1
ion au Journal d’un intellectuel en chômage (août
1937
)a Tolstoï disait, vers la fin du siècle dernier : « L’artiste de l
2
ge (août 1937)a Tolstoï disait, vers la fin du
siècle
dernier : « L’artiste de l’avenir vivra la vie ordinaire des hommes,
3
ela justement qui m’a permis de partager, pendant
deux
ans, « la vie ordinaire des hommes ». Cas plus rare qu’on ne le pense
4
nnée qu’on nous prêtait. Il y en a comme cela des
centaines
, des milliers, dans toutes les provinces de la France. (Tandis que da
5
prêtait. Il y en a comme cela des centaines, des
milliers
, dans toutes les provinces de la France. (Tandis que dans les villes,
6
avoir pu les choisir à son goût. J’ai traité ces
deux
grandes questions de la culture et de la communauté dans un ouvrage t
7
», Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, août
1937,
p. 126-128.
8
du Journal d’un intellectuel en chômage (octobre
1937
)b Note pour une préface. — « C’est une entreprise hardie que d’al
9
de chose », s’écrie Bossuet (Sermon sur la mort,
22
mars 1662). Que dirions-nous alors du sort fait à celui qui doit se m
10
e », s’écrie Bossuet (Sermon sur la mort, 22 mars
1662
). Que dirions-nous alors du sort fait à celui qui doit se montrer aux
11
la pose dans le concret d’une vie connue. Prenons
deux
hommes qui furent tous deux de prodigieux producteurs d’idées ; deux
12
e vie connue. Prenons deux hommes qui furent tous
deux
de prodigieux producteurs d’idées ; deux hommes qui ont écrit chacun
13
ent tous deux de prodigieux producteurs d’idées ;
deux
hommes qui ont écrit chacun une vingtaine de volumes en l’espace de d
14
it chacun une vingtaine de volumes en l’espace de
dix
ans : Kierkegaard et Nietzsche. Le premier était riche et dépensait s
15
tefois le plan d’aménagement et de décoration des
trois
chambres du premier étage, on ne sait jamais… Les vingt-deux pièces d
16
chambres du premier étage, on ne sait jamais… Les
vingt-deux
pièces du dessus de cheminée ont été replacées au millimètre, dans un
17
pièces du dessus de cheminée ont été replacées au
millimètre
, dans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de notre labeur risq
18
res, et vivre un moment auprès d’eux, le temps de
trois
stations, le temps d’imaginer une rencontre, un échange spontané, une
19
réalité sordide. Un petit fait vrai vaut plus que
dix
grandes idées discutables. Mais n’oublions pas qu’il vaut moins qu’un
20
merie. Je la recopie : « “Épicerie et spécialiste”
2
— L’auteur paraît croire à un rapprochement absurde. Il fait erreur.
21
espèce (d’où spécialiste) sont le même mot. Tous
deux
remontent à species (latin). — Les espèces, devenues épices, étaient
22
ient : gingembre, muscade, cannelle, poivre. “Les
quatre
espèces” (épices). J’amenderais cette partie, si j’étais l’auteur, es
23
on ne pouvait plus modifier la mise en pages.)
1.
Kierkegaard avait déposé sa fortune, réalisée en argent liquide, chez
24
Après sa mort, on s’aperçut qu’il ne restait que
250
fr. dans le coffre. 2. Voir la page 140 de l’édition de la Guilde du
25
çut qu’il ne restait que 250 fr. dans le coffre.
2.
Voir la page 140 de l’édition de la Guilde du Livre. b. Rougemont D
26
tait que 250 fr. dans le coffre. 2. Voir la page
140
de l’édition de la Guilde du Livre. b. Rougemont Denis de, « Pages
27
Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, octobre
1937,
p. 150-153.
28
Caquets d’une vieille poule noire (août
1938
)c d Eh bien ! en ont-ils fait des histoires sur ma petite histoire
29
Bordeaux, il a paru tout un article intitulé sur
trois
colonnes — et j’en sens ma crête en rougir — « La poule de M. de Roug
30
nous dit-on, dont nous faisons connaissance page
92.
L’auteur habite avec sa femme une maison prêtée ; avec la maison, il
31
er d’elle depuis le mois de novembre. Soudain, le
10
avril, elle se met à pondre, et avec tant d’ardeur que, dès le 16, el
32
e met à pondre, et avec tant d’ardeur que, dès le
16,
elle a treize gros œufs, que sans désemparer elle se met à couver. On
33
dre, et avec tant d’ardeur que, dès le 16, elle a
treize
gros œufs, que sans désemparer elle se met à couver. On regrette que
34
Goethe. La poule couve, la poule couve toujours.
14
mai, 16 mai, 21 mai, rien, toujours rien. M. de Rougemont cite Spinoz
35
La poule couve, la poule couve toujours. 14 mai,
16
mai, 21 mai, rien, toujours rien. M. de Rougemont cite Spinoza — mais
36
e couve, la poule couve toujours. 14 mai, 16 mai,
21
mai, rien, toujours rien. M. de Rougemont cite Spinoza — mais il est
37
e Spinoza — mais il est inquiet : dans la nuit du
21
mai, n’y tenant plus, il retourne au poulailler, dérange la poule, ap
38
C’est grave et mystérieux… » Cette poule qui met
trente-huit
jours à une tâche que ses congénères accomplissent généralement en tr
39
que ses congénères accomplissent généralement en
trois
semaines est en effet assez mystérieuse… Et l’article se termine par
40
e je n’avais donc pas eu à fabriquer moi-même les
treize
œufs et que cette histoire honteuse et scandaleuse des prétendus tren
41
te histoire honteuse et scandaleuse des prétendus
trente-huit
jours de couvée prouve simplement que mon auteur a négligé de vérifie
42
e désordre !). À ma stupéfaction, j’ai trouvé des
dizaines
d’articles pleins d’éloges pour ce maudit Journal . Il est vrai qu’i
43
une poule. Ce qui compte, c’est l’énorme étude de
neuf
colonnes parue, pour ma vengeance, dans Curieux. Nul n’ignore que l’h
44
quand on a l’aubaine de publier des pages signées
V.
Meylan-Malécot, il convient de faire passer au second plan les consid
45
expérience. Témoin la fameuse poule noire et ses
treize
poussins. Certains en sourient, de votre poule noire ; moi, je lui tr
46
: cette logique est celle de la race. On sent des
siècles
de cartésianisme derrière ce cri sublime et désintéressé. Naturelleme
47
rangé, factice, bizarre ». À quoi j’applaudis des
deux
pattes. Mais voici où les choses se gâtent. L’auteur, conclut M. Porc
48
copie certifiée conforme : Denis de Rougemont.
3.
Me permettra-t-on d’ajouter ma petite remarque aux déclarations judic
49
plus de mots que d’idées fécondes dans ce monde.
4.
Il est vrai qu’on la dit Lausannoise, mais enfin le journal Curieux a
50
», Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, août
1938,
p. 115-117. d. Précédé du chapeau suivant : « L’auteur du Journal d
51
ichel que nous avons mis en ligne, c’est en pages
98-99
qu’est mise en scène la poule noire.
52
Puisque je suis un militaire… (septembre
1939
)e Puisque je suis un militaire, Il faut bien faire mon état. Chan
53
aginées, ou même imaginables. Tout de même, après
huit
jours, les choses commencent à se situer. Les grandes masses de l’Eur
54
visible. J’aime beaucoup les adresses militaires.
Deux
ou trois chiffres pour les initiés, et cette mention si belle, quand
55
J’aime beaucoup les adresses militaires. Deux ou
trois
chiffres pour les initiés, et cette mention si belle, quand on y pens
56
otis, autour de la photo jaunie du Chœur mixte en
1913.
Deux bons lits de bois aux « duvets » écrasants. Pour le reste, un dé
57
autour de la photo jaunie du Chœur mixte en 1913.
Deux
bons lits de bois aux « duvets » écrasants. Pour le reste, un désordr
58
e subversion. Ces dames sont en retard d’au moins
deux
guerres ou victimes d’expressions telles que « sous les drapeaux ». E
59
ressentir quand on a les pieds dans la boue, vers
quatre
heures du matin, après l’alarme. La plupart des hommes le ressentent,
60
a pluie en ville et la pluie « en campagne » sont
deux
phénomènes bien distincts, aussi distincts que la vie civile et la vi
61
lletin de la Guilde du livre, Lausanne, septembre
1939,
p. 131-133.
62
Billet d’aller et retour (décembre
1939
)f Je l’ai pourtant quittée, cette chambre paysanne, mais j’y suis
63
rtains cauchemars, soient vécus ; j’ai connu cela
trois
jours plus tard, dans une grande gare de cette Europe qui ne sait plu
64
rmé dans ma chambre d’hôtel et j’ai écrit pendant
deux
jours ces conférences que j’allais faire, absurdement, dans un pays q
65
a Hollande. Tout ce que je sais de ce pays, après
deux
semaines de voyage et une centaine de conversations, je puis le lire
66
de ce pays, après deux semaines de voyage et une
centaine
de conversations, je puis le lire et le relire dans l’architecture d’
67
oint de scission de l’Histoire et de la nation en
deux
camps longuement irréductibles et appauvris chacun de tout ce que l’a
68
ont cette guerre est sortie, et qui est celle des
deux
grandes conceptions de « l’ordre » qui se partagent notre Europe : ha
69
ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, décembre
1939,
p. 190-191.
70
Beekman Place (octobre
1946
)g h Parallèle à l’East-River dont la sépare une rangée d’hôtels pa
71
dont la sépare une rangée d’hôtels particuliers à
cinq
étages, cette rue très courte est l’une des rares — j’en connais troi
72
ue très courte est l’une des rares — j’en connais
trois
dans Manhattan — qui à la fois ne portent pas de numéro et ne coupent
73
it cet espace fermé par les hauts bâtiments de la
51e
rue, en brique vernie, tous luisants de fenêtres dépourvues d’ornemen
74
ture — car l’eau même est canalisée — ce sont ces
trois
îlots de granit noir couverts de mouettes et signalés par deux petits
75
granit noir couverts de mouettes et signalés par
deux
petits phares dont clignotent irrégulièrement le feu vert — cinq seco
76
res dont clignotent irrégulièrement le feu vert —
cinq
secondes de révolution — et le feu rouge — six ou sept secondes. Tout
77
— cinq secondes de révolution — et le feu rouge —
six
ou sept secondes. Tout ce qu’embrasse mon regard, tout est fait de ma
78
oire un verre, le soir. Un violoniste s’escrime à
vingt
reprises sur le deuxième Concerto brandebourgeois, mais deux radios m
79
es sur le deuxième Concerto brandebourgeois, mais
deux
radios martèlent ce Tchaïkovski qu’on entend siffler dans la rue… Je
80
. Un quadrimoteur argenté passait très haut entre
deux
tours babyloniennes, l’une phallique, l’autre en Moïse de Michel-Ange
81
ïse de Michel-Ange. Et sur une terrasse dormante,
deux
ou trois étages plus bas, quelqu’un sortait en robe de chambre, un vi
82
ichel-Ange. Et sur une terrasse dormante, deux ou
trois
étages plus bas, quelqu’un sortait en robe de chambre, un vieux monsi
83
oudain, passant la tranche ocrée d’un bâtiment de
trente
étages, à mi-hauteur, sur la rivière, une proue grise et ses canons g
84
Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, octobre
1946,
p. 243-245. h. Précédé de la note suivante : « Fragment du Journal
85
de la note suivante : « Fragment du Journal des
deux
mondes qui paraîtra à la Guilde du Livre. »
86
Souvenir d’un orage en Virginie (novembre
1946
)i Grands plateaux onduleux et livrés aux chevaux, jusqu’à l’horizo
87
evaux… » L’auto s’arrête devant un haut portique.
Deux
colonnes blanches entre des ifs géants, comme des ailes noires. Je n’
88
la porte dont un battant s’entrouvre devant nous.
Trois
grands longs chiens sortent, le museau bas, et l’un vient vomir à nos
89
orridors. Dans un fumoir, à droite, en contrebas,
deux
hommes en veste de chasse et deux jeunes femmes très blondes boivent
90
, en contrebas, deux hommes en veste de chasse et
deux
jeunes femmes très blondes boivent des whiskies, sans se déranger. No
91
ilhouette sur la crête d’une colline, nous voyons
deux
chevaux au galop. Ils disparaissent dans un vallonnement, et maintena
92
chasse qui tient des verres de whisky à la main.
Deux
femmes blondes entrent et vont s’asseoir un peu à l’écart de notre gr
93
pas plus que vous. Ils sont dans la maison depuis
deux
ou trois jours et se disent les amis de Jim. — Mais où est Jim ? — Je
94
que vous. Ils sont dans la maison depuis deux ou
trois
jours et se disent les amis de Jim. — Mais où est Jim ? — Je ne sais
95
ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, novembre
1946,
p. 282-284.
96
Noël à New York (décembre
1946
)j New York, 15 décembre 1945. Le 1er décembre au matin, la ruée ve
97
Noël à New York (décembre 1946)j New York,
15
décembre 1945. Le 1er décembre au matin, la ruée vers les magasins s’
98
ew York (décembre 1946)j New York, 15 décembre
1945.
Le 1er décembre au matin, la ruée vers les magasins s’est déclenchée
99
décembre 1946)j New York, 15 décembre 1945. Le
1er
décembre au matin, la ruée vers les magasins s’est déclenchée dans to
100
nt le Yuletide, la saison de Noël. Nous sommes le
15
et les rayons de jouets sont déjà presque vides à New York. Cet an de
101
esque vides à New York. Cet an de grâce rationnée
1945
se termine en pleine équivoque : est-ce la paix déjà ? La guerre enco
102
ndent pour leur Noël de petites bombes atomiques.
Trois
d’entre eux, à Brooklyn, viennent d’être blessés sérieusement, en jou
103
ieusement, en jouant à faire sauter le monde. Les
trois
Grands, à Moscou, seront-ils plus adroits dans ce même jeu ? On ne le
104
voir. Curieux trio : un loup déguisé en mouton et
deux
moutons vêtus de leur vraie peau. Mais rien n’empêche le Waldorf-Asto
105
nde nuit de l’histoire de l’hôtel — à partir de $
20
la place ». Nous fûmes hier chez Schwartz, grand magasin de jouets de
106
ù il sera replanté dès janvier, n’ayant coûté que
100
dollars de location à Mr. John D. Rockefeller, car tout se sait. Des
107
e, sous le souffle d’un bœuf malodorant. Plus que
dix
jours pour acquérir dans cette aimable bousculade la bonne conscience
108
t et de se rendre l’an nouveau propice ? Plus que
dix
jours pour s’assurer une place dans le monde des familles, un droit à
109
-de-Dieu, siège de l’évêque anglican de New York.
Dix
mille personnes y chanteront des carols avant la procession du chœur
110
Dieu, siège de l’évêque anglican de New York. Dix
mille
personnes y chanteront des carols avant la procession du chœur et du
111
are, tous ses feux rallumés, semblera célébrer un
V
Day, une nouvelle victoire sur le temps, comme si ce n’était pas lui
112
are d’un grand meeting. Sur le coup de minuit, le
31
décembre, nous perdrons le meilleur maire de New York. Tammany revien
113
ente la « bicyclette du ciel », un petit avion de
1000
dollars. Déjà les banques de Buffalo ouvrent des guichets extérieurs
114
ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, décembre
1946,
p. 295-296.
115
Slums (janvier
1947
)k l La 75e rue n’a rien de particulier. Elle part luxueusement de
116
Slums (janvier 1947)k l La
75e
rue n’a rien de particulier. Elle part luxueusement de la Cinquième A
117
les trottoirs se rétrécissent.) Cette rue, comme
cent
autres pareilles, fait voir en coupe la société américaine. C’est une
118
lle parce que la nuit vient de descendre — depuis
cinq
ans que je circule dans cette ville, je n’ai jamais été touché, ils s
119
er, débordent sur la neige entre les escaliers de
quatre
marches qui conduisent aux portes d’entrée. Portes étroites, ouvrant
120
es, ouvrant sur des couloirs hauts et profonds où
deux
personnes peuvent à peine se croiser. L’angoisse me prend chaque fois
121
baignoire couverte et fort étroite se dresse sur
quatre
pieds de fonte : il faudrait monter sur une chaise pour y entrer. De
122
donne sur la rue. De l’autre côté de la cuisine,
deux
petites chambres sans fenêtres ni portes, suivies d’une autre pièce p
123
rement cloisonné, s’annonce dans les journaux : «
cinq
pièces, eau chaude et bains ». Il existe dans Manhattan des centaines
124
u chaude et bains ». Il existe dans Manhattan des
centaines
de milliers de logis construits sur ce même type : deux pièces claire
125
ains ». Il existe dans Manhattan des centaines de
milliers
de logis construits sur ce même type : deux pièces claires sur cour e
126
e milliers de logis construits sur ce même type :
deux
pièces claires sur cour et sur rue, reliées par deux ou trois alvéole
127
x pièces claires sur cour et sur rue, reliées par
deux
ou trois alvéoles aveugles. Tout l’East Side populaire est ainsi, sur
128
claires sur cour et sur rue, reliées par deux ou
trois
alvéoles aveugles. Tout l’East Side populaire est ainsi, sur une ving
129
Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, janvier
1947,
p. 15-16. l. Précédé de la note suivante : « Extrait du Journal des
130
é de la note suivante : « Extrait du Journal des
deux
mondes . »
131
tion à Me Duperrier sur un procès perdu (décembre
1947
)m Ta douleur, du Périer, sera donc éternelle ? Et les tristes dis
132
scours sur la Première Décade de Tite-Live, chap.
VII
. Une accusation Le 13 novembre 1947, on pouvait lire dans notre
133
de Tite-Live, chap. VII. Une accusation Le
13
novembre 1947, on pouvait lire dans notre presse de copieux comptes r
134
e, chap. VII. Une accusation Le 13 novembre
1947,
on pouvait lire dans notre presse de copieux comptes rendus de la pla
135
sant le livre de Denis de Rougemont, Journal des
deux
mondes , se lance alors à corps perdu dans une accusation qui ne lais
136
es Allemands et qui, paru dans la Gazette en juin
1940,
lui valut une sanction de la censure. L’écrivain ayant quitté peu apr
137
iler sa situation à celle de son client. « Si ces
deux
hommes ont pris ensuite des chemins opposés, le départ est le même »,
138
Sorbonne sous les auspices de l’Unesco. À la page
100
de ce recueil, M. Aragon déclare que je n’ai « jamais cessé au temps
139
sous Vichy, c’est-à-dire du côté d’Oltramare. Ces
deux
griefs s’accordant mal, qui devons-nous croire ? Remarquez que Me Dup
140
; et hors de Suisse, comme Oltramare encore. Les
deux
cas étant identiques, il faut donc condamner Rougemont, mais il faut
141
que ce raisonnement n’en est pas un, mais combine
deux
absurdités. 1. Si l’on admet avec cet avocat que j’ai vraiment agi co
142
nt n’en est pas un, mais combine deux absurdités.
1.
Si l’on admet avec cet avocat que j’ai vraiment agi comme son client,
143
rs retombe à plat, et notre avocat perd la face.
2.
Mais où est l’homme sain d’esprit qui peut admettre que j’aie vraimen
144
raiment agi comme Oltramare ? Nous avons tous les
deux
écrit pour la radio, hors de Suisse, sur la politique. Soit. Mais un
145
s le calembour juridique. Car il est vrai que les
deux
cas s’énoncent et se prononcent de même, mais par ce procédé l’on pou
146
esclaves honteux de vivre. À Ferney-Voltaire, le
20
novembre 1947. m. Rougemont Denis de, « Consolation à Me Duperrie
147
nteux de vivre. À Ferney-Voltaire, le 20 novembre
1947.
m. Rougemont Denis de, « Consolation à Me Duperrier sur un procès
148
ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, décembre
1947,
p. 326‑328.
149
Guilde du livre, Lausanne, décembre 1947, p. 326‑
328.
150
Lacs (août
1948
)n o Combien j’aimai ce lac aux rives glauques ! sans rien d’alpes
151
oute la vie », écrivait un Paysan du Danube , et
vingt
ans ne l’ont pas démenti. Je dénombre mes lacs et ne puis retrouver q
152
ait que le monde venait de s’éveiller, luisant et
neuf
, de la première nuit… Et ces deux grands étés américains, dans les de
153
ler, luisant et neuf, de la première nuit… Et ces
deux
grands étés américains, dans les demeures trop vastes du Lake George,
154
ire de mes Premières Amours. On m’a conspué. J’ai
16
ans. C’est horrible. Mon seul amour doit rester mon secret. Je la gue
155
Je suis dépareillé, passons, passez, Madame… J’ai
19
ans. Je n’aime encore que la nature, et ma solitude avec elle. Et vra
156
le me l’a bien rendu. (Quand on revient la voir à
deux
, plus tard, aux mêmes lieux, elle se réserve… Elle ne sera plus jamai
157
à mes pieds. Par une chaude soirée du mois d’août
192
…, un jeune homme, simplement vêtu d’un pantalon de flanelle grise et
158
», Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, août
1948,
p. 192-194. o. Le titre appelle cette note de la rédaction : « Tiré