1
les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu
à
la guerre et aux jeux, avant de partir pour de nouvelles conquêtes. T
2
ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire,
à
notre place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une aff
3
conds. C’est pour avoir contemplé Verdun, en tête
à
tête avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’u
4
tête à tête avec le génie de la mort. Mais alors,
à
quoi sert d’exalter, d’une si émouvante sorte, les soldats déjà légen
5
ennent de plus d’humanité ou de moins de santé ».
À
maintes reprises, dans cette œuvre d’affirmation, une telle inquiétud
6
réalité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’autre
à
sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose son absol
7
éressants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme »
à
la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’il lui
8
; le « grand lyrisme » à la Chateaubriand, voire
à
la Barrès, dont il est capable et qu’il lui faudra livrer au « feu de
9
révèle. Le style brillant et elliptique qui tend
à
devenir notre poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ingénieuses
10
tend à devenir notre poncif moderne, — si propre
à
égarer dans d’ingénieuses métaphores quiconque chercherait une idée l
11
là-dessous, — ne réussit pas toujours chez Breton
à
masquer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passage
12
es — Poisson soluble — qui servent d’illustration
à
sa défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient
13
tre une dictée non corrigée du Rêve. Je reconnais
à
chaque ligne de Poisson soluble cette « vieillerie poétique » qui, av
14
uis m’empêcher d’accuser Breton de préméditation…
À
quoi sert, dès lors, tout cet appareil psychologique si scolaire ? À
15
rs, tout cet appareil psychologique si scolaire ?
À
donner le change sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est
16
fication : la plupart des surréalistes n’ont rien
à
dire, mais savent admirablement parler. Ils érigent donc en doctrine
17
u’après faillite faite, les surréalistes trouvent
à
montrer leur talent en des jeux moins lassants. Dada, éclat de rire d
18
. L’ironie qui sauva Dada du ridicule le cède ici
à
un ton de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dom
19
a courte biographie fournissent un meilleur motif
à
l’admiration que tout le lyrisme dont on a voulu charger la « vie hér
20
e héroïque » de Vincent. M. Colin n’a pas cherché
à
expliquer ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le specta
21
as cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse
à
notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’hom
22
n devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien
à
l’homme, d’une œuvre de pur génie. Vincent Van Gogh, génie sans talen
23
ue, « Prix Goncourt », curieux homme. Il se livre
à
des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il écrit un
24
s faits s’y pressent et s’y bousculent ; de temps
à
autre une notation d’artiste ou de psychologue se glisse dans leur fl
25
arris. Certes, ce n’est pas lui qui se refuserait
à
écrire — comme le fait son maître : « La marquise sortit à cinq heure
26
— comme le fait son maître : « La marquise sortit
à
cinq heures ». Une telle platitude est presque indispensable, mais il
27
». En effet — le phénomène n’est pas particulier
à
la France — les paysans sont en train de redevenir serfs, serfs des s
28
entreprise bien téméraire de nos jours : un roman
à
thèse aussi intelligent que vivant. d. Rougemont Denis de, « [Comp
29
le bouddhisme jouit un jour d’un renouveau, c’est
à
quelques savants européens qu’il le devra, tandis que d’un mouvement
30
er le définit encore : « … tout ce qui est opposé
à
l’esprit occidental, tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre e
31
it occidental, tout ce qui peut servir d’antidote
à
sa fièvre et à sa logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chi
32
tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre et
à
sa logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chine sous une dén
33
nts. Pour beaucoup, l’Orient n’est qu’un prétexte
à
variations sur le thème favori. M. Massis, par exemple, qui cependant
34
à l’appui de ses sophismes, ne se livre pas moins
à
des déductions in abstracto qui le mènent à des conclusions de ce gen
35
moins à des déductions in abstracto qui le mènent
à
des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer
36
e genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer
à
l’éducation historique des peuples chrétiens qui n’ont pas eu de Moye
37
as eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie
à
comprendre la religion romaine (ce christianisme méditerranéen si étr
38
iterranéen si étroitement particularisé pourtant,
à
l’usage des Latins…). Quant aux orientalistes, qui, eux, apportent de
39
de la littérature européenne d’avant-guerre mêlés
à
ceux des maîtres du renouveau idéaliste allemand et viennois, Hesse,
40
sens et son sang-froid. Et si l’on a pu reprocher
à
ses tableaux de l’Europe qu’il vient de parcourir quelque superficial
41
é, ils forment un cortège pittoresque et désolant
à
celui qui, revenu de l’étranger dans le désordre de son pays, suivra
42
« bon chemin » de la santé et de la raison. C’est
à
lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. Rougemont Deni
43
uropéenne », croyez-vous qu’il aille s’abandonner
à
l’émotion communicative de qui découvre un sommet ? Point. Précision,
44
s de sa critique. Ce n’est que dans sa discrétion
à
louer une grande œuvre qu’on trouvera la mesure de son admiration et
45
ère, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter
à
sa grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M
46
uver mieux que Vinet. Et j’imagine son étonnement
à
découvrir dans l’œuvre du penseur vaudois la substance originale de l
47
juge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine
à
l’annexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtan
48
antiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer
à
son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtant que je cra
49
it été incité parfois, et presque inconsciemment,
à
gauchir légèrement la pensée de Vinet pour lui ajuster sa terminologi
50
mme l’on cherche les morts… « … Cette chose haute
à
la voix grave qu’on appelle un père dans les maisons. » Comme Valéry,
51
a libération politique. Cause, puisque pour mener
à
chef cette libération, un Yeats, un A.E., bien d’autres, ont su payer
52
claquaient. Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’
à
l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les
53
dormies dans l’âme russe : mais des possibilités,
à
chaque instant, d’explosion. Le géant russe est un enfant : va-t-il r
54
de course pure, vers ailleurs, vers autre chose.
À
certains signes — démences de fatigués, prophétismes, excessives lass
55
eur de conscience inquiète quelques chefs, montre
à
quelques meneurs aveugles d’une société affolée et ridiculement oppor
56
e veux dire. Il faudrait balayer, — et mettre qui
à
la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela
57
morale résolument anarchiste. Ceux qui s’essaient
à
l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un for
58
l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre
à
l’action sociale que l’époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’on ne
59
urquoi l’on ne saurait accorder trop d’importance
à
leurs tentatives morales, si singulières soient-elles — dont le grand
60
notre civilisation, il y a un problème de morale
à
résoudre, une conscience individuelle à recréer. Nous y employer, pou
61
de morale à résoudre, une conscience individuelle
à
recréer. Nous y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace
62
seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît
à
répéter que nous vivons dans le chaos des idées et des doctrines, et
63
le, Pensée et Action… Ces deux moralistes adonnés
à
la culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des
64
tion… Ces deux moralistes adonnés à la culture et
à
la libération du moi paraissent bien les ancêtres des nouvelles génér
65
d’une conception qui, de plus en plus, se révèle
à
la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacques Rivièr
66
vera une nouvelle face de la vérité. Bornons-nous
à
noter le phénomène, puis à en suivre quelques conséquences. Connaiss
67
a vérité. Bornons-nous à noter le phénomène, puis
à
en suivre quelques conséquences. Connaissance intégrale et culture d
68
n’a pas fallu longtemps aux Français pour pousser
à
bout l’expérience3. Ingénieux équilibres entre la raison et les sens,
69
de nos facultés de plaisir : déjà nous en sommes
à
cultiver certaines douleurs, plaisirs rares ; et les dissonances les
70
’honneur dans des esthétiques construites en hâte
à
l’usage de sensibilités surmenées. Dégoût, parce que tout a été essay
71
goût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite
à
la société entière. Dégoût d’une civilisation qui aboutit logiquement
72
Dégoût d’une civilisation qui aboutit logiquement
à
cet épuisant et forcené gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennen
73
né gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennent
à
leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vo
74
a révolte des autres et quelles prières cela fait
à
Dieu », disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à m
75
rieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre
à
manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très beau, Breton,
76
e moins de gloriole s’accompagnât votre ultimatum
à
Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Montherlant s’abandonne au salut
77
mes ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore
à
se regarder chercher, absorbant son attention dans une sincérité si v
78
mmorale, parce qu’aucune ne s’est autant attachée
à
chercher dans le seul moi les fondements d’une éthique. Presque tous
79
’ils découvrent en eux est non seulement légitime
à
leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser son expa
80
indéfendable de tout point de vue… J’avais goûté
à
l’alcool singulièrement perfide de perdre ce que nous chérissons… Nou
81
e de perdre ce que nous chérissons… Nous apprîmes
à
mépriser les longues vies heureuses que nous avions jusqu’alors envié
82
le nous nous obstinions nous menait naturellement
à
repousser avec horreur tout argument d’utilité, et bien que nous niio
83
heté au prix d’un martyre… Cette lassitude facile
à
juger du dehors n’était pas ce qu’il y a vingt ans on nommait blasé.
84
. De l’acte gratuit commis par un héros de roman,
à
la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fallu q
85
s montrent le même personnage : un être sans foi,
à
qui une sorte de « sincérité » interdit de commettre aucun acte volon
86
sonné parce que ce serait fausser quelque chose ;
à
la merci des circonstances extérieures qu’il méprise toutes également
87
« d’intensification de la vie », et qui consiste
à
pousser à l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absur
88
sification de la vie », et qui consiste à pousser
à
l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absurde. Surenc
89
l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’
à
l’absurde. Surenchère morale dont le début de la Tentative amoureuse
90
si douce encore, n’est pas si bonne que de céder
à
vous, désirs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez à quel ge
91
rs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez
à
quel genre de sophismes conduit ce mouvement de l’esprit qui n’utilis
92
s loin. Ainsi, c’est par humilité qu’on renoncera
à
la vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincér
93
enoncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse
à
l’orgueil ; c’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous s
94
, puisque parfois nous sommes spontanément portés
à
mentir. On en vient naturellement à considérer un certain immoralisme
95
nément portés à mentir. On en vient naturellement
à
considérer un certain immoralisme comme la seule vertu digne d’une él
96
it bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter
à
son excès toute chose, au-delà de toutes limites. « Il n’y a que les
97
icisme. Mais pousser une vertu particulière jusqu’
à
ses dernières conséquences suppose qu’on ait perdu le sens des ensemb
98
oyons se fausser le rythme des jours et des nuits
à
mesure que se développe une civilisation mécanicienne. (Les machines
99
ain de celui qui n’a pas dormi et qui « assiste »
à
sa vie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est
100
ui qui n’a pas dormi et qui « assiste » à sa vie,
à
ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est un des éta
101
mi et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations,
à
ses automatismes. En art, la fatigue est un des états les plus riches
102
hes de visions nouvelles, et qui résiste le mieux
à
l’analyse. Seulement nous y perdons graduellement l’intelligence de n
103
imites naturelles, tout ce qui servirait de frein
à
notre glissade vers des folies. ⁂ Recréer une conscience individuelle
104
contre celle d’aujourd’hui, parce que nous sommes
à
bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort p
105
de de quelques problèmes moraux et littéraires 8,
à
quoi beaucoup sacrifièrent leur jeunesse. (« Nous sommes une générati
106
aut agir, ou bien être agi. Donner une conscience
à
l’époque, ou se défaire avec elle et dériver vers un Orient d’oubli —
107
avent qu’il n’y a de pensée valable qu’assujettie
à
son objet, qu’il n’y a de liberté que dans la soumission aux lois nat
108
n et dans la connaissance de leur misère. Pareils
à
ceux dont Vinet disait qu’ils s’en vont « épiant toutes les émotions
109
de soi-même la méthode de l’Évangile qui, prenant
à
plein poing toutes ces petites misères, en compose d’un seul coup une
110
les transformer totalement. — Alors, vous croyez
à
l’action sociale des écrivains ? Peut-être. En tout cas je vois bien
111
eront les surréalistes. Voire. On est moins libre
à
Moscou qu’à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient
112
rréalistes. Voire. On est moins libre à Moscou qu’
à
Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient vite l’âge
113
éories nous ramèneraient vite l’âge de la pierre,
à
la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui perm
114
lisme. 10. Une équipe d’hommes solides suffirait
à
restaurer une élite, efficace. (Je vois Jean Prévost, deux ou trois d
115
observation psychologique ironique et minutieuse,
à
la Stendhal, succède à des effusions haletantes ou à une relation cin
116
ue ironique et minutieuse, à la Stendhal, succède
à
des effusions haletantes ou à une relation cinématographique. Mais to
117
a Stendhal, succède à des effusions haletantes ou
à
une relation cinématographique. Mais tout cela baigne dans le même ly
118
re et riche de passions inconscientes qui donnent
à
tous les actes une signification plus profonde. (Il serait aisé de mo
119
gon de la science moderne.) Si nous reconnaissons
à
la base de cette œuvre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur
120
uvement purement lyrique, sa progression accordée
à
celle des événements inconscients. Certaines proses mystiques de Paul
121
space (avril 1926)q Un artiste de grand talent
à
qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelq
122
entilshommes archéologiques et les vieilles dames
à
principes. Voilà, n’est-ce pas, un amusant sujet de conte moral, avec
123
ouvent plus généreuse que neuve, et qui eût gagné
à
être mise en action plutôt qu’en commentaires. Le talent de Mme de Wa
124
ires. Le talent de Mme de Watteville paraît mieux
à
l’aise dans la description du milieu patricien que dans la création d
125
qu’il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie est bête
à
pleurer, sourire est moins fatigant. « Le paon dédaigne encor mais ne
126
aisemblablement ignorante de toute religion jusqu’
à
20 ans, Denise s’abandonne à « la vie », laquelle — un peu aidée par
127
toute religion jusqu’à 20 ans, Denise s’abandonne
à
« la vie », laquelle — un peu aidée par l’auteur — lui révèlera peu à
128
peu à peu le sens divin de la destinée. Ce livre
à
thèse est plutôt une argumentation à coups d’exemples vivants qu’un v
129
ée. Ce livre à thèse est plutôt une argumentation
à
coups d’exemples vivants qu’un véritable roman. La profusion souvent
130
ue l’abus des points d’exclamation — trait commun
à
presque toutes les femmes auteur, et qui plaît aux lectrices — m’agac
131
Jean Cocteau, Rappel
à
l’ordre (mai 1926)t Sous ce titre, le plus étonnant peut-être qu’i
132
’écarte de Dada, il ne le conduit pas pour autant
à
l’Académie. Disons pour aller vite que sa recherche de l’ordre révèle
133
moins qu’en vers. Sa plus incontestable réussite
à
ce jour est le Secret professionnel, petit catéchisme cubiste qui dép
134
les limites de cette école, et qu’il eut le tort
à
notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques. Mais
135
a lumière. « Le mystère se passe en plein jour et
à
toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté de son théâtre et de l’a
136
du clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale
à
la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projecteurs con
137
c. Cocteau le sait, et pour varier il tire tantôt
à
gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes
138
it, et pour varier il tire tantôt à gauche tantôt
à
droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public.
139
t Denis de, « [Compte rendu] Jean Cocteau, Rappel
à
l’ordre », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai
140
aliste. Mais tandis que la plupart en sont encore
à
des symboles équivoques et, quoi qu’ils en disent, « artistiqués », —
141
, je le redirai, tous mes essais furent prétextes
à
me dissoudre, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se
142
tous mes essais furent prétextes à me dissoudre,
à
me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’éla
143
Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser
à
l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le l
144
e au point où elle « ne semble avoir rien d’autre
à
faire que son propre procès », une intelligence qui se dégoûte, tel
145
les et inhumains de la nature. Il s’agit de créer
à
notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la grande ville, phéno
146
es quartiers de résidence ; les jardins suspendus
à
tous les étages soulignent de verdure l’horizontale des toitures en t
147
terrasses. Des perspectives régulières recoupées
à
200 et 400 mètres par les plans fuyants des rues immenses livrées au
148
es plans fuyants des rues immenses livrées au 100
à
l’heure des autos. Les maisons habitées ne sont plus que des enceinte
149
terrains de jeux et des parcs, la nature annexée
à
la ville. « C’est un spectacle organisé par l’Architecture avec les r
150
x lois de l’esprit et de la vie sociale, non plus
à
un opportunisme anarchique. Tirer des lignes droites, est le propre d
151
es de révolution. Déjà des ingénieurs se sont mis
à
calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville
152
Un labeur précis et anonyme concourt obscurément
à
cette parfaite expression du triomphe de l’homme sur la Nature. Archi
153
oisonne et la morale et l’esthétique modernes. Et
à
ce propos, il faut souhaiter que M. Fernandez aborde par ce biais l’œ
154
de Gide, qui plus qu’aucune autre me paraît liée
à
cette confusion. Mais s’il est bien établi que les lois de la vie son
155
« II y a, en fait, deux manières de se connaître,
à
savoir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est-ell
156
e la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt,
à
cause des confusions qu’il y décèle. Le meilleur morceau du livre est
157
la psychologie freudienne et proustienne a porté
à
un point si dangereux, il nous propose l’expérience d’un Newman, les
158
ans le train de l’action, faire de la psychologie
à
la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan qui fait sa véritab
159
s l’élan qui fait sa véritable unité. Je me borne
à
signaler encore un thème qui revient dans la plupart de ces essais :
160
s impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiques
à
cette œuvre. Cela tient surtout à sa forme : il est parfois agaçant d
161
é les critiques à cette œuvre. Cela tient surtout
à
sa forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’expression tro
162
s, et trop philosophe aux littérateurs. Il manque
à
M. Fernandez un certain recul par rapport à ses idées, on le sent un
163
ges de Fernandez sont les premières contributions
à
l’établissement d’une éthique adaptée aux besoins modernes. w. Rou
164
aires (septembre 1926)x J’éprouve quelque gêne
à
porter un jugement littéraire sur ce nouveau tome des mémoires de Mon
165
uteur ; dans ce portrait de Montherlant toréador,
à
16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire
166
é sous le signe du Taureau. Mais il sera pardonné
à
Montherlant beaucoup de défauts bien agaçants pour sa souveraine dési
167
ur présentant les miroirs de personnages cocasses
à
souhait, qui manifestent, avec un certain manque de conviction et des
168
simultanés de ses petits héros. M. Spitz cherche
à
faire sourire, on le sent ; pourtant l’on sourit : il faut bien croir
169
invraisemblable… Mais ce cœur fatigué se reprend
à
souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la do
170
ression ironique qui lui convient, mais ici mêlée
à
une émotion plus grave, qui transparaît parfois et nous fait regrette
171
etter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné
à
son sujet, d’un pathétique assez neuf. z. Rougemont Denis de, « [C
172
nt (décembre 1926)aa Un Chinois écrit d’Europe
à
un Français qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton des Lett
173
dre sont chaque jour confondues ». Nous cherchons
à
conquérir non le monde, mais son ordre. Nous humilions sans trêve not
174
êlure ». Notre morale est entièrement subordonnée
à
l’action ; notre individualisme en naît logiquement, et toutes nos ca
175
es et nécessaires. Mais le monde échappe toujours
à
nos cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance :
176
e nous découvrons, et qui nous permettra de juger
à
notre tour certaines démences qui enfièvrent l’Europe. Tandis que M.
177
ose victorieusement sa méthode pour « réussir » —
à
quoi, grands dieux ? — nous prenons chaque jour une conscience plus c
178
abres et poux barbus », qui perdraient leur temps
à
recenser les incohérences pittoresques de ce petit livre. Quant à ceu
179
ncohérences pittoresques de ce petit livre. Quant
à
ceux que certaines envolées magnifiques et hagardes pourraient enthou
180
ès une kyrielle d’injures qui ne font pas honneur
à
l’imagination d’autres fois si prestigieuse du poète : « Ils m’ont su
181
, les imbéciles », ricane-t-il ; et sans rire : «
À
mort ceux qui paraphrasent ce que je dis ». Il y a chez Aragon une fo
182
oir, on songe au Frank de La Coupe et les Lèvres,
à
qui ses compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta propre dé
183
térature française. Il le proclame « J’appartiens
à
la grande race des torrents ». Génie inégal s’il en fut, voici parmi
184
des Nuits d’octobre de Nerval ; forme qui permet
à
l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en
185
isolement, inexplicable et mal avoué. L’on songe
à
une fatalité intérieure qui les ferait se meurtrir l’un l’autre. Pour
186
écisif, ou certaine amitié de la saison suffirait
à
dissiper le charme perfide qui les tourmente. Mais il faudrait d’abor
187
orce de discrétion dans les moyens qu’il parvient
à
une certaine puissance de l’effet, aux dernières pages. Il règne dans
188
passé obsédant, d’une jeunesse trop complaisante
à
son tourment. ac. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Bernard Bar
189
ité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est
à
l’amour qu’il ira demander la souffrance indispensable au perfectionn
190
lors quelle avidité cruelle, et peut-être tendre,
à
se faire souffrir rejette l’un vers l’autre ces êtres égoïstes, et fo
191
e, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes
à
la vie après seulement toutes les morts du plaisir », car elle sait «
192
scence soit assez facile et « artiste » on hésite
à
en faire reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure es
193
cile et « artiste » on hésite à en faire reproche
à
l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure est rare autant que sy
194
générations, en sorte que l’espèce de romantisme
à
la Nerval auquel il aboutit coïncide avec un mouvement dont lui-même
195
oïncide avec un mouvement dont lui-même s’est plu
à
relever les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’il vient app
196
us confiant et secrètement incertain de ce roman.
À
la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, rencon
197
arisien, rencontre une femme qui incarne aussitôt
à
ses yeux tout ce qu’il attend de l’amour. Une confidence, un baiser,
198
x a trouvé là un sujet qui convient admirablement
à
son art, où s’unissent aujourd’hui un réalisme discret mais précis et
199
raison n’intervienne, mouvements de nos passions
à
nous-mêmes inavoués, rêves éveillés. Tout un système de valeurs lyriq
200
car « nous avons dressé notre orgueilleuse raison
à
nous tromper sur tout ce qui est profond en nous, et elle ne manque g
201
qui est profond en nous, et elle ne manque guère
à
ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péril d’un réalisme trop amer e
202
iche et décantée, profonde et délicieuse, gagnera
à
son auteur beaucoup d’amis inconnus. af. Rougemont Denis de, « [Co
203
leurs maîtres soit lu par tous ceux qui cherchent
à
s’orienter dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état
204
dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui
à
l’état de velléités contradictoires que son intelligence très nuancée
205
les tendances que ses contemporains ont poussées
à
l’extrême avec moins de prudence mais aussi de lucidité. Séduit par G
206
t la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer
à
une certitude trop vite atteinte, où sa jeunesse ne verrait qu’une ab
207
Hamlétisme », pouvoir aigu d’analyse qui conduit
à
la dispersion autant qu’à l’approfondissement du moi, soif de tout et
208
u d’analyse qui conduit à la dispersion autant qu’
à
l’approfondissement du moi, soif de tout et pourtant mépris de tout,
209
t ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ». Acculée
à
la rigueur d’un choix presque impossible, notre incertitude paraît sa
210
mède. Mais, ici, M. Daniel-Rops n’a-t-il pas cédé
à
la tentation de créer des dilemmes irréductibles, suprême et inconsci
211
’un dilemme, l’une n’étant que le chemin qui mène
à
l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâce, et
212
t de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste
à
le chercher encore… » ag. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Dan
213
he présente le problème juif avec une obstination
à
ne rien cacher qui le mène profond. Une famille juive dans le Marais.
214
harnement angoissé qu’on y apporte, l’on en vient
à
une conception de la sincérité qui me paraît proprement inhumaine. To
215
llusoire et livre l’individu pieds et poings liés
à
l’obsession qu’il voulait avouer pour s’en délivrer peut-être. Cette
216
élivrer peut-être. Cette sincérité ne serait-elle
à
son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce
217
de ce roman, où l’on voit comment Pierre en vient
à
sacrifier Diane, son apaisement, pour Arthur, sa « maladie », c’est e
218
sincérité audacieuse mais sans bravade qui donne
à
ce livre sa valeur de document humain, nuit à sa valeur littéraire. J
219
nne à ce livre sa valeur de document humain, nuit
à
sa valeur littéraire. Je n’aime guère ce style abstrait, semé de redi
220
rafistoler ? » Entre ces deux tentations, cédant
à
l’une autant qu’à l’autre, Drieu s’examine. Encore un ? Non, enfin un
221
tre ces deux tentations, cédant à l’une autant qu’
à
l’autre, Drieu s’examine. Encore un ? Non, enfin un. Tous les autres
222
e dès lors il a esté corrompu et infect et adonné
à
mal » (Calvin). Le tableau n’est pas beau, mais on y sent une « patte
223
divers qui composent ce livre sont bien mauvais,
à
côté d’autres magnifiquement jetés. Mais cette imperfection, s’il ne
224
ez les jeunes écrivains français un homme qui ait
à
ce point le sens de l’époque, une vision si claire et si tragique de
225
des maîtres comme Keyserling, Ferrero, commencent
à
être prises au sérieux en France par quelques jeunes gens. Il faut lo
226
utisine » qui seul peut redonner quelque vitalité
à
notre civilisation, — et je sais bien que c’est là un des signes de s
227
homme d’aujourd’hui, presque sans pose, et décidé
à
mépriser le bluff. al. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Pierre
228
itre sur un air sentimental, bien décidé au fond,
à
retrouver Patsy, l’Irlandaise perdue par cet improbable et sympathiqu
229
ous fatigue ; que c’est une vraie manie de nommer
à
tout propos d’Annunzio, Pola Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfour. Vous
230
assants ». Pierre Girard n’écoute plus : il pense
à
des Vénézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt vous vous calmez. C
231
n’écoute plus : il pense à des Vénézuéliennes ou
à
Gérard de Nerval. Bientôt vous vous calmez. Car il semble aujourd’hui
232
urd’hui que ce globe dans son voyage « est arrivé
à
un endroit de l’éther où il y a du bonheur ». Vous reconnaissez que P
233
antoches une malicieuse et fine psychologie. Mais
à
ce mot, son visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraien
234
saurait vous ravir autant que ses impertinences.
À
ce moment s’approche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de We
235
ment concitoyen de cet oncle Abraham qui interdit
à
Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fa
236
’une aventure qui aurait pu être… Un homme médite
à
côté du corps de son ami suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous
237
sa nostalgie, de la jeune étrangère dont on rêve
à
15 ans ; et voici ce je ne sais quoi, ce délice furtif, ce que l’aute
238
s une ancienne réalité ressuscitée… » Sachons gré
à
M. Vaudoyer d’avoir su donner à ces œuvrettes une si exquise humanité
239
ée… » Sachons gré à M. Vaudoyer d’avoir su donner
à
ces œuvrettes une si exquise humanité : par lui le « charme » reprend
240
d Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)ao
À
ceux qui se contentent du mot fumeux pour caractériser tout lyrisme g
241
ce qu’il partage avec eux ce goût du rêve préféré
à
la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieur
242
tage avec eux ce goût du rêve préféré à la vie, —
à
ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieurs fois Rilke
243
’on y voit une préciosité sentimentale qui touche
à
la névrose ou bien simplement une clairvoyance exceptionnelle, suivan
244
expérience », je crois, ne peut être sensible qu’
à
des êtres pour qui elle est en somme inutile : parce qu’ils possèdent
245
me celui-ci tend un merveilleux piège sentimental
à
la raison raisonnante. Et qu’il nous mène un peu plus loin que la sem
246
927)ap Un jeune auteur raconte dans une lettre
à
une amie comment il a écrit, sur commande, une Promenade dans le Midi
247
l n’en saurait être autrement tant qu’on se tient
à
cette attitude scientifique, vis-à-vis du phénomène littéraire. La «
248
re part la simplicité de l’objet était nécessaire
à
la sécurité de cette sorte d’analyse, — encore que Bopp ait prouvé da
249
p ait prouvé dans son Amiel qu’il était de taille
à
affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de choses qu’il
250
ble, mais ici décisive), une secrète complaisance
à
se regarder vivre qui est bien d’aujourd’hui — entre autres. ap. R
251
situations mêmes et non de dissertations lyriques
à
leur propos. Mais dans ce roman, il n’y a plus seulement la femme, av
252
intelligent et un peu ironique des cours d’Europe
à
la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à
253
n du livre et sa richesse. L’enfance de Catherine
à
Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, q
254
intéressante à vrai dire, parce qu’elle n’est pas
à
l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du r
255
ur, dont les inventions se suffisent et suffisent
à
notre joie. Ce ne sont pas les savants qui sont prophètes, mais les p
256
plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule
à
la mode pour conduire des millions de lecteurs dans un monde purement
257
ts. Jules Verne a véritablement soumis la science
à
la poésie. Et l’on ne veut voir que jolis livres d’étrennes dans les
258
du seul écrivain dont l’influence soit comparable
à
celle du cinéma ! Claretie raconte que les détenus des maisons de cor
259
le seul talent de M. Aragon qui le rendrait digne
à
mes yeux, de considération. J’admire autant le talent de celui qui mè
260
un mot bien français et ses applications faciles
à
cent célébrités locales. (Quant à Goethe, traité de clown, cela ne va
261
cations faciles à cent célébrités locales. (Quant
à
Goethe, traité de clown, cela ne va pas loin.) C’est une belle rage (
262
e (ô combien partagée !) vainement passée (quitte
à
renaître heureusement) sur des gens qui ne m’intéressent pas ou bien
263
Le titre ne ment pas ; ce livre traite du style,
à
coups d’exemples qui méritent de l’être. Et l’on voit bien ici qu’Ara
264
« Messieurs les Nymphes ». Mais donner l’air bête
à
ceux qui le sont en créant une belle œuvre serait, par exemple, plus
265
: Lâches, vous refusez d’avancer ! Mais il reste
à
portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient ma
266
hercher plus loin, dans ce silence où l’on accède
à
des objets qui enfin valent le respect. as. Rougemont Denis de, «
267
ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner,
à
leur point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc
268
ces dédaignées par les communistes, gens d’action
à
jugements simples, qui les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnan
269
i les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnant
à
cela dans une époque où les valeurs de l’esprit sont en pratique univ
270
; leur défense de l’esprit s’est bornée jusqu’ici
à
une rhétorique très brillante contre un état de choses justement déte
271
de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais
à
condition d’aller plus loin et de prendre une connaissance positive d
272
monde très laid dont ils n’ont pas encore renoncé
à
chatouiller le snobisme. at. Rougemont Denis de, « [Compte rendu]
273
doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas
à
des effets pittoresques : ce récit coloré et précis, admirablement ob
274
t précis, admirablement objectif, est aussi, mais
à
coups de faits, une discussion d’idées. Il est surtout la description
275
op aigu, de dangereux. Mais qu’elles s’appliquent
à
distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exprimer en un
276
à distinguer les forces déterminantes de l’heure,
à
les exprimer en un tel drame, et voici André Malraux au premier rang
277
ustre réfractaire ». N’est-ce point trop demander
à
une existence bien indécise, que son échec même ne relève pas, et qui
278
de celle du décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas
à
baptiser son héros « prince de l’illusion et de la solitude ». Mais u
279
ainsi l’image d’un romantisme assez morose ; mais
à
grande échelle. M. de Pourtalès a su rehausser le tableau avec beauco
280
chez un être raffiné, la peur d’étreindre aboutit
à
l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de
281
à l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré
à
M. de Pourtalès de ce qu’il préfère parler d’illusion là où nos psych
282
e sa vie le plus grand mystère. Cependant il aime
à
raconter certaines scènes terrifiantes de la révolution : il a été co
283
terrifiantes de la révolution : il a été condamné
à
mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune
284
été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque
à
Paris même… Il subjugue le jeune Français par ces évocations et l’esp
285
ssi fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’
à
la mort, inclusivement, n’étonnera pas ceux qui ont connu de semblabl
286
regrette seulement que Daniel-Rops se soit borné
à
une courte nouvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le mérite est d’
287
e dans l’exposé, sans rien simplifier ni préciser
à
l’excès dans le caractère. Daniel-Rops voit bien que l’épithète de my
288
’une psychologie qui rabaisse tout, peut conduire
à
préférer un mensonge qui n’est, hélas, qu’une déformation de cette ré
289
tonnant d’apparente simplicité. Le récit s’avance
à
une allure libre et tranquille, anglo-saxonne et peu à peu entraîne t
290
es en couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[
à
] et là s’ouvrent des perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson
291
considérée comme une revanche de la poésie — mais
à
Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus
292
avec sa verve doucement comique, si émouvant : «
À
cette époque je croyais fortement en l’existence d’une espèce de secr
293
ster sur la laideur. “C’est une frasque de gosses
à
laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais
294
, et il y avait des moments où j’arrivais presque
à
me convaincre que si je m’approchais tout à coup par-derrière d’un ho
295
esque à me convaincre que si je m’approchais tout
à
coup par-derrière d’un homme ou d’une femme quelconque, et disais “ho
296
é davantage que n’importe quel autre de mon temps
à
faire aboutir la standardization à sa fin logique, ne pourrait-il pas
297
e de mon temps à faire aboutir la standardization
à
sa fin logique, ne pourrait-il pas être considéré un jour comme le gr
298
nt c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever
à
la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéquat ! Tamer
299
(août 1929)az Après cet austère Pays qui n’est
à
personne paru l’année dernière — un livre assez troublant et qu’on a
300
qu’on a trop peu remarqué —, Jean Cassou revient
à
son romantisme, à notre cher romantisme. La Clef des songes est de no
301
remarqué —, Jean Cassou revient à son romantisme,
à
notre cher romantisme. La Clef des songes est de nouveau une dérive f
302
des êtres bizarres avec lesquels il n’hésite pas
à
faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui
303
Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle
à
son chien en mourant, une fille qui chante et des enfants surtout, dè
304
s par le temps, des visages qui ne sont plus tout
à
fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils
305
de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)ba
À
lire ce petit livre et le parallèle qu’il établit entre le yogabb tel
306
prétation voie le jour. Cela pourrait donner lieu
à
de mélancoliques réflexions sur le génie « poétique » français… Mais
307
st une de ces évidences qu’il est bon de proposer
à
la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qu
308
on de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte
à
ceux qui sont encore capables d’une telle honte, de leur indifférence
309
ançaise. — Livre un peu didactique, trop attentif
à
sa propre démarche, mais inspiré par cet enthousiasme sacré que requi
310
montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique
à
l’état sauvage », un catholique qui s’ignore, il n’est pas plus admis
311
inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme
à
son mépris pour la révélation évangélique. Je ne vois là que l’indice
312
ix les mieux écoutées ont dit ce qu’elles avaient
à
dire. Et d’autre part, les lecteurs de cette revue connaissent la thè
313
sommes tous désormais de répondre pour nous-mêmes
à
sa mise en demeure. Je suis loin de partager toutes les idées de M. B
314
. Gabriel Marcel, qu’il attaque. (M. Benda trahit
à
son tour quand il tire argument contre une thèse de M. Marcel de ce q
315
de ces auteurs. Ce qu’on ne viendra pas disputer
à
M. Benda, c’est son dur amour de la vérité tout court. Celle-là même
316
i paraît anarchique dans un monde où tout est bon
à
quelque chose, où rien plus n’est tenu pour vrai que relativement à u
317
ù rien plus n’est tenu pour vrai que relativement
à
un rendement. Rien, pas même la religion. 11. Cf. l’article de M. D
318
l, assez dénuées de ces effets faciles qu’on aime
à
ménager dans un jardin à la française. Mais vous ne tarderez pas à re
319
ffets faciles qu’on aime à ménager dans un jardin
à
la française. Mais vous ne tarderez pas à remarquer que tout, ici, es
320
jardin à la française. Mais vous ne tarderez pas
à
remarquer que tout, ici, est original, indigène, tant l’allure des se
321
des animaux dont la complexité ne le cède en rien
à
celle de l’introspection la plus poussée. Il invente aussi des mots e
322
éritablement neuve, dans laquelle l’âme, agissant
à
la façon d’une force physique, déforme et recrée le réel à son gré. S
323
n d’une force physique, déforme et recrée le réel
à
son gré. Seule compte la réalité intérieure, mais elle apparaît toujo
324
tte féminité ingénue et précieuse, toujours prête
à
épouser tout le sensible d’un paysage pour peu qu’elle y découvre une
325
harme et de rigueur, de moelleux et de précision…
À
la dernière page, l’artiste fait une belle grimace : le lecteur ne l’
326
ce genre de livres — ils se multiplient — vient,
à
mon sens, de quelque chose qu’ils expriment sans doute inconsciemment
327
auteur un peu ou pas mal de littérature. Et c’est
à
un tel amour qu’on va demander sa revanche contre la mesquinerie mora
328
bourgeois, n’a trouvé d’autre salut que l’abandon
à
quelques obsessions sexuelles. Qui viendra rendre le sens de l’amour
329
se intitulé Les Chants de Maldoror. De 1870 jusqu’
à
la guerre son influence fut « quasi nulle », et peut-être va-t-il ren
330
bien rarement dans les essais consacrés jusqu’ici
à
Ducasse. Ce « précurseur » d’une certaine littérature moderne n’a fai
331
moderne n’a fait, en somme, que reprendre, quitte
à
les parodier, les grands thèmes du romantisme. Mais il les a poussés
332
rands thèmes du romantisme. Mais il les a poussés
à
un paroxysme verbal qui induit à croire qu’il les sentait moins profo
333
il les a poussés à un paroxysme verbal qui induit
à
croire qu’il les sentait moins profondément que ses devanciers. Son s
334
quant à l’amour, Maldoror ne paraît pas de taille
à
le concevoir au-delà de sa tendresse pour les adolescents. Ce qui le
335
a dominé son sujet. Mais pourquoi se refuse-t-il
à
tirer de ces remarques fort justes les conclusions qu’elles nécessite
336
Celle-ci, entre autres, que Lautréamont ne va pas
à
la cheville de Rimbaud. (Ce n’est pas avec un Dieu pour rire que Rimb
337
’a cure de cette littérature que Ducasse s’épuise
à
parodier.) Il semble qu’ici M. Pierre-Quint, malgré la liberté d’espr
338
littérature de demain ». Concession un peu hâtive
à
une « jeunesse » déjà démodée… Je crois que la jeunesse d’aujourd’hui
339
Voyage en Hongrie I (octobre 1930)bh
à
Albert Gyergyai. 1. Le dormeur au fil de l’eau Où s’asseoir ? L
340
emandent où je n’ai pas dormi. Le seul refuge est
à
l’avant, parmi des cordages, des chaînes, sur un banc humide, — juste
341
avoir pu retrouver le nom de qui l’on a reconduit
à
sa villa, vers cinq heures à travers ces quartiers si clairs, arbres
342
ilait une manche de pardessus, me donnait l’autre
à
serrer, la main n’étant pas encore sortie… Dormir au fil de l’eau, en
343
hasard et commencé dans l’insomnie — vrai voyage
à
dormir debout… …………………………………………………………………………………………………………… Le monde ren
344
es (on n’a pas bien compris les noms, on échange,
à
la dérobée, des coups d’œil, dans le léger étourdissement de l’amitié
345
mon adresse, je n’attends rien d’ailleurs ; tout
à
ma chance hongroise en ce premier réveil — délivré. Chez moi je suis
346
désordre naturel des choses pouvait offrir asile
à
l’objet inconnu que je chercherai sans doute jusqu’à la fin des fins…
347
’objet inconnu que je chercherai sans doute jusqu’
à
la fin des fins… Mais voici mes amis. Et la question terrible, tout d
348
us notre sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas
à
devenir notre raison de vivre. Mais combien votre sort, ô grands empê
349
et Inconnu ! — Ô Destin sans repos et qui me voue
à
toutes les magies ! Les désirs les plus incompréhensibles s’emparent
350
jamais, je crains bien, jamais je ne parviendrai
à
le regretter… » L’ironie indulgente et cette pitié à peine jalouse qu
351
ar là même extraordinaire. Celui qui ne croit pas
à
la vertu des noms reste prisonnier de ses sens ; mais celui-là est vé
352
là est véritablement voyageur qui n’a pas renoncé
à
convaincre le réel de mystère. Montant au Rozsadomb par ce matin brûl
353
ce matin brûlant, je savais bien que j’obéissais
à
ce que nos psychologues appellent une conduite magique. Or il est dél
354
nge dans des courettes poussiéreuses.) On aboutit
à
une plate-forme dallée, surchauffée, entre des murs assez hauts dont
355
ermée. Par une ouverture étroite on passe ensuite
à
une seconde terrasse plus vaste, où il y a quelques arbres devant une
356
lques arbres devant une sorte de tour peu élevée,
à
demi recouverte de rosiers, et qu’il paraît impossible de situer dans
357
es roses crimson sentent le soufre. Trente degrés
à
l’ombre. Ce sanctuaire indigent est plutôt inexplicable que mystérieu
358
, la confusion des noms ne comporte aucun symbole
à
développer noblement. Une chute dans le quotidien. Car, en somme, le
359
objectivement » étrange que ce lieu — inquiétant
à
la façon de certains regards lucides qu’il arrive qu’on porte sur la
360
il arrive qu’on porte sur la vie, tout d’un coup,
à
trois heures de l’après-midi par exemple, — non sans angoisse… 4.
361
i par exemple, — non sans angoisse… 4. De midi
à
quatorze heures On voyage de nos jours d’une façon « rationnelle »
362
paraît ici sous un aspect bien inquiétant : c’est
à
la sensibilité même qu’on impose une livrée. — « Je comprends, me dit
363
rité et de mensonge, opposant une réalité vivante
à
une duperie commerciale. Mais vous pensez que tant de mots pour une s
364
, de l’autre école, il referme ces pages et vaque
à
ses devoirs. Nous voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un m
365
ces pages et vaque à ses devoirs. Nous voici plus
à
l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérite de perdre tout mon temps,
366
qui ne parle que d’obligations dont on ne saurait
à
la légère se débarrasser sans courir les risques12 les plus graves et
367
vrai mon discours en faveur de l’inutile, et ceci
à
la face des bouffons qui plongent invariablement les mains dans leurs
368
affaires sont les affaires, axiome qui constitue
à
leurs yeux ma condamnation et celle des minus habentes qui me ressemb
369
. Au risque de les voir trépigner, je continuerai
à
chercher mon bien de midi à quatorze heures, temps qu’ils réservent à
370
igner, je continuerai à chercher mon bien de midi
à
quatorze heures, temps qu’ils réservent à la mastication, entre deux
371
de midi à quatorze heures, temps qu’ils réservent
à
la mastication, entre deux séries d’heures de travail consacrées, si
372
d’heures de travail consacrées, si l’on ose dire,
à
assurer cette mastication. Mais je m’égare, laissons-là ces moutons.
373
et de scepticismes, dont le plus simple consiste
à
traduire ce que l’on voit. Cette banque à la façade violette, or et b
374
onsiste à traduire ce que l’on voit. Cette banque
à
la façade violette, or et bleue, aux grandes lignes verticales peintu
375
esque. Mais c’est une autre fois que je l’ai vue,
à
Pest, lors d’un autre séjour, dans la semaine qui suit Noël, — la plu
376
tarif : 5 pengö), en partie par un poêle immense,
à
plusieurs étages et marches. Deux ou trois tables avec des verres et
377
solés produisent en silence cette fumée, les yeux
à
terre, dans l’attente. Nous sommes assis autour d’une table et nous v
378
Je crois qu’il faut que je raconte mon voyage «
à
la suite », renonçant à écrire d’abord les chapitres qui en ont envie
379
e je raconte mon voyage « à la suite », renonçant
à
écrire d’abord les chapitres qui en ont envie, puis ceux qui en auron
380
ceux qui en auront envie : car cela m’inciterait
à
chercher après coup des transitions, et c’est alors que l’on est tent
381
racité, vertu décevante comme ce qui ne ressemble
à
rien, gênante comme un cadeau de pauvre, comme un vrai cadeau. Si le
382
t. Et tout ceci n’est rien que le voyage du Sujet
à
la recherche de son Objet, — en passant par la Hongrie. — Mais puisqu
383
ombeau de Gül Baba est symboliquement vide. Quant
à
l’arbre de Noël, il ne devait à nulle pendeloque insolite l’étrangeté
384
ement vide. Quant à l’arbre de Noël, il ne devait
à
nulle pendeloque insolite l’étrangeté de son éclat. Alors je m’en vai
385
. Les magnats en taxis La place Saint-Georges,
à
Bude, est une place vraiment royale. Vide, elle prend toute sa hauteu
386
du Régent et celui d’un des archiducs, quel décor
à
rêver le cortège d’un sacre ! J’y ai vu défiler la Chambre des Magnat
387
une après l’autre, durant une demi-heure, saluées
à
l’entrée du Palais par les gardes présentant les armes. À ce salut, l
388
ée du Palais par les gardes présentant les armes.
À
ce salut, les quelques députés bourgeois en redingote ne répondent qu
389
prince : un vrai sourire, adressé personnellement
à
l’homme, — et le mot « affable » reprend ici sa noblesse. Mon voisin
390
ançois-Joseph, dont il fut peut-être valet, nomme
à
leur passage les Karolyi, les Festetics, les Esterházy, et ces comtes
391
rait d’union de Buda-Pest. Il y a trois semaines,
à
Freudenau, lors du Derby viennois, je les ai vus portant cylindre gri
392
rby viennois, je les ai vus portant cylindre gris
à
la terrasse du Jockey-Club. Maintenant dans leurs limousines armoriée
393
Aiguillettes, brandebourgs, aigrettes des bonnets
à
poils, richesse lourde, significative, séculaire. Mais, ô pathétique
394
honneur ces reliques incroyables et les encensent
à
la benzine industrielle. Mais quelle gravité parmi les spectateurs. R
395
at, les doigts levés. On se signe. Et voici venir
à
pied de son palais proche, tout seul, un archiduc. On salue profondém
396
on costume noir et or. Si le comte Bethlen venait
à
la SDN en tenue de magnat, beaucoup de gens comprendraient mieux sa p
397
politesse. Comment la mesurer sans mauvaise grâce
à
qui vous a reçu comme un cadeau de Dieu. (« C’est Dieu qui vous envoi
398
t pas vous, maintenant, qui allez demander raison
à
vos hôtes de la façon dont ils traitaient, au temps de leur puissance
399
allogènes infiltrés dans certaines régions jusqu’
à
y former la majorité. Pourtant, vous les obligeriez à vous répondre q
400
former la majorité. Pourtant, vous les obligeriez
à
vous répondre que les nombres ont tort au regard de l’antiquité d’une
401
d’eau… Dans l’inextricable confusion d’injustices
à
quoi devait mener le wilsonisme schématique qui traça les frontières
402
x d’ailleurs, préférons cet impérialisme de l’âme
à
celui de la surproduction des machines et des enfants. C’est parce qu
403
sentiment, — en politique comme ailleurs. Songez
à
ce qui forme l’opinion, cet ensemble de mythes sentimentaux qui gouve
404
t microcosme : la politique des peuples ressemble
à
celle des individus, pour ce qui est du moins, de mentir à soi-même.
405
es individus, pour ce qui est du moins, de mentir
à
soi-même. Mais les Hongrois ne renient pas leur romantisme. Quelle re
406
anon ! Ces choses, je les ai rêvées sur un divan,
à
cause d’un coussin où s’étalait le sourire optimiste de Lord Rotherme
407
anche sur fond noir. Quelques articles favorables
à
la Hongrie, au moment où l’Europe semblait abandonner à son malheur c
408
ongrie, au moment où l’Europe semblait abandonner
à
son malheur ce peuple turbulent et déchu, suffirent à faire d’un affa
409
n malheur ce peuple turbulent et déchu, suffirent
à
faire d’un affairiste anglais l’idole du nationalisme magyar. Son por
410
ous présenter au roi, vous perdrez la tête. Donné
à
Bude. Le roi. » 10. Visite à Babits Personne, à ma connaissance
411
ez la tête. Donné à Bude. Le roi. » 10. Visite
à
Babits Personne, à ma connaissance, ne se plaint de ce qu’il y a p
412
de. Le roi. » 10. Visite à Babits Personne,
à
ma connaissance, ne se plaint de ce qu’il y a peu de poètes par le mo
413
ton. La littérature hongroise n’est guère connue
à
l’étranger que par quelques pièces légères de Molnár, qui n’ont de ho
414
bien entendu, une littérature officielle destinée
à
remplir les revues bien pensantes. Elle traite de sujets « bien hongr
415
el Babits. Ady, le sombre et pathétique, est mort
à
35 ans, mais sa ferveur anime encore ces écrivains profondément magya
416
’hui le chef de file. Des amis m’emmènent le voir
à
Esztergóm, où il passe ses étés. Esztergóm est la plus vieille capita
417
les vagues se perdent dans une poussière violacée
à
l’horizon — chez les Tchèques déjà… Nous allons aux bains, car c’est
418
ure ruisselante, il nous sourit, dans l’eau jusqu’
à
mi-corps, mythologique. Nous sortons ensemble de la petite ville aux
419
chot prend des photos, Gyergyai fouille la plaine
à
la longue-vue et rêve qu’il y est, je grimpe au cerisier sauvage, der
420
pas déjouer, car le Hongrois est ingénument rusé,
à
la façon des passionnés, non point à celle des arrivistes. 14. Parce
421
nument rusé, à la façon des passionnés, non point
à
celle des arrivistes. 14. Parce que j’« exalte les valeurs de passio
422
de notre ère. On doit beaucoup de reconnaissance
à
M. André Babelon pour avoir traduit et introduit avec tant de justess
423
ocle. Cette tragédie difficile, trois fois remise
à
pied d’œuvre et jamais achevée, donne moins que les Poèmes cette impr
424
e ces mythes tels qu’il n’est peut-être pas donné
à
une race d’en créer plus d’un, c’est-à-dire de s’en libérer. Ainsi la
425
le aux dieux avec orgueil, et finit par succomber
à
son « hybris » : il se jette dans l’Etna pour mieux communier avec la
426
se mêler, dans la troisième version de ce drame,
à
des symboles nettement messianiques… Ce par quoi Hölderlin diffère le
427
ue son lyrisme est l’expression d’une philosophie
à
l’état naissant ; il est la vibration même d’une pensée en travail de
428
lderlin, c’est qu’il parviendra de moins en moins
à
« réfléchir » sa création. De là sa folie, qu’il pressent. Et M. Babe
429
e là sa folie, qu’il pressent. Et M. Babelon cite
à
ce sujet des phrases très frappantes : « L’un garde encore la connais
430
lui par la voix de Hölderlin qui ont dû l’inciter
à
l’acte recréateur qu’est la traduction d’un poète par un autre poète.
431
e sens des poèmes de la maturité de Hölderlin est
à
chercher dans leur rythme seulement, — si ces mots séparés par des su
432
arés par des suites de points ne lui servaient qu’
à
noter des mètres, il apparaît que la traduction de tels fragments est
433
ls fragments est illusoire, car on ne peut songer
à
remplacer ces mots-notes par des syllabes de valeur rythmique équival
434
MM. Groethuysen et Jouve ont choisis et traduits
à
la suite des poèmes, ils ne sont pas ce que ce petit livre contient d
435
uêtes vagues… Tout ce qui est de la terre renonce
à
s’affirmer en détails précis, se masse dans une confusion de violet s
436
es rares, mais aux replis si doucement intimes qu’
à
cette heure on sent bien que poursuivre est une sorte d’enivrant péch
437
s infime, à cause de l’éloignement en nous-mêmes.
À
l’entrée d’un tunnel tu vois que la veilleuse brûle toujours — et moi
438
mon obsession. L’Objet Inconnu, — quand je pense
à
ce qu’en imagineraient les autres, si je leur en parlais… Il leur suf
439
’entre dans l’atelier du peintre. Je ne tarde pas
à
oublier ce qui est lent ou fixe ou pas-à-pas. Tout s’épanouit dans un
440
rapper le sol du talon en levant un bras, la main
à
la nuque ; frapper le sol de l’autre talon en changeant de main ; sai
441
cavalier) et la faire pirouetter un quart de tour
à
droite, un quart de tour à gauche ; pirouetter seuls sur place ; de n
442
etter un quart de tour à droite, un quart de tour
à
gauche ; pirouetter seuls sur place ; de nouveau frapper le sol des t
443
se ; frapper des talons toujours plus vite, mains
à
la nuque, mains à la hanche, mains à la danseuse ; partir en martelan
444
alons toujours plus vite, mains à la nuque, mains
à
la hanche, mains à la danseuse ; partir en martelant le parquet jusqu
445
vite, mains à la nuque, mains à la hanche, mains
à
la danseuse ; partir en martelant le parquet jusqu’à produire un roul
446
a danseuse ; partir en martelant le parquet jusqu’
à
produire un roulement continu, marteler encore plus vite en tourbillo
447
azones avec un coup de talon qui les secoue jusqu’
à
la chevelure. Graves entre leurs éclats de rire tournoyants mais non
448
cela, car c’est l’ivresse15 seulement qui permet
à
l’esprit de passer d’une forme dans d’autres, — et c’est même en ce p
449
s du gouffre. Je vole sur place, mais tout se met
à
fuir, alors il faut voler plus vite pour rattraper ces apparences ado
450
s, dans ce désordre lumineux, le verrai-je naître
à
mon désir ? Rejoindre ! Mais vous, derrière ma tête, Sans Noms, ça ne
451
la frénésie d’un grand souffle qui se serait mis
à
tourbillonner sur place. 14. L’amour en Hongrie (généralités) L
452
aiment avec une bonne ou une mauvaise conscience.
À
Vienne on voit des couples qui savent être à la fois cocasses et fade
453
ng borodinesque, mais l’erreur n’est imputable qu’
à
mon instabilité rythmique. (Trop souvent ce que je vois traverse ce q
454
table Tokay. Et point de ces endroits déprimants,
à
plusieurs milliers d’exemplaires, tels que banlieue française, villag
455
tu vivre si largement ? » demande certaine hargne
à
cet artiste de la prodigalité. — « Ah ! répond-il, j’aimerais bien po
456
— Ce qu’en raconte la musique — tu vas l’entendre
à
toutes les terrasses de Debrecen. Debrecen est une sorte de ville ind
457
. Debrecen est une sorte de ville indescriptible,
à
demi mêlée aux sables de la plaine du Hortobágy, aux longues maisons
458
s, autour d’une place rectangulaire qui ressemble
à
un jardin public, flanquée d’un temple blanc à deux clochers baroques
459
le à un jardin public, flanquée d’un temple blanc
à
deux clochers baroques, d’hôtels modernes, de statues, de pylônes pla
460
tés dans un grand désordre de piétons et de chars
à
bœufs parmi les trams. Les habitants de Debrecen se plaignent de n’av
461
confort que nous n’avons qu’au prix de tout ce qu’
à
Debrecen je viens admirer. On aime les Hongrois comme on aime l’enfan
462
t plus qu’un long silence soutenu, comme un appel
à
la rafale dont l’approche déjà fait grésiller les notes basses du cym
463
que bat la paupière lourde de celui qui succombe
à
l’excès du sommeil) — et me voici plus seul, avec une nostalgie qui n
464
avec une nostalgie qui ne veut pas de la romance
à
mon oreille d’un violoneux qui me croit triste. Ils l’ont amené du fo
465
y a pure ivresse que de l’abandon —, car voici qu’
à
son tour il s’égare au bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éterne
466
x fades du Balaton. Ces eaux, je crois, s’en vont
à
la mer Noire, et je n’en connais pas les fées, c’est pourquoi je nage
467
n connais pas les fées, c’est pourquoi je nageais
à
brasses prudentes avec, aux jambes, l’imperceptible angoisse de renco
468
geoises et militaires, idylles de jardins publics
à
l’écart d’un concert du samedi soir, petits professeurs entourés de l
469
m’arrêter quelques jours ? On ferait connaissance
à
table d’hôte, on irait ensemble à Tihany — elle a l’air d’être en Ita
470
it connaissance à table d’hôte, on irait ensemble
à
Tihany — elle a l’air d’être en Italie sur sa presqu’île — par cet in
471
vie, comme d’autres aux approches du mal de mer.
À
la nuit, j’ai rôdé dans la campagne aux collines basses, d’apparence
472
orte où. Une panique balaye la nuit déserte jusqu’
à
l’horizon. Où vas-tu, les mains vides, faiblement ? Ah ! toutes les a
473
endu dans un compartiment obscur, stores baissés,
à
l’abri de la lune. Le contrôleur a dû jouer un rôle dans mes cauchema
474
momie bleuâtre, mais peut-on se reposer vraiment
à
cent à l’heure. Par-dessous le store, je voyais la Lune faire des bon
475
bleuâtre, mais peut-on se reposer vraiment à cent
à
l’heure. Par-dessous le store, je voyais la Lune faire des bonds cour
476
en eussent tiré Sterne ou Goethe, mais, semblable
à
Gérard de Nerval, je sentais qu’il s’agissait d’autre chose… Il s’agi
477
enser dans l’insomnie ! Cela tourne tout de suite
à
la débauche. Notre liberté de penser est absurde au regard des contra
478
ret l’on élevait la Morale du domaine des actions
à
celui de la pensée, de l’Apparence à l’Essence. D’un coup, tous les r
479
des actions à celui de la pensée, de l’Apparence
à
l’Essence. D’un coup, tous les refoulés qui explosent, le chômage dan
480
du « non-sens » de la vie n’est-il pas comparable
à
ce que les mystiques appellent leur désert, — cette zone vide qu’il f
481
zone vide qu’il faut traverser avant de parvenir
à
la Réalité. Entre « déjà plus » et « pas encore »… Bon point de vue p
482
’illusion de n’être rien que… moi-même. Identique
à
mon centre. Ici, comparé à tant d’autres, je perds mes préjugés sur m
483
e… moi-même. Identique à mon centre. Ici, comparé
à
tant d’autres, je perds mes préjugés sur mon apparence, je me découvr
484
ite gare frontière arrêtée au milieu de la plaine
à
l’heure A, — l’heure des arrivées et des adieux… Il y a dans tous les
485
s. 18. Les clefs perdues Il faudrait sortir
à
l’air frais, mais chaque porte est obstruée par un douanier, tant qu’
486
haque porte est obstruée par un douanier, tant qu’
à
la fin on me refoule dans mon compartiment. Est-ce encore un rêve ? J
487
ouanier conseille des aveux complets. J’ai le feu
à
la tête, mais je suis innocent puisque enfin il n’est pas dans ma val
488
ise, ce n’est que trop certain. Cependant, « rien
à
déclarer » après des semaines de voyage ? Cela va paraître improbable
489
plie, fait demi-tour et puis s’en va. Rien, rien
à
déclarer, quelle tristesse. Mais qu’a-t-on jamais pu « déclarer » d’i
490
osophale. Peut-être ces deux mots suffiraient-ils
à
l’indiquer quand je m’en parle ? Tout en donnant le change à celles d
491
r quand je m’en parle ? Tout en donnant le change
à
celles de mes pensées qui exigent des apparences positives. Ainsi don
492
nnexions, pieux mensonges du cœur qui traduisent,
à
tout prendre, une vérité particulière plus importante que cette vérit
493
rité. Présence, présence réelle… Comme j’ai peine
à
m’imaginer que jamais plus je ne la reverrai, cette lumière en ce lie
494
umière en ce lieu, secrète et familière. Songeant
à
cette minute et à d’autres semblables, en voyage, je me dis que c’est
495
secrète et familière. Songeant à cette minute et
à
d’autres semblables, en voyage, je me dis que c’est de là que j’ai ti
496
non point de cet endroit, ni même par lui, — mais
à
cet endroit, en ce temps… Qui sait si tu ne l’as pas reçue ? Une qual
497
peu ! Mais qu’est-ce que ce voyage, si tu songes
à
tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et dans d’autres, d
498
ce que ce voyage, si tu songes à tous les espaces
à
parcourir encore dans ce monde et dans d’autres, dans cette vie et da
499
t que ce qui est de soi-même, et conscient… C’est
à
cause d’un pari peut-être fou, et qui porte sur des sentiments indéfi
500
es clefs de tes valises… (Cela encore : m’arrêter
à
Vienne à cause des serrures… Peut-être y passer une nuit — rôder à la
501
de tes valises… (Cela encore : m’arrêter à Vienne
à
cause des serrures… Peut-être y passer une nuit — rôder à la recherch
502
des serrures… Peut-être y passer une nuit — rôder
à
la recherche de Gérard par les rues noires aux palais vides mais hant
503
19. « Tous ceux qui quittent ce monde vont
à
la Lune — lit-on dans les upanishads. — Or si un homme n’est pas sati
504
e trouvais un jour l’Objet, il ne me resterait qu’
à
le détruire. (Aussitôt je commence à comprendre ce qu’il est : cela q
505
resterait qu’à le détruire. (Aussitôt je commence
à
comprendre ce qu’il est : cela qui me rendrait acceptable ce monde…)
506
ela qui me rendrait acceptable ce monde…) Malheur
à
celui qui ne cherche pas. Malheur à celui qui ne trouve pas. Malheur
507
nde…) Malheur à celui qui ne cherche pas. Malheur
à
celui qui ne trouve pas. Malheur à celui qui se complaît dans ce qu’i
508
e pas. Malheur à celui qui ne trouve pas. Malheur
à
celui qui se complaît dans ce qu’il trouve. 15. Toute l’échelle de
509
ait possible, non seulement au point de vue, mais
à
la complexion, à la nature même de l’auteur, — laissant à l’approfond
510
seulement au point de vue, mais à la complexion,
à
la nature même de l’auteur, — laissant à l’approfondissement psycholo
511
plexion, à la nature même de l’auteur, — laissant
à
l’approfondissement psychologique et aux inflexions variables du ton
512
que, sur le plan de la qualité pure, je persiste
à
tenir pour le plus efficace. Ce n’est peut-être pas fortuitement que
513
ité ? Défaut combien plus précieux que l’élégance
à
bon marché qu’on nous prodigue dans la presse. Les sujets : Walter Pa
514
mp qui lui est naturellement nécessaire suffirait
à
l’indiquer. Mais ce qui l’établit sans conteste dans une classe inter
515
. Et parce que M. Du Bos ne cesse de la soumettre
à
des contrôles éthiques autant qu’esthétiques, il lui rend l’humilité
516
gresse par des voies si subtiles qu’il ne doit qu’
à
un sens exceptionnel de l’orientation dans le monde de l’esprit la sé
517
œuvre. La méthode de M. Du Bos est la plus propre
à
dégager l’élément spécifique des génies qu’elle « approche » : on pou
518
acles. Je veux dire par là que M. Du Bos parvient
à
recréer comme pour son compte, tant il y apporte de pressante intuiti
519
n, les « problèmes » qui contraignirent tel génie
à
produire son œuvre. Le danger de cette méthode, c’est que, donnant un
520
anger de cette méthode, c’est que, donnant un nom
à
chaque problème, l’« hypostasiant » en quelque mesure, elle risque de
521
rte de désinvolture qui lui est naturelle, confie
à
des figures le soin hasardeux de résoudre ses antinomies (Goethe) ; q
522
ment dans son refus de sacrifier jamais l’éthique
à
l’esthétique, et dans ce sens chez tant d’autres émoussé, et qu’il ex