1 1937, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Introduction au Journal d’un intellectuel en chômage (août 1937)
1 rt… On me la trouva bien vite : au bout du monde, dans une île de la côte Atlantique. J’allai m’y installer avec ma femme, a
2 Il y en a comme cela des centaines, des milliers, dans toutes les provinces de la France. (Tandis que dans les villes, les j
3 ns toutes les provinces de la France. (Tandis que dans les villes, les jeunes ménages se ruinent à payer leurs « petits deux
4 andes questions de la culture et de la communauté dans un ouvrage théorique intitulé Penser avec les mains . Mais tandis qu
5 j’ai trouvé que la province ne vaut guère mieux, dans son état présent. Partout les jeunes vous disent : « C’est mort ici !
6 grandes menaces originelles ! On l’avait oubliée dans les villes. ⁂ Là où l’on a coutume de placer dans un « journal » des
7 dans les villes. ⁂ Là où l’on a coutume de placer dans un « journal » des effusions lyriques, des analyses du moi, j’ai cru
2 1937, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Pages inédites du Journal d’un intellectuel en chômage (octobre 1937)
8 nt pour qui se flatte d’une image de soi composée dans la solitude : tant qu’on ne s’est pas avoué devant les autres, on peu
9 au contact de voisins que rien en nous, que rien dans notre vie n’attendait et ne prévoyait. Ce n’est qu’au prix d’un désor
10  ? La question paraît insoluble dès qu’on la pose dans le concret d’une vie connue. Prenons deux hommes qui furent tous deux
11 trouve, à tâtons, le verrou de la porte du fond, dans l’odeur des lauriers épais. Voici les rues du village, illuminées com
12 contre les murs des maisons mortes. Je me glisse dans le hangar de la grosse voiture et tâte ses flancs jusqu’à ce que je r
13 st de nouveau cet étrange écho des pas, si proche dans les rues vides, et ces mêmes chiens qui reviennent, et pas une âme. —
14 ger et voyageur sur la terre… » — Jamais plus que dans cette nuit. ⁂ Fin de séjour à A… (Gard). — Tout est en place. Je gar
15 ssus de cheminée ont été replacées au millimètre, dans une symétrie impeccable. Mais tout l’effet de notre labeur risque d’ê
16 ndre à l’évidence : ce sommier implacable restera dans l’escalier comme témoin des bouleversements que nous avons infligés à
17 isses de livres à la gare, etc., et le train part dans une heure. Quand la propriétaire reviendra pour l’été, elle se heurte
18 r l’été, elle se heurtera à ce sommier monumental dans sa pose scandaleuse, et ma réputation sera faite ! Fuyons, fuyons ! ⁂
19 ends plus pourquoi j’ai eu ce fort désir soudain, dans le métro, de tutoyer mes compagnons de route. Était-ce envie de donne
20 rer avec force, une fois qu’on les a bien connus, dans leur réalité sordide. Un petit fait vrai vaut plus que dix grandes id
21 rands ou petits en soi et par comparaison. Il y a dans chaque vie d’homme à peu près digne de ce nom un fait qui commande to
22 approchement absurde. Il fait erreur. Nous sommes dans le Midi, où un sentiment obscur de latinité a survécu. Et épices (d’o
23 a mort, on s’aperçut qu’il ne restait que 250 fr. dans le coffre. 2. Voir la page 140 de l’édition de la Guilde du Livre.
3 1938, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Caquets d’une vieille poule noire (août 1938)
24 e. C’est par la faute de mon auteur que j’ai paru dans toutes les feuilles, et je me vengerais bien si ce n’était de lui que
25 vie la plus intime ! Vous allez pouvoir en juger. Dans un grand quotidien de Bordeaux, il a paru tout un article intitulé su
26 . de Rougemont ». Voici le début de ce libelle : Dans le livre si… si… et si… (je supprime des adjectifs élogieux, tout à f
27 de Rougemont cite Spinoza — mais il est inquiet : dans la nuit du 21 mai, n’y tenant plus, il retourne au poulailler, dérang
28 prétend que ce livre peut introduire le lecteur «  dans un monde où l’on pardonnera aux poules d’avoir des mœurs un peu bizar
29 te3 ; que nous ne couvons jamais nos propres œufs dans ce bon pays des Charentes, mais bien des œufs « garantis fécondés » q
30 étude de neuf colonnes parue, pour ma vengeance, dans Curieux. Nul n’ignore que l’hebdomadaire neuchâtelois a obtenu le con
31 nt courageusement à mon auteur, elle l’apostrophe dans ces termes : Il y a d’autres choses bien instructives — (« instructi
32 instructives — (« instructives » est ironique) — dans votre expérience. Témoin la fameuse poule noire et ses treize poussin
33 t-ce que, par hasard, il n’y aurait pas de poules dans votre pays ? Ou bien est-ce que vous ne les aviez jamais regardées qu
34 e fois de plus, a cru devoir hausser les épaules. Dans le fond de son cœur, toutefois, il a dû se sentir atteint. Et comment
35 que celui de la Romorantine. M. Porché estime que dans le Journal « tout est faux-semblant, illusion… » et « demeure en de
36 ’avoue que je ne puis le suivre. Ce serait donner dans les pires utopies. Et mon auteur lui-même n’a pas été si loin : il s’
37 faculté. Il y a plus de mots que d’idées fécondes dans ce monde. 4. Il est vrai qu’on la dit Lausannoise, mais enfin le jou
38 ne preuve nouvelle d’une grossière supercherie. » Dans l’édition Albin Michel que nous avons mis en ligne, c’est en pages 98
4 1939, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Puisque je suis un militaire… (septembre 1939)
39 faits, refaits par l’événement, plongés d’un coup dans le détail technique de ces grandes choses terribles qu’on imaginait,
40 pe, les grandes lignes de la guerre, et çà et là, dans nos frontières, des secteurs minuscules, comme au hasard, qu’on voit
41 iés, et cette mention si belle, quand on y pense, dans son élémentaire grandeur : En campagne. Entendez : quelque part dans
42 e grandeur : En campagne. Entendez : quelque part dans le pays, dans les champs anonymes, sous la pluie, dans les vergers où
43 n campagne. Entendez : quelque part dans le pays, dans les champs anonymes, sous la pluie, dans les vergers où l’on écrase d
44 le pays, dans les champs anonymes, sous la pluie, dans les vergers où l’on écrase des pommes mal mûres, dans des cuisines de
45 les vergers où l’on écrase des pommes mal mûres, dans des cuisines de ferme, dans cette chambre boisée… Confort paysan, seu
46 des pommes mal mûres, dans des cuisines de ferme, dans cette chambre boisée… Confort paysan, seul authentique en nos pays. A
47 ous dire un peu de quoi se fait la vie à l’armée, dans les débuts d’une mobilisation. Les dames croient volontiers que c’est
48 p de choses très lourdes, bouclées et trimballées dans une hâte hargneuse et fouaillée de jurons, précipitant des hommes mal
49 , récupérés à la volée, c’est tout ce que l’homme dans le rang peut constater, si toutefois la fatigue lui laisse la faculté
50 i n’a rien de spectaculaire, qui n’a pas sa photo dans les feuilles et qu’on peut seulement ressentir quand on a les pieds d
51 ’on peut seulement ressentir quand on a les pieds dans la boue, vers quatre heures du matin, après l’alarme. La plupart des
52 ant, rien n’est plus poétique qu’un rassemblement dans la nuit, grouillant de casques, de reflets sourds et de gamelles entr
53 la nature, sans préjugés ni fausse pudeur. Couché dans l’herbe grasse, écrasé par son sac, l’homme observe l’avant-terrain p
54 ondes, ça ressemble tellement au bonheur ! Un cri dans le vent va tout détruire. Oui, c’est bien ça, c’est toujours ça, le b
5 1939, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Billet d’aller et retour (décembre 1939)
55 nt vécus ; j’ai connu cela trois jours plus tard, dans une grande gare de cette Europe qui ne sait plus répondre aux menaces
56 Pendant ce temps, l’express avait changé de voie. Dans la bleuâtre obscurité, nul écriteau lisible et nul visage reconnaissa
57 reconnaissable. Une course haletante et bousculée dans le dédale des passages sous voie encombrés de sacs de sable, au long
58 d’une fin d’alerte. ⁂ Imaginez un Paris englouti dans l’épaisse nuit des campagnes, mais une nuit sans clair de lune, sans
59 le macadam. Tout au bas, tout au fond de l’ombre, dans la pierre et dans les vestiges d’une civilisation qui déserte… Je me
60 u bas, tout au fond de l’ombre, dans la pierre et dans les vestiges d’une civilisation qui déserte… Je me suis enfermé dans
61 ’une civilisation qui déserte… Je me suis enfermé dans ma chambre d’hôtel et j’ai écrit pendant deux jours ces conférences q
62 ces conférences que j’allais faire, absurdement, dans un pays qui n’existait peut-être plus, qui était réduit à se défendre
63 méricanisée ! Le train passe au-dessus des ports, dans la puissante vibration d’un pont de fer, au-dessus de canaux reflétan
64 ne de conversations, je puis le lire et le relire dans l’architecture d’Amsterdam, de Rotterdam, ou des petites cités du cen
65 é de formes ultramodernes, puis se perd peu à peu dans la campagne, par des courbes douces et nettes. Nul disparate en tout
66 ve et le grenat des façades de briques renversées dans l’eau jaune des canaux suffisent à expliquer cette harmonie solide, l
67 individu qu’elle permet la plus grande diversité dans les formes qui la manifestent. Quand je songe à l’ennui, au désespoir
68 es. Et de la Suisse, telle qu’on la voit de loin, dans sa vérité séculaire. La déprimante architecture de notre Palais fédér
6 1946, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Beekman Place (octobre 1946)
69 s courte est l’une des rares — j’en connais trois dans Manhattan — qui à la fois ne portent pas de numéro et ne coupent poin
70 te tranchée d’asphalte et de brique jaune et rose dans un chaos géométrique, c’est bien New York… Si je me retourne un peu s
71 yn, font une dentelle d’un kilomètre, toute menue dans la distance. Cheminées, mâts, clochers, usines plates, basses, et réc
72 ios martèlent ce Tchaïkovski qu’on entend siffler dans la rue… Je me souviens de ce que j’ai sous les yeux : je le vois déjà
73 en connais par avance la nostalgie. Le soir vient dans un luxe américain d’ocres, de roses, d’argents et d’éclats d’or sur l
74 r, et un peu plus bas, et puis beaucoup plus bas, dans les buildings voisins séparés de ma terrasse par un gouffre profond m
75 terrasse obscure, un cliquetis de tiges de verre dans les highballs. Je rentre et j’aligne mes mots. Petits matins déjà dou
76 s premiers remorqueurs se mettent à souffler fort dans la brume d’été flottant sur la rivière… Une langue de lumière orangée
77 désastre, de faux désastre et d’appel commercial, dans le matin strident de l’East River. Un quadrimoteur argenté passait tr
7 1946, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Souvenir d’un orage en Virginie (novembre 1946)
78 distingue pas encore cette maison célèbre, cachée dans les bosquets au bout d’une longue allée qui monte entre des barrières
79 ée sous la colonnade des écuries.) Nous pénétrons dans un vestibule sombre. La maîtresse de maison est sortie à cheval. Prom
80 ndant. L’odeur des chiens imprègne les corridors. Dans un fumoir, à droite, en contrebas, deux hommes en veste de chasse et
81 des statues de faunes et de chiens gisent le nez dans l’herbe, près d’un socle brisé. Le pré s’élève et s’ouvre sur la cour
82 encore quelques statues décapitées ou renversées dans les branchages — nous arrivons au coin d’un bâtiment de ferme. C’est
83 s voyons deux chevaux au galop. Ils disparaissent dans un vallonnement, et maintenant remontent vers nous sans ralentir. Une
84 belle, qui mord une pomme, et son torse paraît nu dans un fin sweater jaune. Elle rit, jette la pomme, et nous salue de la m
85 on cheval, penchée sur l’encolure, elle disparaît dans le tunnel de la charmille, tandis qu’une meute de chiens de toutes le
86 es ! explique-t-elle, je ne mets jamais les pieds dans ce dégoûtant salon ! » Des éclairs illuminent longuement les meubles
87 s lumières vacillent, baissent, remontent… Paraît dans la porte du fond un homme en veste de chasse qui tient des verres de
88 dit : « Je ne le sais pas plus que vous. Ils sont dans la maison depuis deux ou trois jours et se disent les amis de Jim. — 
89 i pas peur… » — Eh bien ? m’ont demandé mes amis dans la voiture qui nous emporte sous la pluie, qu’en pensez-vous ? — J’ai
8 1946, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Noël à New York (décembre 1946)
90 matin, la ruée vers les magasins s’est déclenchée dans toute l’Amérique, inaugurant officiellement le Yuletide, la saison de
91 s trois Grands, à Moscou, seront-ils plus adroits dans ce même jeu ? On ne le croirait pas, à les voir. Curieux trio : un lo
92 et couvert de taches de rousseur, la tête serrée dans un foulard de soie rose feu. « Papa, me dit mon petit garçon, c’est M
93 s de cet Enfant vrai qui naquit tant bien que mal dans la paille, sous le souffle d’un bœuf malodorant. Plus que dix jours p
94 bœuf malodorant. Plus que dix jours pour acquérir dans cette aimable bousculade la bonne conscience que représente une table
95 à l’humanité ? Ou bien cette fièvre de rivaliser dans la dépense, en fin d’année, est-elle comme chez les primitifs une man
96 ice ? Plus que dix jours pour s’assurer une place dans le monde des familles, un droit à la chaleur des groupes. Et ceux qui
97 haque année à la messe de minuit des protestants, dans la plus grande église gothique du monde, la Cathédrale de Saint-Jean-
98 les utopies prévues par l’avant-guerre entreront dans la voie des réalisations. Déjà l’on met en vente la « bicyclette du c
99 voiture. Déjà les biches et les daims sont amenés dans les forêts de chasse au moyen de taxis aériens. Déjà la télévision en
100 ns une grave erreur de traduction. Car l’Évangile dans le texte original dit simplement : « Paix sur la terre, bonne volonté
101 e la famine européenne, et de la guerre endémique dans tout l’Orient, et de la méfiance et de la peur réciproques qui présid
102 ne font que subir leur condition. À Times Square, dans la foule compacte et lente, dans la rumeur assourdissante des petites
103 À Times Square, dans la foule compacte et lente, dans la rumeur assourdissante des petites trompettes de foire et des créce
9 1947, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Slums (janvier 1947)
104 ent de descendre — depuis cinq ans que je circule dans cette ville, je n’ai jamais été touché, ils sont d’une folle brutalit
105 s seaux à ordures en métal, rarement ou mal vidés dans ce quartier, débordent sur la neige entre les escaliers de quatre mar
106 es à lettres portent des noms en cek, nous sommes dans le quartier slovaque. Je gravis l’escalier jusqu’au troisième. La por
107 vis l’escalier jusqu’au troisième. La porte donne dans la cuisine. En face du fourneau à charbon, qui est censé chauffer l’a
108 . De la cuisine, on passe par une baie sans porte dans le front room, qui donne sur la rue. De l’autre côté de la cuisine, d
109 re qu’un corridor légèrement cloisonné, s’annonce dans les journaux : « cinq pièces, eau chaude et bains ». Il existe dans M
110 : « cinq pièces, eau chaude et bains ». Il existe dans Manhattan des centaines de milliers de logis construits sur ce même t
111 ique zigzaguent les noirs escaliers de sauvetage. Dans un sous-sol violemment éclairé, je vois quelques Chinois courbés qui
112 arde à gestes menus. Le concierge irlandais hurle dans l’escalier. Des enfants pleurent parmi les radios nostalgiques, des f
113 éteignent. On peut vivre ici comme ailleurs, mais dans un cadre strictement rectangulaire. Tous les objets qu’on voit sont d
114 uge. Une radio clame Amapola, plus fort que tout, dans la cour où les draps au vent font de grands gestes frénétiques. New Y
10 1947, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Consolation à Me Duperrier sur un procès perdu (décembre 1947)
115 liberté… Mais autant ces accusations sont utiles dans une république, autant les calomnies sont dangereuses et sans but… On
116 strats, on les calomnie sur les places publiques, dans les assemblées particulières. Machiavel : Discours sur la Première D
117 ccusation Le 13 novembre 1947, on pouvait lire dans notre presse de copieux comptes rendus de la plaidoirie prononcée par
118 du procès de son client Georges Oltramare. Ainsi dans la Gazette de Lausanne  : Un rapprochement surprenant Me Duperrier,
119 al des deux mondes , se lance alors à corps perdu dans une accusation qui ne laisse pas de susciter l’étonnement de l’audito
120 dié à Paris envahi par les Allemands et qui, paru dans la Gazette en juin 1940, lui valut une sanction de la censure. L’écri
121 re ici le dénonciateur de Denis de Rougemont. et dans la Feuille d’Avis de Neuchâtel : Les plaidoiries au procès Oltramare
122 t un tribunal, a brandi ses preuves : mon Journal dans l’édition reliée de la Guilde. Tandis que M. Aragon, devant une « ass
123 s’en tenir à la seule ressemblance des mots tombe dans le calembour juridique. Car il est vrai que les deux cas s’énoncent e
11 1948, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Lacs (août 1948)
124  ? Cherchant d’où vient cet agrément, et pourquoi dans le monde lacustre on ressent la vie mieux qu’ailleurs, plus savoureus
125 a peine une baie secrète, où les cris des oiseaux dans la brume s’occupent d’une vie bien différente… Enfin la variété des o
126 , comme il aime à s’y retrouver. Je nage à Baveno dans l’eau tiède et dorée, c’est la fin de l’après-midi, devant la proue d
127 l’autre rive, un orage s’illumine par moments, et dans l’échappée vers la plaine, où l’eau rejoint presque le ciel, le petit
128 ers minuit, heure où le crépuscule enfin se meurt dans l’aube, à l’horizon des landes et de la mer… Tyrol, et ce lac sombre
129 remière nuit… Et ces deux grands étés américains, dans les demeures trop vastes du Lake George, nommé jadis lac du Saint Sac
130 l’eau n’est pas plus noire que mon cœur humilié. Dans ce « local » empuanti de tabac de pipes et de bière renversée, je vie
131 n secret. Je la guette à midi, quand elle descend dans le cortège des jeunes filles sortant de l’école des Terreaux. Nous, l
132 pluies au large, et le cœur du jeune homme bondit dans sa poitrine, exalté par l’effort et la vitesse. Mais soudain la tempê
133 le bruit profond des vagues. Il roule maintenant dans l’ombre tiède et abritée d’un bois de pins. Que vient-il donc cherche
134 l sent qu’il va dire les grands mots impossibles, dans un fol abandon, et ce sera vrai. Comme tout est facile et violent qua
135 , le ciel bas, des éclairs de chaleur palpitaient dans la nue, et le jeune homme savait en repartant sur le sentier obscur,