1
e sa vie comme une ardente aventure. Les épisodes
s’
appellent : collège, guerre, sport… la Relève du Matin, le Songe, les
2
arbarie, un assez malsain goût du sang. Tout cela
s’
est purifié dans le Chant funèbre. Et une phrase telle que « … Nous so
3
ent ces carnages inévitables, avec un bref soupir
s’
y résignent, puis tablent sur eux, et d’autres qui tiennent qu’une tel
4
es carnages ». Naguère il était des premiers ; il
s’
affirme aujourd’hui des seconds. C’est pour avoir contemplé Verdun, en
5
à quoi bon » percèrent soudain… Mais Montherlant
se
redresse vite, frappe du pied et repart. Vers quels buts ? On verra p
6
re ces régions élevées où les éléments contraires
s’
unissent dans la grandeur. La paix qu’il appelle, c’est autre chose qu
7
e, revivre sa tradition. Toute son œuvre pourrait
se
définir : la lutte d’un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’u
8
uvent lorsqu’on parle de cette œuvre : je ne sais
s’
il faut en voir la raison dans la force de la personnalité révélée ou
9
de vérité » qui brûle dans son temple intérieur,
s’
il veut rester digne de son rôle et vraiment le coryphée d’une générat
10
ilosophie ou de psychanalyse. Ces principes ? Ils
se
laissent hélas résumer en un court article de dictionnaire : « Surréa
11
sme, n.m. Automatisme psychique pur par lequel on
se
propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute a
12
d le comprenait, qui écrivit : « Quand les livres
se
liront-ils d’eux-mêmes, sans le secours des lecteurs ? Quand les homm
13
, sans le secours des lecteurs ? Quand les hommes
se
comprendront-ils individuellement ? » Que M. Breton donne des « recet
14
e voir que M. Breton serait un très curieux poète
s’
il ne s’efforçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous pers
15
ue M. Breton serait un très curieux poète s’il ne
s’
efforçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous persuader qu
16
y a pas de pensée hors les mots » (Aragon). Aussi
se
paient-ils de métaphores comme d’autres de raisonnements. Plaisante i
17
un peu plus esclaves. Car depuis Freud — dont ils
se
réclament imprudemment, — on sait ce que c’est que la « liberté » d’u
18
contient pourtant des vues assez neuves. M. Colin
s’
est contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une tell
19
d’une telle manière que des conclusions critiques
s’
en dégagent avec évidence. Van Gogh fut une proie du génie. L’homme te
20
es de ces jeunes gens prétentieux et sincères qui
se
croient une vocation, végètent dans des œuvres d’évangélisation, fond
21
ce pour le tourmenter et le transfigurer. Vincent
s’
en effraie lui-même : « Il y a quelque chose au-dedans de moi. Qu’est-
22
cientifique, « Prix Goncourt », curieux homme. Il
se
livre à des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il é
23
s romans, c’est aussi une liquidation : les faits
s’
y pressent et s’y bousculent ; de temps à autre une notation d’artiste
24
aussi une liquidation : les faits s’y pressent et
s’
y bousculent ; de temps à autre une notation d’artiste ou de psycholog
25
à autre une notation d’artiste ou de psychologue
se
glisse dans leur flot. Voilà le lecteur entraîné, ébahi, passionné, c
26
traitées est rapide, elle est complète aussi. On
s’
étonne de ce que Fabre, disciple de Valéry, puisse rédiger des romans
27
ts, si mal équarris. Certes, ce n’est pas lui qui
se
refuserait à écrire — comme le fait son maître : « La marquise sortit
28
elle platitude est presque indispensable, mais il
s’
en permet d’autres qui le sont moins. On n’écrit pas un roman en trois
29
deuse vis-à-vis du gouvernement, le libérateur va
se
lever. C’est un descendant de Roland le Camisard, ce « Tarramagnou »,
30
les : déjà elles huent sa modération. Alors il va
se
jeter au-devant des troupes accourues, il meurt en clamant la paix. M
31
construit, au contraire. Mais le tissu des faits
se
relâche parfois, et les arêtes de la construction apparaissent trop n
32
s de l’Orient (septembre 1925)e Le xxe siècle
s’
annonce comme le siècle de la découverte du monde par l’Europe intelle
33
ment gréco-latin retournera vers ses sources pour
s’
y retremper. Les appels de l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guéno
34
Gide en particulier). Car la plupart des enquêtés
se
font de l’Orient une représentation vague et poétique. « Orient…, toi
35
ole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’il
s’
agit, et Jean Schlumberger le définit encore : « … tout ce qui est opp
36
un esprit analytique et organisateur d’occidental
se
perdra ici dans un ensemble kaléidoscopique d’idées et de jugements c
37
à la suite de Claudel estiment que la question ne
se
pose pas, puisque nous sommes chrétiens. (Mais le christianisme, reli
38
ombre de citations à l’appui de ses sophismes, ne
se
livre pas moins à des déductions in abstracto qui le mènent à des con
39
nt des documents, savent de quoi ils parlent, ils
se
récusent lorsqu’il s’agit de conclure. Un écrivain grec, M. Embiricos
40
nt de quoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’il
s’
agit de conclure. Un écrivain grec, M. Embiricos, a trouvé la formule
41
Tout homme normal est fait de plusieurs fous qui
s’
annulent », écrit-il. Ce fou qui veut être soi purement, qui veut élim
42
arde entre 1900 et 1910. Depuis, la maison paraît
s’
être un peu embourgeoisée… Disons plutôt que voici venu le temps de la
43
(septembre 1925)h Dans l’atmosphère trouble où
s’
agite l’Allemagne nouvelle — et peut-être parce qu’il sait en sortir p
44
’importance européenne », croyez-vous qu’il aille
s’
abandonner à l’émotion communicative de qui découvre un sommet ? Point
45
ls, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils
se
donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’être ou de ne pas être… ».
46
de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello,
s’
ils veulent être, subissent, une fois qu’ils sont, le grand malentendu
47
presque inhumaine torture et conduit au crime. Et
s’
ils s’imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obséda
48
e inhumaine torture et conduit au crime. Et s’ils
s’
imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obsédante vo
49
e originale de la plupart des idées dont lui-même
s’
est fait le moderne champion. Pour ce qui concerne le Vinet juge des r
50
ut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet
se
déclarait « un chrétien sans épithète ». Croit-il éluder ainsi le pro
51
tions (décembre 1925)l « Quel est celui-là qui
s’
avance » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où se reflète le p
52
e » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où
se
reflète le passage incessant d’oiseaux de la mer ? » « Quel est cet h
53
ne époque tourmentée dans sa profondeur, mais qui
se
penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-de
54
ne anecdote purement poétique dans un monde qu’il
s’
est créé. Jamais banal, il est parfois facile : la description du mond
55
respirent le même air du temps. Leur originalité
se
retrouve dans la manière dont ils tentent de fuir l’inquiétude où ils
56
e de quitter l’air dur des pampas. « Le voilà qui
s’
avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a dompté Pégase
57
r à l’endroit de cette âme irlandaise en laquelle
s’
allient une fantaisie et un réalisme également lyriques. m. Rougemo
58
quelques mois avant que n’éclate le sinistre, et
s’
arrête au moment où l’on est sûr que ça brûle bien. Quel sujet plus ri
59
me, la vertueuse Véra avec un des Anglais) : Ils
s’
embrassaient comme des gens qui auraient eu faim toute leur vie… Marko
60
d que ses dents claquaient. Il quitta sa fenêtre,
se
traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, s
61
îna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et
se
blottit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le vide, sans ri
62
atrie. Une effroyable acceptation, mais elle peut
se
muer instantanément en révolte. Aucun cadre logique ne détermine l’av
63
Adieu, beau désordre… (mars 1926)o L’époque
s’
en va très vite vers on ne sait quoi. On a mis le bonheur devant soi,
64
ataillons de pâles opportunistes sans culture qui
se
chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous l
65
orifie une morale résolument anarchiste. Ceux qui
s’
essaient à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherch
66
re, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂ On
se
complaît à répéter que nous vivons dans le chaos des idées et des doc
67
y a une seule mer. Nos agitations contradictoires
s’
affrontent comme des vagues soulevées par une même tempête. L’unité de
68
ces très différents de style, et dont les façades
s’
opposent avec hostilité. Dans l’intérieur des deux maisons pourtant se
69
ilité. Dans l’intérieur des deux maisons pourtant
se
débattent les mêmes brouilles de famille entre Art et Morale, Pensée
70
e créateur. Mais quel est ce besoin si général de
s’
incarner, dans le héros de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre
71
ral de s’incarner, dans le héros de son roman, de
se
voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la litté
72
ne pas pouvoir les séparer. On n’écrit plus pour
s’
amuser : ni pour amuser un public. Un livre est une action, une expéri
73
istoriques d’une conception qui, de plus en plus,
se
révèle à la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacqu
74
roblèmes modernes en littérature. Jacques Rivière
s’
y appliqua dans un de ses derniers articles2. Il rendait responsable d
75
vre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque
s’
est trompée, puisqu’elle seule permet la suivante qui peut-être retrou
76
parce que tout a été essayé. Dégoût, parce qu’on
se
connaît trop, et que plus rien ne retient. (Or on ne crée que contre
77
isant et forcené gaspillage : la guerre. Certains
s’
en tiennent à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréa
78
’en tiennent à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi
se
légitime le surréalisme, qui vomit le monde entier et la raison avec.
79
», disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien
se
remettre à manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très be
80
monde, mais on voudrait que de moins de gloriole
s’
accompagnât votre ultimatum à Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Mont
81
à Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Montherlant
s’
abandonne au salut par la violence. Une sensualité moins énervée lui p
82
ires la matière de quelques pamphlets par quoi il
se
raccroche au monde. Mais il a touché certains bas-fonds de l’âme où s
83
. Mais il a touché certains bas-fonds de l’âme où
s’
éveille un désenchantement qui l’amène au besoin d’une mystique. Et po
84
e, sans la brusquerie de ses aînés. Encore un qui
s’
est complu dans son dégoût ; mais jusqu’au point d’y percevoir comme u
85
s ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore à
se
regarder chercher, absorbant son attention dans une sincérité si voul
86
plus morale et plus immorale, parce qu’aucune ne
s’
est autant attachée à chercher dans le seul moi les fondements d’une é
87
emportent, il est plus facile et plus enivrant de
se
laisser glisser que de construire. Et l’on y prend vite goût. Cela t
88
parfaitement folle, mais c’est justement de quoi
se
glorifient ses tenants, ils y voient la suprême liberté. Le désir se
89
enants, ils y voient la suprême liberté. Le désir
se
précisait en moi de commettre enfin l’acte vraiment indéfendable de t
90
stes, il n’a fallu que le temps pour une folie de
s’
emballer. La plupart des romans de jeunes qui se situent entre Gide et
91
e s’emballer. La plupart des romans de jeunes qui
se
situent entre Gide et Aragon nous montrent le même personnage : un êt
92
ité parfois douloureuse ses propres actes dont il
s’
étonne mais qu’il se garde de juger5. Il y a véritablement une littéra
93
use ses propres actes dont il s’étonne mais qu’il
se
garde de juger5. Il y a véritablement une littérature de l’acte gratu
94
» c’est proprement la perversion d’une vertu qui
se
brûle elle-même. Je ne vais point nier la fécondité psychologique d’u
95
érive-t-il pas d’une fatigue immense. Nous voyons
se
fausser le rythme des jours et des nuits à mesure que se développe un
96
ser le rythme des jours et des nuits à mesure que
se
développe une civilisation mécanicienne. (Les machines n’ont pas beso
97
’aujourd’hui, parce que nous sommes à bout. Il ne
s’
agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort pour se libérer
98
encore une fois, de renier l’immense effort pour
se
libérer de l’universelle hypocrisie accompli par des générations qui
99
en être agi. Donner une conscience à l’époque, ou
se
défaire avec elle et dériver vers un Orient d’oubli — (mais avant de
100
t dériver vers un Orient d’oubli — (mais avant de
s’
y perdre, quelles révolutions, quelles anarchies, quels Niagaras 9 !)
101
unes hommes l’ont compris. Ils sont modestes — ne
s’
isolant pas de la Société ; ils savent que pour lutter il faut des arm
102
, quelle saveur a l’eau claire !) Quelques autres
se
recueillent encore dans l’attente angoissée d’une révélation et dans
103
r misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ils
s’
en vont « épiant toutes les émotions de l’âme, et lui multipliant ses
104
echerche pour contempler un absolu ; qu’ils osent
se
faire violence pour se hisser dans la lumière. « Il vaut mieux, dit e
105
r un absolu ; qu’ils osent se faire violence pour
se
hisser dans la lumière. « Il vaut mieux, dit encore Vinet, ne voir d’
106
ce, non de nous-mêmes, mais de Dieu. » 1. Il ne
s’
agit pas d’exiger des poètes qu’ils écrivent des odes civiques. Mais q
107
moralistes — presque tous les jeunes écrivains —
se
souviennent de penser en fonction du temps présent, soit qu’ils veuil
108
du concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il
s’
était développé en nous un goût furieux de l’expérience humaine. » (Ar
109
er en soi, on veut tout cultiver, et en fait l’on
se
contente d’une violence, d’un vice, d’une inquiétude. 8. « Certaines
110
Cahiers du Mois, et peut-être Drieu la Rochelle,
s’
il voulait…) o. Rougemont Denis de, « Adieu, beau désordre… (Notes s
111
rdies d’un divan le soir, tandis que les fenêtres
s’
ouvraient vers le ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la
112
Du sang, de la volupté et de la mort », un titre
s’
effaçait dans l’ombre. Jouve a rêvé une histoire de passion mystique e
113
ue. Mais tout cela baigne dans le même lyrisme et
s’
agite sur un fond sombre et riche de passions inconscientes qui donnen
114
le vent du large, parmi des gens qui craignent de
s’
enrhumer. q. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Alix de Wattevill
115
ce que c’est dimanche, parce qu’il pleut et qu’on
s’
ennuie. Si la vie est bête à pleurer, sourire est moins fatigant. « Le
116
’Amour — sourit avec une grâce un peu frileuse et
se
permet de bâiller en public. On connaît le danger… r. Rougemont De
117
gnorante de toute religion jusqu’à 20 ans, Denise
s’
abandonne à « la vie », laquelle — un peu aidée par l’auteur — lui rév
118
en peut tirer. L[e] malheur de Cocteau est qu’il
se
veuille poète. Il ne l’est jamais moins qu’en vers. Sa plus incontest
119
Mais quelle intelligence, et dont l’audace est de
se
vouloir plus juste que bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les mirac
120
s étonnants sont ceux de la lumière. « Le mystère
se
passe en plein jour et à toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté
121
fleurs de cristal, si elles sont sans parfum, ne
se
faneront pas. t. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Jean Cocteau
122
ie. Isolé dans un hôtel perdu, avec son corps qui
se
souvient — « mémoire, l’ennemie » — avec une intelligence dont la tri
123
e perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est
se
refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa sol
124
re que son propre procès », une intelligence qui
se
dégoûte, tel est le spectacle que nous dévoile cyniquement René Creve
125
ux charmes troubles et inhumains de la nature. Il
s’
agit de créer à notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la gran
126
oésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme
se
place au croisement des préoccupations esthétiques et sociales d’aujo
127
son plan, ce sera plus fort que Mussolini (lequel
s’
est d’ailleurs inspiré de lui dans son fameux discours aux édiles de R
128
s vingt-quatre gratte-ciel de la cité, au centre,
s’
espacent autour d’un aérodrome-gare circulaire, prismes perdus dans le
129
de l’azur au-dessus des rumeurs de la ville. Puis
s’
étendent les quartiers de résidence ; les jardins suspendus à tous les
130
t leur chant. Utopie ! Oui, si notre civilisation
s’
avoue trop fatiguée pour créer avec ses moyens matériels formidables d
131
eil des germes de révolution. Déjà des ingénieurs
se
sont mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie —
132
e du mouvement de construction et de synthèse qui
se
dessine chez les jeunes écrivains d’aujourd’hui. La « critique philos
133
que philosophique » qu’il voudrait inaugurer « ne
se
contenterait pas d’étudier les œuvres pour elles-mêmes dans leur sign
134
s par les générations précédentes. Parce qu’elles
se
sont souvent enlisées dans leurs recherches, il ne les condamne pas d
135
cune autre me paraît liée à cette confusion. Mais
s’
il est bien établi que les lois de la vie sont essentiellement différe
136
ment différentes des lois de l’œuvre d’art, il ne
s’
en suit pas forcément que l’on doit nier toute communication directe e
137
oi il écrit : « II y a, en fait, deux manières de
se
connaître, à savoir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œu
138
en fait, deux manières de se connaître, à savoir
se
concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est-elle pas une
139
anières de se connaître, à savoir se concevoir et
s’
essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est-elle pas une façon particuliè
140
l’œuvre n’est-elle pas une façon particulière de
s’
essayer ? Je ne puis amorcer ici une discussion de ces thèses subtiles
141
dans cet essai me paraît encore ambiguë : on peut
se
demander s’il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’
142
ai me paraît encore ambiguë : on peut se demander
s’
il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condam
143
vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou
s’
il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’il y décèle. Le meill
144
droit de voir le germe d’un moralisme nouveau qui
se
fonderait solidement sur les données modernes de la psychologie et de
145
u. C’est pour traiter ce sujet pirandellien qu’on
s’
embarque dans une croisière de vacances, qui finit par un naufrage dan
146
nveloppée, une atmosphère trop claire où les cris
se
font un peu aigres et les couleurs fluides. Toute la tendresse que ra
147
icieusement invraisemblable… Mais ce cœur fatigué
se
reprend à souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soi
148
pouvait tant souffrir et ne plus aimer ». Closain
se
tue pour finir le livre. Livre charmant et bizarre, où la sentimental
149
ît parfois et nous fait regretter que l’auteur ne
se
soit pas mieux abandonné à son sujet, d’un pathétique assez neuf. z
150
mes loin du ton des Lettres persanes : le Chinois
s’
étonne non sans quelque aigreur, et critique avec un mépris tranquille
151
semblait devoir résulter de cette confrontation,
s’
évanouit : c’est bien plutôt une unité supérieure de l’esprit humain q
152
y a chez Aragon une folie de la persécution, qui
se
cherche partout des prétextes, et une passion farouche pour la libert
153
ens à la grande race des torrents ». Génie inégal
s’
il en fut, voici parmi trop de talents intéressants, un écrivain qui s
154
rmi trop de talents intéressants, un écrivain qui
s’
impose avec des qualités et des défauts pareillement énormes. Il faut
155
des pages d’un lyrisme inouï. Que Louis Aragon ne
se
croie pas tenu de justifier ses visions par le moyen d’une métaphysiq
156
uelques mois aux jeunes époux de la Maladère pour
se
déprendre de leurs rêves. Un malentendu grandit entre eux dans leur i
157
on songe à une fatalité intérieure qui les ferait
se
meurtrir l’un l’autre. Pourtant, jusqu’au bout, il semble qu’un mot,
158
ui les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ils
se
soient délivrés d’eux-mêmes pour que ce mot, ce geste, soient possibl
159
eunesse. » C’est ici un autre sujet du roman, qui
se
mêle étroitement au premier… Mais combien cette analyse trahit Barbey
160
sentiments et celui des campagnes désolées où ils
se
développent. Paysages tristes et sans violence, autour de ces êtres d
161
on analyse pour n’évoquer plus que des visions où
se
condense le sentiment du récit. Dans le Cœur gros, c’était un parc av
162
? heureux ? » pour lui, comme pour Barnabooth, il
s’
agit de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueux q
163
r notre plaisir, un peu plus viennois que naturel
s’
il parle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu
164
nt ici tant soit peu russes, et là, gidiennes. Il
se
connaît assez pour savoir ce qui est en lui de l’homme même, ou de l’
165
ngué, — et ne peut pas nous tromper là-dessus. Il
se
connaît avec une sorte de froideur que l’on dirait désintéressée si e
166
ée. Pourtant, entre Montclar et Ameline, un amour
se
noue, qui commence où souvent l’on finit. Et peut-être l’amour n’est-
167
rs quelle avidité cruelle, et peut-être tendre, à
se
faire souffrir rejette l’un vers l’autre ces êtres égoïstes, et fonde
168
d’une telle vie, cette sagesse un peu sombre qui
s’
en dégage, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes à la vie apr
169
aboutit coïncide avec un mouvement dont lui-même
s’
est plu à relever les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’il
170
on expérience déjà riche de romancier. Son regard
se
promène sur le même monde où se plaisent nos jeunes poètes cosmopolit
171
ncier. Son regard se promène sur le même monde où
se
plaisent nos jeunes poètes cosmopolites, mais il garde une certaine d
172
ené Dubardeau pour cette ambassade). Parfois l’on
se
demande si l’Auber de Jean Cassou ne va pas s’attabler au café en fac
173
on se demande si l’Auber de Jean Cassou ne va pas
s’
attabler au café en face des personnages de Jaloux. Et peut-être que l
174
secrètement incertain de ce roman. À la veille de
se
marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, rencontre une femme qu
175
enonceaux ». Peu à peu l’image d’Irène Rezzovitch
s’
idéalise et gagne la puissance d’une merveilleuse obsession. Il lui éc
176
un sujet qui convient admirablement à son art, où
s’
unissent aujourd’hui un réalisme discret mais précis et le sens de ce
177
d’hui faire éclater dans un cadre très moderne où
s’
agitent des personnages spirituellement dessinés un de ces drames tout
178
nt il dit : « Personne ne peut juger du drame qui
se
joue entre deux êtres, personne, pas même eux ». Dans ce roman, comme
179
urs maîtres soit lu par tous ceux qui cherchent à
s’
orienter dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état de
180
nsidère les deux solutions les plus parfaites qui
s’
offrent aux jeunes gens d’aujourd’hui. Il constate que l’une (celle de
181
t qui veut le rester ? Ces deux solutions peuvent
se
résumer en deux mots : inquiétude ou foi. Dès lors sont-elles vraimen
182
d’une beauté assez brutale, pour nous choquer et
s’
imposer pourtant. M. Lecache présente le problème juif avec une obstin
183
’a d’ambition que pour ses enfants. Jacob, l’aîné
se
révolte. Sensualité, intelligence, brutalité : les caractères se résu
184
sualité, intelligence, brutalité : les caractères
se
résument dans son avidité de puissance. C’est par l’argent qu’on domi
185
cynique reniement de ses origines. Le vieux père
s’
effondre de honte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils se ven
186
nte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils
se
vendent ! » Mais Jacob a renié ses parents, non leurs ambitions. Surm
187
, denses, violents, et dont le profond ricanement
se
prolonge en nous. Je crois entendre Jacob qui se retourne, méprisant
188
se prolonge en nous. Je crois entendre Jacob qui
se
retourne, méprisant : « Mais oui, je ne nie rien, je suis sans scrupu
189
ings liés à l’obsession qu’il voulait avouer pour
s’
en délivrer peut-être. Cette sincérité ne serait-elle à son tour que l
190
tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu’elle
s’
acharne sur le détail dégoûtant et mesquin de certain milieu bourgeois
191
diable est l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent,
se
balancent au bord des verres, se posent sur les cordes d’une lyre don
192
iseaux volètent, se balancent au bord des verres,
se
posent sur les cordes d’une lyre dont ils font grésiller l’accord, un
193
ent presque pas sa blessure. Mais c’est ici qu’il
s’
agit de ne pas confondre inexplicable avec incompréhensible. aj. Ro
194
La Suite dans les idées (mai 1927)al « De quoi
s’
agit-il ? de détruire ou de rafistoler ? » Entre ces deux tentations,
195
ations, cédant à l’une autant qu’à l’autre, Drieu
s’
examine. Encore un ? Non, enfin un. Tous les autres y ont apporté de s
196
lui-ci bat sa coulpe avec une saine rudesse. « Il
s’
examine jusqu’au ventre de sa mère et cognoit que dès lors il a esté c
197
es magnifiquement jetés. Mais cette imperfection,
s’
il ne peut encore s’en tirer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise
198
tés. Mais cette imperfection, s’il ne peut encore
s’
en tirer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise qui la rend sympath
199
hirurgien chez ce soldat devenu « scribe » et qui
s’
en exaspère. Souvent maladroit, incertain, brutal : mais faisons-lui c
200
plus sa drôlerie, son aisance. Vous accordez que
s’
il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facili
201
se et fine psychologie. Mais à ce mot, son visage
s’
assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraient épargnés si nous ne
202
es femmes », dit-il, pour vous apprendre ! — sans
se
douter que rien ne saurait vous ravir autant que ses impertinences. À
203
s ravir autant que ses impertinences. À ce moment
s’
approche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de Weber… Mais au
204
— et dans l’abandon de leurs méandres, peu à peu,
se
précisent les circonstances d’une aventure ancienne. Entre hier et d
205
Entre hier et demain : Une femme « encore jeune »
se
souvient d’un danseur de ses 20 ans, d’une aventure qui aurait pu êtr
206
ainer Maria Rilke (décembre 1927)ao À ceux qui
se
contentent du mot fumeux pour caractériser tout lyrisme germanique, i
207
obscurément, le sens des réalités sur lesquelles
s’
opère l’expérience. On ne prouve la religion qu’aux convertis — qui n’
208
sobligeantes de voir juste. Et quand son bonhomme
se
plaint de ce que son œuvre lui apparaît en même temps que « fatale »,
209
dis qu’il n’en saurait être autrement tant qu’on
se
tient à cette attitude scientifique, vis-à-vis du phénomène littérair
210
e, mais ici décisive), une secrète complaisance à
se
regarder vivre qui est bien d’aujourd’hui — entre autres. ap. Roug
211
licieuses ou poétiques ; et ce n’est pas qu’il ne
s’
y glisse quelque préciosité ou quelques « pointes » faciles mais cela
212
Jules Verne est un créateur, dont les inventions
se
suffisent et suffisent à notre joie. Ce ne sont pas les savants qui s
213
rspectives d’évasion — où seuls les poètes savent
se
perdre. Et c’est bien sa plus grande ruse que d’avoir emprunté le véh
214
raconte que les détenus des maisons de correction
se
jetaient sur ces volumes « au travers desquels ils respiraient l’air
215
œuvre serait, par exemple, plus efficace. Aragon
se
retourne sans cesse pour crier : Lâches, vous refusez d’avancer ! Mai
216
des surréalistes débattent la question de savoir
s’
ils vont se taire ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à l
217
listes débattent la question de savoir s’ils vont
se
taire ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à leur point d
218
r point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils
se
tournent donc naturellement vers l’action, c’est-à-dire — nous sommes
219
sponsabilité là-dedans ; leur défense de l’esprit
s’
est bornée jusqu’ici à une rhétorique très brillante contre un état de
220
qu’il y a sous cette réalité. Il est certain que
s’
ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils com
221
é. Il est certain que s’ils avaient le courage de
se
soumettre au concret de l’esprit, ils comprendraient que le « service
222
comprendraient que le « service dans le temple »
s’
accommode mal de tant de gesticulations, de gros mots et de discours e
223
5 nous place au nœud du monde moderne : on y voit
s’
affronter en quelques hommes d’action les forces caractéristiques du t
224
éens expérimentateurs, Juifs russes méthodiques —
s’
émeuvent les masses de coolies, d’ouvriers armés, toute cette Chine qu
225
coolies, d’ouvriers armés, toute cette Chine qui
s’
éveille au sein même de la lutte qui met aux prises l’Europe et le mon
226
noises, Malraux fait preuve d’un art du détail où
se
révèle le vrai romancier. On serait parfois tenté de le rapprocher de
227
nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et il ne
se
borne pas à des effets pittoresques : ce récit coloré et précis, admi
228
ué par l’enchaînement passionnant de l’action, il
se
dégage de ce roman un désespoir sec, sans grimace. Cette intelligence
229
e chose de trop aigu, de dangereux. Mais qu’elles
s’
appliquent à distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exp
230
en le laisser voir. La qualité de l’illusion dont
se
nourrit Louis II n’est ni aussi pure ni aussi rare qu’on voudrait l’i
231
sposait par hasard de moyens d’action puissants :
s’
il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il
232
ts : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et
s’
il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Cho
233
Au hasard d’une rencontre, l’auteur de ce récit
se
lie avec un inconnu qui se dit prince russe et entretient autour de s
234
, l’auteur de ce récit se lie avec un inconnu qui
se
dit prince russe et entretient autour de sa vie le plus grand mystère
235
s de la révolution : il a été condamné à mort, il
s’
est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français pa
236
tre exposé. Je regrette seulement que Daniel-Rops
se
soit borné à une courte nouvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le
237
Jusque dans la ruse que ses mensonges exigent, il
se
reconnaît tributaire de la « vérité trop évidente » ; alors qu’il la
238
Je suis un homme (janvier 1929)ax Le critique
se
sent désarmé et légèrement absurde en face d’un récit comme celui d’A
239
son est étonnant d’apparente simplicité. Le récit
s’
avance à une allure libre et tranquille, anglo-saxonne et peu à peu en
240
leur, de rêves, de visages, tandis que ç[à] et là
s’
ouvrent des perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson est avant
241
’autres placeraient le couplet humanitariste, lui
s’
en va dans un rêve, ou dans un autre souvenir. Qui parmi nous sait enc
242
e femme quelconque, et disais “houu !” il ou elle
se
secouerait enfin, que moi aussi je me secouerais, et que nous nous en
243
èmes est comme une initiation au silence. Il faut
s’
en approcher avec une douceur patiente, et le laisser créer en nous so
244
. « Reste immobile et sache attendre que ton cœur
se
détache de toi comme une lourde pierre. » Le corps, que l’âme quitte,
245
dans le silence « aux yeux gelés de rêverie », il
se
confond avec l’ombre du monde. Et l’âme peut enfin « saisir » dans le
246
« saisir » dans leur réalité les choses dont elle
s’
est dégagée et qu’elle voit dans une autre lumière : « Tout semblait v
247
ci l’approche d’un silence partout pressenti, qui
s’
impose, qui apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’on pense be
248
ans les songes des grandes personnes, — puis tous
se
perdent, comme des souvenirs, et l’on retrouve un peu plus loin d’aut
249
nheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils ne
s’
en doutent… C’est un dévergondage sentimental, plein de malices et d’e
250
alices et d’envies de pleurer. Quel dommage qu’il
s’
égare parfois dans les maisons des grands bourgeois, où tout, soudain,
251
nishads et la tentative poétique de Rimbaud, l’on
s’
étonne qu’il ait fallu plus d’un demi-siècle pour qu’une telle interpr
252
endroit de l’être le plus monstrueusement pur qui
se
soit révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un peu
253
osée par Claudel et Isabelle Rimbaud ? Si Claudel
s’
est montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique à l’état sauvage
254
« mystique à l’état sauvage », un catholique qui
s’
ignore, il n’est pas plus admissible d’inférer du mépris de Rimbaud po
255
ire de la Raison de Spinoza. Nul mieux que lui ne
s’
entend définir et classer choses et idées en catégories « rationnelles
256
tre dans la poésie, vous lirez Mes Propriétés. Il
se
peut que vous les trouviez médiocrement riantes, au premier coup d’œi
257
r qui n’imite personne court bientôt le risque de
s’
imiter soi-même : il semble au contraire qu’Henry Michaux, en se canto
258
ême : il semble au contraire qu’Henry Michaux, en
se
cantonnant franchement dans ses propriétés, y découvre sans cesse de
259
s sources. Il défriche et il fabrique, soit qu’il
se
décrive comme un lieu de miracles le plus souvent malencontreux, ou q
260
an Pearsall Smith — je n’avais pas lu de livre où
s’
exprimât avec une pareille sécurité dans l’insolite, ce qu’il y a en n
261
ceau « fait du poil de novembre des chamois ». On
s’
émerveille de le voir, dans sa main rapide et minutieuse, décrire la v
262
ne douzaine de lithographies de Meili. Ce peintre
se
montre plus occidental dans les beaux volumes pleins de ces paysages,
263
re qui souffre, un jeune frère qui rêve. Le livre
se
résout dans une amertume vague. Ceux qui ont lu la Mort difficile de
264
ux qui ont lu la Mort difficile de René Crevel ne
s’
étonneront ni du sujet ni de la manière de M. Jullien du Breuil. L’int
265
du Breuil. L’intérêt de ce genre de livres — ils
se
multiplient — vient, à mon sens, de quelque chose qu’ils expriment sa
266
physique, parée d’une sorte de poésie fatale, où
se
mêle, selon l’auteur un peu ou pas mal de littérature. Et c’est à un
267
ne sait presque rien de Lautréamont, sinon qu’il
s’
appelait Isidore Ducasse et qu’il composa vers sa vingtième année un v
268
que le critique a dominé son sujet. Mais pourquoi
se
refuse-t-il à tirer de ces remarques fort justes les conclusions qu’e
269
, et il n’a cure de cette littérature que Ducasse
s’
épuise à parodier.) Il semble qu’ici M. Pierre-Quint, malgré la libert
270
berté d’esprit dont il témoigne en maint endroit,
se
soit laissé quelque peu impressionner par le fanatisme des disciples
271
ples et imitateurs du « comte ». D’autres que lui
s’
y sont trompés. M. Gide déclarait naguère qu’il fallait voir en Lautré
272
à démodée… Je crois que la jeunesse d’aujourd’hui
s’
éloigne plutôt de la grandiloquence « antilittéraire » et des révoltes
273
Gyergyai. 1. Le dormeur au fil de l’eau Où
s’
asseoir ? Le pont est encombré de jambes de dormeuses ; il faudrait ré
274
des chaînes, sur un banc humide, — juste de quoi
s’
étendre, et regarder jaillir sans fin contre soi l’eau de ce beau Danu
275
se éveille un vagabond angoissé, bienheureux : il
se
lève, il reconnaît son rêve. Huit heures aux clochers de la capitale
276
rêve. Huit heures aux clochers de la capitale qui
s’
avance dans la lumière fauve d’un soir chaud sur la plaine, avec ses d
277
es ! Nous traînons tous notre sabot, qui, loin de
s’
user, ne tarde pas à devenir notre raison de vivre. Mais combien votre
278
es magies ! Les désirs les plus incompréhensibles
s’
emparent de moi comme des superstitions. Tout mon avoir se fond dans u
279
nt de moi comme des superstitions. Tout mon avoir
se
fond dans une loterie qui peut-être n’a pas de gros lot, et jamais, j
280
’on réserve aux égarements d’une jeunesse démodée
se
peignirent sur les traits de mes auditeurs. — Vous êtes, me dit-on, u
281
ce « Portrait d’un homme » devant lequel il faut
se
taire pour écouter ce qu’il entend. 3. Au tombeau de Gül Baba D
282
mbeau du prophète Gül Baba. Puis, comme le soleil
se
couchait, nous avons repassé un grand pont vibrant et nous sommes ren
283
usulman qui ait fait parler de lui en Hongrie. Il
s’
appelait en vérité Kehl Baba, ce qui signifie le Prophète chauve. Les
284
de visiter : le Père des roses est peut-être allé
se
promener. Dehors, les roses crimson sentent le soufre. Trente degrés
285
ne. Sur quoi : « Monsieur a du temps à perdre ! »
s’
écrie le lecteur, et comme il est, lui, de l’autre école, il referme c
286
que d’obligations dont on ne saurait à la légère
se
débarrasser sans courir les risques12 les plus graves et provoquer un
287
rie l’on est assailli par le pittoresque, mais il
s’
agit de le déjouer au moyen de toutes sortes de ruses et de scepticism
288
es vides sous la pluie étrangère. Une porte basse
s’
ouvre sur un long corridor hanté d’ombres drapées, qui ne sont pas des
289
dent tristement les lumières. Il y en a aussi qui
se
réchauffent sur les degrés du poêle, celles-là ne chantant pas. Parmi
290
entir, si fort tenté que l’on cède à coup sûr, en
se
persuadant que c’est pour des raisons techniques. (Est-ce que cela ne
291
ne réside pas dans sa vérité générale, mais bien
se
réfugie dans sa particulière véracité, vertu décevante comme ce qui n
292
ver sur l’heure. (En petit et intéressé, ce geste
s’
appelle coquetterie ; en grand et gratuit, sacrifice.) … feuilletons u
293
res et fils, revêtus des couleurs familiales. Ils
se
tiennent très droits, appuyés sur leurs sabres d’or recourbés dont le
294
ace. Voici le Prince Primat, les doigts levés. On
se
signe. Et voici venir à pied de son palais proche, tout seul, un arch
295
nationalisme de la plupart des États de l’Europe
se
formule en revendications d’hommes d’affaires. Ce qu’on prétend défen
296
res d’un trait en guise de salut. C’est alors que
se
déplient les cartes de « la Hongrie mutilée ». — « Savez-vous qu’on n
297
regard de l’antiquité d’une civilisation ; qu’il
s’
agit ici de valeurs ; que si les populations des régions perdues étaie
298
s ai rêvées sur un divan, à cause d’un coussin où
s’
étalait le sourire optimiste de Lord Rothermere, en soie blanche sur f
299
isite à Babits Personne, à ma connaissance, ne
se
plaint de ce qu’il y a peu de poètes par le monde. C’est dans l’ordre
300
, dominant cette plaine onduleuse dont les vagues
se
perdent dans une poussière violacée à l’horizon — chez les Tchèques d
301
à une race d’en créer plus d’un, c’est-à-dire de
s’
en libérer. Ainsi la France conçut l’homme rationnel ; Empédocle, au c
302
eil, et finit par succomber à son « hybris » : il
se
jette dans l’Etna pour mieux communier avec la divine Nature. Mythe g
303
ythe païen, mais il est bien troublant de le voir
se
mêler, dans la troisième version de ce drame, à des symboles nettemen
304
n travail de mythes, sur lesquels, bientôt après,
s’
exercera la réflexion consciente. (Vers l’époque où il ébauche son Emp
305
nné par lui-même ; il peut au-dessus de lui-même,
s’
élever aussi loin qu’il le veut. On peut tomber dans la hauteur tout c
306
alité la garantie spirituelle qui lui permet de «
s’
élever au-dessus de lui-même aussi loin qu’il le veut ». Mais Hölderli
307
sont ici précédés de Fragments dont je me demande
s’
il était bien légitime de les traduire. On a respecté scrupuleusement
308
1930)bj 11. Le retour d’Esztergóm Il faut
se
pencher aux portières et laisser l’air furieux emmêler les cheveux, g
309
tes vagues… Tout ce qui est de la terre renonce à
s’
affirmer en détails précis, se masse dans une confusion de violet somb
310
la terre renonce à s’affirmer en détails précis,
se
masse dans une confusion de violet sombre, et par la seule ligne dure
311
t sombre, et par la seule ligne dure de l’horizon
s’
oppose au ciel qui retire ses lueurs. Ciel blanc, où très peu d’or ros
312
ire ses lueurs. Ciel blanc, où très peu d’or rose
s’
évanouit… Le train serpente dans un de ces paysages de nulle part qui
313
ire. Oh ! je sais ! — Je ne sais plus. — Le train
s’
attarde dans sa fumée, on respire une lourde obscurité qui sent l’enfe
314
ne pense plus qu’ « au souffle »… Mais alors tout
s’
allume et voici la nuit des faubourgs de Pest, au-dessous de nous.
315
ublier ce qui est lent ou fixe ou pas-à-pas. Tout
s’
épanouit dans un monde rythmé, fusant, tournoyant, sans frontières. Eu
316
mes aux traits lourds. Dans l’ivresse, leurs yeux
s’
agrandissent. Dans la danse, ils incarnent l’allégresse rythmique. Je
317
seule logique d’un rythme constamment imprévu. Il
s’
agit moins de comprendre que de s’abandonner d’une certaine manière. E
318
ent imprévu. Il s’agit moins de comprendre que de
s’
abandonner d’une certaine manière. En France, chacun parle pour son co
319
ères. Et quant à ceux qui n’ont pas le pouvoir de
s’
enivrer, ils auront toujours raison, mais n’auront que cela, car c’est
320
u-dessus du gouffre. Je vole sur place, mais tout
se
met à fuir, alors il faut voler plus vite pour rattraper ces apparenc
321
tige). Qu’est-ce qu’il y aurait de l’autre côté ?
Se
laisser choir dans le Gris ? Rejoindre ?… Derrière mes paupières, dan
322
ore un désir de perdition illimitée… Les Hongrois
se
sont arrêtés dans cette plaine. Mais c’est le soir au camp, perpétuel
323
brûlante, des ondulations longues… Mais un cheval
se
cabre ; et c’est la danse qui se lève, et des tambours et des cris mo
324
… Mais un cheval se cabre ; et c’est la danse qui
se
lève, et des tambours et des cris modulés, et toute la frénésie d’un
325
ulés, et toute la frénésie d’un grand souffle qui
se
serait mis à tourbillonner sur place. 14. L’amour en Hongrie (géné
326
ue. Celui qui part pour la Hongrie sans talisman,
s’
il a du cœur, n’en revient plus. 15. La plaine et la musique L’o
327
terre vierge, je veux dire que la bourgeoisie ne
s’
y est pas encore répandue. Il y a peu de bourgeois en Hongrie. Il y a
328
enne. Mais que dire des pouvoirs de la plaine qui
s’
agrandit pendant des heures ? — Ce qu’en raconte la musique — tu vas l
329
bœufs parmi les trams. Les habitants de Debrecen
se
plaignent de n’avoir pas ce faux confort que nous n’avons qu’au prix
330
modulées, qui donnent le vertige, et dont soudain
se
cabre le rythme, avant la chute stridente et basse, prolongée. Peut-ê
331
e docilité dans les voies d’un amour ineffable et
se
perd avec lui vers le désert et ses mirages. On ne sait d’où tu viens
332
la plaine… Ils l’ont perdu comme un rêve au matin
s’
élude, — et leur musique seule s’en souvient. Trésor si pur qu’on ne d
333
un rêve au matin s’élude, — et leur musique seule
s’
en souvient. Trésor si pur qu’on ne doit même pas savoir qu’on le poss
334
se que de l’abandon —, car voici qu’à son tour il
s’
égare au bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éternel, ton « Désir
335
ns les eaux fades du Balaton. Ces eaux, je crois,
s’
en vont à la mer Noire, et je n’en connais pas les fées, c’est pourquo
336
gère. Mais pour connaître un lac, il faut d’abord
s’
y plonger ; et ensuite, s’il vous a paru beau, en faire le tour, mais
337
un lac, il faut d’abord s’y plonger ; et ensuite,
s’
il vous a paru beau, en faire le tour, mais voilà qui est affaire de p
338
voilà qui est affaire de pur caprice, tandis que
s’
y baigner est une règle de savoir-vivre avec la Nature. Lac doré, hori
339
dait compagnon d’une momie bleuâtre, mais peut-on
se
reposer vraiment à cent à l’heure. Par-dessous le store, je voyais la
340
s, semblable à Gérard de Nerval, je sentais qu’il
s’
agissait d’autre chose… Il s’agit toujours d’autre chose que de ce qu’
341
al, je sentais qu’il s’agissait d’autre chose… Il
s’
agit toujours d’autre chose que de ce qu’on dit. (L’imprudence de pens
342
raintes que subissent nos gestes. Imaginer ce qui
se
produirait, si par quelque Décret l’on élevait la Morale du domaine d
343
gendarmerie et les fakirs débordés. L’hypocrisie
s’
en tire avec une volte-face.) Quelle heure est-il ? La Lune se tient a
344
ec une volte-face.) Quelle heure est-il ? La Lune
se
tient assez bien depuis un moment, c’est que la ligne est droite. Je
345
le dites ! — Vous, naturellement… (Encore un qui
se
réveille dans ma tête.) — On ne voyage jamais que dans son propre sen
346
sorte de cauchemar de la pensée, qui ne peut plus
s’
arrêter de penser). Se peut-il qu’on cherche le sens de la vie ! Je sa
347
la pensée, qui ne peut plus s’arrêter de penser).
Se
peut-il qu’on cherche le sens de la vie ! Je sais seulement que ma vi
348
ce papier timbré d’un ministère… mais déjà l’œil
s’
éteint, le corps se plie, fait demi-tour et puis s’en va. Rien, rien à
349
’un ministère… mais déjà l’œil s’éteint, le corps
se
plie, fait demi-tour et puis s’en va. Rien, rien à déclarer, quelle t
350
’éteint, le corps se plie, fait demi-tour et puis
s’
en va. Rien, rien à déclarer, quelle tristesse. Mais qu’a-t-on jamais
351
’Objet n’a pas de nom. Parfois je me suis demandé
s’
il n’était pas une sorte de pierre philosophale. Peut-être ces deux mo
352
ante que cette vérité générale dont tout le monde
se
réclame et dont personne ne vit… Et certes un tel amour est un amour
353
is qui saura jamais la vérité sur aucun être ? Et
s’
il fallait attendre pour aimer !… Je me souviens de ces terrains de sa
354
ur à celui qui ne trouve pas. Malheur à celui qui
se
complaît dans ce qu’il trouve. 15. Toute l’échelle des ivresses :
355
e la solitude, de l’extase. 16. Expression où va
se
réfugier le dernier vestige de la sensualité des érudits. 17. La fam
356
e lui conviennent. On le conçoit, ce n’est pas là
se
rendre la tâche facile. Cernant de toutes parts son sujet, M. Du Bos