1 1937, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Introduction au Journal d’un intellectuel en chômage (août 1937)
1 ion au Journal d’un intellectuel en chômage (août 1937 )a Tolstoï disait, vers la fin du siècle dernier : « L’artiste de l
2 ela justement qui m’a permis de partager, pendant deux ans, « la vie ordinaire des hommes ». Cas plus rare qu’on ne le pense
3 nnée qu’on nous prêtait. Il y en a comme cela des centaines , des milliers, dans toutes les provinces de la France. (Tandis que da
4 prêtait. Il y en a comme cela des centaines, des milliers , dans toutes les provinces de la France. (Tandis que dans les villes,
5 avoir pu les choisir à son goût. J’ai traité ces deux grandes questions de la culture et de la communauté dans un ouvrage t
6 », Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, août 1937, p. 126-128.
2 1937, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Pages inédites du Journal d’un intellectuel en chômage (octobre 1937)
7 du Journal d’un intellectuel en chômage (octobre 1937 )b Note pour une préface. — « C’est une entreprise hardie que d’al
8 de chose », s’écrie Bossuet (Sermon sur la mort, 22 mars 1662). Que dirions-nous alors du sort fait à celui qui doit se m
9 e », s’écrie Bossuet (Sermon sur la mort, 22 mars 1662 ). Que dirions-nous alors du sort fait à celui qui doit se montrer aux
10 la pose dans le concret d’une vie connue. Prenons deux hommes qui furent tous deux de prodigieux producteurs d’idées ; deux
11 e vie connue. Prenons deux hommes qui furent tous deux de prodigieux producteurs d’idées ; deux hommes qui ont écrit chacun
12 ent tous deux de prodigieux producteurs d’idées ; deux hommes qui ont écrit chacun une vingtaine de volumes en l’espace de d
13 it chacun une vingtaine de volumes en l’espace de dix ans : Kierkegaard et Nietzsche. Le premier était riche et dépensait s
14 tefois le plan d’aménagement et de décoration des trois chambres du premier étage, on ne sait jamais… Les vingt-deux pièces d
15 chambres du premier étage, on ne sait jamais… Les vingt-deux pièces du dessus de cheminée ont été replacées au millimètre, dans un
16 pièces du dessus de cheminée ont été replacées au millimètre , dans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de notre labeur risq
17 res, et vivre un moment auprès d’eux, le temps de trois stations, le temps d’imaginer une rencontre, un échange spontané, une
18 réalité sordide. Un petit fait vrai vaut plus que dix grandes idées discutables. Mais n’oublions pas qu’il vaut moins qu’un
19 merie. Je la recopie : « “Épicerie et spécialiste” 2 — L’auteur paraît croire à un rapprochement absurde. Il fait erreur.
20 espèce (d’où spécialiste) sont le même mot. Tous deux remontent à species (latin). — Les espèces, devenues épices, étaient 
21 ient : gingembre, muscade, cannelle, poivre. “Les quatre espèces” (épices). J’amenderais cette partie, si j’étais l’auteur, es
22 on ne pouvait plus modifier la mise en pages.) 1. Kierkegaard avait déposé sa fortune, réalisée en argent liquide, chez
23 Après sa mort, on s’aperçut qu’il ne restait que 250 fr. dans le coffre. 2. Voir la page 140 de l’édition de la Guilde du
24 çut qu’il ne restait que 250 fr. dans le coffre. 2. Voir la page 140 de l’édition de la Guilde du Livre. b. Rougemont D
25 tait que 250 fr. dans le coffre. 2. Voir la page 140 de l’édition de la Guilde du Livre. b. Rougemont Denis de, « Pages
26 Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, octobre 1937, p. 150-153.
3 1938, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Caquets d’une vieille poule noire (août 1938)
27 Caquets d’une vieille poule noire (août 1938 )c d Eh bien ! en ont-ils fait des histoires sur ma petite histoire
28 Bordeaux, il a paru tout un article intitulé sur trois colonnes — et j’en sens ma crête en rougir — « La poule de M. de Roug
29 nous dit-on, dont nous faisons connaissance page 92. L’auteur habite avec sa femme une maison prêtée ; avec la maison, il
30 er d’elle depuis le mois de novembre. Soudain, le 10 avril, elle se met à pondre, et avec tant d’ardeur que, dès le 16, el
31 e met à pondre, et avec tant d’ardeur que, dès le 16, elle a treize gros œufs, que sans désemparer elle se met à couver. On
32 dre, et avec tant d’ardeur que, dès le 16, elle a treize gros œufs, que sans désemparer elle se met à couver. On regrette que
33 Goethe. La poule couve, la poule couve toujours. 14 mai, 16 mai, 21 mai, rien, toujours rien. M. de Rougemont cite Spinoz
34 La poule couve, la poule couve toujours. 14 mai, 16 mai, 21 mai, rien, toujours rien. M. de Rougemont cite Spinoza — mais
35 e couve, la poule couve toujours. 14 mai, 16 mai, 21 mai, rien, toujours rien. M. de Rougemont cite Spinoza — mais il est
36 e Spinoza — mais il est inquiet : dans la nuit du 21 mai, n’y tenant plus, il retourne au poulailler, dérange la poule, ap
37 C’est grave et mystérieux… » Cette poule qui met trente-huit jours à une tâche que ses congénères accomplissent généralement en tr
38 que ses congénères accomplissent généralement en trois semaines est en effet assez mystérieuse… Et l’article se termine par
39 e je n’avais donc pas eu à fabriquer moi-même les treize œufs et que cette histoire honteuse et scandaleuse des prétendus tren
40 te histoire honteuse et scandaleuse des prétendus trente-huit jours de couvée prouve simplement que mon auteur a négligé de vérifie
41 e désordre !). À ma stupéfaction, j’ai trouvé des dizaines d’articles pleins d’éloges pour ce maudit Journal . Il est vrai qu’i
42 une poule. Ce qui compte, c’est l’énorme étude de neuf colonnes parue, pour ma vengeance, dans Curieux. Nul n’ignore que l’h
43 quand on a l’aubaine de publier des pages signées V. Meylan-Malécot, il convient de faire passer au second plan les consid
44 expérience. Témoin la fameuse poule noire et ses treize poussins. Certains en sourient, de votre poule noire ; moi, je lui tr
45 rangé, factice, bizarre ». À quoi j’applaudis des deux pattes. Mais voici où les choses se gâtent. L’auteur, conclut M. Porc
46 copie certifiée conforme : Denis de Rougemont. 3. Me permettra-t-on d’ajouter ma petite remarque aux déclarations judic
47 plus de mots que d’idées fécondes dans ce monde. 4. Il est vrai qu’on la dit Lausannoise, mais enfin le journal Curieux a
48 », Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, août 1938, p. 115-117. d. Précédé du chapeau suivant : « L’auteur du Journal d
49 ichel que nous avons mis en ligne, c’est en pages 98-99 qu’est mise en scène la poule noire.
4 1939, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Puisque je suis un militaire… (septembre 1939)
50 Puisque je suis un militaire… (septembre 1939 )e Puisque je suis un militaire, Il faut bien faire mon état. Chan
51 aginées, ou même imaginables. Tout de même, après huit jours, les choses commencent à se situer. Les grandes masses de l’Eur
52 visible. J’aime beaucoup les adresses militaires. Deux ou trois chiffres pour les initiés, et cette mention si belle, quand
53 J’aime beaucoup les adresses militaires. Deux ou trois chiffres pour les initiés, et cette mention si belle, quand on y pens
54 otis, autour de la photo jaunie du Chœur mixte en 1913. Deux bons lits de bois aux « duvets » écrasants. Pour le reste, un dé
55 autour de la photo jaunie du Chœur mixte en 1913. Deux bons lits de bois aux « duvets » écrasants. Pour le reste, un désordr
56 e subversion. Ces dames sont en retard d’au moins deux guerres ou victimes d’expressions telles que « sous les drapeaux ». E
57 ressentir quand on a les pieds dans la boue, vers quatre heures du matin, après l’alarme. La plupart des hommes le ressentent,
58 a pluie en ville et la pluie « en campagne » sont deux phénomènes bien distincts, aussi distincts que la vie civile et la vi
59 lletin de la Guilde du livre, Lausanne, septembre 1939, p. 131-133.
5 1939, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Billet d’aller et retour (décembre 1939)
60 Billet d’aller et retour (décembre 1939 )f Je l’ai pourtant quittée, cette chambre paysanne, mais j’y suis
61 rtains cauchemars, soient vécus ; j’ai connu cela trois jours plus tard, dans une grande gare de cette Europe qui ne sait plu
62 rmé dans ma chambre d’hôtel et j’ai écrit pendant deux jours ces conférences que j’allais faire, absurdement, dans un pays q
63 a Hollande. Tout ce que je sais de ce pays, après deux semaines de voyage et une centaine de conversations, je puis le lire
64 de ce pays, après deux semaines de voyage et une centaine de conversations, je puis le lire et le relire dans l’architecture d’
65 oint de scission de l’Histoire et de la nation en deux camps longuement irréductibles et appauvris chacun de tout ce que l’a
66 ont cette guerre est sortie, et qui est celle des deux grandes conceptions de « l’ordre » qui se partagent notre Europe : ha
67 ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, décembre 1939, p. 190-191.
6 1946, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Beekman Place (octobre 1946)
68 Beekman Place (octobre 1946 )g h Parallèle à l’East-River dont la sépare une rangée d’hôtels pa
69 dont la sépare une rangée d’hôtels particuliers à cinq étages, cette rue très courte est l’une des rares — j’en connais troi
70 ue très courte est l’une des rares — j’en connais trois dans Manhattan — qui à la fois ne portent pas de numéro et ne coupent
71 it cet espace fermé par les hauts bâtiments de la 51e rue, en brique vernie, tous luisants de fenêtres dépourvues d’ornemen
72 ture — car l’eau même est canalisée — ce sont ces trois îlots de granit noir couverts de mouettes et signalés par deux petits
73 granit noir couverts de mouettes et signalés par deux petits phares dont clignotent irrégulièrement le feu vert — cinq seco
74 res dont clignotent irrégulièrement le feu vert — cinq secondes de révolution — et le feu rouge — six ou sept secondes. Tout
75 — cinq secondes de révolution — et le feu rouge — six ou sept secondes. Tout ce qu’embrasse mon regard, tout est fait de ma
76 oire un verre, le soir. Un violoniste s’escrime à vingt reprises sur le deuxième Concerto brandebourgeois, mais deux radios m
77 es sur le deuxième Concerto brandebourgeois, mais deux radios martèlent ce Tchaïkovski qu’on entend siffler dans la rue… Je
78 . Un quadrimoteur argenté passait très haut entre deux tours babyloniennes, l’une phallique, l’autre en Moïse de Michel-Ange
79 ïse de Michel-Ange. Et sur une terrasse dormante, deux ou trois étages plus bas, quelqu’un sortait en robe de chambre, un vi
80 ichel-Ange. Et sur une terrasse dormante, deux ou trois étages plus bas, quelqu’un sortait en robe de chambre, un vieux monsi
81 oudain, passant la tranche ocrée d’un bâtiment de trente étages, à mi-hauteur, sur la rivière, une proue grise et ses canons g
82 Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, octobre 1946, p. 243-245. h. Précédé de la note suivante : « Fragment du Journal
83 de la note suivante : « Fragment du Journal des deux mondes qui paraîtra à la Guilde du Livre. »
7 1946, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Souvenir d’un orage en Virginie (novembre 1946)
84 Souvenir d’un orage en Virginie (novembre 1946 )i Grands plateaux onduleux et livrés aux chevaux, jusqu’à l’horizo
85 evaux… » L’auto s’arrête devant un haut portique. Deux colonnes blanches entre des ifs géants, comme des ailes noires. Je n’
86 la porte dont un battant s’entrouvre devant nous. Trois grands longs chiens sortent, le museau bas, et l’un vient vomir à nos
87 orridors. Dans un fumoir, à droite, en contrebas, deux hommes en veste de chasse et deux jeunes femmes très blondes boivent
88 , en contrebas, deux hommes en veste de chasse et deux jeunes femmes très blondes boivent des whiskies, sans se déranger. No
89 ilhouette sur la crête d’une colline, nous voyons deux chevaux au galop. Ils disparaissent dans un vallonnement, et maintena
90 chasse qui tient des verres de whisky à la main. Deux femmes blondes entrent et vont s’asseoir un peu à l’écart de notre gr
91 pas plus que vous. Ils sont dans la maison depuis deux ou trois jours et se disent les amis de Jim. — Mais où est Jim ? — Je
92 que vous. Ils sont dans la maison depuis deux ou trois jours et se disent les amis de Jim. — Mais où est Jim ? — Je ne sais
93 ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, novembre 1946, p. 282-284.
8 1946, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Noël à New York (décembre 1946)
94 Noël à New York (décembre 1946 )j New York, 15 décembre 1945. Le 1er décembre au matin, la ruée ve
95 Noël à New York (décembre 1946)j New York, 15 décembre 1945. Le 1er décembre au matin, la ruée vers les magasins s’
96 ew York (décembre 1946)j New York, 15 décembre 1945. Le 1er décembre au matin, la ruée vers les magasins s’est déclenchée
97 décembre 1946)j New York, 15 décembre 1945. Le 1er décembre au matin, la ruée vers les magasins s’est déclenchée dans to
98 nt le Yuletide, la saison de Noël. Nous sommes le 15 et les rayons de jouets sont déjà presque vides à New York. Cet an de
99 esque vides à New York. Cet an de grâce rationnée 1945 se termine en pleine équivoque : est-ce la paix déjà ? La guerre enco
100 ndent pour leur Noël de petites bombes atomiques. Trois d’entre eux, à Brooklyn, viennent d’être blessés sérieusement, en jou
101 ieusement, en jouant à faire sauter le monde. Les trois Grands, à Moscou, seront-ils plus adroits dans ce même jeu ? On ne le
102 voir. Curieux trio : un loup déguisé en mouton et deux moutons vêtus de leur vraie peau. Mais rien n’empêche le Waldorf-Asto
103 nde nuit de l’histoire de l’hôtel — à partir de $ 20 la place ». Nous fûmes hier chez Schwartz, grand magasin de jouets de
104 ù il sera replanté dès janvier, n’ayant coûté que 100 dollars de location à Mr. John D. Rockefeller, car tout se sait. Des
105 e, sous le souffle d’un bœuf malodorant. Plus que dix jours pour acquérir dans cette aimable bousculade la bonne conscience
106 t et de se rendre l’an nouveau propice ? Plus que dix jours pour s’assurer une place dans le monde des familles, un droit à
107 -de-Dieu, siège de l’évêque anglican de New York. Dix mille personnes y chanteront des carols avant la procession du chœur
108 Dieu, siège de l’évêque anglican de New York. Dix mille personnes y chanteront des carols avant la procession du chœur et du
109 are, tous ses feux rallumés, semblera célébrer un V Day, une nouvelle victoire sur le temps, comme si ce n’était pas lui
110 are d’un grand meeting. Sur le coup de minuit, le 31 décembre, nous perdrons le meilleur maire de New York. Tammany revien
111 ente la « bicyclette du ciel », un petit avion de 1000 dollars. Déjà les banques de Buffalo ouvrent des guichets extérieurs
112 ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, décembre 1946, p. 295-296.
9 1947, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Slums (janvier 1947)
113 Slums (janvier 1947 )k l La 75e rue n’a rien de particulier. Elle part luxueusement de
114 Slums (janvier 1947)k l La 75e rue n’a rien de particulier. Elle part luxueusement de la Cinquième A
115 les trottoirs se rétrécissent.) Cette rue, comme cent autres pareilles, fait voir en coupe la société américaine. C’est une
116 lle parce que la nuit vient de descendre — depuis cinq ans que je circule dans cette ville, je n’ai jamais été touché, ils s
117 er, débordent sur la neige entre les escaliers de quatre marches qui conduisent aux portes d’entrée. Portes étroites, ouvrant
118 es, ouvrant sur des couloirs hauts et profonds où deux personnes peuvent à peine se croiser. L’angoisse me prend chaque fois
119 baignoire couverte et fort étroite se dresse sur quatre pieds de fonte : il faudrait monter sur une chaise pour y entrer. De
120 donne sur la rue. De l’autre côté de la cuisine, deux petites chambres sans fenêtres ni portes, suivies d’une autre pièce p
121 rement cloisonné, s’annonce dans les journaux : «  cinq pièces, eau chaude et bains ». Il existe dans Manhattan des centaines
122 u chaude et bains ». Il existe dans Manhattan des centaines de milliers de logis construits sur ce même type : deux pièces claire
123 ains ». Il existe dans Manhattan des centaines de milliers de logis construits sur ce même type : deux pièces claires sur cour e
124 e milliers de logis construits sur ce même type : deux pièces claires sur cour et sur rue, reliées par deux ou trois alvéole
125 x pièces claires sur cour et sur rue, reliées par deux ou trois alvéoles aveugles. Tout l’East Side populaire est ainsi, sur
126 claires sur cour et sur rue, reliées par deux ou trois alvéoles aveugles. Tout l’East Side populaire est ainsi, sur une ving
127 Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, janvier 1947, p. 15-16. l. Précédé de la note suivante : « Extrait du Journal des
128 é de la note suivante : « Extrait du Journal des deux mondes . »
10 1947, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (décembre 1947)
129 tion à Me Duperrier sur un procès perdu (décembre 1947 )m Ta douleur, du Périer, sera donc éternelle ? Et les tristes dis
130 scours sur la Première Décade de Tite-Live, chap. VII . Une accusation Le 13 novembre 1947, on pouvait lire dans notre
131 de Tite-Live, chap. VII. Une accusation Le 13 novembre 1947, on pouvait lire dans notre presse de copieux comptes r
132 e, chap. VII. Une accusation Le 13 novembre 1947, on pouvait lire dans notre presse de copieux comptes rendus de la pla
133 sant le livre de Denis de Rougemont, Journal des deux mondes , se lance alors à corps perdu dans une accusation qui ne lais
134 es Allemands et qui, paru dans la Gazette en juin 1940, lui valut une sanction de la censure. L’écrivain ayant quitté peu apr
135 iler sa situation à celle de son client. « Si ces deux hommes ont pris ensuite des chemins opposés, le départ est le même »,
136 Sorbonne sous les auspices de l’Unesco. À la page 100 de ce recueil, M. Aragon déclare que je n’ai « jamais cessé au temps
137 sous Vichy, c’est-à-dire du côté d’Oltramare. Ces deux griefs s’accordant mal, qui devons-nous croire ? Remarquez que Me Dup
138  ; et hors de Suisse, comme Oltramare encore. Les deux cas étant identiques, il faut donc condamner Rougemont, mais il faut
139 que ce raisonnement n’en est pas un, mais combine deux absurdités. 1. Si l’on admet avec cet avocat que j’ai vraiment agi co
140 nt n’en est pas un, mais combine deux absurdités. 1. Si l’on admet avec cet avocat que j’ai vraiment agi comme son client,
141 rs retombe à plat, et notre avocat perd la face. 2. Mais où est l’homme sain d’esprit qui peut admettre que j’aie vraimen
142 raiment agi comme Oltramare ? Nous avons tous les deux écrit pour la radio, hors de Suisse, sur la politique. Soit. Mais un
143 s le calembour juridique. Car il est vrai que les deux cas s’énoncent et se prononcent de même, mais par ce procédé l’on pou
144 esclaves honteux de vivre. À Ferney-Voltaire, le 20 novembre 1947. m. Rougemont Denis de, « Consolation à Me Duperrie
145 nteux de vivre. À Ferney-Voltaire, le 20 novembre 1947. m. Rougemont Denis de, « Consolation à Me Duperrier sur un procès
146 ulletin de la Guilde du livre, Lausanne, décembre 1947, p. 326‑328.
147 Guilde du livre, Lausanne, décembre 1947, p. 326‑ 328.
11 1948, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Lacs (août 1948)
148 Lacs (août 1948 )n o Combien j’aimai ce lac aux rives glauques ! sans rien d’alpes
149 oute la vie », écrivait un Paysan du Danube , et vingt ans ne l’ont pas démenti. Je dénombre mes lacs et ne puis retrouver q
150 ait que le monde venait de s’éveiller, luisant et neuf , de la première nuit… Et ces deux grands étés américains, dans les de
151 ler, luisant et neuf, de la première nuit… Et ces deux grands étés américains, dans les demeures trop vastes du Lake George,
152 ire de mes Premières Amours. On m’a conspué. J’ai 16 ans. C’est horrible. Mon seul amour doit rester mon secret. Je la gue
153 Je suis dépareillé, passons, passez, Madame… J’ai 19 ans. Je n’aime encore que la nature, et ma solitude avec elle. Et vra
154 le me l’a bien rendu. (Quand on revient la voir à deux , plus tard, aux mêmes lieux, elle se réserve… Elle ne sera plus jamai
155 à mes pieds. Par une chaude soirée du mois d’août 192 …, un jeune homme, simplement vêtu d’un pantalon de flanelle grise et
156 », Bulletin de la Guilde du livre, Lausanne, août 1948, p. 192-194. o. Le titre appelle cette note de la rédaction : « Tiré