agit donc de dresser devant
nos
contemporains la vision de ce que deviendrait leur existence au sein
436
rétablir un réseau européen d’échanges à travers
nos
frontières, peu à peu dévalorisées. Irrigation générale de l’Europe,
437
analyse qui précède a dicté les grandes lignes de
notre
activité jusqu’à ce jour. Elle en indique aussi les développements pr
438
s dispersées, c’est l’office des associations que
nous
avons déjà suscitées et qui fonctionnent depuis quelques années dans
439
sciences, de l’éducation et de la presse. Situer
nos
problèmes dans le monde d’aujourd’hui, c’est l’office des dialogues i
440
els (avec les USA, l’Asie du Sud et l’islam) dont
nous
poursuivons la préparation : il s’agit là d’une œuvre de longue halei
441
cycle d’activité.) Orienter les espoirs, enfin :
nous
en sommes venus à penser que c’était la tâche la plus urgente de l’he
442
nclusions. ⁂ Au seuil de cette cinquième année de
nos
travaux, ce n’est pas un bilan qu’on vient de présenter mais un progr
443
statuts de la Fondation européenne de la culture.
Nous
attendrons, pour en dire davantage, son inauguration prévue pour ce p
444
Qu’as-tu ? Elle dit : J’ai faim. Ils lui dirent :
Nous
t’avons donné toute la nourriture du pays. Elle dit : Quand vous m’au
445
qu’on peut avoir ou même savoir : au-delà même de
notre
angoisse fondamentale devant la vie, le monde et l’inconnu. Et c’est
446
le monde pendant des siècles. Elle est encore, à
notre
époque, celle qu’on imite partout, même quand on la combat. Elle est
447
us de sécurité et beaucoup moins de problèmes que
nos
libres démocraties. (C’est là tout le secret du succès provisoire des
448
ils offrent et imposent des certitudes massives.)
Nous
, au contraire, en Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique, no
449
Occident, et en Europe bien plus qu’en Amérique,
nous
souffrons d’une espèce d’inquiétude générale. Nous ne cessons de parl
450
ous souffrons d’une espèce d’inquiétude générale.
Nous
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ». Nous avons l’impres
451
ne cessons de parler du « désarroi de l’époque ».
Nous
avons l’impression de vivre dans un chaos sans cesse croissant, dans
452
pense même qu’ils remontent aux sources vives de
notre
civilisation, et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à nos p
453
et qu’ils en sont inséparables. Je les rattache à
nos
plus grandes traditions : le christianisme et l’esprit scientifique.
454
ions : le christianisme et l’esprit scientifique.
Notre
inquiétude provient de notre foi, et nos incertitudes sont créées par
455
esprit scientifique. Notre inquiétude provient de
notre
foi, et nos incertitudes sont créées par la nature même de nos certit
456
fique. Notre inquiétude provient de notre foi, et
nos
incertitudes sont créées par la nature même de nos certitudes. Ce par
457
os incertitudes sont créées par la nature même de
nos
certitudes. Ce paradoxe s’explique d’une manière assez simple. Prenon
458
e par les deux forces principales qui ont produit
notre
civilisation, — voilà ce qui définit le mieux l’Europe. Et c’est par
459
rre, pour les convertir et les dominer, alors que
nous
Européens, n’avons jamais été découverts par personne, notez-le bien.
460
ècle, à la technique. Or quel est le but final de
notre
effort technique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on nous fait e
461
echnique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on
nous
fait entrevoir que les applications de l’énergie nucléaire et solaire
462
technique et son progrès constant qui a permis à
notre
continent, simple « cap de l’Asie » comme on sait, de dominer toute l
463
hnique et son progrès constant qui doit maintenir
nos
positions, devant la concurrence croissante des empires neufs qui ont
464
nte des empires neufs qui ont adopté et développé
nos
procédés et nos méthodes. Mais le progrès de la technique dépend de l
465
neufs qui ont adopté et développé nos procédés et
nos
méthodes. Mais le progrès de la technique dépend de la recherche pure
466
tour de tout l’ensemble culturel et spirituel de
notre
civilisation. Rien ne serait donc plus faux ni plus dangereux pour no
467
n ne serait donc plus faux ni plus dangereux pour
nous
que de maintenir des cloisons étanches entre la culture en général et
468
pure, la recherche pure, est l’origine réelle de
nos
progrès techniques. Et là-dessus une petite histoire vraie. C’était i
469
, le directeur du CEC a prononcé un discours dont
nous
donnons ici de larges extraits. »
470
i s’attaque aux fondements comme aux conquêtes de
notre
civilisation occidentale, parce qu’elle s’attaque à la notion de l’ho
471
s scientifiques existent, ils sont à l’œuvre sous
nos
yeux. Situation de l’Europe Foyer de la civilisation occidental
472
d’autres groupes de nations. Le nationalisme qui
nous
divise devient, ailleurs, principe d’union à nos dépens. Les sources
473
nous divise devient, ailleurs, principe d’union à
nos
dépens. Les sources extérieures de nos richesses tarissent. De grands
474
d’union à nos dépens. Les sources extérieures de
nos
richesses tarissent. De grands marchés se ferment à nos produits. Des
475
chesses tarissent. De grands marchés se ferment à
nos
produits. Des empires concurrents se dressent. Ainsi, au moment où le
476
t. Ainsi, au moment où les valeurs secondaires de
notre
civilisation ont conquis le monde, l’Europe en perd naturellement le
477
. La raison de cet apparent paradoxe est simple :
nous
ne nous sentons pas 325 millions d’Européens, mais seulement 42 milli
478
son de cet apparent paradoxe est simple : nous ne
nous
sentons pas 325 millions d’Européens, mais seulement 42 millions de F
479
, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens…
Nous
pensons encore nationalement, dans l’ère des grands empires, des gran
480
des grands marchés, et de la stratégie mondiale.
Nous
nous sentons en conséquence trop petits pour le siècle, et condamnés
481
grands marchés, et de la stratégie mondiale. Nous
nous
sentons en conséquence trop petits pour le siècle, et condamnés à per
482
tits pour le siècle, et condamnés à perdre, après
nos
dernières positions dans le monde, notre indépendance politique, écon
483
dre, après nos dernières positions dans le monde,
notre
indépendance politique, économique, et par suite morale. Tout ce qui
484
ar suite morale. Tout ce qui fait le sens même de
nos
vies. Le dilemme En vérité, l’Europe perdra tout cela, si elle
485
ingt-cinq ans, disait récemment la reine Juliana,
nous
vivrons tous dans une même maison, ou nous mourrons tous dans les mêm
486
liana, nous vivrons tous dans une même maison, ou
nous
mourrons tous dans les mêmes ruines. » Nature des obstacles à l’un
487
le et sont devenues en partie fictives : aucun de
nos
pays ne peut se défendre seul plus de quelques heures ; — sectarisme
488
ement européen lors du congrès de La Haye en 1948
nous
amène tout près des résultats que celui-ci s’était proposé, les oppos
489
pinion réelle indiquent sans exception, dans tous
nos
pays, qu’une large majorité des Européens veut l’union. Mais cela n’e
490
e et générale du danger que courent ensemble tous
nos
pays, mais aussi des ressources immenses dont l’Europe disposerait en
491
yonnement de l’idée européenne non seulement dans
nos
différents pays, mais dans les différentes milieux responsables de ch
492
el et moral de l’Europe, en restaurant le sens de
notre
indépendance et de notre vocation particulière. ⁂ Un groupe restrein
493
en restaurant le sens de notre indépendance et de
notre
vocation particulière. ⁂ Un groupe restreint, discret, sans statuts
494
re the empires of the mind. » L’empire européen,
notre
union fédérale, se fera dans les esprits d’abord. Mais l’esprit agit
495
dans les esprits d’abord. Mais l’esprit agit par
nos
mains, par le moyen de nos engagements et de nos sacrifices personnel
496
Mais l’esprit agit par nos mains, par le moyen de
nos
engagements et de nos sacrifices personnels. L’Europe ne se fera pas
497
nos mains, par le moyen de nos engagements et de
nos
sacrifices personnels. L’Europe ne se fera pas toute seule. Elle ne s
498
ar leur intérêt actif pour la cause de l’union de
nos
peuples. Une série de prises de contact préalables aboutit à la convo
499
Mettant fin aux chances de la guerre, la bombe H
nous
rejette aux risques de la paix. La détente n’a pas d’autre origine. E
500
quelles sont les chances de la culture telle que
nous
la concevons en Europe : le sens et le sel de nos vies, au-delà du ma
501
ous la concevons en Europe : le sens et le sel de
nos
vies, au-delà du machinal et de l’animal. Quels seront les bénéfic
502
er ce que l’on possède de nouveau ou d’important.
Nous
autres, au contraire, nous estimons qu’il est encore plus important q
503
ouveau ou d’important. Nous autres, au contraire,
nous
estimons qu’il est encore plus important que l’étranger ne puisse se
504
du président Eisenhower — « photographiez toutes
nos
installations ! » — doit trouver son équivalent sur le plan de la cul
505
re et de la vie quotidienne. Tout est public chez
nous
, tout est ouvert. Venez donc voir ! mais laissez-nous regarder ce qui
506
, tout est ouvert. Venez donc voir ! mais laissez-
nous
regarder ce qui se passe chez vous si l’on en croit les communistes o
507
turelle, vous n’avez vraiment rien à y perdre. Et
nous
serons enchantés de nous en convaincre. La détente et l’union de l
508
ment rien à y perdre. Et nous serons enchantés de
nous
en convaincre. La détente et l’union de l’Europe Tournons-nous
509
La détente et l’union de l’Europe Tournons-
nous
maintenant vers les Européens. Ils vont dire : mais s’il y a détente,
510
’il y a détente, n’est-ce pas aussi le ressort de
notre
union qui se détend ? Redisons donc que les motifs profonds d’unir l’
511
t à peu près les mêmes si l’URSS n’existait pas à
nos
frontières, avec ses deux-cents divisions. Si l’Europe doit s’unir p
512
ommunes qui se multiplient fort heureusement dans
nos
pays. Mais le fait est qu’il s’agit de parler avec l’URSS, monolithe
513
l’uniforme du Kominform. Il s’agit de confronter
nos
conceptions européennes de la vie et de la culture avec une conceptio
514
c une conception totalitaire. Or il est clair que
nos
gouvernements ne sont pas les porte-paroles de nos cultures en tant q
515
os gouvernements ne sont pas les porte-paroles de
nos
cultures en tant que créatrices, ni de la culture en général, qu’ils
516
t plus que jamais l’union morale et culturelle de
nos
pays, la volonté de s’unir et la conscience vivante d’une unité de de
517
la doctrine totalitaire des Russes. L’étalage de
nos
diversités d’écoles et de jugements fait partie de la démonstration d
518
t de jugements fait partie de la démonstration de
notre
goût pour la liberté. Et cette démonstration, accompagnée d’une expos
519
tuite et ouverte à tous des résultats positifs de
nos
libres discussions, constitue l’argument fondamental de l’Occident. I
520
nt fondamental de l’Occident. Il y a certes, chez
nous
, des scandales, et pire encore, des résultats très négatifs de notre
521
s, et pire encore, des résultats très négatifs de
notre
goût de la liberté sans frein. Mentionnons les plus voyants : le nati
522
nées actuelles ne présente qu’un seul danger pour
nous
: celui de nous rendre une bonne conscience purement relative, paraly
523
e présente qu’un seul danger pour nous : celui de
nous
rendre une bonne conscience purement relative, paralysant la critique
524
t relative, paralysant la critique nécessaire. Or
notre
droit de dénoncer nos propres « crimes » et de publier les scandales
525
a critique nécessaire. Or notre droit de dénoncer
nos
propres « crimes » et de publier les scandales attribués tantôt à nos
526
» et de publier les scandales attribués tantôt à
nos
dirigeants ou à leur opposition, tantôt à nos « vertus » mêmes, est u
527
t à nos dirigeants ou à leur opposition, tantôt à
nos
« vertus » mêmes, est un des éléments premiers de notre force. L’Occi
528
« vertus » mêmes, est un des éléments premiers de
notre
force. L’Occident n’a donc pas de motif de redouter quoi que ce soit
529
serve, aux offres répétées des Russes. Ces offres
nous
sont faites au nom de la paix, dans l’esprit qu’on nomme de nouveau «
530
tons ce prétexte, indiscutable en soi. Au lieu de
nous
perdre en hypothèses invérifiables sur les motifs tactiques ou straté
531
ues des Russes, saisissons l’occasion d’appliquer
nos
principes, en toute confiance. N’espérons pas tout de suite une libe
532
le d’aller parler chez eux comme ils parlent chez
nous
— comme M. Ehrenbourg, pendant que j’écris ceci, parle à Genève au co
533
ppelons sans relâche les conditions concrètes qui
nous
paraissent nécessaires pour un dialogue authentique : ce rappel défin
534
pour un dialogue authentique : ce rappel définit
nos
propres positions. Un échange vrai doit se produire au niveau de la c
535
u’il doit se produire entre personnes privées. De
notre
côté, c’est facile, et c’est même la seule chose possible. (On ne voi
536
civisme, et sur les devoirs de l’intelligentsia.
Nous
jugeons ces idées dangereuses et fausses, au nom de nos principes, c’
537
geons ces idées dangereuses et fausses, au nom de
nos
principes, c’est entendu. Mais eux-mêmes, ces principes, comment les
538
eux-mêmes, ces principes, comment les appliquons-
nous
? Le problème qui est ainsi posé n’est-il pas l’occasion d’un débat,
539
en question des deux attitudes confrontées ? Pour
nous
autres, ce serait assez. Car remettre sans cesse en question l’Occide
540
ofessionnels entre ses membres. Ces mesures, dont
nous
donnerons quelques exemples, se répartissent en trois groupes : I. P
541
Pourquoi
nous
persévérons (décembre 1955)ab Toute la presse occidentale a parlé
542
er, jusqu’à ce qu’une « détente » moins trompeuse
nous
soit proposée par le Kremlin. Cette opinion nous paraît mal fondée, p
543
nous soit proposée par le Kremlin. Cette opinion
nous
paraît mal fondée, pour trois raisons : 1. Il n’est pas exact que les
544
anges culturels aient été rejetées uniformément. (
Nous
donnons plus loin un résumé analytique des discours prononcés à Genèv
545
bre d’intellectuels et d’artistes soviétiques, et
nous
fait un devoir de tout mettre en œuvre, avec une patience inlassable,
546
re, avec une patience inlassable, pour manifester
notre
volonté d’y répondre. Le fait évident — et souligné par M. Molotov —
547
ictature soviétique sous des aspects qui flattent
notre
intelligentsia dans certains de ses préjugés et dans son désir de pai
548
de changer d’air pendant quelques instants. Pour
nous
, les échanges ne sont qu’une forme naturelle et vitale d’exercice de
549
l’intelligence dans la liberté et la cordialité.
Notre
désir d’échanges relève de la vocation occidentale de curiosité unive
550
uation présente, sur la base duquel sont établies
nos
propositions. ab. Rougemont Denis de, « Après l’échec de Genève :
551
nt Denis de, « Après l’échec de Genève : Pourquoi
nous
persévérons », Bulletin du Centre européen de la culture : « Europe-U
552
e Troisième Rome, idéal qui sera puissant jusqu’à
nos
jours, mais réservé à une élite (d’Église, de cour et de noblesse). D
553
des égards cette domination se prolongea jusqu’à
nos
jours. Pendant près de deux siècles, le français a été la première la
554
en. La littérature russe, de Lermontov et Gogol à
nos
jours, est tout entière issue de la révolution spirituelle déclenchée
555
ême, c’est qu’elle s’y retrouve. Dostoïevski : «
Nous
autres Russes avons deux patries, l’Europe et notre Russie. » « L’Eur
556
ous autres Russes avons deux patries, l’Europe et
notre
Russie. » « L’Europe est notre seconde mère. Nous lui devons beaucoup
557
tries, l’Europe et notre Russie. » « L’Europe est
notre
seconde mère. Nous lui devons beaucoup et lui devrons plus encore. »
558
otre Russie. » « L’Europe est notre seconde mère.
Nous
lui devons beaucoup et lui devrons plus encore. » « Nous entrevoyons
559
i devons beaucoup et lui devrons plus encore. » «
Nous
entrevoyons que l’idée russe, sera peut-être la synthèse de toutes le
560
russe, Alexandre Herzen, partage leur mépris pour
notre
« décadence » morale et culturelle : « La logique de l’histoire, écri
561
llogisme étrange : L’homme descend du singe, donc
nous
devons nous aimer les uns les autres.19 C’est à l’Occident que cett
562
ange : L’homme descend du singe, donc nous devons
nous
aimer les uns les autres.19 C’est à l’Occident que cette intelligen
563
s mouvements vont exercer en Europe aux débuts de
notre
siècle : les peintres-décorateurs, Benois, Léon Bakst, Golovine, etc.
564
, La Russie absente et présente, Gallimard, 1949.
Nous
suivrons ce beau livre de très près et, sauf indication particulière,
565
ires ou vagues de débats en eux-mêmes peu clairs,
nous
jugeons utile (et peut-être important) d’établir ici un compte rendu
566
l’opinion publique en URSS… Cette sorte d’attaque
nous
est connue… Toutefois, ceux qui prendront connaissance de l’histoire
567
ceux qui prendront connaissance de l’histoire de
notre
pays… pourront voir à quel point notre peuple est épris de liberté… I
568
istoire de notre pays… pourront voir à quel point
notre
peuple est épris de liberté… Il est également facile de constater à q
569
ile de constater à quel point… tout le travail de
notre
gouvernement (est) imprégné du souci du bien-être du peuple et du dés
570
que les premiers succès sont incontestables. Mais
nous
avons encore beaucoup à faire… » Il faut donc nommer un comité d’expe
571
ations sont dénuées de tout fondement… Toutefois,
nous
ne cachons pas que l’Union soviétique n’accordait pas avant et n’acco
572
mique remplie de haine à l’égard du genre humain…
Nous
ne pouvons pas accepter une « liberté » qui mènerait au déclenchement
573
matériel stratégique, objet clairement exclu par
nos
directives… Que faire, devant une attitude qui proclame une liberté t
574
tés de l’autocratie. Mais je ne vois pas pourquoi
nous
devrions accepter une combinaison arbitraire des deux parce que, tout
575
c’est que le gouvernement russe craint davantage
notre
amitié que notre hostilité… Et pourtant, cet isolement ne saurait dur
576
vernement russe craint davantage notre amitié que
notre
hostilité… Et pourtant, cet isolement ne saurait durer à jamais. Les
577
e nostalgie de savoir et de voir quelque chose de
nos
peuples. Toute la méfiance est au sommet. Toute l’amitié est en bas,
578
ées aux échanges techniques. Aucune indication ne
nous
est donnée qui permette d’espérer que la censure pourrait être allégé
579
ule réponse que fait le gouvernement soviétique à
nos
propositions constructives et conciliantes est de nous demander l’abo
580
propositions constructives et conciliantes est de
nous
demander l’abolition des contrôles stratégiques. Ces contrôles, nous
581
lition des contrôles stratégiques. Ces contrôles,
nous
l’avons démontré, n’ont qu’une faible incidence sur le volume des éch
582
ne faible incidence sur le volume des échanges.
Nous
sommes convaincus qu’une grande partie de la méfiance actuelle dispar
583
les populations soviétiques étaient en mesure de
nous
connaître, tels que nous sommes et non plus à travers les déformation
584
ues étaient en mesure de nous connaître, tels que
nous
sommes et non plus à travers les déformations de la propagande. M. J
585
au libre-échange d’idées et d’informations entre
nos
peuples n’a été jugée acceptable par l’Union soviétique. Celle-ci ne
586
iques ou des matériaux stratégiques. Cependant,
nous
ne croyons pas que le processus (d’échanges) désormais en cours, même
587
ditions historiques et difficultés du dialogue
Nos
goûts spontanés d’intellectuels européens, curieux de ce qui diffère
588
llectuels européens, curieux de ce qui diffère de
nous
, nos convictions les mieux motivées soit religieuses soit humanistes,
589
els européens, curieux de ce qui diffère de nous,
nos
convictions les mieux motivées soit religieuses soit humanistes, enfi
590
motivées soit religieuses soit humanistes, enfin
notre
désir et notre volonté de paix : tout nous porterait à proposer aux S
591
religieuses soit humanistes, enfin notre désir et
notre
volonté de paix : tout nous porterait à proposer aux Soviétiques, et
592
enfin notre désir et notre volonté de paix : tout
nous
porterait à proposer aux Soviétiques, et même à revendiquer comme un
593
effet une liberté d’échanges de cette nature que
nous
nous efforçons non seulement d’établir avec les cultures différentes
594
t une liberté d’échanges de cette nature que nous
nous
efforçons non seulement d’établir avec les cultures différentes de l’
595
Asie et de l’islam, mais encore de rétablir entre
nos
propres nations européennes. Cependant, nous sommes très conscients d
596
entre nos propres nations européennes. Cependant,
nous
sommes très conscients de ce que la culture soviétique est fondée sur
597
rappeler à Genève avec une franchise remarquable.
Nous
nous rendons à l’évidence qu’une telle culture ne saurait accepter au
598
ler à Genève avec une franchise remarquable. Nous
nous
rendons à l’évidence qu’une telle culture ne saurait accepter aujourd
599
es intellectuels soviétiques, acceptant au départ
nos
présuppositions, se rangeraient en esprit de notre côté, et cesseraie
600
nos présuppositions, se rangeraient en esprit de
notre
côté, et cesseraient par là même de représenter valablement leur régi
601
. Ce paradoxe est aussi réel qu’il est gênant. Il
nous
force à serrer de plus près la nature très particulière du dialogue d
602
près la nature très particulière du dialogue dont
nous
cherchons à découvrir les bases, si étroites et précaires soient-elle
603
es bases, si étroites et précaires soient-elles.
Nous
éliminerons par principe toutes les propositions qui pourraient conte
604
te censure, rétablir la vente libre des journaux.
Nous
irons plus loin, à la rencontre des souhaits soviétiques. Nous ne rep
605
us loin, à la rencontre des souhaits soviétiques.
Nous
ne reprendrons pas à notre compte, dans les propositions qui suivent,
606
s souhaits soviétiques. Nous ne reprendrons pas à
notre
compte, dans les propositions qui suivent, les demandes « inacceptabl
607
ionnels, etc. En tant qu’intellectuels européens,
nous
jugeons de telles demandes normales et justes : que cela soit dit en
608
justes : que cela soit dit en toute clarté. Mais
nous
voyons aussi qu’il est hors de question qu’elles puissent être accept
609
s et selon la logique de leur dogme d’État. S’ils
nous
demandaient de leur envoyer des délégations d’écrivains désignés par
610
rgeois et impérialiste », et de son parti unique,
nous
serions obligés de nous récuser : rien de tel n’existe chez nous. En
611
, et de son parti unique, nous serions obligés de
nous
récuser : rien de tel n’existe chez nous. En retour, nous ne saurions
612
ligés de nous récuser : rien de tel n’existe chez
nous
. En retour, nous ne saurions exiger une libre discussion avec des ind
613
user : rien de tel n’existe chez nous. En retour,
nous
ne saurions exiger une libre discussion avec des individus indépendan
614
eux-mêmes est également une donnée de fait. Elle
nous
incite à penser que, pratiquement, quelque chose peut encore (ou déjà
615
éjà) être tenté, — et par conséquent doit l’être.
Nous
nous bornerons, dans ce qui suit, à proposer des modes ou formes de d
616
être tenté, — et par conséquent doit l’être. Nous
nous
bornerons, dans ce qui suit, à proposer des modes ou formes de dialog
617
à proposer des modes ou formes de dialogue qui ne
nous
paraissent point passibles des reproches que les dirigeants soviétiqu
618
cidentaux. II. Propositions Les projets que
nous
avons étudiés sont précis et modestes, non spectaculaires et non susc
619
destes, non spectaculaires et non susceptibles, à
notre
avis, d’être exploités par la presse et la propagande dans l’un ou l’
620
du monde entier devraient avoir leur table ronde.
Nous
pouvons avoir des opinions différentes, mais une chose doit nous unir
621
oir des opinions différentes, mais une chose doit
nous
unir : l’effort à accomplir pour être utiles à l’homme. Et si je parl
622
lir pour être utiles à l’homme. Et si je parle de
nous
, écrivains soviétiques, je peux dire que nous voudrions sincèrement q
623
de nous, écrivains soviétiques, je peux dire que
nous
voudrions sincèrement que nos relations amicales avec tous les écriva
624
, je peux dire que nous voudrions sincèrement que
nos
relations amicales avec tous les écrivains soient aussi étroites et e
625
écrivains soient aussi étroites et efficaces que
nos
relations de plus en plus solides avec nos confrères (par la plume) d
626
es que nos relations de plus en plus solides avec
nos
confrères (par la plume) de nombreux pays d’Orient et d’Occident. On
627
er ?) Tous ces sujets sont « brûlants », mais ils
nous
semblent ménager une mesure d’accord assez large pour que la mesure d
628
. Il n’est pas impossible que tous les sujets que
nous
venons de suggérer (à simple titre d’exemples ou d’hypothèses de trav
629
portuns par les Soviétiques, pour des raisons que
nous
ignorons aujourd’hui. Dans ce cas, nous souhaiterions au moins savoir
630
isons que nous ignorons aujourd’hui. Dans ce cas,
nous
souhaiterions au moins savoir : 1. pourquoi et en quoi ils sont jugés
631
Ainsi le refus même des thèmes de discussion que
nous
suggérons amorcerait une discussion intéressante. Du côté soviétique,
632
é soviétique, on se demandera sans doute pourquoi
nous
tenons à ce dialogue. Répondons par avance en toute franchise. Si ano
633
ets que les deux parties finiraient par accepter,
nous
pensons qu’un tel dialogue ne serait pas vain : parce qu’il répondrai
634
ur quelques communautés en Europe d’abord, puis —
nous
l’espérons — en URSS. Ces travaux, portant essentiellement sur des fa
635
fins politiques ou artistiquement subversives26.
Nous
autres démocrates européens pouvons redouter, également, que la peint
636
ntraîne l’adhésion soulagée du petit bourgeois de
nos
pays, incapable d’aimer Picasso ou Paul Klee ; et que cette adhésion,
637
s conclusions politiques absurdes. C’est pourquoi
nous
proposons des expositions discrètes (malgré le paradoxe de l’expressi
638
expositions de peinture contemporaine (russe chez
nous
, européenne en URSS) résidera donc dans leur caractère limité et tech
639
transforment en abusifs manifestes d’une culture.
Nous
ne pouvons entrer ici dans plus de détails, mais cette précaution de
640
Amérique et en Europe, au concert et à la radio.
Nous
proposons simplement qu’en retour, les œuvres récentes des compositeu
641
orchestres et des chefs européens ou américains.
Nous
proposons également que les commentaires des œuvres exécutées soient
642
à la propagande non formulée, voire involontaire.
Nous
proposons donc de limiter les échanges à quelques films qui seraient
643
s de ses recherches d’art et de technique. Enfin,
nous
insistons sur la nécessité de présenter de part et d’autre des exposi
644
peuvent et doivent redouter la libre diffusion de
nos
ouvrages et de nos revues dans un public qu’ils entendent contrôler e
645
redouter la libre diffusion de nos ouvrages et de
nos
revues dans un public qu’ils entendent contrôler et éduquer d’une man
646
t) une idée précise du nombre et de la qualité de
nos
publications, de leur apparence typographique et de leurs sujets ?
647
choix. À défaut du dialogue réel que souhaitent,
nous
le savons, leurs confrères soviétiques, ils devraient faire campagne
648
otoviens aux activités culturelles de l’URSS dans
nos
pays, c’est- à-dire l’interdiction pure et simple de ces activités so
649
t la guerre tout court sur le plan de la culture.
Nous
avons toutes les raisons de nous refuser avec énergie à cette éventua
650
n de la culture. Nous avons toutes les raisons de
nous
refuser avec énergie à cette éventualité. Nous n’avons rien à redoute
651
de nous refuser avec énergie à cette éventualité.
Nous
n’avons rien à redouter, pour notre part, d’échanges totalement libre
652
e éventualité. Nous n’avons rien à redouter, pour
notre
part, d’échanges totalement libres. C’est pourquoi nous sommes prêts
653
art, d’échanges totalement libres. C’est pourquoi
nous
sommes prêts à accepter des échanges qui seraient libres chez nous, m
654
à accepter des échanges qui seraient libres chez
nous
, mais « autorisés » chez les Russes. Et cela par simple réalisme, en
655
Russes. Et cela par simple réalisme, en vertu de
notre
désir d’aboutir à si peu que ce soit qui puisse servir la paix, — obj
656
jectif proclamé sans relâche par les Soviétiques.
Nous
sommes conscients de la pression diffuse et sans cesse croissante, qu
657
ropagandistes officiels, surveillés pas à pas, ne
nous
intéressent guère, du simple fait qu’ils ne répondent en rien aux dés
658
emain, en Russie même. Seul l’avenir pacifique de
nos
relations de peuple européen à peuple russe, et de culture à culture,
659
européen à peuple russe, et de culture à culture,
nous
tient à cœur. 22. Le Capital de Marx a paru légalement sous les ts
660
etc. 23. Traduit et reproduit intégralement dans
notre
bulletin d’octobre 1955. 24. Par exemple, nous ne saurions accepter
661
notre bulletin d’octobre 1955. 24. Par exemple,
nous
ne saurions accepter comme équitable, ni même honnête, un « dialogue
662
aurait là maldonne et tricherie manifeste. 25. «
Notre
pays a essayé de donner la plus grande envergure possible aux échange
663
icle de A. Cholokhov, cité plus haut, cf. p. 7 de
notre
bulletin d’octobre 1955. 26. À un journaliste français qui lui deman
664
tre célèbre, répondit : « Ce serait nuisible pour
nos
peintres… Le chemin de l’art décadent est trop facile. Ce qui est fac
665
urope articulée comme une machine, ni à imposer à
nos
pays le cadre abstrait d’États-Unis politiques. Elle cherche à constr
666
enne (peut-être) à les départager un jour… Ce qui
nous
semble sûr, c’est qu’aucune de ces méthodes n’a de chances d’aboutir
667
gés acquis par les élites et par les masses. Pour
nous
donc, il ne s’agit pas de choisir une formule de « relance », mais d’
668
isir une formule de « relance », mais d’accentuer
notre
effort pour préparer les responsables de demain à vivre l’union néces
669
esponsables de demain à vivre l’union nécessaire.
Notre
méthode éducative et culturelle n’exclut, certes, aucune des trois au
670
re, elle nourrit l’ambition de les servir toutes.
Nous
semons, que d’autres récoltent ! L’essentiel est que l’Europe ne meur
671
diriger le département de l’éducation du CEC. Il
nous
apporte l’expérience de nombreuses années de travail au service des œ
672
et de l’Union de l’Europe occidentale. Toutefois,
nous
souhaitons vivement que la réponse des gouvernements ainsi interpellé
673
uvelles confusions dans l’opinion publique, telle
nous
paraît être la tâche à laquelle les initiateurs du congrès de Bruxell
674
e table ronde de l’Europe (février 1956)ap aq
Nous
avons rendu compte, ici même (bulletin de novembre-décembre 1953), de
675
et F. Baade, les savants Groth et Kowarski, etc.
Notre
bulletin du 1er juin ne manquera pas d’informer nos lecteurs sur les
676
e bulletin du 1er juin ne manquera pas d’informer
nos
lecteurs sur les résultats de cette importante réunion. ap. Rougem
677
néral très lentes, on assez brusques. Au sujet de
notre
numéro spécial de décembre 1955, elles n’ont pas été brusques du tout
678
embre 1955, elles n’ont pas été brusques du tout.
Nous
attendrons donc, comme prévu. Du côté européen, en revanche, les réac
679
de Hollande, de France, de Suisse et du Danemark,
nous
parviennent des messages d’approbation et des articles de presse favo
680
pprobation et des articles de presse favorables à
nos
propositions. Mais il faut être deux pour dialoguer. En attendant, ci
681
ollande. En outre, on trouvera dans la plupart de
nos
bulletins des informations sur les Foyers de culture et des articles
682
ticles consacrés à leurs problèmes, témoignant de
notre
souci constant d’animer, dans le champ si vaste et presque vierge de
683
n européenne. Aujourd’hui, pour la première fois,
nous
abordons le sujet d’une manière systématique. C’est que nous avons en
684
ns le sujet d’une manière systématique. C’est que
nous
avons en vue les projets très concrets que prépare activement la Fond
685
apport au problème brûlant de l’union fédérale de
nos
peuples. De là les trois articles synthétiques qui forment le corps d
686
éducation pour l’Europe ». L’essentiel était pour
nous
de situer le problème et d’orienter le lecteur. Nous avons constaté,
687
s de situer le problème et d’orienter le lecteur.
Nous
avons constaté, en effet, que le grand public, même cultivé, ignore t
688
ccidentale au cours des âges : il n’existe pas, à
notre
connaissance, une seule Histoire de l’éducation en Europe faisant le
689
tre autres, par l’apparition spontanée, dans tous
nos
pays, d’entreprises privées d’éducation populaire (ou adult education
690
ur averti excuser les imperfections manifestes de
notre
tentative, en tenant compte du fait qu’elle est la première de son es
691
spécifique, on voit tout de suite qu’elle devrait
nous
servir de guide dans l’entreprise fédéraliste. Faire l’Europe, c’est
692
ar le sacré religieux et social. (Équivalent dans
notre
xxe siècle : le drill militaire.) Mais la préparation à l’autonomie
693
pécifiquement européen de l’éducation réside dans
notre
volonté d’étendre à tous les hommes, sans distinction de classe, de r
694
n, de profession ou de croyance familiale, ce que
nous
appelons « les bienfaits de l’instruction » rendue publique, gratuite
695
, la profession, le degré d’initiation, etc. Chez
nous
, plus aucune précaution, plus aucune différenciation de principe : la
696
es sociétés fondées sur le respect de la caste et
notre
société ouverte aux luttes quotidiennes de la concurrence ? Ou plus g
697
gements de l’Europe à l’est et à l’extrême ouest,
nous
voyons ces tendances — entremêlées et « composées » chez nous — se di
698
ces tendances — entremêlées et « composées » chez
nous
— se dissocier, s’analyser, puis se reformer synthétiquement chacune
699
mieux dire, le dressage utilitaire de l’individu.
Nous
sommes ici aux antipodes de la pratique américaine. À l’excès de libe
700
e Ces deux repères extrêmes une fois posés, il
nous
est plus facile de définir ce qu’est la voie européenne. Pourquoi som
701
nir ce qu’est la voie européenne. Pourquoi sommes-
nous
choqués par les excès américain et soviétique ? Pourquoi les ressento
702
américain et soviétique ? Pourquoi les ressentons-
nous
comme des excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en nous, exige
703
s excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en
nous
, exigeant et actif, d’un équilibre nécessaire, d’une voie médiane, ou
704
té que d’occasions d’exercer ses responsabilités.
Nous
dirons donc, pour rester dans le concret, que le problème le plus urg
705
e siècle dans le fait bien connu que le monde où
nous
vivons paraît trop vaste pour nos prises et trop complexe pour notre
706
ue le monde où nous vivons paraît trop vaste pour
nos
prises et trop complexe pour notre jugement. L’individu se sent perdu
707
trop vaste pour nos prises et trop complexe pour
notre
jugement. L’individu se sent perdu dans la société actuelle. Il n’arr
708
électeur de hasard ou de tradition périmée. Voilà
notre
démocratie. Que peut faire un citoyen ? Comment veut-on qu’un c
709
esponsable ? Les communistes sont les seuls parmi
nous
qui aient gardé le souci de former des élites, des « cadres », si l’o
710
nt appris : — quelle est la situation précaire de
nos
pays dans un monde où l’Europe n’est plus reine ; — ce que fut naguèr
711
e cette Europe et ce qu’elle peut devenir dès que
nous
aurons renoncé à nos folies nationalistes ; — enfin quels seraient le
712
u’elle peut devenir dès que nous aurons renoncé à
nos
folies nationalistes ; — enfin quels seraient les effets prévisibles
713
nt les effets prévisibles d’une union fédérale de
nos
forces, non seulement pour l’ensemble du continent mais pour telle ré
714
ns la communauté Montrer ce qu’est le monde où
nous
vivons, situer l’Europe dans ce monde nouveau, rendre attentif aux li
715
aux liens concrets qui unissent la plus petite de
nos
communes aux destinées du continent, tel est le sens, le mouvement gé
716
de l’éducation des citoyens qui feront et vivront
notre
fédération. Il va de la réalité mondiale à celle de la commune et de
717
nt, et non les « militants » de bonne volonté qui
nous
répètent « unissez-vous ! » mais gardent les mains dans leurs poches.
718
e, au xxe siècle. Cette orientation préliminaire
nous
permettra maintenant de mieux définir le problème urgent et vital d’u
719
me urgent et vital d’une éducation pour l’Europe.
Nous
entendons par là : une éducation tendant à développer dans nos divers
720
par là : une éducation tendant à développer dans
nos
divers pays la conscience de la communauté de civilisation et de dest
721
veillée et informée, les efforts visant à fédérer
nos
pays dans un ensemble enfin viable à l’échelle mondiale (qui est cell
722
au pied du mur… (juin-juillet 1956)aw Ceux de
nos
amis, proches ou lointains, qui visitent pour la première fois notre
723
ou lointains, qui visitent pour la première fois
notre
Villa Moynier dans son grand parc, commencent par admirer le lac et l
724
futaies, les pelouses et le ciel. Et souvent ils
nous
disent : « C’est trop beau ! Comment peut-on travailler dans ce cadre
725
au ! Comment peut-on travailler dans ce cadre ? »
Nous
essayons de leur expliquer ce qui se passe dans nos bureaux, pratique
726
s essayons de leur expliquer ce qui se passe dans
nos
bureaux, pratiquement et au jour le jour… Et pourquoi ne pas le faire
727
connu : il suffit de lire les premières lignes de
notre
page de couverture, au dos. Mais un programme ne vaut que ce qu’on en
728
uin, dix-neuf comités et conseils se sont tenus à
notre
siège, groupant près de deux-cents personnes venues de tous les horiz
729
fférents pays, et de nombreuses participations de
nos
collaborateurs à des réunions extérieures. Chacun de ces comités susc
730
tre a représenté des mois de préparation ; chacun
nous
a laissé, aussitôt dispersé, son programme « pour exécution immédiate
731
plus variés de la culture (au sens très large où
nous
prenons le mot), voilà qui pose des problèmes passionnants pour le tr
732
t intéresser, les persuader de venir — et qui, de
nos
jours, n’est pas plus ou moins « surchargé » ? — puis leur présenter,
733
les difficultés, c’est aux seuls résultats qu’on
nous
attend. Car ainsi qu’aimait à le dire un grand chef d’industrie franç
734
d du mur qu’on connaît l’ouvrier, c’est en haut !
Nous
pouvons certes, dès maintenant, énumérer quelques aboutissements conc
735
enant, énumérer quelques aboutissements concrets.
Nous
avons publié deux numéros spéciaux de ce bulletin qui représentent un
736
urelles avec l’Est et sur l’éducation européenne.
Notre
association des festivals a diffusé 160 000 exemplaires, en trois lan
737
es, en trois langues, de sa brochure Saison 1956.
Notre
service de presse APEA a fait paraître 170 articles sur les problèmes
738
iteurs… Toutefois, c’est encore peu, au regard de
nos
plans. Les mois qui viennent doivent être ceux de la récolte effectiv
739
prochains numéros spéciaux du bulletin, départ de
nos
expériences-pilotes d’éducation populaire, lancement international d’
740
logue Europe-Inde — pour ne parler que de ceux de
nos
projets qui, déjà, ont été conduits tout près de la ligne de départ…
741
nière relative, au regard des moyens dont dispose
notre
équipe, nous le pensons peut-être pour la première fois. Mais ce qu’i
742
, au regard des moyens dont dispose notre équipe,
nous
le pensons peut-être pour la première fois. Mais ce qu’il n’est qu’ho
743
par des hommes qui la voudront de toute leur âme.
Notre
effort principal reste de les trouver, et au besoin de les former. To
744
lème de l’éducation. C’est vers lui que s’oriente
notre
effort principal, et que convergent tout naturellement l’ensemble ass
745
gent tout naturellement l’ensemble assez varié de
nos
activités. aw. Rougemont Denis de, « Ce n’est pas au pied du mur…
746
ce petit livre incisif traduit le grand défi que
nous
adresse l’Europe « à faire ». Il précise : Le défi n’est pas lancé p
747
tous les Européens. Les autres défis qui occupent
nos
forces sont secondaires : celui du monde communiste, celui du monde j
748
monde musulman seront surmontés ou non selon que
nous
deviendrons adultes ou pas… Les Européens rêvent d’être les contempor
749
nt dans les habitudes et non dans la nature », et
nos
peuples préféreront bientôt ceux qui oseront leur dire « que l’Europe
750
l’entend bien.) Ce livre devrait être lu par tous
nos
hommes d’État, parlementaires et managers d’institutions inter- ou su
751
savoir, pour répondre à l’interrogation morale de
notre
époque, si en nous l’Européen finira par discipliner l’humain, autrem
752
e à l’interrogation morale de notre époque, si en
nous
l’Européen finira par discipliner l’humain, autrement dit, si la volo
753
ropéenne rejoindra les civilisations antiques, et
nos
nations n’auront plus qu’à se laisser porter vers les cataractes de l
754
généralement humain pour être traduite dans tous
nos
pays. Une nouvelle formule de prix, incluant les ouvrages déjà publié
755
énie occidental, et sur les raisons d’espérer que
nous
donnent chaque jour tant de savants, d’artistes, d’éducateurs, d’entr
756
ues sur les conditions de vie en Europe ; état de
nos
forces et sens de notre évolution. Un des reproches les plus fréquent
757
de vie en Europe ; état de nos forces et sens de
notre
évolution. Un des reproches les plus fréquents que l’on adresse amica
758
e si l’on connaît mieux l’état des problèmes dans
notre
civilisation, et l’ensemble des efforts qui se poursuivent dans le mê
759
g Si le fameux homme de la rue, passant devant
notre
porte et voyant les plaques dont elle s’orne, portant toutes l’adject
760
fond vert, si cet homme s’avisait d’entrer et de
nous
demander à brûle-pourpoint : Qu’est-ce que l’Europe ? Pourquoi faut-i
761
u’est-ce que l’Europe ? Pourquoi faut-il l’unir ?
nous
n’aurions pas une seule brochure à lui tendre sans hésiter pour répon
762
re sans hésiter pour répondre à son intérêt. Dans
nos
archives, sans doute, quelques centaines d’épaisses ou minces publica
763
nférences éloquentes : rien qui puisse satisfaire
notre
homme. Nous savons assez bien ce qu’il voudrait : toutes les réponses
764
quentes : rien qui puisse satisfaire notre homme.
Nous
savons assez bien ce qu’il voudrait : toutes les réponses en quelques
765
ets ne convainquent personne. Que peut-on faire ?
Nous
avons essayé de répondre par la copieuse brochure que l’on va lire. ⁂
766
re que l’on va lire. ⁂ Voici le fil conducteur de
nos
neuf brefs chapitres. L’Europe présente une unité de base incontestab
767
L’unité de base elle-même sera bientôt perdue si
nous
n’édifions pas l’union. La crise de l’unité rend donc impérative cett
768
’elle s’inscrive maintenant dans les volontés. ⁂
Nos
neuf chapitres condensent sous une forme maniable la matière d’un gro
769
rs groupes de savants, historiens et économistes.
Nous
nous sommes proposés de résumer et d’ordonner les arguments militant
770
oupes de savants, historiens et économistes. Nous
nous
sommes proposés de résumer et d’ordonner les arguments militant pour
771
s, les chiffres et les faits permettant de juger.
Nous
ne visions pas l’originalité, l’éloquence ou la propagande. Nous voul
772
pas l’originalité, l’éloquence ou la propagande.
Nous
voulions présenter, dans le langage des faits, le dossier de l’Europe
773
du sur un peuple européen. Fallait-il interrompre
nos
travaux ? Renvoyer leur publication à de meilleurs jours ? Nous avons
774
Renvoyer leur publication à de meilleurs jours ?
Nous
avons entendu l’appel suprême de la plus pure révolution de l’Histoir
775
ère radio libre à Budapest, une voix forte cria :
Nous
mourons pour l’Europe ! Aidez-nous ! Nous n’avions rien entre les mai
776
cria : Nous mourons pour l’Europe ! Aidez-nous !
Nous
n’avions rien entre les mains. La colère et la compassion, la honte a
777
au cœur, ce ne sont pas des armes. Ils appelaient
notre
Europe à l’aide. Elle ne pouvait répondre, elle n’avait pas de voix.
778
le ne pouvait répondre, elle n’avait pas de voix.
Nous
apportons ceci, comme une très pauvre obole, mais aussi comme un témo
779
faut absolument faire l’Europe, et tout de suite.
Nous
le devons à notre idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons
780
aire l’Europe, et tout de suite. Nous le devons à
notre
idéal tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons à nos fils comme
781
te. Nous le devons à notre idéal tout autant qu’à
nos
intérêts, nous le devons à nos fils comme à nos pères, nous le devons
782
vons à notre idéal tout autant qu’à nos intérêts,
nous
le devons à nos fils comme à nos pères, nous le devons avant tout, dé
783
l tout autant qu’à nos intérêts, nous le devons à
nos
fils comme à nos pères, nous le devons avant tout, désormais, à nos f
784
à nos intérêts, nous le devons à nos fils comme à
nos
pères, nous le devons avant tout, désormais, à nos frères asservis de
785
êts, nous le devons à nos fils comme à nos pères,
nous
le devons avant tout, désormais, à nos frères asservis de l’Est, à to
786
os pères, nous le devons avant tout, désormais, à
nos
frères asservis de l’Est, à tous ceux qui sont morts pour « l’Europe
787
l’Est, à tous ceux qui sont morts pour « l’Europe
notre
mère », comme le disait un de leurs derniers poèmes, récité dans les
788
per pour des raisons bien évidentes : l’avenir de
notre
culture étant lié à l’union politique et économique de nos peuples, c
789
re étant lié à l’union politique et économique de
nos
peuples, comme l’âme est liée au corps ; ni plus ni moins. L’année 19
790
partisans de l’union. Chacun voit aujourd’hui que
nous
devons faire l’Europe, non plus pour empêcher des guerres entre nos p
791
’Europe, non plus pour empêcher des guerres entre
nos
peuples — car elles sont devenues pratiquement impensables — mais bie
792
ues pratiquement impensables — mais bien pour que
nos
peuples trouvent ensemble la force de résister aux pressions formidab
793
lustré cette situation. On a vu se dresser contre
nous
, à l’ONU, le monde arabe soutenu par le groupe de Bandung qui est l’A
794
e tout entière et une partie de l’Afrique, l’URSS
nous
menaçant de détruire nos capitales par projectiles téléguidés, enfin
795
ie de l’Afrique, l’URSS nous menaçant de détruire
nos
capitales par projectiles téléguidés, enfin les États-Unis eux-mêmes
796
tres au Moyen-Orient. Chacun voit aujourd’hui que
nous
devons faire l’Europe parce que la souveraineté de ses nations n’est
797
s forces mondiales. Chacun voit aujourd’hui qu’il
nous
faut faire l’Europe pour assurer notre avenir économique, et parce qu
798
d’hui qu’il nous faut faire l’Europe pour assurer
notre
avenir économique, et parce qu’il n’est aucun de nos pays qui puisse
799
avenir économique, et parce qu’il n’est aucun de
nos
pays qui puisse encore s’en tirer seul. Illustration : nous souffrons
800
qui puisse encore s’en tirer seul. Illustration :
nous
souffrons tous d’une certaine pénurie d’essence qui affecte également
801
aine pénurie d’essence qui affecte également tous
nos
peuples, sans distinguer entre les bons et les méchants, les neutres
802
dictateur d’un petit pays « sous-développé » que
nos
voitures tombent en panne, que nos usines se vident et que nos hôpita
803
éveloppé » que nos voitures tombent en panne, que
nos
usines se vident et que nos hôpitaux se remplissent. Leçon de choses
804
tombent en panne, que nos usines se vident et que
nos
hôpitaux se remplissent. Leçon de choses très élémentaire et salutair
805
eaucoup d’étourdis qui n’avaient pas remarqué que
nous
sommes tous, en Europe, dans le même bateau. D’où la nécessité, deven
806
é commun et de l’Euratom, conditions à la fois de
notre
prospérité et de notre indépendance énergétique. L’atmosphère a ch
807
m, conditions à la fois de notre prospérité et de
notre
indépendance énergétique. L’atmosphère a changé Il est certain
808
on par ceux qui n’ont pas encore vu le danger que
nous
courons tous ? La leçon de Budapest On ne pourra faire l’Europe
809
i dans l’idéal occidental. Il faut donc persuader
nos
élites et nos masses que l’Europe reste la patrie des libertés fondam
810
occidental. Il faut donc persuader nos élites et
nos
masses que l’Europe reste la patrie des libertés fondamentales de l’h
811
ucation, et pour tout dire, d’hygiène civique.
Notre
tâche Plus que jamais résister à l’esprit de démission, d’autodéni
812
igrement morbide, qui affecte une bonne partie de
notre
« intelligentsia » trop longtemps fascinée et bluffée par l’arrogance
813
les moyens de réaliser l’union. Le programme de
notre
institution tient presque tout entier dans ces deux paragraphes. Notr
814
nt presque tout entier dans ces deux paragraphes.
Notre
but général reste de faire l’Europe en formant des Européens. Voilà p
815
opéennes, à l’usage d’un millier de journaux dans
nos
trois langues principales. Et voilà la raison de la récente création
816
les. Et voilà la raison de la récente création de
notre
« Service européen de conférences ». Et de notre plan — prêt à se réa
817
notre « Service européen de conférences ». Et de
notre
plan — prêt à se réaliser — d’un pool européen de l’édition. C’est da
818
tion. C’est dans le même cadre que prennent place
nos
deux séminaires de recherches sur le Marché commun et les loisirs — l
819
intention qui rend compte du choix des sujets de
nos
derniers numéros spéciaux : Éducation européenne et L’Europe s’ins
820
Euratom ont d’assez fortes chances de succès dans
nos
différents parlements. Mais il serait insensé de crier victoire. La c
821
ci-après. 32. On lira plus loin le bel essai que
nous
donne sur ce grand sujet Stephen Spender. bh. Rougemont Denis de, «
822
ère et la Seconde Guerre mondiale, sont nées dans
nos
manuels d’histoire ? Car le nationalisme belliqueux puis totalitaire
823
que de puissants ennemis — très réels ceux-là ! —
nous
entourent et nous guettent, prêts à tirer parti de nos divisions. ⁂ «
824
nnemis — très réels ceux-là ! — nous entourent et
nous
guettent, prêts à tirer parti de nos divisions. ⁂ « Faire l’Europe, c
825
ntourent et nous guettent, prêts à tirer parti de
nos
divisions. ⁂ « Faire l’Europe, c’est d’abord faire des Européens ». C
826
e, illustré et commenté tout au long du numéro de
notre
bulletin consacré à l’éducation européenne 33, doit inspirer l’activi
827
uropéenne 33, doit inspirer l’activité du CEC. Il
nous
conduit aujourd’hui, tout naturellement, à étudier le problème de la
828
une série d’informations sur ce qui se fait déjà.
Nous
préparons dès maintenant, comme suite à ce numéro, un ensemble d’étud
829
titutions internationales viennent s’établir chez
nous
. L’Organisation des Nations unies (ONU) inaugure son siège européen à
830
Les conférences diplomatiques se multiplient dans
notre
pays neutre et accueillant. Une ère de grande prospérité économique s
831
Suisse. Les capitaux étrangers s’accumulent dans
nos
banques. La monnaie suisse reste la plus solide du continent. Cependa
832
’Europe. Les Russes dominent les pays de l’Est de
notre
continent (Pologne, Tchécoslovaquie, Allemagne orientale, Hongrie, Bu
833
es et de la technique en plein essor, qu’aucun de
nos
pays européens ne peut plus se défendre seul, et qu’aucun ne peut plu
834
vée ? La Suisse occupe une position centrale dans
notre
continent, mais n’a pas de débouchés directs sur la mer. Une large pr
835
rer avec les institutions qui ont pour but d’unir
nos
peuples. Les intérêts de la Suisse et ceux de l’Europe entière sont i
836
conde Guerre mondiale ? 2. Quels dangers menacent
notre
prospérité ? 3. Quelles ont été les conséquences des deux guerres mon
837
Gonzague de Reynold. M. l’abbé Pfulg a demandé à
notre
directeur de bien vouloir écrire le chapitre du manuel d’histoire se
838
stoire se rapportant à l’Europe. Ce chapitre, que
nous
donnons ci-dessous, a été composé de la même manière que tous les aut
839
x créateurs et responsables de la vie musicale de
nos
pays l’occasion d’exprimer leurs vues sur « le phénomène festival ».
840
es sur « le phénomène festival ». Jamais, croyons-
nous
, un tel sondage n’avait été opéré à l’échelle internationale. Il s’ag
841
aux : en effet, sur 80 questionnaires envoyés, 43
nous
sont revenus remplis, dans les délais prévus. Si l’on fait la part de
842
vals tiennent une place importante dans la vie de
notre
temps. ⁂ Quels problèmes ? dira l’amateur qui se contente bien de son
843
et Tchaïkovski sifflotés dans les rues de toutes
nos
villes. Pour le meilleur et pour le pire, la musique est entrée dans
844
lleur et pour le pire, la musique est entrée dans
nos
mœurs quotidiennes, débordant infiniment les petits cercles de l’élit
845
rocessus ne peuvent que s’accélérer dans l’ère où
nous
entrons, ère de l’automatisation que certains nomment déjà la seconde
846
ces options se trouvaient mises en discussion par
notre
questionnaire : définition de la formule des festivals, et foisonneme
847
it, elles sont juxtaposées dans la définition que
nous
proposions, et celle-ci n’aurait besoin que de légères retouches pour
848
éale et normative » du festival n’était pas, dans
notre
esprit, un simple jeu académique. D’une part, il importait aux membre
849
adémique. D’une part, il importait aux membres de
notre
Association de formuler les critères qu’ils s’efforcent tous d’observ
850
qu’on vient de lire. Quelles conclusions pouvons-
nous
en tirer ? Seize voix pour un jury, seize contre (encore s’agit-il pl
851
pas comme jury ! (Je crois bien qu’un ou deux de
nos
correspondants l’ont entendu de cette manière.) Groupement tout amica
852
à résoudre les problèmes de l’union politique de
nos
peuples, mais elle atteste mieux que la science — autre produit typiq
853
a science — autre produit typique de l’Occident —
notre
unité fondamentale. Unité dans la diversité, — est-il besoin de le ré
854
ilà pourquoi dans les domaines les plus variés de
notre
existence, le politique et l’institutionnel, l’économique et l’artist
855
t l’institutionnel, l’économique et l’artistique,
nous
retrouverons toujours le même type de problèmes : unir sans uniformis
856
propre aux festivals, le troisième paragraphe de
notre
questionnaire. Et il est typique de l’Europe que personne n’ait cherc
857
s deux solutions proposées, la grande majorité de
nos
correspondants suggère qu’elles sont valables simultanément, et doive
858
tent de figurer en bonne place dans les débats de
notre
Association. Elles tendent toutes les trois à spécialiser mais aussi,
859
conclusions générales qui me semblent résulter de
notre
enquête. bl. Rougemont Denis de, « Commentaires », Bulletin du Ce
860
sous le nom de Marché commun des Six. L’étude que
nous
présentons aujourd’hui vient donc très exactement à son heure. Elle s
861
érales du Marché commun dans la vie économique de
nos
pays, ainsi que les répercussions possibles du traité sur les institu
862
ologie et du droit ». Pour réaliser ce programme,
nous
disposions de la sympathie sincère de quelques grands aînés, et parfo
863
cumentaires sur l’Europe. Regard en arrière
Nous
étions partis de l’idée d’un centre de rencontres personnelles, et pr
864
depuis lors — ne sera jamais abandonné. Mais dès
nos
premiers pas dans le concret de l’Europe, nous avons dû reconnaître q
865
dès nos premiers pas dans le concret de l’Europe,
nous
avons dû reconnaître que certaines tâches urgentes ne seraient pas en
866
e, avec les moyens disponibles, détermina bientôt
notre
action quotidienne. Action de coordination, d’animation, d’informatio
867
sse et Genève, commencèrent à fournir une part de
nos
recettes35.) La fortune publique et privée ne croyait pas bien fort à
868
es plus ingrates pour la cause de l’union et pour
notre
mission particulière, le Centre s’est maintenu, il a duré, il a mis a
869
nde Europe, celle qui doit un jour regrouper tous
nos
peuples, de Gibraltar à l’Oural si possible ! Mais la seule annonce d
870
elles possibilités d’action qui se dessinent ? Il
nous
paraît que trois tâches principales devraient désormais requérir la p
871
ques qui sont l’une des sources de la vitalité de
notre
culture. Il ne s’agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est
872
ux recherches et à l’éducation les USA et l’URSS,
nous
sommes ridiculement sous-développés ! Mais il est clair que les États
873
immenses qui naissent du contact inévitable entre
notre
culture libérale et technique et les cultures traditionnelles de l’As
874
appellent des études et des solutions qu’aucun de
nos
États ne peut élaborer et encore moins faire accepter à lui tout seul
875
se fait jour. Le besoin d’une coordination entre
nos
forces culturelles, et le besoin de représentation commune de ces for
876
commune de ces forces vis-à-vis du reste du monde
nous
appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus efficace p
877
ces vis-à-vis du reste du monde nous appellent et
nous
poussent dans le même sens. Rien de plus efficace pour unir nos élite
878
ans le même sens. Rien de plus efficace pour unir
nos
élites que la confrontation de leurs diversités avec d’autres culture
879
rieur, l’Europe forme un tout évident. En retour,
nos
différentes nations ne pourront engager le dialogue nécessaire avec l
880
c’est bien dans cette vue qu’il convient, croyons-
nous
, d’apprécier ce qu’il a fait, ce qu’il est aujourd’hui, et ce qu’il p
881
l’émission de médailles d’or en 1952 et 1953, et
nos
publications (abonnements et ventes). 36. Son Bureau d’études (ouver
882
comprendre d’une manière vivante la nécessité de
notre
union. De ces négociations, qui se poursuivirent pendant plusieurs an
883
à Bruges, au Collège d’Europe, les dirigeants de
nos
expériences en cours, plus des représentants d’œuvres d’éducation des
884
ée dans le reste de l’Europe, et justifient ainsi
notre
entreprise. L’efficacité des autres expériences ne pourra être jugée
885
. D’ores et déjà, pourtant, il faut souligner que
notre
programme se déroule conformément aux plans du Comité d’éducateurs, e
886
conformément aux plans du Comité d’éducateurs, et
nous
a permis d’intéresser activement à une entreprise européenne des cent
887
é largement répandus dans les milieux touchés par
nos
expériences-pilotes. En 1958, les premières enquêtes sociologiques or
888
ues à la fin de 1957, a exercé dans la plupart de
nos
pays une influence qui peut être mesurée par les comptes rendus de pr
889
mc2 L’Europe physique tient peu de place sur
notre
globe : 4 % des terres et un septième (diminuant) de la population mo
890
insoupçonnée. L’Europe est donc une énergie, que
nous
désignerons par E, et qui est égale au produit de sa masse (étendue,
891
se multiplient en progression géométrique et que
nous
symboliserons par c2 . Nous retrouvons ici une équation célèbre : E =
892
on géométrique et que nous symboliserons par c2 .
Nous
retrouvons ici une équation célèbre : E = mc2, que nous prendrons la
893
etrouvons ici une équation célèbre : E = mc2, que
nous
prendrons la liberté de lire comme suit : Europe = cap de l’Asie mul
894
’échelle de l’Europe. Depuis bientôt dix ans que
nous
la pratiquons, nous ne dirons pas que cette méthode a fait ses preuve
895
. Depuis bientôt dix ans que nous la pratiquons,
nous
ne dirons pas que cette méthode a fait ses preuves, car il faut une g
896
résultats d’une entreprise de cette nature ; mais
nous
voyons du moins sur quelles thèses elle se règle, vérifiées par l’usa
897
de rendre à la culture sa fonction créatrice dans
notre
société, et de la libérer tout d’abord des entraves du nationalisme.
898
ence personnelle : et c’est en cela seulement que
nous
nous ressemblons tous. Gardons-nous au surplus de nous laisser entraî
899
personnelle : et c’est en cela seulement que nous
nous
ressemblons tous. Gardons-nous au surplus de nous laisser entraîner p
900
seulement que nous nous ressemblons tous. Gardons-
nous
au surplus de nous laisser entraîner par des images trop facilement l
901
nous ressemblons tous. Gardons-nous au surplus de
nous
laisser entraîner par des images trop facilement liées au verbe « for
902
ur rappeler — ils le voient bien d’ailleurs — que
nos
États-nations sont trop petits et trop grands à la fois, étant ineffi
903
relations de chaque organisme. L’information dont
nous
voulons parler n’est pas une activité au jour le jour, suivant pas à
904
nière à faire voir dans les faits la nécessité de
notre
union. Rien de plus vain que de répéter : « Unissons-nous ! Unissons-
905
on. Rien de plus vain que de répéter : « Unissons-
nous
! Unissons-nous ! » — tant que nos contemporains n’auront pas vu pour
906
vain que de répéter : « Unissons-nous ! Unissons-
nous
! » — tant que nos contemporains n’auront pas vu pourquoi. (Nos mouve
907
: « Unissons-nous ! Unissons-nous ! » — tant que
nos
contemporains n’auront pas vu pourquoi. (Nos mouvements de militants
908
que nos contemporains n’auront pas vu pourquoi. (
Nos
mouvements de militants l’ont parfois oublié dans leurs discours et l
909
ponsabilité quelconque à n’importe quel niveau de
notre
société, c’est que la nécessité d’unir l’Europe n’est pas simple affa
910
— favorable ou non — et n’est pas justiciable de
nos
préjugés, de nos complexes ou de nos goûts, mais qu’elle se trouve di
911
on — et n’est pas justiciable de nos préjugés, de
nos
complexes ou de nos goûts, mais qu’elle se trouve dictée par la conjo
912
sticiable de nos préjugés, de nos complexes ou de
nos
goûts, mais qu’elle se trouve dictée par la conjoncture mondiale et p
913
lexible, sans qu’elle soit pour autant fatale. Si
nous
voulons survivre, il faut l’union ; mais cette union ne se fera pas d
914
e ou par l’opération de mystérieux technocrates :
nous
la voudrons pour le salut de nos libertés, ou d’autres l’imposeront à
915
technocrates : nous la voudrons pour le salut de
nos
libertés, ou d’autres l’imposeront à nos dépens et au prix de notre i
916
salut de nos libertés, ou d’autres l’imposeront à
nos
dépens et au prix de notre indépendance. Ceci posé, les principaux gr
917
d’autres l’imposeront à nos dépens et au prix de
notre
indépendance. Ceci posé, les principaux groupes de faits qu’une infor
918
ent à l’opinion (et d’abord à ceux qui la font !)
nous
paraissent être les suivants : — Le renversement de la conjoncture mo
919
es nationalismes. — Le nationalisme s’opposant à
notre
union, mais provoquant des unions étrangères contre nous (exemples de
920
ion, mais provoquant des unions étrangères contre
nous
(exemples de la République arabe et de Bandung). — L’Europe mise au d
921
e, si elle s’unit. (Un seul exemple : le fait que
nous
sommes 340 millions à l’ouest du rideau de fer, soit deux fois la pop
922
resser des perspectives complètement faussées par
nos
complexes psychologiques et par certaines propagandes politiques.) —
923
moyens à créer Pour appliquer la méthode dont
nous
venons de décrire les principes et les buts, de quels moyens dispose-
924
, se consacrent au problème européen dans huit de
nos
pays (leur liaison étant assurée par le secrétariat de l’AIEE au Cent
925
nstituer un Conseil européen de la Recherche, que
nous
avons émise ici même et dans d’autres revues dès le début de cette an
926
Conseil serait le couronnement de la méthode que
nous
exposons — et pratiquons. Allons-nous perdre nos meilleurs atouts
927
hode que nous exposons — et pratiquons. Allons-
nous
perdre nos meilleurs atouts ? S’il est vrai que les victoires angl
928
s exposons — et pratiquons. Allons-nous perdre
nos
meilleurs atouts ? S’il est vrai que les victoires anglaises ont é
929
acles qu’elle rencontre, et parfois suscite, dans
notre
société occidentale. Nous pensons que les vraies chances de l’Europe
930
parfois suscite, dans notre société occidentale.
Nous
pensons que les vraies chances de l’Europe sont dans la liberté, non
931
ans le camp de la liberté, car ce sont en réalité
nos
matérialistes pratiques, en Occident, qui croient à la force des chos
932
s de l’Europe sont scandaleusement négligées dans
nos
budgets publics et privés38. Les États et les grands capitalistes de
933
ce qu’il faut ; ils gagneront sans coup férir, si
nous
ne parvenons pas à persuader le capital privé et les États que le sal
934
rêt bien compris, de la défense de l’Europe et de
notre
survie. Cette révolution dans la conscience bourgeoise est commencée.
935
ntenant il faut souffler sur la flamme qui couve.
Nous
n’avons plus beaucoup de temps. Quant aux objectifs généraux auxquels
936
sion lucide de ceux qui luttent contre la montre,
nous
les résumerons comme suit : elle consiste à fomenter dans tous nos mi
937
s comme suit : elle consiste à fomenter dans tous
nos
milieux sociaux et professionnels — une conscience plus profonde de l
938
liste de la situation planétaire, des dangers que
nous
courons tous ensemble en Europe, mais aussi des promesses qu’implique
939
les créeront. 38. Rappelons que la plupart de
nos
États réservent 1/1000e de leur budget à la culture et que les capita
940
n politique, et à l’extrême : de perdre au nom de
nos
raisons de vivre la vie même. Constitutionnelle. Se préoccuper avant
941
e part et à l’extrême, de perdre au nom de la vie
nos
raisons de vivre. Culturelle-éducative. Tenter d’éduquer des élites
942
pour s’établir dans six pays seulement. Ce délai
nous
est-il assuré ? On est parti, bien sûr, et qui dit mieux ? Mais que f
943
et qui dit mieux ? Mais que feront d’ici-là tous
nos
autres pays ? Et ceux de l’Est ? 3. La revendication d’une Constituan
944
tude efficace, en présence de ces contradictions,
nous
paraît devoir être celle d’un œcuménisme pratique. Elle doit enregist
945
la pensée occidentale au xxe siècle. Réformer
nos
catégories de pensée Entre une méthode institutionnelle que le gra
946
voie praticable pour l’époque. C’est la voie que
nous
indiquent depuis près d’un demi-siècle les sciences physiques et la p
947
s’excluent pas, mais s’impliquent mutuellement.
Nos
partis, routiniers à gauche autant qu’à droite, en sont restés à une
948
de vue fondamentalement européen qui est celui de
notre
Centre et qui inspire sa méthode, quel intérêt éducatif et culturel p
949
des pièges tendus par la politique officielle de
nos
États que la moyenne des adhérents de bonne volonté des autres mouvem
950
entendu. Mais il devra tenir compte de ce peu que
nous
savons pour en avoir été témoins, parfois acteurs. Les institutionnel
951
n dans les couloirs des parlements. Non seulement
nos
méthodes ne peuvent être estimées une à une, du point de vue de l’eff
952
e soutenir les procès en paternité qui diviseront
nos
successeurs41. Ces jeux restent frivoles, même si l’on se fâche, et l
953
intéressant de constater la convergence finale de
nos
méthodes, s’agissant de la prochaine et décisive étape conduisant à l
954
z une union qui ne serait pas vraiment l’Europe !
Nous
avons nos Bleus et nos Verts et nos jeux doctrinaux comme Byzance. Ce
955
qui ne serait pas vraiment l’Europe ! Nous avons
nos
Bleus et nos Verts et nos jeux doctrinaux comme Byzance. Ce ne serait
956
t pas vraiment l’Europe ! Nous avons nos Bleus et
nos
Verts et nos jeux doctrinaux comme Byzance. Ce ne serait rien si les
957
t l’Europe ! Nous avons nos Bleus et nos Verts et
nos
jeux doctrinaux comme Byzance. Ce ne serait rien si les fédéralistes
958
’humiliations représentant la somme européenne de
nos
politiques nationales. Cette somme égale zéro dans le meilleur cas. I
959
Bandung, Mao et le Kremlin n’agissent pas contre
nous
en ordre dispersé, même si leurs intérêts divergent par ailleurs. C’e
960
e si leurs intérêts divergent par ailleurs. C’est
notre
désunion qui les groupe aujourd’hui. Une Europe fédérée, capable de m
961
problèmes différents qui se multiplient autour de
nous
, tels que la libération des pays de l’Est, la transition du régime co
962
veloppés. Aux menaces qui ne cessent de grandir à
nos
portes, nous ne pourrons opposer à temps ni le succès du Marché commu
963
x menaces qui ne cessent de grandir à nos portes,
nous
ne pourrons opposer à temps ni le succès du Marché commun dans douze
964
suffisant, que doivent concourir les méthodes que
nous
venons de voir nécessaires, — et les mouvements fédéralistes. La mult
965
ction d’une Assemblée européenne chargée de doter
nos
peuples d’un pouvoir politique commun. Le problème de l’union politiq
966
politique domine tout. Or c’est là justement que
nous
sommes le plus faibles, et que nous avons enregistré le moins de succ
967
justement que nous sommes le plus faibles, et que
nous
avons enregistré le moins de succès. Notre économie se renforce. Notr
968
et que nous avons enregistré le moins de succès.
Notre
économie se renforce. Notre culture reprend conscience de ses pouvoir
969
é le moins de succès. Notre économie se renforce.
Notre
culture reprend conscience de ses pouvoirs et rayonne dans le monde e
970
au début des travaux le directeur du CEC, et dont
nous
reproduisons ici de larges extraits : Messieurs Nous souhaitions ré
971
reproduisons ici de larges extraits : Messieurs
Nous
souhaitions réunir une vingtaine de personnes : 10 représentants de l
972
observateurs. Vous voici vingt au rendez-vous que
nous
vous donnions il y a trois semaines à peine, et je vous remercie de m
973
partie vous intéresse au premier chef et justifie
notre
rencontre. Voici le principe à illustrer : on ne fera pas l’Europe sa
974
re autre chose que l’Europe, quelque chose qui ne
nous
intéresse pas nécessairement. Et voici la situation concrète : les tr
975
leur décision de créer une Université européenne.
Nous
avons appris un peu plus tard que la commission désignée pour rapport
976
itions le 1er juillet aux Conseils des ministres.
Nous
ignorons encore le contenu de ce rapport, et les suites que les minis
977
’est donc pas question de se prononcer là-dessus.
Nous
vous avons demandé de venir ici pour définir, en tout état de cause,
978
’objet de fréquentes discussions, depuis dix ans.
Nous
avons proposé aussitôt les dates des 4 et 5 juillet. Nous nous sommes
979
ns proposé aussitôt les dates des 4 et 5 juillet.
Nous
nous sommes engagés à convoquer, préparer et tenir cette réunion dans
980
oposé aussitôt les dates des 4 et 5 juillet. Nous
nous
sommes engagés à convoquer, préparer et tenir cette réunion dans un d
981
que ce n’était pas le cas. De plusieurs côtés, on
nous
a dit : — Attention ! cette réunion est prématurée ! Attention ! vous
982
z trop tard ! N’en sera-t-il pas toujours ainsi ?
Nous
avons pensé qu’à tout prendre, le plus tôt serait encore le mieux. En
983
les instances européennes, saisies du projet qui
nous
occupe, sont en droit, mais aussi en devoir — me semble-t-il — d’atte
984
uble besoin ? Car c’est bien lui qui constitue, à
notre
avis, la substance réelle des débats soulevés périodiquement depuis u
985
ils auraient étudié tous les droits en usage dans
nos
pays ou toutes nos économies : car ils ne deviendraient pas plus euro
986
tous les droits en usage dans nos pays ou toutes
nos
économies : car ils ne deviendraient pas plus européens par cette sim
987
pline particulière dans une conception globale de
notre
société et de son évolution. Nécessité d’instituts techniques 4
988
ntenir l’Europe dans la compétition mondiale, que
nous
rencontrons la nécessité de formes d’enseignement nouvelles et d’une
989
enseignement nouvelles et d’une mise en commun de
nos
meilleures forces à l’échelle européenne. En effet, les derniers déve
990
oupes, autour de savants de premier rang venus de
nos
divers pays, des gradués récents et des hommes déjà en possession de
991
ur des sessions d’études. Conclusions 7. Il
nous
paraît donc que la solution la plus réaliste des problèmes qui ont co
992
siècle dernier, les choses changent entièrement.
Nous
sommes en présence aujourd’hui de trois manières de diffuser et de tr
993
portante me semble être celle qui intervient sous
nos
yeux dans le domaine de la consommation de la culture. Je répète que
994
s et attitudes spirituelles et intellectuelles de
notre
civilisation européenne, ramène aujourd’hui à la culture des masses d
995
u siècle beaucoup de bons esprits. On ne cesse de
nous
répéter depuis Sorel et Spengler que l’Occident va vers une décadence
996
e nullement le pessimisme à la mode… d’hier, chez
nos
penseurs et philosophes. Il est clair que les esprits créateurs reste
997
la quantité. De ces quelques faits statistiques,
nous
pouvons tirer dès maintenant deux conclusions majeures. La première,
998
t forment une branche importante de l’économie de
nos
pays. La seconde conclusion, c’est que les fabricants et distributeur
999
Les motifs d’optimisme sont nombreux et solides,
nous
en avons administré les preuves. Quant à savoir si l’élargissement de
1000
resse, ont fomenté depuis un siècle la plupart de
nos
nationalismes, derniers et pires obstacles à l’union nécessaire. C’es
1001
rtient de combattre le mal qu’ils ont causé et de
nous
guérir de nos réflexes nationalistes, en réveillant dans chacun de no
1002
ttre le mal qu’ils ont causé et de nous guérir de
nos
réflexes nationalistes, en réveillant dans chacun de nos peuples le s
1003
lexes nationalistes, en réveillant dans chacun de
nos
peuples le sens de son appartenance à un ensemble humain et spirituel
1004
lles l’ont déjà presque fait à deux reprises dans
notre
siècle, mais elles périraient avec elle. L’avenir de chaque nation du
1005
ope comme ensemble va chaque année croissant dans
nos
divers pays. Notre Bibliographie en donnera quelque idée. Mais nous n
1006
e va chaque année croissant dans nos divers pays.
Notre
Bibliographie en donnera quelque idée. Mais nous n’avons retenu que l
1007
Notre Bibliographie en donnera quelque idée. Mais
nous
n’avons retenu que le meilleur. Parmi les centaines d’ouvrages que no
1008
e le meilleur. Parmi les centaines d’ouvrages que
nous
avons pu lire sur l’Europe, il faut reconnaître que beaucoup ne font
1009
les qu’elles soient, ces difficultés ne sauraient
nous
arrêter, si nous considérons les avantages que la formule du pool peu
1010
nt, ces difficultés ne sauraient nous arrêter, si
nous
considérons les avantages que la formule du pool peut offrir : aux au
1011
s, l’assurance d’être traduits simultanément dans
nos
principales langues, moyennant un seul contrat ; aux éditeurs, la gar
1012
ment la « réinterprétation » annoncée. Et cela va
nous
conduire de Constantin à Grégoire VII, à travers les siècles les moin
1013
vers les siècles les moins généralement connus de
notre
aventure, ceux durant lesquels se nouera la première synthèse spécifi
1014
iècle… Il y a là un beau paradoxe historique, que
nous
ne pouvons que signaler dans cette brève recension. Le grand avantage
1015
t son « objet » scientifique. En fait, Gollwitzer
nous
donne ici le plus pénétrant ouvrage d’histoire intellectuelle paru ju
1016
uieu, Rousseau, Voltaire, jusqu’à 36 ou 40 fois !
Nous
voici les témoins enchantés d’une véritable orgie d’européanisme ! Au
1017
se lit sans un instant d’ennui ou de fatigue. Il
nous
mène du mythe grec de l’Europe jusqu’au drame de la lutte actuelle po
1018
l’Europe jusqu’au drame de la lutte actuelle pour
notre
union, à travers 27 siècles de pensée où le sublime voisine avec l’ab
1019
ue l’on souhaite voir traduit bientôt dans toutes
nos
langues (comme il va l’être prochainement en espagnol) ; et qu’une co
1020
mais non pas remplacer ni déclasser de sitôt. Car
nous
tenons, avec cet ouvrage, la première histoire complète de l’idée eur
1021
storiens, philosophes et poètes de presque toutes
nos
langues. On a reproché à cet ouvrage de suggérer l’idée que l’Europe
1022
és politiques ou économiques. Il entend seulement
nous
donner une histoire des prises de conscience successives et contradic
1023
s de conscience successives et contradictoires de
notre
unité de culture, pendant trois millénaires. Comparé à l’ouvrage de G
1024
es à Pérouse et à Florence, et qui vit à Rome. Il
nous
offre, au surplus, des chapitres précieux, presque exhaustifs, sur le
1025
derniers siècles. Certes, Curcio n’a pas tenté de
nous
imposer une interprétation systématique, à la Hegel, de l’évolution d
1026
de l’Europe sauve l’Europe… L’Europe sera ce que
nous
voudrons qu’elle soit, c’est-à-dire à la fois une manière d’y croire
1027
manière d’y croire et une manière de la vouloir,
notre
vocation et notre conquête. » cc. Rougemont Denis de, « [Compte re
1028
e et une manière de la vouloir, notre vocation et
notre
conquête. » cc. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Carlo Curcio,
1029
à des conclusions pessimistes sur les destins de
notre
Europe ? Je crois bien que Hegel est la seule exception, qui persista
1030
fin ne signifie pas but mais décadence et chute.
Notre
auteur, au contraire, tient que « la mission de l’Europe n’est pas te
1031
e siècle la plus brillante école d’interprètes de
notre
culture : Unamuno, Ortega, Maranon, Madariaga, et plusieurs autres, a
1032
de leur communauté locale ? C’est la question que
nous
devions nous poser dès les débuts de l’entreprise du CEC. Il existe e
1033
nauté locale ? C’est la question que nous devions
nous
poser dès les débuts de l’entreprise du CEC. Il existe en effet trois
1034
e aux possibilités comme aux principes du Centre.
Nous
n’avons pas cessé de le répéter ici : pour faire l’Europe, il faut fa
1035
local. ⁂ Au printemps 1956, un numéro spécial de
notre
bulletin 44 donnait le plan d’une série d’expériences-pilotes d’éduca
1036
trouvera réunis dans les pages qui suivent. Qu’il
nous
soit pardonné de ne pouvoir remercier ici que d’une manière collectiv
1037
es, qui permettront éventuellement de généraliser
nos
expériences-pilotes. Nous espérons que les éducateurs — enseignants o
1038
uellement de généraliser nos expériences-pilotes.
Nous
espérons que les éducateurs — enseignants ou animateurs de centres lo
1039
es locaux de culture — ayant pris connaissance de
nos
tentatives, verront mieux non seulement les erreurs à éviter, mais su
1040
tion européenne [Conclusion] (décembre 1959)cf
Nous
avions deux objectifs principaux : essayer des méthodes et détecter d
1041
ssayer des méthodes et détecter des responsables.
Nous
voulions expérimenter. Notre manière fut celle d’un jardinier, qui do
1042
ter des responsables. Nous voulions expérimenter.
Notre
manière fut celle d’un jardinier, qui donne des soins méticuleux à de
1043
mieux la prochaine fois.) Les moyens limités dont
nous
disposions nous ont souvent contraints à des improvisations empirique
1044
ne fois.) Les moyens limités dont nous disposions
nous
ont souvent contraints à des improvisations empiriques que la science
1045
ogues jugera peut-être sévèrement. Mais ce défaut
nous
a mis à l’abri de la tentation majeure dans ce domaine : celle de pla
1046
même qu’on ait pu l’observer dans sa vie propre.
Nos
moyens étaient comparables à ceux de l’homéopathie, permettant d’inci
1047
ssus sociaux. Similia similibus. Au total, sommes-
nous
satisfaits ? Non, dans la mesure où il pourrait sembler que certains
1048
s ont été obtenus par accident, comme en dépit de
nos
efforts. Oui, dans la mesure où nous avons senti qu’ici ou là, quelqu
1049
e en dépit de nos efforts. Oui, dans la mesure où
nous
avons senti qu’ici ou là, quelques germes ont pris, et que telle méth
1050
olaire. Oui, encore et surtout, dans la mesure où
nous
avons trouvé partout ces responsables réalistes, ces animateurs entho
1051
istes, ces animateurs enthousiastes sans lesquels
nous
n’eussions rien pu faire, mais avec lesquels désormais nous savons qu
1052
sions rien pu faire, mais avec lesquels désormais
nous
savons qu’une action persévérante et féconde peut être conduite. Nous
1053
ction persévérante et féconde peut être conduite.
Nous
n’avions pas d’autre ambition que de mieux voir d’abord, afin de mieu
1054
aison d’être et objectifs du CEC (1959-1960)cg
Notre
nom même provoque généralement les trois questions suivantes : — qu’e
1055
ce sera définir du même coup la raison d’être de
notre
institution, l’esprit qui l’anime et les objectifs qu’elle s’est donn
1056
n lui attribue des contenus assez divers. Mais si
nous
négligeons les disputes pédantes, il est facile de définir un sens co
1057
omme, sur les choses ou sur l’homme lui-même. Dès
notre
Antiquité gréco-romaine, « cultiver » la terre ou l’esprit signifie :
1058
ut faire des propagandes de guerre en 1914.) Pour
nous
, qui ne sommes d’aucun parti nationaliste, s’il fallait prendre posit
1059
ste, s’il fallait prendre position dans le débat,
nous
dirions que la culture représente à nos yeux l’activité humaine créat
1060
e débat, nous dirions que la culture représente à
nos
yeux l’activité humaine créatrice de valeurs, de sens, d’œuvres nouve
1061
é le monde, de la Renaissance jusqu’aux débuts de
notre
siècle. Ce qui a permis de passer du « petit cap de l’Asie » à cette
1062
pas un luxe, mais une nécessité vitale pour tous
nos
peuples. En effet, leur niveau de vie et leur statut social dépendent
1063
rituel qui demeure l’origine permanente de ce que
nous
appelons la culture, et de son dynamisme aventureux. EUROPE, qui f
1064
ie étant à Sem, l’Afrique à Cham — l’Europe est à
nos
yeux une unité de culture. Sur la base de cette unité intégrant les a
1065
et supérieure à tous les découpages successifs de
nos
frontières nationales, l’union économique et politique de nos peuples
1066
es nationales, l’union économique et politique de
nos
peuples peut et doit aujourd’hui s’édifier. On nous demande : quelles
1067
os peuples peut et doit aujourd’hui s’édifier. On
nous
demande : quelles seront ses limites ? Nous refusons cette question m
1068
r. On nous demande : quelles seront ses limites ?
Nous
refusons cette question mal posée. Car une culture ne saurait être dé
1069
ipes et par sa force de rayonnement. L’Europe que
nous
voulons doit être à la mesure de cette force de rayonnement. Son déco
1070
, dépend d’un jeu de forces politiques sur lequel
nous
sommes sans pouvoir, mais dont nous devons anticiper le dépassement.
1071
es sur lequel nous sommes sans pouvoir, mais dont
nous
devons anticiper le dépassement. Nous travaillons ici pour la plus gr
1072
, mais dont nous devons anticiper le dépassement.
Nous
travaillons ici pour la plus grande Europe, pour elle seule, à son se
1073
de l’unité mondiale. Si réduits que soient encore
nos
moyens en proportion d’une telle mission, nous savons que cette faibl
1074
ore nos moyens en proportion d’une telle mission,
nous
savons que cette faiblesse matérielle est la rançon de notre indépend
1075
s que cette faiblesse matérielle est la rançon de
notre
indépendance de tous partis, intérêts nationaux, groupements d’États
1076
tionaux, groupements d’États ou même super-États.
Nous
entretenons avec eux tous des contacts souvent utiles et toujours ami
1077
cts souvent utiles et toujours amicaux. Plusieurs
nous
ont aidé dans notre tâche. Mais tous paraissent avoir compris — et ce
1078
et toujours amicaux. Plusieurs nous ont aidé dans
notre
tâche. Mais tous paraissent avoir compris — et certains nous l’ont di
1079
Mais tous paraissent avoir compris — et certains
nous
l’ont dit expressément — qu’il était juste et nécessaire de laisser l
1080
Où sont les obstacles majeurs à cette union ? On
nous
répète qu’ils seraient dans les faits, dans les intérêts matériels. M
1081
dans les faits, dans les intérêts matériels. Mais
nous
pensons qu’ils sont d’abord dans les esprits, leurs préjugés et leurs
1082
urs préjugés et leurs routines. C’est donc là que
nous
avons à les combattre, en agissant en premier lieu sur ceux qui forme
1083
par leur faute et par leur mérite. Voilà définie
notre
Europe : c’est un champ de forces culturelles, sans frontières à l’ex
1084
orme polie d’une objection fondamentale) que l’on
nous
pose bien souvent : pourquoi faut-il un Centre, s’il s’agit de cultur
1085
cif, que l’idée d’un Centre. Ceci posé, regardons
notre
époque et le concret de ses problèmes. Voici le tableau, tel qu’il s’
1086
roblèmes. Voici le tableau, tel qu’il s’offrait à
nous
il y a dix ans. À l’idée de culture en général, et d’unité de culture
1087
itique et scientifique, et qui est commune à tous
nos
peuples, se trouve cloisonnée par des barrières de préjugés partisans
1088
inéastes, hygiénistes, pédagogues, sportifs même…
Nous
sommes sur la bonne voie. Mais deux dangers subsistent : les centres
1089
la culture. ⁂ En 1960, faut-il encore un Centre ?
Nous
avons dit que la raison d’être d’une institution de ce genre n’existe
1090
ques qui sont l’une des sources de la vitalité de
notre
culture. Il ne s’agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est
1091
ux recherches et à l’éducation les USA et l’URSS,
nous
sommes ridiculement sous-développés ! Mais il est clair que les États
1092
sérieuse sur la conjoncture culturelle, par quoi
nous
entendons l’état des besoins existants, des recherches en cours ou à
1093
immenses qui naissent du contact inévitable entre
notre
culture libérale et technique et les cultures traditionnelles de l’As
1094
appellent des études et des solutions qu’aucun de
nos
États ne peut élaborer et encore moins faire accepter à lui tout seul
1095
se fait jour. Le besoin d’une coordination entre
nos
forces culturelles, et le besoin de représentation commune de ces for
1096
ommune de ces forces vis-à-vis du reste du monde,
nous
appellent et nous poussent dans le même sens. Rien de plus efficace p
1097
es vis-à-vis du reste du monde, nous appellent et
nous
poussent dans le même sens. Rien de plus efficace pour unir nos élite
1098
ans le même sens. Rien de plus efficace pour unir
nos
élites que la confrontation de leurs diversités avec d’autres culture
1099
rieur, l’Europe forme un tout évident. En retour,
nos
différentes nations ne pourront engager le dialogue nécessaire avec l
1100
maîtres de classes du primaire et du secondaire ?
Nous
sommes ici dans une Europe en train de s’unir, face à un monde transf
1101
l’individu. Il n’en va plus de même aujourd’hui.
Nous
ne sommes plus au Moyen Âge, avec ses idéaux bien encadrés du clerc,
1102
encadrés du clerc, du chevalier et de l’artisan.
Nous
ne sommes plus à l’âge classique, avec son idéal de l’honnête homme.
1103
âge classique, avec son idéal de l’honnête homme.
Notre
idée de l’homme a changé. Mais quelle est-elle ? Nous continuons à pa
1104
idée de l’homme a changé. Mais quelle est-elle ?
Nous
continuons à parler de méthode d’éducation et de pédagogie, sans décl
1105
tés pratiques à surmonter d’abord, etc. — saurons-
nous
distinguer les buts humains de l’éducation occidentale au xxe siècle
1106
e Jullien se fit l’avocat voici un siècle, pourra
nous
y aider. Mais avant de l’appliquer aux trois grandes régions qui form
1107
e l’Antiquité, de l’Orient et de l’Europe jusqu’à
nos
jours. Éduquer l’homme, dans tous les temps et dans toutes les cultur
1108
aux canons religieux établis et indiscutés. Dans
nos
sociétés modernes, pluralistes et profanes, tout change. La transmiss
1109
c’est-à-dire psychiques ou psychologiques, comme
nous
le dirions aujourd’hui. En revanche, au dressage antique, les société
1110
onnel. » Le vrai sens de l’action d’éduquer, dans
notre
ère, devient alors conforme à l’étymologie même de ce verbe : e-ducer
1111
ligieuses, où tout est prescrit sans discussions.
Nous
sommes ici aux antipodes de la pratique américaine. À l’excès de libe
1112
c) Ces deux repères extrêmes une fois posés, il
nous
est plus facile de définir ce qu’est la voie européenne. Posons-nous
1113
e de définir ce qu’est la voie européenne. Posons-
nous
cette question très simple : Pourquoi sommes-nous choqués par les exc
1114
nous cette question très simple : Pourquoi sommes-
nous
choqués par les excès américain et soviétique ? Pourquoi les ressento
1115
américain et soviétique ? Pourquoi les ressentons-
nous
comme des excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en nous, exige
1116
s excès ? Sinon parce que le sentiment demeure en
nous
, exigeant et actif, d’un équilibre nécessaire, d’une voie médiane, ou
1117
us accorde enfin qu’en Europe même, quel que soit
notre
idéal, nous souffrons nous aussi, dans la pratique, des excès alterné
1118
fin qu’en Europe même, quel que soit notre idéal,
nous
souffrons nous aussi, dans la pratique, des excès alternés de la tend
1119
e même, quel que soit notre idéal, nous souffrons
nous
aussi, dans la pratique, des excès alternés de la tendance « russe »
1120
’une manière cohérente les principaux domaines de
notre
civilisation. Ainsi notre idéal civique comporte à la fois la vocatio
1121
principaux domaines de notre civilisation. Ainsi
notre
idéal civique comporte à la fois la vocation personnelle et l’amour d
1122
r du prochain : la tendance axiale, normative, de
notre
politique est l’unité dans la diversité (que nous appelons en Suisse
1123
otre politique est l’unité dans la diversité (que
nous
appelons en Suisse fédéralisme) ; et enfin l’éducation comporte à la
1124
de la discipline ? Prenez n’importe lequel de
nos
problèmes traditionnels ou modernes, sociaux, éthiques ou même économ
1125
contrainte seule, les Américains liberté seule ;
nous
disons : les deux ensemble, bien plus, nous pensons que l’un ne va pa
1126
ule ; nous disons : les deux ensemble, bien plus,
nous
pensons que l’un ne va pas sans l’autre. En fait la règle d’or veut q
1127
riction de la liberté et de l’autonomie. Et quand
nous
critiquons telle conception de la discipline, c’est toujours au nom d
1128
qué le rendement technique dans le cadre du plan.
Notre
conception la plus saine du dressage se situerait, me semble-t-il, à
1129
ellectuelle et de l’homogénéité des esprits. Dans
nos
classes règnent la haine du cancre, la méfiance envers les meilleurs,
1130
, plus nouveau, se pose à l’éducateur européen de
notre
temps : c’est celui du dosage entre la préparation générale et la for
1131
sociale : ils veulent des citoyens bien adaptés.
Nous
voulons plus : nous voulons les deux choses à la fois et une troisièm
1132
nt des citoyens bien adaptés. Nous voulons plus :
nous
voulons les deux choses à la fois et une troisième en plus. Nous voul
1133
s deux choses à la fois et une troisième en plus.
Nous
voulons à la fois préparer de bons citoyens, de bons professionnels,
1134
cet équilibre en tension, dépend la fécondité de
notre
civilisation. Une civilisation trop purement classique, humaniste, li
1135
’équations : les plus grands savants novateurs de
notre
temps sont tous d’accord sur ce point. La poésie, la philosophie, l’i
1136
à mon sens, c’est la vision du But qui peut seule
nous
dicter les méthodes adéquates pour le rejoindre. « En toutes choses,
1137
ne conduit pas au particulier. Dans la mesure où
nous
décidons de créer une certaine classe d’hommes, d’inculquer un certai
1138
, c’est la réalité sentie de la personne qui doit
nous
inspirer les moyens de le rejoindre. Je terminerai par une seconde pa
1139
on publique obligatoire est née en même temps que
nos
démocraties. Celles-ci méritent leur nom dans la mesure même où, soit
1140
informer et à former des citoyens. Si maintenant
nous
voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer nos peuples et les doter
1141
nous voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer
nos
peuples et les doter d’institutions communes, il est bien clair que c
1142
otion d’un civisme européen. Mais de quoi pouvons-
nous
partir, sinon des institutions existantes — et notamment de l’École —
1143
est l’état actuel de l’enseignement civique dans
nos
pays ; en second lieu, comment cet enseignement peut se prêter à un é
1144
ement au plan européen. C’est dans cet esprit que
nous
avons demandé à des enseignants de huit pays européens les rapports q
1145
ux. Objectifs nationaux différents Chacun de
nos
pays, en effet, estime qu’il bénéficie ou pâtit d’une situation excep
1146
crois pas très facilement interchangeables. Elles
nous
signalent des différences d’approche, parfois profondes, nées de circ
1147
d’autre but que d’orienter le lecteur au seuil de
notre
enquête, et de sensibiliser son attention, je me bornerai à deux indi
1148
ations rapides, à titre d’exemples : 1° Dans tous
nos
pays — sauf peut-être en Allemagne, et encore — on se plaint de l’ind
1149
tte constatation signifie que le régime actuel de
nos
pays est accepté par la majorité comme allant de soi ; qu’il n’appara
1150
ente dans le reste du Monde. 2° Dans presque tous
nos
pays, l’enseignement civique est pratiquement limité à la description
1151
olable de tout contenu concret, comme si l’une de
nos
nations était isolable de l’Europe, et comme si l’Europe était isolab
1152
Cette difficulté et cette déficience, communes à
nos
enseignements civiques nationaux, vont apparaître beaucoup plus clair
1153
naux, vont apparaître beaucoup plus clairement si
nous
regardons ce qui se passe aux USA et dans les pays communistes de l’E
1154
me sens jeté dans la réalité vivante du civisme.
Nos
manuels commencent par définir l’État et ses institutions, puis conti
1155
jury, écrire à son député, etc. J’insiste : là où
nos
manuels diraient par exemple : Qu’est-ce que le droit de vote ? ou Qu
1156
s’agit de tenir compte, etc. En somme, ce manuel
nous
propose une méthode pratique de jugement, impliquant d’ailleurs une m
1157
jugement, impliquant d’ailleurs une morale, là où
les nôtres
définissent des concepts, des principes généraux et des cadres ; ce m
1158
des principes généraux et des cadres ; ce manuel
nous
parle réellement de civisme, là où les nôtres se contentent de parler
1159
ce manuel nous parle réellement de civisme, là où
les nôtres
se contentent de parler d’institutions. Est-ce à dire qu’aux USA tout
1160
s et de conceptions morales, etc.). Ces critiques
nous
paraissent valables pour tout l’Occident. La grande différence entre
1161
5 sont consacrées aux « fondements politiques de
notre
État », 6 aux « organes publics », 3 à « l’élection des représentants
1162
ie et la morale ! (Mais pourquoi ne pas dire dans
nos
leçons d’instruction civique, ce qu’il a été, ce qu’il est, et ce qu’
1163
extes ne disent pas que ce qu’ils disent qui doit
nous
engager à prendre conscience du problème d’un civisme européen. Ils n
1164
vent pas dire, dans l’état actuel des choses, que
notre
enseignement civique fait corps avec le reste de nos programmes ; ils
1165
enseignement civique fait corps avec le reste de
nos
programmes ; ils ne disent pas qu’il exprime une doctrine unique, et
1166
térêt vivant pour la chose publique, et cela doit
nous
inquiéter ; enfin et surtout, ils ne disent pas encore ce que devrait
1167
enseignants d’abord, une conscience plus aiguë de
nos
manques et une volonté plus déterminée de résoudre les difficultés re
1168
que les perspectives économiques et politiques de
notre
siècle peuvent être vues dans leurs vraies dimensions et que le défi
1169
qu’il doit à l’ensemble culturel et historique de
notre
civilisation. Alors, il verra dans l’Europe non plus seulement un pro
1170
arçon ! deux fines à l’eau ! » À cette « suite »,
nous
avons collaboré pendant près de treize ans. Nous avons préparé ensemb
1171
nous avons collaboré pendant près de treize ans.
Nous
avons préparé ensemble plusieurs congrès, et vingt rencontres aux all
1172
ques-unes ont abouti à des créations durables. Et
nous
avons passé d’innombrables soirées à bavarder de nos affaires — c’éta
1173
avons passé d’innombrables soirées à bavarder de
nos
affaires — c’était sa vraie manière de travailler — à Londres et à Br
1174
ernier snobisme, disait-il.) Il fut aussi l’un de
nos
familiers à Ferney. Et pourtant, je me pose la même question que se p
1175
me pose la même question que se posait plus haut
notre
ami Pietro Quaroni : l’ai-je bien connu ? La lecture des notes abonda
1176
oire de la littérature française, du romantisme à
nos
jours, qu’il achèvera à Munich49. Parallèlement, et dès 1909, il édit
1177
dans l’esquisse de ses mémoires. De 1909 à 1911,
nous
le trouvons à Munich, où il poursuit des études de psychologie, puis
1178
our la Pologne : débuts politiques Essayons de
nous
représenter la situation d’un patriote polonais vers 1910. La Pologne
1179
ouve détenir l’un des inédits les plus curieux de
notre
temps.) En juillet 1914, Madame Retinger, qui séjournait en Pologne r
1180
ein la réalisation des rêves toujours frustrés de
nos
pères, la venue prochaine de la liberté de notre pays ». Aventures
1181
de nos pères, la venue prochaine de la liberté de
notre
pays ». Aventures à travers l’Europe en guerre Impossible de re
1182
ieur l’ambassadeur, je n’y suis pas autorisé. » «
Notre
conversation se poursuivit ainsi pendant quelques minutes, note encor
1183
rsonnelles de le détester » (raisons que Retinger
nous
laisse ignorer) a cessé de le soutenir. « Il veut votre peau », lui d
1184
nalisation du pétrole Quelques mois plus tard,
nous
retrouvons Retinger au Mexique, engagé par Luis Negrete Morones — qu’
1185
étrole est trop complexe en soi — et les notes de
notre
ami sur ce sujet trop incomplètes, quoique abondantes — pour que l’on
1186
période de la vie de ce « politicien privé » que
nous
avons vu débuter dans les salons, parmi les esthètes et les grandes d
1187
spagnol : « Un pauvre chien comme toi ne peut pas
nous
faire de mal ». Quelques kilomètres plus loin, la charrette apparaît.
1188
ures plus tard le train part pour San Antonio, où
notre
vagabond finit par retrouver Morones, qui lui paie un costume neuf et
1189
ndra sa passion principale : l’union de l’Europe.
Nous
avons vu déjà quelques-unes des sources de l’européisme de Retinger :
1190
ne qu’il avait si longuement méditée et préparée.
Nous
avons dit plus haut ses premières tentatives dans ce sens, avant 1939
1191
ppelaient pudiquement une « union plus étroite de
nos
pays », adhérèrent au United Europe Movement fondé par Churchill à la
1192
ger, et peut-être le couronnement de sa carrière.
Nous
étions quelques-uns à savoir ce qu’avait été son action quotidienne,
1193
n du terrain, mais sans lui, les réalisations que
nous
connaissons aujourd’hui et que le grand public européen tient pour to
1194
’aventure. Lorsque plus tard, avec Raymond Silva,
nous
en vînmes à reconnaître la nécessité de créer à côté du CEC une Fonda
1195
ne douzaine d’années d’activités à l’intérieur de
nos
pays, puis de faire face aux problèmes immenses que posent les relati
1196
dans les congrès dont il était l’inspirateur, il
nous
frappa ce jour-là par une sorte d’éloquence pressante et sans apprêt,
1197
sa vie et qui devaient inspirer selon lui, toute
notre
action européenne. Il rappela le rôle décisif des idées, des doctrine
1198
ous les Suisses. » Le soir même, dînant seul avec
nous
, il se vantait en riant d’être devenu bavard dans les comités, et rép
1199
res. Mais quand ma femme, à propos de projets que
nous
avions en commun, lui dit : « l’année prochaine », il répondit très v
1200
ivre une idée simple et grande : celle de grouper
nos
forces et nos faiblesses, de manière à les faire servir, comme malgré
1201
simple et grande : celle de grouper nos forces et
nos
faiblesses, de manière à les faire servir, comme malgré elles, au bie
1202
s historiens futurs. (Puisse le petit ouvrage que
nous
publions aujourd’hui mettre en garde les chroniqueurs contre une omis
1203
sserait le tableau des vraies forces qui ont fait
notre
temps.) Interrogé sur les derniers jours de notre ami, Jan Pomian, qu
1204
notre temps.) Interrogé sur les derniers jours de
notre
ami, Jan Pomian, qui fut longtemps son plus proche collaborateur, m’é
1205
ues et à l’élaboration du document de travail que
nous
publions ci-après, à titre d’introduction au compte rendu in extenso
1206
La nécessité du dialogue existe pour chacune de
nos
cultures, mais certains motifs varient de l’une à l’autre. Je prendra
1207
rabes…) doit contribuer à rendre aux Européens de
nos
vingt pays le sentiment de leur unité réelle. 3. L’Europe a été le fo
1208
ianisme, de sinologie, d’études arabes, etc. dans
nos
grandes universités, mais on aurait peine à trouver des chaires d’eur
1209
même, les étudiants d’outre-mer qui viennent dans
nos
universités ont grand-peine à se faire une idée de la culture europée
1210
ouver le livre qui expliquerait utilement à un de
nos
« aides techniques » la culture de la région où il va travailler. ⁂ I
1211
son passé, l’Afrique noire doit le découvrir. («
Nous
allons être obligés de trouver son Histoire ! », disait récemment un
1212
Une des premières conditions du dialogue, tel que
nous
l’espérons, serait d’inciter chaque région culturelle à formuler, en
1213
aucune centrale d’information n’existe encore, à
notre
connaissance, dans ce domaine. Nous nous bornerons donc à citer quelq
1214
te encore, à notre connaissance, dans ce domaine.
Nous
nous bornerons donc à citer quelques exemples pris dans chaque catégo
1215
core, à notre connaissance, dans ce domaine. Nous
nous
bornerons donc à citer quelques exemples pris dans chaque catégorie d
1216
e (Paris), publiées par des Africains en Europe. (
Nous
ne connaissons pas de revues sur l’Europe publiées en Asie ou en Afri
1217
satisfaisante — ce qui est généralement le cas —
nous
constatons cependant que peu d’entre elles répondent aux conditions d
1218
r, préparés ou non…). Enfin, une troisième lacune
nous
frappe, dans un tout autre ordre, qui est celui des faits plus que de
1219
rite — possibilités, besoins, lacunes —, ce qu’il
nous
reste à faire apparaît plus clairement. V. Méthodes de dialogue
1220
iècle. Les régions culturelles qui constituent de
nos
jours des « champs d’étude intelligibles » (Toynbee) sont à la fois m
1221
emprunté au xixe siècle européen. Pratiquement,
nous
pouvons distinguer une douzaine de régions culturelles assez bien déf
1222
x Les considérations que l’on vient de résumer
nous
amènent à une conclusion pratique qu’il nous importe de soumettre à l
1223
umer nous amènent à une conclusion pratique qu’il
nous
importe de soumettre à l’examen de représentants qualifiés d’autres c
1224
contres souhaitables demandent à être organisées.
Nous
sommes arrivés à la conviction que la création de centres analogues a
1225
bleraient une des lacunes les plus frappantes que
nous
ayons rencontrées jusqu’ici ; — Accueil aux étudiants, professeurs, c
1226
) se poserait également pour chaque région. Il ne
nous
appartient pas de discuter ces problèmes dans le présent papier, qui
1227
s régions, mutatis mutandis. De toute manière, il
nous
semble que la discussion de notre proposition, même si elle n’aboutit
1228
oute manière, il nous semble que la discussion de
notre
proposition, même si elle n’aboutit pas à des résultats immédiats dan
1229
e dialogue, en temps utile, avant que l’on vienne
nous
dire : — Il est trop tard, la sagesse a perdu la partie pour avoir né
1230
« Au mois d’août 1961, le document de travail que
nous
reproduisons ici sans modifications fut envoyé à toutes les personnal
1231
des cultures, qui est l’une des grandes tâches de
notre
siècle. C’est donc du fond du cœur que je vous dis merci, et que je v
1232
ralliant les forces vives de la culture dans tous
nos
peuples, et en leur offrant : un lieu de rencontre — des instruments
1233
logue entre les cultures. Ici, dans cette maison,
nous
nous sommes efforcés, depuis onze ans, de réunir en vue de tâches com
1234
entre les cultures. Ici, dans cette maison, nous
nous
sommes efforcés, depuis onze ans, de réunir en vue de tâches communes
1235
âche est immense, et avant de l’aborder de front,
nous
avons réfléchi, hésité, et parfois reculé, pendant des années. Aucun
1236
reculé, pendant des années. Aucun des moyens que
nous
pouvions imaginer pour y faire face, ou que d’autres avaient déjà ess
1237
emblait proportionné à l’ampleur de l’entreprise.
Nous
avons donc finalement décidé que, puisque rien ne serait jamais assez
1238
d’avenir, c’est là, vraiment, toute l’ambition de
notre
colloque d’aujourd’hui. Nous avons voulu ce colloque restreint, et il
1239
toute l’ambition de notre colloque d’aujourd’hui.
Nous
avons voulu ce colloque restreint, et il l’est. Permettez-moi, à ce p
1240
d’explication sur la manière dont il fut composé.
Notre
idée de départ était de réunir une vingtaine de personnalités, représ
1241
quelques observateurs ou consultants, capables de
nous
renseigner sur d’autres régions ou sur d’autres efforts d’échanges cu
1242
entreprendre une tâche aussi vaste que celle que
nous
envisageons, notre petite réunion d’aujourd’hui peut apparaître déris
1243
tâche aussi vaste que celle que nous envisageons,
notre
petite réunion d’aujourd’hui peut apparaître dérisoire. Non seulement
1244
ourd’hui peut apparaître dérisoire. Non seulement
nous
ne pouvons nous prétendre les représentants les plus valables, réguli
1245
paraître dérisoire. Non seulement nous ne pouvons
nous
prétendre les représentants les plus valables, régulièrement élus et
1246
lus valables, régulièrement élus et confirmés, de
notre
région, mais encore nous n’avons à passer ensemble que trois jours, a
1247
t élus et confirmés, de notre région, mais encore
nous
n’avons à passer ensemble que trois jours, alors qu’il faudrait des a
1248
s de personnes, pour débrouiller scientifiquement
notre
problème. Mais quoi ! Si nous étions des centaines, nous ne pourrions
1249
r scientifiquement notre problème. Mais quoi ! Si
nous
étions des centaines, nous ne pourrions pas même commencer à dialogue
1250
oblème. Mais quoi ! Si nous étions des centaines,
nous
ne pourrions pas même commencer à dialoguer ! Et s’il fallait se réun
1251
ait se réunir pour plus de trois ou quatre jours,
nous
ne serions même pas une vingtaine — chiffre qui nous a paru optimum,
1252
s ne serions même pas une vingtaine — chiffre qui
nous
a paru optimum, c’est-à-dire le plus petit qui permette encore de rep
1253
ancer dans des discours. Il est bien entendu que
notre
colloque ne prétend à rien de plus qu’à amorcer quelque chose, à donn
1254
dit dans un match de football. Il aura réussi, si
nous
constatons dans trois jours que son travail ne fait que commencer, et
1255
ravail ne fait que commencer, et qu’il n’a pu que
nous
prouver la nécessité de lui donner des suites. Je souhaite que cette
1256
uhaite que cette première journée de conversation
nous
permette de vérifier notre accord quant à la nature et à la nécessité
1257
journée de conversation nous permette de vérifier
notre
accord quant à la nature et à la nécessité du dialogue. Et tout d’abo
1258
lir cette base d’entente. Même si la chance qu’il
nous
offre est faible, nous devons la saisir, et l’explorer sans retard. N
1259
e. Même si la chance qu’il nous offre est faible,
nous
devons la saisir, et l’explorer sans retard. Nous le devons pour deux
1260
nous devons la saisir, et l’explorer sans retard.
Nous
le devons pour deux raisons principales. 1° Tout d’abord, parce que,
1261
out d’abord, parce que, en tant qu’intellectuels,
nous
ne pouvons pas grand-chose sur le déroulement immédiat des événements
1262
s. On ne tiendrait aucun compte des solutions que
nous
pourrions proposer, et d’ailleurs, nous ne serions pas tous d’accord
1263
tions que nous pourrions proposer, et d’ailleurs,
nous
ne serions pas tous d’accord sur la meilleure manière de résoudre tel
1264
l’Algérie, Cuba, Berlin, Bizerte, le Laos, etc.).
Nous
ne chercherons donc pas ici à nous mettre d’accord pour dire tous la
1265
e Laos, etc.). Nous ne chercherons donc pas ici à
nous
mettre d’accord pour dire tous la même chose, mais seulement à nous m
1266
rd pour dire tous la même chose, mais seulement à
nous
mettre d’accord pour dialoguer, sur des principes fondamentaux. C’est
1267
ndamentaux. C’est cela seulement qui correspond à
nos
pouvoirs d’intellectuels. Et personne ne le fera, si nous ne le faiso
1268
voirs d’intellectuels. Et personne ne le fera, si
nous
ne le faisons pas. 2° Derrière nos conflits politiques et nos inégali
1269
e le fera, si nous ne le faisons pas. 2° Derrière
nos
conflits politiques et nos inégalités économiques, il y a des réalité
1270
isons pas. 2° Derrière nos conflits politiques et
nos
inégalités économiques, il y a des réalités beaucoup plus durables et
1271
tés beaucoup plus durables et profondes, qui sont
nos
cultures au sens large du terme, c’est-à-dire nos manières propres de
1272
nos cultures au sens large du terme, c’est-à-dire
nos
manières propres de penser, de sentir et de croire, de légiférer, de
1273
ces profondes des grands malentendus qui opposent
nos
régions sur le plan politique, économique et social. La méconnaissanc
1274
culturelles » est ce qui empêche le plus souvent
nos
négociateurs, nos hommes d’État, et nos opinions publiques de s’enten
1275
ce qui empêche le plus souvent nos négociateurs,
nos
hommes d’État, et nos opinions publiques de s’entendre, de s’arranger
1276
s souvent nos négociateurs, nos hommes d’État, et
nos
opinions publiques de s’entendre, de s’arranger, et de régler les con
1277
onflits encore plus graves, à long terme. Si donc
nous
voulons contribuer à une meilleure entente politique —· et même écono
1278
illeure entente politique —· et même économique —
nous
ne pourrons le faire qu’en travaillant à « améliorer le terrain », au
1279
d’assurer une meilleure connaissance mutuelle de
nos
cultures. Et cela suppose un dialogue véritable, et un dialogue organ
1280
éloquents et enflammés soient-ils. Voilà pourquoi
nous
n’avons pas voulu convoquer aujourd’hui un grand congrès de plus. Dan
1281
Autre, on parle au public, qui n’est personne. Si
nous
voulons un vrai dialogue entre nos cultures, commençons donc nous-mêm
1282
personne. Si nous voulons un vrai dialogue entre
nos
cultures, commençons donc nous-mêmes, ici et maintenant, par dialogue
1283
eusement, celui qui reste le plus conventionnel à
notre
époque, ennemi des conventions ! Pourquoi ne pas essayer dans ce doma
1284
de, plus rapide, plus spontané et plus efficace ?
Nous
sommes assez peu nombreux pour nous le permettre ici. Et nos objectif
1285
us efficace ? Nous sommes assez peu nombreux pour
nous
le permettre ici. Et nos objectifs nous y invitent : car nous voudrio
1286
assez peu nombreux pour nous le permettre ici. Et
nos
objectifs nous y invitent : car nous voudrions 1° que ce colloque abo
1287
reux pour nous le permettre ici. Et nos objectifs
nous
y invitent : car nous voudrions 1° que ce colloque aboutisse à une pu
1288
ettre ici. Et nos objectifs nous y invitent : car
nous
voudrions 1° que ce colloque aboutisse à une publication (par les soi
1289
èse des motifs du dialogue et de ses méthodes. Et
nous
voudrions 2° que ce colloque aboutisse à une résolution tendant à la
1290
, et définissant leurs fonctions. Je souhaite que
nos
débats, loin de se complaire dans des généralités généreuses, et loin
1291
ses, et loin de prétendre à épuiser leurs thèmes,
nous
permettent plutôt de tracer les grandes lignes d’un programme suggest
1292
ai donc sans transition à un bref commentaire sur
notre
ordre du jour de ce matin. Premier point : Quels sont les motifs géné
1293
onde ? Il s’agit en somme de vérifier d’abord que
nous
sommes tous conscients de l’urgence du problème, d’accord sur sa posi
1294
ntés sont alertées, les imaginations travaillent.
Nous
pourrons vérifier et préciser cet accord en examinant la première pag
1295
ts : d’une part, la mise en contact inévitable de
nos
différentes cultures par une force superficiellement uniformisante, l
1296
nationaliste », ou différenciatrice, par laquelle
nos
cultures répondent à cette pression qu’elles subissent toutes. De ces
1297
exemple. Une fois cette première mise au point de
notre
situation de départ effectuée nous pourrons aborder le deuxième point
1298
e au point de notre situation de départ effectuée
nous
pourrons aborder le deuxième point : Quels sont les motifs spécifique
1299
écifiques du dialogue, pour chaque région ? Ceci
nous
demandera sans doute plus de temps. Car il importe que chaque « régio
1300
s qui ont été discutés, parce qu’il me semble que
nous
ne sommes pas très loin de nous entendre. Il y a eu une première posi
1301
’il me semble que nous ne sommes pas très loin de
nous
entendre. Il y a eu une première position du problème par Bertrand de
1302
uvenel, que j’ai trouvée extrêmement heureuse : «
Nous
sommes tous des colonisés. » En effet, nous sommes tous en présence,
1303
e : « Nous sommes tous des colonisés. » En effet,
nous
sommes tous en présence, dans toutes nos cultures différentes, d’un m
1304
effet, nous sommes tous en présence, dans toutes
nos
cultures différentes, d’un même problème qui est l’industrialisation,
1305
isation superficielle, venant de l’extérieur, qui
nous
met tous dans la même situation, et qui nous amène au dialogue — pour
1306
qui nous met tous dans la même situation, et qui
nous
amène au dialogue — pour quelle raison ? Parce que cette technique, e
1307
xte culturel européen. Elle est absolument liée à
nos
bases métaphysiques, religieuses, et à toute notre histoire. Maintena
1308
nos bases métaphysiques, religieuses, et à toute
notre
histoire. Maintenant, elle se dégage de ce contexte et elle s’objecti
1309
. Je n’irai pas jusqu’à dire, comme M. Jargy, que
nous
les intellectuels d’Europe, sommes tous contre la technique : je croi
1310
e levée de boucliers contre le matérialisme. Mais
nous
sommes en train d’intégrer, difficilement il est vrai, les valeurs de
1311
premier dialogue est universel, et il s’agit pour
nous
de le maintenir en cet état, sinon nous aboutirons à des oppositions
1312
agit pour nous de le maintenir en cet état, sinon
nous
aboutirons à des oppositions violentes. Donc, première raison du dial
1313
ntes. Donc, première raison du dialogue : comment
nous
adapter, how to cope with technology, chacun à notre manière, pour ar
1314
us adapter, how to cope with technology, chacun à
notre
manière, pour arriver à un développement harmonieux, et non pas à cet
1315
même de la culture comme c’est le cas en Europe.
Nous
en arrivons alors à cette question de la culture ou des cultures. J’a
1316
cultures. J’avais prévu dans mon introduction que
nous
aurions à discuter sur ce terme, ainsi que sur les termes de culture
1317
, ou est-ce qu’il y a des cultures ? Je crois que
nous
pouvons tous dire oui et non là-dessus, il s’agit de distinguer. Il y
1318
, comme l’a dit M. Liscano, et qui est universel.
Nous
pouvons parler d’hommes de culture dans n’importe quelle civilisation
1319
es de culture dans n’importe quelle civilisation,
nous
savons exactement ce que cela veut dire. Ce sont les hommes qui réflé
1320
lisme, c’est-à-dire de l’union dans la diversité.
Nous
sommes tous en faveur de la différenciation, de la prise de conscienc
1321
l y en eut tant entre les nations européennes, il
nous
faut avoir en vue cette culture de l’universel dont parlait d’Arbouss
1322
ix — Non ! Non ! (applaudissements). Donc, ce que
nous
visons par ce dialogue, c’est une espèce de convergence vers une cult
1323
es. Si vous êtes d’accord là-dessus, je crois que
nous
avons dit ce qu’il fallait dire sur ce premier point de l’ordre du jo
1324
it dire sur ce premier point de l’ordre du jour :
nous
avons vérifié notre accord de base sur la nécessité du dialogue.
1325
ier point de l’ordre du jour : nous avons vérifié
notre
accord de base sur la nécessité du dialogue. cp. Rougemont Deni
1326
é exclus les ouvrages qui ne traitent que d’un de
nos
pays (sauf s’ils ont pour sujet les rapports de ce pays avec l’ensemb
1327
s envisagent pas expressément dans le contexte de
notre
unité de culture ; enfin, ceux qui n’ont l’Europe que dans le titre —
1328
la philosophie, du droit et de la politique, etc.
Nous
avons pris pour guide, dans ce classement, l’utilité pédagogique. J’e
1329
ment, l’utilité pédagogique. J’entends par là que
nous
avons cherché à nous mettre à la place de l’étudiant qui entreprend d
1330
ogique. J’entends par là que nous avons cherché à
nous
mettre à la place de l’étudiant qui entreprend d’écrire une thèse sur
1331
pécialité et les branches connexes de la culture.
Nous
ne voulons pas donner des notes, bonnes ou mauvaises, mais nous tâche
1332
s pas donner des notes, bonnes ou mauvaises, mais
nous
tâcherons d’indiquer brièvement — par des notices de quelques lignes
1333
jet à la plupart des thèses soutenues dans toutes
nos
universités et qui traitent d’un problème européen. Vers une Semain
1334
a Semaine européenne du livre qui se prépare, sur
notre
initiative, et qui aura lieu au printemps de cette année (du 30 mars
1335
lft. Plusieurs centaines de librairies, dans tous
nos
pays, seront invitées à composer des vitrines « européennes ». Des pr
1336
ure qui sera tenue à Genève. Le présent numéro de
notre
bulletin reflète les travaux préparatoires de la bibliographie et de
1337
contemporaine. L’examen de cette coupe appelle, à
notre
avis, deux remarques fondamentales. Trop de livres sur l’Europe ?
1338
oposées à ces problèmes depuis des siècles, ou de
nos
jours. Chacun brûle d’apporter au débat ses idées, ses critiques, ses
1339
lités ». Leur unanimité fondamentale devrait-elle
nous
rendre optimistes sur l’avenir de l’union de l’Europe ? J’en doute un
1340
tre en ordre leurs idées sur ce qui se passe dans
notre
monde. Mais publier tout cela pose un autre problème, et c’est aux éd
1341
s’est fortement accru depuis deux ans, ainsi que
nous
l’avions prévu. D’autres entreprises collectives — au premier rang de
1342
t d’encourager ou de susciter, — tels seraient, à
notre
avis, les éléments de base d’un pool européen de l’édition. 53. Éd
1343
ens [Avant-propos] (mai 1963)cu L’enquête dont
nous
publions aujourd’hui l’analyse avait pour objectif bien défini d’étud
1344
on avec l’Association européenne des enseignants.
Nous
écrivions notamment en 1960 : Si maintenant nous voulons faire l’Eur
1345
Nous écrivions notamment en 1960 : Si maintenant
nous
voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer nos peuples et les doter
1346
nous voulons faire l’Europe, c’est-à-dire fédérer
nos
peuples et les doter d’institutions communes, il est bien clair que c
1347
démodé de l’instruction civique dans presque tous
nos
pays, mais encore la quasi-inexistence des perspectives européennes d
1348
ance de l’enseignement civique dans la plupart de
nos
pays. Elles définissent d’une manière très concrète la nature des obs
1349
areille suggestion dans les réponses officielles.
Nous
sommes encore, sur ce chapitre, loin de compte. Ce qui est plus rassu
1350
onclusions majeures qui me paraissent résulter de
notre
enquête. C’est dire que la Campagne d’éducation civique était nécessa
1351
EFM que je me félicite de pouvoir accueillir dans
nos
publications le compte rendu du colloque réuni à Aix au mois de juill
1352
en avait traité peu de temps auparavant, à Lyon.
Nous
avons jugé opportun de reproduire à la suite du compte rendu d’Aix, l
1353
cs Il peut paraître paradoxal qu’au moment où
nous
nous efforçons de faire une vaste union européenne, ici, à Aix, vous
1354
Il peut paraître paradoxal qu’au moment où nous
nous
efforçons de faire une vaste union européenne, ici, à Aix, vous vous
1355
omène européen d’aujourd’hui consiste à supprimer
nos
divisions pour donner leur jeu normal à nos diversités. L’effort entr
1356
rimer nos divisions pour donner leur jeu normal à
nos
diversités. L’effort entrepris ici par M. Bigonnet me paraît donc all
1357
igonnet me paraît donc aller dans le droit fil de
notre
effort européen. […] Toutes les cultures, anciennes, ou nouvelles, o
1358
nt à des représentants de cultures très diverses,
nous
sommes tous colonisés par cette même civilisation technologique et no
1359
isés par cette même civilisation technologique et
nous
devons retrouver notre équilibre en présence du défi qu’elle nous jet
1360
vilisation technologique et nous devons retrouver
notre
équilibre en présence du défi qu’elle nous jette. Ceci étant valable
1361
ouver notre équilibre en présence du défi qu’elle
nous
jette. Ceci étant valable également pour l’Occident, bien que l’Occid
1362
a technique destructrice de la civilisation. Mais
nous
sommes tombés d’accord, à Genève, pour penser que la technique est un
1363
l’accession à la culture de couches immenses que
nous
assistons aujourd’hui. Autre point non moins important : la création
1364
int non moins important : la création de loisirs.
Nous
arrivons au moment où la technique, parce qu’elle est suffisamment po
1365
nions émises au cours de cette première partie de
nos
débats, je voudrais répondre en quelques mots à la question très pert
1366
le jeune américain du même degré et du même âge.
Nous
assistons là à un phénomène d’auto-régulation, non pas au nom d’un id
1367
idéal « d’humanités », mais simplement parce que
nous
sommes conduits, par les nécessités mêmes du progrès technique et de
1368
’industrie, la période du charbon. Maintenant que
nous
sommes passés à la période blanche, la période de l’électricité, de l
1369
echnique. De ces considérations générales, ce que
nous
avons à retenir ici, je crois, c’est que, entre la technique et la cu
1370
temporain du terme. Elles coupent une quantité de
nos
frontières actuelles, qui n’étaient pas les mêmes ou n’existaient pas
1371
ref, une réponse à leur travail créateur. Et ceci
nous
conduit à l’idée de « métropole », qui est à la base du colloque qui
1372
« métropole », qui est à la base du colloque qui
nous
réunit. […] Au moment où les frontières s’ouvrent à des échanges plu
1373
reviendrai plus tard sur ce point… capital ! […]
Nous
avons vu qu’une métropole, cela consiste en un attrait, un climat, et
1374
n retour. La culture et l’éducation, je crois que
nous
sommes tous d’accord là-dessus, il n’y a pas de meilleur investisseme
1375
tit souvent à des naissances réelles. Le motif de
notre
Campagne d’éducation civique européenne, c’est la nécessité de sortir
1376
és encore à naître. Le moyen pratique d’en sortir
nous
a paru de nous appuyer sur quelque chose qui existe bel et bien, et q
1377
tre. Le moyen pratique d’en sortir nous a paru de
nous
appuyer sur quelque chose qui existe bel et bien, et qui joue un rôle
1378
toyens pour ce qu’elle veut. Elle est chargée par
nos
États de faire des citoyens pour la nation. Et l’on sait qu’elle y a
1379
n. Et l’on sait qu’elle y a bien réussi, mais que
nous
l’avons payé par les deux guerres mondiales. Pourquoi n’en ferait-ell
1380
a tâche de la Campagne est immense : il y a, dans
nos
divers pays des centaines de milliers d’enseignants. Pour les atteind
1381
w, l’accueil le plus bienveillant a été réservé à
nos
stages par les autorités locales, régionales et nationales. Le secrét
1382
dont ils prendraient l’initiative. Les textes que
nous
publions ici ne représentent qu’une faible partie de ceux qui ont été
1383
Et que les historiens nationalistes se moquent de
nous
quand ils prétendent que telle chaîne de montagnes ou tel fleuve divi
1384
es faits géographiques qui définissent l’unité de
notre
continent, et qui fassent voir combien sa division en nations « étern
1385
absurde théorie des « frontières naturelles » qui
nous
a conduits à couper en deux, trois ou quatre pays un bassin naturel (
1386
ope politiquement unie, les régions naturelles de
notre
continent reprendraient vie. Car voici le raisonnement que je me tien
1387
ctuels, et aussi des plus angoissants de ceux que
nous
a légués l’antiquité proche-orientale, si étroitement mêlée aux origi
1388
i m’évoque d’abord la description de l’Europe que
nous
donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société des esprits
1389
vrait résumer le monde de l’esprit, l’ensemble de
nos
activités intellectuelles, et donc artificielles — elle fait songer à
1390
oubli des buts finaux de l’existence dans lequel
nous
voyons s’enfoncer, inexorablement, le spécialiste. Essayons de poser
1391
oblème dans son ensemble, à l’échelle planétaire.
Nous
assistons, me semble-t-il, au xxe siècle, à deux mouvements de sens
1392
mêle, pour le meilleur et pour le pire. Arrêtons-
nous
quelques instants pour nous demander quelles sont les causes, le mote
1393
our le pire. Arrêtons-nous quelques instants pour
nous
demander quelles sont les causes, le moteur et l’agent de ce mouvemen
1394
isible et plus facile à observer, hélas, que dans
nos
universités. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler : nous ass
1395
. Tout le monde sait ici de quoi je veux parler :
nous
assistons en fait à une double explosion au sein des institutions d’e
1396
xies dans le cosmos en expansion vertigineuse que
nous
décrivent les astronomes contemporains. D’où résultent les deux consé
1397
is aussi des hommes d’outre-mer qui viennent chez
nous
en pèlerinage aux sources vives de la nouvelle culture mondiale. Or,
1398
autaire, et le sens synthétique ou universaliste.
Nos
universités ne sont plus guère, en fait, que des agglomérats ou juxta
1399
’un peu plus près. Sur l’explosion des effectifs,
nous
disposons d’une grande richesse de statistiques. Un seul exemple peut
1400
Robert Oppenheimer et d’autres savants américains
nous
affirment que 85 % des scientifiques ayant vécu depuis l’aube de l’hi
1401
s Armand me disait un jour : si vous et moi, dans
nos
années d’études, il y a trente à trente-cinq ans, avions appris toute
1402
ppris toute la chimie et n’en avions rien oublié,
nous
ne saurions qu’un dixième de ce qu’elle est aujourd’hui. Ces données
1403
t gardé ses pouvoirs régulateurs de l’ensemble de
nos
croyances : un théologien d’aujourd’hui, lisant l’œuvre d’un physicie
1404
onflits dès longtemps périmés59. Faudra-t-il donc
nous
résigner à ce que l’accroissement même du savoir entraîne pour conséq
1405
ateur non prévenu, jugeant seulement sur ce qu’il
nous
voit faire, il semblerait que la très grande majorité des Européens t
1406
ils l’avaient entreprise. Mais l’Université, dans
nos
pays, paraît plus florissante que jamais : loin d’être abandonnée, el
1407
L’incommunicabilité des savoirs est ressentie par
notre
esprit comme une frustration, comme une blessure intime, et comme une
1408
tait de le déduire d’une observation attentive de
nos
universités, l’on ne trouve qu’une sorte de monstre, assemblage de pi
1409
c’est pourquoi sans doute on la pose si rarement.
Notre
enseignement vise-t-il à former des personnes réelles et complètes, o
1410
là qu’ils se posent à eux-mêmes ces questions, et
nous
les posent avec une insistance gênante — car nous voici de moins en m
1411
nous les posent avec une insistance gênante — car
nous
voici de moins en moins armés pour y répondre. Le problème qu’on sou
1412
ici, et qui est celui du principe de cohérence de
notre
civilisation, me paraît absolument spécifique de l’Europe. Seule en e
1413
licité des disciplines spécialisées provient chez
nous
de la sécularisation de la philosophie et de la recherche qui s’est m
1414
es hommes nourris de culture différentes viennent
nous
poser leurs grandes questions naïves et pénétrantes : pourquoi l’Euro
1415
e vos passions et vos désirs ? — bien peu d’entre
nous
sont capables de donner une réponse satisfaisante. Le spécialiste se
1416
elations entre savoirs spécialisés et synthèse de
nos
connaissances n’est guère qu’un cas particulier. Le paradoxe européen
1417
as seulement celui de l’Université, mais celui de
notre
politique d’intégration européenne, dans sa forme fédéraliste, non un
1418
⁂ Comment résoudre ce problème dans le cadre qui
nous
intéresse ici, celui de l’Université ? Trois solutions me paraissent
1419
. La vie est trop courte, même prolongée comme on
nous
le promet, jusqu’à une moyenne de 90 ans, pour que l’espoir de maîtri
1420
hance de succès ; et l’éducation permanente qu’on
nous
propose, qui s’étendrait du berceau à la tombe, ne laisserait guère l
1421
mon souvenir dès l’adolescence : « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
1422
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu. » Si je la transpose au domaine moins sublime que j
1423
dans l’analyse de certains cas particuliers, qui
nous
conduisent le plus sûrement au général, ou tout au moins au seuil des
1424
ue l’œuvre de synthèse qu’exige l’état présent de
notre
culture et de nos universités devrait d’abord être confiée à des grou
1425
se qu’exige l’état présent de notre culture et de
nos
universités devrait d’abord être confiée à des groupes de chercheurs
1426
e, convenablement informée, ferait beaucoup mieux
notre
affaire. Ce qui importe, ce n’est pas que la synthèse s’opère dans le
1427
sance ; et pas non plus qu’elle s’inscrive devant
nous
, sur quelque carte perforée, comme un résultat objectif ; ce qui impo
1428
utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’il
nous
faut enfin, ce qui nous manque, ce sont des hommes de synthèse, un ty
1429
élevé du terme. Ce qu’il nous faut enfin, ce qui
nous
manque, ce sont des hommes de synthèse, un type nouveau d’hommes de p
1430
te de conscience conjoncturelle de l’évolution de
nos
recherches, un sens constamment alerté de leurs corrélations virtuell
1431
oilà sans doute le genre de solution concrète que
nous
pourrions préconiser, si nous voulons tenter de faire face au problèm
1432
lution concrète que nous pourrions préconiser, si
nous
voulons tenter de faire face au problème posé par l’accroissement bab
1433
erait le plus malaisé de traiter dans le cadre de
nos
facultés classiques. Voici quelques-uns de ceux que, pour ma part, je
1434
isciplines farouches qu’imposent à la majorité de
nos
contemporains les impératifs de la croissance de production, et de l’
1435
ts. 5. Européologie. Il existe dans la plupart de
nos
grandes universités des départements d’indianisme, de sinologie, d’is
1436
rdination de leurs politiques économiques. Ce qui
nous
manque encore, c’est une étude quasi ethnographique des caractères sp
1437
uasi ethnographique des caractères spécifiques de
notre
civilisation, à l’heure où elle se répand d’une manière anarchique su
1438
nera sans peine. L’introduction si désirable dans
nos
mœurs universitaires d’une année sabbatique de type américain, permet
1439
emise en question générale, et c’est aussi ce que
nous
attendons tous de nos vacances. Après un an, les professeurs détachés
1440
ale, et c’est aussi ce que nous attendons tous de
nos
vacances. Après un an, les professeurs détachés reviendraient à leur
1441
l’union dans la diversité, qui est la formule de
notre
grand passé, et de notre avenir, intégré, le seul possible. L’Europe,
1442
é, qui est la formule de notre grand passé, et de
notre
avenir, intégré, le seul possible. L’Europe, c’est très peu de chose
1443
langage mathématique, même une fois maîtrisé par
nos
économistes, philosophes, psychologues, politistes, biologistes, voir
1444
fectives et personnelles, essentielles au sens de
nos
vies. 60. Ainsi Comenius, dans sa grande utopie pansophique, la Pane
1445
our affirmer leur volonté d’empêcher le retour de
nos
guerres nationales, c’est-à-dire de nos guerres civiles européennes.
1446
retour de nos guerres nationales, c’est-à-dire de
nos
guerres civiles européennes. Le motif dominant de l’union était alors
1447
nferme en soi — ou c’est la guerre. Or d’une part
nous
ne pouvons plus nous enfermer, il est trop tard, déjà tout communique
1448
est la guerre. Or d’une part nous ne pouvons plus
nous
enfermer, il est trop tard, déjà tout communique, par la faute ou par
1449
tout communique, par la faute ou par la vertu de
nos
techniques occidentales ; d’autre part nous savons aujourd’hui qu’auc
1450
rtu de nos techniques occidentales ; d’autre part
nous
savons aujourd’hui qu’aucune guerre ne peut être gagnée, et qu’elles
1451
tiers du xxe siècle. Il remet en question toutes
nos
valeurs, bien plus profondément que les grandes découvertes ne le fir
1452
grandes découvertes ne le firent au xvie siècle.
Nous
avons donc pensé que le concours d’un grand nombre de compétences épr
1453
sont occupés dans le tiers-monde à faire ce dont
nous
tentons ici de mieux voir comment il faut le faire). Le groupe s’est
1454
roupe s’est ensuite occupé de sonder l’opinion de
nos
élites, et de réunir des rapports sur les points principaux d’un prog
1455
nte-huit figurent dans vos dossiers, quelques-uns
nous
sont arrivés hier, d’autres vous seront présentés oralement. C’est di
1456
européenne, du sécularisme — phénomène typique de
notre
culture —, du problème des missions, et des vieux clichés sur le « ma
1457
i) critiquent vivement toute tentative d’affirmer
nos
valeurs et nos responsabilités européennes, recommandent de développe
1458
ivement toute tentative d’affirmer nos valeurs et
nos
responsabilités européennes, recommandent de développer au contraire
1459
u fond et systématiquement, pour supérieures à la
nôtre
, par une sorte de réflexe de surcompensation. La seconde tendance, pl
1460
rtent pour adopter une politique commune. Les uns
nous
mettent en garde contre notre orgueil, notre impérialisme, notre espr
1461
que commune. Les uns nous mettent en garde contre
notre
orgueil, notre impérialisme, notre esprit missionnaire ; les autres,
1462
s uns nous mettent en garde contre notre orgueil,
notre
impérialisme, notre esprit missionnaire ; les autres, contre notre ma
1463
n garde contre notre orgueil, notre impérialisme,
notre
esprit missionnaire ; les autres, contre notre mauvaise conscience ex
1464
e, notre esprit missionnaire ; les autres, contre
notre
mauvaise conscience excessive, notre défaitisme, notre vertige de déc
1465
tres, contre notre mauvaise conscience excessive,
notre
défaitisme, notre vertige de décadence. Il y a beaucoup à dire en fav
1466
mauvaise conscience excessive, notre défaitisme,
notre
vertige de décadence. Il y a beaucoup à dire en faveur de l’une et de
1467
à la portée de leur intelligence souvent fruste,
nos
marins, marchands et soldats les jugeaient un peu enfantins… Imaginez
1468
ourd’hui dans le tiers-monde encore plus que chez
nous
. Retenons donc la notion de l’égalité de toutes les cultures, comme u
1469
te sincérité, sobriété et bonne conscience ce que
nous
autres, les Européens, avons à faire entendre dans le concert des cul
1470
l’adoption par le tiers-monde du plus néfaste de
nos
produits d’origine : le nationalisme ; mais aussi de l’usage que le t
1471
i de l’usage que le tiers-monde voudrait faire de
notre
socialisme plutôt que de notre libéralisme et du droit d’opposition,
1472
voudrait faire de notre socialisme plutôt que de
notre
libéralisme et du droit d’opposition, de nos formules syndicales, et
1473
de notre libéralisme et du droit d’opposition, de
nos
formules syndicales, et de nos formules fédéralistes. Là encore, il n
1474
t d’opposition, de nos formules syndicales, et de
nos
formules fédéralistes. Là encore, il ne s’agit pas un instant, quoi q
1475
u’en aient pensé certains d’entre vous, de vanter
nos
produits, ou d’essayer de les vendre au rabais dans le tiers-monde, m
1476
en plus vite, et sans toujours savoir où il va et
nous
emmène ? Les hommes ne sont pas tous pareils, même pas dans ce que l’
1477
arfelue. Dans l’Inde védique, de 1500 à 500 avant
notre
ère, l’économie était en plein développement — et nous n’étions alors
1478
ère, l’économie était en plein développement — et
nous
n’étions alors que des sauvages — lorsque se répandit le brahmanisme,
1479
he à pied. Ces exemples me paraissent de nature à
nous
rappeler que le niveau de développement économique d’une culture donn
1480
d’articulation de son âme et de son corps. Cela,
nous
n’avons pas le droit de l’ignorer ni de le cacher à ceux que nous nom
1481
le droit de l’ignorer ni de le cacher à ceux que
nous
nommons — et qui se nomment eux-mêmes — sous-développés. Nous avons a
1482
— et qui se nomment eux-mêmes — sous-développés.
Nous
avons au contraire le devoir impérieux de leur dire ce qu’il va leur
1483
leur dire ce qu’il va leur en coûter d’essayer de
nous
« rattraper », de dire aux Indiens par exemple qu’ils ne peuvent pas
1484
Indiens par exemple qu’ils ne peuvent pas copier
notre
industrie et garder leurs rites, manger leurs vaches et continuer à l
1485
core et l’on y viendra avec les rapports soumis à
notre
quatrième commission62, celle qui s’occupera de plusieurs sujets grou
1486
on. Les publicistes à gros tirage et Lord Russell
nous
répètent depuis Hiroshima que l’humanité est menacée d’extinction par
1487
Bombe, et ce danger virtuel d’explosion atomique
nous
obsède et nous fascine au point de nous faire oublier le danger bien
1488
anger virtuel d’explosion atomique nous obsède et
nous
fascine au point de nous faire oublier le danger bien réel et présent
1489
atomique nous obsède et nous fascine au point de
nous
faire oublier le danger bien réel et présent de l’explosion démograph
1490
nteuse, comme l’affirme assez bizarrement l’un de
nos
rapporteurs. Cette brève introduction à l’ensemble des rapports de ba
1491
s objectifs de ce congrès, et que le problème que
nous
allons aborder est si vital, si central, et disons-le, si formidable,
1492
i formidable, au sens étymologique du mot, que si
nous
arrivions seulement à le poser avec la clarté et la franchise nécessa
1493
e doute résulte d’une attitude très répandue dans
nos
démocraties bourgeoises, attitude qui consiste à séparer radicalement
1494
omaine du sérieux. On pourra s’inquiéter aussi de
nous
voir intégrer les arts dans la préparation civique, et l’on nous soup
1495
rer les arts dans la préparation civique, et l’on
nous
soupçonnera peut-être de vouloir soumettre l’esthétique à quelque doc
1496
uient mutuellement dans l’optique de l’Europe que
nous
voulons unir, cette Europe qu’il s’agit de faire vivre tout d’abord d
1497
conventions qui régissent la vie en société, dans
nos
démocraties. Tout cela, c’est ce que l’on nomme l’instruction civique
1498
nécessaire. L’homme européen, le citoyen d’une de
nos
démocraties, ne saurait être un vrai démocrate, un bon citoyen et un
1499
sion. C’est là l’un des principes fondamentaux de
notre
droit, et l’un des plus fréquemment invoqués devant les tribunaux. In
1500
vers son risque personnel, en fin de compte. ⁂ Si
nous
demandons maintenant ce qu’est la culture, nous allons voir que sa dé
1501
i nous demandons maintenant ce qu’est la culture,
nous
allons voir que sa définition formelle ressemble étrangement, en Euro
1502
même s’il ne doit l’obtenir qu’à titre posthume.
Nous
retrouvons ici nos deux catégories fondamentales : liberté et respons
1503
’obtenir qu’à titre posthume. Nous retrouvons ici
nos
deux catégories fondamentales : liberté et responsabilité. Qu’il s’ag
1504
cle n’avait été plus farouchement iconoclaste que
le nôtre
, jamais aucun n’avait ressuscité autant de modes et d’œuvres du passé
1505
parlants et convaincants que les chefs-d’œuvre de
nos
arts, comparés et compris dans leur généalogie et dans leurs « messag
1506
une glorieuse indifférence une bonne douzaine de
nos
frontières actuelles. Elles relient des cités, des foyers de création
1507
au départ, il n’est pas une seule des branches de
notre
culture qui ne résulte de mille échanges, tissant l’œuvre commune des
1508
le champ limité par les frontières d’une seule de
nos
nations actuelles. Il n’y a pas plus de « peinture française » que de
1509
rselle, gratuite et obligatoire. Et de même, dans
nos
démocraties, tout homme doit et peut être un citoyen. Pourquoi l’art
1510
s, devrait occuper une place importante dans tous
nos
programmes scolaires. Car s’il est vrai comme le dirait Pascal que le
1511
ble — selon la formule européenne. Voilà pourquoi
notre
Campagne pour l’éducation civique des jeunes Européens doit comporter
1512
e (mai 1967)dd 1. Mise en garde préalable
Nous
ne pensons pas que l’enseignement des langues et des littératures étr
1513
» comme le dit une directive pédagogique d’un de
nos
pays. Il ne s’agit pas d’utiliser l’enseignement au profit d’une bonn
1514
e dit un Guide de l’enseignant publié en 1958 par
notre
Centre européen de la culture. Cela ne correspondrait ni à la réalité
1515
là pour tous, et lui seul en tire cette œuvre qui
nous
intéresse, non telle autre, née au même moment, dans le même milieu).
1516
etc. Que ceci soit donc bien nettement souligné :
notre
campagne ne veut à aucun prix faire de l’enseignement un moyen de pro
1517
ion politique de l’Europe : ce serait contraire à
notre
idée de l’Europe autant qu’à notre idée de l’enseignement. Mais elle
1518
it contraire à notre idée de l’Europe autant qu’à
notre
idée de l’enseignement. Mais elle se fonde sur l’idée que l’enseignem
1519
ile dictu !), mais c’est l’inverse qui est vrai :
nos
littératures « nationales » résultent d’une différenciation (souvent
1520
térature européenne. Dans ce domaine en tout cas,
nous
n’avons pas à revendiquer une union à venir (certes souhaitée), mais
1521
faire voir, expliquer, une unité de base qui est
notre
passé, lequel conditionne et permet notre avenir commun. 3. Élémen
1522
qui est notre passé, lequel conditionne et permet
notre
avenir commun. 3. Éléments de notre unité Les agents formateurs
1523
et permet notre avenir commun. 3. Éléments de
notre
unité Les agents formateurs et spécifiants de l’« unité intelligib
1524
a littérature européenne sont faciles à énumérer.
Nous
les mentionnerons tout à l’heure, mais avant cela, rappelons un grand
1525
oman. Au contraire, du troisième millénaire avant
notre
ère jusqu’à la domination anglaise, tout ce qui s’écrit en Inde est p
1526
ent : comment interpréter la vérité de ce texte ?
Nous
disons : est-ce que c’est vrai ? est-ce que cela m’intéresse ? m’amus
1527
ents communs, relevons : a) Les civilisations que
nous
continuons. — Égypte, Mésopotamie, Crête, Grèce, Rome, Jérusalem, chr
1528
christianisme, Celtes, Germains, Arabes, Slaves :
nous
avons tous subi ces influences, tout ce passé reste présent et agit d
1529
luences, tout ce passé reste présent et agit dans
nos
écrits : La littérature européenne est coextensive dans le temps, av
1530
higénie de Racine et dans celle de Goethe. Ou, de
nos
jours, Les Mille et Une Nuits et Calderón dans Hofmannsthal, l’Odyssé
1531
es procédés, genres et structures de l’œuvre, que
nous
ne voyons plus parce que trop évidente, est décisive : elle atteste l
1532
aux, politiques, économiques, qu’on retrouve dans
nos
littératures dès le début du xixe siècle ; enfin les thèmes psycholo
1533
ndiale qui le ramène à ses justes proportions. a)
Nos
langues littéraires, en Europe, sont étroitement apparentées (à la se
1534
é européenne de culture. b) La différenciation de
nos
littératures par leur langue est relativement récente. Le français de
1535
’unité qu’institue une organisation politique, ne
nous
oblige nullement à ne plus avoir qu’une seule allégeance commune ; el
1536
servateurs frileux et puristes méfiants de toutes
nos
langues (mais surtout de la française) qui prétendent redouter que l’
1537
e union que celle que permet l’unité existante de
notre
culture. Unité dans la diversité, communauté de base qui donne sens e
1538
vent forcée à leurs ethnies et à leurs régions. À
nous
Thésée, libérateur, héros de l’Europe des régions ! L’État-nation
1539
vous donner un avertissement. Le temps presse. Si
nous
devons constituer les États-Unis d’Europe, sous quelque nom que ce so
1540
ire à la créer… Au lieu d’une Europe qui se fait,
nous
entendons aujourd’hui des déclarations inquiétantes, comme celle d’An
1541
pe est la seule chose véritablement importante de
notre
temps. »67 Mais qui ne voit que ceci s’oppose à cela, dramatiquement
1542
à cette « seule chose véritablement importante de
notre
temps » ? Qui ne voit que si l’Europe qu’appelait Winston Churchill n
1543
eur être de nations « souveraines » ?68 Quand on
nous
affirme que le xxe siècle ne sera pas celui du triomphe de l’Interna
1544
hose est de constater que la réalité politique de
notre
temps est encore la nation, autre chose est d’affirmer qu’on ne peut
1545
s mentales sont aussi des réalités importantes de
notre
temps, mais je ne pense pas que le réalisme consiste à le proclamer a
1546
al adaptées (pour dire le moins) à l’évolution de
notre
société, la preuve incontestable en est fournie par les deux guerres
1547
-développement de nombreuses et vastes régions de
nos
plus grands pays, contrepartie de l’engorgement déjà presque intoléra
1548
ues, économiques, techniques et démographiques de
notre
temps. Ils ne me semblent pas confirmer que « l’évolution joue dans l
1549
dans le sens de la nation », mais bien plutôt que
nous
atteignons le stade de crise finale d’une forme d’association qui a d
1550
ssiper cette illusion, il faudrait enseigner dans
nos
écoles un minimum d’histoire générale de l’humanité et des formes pol
1551
tion est devenu sacré, c’est-à-dire intangible en
nos
esprits, qui résistent à l’idée qu’il pourrait après tout n’être qu’u
1552
r celui de Napoléon, les seuls empires réussis de
notre
temps se trouvent être des fédérations : les USA et l’URSS71. Trop
1553
concret, non plus dans leurs seules prétentions.
Nous
verrons aussitôt que tous, sans exception, sont à la fois trop petits
1554
ent au niveau des empires véritables qui dominent
notre
monde, et surtout pour résister à la satellisation politique ou écono
1555
rescrire, mais presque impossible à appliquer par
nos
États-nations, dirait-on. En effet, l’existence des empires de l’Est
1556
tège. C’est ce second parti qu’ont adopté en 1848
nos
vingt-cinq petits États suisses et bien leur en a pris. Mais les ving
1557
d et de constitutif qui les retient de s’unir. Et
nous
voyons mieux ce que c’est, maintenant que nous avons défini l’ambitio
1558
Et nous voyons mieux ce que c’est, maintenant que
nous
avons défini l’ambition profonde et constitutive de l’État-nation, sa
1559
que l’on fait actuellement, c’est-à-dire laisser
nos
États continuer à prétendre à une indépendance de moins en moins croy
1560
est destiné à devenir demain la vraie réalité de
notre
société, et je vais désigner par là une unité d’un type nouveau, à la
1561
de participation civique que la nation telle que
nous
l’a léguée le siècle dernier : — la région.74 Invention de la ré
1562
il s’agit là d’un phénomène complexe et neuf, que
nous
voyons lentement prendre forme au seuil de ce dernier tiers de notre
1563
ent prendre forme au seuil de ce dernier tiers de
notre
siècle, comme un visage dont les traits se composent et s’illuminent
1564
érique du Nord. Ce sont vraiment des créations de
notre
temps, des organismes en train de naître de la combinaison de forces
1565
et à mesure que se dévalorisent les frontières de
nos
États-nations, les régions vont se mettre à vivre et respirer de plus
1566
l et la gendarmerie. Et c’est sur ces régions que
nous
bâtirons l’Europe, non sur les cadres en bonne partie vidés des vieil
1567
n européenne, désormais, doit consister à effacer
nos
divisions pour donner libre jeu à nos diversités 76. Ces paroles éve
1568
r à effacer nos divisions pour donner libre jeu à
nos
diversités 76. Ces paroles éveillèrent un écho pour moi des plus ina
1569
progrès social », je lis ces quelques phrases :
Nous
proclamons la nécessité de la Révolution fédéraliste et progressiste
1570
nçaise pour la construction d’une VIe République.
Nous
réclamons la création d’États régionaux français. Ces États régionaux
1571
eraineté à l’État fédéral français. La lutte pour
notre
indépendance nationale ne peut être menée que dans le cadre de l’Euro
1572
ous les préfets de la République : L’Europe peut
nous
tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le cadre
1573
’au souvenir des autonomies régionales, voilà qui
nous
donne à penser que la révolution régionaliste, condition de l’Europe
1574
ition de l’Europe unie, est bien plus avancée que
nous
n’osions l’espérer. Toutefois, ne nous y trompons pas : le processus
1575
ancée que nous n’osions l’espérer. Toutefois, ne
nous
y trompons pas : le processus sera très long, et il nous paraîtra néc
1576
trompons pas : le processus sera très long, et il
nous
paraîtra nécessairement très lent, au jour le jour. Nous n’en sommes
1577
raîtra nécessairement très lent, au jour le jour.
Nous
n’en sommes encore, aujourd’hui, qu’au stade de la prise de conscienc
1578
s motifs de son apparition en ce moment précis de
notre
histoire et de l’évolution de notre société occidentale. À peine avon
1579
ent précis de notre histoire et de l’évolution de
notre
société occidentale. À peine avons-nous pris la mesure des perspectiv
1580
ution de notre société occidentale. À peine avons-
nous
pris la mesure des perspectives qu’il nous invite à explorer, notamme
1581
avons-nous pris la mesure des perspectives qu’il
nous
invite à explorer, notamment institutionnelles. Des réalisations à ce
1582
en admettant que tout se passe bien plus vite de
nos
jours qu’à l’aube grecque de notre histoire. Je ne cite pas la Grèce
1583
ien plus vite de nos jours qu’à l’aube grecque de
notre
histoire. Je ne cite pas la Grèce par hasard. Car je tiens la région
1584
pour une forme de communauté aussi nouvelle dans
notre
civilisation que le fut au vie siècle avant notre ère l’apparition d
1585
otre civilisation que le fut au vie siècle avant
notre
ère l’apparition de la polis, dans la société grecque archaïque. Et l
1586
i prétendent aujourd’hui se partager le monde. Si
nous
n’en sommes encore qu’à la petite aube de la formation des régions en
1587
de base de l’Europe fédérale à venir, en revanche
nous
touchons déjà au crépuscule de la période des États-nations. Ce qui e
1588
atégories de pensée dans lesquelles ont vécu tous
nos
ancêtres depuis des siècles, et que nous ont inculquées tous les clas
1589
vécu tous nos ancêtres depuis des siècles, et que
nous
ont inculquées tous les classiques de la philosophie politique, de Bo
1590
comme si l’évolution moderne venait subitement de
nous
faire sortir de l’ère néolithique, celle qui a été marquée par la fix
1591
re aussi indispensables aux autres que les autres
nous
sont indispensables 86. » Je proposerais, pour ma part, que l’on subs
1592
. Enfin, il est une grande notion que les régions
nous
amèneront à mettre en lumière, c’est celle de la pluralité des allége
1593
ement de quelques hommes d’État, grands commis de
nos
républiques et de tout bord. Les phénomènes majeurs qui ont motivé ce
1594
reprise des fédéralistes régionalistes. Pour eux,
nous
serons d’abord traîtres à la patrie, que nous soyons tenants d’un plu
1595
ux, nous serons d’abord traîtres à la patrie, que
nous
soyons tenants d’un plus ou d’un moins que les dimensions actuelles d
1596
lus ou d’un moins que les dimensions actuelles de
notre
État-nation, c’est-à-dire d’une Bretagne, d’une Catalogne, d’une Écos
1597
ne Catalogne, d’une Écosse — ou de l’Europe. Mais
nous
serons aussi de doux rêveurs, des esprits brumeux, idéalistes utopist
1598
i. Mais des objections apparemment plus réalistes
nous
sont faites par les partisans « malgré tout » d’une Europe composée d
1599
culturelles que techniques. Or, ces ordinateurs,
nous
les avons ! J’ai dit ailleurs que le fédéralisme intégral n’est deven
1600
oir sinon tout à fait impossible dans certains de
nos
pays. À quoi l’on ne peut répondre — comme d’ailleurs à la plupart de
1601
ns la vie créatrice et quotidienne des Européens.
Nous
pensions tous, au lendemain de la guerre, dans l’enthousiasme des con
1602
péenne l’emporterait sur les volontés nationales.
Nous
sommes plusieurs à penser aujourd’hui que l’Europe des États-nations
1603
nombreux et plus mesquins que les conflits entre
nos
nations. » « Voulez-vous donc balkaniser l’Europe ? » (Ces réflexes
1604
une réfutation.) Résistances conditionnées par
nos
habitudes visuelles et les atlas scolaires (une couleur par pays)
1605
omade fixé au sol à partir du Xe millénaire avant
notre
ère). Au cours des siècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres
1606
vois ! » Aux yeux de cet homme gutenbergien, que
nous
sommes tous peu ou prou, et dans son système de représentation, la ré
1607
épublicain. Or ce pouvoir paraît mieux assuré, de
nos
jours, par les petits États que par les ex-puissances — et cela pour
1608
es stato-nationalistes dont, je le répète, nul de
nous
n’est indemne. 3. De la pluralité des allégeances Comment échap
1609
de de cinq), sans compter la paresse naturelle de
notre
esprit, qui cherche en tout et avant tout la réduction à la rassurant
1610
st un problème d’éducation ou de recyclage qui va
nous
prendre au moins douze ans si nous commençons tout de suite. Il nous
1611
cyclage qui va nous prendre au moins douze ans si
nous
commençons tout de suite. Il nous faut apprendre à penser par problèm
1612
ns douze ans si nous commençons tout de suite. Il
nous
faut apprendre à penser par problèmes et non par nations. Devant un p
1613
rticipation civique, université, par exemple), il
nous
faut apprendre : 1° à déterminer les éléments de base ou modules util
1614
rses dans l’humanité et d’ordres de grandeur dans
nos
projets. Je demande la dissociation et la répartition fédéraliste des
1615
ociaux ou culturels noués ailleurs. cl) Voilà qui
nous
donnera, sans aucun doute, plusieurs Europes régionales de définition
1616
mpossibles à dessiner… Mais après tout chacun de
nous
sait très bien à quelles sociétés il cotise, où il paie ses impôts, q
1617
quels sont les paysages de son cœur. Et aucun de
nous
n’exige que tout cela soit inscrit dans les limites peintes en couleu
1618
ses institutions étatiques. Mais ce n’est pas ici
notre
sujet. 92. Si le Languedoc et la Provence parlaient encore généralem
1619
ue et de l’adjectif politisé, devenu courant dans
nos
journaux, à la TV et dans tous nos débats. La politique, dans cette a
1620
u courant dans nos journaux, à la TV et dans tous
nos
débats. La politique, dans cette acception ridicule mais de très loin
1621
e plus près le sens de quelques-uns des mots-clés
notre
époque. Une approche aphoristique, me semble-t-il, s’y prêtera mieux
1622
to-nationalisme « démocratique » régnant sur tous
nos
pays. Nulle discontinuité des uns à l’autre, dans nul domaine. Pour p
1623
les de son chant sacré « Qu’un sang impur abreuve
nos
sillons ! » Duclos, Séguy et le PC français se font « champions de l’
1624
cité ne tiennent plus devant la vraie religion de
notre
temps. Quand le pape demande la grâce des accusés de Burgos, et quand
1625
n réelle ne sont imaginables. Tant qu’on laissera
nos
États-nations affirmer en dépit de tout leur souveraineté absolue et
1626
e et par l’auto est-elle un produit spécifique de
notre
société de consommation et du capitalisme de profit ? La destruction
1627
l’État-nation, et c’est même tout ce qu’elle peut
nous
apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-il aujourd’hui de la lutte
1628
apparatchiks et membres de ce qu’on appelle chez
nous
les professions libérales. En France, la condition d’un ouvrier d’usi
1629
Arnaud Dandieu écrivaient dans L’Ordre nouveau :
Nous
avons les moyens techniques d’abolir la condition prolétarienne, et n
1630
e la machine. Aujourd’hui, c’est l’automation qui
nous
permet d’atteindre l’objectif que visait le Service civil. La négatio
1631
sera pas : en ce sens que l’obstacle à l’union de
nos
peuples par la fédération continentale des régions est d’ordre cultur
1632
ions est d’ordre culturel, éducatif ; il est dans
nos
manuels d’histoire et, par là, dans la tête de nos politiciens. C’est
1633
os manuels d’histoire et, par là, dans la tête de
nos
politiciens. C’est l’école qui a formé des générations de nationalist
1634
s, socialistes et fascistes. Mais ce n’est pas là
notre
définition de la politique. Quand on parle d’« élargir la CEE pour en
1635
ernement européen que sur la base des régions, et
nous
voici ramenés au concept clé de toute révolution digne aujourd’hui de
1636
4. « Sur le plan de la tradition révolutionnaire,
nous
rencontrons, d’une part, un mouvement vers l’universel où l’individua
1637
« La conquête de la personne, … et l’effort qu’il
nous
faut entreprendre… pour situer en ce centre de l’homme le centre de l
1638
ou moins astucieux, mais un moyen de créer ce qui
nous
manque le plus en Occident — de la Californie au fleuve Amour —, à sa
1639
ommunistes tentaient de donner des solutions, que
nous
jugions fausses, à ce problème fondamental que les démocraties ne voy
1640
sultative. Avec l’autorisation des organisateurs,
nous
donnons ici le texte intégral des rapports soumis aux quatre commissi
1641
e ces rapports, et qui fut adoptée à l’unanimité.
Nous
faisons précéder ces textes d’un résumé analytique du Rapport de base
1642
’un résumé analytique du Rapport de base, dont il
nous
est malheureusement impossible de publier le texte intégral : il occu
1643
t à lui seul plus de deux-cent-cinquante pages de
notre
bulletin. Nous nous bornerons donc à donner une idée aussi objective
1644
s de deux-cent-cinquante pages de notre bulletin.
Nous
nous bornerons donc à donner une idée aussi objective que possible de
1645
deux-cent-cinquante pages de notre bulletin. Nous
nous
bornerons donc à donner une idée aussi objective que possible de son
1646
es paraîtra requise. On trouvera en fin de numéro
nos
propres conclusions sur cet événement important dans l’histoire de l’
1647
qui crée la plupart des problèmes culturels, dont
nous
avons à traiter ici et que nous allons énumérer. II. Problèmes cul
1648
s culturels, dont nous avons à traiter ici et que
nous
allons énumérer. II. Problèmes culturels des régions frontalières
1649
umiliante et démoralisante108. C’est grave. Car «
notre
langage fabrique notre pensée pour nous » (Georges Mounin). En briman
1650
nte108. C’est grave. Car « notre langage fabrique
notre
pensée pour nous » (Georges Mounin). En brimant, ridiculisant, interd
1651
e. Car « notre langage fabrique notre pensée pour
nous
» (Georges Mounin). En brimant, ridiculisant, interdisant la langue m
1652
re dans les « régions frontalières » qui séparent
nos
26 États-nations, des effets paralysants du stato-nationalisme, qui s
1653
ur horizontal 668 ; d’un autre type, 211 »). Mais
nous
ne trouvons pas de données sur la diffusion de cette même presse en S
1654
kilomètres de chez soi est générale. La radio de
nos
divers pays est généralement mieux entendue que la TV dans les région
1655
isons. Le caractère indiscutablement pathogène de
nos
frontières politiques est celui du lit de Procuste qu’on nomme État-n
1656
agents de propagande les plus efficaces. L’école
nous
a conté que chaque État est une entité qui comporte une langue nation
1657
’elle existait bien avant la formation récente de
nos
États-nations112. Le mot natio qui désignait d’abord les groupes d’é
1658
frontières d’un même État. Il n’est pas vrai que
nos
États-nations correspondent à l’aire de diffusion d’une langue. Dans
1659
on, dès la fin du xixe siècle. C’est ainsi qu’on
nous
a inculqué que le Rhin sépare « naturellement » les peuples de ses ri
1660
jusqu’au nord de Trieste… Non, les frontières de
nos
États n’ont jamais été « naturelles ». Elles sont accidentelles et ar
1661
conflits armés dont elles figurent les traces. En
nous
présentant l’Europe comme un puzzle de nations en teintes plates, et
1662
i périr. La vérité, c’est que la culture de tous
nos
peuples est une, quoique tissée de contradictions dans sa genèse même
1663
ntiellement contestataire de son génie — mais qui
nous
ont tous affectés, à doses variables, et qui ont éduqué notre vision
1664
us affectés, à doses variables, et qui ont éduqué
notre
vision du réel, que nous le sachions ou non, que nous soyons « cultiv
1665
bles, et qui ont éduqué notre vision du réel, que
nous
le sachions ou non, que nous soyons « cultivés » ou non. Toutes les g
1666
vision du réel, que nous le sachions ou non, que
nous
soyons « cultivés » ou non. Toutes les grandes écoles d’art, d’archit
1667
ndes écoles d’art et de pensée : c’est l’unité de
notre
culture commune. Mais qu’en est-il de nos diversités tant vantées, et
1668
té de notre culture commune. Mais qu’en est-il de
nos
diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-il vrai, comme le dis
1669
ue ces « précieuses diversités » soient celles de
nos
nations ? Je propose là-dessus deux observations faciles à vérifier.
1670
eux observations faciles à vérifier. 1. Chacun de
nos
pays a un nord et un midi, des croyants et des incroyants, des hommes
1671
les conformistes de chez eux, etc. Ce ne sont pas
nos
appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, mais des éco
1672
. Ce ne sont pas nos appartenances nationales qui
nous
diversifient vraiment, mais des écoles de pensée, des styles de vie.
1673
nnis. Le grand secret de la vitalité inégalée de
notre
culture européenne, je le vois dans cette interaction perpétuelle des
1674
eins des deux grands (qui ne seront grands que de
nos
persistantes divisions). 2. Exemple symbolique : les gens d’Aoste doi
1675
t. Le tunnel permet un accès rapide et direct. Il
nous
faut des tunnels partout où il y a une montagne, des cols, des autobu
1676
le problème européen et que la régionalisation de
nos
pays ne serait même pas concevable s’il n’y avait l’horizon européen.
1677
ent au service de l’Europe entière ce qu’aucun de
nos
États, a fortiori de nos régions, ne peut rêver de faire seul.) En re
1678
e entière ce qu’aucun de nos États, a fortiori de
nos
régions, ne peut rêver de faire seul.) En retour, l’exécution des mes
1679
ises, entre l’échelon continental et le régional.
Nous
pouvons donc imaginer le modèle suivant d’une Europe fédérée : — des
1680
communes. Chacune des régions fonctionnelles que
nous
avons énumérées serait ainsi formée, administrativement par un syndic
1681
nise : la complexité des régions rendra justice à
nos
fécondes diversités, et l’ampleur de la fédération exprimera l’unité
1682
Confrontation des régions transfrontalières [
Nos
conclusions] (été 1972)dj Il est fort peu probable qu’aux yeux de
1683
ute si riche en « tournants historiques » qu’elle
nous
ramène périodiquement au point de départ. Les étapes de l’évolution s
1684
passer au premier rang de l’actualité réelle dans
nos
pays — même si les mass médias ne s’en sont pas aperçu, ou bien ont r
1685
audacieux. ⁂ Le Rapport de base est un monument.
Notre
résumé ne saurait en donner qu’une idée forcément abstraite, mais suf
1686
qu’une idée forcément abstraite, mais suffisante,
nous
l’espérons, pour faire sentir l’ampleur et la diversité des expérienc
1687
en, régions rhénanes et arc alpin. C’est pourquoi
nous
avons tenu à en reproduire intégralement les titres et les sous-titre
1688
e le texte intégral ou le résumé analytique. Elle
nous
paraît se résumer en trois points. 1. Définition de la région : fon
1689
lturel : « Chacune des régions fonctionnelles que
nous
avons énumérées serait ainsi formée, administrativement, par un syndi
1690
s de régions, par suite jamais d’Europe viable. ⁂
Nous
nous garderons bien, ici, des clichés habituels après de telles renco
1691
régions, par suite jamais d’Europe viable. ⁂ Nous
nous
garderons bien, ici, des clichés habituels après de telles rencontres
1692
des clichés habituels après de telles rencontres.
Nous
ne parlerons ni d’étape décisive, ni de tournant de l’histoire, ni mê
1693
même de victoire d’une certaine tendance. Ce qui
nous
paraît important, c’est qu’une doctrine régionaliste européenne s’éla
1694
Paris, n° 211, 1968. dj. Rougemont Denis de, « [
Nos
conclusions] Confrontation des régions transfrontalières », Bulletin
1695
t écoulés depuis la parution du dernier numéro de
notre
XIIIe année. Les difficultés de divers ordres qui ont motivé cette in
1696
nterruption temporaire sont aujourd’hui résolues.
Nous
repartons à neuf, non seulement pour une quatorzième année et la suit
1697
La Politique commerciale des Communautés. Enfin,
nous
prévoyons la publication dès la rentrée d’octobre 1974 d’une série de
1698
eux à quatre-mille selon les sujets abordés, mais
nous
savons que nous sommes bien lus, et allons l’être mieux encore, par t
1699
le selon les sujets abordés, mais nous savons que
nous
sommes bien lus, et allons l’être mieux encore, par tous ceux qui ont
1700
ence par les Européens, les motifs principaux qui
nous
ont amenés à l’idée d’union de l’Europe, et qui nous contraignent mai
1701
s ont amenés à l’idée d’union de l’Europe, et qui
nous
contraignent maintenant à réussir cette union, au plus tard, dans les
1702
’Europe pour empêcher le retour des guerres entre
nos
soi-disant « grandes puissances ». La CECA puis la CEE ont permis à l
1703
ce et sa technologie. Il fallait unir à cette fin
nos
maigres forces nationales. C’est ainsi que l’OECE (organisation corre
1704
onduire à une politique économique commune à tous
nos
pays, et pas seulement à ceux de la CEE d’ici 1980. 3e motif. — Ma
1705
re, entraînera l’accroissement de la pollution de
nos
cités, de nos fleuves, de nos mers et de nos dernières forêts, tant q
1706
l’accroissement de la pollution de nos cités, de
nos
fleuves, de nos mers et de nos dernières forêts, tant qu’il y aura du
1707
de la pollution de nos cités, de nos fleuves, de
nos
mers et de nos dernières forêts, tant qu’il y aura du pétrole dans le
1708
n de nos cités, de nos fleuves, de nos mers et de
nos
dernières forêts, tant qu’il y aura du pétrole dans les moteurs. Et p
1709
y aura du pétrole dans les moteurs. Et puis quand
nous
en aurons assez de respirer ou de manger des poisons, certains seront
1710
sons, certains seront tentés par l’exportation de
nos
industries, donc de la pollution industrielle, dans le tiers-monde, o
1711
aucune possibilité matérielle de rejoindre jamais
notre
niveau de vie (matériel). Pour y arriver, en effet, on a calculé qu’i
1712
comme tous les hommes l’ont cru naïvement jusqu’à
nous
: le charbon, le pétrole et les métaux non ferreux s’épuisent d’une m
1713
stiques, de sacrifices à imposer si l’on veut que
notre
espèce tout simplement survive. Et alors, la question qui vient imméd
1714
estins pourraient être renversés. Mais que voyons-
nous
? Les USA ont un gouvernement. Nixon a décidé que les autos ne pollue
1715
s des écologistes, quelque chose qui est là parmi
nous
, bel et bien là, et qui est la Question du siècle, une question pure,
1716
tés de tout l’Occident et dans les rues de toutes
nos
grandes villes au mois de mai 1968 : — Que faisons-nous là ? Quel est
1717
randes villes au mois de mai 1968 : — Que faisons-
nous
là ? Quel est le sens de ma vie dans cette société qui n’en est pas u
1718
é ? Que vaut son fameux niveau de vie ? Vers quoi
nous
conduit-elle ? Elle ne le sait pas elle-même. Cette question, et surt
1719
t qu’elle demeure sans réponse, voilà qui devrait
nous
effrayer vraiment, parce que cela nous laisse béant sur le néant, lai
1720
ui devrait nous effrayer vraiment, parce que cela
nous
laisse béant sur le néant, laisse des millions de jeunes — et d’autre
1721
cohésion interne. Pas grand-chose à détruire dans
notre
société ! Il faut créer une société nouvelle, qui offre un sens et qu
1722
par lui toutes les races de la terre qui copient
notre
civilisation industrielle scientifico-technique, quantitative. Mais e
1723
s. Elle est née aussi des guerres dans lesquelles
nous
avons entraîné toute la planète, et ces guerres sont nées de nos nati
1724
îné toute la planète, et ces guerres sont nées de
nos
nationalismes, et c’est à nous, Européens, qu’il revient d’inventer l
1725
uerres sont nées de nos nationalismes, et c’est à
nous
, Européens, qu’il revient d’inventer les anticorps de ce virus dont n
1726
revient d’inventer les anticorps de ce virus dont
nous
avons infecté la terre entière. Dernière et peut-être suprême raison
1727
pe aujourd’hui résume ainsi tous les problèmes de
notre
société, et les repose. Vous voyez qu’il déborde largement et qu’il b
1728
éborde largement et qu’il balaie — impatiemment —
nos
petites catégories politiciennes de gauche et de droite, et les intri
1729
les intrigues dérisoires (mais si sérieuses !) de
nos
ministres qui s’épuisent en « marathons » dont l’objet se réduit parf
1730
de et grave raison, un très puissant barrage dans
nos
esprits, si énorme que nous ne le voyons plus. Plus de vingt-cinq ans
1731
puissant barrage dans nos esprits, si énorme que
nous
ne le voyons plus. Plus de vingt-cinq ans de luttes fédéralistes m’on
1732
, il faut défaire et dépasser l’État-nation, dans
nos
mentalités et dans les faits. À partir de là, tout s’enchaîne avec un
1733
is dire maintenant les principales articulations.
Nous
sommes partis du mauvais pied quand, au premier Congrès de l’Europe,
1734
u premier Congrès de l’Europe, à La Haye en 1948,
nous
avons accepté, nous les fédéralistes, un compromis que nous voulions
1735
l’Europe, à La Haye en 1948, nous avons accepté,
nous
les fédéralistes, un compromis que nous voulions purement tactique av
1736
accepté, nous les fédéralistes, un compromis que
nous
voulions purement tactique avec les grands hommes politiques groupés
1737
groupés autour du prestigieux Winston Churchill.
Nous
avons cru que, dans un premier stade, il serait possible de fonder «
1738
souverains — et qu’ensuite on irait plus loin. Or
nous
n’avons pas progressé d’un pas dans le sens d’une vraie fédération. E
1739
doute, mais d’union quand même, ils se moquent de
nous
: ils savent très bien qu’ils ne pourront jamais tenir ces promesses,
1740
faut partir des réalités en train de se faire. Et
nous
voyons qu’elles sont d’une part continentales, bien au-delà des natio
1741
uss écrivait récemment : « On peut se demander si
nos
sociétés qui deviennent de plus en plus énormes et pareilles les unes
1742
ier que celui des nations modèle xixe siècle. On
nous
a appris que les frontières dites « historiques » étaient aussi « nat
1743
, voire contradictoires d’un pays à l’autre. Tous
nos
États ont à faire face à des problèmes régionaux de nature très diver
1744
ni économique. Sur toutes les frontières de tous
nos
États, les exemples abondent : Basques et Catalans divisés par les Py
1745
inze ans. Il faut d’abord faire des régions, dans
nos
nations et à travers leurs frontières. Puis il faut unir ces régions,
1746
isse ce grand projet ? ma réponse est simple : il
nous
faut éduquer et former dès maintenant les Européens de demain, et pou
1747
ropéens de demain, et pour cela, il faut réformer
notre
enseignement. Il faut que l’École, à tous les degrés, cesse immédiate
1748
puis européen et mondial. Toute l’histoire qu’on
nous
a enseignée est à refaire. Elle était faussée à la base par une volon
1749
le catalan et l’allemand. Toute la géographie de
nos
manuels est à refaire, faussée à la base par l’idée de « frontières n
1750
tionaux, sera seule capable d’accepter l’union de
nos
peuples, au-delà de nos États : elle jugera cela tout naturel. Une au
1751
ble d’accepter l’union de nos peuples, au-delà de
nos
États : elle jugera cela tout naturel. Une autre condition de réussit
1752
l’État central. Et c’est pourquoi j’ai dit qu’il
nous
faudra dix à quinze ans pour fédérer le continent : le temps de forme
1753
ion et qu’elle arrive « aux affaires ». Aurons-
nous
le temps ? Vous me poserez alors une seconde question grave : Réfo
1754
serez alors une seconde question grave : Réformer
nos
écoles, former des régions et leurs administrateurs, n’est-ce pas une
1755
-ce pas une entreprise de longue haleine ? Aurons-
nous
le temps de faire tout cela, avant les catastrophes écologiques, éco
1756
rique. Il résume en réalité tous les problèmes de
notre
société, et c’est à ce titre qu’il doit être considéré par la jeuness
1757
le vrai processus de la création organique, dans
notre
monde humain, social ou psychique. La non-violence est ouverture au m
1758
d’autochâtiment et s’exerce en fin de compte sur
nous
, à nos dépens. On ne cesse de revendiquer, dans la société d’aujourd’
1759
hâtiment et s’exerce en fin de compte sur nous, à
nos
dépens. On ne cesse de revendiquer, dans la société d’aujourd’hui, de
1760
philosophiques et moraux, cela signifie : voulons-
nous
à tout prix un certain niveau de vie, avec les disciplines sociales u
1761
dépersonnalisantes que cela signifie ? Ou voulons-
nous
accéder à notre mode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, ce
1762
tes que cela signifie ? Ou voulons-nous accéder à
notre
mode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, celles de construi
1763
exaltantes, celles de construire jour après jour
notre
personne comme une œuvre d’art ? En termes d’organisation pratique et
1764
ns et les fédérer, avec tout ce que cela suppose,
nous
l’avons vu, d’autogestion à tous les degrés, de responsables à tous l
1765
communauté retrouvée. Voilà le but. L’atteindrons-
nous
? J’ai toujours estimé que nous ne sommes pas au monde — ni vous ni m
1766
ut. L’atteindrons-nous ? J’ai toujours estimé que
nous
ne sommes pas au monde — ni vous ni moi — pour essayer de deviner l’a
1767
essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que
nous
sommes appelés — et que je vous appelle. 114. Il s’agit de la prem
1768
histoire humaine, il y a béance. Et par exemple :
nos
ministres et nos penseurs vivent aujourd’hui dans des temps différent
1769
il y a béance. Et par exemple : nos ministres et
nos
penseurs vivent aujourd’hui dans des temps différents. Les discours d
1770
trouvent anticiper sur le xxie : entre les deux,
notre
xxe est en pleine béance de l’histoire. Illustrons cela de citations
1771
a fallu mille ans d’efforts en France pour créer
notre
identité nationale, notre existence nationale ». (C’est dire quelle r
1772
ts en France pour créer notre identité nationale,
notre
existence nationale ». (C’est dire quelle résistance des peuples on a
1773
émodé depuis cent ans, ceux qui réfléchissent sur
notre
société et sur les causes de sa crise aboutissent à des conclusions p
1774
de diviser la surface du globe en parcelles, que
nous
désignons comme des territoires nationaux, et d’abandonner le pouvoir
1775
ces territoires. Ce schéma de l’administration de
notre
terre est en contradiction aussi bien avec la structure des systèmes
1776
systèmes techniques qu’avec les besoins vitaux de
notre
monde. Il s’accorde mal avec les principes de l’économie, comme avec
1777
paru chez Laffont en 1973, à Paris : Aujourd’hui
nous
tenons pour acquise la légitimité des États-nations existant en Europ
1778
usieurs siècles. L’existence de ces États-nations
nous
paraît tellement normale qu’il nous arrive d’oublier que leurs fronti
1779
États-nations nous paraît tellement normale qu’il
nous
arrive d’oublier que leurs frontières actuelles… sont fondées sur une
1780
’« assaut » n’exprime guère que l’idée banale que
nos
éditeurs se font du « dynamisme ». 122. Grasset, Paris, 1972. 123.
1781
de sa pensée, de son action, de sa présence parmi
nous
. Son expérience des hommes et de l’irrationnel qui conduit leurs affa
1782
à l’endroit de ce qui vient et du « progrès » de
notre
monde moderne en général, mais son goût puissant de la vie et son sen
1783
rès tout, que des spécialistes. « C.J.B. », comme
nous
l’appelions, était un homme de stature imposante et d’autorité calme,
1784
s mais chose plus rare, les plus ennoblissants de
notre
siècle. Du prince en soi, archétypal, avant tous titres décernés, C.J
1785
public européen, c’est que George Orwell a prévu
notre
destin inéluctable d’Occidentaux promis à l’impitoyable sollicitude d
1786
ains les plus importants et les plus émouvants de
notre
siècle, avec Kafka et bien peu d’autres. D’autant plus faut-il l’atta
1787
commence à se faire sentir. Presque certainement,
nous
allons vers un âge de dictatures totalitaires, un âge dans lequel la
1788
ie que la littérature, du moins sous la forme que
nous
connaissons, devra passer par une mort temporaire. La littérature du
1789
ntièrement raison : si tout ce qu’ils annonçaient
nous
arrive aujourd’hui, ne serait-ce pas qu’ils n’ont rien fait pour l’em
1790
cher ? Et tout fait pour accréditer d’avance dans
nos
esprits l’idée de fatalités peut-être désastreuses, mais qui auront l
1791
-être désastreuses, mais qui auront l’avantage de
nous
innocenter ? Toute prophétie trop bien réalisée — et peu le sont mieu
1792
elui qui avertit, qui annonce l’issue tragique de
nos
manèges, mais nous adjure de faire mentir ses prévisions et nous en m
1793
qui annonce l’issue tragique de nos manèges, mais
nous
adjure de faire mentir ses prévisions et nous en montre les moyens ;
1794
ais nous adjure de faire mentir ses prévisions et
nous
en montre les moyens ; ou bien a-t-il été le complice objectif des ca
1795
libérale », alors oui, il est bien certain que «
nous
entrons dans l’âge des dictatures totalitaires ». Mais que « l’indivi
1796
nisme, ou de sa culture — ne se passe pas hors de
nous
et sans nous, collectivement : il ne peut exister que dans nous et pa
1797
sa culture — ne se passe pas hors de nous et sans
nous
, collectivement : il ne peut exister que dans nous et par nous. Celui
1798
ous, collectivement : il ne peut exister que dans
nous
et par nous. Celui qui aime activement son prochain se comporte en ch
1799
ivement : il ne peut exister que dans nous et par
nous
. Celui qui aime activement son prochain se comporte en chrétien, et l
1800
es (ou seulement stato-nationaux, pour commencer)
nous
invitent à cette démission de la personne — dont ils résultent en vér
1801
moindre reste, et ne laissent aucun espace libre.
Nous
ne pouvons rien contre eux. Mais sans eux, malgré eux ? Vous ne voyez
1802
ais sans eux, malgré eux ? Vous ne voyez pas ? On
nous
répète qu’ils sont la seule réalité… Nous voici donc contraints et ac
1803
as ? On nous répète qu’ils sont la seule réalité…
Nous
voici donc contraints et acculés à l’invention de formes neuves de la
1804
es de la liberté. « Invente, ou je te dévore ! »,
nous
dit le Sphinx assis sur le seuil du futur. « 1984 » désignait le règn
1805
importe seulement qu’elles existent, pour nourrir
notre
espoir raisonnable de restructurer une cité qui mérite d’être appelée
1806
e bien compris pourquoi des régions ? Il faut que
nous
le reconnaissions clairement. Il y a sans doute ici plusieurs spécial
1807
stituer. Elles sont potentiellement des objets de
notre
action, de notre volonté, et en tant que telles seulement, des objets
1808
nt potentiellement des objets de notre action, de
notre
volonté, et en tant que telles seulement, des objets de connaissance,
1809
iaget par ses nombreuses analyses établissant que
notre
savoir, notre connaissance, ne proviennent ni des sens, ni de structu
1810
nombreuses analyses établissant que notre savoir,
notre
connaissance, ne proviennent ni des sens, ni de structures tombées du
1811
ès et du plus loin, se rejoignent évidemment dans
notre
actualité la plus concrète. Je vais les traiter rapidement, dans une
1812
l, la région. ⁂ A. La première réponse possible à
notre
question, je la formulerai donc à partir des réalités les plus proche
1813
lie), centrée sur la « cuvette genevoise » et que
nous
avons baptisée région lémano-alpine. Les fonctions essentielles qui a
1814
elle d’ailleurs. Car la région universitaire dont
nous
avions esquissé la possibilité devant plusieurs recteurs suisses et p
1815
ait écrit trois opuscules dans cette langue, dont
nous
ne connaissons plus que quelques mots mais qui a sans aucun doute mar
1816
rée dans la haine et le mépris du tiers-monde qui
nous
les rend), mais elles ont fouetté technique et industrie, qui ont cau
1817
plus obtus ou farfelus qui occupent le devant de
notre
scène politique, ou pour mieux dire, de notre guignol partisan. Or, l
1818
de notre scène politique, ou pour mieux dire, de
notre
guignol partisan. Or, les Européens ne s’uniront jamais sur la base d
1819
une vraie personne, c’est le problème central de
notre
temps. Les régions fonctionnelles, d’aires diverses — chacune ayant p
1820
le territoire de sa réalité — ne naîtront pas de
nos
modèles, mais bien de la nécessité de recréer des milieux de particip
1821
ouvenel observe une chose très simple : c’est que
nous
ne pouvons connaître avec quelque certitude que le passé, mais sans p
1822
e passé, mais sans pouvoir le changer ; alors que
nous
avons liberté et puissance de changer l’avenir, mais sans le connaîtr
1823
tement l’antinomie démontrée par Heisenberg entre
notre
pouvoir de mesurer la vitesse d’un électron et celui de déterminer sa
1824
ussi radicaux. Il serait absurde de prétendre que
nous
ne savons rien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel : nous mou
1825
rétendre que nous ne savons rien de l’avenir, car
nous
en savons l’essentiel : nous mourrons tous. Nous savons que la mort p
1826
ien de l’avenir, car nous en savons l’essentiel :
nous
mourrons tous. Nous savons que la mort physique (selon le second prin
1827
nous en savons l’essentiel : nous mourrons tous.
Nous
savons que la mort physique (selon le second principe de la thermodyn
1828
ur la vie, mais non pas sur l’esprit créateur. Et
nous
savons que la terre ayant des dimensions finies, ses ressources seron
1829
mais qui varieront très largement en fonction de
nos
appétits ou de notre sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à
1830
très largement en fonction de nos appétits ou de
notre
sagesse. Voilà donc quelques certitudes quant à l’avenir et à ses cad
1831
son déroulement, son histoire et ses dates, « car
nous
ne savons ni le jour ni l’heure ». (À l’inverse, les historiens ne f
1832
ère de ce que l’Histoire n’est pratiquement, pour
nous
, qu’une composition de faits passés, opérée à partir des problèmes du
1833
odifiable. Les dates seules y sont certaines…) Si
nous
ne savions pas cela, il serait superflu d’avoir une politique et d’en
1834
on sa date. Mort de la terre et mort de chacun de
nous
. Une seule chose est imprévisible, par définition, et c’est la créati
1835
ion de l’esprit. Entre ces pôles se passe la vie,
notre
aventure collective et personnelle, éphémère et pourtant décisive, qu
1836
que, qu’il serait fou de mépriser. Et ils peuvent
nous
convaincre encore que la fabrication par les centrales surgénératrice
1837
lui de rouler moins vite et de régler à 20 degrés
nos
thermostats, voire de payer plus cher demain une électricité produite
1838
évisionnels deviennent nocifs quand ils tendent à
nous
faire accroire qu’une seule croissance est à la fois possible et néce
1839
ielle. Au type de prévision fausse et néfaste qui
nous
annonce comme un fait scientifique que désormais « la consommation d’
1840
les sept ans », j’oppose le type de prévision qui
nous
fait voir que la consommation d’électricité doit cesser de doubler to
1841
e. Mais le meilleur exemple d’une prévision utile
nous
est donné par les fameux graphiques de Forrester et de Meadows. Ils n
1842
ent à cinquante ans du point de départ choisi, si
nous
laissons les choses aller dans leur mouvement selon les lois de l’ine
1843
s leur mouvement selon les lois de l’inertie. Ils
nous
réveillent et nous incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, m
1844
lon les lois de l’inertie. Ils nous réveillent et
nous
incitent, avec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne nous imp
1845
vec une calme cruauté de thérapeutes, mais ils ne
nous
imposent rien. En présence de cette agression libératrice, il n’y a q
1846
st donc pas contre la prospective qu’il s’agit de
nous
mettre en garde, mais contre l’illusion fataliste et fatale qui nous
1847
e, mais contre l’illusion fataliste et fatale qui
nous
ferait croire, désormais, qu’il revient à l’ordinateur d’orienter not
1848
ésormais, qu’il revient à l’ordinateur d’orienter
notre
politique. La prospective doit nous montrer la nécessité de choisir,
1849
r d’orienter notre politique. La prospective doit
nous
montrer la nécessité de choisir, et non pas faire le choix à notre pl
1850
nécessité de choisir, et non pas faire le choix à
notre
place. Elle devrait tendre à éduquer en nous le sens de la responsabi
1851
x à notre place. Elle devrait tendre à éduquer en
nous
le sens de la responsabilité civique, en nous faisant découvrir le sy
1852
en nous le sens de la responsabilité civique, en
nous
faisant découvrir le système des répercussions politiques et sociales
1853
tiques et sociales de tous ordres d’un projet qui
nous
paraissait « purement privé ». Mais je vois au contraire les promoteu
1854
phénomènes qui auraient lieu de toute façon sans
nous
, sans notre action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire,
1855
qui auraient lieu de toute façon sans nous, sans
notre
action, hors de nos prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est
1856
toute façon sans nous, sans notre action, hors de
nos
prises, « parce que c’est nécessaire, si ce n’est pas raisonnable » a
1857
rtée et d’un sens exigeant du témoignage civique.
Nous
retrouvons ici l’attitude de pensée essentiellement irresponsable que
1858
nsable que j’entends ici dénoncer : elle voudrait
nous
faire croire que la société, la civilisation, leur crise et le systèm
1859
inateur a parlé, la cause est jugée. On oublie de
nous
dire qu’il n’est que la voix de ses programmateurs et de leurs préjug
1860
s préjugés. Tel est le succès de la projection de
nos
désirs sur une Nécessité impersonnelle, qu’on peut se demander si les
1861
l’économie de guerre, qui est le modèle de toutes
nos
prévisions et leur idéal inconscient, est l’utopie au sens originel,
1862
at de guerre en permanence, et toute technocratie
nous
y conduit aussi sûrement que le racisme, le marxisme-léninisme et les
1863
r une prospective intuitive L’avenir dépend de
nos
passions, pas de nos calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont
1864
uitive L’avenir dépend de nos passions, pas de
nos
calculs. C’est pourquoi, paradoxalement, ne sont prévisibles en fin d
1865
le calendrier, n’est pas d’un grand secours pour
notre
politique, car les effets de ces techniques, nous le voyons bien aujo
1866
otre politique, car les effets de ces techniques,
nous
le voyons bien aujourd’hui, sont trop nombreux, trop ramifiés et inte
1867
entifique qu’artistique, de la saisie du réel par
notre
esprit, mais dans la crise présente de notre civilisation, comment su
1868
par notre esprit, mais dans la crise présente de
notre
civilisation, comment suffirait-elle à nous guider dans le système ul
1869
e de notre civilisation, comment suffirait-elle à
nous
guider dans le système ultracomplexe des interactions dont dépend not
1870
ystème ultracomplexe des interactions dont dépend
notre
avenir ? Il est trop clair qu’on ne peut conduire un Boeing 747 en fa
1871
ètres éventuellement décisifs pour l’évolution de
notre
société, tels que « la peur de l’avenir en général, ou du chômage en
1872
ace de guerre. Elle est de nature à modifier tous
nos
paramètres : c’est en son nom que tel ministre de la guerre favorise
1873
ême où il participait de la finalité guerrière de
nos
États-nations de modèle napoléonien. »129 Mais une fois reconnues ce
1874
e (dont le stalinisme allait donner le modèle) et
notre
société de consommation, — selon que l’on serait au début ou à la fin
1875
se déclarait, il y a peu, incapable de dire « si
nous
verrons jamais le jour où il sera possible d’isoler les variables clé
1876
mbreux développements collectifs du passé peuvent
nous
éclairer sur l’avenir. La Rome des jeux, avec ses deux-cents jours fé
1877
ance devait être accordée sans contrepartie.132
Nous
retrouvons le parallèle avec notre ère totalitaire : la dépersonnalis
1878
trepartie.132 Nous retrouvons le parallèle avec
notre
ère totalitaire : la dépersonnalisation détruit les engagements civiq
1879
même prévoir l’allure de sa courbe historique, et
nous
allons voir qu’on l’a fait. Tout ce qui peut s’observer dans le noya
1880
oissement du PNB, ni même la défense militaire de
nos
frontières. La plupart des critères de ce type, qu’utilisent couramme
1881
ques et comme il semble bien que l’avaient oublié
nos
plus savants économistes. Les moyens technologiques, accordés par leu
1882
t de la société de l’autre. Exemple : — Quand on
nous
dit : « Il va falloir dans les dix ans qui viennent plus d’autos pour
1883
d’un caprice, comme la plupart des gadgets qu’on
nous
offre ; ou encore « n’importe où », comme l’auto ; ou vers quelque ch
1884
ommunauté qui le réalisera, et dès maintenant sur
notre
faculté d’imaginer et d’inventer. Car l’objet de la prospective n’est
1885
ve d’un avenir qui serait déjà déterminé, hors de
nos
prises, et que nous n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des
1886
serait déjà déterminé, hors de nos prises, et que
nous
n’aurions qu’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers nos fin
1887
’à subir. C’est l’art d’aménager des chemins vers
nos
fins, et non pas de soumettre nos fins à ce qui fut « possible » jusq
1888
es chemins vers nos fins, et non pas de soumettre
nos
fins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou
1889
ins à ce qui fut « possible » jusqu’ici. Soit que
nous
agissions ou que nous laissions courir, que nous le voulions ou non,
1890
sible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou que
nous
laissions courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est notre aff
1891
nous agissions ou que nous laissions courir, que
nous
le voulions ou non, l’avenir est notre affaire. Et non pas celle des
1892
courir, que nous le voulions ou non, l’avenir est
notre
affaire. Et non pas celle des lois mythiques derrière lesquelles nous
1893
pas celle des lois mythiques derrière lesquelles
nous
essayons de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais d
1894
is mythiques derrière lesquelles nous essayons de
nous
cacher, et qui ne sont que les alibis de nos vrais désirs. 126. Be
1895
de nous cacher, et qui ne sont que les alibis de
nos
vrais désirs. 126. Bertrand de Jouvenel, L’Art de la conjecture, P
1896
ssance, publié par le club de Rome : « En vérité,
nous
sommes comme un enfant bien doué qui se retrouverait tout à coup dému
1897
ivant, psychique ou sympathique. L’intuition peut
nous
informer sur le vivant par recours au savoir inconscient accumulé dan
1898
cumulé dans les cellules et le cerveau. Elle peut
nous
informer aussi sur le social, par sympathie, réaction consonante ou d
1899
D. de Rougemont qui sera intitulé : L’Avenir est
notre
affaire ». Les extraits correspondent au chapitre 6 de ce livre ; de
1900
s’avouent plus que culturelles ou idéologiques de
nos
jours. Je pose donc que les relations entre l’Europe et le Monde dépe
1901
sont promis, remplaçant ceux qui existent devant
nos
yeux. Tous ces traits définissent une anti-religion. Que les Église
1902
rit, un peu plus tard, qu’au retour du Christ : «
Nous
serons tous transformés, en un instant » (grec : en atomo), c’est-à-d
1903
iennent, de Bagdad par l’Afrique, les Arabes, qui
nous
apportent l’aristotélisme, l’algèbre, et bien plus que cela : le conc
1904
t sa rhétorique, qui vont influencer profondément
nos
manières de sentir et de rêver, à travers la poésie des troubadours e
1905
venu les découvrir. Cette constatation symbolique
nous
permet de faire ici l’économie de l’énumération des découvertes et in
1906
ou magique. Et sans plus de souci de l’intégrer à
notre
tradition chrétienne137. En sorte que la greffe sera bientôt rejetée.
1907
mon enfance ! Ces apports émotifs ou plastiques à
nos
arts ont peu de chances de durée en Europe. Dans la mesure même où il
1908
ces formes ? D’une manière globale, je crois que
nous
sommes en droit de dire que l’Europe, depuis deux ou trois siècles, e
1909
conflits politiques et militaires. Trois exemples
nous
permettront d’illustrer le principe de cette crise mondiale et l’impa
1910
de « ce qui est venu de l’Europe ». A. Prenons
notre
premier exemple au niveau microscopique des effets d’une forme (ici m
1911
de ces œuvres, mais c’est elle qui les a créées.
Nous
l’oublions souvent et les autres l’ignorent ; ils voient plus facilem
1912
niveau du contact brutal entre leurs coutumes et
nos
armes, leur sagesse ancestrale et nos machines. Nos péchés sont crian
1913
coutumes et nos armes, leur sagesse ancestrale et
nos
machines. Nos péchés sont criants, et tout l’Orient les crie, mais il
1914
s armes, leur sagesse ancestrale et nos machines.
Nos
péchés sont criants, et tout l’Orient les crie, mais il n’entend pas
1915
, et tout l’Orient les crie, mais il n’entend pas
nos
grandeurs. Car la musique est le sublime de l’Occident, mais pour l’o
1916
en me dit un jour : « Vous autres Européens, vous
nous
envoyez des machines-outils ; c’est très joli, cela nous amuse et c’e
1917
voyez des machines-outils ; c’est très joli, cela
nous
amuse et c’est utile, mais pourquoi n’y joignez-vous pas un petit liv
1918
tout un monde de valeurs complètement étranger à
nos
croyances traditionnelles ? » Une autre fois, il me raconte que sa fe
1919
jakarta ; et quand ils eurent appris les notes de
notre
gamme, elle leur dit : « Composez maintenant une chanson dans le goût
1920
ne faisaient que réinventer les lieux communs de
nos
chansons européennes, qu’ils n’avaient jamais entendues. Ainsi, chaqu
1921
achine exportée est, en fait, un cheval de Troie.
Nous
avons évacué nos guerriers et retiré nos fonctionnaires, mais nous ra
1922
t, en fait, un cheval de Troie. Nous avons évacué
nos
guerriers et retiré nos fonctionnaires, mais nous ramenons subreptice
1923
Troie. Nous avons évacué nos guerriers et retiré
nos
fonctionnaires, mais nous ramenons subrepticement, et sans le savoir,
1924
nos guerriers et retiré nos fonctionnaires, mais
nous
ramenons subrepticement, et sans le savoir, des occupants plus effica
1925
de l’invention et de la compréhension de la vie.
Nos
machines et nos raisonnements, nos formes d’art et de gouvernements t
1926
et de la compréhension de la vie. Nos machines et
nos
raisonnements, nos formes d’art et de gouvernements transportent au l
1927
ion de la vie. Nos machines et nos raisonnements,
nos
formes d’art et de gouvernements transportent au loin des champs de f
1928
à proprement parler des conflits idéologiques qui
nous
menacent, mais c’est le mécanisme même des prétentions stato-national
1929
ailleurs que les anticorps des virus répandus par
nos
États, notre technologie, notre matérialisme, doivent être élaborés,
1930
e les anticorps des virus répandus par nos États,
notre
technologie, notre matérialisme, doivent être élaborés, et peuvent l’
1931
virus répandus par nos États, notre technologie,
notre
matérialisme, doivent être élaborés, et peuvent l’être. L’union fédér
1932
élaborés, et peuvent l’être. L’union fédérale de
nos
peuples pourrait seule permettre une lutte efficace contre les périls
1933
ficace contre les périls écologiques qui menacent
notre
continent (pollution du Rhin, de la Méditerranée, de l’Atlantique, pé
1934
mples intéressants de semblables… nuances, dirons-
nous
, dans la description (« petit, trapu… » contrastant avec « grand et s
1935
les mains cette Politique de la personne dont
nous
sommes tous d’accord, ici, pour affirmer qu’elle devrait dominer et o