1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
1 ans le Chant funèbre. Et une phrase telle que « … Nous sommes sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à not
2 e phrase telle que « … Nous sommes sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à notre place modeste, si peu qu
3 ue « … Nous sommes sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à notre place modeste, si peu que ce soit pour l
4 e pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à notre place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une affirmati
5 coup d’antérieures protestations belliqueuses. Il nous montre « des Français qui pensent ces carnages inévitables, avec un b
6 de ces hommes qui « descendirent » du front dans notre paix lassée, ne prend-elle pas une pathétique signification ? Pourtan
7 umission au réel durement consentie, voilà ce que nous admirons dans le Chant funèbre. Ce mot de grandeur revient souvent lo
8 e toute faiblesse, flamme d’une pureté si rare en notre siècle, qu’elle paraît parfois, lorsque la tourmente humaine ne la mo
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
9 rêves », la logique, dernier agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est du moins ce que proclame M. Breton en un man
10 . Breton en un manifeste dont la pseudo-nouveauté nous retiendra moins que la significative pauvreté idéologique et morale q
11 e style brillant et elliptique qui tend à devenir notre poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ingénieuses métaphores qu
12 orçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous persuader que tout poème doit être une dictée non corrigée du Rêve. J
13 cette attitude n’était qu’une protestation contre nos poncifs intellectuels. Mais elle risque bien de nous en rendre un peu
14 s poncifs intellectuels. Mais elle risque bien de nous en rendre un peu plus esclaves. Car depuis Freud — dont ils se réclam
15 n abandonnés par Dada S.A. Ce n’est pas ainsi que nous sortirons d’une anarchie dont les causes semblent avant tout morales.
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
16 Van Gogh fut une proie du génie. L’homme tel que nous le peint Paul Colin, est peu intéressant. On en a connu bien d’autres
17 Colin n’a pas cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rie
18 cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’homme, d’
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
19 n somme, réussi, une entreprise bien téméraire de nos jours : un roman à thèse aussi intelligent que vivant. d. Rougemon
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
20 ellectuelle. Grand siècle de critique pour lequel nos contemporains accumulent les documents. La littérature de ces dernièr
21 estiment que la question ne se pose pas, puisque nous sommes chrétiens. (Mais le christianisme, religion missionnaire, ne p
22 le christianisme, religion missionnaire, ne peut nous donner qu’une supériorité provisoire et qui porte en son principe le
23 qui le mènent à des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer à l’éducation historique des peuples
24 euples chrétiens qui n’ont pas eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie à comprendre la religion romaine (ce christian
25 ns de maudire l’Orient ou chercher la guérison de nos fièvres. Mais nous aurons entrevu peut-être pour la première fois le
26 ient ou chercher la guérison de nos fièvres. Mais nous aurons entrevu peut-être pour la première fois le rôle de l’Europe « 
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
27 tative de solitude (septembre 1925)f « Dès que nous sommes seuls, nous sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne
28 (septembre 1925)f « Dès que nous sommes seuls, nous sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne joue que soutenu p
29 e joue que soutenu par le contrôle que les autres nous imposent », dit un héros de Mauriac. C’est un « homme seul » qu’a pei
30 e qui est déterminé par l’extérieur, — ce fou que nous portons tous en nous, — il l’a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis i
31 ar l’extérieur, — ce fou que nous portons tous en nous , — il l’a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis il l’a poussé impitoya
32 i quelques sentences : « C’est de la faiblesse de nos yeux que frissonnent les étoiles. » f. Rougemont Denis de, « [Comp
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
33 le louer d’avoir conservé une vision générale de notre temps et un évident besoin d’impartialité. Son art bénéficie de cette
34 C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre . h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Otto Flake, Der Gute Weg
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
35 ires ne suscitent un intérêt très profond : elles nous transportent au cœur de préoccupations des plus modernes, problème de
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
36 ortance si l’on songe au service que M. Seillière nous rend en réintroduisant dans l’actualité la plus brûlante les richesse
37 nt profonde, son point d’appui plus central. Pour notre époque déchirée entre un thomisme et un nihilisme exaspérés, pour not
38 entre un thomisme et un nihilisme exaspérés, pour notre nouveau mal du siècle, il n’est peut-être pas de pensée plus vivante,
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
39 penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-dessus de la trépidation immense des machines, un Saint-Jo
40 is facile : la description du monde qu’il invente nous lasse quand elle ne l’étonne plus assez lui-même (pourtant l’autel et
41  ? Pour peu qu’ils sortent des cafés littéraires, nos poètes respirent le même air du temps. Leur originalité se retrouve d
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
42 era toujours « indéfinissable ». M. Walpole, dont nous commençons aujourd’hui un roman bien différent, a vu la Révolution sa
43 ent de toute la force du trouble qu’ils créent en nous  : Markovitch par exemple, ou Sémyonov, un cynique secrètement tourmen
12 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
44 nouveaux ou chute irrémédiable. Peut-être pouvons- nous choisir encore entre un ressaisissement profond et la ruine. Mais cer
45 et ridiculement opportuniste où mène la pente de notre civilisation. Meneurs et chefs : des économistes, des financiers, des
46 Il faudrait balayer, — et mettre qui à la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela devient frappa
47 layer, — et mettre qui à la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela devient frappant dans les gé
48 ent sceptique ou railleur. Au cœur de la crise de notre civilisation, il y a un problème de morale à résoudre, une conscience
49 résoudre, une conscience individuelle à recréer. Nous y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂
50 fficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que nous vivons dans le chaos des idées et des doctrines, et qu’il n’existe pa
51 de tous les vieux bateaux, il y a une seule mer. Nos agitations contradictoires s’affrontent comme des vagues soulevées pa
52 vagues soulevées par une même tempête. L’unité de notre temps est en profondeur : c’est une unité d’inquiétude. Barrès et Gid
53 en tirait une raison nouvelle de le condamner, et nous ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’
54 etrouvera une nouvelle face de la vérité. Bornons- nous à noter le phénomène, puis à en suivre quelques conséquences. Connai
55 combinaisons possibles. Exaltation méthodique de nos facultés de plaisir : déjà nous en sommes à cultiver certaines douleu
56 tion méthodique de nos facultés de plaisir : déjà nous en sommes à cultiver certaines douleurs, plaisirs rares ; et les diss
57 Révolution d’abord. Révolution toujours ». « Pour nous , le salut n’est nulle part… » « Je comprends la révolte des autres et
58 il faudra bien se remettre à manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très beau, Breton, de crier « Révolution tou
59 parfois à l’encontre de son dessein. ⁂ Décidément nous sommes malades dans les profondeurs. Et le mal est si cruellement iso
60 l’alcool singulièrement perfide de perdre ce que nous chérissons… Nous apprîmes à mépriser les longues vies heureuses que n
61 èrement perfide de perdre ce que nous chérissons… Nous apprîmes à mépriser les longues vies heureuses que nous avions jusqu’
62 pprîmes à mépriser les longues vies heureuses que nous avions jusqu’alors enviées, et une nuit, nous fîmes le procès de tout
63 que nous avions jusqu’alors enviées, et une nuit, nous fîmes le procès de toutes les jouissances humaines. L’espèce de sincé
64 s. L’espèce de sincérité terroriste dans laquelle nous nous obstinions nous menait naturellement à repousser avec horreur to
65 espèce de sincérité terroriste dans laquelle nous nous obstinions nous menait naturellement à repousser avec horreur tout ar
66 ité terroriste dans laquelle nous nous obstinions nous menait naturellement à repousser avec horreur tout argument d’utilité
67 avec horreur tout argument d’utilité, et bien que nous niions toute vérité, nous étions dominés par le sens d’une réalité mo
68 d’utilité, et bien que nous niions toute vérité, nous étions dominés par le sens d’une réalité morale absolue que certains
69 d’une réalité morale absolue que certains d’entre nous eussent acheté au prix d’un martyre… Cette lassitude facile à juger d
70 ngt ans on nommait blasé. Rien n’était émoussé en nous , mais pouvions-nous faire abstraction du plan intellectuel sur lequel
71 lasé. Rien n’était émoussé en nous, mais pouvions- nous faire abstraction du plan intellectuel sur lequel tout apparaît inuti
72 ans de jeunes qui se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même personnage : un être sans foi, à qui une sorte de « 
73 de l’acte gratuit, qui restera caractéristique de notre époque. Mais Gide est responsable d’une autre méthode de culture de
74 ’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous sommes spontanément portés à mentir. On en vient naturellement à cons
75 e élite. Tel est l’état d’esprit de la plupart de nos jeunes moralistes. Le mot de paradoxe serait bien pauvre pour expliqu
76 es limites. « Il n’y a que les excès qui méritent notre enthousiasme ». Mais « cette fureur qui le soulevait contre lui-même,
77 qu’on ait perdu le sens des ensembles rationnels. Nous ne pensons plus par ensembles7 : symptôme de fatigue. Mais tout cela 
78 ut cela ne dérive-t-il pas d’une fatigue immense. Nous voyons se fausser le rythme des jours et des nuits à mesure que se dé
79 ue devient un des éléments les plus importants de notre psychologie. Images des surréalistes — ils l’indiquent eux-mêmes —, c
80 ’Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë de nos psychologues est cet état presque inhumain de celui qui n’a pas dormi
81 s, et qui résiste le mieux à l’analyse. Seulement nous y perdons graduellement l’intelligence de nos instincts, la conscienc
82 nt nous y perdons graduellement l’intelligence de nos instincts, la conscience de nos limites naturelles, tout ce qui servi
83 l’intelligence de nos instincts, la conscience de nos limites naturelles, tout ce qui servirait de frein à notre glissade v
84 ites naturelles, tout ce qui servirait de frein à notre glissade vers des folies. ⁂ Recréer une conscience individuelle ; ret
85 on complète contre celle d’aujourd’hui, parce que nous sommes à bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense
86 8, à quoi beaucoup sacrifièrent leur jeunesse. («  Nous sommes une génération de cobayes » remarque Paul Morand.) Il faut agi
87 d’un seul coup une grande misère, et par ce moyen nous met tout d’abord en présence, non de nous-mêmes, mais de Dieu. » 1.
88 oètes qu’ils écrivent des odes civiques. Mais que nos moralistes — presque tous les jeunes écrivains — se souviennent de pe
89 ature », NRF, 1923. 3. « Il s’était développé en nous un goût furieux de l’expérience humaine. » (Aragon) 4. « Lorsque tou
90 désastre » qui est au fond du romantisme moderne nous empêche secrètement de construire et de nous construire. Jamais l’on
91 erne nous empêche secrètement de construire et de nous construire. Jamais l’on ne fut plus loin de l’idéal goethéen : au lie
92 scou qu’à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus
13 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
93 d’introduire le jargon de la science moderne.) Si nous reconnaissons à la base de cette œuvre inégale des idées vieilles com
14 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
94 es limites de cette école, et qu’il eut le tort à notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques. Mais quelle
15 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
95 pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le laisse en face de quelq
96 lligence qui se dégoûte, tel est le spectacle que nous dévoile cyniquement René Crevel. Il en est peu de plus effrayants. A
97 st peu de plus effrayants. Ah ! Seigneur, donnez- nous la force et le courage de contempler nos corps et nos cœurs sans dégo
98 donnez-nous la force et le courage de contempler nos corps et nos cœurs sans dégoût implorait Baudelaire. Encore avait-il
99 la force et le courage de contempler nos corps et nos cœurs sans dégoût implorait Baudelaire. Encore avait-il le courage d
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
100 Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)v Nous disons adieu aux charmes troubles et inhumains de la nature. Il s’agi
101 s et inhumains de la nature. Il s’agit de créer à notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la grande ville, phénomène d
102 t « la ville est une image puissante qui actionne notre esprit » après avoir été créée par lui, — comme la poésie. C’est ains
103 sociales d’aujourd’hui. Pour résoudre la crise de notre civilisation sous cet aspect comme sous les autres, il nous faut mieu
104 isation sous cet aspect comme sous les autres, il nous faut mieux que des dictateurs : des Architectes, de l’esprit et de la
105 ’époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. «  Notre monde comme un ossuaire est couvert des détritus d’époques mortes. Un
106 couvert des détritus d’époques mortes. Une tâche nous incombe, construire le cadre de notre existence… construire les ville
107 s. Une tâche nous incombe, construire le cadre de notre existence… construire les villes de notre temps ». Et je déplie ce pl
108 adre de notre existence… construire les villes de notre temps ». Et je déplie ce plan d’une « ville contemporaine ». Pures gé
109 ordonnances élèvent leur chant. Utopie ! Oui, si notre civilisation s’avoue trop fatiguée pour créer avec ses moyens matérie
110 er un espace architectural lumineux à la place de nos cités congestionnées, ce serait peut-être tuer au soleil des germes d
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
111 rnes de la psychologie et de la philosophie. Pour nous prémunir contre le pouvoir d’analyse — une analyse qui retient les él
112 t proustienne a porté à un point si dangereux, il nous propose l’expérience d’un Newman, les exemples d’un Meredith et d’un
18 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
113 écise (décembre 1926)y L’auteur veut amuser en nous quelques idées graves en leur présentant les miroirs de personnages c
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
114 ne émotion plus grave, qui transparaît parfois et nous fait regretter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné à son suje
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
115 t d’Europe à un Français qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton des Lettres persanes : le Chinois s’étonne non san
116 t celle de l’ordre sont chaque jour confondues ». Nous cherchons à conquérir non le monde, mais son ordre. Nous humilions sa
117 erchons à conquérir non le monde, mais son ordre. Nous humilions sans trêve notre sensibilité au profit de ce « mythe cohére
118 monde, mais son ordre. Nous humilions sans trêve notre sensibilité au profit de ce « mythe cohérent » vers quoi tend notre e
119 au profit de ce « mythe cohérent » vers quoi tend notre esprit. La passion apparaît dans notre ordre social « comme une adroi
120 quoi tend notre esprit. La passion apparaît dans notre ordre social « comme une adroite fêlure ». Notre morale est entièreme
121 notre ordre social « comme une adroite fêlure ». Notre morale est entièrement subordonnée à l’action ; notre individualisme
122 e morale est entièrement subordonnée à l’action ; notre individualisme en naît logiquement, et toutes nos catégories artifici
123 tre individualisme en naît logiquement, et toutes nos catégories artificielles et nécessaires. Mais le monde échappe toujou
124 et nécessaires. Mais le monde échappe toujours à nos cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance : notr
125 urs à nos cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristess
126 uel conflit du réel avec nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Ne
127 tion la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Neurasthénie, ce mal de l’Occident.) Et notre vertu suprême,
128 villes. (Neurasthénie, ce mal de l’Occident.) Et notre vertu suprême, aussi, est douloureuse : le sacrifice. Sans doute, cet
129 ieux par la comparaison de l’idéal asiatique avec le nôtre . Mais je crois que toute intelligence européenne libre peut souscrire
130 lutôt une unité supérieure de l’esprit humain que nous découvrons, et qui nous permettra de juger à notre tour certaines dém
131 re de l’esprit humain que nous découvrons, et qui nous permettra de juger à notre tour certaines démences qui enfièvrent l’E
132 nous découvrons, et qui nous permettra de juger à notre tour certaines démences qui enfièvrent l’Europe. Tandis que M. Ford
133 thode pour « réussir » — à quoi, grands dieux ? —  nous prenons chaque jour une conscience plus claire de la vanité de nos bu
134 e jour une conscience plus claire de la vanité de nos buts, « capables d’agir jusqu’au sacrifice, mais pleins de dégoût dev
135 t devant la volonté d’action qui tord aujourd’hui notre race… ». Et peut-être n’est-il pas de position plus périlleuse, puisq
136 se, puisqu’elle risque de ne laisser subsister en nous qu’un « étrange goût de la destruction et de l’anarchie, exempt de pa
21 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
137 pareillement énormes. Il faut remonter loin dans notre littérature pour trouver semblable domination de la langue. Et parmi
138 ernes, il bat tous les records de l’image, ce qui nous vaut avec des bizarreries fatigantes et quelques sombres délires, des
22 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
139 en toute occasion de sa vie est peut-être ce qui nous le rend le plus sympathique. « Officiellement comblé, et par dedans…
140 orte si les Allemands qui, fréquente sontae, pour notre plaisir, un peu plus viennois que naturel s’il parle de choses d’art
141 comme on fait dans Proust, si les passions qu’il nous peint sont ici tant soit peu russes, et là, gidiennes. Il se connaît
142 même, ou de l’amateur distingué, — et ne peut pas nous tromper là-dessus. Il se connaît avec une sorte de froideur que l’on
143 eu sombre qui s’en dégage, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes à la vie après seulement toutes les morts du plais
23 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
144 egard se promène sur le même monde où se plaisent nos jeunes poètes cosmopolites, mais il garde une certaine discrétion, ce
145 discret mais précis et le sens de ce qu’il y a en nous d’essentiel, de ce qui détermine nos actes avant que la raison n’inte
146 u’il y a en nous d’essentiel, de ce qui détermine nos actes avant que la raison n’intervienne, mouvements de nos passions à
147 avant que la raison n’intervienne, mouvements de nos passions à nous-mêmes inavoués, rêves éveillés. Tout un système de va
148 la raison ignore ou tyrannise aveuglément, car «  nous avons dressé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui
149 ou tyrannise aveuglément, car « nous avons dressé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui est profond en nou
150 r « nous avons dressé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui est profond en nous, et elle ne manque guère
151 son à nous tromper sur tout ce qui est profond en nous , et elle ne manque guère à ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péri
24 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
152 Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)ag Il faut souhaiter que ce témoignage sur
153 et anarchique : ce sont bien les grands traits de notre inquiétude. (Mais peut-être M. Rops a-t-il trop négligé le rôle extér
154 te que l’une (celle de Gide) ne fait que différer notre inquiétude, tandis que l’autre « ne ruine notre angoisse qu’en y subs
155 r notre inquiétude, tandis que l’autre « ne ruine notre angoisse qu’en y substituant ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ».
156 culée à la rigueur d’un choix presque impossible, notre incertitude paraît sans remède. Mais, ici, M. Daniel-Rops n’a-t-il pa
157 Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Daniel-Rops, Notre inquiétude  », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, a
25 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
158 ui ne manque pas d’une beauté assez brutale, pour nous choquer et s’imposer pourtant. M. Lecache présente le problème juif a
159 ité de puissance. C’est par l’argent qu’on domine notre âge : il devient grand industriel, assure sa fortune au prix du peu c
160 itions. Surmontant son dégoût, le père ajoute : «  Notre sang sera vainqueur… Qu’ils m’oublient, qu’ils me méprisent ! Je les
161 nts, et dont le profond ricanement se prolonge en nous . Je crois entendre Jacob qui se retourne, méprisant : « Mais oui, je
26 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
162 ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et nous touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu
27 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
163 re deux gorgées d’un élixir dont il voudrait bien nous faire croire que le diable est l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent,
28 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
164 isine » qui seul peut redonner quelque vitalité à notre civilisation, — et je sais bien que c’est là un des signes de sa déca
29 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
165 s à ce mot, son visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraient épargnés si nous ne regardions que les jambes de
166 son visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraient épargnés si nous ne regardions que les jambes des femmes »,
167 peu. « Tous nos ennuis nous seraient épargnés si nous ne regardions que les jambes des femmes », dit-il, pour vous apprendr
30 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
168 ège sentimental à la raison raisonnante. Et qu’il nous mène un peu plus loin que la sempiternelle « stratégie littéraire »,
31 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
169 , dont les inventions se suffisent et suffisent à notre joie. Ce ne sont pas les savants qui sont prophètes, mais les poètes.
170 els ils respiraient l’air du monde ». N’en ferons- nous pas autant, emprisonnés que nous sommes dans une civilisation qui, se
171 e ». N’en ferons-nous pas autant, emprisonnés que nous sommes dans une civilisation qui, selon l’expression de Jules Verne d
172 bertaire, cela constituait un jugement !) Serons- nous longtemps encore dupes d’une conception de la littérature si pédante
173 de la littérature si pédante qu’elle exclut un de nos plus grands conteurs sous prétexte qu’il n’est styliste ni psychologu
174 qu’il n’est styliste ni psychologue ? Laisserons- nous Jules Verne aux enfants ? J’allais oublier que la littérature enfanti
32 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
175 son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais qu’on nous laisse chercher plus loin, dans ce silence où l’on accède à des objet
33 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
176 donc naturellement vers l’action, c’est-à-dire —  nous sommes en France — vers la politique. Or ces ennemis de toute littéra
177 a critique de « cette réalité de premier plan qui nous empêche de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais à condition
34 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
178 u Ce récit de la révolution cantonaise en 1925 nous place au nœud du monde moderne : on y voit s’affronter en quelques ho
35 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
179 talès de ce qu’il préfère parler d’illusion là où nos psychiatres proposeraient de moins jolis mots ; mais ce n’est pas la
36 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
180 ans un rêve, ou dans un autre souvenir. Qui parmi nous sait encore parler de sa mère avec cette virile et religieuse tendres
181 C’est un Chinois, c’est un Américain qui viennent nous rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre maison. Voici
182 rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre maison. Voici un de ces passages où il sait être, avec sa verve douce
183 laideur. “C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais-je parfois, e
184 eur. “C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais-je parfois, et il
185 ait enfin, que moi aussi je me secouerais, et que nous nous en irions bras dessus, bras dessous en riant de nous-mêmes et de
186 nfin, que moi aussi je me secouerais, et que nous nous en irions bras dessus, bras dessous en riant de nous-mêmes et de tout
187 ssous en riant de nous-mêmes et de tout le reste, nous amusant comme des fous ». Mais non, on ne le secouera pas, ce cauchem
37 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
188 avec une douceur patiente, et le laisser créer en nous son silence particulier avant d’entendre les signes qu’il nous propos
189 nce particulier avant d’entendre les signes qu’il nous propose. Une telle poésie n’offre aux sens que peu d’images (à peine
190 ssenti, qui s’impose, qui apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’on pense beaucoup trop haut, et cela fait un vacarme
38 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
191 marqué —, Jean Cassou revient à son romantisme, à notre cher romantisme. La Clef des songes est de nouveau une dérive fantais
192 plus profond que le vrai, où l’Éloge de la folie nous entraînait naguère. Jean Cassou vagabonde à travers ses histoires com
193 e bouffon, impossible et d’une désopilante poésie nous replonge dans une atmosphère autre, où les personnages ont cet air un
194 ité. Ce serait un de ces miracles de liberté dont nous avons besoin pour croire que le monde actuel n’est pas un cas désespé
39 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
195 ons sur le génie « poétique » français… Mais non, nous préférons voir ici l’un de ces signes qui de toutes parts annoncent u
196 ences qu’il est bon de proposer à la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qui sont encore capables
40 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
197 désintéressé de Julien Benda, et l’obligation où nous sommes tous désormais de répondre pour nous-mêmes à sa mise en demeur
198 ns l’ordre moral ». Et quand cela serait ! dirons- nous , — avec le Benda qui ne trahit pas.) D’autre part, de plus impertinen
199 souvent son adresse de logicien, elle ne doit pas nous masquer l’audace tranquille et admirable de son point de vue radicale
200 esprit : Julien Benda… », écrit Aragon. Et Daudet nous apprend que « le petit Benda est un fameux serin ». Mais ces affirmat
41 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
201 areille sécurité dans l’insolite, ce qu’il y a en nous à la fois de plus « problématique » et de plus quotidien. bd. Roug
42 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)
202 s parant d’une grâce malicieuse et sensuelle dont nos yeux helvètes les croyaient par trop dépourvues… Cette charmante « ja
43 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
203 oxie instaurée par les surréalistes, elle appelle notre impertinence. Nous adorons ailleurs. bg. Rougemont Denis de, « [Co
204 es surréalistes, elle appelle notre impertinence. Nous adorons ailleurs. bg. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Léon Pi
44 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
205 et ses façades exubérantes de reflets, — et déjà nous passons sous de hauts ponts sonores, au long d’un quai tout fleuri de
206 , au long d’un quai tout fleuri de terrasses ; on nous déverse dans cette foule et ces musiques, deux visages amis me sourie
207 saient de décrire sans l’avoir jamais vu, et dont nous savons seulement que tout y a son écho le plus pur. Le voyage trompe
208 qui, mais qu’êtes-vous venu chercher jusque chez nous  ? » On me demandera donc toujours des passeports ? Dussè-je les inven
209 . Barnabooth, vous êtes, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons tous notre sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à deveni
210 êtes, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons tous notre sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir notre raison de vi
211 abot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir notre raison de vivre. Mais combien votre sort, ô grands empêtrés ! me para
212 de troubles distingués. Peu de sens du réel. Mais nous vous montrerons notre Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Su
213 s. Peu de sens du réel. Mais nous vous montrerons notre Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Sur quoi l’on m’entraîna
214 es ruelles qui sentent encore le Turc. Tandis que nous y rôdions, un soir étouffant, vous m’avez montré en passant des murs
215 hète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait, nous avons repassé un grand pont vibrant et nous sommes rentrés en Europe.
216 hait, nous avons repassé un grand pont vibrant et nous sommes rentrés en Europe. Mais dès le lendemain, m’échappant du progr
217 brûlant, je savais bien que j’obéissais à ce que nos psychologues appellent une conduite magique. Or il est délicieux de r
218 … 4. De midi à quatorze heures On voyage de nos jours d’une façon « rationnelle », c’est-à-dire que les Cook’s ticket
219 ole, il referme ces pages et vaque à ses devoirs. Nous voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérite de perdre to
220 rées — elle n’a rien d’étrange, si l’on songe que nous sommes en Hongrie. Et ce n’est pas que je trouve ce raisonnement fin,
221 microscopique. (Il a tellement l’air de rien que nous sommes presque excusables de ne le point apercevoir.) Je vais cependa
222 que les voûtes soient celles d’un ancien couvent. Nous pénétrons dans une grande salle vivement éclairée. Murs chaulés, et d
223 ce cette fumée, les yeux à terre, dans l’attente. Nous sommes assis autour d’une table et nous voyons, au milieu de la salle
224 ’attente. Nous sommes assis autour d’une table et nous voyons, au milieu de la salle, un arbre de Noël aux amples branches r
225 de ce café trop amer qui pince la gorge. Dehors, nous ne parlons pas : le froid paralyse la mâchoire. 6. Doutes sur la n
226 — en passant par la Hongrie. — Mais puisqu’enfin nous y voici, en cette Hongrie… Le tombeau de Gül Baba est symboliquement
227 s, ô pathétique dissonance, tangible absurdité de notre époque, beaucoup ont dû louer des taxis démodés, au tarif inférieur.
228 s de « la Hongrie mutilée ». — « Savez-vous qu’on nous a volé les deux tiers de notre patrie ? » Ah ! ce n’est pas vous, mai
229  « Savez-vous qu’on nous a volé les deux tiers de notre patrie ? » Ah ! ce n’est pas vous, maintenant, qui allez demander rai
230 re violacée à l’horizon — chez les Tchèques déjà… Nous allons aux bains, car c’est dans la piscine que nous devons rencontre
231 s allons aux bains, car c’est dans la piscine que nous devons rencontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur son larg
232 ur son large front, belle carrure ruisselante, il nous sourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique. Nous sortons ensem
233 ourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique. Nous sortons ensemble de la petite ville aux rues de terre brûlante, aux m
234 jaunes basses, ville sans ombre, sans arbres, et nous montons vers la maison du poète, sur un coteau. Trois chambres boisée
235 nts ne l’emportent pas. L’après-midi est immense. Nous buvons des vins dorés et doux que nous verse Ilonka Babits (elle est
236 t immense. Nous buvons des vins dorés et doux que nous verse Ilonka Babits (elle est aussi poète, et très belle), nous inscr
237 nka Babits (elle est aussi poète, et très belle), nous inscrivons nos noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des ph
238 est aussi poète, et très belle), nous inscrivons nos noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des photos, Gyergyai
239 y a une enfance dans l’air… 12. Rappelons que notre société est fondée sur la peur du risque. 13. Il faut ajouter aux au
45 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
240 ais ceux-là difficilement traduisibles — pour que nous puissions contempler l’ensemble de l’œuvre de Hölderlin : l’inspirate
241 rables et des plus mystérieux génies poétiques de notre ère. On doit beaucoup de reconnaissance à M. André Babelon pour avoir
242 e équivalente. Quoi qu’il en soit, et tels qu’ils nous sont ici livrés, ces fragments sont capables d’éveiller le sentiment
46 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
243 que poursuivre est une sorte d’enivrant péché. —  Nous aurions une maison dans ce désert aux formes tendres et déjà familièr
244 familières, et le passage des trains chaque soir nous redirait un adieu bref, — chaque soir plus infime, à cause de l’éloig
245 oici la nuit des faubourgs de Pest, au-dessous de nous . 12. Un bal, ou de l’ivresse considérée comme un des beaux-arts
246 D’ailleurs ces Égyptiens venaient des Indes, qui nous apportèrent le tarot et la roulotte, dont descendent le bridge et la
247 ionale17. Les signes parlent, et certains sages : nous entrons dans une ère égyptienne. Mais que dire des pouvoirs de la pla
248 n se plaignent de n’avoir pas ce faux confort que nous n’avons qu’au prix de tout ce qu’à Debrecen je viens admirer. On aime
249 somnie ! Cela tourne tout de suite à la débauche. Notre liberté de penser est absurde au regard des contraintes que subissent
250 t absurde au regard des contraintes que subissent nos gestes. Imaginer ce qui se produirait, si par quelque Décret l’on éle
251  pas encore »… Bon point de vue pour déconsidérer nos raisons de vivre. La maladie aussi. Rien ne ressemble au voyage comme
252 pari dont tu n’as vu l’enjeu qu’un seul instant — nos rêves sont instantanés — que tu es parti ; et maintenant tu joues ce
47 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
253 n plus précieux que l’élégance à bon marché qu’on nous prodigue dans la presse. Les sujets : Walter Pater, Tolstoï, Hardy, S
254  hypostasiant » en quelque mesure, elle risque de nous laisser l’image d’un auteur plus conscient de ses propres difficultés