1
blement lucide, ce regard en arrière. Montherlant
est
dur pour ses erreurs plus encore que pour celles de l’adversaire, ce
2
us encore que pour celles de l’adversaire, ce qui
est
beaucoup dire. Il y avait dans le Paradis je ne sais quel relent de b
3
barie, un assez malsain goût du sang. Tout cela s’
est
purifié dans le Chant funèbre. Et une phrase telle que « … Nous somme
4
e Chant funèbre. Et une phrase telle que « … Nous
sommes
sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à notre plac
5
nt de faire, à notre place modeste, si peu que ce
soit
pour la paix », c’est une affirmation qui d’un coup condamne beaucoup
6
résignent, puis tablent sur eux, et d’autres qui
tiennent
qu’une telle attitude est responsable de ces carnages ». Naguère il é
7
x, et d’autres qui tiennent qu’une telle attitude
est
responsable de ces carnages ». Naguère il était des premiers ; il s’a
8
ude est responsable de ces carnages ». Naguère il
était
des premiers ; il s’affirme aujourd’hui des seconds. C’est pour avoir
9
t ces grandeurs pour n’en pas trop descendre ». N’
est
-ce pas une éclatante mise au point ? Et venant de l’auteur du Songe,
10
ore transparaît un doute, parfois : « On craint d’
être
injuste en décidant si… cette absence de haine ; cette épouvante, dev
11
des vertus guerrières. « Il faut que la paix, ce
soit
vivre. » Par tout un livre libéré de souvenirs héroïques, peut-être t
12
le souvenir de l’aventure antique, et dans ce qui
fut
Rome ou la Grèce, revivre sa tradition. Toute son œuvre pourrait se d
13
Périlleuse carrière de la grandeur où Montherlant
est
entré de plain-pied, en même temps que dans la guerre. Que de sacrifi
14
» à la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il
est
capable et qu’il lui faudra livrer au « feu de vérité » qui brûle dan
15
sychique pur par lequel on se propose d’exprimer,
soit
verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonction
16
equel on se propose d’exprimer, soit verbalement,
soit
par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la
17
ose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit,
soit
de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée d
18
sthétique ou morale. » (p. 42). Le surréalisme ne
serait
-il donc qu’une sorte de méthode des textes généralisée ? Point du tou
19
tes généralisée ? Point du tout ! Il paraît qu’il
est
la seule attitude littéraire aujourd’hui concevable. Mais par quelles
20
ittérature fondée sur de tels principes ? Le Rêve
est
la seule matière poétique. Dans le monde du Rêve autant de cellules i
21
de cellules isolées que de rêveurs. Toute poésie
est
incommunicable, le poète étant un simple sténographe de ses rêves. So
22
êveurs. Toute poésie est incommunicable, le poète
étant
un simple sténographe de ses rêves. Soit. De ces faits, je tire cette
23
e poète étant un simple sténographe de ses rêves.
Soit
. De ces faits, je tire cette conclusion pratique : inutile de publier
24
ecettes pour faire un poème » cette mystification
est
dans la logique de ses principes, mais je lui conteste le droit de fa
25
de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me
seraient
-elles perceptibles que par le fait d’une fortuite coïncidence entre l
26
ds trop de choses dans ces poèmes qui devraient m’
être
parfaitement impénétrables. Je crois même voir que M. Breton serait u
27
t impénétrables. Je crois même voir que M. Breton
serait
un très curieux poète s’il ne s’efforçait de donner raison aux 75 pag
28
s où il voulut nous persuader que tout poème doit
être
une dictée non corrigée du Rêve. Je reconnais à chaque ligne de Poiss
29
sonnements. Plaisante ironie, si cette attitude n’
était
qu’une protestation contre nos poncifs intellectuels. Mais elle risqu
30
riaux de démolition abandonnés par Dada S.A. Ce n’
est
pas ainsi que nous sortirons d’une anarchie dont les causes semblent
31
de la collection des « Maîtres de l’art moderne »
est
au moins le cinquième ouvrage publié en France sur Van Gogh, depuis 1
32
ntient pourtant des vues assez neuves. M. Colin s’
est
contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une telle m
33
s critiques s’en dégagent avec évidence. Van Gogh
fut
une proie du génie. L’homme tel que nous le peint Paul Colin, est peu
34
génie. L’homme tel que nous le peint Paul Colin,
est
peu intéressant. On en a connu bien d’autres de ces jeunes gens préte
35
le, c’est que le plus sauvage génie ait choisi un
être
de cette espèce pour le tourmenter et le transfigurer. Vincent s’en e
36
ême : « Il y a quelque chose au-dedans de moi. Qu’
est
-ce que c’est donc ? » Ses premiers dessins sont de gauches copies de
37
Qu’est-ce que c’est donc ? » Ses premiers dessins
sont
de gauches copies de Millet. Mais son manque de talent ne le rebute p
38
vel. Car si la liquidation des questions traitées
est
rapide, elle est complète aussi. On s’étonne de ce que Fabre, discipl
39
quidation des questions traitées est rapide, elle
est
complète aussi. On s’étonne de ce que Fabre, disciple de Valéry, puis
40
s si bouillonnants, si mal équarris. Certes, ce n’
est
pas lui qui se refuserait à écrire — comme le fait son maître : « La
41
quise sortit à cinq heures ». Une telle platitude
est
presque indispensable, mais il s’en permet d’autres qui le sont moins
42
ndispensable, mais il s’en permet d’autres qui le
sont
moins. On n’écrit pas un roman en trois volumes sans y laisser des ma
43
nde pas non plus au puissant boxeur sur le ring d’
être
bien peigné. Rabevel, c’était un portrait balzacien du brasseur d’af
44
e rustique de France ». En effet — le phénomène n’
est
pas particulier à la France — les paysans sont en train de redevenir
45
e n’est pas particulier à la France — les paysans
sont
en train de redevenir serfs, serfs des syndicats et des capitalistes
46
’y manque-t-il ? Un style ? L’absence de style, n’
est
-ce pas le meilleur style pour un romancier ? C’est plutôt, je crois,
47
t et le ton, surtout dans la première partie, qui
est
confuse. Non pas que le roman soit mal construit, au contraire. Mais
48
ère partie, qui est confuse. Non pas que le roman
soit
mal construit, au contraire. Mais le tissu des faits se relâche parfo
49
f-d’œuvre d’ailleurs, il reste que le Tarramagnou
est
un livre émouvant, d’une saine puissance. Il reste que Lucien Fabre a
50
cuments. La littérature de ces dernières années n’
est
qu’une forme de reportage international. L’Europe menant cette immens
51
t qu’on en parle, la vraie « question asiatique »
étant
une question politique. On peut prévoir que si le bouddhisme jouit un
52
es pour s’y retremper. Les appels de l’Orient, ce
sont
les Keyserling, les Guénon, qui les font entendre, autant et plus que
53
Schlumberger le définit encore : « … tout ce qui
est
opposé à l’esprit occidental, tout ce qui peut servir d’antidote à sa
54
on qui n’a de sens que par rapport à l’Europe. Il
serait
vain de tenter un classement parmi les réponses d’une extraordinaire
55
— qui composent ce gros volume. Les points de vue
sont
si différents, si différentes même les conclusions tirées de points d
56
ment que la question ne se pose pas, puisque nous
sommes
chrétiens. (Mais le christianisme, religion missionnaire, ne peut nou
57
conclusions ou interrogations, ont le défaut de n’
être
pas suffisamment motivées par des faits et des documents. Pour beauco
58
faits et des documents. Pour beaucoup, l’Orient n’
est
qu’un prétexte à variations sur le thème favori. M. Massis, par exemp
59
es autres entendent vaguement par Orient : l’Asie
est
le subconscient du monde, formule qui, je pense, réunira tous les suf
60
e de solitude (septembre 1925)f « Dès que nous
sommes
seuls, nous sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne joue q
61
embre 1925)f « Dès que nous sommes seuls, nous
sommes
des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne joue que soutenu par le c
62
sant raccourci psychologique. « Tout homme normal
est
fait de plusieurs fous qui s’annulent », écrit-il. Ce fou qui veut êt
63
fous qui s’annulent », écrit-il. Ce fou qui veut
être
soi purement, qui veut éliminer de soi tout ce qui est déterminé par
64
oi purement, qui veut éliminer de soi tout ce qui
est
déterminé par l’extérieur, — ce fou que nous portons tous en nous, —
65
ement dans sa recherche d’un absolu qui se trouve
être
le néant. Pour finir il « l’écrabouille ». L’expérience est terminée.
66
nt. Pour finir il « l’écrabouille ». L’expérience
est
terminée. Artificielle comme toute expérience, elle n’en est pas moin
67
e. Artificielle comme toute expérience, elle n’en
est
pas moins probante. Une œuvre d’art que ce petit livre ? C’est avant
68
Almanach Fischer donnent une juste idée de ce que
fut
la littérature d’avant-garde entre 1900 et 1910. Depuis, la maison pa
69
de entre 1900 et 1910. Depuis, la maison paraît s’
être
un peu embourgeoisée… Disons plutôt que voici venu le temps de la moi
70
personnages discutent certes, mais leurs actions
sont
les meilleurs arguments. Et peu à peu surgissent d’une accumulation d
71
n prologue (septembre 1925)j M. Valéry Larbaud
est
vraiment un étonnant esprit. Pour présenter au public français cette
72
gement, humour léger, notation suggestive, telles
sont
les vertus de sa critique. Ce n’est que dans sa discrétion à louer un
73
tive, telles sont les vertus de sa critique. Ce n’
est
que dans sa discrétion à louer une grande œuvre qu’on trouvera la mes
74
nalité. Leur Prologue pourrait presque aussi bien
être
celui d’une pièce de Pirandello. N’annonce-t-il pas que les personnag
75
-il pas que les personnages des trois nouvelles «
sont
réels, très réels, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils se d
76
ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’
être
ou de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello, s’ils veulent êtr
77
-mêmes dans leur pure volonté d’être ou de ne pas
être
… ». Mais les héros de Pirandello, s’ils veulent être, subissent, une
78
e… ». Mais les héros de Pirandello, s’ils veulent
être
, subissent, une fois qu’ils sont, le grand malentendu de la personnal
79
o, s’ils veulent être, subissent, une fois qu’ils
sont
, le grand malentendu de la personnalité. Tandis que chez Unamuno une
80
es affole. Les plus beaux types créés par Unamuno
sont
ces femmes dures et passionnées, Raquel et Catherine, ou cet Alexandr
81
a pensée française (octobre 1925)k Peut-être n’
est
-il pas trop tard pour parler du Vinet de M. Seillière, de ce nouveau
82
originale de la plupart des idées dont lui-même s’
est
fait le moderne champion. Pour ce qui concerne le Vinet juge des roma
83
ques. Dirai-je pourtant que je crains qu’il n’ait
été
incité parfois, et presque inconsciemment, à gauchir légèrement la pe
84
me » de tout son mysticisme protestant. Et cela n’
est
pas sans gêner M. Seillière. C’est peut-être pourquoi il insiste sur
85
otestantisme de Vinet ? Ne voit-il pas que rien n’
est
plus protestant qu’une telle attitude ? Mais ces réserves sont de peu
86
testant qu’une telle attitude ? Mais ces réserves
sont
de peu d’importance si l’on songe au service que M. Seillière nous re
87
’un Maurras ou que celle d’un Maritain. Son unité
est
plus réellement profonde, son point d’appui plus central. Pour notre
88
exaspérés, pour notre nouveau mal du siècle, il n’
est
peut-être pas de pensée plus vivante, ni de plus tonique que celle de
89
ervielle, Gravitations (décembre 1925)l « Quel
est
celui-là qui s’avance » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où
90
passage incessant d’oiseaux de la mer ? » « Quel
est
cet homme dont l’âme fait des signes solennels ? » Une voix lente aux
91
lente aux méandres songeurs, une simplicité qui n’
est
pas familière. C’est bien la poésie d’une époque tourmentée dans sa p
92
anecdote purement poétique dans un monde qu’il s’
est
créé. Jamais banal, il est parfois facile : la description du monde q
93
dans un monde qu’il s’est créé. Jamais banal, il
est
parfois facile : la description du monde qu’il invente nous lasse qua
94
ter me trouble mieux que son lyrisme cosmique. On
est
plus près de l’infini au fond de soi qu’au fond du ciel. l. Rougem
95
de forme et traditionaliste d’inspiration, comme
fut
celle des Yeats, Synge, Joyce même… Trois noms qui permettent, je cro
96
éclate le sinistre, et s’arrête au moment où l’on
est
sûr que ça brûle bien. Quel sujet plus riche pouvait-on rêver pour un
97
la vie d’une ville. Il sait qu’un grand mouvement
est
la résultante de millions de petits. Voici naître la révolution dans
98
it pas autrement que les individus. L’auteur, qui
est
l’un de ces Anglais, tombe malade avec à-propos et perd connaissance
99
és, à chaque instant, d’explosion. Le géant russe
est
un enfant : va-t-il rire, va-t-il pleurer ? m’embrasser ou me tuer ?
100
’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il
est
encore ébahi du fracas, le juif survient avec une méthode simplifiée
101
saisissement profond et la ruine. Mais certes, il
est
temps qu’une lueur de conscience inquiète quelques chefs, montre à qu
102
mal. Quant aux meneurs de l’opinion publique, il
est
trop tard pour les éduquer, il faudrait balayer. Je parle en général,
103
bien qu’un Romier, un Bainville, quelques autres,
sont
parmi les plus conscients de ce temps ; mais si l’on songe aux batail
104
rtance à leurs tentatives morales, si singulières
soient
-elles — dont le grand public reste le témoin souvent sceptique ou rai
105
vées par une même tempête. L’unité de notre temps
est
en profondeur : c’est une unité d’inquiétude. Barrès et Gide : ils on
106
nouvelles générations de héros de roman, lesquels
sont
tous éperdument égoïstes. Égoïstes avec une profonde conviction ; par
107
; par vertu. Ce qui n’a rien d’étonnant : ils ne
sont
que les projections du moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme est vertu c
108
projections du moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme
est
vertu cardinale pour le créateur. Mais quel est ce besoin si général
109
e est vertu cardinale pour le créateur. Mais quel
est
ce besoin si général de s’incarner, dans le héros de son roman, de se
110
our s’amuser : ni pour amuser un public. Un livre
est
une action, une expérience. Et, le plus souvent, sur soi-même. On écr
111
des possibilités neuves, — pour le libérer. Il n’
est
pas question de rechercher ici les origines historiques d’une concept
112
mner, et nous ne pouvons le suivre jusque-là : il
est
vain de dire qu’une époque s’est trompée, puisqu’elle seule permet la
113
e jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’
est
trompée, puisqu’elle seule permet la suivante qui peut-être retrouver
114
naissance intégrale et culture de soi, telle peut
être
l’épigraphe de toute la littérature moderne. Il n’a pas fallu longtem
115
n et les sens, entre le moi et le monde : l’ennui
est
venu avant l’épuisement des combinaisons possibles. Exaltation méthod
116
hodique de nos facultés de plaisir : déjà nous en
sommes
à cultiver certaines douleurs, plaisirs rares ; et les dissonances le
117
sensibilités surmenées. Dégoût, parce que tout a
été
essayé. Dégoût, parce qu’on se connaît trop, et que plus rien ne reti
118
et forcené gaspillage : la guerre. Certains s’en
tiennent
à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui
119
d. Révolution toujours ». « Pour nous, le salut n’
est
nulle part… » « Je comprends la révolte des autres et quelles prières
120
sans la brusquerie de ses aînés. Encore un qui s’
est
complu dans son dégoût ; mais jusqu’au point d’y percevoir comme un a
121
en vain sa Révélation : « C’est peut-être que je
suis
médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’il est trop attaché enco
122
s médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’il
est
trop attaché encore à se regarder chercher, absorbant son attention d
123
is à l’encontre de son dessein. ⁂ Décidément nous
sommes
malades dans les profondeurs. Et le mal est si cruellement isolé, com
124
us sommes malades dans les profondeurs. Et le mal
est
si cruellement isolé, commenté par ceux qui le portent en eux qu’il e
125
en finissent pas de peindre leur déséquilibre. Il
serait
temps de faire la critique des méthodes et des façons de vivre autant
126
adoxes, le chaos, etc. — Certes, aucune époque ne
fut
à la fois plus morale et plus immorale, parce qu’aucune ne s’est auta
127
lus morale et plus immorale, parce qu’aucune ne s’
est
autant attachée à chercher dans le seul moi les fondements d’une éthi
128
ul moi les fondements d’une éthique. Presque tous
sont
hantés par la peur d’une morale qui « déforme », qui mutile une tenda
129
onnalité. Toute tendance qu’ils découvrent en eux
est
non seulement légitime à leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu
130
et folie, etc. Si je les cultive simultanément il
est
clair que les tendances négatives l’emportent, il est plus facile et
131
clair que les tendances négatives l’emportent, il
est
plus facile et plus enivrant de se laisser glisser que de construire.
132
ilité, et bien que nous niions toute vérité, nous
étions
dominés par le sens d’une réalité morale absolue que certains d’entre
133
rtyre… Cette lassitude facile à juger du dehors n’
était
pas ce qu’il y a vingt ans on nommait blasé. Rien n’était émoussé en
134
s ce qu’il y a vingt ans on nommait blasé. Rien n’
était
émoussé en nous, mais pouvions-nous faire abstraction du plan intelle
135
e et Aragon nous montrent le même personnage : un
être
sans foi, à qui une sorte de « sincérité » interdit de commettre aucu
136
re aucun acte volontaire et raisonné parce que ce
serait
fausser quelque chose ; à la merci des circonstances extérieures qu’i
137
stera caractéristique de notre époque. Mais Gide
est
responsable d’une autre méthode de culture de soi, « d’intensificatio
138
déjà une singulière préfiguration : Certes ce ne
seront
ni les lois importunes des hommes, ni les craintes, ni la pudeur, ni
139
incre. — Mais la joie d’une si haute victoire — n’
est
pas si douce encore, n’est pas si bonne que de céder à vous, désirs,
140
si haute victoire — n’est pas si douce encore, n’
est
pas si bonne que de céder à vous, désirs, et d’être vaincu sans batai
141
st pas si bonne que de céder à vous, désirs, et d’
être
vaincu sans bataille. On voit assez à quel genre de sophismes conduit
142
par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous
sommes
spontanément portés à mentir. On en vient naturellement à considérer
143
lisme comme la seule vertu digne d’une élite. Tel
est
l’état d’esprit de la plupart de nos jeunes moralistes. Le mot de par
144
part de nos jeunes moralistes. Le mot de paradoxe
serait
bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter à son excès toute chos
145
lique de la pensée : la littérature d’avant-garde
est
fille de la fatigue. La Muse a trop veillé. L’amour moderne, nerveux,
146
nerveux, saugrenu jusqu’au sadisme, trop lucide,
est
un amour de fatigués (Les Nuits, l’Europe galante, de Morand). La luc
147
de Morand). La lucidité aiguë de nos psychologues
est
cet état presque inhumain de celui qui n’a pas dormi et qui « assiste
148
ensations, à ses automatismes. En art, la fatigue
est
un des états les plus riches de visions nouvelles, et qui résiste le
149
t de l’âme ; vouloir une foi… La morale de demain
sera
en réaction complète contre celle d’aujourd’hui, parce que nous somme
150
mplète contre celle d’aujourd’hui, parce que nous
sommes
à bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort
151
quoi beaucoup sacrifièrent leur jeunesse. (« Nous
sommes
une génération de cobayes » remarque Paul Morand.) Il faut agir, ou b
152
es » remarque Paul Morand.) Il faut agir, ou bien
être
agi. Donner une conscience à l’époque, ou se défaire avec elle et dér
153
s 9 !) Quelques jeunes hommes l’ont compris. Ils
sont
modestes — ne s’isolant pas de la Société ; ils savent que pour lutte
154
a soumission aux lois naturelles ; et leur effort
est
de retrouver ces lois ; ils ne craignent pas de choisir parmi leurs i
155
eurs instincts, ni de les améliorer 10. Tout ceci
est
assez nouveau. (Après tant de cocktails, quelle saveur a l’eau claire
156
uviennent de penser en fonction du temps présent,
soit
qu’ils veuillent en améliorer les conditions, ou les transformer tota
157
u concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il s’
était
développé en nous un goût furieux de l’expérience humaine. » (Aragon)
158
expérience humaine. » (Aragon) 4. « Lorsque tout
est
fini » dans Libertinage. (NRF) 5. Détours de René Crevel ; les roma
159
ragon, loc. cit. 7. Le « goût du désastre » qui
est
au fond du romantisme moderne nous empêche secrètement de construire
160
construire et de nous construire. Jamais l’on ne
fut
plus loin de l’idéal goethéen : au lieu de tout composer en soi, on v
161
quiétude. 8. « Certaines expériences littéraires
sont
plus dangereuses que des expériences réelles » (Marcel Arland). 9. C
162
des expériences réelles » (Marcel Arland). 9. Ce
serait
au moins la liberté ! crieront les surréalistes. Voire. On est moins
163
la liberté ! crieront les surréalistes. Voire. On
est
moins libre à Moscou qu’à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nou
164
prière. On sort lentement d’une chambre bleue qui
est
le mystère même, pour suivre la naissance et l’embrasement de la pass
165
us les actes une signification plus profonde. (Il
serait
aisé de montrer quel parti Jouve a su tirer des complexes de famille
166
d’analyses de démences mystiques ; mais tout cela
est
sublimé dans un monde poétique où il paraît inconvenant d’introduire
167
lleurs poèmes de l’auteur de Tragiques et de Vous
êtes
des hommes. p. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Pierre Jean Jo
168
iques et les vieilles dames à principes. Voilà, n’
est
-ce pas, un amusant sujet de conte moral, avec ses personnages un peu
169
vent plus généreuse que neuve, et qui eût gagné à
être
mise en action plutôt qu’en commentaires. Le talent de Mme de Wattevi
170
e, parce qu’il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie
est
bête à pleurer, sourire est moins fatigant. « Le paon dédaigne encor
171
n s’ennuie. Si la vie est bête à pleurer, sourire
est
moins fatigant. « Le paon dédaigne encor mais ne fait plus sa roue. »
172
encor mais ne fait plus sa roue. » Ce poète — qui
fut
aussi le prosateur charmant du Pédagogue et l’Amour — sourit avec une
173
eu le sens divin de la destinée. Ce livre à thèse
est
plutôt une argumentation à coups d’exemples vivants qu’un véritable r
174
iaux qu’on en peut tirer. L[e] malheur de Cocteau
est
qu’il se veuille poète. Il ne l’est jamais moins qu’en vers. Sa plus
175
ur de Cocteau est qu’il se veuille poète. Il ne l’
est
jamais moins qu’en vers. Sa plus incontestable réussite à ce jour est
176
en vers. Sa plus incontestable réussite à ce jour
est
le Secret professionnel, petit catéchisme cubiste qui dépasse de beau
177
iques. Mais quelle intelligence, et dont l’audace
est
de se vouloir plus juste que bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les
178
en d’ailleurs que les miracles les plus étonnants
sont
ceux de la lumière. « Le mystère se passe en plein jour et à toute vi
179
e passe en plein jour et à toute vitesse. » Telle
est
bien la nouveauté de son théâtre et de l’art qu’il défend en peinture
180
achine luisante et tournante. L’esprit de Cocteau
est
une arme admirable de précision, d’élégance mécanique et de rapidité.
181
e vaporeuse. Mais ses fleurs de cristal, si elles
sont
sans parfum, ne se faneront pas. t. Rougemont Denis de, « [Compte
182
ration surréaliste. Mais tandis que la plupart en
sont
encore à des symboles équivoques et, quoi qu’ils en disent, « artisti
183
— avec une intelligence dont la triste profession
est
de détruire le désir qu’elle excite par curiosité passagère, il monol
184
monologue. « Oui, je le redirai, tous mes essais
furent
prétextes à me dissoudre, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur s
185
e « élan mortel ». Cette inversion de tout ce qui
est
constructif et créateur, voilà je pense le véritable désordre. Une in
186
e procès », une intelligence qui se dégoûte, tel
est
le spectacle que nous dévoile cyniquement René Crevel. Il en est peu
187
e que nous dévoile cyniquement René Crevel. Il en
est
peu de plus effrayants. Ah ! Seigneur, donnez-nous la force et le co
188
la grande ville, phénomène de force en mouvement,
est
aujourd’hui une catastrophe menaçante pour n’avoir pas été animée de
189
rd’hui une catastrophe menaçante pour n’avoir pas
été
animée de l’esprit de géométrie… Elle use et conduit lentement l’usur
190
e use et conduit lentement l’usure des milliers d’
êtres
humains ». Elle n’est plus adaptée aux conditions nouvelles de travai
191
nt l’usure des milliers d’êtres humains ». Elle n’
est
plus adaptée aux conditions nouvelles de travail ou de repos, ni dans
192
te 1000 chevaux-vapeurs ». Et pourtant « la ville
est
une image puissante qui actionne notre esprit » après avoir été créée
193
puissante qui actionne notre esprit » après avoir
été
créée par lui, — comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’Ur
194
la matière. Si Le Corbusier réalise son plan, ce
sera
plus fort que Mussolini (lequel s’est d’ailleurs inspiré de lui dans
195
n plan, ce sera plus fort que Mussolini (lequel s’
est
d’ailleurs inspiré de lui dans son fameux discours aux édiles de Rome
196
n fameux discours aux édiles de Rome). Urbanisme
est
une étude technique et un pamphlet dont l’argumentation serrée éclate
197
, du ciment armé. « Notre monde comme un ossuaire
est
couvert des détritus d’époques mortes. Une tâche nous incombe, constr
198
100 à l’heure des autos. Les maisons habitées ne
sont
plus que des enceintes transparentes, et minces en regard de leur hau
199
hitecture avec les ressources de la plastique qui
est
le jeu de formes sous la lumière ». Cristallisation d’un rêve de joie
200
pportunisme anarchique. Tirer des lignes droites,
est
le propre de l’homme. Toutes les civilisations fortes l’ont osé. Crée
201
mineux à la place de nos cités congestionnées, ce
serait
peut-être tuer au soleil des germes de révolution. Déjà des ingénieur
202
des germes de révolution. Déjà des ingénieurs se
sont
mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la «
203
homme sur la Nature. Architecture : « tout ce qui
est
au-delà du calcul… Ce sera la passion du siècle ». v. Rougemont De
204
tecture : « tout ce qui est au-delà du calcul… Ce
sera
la passion du siècle ». v. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Le
205
ar les générations précédentes. Parce qu’elles se
sont
souvent enlisées dans leurs recherches, il ne les condamne pas d’un «
206
gatives. La critique de ces expériences négatives
est
contenue surtout dans ses essais sur Proust, Pater et Stendhal. Certe
207
essais sur Proust, Pater et Stendhal. Certes, il
était
temps que l’on dénonce la confusion romantique de l’art avec la vie,
208
autre me paraît liée à cette confusion. Mais s’il
est
bien établi que les lois de la vie sont essentiellement différentes d
209
Mais s’il est bien établi que les lois de la vie
sont
essentiellement différentes des lois de l’œuvre d’art, il ne s’en sui
210
Autobiographie et le Roman, dont pour ma part je
suis
loin d’admettre plusieurs thèses beaucoup trop absolues. M. Fernandez
211
de prouver par exemple que l’œuvre d’art ne peut
être
un moyen de connaissance personnelle. Après quoi il écrit : « II y a,
212
ncevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’
est
-elle pas une façon particulière de s’essayer ? Je ne puis amorcer ici
213
ions qu’il y décèle. Le meilleur morceau du livre
est
l’essai sur Proust et sa théorie des « intermittences du cœur » dont
214
héorie de la « garantie des sentiments », où l’on
est
en droit de voir le germe d’un moralisme nouveau qui se fonderait sol
215
orie assez proche du cubisme littéraire, et qu’il
serait
bien utile d’adopter, si l’on veut éviter les confusions qui sont en
216
d’adopter, si l’on veut éviter les confusions qui
sont
en train d’ôter sa valeur littéraire au genre le plus encombré et le
217
re au genre le plus encombré et le plus impur qui
soit
. On n’a pas ménagé les critiques à cette œuvre. Cela tient surtout à
218
n’a pas ménagé les critiques à cette œuvre. Cela
tient
surtout à sa forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’expr
219
à cette œuvre. Cela tient surtout à sa forme : il
est
parfois agaçant de pressentir sous l’expression trop technique ou obs
220
, mais péniblement comprimées. Ce défaut de forme
est
peut-être inhérent, dans une certaine mesure, au genre de critique pr
221
s de Drieu la Rochelle, les Messages de Fernandez
sont
les premières contributions à l’établissement d’une éthique adaptée a
222
lesquels, pour communier, il faudrait sans doute
être
né sous le signe du Taureau. Mais il sera pardonné à Montherlant beau
223
s doute être né sous le signe du Taureau. Mais il
sera
pardonné à Montherlant beaucoup de défauts bien agaçants pour sa souv
224
en agaçants pour sa souveraine désinvolture. Elle
est
tonique comme le spectacle des athlètes. Et c’est elle avant tout que
225
us les allégories. L’étonnant, c’est que le livre
soit
réellement amusant, et qu’il trouve une sorte d’unité vivante dans le
226
oètes, dissertent sur leurs fantaisies ? Ç’aurait
été
si délicieusement invraisemblable… Mais ce cœur fatigué se reprend à
227
parfois et nous fait regretter que l’auteur ne se
soit
pas mieux abandonné à son sujet, d’un pathétique assez neuf. z. Ro
228
urope à un Français qui lui répond de Chine. Nous
sommes
loin du ton des Lettres persanes : le Chinois s’étonne non sans quelq
229
où l’idée de la civilisation et celle de l’ordre
sont
chaque jour confondues ». Nous cherchons à conquérir non le monde, ma
230
social « comme une adroite fêlure ». Notre morale
est
entièrement subordonnée à l’action ; notre individualisme en naît log
231
al de l’Occident.) Et notre vertu suprême, aussi,
est
douloureuse : le sacrifice. Sans doute, cette « absurdité essentielle
232
ui tord aujourd’hui notre race… ». Et peut-être n’
est
-il pas de position plus périlleuse, puisqu’elle risque de ne laisser
233
reprenne mes paroles, qu’on me les oppose. Ce ne
sont
pas les termes d’un traité de paix. Entre moi et vous, c’est la guerr
234
grande race des torrents ». Génie inégal s’il en
fut
, voici parmi trop de talents intéressants, un écrivain qui s’impose a
235
n lyrisme inouï. Que Louis Aragon ne se croie pas
tenu
de justifier ses visions par le moyen d’une métaphysique aussi préten
236
itable « mythologie moderne ». Le Paysan de Paris
est
une suite de promenades dont la composition n’est pas sans rappeler c
237
est une suite de promenades dont la composition n’
est
pas sans rappeler celle des Nuits d’octobre de Nerval ; forme qui per
238
de nuit, d’une devanture, d’un parc public. Ce n’
est
pas le meilleur livre de l’auteur d’Anicet. C’est pourtant un des plu
239
les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ils se
soient
délivrés d’eux-mêmes pour que ce mot, ce geste, soient possibles. C’e
240
t délivrés d’eux-mêmes pour que ce mot, ce geste,
soient
possibles. C’est d’Armande surtout qu’on les attendrait, plus franche
241
ais combien cette analyse trahit Barbey : son art
est
justement de voiler les intentions du récit et de les exprimer seulem
242
ne image qu’on garde comme un pressentiment. Ce n’
est
qu’à force de discrétion dans les moyens qu’il parvient à une certain
243
Paysages tristes et sans violence, autour de ces
êtres
dont la détresse est d’autant plus cruelle qu’elle est contenue sous
244
ns violence, autour de ces êtres dont la détresse
est
d’autant plus cruelle qu’elle est contenue sous des dehors trop polis
245
ont la détresse est d’autant plus cruelle qu’elle
est
contenue sous des dehors trop polis. Une fois fermé le livre de Barbe
246
cendie, deux visages tordus de passion. Cette fin
est
admirable, dont la brutalité si longtemps désirée délivre Jacques d’u
247
L’on aime que, pour certains hommes, écrire ne
soit
que le recensement passionné de leur vie, ou l’aveu déguisé d’une ins
248
’une insatisfaction qu’elle leur laisse. Montclar
est
l’auteur de vers de jeunesse auxquels il ne tient guère, et l’on comp
249
r est l’auteur de vers de jeunesse auxquels il ne
tient
guère, et l’on comprend que ce journal bientôt les rejoindra dans l’a
250
l’armoire aux souvenirs. Cette façon de ne pas y
tenir
, qu’il manifeste en toute occasion de sa vie est peut-être ce qui nou
251
enir, qu’il manifeste en toute occasion de sa vie
est
peut-être ce qui nous le rend le plus sympathique. « Officiellement c
252
ait dans Proust, si les passions qu’il nous peint
sont
ici tant soit peu russes, et là, gidiennes. Il se connaît assez pour
253
t, si les passions qu’il nous peint sont ici tant
soit
peu russes, et là, gidiennes. Il se connaît assez pour savoir ce qui
254
gidiennes. Il se connaît assez pour savoir ce qui
est
en lui de l’homme même, ou de l’amateur distingué, — et ne peut pas n
255
ratages » naît le perpétuel besoin d’évasion qui
est
la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’il consent, non san
256
nce où souvent l’on finit. Et peut-être l’amour n’
est
-il possible qu’entre deux cœurs que l’épreuve du plaisir n’a pas exté
257
à se faire souffrir rejette l’un vers l’autre ces
êtres
égoïstes, et fonde lentement leur amour, à force de petites blessures
258
nt leur amour, à force de petites blessures. Ce n’
est
pas le moins troublant d’une telle vie, cette sagesse un peu sombre q
259
morts du plaisir », car elle sait « qu’entre les
êtres
, le bonheur est un lien sans durée. Seules la souffrance ou de secrèt
260
», car elle sait « qu’entre les êtres, le bonheur
est
un lien sans durée. Seules la souffrance ou de secrètes anomalies ont
261
ecrètes anomalies ont un pouvoir d’éternité. » Il
est
juste, ce me semble, d’insister sur ce qui forme dans le récit de cet
262
autaine. Que la composition de cette réminiscence
soit
assez facile et « artiste » on hésite à en faire reproche à l’auteur.
263
à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure
est
rare autant que sympathique, dans le temps que sévit l’inflation litt
264
oublier que ce livre d’une résonance si humaine,
est
mieux que charmant, — douloureux et désinvolte, glacé, passionné. a
265
boutit coïncide avec un mouvement dont lui-même s’
est
plu à relever les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’il vie
266
d’un homme qui en sait long… Et, certes, il faut
être
un peu mage pour porter tant de richesses avec cette mélancolique grâ
267
mélancolique grâce. Si quelques-uns de ses bijoux
sont
taillés comme ceux de Giraudoux, j’y vois un signe charmant d’amitié
268
ais elle a dû le trouver un peu froid, n’aura pas
été
tentée de lui faire ces confidences qu’elle livre si facilement au hé
269
rgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui
est
profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré ». M. Jalo
270
tient entre ces deux inconscients : l’époque et l’
être
secret du héros. Il sait mieux que quiconque aujourd’hui faire éclate
271
nne ne peut juger du drame qui se joue entre deux
êtres
, personne, pas même eux ». Dans ce roman, comme dans l’Âge d’or, un d
272
dans l’une des dernières phrases de Sylvie : « Là
était
le bonheur, peut-être… »). Mais le ton reste si léger, spirituel, fan
273
ge sur les générations nouvelles et leurs maîtres
soit
lu par tous ceux qui cherchent à s’orienter dans la crise moderne. M.
274
de l’absolu à la fois mystique et anarchique : ce
sont
bien les grands traits de notre inquiétude. (Mais peut-être M. Rops a
275
ésumer en deux mots : inquiétude ou foi. Dès lors
sont
-elles vraiment les deux termes d’un dilemme, l’une n’étant que le che
276
es vraiment les deux termes d’un dilemme, l’une n’
étant
que le chemin qui mène à l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude au
277
l’inquiétude autant que la sérénité… Au reste, n’
est
-elle pas de M. Rops lui-même, cette phrase qui formule admirablement
278
rofond. Une famille juive dans le Marais. Le père
est
un tailleur, biblique, austère et probe, qui n’a d’ambition que pour
279
montant son dégoût, le père ajoute : « Notre sang
sera
vainqueur… Qu’ils m’oublient, qu’ils me méprisent ! Je les vois régne
280
ourne, méprisant : « Mais oui, je ne nie rien, je
suis
sans scrupules, on connaît mon orgueil : osez donc me condamner d’êtr
281
on connaît mon orgueil : osez donc me condamner d’
être
plus fort que cette bourgeoisie fatiguée, et de suivre le destin que
282
ort difficile (mai 1927)ai Le jeu de tout dire
est
une des plus tragiques inventions de l’inquiétude actuelle. Sous coul
283
pour s’en délivrer peut-être. Cette sincérité ne
serait
-elle à son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond
284
ilieu bourgeois, et l’on voit bien que l’auteur n’
est
pas encore détaché de la matière pour en tirer une œuvre d’art. La si
285
me certaines herbes. Capitale de la douleurak, ce
sont
de belles syllabes sereines, et dans cette ville, Éluard est le plus
286
es syllabes sereines, et dans cette ville, Éluard
est
le plus séduisant, le plus dangereusement gracieux des noctambules. R
287
il voudrait bien nous faire croire que le diable
est
l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent, se balancent au bord des verre
288
ne femme qui va les étrangler doucement. Ces vers
sont
de jolies flèches empoisonnées. Quelque chose, tout de même, de laqué
289
pensée d’apologie, ou même simplement un besoin d’
être
aimés qui faussaient leurs voix pour les rendre plus touchantes. Celu
290
t infect et adonné à mal » (Calvin). Le tableau n’
est
pas beau, mais on y sent une « patte » qui révèle encore dans le fond
291
s des morceaux très divers qui composent ce livre
sont
bien mauvais, à côté d’autres magnifiquement jetés. Mais cette imperf
292
ui la rend sympathique. Et puis, tout de même, on
est
bien heureux de rencontrer chez les jeunes écrivains français un homm
293
s maîtres comme Keyserling, Ferrero, commencent à
être
prises au sérieux en France par quelques jeunes gens. Il faut louer D
294
eu d’avoir échappé au surréalisme en tant qu’il n’
est
que le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’avoir su en gard
295
ger, vous lui dites que, « d’abord », son livre n’
est
pas sérieux. Il sourit. Vous ajoutez que le lyrisme des noms géograph
296
semble aujourd’hui que ce globe dans son voyage «
est
arrivé à un endroit de l’éther où il y a du bonheur ». Vous reconnais
297
du bonheur ». Vous reconnaissez que Pierre Girard
est
un peu responsable de cette douceur de vivre. Déjà vous ne niez plus
298
visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous
seraient
épargnés si nous ne regardions que les jambes des femmes », dit-il, p
299
oir de ce plaisir. Un devoir !… Car hélas, l’on n’
est
pas impunément concitoyen de cet oncle Abraham qui interdit à Paterne
300
es cafés. Et puis, c’est égal, ce soir, tout cela
est
sans importance, car voici « l’heure des petits arbres pourpres, l’he
301
ont guère de commun entre elles que la forme : ce
sont
de lentes réminiscences, des évocations intérieures, — et dans l’aban
302
nseur de ses 20 ans, d’une aventure qui aurait pu
être
… Un homme médite à côté du corps de son ami suicidé pour une femme qu
303
eux (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un
été
de vacances, quand les premières inquiétudes du désir viennent troubl
304
vissantes amours d’adolescents. Et c’est Un vieil
été
. Cette nouvelle, très supérieure aux deux autres, est une réussite ra
305
Cette nouvelle, très supérieure aux deux autres,
est
une réussite rare par la justesse de l’observation autant que par la
306
avi de tant d’adresse sous un air de facilité qui
serait
presque de la nonchalance. M. Vaudoyer ressuscite ces adolescences av
307
et essais, dont certains — le Message de Rilke —
sont
du meilleur Jaloux, de ce Jaloux qui sait parler mieux que personne d
308
hèse de l’homme et de l’homme dans son œuvre, qui
est
peut-être plus vraie que le vrai, je veux dire, plus rilkienne que ne
309
que le vrai, je veux dire, plus rilkienne que ne
fut
Rilke. Rilke y apparaît comme une de ces âmes mystiques et raffinées
310
ilke, je compris que cet univers dont je rêvais n’
était
pas un objet de songe mais d’expérience ». Mais une telle « expérienc
311
Mais une telle « expérience », je crois, ne peut
être
sensible qu’à des êtres pour qui elle est en somme inutile : parce qu
312
ience », je crois, ne peut être sensible qu’à des
êtres
pour qui elle est en somme inutile : parce qu’ils possèdent déjà, au
313
e peut être sensible qu’à des êtres pour qui elle
est
en somme inutile : parce qu’ils possèdent déjà, au moins obscurément,
314
zetiers ; au cœur de ces sujets qui paraît-il, ne
sont
pas d’actualité : la solitude, la maladie, la peur. ao. Rougemont
315
. Bien sûr, c’est cela, le malaise d’écrire. Bopp
est
très intelligent. Et plein de verve, et pas embarrassé du tout pour v
316
et si facultative », je me dis qu’il n’en saurait
être
autrement tant qu’on se tient à cette attitude scientifique, vis-à-vi
317
s qu’il n’en saurait être autrement tant qu’on se
tient
à cette attitude scientifique, vis-à-vis du phénomène littéraire. La
318
ène littéraire. La « Promenade » du héros de Bopp
est
une sorte de pensum. Cela rend peut-être moins convaincantes certaine
319
nspiration. D’autre part la simplicité de l’objet
était
nécessaire à la sécurité de cette sorte d’analyse, — encore que Bopp
320
— encore que Bopp ait prouvé dans son Amiel qu’il
était
de taille à affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de
321
il n’y paraît d’abord dans ces 50 pages. Beaucoup
sont
excellentes et leur facilité même est une réussite. Léon Bopp, c’est
322
. Beaucoup sont excellentes et leur facilité même
est
une réussite. Léon Bopp, c’est le combat d’un tempérament avec l’espr
323
une secrète complaisance à se regarder vivre qui
est
bien d’aujourd’hui — entre autres. ap. Rougemont Denis de, « [Comp
324
e ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’
est
pas si fréquente dans la production actuelle. On retrouve aux premier
325
re et sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris
est
du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’elle sub
326
iatisé, vaguement prétendant au trône de Pologne,
est
plutôt d’un mémorialiste. Madame Bibesco y montre beaucoup de liberté
327
sez peu intéressante à vrai dire, parce qu’elle n’
est
pas à l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la techniqu
328
récède. Ces défaillances de la technique du roman
sont
sauvées par un style brillant, plein de trouvailles spirituelles, mal
329
spirituelles, malicieuses ou poétiques ; et ce n’
est
pas qu’il ne s’y glisse quelque préciosité ou quelques « pointes » fa
330
oir en Jules Verne qu’un précurseur ? Jules Verne
est
un créateur, dont les inventions se suffisent et suffisent à notre jo
331
ons se suffisent et suffisent à notre joie. Ce ne
sont
pas les savants qui sont prophètes, mais les poètes. Or Jules Verne f
332
sent à notre joie. Ce ne sont pas les savants qui
sont
prophètes, mais les poètes. Or Jules Verne fut poète avant tout — et
333
i sont prophètes, mais les poètes. Or Jules Verne
fut
poète avant tout — et ce livre le fera bien voir aux sceptiques. Il a
334
iennent de merveilleux calembours, où les savants
sont
réellement dans la lune, ou bien descendent au fond des mers adorer l
335
ythes modernes, du seul écrivain dont l’influence
soit
comparable à celle du cinéma ! Claretie raconte que les détenus des m
336
N’en ferons-nous pas autant, emprisonnés que nous
sommes
dans une civilisation qui, selon l’expression de Jules Verne désabusé
337
e ce libertaire, cela constituait un jugement !)
Serons
-nous longtemps encore dupes d’une conception de la littérature si péd
338
de nos plus grands conteurs sous prétexte qu’il n’
est
styliste ni psychologue ? Laisserons-nous Jules Verne aux enfants ? J
339
s ? J’allais oublier que la littérature enfantine
est
le dernier bateau. Pour ce coup, voilà qui ne m’empêchera pas d’y mon
340
monter, il suffit que cet obsédant capitaine Nemo
soit
à bord, je soupçonne que ce bateau n’est autre que La Liberté. ar.
341
ne Nemo soit à bord, je soupçonne que ce bateau n’
est
autre que La Liberté. ar. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Mar
342
Aragon, Traité du style (août 1928)as Ce n’
est
pas le seul talent de M. Aragon qui le rendrait digne à mes yeux, de
343
séquemment beaucoup de choses vraies (belles). Il
est
même un des très rares parmi les jeunes qui ait vraiment donné quelqu
344
des gens qui ne m’intéressent pas ou bien qui ne
sont
pas atteints par ces épithètes drôles ou quelconques. Mais la seconde
345
s ou quelconques. Mais la seconde partie du livre
est
admirable ; il suffit. Le titre ne ment pas ; ce livre traite du styl
346
te du style, à coups d’exemples qui méritent de l’
être
. Et l’on voit bien ici qu’Aragon dépasse ces surréalistes, ces orthod
347
s Nymphes ». Mais donner l’air bête à ceux qui le
sont
en créant une belle œuvre serait, par exemple, plus efficace. Aragon
348
bête à ceux qui le sont en créant une belle œuvre
serait
, par exemple, plus efficace. Aragon se retourne sans cesse pour crier
349
oix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le
tient
magnifiquement. Mais qu’on nous laisse chercher plus loin, dans ce si
350
naturellement vers l’action, c’est-à-dire — nous
sommes
en France — vers la politique. Or ces ennemis de toute littérature vo
351
à cela dans une époque où les valeurs de l’esprit
sont
en pratique universellement méprisées. Mais les surréalistes ont leur
352
onsabilité là-dedans ; leur défense de l’esprit s’
est
bornée jusqu’ici à une rhétorique très brillante contre un état de ch
353
participent plus qu’ils ne le croient. Certes il
était
urgent de faire la critique de « cette réalité de premier plan qui no
354
e positive de ce qu’il y a sous cette réalité. Il
est
certain que s’ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’
355
emps — argent, races — et ses rares passions, qui
sont
la domination et la démolition, l’organisation et le sabotage. On y d
356
pour l’une ou l’autre de ces attitudes. (Elles ne
sont
pas essentiellement contradictoires : elles représentent deux manière
357
forme abstraite et poétique. Mais cette fois tout
est
concrétisé en hommes, en meurtres, en décrets. Qu’il décrive la vie i
358
art du détail où se révèle le vrai romancier. On
serait
parfois tenté de le rapprocher de Morand, mais il est plus nerveux, s
359
parfois tenté de le rapprocher de Morand, mais il
est
plus nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas à
360
e récit coloré et précis, admirablement objectif,
est
aussi, mais à coups de faits, une discussion d’idées. Il est surtout
361
mais à coups de faits, une discussion d’idées. Il
est
surtout la description d’une angoisse que le nihilisme de M. Malraux
362
écue, avant de la décrire ; et cet aveu de Garine
est
décisif : « La Révolution… tout ce qui n’est pas elle est pire qu’ell
363
rine est décisif : « La Révolution… tout ce qui n’
est
pas elle est pire qu’elle… » Expérience faite, l’absurde retrouve ses
364
sif : « La Révolution… tout ce qui n’est pas elle
est
pire qu’elle… » Expérience faite, l’absurde retrouve ses droits. C’es
365
s de l’éthique de cet « illustre réfractaire ». N’
est
-ce point trop demander à une existence bien indécise, que son échec m
366
sion et de la solitude ». Mais un prince rêveur n’
est
pas forcément prince du rêve ; et par ailleurs ce livre sait bien le
367
qualité de l’illusion dont se nourrit Louis II n’
est
ni aussi pure ni aussi rare qu’on voudrait l’imaginer. Il reste qu’il
368
Il reste qu’il a voulu la vivre et qu’il l’a pu,
étant
roi. Il offre ainsi l’image d’un romantisme assez morose ; mais à gra
369
ence d’amour, par refus de souffrir. Mais chez un
être
raffiné, la peur d’étreindre aboutit à l’amour de soi dans « l’illusi
370
res proposeraient de moins jolis mots ; mais ce n’
est
pas la moindre habileté du biographe. D’ailleurs, réussir un livre at
371
réussir un livre attrayant sur une vie manquée n’
était
pas un problème aisé : Guy de Pourtalès l’a résolu d’une façon fort a
372
aines scènes terrifiantes de la révolution : il a
été
condamné à mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjug
373
de la révolution : il a été condamné à mort, il s’
est
évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français par c
374
ique confession qui doit expliquer sa mort et qui
est
aussi fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’à la mort, inclus
375
connu de semblables mythomanes. Le cas méritait d’
être
exposé. Je regrette seulement que Daniel-Rops se soit borné à une cou
376
exposé. Je regrette seulement que Daniel-Rops se
soit
borné à une courte nouvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le mérit
377
uvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le mérite
est
d’être simple et précise dans l’exposé, sans rien simplifier ni préci
378
, d’ailleurs assez dense, et dont le mérite est d’
être
simple et précise dans l’exposé, sans rien simplifier ni préciser à l
379
tout, peut conduire à préférer un mensonge qui n’
est
, hélas, qu’une déformation de cette réalité détestée. Le mythomane br
380
Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je
suis
un homme (janvier 1929)ax Le critique se sent désarmé et légèremen
381
ette autobiographie tellement au sérieux que j’ai
été
bien étonné du passage où il rappelle qu’il écrit la vie d’un homme d
382
et de sa jeunesse comme ouvrier. L’art d’Anderson
est
étonnant d’apparente simplicité. Le récit s’avance à une allure libre
383
perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson
est
avant tout un poète, un homme qui aime inventer et que cela console d
384
nent nous rapprendre que les sources de la poésie
sont
dans notre maison. Voici un de ces passages où il sait être, avec sa
385
notre maison. Voici un de ces passages où il sait
être
, avec sa verve doucement comique, si émouvant : « À cette époque je c
386
ndardization à sa fin logique, ne pourrait-il pas
être
considéré un jour comme le grand tueur de son époque ? Rendre impuiss
387
à la présidence de la République. Qu’un tel acte
serait
adéquat ! Tamerlan, dont la spécialité était l’assassinat du corps hu
388
cte serait adéquat ! Tamerlan, dont la spécialité
était
l’assassinat du corps humain, mais qui raconte dans son autobiographi
389
te dans son autobiographie que son désir constant
était
que tous les hommes vivant sous lui conservassent la virilité et le r
390
ui conservassent la virilité et le respect de soi
était
de son temps le souverain du monde. Tamerlan pour les anciens. Ford p
391
e rendu] Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je
suis
un homme », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, jan
392
Saisir (juin 1929)ay Ce petit livre de poèmes
est
comme une initiation au silence. Il faut s’en approcher avec une douc
393
ate d’un paravent chinois). Ce qu’elle décrit, ce
sont
des perceptions de l’âme plus que de l’esprit ou des sens. « Reste im
394
saisir » dans leur réalité les choses dont elle s’
est
dégagée et qu’elle voit dans une autre lumière : « Tout semblait vivr
395
’un insistant regard. » Le poète des Gravitations
est
ici descendu plus profond en soi-même ; son art y gagne en densité, e
396
uce et virile ; et quel beau titre ! « Saisir » n’
est
-ce point l’acte essentiel de la poésie ? Toute poésie véritable n’est
397
essentiel de la poésie ? Toute poésie véritable n’
est
-elle pas proprement « saisissante » ? Mais le plus émouvant, c’est ic
398
ges (août 1929)az Après cet austère Pays qui n’
est
à personne paru l’année dernière — un livre assez troublant et qu’on
399
isme, à notre cher romantisme. La Clef des songes
est
de nouveau une dérive fantaisiste dans ce monde un peu plus léger, un
400
ard, complice des poètes, lui fait rencontrer des
êtres
bizarres avec lesquels il n’hésite pas à faire un bout de chemin, Han
401
venirs attristés par le temps, des visages qui ne
sont
plus tout à fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de déses
402
e que prennent les hommes en liberté. Mais ils ne
sont
jamais méchants, et seulement aux dernières pages du livre, un peu am
403
peu amers… On voudrait un livre de Cassou qui ne
serait
fait que de ces intermèdes ; pur de tout souci de vraisemblance extér
404
e tout souci de vraisemblance extérieure ; qui ne
serait
qu’invention, qui inventerait sa vérité. Ce serait un de ces miracles
405
erait qu’invention, qui inventerait sa vérité. Ce
serait
un de ces miracles de liberté dont nous avons besoin pour croire que
406
us avons besoin pour croire que le monde actuel n’
est
pas un cas désespéré. Mais voici déjà dans l’œuvre de Jean Cassou, et
407
d l’auteur de cet essai — la voyance de Rimbaud —
est
une de ces évidences qu’il est bon de proposer à la réflexion de notr
408
yance de Rimbaud — est une de ces évidences qu’il
est
bon de proposer à la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour fai
409
bon de proposer à la réflexion de notre temps, ne
fût
-ce que pour faite honte à ceux qui sont encore capables d’une telle h
410
temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qui
sont
encore capables d’une telle honte, de leur indifférence à l’endroit d
411
elle honte, de leur indifférence à l’endroit de l’
être
le plus monstrueusement pur qui se soit révélé par le truchement de l
412
roit de l’être le plus monstrueusement pur qui se
soit
révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un peu didac
413
rgisse pas plus une question aussi centrale — qui
est
, si l’on veut, la question d’Orient-Occident. Et pourquoi cette hosti
414
ée par Claudel et Isabelle Rimbaud ? Si Claudel s’
est
montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique à l’état sauvage »,
415
’état sauvage », un catholique qui s’ignore, il n’
est
pas plus admissible d’inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicis
416
e, Genève, août 1929, p. 250-251. bb. Le féminin
est
ici conservé, conformément au texte original.
417
da, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)bc Ce n’
est
plus l’heure de venir prendre position dans un débat où les voix les
418
ntéressé de Julien Benda, et l’obligation où nous
sommes
tous désormais de répondre pour nous-mêmes à sa mise en demeure. Je s
419
répondre pour nous-mêmes à sa mise en demeure. Je
suis
loin de partager toutes les idées de M. Benda, sur le plan philosophi
420
« mène loin… dans l’ordre moral ». Et quand cela
serait
! dirons-nous, — avec le Benda qui ne trahit pas.) D’autre part, de p
421
l’éternel », la chute de l’idée dans la matière,
est
un phénomène exactement aussi vieux que le monde. Mais M. Benda disti
422
x que le monde. Mais M. Benda distinguera, et ils
seront
confondus. Car il y a un sophiste en M. Benda, un polémiste qui joue
423
ue de la raison ratiocinante tout comme si elle n’
était
pas le contraire de la Raison de Spinoza. Nul mieux que lui ne s’ente
424
de la difficulté elle-même. Mais pour gênante que
soit
souvent son adresse de logicien, elle ne doit pas nous masquer l’auda
425
impossible. Mais justement, la gloire de M. Benda
sera
d’avoir soutenu que l’humanité a besoin qu’on lui demande l’impossibl
426
agon. Et Daudet nous apprend que « le petit Benda
est
un fameux serin ». Mais ces affirmations sont exactement celles qu’il
427
enda est un fameux serin ». Mais ces affirmations
sont
exactement celles qu’il fallait attendre de ces auteurs. Ce qu’on ne
428
même qui paraît anarchique dans un monde où tout
est
bon à quelque chose, où rien plus n’est tenu pour vrai que relativeme
429
e où tout est bon à quelque chose, où rien plus n’
est
tenu pour vrai que relativement à un rendement. Rien, pas même la rel
430
tout est bon à quelque chose, où rien plus n’est
tenu
pour vrai que relativement à un rendement. Rien, pas même la religion
431
s vous ne tarderez pas à remarquer que tout, ici,
est
original, indigène, tant l’allure des sentiers qui vous mènent tranqu
432
de nouvelles sources. Il défriche et il fabrique,
soit
qu’il se décrive comme un lieu de miracles le plus souvent malencontr
433
trop dépourvues… Cette charmante « japanisation »
est
rehaussée d’une douzaine de lithographies de Meili. Ce peintre se mon
434
’ils expriment sans doute inconsciemment et qui n’
est
rien de moins qu’une conception nouvelle de l’amour-passion : il appa
435
Maldoror. De 1870 jusqu’à la guerre son influence
fut
« quasi nulle », et peut-être va-t-il rentrer dans l’ombre après avoi
436
eut-être va-t-il rentrer dans l’ombre après avoir
été
pendant quelques années l’idole et l’auteur-tabou du surréalisme. M.
437
d’indépendance. Il dégage le sujet de l’épopée qu’
est
Maldoror — la révolte de l’homme contre son Créateur — et il analyse
438
ns profondément que ses devanciers. Son sadisme n’
est
pas beaucoup plus « horrible » que celui des rêveries de certaines pu
439
res, M. Pierre-Quint montre en quoi cette révolte
est
puérile et insuffisante. Une fois de plus, l’intelligence apporte la
440
réamont ne va pas à la cheville de Rimbaud. (Ce n’
est
pas avec un Dieu pour rire que Rimbaud est aux prises, et il n’a cure
441
(Ce n’est pas avec un Dieu pour rire que Rimbaud
est
aux prises, et il n’a cure de cette littérature que Ducasse s’épuise
442
té d’esprit dont il témoigne en maint endroit, se
soit
laissé quelque peu impressionner par le fanatisme des disciples et im
443
et imitateurs du « comte ». D’autres que lui s’y
sont
trompés. M. Gide déclarait naguère qu’il fallait voir en Lautréamont
444
dormeur au fil de l’eau Où s’asseoir ? Le pont
est
encombré de jambes de dormeuses ; il faudrait réveiller tant de beaut
445
me demandent où je n’ai pas dormi. Le seul refuge
est
à l’avant, parmi des cordages, des chaînes, sur un banc humide, — jus
446
fin contre soi l’eau de ce beau Danube jaune qui
est
le plus inodore des fleuves. Dormir. Sans avoir pu retrouver cette mé
447
s adressée en cette vie : « Bonsoir, Monsieur, je
suis
fatigué, je vais au lit… » C’était au vestiaire, il enfilait une manc
448
pardessus, me donnait l’autre à serrer, la main n’
étant
pas encore sortie… Dormir au fil de l’eau, entre l’étrange nuit d’un
449
es, qu’on appelle, je crois bien, jeunesse… Je me
suis
endormi dans une grande maison calme aux voûtes sombres, qui est un C
450
s une grande maison calme aux voûtes sombres, qui
est
un Collège célèbre. 2. La recherche de l’objet inconnu Personne
451
roise en ce premier réveil — délivré. Chez moi je
suis
la proie de l’angoisse du courrier. J’attends la lettre, j’attends je
452
emps cette angoisse. J’irai chercher moi-même, me
suis
-je dit, je ferai toutes les avances, les plus exténuantes, et qui sai
453
ion terrible, tout de suite : « Mais qui, mais qu’
êtes
-vous venu chercher jusque chez nous ? » On me demandera donc toujours
454
ssè-je les inventer… Ah ! l’embarras de voyager n’
est
rien auprès de celui d’expliquer pourquoi l’on est parti. Cependant,
455
Peter Schlemihl, et vous, A. O. Barnabooth, vous
êtes
, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons tous notre sabot, qui, loin d
456
eignirent sur les traits de mes auditeurs. — Vous
êtes
, me dit-on, un amateur de troubles distingués. Peu de sens du réel. M
457
nous avons repassé un grand pont vibrant et nous
sommes
rentrés en Europe. Mais dès le lendemain, m’échappant du programme, i
458
nt ne pas voir qu’un lieu qui porte un nom pareil
est
par là même extraordinaire. Celui qui ne croit pas à la vertu des nom
459
noms reste prisonnier de ses sens ; mais celui-là
est
véritablement voyageur qui n’a pas renoncé à convaincre le réel de my
460
sychologues appellent une conduite magique. Or il
est
délicieux de réaliser une idée fixe injustifiable : c’est le plaisir
461
surchauffée, entre des murs assez hauts dont l’un
est
peut-être la façade d’une chapelle ; mais la porte est fermée. Par un
462
eut-être la façade d’une chapelle ; mais la porte
est
fermée. Par une ouverture étroite on passe ensuite à une seconde terr
463
ctères turcs brodés en or. L’histoire de Gül Baba
est
racontée sur un papier jauni encadré et fixé au mur. Gül Baba est le
464
un papier jauni encadré et fixé au mur. Gül Baba
est
le dernier héros musulman qui ait fait parler de lui en Hongrie. Il s
465
as levés, dirige la circulation de Pest. Gül Baba
est
moins théâtral). D’ailleurs le tombeau est vide. Et les babouches ? P
466
l Baba est moins théâtral). D’ailleurs le tombeau
est
vide. Et les babouches ? Pas de babouches. Je sais bien que ce n’est
467
bouches ? Pas de babouches. Je sais bien que ce n’
est
pas l’heure de visiter : le Père des roses est peut-être allé se prom
468
n’est pas l’heure de visiter : le Père des roses
est
peut-être allé se promener. Dehors, les roses crimson sentent le souf
469
. Trente degrés à l’ombre. Ce sanctuaire indigent
est
plutôt inexplicable que mystérieux. Aussi, la confusion des noms ne c
470
s le quotidien. Car, en somme, le Prophète Chauve
est
devenu le jardinier du Rozsadomb… Mais qu’eussè-je pu contempler de p
471
u’en tout autre, un non-conformisme intransigeant
serait
la seule conduite féconde. Il me semble que la servitude de l’homme m
472
ose une livrée. — « Je comprends, me dit-on. Vous
êtes
pour la fantaisie, c’est bien joli !… » — Non, Monsieur, ce n’est pas
473
aisie, c’est bien joli !… » — Non, Monsieur, ce n’
est
pas joli, ce n’est pas fantaisie. Je parle simplement de vérité et de
474
oli !… » — Non, Monsieur, ce n’est pas joli, ce n’
est
pas fantaisie. Je parle simplement de vérité et de mensonge, opposant
475
une simple question de sentiment… C’est que vous
êtes
déjà bien malade. Il perd le sentiment, disait-on, du temps que l’on
476
emps à perdre ! » s’écrie le lecteur, et comme il
est
, lui, de l’autre école, il referme ces pages et vaque à ses devoirs.
477
er une crise, bref, sans le payer cher. Tout cela
est
langage de bourse. Pour moi, je poursuivrai mon discours en faveur de
478
former de cette irrécusable vérité : les affaires
sont
les affaires, axiome qui constitue à leurs yeux ma condamnation et ce
479
à ces moutons. 5. Café amer En Hongrie l’on
est
assailli par le pittoresque, mais il s’agit de le déjouer au moyen de
480
— elle n’a rien d’étrange, si l’on songe que nous
sommes
en Hongrie. Et ce n’est pas que je trouve ce raisonnement fin, encore
481
si l’on songe que nous sommes en Hongrie. Et ce n’
est
pas que je trouve ce raisonnement fin, encore que juste, mais si je m
482
juste, mais si je me défends du pittoresque, ce n’
est
qu’amour jaloux du merveilleux, avec quoi l’on est trop souvent tenté
483
st qu’amour jaloux du merveilleux, avec quoi l’on
est
trop souvent tenté de confondre le bizarre. C’est le faux merveilleux
484
faux merveilleux qui a discrédité le vrai, lequel
est
quotidien, circonspect, souvent microscopique, moralement microscopiq
485
oscopique. (Il a tellement l’air de rien que nous
sommes
presque excusables de ne le point apercevoir.) Je vais cependant dire
486
r un long corridor hanté d’ombres drapées, qui ne
sont
pas des nonnes, bien que les voûtes soient celles d’un ancien couvent
487
, qui ne sont pas des nonnes, bien que les voûtes
soient
celles d’un ancien couvent. Nous pénétrons dans une grande salle vive
488
ne banquette longe trois des parois, la quatrième
est
occupée en partie par le comptoir (un écriteau porte simplement ce ta
489
ou trois tables avec des verres et des bouteilles
sont
placées au hasard dans l’espace vide où tourne la fumée des cigares.
490
tte fumée, les yeux à terre, dans l’attente. Nous
sommes
assis autour d’une table et nous voyons, au milieu de la salle, un ar
491
rès coup des transitions, et c’est alors que l’on
est
tenté de mentir, si fort tenté que l’on cède à coup sûr, en se persua
492
ersuadant que c’est pour des raisons techniques. (
Est
-ce que cela ne devrait pas, au contraire, aggraver le cas ?) Or l’int
493
rai cadeau. Si le conteur ment, — pendant qu’il y
est
, il ferait mieux de choisir un autre pays que la Hongrie archi-connue
494
e, et seulement à condition de lui ressembler, ne
fût
-ce que de loin, — c’est alors ce qu’on appelait un paradoxe, du temps
495
s sentimentales plus que documentaires, peut-être
serait
-il bon que je parsème ce texte de quelques noms impossibles et de bea
496
le lecteur superficiel aurait l’impression que je
suis
zur Sache, que je parle de mon sujet, — étant admis que mon sujet soi
497
e je suis zur Sache, que je parle de mon sujet, —
étant
admis que mon sujet soit la Hongrie, ce qui me paraît infiniment baro
498
e parle de mon sujet, — étant admis que mon sujet
soit
la Hongrie, ce qui me paraît infiniment baroque, à peine compréhensib
499
mpréhensible, car on ne choisit pas un sujet : on
est
sujet. Et tout ceci n’est rien que le voyage du Sujet à la recherche
500
oisit pas un sujet : on est sujet. Et tout ceci n’
est
rien que le voyage du Sujet à la recherche de son Objet, — en passant
501
y voici, en cette Hongrie… Le tombeau de Gül Baba
est
symboliquement vide. Quant à l’arbre de Noël, il ne devait à nulle pe
502
je m’en vais oublier le But de mon voyage, — qui
est
sa cause. Je vais feindre de prendre au sérieux ce que je vois. Ruse
503
gnats en taxis La place Saint-Georges, à Bude,
est
une place vraiment royale. Vide, elle prend toute sa hauteur. Silenci
504
saint Étienne. Auprès du porche du Palais, ils n’
étaient
guère qu’une centaine de curieux, et quelques gardes. Traversant dans
505
voisin qui a la tête de François-Joseph, dont il
fut
peut-être valet, nomme à leur passage les Karolyi, les Festetics, les
506
et fils, revêtus des couleurs familiales. Ils se
tiennent
très droits, appuyés sur leurs sabres d’or recourbés dont les poignée
507
, ses intérêts. Mais, en Hongrie, le nationalisme
est
une passion toute nue, qui exprime l’être profond de la race. On ne d
508
onalisme est une passion toute nue, qui exprime l’
être
profond de la race. On ne discute pas cet amour, on ne réfute pas cet
509
, on ne réfute pas cette haine. Ici, la sympathie
est
un devoir de politesse. Comment la mesurer sans mauvaise grâce à qui
510
volé les deux tiers de notre patrie ? » Ah ! ce n’
est
pas vous, maintenant, qui allez demander raison à vos hôtes de la faç
511
eurs ; que si les populations des régions perdues
étaient
parfois en majorité roumaines ou slovaques, la minorité hongroise y c
512
é hongroise y comptait cependant pour plus ; elle
était
seule active et créatrice. Le reste : des porteurs d’eau… Dans l’inex
513
qui emporte la sympathie car l’orgueil hongrois n’
est
point de ce que l’on gagne sur autrui, mais de ce que l’on est ; non
514
ce que l’on gagne sur autrui, mais de ce que l’on
est
; non point d’un parvenu, mais d’un aristocrate. Tous dangers égaux d
515
les Hongrois n’ont pas perdu le sentiment qu’ils
sont
en scandale au monde moderne. Voilà ce qu’on ne dit pas dans les dépê
516
de plus, passent à côté de l’essentiel13. Rien n’
est
grave, que le sentiment, — en politique comme ailleurs. Songez à ce q
517
ples ressemble à celle des individus, pour ce qui
est
du moins, de mentir à soi-même. Mais les Hongrois ne renient pas leur
518
imaginations absurdes et de souffrances vraies, n’
est
-ce point le climat de la passion ? — C’est celui de la Hongrie14.
519
te chimérique, mais qu’on peut croire bien près d’
être
comblé dans ce pays où les courtiers ne donnent pas encore le ton. La
520
ent pas encore le ton. La littérature hongroise n’
est
guère connue à l’étranger que par quelques pièces légères de Molnár,
521
hongrois » dans un style académique qui me paraît
être
le contraire du style hongrois. Il y a aussi une extrême gauche, et s
522
auvage, social ou futuriste, et dont la « furia »
serait
assez hongroise… Mais l’expression la plus libre et la plus vivante d
523
nie littéraire de cette race me paraît bien avoir
été
donnée par le groupe important du Nyugât (l’Occident), revue fondée p
524
y et Michel Babits. Ady, le sombre et pathétique,
est
mort à 35 ans, mais sa ferveur anime encore ces écrivains profondémen
525
de goûts et de curiosités, et dont Michel Babits
est
aujourd’hui le chef de file. Des amis m’emmènent le voir à Esztergóm,
526
voir à Esztergóm, où il passe ses étés. Esztergóm
est
la plus vieille capitale de la Hongrie. Attila, me dit-on, y régna. A
527
ur que les vents ne l’emportent pas. L’après-midi
est
immense. Nous buvons des vins dorés et doux que nous verse Ilonka Bab
528
dorés et doux que nous verse Ilonka Babits (elle
est
aussi poète, et très belle), nous inscrivons nos noms au charbon sur
529
fouille la plaine à la longue-vue et rêve qu’il y
est
, je grimpe au cerisier sauvage, derrière la maison, un peintre tout e
530
les vignes, ah ! qu’il fait beau temps, l’horizon
est
aussi lointain qu’on l’imagine, tout a de belles couleurs, le poète s
531
ce dans l’air… 12. Rappelons que notre société
est
fondée sur la peur du risque. 13. Il faut ajouter aux autres causes
532
se qu’ils ne peuvent pas déjouer, car le Hongrois
est
ingénument rusé, à la façon des passionnés, non point à celle des arr
533
eul Clerc qui n’ait pas trahi — qui me paraissent
être
la grandeur de la Hongrie, on m’expliquera que je suis pour la guerre
534
la grandeur de la Hongrie, on m’expliquera que je
suis
pour la guerre, puisque enfin cet état d’esprit que j’admire est, ent
535
rre, puisque enfin cet état d’esprit que j’admire
est
, entre autres, belliqueux. Or je suis pacifiste. Comment ne pas l’êtr
536
que j’admire est, entre autres, belliqueux. Or je
suis
pacifiste. Comment ne pas l’être ? Mais je crois que les pacifistes q
537
elliqueux. Or je suis pacifiste. Comment ne pas l’
être
? Mais je crois que les pacifistes qui veulent assurer la paix par la
538
nt assurer la paix par la mutilation des passions
sont
disciples d’Origène. Il doit y avoir d’autres solutions… bh. Rougem
539
re 1930)bi L’année du centenaire du romantisme
sera
celle aussi de la découverte de Hölderlin par la France. La Mort d’Em
540
e moins que les Poèmes cette impression bizarre d’
être
d’aujourd’hui. C’est qu’elle est de demain plutôt, — tout comme Nietz
541
ssion bizarre d’être d’aujourd’hui. C’est qu’elle
est
de demain plutôt, — tout comme Nietzsche qui en fut obsédé. Empédocle
542
t de demain plutôt, — tout comme Nietzsche qui en
fut
obsédé. Empédocle est de ces mythes tels qu’il n’est peut-être pas do
543
tout comme Nietzsche qui en fut obsédé. Empédocle
est
de ces mythes tels qu’il n’est peut-être pas donné à une race d’en cr
544
obsédé. Empédocle est de ces mythes tels qu’il n’
est
peut-être pas donné à une race d’en créer plus d’un, c’est-à-dire de
545
onçut l’homme rationnel ; Empédocle, au contraire
est
celui qui passe toutes les mesures de l’esprit humain, parle aux dieu
546
par excellence, germanique ; mythe païen, mais il
est
bien troublant de le voir se mêler, dans la troisième version de ce d
547
t-être des poètes français, c’est que son lyrisme
est
l’expression d’une philosophie à l’état naissant ; il est la vibratio
548
pression d’une philosophie à l’état naissant ; il
est
la vibration même d’une pensée en travail de mythes, sur lesquels, bi
549
tre seulement d’une plus faible… Le grand poète n’
est
jamais abandonné par lui-même ; il peut au-dessus de lui-même, s’élev
550
, bien superficiellement qualifiée de bourgeoise,
est
en réalité la garantie spirituelle qui lui permet de « s’élever au-de
551
i-même aussi loin qu’il le veut ». Mais Hölderlin
est
sans doute d’une constitution trop faible pour pouvoir longtemps maît
552
ore palpiteront de pâles lueurs réminiscentes. Ce
sont
les quatrains du temps de la folie, poèmes véritablement « posthumes
553
s dans la langue fluide mais jamais abstraite qui
est
celle de ses Noces. Jouve est le plus « germanique » des poètes franç
554
amais abstraite qui est celle de ses Noces. Jouve
est
le plus « germanique » des poètes français d’aujourd’hui ; ce sont le
555
rmanique » des poètes français d’aujourd’hui ; ce
sont
les harmoniques éveillées en lui par la voix de Hölderlin qui ont dû
556
erlin qui ont dû l’inciter à l’acte recréateur qu’
est
la traduction d’un poète par un autre poète. Les quatrains sont ici p
557
tion d’un poète par un autre poète. Les quatrains
sont
ici précédés de Fragments dont je me demande s’il était bien légitime
558
ici précédés de Fragments dont je me demande s’il
était
bien légitime de les traduire. On a respecté scrupuleusement les « bl
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t, le sens des poèmes de la maturité de Hölderlin
est
à chercher dans leur rythme seulement, — si ces mots séparés par des
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, il apparaît que la traduction de tels fragments
est
illusoire, car on ne peut songer à remplacer ces mots-notes par des s
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es de valeur rythmique équivalente. Quoi qu’il en
soit
, et tels qu’ils nous sont ici livrés, ces fragments sont capables d’é
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ivalente. Quoi qu’il en soit, et tels qu’ils nous
sont
ici livrés, ces fragments sont capables d’éveiller le sentiment rare
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t tels qu’ils nous sont ici livrés, ces fragments
sont
capables d’éveiller le sentiment rare et grandiose que j’appellerais
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choisis et traduits à la suite des poèmes, ils ne
sont
pas ce que ce petit livre contient de moins bouleversant. bi. Roug
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’orgueil errant, de conquêtes vagues… Tout ce qui
est
de la terre renonce à s’affirmer en détails précis, se masse dans une
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erpente dans un de ces paysages de nulle part qui
sont
les plus émouvants, entre des collines basses grattées par les vents,
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imes qu’à cette heure on sent bien que poursuivre
est
une sorte d’enivrant péché. — Nous aurions une maison dans ce désert
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de tout amour pour quelque bien particulier où je
serais
tenté de me complaire. Oh ! je sais ! — Je ne sais plus. — Le train s
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des beaux-arts Ils n’ont plus de noms, ils ne
sont
qu’une ivresse aux cent visages, lorsque j’entre dans l’atelier du pe
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lier du peintre. Je ne tarde pas à oublier ce qui
est
lent ou fixe ou pas-à-pas. Tout s’épanouit dans un monde rythmé, fusa
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. J’observe que les paroles autant que les gestes
sont
gouvernées par la seule logique d’un rythme constamment imprévu. Il s
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etit caillou. Ici, le sens des mots et des choses
est
celui d’un courant musical qui domine l’ensemble et le compose selon
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la sciure ou dans le gâtisme. On trouve que ça n’
est
pas distingué, et en effet, que serait un lyrisme distingué ? Il faut
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ouve que ça n’est pas distingué, et en effet, que
serait
un lyrisme distingué ? Il faut choisir entre les bonnes manières et l
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t… Le vertige (la peur et l’amour du vertige). Qu’
est
-ce qu’il y aurait de l’autre côté ? Se laisser choir dans le Gris ? R
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e ! Mais vous, derrière ma tête, Sans Noms, ça ne
sera
pas encore pour cette fois. 13. Chansons hongroises Les Suisses
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des lieder de l’Oberland : ici la mélancolie même
est
passionnée. Elles chantent avec le corps entier — non pas avec les br
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un désir de perdition illimitée… Les Hongrois se
sont
arrêtés dans cette plaine. Mais c’est le soir au camp, perpétuel. Un
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s, et toute la frénésie d’un grand souffle qui se
serait
mis à tourbillonner sur place. 14. L’amour en Hongrie (généralités
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t les saucisses ou les catastrophes, selon qu’ils
sont
techniciens ou intellectuels. Les Français aiment par goût d’en bien
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nscience. À Vienne on voit des couples qui savent
être
à la fois cocasses et fades. En Italie… Mais l’amour hongrois t’empor
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Symphonie-Dichtung borodinesque, mais l’erreur n’
est
imputable qu’à mon instabilité rythmique. (Trop souvent ce que je voi
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traverse ce que j’entends.) La plaine hongroise n’
est
pas monotone, parce qu’elle est d’un seul tenant. Rien qui fasse répé
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laine hongroise n’est pas monotone, parce qu’elle
est
d’un seul tenant. Rien qui fasse répétition. C’est ici le premier pay
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ande grouillante de questions sociales. La Puszta
est
une terre vierge, je veux dire que la bourgeoisie ne s’y est pas enco
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re vierge, je veux dire que la bourgeoisie ne s’y
est
pas encore répandue. Il y a peu de bourgeois en Hongrie. Il y a de pe
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es moyens — c’est-à-dire au-dessus du Moyen — qui
est
caractéristique du Hongrois. — « Comment peux-tu vivre si largement ?
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ndre à toutes les terrasses de Debrecen. Debrecen
est
une sorte de ville indescriptible, à demi mêlée aux sables de la plai
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n me l’a dit, c’est vrai : cette ville historique
est
aussi l’autre « Rome protestante ». Mais d’avoir vu ses profondes bib
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compris la Grande Plaine, et que par sa musique j’
étais
aux marches de l’Asie. En sortant du concert, j’ai erré aux terrasses
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els, dans le grandiose bavardage des Tziganes. Qu’
est
-ce qu’ils regardent en jouant ? Qu’est-ce qu’ils écoutent au-delà de
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iganes. Qu’est-ce qu’ils regardent en jouant ? Qu’
est
-ce qu’ils écoutent au-delà de leur musique — car aussitôt donnée la p
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vague toujours un peu plus haute que profonde ne
fut
l’attente, et lâche tout. C’est l’âme qui joue aux montagnes russes,
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ous a paru beau, en faire le tour, mais voilà qui
est
affaire de pur caprice, tandis que s’y baigner est une règle de savoi
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st affaire de pur caprice, tandis que s’y baigner
est
une règle de savoir-vivre avec la Nature. Lac doré, horizon de collin
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hôte, on irait ensemble à Tihany — elle a l’air d’
être
en Italie sur sa presqu’île — par cet instable bateau-mouche qui nagu
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qu’ici la vie a parfois moins de hargne… Déjà je
suis
repris par le malaise que m’infligent les lieux faciles. Ô tristesse
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ne aux collines basses, d’apparence rocheuse — ce
sont
des restes de volcans — blanches sous la Lune et toutes lustrées de r
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maïs, épiant la venue d’une joie inconnue. Joie d’
être
n’importe où… évadé ? Mais soudain, c’est au silence que je me heurte
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e je me heurte, comme réveillé dans l’absurdité d’
être
n’importe où. Une panique balaye la nuit déserte jusqu’à l’horizon. O
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t’appelle là-bas, maintenant, maintenant, où tu n’
es
pas — et tant d’amour perdu… Un train dormait devant la gare campagna
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n train dormait devant la gare campagnarde. Je me
suis
étendu dans un compartiment obscur, stores baissés, à l’abri de la lu
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i dû voir l’objet pour la première fois — ou bien
était
-ce un être ? 17. Insomnie J’éteignais la lampe et la veilleuse
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objet pour la première fois — ou bien était-ce un
être
? 17. Insomnie J’éteignais la lampe et la veilleuse me rendait
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obstiné de cette hurlante bousculade sur place qu’
est
un voyage en express. Mais je ne trouvais pas la pente de mon esprit,
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e composais un traité des voyages : les titres en
étaient
de Sénèque ou de Swift, et je voyais très bien ce qu’en eussent tiré
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t de suite à la débauche. Notre liberté de penser
est
absurde au regard des contraintes que subissent nos gestes. Imaginer
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isie s’en tire avec une volte-face.) Quelle heure
est
-il ? La Lune se tient assez bien depuis un moment, c’est que la ligne
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une volte-face.) Quelle heure est-il ? La Lune se
tient
assez bien depuis un moment, c’est que la ligne est droite. Je ne sai
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t assez bien depuis un moment, c’est que la ligne
est
droite. Je ne sais plus dans quel sens je roule. J’aime ces heures dé
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entées ; le sentiment du « non-sens » de la vie n’
est
-il pas comparable à ce que les mystiques appellent leur désert, — cet
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ur. « Il revient de loin » signifie qu’il vient d’
être
très malade. Si dans ta chambre, en plein jour, tu t’endors, et que,
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hant plus en quel endroit du temps tu vis, — c’en
est
fait, toutes choses ont revêtu cet air inaccoutumé qui signale que tu
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naccoutumé qui signale que tu es parti. Voyager —
serait
-ce brouiller les horaires ? Le voyage est un état d’âme et non pas un
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er — serait-ce brouiller les horaires ? Le voyage
est
un état d’âme et non pas une question de transport. Un vrai voyage, o
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r pour découvrir ce sens ! — Qu’as-tu vu que tu n’
étais
prêt à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! La vie est presque pa
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à voir ? — Mais il fallait aller le voir ! La vie
est
presque partout la même… — Mais en voyage on la regarde mieux. — La v
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seulement que ma vie a un but. M’approcher de mon
être
véritable. Seul au milieu des miens, j’oubliais ma race, j’avais l’il
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iens, j’oubliais ma race, j’avais l’illusion de n’
être
rien que… moi-même. Identique à mon centre. Ici, comparé à tant d’aut
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écouvre localisé dans un type humain. Immobile, j’
étais
presque infiniment variable, indéterminé. Et c’est le voyage qui me f
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rmettrait de combler l’écart entre moi et Moi qui
est
la seule réalité absolument tragique… Une chose ? Un être ? L’Objet ?
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seule réalité absolument tragique… Une chose ? Un
être
? L’Objet ? — Est-ce que je dors dans mes pensées ? La veilleuse fleu
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ument tragique… Une chose ? Un être ? L’Objet ? —
Est
-ce que je dors dans mes pensées ? La veilleuse fleurit soudain d’un é
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faudrait sortir à l’air frais, mais chaque porte
est
obstruée par un douanier, tant qu’à la fin on me refoule dans mon com
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qu’à la fin on me refoule dans mon compartiment.
Est
-ce encore un rêve ? Je comprends bien qu’il faudrait ouvrir ces valis
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es aveux complets. J’ai le feu à la tête, mais je
suis
innocent puisque enfin il n’est pas dans ma valise, ce n’est que trop
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la tête, mais je suis innocent puisque enfin il n’
est
pas dans ma valise, ce n’est que trop certain. Cependant, « rien à dé
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t puisque enfin il n’est pas dans ma valise, ce n’
est
que trop certain. Cependant, « rien à déclarer » après des semaines d
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r sur moi que je le cherche, c’est pourquoi l’œil
est
implacable… Pas de clefs dans mes onze poches. Seulement ce papier ti
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en pourquoi l’Objet n’a pas de nom. Parfois je me
suis
demandé s’il n’était pas une sorte de pierre philosophale. Peut-être
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n’a pas de nom. Parfois je me suis demandé s’il n’
était
pas une sorte de pierre philosophale. Peut-être ces deux mots suffira
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désespèrent pas encore du Grand Œuvre ? Cela seul
est
certain : qu’il existe des signes. Peut-être faut-il d’abord les déco
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prendre par la main. Ainsi je quitte la Hongrie.
Serait
-ce là tout ce qu’elle m’a donné ? Cette notion plus vive d’un univers
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Hongrie de mes rêves, ma Hongrie intérieure ? Il
est
vrai que l’on connaît depuis toujours ce qu’une fois l’on aimera. Et
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ors qu’au point de perfection, aimer et connaître
sont
un seul et même acte. Peut-être l’ai-je aimée d’un amour égoïste, com
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t-être l’ai-je aimée d’un amour égoïste, comme un
être
dont on a besoin et en qui l’on chérit surtout ce dont on manque : to
637
e et dont personne ne vit… Et certes un tel amour
est
un amour mineur. Mais qui saura jamais la vérité sur aucun être ? Et
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mineur. Mais qui saura jamais la vérité sur aucun
être
? Et s’il fallait attendre pour aimer !… Je me souviens de ces terrai
639
e Plaine encore rougeâtre de soleil couchant. J’y
suis
venu par hasard, en flânant ; je me suis sans doute perdu et pourtant
640
ant. J’y suis venu par hasard, en flânant ; je me
suis
sans doute perdu et pourtant je n’éprouve qu’une étrange sécurité. Pr
641
esse, quelque similitude… Oh ! bien peu ! Mais qu’
est
-ce que ce voyage, si tu songes à tous les espaces à parcourir encore
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But dont tu ne sais rien d’autre que sa fuite : n’
est
-il pas cet Objet qui n’ait rien de commun avec ce que tu sais de toi-
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sais de toi-même en cette vie ? Mais le voir, ce
serait
mourir dans la totalité du monde, effacer ta dernière différence, — c
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dernière différence, — car on ne voit que ce qui
est
de soi-même, et conscient… C’est à cause d’un pari peut-être fou, et
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tu n’as vu l’enjeu qu’un seul instant — nos rêves
sont
instantanés — que tu es parti ; et maintenant tu joues ce rôle, tu t’
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— lit-on dans les upanishads. — Or si un homme n’
est
pas satisfait dans la lune, celle-ci le libère (le laisse aller chez
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le laisse aller chez Brahma) ; mais si un homme y
est
satisfait, la Lune le renvoie sur Terre en forme de pluie. » Si je tr
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uire. (Aussitôt je commence à comprendre ce qu’il
est
: cela qui me rendrait acceptable ce monde…) Malheur à celui qui ne c
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té des érudits. 17. La fameuse marche de Rakoczy
est
l’œuvre d’une Tzigane. 18. L’or n’était qu’un prétexte. Déjà une bla
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de Rakoczy est l’œuvre d’une Tzigane. 18. L’or n’
était
qu’un prétexte. Déjà une blague de passeport. bj. Rougemont Denis d
651
mon sujet, en m’identifiant d’aussi près qu’il m’
était
possible, non seulement au point de vue, mais à la complexion, à la n
652
ue, sur le plan de la qualité pure, je persiste à
tenir
pour le plus efficace. Ce n’est peut-être pas fortuitement que M. Cha
653
, je persiste à tenir pour le plus efficace. Ce n’
est
peut-être pas fortuitement que M. Charles Du Bos a placé cette parfai
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à la fois scrupuleux et assuré de la qualité, qui
est
ce qu’avant tout l’on doit admirer chez M. Du Bos. Et dans l’allure d
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sentir moins insistants, moins concertés. Mais n’
est
-ce pas là un défaut qui relève de la nature même d’un esprit « critiq
656
a critique européenne, l’ampleur du champ qui lui
est
naturellement nécessaire suffirait à l’indiquer. Mais ce qui l’établi
657
out ensemble lui conviennent. On le conçoit, ce n’
est
pas là se rendre la tâche facile. Cernant de toutes parts son sujet,
658
rs le centre d’une œuvre. La méthode de M. Du Bos
est
la plus propre à dégager l’élément spécifique des génies qu’elle « ap
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cient de ses propres difficultés que ne saurait l’
être
le créateur. Car une telle conscience appartient au critique avant to
660
ste, usant de cette sorte de désinvolture qui lui
est
naturelle, confie à des figures le soin hasardeux de résoudre ses ant
661
des personnages ! Mais la grandeur d’un Du Bos, n’
est
-elle pas précisément dans son refus de sacrifier jamais l’éthique à l