1
de l’Europe, c’est-à-dire au service d’une cause
qui
se confond aujourd’hui avec celle des hommes libres. Car en fin de co
2
raire : pour maintenir les risques de la liberté,
qui
ont fait la vraie grandeur de l’homme européen, et pour sauver, en fa
3
et des terres immenses de la fatalité, une Europe
qui
demeure la terre des hommes. a. Rougemont Denis de, « Extrait du d
4
partis, précisément, sont chargés de défendre, et
qui
nous ruinent, ils sentent que l’esprit manque trop souvent dans tout
5
pas grand-chose de raisonnable et de concret. Ce
qui
s’oppose à la fédération, dont la nécessité n’est plus même discutée,
6
’un autre âge. On répète que ce sont les intérêts
qui
nous opposent : rien n’est plus faux. Les véritables intérêts calcule
7
rable. Ce sont, bien au contraire, les idéologies
qui
nous empêchent de voir les faits. Ce sont les préjugés de groupes, le
8
inistration, les égoïsmes ignorants mais énervés,
qui
se déguisent en « réalisme » et multiplient les raisons de ne rien fa
9
ects, sans attendre l’avis des pouvoirs officiels
qui
s’occupent normalement d’autre chose. Le Centre veut grouper ceux qu
10
ement d’autre chose. Le Centre veut grouper ceux
qui
sont responsables dans leur domaine particulier. Les créateurs et les
11
rticulier. Les créateurs et les initiateurs. Ceux
qui
se sont montrés capables, par conviction et par conscience profession
12
ntéressés, dans le double sens de ce terme : ceux
qui
jugent que le Centre peut utilement servir les vrais intérêts de leur
13
sposition des instruments de fédération ; et ceux
qui
approuvent nos buts, veulent suivre nos efforts, et cherchaient un mo
14
rt. Quelques milliers d’hommes et de femmes, ceux
qui
sont réveillés, dans chacun de nos pays. Un lien et une correspond
15
offrir un organe commun aux diverses associations
qui
se sont constituées sous les auspices du Centre, et celle d’entreteni
16
manence des contacts, un échange vivant avec ceux
qui
ont à cœur le sort de notre Europe, et qui se demandent ce que l’on f
17
c ceux qui ont à cœur le sort de notre Europe, et
qui
se demandent ce que l’on fait pour elle en dehors du plan politique.
18
ocher, amicalement, un excès de discrétion sur ce
qui
se fait au Centre. Si nous décidons aujourd’hui de rendre notre actio
19
e, ou pire : s’édifieront sans tenir compte de ce
qui
fait la valeur de l’Europe, aux yeux du monde entier et pour chacun d
20
réalisations, et déjà nous pouvons en montrer. Ce
qui
est fait, ce qu’on peut donc faire, ce qui fonctionne dès à présent c
21
er. Ce qui est fait, ce qu’on peut donc faire, ce
qui
fonctionne dès à présent comme si l’Europe avait déjà fait son union,
22
omme si l’Europe avait déjà fait son union, voilà
qui
parle mieux que les grands orateurs, et ne soulève pas les mêmes méfi
23
ève pas les mêmes méfiances. Qu’on lise les pages
qui
suivent sur nos activités. On excusera peut-être leur sécheresse : ce
24
responsables, dans chacune des cellules vivantes
qui
font la vraie vie de l’Europe : foyers locaux de culture et universit
25
espèce. Nous en appelons aussi aux isolés, à ceux
qui
refusent l’engagement partisan, qui se méfient des plans et demandent
26
solés, à ceux qui refusent l’engagement partisan,
qui
se méfient des plans et demandent à voir, à ceux enfin qui dans leur
27
fient des plans et demandent à voir, à ceux enfin
qui
dans leur solitude, de plus en plus menacée de tous côtés, ne se veul
28
ril 1952)c Chacun connaît l’histoire du paysan
qui
affirmait sortir de l’église, non du café. « Ah tu étais à l’église ?
29
tionalisation de nos cultures Le nationalisme,
qui
atteint de nos jours ses conséquences extrêmes avec le concept d’auta
30
ion que l’on peut décrire comme suit : la culture
qui
était un bien commun des Européens s’est divisée en « cultures nation
31
ers et de mesures prétendues « protectionnistes »
qui
, loin de protéger, étouffent en réalité ce qu’elles enferment. Marché
32
tre part, presque automatiquement, favoriser ceux
qui
ne gênent personne, ceux qui font le moins peur aux fonctionnaires, c
33
ment, favoriser ceux qui ne gênent personne, ceux
qui
font le moins peur aux fonctionnaires, ceux qui, en un mot, ont l’âme
34
x qui font le moins peur aux fonctionnaires, ceux
qui
, en un mot, ont l’âme naturellement officielle. Si l’on veut que les
35
venus nécessaires pour « organiser » des échanges
qui
s’opéraient spontanément jusqu’au xixe siècle, mais que les États on
36
us : notre raison d’être n’est pas d’organiser ce
qui
depuis longtemps existait sans nous, mais de créer des liens vivants,
37
culturel, un problème d’un autre ordre apparaît,
qui
se pose lui aussi à l’ensemble de la vie de l’esprit en Europe : c’es
38
omme de sa politique — d’une puissance matérielle
qui
fascine les esprits de la plupart des Européens. Toute fascination, c
39
ut bien constater que c’est notre public européen
qui
, librement, propage ces succès américains et leurs contrefaçons multi
40
moins officielle ou privée.) Ceci dans une Europe
qui
proclame sans relâche sa méfiance ou son hostilité à l’endroit de la
41
Il multiplie les enquêtes minutieuses pour savoir
qui
fait quoi, et où, et comment aider tel ou tel sans avoir l’air de fai
42
et, il fait ses comptes et son rapport au comité,
qui
se décide objectivement, et qui se trompe une fois sur deux. Il en ré
43
apport au comité, qui se décide objectivement, et
qui
se trompe une fois sur deux. Il en résulte un gaspillage d’efforts et
44
en résulte un gaspillage d’efforts et de capitaux
qui
d’une part compromet l’efficacité de l’aide américaine, et d’autre pa
45
écris on à dessein : car ce ne sont pas les mêmes
qui
, en Europe, font la culture et ont l’argent. Mais globalement, la sit
46
oix de plusieurs thèmes d’activité, retenir celui
qui
semblait avoir des chances d’intéresser l’argent américain, et renonc
47
intéresser l’argent américain, et renoncer à ceux
qui
intéresseraient l’Europe et les vrais moyens de l’unir. Inversement,
48
’éducation, et d’une manière générale à n’importe
qui
de se prononcer sur n’importe quoi qui n’est pas dans la situation co
49
n’importe qui de se prononcer sur n’importe quoi
qui
n’est pas dans la situation concrète de l’Europe, mais dans le progra
50
le CEC prépare le plan d’une rencontre de travail
qui
aura pour objet principal d’éclaircir les malentendus entre l’Europe
51
gements formulés contre les USA par les Européens
qui
se proclament (curieusement) « neutralistes ». En voici un : « Dès le
52
r à la santé de notre pays une culture américaine
qui
attaque à leurs racines l’originalité et la cohésion mentale et moral
53
des jeunesses politiques ? Les hommes politiques
qui
se préoccupent du problème de l’union de nos pays considèrent que l’E
54
tats, au lieu de leur pure et simple intégration (
qui
serait bien plus économique) à l’un des deux empires qui se disputent
55
ait bien plus économique) à l’un des deux empires
qui
se disputent le monde ? — on ne peut lui répondre qu’en se réclamant
56
, par rapport aux projets de la Pré-Constituante,
qui
doit coiffer d’un pouvoir politique l’armée européenne non encore rat
57
hysiques, éthiques — d’où naquirent les doctrines
qui
ont créé nos régimes — et par les formes de pensée philosophique qui
58
gimes — et par les formes de pensée philosophique
qui
ont permis le développement de nos sciences, et donc de notre puissan
59
de fer, l’électricité et le charbon, les sociétés
qui
les exploitent, les ouvriers qui les produisent, et les problèmes éle
60
on, les sociétés qui les exploitent, les ouvriers
qui
les produisent, et les problèmes électoraux qui en résultent : tout c
61
s qui les produisent, et les problèmes électoraux
qui
en résultent : tout cela n’est que résultats ou contrecoups épisodiqu
62
oups épisodiques. L’Europe, c’est tout d’abord ce
qui
a permis et permet seul encore ces inventions techniques, sans lesque
63
’idées, de sentiments, d’inquiétudes de l’esprit,
qui
est la réalité créatrice de tout le reste. Négliger la culture, la te
64
rtant rien n’est plus naturel. L’homme de la rue (
qui
est aussi l’électeur, accessoirement) se préoccupe de sa vie personne
65
’un continent de plus de 300 millions d’individus
qui
cesseront peu à peu de chercher quel peut être le sens de leur vie di
66
me borne à en indiquer quatre. a) Un gouvernement
qui
augmenterait son budget de la défense aux dépens de son budget d’éduc
67
se de l’Europe a le devoir d’exiger que les États
qui
se disent en faveur de l’union augmentent très fortement leur budget
68
ment, la jeunesse demandera que les gouvernements
qui
se déclarent en faveur de la fédération européenne soutiennent matéri
69
pbach, et douze autres entreprises du même genre,
qui
sont à l’œuvre dans tous nos pays, qui font du bon travail, mais qui
70
ême genre, qui sont à l’œuvre dans tous nos pays,
qui
font du bon travail, mais qui en feraient du meilleur si on leur en a
71
dans tous nos pays, qui font du bon travail, mais
qui
en feraient du meilleur si on leur en accordait les moyens. c) La jeu
72
d’un budget fédéral de la culture, — d’un budget
qui
ne soit pas simplement l’addition de mesquines soustractions aux budg
73
du peuple. Comment remédier à cet état de choses,
qui
peut devenir désastreux pour l’Europe ? L’exemple des guildes du livr
74
de nos pays, peut indiquer la solution. Pour ceux
qui
en ont le besoin réel (même inconscient) mais ne savent pas où la tro
75
s fins étatiques, comme le font les totalitaires (
qui
eux, au moins, n’ont pas négligé le problème !). Mais au contraire, e
76
s conscients et en mesure de juger par eux-mêmes,
qui
seront demain l’Europe vivante. Il s’agit là d’une tâche de longue ha
77
des gouvernements, ni même du Mouvement européen,
qui
lui a cependant donné naissance et auquel le rattachent encore des li
78
par rapport aux autres instances internationales
qui
s’occupent également de la culture, comment le CEC définit-il son act
79
tâches possibles et imaginables celles-là seules
qui
nous paraissent urgentes et susceptibles de solutions pratiques et ra
80
r ailleurs avec soin les quelques doubles emplois
qui
pourraient se produire, d’autant plus rares, en fait, que nous nous c
81
si à l’Unesco, et sont donc en mesure de juger ce
qui
doit rester propre à l’Europe. L’action d’un Comité de ce genre est n
82
éation constante en vue de la liberté, une entité
qui
signifie quelque chose de concret — spirituellement aussi — pour la v
83
malentendus. Un bon service de public relations —
qui
nous manque encore — pourrait y remédier. Mais d’une manière plus gén
84
duit : chacun de nous se voit chargé d’un travail
qui
serait réparti entre 20 ou 30 personnes dans une organisation à l’amé
85
à l’actif. J’y rangerai d’abord trois entreprises
qui
ont déjà donné des résultats réels, quoique non encore suffisants dan
86
ns de causerie (tirés à l’200 000 exemplaires, et
qui
ont permis des centaines de conférences en 6 langues), et à l’Associa
87
es), et à l’Association des festivals de musique,
qui
groupe à deux ou trois exceptions près toutes les grandes manifestati
88
nes, d’autre part de la vaste ambition européenne
qui
a fait naître le CEC et qui demeure sa raison d’être. Car, ainsi qu’a
89
e ambition européenne qui a fait naître le CEC et
qui
demeure sa raison d’être. Car, ainsi qu’aimait à le répéter un grand
90
t ; non seulement chez les « hommes de culture »,
qui
savent mieux de quoi il s’agit, tout en doutant parfois qu’il s’agiss
91
t une aide à la culture. Quel est le gouvernement
qui
peut aider ainsi ? Servitudes de la culture organisée Il y eut
92
tat, donc de directives politiques. Si le produit
qui
émerge de leurs débats a par miracle forme humaine et valeur propreme
93
aire, un de ces irritants problèmes périphériques
qui
viennent encore s’ajouter aux problèmes harrassants de la lutte des p
94
nts. 1. Trop vaste. Une organisation culturelle
qui
survole toutes les civilisations de la planète ne peut se donner qu’u
95
s’est toujours faite par un jeu de libre-échange
qui
ne tenait aucun compte de nos récentes divisions administratives et d
96
s on ne saurait les « planifier » sur une échelle
qui
n’est plus celle du rayonnement normal et sensible des foyers de base
97
. 3. Initiative et contrôle gouvernementaux. Ce
qui
précède suffit à établir que l’initiative véritable, dans le domaine
98
rètes de la culture dans son état naissant. Et ce
qui
vaut pour les initiatives devrait valoir aussi pour le contrôle des t
99
érents pays européens. De plus, les compositeurs,
qui
avant la guerre avaient de nombreuses occasions de se rencontrer et d
100
oués. De nombreux problèmes de critique musicale,
qui
devraient être discutés sur un plan international, restent sans répon
101
uveaux publics populaires, ou le rôle du critique
qui
est d’interpréter ces techniques et les nouvelles œuvres basées sur e
102
collaboration. Tels sont entre autres les motifs
qui
ont amené le Centre européen de la culture à élaborer le projet d’une
103
ontribuera à combattre l’esprit de provincialisme
qui
gêne le développement de la musique contemporaine. 2. Enrichir le rép
104
tre a constitué un Comité d’honneur international
qui
comprend des compositeurs de renommée mondiale. Ont déjà accepté d’y
105
es négligées à tort, d) quelques œuvres anciennes
qui
ont considérablement influencé le développement de la musique au cour
106
s Prix internationaux aux trois meilleures œuvres
qui
auront été commandées à 12 jeunes compositeurs. Le règlement de ces p
107
Les Droits de l’Auteur ». Cinq thèmes principaux
qui
peuvent tous êtres subordonnés à ce titre général sont proposés par l
108
s, à partir de l’automne dernier. Le scepticisme,
qui
paralysait les réactions à cet effort d’union, se mue en opposition d
109
ottises : elles représentent un facteur politique
qui
, pour peu qu’on le néglige, peut devenir décisif. Expliquons-nous don
110
les intentions les plus cordiales, on demande ce
qui
se trouve changé en fait dans la situation de l’Europe. Et l’on répon
111
de l’Europe dans le monde qu’elle domina jadis et
qui
retourne contre elle ses propres armes, n’est en aucune mesure amélio
112
mie, quand les États-Unis renonceraient à tout ce
qui
rend leur aide suspecte aux yeux de certains, quand la paix entre les
113
par la Russie, à peu de frais. Ceux des Européens
qui
partageaient le point de vue de M. Vychinski, à savoir que la politiq
114
de politique. Le sentiment d’urgence et de danger
qui
poussait un grand nombre d’esprits à chercher le salut de l’Europe da
115
itaire, va se trouver rapidement neutralisé. Ceux
qui
ne voulaient prendre au sérieux (en Europe comme en Amérique) que la
116
ois à nos côtés, vont nous quitter. L’idée fausse
qui
les rameutait, à savoir qu’une fédération doit être faite contre quel
117
éprouvés qu’il appartiendra donc, durant les mois
qui
viennent, de mettre en valeur le côté positif de cette opération.
118
miques, militaires, culturelles, il y a celle-ci,
qui
n’est pas négligeable : rendre nos différentes nations indépendantes
119
ponsables de la politique mondiale des États-Unis
qui
souhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses, né
120
Ils ont créé entre eux le « grand marché commun »
qui
est la condition nécessaire de toute existence autonome dans notre mo
121
istoire de cette union. En 1787, les treize États
qui
venaient de se libérer de la tutelle britannique décidèrent que leur
122
éticent. Il fut le dernier à se rallier au régime
qui
devait assurer son essor et sa longue primauté dans l’Union. C’est do
123
urent à la formation d’un grand système américain
qui
soit au-dessus du contrôle de toute force ou de toute influence europ
124
toute force ou de toute influence européenne, et
qui
leur permette de dicter les termes des relations entre l’Ancien et le
125
le répète que les quelques hommes d’État français
qui
ont agi pour l’union, « incapables de résoudre leurs problèmes nation
126
eté ou de courage, mais de simple sens politique,
qui
est le sens de la hiérarchie des problèmes. Si chaque nation pouvait
127
taire, la santé civique de telle ou telle nation)
qui
rendraient cette union superflue, et auxquelles d’ailleurs, sans unio
128
e plus vaste, qu’il s’agit de ranimer d’abord, et
qui
est l’Europe. Trop de gens pensent encore la politique en termes péri
129
n ou mal compris de leurs électeurs, mais tout ce
qui
fait pour nous le sens même de la vie. L’Europe vaut plus que les
130
n par raison, du moins par consigne ; une Espagne
qui
refuse les droits de l’homme, tout en adhérant cyniquement à l’Unesco
131
adhérant cyniquement à l’Unesco ; une Angleterre
qui
se croit encore une île ; une Autriche occupée, et pillée par les Rus
132
eins de méfiance à l’égard du reste du continent,
qui
les a pourtant civilisés ; une Allemagne amputée d’un quart de sa pop
133
réfugiés, dévastée et désarmée ; une France enfin
qui
préfère les combats de coqs politiciens à l’existence politique dans
134
lisation : c’est-à-dire un système de références,
qui
transcende à la fois la nation et l’individu, les partis et leurs par
135
Il y a cet immense avenir tout neuf devant nous,
qui
nous attend et qui a besoin de nous, tant pis pour nous », comme dit
136
avenir tout neuf devant nous, qui nous attend et
qui
a besoin de nous, tant pis pour nous », comme dit Claudel. L’idée
137
ins, mais sur les seuls Européens — sur tous ceux
qui
n’ont pas compris qu’ils sont Européens, bon gré mal gré. Voilà ce qu
138
de comparaison plus humiliante pour les Européens
qui
laissent mourir l’Europe en discutant le dosage d’un cabinet, d’un co
139
voit plusieurs Dominions se tourner vers les USA,
qui
se détournent d’elle. Les socialistes allemands, ayant refusé l’Europ
140
r les uns et les autres une armée russe. Les USA,
qui
dénonçaient l’Europe « impérialiste », profitent de son désastre pour
141
pour l’Europe Existe-t-il des forces en Europe
qui
puissent renverser le cours d’un tel destin ? Le premier venu les énu
142
re à nous sauver. Mais je n’en vois pas une seule
qui
soit mobilisable dans l’état présent non pas des choses, mais des esp
143
ion sociale et civique se déclenche dans les mois
qui
viennent, chacune de ces choses reste possible moyennant un miracle,
144
en fait les forces qu’on vient de nommer. Forces
qui
cependant, une fois réactivées, seraient bien assez grandes pour nous
145
l’Europe a besoin d’un Parlement et d’un exécutif
qui
lui permettent d’exister politiquement, et donc de s’affirmer comme u
146
l’Histoire ne connaît pas de document de ce genre
qui
ne soit le produit de nombreux compromis, et qui n’engage des risques
147
qui ne soit le produit de nombreux compromis, et
qui
n’engage des risques éventuels pour l’une ou l’autre des parties trai
148
, tout imparfait soit-il, peut servir à cette fin
qui
, elle, demeure indiscutable. Nous pensons qu’il le peut, pour trois r
149
. 1. Il est le seul Projet actuellement existant,
qui
ne résulte pas de l’initiative d’un groupe privé, mais de la vôtre. I
150
t forcément victimes du ressentiment des députés.
Qui
les suivrait ? 2. Le Projet a été discuté et rédigé par des parlement
151
à revenir après de longs détours à quelque chose
qui
serait très semblable à ce que vous auriez écarté. 3. Dans ses grande
152
er plus loin, nous dit-on. Précisément, le régime
qui
vous est proposé paraît propre à les faire mûrir. Le refuser serait f
153
e refuser serait faire perdre à l’Europe le temps
qui
peut suffire à d’autres pour l’abattre et pour l’asservir. Notre seco
154
et la prospérité de ses habitants. Le vrai danger
qui
doit nous fédérer ne vient pas des Russes, mais de nos divisions. L’o
155
ver le foyer d’une civilisation devenue mondiale,
qui
nous dépasse en tant qu’individus, et qui dépasse chacune de nos nati
156
ndiale, qui nous dépasse en tant qu’individus, et
qui
dépasse chacune de nos nations, mais dont nous sommes tous responsabl
157
une de nos vies dépend en fait d’une civilisation
qui
peut périr par notre désunion. 3. L’Europe que nous voulons ne sera p
158
nt plus guère que des prétextes à refuser l’union
qui
nous sauverait. Il est absurde de parler de la souveraineté d’une nat
159
absurde de parler de la souveraineté d’une nation
qui
ne pourrait pas se défendre au-delà de quelques heures contre l’attaq
160
ures contre l’attaque de l’un ou l’autre empire ;
qui
n’est pas en état de déclarer la guerre ou de conclure la paix isolém
161
r la guerre ou de conclure la paix isolément ; et
qui
ne peut plus rêver de vivre en autarcie. Renoncer à des droits illuso
162
n retirer (pour l’instant) certaines dispositions
qui
, dans l’état présent, font obstacle au vrai but : nous pensons par ex
163
par exemple au mot « indissoluble » (article 1),
qui
ne peut être accepté tant qu’une seule des parties se voit contrainte
164
t, il faut se garder d’y ajouter quoi que ce soit
qui
viendrait compromettre l’évolution normale vers une fédération : nous
165
onvient de l’accepter, même incomplet. Tous ceux
qui
ont distingué que le maximum, qui est la fédération de nos vingt pays
166
let. Tous ceux qui ont distingué que le maximum,
qui
est la fédération de nos vingt pays, s’inscrit dans les données concr
167
notre Histoire, tous ceux-là voudront le minimum,
qui
est le Projet de Communauté des Six, comme le plus court moyen vers u
168
are volontiers notre Europe à Byzance. Cet empire
qui
sombra pour toujours il y a cinq siècles exactement, avait cessé de v
169
t de faire le pool patriotique des faibles sommes
qui
devaient assurer leur salut. L’assaut fut décidé après des mois d’att
170
t de la culture. Et c’était sa section culturelle
qui
avait été chargée d’écrire et de présenter le Message aux Européens,
171
, le ME prépare un nouveau congrès d’économistes,
qui
doit avoir lieu à Londres au début de 1954. Après cinq ans d’action e
172
audir. Cependant, le souci des succès immédiats,
qui
nous est imposé par la crise de l’Europe, ne doit pas nous faire oubl
173
Or, ce rassemblement par-dessus le rideau de fer
qui
nous sépare encore de l’Est, et par-dessus le rideau de ferraille qui
174
re de l’Est, et par-dessus le rideau de ferraille
qui
nous sépare de l’extrême ouest du continent, suppose à la fois la con
175
nouvelles et influentes le rayonnement de l’idée
qui
est la raison d’être du Centre. En vue d’accomplir la première de ces
176
, certes trop ambitieuse pour ses moyens actuels,
qui
est de porter, maintenir et animer l’idéal de l’Europe unie, le Centr
177
de plus en plus le lieu de ralliement des esprits
qui
pensent l’union, ses conditions et ses effets, qui essaient de voir p
178
ui pensent l’union, ses conditions et ses effets,
qui
essaient de voir plus loin que les buts immédiats, qui explorent des
179
ssaient de voir plus loin que les buts immédiats,
qui
explorent des voies neuves et des techniques nouvelles, et mesurent,
180
meilleure devise pour la table ronde de l’Europe
qui
s’est tenue à Rome l’automne dernier. Pour situer rapidement cette en
181
rale. Et certes, nous perdrons tout cela, tout ce
qui
fait le sens même de nos vies, si nous persistons à demeurer une ving
182
contraire, nous pouvons tout sauver par une union
qui
ferait de l’Europe, dans la réalité vivante, ce qu’elle n’est aujourd
183
— et la conscience aussi des ressources immenses
qui
sont là, dont elle peut disposer, à la seule condition de les mettre
184
in n’est pas de résumer les péripéties des débats
qui
se déroulèrent pendant six longues séances dans le huis-clos doré d’u
185
ependant. c’est l’angle de vision que l’on adopte
qui
permet finalement de s’accorder. J’avais donc suggéré aux rapporteurs
186
visions nationales, linguistiques et idéologiques
qui
nous fascinent aujourd’hui, apparaissent transitoires et relatives. À
187
u temps. Quelles sont donc les causes intérieures
qui
paralysent nos efforts vers l’union ? L’examen de notre crise spiritu
188
relations entre la souveraineté nationale (ou ce
qui
en reste) et la future communauté supranationale. Le diagnostic ainsi
189
par M. de Gasperi dans son discours introductif,
qui
nous a présenté le tableau cohérent de mesures institutionnelles capa
190
rigines, mais les buts qu’ils regardent ensemble,
qui
peuvent rendre les hommes fraternels. Devant l’antagonisme en apparen
191
nos pays, et celle de sauvegarder les diversités
qui
ont fait la richesse de l’Europe, elle a posé la nécessité de structu
192
upranationales, permettant de mettre en commun ce
qui
doit l’être normalement, afin de garantir et de faire vivre mieux ce
193
ment, afin de garantir et de faire vivre mieux ce
qui
doit normalement demeurer autonome, distinct, privé, original. Enfin,
194
La culture peut être définie simplement comme ce
qui
rend la vie digne d’être vécue ». On pourrait dire aussi que la cultu
195
la culture est l’ensemble des activités humaines
qui
ont pour fin de donner un sens à la vie. — La politique fait-elle par
196
aise éducation historique de l’opinion et de ceux
qui
disent la représenter. À cause de l’absence d’une conscience commune
197
dans le monde. Comment combattre ce nationalisme
qui
tue les patries, ces craintes absurdes, cette ignorance, cette mauvai
198
d’énergies, offre un point de repère aux esprits
qui
méditent sur l’Europe et son union, et plus simplement leur donne des
199
en peu voulaient encore s’occuper de l’essentiel,
qui
était, et qui reste à nos yeux, l’union politique de l’Europe, c’est-
200
nt encore s’occuper de l’essentiel, qui était, et
qui
reste à nos yeux, l’union politique de l’Europe, c’est-à-dire sa fédé
201
urée Il était facile de prévoir que rien de ce
qui
se passerait ou non à Berlin ne pouvait modifier les données fondamen
202
e, ces décisions ne pouvaient écarter les menaces
qui
pèsent sur l’ensemble du continent, les impératifs de son économie, e
203
et cette grande nostalgie de l’homme occidental,
qui
demande beaucoup plus que la paix, qui demande un sens à sa vie, une
204
ccidental, qui demande beaucoup plus que la paix,
qui
demande un sens à sa vie, une direction à son espoir… Et cependant, s
205
ue au débat sur l’union de l’Europe : M. Molotov,
qui
voit grand, jugeant mesquine l’Europe des Six, a proposé une Europe d
206
pagnie paraît assez mêlée. Mais les neutralistes,
qui
dénonçaient à grands cris la disproportion des forces au sein des Six
207
t que le projet de CED et le projet de fédération
qui
est sa vraie base aient jamais été considérés comme monnaie d’échange
208
et Eden l’ont précisé — mais ce sont ces projets
qui
ont mis l’Occident en mesure de discuter sur un fondement solide : no
209
nt solide : nous avions quelque chose à défendre,
qui
n’était pas seulement le statu quo, mais l’avenir commun de nos peupl
210
, parmi lesquels celui d’une Communauté politique
qui
doit et peut passer prochainement au premier rang. La Hollande a rati
211
de guerre ; qu’elle serait soutenue même par ceux
qui
ne désirent pas y participer (les Anglais) ; et qu’enfin son heure a
212
issé entraîner dans une « Conférence asiatique »,
qui
s’ouvre à Genève à l’heure choisie par l’Est. Du côté russe, l’idée d
213
ent, afin de nous détourner du problème préalable
qui
reste, de toute évidence, l’union de l’Europe, condition de sa force.
214
Indochine. La Conférence, proposée par la France,
qui
hélas « ne peut autrement », est acceptée par ses alliés, et ce serai
215
rope. Première victoire du Kremlin. C’est Molotov
qui
impose son angle de vision. Pendant des mois, toute l’attention du mo
216
éenne, capable d’opposer aux Russes une puissance
qui
les tienne en respect. (Et tout le Sud-Est de l’Asie devrait comprend
217
ans l’abîme par une poignée de députés en sursis,
qui
ont donc à peine le droit de parler au nom d’une seule ? C’est aux Fr
218
rançais d’abord qu’on voudrait s’adresser, à ceux
qui
sentiront l’amitié d’un appel trop angoissé pour ménager ses termes.
219
832, se voyait repoussée à la fois par la gauche,
qui
lui reprochait son respect excessif des souverainetés cantonales, et
220
f des souverainetés cantonales, et par la droite,
qui
jugeait ces souverainetés dangereusement menacées9. La solution qui s
221
uverainetés dangereusement menacées9. La solution
qui
s’imposa finalement au lendemain de la guerre civile dite du Sonderbu
222
é cantonale (ou nationale), et cela d’une manière
qui
me paraît pleine d’enseignements pour l’Europe d’aujourd’hui. Loin d’
223
rale, et comme tels, ils exercent tous les droits
qui
ne sont pas délégués au Pouvoir fédéral. Article 5. — La Confédératio
224
domaine ». Or on ne voit plus aucun État européen
qui
ait conservé la faculté d’agir à sa guise à l’extérieur, c’est-à-dire
225
lté d’agir à sa guise à l’extérieur, c’est-à-dire
qui
soit capable de déclarer la guerre ou de conclure la paix comme il l’
226
ques d’un complexe. D’où la difficulté, pour ceux
qui
en sont victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle, et
227
rême confusion et les éclats de passion saugrenus
qui
caractérisent les polémiques sur la souveraineté nationale. Lors des
228
fictive.) C’est ainsi que l’on doit rassurer ceux
qui
tremblent, disent-ils, de voir leur patrie « se perdre dans la masse
229
s nations, en vue de s’unir, doivent sacrifier ce
qui
subsiste de leur souveraineté nominale. Quant à l’essentiel de cette
230
ouvre, entre les grands empires, une souveraineté
qui
échappe à ses nations. 8. William Rappard, La Constitution fédéral
231
’elle avait pour objet principal de prévenir ; ce
qui
enfin devenait fatal dès l’instant qu’on la rejetait, sous prétexte d
232
sité historique de cette construction — nécessité
qui
demeure intacte après leur vote. — En revanche, il est douteux que le
233
ien n’est perdu, mais rien n’est fait. Et tout ce
qui
vient de se passer prouve une fois de plus que l’éducation européenne
234
du petit à petit l’oiseau fait son nid10, méthode
qui
évite d’agiter « inutilement » les esprits et les passions, et qui pr
235
r « inutilement » les esprits et les passions, et
qui
préfère l’action diplomatique ou les combinaisons de coulisses parlem
236
res. Illusion profonde, comme on va le voir, mais
qui
s’explique. Une enquête menée par le CEC au mois de septembre a donné
237
e délais ? Nos lecteurs trouveront dans les pages
qui
suivent de ce bulletin l’annonce de nouvelles activités ou créations
238
s s’efforcent aussi de créer les public relations
qui
ont manqué jusqu’ici à l’entreprise Europe unie. Je sais bien ce que
239
ent s’imagine-t-on l’action en général ? Comme ce
qui
produit une nouvelle en gros titres dans les journaux : chute d’un mi
240
ception courante de l’action est celle des hommes
qui
n’agissent pas eux-mêmes, ou qui n’ont pas assez réfléchi sur la natu
241
celle des hommes qui n’agissent pas eux-mêmes, ou
qui
n’ont pas assez réfléchi sur la nature des forces historiques. Une ré
242
es et spirituelles, puis économiques et sociales,
qui
par nature restent invisibles à l’œil des agences de presse, mais san
243
s favoriser partout où elles apparaissent : voilà
qui
définit notre programme. 10. Proverbe qui repose sur l’ignorance d
244
oilà qui définit notre programme. 10. Proverbe
qui
repose sur l’ignorance des mœurs des oiseaux : ceux-ci construisent l
245
u Fédérer l’Europe semble une utopie pour ceux
qui
n’ont pas vu que c’est une nécessité. Pour nous qui l’avons vu, c’est
246
i n’ont pas vu que c’est une nécessité. Pour nous
qui
l’avons vu, c’est une action. Action sur les esprits d’abord, comme l
247
e où, très visiblement, ce n’est pas la politique
qui
fait l’histoire ; mais une doctrine, une foi, une folie, une personne
248
pographie, et sans idée personne n’en tirera rien
qui
vaille. Le communisme fut une idée, le fédéralisme européen en est un
249
question se ramène à savoir où naissent les idées
qui
conduisent en fait notre monde. Là seulement, l’action peut porter. L
250
ues cercles assez restreints. L’idée nationaliste
qui
s’y oppose, est entretenue sans relâche par d’innombrables haut-parle
251
bles haut-parleurs, porte-paroles et porte-plumes
qui
s’alimentent dans le souvenir confus des manuels scolaires, eux-mêmes
252
niste, mais un certain enseignement de l’histoire
qui
a tué la CED en France.) Ces deux faits indiquent très clairement où
253
yens d’expression et des appuis techniques à ceux
qui
« pensent l’Europe » ; d’autre part, en contribuant aux efforts entre
254
es. Il s’agit là de forer des canaux collecteurs,
qui
transforment ces eaux stagnantes en courants, puis en forces motrices
255
lque union, confusément, mais on n’imagine pas ce
qui
en résulterait effectivement. Il s’agit donc de dresser devant nos co
256
u ou élever encore les digues « traditionnelles »
qui
les séparent, alors que le flot russe menace de les submerger tous. L
257
Irrigation générale de l’Europe, d’après un plan
qui
ne tienne pas compte du tracé arbitraire des propriétés, mais de la c
258
e en relation les forces dispersées. ⁂ L’analyse
qui
précède a dicté les grandes lignes de notre activité jusqu’à ce jour.
259
des associations que nous avons déjà suscitées et
qui
fonctionnent depuis quelques années dans les divers domaines des arts
260
peut devenir l’Europe une fois unie, et voilà ce
qui
en résultera pour telle classe ou telle profession, pour tel pays, po
261
e en soi, il paraît facile de répondre : un homme
qui
cherche, c’est qu’il n’est pas satisfait de ce qu’il a. Mais cette ré
262
ne vaut que pour le chercheur occasionnel. Celui
qui
cherche une place, s’il en trouve une très bonne, il cessera de mettr
263
globale et définitive. Elle voulait quelque chose
qui
fût au-delà de toute réponse partielle, précise, utile : au-delà de t
264
min, plus ou moins loin, cherchant selon les cas,
qui
la sécurité ou la richesse, qui la puissance ou plus haut encore, le
265
nt selon les cas, qui la sécurité ou la richesse,
qui
la puissance ou plus haut encore, le savoir pur ou la beauté. La plup
266
eine à formuler l’objet précis de leur recherche,
qui
n’est jamais ceci ou cela seulement, mais un mélange — conscient ou i
267
lier de la recherche occidentale. La civilisation
qui
est née en Europe a dominé le monde pendant des siècles. Elle est enc
268
la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel, mais
qui
sait les raisons de son inquiétude ; il sait qu’elle est normale, et
269
périence vérifiante. La même exigence de rigueur,
qui
d’une part, sans relâche vient remettre en question les certitudes qu
270
le est déterminée par les deux forces principales
qui
ont produit notre civilisation, — voilà ce qui définit le mieux l’Eur
271
es qui ont produit notre civilisation, — voilà ce
qui
définit le mieux l’Europe. Et c’est par là que l’Europe se distingue
272
ruine, semble-t-il. Et pourtant, c’est tout cela
qui
a fait l’Europe. Et cette Europe a dominé le monde, non point malgré
273
cela ! C’est une curiosité inquiète et insatiable
qui
a poussé les navigateurs de la Renaissance à découvrir les autres peu
274
er sans cesse le pouvoir de l’homme sur la nature
qui
est à l’origine des expériences physiologiques, physiques et mécaniqu
275
éré du travail, que va-t-il faire de ses loisirs,
qui
deviendront l’essentiel de sa vie ? Problème immense et tout nouveau,
276
iel de sa vie ? Problème immense et tout nouveau,
qui
viendra se substituer aux problèmes économiques et sociaux d’aujourd’
277
est en effet la technique et son progrès constant
qui
a permis à notre continent, simple « cap de l’Asie » comme on sait, d
278
anète. C’est la technique et son progrès constant
qui
doit maintenir nos positions, devant la concurrence croissante des em
279
evant la concurrence croissante des empires neufs
qui
ont adopté et développé nos procédés et nos méthodes. Mais le progrès
280
entreprise culturelle. J’allai voir un industriel
qui
fabrique d’énormes turbines. Il m’écouta, distrait d’abord, puis impa
281
e de la turbine, mais après tout ce n’est pas lui
qui
l’inventa. Qui donc ? J’ouvris une encyclopédie, et trouvai ceci : —
282
, mais après tout ce n’est pas lui qui l’inventa.
Qui
donc ? J’ouvris une encyclopédie, et trouvai ceci : — Il y avait au x
283
e, parce qu’elle s’attaque à la notion de l’homme
qui
fut l’origine décisive de cette civilisation, et qui en restera le pl
284
fut l’origine décisive de cette civilisation, et
qui
en restera le plus haut achèvement. Ce n’est plus seulement la liber
285
ent la liberté de la personne — l’habeas corpus —
qui
est contestée au xxe siècle, mais déjà son identité, le droit de cha
286
civilisés retournent contre elles les techniques
qui
avaient assuré sa puissance. Ceux qu’elle a exploités et opprimés ret
287
nt contre elle les idéaux de liberté et d’égalité
qui
avaient assuré son prestige. Les progrès de l’hygiène, répandus par l
288
e et d’autres groupes de nations. Le nationalisme
qui
nous divise devient, ailleurs, principe d’union à nos dépens. Les sou
289
ette montée des périls. Les 325 millions d’hommes
qui
l’habitent, à l’ouest du rideau de fer, vivent dans la peur de 200 mi
290
litique, économique, et par suite morale. Tout ce
qui
fait le sens même de nos vies. Le dilemme En vérité, l’Europe p
291
ent fétichiste à des « souverainetés nationales »
qui
ont épuisé leurs vertus au xixe siècle et sont devenues en partie fi
292
s ; — sectarisme politique, égoïsme à courte vue,
qui
empêchent les gouvernants autant que les masses de réaliser la nature
293
a n’empêche pas des fractions importantes de ceux
qui
prétendent parler pour l’opinion, et qui disposent des moyens nécessa
294
de ceux qui prétendent parler pour l’opinion, et
qui
disposent des moyens nécessaires dans les parlements et dans la press
295
ne série d’associations et communautés de travail
qui
fonctionnent dès maintenant sur un plan supranational, comme si déjà
296
pe était unie. Fort de ces premières réalisations
qui
lui assurent une base d’utilité technique, le Centre peut aborder mai
297
lliement et un foyer d’initiatives pour tous ceux
qui
ont compris que l’Europe doit s’unir, mais que le développement de l’
298
mune, enfin selon le degré de cohésion éventuelle
qui
se manifestera dans le groupe. L’action individuelle des Amis sera la
299
mission générale du Centre, par l’idéal européen
qui
les anime, et par les tâches communes dont ils assumeront la responsa
300
s orienter, en vue d’une grande tâche historique,
qui
est celle de cette génération. La force dont ils auront besoin est ce
301
es textes juridiques. Elle se fera par des hommes
qui
comprennent que son destin dépend de leur action d’abord. Il faut que
302
le se précisa jusqu’à l’été 1953, et les premiers
qui
en eurent connaissance s’y montrèrent aussitôt favorables. Il s’agiss
303
une Fondation à l’échelle européenne — des hommes
qui
s’étaient signalés dans leur sphère d’influence par leur intérêt acti
304
, banquiers, hommes politiques et intellectuels —
qui
se réunirent le 14 novembre 1953 au Pavillon Henri IV, à Saint-Germai
305
. Elle ne résulte pas de la conférence de Genève,
qui
n’en fut que l’index lisible. Elle se trouve imposée à tous, du seul
306
la puissance atomique. Ce n’est donc pas l’amour
qui
triomphe de la haine, ni la raison des folies partisanes, mais c’est
307
e ce court-circuit, c’est la détente. La question
qui
se pose désormais, dans cette situation « négative », mais qui ouvre
308
ésormais, dans cette situation « négative », mais
qui
ouvre pourtant des avenues, c’est de savoir quelles sont les chances
309
u rideau de fer. La détente, si elle est vraie, à
qui
profitera-t-elle ? Aux échanges culturels que l’Est propose — avec un
310
denauer — à ces échanges plus ou moins contrôlés,
qui
gagnera ? La réponse paraît simple : dans un vrai libre-échange, c’es
311
: dans un vrai libre-échange, c’est le plus fort
qui
doit gagner. Mais sur le plan de la culture, qu’est-ce que la force ?
312
sse. Que penser, s’ils le lèvent aujourd’hui ? Ce
qui
paraît certain, c’est que l’échange est une forme de vie culturelle c
313
t que l’étranger ne puisse se rendre compte de ce
qui
n’existe pas. Vous admettrez que cacher ce qui n’existe pas exige bie
314
ce qui n’existe pas. Vous admettrez que cacher ce
qui
n’existe pas exige bien plus de précautions que se contenter de dissi
315
de précautions que se contenter de dissimuler ce
qui
existe. » Je ne pus qu’acquiescer, et je lui déclarai en riant que je
316
nctionnaire de la Guépéou avait faite à quelqu’un
qui
lui demandait ce que l’on entendait par espionnage : « Vous rencontre
317
a tout à gagner à faire connaître aux Russes « ce
qui
existe ». Et la proposition spectaculaire du président Eisenhower — «
318
. Venez donc voir ! mais laissez-nous regarder ce
qui
se passe chez vous si l’on en croit les communistes occidentaux et vo
319
nte, n’est-ce pas aussi le ressort de notre union
qui
se détend ? Redisons donc que les motifs profonds d’unir l’Europe ne
320
qu’elle est affaiblie par ses propres barrières,
qui
paralysent non seulement sa défense, mais son essor social et culture
321
? Du côté russe, la chose est claire : tous ceux
qui
parleront le feront au nom de Moscou et des principes fixés par le Po
322
cou et des principes fixés par le Politburo. Mais
qui
va parler pour l’Europe ? Les communistes occidentaux et leurs satell
323
oi pas, — dans le style des jumelages de communes
qui
se multiplient fort heureusement dans nos pays. Mais le fait est qu’i
324
calement des dictatures totalitaires. Un dialogue
qui
n’aurait donc lieu qu’entre l’URSS et ses partisans, ou entre l’URSS
325
cience vivante d’une unité de destin et d’avenir,
qui
est la condition nécessaire et presque suffisante de la fédération.
326
s rappelons sans relâche les conditions concrètes
qui
nous paraissent nécessaires pour un dialogue authentique : ce rappel
327
’Europe réelle.) Du côté soviétique, on sait bien
qui
commande, et quelle discipline de pensée se voit exigée de ceux qui p
328
uelle discipline de pensée se voit exigée de ceux
qui
parlent. Mais qui sait si cette discipline ne deviendrait pas, qu’on
329
e pensée se voit exigée de ceux qui parlent. Mais
qui
sait si cette discipline ne deviendrait pas, qu’on le veuille ou non,
330
ncipes, comment les appliquons-nous ? Le problème
qui
est ainsi posé n’est-il pas l’occasion d’un débat, qui ne conduirait
331
st ainsi posé n’est-il pas l’occasion d’un débat,
qui
ne conduirait pas forcément au triomphe d’un des camps sur l’autre, m
332
s à manifester l’esprit de coopération européenne
qui
l’anime, en même temps qu’à resserrer les liens professionnels entre
333
le dialogue, ou simplement de mieux connaître ce
qui
se fait en Occident, demeure très fort chez un grand nombre d’intelle
334
enir des informations scientifiques et techniques
qui
leur manquent encore. Pour les propagandistes officiels du type Ehren
335
résenter la dictature soviétique sous des aspects
qui
flattent notre intelligentsia dans certains de ses préjugés et dans s
336
draient à un désir longtemps frustré de savoir ce
qui
se fait et ce que l’on pense ailleurs, de respirer un peu plus librem
337
tin, et donneront lieu aux propositions concrètes
qui
le terminent. ⁂ Un rappel des phases principales de l’histoire des re
338
ment conquis par des Scandinaves (les Varègues13)
qui
leur imposent leur premier État, et civilisés par Byzance, qui les ch
339
sent leur premier État, et civilisés par Byzance,
qui
les christianise lentement. Rurik, Oleg et Igor, princes semi-légenda
340
énisées, plus l’idéal d’une Troisième Rome, idéal
qui
sera puissant jusqu’à nos jours, mais réservé à une élite (d’Église,
341
et conservateur dans le peuple. (C’est le peuple
qui
s’opposera, avec les Vieux Croyants, et au nom du ritualisme antique,
342
et Vienne, puis plus tard en Espagne et à Paris,
qui
le saluera comme un grand souverain. Pour Daniel Defoe, qui écrit sur
343
uera comme un grand souverain. Pour Daniel Defoe,
qui
écrit sur lui toute une étude, « il est le self-made-man modèle, un R
344
aisonnable et de régulier, quelque chose d’utile,
qui
tienne de la filature et de la caserne, et ne soit pas sans rappeler
345
lâtrie barbare et au mélange babylonien d’idiomes
qui
étaient de règle sous Pierre le Grand. Des architectes, des sculpteur
346
e champ de bataille… L’histoire des deux siècles
qui
suivent la réforme de Pierre le Grand — le xviii e et le xix e — repr
347
e, c’est l’Allemagne, c’est la Prusse de Frédéric
qui
va triompher, de Pierre III à Nicolas Ier, dont « l’empire knouto-ger
348
es directes avec l’Occident. Les officiers russes
qui
ont vu l’Europe reviendront dans leur patrie dotés d’une vision élarg
349
ndre Ier est lui-même un « humanitariste » russe,
qui
s’entretient avec Owen des nouvelles tendances sociales et participe
350
génie national slave, au sein d’une culture neuve
qui
va devenir partie intégrante de la culture européenne. Cette harmoni
351
s à toutes les cultures nationales de l’Europe et
qui
précisément par là garantissent son unité. La renaissance russe (
352
russe (d’Alexandre Ier à Nicolas II) Tout ce
qui
a été créé en Russie depuis Pouchkine relève tant de lui que du xix e
353
les plus illustres. La peinture russe, même celle
qui
, en la personne d’un Ivanov, d’un Sourikov ou d’un Wroubel, est resté
354
ivain) la place dans un messianisme russe, « mais
qui
puise sa force dans une foi profonde en la vocation européenne de la
355
des ombres blanches flottant dans un clair-obscur
qui
vous enveloppe l’âme et vous pique les yeux, la ville semble irréelle
356
nt perdu leur épaisseur, la plaine à perte de vue
qui
continue toujours, l’infinie étendue de l’humble Russie paysanne.
357
vophiles contre occidentalistes Le grand débat
qui
dominera la culture russe pendant tout le xix e siècle sera celui des
358
ne parut point ; et pourtant ce causeur subversif
qui
n’écrivait qu’en français naturellement (le texte publié n’était qu’u
359
re Ier, n’y voyant que son aspect destructeur, ce
qui
leur valut les foudres du camp adverse et déclencha des polémiques qu
360
udres du camp adverse et déclencha des polémiques
qui
durent encore. Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que les slavophiles,
361
intelligentsia — terme latin russifié à la hâte —
qui
apparaît vers le milieu du xix e siècle ? Ce n’est pas l’ensemble des
362
marchands, finalement même quelques paysans). Ce
qui
caractérise un membre de l’intelligentsia, ce n’est pas tant sa quali
363
presque toujours à y introduire le dogmatisme. Ce
qui
, en Occident, était théorie scientifique, sujette à la critique, hypo
364
, pour l’intelligentsia russe, en une affirmation
qui
confinait à la révélation religieuse. Les Russes se donnent tout enti
365
ère. Sans doute y a-t-il là une lacune, un défaut
qui
doit les faire tomber dans la confusion ou dans l’erreur, mais c’est
366
ans l’erreur, mais c’est aussi une sorte de vertu
qui
témoigne d’un élan religieux total de l’âme. L’intelligentsiste russe
367
discussion, mais un dogme, et désormais tous ceux
qui
n’acceptaient pas ce dogme, et, par exemple, les partisans de Lamarck
368
xercée par entente tacite dans le camp opposé, et
qui
s’exprime par l’éreintement féroce dans toutes les feuilles et revues
369
ard de toutes les œuvres et de tous les écrivains
qui
ne veulent point payer un tribut obligatoire aux trivialités révoluti
370
ine inertie de l’opinion, n’occupent pas la place
qui
leur revient de droit… La censure de « gauche » paraît ainsi plus to
371
e de Gogol, de Tolstoï et surtout de Dostoïevski,
qui
en révèle pour la première fois la signification et la portée », dans
372
1922 et 1925, et l’activité des Éditions Academia
qui
se poursuit plus tard encore. Des revues comme Le Monde de l’art, La
373
erne rendit possible celle des icônes. Rien de ce
qui
fut compris, rien de ce qui fut créé à cette époque n’est concevable
374
es icônes. Rien de ce qui fut compris, rien de ce
qui
fut créé à cette époque n’est concevable en dehors de ces nouvelles c
375
randes villes l’odeur fade et sucrée de la fumée,
qui
provoque à la fois la somnolence et l’insomnie. On n’arrivait plus à
376
llemets lui seront empruntés dans cet « aperçu »,
qui
ne prétend à rien d’original. 15. Nicolas Berdiaev, Les Sources et l
377
el des hommes de se connaître et de rechercher ce
qui
unit ». D’où les propositions suivantes : 1. « …que toute censure soi
378
sorte d’attaque nous est connue… Toutefois, ceux
qui
prendront connaissance de l’histoire de notre pays… pourront voir à q
379
17 points)… il contient une série de propositions
qui
constituent une tentative de s’immiscer dans les affaires intérieures
380
l’avenir une telle « liberté d’échanges d’idées »
qui
constituerait une « libre » propagande de guerre ou bien une propagan
381
ain… Nous ne pouvons pas accepter une « liberté »
qui
mènerait au déclenchement d’une activité subversive des déchets de la
382
de la Grande-Bretagne et des États-Unis » — ceux
qui
n’affectent pas « le régime intérieur de tels ou tels États ». On pou
383
efléter dans des accords bilatéraux respectifs ce
qui
intéresse surtout ces pays ». Une proposition de résolution commune,
384
ar nos directives… Que faire, devant une attitude
qui
proclame une liberté totale de commerce, mais exige des interdictions
385
techniques. Aucune indication ne nous est donnée
qui
permette d’espérer que la censure pourrait être allégée, qu’une infor
386
r certains avantages à l’État, spécialement en ce
qui
concerne les connaissances techniques. L’absence de progrès sur le
387
étique est fondé sur des conditions artificielles
qui
ne peuvent tolérer le libre contact avec le monde extérieur. Les diri
388
projet soviétique… ne contient pratiquement rien
qui
puisse permettre un échange d’idées ou d’informations. M. Dulles con
389
partiellement acceptés. Je souligne que tous ceux
qui
concernent le libre-échange d’idées, de nouvelles, d’informations non
390
viétique. Celle-ci ne s’intéresse qu’aux contacts
qui
lui permettraient d’obtenir de précieuses informations technologiques
391
pontanés d’intellectuels européens, curieux de ce
qui
diffère de nous, nos convictions les mieux motivées soit religieuses
392
rmé (sans toujours l’appliquer sévèrement22) mais
qui
prévaut au plus haut degré sous le régime actuel, pour des raisons hi
393
éliminerons par principe toutes les propositions
qui
pourraient contenir un piège politique ou cacher une manœuvre de prop
394
endrons pas à notre compte, dans les propositions
qui
suivent, les demandes « inacceptables » aux yeux des dirigeants sovié
395
séquent doit l’être. Nous nous bornerons, dans ce
qui
suit, à proposer des modes ou formes de dialogue qui ne nous paraisse
396
suit, à proposer des modes ou formes de dialogue
qui
ne nous paraissent point passibles des reproches que les dirigeants s
397
de quelques exemples, ces propositions de départ,
qui
sont toutes susceptibles de modifications et de mises au point éventu
398
galement on la déclarât souhaitable. Or, c’est ce
qui
vient de se passer. Le romancier A. Cholokhov publiait il y a peu de
399
ain dans l’autocritique (de la société où il vit,
qui
le publie et le lit). 3. Condition de l’écrivain et puissances d’arge
400
ussion sur les principes. Telle est la conviction
qui
inspire les deux propositions suivantes : Équipe de sociologues.— De
401
onc une convergence des besoins et des curiosités
qui
ouvre une possibilité pratique de coopération. Un groupe restreint de
402
btenir, ni quant à la valeur des contacts humains
qui
peuvent s’établir au cours d’un effort commun et prolongé. C. Expo
403
paradoxe de l’expression), non spectaculaires, et
qui
ne cherchent pas à attirer la grande masse inéduquée, mais les artist
404
ts. Le cinéma détient une puissance de suggestion
qui
déborde largement son message explicite, et ménage un espace immense
405
ons donc de limiter les échanges à quelques films
qui
seraient jugés par chaque partie soit représentatifs de son mode de v
406
tov). On retomberait alors dans la guerre froide,
qui
est la guerre tout court sur le plan de la culture. Nous avons toutes
407
ourquoi nous sommes prêts à accepter des échanges
qui
seraient libres chez nous, mais « autorisés » chez les Russes. Et cel
408
rtu de notre désir d’aboutir à si peu que ce soit
qui
puisse servir la paix, — objectif proclamé sans relâche par les Sovié
409
in d’octobre 1955. 26. À un journaliste français
qui
lui demandait l’autre jour (7 décembre 1955) pourquoi l’URSS interdis
410
… Le chemin de l’art décadent est trop facile. Ce
qui
est facile se répand vite… Picasso par exemple… Les décadents, surréa
411
reste le même : créer une autorité supranationale
qui
sera finalement capable de parler au nom des quelque 330 millions d’E
412
ais la méthode, au fond, n’est pas renouvelée. Ce
qui
a échoué, c’est un essai de faire l’Europe par le moyen d’un traité m
413
En somme, ce qu’on « relance », c’est la méthode
qui
a réussi une première fois pour la CECA, échoué ensuite à l’occasion
414
ir si la méthode elle-même est la meilleure. Ceux
qui
pensent surtout au succès de la CECA répondent oui, ceux qui pensent
415
surtout au succès de la CECA répondent oui, ceux
qui
pensent davantage à l’échec de la CED répondent non, et ceux qui pens
416
antage à l’échec de la CED répondent non, et ceux
qui
pensent à la succession chronologique des deux événements hésitent, v
417
sont les autres méthodes proposées ? Il y a celle
qui
consisterait à faire l’Europe non par pièces et morceaux peu à peu im
418
s politiques. Elle cherche à construire une union
qui
serait l’expression organique d’une vaste et complexe réalité humaine
419
arvienne (peut-être) à les départager un jour… Ce
qui
nous semble sûr, c’est qu’aucune de ces méthodes n’a de chances d’abo
420
liberté et d’invention de l’homme, dans un monde
qui
l’attaque quand elle faiblit, mais ne cesse d’avoir besoin d’elle.
421
ersonalia (février 1956)aj ak M. Pierre Moser,
qui
fut, jusqu’à l’automne dernier, le directeur de l’Institut internatio
422
Union de l’Europe occidentale, voire de l’Unesco,
qui
leur ont apporté des solutions encore partielles mais concrètes. Plus
423
horde les capacités de ceux — trop peu nombreux —
qui
s’y sont consacrés jusqu’ici, avec des moyens scandaleusement limités
424
chains, un groupe d’études de vingt-deux membres,
qui
sera chargé de discuter les rapports préparés par des savants, histor
425
e. « Le client essentiel du peintre est l’État »,
qui
lui commande des sujets déterminés, lui achète des toiles et les expo
426
tesse de huit ans les jeunes Russes de 4 à 18 ans
qui
exposent dans une galerie de Londres. « Réalisme photographique rappe
427
mis la convocation d’une conférence d’éducateurs,
qui
s’est tenue à Genève du 18 au 20 mai 1953, et dont est né le Bureau e
428
os peuples. De là les trois articles synthétiques
qui
forment le corps de ce numéro, et qui n’ont d’autre ambition que de p
429
ynthétiques qui forment le corps de ce numéro, et
qui
n’ont d’autre ambition que de présenter sous un juste éclairage l’esq
430
éenne de la Fondation. Le texte d’Henri Brugmans,
qui
leur fait suite, aborde de face, et d’un point de vue plus militant,
431
rivées d’éducation populaire (ou adult education)
qui
essaient de subvenir à ses carences. Il était nécessaire de rappeler
432
au jeune disciple un respect religieux des rites
qui
sont censés gouverner le réel (par exemple : rendre la terre et la fe
433
ociété, et l’on développe en lui un sens critique
qui
lui permettra de mettre en question les « résultats » mêmes qu’on lui
434
e tout prestige sacré, est distribuée à n’importe
qui
, sans autres graduations que celles qu’impose l’âge de l’élève. Le fa
435
ique. Peut-on ramener tous ces contrastes à celui
qui
oppose, d’une manière globale, les sociétés fondées sur le respect de
436
nommée européenne. Sera « bon Européen » l’homme
qui
aura su réaliser cet équilibre, et bon éducateur, celui qui ne cesser
437
u réaliser cet équilibre, et bon éducateur, celui
qui
ne cessera d’y tendre. Deux extrêmes, et comment ils se rejoignent
438
pas envie de faire de l’arithmétique ce matin (et
qui
en a jamais envie ?) on lui répond en souriant qu’il n’a qu’à faire a
439
ces de pensée tendent à disparaître avec les mots
qui
les traduisaient… Le niveau éducatif s’abaisse jusqu’au plus bas comm
440
ar le moyen d’innombrables activités « sociales »
qui
absorbent les heures libres après la classe. Résultat global : baisse
441
ici la spécialisation dirigée par l’État. L’élève
qui
a réussi ses épreuves de sortie (après dix ans d’école) peut entrer d
442
technique se divise en cinq branches principales,
qui
se subdivisent en 24 sous-branches, comprenant 295 spécialités et 510
443
de marxisme-léninisme et de propagande du Parti,
qui
n’occupent que 6 % des études, 27 % étant consacrés aux sciences et 6
444
ollectivité interprétés par le Parti et son État,
qui
déterminent l’éducation, ou pour mieux dire, le dressage utilitaire d
445
deux excès conduisent à des résultats analogues,
qui
sont le déclin du sens critique, la non-résistance aux modes ou aux r
446
gés. C’est ce type d’homme en équilibre dynamique
qui
mérite le nom de personne, et qui reste le but de toute éducation non
447
libre dynamique qui mérite le nom de personne, et
qui
reste le but de toute éducation non seulement en Europe mais pour l’E
448
iner à la faveur d’un savant dosage. Car un homme
qui
ne serait préparé qu’à la liberté, sans responsabilité, ne serait pas
449
ilité, ne serait pas vraiment libre ; et un homme
qui
n’aurait subi qu’un dressage, sans liberté de choix, ne deviendrait p
450
ucoup moins claires. Comme il est d’une famille «
qui
a toujours été de droite », ou d’un milieu social « qui ne peut être
451
toujours été de droite », ou d’un milieu social «
qui
ne peut être que de gauche », ou encore comme il est en révolte contr
452
ntre elles — alors qu’il s’agit d’élire un député
qui
devra, lui, voter sur des problèmes nouveaux, qui lui échappent d’ail
453
qui devra, lui, voter sur des problèmes nouveaux,
qui
lui échappent d’ailleurs tout autant qu’à son électeur de hasard ou d
454
ropéen, dans les conditions que j’ai décrites, et
qui
sont hélas bien réelles, se sente un homme responsable ? Les communis
455
sable ? Les communistes sont les seuls parmi nous
qui
aient gardé le souci de former des élites, des « cadres », si l’on ve
456
onnent une explication « infaillible » de tout ce
qui
se passe. Conception fausse, explication démentie par les faits, tant
457
vilisation ; — ce que sont les forces principales
qui
le dominent, les désirs ou les rêves qui le guident et qui déterminen
458
ncipales qui le dominent, les désirs ou les rêves
qui
le guident et qui déterminent ses structures économiques et politique
459
minent, les désirs ou les rêves qui le guident et
qui
déterminent ses structures économiques et politiques ; — comment ces
460
a vain de parler « d’unir l’Europe » à des hommes
qui
ne savent pas quel est l’état du monde. Ils ne verront l’union comme
461
monde nouveau, rendre attentif aux liens concrets
qui
unissent la plus petite de nos communes aux destinées du continent, t
462
ort nécessaire en vue de l’éducation des citoyens
qui
feront et vivront notre fédération. Il va de la réalité mondiale à ce
463
re et doit être opéré en même temps : c’est celui
qui
consiste à intégrer le jeune individu dans sa communauté ou ses commu
464
communauté ou ses communautés locales. Car celui
qui
aura pris conscience de ce qu’il peut faire dans son rayon découvrira
465
rayon découvrira bientôt, en agissant, les liens
qui
unissent son existence de tous les jours à des réseaux de forces et d
466
ourra prendre enfin, à son échelle, des décisions
qui
auront un sens, un prolongement possible au-delà de son horizon. Déco
467
même éducateur. Or ce sont ces seuls responsables
qui
voudront l’Europe et la feront, et non les « militants » de bonne vol
468
feront, et non les « militants » de bonne volonté
qui
nous répètent « unissez-vous ! » mais gardent les mains dans leurs po
469
esponsables ; mais pas d’élite sans une éducation
qui
oriente l’individu dans le monde actuel et qui l’intègre d’une manièr
470
on qui oriente l’individu dans le monde actuel et
qui
l’intègre d’une manière active dans le milieu où il peut agir. Où
471
gnement plus concrètes et plus proches de la vie,
qui
prennent place à côté des heures et au-delà des périodes scolaires. L
472
ustrer d’une manière efficace au moyen d’exemples
qui
touchent directement la vie de l’habitant. Ces exemples, il s’agit ma
473
a mesure des jeunes les plus entreprenants : ceux
qui
attendaient un but digne qu’ils s’y dévouent, et qui demain voudront
474
attendaient un but digne qu’ils s’y dévouent, et
qui
demain voudront l’Europe comme leur avenir. 27. On a vu en Europe
475
exte est précédé du chapeau suivant : « Les pages
qui
précèdent ont esquissé à grands traits un tableau de l’éducation en E
476
tion en Europe, et signalé les problèmes généraux
qui
se posent dans ce domaine, au xxe siècle. Cette orientation prélimin
477
ns un ensemble enfin viable à l’échelle mondiale (
qui
est celle du xxe siècle), ne cesseront de se heurter à l’obstacle ma
478
jugés antiques et d’ignorance. Seuls, les esprits
qui
auront vraiment “saisi” la nécessité de l’union, pourront devenir des
479
956)aw Ceux de nos amis, proches ou lointains,
qui
visitent pour la première fois notre Villa Moynier dans son grand par
480
s ce cadre ? » Nous essayons de leur expliquer ce
qui
se passe dans nos bureaux, pratiquement et au jour le jour… Et pourqu
481
sessions de travail de 2 à 3 jours chacune, voilà
qui
ne semble pas une tâche surhumaine, encore qu’on se rende mal compte,
482
au sens très large où nous prenons le mot), voilà
qui
pose des problèmes passionnants pour le très petit groupe de collabor
483
de l’Europe, les confronter avec les possibilités
qui
existent ou peuvent être créées, et concevoir des solutions pratiques
484
e devrait intéresser, les persuader de venir — et
qui
, de nos jours, n’est pas plus ou moins « surchargé » ? — puis leur pr
485
avons publié deux numéros spéciaux de ce bulletin
qui
représentent un effort original : sur les relations culturelles avec
486
’est encore peu, au regard de nos plans. Les mois
qui
viennent doivent être ceux de la récolte effective des résultats ! Co
487
-Inde — pour ne parler que de ceux de nos projets
qui
, déjà, ont été conduits tout près de la ligne de départ… Que les résu
488
te » et sauvée par des plans, mais par des hommes
qui
la voudront de toute leur âme. Notre effort principal reste de les tr
489
munauté européenne des guildes et clubs du livre,
qui
organise le Prix. Les jurés ont considéré en dernier choix plusieurs
490
dant des qualités littéraires particulières, mais
qui
cependant n’ont pas semblé répondre suffisamment au second critère. S
491
exte appelle quelques explications pour le public
qui
s’intéresse au sort présent de la littérature. La formule du Prix org
492
a mode. Le nombre des écrivains de quelque talent
qui
ne sont pas engagés par contrat avec au moins un éditeur devient infi
493
furent de loin les meilleurs — ce sont aussi ceux
qui
avaient le moins besoin d’être révélés par le Prix… Il semble donc qu
494
nouvelle, d’ores et déjà soumise à la Communauté
qui
en décidera lors de sa prochaine assemblée générale, cet automne. a
495
te comme la patrie du conservatisme — « rira bien
qui
bougera le dernier ! » serait sa devise — ce petit livre incisif trad
496
le Progrès à tous les Européens. Les autres défis
qui
occupent nos forces sont secondaires : celui du monde communiste, cel
497
cains et des Russes. On leur en propose le moyen,
qui
est de vivre à l’âge de l’Europe. Mais cela suppose une révolution :
498
nature », et nos peuples préféreront bientôt ceux
qui
oseront leur dire « que l’Europe est une idée violente ». (Il ne s’ag
499
». Ils peuvent modeler le régime du xxie siècle,
qui
fascinera les marxistes. Ou enfin cette conclusion, qui dit si bien
500
cinera les marxistes. Ou enfin cette conclusion,
qui
dit si bien l’angoisse de tous les militants de l’Europe unie : Ce q
501
isse de tous les militants de l’Europe unie : Ce
qui
est européen, c’est l’insatisfaction créatrice, et la volonté de tran
502
ompris cette chose qu’est l’homme. Mais aussi, ce
qui
est humain, c’est l’orgueil de la créature, et l’obstination à conser
503
l de la créature, et l’obstination à conserver ce
qui
est établi. C’est pourquoi il faut savoir, pour répondre à l’interrog
504
local, de « Volkshochschule », de « settlement »,
qui
ne souhaite pouvoir bénéficier des expériences faites ailleurs, des t
505
on populaire groupe le plus vaste public organisé
qui
puisse être atteint en Europe par ceux qui se préoccupent de répandre
506
ganisé qui puisse être atteint en Europe par ceux
qui
se préoccupent de répandre la culture et l’idée européennes. Une fédé
507
septembre 1956)bc bd Il y avait le prix Nobel,
qui
est mondial. Il y avait d’innombrables prix nationaux et locaux, plus
508
plus ou moins spécialisés. Mais il n’y avait rien
qui
pût attirer l’attention d’un vaste public sur des œuvres nouvelles de
509
s’adressa aux guildes du livre. Ces entreprises,
qui
se sont rapidement développées après la guerre, ont réussi à créer un
510
isir dans une production qu’on connaît mal, voilà
qui
intimide des centaines de milliers de lecteurs potentiels.) En mai 19
511
rits, le jury ne trouva pas cette fois-ci d’œuvre
qui
lui parut à la fois adaptée au public des guildes membres (public qui
512
ois adaptée au public des guildes membres (public
qui
dépasse aujourd’hui 900 000 lecteurs) et présentant un intérêt assez
513
embre 1956)be bf Innombrables sont les agences
qui
fournissent à la presse des nouvelles sur les crimes (politiques et p
514
ès dans l’ordre intellectuel, social et moral. Et
qui
se préoccupe d’informer les Européens sur les problèmes vitaux de leu
515
avenir immédiat, sur les résultats des recherches
qui
manifestent le génie occidental, et sur les raisons d’espérer que nou
516
ra chaque mois un bulletin destiné à la presse et
qui
s’efforcera de combler cette lacune. Trois éditions différentes, en f
517
ans notre civilisation, et l’ensemble des efforts
qui
se poursuivent dans le même sens. Les informations sur les autres ins
518
évolution inévitable, déjà sensible aux USA, mais
qui
doit être orientée dès le début dans un sens positif et créateur. b
519
’ensemble, quelques conférences éloquentes : rien
qui
puisse satisfaire notre homme. Nous savons assez bien ce qu’il voudra
520
tes les réponses en quelques pages. Quelque chose
qui
soit à la fois documenté et décanté, pressant et objectif, complet et
521
sa mise au point finale lorsque la catastrophe «
qui
n’a de nom dans aucune langue » a fondu sur un peuple européen. Falla
522
gnage, comme une exhortation à répondre à l’appel
qui
survit au martyre de Budapest. Il faut absolument faire l’Europe, et
523
mais, à nos frères asservis de l’Est, à tous ceux
qui
sont morts pour « l’Europe notre mère », comme le disait un de leurs
524
le la force de résister aux pressions formidables
qui
s’exercent contre eux de l’extérieur. La crise de Suez a illustré cet
525
, le monde arabe soutenu par le groupe de Bandung
qui
est l’Asie tout entière et une partie de l’Afrique, l’URSS nous menaç
526
conomique, et parce qu’il n’est aucun de nos pays
qui
puisse encore s’en tirer seul. Illustration : nous souffrons tous d’u
527
s souffrons tous d’une certaine pénurie d’essence
qui
affecte également tous nos peuples, sans distinguer entre les bons et
528
lémentaire et salutaire, pour beaucoup d’étourdis
qui
n’avaient pas remarqué que nous sommes tous, en Europe, dans le même
529
litiques. La jeunesse se réveille dans les villes
qui
préparent l’élection d’un « Congrès du peuple européen ». La presse d
530
Match et Réalités, publient des appels à l’union
qui
ont l’éloquence urgente des faits et d’une sûre documentation. Les pa
531
à l’idée révolutionnaire qu’il n’y a plus d’îles
qui
comptent dans le monde actuel et que la Grande-Bretagne est une parti
532
iles multipliés sur le chemin de l’union par ceux
qui
n’ont pas encore vu le danger que nous courons tous ? La leçon de
533
marché commun, que si l’on surmonte les obstacles
qui
s’opposent à l’union immédiate, et qui résident principalement dans l
534
obstacles qui s’opposent à l’union immédiate, et
qui
résident principalement dans les esprits : préjugés hérités d’une his
535
ée sans recours, mais on l’imite partout. Et ceux
qui
se croyaient sûrs de recueillir ses dépouilles, au nom de l’Avenir et
536
’Avenir et d’une Histoire fatale, ce sont ceux-là
qui
ont vu se révolter contre eux, au nom de l’Europe précisément, la jeu
537
l’esprit de démission, d’autodénigrement morbide,
qui
affecte une bonne partie de notre « intelligentsia » trop longtemps f
538
avenir de l’Europe. C’est enfin la même intention
qui
rend compte du choix des sujets de nos derniers numéros spéciaux : É
539
en 1956, L’Europe et l’École en 1957. Les mois
qui
viennent vont sans doute enregistrer d’importants progrès vers l’unio
540
discuter les problèmes politiques avec les aînés
qui
s’y connaissent, ou à lire pour son compte des ouvrages qui le renden
541
nnaissent, ou à lire pour son compte des ouvrages
qui
le rendent capable de repenser ou de critiquer les vérités reçues sur
542
rs scolaires, devenus pour lui seconde nature, et
qui
lui sembleront par suite indiscutables, comme les proverbes, comme le
543
s, ou d’on ne sait quels « ennemis héréditaires »
qui
ont cessé de l’être depuis longtemps, tandis que de puissants ennemis
544
dire aux racines de l’Europe de demain. Les pages
qui
suivent apporteront d’abord des études générales sur ce qu’il faut fa
545
faut faire, puis une série d’informations sur ce
qui
se fait déjà. Nous préparons dès maintenant, comme suite à ce numéro,
546
a Suisse conserve une situation privilégiée, mais
qui
ne peut se prolonger longtemps si ses voisins ne se relèvent pas des
547
ont mis fin à la puissance mondiale de l’Europe,
qui
dominait la planète depuis des siècles. Deux grands empires unifiés e
548
s la puissance politique, économique et militaire
qui
était autrefois celle de l’Europe. Les Russes dominent les pays de l’
549
système d’aide financière dit « plan Marshall »,
qui
aboutit à la création de l’Organisation européenne de coopération éco
550
ltatif. Il n’a pas de pouvoir exécutif. Les États
qui
le composent gardent toute leur souveraineté. Le Conseil est donc aus
551
but est de supprimer progressivement les douanes
qui
les séparent. Ainsi se trouve ouvert un vaste espace où le commerce s
552
êcher la Suisse de coopérer avec les institutions
qui
ont pour but d’unir nos peuples. Les intérêts de la Suisse et ceux de
553
i que l’année dernière a paru un livre de lecture
qui
contient de fort belles pages sur l’Europe par Gonzague de Reynold. M
554
es autres à quelques-uns des principaux problèmes
qui
se posent aux organisateurs de festivals. Le nombre et la nature des
555
e notre temps. ⁂ Quels problèmes ? dira l’amateur
qui
se contente bien de son plaisir. Qu’il songe pendant quelques instant
556
succès si rapidement croissant au xxe siècle et
qui
traduit dans le domaine des arts une remarquable transformation des m
557
, il y a tous les acheteurs de disques, tous ceux
qui
jouent d’un instrument, les chorales populaires, les Jeunesses musica
558
ébordant infiniment les petits cercles de l’élite
qui
la cultivaient autrefois. Mais elle est devenue en même temps un fact
559
re croissant de familles et d’individus. Bref, ce
qui
n’était autrefois que pur divertissement est passé au rang d’industri
560
mment déjà la seconde révolution industrielle, et
qui
promet des loisirs plus étendus à un nombre croissant d’hommes et de
561
le des festivals, et foisonnement des entreprises
qui
prennent ce nom. Sur la définition d’un festival Les promoteurs
562
ve ». C’est pourtant, à quelques nuances près, ce
qui
s’est produit. Personne n’a récusé les formules proposées, ou n’en a
563
ouvent entièrement. Mais nombreux sont aussi ceux
qui
souhaitent : — soit d’atténuer l’insistance sur « l’accord entre les
564
nt de plaisir à Copenhague qu’à Budapest », voilà
qui
est sûr ; mais en revanche, Mozart peut donner plus de joie à Salzbou
565
s) se présentent tout d’abord à l’esprit de celui
qui
médite sur une définition du festival en tant que fête, car le cadre
566
Ce serait donc ici le « caractère expérimental »
qui
définirait l’atmosphère spécifique de la manifestation. L’une de ces
567
e part, devant le foisonnement des manifestations
qui
se baptisent « festivals », il importait de trouver une base de jugem
568
er. La suggestion de créer un jury international,
qui
aurait recours à ces critères pour décerner ou non l’étiquette de « f
569
is posée, et que l’idée ne semble pas absurde. Ce
qui
serait absurde, ce serait évidemment de prendre cette idée au pied de
570
définitive des festivals, ni rassembler tous ceux
qui
sont dignes du nom. Quelques-uns, non des moindres d’ailleurs, n’y on
571
l’Europe en associant des festivals ? » Le nigaud
qui
a dit cela ne mérite pas une réponse, mais voici qui est sérieux : la
572
a dit cela ne mérite pas une réponse, mais voici
qui
est sérieux : la musique est d’Europe, en ce sens qu’elle est liée à
573
a nature, étant née du complexe physico-spirituel
qui
a formé l’homme européen et qui le définit le mieux, quand on le comp
574
physico-spirituel qui a formé l’homme européen et
qui
le définit le mieux, quand on le compare à l’homme d’autres cultures
575
ché à le résoudre d’une manière unilatérale. Ceux
qui
insistent surtout sur la nécessité de maintenir bien vivantes les tra
576
propositions concrètes les conclusions générales
qui
me semblent résulter de notre enquête. bl. Rougemont Denis de, «
577
des conclusions de cet important groupe d’études,
qui
proposait de répondre à la question suivante : « Que se passerait-il
578
ique. 1952. Rédaction de 25 plans de causeries,
qui
seront publiés par la Campagne européenne de la jeunesse en sept lang
579
risques et périls, ne tentait de les assumer. Ce
qui
pouvait être réalisé sans plus attendre, avec les moyens disponibles,
580
arder pour champ d’action la Grande Europe, celle
qui
doit un jour regrouper tous nos peuples, de Gibraltar à l’Oural si po
581
de faire face aux nouvelles possibilités d’action
qui
se dessinent ? Il nous paraît que trois tâches principales devraient
582
Elle traduit les diversités réelles et organiques
qui
sont l’une des sources de la vitalité de notre culture. Il ne s’agit
583
t de leurs ressources — mais celles-là seules ! —
qui
bénéficieraient d’une intégration plus poussée. À l’heure où les inst
584
ération de peuples embarqués pour un même destin,
qui
négligerait encore la recherche d’avant-garde et l’éducation générale
585
’une manière systématique l’une des grandes idées
qui
avaient présidé à la création du CEC et qu’il doit s’attacher mainten
586
on constante d’idéologies nées de ses œuvres mais
qui
lui opposent désormais un visage méconnaissable et parfois hostile, l
587
nde actuel. Il y a plus. Les difficultés immenses
qui
naissent du contact inévitable entre notre culture libérale et techni
588
la nécessité de Relations culturelles européennes
qui
se fait jour. Le besoin d’une coordination entre nos forces culturell
589
es sont les perspectives immédiates et prochaines
qui
s’ouvrent à l’action du CEC, parce qu’il a su durer et préparer des v
590
la nécessité de notre union. De ces négociations,
qui
se poursuivirent pendant plusieurs années, marquées par les rencontre
591
vue d’une généralisation ultérieure des méthodes
qui
se seront révélées les plus efficaces. C’est dire que les échecs poss
592
et de souvenirs antiques (grecs et romains), mais
qui
était en voie de dépeuplement, voir si l’on peut donner à ses habitan
593
oupant les responsables locaux et les professeurs
qui
ont conduit l’enquête sociologique, pour en tirer les conclusions imm
594
cution. Le CEC a initié une enquête sociologique,
qui
est conduite par le Prof. Lajugie (de Bordeaux), directeur de l’Insti
595
urope », organisé par le mouvement « Communita » (
qui
est chargé de conduire l’expérience) et avec la participation de repr
596
llance. La presse locale rend compte des travaux,
qui
ont trouvé également un large écho dans la presse de la Péninsule. L’
597
eux définir ainsi les tâches précises et l’esprit
qui
doit les animer. Des possibilités nouvelles sont apparues, notamment
598
éfinitifs acquis jusqu’ici sont ceux de Fribourg,
qui
montrent qu’une expérience réussie se prête aussitôt à une répétition
599
iapositives en 1958, selon les directives du CEC,
qui
rédigera les commentaires. Le Conseil de l’Europe et la CECA ont acce
600
des ouvrages retenus par la collection. Ce projet
qui
ne manquait pas d’ambition et auquel on ne connaissait pas de précéde
601
re et sur le vocabulaire de la science politique,
qui
seront fournis par le Conseil de l’Europe. La publication du premier
602
iatement la signature des contrats d’association,
qui
doit avoir lieu au printemps. bp. Rougemont Denis de, « Pool europ
603
me un simple organe d’information sur les travaux
qui
se poursuivaient au CEC, le bulletin a paru sous cette forme de 1952
604
ie européenne, préparée avec l’aide de l’ΑΙΕΕ, et
qui
atteint rapidement un tirage très supérieur à celui des bulletins ord
605
d’un tirage initial moyen de 10 000 exemplaires,
qui
paraissent annuellement. Sur ces six bulletins, un seul présente l’en
606
exercé dans la plupart de nos pays une influence
qui
peut être mesurée par les comptes rendus de presse, mais plus encore
607
, mais plus encore par les très nombreux articles
qui
s’en sont inspiré, parfois littéralement, les conférences, et même le
608
les conférences, et même les films documentaires
qui
en ont déjà été ou qui vont en être tirés. De même, Promesses du Marc
609
me les films documentaires qui en ont déjà été ou
qui
vont en être tirés. De même, Promesses du Marché commun a été le seul
610
elles sur les langues parlées en Europe. Où ? par
qui
? par combien ? depuis quand ? Données correspondantes sur l’Asie, l’
611
donc une énergie, que nous désignerons par E, et
qui
est égale au produit de sa masse (étendue, matières premières, popula
612
de sa culture, ce serait vouloir la faire sans ce
qui
la définit : il s’agit donc de rendre à la culture sa fonction créatr
613
nces, à des hommes éminents dans leur branche, et
qui
, par suite, auront compris que les solutions aux problèmes qu’ils se
614
es limites d’un État, découpage souvent hasardeux
qui
prétend faire coïncider en dépit de toute évidence la langue et l’éco
615
s, ingénieurs, médecins, juristes : les questions
qui
peuvent les grouper et qui appellent un effort commun ne sont pas nat
616
ristes : les questions qui peuvent les grouper et
qui
appellent un effort commun ne sont pas nationales mais humaines, et n
617
u siècle et des ambitions raisonnables d’un homme
qui
veut créer, diriger et servir. Éducation des responsables de demain,
618
Éducation des responsables de demain, la minorité
qui
comptera. L’avenir de l’Europe dépend essentiellement des possibilité
619
u jugement, et c’est ici l’information européenne
qui
en tiendra lieu. Bien entendu, il s’agit d’autre chose que de multipl
620
e de préparer le terrain, d’éclairer les réalités
qui
comptent vraiment, et de situer l’Europe et ses problèmes dans le gra
621
nombre possible d’Européens, mais d’abord à ceux
qui
détiennent une responsabilité quelconque à n’importe quel niveau de n
622
ppeler constamment à l’opinion (et d’abord à ceux
qui
la font !) nous paraissent être les suivants : — Le renversement de l
623
mble par les grands empires et les grandes unions
qui
se sont dressés de toutes parts depuis 1945 ; mais se montrant incapa
624
ous les peuples. Or ces produits sans les valeurs
qui
les ont rendus possibles et qui en règlent ou modèrent l’usage, d’une
625
sans les valeurs qui les ont rendus possibles et
qui
en règlent ou modèrent l’usage, d’une part sont retournés contre l’Eu
626
s cultures différentes, plus ou moins archaïques,
qui
les adoptent. — Le déficit énergétique de l’Europe, et la dépendance
627
déficit énergétique de l’Europe, et la dépendance
qui
en résulte (Moyen-Orient, Afrique du Nord et Amériques). — La colonis
628
S d’un quart de la population européenne à l’Est,
qui
dans sa grande majorité souhaite sa libération, c’est-à-dire son reto
629
olitiques.) — La communauté d’origines et de buts
qui
définit la culture, la civilisation et le mode de vie des Européens q
630
réalité nos matérialistes pratiques, en Occident,
qui
croient à la force des choses, dès lors qu’ils s’imaginent pouvoir co
631
tiennent la culture pour un luxe. Mais c’est elle
qui
a produit leurs richesses. Car ce ne sont pas eux, après tout, qui on
632
rs richesses. Car ce ne sont pas eux, après tout,
qui
ont créé les moyens de la puissance de l’Europe ; ce ne sont pas eux,
633
ce de l’Europe ; ce ne sont pas eux, par exemple,
qui
ont inventé la machine à calculer, ni même la brouette, c’est Pascal
634
mencée. Maintenant il faut souffler sur la flamme
qui
couve. Nous n’avons plus beaucoup de temps. Quant aux objectifs génér
635
e sans appuis mais avec la passion lucide de ceux
qui
luttent contre la montre, nous les résumerons comme suit : elle consi
636
s profonde de la communauté d’origines et de buts
qui
définit le mode de vie européen ; — une éducation de la liberté, créa
637
e et réaliste contribuant à susciter des volontés
qui
trouveront les moyens requis, ou les créeront. 38. Rappelons que l
638
urope digne de ce nom (si l’on tient compte de ce
qui
la distingue dans le monde). Ces deux nécessités, rythme et finalité,
639
i nous est-il assuré ? On est parti, bien sûr, et
qui
dit mieux ? Mais que feront d’ici-là tous nos autres pays ? Et ceux d
640
te39. Je connais les nécessités de la propagande,
qui
est action, et qui exige des choix sans équivoque, voire des partis p
641
s nécessités de la propagande, qui est action, et
qui
exige des choix sans équivoque, voire des partis pris polémiques. On
642
contradictoires. Il recherche en tout l’optimum,
qui
ne peut jamais être obtenu par la suppression d’une des réalités anti
643
l direct au peuple ; enfin une méthode culturelle
qui
prétend à la fois informer les masses et favoriser la créations d’éli
644
droite, en sont restés à une logique arithmétique
qui
n’a pas inventé la bombe H, laquelle domine pourtant la situation du
645
xistent pas hors des contradictions irréductibles
qui
font le drame et la grandeur de l’Occident. Convergence des méthod
646
odes Du point de vue fondamentalement européen
qui
est celui de notre Centre et qui inspire sa méthode, quel intérêt édu
647
alement européen qui est celui de notre Centre et
qui
inspire sa méthode, quel intérêt éducatif et culturel présentent les
648
e depuis Marx ; et l’on espère que les mouvements
qui
s’en réclament sauront l’approfondir et l’illustrer avec autant de pa
649
era incapable de soutenir les procès en paternité
qui
diviseront nos successeurs41. Ces jeux restent frivoles, même si l’on
650
s les mouvements, associations et pressure groups
qui
se réclament des diverses méthodes qu’on vient de décrire. Résumons e
651
e les autres répliquent : — Vous voulez une union
qui
ne serait pas vraiment l’Europe ! Nous avons nos Bleus et nos Verts e
652
ch, deux camps une politique, dans une démocratie
qui
« joue ». Mais ce sont vingt partis, dix-huit États, et d’innombrable
653
les groupes économiques, et toutes leurs presses,
qui
entretiennent le tohu-bohu de gaffes parfois tragiques, d’actions dés
654
rêts divergent par ailleurs. C’est notre désunion
qui
les groupe aujourd’hui. Une Europe fédérée, capable de mener une poli
655
ce et succès la solution des problèmes différents
qui
se multiplient autour de nous, tels que la libération des pays de l’E
656
, et l’aide aux pays sous-développés. Aux menaces
qui
ne cessent de grandir à nos portes, nous ne pourrons opposer à temps
657
nt à ses données et incertaine quant à son issue,
qui
ne dépend de vous qu’en partie, mais cette partie vous intéresse au p
658
sa culture, car ce serait faire l’Europe sans ce
qui
la définit ; ce serait faire autre chose que l’Europe, quelque chose
659
ait faire autre chose que l’Europe, quelque chose
qui
ne nous intéresse pas nécessairement. Et voici la situation concrète
660
’elles se révèlent conformes ou non aux décisions
qui
pourront être prises ailleurs, et qu’il vous appartient d’influencer,
661
ncer en temps utile sur les questions à débattre,
qui
se trouvent avoir fait l’objet de fréquentes discussions, depuis dix
662
mercie particulièrement les auteurs des rapports,
qui
ont tenu des promesses qu’ils croyaient imprudentes, mais vous voyez
663
que les instances européennes, saisies du projet
qui
nous occupe, sont en droit, mais aussi en devoir — me semble-t-il — d
664
répondre à ce double besoin ? Car c’est bien lui
qui
constitue, à notre avis, la substance réelle des débats soulevés péri
665
utour de l’idée d’une Université européenne, idée
qui
ne cesse d’être vague que pour devenir inquiétante aux yeux de beauco
666
es mathématiques ou la littérature) d’une manière
qui
serait plus spécifiquement « européenne » que l’ordinaire. Enfin, il
667
mer des juristes ou des économistes, par exemple,
qui
seraient dits « européens » parce qu’ils auraient étudié tous les dro
668
d’Européens synthétiques. Elle a besoin d’hommes
qui
soient aussi bien formés que possible dans une spécialité donnée mais
669
rmés que possible dans une spécialité donnée mais
qui
, en même temps, prennent conscience de l’ensemble culturel et humain
670
devra donc répondre aux deux exigences suivantes,
qui
le définissent : a) offrir à des gradués de certaines branches l’accè
671
s réguliers dans les universités existantes. Ceux
qui
auront à en tirer parti (pour la recherche ou l’application) les assi
672
r ingénieurs, patronné par la FEANI et le CEC, et
qui
doit se tenir à Lausanne en 1959, consacrera un tiers du temps aux pr
673
des stages d’études européennes par professions,
qui
répondraient, eux aussi, à un besoin souvent exprimé en Europe. Agric
674
tes, sociologues, pharmaciens, hygiénistes, etc.,
qui
ont à faire face à des problèmes professionnels se posant à l’échelle
675
nc que la solution la plus réaliste des problèmes
qui
ont conduit à évoquer l’idée d’une Université européenne devrait être
676
ignifie le métier, l’habileté technique, et celui
qui
exerce un art est un artisan, qu’il soit peintre ou ingénieur. Mais à
677
ou ingénieur. Mais à partir du romantisme, celui
qui
exerce un art est appelé un artiste, et il n’est plus censé être seul
678
jusqu’au xixe siècle, l’homme cultivé est celui
qui
a reçu et assimilé des notions générales et une méthode de pensée : c
679
de T. S. Eliot, selon lequel la culture serait ce
qui
donne un sens à la vie, la rend digne d’être vécue, « worth living ».
680
est pas seulement la notion, c’est la chose aussi
qui
est récente, en ce sens que la diffusion de la culture au-delà des él
681
-delà des élites traditionnelles est un phénomène
qui
n’est apparu qu’au xxe siècle, et qui est exactement contemporain du
682
phénomène qui n’est apparu qu’au xxe siècle, et
qui
est exactement contemporain du développement de la technique. Jusqu’a
683
ique, l’enseignement scolaire par des professeurs
qui
ne sont pas nécessairement des praticiens de leur branche. Il y a ens
684
eur branche. Il y a ensuite ces moyens de culture
qui
sont le livre, le disque, la radio, la télévision et le cinéma. Il y
685
azines, la presse, les modes, cette espèce d’aura
qui
entoure le phénomène culturel, sans être elle-même de la culture. Ceu
686
culturel, sans être elle-même de la culture. Ceux
qui
sont touchés par cette rumeur, cette aura, ne sont guère plus « cultu
687
plus « culturels » que ne sont « sportifs » ceux
qui
se bornent à assister à des matchs. Mais ils deviennent peu à peu per
688
nnovation la plus importante me semble être celle
qui
intervient sous nos yeux dans le domaine de la consommation de la cul
689
est-il la conséquence. Ainsi la technique moderne
qui
résulte, comme j’ai tenté de le montrer ailleurs (notamment dans L’A
690
ujours peu nombreux, et relativement isolés. Mais
qui
sait s’ils sont aujourd’hui plus ou moins nombreux qu’hier ? Le grand
691
vedettes célébrées par la presse et la radio, et
qui
relèvent à quelques titres de la culture, peut faire illusion : je ve
692
ués chaque année par centaines, ou de ces savants
qui
tout d’un coup atteignent à la grande popularité (pour des raisons so
693
s raisons souvent accidentelles) auprès de masses
qui
ne peuvent pas avoir la moindre idée de la nature et de l’importance
694
ux admirer un Robert Oppenheimer pour des raisons
qui
ont peu de rapport avec ses grands mérites scientifiques, plutôt que
695
mettre de très grands tirages. La grande question
qui
se pose est de savoir dans quelle mesure les esprits soucieux de main
696
nt. Il semblerait, à les en croire, que le public
qui
lit représente une petite masse invariable, ou même décroissante. Que
697
llustrées, et de les vendre directement au public
qui
n’a pas l’habitude de fréquenter les librairies. Les initiateurs de l
698
our la plupart, recrutés, détectés à domicile, et
qui
ont pris l’habitude de lire. Quant aux éditeurs, absolument hostiles
699
t sur le dogme qu’il n’y avait en Suisse romande (
qui
compte 1 million d’habitants) pas plus de 5 à 6000 lecteurs potentiel
700
ais nolens volens une responsabilité d’éducateurs
qui
déborde largement le plan commercial. Il faut qu’ils s’en convainquen
701
ou non à une élévation du niveau culturel, voilà
qui
dépendra essentiellement du sens de la responsabilité éducatrice qui
702
iellement du sens de la responsabilité éducatrice
qui
se développera ou non chez les producteurs de mass médias. by. Rou
703
on appartenance à un ensemble humain et spirituel
qui
dépasse largement la nation, non seulement dans l’espace, mais dans l
704
t reconnaître que beaucoup ne font que répéter ce
qui
a déjà été écrit dans d’autres langues, que retracer le même historiq
705
ul pays, en une seule langue. Le problème concret
qui
se pose à l’écrivain « européen » est donc de trouver les moyens d’at
706
de l’éditeur, il consiste d’abord à découvrir ce
qui
est valable et neuf dans l’abondante littérature provoquée par les pl
707
urs de l’édition contemporaine, a lancé le projet
qui
devait se réaliser sous le nom d’Editeuropa. Il s’agit d’une associat
708
le nom d’Editeuropa. Il s’agit d’une association
qui
groupe actuellement 8 éditeurs, représentant non pas leur pays mais l
709
ois de septembre 1958, à l’occasion d’une réunion
qui
coïncidait avec la Foire internationale du Livre, à Francfort : « … c
710
ésireux de les publier, et celui des institutions
qui
agissent à la fois comme auteurs et distributeurs, trouveraient ainsi
711
es traditions et susceptibilités nationales, etc.
qui
feront qu’un même ouvrage publié par la Collection européenne risque
712
, comme une prise de conscience du groupe humain,
qui
le prépare à sa mission présente « en l’émancipant de ses complexes »
713
l historique se trouve une philosophie implicite,
qui
est surtout dangereuse lorsqu’elle reste inconsciente. » Depuis cent
714
’isoler comme s’il était le phénomène déterminant
qui
, à lui seul, expliquerait l’histoire ? En quelques pages nourries d’
715
tuteurs et autres enseignants, mais par tous ceux
qui
peuvent jouer un rôle dans l’édification de l’Europe unie, et que des
716
histoire ne s’expliquent que par un fond commun…
Qui
veut écrire l’histoire de l’Europe doit commencer par les héritages.
717
qu’il est Hollandais de culture polyglotte. Voilà
qui
lui permet de se placer à un point de vue qui n’est ni français ni ge
718
ilà qui lui permet de se placer à un point de vue
qui
n’est ni français ni germanique, ni latin ni anglo-saxon, quant aux p
719
mportant que l’on écrive en français une histoire
qui
situe l’évolution « française » avant la lettre dans une perspective
720
ns inspirées par un nationalisme rétrospectif, et
qui
explique en remontant au plus haut (bien avant le jacobinisme !) cert
721
. Effort unique, et pour longtemps insurpassable,
qui
mérite d’être lu par tous les militants de la fédération européenne,
722
rend garde au titre et à l’objet même de l’œuvre,
qui
est de retracer la généalogie de l’idée (ou de la conscience) europée
723
zer — dont il s’inspire expressément pour tout ce
qui
concerne les xviiie et xixe siècles allemands — le livre de Curcio
724
ne habituelle dans les ouvrages de ce genre en ce
qui
concerne l’Italie — et l’on pouvait s’y attendre, de la part d’un pro
725
attendre, de la part d’un professeur napolitain,
qui
occupa des chaires à Pérouse et à Florence, et qui vit à Rome. Il nou
726
ui occupa des chaires à Pérouse et à Florence, et
qui
vit à Rome. Il nous offre, au surplus, des chapitres précieux, presqu
727
éditions subséquentes, sur deux points de méthode
qui
ont leur importance pratique. Les citations sont données en italien,
728
secrets de son efficacité. Elle a fait le monde,
qui
lui renvoie son image déformée, le plus souvent hostile. Cette immens
729
tion », voilà bien le nouvel Enlèvement d’Europe,
qui
fournit le thème central de la série d’essais réunis sous ce titre pa
730
? Je crois bien que Hegel est la seule exception,
qui
persistait à voir dans l’Europe « la fin de l’Histoire ». Pour tous l
731
errière la figure prométhéenne du Faust européen,
qui
lentement se guérit de sa cécité — c’est-à-dire de sa superbe ignoran
732
n. La première consiste à créer des institutions,
qui
obligent à coopérer et bientôt conditionnent des réflexes communs. La
733
’est la propagande. La troisième est l’éducation,
qui
est le contraire de la propagande parce qu’elle développe le jugement
734
1957 à 1959 qu’on trouvera réunis dans les pages
qui
suivent. Qu’il nous soit pardonné de ne pouvoir remercier ici que d’u
735
es Landes et en Sardaigne. Quant aux publications
qui
ont préparé les enquêtes ou qui en ont résulté, les références en ser
736
aux publications qui ont préparé les enquêtes ou
qui
en ont résulté, les références en seront données au cours des divers
737
es en seront données au cours des divers rapports
qui
forment le présent bulletin. ⁂ En décrivant d’abord les méthodes et m
738
s mis en œuvre, puis les résultats fort variables
qui
ont été obtenus, cette publication vise à dégager un certain nombre d
739
gager un certain nombre de conclusions pratiques,
qui
permettront éventuellement de généraliser nos expériences-pilotes. No
740
mais surtout les possibilités d’action efficaces
qui
existent dans tel ou tel milieu. Ces possibilités, une fois reconnues
741
rimenter. Notre manière fut celle d’un jardinier,
qui
donne des soins méticuleux à des pousses minuscules, insignifiantes,
742
ience plus lourd que le milieu qu’on a choisi, et
qui
l’écrase, ou en tout cas le modifie avant même qu’on ait pu l’observe
743
er ensuite, par le moyen de cette publication, ce
qui
peut être fait et ce qu’il reste à faire. Fort de ces expériences acq
744
sormais, de seconder et de coordonner les efforts
qui
se manifestent déjà, dans plusieurs pays, en vue de multiplier les ca
745
p la raison d’être de notre institution, l’esprit
qui
l’anime et les objectifs qu’elle s’est donnés dès sa création. CUL
746
culturels, — artificiels. L’homme est cet animal
qui
tire de la Nature tout ce qui, sans lui, serait demeuré virtuel, et q
747
omme est cet animal qui tire de la Nature tout ce
qui
, sans lui, serait demeuré virtuel, et qui par lui devient le domaine
748
tout ce qui, sans lui, serait demeuré virtuel, et
qui
par lui devient le domaine de l’humain ; domaine du sens et de l’opér
749
re des propagandes de guerre en 1914.) Pour nous,
qui
ne sommes d’aucun parti nationaliste, s’il fallait prendre position d
750
r ce grand paradoxe de l’Histoire : que l’Europe,
qui
représente à peine le 5 % des terres du globe, assez pauvre en matièr
751
Renaissance jusqu’aux débuts de notre siècle. Ce
qui
a permis de passer du « petit cap de l’Asie » à cette royauté longtem
752
Asie » à cette royauté longtemps incontestée — et
qui
peut renaître demain sous d’autres formes purifiées et libérales — ce
753
’est très peu de chose plus une culture. Et voilà
qui
suffit, pratiquement, à définir le rôle actif et créateur de la cultu
754
plexe philosophique, éducatif, moral et spirituel
qui
demeure l’origine permanente de ce que nous appelons la culture, et d
755
lture, et de son dynamisme aventureux. EUROPE,
qui
fut d’abord un mythe sémite et grec, puis une définition géographique
756
s combattre, en agissant en premier lieu sur ceux
qui
forment les esprits et l’opinion, mais également en saisissant toute
757
objets les plus divers et les plus éloignés ; et
qui
pis est, toutes ces images apparaissent particulièrement incompatible
758
ur opposent la notion de « cultures nationales »,
qui
est aussi fausse en fait qu’en droit. La culture à la fois antique, c
759
antique, chrétienne, critique et scientifique, et
qui
est commune à tous nos peuples, se trouve cloisonnée par des barrière
760
européens. Certes, ce sont des Européens surtout
qui
viennent de fabriquer la première Bombe, parce qu’ils étaient ensembl
761
de poser les problèmes communs et de grouper ceux
qui
peuvent les résoudre. Cinq ans plus tard, 1955 : l’idée de coopératio
762
s (Genève, puis Amsterdam, Bruxelles, Strasbourg)
qui
se proposent à la fois de regrouper et de financer les initiatives di
763
fié la raison d’être de l’institution — pour ceux
qui
savent, tout au moins ; plus rarement, il est vrai, aux yeux d’un gra
764
répond à des problèmes concrets. En voici trois,
qui
se posent avec une insistance croissante. 1. Regroupement des effor
765
Elle traduit les diversités réelles et organiques
qui
sont l’une des sources de la vitalité de notre culture. Il ne s’agit
766
et de leurs ressources — mais celles-là seules —
qui
bénéficieraient d’une intégration plus poussée. À l’heure où les inst
767
ération de peuples embarqués pour un même destin,
qui
négligerait encore la recherche d’avant-garde et l’éducation générale
768
’une manière systématique l’une des grandes idées
qui
avaient présidé à la création du CEC, et qu’il doit s’attacher mainte
769
on constante d’idéologies nées de ses œuvres mais
qui
lui opposent désormais un visage méconnaissable et parfois hostile, l
770
nde actuel. Il y a plus. Les difficultés immenses
qui
naissent du contact inévitable entre notre culture libérale et techni
771
la nécessité de Relations culturelles européennes
qui
se fait jour. Le besoin d’une coordination entre nos forces culturel
772
es sont les perspectives immédiates et prochaines
qui
s’ouvrent à l’action du CEC, parce qu’il a su durer et préparer des v
773
c’est bien à l’Europe qu’on le doit : c’est elle
qui
a découvert la Terre entière, c’est elle que l’on imite partout, et c
774
veut de l’homme. C’est le problème de l’Éducation
qui
se pose ici dans son ampleur et son urgence. Depuis des siècles, on a
775
De même, et a fortiori, toute méthode éducative.
Qui
veut la fin veut les moyens, dit le proverbe. Inversement, qui veut c
776
in veut les moyens, dit le proverbe. Inversement,
qui
veut certains moyens sert, consciemment ou non, certaines fins. Derri
777
is avant de l’appliquer aux trois grandes régions
qui
forment l’Occident moderne — l’Europe, l’URSS et les USA — rappelons
778
ecte, sans préparation religieuse, et à n’importe
qui
, d’un savoir déclaré objectif. Cette instruction ne vise pas à introd
779
rescrite, à l’extrême de la précision, les gestes
qui
symbolisent l’action d’un dieu. Toute variation individuelle, trahiss
780
pas envie de faire de l’arithmétique ce matin (et
qui
en a jamais envie ?) on lui répond en souriant qu’il n’a qu’à faire a
781
ces de pensée tendent à disparaître avec les mots
qui
les traduisaient… Le niveau éducatif s’abaisse jusqu’au plus bas comm
782
ar le moyen d’innombrables activités « sociales »
qui
absorbent les heures libres après la classe. Résultat global : baisse
783
tes, on aboutit à faire des individus « ajustés »
qui
n’offrent plus de résistance aux modes, à la publicité, aux injonctio
784
ici la spécialisation dirigée par l’État. L’élève
qui
a réussi ses épreuves de sorties (après dix ans d’école) peut entrer
785
technique se divise en cinq branches principales,
qui
se subdivisent en 24 sous-branches, comprenant 295 spécialités et 510
786
de marxisme-léninisme et de propagande du Parti,
qui
n’occupent que 6 % des études, 27 % étant consacré aux sciences et 67
787
ollectivité interprétés par le Parti et son État,
qui
déterminent l’éducation. On revient au dressage utilitaire de l’indiv
788
deux excès conduisent à des résultats analogues,
qui
sont le déclin du sens critique, la non-résistance aux modes ou aux r
789
gés. C’est ce type d’homme en équilibre dynamique
qui
mérite le nom de personne, et qui reste le but de toute éducation non
790
libre dynamique qui mérite le nom de personne, et
qui
reste le but de toute éducation non seulement en Europe mais pour l’E
791
s. Vous connaissez tous la colombe de Kant, celle
qui
s’imagine qu’elle volerait mieux dans le vide, sans la résistance fat
792
es antinomiques, la liberté et la responsabilité,
qui
ne doivent jamais être séparées, jamais être sacrifiées l’une à l’aut
793
renouvelée et restaurée, cet équilibre dynamique,
qui
définit l’Europe et qui caractérise toute conduite méritant d’être qu
794
cet équilibre dynamique, qui définit l’Europe et
qui
caractérise toute conduite méritant d’être qualifiée vraiment d’europ
795
e d’or de la culture européenne et de l’éducation
qui
lui correspond, c’est cela : l’équilibre en tension entre l’autorité
796
le contraire qu’on observe en général. (De celui
qui
parle bien, les autres élèves disent : « Il raffine ! ») 2° La plupar
797
personne — car à mon sens, c’est la vision du But
qui
peut seule nous dicter les méthodes adéquates pour le rejoindre. « En
798
le condition qu’elle soit maniée par une personne
qui
a vu le But et qui se laisse guider et fasciner par lui. Vous serez d
799
e soit maniée par une personne qui a vu le But et
qui
se laisse guider et fasciner par lui. Vous serez de bons éducateurs d
800
me personnel, l’homme de sa vocation, c’est celui
qui
incarne le paradoxe formulé par Victor Hugo il y a un siècle, et repr
801
personne, c’est la réalité sentie de la personne
qui
doit nous inspirer les moyens de le rejoindre. Je terminerai par une
802
naires, au mieux technocrates. Le problème urgent
qui
se pose est donc celui de la promotion d’un civisme européen. Mais de
803
stitutions existantes — et notamment de l’École —
qui
se trouvent chargées d’enseigner les rudiments du civisme au plan nat
804
odes d’instruction civique. Parcourant les études
qui
suivent, je tombe sur les formules suivantes : En France, l’instructi
805
té patriotique » et « le sentiment de nationalité
qui
fait le bon citoyen ». En Italie, il s’agit d’abord « d’effacer tout
806
développer chez l’élève, c’est la « personnalité…
qui
, en grandissant, accède à des responsabilités » au sein de la « commu
807
sque rien, dans les programmes analysés ci-après,
qui
prépare le jeune homme à vivre les droits et les devoirs qu’on lui a
808
ce aux problèmes concrets de la vie civique. Rien
qui
relie le civisme à autre chose qu’à la connaissance des formes légale
809
es d’un régime indiscuté ; rien, ou presque rien,
qui
situe et qualifie le civisme et les institutions du pays par rapport
810
sociales et économiques, aux principes et idéaux
qui
inspirent la civilisation européenne dans son ensemble, ou encore à l
811
me si l’Europe était isolable du reste du Monde —
qui
pourtant la met en question, ou parfois même vise expressément à détr
812
tre beaucoup plus clairement si nous regardons ce
qui
se passe aux USA et dans les pays communistes de l’Est. Aux USA :
813
e très vivante des arguments avancés, des groupes
qui
les avancent et pourquoi, de l’action de la presse locale, des condit
814
de l’URSS. Quel que soit le degré de fédéralisme
qui
subsiste dans le détail (il est impossible de conduire les classes de
815
titution soviétique et des « droits » du citoyen (
qui
sont ses devoirs envers la « construction socialiste ») toutes les br
816
e l’évolution sociale est un processus historique
qui
suit des lois déterminées… Les idées sociales, les opinions politique
817
introduire à une lecture mieux avertie des textes
qui
suivent. C’est plus encore ce que ces textes ne disent pas que ce qu’
818
que ces textes ne disent pas que ce qu’ils disent
qui
doit nous engager à prendre conscience du problème d’un civisme europ
819
ment vif et résolu derrière un lorgnon démodé, et
qui
me dit avec un accent slave : « Votre discours était vraiment très bi
820
it parce qu’on l’y saluait du titre d’Excellence,
qui
l’amusait, et qu’on s’y contentait de lui faire signer la note. (C’es
821
en anglais) et comblant quelques-unes des lacunes
qui
s’y trouvent à l’aide d’un livre de souvenirs sur Joseph Conrad (qu’i
822
précisions qu’à bien voulu me fournir Jan Pomian,
qui
fut longtemps son secrétaire, je tenterai dans les pages qui suivent
823
gtemps son secrétaire, je tenterai dans les pages
qui
suivent une première esquisse biographique. Les années d’apprentiss
824
elle figure de grand seigneur ascète et patriote,
qui
devient son tuteur vigilant. Zamoyski habite Paris, où il est né ; il
825
errière son monocle à ruban le poète Jean Moréas,
qui
chaque soir salue l’entrée de Joseph en déclamant un vers de Ronsard
826
onnaissance de deux de ses grands amis des années
qui
suivront : Joseph Conrad et Sir Stafford Cripps. (C’est d’ailleurs pa
827
lus intime de la psychologie des nations et de ce
qui
peut lier les hommes au-delà du plan national. Et c’est la même curio
828
delà du plan national. Et c’est la même curiosité
qui
le fera fréquenter pendant toute sa jeunesse les salons du meilleur m
829
de vie lui convient le mieux, mais aussi le pays
qui
offre les meilleures chances à l’action pour laquelle il n’a cessé de
830
, dans la partie prussienne, les enfants polonais
qui
voudraient parler leur langue se trouvent privés d’instruction publiq
831
is longtemps, a cessé de s’intéresser à une cause
qui
paraît sans espoir. C’est sur cette opinion d’abord que Retinger esti
832
es nouvelles, des échos, des articles sur tout ce
qui
touche à la Pologne. Il fait circuler des pétitions et des protestati
833
oisi : c’était celui de Nostromo, roman de Conrad
qui
se passe en Amérique latine. La pièce fut commencée cette nuit même,
834
e notre temps.) En juillet 1914, Madame Retinger,
qui
séjournait en Pologne russe, invita les Conrad et leurs deux fils à p
835
erlin le 31, regardés de travers par les passants
qui
les entendent parler anglais, et arrivent à Cracovie le 1er août, tan
836
r au passé, le jour même où éclatait une guerre «
qui
cachait dans son sein la réalisation des rêves toujours frustrés de n
837
signés par une vingtaine de hautes personnalités
qui
lui donnent pouvoir de traiter en leur nom avec les ministères des Af
838
ue le recommande au chef de la police de Lemberg,
qui
est Polonais. Celui-ci le reçoit fort aimablement, et lui indique que
839
isa de sortie. Le permis porte le numéro un, « ce
qui
me remplit d’une fierté puérile », note Retinger. Il arrive à Vienne
840
Il arrive à Vienne au matin d’un voyage épuisant
qui
lui a pris trois jours au lieu des douze heures habituelles, et se re
841
qu’on le fouille : il a dans sa poche le document
qui
démontrerait la déloyauté envers l’Autriche de ses vingt signataires.
842
ce. « J’ai certains devoirs à accomplir là-bas. —
Qui
êtes-vous ? — Vous pouvez voir mon nom sur ce passeport. — Que ferez-
843
ndant fait évacuer un compartiment pour Retinger,
qui
trois jours plus tard atteint sans encombres la Suisse. À Berne, l’am
844
prison de Pontarlier, il écrit au comte Zamoyski,
qui
a de grandes relations parisiennes. Trois jours plus tard, le voilà l
845
elot, secrétaire général des Affaires étrangères,
qui
lui signe une autorisation de quitter la France, et sur la foi de ce
846
du sauf-conduit et du visa, le remet à la police,
qui
l’enferme à la Conciergerie. Il se réveille dans une cellule en compa
847
e dans une cellule en compagnie d’un vieux Suisse
qui
ne sait pas non plus pourquoi on l’a mis là. Le soir même — il a réus
848
es contacts humains, et ce flair très particulier
qui
lui fera toujours deviner quels sont les hommes qui vont l’aider et l
849
i lui fera toujours deviner quels sont les hommes
qui
vont l’aider et les milieux ignorés du public où résident les pouvoir
850
s habitués, et l’amitié de quelques grandes dames
qui
lui permettront de rencontrer les hommes d’État et diplomates qu’il s
851
ent la libération de la Pologne. De cette mission
qui
, selon lui, échoua complètement, Retinger tire des leçons décisives p
852
r a souvent évoqué le rêve d’une Pologne autonome
qui
se joindrait, comme « troisième Monarchie », à l’Empire austro-hongro
853
encouragements verbaux de Clemenceau et d’Asquith
qui
l’autorisent à explorer les chances d’une paix séparée, mais à ses ri
854
créent de constantes difficultés. Georges Mandel,
qui
est l’homme de Clemenceau, répand sur lui des bruits fâcheux. Lord No
855
d sur lui des bruits fâcheux. Lord Northcliffe, «
qui
avait des raisons personnelles de le détester » (raisons que Retinger
856
aussi huit passagers, parmi lesquels un Mexicain
qui
allait devenir l’un des chefs politiques de son pays, Luis Negrete Mo
857
ues politiques et sociales d’une extrême violence
qui
devaient aboutir ultérieurement à la nationalisation des puits de pét
858
ntense satisfaction, que j’étais le seul étranger
qui
, de son vivant, soit venu au Mexique sans un sou et en reparte sans u
859
nement, il conseilla sans hésiter la seule mesure
qui
lui paraissait propre à éliminer les influences étrangères : national
860
es USA. Il souhaitait aussi participer à la lutte
qui
opposait alors la Pologne libérée aux bolchéviques. N’ayant plus de p
861
o, où notre vagabond finit par retrouver Morones,
qui
lui paie un costume neuf et un billet pour Washington. Une fois dans
862
e, Retinger va trouver son ami Felix Frankfurter,
qui
occupe un poste gouvernemental, et qui l’aidera à régulariser sa situ
863
ankfurter, qui occupe un poste gouvernemental, et
qui
l’aidera à régulariser sa situation puis à recevoir un passeport polo
864
ur ce séjour aux USA, ni sur le voyage en Pologne
qui
s’ensuivit. Un an plus tard, le général Obregon étant devenu présiden
865
ur pendant une semaine, et sans motif allégué, ce
qui
est contraire à la loi. De Saint-Louis, on le transfère à la prison d
866
aliste ; enfin les premières manifestations de ce
qui
deviendra sa passion principale : l’union de l’Europe. Nous avons vu
867
ami anglais de Boni, Arthur Capel (mort en 1919),
qui
avait lancé avant 1914 l’idée d’une fédération régionale de l’Europe,
868
availlistes, il dresse le plan d’une Encyclopédie
qui
démontrerait, à coup d’exemples et d’analyses économiques, l’opportun
869
déclencher contre les Soviets. En 1939, Retinger
qui
, jusque-là, « n’a jamais servi ni un homme ni une organisation en auc
870
e générale, Retinger finit par trouver une piste,
qui
le conduit dans une petite ville de la Gironde, envahie par les réfug
871
pousse une porte, et se trouve devant le général,
qui
est seul. « Que venez-vous faire ici ? » « Je viens déjeuner avec vou
872
sés à toute négociation avec l’ennemi héréditaire
qui
venait de trahir une fois de plus la Pologne. Cependant, soutenus par
873
mettre une fin pacifique et amicale à la querelle
qui
a duré trois-cents ans entre les Polonais et les Russes. Il représent
874
agnons et sa fille étaient morts. Durant les mois
qui
suivirent, M. Mikolajczyk étant devenu Premier ministre, Retinger se
875
la trappe s’ouvrit dans le plancher de l’appareil
qui
se mit à tourner en cercle. Des ballots de vivres et d’armes furent j
876
signal, et une discussion violente s’en suivit, «
qui
m’empêcha de penser au saut et d’avoir cette sensation horrible de tr
877
re Polonais de Londres, le jeune lieutenant Celt,
qui
l’accompagnait, passèrent le reste de la nuit dans une maison de camp
878
ne, fêtés et questionnés avec avidité sur tout ce
qui
se passait « là-bas ». En dépit de toutes les précautions qui avaient
879
it « là-bas ». En dépit de toutes les précautions
qui
avaient été prises à Londres et en Italie, la présence de Retinger à
880
les chefs militaires — dont le fameux général Bor
qui
, de son petit appartement de Varsovie, où il vivait pauvrement, en ci
881
t privé de toute liberté de mouvements par un mal
qui
devait le laisser à demi infirme pour le reste de ses jours. Descenda
882
vait pas de place pour le coucher, le jeune Celt,
qui
l’accompagnait avec un infirmier, alla trouver le chef de poste allem
883
gnon de prendre la sortie réservée aux Allemands,
qui
était toute proche. Celt l’ayant chargé sur son dos, ils passèrent tr
884
o, entourés de l’admiration générale des Polonais
qui
assistaient de loin à la scène. Une voiture les attendait devant la g
885
rrêtant au bout de la piste devant les ambulances
qui
attendaient. Mais au lieu de poursuivre son voyage vers Londres, avec
886
sovie, au moment où Retinger montait dans l’avion
qui
devait les ramener tous deux à Londres, puis emprisonné. Retinger ne
887
u connue, mais importante, de la préparation à ce
qui
allait devenir le Mouvement européen. Dès 1941, à l’instigation de Re
888
les États baltes. Parmi les autres hommes d’État
qui
participèrent aux délibérations londoniennes : le comte Raczynski, Ja
889
ux hommes politiques formés avant la guerre. Ceux
qui
admettaient la nécessité non d’une fédération réelle, mais de ce qu’i
890
ité de liaison des mouvements pour l’Europe unie,
qui
était en train de prendre corps. Aucune décision formelle ne fut anno
891
tinger parla d’un congrès sur l’unité européenne,
qui
allait se tenir en mai. C’était peu clair, Rappard restait sceptique.
892
uer, qu’on connaissait à peine à cette époque, et
qui
au surplus demeura dans sa chambre d’hôtel, suivant de près les trava
893
vaux, sans y participer.) Le Congrès de l’Europe,
qui
s’ouvrit à La Haye le 7 mai 1948 fut l’œuvre personnelle de Retinger,
894
t la mise en œuvre de l’union européenne. Tout ce
qui
s’est accompli dans cet ordre, depuis douze ans, a pris son départ à
895
eux depuis lors, et l’on ne cesse de retrouver ce
qui
avait été proposé dès cette date. Mais plus étonnante encore que la r
896
t Retinger sut l’exploiter. Au cours des semaines
qui
suivent, il multiplie les démarches personnelles auprès des Premiers
897
n Sandys, président du Mouvement, des délégations
qui
présentent les résolutions de La Haye aux gouvernements. Il obtient q
898
es du Pacte de Bruxelles. Il élabore la procédure
qui
va conduire à l’adoption du projet en janvier 1949, au palais de Sain
899
an Sandys, alors président du Mouvement européen,
qui
met sur pied les grands congrès politique de Bruxelles, économique de
900
pas vu le jour. Certes, ce n’est pas Westminster
qui
a créé techniquement la CECA, par exemple, ni Lausanne qui a créé le
901
é techniquement la CECA, par exemple, ni Lausanne
qui
a créé le CEC ; ce que ces deux congrès ont créé en revanche, ce sont
902
sont les conditions psychologiques et politiques
qui
ont permis la mise en place de ces institutions, et de bien d’autres.
903
t être, en 1960, le seul membre du Conseil du CEC
qui
en eût fait partie dès l’origine, et n’eût jamais manqué une seule de
904
efficaces au cours des deux années de préparation
qui
devaient aboutir à la constitution d’un imposant Conseil de gouverneu
905
s moins « instrumental », au sens anglais du mot,
qui
implique un élément créateur autant que réalisateur. Quelques semaine
906
prit part — le 24 mars 1960 —, ce fut lui encore
qui
lança l’idée d’une nouvelle Conférence européenne de la culture, ayan
907
ent les relations entre l’Europe et le Monde. Lui
qui
d’ordinaire se bornait, dans les comités, à quelques interruptions d’
908
eut-être prémonitoire de réaffirmer les principes
qui
avaient conduit sa vie et qui devaient inspirer selon lui, toute notr
909
irmer les principes qui avaient conduit sa vie et
qui
devaient inspirer selon lui, toute notre action européenne. Il rappel
910
moyens de l’Idée. Et tout d’abord convaincre ceux
qui
pouvaient y aider. Il avait publié plusieurs ouvrages, surtout aux dé
911
ent pas, dans la cohue des Importants. Mais celui
qui
regardait les choses de près, s’apercevait bientôt que la grande idée
912
et même les vanités, au service de quelque chose
qui
dépassait inexplicablement la somme des valeurs rassemblées. Les obje
913
étaient pas toujours clairs pour beaucoup de ceux
qui
en faisaient partie, mais les résultats finissaient par parler d’eux-
914
s un jour à Bob Boothby, en lui montrant Retinger
qui
circulait d’un groupe à l’autre : « Je crois que j’ai trouvé le secre
915
e table, commande une fine à l’eau, et regarde ce
qui
va se passer. » Boothby répéta sur le champ l’histoire à Retinger, qu
916
oothby répéta sur le champ l’histoire à Retinger,
qui
en fut ravi. Comme il le fut une autre fois, quand je lui demandai s’
917
le chuchotait : il me pria de laisser entendre à
qui
voudrait que c’était vrai, mais incomplet ! Ce qui était vrai, en fai
918
ui voudrait que c’était vrai, mais incomplet ! Ce
qui
était vrai, en fait, et ce qui explique les attaques et les calomnies
919
ais incomplet ! Ce qui était vrai, en fait, et ce
qui
explique les attaques et les calomnies dont il fut trop souvent l’obj
920
ommages émus, on ne savait où le trouver. « Celui
qui
s’abaisse sera élevé », certes, mais pas dans ce monde-ci, qui ne par
921
sera élevé », certes, mais pas dans ce monde-ci,
qui
ne pardonne pas la modestie si elle n’est pas feinte, et n’admire guè
922
elle n’est pas feinte, et n’admire guère que ceux
qui
ont pris la peine de briguer ses applaudissements, selon les règles p
923
chroniqueurs contre une omission d’importance, et
qui
fausserait le tableau des vraies forces qui ont fait notre temps.) In
924
e, et qui fausserait le tableau des vraies forces
qui
ont fait notre temps.) Interrogé sur les derniers jours de notre ami,
925
sur les derniers jours de notre ami, Jan Pomian,
qui
fut longtemps son plus proche collaborateur, m’écrit : « Il s’est con
926
ons au sujet de différentes causes et entreprises
qui
lui tenaient à cœur. Sa santé se détériora très rapidement durant ses
927
un « splendid job », selon le jugement de J.H.R.,
qui
put le voir à l’œuvre tant en Pologne qu’à Londres. 51. Voir la lett
928
s premières publications du CEC apparaît une idée
qui
reviendra par la suite comme un leitmotiv : entreprendre un dialogue
929
art les nouvelles unités de culture indépendantes
qui
se manifestent dans cette seconde moitié du xxe siècle, notamment ce
930
dance à réagir contre cette croissante uniformité
qui
les prive de leurs signes extérieurs traditionnels ; leurs élites s’e
931
entendus profonds (souvent de nature spirituelle)
qui
compromettent les ententes politiques et même économiques. Ils peuven
932
ves et propagandistes. Ils créent dans les élites
qui
les subissent ce que l’on a si justement décrit comme un état de névr
933
vingt pays divisés par un siècle de nationalisme
qui
a conduit à deux guerres mondiales. La comparaison entre les principe
934
oment d’entreprendre et de développer ce dialogue
qui
lui est nécessaire, l’Europe se heurte à deux difficultés majeures :
935
ls vont aller. De même, les étudiants d’outre-mer
qui
viennent dans nos universités ont grand-peine à se faire une idée de
936
alogue. De même qu’on ne sait où trouver le livre
qui
expliquerait la culture européenne aux étudiants venus d’autres régio
937
d’autres régions, on ne sait où trouver le livre
qui
expliquerait utilement à un de nos « aides techniques » la culture de
938
e » par sa nature même. Mais son problème majeur,
qui
est celui de l’intégration de la civilisation technicienne à son gran
939
noire doit faire face à des problèmes d’éducation
qui
nécessitent évidemment les échanges, mais d’abord à un problème de pr
940
tudes des civilisations et de leurs publications,
qui
devrait être mis à jour.) Société internationale pour les études com
941
Chiraz, Le Caire, Ibadan, Khartoum, Tunis, etc.,
qui
ont tous permis de confronter les vues d’intellectuels venus de tous
942
qu’il devient difficile de trouver assez d’hommes
qui
aient encore le temps d’y participer. En admettant que ces activités
943
et soient menées d’une manière satisfaisante — ce
qui
est généralement le cas — nous constatons cependant que peu d’entre e
944
oppement dépend des décisions de nations isolées (
qui
ont en vue des buts politiques d’abord) ; ou d’organismes purement éc
945
d’abord) ; ou d’organismes purement économiques (
qui
négligent les aspects spirituels et psychologiques des problèmes) ; o
946
hologiques des problèmes) ; ou de firmes privées (
qui
envoient les représentants qu’elles ont la chance de trouver, préparé
947
ème lacune nous frappe, dans un tout autre ordre,
qui
est celui des faits plus que des méthodes. 3. Les relations culture
948
e l’insuffisance des moyens d’information de base
qui
permettraient un dialogue multilatéral des cultures. La situation ain
949
pas encore pu surmonter ses divisions nationales,
qui
ont failli la ruiner par deux fois, et n’a donc pas encore de politiq
950
rs des traditions religieuses issues de l’Inde et
qui
ont marqué d’empreintes inégalement profondes le Centre, le Sud-Est e
951
x réalités du xxe siècle. Les régions culturelles
qui
constituent de nos jours des « champs d’étude intelligibles » (Toynbe
952
guère pour des ensembles comme l’URSS et les USA,
qui
sont fortement intégrés soit par l’unification doctrinale qu’impose l
953
d’attachés culturels nationaux, mais pas un seul
qui
soit chargé de représenter l’Europe. Un morcellement comparable risqu
954
itaire d’un occidentalisme technicien — chez ceux
qui
entendent lutter contre l’Occident. Réveiller la notion et la conscie
955
ients des valeurs de leur propre culture et de ce
qui
la distingue des autres, mais aussi des possibilités complémentaires
956
un lieu de rencontre et de coopération aux hommes
qui
peuvent résoudre ces problèmes ; puis placer les résultats de ces tra
957
emandes de chercheurs et d’instituts d’outre-mer,
qui
ne disposaient jusqu’ici que de sources d’informations nationales) ;
958
uzaine de capitales, auprès de services officiels
qui
ne sont pas toujours en contact avec la culture vivante, et sont mal
959
personnel, de financement et de statut juridique,
qui
varient considérablement d’une région à l’autre. La question du siège
960
de discuter ces problèmes dans le présent papier,
qui
ne veut qu’introduire le sujet. Le colloque de Genève doit permettre
961
leur région, ainsi que sur les projets analogues
qui
auraient déjà fait l’objet de leurs préoccupations. Soulignons le fai
962
documentation, statut, etc.) fournit un précédent
qui
peut être instructif pour d’autres régions, mutatis mutandis. De tout
963
eekend, au travail personnel, ou à la méditation,
qui
est à la fois le meilleur travail et le meilleur repos. Si vous êtes
964
rtance de dialoguer sur ce dialogue des cultures,
qui
est l’une des grandes tâches de notre siècle. C’est donc du fond du c
965
nze ans, de réunir en vue de tâches communes ceux
qui
veulent agir et parler en tant qu’Européens, membres d’un même ensemb
966
nous ne serions même pas une vingtaine — chiffre
qui
nous a paru optimum, c’est-à-dire le plus petit qui permette encore d
967
i nous a paru optimum, c’est-à-dire le plus petit
qui
permette encore de représenter cinq ou six régions, et le plus grand
968
représenter cinq ou six régions, et le plus grand
qui
permette de converser, sans se lancer dans des discours. Il est bien
969
ie. Or c’est précisément le dialogue des cultures
qui
pourrait établir cette base d’entente. Même si la chance qu’il nous o
970
des principes fondamentaux. C’est cela seulement
qui
correspond à nos pouvoirs d’intellectuels. Et personne ne le fera, si
971
des réalités beaucoup plus durables et profondes,
qui
sont nos cultures au sens large du terme, c’est-à-dire nos manières p
972
sont les sources profondes des grands malentendus
qui
opposent nos régions sur le plan politique, économique et social. La
973
nnaissance de ces réalités « culturelles » est ce
qui
empêche le plus souvent nos négociateurs, nos hommes d’État, et nos o
974
s, on ne parle pas à l’Autre, on parle au public,
qui
n’est personne. Si nous voulons un vrai dialogue entre nos cultures,
975
t du colloque me paraît être, curieusement, celui
qui
reste le plus conventionnel à notre époque, ennemi des conventions !
976
examinant la première page du document de travail
qui
vous a été remis. Je me suis borné à y rappeler deux grands faits : d
977
résultent des tensions virtuelles, ou actuelles,
qui
me paraissent appeler d’urgence le dialogue. Bien entendu, d’autres m
978
ogue. Et de même, l’emploi du terme nationalisme,
qui
n’a pas du tout le même sens en Europe et dans le monde arabe, par ex
979
is essayer de rassembler les différents arguments
qui
ont été discutés, parce qu’il me semble que nous ne sommes pas très l
980
utes nos cultures différentes, d’un même problème
qui
est l’industrialisation, la technique. Je parlais dans mon introducti
981
formisation superficielle, venant de l’extérieur,
qui
nous met tous dans la même situation, et qui nous amène au dialogue —
982
eur, qui nous met tous dans la même situation, et
qui
nous amène au dialogue — pour quelle raison ? Parce que cette techniq
983
es sont sorties. Il y a donc un premier dialogue,
qui
est universel, entre la culture dans chacune des régions différentes
984
ne pas maintenant briser, dissocier, des cultures
qui
sont justement en train de s’autonomiser, de prendre conscience d’ell
985
e son cas n’est pas celui des Africains d’Afrique
qui
, parce qu’ils viennent d’accéder à l’indépendance, reprennent conscie
986
’agit de distinguer. Il y a le phénomène culture,
qui
est faire, créer, comme l’a dit M. Liscano, et qui est universel. Nou
987
ui est faire, créer, comme l’a dit M. Liscano, et
qui
est universel. Nous pouvons parler d’hommes de culture dans n’importe
988
ctement ce que cela veut dire. Ce sont les hommes
qui
réfléchissent, harmonisent, concrétisent et créent. En même temps, da
989
indépendance de plusieurs continents, de cultures
qui
enfin se dégagent, peut-être grâce à la technique d’ailleurs, mais qu
990
, peut-être grâce à la technique d’ailleurs, mais
qui
doivent s’expliquer avec la technique chacune à leur manière, et qui
991
quer avec la technique chacune à leur manière, et
qui
ne doivent pas au moment même où elles reprennent leur autonomie se l
992
l’universel, évitant à la fois l’uniformisation,
qui
est le risque de la technique, et la création de monades nationaliste
993
e européenne que prépare actuellement le CEC, et
qui
sera publiée en 1964, comporte environ 2000 titres. On n’a retenu, à
994
est des plus simples : ont été cités les ouvrages
qui
, dans tous les domaines, traitent de l’ensemble européen et de sa pro
995
de sa problématique ; ont été exclus les ouvrages
qui
ne traitent que d’un de nos pays (sauf s’ils ont pour sujet les rappo
996
ports de ce pays avec l’ensemble européen) ; ceux
qui
décrivent des événements historiques survenus dans l’aire géographiqu
997
urvenus dans l’aire géographique de l’Europe mais
qui
ne sont pas étudiés et situés dans leurs rapports avec l’ensemble ; c
998
situés dans leurs rapports avec l’ensemble ; ceux
qui
parlent d’œuvres d’art ou de pensée créées un jour ou l’autre par des
999
contexte de notre unité de culture ; enfin, ceux
qui
n’ont l’Europe que dans le titre — ils sont fréquents, depuis que le
1000
ubriques et la répartition entre elles d’ouvrages
qui
, bien souvent, relèvent à la fois de l’histoire, de la philosophie, d
1001
ns cherché à nous mettre à la place de l’étudiant
qui
entreprend d’écrire une thèse sur un sujet européen. Il n’a pas le te
1002
000 volumes. Il doit savoir quels sont les titres
qui
intéressent sa spécialité et les branches connexes de la culture. Nou
1003
ué un rôle déterminant dans l’évolution des idées
qui
a précédé et qui soutient les constructions économiques et politiques
1004
inant dans l’évolution des idées qui a précédé et
qui
soutient les constructions économiques et politiques, lesquelles serv
1005
s thèses soutenues dans toutes nos universités et
qui
traitent d’un problème européen. Vers une Semaine européenne du liv
1006
vitrines, lors de la Semaine européenne du livre
qui
se prépare, sur notre initiative, et qui aura lieu au printemps de ce
1007
du livre qui se prépare, sur notre initiative, et
qui
aura lieu au printemps de cette année (du 30 mars au 6 avril) avec l’
1008
x seront décernés lors d’une cérémonie de clôture
qui
sera tenue à Genève. Le présent numéro de notre bulletin reflète les
1009
au débat ses idées, ses critiques, ses panacées,
qui
se veulent toutes « fondées sur le terrain solide des réalités ». Leu
1010
iori ; ils sont souvent trop longs, comme tout ce
qui
est improvisé et manque un peu de rigueur, ou de modestie. Enfin et s
1011
s pour la plupart de ce style de pensée créatrice
qui
serait seul capable d’entraîner une adhésion efficace à la cause. La
1012
t d’objet pour cette littérature « d’actualité »,
qui
vient toujours après ce que d’autres ont osé faire sans se demander d
1013
révèlent chez leurs auteurs une tournure d’esprit
qui
devait les rendre hostiles à la CECA en ses débuts, et qui reste oppo
1014
t les rendre hostiles à la CECA en ses débuts, et
qui
reste opposée, foncièrement, aux développements prochains et nécessai
1015
’une idée se mesure aussi au grand nombre de ceux
qui
s’imaginent la découvrir, quitte à faire la leçon à ses initiateurs.
1016
préoccupés de mettre en ordre leurs idées sur ce
qui
se passe dans notre monde. Mais publier tout cela pose un autre probl
1017
es éditeurs auraient tout avantage à connaître ce
qui
s’est fait jusqu’à présent : ils verraient mieux quelles sont les lac
1018
ion en pool, mais pour une seule espèce de livres
qui
sont de grands volumes illustrés. De même, le groupe d’éditeurs54 qui
1019
olumes illustrés. De même, le groupe d’éditeurs54
qui
publie la collection Eurolibri s’est spécialisé dans le domaine de l’
1020
naires, au mieux technocrates. Le problème urgent
qui
se pose est donc celui de la promotion d’un civisme européen. ⁂ Au t
1021
européen. ⁂ Au terme d’un colloque universitaire
qui
se tint à Genève en mai 1961 sous les auspices de la Journée européen
1022
oche. Il reste à trouver, ou à former, les hommes
qui
se chargeront de ces tâches, et les moyens financiers nécessaires. Ce
1023
ommes encore, sur ce chapitre, loin de compte. Ce
qui
est plus rassurant, c’est la bonne volonté manifestée par tous les mi
1024
rve, est particulièrement frappante dans des pays
qui
, jusqu’ici, se sont tenus à l’écart de l’entreprise des Six, voire mê
1025
ropéenne, pour résoudre des tâches nationales, et
qui
étaient même, naguère, le domaine réservé des influences les plus nat
1026
ropéen, telles sont les deux conclusions majeures
qui
me paraissent résulter de notre enquête. C’est dire que la Campagne d
1027
es ressources, ou plutôt à mobiliser les volontés
qui
suffiraient sans doute à réunir ces ressources. 55. Les organismes
1028
ont le nom est suivi d’une astérisque * sont ceux
qui
ont apporté leur contribution au financement du groupe ad hoc et de l
1029
3)cv La renaissance des régions dans les États
qui
ouvrent leurs frontières à des unions plus vastes, voilà bien l’un de
1030
tes, voilà bien l’un des phénomènes contemporains
qui
méritent le mieux de retenir l’attention du Centre européen de la cul
1031
ulture, et du jeune Institut d’études européennes
qui
vient d’être créé dans ses murs. D’autre part, l’initiative hardie de
1032
un rayonnement international. Le festival d’Aix,
qui
satisfait à ces deux critères avec tout l’éclat que l’on sait, se tro
1033
ambitions initiales étaient d’ordre culturel, et
qui
a si bien réussi, au surplus, à mettre en évidence les liens entre la
1034
Le paradoxe est purement apparent. En réalité, ce
qui
se produit maintenant avec l’ouverture du Marché commun — et ce n’est
1035
risation du cadre national, surtout dans les pays
qui
étaient fortement centralisés, comme la France, et une libération des
1036
éalités économiques, linguistiques et culturelles
qui
n’ont pas du tout les mêmes frontières ou extensions, si vous dévalor
1037
ultures, anciennes, ou nouvelles, ou renouvelées,
qui
se partagent le monde dans cette deuxième partie du xx e siècle, qu’i
1038
u d’un même défi : la civilisation technologique,
qui
a fait le tour du monde. Elle est née en Europe de toute évidence, da
1039
ture trouvent des moyens de diffusion prodigieux,
qui
étaient inimaginables il y a vingt ou trente ans. Le développement du
1040
nt poussée, développe enfin ses effets véritables
qui
sont de créer des loisirs, de diminuer le temps de travail. Ce loisir
1041
re en quelques mots à la question très pertinente
qui
m’a été posée par le professeur de Vernejoul, concernant les rapports
1042
pports de la technique et de la culture, question
qui
touche un des points vitaux, je crois, des préoccupations de ce collo
1043
out autre domaine général, c’est-à-dire à tout ce
qui
définit le sens même de sa spécialité dans l’ensemble des activités h
1044
l’ensemble des activités humaines. Le spécialiste
qui
n’est que cela fait littéralement un travail insensé. Il est perdu po
1045
un travail insensé. Il est perdu pour la culture
qui
est, en fin de compte — je crois que c’est la définition la plus simp
1046
nition la plus simple qu’on puisse en donner — ce
qui
donne un sens aux activités humaines. Mais la spécialisation techniqu
1047
s à des techniciens spécialisés mais à des hommes
qui
s’occupent de toutes sortes d’autres choses, qui ont un éventail très
1048
qui s’occupent de toutes sortes d’autres choses,
qui
ont un éventail très large de curiosités variées, et qui sont amenés
1049
un éventail très large de curiosités variées, et
qui
sont amenés par ces curiosités à faire des découvertes, à trouver du
1050
de spécialisation presque délirante sous Staline,
qui
les avait amenés à diviser les études en plusieurs centaines de spéci
1051
t que, dans un ouvrage récent publié en Amérique,
qui
compare l’éducation américaine et l’éducation soviétique, l’auteur am
1052
icain prétend que le jeune soviétique de 7e année
qui
fait de l’anglais en sait davantage sur les littératures américaine e
1053
hnique ne crée une sorte de caste, de sous-hommes
qui
ne seraient éduqués que pour une seule opération-modèle ou un seul ge
1054
erce et de l’économie. La peinture et la musique
qui
se développent en Italie du Nord au xiv e siècle et au xv e siècle se
1055
dres, le long du grand axe commercial de l’époque
qui
était Venise-Bruges. Elles se développent dans les Flandres, redescen
1056
coupent une quantité de nos frontières actuelles,
qui
n’étaient pas les mêmes ou n’existaient pas dans ces époques-là. Elle
1057
s attirés par un certain milieu local ou régional
qui
leur offre une tradition, une subsistance économique, un public, bref
1058
. Et ceci nous conduit à l’idée de « métropole »,
qui
est à la base du colloque qui nous réunit. […] Au moment où les fron
1059
e de « métropole », qui est à la base du colloque
qui
nous réunit. […] Au moment où les frontières s’ouvrent à des échange
1060
oyers de production renforcée, des « métropoles »
qui
soient autant d’expressions locales ou régionales de la culture humai
1061
n d’un lieu ? Ou, au contraire, de créer un foyer
qui
rayonnerait bien au-delà ? Je ne pense pas que la fonction première d
1062
ture dans une région comme celle d’Aix-Marseille,
qui
a déjà une forte densité culturelle. Il ne s’agit pas ici d’une popul
1063
es, à la création d’un grand foyer de production,
qui
serait la métropole. J’insiste sur ce mot participation. La culture,
1064
ère ou d’une autre. M. Bigonnet a avancé l’image,
qui
n’est pas originale mais tout à fait pertinente dans le cas présent,
1065
nt et en premier lieu aux gens du phare ou à ceux
qui
habitent autour, sur son île. Il est destiné à permettre et assurer l
1066
s échanges et les mouvements. Il se peut que ceux
qui
le gardent en soient très fiers, mais le but de leur phare, ce n’est
1067
échange parce qu’elle est d’abord expression, et
qui
dit expression dit communication, tendance à une communication. À mon
1068
ion communautaire. Autrefois, c’étaient les cours
qui
offraient cela, qui offraient en plus des titres et pensions, des ama
1069
utrefois, c’étaient les cours qui offraient cela,
qui
offraient en plus des titres et pensions, des amateurs éclairés, des
1070
es prix, des compétitions diverses. Toutes choses
qui
sont chères, toutes choses qui ne rapportent presque rien, et qui exi
1071
ses. Toutes choses qui sont chères, toutes choses
qui
ne rapportent presque rien, et qui exigent un important mécénat publi
1072
toutes choses qui ne rapportent presque rien, et
qui
exigent un important mécénat public et privé, des richesses assez lib
1073
l est dense, il est plein de possibilités variées
qui
sont à l’état naissant ou renaissant. Quant à l’argent et aux devoirs
1074
directeur des Cahiers du Sud, c’est à l’économie,
qui
le produit, de le faire servir au développement culturel dont elle vi
1075
plus ou moins lointaine de la capitale nationale
qui
consentirait à lui octroyer quelques subventions, et l’on retomberait
1076
ment constituer cette masse de manœuvre monétaire
qui
correspondrait à ce qu’était autrefois la fortune d’un prince où d’un
1077
ou à ce qu’étaient les grandes familles d’Athènes
qui
faisaient édifier un temple sur l’Acropole ou à Delphes ? Quel est l’
1078
e et la culture. Elle est nourrie par l’économie,
qui
à travers elle dirige ses dons vers la culture en espérant en recevoi
1079
oir les bénéfices à long terme. C’est une formule
qui
a fait ses preuves aux États-Unis où quelques milliers de fondations
1080
Cette fortune provient d’une mesure très simple,
qui
est la détaxation des revenus versés à une fondation. En dotant riche
1081
montant de leurs impôts. Finalement, c’est l’État
qui
fait le sacrifice, mais l’habitude est prise en Amérique, et, à part
1082
e, tendant à généraliser ce régime de détaxation,
qui
favoriserait la création ou l’enrichissement rapide de très nombreuse
1083
on dans la métropole Aix-Marseille serait un test
qui
permettrait de mesurer la vitalité de cette métropole, c’est-à-dire d
1084
rait servir à concrétiser, dans les conversations
qui
suivront ce colloque, le problème de la métropole à la fois culturell
1085
mique, et le problème des responsabilités de ceux
qui
entreprendront de l’animer. cr. Rougemont Denis de, « [Intervent
1086
is elle ne deviendra vivante que par les citoyens
qui
la vivront, conscients de leurs devoirs envers ce grand ensemble qui
1087
scients de leurs devoirs envers ce grand ensemble
qui
est leur civilisation et des droits que l’union seule pourra leur ass
1088
s l’avenir. Or, comment devenir citoyen d’un pays
qui
n’en est pas un, puisqu’il n’a pas encore d’institutions, de politiqu
1089
est encore une histoire de la poule et de l’œuf :
qui
a commencé ? L’œuf, mais pondu par quelle poule ? La poule, mais née
1090
tir nous a paru de nous appuyer sur quelque chose
qui
existe bel et bien, et qui joue un rôle important dans la vie de chaq
1091
uyer sur quelque chose qui existe bel et bien, et
qui
joue un rôle important dans la vie de chaque Européen : l’École. Car
1092
grant des élèves pour la chose publique et leçons
qui
s’y rapportent ; 2° Une carence de l’éducation civique : là où elle e
1093
ie ; 4° Le manque de préparation des enseignants,
qui
demandent à être mieux informés et formés. ⁂ Afin de répondre aux vœu
1094
commencer ? Par un regroupement de ceux, d’abord,
qui
ont pris conscience de ces problèmes. Par des stages de discussion, d
1095
onnalités — du ministre au maire ou bourgmestre —
qui
lui ont permis l’organisation de ces stages ainsi qu’aux Communautés
1096
ommunautés européennes et au Conseil de l’Europe,
qui
ont apporté à la Campagne leur appui matériel et moral. Le rôle de ch
1097
ici ne représentent qu’une faible partie de ceux
qui
ont été présentés aux stages organisés de 1962 à 1964. On s’est borné
1098
borné à reproduire l’essentiel des communications
qui
ont recueilli l’accord le plus général. Le lecteur de ces textes et d
1099
is aussi qu’on m’enseigne les faits géographiques
qui
définissent l’unité de notre continent, et qui fassent voir combien s
1100
es qui définissent l’unité de notre continent, et
qui
fassent voir combien sa division en nations « éternelles » est souven
1101
e l’absurde théorie des « frontières naturelles »
qui
nous a conduits à couper en deux, trois ou quatre pays un bassin natu
1102
uer entre elles, au-delà des anciennes frontières
qui
les opposaient artificiellement, des amitiés que la nature propose, e
1103
jet européen est une sorte de rouleau compresseur
qui
va tout mélanger et uniformiser, tout écraser sur son passage. Telles
1104
péen d’aujourd’hui se les pose, et que c’est cela
qui
l’intéresse et que c’est peut-être dans ces directions qu’ils feraien
1105
tifices non seulement la Nature mais le Naturant,
qui
est Dieu, et il entreprit d’édifier une Tour à Sennaar, qui fut ensui
1106
eu, et il entreprit d’édifier une Tour à Sennaar,
qui
fut ensuite appelée Babel, ce qui veut dire confusion. Grâce à cette
1107
Tour à Sennaar, qui fut ensuite appelée Babel, ce
qui
veut dire confusion. Grâce à cette tour, il espérait escalader le Cie
1108
l et jetés dans une confusion telle que tous ceux
qui
étaient venus à l’œuvre parlant une seule et même langue, dussent la
1109
me langue, p. ex. les architectes entre eux, ceux
qui
roulaient les pierres, entre eux, et ceux qui les taillaient, et ains
1110
eux qui roulaient les pierres, entre eux, et ceux
qui
les taillaient, et ainsi de chaque groupe spécialisé (et sic de singu
1111
nc et barbarius loquuntur). Si bien que les seuls
qui
s’en tinrent à la langue sacrée furent ceux qui avaient refusé de pre
1112
s qui s’en tinrent à la langue sacrée furent ceux
qui
avaient refusé de prendre part à l’œuvre et s’étaient tenus à l’écart
1113
ation exigée par les dimensions mêmes d’un projet
qui
consistait à dépasser la mesure naturelle par l’artifice humain. Cec
1114
péens se sont jetés dans une aventure prodigieuse
qui
consiste à modifier les données initiales “naturelles” de la vie, non
1115
es d’œuvre et ouvriers en équipes spécialisées et
qui
bientôt ne se comprendront plus, je veux dire l’Université et ses div
1116
e ces facultés, et tous les instituts spécialisés
qui
autour d’elles ou en elles, prolifèrent. Dans la page que je viens de
1117
icitement le problème beaucoup plus général de ce
qui
divise les hommes depuis l’aube des temps : les langues certes, mais
1118
xxe siècle, à deux mouvements de sens contraire,
qui
affectent ces facteurs traditionnels de division du genre humain. Mou
1119
, par continents, et d’abord en Europe. Les races
qui
s’ignoraient jadis au point qu’un homme de couleur différente ne semb
1120
es décennies encore, c’est la culture occidentale
qui
domine tout, unifie tout, uniformise les apparences de la vie quotidi
1121
araît évidente. C’est l’Europe, c’est elle seule,
qui
a déclenché cette évolution planétaire. L’Europe a découvert la terre
1122
répugnante, à l’Asie brahmanique ou chinoise, et
qui
devait aboutir à la condamnation puis à la suppression — mais après c
1123
formes de vie — disons d’un mot : par sa culture,
qui
a fait littéralement le tour du monde. Mais en même temps que cette c
1124
se prononce, précisément au cœur de cette culture
qui
fut l’agent de la convergence mondiale, un mouvement radicalement con
1125
nt de dissociation, de division et de séparation,
qui
est proprement babélique, ne me paraît nulle part plus visible et plu
1126
s d’enseignement supérieur : explosion du savoir,
qui
se traduit par un accroissement continuel à la fois du nombre et de l
1127
ent entre les facultés mais entre les spécialités
qui
prolifèrent dans une même faculté tendent à devenir infranchissables.
1128
ntemporains. D’où résultent les deux conséquences
qui
définissent le phénomène de Babel : la disparition rapide de toute la
1129
u but commun, des fins dernières de l’entreprise,
qui
se perdent dans les nuées de l’inconcevable. Mais dire que tout langa
1130
sse européenne, mais aussi des hommes d’outre-mer
qui
viennent chez nous en pèlerinage aux sources vives de la nouvelle cul
1131
ersité, aux deux sens primitifs de l’universitas,
qui
sont le sens corporatif, communautaire, et le sens synthétique ou uni
1132
ion, par ailleurs accablée de soucis matériels et
qui
a d’autres chats à fouetter que de méditer sur la synthèse des facult
1133
rkinson. Mais il y a le point de vue de l’esprit,
qui
est différent. L’esprit humain, et particulièrement l’esprit européen
1134
stion, radicalement, par d’autres disciplines, et
qui
ne peuvent défendre leur « vérité » qu’en se fermant méthodiquement s
1135
ur y répondre. Le problème qu’on soulève ici, et
qui
est celui du principe de cohérence de notre civilisation, me paraît a
1136
Seule en effet parmi toutes les grandes cultures
qui
ont fait l’histoire de l’humanité, l’Europe a osé l’aventure d’un dév
1137
cularisation de la philosophie et de la recherche
qui
s’est manifestée bien avant la Renaissance, probablement au xiiie si
1138
bablement au xiiie siècle — à l’époque justement
qui
a vu naître les premières universités européennes, en Italie puis à P
1139
ure le marxisme-léninisme (ou, au moins, le Parti
qui
l’interprète). L’Europe seule se voit obligée de rechercher sans cess
1140
tout son sérieux. Et je vois peu de généralistes
qui
aient osé relever, par exemple, la relation de continuité entre le do
1141
christianisé — alors qu’il est clair qu’une Asie
qui
tenait la matière et le corps pour essentiellement illusoires n’allai
1142
dre aux Asiatiques, aux Africains, ou aux Arabes,
qui
leur posent ces questions fondamentales, ils se verraient conduits à
1143
surmonter leur ignorance méthodique des domaines
qui
ne sont pas de leur département. Je reprends ici mon exemple du physi
1144
sicien et du théologien. Pour répondre à l’hindou
qui
interroge l’Occident sur son obsession de l’Histoire, du Temps, de l’
1145
de la doctrine physique du Temps, aux discussions
qui
durent déjà depuis un siècle sur le principe de Carnot et Clausius, s
1146
flèche du temps » et l’entropie, notions de base
qui
ont une portée métaphysique indiscutable. Et il faudrait que les phys
1147
e indiscutable. Et il faudrait que les physiciens
qui
en discutent sachent que la dialectique de leurs problèmes actuels su
1148
r allusions rapides, peut-être obscures, un sujet
qui
demanderait de gros ouvrages pour être exposé sérieusement. Ce qu’il
1149
ble. ⁂ Comment résoudre ce problème dans le cadre
qui
nous intéresse ici, celui de l’Université ? Trois solutions me parais
1150
s ; et l’éducation permanente qu’on nous propose,
qui
s’étendrait du berceau à la tombe, ne laisserait guère le temps de vi
1151
vulgarisateur scientifique et une spécialisation
qui
lui vaudrait sans doute le prix Nobel, mais au prix de son ambition m
1152
pline particulière va déboucher sur des problèmes
qui
relèvent d’autres disciplines, parfois connexes mais souvent très dis
1153
rde de la recherche la plus hautement spécialisée
qui
s’est vue conduite par les nécessités internes de son cheminement à d
1154
re, science des systèmes de signes, l’explication
qui
lui manquait de la prohibition de l’inceste ; cependant que des biolo
1155
même théorie saussurienne les schèmes structuraux
qui
permettent aux uns d’interpréter la transmission du patrimoine hérédi
1156
ont les meilleurs spécialistes, c’est-à-dire ceux
qui
vont le plus loin dans l’analyse de certains cas particuliers, qui no
1157
loin dans l’analyse de certains cas particuliers,
qui
nous conduisent le plus sûrement au général, ou tout au moins au seui
1158
e de discours. Ce détail a son importance. Car ce
qui
importe au bout du compte, dans une entreprise de ce genre, c’est la
1159
ce genre, c’est la qualité personnelle des hommes
qui
s’y livrent : sinon une bonne machine électronique, convenablement in
1160
informée, ferait beaucoup mieux notre affaire. Ce
qui
importe, ce n’est pas que la synthèse s’opère dans le vide, ou au cie
1161
e carte perforée, comme un résultat objectif ; ce
qui
importe, c’est que la synthèse s’actualise, qu’elle s’opère donc dans
1162
plus élevé du terme. Ce qu’il nous faut enfin, ce
qui
nous manque, ce sont des hommes de synthèse, un type nouveau d’hommes
1163
e synthèse, un type nouveau d’hommes de pensée en
qui
s’incarne une sorte de conscience conjoncturelle de l’évolution de no
1164
s. Ces hommes seront d’abord des spécialistes, et
qui
prouveront leur excellence en tant que tels par le fait même qu’ils a
1165
e sagesse, me semble-t-il, les rapports d’experts
qui
vous sont soumis. Si l’on garde à l’esprit la règle d’or de la cultur
1166
l’esprit la règle d’or de la culture européenne,
qui
n’est rien d’autre que la mesure humaine, le module des relations per
1167
ulement à l’optimum de l’efficacité pédagogique —
qui
exige la proximité — mais aussi au maximum du pouvoir créateur d’un m
1168
elge Léo Moulin, sous le titre d’indice Nobel, et
qui
se base sur le nombre de prix Nobel de sciences par million d’habitan
1169
901 à 1960, ce sont les plus petits pays d’Europe
qui
occupent les cinq premiers rangs, soit dans l’ordre la Suisse, le Dan
1170
s conclusions plus personnelles et plus précises,
qui
vous apparaîtront peut-être comme un rêve, mais rien ne devient jamai
1171
e comme un rêve, mais rien ne devient jamais réel
qui
n’ait été d’abord rêvé. La multiplication des universités, maintenues
1172
x dire supranationale. J’en imagine le prototype,
qui
serait une tour d’anti-Babel. Dans un grand parc, près de la mer, ou
1173
coordination de leurs politiques économiques. Ce
qui
nous manque encore, c’est une étude quasi ethnographique des caractèr
1174
réclamer de beaucoup de noms illustres, d’hommes
qui
ont rêvé l’Académie européenne, comme Tommaso Campanella ou d’Amos Co
1175
e plan de son Conseil de la lumière ; ou d’hommes
qui
méditaient sur la nécessité d’un langage commun aux sciences exactes,
1176
it pour fin de recréer l’union dans la diversité,
qui
est la formule de notre grand passé, et de notre avenir, intégré, le
1177
t des terres du globe multipliées par une culture
qui
a fait le monde, et qui doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des
1178
ltipliées par une culture qui a fait le monde, et
qui
doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 59. Je n’ignor
1179
des hommes. 59. Je n’ignore pas les tentatives
qui
se dessinent, aux États-Unis notamment, pour faire de la mathématique
1180
veau motif, le motif planétaire. L’idée maîtresse
qui
l’inspire est la suivante : — il faut que l’Europe tienne sa place et
1181
de nouveau et aux cultures différentes une Europe
qui
ne soit ni impérialiste ni démissionnaire, ni agressive ni masochiste
1182
passé la demande, quoique avec un certain retard,
qui
explique le déluge de papier auquel vous êtes soumis en dernière heur
1183
ues. Je ne parlerai ici que des premières, celles
qui
vont se mettre à l’ouvrage cet après-midi et demain matin. À la premi
1184
s-midi et demain matin. À la première commission,
qui
traitera des valeurs européennes reconsidérées dans une optique mondi
1185
ulier aux Européens, et de l’aventure européenne,
qui
commence avec Prométhée, avec Ulysse, avec Icare, et qui aboutit aux
1186
mence avec Prométhée, avec Ulysse, avec Icare, et
qui
aboutit aux sciences et à la technique moderne. Il paraît indispensab
1187
l’Europe est traitée par deux ou trois rapports,
qui
décrivent la faculté d’assimilation de l’Europe, non seulement du poi
1188
ands, de colons pas nécessairement très cultivés,
qui
n’avaient pas compris grand-chose aux propos des sages subtils de la
1189
de ce grand sage occidental ! En revanche, à ceux
qui
affirment contre l’Europe et pour lui faire la leçon, que toutes les
1190
paraître, ces cinq rapports ont une vertu commune
qui
est de mettre en question les clichés de l’économisme pur et d’un phi
1191
sme naïf. Ce sont les travaux de cette commission
qui
, personnellement, me passionneraient le plus, parce que c’est là que
1192
erselle et nécessairement bénéfique ? Les calculs
qui
sont à la base de l’aide au développement par les Occidentaux ne repo
1193
limination des caractères psychiques et religieux
qui
les distinguent ? N’y a-t-il pas là une tendance déshumanisante, anti
1194
ne doctrine de l’Absolu et de l’Âme impersonnelle
qui
eut pour effet immédiat de ralentir et presque de bloquer tout le pro
1195
re se convertissait à la croyance des mennonites,
qui
interdit l’usage de l’auto et n’admet que le chariot à deux grandes r
1196
orer ni de le cacher à ceux que nous nommons — et
qui
se nomment eux-mêmes — sous-développés. Nous avons au contraire le de
1197
orts soumis à notre quatrième commission62, celle
qui
s’occupera de plusieurs sujets groupés sous l’étiquette de questions
1198
du genre humain mais sa prolifération incontrôlée
qui
devrait épouvanter et pousser à une action immédiate à grande échelle
1199
médiate à grande échelle ! Plusieurs des rapports
qui
vous sont soumis insistent sur la priorité qu’il faudrait donner à un
1200
rlerai pas ce matin des trois commissions finales
qui
auront à étudier une série de résolutions pratiques tendant toutes à
1201
e cadre d’une Campagne d’éducation civique, voilà
qui
va de soi et personne ne demandera quel est le lien entre ces matière
1202
tiques, de la littérature et de la musique, voilà
qui
peut poser des questions, susciter des doutes. Par exemple, beaucoup
1203
pandue dans nos démocraties bourgeoises, attitude
qui
consiste à séparer radicalement l’Art, domaine des activités libres,
1204
domaine du jeu, et les dures nécessités concrètes
qui
sont celles de la vie publique et civique — domaine du sérieux. On po
1205
i aux artistes et aux écrivains, selon l’ambition
qui
caractérise les États totalitaires. Même à supposer que nul d’entre
1206
au seuil de ce stage. Et comme c’est un problème
qui
résulte à mon avis d’une double erreur très courante sur la fonction
1207
Je crois qu’on peut le définir par un seul mot —
qui
est le mot-clé de la doctrine de Proudhon, ancêtre de la nouvelle éco
1208
miler les règles de conduite, lois et conventions
qui
régissent la vie en société, dans nos démocraties. Tout cela, c’est c
1209
timent. L’irresponsable n’est pas libre, et celui
qui
agit sous contrainte n’est pas responsable. Cette liaison fondamental
1210
a conformité et du non-conformisme, — dialectique
qui
définit l’homme européen, dynamique et progressif, par contraste avec
1211
d se cultiver. Placé devant l’ensemble des œuvres
qui
représentent la culture européenne, — qu’il s’agisse de livres ou de
1212
é à quelques rudiments des techniques artistiques
qui
ont permis la création de ces tableaux, monuments, œuvres littéraires
1213
le le serait pour un danseur hindou, par exemple,
qui
doit exécuter exactement les rites, ou pour un peintre officiel sous
1214
guer l’erreur due à la maladresse de l’« erreur »
qui
révèle l’exigence intime d’une personnalité, et dans laquelle le bon
1215
issance donc, le créateur européen est celui pour
qui
l’art n’est plus seulement l’illustration des vérités orthodoxes, et
1216
cathédrale, mais l’expression d’une personnalité
qui
assume son risque dans la cité, librement, en innovant. Cependant, la
1217
le antinomique inséparable liberté-responsabilité
qui
définit le bon citoyen européen, correspond exactement le couple orig
1218
d exactement le couple originalité-communication,
qui
définit le bon artiste européen. L’éducation européenne, qu’il s’agis
1219
dologiques, déduites des considérations générales
qui
précèdent. Premier thème : Tradition et innovation dans les arts en
1220
st ainsi qu’à l’époque du cubisme et du fauvisme,
qui
rompent avec les réalistes et les impressionnistes, on redécouvre suc
1221
e et supérieure aux « cultures nationales » Ce
qui
s’oppose à l’union de l’Europe et à la formation d’une conscience com
1222
ent défendre la Civilisation contre les Allemands
qui
croyaient défendre leur Kultur — elle se dissipe comme brume au solei
1223
du grand axe commercial de la Renaissance, celui
qui
relie Venise et Bruges, les échanges de compositeurs et de styles se
1224
e ou de science, pour ne rien dire de la religion
qui
les inspira toutes au départ, il n’est pas une seule des branches de
1225
n’est pas une seule des branches de notre culture
qui
ne résulte de mille échanges, tissant l’œuvre commune des Européens ;
1226
communauté de créations et d’influences mutuelles
qui
s’appelle l’Europe dans l’histoire de l’esprit humain. Montrer cela s
1227
C’est l’équivalent de l’histoire événementielle,
qui
ne tenait compte que des batailles, des règnes, des traités. Ainsi, l
1228
er radicalement « l’artiste » de la masse de ceux
qui
auraient bien voulu mais n’ont pas pu (ou l’inverse) et des amateurs
1229
mais n’ont pas pu (ou l’inverse) et des amateurs
qui
se contentent d’acheter les œuvres cotées des professionnels, ou d’en
1230
le produit de certains auteurs et des propagandes
qui
s’en sont inspirées. De même, ce n’est pas le génie de la France du G
1231
e n’est pas le génie de la France du Grand Siècle
qui
a fait Racine, c’est à cause de Racine qu’on parle du Grand Siècle, p
1232
déal), ni à la réalité de la création littéraire,
qui
est toujours le fait d’un individu (celui-ci certes utilise des instr
1233
ont là pour tous, et lui seul en tire cette œuvre
qui
nous intéresse, non telle autre, née au même moment, dans le même mil
1234
no ! Dans tous ces cas, ce n’est pas le passeport
qui
caractérise l’écrivain, mais la région où s’est formée sa sensibilité
1235
se proposée L’Europe est une unité de culture,
qui
s’est constituée par la confluence de plusieurs courants civilisateur
1236
isme, Celtes, Germains, puis Arabes et Slaves) et
qui
s’est, au cours des âges, à la fois intégrée et diversifiée. La « lit
1237
unifier (horribile dictu !), mais c’est l’inverse
qui
est vrai : nos littératures « nationales » résultent d’une différenci
1238
nstater, faire voir, expliquer, une unité de base
qui
est notre passé, lequel conditionne et permet notre avenir commun.
1239
notre ère jusqu’à la domination anglaise, tout ce
qui
s’écrit en Inde est poésie ou prose sacrée, religieuse, rituelle, sym
1240
tras, textes sacrés et commentaires — et si celui
qui
les lit à haute voix met l’accent sur la mauvaise syllabe, il s’endor
1241
ethe)… Elle constitue une « unité intelligible »,
qui
s’évanouit dès qu’on la morcelle… Le « présent intemporel », qui est
1242
dès qu’on la morcelle… Le « présent intemporel »,
qui
est une caractéristique essentielle de la littérature, signifie que l
1243
dividu, le débat sur la responsabilité de l’homme
qui
a contrevenu aux lois, etc. Ceux hérités du christianisme, tels que l
1244
on personnelle, le sacrifice par amour, etc. Ceux
qui
viennent d’autres sources : l’honneur, la passion amoureuse, la légen
1245
vrai sens du terme, puis la légende de Don Juan,
qui
en est le négatif. Les thèmes sociaux, politiques, économiques, qu’on
1246
4. Mais la diversité des langues ? C’est cela
qui
obnubile l’enseignement et la critique, depuis l’avènement presque si
1247
situer ce phénomène dans une perspective mondiale
qui
le ramène à ses justes proportions. a) Nos langues littéraires, en Eu
1248
dérer comme le devoir suprême de l’individu celui
qui
le lierait à quelque super-État.65 5. Fédérer n’est pas mélanger
1249
toutes nos langues (mais surtout de la française)
qui
prétendent redouter que l’Europe unie de demain soit un affreux méli-
1250
ture. Unité dans la diversité, communauté de base
qui
donne sens et relief aux inventions, innovations, révolutions fomenté
1251
continent ce que les unitaires et centralisateurs
qui
les combattent au nom de l’indépendance, de la liberté et de la diver
1252
Attique, étendait sur un lit de fer les étrangers
qui
lui demandaient l’hospitalité. Il leur coupait les jambes si elles dé
1253
on Churchill appelle la création de quelque chose
qui
« s’appellera — peut-être — les États-Unis d’Europe » et il s’écrie :
1254
pouvait suffire à la créer… Au lieu d’une Europe
qui
se fait, nous entendons aujourd’hui des déclarations inquiétantes, co
1255
éritablement importante de notre temps. »67 Mais
qui
ne voit que ceci s’oppose à cela, dramatiquement, et que cette « réal
1256
le », que serait la nation, est précisément celle
qui
fait obstacle à cette « seule chose véritablement importante de notre
1257
chose véritablement importante de notre temps » ?
Qui
ne voit que si l’Europe qu’appelait Winston Churchill n’est pas faite
1258
delà des nations, partout ressenti et déclaré, et
qui
a donné naissance au Marché commun notamment, enfin par l’existence d
1259
férencié et libéral, soit par une sécession, mais
qui
souvent ne serait en fait qu’un rattachement à l’État-nation voisin),
1260
s’ajouter des crises plus amples et dramatiques,
qui
affectent l’être même de plusieurs États-nations européens, et non de
1261
t la Biélorussie)69. Que dire alors de la France,
qui
est le pays du monde le plus centralisé, mais que ses propres « Plans
1262
d’un État occitan ou les plasticages en Bretagne,
qui
parfois attirent l’attention légèrement irritée des journalistes. Tou
1263
’étatisme de Berne au nom d’une ethnie différente
qui
se veut nation, cependant que tout près de là, Bâle devient le centre
1264
ut près de là, Bâle devient le centre d’une Regio
qui
englobe des territoires suisses, allemands et français : deux exemple
1265
e stade de crise finale d’une forme d’association
qui
a dominé et animé l’Europe du xixe siècle, mais qui ne pourrait que
1266
a dominé et animé l’Europe du xixe siècle, mais
qui
ne pourrait que tuer l’Europe du xxe siècle si elle n’est pas surmon
1267
c’est que les hommes et les femmes d’aujourd’hui
qui
ont passé par l’école et croient savoir l’histoire s’imaginent qu’il
1268
d’où viennent la nation, l’État, et l’État-nation
qui
est né de leur collusion moderne. Il faudrait rappeler qu’après la pr
1269
rne. Il faudrait rappeler qu’après la préhistoire
qui
ne connaissait que les tribus et leurs clans, l’histoire commence ave
1270
e Roy de France est empereur en son royaume », ce
qui
veut dire que le chef de l’État d’un domaine de moyenne grandeur cent
1271
ces de l’Italie, de l’Europe de l’Est et du Nord,
qui
l’un après l’autre se déclareront eux aussi « souverains absolus », s
1272
s selon la formule du xive siècle. Ce spectacle,
qui
est celui de la naissance des nations, remplit d’effroi les sages de
1273
s son traité De la Monarchie, appel désespéré, et
qui
restera vain, à l’empire condamné et bafoué. Les cinq siècles suivan
1274
us l’idée fatale de la souveraineté absolue, idée
qui
est à peine supportable quand un prince l’incarne, s’il n’est pas un
1275
ncarne, s’il n’est pas un génie ou un saint, mais
qui
devient proprement révoltante — et par ailleurs massivement meurtrièr
1276
urs massivement meurtrière — quand c’est un parti
qui
s’en empare au nom du peuple, comme ce fut le cas des jacobins puis d
1277
ion de l’idéal national par l’appareil étatique —
qui
est l’œuvre des jacobins et de Napoléon —, la nationalisation de l’Ét
1278
tisation de la nation révolutionnaire, c’est cela
qui
va créer dans la première décennie du xixe siècle le modèle de l’Éta
1279
ésultat d’une volonté abstraite, peut-être folle,
qui
entend faire coïncider à tout prix dans les mêmes limites imposées du
1280
nu sacré, c’est-à-dire intangible en nos esprits,
qui
résistent à l’idée qu’il pourrait après tout n’être qu’une forme tran
1281
ts mais de ceux des autres. C’est donc une partie
qui
se veut aussi grande que le tout. L’État-nation moderne, unitaire et
1282
le retrait des puissances naguère coloniales, et
qui
vivent mal… Enfin, ils sont trop petits pour agir politiquement au ni
1283
ir politiquement au niveau des empires véritables
qui
dominent notre monde, et surtout pour résister à la satellisation pol
1284
és humaines : et cela c’est la plus grave maladie
qui
puisse miner un corps politique. Double dilemme Telle étant la
1285
r souveraineté absolue au profit d’une fédération
qui
les protège. C’est ce second parti qu’ont adopté en 1848 nos vingt-ci
1286
même, quelque chose de profond et de constitutif
qui
les retient de s’unir. Et nous voyons mieux ce que c’est, maintenant
1287
lue, donc d’indépendance totale, donc d’autarcie,
qui
est son ambition proprement impériale. C’est par définition et par st
1288
à une indépendance de moins en moins croyable, et
qui
se borne en fait à la liberté (souvent illusoire) de choisir les dépe
1289
, Louis Armand formulait récemment une règle d’or
qui
trouve ici son application majeure : Développons en commun ce qui es
1290
n application majeure : Développons en commun ce
qui
est neuf. Laissons de côté les héritages du passé dont l’unification
1291
ème se révèle insoluble. Il faut se fonder sur ce
qui
est destiné à devenir demain la vraie réalité de notre société, et je
1292
un à deux millions et maximum de six millions. Ce
qui
donnerait, par exemple, neuf régions plus Paris pour la France, une d
1293
e sont les résultantes de ces complexes de forces
qui
dénotent, définissent et mesurent les régions — plus d’une centaine d
1294
l’on coupait en deux le bassin de la Ruhr-Moselle
qui
est d’un seul tenant quant au sous-sol, sous prétexte qu’à la surface
1295
elon leur voisinage, selon les réalités nouvelles
qui
les auront formées, par-dessus les anciennes frontières nationales dé
1296
ement des souhaits des organisateurs du colloque,
qui
connaissaient les besoins de leur région, mais de tout un mouvement d
1297
préoccupations des sociologues, et chez les Six,
qui
dès 1961 réunissaient à Bruxelles un important colloque sur ce problè
1298
les à l’échelle de l’Europe — toutes propositions
qui
étaient encore proprement impensables pour un esprit français, il y a
1299
fs, législatifs et judiciaires comparables à ceux
qui
existent, par exemple, pour les États-Unis d’Amérique. Les États régi
1300
es nécessités, appelant des réformes de structure
qui
, de proche en proche, mèneront très loin… Ce sont ces nécessités qui
1301
roche, mèneront très loin… Ce sont ces nécessités
qui
expliquent que le Marché commun ait cru devoir convoquer en 1961 le t
1302
e la France, de l’Italie, ou même de l’Allemagne,
qui
a obligé les gouvernements de ces pays à étudier très sérieusement le
1303
iques plurinationales. Prenez la région lilloise,
qui
touche la Belgique. Vue de Paris, Lille est une gare terminus, et Rou
1304
mmun de demain tout change : effacée la frontière
qui
depuis cent-cinquante ans coupait la région de son aire d’expansion n
1305
usqu’au souvenir des autonomies régionales, voilà
qui
nous donne à penser que la révolution régionaliste, condition de l’Eu
1306
aux vrais empires centralistes et monopolisateurs
qui
prétendent aujourd’hui se partager le monde. Si nous n’en sommes enco
1307
au crépuscule de la période des États-nations. Ce
qui
empêche la plupart des hommes d’aujourd’hui de le voir, ou d’en croir
1308
e des nationalismes, et de cette religion civique
qui
prend la place de la foi chrétienne dans l’esprit des masses et la mo
1309
suscite dans l’espace des formes de polarisation
qui
naissent de relations d’interdépendance et de complémentarité géograp
1310
part de subjectivité dans l’appréciation. En ce
qui
concerne l’emplacement exact des limites, une certaine indéterminatio
1311
de nous faire sortir de l’ère néolithique, celle
qui
a été marquée par la fixation des tribus nomades sur des territoires
1312
ribus nomades sur des territoires cultivés, celle
qui
a donc été dominée pendant dix à douze millénaires par les notions de
1313
r les réalités et les valeurs de la paysannerie —
qui
brusquement font place aux réalités et aux valeurs de la société indu
1314
stitue au terme d’indépendance celui d’autonomie,
qui
a l’avantage de rappeler le gouvernement des cités par elles-mêmes, e
1315
publiques et de tout bord. Les phénomènes majeurs
qui
ont motivé ces prises de conscience successives sont faciles à énumér
1316
ethniques et économiques de la région — et voilà
qui
provoque une réflexion en progrès intensif et extensif vers quelque t
1317
duit à cette forme de vide économique et culturel
qui
a résulté partout de la colonisation. Qui ne voit en revanche que la
1318
ulturel qui a résulté partout de la colonisation.
Qui
ne voit en revanche que la région articulée dans une fédération conti
1319
ubordonnée à l’existence réelle des cent régions,
qui
est encore hypothétique. Je ne voudrais indiquer dans cette première
1320
intenant (sans attendre ni exiger des permissions
qui
ne viendront jamais) des centaines de réseaux européens, un tissu tou
1321
des pouvoirs stato-nationaux : mais on saura déjà
qui
a gagné. b) La géométrie plane et euclidienne, celle des arpenteurs,
1322
que par un vigoureux effort d’information sur ce
qui
existe déjà et sur ce qui est en train de se faire, de toutes parts.
1323
rt d’information sur ce qui existe déjà et sur ce
qui
est en train de se faire, de toutes parts. Imaginons un tableau des r
1324
rts. Imaginons un tableau des régions de l’Europe
qui
décrirait leurs réalités actuelles et virtuelles, recenserait leurs r
1325
ain de la guerre, dans l’enthousiasme des congrès
qui
lancèrent le mouvement européen — Montreux, La Haye, Lausanne, Westmi
1326
donc des États impérialistes, non des communautés
qui
revendiquent contre leur État-nation l’autonomie dont il les a frustr
1327
de nations comme celles de la vieille Europe […],
qui
pourrait admettre de bonne foi, à moins d’être un imbécile, qu’une se
1328
s et le désert français de Jean-François Gravier,
qui
ouvre les feux dès 1947 ; Décoloniser les provinces de Patrick de Ruf
1329
Décoloniser les provinces de Patrick de Ruffray,
qui
a fourni le slogan de l’action régionaliste ; La gauche et les région
1330
te ; La gauche et les régions de M. Phlipponneau,
qui
dédouane la région de l’embargo maurrassien ; et enfin La Révolution
1331
litique et civitas donne civisme, synonymes réels
qui
devraient être perçus et vécus comme tels… Que pourrait donner regio
1332
les objections les plus fréquentes à l’entreprise
qui
fait l’objet du présent colloque. Je note d’abord que le terme de dif
1333
on aujourd’hui encore impondérable, d’une volonté
qui
peut surgir demain, posant un but nouveau et créant ses moyens. Si l’
1334
est pas très intéressant de chercher à deviner ce
qui
sera : « l’objectivité scientifique » dissimulant une démission civiq
1335
s sans transition. Cela prendra des décennies. Ce
qui
est urgent, c’est le prix du lait et le taux d’accroissement de la pr
1336
as encore faite ? b) Le seul projet de fédération
qui
ait réussi en Europe, la Suisse, a été conçu, formé et accouché en ne
1337
ndier des subventions à Paris. Voyez les Bretons,
qui
votent gaulliste. » « Les conflits entre les régions seront forcément
1338
ons d’habitants, est plus petite que le Limousin,
qui
n’a que 0,7 million d’habitants. Ça ne se tient pas. » « La Bretagne
1339
etagne n’est pas une entité économique viable. Et
qui
parle breton à Rennes ? » « Les ethnies et les économies ne coïnciden
1340
est ce dernier groupe d’objections ou difficultés
qui
est la cause principale de l’ajournement des solutions régionalistes,
1341
ire de l’incertitude ou insécurité intellectuelle
qui
caractérise la plupart des projets d’Europe fédérale, dès qu’on abord
1342
mesures des arpenteurs sur le terrain. — Tout ce
qui
relève du domaine public (économie, politique, transports, enseigneme
1343
euple devient une « nation immortelle » et l’État
qui
agit en son nom dispose de la vie et de la mort de ses membres, plus
1344
ues, mais l’État a le devoir de sévir contre ceux
qui
contestent l’un de ses dogmes (objecteurs de conscience, par exemple,
1345
iècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres
qui
ont servi de prétexte à ces concentrations forcées, c’est leur prépar
1346
t leur préparation, leur conduite et leurs suites
qui
ont notamment accrédité l’idée que l’économie est au service des dess
1347
l’identification de « voir » et de « comprendre »
qui
s’en suit. L’homme de la civilisation visuelle, de l’imprimé, de la l
1348
ution, au sens où j’ai toujours entendu ce terme,
qui
ne signifie pas « tout casser », mais au contraire : poser un nouvel
1349
ans compter la paresse naturelle de notre esprit,
qui
cherche en tout et avant tout la réduction à la rassurante unité, ou
1350
é ? C’est un problème d’éducation ou de recyclage
qui
va nous prendre au moins douze ans si nous commençons tout de suite.
1351
iées des tâches entreprises et des cadres sociaux
qui
leur offrent appui. Qu’on me permette un exemple personnel, pour alle
1352
nce culturelle. Mais je suis aussi protestant, ce
qui
représente une allégeance mondiale (ce serait pareil si j’étais commu
1353
les, intellectuelles, spirituelles ou affectives,
qui
n’ont pas de frontières communes, et souvent pas de frontières du tou
1354
n un seul lieu, accaparés par l’État national, et
qui
le seraient, demain, par l’État régional. 4. Vers une formule fédé
1355
— je veux dire : séparer dans le pouvoir tout ce
qui
peut être séparé, définir tout ce qui peut être défini, distribuer en
1356
oir tout ce qui peut être séparé, définir tout ce
qui
peut être défini, distribuer entre organes ou fonctionnaires différen
1357
ntre organes ou fonctionnaires différents tout ce
qui
aura été séparé et défini ; ne rien laisser dans l’indivision 93. Pr
1358
e rien laisser dans l’indivision : grande maxime,
qui
conteste un monde, celui de la République une et indivisible des jaco
1359
indivisible des jacobins, de l’Empire napoléonien
qui
la continue, et des totalitaires du xxe siècle qui l’achèvent. Il ne
1360
i la continue, et des totalitaires du xxe siècle
qui
l’achèvent. Il ne s’agit donc, pour Proudhon, ni de décentraliser, ni
1361
ence ou un retard d’éducation démocratique. (« Ce
qui
n’est pas prescrit à tous, d’une manière uniforme, sans choix possibl
1362
ines bien définis. Le Marché commun, par exemple,
qui
est un pouvoir économique, doit-il entretenir des visées politiques,
1363
ion de régions libérées de leur État-nation, mais
qui
jugeraient souhaitable de renouer librement des liens de type nationa
1364
s, sociaux ou culturels noués ailleurs. cl) Voilà
qui
nous donnera, sans aucun doute, plusieurs Europes régionales de défin
1365
uelles sociétés il cotise, où il paie ses impôts,
qui
est de sa paroisse et quels sont les paysages de son cœur. Et aucun d
1366
ieu, celui que Bakounine comparait à Bismarck, et
qui
pensait que l’État doit être fort pour servir fortement le Prolétaria
1367
tat dépérira. Or, sous Lénine, c’est le contraire
qui
se produit : l’État conquis par le petit groupe des bolchéviques, les
1368
ours révélé beaucoup plus fort que les mouvements
qui
s’en sont emparé. Et quant à leurs doctrines collectivistes, de droit
1369
quées que dans l’esprit des communistes français,
qui
dénoncent les « fascistes assassins », mais murmurent « qu’ils ne peu
1370
» les condamnations de Leningrad contre des Juifs
qui
n’ont d’autre tort que de l’être. D’ailleurs, la bonne ou mauvaise fo
1371
raisons, mais cela ne compte pas. Les structures
qui
gouvernent ces deux nations relèvent d’une seule et même implacable l
1372
s se voient accusés d’ingérence dans des affaires
qui
relèvent, leur dit-on, de la seule souveraineté nationale — c’est-à-d
1373
eté nationale — c’est-à-dire de la seule religion
qui
ait encore un bras séculier et qui s’en serve. On ne brûle plus les h
1374
seule religion qui ait encore un bras séculier et
qui
s’en serve. On ne brûle plus les hérétiques du christianisme mais on
1375
participation des citoyens à toutes les affaires
qui
les regardent. Ce qui suppose nécessairement : une fédération contine
1376
oyens à toutes les affaires qui les regardent. Ce
qui
suppose nécessairement : une fédération continentale dont les régions
1377
tique. Ce ne sont pas la Tradition et le Progrès,
qui
prétendent également défendre la liberté. Et ce ne sont pas non plus
1378
plaisiez dans cette mauvaise conscience narquoise
qui
est la bonne conscience du gauchiste. Quand Sartre, à la suite de Fan
1379
leurs aînés leur ont parlé à partir de Mai 68, et
qui
pousse la perversité jusqu’à ne pas exister comme système. (Nul ne l’
1380
l’écologie. C’est décidément la droite patronale
qui
est responsable de la destruction du milieu naturel et du confort des
1381
eu naturel et du confort des citadins, c’est elle
qui
refuse encore, parce que trop coûteuses, les normes et régulations qu
1382
t, en prenant ses bains de foule. Mais les partis
qui
invoquent les masses ne rassemblent jamais que des minorités, comme o
1383
dans les élections libres. Et quand un philosophe
qui
veut parler aux masses monte sur un tonneau devant les usines Renault
1384
e jeunes que les sectes gauchistes. Et c’est cela
qui
comptera lors d’élections à l’échelle de l’Europe. Les sondages montr
1385
de production. Bien. Mais chacun peut voir que ce
qui
est aboli, c’est la lutte, ce ne sont pas les classes 99. Chacun peut
1386
les classes 99. Chacun peut voir les différences
qui
subsistent entre ouvriers d’usine, paysans des kolkhozes, apparatchik
1387
tte des classes ? Voulez-vous entretenir la haine
qui
pousse à la révolte ? Voulez-vous la destruction physique ou morale d
1388
mot d’ordre du siècle passé ? Entretenir la haine
qui
pousse à la révolte (tendance gauchiste) ? Ce serait en fait mainteni
1389
mes contradictoires ou mutuellement exclusifs. Ce
qui
existe et que l’on veut cacher derrière l’écran de ce pseudo-concept,
1390
la dictature, indépendante de toute idéologie et
qui
ne peut être, par définition, exercée par le Prolétariat100. Cela dit
1391
es de la machine. Aujourd’hui, c’est l’automation
qui
nous permet d’atteindre l’objectif que visait le Service civil. La né
1392
l’étiquette « culturelle » fait attaquer le Parti
qui
, sous sa direction, avait tenté d’appliquer Marx. Mais le contraire d
1393
r l’éducation : procédés à moyen ou à long terme,
qui
ne s’accordent pas avec l’idée de révolution violente. Dans un sens b
1394
à, dans la tête de nos politiciens. C’est l’école
qui
a formé des générations de nationalistes, c’est elle qui doit former
1395
ormé des générations de nationalistes, c’est elle
qui
doit former la première génération européenne103. f) « Vous voulez
1396
a politique », que veut-on dire ? Que l’économie,
qui
est le domaine propre des Communautés, ne fait pas partie de la polit
1397
atégique — puis l’art de participer aux décisions
qui
, aux divers niveaux communautaires (de la municipalité aux agences co
1398
e et telquellisant. Car ces décisions dramatiques
qui
absorbent le plus clair des énergies d’une jeunesse ivre de vocables,
1399
domaine, l’acte politique tel que je l’ai défini,
qui
est le choix des priorités104 en vertu d’une certaine échelle des val
1400
on et du pillage des ressources terrestres. Voilà
qui
ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours » dont les barrica
1401
mains, 1933-1936. « La révolution que j’appelle,
qui
fera seule l’Europe, et qui ne peut être faite que par l’Europe en tr
1402
lution que j’appelle, qui fera seule l’Europe, et
qui
ne peut être faite que par l’Europe en train de se faire, consiste, e
1403
lus ou moins astucieux, mais un moyen de créer ce
qui
nous manque le plus en Occident — de la Californie au fleuve Amour —,
1404
Devine ou je te dévore ! dit le Sphinx à Œdipe,
qui
n’a le droit de répondre que d’un mot. La réponse, aujourd’hui, c’est
1405
96. Et Trotski aussi, quoi qu’on dise. C’est lui
qui
fait écraser au canon la révolte des matelots de Cronstadt coupables
1406
lement grâce au triomphe des valeurs bourgeoises,
qui
englobent tout le monde sauf les hippies et autres houligans ? Cette
1407
e bourgeoisie mentale inclut l’ex-classe ouvrière
qui
n’a pas développé, ou ne pratique pas, d’autres valeurs que la bourge
1408
ard. Contrairement aux mouvements et groupuscules
qui
ont usurpé ce titre, L’Ordre nouveau ne confondait pas l’ordre avec l
1409
e, résultant de la discussion de ces rapports, et
qui
fut adoptée à l’unanimité. Nous faisons précéder ces textes d’un résu
1410
es, éthiques, esthétiques, juridiques et sociales
qui
caractérisent la société en question. Appelons région le champ d’acti
1411
plus ou moins étroite avec une aire géographique
qui
variera d’ailleurs selon la nature du phénomène considéré et selon so
1412
ervices, d’urbanisation et de taux de croissance,
qui
ne saurait coïncider que par accident et temporairement avec un terri
1413
rce) dans un État national beaucoup plus grand et
qui
entend effacer leurs limites traditionnelles, ou bien divisées d’une
1414
trative des régions ethniques et socioéconomiques
qui
crée la plupart des problèmes culturels, dont nous avons à traiter ic
1415
e, c’est-à-dire dans les « régions frontalières »
qui
séparent nos 26 États-nations, des effets paralysants du stato-nation
1416
ns, des effets paralysants du stato-nationalisme,
qui
selon les cas interdit expressément ou bloque en fait : — la mobilité
1417
audience ont fait l’objet d’études très poussées (
qui
vont jusqu’à compter combien de lecteurs du Progrès de Lyon et du Dau
1418
e en France voisine. Là encore, l’ignorance de ce
qui
se passe à quelques kilomètres de chez soi est générale. La radio de
1419
talienne. Quant à l’Alsace : « nombreux sont ceux
qui
désireraient que les émissions locales de l’ORTF en langue allemande
1420
éés par les frontières. Et ce sont les frontières
qui
empêchent de les résoudre. Ou plus exactement : c’est le dogme de la
1421
elles ont été fixées pour des raisons historiques
qui
, pour la plupart, ont cessé d’être des raisons. Le caractère indiscut
1422
sacré » à des réalités hétérogènes par nature, et
qui
ne sont superposables ni dans l’espace ni dans le temps : le sous-sol
1423
s entre départements français. Dans le temps : ce
qui
rend manifeste la dysfonction de la frontière unique, c’est la dispar
1424
abilité de leurs limites ; tandis que l’économie,
qui
est en partie liée au sol (climat, secteur primaire maritime ou agric
1425
le, la moins mauvaise étant tout simplement celle
qui
se laisse le mieux traverser. IV. Il n’y a pas de cultures nationa
1426
école nous a conté que chaque État est une entité
qui
comporte une langue nationale, une culture nationale et une économie
1427
on récente de nos États-nations112. Le mot natio
qui
désignait d’abord les groupes d’étudiants de même langue maternelle d
1428
école — ni plus vraies pour autant. Cette notion,
qui
a son origine sous Louis XIV, est mise en forme par la Révolution (di
1429
essentiellement contestataire de son génie — mais
qui
nous ont tous affectés, à doses variables, et qui ont éduqué notre vi
1430
qui nous ont tous affectés, à doses variables, et
qui
ont éduqué notre vision du réel, que nous le sachions ou non, que nou
1431
etc. Ce ne sont pas nos appartenances nationales
qui
nous diversifient vraiment, mais des écoles de pensée, des styles de
1432
coïncident pas avec les régions administratives,
qui
sont inadéquates pour définir les régions économiques, et moins encor
1433
pourra mieux servir les desseins des deux grands (
qui
ne seront grands que de nos persistantes divisions). 2. Exemple symbo
1434
aient s’adresser à Rome, laquelle alertait Paris,
qui
appelait Chamonix, et déjà l’on ne savait plus de quoi il s’agissait.
1435
ythes de l’État-nation souverain et des mensonges
qui
seuls les ont accrédités dans les esprits depuis quatre ou cinq génér
1436
esprits depuis quatre ou cinq générations, voilà
qui
suppose une rénovation radicale des programmes officiels, lesquels ta
1437
n sont d’excellents exemples internationaux de ce
qui
pourrait être fait à l’échelon régional : lycées communs là où la lan
1438
n autre projet de coopération est à citer : celui
qui
tend à grouper dans une coopération régionale les universités de Neuc
1439
Besançon, et de nombreux instituts universitaires
qui
s’y rattachent. Objectifs : favoriser la mobilité des étudiants et de
1440
sauver le Léman suppose des recherches théoriques
qui
relèvent de l’échelon continental, mais sont d’exécution typiquement
1441
agences européennes (relevant d’assemblées élues
qui
contrôlent leurs budgets), capables d’établir des normes et des plans
1442
ets), capables d’établir des normes et des plans,
qui
les mettent en état d’orienter et d’informer les agences régionales.
1443
action fédéraliste, régionaliste et communaliste,
qui
sont en train de passer au premier rang de l’actualité réelle dans no
1444
e ailleurs « la campagne des congrès »113), voilà
qui
est de nature à rallumer l’espoir en dépit des échecs encourus par l’
1445
ion, tel qu’ils l’ont apprise à l’école — et ceux
qui
parlent d’autonomies régionales ou communales sont à la fois de doux
1446
udacieux ». Il est frappant que la seule prudence
qui
ait passé dans la « Déclaration finale » de Strasbourg ait été celle
1447
iale, éducative, écologique, énergétique, etc. Ce
qui
me conduit à écrire en conclusion de mon rapport culturel : « Chacune
1448
lesquelles un problème fonctionnel se posera, et
qui
choisiront d’adhérer au syndicat intercommunal capable d’y faire face
1449
syndicat sera suprafrontalier, comme le problème
qui
l’aura suscité. Il va de soi, également, à mes yeux tout au moins, qu
1450
, ni même de victoire d’une certaine tendance. Ce
qui
nous paraît important, c’est qu’une doctrine régionaliste européenne
1451
tre XIIIe année. Les difficultés de divers ordres
qui
ont motivé cette interruption temporaire sont aujourd’hui résolues. N
1452
présente livraison étant la quatrième de la série
qui
a commencé en hiver 1967 avec « Naissance de l’Europe des régions » e
1453
lus, et allons l’être mieux encore, par tous ceux
qui
ont à cœur de sauver une Europe non pas des chiffres mais des hommes.
1454
des communes et des régions, une Europe fédérale
qui
peut être l’innovation majeure du siècle. dk. Rougemont Denis de,
1455
oute information sur les réalités du xxe siècle,
qui
ne savent pas qu’il faut faire l’Europe, ou qui n’ont pas très bien c
1456
, qui ne savent pas qu’il faut faire l’Europe, ou
qui
n’ont pas très bien compris pourquoi. Je ne sais, on me dit qu’il y e
1457
pourquoi. Je ne sais, on me dit qu’il y en a. Ce
qui
est certain, c’est qu’ils n’ont plus d’excuse en 1971. Et ce n’est pa
1458
plus d’excuse en 1971. Et ce n’est pas pour eux,
qui
ne sont pas ici, mais dans le seul souci de bien préciser mon point d
1459
nscience par les Européens, les motifs principaux
qui
nous ont amenés à l’idée d’union de l’Europe, et qui nous contraignen
1460
nous ont amenés à l’idée d’union de l’Europe, et
qui
nous contraignent maintenant à réussir cette union, au plus tard, dan
1461
te union, au plus tard, dans les dix à quinze ans
qui
viennent. 1er motif. — En 1946, tout le monde voyait très bien qu’
1462
t, l’accroissement de la production industrielle,
qui
permet cette prolifération délirante de l’homme sur la terre, entraîn
1463
turelles, et donc aussi la pollution, par 200, ce
qui
est matériellement impossible. En effet, les ressources naturelles ne
1464
! L’épuisement des forêts et des océans, c’est ce
qui
menace l’ensemble de l’humanité. Tout cela peut vous sembler délirant
1465
Dans ce domaine, l’acte politique par excellence,
qui
consiste à traduire les finalités d’une société en mesures publiques
1466
rtout du pillage des ressources naturelles. Voilà
qui
ne peut se décider dans la rue, dans ce « discours révolutionnaire »
1467
ai 68 ont été comme les signes flamboyants. Voilà
qui
suppose un certain nombre de décisions drastiques, de sacrifices à im
1468
ce tout simplement survive. Et alors, la question
qui
vient immédiatement aux lèvres est celle-ci : Qui pourra prendre ces
1469
qui vient immédiatement aux lèvres est celle-ci :
Qui
pourra prendre ces décisions et les imposer ? Un gouvernement mondial
1470
es facteurs de croissance dans les deux décennies
qui
viennent, l’essentiel serait obtenu, les destins pourraient être renv
1471
puissante fédération les 480 millions d’Européens
qui
vivent aujourd’hui divisés en 25 nations à peu près souveraines, une
1472
e motif. — Mais il y a plus. Il y a quelque chose
qui
est peut-être plus effrayant que les prévisions apocalyptiques des éc
1473
ons apocalyptiques des écologistes, quelque chose
qui
est là parmi nous, bel et bien là, et qui est la Question du siècle,
1474
e chose qui est là parmi nous, bel et bien là, et
qui
est la Question du siècle, une question pure, béante, qui se posait d
1475
la Question du siècle, une question pure, béante,
qui
se posait du temps de ma jeunesse à quelques-uns, et qui a subitement
1476
posait du temps de ma jeunesse à quelques-uns, et
qui
a subitement éclaté dans les universités de tout l’Occident et dans l
1477
à ? Quel est le sens de ma vie dans cette société
qui
n’en est pas une, puisqu’elle n’est plus une communauté ? Que vaut so
1478
n, et surtout qu’elle demeure sans réponse, voilà
qui
devrait nous effrayer vraiment, parce que cela nous laisse béant sur
1479
ée par la police ; il est anormal que ce soit lui
qui
se voie traité de « fauteur de désordres ». Car le désordre le plus p
1480
s ». Car le désordre le plus profond, c’est celui
qui
est au cœur de cette société matérialiste, dont le seul principe abso
1481
ière pathétique, parce qu’on ne peut renverser ce
qui
ne tient pas debout — ce qui n’a pas de principe de cohésion interne.
1482
ne peut renverser ce qui ne tient pas debout — ce
qui
n’a pas de principe de cohésion interne. Pas grand-chose à détruire d
1483
tre société ! Il faut créer une société nouvelle,
qui
offre un sens et qui permette à la personne de se construire, d’agir,
1484
créer une société nouvelle, qui offre un sens et
qui
permette à la personne de se construire, d’agir, de se manifester dan
1485
t entier, et par lui toutes les races de la terre
qui
copient notre civilisation industrielle scientifico-technique, quanti
1486
dérisoires (mais si sérieuses !) de nos ministres
qui
s’épuisent en « marathons » dont l’objet se réduit parfois à rogner 1
1487
es et régionales, bien en deçà des nations. Voilà
qui
explique le paradoxe apparent que j’ai l’air de soutenir en préconisa
1488
récemment : « On peut se demander si nos sociétés
qui
deviennent de plus en plus énormes et pareilles les unes aux autres n
1489
alyse des motifs extrêmement divers en apparence,
qui
ont amené la plupart des pays européens à poser le problème régional.
1490
u géographique, traditionnelle ou prospective, ce
qui
est frappant, c’est qu’ils jouent tous dans le même sens. De leur ens
1491
lle de foyers librement rayonnants. L’État-nation
qui
règne seul, depuis un siècle, sur la science de ses professeurs et la
1492
tique fédéraliste de l’État-nation. L’État-nation
qui
se prétend souverain absolu est manifestement trop petit pour jouer u
1493
dans la création d’agences fédérales européennes,
qui
seraient compétentes partout où les tâches se révéleraient d’échelle
1494
s — ce carcan militaire, idéologique et douanier,
qui
a moins d’un siècle d’âge en moyenne, n’est plus capable d’assurer la
1495
ou du petit Jura bernois ; les révoltes ethniques
qui
couvent et parfois éclatent en Bretagne ou en Flandres ; les poussées
1496
es ensuite. Les plans d’aménagement du territoire
qui
se donnent pour but de réduire les disparités économiques intra-natio
1497
st posé par les régions naturelles ou économiques
qui
se trouvent coupées par des frontières politiques nées du hasard des
1498
ues nées du hasard des guerres et des traités, et
qui
ne correspondent plus à nulle réalité ni ethnique ni économique. Sur
1499
empêche… Voici maintenant mon utopie — tout ce
qui
m’intéresse chez un homme est de savoir quelle est son utopie de la v
1500
r de Genève. Genève est une cité sans hinterland,
qui
est à la fois mondiale et coupée des campagnes voisines par une front
1501
voise, ou plutôt, de plusieurs régions genevoises
qui
apparaissent immédiatement possibles ou souhaitables, selon la nature
1502
: — les quelque 20 000116 travailleurs français
qui
viennent tous les matins à Genève et rentrent le soir dans leur villa
1503
t une région économique plus vaste, plus fluente,
qui
est encore en bonne partie virtuelle, et qui appelle des mesures de d
1504
nte, qui est encore en bonne partie virtuelle, et
qui
appelle des mesures de développement transfrontalières. — le sauvetag
1505
ales nucléaires : autant de problèmes écologiques
qui
ne connaissent pas de frontières politiques, et qui appellent des sol
1506
i ne connaissent pas de frontières politiques, et
qui
appellent des solutions régionales dans un cadre continental. — enfin
1507
la frontière définissent une région universitaire
qui
peut aller de Neuchâtel à Lyon, et d’Aoste à Besançon, par Lausanne e
1508
empêchera ces associations de nommer des délégués
qui
se rencontreront périodiquement en assemblées générales au plan europ
1509
plus particuliers, dans le cadre de l’État-nation
qui
les avait jadis « réunies » de gré ou de force, rien ne les en empêch
1510
empêchera, c’est l’évidence. Pourquoi détruire ce
qui
garde sa raison d’être dès lors que cela ne bloque plus l’évolution f
1511
êtes à coups de canon, d’exactions et de parjures
qui
seule a réussi à imposer l’hégémonie des rois de la petite Francie ca
1512
à la base par l’idée de « frontières naturelles »
qui
amène à enseigner que les Pyrénées séparent Français et Espagnols, al
1513
autre condition de réussite du projet européen —
qui
découle de la réforme des écoles — est de former des administrateurs
1514
La révolution d’Octobre aboutit à Staline. À ceux
qui
me répètent : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! » je
1515
oir jeune, pouvoir régional, etc. Le seul pouvoir
qui
importe est celui que l’on a sur soi-même, car il est synonyme de lib
1516
. 114. Il s’agit de la première esquisse de ce
qui
allait devenir le fameux rapport du club de Rome : The Limits to Grow
1517
Meadows et son équipe, publié aux USA en 1972, et
qui
a secoué tous les tabous de l’Occident industriel. 115. Auteur de La
1518
pensée que l’on observe dans le même temps, mais
qui
appartiennent à des ères différentes de l’histoire humaine, il y a bé
1519
éance de l’histoire. Illustrons cela de citations
qui
n’appellent que très peu de commentaires. L’État-nation est le bien
1520
seulement me hérisse, mais me fait dire que ceux
qui
l’emploient font un étrange retour en arrière. Il y a déjà eu l’Europ
1521
ité. (Erreur sur la féodalité, système juridique
qui
n’a rien à voir avec la région ; erreur aussi sur la région, qui n’es
1522
voir avec la région ; erreur aussi sur la région,
qui
n’est pas une souveraineté ni un fief, ni un État.) À quoi M. Michel
1523
orant l’histoire », « des inadaptés », « des gens
qui
agissent pour le compte de l’étranger », « des réactionnaires ou des
1524
in mythe européen, celui de l’Europe des régions,
qui
est une absurdité ». Ce qui n’a pas à être démontré puisqu’en effet,
1525
l’Europe des régions, qui est une absurdité ». Ce
qui
n’a pas à être démontré puisqu’en effet, selon le dogme de l’État-nat
1526
n garde remplaçaient les vœux de succès confiants
qui
sont de routine en pareille occasion. Au lieu du coup d’envoi, un imp
1527
que son discours est démodé depuis cent ans, ceux
qui
réfléchissent sur notre société et sur les causes de sa crise aboutis
1528
n d’une nation par un appareil étatique — formule
qui
ne peut mener qu’à la guerre totale et aux régimes totalitaires, comm
1529
de tous les liens particuliers entre les hommes,
qui
ne sont plus tenus ensemble que par leur commun servage envers l’État
1530
iction avec les besoins vitaux » du monde actuel,
qui
est donc condamné à terme, et qui doit être remplacé au plus vite, so
1531
u monde actuel, qui est donc condamné à terme, et
qui
doit être remplacé au plus vite, sous peine de catastrophes aisément
1532
disposition de leurs richesses aux gouvernements
qui
administrent ces territoires. Ce schéma de l’administration de notre
1533
riques… Chacun s’est forgé une histoire nationale
qui
démontre que son développement était inévitable, et son destin arrang
1534
er à tolérer de faire partie d’un État plus grand
qui
lève ses impôts, se moque de ses allures et de son dialecte… Il est p
1535
e, je serai gagnant, car, aux yeux de l’histoire,
qui
est le seul plan qui me concerne, l’avenir dira que j’ai été renversé
1536
car, aux yeux de l’histoire, qui est le seul plan
qui
me concerne, l’avenir dira que j’ai été renversé sur un projet qui ét
1537
l’avenir dira que j’ai été renversé sur un projet
qui
était essentiel pour le pays. » Devant ses anciens collaborateurs réu
1538
ne le regrette pas pour moi, mais pour la France
qui
ne connaîtra pas avant longtemps de vraies régions 123, et qui va se
1539
tra pas avant longtemps de vraies régions 123, et
qui
va se vautrer dans la médiocrité. » « Dans mes Mémoires, j’expliquera
1540
de commun avec le mouvement de tendance fasciste
qui
a usurpé ce titre en 1968 et qui a été dissous en 1973. 118. Rééditi
1541
endance fasciste qui a usurpé ce titre en 1968 et
qui
a été dissous en 1973. 118. Réédition chez Hachette, Paris, 1972. 1
1542
rotestons contre la coutume des éditeurs français
qui
croient bon d’améliorer les titres originaux : le livre de H. Kahn s’
1543
me ». 122. Grasset, Paris, 1972. 123. C’est moi
qui
souligne. 124. C’est moi qui souligne. dn. Rougemont Denis de, « L
1544
72. 123. C’est moi qui souligne. 124. C’est moi
qui
souligne. dn. Rougemont Denis de, « Les grandes béances de l’histoi
1545
é intellectuel, et surtout point de langue unique
qui
se soit imposée à ces patries, voilà qui paraît interdire la possibil
1546
e unique qui se soit imposée à ces patries, voilà
qui
paraît interdire la possibilité d’un écrivain qui mériterait d’être a
1547
qui paraît interdire la possibilité d’un écrivain
qui
mériterait d’être appelé suisse, comme Hölderlin fut sans conteste al
1548
ément, de cette pluralité des données culturelles
qui
, moins forts, moins doués, les eût neutralisés. Lointain cousin de l’
1549
opolitisme, mais aussi germanisme et latinité, et
qui
rend plus sensible à l’oreille intérieure les arythmies annonciatrice
1550
J. Burckhardt a incarné le type d’homme goethéen
qui
ne peut séparer la pensée de l’action, ni la passion de la lucidité —
1551
la passion de la lucidité — bien plus, de l’homme
qui
se réalise en plénitude par le style même de sa pensée, de son action
1552
us. Son expérience des hommes et de l’irrationnel
qui
conduit leurs affaires au pire a certes confirmé son pessimisme inné,
1553
isme inné, sa profonde méfiance à l’endroit de ce
qui
vient et du « progrès » de notre monde moderne en général, mais son g
1554
itions civiques et culturelles des Suisses. Voilà
qui
suffira peut-être à justifier l’existence autonome de ce pays, dans u
1555
le grand physicien et le monstre sacré du cinéma,
qui
ne sont, après tout, que des spécialistes. « C.J.B. », comme nous l’a
1556
lieu de l’âge mûr, mais ce Voyage d’Asie Mineure,
qui
date de 1925 et qui est l’un des écrits les plus chargés d’affectivit
1557
ais ce Voyage d’Asie Mineure, qui date de 1925 et
qui
est l’un des écrits les plus chargés d’affectivité contenue, les [p.
1558
tiques : C.J.B. ajoutait à la Suisse la dimension
qui
manque le plus à ce pays et que j’aime à nommer la dimension princièr
1559
’une manière indécise et prépare une autre guerre
qui
réglerait l’affaire une fois pour toutes. Mais la guerre n’est que «
1560
Guerre ou pas guerre, il est bien évident que ce
qui
est en train d’arriver, c’est l’effondrement du capitalisme libéral (
1561
alisme. Combien cette idée était fausse, voilà ce
qui
commence à se faire sentir. Presque certainement, nous allons vers un
1562
l’idée de fatalités peut-être désastreuses, mais
qui
auront l’avantage de nous innocenter ? Toute prophétie trop bien réal
1563
uteur a-t-il été un vrai prophète, à savoir celui
qui
avertit, qui annonce l’issue tragique de nos manèges, mais nous adjur
1564
été un vrai prophète, à savoir celui qui avertit,
qui
annonce l’issue tragique de nos manèges, mais nous adjure de faire me
1565
prévision autoréalisante ? S’il est vrai que « ce
qui
est en train d’arriver, c’est l’effondrement du capitalisme libéral e
1566
annihilé, évacué, devienne « inexistant », voilà
qui
n’est nullement l’effet, mais bien la cause, tant de l’effondrement c
1567
ne peut exister que dans nous et par nous. Celui
qui
aime activement son prochain se comporte en chrétien, et le christian
1568
. Mais ce n’est pas « le christianisme » institué
qui
aime un humain, ou cesse de l’aimer et s’effondre. Quand Orwell écrit
1569
arrivé : il se produit dans et par la phrase même
qui
l’annonce. Car cette phrase trahit et déclare la démission du spiritu
1570
moins ont plébiscité Hitler : ce n’est pas Hitler
qui
les a privés de leur autonomie, c’est eux qui ont choisi leur Führer,
1571
ler qui les a privés de leur autonomie, c’est eux
qui
ont choisi leur Führer, qui l’ont produit, qui l’ont fait leur libéra
1572
autonomie, c’est eux qui ont choisi leur Führer,
qui
l’ont produit, qui l’ont fait leur libérateur, celui qui venait les l
1573
ux qui ont choisi leur Führer, qui l’ont produit,
qui
l’ont fait leur libérateur, celui qui venait les libérer de leur resp
1574
nt produit, qui l’ont fait leur libérateur, celui
qui
venait les libérer de leur responsabilité, c’est-à-dire de leur liber
1575
notre espoir raisonnable de restructurer une cité
qui
mérite d’être appelée humaine. ds. Rougemont Denis de, « Quand mêm
1576
ce siècle. La bibliographie des études régionales
qui
clôt le Bulletin du CEC intitulé Naissance de l’Europe des régions (1
1577
doute ici plusieurs spécialistes de ces problèmes
qui
pourraient être tentés de croire que les raisons de faire des régions
1578
e la région ne sera jamais une réalité pour celui
qui
ne veut pas la faire ; ou pour celui qui n’accepterait qu’on se souci
1579
ur celui qui ne veut pas la faire ; ou pour celui
qui
n’accepterait qu’on se soucie de la faire que si on lui prouvait d’ab
1580
si on lui prouvait d’abord qu’elle existe. Celui
qui
nie toute valeur « scientifique » à l’action de construire, nie la so
1581
est un phénomène de nature au sens actif du mot,
qui
est son sens étymologique : Natura = ce qui engendre, l’engendrante,
1582
mot, qui est son sens étymologique : Natura = ce
qui
engendre, l’engendrante, ce qui fait naître, ce qui est à naître. (Du
1583
que : Natura = ce qui engendre, l’engendrante, ce
qui
fait naître, ce qui est à naître. (Du radical indo-européen gna indiq
1584
i engendre, l’engendrante, ce qui fait naître, ce
qui
est à naître. (Du radical indo-européen gna indiquant naissance et du
1585
ut dire ici : en termes simples, non jargonnants,
qui
ne visent pas à épater les collègues, mais à convaincre les responsab
1586
aincre, c’est le moment décisif dans toute action
qui
relève de la volonté humaine. C’est donc sur l’argumentation du probl
1587
nses possibles : — à partir des réalités locales
qui
exigent la région ; — à partir de la crise mondiale qui exige la régi
1588
igent la région ; — à partir de la crise mondiale
qui
exige la région. Ces deux types de réponses, partant du plus près et
1589
istence communautaire qu’il subit aujourd’hui, et
qui
appelle comme remède immédiat, structurel, la région. ⁂ A. La premièr
1590
sité particulièrement marquée le long d’une ligne
qui
va du Schleswig-Holstein par la Frise, la Hollande, la Belgique, le L
1591
lisé) se compliquent ici du fait de la frontière,
qui
divise arbitrairement ce que la Nature, l’Histoire, les ethnies, ou l
1592
e contre la pollution arrêtée par les frontières,
qui
ne laissent passer que la pollution elle-même (des airs, des eaux, de
1593
onomiques, sociales et culturelles du xxe siècle
qui
se « déclare » dans les régions frontalières. C’est aussi et surtout
1594
plus loin possible des prises concrètes, de ceux
qui
en subiront les conséquences. Quelles sont, parmi les fonctions néces
1595
la vie d’une communauté de type européen, celles
qui
souffrent le plus du fait de la frontière, ou, à plus proprement parl
1596
Bâle-Alsace-Bade, ou de la région franco-suisse (
qui
pourrait englober à certains égards le Val d’Aoste, région autonome d
1597
région lémano-alpine. Les fonctions essentielles
qui
apparaissent lésées ou paralysées par la frontière ne sont pas seulem
1598
es échanges commerciaux et agricoles (vitaux mais
qui
peuvent être interrompus d’une heure à l’autre par décret de Paris, o
1599
in et la Haute-Savoie, mais travaillant à Genève,
qui
a éveillé chez les Genevois comme chez leurs voisins la conscience d’
1600
a conscience d’une entité régionale sous-jacente,
qui
ne demanderait, pour exister, qu’à être libérée de cette frontière do
1601
s séances, la Commission s’est donné un programme
qui
déborde le problème des frontaliers et s’étend déjà, prudemment, vers
1602
essionnelle, en attendant d’autres élargissements
qui
sont inscrits dans la logique des choses. Car les problèmes écologiqu
1603
mortellement menacé par un ensemble de pollutions
qui
appellent un ensemble de mesures préventives et curatives ; mais en l
1604
difs et dispersés d’une Commission internationale
qui
ne peut que transmettre ses vœux à Berne et à Paris, d’instituts sans
1605
is dans le pays de Gex et le canton de Genève, et
qui
appellent d’urgence la gestion d’une autorité régionale, sous le cont
1606
aitable d’une région écologique d’un seul tenant,
qui
ne tiendrait pas plus compte de la frontière que ne le font les pollu
1607
les nuisances de toute espèce. Troisième exemple,
qui
concerne la fonction de l’enseignement : celui des universités de Sui
1608
a plupart des départements de Rhône-Alpes. Entité
qui
n’est pas accidentelle d’ailleurs. Car la région universitaire dont n
1609
’un d’entre eux, avec l’aire du franco-provençal,
qui
y fut parlé, écrit et chanté du ixe siècle jusqu’aux débuts du xixe
1610
t nous ne connaissons plus que quelques mots mais
qui
a sans aucun doute marqué toute la culture de la région et laissé des
1611
que seule la frontière les rend insolubles, voilà
qui
enseigne la région, convainc de sa nécessité, répond à la question du
1612
rtir de ce que tout un chacun peut vérifier. Pour
qui
voit et comprend les réalités locales, la leçon est claire : il faut
1613
ités mondiales, de la crise globale et des leçons
qui
en découlent à l’évidence. Je propose les étapes de raisonnement que
1614
ujourd’hui, et vivent dans la crainte que l’URSS,
qui
n’en est qu’à 29 000, ne les dépasse), gaspillage comme principe du c
1615
âches. Beaux résultats ! Brillante gestion ! Mais
qui
était le gérant ? L’État-nation. Ils sont 150 aujourd’hui, qui se par
1616
gérant ? L’État-nation. Ils sont 150 aujourd’hui,
qui
se partagent toute la terre sans reste ! Ils ont tout calculé en fonc
1617
ns et pour la guerre, l’État-nation et sa morale,
qui
est le nationalisme totalitaire, a provoqué les deux guerres européen
1618
opérée dans la haine et le mépris du tiers-monde
qui
nous les rend), mais elles ont fouetté technique et industrie, qui on
1619
), mais elles ont fouetté technique et industrie,
qui
ont causé surpopulation, famines, pollution des océans et de l’atmosp
1620
force : sa division en État-nations souverains —
qui
a causé les guerres mondiales et donc sa ruine — c’est cela aussi qui
1621
res mondiales et donc sa ruine — c’est cela aussi
qui
l’empêche de résoudre la crise qu’elle a fomentée, et qu’elle entreti
1622
’Est ou par l’Ouest, ou les deux à la fois. Voilà
qui
devient évident même aux esprits les plus obtus ou farfelus qui occup
1623
ident même aux esprits les plus obtus ou farfelus
qui
occupent le devant de notre scène politique, ou pour mieux dire, de n
1624
s de base de la fédération européenne. Fédération
qui
sera l’élément décisif d’une résolution de la crise mondiale. Tout ce
1625
is je ne vois pas le moyen d’échapper à ce schéma
qui
est inscrit dans les faits, bien loin de l’être dans l’esprit des féd
1626
er une communauté dans l’humanité d’aujourd’hui —
qui
, sinon, finira bientôt dans le chaos de la délinquance universelle. C
1627
tion sauvage de l’ère industrielle, de l’angoisse
qui
en résulte chez les individus perdus dans les foules solitaires, dans
1628
u énergétiques, écologiques ou sociales. Et voilà
qui
représente bien plus qu’une mesure opportune de « décentralisation »
1629
, ni l’écologie, ni l’énergétique, ni l’éducation
qui
« indiquent » la région, mais la définition de l’homme même en tant q
1630
seront épuisées dans des délais calculables, mais
qui
varieront très largement en fonction de nos appétits ou de notre sage
1631
nératrices de tonnes de plutonium dans les années
qui
viennent constitue un danger infiniment plus grave que celui de roule
1632
atérielle. Au type de prévision fausse et néfaste
qui
nous annonce comme un fait scientifique que désormais « la consommati
1633
ous les sept ans », j’oppose le type de prévision
qui
nous fait voir que la consommation d’électricité doit cesser de doubl
1634
ester et de Meadows. Ils ne disent pas : voilà ce
qui
se passera en 2025 (comme le fait l’impudent Herman Kahn), mais bien
1635
ait l’impudent Herman Kahn), mais bien : voilà ce
qui
se passera nécessairement à cinquante ans du point de départ choisi,
1636
nd on déguise en données scientifiques à des fins
qui
ne veulent pas s’avouer (décrocher un contrat, pousser les ventes) de
1637
s. Car autant il est nécessaire de se demander ce
qui
résultera de ce que l’on entreprend, et de poursuivre ou non en conna
1638
t, de subordonner ses décisions à des prédictions
qui
ne seront « justes » que si vous faites (ou laissez faire) dès mainte
1639
garde, mais contre l’illusion fataliste et fatale
qui
nous ferait croire, désormais, qu’il revient à l’ordinateur d’oriente
1640
politiques et sociales de tous ordres d’un projet
qui
nous paraissait « purement privé ». Mais je vois au contraire les pro
1641
ogiste, de l’urbaniste, du médecin, ou du citoyen
qui
assume son rôle dans la cité, les « impératifs du développement », le
1642
— échappant à toute discussion ; ou de phénomènes
qui
auraient lieu de toute façon sans nous, sans notre action, hors de no
1643
up plus sévèrement que l’objection de conscience,
qui
elle au contraire fait preuve d’une conscience alertée et d’un sens e
1644
ait substituer au sentiment de sourde culpabilité
qui
accompagne nécessairement tout acte libre et novateur, une sorte de t
1645
re et novateur, une sorte de terreur déterministe
qui
exonère l’individu des risques de la liberté. Roma locuta, — l’ordina
1646
voire seules à l’être — ont été jusqu’ici celles
qui
portaient sur des techniques indépendantes du jeu des forces sociales
1647
me particulièrement répugnante de la technologie,
qui
pourrait aboutir à la création d’un État policier électronique »127.
1648
rainiens, les houligans et autres Tupamaros, ceux
qui
les aident, ou les approuvent, ou pourraient le faire, et finalement
1649
’État. D’où l’on déduit que l’économie de guerre,
qui
est le modèle de toutes nos prévisions et leur idéal inconscient, est
1650
part », donc de pure théorie. C’est une économie
qui
opère dans un état d’apesanteur sociale, de vide civique, exempte de
1651
en faveur des situations sociales ou des régimes
qui
se prêtent le mieux aux calculs prévisionnels. L’État totalitaire, c’
1652
importants mais changés de signe ! La futurologie
qui
procède par la méthode kahnienne des « projections sans surprise » es
1653
ules lois de la matière (mécaniques et physiques)
qui
tendent toujours à l’uniformité selon le second principe de la thermo
1654
ant, l’homme est imprévisible à lui-même. Tout ce
qui
prétend prévoir pour lui le soumet aux seules lois du passé, et l’ali
1655
t prévisibles en fin de compte que les phénomènes
qui
dépendent de facteurs non quantitatifs, non calculables, passionnels.
1656
lieu, Forrester ne tient pas compte d’un facteur
qui
me paraît responsable plus que tout autre de l’expansion à outrance,
1657
ygiène sociale cherche à la diminuer ; c’est elle
qui
pousse aux investissements industriels, à l’exploitation maximale des
1658
emple, ici, me suffira. À la page 54 de l’ouvrage
qui
l’a rendu célèbre, L’An 2000, Herman Kahn groupe en un tableau les év
1659
les faits ne pouvant avoir tort, c’est la méthode
qui
sort ruinée d’un tel échec prévisionnel. D’autant plus qu’il se trouv
1660
évolte fatale du tiers-monde et la décolonisation
qui
s’en suivrait. Et l’atomisation individualiste d’une société trop rap
1661
dans les Lettres à von Preen du grand Burckhardt,
qui
datent de 1882. Et le condominium USA-URSS est là, dès 1856, dans la
1662
r où il sera possible d’isoler les variables clés
qui
déterminent le surgissement de forces irrationnelles au sein de la so
1663
e. Un régime fondé sur la coopération volontaire,
qui
aurait partagé équitablement les avantages et les responsabilités, n’
1664
rovinces, il semble que les hérésies chrétiennes,
qui
dressaient les fidèles contre l’autorité du pouvoir religieux, témoig
1665
tianisme, sa spécificité religieuse, et le besoin
qui
peut-être s’en faisait sentir dans le monde romanisé du iiie siècle
1666
son angoisse. L’avenir sensible au cœur Ce
qui
va se passer dans le monde s’annonce au cœur de l’homme et peut s’y l
1667
que, et nous allons voir qu’on l’a fait. Tout ce
qui
peut s’observer dans le noyau humain, physiologique mais aussi psychi
1668
ce collective, en cela chimérique mais mesurable,
qui
ne serait qu’alibi des vocations reniées. De fait, la prospective n’a
1669
toire (« Si tu fais cela, prends garde ! Voilà ce
qui
s’en suivra. ») mais jamais contraignante ou simplement publicitaire
1670
l’atteindre. Et les seules prévisions objectives
qui
m’importent sont celles qui m’indiqueront quelles sont les voies barr
1671
prévisions objectives qui m’importent sont celles
qui
m’indiqueront quelles sont les voies barrées, les grèves possibles, e
1672
portent en soi des fins de croissance illimitée,
qui
condamnent le système à la fuite en avant vers un désastre inévitable
1673
nd on nous dit : « Il va falloir dans les dix ans
qui
viennent plus d’autos pour plus d’hommes sur la terre, de là plus d’a
1674
e n’est pas le cas de la croissance industrielle,
qui
est contraire aux lois de la vie et qui met en péril la vie même, dès
1675
strielle, qui est contraire aux lois de la vie et
qui
met en péril la vie même, dès qu’on la laisse proliférer sans freins…
1676
ant et que l’on a peine à formuler, comme tout ce
qui
touche à la mort, j’entends les centrales nucléaires. Cette analyse d
1677
e « la route meurtrière », au lieu de se demander
qui
a fait la route et pourquoi, et si son prix valait vraiment les avant
1678
iment les avantages qu’elle offre à la communauté
qui
l’a payée, et aux assassins du week-end. Enfin, le modèle d’avenir qu
1679
lou. Sinon, ce sera la tyrannie sur la communauté
qui
le réalisera, et dès maintenant sur notre faculté d’imaginer et d’inv
1680
mais de déterminer les conditions de toute action
qui
conduise aux fins souhaitées. C’est la recherche créatrice, élaborant
1681
nt la prévision donnée pour objective d’un avenir
qui
serait déjà déterminé, hors de nos prises, et que nous n’aurions qu’à
1682
s nos fins, et non pas de soumettre nos fins à ce
qui
fut « possible » jusqu’ici. Soit que nous agissions ou que nous laiss
1683
rière lesquelles nous essayons de nous cacher, et
qui
ne sont que les alibis de nos vrais désirs. 126. Bertrand de Jouve
1684
En vérité, nous sommes comme un enfant bien doué
qui
se retrouverait tout à coup démuni dans le poste de pilotage d’un avi
1685
de cadrans et de manettes du tableau de bord, et
qui
s’efforce désespérément d’en comprendre le mécanisme, avant que l’app
1686
ts d’un ouvrage en préparation de D. de Rougemont
qui
sera intitulé : L’Avenir est notre affaire ». Les extraits correspo
1687
s134. Plutôt que de résumer ici mes conclusions —
qui
restent ouvertes — ou d’essayer de faire le point — très provisoire —
1688
hez les intellectuels et les artistes occidentaux
qui
s’en réclament, le concept exprimé par ces mots signifie qu’il est en
1689
e la mise en ordre. Au total, la modernité est ce
qui
doit être préféré, sitôt que certifiée moderne, à toute espèce de tra
1690
artistes occidentaux, prompts à valoriser tout ce
qui
n’est pas d’Europe et à traiter « d’étonnamment moderne » telle figur
1691
fficile de reconnaître que la modernité, étant ce
qui
récuse les vérités reçues et remet en question les traditions, elle s
1692
d’où vient qu’en tant qu’ils renient les valeurs
qui
ont fait l’Europe, ils s’en révèlent tributaires, mais se privent de
1693
du monde sont conditionnées par les mêmes forces
qui
déterminent les structures et les finalités de l’économie d’une socié
1694
eurs culturelles (au sens le plus large du terme)
qui
animent l’Europe et les différents secteurs du tiers-monde ; 2° des m
1695
fondamentale entre les autres religions et celle
qui
domine l’Occident ? La réponse doit être cherchée dans la théologie d
1696
it être cherchée dans la théologie du xxe siècle
qui
, sur les traces de Karl Barth, a montré que le christianisme n’est pa
1697
une nouvelle Terre » sont promis, remplaçant ceux
qui
existent devant nos yeux. Tous ces traits définissent une anti-reli
1698
s le Passé. Le référentiel absolu n’est plus « ce
qui
s’est toujours fait », mais, au contraire, ce qui est déjà en train d
1699
qui s’est toujours fait », mais, au contraire, ce
qui
est déjà en train de se faire au nom de la Fin universelle, donc de l
1700
age chrétien. Idée profondément antireligieuse et
qui
, d’ailleurs, fut ressentie et dénoncée comme telle par les Romains.
1701
où l’alphabet fut inventé — est enlevée par Zeus
qui
la conduit en Crête, d’où la civilisation minoenne, nourrie du Proche
1702
es peuplades germaniques, descendant du Nord-Est,
qui
apportent jusqu’en Ibérie leur droit communautaire, si différent du d
1703
is viennent, de Bagdad par l’Afrique, les Arabes,
qui
nous apportent l’aristotélisme, l’algèbre, et bien plus que cela : le
1704
de l’amour-passion, sa mystique et sa rhétorique,
qui
vont influencer profondément nos manières de sentir et de rêver, à tr
1705
nt des échanges culturels s’inverse d’une manière
qui
me paraît définitive. À partir du xve siècle, que fait l’Europe quan
1706
Hors du contexte sacré, religieux, traditionnel,
qui
donnait sa valeur réelle à cette forme plastique, musicale, ou magiqu
1707
series du xviiie français ne sont qu’une mode et
qui
n’influence guère que la vaisselle et l’ameublement des plus riches.
1708
scientifique, venue de l’Europe et d’elle seule,
qui
a révélé ces richesses naturelles et dans un sens précis, concret, le
1709
échanges matériels et des contacts humains, voilà
qui
ne cesse de multiplier et d’aggraver les causes de conflits politique
1710
e mondiale et l’impact sur le tiers-monde de « ce
qui
est venu de l’Europe ». A. Prenons notre premier exemple au niveau
1711
uprême, elle n’ira pas plus haut, peut-être, mais
qui
serait en mesure d’exiger davantage ou de proposer mieux dans le mond
1712
pas souvent digne de ces œuvres, mais c’est elle
qui
les a créées. Nous l’oublions souvent et les autres l’ignorent ; ils
1713
autres l’ignorent ; ils voient plus facilement ce
qui
est beaucoup plus bas, au niveau du contact brutal entre leurs coutum
1714
es se raccordent au psychisme de l’homme européen
qui
a conçu les machines et la personne. Mais les machines sont transport
1715
s ? » Une autre fois, il me raconte que sa femme,
qui
est Hollandaise, donnait des leçons de solfège aux enfants d’une écol
1716
Mais ils ne purent écrire que de petites mélodies
qui
ne rappelaient rien de leur musique indonésienne et ne faisaient que
1717
rnements transportent au loin des champs de force
qui
vont agir anarchiquement, détruisant les bases mêmes d’équilibres anc
1718
e ? La Chine a pris d’abord l’idée de révolution,
qui
est bien l’idée la plus contraire à sa tradition millénaire d’équilib
1719
llemand, dont le père s’était fait protestant, et
qui
écrivait dans les salles du British Museum, pour le New York Daily Tr
1720
and organe du capitalisme américain) des articles
qui
le faisaient vivre, et qui formeront une partie de Das Kapital. Karl
1721
méricain) des articles qui le faisaient vivre, et
qui
formeront une partie de Das Kapital. Karl Marx avait prévu que sa rév
1722
pas à proprement parler des conflits idéologiques
qui
nous menacent, mais c’est le mécanisme même des prétentions stato-nat
1723
e mécanisme même des prétentions stato-nationales
qui
oblige 150 nations à s’armer au-delà de toute raison contre des ennem
1724
vivre et assurer leur « cohérence nationale », et
qui
un jour se matérialiseront sous la forme de victimes de tirs atomique
1725
une lutte efficace contre les périls écologiques
qui
menacent notre continent (pollution du Rhin, de la Méditerranée, de l
1726
icipation des citoyens à leurs affaires communes,
qui
est la seule prévention efficace contre la délinquance générale ; — 3
1727
s personnes. Telles sont les grandes orientations
qui
me paraissent propres à guider une relance, qu’il faut souhaiter, aus
1728
lture, Genève, n° 1-2, automne 1965, 168 p. 135.
Qui
inclut les USA, le Canada, certaines couches sociales de l’Amérique l
1729
s nationales dans la lutte contre ces dangers. Ce
qui
signifie pratiquement le blocage de toute mesure efficace contre des
1730
blocage de toute mesure efficace contre des maux
qui
ne connaissent pas de frontières. dt. Rougemont Denis de, « Rôle de
1731
n essai, un poème, un chapitre de livre en train,
qui
, d’une manière ou d’une autre, volontairement ou par coïncidence, pou
1732
— et celle-là peut réserver à l’heureuse personne
qui
en est l’objet ou l’occasion, les surprises les plus délicieuses — ou
1733
et souple »). Et ce sera très bien ! Car voici ce
qui
me frappe : c’est que chacun a raison d’une certaine manière, selon c
1734
eints par Rembrandt à ses autoportraits. C’est ce
qui
rend un volume comme celui-ci redoutablement instructif pour son réci
1735
son personnage, les apparences toujours multiples
qui
cachent parfois plus encore qu’elles ne la révèlent, sa personne. Il