1 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Présentation du Centre européen de la culture (mars 1952)
1 ure, précisément — hors duquel nous n’avons aucun pouvoir — que nous voulons agir et fédérer, par les moyens les plus directs,
2 moyens les plus directs, sans attendre l’avis des pouvoirs officiels qui s’occupent normalement d’autre chose. Le Centre veut g
3 . Il y a là quelque chose de neuf, plus qu’il n’y peut paraître à première vue. Insistons donc : le Centre fait appel, en to
4 sens de ce terme : ceux qui jugent que le Centre peut utilement servir les vrais intérêts de leur œuvre, en mettant à leur
5 es meilleures volontés.) Nous avons attendu qu’on puisse nous reprocher, amicalement, un excès de discrétion sur ce qui se fai
6 précédents créés, les réalisations, et déjà nous pouvons en montrer. Ce qui est fait, ce qu’on peut donc faire, ce qui fonctio
7 ous pouvons en montrer. Ce qui est fait, ce qu’on peut donc faire, ce qui fonctionne dès à présent comme si l’Europe avait d
2 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Contre la culture organisée (avril 1952)
8 éé dans la vie de l’esprit une situation que l’on peut décrire comme suit : la culture qui était un bien commun des Européen
9 nt évident. S’il est vrai qu’aucun de nos pays ne peut plus se défendre ni subsister seul, au triple point de vue politique,
10 e le Centre est un pool, à sa manière, et si on a pu le comparer parfois à une espèce de « plan Schuman de la culture », g
11 ndaté par un ministère et représentant d’un État, peut -il intervenir dans ces mystères ? La question n’est pas insoluble, à
3 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-Amérique (juin-juillet 1952)
12 Une fille n’est pas une partie de son père. Elle peut tenir de lui mais agir autrement qu’il n’aurait su l’imaginer. Elle n
13 ialogue de cette nature soit juste, et pour qu’il puisse créer une atmosphère plus saine, quelques conditions simples nous ont
4 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Culture et politique européenne (octobre 1952)
14 deux empires qui se disputent le monde ? — on ne peut lui répondre qu’en se réclamant de nos traditions culturelles, ainsi
15 ets de la Pré-Constituante, qui doit coiffer d’un pouvoir politique l’armée européenne non encore ratifiée par les parlements :
16 culturels » à plus tard. 2. Mais d’autre part, on peut penser que l’Europe qu’il s’agit de sauver, de ranimer et de rendre f
17 on de ce que l’on sent et fait, et d’augmenter le pouvoir qu’exerce l’homme à la fois sur lui-même et sur les choses. Je consta
18 ndividus qui cesseront peu à peu de chercher quel peut être le sens de leur vie difficile. Pour eux, cette Europe-là, même u
19 s de signification humaine. Armée ou non, elle ne peut être défendue, et ne le sera pas avec le « moral » nécessaire. En rev
20 euple. Comment remédier à cet état de choses, qui peut devenir désastreux pour l’Europe ? L’exemple des guildes du livre et
21 eur succès croissant dans la plupart de nos pays, peut indiquer la solution. Pour ceux qui en ont le besoin réel (même incon
5 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rapport moral présenté par M. Denis de Rougemont (novembre 1952)
22 Nous en sommes restés, volontairement, à ce qu’on pourrait appeler le stade artisanal, choisissant parmi toutes les tâches possi
23 lleurs avec soin les quelques doubles emplois qui pourraient se produire, d’autant plus rares, en fait, que nous nous cantonnons d
24 ce de public relations — qui nous manque encore — pourrait y remédier. Mais d’une manière plus générale, les motifs des échecs e
25 grand, pas alerté suffisamment la conscience des Pouvoirs quant au rôle vital et concret de la culture dans la construction de
26 des manifestations de ce genre en Europe, nous ne pouvons que nous déclarer très satisfaits de leur succès : il dépasse de beau
27 culture et les Agences de presse associées. Vous pourrez en juger tout à l’heure. Les motifs de ces succès sont simples et j’e
28 hacun présenter leur rapport, en sorte que chacun pourra prendre une vision plus claire de ce que font les autres, ainsi que d
6 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À propos de la crise de l’Unesco (décembre-janvier 1953)
29 e aide à la culture. Quel est le gouvernement qui peut aider ainsi ? Servitudes de la culture organisée Il y eut jadis
30 en obtient parfois, avec quelles peines, que s’il peut démontrer aux Finances, au Parlement, aux présidents de ses commissio
31 s. Si l’on croyait à la culture comme on croit au pouvoir électoral des bouilleurs de cru, par exemple, on lui donnerait cent f
32 n dit, se demandent alors si pour ce prix l’on ne pourrait pas les aider mieux qu’en finançant une grande machine pour les aider
33 entis par les gouvernements. Avec cette somme, on pourrait entretenir 130 centres européens de la culture (un vrai cauchemar) ;
34 survole toutes les civilisations de la planète ne peut se donner qu’un but très vague, mal défini et presque vide de contenu
35 ultipliées entre foyers de création. Ces liaisons peuvent et doivent être favorisées quand elle ne s’établissent pas spontanéme
7 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Conférence de compositeurs, critiques musicaux et exécutants (décembre 1952-janvier 1953)
36 es sur elles. En outre, les critiques musicaux ne peuvent que très rarement rencontrer de jeunes compositeurs et établir ainsi
37 encontre où compositeurs, critiques et exécutants puissent jouir des mêmes contacts personnels dont les représentants d’autres d
38 es seront enregistrées, afin que les participants puissent les entendre plusieurs fois. Une collection de partitions de musique
39 nent dans la discussion. Après quoi les auditeurs pourront prendre la parole. Le public pourra être admis dans les tribunes à ce
40 s auditeurs pourront prendre la parole. Le public pourra être admis dans les tribunes à certains des débats au moins. D’une ma
41 Droits de l’Auteur ». Cinq thèmes principaux qui peuvent tous êtres subordonnés à ce titre général sont proposés par les membr
8 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en avril 1953 (avril 1953)
42 t pas encore au stade de la levée en masse. Il se peut toutefois qu’elle y rêve. Toute tentative de s’organiser comme force
43 eurs de l’actuelle offensive de paix. Ce que l’on peut observer c’est qu’il est, tout d’abord, le fait des adversaires, chez
44 ussie. Mais ce même raisonnement, d’autre part, a pu jouer chez nous en faveur de l’union : il la fait apparaître, aux yeu
45 facteur politique qui, pour peu qu’on le néglige, peut devenir décisif. Expliquons-nous donc bien clairement, sans hésiter à
46 de tout cela, leur indépendance. Personne n’ayant pu ni même prétendre prouver que tel est bien le cas, la solution ne peu
47 e prouver que tel est bien le cas, la solution ne peut être cherchée que dans l’union. Vers une épuration européenne I
48 vons-nous à y perdre, nous les fédéralistes ? Que pouvons -nous y gagner ? Tous ceux que de mauvaises raisons amenaient parfois
49 chose, et par suite que le principe fédérateur ne peut être que négatif, cette idée perdant force et opportunité, ils vont c
50 tions de clarté, de sérieux, de sagesse, qu’on ne pouvait espérer naguère, lorsque régnait encore la crainte, la suspicion géné
51 au monde des puissances ambiguës de l’homme, son pouvoir offensif de création et de rayonnement sur le monde ? Comment sauver
9 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aller et retour (avril 1953)
52 tion décisive, ainsi que nul écolier américain ne peut aujourd’hui l’ignorer. S’il fallait résumer en deux phrases le rôle e
53 d’autre intention que de l’introduire : Le monde peut être divisé politiquement, comme géographiquement, en quatre parties
10 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en juin 1953 (mai-juin 1953)
54 personne ne parle plus de la Constitution. On ne peut dire que le débat se soit éteint : simplement, il n’est pas ouvert. C
55 de la hiérarchie des problèmes. Si chaque nation pouvait surmonter à elle seule toutes ses difficultés, pourquoi parlerait-on
56 ue, et auxquelles d’ailleurs, sans union, l’on ne pourra jamais satisfaire. Trop de gens refusent encore de voir que la santé
57 ore de voir que la santé de chacun de nos pays ne pourrait être restaurée qu’au sein et à partir d’un ensemble plus vaste, qu’il
58 i notre civilisation, menacée de toutes parts, ne peut pas s’appuyer sur des institutions continentales, elle va se désintég
59 er l’Europe unie, à tout prix et sans délai. Cela peut se démontrer, et on l’a souvent fait. En revanche, personne au monde
60 réalité naissante reste incapable d’instituer un Pouvoir nouveau, conforme aux intérêts de l’Europe entière. L’échec possib
61 mpromis. Pour la première fois je l’écris : il se peut que l’Europe soit perdue. S’il doit en être ainsi, la faute en retomb
62 rien de tout cela n’est encore fatal ; mais tout peut le devenir en quelques mois : un peu plus d’engourdissement de l’opin
63 l’Europe Existe-t-il des forces en Europe qui puissent renverser le cours d’un tel destin ? Le premier venu les énumère : fo
64 serve, expressément, au service de l’Europe, cela pourrait suffire à nous sauver. Mais je n’en vois pas une seule qui soit mobil
11 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en août 1953 : Lettre aux Six (juillet-août 1953)
65 projet de Constitution, rédigé sur votre demande, peut servir de base à l’union. Ces deux faits nous incitent à vous écrire.
66 nos jugements sur le Projet, cette convergence ne peut manquer de vous apparaître significative. Voici donc la première requ
67 ochains. Le Projet, certes, est discutable. Il ne peut satisfaire personne absolument : l’Histoire ne connaît pas de documen
68 st de savoir si ce moyen, tout imparfait soit-il, peut servir à cette fin qui, elle, demeure indiscutable. Nous pensons qu’i
69 elle, demeure indiscutable. Nous pensons qu’il le peut , pour trois raisons. 1. Il est le seul Projet actuellement existant,
70 gouvernement d’assemblées. Mais quel autre régime peut -il être accepté pour le moment ? Or, il faut commencer. Refuser de pa
71 fuser serait faire perdre à l’Europe le temps qui peut suffire à d’autres pour l’abattre et pour l’asservir. Notre seconde r
72 manière dont vous allez accepter le Projet. Vous pouvez en effet le faire vôtre, ou simplement le considérer comme un moindre
73 considérer comme un moindre mal nécessaire. Vous pouvez l’amender, soit pour en faire un meilleur instrument fédéral, soit po
74 de nos vies dépend en fait d’une civilisation qui peut périr par notre désunion. 3. L’Europe que nous voulons ne sera pas un
75 de parler de la souveraineté d’une nation qui ne pourrait pas se défendre au-delà de quelques heures contre l’attaque de l’un o
76 erre ou de conclure la paix isolément ; et qui ne peut plus rêver de vivre en autarcie. Renoncer à des droits illusoires, ou
77 qu’une seule indépendance imaginable, et elle ne peut avoir qu’un seul sujet dans notre Europe du xxe siècle : l’Europe en
78 és, et plus anachroniques, au xxe siècle, que le pouvoir de faire lever le soleil, revendiqué par les rois-dieux. 6. Les parag
79 fin de ménager son avenir fédéral. D’une part, il peut être opportun d’en retirer (pour l’instant) certaines dispositions qu
80 emple au mot « indissoluble » (article 1), qui ne peut être accepté tant qu’une seule des parties se voit contrainte de se r
12 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Perspectives du CEC (juillet octobre 1953)
81 es moyens de l’illustrer dans nos pays. On aurait pu redouter le double emploi avec les objectifs du Centre. En fait, rien
82 ait, rien de tel ne s’est produit, ainsi que j’ai pu m’en assurer chaque jour, ayant été chargé — à titre personnel — de l
13 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une prise de conscience européenne (novembre-décembre 1953)
83 ions, de cantons désunis. Mais au contraire, nous pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’Europe, dans la réalité viv
84 si des ressources immenses qui sont là, dont elle peut disposer, à la seule condition de les mettre en commun. Une prise de
85 n’avons pas de temps à perdre. » Pourtant, chacun peut voir que nous perdons du temps. Quelles sont donc les causes intérieu
86 nes, mais les buts qu’ils regardent ensemble, qui peuvent rendre les hommes fraternels. Devant l’antagonisme en apparence irréd
87 thèmes et de leur répartition aux rapporteurs. On pouvait certes imaginer bien d’autres équipes de six Sages, non moins valable
14 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales : trois questions, trois réponses (mai-juillet 1954)
88 uestions, trois réponses (mai-juillet 1954)q — Pouvez -vous me dire en deux mots ce qu’est le Centre européen de la culture 
89 — T. S. Eliot a répondu pour nous : « La culture peut être définie simplement comme ce qui rend la vie digne d’être vécue »
90 comme ce qui rend la vie digne d’être vécue ». On pourrait dire aussi que la culture est l’ensemble des activités humaines qui o
91 eprésenter parfois qu’une chose à quoi l’on tient pourrait disparaître. Qu’en résulterait-il ? Je constate que le Centre, du seu
15 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)
92 ue rien de ce qui se passerait ou non à Berlin ne pouvait modifier les données fondamentales de l’Europe. Même si la Conférence
93 ’Allemagne et libéré l’Autriche, ces décisions ne pouvaient écarter les menaces qui pèsent sur l’ensemble du continent, les impér
94 ropéenne a fait de tels progrès que M. Molotov ne peut plus la combattre sans feindre de l’accepter d’abord. Quitte à tenter
95 mun de nos peuples. ⁂ Objectivement, la situation pouvait paraître, au lendemain de Berlin, l’une des plus favorables que nous
96 uels celui d’une Communauté politique qui doit et peut passer prochainement au premier rang. La Hollande a ratifié la CED qu
97 is nécessaire, possible et souhaitée ; qu’elle ne peut plus apparaître comme une machine de guerre ; qu’elle serait soutenue
98 onférence, proposée par la France, qui hélas « ne peut autrement », est acceptée par ses alliés, et ce serait peu : elle a l
99 e perdre ses dernières divisions actives. Elle ne peut donc plus adhérer à l’alliance agressive baptisée CED. Elle y serait
100 nationale ne sera plus arrêté par l’Europe, mais peut bien être détourné de ses fins par la Russie. L’Asie, donc, doit voul
101 te, si l’on veut, mais seul concret.) Ces efforts peuvent échouer si le parlement français repousse demain la CED et avec elle
102  ! — inconscients de l’immensité du destin qu’ils peuvent faire basculer. Toute discussion d’alinéas, de « préalables », et aut
103 e l’Europe rendue consciente de sa vraie position pourrait nous sauver de Genève — ce Diên Biên Phu diplomatique — et proclamer
16 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux notes sur la souveraineté nationale (mai 1954)
104 sur la souveraineté nationale (mai 1954)s 1. Peut -on fédérer des États souverains ? Parmi les fédérations réussies,
105 verains ? Parmi les fédérations réussies, l’on peut citer la Suisse sans soulever d’objections. Tout le monde sait que so
106 té dans une Diète, laquelle n’avait guère plus de pouvoirs que l’Assemblée consultative de Strasbourg. Composée d’ambassadeurs d
107 fait votre État fédératif. Vouloir la vaincre ne peut pas être d’un homme sage. » Entre les deux extrêmes de l’alliance d’É
108 ntre les deux extrêmes de l’alliance d’États sans pouvoir central et de la totale unification, la Suisse chercha pendant près d
109 ain de la guerre civile dite du Sonderbund (1847) peut être qualifiée soit d’habile compromis, soit d’échappatoire, selon qu
110 ôt qu’elle en délègue partiellement l’exercice au Pouvoir fédéral. Voici les textes : Article 1. — Les peuples des vingt-deux
111 rcent tous les droits qui ne sont pas délégués au Pouvoir fédéral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur terr
112 te. Refoulée du domaine des forces réelles et des pouvoirs concrets, elle est devenue le réceptacle où se recueillent pêle-mêle
113 l faut dire franchement à nos nations qu’elles ne pourront sauver leur individualité qu’en sacrifiant leur souveraineté fictive.
17 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (octobre-novembre 1954)
114 jetait, sous prétexte de rejeter ce qu’elle seule pouvait empêcher. Le moyen de décrire plus simplement ce vertige de contradic
115 re, nous avons tous été tentés de penser qu’on ne pouvait réussir l’union que par une série de mesures « concrètes », telles qu
116 la CED. Où était l’illusion dans tout cela ? Nous pouvons le voir aujourd’hui : elle consistait à croire qu’il est plus facile
117 une véritable propagande européenne. Tout au plus peut -il en étudier et formuler les thèmes les plus efficaces. Mais avant t
118 ’Europe », tout comme les activités déjà connues, peuvent toutes être rangées sous la rubrique générale d’éducation européenne.
18 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Orienter les espoirs européens (décembre 1954-janvier 1955)
119 isent en fait notre monde. Là seulement, l’action peut porter. L’idée fédéraliste a été conçue et s’élabore dans quelques ce
120 Ces deux faits indiquent très clairement où nous pouvons intervenir, d’une part en offrant des moyens d’expression et des appu
121 d’une œuvre de longue haleine dans laquelle on ne peut progresser que lentement, mais dont le jalonnement se précise de mois
122 Dire aux peuples et à leurs élites : voilà ce que peut devenir l’Europe une fois unie, et voilà ce qui en résultera pour tel
19 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle de la recherche en Europe (décembre 1954-janvier 1955)
123 st une passion. Et cela revient à dire qu’elle ne peut être satisfaite par aucun résultat concret et limité. L’esprit de rec
124 le avait faim. Ils lui apportèrent tout ce qu’ils pouvaient trouver, elle mangea tout, et dit qu’elle avait encore faim. N’ayant
125 tielle, précise, utile : au-delà de tout ce qu’on peut avoir ou même savoir : au-delà même de notre angoisse fondamentale de
126 simple. Prenons l’exemple de l’homme chrétien. Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même un seul 
127 st une passion inquiète de vérifier sans cesse le pouvoir de l’homme sur la nature qui est à l’origine des expériences physiolo
20 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Habeas Animam (été 1955)
128 se principale de son présent abaissement. Elle ne pourra survivre, et sauver la civilisation, que si elle s’unit. « D’ici ving
129 evenues en partie fictives : aucun de nos pays ne peut se défendre seul plus de quelques heures ; — sectarisme politique, ég
130 n de s’unir — tous les traités et pactes que l’on pourra conclure seront insuffisants, viendront trop tard, ou resteront lettr
131 assurent une base d’utilité technique, le Centre peut aborder maintenant d’une manière plus large sa vraie mission : deveni
132 lectif ou individuel des Amis. En retour, ceux-ci pourront considérer le Centre comme l’instrument d’exécution des projets qu’il
133 comme l’instrument d’exécution des projets qu’ils pourraient élaborer en commun. ⁂ L’influence des Amis du Centre prendra des form
134 du seul réalisme, dans une époque dont Churchill pouvait dire prophétiquement, au milieu de la guerre : « The empires of the f
135 eil, mais aussi sans lâche humilité. Quelques-uns peuvent beaucoup, et pour un très grand nombre, s’ils le veulent, s’ils se gr
21 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Lever de rideau culturel ? (octobre 1955)
136 resque également armés — et de cette arme — il ne peut plus y avoir ce que l’on nommait une guerre, mais simplement une espè
137 e plan de la culture, qu’est-ce que la force ? On pouvait soutenir que les Russes, en abaissant le rideau de fer, donnaient une
138 qu’il est encore plus important que l’étranger ne puisse se rendre compte de ce qui n’existe pas. Vous admettrez que cacher ce
139 se contenter de dissimuler ce qui existe. » Je ne pus qu’acquiescer, et je lui déclarai en riant que je comprenais maintena
140 ’ont rien de positif à proposer aux Russes, et ne peuvent pas prétendre à représenter l’opinion générale de l’Europe. Les gouve
141 ulture. N’ayant qu’à se montrer tel qu’il est, il peut et il doit souhaiter une liberté totale d’échanges réels. Il doit don
22 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour les grands festivals de musique l’Europe est faite ! (octobre 1955)
142 telles qu’elles sont, sans perdre pour autant son pouvoir d’entraînement au-delà de ces réalités. La dernière assemblée général
23 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi nous persévérons (décembre 1955)
143 olotov — que l’Union soviétique ne veuille (et ne puisse ) accepter aucune espèce de libre échange d’idées, d’œuvres et de pers
144 s intellectuels soviétiques du type Cholokhov, on peut imaginer que les échanges répondraient à un désir longtemps frustré d
24 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aperçu historique des relations culturelles Europe-Russie (des débuts à la guerre de 1914) (décembre 1955)
145 5)ac ad L’ancienne Russie (de 862 à 1700) Peut -on qualifier de « culturels » les premiers contacts de la Russie et d
146 le, qu’il doit « non seulement tenir les rênes du pouvoir mais sauver les âmes ». À cette culture byzantine fondamentale, l’occ
147 de courtisanes, de valets de chambre auxquels on pouvait demander au besoin des leçons de belles manières ou même de belles-le
148 e : À plus d’un égard, cet empire et sa capitale pouvaient être considérés comme de simples avant-postes de l’Occident, des avan
149 ou en Angleterre n’est pas quelque chose que l’on puisse assimiler à un simple engouement pour des formes d’art exotiques comm
150 s important du xix e siècle, Vladimir Soloviev, a pu dire que les intelligentsistes russes pratiquaient une foi basée sur
25 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Que s’est-il passé à Genève ? (décembre 1955)
151 nève ? (décembre 1955)ae af La presse n’ayant pu donner que des résumés fragmentaires ou vagues de débats en eux-mêmes
152 endront connaissance de l’histoire de notre pays… pourront voir à quel point notre peuple est épris de liberté… Il est également
153 es de certains États… La délégation soviétique ne peut dire qu’une chose : elle ne peut pas accepter pour examen des proposi
154 on soviétique ne peut dire qu’une chose : elle ne peut pas accepter pour examen des propositions de ce genre et les considèr
155 mplie de haine à l’égard du genre humain… Nous ne pouvons pas accepter une « liberté » qui mènerait au déclenchement d’une acti
156 « le régime intérieur de tels ou tels États ». On pourrait ainsi aboutir à des accords bilatéraux ou multilatéraux entre les Éta
157 la radio, de l’échange des publications, etc. On pourrait refléter dans des accords bilatéraux respectifs ce qui intéresse surt
158 saurait durer à jamais. Les livres occidentaux ne peuvent être pour toujours exclus comme subversifs, les journaux bannis comme
159 urnaux bannis comme corrupteurs. L’information ne peut indéfiniment passer pour de l’espionnage, ni les voyages n’être permi
160 est donnée qui permette d’espérer que la censure pourrait être allégée, qu’une information plus objective pourrait être mise à
161 t être allégée, qu’une information plus objective pourrait être mise à la disposition des populations… La seule réponse que fait
162 est fondé sur des conditions artificielles qui ne peuvent tolérer le libre contact avec le monde extérieur. Les dirigeants sovi
163 jet soviétique… ne contient pratiquement rien qui puisse permettre un échange d’idées ou d’informations. M. Dulles constate a
164 s en cours, même s’il doit rester lent et inégal, puisse être aisément renversé. Tableau récapitulatif Propositions occid
26 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Propositions (décembre 1955)
165 minerons par principe toutes les propositions qui pourraient contenir un piège politique ou cacher une manœuvre de propagande, com
166 voyons aussi qu’il est hors de question qu’elles puissent être acceptées même partiellement par les dirigeants soviétiques, dan
167 ue la chose demeure possible. ⁂ Théoriquement, il peut sembler que toute espèce de dialogue réel soit exclue par de telles d
168 incite à penser que, pratiquement, quelque chose peut encore (ou déjà) être tenté, — et par conséquent doit l’être. Nous no
169 té a toujours existé en Europe. Pourtant, elle ne pouvait se réaliser avant que du côté russe également on la déclarât souhaita
170 nde entier devraient avoir leur table ronde. Nous pouvons avoir des opinions différentes, mais une chose doit nous unir : l’eff
171 Et si je parle de nous, écrivains soviétiques, je peux dire que nous voudrions sincèrement que nos relations amicales avec t
172 essayons de voir comment une pareille table ronde pourrait se réaliser, sans que ni d’un côté ni de l’autre on n’ait l’impressio
173 ntre les peuples ». Sujets : À titre d’exemples, pourraient être proposés et acceptés du côté européen des sujets de ce genre (le
174 deux parties, librement commentées et discutées, pourraient avoir lieu le soir. Des visites de bibliothèques, de librairies, de m
175 musées, ou de lieux célèbres de la vie littéraire pourraient être organisées en dehors des séances. Il n’est pas impossible que to
176 ainsi à la paix. Des séminaires de type analogue pourraient être organisés dans d’autres domaines bien délimités, comme par exemp
177 de sociologues européens et de sociologues russes pourrait entreprendre en commun des enquêtes de micro-sociologie portant sur q
178 es de recherches médicales.— Une formule analogue pourrait être adoptée par des groupes de chercheurs dans de nombreux domaines
179 ir, ni quant à la valeur des contacts humains qui peuvent s’établir au cours d’un effort commun et prolongé. C. Expositions
180 sitions itinérantes La visite d’un laboratoire peut être vitale pour un savant, mais vaguement pittoresque pour un homme
181 t subversives26. Nous autres démocrates européens pouvons redouter, également, que la peinture inspirée par le « réalisme socia
182 ment en abusifs manifestes d’une culture. Nous ne pouvons entrer ici dans plus de détails, mais cette précaution de principe de
183 . En revanche, les concerts soviétiques en Europe pourraient être accompagnés des commentaires habituels rattachant tel aspect d’u
184 positions de livres et de revues. Les Soviétiques peuvent et doivent redouter la libre diffusion de nos ouvrages et de nos revu
185 ables au principe des échanges culturels, comment pourraient -ils s’opposer à ce que l’on montre, au moins à leur public le mieux t
186 de notre désir d’aboutir à si peu que ce soit qui puisse servir la paix, — objectif proclamé sans relâche par les Soviétiques.
27 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Relance européenne ? (février 1956)
187 uite à l’occasion de la CED. La question que l’on peut se poser, c’est de savoir si la méthode elle-même est la meilleure. C
188 du fédéralisme, sociologique. Les trois méthodes peuvent être défendues et critiquées à l’infini, pour des raisons théoriques
189 elles ne sont pas de même nature : les meilleures pourraient être sans poids et les plus lourdes sans valeur. Même si l’on arrivai
190 chose qu’on n’aurait pas prévu ni souhaité. Il se peut que l’application simultanée des trois méthodes reste la seule possib
28 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une initiative des sénateurs belges (février 1956)
191 laquelle les initiateurs du congrès de Bruxelles pourraient consacrer leur volonté européenne et l’autorité dont ils disposent.
29 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Europe-URSS : en attendant le dialogue (février 1956)
192 la Gazette de Lausanne du 25 décembre 1955, il pourrait ajouter à la poétesse de huit ans les jeunes Russes de 4 à 18 ans qui
30 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À pied d’œuvre (avril-mai 1956)
193 ure de leurs objectifs immédiats et à long terme. Puisse ce bref essai de synthèse représenter déjà, et en lui-même, un premie
31 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Former des Européens (avril-mai 1956)
194 sonnelle. Le dressage consistait dans ce que l’on pourrait appeler un conditionnement des réflexes. Il s’agissait de forcer l’in
195 on, on parle d’initiative. En résumé : à ce qu’on pourrait appeler l’in-ducation des sociétés traditionnelles, l’Europe tend don
196 pauvres, se voit dénoncé comme antidémocratique. Peut -on ramener tous ces contrastes à celui qui oppose, d’une manière glob
197 e plus… L’École est devenue leur jouet, et ils ne peuvent comprendre qu’un maître les empêche de jouer avec lui comme il leur p
198 rs plus gros, les images plus nombreuses, et l’on peut craindre qu’à la fin elles ne remplacent complètement les mots. Le la
199 c qu’elle porte, et que vingt auteurs confirment, pourrait être résumé de la sorte : on pousse le respect de l’individualité en
200 si ses épreuves de sortie (après dix ans d’école) peut entrer dans un des 800 instituts techniques existant en URSS (pour 33
201 r l’individu, c’est voir en lui la personne qu’il peut devenir s’il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir
202 citoyen responsable. Liberté et responsabilité ne peuvent être vraies et réelles qu’ensemble. Elles ne s’actualisent que l’une
203 gardant bien dans l’esprit que cette formation ne peut réussir que dans la mesure où elle vise en même temps à rendre libre.
204 rrive plus à s’y retrouver. Il ne voit plus où il pourrait agir avec quelques chances de succès. Il se juge trop petit devant de
205 t au surplus trop mal connues. « Qu’est-ce que je peux bien y faire ? », dit-il, quand il a constaté que tout va mal, que la
206 ar la presse. Elles se passent loin de lui, il ne peut les comprendre, son sens critique reste sans prises sur elles. Commen
207 la vérifier et la combattre dans le milieu où il peut agir ? Si par hasard il constate leur présence dans le rayon de sa vi
208 s été de droite », ou d’un milieu social « qui ne peut être que de gauche », ou encore comme il est en révolte contre cette
209 tradition périmée. Voilà notre démocratie. Que peut faire un citoyen ? Comment veut-on qu’un citoyen européen, dans le
210 u’il voudrait connaître ; — par suite, comment il peut agir ou réagir, sur quels points, avec quels moyens à sa portée, ou q
211 s points, avec quels moyens à sa portée, ou qu’il pourrait aider à développer. Pourquoi l’Europe ? Tant que ce travail d’i
212 ; — ce que fut naguère cette Europe et ce qu’elle peut devenir dès que nous aurons renoncé à nos folies nationalistes ; — en
213 s. Car celui qui aura pris conscience de ce qu’il peut faire dans son rayon découvrira bientôt, en agissant, les liens qui u
214 es structures et courants deviennent visibles. Il pourra prendre enfin, à son échelle, des décisions qui auront un sens, un pr
215 possible au-delà de son horizon. Découvrant où il peut agir, il agira et entraînera les autres ; il deviendra lui-même éduca
216 intègre d’une manière active dans le milieu où il peut agir. Où l’Europe devient une patrie Cette orientation générale
217 ation générale et cette intégration locale, on ne peut les attendre de l’École, à aucun de ses trois degrés. Les programmes
218 vif d’une situation locale ou régionale que l’on peut arriver à connaître en détail, l’information générale sur le monde et
219 ale sur le monde et sur les problèmes de l’Europe peut s’illustrer d’une manière efficace au moyen d’exemples qui touchent d
220 auront vraiment “saisi” la nécessité de l’union, pourront devenir des volontés capables de la réaliser. »
32 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Ce n’est pas au pied du mur… (juin-juillet 1956)
221 ent ils nous disent : « C’est trop beau ! Comment peut -on travailler dans ce cadre ? » Nous essayons de leur expliquer ce qu
222 confronter avec les possibilités qui existent ou peuvent être créées, et concevoir des solutions pratiques. Ensuite, il faut c
223 mur qu’on connaît l’ouvrier, c’est en haut ! Nous pouvons certes, dès maintenant, énumérer quelques aboutissements concrets. No
224 de la ligne de départ… Que les résultats obtenus puissent sembler minces encore au regard des plans en cours, rien n’est plus n
33 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Prix européen de littérature n’a pas été donné en 1956 (juin-juillet 1956)
225 rs 1951, lorsque le CEC suscita la Communauté. On pouvait espérer, à cette époque, que la perspective de se voir publié en plus
34 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). François Fontaine, La nation frein (juin-juillet 1956)
226 our que leur modeste revendication personnelle ne peut être satisfaite que dans un bouleversement de l’Histoire. Même s’ils
227 tions américaines paraîtront « historiques ». Ils peuvent modeler le régime du xxie siècle, qui fascinera les marxistes. Ou e
228 Et l’on tremble à la pensée qu’une telle décision puisse être l’enjeu d’une partie de « relance » jouée sur les tapis verts de
35 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Bureau européen de l’éducation populaire (août-septembre 1956)
229 à l’éducation générale ou pratique que l’école ne peut plus donner. L’extrême diversité des techniques et des structures a
230 shochschule », de « settlement », qui ne souhaite pouvoir bénéficier des expériences faites ailleurs, des techniques appliquées
231 opulaire groupe le plus vaste public organisé qui puisse être atteint en Europe par ceux qui se préoccupent de répandre la cul
36 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Prix européen de littérature : guildes et clubs du livre (août-septembre 1956)
232 ou moins spécialisés. Mais il n’y avait rien qui pût attirer l’attention d’un vaste public sur des œuvres nouvelles de sig
233 ns chers et mieux édités que ceux qu’ils auraient pu trouver dans le commerce, mais que, pour bien des raisons, ils n’alla
234 u siège de Varsovie en 1944, intitulé La Prise du pouvoir . Ces deux ouvrages, publiés aussitôt par les guildes, puis par de nom
37 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouvelles culturelles européennes (août-septembre 1956)
235 emédier. Mais les résultats obtenus par le CEC ne pourront être appréciés à leur juste valeur relative que si l’on connaît mieux
38 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe s’inscrit dans les faits [Introduction] (novembre 1956)
236 emble, quelques conférences éloquentes : rien qui puisse satisfaire notre homme. Nous savons assez bien ce qu’il voudrait : to
237 lus, les pamphlets ne convainquent personne. Que peut -on faire ? Nous avons essayé de répondre par la copieuse brochure que
238 éations communes. Sur cette base d’unité, l’union peut s’édifier. L’unité est un fait, l’union serait une action. L’existenc
239 es. Ils appelaient notre Europe à l’aide. Elle ne pouvait répondre, elle n’avait pas de voix. Nous apportons ceci, comme une tr
39 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Au seuil d’une année décisive (février 1957)
240 t. D’où la nécessité, devenue bien évidente, d’un pouvoir fédéral européen, seul capable de « faire le poids » dans le jeu des
241 mique, et parce qu’il n’est aucun de nos pays qui puisse encore s’en tirer seul. Illustration : nous souffrons tous d’une cert
242 s courons tous ? La leçon de Budapest On ne pourra faire l’Europe, et la doter d’un pouvoir politique et d’un marché com
243 On ne pourra faire l’Europe, et la doter d’un pouvoir politique et d’un marché commun, que si l’on surmonte les obstacles q
244 re l’Europe est maintenant évident. Mais que l’on puisse la faire, c’est-à-dire qu’on la veuille, dépendra d’un immense effort
245 eule une Union rapide, complète, et sans réserve, peut encore redresser les destins chancelants de la communauté humaine qu’
40 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aux racines de l’Europe de demain (avril 1957)
246 ur le gazon d’Eton. Par un raccourci analogue, ne pourrait -on pas dire que ces deux grandes défaites européennes : la Première e
247 par les poètes « nationaux » du xixe siècle, ne pouvait être véritablement inculqué aux masses que par les manuels de l’école
248 e jugement, et cela avant l’âge où le jeune homme peut se mettre à lire les journaux, à discuter les problèmes politiques av
41 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La Suisse et l’Europe après 1945 (avril 1957)
249 lture, fortement développée pendant la guerre, ne peut se soutenir qu’avec l’aide de subventions de l’État. Ainsi la Suisse
250 e conserve une situation privilégiée, mais qui ne peut se prolonger longtemps si ses voisins ne se relèvent pas des ruines d
251 d’unir les forces du continent pour que l’Europe puisse résister aux pressions extérieures, assurer son indépendance politiqu
252 en plein essor, qu’aucun de nos pays européens ne peut plus se défendre seul, et qu’aucun ne peut plus vivre de ses seules r
253 ens ne peut plus se défendre seul, et qu’aucun ne peut plus vivre de ses seules ressources. La solidarité des nations est un
254 il n’est qu’un organe consultatif. Il n’a pas de pouvoir exécutif. Les États qui le composent gardent toute leur souveraineté.
255 ion européenne ne cesse donc de se développer. Il pourrait aboutir à une vaste fédération politique groupant tous les États euro
256 s les vrais intérêts de l’Europe entière », et ne peut donc pas empêcher la Suisse de coopérer avec les institutions qui ont
257 naît une grande prospérité. Mais cette prospérité peut être compromise par la crise européenne. 2. Les guerres de 1914-1918
258 x un Marché commun. 5. La Suisse étant neutre ne peut adhérer aux alliances militaires des autres pays d’Europe, mais coopè
42 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe [Commentaires] (mai 1957)
259 . Alors qu’au xviiie siècle par exemple, elle ne pouvait guère figurer qu’au chapitre de dépenses somptuaires de quelque cours
260 assé au rang d’industrie. Ces divers processus ne peuvent que s’accélérer dans l’ère où nous entrons, ère de l’automatisation q
261 un festival Les promoteurs de cette enquête ne pouvaient s’attendre à une approbation unanime de la définition qu’ils proposai
262 al » des festivals. Sur le premier point, l’on ne peut que donner raison aux remarques de Lord Harewood, ou de critiques tel
263 t », voilà qui est sûr ; mais en revanche, Mozart peut donner plus de joie à Salzbourg que n’importe où ailleurs. Et il est
264 et l’ambiance, pour nécessaires qu’ils soient, ne peuvent -ils pas être donnés par d’autres éléments que le paysage, ou l’esprit
265 énéité de la conception) n’exclut pas l’autre, et peut suffire sans l’autre. En fait, elles sont juxtaposées dans la définit
266 existence matérielle pour les festivals, et qu’il peut être envisagé, comme l’a fait Enrique Franco, sous l’angle d’une éduc
267 emblait propre à concrétiser le problème. Elle ne pouvait manquer de provoquer les réactions animées et contradictoires qu’on v
268 ictoires qu’on vient de lire. Quelles conclusions pouvons -nous en tirer ? Seize voix pour un jury, seize contre (encore s’agit-
269 on, le seul fait de l’envisager et de le discuter peut avoir une action. Le seul fait de penser qu’il pourrait exister peut
270 ut avoir une action. Le seul fait de penser qu’il pourrait exister peut provoquer chez certains une inquiétude salutaire, chez d
271 on. Le seul fait de penser qu’il pourrait exister peut provoquer chez certains une inquiétude salutaire, chez d’autres une c
43 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Centre européen de la culture : ce qu’il fait — d’où il vient — où il va (février 1958)
272 ntre aux représentants de la culture, afin qu’ils puissent exprimer un point de vue proprement européen sur les grandes question
273 nir de larges directives dont d’autres organismes pourraient s’inspirer. Ce beau rêve d’une Académie platonicienne — que tant d’au
274 ques et périls, ne tentait de les assumer. Ce qui pouvait être réalisé sans plus attendre, avec les moyens disponibles, détermi
275 premier coup : mais on sait aujourd’hui que cela peut arriver dans les meilleures familles de l’Occident. Certaines de ses
276 le domaine très vaste que l’adjectif « culturel » peut servir à désigner (sinon à définir !), n’est pas un mal en soi, bien
277 ns européennes officielles et le secteur privé ne pourront fournir l’aide requise que s’ils disposent d’une information sérieuse
278 études et des solutions qu’aucun de nos États ne peut élaborer et encore moins faire accepter à lui tout seul. Les difficul
279 ut évident. En retour, nos différentes nations ne pourront engager le dialogue nécessaire avec les autres traditions de culture,
280 ’il a fait, ce qu’il est aujourd’hui, et ce qu’il pourra faire demain. 34. Sur les 23 résolutions de la conférence de Lausa
44 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (février 1958)
281 u urbains, en vue de mettre au point des méthodes pouvant être généralisées par la suite. Deux de ces expériences sont déjà en
282 action que les maîtres (primaires et secondaires) peuvent exercer sur des élèves de 10 à 16 ans, en s’inspirant dans leur ensei
283 s qui était en voie de dépeuplement, voir si l’on peut donner à ses habitants une notion réaliste des possibilités de dévelo
284 rédaction. En 1958, l’action éducative européenne pourra être entreprise sur ces bases. Santu Lussurgiu (Sardaigne) Ob
285 ntreprise. L’efficacité des autres expériences ne pourra être jugée qu’en 1959, au moment de rédiger le rapport final. D’ores
45 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pool européen d’éditeurs (février 1958)
286 depuis lors leur désir de se joindre au pool. On peut donc s’attendre que la collection paraisse simultanément en huit lang
287 gues, dès la fin de 1958. Certains de ses volumes pourront également être publiés aux USA par les soins d’éditeurs-correspondant
46 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le bulletin du Centre (février 1958)
288 rcé dans la plupart de nos pays une influence qui peut être mesurée par les comptes rendus de presse, mais plus encore par l
47 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens (mai 1958)
289 ce quelque chose que l’esprit de ses habitants a pu surimposer à ses données physiques pour en tirer une énergie insoupço
290 urs plus conscientes. J’en dirai trois : 1. On ne peut pas faire l’Europe sans des Européens conscients de l’être : il s’agi
291 les former, et d’abord de les informer. 2. On ne peut pas faire l’Europe sans l’aide de sa culture, ce serait vouloir la fa
292 c’est souvent le même « cas » psychologique), il peut suffire d’un traumatisme provoquant l’adhésion à la violence et le re
293 posent impliquent un cadre supranational : ce ne peut être utilement que celui de l’Europe, communauté de culture et de sig
294 ngénieurs, médecins, juristes : les questions qui peuvent les grouper et qui appellent un effort commun ne sont pas nationales
295 et nuisibles au plan local, là où le jeune homme peut commencer d’agir ; et que l’Europe seule, si toutefois elle s’unit, o
296 ouvées et promotion de nouveaux responsables — on pourra constater que les exigences techniques et les perspectives de dévelop
297 es « faits matériels » — comme les salaires et le pouvoir d’achat — ils devraient conseiller à la classe ouvrière et aux pays s
298 la force des choses, dès lors qu’ils s’imaginent pouvoir combattre des idéologies avec des « faits », et le marxisme à coups d
48 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Un essai de synthèse (mai 1958)
299 u fédérative des « solidarités de fait » que l’on peut instituer à l’aide des moyens existants — industriels, techniques et
300 d’éduquer des élites tout en informant les masses peut très bien prendre trop de temps et réunir trop peu de concours, face
301 quatre méthodes se justifie en soi ; — aucune ne peut réussir à elle seule ; — elles n’ont donc de chances sérieuses d’abou
302 mble. Approuver les quatre méthodes simultanément peut paraître une habileté politicienne (frisant aux yeux de certains la l
303 lle et le service communautaire, l’Autorité et le Pouvoir . Le fédéralisme existe, au sens fort, dans la tension des maxima cont
304 dictoires. Il recherche en tout l’optimum, qui ne peut jamais être obtenu par la suppression d’une des réalités antinomiques
305 tarité et de la logique des contradictoires. Elle pourrait être définie par cette formule : les contraires ne s’excluent pas, ma
306 irs des parlements. Non seulement nos méthodes ne peuvent être estimées une à une, du point de vue de l’efficacité, comme si nu
307 itique ou la Constitution de l’Europe fédérée. On pourrait donc penser que tous sont d’accord. Il n’en est rien. Car certains ne
308 e de mener une politique commune au plan mondial, pourrait seule négocier avec force et succès la solution des problèmes différe
309 s qui ne cessent de grandir à nos portes, nous ne pourrons opposer à temps ni le succès du Marché commun dans douze ans, ni le s
310 blée européenne chargée de doter nos peuples d’un pouvoir politique commun. Le problème de l’union politique domine tout. Or c’
311 renforce. Notre culture reprend conscience de ses pouvoirs et rayonne dans le monde entier. Mais tout peut être compromis par l’
312 uvoirs et rayonne dans le monde entier. Mais tout peut être compromis par l’échec de l’union politique. C’est dans cette per
49 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une université européenne [Introduction] (juillet 1958)
313 trer ainsi que vous avez compris l’importance que peut avoir cette réunion, dans le contexte de la construction européenne.
314 e ce rapport, et les suites que les ministres ont pu lui donner. Il n’est donc pas question de se prononcer là-dessus. Nou
315 es se révèlent conformes ou non aux décisions qui pourront être prises ailleurs, et qu’il vous appartient d’influencer, si toute
50 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La création d’un Centre européen d’enseignement postuniversitaire (juillet 1958)
316 ces mêmes disciplines, poussée au-delà de ce que peuvent donner les écoles supérieures existantes en Europe. La question envis
317 — les historiens, — la gestion d’entreprises, on pourrait mettre en pool les enseignements généraux qu’ils prévoient. Les sémin
318 us les étudiants. Le même personnel administratif pourrait également servir à tous les instituts, et certains moniteurs d’études
319 ous les instituts, et certains moniteurs d’études pourraient s’occuper de deux ou plusieurs instituts, simultanément ou pour des s
320 s et Finlandais devrait être examiné à part. (Ils pourraient être admis comme auditeurs, par exemple.) II. L’implantation du Centr
321 ne capitale administrative ou le siège d’un futur Pouvoir fédéral européen, ne devraient pas intervenir à l’occasion du choix d
51 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation et loisirs : les mass médias (mai 1959)
322 vitable, et que la vulgarisation de la culture ne peut qu’abaisser son niveau. Je n’en crois rien, et je ne partage nullemen
323 et qui relèvent à quelques titres de la culture, peut faire illusion : je veux parler des romanciers à succès, des lauréats
324 ns souvent accidentelles) auprès de masses qui ne peuvent pas avoir la moindre idée de la nature et de l’importance scientifiqu
325 rumeur ou aura dont je parlais tout à l’heure. Il peut certes fausser le sens des valeurs réelles dans le grand public. Mais
326 s soucieux de maintenir un juste équilibre humain peuvent agir sur les producteurs et distributeurs de ces mass médias ; ou enc
327 es mass médias ; ou encore, dans quelle mesure on peut les convaincre de ne pas fonder toute leur politique de production et
328 copier des succès d’hier, et qu’ils négligent le pouvoir qu’ils ont acquis désormais de guider et de stimuler les goûts du gra
329 crise du livre ; je les entends répéter qu’ils ne peuvent imprimer tel ou tel ouvrage parce qu’il n’aura pas de public, c’est-à
330 , ce dont les éditeurs et libraires classiques ne peuvent que se féliciter. Il convient de signaler également l’extraordinaire
331 uantité. De ces quelques faits statistiques, nous pouvons tirer dès maintenant deux conclusions majeures. La première, c’est qu
332 à meilleur marché, en même temps que s’accroît le pouvoir d’achat des masses ; mais surtout, elle permet de raccourcir le temps
333 é. Il faut qu’ils visent plus haut, puisqu’ils le peuvent désormais. Il faut qu’ils acceptent à la fois de miser sur l’exigence
52 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Editeuropa (septembre 1959)
334 qu’on ne fera pas l’Europe avec des livres, mais pourra-t -on la faire sans eux ? Car c’est en bonne partie par leur moyen qu’on
335 ulle d’entre elles ne saurait lui survivre. Elles peuvent la tuer par leurs rivalités, comme elles l’ont déjà presque fait à de
336 ur. Parmi les centaines d’ouvrages que nous avons pu lire sur l’Europe, il faut reconnaître que beaucoup ne font que répét
337 un seul pays, mais dans huit au moins. Tel livre peut être excellent en soi, et très « vendable », mais s’il n’apporte pas
338 dans sa collection. En revanche, tel autre livre peut paraître important ou utile pour la cause européenne, mais peu « vend
339 considérons les avantages que la formule du pool peut offrir : aux auteurs, l’assurance d’être traduits simultanément dans
340 u, celle d’une première année de publications, il pourra contribuer à l’élaboration d’une véritable politique de l’édition « e
53 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Henri Brugmans, Les Origines de la civilisation européenne (septembre 1959)
341 progrès ? — Deuxièmement : La science historique peut -elle, sans forcer les données dont elle dispose, retrouver l’existenc
342 urs et autres enseignants, mais par tous ceux qui peuvent jouer un rôle dans l’édification de l’Europe unie, et que des préjugé
343 Moyen Âge le « sommet » de l’Europe. À quoi l’on pourrait opposer que le terme d’Europe, si fréquent sous les Carolingiens, dis
344 l y a là un beau paradoxe historique, que nous ne pouvons que signaler dans cette brève recension. Le grand avantage de Brugman
54 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Heinz Gollwitzer, Europabild und Europagedanke (septembre 1959)
345 xviiie et de la première moitié du xixe siècle pouvaient -ils se faire de l’Europe ? C’est à cette seule question, strictement
346 orique, religieux et philosophique de l’époque ne pourrait être critiquée que par un marxiste « vulgaire » ou par quelque impati
347 aricature ou calomnie tout simplement. Certes, on peut regretter que dans un ouvrage aussi scrupuleux et sincèrement suprana
55 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Carlo Curcio, Europa, Storia di un’idea (septembre 1959)
348 l) ; et qu’une cohorte de chercheurs et d’érudits pourrait certes amender sur plus d’un point, mais non pas remplacer ni déclass
349 l’idée (ou de la conscience) européenne — dont ne peuvent témoigner indiscutablement que les écrits du passé, commentés en fonc
350 de ce genre en ce qui concerne l’Italie — et l’on pouvait s’y attendre, de la part d’un professeur napolitain, qui occupa des c
56 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Introduction] (décembre 1959)
351 pages qui suivent. Qu’il nous soit pardonné de ne pouvoir remercier ici que d’une manière collective les animateurs des diverse
57 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Conclusion] (décembre 1959)
352 ent où il sent qu’elles vont « partir », et qu’on peut les laisser aller vers les vastes récoltes futures. (Quand rien n’a p
353 e, ou en tout cas le modifie avant même qu’on ait pu l’observer dans sa vie propre. Nos moyens étaient comparables à ceux
354 ommes-nous satisfaits ? Non, dans la mesure où il pourrait sembler que certains succès ou échecs ont été obtenus par accident, c
355 germes ont pris, et que telle méthode, désormais, peut être généralisée : ainsi dans le domaine scolaire. Oui, encore et sur
356 enthousiastes sans lesquels nous n’eussions rien pu faire, mais avec lesquels désormais nous savons qu’une action persévé
357 nous savons qu’une action persévérante et féconde peut être conduite. Nous n’avions pas d’autre ambition que de mieux voir d
358 nsuite, par le moyen de cette publication, ce qui peut être fait et ce qu’il reste à faire. Fort de ces expériences acquises
58 1960, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales, ou raison d’être et objectifs du CEC (1959-1960)
359 est un concept typiquement européen. Et cela seul peut expliquer ce grand paradoxe de l’Histoire : que l’Europe, qui représe
360  » à cette royauté longtemps incontestée — et qui peut renaître demain sous d’autres formes purifiées et libérales — ce n’es
361 s, l’union économique et politique de nos peuples peut et doit aujourd’hui s’édifier. On nous demande : quelles seront ses l
362 de forces politiques sur lequel nous sommes sans pouvoir , mais dont nous devons anticiper le dépassement. Nous travaillons ici
363 oser les problèmes communs et de grouper ceux qui peuvent les résoudre. Cinq ans plus tard, 1955 : l’idée de coopération est en
364 le domaine très vaste que l’adjectif « culturel » peut servir à désigner, n’est pas un mal en soi, bien au contraire. Elle t
365 ns européennes officielles et le secteur privé ne pourront fournir l’aide requise que s’ils disposent d’une information sérieuse
366 études et des solutions qu’aucun de nos États ne peut élaborer et encore moins faire accepter à lui tout seul. Les difficul
367 ’économie, désormais mondiale, que l’Europe seule peut à la fois équilibrer et animer, en dépend de toute évidence. C’est ic
368 ut évident. En retour, nos différentes nations ne pourront engager le dialogue nécessaire avec les autres traditions de culture
59 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La règle d’or, ou principe de l’éducation européenne (1960-1961)
369 et disons plus : fait par ses œuvres. Car si l’on peut parler du Monde, de l’unité du « genre humain », comme chacun le fait
370 -Antoine Jullien se fit l’avocat voici un siècle, pourra nous y aider. Mais avant de l’appliquer aux trois grandes régions qui
371 e plus. L’École est devenue leur jouet, et ils ne peuvent comprendre qu’un maître les empêche de jouer avec lui comme il leur p
372 rs plus gros, les images plus nombreuses, et l’on peut craindre qu’à la fin elles ne remplacent complètement les mots. Le la
373 c qu’elle porte, et que vingt auteurs confirment, pourrait être résumé de la sorte : on pousse le respect de l’individualité enf
374 i ses épreuves de sorties (après dix ans d’école) peut entrer dans un des 800 instituts techniques existant en URSS (pour 33
375 r l’individu, c’est voir en lui la personne qu’il peut devenir s’il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir
376 gré, mais tout le monde admet tacitement qu’il ne peut s’agir que d’un dosage des exigences contraires de liberté et de cont
377 onne — car à mon sens, c’est la vision du But qui peut seule nous dicter les méthodes adéquates pour le rejoindre. « En tout
378 rez la fin. » La fin seule de l’Éducation doit et peut dicter les moyens, les méthodes de l’Éducation. Oserai-je vous confes
379 enter ? En effet, une méthode appliquée à tous ne peut préparer au mieux, si elle réussit, qu’un type humain uniforme, une c
380 iquée avec liberté et mise de côté quand il faut, peut y conduire, à la seule condition qu’elle soit maniée par une personne
381 jeune lieutenant avait le sens du But, il a donc pu me le communiquer en quelques mots, et cette initiation a réussi, où
382 dans lequel je dirai tout au long ce que je n’ai pu , ici, qu’esquisser devant vous. 45. On a vu en Europe le film Blac
60 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Guide européen de l’enseignement civique [introduction] (1960-1961)
383 la promotion d’un civisme européen. Mais de quoi pouvons -nous partir, sinon des institutions existantes — et notamment de l’Éc
384 s pays ; en second lieu, comment cet enseignement peut se prêter à un élargissement au plan européen. C’est dans cet esprit
385 ividu dans toutes les circonstances de sa vie. On peut le déplorer ou s’en réjouir, mais il importe d’abord de s’en rendre c
386 adicale entre l’Est et l’Ouest. En effet, l’Ouest pourrait difficilement opposer à la doctrine totalitaire, ou socialisme soviét
387 un civisme européen. Ils ne disent pas, et ils ne peuvent pas dire, dans l’état actuel des choses, que notre enseignement civiq
388 pas qu’il exprime une doctrine unique, et l’on ne peut que s’en réjouir ; ils ne disent pas qu’il communique un intérêt viva
389 ectives économiques et politiques de notre siècle peuvent être vues dans leurs vraies dimensions et que le défi lancé par l’Est
390 onnaître l’ensemble européen que le jeune citoyen pourra comprendre à la fois ce que son pays représente de particulier et de
61 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Esquisse d’une biographie : J. H. Retinger (1960-1961)
391 de sa personne et de son existence que je n’avais pu que soupçonner à la faveur de quelques allusions qu’il lui arrivait d
392 intime de la psychologie des nations et de ce qui peut lier les hommes au-delà du plan national. Et c’est la même curiosité
393 Cher Joseph, c’est un grand bonheur d’avoir enfin pu venir ici et montrer à ma femme et à mes fils qu’il y a quelque chose
394 vingtaine de hautes personnalités qui lui donnent pouvoir de traiter en leur nom avec les ministères des Affaires étrangères de
395 être chargé d’une mission importante, puisqu’il a pu se servir de la ligne directe du préfet de police, lui donne alors le
396 oirs à accomplir là-bas. — Qui êtes-vous ? — Vous pouvez voir mon nom sur ce passeport. — Que ferez-vous en France ? — Ce que
397 — Vous savez que je suis le comte Tchirsky, vous pouvez donc vous confier à moi. — Avec tout le respect que je vous dois, Mon
398 S’il me coffre, je resterai donc en France, et je pourrai me faire libérer. » Il dit : merde ! et se voit arrêté sur le champ.
399 et les milieux ignorés du public où résident les pouvoirs réels. Il a aussi le salon de Lady Cunard, dont il redevient l’un des
400 rants des réalités de l’Est, que le fait polonais peut revêtir une certaine importance politique, voire militaire, dans la p
401 r une équipe de collaborateurs, sans quoi l’on ne peut rien faire dans un pays démocratique. Je croyais que du seul fait que
402 Autriche, puissance catholique et multinationale, pourrait servir de rempart à l’Europe contre l’expansion russe. Pour ces raiso
403 ojet sera donc abandonné, et Clemenceau plus tard pourra nier effrontément, devant la Chambre française, qu’il l’ait jamais au
404 dit au chauffeur de lui faire voir tout ce qu’on pouvait voir de la ville pour 4 dollars, et descendit à l’hôtel sans un sou e
405 p incomplètes, quoique abondantes — pour que l’on puisse la retracer ici. Qu’il suffise de rappeler qu’à cette époque, les com
406 squels le gouvernement central n’avait plus aucun pouvoir . Cette exploitation du pays par l’étranger rapportait certes au gouve
407 ux CROM fut leur œuvre. Grâce à eux, J.H.R. avait pu étudier de très près les conditions du Mexique et entrer en contact a
408 cellent espagnol : « Un pauvre chien comme toi ne peut pas nous faire de mal ». Quelques kilomètres plus loin, la charrette
409 , Missouri, il est arrêté et jeté en prison, sans pouvoir communiquer avec l’extérieur pendant une semaine, et sans motif allég
410 , puis à Laredo. Deux mois se passent avant qu’il puisse voir un juge fédéral. Celui-ci le déclare innocent, lui serre la main
411 la police les lui a pris en l’incarcérant, il ne peut prouver qu’il a de quoi vivre. Entre-temps, les amis de Mexico ont ét
412 rétentions jusqu’à ce que les amis de Retinger ne puissent plus payer. Les intérêts pétroliers sont prêts à tout pour maintenir
413 souvenirs personnels, jugements et anecdotes, on peut déduire que l’action propre de Retinger dans la vie syndicale fut con
414 Pologne, cas unique. D’autres documents que j’ai pu consulter mentionnent, durant ces mêmes années, une mission au Vatica
415 ford commence même sur le sujet un livre qu’il ne pourra jamais terminer : il va devenir le Deputy Prime Minister du cabinet C
416 n retour dans les 48 heures soit assuré, et qu’il puisse voir Churchill dès le lendemain. Ils arrivent le soir même à l’hôtel
417 urs après, l’ambassadeur polonais désigné n’ayant pu partir, Retinger fut chargé de représenter les intérêts de son pays à
418 mprudence (non moins traditionnelle) des Polonais put l’engager. Bien persuadé que personne ne savait rien de sa venue, sau
419 e hâte dans un autre établissement où personne ne pourrait aller le voir : on choisit un hôpital pour les pauvres atteints de ma
420 e pour l’avion anglais. Cependant, l’opération ne pouvait être retardée. L’avion anglais parut à l’heure prévue. Les passagers
421 les roues, puis couper les freins. L’appareil ne put décoller qu’après une heure et vingt minutes d’efforts frénétiques, e
422 ofit des Russes, Retinger ne voyait plus ce qu’il pouvait faire pour son pays, dans le cadre de la politique nationale intérieu
423 cette politique. L’ultime salut de la Pologne ne pouvait venir, à ses yeux, que d’une Europe organisée, et c’est vers ce grand
424 d’une fédération de l’Europe centrale, à laquelle pourraient adhérer l’Autriche, la Roumanie et les États baltes. Parmi les autres
425 s ou fausses, d’ailleurs visiblement improvisées. Pouvais -je laisser les choses aller ainsi ? J’acceptai donc d’entrer dans la
426 te, c’était vrai, car grâce à lui, chacune allait pouvoir tenter sa chance en dépit de toutes les exclusives lancées par des gr
427 re un jour et sans un seul discours, Retinger, on peut le dire, a forcé le destin, et vaincu l’inertie la plus lourde du mon
428 aire indispensable entre cette avant-garde et les pouvoirs , c’est-à-dire les gouvernements et parlements, les milieux politiques
429  : leurs méthodes étaient trop différentes, et ne pouvaient être que complémentaires. Mais ce n’est pas sans raison que Retinger
430 ns de l’Idée. Et tout d’abord convaincre ceux qui pouvaient y aider. Il avait publié plusieurs ouvrages, surtout aux débuts de sa
431 son travail réel ne commençait qu’à l’heure où il pouvait se mettre à téléphoner et à fixer des rendez-vous. C’est alors qu’il
432 ale absence d’ambitions personnelles. Beaucoup ne pouvaient simplement pas y croire, et le soupçonnaient de desseins tortueux, qu
433 passer inaperçue aux yeux des historiens futurs. ( Puisse le petit ouvrage que nous publions aujourd’hui mettre en garde les ch
434  splendid job », selon le jugement de J.H.R., qui put le voir à l’œuvre tant en Pologne qu’à Londres. 51. Voir la lettre a
62 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Principes et méthodes du dialogue entre les cultures (avril 1962)
435 les ententes politiques et même économiques. Ils peuvent provoquer des heurts violents, une dégradation des valeurs, des déséq
436 zophrénie culturelle. Seul, un véritable dialogue peut favoriser à la fois la prise de conscience par chaque culture de ses
437 différentes, complémentaires, ou correctives, que peuvent leur apporter d’autres cultures. — des rencontres personnelles entre
438 a culture, n’en est qu’une résultante, et qu’elle peut être nocive une fois séparée de ses sources et de certaines résistanc
439 avec l’Europe, l’Amérique latine, le monde arabe, peut l’aider à élucider. L’Inde doit sauver son passé, l’Afrique noire doi
440 s qu’elle en attend, et enfin les apports qu’elle peut y faire. III. État présent des contacts et des échanges Dans qu
441 s Dans quelle mesure les besoins ainsi définis peuvent -ils être satisfaits à l’aide des moyens existants ? Rien de plus diff
442 es contribuent aux échanges dans la mesure où ils peuvent répondre à des demandes venant d’autres pays ou régions, mais leur mi
443 de civilisation.) Tous les dialogues savants que peuvent tenir entre eux linguistes, folkloristes, archéologues, numismates, j
444 pécial, ne font pas un Dialogue des cultures. Ils peuvent se multiplier à la satisfaction générale, sans qu’aucun des problèmes
445 lturelles suffisamment définies ou homogènes pour pouvoir dialoguer utilement. Le terme d’Occident recouvre quatre ensembles d
446 cêtre culturelle des trois autres, n’a pas encore pu surmonter ses divisions nationales, qui ont failli la ruiner par deux
447 unté au xixe siècle européen. Pratiquement, nous pouvons distinguer une douzaine de régions culturelles assez bien définies :
448 es ou entre nations trop petites, que le dialogue peut s’instituer. 2. « Présenter » (expliquer et enseigner) ces régions et
449 s principes de la propagande éducative — celle-ci pouvant être la même vers l’intérieur que vers l’extérieur. Il n’en va pas de
450 ion des masses ; lutte contre le matérialisme que peut répandre la technique ; adaptation de la technique aux valeurs humain
451 ieu de rencontre et de coopération aux hommes qui peuvent résoudre ces problèmes ; puis placer les résultats de ces travaux à l
452 ourrir le Dialogue des cultures. Pratiquement, on pourrait attendre de tels centres les services suivants :   1. Documentation
453 stématique et complète de plus de 2000 titres. Il peut ainsi répondre aux demandes de chercheurs et d’instituts d’outre-mer,
454 xistantes de renseignements sur un sujet donné et puisse y faire appel quand besoin est. (À titre d’exemple : le CEC est en me
455 tels centres fonctionneraient, on saurait où l’on peut s’adresser pour recueillir des informations utiles de tous ordres, su
456 nde par exemple) des institutions déjà existantes pourraient éventuellement servir de maisons-mères aux centres à créer, et facili
457 mentation, statut, etc.) fournit un précédent qui peut être instructif pour d’autres régions, mutatis mutandis. De toute man
458 s immédiats dans toutes les régions représentées, peut contribuer à maintenir dans les débats de Genève, consacrés aux princ
63 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue des cultures [interventions] (avril 1962)
459 lé, pendant des années. Aucun des moyens que nous pouvions imaginer pour y faire face, ou que d’autres avaient déjà essayés, ne
460 s envisageons, notre petite réunion d’aujourd’hui peut apparaître dérisoire. Non seulement nous ne pouvons nous prétendre le
461 peut apparaître dérisoire. Non seulement nous ne pouvons nous prétendre les représentants les plus valables, régulièrement élu
462 Mais quoi ! Si nous étions des centaines, nous ne pourrions pas même commencer à dialoguer ! Et s’il fallait se réunir pour plus
463 e son travail ne fait que commencer, et qu’il n’a pu que nous prouver la nécessité de lui donner des suites. Je souhaite q
464 était vraiment ainsi, le dialogue des cultures ne pourrait jamais avoir lieu, car il y aura toujours des tensions politiques, et
465 Or c’est précisément le dialogue des cultures qui pourrait établir cette base d’entente. Même si la chance qu’il nous offre est
466 ord, parce que, en tant qu’intellectuels, nous ne pouvons pas grand-chose sur le déroulement immédiat des événements. On ne tie
467 ne tiendrait aucun compte des solutions que nous pourrions proposer, et d’ailleurs, nous ne serions pas tous d’accord sur la mei
468 entaux. C’est cela seulement qui correspond à nos pouvoirs d’intellectuels. Et personne ne le fera, si nous ne le faisons pas. 2
469 iférer, de rêver et d’agir. Or ces réalités qu’on peut appeler culturelles sont les sources profondes des grands malentendus
470 entente politique —· et même économique — nous ne pourrons le faire qu’en travaillant à « améliorer le terrain », au sens médica
471 sont alertées, les imaginations travaillent. Nous pourrons vérifier et préciser cet accord en examinant la première page du docu
472 rgence le dialogue. Bien entendu, d’autres motifs peuvent et devront être énumérés et définis. Il se peut aussi que certains d’
473 euvent et devront être énumérés et définis. Il se peut aussi que certains d’entre vous demandent que soit précisé le sens du
474 point de notre situation de départ effectuée nous pourrons aborder le deuxième point : Quels sont les motifs spécifiques du dial
475 e, avec beaucoup de confiance. De telles cultures peuvent dialoguer, à partir de ce moment-là, d’égale à égale, avec n’importe
476 est-ce qu’il y a des cultures ? Je crois que nous pouvons tous dire oui et non là-dessus, il s’agit de distinguer. Il y a le ph
477 me l’a dit M. Liscano, et qui est universel. Nous pouvons parler d’hommes de culture dans n’importe quelle civilisation, nous s
478 rise de conscience des cultures différentes. Ceci pourrait mener à des luttes nationalistes si l’on transpose la « nation » au p
64 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux-mille volumes sur l’Europe (février 1963)
479 rope et le Monde — Répertoires, Index, Guides. On pourra certes discuter ces rubriques et la répartition entre elles d’ouvrage
480 problèmes nouveaux attendent d’être traités. Ils pourraient établir une politique des publications sur l’Europe : sujets, auteurs
65 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens [Avant-propos] (mai 1963)
481 Ducimetière et mis au point par le groupe ad hoc put être envoyé aux ministères dès la mi-janvier 1962. Le séminaire sur l
482 s, son tonus civique), mais il est clair qu’on ne pouvait s’attendre à trouver pareille suggestion dans les réponses officielle
66 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [Avant-propos] (juillet 1963)
483 le, illustre d’une manière exemplaire le rôle que peut jouer un festival dans cette renaissance des régions. Mon ami Roger B
484 C et de président de l’AEFM que je me félicite de pouvoir accueillir dans nos publications le compte rendu du colloque réuni à
485 ntent, dans l’ensemble, une photographie qu’on ne pourrait souhaiter plus ressemblante des préoccupations, vœux, doutes et volon
486 liens entre la culture et l’économie, de n’avoir pu qu’effleurer les aspects administratifs, politiques et civiques du pr
67 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [interventions] (juillet 1963)
487 Berre [interventions] (juillet 1963)cr cs Il peut paraître paradoxal qu’au moment où nous nous efforçons de faire une v
488 avec elle depuis cent cinquante ans. Cette thèse peut paraître pessimiste, peut paraître se rattacher à tout ce qu’on a dit
489 quante ans. Cette thèse peut paraître pessimiste, peut paraître se rattacher à tout ce qu’on a dit depuis un demi-siècle en
490 rois que c’est la définition la plus simple qu’on puisse en donner — ce qui donne un sens aux activités humaines. Mais la spéc
491 elque chose qu’il reçoit ; et probablement, il ne peut en recevoir les dons que dans la mesure où il fait un effort créateur
492 age parfaitement exacte en ceci qu’elle évoque un pouvoir émetteur, lequel va naturellement bien au-delà de sa source. Il n’est
493 unications, les échanges et les mouvements. Il se peut que ceux qui le gardent en soient très fiers, mais le but de leur pha
494 fessionnels ou d’éducation populaire. À quoi l’on pourrait ajouter à l’avenir bien des choses : un orchestre, une maison d’éditi
495 nt attendre les uns et les autres et de ce qu’ils peuvent s’apporter les uns aux autres. Je suggère cette idée de fondation, do
496 t aujourd’hui, mais parce qu’il me semble qu’elle pourrait servir à concrétiser, dans les conversations qui suivront ce colloque
68 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Campagne pour l’Europe des citoyens (septembre 1964)
497 leur civilisation et des droits que l’union seule pourra leur assurer dans l’avenir. Or, comment devenir citoyen d’un pays qui
69 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stage d’Oosterbeek (septembre 1964)
498 s obligent donc à se faire la guerre, alors qu’on peut aussi bien dire qu’ils unissent et relient ces mêmes peuples. Le Rhin
499 lités absurdes. Ainsi l’Europe politiquement unie pourrait revenir à ses réalités géographiques, pourrait recommencer une vie mi
500 ie pourrait revenir à ses réalités géographiques, pourrait recommencer une vie mieux aménagée (mot à la mode), plus riche et plu
70 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui (décembre 1964)
501 grande richesse de statistiques. Un seul exemple peut suffire ici : le nombre des étudiants en France était de 42 000 en 19
502 0 000 dans une dizaine d’années. (Seules n’auront pu varier les dimensions des salles de la Sorbonne, p. ex. où déjà les é
503 rminologies incomparables. L’université, que l’on pourrait considérer comme un grand appareil distributeur d’information, au sen
504 fonctionner normalement quand les informations ne peuvent plus être échangées entre les branches du savoir, ou entre les rameau
505 le de conception, soit originelle soit finale, ne peuvent dès lors plus s’exercer. Un exemple précis illustrera ce point. Suppo
506 e point. Supposons que la théologie ait gardé ses pouvoirs régulateurs de l’ensemble de nos croyances : un théologien d’aujourd’
507 rès grande majorité des Européens trouve que cela peut fort bien continuer ainsi, sans nul danger sérieux de catastrophe. Ap
508 humain, et particulièrement l’esprit européen, ne peut se résoudre à ce que les routines et l’utilité immédiate suffisent à
509 radicalement, par d’autres disciplines, et qui ne peuvent défendre leur « vérité » qu’en se fermant méthodiquement sur elles-mê
510 cherches particulières à l’aventure, advienne que pourra , et qu’on trouve ce que l’on trouvera, que cela soit compatible ou no
511 ar cet exemple, c’est que l’Europe de l’esprit ne peut plus se présenter devant le monde, qu’elle a réveillé, dans le désord
512 ralité n’est pas une matière enseignable. Elle ne peut vraiment consister que dans une attention en éveil permanent aux impl
513 Je la tiens également pour illusoire. Certes, on peut soutenir que la spécialisation du savoir, loin de représenter un prog
514 ’un organe aux dépens de l’équilibre du corps. On peut l’évaluer à son prix réel et trouver celui-ci exorbitant : perdre de
515 moins que la spécialisation dans l’Université ne peut aller qu’en croissant, sous la double pression que j’ai dite : toujou
516 ’étudiants et de futurs enseignants. Puisqu’on ne peut chercher de solution en arrière, il faut donc la chercher en avant :
517 esquels et à partir desquels l’esprit de synthèse pourrait s’exercer. Le nombre optimum des participants de tels groupes me para
518 esprit, dans une personne, car là seulement elle peut trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens
519 ême qu’ils auront pris conscience de ce qu’ils ne peuvent se contenter d’être seulement des spécialistes. Favoriser ou fomenter
520 sans doute le genre de solution concrète que nous pourrions préconiser, si nous voulons tenter de faire face au problème posé par
521 tre part les dimensions des universités nouvelles pourraient librement s’accorder aux optima que votre Conférence se préoccupe d’é
522 qui exige la proximité — mais aussi au maximum du pouvoir créateur d’un milieu donné, cité, pays ou université. Ce n’est pas du
523 tites dimensions qu’exige leur rendement optimum, peut freiner l’accroissement de l’entropie au niveau de l’enseignement, ma
524 Les activités intellectuelles de cette communauté peuvent être définies à grands traits comme suit. Quant à la forme : point de
525 elle. Deux meneurs de jeu par colloque, et ils ne peuvent appartenir à la même spécialité. Et quant au contenu : seuls sont por
526 s de ceux que, pour ma part, je serais heureux de pouvoir étudier et discuter, si j’étais jugé digne de participer aux activité
527 es rajeunis… Comment baptiser l’entreprise ? Elle pourrait se réclamer de beaucoup de noms illustres, d’hommes qui ont rêvé l’Ac
528 rses à un très haut niveau de précision ; mais on peut craindre que le langage mathématique, même une fois maîtrisé par nos
71 1965, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe et le monde [Introduction] (février 1965)
529 n soi — ou c’est la guerre. Or d’une part nous ne pouvons plus nous enfermer, il est trop tard, déjà tout communique, par la fa
530 part nous savons aujourd’hui qu’aucune guerre ne peut être gagnée, et qu’elles sont toutes perdues par toute l’humanité. Le
531 outes les confusions imaginables. Pourtant, on ne peut plus l’esquiver. Il domine toute espèce de réflexion sur la culture,
532 ncours d’un grand nombre de compétences éprouvées pourrait aider sinon à résoudre le problème, du moins à définir ses termes, à
533 ale, sont attribués une quinzaine de rapports. On peut les répartir en quatre groupes. Les uns traitent de la notion du genr
534 re observer que des Européens, presque seuls, ont pu penser cela ! Toutes les grandes cultures se sont considérées, partou
535 s que soient ces manières et si opposées qu’elles puissent paraître, ces cinq rapports ont une vertu commune qui est de mettre e
536 , comme le kilo, le mètre ou l’erg, à laquelle on pourrait se référer en toute certitude ? L’idée si répandue dans le tiers-mond
537 ue l’on nomme leurs besoins élémentaires. Ceux-ci peuvent varier dans une mesure telle, sous l’influence de facteurs religieux,
538 aper », de dire aux Indiens par exemple qu’ils ne peuvent pas copier notre industrie et garder leurs rites, manger leurs vaches
539 mière, la seconde est désespérément illusoire, et peut même aggraver rapidement la famine qu’elle voulait prévenir à n’impor
72 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Civisme et culture (notamment artistique) (mai 1967)
540 es, de la littérature et de la musique, voilà qui peut poser des questions, susciter des doutes. Par exemple, beaucoup peuve
541 tions, susciter des doutes. Par exemple, beaucoup peuvent douter qu’il y ait un rapport bien certain entre la culture d’une par
542 vie publique et civique — domaine du sérieux. On pourra s’inquiéter aussi de nous voir intégrer les arts dans la préparation
543 ent. ⁂ Qu’est-ce que le civisme ? Je crois qu’on peut le définir par un seul mot — qui est le mot-clé de la doctrine de Pro
544 niveau des réalités politiques, afin que l’Europe puisse tenir sa juste place dans la communauté globale du genre humain. Le c
545 s’il ne sentait pas, presque d’instinct, qu’il ne peut y avoir de liberté effective là où il n’y a pas de responsabilité con
546 décision personnelle. Juridiquement, un homme ne peut être tenu pour responsable que si l’on peut démontrer qu’il était lib
547 me ne peut être tenu pour responsable que si l’on peut démontrer qu’il était libre au moment où il a signé tel document, com
548 modèles collectifs imposés par décret du Parti au pouvoir . Éduquer un enfant, au sens européen, ce n’est pas seulement conditio
549 te que la personnalité, la différence personnelle puisse apparaître. Cette différence se manifeste d’abord comme une erreur. I
550 n musicien, veut d’abord dire ce qu’il est seul à pouvoir dire (surtout à partir du romantisme), mais en même temps il publie,
551 ssant, se fécondant l’une l’autre. Et l’historien peut en donner d’innombrables exemples, mais ils seront rarement aussi par
552 Européens ; et il n’en est pas une seule que l’on puisse étudier d’une manière sérieuse ou intelligible dans le champ limité p
553 de même, dans nos démocraties, tout homme doit et peut être un citoyen. Pourquoi l’art serait-il seul à rester une spécialit
554 se de ceux qui auraient bien voulu mais n’ont pas pu (ou l’inverse) et des amateurs qui se contentent d’acheter les œuvres
73 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vingt langues, une littérature (mai 1967)
555 littérature, signifie que la littérature du passé peut toujours être active dans celle du présent. Ainsi Homère dans Virgile
556 arle urdu, l’autre canada, un troisième tamil, ne peuvent s’entendre qu’en anglais et Nehru leur parlait en anglais. Les Chinoi
74 1968, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vers une fédération des régions (hiver 1967-1968)
557 debout. Sans corps constitué, sans tête, comment pourrait -elle donc répondre à l’appel pathétique du plus illustre homme d’État
558 s illustre homme d’État de ce temps ? Un appel ne pouvait suffire à la créer… Au lieu d’une Europe qui se fait, nous entendons
559 re la nation, autre chose est d’affirmer qu’on ne peut ni ne veut rien y changer, que c’est là-dessus qu’il faut bâtir, et q
560 né et animé l’Europe du xixe siècle, mais qui ne pourrait que tuer l’Europe du xxe siècle si elle n’est pas surmontée à temps.
561 ue la naissance de la première nation, la France, peut être datée de cette déclaration des légistes de Philippe le Bel : « L
562 raite donc l’empire de haut en bas (faute d’avoir pu se faire élire empereur), fait gifler le pape, puis confisque la papa
563 universelles — sauf celle dont il se trouve qu’on peut la contrôler — sera vite suivi par les rois d’Espagne et d’Angleterre
564 ar le moyen de bureaux où se concentrent tous les pouvoirs administratifs, civils et militaires, fiscaux et policiers, mais auss
565 ible en nos esprits, qui résistent à l’idée qu’il pourrait après tout n’être qu’une forme transitoire, comme tant d’autres. On l
566 s’ordonne, et au nom duquel les maîtres de l’État peuvent mettre à mort leurs hérétiques, ce que ne peuvent plus faire les Égli
567 peuvent mettre à mort leurs hérétiques, ce que ne peuvent plus faire les Églises, Dieu merci. L’État-nation centralisé et unifi
568 tion centralisé et unifié s’arroge ainsi tous les pouvoirs des grands empires traditionnels, bien qu’il n’en ait ni la pluralité
569 nitaires sont tous trop grands : trop grands pour pouvoir assurer le développement de toutes leurs régions et communes — trop g
570 et communes — trop grands pour que leurs citoyens puissent y exercer normalement leurs devoirs civiques et participer effectivem
571 umaines : et cela c’est la plus grave maladie qui puisse miner un corps politique. Double dilemme Telle étant la crise p
572 s un à un ; — ou bien ils font ce qu’il faut pour pouvoir résister, c’est-à-dire qu’ils décident de résister tous ensemble — et
573 début, j’improvisai sur le thème que voici : Il peut sembler curieux, Messieurs, qu’à l’âge de l’union des nations et des
574 effort qu’on soupçonnera de vouloir la division, peuvent sembler logiquement contradictoires. Mais en fait je les vois complém
575 naux français. Ces États régionaux disposeront de pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires comparables à ceux qui existent
576 is. La lutte pour notre indépendance nationale ne peut être menée que dans le cadre de l’Europe unie, laquelle sera fédérali
577 répondrai deux choses : 1° De Gaulle lui-même ne peut tenir en main… que son État. Or la souveraineté de l’État est devenue
578 r sert de prétextes à refuser toute délégation de pouvoirs à des organes fédéraux. Mais elle ne peut rien faire de plus. On l’a
579 de pouvoirs à des organes fédéraux. Mais elle ne peut rien faire de plus. On l’a bien vu lors de la première guerre de Suez
580 nne sur trois pays, Suisse, France, Allemagne. Il pourrait en aller de même d’une Regio Genevensis englobant les ethnies francop
581 ’Europe se révélera immédiatement possible. Il se peut que cette évolution exige bien plus de temps que les pionniers de l’E
582 carcasses historiques et des mythes vidés de leur pouvoir . Un des meilleurs sociologues français d’aujourd’hui, spécialiste de
583 ant tous les préfets de la République : L’Europe peut nous tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le c
584 me que la nation82. Qu’une telle déclaration ait pu être faite en France, et cela précisément devant le corps des fonctio
585 s limites supérieure et inférieure la possibilité peut exister de plusieurs solutions intermédiaires entre lesquelles le cho
586 olutions intermédiaires entre lesquelles le choix peut dépendre de considérations contingentes et même comporter une part de
587 nales se sont définies ou constituées et elles ne peuvent que se multiplier à mesure que les barrières douanières s’abaissent e
588 s l’autonomie aux petites nations annexées et les pouvoirs décisionnels à toute institution supranationale ; condamnant à la foi
589 sera peut-être nécessaire avec les détenteurs des pouvoirs stato-nationaux : mais on saura déjà qui a gagné. b) La géométrie pla
590 État centralisé, tandis que seuls les ordinateurs pourront permettre de tenir compte des centaines de paramètres traduisant les
591 ossible dans certains de nos pays. À quoi l’on ne peut répondre — comme d’ailleurs à la plupart des objections portant sur l
592 ations comme celles de la vieille Europe […], qui pourrait admettre de bonne foi, à moins d’être un imbécile, qu’une seule d’ent
593 lles consentira jamais à remettre une part de ses pouvoirs à une autorité supranationale ? », écrivait François Mauriac, dans Le
594 ui devraient être perçus et vécus comme tels… Que pourrait donner regio ? (sans évoquer jamais le concept essentiellement frança
75 1970, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La région n’est pas un mini-État-nation (hiver 1969-1970)
595 ujourd’hui encore impondérable, d’une volonté qui peut surgir demain, posant un but nouveau et créant ses moyens. Si l’on ne
596 liquant le problème avec votre utopie ! » « On ne peut passer des nations souveraines aux régions fédérées sans transition.
597 Gutenberg » si génialement décrite par McLuhan ne peut vraiment comprendre que ce qu’il voit. Dans ce monde-là, l’expression
598 tat-nation réduit — c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant dans tous les domaines clés : le politique, l’éc
599 èle neuf de relations humaines et de structure du pouvoir . Elle ne représenterait aucune révolution, au sens où j’ai toujours e
600 u centralisme des métropoles de développement. Le pouvoir de sécuriser une population a de tous temps constitué la force princi
601 n chef, roi, dictateur ou État républicain. Or ce pouvoir paraît mieux assuré, de nos jours, par les petits États que par les e
602 la dissociation et la répartition fédéraliste des pouvoirs aujourd’hui concentrés en un seul lieu, accaparés par l’État national
603 on des organes ; — je veux dire : séparer dans le pouvoir tout ce qui peut être séparé, définir tout ce qui peut être défini, d
604 e veux dire : séparer dans le pouvoir tout ce qui peut être séparé, définir tout ce qui peut être défini, distribuer entre o
605 tout ce qui peut être séparé, définir tout ce qui peut être défini, distribuer entre organes ou fonctionnaires différents to
606 il estime puéril de restreindre la séparation des pouvoirs aux membres d’un cabinet : Ce n’est pas seulement entre sept ou huit
607 ncentrer (est-ce différent ?), ni de déléguer les pouvoirs de l’autorité centrale. Mais très exactement de séparer, de diviser,
608 roudhon s’en tient à un partage ou répartition du pouvoir entre les échelons géographiques : commune, province (région), fédéra
609 rations (Europe). Il faut aller plus loin. 1° Les pouvoirs politiques peuvent très bien adopter la structure proudhonienne, sans
610 faut aller plus loin. 1° Les pouvoirs politiques peuvent très bien adopter la structure proudhonienne, sans que soit pour auta
611 , sont parfois englobées l’une par l’autre. Il se peut que les régions politiques soient définies demain comme les intersect
612 a dissociation et la distribution nécessaires des pouvoirs de nature étatique, dissociation et distribution non seulement territ
613 ales mais sectorielles. b) Puis rechercher si les pouvoirs distincts, au terme de cette analyse, appellent ou non la coordinatio
614 éfinis. Le Marché commun, par exemple, qui est un pouvoir économique, doit-il entretenir des visées politiques, ou laisser ce s
615 ’auront pas renoncé au « totalitarisme » de leurs pouvoirs et ne se seront pas dessaisis, en tant qu’entités politiques, des « d
616 vront s’efforcer d’y suppléer en revendiquant des pouvoirs « supranationaux ». df. Rougemont Denis de, « La région n’est pas u
76 1971, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Dépolitiser la politique (printemps 1971)
617 fascistes assassins », mais murmurent « qu’ils ne peuvent manquer de regretter » que ne soient pas « mieux motivées » les conda
618 les autres. La droite ne « conserve » rien que le pouvoir de s’enrichir aux dépens de la Nature qu’elle bouleverse et des popul
619 on, parce qu’elle redoute leurs incidences sur le pouvoir d’achat des « masses ». Finalement, gauche et droite politiciennes s’
620 e de l’État-nation, et c’est même tout ce qu’elle peut nous apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-il aujourd’hui de la
621 as ne se pose plus, puisque le Prolétariat est au pouvoir , s’étant approprié les moyens de production. Bien. Mais chacun peut v
622 oprié les moyens de production. Bien. Mais chacun peut voir que ce qui est aboli, c’est la lutte, ce ne sont pas les classes
623 t la lutte, ce ne sont pas les classes 99. Chacun peut voir les différences qui subsistent entre ouvriers d’usine, paysans d
624 eulement moins bien payé (en valeur absolue et en pouvoir d’achat) mais privé du droit de s’en plaindre, du droit de grève, et
625 rement au progrès technique, dans la mesure où il peut être libérateur. Détruire la bourgeoisie (slogan anarchiste) ? Que re
626 d’être Prolétariat dès l’instant qu’il accède au pouvoir et à la propriété des moyens de production. Prolétariat et dictature
627 tature, indépendante de toute idéologie et qui ne peut être, par définition, exercée par le Prolétariat100. Cela dit, je ne
628 aleurs, donc de références ou de jugements, on ne peut agir sur elle que par la création et la diffusion efficace d’œuvres «
629 entre États-nations n’est pas démocratique et ne peut sans doute pas l’être. Elle est encore de type dynastique, en tant qu
630 ite que réduire tel ou tel paramètre isolément ne peut au mieux que différer, au pire que rapprocher l’échéance fatale. Les
631 u pillage des ressources terrestres. Voilà qui ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours » dont les barricades sont
632 aintenant la conquête et l’effort ultime auxquels pourra jamais prétendre une révolution humaine. » D. de Rougemont, Penser av
633 que j’appelle, qui fera seule l’Europe, et qui ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, consiste, en remarq
634 , 1970.   Voilà pourquoi les libertés locales, le pouvoir régional si l’on préfère, non, ce n’est pas un truc électoral, un sys
635 e Amour —, à savoir une communauté où la personne puisse librement participer. C’était le défi que ma génération affrontait da
636 itions de la Baconnière, 1948, p. 80-81. 99. Ne pourrait -on dire, en revanche, qu’à l’Est comme à l’Ouest, les différences de
637 e rend pas maître absolu de la société, car il ne peut triompher qu’en s’abolissant lui-même en même temps que son antithèse
77 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Note liminaire] (été 1972)
638 de l’Assemblée et de la Conférence européenne des pouvoirs locaux s’est tenue à Strasbourg, du 29 juin au 1er juillet 1972, la p
78 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aspects culturels de la coopération dans les régions frontalières (été 1972)
639 droit de préférer une autre langue, chaque maître peut refuser de donner ces leçons ! Et du côté officiel, on ergote sur la
640 ? » Mais en 1964, le député alsacien Henri Ulrich peut écrire que depuis la fin de la dernière guerre « l’enseignement de l’
641 moins écoutée. La TV ayant une portée moindre, ne peut être reçue dans de nombreuses régions que s’il y a des relais. Or on
642 ale de faire coïncider ces entités hétérogènes ne peut engendrer que crises inutiles et conflits aberrants. V. Nécessité
643 n place par les puissances colonisantes : rien ne pourra mieux servir les desseins des deux grands (qui ne seront grands que d
644 2. Exemple symbolique : les gens d’Aoste doivent pouvoir parler directement avec ceux de Chamonix — comme le permet aujourd’hu
645 chelon national, c’est-à-dire entre capitales, ne peut qu’étouffer les problèmes ou les rendre explosifs. (De même que le ce
646 ’orbite économique allemande », mais comment elle peut développer son économie d’une manière équilibrée, au sein du système
647 nt d’excellents exemples internationaux de ce qui pourrait être fait à l’échelon régional : lycées communs là où la langue est p
648 t comprendre la nécessité des régions, et si elle peut être enseignée le plus concrètement à l’échelon régional d’abord, mai
649 aucun de nos États, a fortiori de nos régions, ne peut rêver de faire seul.) En retour, l’exécution des mesures jugées néces
650 entre l’échelon continental et le régional. Nous pouvons donc imaginer le modèle suivant d’une Europe fédérée : — des régions
651 l, lire le beau livre de Morvan Lebesque, Comment peut -on être Breton ?, Paris, 1970 chap. sur « La Parole assassinée ». 10
652 Jacques Ancel, professeur à la Sorbonne. 112. On peut admettre à la rigueur que l’actuel État français remonte à Philippe l
79 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Nos conclusions] (été 1972)
653 alement, à mes yeux tout au moins, qu’une commune pourra se rattacher à autant de syndicats différents par l’étendue et la mis
654 t essentiellement malléables », l’intervention du pouvoir local, des communes d’abord, « peut être décisive, car, malgré tout,
655 vention du pouvoir local, des communes d’abord, «  peut être décisive, car, malgré tout, plus souple et plus réaliste puisque
656 de participer à des associations ou syndicats de pouvoirs locaux constitués sur le territoire d’un autre pays », ou « groupant
80 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouveau départ (printemps 1974)
657 communes et des régions, une Europe fédérale qui peut être l’innovation majeure du siècle. dk. Rougemont Denis de, « Nou
81 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stratégie de l’Europe des régions (printemps 1974)
658 savant expert en alimentation synthétique : « On pourra nourrir tout le monde, mais il faudra manger debout ! » Seulement, i
659 ore des espaces libres et où l’on s’imagine qu’on pourra faire l’économie de très coûteuses mesures de lutte contre les fumées
660 ce qui menace l’ensemble de l’humanité. Tout cela peut vous sembler délirant ou simplement farfelu. Mais tout cela est impit
661 — la pollution, ou la natalité, par exemple — ne peut au mieux que différer de vingt à trente ans, et au pire risque de rap
662 u pillage des ressources naturelles. Voilà qui ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours révolutionnaire » dont les
663 vient immédiatement aux lèvres est celle-ci : Qui pourra prendre ces décisions et les imposer ? Un gouvernement mondial ? Il n
664 consommation, et de la pollution. Si l’Occident pouvait imposer la politique de réduction simultanée des facteurs de croissan
665 viennent, l’essentiel serait obtenu, les destins pourraient être renversés. Mais que voyons-nous ? Les USA ont un gouvernement. N
666 civilisation industrielle, l’Europe divisée, sans pouvoir fédéral, est incapable de s’imposer la moindre politique d’ensemble.
667 ù il se voient perdus, n’est pas leur affaire, ne peut que les briser, et les oblige à s’évader dans la drogue, dans la révo
668 e trompe d’une manière pathétique, parce qu’on ne peut renverser ce qui ne tient pas debout — ce qui n’a pas de principe de
669 ne vraie fédération. Et pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas fonder l’union sur les obstacles par excellence à toute union. F
670 ons, ce serait une amicale des misanthropes. Cela peut s’écrire, non se faire. Car ou bien vous faites une amicale, mais vou
671 moquent de nous : ils savent très bien qu’ils ne pourront jamais tenir ces promesses, et qu’ils n’en ont ni l’intention ni le p
672 romesses, et qu’ils n’en ont ni l’intention ni le pouvoir . La « souveraineté nationale absolue » dont ils se réclament toutes l
673 s d’autre existence que négative. En son nom l’on peut refuser, mais on ne peut rien bâtir, rien payer, rien unir et rien cr
674 égative. En son nom l’on peut refuser, mais on ne peut rien bâtir, rien payer, rien unir et rien créer. On ne peut rien anim
675 bâtir, rien payer, rien unir et rien créer. On ne peut rien animer, si l’on peut tout bloquer… Si donc on veut unir l’Europe
676 ir et rien créer. On ne peut rien animer, si l’on peut tout bloquer… Si donc on veut unir l’Europe, il faut partir d’autre c
677 Claude Lévi-Strauss écrivait récemment : « On peut se demander si nos sociétés qui deviennent de plus en plus énormes et
678 uer un rôle réel à l’échelle planétaire. Aucun ne peut plus assurer seul sa défense militaire et sa prospérité, son équipeme
679 rontière définissent une région universitaire qui peut aller de Neuchâtel à Lyon, et d’Aoste à Besançon, par Lausanne et Gre
680 ntières et avec les autres régions de l’intérieur pourront prendre la forme d’associations, d’abord privées, s’étendant à tout l
681 que cela ne bloque plus l’évolution fédérative et peut même lui servir par exemple de relais, de planification écologique ou
682 s une minute à perdre ! » L’autogestion, ou le pouvoir sur soi-même Ce que j’ai tenté de vous faire sentir, c’est que le
683 dix ou quinze ans par une révolution non violente peut paraître frustrante à toute une partie de la jeunesse activiste. Je l
684 uer, dans la société d’aujourd’hui, de nouveaux «  pouvoirs  » : pouvoir féminin, pouvoir noir, pouvoir des fleurs, pouvoir jeune,
685 société d’aujourd’hui, de nouveaux « pouvoirs » : pouvoir féminin, pouvoir noir, pouvoir des fleurs, pouvoir jeune, pouvoir rég
686 ’hui, de nouveaux « pouvoirs » : pouvoir féminin, pouvoir noir, pouvoir des fleurs, pouvoir jeune, pouvoir régional, etc. Le se
687 aux « pouvoirs » : pouvoir féminin, pouvoir noir, pouvoir des fleurs, pouvoir jeune, pouvoir régional, etc. Le seul pouvoir qui
688 ouvoir féminin, pouvoir noir, pouvoir des fleurs, pouvoir jeune, pouvoir régional, etc. Le seul pouvoir qui importe est celui q
689 pouvoir noir, pouvoir des fleurs, pouvoir jeune, pouvoir régional, etc. Le seul pouvoir qui importe est celui que l’on a sur s
690 rs, pouvoir jeune, pouvoir régional, etc. Le seul pouvoir qui importe est celui que l’on a sur soi-même, car il est synonyme de
691 é technico-industrielle démesurée et sans cadres, pourrait -il de nouveau se sentir responsable, s’accepter soi-même, communiquer
692 i-même, communiquer avec autrui, accéder enfin au pouvoir non sur autrui mais sur soi-même ? En termes philosophiques et moraux
82 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Les grandes béances de l’histoire (printemps 1974)
693 nation par un appareil étatique — formule qui ne peut mener qu’à la guerre totale et aux régimes totalitaires, comme vont l
694 Bertrand de Jouvenel publie son grand ouvrage Du Pouvoir 118, où tout en annonçant qu’il va se borner à « rechercher les cause
695 rechercher les causes et le mode de croissance du Pouvoir dans la Société », il dénonce en fait l’étatisation de la nation, éto
696 t : Comme aucun des grands problèmes mondiaux ne peut être résolu dans un cadre national, la raison exige l’édification rap
697 mme des territoires nationaux, et d’abandonner le pouvoir sur leurs habitants et la libre disposition de leurs richesses aux go
698 rgées de l’Europe renaissent… De sérieux troubles pourraient être provoqués par les luttes de quelques autonomistes pour l’égalité
699 onale ou même l’indépendance totale… Le processus pourrait s’étendre à l’Europe tout entière. Le rôle essentiel d’un État-nation
700 ège et du Danemark montrent combien un petit État peut être viable et très bien réussir. Les raisons essentielles de l’exist
701 ns européens sont en train de disparaître ; il se peut qu’elles soient historiquement dépassées ; elles peuvent alors être r
702 qu’elles soient historiquement dépassées ; elles peuvent alors être remplacées. […] une Europe constituée d’États-nations écla
703 […] une Europe constituée d’États-nations éclatés pourrait former une communauté politique plus effective que le système actuel.
704 me des régions, c’était le dernier service que je pouvais rendre à la France. » « Partir sur le refus d’une grande réforme n’es
83 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). C.J.B. l’Européen, 1891-1974 (printemps 1974)
705 le plus européen de tous les Suisses, et qu’il ne pouvait l’ignorer. Mais je savais aussi qu’il était le plus suisse de tous le
706 ttres à Hofmannsthal du cadet), mais plutôt qu’on pourrait l’attribuer à leur commune formation bâloise d’historiens scrupuleux
707 ckhardt a incarné le type d’homme goethéen qui ne peut séparer la pensée de l’action, ni la passion de la lucidité — bien pl
708 ervir avec force, en toute indépendance d’esprit, peut -on dire que ces traits composent une personnalité typiquement suisse 
84 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Quand même il serait seul… (Sur un texte de George Orwell) (automne 1975)
709 ns les domaines où son autorité, gagnée ailleurs, peut égarer. Il écrivait en 1939, aux premiers jours de la guerre, un text
710 l Une nouvelle guerre européenne a éclaté. Il se peut qu’elle dure plusieurs années et mette en pièces la civilisation occi
711 es, car on imaginait en général que le socialisme pouvait préserver et même étendre le climat du libéralisme. Combien cette idé
712 hors de nous et sans nous, collectivement : il ne peut exister que dans nous et par nous. Celui qui aime activement son proc
713 ppareil bureaucratique. Et que les socialismes au pouvoir ne vont mener nulle part à plus de liberté, partout à des régimes tot
714 reste, et ne laissent aucun espace libre. Nous ne pouvons rien contre eux. Mais sans eux, malgré eux ? Vous ne voyez pas ? On n
85 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi des régions ? (printemps-été 1975)
715 e ici plusieurs spécialistes de ces problèmes qui pourraient être tentés de croire que les raisons de faire des régions sont bien
716 une réalité habitable, telle que des hommes seuls peuvent la faire devenir. Les régions ne sont pas des objets à étudier mais à
717 tivités, de l’action de l’homme. Dans ce sens, on peut dire qu’il n’y aura jamais de région, que la région ne sera jamais un
718 e tout savoir, de toute connaissance réelle. On a pu se demander si la région est un fait de nature ou de culture ? (De gé
719 humaine, il est décisif pour sa réalisation qu’on puisse expliquer avec efficacité ses raisons d’être, ou plutôt de devenir. «
720 e-Alsace-Bade, ou de la région franco-suisse (qui pourrait englober à certains égards le Val d’Aoste, région autonome d’Italie),
721 changes commerciaux et agricoles (vitaux mais qui peuvent être interrompus d’une heure à l’autre par décret de Paris, ou par un
722 dispersés d’une Commission internationale qui ne peut que transmettre ses vœux à Berne et à Paris, d’instituts sans pouvoir
723 tre ses vœux à Berne et à Paris, d’instituts sans pouvoir et de chercheurs isolés, risquent bien de ne pas suffire à enrayer le
724 s suisses et françaises. Les professeurs français peuvent être nommés en Suisse, mais non l’inverse. La mobilité des étudiants,
725 des régions ? » à partir de ce que tout un chacun peut vérifier. Pour qui voit et comprend les réalités locales, la leçon es
726 ie nationale, etc., avec les résultats que chacun peut constater. Ils ne sauraient donc éluder leur responsabilité, puisqu’i
727 t en vue de guerres à venir. Les États-nations ne peuvent éluder leur responsabilité après deux siècles de droit absolu sur la
728 la dissolution de toute communauté à laquelle ils pourraient participer ? Recréer une communauté où l’homme puisse recouvrer la d
729 t participer ? Recréer une communauté où l’homme puisse recouvrer la dimension civique sans laquelle il n’est pas une vraie p
730 réer des milieux de participation où des citoyens puissent enfin prendre en main leurs affaires communes — qu’il s’agisse de réa
731 ’une mesure opportune de « décentralisation » des pouvoirs engorgés de la capitale ; cela représente, implique et favorise un ch
732 ière) il faut donc faire des régions. Là, l’homme pourra se sentir de nouveau libre, parce que responsable. L’homme ne peut êt
733 nouveau libre, parce que responsable. L’homme ne peut être libre et responsable qu’à l’échelle de la commune. (Tocqueville
86 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Paradoxes de la prospective (automne 1975)
734 observe une chose très simple : c’est que nous ne pouvons connaître avec quelque certitude que le passé, mais sans pouvoir le c
735 re avec quelque certitude que le passé, mais sans pouvoir le changer ; alors que nous avons liberté et puissance de changer l’a
736 mais sans le connaître.126 L’antinomie entre le pouvoir de connaître et celui de changer évoque immédiatement l’antinomie dém
737 l’antinomie démontrée par Heisenberg entre notre pouvoir de mesurer la vitesse d’un électron et celui de déterminer sa positio
738 it. Ils ont démontré que jamais le tiers-monde ne pourra rejoindre le niveau de vie de l’Occident d’aujourd’hui. Ils ont fait
739 historique, qu’il serait fou de mépriser. Et ils peuvent nous convaincre encore que la fabrication par les centrales surgénéra
740 ontraire d’une fatalité : utinam vates falsus sim pourrait bien être le motto du club de Rome. Au surplus, le danger consiste mo
741 e passe en dehors des volontés humaines. « On n’y peut rien. » Elle voudrait substituer au sentiment de sourde culpabilité q
742 nos désirs sur une Nécessité impersonnelle, qu’on peut se demander si les « modèles » que manipulent les futurologistes ne j
743 articulièrement répugnante de la technologie, qui pourrait aboutir à la création d’un État policier électronique »127. Expérimen
744 maros, ceux qui les aident, ou les approuvent, ou pourraient le faire, et finalement toute personne suspectée par un fonctionnaire
745 rospective scientifique et de l’état de guerre ne peut manquer de jouer le rôle d’une sorte de propagande clandestine en fav
746 court terme est seul calculable. Le long terme ne peut faire ressortir que l’absurdité de la croissance dès qu’elle devient
747 n revenu de 20 000 dollars par tête. Mais comment pourrait -il le savoir, puisque après tout, le long terme passe par le court, e
748 an-historique en tant que « sans surprise ». Elle peut donc être qualifiée de conservatisme utopique. Il y a plus grave. Lié
749 fiés et interagissants pour que leurs résultantes puissent être évaluées : il faudrait tout savoir sur l’homme, ses régularités
750 dépend notre avenir ? Il est trop clair qu’on ne peut conduire un Boeing 747 en faisant confiance à l’intuition, et qu’il e
751 diminuer, c’est la qualité de vie. Si bien qu’on peut se demander si le dogme de la croissance industrielle n’est pas deven
752 nements du xxe siècle que ses méthodes n’eussent pu prévoir, en tant que « surprenants ou inattendus ». Je relève dans ce
753 dépit est bien compréhensible : car les faits ne pouvant avoir tort, c’est la méthode qui sort ruinée d’un tel échec prévision
754   De nombreux développements collectifs du passé peuvent nous éclairer sur l’avenir. La Rome des jeux, avec ses deux-cents jou
755 , qui dressaient les fidèles contre l’autorité du pouvoir religieux, témoignaient d’une secrète aspiration à l’autonomie que l’
756 rd pour que Rome, en reconnaissant ces tendances, puisse constituer un ensemble de conception nouvelle. Par suite de la faible
757 es paroisses, et de l’autonomie personnelle. Mais peut -on affirmer pour autant que tout cela annonçait le christianisme, sa
758 l’Égypte ou du Proche-Orient — Isis, Mithra — ne pouvait être senti et connu, en ce temps-là comme aujourd’hui, qu’au plus int
759 ser dans le monde s’annonce au cœur de l’homme et peut s’y lire d’abord, car c’est là que l’Histoire se noue. De même que c’
760 ns la double chaîne tressée des chromosomes qu’on peut déceler des maladies comme le cancer, c’est dans l’attente secrète de
761 t la formule de sa relation avec les autres qu’on pouvait déceler l’hitlérisme et même prévoir l’allure de sa courbe historique
762 et nous allons voir qu’on l’a fait. Tout ce qui peut s’observer dans le noyau humain, physiologique mais aussi psychique,
763 naliste La prospective que j’ai dite intuitive pourrait être aussi bien baptisée subjective, puisqu’elle prend son appui dans
764 ble, mais dans cette mesure même, déshumanisé. On peut aussi nommer cette prospective personnaliste, parce qu’elle ne voit d
765 mptable. La prospective utile et significative ne peut donc être que libératrice (« Fais l’avenir à l’image de tes désirs ! 
766 haînement autos-autoroutes – emplois multipliés – pouvoir d’achat accru – plus d’autos vendues – plus d’autoroutes nécessaires
767 d’emplois, encore plus de ventes, encore plus de pouvoir d’achat, et d’autoroutes, c’est-à-dire une croissance illimitée — cel
768 er au contraire tous moyens dont la mise en œuvre pourrait favoriser l’équilibre dans le mouvement, s’agissant de l’espèce, et p
769 lement à quoi cela sert, mais surtout à quoi cela peut mener dans l’hypothèse d’un succès maximum. Est-ce que cela va dans l
770 nge vivant, psychique ou sympathique. L’intuition peut nous informer sur le vivant par recours au savoir inconscient accumul
771 nt accumulé dans les cellules et le cerveau. Elle peut nous informer aussi sur le social, par sympathie, réaction consonante
772 avoir su ; et « l’intuition » du geste à faire ne pourrait être que réminiscence. Faute de quoi, l’on fera mieux de consulter le
87 1976, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde (hiver 1975-1976)
773 s civilisations jusqu’à l’Empire d’Alexandrie, on peut bien dire avec Valéry que « tout est venu à l’Europe » : population,
774  ; la synthèse de ces grands phénomènes culturels pouvant être localisée à la cour de Poitiers et dans ses environs, au premier
775 es environs, au premier quart du xiie siècle. On peut voir dans cette révolution du sentiment la dernière phase du mouvemen
776 ue le monde moderne tout entier, en tant que tel, peut être appelé une création européenne. Que se passe-t-il quand le monde
777 es principes du droit des gens, sa séparation des pouvoirs ou sa sagesse fédéraliste ; et pour tout résumer en deux mots, sa civ
778 lle-ci explique seule la création de celle-là, et peut seule en fournir le mode d’emploi. Nécessairement, cette dissociation
779 pas en mesure d’en déchiffrer le message : il ne peut donc que subir cette forme comme une contrainte stérilisante. L’énon
780 ne chanson dans le goût de ce pays ». Mais ils ne purent écrire que de petites mélodies qui ne rappelaient rien de leur musiqu
781 rieusement d’autres ensembles de valeurs, mais ne pouvant les communiquer, les expliquer et les faire vivre, au sens le plus fo
782 de raisons d’espérer que des solutions radicales puissent venir d’ailleurs. Si les Européens ne parviennent pas à s’unir au-del
783 tionale, ni par suite, comment la guerre atomique pourrait être évitée. C’est en Europe et non ailleurs que les anticorps des vi
784 ie, notre matérialisme, doivent être élaborés, et peuvent l’être. L’union fédérale de nos peuples pourrait seule permettre une
785 t peuvent l’être. L’union fédérale de nos peuples pourrait seule permettre une lutte efficace contre les périls écologiques qui
786 ansfrontalières dans un très grand nombre de cas, pourrait seule permettre 1°) un dépassement du dogme de la souveraineté nation
787 hno-culturelles. La vraie modernité pour l’Europe pourrait offrir l’exemple au monde, et dont on peut espérer qu’elle exercerait
788 pe pourrait offrir l’exemple au monde, et dont on peut espérer qu’elle exercerait sur lui une attraction puissante, consiste
88 1977, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La réponse de Denis de Rougemont (1977)
789 Il n’y a plus qu’à se montrer bonhomme, si on le peut … Les volumes de Festschrift ou de mélanges représentent un genre litt
790 u d’une autre, volontairement ou par coïncidence, pourrait ressembler par quelque côté à celui auquel on le dédie, rappeler ses
791 a partie des Témoignages personnels — et celle-là peut réserver à l’heureuse personne qui en est l’objet ou l’occasion, les
792 u au contraire mécompris, entendez : qu’on aurait pu tout de même dire mieux et plus… Cela, c’est le risque, le tragique d
793 récipiendaire : il va découvrir enfin ce qu’il a pu être dans les yeux d’autrui, il va donc découvrir son personnage, les
794 es et de leurs travaux personnels… Tout ce que je peux leur dire pour atténuer mes sentiments de culpabilité à leur égard, c