1 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Présentation du Centre européen de la culture (mars 1952)
1 ur proposons une action « européenne » autant par son esprit que par ses buts, précise, modeste d’apparence, mais immédiate
2 tion « européenne » autant par son esprit que par ses buts, précise, modeste d’apparence, mais immédiate et totalement indé
3 pe fut et demeure depuis des siècles, malgré tous ses péchés historiques, le seul foyer vivant d’une civilisation effective
4 me discutée, c’est d’abord l’esprit de parti dans ses multiples manifestations, qu’il s’agisse des partis politiques propre
5 e dès à présent comme si l’Europe avait déjà fait son union, voilà qui parle mieux que les grands orateurs, et ne soulève p
2 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Contre la culture organisée (avril 1952)
6 , non du café. « Ah tu étais à l’église ? lui dit sa femme. Dis-moi donc le sujet du sermon ? — Euh… le péché. — Et qu’est
7 ures Le nationalisme, qui atteint de nos jours ses conséquences extrêmes avec le concept d’autarcie, a créé dans la vie
8 ifester, et de ne plus l’empêcher d’évoluer selon ses lois et sa liberté propres. L’Europe ouverte, et rien de plus, mais r
9 de ne plus l’empêcher d’évoluer selon ses lois et sa liberté propres. L’Europe ouverte, et rien de plus, mais rien de moin
10 alyse. S’il est vrai que le Centre est un pool, à sa manière, et si on a pu le comparer parfois à une espèce de « plan Sch
3 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue Europe-Amérique (juin-juillet 1952)
11 ogue Europe-Amérique (juin-juillet 1952)d Sous son aspect de tentation intellectuelle, le stalinisme est en recul marqué
12 es, les arts et les sciences, le dernier carré de ses adhérents lutte en retraite, médiocrement soutenu par le parti. Ses v
13 e en retraite, médiocrement soutenu par le parti. Ses vedettes se taisent ou rompent avec lui, ses hebdomadaires péricliten
14 rti. Ses vedettes se taisent ou rompent avec lui, ses hebdomadaires périclitent ou meurent, son prestige s’évanouit avec la
15 ec lui, ses hebdomadaires périclitent ou meurent, son prestige s’évanouit avec la légende de son efficacité. Or ce reflux —
16 urent, son prestige s’évanouit avec la légende de son efficacité. Or ce reflux — dont rien n’indique qu’il soit simplement
17 le. Dès l’instant où la menace du stalinisme perd son urgence dans le domaine culturel, un problème d’un autre ordre appara
18 contrée vierge. Une fille n’est pas une partie de son père. Elle peut tenir de lui mais agir autrement qu’il n’aurait su l’
19 dards de culture, tandis que l’Europe insiste sur ses diversités enracinées. Le malaise Il n’y aurait pas de problème
20 grave, si l’Amérique ne disposait — à l’appui de sa culture comme de sa politique — d’une puissance matérielle qui fascin
21 e ne disposait — à l’appui de sa culture comme de sa politique — d’une puissance matérielle qui fascine les esprits de la
22 de la lutte des classes ! On sait ce que pense de son côté l’Américain, rentrant d’un voyage en Europe : des Balkaniques, i
23 .) Ceci dans une Europe qui proclame sans relâche sa méfiance ou son hostilité à l’endroit de la culture américaine, à tel
24 e Europe qui proclame sans relâche sa méfiance ou son hostilité à l’endroit de la culture américaine, à tel point que tout
25 d’une pareille situation, l’Américain se met sur ses gardes et commet des fautes méthodiques. Il multiplie les enquêtes mi
26 documentation dont l’ampleur bien souvent dépasse son objet, il fait ses comptes et son rapport au comité, qui se décide ob
27 l’ampleur bien souvent dépasse son objet, il fait ses comptes et son rapport au comité, qui se décide objectivement, et qui
28 souvent dépasse son objet, il fait ses comptes et son rapport au comité, qui se décide objectivement, et qui se trompe une
29 ut bien faire état d’une culture supérieure et de ses antiques traditions, mais on refuse d’en payer les frais courants ; l
4 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Culture et politique européenne (octobre 1952)
30 pe, l’héritage de notre glorieuse civilisation et son culte de la personne humaine. Ces formules fournissent des conclusion
31 cela fait, on s’empresse de reléguer la culture à sa place d’objet de luxe (croit-on), pour se pencher sur les problèmes b
32 e sobriété qu’il n’y a guère de raisons de perdre son temps dans une commission « culturelle » lors d’un congrès des jeunes
33 er, de ranimer et de rendre forte par le moyen de son union économique et politique, est une réalité de civilisation, une r
34 e pendant des siècles non point par la réalité de ses partis politiques mais bien par la vertu de ses inventions, non seule
35 e ses partis politiques mais bien par la vertu de ses inventions, non seulement politiques et sociales, mais d’abord religi
36 serait agir à l’encontre du génie de l’Europe, de son idée de l’homme, donc de sa raison d’être, — et par suite de ses inté
37 énie de l’Europe, de son idée de l’homme, donc de sa raison d’être, — et par suite de ses intérêts même matériels. L’Europ
38 omme, donc de sa raison d’être, — et par suite de ses intérêts même matériels. L’Europe est une culture, ou elle n’a rien d
39 aussi l’électeur, accessoirement) se préoccupe de sa vie personnelle, avant de songer aux réalités électorales. Il demande
40 e songer aux réalités électorales. Il demande que sa vie ait un sens. Qu’on lui en donne un sans discussion possible (et c
41 ns en Europe, c’est vouloir la culture, par suite ses conditions. Votre commission culturelle doit préciser ces conditions.
42 iquer quatre. a) Un gouvernement qui augmenterait son budget de la défense aux dépens de son budget d’éducation et de cultu
43 gmenterait son budget de la défense aux dépens de son budget d’éducation et de culture saboterait, en vérité, la défense de
5 1952, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rapport moral présenté par M. Denis de Rougemont (novembre 1952)
44 galement de la culture, comment le CEC définit-il son action propre ? On connaît l’Unesco : mondiale, gouvernementale, rich
45 est à aucun titre « un Unesco européen » : ni par sa structure, ni par ses méthodes, ni par ses objectifs. Le danger de d
46 n Unesco européen » : ni par sa structure, ni par ses méthodes, ni par ses objectifs. Le danger de double emploi avec l’Un
47 ni par sa structure, ni par ses méthodes, ni par ses objectifs. Le danger de double emploi avec l’Unesco semblerait plus
48 ollège d’Europe qu’au CEC de réaliser certains de ses plans. Les entretiens que nous ont ménagé les experts de Strasbourg o
49 rra, répond à ces nécessités. En résumé, le CEC a son rôle à jouer, bien nettement distinct de celui des autres organismes
50 ussi faute des fonds nécessaires à l’exécution de ses deux principaux projets : « Missi Europae2 » et brochures. La Commis
51 rique ; enfin, il travaille à bon marché, grâce à sa décentralisation systématique. III. Quelles sont enfin les per
52 uropéenne qui a fait naître le CEC et qui demeure sa raison d’être. Car, ainsi qu’aimait à le répéter un grand industriel
6 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À propos de la crise de l’Unesco (décembre-janvier 1953)
53 t dans l’opinion, probablement superficielle dans ses jugements, quand elle en a sur cet objet ; non seulement chez les « h
54 pourrait-il donc (quels que soient les désirs de ses hauts fonctionnaires) obtenir un crédit pour la beauté d’une œuvre, e
55 uté d’une œuvre, et sur la seule démonstration de son excellence ? Il n’en obtient parfois, avec quelles peines, que s’il p
56 rer aux Finances, au Parlement, aux présidents de ses commissions, que tel ou tel projet « sert le pays », c’est-à-dire ser
57 ou tel projet « sert le pays », c’est-à-dire sert sa politique ou son tourisme, ses industries du cinéma ou de l’édition,
58 sert le pays », c’est-à-dire sert sa politique ou son tourisme, ses industries du cinéma ou de l’édition, ses laboratoires
59 , c’est-à-dire sert sa politique ou son tourisme, ses industries du cinéma ou de l’édition, ses laboratoires nationaux, cer
60 urisme, ses industries du cinéma ou de l’édition, ses laboratoires nationaux, certains groupes d’intérêts privés, et finale
61 méricains, chacun dûment pourvu d’instructions de son État, donc de directives politiques. Si le produit qui émerge de leur
62 aut faire vivre l’Organisation, et songer aussi à ses tâches. Les activités culturelles n’étant aux yeux de nos gouvernemen
63 on abstraite parce que mondiale, et condamnée par ses dimensions même à la bureaucratie comme aux interférences politiques.
64 ion de la culture, c’est la méthode du CEC depuis sa naissance. Nous avons bien souvent parlé d’un « centre décentralisé »
65 it —, des conditions concrètes de la culture dans son état naissant. Et ce qui vaut pour les initiatives devrait valoir aus
7 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Conférence de compositeurs, critiques musicaux et exécutants (décembre 1952-janvier 1953)
66 utants. Elle aura lieu au printemps 1954, à Rome. Ses buts sont les suivants : 1. Donner l’occasion à de jeunes compositeu
67 tique. 2. La fonction musicale crée-t-elle encore ses organes ? 3. Technique, style, esthétique. 4. L’influence de l’opéra
8 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en avril 1953 (avril 1953)
68 tances contre lesquelles il s’arc-boute de toutes ses forces. Sa poussée croît à la mesure de la contre-poussée qu’il provo
69 e lesquelles il s’arc-boute de toutes ses forces. Sa poussée croît à la mesure de la contre-poussée qu’il provoque. Si l’o
70 essons d’avoir peur, le fédéralisme européen perd sa seule raison d’être. Parlons donc d’autre chose, renversons quelques
71 rien. La conception européenne de l’homme et de ses libertés politiques et sociales n’a pas varié, que l’on sache, n’est
72 qu’elle domina jadis et qui retourne contre elle ses propres armes, n’est en aucune mesure améliorée. Ces trois grands fai
73 ront comme des enfants de chœur ce diplomate dans ses récentes conclusions : l’URSS ayant décidé de nous rassurer, l’Europe
74 re d’esprits à chercher le salut de l’Europe dans sa seule défense militaire, va se trouver rapidement neutralisé. Ceux qu
75 isation qu’elle a rendue mondiale ; affaiblie par sa division mais déjà parvenue à la veille de s’unir, — ce problème va n
76 de s’unir, — ce problème va nous apparaître dans sa plus nue réalité. Comment rendre à notre culture, libératrice plus qu
77 utre au monde des puissances ambiguës de l’homme, son pouvoir offensif de création et de rayonnement sur le monde ? Comment
9 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aller et retour (avril 1953)
78 représentée à leurs yeux par le plan Marshall et ses suites ; « l’arrogance de Washington », confirmée à leurs yeux par le
79 dernier à se rallier au régime qui devait assurer son essor et sa longue primauté dans l’Union. C’est donc précisément dans
80 rallier au régime qui devait assurer son essor et sa longue primauté dans l’Union. C’est donc précisément dans la presse d
81 rticles discutant le projet d’union et démontrant ses avantages. Ces écrits réunis sous un nom bientôt illustre : The Feder
82 es, les a toutes, à des degrés divers, soumises à son empire par ses armes et ses négociations, par la force et par la frau
83 s, à des degrés divers, soumises à son empire par ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afrique,
84 és divers, soumises à son empire par ses armes et ses négociations, par la force et par la fraude. L’Afrique, l’Asie, l’Amé
85 sie, l’Amérique, sont successivement tombées sous sa domination. La supériorité que l’Europe a depuis si longtemps conserv
86 s, et à croire le reste du genre humain créé pour son utilité. Des hommes, admirés comme de grands philosophes, ont positiv
87 e grands philosophes, ont positivement attribué à ses habitants une supériorité physique, et ont sérieusement assuré que to
10 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en juin 1953 (mai-juin 1953)
88 aque nation pouvait surmonter à elle seule toutes ses difficultés, pourquoi parlerait-on d’unir l’Europe ? Trop de gens pos
89 e comptes à rendre qu’à elle-même, c’est-à-dire à ses députés, ceux-ci à leurs électeurs, et ces derniers à leurs intérêts
90 t civilisés ; une Allemagne amputée d’un quart de sa population, encombrée de 12 millions de réfugiés, dévastée et désarmé
91 ne flaque d’alcool, comme ose l’écrire du haut de son prix Nobel le courageux François Mauriac. Mais la raison dernière de
92 députés : l’Europe unie. (Et par exemple, une de ses conditions : la CED.) Notre « Utopie » d’il y a cinq ans seulement, d
93 etée, presque sans examen. La Haute Autorité voit son fonctionnement enrayé ou vidé par des cartels. Les nations décident d
94 lors ? La France, ayant refusé l’Europe au nom de ses colonies, perd ses colonies. L’Italie ayant refusé l’Europe par la fa
95 yant refusé l’Europe au nom de ses colonies, perd ses colonies. L’Italie ayant refusé l’Europe par la faute des néo-fascist
96 nonçaient l’Europe « impérialiste », profitent de son désastre pour s’emparer de l’Asie : nous lui serons livrés par surcro
97 s civiles ou troubles sociaux suffisent à motiver son occupation par l’un ou l’autre empire, ou par les deux, avec ou sans
11 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en août 1953 : Lettre aux Six (juillet-août 1953)
98 ties traitantes. Il ne s’agit donc pas de poser à son propos une espèce de « question de confiance » : ou bien l’accepter t
99 et l’autre sur les chances de ratification. De là ses défauts évidents : des députés ne sauraient proposer qu’un gouverneme
100 ès semblable à ce que vous auriez écarté. 3. Dans ses grandes lignes, le Projet prévoit un Parlement élu et un exécutif don
101 l’Europe fédérée, quand ils seront convaincus de ses fins pacifiques, le comment suivra facilement. Le préambule et l’idée
102 able d’assurer l’indépendance et la prospérité de ses habitants. Le vrai danger qui doit nous fédérer ne vient pas des Russ
103 sera pas un super-État unifié et centralisé, car son génie s’appelle diversité. Elle ne sera pas non plus une Sainte-Allia
104 animité des exemples connus. De toute la force de ses traditions, mariant la liberté et l’efficacité, elle tend vers la féd
105 aix dans le reste du monde, l’ayant rétablie dans son sein. 5. Une telle fédération ne suppose pas « l’abandon de nos souve
106 ier, que ce soit dans cette vue : afin de ménager son avenir fédéral. D’une part, il peut être opportun d’en retirer (pour
107 y a cinq siècles exactement, avait cessé de vivre son grand rôle historique dès l’an 1204, où l’armée des croisés pilla sa
108 rique dès l’an 1204, où l’armée des croisés pilla sa capitale et viola son sanctuaire. Chute immense, dont la cause direct
109 où l’armée des croisés pilla sa capitale et viola son sanctuaire. Chute immense, dont la cause directe fut le refus d’un sa
12 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Perspectives du CEC (juillet octobre 1953)
110 tique, de l’économie et de la culture. Et c’était sa section culturelle qui avait été chargée d’écrire et de présenter le
111 , à la fois par le nombre des participants et par son objet unique et immédiat : hâter la ratification d’un Statut de Commu
112 spirituel et culturel de l’Europe considérée dans son unité historique, et les moyens d’exprimer cette unité en termes cont
113 ensemble, le rôle du CEC, et comment apparaissent ses perspectives nouvelles ? La fonction propre du CEC Le second co
114 ongrès de La Haye fut donc strictement politique. Son motto semblait être : la parole est aux actes ! Il ne recherchait poi
115 idéologiques. La chute de ces barrières suppose à son tour l’existence, le rayonnement et la force d’attraction d’une idée
116 moins utile au CEC qu’au Conseil de l’Europe et à ses commissions, secrétariat et comités d’experts : il leur appartient, c
117 gagées par cette réflexion. L’institution reprend ses droits et ses devoirs quand s’éteignent les projecteurs concentrés su
118 te réflexion. L’institution reprend ses droits et ses devoirs quand s’éteignent les projecteurs concentrés sur la table des
119 une mission générale, certes trop ambitieuse pour ses moyens actuels, qui est de porter, maintenir et animer l’idéal de l’E
120 eu de ralliement des esprits qui pensent l’union, ses conditions et ses effets, qui essaient de voir plus loin que les buts
121 es esprits qui pensent l’union, ses conditions et ses effets, qui essaient de voir plus loin que les buts immédiats, qui ex
122 et mesurent, au-delà de l’Europe enfin « faite », ses chances et sa mission dans un monde où tout change. o. Rougemont
123 -delà de l’Europe enfin « faite », ses chances et sa mission dans un monde où tout change. o. Rougemont Denis de, « Pe
13 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une prise de conscience européenne (novembre-décembre 1953)
124 ns de faire connaître et d’illustrer, chacun dans sa sphère d’influence, les résultats de la réflexion des Six. De l’unité
125 ts issus d’Athènes, de Rome et du Proche-Orient ; son expansion dans le monde entier ; l’exportation pêle-mêle de nos idéau
126 ès énergiquement formulées par M. de Gasperi dans son discours introductif, qui nous a présenté le tableau cohérent de mesu
14 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales : trois questions, trois réponses (mai-juillet 1954)
127 a vie, par suite une conception de l’Europe et de son union propre à favoriser nos libertés. Non, si par politique on enten
128 plement l’action des politiciens d’aujourd’hui et ses péripéties, les querelles de partis, de nations ou de classes. Dans c
129 -privés chargés de servir la culture nationale et son expansion : ce sont les « Relations culturelles ». L’apport du Centre
130 ’est rendre à la culture la première condition de sa santé. — Et quelle serait selon vous la deuxième condition ? — Ce ser
131 bsence d’une conscience commune de l’Europe et de sa situation présente dans le monde. Comment combattre ce nationalisme q
132 a pas pour autant de poursuivre la réalisation de ses initiatives : il ne s’agit pas ici d’une querelle de priorité, mais e
133 e repère aux esprits qui méditent sur l’Europe et son union, et plus simplement leur donne des occasions de contact souvent
15 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Situation de l’Europe en mai 1954 : L’Europe bloquée (mai 1954)
134 yeux, l’union politique de l’Europe, c’est-à-dire sa fédération. La Russie à Berlin, ou l’Europe caricaturée Il était
135 nt sur l’ensemble du continent, les impératifs de son économie, et cette grande nostalgie de l’homme occidental, qui demand
136 beaucoup plus que la paix, qui demande un sens à sa vie, une direction à son espoir… Et cependant, si les rencontres de B
137 ix, qui demande un sens à sa vie, une direction à son espoir… Et cependant, si les rencontres de Berlin se sont soldées par
138 it vingt-cinq, à quoi s’ajouteraient la Russie et ses six satellites.) Cette grandiose alliance « démocratique » comprendra
139 ose qu’un cap de l’Asie ? Elle retrouverait ainsi sa juste place, dans une conception sainement géographique et matérialis
140 projet de CED et le projet de fédération qui est sa vraie base aient jamais été considérés comme monnaie d’échange éventu
141 arrière, l’Italie a décidé de poser la question à son Parlement, et des progrès minimes mais peut-être décisifs ont été enr
142 rent pas y participer (les Anglais) ; et qu’enfin son heure a sonné, si jamais signal clair fût donné par l’Histoire. L’
143 toute évidence, l’union de l’Europe, condition de sa force. (Notre opinion l’oublie, Molotov non.) L’offensive communiste
144 qui hélas « ne peut autrement », est acceptée par ses alliés, et ce serait peu : elle a lieu en Europe. Première victoire d
145 ère victoire du Kremlin. C’est Molotov qui impose son angle de vision. Pendant des mois, toute l’attention du monde va se c
146 Pendant des mois, l’Europe ne fera plus rien pour son union ; bien plus elle va laisser pourrir la CED, seule capable — à t
147 toutes les langues : « La France vient de perdre ses dernières divisions actives. Elle ne peut donc plus adhérer à l’allia
148 nouveau prétexte à la démission de l’Europe. Dans son premier discours à Genève, Zhou Enlai déclarait en substance : — Bas
149 tion belliciste » toute tentative de résistance à son emprise. Annexer l’Indochine à l’empire communiste serait un moyen de
150 tout le Sud-Est de l’Asie devrait comprendre que son élan irrépressible vers l’indépendance nationale ne sera plus arrêté
151 êté par l’Europe, mais peut bien être détourné de ses fins par la Russie. L’Asie, donc, doit vouloir autant que nous, et au
152 ment français repousse demain la CED et avec elle ses suites et ses implications, la Communauté politique et son élargissem
153 repousse demain la CED et avec elle ses suites et ses implications, la Communauté politique et son élargissement rapide à t
154 s et ses implications, la Communauté politique et son élargissement rapide à toute l’Europe. Ainsi le sort de 330 millions
155 profonde révolte de l’Europe rendue consciente de sa vraie position pourrait nous sauver de Genève — ce Diên Biên Phu dipl
156 nt l’amitié d’un appel trop angoissé pour ménager ses termes. r. Rougemont Denis de, « Situation de l’Europe en mai 195
16 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux notes sur la souveraineté nationale (mai 1954)
157 ans soulever d’objections. Tout le monde sait que son régime politique est l’un des plus stables du monde, depuis plus d’un
158 ussée à la fois par la gauche, qui lui reprochait son respect excessif des souverainetés cantonales, et par la droite, qui
159 éfinie comme « la faculté, pour un État, d’agir à sa guise, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans les limites posées p
160 tat européen qui ait conservé la faculté d’agir à sa guise à l’extérieur, c’est-à-dire qui soit capable de déclarer la gue
161 de conclure la paix comme il l’entend, d’assurer sa prospérité sans plus dépendre de l’étranger, de se défendre plus de q
162 s des députés adversaires de la CED. Elle atteint son degré de virulence extrême dans les centaines de lettres cravachantes
163 ressivité frustrée, et surtout angoisse de perdre son identité. Elle a donc pris les caractères cliniques d’un complexe. D’
164 es grands empires, une souveraineté qui échappe à ses nations. 8. William Rappard, La Constitution fédérale de la Suisse
17 1954, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (octobre-novembre 1954)
165 e du step by step, du petit à petit l’oiseau fait son nid10, méthode qui évite d’agiter « inutilement » les esprits et les
166 raité, du traité lui-même, et des conséquences de son rejet. Or les militants européens croyaient avoir expliqué tout cela
167 a dans les faits qu’au jour où tout sera mûr pour sa naissance. Préparer cette maturation ; créer ses conditions là où ell
168 r sa naissance. Préparer cette maturation ; créer ses conditions là où elles n’existent pas ; les favoriser partout où elle
18 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Orienter les espoirs européens (décembre 1954-janvier 1955)
169 eront pas une action. ⁂ Une action se définit par son sens et par ses points d’application. On sait ce que nous visons. Mai
170 tion. ⁂ Une action se définit par son sens et par ses points d’application. On sait ce que nous visons. Mais quels sont nos
171 Le problème franco-allemand reste insoluble dans son plan. En revanche, il se transforme et se résout en un problème europ
172 culture. Nous attendrons, pour en dire davantage, son inauguration prévue pour ce printemps. u. Rougemont Denis de, « Or
19 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle de la recherche en Europe (décembre 1954-janvier 1955)
173 qu’il trouve, au lieu de l’apaiser, excite encore son appétit. Par où l’on voit que l’esprit de recherche n’est pas un inst
174 la vie, le monde et l’inconnu. Et c’est pourquoi sa faim était inextinguible. Seuls les très grands mystiques vont ainsi
175 ort sans fin ni cesse il est pourtant soutenu par sa foi dans la grâce. Il est donc un inquiet perpétuel, mais qui sait le
176 n inquiet perpétuel, mais qui sait les raisons de son inquiétude ; il sait qu’elle est normale, et non désespérée, puisqu’e
177 , et non désespérée, puisqu’elle est produite par sa foi, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’ho
178 qu’elle est produite par sa foi, c’est-à-dire par sa certitude. Prenons ensuite l’exemple de l’homme scientifique. Celui-c
179 cher d’un but toujours fuyant, il est soutenu par sa confiance en la raison et l’expérience vérifiante. La même exigence d
180 t final de notre effort technique, considéré dans son ensemble ? Déjà l’on nous fait entrevoir que les applications de l’én
181 cet homme libéré du travail, que va-t-il faire de ses loisirs, qui deviendront l’essentiel de sa vie ? Problème immense et
182 re de ses loisirs, qui deviendront l’essentiel de sa vie ? Problème immense et tout nouveau, qui viendra se substituer aux
183 urvie de l’Europe. C’est en effet la technique et son progrès constant qui a permis à notre continent, simple « cap de l’As
184 e dominer toute la Planète. C’est la technique et son progrès constant qui doit maintenir nos positions, devant la concurre
185 dépend de la recherche pure. Et celle-ci dépend à son tour de tout l’ensemble culturel et spirituel de notre civilisation.
186 les mains vides, je me dis ceci : cet homme tire sa puissance de la turbine, mais après tout ce n’est pas lui qui l’inven
187 ualité. Influencé par le piétisme, il pensait que sa science abstraite ne devait pas l’empêcher de se rendre utile aux hom
20 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Habeas Animam (été 1955)
188 agit dans les deux autres tiers non seulement par sa propagande et sa diplomatie, mais par la fascination de ses mythes et
189 x autres tiers non seulement par sa propagande et sa diplomatie, mais par la fascination de ses mythes et par la terreur m
190 ande et sa diplomatie, mais par la fascination de ses mythes et par la terreur même qu’il exerce. Dans les pays demeurés li
191 pus — qui est contestée au xxe siècle, mais déjà son identité, le droit de chaque homme à son âme, l’habeas animam comme l
192 ais déjà son identité, le droit de chaque homme à son âme, l’habeas animam comme l’a dit Ignazio Silone. La tyrannie possèd
193 ande partie de l’humanité n’est plus une utopie : ses moyens scientifiques existent, ils sont à l’œuvre sous nos yeux. S
194 nt contre elles les techniques qui avaient assuré sa puissance. Ceux qu’elle a exploités et opprimés retournent contre ell
195 idéaux de liberté et d’égalité qui avaient assuré son prestige. Les progrès de l’hygiène, répandus par les Européens, ont p
196 naturellement le monopole, cependant qu’elle voit ses valeurs fondamentales menacées, et ses positions économiques compromi
197 ’elle voit ses valeurs fondamentales menacées, et ses positions économiques compromises. Mais surtout, l’Europe se sent imp
198 l’Europe perdra tout cela, si elle persiste dans sa division en une vingtaine de petits États, cause principale de son pr
199 ne vingtaine de petits États, cause principale de son présent abaissement. Elle ne pourra survivre, et sauver la civilisati
200 ur le salut de l’Europe, d’autres le gagnent pour sa ruine. Nécessité de réveiller un sentiment commun des Européens
201 peut aborder maintenant d’une manière plus large sa vraie mission : devenir un lieu de ralliement et un foyer d’initiativ
202 cun devrait se charger d’une mission précise dans son milieu, en faveur de l’union européenne, et en prenant le Centre comm
203 ne de la culture serait de nature à modifier, par sa seule existence, le climat intellectuel et moral de l’Europe, en rest
204 . Elle se fera par des hommes qui comprennent que son destin dépend de leur action d’abord. Il faut que quelques-uns au moi
21 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Lever de rideau culturel ? (octobre 1955)
205 phiez toutes nos installations ! » — doit trouver son équivalent sur le plan de la culture et de la vie quotidienne. Tout e
206 s si l’URSS n’existait pas à nos frontières, avec ses deux-cents divisions. Si l’Europe doit s’unir pour survivre, c’est q
207 ir pour survivre, c’est qu’elle est affaiblie par ses propres barrières, qui paralysent non seulement sa défense, mais son
208 s propres barrières, qui paralysent non seulement sa défense, mais son essor social et culturel. C’est qu’elle est menacée
209 es, qui paralysent non seulement sa défense, mais son essor social et culturel. C’est qu’elle est menacée par la révolte de
210 ialogue qui n’aurait donc lieu qu’entre l’URSS et ses partisans, ou entre l’URSS et les sceptiques de l’Occident, ou enfin
22 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour les grands festivals de musique l’Europe est faite ! (octobre 1955)
211 itation lancée par le CEC, sur une proposition de son conseiller musical, Igor Markevitch, les directeurs d’une quinzaine d
212 la musique européenne, dans toute la richesse de ses diversités régionales et historiques, mais aussi dans toute la grande
213 historiques, mais aussi dans toute la grandeur de son unité fondamentale d’inspiration. Mais l’idéal ne prouve sa force que
214 ondamentale d’inspiration. Mais l’idéal ne prouve sa force que dans les réalisations auxquelles il donne naissance. Il doi
215 tés telles qu’elles sont, sans perdre pour autant son pouvoir d’entraînement au-delà de ces réalités. La dernière assemblée
216 écidée à élargir rapidement désormais le champ de ses activités, l’association a pris une série de décisions pratiques, ten
217 mps qu’à resserrer les liens professionnels entre ses membres. Ces mesures, dont nous donnerons quelques exemples, se répar
23 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi nous persévérons (décembre 1955)
218 ui flattent notre intelligentsia dans certains de ses préjugés et dans son désir de paix, à la faveur de sa double ignoranc
219 elligentsia dans certains de ses préjugés et dans son désir de paix, à la faveur de sa double ignorance des réalités russes
220 réjugés et dans son désir de paix, à la faveur de sa double ignorance des réalités russes et staliniennes (ou post-stalini
24 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aperçu historique des relations culturelles Europe-Russie (des débuts à la guerre de 1914) (décembre 1955)
221 à la réalité du peuple — indifférent et passif — ses structures dictatoriales et centralisées, tandis que le tsar (césar)
222 e l’histoire, et il apparaît que ce qu’on appelle sa réforme ne fut autre chose que la première révolution, dans le plein
223 ne fois de plus, reçoit d’ailleurs, et d’en haut, sa culture. Le tsar coupa lui-même les longues barbes patriarcales de s
224 coupa lui-même les longues barbes patriarcales de ses courtisans ; il ordonna à tous ses sujets, à l’exception des prêtres
225 atriarcales de ses courtisans ; il ordonna à tous ses sujets, à l’exception des prêtres et des paysans, de se raser le ment
226 tiques, auxquelles il prenait part lui-même et où son vieux précepteur Zotov, coiffé d’une mitre portant une effigie obscèn
227 chat. Rappelons que Pierre épouse la maîtresse de son favori, Martha Glück, fille d’un pasteur allemand, devenue fille à so
228 la syphilis. C’est en pensant à lui (assassin de son fils comme Ivan le Terrible l’avait été du sien) que Custine écrira s
229 Terrible l’avait été du sien) que Custine écrira sa phrase célèbre : « Le gouvernement russe est une monarchie absolue te
230 cette époque, et plus tard encore, non pas tant à son nouvel essor culturel, dont on ne sait pas encore grand-chose à l’étr
231 s territoriales, elle désire surtout s’approprier ses techniques, ses arts, ses connaissances ; il suscite en elle une curi
232 elle désire surtout s’approprier ses techniques, ses arts, ses connaissances ; il suscite en elle une curiosité plus ou mo
233 re surtout s’approprier ses techniques, ses arts, ses connaissances ; il suscite en elle une curiosité plus ou moins intell
234 e de l’Europe : À plus d’un égard, cet empire et sa capitale pouvaient être considérés comme de simples avant-postes de l
235 s de l’Occident, des avant-postes où certaines de ses splendeurs passées ont bénéficié d’une espèce de floraison posthume.
236 e à une époque où il s’étiolait complètement dans ses pays d’origine, la France et l’Italie ; ainsi s’épanouit à Saint-Péte
237 ouit à Saint-Pétersbourg une dernière fois, avant sa mort, la grande architecture occidentale ; ainsi Joukovski, Batiouchk
238 ouait que le français lui était plus familier que sa propre langue et s’en servait de préférence pour rédiger ses lettres
239 langue et s’en servait de préférence pour rédiger ses lettres d’amour, ses missives officielles et même les notes de ses ca
240 t de préférence pour rédiger ses lettres d’amour, ses missives officielles et même les notes de ses carnets intimes chaque
241 ur, ses missives officielles et même les notes de ses carnets intimes chaque fois qu’il s’agissait de mettre quelque clarté
242 culturels : l’Europe, non point la Moscovie, est son passé. Il est le légataire de ses trésors les plus précieux, de ses
243 Moscovie, est son passé. Il est le légataire de ses trésors les plus précieux, de ses souvenirs les plus nobles, de ses a
244 le légataire de ses trésors les plus précieux, de ses souvenirs les plus nobles, de ses amours les plus profondes. Sa missi
245 us précieux, de ses souvenirs les plus nobles, de ses amours les plus profondes. Sa mission consiste à faire de ce passé eu
246 es plus nobles, de ses amours les plus profondes. Sa mission consiste à faire de ce passé européen la patrie spirituelle d
247 mier grand écrivain russe. Grâce à lui, et malgré ses plaintes d’être né Russe, un certain équilibre s’établit entre l’infl
248 e l’Europe et qui précisément par là garantissent son unité. La renaissance russe (d’Alexandre Ier à Nicolas II) To
249 art, elle l’a continué, elle n’a rien désavoué de son héritage. La musique russe à partir de Glinka doit plus à la musique
250 réclamait l’idéologie nationaliste de certains de ses représentants les plus illustres. La peinture russe, même celle qui,
251 n occidentale moderne. La philosophie russe prend son point de départ dans Schelling et dans Hegel, la science ne saurait f
252 l’Occident n’est que la restitution à l’Europe de sa propre âme enrichie et comme rajeunie par l’apport neuf de la Russie.
253 e de toutes les idées développées par l’Europe. » Sa dernière espérance, Dostoïevski (Journal d’un écrivain) la place dans
254 place dans un messianisme russe, « mais qui puise sa force dans une foi profonde en la vocation européenne de la Russie. P
255 r la Sainte Moskwa. Déjà, Joseph de Maistre, dans ses Soirées de Saint-Pétersbourg, avait décrit la magnificence fantomatiq
256 cier de la Garde impériale, ami de Pouchkine mais son aîné de dix ans, Pierre Tchaadaïev, publia dans une revue de Moscou s
257 ierre Tchaadaïev, publia dans une revue de Moscou sa première Lettre philosophique où il mettait en doute la logique intér
258 ational de la Russie, et opposait avec mélancolie son passé obscur et fragmentaire à celui infiniment plus riche et plus gl
259 niment plus riche et plus glorieux de l’Occident. Ses vues sur l’avenir étant plutôt sombres, elles aussi, le tsar s’en ému
260 épréciaient l’œuvre de Pierre Ier, n’y voyant que son aspect destructeur, ce qui leur valut les foudres du camp adverse et
261  : « La logique de l’histoire, écrit-il, prononce sa sentence contre la vie spirituelle de l’Europe occidentale. » L’Europ
262 e occidentale. » L’Europe, qu’il découvre pendant son exil, lui paraît être « au bord de la perdition morale »16. Sa dénonc
263 paraît être « au bord de la perdition morale »16. Sa dénonciation de la bourgeoisie occidentale va devenir le grand thème
264 gique » (Berdiaev), une sorte de secte, possédant sa morale propre, très intransigeante, et groupant des hommes de toutes
265 un membre de l’intelligentsia, ce n’est pas tant sa qualité d’intellectuel (beaucoup de grands écrivains et savants n’en
266 écrivains et savants n’en font point partie) que son attitude d’opposition systématique à l’ensemble de la Russie officiel
267 ple, les partisans de Lamarck, étaient en butte à son mépris. Le philosophe le plus important du xix e siècle, Vladimir Sol
268 ontré comment le totalitarisme bolchévique plonge ses racines dans cette intelligentsia russe des années 1860-1870. Il défi
269 âche leur vie durant, et jusqu’à ce jour, grâce à son influence posthume et aussi à une certaine inertie de l’opinion, n’oc
25 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Que s’est-il passé à Genève ? (décembre 1955)
270 traitant des événements mondiaux… L’URSS aurait à sa disposition le réseau de radiodiffusion occidentale pendant des pério
271 e liberté dans le développement intérieur et dans ses relations avec les autres peuples. » M. Molotov cite à l’appui de ces
272 l’URSS, condense ce discours de M. Molotov (pour sa partie culturelle) en proposant de « faciliter l’échange de livres, j
26 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Propositions (décembre 1955)
273 capitalisme « bourgeois et impérialiste », et de son parti unique, nous serions obligés de nous récuser : rien de tel n’ex
274 soviétiques sur l’Europe. (Ce que chacun pense de ses portraits par l’autre. Faut-il favoriser ce genre littéraire ? Si oui
275 ant les problèmes de la musique contemporaine, et son rôle dans les sociétés d’aujourd’hui. B. Équipes mixtes de savants
276 r Picasso ou Paul Klee ; et que cette adhésion, à son tour, n’entraîne des conclusions politiques absurdes. C’est pourquoi
277 ’agirait de présenter celle-ci aux Européens dans son climat réel et dans ses perspectives spécifiques. (Sinon le dialogue
278 lle-ci aux Européens dans son climat réel et dans ses perspectives spécifiques. (Sinon le dialogue serait faussé, chacun se
279 une manière artificielle, guindée, non conforme à ses convictions.) Les échanges de films sont peut-être encore plus délica
280 une puissance de suggestion qui déborde largement son message explicite, et ménage un espace immense à la propagande non fo
281 nt jugés par chaque partie soit représentatifs de son mode de vie, soit typiques de ses recherches d’art et de technique. E
282 présentatifs de son mode de vie, soit typiques de ses recherches d’art et de technique. Enfin, nous insistons sur la nécess
283 suprême de l’URSS, lorsque celui-ci, au cours de sa seconde séance du 9 février 1955, a insisté dans une déclaration conn
27 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Relance européenne ? (février 1956)
284 une révolution d’ordre essentiellement politique. Ses partisans demandent l’élection au suffrage universel d’une Constituan
285 question européenne soit posée ouvertement, dans son ensemble, à tous les citoyens d’Europe, sous la forme d’un dilemme vi
286 clut, certes, aucune des trois autres (nonobstant ses affinités profondes avec la méthode fédéraliste), mais au contraire,
28 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une initiative des sénateurs belges (février 1956)
287 u programme culturel du Conseil de l’Europe et de son comité des experts culturels, de l’Union de l’Europe occidentale, voi
29 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). À pied d’œuvre (avril-mai 1956)
288 l’unité profonde de l’Europe et de la richesse de ses diversités. Et la résolution culturelle, adoptée par le congrès, pré
289 directives initiales, le CEC s’est intéressé dès ses débuts au domaine de l’Éducation populaire. Une série de rencontres e
290 ucation populaire, rattaché au CEC, bien qu’ayant son secrétariat à Bergen, en Hollande. En outre, on trouvera dans la plup
291 nd public voit très mal le problème éducatif dans son ensemble et dans ses contextes sociaux et politiques. Il en vient à s
292 al le problème éducatif dans son ensemble et dans ses contextes sociaux et politiques. Il en vient à s’imaginer que l’École
293 quante ans d’âge (comme le nationalisme !) et que son insuffisance éducative est attestée, entre autres, par l’apparition s
294 e (ou adult education) qui essaient de subvenir à ses carences. Il était nécessaire de rappeler succinctement ces données g
295 tenant compte du fait qu’elle est la première de son espèce. at. Rougemont Denis de, « À pied d’œuvre », Bulletin du Ce
30 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Former des Européens (avril-mai 1956)
296 onformismes, pour le mettre en mesure de réaliser sa vocation unique. Au lieu de le forcer à devenir comme les autres, on
297 à devenir « lui-même ». Au lieu de le diriger dès sa naissance dans la voie tracée par ses astres et par les règles de sa
298 diriger dès sa naissance dans la voie tracée par ses astres et par les règles de sa caste, on le prépare à courir son aven
299 a voie tracée par ses astres et par les règles de sa caste, on le prépare à courir son aventure. Au lieu d’initiation, on
300 ar les règles de sa caste, on le prépare à courir son aventure. Au lieu d’initiation, on parle d’initiative. En résumé : à
301 yser, puis se reformer synthétiquement chacune de son côté, et finalement s’exagérer jusqu’à la caricature de ce qu’elles é
302 ice, même pas l’élève le plus ignare, car il voit son ignorance acceptée comme la norme ! Quant aux plus intelligents, ils
303 lisation dirigée par l’État. L’élève qui a réussi ses épreuves de sortie (après dix ans d’école) peut entrer dans un des 80
304 et 67 % à la spécialisation. Quelques jours après ses examens finaux, l’étudiant se voit assigner par l’État un poste de tr
305 ns de la collectivité interprétés par le Parti et son État, qui déterminent l’éducation, ou pour mieux dire, le dressage ut
306 lui la personne qu’il peut devenir s’il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir. Le former, c’est lui co
307 urelle, politique et sociale) au sein de laquelle sa vocation s’exercera. Trop de liberté sans effort, trop d’effort impos
308 ulte que toute éducation pour la liberté manquera son but si elle n’est pas en même temps et du même mouvement une éducatio
309 e homme plus de liberté que d’occasions d’exercer ses responsabilités. Nous dirons donc, pour rester dans le concret, que l
310 atomiques sur le temps, menacent de toutes parts sa liberté, sa prospérité et sa vie même… Et il est vrai que toutes ces
311 ur le temps, menacent de toutes parts sa liberté, sa prospérité et sa vie même… Et il est vrai que toutes ces choses — rée
312 cent de toutes parts sa liberté, sa prospérité et sa vie même… Et il est vrai que toutes ces choses — réelles ou mythiques
313 e passent loin de lui, il ne peut les comprendre, son sens critique reste sans prises sur elles. Comment détecter leur acti
314 ises sur elles. Comment détecter leur action dans son existence quotidienne, comment la vérifier et la combattre dans le mi
315 hasard il constate leur présence dans le rayon de sa vie concrète — mettons l’action des communistes dans sa commune, une
316 concrète — mettons l’action des communistes dans sa commune, une augmentation du chômage, un ordre de mobilisation — il a
317 ’il redoutait, ou qu’il souhaitait, sur la foi de son journal et de ses principes. Mais voici qu’on lui demande de voter po
318 qu’il souhaitait, sur la foi de son journal et de ses principes. Mais voici qu’on lui demande de voter pour un candidat inc
319 u ce milieu, il votera gauche ou droite au nom de ses origines ou contre elles — alors qu’il s’agit d’élire un député qui d
320 ux, qui lui échappent d’ailleurs tout autant qu’à son électeur de hasard ou de tradition périmée. Voilà notre démocratie.
321 uel il vit, et dans lequel il se prépare à courir son aventure individuelle. Elle devrait lui enseigner : — d’où vient ce m
322 r : — d’où vient ce monde et comment s’est formée sa civilisation ; — ce que sont les forces principales qui le dominent,
323 rs ou les rêves qui le guident et qui déterminent ses structures économiques et politiques ; — comment ces forces se manife
324 — comment ces forces se manifestent ou agissent à son échelle, dans le milieu qu’il connaît ou qu’il voudrait connaître ; —
325 ou réagir, sur quels points, avec quels moyens à sa portée, ou qu’il pourrait aider à développer. Pourquoi l’Europe ?
326 ui qui consiste à intégrer le jeune individu dans sa communauté ou ses communautés locales. Car celui qui aura pris consci
327 intégrer le jeune individu dans sa communauté ou ses communautés locales. Car celui qui aura pris conscience de ce qu’il p
328 aura pris conscience de ce qu’il peut faire dans son rayon découvrira bientôt, en agissant, les liens qui unissent son exi
329 rira bientôt, en agissant, les liens qui unissent son existence de tous les jours à des réseaux de forces et d’intérêts, à
330 roche en proche, il comprendra par expérience que son sort et celui de ses voisins dépendent du sort de tout l’ensemble eur
331 omprendra par expérience que son sort et celui de ses voisins dépendent du sort de tout l’ensemble européen, au sein duquel
332 s deviennent visibles. Il pourra prendre enfin, à son échelle, des décisions qui auront un sens, un prolongement possible a
333 ront un sens, un prolongement possible au-delà de son horizon. Découvrant où il peut agir, il agira et entraînera les autre
334 e, on ne peut les attendre de l’École, à aucun de ses trois degrés. Les programmes sont déjà surchargés. Les « matières » n
31 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Ce n’est pas au pied du mur… (juin-juillet 1956)
335 nt pour la première fois notre Villa Moynier dans son grand parc, commencent par admirer le lac et le Mont-Blanc, si magnif
336 ration ; chacun nous a laissé, aussitôt dispersé, son programme « pour exécution immédiate ». Réunir par exemple, à deux re
337 diffusé 160 000 exemplaires, en trois langues, de sa brochure Saison 1956. Notre service de presse APEA a fait paraître 17
32 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Prix européen de littérature n’a pas été donné en 1956 (juin-juillet 1956)
338 n. Quoique divisé, le Prix atteignit parfaitement ses objectifs : il révéla deux talents neufs, permit la traduction des de
339 à soumise à la Communauté qui en décidera lors de sa prochaine assemblée générale, cet automne. ax. Rougemont Denis de,
33 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). François Fontaine, La nation frein (juin-juillet 1956)
340 e — « rira bien qui bougera le dernier ! » serait sa devise — ce petit livre incisif traduit le grand défi que nous adress
341 res aujourd’hui), enfin il doit porter : modifier son lecteur, brusquer ses préjugés tout en le séduisant. On voudrait cite
342 n il doit porter : modifier son lecteur, brusquer ses préjugés tout en le séduisant. On voudrait citer vingt passages d’une
343 la Voltaire. Mais aussi, cette page décisive dans sa lucide simplicité : La mesure de l’homme moderne est devenue le cont
344 ineur extrait le charbon, que le paysan moissonne son blé. Ils s’en moquent, soit. Chacun d’eux veut seulement pour lui la
34 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Bureau européen de l’éducation populaire (août-septembre 1956)
345 reau fonctionne depuis 1954. Affilié au CEC, il a son siège à Bergen (Hollande) et ses propres statuts. Buts généraux : ai
346 lié au CEC, il a son siège à Bergen (Hollande) et ses propres statuts. Buts généraux : aider les organisations de tout typ
347 organise des voyages et séjours à l’étranger pour ses usagers et pour des conférenciers ; il envoie sur demande la document
35 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Prix européen de littérature : guildes et clubs du livre (août-septembre 1956)
348 er allemand, totalement inconnu jusqu’alors, pour son roman Kimmerische Fahrt, et Czesław Miłosz, poète polonais, déjà célè
349 Czesław Miłosz, poète polonais, déjà célèbre dans son pays, mais récemment réfugié à l’Ouest, où son nom était encore ignor
350 ns son pays, mais récemment réfugié à l’Ouest, où son nom était encore ignoré, pour son récit du siège de Varsovie en 1944,
351 é à l’Ouest, où son nom était encore ignoré, pour son récit du siège de Varsovie en 1944, intitulé La Prise du pouvoir. Ces
36 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouvelles culturelles européennes (août-septembre 1956)
352 tre, c’est de ne pas faire suffisamment connaître ses réalisations. Ce bulletin de presse voudrait y remédier. Mais les rés
37 1956, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe s’inscrit dans les faits [Introduction] (novembre 1956)
353 rochure à lui tendre sans hésiter pour répondre à son intérêt. Dans nos archives, sans doute, quelques centaines d’épaisses
354 érative cette union qu’on vient de voir possible. Sa nécessité est inscrite dans les faits. Il s’agit qu’elle s’inscrive m
355 solution : jugez. ⁂ L’ouvrage était tout près de sa mise au point finale lorsque la catastrophe « qui n’a de nom dans auc
38 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Au seuil d’une année décisive (février 1957)
356 evons faire l’Europe parce que la souveraineté de ses nations n’est qu’un mythe et que, dès lors, l’indépendance du contine
357 tout. Et ceux qui se croyaient sûrs de recueillir ses dépouilles, au nom de l’Avenir et d’une Histoire fatale, ce sont ceux
358 ée par l’arrogance d’une certaine barbarie et par ses prétentions à représenter la « fatalité historique ». Plus que jamais
359 ffirmer la mission de l’Europe, l’universalité de son message32. Plus que jamais informer l’opinion, former des cadres resp
360 péens. Voilà pourquoi le CEC vient de reprendre à sa charge les expériences-pilotes d’éducation et de formation des cadres
361 ire ou à reprendre à la base ; elle attend encore sa « relance ». L’opinion bouge, la jeunesse bouge, le danger croît, mai
39 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aux racines de l’Europe de demain (avril 1957)
362 vec les aînés qui s’y connaissent, ou à lire pour son compte des ouvrages qui le rendent capable de repenser ou de critique
363 de critiquer les vérités reçues sur l’histoire de son propre pays. Lorsqu’il aborde ces débats — et 99 fois sur 100, il n’a
364 déjà reçu l’empreinte du parti pris nationaliste. Son siège est fait, ses préjugés sont acquis. Il interprétera tout selon
365 e du parti pris nationaliste. Son siège est fait, ses préjugés sont acquis. Il interprétera tout selon ses souvenirs scolai
366 préjugés sont acquis. Il interprétera tout selon ses souvenirs scolaires, devenus pour lui seconde nature, et qui lui semb
367 nation dans laquelle il est né et les manuels de son enfance, il se dira contre la CED par crainte de « l’Allemagne éterne
368 mmonwealth, ou de la neutralité traditionnelle de son pays, ou d’on ne sait quels « ennemis héréditaires » qui ont cessé de
40 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La Suisse et l’Europe après 1945 (avril 1957)
369 t physiquement intacte, et plus prospère que tous ses voisins. Sa neutralité l’a sauvée. De nombreuses institutions interna
370 t intacte, et plus prospère que tous ses voisins. Sa neutralité l’a sauvée. De nombreuses institutions internationales vie
371 . L’Organisation des Nations unies (ONU) inaugure son siège européen à Genève, dans le palais bâti pour la Société des Nati
372 égiée, mais qui ne peut se prolonger longtemps si ses voisins ne se relèvent pas des ruines de la guerre. 2. L’Europe dé
373 e, divisée, privée d’une politique commune à tous ses États, soumise à l’influence des États-Unis dans sa partie ouest et d
374 États, soumise à l’influence des États-Unis dans sa partie ouest et de l’URSS dans sa partie est. Elle est menacée de per
375 États-Unis dans sa partie ouest et de l’URSS dans sa partie est. Elle est menacée de perdre son indépendance. 3. L’idée
376 SS dans sa partie est. Elle est menacée de perdre son indépendance. 3. L’idée d’union européenne fait son chemin Pour
377 ndépendance. 3. L’idée d’union européenne fait son chemin Pour réagir contre les dangers nés des divisions du contine
378 uisse résister aux pressions extérieures, assurer son indépendance politique et retrouver sa prospérité économique. Si l’Eu
379 , assurer son indépendance politique et retrouver sa prospérité économique. Si l’Europe s’unissait, disent-ils, elle forme
380 défendre seul, et qu’aucun ne peut plus vivre de ses seules ressources. La solidarité des nations est une nécessité vitale
381 uchés directs sur la mer. Une large proportion de ses échanges commerciaux se fait avec ses voisins européens. La Suisse dé
382 oportion de ses échanges commerciaux se fait avec ses voisins européens. La Suisse dépend donc de l’ensemble de l’Europe po
383 Suisse dépend donc de l’ensemble de l’Europe pour sa prospérité économique. Elle en dépendrait aussi pour sa défense contr
384 spérité économique. Elle en dépendrait aussi pour sa défense contre une éventuelle attaque atomique venant de l’Est. Mais
385 t d’être entraînée dans une politique contraire à son statut de neutralité. Cependant, les nécessités économiques poussent
386 ’Ouest du continent. La Suisse observe fidèlement son devoir de neutralité. Mais cette neutralité a été reconnue « dans les
387 en zones d’influences. L’Europe est appauvrie par ses divisions douanières et par la perte de nombreuses colonies. 3. L’idé
388 coopère aux institutions économiques européennes. Ses intérêts propres sont inséparables de ceux de l’Europe entière. Qu
41 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe [Commentaires] (mai 1957)
389 roblèmes ? dira l’amateur qui se contente bien de son plaisir. Qu’il songe pendant quelques instants à la nouveauté même de
390 oniens », mais Bayreuth, par la seule histoire de son festival « consacré » prédispose au frisson wagnérien. Il est bien na
391 s qu’ils s’efforcent tous d’observer, chacun pour son compte, et qu’ils voudraient défendre et maintenir en commun. D’autre
392 uropéen », l’autre a des craintes (bizarres) pour son indépendance, un troisième est encore un peu jeune, etc. L’Associatio
393 iée à l’Europe non seulement historiquement, dans sa genèse, mais encore essentiellement dans sa nature, étant née du comp
394 dans sa genèse, mais encore essentiellement dans sa nature, étant née du complexe physico-spirituel qui a formé l’homme e
395 part que s’occuper de l’Europe et spécialement de sa culture, suppose que l’on s’occupe de la musique ; et d’autre part, q
396 nie abstraite, ou au contraire de s’enfermer dans son autonomie locale. C’est en somme le problème que posait, dans le doma
397 n visage propre à chaque festival sans renoncer à son caractère international, est le souci normal de toute entreprise euro
42 1957, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Promesses du Marché commun [Avant-propos] (décembre 1957)
398 ésentons aujourd’hui vient donc très exactement à son heure. Elle succède à un court précis du Marché commun et de l’Eurato
43 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le Centre européen de la culture : ce qu’il fait — d’où il vient — où il va (février 1958)
399 édent. Pour le reste, voici l’histoire, réduite à sa chronologie sans commentaires. Réalisations 1949. Au mois de fé
400 nt européen. Salvador de Madariaga la préside, et ses trois commissions sont dirigées par le recteur de la Sorbonne, Jean S
401 n de l’éducation populaire et première réunion de son exécutif. — Première réunion du Club européen, en vue de la création
402 pas entreprises ailleurs si le Centre lui-même, à ses risques et périls, ne tentait de les assumer. Ce qui pouvait être réa
403 projets, pour la plupart réalisés. Certes, toutes ses fusées ne sont pas parties du premier coup : mais on sait aujourd’hui
404 s meilleures familles de l’Occident. Certaines de ses initiatives incontestables lui ont échappé une fois réalisées, et gra
405 nte à l’échelle européenne 36. Et si l’on compare ses activités passées et présentes avec celles qu’avaient prévues le cong
406 e sous la pression constante d’idéologies nées de ses œuvres mais qui lui opposent désormais un visage méconnaissable et pa
407 is hostile, l’Europe reste sans voix pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans le monde actuel. Il y a plus. Les
408 ste sans voix pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans le monde actuel. Il y a plus. Les difficultés immenses
409 se présentent au nom de l’Europe entière, sûre de sa vocation, donc ouverte à l’avenir. ⁂ Telles sont les perspectives imm
410 et nos publications (abonnements et ventes). 36. Son Bureau d’études (ouvert en février 1949) ayant précédé de six mois l’
44 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation européenne (février 1958)
411 on populaire, rattaché au CEC mais autonome. Il a son siège à Bergen, en Hollande. Sous la direction de MM. Guermonprez et
412 voie de dépeuplement, voir si l’on peut donner à ses habitants une notion réaliste des possibilités de développement de le
413 r en tirer les conclusions immédiates et préparer sa publication. Aire-sur-Adour (au sud de Bordeaux, France) Obje
414 nstitut d’économie régionale du Sud-Ouest, et par ses étudiants. Deux journées d’étude ont marqué le départ de l’enquête, s
415 ope, l’Europe dans le monde, l’Idée européenne et son évolution. La firme spécialisée IVAC, de Bruxelles, réalisera les tro
45 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pool européen d’éditeurs (février 1958)
416 e la culture sera le siège de l’association et de son secrétariat. Afin de faciliter la publication et la traduction imméd
417 bre 1956 à Genève, a élaboré le plan du pool dans ses grandes lignes. Une deuxième réunion en mai 1957 groupait déjà les di
418 en huit langues, dès la fin de 1958. Certains de ses volumes pourront également être publiés aux USA par les soins d’édite
46 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le bulletin du Centre (février 1958)
419 été unanimes à saluer la valeur de cet exposé et son opportunité. Pour 1958, le programme des numéros spéciaux du bulletin
47 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La méthode culturelle, ou l’Europe par l’éducation des Européens (mai 1958)
420 re, il le doit à ce quelque chose que l’esprit de ses habitants a pu surimposer à ses données physiques pour en tirer une é
421 e que l’esprit de ses habitants a pu surimposer à ses données physiques pour en tirer une énergie insoupçonnée. L’Europe es
422 désignerons par E, et qui est égale au produit de sa masse (étendue, matières premières, population, etc. soit m), par une
423 e Ayant en vue l’union de l’Europe, condition de son rayonnement énergétique sur la Planète, quelques dizaines d’intellect
424 uons, nous ne dirons pas que cette méthode a fait ses preuves, car il faut une génération pour vérifier les résultats d’une
425 . 2. On ne peut pas faire l’Europe sans l’aide de sa culture, ce serait vouloir la faire sans ce qui la définit : il s’agi
426 a définit : il s’agit donc de rendre à la culture sa fonction créatrice dans notre société, et de la libérer tout d’abord
427 uisqu’il tient avant tout, en tant qu’Européen, à sa différence personnelle : et c’est en cela seulement que nous nous res
428 s qui comptent vraiment, et de situer l’Europe et ses problèmes dans le grand jeu mondial des forces de l’époque, de manièr
429 royauté à la suite de deux guerres provoquées par ses propres nationalismes. — Le nationalisme s’opposant à notre union, m
430 rabe et de Bandung). — L’Europe mise au défi dans son ensemble par les grands empires et les grandes unions qui se sont dre
431 montrant incapable de relever le défi à cause de sa division en petits États soi-disant « souverains » (exemple de la cri
432 art de la population européenne à l’Est, qui dans sa grande majorité souhaite sa libération, c’est-à-dire son retour à l’O
433 nne à l’Est, qui dans sa grande majorité souhaite sa libération, c’est-à-dire son retour à l’Occident moderne (et non pas
434 nde majorité souhaite sa libération, c’est-à-dire son retour à l’Occident moderne (et non pas à la féodalité). — La réalité
435 de ce bulletin connaissent l’effort du CEC, avec ses séminaires de recherches, ses associations professionnelles, ses expé
436 effort du CEC, avec ses séminaires de recherches, ses associations professionnelles, ses expériences-pilotes d’éducation eu
437 de recherches, ses associations professionnelles, ses expériences-pilotes d’éducation européenne, ses publications, plans d
438 , ses expériences-pilotes d’éducation européenne, ses publications, plans de causeries et brochures, ses services d’article
439 es publications, plans de causeries et brochures, ses services d’articles, de documentation et de conférences. On connaît é
440 illeurs atouts de l’Europe sont ceux que lui crée sa culture. Mais il s’en faut de beaucoup que les détenteurs actuels des
48 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Un essai de synthèse (mai 1958)
441 ppression d’une des réalités antinomiques, ni par son triomphe isolé. jacobins et réactionnaires, unitaires et séparatistes
442 e siècle, que Marx fut le premier à dépasser par son application de la dialectique aux faits sociaux, tandis que Kierkegaa
443 péen qui est celui de notre Centre et qui inspire sa méthode, quel intérêt éducatif et culturel présentent les trois autre
444 e salut public Désunion de l’Europe, union de ses adversaires : ces deux grands faits dominent la situation à laquelle
445 se renforce. Notre culture reprend conscience de ses pouvoirs et rayonne dans le monde entier. Mais tout peut être comprom
49 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une université européenne [Introduction] (juillet 1958)
446 -dire dans une situation à la fois claire quant à ses données et incertaine quant à son issue, qui ne dépend de vous qu’en
447 claire quant à ses données et incertaine quant à son issue, qui ne dépend de vous qu’en partie, mais cette partie vous int
448 incipe à illustrer : on ne fera pas l’Europe sans sa culture, car ce serait faire l’Europe sans ce qui la définit ; ce ser
449 gnée pour rapporter sur cet objet devait remettre ses propositions le 1er juillet aux Conseils des ministres. Nous ignorons
450 upe ici réuni ? Vous avez devant vous la liste de ses membres et leurs titres. Elle dit assez ce que les instances européen
50 1958, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La création d’un Centre européen d’enseignement postuniversitaire (juillet 1958)
451 et conçue selon la formule classique, avec toutes ses facultés, son corps professoral et ses diplômes ne paraît ni souhaita
452 n la formule classique, avec toutes ses facultés, son corps professoral et ses diplômes ne paraît ni souhaitable, ni sérieu
453 vec toutes ses facultés, son corps professoral et ses diplômes ne paraît ni souhaitable, ni sérieusement souhaitée. b) Cepe
454 autant de la culture générale du chercheur que de sa spécialisation exclusive, et sans perdre de vue la nécessité d’intégr
455 ans une conception globale de notre société et de son évolution. Nécessité d’instituts techniques 4. Les écoles supér
456 itiatives dispersées. Ils auront à assurer chacun son propre financement. Et ils se fixeront en des points différents de l’
51 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Éducation et loisirs : les mass médias (mai 1959)
457 a vulgarisation de la culture ne peut qu’abaisser son niveau. Je n’en crois rien, et je ne partage nullement le pessimisme
458 imer pour des raisons qui ont peu de rapport avec ses grands mérites scientifiques, plutôt que d’ignorer jusqu’à son nom, e
459 rites scientifiques, plutôt que d’ignorer jusqu’à son nom, et d’épuiser toutes ses facultés d’admiration en acclamant quelq
460 ue d’ignorer jusqu’à son nom, et d’épuiser toutes ses facultés d’admiration en acclamant quelques champions de catch ou péd
52 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Editeuropa (septembre 1959)
461 réveillant dans chacun de nos peuples le sens de son appartenance à un ensemble humain et spirituel qui dépasse largement
462 avec l’avenir même de l’Europe, c’est-à-dire avec son union. De fait, la cause européenne a marqué des progrès immenses, de
463 passer le cadre national : or il manque en partie son but s’il n’est lu que dans un seul pays, en une seule langue. Le prob
464 on début de solution. Mais si l’idée s’impose par sa simplicité autant que par sa nouveauté, il n’en va pas de même de son
465 l’idée s’impose par sa simplicité autant que par sa nouveauté, il n’en va pas de même de son exécution. Il s’agit en effe
466 t que par sa nouveauté, il n’en va pas de même de son exécution. Il s’agit en effet de choisir ou de faire écrire des manus
467 ion, celle-ci n’a pas de raison de l’inclure dans sa collection. En revanche, tel autre livre peut paraître important ou u
53 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Henri Brugmans, Les Origines de la civilisation européenne (septembre 1959)
468 de conscience du groupe humain, qui le prépare à sa mission présente « en l’émancipant de ses complexes ». Dans cette vue
469 répare à sa mission présente « en l’émancipant de ses complexes ». Dans cette vue de l’histoire, l’objectivité pure ne mène
470 Est-il permis de séparer le phénomène national de son contexte général et de l’isoler comme s’il était le phénomène détermi
471 stions ; il établit que l’Europe est antérieure à ses nations (qu’elle seule explique et non l’inverse), et il formule les
472 ent dynamique, (l’Europe) réinterprète sans cesse ses grandes autorités traditionnelles. Les variations de son histoire ne
473 ndes autorités traditionnelles. Les variations de son histoire ne s’expliquent que par un fond commun… Qui veut écrire l’hi
474 agandes que l’on sait), vient d’être replacé dans sa plus juste perspective par G. de Reynold ; et il distingue plus soign
475 e hébraïque de celui du christianisme. C’est avec sa deuxième partie, les Expériences communes, que Brugmans aborde vraime
54 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Heinz Gollwitzer, Europabild und Europagedanke (septembre 1959)
476 volution et du romantisme, déborde nécessairement son « objet » scientifique. En fait, Gollwitzer nous donne ici le plus pé
477 lus convaincant, moins discutable que Gollwitzer. Sa manière de situer chaque auteur dans le contexte historique, religieu
478 si c’est bien plus encore qu’il n’annonçait dans son titre et dans son sous-titre. L’ouvrage de Gollwitzer me paraît vérit
479 s encore qu’il n’annonçait dans son titre et dans son sous-titre. L’ouvrage de Gollwitzer me paraît véritablement fondament
480 en sais pas de plus reliable comme dit l’anglais. Sa traduction en France surtout, mais aussi en Angleterre, en Italie et
55 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Carlo Curcio, Europa, Storia di un’idea (septembre 1959)
481 tants de la fédération européenne, mais aussi par ses adversaires ; que l’on souhaite voir traduit bientôt dans toutes nos
482 près tant d’autres, une histoire de l’Europe dans ses réalités politiques ou économiques. Il entend seulement nous donner u
483 un instrument de travail sans nul doute unique en son genre. Mais comme tel, on souhaiterait de le voir amélioré dans ses é
484 mme tel, on souhaiterait de le voir amélioré dans ses éditions subséquentes, sur deux points de méthode qui ont leur import
485 s que cela. Elle s’élève tout naturellement, dans ses conclusions, à la hauteur d’un manifeste européen : « Le jour où il n
56 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Luis Diez del Corral, El rapto de Europa (septembre 1959)
486 ussi, directement ou indirectement, la plupart de ses propres malheurs. » Elle a créé l’idée de l’humanité, de l’universali
487 é l’idée de l’humanité, de l’universalisme, et en son nom, elle a donné au monde tout ce qu’elle inventait pour elle-même.
488 ce qu’elle inventait pour elle-même. Elle a donné son nationalisme, son idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, s
489 it pour elle-même. Elle a donné son nationalisme, son idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sa science, son hyg
490 idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sa science, son hygiène, sa technique, son capitalisme et son marxisme.
491 t des peuples à disposer d’eux-mêmes, sa science, son hygiène, sa technique, son capitalisme et son marxisme. Elle a fait u
492 à disposer d’eux-mêmes, sa science, son hygiène, sa technique, son capitalisme et son marxisme. Elle a fait une immense p
493 eux-mêmes, sa science, son hygiène, sa technique, son capitalisme et son marxisme. Elle a fait une immense publicité aux se
494 ce, son hygiène, sa technique, son capitalisme et son marxisme. Elle a fait une immense publicité aux secrets de son effica
495 Elle a fait une immense publicité aux secrets de son efficacité. Elle a fait le monde, qui lui renvoie son image déformée,
496 efficacité. Elle a fait le monde, qui lui renvoie son image déformée, le plus souvent hostile. Cette immense « expropriatio
497 ire qu’une vision poétique, imaginative, ou selon ses propres termes une « intelligence visuelle », domine chez lui l’érudi
498 nne du Faust européen, qui lentement se guérit de sa cécité — c’est-à-dire de sa superbe ignorance du monde animé par ses
499 entement se guérit de sa cécité — c’est-à-dire de sa superbe ignorance du monde animé par ses œuvres — Diez del Corral, bo
500 à-dire de sa superbe ignorance du monde animé par ses œuvres — Diez del Corral, bon Espagnol, ne manque pas d’évoquer la gr
57 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Introduction] (décembre 1959)
501 éveiller cette conscience, il faut aller jusqu’à ses sources collectives : l’École et le milieu local. ⁂ Au printemps 1956
58 1959, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Neuf expériences d’éducation européenne [Conclusion] (décembre 1959)
502 e modifie avant même qu’on ait pu l’observer dans sa vie propre. Nos moyens étaient comparables à ceux de l’homéopathie, p
503 aire. Fort de ces expériences acquises, le CEC et son département de l’éducation se donneront pour tâche, désormais, de sec
59 1960, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Trois initiales, ou raison d’être et objectifs du CEC (1959-1960)
504 l’anime et les objectifs qu’elle s’est donnés dès sa création.   CULTURE a la réputation d’être un mot vague. Et il est v
505 manente de ce que nous appelons la culture, et de son dynamisme aventureux.   EUROPE, qui fut d’abord un mythe sémite et g
506 d’hui s’édifier. On nous demande : quelles seront ses limites ? Nous refusons cette question mal posée. Car une culture ne
507 ntières et un cordon douanier, mais seulement par son contenu vivant, par la cohérence de ses principes et par sa force de
508 ement par son contenu vivant, par la cohérence de ses principes et par sa force de rayonnement. L’Europe que nous voulons d
509 vivant, par la cohérence de ses principes et par sa force de rayonnement. L’Europe que nous voulons doit être à la mesure
510 t être à la mesure de cette force de rayonnement. Son découpage accidentel et temporaire en Europe de l’Ouest et de l’Est,
511 ci pour la plus grande Europe, pour elle seule, à son seul service, conscients de servir du même coup la cause de l’unité m
512 es périmées. Il s’agit donc d’une part de libérer ses diversités créatrices, en favorisant leurs échanges et leurs opératio
513 s communes ; d’autre part, de donner à l’ensemble ses meilleures chances de rayonnement mondial. Coordonner à l’intérieur,
514 eci posé, regardons notre époque et le concret de ses problèmes. Voici le tableau, tel qu’il s’offrait à nous il y a dix an
515 lysantes que les taxes frappant la circulation de ses instruments et de ses produits. Chaque groupement national croit avoi
516 frappant la circulation de ses instruments et de ses produits. Chaque groupement national croit avoir ses problèmes unique
517 produits. Chaque groupement national croit avoir ses problèmes uniques, parce qu’il ignore ceux des autres, et prétend les
518 ou trouvées ailleurs. Chacun s’épuise à découvrir son Amérique — quitte à se faire financer par elle, sous prétexte de sauv
519 e financer par elle, sous prétexte de sauvegarder sa sacro-sainte et fictive « souveraineté » par rapport aux voisins euro
520 manquer de fonds, parce que chacun s’enferme dans son trop petit pays. Partout la concurrence tue les initiatives, qu’un pe
521 e sous la pression constante d’idéologies nées de ses œuvres mais qui lui opposent désormais un visage méconnaissable et pa
522 is hostile, l’Europe reste sans voix pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans le monde actuel. Il y a plus. Les
523 ste sans voix pour définir ses idéaux et affirmer sa vocation dans le monde actuel. Il y a plus. Les difficultés immenses
524 se présentent au nom de l’Europe entière, sûre de sa vocation, et donc ouverte au monde. Telles sont les perspectives immé
60 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La règle d’or, ou principe de l’éducation européenne (1960-1961)
525 de transformé par elle, et disons plus : fait par ses œuvres. Car si l’on peut parler du Monde, de l’unité du « genre humai
526 se libérer qu’ils ont hâte d’appliquer d’abord à ses dépens ! Au moment où elle dépasse ses vieux nationalismes et regroup
527 d’abord à ses dépens ! Au moment où elle dépasse ses vieux nationalismes et regroupe ses forces ; au moment où les jeunes
528 elle dépasse ses vieux nationalismes et regroupe ses forces ; au moment où les jeunes nationalismes d’outre-mer s’affirmen
529 oit contrainte de prendre une conscience neuve de ses buts généraux, et de ce qu’elle veut de l’homme. C’est le problème de
530 t le problème de l’Éducation qui se pose ici dans son ampleur et son urgence. Depuis des siècles, on a discuté les méthodes
531 e l’Éducation qui se pose ici dans son ampleur et son urgence. Depuis des siècles, on a discuté les méthodes de l’Éducation
532 jourd’hui. Nous ne sommes plus au Moyen Âge, avec ses idéaux bien encadrés du clerc, du chevalier et de l’artisan. Nous ne
533 isan. Nous ne sommes plus à l’âge classique, avec son idéal de l’honnête homme. Notre idée de l’homme a changé. Mais quelle
534 ruction — afin de le mettre en mesure de réaliser sa propre vocation. Au lieu de le forcer à devenir comme les autres, on
535 der à devenir lui-même. Au lieu de le diriger dès sa naissance dans une voie tracée par ses astres, par sa caste, sa class
536 diriger dès sa naissance dans une voie tracée par ses astres, par sa caste, sa classe et sa famille, on le prépare à courir
537 aissance dans une voie tracée par ses astres, par sa caste, sa classe et sa famille, on le prépare à courir « sa » chance,
538 ans une voie tracée par ses astres, par sa caste, sa classe et sa famille, on le prépare à courir « sa » chance, son avent
539 tracée par ses astres, par sa caste, sa classe et sa famille, on le prépare à courir « sa » chance, son aventure particuli
540 sa classe et sa famille, on le prépare à courir «  sa  » chance, son aventure particulière. Au lieu d’initiation, on parle d
541 sa famille, on le prépare à courir « sa » chance, son aventure particulière. Au lieu d’initiation, on parle d’initiative. C
542 t le dosage des deux attitudes reste variable, et ses variations déterminent les diverses conceptions connues de l’Éducatio
543 ice, même pas l’élève le plus ignare, car il voit son ignorance acceptée comme la norme ! Quant aux plus intelligents, ils
544 lisation dirigée par l’État. L’élève qui a réussi ses épreuves de sorties (après dix ans d’école) peut entrer dans un des 8
545 et 67 % à la spécialisation. Quelques jours après ses examens finaux, l’étudiant se voit assigner par l’État un poste de tr
546 ns de la collectivité interprétés par le Parti et son État, qui déterminent l’éducation. On revient au dressage utilitaire
547 lui la personne qu’il peut devenir s’il découvre sa vocation et reçoit les moyens de l’accomplir. Le former, c’est lui co
548 urelle, politique et sociale) au sein de laquelle sa vocation s’exercera. Trop de liberté sans effort, trop d’effort impos
549 stance fatigante que l’air oppose au libre jeu de ses ailes. C’est l’utopie de l’éducation trop libre en Amérique. L’utopie
550 hoisir sans cesse, résister aux courants, prendre ses risques. On ne l’a préparée qu’à « voler de ses propres ailes ». L
551 e ses risques. On ne l’a préparée qu’à « voler de ses propres ailes ». La Règle d’or Permettez-moi, maintenant, cinq
552 a fois libre et responsable, libre pour accomplir sa vocation, et engagé par cette vocation dans une communauté humaine de
553 tion de leurs enfants, et l’un d’eux répondit que sa méthode était de les dresser « comme des chiots ». Indignation de l’A
554 un jour, de se débrouiller seul, de chasser pour son compte. Un Soviétique russe ou chinois eût invoqué le rendement techn
555 pe va se voir amenée à assouplir et à diversifier ses méthodes, à admettre une mesure beaucoup plus large d’inégalité — dis
556 Lunik, risque de voir tarir les sources mêmes de sa créativité. Car il est bien connu que la science et la technique se n
557 ion plus à la mode. L’homme personnel, l’homme de sa vocation, c’est celui qui incarne le paradoxe formulé par Victor Hugo
558 a réussi, où l’instruction avait échoué. J’ignore son nom, mais j’ai tiré de sa leçon toute une morale, et même tout un liv
559 avait échoué. J’ignore son nom, mais j’ai tiré de sa leçon toute une morale, et même tout un livre que je compte publier b
61 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Guide européen de l’enseignement civique [introduction] (1960-1961)
560 ris et approuvé, c’est qu’il n’est pas conforme à sa définition. Voilà pourquoi l’instruction publique obligatoire est née
561 problème d’une formation civique européenne dans ses divers contextes nationaux. Objectifs nationaux différents Chacu
562 xceptionnelle ; et chacun justifie en conséquence ses méthodes d’instruction civique. Parcourant les études qui suivent, je
563 ction civique doit « permettre à chacun d’exercer ses droits », au nom des principes généraux affirmés par la Révolution de
564 « former l’enfant, de cultiver en lui l’amour de son pays et de le préparer au service de la communauté ». En Grande-Breta
565 ouverture réaliste sur l’Europe, et à considérer son pays par rapport à l’ensemble européen dont il est une province. P
566 leau général de l’enseignement civique en Europe, ses problèmes communs et ses déficiences communes. Mes remarques introduc
567 ement civique en Europe, ses problèmes communs et ses déficiences communes. Mes remarques introductives n’ayant d’autre but
568 eur au seuil de notre enquête, et de sensibiliser son attention, je me bornerai à deux indications rapides, à titre d’exemp
569 chaque individu dans toutes les circonstances de sa vie. On peut le déplorer ou s’en réjouir, mais il importe d’abord de
570 aux qui inspirent la civilisation européenne dans son ensemble, ou encore à l’état du Monde au xxe siècle. Tout se passe c
571 ion, ou parfois même vise expressément à détruire ses fondements politiques et économiques. Cette difficulté et cette défic
572 sme. Nos manuels commencent par définir l’État et ses institutions, puis continuent en définissant les droits et les devoir
573 rti ou un candidat, servir dans un jury, écrire à son député, etc. J’insiste : là où nos manuels diraient par exemple : Qu’
574 américain dit : Comment voter ? ou Comment payer ses impôts ? Et surtout, il apprend à l’élève comment chercher à comprend
575 x séries de critiques généralement adressées dans son pays aux programmes existants : 1° Les réalités économiques sont enco
576 mment comprendre la société où l’on vit, juger de sa politique et voter intelligemment ? 2° Les faits présentés ne sont pa
577 la plus parfaite de « démocratie », et que toutes ses « victoires » économiques, scientifiques et sociales sont dues à son
578 conomiques, scientifiques et sociales sont dues à son socialisme, parce qu’il conduit au communisme final. C’est dire qu’en
579 soviétique et des « droits » du citoyen (qui sont ses devoirs envers la « construction socialiste ») toutes les branches de
580 re tentative que présente ce Guide prouvera toute son utilité dans la mesure où elle éveillera, chez les enseignants d’abor
581 dimensions et que le défi lancé par l’Est trouve sa vraie réponse. C’est en apprenant à connaître l’ensemble européen que
582 jeune citoyen pourra comprendre à la fois ce que son pays représente de particulier et de valable, et ce qu’il doit à l’en
583 seulement un problème politique, mais le pays de son avenir, quelque chose à aimer si l’on aime l’aventure. 48. Rapport
62 1961, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Esquisse d’une biographie : J. H. Retinger (1960-1961)
584 bles soirées à bavarder de nos affaires — c’était sa vraie manière de travailler — à Londres et à Bruxelles, à Paris et à
585 notes abondantes qu’il avait préparées en vue de ses mémoires me révèle plusieurs dimensions de sa personne et de son exis
586 de ses mémoires me révèle plusieurs dimensions de sa personne et de son existence que je n’avais pu que soupçonner à la fa
587 révèle plusieurs dimensions de sa personne et de son existence que je n’avais pu que soupçonner à la faveur de quelques al
588 ter. C’est l’Européen que j’ai connu, à partir de sa soixantième année. Mais de sa carrière jusque-là, je n’entrevoyais qu
589 connu, à partir de sa soixantième année. Mais de sa carrière jusque-là, je n’entrevoyais que des bribes. M’aidant de ses
590 -là, je n’entrevoyais que des bribes. M’aidant de ses notes (592 pages, en anglais) et comblant quelques-unes des lacunes q
591 en voulu me fournir Jan Pomian, qui fut longtemps son secrétaire, je tenterai dans les pages qui suivent une première esqui
592 e, assez riche et hautement intellectuelle. Parmi ses plus proches parents, il compte neuf professeurs d’université et l’un
593 un beau jour, au cours d’une promenade avec un de ses amis, il se découvre une vocation très différente. Les deux garçons p
594 ie : « Comme je voudrais que la Pologne ait enfin son indépendance ! Parce qu’alors je ne serais plus obligé d’être avant t
595 leures relations internationales. Il y consacrera sa vie. Ce jeune Polonais sans nation, mais non pas sans patrie, va rece
596 va recevoir une éducation idéalement européenne. Son père est mort lorsque Joseph avait 4 ans, et c’est un ami de la famil
597 de grand seigneur ascète et patriote, qui devient son tuteur vigilant. Zamoyski habite Paris, où il est né ; il est Françai
598 l est né ; il est Français, et c’est sans doute à son instigation que Retinger quitte Cracovie pour faire des études de let
599 l’Europe ». À Paris, tout l’accueille, et d’abord ses cousins, Cyprien et Misia Godebski (cette dernière deviendra Mrs. Edw
600 s les intimes des Godebski deviendront rapidement ses amis. Il fréquente le Café Vachette, où règne derrière son monocle à
601 Il fréquente le Café Vachette, où règne derrière son monocle à ruban le poète Jean Moréas, qui chaque soir salue l’entrée
602 aise Cendrars, Bernard Grasset, François Mauriac. Ses interminables promenades nocturnes avec Fargue et Ravel sont maintes
603 c Fargue et Ravel sont maintes fois décrites dans ses notes. Léon-Paul Fargue « perpétuellement amoureux », le frappe par s
604 argue « perpétuellement amoureux », le frappe par sa capacité de « parler abondamment sur des thèmes futiles », et Retinge
605 uai de gare qu’il fera la connaissance de deux de ses grands amis des années qui suivront : Joseph Conrad et Sir Stafford C
606 en volume à Paris. Mais la littérature n’est pas sa vocation. Ses essais de création littéraire sont vite abandonnés : « 
607 Paris. Mais la littérature n’est pas sa vocation. Ses essais de création littéraire sont vite abandonnés : « Quoi qu’il en
608 passé des heures à corriger le manuscrit d’un de ses contes. Ce qu’il cherche avant tout dans le milieu des artistes et de
609 des artistes et des écrivains les plus vivants de son temps, c’est une connaissance plus intime de la psychologie des natio
610 me curiosité qui le fera fréquenter pendant toute sa jeunesse les salons du meilleur monde de Paris et de Londres, où l’on
611 Castellane, et Lord Charles Beresford. À travers ses notes succinctes sur cette période de sa vie, on l’entrevoit chez la
612 travers ses notes succinctes sur cette période de sa vie, on l’entrevoit chez la comtesse de Castries parlant avec le maré
613 land récoltant de précieux appuis politiques pour ses premières campagnes en faveur de l’indépendance polonaise. On le devi
614 es femmes qu’il ne veut le laisser entendre, mais sa carrière de « politicien privé » lui paraît seule digne d’être retrac
615 ît seule digne d’être retracée dans l’esquisse de ses mémoires. De 1909 à 1911, nous le trouvons à Munich, où il poursuit d
616 r laquelle il n’a cessé de se préparer, à travers ses années nomades, studieuses et brillantes. Pour la Pologne : débuts
617 e des trois puissances s’efforce d’empêcher que «  ses  » Polonais établissent des contacts avec leurs frères des pays voisin
618 riginaire lui aussi de Cracovie, où il avait fait ses premières études dans le même lycée que Retinger, mais vingt ans plus
619 ad avait déjà derrière lui, à cette époque, toute sa carrière d’officier de la marine marchande. Il avait publié Lord Jim,
620 ait à connaître un modeste succès d’écrivain dans son pays d’adoption. Retinger et sa femme furent durant ces années, les s
621 d’écrivain dans son pays d’adoption. Retinger et sa femme furent durant ces années, les seuls Polonais à fréquenter sa ma
622 urant ces années, les seuls Polonais à fréquenter sa maison, et à lui parler de sa patrie. Un soir, Conrad, songeant à ses
623 lonais à fréquenter sa maison, et à lui parler de sa patrie. Un soir, Conrad, songeant à ses difficultés financières, eut
624 parler de sa patrie. Un soir, Conrad, songeant à ses difficultés financières, eut soudain l’idée d’écrire une pièce de thé
625 se, chez un ami, et Retinger note simplement dans son livre sur Conrad : « Je n’ai pas revu cet ami depuis la guerre (de 14
626 puis la guerre (de 14-18) et je ne puis retrouver son adresse. » (Lira-t-il peut-être ces lignes ? Elles lui apprendraient
627 urs deux fils à passer l’été dans la propriété de sa famille. Accompagnés de Joseph, les Conrad quittent l’Angleterre le 2
628 plus mémorable de la Pologne ». Conrad a retrouvé sa terre après quarante années d’exil. Il ne dira qu’une phrase au terme
629 r, dans une des très rares parenthèses intimes de ses souvenirs « je pensais en moi-même : que vais-je faire ? toujours lié
630 ur même où éclatait une guerre « qui cachait dans son sein la réalisation des rêves toujours frustrés de nos pères, la venu
631 ontières fermées. Retinger installe les Conrad et sa femme dans une station de montagne, Zakopane, et décide de tenter sa
632 tation de montagne, Zakopane, et décide de tenter sa chance, seul. Il se rend d’abord à Lemberg, où les leaders des Polona
633 une mission politique de première importance pour sa patrie. Mais cette mission, il devra l’accomplir en passant d’abord c
634 rdiment qu’il veut aller en France. Interrogé sur son identité, ses qualités, Joseph se contente de montrer du doigt le nom
635 veut aller en France. Interrogé sur son identité, ses qualités, Joseph se contente de montrer du doigt le nom inscrit sur s
636 e contente de montrer du doigt le nom inscrit sur son passeport. Le général, convaincu par ce geste que « Retinger » n’est
637 e geste que « Retinger » n’est pas le vrai nom de son interlocuteur, et que celui-ci doit être chargé d’une mission importa
638 re qu’on l’arrête et qu’on le fouille : il a dans sa poche le document qui démontrerait la déloyauté envers l’Autriche de
639 ui démontrerait la déloyauté envers l’Autriche de ses vingt signataires. À la fin de l’après-midi, il décide de se fâcher e
640 midi, il décide de se fâcher et se met à injurier ses deux gardes, exigeant d’être reçu immédiatement. Cet éclat réussit. O
641 ais qu’il lui faut un visa pour la France, et que son nom est là, sur le passeport… Après beaucoup d’hésitations, le Colone
642 e Colonel se résout à signer un papier autorisant son porteur à se rendre en Suisse. C’est un premier résultat, mais Reting
643 ésultat, mais Retinger veut davantage. Il donne à son taxi l’adresse de l’ambassade d’Allemagne. C’est l’heure du dîner. Re
644 etinger va droit au commandant militaire, brandit son « permis n° 1 », fait voir son passeport signé par le ministère de la
645 militaire, brandit son « permis n° 1 », fait voir son passeport signé par le ministère de la Guerre et l’ambassadeur d’Alle
646 Berne, l’ambassadeur de France après avoir écouté son récit lui accorde sans difficulté le visa demandé. Néanmoins, à la fr
647 cument, il obtient un visa britannique. Il revoit ses amis parisiens, raconte partout son aventure — comme en témoigne le J
648 ue. Il revoit ses amis parisiens, raconte partout son aventure — comme en témoigne le Journal de Gide des 26 et 28 août 191
649 cevoir par plusieurs ministres auxquels il expose sa mission et ses plans. Mais c’est en Angleterre qu’il a décidé d’établ
650 sieurs ministres auxquels il expose sa mission et ses plans. Mais c’est en Angleterre qu’il a décidé d’établir sa base d’op
651 Mais c’est en Angleterre qu’il a décidé d’établir sa base d’opérations. Pendant qu’il attend le train pour Londres, à la g
652 pui d’une machine politique, ni même de l’aide de ses compatriotes en Angleterre, généralement pauvres et non organisés. Se
653 apatride, sans expérience (à 26 ans !) il n’a que son ardeur sincère et totalement désintéressée, son sens des contacts hum
654 e son ardeur sincère et totalement désintéressée, son sens des contacts humains, et ce flair très particulier qui lui fera
655 e Premier ministre, chez lequel il aura désormais ses entrées. Il obtient en quelques semaines la libération de plusieurs c
656 tinger tire des leçons décisives pour la suite de sa carrière. Il est intéressant de relever les motifs qu’il donne lui-mê
657 ant de relever les motifs qu’il donne lui-même de son échec, car il ne les oubliera pas et prendra le plus grand soin de le
658 soin de les éliminer lorsqu’il lancera plus tard sa campagne européenne : — un certain manque de préparation détaillée, t
659 ique, une connaissance insuffisante du pays et de ses mœurs politiques, trop peu d’attention donnée à la variété des forces
660 tinger reprend — et non sans succès semble-t-il — son action personnelle auprès des gouvernements anglais et français, atta
661 et sur L’Avenir économique de la Pologne (1917). Son Petit Manuel de la politique anglaise, publié à Paris sans nom d’aute
662 e Légion polonaise, commandée par Pilsudski. Dans ses conversations avec Joseph Conrad, Retinger a souvent évoqué le rêve d
663 à explorer les chances d’une paix séparée, mais à ses risques et périls. Lord Northcliffe, le fameux propriétaire du Times,
664 eux propriétaire du Times, se laisse convaincre à son tour et fournit certains appuis. Le Prince Sixte de Bourbon-Parme, la
665 autorisé ni même connu… Retinger se demande, dans ses notes, si le rôle qu’il joua dans l’affaire fut aussi important qu’il
666 érer cette aventure comme un simple exercice dans son apprentissage des réalités européennes. Exil en Espagne Cependa
667 lui dit Philippe Berthelot. Mais sûr de lui et de son bon droit, Retinger néglige tous ces avertissements. Jusqu’à ce jour
668 x… Après beaucoup d’hésitations, et visiblement à son cœur défendant, il me dit : — Mon cher Joseph, j’ai de mauvaises nouv
669 cependant qu’Allemands et Autrichiens avaient mis sa tête à prix. Dans la hâte de son départ, il n’avait pris sur lui que
670 hiens avaient mis sa tête à prix. Dans la hâte de son départ, il n’avait pris sur lui que peu d’argent, comptant faire veni
671 t. Il dut vendre tout ce qu’il avait emporté dans sa valise, jusqu’à ses mouchoirs. Un jour à Barcelone, près de mourir de
672 ut ce qu’il avait emporté dans sa valise, jusqu’à ses mouchoirs. Un jour à Barcelone, près de mourir de faim, il ne fut sau
673 vistes. De Paris et de Londres, peu de réponses à ses appels. Impressionnés par les rumeurs que les milieux officiels répan
674 rumeurs que les milieux officiels répandaient sur son compte, ses amis l’abandonnaient l’un après l’autre. Harold Nicholson
675 les milieux officiels répandaient sur son compte, ses amis l’abandonnaient l’un après l’autre. Harold Nicholson lui envoya
676 cours d’une tempête, il eut la seule occasion de sa vie d’observer des vaches atteintes du mal de mer.) Il y avait aussi
677 n qui allait devenir l’un des chefs politiques de son pays, Luis Negrete Morones. Pourquoi ce voyage ? se demande-t-il dans
678 orones. Pourquoi ce voyage ? se demande-t-il dans ses notes, et il répond : parce qu’il pensait qu’un futur homme d’État se
679 u Mexique aux États-Unis. (On lui avait pris tous ses papiers, à sa sortie de France.) Par son frère, professeur de chimie
680 tats-Unis. (On lui avait pris tous ses papiers, à sa sortie de France.) Par son frère, professeur de chimie à Chicago, il
681 ris tous ses papiers, à sa sortie de France.) Par son frère, professeur de chimie à Chicago, il s’était fait envoyer de l’a
682 on lui apprit qu’en effet une somme était venue à son adresse, mais que les règlements empêchant de la garder plus de 15 jo
683 der plus de 15 jours, on venait de la retourner à son expéditeur. Dès le lendemain, Retinger se procurait « l’un des deux j
684 ocurait « l’un des deux jobs les plus étranges de sa vie » (il omet de dire ce que fut l’autre) : lecteur à haute voix dan
685 itôt séduit. La situation du Mexique luttant pour son indépendance réelle contre le « colosse du Nord » s’identifia très vi
686 eux traits de caractère mexicain qu’il conte dans ses notes révèlent qu’il a vraiment aimé ce peuple, et qu’aux motifs fort
687 euple, et qu’aux motifs fortuits et théoriques de son activité là-bas est venu s’ajouter, au cours des ans, un désir ardent
688 atisfaction, que j’étais le seul étranger qui, de son vivant, soit venu au Mexique sans un sou et en reparte sans un sou. C
689 ertes au gouvernement, en dividendes, un tiers de ses revenus annuels, mais le privait aussi de son indépendance, et ne ces
690 de ses revenus annuels, mais le privait aussi de son indépendance, et ne cessait de provoquer des révolutions locales, grè
691 re dans cette esquisse biographique : ils donnent ses vraies couleurs à toute une période de la vie de ce « politicien priv
692 , parmi les esthètes et les grandes dames. Depuis son arrivée au Mexique, en 1919, Retinger avait passé plusieurs mois avec
693 bolchéviques. N’ayant plus de passeport, il pria ses amis de lui faire passer la frontière en contrebande. On le conduit d
694 ne épaisse couche de poussière. La vieille retire sa chemise et se met à filtrer le lait dans l’étoffe crasseuse, et Retin
695 lars et disparaissent. Retinger fait un paquet de ses vêtements, le met sur sa tête et traverse le fleuve aux eaux basses.
696 inger fait un paquet de ses vêtements, le met sur sa tête et traverse le fleuve aux eaux basses. De l’autre côté, lui avai
697 abord une étendue couverte de touffes de cactées. Ses vêtements sont en lambeaux, ses jambes en sang quand il atteint la ro
698 uffes de cactées. Ses vêtements sont en lambeaux, ses jambes en sang quand il atteint la route. Il ne voit pas de charrette
699 agent de police. Il tente de lui expliquer, dans son mauvais espagnol, qu’il va voir un oncle malade dans un village voisi
700 regard méprisant et lui fait signe de poursuivre sa route, ajoutant en excellent espagnol : « Un pauvre chien comme toi n
701 e double du prix d’un sleeping, et se glisse dans son compartiment. Quatre heures plus tard le train part pour San Antonio,
702 n. Une fois dans la capitale, Retinger va trouver son ami Felix Frankfurter, qui occupe un poste gouvernemental, et qui l’a
703 ste gouvernemental, et qui l’aidera à régulariser sa situation puis à recevoir un passeport polonais. Je ne trouve rien d
704 venu président, les amis que Retinger compte dans son gouvernement le rappellent au Mexique. C’est alors seulement qu’il en
705 rète par le président, il part pour Washington. À son passage à Saint-Louis, Missouri, il est arrêté et jeté en prison, san
706 l laisse même entendre qu’il est prêt à augmenter ses prétentions jusqu’à ce que les amis de Retinger ne puissent plus paye
707 de Retinger dans la vie syndicale fut conforme à sa vocation la plus constante : établir des relations internationales en
708 les premières manifestations de ce qui deviendra sa passion principale : l’union de l’Europe. Nous avons vu déjà quelques
709 es-unes des sources de l’européisme de Retinger : son patriotisme polonais, son éducation européenne, et l’influence de Bon
710 uropéisme de Retinger : son patriotisme polonais, son éducation européenne, et l’influence de Boni de Castellane, conjuguée
711 ger sur ce sujet se précise au fur et à mesure de ses divers engagements dans la politique internationale, de 1916 à 1924.
712 ble que J.H.R. ait vécu dans la misère, rançon de son extrême indépendance d’esprit et d’un désintéressement presque provoc
713 de juin. Anglais et Polonais de Londres ont perdu sa trace. Retinger demande un avion pour aller à la recherche de son che
714 ger demande un avion pour aller à la recherche de son chef. Il connaît Sikorski depuis 1916. Mais il ne s’est lié avec lui
715 en aucune qualité officielle », a décidé de lier son sort à celui de Sikorski : il a confiance en son honnêteté absolue, e
716 son sort à celui de Sikorski : il a confiance en son honnêteté absolue, en ses dons de chef, en son instinct politique. Le
717 ski : il a confiance en son honnêteté absolue, en ses dons de chef, en son instinct politique. Le général est redevenu prés
718 en son honnêteté absolue, en ses dons de chef, en son instinct politique. Le général est redevenu président du Conseil en e
719 ident du Conseil en exil. Retinger sera désormais son conseiller le plus intime. L’avion militaire lourdement armé quitte l
720  ». Le général accepte sous deux conditions : que son retour dans les 48 heures soit assuré, et qu’il puisse voir Churchill
721 de M. Eden. À la surprise générale, Churchill fit son entrée au moment où les discours officiels allaient être échangés. Ed
722 e sens honoré d’en être le témoin. » À ce moment, sa voix se brisa, écrit Retinger, « et pour la première fois, je le vis
723 etinger fut chargé de représenter les intérêts de son pays à Moscou et de faire appliquer l’accord. Il partit en hydravion,
724 hangelsk, et fut reçu à l’aérodrome de Moscou, au son de l’hymne polonais. Le protocole russe, Sir Stafford Cripps, et une
725 e l’avion s’était écrasé à Gibraltar. Le général, ses compagnons et sa fille étaient morts. Durant les mois qui suivirent,
726 écrasé à Gibraltar. Le général, ses compagnons et sa fille étaient morts. Durant les mois qui suivirent, M. Mikolajczyk ét
727 entait guère soutenu que par l’idée qu’en faisant son premier saut à 58 ans, il allait devenir le plus vieux parachutiste d
728 opane, station de montagne pleine de souvenirs de sa jeunesse. Lorsque les faibles lumières signalant à terre la présence
729 avoir été connue des nazis quelques heures après son arrivée, mais il l’ignorait alors, et de fait, durant les trois mois
730 alors, et de fait, durant les trois mois que dura sa mission, il ne fut jamais découvert. Le sens inné de la conspiration
731 ger. Bien persuadé que personne ne savait rien de sa venue, sauf quelques chefs clandestins, il se mit à fréquenter dès le
732 s militaires — dont le fameux général Bor qui, de son petit appartement de Varsovie, où il vivait pauvrement, en civil, com
733 devait le laisser à demi infirme pour le reste de ses jours. Descendant d’un tram près de son domicile clandestin, il se se
734 reste de ses jours. Descendant d’un tram près de son domicile clandestin, il se sentit presque incapable de marcher. Trois
735 souffrait peu, et se mit aussitôt à recevoir tous ses « correspondants ». La Gestapo l’ayant appris, il fallut le transport
736 algré tout des visiteurs. Quand vint le moment de son retour à Londres, il était encore incapable de marcher. Il fallut le
737 liers et passages sous-voie, Retinger enjoignit à son compagnon de prendre la sortie réservée aux Allemands, qui était tout
738 , qui était toute proche. Celt l’ayant chargé sur son dos, ils passèrent tranquillement entre deux haies d’agents de la Ges
739 tinger « réalisa » que la Gestapo possédait alors sa photo et recherchait « un homme âgé paralysé des jambes »… Après deux
740 age où ils passèrent une semaine chez le curé. Le son des canons leur parvenait déjà, de très loin. Les Russes avançaient.
741 tait signalé, qu’un groupe d’aviateurs avait pris ses quartiers à deux kilomètres de là, et qu’un appareil de chasse s’étai
742 ances qui attendaient. Mais au lieu de poursuivre son voyage vers Londres, avec ses compagnons, Retinger reçut une dépêche
743 lieu de poursuivre son voyage vers Londres, avec ses compagnons, Retinger reçut une dépêche lui demandant de se rendre au
744 t débarqué au Caire, où il apprit enfin le but de son voyage : M. Mikolajczyk, Premier ministre, passait par là, se rendant
745 récisent que M. Celt, le compagnon de J.H.R. dans sa mission parachutée, et son premier assistant durant toute l’affaire d
746 ompagnon de J.H.R. dans sa mission parachutée, et son premier assistant durant toute l’affaire des dons anglais, fut retenu
747 lequel il avait entretenu de bons rapports durant sa mission à Moscou. Celt réussit à fuir plus tard en Autriche. Pour
748 tinger ne voyait plus ce qu’il pouvait faire pour son pays, dans le cadre de la politique nationale intérieure, et il jugea
749 L’ultime salut de la Pologne ne pouvait venir, à ses yeux, que d’une Europe organisée, et c’est vers ce grand but qu’il se
750 s’appuyer sur quelqu’un pour franchir une marche, ses jambes obéissant mal à sa volonté) il entreprit l’action européenne q
751 r franchir une marche, ses jambes obéissant mal à sa volonté) il entreprit l’action européenne qu’il avait si longuement m
752 ent méditée et préparée. Nous avons dit plus haut ses premières tentatives dans ce sens, avant 1939. Il faut rappeler maint
753 it fin aux entretiens en 194352, et Benès dénonça son accord avec les Polonais, après être allé à Moscou. Mais Retinger sui
754 , après être allé à Moscou. Mais Retinger suivait son idée. Le 8 mai 1946, il inaugura sa campagne par une conférence à Cha
755 nger suivait son idée. Le 8 mai 1946, il inaugura sa campagne par une conférence à Chatham House intitulée : A European Co
756 , mais aussi de l’Allemagne et de l’Italie. Parmi ses chefs : Brugmans, Marc, Silva, Voisin, Spinelli, Kogon, von Schenk, M
757 Europe Movement fondé par Churchill à la suite de son fameux discours de Zurich, et à sa contrepartie sur le continent : le
758 à la suite de son fameux discours de Zurich, et à sa contrepartie sur le continent : le Comité français pour l’Europe unie
759 omte Coudenhove-Kalergi, retour d’exil, relançait son mouvement paneuropéen fondé en 1923 déjà, et créait une Union parleme
760 ne. À Montreux, en septembre 1947, l’UEF convoqua son premier grand congrès. Nombre de délégués des autres mouvements y pri
761 ard — en janvier ou février 1948 — il m’annonçait sa venue à Genève, et dès ce moment je fus en mesure d’observer de près
762 dès ce moment je fus en mesure d’observer de près sa technique. Il me demandait de le mettre en contact avec le professeur
763 , aux côtés de Winston Churchill, et de me donner sa réponse. M’ayant ainsi pris dans son jeu, il vint chez moi et me dema
764 de me donner sa réponse. M’ayant ainsi pris dans son jeu, il vint chez moi et me demanda de me charger de la partie cultur
765 es les villes d’Europe où Retinger avait passé de son petit pas traînant, parfois au bras d’un secrétaire, souvent seul et
766 bras d’un secrétaire, souvent seul et s’aidant de sa canne, des « responsables » se mirent à l’œuvre, des comités se const
767 semblait le seul à contrôler, voire à connaître. Sa plus grande habileté, durant toute cette période, fut sans doute de d
768 donner l’impression qu’il était obligé de cacher son jeu, mais qu’il jouait en réalité au bénéfice de chacune des tendance
769 i, car grâce à lui, chacune allait pouvoir tenter sa chance en dépit de toutes les exclusives lancées par des groupes extr
770 ne à cette époque, et qui au surplus demeura dans sa chambre d’hôtel, suivant de près les travaux, sans y participer.) Le
771 elle de Retinger, et peut-être le couronnement de sa carrière. Nous étions quelques-uns à savoir ce qu’avait été son actio
772 Nous étions quelques-uns à savoir ce qu’avait été son action quotidienne, astucieuse, sage à longue échéance, dans la prépa
773 accompli dans cet ordre, depuis douze ans, a pris son départ à La Haye. Le Conseil de l’Europe, conçu par ce Congrès, naqui
774 ès l’origine, et n’eût jamais manqué une seule de ses séances. En fait, il est certain que le CEC n’eût pas vu le jour sans
775 ce à Retinger que l’idée réussit à prendre corps. Ses avis et ses interventions furent de loin les plus efficaces au cours
776 r que l’idée réussit à prendre corps. Ses avis et ses interventions furent de loin les plus efficaces au cours des deux ann
777 r autant que réalisateur. Quelques semaines avant sa mort, lors du dernier Conseil du CEC auquel il prit part — le 24 mars
778 e de réaffirmer les principes qui avaient conduit sa vie et qui devaient inspirer selon lui, toute notre action européenne
779 te perspective : « L’idée culturelle européenne a sa résidence en Suisse. C’est un avantage pour les autres, mais aussi po
780 ue d’habitude et prêt à reprendre la rédaction de ses Mémoires. Mais quand ma femme, à propos de projets que nous avions en
781 rité, parla d’autre chose. L’éminence grise Son idée d’une Pologne indépendante me semble avoir préfiguré son idée d’
782 ne Pologne indépendante me semble avoir préfiguré son idée d’une Europe unie. Dans les deux cas, il s’agissait peut-être mo
783 publié plusieurs ouvrages, surtout aux débuts de sa carrière, mais Gide avait raison, il n’était pas un écrivain. Je ne c
784 un écrivain. Je ne connais pas d’articles de lui. Ses lettres n’étaient jamais que de quelques lignes dictées à la hâte. Il
785 es à la hâte. Il n’était pas non plus un orateur. Sa culture était vaste et variée. Chaque matin, réveillé dès 5 heures, i
786 de politique, ou de philosophie religieuse. Mais son travail réel ne commençait qu’à l’heure où il pouvait se mettre à tél
787 s. C’est alors qu’il entrait en action créatrice. Sa méthode était l’entretien, et de préférence seul à seul. Certes, on l
788 opéenne ou la coopération atlantique, à la fin de sa vie. Les yeux non avertis ne le distinguaient pas, dans la cohue des
789 que le groupe était réuni grâce à lui seul ; que son art avait été de mettre les intérêts personnels les plus variés, et m
790 l’autre : « Je crois que j’ai trouvé le secret de sa méthode. Il s’assied seul à une petite table, commande une fine à l’e
791 mbre de personnalités. À chacune, il explique que son idée est tellement importante qu’il vaut mieux ne pas en parler trop
792 as en parler trop clairement. Puis il réunit tout son monde dans une belle salle, retourne s’asseoir à sa petite table, com
793 monde dans une belle salle, retourne s’asseoir à sa petite table, commande une fine à l’eau, et regarde ce qui va se pass
794 lomnies dont il fut trop souvent l’objet, c’était son désintéressement presque incroyable et sa totale absence d’ambitions
795 ’était son désintéressement presque incroyable et sa totale absence d’ambitions personnelles. Beaucoup ne pouvaient simple
796 faire servir, comme malgré elles, au bien commun. Sa franchise également paraissait incroyable : elle était si directe, et
797 yable : elle était si directe, et percutante, que ses victimes n’y voyaient qu’insolence, ou même manœuvre. Et il est vrai,
798 e guère que ceux qui ont pris la peine de briguer ses applaudissements, selon les règles publicitaires. Il était l’exemple
799 jours de notre ami, Jan Pomian, qui fut longtemps son plus proche collaborateur, m’écrit : « Il s’est confessé et il a reçu
800 avait certainement le sentiment d’avoir accompli sa tâche et d’avoir fait ce qu’il avait voulu faire (sauf d’écrire ses m
801 ir fait ce qu’il avait voulu faire (sauf d’écrire ses mémoires). Il n’avait plus de « responsabilités » depuis plusieurs mo
802 es causes et entreprises qui lui tenaient à cœur. Sa santé se détériora très rapidement durant ses dernières semaines, mai
803 œur. Sa santé se détériora très rapidement durant ses dernières semaines, mais cela n’eut pas d’effets perceptibles sur son
804 es, mais cela n’eut pas d’effets perceptibles sur son humeur, ni sur l’intérêt qu’il portait aux hommes et aux problèmes, n
63 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour un Dialogue des cultures [Note liminaire] (avril 1962)
805 interculturel et pour publier le compte rendu de ses travaux. Le colloque s’est réuni à Genève du 15 au 17 septembre 1961
806 s’est réuni à Genève du 15 au 17 septembre 1961. Sa préparation n’a pas pris moins d’une année, consacrée à des voyages,
64 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Principes et méthodes du dialogue entre les cultures (avril 1962)
807 fois la prise de conscience par chaque culture de ses apports spécifiques, la compréhension des apports différents, et l’éc
808 ifiques de chaque culture, dans l’état présent de son évolution propre, par rapport au « challenge » que représente pour el
809 la civilisation. II. Les motifs du dialogue et ses difficultés spécifiques, pour chaque culture La nécessité du dialo
810 contradiction. Cette dialectique interne explique son dynamisme, souvent ressenti comme agressivité, sa curiosité universel
811 on dynamisme, souvent ressenti comme agressivité, sa curiosité universelle, souvent ressentie comme impérialisme, son ouve
812 niverselle, souvent ressentie comme impérialisme, son ouverture aux influences extérieures, mais son manque de sagesse dire
813 e, son ouverture aux influences extérieures, mais son manque de sagesse directrice et d’harmonie dans l’évolution. 2. L’Eur
814 du xxe siècle cherche à réunir en un seul corps ses quelque vingt pays divisés par un siècle de nationalisme qui a condui
815 a comparaison entre les principes fondamentaux de sa culture et ceux d’autres cultures régionales (africaines, asiatiques,
816 tion est diffusée dans le monde entier, mais sans son contexte culturel. L’Europe éprouve donc le besoin d’expliquer aux au
817 -même — que la technique n’est pas l’essentiel de sa culture, n’en est qu’une résultante, et qu’elle peut être nocive une
818 , et qu’elle peut être nocive une fois séparée de ses sources et de certaines résistances traditionnelles. Dans le Dialogue
819 res, l’Europe se doit et doit au monde d’apporter son expérience de l’intégration difficile, voire dramatique, de la techni
820 ire dramatique, de la technique au mode de vie de ses peuples. (Le marxisme est né d’un moment particulier de ce drame euro
821 sont pas préparées pour représenter l’Europe dans son ensemble : ils n’ont qu’une formation nationale, et technique. Ils sa
822 à se faire une idée de la culture européenne dans son ensemble : ils n’étudient qu’une branche isolée, en vue de leur profe
823 que chacune des autres régions culturelles expose ses propres motifs de dialoguer, et ses propres difficultés. Les difficul
824 relles expose ses propres motifs de dialoguer, et ses propres difficultés. Les difficultés ont des chances d’être assez sem
825 e que celle de l’Europe, moins « dialogique » par sa nature même. Mais son problème majeur, qui est celui de l’intégration
826 pe, moins « dialogique » par sa nature même. Mais son problème majeur, qui est celui de l’intégration de la civilisation te
827 e l’intégration de la civilisation technicienne à son grand héritage spirituel, appelle le dialogue avec l’Europe, et le pa
828 rabe, peut l’aider à élucider. L’Inde doit sauver son passé, l’Afrique noire doit le découvrir. (« Nous allons être obligés
829 découvrir. (« Nous allons être obligés de trouver son Histoire ! », disait récemment un jeune Sénégalais.) Une des première
830 lle à formuler, en perspective mondiale, non tant ses revendications que ses besoins, ses motifs propres de poursuivre le d
831 pective mondiale, non tant ses revendications que ses besoins, ses motifs propres de poursuivre le dialogue, les bénéfices
832 ale, non tant ses revendications que ses besoins, ses motifs propres de poursuivre le dialogue, les bénéfices qu’elle en at
833 tuelle entre les cultures de l’Est et de l’Ouest. Ses activités sont recensées dans le bulletin bimestriel « Orient-Occiden
834 ion européenne de la culture a pris pour thème de son congrès annuel de 1959, à Vienne, la formation européenne des assista
835 lle des trois autres, n’a pas encore pu surmonter ses divisions nationales, qui ont failli la ruiner par deux fois, et n’a
836 donc pas encore de politique commune, répondant à sa vocation, à l’égard des régions différentes de la planète. L’Asie est
837 ou rivaux. Pendant ce temps, le communisme répand sa version schématique et autoritaire d’un occidentalisme technicien — c
838 rvices d’information. En revanche, il a constitué ses propres archives sur vingt-cinq instituts d’études européennes, vingt
839 a prise de conscience, dans une région donnée, de son unité et des valeurs propres de sa culture — Séminaires sur les pr
840 on donnée, de son unité et des valeurs propres de sa culture — Séminaires sur les problèmes communs à tous les pays de
841 égion, et dégageant les caractères communs à tous ses peuples ou pays. Ces ouvrages seraient ensuite traduits dans les autr
65 1962, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Le dialogue des cultures [interventions] (avril 1962)
842 Je ne vais pas perdre un temps précieux à décrire ses activités. Qu’il me suffise de vous dire en deux mots qu’il existe de
843 privée, c’est-à-dire non gouvernementale, et que sa « politique » — j’entends sa policy, au sens anglais —- est ainsi déf
844 vernementale, et que sa « politique » — j’entends sa policy, au sens anglais —- est ainsi définie par ses statuts : « cont
845 policy, au sens anglais —- est ainsi définie par ses statuts : « contribuer à l’union de l’Europe en ralliant les forces v
846 a réussi, si nous constatons dans trois jours que son travail ne fait que commencer, et qu’il n’a pu que nous prouver la né
847 donnant une synthèse des motifs du dialogue et de ses méthodes. Et nous voudrions 2° que ce colloque aboutisse à une résolu
848 conscients de l’urgence du problème, d’accord sur sa position générale et clairement convaincus de la nécessité du dialogu
849 les autres. Il importe que chaque région décrive son ou ses problèmes majeurs, mais indique aussi ce qu’elle attend des cu
850 tres. Il importe que chaque région décrive son ou ses problèmes majeurs, mais indique aussi ce qu’elle attend des cultures
851 t, Gabriel d’Arboussier disait très justement que son cas n’est pas celui des Africains d’Afrique qui, parce qu’ils viennen
852 vec n’importe quelle autre culture, quel que soit son âge. Ce premier dialogue entre la technique et les cultures, ce premi
853 par la technique atteint maintenant le comble de sa virulence, et cela, paradoxalement au moment même où les cultures se
66 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Deux-mille volumes sur l’Europe (février 1963)
854 s domaines, traitent de l’ensemble européen et de sa problématique ; ont été exclus les ouvrages qui ne traitent que d’un
855 doit savoir quels sont les titres qui intéressent sa spécialité et les branches connexes de la culture. Nous ne voulons pa
856 s de quelques lignes — l’importance de l’ouvrage, son niveau scientifique, et s’il apporte soit des faits, soit une méthode
857 s uns des autres. Chaque auteur pour sa part et à son tour redécouvre le continent, ses problèmes et les solutions proposée
858 ur sa part et à son tour redécouvre le continent, ses problèmes et les solutions proposées à ces problèmes depuis des siècl
859 ou de nos jours. Chacun brûle d’apporter au débat ses idées, ses critiques, ses panacées, qui se veulent toutes « fondées s
860 ours. Chacun brûle d’apporter au débat ses idées, ses critiques, ses panacées, qui se veulent toutes « fondées sur le terra
861 ûle d’apporter au débat ses idées, ses critiques, ses panacées, qui se veulent toutes « fondées sur le terrain solide des r
862 etc., et d’exprimer au sujet des actions en cours son appréciation personnelle a posteriori ; ils sont souvent trop longs,
863 sprit qui devait les rendre hostiles à la CECA en ses débuts, et qui reste opposée, foncièrement, aux développements procha
864 imaginent la découvrir, quitte à faire la leçon à ses initiateurs. Pour une politique des publications européennes Ce
865 rt enthousiaste, n’a finalement rien produit sous son nom, c’est à cause de certaines erreurs qu’il sera plus facile d’évit
67 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Enquête sur l’enseignement civique dans les pays européens [Avant-propos] (mai 1963)
866 ministères de l’Éducation, le groupe ad hoc tint sa première séance à Genève les 5 et 6 janvier 1962. Il élabora le plan
867 d’une Campagne d’éducation civique européenne et son horaire pour les années 1962 et 1963. Le plan comportait les étapes s
868 auspices et avec l’appui du gouvernement belge. ( Son compte rendu fera l’objet d’une publication, par les soins du ministè
869 ien comprise (comprenant donc le moral d’un pays, son tonus civique), mais il est clair qu’on ne pouvait s’attendre à trouv
68 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [Avant-propos] (juillet 1963)
870 t d’études européennes qui vient d’être créé dans ses murs. D’autre part, l’initiative hardie de M. Roger Bigonnet, convoqu
871 très particulier de ce Colloque tenait d’abord à sa composition : professeurs d’université, compositeurs de musique, écri
872 aude Clément, rapporteur du colloque et auteur de son compte rendu, a donc eu bien raison de conserver autant que possible
873 le professeur J.-L. Quermonne sur « La région et ses aspects politiques et sociaux ». La valeur de témoignage vivant et au
69 1963, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pour une métropole régionale Aix-Marseille-Étang de Berre [interventions] (juillet 1963)
874 e augmente à la fois les risques de la culture et ses chances, ses possibilités. Pour n’en donner qu’un exemple, que tout l
875 la fois les risques de la culture et ses chances, ses possibilités. Pour n’en donner qu’un exemple, que tout le monde conna
876 qu’elle est suffisamment poussée, développe enfin ses effets véritables qui sont de créer des loisirs, de diminuer le temps
877 ’est-à-dire à tout ce qui définit le sens même de sa spécialité dans l’ensemble des activités humaines. Le spécialiste qui
878 a machine. C’est ce que Marx a si bien décrit, en son temps, en écrivant que l’ouvrier n’était que « le complément vivant d
879 per l’ensemble d’une population active, y compris ses forces économiques, à la création d’un grand foyer de production, qui
880 émetteur, lequel va naturellement bien au-delà de sa source. Il n’est pas destiné seulement et en premier lieu aux gens du
881 gens du phare ou à ceux qui habitent autour, sur son île. Il est destiné à permettre et assurer les communications, les éc
882 t l’attrait d’un climat, en prenant ce terme dans son sens le plus large : climat physique, climat intellectuel, génie du l
883 devrait donc financer en grande partie elle-même son rayonnement. Autrement, elle ne serait qu’une succursale plus ou moin
884 nourrie par l’économie, qui à travers elle dirige ses dons vers la culture en espérant en recevoir les bénéfices à long ter
885 éfices à long terme. C’est une formule qui a fait ses preuves aux États-Unis où quelques milliers de fondations détiennent
886 et demi de dollars ; je tiens ce chiffre d’un de ses directeurs. Cette fortune provient d’une mesure très simple, qui est
887 let 1962, lors du festival d’Aix-en-Provence, par son directeur Roger Bigonnet.
70 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Campagne pour l’Europe des citoyens (septembre 1964)
888 ement fédérée — c’est-à-dire solidement unie dans ses fécondes diversités — ont décidé de commencer par l’École et d’attaqu
889 ents par les soins du secrétariat de la Campagne. Ses résultats ont été publiés en 196358. Tous les gouvernements consultés
890 onales. Le secrétariat de la Campagne exprime ici sa vive gratitude à toutes les personnalités — du ministre au maire ou b
71 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stage d’Oosterbeek (septembre 1964)
891 é de notre continent, et qui fassent voir combien sa division en nations « éternelles » est souvent arbitraire. Je voudrai
892 si l’Europe politiquement unie pourrait revenir à ses réalités géographiques, pourrait recommencer une vie mieux aménagée (
893 va tout mélanger et uniformiser, tout écraser sur son passage. Telles sont quelques-unes des questions que je pose aux prof
72 1964, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui (décembre 1964)
894 ce mythe me paraît avoir été donnée par Dante, en son Traité de l’éloquence vulgaire, au septième chapitre du premier Livre
895 au septième chapitre du premier Livre. Traduisons son latin savoureux, cela donne à peu près ceci : L’homme entreprit, dan
896 donne à peu près ceci : L’homme entreprit, dans son cœur incurable, de dépasser par ses artifices non seulement la Nature
897 treprit, dans son cœur incurable, de dépasser par ses artifices non seulement la Nature mais le Naturant, qui est Dieu, et
898 nt ainsi non seulement d’égaler mais de surpasser son Créateur. Tant et si bien que presque tout le genre humain collabora
899 ion de l’Europe que nous donnait Paul Valéry dans sa célèbre Lettre sur la société des esprits, publiée vers 1920 : « Les
900 e comprendront plus, je veux dire l’Université et ses diverses facultés, et les subdivisions de ces facultés, et tous les i
901 e spécialiste. Essayons de poser le problème dans son ensemble, à l’échelle planétaire. Nous assistons, me semble-t-il, au
902 époque colonialiste et tout d’abord en réaction à ses outrages : las Casas, Vitoria et Suárez, Grotius, Leibniz, Vattel et
903 et d’Afrique, à part Gandhi. Enfin l’Europe, par sa technique, a mis en relations toutes les parties du monde devenu déso
904 L’Europe, et l’Europe seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa tech
905 rope seule a fait tout cela, par sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résul
906 ar sa religion, par ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résultante moderne de cet ensemble
907 r ses grands philosophes et par ses sciences, par sa technique enfin, résultante moderne de cet ensemble de principes fond
908 tions et de formes de vie — disons d’un mot : par sa culture, qui a fait littéralement le tour du monde. Mais en même temp
909 e mondialise, dans la mesure où partout, on exige ses produits, on imite ses techniques et procédés, et l’on se réclame, fû
910 esure où partout, on exige ses produits, on imite ses techniques et procédés, et l’on se réclame, fût-ce pour les retourner
911 me, fût-ce pour les retourner contre l’Europe, de ses doctrines politiques et sociales et de certaines de ses valeurs — en
912 ctrines politiques et sociales et de certaines de ses valeurs — en même temps se manifeste et se prononce, précisément au c
913 on est en train de s’évanouir — j’entends par là, sa conception de l’homme universel, cet idéal capable d’inspirer et d’or
914 de tout l’effort de l’Université au plein sens de son nom (Univers, universitas, selon l’étymologie chère à Claudel, veut d
915 ra ce point. Supposons que la théologie ait gardé ses pouvoirs régulateurs de l’ensemble de nos croyances : un théologien d
916 oute que le physicien ne saurait pas davantage si sa démarche est conforme ou non à la théologie, et fort probablement ne
917 lement ne s’en soucierait pas. Ainsi chacun va de son côté, et les représentants des disciplines diverses n’ont souvent plu
918 tout, la tour de Babel ne s’est pas écroulée sur ses bâtisseurs, ils l’ont seulement abandonnée, ne sachant plus s’expliqu
919 soin d’elle. Si elle est devenue trop petite pour ses tâches immédiates, qu’on l’agrandisse ! Les crises de croissance n’on
920 s primitifs ou finaux, ou simplement opératifs de sa cohérence culturelle, sans cesse perdue de vue ou remise en question.
921 e récuse méthodiquement et met dans ce refus tout son sérieux. Et je vois peu de généralistes qui aient osé relever, par ex
922 s n’allait pas perdre à leur étude le meilleur de son temps de méditation. Si les Européens voulaient vraiment répondre au
923 répondre à l’hindou qui interroge l’Occident sur son obsession de l’Histoire, du Temps, de l’Évolution et du Progrès, il f
924 urs problèmes actuels sur le temps, la matière et sa constitution, est étrangement homologue à celle des grandes querelles
925 rdre spirituel et dans l’incohérence babélique de ses spécialités sans communication, et de la pluralité de ses recherches
926 ialités sans communication, et de la pluralité de ses recherches sans références à un langage commun. Le grand problème que
927 de notre politique d’intégration européenne, dans sa forme fédéraliste, non unitaire, que je tiens pour la seule possible
928 la tombe, ne laisserait guère le temps de vivre à ses bénéficiaires super-savants. Pic de la Mirandole, aujourd’hui, se ver
929 audrait sans doute le prix Nobel, mais au prix de son ambition maîtresse. b) Une deuxième solution concevable consisterait
930 pens de l’équilibre du corps. On peut l’évaluer à son prix réel et trouver celui-ci exorbitant : perdre de vue l’ensemble h
931 C’est gagner le monde par petits bouts au prix de son âme. Il n’en reste pas moins que la spécialisation dans l’Université
932 s’est vue conduite par les nécessités internes de son cheminement à déboucher sur des domaines que la vertueuse méthode, na
933 terdisait rigoureusement. Un neurologue, poussant sa recherche au-delà des certitudes admises, débouche sur le domaine du
934 monologuante sous forme de discours. Ce détail a son importance. Car ce qui importe au bout du compte, dans une entreprise
935 une personne, car là seulement elle peut trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens le plus éle
936 nt elle peut trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’il nous fa
937 trouver ses significations humaines, ses mesures, son utilité au sens le plus élevé du terme. Ce qu’il nous faut enfin, ce
938 les contacts personnels requis par l’exercice de sa vocation, voilà sans doute le genre de solution concrète que nous pou
939 rt. Condition générale d’admission : avoir prouvé son excellence dans une branche au moins du savoir, ou de la vie professi
940 bsolument donner une conférence, le soir, c’est à ses risques et périls : toute déclaration publique est obligatoirement su
941 rroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans son histoire. Cette liste de thèmes, vous le sentez, ne demande qu’à s’a
942 Campanella ou d’Amos Comenius traçant le plan de son Conseil de la lumière ; ou d’hommes qui méditaient sur la nécessité d
943 ologie, ainsi Descartes dès 1625, puis Leibniz et son Ars Combinatoria. Mais surtout, et c’est la conclusion que je souhait
944 es au sens de nos vies. 60. Ainsi Comenius, dans sa grande utopie pansophique, la Panegersia, recommandait aux lettrés et
945 , recommandait aux lettrés et savants, membres de son Conseil des lumières, de « faire attention aux deux autres corps », c
73 1965, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). L’Europe et le monde [Introduction] (février 1965)
946 lles, etc. Pendant ce temps, l’Europe avait perdu ses positions mondiales de puissance politique et militaire, mais sa cult
947 ndiales de puissance politique et militaire, mais sa culture faisait le tour du monde — ou du moins les produits matériels
948 e est la suivante : — il faut que l’Europe tienne sa place et réalise sa vocation particulière dans le monde nouveau-né de
949 — il faut que l’Europe tienne sa place et réalise sa vocation particulière dans le monde nouveau-né de la décolonisation e
950 sinon à résoudre le problème, du moins à définir ses termes, à décrire ses vraies dimensions, à mieux faire sentir son urg
951 roblème, du moins à définir ses termes, à décrire ses vraies dimensions, à mieux faire sentir son urgence et la nécessité d
952 crire ses vraies dimensions, à mieux faire sentir son urgence et la nécessité de l’affronter honnêtement. Un petit groupe d
953 inologue anglais (dans une longue lettre excusant son absence forcée de ce congrès, il est en Chine ces jours-ci) critiquen
954 nts lui sont soumis, et il me semble que chacun à sa manière, si différentes que soient ces manières et si opposées qu’ell
955 il faut bien voir que du même coup on s’attaque à son âme, ou en tout cas au mode de jonction et d’articulation de son âme
956 tout cas au mode de jonction et d’articulation de son âme et de son corps. Cela, nous n’avons pas le droit de l’ignorer ni
957 de de jonction et d’articulation de son âme et de son corps. Cela, nous n’avons pas le droit de l’ignorer ni de le cacher à
958 . Ce n’est pas l’extinction du genre humain mais sa prolifération incontrôlée qui devrait épouvanter et pousser à une act
959 des cultures, vrai but de ce congrès, et non pas son annexe un peu honteuse, comme l’affirme assez bizarrement l’un de nos
74 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Civisme et culture (notamment artistique) (mai 1967)
960 e à quelque doctrine sociale et politique dictant sa loi aux artistes et aux écrivains, selon l’ambition qui caractérise l
961 alités politiques, afin que l’Europe puisse tenir sa juste place dans la communauté globale du genre humain. Le civisme eu
962 role ! Participer, ce n’est pas seulement prendre sa part, c’est aussi apporter sa part. Ce n’est pas seulement recevoir,
963 s seulement prendre sa part, c’est aussi apporter sa part. Ce n’est pas seulement recevoir, c’est aussi donner. L’enfant,
964 nifester activement dans la communauté, à y tenir sa place selon ses dons et ses possibilités, en tant que citoyen à la fo
965 ment dans la communauté, à y tenir sa place selon ses dons et ses possibilités, en tant que citoyen à la fois libre et resp
966 communauté, à y tenir sa place selon ses dons et ses possibilités, en tant que citoyen à la fois libre et responsable. Je
967 un état d’inconscience ou de folie le privant de sa liberté de jugement ou de décision. C’est là l’un des principes fonda
968 tion le rendant aussitôt responsable vis-à-vis de sa propre conscience et vis-à-vis de la communauté. En d’autres termes,
969 il doit préparer l’élève à agir librement, selon son jugement, une fois sorti de l’école. Il doit donc d’une part initier
970 ens européen, ce n’est pas seulement conditionner son esprit mais l’alerter ; ce n’est pas seulement lui donner des réflexe
971 politique ou scientifique), mais le conduire vers son autonomie, vers le libre exercice de ses responsabilités au sein de l
972 ire vers son autonomie, vers le libre exercice de ses responsabilités au sein de la société — donc vers son risque personne
973 responsabilités au sein de la société — donc vers son risque personnel, en fin de compte. ⁂ Si nous demandons maintenant ce
974 tenant ce qu’est la culture, nous allons voir que sa définition formelle ressemble étrangement, en Europe, à celle que je
975 sme. En effet, la culture pour un Européen, c’est sa participation au trésor commun des œuvres créées depuis des siècles p
976 a été fait, il lui viendra le désir de le faire à son tour. Il commencera naturellement par imiter, et s’il imite mal, son
977 cera naturellement par imiter, et s’il imite mal, son maître le corrigera. Mais à cela ne se borne pas son éducation artist
978 maître le corrigera. Mais à cela ne se borne pas son éducation artistique : l’imitation correcte des modèles orthodoxes n’
979 itation correcte des modèles orthodoxes n’est pas sa fin, comme elle le serait pour un danseur hindou, par exemple, qui do
980 , mais l’expression d’une personnalité qui assume son risque dans la cité, librement, en innovant. Cependant, la santé de l
981 l’artiste créateur, le problème est le même dans sa forme et dans ses étapes dialectiques. Il s’agit d’abord d’acquérir u
982 ur, le problème est le même dans sa forme et dans ses étapes dialectiques. Il s’agit d’abord d’acquérir une certaine somme
983 ent ou le sentiment ou la main ; puis de voler de ses propres ailes et de courir le risque de son choix personnel ou de son
984 er de ses propres ailes et de courir le risque de son choix personnel ou de son expression originale, mais en même temps d’
985 de courir le risque de son choix personnel ou de son expression originale, mais en même temps d’assumer les responsabilité
986 il s’agisse de civisme ou de culture trouve ainsi sa formule caractéristique dans l’équilibre tendu entre la liberté et l’
987 e », écrit Arthur Koestler. Et Stephen Spender de son côté, pense que « seule la culture européenne a su allier la plus gra
988 développé des traditions »63. André Malraux, dans sa philosophie de l’Art intitulée Les Voix du silence, a développé un th
989 formé à l’école des grands prédécesseurs, affirme sa personnalité en prenant le contre-pied de leur style. « Tous les arti
990 n révolution, l’art occidental renoue et enrichit sa tradition, la redécouvre avec des yeux neufs. Quoi de plus révolution
991 que le nationalisme a été propagé par l’École et ses manuels depuis le milieu du xixe siècle. Les manuels de mon enfance
992 ésentaient l’Europe comme un puzzle de nations et sa culture comme l’addition d’une vingtaine de « cultures nationales » b
993 e, et redescend vers l’Italie qu’elle enrichit de ses nombreuses découvertes, jusqu’au xvie siècle, quand Roland de Lattre
994 ’annexion de Colmar à la France des siècles après sa mort. Qu’il s’agisse de musique, de peinture, d’architecture, de phil
995 ’Europe dans les jeunes esprits, et c’est montrer son unité fondamentale, base de l’union qu’il reste à faire. Troisième
996 ou à la musique ou à la littérature et d’en faire sa carrière, mais tout le monde a besoin de s’exprimer, de créer le cadr
997 onde a besoin de s’exprimer, de créer le cadre de son existence quotidienne, d’en composer les formes et les couleurs, les
998 exigence esthétique, dans un peuple, correspond à son absence de sens civique : ce rapport devient manifeste dès qu’il s’ag
999 pparence traduit l’égoïsme borné du propriétaire, son inculture et son refus d’assumer ses responsabilités communautaires.
1000 l’égoïsme borné du propriétaire, son inculture et son refus d’assumer ses responsabilités communautaires. C’est pourquoi l’
1001 ropriétaire, son inculture et son refus d’assumer ses responsabilités communautaires. C’est pourquoi l’éducation artistique
75 1967, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vingt langues, une littérature (mai 1967)
1002 fut-elle européenne, mais de le rendre conforme à son objet : or il se trouve que cet objet est un phénomène 1° européen et
1003 veut se conformer à la vérité et à la réalité de son objet. Quand il faut caractériser en peu de mots une œuvre, une vie,
1004 térise l’écrivain, mais la région où s’est formée sa sensibilité, la religion qu’il suit ou qu’il a rejetée, ou ses prises
1005 té, la religion qu’il suit ou qu’il a rejetée, ou ses prises de parti idéologiques et politiques, ou encore sa formation pr
1006 es de parti idéologiques et politiques, ou encore sa formation professionnelle, etc. Que ceci soit donc bien nettement sou
1007 e, ou de la littérature, ne trouve d’adéquation à son objet que dans le cadre européen. 2. Thèse proposée L’Europe es
1008 ène dans une perspective mondiale qui le ramène à ses justes proportions. a) Nos langues littéraires, en Europe, sont étroi
1009 communs énumérés plus haut suffisent à constituer son unité, tant structurelle que spirituelle, au-delà des diversités ling
1010 teurs classiques (ou aux auteurs surréalistes) de sa propre langue. d) C’est dans l’usage le plus rigoureux et spécifique
1011 qu’en fait un vrai poète, qu’apparaît dans toute sa fécondité la communauté littéraire de l’Europe : T. S. Eliot l’a démo
1012 raire de l’Europe : T. S. Eliot l’a démontré dans ses Notes towards the Definition of Culture. L’anglais, selon lui, est la
1013 de penser que le seul devoir de l’individu serait son devoir envers l’État ; et il est exorbitant de considérer comme le de
76 1968, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Vers une fédération des régions (hiver 1967-1968)
1014 e, par contraste, envisage sans trop de nervosité sa prochaine transformation (dans cinq ou dix ans ?) en une fédération d
1015 est le pays du monde le plus centralisé, mais que ses propres « Plans », décidés à Paris, vouent à l’inexorable renaissance
1016 dés à Paris, vouent à l’inexorable renaissance de ses provinces rajeunies ? Je reviendrai sur la révolution que préparent s
1017 s ? Je reviendrai sur la révolution que préparent ses universités et deux de ses partis de gauche et de droite, le centre é
1018 volution que préparent ses universités et deux de ses partis de gauche et de droite, le centre étant acquis depuis longtemp
1019 lippe le Bel : « Le Roy de France est empereur en son royaume », ce qui veut dire que le chef de l’État d’un domaine de moy
1020 s confisque la papauté elle-même, l’installe sous sa protection en Avignon, et avec son appui réalise aux dépens des juifs
1021 l’installe sous sa protection en Avignon, et avec son appui réalise aux dépens des juifs qu’il fait dépouiller et des cheva
1022 onstre aux multiples têtes ! » s’écrie Dante dans son traité De la Monarchie, appel désespéré, et qui restera vain, à l’emp
1023 utées trahisons, jugées comme telles. On enseigne son catéchisme dans ses écoles. On célèbre son culte, on vénère ses statu
1024 ées comme telles. On enseigne son catéchisme dans ses écoles. On célèbre son culte, on vénère ses statues sur toutes les pl
1025 seigne son catéchisme dans ses écoles. On célèbre son culte, on vénère ses statues sur toutes les places. « Il faut une rel
1026 dans ses écoles. On célèbre son culte, on vénère ses statues sur toutes les places. « Il faut une religion pour le peuple 
1027 e veut fermé, complet, suffisant en soi tant pour sa culture que pour son économie, et seul juge non seulement de ses inté
1028 t, suffisant en soi tant pour sa culture que pour son économie, et seul juge non seulement de ses intérêts mais de ceux des
1029 pour son économie, et seul juge non seulement de ses intérêts mais de ceux des autres. C’est donc une partie qui se veut a
1030 ’une communauté donnée et assurer l’efficacité de sa participation dans les affaires du monde. Mais en même temps, les Éta
1031 bition profonde et constitutive de l’État-nation, sa volonté de souveraineté absolue, donc d’indépendance totale, donc d’a
1032 c d’indépendance totale, donc d’autarcie, qui est son ambition proprement impériale. C’est par définition et par structure,
1033 qu’il le reste en pratique dans l’état actuel de ses données72, il va falloir ou bien renoncer à l’union et alors il n’y a
1034 formulait récemment une règle d’or qui trouve ici son application majeure : Développons en commun ce qui est neuf. Laisson
1035 nir l’Europe, il faut partir d’autre chose que de ses facteurs de division, il faut bâtir sur autre chose que sur les obsta
1036 u formations modernes et récentes, Roumanie (avec sa Transylvanie et sa Bessarabie contestées), Yougoslavie (avec ses cinq
1037 es et récentes, Roumanie (avec sa Transylvanie et sa Bessarabie contestées), Yougoslavie (avec ses cinq ou six nations, se
1038 e et sa Bessarabie contestées), Yougoslavie (avec ses cinq ou six nations, ses deux religions, dont l’une en plusieurs conf
1039 tées), Yougoslavie (avec ses cinq ou six nations, ses deux religions, dont l’une en plusieurs confessions). L’histoire, ses
1040 dont l’une en plusieurs confessions). L’histoire, ses lois douteuses et ses accidents trop certains ; les réalités ethnique
1041 s confessions). L’histoire, ses lois douteuses et ses accidents trop certains ; les réalités ethniques sous-jacentes ou ren
1042 L’État français ne sera pas si aisément ébranlé. Son chef le tient très bien en main, et vos excités de la région ne l’imp
1043 1° De Gaulle lui-même ne peut tenir en main… que son État. Or la souveraineté de l’État est devenue largement illusoire, q
1044 de Bruxelles sur les économies régionales, et que ses six États-nations membres y aient pris part. C’est l’arriération, le
1045 ui depuis cent-cinquante ans coupait la région de son aire d’expansion naturelle, Lille devient avec ses cités satellites l
1046 on aire d’expansion naturelle, Lille devient avec ses cités satellites la métropole de près d’un million d’habitants d’une
1047 e conscience du phénomène région et des motifs de son apparition en ce moment précis de notre histoire et de l’évolution de
1048 vie sociale et publique en Grèce. Elle donna même son nom à cette forme d’activité : la politique 83. De même que la polis,
1049 ité : la politique 83. De même que la polis, avec ses autorités collégiales et son régime de participation civique intense,
1050 e que la polis, avec ses autorités collégiales et son régime de participation civique intense, s’opposa durant des siècles
1051 s correspondent à celles des aires d’influence de son ou de ses agglomérations principales. Si on exagère leur taille, les
1052 ndent à celles des aires d’influence de son ou de ses agglomérations principales. Si on exagère leur taille, les régions te
1053 et mobile. Le terme même d’État indique très bien ses origines agricoles : status, state, Staat, État, c’est stabilité et s
1054 ites, mais en termes de rayonnement, non plus par son indépendance mais par la nature et la structure de ses relations d’in
1055 ndépendance mais par la nature et la structure de ses relations d’interdépendance. D’ailleurs, le terme même d’« indépendan
1056 me même d’« indépendance » est en train de perdre son sens ancien, stato-national, majestueux et volontiers ombrageux. Loui
1057 ètement de contenu. Le mot “indépendance” a perdu son sens simpliste d’autrefois. C’est maintenant une question d’échanges,
1058 ernement des cités par elles-mêmes, et aussi, par sa sobriété, de ne pas réveiller les illusions de l’absolutisme, les dél
1059 régions, la liberté de chacun et l’efficacité de son action seront garanties par la possibilité de se rattacher et de donn
1060 s par la possibilité de se rattacher et de donner son allégeance à des ensembles différents à la fois par leur nature, leur
1061 cessives sont faciles à énumérer : a) la CEE, dès ses débuts, a reconnu la nécessité d’une politique de « développement har
1062 Espagne, canton de Berne, mais aussi France avec ses Bretons, ses Basques, ses Catalans, ses Alsaciens, ses Flamands, ses
1063 ton de Berne, mais aussi France avec ses Bretons, ses Basques, ses Catalans, ses Alsaciens, ses Flamands, ses Provençaux, s
1064 mais aussi France avec ses Bretons, ses Basques, ses Catalans, ses Alsaciens, ses Flamands, ses Provençaux, ses Italiens e
1065 ance avec ses Bretons, ses Basques, ses Catalans, ses Alsaciens, ses Flamands, ses Provençaux, ses Italiens et ses Corses —
1066 retons, ses Basques, ses Catalans, ses Alsaciens, ses Flamands, ses Provençaux, ses Italiens et ses Corses — et que sera-ce
1067 sques, ses Catalans, ses Alsaciens, ses Flamands, ses Provençaux, ses Italiens et ses Corses — et que sera-ce demain en Tch
1068 ans, ses Alsaciens, ses Flamands, ses Provençaux, ses Italiens et ses Corses — et que sera-ce demain en Tchécoslovaquie, en
1069 ns, ses Flamands, ses Provençaux, ses Italiens et ses Corses — et que sera-ce demain en Tchécoslovaquie, en Roumanie, en Yo
1070 ment sur soi d’une communauté régionale conduit à sa médiocrité économique et culturelle ; b) l’absorption d’une communaut
1071 ulée dans une fédération continentale a) retrouve sa vocation particulière jadis réduite ou supprimée par l’État-nation co
1072 liances interétatiques ou internationales, trouve sa réalisation la plus authentique au niveau des réalités interrégionale
1073 es nécessités de l’administration polyarchique de ses réseaux relèvera de la logique des ensembles (notions d’inclusion, d’
1074 aratiste écossais annonce que « d’ici trois ans » son pays aura son siège à l’ONU, « between Saudi Arabia and Senegal ». On
1075 ais annonce que « d’ici trois ans » son pays aura son siège à l’ONU, « between Saudi Arabia and Senegal ». On souriait auss
1076 re elles consentira jamais à remettre une part de ses pouvoirs à une autorité supranationale ? », écrivait François Mauriac
1077 rre », Genève, n° 1-2, juillet 1963, p. 7-8. 77. Ses travaux remplissent deux forts volumes : Documents de la conférence s
77 1970, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La région n’est pas un mini-État-nation (hiver 1969-1970)
1078 s, des curiosités par la presse à grand tirage et ses agences officieuses, des émotions par l’éloquence patriotique, enfin
1079 ut surgir demain, posant un but nouveau et créant ses moyens. Si l’on ne déclare pas ce qu’on veut, il n’est pas très intér
1080 ions à peu près égales ? La région de Paris, avec ses 9 ou 10 millions d’habitants, est plus petite que le Limousin, qui n’
1081  : — L’État doit être unique et indivisible. — De son siège unique, dans la capitale, l’État régit souverainement toute l’e
1082 istoire d’un peuple digne de ce nom. Ayant « fait son unité » (comme on fait sa puberté), un peuple devient une « nation im
1083 e ce nom. Ayant « fait son unité » (comme on fait sa puberté), un peuple devient une « nation immortelle » et l’État qui a
1084 t une « nation immortelle » et l’État qui agit en son nom dispose de la vie et de la mort de ses membres, plus ou moins « c
1085 git en son nom dispose de la vie et de la mort de ses membres, plus ou moins « citoyens » ou « sujets », selon les régimes,
1086 ntribuables. L’Église n’a plus le droit de brûler ses hérétiques, mais l’État a le devoir de sévir contre ceux qui conteste
1087 evoir de sévir contre ceux qui contestent l’un de ses dogmes (objecteurs de conscience, par exemple, ou régionalistes auton
1088 litiques d’un État et non pas de la prospérité de ses citoyens. Aujourd’hui, cette même réduction correspond à la seconde n
1089 ergien, que nous sommes tous peu ou prou, et dans son système de représentation, la région ne saurait apparaître que sous l
1090 i : qu’il suffise d’évoquer la sécurité suisse et ses motifs. Mais le fédéralisme va plus loin, et conçoit d’autres types e
1091 l’État ni l’ordre contractuel d’une société, avec ses cadres et ses mécanismes. Je demande seulement qu’il corresponde aux
1092 dre contractuel d’une société, avec ses cadres et ses mécanismes. Je demande seulement qu’il corresponde aux réalités humai
1093 ivision du phénomène État en autant de foyers, et sa répartition à autant de niveaux, qu’il y a de fonctions diverses dans
1094 raliste de l’État Dans une page essentielle de son Principe fédératif, où Proudhon estime qu’il « résume toute sa scienc
1095 édératif, où Proudhon estime qu’il « résume toute sa science constitutionnelle », je trouve cette proposition : Organiser
1096 egio basiliensis s’étend sur trois pays : Bâle et son hinterland en Suisse, le Haut-Rhin en France, et le Land badois en RF
1097 rès bien à quelles sociétés il cotise, où il paie ses impôts, qui est de sa paroisse et quels sont les paysages de son cœur
1098 étés il cotise, où il paie ses impôts, qui est de sa paroisse et quels sont les paysages de son cœur. Et aucun de nous n’e
1099 est de sa paroisse et quels sont les paysages de son cœur. Et aucun de nous n’exige que tout cela soit inscrit dans les li
1100 la région devra passer par la supranationalité et ses institutions étatiques. Mais ce n’est pas ici notre sujet. 92. Si le
78 1971, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Dépolitiser la politique (printemps 1971)
1101 it que la France prenne au sérieux les paroles de son chant sacré « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! » Duclos, Séguy
1102 a vie. Cette antithèse domine le siècle. Elle est son véritable drame. Toutes les autres pâlissent devant elle, sont second
1103 hitlériens. De Gaulle a eu le contact, en prenant ses bains de foule. Mais les partis qui invoquent les masses ne rassemble
1104 c’est même tout ce qu’elle peut nous apprendre à son sujet. En effet, qu’en est-il aujourd’hui de la lutte des classes ? E
1105 nir la condition prolétarienne pour mieux nourrir sa lutte, et cette politique du pire s’opposerait donc nécessairement au
1106 ncé dénué de sens, comme on le voit en remplaçant ses termes par leur définition. Si le Prolétariat est la classe non possé
1107 mer la condition prolétarienne et non pas assurer sa « victoire », impossible par définition. Dès 1933, Robert Aron et Arn
1108 ils encore. Si vous ne comprenez pas, voyez Mao : sa Révolution « culturelle », vous ne lui avez donc jamais demandé ce qu
1109 e « culturelle » fait attaquer le Parti qui, sous sa direction, avait tenté d’appliquer Marx. Mais le contraire d’une erre
1110 . Elle est encore de type dynastique, en tant que son but pratique reste la puissance collective, et pas du tout le libre d
1111 er les finalités de la vie publique — et c’est là sa fonction stratégique — puis l’art de participer aux décisions qui, au
1112 acte politique ne consiste nullement à décider en son âme et conscience et au plus près de ses intérêts, si l’on va faire l
1113 cider en son âme et conscience et au plus près de ses intérêts, si l’on va faire le saut d’un centre gauche modéré à un cen
1114 que la police refuse de jouer le jeu et de tenir son rôle convenu dans le rite des émeutes parisiennes. L’acte politique p
1115 e, en remarquable analogie avec la Renaissance et ses étapes, à déplacer le centre du système politique, non seulement de l
1116 n vers l’Europe, mais encore vers l’humanité dans son ensemble et en même temps vers la personne. » D. de Rougemont, Lettre
1117 her qu’en s’abolissant lui-même en même temps que son antithèse, la propriété privée. » La Sainte Famille, 1845. 101. L’O
79 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Note liminaire] (été 1972)
1118 à donner une idée aussi objective que possible de son contenu, en commentant brièvement sa table des matières complète, et
1119 possible de son contenu, en commentant brièvement sa table des matières complète, et en le citant aussi souvent que possib
80 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aspects culturels de la coopération dans les régions frontalières (été 1972)
1120 s selon la nature du phénomène considéré et selon son évolution historique. Les régions socioéconomiques sont généralement
1121 t-nation de style xixe siècle a prétendu imposer sa pensée, fût-elle précisément absence de vraie pensée, pur conformisme
1122 la profession pour laquelle on a été diplômé dans son pays. Quant au contenu de l’enseignement : les manuels d’histoire et
1123 une région comme Rhône-Alpes et la composition de son audience ont fait l’objet d’études très poussées (qui vont jusqu’à co
1124 ’Aoste, Basques, etc.), séparant une métropole de son hinterland (Lille, Bâle, Genève), bloquant des processus de développe
1125 etc.), est en fait beaucoup plus indépendante de ses établissements territoriaux, continuellement changeants au gré des dé
1126 ensions politiques dangereuses » mentionnées dans son introduction. Il n’y a pas de « juste frontière » imaginable, dès lor
1127 uter, pour le même motif, de près de la moitié de ses territoires actuels. Quant à la langue allemande, si elle devait coïn
1128 — ni plus vraies pour autant. Cette notion, qui a son origine sous Louis XIV, est mise en forme par la Révolution (discours
1129 e le Rhin sépare « naturellement » les peuples de ses rives, tandis que le Rhône les unit. De même, les Pyrénées « séparent
1130 uve des Basques des deux côtés de la chaîne, dans sa partie ouest, des Catalans des deux côtés, dans la partie est, mais n
1131 es est une, quoique tissée de contradictions dans sa genèse même ; qu’elle s’est formée à partir d’influences indo-europée
1132 là le caractère essentiellement contestataire de son génie — mais qui nous ont tous affectés, à doses variables, et qui on
1133 plus intense qu’elle est moins centralisée et que ses foyers sont plus nombreux. Au Moyen Âge, ces foyers de création sont
1134 ou le « dépérissement » marxiste de l’État, mais sa division, ou mieux sa répartition (conforme au vœu de Proudhon) à tou
1135  » marxiste de l’État, mais sa division, ou mieux sa répartition (conforme au vœu de Proudhon) à tous les étages communaut
1136 ue allemande », mais comment elle peut développer son économie d’une manière équilibrée, au sein du système continental d’é
81 1972, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Confrontation des régions transfrontalières [Nos conclusions] (été 1972)
1137 ce du problème régional, les vraies dimensions de sa problématique, et la richesse des solutions d’ores et déjà envisagées
1138 », chaque action spécifique « se développant dans son aire propre » et « ces aires d’application variant, en fait et en dro
82 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Nouveau départ (printemps 1974)
1139 ire le point de « l’état de l’union européenne », ses progrès, son arriération, leurs causes et les moyens d’aller plus loi
1140 de « l’état de l’union européenne », ses progrès, son arriération, leurs causes et les moyens d’aller plus loin. Parallèle
83 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Stratégie de l’Europe des régions (printemps 1974)
1141 faire l’Europe dans les années 1950 pour relever ses ruines, restaurer son industrie, son commerce et sa technologie. Il f
1142 es années 1950 pour relever ses ruines, restaurer son industrie, son commerce et sa technologie. Il fallait unir à cette fi
1143 pour relever ses ruines, restaurer son industrie, son commerce et sa technologie. Il fallait unir à cette fin nos maigres f
1144 ruines, restaurer son industrie, son commerce et sa technologie. Il fallait unir à cette fin nos maigres forces nationale
1145 gt-cinq ans de nouveau, alors que l’humanité dans son ensemble doublera désormais, selon les démographes, tous les trente a
1146 e, l’homme se voit contraint de choisir librement son avenir et de décider aujourd’hui les conditions de survie du genre hu
1147 puisqu’elle n’est plus une communauté ? Que vaut son fameux niveau de vie ? Vers quoi nous conduit-elle ? Elle ne le sait
1148 vèrement la société matérialiste et qu’il dénonce son anarchie profonde, mal quadrillée par la police ; il est anormal que
1149 , quantitative. Mais elle est née de l’Europe, de ses systèmes de valeurs et de leurs conflits. Elle est née aussi des guer
1150 ue l’État-nation, la religion de l’État-nation et sa souveraineté absolue. L’État-nation, tel que le définissait dès 1932
1151 . Comme on le voit en remplaçant chaque terme par sa définition. L’union des États-nations, ce serait une amicale des misa
1152 mythe n’a plus d’autre existence que négative. En son nom l’on peut refuser, mais on ne peut rien bâtir, rien payer, rien u
1153 i règne seul, depuis un siècle, sur la science de ses professeurs et la croyance de ses sujets, par l’entremise des manuels
1154 r la science de ses professeurs et la croyance de ses sujets, par l’entremise des manuels scolaires, n’est en fait qu’une f
1155 helle planétaire. Aucun ne peut plus assurer seul sa défense militaire et sa prospérité, son équipement technologique et u
1156 ne peut plus assurer seul sa défense militaire et sa prospérité, son équipement technologique et une aide effective au tie
1157 surer seul sa défense militaire et sa prospérité, son équipement technologique et une aide effective au tiers-monde, la pré
1158 ’intéresse chez un homme est de savoir quelle est son utopie de la vie en général et de lui-même en particulier — mon utopi
1159 tés dont chacune définit une région réelle, selon sa fonction. Prenons l’exemple d’une région à constituer autour de Genèv
1160 est faite à l’image de la fédération suisse, avec ses départements fédéraux dont les chefs composent un Conseil fédéral ou
1161 s composent un Conseil fédéral ou exécutif — avec ses délégués des régions administratives (correspondant aux cantons) et d
1162 ls et abstraits subsistant entre chaque région et sa capitale nationale — ce jour-là, la Révolution européenne sera virtue
1163 c’est l’évidence. Pourquoi détruire ce qui garde sa raison d’être dès lors que cela ne bloque plus l’évolution fédérative
1164 véritable Parlement européen et de se battre pour ses compétences : qu’elles soient très fortes quand il s’agira de régler
1165 cdote tirée de la vie de Lyautey. On construisait sa résidence de Rabat, et il avait demandé à son jardinier que l’on plan
1166 sait sa résidence de Rabat, et il avait demandé à son jardinier que l’on plante à droite et à gauche de l’entrée des arbres
1167 la, finalement, que je vous parle de l’Europe, de son union, et plus encore, des régions. Tout le problème politique, socia
1168 ons-nous accéder à notre mode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, celles de construire jour après jour notre pers
1169 The Limits to Growth, par le prof. D. Meadows et son équipe, publié aux USA en 1972, et qui a secoué tous les tabous de l’
84 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Les grandes béances de l’histoire (printemps 1974)
1170 que l’unité de la nation est le bien suprême, que son indépendance doit rester absolue et son État indivisible, ne font que
1171 rême, que son indépendance doit rester absolue et son État indivisible, ne font que prolonger le xixe siècle. Mais les ouv
1172 out ce qu’elle ne devait pas être. Pas un mot sur sa nécessité, sur les avantages qu’on en attendait pour la prospérité éc
1173 ire des intérêts du pays (dont ils sont juges) et sa présence dans les conseils et colloques internationaux, présence dest
1174 lé des devoirs de la France, si tous ont parlé de ses droits. Personne n’a invoqué la solidarité — pourtant factuelle, quoi
1175 l’État, dont pas un ne paraît même soupçonner que son discours est démodé depuis cent ans, ceux qui réfléchissent sur notre
1176 léchissent sur notre société et sur les causes de sa crise aboutissent à des conclusions politiques non seulement contrair
1177 en régions. En 1949, Bertrand de Jouvenel publie son grand ouvrage Du Pouvoir 118, où tout en annonçant qu’il va se borner
1178 est forgé une histoire nationale qui démontre que son développement était inévitable, et son destin arrangé par la Providen
1179 montre que son développement était inévitable, et son destin arrangé par la Providence, comme le mythe français des « front
1180 naturelles »… Le grand État unifié offre-t-il à ses habitants plus et mieux que le petit État ? se demande H. Kahn. Et de
1181 té que le Luxembourg (lequel d’ailleurs a dissous son armée). Pourquoi, dans ce cas, un Breton (ou un Sicilien, ou un Écoss
1182 rer de faire partie d’un État plus grand qui lève ses impôts, se moque de ses allures et de son dialecte… Il est peut-être
1183 État plus grand qui lève ses impôts, se moque de ses allures et de son dialecte… Il est peut-être temps que les nations su
1184 ui lève ses impôts, se moque de ses allures et de son dialecte… Il est peut-être temps que les nations submergées de l’Euro
1185 ssage à l’ère nouvelle. Il les avait évoqués dans son discours de Lyon en 1968 : à la séculaire centralisation étatique dev
1186 m qu’il avait tenu à organiser — contre l’avis de ses conseillers — sur le problème des régions. Ma thèse : le problème des
1187 um, de Gaulle déclara au général Lalande, l’un de ses collaborateurs les plus intimes : « Même si j’échoue, je serai gagnan
1188 projet qui était essentiel pour le pays. » Devant ses anciens collaborateurs réunis à Colombey après sa chute, il manifeste
1189 es anciens collaborateurs réunis à Colombey après sa chute, il manifeste « une certaine satisfaction : celle d’avoir réuss
1190  une certaine satisfaction : celle d’avoir réussi son départ. […] Il se montrait préoccupé du jugement que l’histoire porte
1191 réoccupé du jugement que l’histoire porterait sur son retrait ». « J’ai pris la bonne sortie devant l’histoire », ce thème
85 1974, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). C.J.B. l’Européen, 1891-1974 (printemps 1974)
1192 qui se réalise en plénitude par le style même de sa pensée, de son action, de sa présence parmi nous. Son expérience des
1193 e en plénitude par le style même de sa pensée, de son action, de sa présence parmi nous. Son expérience des hommes et de l’
1194 par le style même de sa pensée, de son action, de sa présence parmi nous. Son expérience des hommes et de l’irrationnel qu
1195 pensée, de son action, de sa présence parmi nous. Son expérience des hommes et de l’irrationnel qui conduit leurs affaires
1196 conduit leurs affaires au pire a certes confirmé son pessimisme inné, sa profonde méfiance à l’endroit de ce qui vient et
1197 es au pire a certes confirmé son pessimisme inné, sa profonde méfiance à l’endroit de ce qui vient et du « progrès » de no
1198 progrès » de notre monde moderne en général, mais son goût puissant de la vie et son sens du service de la cité n’ont cessé
1199 e en général, mais son goût puissant de la vie et son sens du service de la cité n’ont cessé de le ramener aux grands poste
1200 gne, mais il était aussi le meilleur prosateur de son pays : il faut relire non seulement le monumental Richelieu de l’âge
1201 ux idées, et aux situations qu’aux systèmes, d’où son sens politique intuitif et ses vues parfois prophétiques : C.J.B. ajo
1202 aux systèmes, d’où son sens politique intuitif et ses vues parfois prophétiques : C.J.B. ajoutait à la Suisse la dimension
86 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Quand même il serait seul… (Sur un texte de George Orwell) (automne 1975)
1203 tant plus faut-il l’attaquer dans les domaines où son autorité, gagnée ailleurs, peut égarer. Il écrivait en 1939, aux prem
1204 emporaire. La littérature du libéralisme touche à sa fin et la littérature du totalitarisme n’est pas encore apparue et de
1205 de nos manèges, mais nous adjure de faire mentir ses prévisions et nous en montre les moyens ; ou bien a-t-il été le compl
1206 annoncé — l’effondrement du christianisme, ou de sa culture — ne se passe pas hors de nous et sans nous, collectivement :
1207 dans nous et par nous. Celui qui aime activement son prochain se comporte en chrétien, et le christianisme par cet acte ex
1208 esse de l’aimer et s’effondre. Quand Orwell écrit son essai, le malheur qu’il prévoit est déjà arrivé : il se produit dans
87 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Pourquoi des régions ? (printemps-été 1975)
1209 , c’est que l’objet en question semble avoir fait son temps, qu’il survit peut-être à sa raison d’être, qu’il est trop vieu
1210 le avoir fait son temps, qu’il survit peut-être à sa raison d’être, qu’il est trop vieux. Et l’on publie : Pourquoi des ph
1211 convient, avant de s’en occuper, de s’assurer de sa réalité. Le second cas est évidemment celui des régions, du problème
1212 s de la recherche — la consistance du problème ou son sérieux scientifique. Et cela suffit encore moins à établir sa nécess
1213 ientifique. Et cela suffit encore moins à établir sa nécessité et sa possibilité aux yeux du grand public. Ni les uns, ni
1214 ela suffit encore moins à établir sa nécessité et sa possibilité aux yeux du grand public. Ni les uns, ni les autres, n’on
1215 connaissance, comme l’a si bien montré Piaget par ses nombreuses analyses établissant que notre savoir, notre connaissance,
1216 phénomène de nature au sens actif du mot, qui est son sens étymologique : Natura = ce qui engendre, l’engendrante, ce qui f
1217 dépend de la volonté humaine, il est décisif pour sa réalisation qu’on puisse expliquer avec efficacité ses raisons d’être
1218 éalisation qu’on puisse expliquer avec efficacité ses raisons d’être, ou plutôt de devenir. « Avec efficacité » veut dire i
1219 l sans doute : — à partir de l’homme lui-même, de sa réalité morale, à partir de la dégradation de toute existence communa
1220  : de mon environnement, de mon milieu humain, de ses contraintes, de ses ressources disponibles et de ses virtualités frus
1221 ent, de mon milieu humain, de ses contraintes, de ses ressources disponibles et de ses virtualités frustrées. Les problèmes
1222 contraintes, de ses ressources disponibles et de ses virtualités frustrées. Les problèmes écologiques, économiques, énergé
1223 e ; production agricole arbitrairement séparée de ses marchés naturels ; obstacles multipliés, légaux et financiers, à l’éd
1224 l’occurrence ceux de Paris, Berne et Genève. Dès ses premières séances, la Commission s’est donné un programme qui déborde
1225 ission internationale qui ne peut que transmettre ses vœux à Berne et à Paris, d’instituts sans pouvoir et de chercheurs is
1226 laissé des traces profondes dans l’inconscient de ses habitants.) Ajoutons que cette « plus grande région » est aussi celle
1227 lubles, voilà qui enseigne la région, convainc de sa nécessité, répond à la question du « Pourquoi des régions ? » à parti
1228 apoléon, dans et pour la guerre, l’État-nation et sa morale, qui est le nationalisme totalitaire, a provoqué les deux guer
1229 . Devant la contre-attaque qu’elle a provoqué par son action, l’Europe se voit aujourd’hui sans force : sa division en État
1230 action, l’Europe se voit aujourd’hui sans force : sa division en État-nations souverains — qui a causé les guerres mondial
1231 rains — qui a causé les guerres mondiales et donc sa ruine — c’est cela aussi qui l’empêche de résoudre la crise qu’elle a
1232 l’obsession de la puissance est l’ultima ratio de ses décisions. Mais d’où tient-il sa puissance actuelle, sinon du vide ci
1233 ultima ratio de ses décisions. Mais d’où tient-il sa puissance actuelle, sinon du vide civique créé par l’urbanisation sau
1234 s — chacune ayant pour extension le territoire de sa réalité — ne naîtront pas de nos modèles, mais bien de la nécessité d
88 1975, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Paradoxes de la prospective (automne 1975)
1235 r la vitesse d’un électron et celui de déterminer sa position. Cette nouvelle « relation d’incertitude » définirait le pas
1236 savons que la terre ayant des dimensions finies, ses ressources seront épuisées dans des délais calculables, mais qui vari
1237 là donc quelques certitudes quant à l’avenir et à ses cadres ou à ses limites extrêmes, l’incertitude portant alors sur le
1238 certitudes quant à l’avenir et à ses cadres ou à ses limites extrêmes, l’incertitude portant alors sur le contenu de cet a
1239 itude portant alors sur le contenu de cet avenir, son déroulement, son histoire et ses dates, « car nous ne savons ni le jo
1240 rs sur le contenu de cet avenir, son déroulement, son histoire et ses dates, « car nous ne savons ni le jour ni l’heure ».
1241 u de cet avenir, son déroulement, son histoire et ses dates, « car nous ne savons ni le jour ni l’heure ». (À l’inverse, l
1242 Une seule chose est certaine, c’est la mort, non sa date. Mort de la terre et mort de chacun de nous. Une seule chose est
1243 mentir ce modèle (comme l’espèrent sans nul doute ses auteurs) il faut commencer par y croire. Car si on le récuse, on ne f
1244 autant il est dangereux, égarant, de subordonner ses décisions à des prédictions qui ne seront « justes » que si vous fait
1245 l’urbaniste, du médecin, ou du citoyen qui assume son rôle dans la cité, les « impératifs du développement », les « nécessi
1246 de la décision politique. Car quelles que soient ses intentions conscientes, ce discours pousse au crime de désertion civi
1247 On oublie de nous dire qu’il n’est que la voix de ses programmateurs et de leurs préjugés. Tel est le succès de la projecti
1248 es figurent subira les effets correspondants dans son corps ou dans son esprit. En manipulant son « modèle », le futurologi
1249 les effets correspondants dans son corps ou dans son esprit. En manipulant son « modèle », le futurologiste croit-il vraim
1250 dans son corps ou dans son esprit. En manipulant son « modèle », le futurologiste croit-il vraiment qu’il manipule un aven
1251 comme le magicien mêle à la glaise dont il pétrit sa figurine quelques poils ou des rognures d’ongles de sa victime.) L
1252 gurine quelques poils ou des rognures d’ongles de sa victime.) La futurologie scientifique appelle une économie de guer
1253 appelle d’autres, fût-ce à seule fin de vérifier ses méthodes. Ainsi les techniques de lutte contre la guérilla permettent
1254  : un conservatisme utopique D’autre part, par ses méthodes mêmes de projection et d’extrapolation, toute prévision chif
1255 e évaluées : il faudrait tout savoir sur l’homme, ses régularités et ses folies ; tout savoir sur les ressources terrestres
1256 drait tout savoir sur l’homme, ses régularités et ses folies ; tout savoir sur les ressources terrestres disponibles ; tout
1257 nature à modifier tous nos paramètres : c’est en son nom que tel ministre de la guerre favorise une forte natalité, alors
1258 la guerre favorise une forte natalité, alors que son collègue de l’hygiène sociale cherche à la diminuer ; c’est elle qui
1259 e en un tableau les événements du xxe siècle que ses méthodes n’eussent pu prévoir, en tant que « surprenants ou inattendu
1260 ous éclairer sur l’avenir. La Rome des jeux, avec ses deux-cents jours fériés sous Dioclétien, offre un parallèle frappant
1261 vince entière se soulevait, et remettait en cause sa suprématie. Un régime fondé sur la coopération volontaire, qui aurait
1262 autant que tout cela annonçait le christianisme, sa spécificité religieuse, et le besoin qui peut-être s’en faisait senti
1263 me de chaque personne et dans la seule qualité de son angoisse. L’avenir sensible au cœur Ce qui va se passer dans le
1264 l’attente secrète de l’individu et la formule de sa relation avec les autres qu’on pouvait déceler l’hitlérisme et même p
1265 déceler l’hitlérisme et même prévoir l’allure de sa courbe historique, et nous allons voir qu’on l’a fait. Tout ce qui p
1266 aussi bien baptisée subjective, puisqu’elle prend son appui dans l’homme sujet de l’Histoire. La futurologie serait alors «
1267 Elle tient que l’homme, fait par l’Histoire, est son objet, un objet parmi d’autres, soumis aux mêmes lois, et par-là prév
1268 accomplissement de la personne, c’est-à-dire dans sa liberté, non pas dans quelque puissance collective, en cela chimériqu
1269 nier des rythmes du passé ou de fins étrangères à sa vocation : aliénantes. Vos prévisions chiffrées ne m’intéressent que
1270 Or toute croissance biologique porte en elle-même ses principes régulateurs. Ce n’est pas le cas de la croissance industrie
1271 e demander qui a fait la route et pourquoi, et si son prix valait vraiment les avantages qu’elle offre à la communauté qui
89 1976, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Rôle de la modernité dans les relations Europe-Monde (hiver 1975-1976)
1272 outefois l’on prétend se tenir à l’avant-garde de son temps. Qu’on m’entende bien : quantité d’intellectuels et d’artistes
1273 alités de l’économie d’une société, dont dépendra sa politique et l’usage de ses armements. Or ces forces sont religieuses
1274 société, dont dépendra sa politique et l’usage de ses armements. Or ces forces sont religieuses à l’origine, si elles ne s’
1275 mundi et de conserver le système sociopolitique ( ses rites et ses conduites sociales) tel que l’ont fondé les ancêtres ;
1276 conserver le système sociopolitique (ses rites et ses conduites sociales) tel que l’ont fondé les ancêtres ; mais au contr
1277 é, la tradition, les intérêts de la communauté et sa politique ; — annonce la destruction totale et irrémédiable de l’actu
1278 religions avaient pour mission de maintenir), et son remplacement instantané par un nouvel ordre : « Les choses vieilles s
1279 , le droit est apporté aux Grecs par Solon, après ses voyages en Égypte, l’astronomie est importée de Babylone. Et tout cel
1280 en plus que cela : le concept de l’amour-passion, sa mystique et sa rhétorique, qui vont influencer profondément nos maniè
1281 a : le concept de l’amour-passion, sa mystique et sa rhétorique, qui vont influencer profondément nos manières de sentir e
1282 vant être localisée à la cour de Poitiers et dans ses environs, au premier quart du xiie siècle. On peut voir dans cette r
1283 ou des rythmes ? Elle les pose « en collage » sur ses compositions. Hors du contexte sacré, religieux, traditionnel, qui do
1284 texte sacré, religieux, traditionnel, qui donnait sa valeur réelle à cette forme plastique, musicale, ou magique. Et sans
1285 epuis deux ou trois siècles, exporte sans relâche ses produits finis, non ses valeurs ; ses idéologies, non sa foi ; son ob
1286 les, exporte sans relâche ses produits finis, non ses valeurs ; ses idéologies, non sa foi ; son obsession de la puissance,
1287 ans relâche ses produits finis, non ses valeurs ; ses idéologies, non sa foi ; son obsession de la puissance, non sa passio
1288 uits finis, non ses valeurs ; ses idéologies, non sa foi ; son obsession de la puissance, non sa passion de la vérité reco
1289 s, non ses valeurs ; ses idéologies, non sa foi ; son obsession de la puissance, non sa passion de la vérité reconnue dans
1290 , non sa foi ; son obsession de la puissance, non sa passion de la vérité reconnue dans la liberté ; sa formule de l’État-
1291 a passion de la vérité reconnue dans la liberté ; sa formule de l’État-nation, non ses principes du droit des gens, sa sép
1292 ans la liberté ; sa formule de l’État-nation, non ses principes du droit des gens, sa séparation des pouvoirs ou sa sagesse
1293 État-nation, non ses principes du droit des gens, sa séparation des pouvoirs ou sa sagesse fédéraliste ; et pour tout résu
1294 du droit des gens, sa séparation des pouvoirs ou sa sagesse fédéraliste ; et pour tout résumer en deux mots, sa civilisat
1295 fédéraliste ; et pour tout résumer en deux mots, sa civilisation non sa culture, alors que celle-ci explique seule la cré
1296 ur tout résumer en deux mots, sa civilisation non sa culture, alors que celle-ci explique seule la création de celle-là, e
1297 le dialogue sur les finalités de la culture et de ses produits devienne de plus en plus défectueux ou inepte, tandis que s’
1298 t loin de tels sommets, mais ce sont tout de même ses sommets. Elle n’est pas souvent digne de ces œuvres, mais c’est elle
1299 itionnelles ? » Une autre fois, il me raconte que sa femme, qui est Hollandaise, donnait des leçons de solfège aux enfants
1300 volution, qui est bien l’idée la plus contraire à sa tradition millénaire d’équilibre des antinomies, c’est-à-dire de comp
1301 octrines, de pratiques, d’orientations, constitue sa modernité. L’idée de révolution se manifeste par la volonté de rompre
1302 partie de Das Kapital. Karl Marx avait prévu que sa révolution se produirait dans les pays industriels. Or la Chine est u
1303 lera d’abord de « bond en avant » (marquant ainsi sa volonté de rupture avec le passé, non plus d’évolution harmonieuse).
1304 développer spontanément dans un peuple que toute sa tradition préparait à refuser le nouveau, le moderne, comme représent
1305 vu le danger et prenne des mesures pour immuniser son peuple, si l’on en juge par l’une des directives récentes que « le Gr
1306 s, on ne voit pas comment le tiers-monde perdrait sa croyance aveugle dans la validité de la formule stato-nationale, ni p
1307 réussi d’une Europe fédérée au-delà et en deçà de ses États-nations serait susceptible d’exercer sur le tiers-monde une inf
1308 ions européens commence vers 1872, pour atteindre son plein vers 1910. La décolonisation de ces mêmes contrées commence en
1309 es mêmes contrées commence en 1945 et approche de son terme dans les années 1970. 141. Dans toutes les conférences interna
1310 du Centre européen de la culture : « L’Europe et ses intellectuels », Genève, hiver 1975, p. 3-16.
90 1977, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). La réponse de Denis de Rougemont (1977)
1311 quelque côté à celui auquel on le dédie, rappeler ses thèmes favoris, ou encore évoquer son style ou sa démarche intellectu
1312 e, rappeler ses thèmes favoris, ou encore évoquer son style ou sa démarche intellectuelle. Mais il y a la partie des Témoig
1313 es thèmes favoris, ou encore évoquer son style ou sa démarche intellectuelle. Mais il y a la partie des Témoignages person
1314 traduisons : loué sans réserve et bien au-delà de ses mérites ; ou au contraire mécompris, entendez : qu’on aurait pu tout
1315 nt il voit les autres : tout portrait ressemble à son auteur, et tous les portraits peints par Rembrandt à ses autoportrait
1316 eur, et tous les portraits peints par Rembrandt à ses autoportraits. C’est ce qui rend un volume comme celui-ci redoutablem
1317 ume comme celui-ci redoutablement instructif pour son récipiendaire : il va découvrir enfin ce qu’il a pu être dans les yeu
1318 être dans les yeux d’autrui, il va donc découvrir son personnage, les apparences toujours multiples qui cachent parfois plu
1319 hent parfois plus encore qu’elles ne la révèlent, sa personne. Il y a là de quoi passionner le personnaliste que je suis,