1
s s’appellent : collège, guerre, sport… la Relève
du
Matin, le Songe, les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu à l
2
is quel relent de barbarie, un assez malsain goût
du
sang. Tout cela s’est purifié dans le Chant funèbre. Et une phrase te
3
e éclatante mise au point ? Et venant de l’auteur
du
Songe, d’un de ces hommes qui « descendirent » du front dans notre pa
4
du Songe, d’un de ces hommes qui « descendirent »
du
front dans notre paix lassée, ne prend-elle pas une pathétique signif
5
oudain… Mais Montherlant se redresse vite, frappe
du
pied et repart. Vers quels buts ? On verra plus tard. L’urgent c’est
6
André Breton, Manifeste
du
surréalisme (juin 1925)b Sous une « vague de rêves », la logique,
7
agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est
du
moins ce que proclame M. Breton en un manifeste dont la pseudo-nouvea
8
e sorte de méthode des textes généralisée ? Point
du
tout ! Il paraît qu’il est la seule attitude littéraire aujourd’hui c
9
Rêve est la seule matière poétique. Dans le monde
du
Rêve autant de cellules isolées que de rêveurs. Toute poésie est inco
10
e fait d’une fortuite coïncidence entre l’univers
du
poète et le mien ? Je comprends trop de choses dans ces poèmes qui de
11
que tout poème doit être une dictée non corrigée
du
Rêve. Je reconnais à chaque ligne de Poisson soluble cette « vieiller
12
tre encore pour une grande part dans l’« alchimie
du
verbe » ; et je ne puis m’empêcher d’accuser Breton de préméditation…
13
de vieilles anarchies ». L’ironie qui sauva Dada
du
ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus longtemps impr
14
enis de, « [Compte rendu] André Breton, Manifeste
du
surréalisme », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève,
15
en dégagent avec évidence. Van Gogh fut une proie
du
génie. L’homme tel que nous le peint Paul Colin, est peu intéressant.
16
n peigné. Rabevel, c’était un portrait balzacien
du
brasseur d’affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est « la nouvelle mis
17
rtrait balzacien du brasseur d’affaires. Le sujet
du
Tarramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitude du peuple rustique
18
arramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitude
du
peuple rustique de France ». En effet — le phénomène n’est pas partic
19
listes des villes. Mais dans une de ces provinces
du
Midi où le souvenir des luttes religieuses encore vivace fait que les
20
paysans gardent une méfiance frondeuse vis-à-vis
du
gouvernement, le libérateur va se lever. C’est un descendant de Rolan
21
ement, le gouvernement cède. Mais la même inertie
du
peuple qui donnait tant de mal lorsqu’il fallait l’éveiller, l’entraî
22
lorsqu’il fallait l’éveiller, l’entraîne au-delà
du
but. Le Tarramagnou voit son œuvre sabotée par des meneurs ; il tente
23
siècle s’annonce comme le siècle de la découverte
du
monde par l’Europe intellectuelle. Grand siècle de critique pour lequ
24
Mais, de même que la France interrogeant l’Europe
du
xviiie prenait surtout conscience de son propre génie, l’Europe d’au
25
nu, il faut reconnaître que l’enquête des Cahiers
du
Mois donne un fort intéressant tableau des multiples réactions de l’E
26
es. Il y a ceux qui repoussent une Asie ignorante
du
thomisme et ceux qui pensent inévitable le choc de deux mondes, et qu
27
vaguement par Orient : l’Asie est le subconscient
du
monde, formule qui, je pense, réunira tous les suffrages. Et chacun d
28
la première fois le rôle de l’Europe « conscience
du
monde », entre une Amérique affolée de vitesse, édifiant ses gratte-c
29
endu] Les Appels de l’Orient (n° 9-10 des Cahiers
du
Mois) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septemb
30
théorème de Spinoza. Une ironie dure, la densité
du
style révèlent seules l’écrivain ; et aussi quelques sentences : « C’
31
sque définition de M. A. Eloesser dans l’Almanach
du
25e anniversaire. Les révolutionnaires y faisaient pourtant bon ménag
32
t pourtant bon ménage avec les derniers champions
du
naturalisme puisqu’au début Fischer publia Zola et Ibsen, Tolstoï, Ha
33
uropéenne d’avant-guerre mêlés à ceux des maîtres
du
renouveau idéaliste allemand et viennois, Hesse, Hofmannsthal… Les ex
34
qu’il vient de parcourir quelque superficialité,
du
moins faut-il le louer d’avoir conservé une vision générale de notre
35
k Peut-être n’est-il pas trop tard pour parler
du
Vinet de M. Seillière, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter à
36
ient d’ajouter à sa grande étude sur les rapports
du
christianisme et du romantisme. M. Seillière cherchait dans l’époque
37
grande étude sur les rapports du christianisme et
du
romantisme. M. Seillière cherchait dans l’époque romantique un témoin
38
j’imagine son étonnement à découvrir dans l’œuvre
du
penseur vaudois la substance originale de la plupart des idées dont l
39
brûlante les richesses intellectuelles et morales
du
grand vaudois. Vraiment, tout ce qui semble viable et humain dans la
40
semble viable et humain dans la critique moderne
du
romantisme, Vinet l’avait trouvé. Mais sa position purement chrétienn
41
et un nihilisme exaspérés, pour notre nouveau mal
du
siècle, il n’est peut-être pas de pensée plus vivante, ni de plus ton
42
ais banal, il est parfois facile : la description
du
monde qu’il invente nous lasse quand elle ne l’étonne plus assez lui-
43
fés littéraires, nos poètes respirent le même air
du
temps. Leur originalité se retrouve dans la manière dont ils tentent
44
Le voilà qui s’avance, foulant les hautes herbes
du
ciel. » Le gaucho a dompté Pégase et caracole dans les étoiles. J’avo
45
t plus près de l’infini au fond de soi qu’au fond
du
ciel. l. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Jules Supervielle, G
46
Mac Orlan, un Kessel ont donné de beaux exemples
du
parti que peut tirer le nouveau romantisme de ce chaos. Salmon a même
47
raduction française de l’énorme cri de délivrance
du
peuple fou. Belles étincelles échappées d’un brasier. Pour les causes
48
si fort qu’il avait peur de trébucher et de faire
du
bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle imprudenc
49
Quelle imprudence ! Avec la lumière et peut-être
du
monde dans l’appartement. Il avait si froid que ses dents claquaient.
50
enêtre, se traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné
du
réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le
51
nverse, pour voir. Pendant qu’il est encore ébahi
du
fracas, le juif survient avec une méthode simplifiée pour l’exploitat
52
is ses personnages le suggèrent de toute la force
du
trouble qu’ils créent en nous : Markovitch par exemple, ou Sémyonov,
53
sans culture qui se chargent de gaver les masses
du
pain quotidien de la bêtise de tous les partis, on comprendra ce que
54
et des doctrines, et qu’il n’existe pas d’esprit
du
siècle, hors un certain « confusionnisme ». Mais sous les épaves de t
55
oralistes adonnés à la culture et à la libération
du
moi paraissent bien les ancêtres des nouvelles générations de héros d
56
rien d’étonnant : ils ne sont que les projections
du
moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme est vertu cardinale pour le créate
57
contre une difficulté.) Dégoût de la vie, dégoût
du
bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite à la société entière. Dégoû
58
jours » — tant qu’il y a des gens pour vous faire
du
pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du monde,
59
c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre
du
monde, mais on voudrait que de moins de gloriole s’accompagnât votre
60
le voilà reparti dans un égoïsme triomphant, pur
du
désir d’action qui empêtrait Barrès dans des dilemmes où l’art trouva
61
est l’amour), et, déchiré de contradictions, tire
du
désordre de ses certitudes fragmentaires la matière de quelques pamph
62
mais jusqu’au point d’y percevoir comme un appel
du
Dieu perdu. Il avoue enfin la cause secrète des inquiétudes modernes
63
prix d’un martyre… Cette lassitude facile à juger
du
dehors n’était pas ce qu’il y a vingt ans on nommait blasé. Rien n’ét
64
ssé en nous, mais pouvions-nous faire abstraction
du
plan intellectuel sur lequel tout apparaît inutile et vain ? Je cite
65
Gide. Entre les Nourritures terrestres, les Caves
du
Vatican et Dada, il y a place pour tous les chaînons d’inquiétude, de
66
bles et des proportions ; rééduquer les instincts
du
corps et de l’âme ; vouloir une foi… La morale de demain sera en réac
67
écrivains — se souviennent de penser en fonction
du
temps présent, soit qu’ils veuillent en améliorer les conditions, ou
68
st une manière d’agir contre elle. 2. « La crise
du
concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il s’était développé en no
69
gnificatifs. 6. Aragon, loc. cit. 7. Le « goût
du
désastre » qui est au fond du romantisme moderne nous empêche secrète
70
cit. 7. Le « goût du désastre » qui est au fond
du
romantisme moderne nous empêche secrètement de construire et de nous
71
évost, deux ou trois de Philosophies, des Cahiers
du
Mois, et peut-être Drieu la Rochelle, s’il voulait…) o. Rougemont D
72
fenêtres s’ouvraient vers le ciel de Florence… «
Du
sang, de la volupté et de la mort », un titre s’effaçait dans l’ombre
73
s cesse brisé par les élans alternés ou confondus
du
désir et de la prière. On sort lentement d’une chambre bleue qui est
74
p « classique » et prévue, l’originalité foncière
du
roman de Jouve reste indéniable : c’est son mouvement purement lyriqu
75
teville paraît mieux à l’aise dans la description
du
milieu patricien que dans la création d’un caractère de grand peintre
76
vre où l’on voit un homme appeler en vain le vent
du
large, parmi des gens qui craignent de s’enrhumer. q. Rougemont De
77
» Ce poète — qui fut aussi le prosateur charmant
du
Pédagogue et l’Amour — sourit avec une grâce un peu frileuse et se pe
78
qu’il défend en peinture, en musique. Suppression
du
clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. (« Le poè
79
es les plus représentatifs de l’époque de Lénine,
du
fascisme, du ciment armé. « Notre monde comme un ossuaire est couvert
80
eprésentatifs de l’époque de Lénine, du fascisme,
du
ciment armé. « Notre monde comme un ossuaire est couvert des détritus
81
concourt obscurément à cette parfaite expression
du
triomphe de l’homme sur la Nature. Architecture : « tout ce qui est a
82
Nature. Architecture : « tout ce qui est au-delà
du
calcul… Ce sera la passion du siècle ». v. Rougemont Denis de, « [
83
ce qui est au-delà du calcul… Ce sera la passion
du
siècle ». v. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Le Corbusier, Ur
84
M. Fernandez a donné la première œuvre importante
du
mouvement de construction et de synthèse qui se dessine chez les jeun
85
es confusions qu’il y décèle. Le meilleur morceau
du
livre est l’essai sur Proust et sa théorie des « intermittences du cœ
86
sai sur Proust et sa théorie des « intermittences
du
cœur » dont Fernandez donne une critique décisive. Et c’est justement
87
ient dans la plupart de ces essais : l’esthétique
du
roman. Fernandez en formule une théorie assez proche du cubisme litté
88
an. Fernandez en formule une théorie assez proche
du
cubisme littéraire, et qu’il serait bien utile d’adopter, si l’on veu
89
ier, il faudrait sans doute être né sous le signe
du
Taureau. Mais il sera pardonné à Montherlant beaucoup de défauts bien
90
jeune homme qui écrivit naguère sur les Fontaines
du
désir certaines pages magnifiques et sobres, jetées de haut avec la n
91
rançais qui lui répond de Chine. Nous sommes loin
du
ton des Lettres persanes : le Chinois s’étonne non sans quelque aigre
92
échappe toujours à nos cadres — perpétuel conflit
du
réel avec nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échou
93
nce européenne libre peut souscrire aux critiques
du
Chinois et sympathiser avec son idéal de culture. Il n’y a pas là deu
94
Il n’y a pas là deux points de vue irréductibles,
du
moins M. Malraux a fait parler son Chinois de telle façon qu’ils ne l
95
eur à l’imagination d’autres fois si prestigieuse
du
poète : « Ils m’ont suivi, les imbéciles », ricane-t-il ; et sans rir
96
la mort ou des chansons ? » On a l’hallucination
du
décor des capitales, créatrice d’un merveilleux de chaque instant, d’
97
’Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs
du
romantisme nouveau. J’ai nommé Rousseau, Nerval Musset : mais voyez u
98
de sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet
du
roman, qui se mêle étroitement au premier… Mais combien cette analyse
99
: son art est justement de voiler les intentions
du
récit et de les exprimer seulement par un geste, une nuance du paysag
100
e les exprimer seulement par un geste, une nuance
du
paysage, une image qu’on garde comme un pressentiment. Ce n’est qu’à
101
plus que des visions où se condense le sentiment
du
récit. Dans le Cœur gros, c’était un parc avant l’orage, le rose somb
102
isfaction, l’aveu d’une fondamentale indifférence
du
cœur qui contraste avec une vie voluptueuse et assez désordonnée. Pou
103
est-il possible qu’entre deux cœurs que l’épreuve
du
plaisir n’a pas exténués. Mais alors quelle avidité cruelle, et peut-
104
es âmes à la vie après seulement toutes les morts
du
plaisir », car elle sait « qu’entre les êtres, le bonheur est un lien
105
x évite le péril d’un réalisme trop amer et celui
du
roman lyrique, par l’équilibre qu’il maintient entre ces deux inconsc
106
ces deux inconscients : l’époque et l’être secret
du
héros. Il sait mieux que quiconque aujourd’hui faire éclater dans un
107
intérieurs dont il dit : « Personne ne peut juger
du
drame qui se joue entre deux êtres, personne, pas même eux ». Dans ce
108
peut-être, un quiproquo de destinées… Le tragique
du
peut-être ; (comme dans l’une des dernières phrases de Sylvie : « Là
109
t à la dispersion autant qu’à l’approfondissement
du
moi, soif de tout et pourtant mépris de tout, procédant d’un goût de
110
vient grand industriel, assure sa fortune au prix
du
peu cynique reniement de ses origines. Le vieux père s’effondre de ho
111
récit grassement pittoresque dans la description
du
milieu juif, prend une âpre rapidité avec l’ascension de Jacob et ses
112
ne serait-elle à son tour que le masque d’un goût
du
malheur ? Le sujet profond de ce roman, où l’on voit comment Pierre e
113
tte imperfection, s’il ne peut encore s’en tirer,
du
moins l’avoue-t-il avec une franchise qui la rend sympathique. Et pui
114
ue c’est là un des signes de sa décadence. Il y a
du
chirurgien chez ce soldat devenu « scribe » et qui s’en exaspère. Sou
115
ge « est arrivé à un endroit de l’éther où il y a
du
bonheur ». Vous reconnaissez que Pierre Girard est un peu responsable
116
enture qui aurait pu être… Un homme médite à côté
du
corps de son ami suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous deux (L’
117
pour une femme qu’ils ont aimé tous deux (L’Amie
du
Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été de vacances, quand les premièr
118
été de vacances, quand les premières inquiétudes
du
désir viennent troubler de ravissantes amours d’adolescents. Et c’est
119
e minutie, avec une sorte d’amoureuse application
du
souvenir, d’une séduction certaine. C’est un art de détails ; mais si
120
lke (décembre 1927)ao À ceux qui se contentent
du
mot fumeux pour caractériser tout lyrisme germanique, il faudra oppos
121
ssais, dont certains — le Message de Rilke — sont
du
meilleur Jaloux, de ce Jaloux qui sait parler mieux que personne des
122
es allemands parce qu’il partage avec eux ce goût
du
rêve préféré à la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a ren
123
intelligent. Et plein de verve, et pas embarrassé
du
tout pour vous lâcher un beau pavé mathématique au milieu d’une effus
124
se tient à cette attitude scientifique, vis-à-vis
du
phénomène littéraire. La « Promenade » du héros de Bopp est une sorte
125
s-à-vis du phénomène littéraire. La « Promenade »
du
héros de Bopp est une sorte de pensum. Cela rend peut-être moins conv
126
tions et des rêves de l’enfance et cette féminité
du
sentiment, du tour de pensée même, qui faisaient déjà du Perroquet Ve
127
êves de l’enfance et cette féminité du sentiment,
du
tour de pensée même, qui faisaient déjà du Perroquet Vert un petit ch
128
iment, du tour de pensée même, qui faisaient déjà
du
Perroquet Vert un petit chef-d’œuvre de poésie proprement romanesque,
129
tion résultent à la fois le défaut de composition
du
livre et sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur
130
t sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris est
du
roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’elle subit
131
t de la part d’une femme aussi femme que l’auteur
du
Perroquet Vert. Mais là-dessus, le roman repart dans une troisième ac
132
qui la précède. Ces défaillances de la technique
du
roman sont sauvées par un style brillant, plein de trouvailles spirit
133
livre ne réalise pas une synthèse plus organique
du
roman et des mémoires. Mais si son début permet de croire que le Perr
134
voir que jolis livres d’étrennes dans les œuvres
du
plus grand créateur de mythes modernes, du seul écrivain dont l’influ
135
œuvres du plus grand créateur de mythes modernes,
du
seul écrivain dont l’influence soit comparable à celle du cinéma ! Cl
136
écrivain dont l’influence soit comparable à celle
du
cinéma ! Claretie raconte que les détenus des maisons de correction s
137
lumes « au travers desquels ils respiraient l’air
du
monde ». N’en ferons-nous pas autant, emprisonnés que nous sommes dan
138
Aragon, Traité
du
style (août 1928)as Ce n’est pas le seul talent de M. Aragon qui l
139
tes drôles ou quelconques. Mais la seconde partie
du
livre est admirable ; il suffit. Le titre ne ment pas ; ce livre trai
140
il suffit. Le titre ne ment pas ; ce livre traite
du
style, à coups d’exemples qui méritent de l’être. Et l’on voit bien i
141
efusez d’avancer ! Mais il reste à portée de voix
du
troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais
142
ugemont Denis de, « [Compte rendu] Aragon, Traité
du
style », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, août 1
143
révolution cantonaise en 1925 nous place au nœud
du
monde moderne : on y voit s’affronter en quelques hommes d’action les
144
lques hommes d’action les forces caractéristiques
du
temps — argent, races — et ses rares passions, qui sont la domination
145
la lutte qui met aux prises l’Europe et le monde
du
Pacifique. On retrouvera ici beaucoup des idées que la Tentation de l
146
il décrive la vie intense et instable des acteurs
du
drame, l’aspect quotidien et mystérieux d’une révolution de rues, ou
147
es villes chinoises, Malraux fait preuve d’un art
du
détail où se révèle le vrai romancier. On serait parfois tenté de le
148
sans issues : l’angoisse que fait naître au cœur
du
monde contemporain l’absurdité de ses ambitions. Écoutons Garine, l’u
149
dans l’Ennemi des Lois — son expression amoureuse
du
silence et cet ensemble idéal d’étudiant assidu aux sociétés de musiq
150
e ne relève pas, et qui tire sa grandeur de celle
du
décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas à baptiser son héros « prince d
151
Mais un prince rêveur n’est pas forcément prince
du
rêve ; et par ailleurs ce livre sait bien le laisser voir. La qualité
152
rmes dont le jeu donne aux nuances assez troubles
du
personnage central une résonance plus profonde. Louis II, ce chimériq
153
olis mots ; mais ce n’est pas la moindre habileté
du
biographe. D’ailleurs, réussir un livre attrayant sur une vie manquée
154
. Mais plusieurs incidents éveillent les soupçons
du
« petit-bourgeois » qu’il a choisi comme public, et brusquement le mo
155
ot éclate : menteur. Feintes et esquives adroites
du
« prince » qui disparaît, néanmoins. Enfin, le Français reçoit une le
156
pas une question dont l’importance dépasse celle
du
cas pathologique. Il y a dans ce culte de la mythomanie qu’on a vu sé
157
hie tellement au sérieux que j’ai été bien étonné
du
passage où il rappelle qu’il écrit la vie d’un homme de lettres. En r
158
de la poésie — mais à Chicago on doit appeler ça
du
bluff — fait de lui sans doute le plus méridional des conteurs améric
159
! Tamerlan, dont la spécialité était l’assassinat
du
corps humain, mais qui raconte dans son autobiographie que son désir
160
le respect de soi était de son temps le souverain
du
monde. Tamerlan pour les anciens. Ford pour les modernes. Quelle déc
161
ux gelés de rêverie », il se confond avec l’ombre
du
monde. Et l’âme peut enfin « saisir » dans leur réalité les choses do
162
jamais méchants, et seulement aux dernières pages
du
livre, un peu amers… On voudrait un livre de Cassou qui ne serait fai
163
de l’âme dans la littérature la plus spirituelle
du
monde. La thèse que défend l’auteur de cet essai — la voyance de Rimb
164
s’ignore, il n’est pas plus admissible d’inférer
du
mépris de Rimbaud pour le catholicisme à son mépris pour la révélatio
165
rs, si vous croyez que c’est par l’extrême pointe
du
singulier que l’esprit pénètre dans la poésie, vous lirez Mes Proprié
166
us qu’une manière et qu’un ton, il y a une vision
du
monde véritablement neuve, dans laquelle l’âme, agissant à la façon d
167
suisses (mars 1930)be Peut-être faut-il venir
du
Japon pour accueillir du premier regard, dans un matin plein de mouet
168
Peut-être faut-il venir du Japon pour accueillir
du
premier regard, dans un matin plein de mouettes — « Un beau bruit d’a
169
t d’ailes me fait un ciel » — la vaporeuse beauté
du
lac de Neuchâtel. Mlle Kikou Yamata a su le voir aussi « gris et arde
170
kou Yamata peint la Suisse avec un pinceau « fait
du
poil de novembre des chamois ». On s’émerveille de le voir, dans sa m
171
s sa main rapide et minutieuse, décrire la vallée
du
jeune Rhin ou les pentes de Chésières en les parant d’une grâce malic
172
Mort difficile de René Crevel ne s’étonneront ni
du
sujet ni de la manière de M. Jullien du Breuil. L’intérêt de ce genre
173
demander sa revanche contre la mesquinerie morale
du
milieu… Étrange misère que celle d’une génération qui, après tant de
174
pendant quelques années l’idole et l’auteur-tabou
du
surréalisme. M. Pierre-Quint vient d’écrire sur ce poète, qu’on a tra
175
prendre, quitte à les parodier, les grands thèmes
du
romantisme. Mais il les a poussés à un paroxysme verbal qui induit à
176
nner par le fanatisme des disciples et imitateurs
du
« comte ». D’autres que lui s’y sont trompés. M. Gide déclarait naguè
177
délivré. Chez moi je suis la proie de l’angoisse
du
courrier. J’attends la lettre, j’attends je ne sais quoi de très impo
178
n, un amateur de troubles distingués. Peu de sens
du
réel. Mais nous vous montrerons notre Hongrie, ou tout au moins ce qu
179
assant des murs brunis qui rougeoyaient au sommet
du
Rozsadomb — la Colline des roses. Une ancienne mosquée, disiez-vous,
180
es. Une ancienne mosquée, disiez-vous, le tombeau
du
prophète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait, nous avons repa
181
rés en Europe. Mais dès le lendemain, m’échappant
du
programme, il a bien fallu que je recherche le chemin du Rozsadomb. «
182
ramme, il a bien fallu que je recherche le chemin
du
Rozsadomb. « Vous n’y verrez, m’avait-on dit, qu’une paire de babouch
183
Vue sur des maisons pauvres un peu plus bas, avec
du
linge dans des courettes poussiéreuses.) On aboutit à une plate-forme
184
somme, le Prophète Chauve est devenu le jardinier
du
Rozsadomb… Mais qu’eussè-je pu contempler de plus « objectivement » é
185
et pour rien ni personne. Sur quoi : « Monsieur a
du
temps à perdre ! » s’écrie le lecteur, et comme il est, lui, de l’aut
186
— j’entends : leur monde, avec leurs « problèmes
du
plus haut intérêt », le « prix de l’action » et leur morale qui ne pa
187
ment fin, encore que juste, mais si je me défends
du
pittoresque, ce n’est qu’amour jaloux du merveilleux, avec quoi l’on
188
défends du pittoresque, ce n’est qu’amour jaloux
du
merveilleux, avec quoi l’on est trop souvent tenté de confondre le bi
189
Il y en a aussi qui se réchauffent sur les degrés
du
poêle, celles-là ne chantant pas. Parmi elles, des Tziganes, dont l’u
190
paralyse la mâchoire. 6. Doutes sur la nature
du
Sujet Je crois qu’il faut que je raconte mon voyage « à la suite »
191
oin, — c’est alors ce qu’on appelait un paradoxe,
du
temps des petites manières. Cependant, la réalité d’un pays apparaiss
192
est sujet. Et tout ceci n’est rien que le voyage
du
Sujet à la recherche de son Objet, — en passant par la Hongrie. — Mai
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ux ce que je vois. Ruse connue : c’est l’histoire
du
mot que vous avez sous la langue ; je vous conseille de n’y plus pens
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ilencieuse, solennelle de nudité, entre le Palais
du
Régent et celui d’un des archiducs, quel décor à rêver le cortège d’u
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gardiens de la Couronne de saint Étienne. Auprès
du
porche du Palais, ils n’étaient guère qu’une centaine de curieux, et
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de la Couronne de saint Étienne. Auprès du porche
du
Palais, ils n’étaient guère qu’une centaine de curieux, et quelques g
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’autre, durant une demi-heure, saluées à l’entrée
du
Palais par les gardes présentant les armes. À ce salut, les quelques
198
s députés bourgeois en redingote ne répondent que
du
bout des doigts, crainte, sans doute, de troubler l’équilibre toujour
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rent le premier pont sur le Danube, auteurs ainsi
du
trait d’union de Buda-Pest. Il y a trois semaines, à Freudenau, lors
200
da-Pest. Il y a trois semaines, à Freudenau, lors
du
Derby viennois, je les ai vus portant cylindre gris à la terrasse du
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je les ai vus portant cylindre gris à la terrasse
du
Jockey-Club. Maintenant dans leurs limousines armoriées — couronnes p
202
s armoriées — couronnes princières sur le bouchon
du
radiateur — les voici, pères et fils, revêtus des couleurs familiales
203
ois un collier de la Toison d’Or, sur la fourrure
du
dolman rouge ou jaune, laisse pendre son petit mouton. Aiguillettes,
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armi les spectateurs. Reliques ? Elles conservent
du
moins toute leur efficace. Voici le Prince Primat, les doigts levés.
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es rangées de décorations sur l’uniforme kaki, et
du
sabre balancé). Une auto encore, en retard le président du Conseil, m
206
balancé). Une auto encore, en retard le président
du
Conseil, maigre, jaune et rigide dans son costume noir et or. Si le c
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ressemble à celle des individus, pour ce qui est
du
moins, de mentir à soi-même. Mais les Hongrois ne renient pas leur ro
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elle revanche prendrait la Hongrie, sur une Carte
du
Tendre d’après le traité de Trianon ! Ces choses, je les ai rêvées su
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suffirent à faire d’un affairiste anglais l’idole
du
nationalisme magyar. Son portrait affiché dans tous les cafés, dans l
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style académique qui me paraît être le contraire
du
style hongrois. Il y a aussi une extrême gauche, et sa revue Document
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ais l’expression la plus libre et la plus vivante
du
génie littéraire de cette race me paraît bien avoir été donnée par le
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aît bien avoir été donnée par le groupe important
du
Nyugât (l’Occident), revue fondée par deux grands poètes : André Ady
213
e dit-on, y régna. Aujourd’hui c’est la résidence
du
Prince Primat. Au-dessus du palais de l’archevêché, sur une colline q
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ui c’est la résidence du Prince Primat. Au-dessus
du
palais de l’archevêché, sur une colline que le Danube contourne, la b
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mbre, sans arbres, et nous montons vers la maison
du
poète, sur un coteau. Trois chambres boisées entourées d’une large ga
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à peine visible dans les vignes, à peine détachée
du
flanc de la colline, pour que les vents ne l’emportent pas. L’après-m
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appelons que notre société est fondée sur la peur
du
risque. 13. Il faut ajouter aux autres causes de l’incompréhension d
218
et Poèmes de la folie (octobre 1930)bi L’année
du
centenaire du romantisme sera celle aussi de la découverte de Hölderl
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a folie (octobre 1930)bi L’année du centenaire
du
romantisme sera celle aussi de la découverte de Hölderlin par la Fran
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pâles lueurs réminiscentes. Ce sont les quatrains
du
temps de la folie, poèmes véritablement « posthumes », que Pierre Jea
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ntiment rare et grandiose que j’appellerais celui
du
tragique de la pensée. « Insensé, — penses-tu de figure en figure — v
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aux cent visages, lorsque j’entre dans l’atelier
du
peintre. Je ne tarde pas à oublier ce qui est lent ou fixe ou pas-à-p
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’allégresse rythmique. Je les vois frapper le sol
du
talon en levant un bras, la main à la nuque ; frapper le sol de l’aut
224
s bras (elle pose alors ses mains sur les épaules
du
cavalier) et la faire pirouetter un quart de tour à droite, un quart
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s voici, longs coups d’ailes en silence au-dessus
du
gouffre. Je vole sur place, mais tout se met à fuir, alors il faut vo
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s disparaîtraient… Le vertige (la peur et l’amour
du
vertige). Qu’est-ce qu’il y aurait de l’autre côté ? Se laisser choir
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s entier — non pas avec les bras, comme on chante
du
Verdi, — elles ont des mouvements vifs du buste, et des mains pleines
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chante du Verdi, — elles ont des mouvements vifs
du
buste, et des mains pleines de drôleries ou de supplication. Je ne sa
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ui qui part pour la Hongrie sans talisman, s’il a
du
cœur, n’en revient plus. 15. La plaine et la musique L’ouvertur
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au-dessus de ses moyens — c’est-à-dire au-dessus
du
Moyen — qui est caractéristique du Hongrois. — « Comment peux-tu vivr
231
dire au-dessus du Moyen — qui est caractéristique
du
Hongrois. — « Comment peux-tu vivre si largement ? » demande certaine
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aste et mystique, elle le doit au charme égyptien
du
peuple errant qui lui donna sa musique nationale17. Les signes parlen
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escriptible, à demi mêlée aux sables de la plaine
du
Hortobágy, aux longues maisons jaunes immensément alignées, autour d’
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musique j’étais aux marches de l’Asie. En sortant
du
concert, j’ai erré aux terrasses des hôtels, dans le grandiose bavard
235
t l’approche déjà fait grésiller les notes basses
du
cymbalum, — et maintenant ferme les yeux sous la vague toujours un pe
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a paupière lourde de celui qui succombe à l’excès
du
sommeil) — et me voici plus seul, avec une nostalgie qui ne veut pas
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un violoneux qui me croit triste. Ils l’ont amené
du
fond d’une Inde. Ils l’ont égaré, comme ils égarent tout d’un monde o
238
rnel, ton « Désir désiré ». 16. Les eaux fades
du
Balaton Deux jours après, dégrisé, je nageais dans les eaux fades
239
rs après, dégrisé, je nageais dans les eaux fades
du
Balaton. Ces eaux, je crois, s’en vont à la mer Noire, et je n’en con
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idylles de jardins publics à l’écart d’un concert
du
samedi soir, petits professeurs entourés de leur famille, et toutes c
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de douter de la vie, comme d’autres aux approches
du
mal de mer. À la nuit, j’ai rôdé dans la campagne aux collines basses
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villages vides aux portes aveugles (j’avais peur
du
bruit de mes pas). Au hasard, j’ai suivi des sentiers dans les champs
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ait, si par quelque Décret l’on élevait la Morale
du
domaine des actions à celui de la pensée, de l’Apparence à l’Essence.
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le. J’aime ces heures désorientées ; le sentiment
du
« non-sens » de la vie n’est-il pas comparable à ce que les mystiques
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une lueur jaune, ne sachant plus en quel endroit
du
temps tu vis, — c’en est fait, toutes choses ont revêtu cet air inacc
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rir ces valises, mais j’ai perdu mes clefs. L’œil
du
douanier conseille des aveux complets. J’ai le feu à la tête, mais je
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Société18 de ceux qui ne désespèrent pas encore
du
Grand Œuvre ? Cela seul est certain : qu’il existe des signes. Peut-ê
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on manque : touchantes annexions, pieux mensonges
du
cœur qui traduisent, à tout prendre, une vérité particulière plus imp
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? Mais le voir, ce serait mourir dans la totalité
du
monde, effacer ta dernière différence, — car on ne voit que ce qui es
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alais vides mais hantés, et dans les grands cafés
du
centre… Quelle autre rencontre espérer — maintenant ?) 19. «
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ssement psychologique et aux inflexions variables
du
ton chaque fois adopté le soin de dégager comme par transparence le j
252
iers rangs dans la critique européenne, l’ampleur
du
champ qui lui est naturellement nécessaire suffirait à l’indiquer. Ma
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es (Goethe) ; que si elles y échouent, il restera
du
moins des personnages ! Mais la grandeur d’un Du Bos, n’est-elle pas
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du moins des personnages ! Mais la grandeur d’un
Du
Bos, n’est-elle pas précisément dans son refus de sacrifier jamais l’