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Introduction
au
Journal d’un intellectuel en chômage (août 1937)a Tolstoï disait,
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Atlantique. J’allai m’y installer avec ma femme,
au
mois de novembre, et j’y restai jusqu’à l’été. L’année suivante, ce f
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fait découvrir tout un monde. Elle m’a confronté
au
réel, à la vie quotidienne d’un peuple qui se trouvait tout ignorer d
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tandis que j’y travaillais, je m’amusais à noter,
au
jour le jour, des anecdotes, des observations, des réflexions, déduit
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rale. Il ne s’agit ici que de la vie « commune »,
au
double sens de ce mot ; il s’agit du réel que tout le monde vit. Je c
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leur mystère n’apparaît que de tout près. Il est
au
cœur même de leur vie et ils l’ignorent le plus souvent. Quand on s’e
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e peu ». a. Rougemont Denis de, « Introduction
au
Journal d’un intellectuel en chômage », Bulletin de la Guilde du liv
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cher. L’épreuve décisive est celle que l’on subit
au
contact de voisins que rien en nous, que rien dans notre vie n’attend
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otre vie n’attendait et ne prévoyait. Ce n’est qu’
au
prix d’un désordre social — selon les préjugés du régime établi — que
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re physique condamnerait même un « intellectuel »
au
chômage absolu, c’est-à-dire à l’arrêt de la pensée, tout au moins de
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ux pièces du dessus de cheminée ont été replacées
au
millimètre, dans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de notre
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letants, qui n’ont abouti qu’à coincer le sommier
au
tournant, entre la balustrade et les parois de la cage d’escalier — a
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balustrade et les parois de la cage d’escalier —
au
surplus fortement rayées — nous avons couru implorer l’aide de Simard
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n regard s’attache un peu longuement à un visage,
au
corps et aux vêtements, aux mains, à l’attitude distraite et vraie d’
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par exemple, une grande idée embrassée avec force
au
mépris de soi-même et de l’utilité. Car elle peut devenir le fait dom
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si j’étais l’auteur, esprit remarquable. » (Merci
au
correcteur ! Mais on ne pouvait plus modifier la mise en pages.) 1.
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aison prêtée ; avec la maison, il y a un jardin ;
au
fond du jardin, cette poule. Elle n’a pas fait parler d’elle depuis l
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s la nuit du 21 mai, n’y tenant plus, il retourne
au
poulailler, dérange la poule, aperçoit enfin un poulet… « C’est beau.
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es V. Meylan-Malécot, il convient de faire passer
au
second plan les considérations locales, toujours un peu mesquines. Do
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de fustiger les apparences du vice : allant droit
au
fait, elle distingue à l’origine du livre de mon persécuteur la haine
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ns nos frontières, des secteurs minuscules, comme
au
hasard, qu’on voit d’un coup avec une précision quasi absurde. Cette
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s journées de discipline et de paquetages alignés
au
cordeau. Partirons-nous au milieu de la nuit ? Ou passerons-nous l’hi
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sentimentale, et l’on ne sait plus la reconnaître
au
ras du sol, au niveau des choses brutes et brutales. Pourtant, rien n
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t l’on ne sait plus la reconnaître au ras du sol,
au
niveau des choses brutes et brutales. Pourtant, rien n’est plus poéti
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urds et de gamelles entrechoquées. Et, plus tard,
au
matin, quand l’attaque se prépare, un « à terre » prolongé à la lisiè
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bestioles maladroites. Le drap du pantalon colle
au
mollet, les doigts sont rouges sur le fusil luisant. Les gouttes de l
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encore quelques secondes, ça ressemble tellement
au
bonheur ! Un cri dans le vent va tout détruire. Oui, c’est bien ça, c
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ût des choses. Et l’on est prêt à tout abandonner
au
premier signe du destin, parce qu’on vient de remplir les limites du
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es passages sous voie encombrés de sacs de sable,
au
long d’étroits couloirs où je coudoyais des soldats sourds et muets —
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illisible. Je ne saurai jamais si j’ai rêvé. Mais
au
matin, oui, c’était bien Paris, et les sirènes d’une fin d’alerte. ⁂
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res sans reflet sur le macadam. Tout au bas, tout
au
fond de l’ombre, dans la pierre et dans les vestiges d’une civilisati
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a l’âme hollandaise, je doute qu’elle en apprenne
au
voyageur davantage qu’une vision intense du paysage urbain de la Holl
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mes qui la manifestent. Quand je songe à l’ennui,
au
désespoir qu’expriment les quartiers ouvriers les plus modernes des v
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’où naissent les réactions désespérées, les mises
au
pas brutalisantes et le triomphe des caporaux autodidactes et simplif
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e nord, je vois un monde de terrasses, du dixième
au
trentième étage du River Club, où vivent les milliardaires et les act
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ssus des premiers nuages. Une grande nuit s’ouvre
au
travail paisible. D’heure en heure, je me lève et sors. Je me promène
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des terrasses, moments les plus aigus de la vie,
au
jour qui point, quand toutes choses et les souvenirs d’hier changent
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est l’heure du pardon délivrant — et je me donne
au
jour américain ! Sur le grand fond sonore à bouche fermée des usines
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robe de chambre, un vieux monsieur, pour arroser
au
tuyau ses arbustes. Soudain, passant la tranche ocrée d’un bâtiment d
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en fête saluant New York d’adieux, filant pavois
au
vent vers l’Europe et la guerre… g. Rougemont Denis de, « Beekman
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ndant que nous roulons sur une route de campagne,
au
creux des haies, le ciel se couvre. « C’est là-haut, me dit-on, à mi-
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ou renversées dans les branchages — nous arrivons
au
coin d’un bâtiment de ferme. C’est le chenil. Le parc s’arrête ici, e
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la crête d’une colline, nous voyons deux chevaux
au
galop. Ils disparaissent dans un vallonnement, et maintenant remonten
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s les tailles s’élance sur ses traces en aboyant.
Au
fond d’une pièce vaste et noire une petite lampe fait une flaque rose
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tes, qu’elle emmenait partout avec elle. Je pense
au
regard d’acier du jeune homme silencieux de tout à l’heure. Des chien
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)j New York, 15 décembre 1945. Le 1er décembre
au
matin, la ruée vers les magasins s’est déclenchée dans toute l’Amériq
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: devant nous venait d’apparaître une jeune femme
au
visage anguleux et couvert de taches de rousseur, la tête serrée dans
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le meilleur maire de New York. Tammany reviendra
au
pouvoir. Et Roosevelt n’est pas remplacé… Et toutes les utopies prévu
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et astiqué, change subitement d’aspect et tourne
au
populaire un demi-block après Lexington Avenue, perd toute tenue dès
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s’anime alors dangereusement d’enfants s’exerçant
au
base-ball parmi des seaux d’ordures plus hauts qu’eux et des tourbill
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nfin toute béante sur les fumées de l’East River,
au
terme d’un parcours rectiligne d’un kilomètre et demi, sans changer d
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t d’éclats de verre. Des tas de neige noircissent
au
rebord des trottoirs. Les enfants qui ne jouent plus à la balle parce
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le quartier slovaque. Je gravis l’escalier jusqu’
au
troisième. La porte donne dans la cuisine. En face du fourneau à char
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quelques Chinois courbés qui empilent du linge ;
au
cinquième, une grosse femme en peignoir qui se farde à gestes menus.
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la, plus fort que tout, dans la cour où les draps
au
vent font de grands gestes frénétiques. New York possède aussi deux-c
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la Feuille d’Avis de Neuchâtel : Les plaidoiries
au
procès Oltramare : où il est question de Denis de Rougemont L’avocat
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tate le défenseur d’Oltramare, est allé se mettre
au
service de la BBO. Il se demande si, ce faisant, Denis de Rougemont n
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le bouillant Me Duperrier : — Rougemont s’est mis
au
service d’une propagande étrangère, comme Oltramare ; il a parlé à la
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, l’horizon des collines, sont le cadre qui donne
au
tableau sa signification privilégiée. Ici le cœur et l’âme ont leur t
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ieux, passagers immobiles, un bras levé… J’habite
au
lac de Garde un palais délabré, au-dessus de jardins en terrasses ple
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ent élevées, dit-on, par un ministre fou.) Cyprès
au
pied des Alpes, tendresse des collines et brusque sauvagerie des haut
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des landes et de la mer… Tyrol, et ce lac sombre
au
fond de la vallée, où tournoyaient des voiles inclinées… Balaton, lac
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ourquoi l’ai-je quitté ? … Et nous n’irons jamais
au
lac d’Amatitlan, au pied du fabuleux volcan de Sant’Anna, mais je l’e
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té ? … Et nous n’irons jamais au lac d’Amatitlan,
au
pied du fabuleux volcan de Sant’Anna, mais je l’emporte avec les autr
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s d’une sereine incandescence les Alpes déployées
au
fond du ciel. Sommets d’où l’on voit l’Italie… Et le rêve s’éteint, g
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d’un pantalon de flanelle grise et d’un chandail
au
col roulé, pédale à longues pesées sur le chemin de la plaine, luttan
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es menaçantes courent très bas, tirant des pluies
au
large, et le cœur du jeune homme bondit dans sa poitrine, exalté par
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, pose un pied sur le sol, et s’appuie de la main
au
tronc d’un pin. Ce qui lui arrive est solennel, comme l’attente du pa
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l sent, il ne peut s’y tromper : la brûlure douce
au
cœur, le sang plus vite, le soulèvement plus ample de la respiration.