1
ans le Chant funèbre. Et une phrase telle que « …
Nous
sommes sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à not
2
e phrase telle que « … Nous sommes sûrs de ne pas
nous
tromper en nous inquiétant de faire, à notre place modeste, si peu qu
3
ue « … Nous sommes sûrs de ne pas nous tromper en
nous
inquiétant de faire, à notre place modeste, si peu que ce soit pour l
4
e pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à
notre
place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une affirmati
5
coup d’antérieures protestations belliqueuses. Il
nous
montre « des Français qui pensent ces carnages inévitables, avec un b
6
de ces hommes qui « descendirent » du front dans
notre
paix lassée, ne prend-elle pas une pathétique signification ? Pourtan
7
umission au réel durement consentie, voilà ce que
nous
admirons dans le Chant funèbre. Ce mot de grandeur revient souvent lo
8
e toute faiblesse, flamme d’une pureté si rare en
notre
siècle, qu’elle paraît parfois, lorsque la tourmente humaine ne la mo
9
rêves », la logique, dernier agent de liaison de
nos
esprits, va périr. C’est du moins ce que proclame M. Breton en un man
10
. Breton en un manifeste dont la pseudo-nouveauté
nous
retiendra moins que la significative pauvreté idéologique et morale q
11
e style brillant et elliptique qui tend à devenir
notre
poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ingénieuses métaphores qu
12
orçait de donner raison aux 75 pages où il voulut
nous
persuader que tout poème doit être une dictée non corrigée du Rêve. J
13
cette attitude n’était qu’une protestation contre
nos
poncifs intellectuels. Mais elle risque bien de nous en rendre un peu
14
s poncifs intellectuels. Mais elle risque bien de
nous
en rendre un peu plus esclaves. Car depuis Freud — dont ils se réclam
15
n abandonnés par Dada S.A. Ce n’est pas ainsi que
nous
sortirons d’une anarchie dont les causes semblent avant tout morales.
16
Van Gogh fut une proie du génie. L’homme tel que
nous
le peint Paul Colin, est peu intéressant. On en a connu bien d’autres
17
Colin n’a pas cherché à expliquer ce miracle. Il
nous
laisse à notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rie
18
cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse à
notre
émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’homme, d’
19
n somme, réussi, une entreprise bien téméraire de
nos
jours : un roman à thèse aussi intelligent que vivant. d. Rougemon
20
ellectuelle. Grand siècle de critique pour lequel
nos
contemporains accumulent les documents. La littérature de ces dernièr
21
estiment que la question ne se pose pas, puisque
nous
sommes chrétiens. (Mais le christianisme, religion missionnaire, ne p
22
le christianisme, religion missionnaire, ne peut
nous
donner qu’une supériorité provisoire et qui porte en son principe le
23
qui le mènent à des conclusions de ce genre : si
nous
trouvons le moyen de « suppléer à l’éducation historique des peuples
24
euples chrétiens qui n’ont pas eu de Moyen Âge »,
nous
pourrons amener l’Asie à comprendre la religion romaine (ce christian
25
ns de maudire l’Orient ou chercher la guérison de
nos
fièvres. Mais nous aurons entrevu peut-être pour la première fois le
26
ient ou chercher la guérison de nos fièvres. Mais
nous
aurons entrevu peut-être pour la première fois le rôle de l’Europe «
27
tative de solitude (septembre 1925)f « Dès que
nous
sommes seuls, nous sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne
28
(septembre 1925)f « Dès que nous sommes seuls,
nous
sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne joue que soutenu p
29
e joue que soutenu par le contrôle que les autres
nous
imposent », dit un héros de Mauriac. C’est un « homme seul » qu’a pei
30
e qui est déterminé par l’extérieur, — ce fou que
nous
portons tous en nous, — il l’a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis i
31
ar l’extérieur, — ce fou que nous portons tous en
nous
, — il l’a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis il l’a poussé impitoya
32
i quelques sentences : « C’est de la faiblesse de
nos
yeux que frissonnent les étoiles. » f. Rougemont Denis de, « [Comp
33
le louer d’avoir conservé une vision générale de
notre
temps et un évident besoin d’impartialité. Son art bénéficie de cette
34
C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la
nôtre
. h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Otto Flake, Der Gute Weg
35
ires ne suscitent un intérêt très profond : elles
nous
transportent au cœur de préoccupations des plus modernes, problème de
36
ortance si l’on songe au service que M. Seillière
nous
rend en réintroduisant dans l’actualité la plus brûlante les richesse
37
nt profonde, son point d’appui plus central. Pour
notre
époque déchirée entre un thomisme et un nihilisme exaspérés, pour not
38
entre un thomisme et un nihilisme exaspérés, pour
notre
nouveau mal du siècle, il n’est peut-être pas de pensée plus vivante,
39
penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicité de
notre
temps ! Au-dessus de la trépidation immense des machines, un Saint-Jo
40
is facile : la description du monde qu’il invente
nous
lasse quand elle ne l’étonne plus assez lui-même (pourtant l’autel et
41
? Pour peu qu’ils sortent des cafés littéraires,
nos
poètes respirent le même air du temps. Leur originalité se retrouve d
42
era toujours « indéfinissable ». M. Walpole, dont
nous
commençons aujourd’hui un roman bien différent, a vu la Révolution sa
43
ent de toute la force du trouble qu’ils créent en
nous
: Markovitch par exemple, ou Sémyonov, un cynique secrètement tourmen
44
nouveaux ou chute irrémédiable. Peut-être pouvons-
nous
choisir encore entre un ressaisissement profond et la ruine. Mais cer
45
et ridiculement opportuniste où mène la pente de
notre
civilisation. Meneurs et chefs : des économistes, des financiers, des
46
Il faudrait balayer, — et mettre qui à la place ?
Nos
penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela devient frappa
47
layer, — et mettre qui à la place ? Nos penseurs,
nos
écrivains ont perdu le sens social. Cela devient frappant dans les gé
48
ent sceptique ou railleur. Au cœur de la crise de
notre
civilisation, il y a un problème de morale à résoudre, une conscience
49
résoudre, une conscience individuelle à recréer.
Nous
y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂
50
fficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que
nous
vivons dans le chaos des idées et des doctrines, et qu’il n’existe pa
51
de tous les vieux bateaux, il y a une seule mer.
Nos
agitations contradictoires s’affrontent comme des vagues soulevées pa
52
vagues soulevées par une même tempête. L’unité de
notre
temps est en profondeur : c’est une unité d’inquiétude. Barrès et Gid
53
en tirait une raison nouvelle de le condamner, et
nous
ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’
54
etrouvera une nouvelle face de la vérité. Bornons-
nous
à noter le phénomène, puis à en suivre quelques conséquences. Connai
55
combinaisons possibles. Exaltation méthodique de
nos
facultés de plaisir : déjà nous en sommes à cultiver certaines douleu
56
tion méthodique de nos facultés de plaisir : déjà
nous
en sommes à cultiver certaines douleurs, plaisirs rares ; et les diss
57
Révolution d’abord. Révolution toujours ». « Pour
nous
, le salut n’est nulle part… » « Je comprends la révolte des autres et
58
il faudra bien se remettre à manger, tout de même
nous
avons un corps, et c’est très beau, Breton, de crier « Révolution tou
59
parfois à l’encontre de son dessein. ⁂ Décidément
nous
sommes malades dans les profondeurs. Et le mal est si cruellement iso
60
l’alcool singulièrement perfide de perdre ce que
nous
chérissons… Nous apprîmes à mépriser les longues vies heureuses que n
61
èrement perfide de perdre ce que nous chérissons…
Nous
apprîmes à mépriser les longues vies heureuses que nous avions jusqu’
62
pprîmes à mépriser les longues vies heureuses que
nous
avions jusqu’alors enviées, et une nuit, nous fîmes le procès de tout
63
que nous avions jusqu’alors enviées, et une nuit,
nous
fîmes le procès de toutes les jouissances humaines. L’espèce de sincé
64
s. L’espèce de sincérité terroriste dans laquelle
nous
nous obstinions nous menait naturellement à repousser avec horreur to
65
espèce de sincérité terroriste dans laquelle nous
nous
obstinions nous menait naturellement à repousser avec horreur tout ar
66
ité terroriste dans laquelle nous nous obstinions
nous
menait naturellement à repousser avec horreur tout argument d’utilité
67
avec horreur tout argument d’utilité, et bien que
nous
niions toute vérité, nous étions dominés par le sens d’une réalité mo
68
d’utilité, et bien que nous niions toute vérité,
nous
étions dominés par le sens d’une réalité morale absolue que certains
69
d’une réalité morale absolue que certains d’entre
nous
eussent acheté au prix d’un martyre… Cette lassitude facile à juger d
70
ngt ans on nommait blasé. Rien n’était émoussé en
nous
, mais pouvions-nous faire abstraction du plan intellectuel sur lequel
71
lasé. Rien n’était émoussé en nous, mais pouvions-
nous
faire abstraction du plan intellectuel sur lequel tout apparaît inuti
72
ans de jeunes qui se situent entre Gide et Aragon
nous
montrent le même personnage : un être sans foi, à qui une sorte de «
73
de l’acte gratuit, qui restera caractéristique de
notre
époque. Mais Gide est responsable d’une autre méthode de culture de
74
’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois
nous
sommes spontanément portés à mentir. On en vient naturellement à cons
75
e élite. Tel est l’état d’esprit de la plupart de
nos
jeunes moralistes. Le mot de paradoxe serait bien pauvre pour expliqu
76
es limites. « Il n’y a que les excès qui méritent
notre
enthousiasme ». Mais « cette fureur qui le soulevait contre lui-même,
77
qu’on ait perdu le sens des ensembles rationnels.
Nous
ne pensons plus par ensembles7 : symptôme de fatigue. Mais tout cela
78
ut cela ne dérive-t-il pas d’une fatigue immense.
Nous
voyons se fausser le rythme des jours et des nuits à mesure que se dé
79
ue devient un des éléments les plus importants de
notre
psychologie. Images des surréalistes — ils l’indiquent eux-mêmes —, c
80
’Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë de
nos
psychologues est cet état presque inhumain de celui qui n’a pas dormi
81
s, et qui résiste le mieux à l’analyse. Seulement
nous
y perdons graduellement l’intelligence de nos instincts, la conscienc
82
nt nous y perdons graduellement l’intelligence de
nos
instincts, la conscience de nos limites naturelles, tout ce qui servi
83
l’intelligence de nos instincts, la conscience de
nos
limites naturelles, tout ce qui servirait de frein à notre glissade v
84
ites naturelles, tout ce qui servirait de frein à
notre
glissade vers des folies. ⁂ Recréer une conscience individuelle ; ret
85
on complète contre celle d’aujourd’hui, parce que
nous
sommes à bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense
86
8, à quoi beaucoup sacrifièrent leur jeunesse. («
Nous
sommes une génération de cobayes » remarque Paul Morand.) Il faut agi
87
d’un seul coup une grande misère, et par ce moyen
nous
met tout d’abord en présence, non de nous-mêmes, mais de Dieu. » 1.
88
oètes qu’ils écrivent des odes civiques. Mais que
nos
moralistes — presque tous les jeunes écrivains — se souviennent de pe
89
ature », NRF, 1923. 3. « Il s’était développé en
nous
un goût furieux de l’expérience humaine. » (Aragon) 4. « Lorsque tou
90
désastre » qui est au fond du romantisme moderne
nous
empêche secrètement de construire et de nous construire. Jamais l’on
91
erne nous empêche secrètement de construire et de
nous
construire. Jamais l’on ne fut plus loin de l’idéal goethéen : au lie
92
scou qu’à Montparnasse. D’ailleurs leurs théories
nous
ramèneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus
93
d’introduire le jargon de la science moderne.) Si
nous
reconnaissons à la base de cette œuvre inégale des idées vieilles com
94
es limites de cette école, et qu’il eut le tort à
notre
sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques. Mais quelle
95
pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui
nous
crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le laisse en face de quelq
96
lligence qui se dégoûte, tel est le spectacle que
nous
dévoile cyniquement René Crevel. Il en est peu de plus effrayants. A
97
st peu de plus effrayants. Ah ! Seigneur, donnez-
nous
la force et le courage de contempler nos corps et nos cœurs sans dégo
98
donnez-nous la force et le courage de contempler
nos
corps et nos cœurs sans dégoût implorait Baudelaire. Encore avait-il
99
la force et le courage de contempler nos corps et
nos
cœurs sans dégoût implorait Baudelaire. Encore avait-il le courage d
100
Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)v
Nous
disons adieu aux charmes troubles et inhumains de la nature. Il s’agi
101
s et inhumains de la nature. Il s’agit de créer à
notre
vie moderne un décor utile et beau. Or « la grande ville, phénomène d
102
t « la ville est une image puissante qui actionne
notre
esprit » après avoir été créée par lui, — comme la poésie. C’est ains
103
sociales d’aujourd’hui. Pour résoudre la crise de
notre
civilisation sous cet aspect comme sous les autres, il nous faut mieu
104
isation sous cet aspect comme sous les autres, il
nous
faut mieux que des dictateurs : des Architectes, de l’esprit et de la
105
’époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. «
Notre
monde comme un ossuaire est couvert des détritus d’époques mortes. Un
106
couvert des détritus d’époques mortes. Une tâche
nous
incombe, construire le cadre de notre existence… construire les ville
107
s. Une tâche nous incombe, construire le cadre de
notre
existence… construire les villes de notre temps ». Et je déplie ce pl
108
adre de notre existence… construire les villes de
notre
temps ». Et je déplie ce plan d’une « ville contemporaine ». Pures gé
109
ordonnances élèvent leur chant. Utopie ! Oui, si
notre
civilisation s’avoue trop fatiguée pour créer avec ses moyens matérie
110
er un espace architectural lumineux à la place de
nos
cités congestionnées, ce serait peut-être tuer au soleil des germes d
111
rnes de la psychologie et de la philosophie. Pour
nous
prémunir contre le pouvoir d’analyse — une analyse qui retient les él
112
t proustienne a porté à un point si dangereux, il
nous
propose l’expérience d’un Newman, les exemples d’un Meredith et d’un
113
écise (décembre 1926)y L’auteur veut amuser en
nous
quelques idées graves en leur présentant les miroirs de personnages c
114
ne émotion plus grave, qui transparaît parfois et
nous
fait regretter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné à son suje
115
t d’Europe à un Français qui lui répond de Chine.
Nous
sommes loin du ton des Lettres persanes : le Chinois s’étonne non san
116
t celle de l’ordre sont chaque jour confondues ».
Nous
cherchons à conquérir non le monde, mais son ordre. Nous humilions sa
117
erchons à conquérir non le monde, mais son ordre.
Nous
humilions sans trêve notre sensibilité au profit de ce « mythe cohére
118
monde, mais son ordre. Nous humilions sans trêve
notre
sensibilité au profit de ce « mythe cohérent » vers quoi tend notre e
119
au profit de ce « mythe cohérent » vers quoi tend
notre
esprit. La passion apparaît dans notre ordre social « comme une adroi
120
quoi tend notre esprit. La passion apparaît dans
notre
ordre social « comme une adroite fêlure ». Notre morale est entièreme
121
notre ordre social « comme une adroite fêlure ».
Notre
morale est entièrement subordonnée à l’action ; notre individualisme
122
e morale est entièrement subordonnée à l’action ;
notre
individualisme en naît logiquement, et toutes nos catégories artifici
123
tre individualisme en naît logiquement, et toutes
nos
catégories artificielles et nécessaires. Mais le monde échappe toujou
124
et nécessaires. Mais le monde échappe toujours à
nos
cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance : notr
125
urs à nos cadres — perpétuel conflit du réel avec
nos
rêves de puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristess
126
uel conflit du réel avec nos rêves de puissance :
notre
ambition la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Ne
127
tion la plus haute échoue. La tristesse règne sur
nos
villes. (Neurasthénie, ce mal de l’Occident.) Et notre vertu suprême,
128
villes. (Neurasthénie, ce mal de l’Occident.) Et
notre
vertu suprême, aussi, est douloureuse : le sacrifice. Sans doute, cet
129
ieux par la comparaison de l’idéal asiatique avec
le nôtre
. Mais je crois que toute intelligence européenne libre peut souscrire
130
lutôt une unité supérieure de l’esprit humain que
nous
découvrons, et qui nous permettra de juger à notre tour certaines dém
131
re de l’esprit humain que nous découvrons, et qui
nous
permettra de juger à notre tour certaines démences qui enfièvrent l’E
132
nous découvrons, et qui nous permettra de juger à
notre
tour certaines démences qui enfièvrent l’Europe. Tandis que M. Ford
133
thode pour « réussir » — à quoi, grands dieux ? —
nous
prenons chaque jour une conscience plus claire de la vanité de nos bu
134
e jour une conscience plus claire de la vanité de
nos
buts, « capables d’agir jusqu’au sacrifice, mais pleins de dégoût dev
135
t devant la volonté d’action qui tord aujourd’hui
notre
race… ». Et peut-être n’est-il pas de position plus périlleuse, puisq
136
se, puisqu’elle risque de ne laisser subsister en
nous
qu’un « étrange goût de la destruction et de l’anarchie, exempt de pa
137
pareillement énormes. Il faut remonter loin dans
notre
littérature pour trouver semblable domination de la langue. Et parmi
138
ernes, il bat tous les records de l’image, ce qui
nous
vaut avec des bizarreries fatigantes et quelques sombres délires, des
139
en toute occasion de sa vie est peut-être ce qui
nous
le rend le plus sympathique. « Officiellement comblé, et par dedans…
140
orte si les Allemands qui, fréquente sontae, pour
notre
plaisir, un peu plus viennois que naturel s’il parle de choses d’art
141
comme on fait dans Proust, si les passions qu’il
nous
peint sont ici tant soit peu russes, et là, gidiennes. Il se connaît
142
même, ou de l’amateur distingué, — et ne peut pas
nous
tromper là-dessus. Il se connaît avec une sorte de froideur que l’on
143
eu sombre qui s’en dégage, sagesse qui veut « que
nous
appelions les âmes à la vie après seulement toutes les morts du plais
144
egard se promène sur le même monde où se plaisent
nos
jeunes poètes cosmopolites, mais il garde une certaine discrétion, ce
145
discret mais précis et le sens de ce qu’il y a en
nous
d’essentiel, de ce qui détermine nos actes avant que la raison n’inte
146
u’il y a en nous d’essentiel, de ce qui détermine
nos
actes avant que la raison n’intervienne, mouvements de nos passions à
147
avant que la raison n’intervienne, mouvements de
nos
passions à nous-mêmes inavoués, rêves éveillés. Tout un système de va
148
la raison ignore ou tyrannise aveuglément, car «
nous
avons dressé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui
149
ou tyrannise aveuglément, car « nous avons dressé
notre
orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui est profond en nou
150
r « nous avons dressé notre orgueilleuse raison à
nous
tromper sur tout ce qui est profond en nous, et elle ne manque guère
151
son à nous tromper sur tout ce qui est profond en
nous
, et elle ne manque guère à ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péri
152
Daniel-Rops,
Notre
inquiétude (avril 1927)ag Il faut souhaiter que ce témoignage sur
153
et anarchique : ce sont bien les grands traits de
notre
inquiétude. (Mais peut-être M. Rops a-t-il trop négligé le rôle extér
154
te que l’une (celle de Gide) ne fait que différer
notre
inquiétude, tandis que l’autre « ne ruine notre angoisse qu’en y subs
155
r notre inquiétude, tandis que l’autre « ne ruine
notre
angoisse qu’en y substituant ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ».
156
culée à la rigueur d’un choix presque impossible,
notre
incertitude paraît sans remède. Mais, ici, M. Daniel-Rops n’a-t-il pa
157
Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Daniel-Rops,
Notre
inquiétude », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, a
158
ui ne manque pas d’une beauté assez brutale, pour
nous
choquer et s’imposer pourtant. M. Lecache présente le problème juif a
159
ité de puissance. C’est par l’argent qu’on domine
notre
âge : il devient grand industriel, assure sa fortune au prix du peu c
160
itions. Surmontant son dégoût, le père ajoute : «
Notre
sang sera vainqueur… Qu’ils m’oublient, qu’ils me méprisent ! Je les
161
nts, et dont le profond ricanement se prolonge en
nous
. Je crois entendre Jacob qui se retourne, méprisant : « Mais oui, je
162
ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et
nous
touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu
163
re deux gorgées d’un élixir dont il voudrait bien
nous
faire croire que le diable est l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent,
164
isine » qui seul peut redonner quelque vitalité à
notre
civilisation, — et je sais bien que c’est là un des signes de sa déca
165
s à ce mot, son visage s’assombrit un peu. « Tous
nos
ennuis nous seraient épargnés si nous ne regardions que les jambes de
166
son visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis
nous
seraient épargnés si nous ne regardions que les jambes des femmes »,
167
peu. « Tous nos ennuis nous seraient épargnés si
nous
ne regardions que les jambes des femmes », dit-il, pour vous apprendr
168
ège sentimental à la raison raisonnante. Et qu’il
nous
mène un peu plus loin que la sempiternelle « stratégie littéraire »,
169
, dont les inventions se suffisent et suffisent à
notre
joie. Ce ne sont pas les savants qui sont prophètes, mais les poètes.
170
els ils respiraient l’air du monde ». N’en ferons-
nous
pas autant, emprisonnés que nous sommes dans une civilisation qui, se
171
e ». N’en ferons-nous pas autant, emprisonnés que
nous
sommes dans une civilisation qui, selon l’expression de Jules Verne d
172
bertaire, cela constituait un jugement !) Serons-
nous
longtemps encore dupes d’une conception de la littérature si pédante
173
de la littérature si pédante qu’elle exclut un de
nos
plus grands conteurs sous prétexte qu’il n’est styliste ni psychologu
174
qu’il n’est styliste ni psychologue ? Laisserons-
nous
Jules Verne aux enfants ? J’allais oublier que la littérature enfanti
175
son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais qu’on
nous
laisse chercher plus loin, dans ce silence où l’on accède à des objet
176
donc naturellement vers l’action, c’est-à-dire —
nous
sommes en France — vers la politique. Or ces ennemis de toute littéra
177
a critique de « cette réalité de premier plan qui
nous
empêche de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais à condition
178
u Ce récit de la révolution cantonaise en 1925
nous
place au nœud du monde moderne : on y voit s’affronter en quelques ho
179
talès de ce qu’il préfère parler d’illusion là où
nos
psychiatres proposeraient de moins jolis mots ; mais ce n’est pas la
180
ans un rêve, ou dans un autre souvenir. Qui parmi
nous
sait encore parler de sa mère avec cette virile et religieuse tendres
181
C’est un Chinois, c’est un Américain qui viennent
nous
rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre maison. Voici
182
rapprendre que les sources de la poésie sont dans
notre
maison. Voici un de ces passages où il sait être, avec sa verve douce
183
laideur. “C’est une frasque de gosses à laquelle
nous
nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais-je parfois, e
184
eur. “C’est une frasque de gosses à laquelle nous
nous
livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais-je parfois, et il
185
ait enfin, que moi aussi je me secouerais, et que
nous
nous en irions bras dessus, bras dessous en riant de nous-mêmes et de
186
nfin, que moi aussi je me secouerais, et que nous
nous
en irions bras dessus, bras dessous en riant de nous-mêmes et de tout
187
ssous en riant de nous-mêmes et de tout le reste,
nous
amusant comme des fous ». Mais non, on ne le secouera pas, ce cauchem
188
avec une douceur patiente, et le laisser créer en
nous
son silence particulier avant d’entendre les signes qu’il nous propos
189
nce particulier avant d’entendre les signes qu’il
nous
propose. Une telle poésie n’offre aux sens que peu d’images (à peine
190
ssenti, qui s’impose, qui apaise le vain débat de
notre
esprit : « Car l’on pense beaucoup trop haut, et cela fait un vacarme
191
marqué —, Jean Cassou revient à son romantisme, à
notre
cher romantisme. La Clef des songes est de nouveau une dérive fantais
192
plus profond que le vrai, où l’Éloge de la folie
nous
entraînait naguère. Jean Cassou vagabonde à travers ses histoires com
193
e bouffon, impossible et d’une désopilante poésie
nous
replonge dans une atmosphère autre, où les personnages ont cet air un
194
ité. Ce serait un de ces miracles de liberté dont
nous
avons besoin pour croire que le monde actuel n’est pas un cas désespé
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ons sur le génie « poétique » français… Mais non,
nous
préférons voir ici l’un de ces signes qui de toutes parts annoncent u
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ences qu’il est bon de proposer à la réflexion de
notre
temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qui sont encore capables
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désintéressé de Julien Benda, et l’obligation où
nous
sommes tous désormais de répondre pour nous-mêmes à sa mise en demeur
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ns l’ordre moral ». Et quand cela serait ! dirons-
nous
, — avec le Benda qui ne trahit pas.) D’autre part, de plus impertinen
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souvent son adresse de logicien, elle ne doit pas
nous
masquer l’audace tranquille et admirable de son point de vue radicale
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esprit : Julien Benda… », écrit Aragon. Et Daudet
nous
apprend que « le petit Benda est un fameux serin ». Mais ces affirmat
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areille sécurité dans l’insolite, ce qu’il y a en
nous
à la fois de plus « problématique » et de plus quotidien. bd. Roug
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s parant d’une grâce malicieuse et sensuelle dont
nos
yeux helvètes les croyaient par trop dépourvues… Cette charmante « ja
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oxie instaurée par les surréalistes, elle appelle
notre
impertinence. Nous adorons ailleurs. bg. Rougemont Denis de, « [Co
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es surréalistes, elle appelle notre impertinence.
Nous
adorons ailleurs. bg. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Léon Pi
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et ses façades exubérantes de reflets, — et déjà
nous
passons sous de hauts ponts sonores, au long d’un quai tout fleuri de
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, au long d’un quai tout fleuri de terrasses ; on
nous
déverse dans cette foule et ces musiques, deux visages amis me sourie
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saient de décrire sans l’avoir jamais vu, et dont
nous
savons seulement que tout y a son écho le plus pur. Le voyage trompe
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qui, mais qu’êtes-vous venu chercher jusque chez
nous
? » On me demandera donc toujours des passeports ? Dussè-je les inven
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. Barnabooth, vous êtes, m’écrié-je, mes frères !
Nous
traînons tous notre sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à deveni
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êtes, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons tous
notre
sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir notre raison de vi
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abot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir
notre
raison de vivre. Mais combien votre sort, ô grands empêtrés ! me para
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de troubles distingués. Peu de sens du réel. Mais
nous
vous montrerons notre Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Su
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s. Peu de sens du réel. Mais nous vous montrerons
notre
Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Sur quoi l’on m’entraîna
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es ruelles qui sentent encore le Turc. Tandis que
nous
y rôdions, un soir étouffant, vous m’avez montré en passant des murs
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hète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait,
nous
avons repassé un grand pont vibrant et nous sommes rentrés en Europe.
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hait, nous avons repassé un grand pont vibrant et
nous
sommes rentrés en Europe. Mais dès le lendemain, m’échappant du progr
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brûlant, je savais bien que j’obéissais à ce que
nos
psychologues appellent une conduite magique. Or il est délicieux de r
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… 4. De midi à quatorze heures On voyage de
nos
jours d’une façon « rationnelle », c’est-à-dire que les Cook’s ticket
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ole, il referme ces pages et vaque à ses devoirs.
Nous
voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérite de perdre to
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rées — elle n’a rien d’étrange, si l’on songe que
nous
sommes en Hongrie. Et ce n’est pas que je trouve ce raisonnement fin,
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microscopique. (Il a tellement l’air de rien que
nous
sommes presque excusables de ne le point apercevoir.) Je vais cependa
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que les voûtes soient celles d’un ancien couvent.
Nous
pénétrons dans une grande salle vivement éclairée. Murs chaulés, et d
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ce cette fumée, les yeux à terre, dans l’attente.
Nous
sommes assis autour d’une table et nous voyons, au milieu de la salle
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’attente. Nous sommes assis autour d’une table et
nous
voyons, au milieu de la salle, un arbre de Noël aux amples branches r
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de ce café trop amer qui pince la gorge. Dehors,
nous
ne parlons pas : le froid paralyse la mâchoire. 6. Doutes sur la n
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— en passant par la Hongrie. — Mais puisqu’enfin
nous
y voici, en cette Hongrie… Le tombeau de Gül Baba est symboliquement
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s, ô pathétique dissonance, tangible absurdité de
notre
époque, beaucoup ont dû louer des taxis démodés, au tarif inférieur.
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s de « la Hongrie mutilée ». — « Savez-vous qu’on
nous
a volé les deux tiers de notre patrie ? » Ah ! ce n’est pas vous, mai
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« Savez-vous qu’on nous a volé les deux tiers de
notre
patrie ? » Ah ! ce n’est pas vous, maintenant, qui allez demander rai
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re violacée à l’horizon — chez les Tchèques déjà…
Nous
allons aux bains, car c’est dans la piscine que nous devons rencontre
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s allons aux bains, car c’est dans la piscine que
nous
devons rencontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur son larg
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ur son large front, belle carrure ruisselante, il
nous
sourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique. Nous sortons ensem
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ourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique.
Nous
sortons ensemble de la petite ville aux rues de terre brûlante, aux m
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jaunes basses, ville sans ombre, sans arbres, et
nous
montons vers la maison du poète, sur un coteau. Trois chambres boisée
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nts ne l’emportent pas. L’après-midi est immense.
Nous
buvons des vins dorés et doux que nous verse Ilonka Babits (elle est
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t immense. Nous buvons des vins dorés et doux que
nous
verse Ilonka Babits (elle est aussi poète, et très belle), nous inscr
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nka Babits (elle est aussi poète, et très belle),
nous
inscrivons nos noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des ph
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est aussi poète, et très belle), nous inscrivons
nos
noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des photos, Gyergyai
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y a une enfance dans l’air… 12. Rappelons que
notre
société est fondée sur la peur du risque. 13. Il faut ajouter aux au
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ais ceux-là difficilement traduisibles — pour que
nous
puissions contempler l’ensemble de l’œuvre de Hölderlin : l’inspirate
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rables et des plus mystérieux génies poétiques de
notre
ère. On doit beaucoup de reconnaissance à M. André Babelon pour avoir
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e équivalente. Quoi qu’il en soit, et tels qu’ils
nous
sont ici livrés, ces fragments sont capables d’éveiller le sentiment
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que poursuivre est une sorte d’enivrant péché. —
Nous
aurions une maison dans ce désert aux formes tendres et déjà familièr
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familières, et le passage des trains chaque soir
nous
redirait un adieu bref, — chaque soir plus infime, à cause de l’éloig
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oici la nuit des faubourgs de Pest, au-dessous de
nous
. 12. Un bal, ou de l’ivresse considérée comme un des beaux-arts
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D’ailleurs ces Égyptiens venaient des Indes, qui
nous
apportèrent le tarot et la roulotte, dont descendent le bridge et la
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ionale17. Les signes parlent, et certains sages :
nous
entrons dans une ère égyptienne. Mais que dire des pouvoirs de la pla
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n se plaignent de n’avoir pas ce faux confort que
nous
n’avons qu’au prix de tout ce qu’à Debrecen je viens admirer. On aime
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somnie ! Cela tourne tout de suite à la débauche.
Notre
liberté de penser est absurde au regard des contraintes que subissent
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t absurde au regard des contraintes que subissent
nos
gestes. Imaginer ce qui se produirait, si par quelque Décret l’on éle
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pas encore »… Bon point de vue pour déconsidérer
nos
raisons de vivre. La maladie aussi. Rien ne ressemble au voyage comme
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pari dont tu n’as vu l’enjeu qu’un seul instant —
nos
rêves sont instantanés — que tu es parti ; et maintenant tu joues ce
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n plus précieux que l’élégance à bon marché qu’on
nous
prodigue dans la presse. Les sujets : Walter Pater, Tolstoï, Hardy, S
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hypostasiant » en quelque mesure, elle risque de
nous
laisser l’image d’un auteur plus conscient de ses propres difficultés