1 1951, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Extrait du discours prononcé par Denis de Rougemont à l’inauguration du Centre (mai 1951)
1 Extrait du discours prononcé par Denis de Rougemont à l’inauguration du Centre (mai 1951)a Notre pr
2 décisif en soi que l’existence même de ce Centre, par où j’entends que le principal, c’est qu’il y ait en Europe un lieu co
3 rit nationaliste aux dimensions du continent, non par orgueil ou par satisfaction de nous-mêmes, et encore moins avec le fo
4 e aux dimensions du continent, non par orgueil ou par satisfaction de nous-mêmes, et encore moins avec le fol espoir d’apai
5 ougemont Denis de, « Extrait du discours prononcé par Denis de Rougemont à l’inauguration du Centre », Bulletin du Centre e
2 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Présentation du Centre européen de la culture (mars 1952)
6 s leur proposons une action « européenne » autant par son esprit que par ses buts, précise, modeste d’apparence, mais imméd
7 e action « européenne » autant par son esprit que par ses buts, précise, modeste d’apparence, mais immédiate et totalement
8 aucun pouvoir — que nous voulons agir et fédérer, par les moyens les plus directs, sans attendre l’avis des pouvoirs offici
9 s initiateurs. Ceux qui se sont montrés capables, par conviction et par conscience professionnelle, de préférer leurs intér
10 x qui se sont montrés capables, par conviction et par conscience professionnelle, de préférer leurs intérêts bien définis a
11 intérêts d’abord ; non point aux égoïsmes opposés par nature à toute coopération sincère et efficace — c’est tellement évid
3 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Contre la culture organisée (avril 1952)
12 tiques tendent obscurément vers cette limite, non par une volonté consciente et déclarée, mais en vertu du seul poids de le
13 s. Il ne s’agit pas de la créer ou de l’organiser par décrets, mais simplement de la laisser se manifester, et de ne plus l
14 identielles. Comment un expert culturel, mandaté par un ministère et représentant d’un État, peut-il intervenir dans ces m
4 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-Amérique (juin-juillet 1952)
15 adhérents lutte en retraite, médiocrement soutenu par le parti. Ses vedettes se taisent ou rompent avec lui, ses hebdomadai
16 ses à nos questions directes, occupés à se ruiner par des guerres nationales qu’on nous demande ensuite de payer, parlant d
17 t que celle des USA. Les digests, que nous lisons par millions, ne sont tout de même pas distribués par M. Acheson, ni leur
18 par millions, ne sont tout de même pas distribués par M. Acheson, ni leur lecture imposée par Ridgway. Quand on s’écrase au
19 istribués par M. Acheson, ni leur lecture imposée par Ridgway. Quand on s’écrase aux films de Hollywood, quand toute une je
20 nstitut que l’on croit à tort ou raison « soutenu par les Américains » en tire d’une part un prestige suspect, d’autre part
21 la violence des jugements formulés contre les USA par les Européens qui se proclament (curieusement) « neutralistes ». En v
5 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-USA (août-septembre 1952)
22 let, à Willingen près Kassel, rencontre organisée par la Commission œcuménique de coopération européenne (douze Américains
6 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Culture et politique européenne (octobre 1952)
23 politique l’armée européenne non encore ratifiée par les parlements : — et tout cela donne de passionnants problèmes d’ari
24 l s’agit de sauver, de ranimer et de rendre forte par le moyen de son union économique et politique, est une réalité de civ
25 , a dominé le monde pendant des siècles non point par la réalité de ses partis politiques mais bien par la vertu de ses inv
26 par la réalité de ses partis politiques mais bien par la vertu de ses inventions, non seulement politiques et sociales, mai
27 irent les doctrines qui ont créé nos régimes — et par les formes de pensée philosophique qui ont permis le développement de
28 de partis et de préjugés tombés du ciel ou donnés par la nature, c’est une manière de vivre et de penser, née d’un profond
29 . Les protagonistes de la construction européenne par le seul jeu des partis et des groupes d’intérêts économiques se plaig
30 e difficile. Pour eux, cette Europe-là, même unie par en haut, restera sans contenu spirituel ou social. Elle n’aura pas de
31 La jeunesse de l’Europe s’étonne de voir végéter par milliers les Foyers de culture régionaux et locaux, où s’opère justem
32 domicile, à l’atelier, à l’usine, au foyer rural, par le moyen du livre, de causeries, de concerts commentés, d’expositions
33 est-à-dire méritant cet adjectif, commencera donc par prendre au sérieux la culture. Non point pour l’asservir à des fins é
34 ormer des hommes conscients et en mesure de juger par eux-mêmes, qui seront demain l’Europe vivante. Il s’agit là d’une tâc
7 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rapport moral présenté par M. Denis de Rougemont (novembre 1952)
35 Rapport moral présenté par M. Denis de Rougemont (novembre 1952)h Le Centre existe depuis deu
36 de rapports sur nos activités diverses, présentés par leurs animateurs et par nos conseillers techniques. Je puis donc me b
37 vités diverses, présentés par leurs animateurs et par nos conseillers techniques. Je puis donc me borner, pour ma part, à d
38 C n’est à aucun titre « un Unesco européen » : ni par sa structure, ni par ses méthodes, ni par ses objectifs. Le danger d
39 « un Unesco européen » : ni par sa structure, ni par ses méthodes, ni par ses objectifs. Le danger de double emploi avec
40  » : ni par sa structure, ni par ses méthodes, ni par ses objectifs. Le danger de double emploi avec l’Unesco semblerait p
41 ruire. Mais l’Unesco, chargée de le faire adopter par les États, en a retenu le bénéfice moral, et l’on verra tout à l’heur
42 s les autres, et demande aux autres des services, par le moyen de ce clearing house que veut être le CEC. C’est pourquoi no
43 h. Rougemont Denis de, « Rapport moral présenté par M. Denis de Rougemont, directeur du CEC », Bulletin du Centre europée
8 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À propos de la crise de l’Unesco (décembre-janvier 1953)
44 organisme qualifié de « culturel », mis sur pied par les gouvernements, composé de fonctionnaires nommés par eux, entièrem
45 s gouvernements, composé de fonctionnaires nommés par eux, entièrement financé et contrôlé par eux, et dont le programme gé
46 s nommés par eux, entièrement financé et contrôlé par eux, et dont le programme général est voté par leurs délégués. Inutil
47 lé par eux, et dont le programme général est voté par leurs délégués. Inutile de chercher plus loin. Il est clair qu’entre
48 ère (celui des Finances, par exemple) et contrôlé par la majorité d’un parlement. Comment un ministère pourrait-il donc (qu
49 iques. Si le produit qui émerge de leurs débats a par miracle forme humaine et valeur proprement culturelle, ce sera bien g
50 ns un peu sur ces 9 millions de dollars consentis par les gouvernements. Avec cette somme, on pourrait entretenir 130 centr
51 tés de la culture : celle-ci s’est toujours faite par un jeu de libre-échange qui ne tenait aucun compte de nos récentes di
52 e du Sud, l’Extrême-Orient. Ceci doit se traduire par des organismes régionaux (comme on dit à l’Unesco) et non point mondi
53 sation abstraite parce que mondiale, et condamnée par ses dimensions même à la bureaucratie comme aux interférences politiq
54 interférences politiques. Le travail culturel est par nature fédéraliste, donc décentralisé. Il se développe par des méthod
55 e fédéraliste, donc décentralisé. Il se développe par des méthodes de coordination pratique, et non pas à coups de directiv
56 pratique, et non pas à coups de directives émises par un office lointain, soumis lui-même à des pressions d’un ordre différ
57 ue resterait-il alors à l’organisation constituée par les gouvernements soit à l’échelle des Nations unies, soit comme nous
58 près examen des propositions étudiées et soumises par les intéressés directs) et parfois d’arbitrage (en cas de conflit ent
59 us suivons répondent aux vœux et besoins exprimés par tous les « foyers » autonomes fédérés sous l’égide du Centre. Notre o
9 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Conférence de compositeurs, critiques musicaux et exécutants (décembre 1952-janvier 1953)
60 ès une vive discussion, le titre suivant, proposé par M. Markevitch, est retenu : « Les Droits de l’Auteur ». Cinq thèmes p
61 tres subordonnés à ce titre général sont proposés par les membres du comité exécutif et retenus en principe (le Centre est
10 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en avril 1953 (avril 1953)
62 En effet, pour changer de vitesse, il faut passer par le point mort. Mais pendant ce temps la voiture roule. Aux yeux de be
63 traiter de « chimères » tous les projets élaborés par les Européens les plus conscients, nombre d’individus et de groupes d
64 nos divers pays se trouvent soudainement alarmés par une série de faits patents, contraires à toutes leurs prévisions : —
65 onctionner ; — la CED est en voie de ratification par les parlements ; — un projet de Constitution européenne vient d’être
66 firmer ici que ce raisonnement n’ait pas été tenu par le Kremlin, et qu’il ne soit l’un des motifs majeurs de l’actuelle of
67 de propagande escompté sera partiellement atteint par la Russie, à peu de frais. Ceux des Européens qui partageaient le poi
68 utôt d’une épuration provoquée, une fois de plus, par les chefs du Kremlin, mais cette fois-ci chez nous, et en fin de comp
69 ivilisation qu’elle a rendue mondiale ; affaiblie par sa division mais déjà parvenue à la veille de s’unir, — ce problème v
70 que d’autres nous disputent, nous le savons bien, par des déclarations invérifiables ou par des chiffres alignés, mais dont
71 avons bien, par des déclarations invérifiables ou par des chiffres alignés, mais dont nous gardons malgré tout, malgré nos
72 ertainement suffisante, d’une Renaissance offerte par l’Europe au monde tout entier. k. Rougemont Denis de, « Situation
11 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aller et retour (avril 1953)
73 se économique des USA », représentée à leurs yeux par le plan Marshall et ses suites ; « l’arrogance de Washington », confi
74 arrogance de Washington », confirmée à leurs yeux par le voyage d’études de M. Dulles et certains articles de Life ; enfin
75 l’invasion culturelle » de Wall Street symbolisée par le succès des digests. Selon les inspirateurs de cette campagne — laq
76 simple alliance confédérale devait être remplacée par une fédération. Un projet de constitution fut voté par leurs délégués
77 ne fédération. Un projet de constitution fut voté par leurs délégués, réunis à Philadelphie. (Six nations de l’Europe vienn
78 olente. Dans quelques villes, le projet fut brûlé par la population en place publique. L’État de New York était le plus rét
79 outes, à des degrés divers, soumises à son empire par ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afriq
80 s à son empire par ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afrique, l’Asie, l’Amérique, sont succes
81 ar ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afrique, l’Asie, l’Amérique, sont successivement tombées
12 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en juin 1953 (mai-juin 1953)
82 e, dont le peu d’attention disponible est absorbé par les élections, les crises nationales, les prétendues « bombes diploma
83 ire commune. Ce qu’il s’agit de sauver transcende par nature les intérêts de chacune de ces nations, car c’est une civilisa
84 se montrent. Si les Européens n’étaient menés que par leurs intérêts matériels et s’ils les comprenaient, ils voudraient to
85 croire que les Européens sont menés, en réalité, par des forces irrationnelles, au mépris de leurs intérêts. Ces forces s’
86 otent totalitaire, sont donc anti-Européens sinon par raison, du moins par consigne ; une Espagne qui refuse les droits de
87 nt donc anti-Européens sinon par raison, du moins par consigne ; une Espagne qui refuse les droits de l’homme, tout en adhé
88 encore une île ; une Autriche occupée, et pillée par les Russes ; des pays scandinaves drapés dans leur satisfaction, mais
89 est une notion de la personne. On n’y accède que par l’éducation, laquelle est antérieure et supérieure à l’individu. Nous
90 Seules les idées avancent. Et rien n’avance que par l’idée. Les choses, les hommes sans idées n’avancent jamais, ils se d
91 nts, de traîtres silencieux, d’inconscients menés par quelques intrigants. Imaginons maintenant le succès de leurs entrepri
92 ntenant le succès de leurs entreprises, financées par certaines industries que l’idée seule d’Europe unie pousse aux derniè
93 e Autorité voit son fonctionnement enrayé ou vidé par des cartels. Les nations décident de s’en tenir à leur souveraineté,
94 perd ses colonies. L’Italie ayant refusé l’Europe par la faute des néo-fascistes et monarchistes, est livrée aux communiste
95 on sous l’effet des « vapeurs de paix » diffusées par Moscou, un peu plus de scepticisme des élites, un peu plus de discréd
96 ticisme des élites, un peu plus de discrédit jeté par elles-mêmes sur les institutions parlementaires, un peu plus d’atlant
97 ’abandon des efforts d’union est tacitement admis par les Européens. L’Europe est définitivement effacée de la carte des pu
98 oubles sociaux suffisent à motiver son occupation par l’un ou l’autre empire, ou par les deux, avec ou sans bombardements,
99 ver son occupation par l’un ou l’autre empire, ou par les deux, avec ou sans bombardements, selon l’usage qu’ils se propose
13 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en août 1953 : Lettre aux Six (juillet-août 1953)
100 du labeur considérable effectué sur votre demande par les délégués officiels des parlements de vos pays. Le refuser comme b
101 s suivrait ? 2. Le Projet a été discuté et rédigé par des parlementaires, un œil sur le grand But européen, et l’autre sur
102 taux, et non les paragraphes. Entraîner l’opinion par les premiers permettra seul d’amender les seconds et d’obtenir leur r
103 t, et peut-être le modifier, se définit pour nous par quelques grands repères, que nous essayerons de fixer. 1. Il faut que
104 dépend en fait d’une civilisation qui peut périr par notre désunion. 3. L’Europe que nous voulons ne sera pas unitaire, ne
105 iance, ni une simple coalition, formule condamnée par l’Histoire à l’unanimité des exemples connus. De toute la force de se
106 e le pouvoir de faire lever le soleil, revendiqué par les rois-dieux. 6. Les paragraphes importent, dans un pacte fédéral (
107 ir que certains sacrifices doivent être consentis par les uns et les autres. Certains risques doivent être encourus. Les re
108 ance, enfin « mises en commun », furent emportées par l’occupant. Il dépend de vous, Messieurs, et de nous tous, d’écrire u
14 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Perspectives du CEC (juillet octobre 1953)
109 manifestation de cette année, convoquée à La Haye par le Mouvement européen, du 8 au 10 octobre, s’est voulue plus restrein
110 octobre, s’est voulue plus restreinte, à la fois par le nombre des participants et par son objet unique et immédiat : hâte
111 inte, à la fois par le nombre des participants et par son objet unique et immédiat : hâter la ratification d’un Statut de C
112 ratification d’un Statut de Communauté politique par les six pays du plan Schuman. Dès le lendemain s’ouvrait à Rome une t
113 emain s’ouvrait à Rome une table ronde, convoquée par le Conseil de l’Europe aux fins de définir « le problème spirituel et
114 d’une situation nouvelle, caractérisée à la fois par une croissante division du travail et par le souci de réalisations li
115 la fois par une croissante division du travail et par le souci de réalisations limitées mais rapides. Que devient, dans cet
116 e souci des succès immédiats, qui nous est imposé par la crise de l’Europe, ne doit pas nous faire oublier cette maxime gén
117 les domaines, que l’idéologie totalitaire appuyée par les nationalismes. « Pas d’action révolutionnaire sans doctrine révol
118 de donner suite pratique aux directives dégagées par cette réflexion. L’institution reprend ses droits et ses devoirs quan
119 vivre les sections culturelles nationales formées par le Mouvement européen. Les contacts que nous venons de reprendre dans
15 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une prise de conscience européenne (novembre-décembre 1953)
120 ? Une phrase déjà fameuse, prononcée l’an dernier par le premier président de l’Assemblée de Strasbourg, Paul-Henri Spaak,
121 3 millions de Norvégiens… Nous pensons et sentons par nations cloisonnées, dans l’ère des grands empires continentaux, des
122 unis. Mais au contraire, nous pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’Europe, dans la réalité vivante, ce qu’elle
123 ne part approfondir l’idée même de l’Europe unie, par une sérieuse méditation ; d’autre part, nourrir l’opinion par un séri
124 euse méditation ; d’autre part, nourrir l’opinion par un sérieux effort d’information. La tâche de méditer sur nos destins
125 in commun de tous les peuples de l’Europe, défini par leur unité incontestable d’origines et par le fait qu’ils succomberon
126 défini par leur unité incontestable d’origines et par le fait qu’ils succomberont demain aux mêmes périls, s’ils ne trouven
127 nds historiens de notre temps, M. Toynbee, appuyé par l’autorité d’un savant humaniste, M. Löfstedt. Nous avons vu se dessi
128 culturelle et civique fut introduit avec ampleur par M. Eugen Kogon. Il conclut à la nécessité d’instaurer tout d’abord un
129 cord avec les thèses très énergiquement formulées par M. de Gasperi dans son discours introductif, qui nous a présenté le t
130 rale. On lira ci-dessous les conclusions adoptées par la table ronde : document d’autant plus notable qu’il fut rédigé le d
131 ant plus notable qu’il fut rédigé le dernier jour par un Français et un Anglais, et reçut aussitôt l’approbation de tons le
132 4. Je le dis d’autant plus librement qu’invité par le secrétariat du Conseil de l’Europe à présider les débats, je me su
133 trouvé en présence de personnalités déjà nommées par les gouvernements des États membres, et ne suis donc responsable que
134 non moins valables au total. Mais le dosage créé par le hasard des désignations officielles s’est révélé heureux. p. Rou
16 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales : trois questions, trois réponses (mai-juillet 1954)
135 — Je voudrais savoir d’abord ce que vous entendez par Culture. — T. S. Eliot a répondu pour nous : « La culture peut être d
136 on union propre à favoriser nos libertés. Non, si par politique on entend simplement l’action des politiciens d’aujourd’hui
137 comités et d’échanges ? — La culture est produite par les personnes. Le Centre en tant que tel ne produit donc ni tableaux,
138 , et de vieilles craintes ou rancunes entretenues par la propagande soviétique. À cause de l’ignorance ou de la mauvaise éd
139 rrence européen) de problèmes soulevés ou traités par le Centre : laboratoire européen de recherches nucléaires, éducation
140 risque d’être reprise en charge ni « dupliquée » par une bureaucratie mondiale, si riche soit-elle. Le danger n’est pas là
17 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)
141 dant, si les rencontres de Berlin se sont soldées par un échec sur tous les points de l’ordre du jour, elles n’en ont pas m
142 compte n’est pas facile à établir, mais on finit par dénombrer, à l’ouest du rideau de fer, quinze pays membres du Conseil
143 l’accepter d’abord. Quitte à tenter de l’écraser par une surenchère insensée. Et surtout, soulignons d’autant plus forteme
144 our soutenir le niveau de vie européen, compromis par la révolte ou par l’essor normal de plusieurs autres continents, devi
145 veau de vie européen, compromis par la révolte ou par l’essor normal de plusieurs autres continents, devient évidente à bea
146 machine de guerre ; qu’elle serait soutenue même par ceux qui ne désirent pas y participer (les Anglais) ; et qu’enfin son
147 n heure a sonné, si jamais signal clair fût donné par l’Histoire. L’Asie à Genève, ou l’Europe humiliée Deux mois plu
148 iatique », qui s’ouvre à Genève à l’heure choisie par l’Est. Du côté russe, l’idée de manœuvre est claire : fixer la France
149 sang coule en Indochine. La Conférence, proposée par la France, qui hélas « ne peut autrement », est acceptée par ses alli
150 ce, qui hélas « ne peut autrement », est acceptée par ses alliés, et ce serait peu : elle a lieu en Europe. Première victoi
151 tions en Asie. Il baptise « paix » cette conquête par la force, et « provocation belliciste » toute tentative de résistance
152 la paix définitive entre la France et l’Allemagne par le moyen de leur fédération ce serait agir en « bellicistes », puisqu
153 ir de Nicopolis, de Mohacs, et du siège de Vienne par les Turcs ? C’est à quoi nous en sommes, et c’est pire. Car une absur
154 les-mêmes d’une trentaine de députés trop excités par les querelles locales pour mesurer l’état des forces dans le monde pr
155 persistant à rester désunie doit rapidement périr par asphyxie à la fois physique et morale. Marchés perdus, positions atla
156 vers l’indépendance nationale ne sera plus arrêté par l’Europe, mais peut bien être détourné de ses fins par la Russie. L’A
157 ’Europe, mais peut bien être détourné de ses fins par la Russie. L’Asie, donc, doit vouloir autant que nous, et autant que
158 « préalables », et autres « garanties » réclamées par tel groupe du Parlement de ce pays apparaît simplement démente, si l’
159 ns européennes se laissent entraîner dans l’abîme par une poignée de députés en sursis, qui ont donc à peine le droit de pa
18 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux notes sur la souveraineté nationale (mai 1954)
160 omme celle de 1832, se voyait repoussée à la fois par la gauche, qui lui reprochait son respect excessif des souverainetés
161 respect excessif des souverainetés cantonales, et par la droite, qui jugeait ces souverainetés dangereusement menacées9. La
162 vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédération sui
163 s en tant que leur souveraineté n’est pas limitée par la Constitution fédérale, et comme tels, ils exercent tous les droits
164 rritoire, la souveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple…
165 nt aujourd’hui à l’adoption d’articles semblables par les Constituants de l’Europe fédérée. On n’en voit pas qu’il soit ais
166 souveraineté nationale n’est exercée en fait que par l’État. M. van Kleffens l’a définie comme « la faculté, pour un État,
167 térieur qu’à l’extérieur, dans les limites posées par le droit applicable à chaque domaine ». Or on ne voit plus aucun État
168 s décisives à la souveraineté ne sont plus posées par le droit, mais par d’implacables circonstances techniques, économique
169 uveraineté ne sont plus posées par le droit, mais par d’implacables circonstances techniques, économiques et politiques. Il
170 ncunes et préjugés hérités d’une Histoire faussée par l’école, agressivité frustrée, et surtout angoisse de perdre son iden
171 de notre opinion publique. Le premier fut apporté par notre ami Ernst Friedlaender : « Il faut dire franchement à nos natio
19 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (octobre-novembre 1954)
172 t une fois des députés. Ils étaient très effrayés par une maladie dont ils craignaient la contagion, et qu’ils nommaient ré
173 ées — et non seulement dans l’affaire de la CED — par complaisance à une double illusion : ils ont cru que le travail éduca
174 t cru que le travail éducatif en profondeur, lent par nature, représenterait une perte de temps ; et ils ont cru que la pro
175 és de penser qu’on ne pouvait réussir l’union que par une série de mesures « concrètes », telles que l’OECE, la CECA, la CE
176 qu’on espérait faire adopter l’une après l’autre par les parlements. On n’a pas cherché à produire sur l’opinion publique
177 à croire qu’il est plus facile de faire l’Europe par pièces et morceaux que de la faire dans un seul élan fédérateur ; qu’
178 mouvements de militants européens ont été surpris par l’échec de la CED. En effet, cet échec a résulté du fait qu’on laissa
179 a le voir, mais qui s’explique. Une enquête menée par le CEC au mois de septembre a donné les résultats suivants : le nombr
180 n se trouve faite, depuis un siècle, et notamment par les manuels d’histoire : l’anti-Europe a joué là-dessus. De notre côt
181 tin l’annonce de nouvelles activités ou créations par lesquelles le Centre espère donner à cette question un sérieux commen
182 t spirituelles, puis économiques et sociales, qui par nature restent invisibles à l’œil des agences de presse, mais sans le
183 ’Europe unie est une révolution. Elle doit passer par tous les stades préparatoires des révolutions réussies. L’ambition du
20 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Orienter les espoirs européens (décembre 1954-janvier 1955)
184 n amateur distingué a sauvé les États-Unis ruinés par le « réalisme » des businessmen. Un grandiose hurluberlu — aux yeux d
185 en feront pas une action. ⁂ Une action se définit par son sens et par ses points d’application. On sait ce que nous visons.
186 e action. ⁂ Une action se définit par son sens et par ses points d’application. On sait ce que nous visons. Mais quels sont
187 liste qui s’y oppose, est entretenue sans relâche par d’innombrables haut-parleurs, porte-paroles et porte-plumes qui s’ali
188 ’enliser la plupart des mesures d’union proposées par les économistes et les hommes politiques. Il s’agit là de forer des c
189 n forces motrices. Première zone : elle est créée par l’absence de pente, le défaut d’orientation générale. On veut bien qu
190 rendre dynamiques. Deuxième zone : elle est créée par l’inconscience générale de la situation de l’Europe dans le monde. Ex
191 et les chances africaines. Troisième zone : créée par le compartimentage national ou balkanisation du continent. La solutio
192 œuvre. La première action de ce genre entreprise par le CEC, il y a plus de quatre ans, tendait à la création d’un Laborat
21 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle de la recherche en Europe (décembre 1954-janvier 1955)
193 la revient à dire qu’elle ne peut être satisfaite par aucun résultat concret et limité. L’esprit de recherche a pour caract
194 au lieu de l’apaiser, excite encore son appétit. Par où l’on voit que l’esprit de recherche n’est pas un instinct animal,
195 un Newton, un Einstein par exemple, n’y vont que par l’intelligence mathématique, non par leur être tout entier. Et le res
196 n’y vont que par l’intelligence mathématique, non par leur être tout entier. Et le reste des hommes s’arrête en chemin, plu
197 ordres — de la mystique à la technique en passant par les arts et les sciences — cet horizon dernier reste le même, quel qu
198 n formation, on s’aperçoit qu’elle s’en distingue par deux grands traits généralement tenus pour des causes de faiblesse :
199 ent de notre foi, et nos incertitudes sont créées par la nature même de nos certitudes. Ce paradoxe s’explique d’une manièr
200 effort sans fin ni cesse il est pourtant soutenu par sa foi dans la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait
201 male, et non désespérée, puisqu’elle est produite par sa foi, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l
202 puisqu’elle est produite par sa foi, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’homme scientifique. Celu
203 pprocher d’un but toujours fuyant, il est soutenu par sa confiance en la raison et l’expérience vérifiante. La même exigenc
204 e, dont vous venez de voir qu’elle est déterminée par les deux forces principales qui ont produit notre civilisation, — voi
205 de la vie, à l’ordre total et définitif décrétés par le roi-prêtre ou par le dictateur, l’Europe oppose l’idée et la prati
206 total et définitif décrétés par le roi-prêtre ou par le dictateur, l’Europe oppose l’idée et la pratique d’une remise en q
207 que nous Européens, n’avons jamais été découverts par personne, notez-le bien. C’est une passion inquiète de vérifier sans
208 travail des ouvriers à quelques dizaines d’heures par an, pour une production décuplée. La technique conduit donc, en fait,
209 savante, mais pénétrée de spiritualité. Influencé par le piétisme, il pensait que sa science abstraite ne devait pas l’empê
22 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Habeas Animam (été 1955)
210 Il agit dans les deux autres tiers non seulement par sa propagande et sa diplomatie, mais par la fascination de ses mythes
211 eulement par sa propagande et sa diplomatie, mais par la fascination de ses mythes et par la terreur même qu’il exerce. Dan
212 lomatie, mais par la fascination de ses mythes et par la terreur même qu’il exerce. Dans les pays demeurés libres, le dével
213 son prestige. Les progrès de l’hygiène, répandus par les Européens, ont pour effet de bouleverser totalement les rapports
214 isins, hérités de plusieurs guerres, ou inculqués par l’enseignement à tous les degrés, depuis un siècle. Les efforts d’uni
215 trepris depuis 1946 se voient aujourd’hui freinés par tous ces facteurs. Au moment où l’impulsion donnée par le Mouvement e
216 ous ces facteurs. Au moment où l’impulsion donnée par le Mouvement européen lors du congrès de La Haye en 1948 nous amène t
217 e conformer avec ensemble aux mots d’ordre lancés par les centrales, secrètes ou non, du communisme. Et leur campagne joue
218 ce réveil du sentiment européen Il a commencé par agir dans les domaines de la vie culturelle où il semblait possible d
219 e ronde agissaient d’ordinaire isolément, ou deux par deux, ils se sentaient à chaque instant soutenus et obligés par leur
220 se sentaient à chaque instant soutenus et obligés par leur appartenance à un groupe défini, à un Ordre, ou comme on le disa
221 e eux, autant qu’à la mission générale du Centre, par l’idéal européen qui les anime, et par les tâches communes dont ils a
222 du Centre, par l’idéal européen qui les anime, et par les tâches communes dont ils assumeront la responsabilité. Parmi ces
223 péenne de la culture serait de nature à modifier, par sa seule existence, le climat intellectuel et moral de l’Europe, en r
224 es Amis du Centre. Ils ne rêveront pas de dominer par la force. Ils ne souhaiteront pas s’emparer des esprits, ils voudront
225 fera dans les esprits d’abord. Mais l’esprit agit par nos mains, par le moyen de nos engagements et de nos sacrifices perso
226 sprits d’abord. Mais l’esprit agit par nos mains, par le moyen de nos engagements et de nos sacrifices personnels. L’Europe
227 e se fera pas toute seule. Elle ne sera pas créée par de discours et adjurations passionnées, ni par un soulèvement spontan
228 ée par de discours et adjurations passionnées, ni par un soulèvement spontané de la masse, ni par des textes juridiques. El
229 s, ni par un soulèvement spontané de la masse, ni par des textes juridiques. Elle se fera par des hommes qui comprennent qu
230 masse, ni par des textes juridiques. Elle se fera par des hommes qui comprennent que son destin dépend de leur action d’abo
231 i s’étaient signalés dans leur sphère d’influence par leur intérêt actif pour la cause de l’union de nos peuples. Une série
23 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Lever de rideau culturel ? (octobre 1955)
232 quelqu’un qui lui demandait ce que l’on entendait par espionnage : « Vous rencontrez un étranger de vos amis. Il vous deman
233 s’unir pour survivre, c’est qu’elle est affaiblie par ses propres barrières, qui paralysent non seulement sa défense, mais
234 sor social et culturel. C’est qu’elle est menacée par la révolte de l’Asie et de l’Afrique du Nord. C’est qu’elle est sommé
235 et de l’Afrique du Nord. C’est qu’elle est sommée par l’Histoire de dépasser le stade des souverainetés absolues, condamnée
236 r le stade des souverainetés absolues, condamnées par les développements de l’économie et de la technique du xxe siècle. C
237 le feront au nom de Moscou et des principes fixés par le Politburo. Mais qui va parler pour l’Europe ? Les communistes occi
238 la domination des valeurs matérielles, symbolisée par le règne de quelques trusts. Mais il se trouve que les communistes ap
24 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour les grands festivals de musique l’Europe est faite ! (octobre 1955)
239 la fin de 1951, répondant à une invitation lancée par le CEC, sur une proposition de son conseiller musical, Igor Markevitc
240 ’autres échanges de cette nature seront organisés par l’intermédiaire du secrétariat. Un service d’informations mutuelles s
25 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi nous persévérons (décembre 1955)
241 ffres ou demandes occidentales ayant été rejetées par le porte-parole des dirigeants de l’URSS. Il n’y aurait plus lieu d’e
242 ne « détente » moins trompeuse nous soit proposée par le Kremlin. Cette opinion nous paraît mal fondée, pour trois raisons 
243 lonté d’y répondre. Le fait évident — et souligné par M. Molotov — que l’Union soviétique ne veuille (et ne puisse) accepte
244 ssibilité d’échanges surveillés, limités, filtrés par les autorités soviétiques, mais échanges tout de même. Échangeons, éc
26 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aperçu historique des relations culturelles Europe-Russie (des débuts à la guerre de 1914) (décembre 1955)
245 quand les Slaves se voient simultanément conquis par des Scandinaves (les Varègues13) qui leur imposent leur premier État,
246 qui leur imposent leur premier État, et civilisés par Byzance, qui les christianise lentement. Rurik, Oleg et Igor, princes
247 mense empire où il fait triompher la civilisation par des moyens de fortune et en faisant table rase du passé ». Il apprend
248 ernement russe est une monarchie absolue tempérée par l’assassinat. » Sous Catherine, l’aspect général des lettres, des ar
249 dont « l’empire knouto-germanique » sera dénoncé par Bakounine. (Ainsi, plus tard, le socialisme allemand de Marx triomphe
250 ère issue de la révolution spirituelle déclenchée par le romantisme ; elle y a pris part, elle l’a continué, elle n’a rien
251 urope de sa propre âme enrichie et comme rajeunie par l’apport neuf de la Russie. Il n’y a pas, depuis cinquante ans, dans
252 -être la synthèse de toutes les idées développées par l’Europe. » Sa dernière espérance, Dostoïevski (Journal d’un écrivain
253 sie culturelle du xix e siècle demeure symbolisée par la ville de Pierre, non par la Sainte Moskwa. Déjà, Joseph de Maistre
254 le demeure symbolisée par la ville de Pierre, non par la Sainte Moskwa. Déjà, Joseph de Maistre, dans ses Soirées de Saint-
255 agnificence fantomatique de cette capitale, créée par un tyran dans des marécages malsains, au prix de la vie de milliers d
256 est vrai que lorsqu’on se promène sur les quais, par une de ces nuits sans nuit du début de l’été, où le granit même se di
257 se de trouver une conception universelle du monde par laquelle on réponde à toutes les questions… » Et il ajoute : La scie
258 l’État russe, continuellement provoqué et menacé par la révolte de l’intelligentsia ? Certains tsars, comme Alexandre II,
259 II est assassiné). Tous pratiquent la répression par la censure. Mais cette censure, stupidement exercée par des bureaucra
260 censure. Mais cette censure, stupidement exercée par des bureaucrates, si elle conduit Dostoïevski en Sibérie, Tchaadaïev
261 versifs ; et tous les livres occidentaux sont lus par l’intelligentsia et par le public cultivé. Marx est introduit en Russ
262 vres occidentaux sont lus par l’intelligentsia et par le public cultivé. Marx est introduit en Russie par Tchaktev, dans le
263 r le public cultivé. Marx est introduit en Russie par Tchaktev, dans les années 1870, puis par Plekhanov dans les années 18
264 n Russie par Tchaktev, dans les années 1870, puis par Plekhanov dans les années 1880. Mais une censure en sens inverse est
265 880. Mais une censure en sens inverse est exercée par l’intelligentsia : La censure officielle sévit à l’aveugle et commet
266 existe une autre, plus redoutable encore, exercée par entente tacite dans le camp opposé, et qui s’exprime par l’éreintemen
267 ente tacite dans le camp opposé, et qui s’exprime par l’éreintement féroce dans toutes les feuilles et revues « progressist
268 un accord, sont interdites aux honnêtes gens), ou par un silence obstiné à l’égard de toutes les œuvres et de tous les écri
269 st marquée en Russie, comme en Europe de l’Ouest, par un relâchement du fanatisme matérialiste, et par l’apparition de tend
270 par un relâchement du fanatisme matérialiste, et par l’apparition de tendances très librement expérimentales dans les arts
271 u Châtelet. Le triomphe de ces ballets est assuré par la musique russe nouvelle, œuvre des élèves de Rimski-Korsakov, par S
272 se nouvelle, œuvre des élèves de Rimski-Korsakov, par Scriabine et par Stravinsky en premier lieu. Un Chaliapine, un Meyerh
273 e des élèves de Rimski-Korsakov, par Scriabine et par Stravinsky en premier lieu. Un Chaliapine, un Meyerhold, un Merejkovs
274 urs religieux, de Soloviev à Berdiaev, en passant par Fedorov, Boulgakov, Rosanov, inspirés par les philosophes romantiques
275 passant par Fedorov, Boulgakov, Rosanov, inspirés par les philosophes romantiques allemands et par la tradition mystique de
276 irés par les philosophes romantiques allemands et par la tradition mystique de l’orthodoxie, réinterprète en profondeur le
277 moigne la série Littérature universelle patronnée par Gorki aux Éditions de l’État entre 1922 et 1925, et l’activité des Éd
278 rriers-marchands scandinaves, étaient appelés Rôs par les Grecs, d’où Russes. 14. Vladimir Weidlé, La Russie absente et pr
279 ., p. 29. 20. L’obsession de l’influence exercée par les intellectuels exilés fut grande chez les dirigeants tsaristes. El
27 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Que s’est-il passé à Genève ? (décembre 1955)
280 e, du Royaume-Uni et des États-Unis, texte déposé par la délégation française, le 31 octobre 1955.) On se réfère aux direct
281 vité subversive des déchets de la société chassés par les peuples du territoire des pays du socialisme et de démocratie pop
282 ntielles » telles que « les propositions déposées par la délégation soviétique, ainsi qu’un nombre de points du projet de l
283 ». Une proposition de résolution commune, déposée par l’URSS, condense ce discours de M. Molotov (pour sa partie culturelle
284 s de matériel stratégique, objet clairement exclu par nos directives… Que faire, devant une attitude qui proclame une liber
285 que la délégation soviétique ne semble pas gênée par l’échec de cette conférence… N’y aurait-il pas quelque vérité dans ce
286 eur. Les dirigeants soviétiques semblent effrayés par l’idée que leur système serait ébranlé si le peuple était librement i
287 les constate alors que sur les 17 points proposés par les Occidentaux, « cinq seulement semblent partiellement acceptés. Je
288 ations entre nos peuples n’a été jugée acceptable par l’Union soviétique. Celle-ci ne s’intéresse qu’aux contacts qui lui p
289 ssions diplomatiques Pas de réponse. (À traiter par négociations directes.) 17. Échanges de facilités pour trafic aér
28 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Propositions (décembre 1955)
290  : si le dialogue « à l’occidentale » était admis par les interlocuteurs russes, il n’y aurait plus de dialogue Europe-URSS
291 ites et précaires soient-elles. Nous éliminerons par principe toutes les propositions qui pourraient contenir un piège pol
292 eux des dirigeants soviétiques — et déjà refusées par eux — que présentaient récemment à Genève les ministres occidentaux.
293 ’elles puissent être acceptées même partiellement par les dirigeants soviétiques, dans les conjonctures actuelles et selon
294 leur envoyer des délégations d’écrivains désignés par leurs gouvernements et représentant la doctrine officielle du capital
295 ler que toute espèce de dialogue réel soit exclue par de telles données de fait. La base commune, le minimum de présupposit
296 dant, le désir d’échanges et de contacts exprimés par de nombreux intellectuels soviétiques (ex. lettre de Cholokhov) et pa
297 lectuels soviétiques (ex. lettre de Cholokhov) et par les dirigeants du Kremlin eux-mêmes est également une donnée de fait.
298 les des reproches que les dirigeants soviétiques, par leur porte-parole à Genève, ont adressés, très logiquement de leur po
299 non susceptibles, à notre avis, d’être exploités par la presse et la propagande dans l’un ou l’autre camp. Ils sont de tro
300 tions de plus en plus solides avec nos confrères ( par la plume) de nombreux pays d’Orient et d’Occident. On voit donc que
301 ent que seuls les Russes devraient être autorisés par leur gouvernement, conformément aux principes en vigueur de part et d
302 ait deux sujets qu’elle souhaiterait voir traités par l’autre partie, et deux sujets qu’elle souhaiterait traiter elle-même
303 t. Après élimination des sujets jugés inopportuns par l’une ou l’autre partie (ou des doubles éventuels) il faudrait arrive
304 river à six sujets. Chacun serait alors introduit par un rapport écrit et traduit à l’avance. Et chacun fournirait le thème
305 e ronde. Seraient éliminés tous sujets considérés par l’une ou l’autre partie comme susceptibles de favoriser (pour reprend
306 r l’Europe. (Ce que chacun pense de ses portraits par l’autre. Faut-il favoriser ce genre littéraire ? Si oui, comment l’am
307 d’hypothèses de travail) soient jugés inopportuns par les Soviétiques, pour des raisons que nous ignorons aujourd’hui. Dans
308 ute pourquoi nous tenons à ce dialogue. Répondons par avance en toute franchise. Si anodins que soient peut-être les sujets
309 t-être les sujets que les deux parties finiraient par accepter, nous pensons qu’un tel dialogue ne serait pas vain : parce
310 as vain : parce qu’il répondrait au désir exprimé par un très grand nombre d’intellectuels soviétiques avec une insistance
311 ls soviétiques avec une insistance croissante, et par leurs autorités, au cours de certaines manifestations officielles25 ;
312 ales.— Une formule analogue pourrait être adoptée par des groupes de chercheurs dans de nombreux domaines de la médecine (v
313 mplifiées inscrites sur des pancartes ou récitées par un guide. Il en va de même des expositions. Les Soviétiques redoutent
314 ons redouter, également, que la peinture inspirée par le « réalisme socialiste » n’entraîne l’adhésion soulagée du petit bo
315 oient jouées, dans des concerts spéciaux en URSS, par des orchestres et des chefs européens ou américains. Nous proposons é
316 s des œuvres exécutées soient écrits ou prononcés par des musicologues européens. Ainsi se trouverait garanti, automatiquem
317 les échanges à quelques films qui seraient jugés par chaque partie soit représentatifs de son mode de vie, soit typiques d
318 nous, mais « autorisés » chez les Russes. Et cela par simple réalisme, en vertu de notre désir d’aboutir à si peu que ce so
319 servir la paix, — objectif proclamé sans relâche par les Soviétiques. Nous sommes conscients de la pression diffuse et san
320 s. Ils appartiennent à une ère désormais dépassée par l’évolution historique, et dont les porte-parole seront donc fataleme
29 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Relance européenne ? (février 1956)
321 Ce qui a échoué, c’est un essai de faire l’Europe par le moyen d’un traité militaire liant plus étroitement un premier grou
322 l y a celle qui consisterait à faire l’Europe non par pièces et morceaux peu à peu imbriqués, mais d’un seul coup, par une
323 orceaux peu à peu imbriqués, mais d’un seul coup, par une révolution d’ordre essentiellement politique. Ses partisans deman
324 civique, et de dés-éducation des préjugés acquis par les élites et par les masses. Pour nous donc, il ne s’agit pas de cho
325 s-éducation des préjugés acquis par les élites et par les masses. Pour nous donc, il ne s’agit pas de choisir une formule d
30 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Personalia (février 1956)
326 e projet d’éducation européenne récemment élaboré par la Fondation. À partir du 1er janvier 1956, M. Jean-Paul de Dadelsen
31 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Après le congrès de Trieste (février 1956)
327 tariat général. Les rapports présentés au congrès par une dizaine de professeurs européens seront publiés prochainement grâ
32 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une initiative des sénateurs belges (février 1956)
328 nne de culture ». Neuf objectifs étaient proposés par le document de travail n° 1 soumis aux participants : équivalence des
329 s des autres points du programme ont été réalisés par des initiatives privées (le Collège d’Europe, à Bruges, le CEC à Genè
330 l’énergie atomique et le plan d’Euratom préconisé par M. Monnet, comblent pour le moment les vœux exprimés par le point 9.
331 Monnet, comblent pour le moment les vœux exprimés par le point 9. La conférence de Bruxelles, après avoir rendu hommage à c
33 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une deuxième table ronde de l’Europe (février 1956)
332 e de l’Europe, organisée à Rome, en octobre 1953, par le Conseil de l’Europe. Cette manifestation exceptionnellement brilla
333 qui sera chargé de discuter les rapports préparés par des savants, historiens, sociologues, économistes et écrivains, sur l
334 rapporteur général de la conférence, sera chargé par la suite de la rédaction d’un volume réunissant les études discutées
34 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Europe-URSS : en attendant le dialogue (février 1956)
335 rançais organisée à Moscou. Il se déclare surpris par « l’uniformité de la peinture soviétique » (France-Soir, 19 janvier 1
336 de immobile et composé, où l’imagination est tuée par les exercices d’académie et d’observation. Aucune évasion n’est permi
337 des États-Unis, vient d’être représenté à Moscou, par des chanteurs de couleur. Grand succès — onze minutes d’applaudisseme
338 le tire à 50 000 exemplaires distribués au public par les services officiels russes, tandis que 1000 exemplaires sont confi
35 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À pied d’œuvre (avril-mai 1956)
339 et nations, que s’ils sont approuvés et soutenus par l’opinion européenne. Celle-ci doit être désormais dotée de moyens d’
340 diversités. Et la résolution culturelle, adoptée par le congrès, précisait que l’une des tâches immédiates du Centre europ
341 e. Ensuite, dans la conjoncture présente, dominée par les nouvelles théories pédagogiques et par le développement d’innombr
342 ominée par les nouvelles théories pédagogiques et par le développement d’innombrables entreprises d’éducation populaire, ré
343 nsuffisance éducative est attestée, entre autres, par l’apparition spontanée, dans tous nos pays, d’entreprises privées d’é
36 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Former des Européens (avril-mai 1956)
344 oit être elle-même « européenne ». Précisons cela par une rapide comparaison portant sur les buts généraux de diverses form
345 oints : 1. transmettre les connaissances acquises par une société déterminée ; 2. former moralement et socialement les jeun
346 us. Dans les sociétés « traditionnelles », régies par le sacré, la transmission des connaissances prend régulièrement la fo
347 é social, tend à disparaître ; elle est remplacée par une instruction autant que possible neutre, c’est-à-dire par la commu
348 truction autant que possible neutre, c’est-à-dire par la communication — plus ou moins autoritaire — de connaissances spéci
349 vidu à imiter exactement les conduites prescrites par le sacré religieux et social. (Équivalent dans notre xxe siècle : le
350 e le diriger dès sa naissance dans la voie tracée par ses astres et par les règles de sa caste, on le prépare à courir son
351 a naissance dans la voie tracée par ses astres et par les règles de sa caste, on le prépare à courir son aventure. Au lieu
352 on de ces connaissances se trouvait comme filtrée par un réseau de règles prescrivant des traitements différents selon la c
353 s ou victimes du système, le dénoncent sans pitié par le livre et le film27. (Signe, d’ailleurs, qu’une réaction s’amorce !
354 ns, et cela non seulement pendant les leçons mais par le moyen d’innombrables activités « sociales » qui absorbent les heur
355 individu, la crainte de le déformer en le formant par des disciplines exigeantes, aboutit à un conformisme tyrannique, dont
356 rait distinctif est ici la spécialisation dirigée par l’État. L’élève qui a réussi ses épreuves de sortie (après dix ans d’
357 s ses examens finaux, l’étudiant se voit assigner par l’État un poste de travail pratique, et ce stage dure au moins trois
358 à-dire les besoins de la collectivité interprétés par le Parti et son État, qui déterminent l’éducation, ou pour mieux dire
359 triomphe absolu du conditionnement social dirigé par l’État. Et cependant le système américain, lui aussi, livre finalemen
360 la voie européenne. Pourquoi sommes-nous choqués par les excès américain et soviétique ? Pourquoi les ressentons-nous comm
361 de l’accomplir. Le former, c’est lui communiquer, par le moyen de disciplines souples mais fermes, le sens de la communauté
362 itaire, ni de les faire alterner, ni de commencer par l’une et de continuer par l’autre, ni même d’essayer de les mélanger
363 terner, ni de commencer par l’une et de continuer par l’autre, ni même d’essayer de les mélanger ou combiner à la faveur d’
364 les qu’ensemble. Elles ne s’actualisent que l’une par l’autre et dans leur existence simultanée ; et plus on veut les oppos
365 m, la puissance alléguée et le danger supposé que par la presse. Elles se passent loin de lui, il ne peut les comprendre, s
366 se passe. Conception fausse, explication démentie par les faits, tant qu’on veut — mais du moins le militant communiste a l
367 plus généraux. De proche en proche, il comprendra par expérience que son sort et celui de ses voisins dépendent du sort de
368 Harvard’s Russian Research Center, publié en 1955 par la National Science Foundation : Soviet Professional Manpower : Its E
37 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Ce n’est pas au pied du mur… (juin-juillet 1956)
369 tre Villa Moynier dans son grand parc, commencent par admirer le lac et le Mont-Blanc, si magnifiquement « mis en page » en
370 ns. À quoi s’ajoutent cinq commissions convoquées par le Centre dans différents pays, et de nombreuses participations de no
371 nions extérieures. Chacun de ces comités suscités par le Centre a représenté des mois de préparation ; chacun nous a laissé
372 gner ici, c’est que l’ampleur des tâches assumées par le Centre — « réveiller la conscience européenne » et l’informer — va
373 décrire. L’Europe ne sera pas « faite » et sauvée par des plans, mais par des hommes qui la voudront de toute leur âme. Not
374 sera pas « faite » et sauvée par des plans, mais par des hommes qui la voudront de toute leur âme. Notre effort principal
38 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Prix européen de littérature n’a pas été donné en 1956 (juin-juillet 1956)
375 été donné en 1956 (juin-juillet 1956)ax Rédigé par les membres du jury réunis au CEC, le communiqué suivant était remis
376 le Prix cette année. Deux critères étaient fixés par le règlement du Prix : haute tenue littéraire et portée assez général
377 ur permettre une publication en plusieurs langues par les membres de la Communauté européenne des guildes et clubs du livre
378 nt de la littérature. La formule du Prix organisé par la Communauté des guildes du livre et book-clubs correspondait à la s
379 erspective de se voir publié en plusieurs langues par des associations groupant plusieurs centaines de milliers de lecteurs
380 ublic à la fois exigeant et nouveau réuni ou créé par les guildes. De fait, le premier Prix européen couronna deux romans d
381 rivains de quelque talent qui ne sont pas engagés par contrat avec au moins un éditeur devient infime. Dans ces conditions,
382 que des œuvres de second ordre — ou déjà refusées par de nombreuses maisons d’édition. Quant aux manuscrits encore inédits
383 aux manuscrits encore inédits mais déjà acceptés par un éditeur — ils étaient admis cette fois-ci par le règlement modifié
384 par un éditeur — ils étaient admis cette fois-ci par le règlement modifié, et ce furent de loin les meilleurs — ce sont au
385 i ceux qui avaient le moins besoin d’être révélés par le Prix… Il semble donc que le Prix européen doive s’orienter vers un
386 ienter vers une solution analogue à celle adoptée par la Fondation pour les bourses de compositeurs. (Voir plus loin.)ay Te
387 ay. La Fondation européenne de la culture, créée par Denis de Rougemont, attribua le 5 mai 1956 quatre bourses à de jeunes
39 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). François Fontaine, La nation frein (juin-juillet 1956)
388  à faire ». Il précise : Le défi n’est pas lancé par quelques Français à d’autres, mais par le Progrès à tous les Européen
389 pas lancé par quelques Français à d’autres, mais par le Progrès à tous les Européens. Les autres défis qui occupent nos fo
390  la berceuse conservatrice ». Elle ne se fera que par une mutation profonde et brusque des esprits, car « l’obstacle est ps
391 ique, on l’entend bien.) Ce livre devrait être lu par tous nos hommes d’État, parlementaires et managers d’institutions int
392 bref, il remplace avec bonheur les développements par les formules paradoxales, il est plus agressif qu’il ne s’en donne le
393 ent édifiées pendant deux-mille ans, et cimentées par le sang de millions de soldats. Techniquement, la chose est facile. L
394 la mer Rouge lorsqu’on a percé le canal de Suez : par contre, on ne verra plus des tonnes de charbon traverser l’océan parc
395 ale de notre époque, si en nous l’Européen finira par discipliner l’humain, autrement dit, si la volonté de vivre ensemble
40 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Bureau européen de l’éducation populaire (août-septembre 1956)
396 tées, d’autres neutres ; certaines sont soutenues par l’État, d’autres privées, d’autres mixtes. Un seul trait commun : le
397 public organisé qui puisse être atteint en Europe par ceux qui se préoccupent de répandre la culture et l’idée européennes.
398 candinaves, allemands, français et italiens, élus par la conférence, était chargé de créer le Bureau européen de l’éducatio
41 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Prix européen de littérature : guildes et clubs du livre (août-septembre 1956)
399 ut décerné pour la première fois le 26 mars 1953, par un jury international de sept membres30, et divisé entre deux auteurs
400 e du pouvoir. Ces deux ouvrages, publiés aussitôt par les guildes, puis par de nombreux éditeurs en diverses langues, ont é
401 ouvrages, publiés aussitôt par les guildes, puis par de nombreux éditeurs en diverses langues, ont été révélés de la sorte
402 rix devait être décerné une seconde fois en 1956, par un jury composé de MM. Helmut Dressier (Allemagne), Jean Giono (Franc
42 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouvelles culturelles européennes (août-septembre 1956)
403 et sur les catastrophes naturelles ou provoquées par les passions humaines. Beaucoup plus rares sont les sources de nouvel
404 istiques de portée européenne ; résultats obtenus par des œuvres éducatives ; progrès sociaux, industriels, techniques, méd
405 e voudrait y remédier. Mais les résultats obtenus par le CEC ne pourront être appréciés à leur juste valeur relative que si
406 les du CEC lui-même. Un groupe de correspondants ( par pays et par spécialité) nourrira d’informations ce bulletin mensuel.
407 ui-même. Un groupe de correspondants (par pays et par spécialité) nourrira d’informations ce bulletin mensuel. Un groupe d’
43 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe s’inscrit dans les faits [Introduction] (novembre 1956)
408 Que peut-on faire ? Nous avons essayé de répondre par la copieuse brochure que l’on va lire. ⁂ Voici le fil conducteur de n
409 yant sur les recherches menées au CEC et ailleurs par divers groupes de savants, historiens et économistes. Nous nous somme
44 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Au seuil d’une année décisive (février 1957)
410 sser contre nous, à l’ONU, le monde arabe soutenu par le groupe de Bandung qui est l’Asie tout entière et une partie de l’A
411 e, l’URSS nous menaçant de détruire nos capitales par projectiles téléguidés, enfin les États-Unis eux-mêmes (pendant quelq
412 s » imbéciles multipliés sur le chemin de l’union par ceux qui n’ont pas encore vu le danger que nous courons tous ? La
413 tes les doctrines qu’on lui oppose, même appuyées par les moyens de persuasion les plus insidieux ou brutaux. Qu’il faille
414 telligentsia » trop longtemps fascinée et bluffée par l’arrogance d’une certaine barbarie et par ses prétentions à représen
415 luffée par l’arrogance d’une certaine barbarie et par ses prétentions à représenter la « fatalité historique ». Plus que ja
416 s cadres, élaborées et financées en grande partie par la Fondation européenne de la culture. Voilà pourquoi le CEC vient de
45 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aux racines de l’Europe de demain (avril 1957)
417 ictoires anglaises sont nées sur le gazon d’Eton. Par un raccourci analogue, ne pourrait-on pas dire que ces deux grandes d
418 lits. Or il est clair que le nationalisme fomenté par les campagnes napoléoniennes, mis en doctrine tôt après par les philo
419 mpagnes napoléoniennes, mis en doctrine tôt après par les philosophes du romantisme allemand, Hegel et Fichte, puis chanté
420 romantisme allemand, Hegel et Fichte, puis chanté par les poètes « nationaux » du xixe siècle, ne pouvait être véritableme
421 ouvait être véritablement inculqué aux masses que par les manuels de l’école primaire. Ceux-ci, en effet, ne contribuent pa
46 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La Suisse et l’Europe après 1945 (avril 1957)
422 e (sauf la Suède et le Portugal) ont été dévastés par la guerre et les révolutions, la Suisse se retrouve en 1945 moralemen
423 e avec les pays de l’Est et la Russie est entravé par la fermeture presque totale de la frontière entre l’Europe de l’Ouest
424 s, dont la Suisse. Mais le continent reste divisé par d’innombrables barrières douanières, différences de change, obstacles
425 érité. Mais cette prospérité peut être compromise par la crise européenne. 2. Les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ont rui
426 ope en zones d’influences. L’Europe est appauvrie par ses divisions douanières et par la perte de nombreuses colonies. 3. L
427 ope est appauvrie par ses divisions douanières et par la perte de nombreuses colonies. 3. L’idée d’une union européenne se
428 e 1. Quels pays européens ont-ils été épargnés par la Seconde Guerre mondiale ? 2. Quels dangers menacent notre prospéri
429 Europe ? 4. Quels sont les pays européens dominés par l’influence soviétique ? 5. Pourquoi parle-t-on d’union européenne ?
430 re qui contient de fort belles pages sur l’Europe par Gonzague de Reynold. M. l’abbé Pfulg a demandé à notre directeur de b
47 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe [Commentaires] (mai 1957)
431 art de se faire une idée des solutions souhaitées par les uns et les autres à quelques-uns des principaux problèmes qui se
432 ltat est largement supérieur à la moyenne obtenue par des enquêtes similaires. De plus, les refus de répondre, assortis de
433 elle montre à l’évidence que les problèmes posés par l’existence des festivals tiennent une place importante dans la vie d
434 de ces options se trouvaient mises en discussion par notre questionnaire : définition de la formule des festivals, et fois
435 iques vallonnements franconiens », mais Bayreuth, par la seule histoire de son festival « consacré » prédispose au frisson
436 res qu’ils soient, ne peuvent-ils pas être donnés par d’autres éléments que le paysage, ou l’esprit d’une cité, ou les trad
437 de festivals véritables ne sauraient être définis par un rapport sensible entre les œuvres et le cadre physique où elles so
438 jouées. Leur ambiance très réelle n’est pas créée par la nature extérieure des lieux mais par la nature interne de leurs pr
439 pas créée par la nature extérieure des lieux mais par la nature interne de leurs programmes « exceptionnels » ou par leur v
440 interne de leurs programmes « exceptionnels » ou par leur volonté d’innover dans un style déterminé, en suivant une « idée
441 fique de la manifestation. L’une de ces formules ( par l’accord avec les lieux ou par l’homogénéité de la conception) n’excl
442 e de ces formules (par l’accord avec les lieux ou par l’homogénéité de la conception) n’exclut pas l’autre, et peut suffire
443 uire dans la définition la mise en garde demandée par certains contre les tentations de facilité nées de l’élément touristi
444 Franco, sous l’angle d’une éducation européenne, par la musique chez les uns, pour la musique chez d’autres… Le problèm
445  » les manifestations musicales, illustrant ainsi par des propositions concrètes les conclusions générales qui me semblent
48 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Promesses du Marché commun [Avant-propos] (décembre 1957)
446 un court précis du Marché commun et de l’Euratom ( par questions et réponses) que le CEC a fait paraître en novembre 1957. C
447 gé les débats du séminaire d’économistes convoqué par le CEC en 1955 et 1956, et dont le recueil des travaux doit paraître
49 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Centre européen de la culture : ce qu’il fait — d’où il vient — où il va (février 1958)
448 tretenir le sentiment de la communauté européenne par le moyen d’informations et d’initiatives, dans le domaine de la press
449 randes questions intéressant la vie du continent, par voie d’appels à l’opinion et aux gouvernements ; et de faciliter la c
450 la Conférence européenne de la culture. Patronnée par le Mouvement européen, financée par la ville de Lausanne et par des d
451 re. Patronnée par le Mouvement européen, financée par la ville de Lausanne et par des dons privés recueillis en Suisse, la
452 nt européen, financée par la ville de Lausanne et par des dons privés recueillis en Suisse, la conférence a lieu du 8 au 12
453 nne. Elle groupe 220 délégués de 22 pays, invités par les comités nationaux du Mouvement européen. Salvador de Madariaga la
454 a préside, et ses trois commissions sont dirigées par le recteur de la Sorbonne, Jean Sarrailh, l’ancien ministre anglais d
455 uropéen de recherches nucléaires, et coordination par le CEC des organismes d’éducation populaire. Tout cela existe aujourd
456 de la culture est inauguré à Genève le 7 octobre par M. Salvador de Madariaga, président du conseil de direction. Les 10 e
457 réunion de la Commission des historiens, dirigée par M. Walter Tritsch. La Commission de coordination scientifique, animée
458 a Commission de coordination scientifique, animée par Raoul Dautry, se réunit le 12 décembre et propose le plan, le lieu, l
459 IEE), à la suite de plusieurs réunions convoquées par le CEC dès 1949. — Création des Europa Features, Service d’articles d
460 tion de 25 plans de causeries, qui seront publiés par la Campagne européenne de la jeunesse en sept langues. — Trois réunio
461 s problèmes de l’homme européen seraient débattus par les plus hautes compétences, en vue de définir de larges directives d
462 ye puis la conférence de Lausanne, on sera frappé par la conformité des buts et des réalisations, si incomplètes que soient
463 générale en Europe se trouve notoirement modifiée par l’ouverture du Marché commun des Six. Certes, le Marché commun n’est
464 la recherche spécifiquement européenne. Puissante par les capitaux réunis : au regard de l’aide qu’apportent à la culture,
465 formation sérieuse sur la conjoncture culturelle, par quoi j’entends l’état des besoins existants, des recherches en cours
466 nève, 1950. 35. Le reste du budget étant couvert par des dons privés, des subventions de fondations pour certaines activit
50 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (février 1958)
467 des activités d’éducation européenne entreprises par le Centre dans plusieurs pays, depuis le début de 1956. Ces activités
468 e au point des méthodes pouvant être généralisées par la suite. Deux de ces expériences sont déjà en cours dans le Midi et
469 ssibilités d’introduire, dans les milieux touchés par l’éducation populaire, l’idée européenne ou mieux : une connaissance
470 poursuivirent pendant plusieurs années, marquées par les rencontres de Reims et de Genève (octobre 1952 et mai 1953), fini
471 ms et de Genève (octobre 1952 et mai 1953), finit par naître le Bureau européen de l’éducation populaire, rattaché au CEC m
472 de « La Suisse et l’Europe ». Le succès remporté par cette première expérience dans le corps enseignant a incité d’autres
473 des « Alpes de Lumière, Terre d’Europe », dirigée par le très dynamique abbé Martel, et englobant cinq communes. — Il a org
474 une enquête sociologique sur la région (conduite par le Prof. Girod, de l’Université de Genève, aidé par trois étudiants,
475 r le Prof. Girod, de l’Université de Genève, aidé par trois étudiants, en liaison avec M. Meyer-Heine, urbaniste en chef du
476 initié une enquête sociologique, qui est conduite par le Prof. Lajugie (de Bordeaux), directeur de l’Institut d’économie ré
477 l’Institut d’économie régionale du Sud-Ouest, et par ses étudiants. Deux journées d’étude ont marqué le départ de l’enquêt
478 « les Autonomies locales et l’Europe », organisé par le mouvement « Communita » (qui est chargé de conduire l’expérience)
479 tion proprement « européenne » s’exercera en 1958 par le moyen de cours et de journées d’étude groupant la jeunesse de la r
480 action dans la Vallée d’Aoste (Italie), patronnée par le gouvernement autonome de cette région. La perspective du prochain
481 ont). Ce stage de travail intensif (trois séances par jour) a permis : 1° d’informer les dirigeants d’expériences-pilotes s
482 t été largement répandus dans les milieux touchés par nos expériences-pilotes. En 1958, les premières enquêtes sociologique
51 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pool européen d’éditeurs (février 1958)
483 langues dès que l’association aura été complétée par l’adhésion d’éditeurs italiens, hollandais et scandinaves. Le Centre
484 ’une Collection européenne, publiée simultanément par sept éditeurs de premier rang, dans autant de pays et de langues. Il
485 r premier but la publication des ouvrages retenus par la collection. Ce projet qui ne manquait pas d’ambition et auquel on
486 ion. Une première réunion convoquée conjointement par le CEC et par les directeurs de la Librairie Plon en décembre 1956 à
487 ère réunion convoquée conjointement par le CEC et par les directeurs de la Librairie Plon en décembre 1956 à Genève, a élab
488 — lequel prit le nom d’Editeuropa — serait assuré par le CEC, selon les directives d’un comité comprenant trois des éditeur
489 s volumes pourront également être publiés aux USA par les soins d’éditeurs-correspondants. Au cours des derniers mois, le p
490 péenne, e) Arts et mœurs. Deux ouvrages commandés par le pool et déjà en cours de rédaction doivent inaugurer la série des
491 des Actualités européennes : Les Dix-Neuf Europes par Raymond Cartier, et une enquête sur la Jeunesse européenne conduite p
492 t une enquête sur la Jeunesse européenne conduite par Stephen Spender et Georges Ketman. Parmi les ouvrages déjà retenus en
493 laire de la science politique, qui seront fournis par le Conseil de l’Europe. La publication du premier volume de la Collec
52 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le bulletin du Centre (février 1958)
494 tte forme de 1952 à 1956, à raison de six numéros par an. Dès 1955 cependant, des numéros spéciaux font leur apparition. C’
495 t de nos pays une influence qui peut être mesurée par les comptes rendus de presse, mais plus encore par les très nombreux
496 ar les comptes rendus de presse, mais plus encore par les très nombreux articles qui s’en sont inspiré, parfois littéraleme
497 ois voies seront définies, comparées et discutées par les partisans les plus qualifiés de chacune d’elles, et l’on tentera
498 actuelles sur les langues parlées en Europe. Où ? par qui ? par combien ? depuis quand ? Données correspondantes sur l’Asie
499 sur les langues parlées en Europe. Où ? par qui ? par combien ? depuis quand ? Données correspondantes sur l’Asie, l’URSS,
500 , ce numéro traitera des grandes questions posées par la diffusion rapidement croissante de l’instruction et des produits d
53 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens (mai 1958)
501 La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens (mai 1958)bs E = mc2 L’Europe phys
502 Europe est donc une énergie, que nous désignerons par E, et qui est égale au produit de sa masse (étendue, matières premièr
503 ue, matières premières, population, etc. soit m), par une culture dont les effets induits se multiplient en progression géo
504 progression géométrique et que nous symboliserons par c2 . Nous retrouvons ici une équation célèbre : E = mc2, que nous pre
505 re comme suit : Europe = cap de l’Asie multiplié par culture intensive Ayant en vue l’union de l’Europe, condition de son
506 les forces vives de la culture, et cela non point par des appels à quelque engagement politique, mais en leur proposant des
507 moins sur quelles thèses elle se règle, vérifiées par l’usage et toujours plus conscientes. J’en dirai trois : 1. On ne peu
508 Gardons-nous au surplus de nous laisser entraîner par des images trop facilement liées au verbe « former ». Les hommes sont
509 don douanier. (D’où le bassin Ruhr-Lorraine coupé par le milieu, sous prétexte qu’à la surface, on parle français d’un côté
510 se conduire en fédéralistes pratiques, non point par choix sentimental ou doctrinal, mais par conscience professionnelle.
511 on point par choix sentimental ou doctrinal, mais par conscience professionnelle. D’autre part, s’adresser aux jeunes. Il
512 es ou de nos goûts, mais qu’elle se trouve dictée par la conjoncture mondiale et par toute l’évolution moderne avec une rig
513 e se trouve dictée par la conjoncture mondiale et par toute l’évolution moderne avec une rigueur inflexible, sans qu’elle s
514  ; mais cette union ne se fera pas d’elle-même ou par l’opération de mystérieux technocrates : nous la voudrons pour le sal
515 tte royauté à la suite de deux guerres provoquées par ses propres nationalismes. — Le nationalisme s’opposant à notre unio
516 ndung). — L’Europe mise au défi dans son ensemble par les grands empires et les grandes unions qui se sont dressés de toute
517 ont répandus sur toute la Terre, imités et copiés par tous les peuples. Or ces produits sans les valeurs qui les ont rendus
518 Afrique du Nord et Amériques). — La colonisation par l’URSS d’un quart de la population européenne à l’Est, qui dans sa gr
519 redresser des perspectives complètement faussées par nos complexes psychologiques et par certaines propagandes politiques.
520 ment faussées par nos complexes psychologiques et par certaines propagandes politiques.) — La communauté d’origines et de b
521 s Européens quelle que soit leur nation présente, par contraste avec les modes de vie, de pensée et de gouvernement des aut
522 es. On connaît également les créations provoquées par le CEC dans le domaine de la coopération des savants, des ingénieurs,
523 dans huit de nos pays (leur liaison étant assurée par le secrétariat de l’AIEE au Centre). Deux grandes associations europé
524 e de réviser les manuels d’histoire a été assumée par plusieurs sociétés nationales de professeurs, sous l’impulsion de l’I
525 n’y croient pas absolument, puisqu’ils inculquent par la force le marxisme-léninisme à des peuples entiers. S’ils s’inclina
526 nt Denis de, « La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens », Bulletin du Centre européen de la cultur
54 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Un essai de synthèse (mai 1958)
527 en tout l’optimum, qui ne peut jamais être obtenu par la suppression d’une des réalités antinomiques, ni par son triomphe i
528 a suppression d’une des réalités antinomiques, ni par son triomphe isolé. jacobins et réactionnaires, unitaires et séparati
529 e des contradictoires. Elle pourrait être définie par cette formule : les contraires ne s’excluent pas, mais s’impliquent m
530 té physique, sociale, psychologique et politique, par paires ou pluralités d’antinomies valables, on ne concevra jamais auc
531 xixe siècle, que Marx fut le premier à dépasser par son application de la dialectique aux faits sociaux, tandis que Kierk
532 raînés et souvent mieux avertis des pièges tendus par la politique officielle de nos États que la moyenne des adhérents de
533 près (page 41) le tableau des positions déclarées par tous les mouvements, associations et pressure groups qui se réclament
534 unautés (CECA, CEE, Euratom), actuellement nommée par les parlements nationaux. Tandis que d’autres veulent élire une Assem
535 e d’autres veulent élire une Assemblée non prévue par le traité de Rome, mais chargée des mêmes attributions constituantes,
536 mêmes attributions constituantes, à ratifier soit par les parlements ou par les peuples des États, soit par le peuple europ
537 stituantes, à ratifier soit par les parlements ou par les peuples des États, soit par le peuple européen dans les divers Ét
538 les parlements ou par les peuples des États, soit par le peuple européen dans les divers États. Là-dessus les uns disent au
539 ns le monde entier. Mais tout peut être compromis par l’échec de l’union politique. C’est dans cette perspective d’urgence
540 e poids. L’idée d’un Pacte de salut public conclu par les mouvements et groupes de toute nuance cessera d’être « impensable
541 r « L’Attitude fédéraliste », publiée en brochure par La Fédération à Paris, et reprise dans L’Europe en jeu . Une premièr
55 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une université européenne [Introduction] (juillet 1958)
542 CEC est entièrement consacré aux problèmes posés par l’enseignement européen supérieur, et notamment par les divers projet
543 r l’enseignement européen supérieur, et notamment par les divers projets, en cours de discussion, tendant à la création d’u
56 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La création d’un Centre européen d’enseignement postuniversitaire (juillet 1958)
544 ies : car ils ne deviendraient pas plus européens par cette simple addition d’informations nationales. L’Europe n’a pas bes
545 erche ou l’application) les assimileront au mieux par la fréquentation personnelle des maîtres, au cours d’entretiens privé
546 science, en réunissant pendant quelques semaines, par petits groupes, autour de savants de premier rang venus de nos divers
547 e le Séminaire européen pour ingénieurs, patronné par la FEANI et le CEC, et qui doit se tenir à Lausanne en 1959, consacre
548 onomiques, culturelles. De même, l’Institut prévu par l’art. 9 du traité de l’Euratom ne se limiterait pas à un enseignemen
549 férents de l’Europe, selon les facilités offertes par telle ou telle ville. Cette dispersion ne présenterait pas d’inconvén
550 de ces sessions, des stages d’études européennes par professions, qui répondraient, eux aussi, à un besoin souvent exprimé
551 ’études avancées (postuniversitaires), complétées par un enseignement général sur l’Europe ; 2° réunion de ces instituts en
552 ces administratifs d’autre part ; 3° organisation par le staff permanent de ce Centre d’une série de stages d’études profes
57 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation et loisirs : les mass médias (mai 1959)
553 art ou du métier. La culture était donc transmise par le milieu social ou par les praticiens. À partir du milieu du siècle
554 ture était donc transmise par le milieu social ou par les praticiens. À partir du milieu du siècle dernier, les choses chan
555 d l’instruction publique, l’enseignement scolaire par des professeurs qui ne sont pas nécessairement des praticiens de leur
556 espèce de rumeur entretenue autour de la culture par les magazines, la presse, les modes, cette espèce d’aura qui entoure
557 re elle-même de la culture. Ceux qui sont touchés par cette rumeur, cette aura, ne sont guère plus « culturels » que ne son
558 x qu’hier ? Le grand nombre de vedettes célébrées par la presse et la radio, et qui relèvent à quelques titres de la cultur
559 x plus ou moins culturels distribués chaque année par centaines, ou de ces savants qui tout d’un coup atteignent à la grand
560 parler des mass médias. Les Américains désignent par ce terme la radio, la télévision, le cinéma, le disque et le journal,
561 les manuscrits, soient maintenant connus et aimés par des milliers d’auditeurs nouveaux. On a produit en France 12 millions
562 eau pour l’audition de la musique sérieuse donnée par la radio et la télévision. Je prendrai maintenant un autre exemple d
563 oi-disant réalistes d’avant-hier. Je me résumerai par deux mots : optimisme et responsabilité. Les motifs d’optimisme sont
58 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Editeuropa (septembre 1959)
564 -on la faire sans eux ? Car c’est en bonne partie par leur moyen qu’on l’a défaite : le Livre et le Manuel, autant que la P
565 es ne saurait lui survivre. Elles peuvent la tuer par leurs rivalités, comme elles l’ont déjà presque fait à deux reprises
566 le et neuf dans l’abondante littérature provoquée par les plans d’union, ensuite à s’assurer que les ouvrages retenus sont
567 r langue42. Les objectifs de ce pool sont définis par les statuts signés au mois de septembre 1958, à l’occasion d’une réun
568 nérale doit être exercée tour à tour, pour un an, par chacun des membres du pool. Le secrétariat est assuré par le CEC à Ge
569 un des membres du pool. Le secrétariat est assuré par le CEC à Genève43, et il est entré en fonctions dès l’automne 1958. I
570 rintemps 1960, et s’échelonner à raison de 3 ou 4 par an. Les premiers titres proposés au choix des membres du pool, et ret
571 proposés au choix des membres du pool, et retenus par l’assemblée générale — seule habilitée à décider de la publication, à
572 un bon début de solution. Mais si l’idée s’impose par sa simplicité autant que par sa nouveauté, il n’en va pas de même de
573 s si l’idée s’impose par sa simplicité autant que par sa nouveauté, il n’en va pas de même de son exécution. Il s’agit en e
574 onales, etc. qui feront qu’un même ouvrage publié par la Collection européenne risque d’être une « panne » totale dans tel
575 Voici la liste des maisons d’édition adhérentes, par ordre d’entrée dans l’association : Librairie Plon, Paris ; Ullstein-
59 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Henri Brugmans, Les Origines de la civilisation européenne (septembre 1959)
576 cent ans, l’enseignement de l’histoire est dominé par une doctrine le plus souvent informulée, que l’auteur définit comme l
577 Toynbee. Texte classique, à méditer non seulement par les professeurs, instituteurs et autres enseignants, mais par tous ce
578 esseurs, instituteurs et autres enseignants, mais par tous ceux qui peuvent jouer un rôle dans l’édification de l’Europe un
579 es variations de son histoire ne s’expliquent que par un fond commun… Qui veut écrire l’histoire de l’Europe doit commencer
580 veut écrire l’histoire de l’Europe doit commencer par les héritages. » L’auteur en décrit cinq : Rome, les Barbares, l’hell
581 avoir été trop souvent exagéré jusqu’à l’absurde par les propagandes que l’on sait), vient d’être replacé dans sa plus jus
582 ent d’être replacé dans sa plus juste perspective par G. de Reynold ; et il distingue plus soigneusement que d’autres l’hér
583 e européenne, exempte d’interprétations inspirées par un nationalisme rétrospectif, et qui explique en remontant au plus ha
60 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Heinz Gollwitzer, Europabild und Europagedanke (septembre 1959)
584 phique de l’époque ne pourrait être critiquée que par un marxiste « vulgaire » ou par quelque impatient propagandiste. Le l
585 tre critiquée que par un marxiste « vulgaire » ou par quelque impatient propagandiste. Le lecteur allemand sera frappé par
586 nt propagandiste. Le lecteur allemand sera frappé par les étroites et nombreuses connexions que relève l’auteur entre la pe
61 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Carlo Curcio, Europa, Storia di un’idea (septembre 1959)
587 our longtemps insurpassable, qui mérite d’être lu par tous les militants de la fédération européenne, mais aussi par ses ad
588 militants de la fédération européenne, mais aussi par ses adversaires ; que l’on souhaite voir traduit bientôt dans toutes
589 de à Valéry et d’Aristote à Heidegger, en passant par des centaines de génies inspirés et de moindres seigneurs parfois plu
590 particule — mais pas tous — de sorte qu’on finira par trouver Comines entre Dickens et Diderot, cité comme « Di Commines F.
62 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Luis Diez del Corral, El rapto de Europa (septembre 1959)
591 central de la série d’essais réunis sous ce titre par M. Luis Diez de Corral, professeur à l’Université de Madrid. L’auteur
592 on — si vastes soient-elles — et cherche à saisir par l’intuition et par la sensibilité aux mythes les structures intimes d
593 nt-elles — et cherche à saisir par l’intuition et par la sensibilité aux mythes les structures intimes du panorama européen
594 de là ». Car si l’Europe s’est réduite elle-même par l’extension des autres, qu’elle seule a permise, elle n’en demeure pa
595 est-à-dire de sa superbe ignorance du monde animé par ses œuvres — Diez del Corral, bon Espagnol, ne manque pas d’évoquer l
63 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Introduction] (décembre 1959)
596 u populaire et scolaire. Ce plan avait été établi par un comité ad hoc d’éducateurs, réuni sous les auspices de la Fondatio
597 e temps, une subvention spéciale, accordée au CEC par la Ford Foundation, permettait d’élargir le plan primitif et de prolo
64 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Conclusion] (décembre 1959)
598 le de plaquer sur une région-cobaye, sélectionnée par quelque cerveau électronique, un système d’expérience plus lourd que
599 t mesurables, mais attendues et comme préfigurées par la nature même des tissus sociaux. Similia similibus. Au total, somme
600 ieux voir d’abord, afin de mieux montrer ensuite, par le moyen de cette publication, ce qui peut être fait et ce qu’il rest
65 1960, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales, ou raison d’être et objectifs du CEC (1959-1960)
601 es trois questions suivantes : — qu’entendez-vous par culture ? — de quelle Europe s’agit-il ? — pourquoi faut-il un Centre
602 ce qui, sans lui, serait demeuré virtuel, et qui par lui devient le domaine de l’humain ; domaine du sens et de l’opératio
603 sociaux, à la fois matériels et moraux, produits par cette activité. Quoi qu’on en pense, un fait demeure indiscutable : l
604 soi, d’activité prospective de l’esprit non liée par les règles du sacré ou les décrets de la politique, est un concept ty
605 al posée. Car une culture ne saurait être définie par des bornes-frontières et un cordon douanier, mais seulement par son c
606 -frontières et un cordon douanier, mais seulement par son contenu vivant, par la cohérence de ses principes et par sa force
607 douanier, mais seulement par son contenu vivant, par la cohérence de ses principes et par sa force de rayonnement. L’Europ
608 tenu vivant, par la cohérence de ses principes et par sa force de rayonnement. L’Europe que nous voulons doit être à la mes
609 de leur mission commune dans un monde transformé par leur faute et par leur mérite. Voilà définie notre Europe : c’est un
610 ommune dans un monde transformé par leur faute et par leur mérite. Voilà définie notre Europe : c’est un champ de forces cu
611 commune à tous nos peuples, se trouve cloisonnée par des barrières de préjugés partisans et nationalistes, plus paralysant
612 couvrir son Amérique — quitte à se faire financer par elle, sous prétexte de sauvegarder sa sacro-sainte et fictive « souve
613 la recherche spécifiquement européenne. Puissante par les capitaux réunis : au regard de l’aide qu’apportent à la culture,
614 formation sérieuse sur la conjoncture culturelle, par quoi nous entendons l’état des besoins existants, des recherches en c
66 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La règle d’or, ou principe de l’éducation européenne (1960-1961)
615 pe en train de s’unir, face à un monde transformé par elle, et disons plus : fait par ses œuvres. Car si l’on peut parler d
616 monde transformé par elle, et disons plus : fait par ses œuvres. Car si l’on peut parler du Monde, de l’unité du « genre h
617 joints : — transmettre les connaissances acquises par une société déterminée ; — former moralement et socialement le jeune
618 dividu. Dans les sociétés traditionnelles, régies par le Sacré (Antiquité, Asie) la transmission des connaissances prend la
619 cussion, les conduites méticuleusement prescrites par la coutume sacrée. (Seul équivalent moderne : le drill militaire, d’a
620 imés, des vérités toutes faites — même inculquées par l’instruction — afin de le mettre en mesure de réaliser sa propre voc
621 le diriger dès sa naissance dans une voie tracée par ses astres, par sa caste, sa classe et sa famille, on le prépare à co
622 sa naissance dans une voie tracée par ses astres, par sa caste, sa classe et sa famille, on le prépare à courir « sa » chan
623 .   a) Les États-Unis d’Amérique se caractérisent par la prédominance très marquée de la liberté sur l’autorité. Le souci d
624 s ou victimes du système, le dénoncent sans pitié par le livre et le film.45 La crainte de « créer des complexes » paralys
625 ns, et cela non seulement pendant les leçons mais par le moyen d’innombrables activités « sociales » qui absorbent les heur
626 individu, la crainte de le déformer en le formant par des disciplines exigeantes, aboutit à un conformisme tyrannique, dont
627 rait distinctif est ici la spécialisation dirigée par l’État. L’élève qui a réussi ses épreuves de sorties (après dix ans d
628 s ses examens finaux, l’étudiant se voit assigner par l’État un poste de travail pratique, et ce stage dure au moins trois
629 à-dire les besoins de la collectivité interprétés par le Parti et son État, qui déterminent l’éducation. On revient au dres
630 triomphe absolu du conditionnement social dirigé par l’État. Et cependant le système américain, lui aussi, livre finalemen
631 liberté anarchique aboutit au conformisme imposé par la mode ; d’autre part, l’absence de liberté conduit au conformisme i
632 ’absence de liberté conduit au conformisme imposé par l’État.   c) Ces deux repères extrêmes une fois posés, il nous est pl
633 estion très simple : Pourquoi sommes-nous choqués par les excès américain et soviétique ? Pourquoi les ressentons-nous comm
634 de l’accomplir. Le former, c’est lui communiquer, par le moyen de disciplines souples mais fermes, le sens de la communauté
635 que faire ? où aller ? Tout a été réglé d’avance par le Régime. La colombe européenne, elle, sait qu’elle a besoin pour vo
636 able, libre pour accomplir sa vocation, et engagé par cette vocation dans une communauté humaine devant laquelle il se voit
637 ns ancien, risque de se voir écrasée physiquement par les civilisations techniciennes. En revanche, une civilisation pureme
638 onduire, à la seule condition qu’elle soit maniée par une personne qui a vu le But et qui se laisse guider et fasciner par
639 i a vu le But et qui se laisse guider et fasciner par lui. Vous serez de bons éducateurs dans la mesure où vous serez vous-
640 tion, c’est celui qui incarne le paradoxe formulé par Victor Hugo il y a un siècle, et repris récemment par Albert Camus :
641 Victor Hugo il y a un siècle, et repris récemment par Albert Camus : c’est un homme à la fois solitaire et solidaire. Le B
642 nspirer les moyens de le rejoindre. Je terminerai par une seconde parabole, que je nomme la Parabole du But. J’étais recr
643 gardez le noir de la cible, laissez-vous fasciner par lui, et le coup partira tout seul. » Le lendemain, je gagnais le galo
644 Harvard’s Russian Research Center, publié en 1955 par la National Science Foundation : Soviet Professional Manpower : Its E
67 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Guide européen de l’enseignement civique [introduction] (1960-1961)
645 ocratique exige, pour fonctionner, d’être compris par la majorité des habitants du pays où il règne. Dans la mesure où il f
646 ci méritent leur nom dans la mesure même où, soit par l’École, soit par la morale familiale et sociale, soit par d’autres m
647 om dans la mesure même où, soit par l’École, soit par la morale familiale et sociale, soit par d’autres moyens pratiques (c
648 le, soit par la morale familiale et sociale, soit par d’autres moyens pratiques (campagnes électorales, partis, presse, mas
649 ra pas du ciel, et ne sera pas non plus instaurée par des moyens dictatoriaux : les échecs de Napoléon et d’Hitler l’ont bi
650 la démocratie : elle doit être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europe. Sinon, il est probable qu’elle
651 uvernée comme toutes les S.A. du monde, non point par les actionnaires mais par un groupe d’administrateurs délégués, de di
652 .A. du monde, non point par les actionnaires mais par un groupe d’administrateurs délégués, de directeurs généraux et de fo
653 droits », au nom des principes généraux affirmés par la Révolution de 1789, et qu’il s’agit de réaffirmer de génération en
654 cobinisme français insiste sur les droits définis par la Loi. Tandis que l’empirisme anglais met l’accent sur le sens des r
655 ifie que le régime actuel de nos pays est accepté par la majorité comme allant de soi ; qu’il n’apparaît pas comme une conq
656 sme publié à New York en 1948 : We, the Citizens, par Julian C. Aldrich et Marlow A. Markert : dès les premières phrases, j
657 éalité vivante du civisme. Nos manuels commencent par définir l’État et ses institutions, puis continuent en définissant le
658 s générales concernant l’éducation sont discutées par les congrès du Parti et promulguées par le Soviet suprême et le Conse
659 discutées par les congrès du Parti et promulguées par le Soviet suprême et le Conseil des ministres de l’URSS. Quel que soi
660 le même, les méthodes sont les mêmes, le contrôle par une police spéciale est le même : il s’agit partout d’un enseignement
661 alisme historique concernant le rôle décisif joué par les masses apparaît dans les programmes scolaires… On insiste sur le
662 ’atome au bonheur final de l’humanité, en passant par l’histoire, l’économie et la morale ! (Mais pourquoi ne pas dire dans
663 dans leurs vraies dimensions et que le défi lancé par l’Est trouve sa vraie réponse. C’est en apprenant à connaître l’ensem
664 t des délégués polonais à la conférence organisée par l’Unesco, en octobre 1960, sur l’enseignement des disciplines sociale
68 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Esquisse d’une biographie : J. H. Retinger (1960-1961)
665 ul Fargue « perpétuellement amoureux », le frappe par sa capacité de « parler abondamment sur des thèmes futiles », et Reti
666 Conrad et Sir Stafford Cripps. (C’est d’ailleurs par Retinger que Gide et Larbaud ont connu Joseph Conrad.) En 1908, à 20
667 tourdissantes, et sans doute beaucoup plus occupé par les femmes qu’il ne veut le laisser entendre, mais sa carrière de « p
668 , un Conseil national polonais vient d’être fondé par un groupe de patriotes résidant en Galicie. Il offre au jeune publici
669 rculer des pétitions et des protestations signées par des dizaines de milliers d’enfants polonais. Bref il réussit en deux
670 let, traversent Berlin le 31, regardés de travers par les passants qui les entendent parler anglais, et arrivent à Cracovie
671 sera capable ». On lui remet des documents signés par une vingtaine de hautes personnalités qui lui donnent pouvoir de trai
672 Il ajoute que la préfecture de police est reliée par fil direct au quartier général, et là-dessus quitte le bureau sous un
673 inscrit sur son passeport. Le général, convaincu par ce geste que « Retinger » n’est pas le vrai nom de son interlocuteur,
674 on « permis n° 1 », fait voir son passeport signé par le ministère de la Guerre et l’ambassadeur d’Allemagne, et demande qu
675 Gide des 26 et 28 août 1914 — et se fait recevoir par plusieurs ministres auxquels il expose sa mission et ses plans. Mais
676 n lui remet enfin un passeport diplomatique signé par le ministre des Affaires étrangères et rédigé au nom du Dr Joseph Ret
677 se, publié à Paris sans nom d’auteur mais préfacé par Stephen Pichon (plusieurs fois ministre des Affaires étrangères) atte
678 de Vienne a créé une Légion polonaise, commandée par Pilsudski. Dans ses conversations avec Joseph Conrad, Retinger a souv
679 . Pour ces raisons patriotiques et politiques, et par goût de l’aventure sans doute, Retinger accepte d’entrer dans le gran
680 oute, d’une manière bien typique, qu’il a négligé par la suite de le vérifier, n’étant plus suffisamment intéressé. Il semb
681 u’à ce jour d’octobre 1917 où il se voit convoqué par le ministre de l’Intérieur. Je cite les notes : « Mr. Pams était sinc
682 t à la Gare de Lyon j’eus le plaisir d’être salué par les marquis de Castellane, de Dampierre, de Chambrun, Anatole de Monz
683 is sur lui que peu d’argent, comptant faire venir par la suite les fonds qu’il possédait en France. Mais le gouvernement in
684 lone, près de mourir de faim, il ne fut sauvé que par une grève générale : l’auberge où il gîtait distribuait des repas gra
685 dres, peu de réponses à ses appels. Impressionnés par les rumeurs que les milieux officiels répandaient sur son compte, ses
686 it pris tous ses papiers, à sa sortie de France.) Par son frère, professeur de chimie à Chicago, il s’était fait envoyer de
687 tard, nous retrouvons Retinger au Mexique, engagé par Luis Negrete Morones — qu’il a connu sur le cargo — dans les intrigue
688 sation des puits de pétrole exploités jusqu’alors par les Américains. De 1919 à 1936, Retinger n’a pas fait moins de onze s
689 des armées de mercenaires indigènes et dominaient par le banditisme et la corruption dans plusieurs États, sur lesquels le
690 it plus aucun pouvoir. Cette exploitation du pays par l’étranger rapportait certes au gouvernement, en dividendes, un tiers
691 rsque Retinger fut pour la première fois consulté par le gouvernement, il conseilla sans hésiter la seule mesure qui lui pa
692 ’idée, tout en critiquant les tactiques employées par la suite pour la réaliser. Au désert et en prison De ces années
693 de la soif, ils s’arrêtent à un petit ranch tenu par une vieille Indienne. Il y a là une jarre de lait de chèvre que recou
694 in part pour San Antonio, où notre vagabond finit par retrouver Morones, qui lui paie un costume neuf et un billet pour Was
695 papiers révèlent toute la conspiration organisée par les compagnies américaines pour forcer le Mexique à accepter leurs co
696 ormer Mr. Hoover. Chargé de cette mission secrète par le président, il part pour Washington. À son passage à Saint-Louis, M
697 la frontière toute proche et rentre au Mexique. ( Par la suite, le rapprochement entre le Mexique et l’Amérique officielle,
698 d de tous ») au Hollandais Edo Fimmen, en passant par les Anglais Ernie Bevin, Ben Smith, Ben Tillett, Jimmy Thomas, etc. D
699 s divisions polonaises, 40 000 hommes, commandées par le général Sikorski, se sont battues en Alsace et en Norvège jusqu’au
700 olonais. Dans la panique générale, Retinger finit par trouver une piste, qui le conduit dans une petite ville de la Gironde
701 duit dans une petite ville de la Gironde, envahie par les réfugiés. Il entre à la sous-préfecture sans s’annoncer, monte, p
702 t attaquée, il importait que la Pologne, soutenue par les Anglais mais envahie par les Russes, ne devînt pas un obstacle à
703 la Pologne, soutenue par les Anglais mais envahie par les Russes, ne devînt pas un obstacle à la conduite d’une guerre comm
704 ne offre d’accord. Les négociations furent menées par Sikorski et Retinger du côté polonais, et par l’ambassadeur Maïski po
705 ées par Sikorski et Retinger du côté polonais, et par l’ambassadeur Maïski pour l’URSS, avec la constante collaboration de
706 une fois de plus la Pologne. Cependant, soutenus par Churchill en personne, Sikorski et Retinger, se battant sur deux fron
707 lliers l’attendaient : les Russes avaient annoncé par radio la signature de l’accord, la libération des Polonais, et l’arri
708 pour y expliquer de vive voix la politique suivie par le gouvernement en exil, et pour se familiariser davantage avec l’éta
709 tat d’esprit de la résistance polonaise. Il finit par persuader le général Sir Colin Gubbins, chef du SOE50, de lui fournir
710 i, mais aussi contre l’anxiété : c’était en effet par un saut en parachute qu’il devait pénétrer en Pologne, or il était de
711 ue théorique51 et ne se sentait guère soutenu que par l’idée qu’en faisant son premier saut à 58 ans, il allait devenir le
712 pprocha du trou. Un sergent le retint brusquement par le bras en hurlant qu’il allait tomber avant le signal, et une discus
713 blissement où il dînait, près d’une table occupée par cinq ou six hommes, ce ne fut pas sans terreur qu’il entendit soudain
714 inger se vit privé de toute liberté de mouvements par un mal qui devait le laisser à demi infirme pour le reste de ses jour
715 auvres atteints de maladies vénériennes. Horrifié par l’entourage, J.H.R. refusa pendant des jours de se laisser baigner !
716 L’atterrissage en Italie du Sud réussit également par miracle, l’avion sans freins s’arrêtant au bout de la piste devant le
717 de J.H.R. Dans une note biographique préparée par J.H.R. pour un homme d’État scandinave, je trouve ceci : Après la gu
718 ritannique ni moi-même ne furent jamais remerciés par le gouvernement de Varsovie, et qu’après que j’eus remis les dons ang
719 Pologne, mes collaborateurs furent mis en prison par ordre du gouvernement polonais. Les notes pour les Mémoires précisen
720 son idée. Le 8 mai 1946, il inaugura sa campagne par une conférence à Chatham House intitulée : A European Continent ? Que
721 ays », adhérèrent au United Europe Movement fondé par Churchill à la suite de son fameux discours de Zurich, et à sa contre
722 ux devant les micros d’une table ronde improvisée par les dirigeants de l’UEF. Ces derniers préconisaient la convocation d’
723 is Montreux que j’étais « engagé », non seulement par ma conférence à ce congrès, et par celle que j’avais donnée un an plu
724 non seulement par ma conférence à ce congrès, et par celle que j’avais donnée un an plus tôt aux Rencontres internationale
725 an plus tôt aux Rencontres internationales, mais par mes écrits plus anciens sur « l’engagement de l’intellectuel », dont
726 élaborés, des résolutions discutées avec passion par les divers mouvements, souvent antagonistes. Retinger évitait avec so
727 chance en dépit de toutes les exclusives lancées par des groupes extrémistes, et par les partis socialistes de France, d’A
728 xclusives lancées par des groupes extrémistes, et par les partis socialistes de France, d’Angleterre et de Belgique, qu’eff
729 n départ à La Haye. Le Conseil de l’Europe, conçu par ce Congrès, naquit exactement neuf mois plus tard. Les principes dire
730 ns leurs grandes lignes et parfois dans le détail par les commissions du Congrès, siégeant souvent des nuits entières, insp
731 que Retinger fut invité à assister à la signature par Jean Monnet et Duncan Sandys du traité d’association entre la CECA et
732 on d’un imposant Conseil de gouverneurs, couronné par la présidence du Prince Bernhard des Pays-Bas. Dans la genèse de tant
733 il était l’inspirateur, il nous frappa ce jour-là par une sorte d’éloquence pressante et sans apprêt, née du cœur et d’un b
734 faisaient partie, mais les résultats finissaient par parler d’eux-mêmes. Lors d’une réunion du groupe de Bilderberg, à l’h
69 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour un Dialogue des cultures [Note liminaire] (avril 1962)
735 blications du CEC apparaît une idée qui reviendra par la suite comme un leitmotiv : entreprendre un dialogue entre l’Europe
736 mpte rendu in extenso des débats. L’action lancée par le colloque se déroule actuellement sur tous les continents dans le c
70 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Principes et méthodes du dialogue entre les cultures (avril 1962)
737 e peut favoriser à la fois la prise de conscience par chaque culture de ses apports spécifiques, la compréhension des appor
738 r en un seul corps ses quelque vingt pays divisés par un siècle de nationalisme qui a conduit à deux guerres mondiales. La
739 mps les autres cultures, mais n’est guère étudiée par celles-ci en tant qu’ensemble ou unité. (Chaires d’indianisme, de sin
740 ieuse que celle de l’Europe, moins « dialogique » par sa nature même. Mais son problème majeur, qui est celui de l’intégrat
741 ants. 1. a) Institutions permanentes générales ( par leur objet) Unesco : « Projet majeur » Orient-Occident. Plan de d
742 d’outre-mer, du type France-Asie (Paris) publiée par des Français, ou du type Présence africaine (Paris), publiées par des
743 , ou du type Présence africaine (Paris), publiées par des Africains en Europe. (Nous ne connaissons pas de revues sur l’Eur
744 s congrès annuels sur des thèmes définis, traités par des professeurs de diverses régions. Le Congrès pour la liberté de la
745 ique. Enfin, de très nombreux colloques organisés par des universités, collèges, associations professionnelles, estudiantin
746 es divisions nationales, qui ont failli la ruiner par deux fois, et n’a donc pas encore de politique commune, répondant à s
747 URSS et les USA, qui sont fortement intégrés soit par l’unification doctrinale qu’impose le Parti à des peuples très divers
748 u’impose le Parti à des peuples très divers, soit par le brassage continuel d’une population d’origines variées, ainsi rend
749 ation, locaux, financement). L’expérience acquise par le CEC (résultats obtenus, difficultés rencontrées, méthodes de trava
750 avril 1962, p. 5-18. co. Le texte est introduit par la note suivante : « Au mois d’août 1961, le document de travail que
71 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue des cultures [interventions] (avril 1962)
751 s sa policy, au sens anglais —- est ainsi définie par ses statuts : « contribuer à l’union de l’Europe en ralliant les forc
752 héoriquement, il fallait commencer, pratiquement, par quelque chose de très petit. Rien de plus petit qu’une graine. Mais r
753 invitées, trente-deux ont accepté de venir, mais par la suite, nombre d’entre elles ont été empêchées, dont plusieurs au c
754 s qu’il faudrait des années de travail ardu, mené par des centaines de personnes, pour débrouiller scientifiquement notre p
755 s, commençons donc nous-mêmes, ici et maintenant, par dialoguer vraiment, par converser tout simplement, autour de cette ta
756 mêmes, ici et maintenant, par dialoguer vraiment, par converser tout simplement, autour de cette table, sans discours et sa
757 s 1° que ce colloque aboutisse à une publication ( par les soins du CEC) donnant une synthèse des motifs du dialogue et de s
758 en contact inévitable de nos différentes cultures par une force superficiellement uniformisante, la technique — et d’autre
759 a réaction « nationaliste », ou différenciatrice, par laquelle nos cultures répondent à cette pression qu’elles subissent t
760 séparément, pour plus de clarté. Commençons donc par les motifs généraux du dialogue, quitte à les préciser, à les illustr
761 e, quitte à les préciser, à les illustrer ensuite par des motifs plus précis et régionaux.   [Suivent les interventions des
762 ndre. Il y a eu une première position du problème par Bertrand de Jouvenel, que j’ai trouvée extrêmement heureuse : « Nous
763 e. Il me semble que le danger de l’uniformisation par la technique atteint maintenant le comble de sa virulence, et cela, p
764 on ! (applaudissements). Donc, ce que nous visons par ce dialogue, c’est une espèce de convergence vers une culture de l’un
765 s de Denis de Rougemont lors du colloque organisé par le CEC les 15-17 septembre, à Genève.
72 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux-mille volumes sur l’Europe (février 1963)
766 vres d’art ou de pensée créées un jour ou l’autre par des Européens mais ne les envisagent pas expressément dans le context
767 ises, mais nous tâcherons d’indiquer brièvement — par des notices de quelques lignes — l’importance de l’ouvrage, son nivea
768 mun. L’échec d’une première tentative, entreprise par le CEC voici cinq ans, n’a rien pour les décourager. Si le pool Edite
769 ais. La première fut de limiter à un seul éditeur par langue la qualité de membre du pool. En effet, la variété des publica
770 vrages retenus au départ, puis écartés finalement par le pool. Il est juste d’ajouter que l’intérêt pour les publications «
771 s de l’Histoire de l’Europe et du génie européen ( par l’éditeur Robert Laffont, à Paris)53 — ont d’ailleurs démontré la ren
772 de coopération organisée. Quatre ou cinq éditeurs par langue, au lieu d’un seul ; un groupe de conseillers aux compétences
73 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens [Avant-propos] (mai 1963)
773 ra pas du ciel, et ne sera pas non plus instaurée par des moyens dictatoriaux : les échecs de Napoléon et d’Hitler l’ont bi
774 la démocratie : elle doit être voulue et comprise par la majorité des habitants de l’Europe. Sinon, il est probable qu’elle
775 uvernée comme toutes les S.A. du monde, non point par les actionnaires mais par un groupe d’administrateurs délégués, de di
776 .A. du monde, non point par les actionnaires mais par un groupe d’administrateurs délégués, de directeurs généraux et de fo
777 gnants. 5. Stages régionaux et nationaux, dirigés par les participants aux stages précédents. 6. Création d’un Centre europ
778 es réponses à l’enquête. Le questionnaire préparé par Mme A. Ducimetière et mis au point par le groupe ad hoc put être envo
779 re préparé par Mme A. Ducimetière et mis au point par le groupe ad hoc put être envoyé aux ministères dès la mi-janvier 196
780 (Son compte rendu fera l’objet d’une publication, par les soins du ministère de l’Éducation nationale et de la culture.) De
781 plus rassurant, c’est la bonne volonté manifestée par tous les ministères à l’égard d’une action européenne dans le domaine
74 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [Avant-propos] (juillet 1963)
782 réflexion quotidienne sur les problèmes proposés par l’ordre du jour. La spontanéité de leurs interventions en fait le pri
783 du compte rendu d’Aix, le rapport présenté à Lyon par le professeur J.-L. Quermonne sur « La région et ses aspects politiqu
784 u colloque d’Aix se trouve renforcée et confirmée par cette remarquable synthèse. cv. Rougemont Denis de, « [Avant-propo
75 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [interventions] (juillet 1963)
785 u normal à nos diversités. L’effort entrepris ici par M. Bigonnet me paraît donc aller dans le droit fil de notre effort eu
786 ultures très diverses, nous sommes tous colonisés par cette même civilisation technologique et nous devons retrouver notre
787 ns de livres de poche, donc à peu près un million par jour. Ainsi, c’est à la création d’un nouveau public, à l’accession à
788 uer le temps de travail. Ce loisir sera occupé ou par des radios plus ou moins abrutissantes, ou bien par des méditations,
789 r des radios plus ou moins abrutissantes, ou bien par des méditations, par des promenades, des voyages, par de la lecture.
790 moins abrutissantes, ou bien par des méditations, par des promenades, des voyages, par de la lecture. C’est dans ce sens qu
791 des méditations, par des promenades, des voyages, par de la lecture. C’est dans ce sens que je pense que la technique signi
792 s à la question très pertinente qui m’a été posée par le professeur de Vernejoul, concernant les rapports de la technique e
793 s large de curiosités variées, et qui sont amenés par ces curiosités à faire des découvertes, à trouver du neuf qu’ils ne t
794 , mais simplement parce que nous sommes conduits, par les nécessités mêmes du progrès technique et de l’invention, à restau
795 tisée, l’usine sans ouvriers, n’a pas été obtenue par le marxisme mais par le développement même de la technique. De ces co
796 uvriers, n’a pas été obtenue par le marxisme mais par le développement même de la technique. De ces considérations générale
797 es se développent dans les Flandres, redescendent par la Bourgogne. Les peintres flamands vont faire des portraits à Gênes.
798 s d’artistes évidemment individuels, mais attirés par un certain milieu local ou régional qui leur offre une tradition, une
799 u régionales de la culture humaine, différenciées par le génie du lieu, par l’accent mis sur tel ou tel aspect de la cultur
800 ture humaine, différenciées par le génie du lieu, par l’accent mis sur tel ou tel aspect de la culture fondamentale et comm
801 entre l’économie et la culture. Elle est nourrie par l’économie, qui à travers elle dirige ses dons vers la culture en esp
802 ationale. Le capital de la fondation Ford, nourri par les usines Ford, est actuellement de quatre milliards et demi de doll
803 autres. Je suggère cette idée de fondation, dotée par l’économie régionale, non pas dans l’espoir qu’elle soit acceptée ni
804 juillet 1962, lors du festival d’Aix-en-Provence, par son directeur Roger Bigonnet.
76 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Campagne pour l’Europe des citoyens (septembre 1964)
805 citoyens (septembre 1964)cw L’Europe commence par l’organisation : Conseil de l’Europe, Marché commun. Mais elle ne dev
806 Marché commun. Mais elle ne deviendra vivante que par les citoyens qui la vivront, conscients de leurs devoirs envers ce gr
807 et de l’œuf : qui a commencé ? L’œuf, mais pondu par quelle poule ? La poule, mais née de quel œuf ? Ainsi l’Europe pas en
808 s citoyens pour ce qu’elle veut. Elle est chargée par nos États de faire des citoyens pour la nation. Et l’on sait qu’elle
809 ’elle y a bien réussi, mais que nous l’avons payé par les deux guerres mondiales. Pourquoi n’en ferait-elle pas aussi bien
810 ses fécondes diversités — ont décidé de commencer par l’École et d’attaquer le problème concret avec l’aide des enseignants
811 secrétariat de l’entreprise, qu’il avait préparée par plusieurs publications57. Le comité a lancé la Campagne d’éducation c
812 ancée dès janvier 1962 auprès de 19 gouvernements par les soins du secrétariat de la Campagne. Ses résultats ont été publié
813 tages de formation de formateurs ont été préparés par le Comité et réalisés par le secrétariat de la Campagne, dès le print
814 ateurs ont été préparés par le Comité et réalisés par le secrétariat de la Campagne, dès le printemps de 1962. La tâche de
815 es de milliers d’enseignants. Pour les atteindre, par où fallait-il commencer ? Par un regroupement de ceux, d’abord, qui o
816 Pour les atteindre, par où fallait-il commencer ? Par un regroupement de ceux, d’abord, qui ont pris conscience de ces prob
817 ’abord, qui ont pris conscience de ces problèmes. Par des stages de discussion, d’information, d’expérimentation dans les é
818 l le plus bienveillant a été réservé à nos stages par les autorités locales, régionales et nationales. Le secrétariat de la
819 ou nationale ; 2° d’expérimenter dans les écoles, par des leçons effectivement données, les méthodes et informations préala
820 . Le Conseil de l’Europe a été représenté d’abord par M. Paul M. G. Lévy, directeur du Service d’information. Plus tard, le
77 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stage d’Oosterbeek (septembre 1964)
821 non plus de justifier des absurdités historiques par la « nature des choses » et des sols. « L’Europe est un continent où
822 langues un peu différentes et avaient été conquis par des rois ou des États différents. Je voudrais enfin qu’on me montre c
823 s actuels coupent les régions les unes des autres par des frontières arbitraires. Si ces frontières se dévalorisent (comme
824 antons suisses), les régions naturelles ou créées par de nouvelles concentrations industrielles et commerciales vont être r
78 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui (décembre 1964)
825 éclairante de ce mythe me paraît avoir été donnée par Dante, en son Traité de l’éloquence vulgaire, au septième chapitre du
826 e entreprit, dans son cœur incurable, de dépasser par ses artifices non seulement la Nature mais le Naturant, qui est Dieu,
827 res tandis que d’autres convoyaient les matériaux par mer ou par terre ; et chaque groupe s’appliquait à une tâche particul
828 que d’autres convoyaient les matériaux par mer ou par terre ; et chaque groupe s’appliquait à une tâche particulière. Jusqu
829 e particulière. Jusqu’à ce qu’ils fussent frappés par le Ciel et jetés dans une confusion telle que tous ceux qui étaient v
830 ite des jargons de métier — spécialisation exigée par les dimensions mêmes d’un projet qui consistait à dépasser la mesure
831 jet qui consistait à dépasser la mesure naturelle par l’artifice humain. Ceci m’évoque d’abord la description de l’Europe
832 t artificielle… » Au-delà de cette Europe décrite par Valéry, l’interprétation de Dante me paraît valable pour le monde mod
833 , d’une part. Les distances sont presque annulées par la vitesse des communications. Les nations tendent à se regrouper et
834 egrouper et à s’organiser en de vastes ensembles, par continents, et d’abord en Europe. Les races qui s’ignoraient jadis au
835 abie et d’Afrique, à part Gandhi. Enfin l’Europe, par sa technique, a mis en relations toutes les parties du monde devenu d
836 es. L’Europe, et l’Europe seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa t
837 l’Europe seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, r
838 a, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résultante moderne de cet ensem
839 , par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résultante moderne de cet ensemble de principes f
840 créations et de formes de vie — disons d’un mot : par sa culture, qui a fait littéralement le tour du monde. Mais en même t
841 t supérieur : explosion du savoir, qui se traduit par un accroissement continuel à la fois du nombre et de l’exclusivité de
842 arition rapide de toute langue commune, remplacée par une multiplicité de langages spéciaux de moins en moins traduisibles 
843 te. L’incommunicabilité des savoirs est ressentie par notre esprit comme une frustration, comme une blessure intime, et com
844 t instant d’être mises en question, radicalement, par d’autres disciplines, et qui ne peuvent défendre leur « vérité » qu’e
845 t l’ensemble de la culture européenne. Mais c’est par l’Université que les hommes d’outre-mer viennent au contact de la cul
846 et le profane, entre la cohérence globale définie par la théologie et les recherches particulières à l’aventure, advienne q
847 lle, science, éthique et esthétique, sont réglées par les mêmes lois et ne connaissent pas de développements particuliers e
848 es cultures totalitaires du xxe siècle, dominées par l’explication et la programmation universelles que figure le marxisme
849 e Luther et du jansénisme. Je m’excuse de traiter par allusions rapides, peut-être obscures, un sujet qui demanderait de gr
850 xposé sérieusement. Ce qu’il m’importe de marquer par cet exemple, c’est que l’Europe de l’esprit ne peut plus se présenter
851 jamais, et toujours moins. C’est gagner le monde par petits bouts au prix de son âme. Il n’en reste pas moins que la spéci
852 plus hautement spécialisée qui s’est vue conduite par les nécessités internes de son cheminement à déboucher sur des domain
853 rpréter la transmission du patrimoine héréditaire par les chromosomes, aux autres de construire des machines à traduire. Un
854 paraison systématique des résultats en soi acquis par les spécialités. Toute synthèse est un acte créateur, intervenant au
855 arrefour de plusieurs vérités hétérogènes saisies par l’esprit dans leur mouvement, rythme et structure dynamique, autant q
856 chercheurs représentant des disciplines diverses. Par leur réunion physique en séminaires restreints, ils créeraient ces « 
857 t qui prouveront leur excellence en tant que tels par le fait même qu’ils auront pris conscience de ce qu’ils ne peuvent se
858 le milieu de vie, les contacts personnels requis par l’exercice de sa vocation, voilà sans doute le genre de solution conc
859 ous voulons tenter de faire face au problème posé par l’accroissement babélique de la spécialisation. Sur le problème de l’
860 efficacité pédagogique, menacées l’une et l’autre par des facteurs quantitatifs irréversibles, serait de multiplier sans pl
861 i se base sur le nombre de prix Nobel de sciences par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1960, ce sont les plus petit
862 et les salles de colloques. La commune, gouvernée par le recteur, jouit d’un statut spécial d’exterritorialité : c’est une
863 oques, règne une liberté spontanément disciplinée par la critique mutuelle. Deux meneurs de jeu par colloque, et ils ne peu
864 née par la critique mutuelle. Deux meneurs de jeu par colloque, et ils ne peuvent appartenir à la même spécialité. Et quant
865 . Limites d’un tel langage, et comment y suppléer par les arts. 5. Européologie. Il existe dans la plupart de nos grandes u
866 Quatre pour cent des terres du globe multipliées par une culture qui a fait le monde, et qui doit aujourd’hui, plus que ja
867 e le langage mathématique, même une fois maîtrisé par nos économistes, philosophes, psychologues, politistes, biologistes,
79 1965, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe et le monde [Introduction] (février 1965)
868 du Marché commun et de l’Euratom, enfin de l’AELE par contrecoup, et d’un nombre sans cesse croissant d’ententes industriel
869 enfermer, il est trop tard, déjà tout communique, par la faute ou par la vertu de nos techniques occidentales ; d’autre par
870 trop tard, déjà tout communique, par la faute ou par la vertu de nos techniques occidentales ; d’autre part nous savons au
871 peut être gagnée, et qu’elles sont toutes perdues par toute l’humanité. Le sujet du dialogue est immense, il est littéralem
872 prise de conscience commune du problème symbolisé par l’ellipse Europe-Monde. Le groupe a commencé par établir une liste id
873 par l’ellipse Europe-Monde. Le groupe a commencé par établir une liste idéale des participants. On en voulait environ 150.
874 t aux rationalistes du xviiie siècle, en passant par les grands religieux espagnols du xvie siècle : las Casas, Vitoria,
875 tres continents et celles de l’Europe est traitée par deux ou trois rapports, qui décrivent la faculté d’assimilation de l’
876 et systématiquement, pour supérieures à la nôtre, par une sorte de réflexe de surcompensation. La seconde tendance, plus fo
877 connaissaient mal, ils les connaissaient surtout par les récits de marins, de marchands, de colons pas nécessairement très
878 peu enfantins… Imaginez ce que donnerait le récit par des marchands malais ou malgaches, d’une visite à Heidegger, et dans
879 ribués, traitant surtout des effets de l’adoption par le tiers-monde du plus néfaste de nos produits d’origine : le nationa
880 uls qui sont à la base de l’aide au développement par les Occidentaux ne reposent-ils pas sur la notion inconsciente, indis
881 table d’une réduction des peuples les plus divers par leur culture, à une sorte de commun dénominateur matériel ou physique
882 commun dénominateur matériel ou physique, obtenu par réduction ou élimination des caractères psychiques et religieux qui l
883 bientôt suivi on ne sait trop pourquoi ni comment par la vogue dans les castes supérieures d’une doctrine de l’Absolu et de
884 Hiroshima que l’humanité est menacée d’extinction par la Bombe, et ce danger virtuel d’explosion atomique nous obsède et no
80 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Civisme et culture (notamment artistique) (mai 1967)
885 e que le civisme ? Je crois qu’on peut le définir par un seul mot — qui est le mot-clé de la doctrine de Proudhon, ancêtre
886 , l’élève, le futur citoyen, commence normalement par recevoir, c’est-à-dire par apprendre et assimiler. Il doit apprendre
887 , commence normalement par recevoir, c’est-à-dire par apprendre et assimiler. Il doit apprendre le système des institutions
888 éfinit l’homme européen, dynamique et progressif, par contraste avec l’homme des civilisations sacrées et statiques, ou ave
889 ’obéir strictement aux modèles collectifs imposés par décret du Parti au pouvoir. Éduquer un enfant, au sens européen, ce n
890 résor commun des œuvres créées depuis des siècles par l’esprit des Européens. Mais là encore, le mot participation a un dou
891 le faire à son tour. Il commencera naturellement par imiter, et s’il imite mal, son maître le corrigera. Mais à cela ne se
892 oppé un thème voisin, en soulignant et illustrant par de nombreux exemples le fait que l’artiste européen, formé à l’école
893 ur style. « Tous les artistes de génie commencent par en copier d’autres » ou encore : « Toute destinée d’artiste commence
894 » ou encore : « Toute destinée d’artiste commence par le pastiche », mais c’est en s’opposant aux « derniers grands » parmi
895 et chacun sait que le nationalisme a été propagé par l’École et ses manuels depuis le milieu du xixe siècle. Les manuels
896 guerres absurdes, justifiées aux yeux des masses par le chauvinisme culturel — les Français de 1914 croyaient défendre la
897 ère sérieuse ou intelligible dans le champ limité par les frontières d’une seule de nos nations actuelles. Il n’y a pas plu
898 stoire des arts, depuis le romantisme, est dominé par la notion de chefs-d’œuvre ou d’œuvre individuelle faisant date, marq
899 dans le cadre des Journées européennes organisées par la ville de Vienne. Voir mes Vingt-huit siècles d’Europe, Paris, Pay
81 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vingt langues, une littérature (mai 1967)
900 me le dit un Guide de l’enseignant publié en 1958 par notre Centre européen de la culture. Cela ne correspondrait ni à la r
901 n, l’anarchiste communisant Brecht, et seulement, par exception, parce que c’est pour une fois décisif, l’Espagnol Unamuno 
902 pe est une unité de culture, qui s’est constituée par la confluence de plusieurs courants civilisateurs (Proche-Orient, Grè
903 Ceux hérités du christianisme, tels que le salut par la grâce ou par les œuvres, le péché, la vocation personnelle, le sac
904 christianisme, tels que le salut par la grâce ou par les œuvres, le péché, la vocation personnelle, le sacrifice par amour
905 , le péché, la vocation personnelle, le sacrifice par amour, etc. Ceux qui viennent d’autres sources : l’honneur, la passio
906 es (à la seule exception du groupe finno-ougrien) par leurs racines indo-européennes, grecques, latines, et par leurs empru
907 s racines indo-européennes, grecques, latines, et par leurs emprunts mutuels dans l’ère moderne. Ce n’est pas le cas pour l
908 ent réalisée) du passage d’une langue à une autre par des écrivains de grand talent : Wladimir Weidlé (dans Arti e Lettere
909 ulture. b) La différenciation de nos littératures par leur langue est relativement récente. Le français devient langue offi
910 dans le royaume des Capétiens en 1539 seulement, par l’édit de Villers-Cotterêts, et Luther crée l’allemand littéraire à l
911 ntre auteurs non moins importants que les langues par ces mêmes auteurs utilisées, altérées ou rénovées. Quelles que soient
912 ux inventions, innovations, révolutions fomentées par un groupe, une école, un « génie ». Les fédéralistes européens s’enga
82 1968, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vers une fédération des régions (hiver 1967-1968)
913 André Malraux quelques jours plus tard, interrogé par des jeunes gens à la radio, répond : « Faire l’Europe est la seule ch
914 e société, la preuve incontestable en est fournie par les deux guerres mondiales, résultant du nationalisme et de l’État to
915 ultant du nationalisme et de l’État totalitaire — par le besoin d’union au-delà des nations, partout ressenti et déclaré, e
916 donné naissance au Marché commun notamment, enfin par l’existence d’un problème chaque année plus aigu, celui du sous-dével
917 es locales dans telle ou telle nation, provoquées par le mécontentement irrépressible d’une région que brime l’État central
918 st concevable qu’elles se résolvent un jour (soit par l’octroi d’un régime plus différencié et libéral, soit par une sécess
919 roi d’un régime plus différencié et libéral, soit par une sécession, mais qui souvent ne serait en fait qu’un rattachement
920 centralisés. La Belgique est menacée d’éclatement par les oppositions ou incompatibilités entre les huit combinaisons possi
921 e-laïque, libéral-socialiste. La Grande-Bretagne, par contraste, envisage sans trop de nervosité sa prochaine transformatio
922 hommes et les femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l’école et croient savoir l’histoire s’imaginent qu’il y a toujours e
923 trouve qu’on peut la contrôler — sera vite suivi par les rois d’Espagne et d’Angleterre, puis par les princes de l’Italie,
924 uivi par les rois d’Espagne et d’Angleterre, puis par les princes de l’Italie, de l’Europe de l’Est et du Nord, qui l’un ap
925 ire manqué La confiscation de l’idéal national par l’appareil étatique — qui est l’œuvre des jacobins et de Napoléon —,
926 es régir à partir d’un centre unique de décision, par le moyen de bureaux où se concentrent tous les pouvoirs administratif
927 ont été et sont des empires manqués, à commencer par celui de Napoléon, les seuls empires réussis de notre temps se trouve
928 le mondiale. Ils sont trop grands si l’on en juge par leur incapacité d’animer leurs régions, et d’offrir à leurs citoyens
929 ou moyenne force de frappe, pratiquement annulée par les barrages antimissiles des deux grands. Ils sont trop petits dans
930 nconsidérément multipliés sur tous les continents par le retrait des puissances naguère coloniales, et qui vivent mal… Enfi
931 ster à la satellisation politique ou économique. Par quoi ils manquent doublement à la fonction de toute autorité : sécuri
932 à prescrire, mais presque impossible à appliquer par nos États-nations, dirait-on. En effet, l’existence des empires de l’
933 ion proprement impériale. C’est par définition et par structure, non par méchanceté ou bêtise que les États-nations sont im
934 riale. C’est par définition et par structure, non par méchanceté ou bêtise que les États-nations sont impropres à l’union.
935 on de la Grande-Bretagne et de la France proposée par Churchill en juin 1940), autrement dit : ce n’est jamais qu’une conce
936 i structure, d’anarchie arbitrairement quadrillée par l’administration et la police, se détachent maintenant les régions, r
937 effacées, encore moins les départements découpés par Napoléon, ni les « Länder » allemands, trop grands, ni les cantons su
938 rnière n’est d’ailleurs plus définie primairement par une frontière marquée sur le terrain à l’aide de bornes ou de réseaux
939 artes en pointillés méticuleux, mais au contraire par la force de rayonnement de ce qu’on appelle une « métropole », grande
940 ques années, je fus invité à un colloque organisé par le festival d’Aix-en-Provence sur le thème suivant : création d’une «
941 la représentation du peuple français sera assurée par l’État fédéral français. Parmi les plus graves méfaits des bureaucrat
942 équences de l’exploitation abusive de la province par le centralisme parisien, on compte le sous-développement de plus en p
943 oits de faire la guerre ou la paix réduits à rien par les deux Grands.) 2° Derrière l’agitation régionaliste naissante, il
944 plusieurs auteurs, de l’exploitation des régions par l’État central. On s’est intéressé très spécialement aux régions péri
945 ent aux régions périphériques, les plus négligées par la capitale, et cela a conduit à envisager la possibilité révolutionn
946 ment devant le corps des fonctionnaires institués par Napoléon pour effacer jusqu’au souvenir des autonomies régionales, vo
947 ué dans les esprits pendant plusieurs générations par les soins de l’école, de la presse, et de l’éloquence politique, le d
948 il annonce, ce « remplacement » des États-nations par la fédération, cela ne se fera point par le jeu spontané du fameux « 
949 -nations par la fédération, cela ne se fera point par le jeu spontané du fameux « mouvement de l’histoire ». Il faudra que
950 remplacement s’opèrent dans les esprits d’abord, par la révolution la plus difficile à accomplir, celle des catégories de
951 ntières, on parle d’ajustements variables définis par des aires d’influences ; là où l’on insistait sur la taille des domai
952 tir de l’ère néolithique, celle qui a été marquée par la fixation des tribus nomades sur des territoires cultivés, celle qu
953 donc été dominée pendant dix à douze millénaires par les notions de terre sacrée, de bornes sacrées, d’attachement au sol,
954 ée, de bornes sacrées, d’attachement au sol, bref par les réalités et les valeurs de la paysannerie — qui brusquement font
955 abilité et statisme, fermes assises, délimitation par des cadres invariables, et c’est aussi un symbole de durée. La région
956 mbole de durée. La région au contraire se définit par des dynamismes combinés, par leurs résultantes variables, par la dens
957 contraire se définit par des dynamismes combinés, par leurs résultantes variables, par la densité des échanges et des trans
958 mismes combinés, par leurs résultantes variables, par la densité des échanges et des transports, toutes choses mobiles et p
959 limites, mais en termes de rayonnement, non plus par son indépendance mais par la nature et la structure de ses relations
960 e rayonnement, non plus par son indépendance mais par la nature et la structure de ses relations d’interdépendance. D’aille
961 l’avantage de rappeler le gouvernement des cités par elles-mêmes, et aussi, par sa sobriété, de ne pas réveiller les illus
962 gouvernement des cités par elles-mêmes, et aussi, par sa sobriété, de ne pas réveiller les illusions de l’absolutisme, les
963 un et l’efficacité de son action seront garanties par la possibilité de se rattacher et de donner son allégeance à des ense
964 n allégeance à des ensembles différents à la fois par leur nature, leurs fonctions et leurs dimensions : petite patrie orig
965 e processus ; d) l’agitation des ethnies brimées par les États-nations (Belgique, Italie, Grande-Bretagne, Espagne, canton
966 ts, passionnés et passionnants, se trouvent posés par la disparité des définitions ethniques et économiques de la région —
967 amnant à la fois, d’un même mouvement conditionné par le complexe de Procuste, les régions plus petites et la fédération pl
968 elle ; b) l’absorption d’une communauté régionale par l’État-nation centralisé conduit à cette forme de vide économique et
969 vocation particulière jadis réduite ou supprimée par l’État-nation conquérant ; b) trouve aux échelons supérieurs de la f
970 ns ou maoïstes du complexe stato-national sécrété par le siècle dernier. Tous ces réactionnaires butés et volontiers grandi
971 se disposent à contrer de toutes leurs forces et par tous les moyens admis ou non l’entreprise des fédéralistes régionalis
972 tions apparemment plus réalistes nous sont faites par les partisans « malgré tout » d’une Europe composée d’États-nations.
973 uits cartésiens, etc.). Or il se trouve que c’est par la théorie des ensembles que l’on aborde aujourd’hui l’enseignement d
974 x régions, puis des régions à la fédération — que par un vigoureux effort d’information sur ce qui existe déjà et sur ce qu
975 ire, Lausanne, 28 octobre 1967. 67. Propos cités par J.-J. Servan-Schreiber, L’Express, 30 octobre-5 novembre 1967. 68. I
976 es ; comté de Castille ; royaumes anglais unifiés par Egbert ; plus tard : Piémont, Prusse, Serbie, Bohême… 71. Poussons p
977 r, octobre 1967. 81. Voir la double page publiée par Le Monde, 30 novembre 1967, sur la métropole du Nord, à l’occasion de
83 1970, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La région n’est pas un mini-État-nation (hiver 1969-1970)
978 stes, mais d’un ensemble de réflexes conditionnés par un siècle au moins d’éducation stato-nationaliste gratuite et obligat
979 gatoire : uniformisation et mise au pas des corps par la discipline militaire, des esprits par les manuels scolaires, des c
980 es corps par la discipline militaire, des esprits par les manuels scolaires, des curiosités par la presse à grand tirage et
981 esprits par les manuels scolaires, des curiosités par la presse à grand tirage et ses agences officieuses, des émotions par
982 d tirage et ses agences officieuses, des émotions par l’éloquence patriotique, enfin du sentiment religieux par le culte du
983 oquence patriotique, enfin du sentiment religieux par le culte du Soldat inconnu et la sacralisation des frontières. Distin
984 réponse : — Les hypothèses prospectives, formées par extrapolation du passé ou du présent, sont toutes à la merci d’une éq
985 cère de réalisation. Résistances conditionnées par l’éducation stato-nationaliste « Les nations sont immortelles » (F
986 s d’une réfutation.) Résistances conditionnées par nos habitudes visuelles et les atlas scolaires (une couleur par pays)
987 des visuelles et les atlas scolaires (une couleur par pays) « Comment allez-vous découper vos régions ? » « Quelles sero
988 un siècle au moins. L’homme d’aujourd’hui, formé par les manuels90, croit, sans la moindre discussion, une série de propos
989 mes vivant à l’intérieur d’un territoire délimité par les hasards des guerres et les mesures des arpenteurs sur le terrain.
990 econde nature de l’homme alphabétisé, caractérisé par l’hypertrophie de la fonction visuelle et par l’identification de « v
991 isé par l’hypertrophie de la fonction visuelle et par l’identification de « voir » et de « comprendre » qui s’en suit. L’ho
992 e la « Galaxie Gutenberg » si génialement décrite par McLuhan ne peut vraiment comprendre que ce qu’il voit. Dans ce monde-
993 mini-État centralisé, et d’une mini-nation régie par des bureaux concentrés dans une métropole régionale au lieu de l’être
994 civisme — ne serait pas nécessairement restaurée par la simple division d’un pays en neuf ou dix régions, par exemple, plu
995 nt qu’État-nation réduit — c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant dans tous les domaines clés : le poli
996 Or ce pouvoir paraît mieux assuré, de nos jours, par les petits États que par les ex-puissances — et cela pour une série d
997 ux assuré, de nos jours, par les petits États que par les ex-puissances — et cela pour une série de raisons (pas seulement
998 ment échapper aux réflexes unitaires conditionnés par cent ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la p
999 nditionnés par cent ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la presse, par tous les garde-à-vous et sal
1000 ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la presse, par tous les garde-à-vous et saluts au drapeau et pa
1001 degrés, par tous les atlas, par toute la presse, par tous les garde-à-vous et saluts au drapeau et par deux guerres mondia
1002 par tous les garde-à-vous et saluts au drapeau et par deux guerres mondiales des plus réussies, trente-huit-millions de tué
1003 ns tout de suite. Il nous faut apprendre à penser par problèmes et non par nations. Devant un problème donné (urbanisme, pa
1004 nous faut apprendre à penser par problèmes et non par nations. Devant un problème donné (urbanisme, participation civique,
1005 graphiques d’un territoire délimité au mètre près par les hasards de l’histoire, je crierais à la dictature totalitaire, à
1006 aujourd’hui concentrés en un seul lieu, accaparés par l’État national, et qui le seraient, demain, par l’État régional.
1007 par l’État national, et qui le seraient, demain, par l’État régional. 4. Vers une formule fédéraliste de l’État Dans
1008 oupent différemment, sont parfois englobées l’une par l’autre. Il se peut que les régions politiques soient définies demain
1009 nt, est à peine exploré. a) Il faudrait commencer par opérer la dissociation et la distribution nécessaires des pouvoirs de
1010 sivement : Bodin, Hobbes, le Rousseau mal entendu par les jacobins, Marx, Mussolini, Staline. 91. Du point de vue de la st
1011 duisant de l’État-nation à la région devra passer par la supranationalité et ses institutions étatiques. Mais ce n’est pas
1012 ain que le Marché commun ne cessera d’être menacé par les États-nations tant que ceux-ci n’auront pas renoncé au « totalita
84 1971, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Dépolitiser la politique (printemps 1971)
1013 ’est le contraire qui se produit : l’État conquis par le petit groupe des bolchéviques, les phagocyte séance tenante, Lénin
1014 agnole et la russe se veulent hostiles à mort, et par quelles différences cela s’est-il traduit dans les procès de Leningra
1015 ment normal de l’idée de souveraineté revendiquée par une entité politique. Au reste, l’État totalitaire n’est que le stad
1016 fiques, et de la grande poésie pour deux ou trois par siècle. Certains me disent que la Jeunesse dit aujourd’hui (c’est leu
1017 té ne se reproduit pas tous les vingt-cinq ans et par tranches. À tout instant de la société, il y a des hommes de tous les
1018 lles, des eaux, de l’air, des corps et du sommeil par l’industrie et par l’auto est-elle un produit spécifique de notre soc
1019 l’air, des corps et du sommeil par l’industrie et par l’auto est-elle un produit spécifique de notre société de consommatio
1020 s défini.) Si l’on admet que la droite se définit par le souci de conservation et d’ordre, la gauche par une volonté d’inno
1021 ar le souci de conservation et d’ordre, la gauche par une volonté d’innovation et de progrès bousculant les équilibres trad
1022 ? Moi, je les ai vues dans une Allemagne possédée par le verbe et le tam-tam hitlériens. De Gaulle a eu le contact, en pren
1023 rticipation aux décisions de l’entreprise, fixées par le Plan à Moscou. (Faut-il penser qu’« objectivement », ce serait la
1024 e sens, comme on le voit en remplaçant ses termes par leur définition. Si le Prolétariat est la classe non possédante, alié
1025 ogie et qui ne peut être, par définition, exercée par le Prolétariat100. Cela dit, je ne vais pas esquiver la réponse. Je s
1026 rolétaires.102 La condition prolétarienne créée par l’essor industriel anarchique et inhumain des débuts du xixe siècle
1027 umain des débuts du xixe siècle doit être abolie par une technique enfin soumise aux possibilités libératrices de la machi
1028 de la condition prolétarienne ne sera pas obtenue par l’étatisation des instruments de production — laquelle ne change rien
1029 à l’existence concrète des ouvriers —, mais bien par l’appropriation des machines à leurs fins humaines, à leurs fins non
1030 raire d’une erreur de Marx, même si c’est décrété par Mao, n’est pas nécessairement une vérité empiriquement vérifiable. La
1031 ces ou de jugements, on ne peut agir sur elle que par la création et la diffusion efficace d’œuvres « marquantes », et par
1032 la diffusion efficace d’œuvres « marquantes », et par l’éducation : procédés à moyen ou à long terme, qui ne s’accordent pa
1033 n ce sens que l’obstacle à l’union de nos peuples par la fédération continentale des régions est d’ordre culturel, éducatif
1034 municipalité aux agences continentales en passant par les régions) traduisent ces options générales — et c’est le civisme.
1035 turels, de toutes les tendances locales opprimées par l’État despotique. Entre ces deux mouvements, il y a une corrélation
1036 era seule l’Europe, et qui ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, consiste, en remarquable analogie avec
1037 lte des étudiants, de Berkeley à Paris en passant par Berlin, Prague et Madrid, a ressuscité cette angoisse et dramatisé la
1038 à 1938, fut l’organe du groupe du même nom, fondé par Arnaud Dandieu († 1934), Robert Aron, Claude Chevalley, Daniel-Rops,
1039 l’aile catholique progressiste était représentée par Esprit, fondé en 1932 par Emmanuel Mounier et Georges Izard. Contrair
1040 siste était représentée par Esprit, fondé en 1932 par Emmanuel Mounier et Georges Izard. Contrairement aux mouvements et gr
1041 ue européenne, lancée dans quinze pays, dès 1962, par le Centre européen de la culture, à Genève. 104. Priorité : traducti
1042 la Chambre des représentants, le 7 octobre 1970, par Jay W. Forrester. Ces prévisions ont été commentées par l’auteur dans
1043 y W. Forrester. Ces prévisions ont été commentées par l’auteur dans l’ouvrage intitulé World Dynamics, paru en août 1971, W
85 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aspects culturels de la coopération dans les régions frontalières (été 1972)
1044 ure non seulement l’ensemble des œuvres produites par une société à travers les âges, mais aussi l’ensemble des manières de
1045 et de s’exprimer les plus communément pratiquées par les membres de cette société. Ou encore le système des valorisations
1046 ns socioéconomiques sont généralement constituées par un ensemble ou système de besoins et de ressources, de flux de biens
1047 rairement avec un territoire délimité ne varietur par des frontières « naturelles » ou par des frontières administratives f
1048 ne varietur par des frontières « naturelles » ou par des frontières administratives fixées en d’autres temps et circonstan
1049 riques, etc.). Les régions ethniques, constituées par des populations de langues et de coutumes communes, sont liées d’une
1050 mélange diplomatique d’hypocrisie et d’ignorance) par les frontières stato-nationales. C’est la division politique ou admin
1051 ernières classes de l’école primaire, deux heures par semaine (trois heures pour trois classes en 1960). Mais chaque élève
1052 Les problèmes qu’on vient d’évoquer sont créés par les frontières. Et ce sont les frontières qui empêchent de les résoud
1053 illimitée, c’est-à-dire sacro-sainte, matérialisé par les frontières. Or il est clair pour quiconque, aujourd’hui, que le t
1054 ou « résultats des viols répétés de la géographie par l’histoire »111, ou de l’écologie par la politique, ou de la culture
1055 géographie par l’histoire »111, ou de l’écologie par la politique, ou de la culture par les intérêts économiques et des ra
1056 de l’écologie par la politique, ou de la culture par les intérêts économiques et des raisons de prestige étatique, les fro
1057 e territoire « sacré » à des réalités hétérogènes par nature, et qui ne sont superposables ni dans l’espace ni dans le temp
1058 l’économie se trouve modifiée deux ou trois fois par siècle, sans liaison avec les deux autres rythmes, pour des « raisons
1059 ce militaire, de prestige national, ou simplement par l’incompétence des négociateurs de traités. De là, tous les « dommage
1060 De là, tous les « dommages économiques » énumérés par le Rapport de base et « les désavantages sociaux » et « tensions poli
1061 nérale et une géographie propre, le tout délimité par des « frontières naturelles ». Or tout est faux dans cet enseignement
1062 i a son origine sous Louis XIV, est mise en forme par la Révolution (discours du Prussien Anacharsis Cloots à la Convention
1063 en Anacharsis Cloots à la Convention) et triomphe par les écoles servant l’État-nation, dès la fin du xixe siècle. C’est a
1064 eront scrupuleusement respectés, laissés en place par les puissances colonisantes : rien ne pourra mieux servir les dessein
1065 au-delà des frontières nationales, en commençant par les régions où la circulation des élèves et des enseignants apparaît
1066 u’ils traduisent des schémas uniformément imposés par la capitale, et non pas les mentalités régionales. c) La coopération
1067 ’illustre aisément à ce niveau. Les choix à faire par le citoyen deviennent alors par excellence des choix politiques. Le
1068 pect des forêts. VII. De la commune à l’Europe par la région Tous les problèmes régionaux — qu’ils soient économiques
1069 st probable, de rester liées à l’échelon national par de libres fédérations. Conclusions Le fait que les régions fonc
1070 énumérées serait ainsi formée, administrativement par un syndicat de communes. (Elles seraient abonnées à la région écologi
1071 ue représente le sabotage de la langue maternelle par l’État national, lire le beau livre de Morvan Lebesque, Comment peut-
86 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Nos conclusions] (été 1972)
1072 étapes de l’évolution seront bien plutôt marquées par les congrès de militants au cours desquels furent présentées, duremen
1073 à rallumer l’espoir en dépit des échecs encourus par l’approche interétatique. ⁂ Comme toujours, on a vu s’affronter à Str
1074 elle. » Ainsi, « la région frontalière se définit par l’exercice en commun de part et d’autre de la frontière, de fonctions
1075 numérées serait ainsi formée, administrativement, par un syndicat de communes. »   2. La commune, cellule de base de la rég
1076 rra se rattacher à autant de syndicats différents par l’étendue et la mission qu’il y aura de fonctions différentes à assum
1077 r ce point. Il rappelle d’abord la question posée par un député aux ministres néerlandais des Affaires étrangères, de l’Int
1078 ticipation des élus locaux et régionaux. On a vu, par le résumé analytique du Rapport de base, que des commissions régional
87 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouveau départ (printemps 1974)
1079 péen de la culture paraîtra désormais quatre fois par an : un numéro par saison. Il comportera chaque année : — un (ou deux
1080 paraîtra désormais quatre fois par an : un numéro par saison. Il comportera chaque année : — un (ou deux) numéro consacré à
1081 nce de l’Europe des régions » et s’est poursuivie par « L’Europe des régions II » (hiver 1969) et « L’Europe des régions II
1082 de Documents sur la région lémano-alpine, rédigés par l’équipe de recherches de l’IUEE et comportant des travaux d’histoire
1083 tif, de sociologie, d’économie, d’écologie, etc., par Sabine de Coulon, Charles Ricq, Jean-Paul Serres, Josiane Capt et And
1084 s sommes bien lus, et allons l’être mieux encore, par tous ceux qui ont à cœur de sauver une Europe non pas des chiffres ma
88 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stratégie de l’Europe des régions (printemps 1974)
1085 de leur apparition et de leur prise de conscience par les Européens, les motifs principaux qui nous ont amenés à l’idée d’u
1086 ou de manger des poisons, certains seront tentés par l’exportation de nos industries, donc de la pollution industrielle, d
1087 essources naturelles, et donc aussi la pollution, par 200, ce qui est matériellement impossible. En effet, les ressources n
1088 rfelu. Mais tout cela est impitoyablement calculé par les écologistes américains, soviétiques et européens. Pour la premièr
1089 la rue ; il est anormal qu’on ne lui réponde que par des coups de matraque. Il est normal qu’il juge sévèrement la société
1090 ’il dénonce son anarchie profonde, mal quadrillée par la police ; il est anormal que ce soit lui qui se voie traité de « fa
1091 e crise morale affecte l’Occident tout entier, et par lui toutes les races de la terre qui copient notre civilisation indus
1092 tique centralisé sur un groupe de peuples unifiés par la force, dotés d’une mystique belliqueuse, et dès lors baptisés la n
1093 re ». Comme on le voit en remplaçant chaque terme par sa définition. L’union des États-nations, ce serait une amicale des m
1094 de ses professeurs et la croyance de ses sujets, par l’entremise des manuels scolaires, n’est en fait qu’une forme politiq
1095 portée politique beaucoup plus décisive est posé par les régions naturelles ou économiques qui se trouvent coupées par des
1096 naturelles ou économiques qui se trouvent coupées par des frontières politiques nées du hasard des guerres et des traités,
1097 s exemples abondent : Basques et Catalans divisés par les Pyrénées ; régions de Bâle et de Genève brochant sur deux ou troi
1098 c. Désormais le problème est posé officiellement, par la CEE et par le Conseil de l’Europe, de la constitution de régions t
1099 e problème est posé officiellement, par la CEE et par le Conseil de l’Europe, de la constitution de régions transfrontalièr
1100 la fois mondiale et coupée des campagnes voisines par une frontière nationale. Cela pose le problème d’une région genevoise
1101 éman, la pollution du Rhône, les nuisances créées par l’aérodrome de Cointrin ou par de futures centrales nucléaires : auta
1102 s nuisances créées par l’aérodrome de Cointrin ou par de futures centrales nucléaires : autant de problèmes écologiques qui
1103 aller de Neuchâtel à Lyon, et d’Aoste à Besançon, par Lausanne et Grenoble, Fribourg et Genève. Le problème est partout le
1104 utre âge, mais cependant défendues avec fanatisme par des ministres et surtout des fonctionnaires, au nom du dogme de la so
1105 en désuétude, à supposer qu’ils soient considérés par les habitants des régions comme des subsistances superflues et gênant
1106 emplace immédiatement l’enseignement nationaliste par un enseignement d’abord régional, puis européen et mondial. Toute l’h
1107 ignée est à refaire. Elle était faussée à la base par une volonté de propagande nationale, transformant par exemple en une
1108 e de nos manuels est à refaire, faussée à la base par l’idée de « frontières naturelles » qui amène à enseigner que les Pyr
1109 ces montagnes sont habitées sur les deux versants par des Basques au nord-ouest et par des Catalans au sud-est, ou encore q
1110 es deux versants par des Basques au nord-ouest et par des Catalans au sud-est, ou encore que le Rhin « sépare » alors que l
1111 Toute l’économie est à refaire, faussée à la base par l’idée d’« économies nationales » censées correspondre, on ne sait pa
1112 ies nationales » censées correspondre, on ne sait par quel miracle, aux territoires délimités depuis le xixe siècle par le
1113 aux territoires délimités depuis le xixe siècle par les jeux de la guerre ou de la politique. Toute l’écologie est à refa
1114 lution de l’air et des eaux, ni celle des esprits par les ondes. Une génération éduquée en accord avec les réalités d’aujou
1115 onsables, mais d’autant plus tyranniques, envoyés par l’État central. Et c’est pourquoi j’ai dit qu’il nous faudra dix à qu
1116 nucléaires que tout annonce ? À cela je répondrai par une anecdote tirée de la vie de Lyautey. On construisait sa résidence
1117 té, et c’est à ce titre qu’il doit être considéré par la jeunesse en quête d’un sens et de finalités nouvelles. Il est vrai
1118 une Europe unie s’instaurant en dix ou quinze ans par une révolution non violente peut paraître frustrante à toute une part
1119 x rapport du club de Rome : The Limits to Growth, par le prof. D. Meadows et son équipe, publié aux USA en 1972, et qui a s
89 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Les grandes béances de l’histoire (printemps 1974)
1120 aincre, ne fût-ce que pour oblitérer sept langues par une seule, et les réduire au statut de patois !) La région ne doit
1121 Conseils régionaux, les gouvernants, à commencer par le chef de l’État, au lieu de saluer l’événement, ne parlaient que de
1122 nation — résultat de la confiscation d’une nation par un appareil étatique — formule qui ne peut mener qu’à la guerre total
1123 e les hommes, qui ne sont plus tenus ensemble que par leur commun servage envers l’État ». Depuis quelques années, le terme
1124 loppement était inévitable, et son destin arrangé par la Providence, comme le mythe français des « frontières naturelles »…
1125 nt… De sérieux troubles pourraient être provoqués par les luttes de quelques autonomistes pour l’égalité des droits, un gou
1126 thème revient dix fois dans les propos recueillis par Jean Mauriac, et toujours en relation avec la régionalisation. Exempl
1127 ule tâche aujourd’hui, c’est de préparer l’avenir par mes Mémoires, l’avenir des grandes choses que connaîtront d’autres gé
1128 u titre si malencontreusement traduit en français par Réflexions au bord du gouffre, Éd. Robert Laffont, Paris, 1970. 120.
90 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). C.J.B. l’Européen, 1891-1974 (printemps 1974)
1129 bien plus, de l’homme qui se réalise en plénitude par le style même de sa pensée, de son action, de sa présence parmi nous.
1130 éunis chez quelques-uns des hommes les mieux liés par toutes leurs fibres aux traditions civiques et culturelles des Suisse
1131 du chef d’État au cycliste imbattable en passant par le grand physicien et le monstre sacré du cinéma, qui ne sont, après
1132 ctivité contenue, les [p. 83] plus envoûtants, et par la qualité transfigurante du regard porté sur les êtres, non seulemen
91 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Quand même il serait seul… (Sur un texte de George Orwell) (automne 1975)
1133 sous la forme que nous connaissons, devra passer par une mort temporaire. La littérature du libéralisme touche à sa fin et
1134 té le complice objectif des catastrophes à venir, par prévision autoréalisante ? S’il est vrai que « ce qui est en train d’
1135 lectivement : il ne peut exister que dans nous et par nous. Celui qui aime activement son prochain se comporte en chrétien,
1136 hain se comporte en chrétien, et le christianisme par cet acte existe en lui, quand même il serait seul. Mais ce n’est pas
1137 l prévoit est déjà arrivé : il se produit dans et par la phrase même qui l’annonce. Car cette phrase trahit et déclare la d
92 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi des régions ? (printemps-été 1975)
1138 Paul Romus, J. Boudeville ; qu’elles sont suivies par une série de publications dans les cahiers de l’ISEA de 1961 à 1963 ;
1139 ns dans les cahiers de l’ISEA de 1961 à 1963 ; et par la publication en deux volumes des actes d’un colloque réuni à Bruxel
1140 volumes des actes d’un colloque réuni à Bruxelles par la CEE, fin 1960 ; tandis que les Schriften der Regio Basiliensis (5
1141 de connaissance, comme l’a si bien montré Piaget par ses nombreuses analyses établissant que notre savoir, notre connaissa
1142 le long d’une ligne qui va du Schleswig-Holstein par la Frise, la Hollande, la Belgique, le Luxembourg, l’axe rhénan jusqu
1143 ain-d’œuvre à travers la frontière, non maîtrisés par l’État central ; problèmes de production locale et de distribution d’
1144 e et de distribution d’énergie, rendus insolubles par les prétentions des grandes centrales nationales ; lutte contre la po
1145 es nationales ; lutte contre la pollution arrêtée par les frontières, qui ne laissent passer que la pollution elle-même (de
1146 rtuel ensemble naturel ou ethnique ou économique, par deux ou trois souverainetés nationales, comme c’est le cas de la Regi
1147 ssentielles qui apparaissent lésées ou paralysées par la frontière ne sont pas seulement ni même principalement les plus év
1148 pus d’une heure à l’autre par décret de Paris, ou par une guerre), mais tout autant ou davantage l’enseignement et la forma
1149 doxalement, c’est à partir des difficultés créées par « les frontaliers » (notamment dans les « communes-dortoirs » du pays
1150 re Commission régionale transfrontalière reconnue par des gouvernements — en l’occurrence ceux de Paris, Berne et Genève. D
1151 uquel passe la frontière, est mortellement menacé par un ensemble de pollutions qui appellent un ensemble de mesures préven
1152 l de Cointrin, et vaudront pour les risques créés par la future centrale nucléaire de Verbois : nuisances et risques égalem
1153 les jeunes) sensibilisées depuis quelques années par les campagnes pour sauver l’environnement, sont en train de prendre c
1154 peu plus égale en droit, se voit limitée en fait par l’absence d’équivalence des diplômes. Quant au droit d’exercice d’une
1155 n française et constitué d’une manière exemplaire par Napoléon, dans et pour la guerre, l’État-nation et sa morale, qui est
1156 ines. Devant la contre-attaque qu’elle a provoqué par son action, l’Europe se voit aujourd’hui sans force : sa division en
1157 pas, ils seront colonisés d’ici dix ou quinze ans par l’Est ou par l’Ouest, ou les deux à la fois. Voilà qui devient éviden
1158 nt colonisés d’ici dix ou quinze ans par l’Est ou par l’Ouest, ou les deux à la fois. Voilà qui devient évident même aux es
1159 sa puissance actuelle, sinon du vide civique créé par l’urbanisation sauvage de l’ère industrielle, de l’angoisse qui en ré
1160 on à Aoste d’une université régionale a été votée par le parlement italien en 1972. dp. Rougemont Denis de, « Pourquoi de
93 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Paradoxes de la prospective (automne 1975)
1161 hanger évoque immédiatement l’antinomie démontrée par Heisenberg entre notre pouvoir de mesurer la vitesse d’un électron et
1162 peuvent nous convaincre encore que la fabrication par les centrales surgénératrices de tonnes de plutonium dans les années
1163 e payer plus cher demain une électricité produite par des sources d’énergie éolienne ou solaire. Mais les calculs prévision
1164 leur exemple d’une prévision utile nous est donné par les fameux graphiques de Forrester et de Meadows. Ils ne disent pas :
1165 ent sans nul doute ses auteurs) il faut commencer par y croire. Car si on le récuse, on ne fera rien pour échapper à ce qu’
1166 le faire, et finalement toute personne suspectée par un fonctionnaire anonyme de penser mal. En temps de guerre, plus de r
1167 vide civique, exempte de toute régulation exercée par des citoyens, celle du Plan stalinien, mais celle aussi des ordinateu
1168 le aussi des ordinateurs du Pentagone, programmés par la Rand Corporation. L’intime liaison de la prospective scientifique
1169 ue » : un conservatisme utopique D’autre part, par ses méthodes mêmes de projection et d’extrapolation, toute prévision
1170 terre jouiront (?) d’un revenu de 20 000 dollars par tête. Mais comment pourrait-il le savoir, puisque après tout, le long
1171 e savoir, puisque après tout, le long terme passe par le court, et si le court terme inverse une tendance — comme on va le
1172 ais changés de signe ! La futurologie qui procède par la méthode kahnienne des « projections sans surprise » est donc néces
1173 scientifique qu’artistique, de la saisie du réel par notre esprit, mais dans la crise présente de notre civilisation, comm
1174 ments résument l’histoire du siècle. Imprévisible par la méthode des « projections sans surprises », ou des scénarios jouan
1175 x, la morale du travail et la croyance au Progrès par la production annonçaient à la fois les régimes de dictature puritain
1176 x guerres mondiales, inévitables, refusées certes par la conscience des peuples mais inscrites dans les inconscients indivi
1177 Histoire déjà faite. Elle tient que l’homme, fait par l’Histoire, est son objet, un objet parmi d’autres, soumis aux mêmes
1178 économistes. Les moyens technologiques, accordés par leur facture même à une croissance illimitée, portent en eux des fina
1179 illimitée — celle que l’on « justifiait » naguère par la croissance démographique… Or toute croissance biologique porte en
1180 onc d’écarter tous moyens dont l’emploi non réglé par quelque politique conduirait d’une manière calculable à une croissanc
1181 se des motifs et des fins n’est faite aujourd’hui par personne. On se borne à protester dans la presse du lundi contre « la
1182 ort de Tokyo sur l’homme et la croissance, publié par le club de Rome : « En vérité, nous sommes comme un enfant bien doué
1183 que. L’intuition peut nous informer sur le vivant par recours au savoir inconscient accumulé dans les cellules et le cervea
1184 eau. Elle peut nous informer aussi sur le social, par sympathie, réaction consonante ou dissonante aux affects de l’espèce
1185 es, dans Survivre au futur ? recueil d’interviews par G. R. Urban, Paris, 1973. 132. Lewis Mumford, La Cité à travers l’hi
94 1976, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde (hiver 1975-1976)
1186 ccidentaux qui s’en réclament, le concept exprimé par ces mots signifie qu’il est entendu, avant tout discussion et comme a
1187 e. Tout le monde sait cela et l’ignore à la fois, par refus d’en prendre conscience. Pour beaucoup d’intellectuels et d’art
1188 privent de comprendre les autres, qu’ils admirent par malentendu ? II. Approche proposée Le problème des relations en
1189 l’Europe et le reste du monde sont conditionnées par les mêmes forces qui déterminent les structures et les finalités de l
1190 ion de maintenir), et son remplacement instantané par un nouvel ordre : « Les choses vieilles sont passées, voici, toutes c
1191 de l’idée de Révolution. Idée radicalement exclue par toutes les autres religions, parce qu’elle n’est concevable, en effet
1192 evable, en effet, que dans une société travaillée par le message chrétien. Idée profondément antireligieuse et qui, d’aille
1193 d’ailleurs, fut ressentie et dénoncée comme telle par les Romains. IV. « Tout est venu à l’Europe… » Ces faits religi
1194 de Byblos où l’alphabet fut inventé — est enlevée par Zeus qui la conduit en Crête, d’où la civilisation minoenne, nourrie
1195 ns, Indo-Européens), de l’Anatolie et du Caucase ( par le Vardar et le Danube), et de l’Égypte (par le sud de la Méditerrané
1196 ase (par le Vardar et le Danube), et de l’Égypte ( par le sud de la Méditerranée puis le Rhône). Enfin, le droit est apporté
1197 le Rhône). Enfin, le droit est apporté aux Grecs par Solon, après ses voyages en Égypte, l’astronomie est importée de Baby
1198 fférent du droit romain. Puis viennent, de Bagdad par l’Afrique, les Arabes, qui nous apportent l’aristotélisme, l’algèbre,
1199 tions européennes adoptées, imitées, puis exigées par le Monde, depuis la fin de la chrétienté médiévale et le début des gr
1200 pendant deux ou trois décennies, ils sont rejetés par les nouvelles générations de créateurs, d’avant-gardistes. Si le jazz
1201 choisit de se rattacher. Mais dans le même temps, par la force et la ruse, les Européens s’approprient d’immenses réserves
1202 e sa modernité. L’idée de révolution se manifeste par la volonté de rompre avec la tradition la plus indiscutée, la plus om
1203 même : il faut donc que l’État force le processus par une série de secousses et de bonds en avant bien calculés. Mao a préc
1204 esures pour immuniser son peuple, si l’on en juge par l’une des directives récentes que « le Grand Timonier » fait répéter
1205 aisonnée et maîtrisée dont la Chine s’européanise par l’extérieur, — contraste avec ce que pratiquent la plupart des autres
1206 n état du Monde où l’humanité se voit menacée 1°) par l’explosion démographique des régions les plus pauvres du tiers-monde
1207 des régions les plus pauvres du tiers-monde, 2°) par des famines continentales, 3°) par la pollution des océans, et 4°) pa
1208 ers-monde, 2°) par des famines continentales, 3°) par la pollution des océans, et 4°) par la criminalité internationale à «
1209 nentales, 3°) par la pollution des océans, et 4°) par la criminalité internationale à « justifications » politiques, — la p
1210 à « justifications » politiques, — la possession par une centaine d’États-nations de centrales nucléaires, et donc, à bref
1211 ineté nationale ne sera bientôt plus garantie que par la possession de l’arme nucléaire. Mais l’arme nucléaire est désormai
1212 itiques que l’on vient de rappeler ont été créées par l’Occident, et d’abord par l’Europe (colonisation, formule de l’État-
1213 appeler ont été créées par l’Occident, et d’abord par l’Europe (colonisation, formule de l’État-nation, développement indus
1214 at-nation, développement industriel non équilibré par un développement moral, technologie « sauvage », sans vues prospectiv
1215 non ailleurs que les anticorps des virus répandus par nos États, notre technologie, notre matérialisme, doivent être élabor
1216 de gigantisme de plus en plus inhumain développés par les USA et l’URSS. Enfin, seul l’exemple vécu et réussi d’une Europe
1217 systématique de l’Afrique et de l’Asie du Sud-Est par les États-nations européens commence vers 1872, pour atteindre son pl
95 1977, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La réponse de Denis de Rougemont (1977)
1218 , d’une manière ou d’une autre, volontairement ou par coïncidence, pourrait ressembler par quelque côté à celui auquel on l
1219 tairement ou par coïncidence, pourrait ressembler par quelque côté à celui auquel on le dédie, rappeler ses thèmes favoris,
1220 semble à son auteur, et tous les portraits peints par Rembrandt à ses autoportraits. C’est ce qui rend un volume comme celu