1
l’Europe, c’est-à-dire au service d’une cause qui
se
confond aujourd’hui avec celle des hommes libres. Car en fin de compt
2
s d’hommes et de femmes, dans chacun de nos pays,
s’
inquiètent pour l’avenir immédiat de l’Europe. Ils voient qu’elle s’un
3
l’avenir immédiat de l’Europe. Ils voient qu’elle
s’
unit trop lentement, peut-être mal. Ils n’ont pas grande confiance dan
4
ique des États souverains et des partis, quand il
s’
agit de surmonter les égoïsmes que les États et les partis, précisémen
5
grand-chose de raisonnable et de concret. Ce qui
s’
oppose à la fédération, dont la nécessité n’est plus même discutée, c’
6
de parti dans ses multiples manifestations, qu’il
s’
agisse des partis politiques proprement dits, ou des nationalismes hér
7
tration, les égoïsmes ignorants mais énervés, qui
se
déguisent en « réalisme » et multiplient les raisons de ne rien faire
8
, sans attendre l’avis des pouvoirs officiels qui
s’
occupent normalement d’autre chose. Le Centre veut grouper ceux qui s
9
ulier. Les créateurs et les initiateurs. Ceux qui
se
sont montrés capables, par conviction et par conscience professionnel
10
précis. Le bulletin que nous lançons aujourd’hui
s’
adresse donc aux intéressés, dans le double sens de ce terme : ceux qu
11
ir un organe commun aux diverses associations qui
se
sont constituées sous les auspices du Centre, et celle d’entretenir e
12
ux qui ont à cœur le sort de notre Europe, et qui
se
demandent ce que l’on fait pour elle en dehors du plan politique. Nou
13
r, amicalement, un excès de discrétion sur ce qui
se
fait au Centre. Si nous décidons aujourd’hui de rendre notre action p
14
us avons fait.) Mais nous sommes convaincus qu’il
s’
agit maintenant d’accélérer et d’élargir au maximum une prise de consc
15
de la politique resteront lettre morte, ou pire :
s’
édifieront sans tenir compte de ce qui fait la valeur de l’Europe, aux
16
s, à ceux qui refusent l’engagement partisan, qui
se
méfient des plans et demandent à voir, à ceux enfin qui dans leur sol
17
litude, de plus en plus menacée de tous côtés, ne
se
veulent liés à rien d’autre qu’au sort commun de cette patrie spiritu
18
la culture qui était un bien commun des Européens
s’
est divisée en « cultures nationales » ; celles-ci se sont voulues ou
19
st divisée en « cultures nationales » ; celles-ci
se
sont voulues ou crues indépendantes les unes des autres, à l’imitatio
20
ion des États « souverains » ; par là même, elles
se
sont rendues dépendantes de l’État. En d’autres termes, pour s’être v
21
s dépendantes de l’État. En d’autres termes, pour
s’
être voulues nationales, nos cultures sont en voie de nationalisation,
22
ismes administratifs. Toute notre vigilance doit
s’
exercer, dès maintenant, contre les risques d’extension de ces pratiqu
23
ntraves dont souffre la vie de l’esprit en Europe
se
ramènent en dernière analyse à une seule et même cause : le cloisonne
24
rincipe des réformes nécessaires devient évident.
S’
il est vrai qu’aucun de nos pays ne peut plus se défendre ni subsister
25
. S’il est vrai qu’aucun de nos pays ne peut plus
se
défendre ni subsister seul, au triple point de vue politique, économi
26
réputés secondaires de la culture. Ils tentent de
s’
en tirer en consentant à la culture ce petit va-et-vient d’échanges su
27
n, qu’elles ont progressivement diversifié. Elles
se
sont nourries les unes des autres, elles ont vécu de l’échange de leu
28
rigines, et elle n’a cessé pendant les siècles de
se
reformer, de s’enrichir de mille diversités. Il ne s’agit pas de la c
29
n’a cessé pendant les siècles de se reformer, de
s’
enrichir de mille diversités. Il ne s’agit pas de la créer ou de l’org
30
eformer, de s’enrichir de mille diversités. Il ne
s’
agit pas de la créer ou de l’organiser par décrets, mais simplement de
31
aniser par décrets, mais simplement de la laisser
se
manifester, et de ne plus l’empêcher d’évoluer selon ses lois et sa l
32
Tirons les conséquences de cette brève analyse.
S’
il est vrai que le Centre est un pool, à sa manière, et si on a pu le
33
s nécessaires pour « organiser » des échanges qui
s’
opéraient spontanément jusqu’au xixe siècle, mais que les États ont t
34
ons que les fiscs, les douanes et la bureaucratie
s’
étaient unis pour étrangler. Quant à nous : notre raison d’être n’est
35
tout comme si elle était faite, et telle qu’elle
se
fera. c. Rougemont Denis de, « Contre la culture organisée », Bul
36
, médiocrement soutenu par le parti. Ses vedettes
se
taisent ou rompent avec lui, ses hebdomadaires périclitent ou meurent
37
ebdomadaires périclitent ou meurent, son prestige
s’
évanouit avec la légende de son efficacité. Or ce reflux — dont rien n
38
turel, un problème d’un autre ordre apparaît, qui
se
pose lui aussi à l’ensemble de la vie de l’esprit en Europe : c’est l
39
L’Œuvre du xxe siècle », à Paris, André Malraux
s’
est écrié : « L’Amérique n’est qu’une partie de l’Europe ! » L’Amériqu
40
r autrement qu’il n’aurait su l’imaginer. Elle ne
se
définit point par rapport à lui seul, mais aussi par rapport au monde
41
les réponses à nos questions directes, occupés à
se
ruiner par des guerres nationales qu’on nous demande ensuite de payer
42
on, ni leur lecture imposée par Ridgway. Quand on
s’
écrase aux films de Hollywood, quand toute une jeunesse s’intoxique de
43
aux films de Hollywood, quand toute une jeunesse
s’
intoxique de jazz hot, il faut bien constater que c’est notre public e
44
s contrefaçons multipliées chez nous. Notre élite
s’
en plaint, il est vrai. Mais l’élite des USA aussi. Personne encore n’
45
oût des lectures faciles. (Le réalisme socialiste
s’
est borné à les rendre obligatoires.) Les subventions à la culture
46
a culture Prenons un exemple précis. Dès qu’il
s’
agit de créer un institut de recherches, d’enseignement ou de culture,
47
tire d’une part un prestige suspect, d’autre part
se
voit accusé de n’être rien qu’un « instrument de la guerre froide ».
48
l’ambiguïté d’une pareille situation, l’Américain
se
met sur ses gardes et commet des fautes méthodiques. Il multiplie les
49
on, tout en gardant un contrôle raisonnable. Puis
s’
étant assuré d’une documentation dont l’ampleur bien souvent dépasse s
50
il fait ses comptes et son rapport au comité, qui
se
décide objectivement, et qui se trompe une fois sur deux. Il en résul
51
rt au comité, qui se décide objectivement, et qui
se
trompe une fois sur deux. Il en résulte un gaspillage d’efforts et de
52
efuse d’en payer les frais courants ; l’Américain
se
demande si l’on y croit vraiment… (J’écris on à dessein : car ce ne s
53
e et ont l’argent. Mais globalement, la situation
se
présente ainsi aux yeux des Américains.) J’ai vu des comités, placés
54
virtuels proposent à des instituts de culture de
s’
occuper de la « productivité », à des économistes d’établir des plans
55
ion, et d’une manière générale à n’importe qui de
se
prononcer sur n’importe quoi qui n’est pas dans la situation concrète
56
doit être restreinte et non spectaculaire ; il ne
s’
agit pas d’un congrès, mais d’un séminaire de recherches. b) Les repr
57
x. Car si l’Europe et l’Amérique n’arrivent pas à
s’
entendre effectivement, comment rêver une entente mondiale, comment pe
58
nts formulés contre les USA par les Européens qui
se
proclament (curieusement) « neutralistes ». En voici un : « Dès le dé
59
jeunesses politiques ? Les hommes politiques qui
se
préoccupent du problème de l’union de nos pays considèrent que l’Euro
60
ssent des conclusions de discours. De plus, elles
se
révèlent parfois utiles. En effet, si quelqu’un vient à demander : po
61
bien plus économique) à l’un des deux empires qui
se
disputent le monde ? — on ne peut lui répondre qu’en se réclamant de
62
putent le monde ? — on ne peut lui répondre qu’en
se
réclamant de nos traditions culturelles, ainsi que des libertés qu’el
63
és qu’elles nous ont assurées. Mais cela fait, on
s’
empresse de reléguer la culture à sa place d’objet de luxe (croit-on),
64
lture à sa place d’objet de luxe (croit-on), pour
se
pencher sur les problèmes bien plus « urgents » que pose l’attitude d
65
s d’autre part, on peut penser que l’Europe qu’il
s’
agit de sauver, de ranimer et de rendre forte par le moyen de son unio
66
éalité de civilisation, une réalité culturelle, —
s’
il est vrai que la culture est la prise de conscience de ce que signif
67
e culture, ou elle n’a rien de mieux à faire qu’à
se
laisser coloniser (en bloc ou en détail, unie ou non : cela ne change
68
des partis et des groupes d’intérêts économiques
se
plaignent du manque de passion dont les masses et même les élites tém
69
la rue (qui est aussi l’électeur, accessoirement)
se
préoccupe de sa vie personnelle, avant de songer aux réalités élector
70
si vous lui apprenez que l’Europe est en train de
se
faire à Strasbourg, il n’écoute même pas le bruit que font ces deux m
71
principale de l’Europe. Tout le problème européen
se
ramène donc à celui de l’accès des masses à la culture (définie large
72
e l’Europe a le devoir d’exiger que les États qui
se
disent en faveur de l’union augmentent très fortement leur budget de
73
, la jeunesse demandera que les gouvernements qui
se
déclarent en faveur de la fédération européenne soutiennent matériell
74
accordait les moyens. c) La jeunesse de l’Europe
s’
étonne de voir végéter par milliers les Foyers de culture régionaux et
75
ers les Foyers de culture régionaux et locaux, où
s’
opère justement ce contact vital entre la culture générale et les réal
76
antes de l’union de demain. Ils ne demandent qu’à
s’
ouvrir les uns aux autres. Le Centre européen de la culture a créé le
77
tion de budgets locaux, non nationaux), ensuite à
se
fédérer effectivement pour multiplier leurs échanges : c’est poser la
78
inconscient) mais ne savent pas où la trouver, il
s’
agit d’apporter la culture à domicile, à l’atelier, à l’usine, au foye
79
eux-mêmes, qui seront demain l’Europe vivante. Il
s’
agit là d’une tâche de longue haleine. Voilà pourquoi, précisément, vo
80
imer qu’il n’y a pas une minute à perdre avant de
s’
y mettre. f. Rougemont Denis de, « Culture et politique européenne
81
es lignes de l’évolution du CEC. I. Comment
se
situe notre action dans la réalité européenne d’aujourd’hui ? Je rapp
82
rapport aux autres instances internationales qui
s’
occupent également de la culture, comment le CEC définit-il son action
83
soin les quelques doubles emplois qui pourraient
se
produire, d’autant plus rares, en fait, que nous nous cantonnons dans
84
forts culturels en vue de l’union de l’Europe. Et
s’
il n’existait pas, ou s’il disparaissait, les nécessités mêmes de cett
85
e l’union de l’Europe. Et s’il n’existait pas, ou
s’
il disparaissait, les nécessités mêmes de cette coordination amèneraie
86
e du Centre ne devient concevable — mais alors il
s’
impose avec évidence — que si l’on tient que l’Europe fut d’abord, est
87
récis. Notre Commission des historiens a cessé de
se
réunir, à la suite de certaines défections, mais aussi faute des fond
88
ns articles, mais le marché des revues existantes
s’
est révélé trop limité pour que l’agence marche autrement qu’au ralent
89
ourus jusqu’ici ou de notre défaut de rayonnement
se
ramènent à ceci : nous n’avons pas vu assez grand, pas alerté suffisa
90
Notre personnel est trop réduit : chacun de nous
se
voit chargé d’un travail qui serait réparti entre 20 ou 30 personnes
91
aire, dont le premier plan fut élaboré au CEC, va
se
construire. Mais l’Unesco, chargée de le faire adopter par les États,
92
donnée de la culture ; il évite la bureaucratie,
s’
en tient à une pratique artisanale et empirique ; enfin, il travaille
93
es quelque 18 activités en cours ou à l’étude. Il
s’
agit en principe que chacune serve à toutes les autres, et demande aux
94
hommes de culture », qui savent mieux de quoi il
s’
agit, tout en doutant parfois qu’il s’agisse vraiment d’eux ; mais aus
95
de quoi il s’agit, tout en doutant parfois qu’il
s’
agisse vraiment d’eux ; mais aussi chez les fonctionnaires de l’instit
96
ain, et les intérêts d’un ministre, les rapports,
s’
il en est, ne sont qu’accidentels. Il s’agit d’ordres différents, dira
97
rapports, s’il en est, ne sont qu’accidentels. Il
s’
agit d’ordres différents, dirait Pascal. Mais cette constatation, quoi
98
er la culture, et plus encore aider les peuples à
se
cultiver, non point d’ailleurs pour le plaisir de l’art, mais parce q
99
Il n’en obtient parfois, avec quelles peines, que
s’
il peut démontrer aux Finances, au Parlement, aux présidents de ses co
100
lques fonctionnaires chargés de l’exécution. Puis
se
pose la question du budget. Il faut faire vivre l’Organisation, et so
101
tants problèmes périphériques qui viennent encore
s’
ajouter aux problèmes harrassants de la lutte des partis, de l’économi
102
sque. Au regard des tâches mondiales que l’Unesco
s’
assigne, il est simplement ridicule ; pire encore si l’on ose le compa
103
rosse somme. Les hommes de culture, comme on dit,
se
demandent alors si pour ce prix l’on ne pourrait pas les aider mieux
104
us d’énergie qu’elle n’en transmet ? Cela devrait
se
calculer, semble-t-il. Mais l’a-t-on fait ? En attendant, rêvons un p
105
donc réformer, et c’est encore trop peu dire : il
s’
agit de refaire à l’inverse, de fond en comble, — et non de comble en
106
le toutes les civilisations de la planète ne peut
se
donner qu’un but très vague, mal défini et presque vide de contenu pr
107
vide de contenu proprement culturel. (En fait, on
se
borne à dire qu’on travaille pour la paix.) D’autre part, le cadre na
108
respond pas aux réalités de la culture : celle-ci
s’
est toujours faite par un jeu de libre-échange qui ne tenait aucun com
109
islam, l’Asie du Sud, l’Extrême-Orient. Ceci doit
se
traduire par des organismes régionaux (comme on dit à l’Unesco) et no
110
nseignement ; les laboratoires, etc. C’est là que
se
forme le langage des créateurs individuels et que leurs œuvres appara
111
est par nature fédéraliste, donc décentralisé. Il
se
développe par des méthodes de coordination pratique, et non pas à cou
112
peuvent et doivent être favorisées quand elle ne
s’
établissent pas spontanément. Mais on ne saurait les « planifier » sur
113
térieurs, et non pas de la formule même du CEC. ⁂
S’
il fallait résumer encore ces remarques déjà trop condensées, on souli
114
l’initiative, le contrôle et l’exécution ! Qu’ils
s’
associent directement entre eux, quand ils le trouvent utile, par-dess
115
CEC, les directeurs de festivals). Cette méthode
s’
est montrée la plus économique, la plus rapide et la plus efficace aus
116
ntéressés, que les gouvernements ou la fédération
s’
attachent à leur rôle d’arbitrage entre les intérêts spécifiques de la
117
t nous parlions et les instances gouvernementales
se
révèle là encore le plus pratique, ne fût-ce qu’en évitant les retard
118
vant la guerre avaient de nombreuses occasions de
se
rencontrer et d’établir des contacts internationaux, en sont pratique
119
sique et du Concours international de composition
s’
est réuni pour la première fois, au CEC, le 13 janvier 1953, sous la p
120
ue séance fera préparer 2 ou 3 communications, et
s’
entendra avec 2 ou 3 autres participants du séminaire pour qu’ils inte
121
s des débats au moins. D’une manière générale, il
s’
agirait d’étudier les rapports entre la libre expression individuelle
122
posées les premières bases de l’union, l’opinion
se
demande « si l’Europe est en panne ». Les uns voient la fédération en
123
e roule. Aux yeux de beaucoup, l’élan fédéraliste
s’
est épuisé, puisque plus rien ne bouge apparemment. Le fait est que ce
124
e rencontrer des résistances contre lesquelles il
s’
arc-boute de toutes ses forces. Sa poussée croît à la mesure de la con
125
e. Si l’on ne voit rien bouger pour le moment, on
se
tromperait en jugeant que la lutte a cessé ou que la tension est reto
126
ux yeux de l’opinion publique, tout cela vient de
se
produire en quelques mois, à partir de l’automne dernier. Le sceptici
127
ui paralysait les réactions à cet effort d’union,
se
mue en opposition déclarée, et cette opposition se cherche éperdument
128
e mue en opposition déclarée, et cette opposition
se
cherche éperdument des justifications tardives du côté des intérêts i
129
que, socialistes allemands et gaullistes français
se
découvrent frères et complices des insulaires de gauche et de droite,
130
est pas encore au stade de la levée en masse. Il
se
peut toutefois qu’elle y rêve. Toute tentative de s’organiser comme f
131
peut toutefois qu’elle y rêve. Toute tentative de
s’
organiser comme force politique cohérente lui serait fatale. Elle n’en
132
ertain : nous attendions depuis longtemps qu’elle
se
déclare. Nous avons pris sur elle six ans d’avance ( congrès de Montr
133
perdant force et opportunité, ils vont cesser de
se
croire fédéralistes. Comme ils ne l’ont jamais été, il s’agira pour n
134
e fédéralistes. Comme ils ne l’ont jamais été, il
s’
agira pour nous non d’une perte d’effectifs, mais plutôt d’une épurati
135
Les Russes renonçant à la guerre, le monde entier
se
remet à respirer : c’est donc la preuve que le monde entier, les comm
136
nouveau délai de grâce est offert à l’Europe pour
s’
unir, et pour mieux voir les vraies raisons qu’elle a de le faire. Et
137
par sa division mais déjà parvenue à la veille de
s’
unir, — ce problème va nous apparaître dans sa plus nue réalité. Comme
138
usieurs de nos pays, nationalistes et communistes
s’
unissent pour dénoncer « l’emprise économique des USA », représentée à
139
lon les inspirateurs de cette campagne — laquelle
se
branche sur le sentiment spontané de larges masses, latines surtout —
140
union. En 1787, les treize États qui venaient de
se
libérer de la tutelle britannique décidèrent que leur simple alliance
141
53.) Il restait à le faire ratifier. L’opposition
se
montra violente. Dans quelques villes, le projet fut brûlé par la pop
142
York était le plus réticent. Il fut le dernier à
se
rallier au régime qui devait assurer son essor et sa longue primauté
143
écolier américain ne peut aujourd’hui l’ignorer.
S’
il fallait résumer en deux phrases le rôle et l’importance d’un tel éc
144
demi, les hommes d’État américains ont coutume de
se
référer aux maximes du Federalist comme à une sorte de jurisprudence
145
pe a depuis si longtemps conservée l’a disposée à
se
regarder comme la maîtresse de l’univers, et à croire le reste du gen
146
de la Constitution. On ne peut dire que le débat
se
soit éteint : simplement, il n’est pas ouvert. Cet ensemble de faits
147
forêt. Un seul exemple : pendant que les Français
s’
intéressent ou non aux combinaisons raffinées de leur Parlement, le re
148
e est ajournée, la CED reste en panne, l’Amérique
s’
énerve et laisse entendre qu’elle serait prête à passer outre, sans la
149
sein et à partir d’un ensemble plus vaste, qu’il
s’
agit de ranimer d’abord, et qui est l’Europe. Trop de gens pensent enc
150
n termes périmés de puissance nationale, quand il
s’
agit de penser désormais en termes de coopération, à l’échelle des réa
151
urt au regard de notre histoire commune. Ce qu’il
s’
agit de sauver transcende par nature les intérêts de chacune de ces na
152
ivilisation, menacée de toutes parts, ne peut pas
s’
appuyer sur des institutions continentales, elle va se désintégrer, et
153
puyer sur des institutions continentales, elle va
se
désintégrer, et avec elle non seulement nos nations et leurs partis,
154
l’Amérique, et l’Asie — les Européens tels qu’ils
se
montrent. Si les Européens n’étaient menés que par leurs intérêts mat
155
étaient menés que par leurs intérêts matériels et
s’
ils les comprenaient, ils voudraient tous instituer l’Europe unie, à t
156
Europe unie, à tout prix et sans délai. Cela peut
se
démontrer, et on l’a souvent fait. En revanche, personne au monde n’a
157
onnelles, au mépris de leurs intérêts. Ces forces
s’
appellent les partis. Et si les Européens méprisent leurs intérêts, c’
158
ces, — c’est avec ces pays tels qu’ils sont qu’il
s’
agit aujourd’hui de faire l’Europe. Mais comment faire l’Europe avec u
159
érant cyniquement à l’Unesco ; une Angleterre qui
se
croit encore une île ; une Autriche occupée, et pillée par les Russes
160
ette Europe, comme le moyen pour les Européens de
se
dépasser. Nous travaillons à cette éducation. « Il y a cet immense av
161
ses, les hommes sans idées n’avancent jamais, ils
se
déplacent les uns les autres, tout au plus. Il y a cinq ans, avant le
162
s nationales, les élections ou les traités : tout
se
suspend, tout se trouve suspendu à la question européenne. Des minist
163
rale, notre destin commun d’habitants de l’Europe
s’
est gravement infléchi depuis quelques semaines. Il faut le dire : jam
164
rt de construction européenne, si près du but, ne
s’
est vu plus gravement compromis. Pour la première fois je l’écris : il
165
compromis. Pour la première fois je l’écris : il
se
peut que l’Europe soit perdue. S’il doit en être ainsi, la faute en r
166
je l’écris : il se peut que l’Europe soit perdue.
S’
il doit en être ainsi, la faute en retombera aux yeux de l’Histoire, n
167
us rien d’eux-mêmes. Ils semblent avoir choisi de
se
faire entretenir, en gardant le droit de cracher sur les billets mend
168
ou vidé par des cartels. Les nations décident de
s’
en tenir à leur souveraineté, d’ailleurs fictive. Que se passe-t-il al
169
enir à leur souveraineté, d’ailleurs fictive. Que
se
passe-t-il alors ? La France, ayant refusé l’Europe au nom de ses col
170
et de l’amitié des USA, voit plusieurs Dominions
se
tourner vers les USA, qui se détournent d’elle. Les socialistes allem
171
plusieurs Dominions se tourner vers les USA, qui
se
détournent d’elle. Les socialistes allemands, ayant refusé l’Europe a
172
« impérialiste », profitent de son désastre pour
s’
emparer de l’Asie : nous lui serons livrés par surcroît. Presque rien
173
avec ou sans bombardements, selon l’usage qu’ils
se
proposent de faire de nos usines et de notre main-d’œuvre. Que l’on
174
ns à l’aide d’un adjectif genre « alarmiste ». Il
s’
agit d’alarmer, précisément. Sens actuel de l’action pour l’Europe
175
spirituelles et religieuses. Que l’une ou l’autre
se
manifeste sans réserve, expressément, au service de l’Europe, cela po
176
que des hommes d’État dignes du nom réussissent à
s’
imposer à temps, qu’une vague d’enthousiasme européen soulève les peup
177
uvement puissant de rénovation sociale et civique
se
déclenche dans les mois qui viennent, chacune de ces choses reste pos
178
t un miracle, pas autrement. Mais les miracles ne
se
produisent jamais là où personne n’est disposé à les recevoir et à y
179
n assez grandes pour nous sauver. Que personne ne
se
rassure ! Que quelques-uns se réveillent ! Pour nous, sans illusions
180
er. Que personne ne se rassure ! Que quelques-uns
se
réveillent ! Pour nous, sans illusions et presque sans appuis, nous t
181
Dans chacun de vos pays, la question de l’Europe
se
voit liée au sort de votre ministère. Au début du mois d’août, vous v
182
ui permettent d’exister politiquement, et donc de
s’
affirmer comme une puissance. Nous cherchons à savoir si le Projet rép
183
l qu’il me charge de vous adresser. Certes, il ne
s’
agit pas d’un manifeste. Nos points de vue sont bien trop divers. Mais
184
pe. Si quelques conclusions communes et positives
se
dégagent de la confrontation de nos jugements sur le Projet, cette co
185
ur l’une ou l’autre des parties traitantes. Il ne
s’
agit donc pas de poser à son propos une espèce de « question de confia
186
cer. Refuser de partir d’un tel Projet, ce serait
se
condamner soit à l’échec de tout contre-projet devant vos parlements,
187
élu et un exécutif dont on ne sait, à vrai dire,
s’
il sera fédéral ou simplement confédéral. C’est assez pour rendre poss
188
jet dans une perspective dynamique. Que votre oui
s’
adresse moins au texte lui-même qu’au But qu’il vise et que vous affir
189
et simplement pourquoi l’Europe doit aujourd’hui
s’
unir, et quelle Europe, et pour quelles fins humaines. Quand nos peupl
190
il faut voir le Projet, et peut-être le modifier,
se
définit pour nous par quelques grands repères, que nous essayerons de
191
nous essayerons de fixer. 1. Il faut que l’Europe
s’
unisse pour redevenir une force, capable d’assurer l’indépendance et l
192
ls ou revivront ensemble. 2. Il faut que l’Europe
s’
unisse pour sauver le foyer d’une civilisation devenue mondiale, qui n
193
un super-État unifié et centralisé, car son génie
s’
appelle diversité. Elle ne sera pas non plus une Sainte-Alliance, ni u
194
la souveraineté d’une nation qui ne pourrait pas
se
défendre au-delà de quelques heures contre l’attaque de l’un ou l’aut
195
s, et parce qu’en fait, dans une fédération, l’on
s’
y réfère presque quotidiennement, comme le prouve l’expérience vécue d
196
acte, mais il prépare les voies de la fédération.
S’
il faut le modifier, que ce soit dans cette vue : afin de ménager son
197
e peut être accepté tant qu’une seule des parties
se
voit contrainte de se réserver un droit (hypothétique) de sécession.
198
nt qu’une seule des parties se voit contrainte de
se
réserver un droit (hypothétique) de sécession. Mais d’autre part, il
199
hétique) de sécession. Mais d’autre part, il faut
se
garder d’y ajouter quoi que ce soit qui viendrait compromettre l’évol
200
et même un peu obscur, comme le voulait Napoléon,
s’
y prêtera mieux que tout perfectionnisme et que les compromis les plus
201
Projet, carrément, ouvre à l’Europe une chance de
se
fédérer demain, il convient de l’accepter, même incomplet. Tous ceux
202
maximum, qui est la fédération de nos vingt pays,
s’
inscrit dans les données concrètes de notre Histoire, tous ceux-là vou
203
ant Constantinople, exigeaient un tribut avant de
s’
éloigner : 10 millions de francs-or, environ. L’empereur en versa la m
204
-or, environ. L’empereur en versa la moitié, puis
se
mit à pleurer misère. Les riches ne l’aidèrent point, se disant tous
205
à pleurer misère. Les riches ne l’aidèrent point,
se
disant tous ruinés, et refusant de faire le pool patriotique des faib
206
. Byzance fut mise à sac. Les produits du pillage
s’
élevèrent après trois jours à plus de 100 millions, sans compter le tr
207
de l’Europe, à La Haye, un autre congrès vient de
se
tenir dans la même ville et la même noble Salle des chevaliers. Le co
208
ye par le Mouvement européen, du 8 au 10 octobre,
s’
est voulue plus restreinte, à la fois par le nombre des participants e
209
ar les six pays du plan Schuman. Dès le lendemain
s’
ouvrait à Rome une table ronde, convoquée par le Conseil de l’Europe a
210
aimait à répéter Lénine, politicien « pratique »
s’
il en fût. La condition non pas suffisante mais nécessaire du succès f
211
ne serviront l’Europe en efficacité et vérité que
s’
ils agissent en relations étroites et s’assurent continuellement de la
212
érité que s’ils agissent en relations étroites et
s’
assurent continuellement de la convergence de leurs efforts. À cet éga
213
le ronde de Rome, elle avait reçu pour mission de
s’
occuper précisément de « l’idée » et des moyens de l’illustrer dans no
214
les objectifs du Centre. En fait, rien de tel ne
s’
est produit, ainsi que j’ai pu m’en assurer chaque jour, ayant été cha
215
stitution reprend ses droits et ses devoirs quand
s’
éteignent les projecteurs concentrés sur la table des vedettes. Per
216
tique, instrumentale, étant désormais établie, il
s’
agit d’une part d’en faire bénéficier un beaucoup plus grand nombre d’
217
L’une des œuvres les plus célèbres de Gauguin
s’
intitule : D’où venons-nous ? Où sommes-nous ? Où allons-nous ? Je n’i
218
lleure devise pour la table ronde de l’Europe qui
s’
est tenue à Rome l’automne dernier. Pour situer rapidement cette entre
219
s l’arithmétique. Que manque-t-il à l’Europe pour
se
sauver, pour rejoindre un salut tout proche et comme à portée de main
220
juste ? Comment réveiller l’opinion ? Les slogans
s’
usent très vite et la jeunesse actuelle, très sensible aux tribuns lit
221
’est pas de résumer les péripéties des débats qui
se
déroulèrent pendant six longues séances dans le huis-clos doré d’un v
222
e vision que l’on adopte qui permet finalement de
s’
accorder. J’avais donc suggéré aux rapporteurs d’envisager le problème
223
fait qu’ils succomberont demain aux mêmes périls,
s’
ils ne trouvent pas ensemble leur salut. La recherche des origines com
224
d’un savant humaniste, M. Löfstedt. Nous avons vu
se
dessiner l’extraordinaire aventure collective de l’Occident : la nais
225
e créé par le hasard des désignations officielles
s’
est révélé heureux. p. Rougemont Denis de, « Une prise de conscience
226
de nations ou de classes. Dans ce sens, le CEC ne
s’
occupe pas de politique. — Le Centre veut-il être producteur de cultur
227
eurs dans tous les domaines de la culture où cela
se
révèle utile et nécessaire : sciences, musique, livre, presse, histoi
228
e 1/1000e de leur budget à la culture ; encore ne
s’
agit-il pour eux que d’instruction publique, ou de propagande pour les
229
saires ? — L’indépendance morale de l’Europe doit
se
payer. E — Le Centre est-il, ou veut-il être aussi, un agent d’
230
te vaste organisation gouvernementale et mondiale
s’
occupe parfois sur un plan « régional » (en l’occurrence européen) de
231
rsuivre la réalisation de ses initiatives : il ne
s’
agit pas ici d’une querelle de priorité, mais essentiellement de l’esp
232
r l’objectivité et pour la liberté du jugement de
se
représenter parfois qu’une chose à quoi l’on tient pourrait disparaît
233
ait l’inventer — la phrase n’est pas de nous — et
s’
il venait à disparaître, il est certain que d’autres le recréeraient u
234
e (mai 1954)r Notre Courrier, depuis des mois,
s’
est tu. Les lettres d’abonnés s’accumulent : que se passe-t-il ? La ré
235
depuis des mois, s’est tu. Les lettres d’abonnés
s’
accumulent : que se passe-t-il ? La réponse est dans les journaux. Dep
236
’est tu. Les lettres d’abonnés s’accumulent : que
se
passe-t-il ? La réponse est dans les journaux. Depuis des mois, la co
237
de Berlin et de Genève. Bien peu voulaient encore
s’
occuper de l’essentiel, qui était, et qui reste à nos yeux, l’union po
238
Il était facile de prévoir que rien de ce qui
se
passerait ou non à Berlin ne pouvait modifier les données fondamental
239
espoir… Et cependant, si les rencontres de Berlin
se
sont soldées par un échec sur tous les points de l’ordre du jour, ell
240
s Saint-Marin et Andorre, soit vingt-cinq, à quoi
s’
ajouteraient la Russie et ses six satellites.) Cette grandiose allianc
241
Le cauchemar du « tête-à-tête avec l’Allemagne »
s’
évanouit dès que l’on songe aux joies du bon voisinage avec l’alliée n
242
Deux mois plus tard, tout est changé. L’Occident
s’
est laissé entraîner dans une « Conférence asiatique », qui s’ouvre à
243
entraîner dans une « Conférence asiatique », qui
s’
ouvre à Genève à l’heure choisie par l’Est. Du côté russe, l’idée de m
244
non.) L’offensive communiste vise au cœur : elle
se
concentre sur la France, tout près de ratifier la CED, mais dont le s
245
. Pendant des mois, toute l’attention du monde va
se
concentrer sur le théâtre d’une bataille où l’Occident désormais joue
246
des humiliations de Genève, l’Europe saura-t-elle
se
souvenir de Nicopolis, de Mohacs, et du siège de Vienne par les Turcs
247
: est-il concevable que vingt nations européennes
se
laissent entraîner dans l’abîme par une poignée de députés en sursis,
248
seule ? C’est aux Français d’abord qu’on voudrait
s’
adresser, à ceux qui sentiront l’amitié d’un appel trop angoissé pour
249
mprise sur les cantons que dans la mesure où elle
se
conformait à leurs volontés »8. La division des petits États, leur im
250
e révision du Pacte fédéral, comme celle de 1832,
se
voyait repoussée à la fois par la gauche, qui lui reprochait son resp
251
ainetés dangereusement menacées9. La solution qui
s’
imposa finalement au lendemain de la guerre civile dite du Sonderbund
252
s, la liberté et les droits du peuple… (etc.) On
se
demande quelles grandes et nouvelles raisons s’opposeraient aujourd’h
253
n se demande quelles grandes et nouvelles raisons
s’
opposeraient aujourd’hui à l’adoption d’articles semblables par les Co
254
a prospérité sans plus dépendre de l’étranger, de
se
défendre plus de quelques heures contre les Russes ou les Américains
255
es contre les Russes ou les Américains : bref, de
se
conduire en pirate ou de vivre en vase clos. Ces limites décisives à
256
voirs concrets, elle est devenue le réceptacle où
se
recueillent pêle-mêle nostalgies de gloires passées, orgueils déçus,
257
la difficulté, pour ceux qui en sont victimes, de
s’
adapter aux réalités changeantes du siècle, et même de les apercevoir.
258
qui tremblent, disent-ils, de voir leur patrie «
se
perdre dans la masse informe d’une Europe unie ». Le second argument
259
l n’est donc pas exact que nos nations, en vue de
s’
unir, doivent sacrifier ce qui subsiste de leur souveraineté nominale.
260
l, ils votèrent contre le remède. Aussitôt le mal
se
déclara. Mais pour quelque raison mystérieuse, ils en parurent soulag
261
du, mais rien n’est fait. Et tout ce qui vient de
se
passer prouve une fois de plus que l’éducation européenne des peuples
262
d’une fédération politique. C’était pratiquement
se
rallier à la méthode britannique, dite « fonctionnelle », méthode du
263
Illusion profonde, comme on va le voir, mais qui
s’
explique. Une enquête menée par le CEC au mois de septembre a donné le
264
depuis 1947 dans les 16 pays du CE et en Suisse,
s’
élève à 491. Leur tirage total a légèrement dépassé 3 millions d’exemp
265
haque pays. Une goutte d’eau dans la mer. Comment
s’
étonner après cela de l’ignorance presque totale où sont restés nos pe
266
luencer l’opinion, c’est donc d’une part que l’on
s’
imaginait avoir fait le nécessaire, d’autre part que l’on ne jugeait p
267
un véritable plan d’action sur les esprits. Elles
s’
efforcent aussi de créer les public relations qui ont manqué jusqu’ici
268
lesses les plus graves de l’Occident contemporain
se
révèle ici. Comment s’imagine-t-on l’action en général ? Comme ce qui
269
de l’Occident contemporain se révèle ici. Comment
s’
imagine-t-on l’action en général ? Comme ce qui produit une nouvelle e
270
s agences de presse, mais sans lesquelles rien ne
se
ferait. L’Europe unie est une révolution. Elle doit passer par tous l
271
Il voit qu’elle commence dans les cours, qu’elle
se
poursuit dans les esprits, et qu’elle n’éclatera dans les faits qu’au
272
la terre n’en feront pas une action. ⁂ Une action
se
définit par son sens et par ses points d’application. On sait ce que
273
us visons. Mais quels sont nos moyens ? Puisqu’il
s’
agit d’idées, la question se ramène à savoir où naissent les idées qui
274
os moyens ? Puisqu’il s’agit d’idées, la question
se
ramène à savoir où naissent les idées qui conduisent en fait notre mo
275
n peut porter. L’idée fédéraliste a été conçue et
s’
élabore dans quelques cercles assez restreints. L’idée nationaliste qu
276
cercles assez restreints. L’idée nationaliste qui
s’
y oppose, est entretenue sans relâche par d’innombrables haut-parleurs
277
haut-parleurs, porte-paroles et porte-plumes qui
s’
alimentent dans le souvenir confus des manuels scolaires, eux-mêmes is
278
ous trouvons trois zones marécageuses où viennent
s’
enliser la plupart des mesures d’union proposées par les économistes e
279
par les économistes et les hommes politiques. Il
s’
agit là de forer des canaux collecteurs, qui transforment ces eaux sta
280
agine pas ce qui en résulterait effectivement. Il
s’
agit donc de dresser devant nos contemporains la vision de ce que devi
281
le : Français et Allemands restent face à face, à
se
demander s’ils doivent abaisser un peu ou élever encore les digues «
282
s et Allemands restent face à face, à se demander
s’
ils doivent abaisser un peu ou élever encore les digues « traditionnel
283
nd reste insoluble dans son plan. En revanche, il
se
transforme et se résout en un problème européen commun dès que l’on e
284
e dans son plan. En revanche, il se transforme et
se
résout en un problème européen commun dès que l’on envisage la positi
285
uration du terrain. L’action nécessaire doit donc
s’
appliquer d’une manière générale à orienter les espoirs et les volonté
286
’islam) dont nous poursuivons la préparation : il
s’
agit là d’une œuvre de longue haleine dans laquelle on ne peut progres
287
rogresser que lentement, mais dont le jalonnement
se
précise de mois en mois d’une manière encourageante. (La création réc
288
. (La création récente de « Liens avec l’Europe »
se
rattache manifestement à ce cycle d’activité.) Orienter les espoirs,
289
on pas les moyens potentiels de l’Europe, dont il
s’
agit de susciter la mise en œuvre. La première action de ce genre entr
290
ercheur occasionnel. Celui qui cherche une place,
s’
il en trouve une très bonne, il cessera de mettre des annonces dans le
291
par leur être tout entier. Et le reste des hommes
s’
arrête en chemin, plus ou moins loin, cherchant selon les cas, qui la
292
me, quel que soit le nom qu’on lui donne ou qu’on
se
refuse à lui donner. Ayant ainsi tenté de définir le sens dernier de
293
ux autres, passées, présentes ou en formation, on
s’
aperçoit qu’elle s’en distingue par deux grands traits généralement te
294
présentes ou en formation, on s’aperçoit qu’elle
s’
en distingue par deux grands traits généralement tenus pour des causes
295
par la nature même de nos certitudes. Ce paradoxe
s’
explique d’une manière assez simple. Prenons l’exemple de l’homme chré
296
mmes sont pécheurs. Il cherche donc. Il cherche à
se
rapprocher de la vérité et de la sainteté. Dans cet effort sans fin n
297
cet effort sans fin ni cesse — ici encore — pour
s’
approcher d’un but toujours fuyant, il est soutenu par sa confiance en
298
t le mieux l’Europe. Et c’est par là que l’Europe
se
distingue des civilisations antiques et asiatiques, comme des essais
299
e ? Problème immense et tout nouveau, qui viendra
se
substituer aux problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui, portan
300
au xviiie siècle un très grand mathématicien. Il
s’
appelait Léonard Euler, et il était né à Bâle, entre France et Allemag
301
sa science abstraite ne devait pas l’empêcher de
se
rendre utile aux hommes. Aussi dessina-t-il, à temps perdu, les plans
302
paquebots traversent l’Océan, d’énormes capitaux
s’
amassent... Cette histoire vraie se passe de commentaires. Nulle autre
303
ormes capitaux s’amassent... Cette histoire vraie
se
passe de commentaires. Nulle autre, me semble-t-il, n’était mieux fai
304
les voies de la tyrannie collectiviste. Celle-ci
s’
attaque aux fondements comme aux conquêtes de notre civilisation occid
305
de notre civilisation occidentale, parce qu’elle
s’
attaque à la notion de l’homme qui fut l’origine décisive de cette civ
306
res de nos richesses tarissent. De grands marchés
se
ferment à nos produits. Des empires concurrents se dressent. Ainsi, a
307
e ferment à nos produits. Des empires concurrents
se
dressent. Ainsi, au moment où les valeurs secondaires de notre civili
308
s économiques compromises. Mais surtout, l’Europe
se
sent impuissante devant cette montée des périls. Les 325 millions d’h
309
survivre, et sauver la civilisation, que si elle
s’
unit. « D’ici vingt-cinq ans, disait récemment la reine Juliana, nous
310
es en partie fictives : aucun de nos pays ne peut
se
défendre seul plus de quelques heures ; — sectarisme politique, égoïs
311
siècle. Les efforts d’union entrepris depuis 1946
se
voient aujourd’hui freinés par tous ces facteurs. Au moment où l’impu
312
8 nous amène tout près des résultats que celui-ci
s’
était proposé, les oppositions se raidissent, et se démasquent. Certes
313
ats que celui-ci s’était proposé, les oppositions
se
raidissent, et se démasquent. Certes, les sondages de l’opinion réell
314
’était proposé, les oppositions se raidissent, et
se
démasquent. Certes, les sondages de l’opinion réelle indiquent sans e
315
ssaires dans les parlements et dans la presse, de
se
conformer avec ensemble aux mots d’ordre lancés par les centrales, se
316
Europe disposerait encore à la seule condition de
s’
unir — tous les traités et pactes que l’on pourra conclure seront insu
317
i au contraire le sentiment de leur destin commun
se
réveille chez les Européens, la plupart des obstacles existants aujou
318
’hui paraîtront plus faciles à surmonter, ou même
s’
évanouiront dans la mesure où ils consistent en préjugés, aveuglement
319
pour tous ceux qui ont compris que l’Europe doit
s’
unir, mais que le développement de l’esprit européen reste la conditio
320
rope, et conscientes de leurs responsabilités, de
se
rencontrer, de s’informer mutuellement, d’échanger leurs vues constru
321
es de leurs responsabilités, de se rencontrer, de
s’
informer mutuellement, d’échanger leurs vues constructives, de discute
322
s et en partie imprévisibles, selon ce que chacun
se
verra en mesure d’apporter, selon ce que chacun décidera d’engager da
323
, enfin selon le degré de cohésion éventuelle qui
se
manifestera dans le groupe. L’action individuelle des Amis sera la pr
324
ondition de l’efficacité du groupe. Celui-ci doit
se
composer de personnalités très diverses, mais ayant en commun ces deu
325
iaux, nationaux ou internationaux. Chacun devrait
se
charger d’une mission précise dans son milieu, en faveur de l’union e
326
ion, instrument de diffusion ou d’exécution. Mais
s’
il est vrai que les chevaliers de la Table ronde agissaient d’ordinair
327
ient d’ordinaire isolément, ou deux par deux, ils
se
sentaient à chaque instant soutenus et obligés par leur appartenance
328
, à une « religion ». Il faudra donc que les Amis
se
sentent liés entre eux, autant qu’à la mission générale du Centre, pa
329
de dominer par la force. Ils ne souhaiteront pas
s’
emparer des esprits, ils voudront au contraire les réveiller, les anim
330
t, quand elle est là, et qu’elle est vraie. Il ne
s’
agit pas ici d’idéalisme facile, mais bien du véritable et du seul réa
331
mind. » L’empire européen, notre union fédérale,
se
fera dans les esprits d’abord. Mais l’esprit agit par nos mains, par
332
ents et de nos sacrifices personnels. L’Europe ne
se
fera pas toute seule. Elle ne sera pas créée par de discours et adjur
333
é de la masse, ni par des textes juridiques. Elle
se
fera par des hommes qui comprennent que son destin dépend de leur act
334
s peuvent beaucoup, et pour un très grand nombre,
s’
ils le veulent, s’ils se groupent, et s’ils agissent à temps. x. R
335
, et pour un très grand nombre, s’ils le veulent,
s’
ils se groupent, et s’ils agissent à temps. x. Rougemont Denis de,
336
our un très grand nombre, s’ils le veulent, s’ils
se
groupent, et s’ils agissent à temps. x. Rougemont Denis de, « Hab
337
d nombre, s’ils le veulent, s’ils se groupent, et
s’
ils agissent à temps. x. Rougemont Denis de, « Habeas Animam », Bu
338
suivante : « L’idée naquit en décembre 1952. Elle
se
précisa jusqu’à l’été 1953, et les premiers qui en eurent connaissanc
339
1953, et les premiers qui en eurent connaissance
s’
y montrèrent aussitôt favorables. Il s’agissait à la fois d’élargir le
340
nnaissance s’y montrèrent aussitôt favorables. Il
s’
agissait à la fois d’élargir le cercle des amis du Centre européen de
341
Fondation à l’échelle européenne — des hommes qui
s’
étaient signalés dans leur sphère d’influence par leur intérêt actif p
342
nquiers, hommes politiques et intellectuels — qui
se
réunirent le 14 novembre 1953 au Pavillon Henri IV, à Saint-Germain-e
343
court-circuit, c’est la détente. La question qui
se
pose désormais, dans cette situation « négative », mais qui ouvre pou
344
ont les bénéficiaires de la détente ? Beaucoup
s’
inquiètent, des deux côtés du rideau de fer. La détente, si elle est v
345
nnaient une preuve de leur faiblesse. Que penser,
s’
ils le lèvent aujourd’hui ? Ce qui paraît certain, c’est que l’échange
346
le à l’Occident, mais dans laquelle les Russes ne
se
sentent pas à l’aise. Leur idée du secret explique pourquoi. Citons i
347
ret un peu superficielle. Vous estimez qu’il faut
se
borner à protéger ce que l’on possède de nouveau ou d’important. Nous
348
st encore plus important que l’étranger ne puisse
se
rendre compte de ce qui n’existe pas. Vous admettrez que cacher ce qu
349
i n’existe pas exige bien plus de précautions que
se
contenter de dissimuler ce qui existe. » Je ne pus qu’acquiescer, et
350
nez donc voir ! mais laissez-nous regarder ce qui
se
passe chez vous si l’on en croit les communistes occidentaux et votre
351
intenant vers les Européens. Ils vont dire : mais
s’
il y a détente, n’est-ce pas aussi le ressort de notre union qui se dé
352
n’est-ce pas aussi le ressort de notre union qui
se
détend ? Redisons donc que les motifs profonds d’unir l’Europe ne dép
353
avec ses deux-cents divisions. Si l’Europe doit
s’
unir pour survivre, c’est qu’elle est affaiblie par ses propres barriè
354
au plan mondial. Mais il y a plus. Si la détente
se
manifeste en réalités, et non pas seulement en déclarations, les écha
355
échanges culturels vont reprendre, un dialogue va
s’
instituer. Quels en seront les interlocuteurs ? Du côté russe, la chos
356
. Les gouvernements ? Il est probable qu’ils vont
s’
en charger. S’il s’agissait de dialogues de pays à pays, ce serait nor
357
ments ? Il est probable qu’ils vont s’en charger.
S’
il s’agissait de dialogues de pays à pays, ce serait normal : France-B
358
? Il est probable qu’ils vont s’en charger. S’il
s’
agissait de dialogues de pays à pays, ce serait normal : France-Biélor
359
as, — dans le style des jumelages de communes qui
se
multiplient fort heureusement dans nos pays. Mais le fait est qu’il s
360
eureusement dans nos pays. Mais le fait est qu’il
s’
agit de parler avec l’URSS, monolithe de deux-cents-millions d’hommes
361
es portant moralement l’uniforme du Kominform. Il
s’
agit de confronter nos conceptions européennes de la vie et de la cult
362
lleurs nullement régir : c’est même par là qu’ils
se
distinguent radicalement des dictatures totalitaires. Un dialogue qui
363
la détente est vraie, un dialogue véritable doit
s’
instituer entre Moscou d’une part, et l’Europe telle qu’elle est, d’au
364
n morale et culturelle de nos pays, la volonté de
s’
unir et la conscience vivante d’une unité de destin et d’avenir, qui e
365
orme à l’essence même de la culture. N’ayant qu’à
se
montrer tel qu’il est, il peut et il doit souhaiter une liberté total
366
finit nos propres positions. Un échange vrai doit
se
produire au niveau de la culture vivante, non des slogans de la propa
367
de la propagande politique. C’est dire qu’il doit
se
produire entre personnes privées. De notre côté, c’est facile, et c’e
368
bien qui commande, et quelle discipline de pensée
se
voit exigée de ceux qui parlent. Mais qui sait si cette discipline ne
369
es directeurs d’une quinzaine de grands festivals
se
réunissaient à Genève et décidaient, dans un enthousiasme unanime, de
370
s mesures, dont nous donnerons quelques exemples,
se
répartissent en trois groupes : I. Propagande pour les festivals et
371
e des expériences acquises. II. Échanges. — Après
s’
être informés mutuellement de leurs projets pour la saison 1956, huit
372
recteur de l’Opéra d’Amsterdam, qu’il quitte pour
se
vouer à Genève au développement d’une œuvre « européenne », au sens l
373
— et l’Europe de l’Ouest en particulier — devrait
s’
abstenir de toute initiative dans le domaine culturel, du seul fait qu
374
dialogue, ou simplement de mieux connaître ce qui
se
fait en Occident, demeure très fort chez un grand nombre d’intellectu
375
ent à un désir longtemps frustré de savoir ce qui
se
fait et ce que l’on pense ailleurs, de respirer un peu plus librement
376
emiers contacts de la Russie et de l’Europe ? Ils
se
produisent à partir du ix e siècle, quand les Slaves se voient simult
377
duisent à partir du ix e siècle, quand les Slaves
se
voient simultanément conquis par des Scandinaves (les Varègues13) qui
378
e et de la religion viennent de Byzance, elles ne
se
transposent guère qu’en ritualisme de plus en plus rigide et conserva
379
conservateur dans le peuple. (C’est le peuple qui
s’
opposera, avec les Vieux Croyants, et au nom du ritualisme antique, au
380
nçais ou danois, et les tentatives de Luther pour
s’
entendre avec les orthodoxes : c’est à peu près le bilan des « échange
381
Pierre, âgé de vingt-cinq ans, voyage en Europe,
s’
engage comme charpentier à Saardam, en Hollande, travaille dans les co
382
ets, à l’exception des prêtres et des paysans, de
se
raser le menton et de se vêtir à la mode occidentale. Des coutumes ap
383
êtres et des paysans, de se raser le menton et de
se
vêtir à la mode occidentale. Des coutumes appartenant entièrement au
384
u « très-bouffon et très-ivre patriarche ». Il ne
s’
agissait pas tant pour lui de transformer l’ancienne civilisation russ
385
effant des formes empruntées à l’Occident, que de
s’
en débarrasser de la façon la plus expéditive et de bâtir ensuite, sur
386
d’articles d’importation, mais la nouvelle élite
se
les assimila si rapidement que, dès la fin du xviii e siècle, une cul
387
ui n’était pas encore une nation. Une mode russe
se
crée en Europe, comparable à la mode chinoise de l’époque : les Jeux
388
emier. La Russie a besoin de l’Occident ; tout en
s’
assurant de ce côté certaines acquisitions territoriales, elle désire
389
s acquisitions territoriales, elle désire surtout
s’
approprier ses techniques, ses arts, ses connaissances ; il suscite en
390
, plus ou moins féconde ». Quant à l’Occident, il
se
jette sans trop y réfléchir à la conquête culturelle de la Russie. C
391
t conservé le ballet classique à une époque où il
s’
étiolait complètement dans ses pays d’origine, la France et l’Italie ;
392
ses pays d’origine, la France et l’Italie ; ainsi
s’
épanouit à Saint-Pétersbourg une dernière fois, avant sa mort, la gran
393
xandre Ier, et à bien des égards cette domination
se
prolongea jusqu’à nos jours. Pendant près de deux siècles, le françai
394
s lui était plus familier que sa propre langue et
s’
en servait de préférence pour rédiger ses lettres d’amour, ses missive
395
es notes de ses carnets intimes chaque fois qu’il
s’
agissait de mettre quelque clarté dans des idées abstraites. Mais dan
396
Ier est lui-même un « humanitariste » russe, qui
s’
entretient avec Owen des nouvelles tendances sociales et participe aux
397
e les acclimater dans cette contrée nouvelle ; il
se
pénètre du génie de la France, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de l’
398
es plaintes d’être né Russe, un certain équilibre
s’
établit entre l’influence occidentale et le génie national slave, au s
399
térieure à Beethoven) qu’au folklore musical dont
se
réclamait l’idéologie nationaliste de certains de ses représentants l
400
éations de la culture russe, ce n’est pas qu’elle
s’
y évade d’elle-même, c’est qu’elle s’y retrouve. Dostoïevski : « Nous
401
pas qu’elle s’y évade d’elle-même, c’est qu’elle
s’
y retrouve. Dostoïevski : « Nous autres Russes avons deux patries, l’
402
airelle ou vert d’eau. Il est vrai que lorsqu’on
se
promène sur les quais, par une de ces nuits sans nuit du début de l’é
403
ts sans nuit du début de l’été, où le granit même
se
dissout dans le ciel décoloré et où les colonnes ne sont plus que des
404
avenir étant plutôt sombres, elles aussi, le tsar
s’
en émut au point de statuer que l’auteur était un aliéné ; la revue fu
405
et partielle, sans prétention à l’universalité, —
s’
est mué, pour l’intelligentsia russe, en une affirmation qui confinait
406
confinait à la révélation religieuse. Les Russes
se
donnent tout entiers, la réserve ou le criticisme sceptique leur est
407
à la science ces méthodes idolâtriques. Lorsqu’il
s’
est fait darwinien, le darwinisme a été pour lui, non pas une théorie
408
ter toutes les idées sans exception (Weidlé) dont
se
nourrira la révolution russe. Mais elle les transformera en les assim
409
exil20, et si elle contraint les idées sociales à
se
réfugier dans la littérature — faisant de celle-ci « un acte unanime
410
ée par entente tacite dans le camp opposé, et qui
s’
exprime par l’éreintement féroce dans toutes les feuilles et revues «
411
ntin Balmont, Sologoub, Alexandre Blok. La Russie
se
livre à « une interprétation de l’œuvre de Gogol, de Tolstoï et surto
412
n et la portée », dans le même temps que l’Europe
se
passionne pour les premières traductions de ces œuvres (même tronquée
413
et 1925, et l’activité des Éditions Academia qui
se
poursuit plus tard encore. Des revues comme Le Monde de l’art, La Bal
414
nde de l’art, La Balance, La Toison d’or, Apollon
s’
intéressaient pour le moins autant aux lettres étrangères qu’aux russe
416
la délégation française, le 31 octobre 1955.) On
se
réfère aux directives des Quatre Grands (juillet) exprimant le désir
417
que cela répond « au désir naturel des hommes de
se
connaître et de rechercher ce qui unit ». D’où les propositions suiva
418
t au projet déposé au nom des trois ministres (il
s’
agit des 17 points)… il contient une série de propositions qui constit
419
de propositions qui constituent une tentative de
s’
immiscer dans les affaires intérieures de certains États… La délégatio
420
e démocratie populaire… Que faut-il donc faire ?
S’
entendre sur « certaines indications essentielles » telles que « les p
421
ée acceptable par l’Union soviétique. Celle-ci ne
s’
intéresse qu’aux contacts qui lui permettraient d’obtenir de précieuse
422
e processus (d’échanges) désormais en cours, même
s’
il doit rester lent et inégal, puisse être aisément renversé. Tablea
423
érien Non ae. Rougemont Denis de, « Que
s’
est-il passé à Genève ? », Bulletin du Centre européen de la culture :
424
lle culture ne saurait accepter aujourd’hui, sans
se
renier, le principe du libre-échange total, donc de la libre discussi
425
étiques, acceptant au départ nos présuppositions,
se
rangeraient en esprit de notre côté, et cesseraient par là même de re
426
tuelles et selon la logique de leur dogme d’État.
S’
ils nous demandaient de leur envoyer des délégations d’écrivains désig
427
difications et de mises au point éventuelles : il
s’
agit d’hypothèses de travail, non pas d’un plan rigide à prendre ou à
428
jours existé en Europe. Pourtant, elle ne pouvait
se
réaliser avant que du côté russe également on la déclarât souhaitable
429
a déclarât souhaitable. Or, c’est ce qui vient de
se
passer. Le romancier A. Cholokhov publiait il y a peu de mois un arti
430
de voir comment une pareille table ronde pourrait
se
réaliser, sans que ni d’un côté ni de l’autre on n’ait l’impression q
431
e discussion intéressante. Du côté soviétique, on
se
demandera sans doute pourquoi nous tenons à ce dialogue. Répondons pa
432
aient récemment le désir que leurs collaborateurs
s’
informent mieux des nouvelles méthodes sociologiques américaines. Ce v
433
istiques, auraient plus de chance que d’autres de
se
poursuivre indépendamment des a priori idéologiques ou politiques, —
434
uant à la valeur des contacts humains qui peuvent
s’
établir au cours d’un effort commun et prolongé. C. Expositions iti
435
ises de part et d’autre pour empêcher qu’elles ne
se
transforment en abusifs manifestes d’une culture. Nous ne pouvons ent
436
t à la définition de la culture soviétique, et il
s’
agirait de présenter celle-ci aux Européens dans son climat réel et da
437
ifiques. (Sinon le dialogue serait faussé, chacun
se
présentant à l’autre d’une manière artificielle, guindée, non conform
438
rôler et éduquer d’une manière bien définie. Mais
s’
ils se déclarent favorables au principe des échanges culturels, commen
439
et éduquer d’une manière bien définie. Mais s’ils
se
déclarent favorables au principe des échanges culturels, comment pour
440
pe des échanges culturels, comment pourraient-ils
s’
opposer à ce que l’on montre, au moins à leur public le mieux trié, le
441
ou un mutisme massif, les intellectuels européens
se
verraient obligés, du même coup, de penser que les propositions sovié
442
ce dix Soviétiques et dix Européens, ces derniers
se
composant de trois communistes, deux neutralistes pro-soviétiques, et
443
aux échanges culturels avec l’étranger. Ce désir
s’
est manifesté au Conseil suprême de l’URSS, lorsque celui-ci, au cours
444
l’art décadent est trop facile. Ce qui est facile
se
répand vite… Picasso par exemple… Les décadents, surréalistes abstrai
445
à l’occasion de la CED. La question que l’on peut
se
poser, c’est de savoir si la méthode elle-même est la meilleure. Ceux
446
yens d’Europe, sous la forme d’un dilemme vital :
s’
unir immédiatement, ou périr en ordre dispersé. Quant à la méthode pro
447
à la méthode proprement fédéraliste, elle semble
s’
apparenter également à celle des autorités spécialisées et à celle de
448
plus lourdes sans valeur. Même si l’on arrivait à
se
mettre d’accord sur l’une des formules à réaliser (États-Unis, fédéra
449
re chose qu’on n’aurait pas prévu ni souhaité. Il
se
peut que l’application simultanée des trois méthodes reste la seule p
450
s élites et par les masses. Pour nous donc, il ne
s’
agit pas de choisir une formule de « relance », mais d’accentuer notre
451
forts en cours et aux réalisations déjà acquises,
s’
est bornée à adresser aux gouvernements un pressant appel en vue « d’a
452
e les capacités de ceux — trop peu nombreux — qui
s’
y sont consacrés jusqu’ici, avec des moyens scandaleusement limités. O
453
exposition d’art français organisée à Moscou. Il
se
déclare surpris par « l’uniformité de la peinture soviétique » (Franc
454
janvier 1956). Selon lui, les peintres russes ne
s’
intéressent qu’aux scènes historiques et aux scènes de genre. « Le cli
455
stupéfaction et gêne du public quand les acteurs
s’
embrassent sur la scène. ⁂ La revue Amerika reparaît à Moscou. C’est l
456
s juridiques, économiques et politiques que devra
se
donner l’Union ne sauraient fonctionner au bénéfice des personnes, gr
457
u bénéfice des personnes, groupes et nations, que
s’
ils sont approuvés et soutenus par l’opinion européenne. Celle-ci doit
458
s ». Obéissant à ces directives initiales, le CEC
s’
est intéressé dès ses débuts au domaine de l’Éducation populaire. Une
459
la convocation d’une conférence d’éducateurs, qui
s’
est tenue à Genève du 18 au 20 mai 1953, et dont est né le Bureau euro
460
servir d’introduction générale à ces projets. Il
se
propose de situer le problème d’une éducation pour l’Europe. Historiq
461
es contextes sociaux et politiques. Il en vient à
s’
imaginer que l’École actuelle aurait existé « de tout temps » et qu’el
462
La question n’est nullement « académique ». Car
s’
il existe une telle conception spécifique, on voit tout de suite qu’el
463
gieux ou magique), tandis que la formation morale
se
confond avec un dressage de l’individu. En Europe, et surtout depuis
464
he à donner à l’élève les moyens intellectuels de
se
débrouiller dans la société, et l’on développe en lui un sens critiqu
465
rrait appeler un conditionnement des réflexes. Il
s’
agissait de forcer l’individu à imiter exactement les conduites prescr
466
e traditionnelle. Danser, pour un hindou, c’est «
s’
inscrire dans le jeu circulaire de la terre et des astres » (Nyota Iny
467
e difficilement accessibles à des élèves pauvres,
se
voit dénoncé comme antidémocratique. Peut-on ramener tous ces contras
468
rope depuis des siècles, et n’ont jamais cessé de
s’
y combattre avec des succès alternés, la première dominant au Moyen Âg
469
igueur et prestige du xvie au xixe siècle, pour
se
voir de nouveau refoulée, dans les pays totalitaires, au xxe siècle.
470
sera d’y tendre. Deux extrêmes, et comment ils
se
rejoignent : USA et URSS Dans les prolongements de l’Europe à l’es
471
dances — entremêlées et « composées » chez nous —
se
dissocier, s’analyser, puis se reformer synthétiquement chacune de so
472
mêlées et « composées » chez nous — se dissocier,
s’
analyser, puis se reformer synthétiquement chacune de son côté, et fin
473
sées » chez nous — se dissocier, s’analyser, puis
se
reformer synthétiquement chacune de son côté, et finalement s’exagére
474
ynthétiquement chacune de son côté, et finalement
s’
exagérer jusqu’à la caricature de ce qu’elles étaient en Europe. Aux U
475
et le film27. (Signe, d’ailleurs, qu’une réaction
s’
amorce !) La crainte de « créer des complexes » paralyse le maître et
476
les mots qui les traduisaient… Le niveau éducatif
s’
abaisse jusqu’au plus bas commun dénominateur, et voici l’ironie : per
477
s, ils trouvent de moins en moins d’incitations à
se
surpasser (challenge) dans l’enseignement qu’on leur offre. Ces ligne
478
nalités complètes et socialement adaptées ». Elle
se
substitue presque totalement à la famille, prenant l’enfant dès 3 ou
479
33 universités seulement). L’éducation technique
se
divise en cinq branches principales, qui se subdivisent en 24 sous-br
480
nique se divise en cinq branches principales, qui
se
subdivisent en 24 sous-branches, comprenant 295 spécialités et 510 so
481
elques jours après ses examens finaux, l’étudiant
se
voit assigner par l’État un poste de travail pratique, et ce stage du
482
ue américaine. À l’excès de liberté dans le choix
s’
oppose l’absence totale de choix pour l’individu. Au respect de la per
483
ement de la discipline (intellectuelle ou morale)
s’
opposent le mépris absolu des goûts individuels et le triomphe absolu
484
c’est voir en lui la personne qu’il peut devenir
s’
il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir. Le former
485
tique et sociale) au sein de laquelle sa vocation
s’
exercera. Trop de liberté sans effort, trop d’effort imposé sans liber
486
s, c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils
se
doivent en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de c
487
vent être vraies et réelles qu’ensemble. Elles ne
s’
actualisent que l’une par l’autre et dans leur existence simultanée ;
488
vise en même temps à rendre libre.) L’individu
se
sent perdu dans le monde moderne Le grand obstacle à l’exercice de
489
et trop complexe pour notre jugement. L’individu
se
sent perdu dans la société actuelle. Il n’arrive plus à s’y retrouver
490
erdu dans la société actuelle. Il n’arrive plus à
s’
y retrouver. Il ne voit plus où il pourrait agir avec quelques chances
491
pourrait agir avec quelques chances de succès. Il
se
juge trop petit devant des forces trop grandes, et au surplus trop ma
492
uée et le danger supposé que par la presse. Elles
se
passent loin de lui, il ne peut les comprendre, son sens critique res
493
ation — il a peine à les reconnaître telles qu’il
se
les imaginait et telles que la presse les décrit. Les réalités qu’il
494
nom de ses origines ou contre elles — alors qu’il
s’
agit d’élire un député qui devra, lui, voter sur des problèmes nouveau
495
ue j’ai décrites, et qui sont hélas bien réelles,
se
sente un homme responsable ? Les communistes sont les seuls parmi nou
496
nt une explication « infaillible » de tout ce qui
se
passe. Conception fausse, explication démentie par les faits, tant qu
497
onsable (au sens le plus actif du terme), devrait
se
donner pour but d’informer ce jeune homme au sujet des réalités du mo
498
és du monde dans lequel il vit, et dans lequel il
se
prépare à courir son aventure individuelle. Elle devrait lui enseigne
499
lui enseigner : — d’où vient ce monde et comment
s’
est formée sa civilisation ; — ce que sont les forces principales qui
500
économiques et politiques ; — comment ces forces
se
manifestent ou agissent à son échelle, dans le milieu qu’il connaît o
501
plus nombreuses. La durée des études ne cesse de
s’
étendre vers la première enfance (dressage social et moral) et vers l’
502
e, aux dépens de l’éducation. Il convient donc de
se
tourner vers l’Éducation populaire, c’est-à-dire vers les formes d’en
503
ur le monde et sur les problèmes de l’Europe peut
s’
illustrer d’une manière efficace au moyen d’exemples qui touchent dire
504
irectement la vie de l’habitant. Ces exemples, il
s’
agit maintenant de les présenter aux auditeurs d’un cours du soir, aux
505
enants : ceux qui attendaient un but digne qu’ils
s’
y dévouent, et qui demain voudront l’Europe comme leur avenir. 27.
506
en Europe, et signalé les problèmes généraux qui
se
posent dans ce domaine, au xxe siècle. Cette orientation préliminair
507
e (qui est celle du xxe siècle), ne cesseront de
se
heurter à l’obstacle majeur : la résistance des esprits, faite le plu
508
cadre ? » Nous essayons de leur expliquer ce qui
se
passe dans nos bureaux, pratiquement et au jour le jour… Et pourquoi
509
À l’approche du temps des vacances, il est bon de
se
retourner vers les mois de travail qu’on vient de vivre. Ce n’est pas
510
’est pas encore l’heure des bilans, mais celle de
se
demander si le cap est bien fixé, et de vérifier les commandes. Le pr
511
r au milieu de juin, dix-neuf comités et conseils
se
sont tenus à notre siège, groupant près de deux-cents personnes venue
512
nes venues de tous les horizons européens. À quoi
s’
ajoutent cinq commissions convoquées par le Centre dans différents pay
513
ne semble pas une tâche surhumaine, encore qu’on
se
rende mal compte, en général, du volume de correspondance et de démar
514
de les trouver, et au besoin de les former. Tout
se
ramène donc, une fois de plus, au problème de l’éducation. C’est vers
515
s, au problème de l’éducation. C’est vers lui que
s’
oriente notre effort principal, et que convergent tout naturellement l
516
munauté européenne des guildes et clubs du livre,
s’
est réuni à Genève au Centre européen de la culture le 13 juin. Il a d
517
appelle quelques explications pour le public qui
s’
intéresse au sort présent de la littérature. La formule du Prix organi
518
it espérer, à cette époque, que la perspective de
se
voir publié en plusieurs langues par des associations groupant plusie
519
e Prix… Il semble donc que le Prix européen doive
s’
orienter vers une solution analogue à celle adoptée par la Fondation p
520
. Mais cela suppose une révolution : l’Europe ne
se
fera pas d’elle-même, comme le dit « la berceuse conservatrice ». Ell
521
mme le dit « la berceuse conservatrice ». Elle ne
se
fera que par une mutation profonde et brusque des esprits, car « l’ob
522
re « que l’Europe est une idée violente ». (Il ne
s’
agit pas d’une violence physique, on l’entend bien.) Ce livre devrait
523
rmules paradoxales, il est plus agressif qu’il ne
s’
en donne les airs (à l’inverse de tant d’autres aujourd’hui), enfin il
524
le charbon, que le paysan moissonne son blé. Ils
s’
en moquent, soit. Chacun d’eux veut seulement pour lui la sécurité de
525
te que dans un bouleversement de l’Histoire. Même
s’
ils n’en demandent pas tant, on devra abattre pour eux quatre-mille ki
526
ière elle, les flots des économies confrontées ne
s’
entrechoqueront pas plus que la Méditerranée ne s’est précipitée dans
527
s’entrechoqueront pas plus que la Méditerranée ne
s’
est précipitée dans la mer Rouge lorsqu’on a percé le canal de Suez :
528
tions antiques, et nos nations n’auront plus qu’à
se
laisser porter vers les cataractes de l’histoire. az. Rougemont D
529
me nationale) dans ce domaine. Pourtant le besoin
s’
en fait sentir partout. Il n’est pas un responsable de « foyer » local
530
sé qui puisse être atteint en Europe par ceux qui
se
préoccupent de répandre la culture et l’idée européennes. Une fédérat
531
suisses 10 000). Pour réaliser ce projet, le CEC
s’
adressa aux guildes du livre. Ces entreprises, qui se sont rapidement
532
dressa aux guildes du livre. Ces entreprises, qui
se
sont rapidement développées après la guerre, ont réussi à créer un tr
533
ans l’ordre intellectuel, social et moral. Et qui
se
préoccupe d’informer les Européens sur les problèmes vitaux de leur a
534
haque mois un bulletin destiné à la presse et qui
s’
efforcera de combler cette lacune. Trois éditions différentes, en fran
535
notre civilisation, et l’ensemble des efforts qui
se
poursuivent dans le même sens. Les informations sur les autres instit
536
), les nouvelles culturelles, au sens large, vont
se
révéler aussi sérieuses et passionnantes que ne le furent jusqu’ici l
537
squ’ici les nouvelles purement politiques. Le CEC
se
devait d’anticiper sur cette évolution inévitable, déjà sensible aux
539
evant notre porte et voyant les plaques dont elle
s’
orne, portant toutes l’adjectif « européen » en lettres d’or sur un fo
540
» en lettres d’or sur un fond vert, si cet homme
s’
avisait d’entrer et de nous demander à brûle-pourpoint : Qu’est-ce que
541
ns communes. Sur cette base d’unité, l’union peut
s’
édifier. L’unité est un fait, l’union serait une action. L’existence d
542
ble. Sa nécessité est inscrite dans les faits. Il
s’
agit qu’elle s’inscrive maintenant dans les volontés. ⁂ Nos neuf chap
543
té est inscrite dans les faits. Il s’agit qu’elle
s’
inscrive maintenant dans les volontés. ⁂ Nos neuf chapitres condensen
544
vail d’équipe poursuivi depuis plusieurs mois, et
s’
appuyant sur les recherches menées au CEC et ailleurs par divers group
545
g. Rougemont Denis de, « [Introduction] L’Europe
s’
inscrit dans les faits », Bulletin du Centre européen de la culture :
546
tin du Centre européen de la culture : « L’Europe
s’
inscrit dans les faits », Genève, novembre 1956, p. 1-2.
547
européenne est la seule politique dont le Centre
s’
occupe, et dont il doit se préoccuper pour des raisons bien évidentes
548
olitique dont le Centre s’occupe, et dont il doit
se
préoccuper pour des raisons bien évidentes : l’avenir de notre cultur
549
a force de résister aux pressions formidables qui
s’
exercent contre eux de l’extérieur. La crise de Suez a illustré cette
550
crise de Suez a illustré cette situation. On a vu
se
dresser contre nous, à l’ONU, le monde arabe soutenu par le groupe de
551
e qu’il n’est aucun de nos pays qui puisse encore
s’
en tirer seul. Illustration : nous souffrons tous d’une certaine pénur
552
que nos voitures tombent en panne, que nos usines
se
vident et que nos hôpitaux se remplissent. Leçon de choses très éléme
553
nne, que nos usines se vident et que nos hôpitaux
se
remplissent. Leçon de choses très élémentaire et salutaire, pour beau
554
indifférents aux affaires politiques. La jeunesse
se
réveille dans les villes qui préparent l’élection d’un « Congrès du p
555
le projet de marché commun. Les Anglais eux-mêmes
se
réchauffent, et leurs ministres les préparent, avec prudence, à l’idé
556
urope fédérée a cessé d’être une utopie, et qu’il
s’
agit maintenant d’élire une assemblée constituante européenne. Le comm
557
ps. Que manque-t-il donc encore pour que l’Europe
se
fasse ? Pour qu’on cesse d’en parler comme d’un beau rêve, alors qu’e
558
hé commun, que si l’on surmonte les obstacles qui
s’
opposent à l’union immédiate, et qui résident principalement dans les
559
ans recours, mais on l’imite partout. Et ceux qui
se
croyaient sûrs de recueillir ses dépouilles, au nom de l’Avenir et d’
560
d’une Histoire fatale, ce sont ceux-là qui ont vu
se
révolter contre eux, au nom de l’Europe précisément, la jeunesse et l
561
opéen de conférences ». Et de notre plan — prêt à
se
réaliser — d’un pool européen de l’édition. C’est dans le même cadre
562
os spéciaux : Éducation européenne et L’Europe
s’
inscrit dans les faits en 1956, L’Europe et l’École en 1957. Les mo
563
ement, et cela avant l’âge où le jeune homme peut
se
mettre à lire les journaux, à discuter les problèmes politiques avec
564
cuter les problèmes politiques avec les aînés qui
s’
y connaissent, ou à lire pour son compte des ouvrages qui le rendent c
565
ant des « vérités évidentes » dont il est loin de
se
douter qu’elles ne correspondent plus à la réalité ou qu’elles sont d
566
uelle il est né et les manuels de son enfance, il
se
dira contre la CED par crainte de « l’Allemagne éternelle », contre l
567
t faire, puis une série d’informations sur ce qui
se
fait déjà. Nous préparons dès maintenant, comme suite à ce numéro, un
568
astés par la guerre et les révolutions, la Suisse
se
retrouve en 1945 moralement et physiquement intacte, et plus prospère
569
nombreuses institutions internationales viennent
s’
établir chez nous. L’Organisation des Nations unies (ONU) inaugure son
570
ociété des Nations. Les conférences diplomatiques
se
multiplient dans notre pays neutre et accueillant. Une ère de grande
571
ueillant. Une ère de grande prospérité économique
s’
ouvre pour la Suisse. Les capitaux étrangers s’accumulent dans nos ban
572
ue s’ouvre pour la Suisse. Les capitaux étrangers
s’
accumulent dans nos banques. La monnaie suisse reste la plus solide du
573
, fortement développée pendant la guerre, ne peut
se
soutenir qu’avec l’aide de subventions de l’État. Ainsi la Suisse con
574
serve une situation privilégiée, mais qui ne peut
se
prolonger longtemps si ses voisins ne se relèvent pas des ruines de l
575
ne peut se prolonger longtemps si ses voisins ne
se
relèvent pas des ruines de la guerre. 2. L’Europe détrônée et divi
576
es armements atomiques, les États-Unis et l’URSS,
se
partagent désormais la puissance politique, économique et militaire q
577
onies d’Asie et d’Afrique du Nord. Le monde arabe
se
révolte contre l’influence occidentale et menace les approvisionnemen
578
es divisions du continent, un mouvement d’opinion
se
forme dans de nombreux pays, dès 1945, en faveur d’une union des État
579
t retrouver sa prospérité économique. Si l’Europe
s’
unissait, disent-ils, elle formerait une fédération de près de 430 mil
580
ssor, qu’aucun de nos pays européens ne peut plus
se
défendre seul, et qu’aucun ne peut plus vivre de ses seules ressource
581
iècle. 4. Premières réalisations Un congrès
se
réunit à La Haye en 1948, sous la présidence de M. Churchill. Il dema
582
ire européenne. L’année suivante, cette Assemblée
se
réunit pour la première fois à Strasbourg et un Comité de ministres d
583
n et de l’acier (CECA). Le siège de cet organisme
s’
établit à Luxembourg. En 1957, les mêmes six pays font un pas de plus,
584
ouvement vers l’union européenne ne cesse donc de
se
développer. Il pourrait aboutir à une vaste fédération politique grou
585
Une large proportion de ses échanges commerciaux
se
fait avec ses voisins européens. La Suisse dépend donc de l’ensemble
586
monde. Les deux grands empires russe et américain
se
partagent l’Europe en zones d’influences. L’Europe est appauvrie par
587
reuses colonies. 3. L’idée d’une union européenne
se
répand rapidement. Les buts principaux de la fédération proposée sont
588
n vouloir écrire le chapitre du manuel d’histoire
se
rapportant à l’Europe. Ce chapitre, que nous donnons ci-dessous, a ét
589
n’avait été opéré à l’échelle internationale. Il
s’
agissait d’une part de mesurer le degré d’intérêt porté aux festivals,
590
ré d’intérêt porté aux festivals, d’autre part de
se
faire une idée des solutions souhaitées par les uns et les autres à q
591
utres à quelques-uns des principaux problèmes qui
se
posent aux organisateurs de festivals. Le nombre et la nature des rép
592
ge de travail, oubli des dates limites, etc.), on
se
réjouira de constater que ce résultat est largement supérieur à la mo
593
gatifs sur la formule même du festival de musique
se
sont réduits à quatre en tout ! L’enquête en soi fut donc un franc su
594
tre temps. ⁂ Quels problèmes ? dira l’amateur qui
se
contente bien de son plaisir. Qu’il songe pendant quelques instants à
595
l’État (apport de devises, tourisme, radio et TV
s’
alimentant de plus en plus aux festivals, etc.), parfois dans la colon
596
d’industrie. Ces divers processus ne peuvent que
s’
accélérer dans l’ère où nous entrons, ère de l’automatisation que cert
597
l Les promoteurs de cette enquête ne pouvaient
s’
attendre à une approbation unanime de la définition qu’ils proposaient
598
. C’est pourtant, à quelques nuances près, ce qui
s’
est produit. Personne n’a récusé les formules proposées, ou n’en a sug
599
ou même d’Helsinki (lié à la musique de Sibelius)
se
présentent tout d’abord à l’esprit de celui qui médite sur une défini
600
élément touristique propre à tout festival, qu’il
se
dise d’ailleurs international ou régional. L’insistance sur la qualit
601
notre Association de formuler les critères qu’ils
s’
efforcent tous d’observer, chacun pour son compte, et qu’ils voudraien
602
rt, devant le foisonnement des manifestations qui
se
baptisent « festivals », il importait de trouver une base de jugement
603
base de jugement, permettant au public musical de
s’
orienter. La suggestion de créer un jury international, qui aurait rec
604
r ? Seize voix pour un jury, seize contre (encore
s’
agit-il plutôt de doutes et de craintes motivées que d’opposition de p
605
elle ne prend pas position sur la question, et ne
se
propose pas comme jury ! (Je crois bien qu’un ou deux de nos correspo
606
d’ailleurs, n’y ont pas adhéré jusqu’ici. L’un ne
se
veut pas « européen », l’autre a des craintes (bizarres) pour son ind
607
la musique et l’Europe, il résulte d’une part que
s’
occuper de l’Europe et spécialement de sa culture, suppose que l’on s’
608
e et spécialement de sa culture, suppose que l’on
s’
occupe de la musique ; et d’autre part, que la musique est l’expressio
609
entes, et non pas tout mêler indiscernablement ni
s’
en tenir à l’unisson. En un mot fédérer, au lieu de centraliser dans l
610
r dans la monotonie abstraite, ou au contraire de
s’
enfermer dans son autonomie locale. C’est en somme le problème que pos
611
EC a fait paraître en novembre 1957. Cet opuscule
se
bornait à une description succincte du contenu des traités et des éta
612
vaux doit paraître prochainement en librairie. Il
s’
est librement inspiré des débats et des conclusions de cet important g
613
posait de répondre à la question suivante : « Que
se
passerait-il si les frontières économiques étaient supprimées dans to
614
tentative de réponse réfléchie aux questions que
se
pose désormais le grand public européen, subitement confronté avec de
615
ordination scientifique, animée par Raoul Dautry,
se
réunit le 12 décembre et propose le plan, le lieu, la procédure et le
616
es directives dont d’autres organismes pourraient
s’
inspirer. Ce beau rêve d’une Académie platonicienne — que tant d’autre
617
et des périodes de crise. Les premiers donateurs
se
lassaient, ou s’en remettaient aux États, auxquels l’Assemblée de Str
618
de crise. Les premiers donateurs se lassaient, ou
s’
en remettaient aux États, auxquels l’Assemblée de Strasbourg, dès l’ét
619
fédérale donna vraiment suite à ce vœu, d’autres
se
contentant de « gestes symboliques » jusqu’en 1956, où la France, pui
620
oint de vue largement européen auquel le CEC doit
se
placer. Quant à l’institution elle-même, qu’en est-il ? Une constatat
621
lle-même, qu’en est-il ? Une constatation de fait
s’
impose : au travers des années les plus ingrates pour la cause de l’un
622
ion et pour notre mission particulière, le Centre
s’
est maintenu, il a duré, il a mis au point des méthodes, créé des inst
623
et pour obliger de larges catégories nouvelles à
s’
intéresser d’une manière très concrète au problème européen. Dès 1957,
624
affluent, la nécessité de recherches coordonnées
s’
impose à beaucoup d’esprits qu’elle laissait naguère sceptiques. Comme
625
aire face aux nouvelles possibilités d’action qui
se
dessinent ? Il nous paraît que trois tâches principales devraient dés
626
es sources de la vitalité de notre culture. Il ne
s’
agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est urgent de leur of
627
recherche d’avant-garde et l’éducation générale,
se
verrait rapidement liquidée dans la compétition impitoyable désormais
628
teur privé ne pourront fournir l’aide requise que
s’
ils disposent d’une information sérieuse sur la conjoncture culturelle
629
vaient présidé à la création du CEC et qu’il doit
s’
attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles extérieur
630
écessité de Relations culturelles européennes qui
se
fait jour. Le besoin d’une coordination entre nos forces culturelles,
631
ec les autres traditions de culture, que si elles
se
présentent au nom de l’Europe entière, sûre de sa vocation, donc ouve
632
ont les perspectives immédiates et prochaines qui
s’
ouvrent à l’action du CEC, parce qu’il a su durer et préparer des voie
633
écessité de notre union. De ces négociations, qui
se
poursuivirent pendant plusieurs années, marquées par les rencontres d
634
eu populaire. L’objectif général était double. Il
s’
agissait d’une part d’expérimenter dans divers milieux sociaux, et en
635
d’expérimenter dans divers milieux sociaux, et en
s’
appuyant sur des organismes déjà existants, les méthodes d’un futur en
636
les méthodes d’un futur enseignement européen. Il
s’
agissait d’autre part de déceler et de former de nouveaux responsables
637
furent lancées dès l’automne 1956. D’autres vont
s’
y ajouter en 1958. La plupart se poursuivront jusqu’en 1959, grâce à u
638
56. D’autres vont s’y ajouter en 1958. La plupart
se
poursuivront jusqu’en 1959, grâce à une subvention spéciale de la Fon
639
d’une généralisation ultérieure des méthodes qui
se
seront révélées les plus efficaces. C’est dire que les échecs possibl
640
peuvent exercer sur des élèves de 10 à 16 ans, en
s’
inspirant dans leur enseignement d’une vision plus européenne de l’his
641
hures, et des experts d’autres pays. L’expérience
se
poursuit. Des rapports trimestriels sont envoyés au CEC. Une réunion
642
ein essor, où les problèmes du Marché commun vont
se
poser d’une manière très concrète. Exécution. Le CEC a initié une en
643
la Péninsule. L’action proprement « européenne »
s’
exercera en 1958 par le moyen de cours et de journées d’étude groupant
644
stes ou officiels. D’autre part, des négociations
se
poursuivent pour une action dans la Vallée d’Aoste (Italie), patronné
645
Fribourg, qui montrent qu’une expérience réussie
se
prête aussitôt à une répétition généralisée dans le reste de l’Europe
646
, pourtant, il faut souligner que notre programme
se
déroule conformément aux plans du Comité d’éducateurs, et nous a perm
647
t de Grande-Bretagne (Weidenfeld & Nicolson),
s’
est réuni à Genève le 25 mai et a décidé de constituer une Association
648
emier rang, dans autant de pays et de langues. Il
s’
agissait de convaincre ces éditeurs de former, à cet effet, un pool ay
649
Portugal ont manifesté depuis lors leur désir de
se
joindre au pool. On peut donc s’attendre que la collection paraisse s
650
rs leur désir de se joindre au pool. On peut donc
s’
attendre que la collection paraisse simultanément en huit langues, dès
651
n simple organe d’information sur les travaux qui
se
poursuivaient au CEC, le bulletin a paru sous cette forme de 1952 à 1
652
ique. C’est ainsi qu’en 1957 ont paru : L’Europe
s’
inscrit dans les faits (en français, allemand, anglais, italien, grec,
653
aductions en cours). Le succès du numéro L’Europe
s’
inscrit dans les faits mérite d’être souligné. Première brochure expos
654
is plus encore par les très nombreux articles qui
s’
en sont inspiré, parfois littéralement, les conférences, et même les f
655
vrage sur le sujet à paraître au moment précis où
s’
ouvrait le Marché commun. La critique internationale et les instances
656
nes (avril). Trois manières de « faire l’Europe »
se
sont précisées au cours de ces dernières années : la méthode institut
657
ctualité. Éducation, pour quel type d’humanité ?
S’
inspirant des travaux du 2e séminaire sur l’automation et les loisirs,
658
petit cap a dominé la Terre pendant des siècles,
s’
il en demeure le Musée et le Laboratoire, il le doit à ce quelque chos
659
soit m), par une culture dont les effets induits
se
multiplient en progression géométrique et que nous symboliserons par
660
mais nous voyons du moins sur quelles thèses elle
se
règle, vérifiées par l’usage et toujours plus conscientes. J’en dirai
661
rope sans des Européens conscients de l’être : il
s’
agit donc de les former, et d’abord de les informer. 2. On ne peut pas
662
rait vouloir la faire sans ce qui la définit : il
s’
agit donc de rendre à la culture sa fonction créatrice dans notre soci
663
mais bien dans les esprits : c’est donc là qu’il
s’
agit de les surmonter d’abord. Former des Européens Pour former
664
oule. Le vrai problème d’une formation européenne
se
ramène en fait au problème de détecter des vocations, des compétences
665
rir un champ d’action européen. D’une part donc,
s’
adresser d’abord aux compétences, à des hommes éminents dans leur bran
666
nt compris que les solutions aux problèmes qu’ils
se
posent impliquent un cadre supranational : ce ne peut être utilement
667
ien menée, les moins « idéologues » sont amenés à
se
conduire en fédéralistes pratiques, non point par choix sentimental o
668
is par conscience professionnelle. D’autre part,
s’
adresser aux jeunes. Il s’agit de leur ouvrir un champ d’action où le
669
onnelle. D’autre part, s’adresser aux jeunes. Il
s’
agit de leur ouvrir un champ d’action où le désir d’assumer des tâches
670
s de responsables trouve des chances nouvelles de
se
satisfaire. Il faut donc leur rappeler — ils le voient bien d’ailleur
671
d’agir ; et que l’Europe seule, si toutefois elle
s’
unit, offrirait un domaine à la mesure du siècle et des ambitions rais
672
a aux meilleurs, des hiérarchies vivantes qu’elle
se
donnera. Seuls jusqu’ici, les communistes ont pris ce problème au sér
673
européenne qui en tiendra lieu. Bien entendu, il
s’
agit d’autre chose que de multiplier les comptes rendus de congrès et
674
t pas à pas l’événement, mais au contraire : elle
se
propose de préparer le terrain, d’éclairer les réalités qui comptent
675
s survivre, il faut l’union ; mais cette union ne
se
fera pas d’elle-même ou par l’opération de mystérieux technocrates :
676
de faits qu’une information européenne méthodique
se
doit de rappeler constamment à l’opinion (et d’abord à ceux qui la fo
677
par ses propres nationalismes. — Le nationalisme
s’
opposant à notre union, mais provoquant des unions étrangères contre n
678
par les grands empires et les grandes unions qui
se
sont dressés de toutes parts depuis 1945 ; mais se montrant incapable
679
e sont dressés de toutes parts depuis 1945 ; mais
se
montrant incapable de relever le défi à cause de sa division en petit
680
intellectuelles et sociales de l’Europe, si elle
s’
unit. (Un seul exemple : le fait que nous sommes 340 millions à l’oues
681
versitaire, ou de recherches et de documentation,
se
consacrent au problème européen dans huit de nos pays (leur liaison é
682
s, thèses, brochures, numéros spéciaux de revues)
s’
allonge chaque année d’une centaine de titres. Et des projets de coopé
683
ofessionnelle au niveau européen et pour l’Europe
se
dessinent chez les ingénieurs, chez les juristes, chez les médecins e
684
hez les médecins et les pharmaciens… À mesure que
s’
élargit la base de ces initiatives culturelles (au sens le plus large
685
. Allons-nous perdre nos meilleurs atouts ?
S’
il est vrai que les victoires anglaises ont été gagnées sur les pelous
686
Europe sont ceux que lui crée sa culture. Mais il
s’
en faut de beaucoup que les détenteurs actuels des moyens matériels de
687
orce le marxisme-léninisme à des peuples entiers.
S’
ils s’inclinaient devant les « faits matériels » — comme les salaires
688
e marxisme-léninisme à des peuples entiers. S’ils
s’
inclinaient devant les « faits matériels » — comme les salaires et le
689
stème soviétique. Mais ce même paradoxe, inversé,
se
reproduit dans le camp de la liberté, car ce sont en réalité nos maté
690
ui croient à la force des choses, dès lors qu’ils
s’
imaginent pouvoir combattre des idéologies avec des « faits », et le m
691
désormais requis pour l’éducation européenne. Il
s’
agit, d’une façon précise, de convaincre les détenteurs de ces moyens
692
aux auxquels le CEC et tant d’autres institutions
se
dévouent presque sans appuis mais avec la passion lucide de ceux qui
693
get à la culture et que les capitalistes libéraux
s’
en remettent généralement aux États sur ce chapitre, alors que le budg
694
’exposerbu sont difficilement comparables ; elles
se
meuvent sur des plans différents. L’une compte sur la vertu d’une sai
695
tisfaisant du régime fédéral à établir, mais sans
se
préoccuper suffisamment des moyens de pression requis, c’est risquer
696
raisons de vivre la vie même. Constitutionnelle.
Se
préoccuper avant tout des moyens de pression nécessaires pour forcer
697
s risques des quatre méthodes, on découvre qu’ils
se
ramènent à une antinomie fondamentale. Il faut aller vite (si l’on t
698
que la vie et les raisons de vivre. Bien réussir
s’
oppose à réussir à temps. Trois exemples : 1. Pour bien réussir, il fa
699
e Marché commun prévoit douze à dix-sept ans pour
s’
établir dans six pays seulement. Ce délai nous est-il assuré ? On est
700
lue exprime l’impatience la mieux légitimée. Mais
s’
il lui faut dix ou quinze ans pour convaincre le « peuple européen » q
701
u’il est un peuple, et au surplus qu’il est perdu
s’
il ne le comprend pas tout de suite ? La seule attitude efficace, en p
702
es faits suivants : — chacune des quatre méthodes
se
justifie en soi ; — aucune ne peut réussir à elle seule ; — elles n’o
703
tre définie par cette formule : les contraires ne
s’
excluent pas, mais s’impliquent mutuellement. Nos partis, routiniers
704
formule : les contraires ne s’excluent pas, mais
s’
impliquent mutuellement. Nos partis, routiniers à gauche autant qu’à
705
puis Marx ; et l’on espère que les mouvements qui
s’
en réclament sauront l’approfondir et l’illustrer avec autant de passi
706
n’avait agi avant elle, mais encore l’historien,
s’
il est honnête, s’avouera incapable de soutenir les procès en paternit
707
elle, mais encore l’historien, s’il est honnête,
s’
avouera incapable de soutenir les procès en paternité qui diviseront n
708
sseurs41. Ces jeux restent frivoles, même si l’on
se
fâche, et l’aigreur des propos entre fédéralistes plus ou moins « con
709
constater la convergence finale de nos méthodes,
s’
agissant de la prochaine et décisive étape conduisant à la fédération
710
s mouvements, associations et pressure groups qui
se
réclament des diverses méthodes qu’on vient de décrire. Résumons enco
711
t succès la solution des problèmes différents qui
se
multiplient autour de nous, tels que la libération des pays de l’Est,
712
ne deviendra fatale — au double sens du mot — que
s’
ils ne parviennent pas à fédérer leurs forces pour exiger ensemble et
713
ons enregistré le moins de succès. Notre économie
se
renforce. Notre culture reprend conscience de ses pouvoirs et rayonne
714
que les fédéralistes ont maintenant le devoir de
se
placer. Alors leurs divergences et leurs rivalités apparaîtront de pe
715
e contexte de la construction européenne. De quoi
s’
agit-il aujourd’hui ? D’un principe à illustrer, dans une situation co
716
ont pu lui donner. Il n’est donc pas question de
se
prononcer là-dessus. Nous vous avons demandé de venir ici pour défini
717
r, en tout état de cause, vos positions, qu’elles
se
révèlent conformes ou non aux décisions qui pourront être prises aill
718
ires d’Europe ainsi qu’à quelques observateurs de
s’
y joindre — d’informer de ce projet les Conseils des ministres et les
719
’études plus restreint que prévu, mais capable de
se
prononcer en temps utile sur les questions à débattre, qui se trouven
720
, le plus tôt serait encore le mieux. En fait, il
s’
agit aujourd’hui de savoir ce que vous, représentants des Instituts un
721
z ou souhaitez d’une Université européenne. Et il
s’
agit que vous vous prononciez sur ce sujet en toute indépendance et ob
722
usement souhaitée. b) Cependant, le double besoin
se
fait sentir d’une formation européenne générale pour les gradués de p
723
ord toute espèce de risques de malentendus. Il ne
s’
agit pas de former des techniciens de l’européisme en soi. Il ne s’agi
724
mer des techniciens de l’européisme en soi. Il ne
s’
agit pas non plus d’enseigner telle discipline (la physique, les mathé
725
ment « européenne » que l’ordinaire. Enfin, il ne
s’
agit pas de former des juristes ou des économistes, par exemple, qui s
726
e de l’ensemble culturel et humain au sein duquel
se
développe cette spécialité, et dont elle se nourrit. 3. Un enseignem
727
uquel se développe cette spécialité, et dont elle
se
nourrit. 3. Un enseignement supérieur donné au niveau européen devra
728
hommes déjà en possession de leur « métier ». Il
s’
agirait bien moins de cours magistraux que d’entretiens libres, répéto
729
gistraux que d’entretiens libres, répétons-le. Il
s’
agirait en somme d’une formule comparable à celle des « ateliers » de
730
urs, patronné par la FEANI et le CEC, et qui doit
se
tenir à Lausanne en 1959, consacrera un tiers du temps aux problèmes
731
itut prévu par l’art. 9 du traité de l’Euratom ne
se
limiterait pas à un enseignement technique, mais y ajouterait un prog
732
t à assurer chacun son propre financement. Et ils
se
fixeront en des points différents de l’Europe, selon les facilités of
733
es « professeurs visitants » de premier ordre. On
se
disputera les mêmes hommes. Beaucoup d’entre eux reculeront devant le
734
tituts, et certains moniteurs d’études pourraient
s’
occuper de deux ou plusieurs instituts, simultanément ou pour des sess
735
i ont à faire face à des problèmes professionnels
se
posant à l’échelle européenne, trouveraient là le lieu de rencontre q
736
s d’ordre politique, évidemment valables quand il
s’
agit de choisir une capitale administrative ou le siège d’un futur Pou
737
que (ce qu’on appelait les Arts et Métiers), elle
s’
acquérait dans des ateliers, « sur le tas » comme on dit aujourd’hui,
738
s « culturels » que ne sont « sportifs » ceux qui
se
bornent à assister à des matchs. Mais ils deviennent peu à peu perméa
739
n sortant du spectacle d’un match de football, on
se
sent plus alerte, physiquement euphorique. L’innovation la plus impor
740
u nombreux, et relativement isolés. Mais qui sait
s’
ils sont aujourd’hui plus ou moins nombreux qu’hier ? Le grand nombre
741
re de très grands tirages. La grande question qui
se
pose est de savoir dans quelle mesure les esprits soucieux de mainten
742
seul intérêt commercial. Le danger serait qu’ils
se
bornent à prolonger et à copier des succès d’hier, et qu’ils négligen
743
. Le microsillon, créé aux États-Unis en 1946, ne
s’
est guère répandu en Europe qu’à partir de 1950. C’est donc une indust
744
microsillons ont été consacrés, comme il fallait
s’
y attendre, surtout à des œuvres dites légères, et généralement aux pl
745
ique. Une chose a porté l’autre, et plutôt que de
se
lamenter sur le succès d’un Tino Rossi, et de redouter qu’il abaisse
746
eau de la culture, il me semble qu’il y a lieu de
se
réjouir du fait que des compositeurs dont seuls quelques spécialistes
747
ation de la Guilde du livre de Suisse romande. Il
s’
agissait de produire des ouvrages de qualité littéraire dans de belles
748
écrivain suisse français C. F. Ramuz. Ce dernier
se
montra sceptique. Je l’entends encore dire : « Vous aurez la première
749
hez des libraires. Bien d’autres guildes du livre
se
sont créées dans toute l’Europe. Trois en France, totalisant près de
750
s éditeurs et libraires classiques ne peuvent que
se
féliciter. Il convient de signaler également l’extraordinaire succès
751
orde largement le plan commercial. Il faut qu’ils
s’
en convainquent. Il faut qu’ils comprennent tout d’abord quelles possi
752
s et disques à meilleur marché, en même temps que
s’
accroît le pouvoir d’achat des masses ; mais surtout, elle permet de r
753
ement du sens de la responsabilité éducatrice qui
se
développera ou non chez les producteurs de mass médias. by. Rougem
754
avec elle. L’avenir de chaque nation du continent
se
confond donc avec l’avenir même de l’Europe, c’est-à-dire avec son un
755
e cadre national : or il manque en partie son but
s’
il n’est lu que dans un seul pays, en une seule langue. Le problème co
756
ays, en une seule langue. Le problème concret qui
se
pose à l’écrivain « européen » est donc de trouver les moyens d’attei
757
eindre vite, et simultanément le public auquel il
s’
adresse, c’est-à-dire les publics des pays différents dont il expose l
758
rature provoquée par les plans d’union, ensuite à
s’
assurer que les ouvrages retenus sont susceptibles de trouver une audi
759
national comme les autres travaux spécialisés, il
s’
agit de créer pour eux un système d’édition et de distribution à l’éch
760
ition contemporaine, a lancé le projet qui devait
se
réaliser sous le nom d’Editeuropa. Il s’agit d’une association qui gr
761
i devait se réaliser sous le nom d’Editeuropa. Il
s’
agit d’une association qui groupe actuellement 8 éditeurs, représentan
762
rs volumes doivent paraître au printemps 1960, et
s’
échelonner à raison de 3 ou 4 par an. Les premiers titres proposés au
763
de la publication, à la majorité des deux tiers —
se
répartissent en trois catégories : Actualités européennes, ouvrages d
764
nt ainsi un bon début de solution. Mais si l’idée
s’
impose par sa simplicité autant que par sa nouveauté, il n’en va pas d
765
auté, il n’en va pas de même de son exécution. Il
s’
agit en effet de choisir ou de faire écrire des manuscrits répondant à
766
ences de la qualité et celles de la vente. Le jeu
se
complique, ici, du fait que d’une part, la qualité littéraire ou inte
767
être excellent en soi, et très « vendable », mais
s’
il n’apporte pas de contribution certaine aux buts européens de l’asso
768
e d’être une « panne » totale dans tel pays, même
s’
il est un succès dans plusieurs autres. D’où la nécessité d’un règleme
769
isation européenne (septembre 1959)ca L’auteur
se
défend de croire à l’histoire éducative ou utile, celle d’un Bossuet
770
niste à la fois, que l’historien, selon Brugmans,
se
doit de répudier d’abord du seul point de vue de la méthode, sans mêm
771
etrouver l’existence d’une continuité nationale «
se
perdant dans la nuit des temps » ? — Troisièmement : Est-il permis de
772
onal de son contexte général et de l’isoler comme
s’
il était le phénomène déterminant qui, à lui seul, expliquerait l’hist
773
raditionnelles. Les variations de son histoire ne
s’
expliquent que par un fond commun… Qui veut écrire l’histoire de l’Eur
774
nt connus de notre aventure, ceux durant lesquels
se
nouera la première synthèse spécifiquement européenne. Brugmans, comm
775
opéenne. Brugmans, comme Dawson et G. de Reynold,
s’
attache à cette période pour mieux mettre en lumière la « maturité » q
776
xie siècle. Friedrich Heer tient que « l’Europe
s’
est constituée aux xie et xiie siècles », et Marc Bloch écrivait que
777
ue de « naissance », tous ces auteurs catholiques
s’
accordent à reconnaître dans le Moyen Âge le « sommet » de l’Europe. À
778
is de culture polyglotte. Voilà qui lui permet de
se
placer à un point de vue qui n’est ni français ni germanique, ni lati
779
la première moitié du xixe siècle pouvaient-ils
se
faire de l’Europe ? C’est à cette seule question, strictement définie
780
ins de Hegel ou de Ranke, longuement traités — ne
se
voient même pas mentionnés. Mais rien n’est plus injuste que de repro
781
ussi lucide que passionné, cet ouvrage monumental
se
lit sans un instant d’ennui ou de fatigue. Il nous mène du mythe grec
782
de, le pittoresque avec le raisonnable, mais dont
se
dégage finalement une idée générale de l’Europe, patrie d’élection de
783
de l’Europe, patrie d’élection des contrastes, et
se
distinguant par là même de toutes les autres civilisations. Effort un
784
que l’Europe serait née d’une succession d’écrits
s’
inspirant les uns des autres, plutôt que de prises de position « concr
785
ires. Comparé à l’ouvrage de Gollwitzer — dont il
s’
inspire expressément pour tout ce qui concerne les xviiie et xixe si
786
nre en ce qui concerne l’Italie — et l’on pouvait
s’
y attendre, de la part d’un professeur napolitain, qui occupa des chai
787
tique, à la Hegel, de l’évolution de l’Europe. Il
se
borne à décrire, à citer, à situer, et par là rendra d’autres service
788
nd, etc., de telle sorte qu’il devient malaisé de
se
reporter à l’original. D’autre part, l’index fourmille de fautes. Les
789
us les initiales de leur nom de famille, comme il
se
doit. Vétilles sans doute, mais gênantes dans un ouvrage de référenc
790
reste, l’œuvre de Curcio n’est pas que cela. Elle
s’
élève tout naturellement, dans ses conclusions, à la hauteur d’un mani
791
e 1959)cd « Créatrice par excellence, l’Europe
s’
est créé aussi, directement ou indirectement, la plupart de ses propre
792
ve mondiale. Comme Ortega, Diez del Corral aime à
se
référer aux philosophes et historiens allemands — Hegel, Nietzsche, M
793
n’est pas terminée, loin de là ». Car si l’Europe
s’
est réduite elle-même par l’extension des autres, qu’elle seule a perm
794
ure prométhéenne du Faust européen, qui lentement
se
guérit de sa cécité — c’est-à-dire de sa superbe ignorance du monde a
795
Maranon, Madariaga, et plusieurs autres, auxquels
s’
égale Diez del Corral ? Seul Valéry sut être aussi profond sans pédant
796
lles expériences dans le domaine scolaire vinrent
s’
ajouter à celle de Fribourg, seule prévue au début ; tandis que deux e
797
pris, le jardinier cherche à savoir pourquoi ; et
s’
il le trouve, il se rassure, car il saura faire mieux la prochaine foi
798
cherche à savoir pourquoi ; et s’il le trouve, il
se
rassure, car il saura faire mieux la prochaine fois.) Les moyens limi
799
cquises, le CEC et son département de l’éducation
se
donneront pour tâche, désormais, de seconder et de coordonner les eff
800
ais, de seconder et de coordonner les efforts qui
se
manifestent déjà, dans plusieurs pays, en vue de multiplier les campa
801
qu’entendez-vous par culture ? — de quelle Europe
s’
agit-il ? — pourquoi faut-il un Centre en pareil domaine ? Répondre à
802
on, l’esprit qui l’anime et les objectifs qu’elle
s’
est donnés dès sa création. CULTURE a la réputation d’être un mot v
803
tard en Angleterre — Newman, Matthew Arnold —, on
se
met à parler de la culture tout court, non plus seulement de la cultu
804
erme de civilisation. (Mais Français et Allemands
s’
entendent mal sur la définition et la valeur des deux termes, distingu
805
r nous, qui ne sommes d’aucun parti nationaliste,
s’
il fallait prendre position dans le débat, nous dirions que la culture
806
politique de nos peuples peut et doit aujourd’hui
s’
édifier. On nous demande : quelles seront ses limites ? Nous refusons
807
encombré de barrières et de chicanes périmées. Il
s’
agit donc d’une part de libérer ses diversités créatrices, en favorisa
808
s pose bien souvent : pourquoi faut-il un Centre,
s’
il s’agit de culture ? D’une manière générale et dans une vue théoriqu
809
e bien souvent : pourquoi faut-il un Centre, s’il
s’
agit de culture ? D’une manière générale et dans une vue théorique de
810
ret de ses problèmes. Voici le tableau, tel qu’il
s’
offrait à nous il y a dix ans. À l’idée de culture en général, et d’un
811
lutions déjà tentées ou trouvées ailleurs. Chacun
s’
épuise à découvrir son Amérique — quitte à se faire financer par elle,
812
acun s’épuise à découvrir son Amérique — quitte à
se
faire financer par elle, sous prétexte de sauvegarder sa sacro-sainte
813
s étaient ensemble… en Amérique. Mais ici, chacun
se
plaint de manquer de fonds, parce que chacun s’enferme dans son trop
814
n se plaint de manquer de fonds, parce que chacun
s’
enferme dans son trop petit pays. Partout la concurrence tue les initi
815
pération ferait réussir. Il faut un Centre, et il
se
crée, à la suite des congrès de La Haye et de Lausanne. Non dans l’id
816
u’il y ait quelque part en Europe un lieu où l’on
se
préoccupe de poser les problèmes communs et de grouper ceux qui peuve
817
ans les mœurs, même culturelles. Les associations
se
sont multipliées : Instituts de recherches nucléaires, d’enseignement
818
dangers subsistent : les centres de coordination
se
sont multipliés au point de poser à leur tour un grave problème de co
819
rficielle. Un travail de recherches en profondeur
s’
impose. Les années 1956 à 1960 voient donc apparaître, en réponse à ce
820
enève, puis Amsterdam, Bruxelles, Strasbourg) qui
se
proposent à la fois de regrouper et de financer les initiatives dispe
821
ond à des problèmes concrets. En voici trois, qui
se
posent avec une insistance croissante. 1. Regroupement des efforts.
822
es sources de la vitalité de notre culture. Il ne
s’
agit nullement de les uniformiser. Cependant, il est urgent de leur of
823
recherche d’avant-garde et l’éducation générale,
se
verrait rapidement liquidée dans la compétition impitoyable désormais
824
teur privé ne pourront fournir l’aide requise que
s’
ils disposent d’une information sérieuse sur la conjoncture culturelle
825
aient présidé à la création du CEC, et qu’il doit
s’
attacher maintenant à promouvoir. 3. Relations culturelles extérieur
826
écessité de Relations culturelles européennes qui
se
fait jour. Le besoin d’une coordination entre nos forces culturelles
827
vec les autres traditions de culture que si elles
se
présentent au nom de l’Europe entière, sûre de sa vocation, et donc o
828
ont les perspectives immédiates et prochaines qui
s’
ouvrent à l’action du CEC, parce qu’il a su durer et préparer des voie
829
ire ? Nous sommes ici dans une Europe en train de
s’
unir, face à un monde transformé par elle, et disons plus : fait par s
830
nt reçu cette idée de la liberté et ces moyens de
se
libérer qu’ils ont hâte d’appliquer d’abord à ses dépens ! Au moment
831
au moment où les jeunes nationalismes d’outre-mer
s’
affirment bruyamment et tendent à se grouper contre elle ; doublement
832
s d’outre-mer s’affirment bruyamment et tendent à
se
grouper contre elle ; doublement remise en question, l’Europe se voit
833
re elle ; doublement remise en question, l’Europe
se
voit contrainte de prendre une conscience neuve de ses buts généraux,
834
de l’homme. C’est le problème de l’Éducation qui
se
pose ici dans son ampleur et son urgence. Depuis des siècles, on a di
835
énéral existait quant à savoir sur quel modèle il
s’
agissait de former l’individu. Il n’en va plus de même aujourd’hui. No
836
méthode comparative, dont un Marc-Antoine Jullien
se
fit l’avocat voici un siècle, pourra nous y aider. Mais avant de l’ap
837
sistait dans un conditionnement des réflexes : il
s’
agissait de forcer le jeune homme à imiter exactement, et sans discuss
838
culture hindoue. Danser, pour un Indien, c’est «
s’
inscrire dans le jeu circulaire de la terre et des astres » comme l’éc
839
sens large du mot, trois régions bien distinctes
se
sont dessinées au cours du second tiers du xxe siècle : l’Europe, l’
840
rope, l’URSS et les USA. Vous allez voir qu’elles
se
définissent aisément selon le dosage d’autorité et de liberté qu’elle
841
dans l’Éducation. a) Les États-Unis d’Amérique
se
caractérisent par la prédominance très marquée de la liberté sur l’au
842
les mots qui les traduisaient… Le niveau éducatif
s’
abaisse jusqu’au plus bas commun dénominateur, et voici l’ironie : per
843
s, ils trouvent de moins en moins d’incitations à
se
surpasser (challenge) dans l’enseignement qu’on leur offre. Ces jugem
844
nalités complètes et socialement adaptées ». Elle
se
substitue presque totalement à la famille, prenant l’enfant dès 3 ou
845
33 universités seulement). L’éducation technique
se
divise en cinq branches principales, qui se subdivisent en 24 sous-br
846
nique se divise en cinq branches principales, qui
se
subdivisent en 24 sous-branches, comprenant 295 spécialités et 510 so
847
elques jours après ses examens finaux, l’étudiant
se
voit assigner par l’État un poste de travail pratique, et ce stage du
848
ue américaine. À l’excès de liberté dans le choix
s’
oppose l’absence totale de choix pour l’individu. Au respect de la per
849
ement de la discipline (intellectuelle ou morale)
s’
opposent le mépris absolu des goûts individuels et le triomphe absolu
850
c’est voir en lui la personne qu’il peut devenir
s’
il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir. Le former
851
tique et sociale) au sein de laquelle sa vocation
s’
exercera. Trop de liberté sans effort, trop d’effort imposé sans liber
852
s, c’est-à-dire conscients à la fois de ce qu’ils
se
doivent en tant qu’individus à la recherche de leur vocation, et de c
853
nes d’un retour à l’autorité aux USA, de même que
se
font jour dans la plus récente littérature soviétique des signes non
854
ous connaissez tous la colombe de Kant, celle qui
s’
imagine qu’elle volerait mieux dans le vide, sans la résistance fatiga
855
née selon les théories de Pavlov : elle n’a pas à
se
poser à chaque instant la question : que faire ? où aller ? Tout a ét
856
on dans une communauté humaine devant laquelle il
se
voit responsable. À partir de cette idée de l’homme, il devient possi
857
hiques ou même économiques, et vous verrez qu’ils
se
rattachent tous, en Europe, à des problèmes de dosage, d’équilibre vi
858
mais tout le monde admet tacitement qu’il ne peut
s’
agir que d’un dosage des exigences contraires de liberté et de contrai
859
ressage suffisant pour lui permettre, un jour, de
se
débrouiller seul, de chasser pour son compte. Un Soviétique russe ou
860
plan. Notre conception la plus saine du dressage
se
situerait, me semble-t-il, à mi-chemin entre l’entraînement (au sens
861
ion technique Un autre problème, plus nouveau,
se
pose à l’éducateur européen de notre temps : c’est celui du dosage en
862
st aussi plus passionnant. Là encore, l’Europe va
se
voir amenée à assouplir et à diversifier ses méthodes, à admettre une
863
e, humaniste, libérale, au sens ancien, risque de
se
voir écrasée physiquement par les civilisations techniciennes. En rev
864
il est bien connu que la science et la technique
se
nourrissent d’autre chose que de recettes techniques et d’équations :
865
ndispensables certes, mais insuffisants lorsqu’il
s’
agit de créer, d’innover librement. La vision du But Vous l’aur
866
it maniée par une personne qui a vu le But et qui
se
laisse guider et fasciner par lui. Vous serez de bons éducateurs dans
867
namique de la personne. Ces termes sont abstraits
s’
ils ne sont pas sentis. En voici une autre version plus à la mode. L’h
868
tants de l’Europe. Sinon, il est probable qu’elle
se
fera tout de même — elle est déjà en train de se faire — mais elle n’
869
se fera tout de même — elle est déjà en train de
se
faire — mais elle n’aura que le nom d’une démocratie, que le nom d’un
870
es, au mieux technocrates. Le problème urgent qui
se
pose est donc celui de la promotion d’un civisme européen. Mais de qu
871
er les rudiments du civisme au plan national ? Il
s’
agit donc de voir en premier lieu quel est l’état actuel de l’enseigne
872
s ; en second lieu, comment cet enseignement peut
se
prêter à un élargissement au plan européen. C’est dans cet esprit que
873
raux affirmés par la Révolution de 1789, et qu’il
s’
agit de réaffirmer de génération en génération et de garder purs, dans
874
ionalité qui fait le bon citoyen ». En Italie, il
s’
agit d’abord « d’effacer tout résidu d’idéologie fasciste » puis, selo
875
nder est autonome à cet égard. En Suisse, « il ne
s’
agit plus de persuader la jeunesse de la supériorité d’un régime démoc
876
ays — sauf peut-être en Allemagne, et encore — on
se
plaint de l’indifférence politique des élèves et de leur apathie civi
877
s circonstances de sa vie. On peut le déplorer ou
s’
en réjouir, mais il importe d’abord de s’en rendre compte, — et de con
878
lorer ou s’en réjouir, mais il importe d’abord de
s’
en rendre compte, — et de constater en même temps que la situation est
879
ou encore à l’état du Monde au xxe siècle. Tout
se
passe comme si la démocratie n’était qu’un système de gouvernement et
880
beaucoup plus clairement si nous regardons ce qui
se
passe aux USA et dans les pays communistes de l’Est. Aux USA : « C
881
nissant les droits et les devoirs de chacun, puis
s’
arrêtent au moment où les problèmes concrets vont se poser. Celui-ci m
882
arrêtent au moment où les problèmes concrets vont
se
poser. Celui-ci me demande dès la première ligne : « Es-tu un bon cit
883
es conditions économiques et commerciales dont il
s’
agit de tenir compte, etc. En somme, ce manuel nous propose une méthod
884
ous parle réellement de civisme, là où les nôtres
se
contentent de parler d’institutions. Est-ce à dire qu’aux USA tout es
885
et secondaire, le rapporteur pour les États-Unis
se
fait l’écho de deux séries de critiques généralement adressées dans s
886
t l’Europe, à cet égard, c’est que les États-Unis
se
plaignent d’insuffisances qu’ils vont donc essayer d’amender, tandis
887
nt donc essayer d’amender, tandis que l’Europe ne
s’
inquiète aucunement de lacunes béantes, dont il lui reste encore à pre
888
contrôle par une police spéciale est le même : il
s’
agit partout d’un enseignement totalitaire. Il s’agit partout de conva
889
s’agit partout d’un enseignement totalitaire. Il
s’
agit partout de convaincre l’élève que la Russie a la forme la plus pa
890
uction48 ». Voilà donc un pays où l’on ne saurait
se
plaindre de ce que l’instruction civique ne tienne pas un compte suff
891
exprime une doctrine unique, et l’on ne peut que
s’
en réjouir ; ils ne disent pas qu’il communique un intérêt vivant pour
892
it du titre d’Excellence, qui l’amusait, et qu’on
s’
y contentait de lui faire signer la note. (C’est mon dernier snobisme,
893
ney. Et pourtant, je me pose la même question que
se
posait plus haut notre ami Pietro Quaroni : l’ai-je bien connu ? La l
894
nglais) et comblant quelques-unes des lacunes qui
s’
y trouvent à l’aide d’un livre de souvenirs sur Joseph Conrad (qu’il a
895
au cours d’une promenade avec un de ses amis, il
se
découvre une vocation très différente. Les deux garçons parlaient de
896
rçons parlaient de leur avenir, et soudain Joseph
s’
écrie : « Comme je voudrais que la Pologne ait enfin son indépendance
897
publiée en librairie deux ans plus tard. Puis il
s’
inscrit à l’École des sciences politiques, et il entreprend une Histoi
898
à Florence. En 1911 enfin, il débarque à Londres,
s’
inscrit à la London School of Economics, se marie (avec une Polonaise)
899
ndres, s’inscrit à la London School of Economics,
se
marie (avec une Polonaise) et décide bientôt que l’Angleterre, après
900
chances à l’action pour laquelle il n’a cessé de
se
préparer, à travers ses années nomades, studieuses et brillantes.
901
usse ayant décrété que l’enseignement primaire ne
se
ferait plus qu’en allemand. Chacune des trois puissances s’efforce d’
902
plus qu’en allemand. Chacune des trois puissances
s’
efforce d’empêcher que « ses » Polonais établissent des contacts avec
903
r une action politique commune, surtout lorsqu’il
s’
agit de regagner l’indépendance non point contre une puissance mais co
904
l’opinion mondiale, depuis longtemps, a cessé de
s’
intéresser à une cause qui paraît sans espoir. C’est sur cette opinion
905
Conrad Au cours de ces mêmes années, Retinger
s’
était lié intimement avec Joseph Conrad, qu’il avait rencontré dès 190
906
: c’était celui de Nostromo, roman de Conrad qui
se
passe en Amérique latine. La pièce fut commencée cette nuit même, dan
907
forteresse de Wawel, dominant la cité, ils iront
s’
agenouiller au pied du sombre crucifix de la Reine Jadwiga, « sur le s
908
jours lié à mon pays et avec tant de possibilités
s’
offrant à moi à l’étranger ? » Tel fut ce retour au passé, le jour mêm
909
Zakopane, et décide de tenter sa chance, seul. Il
se
rend d’abord à Lemberg, où les leaders des Polonais de Galicie se son
910
à Lemberg, où les leaders des Polonais de Galicie
se
sont réunis clandestinement. L’archevêque Bilczewski et les chefs des
911
rsonne capable de lui donner un sauf-conduit pour
se
rendre à Vienne est le général Hoffmann, commandant la région de Lemb
912
ra l’occasion d’utiliser à plusieurs reprises. Il
s’
adresse au Général non pas en allemand ni en polonais, mais en françai
913
Interrogé sur son identité, ses qualités, Joseph
se
contente de montrer du doigt le nom inscrit sur son passeport. Le gén
914
e chargé d’une mission importante, puisqu’il a pu
se
servir de la ligne directe du préfet de police, lui donne alors le pe
915
police, lui donne alors le permis nécessaire pour
se
rendre à Vienne, où le ministère de la Guerre lui accordera un visa d
916
is jours au lieu des douze heures habituelles, et
se
rend aussitôt au ministère, où il demande à voir le chef de l’état-ma
917
gnataires. À la fin de l’après-midi, il décide de
se
fâcher et se met à injurier ses deux gardes, exigeant d’être reçu imm
918
la fin de l’après-midi, il décide de se fâcher et
se
met à injurier ses deux gardes, exigeant d’être reçu immédiatement. C
919
introduit chez un colonel, et la scène de Lemberg
se
reproduit. Retinger déclare en français qu’il lui faut un visa pour l
920
sseport… Après beaucoup d’hésitations, le Colonel
se
résout à signer un papier autorisant son porteur à se rendre en Suiss
921
ésout à signer un papier autorisant son porteur à
se
rendre en Suisse. C’est un premier résultat, mais Retinger veut davan
922
rang, viennent voir l’un après l’autre de quoi il
s’
agit. Pendant qu’ils discutent vivement en français, un petit homme d’
923
je n’y suis pas autorisé. » « Notre conversation
se
poursuivit ainsi pendant quelques minutes, note encore Retinger, puis
924
ongue discussion, le ton monte, et le commissaire
s’
écrie : « Si vous dites encore un mot, je vous coffre ! » Joseph pense
925
je vous coffre ! » Joseph pense en un éclair : «
S’
il me coffre, je resterai donc en France, et je pourrai me faire libér
926
e pourrai me faire libérer. » Il dit : merde ! et
se
voit arrêté sur le champ. De la prison de Pontarlier, il écrit au com
927
ne le Journal de Gide des 26 et 28 août 1914 — et
se
fait recevoir par plusieurs ministres auxquels il expose sa mission e
928
à la police, qui l’enferme à la Conciergerie. Il
se
réveille dans une cellule en compagnie d’un vieux Suisse qui ne sait
929
téléphonique au Quai d’Orsay — Philippe Berthelot
se
présente en personne à la prison, accompagné de Misia Sert, fait libé
930
et revers Enfin de retour à Londres, Retinger
se
donne pour mission : 1° de pénétrer dans les cercles intimes du gouve
931
rencontrer les hommes d’État et diplomates qu’il
s’
agit de gagner à la cause. Une invitation à déjeuner à Downing Street,
932
charge Retinger d’une mission aux États-Unis : il
s’
agit de voir jusqu’à quel point les Polonais d’Amérique sont prêts à p
933
nt être implantées dans un milieu donné, et qu’il
s’
agissait de trouver ou de former une équipe de collaborateurs, sans qu
934
souvent évoqué le rêve d’une Pologne autonome qui
se
joindrait, comme « troisième Monarchie », à l’Empire austro-hongrois.
935
ord Northcliffe, le fameux propriétaire du Times,
se
laisse convaincre à son tour et fournit certains appuis. Le Prince Si
936
fonde pour qu’une paix séparée ait des chances de
se
conclure. Le projet sera donc abandonné, et Clemenceau plus tard pour
937
’il l’ait jamais autorisé ni même connu… Retinger
se
demande, dans ses notes, si le rôle qu’il joua dans l’affaire fut aus
938
rtissements. Jusqu’à ce jour d’octobre 1917 où il
se
voit convoqué par le ministre de l’Intérieur. Je cite les notes : « M
939
comte Zamoyski. Puis le train partit. » Retinger
se
voyait donc banni de tous les pays alliés, cependant qu’Allemands et
940
mier-maître un mathématicien, et le second-maître
s’
essayait à écrire, suivant l’exemple de Conrad. Ils semblaient peu ver
941
pays, Luis Negrete Morones. Pourquoi ce voyage ?
se
demande-t-il dans ses notes, et il répond : parce qu’il pensait qu’un
942
nd : parce qu’il pensait qu’un futur homme d’État
se
doit de connaître à fond une partie du monde telle que l’Amérique lat
943
Par son frère, professeur de chimie à Chicago, il
s’
était fait envoyer de l’argent à l’Hôtel Lafayette, à La Havane. Il lu
944
rner à son expéditeur. Dès le lendemain, Retinger
se
procurait « l’un des deux jobs les plus étranges de sa vie » (il omet
945
indépendance réelle contre le « colosse du Nord »
s’
identifia très vite pour lui avec celle de la Pologne luttant pour se
946
te pour lui avec celle de la Pologne luttant pour
se
libérer de la Russie. Les nombreux traits de caractère mexicain qu’il
947
its et théoriques de son activité là-bas est venu
s’
ajouter, au cours des ans, un désir ardent et sincère de prêter main-f
948
fluences étrangères : nationaliser le pétrole. Il
se
reconnaît donc « partiellement responsable » de l’idée, tout en criti
949
marche dans le désert. Souffrant de la soif, ils
s’
arrêtent à un petit ranch tenu par une vieille Indienne. Il y a là une
950
che de poussière. La vieille retire sa chemise et
se
met à filtrer le lait dans l’étoffe crasseuse, et Retinger, en buvant
951
e à la ville frontière de Laredo. En haillons, il
se
présente à la gare, offre à un agent de Pullmann le double du prix d’
952
t de Pullmann le double du prix d’un sleeping, et
se
glisse dans son compartiment. Quatre heures plus tard le train part p
953
e séjour aux USA, ni sur le voyage en Pologne qui
s’
ensuivit. Un an plus tard, le général Obregon étant devenu président,
954
rison de Houston, Texas, puis à Laredo. Deux mois
se
passent avant qu’il puisse voir un juge fédéral. Celui-ci le déclare
955
ir Retinger à l’écart, jusqu’à ce que leurs plans
se
réalisent. (Ils échoueront d’ailleurs.) Enfin, après un nouveau mois
956
paix mondiale. La pensée de Retinger sur ce sujet
se
précise au fur et à mesure de ses divers engagements dans la politiqu
957
clandestine au service de l’unité européenne, en
s’
assurant d’abord l’appui d’hommes du format de Benedetto Croce, dans p
958
e ». Enfin, peu avant la Seconde Guerre, Retinger
se
lie avec Sir Stafford et Lady Cripps, et tous les trois décident de f
959
t d’accéder au niveau où l’histoire non seulement
se
prépare, mais se fait. Aux côtés du général Sikorski Trois divi
960
veau où l’histoire non seulement se prépare, mais
se
fait. Aux côtés du général Sikorski Trois divisions polonaises,
961
0 000 hommes, commandées par le général Sikorski,
se
sont battues en Alsace et en Norvège jusqu’au printemps de 1940. La d
962
ision de Norvège vient de rentrer en France, pour
se
voir engloutie dans le chaos de la débâcle de juin. Anglais et Polona
963
chef. Il connaît Sikorski depuis 1916. Mais il ne
s’
est lié avec lui que plus tard, en 1923, lorsque la Fédération syndica
964
les réfugiés. Il entre à la sous-préfecture sans
s’
annoncer, monte, pousse une porte, et se trouve devant le général, qui
965
plus tard. Aux 30 000 combattants ainsi récupérés
s’
ajoutèrent bientôt des volontaires venus de Pologne et d’Amérique, pui
966
s, et même le président de la République en exil,
s’
étaient violemment opposés à toute négociation avec l’ennemi héréditai
967
par Churchill en personne, Sikorski et Retinger,
se
battant sur deux fronts, aboutirent à leurs fins. Le 31 juillet, l’ac
968
changés. Eden, Sikorski et Maïski ayant parlé, il
se
leva et dit d’une voix grave : « Ceci est un grand événement. Je suis
969
onoré d’en être le témoin. » À ce moment, sa voix
se
brisa, écrit Retinger, « et pour la première fois, je le vis pleurer
970
u Proche-Orient, quand on lui annonça que l’avion
s’
était écrasé à Gibraltar. Le général, ses compagnons et sa fille étaie
971
kolajczyk étant devenu Premier ministre, Retinger
se
convainquit peu à peu de la nécessité d’aller lui-même en Pologne occ
972
tique suivie par le gouvernement en exil, et pour
se
familiariser davantage avec l’état d’esprit de la résistance polonais
973
usé tout entraînement autre que théorique51 et ne
se
sentait guère soutenu que par l’idée qu’en faisant son premier saut à
974
comité de réception » furent repérées, la trappe
s’
ouvrit dans le plancher de l’appareil qui se mit à tourner en cercle.
975
rappe s’ouvrit dans le plancher de l’appareil qui
se
mit à tourner en cercle. Des ballots de vivres et d’armes furent jeté
976
es et d’armes furent jetés d’abord, puis Retinger
s’
approcha du trou. Un sergent le retint brusquement par le bras en hurl
977
omber avant le signal, et une discussion violente
s’
en suivit, « qui m’empêcha de penser au saut et d’avoir cette sensatio
978
fêtés et questionnés avec avidité sur tout ce qui
se
passait « là-bas ». En dépit de toutes les précautions qui avaient ét
979
de sa venue, sauf quelques chefs clandestins, il
se
mit à fréquenter dès les premiers jours les cafés de la capitale qu’i
980
, assis tout près, ne bronchèrent pas. La mission
se
déroulait selon les plans. Les contacts avaient été pris dans la capi
981
Londres. Et subitement, à la fin de mai, Retinger
se
vit privé de toute liberté de mouvements par un mal qui devait le lai
982
ant d’un tram près de son domicile clandestin, il
se
sentit presque incapable de marcher. Trois jours plus tard, il était
983
er dans une clinique privée. Il souffrait peu, et
se
mit aussitôt à recevoir tous ses « correspondants ». La Gestapo l’aya
984
r l’entourage, J.H.R. refusa pendant des jours de
se
laisser baigner ! Mais bientôt, il s’arrangea pour recevoir malgré to
985
es jours de se laisser baigner ! Mais bientôt, il
s’
arrangea pour recevoir malgré tout des visiteurs. Quand vint le moment
986
eux kilomètres de là, et qu’un appareil de chasse
s’
était posé pour quelques minutes, l’après-midi même, sur la piste prép
987
teurs emballés en pleine nuit, pas un Allemand ne
s’
était montré. L’atterrissage en Italie du Sud réussit également par mi
988
éussit également par miracle, l’avion sans freins
s’
arrêtant au bout de la piste devant les ambulances qui attendaient. Ma
989
nons, Retinger reçut une dépêche lui demandant de
se
rendre au Caire. Il repartit sans hésiter le jour même, et passa la n
990
M. Mikolajczyk, Premier ministre, passait par là,
se
rendant à Moscou, et voulait prendre connaissance de toute urgence de
991
nné. Retinger ne réussit à le faire libérer qu’en
s’
adressant directement à Molotov, avec lequel il avait entretenu de bon
992
urope organisée, et c’est vers ce grand but qu’il
se
tournera tout entier. Dès qu’il fut en mesure de marcher de nouveau (
993
cher de nouveau (mais il lui fallut jusqu’au bout
s’
appuyer sur quelqu’un pour franchir une marche, ses jambes obéissant m
994
. Dans le même temps, plusieurs autres mouvements
s’
étaient fondés. L’Union européenne des fédéralistes, dont la plupart d
995
étroitement rattachée au plan Marshall. Retinger
se
contenta d’émettre l’idée d’un congrès de l’Europe réuni sous les aus
996
dant, la solution Retinger ne devait pas tarder à
s’
imposer, non point parce qu’il l’avait bien exposée — il parlait très
997
a d’un congrès sur l’unité européenne, qui allait
se
tenir en mai. C’était peu clair, Rappard restait sceptique. Retinger
998
parfois au bras d’un secrétaire, souvent seul et
s’
aidant de sa canne, des « responsables » se mirent à l’œuvre, des comi
999
eul et s’aidant de sa canne, des « responsables »
se
mirent à l’œuvre, des comités se constituèrent, des rapports furent é
1000
« responsables » se mirent à l’œuvre, des comités
se
constituèrent, des rapports furent élaborés, des résolutions discutée
1001
doctrine. Aux amateurs d’impasses théoriques, il
se
bornait à opposer de mystérieuses allusions aux conditions sine qua n
1002
, sans y participer.) Le Congrès de l’Europe, qui
s’
ouvrit à La Haye le 7 mai 1948 fut l’œuvre personnelle de Retinger, et
1003
mise en œuvre de l’union européenne. Tout ce qui
s’
est accompli dans cet ordre, depuis douze ans, a pris son départ à La
1004
s entre l’Europe et le Monde. Lui qui d’ordinaire
se
bornait, dans les comités, à quelques interruptions d’une sagesse vol
1005
’une sagesse volontiers sarcastique, tandis qu’il
se
taisait absolument dans les congrès dont il était l’inspirateur, il n
1006
les autres, mais aussi pour les Suisses ! » Puis,
se
tournant vers les membres suisses du Conseil, il ajouta : « Vous ne v
1007
uisses. » Le soir même, dînant seul avec nous, il
se
vantait en riant d’être devenu bavard dans les comités, et répétait q
1008
devenu bavard dans les comités, et répétait qu’il
se
sentait beaucoup moins fatigué que d’habitude et prêt à reprendre la
1009
son idée d’une Europe unie. Dans les deux cas, il
s’
agissait peut-être moins d’un but en soi que d’une étape vers le plus
1010
ail réel ne commençait qu’à l’heure où il pouvait
se
mettre à téléphoner et à fixer des rendez-vous. C’est alors qu’il ent
1011
nts. Mais celui qui regardait les choses de près,
s’
apercevait bientôt que la grande idée dont on parlait était celle de c
1012
crois que j’ai trouvé le secret de sa méthode. Il
s’
assied seul à une petite table, commande une fine à l’eau, et l’idée l
1013
nit tout son monde dans une belle salle, retourne
s’
asseoir à sa petite table, commande une fine à l’eau, et regarde ce qu
1014
, commande une fine à l’eau, et regarde ce qui va
se
passer. » Boothby répéta sur le champ l’histoire à Retinger, qui en f
1015
e il le fut une autre fois, quand je lui demandai
s’
il était exact qu’il fût à la fois l’agent de l’IS, de la franc-maçonn
1016
licité déconcertante, il mettait tout en place et
s’
effaçait. À l’heure de la distribution des prix, des remerciements et
1017
ges émus, on ne savait où le trouver. « Celui qui
s’
abaisse sera élevé », certes, mais pas dans ce monde-ci, qui ne pardon
1018
mps son plus proche collaborateur, m’écrit : « Il
s’
est confessé et il a reçu les derniers sacrements. Il avait certaineme
1019
et entreprises qui lui tenaient à cœur. Sa santé
se
détériora très rapidement durant ses dernières semaines, mais cela n’
1020
les nouvelles unités de culture indépendantes qui
se
manifestent dans cette seconde moitié du xxe siècle, notamment celle
1021
ette fin ; 2° qu’un problème tout à fait analogue
se
posait aux nouvelles nations de l’Afrique et de l’Asie ; 3° que la me
1022
lier le compte rendu de ses travaux. Le colloque
s’
est réuni à Genève du 15 au 17 septembre 1961. Sa préparation n’a pas
1023
tenso des débats. L’action lancée par le colloque
se
déroule actuellement sur tous les continents dans le climat très favo
1024
rs signes extérieurs traditionnels ; leurs élites
s’
efforcent de les amener à une prise de conscience et à une affirmation
1025
hénomènes antagonistes. Les contacts inévitables,
s’
ils restent extérieurs et purement subis, renforcent les préjugés mutu
1026
ne. La technique n’y est pas née par hasard. Elle
s’
est développée dans un certain contexte religieux, philosophique, biop
1027
uve donc le besoin d’expliquer aux autres — et de
s’
expliquer d’abord à elle-même — que la technique n’est pas l’essentiel
1028
onnelles. Dans le Dialogue des cultures, l’Europe
se
doit et doit au monde d’apporter son expérience de l’intégration diff
1029
pper ce dialogue qui lui est nécessaire, l’Europe
se
heurte à deux difficultés majeures : a) difficulté de présenter la cu
1030
i viennent dans nos universités ont grand-peine à
se
faire une idée de la culture européenne dans son ensemble : ils n’étu
1031
a entrepris l’étude des cultures différentes, en
s’
inspirant des travaux du Centre international de Tokyo. 1 b) Instit
1032
s-Unis une trentaine. En Inde, quelques instituts
se
spécialisent dans l’étude de l’Iran, de l’islam, de l’Afrique, ou d’a
1033
es relations culturelles multilatérales. D’autres
se
limitent à un domaine particulier des relations culturelles : Philoso
1034
spécialistes d’une culture différente n’ont pas à
se
plaindre (en Occident du moins) : instituts, fondations, revues, édit
1035
ilosophie, de l’art ou de la religion, etc., même
s’
ils épuisent chacun leur sujet spécial, ne font pas un Dialogue des cu
1036
ne font pas un Dialogue des cultures. Ils peuvent
se
multiplier à la satisfaction générale, sans qu’aucun des problèmes de
1037
semble soit touché. Le Dialogue des cultures doit
s’
établir entre des ensembles, et porter sur des problèmes vivants : att
1038
ucoup moins étudiés jusqu’ici, ou mal connus. Ici
se
manifeste l’insuffisance des moyens d’information de base qui permett
1039
des très différentes, parfois opposées. La Russie
s’
est séparée politiquement de l’Occident, mais elle en exagère certains
1040
entre nations trop petites, que le dialogue peut
s’
instituer. 2. « Présenter » (expliquer et enseigner) ces régions et le
1041
tant à leurs habitants qu’aux autres régions. On
se
comprend mieux soi-même en s’expliquant aux autres ; et pour répondre
1042
autres régions. On se comprend mieux soi-même en
s’
expliquant aux autres ; et pour répondre aux questions d’étrangers, on
1043
e aux questions d’étrangers, on est amené à mieux
se
connaître, parfois même à se découvrir. Le problème n’existe guère po
1044
on est amené à mieux se connaître, parfois même à
se
découvrir. Le problème n’existe guère pour des ensembles comme l’URSS
1045
sembles est facile à « présenter », parce qu’elle
s’
est constituée en somme selon les principes de la propagande éducative
1046
ur. Il n’en va pas de même pour l’Europe, où l’on
s’
est efforcé depuis un siècle de former vingt « consciences nationales
1047
er l’Europe. Un morcellement comparable risque de
se
créer en Afrique noire, et dans le monde arabe, comme conséquence de
1048
ce de la création de nations nouvelles, avides de
s’
affirmer aussi sur le plan culturel. Le moyen le plus facile et le plu
1049
el. Le moyen le plus facile et le plus tentant de
s’
affirmer, c’est de s’opposer à l’extérieur, c’est-à-dire d’abord à la
1050
facile et le plus tentant de s’affirmer, c’est de
s’
opposer à l’extérieur, c’est-à-dire d’abord à la culture européenne et
1051
pour permettre aux interlocuteurs responsables de
s’
informer, de se connaître, et d’entreprendre des tâches communes. V
1052
aux interlocuteurs responsables de s’informer, de
se
connaître, et d’entreprendre des tâches communes. VI. Vers la créa
1053
de représentants qualifiés d’autres cultures. Il
s’
agit d’une « simple » question d’organisation, que beaucoup d’intellec
1054
t, même si l’on est persuadé que le vrai dialogue
s’
institue au niveau des expériences spirituelles, il reste que les âmes
1055
es ne communiquent pas encore sans que les hommes
se
rencontrent, et que les rencontres souhaitables demandent à être orga
1056
centres fonctionneraient, on saurait où l’on peut
s’
adresser pour recueillir des informations utiles de tous ordres, sur u
1057
res, sur une région donnée. (Aujourd’hui, on doit
se
renseigner dans une douzaine de capitales, auprès de services officie
1058
s centres (dans quel pays et dans quelle ville ?)
se
poserait également pour chaque région. Il ne nous appartient pas de d
1059
ne pourrions pas même commencer à dialoguer ! Et
s’
il fallait se réunir pour plus de trois ou quatre jours, nous ne serio
1060
pas même commencer à dialoguer ! Et s’il fallait
se
réunir pour plus de trois ou quatre jours, nous ne serions même pas u
1061
et le plus grand qui permette de converser, sans
se
lancer dans des discours. Il est bien entendu que notre colloque ne
1062
’abord, je voudrais que ceci soit bien clair ! Il
s’
agit ici d’un dialogue des cultures, et non pas d’un débat de politiqu
1063
aine tant que les tensions politiques subsistent.
S’
il en était vraiment ainsi, le dialogue des cultures ne pourrait jamai
1064
, nos hommes d’État, et nos opinions publiques de
s’
entendre, de s’arranger, et de régler les conflits encore plus graves,
1065
État, et nos opinions publiques de s’entendre, de
s’
arranger, et de régler les conflits encore plus graves, à long terme.
1066
rs fonctions. Je souhaite que nos débats, loin de
se
complaire dans des généralités généreuses, et loin de prétendre à épu
1067
d’études et d’action à très long terme, et qu’il
s’
agit en conséquence d’entreprendre sans perdre une minute. Je passerai
1068
ltant de la situation actuelle dans le monde ? Il
s’
agit en somme de vérifier d’abord que nous sommes tous conscients de l
1069
s peuvent et devront être énumérés et définis. Il
se
peut aussi que certains d’entre vous demandent que soit précisé le se
1070
Car il importe que chaque « région » représentée
s’
exprime ici tout à loisir, s’explique aux autres et devant les autres.
1071
région » représentée s’exprime ici tout à loisir,
s’
explique aux autres et devant les autres. Il importe que chaque région
1072
uses, et à toute notre histoire. Maintenant, elle
se
dégage de ce contexte et elle s’objective, elle devient un même phéno
1073
Maintenant, elle se dégage de ce contexte et elle
s’
objective, elle devient un même phénomène imposé à toutes les variante
1074
rme du dialogue, première raison de dialoguer. Il
s’
agit que cette technique objectivée ne vienne pas maintenant briser, d
1075
cier, des cultures qui sont justement en train de
s’
autonomiser, de prendre conscience d’elles-mêmes… À propos de Richard
1076
ultures, ce premier dialogue est universel, et il
s’
agit pour nous de le maintenir en cet état, sinon nous aboutirons à de
1077
e nous pouvons tous dire oui et non là-dessus, il
s’
agit de distinguer. Il y a le phénomène culture, qui est faire, créer,
1078
ce de plusieurs continents, de cultures qui enfin
se
dégagent, peut-être grâce à la technique d’ailleurs, mais qui doivent
1079
grâce à la technique d’ailleurs, mais qui doivent
s’
expliquer avec la technique chacune à leur manière, et qui ne doivent
1080
au moment même où elles reprennent leur autonomie
se
laisser uniformiser, bien plus qu’elles ne l’ont été pendant la pério
1081
la, paradoxalement au moment même où les cultures
se
libèrent et se différencient. Je crois que la formule qu’il faudrait
1082
ent au moment même où les cultures se libèrent et
se
différencient. Je crois que la formule qu’il faudrait proposer ici, c
1083
vrages qui ne traitent que d’un de nos pays (sauf
s’
ils ont pour sujet les rapports de ce pays avec l’ensemble européen) ;
1084
ortance de l’ouvrage, son niveau scientifique, et
s’
il apporte soit des faits, soit une méthode, soit des arguments inédit
1085
méthode, soit des arguments inédits ; ou encore,
s’
il a joué un rôle déterminant dans l’évolution des idées qui a précédé
1086
rines, lors de la Semaine européenne du livre qui
se
prépare, sur notre initiative, et qui aura lieu au printemps de cette
1087
ivres sur l’Europe ? Les ouvrages sur l’Europe
se
multiplient déjà d’une manière anarchique, je veux dire : sans tenir
1088
débat ses idées, ses critiques, ses panacées, qui
se
veulent toutes « fondées sur le terrain solide des réalités ». Leur u
1089
leurs. Ils sont parfois pleins de redites, chacun
se
croyant tenu de refaire l’historique de la construction européenne, d
1090
fficace à la cause. La préoccupation craintive de
se
tenir « les pieds sur la terre » leur coupe les ailes. L’homme d’acti
1091
toujours après ce que d’autres ont osé faire sans
se
demander d’abord si c’était à la mode, si cela intéressait le grand p
1092
lisme politique. Mais quoi ! le succès d’une idée
se
mesure aussi au grand nombre de ceux qui s’imaginent la découvrir, qu
1093
idée se mesure aussi au grand nombre de ceux qui
s’
imaginent la découvrir, quitte à faire la leçon à ses initiateurs.
1094
tes, il ne faut décourager personne, et l’on doit
se
féliciter de voir autant d’esprits préoccupés de mettre en ordre leur
1095
occupés de mettre en ordre leurs idées sur ce qui
se
passe dans notre monde. Mais publier tout cela pose un autre problème
1096
et c’est aux éditeurs qu’on voudrait demander de
se
montrer plus difficiles. Trop d’ouvrages de seconde main sur l’Europe
1097
diteurs auraient tout avantage à connaître ce qui
s’
est fait jusqu’à présent : ils verraient mieux quelles sont les lacune
1098
de grands ouvrages d’art, les autres préféraient
se
limiter à des livres de format courant, d’autres enfin craignaient qu
1099
soient pas de bonne vente dans leur pays. Qu’ils
se
soient trompés sur ce dernier point, c’est ce qu’a montré le succès q
1100
e l’intérêt pour les publications « européistes »
s’
est fortement accru depuis deux ans, ainsi que nous l’avions prévu. D’
1101
e d’éditeurs54 qui publie la collection Eurolibri
s’
est spécialisé dans le domaine de l’économie et du droit économique. I
1102
ien défini d’étudier le terrain sur lequel allait
se
développer la Campagne d’éducation civique européenne. Les considérat
1103
tants de l’Europe. Sinon, il est probable qu’elle
se
fera tout de même — elle est déjà en train de se faire — mais elle n’
1104
se fera tout de même — elle est déjà en train de
se
faire — mais elle n’aura que le nom d’une démocratie, que le nom d’un
1105
es, au mieux technocrates. Le problème urgent qui
se
pose est donc celui de la promotion d’un civisme européen. ⁂ Au term
1106
péen. ⁂ Au terme d’un colloque universitaire qui
se
tint à Genève en mai 1961 sous les auspices de la Journée européenne
1107
uropéennes dans cet enseignement. Un vaste effort
s’
imposait donc de toute urgence. Il exigeait la coopération de tous les
1108
s stages internationaux. Le premier de ces stages
se
tint à Bruxelles en début janvier 1963 sous les auspices et avec l’ap
1109
révus, à quelques semaines près. Comme il fallait
s’
y attendre, ces réponses font ressortir surtout les lacunes et l’insuf
1110
. Il reste à trouver, ou à former, les hommes qui
se
chargeront de ces tâches, et les moyens financiers nécessaires. Ces d
1111
onus civique), mais il est clair qu’on ne pouvait
s’
attendre à trouver pareille suggestion dans les réponses officielles.
1112
lièrement frappante dans des pays qui, jusqu’ici,
se
sont tenus à l’écart de l’entreprise des Six, voire même du Conseil d
1113
, compositeurs de musique, écrivains et critiques
s’
y trouvaient pour une fois réunis autour d’une même table avec de haut
1114
aradoxe est purement apparent. En réalité, ce qui
se
produit maintenant avec l’ouverture du Marché commun — et ce n’est qu
1115
res, anciennes, ou nouvelles, ou renouvelées, qui
se
partagent le monde dans cette deuxième partie du xx e siècle, qu’il s
1116
dans cette deuxième partie du xx e siècle, qu’il
s’
agisse de la culture européenne ou de l’africaine, ou de l’arabe, ou d
1117
la culture européenne, mais elle est en train de
s’
objectiver, de se détacher de cette base, de ce foyer créateur qu’a ét
1118
éenne, mais elle est en train de s’objectiver, de
se
détacher de cette base, de ce foyer créateur qu’a été l’Europe, et de
1119
se, de ce foyer créateur qu’a été l’Europe, et de
se
confronter avec toutes les anciennes traditions culturelles. Dans ce
1120
e disait récemment à Genève Bertrand de Jouvenel,
s’
adressant à des représentants de cultures très diverses, nous sommes t
1121
tte thèse peut paraître pessimiste, peut paraître
se
rattacher à tout ce qu’on a dit depuis un demi-siècle en Europe contr
1122
inquante ans encore. En Amérique, il a paru et il
s’
est vendu, en 1960, 360 millions de livres de poche, donc à peu près u
1123
ifique, une spécialisation trop poussée et fermée
s’
oppose au progrès même, à l’invention. Il résulte d’une série d’études
1124
des techniciens spécialisés mais à des hommes qui
s’
occupent de toutes sortes d’autres choses, qui ont un éventail très la
1125
tes, à trouver du neuf qu’ils ne trouveraient pas
s’
ils étaient prisonniers des routines de leurs spécialisations. Les plu
1126
st un problème d’éducation. Un phénomène analogue
se
produit dans l’évolution des techniques industrielles. On a beaucoup
1127
ectronique et de l’atomistique, tout change et on
s’
aperçoit que la technique, loin d’asservir l’homme, arrive à le libére
1128
et de l’économie. La peinture et la musique qui
se
développent en Italie du Nord au xiv e siècle et au xv e siècle se tr
1129
Italie du Nord au xiv e siècle et au xv e siècle
se
transmettent aux Flandres, le long du grand axe commercial de l’époqu
1130
ercial de l’époque qui était Venise-Bruges. Elles
se
développent dans les Flandres, redescendent par la Bourgogne. Les pei
1131
is d’un foyer de création à un autre foyer. Elles
se
propagent de lieu en lieu ; elles sont les créations d’artistes évide
1132
qui nous réunit. […] Au moment où les frontières
s’
ouvrent à des échanges plus libres, il faut qu’il y ait quelque chose
1133
e, qui a déjà une forte densité culturelle. Il ne
s’
agit pas ici d’une population culturellement sous-développée à laquell
1134
le on devrait apporter les lumières de Paris ! Il
s’
agit bien plutôt de faire participer l’ensemble d’une population activ
1135
ommunications, les échanges et les mouvements. Il
se
peut que ceux qui le gardent en soient très fiers, mais le but de leu
1136
des questions ennuyeuses sur leur politique, tout
se
passe très bien. La chose est parfaitement admise et considérée comme
1137
e bénéficiaire pour l’ensemble des États-Unis. Il
s’
agirait d’obtenir des conditions analogues en Europe. Un projet de loi
1138
dre les uns et les autres et de ce qu’ils peuvent
s’
apporter les uns aux autres. Je suggère cette idée de fondation, dotée
1139
ore « faite », et le citoyen pas encore européen,
se
regardent comme la poule possible et l’œuf virtuel, et chacun dit à l
1140
? Pour sortir du cercle vicieux où les sceptiques
se
croyaient enfermés, des militants de l’Europe librement fédérée — c’e
1141
ec l’aide des enseignants. ⁂ Une première réunion
s’
est tenue à Genève en mai 1961 pour étudier les possibilités de l’ense
1142
t des élèves pour la chose publique et leçons qui
s’
y rapportent ; 2° Une carence de l’éducation civique : là où elle exis
1143
de l’éducation civique : là où elle existe, elle
se
borne à décrire les institutions mais ne présente pas les problèmes v
1144
présentés aux stages organisés de 1962 à 1964. On
s’
est borné à reproduire l’essentiel des communications qui ont recueill
1145
voudra bien garder dans l’esprit le fait qu’il ne
s’
agit que d’un départ, et que l’action de la Campagne est à long terme.
1146
tard, le Conseil de coopération culturelle (CCC)
s’
étant constitué, [le Conseil de l’Europe] a délégué au comité de la Ca
1147
tion européenne de la culture). 57. Cf. L’Europe
s’
inscrit dans les faits (éditions française, allemande, anglaise, grecq
1148
étermine pas. Et que les historiens nationalistes
se
moquent de nous quand ils prétendent que telle chaîne de montagnes ou
1149
deux peuples, fatalement, et les obligent donc à
se
faire la guerre, alors qu’on peut aussi bien dire qu’ils unissent et
1150
par des frontières arbitraires. Si ces frontières
se
dévalorisent (comme celles des Six, ou celles des cantons suisses), l
1151
pose aux professeurs de géographie. Et je ne sais
s’
ils y répondront pendant ces journées d’étude, mais ils sauront au moi
1152
ils sauront au moins qu’un Européen d’aujourd’hui
se
les pose, et que c’est cela qui l’intéresse et que c’est peut-être da
1153
matériaux par mer ou par terre ; et chaque groupe
s’
appliquait à une tâche particulière. Jusqu’à ce qu’ils fussent frappés
1154
es langues diverses, et incapables de plus jamais
s’
entendre pour accomplir leur dessein. En effet, chacun des groupes exe
1155
t barbarius loquuntur). Si bien que les seuls qui
s’
en tinrent à la langue sacrée furent ceux qui avaient refusé de prendr
1156
x qui avaient refusé de prendre part à l’œuvre et
s’
étaient tenus à l’écart, couvrant d’imprécations la folie des travaill
1157
des esprits, publiée vers 1920 : « Les Européens
se
sont jetés dans une aventure prodigieuse qui consiste à modifier les
1158
uvriers en équipes spécialisées et qui bientôt ne
se
comprendront plus, je veux dire l’Université et ses diverses facultés
1159
uts finaux de l’existence dans lequel nous voyons
s’
enfoncer, inexorablement, le spécialiste. Essayons de poser le problèm
1160
vitesse des communications. Les nations tendent à
se
regrouper et à s’organiser en de vastes ensembles, par continents, et
1161
ications. Les nations tendent à se regrouper et à
s’
organiser en de vastes ensembles, par continents, et d’abord en Europe
1162
r continents, et d’abord en Europe. Les races qui
s’
ignoraient jadis au point qu’un homme de couleur différente ne semblai
1163
uleur différente ne semblait pas vraiment humain,
se
reconnaissent et s’admettent. Déjà l’intégration est à la mode. Demai
1164
semblait pas vraiment humain, se reconnaissent et
s’
admettent. Déjà l’intégration est à la mode. Demain ce sera le métissa
1165
plus ancien symbole des divisions de l’humanité,
s’
interpénètrent, et certaines s’universalisent. On n’a jamais autant ap
1166
ons de l’humanité, s’interpénètrent, et certaines
s’
universalisent. On n’a jamais autant appris de deuxièmes et de troisiè
1167
sation… Voilà le premier mouvement, mondial. Tout
se
rapproche, tout interfère, tout coopère ou tout se mêle, pour le meil
1168
e rapproche, tout interfère, tout coopère ou tout
se
mêle, pour le meilleur et pour le pire. Arrêtons-nous quelques instan
1169
ur du monde. Mais en même temps que cette culture
se
mondialise, dans la mesure où partout, on exige ses produits, on imit
1170
its, on imite ses techniques et procédés, et l’on
se
réclame, fût-ce pour les retourner contre l’Europe, de ses doctrines
1171
es et de certaines de ses valeurs — en même temps
se
manifeste et se prononce, précisément au cœur de cette culture qui fu
1172
es de ses valeurs — en même temps se manifeste et
se
prononce, précisément au cœur de cette culture qui fut l’agent de la
1173
enseignement supérieur : explosion du savoir, qui
se
traduit par un accroissement continuel à la fois du nombre et de l’ex
1174
humain, facultés et spécialités sont en train de
s’
éloigner les unes des autres avec une vitesse croissante, comme autant
1175
t commun, des fins dernières de l’entreprise, qui
se
perdent dans les nuées de l’inconcevable. Mais dire que tout langage
1176
l’inconcevable. Mais dire que tout langage commun
se
perd, entre les branches sans cesse multipliées du savoir, c’est dire
1177
commune mesure d’une civilisation est en train de
s’
évanouir — j’entends par là, sa conception de l’homme universel, cet i
1178
e plus, de langage commun, et que les buts finaux
s’
obscurcissent, il faut bien voir que cela veut dire aussi, très concrè
1179
lles de la Sorbonne, p. ex. où déjà les étudiants
s’
écrasent une heure avant les grands cours.) L’explosion du savoir est
1180
peut-être en psychologie ; rien de comparable ne
s’
est produit et ne saurait se produire dans la théologie et la philosop
1181
rien de comparable ne s’est produit et ne saurait
se
produire dans la théologie et la philosophie, ni dans les lettres. Ma
1182
originelle soit finale, ne peuvent dès lors plus
s’
exercer. Un exemple précis illustrera ce point. Supposons que la théol
1183
me ou non à la théologie, et fort probablement ne
s’
en soucierait pas. Ainsi chacun va de son côté, et les représentants d
1184
x de catastrophe. Après tout, la tour de Babel ne
s’
est pas écroulée sur ses bâtisseurs, ils l’ont seulement abandonnée, n
1185
, ils l’ont seulement abandonnée, ne sachant plus
s’
expliquer les uns aux autres pour quelles fins ils l’avaient entrepris
1186
n, et particulièrement l’esprit européen, ne peut
se
résoudre à ce que les routines et l’utilité immédiate suffisent à jus
1187
insécurité. L’intellectuel européen d’aujourd’hui
se
sent tributaire de disciplines forcément partielles, susceptibles à t
1188
et qui ne peuvent défendre leur « vérité » qu’en
se
fermant méthodiquement sur elles-mêmes, acceptant ainsi de n’être peu
1189
plus tout à fait vraies — mais tant pis, cela ne
se
sait pas encore ! Cette espèce de résignation intellectuelle correspo
1190
a à la fois, sans choix bien motivé sur lequel on
se
soit accordé ? Il est vrai que ces questions débordent le seul domain
1191
tact de la culture européenne, et c’est là qu’ils
se
posent à eux-mêmes ces questions, et nous les posent avec une insista
1192
risation de la philosophie et de la recherche qui
s’
est manifestée bien avant la Renaissance, probablement au xiiie siècl
1193
erait un beau sujet d’études !) Or rien de tel ne
s’
est produit, autant que l’on sache, dans les cultures sacrées et homog
1194
moins, le Parti qui l’interprète). L’Europe seule
se
voit obligée de rechercher sans cesse, en d’infinis débats, les princ
1195
donner une réponse satisfaisante. Le spécialiste
se
récuse méthodiquement et met dans ce refus tout son sérieux. Et je vo
1196
de la réalité de la matière et du corps, où Dieu
se
manifeste) et le développement des sciences physiques et naturelles d
1197
qui leur posent ces questions fondamentales, ils
se
verraient conduits à dépasser leur régime de spécialités académiques,
1198
ès, il faudrait que le théologien soit capable de
se
référer non seulement aux conciles et aux textes sacrés, mais aux fon
1199
mple, c’est que l’Europe de l’esprit ne peut plus
se
présenter devant le monde, qu’elle a réveillé, dans le désordre spiri
1200
et l’éducation permanente qu’on nous propose, qui
s’
étendrait du berceau à la tombe, ne laisserait guère le temps de vivre
1201
super-savants. Pic de la Mirandole, aujourd’hui,
se
verrait contraint de choisir entre une carrière de brillant vulgarisa
1202
de la recherche la plus hautement spécialisée qui
s’
est vue conduite par les nécessités internes de son cheminement à débo
1203
rs d’entre eux l’ont écrit. Une phrase de Spinoza
s’
est fixée dans mon souvenir dès l’adolescence : « D’autant plus nous c
1204
t à partir desquels l’esprit de synthèse pourrait
s’
exercer. Le nombre optimum des participants de tels groupes me paraît
1205
enre, c’est la qualité personnelle des hommes qui
s’
y livrent : sinon une bonne machine électronique, convenablement infor
1206
ire. Ce qui importe, ce n’est pas que la synthèse
s’
opère dans le vide, ou au ciel des Idées — car là sans doute toutes le
1207
stent déjà en puissance ; et pas non plus qu’elle
s’
inscrive devant nous, sur quelque carte perforée, comme un résultat ob
1208
objectif ; ce qui importe, c’est que la synthèse
s’
actualise, qu’elle s’opère donc dans un esprit, dans une personne, car
1209
porte, c’est que la synthèse s’actualise, qu’elle
s’
opère donc dans un esprit, dans une personne, car là seulement elle pe
1210
nthèse, un type nouveau d’hommes de pensée en qui
s’
incarne une sorte de conscience conjoncturelle de l’évolution de nos r
1211
ls auront pris conscience de ce qu’ils ne peuvent
se
contenter d’être seulement des spécialistes. Favoriser ou fomenter ce
1212
ns des universités nouvelles pourraient librement
s’
accorder aux optima que votre Conférence se préoccupe d’établir et que
1213
rement s’accorder aux optima que votre Conférence
se
préoccupe d’établir et que proposent avec beaucoup de sagesse, me sem
1214
Léo Moulin, sous le titre d’indice Nobel, et qui
se
base sur le nombre de prix Nobel de sciences par million d’habitants
1215
cifiques de notre civilisation, à l’heure où elle
se
répand d’une manière anarchique sur tous les continents de la planète
1216
une anxiété mêlée d’arrogance, à l’heure où elle
s’
interroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans son histoire. C
1217
liste de thèmes, vous le sentez, ne demande qu’à
s’
allonger au gré de vos désirs. Quant aux relations entre un tel centre
1218
is… Comment baptiser l’entreprise ? Elle pourrait
se
réclamer de beaucoup de noms illustres, d’hommes qui ont rêvé l’Acadé
1219
hommes. 59. Je n’ignore pas les tentatives qui
se
dessinent, aux États-Unis notamment, pour faire de la mathématique un
1220
tous les pays en guerre — y compris l’Allemagne —
se
réunirent en petits colloques, puis en congrès de plus en plus specta
1221
te pas les déséquilibres existants, et qu’elle ne
se
retourne pas contre l’Europe ; — et il faut que les Européens se préo
1222
contre l’Europe ; — et il faut que les Européens
se
préoccupent de présenter au monde nouveau et aux cultures différentes
1223
d’une unité finale, dans la vérité, sinon chacun
s’
enferme en soi — ou c’est la guerre. Or d’une part nous ne pouvons plu
1224
fronter honnêtement. Un petit groupe d’animateurs
s’
est réuni à Genève et à Paris dès 1961, pour faire du « brainstorming
1225
e mieux voir comment il faut le faire). Le groupe
s’
est ensuite occupé de sonder l’opinion de nos élites, et de réunir des
1226
e parlerai ici que des premières, celles qui vont
se
mettre à l’ouvrage cet après-midi et demain matin. À la première comm
1227
actéristiques des élites européennes de ce siècle
se
dessinent dans ces rapports. Les uns comme M. Joseph Needham, le gran
1228
umilité » devant les cultures orientales, dont on
se
demande si ils ne les tiennent pas, au fond et systématiquement, pour
1229
nnent conscience de leurs vertus fondamentales et
se
concertent pour adopter une politique commune. Les uns nous mettent e
1230
rogance naïve à l’égard des autres cultures. Cela
s’
explique : ils les connaissaient mal, ils les connaissaient surtout pa
1231
et de l’Inde : parce que ces sages essayaient de
se
mettre à la portée de leur intelligence souvent fruste, nos marins, m
1232
ont pu penser cela ! Toutes les grandes cultures
se
sont considérées, partout et de tout temps, comme la vraie, la seule,
1233
Européens, dès le xviiie siècle, ont accepté de
se
relativiser et de se juger objectivement, avec mesure et discriminati
1234
iiie siècle, ont accepté de se relativiser et de
se
juger objectivement, avec mesure et discrimination, sans se renier né
1235
bjectivement, avec mesure et discrimination, sans
se
renier nécessairement, comme beaucoup le font aujourd’hui dans le tie
1236
e concert des cultures. La deuxième commission va
s’
occuper des doctrines et formes de vie politique de l’Europe, et de le
1237
et de nos formules fédéralistes. Là encore, il ne
s’
agit pas un instant, quoi qu’en aient pensé certains d’entre vous, de
1238
alable soient réunies. La troisième commission va
s’
atteler à la tâche capitale d’une évaluation critique du concept de so
1239
e kilo, le mètre ou l’erg, à laquelle on pourrait
se
référer en toute certitude ? L’idée si répandue dans le tiers-monde d
1240
s ou culturels, que toutes les lois de l’économie
s’
effondrent, si justes qu’elles soient localement dans un milieu conven
1241
e. Supposez qu’une épidémie de mystique ascétique
se
déclare dans une région de l’humanité : toutes les prétendues lois de
1242
é : toutes les prétendues lois de la consommation
s’
en trouveraient du même coup radicalement faussées. Cette hypothèse n’
1243
et nous n’étions alors que des sauvages — lorsque
se
répandit le brahmanisme, bientôt suivi on ne sait trop pourquoi ni co
1244
ient nulles et fausses si une région tout entière
se
convertissait à la croyance des mennonites, qui interdit l’usage de l
1245
différente, il faut bien voir que du même coup on
s’
attaque à son âme, ou en tout cas au mode de jonction et d’articulatio
1246
ni de le cacher à ceux que nous nommons — et qui
se
nomment eux-mêmes — sous-développés. Nous avons au contraire le devoi
1247
soumis à notre quatrième commission62, celle qui
s’
occupera de plusieurs sujets groupés sous l’étiquette de questions soc
1248
e (notamment artistique) (mai 1967)dc Que l’on
s’
occupe d’enseignement de l’histoire et de la géographie, des instituti
1249
ion civique des élèves. Mais que l’on en vienne à
s’
occuper aussi, dans le même cadre, de l’enseignement des arts plastiqu
1250
blique et civique — domaine du sérieux. On pourra
s’
inquiéter aussi de nous voir intégrer les arts dans la préparation civ
1251
que nul d’entre vous ne partage ces doutes ou ne
se
pose ces questions, il est certain que le lien entre culture et civis
1252
si elles sont bien comprises, elles convergent et
s’
appuient mutuellement dans l’optique de l’Europe que nous voulons unir
1253
’Europe que nous voulons unir, cette Europe qu’il
s’
agit de faire vivre tout d’abord dans l’esprit et le sentiment des jeu
1254
tion active de l’individu à la vie commune, qu’il
s’
agisse du cercle familial, professionnel et communal pour commencer, e
1255
, y participent vraiment dans la mesure où ils ne
se
contentent pas d’écouter mais où ils prennent la parole ! Participer,
1256
ation au civisme. Celle-ci, en effet, ne doit pas
se
contenter d’inculquer un savoir, de donner des réflexes, de disciplin
1257
er l’individu, mais elle doit l’inciter à agir, à
se
manifester activement dans la communauté, à y tenir sa place selon se
1258
rai démocrate, un bon citoyen et un bon Européen,
s’
il ne comprenait pas et s’il ne sentait pas, presque d’instinct, qu’il
1259
yen et un bon Européen, s’il ne comprenait pas et
s’
il ne sentait pas, presque d’instinct, qu’il ne peut y avoir de libert
1260
t les tribunaux. Inversement, un homme ne saurait
se
sentir et ne saurait être vraiment libre, si ce n’était pour faire qu
1261
de la communauté. En d’autres termes, la liberté
se
réalise et s’actualise dans la responsabilité, que ce soit pour le bi
1262
uté. En d’autres termes, la liberté se réalise et
s’
actualise dans la responsabilité, que ce soit pour le bien ou pour le
1263
des civilisations totalitaires dans lesquelles il
s’
agit avant tout d’être conforme, d’obéir strictement aux modèles colle
1264
teur. Participer à la culture, c’est tout d’abord
se
cultiver. Placé devant l’ensemble des œuvres qui représentent la cult
1265
s qui représentent la culture européenne, — qu’il
s’
agisse de livres ou de monuments, de tableaux ou de symphonies, de sta
1266
tour. Il commencera naturellement par imiter, et
s’
il imite mal, son maître le corrigera. Mais à cela ne se borne pas son
1267
mite mal, son maître le corrigera. Mais à cela ne
se
borne pas son éducation artistique : l’imitation correcte des modèles
1268
e personnelle puisse apparaître. Cette différence
se
manifeste d’abord comme une erreur. Il appartient au bon maître de di
1269
on et la sanction suprême de la communauté — même
s’
il ne doit l’obtenir qu’à titre posthume. Nous retrouvons ici nos deux
1270
fondamentales : liberté et responsabilité. Qu’il
s’
agisse du citoyen actif ou de l’artiste créateur, le problème est le m
1271
dans sa forme et dans ses étapes dialectiques. Il
s’
agit d’abord d’acquérir une certaine somme d’informations, puis de se
1272
quérir une certaine somme d’informations, puis de
se
former le jugement ou le sentiment ou la main ; puis de voler de ses
1273
n artiste européen. L’éducation européenne, qu’il
s’
agisse de civisme ou de culture trouve ainsi sa formule caractéristiqu
1274
artiste commence par le pastiche », mais c’est en
s’
opposant aux « derniers grands » parmi les maîtres de leur jeunesse qu
1275
phaël, qu’un Van Dyck, qu’un Ribera ou un Holbein
s’
effacent, — de même qu’avec Stravinsky s’effacent Wagner, Berlioz, Sch
1276
Holbein s’effacent, — de même qu’avec Stravinsky
s’
effacent Wagner, Berlioz, Schumann et Gluck, tandis qu’on redécouvre V
1277
tantôt remonte au dessin des vases grecs, tantôt
s’
amuse à refaire Les Ménines de Vélasquez, ou s’inspire de statues crét
1278
ôt s’amuse à refaire Les Ménines de Vélasquez, ou
s’
inspire de statues crétoises, etc. Jamais un siècle n’avait été plus f
1279
simultanées de la tradition et de la révolution,
se
nourrissant, se fécondant l’une l’autre. Et l’historien peut en donne
1280
la tradition et de la révolution, se nourrissant,
se
fécondant l’une l’autre. Et l’historien peut en donner d’innombrables
1281
supérieure aux « cultures nationales » Ce qui
s’
oppose à l’union de l’Europe et à la formation d’une conscience commun
1282
lemands qui croyaient défendre leur Kultur — elle
se
dissipe comme brume au soleil à la lumière de l’Histoire, et très par
1283
avec le chant grégorien au vie siècle en Italie,
s’
enrichit au couvent de Saint-Gall avec les séquences et les tropes, se
1284
t de Saint-Gall avec les séquences et les tropes,
se
constitue d’une manière autonome avec les troubadours du Languedoc, d
1285
Bruges, les échanges de compositeurs et de styles
se
multiplient au xve siècle ; Guillaume Dufay en est l’illustration. U
1286
e Dufay en est l’illustration. Une nouvelle école
s’
épanouit dans les Flandres avec Ockeghem et Josquin des Prés. Elle ray
1287
ard, les Allemands comme Heinrich Schütz viennent
s’
initier auprès des maîtres vénitiens. Bach copie avec application des
1288
le, le centre de gravité de la musique européenne
se
déplace vers les régions germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, Bayre
1289
ment l’école locale ou régionale dans laquelle il
s’
est formé. Roland de Lassus n’appartient ni à la Belgique, ni à la Fra
1290
lmar à la France des siècles après sa mort. Qu’il
s’
agisse de musique, de peinture, d’architecture, de philosophie ou de s
1291
unauté de créations et d’influences mutuelles qui
s’
appelle l’Europe dans l’histoire de l’esprit humain. Montrer cela sans
1292
s n’ont pas pu (ou l’inverse) et des amateurs qui
se
contentent d’acheter les œuvres cotées des professionnels, ou d’en pa
1293
de la communauté. Tout le monde n’a pas besoin de
se
consacrer à la peinture ou à la musique ou à la littérature et d’en f
1294
faire sa carrière, mais tout le monde a besoin de
s’
exprimer, de créer le cadre de son existence quotidienne, d’en compose
1295
civique : ce rapport devient manifeste dès qu’il
s’
agit de discuter et de voter un plan d’urbanisme, ou de sauvegarder un
1296
mportante dans tous nos programmes scolaires. Car
s’
il est vrai comme le dirait Pascal que le principe de toute morale est
1297
de toute culture c’est de bien sentir. Tout cela
se
tient très étroitement. Thème conclusif L’art, comme le civisme
1298
lusif L’art, comme le civisme, est un moyen de
s’
exprimer librement en tant qu’homme responsable — selon la formule eur
1299
des langues et des littératures étrangères doive
se
proposer « d’inspirer à l’élève le respect des peuples étrangers » co
1300
une directive pédagogique d’un de nos pays. Il ne
s’
agit pas d’utiliser l’enseignement au profit d’une bonne cause, fut-el
1301
nal, 2° littéraire et non pas politique. Ce qu’il
s’
agit ici d’inspirer à l’élève, c’est le respect des auteurs, s’ils le
1302
inspirer à l’élève, c’est le respect des auteurs,
s’
ils le méritent, et non des peuples. Un peuple n’écrit rien, ne produi
1303
roduit de certains auteurs et des propagandes qui
s’
en sont inspirées. De même, ce n’est pas le génie de la France du Gran
1304
des plus sombres de l’histoire, en France. Il ne
s’
agit pas non plus de « dégager les apports des différents pays », comm
1305
la réalité historique (aucun pays, comme tel, ne
s’
est jamais préoccupé de faire un « apport » littéraire, à l’on ne sait
1306
nationale dont l’enseignement littéraire devrait
se
guérir s’il veut se conformer à la vérité et à la réalité de son obje
1307
dont l’enseignement littéraire devrait se guérir
s’
il veut se conformer à la vérité et à la réalité de son objet. Quand i
1308
seignement littéraire devrait se guérir s’il veut
se
conformer à la vérité et à la réalité de son objet. Quand il faut car
1309
ort qui caractérise l’écrivain, mais la région où
s’
est formée sa sensibilité, la religion qu’il suit ou qu’il a rejetée,
1310
tant qu’à notre idée de l’enseignement. Mais elle
se
fonde sur l’idée que l’enseignement de l’histoire, de la géographie,
1311
roposée L’Europe est une unité de culture, qui
s’
est constituée par la confluence de plusieurs courants civilisateurs (
1312
, Celtes, Germains, puis Arabes et Slaves) et qui
s’
est, au cours des âges, à la fois intégrée et diversifiée. La « littér
1313
as de l’addition de littératures nationales qu’il
s’
agirait aujourd’hui, de rapprocher et de comparer, voire d’unifier (ho
1314
e ère jusqu’à la domination anglaise, tout ce qui
s’
écrit en Inde est poésie ou prose sacrée, religieuse, rituelle, symbol
1315
ute voix met l’accent sur la mauvaise syllabe, il
s’
endort pour l’éternité… Les écrits hindous (ou aztèques, incas, mandar
1316
)… Elle constitue une « unité intelligible », qui
s’
évanouit dès qu’on la morcelle… Le « présent intemporel », qui est une
1317
u, l’autre canada, un troisième tamil, ne peuvent
s’
entendre qu’en anglais et Nehru leur parlait en anglais. Les Chinois r
1318
les romantiques allemands, français, anglais, ils
se
ressemblent davantage entre eux que chacun d’eux aux auteurs classiqu
1319
e école, un « génie ». Les fédéralistes européens
s’
engagent à ne jamais faire aux nations du continent ce que les unitair
1320
rchill appelle la création de quelque chose qui «
s’
appellera — peut-être — les États-Unis d’Europe » et il s’écrie : « Je
1321
era — peut-être — les États-Unis d’Europe » et il
s’
écrie : « Je dois vous donner un avertissement. Le temps presse. Si no
1322
vait suffire à la créer… Au lieu d’une Europe qui
se
fait, nous entendons aujourd’hui des déclarations inquiétantes, comme
1323
te de notre temps. »67 Mais qui ne voit que ceci
s’
oppose à cela, dramatiquement, et que cette « réalité fondamentale du
1324
qu’exalte le ministre d’État du général de Gaulle
s’
y opposent encore irréductiblement, de tout leur être de nations « sou
1325
vu, mais bien le siècle des nations, est-ce qu’on
s’
en félicite, ou bien est-ce que l’on dit « le siècle des nations » com
1326
talogne —, crises dont il est concevable qu’elles
se
résolvent un jour (soit par l’octroi d’un régime plus différencié et
1327
un rattachement à l’État-nation voisin), viennent
s’
ajouter des crises plus amples et dramatiques, qui affectent l’être mê
1328
tégral, on voit le Jura francophone et catholique
se
révolter contre l’étatisme de Berne au nom d’une ethnie différente qu
1329
tisme de Berne au nom d’une ethnie différente qui
se
veut nation, cependant que tout près de là, Bâle devient le centre d’
1330
nt passé par l’école et croient savoir l’histoire
s’
imaginent qu’il y a toujours eu des États, que les nations sont immort
1331
sent qu’après tout cela, au cœur du Moyen Âge, et
se
forment aux dépens de l’empire et de la papauté, voire contre ces sym
1332
moyenne grandeur centré sur l’Île-de-France « ne
se
reconnaît plus de supérieur au monde », traite donc l’empire de haut
1333
te donc l’empire de haut en bas (faute d’avoir pu
se
faire élire empereur), fait gifler le pape, puis confisque la papauté
1334
urope de l’Est et du Nord, qui l’un après l’autre
se
déclareront eux aussi « souverains absolus », superiorem in terris no
1335
, tu es devenu un monstre aux multiples têtes ! »
s’
écrie Dante dans son traité De la Monarchie, appel désespéré, et qui r
1336
mné et bafoué. Les cinq siècles suivants verront
se
renforcer et se sacraliser de plus en plus l’idée fatale de la souver
1337
Les cinq siècles suivants verront se renforcer et
se
sacraliser de plus en plus l’idée fatale de la souveraineté absolue,
1338
st à peine supportable quand un prince l’incarne,
s’
il n’est pas un génie ou un saint, mais qui devient proprement révolta
1339
massivement meurtrière — quand c’est un parti qui
s’
en empare au nom du peuple, comme ce fut le cas des jacobins puis des
1340
re unique de décision, par le moyen de bureaux où
se
concentrent tous les pouvoirs administratifs, civils et militaires, f
1341
te de la patrie étatisée, seul Absolu auquel tout
s’
ordonne, et au nom duquel les maîtres de l’État peuvent mettre à mort
1342
s, Dieu merci. L’État-nation centralisé et unifié
s’
arroge ainsi tous les pouvoirs des grands empires traditionnels, bien
1343
linguistique, ni le caractère d’universalité. Il
se
rêve et se veut fermé, complet, suffisant en soi tant pour sa culture
1344
ue, ni le caractère d’universalité. Il se rêve et
se
veut fermé, complet, suffisant en soi tant pour sa culture que pour s
1345
ais de ceux des autres. C’est donc une partie qui
se
veut aussi grande que le tout. L’État-nation moderne, unitaire et abs
1346
démission de la CECA). Ils sont trop petits pour
se
défendre seuls, même avec l’aide d’une petite ou moyenne force de fra
1347
ils sont trop petits, les États-nations devraient
se
fédérer à l’échelle continentale ; et parce qu’ils sont trop grands,
1348
; et parce qu’ils sont trop grands, ils devraient
se
fédéraliser à l’intérieur. Remède facile à prescrire, mais presque im
1349
ilemme aussi simple qu’inexorable : — ou bien ils
se
contentent de proclamer leur volonté farouche d’indépendance et leur
1350
e de profond et de constitutif qui les retient de
s’
unir. Et nous voyons mieux ce que c’est, maintenant que nous avons déf
1351
e indépendance de moins en moins croyable, et qui
se
borne en fait à la liberté (souvent illusoire) de choisir les dépenda
1352
e concession douloureuse à la nécessité, quand on
se
sent trop faible soit pour subsister seul, soit pour dominer et absor
1353
re plan que celui-là, précisément, où le problème
se
révèle insoluble. Il faut se fonder sur ce qui est destiné à devenir
1354
ment, où le problème se révèle insoluble. Il faut
se
fonder sur ce qui est destiné à devenir demain la vraie réalité de no
1355
ècle Il n’est rien dont les jeunes sociologues
s’
occupent avec plus de passion en Europe. C’est qu’en effet, il s’agit
1356
plus de passion en Europe. C’est qu’en effet, il
s’
agit là d’un phénomène complexe et neuf, que nous voyons lentement pre
1357
de notre siècle, comme un visage dont les traits
se
composent et s’illuminent peu à peu sur le fonds chaotique de la soci
1358
, comme un visage dont les traits se composent et
s’
illuminent peu à peu sur le fonds chaotique de la société que le xixe
1359
nds chaotique de la société que le xixe a laissé
se
faire au petit bonheur, la société stato-nationaliste et industrielle
1360
ent quadrillée par l’administration et la police,
se
détachent maintenant les régions, réalités absolument modernes. Ce ne
1361
e de la combinaison de forces très diverses qu’il
s’
agit de capter et d’harmoniser, et dont les principales sont : l’explo
1362
plus le Luxembourg et j’imagine (bien que la CEE
se
taise sur ce point) au moins trois régions pour la Belgique. Au-delà
1363
d’intense production industrielle, où sont venues
s’
implanter les plus importantes usines atomiques françaises. Parmi les
1364
ntaires, concomitants. Car au fur et à mesure que
se
dévalorisent les frontières de nos États-nations, les régions vont se
1365
frontières de nos États-nations, les régions vont
se
mettre à vivre et respirer de plus en plus librement. Les États-natio
1366
et économiques, les régions vont très rapidement
se
dessiner, s’organiser et s’affirmer. Et comme elles seront jeunes et
1367
es, les régions vont très rapidement se dessiner,
s’
organiser et s’affirmer. Et comme elles seront jeunes et souples, plei
1368
vont très rapidement se dessiner, s’organiser et
s’
affirmer. Et comme elles seront jeunes et souples, pleines de vitalité
1369
t fréquentes que possible. Elles seront amenées à
se
grouper selon leurs affinités, selon leur voisinage, selon les réalit
1370
ions Au cours de ces dernières années, on a vu
se
multiplier les recherches scientifiques, les articles de journaux, le
1371
que et de renouvellement des conceptions de base,
se
développe un véritable mouvement de revendications politiques. Les ca
1372
n’est pas toute négative, j’entends quand elle ne
se
réduit pas à dire non à des mesures positives, ou bien à consentir un
1373
problème de la régionalisation du territoire. On
s’
est aperçu que ce sous-développement provenait directement de la struc
1374
l’exploitation des régions par l’État central. On
s’
est intéressé très spécialement aux régions périphériques, les plus né
1375
ole de près d’un million d’habitants d’une région
s’
étendant en Belgique autant qu’en France, et au surplus liée au sud de
1376
ncophones périphériques du Mont-Blanc. Et les Six
s’
intéressent beaucoup à d’autres régions limitrophes bi- ou trinational
1377
ns maintenant que dans ces métropoles, peu à peu,
se
forment ces centres de décision régionaux dont tout le monde parle, e
1378
faite. Et du même coup la fédération de l’Europe
se
révélera immédiatement possible. Il se peut que cette évolution exige
1379
e l’Europe se révélera immédiatement possible. Il
se
peut que cette évolution exige bien plus de temps que les pionniers d
1380
ration, vingt à trente ans, en admettant que tout
se
passe bien plus vite de nos jours qu’à l’aube grecque de notre histoi
1381
s et son régime de participation civique intense,
s’
opposa durant des siècles à la monarchie autoritaire et belliqueuse, c
1382
re civilisation européenne ; de même la région va
s’
opposer aux faux comme aux vrais empires centralistes et monopolisateu
1383
tes et monopolisateurs qui prétendent aujourd’hui
se
partager le monde. Si nous n’en sommes encore qu’à la petite aube de
1384
n sûr, dès la fin du siècle dernier, Ernest Renan
s’
était écrié dans un discours célèbre à la Sorbonne : « Les nations ne
1385
nt » des États-nations par la fédération, cela ne
se
fera point par le jeu spontané du fameux « mouvement de l’histoire ».
1386
e ». Il faudra que la succession, le remplacement
s’
opèrent dans les esprits d’abord, par la révolution la plus difficile
1387
gories de pensée non seulement invétérées jusqu’à
se
confondre avec une sorte d’instinct acquis, non seulement chargées d’
1388
ent liées, gravitant autour de centres urbains où
se
localisent d’importantes fonctions économiques, en particulier les fo
1389
xagère leur taille, les régions tendent ou bien à
se
confondre avec les unités nationales ou bien à perdre leur significat
1390
itoriale considérée, de sorte que celle-ci tend à
se
confondre avec la simple unité locale. Mais entre ces limites supérie
1391
et sur des chiffres absolus de la population, on
se
préoccupe de fonctions, de potentiels et de densités. Tout se passe
1392
de fonctions, de potentiels et de densités. Tout
se
passe comme si l’évolution moderne venait subitement de nous faire so
1393
aussi un symbole de durée. La région au contraire
se
définit par des dynamismes combinés, par leurs résultantes variables,
1394
l. Pour la première fois dans l’histoire, la cité
se
détache du territoire, elle « décolle » ; une unité politique se défi
1395
erritoire, elle « décolle » ; une unité politique
se
définit non plus en termes de limites, mais en termes de rayonnement,
1396
ses de l’indépendance absolue mais illusoire dont
se
vantaient les États-nations. Enfin, il est une grande notion que les
1397
son action seront garanties par la possibilité de
se
rattacher et de donner son allégeance à des ensembles différents à la
1398
ue des régions On a vu que la notion de région
s’
est imposée à l’attention des économistes d’avant-garde, puis des soci
1399
ionales de 1961) ; b) des régions plurinationales
se
sont définies ou constituées et elles ne peuvent que se multiplier à
1400
t définies ou constituées et elles ne peuvent que
se
multiplier à mesure que les barrières douanières s’abaissent et tombe
1401
multiplier à mesure que les barrières douanières
s’
abaissent et tombent ; c) l’analyse du sous-développement de nombreuse
1402
Car les stato-nationalistes, désormais, auront à
se
défendre sur deux fronts — et telle est la faiblesse à long terme de
1403
ptimisation des maxima contradictoires —, loin de
se
réduire à un système d’alliances interétatiques ou internationales, t
1404
diloquents, à gauche au moins autant qu’à droite,
se
disposent à contrer de toutes leurs forces et par tous les moyens adm
1405
e activités de tous ordres. Jusqu’au jour où l’on
s’
apercevra qu’il n’y a plus qu’à formaliser et couronner d’un exécutif
1406
ce qui existe déjà et sur ce qui est en train de
se
faire, de toutes parts. Imaginons un tableau des régions de l’Europe
1407
Lausanne, Westminster et Bruxelles — que l’Europe
se
ferait lorsque la volonté européenne l’emporterait sur les volontés n
1408
ser aujourd’hui que l’Europe des États-nations ne
se
fera pas ou se fera trop tard, qu’elle est une contradiction dans les
1409
que l’Europe des États-nations ne se fera pas ou
se
fera trop tard, qu’elle est une contradiction dans les termes, une ut
1410
ire que cela : un objectif anachronique. L’Europe
se
fera — et sera fédérale — lorsque les volontés locales et régionales
1411
s notes essentielles de l’empire. 72. « Quand il
s’
agit de nations comme celles de la vieille Europe […], qui pourrait ad
1412
s en plus sûr. Objections tactiques « Comme
s’
il n’était déjà pas assez difficile de faire l’Europe avec les Six, et
1413
ousin, qui n’a que 0,7 million d’habitants. Ça ne
se
tient pas. » « La Bretagne n’est pas une entité économique viable. Et
1414
d’un seul et même territoire sur lequel cet État
se
déclare souverain. — Cette superposition forcée de réalités radicalem
1415
entification de « voir » et de « comprendre » qui
s’
en suit. L’homme de la civilisation visuelle, de l’imprimé, de la lect
1416
— c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et
s’
exerçant dans tous les domaines clés : le politique, l’économique, le
1417
nations européens. (C’est un peu ce que l’on voit
se
dessiner — encore un terme visuel ! — avec les essais de « régionalis
1418
t de l’Italie.)91 Certains motifs psychologiques
s’
ajoutent d’ailleurs au refus instinctif du saut qualitatif et révoluti
1419
totalitaires du xxe siècle qui l’achèvent. Il ne
s’
agit donc, pour Proudhon, ni de décentraliser, ni de déconcentrer (est
1420
rer, de diviser, de partager. Seulement, Proudhon
s’
en tient à un partage ou répartition du pouvoir entre les échelons géo
1421
ructures correspondantes : les unes et les autres
se
chevauchent, se recoupent différemment, sont parfois englobées l’une
1422
ondantes : les unes et les autres se chevauchent,
se
recoupent différemment, sont parfois englobées l’une par l’autre. Il
1423
ent, sont parfois englobées l’une par l’autre. Il
se
peut que les régions politiques soient définies demain comme les inte
1424
ns l’exemple le plus simple. La Regio basiliensis
s’
étend sur trois pays : Bâle et son hinterland en Suisse, le Haut-Rhin
1425
habitant cette région économique, de continuer à
se
rattacher politiquement à l’une des trois nations dont la Regio est l
1426
de régions ouvre un autre champ de recherches. Il
s’
agirait ici de la réunion de régions libérées de leur État-nation, mai
1427
chose qu’à la France. 90. Les auteurs de manuels
s’
inspirent eux-mêmes de la tradition unitaire, exclusivement : Bodin, H
1428
oncé au « totalitarisme » de leurs pouvoirs et ne
se
seront pas dessaisis, en tant qu’entités politiques, des « droits » é
1429
tés politiques, des « droits » économiques qu’ils
s’
arrogent en barons pillards. Tant qu’il n’y aura pas, au niveau contin
1430
, la Commission et le Parlement de la CEE devront
s’
efforcer d’y suppléer en revendiquant des pouvoirs « supranationaux ».
1431
poque. Une approche aphoristique, me semble-t-il,
s’
y prêtera mieux qu’un discours ordonné. 1. L’État-nation totalitaire
1432
rtement le Prolétariat, lequel ne manquera pas de
s’
en emparer un jour — après quoi, logiquement, l’État dépérira. Or, sou
1433
dépérira. Or, sous Lénine, c’est le contraire qui
se
produit : l’État conquis par le petit groupe des bolchéviques, les ph
1434
utionnelles, seules contraignantes. L’État-nation
s’
est toujours révélé beaucoup plus fort que les mouvements qui s’en son
1435
révélé beaucoup plus fort que les mouvements qui
s’
en sont emparé. Et quant à leurs doctrines collectivistes, de droite o
1436
des structures de l’État. L’espagnole et la russe
se
veulent hostiles à mort, et par quelles différences cela s’est-il tra
1437
hostiles à mort, et par quelles différences cela
s’
est-il traduit dans les procès de Leningrad et de Burgos ? On ne trouv
1438
es, je ne dis pas qu’ils sont tous les mêmes. Ils
se
haïssent, non sans quelques raisons, mais cela ne compte pas. Les str
1439
e nos sillons ! » Duclos, Séguy et le PC français
se
font « champions de l’indépendance nationale » avec autant de feu que
1440
ce des accusés de Burgos, et quand un PC européen
s’
inquiète poliment de la double condamnation à mort de Leningrad, ils s
1441
e la double condamnation à mort de Leningrad, ils
se
voient accusés d’ingérence dans des affaires qui relèvent, leur dit-o
1442
e religion qui ait encore un bras séculier et qui
s’
en serve. On ne brûle plus les hérétiques du christianisme mais on fus
1443
n les privant de leurs droits civiques. La gauche
s’
en moque et la droite s’en réjouit. Seul, un député de Nancy ose refus
1444
roits civiques. La gauche s’en moque et la droite
s’
en réjouit. Seul, un député de Nancy ose refuser le salut à l’État, te
1445
mer en dépit de tout leur souveraineté absolue et
s’
en autoriser non seulement pour refuser toute mesure d’union concrète
1446
r demande de me suggérer un incipit. Carlo Schmid
s’
écrie sans hésiter : Il faut faire l’Europe, ou il faut faire la guerr
1447
s le socialisme et le capitalisme, l’un tendant à
se
faire national et l’autre étatique. Ce ne sont pas la Tradition et le
1448
est une expression de journalistes. L’humanité ne
se
reproduit pas tous les vingt-cinq ans et par tranches. À tout instant
1449
du gauchiste. Quand Sartre, à la suite de Fanon,
se
félicite de ce que les Angolais « massacrent à vue les Européens », v
1450
e l’a jamais défini.) Si l’on admet que la droite
se
définit par le souci de conservation et d’ordre, la gauche par une vo
1451
e confort prétendu bourgeois, voyons comment cela
se
traduit dans la réalité du siècle. Prenons le problème majeur de l’éc
1452
e trop coûteuses, les normes et régulations qu’il
s’
agit d’imposer de toute urgence au développement des industries (auto,
1453
La droite ne « conserve » rien que le pouvoir de
s’
enrichir aux dépens de la Nature qu’elle bouleverse et des populations
1454
ses ». Finalement, gauche et droite politiciennes
s’
accordent en fait pour préférer le niveau de vie quantitatif au mode d
1455
nes pensent… disent… refusent… exigent… » Si l’on
s’
en tient aux nombres, les mouvements fédéralistes européens touchent b
1456
des personnes interrogées dans les pays de la CEE
se
déclarent favorables à l’union de l’Europe, et que les jeunes de 18 à
1457
es dévots scandalisés, comme d’autres intégristes
s’
écrieraient que j’ai oublié le péché originel, tout simplement ! Eh bi
1458
d’abord. Vous me dites que le problème là-bas ne
se
pose plus, puisque le Prolétariat est au pouvoir, s’étant approprié l
1459
pose plus, puisque le Prolétariat est au pouvoir,
s’
étant approprié les moyens de production. Bien. Mais chacun peut voir
1460
lue et en pouvoir d’achat) mais privé du droit de
s’
en plaindre, du droit de grève, et de toute participation aux décision
1461
ieux nourrir sa lutte, et cette politique du pire
s’
opposerait donc nécessairement au progrès technique, dans la mesure où
1462
ction économique, ou infrastructure, du même coup
se
rend maître de déterminer les phénomènes de la superstructure politiq
1463
cation : procédés à moyen ou à long terme, qui ne
s’
accordent pas avec l’idée de révolution violente. Dans un sens beaucou
1464
On parle de « politique » dans les journaux comme
s’
il allait de soi que c’est une activité distincte de l’économie, de la
1465
ppement des personnes. C’est que l’État-nation ne
s’
est pas constitué en vue de certaines tâches sociales définies, mais p
1466
, à organiser, orienter, dynamiser et animer. Ou,
s’
il faut le redire autrement : L’acte politique ne consiste nullement à
1467
lage des ressources terrestres. Voilà qui ne peut
se
décider dans la rue, dans ce « discours » dont les barricades sont le
1468
i ne peut être faite que par l’Europe en train de
se
faire, consiste, en remarquable analogie avec la Renaissance et ses é
1469
ouvriers » (Résolution de mars 1921). 97. Lénine
se
définit comme un jacobin lié à l’organisation du prolétariat, relève
1470
olu de la société, car il ne peut triompher qu’en
s’
abolissant lui-même en même temps que son antithèse, la propriété priv
1471
t de la Conférence européenne des pouvoirs locaux
s’
est tenue à Strasbourg, du 29 juin au 1er juillet 1972, la première Co
1472
chniques de la coopération dans ces régions. Elle
s’
est tenue dans la Maison de l’Europe, les séances plénières ayant lieu
1473
ts soumis aux quatre commissions entre lesquelles
se
sont répartis les participants, puis la Déclaration finale, résultant
1474
des manières de sentir, de penser, de juger et de
s’
exprimer les plus communément pratiquées par les membres de cette soci
1475
lèmes culturels des régions frontalières 1. On
se
bornera à un ou deux exemples de chacun des groupes principaux de pro
1476
que les sentiments patriotiques d’un homme osant
s’
élever contre la résistance plus ou moins officielle de certaines admi
1477
oient mis en doute »107. Des problèmes similaires
se
posent aux Valdotains et Piémontais de langue française, aux Roussill
1478
sée, pur conformisme politique, et ce faisant, il
s’
est lui-même dénaturé : au lieu d’être au service de la communauté, il
1479
France voisine. Là encore, l’ignorance de ce qui
se
passe à quelques kilomètres de chez soi est générale. La radio de nos
1480
ne peut être reçue dans de nombreuses régions que
s’
il y a des relais. Or on observe que les relais ne sont installés qu’à
1481
Val d’Aoste naguère encore à majorité francophone
se
plaint de n’avoir pas de retransmission de la TV suisse romande mais
1482
ouanes en franchise. En réalité, 1) les douaniers
se
réservent le droit de permettre ou non leur passage, selon les titres
1483
que ces clichés généralement hostiles aux voisins
se
justifient mal. Ils naissent le plus souvent dans la presse des capit
1484
qu’on y prépare une guerre ou qu’on la fait. Tout
se
passe comme si les gouvernements comptaient sur la persistance des st
1485
la moins mauvaise étant tout simplement celle qui
se
laisse le mieux traverser. IV. Il n’y a pas de cultures nationales
1486
langue maternelle dans les villes universitaires,
s’
est étendu aux peuples parlant la même langue, sans qu’il fût question
1487
oste au nom de l’unité linguistique, elle devrait
s’
amputer, pour le même motif, de près de la moitié de ses territoires a
1488
e de contradictions dans sa genèse même ; qu’elle
s’
est formée à partir d’influences indo-européennes, gréco-latines, celt
1489
plupart des cas, les libéraux de pays différents
s’
entendront mieux entre eux qu’avec les fanatiques de leur propre natio
1490
ues de leur propre nation ; les hippies d’un pays
s’
accorderont mieux avec ceux de n’importe quel autre qu’avec les confor
1491
à ce que sera inévitablement l’Europe de demain —
s’
il y a demain une véritable Europe, et non pas seulement une colonie é
1492
ont-Blanc — alors que naguère encore ils devaient
s’
adresser à Rome, laquelle alertait Paris, qui appelait Chamonix, et dé
1493
Chamonix, et déjà l’on ne savait plus de quoi il
s’
agissait. Le tunnel permet un accès rapide et direct. Il nous faut des
1494
d’échanges de biens, de services et de personnes,
se
nouera entre les régions. 3. Les solutions aux problèmes énumérés sou
1495
isation de nos pays ne serait même pas concevable
s’
il n’y avait l’horizon européen. Enseigner les réalités de la région
1496
ales, mais non pas stato-nationales. (Ex. : il ne
s’
agit pas de savoir si « l’Alsace va basculer dans l’orbite économique
1497
nçon, et de nombreux instituts universitaires qui
s’
y rattachent. Objectifs : favoriser la mobilité des étudiants et des p
1498
entre croissance industrielle et équilibre humain
s’
illustre aisément à ce niveau. Les choix à faire par le citoyen devien
1499
on aussi difficile que certains l’imaginent. Tout
s’
éclaire et s’ordonne en effet si l’on accepte le principe d’une organi
1500
icile que certains l’imaginent. Tout s’éclaire et
s’
ordonne en effet si l’on accepte le principe d’une organisation de la
1501
réelle dans nos pays — même si les mass médias ne
s’
en sont pas aperçu, ou bien ont reçu le conseil de faire comme si… Il
1502
approche interétatique. ⁂ Comme toujours, on a vu
s’
affronter à Strasbourg deux écoles de pensée et d’action : les « réali
1503
quand elle n’est pas simple prétexte à refuser de
s’
adapter aux réalités du xxe siècle. Les politiciens courtisent l’État
1504
êtir leur vraie valeur. ⁂ Les cinq rapporteurs ne
se
connaissaient pas lorsqu’ils rédigèrent leurs textes. Le Rapport de b
1505
pendant, une doctrine commune, des plus précises,
se
dégage des cinq documents dont on vient de lire le texte intégral ou
1506
ntégral ou le résumé analytique. Elle nous paraît
se
résumer en trois points. 1. Définition de la région : fonctionnelle
1507
épartements dans le tissu vivant de leur pays. Il
s’
agit d’organiser des « collectivités humaines » et non pas de créer de
1508
n fonctionnelle. » Ainsi, « la région frontalière
se
définit par l’exercice en commun de part et d’autre de la frontière,
1509
ou complémentaires », chaque action spécifique «
se
développant dans son aire propre » et « ces aires d’application varia
1510
communes pour lesquelles un problème fonctionnel
se
posera, et qui choisiront d’adhérer au syndicat intercommunal capable
1511
, à mes yeux tout au moins, qu’une commune pourra
se
rattacher à autant de syndicats différents par l’étendue et la missio
1512
de fonctions différentes à assumer. Là-dessus, on
se
référera à de nombreuses indications dans le Rapport de base (par exe
1513
bilité de former des associations intercommunales
s’
étendant « de part et d’autre de la frontière » et la réponse positive
1514
e de la frontière ». Cette recommandation unanime
s’
est traduite dans la Déclaration finale au point C.3. 3. Enfin, plus
1515
’essentiel est qu’elles existent, et que d’autres
se
créent à leur exemple : si elles attendaient pour exister d’être assu
1516
nt, c’est qu’une doctrine régionaliste européenne
s’
élabore au moment précis où la situation politique l’appelle dans tout
1517
flagrante, où les solutions purement économiques
s’
avèrent insuffisantes pour convaincre les peuples, et où, en revanche,
1518
avenir fédéraliste, régionaliste et communaliste,
se
propose désormais à l’imagination, aux esprits et aux volontés. Gouve
1519
départ (printemps 1974)dk Deux ans ou presque
se
sont écoulés depuis la parution du dernier numéro de notre XIIIe anné
1520
967 avec « Naissance de l’Europe des régions » et
s’
est poursuivie par « L’Europe des régions II » (hiver 1969) et « L’Eur
1521
de modèle. Or, à peine fait, ou mis en train, on
s’
est aperçu que tout cela posait aussitôt des problèmes encore plus dif
1522
s élites techniciennes, et c’est peu dire, car il
s’
agit en vérité de quatre causes virtuelles d’apocalypse du genre humai
1523
au mètre carré vers 2500. Vingt ans plus tard, il
se
touchent tous, et là s’arrêtent forcément mes calculs… Comme le disai
1524
. Vingt ans plus tard, il se touchent tous, et là
s’
arrêtent forcément mes calculs… Comme le disait un savant expert en al
1525
e, où il y a encore des espaces libres et où l’on
s’
imagine qu’on pourra faire l’économie de très coûteuses mesures de lut
1526
le charbon, le pétrole et les métaux non ferreux
s’
épuisent d’une manière calculable. Selon certains experts, même si l’o
1527
s. Pour la première fois dans l’histoire, l’homme
se
voit contraint de choisir librement son avenir et de décider aujourd’
1528
s une réduction allant de 20 % à 75 % selon qu’il
s’
agit de la consommation, des investissements, du taux de natalité, de
1529
lage des ressources naturelles. Voilà qui ne peut
se
décider dans la rue, dans ce « discours révolutionnaire » dont les ba
1530
l vient de l’Occident — USA, Europe, URSS, à quoi
s’
ajoute le Japon : ces quatre parties du monde produisent la plus grand
1531
e divisée, sans pouvoir fédéral, est incapable de
s’
imposer la moindre politique d’ensemble. Et voilà bien, n’est-ce pas,
1532
uestion du siècle, une question pure, béante, qui
se
posait du temps de ma jeunesse à quelques-uns, et qui a subitement éc
1533
ue la cité, l’énorme nation sans structures où il
se
voient perdus, n’est pas leur affaire, ne peut que les briser, et les
1534
affaire, ne peut que les briser, et les oblige à
s’
évader dans la drogue, dans la révolution verbale des minorités vocifé
1535
s. Il est normal qu’un jeune homme d’aujourd’hui
se
demande à quoi tout cela rime et qu’il le crie même dans la rue ; il
1536
ar la police ; il est anormal que ce soit lui qui
se
voie traité de « fauteur de désordres ». Car le désordre le plus prof
1537
rgent. Le jeune homme rêve de la renverser, et il
se
trompe d’une manière pathétique, parce qu’on ne peut renverser ce qui
1538
ui offre un sens et qui permette à la personne de
se
construire, d’agir, de se manifester dans une communauté vivante. Cet
1539
rmette à la personne de se construire, d’agir, de
se
manifester dans une communauté vivante. Cette crise morale affecte l’
1540
soires (mais si sérieuses !) de nos ministres qui
s’
épuisent en « marathons » dont l’objet se réduit parfois à rogner 1/2
1541
tres qui s’épuisent en « marathons » dont l’objet
se
réduit parfois à rogner 1/2 % sur les droits de vente de la betterave
1542
Et pourtant, rien ne bouge : pourquoi ? Mais
s’
il en est ainsi des motifs de l’union, s’ils sont aussi nombreux, auss
1543
Mais s’il en est ainsi des motifs de l’union,
s’
ils sont aussi nombreux, aussi peu contestés, aussi écrasants d’éviden
1544
ise qu’elle n’intéresse pas les peuples ou qu’ils
s’
y opposent : tous les derniers sondages opérés dans les pays du Marché
1545
entalités et dans les faits. À partir de là, tout
s’
enchaîne avec une logique simple et implacable, dont je vais dire main
1546
ce serait une amicale des misanthropes. Cela peut
s’
écrire, non se faire. Car ou bien vous faites une amicale, mais vous n
1547
amicale des misanthropes. Cela peut s’écrire, non
se
faire. Car ou bien vous faites une amicale, mais vous n’êtes plus des
1548
État des « Puissances » européennes — comme elles
se
nomment encore sans rire — multiplient les promesses d’union, prudent
1549
rudentes sans doute, mais d’union quand même, ils
se
moquent de nous : ils savent très bien qu’ils ne pourront jamais teni
1550
r. La « souveraineté nationale absolue » dont ils
se
réclament toutes les fois qu’il s’agit de refuser quelque mesure d’un
1551
lue » dont ils se réclament toutes les fois qu’il
s’
agit de refuser quelque mesure d’union n’est plus qu’un mythe. On l’a
1552
utre plan que celui-là, justement, où le problème
se
révèle insoluble. Il faut partir des réalités en train de se faire. E
1553
nsoluble. Il faut partir des réalités en train de
se
faire. Et nous voyons qu’elles sont d’une part continentales, bien au
1554
laude Lévi-Strauss écrivait récemment : « On peut
se
demander si nos sociétés qui deviennent de plus en plus énormes et pa
1555
différences situées sur d’autres axes que ceux où
se
développent les similarités. » Cette suggestion rejoint les conclusio
1556
s dans le même sens. De leur ensemble hétéroclite
se
dégage une loi générale : à l’excessive distension répondent quasi mé
1557
it qu’une forme politique récente, et cette forme
se
révèle déjà inadéquate, à la fois trop petite et trop grande par rapp
1558
e fédéraliste de l’État-nation. L’État-nation qui
se
prétend souverain absolu est manifestement trop petit pour jouer un r
1559
s, qui seraient compétentes partout où les tâches
se
révéleraient d’échelle continentale — et là, seulement. De telles age
1560
appelle les régions. Ces deux tendances, loin de
se
contredire, se commandent mutuellement dans le monde d’aujourd’hui, à
1561
gions. Ces deux tendances, loin de se contredire,
se
commandent mutuellement dans le monde d’aujourd’hui, à la fois planét
1562
is le Rhône unit ! Or à mesure que ces frontières
se
dévalorisent, entre les pays de la CEE notamment, des régions naturel
1563
idère l’ensemble de ces « cas spéciaux », on voit
se
dégager deux classes de motifs principaux, les ethniques et les écono
1564
nsuite. Les plans d’aménagement du territoire qui
se
donnent pour but de réduire les disparités économiques intra-national
1565
s entre limites politiques et espaces économiques
se
révèlent intolérables ou « manifestement aberrants », comme l’écrit J
1566
prendre la forme d’associations, d’abord privées,
s’
étendant à tout le continent. Rien n’empêchera ces associations de nom
1567
chera ces associations de nommer des délégués qui
se
rencontreront périodiquement en assemblées générales au plan européen
1568
dans leur domaine propre des agences européennes,
s’
occupant des transports, de l’énergie, des plans écologiques continent
1569
s continents — tout à fait comme le CERN à Genève
s’
occupe des recherches nucléaires de dimensions continentales, ou encor
1570
les, ou encore comme le Marché commun à Bruxelles
s’
occupe de coordonner les activités économiques des pays membres et de
1571
en composé de leurs chefs. Et tout d’un coup l’on
s’
apercevra que l’Europe fédérale est virtuellement faite, qu’elle est f
1572
élire alors un véritable Parlement européen et de
se
battre pour ses compétences : qu’elles soient très fortes quand il s’
1573
ompétences : qu’elles soient très fortes quand il
s’
agira de régler des tâches de dimensions européennes — mais là seuleme
1574
ale. « Vous n’y pensez pas, Monsieur le Maréchal,
s’
écria le jardinier, ces arbres mettent cent ans à pousser ! — Tu vois
1575
Il est vrai que ma description d’une Europe unie
s’
instaurant en dix ou quinze ans par une révolution non violente peut p
1576
ernière analyse, est une sorte d’autochâtiment et
s’
exerce en fin de compte sur nous, à nos dépens. On ne cesse de revendi
1577
ique de l’Europe — et de l’Occident tout entier —
se
ramène à cela : — comment l’homme, dans la société technico-industrie
1578
démesurée et sans cadres, pourrait-il de nouveau
se
sentir responsable, s’accepter soi-même, communiquer avec autrui, acc
1579
es, pourrait-il de nouveau se sentir responsable,
s’
accepter soi-même, communiquer avec autrui, accéder enfin au pouvoir n
1580
mmes appelés — et que je vous appelle. 114. Il
s’
agit de la première esquisse de ce qui allait devenir le fameux rappor
1581
z le mot ni dans Larousse ni dans Littré, mais il
s’
explique sans eux, me semble-t-il. Entre certains comportements politi
1582
2, le groupe personnaliste de L’Ordre nouveau 117
se
livre à une critique radicale de ce qu’il nomme l’État-nation — résul
1583
age Du Pouvoir 118, où tout en annonçant qu’il va
se
borner à « rechercher les causes et le mode de croissance du Pouvoir
1584
ues qu’avec les besoins vitaux de notre monde. Il
s’
accorde mal avec les principes de l’économie, comme avec les exigences
1585
onctionnement des États-nations existants. Or, on
s’
accorde de plus en plus à penser que, sans changements majeurs de ce m
1586
onsidérer la possibilité d’une Europe des régions
se
substituant dans un laps de temps prévisible au régime des États-nati
1587
’accidents et de coïncidences historiques… Chacun
s’
est forgé une histoire nationale qui démontre que son développement ét
1588
à ses habitants plus et mieux que le petit État ?
se
demande H. Kahn. Et de constater que « la France n’a pas une économie
1589
partie d’un État plus grand qui lève ses impôts,
se
moque de ses allures et de son dialecte… Il est peut-être temps que l
1590
même l’indépendance totale… Le processus pourrait
s’
étendre à l’Europe tout entière. Le rôle essentiel d’un État-nation —
1591
Le rôle essentiel d’un État-nation — la défense —
s’
est fortement amenuisé. Les exemples de la Finlande, de la Norvège et
1592
tions européens sont en train de disparaître ; il
se
peut qu’elles soient historiquement dépassées ; elles peuvent alors ê
1593
mule de la prospérité ; et ces régions devaient «
s’
ouvrir » à leurs voisines au-delà de la frontière nationale : Nord à B
1594
faction : celle d’avoir réussi son départ. […] Il
se
montrait préoccupé du jugement que l’histoire porterait sur son retra
1595
avant longtemps de vraies régions 123, et qui va
se
vautrer dans la médiocrité. » « Dans mes Mémoires, j’expliquerai pour
1596
liorer les titres originaux : le livre de H. Kahn
s’
intitule honnêtement Things to Come. L’« assaut » n’exprime guère que
1597
’exprime guère que l’idée banale que nos éditeurs
se
font du « dynamisme ». 122. Grasset, Paris, 1972. 123. C’est moi qu
1598
tellectuel, et surtout point de langue unique qui
se
soit imposée à ces patries, voilà qui paraît interdire la possibilité
1599
us leurs pays. Pourtant je vois cette possibilité
s’
illustrer d’une manière exemplaire dans l’œuvre et la carrière de Carl
1600
onne, le style, la formule créatrice résultent et
se
composent, précisément, de cette pluralité des données culturelles qu
1601
héritiers d’une longue tradition d’humanistes où
se
mêlent intimement esprit de la cité et cosmopolitisme, mais aussi ger
1602
assion de la lucidité — bien plus, de l’homme qui
se
réalise en plénitude par le style même de sa pensée, de son action, d
1603
grande et en partie secrète. Trop passionné pour
se
montrer jamais sentimental, trop pessimiste pour moraliser, et avec t
1604
ur un texte de George Orwell) (automne 1975)ds
S’
il est une affaire entendue parmi les intellectuels autant que dans le
1605
well Une nouvelle guerre européenne a éclaté. Il
se
peut qu’elle dure plusieurs années et mette en pièces la civilisation
1606
n pièces la civilisation occidentale ; ou qu’elle
se
termine d’une manière indécise et prépare une autre guerre qui régler
1607
cette idée était fausse, voilà ce qui commence à
se
faire sentir. Presque certainement, nous allons vers un âge de dictat
1608
astrophes à venir, par prévision autoréalisante ?
S’
il est vrai que « ce qui est en train d’arriver, c’est l’effondrement
1609
ondrement du christianisme, ou de sa culture — ne
se
passe pas hors de nous et sans nous, collectivement : il ne peut exis
1610
par nous. Celui qui aime activement son prochain
se
comporte en chrétien, et le christianisme par cet acte existe en lui,
1611
stitué qui aime un humain, ou cesse de l’aimer et
s’
effondre. Quand Orwell écrit son essai, le malheur qu’il prévoit est d
1612
ai, le malheur qu’il prévoit est déjà arrivé : il
se
produit dans et par la phrase même qui l’annonce. Car cette phrase tr
1613
ission du spirituel qu’elle dit fatale. Ce qu’il
s’
agit de savoir en réalité, c’est si le monde de l’Esprit existe ou non
1614
st encore trop jeune, et qu’il convient, avant de
s’
en occuper, de s’assurer de sa réalité. Le second cas est évidemment c
1615
une, et qu’il convient, avant de s’en occuper, de
s’
assurer de sa réalité. Le second cas est évidemment celui des régions,
1616
t bien assez connues, et même rabâchées, et qu’il
s’
agit maintenant de pousser en profondeur et d’affiner l’analyse scient
1617
la faire ; ou pour celui qui n’accepterait qu’on
se
soucie de la faire que si on lui prouvait d’abord qu’elle existe. Cel
1618
out savoir, de toute connaissance réelle. On a pu
se
demander si la région est un fait de nature ou de culture ? (De géogr
1619
e réponses, partant du plus près et du plus loin,
se
rejoignent évidemment dans notre actualité la plus concrète. Je vais
1620
es, énergétiques, éducatifs, sociaux et culturels
se
multiplient et s’exacerbent dans toutes les régions frontalières de l
1621
éducatifs, sociaux et culturels se multiplient et
s’
exacerbent dans toutes les régions frontalières de l’Europe, avec une
1622
cadre de l’État-nation (plus ou moins centralisé)
se
compliquent ici du fait de la frontière, qui divise arbitrairement ce
1623
s ou impossibles du simple fait que l’État-nation
se
veut souverain unique, indivisible et absolu, dans tous les domaines
1624
iques, sociales et culturelles du xxe siècle qui
se
« déclare » dans les régions frontalières. C’est aussi et surtout l’i
1625
Genève. Dès ses premières séances, la Commission
s’
est donné un programme qui déborde le problème des frontaliers et s’ét
1626
gramme qui déborde le problème des frontaliers et
s’
étend déjà, prudemment, vers les domaines de l’environnement et de la
1627
bilité des étudiants, un peu plus égale en droit,
se
voit limitée en fait par l’absence d’équivalence des diplômes. Quant
1628
nt ? L’État-nation. Ils sont 150 aujourd’hui, qui
se
partagent toute la terre sans reste ! Ils ont tout calculé en fonctio
1629
sur la vie et la mort des citoyens, selon qu’ils
se
conforment ou non aux dogmes de la religion stato-nationale, dont le
1630
taque qu’elle a provoqué par son action, l’Europe
se
voit aujourd’hui sans force : sa division en État-nations souverains
1631
entée, et qu’elle entretient. Si les Européens ne
s’
unissent pas, ils seront colonisés d’ici dix ou quinze ans par l’Est o
1632
, de notre guignol partisan. Or, les Européens ne
s’
uniront jamais sur la base des États-nations, c’est-à-dire sur la base
1633
, il ne faut pas de bazookas et de plastic. Il ne
s’
agit pas de renverser des idoles aux pieds d’argile, mais d’éduquer de
1634
e, mais d’éduquer des hommes vivants et forts. Il
s’
agit, dans le cadre branlant des États-nations subsistants, de constru
1635
n prendre en main leurs affaires communes — qu’il
s’
agisse de réalités culturelles ou énergétiques, écologiques ou sociale
1636
ensions de la collectivité. Trop grandes, l’homme
s’
y sent irrémédiablement perdu. Et il a raison. Si l’on veut refaire u
1637
l faut donc faire des régions. Là, l’homme pourra
se
sentir de nouveau libre, parce que responsable. L’homme ne peut être
1638
tion, l’intervention de l’esprit. Entre ces pôles
se
passe la vie, notre aventure collective et personnelle, éphémère et p
1639
r et de Meadows. Ils ne disent pas : voilà ce qui
se
passera en 2025 (comme le fait l’impudent Herman Kahn), mais bien : v
1640
l’impudent Herman Kahn), mais bien : voilà ce qui
se
passera nécessairement à cinquante ans du point de départ choisi, si
1641
nnées scientifiques à des fins qui ne veulent pas
s’
avouer (décrocher un contrat, pousser les ventes) des prévisions évide
1642
conditionnelles. Car autant il est nécessaire de
se
demander ce qui résultera de ce que l’on entreprend, et de poursuivre
1643
) dès maintenant tout ce qu’il faut pour qu’elles
se
vérifient. Ce n’est donc pas contre la prospective qu’il s’agit de no
1644
nt. Ce n’est donc pas contre la prospective qu’il
s’
agit de nous mettre en garde, mais contre l’illusion fataliste et fata
1645
vois au contraire les promoteurs de la croissance
se
servir des calculs prévisionnels pour couper court à toute critique e
1646
u Progrès », les « besoins » de l’économie, comme
s’
il s’agissait-là de données objectives — comme le retour d’une comète,
1647
grès », les « besoins » de l’économie, comme s’il
s’
agissait-là de données objectives — comme le retour d’une comète, une
1648
ion, leur crise et le système de leur crise, tout
se
passe en dehors des volontés humaines. « On n’y peut rien. » Elle vou
1649
ésirs sur une Nécessité impersonnelle, qu’on peut
se
demander si les « modèles » que manipulent les futurologistes ne joue
1650
ancière, sociale ou morale, il est fatal qu’elles
se
retournent contre l’homme à plus long terme : toute la technologie ac
1651
vient brouiller les calculs. Mais, du même coup,
se
vérifie cette loi : l’exactitude des prévisions quantitatives mesure
1652
faveur des situations sociales ou des régimes qui
se
prêtent le mieux aux calculs prévisionnels. L’État totalitaire, c’est
1653
au lieu de la libérer, et dans la mesure où elle
se
montre active, c’est-à-dire autoréalisante, elle est un facteur d’ent
1654
Mais quand le calcul échoue et que pourtant l’on
se
voit sommé de prévoir, quel est le recours ? Au cours d’une conférenc
1655
e de liberté (“La liberté est une sensation. Cela
se
respire” — écrivait Paul Valéry — donc cela ne se mesure pas) ; et au
1656
se respire” — écrivait Paul Valéry — donc cela ne
se
mesure pas) ; et aussi la possibilité d’éprouver jusqu’au désespoir e
1657
nuer, c’est la qualité de vie. Si bien qu’on peut
se
demander si le dogme de la croissance industrielle n’est pas devenu s
1658
, sans justification sérieuse. Ils ont eu tort de
se
produire. Et ce dépit est bien compréhensible : car les faits ne pouv
1659
te fatale du tiers-monde et la décolonisation qui
s’
en suivrait. Et l’atomisation individualiste d’une société trop rapide
1660
ns précis. L’un des responsables du Plan français
se
déclarait, il y a peu, incapable de dire « si nous verrons jamais le
1661
ce imméritée m’ait fait retrouver la clé dont ils
s’
étaient servis ? Oui, dans un certain sens, s’il est bien vrai que le
1662
ils s’étaient servis ? Oui, dans un certain sens,
s’
il est bien vrai que le secret de l’avenir est dans l’homme, au cœur d
1663
Pour empêcher l’alliance de cités vassales, elle
s’
efforçait d’attiser leurs rivalités, jusqu’au jour où une province ent
1664
rivalités, jusqu’au jour où une province entière
se
soulevait, et remettait en cause sa suprématie. Un régime fondé sur l
1665
avantages et les responsabilités, n’aurait pas vu
se
produire ces soulèvements. […] Limiter une expansion malsaine n’aurai
1666
pécificité religieuse, et le besoin qui peut-être
s’
en faisait sentir dans le monde romanisé du iiie siècle ? Non, car l’
1667
goisse. L’avenir sensible au cœur Ce qui va
se
passer dans le monde s’annonce au cœur de l’homme et peut s’y lire d’
1668
ible au cœur Ce qui va se passer dans le monde
s’
annonce au cœur de l’homme et peut s’y lire d’abord, car c’est là que
1669
ans le monde s’annonce au cœur de l’homme et peut
s’
y lire d’abord, car c’est là que l’Histoire se noue. De même que c’est
1670
eut s’y lire d’abord, car c’est là que l’Histoire
se
noue. De même que c’est dans la cellule et dans la double chaîne tres
1671
ous allons voir qu’on l’a fait. Tout ce qui peut
s’
observer dans le noyau humain, physiologique mais aussi psychique, s’i
1672
noyau humain, physiologique mais aussi psychique,
s’
inscrira dans l’Histoire un jour ou l’autre. Telle est la loi de l’évo
1673
e (« Si tu fais cela, prends garde ! Voilà ce qui
s’
en suivra. ») mais jamais contraignante ou simplement publicitaire («
1674
e, dès qu’on la laisse proliférer sans freins… Il
s’
agit donc d’écarter tous moyens dont l’emploi non réglé par quelque po
1675
pourrait favoriser l’équilibre dans le mouvement,
s’
agissant de l’espèce, et plus de liberté-responsabilité, s’agissant de
1676
t de l’espèce, et plus de liberté-responsabilité,
s’
agissant des personnes. D’où la règle suivante : devant toute innovati
1677
des fins n’est faite aujourd’hui par personne. On
se
borne à protester dans la presse du lundi contre « la route meurtrièr
1678
lundi contre « la route meurtrière », au lieu de
se
demander qui a fait la route et pourquoi, et si son prix valait vraim
1679
vérité, nous sommes comme un enfant bien doué qui
se
retrouverait tout à coup démuni dans le poste de pilotage d’un avion
1680
cadrans et de manettes du tableau de bord, et qui
s’
efforce désespérément d’en comprendre le mécanisme, avant que l’appare
1681
comprendre le mécanisme, avant que l’appareil ne
s’
écrase sur une montagne ou ne tombe en panne sèche. » Première réactio
1682
dée… Car il est devant une mécanique incapable de
se
prêter au moindre échange vivant, psychique ou sympathique. L’intuiti
1683
elle reste sans prises sur une mécanique : là, il
s’
agit de savoir, ou d’avoir su ; et « l’intuition » du geste à faire ne
1684
les intellectuels et les artistes occidentaux qui
s’
en réclament, le concept exprimé par ces mots signifie qu’il est enten
1685
te espèce de tradition, si toutefois l’on prétend
se
tenir à l’avant-garde de son temps. Qu’on m’entende bien : quantité d
1686
tistes européens, américains et russes ont été et
se
veulent aujourd’hui encore des tenants de la tradition, qu’elle soit
1687
reçues et remet en question les traditions, elle
s’
oppose dans le temps et l’espace à toutes les cultures sauf une seule
1688
ls renient les valeurs qui ont fait l’Europe, ils
s’
en révèlent tributaires, mais se privent de comprendre les autres, qu’
1689
ait l’Europe, ils s’en révèlent tributaires, mais
se
privent de comprendre les autres, qu’ils admirent par malentendu ?
1690
ées (économiques, démographiques, militaires). Et
s’
il reste du temps en fin de congrès, ou à l’heure des toasts, on cite
1691
forces sont religieuses à l’origine, si elles ne
s’
avouent plus que culturelles ou idéologiques de nos jours. Je pose don
1692
ultures. III. Le concept de révolution Mais
s’
il est vrai que toute culture vient d’une religion et la prolonge en e
1693
Passé. Le référentiel absolu n’est plus « ce qui
s’
est toujours fait », mais, au contraire, ce qui est déjà en train de s
1694
, mais, au contraire, ce qui est déjà en train de
se
faire au nom de la Fin universelle, donc de l’Avenir. Quant au passag
1695
vilisation minoenne, nourrie du Proche-Orient, va
se
transmettre aux Mycéniens et à la Grèce continentale. Le peuplement d
1696
la Grèce continentale. Le peuplement de l’Europe
s’
est produit à partir du nord (Scythes, Doriens, Indo-Européens), de l’
1697
e l’histoire où le courant des échanges culturels
s’
inverse d’une manière qui me paraît définitive. À partir du xve siècl
1698
aponais sur Van Gogh. Le xxe siècle européen va
s’
ouvrir sur la vogue de l’art nègre, dès avant la Première Guerre mondi
1699
, et c’est précisément à Debussy qu’il choisit de
se
rattacher. Mais dans le même temps, par la force et la ruse, les Euro
1700
ême temps, par la force et la ruse, les Européens
s’
approprient d’immenses réserves de minerais, d’or, d’aliments et de pé
1701
el, peut être appelé une création européenne. Que
se
passe-t-il quand le monde adopte ces inventions, ces procédés, ces fo
1702
de plus en plus défectueux ou inepte, tandis que
s’
accélère le rythme de croissance des échanges matériels et des contact
1703
corps et de l’intellect. Les structures musicales
se
raccordent au psychisme de l’homme européen qui a conçu les machines
1704
ons, constitue sa modernité. L’idée de révolution
se
manifeste par la volonté de rompre avec la tradition la plus indiscut
1705
Européen typique : un Juif allemand, dont le père
s’
était fait protestant, et qui écrivait dans les salles du British Muse
1706
Kapital. Karl Marx avait prévu que sa révolution
se
produirait dans les pays industriels. Or la Chine est une grande pays
1707
lle », marquant ainsi que la modernité ne saurait
se
développer spontanément dans un peuple que toute sa tradition prépara
1708
iodiquement la « révolution culturelle », et cela
s’
explique aisément. Car cette « révolution » est en réalité, la moderni
1709
iers-monde vers la société industrielle de demain
s’
annonce si long que les dangers de la croissance illimitée sont encore
1710
isant intensivement pendant un siècle140, puis en
se
retirant en quelques années : je veux parler du stato-nationalisme. I
1711
e la manière raisonnée et maîtrisée dont la Chine
s’
européanise par l’extérieur, — contraste avec ce que pratiquent la plu
1712
enre humain. Car cette souveraineté sans limites
se
présente toujours comme quelque chose qu’il s’agit de « protéger » co
1713
es se présente toujours comme quelque chose qu’il
s’
agit de « protéger » contre les « ingérences étrangères ». C’est la fo
1714
C’est la forme politique de la paranoïa. Elle ne
se
pose qu’en s’opposant aux voisins et aux « impérialismes internationa
1715
e politique de la paranoïa. Elle ne se pose qu’en
s’
opposant aux voisins et aux « impérialismes internationaux ». Si elle
1716
et aux « impérialismes internationaux ». Si elle
s’
oppose à l’impérialisme américain, elle conduit à une République popul
1717
ictature militaire résolument socialiste. Si elle
s’
oppose à l’impérialisme soviétique, elle conduit à une République popu
1718
epuis longtemps décolonisés de l’Amérique latine,
se
partagent à peu près également entre les deux tendances, de plus en p
1719
entions stato-nationales qui oblige 150 nations à
s’
armer au-delà de toute raison contre des ennemis qu’elles se créent, d
1720
-delà de toute raison contre des ennemis qu’elles
se
créent, dont elles ont besoin pour survivre et assurer leur « cohéren
1721
urer leur « cohérence nationale », et qui un jour
se
matérialiseront sous la forme de victimes de tirs atomiques « prévent
1722
préventifs ». Dans un état du Monde où l’humanité
se
voit menacée 1°) par l’explosion démographique des régions les plus p
1723
d’ailleurs. Si les Européens ne parviennent pas à
s’
unir au-delà de leurs États-nations, ni à résoudre le complexe systémi
1724
ire en pareille circonstance ? Il n’y a plus qu’à
se
montrer bonhomme, si on le peut… Les volumes de Festschrift ou de mél
1725
ieuses — ou les plus inquiétantes, selon que l’on
se
sent « deviné », « vraiment compris », traduisons : loué sans réserve
1726
et violent. Mais à l’entendre parler… » l’auteur
se
déclare rassuré. Le second article commence ainsi : « Denis de Rougem