1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
1 dmirablement parler. Ils érigent donc en doctrine leur impuissance. « Il n’y a pas de pensée hors les mots » (Aragon). Aussi
2 illite faite, les surréalistes trouvent à montrer leur talent en des jeux moins lassants. Dada, éclat de rire d’un désespoir
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
3 tation d’artiste ou de psychologue se glisse dans leur flot. Voilà le lecteur entraîné, ébahi, passionné, contraint de suivr
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
4 llustrent. Les personnages discutent certes, mais leurs actions sont les meilleurs arguments. Et peu à peu surgissent d’une a
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
5 réalité littéraire, problème de la personnalité. Leur Prologue pourrait presque aussi bien être celui d’une pièce de Pirand
6 intime, de celle qu’ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’être ou de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandell
7 osent comme types, c’est encore et uniquement par leur obsédante volonté. Car on imagine difficilement un art plus dépouillé
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
8 aires, nos poètes respirent le même air du temps. Leur originalité se retrouve dans la manière dont ils tentent de fuir l’in
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
9 un Yeats, un A.E., bien d’autres, ont su payer de leur personne. Effet, puisque l’héroïsme d’une révolution en faveur du pas
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
10 nent les trois Anglais mêlés au drame. M. Walpole leur a dévolu le soin d’entrer tantôt dans un foyer, tantôt dans une églis
11 ssaient comme des gens qui auraient eu faim toute leur vie… Markovitch, derrière sa vitre, tremblait si fort qu’il avait peu
8 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
12 s’essaient à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un fortifiant, je ne sais quelle excitation, que
13 tisme qu’ils ont peut-être appris dans Barrès. Il leur manque une certitude foncière, une foi en la valeur de l’action. C’es
14 quoi l’on ne saurait accorder trop d’importance à leurs tentatives morales, si singulières soient-elles — dont le grand publi
15 nnant : ils ne sont que les projections du moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme est vertu cardinale pour le créateur. Mais quel
16 gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennent à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vomit l
17 le. Ces jeunes gens n’en finissent pas de peindre leur déséquilibre. Il serait temps de faire la critique des méthodes et de
18 ls découvrent en eux est non seulement légitime à leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser son expansion.
19 des générations qui ne lèguent aux suivantes que leur lassitude : sachons au contraire profiter des démonstrations par l’ab
20 ux et littéraires 8, à quoi beaucoup sacrifièrent leur jeunesse. (« Nous sommes une génération de cobayes » remarque Paul Mo
21 e de construire ; sobres de langage et maîtres de leurs corps exercés, ils savent qu’il n’y a de pensée valable qu’assujettie
22 é que dans la soumission aux lois naturelles ; et leur effort est de retrouver ces lois ; ils ne craignent pas de choisir pa
23 ces lois ; ils ne craignent pas de choisir parmi leurs instincts, ni de les améliorer 10. Tout ceci est assez nouveau. (Aprè
24 issée d’une révélation et dans la connaissance de leur misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ils s’en vont « épiant to
25 t, quand viendra le moment, détourner les yeux de leur recherche pour contempler un absolu ; qu’ils osent se faire violence
26 e vois bien le mal qu’ils ont fait et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’époque, c’est une manière d’agir contre elle. 2.
27 oins libre à Moscou qu’à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’
9 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
28 s enceintes transparentes, et minces en regard de leur hauteur, entourant de leurs multiples « redents » des terrains de jeu
29 et minces en regard de leur hauteur, entourant de leurs multiples « redents » des terrains de jeux et des parcs, la nature an
30 ie et de raison où de grandes ordonnances élèvent leur chant. Utopie ! Oui, si notre civilisation s’avoue trop fatiguée pour
10 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
31 it pas d’étudier les œuvres pour elles-mêmes dans leur signification historique ou technique, mais tâcherait d’épouser le dy
32 tes. Parce qu’elles se sont souvent enlisées dans leurs recherches, il ne les condamne pas d’un « Jugement » sans issue sinon
33 vers le passé catholique ; mais tenant compte de leur effort, il puise dans l’échec même de leurs analyses les éléments de
34 pte de leur effort, il puise dans l’échec même de leurs analyses les éléments de sa synthèse, qui se trouve ainsi continuer l
35 nts de sa synthèse, qui se trouve ainsi continuer leur œuvre, comme une découverte couronne une série d’expériences négative
11 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
36 que j’admire dans ces Bestiaires, presque malgré leur sujet trop pittoresque. « Honneur et longue fidélité aux taureaux bra
12 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
37 teur veut amuser en nous quelques idées graves en leur présentant les miroirs de personnages cocasses à souhait, qui manifes
13 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
38 s amis très fins, précieux poètes, dissertent sur leurs fantaisies ? Ç’aurait été si délicieusement invraisemblable… Mais ce
14 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
39 punaises glabres et poux barbus », qui perdraient leur temps à recenser les incohérences pittoresques de ce petit livre. Qua
40 gnifiques et hagardes pourraient enthousiasmer il leur réserve mieux encore : après une kyrielle d’injures qui ne font pas h
15 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
41 int cette fièvre. Et comme la morale ne sait plus leur imposer de feindre encore ce que le cœur ne ressent plus, il suffit d
42 jeunes époux de la Maladère pour se déprendre de leurs rêves. Un malentendu grandit entre eux dans leur isolement, inexplica
43 leurs rêves. Un malentendu grandit entre eux dans leur isolement, inexplicable et mal avoué. L’on songe à une fatalité intér
16 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
44 s, écrire ne soit que le recensement passionné de leur vie, ou l’aveu déguisé d’une insatisfaction qu’elle leur laisse. Mont
45 e, ou l’aveu déguisé d’une insatisfaction qu’elle leur laisse. Montclar est l’auteur de vers de jeunesse auxquels il ne tien
46 rs l’autre ces êtres égoïstes, et fonde lentement leur amour, à force de petites blessures. Ce n’est pas le moins troublant
17 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
47 ue ce témoignage sur les générations nouvelles et leurs maîtres soit lu par tous ceux qui cherchent à s’orienter dans la cris
18 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
48 e vendent ! » Mais Jacob a renié ses parents, non leurs ambitions. Surmontant son dégoût, le père ajoute : « Notre sang sera
49 u’ils me méprisent ! Je les vois régner. Je salue leur Loi. » Le récit grassement pittoresque dans la description du milieu
19 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
50 simplement un besoin d’être aimés qui faussaient leurs voix pour les rendre plus touchantes. Celui-ci bat sa coulpe avec une
20 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean-Louis Vaudoyer, Premières amours (août 1927)
51 es évocations intérieures, — et dans l’abandon de leurs méandres, peu à peu, se précisent les circonstances d’une aventure an
21 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
52 d dans ces 50 pages. Beaucoup sont excellentes et leur facilité même est une réussite. Léon Bopp, c’est le combat d’un tempé
22 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
53 tuations mêmes et non de dissertations lyriques à leur propos. Mais dans ce roman, il n’y a plus seulement la femme, avec le
23 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
54 révélations, ou mieux, qu’ils les favorisent par leurs écrits. Aragon, qui a le sens de l’amour, a dit conséquemment beaucou
24 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
55 estion de savoir s’ils vont se taire ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à leur point de vue, celui d’autrui su
56 u non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à leur point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc natu
57 tique. Or ces ennemis de toute littérature voient leurs avances dédaignées par les communistes, gens d’action à jugements sim
58 versellement méprisées. Mais les surréalistes ont leur responsabilité là-dedans ; leur défense de l’esprit s’est bornée jusq
59 surréalistes ont leur responsabilité là-dedans ; leur défense de l’esprit s’est bornée jusqu’ici à une rhétorique très bril
25 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
60 onde moderne, ce monde de fous qui n’ont plus que leur raison, ce monde où l’on ne sait plus créer avec joie des formes bell
26 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
61 bre du monde. Et l’âme peut enfin « saisir » dans leur réalité les choses dont elle s’est dégagée et qu’elle voit dans une a
27 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
62 ux qui sont encore capables d’une telle honte, de leur indifférence à l’endroit de l’être le plus monstrueusement pur qui se
28 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
63 aiment mieux me faire honte de mon visage gris ; leurs yeux stupides me demandent où je n’ai pas dormi. Le seul refuge est à
64 le sens qu’il a pris dans ce monde, — j’entends : leur monde, avec leurs « problèmes du plus haut intérêt », le « prix de l’
65 ris dans ce monde, — j’entends : leur monde, avec leurs « problèmes du plus haut intérêt », le « prix de l’action » et leur m
66 u plus haut intérêt », le « prix de l’action » et leur morale qui ne parle que d’obligations dont on ne saurait à la légère
67 uffons qui plongent invariablement les mains dans leurs vastes poches insulaires pour m’informer de cette irrécusable vérité 
68 ffaires sont les affaires, axiome qui constitue à leurs yeux ma condamnation et celle des minus habentes qui me ressemblent.
69 dorures, — et massées tout autour, frileuses dans leurs dessous roses, les filles qui chantent une chanson populaire et regar
70 l’équilibre toujours instable des huit reflets de leur dignité. Mais je n’oublierai pas le sourire de ce vieux prince : un v
71 çois-Joseph, dont il fut peut-être valet, nomme à leur passage les Karolyi, les Festetics, les Esterházy, et ces comtes Szec
72 ris à la terrasse du Jockey-Club. Maintenant dans leurs limousines armoriées — couronnes princières sur le bouchon du radiate
73 iliales. Ils se tiennent très droits, appuyés sur leurs sabres d’or recourbés dont les poignées entre leurs doigts gantés éti
74 urs sabres d’or recourbés dont les poignées entre leurs doigts gantés étincellent. Parfois un collier de la Toison d’Or, sur
75 s chauffeurs vautrés, la casquette de travers sur leurs idées sociales, pareils aux chauffeurs de toutes les villes, conduise
76 teurs. Reliques ? Elles conservent du moins toute leur efficace. Voici le Prince Primat, les doigts levés. On se signe. Et v
77 ôtes de la façon dont ils traitaient, au temps de leur puissance, les allogènes infiltrés dans certaines régions jusqu’à y f
78 ntir à soi-même. Mais les Hongrois ne renient pas leur romantisme. Quelle revanche prendrait la Hongrie, sur une Carte du Te
29 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
79 s de la maturité de Hölderlin est à chercher dans leur rythme seulement, — si ces mots séparés par des suites de points ne l
30 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
80 pense à ce qu’en imagineraient les autres, si je leur en parlais… Il leur suffirait de l’image d’un bibelot d’une sorte biz
81 agineraient les autres, si je leur en parlais… Il leur suffirait de l’image d’un bibelot d’une sorte bizarre. Alors que c’es
82 ythmé, fusant, tournoyant, sans frontières. Eux : leurs petites moustaches militaires, leurs joues rouges, leurs yeux hilares
83 ières. Eux : leurs petites moustaches militaires, leurs joues rouges, leurs yeux hilares ou bassement mélancoliques. Souvent
84 etites moustaches militaires, leurs joues rouges, leurs yeux hilares ou bassement mélancoliques. Souvent laids — sauf les dem
85 , beaux hommes aux traits lourds. Dans l’ivresse, leurs yeux s’agrandissent. Dans la danse, ils incarnent l’allégresse rythmi
86 lâche, affalés, tandis que les danseuses secouent leurs cheveux et tendent les bras en riant pour qu’on les relève. Elles : d
87 qui les secoue jusqu’à la chevelure. Graves entre leurs éclats de rire tournoyants mais non pas désordonnés, et des gestes te
88 ien, « car c’est la langue qu’elles apprennent de leurs mères ». Combien j’aime ces sœurs des Tziganes ! Les Tziganes vinrent
89 Duc d’Égypte ; aussi les nomma-t-on gipsys. Pour leur nom allemand, c’est : Zigeuner ; hongrois : cigány ; mien : cigognes.
90 en jouant ? Qu’est-ce qu’ils écoutent au-delà de leur musique — car aussitôt donnée la phrase, voici qu’une autre vient d’a
91 l’ont perdu comme un rêve au matin s’élude, — et leur musique seule s’en souvient. Trésor si pur qu’on ne doit même pas sav
92 rt du samedi soir, petits professeurs entourés de leur famille, et toutes ces Magda, toutes ces Maritza rieuses et déjà pres
93 s ces Maritza rieuses et déjà presque belles dans leurs petits sweaters — vais-je pour vous m’arrêter quelques jours ? On fer
94 l pas comparable à ce que les mystiques appellent leur désert, — cette zone vide qu’il faut traverser avant de parvenir à la