1
aris, on fréquente et on ignore qui l’on veut. On
se
fait très facilement sa vie et son milieu parmi des gens qui écrivent
2
. (Tandis que dans les villes, les jeunes ménages
se
ruinent à payer leurs « petits deux-pièces », agrémentés de la TSF de
3
-à-dire des voisins, des autres, avec lesquels on
se
voit contraint de vivre sans avoir pu les choisir à son goût. J’ai tr
4
mmes tous plus ou moins. Peu à peu, les feuillets
s’
entassaient… Si j’en publie une partie aujourd’hui, ce n’est pas sans
5
sais ailleurs sous une forme plus générale. Il ne
s’
agit ici que de la vie « commune », au double sens de ce mot ; il s’ag
6
la vie « commune », au double sens de ce mot ; il
s’
agit du réel que tout le monde vit. Je crois que c’est là seulement qu
7
r vie et ils l’ignorent le plus souvent. Quand on
s’
en aperçoit, on commence à comprendre la portée infinie de cette parol
8
aller dire aux hommes qu’ils sont peu de chose »,
s’
écrie Bossuet (Sermon sur la mort, 22 mars 1662). Que dirions-nous alo
9
dirions-nous alors du sort fait à celui qui doit
se
montrer aux hommes tel qu’il est ? S’entendre dire que l’homme en gén
10
ui qui doit se montrer aux hommes tel qu’il est ?
S’
entendre dire que l’homme en général est peu de chose n’est pas trop h
11
st peu de chose n’est pas trop humiliant pour qui
se
flatte d’une image de soi composée dans la solitude : tant qu’on ne s
12
de soi composée dans la solitude : tant qu’on ne
s’
est pas avoué devant les autres, on peut toujours s’estimer singulier,
13
est pas avoué devant les autres, on peut toujours
s’
estimer singulier, c’est-à-dire supérieur à la masse. Et ce n’est pas
14
ur à la masse. Et ce n’est pas encore franchement
s’
avouer que de se comparer aux seuls humains que le métier ou notre ran
15
t ce n’est pas encore franchement s’avouer que de
se
comparer aux seuls humains que le métier ou notre rang social nous me
16
établi — que ces rencontres deviennent possibles,
se
multiplient : se « déclasser », c’est à la fois se reconnaître en vér
17
rencontres deviennent possibles, se multiplient :
se
« déclasser », c’est à la fois se reconnaître en vérité et rejoindre
18
e multiplient : se « déclasser », c’est à la fois
se
reconnaître en vérité et rejoindre l’humanité. ⁂ Chômage. — On dit s
19
t ou d’aisance matérielle pour pouvoir réfléchir,
se
poser des problèmes nouveaux, créer… D’où résulterait qu’un certain d
20
t rappeler que la recherche du confort est ce qui
s’
oppose le plus radicalement à toute culture véritable. ⁂ Île de R. —
21
t. J’ai des lettres à porter à l’autobus. Il faut
s’
éloigner du village. De nouveau le noir, et l’écho de mes pas contre l
22
aire un divan. L’escalier est étroit. La descente
s’
était opérée sans trop de mal, lors de notre arrivée. Mais nous n’avio
23
oucher davantage à l’assurance !) Il a bien fallu
se
rendre à l’évidence : ce sommier implacable restera dans l’escalier c
24
Quand la propriétaire reviendra pour l’été, elle
se
heurtera à ce sommier monumental dans sa pose scandaleuse, et ma répu
25
athie violente, « élan vers », dès que mon regard
s’
attache un peu longuement à un visage, au corps et aux vêtements, aux
26
ce serait bien autre chose… La femme descend sans
se
retourner ; l’homme déplie un journal que je n’aime pas, qu’il a peut
27
ar hasard, comme il m’arrive à moi aussi, mais on
se
juge tout de même là-dessus… Je sors, je pense à autre chose, à quelq
28
. La même déception de l’amour, parce que rien ne
s’
est produit, rien ne peut se produire, pour tant de mauvaises raisons
29
ur, parce que rien ne s’est produit, rien ne peut
se
produire, pour tant de mauvaises raisons qui sont plus fortes que nou
30
ses. « Fric », « bagnoles », « Paris-Soir », « on
se
défend… » La grosse petite bonne qui tire sa robe à fleurs sur le qua
31
du métro, enfin un être vrai. ⁂ (Conclusion.) —
S’
occuper des « petits-faits-vrais » vaut mieux que de les ignorer. Mais
32
croient dire ; essaie de les comprendre quand ils
se
plaignent ou quand ils rient : tu ne verras, tu n’entendras et tu ne
33
tive. Il donnait à qui voulait. Après sa mort, on
s’
aperçut qu’il ne restait que 250 fr. dans le coffre. 2. Voir la page
34
que dépend, après tout, mon existence. Ont-ils pu
se
moquer de mon aventure, tous les feuilletonistes indiscrets auxquels
35
s le mois de novembre. Soudain, le 10 avril, elle
se
met à pondre, et avec tant d’ardeur que, dès le 16, elle a treize gro
36
elle a treize gros œufs, que sans désemparer elle
se
met à couver. On regrette que M. de Rougemont ne nous ait pas présent
37
nes est en effet assez mystérieuse… Et l’article
se
termine par une nouvelle impertinence à mon égard : le critique préte
38
t que mon auteur a ri très fort de cet article et
s’
est lâchement refusé à prendre la défense de ma vertu et de mon honneu
39
ense de ma vertu et de mon honneur vilipendés. Il
s’
en fiche, il s’amuse à mes dépens après m’avoir livrée à la risée publ
40
u et de mon honneur vilipendés. Il s’en fiche, il
s’
amuse à mes dépens après m’avoir livrée à la risée publique ! Comme si
41
e Romorantin a pris en main ma cause méprisée et,
s’
adressant courageusement à mon auteur, elle l’apostrophe dans ces term
42
la dame critique de Romorantin (Loir-et-Cher) ne
se
contente pas de fustiger les apparences du vice : allant droit au fai
43
exte de décrire une poule noire, savez-vous qu’il
s’
en prenait en vérité à la petite épargne, aux petits rentiers ! C’est
44
les. Dans le fond de son cœur, toutefois, il a dû
se
sentir atteint. Et comment ne pas admirer le courage de cette Françai
45
cette Française4 qui, du fond de son Romorantin,
se
dresse, seule, contre toute l’opinion — quitte à passer pour Dieu sai
46
plaudis des deux pattes. Mais voici où les choses
se
gâtent. L’auteur, conclut M. Porché, « a joué à la pauvreté ; quel sa
47
. Et mon auteur lui-même n’a pas été si loin : il
s’
est contenté de se débrouiller avec sa pauvreté et, loin de la croire
48
i-même n’a pas été si loin : il s’est contenté de
se
débrouiller avec sa pauvreté et, loin de la croire sacrée, il a essay
49
92 de son livre. Nos lecteurs jugeront eux-mêmes
s’
il faut voir là une preuve nouvelle d’une grossière supercherie. » Dan
50
e même, après huit jours, les choses commencent à
se
situer. Les grandes masses de l’Europe, les grandes lignes de la guer
51
erre, j’ai bien envie de vous dire un peu de quoi
se
fait la vie à l’armée, dans les débuts d’une mobilisation. Les dames
52
es en tout sens, tissant une sombre confusion qui
se
révèle ordonnée à l’heure H ; et beaucoup de choses très lourdes, bou
53
ter quoi que ce soit, hors l’envie de boire et de
se
coucher. Eh bien ! de tout cela se dégage un lyrisme. De cela précisé
54
de boire et de se coucher. Eh bien ! de tout cela
se
dégage un lyrisme. De cela précisément qui n’a pas de nom, qui n’a ri
55
hoquées. Et, plus tard, au matin, quand l’attaque
se
prépare, un « à terre » prolongé à la lisière d’un bois, cela peut êt
56
pluie civile n’est guère qu’un embêtement dont on
se
préserve comme sans y penser. On ouvre un parapluie, on enfile un « i
57
On ouvre un parapluie, on enfile un « imper », on
s’
isole avec soin, avec dédain, des éléments. Mais la pluie militaire, c
58
t venir l’ordre de bondir. Ça ne l’empêche pas de
s’
installer comme s’il n’avait rien d’autre à faire pendant des heures.
59
bondir. Ça ne l’empêche pas de s’installer comme
s’
il n’avait rien d’autre à faire pendant des heures. (Est-ce une parabo
60
qui n’existait peut-être plus, qui était réduit à
se
défendre par le suicide, la Hollande inondée, disait-on. ⁂ Et voici s
61
de marchandises venues des Indes. Cette même rue
se
prolonge par des villas d’une incroyable variété de formes ultramoder
62
incroyable variété de formes ultramodernes, puis
se
perd peu à peu dans la campagne, par des courbes douces et nettes. Nu
63
e des deux grandes conceptions de « l’ordre » qui
se
partagent notre Europe : harmonie intérieure ou uniformité géométriqu
64
gle droit. Hors-série, modèle de grand luxe, elle
s’
orne d’arbres, de silence et de grands portiers galonnés. Une buée ble
65
nts. Beekman Place est un de ces lieux où l’exilé
s’
écrie : « Mais c’est l’Europe ! » parce qu’il y trouve un charme, simp
66
ngions un jour de goûts et d’ambition, ce paysage
se
transformerait. Si je me tourne vers le nord, je vois un monde de ter
67
culent de jeunes femmes en maillot de bain. Elles
se
penchent sur leurs géraniums, elles ajustent des lunettes noires… Que
68
s viennent boire un verre, le soir. Un violoniste
s’
escrime à vingt reprises sur le deuxième Concerto brandebourgeois, mai
69
nêtres des usines. Des fumées traînent, les ponts
s’
éteignent, le sommet des gratte-ciel se met à luire sous la lune, au-d
70
les ponts s’éteignent, le sommet des gratte-ciel
se
met à luire sous la lune, au-dessus des premiers nuages. Une grande n
71
e, au-dessus des premiers nuages. Une grande nuit
s’
ouvre au travail paisible. D’heure en heure, je me lève et sors. Je me
72
closent du rocher, quand les premiers remorqueurs
se
mettent à souffler fort dans la brume d’été flottant sur la rivière…
73
isine. Un autre jour, le même amour, mais le cœur
s’
ouvre — l’aube est l’heure du pardon délivrant — et je me donne au jou
74
ne route de campagne, au creux des haies, le ciel
se
couvre. « C’est là-haut, me dit-on, à mi-pente des coteaux. » On ne d
75
verrez ce qu’elle en a fait ! C’est sa manière de
se
venger de J. car c’était la maison de ses ancêtres, à lui. Elle la dé
76
e. Elle n’aime vraiment que ses chevaux… » L’auto
s’
arrête devant un haut portique. Deux colonnes blanches entre des ifs g
77
odeur écœurante vient de la porte dont un battant
s’
entrouvre devant nous. Trois grands longs chiens sortent, le museau ba
78
es femmes très blondes boivent des whiskies, sans
se
déranger. Nous traversons toute la maison, puis une large galerie ouv
79
e nez dans l’herbe, près d’un socle brisé. Le pré
s’
élève et s’ouvre sur la cour sablée des écuries. Celles-ci se déploien
80
l’herbe, près d’un socle brisé. Le pré s’élève et
s’
ouvre sur la cour sablée des écuries. Celles-ci se déploient en demi-c
81
s’ouvre sur la cour sablée des écuries. Celles-ci
se
déploient en demi-cercle, ornées d’une colonnade et d’un clocheton de
82
d’un bâtiment de ferme. C’est le chenil. Le parc
s’
arrête ici, et s’ouvrent les espaces de pâturages nus, en pente douce.
83
ferme. C’est le chenil. Le parc s’arrête ici, et
s’
ouvrent les espaces de pâturages nus, en pente douce. Très loin, en si
84
Une femme en jaune, suivie d’un homme. Comme ils
s’
approchent, on voit qu’elle tient la bride d’une main et de l’autre po
85
pant. Nouveaux éclairs. Tous les chiens du chenil
se
sont mis à hurler ensemble. Est-ce l’orage ou l’approche de leur maît
86
de leur maîtresse ? Les cavaliers ralentissent et
s’
arrêtent devant la barre du portail. Elle pousse son cheval, le portai
87
ndis qu’une meute de chiens de toutes les tailles
s’
élance sur ses traces en aboyant. Au fond d’une pièce vaste et noire u
88
une bibliothèque, des boiseries. Le lustre enfin
s’
allume par degrés. Elle court aux fenêtres et ferme avec fracas des vo
89
muets ? Vous avez soif ? » Les coups de tonnerre
se
succèdent sans répit, et parfois les lumières vacillent, baissent, re
90
ky à la main. Deux femmes blondes entrent et vont
s’
asseoir un peu à l’écart de notre groupe. Un autre homme apporte un pl
91
sont dans la maison depuis deux ou trois jours et
se
disent les amis de Jim. — Mais où est Jim ? — Je ne sais pas ? Il est
92
ne homme silencieux de tout à l’heure. Des chiens
se
glissent entre les meubles, humides et tremblants. « Mais je ne sais
93
1er décembre au matin, la ruée vers les magasins
s’
est déclenchée dans toute l’Amérique, inaugurant officiellement le Yul
94
vides à New York. Cet an de grâce rationnée 1945
se
termine en pleine équivoque : est-ce la paix déjà ? La guerre encore
95
s ? » La vendeuse ouvrit la bouche, puis ses yeux
s’
écarquillèrent largement : devant nous venait d’apparaître une jeune f
96
s de location à Mr. John D. Rockefeller, car tout
se
sait. Des haut-parleurs répandaient sans relâche l’Adeste Fideles et
97
s primitifs une manière de conjurer le sort et de
se
rendre l’an nouveau propice ? Plus que dix jours pour s’assurer une p
98
re l’an nouveau propice ? Plus que dix jours pour
s’
assurer une place dans le monde des familles, un droit à la chaleur de
99
e manquera pas ; cependant que déjà le New Yorker
se
moque des clichés à la mode au sujet de cette invention « qui signifi
100
’initiative ont changé de camp, et les vainqueurs
se
montrent généreux. Et déjà les pasteurs et les prêtres se préparent à
101
ent généreux. Et déjà les pasteurs et les prêtres
se
préparent à parler du message de Noël aux « hommes de bonne volonté »
102
re et des crécelles, GI Joe, le combattant moyen,
se
dira : « Well, c’était donc pour tout cela… » j. Rougemont Denis d
103
étro aérien qui longe encore la Troisième Avenue,
s’
anime alors dangereusement d’enfants s’exerçant au base-ball parmi des
104
me Avenue, s’anime alors dangereusement d’enfants
s’
exerçant au base-ball parmi des seaux d’ordures plus hauts qu’eux et d
105
ux et des tourbillons fous de papiers sales, pour
s’
ouvrir enfin toute béante sur les fumées de l’East River, au terme d’u
106
mi, sans changer de largeur. (Seuls les trottoirs
se
rétrécissent.) Cette rue, comme cent autres pareilles, fait voir en c
107
uts et profonds où deux personnes peuvent à peine
se
croiser. L’angoisse me prend chaque fois que j’y pénètre. (Rappel inc
108
une espèce de baignoire couverte et fort étroite
se
dresse sur quatre pieds de fonte : il faudrait monter sur une chaise
109
n’est guère qu’un corridor légèrement cloisonné,
s’
annonce dans les journaux : « cinq pièces, eau chaude et bains ». Il e
110
; au cinquième, une grosse femme en peignoir qui
se
farde à gestes menus. Le concierge irlandais hurle dans l’escalier. D
111
urent parmi les radios nostalgiques, des fenêtres
s’
allument et s’éteignent. On peut vivre ici comme ailleurs, mais dans u
112
s radios nostalgiques, des fenêtres s’allument et
s’
éteignent. On peut vivre ici comme ailleurs, mais dans un cadre strict
113
ctangles troués de lumières et de scènes du soir,
s’
étagent en silhouettes sur le ciel rouge. Une radio clame Amapola, plu
114
s… … Est-ce quelque dédale où ta raison perdue Ne
se
retrouve pas ? Malherbe Différence entre les Accusations et les C
115
de Denis de Rougemont, Journal des deux mondes ,
se
lance alors à corps perdu dans une accusation qui ne laisse pas de su
116
as de susciter l’étonnement de l’auditoire. Après
s’
être livré à quelques persiflages de fort mauvais goût contre l’écriva
117
peu après la Suisse pour les États-Unis, l’avocat
se
croit dès lors fondé à assimiler sa situation à celle de son client.
118
ricaine. J’ai l’honneur, M. le procureur général,
s’
écrie Me Duperrier, de me faire ici le dénonciateur de Denis de Rougem
119
qui, constate le défenseur d’Oltramare, est allé
se
mettre au service de la BBO. Il se demande si, ce faisant, Denis de R
120
mare, est allé se mettre au service de la BBO. Il
se
demande si, ce faisant, Denis de Rougemont n’a pas mis la sécurité du
121
c’est-à-dire du côté d’Oltramare. Ces deux griefs
s’
accordant mal, qui devons-nous croire ? Remarquez que Me Duperrier, en
122
t la cour le bouillant Me Duperrier : — Rougemont
s’
est mis au service d’une propagande étrangère, comme Oltramare ; il a
123
, sur la politique. Soit. Mais un avocat qui veut
s’
en tenir à la seule ressemblance des mots tombe dans le calembour juri
124
mbour juridique. Car il est vrai que les deux cas
s’
énoncent et se prononcent de même, mais par ce procédé l’on pourrait a
125
e. Car il est vrai que les deux cas s’énoncent et
se
prononcent de même, mais par ce procédé l’on pourrait accuser la vill
126
perdu son procès. La seule question sérieuse qui
se
posait, notre avocat s’est bien gardé de la formuler : c’est celle du
127
ule question sérieuse qui se posait, notre avocat
s’
est bien gardé de la formuler : c’est celle du contenu des émissions.
128
isonner, puis juger sommairement, et Me Duperrier
se
voit chargé d’office de ma défense. Que va-t-il dire ? Il n’hésite pa
129
ntacte et libre. On n’a pas fusillé Oltramare, on
s’
est borné à le punir un peu. Son avocat garde le droit de me dénoncer
130
t les eaux, comme celles d’un marécage, longtemps
se
mêlent à la terre, et filtrent entre les roseaux. L’Immoraliste. Pr
131
logue à l’infini. Ici la joie trouve un espace où
se
déployer sans se perdre, la méditation des ciels bas, la passion des
132
Ici la joie trouve un espace où se déployer sans
se
perdre, la méditation des ciels bas, la passion des orages complets,
133
ie secrète, où les cris des oiseaux dans la brume
s’
occupent d’une vie bien différente… Enfin la variété des objets, des l
134
puis de découvrir, de plonger à l’abandonnée, de
s’
écarter, de revenir, de boire des yeux, de comparer, de contempler san
135
s fin, où l’on a reconnu l’amour, comme il aime à
s’
y retrouver. Je nage à Baveno dans l’eau tiède et dorée, c’est la fin
136
Baldo coiffé de neige, sur l’autre rive, un orage
s’
illumine par moments, et dans l’échappée vers la plaine, où l’eau rejo
137
s ramer vers minuit, heure où le crépuscule enfin
se
meurt dans l’aube, à l’horizon des landes et de la mer… Tyrol, et ce
138
et si frais qu’il semblait que le monde venait de
s’
éveiller, luisant et neuf, de la première nuit… Et ces deux grands été
139
, mais je l’emporte avec les autres sans remords,
s’
il est vrai que d’aucuns je n’ai su tant d’histoires et qu’il détient
140
la voir à deux, plus tard, aux mêmes lieux, elle
se
réserve… Elle ne sera plus jamais tout à fait comme avant.) Ce soir,
141
e est encore d’une présence envoûtante. Le soleil
s’
est caché derrière le Trou de Bourgogne. La grande rougeur du lac s’es
142
re le Trou de Bourgogne. La grande rougeur du lac
s’
est retirée, de vague en vague vers l’autre rive. Elle caresse en pass
143
ciel. Sommets d’où l’on voit l’Italie… Et le rêve
s’
éteint, guirlande morte, un peu de temps diaphane à l’horizon. Paysage
144
mbre, tout cerné de prodiges sévères, et l’œil ne
s’
en évade au bas du ciel — vers l’ouest — que par cet or lointain que l
145
e héros, qui paraît âgé d’une vingtaine d’années,
se
dirige vers le lac qu’on aperçoit entre les peupliers, et dont les lo
146
répuscule ? Quelle est cette hâte inconnue, qu’il
se
flattait de n’éprouver jamais, bien au contraire, avant un rendez-vou
147
Attends !… » Ah ! mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?
se
dit-il. Il faut en avoir le cœur net. (Tout son orgueil réside en la
148
ritain.) Il ralentit, pose un pied sur le sol, et
s’
appuie de la main au tronc d’un pin. Ce qui lui arrive est solennel, c
149
geux. Oui, c’est bien cela qu’il sent, il ne peut
s’
y tromper : la brûlure douce au cœur, le sang plus vite, le soulèvemen