1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
1 les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu à la guerre et aux jeux, avant de partir pour de nouvelles conquêtes. T
2 ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à notre place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une aff
3 conds. C’est pour avoir contemplé Verdun, en tête à tête avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’u
4 tête à tête avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’une si émouvante sorte, les soldats déjà légen
5 ennent de plus d’humanité ou de moins de santé ». À maintes reprises, dans cette œuvre d’affirmation, une telle inquiétud
6 réalité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’autre à sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose son absol
7 éressants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme » à la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’il lui
8  ; le « grand lyrisme » à la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’il lui faudra livrer au « feu de
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
9 révèle. Le style brillant et elliptique qui tend à devenir notre poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ingénieuses
10 tend à devenir notre poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ingénieuses métaphores quiconque chercherait une idée l
11 là-dessous, — ne réussit pas toujours chez Breton à masquer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passage
12 es — Poisson soluble — qui servent d’illustration à sa défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient
13 tre une dictée non corrigée du Rêve. Je reconnais à chaque ligne de Poisson soluble cette « vieillerie poétique » qui, av
14 uis m’empêcher d’accuser Breton de préméditation… À quoi sert, dès lors, tout cet appareil psychologique si scolaire ? À
15 rs, tout cet appareil psychologique si scolaire ? À donner le change sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est
16 fication : la plupart des surréalistes n’ont rien à dire, mais savent admirablement parler. Ils érigent donc en doctrine
17 u’après faillite faite, les surréalistes trouvent à montrer leur talent en des jeux moins lassants. Dada, éclat de rire d
18 . L’ironie qui sauva Dada du ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dom
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
19 a courte biographie fournissent un meilleur motif à l’admiration que tout le lyrisme dont on a voulu charger la « vie hér
20 e héroïque » de Vincent. M. Colin n’a pas cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le specta
21 as cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’hom
22 n devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’homme, d’une œuvre de pur génie. Vincent Van Gogh, génie sans talen
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
23 ue, « Prix Goncourt », curieux homme. Il se livre à des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il écrit un
24 s faits s’y pressent et s’y bousculent ; de temps à autre une notation d’artiste ou de psychologue se glisse dans leur fl
25 arris. Certes, ce n’est pas lui qui se refuserait à écrire — comme le fait son maître : « La marquise sortit à cinq heure
26 — comme le fait son maître : « La marquise sortit à cinq heures ». Une telle platitude est presque indispensable, mais il
27  ». En effet — le phénomène n’est pas particulier à la France — les paysans sont en train de redevenir serfs, serfs des s
28 entreprise bien téméraire de nos jours : un roman à thèse aussi intelligent que vivant. d. Rougemont Denis de, « [Comp
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
29 le bouddhisme jouit un jour d’un renouveau, c’est à quelques savants européens qu’il le devra, tandis que d’un mouvement
30 er le définit encore : « … tout ce qui est opposé à l’esprit occidental, tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre e
31 it occidental, tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre et à sa logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chi
32 tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre et à sa logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chine sous une dén
33 nts. Pour beaucoup, l’Orient n’est qu’un prétexte à variations sur le thème favori. M. Massis, par exemple, qui cependant
34 à l’appui de ses sophismes, ne se livre pas moins à des déductions in abstracto qui le mènent à des conclusions de ce gen
35 moins à des déductions in abstracto qui le mènent à des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer
36 e genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer à l’éducation historique des peuples chrétiens qui n’ont pas eu de Moye
37 as eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie à comprendre la religion romaine (ce christianisme méditerranéen si étr
38 iterranéen si étroitement particularisé pourtant, à l’usage des Latins…). Quant aux orientalistes, qui, eux, apportent de
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Almanach 1925 (septembre 1925)
39 de la littérature européenne d’avant-guerre mêlés à ceux des maîtres du renouveau idéaliste allemand et viennois, Hesse,
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
40 sens et son sang-froid. Et si l’on a pu reprocher à ses tableaux de l’Europe qu’il vient de parcourir quelque superficial
41 é, ils forment un cortège pittoresque et désolant à celui qui, revenu de l’étranger dans le désordre de son pays, suivra
42 « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. Rougemont Deni
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
43 uropéenne », croyez-vous qu’il aille s’abandonner à l’émotion communicative de qui découvre un sommet ? Point. Précision,
44 s de sa critique. Ce n’est que dans sa discrétion à louer une grande œuvre qu’on trouvera la mesure de son admiration et
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
45 ère, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter à sa grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M
46 uver mieux que Vinet. Et j’imagine son étonnement à découvrir dans l’œuvre du penseur vaudois la substance originale de l
47 juge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtan
48 antiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtant que je cra
49 it été incité parfois, et presque inconsciemment, à gauchir légèrement la pensée de Vinet pour lui ajuster sa terminologi
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
50 mme l’on cherche les morts… « … Cette chose haute à la voix grave qu’on appelle un père dans les maisons. » Comme Valéry,
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
51 a libération politique. Cause, puisque pour mener à chef cette libération, un Yeats, un A.E., bien d’autres, ont su payer
12 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
52 claquaient. Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’ à l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les
53 dormies dans l’âme russe : mais des possibilités, à chaque instant, d’explosion. Le géant russe est un enfant : va-t-il r
13 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
54 de course pure, vers ailleurs, vers autre chose. À certains signes — démences de fatigués, prophétismes, excessives lass
55 eur de conscience inquiète quelques chefs, montre à quelques meneurs aveugles d’une société affolée et ridiculement oppor
56 e veux dire. Il faudrait balayer, — et mettre qui à la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela
57 morale résolument anarchiste. Ceux qui s’essaient à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un for
58 l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’action sociale que l’époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’on ne
59 urquoi l’on ne saurait accorder trop d’importance à leurs tentatives morales, si singulières soient-elles — dont le grand
60 notre civilisation, il y a un problème de morale à résoudre, une conscience individuelle à recréer. Nous y employer, pou
61 de morale à résoudre, une conscience individuelle à recréer. Nous y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace
62 seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que nous vivons dans le chaos des idées et des doctrines, et
63 le, Pensée et Action… Ces deux moralistes adonnés à la culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des
64 tion… Ces deux moralistes adonnés à la culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des nouvelles génér
65 d’une conception qui, de plus en plus, se révèle à la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacques Rivièr
66 vera une nouvelle face de la vérité. Bornons-nous à noter le phénomène, puis à en suivre quelques conséquences. Connaiss
67 a vérité. Bornons-nous à noter le phénomène, puis à en suivre quelques conséquences. Connaissance intégrale et culture d
68 n’a pas fallu longtemps aux Français pour pousser à bout l’expérience3. Ingénieux équilibres entre la raison et les sens,
69 de nos facultés de plaisir : déjà nous en sommes à cultiver certaines douleurs, plaisirs rares ; et les dissonances les
70 ’honneur dans des esthétiques construites en hâte à l’usage de sensibilités surmenées. Dégoût, parce que tout a été essay
71 goût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite à la société entière. Dégoût d’une civilisation qui aboutit logiquement
72 Dégoût d’une civilisation qui aboutit logiquement à cet épuisant et forcené gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennen
73 né gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennent à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vo
74 a révolte des autres et quelles prières cela fait à Dieu », disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à m
75 rieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très beau, Breton,
76 e moins de gloriole s’accompagnât votre ultimatum à Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Montherlant s’abandonne au salut
77 mes ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore à se regarder chercher, absorbant son attention dans une sincérité si v
78 mmorale, parce qu’aucune ne s’est autant attachée à chercher dans le seul moi les fondements d’une éthique. Presque tous
79 ’ils découvrent en eux est non seulement légitime à leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser son expa
80 indéfendable de tout point de vue… J’avais goûté à l’alcool singulièrement perfide de perdre ce que nous chérissons… Nou
81 e de perdre ce que nous chérissons… Nous apprîmes à mépriser les longues vies heureuses que nous avions jusqu’alors envié
82 le nous nous obstinions nous menait naturellement à repousser avec horreur tout argument d’utilité, et bien que nous niio
83 heté au prix d’un martyre… Cette lassitude facile à juger du dehors n’était pas ce qu’il y a vingt ans on nommait blasé.
84 . De l’acte gratuit commis par un héros de roman, à la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fallu q
85 s montrent le même personnage : un être sans foi, à qui une sorte de « sincérité » interdit de commettre aucun acte volon
86 sonné parce que ce serait fausser quelque chose ; à la merci des circonstances extérieures qu’il méprise toutes également
87 « d’intensification de la vie », et qui consiste à pousser à l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absur
88 sification de la vie », et qui consiste à pousser à l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absurde. Surenc
89 l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’ à l’absurde. Surenchère morale dont le début de la Tentative amoureuse
90 si douce encore, n’est pas si bonne que de céder à vous, désirs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez à quel ge
91 rs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez à quel genre de sophismes conduit ce mouvement de l’esprit qui n’utilis
92 s loin. Ainsi, c’est par humilité qu’on renoncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincér
93 enoncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous s
94 , puisque parfois nous sommes spontanément portés à mentir. On en vient naturellement à considérer un certain immoralisme
95 nément portés à mentir. On en vient naturellement à considérer un certain immoralisme comme la seule vertu digne d’une él
96 it bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter à son excès toute chose, au-delà de toutes limites. « Il n’y a que les
97 icisme. Mais pousser une vertu particulière jusqu’ à ses dernières conséquences suppose qu’on ait perdu le sens des ensemb
98 oyons se fausser le rythme des jours et des nuits à mesure que se développe une civilisation mécanicienne. (Les machines
99 ain de celui qui n’a pas dormi et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est
100 ui qui n’a pas dormi et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est un des éta
101 mi et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est un des états les plus riches
102 hes de visions nouvelles, et qui résiste le mieux à l’analyse. Seulement nous y perdons graduellement l’intelligence de n
103 imites naturelles, tout ce qui servirait de frein à notre glissade vers des folies. ⁂ Recréer une conscience individuelle
104 contre celle d’aujourd’hui, parce que nous sommes à bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort p
105 de de quelques problèmes moraux et littéraires 8, à quoi beaucoup sacrifièrent leur jeunesse. (« Nous sommes une générati
106 aut agir, ou bien être agi. Donner une conscience à l’époque, ou se défaire avec elle et dériver vers un Orient d’oubli —
107 avent qu’il n’y a de pensée valable qu’assujettie à son objet, qu’il n’y a de liberté que dans la soumission aux lois nat
108 n et dans la connaissance de leur misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ils s’en vont « épiant toutes les émotions
109 de soi-même la méthode de l’Évangile qui, prenant à plein poing toutes ces petites misères, en compose d’un seul coup une
110 les transformer totalement. — Alors, vous croyez à l’action sociale des écrivains ? Peut-être. En tout cas je vois bien
111 eront les surréalistes. Voire. On est moins libre à Moscou qu’à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient
112 rréalistes. Voire. On est moins libre à Moscou qu’ à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient vite l’âge
113 éories nous ramèneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui perm
114 lisme. 10. Une équipe d’hommes solides suffirait à restaurer une élite, efficace. (Je vois Jean Prévost, deux ou trois d
14 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
115 observation psychologique ironique et minutieuse, à la Stendhal, succède à des effusions haletantes ou à une relation cin
116 ue ironique et minutieuse, à la Stendhal, succède à des effusions haletantes ou à une relation cinématographique. Mais to
117 a Stendhal, succède à des effusions haletantes ou à une relation cinématographique. Mais tout cela baigne dans le même ly
118 re et riche de passions inconscientes qui donnent à tous les actes une signification plus profonde. (Il serait aisé de mo
119 gon de la science moderne.) Si nous reconnaissons à la base de cette œuvre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur
120 uvement purement lyrique, sa progression accordée à celle des événements inconscients. Certaines proses mystiques de Paul
15 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alix de Watteville, La Folie de l’espace (avril 1926)
121 space (avril 1926)q Un artiste de grand talent à qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelq
122 entilshommes archéologiques et les vieilles dames à principes. Voilà, n’est-ce pas, un amusant sujet de conte moral, avec
123 ouvent plus généreuse que neuve, et qui eût gagné à être mise en action plutôt qu’en commentaires. Le talent de Mme de Wa
124 ires. Le talent de Mme de Watteville paraît mieux à l’aise dans la description du milieu patricien que dans la création d
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Wilfred Chopard, Spicilège ironique (mai 1926)
125 qu’il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie est bête à pleurer, sourire est moins fatigant. « Le paon dédaigne encor mais ne
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)
126 aisemblablement ignorante de toute religion jusqu’ à 20 ans, Denise s’abandonne à « la vie », laquelle — un peu aidée par
127 toute religion jusqu’à 20 ans, Denise s’abandonne à « la vie », laquelle — un peu aidée par l’auteur — lui révèlera peu à
128 peu à peu le sens divin de la destinée. Ce livre à thèse est plutôt une argumentation à coups d’exemples vivants qu’un v
129 ée. Ce livre à thèse est plutôt une argumentation à coups d’exemples vivants qu’un véritable roman. La profusion souvent
130 ue l’abus des points d’exclamation — trait commun à presque toutes les femmes auteur, et qui plaît aux lectrices — m’agac
18 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
131 Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)t Sous ce titre, le plus étonnant peut-être qu’i
132 ’écarte de Dada, il ne le conduit pas pour autant à l’Académie. Disons pour aller vite que sa recherche de l’ordre révèle
133 moins qu’en vers. Sa plus incontestable réussite à ce jour est le Secret professionnel, petit catéchisme cubiste qui dép
134 les limites de cette école, et qu’il eut le tort à notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques. Mais
135 a lumière. « Le mystère se passe en plein jour et à toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté de son théâtre et de l’a
136 du clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projecteurs con
137 c. Cocteau le sait, et pour varier il tire tantôt à gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes
138 it, et pour varier il tire tantôt à gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public.
139 t Denis de, « [Compte rendu] Jean Cocteau, Rappel à l’ordre  », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
140 aliste. Mais tandis que la plupart en sont encore à des symboles équivoques et, quoi qu’ils en disent, « artistiqués », —
141 , je le redirai, tous mes essais furent prétextes à me dissoudre, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se
142 tous mes essais furent prétextes à me dissoudre, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’éla
143 Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le l
144 e au point où elle « ne semble avoir rien d’autre à faire que son propre procès », une intelligence qui se dégoûte, tel
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
145 les et inhumains de la nature. Il s’agit de créer à notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la grande ville, phéno
146 es quartiers de résidence ; les jardins suspendus à tous les étages soulignent de verdure l’horizontale des toitures en t
147 terrasses. Des perspectives régulières recoupées à 200 et 400 mètres par les plans fuyants des rues immenses livrées au
148 es plans fuyants des rues immenses livrées au 100 à l’heure des autos. Les maisons habitées ne sont plus que des enceinte
149 terrains de jeux et des parcs, la nature annexée à la ville. « C’est un spectacle organisé par l’Architecture avec les r
150 x lois de l’esprit et de la vie sociale, non plus à un opportunisme anarchique. Tirer des lignes droites, est le propre d
151 es de révolution. Déjà des ingénieurs se sont mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville
152 Un labeur précis et anonyme concourt obscurément à cette parfaite expression du triomphe de l’homme sur la Nature. Archi
21 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
153 oisonne et la morale et l’esthétique modernes. Et à ce propos, il faut souhaiter que M. Fernandez aborde par ce biais l’œ
154 de Gide, qui plus qu’aucune autre me paraît liée à cette confusion. Mais s’il est bien établi que les lois de la vie son
155 « II y a, en fait, deux manières de se connaître, à savoir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est-ell
156 e la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’il y décèle. Le meilleur morceau du livre est
157 la psychologie freudienne et proustienne a porté à un point si dangereux, il nous propose l’expérience d’un Newman, les
158 ans le train de l’action, faire de la psychologie à la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan qui fait sa véritab
159 s l’élan qui fait sa véritable unité. Je me borne à signaler encore un thème qui revient dans la plupart de ces essais :
160 s impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiques à cette œuvre. Cela tient surtout à sa forme : il est parfois agaçant d
161 é les critiques à cette œuvre. Cela tient surtout à sa forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’expression tro
162 s, et trop philosophe aux littérateurs. Il manque à M. Fernandez un certain recul par rapport à ses idées, on le sent un
163 ges de Fernandez sont les premières contributions à l’établissement d’une éthique adaptée aux besoins modernes. w. Rou
22 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
164 aires (septembre 1926)x J’éprouve quelque gêne à porter un jugement littéraire sur ce nouveau tome des mémoires de Mon
165 uteur ; dans ce portrait de Montherlant toréador, à 16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire
166 é sous le signe du Taureau. Mais il sera pardonné à Montherlant beaucoup de défauts bien agaçants pour sa souveraine dési
23 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
167 ur présentant les miroirs de personnages cocasses à souhait, qui manifestent, avec un certain manque de conviction et des
168 simultanés de ses petits héros. M. Spitz cherche à faire sourire, on le sent ; pourtant l’on sourit : il faut bien croir
24 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
169 invraisemblable… Mais ce cœur fatigué se reprend à souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la do
170 ression ironique qui lui convient, mais ici mêlée à une émotion plus grave, qui transparaît parfois et nous fait regrette
171 etter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné à son sujet, d’un pathétique assez neuf. z. Rougemont Denis de, « [C
25 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
172 nt (décembre 1926)aa Un Chinois écrit d’Europe à un Français qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton des Lett
173 dre sont chaque jour confondues ». Nous cherchons à conquérir non le monde, mais son ordre. Nous humilions sans trêve not
174 êlure ». Notre morale est entièrement subordonnée à l’action ; notre individualisme en naît logiquement, et toutes nos ca
175 es et nécessaires. Mais le monde échappe toujours à nos cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance :
176 e nous découvrons, et qui nous permettra de juger à notre tour certaines démences qui enfièvrent l’Europe. Tandis que M.
177 ose victorieusement sa méthode pour « réussir » — à quoi, grands dieux ? — nous prenons chaque jour une conscience plus c
26 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
178 abres et poux barbus », qui perdraient leur temps à recenser les incohérences pittoresques de ce petit livre. Quant à ceu
179 ncohérences pittoresques de ce petit livre. Quant à ceux que certaines envolées magnifiques et hagardes pourraient enthou
180 ès une kyrielle d’injures qui ne font pas honneur à l’imagination d’autres fois si prestigieuse du poète : « Ils m’ont su
181 , les imbéciles », ricane-t-il ; et sans rire : «  À mort ceux qui paraphrasent ce que je dis ». Il y a chez Aragon une fo
182 oir, on songe au Frank de La Coupe et les Lèvres, à qui ses compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta propre dé
183 térature française. Il le proclame « J’appartiens à la grande race des torrents ». Génie inégal s’il en fut, voici parmi
184 des Nuits d’octobre de Nerval ; forme qui permet à l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en
27 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
185 isolement, inexplicable et mal avoué. L’on songe à une fatalité intérieure qui les ferait se meurtrir l’un l’autre. Pour
186 écisif, ou certaine amitié de la saison suffirait à dissiper le charme perfide qui les tourmente. Mais il faudrait d’abor
187 orce de discrétion dans les moyens qu’il parvient à une certaine puissance de l’effet, aux dernières pages. Il règne dans
188 passé obsédant, d’une jeunesse trop complaisante à son tourment. ac. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Bernard Bar
28 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
189 ité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est à l’amour qu’il ira demander la souffrance indispensable au perfectionn
190 lors quelle avidité cruelle, et peut-être tendre, à se faire souffrir rejette l’un vers l’autre ces êtres égoïstes, et fo
191 e, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes à la vie après seulement toutes les morts du plaisir », car elle sait «
192 scence soit assez facile et « artiste » on hésite à en faire reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure es
193 cile et « artiste » on hésite à en faire reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure est rare autant que sy
29 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
194 générations, en sorte que l’espèce de romantisme à la Nerval auquel il aboutit coïncide avec un mouvement dont lui-même
195 oïncide avec un mouvement dont lui-même s’est plu à relever les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’il vient app
196 us confiant et secrètement incertain de ce roman. À la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, rencon
197 arisien, rencontre une femme qui incarne aussitôt à ses yeux tout ce qu’il attend de l’amour. Une confidence, un baiser,
198 x a trouvé là un sujet qui convient admirablement à son art, où s’unissent aujourd’hui un réalisme discret mais précis et
199 raison n’intervienne, mouvements de nos passions à nous-mêmes inavoués, rêves éveillés. Tout un système de valeurs lyriq
200 car « nous avons dressé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui est profond en nous, et elle ne manque g
201 qui est profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péril d’un réalisme trop amer e
202 iche et décantée, profonde et délicieuse, gagnera à son auteur beaucoup d’amis inconnus. af. Rougemont Denis de, « [Co
30 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
203 leurs maîtres soit lu par tous ceux qui cherchent à s’orienter dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état
204 dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état de velléités contradictoires que son intelligence très nuancée
205 les tendances que ses contemporains ont poussées à l’extrême avec moins de prudence mais aussi de lucidité. Séduit par G
206 t la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer à une certitude trop vite atteinte, où sa jeunesse ne verrait qu’une ab
207  Hamlétisme », pouvoir aigu d’analyse qui conduit à la dispersion autant qu’à l’approfondissement du moi, soif de tout et
208 u d’analyse qui conduit à la dispersion autant qu’ à l’approfondissement du moi, soif de tout et pourtant mépris de tout,
209 t ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ». Acculée à la rigueur d’un choix presque impossible, notre incertitude paraît sa
210 mède. Mais, ici, M. Daniel-Rops n’a-t-il pas cédé à la tentation de créer des dilemmes irréductibles, suprême et inconsci
211 ’un dilemme, l’une n’étant que le chemin qui mène à l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâce, et
212 t de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste à le chercher encore… » ag. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Dan
31 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
213 he présente le problème juif avec une obstination  à ne rien cacher qui le mène profond. Une famille juive dans le Marais.
32 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
214 harnement angoissé qu’on y apporte, l’on en vient à une conception de la sincérité qui me paraît proprement inhumaine. To
215 llusoire et livre l’individu pieds et poings liés à l’obsession qu’il voulait avouer pour s’en délivrer peut-être. Cette
216 élivrer peut-être. Cette sincérité ne serait-elle à son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce
217 de ce roman, où l’on voit comment Pierre en vient à sacrifier Diane, son apaisement, pour Arthur, sa « maladie », c’est e
218 sincérité audacieuse mais sans bravade qui donne à ce livre sa valeur de document humain, nuit à sa valeur littéraire. J
219 nne à ce livre sa valeur de document humain, nuit à sa valeur littéraire. Je n’aime guère ce style abstrait, semé de redi
33 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
220 rafistoler ? » Entre ces deux tentations, cédant à l’une autant qu’à l’autre, Drieu s’examine. Encore un ? Non, enfin un
221 tre ces deux tentations, cédant à l’une autant qu’ à l’autre, Drieu s’examine. Encore un ? Non, enfin un. Tous les autres
222 e dès lors il a esté corrompu et infect et adonné à mal » (Calvin). Le tableau n’est pas beau, mais on y sent une « patte
223 divers qui composent ce livre sont bien mauvais, à côté d’autres magnifiquement jetés. Mais cette imperfection, s’il ne
224 ez les jeunes écrivains français un homme qui ait à ce point le sens de l’époque, une vision si claire et si tragique de
225 des maîtres comme Keyserling, Ferrero, commencent à être prises au sérieux en France par quelques jeunes gens. Il faut lo
226 utisine » qui seul peut redonner quelque vitalité à notre civilisation, — et je sais bien que c’est là un des signes de s
227 homme d’aujourd’hui, presque sans pose, et décidé à mépriser le bluff. al. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Pierre
34 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
228 itre sur un air sentimental, bien décidé au fond, à retrouver Patsy, l’Irlandaise perdue par cet improbable et sympathiqu
229 ous fatigue ; que c’est une vraie manie de nommer à tout propos d’Annunzio, Pola Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfour. Vous
230 assants ». Pierre Girard n’écoute plus : il pense à des Vénézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt vous vous calmez. C
231 n’écoute plus : il pense à des Vénézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt vous vous calmez. Car il semble aujourd’hui
232 urd’hui que ce globe dans son voyage « est arrivé à un endroit de l’éther où il y a du bonheur ». Vous reconnaissez que P
233 antoches une malicieuse et fine psychologie. Mais à ce mot, son visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraien
234 saurait vous ravir autant que ses impertinences. À ce moment s’approche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de We
235 ment concitoyen de cet oncle Abraham qui interdit à Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fa
35 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean-Louis Vaudoyer, Premières amours (août 1927)
236 ’une aventure qui aurait pu être… Un homme médite à côté du corps de son ami suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous
237 sa nostalgie, de la jeune étrangère dont on rêve à 15 ans ; et voici ce je ne sais quoi, ce délice furtif, ce que l’aute
238 s une ancienne réalité ressuscitée… » Sachons gré à M. Vaudoyer d’avoir su donner à ces œuvrettes une si exquise humanité
239 ée… » Sachons gré à M. Vaudoyer d’avoir su donner à ces œuvrettes une si exquise humanité : par lui le « charme » reprend
36 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
240 d Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)ao À ceux qui se contentent du mot fumeux pour caractériser tout lyrisme g
241 ce qu’il partage avec eux ce goût du rêve préféré à la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieur
242 tage avec eux ce goût du rêve préféré à la vie, —  à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieurs fois Rilke
243 ’on y voit une préciosité sentimentale qui touche à la névrose ou bien simplement une clairvoyance exceptionnelle, suivan
244  expérience », je crois, ne peut être sensible qu’ à des êtres pour qui elle est en somme inutile : parce qu’ils possèdent
245 me celui-ci tend un merveilleux piège sentimental à la raison raisonnante. Et qu’il nous mène un peu plus loin que la sem
37 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
246 927)ap Un jeune auteur raconte dans une lettre à une amie comment il a écrit, sur commande, une Promenade dans le Midi
247 l n’en saurait être autrement tant qu’on se tient à cette attitude scientifique, vis-à-vis du phénomène littéraire. La « 
248 re part la simplicité de l’objet était nécessaire à la sécurité de cette sorte d’analyse, — encore que Bopp ait prouvé da
249 p ait prouvé dans son Amiel qu’il était de taille à affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de choses qu’il
250 ble, mais ici décisive), une secrète complaisance à se regarder vivre qui est bien d’aujourd’hui — entre autres. ap. R
38 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
251 situations mêmes et non de dissertations lyriques à leur propos. Mais dans ce roman, il n’y a plus seulement la femme, av
252 intelligent et un peu ironique des cours d’Europe à la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à
253 n du livre et sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, q
254 intéressante à vrai dire, parce qu’elle n’est pas à l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du r
39 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
255 ur, dont les inventions se suffisent et suffisent à notre joie. Ce ne sont pas les savants qui sont prophètes, mais les p
256 plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule à la mode pour conduire des millions de lecteurs dans un monde purement
257 ts. Jules Verne a véritablement soumis la science à la poésie. Et l’on ne veut voir que jolis livres d’étrennes dans les
258 du seul écrivain dont l’influence soit comparable à celle du cinéma ! Claretie raconte que les détenus des maisons de cor
40 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
259 le seul talent de M. Aragon qui le rendrait digne à mes yeux, de considération. J’admire autant le talent de celui qui mè
260 un mot bien français et ses applications faciles à cent célébrités locales. (Quant à Goethe, traité de clown, cela ne va
261 cations faciles à cent célébrités locales. (Quant à Goethe, traité de clown, cela ne va pas loin.) C’est une belle rage (
262 e (ô combien partagée !) vainement passée (quitte à renaître heureusement) sur des gens qui ne m’intéressent pas ou bien
263 Le titre ne ment pas ; ce livre traite du style, à coups d’exemples qui méritent de l’être. Et l’on voit bien ici qu’Ara
264 « Messieurs les Nymphes ». Mais donner l’air bête à ceux qui le sont en créant une belle œuvre serait, par exemple, plus
265  : Lâches, vous refusez d’avancer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient ma
266 hercher plus loin, dans ce silence où l’on accède à des objets qui enfin valent le respect. as. Rougemont Denis de, « 
41 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
267 ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à leur point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc
268 ces dédaignées par les communistes, gens d’action à jugements simples, qui les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnan
269 i les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnant à cela dans une époque où les valeurs de l’esprit sont en pratique univ
270 ; leur défense de l’esprit s’est bornée jusqu’ici à une rhétorique très brillante contre un état de choses justement déte
271 de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais à condition d’aller plus loin et de prendre une connaissance positive d
272 monde très laid dont ils n’ont pas encore renoncé à chatouiller le snobisme. at. Rougemont Denis de, « [Compte rendu]
42 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
273 doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas à des effets pittoresques : ce récit coloré et précis, admirablement ob
274 t précis, admirablement objectif, est aussi, mais à coups de faits, une discussion d’idées. Il est surtout la description
275 op aigu, de dangereux. Mais qu’elles s’appliquent à distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exprimer en un
276 à distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exprimer en un tel drame, et voici André Malraux au premier rang
43 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
277 ustre réfractaire ». N’est-ce point trop demander à une existence bien indécise, que son échec même ne relève pas, et qui
278 de celle du décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas à baptiser son héros « prince de l’illusion et de la solitude ». Mais u
279 ainsi l’image d’un romantisme assez morose ; mais à grande échelle. M. de Pourtalès a su rehausser le tableau avec beauco
280 chez un être raffiné, la peur d’étreindre aboutit à l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de
281 à l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de ce qu’il préfère parler d’illusion là où nos psych
44 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)
282 e sa vie le plus grand mystère. Cependant il aime à raconter certaines scènes terrifiantes de la révolution : il a été co
283 terrifiantes de la révolution : il a été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune
284 été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français par ces évocations et l’esp
285 ssi fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’ à la mort, inclusivement, n’étonnera pas ceux qui ont connu de semblabl
286 regrette seulement que Daniel-Rops se soit borné à une courte nouvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le mérite est d’
287 e dans l’exposé, sans rien simplifier ni préciser à l’excès dans le caractère. Daniel-Rops voit bien que l’épithète de my
288 ’une psychologie qui rabaisse tout, peut conduire à préférer un mensonge qui n’est, hélas, qu’une déformation de cette ré
45 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
289 tonnant d’apparente simplicité. Le récit s’avance à une allure libre et tranquille, anglo-saxonne et peu à peu entraîne t
290 es en couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[ à ] et là s’ouvrent des perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson
291 considérée comme une revanche de la poésie — mais à Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus
292 avec sa verve doucement comique, si émouvant : «  À cette époque je croyais fortement en l’existence d’une espèce de secr
293 ster sur la laideur. “C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais
294 , et il y avait des moments où j’arrivais presque à me convaincre que si je m’approchais tout à coup par-derrière d’un ho
295 esque à me convaincre que si je m’approchais tout à coup par-derrière d’un homme ou d’une femme quelconque, et disais “ho
296 é davantage que n’importe quel autre de mon temps à faire aboutir la standardization à sa fin logique, ne pourrait-il pas
297 e de mon temps à faire aboutir la standardization à sa fin logique, ne pourrait-il pas être considéré un jour comme le gr
298 nt c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéquat ! Tamer
46 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
299 (août 1929)az Après cet austère Pays qui n’est à personne paru l’année dernière — un livre assez troublant et qu’on a
300 qu’on a trop peu remarqué —, Jean Cassou revient à son romantisme, à notre cher romantisme. La Clef des songes est de no
301 remarqué —, Jean Cassou revient à son romantisme, à notre cher romantisme. La Clef des songes est de nouveau une dérive f
302 des êtres bizarres avec lesquels il n’hésite pas à faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui
303 Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle à son chien en mourant, une fille qui chante et des enfants surtout, dè
304 s par le temps, des visages qui ne sont plus tout à fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils
47 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
305 de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)ba À lire ce petit livre et le parallèle qu’il établit entre le yogabb tel
306 prétation voie le jour. Cela pourrait donner lieu à de mélancoliques réflexions sur le génie « poétique » français… Mais
307 st une de ces évidences qu’il est bon de proposer à la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qu
308 on de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qui sont encore capables d’une telle honte, de leur indifférence
309 ançaise. — Livre un peu didactique, trop attentif à sa propre démarche, mais inspiré par cet enthousiasme sacré que requi
310 montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique à l’état sauvage », un catholique qui s’ignore, il n’est pas plus admis
311 inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme à son mépris pour la révélation évangélique. Je ne vois là que l’indice
48 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
312 ix les mieux écoutées ont dit ce qu’elles avaient à dire. Et d’autre part, les lecteurs de cette revue connaissent la thè
313 sommes tous désormais de répondre pour nous-mêmes à sa mise en demeure. Je suis loin de partager toutes les idées de M. B
314 . Gabriel Marcel, qu’il attaque. (M. Benda trahit à son tour quand il tire argument contre une thèse de M. Marcel de ce q
315 de ces auteurs. Ce qu’on ne viendra pas disputer à M. Benda, c’est son dur amour de la vérité tout court. Celle-là même
316 i paraît anarchique dans un monde où tout est bon à quelque chose, où rien plus n’est tenu pour vrai que relativement à u
317 ù rien plus n’est tenu pour vrai que relativement à un rendement. Rien, pas même la religion. 11. Cf. l’article de M. D
49 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
318 l, assez dénuées de ces effets faciles qu’on aime à ménager dans un jardin à la française. Mais vous ne tarderez pas à re
319 ffets faciles qu’on aime à ménager dans un jardin à la française. Mais vous ne tarderez pas à remarquer que tout, ici, es
320 jardin à la française. Mais vous ne tarderez pas à remarquer que tout, ici, est original, indigène, tant l’allure des se
321 des animaux dont la complexité ne le cède en rien à celle de l’introspection la plus poussée. Il invente aussi des mots e
322 éritablement neuve, dans laquelle l’âme, agissant à la façon d’une force physique, déforme et recrée le réel à son gré. S
323 n d’une force physique, déforme et recrée le réel à son gré. Seule compte la réalité intérieure, mais elle apparaît toujo
50 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)
324 tte féminité ingénue et précieuse, toujours prête à épouser tout le sensible d’un paysage pour peu qu’elle y découvre une
325 harme et de rigueur, de moelleux et de précision… À la dernière page, l’artiste fait une belle grimace : le lecteur ne l’
51 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Jullien du Breuil, Kate (avril 1930)
326 ce genre de livres — ils se multiplient — vient, à mon sens, de quelque chose qu’ils expriment sans doute inconsciemment
327 auteur un peu ou pas mal de littérature. Et c’est à un tel amour qu’on va demander sa revanche contre la mesquinerie mora
328 bourgeois, n’a trouvé d’autre salut que l’abandon à quelques obsessions sexuelles. Qui viendra rendre le sens de l’amour
52 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
329 se intitulé Les Chants de Maldoror. De 1870 jusqu’ à la guerre son influence fut « quasi nulle », et peut-être va-t-il ren
330 bien rarement dans les essais consacrés jusqu’ici à Ducasse. Ce « précurseur » d’une certaine littérature moderne n’a fai
331 moderne n’a fait, en somme, que reprendre, quitte à les parodier, les grands thèmes du romantisme. Mais il les a poussés
332 rands thèmes du romantisme. Mais il les a poussés à un paroxysme verbal qui induit à croire qu’il les sentait moins profo
333 il les a poussés à un paroxysme verbal qui induit à croire qu’il les sentait moins profondément que ses devanciers. Son s
334 quant à l’amour, Maldoror ne paraît pas de taille à le concevoir au-delà de sa tendresse pour les adolescents. Ce qui le
335 a dominé son sujet. Mais pourquoi se refuse-t-il à tirer de ces remarques fort justes les conclusions qu’elles nécessite
336 Celle-ci, entre autres, que Lautréamont ne va pas à la cheville de Rimbaud. (Ce n’est pas avec un Dieu pour rire que Rimb
337 ’a cure de cette littérature que Ducasse s’épuise à parodier.) Il semble qu’ici M. Pierre-Quint, malgré la liberté d’espr
338 littérature de demain ». Concession un peu hâtive à une « jeunesse » déjà démodée… Je crois que la jeunesse d’aujourd’hui
53 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
339 Voyage en Hongrie I (octobre 1930)bh à Albert Gyergyai. 1. Le dormeur au fil de l’eau Où s’asseoir ? L
340 emandent où je n’ai pas dormi. Le seul refuge est à l’avant, parmi des cordages, des chaînes, sur un banc humide, — juste
341 avoir pu retrouver le nom de qui l’on a reconduit à sa villa, vers cinq heures à travers ces quartiers si clairs, arbres
342 ilait une manche de pardessus, me donnait l’autre à serrer, la main n’étant pas encore sortie… Dormir au fil de l’eau, en
343 hasard et commencé dans l’insomnie — vrai voyage à dormir debout… …………………………………………………………………………………………………………… Le monde ren
344 es (on n’a pas bien compris les noms, on échange, à la dérobée, des coups d’œil, dans le léger étourdissement de l’amitié
345 mon adresse, je n’attends rien d’ailleurs ; tout à ma chance hongroise en ce premier réveil — délivré. Chez moi je suis
346 désordre naturel des choses pouvait offrir asile à l’objet inconnu que je chercherai sans doute jusqu’à la fin des fins…
347 ’objet inconnu que je chercherai sans doute jusqu’ à la fin des fins… Mais voici mes amis. Et la question terrible, tout d
348 us notre sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir notre raison de vivre. Mais combien votre sort, ô grands empê
349 et Inconnu ! — Ô Destin sans repos et qui me voue à toutes les magies ! Les désirs les plus incompréhensibles s’emparent
350 jamais, je crains bien, jamais je ne parviendrai à le regretter… » L’ironie indulgente et cette pitié à peine jalouse qu
351 ar là même extraordinaire. Celui qui ne croit pas à la vertu des noms reste prisonnier de ses sens ; mais celui-là est vé
352 là est véritablement voyageur qui n’a pas renoncé à convaincre le réel de mystère. Montant au Rozsadomb par ce matin brûl
353 ce matin brûlant, je savais bien que j’obéissais à ce que nos psychologues appellent une conduite magique. Or il est dél
354 nge dans des courettes poussiéreuses.) On aboutit à une plate-forme dallée, surchauffée, entre des murs assez hauts dont
355 ermée. Par une ouverture étroite on passe ensuite à une seconde terrasse plus vaste, où il y a quelques arbres devant une
356 lques arbres devant une sorte de tour peu élevée, à demi recouverte de rosiers, et qu’il paraît impossible de situer dans
357 es roses crimson sentent le soufre. Trente degrés à l’ombre. Ce sanctuaire indigent est plutôt inexplicable que mystérieu
358 , la confusion des noms ne comporte aucun symbole à développer noblement. Une chute dans le quotidien. Car, en somme, le
359  objectivement » étrange que ce lieu — inquiétant à la façon de certains regards lucides qu’il arrive qu’on porte sur la
360 il arrive qu’on porte sur la vie, tout d’un coup, à trois heures de l’après-midi par exemple, — non sans angoisse… 4.
361 i par exemple, — non sans angoisse… 4. De midi à quatorze heures On voyage de nos jours d’une façon « rationnelle »
362 paraît ici sous un aspect bien inquiétant : c’est à la sensibilité même qu’on impose une livrée. — « Je comprends, me dit
363 rité et de mensonge, opposant une réalité vivante à une duperie commerciale. Mais vous pensez que tant de mots pour une s
364 , de l’autre école, il referme ces pages et vaque à ses devoirs. Nous voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un m
365 ces pages et vaque à ses devoirs. Nous voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérite de perdre tout mon temps,
366 qui ne parle que d’obligations dont on ne saurait à la légère se débarrasser sans courir les risques12 les plus graves et
367 vrai mon discours en faveur de l’inutile, et ceci à la face des bouffons qui plongent invariablement les mains dans leurs
368 affaires sont les affaires, axiome qui constitue à leurs yeux ma condamnation et celle des minus habentes qui me ressemb
369 . Au risque de les voir trépigner, je continuerai à chercher mon bien de midi à quatorze heures, temps qu’ils réservent à
370 igner, je continuerai à chercher mon bien de midi à quatorze heures, temps qu’ils réservent à la mastication, entre deux
371 de midi à quatorze heures, temps qu’ils réservent à la mastication, entre deux séries d’heures de travail consacrées, si
372 d’heures de travail consacrées, si l’on ose dire, à assurer cette mastication. Mais je m’égare, laissons-là ces moutons.
373 et de scepticismes, dont le plus simple consiste à traduire ce que l’on voit. Cette banque à la façade violette, or et b
374 onsiste à traduire ce que l’on voit. Cette banque à la façade violette, or et bleue, aux grandes lignes verticales peintu
375 esque. Mais c’est une autre fois que je l’ai vue, à Pest, lors d’un autre séjour, dans la semaine qui suit Noël, — la plu
376 tarif : 5 pengö), en partie par un poêle immense, à plusieurs étages et marches. Deux ou trois tables avec des verres et
377 solés produisent en silence cette fumée, les yeux à terre, dans l’attente. Nous sommes assis autour d’une table et nous v
378 Je crois qu’il faut que je raconte mon voyage «  à la suite », renonçant à écrire d’abord les chapitres qui en ont envie
379 e je raconte mon voyage « à la suite », renonçant à écrire d’abord les chapitres qui en ont envie, puis ceux qui en auron
380 ceux qui en auront envie : car cela m’inciterait à chercher après coup des transitions, et c’est alors que l’on est tent
381 racité, vertu décevante comme ce qui ne ressemble à rien, gênante comme un cadeau de pauvre, comme un vrai cadeau. Si le
382 t. Et tout ceci n’est rien que le voyage du Sujet à la recherche de son Objet, — en passant par la Hongrie. — Mais puisqu
383 ombeau de Gül Baba est symboliquement vide. Quant à l’arbre de Noël, il ne devait à nulle pendeloque insolite l’étrangeté
384 ement vide. Quant à l’arbre de Noël, il ne devait à nulle pendeloque insolite l’étrangeté de son éclat. Alors je m’en vai
385 . Les magnats en taxis La place Saint-Georges, à Bude, est une place vraiment royale. Vide, elle prend toute sa hauteu
386 du Régent et celui d’un des archiducs, quel décor à rêver le cortège d’un sacre ! J’y ai vu défiler la Chambre des Magnat
387 une après l’autre, durant une demi-heure, saluées à l’entrée du Palais par les gardes présentant les armes. À ce salut, l
388 ée du Palais par les gardes présentant les armes. À ce salut, les quelques députés bourgeois en redingote ne répondent qu
389 prince : un vrai sourire, adressé personnellement à l’homme, — et le mot « affable » reprend ici sa noblesse. Mon voisin
390 ançois-Joseph, dont il fut peut-être valet, nomme à leur passage les Karolyi, les Festetics, les Esterházy, et ces comtes
391 rait d’union de Buda-Pest. Il y a trois semaines, à Freudenau, lors du Derby viennois, je les ai vus portant cylindre gri
392 rby viennois, je les ai vus portant cylindre gris à la terrasse du Jockey-Club. Maintenant dans leurs limousines armoriée
393 Aiguillettes, brandebourgs, aigrettes des bonnets à poils, richesse lourde, significative, séculaire. Mais, ô pathétique
394 honneur ces reliques incroyables et les encensent à la benzine industrielle. Mais quelle gravité parmi les spectateurs. R
395 at, les doigts levés. On se signe. Et voici venir à pied de son palais proche, tout seul, un archiduc. On salue profondém
396 on costume noir et or. Si le comte Bethlen venait à la SDN en tenue de magnat, beaucoup de gens comprendraient mieux sa p
397 politesse. Comment la mesurer sans mauvaise grâce à qui vous a reçu comme un cadeau de Dieu. (« C’est Dieu qui vous envoi
398 t pas vous, maintenant, qui allez demander raison à vos hôtes de la façon dont ils traitaient, au temps de leur puissance
399 allogènes infiltrés dans certaines régions jusqu’ à y former la majorité. Pourtant, vous les obligeriez à vous répondre q
400 former la majorité. Pourtant, vous les obligeriez à vous répondre que les nombres ont tort au regard de l’antiquité d’une
401 d’eau… Dans l’inextricable confusion d’injustices à quoi devait mener le wilsonisme schématique qui traça les frontières
402 x d’ailleurs, préférons cet impérialisme de l’âme à celui de la surproduction des machines et des enfants. C’est parce qu
403 sentiment, — en politique comme ailleurs. Songez à ce qui forme l’opinion, cet ensemble de mythes sentimentaux qui gouve
404 t microcosme : la politique des peuples ressemble à celle des individus, pour ce qui est du moins, de mentir à soi-même.
405 es individus, pour ce qui est du moins, de mentir à soi-même. Mais les Hongrois ne renient pas leur romantisme. Quelle re
406 anon ! Ces choses, je les ai rêvées sur un divan, à cause d’un coussin où s’étalait le sourire optimiste de Lord Rotherme
407 anche sur fond noir. Quelques articles favorables à la Hongrie, au moment où l’Europe semblait abandonner à son malheur c
408 ongrie, au moment où l’Europe semblait abandonner à son malheur ce peuple turbulent et déchu, suffirent à faire d’un affa
409 n malheur ce peuple turbulent et déchu, suffirent à faire d’un affairiste anglais l’idole du nationalisme magyar. Son por
410 ous présenter au roi, vous perdrez la tête. Donné à Bude. Le roi. » 10. Visite à Babits Personne, à ma connaissance
411 ez la tête. Donné à Bude. Le roi. » 10. Visite à Babits Personne, à ma connaissance, ne se plaint de ce qu’il y a p
412 de. Le roi. » 10. Visite à Babits Personne, à ma connaissance, ne se plaint de ce qu’il y a peu de poètes par le mo
413 ton. La littérature hongroise n’est guère connue à l’étranger que par quelques pièces légères de Molnár, qui n’ont de ho
414 bien entendu, une littérature officielle destinée à remplir les revues bien pensantes. Elle traite de sujets « bien hongr
415 el Babits. Ady, le sombre et pathétique, est mort à 35 ans, mais sa ferveur anime encore ces écrivains profondément magya
416 ’hui le chef de file. Des amis m’emmènent le voir à Esztergóm, où il passe ses étés. Esztergóm est la plus vieille capita
417 les vagues se perdent dans une poussière violacée à l’horizon — chez les Tchèques déjà… Nous allons aux bains, car c’est
418 ure ruisselante, il nous sourit, dans l’eau jusqu’ à mi-corps, mythologique. Nous sortons ensemble de la petite ville aux
419 chot prend des photos, Gyergyai fouille la plaine à la longue-vue et rêve qu’il y est, je grimpe au cerisier sauvage, der
420 pas déjouer, car le Hongrois est ingénument rusé, à la façon des passionnés, non point à celle des arrivistes. 14. Parce
421 nument rusé, à la façon des passionnés, non point à celle des arrivistes. 14. Parce que j’« exalte les valeurs de passio
54 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
422 de notre ère. On doit beaucoup de reconnaissance à M. André Babelon pour avoir traduit et introduit avec tant de justess
423 ocle. Cette tragédie difficile, trois fois remise à pied d’œuvre et jamais achevée, donne moins que les Poèmes cette impr
424 e ces mythes tels qu’il n’est peut-être pas donné à une race d’en créer plus d’un, c’est-à-dire de s’en libérer. Ainsi la
425 le aux dieux avec orgueil, et finit par succomber à son « hybris » : il se jette dans l’Etna pour mieux communier avec la
426 se mêler, dans la troisième version de ce drame, à des symboles nettement messianiques… Ce par quoi Hölderlin diffère le
427 ue son lyrisme est l’expression d’une philosophie à l’état naissant ; il est la vibration même d’une pensée en travail de
428 lderlin, c’est qu’il parviendra de moins en moins à « réfléchir » sa création. De là sa folie, qu’il pressent. Et M. Babe
429 e là sa folie, qu’il pressent. Et M. Babelon cite à ce sujet des phrases très frappantes : « L’un garde encore la connais
430 lui par la voix de Hölderlin qui ont dû l’inciter à l’acte recréateur qu’est la traduction d’un poète par un autre poète.
431 e sens des poèmes de la maturité de Hölderlin est à chercher dans leur rythme seulement, — si ces mots séparés par des su
432 arés par des suites de points ne lui servaient qu’ à noter des mètres, il apparaît que la traduction de tels fragments est
433 ls fragments est illusoire, car on ne peut songer à remplacer ces mots-notes par des syllabes de valeur rythmique équival
434 MM. Groethuysen et Jouve ont choisis et traduits à la suite des poèmes, ils ne sont pas ce que ce petit livre contient d
55 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
435 uêtes vagues… Tout ce qui est de la terre renonce à s’affirmer en détails précis, se masse dans une confusion de violet s
436 es rares, mais aux replis si doucement intimes qu’ à cette heure on sent bien que poursuivre est une sorte d’enivrant péch
437 s infime, à cause de l’éloignement en nous-mêmes. À l’entrée d’un tunnel tu vois que la veilleuse brûle toujours — et moi
438 mon obsession. L’Objet Inconnu, — quand je pense à ce qu’en imagineraient les autres, si je leur en parlais… Il leur suf
439 ’entre dans l’atelier du peintre. Je ne tarde pas à oublier ce qui est lent ou fixe ou pas-à-pas. Tout s’épanouit dans un
440 rapper le sol du talon en levant un bras, la main à la nuque ; frapper le sol de l’autre talon en changeant de main ; sai
441 cavalier) et la faire pirouetter un quart de tour à droite, un quart de tour à gauche ; pirouetter seuls sur place ; de n
442 etter un quart de tour à droite, un quart de tour à gauche ; pirouetter seuls sur place ; de nouveau frapper le sol des t
443 se ; frapper des talons toujours plus vite, mains à la nuque, mains à la hanche, mains à la danseuse ; partir en martelan
444 alons toujours plus vite, mains à la nuque, mains à la hanche, mains à la danseuse ; partir en martelant le parquet jusqu
445 vite, mains à la nuque, mains à la hanche, mains à la danseuse ; partir en martelant le parquet jusqu’à produire un roul
446 a danseuse ; partir en martelant le parquet jusqu’ à produire un roulement continu, marteler encore plus vite en tourbillo
447 azones avec un coup de talon qui les secoue jusqu’ à la chevelure. Graves entre leurs éclats de rire tournoyants mais non
448 cela, car c’est l’ivresse15 seulement qui permet à l’esprit de passer d’une forme dans d’autres, — et c’est même en ce p
449 s du gouffre. Je vole sur place, mais tout se met à fuir, alors il faut voler plus vite pour rattraper ces apparences ado
450 s, dans ce désordre lumineux, le verrai-je naître à mon désir ? Rejoindre ! Mais vous, derrière ma tête, Sans Noms, ça ne
451 la frénésie d’un grand souffle qui se serait mis à tourbillonner sur place. 14. L’amour en Hongrie (généralités) L
452 aiment avec une bonne ou une mauvaise conscience. À Vienne on voit des couples qui savent être à la fois cocasses et fade
453 ng borodinesque, mais l’erreur n’est imputable qu’ à mon instabilité rythmique. (Trop souvent ce que je vois traverse ce q
454 table Tokay. Et point de ces endroits déprimants, à plusieurs milliers d’exemplaires, tels que banlieue française, villag
455 tu vivre si largement ? » demande certaine hargne à cet artiste de la prodigalité. — « Ah ! répond-il, j’aimerais bien po
456 — Ce qu’en raconte la musique — tu vas l’entendre à toutes les terrasses de Debrecen. Debrecen est une sorte de ville ind
457 . Debrecen est une sorte de ville indescriptible, à demi mêlée aux sables de la plaine du Hortobágy, aux longues maisons
458 s, autour d’une place rectangulaire qui ressemble à un jardin public, flanquée d’un temple blanc à deux clochers baroques
459 le à un jardin public, flanquée d’un temple blanc à deux clochers baroques, d’hôtels modernes, de statues, de pylônes pla
460 tés dans un grand désordre de piétons et de chars à bœufs parmi les trams. Les habitants de Debrecen se plaignent de n’av
461 confort que nous n’avons qu’au prix de tout ce qu’ à Debrecen je viens admirer. On aime les Hongrois comme on aime l’enfan
462 t plus qu’un long silence soutenu, comme un appel à la rafale dont l’approche déjà fait grésiller les notes basses du cym
463 que bat la paupière lourde de celui qui succombe à l’excès du sommeil) — et me voici plus seul, avec une nostalgie qui n
464 avec une nostalgie qui ne veut pas de la romance à mon oreille d’un violoneux qui me croit triste. Ils l’ont amené du fo
465 y a pure ivresse que de l’abandon —, car voici qu’ à son tour il s’égare au bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éterne
466 x fades du Balaton. Ces eaux, je crois, s’en vont à la mer Noire, et je n’en connais pas les fées, c’est pourquoi je nage
467 n connais pas les fées, c’est pourquoi je nageais à brasses prudentes avec, aux jambes, l’imperceptible angoisse de renco
468 geoises et militaires, idylles de jardins publics à l’écart d’un concert du samedi soir, petits professeurs entourés de l
469 m’arrêter quelques jours ? On ferait connaissance à table d’hôte, on irait ensemble à Tihany — elle a l’air d’être en Ita
470 it connaissance à table d’hôte, on irait ensemble à Tihany — elle a l’air d’être en Italie sur sa presqu’île — par cet in
471 vie, comme d’autres aux approches du mal de mer. À la nuit, j’ai rôdé dans la campagne aux collines basses, d’apparence
472 orte où. Une panique balaye la nuit déserte jusqu’ à l’horizon. Où vas-tu, les mains vides, faiblement ? Ah ! toutes les a
473 endu dans un compartiment obscur, stores baissés, à l’abri de la lune. Le contrôleur a dû jouer un rôle dans mes cauchema
474 momie bleuâtre, mais peut-on se reposer vraiment à cent à l’heure. Par-dessous le store, je voyais la Lune faire des bon
475 bleuâtre, mais peut-on se reposer vraiment à cent à l’heure. Par-dessous le store, je voyais la Lune faire des bonds cour
476 en eussent tiré Sterne ou Goethe, mais, semblable à Gérard de Nerval, je sentais qu’il s’agissait d’autre chose… Il s’agi
477 enser dans l’insomnie ! Cela tourne tout de suite à la débauche. Notre liberté de penser est absurde au regard des contra
478 ret l’on élevait la Morale du domaine des actions à celui de la pensée, de l’Apparence à l’Essence. D’un coup, tous les r
479 des actions à celui de la pensée, de l’Apparence à l’Essence. D’un coup, tous les refoulés qui explosent, le chômage dan
480 du « non-sens » de la vie n’est-il pas comparable à ce que les mystiques appellent leur désert, — cette zone vide qu’il f
481 zone vide qu’il faut traverser avant de parvenir à la Réalité. Entre « déjà plus » et « pas encore »… Bon point de vue p
482 ’illusion de n’être rien que… moi-même. Identique à mon centre. Ici, comparé à tant d’autres, je perds mes préjugés sur m
483 e… moi-même. Identique à mon centre. Ici, comparé à tant d’autres, je perds mes préjugés sur mon apparence, je me découvr
484 ite gare frontière arrêtée au milieu de la plaine à l’heure A, — l’heure des arrivées et des adieux… Il y a dans tous les
485 s. 18. Les clefs perdues Il faudrait sortir à l’air frais, mais chaque porte est obstruée par un douanier, tant qu’
486 haque porte est obstruée par un douanier, tant qu’ à la fin on me refoule dans mon compartiment. Est-ce encore un rêve ? J
487 ouanier conseille des aveux complets. J’ai le feu à la tête, mais je suis innocent puisque enfin il n’est pas dans ma val
488 ise, ce n’est que trop certain. Cependant, « rien à déclarer » après des semaines de voyage ? Cela va paraître improbable
489 plie, fait demi-tour et puis s’en va. Rien, rien à déclarer, quelle tristesse. Mais qu’a-t-on jamais pu « déclarer » d’i
490 osophale. Peut-être ces deux mots suffiraient-ils à l’indiquer quand je m’en parle ? Tout en donnant le change à celles d
491 r quand je m’en parle ? Tout en donnant le change à celles de mes pensées qui exigent des apparences positives. Ainsi don
492 nnexions, pieux mensonges du cœur qui traduisent, à tout prendre, une vérité particulière plus importante que cette vérit
493 rité. Présence, présence réelle… Comme j’ai peine à m’imaginer que jamais plus je ne la reverrai, cette lumière en ce lie
494 umière en ce lieu, secrète et familière. Songeant à cette minute et à d’autres semblables, en voyage, je me dis que c’est
495 secrète et familière. Songeant à cette minute et à d’autres semblables, en voyage, je me dis que c’est de là que j’ai ti
496 non point de cet endroit, ni même par lui, — mais à cet endroit, en ce temps… Qui sait si tu ne l’as pas reçue ? Une qual
497 peu ! Mais qu’est-ce que ce voyage, si tu songes à tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et dans d’autres, d
498 ce que ce voyage, si tu songes à tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et dans d’autres, dans cette vie et da
499 t que ce qui est de soi-même, et conscient… C’est à cause d’un pari peut-être fou, et qui porte sur des sentiments indéfi
500 es clefs de tes valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à cause des serrures… Peut-être y passer une nuit — rôder à la
501 de tes valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne à cause des serrures… Peut-être y passer une nuit — rôder à la recherch
502 des serrures… Peut-être y passer une nuit — rôder à la recherche de Gérard par les rues noires aux palais vides mais hant
503 19. « Tous ceux qui quittent ce monde vont à la Lune — lit-on dans les upanishads. — Or si un homme n’est pas sati
504 e trouvais un jour l’Objet, il ne me resterait qu’ à le détruire. (Aussitôt je commence à comprendre ce qu’il est : cela q
505 resterait qu’à le détruire. (Aussitôt je commence à comprendre ce qu’il est : cela qui me rendrait acceptable ce monde…)
506 ela qui me rendrait acceptable ce monde…) Malheur à celui qui ne cherche pas. Malheur à celui qui ne trouve pas. Malheur
507 nde…) Malheur à celui qui ne cherche pas. Malheur à celui qui ne trouve pas. Malheur à celui qui se complaît dans ce qu’i
508 e pas. Malheur à celui qui ne trouve pas. Malheur à celui qui se complaît dans ce qu’il trouve. 15. Toute l’échelle de
56 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
509 ait possible, non seulement au point de vue, mais à la complexion, à la nature même de l’auteur, — laissant à l’approfond
510 seulement au point de vue, mais à la complexion, à la nature même de l’auteur, — laissant à l’approfondissement psycholo
511 plexion, à la nature même de l’auteur, — laissant à l’approfondissement psychologique et aux inflexions variables du ton
512 que, sur le plan de la qualité pure, je persiste à tenir pour le plus efficace. Ce n’est peut-être pas fortuitement que
513 ité ? Défaut combien plus précieux que l’élégance à bon marché qu’on nous prodigue dans la presse. Les sujets : Walter Pa
514 mp qui lui est naturellement nécessaire suffirait à l’indiquer. Mais ce qui l’établit sans conteste dans une classe inter
515 . Et parce que M. Du Bos ne cesse de la soumettre à des contrôles éthiques autant qu’esthétiques, il lui rend l’humilité
516 gresse par des voies si subtiles qu’il ne doit qu’ à un sens exceptionnel de l’orientation dans le monde de l’esprit la sé
517 œuvre. La méthode de M. Du Bos est la plus propre à dégager l’élément spécifique des génies qu’elle « approche » : on pou
518 acles. Je veux dire par là que M. Du Bos parvient à recréer comme pour son compte, tant il y apporte de pressante intuiti
519 n, les « problèmes » qui contraignirent tel génie à produire son œuvre. Le danger de cette méthode, c’est que, donnant un
520 anger de cette méthode, c’est que, donnant un nom à chaque problème, l’« hypostasiant » en quelque mesure, elle risque de
521 rte de désinvolture qui lui est naturelle, confie à des figures le soin hasardeux de résoudre ses antinomies (Goethe) ; q
522 ment dans son refus de sacrifier jamais l’éthique à l’esthétique, et dans ce sens chez tant d’autres émoussé, et qu’il ex