1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
1 place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une affirmation qui d’un coup condamne beaucoup d’antérieures protest
2 premiers ; il s’affirme aujourd’hui des seconds. C’est pour avoir contemplé Verdun, en tête à tête avec le génie de la mort.
3 t. Vers quels buts ? On verra plus tard. L’urgent c’est d’avancer. Et l’on atteindra peut-être ces régions élevées où les élé
4 unissent dans la grandeur. La paix qu’il appelle, c’est autre chose que l’absence de guerre, c’est une paix que travaillerait
5 pelle, c’est autre chose que l’absence de guerre, c’est une paix que travaillerait le levain des vertus guerrières. « Il faut
6 rs héroïques, peut-être trop grands pour la paix, c’est vers de plus sereines exaltations qu’il va porter son ardeur. Il va c
7 la lutte d’un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’autre à sa violence — le Paradis —, tantôt c’es
8 lier l’autre à sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose son absolu. Une soumission au réel durement consen
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
9 ernier agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est du moins ce que proclame M. Breton en un manifeste dont la pseudo-nou
10 nge sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est ici le tragique de cette mystification : la plupart des surréalistes
11 t ils se réclament imprudemment, — on sait ce que c’est que la « liberté » d’un esprit pur de tout finalisme ! Surréalisme S.
12 aine sympathie. L’agaçant, avec les surréalistes, c’est que — pour reprendre un mot de Cocteau — ils « embaument de vieilles
13 on de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dommage pour les lettres françaises qui risquent d’y perdre au
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
14 tion, fondent des groupes dissidents. Le miracle, c’est que le plus sauvage génie ait choisi un être de cette espèce pour le
15 y a quelque chose au-dedans de moi. Qu’est-ce que c’est donc ? » Ses premiers dessins sont de gauches copies de Millet. Mais
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
16 ce liquider des stocks américains. Et ses romans, c’est aussi une liquidation : les faits s’y pressent et s’y bousculent ; de
17 du brasseur d’affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitude du peuple rustique de France ». En ef
18 à-vis du gouvernement, le libérateur va se lever. C’est un descendant de Roland le Camisard, ce « Tarramagnou », ce « petit h
19 ’est-ce pas le meilleur style pour un romancier ? C’est plutôt, je crois, une certaine harmonie générale dans le récit et le
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
20 aissance de l’Orient, une conscience d’elle-même. C’est peut-être pour provoquer cette confrontation seulement qu’on a imagin
21 ue si le bouddhisme jouit un jour d’un renouveau, c’est à quelques savants européens qu’il le devra, tandis que d’un mouvemen
22 n’as qu’une valeur de symbole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’il s’agit, et Jean Schlumberger le définit encore :
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
23 autres nous imposent », dit un héros de Mauriac. C’est un « homme seul » qu’a peint « par le dedans » M. Jean Prévost, en un
24 ns probante. Une œuvre d’art que ce petit livre ? C’est avant tout une démonstration ; mais, puissante de sûreté et d’évidenc
25 ules l’écrivain ; et aussi quelques sentences : «  C’est de la faiblesse de nos yeux que frissonnent les étoiles. » f. Roug
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
26 nt le « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. Rougemont De
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
27 onduit au crime. Et s’ils s’imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obsédante volonté. Car on imagine diffi
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
28 stant. Et cela n’est pas sans gêner M. Seillière. C’est peut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
29 songeurs, une simplicité qui n’est pas familière. C’est bien la poésie d’une époque tourmentée dans sa profondeur, mais qui s
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
30 ans l’admiration son sens critique de Parisienne. C’est une sympathie malicieuse qui anime ses amusants portraits et ses comm
12 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
31 oule suffisent pour en préciser les conséquences. C’est ainsi qu’interviennent les trois Anglais mêlés au drame. M. Walpole l
32 de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle imprudence ! Avec la lumière et peut
33 Il sent autour de lui quelque chose qui le gêne. C’est l’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il est encore ébahi d
13 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
34 ument anarchiste. Ceux qui s’essaient à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un fortifiant, je ne s
35 elle excitation, quelle révélation ou quel oubli. C’est un dilettantisme qu’ils ont peut-être appris dans Barrès. Il leur man
36 itude foncière, une foi en la valeur de l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’action sociale que l’époque réc
37 tendre à l’action sociale que l’époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’on ne saurait accorder trop d’importance à leurs ten
38 iduelle à recréer. Nous y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que nou
39 mpête. L’unité de notre temps est en profondeur : c’est une unité d’inquiétude. Barrès et Gide : ils ont construit des édific
40 de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la littérature, telle qu’elle apparaît chez
41 esponsable de tout le « mal », le romantisme — et c’est plus que probable. Mais il en tirait une raison nouvelle de le condam
42 re à manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très beau, Breton, de crier « Révolution toujours » — tant qu’il y a
43 t qu’il y a des gens pour vous faire du pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du monde, mais on voudrai
44 buche, oscille entre la violence et le désespoir ( c’est l’amour), et, déchiré de contradictions, tire du désordre de ses cert
45 Arland, — plus jeune, il n’a pas fait la guerre — c’est le même désenchantement précoce, sans la brusquerie de ses aînés. Enc
46 de Dieu, mais il attend en vain sa Révélation : «  C’est peut-être que je suis médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’il
47 eut-être que je suis médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore à se regarder chercher, absorban
48 lement légitime à leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser son expansion. — Mais je trouve en moi ordre e
49 de toute forme. Attitude parfaitement folle, mais c’est justement de quoi se glorifient ses tenants, ils y voient la suprême
50 s tempéraments. Le geste de Lafcadio généralisé : c’est le surréalisme. De l’acte gratuit commis par un héros de roman, à la
51 ilise une borne que pour sauter plus loin. Ainsi, c’est par humilité qu’on renoncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse
52 vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous sommes spontanément
53 , qui lui faisait mépriser son propre intérêt6… » c’est proprement la perversion d’une vertu qui se brûle elle-même. Je ne va
54 it et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’époque, c’est une manière d’agir contre elle. 2. « La crise du concept de littérat
14 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
55 ité foncière du roman de Jouve reste indéniable : c’est son mouvement purement lyrique, sa progression accordée à celle des é
15 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Wilfred Chopard, Spicilège ironique (mai 1926)
56 1926)r Un léger flirt avec la muse, parce que c’est dimanche, parce qu’il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie est bête à p
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)
57 Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)s C’est le récit de la découverte de Dieu par une jeune fille élevée dans l’a
58 ur, et qui plaît aux lectrices — m’agace un peu ? C’est une vétille. s. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Cécile-Claire
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
59 e mécanique et de rapidité. Il lassera, parce que c’est toujours le même déclic. Cocteau le sait, et pour varier il tire tant
18 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
60 e, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
61 après avoir été créée par lui, — comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au croisement des préoc
62 boutades mordantes, en brèves fusées de lyrisme. C’est d’une verve puissante jusque dans la statistique. On en sort convainc
63 eux et des parcs, la nature annexée à la ville. «  C’est un spectacle organisé par l’Architecture avec les ressources de la pl
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
64  » dont Fernandez donne une critique décisive. Et c’est justement par opposition à la conception proustienne de la personnali
21 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
65 ns ce portrait de Montherlant toréador, à 16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire que le livre
66 ’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire que le livre vaut par son allure plus que par des qualités de co
67 e est tonique comme le spectacle des athlètes. Et c’est elle avant tout que j’admire dans ces Bestiaires, presque malgré leur
22 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
68 ins, les tendances contradictoires d’un individu. C’est pour traiter ce sujet pirandellien qu’on s’embarque dans une croisièr
69 avire succombant sous les allégories. L’étonnant, c’est que le livre soit réellement amusant, et qu’il trouve une sorte d’uni
23 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
70 ction, et sous sa défense on devine une détresse. C’est encore une vision de l’Occident qui naît de ce petit livre si dense,
71 oir résulter de cette confrontation, s’évanouit : c’est bien plutôt une unité supérieure de l’esprit humain que nous découvro
24 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
72 es termes d’un traité de paix. Entre moi et vous, c’est la guerre. » Voilà pour les critiques, « punaises glabres et poux bar
73 ue aussi prétentieuse qu’incertaine. Son affaire, c’est l’amour, et certain désespoir vaste et profond comme l’époque. « Voul
74 n’est pas le meilleur livre de l’auteur d’Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs du romantisme nouveau. J’ai nommé
25 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
75 êmes pour que ce mot, ce geste, soient possibles. C’est d’Armande surtout qu’on les attendrait, plus franche d’allure. On ne
76 n rôle d’homme… « Captif de sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du roman, qui se mêle étroitement au premier… Mais
26 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
77 commodité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est à l’amour qu’il ira demander la souffrance indispensable au perfectio
78 vasion qui est la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’il consent, non sans une imperceptible satisfaction, l’aveu
27 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
79 profond prend le masque d’une aimable mélancolie. C’est la sourde tristesse des choses qui vous échappent, des amours impossi
28 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
80 ctères se résument dans son avidité de puissance. C’est par l’argent qu’on domine notre âge : il devient grand industriel, as
29 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
81 araît proprement inhumaine. Tout dire, vraiment ? C’est l’exigence d’une détresse cachée ; elle fait bientôt considérer toute
82 ane, son apaisement, pour Arthur, sa « maladie », c’est encore l’« élan mortel » que décrivait Mon Corps et Moi. Quand l’anal
30 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
83 sentimental que cruel. « J’ai la beauté facile et c’est heureux. » Il y a aussi un certain tragique, mais au filet si acéré q
84 acéré qu’on ne sent presque pas sa blessure. Mais c’est ici qu’il s’agit de ne pas confondre inexplicable avec incompréhensib
31 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
85 alité à notre civilisation, — et je sais bien que c’est là un des signes de sa décadence. Il y a du chirurgien chez ce soldat
32 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
86 lyrisme des noms géographiques vous fatigue ; que c’est une vraie manie de nommer à tout propos d’Annunzio, Pola Negri, Charl
87 ordez que s’il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facilité que par recherche. Vous voilà même tenté
88 a Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis, c’est égal, ce soir, tout cela est sans importance, car voici « l’heure des
33 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean-Louis Vaudoyer, Premières amours (août 1927)
89 ’ils ont aimé tous deux (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été de vacances, quand les premières inquiétudes du dés
90 troubler de ravissantes amours d’adolescents. Et c’est Un vieil été. Cette nouvelle, très supérieure aux deux autres, est un
91 pplication du souvenir, d’une séduction certaine. C’est un art de détails ; mais si délicat et d’une si subtile convenance av
34 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
92 opposer l’excellent petit livre d’Edmond Jaloux. C’est un recueil de divers articles et essais, dont certains — le Message d
35 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
93 i accompagnent une création littéraire. Bien sûr, c’est cela, le malaise d’écrire. Bopp est très intelligent. Et plein de ver
94 t leur facilité même est une réussite. Léon Bopp, c’est le combat d’un tempérament avec l’esprit de géométrie. Un scientisme
36 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
95 esse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)aq C’est un livre sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’
37 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
96 vasion — où seuls les poètes savent se perdre. Et c’est bien sa plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule à la mode p
38 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
97 ui qui mène 60 parties d’échecs simultanément, et c’est naturel : je m’en avoue plus éloigné et m’en sais plus dépourvu si po
98 les jeunes qui ait vraiment donné quelque chose. C’est pourquoi j’ai lu ce livre, malgré son premier chapitre, variation sur
99 à Goethe, traité de clown, cela ne va pas loin.) C’est une belle rage (ô combien partagée !) vainement passée (quitte à rena
100 cer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais qu’on nous lais
39 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
101 es ambitions. Écoutons Garine, l’un de ces chefs ( c’est lui qui parle au nom de l’auteur, je pense) : « Il me semble que je l
102 Expérience faite, l’absurde retrouve ses droits. C’est ainsi que, masqué par l’enchaînement passionnant de l’action, il se d
40 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
103 de moyens d’action puissants : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le s
104 gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopin, c’était l’amo
105 e Chopin, c’était l’amour, donc la douleur ; ici, c’est l’absence d’amour, par refus de souffrir. Mais chez un être raffiné,
41 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
106 ssièreté de lui répondre d’un air connaisseur que c’est bien composé. J’avoue prendre cette autobiographie tellement au série
107 mère avec cette virile et religieuse tendresse ? C’est un Chinois, c’est un Américain qui viennent nous rapprendre que les s
108 irile et religieuse tendresse ? C’est un Chinois, c’est un Américain qui viennent nous rapprendre que les sources de la poési
109 selle conspiration pour insister sur la laideur. “ C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi e
110 le grand tueur de son époque ? Rendre impuissant c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la Républ
42 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
111 oprement « saisissante » ? Mais le plus émouvant, c’est ici l’approche d’un silence partout pressenti, qui s’impose, qui apai
43 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
112 nifient plus de désespoir qu’ils ne s’en doutent… C’est un dévergondage sentimental, plein de malices et d’envies de pleurer.
44 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
113 radicalement antimoderne, parce que désintéressé. C’est un extrême, un pic trop élevé pour qu’on y puisse vivre, c’est l’impo
114 ême, un pic trop élevé pour qu’on y puisse vivre, c’est l’impossible. Mais justement, la gloire de M. Benda sera d’avoir sout
115 urs. Ce qu’on ne viendra pas disputer à M. Benda, c’est son dur amour de la vérité tout court. Celle-là même qui paraît anarc
45 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
116 e goût des esprits singuliers, si vous croyez que c’est par l’extrême pointe du singulier que l’esprit pénètre dans la poésie
46 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Jullien du Breuil, Kate (avril 1930)
117 lon l’auteur un peu ou pas mal de littérature. Et c’est à un tel amour qu’on va demander sa revanche contre la mesquinerie mo
47 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
118 escents. Ce qui le caractérise le plus fortement, c’est sa « révolte absolue », forcenée, jusqu’au rire dément, — ses injures
48 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
119 licieux de réaliser une idée fixe injustifiable : c’est le plaisir même de l’enfance. Je portais donc ma vision d’Orient et j
120 couverte, on tourne dans un escalier compliqué : c’est plein de colonnettes et de statues dégradées et charmantes. (Vue sur
121 ible de situer dans l’ensemble des constructions. C’est là qu’on entre. Murs nus. Un catafalque de bois, au milieu, recouvert
122 rne apparaît ici sous un aspect bien inquiétant : c’est à la sensibilité même qu’on impose une livrée. — « Je comprends, me d
123 omprends, me dit-on. Vous êtes pour la fantaisie, c’est bien joli !… » — Non, Monsieur, ce n’est pas joli, ce n’est pas fanta
124 nt de mots pour une simple question de sentiment… C’est que vous êtes déjà bien malade. Il perd le sentiment, disait-on, du
125 n est trop souvent tenté de confondre le bizarre. C’est le faux merveilleux qui a discrédité le vrai, lequel est quotidien, c
126 dire quelque chose d’une scène pittoresque. Mais c’est une autre fois que je l’ai vue, à Pest, lors d’un autre séjour, dans
127 iterait à chercher après coup des transitions, et c’est alors que l’on est tenté de mentir, si fort tenté que l’on cède à cou
128 té que l’on cède à coup sûr, en se persuadant que c’est pour des raisons techniques. (Est-ce que cela ne devrait pas, au cont
129 ition de lui ressembler, ne fût-ce que de loin, —  c’est alors ce qu’on appelait un paradoxe, du temps des petites manières. C
130 prendre au sérieux ce que je vois. Ruse connue : c’est l’histoire du mot que vous avez sous la langue ; je vous conseille de
131 s d’hommes d’affaires. Ce qu’on prétend défendre, c’est son droit, ses intérêts. Mais, en Hongrie, le nationalisme est une pa
132 âce à qui vous a reçu comme un cadeau de Dieu. («  C’est Dieu qui vous envoie », dit la formule traditionnelle.) La liqueur de
133 n vide trois verres d’un trait en guise de salut. C’est alors que se déplient les cartes de « la Hongrie mutilée ». — « Savez
134 de la surproduction des machines et des enfants. C’est parce que les Hongrois n’ont pas perdu le sentiment qu’ils sont en sc
135 raies, n’est-ce point le climat de la passion ? —  C’est celui de la Hongrie14. 9. Une lettre de Matthias Corvin « Matth
136 laint de ce qu’il y a peu de poètes par le monde. C’est dans l’ordre des choses, et l’on sait qu’il suffit de très peu de sel
137 Hongrie. Attila, me dit-on, y régna. Aujourd’hui c’est la résidence du Prince Primat. Au-dessus du palais de l’archevêché, s
138 hez les Tchèques déjà… Nous allons aux bains, car c’est dans la piscine que nous devons rencontrer le poète. Cheveux noirs d’
49 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
139 es cette impression bizarre d’être d’aujourd’hui. C’est qu’elle est de demain plutôt, — tout comme Nietzsche qui en fut obséd
140 in diffère le plus peut-être des poètes français, c’est que son lyrisme est l’expression d’une philosophie à l’état naissant 
141 essais philosophiques.) Le tragique de Hölderlin, c’est qu’il parviendra de moins en moins à « réfléchir » sa création. De là
50 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
142 image d’un bibelot d’une sorte bizarre. Alors que c’est plutôt un certain arrangement des choses qui rende un certain son spi
143 ront toujours raison, mais n’auront que cela, car c’est l’ivresse15 seulement qui permet à l’esprit de passer d’une forme dan
144 ’esprit de passer d’une forme dans d’autres, — et c’est même en ce passage qu’elle consiste — ô Danses ! avènement de l’âme a
145 Hongrois se sont arrêtés dans cette plaine. Mais c’est le soir au camp, perpétuel. Une lassitude de steppe brûlante, des on
146 ondulations longues… Mais un cheval se cabre ; et c’est la danse qui se lève, et des tambours et des cris modulés, et toute l
147 le confusion de sentimentalisme et de passion, et c’est là son miracle. Si tu n’as pas le sens de la musique, conserve quelqu
148 est d’un seul tenant. Rien qui fasse répétition. C’est ici le premier pays que je n’ai pas envie d’élaguer ; dont je ne me c
149 dersen assure qu’elles parlent en égyptien, « car c’est la langue qu’elles apprennent de leurs mères ». Combien j’aime ces sœ
150 si les nomma-t-on gipsys. Pour leur nom allemand, c’est  : Zigeuner ; hongrois : cigány ; mien : cigognes. D’ailleurs ces Égyp
151 comme on aime l’enfance : or le rêve de l’enfant, c’est de devenir une grande personne. On me l’a dit, c’est vrai : cette vil
152 st de devenir une grande personne. On me l’a dit, c’est vrai : cette ville historique est aussi l’autre « Rome protestante ».
153 ute que profonde ne fut l’attente, et lâche tout. C’est l’âme qui joue aux montagnes russes, mais voici que le petit train en
154 vas, peuple de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est toi qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bar
155 e de perdition, Peuple inconnu, — mais c’est toi, c’est toi qui l’as caché dans une roulotte sous des chiffons bariolés et de
156 à la mer Noire, et je n’en connais pas les fées, c’est pourquoi je nageais à brasses prudentes avec, aux jambes, l’impercept
157 ciles. Ô tristesse des crèmeries et des jardins ! C’est devant une glace panachée qu’il m’arrive de douter de la vie, comme d
158 . Joie d’être n’importe où… évadé ? Mais soudain, c’est au silence que je me heurte, comme réveillé dans l’absurdité d’être n
159 l ? La Lune se tient assez bien depuis un moment, c’est que la ligne est droite. Je ne sais plus dans quel sens je roule. J’a
160 si. Rien ne ressemble au voyage comme la maladie. C’est la même angoisse au départ, le même dépaysement au retour. « Il revie
161 . Un vrai voyage, on ne sait jamais où cela mène, c’est une aventure qui relève de la métaphysique plus que de la psychologie
162 igue avec son jeu des définitions)… pas de but. —  C’est vous qui le dites ! — Vous, naturellement… (Encore un qui se réveille
163 tais presque infiniment variable, indéterminé. Et c’est le voyage qui me fixe. Je rayonnais, on me dessine. Mais en même temp
164 probable. On a dû voir sur moi que je le cherche, c’est pourquoi l’œil est implacable… Pas de clefs dans mes onze poches. Seu
165 rose n’indique que les choses les plus évidentes. C’est bien pourquoi l’Objet n’a pas de nom. Parfois je me suis demandé s’il
166 ut-il d’abord les découvrir tous par soi-même. Et c’est alors seulement qu’aux yeux de ceux qui surent désirer de la voir, ap
167 t à d’autres semblables, en voyage, je me dis que c’est de là que j’ai tiré le sentiment d’absurdité foncière qu’il m’arrive
168 ne voit que ce qui est de soi-même, et conscient… C’est à cause d’un pari peut-être fou, et qui porte sur des sentiments indé
51 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
169 ternationale — comme on dirait en style sportif — c’est l’aisance avec laquelle il aborde un Pater, un George non pas autreme
170 pose le problème de l’homme dans sa totalité, et c’est je crois l’éloge de choix. Mais de ce problème central, qui déborde l
171 à produire son œuvre. Le danger de cette méthode, c’est que, donnant un nom à chaque problème, l’« hypostasiant » en quelque
172 conscience appartient au critique avant tout, et c’est pourquoi il fait de la critique en présence des obstacles qu’il renco