1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
1 e sa vie comme une ardente aventure. Les épisodes s’ appellent : collège, guerre, sport… la Relève du Matin, le Songe, les
2 arbarie, un assez malsain goût du sang. Tout cela s’ est purifié dans le Chant funèbre. Et une phrase telle que « … Nous so
3 ent ces carnages inévitables, avec un bref soupir s’ y résignent, puis tablent sur eux, et d’autres qui tiennent qu’une tel
4 es carnages ». Naguère il était des premiers ; il s’ affirme aujourd’hui des seconds. C’est pour avoir contemplé Verdun, en
5  à quoi bon » percèrent soudain… Mais Montherlant se redresse vite, frappe du pied et repart. Vers quels buts ? On verra p
6 re ces régions élevées où les éléments contraires s’ unissent dans la grandeur. La paix qu’il appelle, c’est autre chose qu
7 e, revivre sa tradition. Toute son œuvre pourrait se définir : la lutte d’un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’u
8 uvent lorsqu’on parle de cette œuvre : je ne sais s’ il faut en voir la raison dans la force de la personnalité révélée ou
9 de vérité » qui brûle dans son temple intérieur, s’ il veut rester digne de son rôle et vraiment le coryphée d’une générat
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
10 ilosophie ou de psychanalyse. Ces principes ? Ils se laissent hélas résumer en un court article de dictionnaire : « Surréa
11 sme, n.m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute a
12 d le comprenait, qui écrivit : « Quand les livres se liront-ils d’eux-mêmes, sans le secours des lecteurs ? Quand les homm
13 , sans le secours des lecteurs ? Quand les hommes se comprendront-ils individuellement ? » Que M. Breton donne des « recet
14 e voir que M. Breton serait un très curieux poète s’ il ne s’efforçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous pers
15 ue M. Breton serait un très curieux poète s’il ne s’ efforçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous persuader qu
16 y a pas de pensée hors les mots » (Aragon). Aussi se paient-ils de métaphores comme d’autres de raisonnements. Plaisante i
17 un peu plus esclaves. Car depuis Freud — dont ils se réclament imprudemment, — on sait ce que c’est que la « liberté » d’u
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
18 contient pourtant des vues assez neuves. M. Colin s’ est contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une tell
19 d’une telle manière que des conclusions critiques s’ en dégagent avec évidence. Van Gogh fut une proie du génie. L’homme te
20 es de ces jeunes gens prétentieux et sincères qui se croient une vocation, végètent dans des œuvres d’évangélisation, fond
21 ce pour le tourmenter et le transfigurer. Vincent s’ en effraie lui-même : « Il y a quelque chose au-dedans de moi. Qu’est-
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
22 cientifique, « Prix Goncourt », curieux homme. Il se livre à des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il é
23 s romans, c’est aussi une liquidation : les faits s’ y pressent et s’y bousculent ; de temps à autre une notation d’artiste
24 aussi une liquidation : les faits s’y pressent et s’ y bousculent ; de temps à autre une notation d’artiste ou de psycholog
25 à autre une notation d’artiste ou de psychologue se glisse dans leur flot. Voilà le lecteur entraîné, ébahi, passionné, c
26 traitées est rapide, elle est complète aussi. On s’ étonne de ce que Fabre, disciple de Valéry, puisse rédiger des romans
27 ts, si mal équarris. Certes, ce n’est pas lui qui se refuserait à écrire — comme le fait son maître : « La marquise sortit
28 elle platitude est presque indispensable, mais il s’ en permet d’autres qui le sont moins. On n’écrit pas un roman en trois
29 deuse vis-à-vis du gouvernement, le libérateur va se lever. C’est un descendant de Roland le Camisard, ce « Tarramagnou »,
30 les : déjà elles huent sa modération. Alors il va se jeter au-devant des troupes accourues, il meurt en clamant la paix. M
31 construit, au contraire. Mais le tissu des faits se relâche parfois, et les arêtes de la construction apparaissent trop n
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
32 s de l’Orient (septembre 1925)e Le xxe siècle s’ annonce comme le siècle de la découverte du monde par l’Europe intelle
33 ment gréco-latin retournera vers ses sources pour s’ y retremper. Les appels de l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guéno
34 Gide en particulier). Car la plupart des enquêtés se font de l’Orient une représentation vague et poétique. « Orient…, toi
35 ole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’il s’ agit, et Jean Schlumberger le définit encore : « … tout ce qui est opp
36 un esprit analytique et organisateur d’occidental se perdra ici dans un ensemble kaléidoscopique d’idées et de jugements c
37 à la suite de Claudel estiment que la question ne se pose pas, puisque nous sommes chrétiens. (Mais le christianisme, reli
38 ombre de citations à l’appui de ses sophismes, ne se livre pas moins à des déductions in abstracto qui le mènent à des con
39 nt des documents, savent de quoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’il s’agit de conclure. Un écrivain grec, M. Embiricos
40 nt de quoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’il s’ agit de conclure. Un écrivain grec, M. Embiricos, a trouvé la formule
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
41  Tout homme normal est fait de plusieurs fous qui s’ annulent », écrit-il. Ce fou qui veut être soi purement, qui veut élim
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Almanach 1925 (septembre 1925)
42 arde entre 1900 et 1910. Depuis, la maison paraît s’ être un peu embourgeoisée… Disons plutôt que voici venu le temps de la
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
43 (septembre 1925)h Dans l’atmosphère trouble où s’ agite l’Allemagne nouvelle — et peut-être parce qu’il sait en sortir p
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
44 ’importance européenne », croyez-vous qu’il aille s’ abandonner à l’émotion communicative de qui découvre un sommet ? Point
45 ls, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’être ou de ne pas être… ».
46 de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello, s’ ils veulent être, subissent, une fois qu’ils sont, le grand malentendu
47 presque inhumaine torture et conduit au crime. Et s’ ils s’imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obséda
48 e inhumaine torture et conduit au crime. Et s’ils s’ imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obsédante vo
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
49 e originale de la plupart des idées dont lui-même s’ est fait le moderne champion. Pour ce qui concerne le Vinet juge des r
50 ut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un chrétien sans épithète ». Croit-il éluder ainsi le pro
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
51 tions (décembre 1925)l « Quel est celui-là qui s’ avance » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où se reflète le p
52 e » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où se reflète le passage incessant d’oiseaux de la mer ? » « Quel est cet h
53 ne époque tourmentée dans sa profondeur, mais qui se penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-de
54 ne anecdote purement poétique dans un monde qu’il s’ est créé. Jamais banal, il est parfois facile : la description du mond
55 respirent le même air du temps. Leur originalité se retrouve dans la manière dont ils tentent de fuir l’inquiétude où ils
56 e de quitter l’air dur des pampas. « Le voilà qui s’ avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a dompté Pégase
12 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
57 r à l’endroit de cette âme irlandaise en laquelle s’ allient une fantaisie et un réalisme également lyriques. m. Rougemo
13 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
58 quelques mois avant que n’éclate le sinistre, et s’ arrête au moment où l’on est sûr que ça brûle bien. Quel sujet plus ri
59 me, la vertueuse Véra avec un des Anglais) : Ils s’ embrassaient comme des gens qui auraient eu faim toute leur vie… Marko
60 d que ses dents claquaient. Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, s
61 îna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le vide, sans ri
62 atrie. Une effroyable acceptation, mais elle peut se muer instantanément en révolte. Aucun cadre logique ne détermine l’av
14 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
63 Adieu, beau désordre… (mars 1926)o L’époque s’ en va très vite vers on ne sait quoi. On a mis le bonheur devant soi,
64 ataillons de pâles opportunistes sans culture qui se chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous l
65 orifie une morale résolument anarchiste. Ceux qui s’ essaient à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherch
66 re, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que nous vivons dans le chaos des idées et des doc
67 y a une seule mer. Nos agitations contradictoires s’ affrontent comme des vagues soulevées par une même tempête. L’unité de
68 ces très différents de style, et dont les façades s’ opposent avec hostilité. Dans l’intérieur des deux maisons pourtant se
69 ilité. Dans l’intérieur des deux maisons pourtant se débattent les mêmes brouilles de famille entre Art et Morale, Pensée
70 e créateur. Mais quel est ce besoin si général de s’ incarner, dans le héros de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre
71 ral de s’incarner, dans le héros de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la litté
72 ne pas pouvoir les séparer. On n’écrit plus pour s’ amuser : ni pour amuser un public. Un livre est une action, une expéri
73 istoriques d’une conception qui, de plus en plus, se révèle à la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacqu
74 roblèmes modernes en littérature. Jacques Rivière s’ y appliqua dans un de ses derniers articles2. Il rendait responsable d
75 vre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’ est trompée, puisqu’elle seule permet la suivante qui peut-être retrou
76 parce que tout a été essayé. Dégoût, parce qu’on se connaît trop, et que plus rien ne retient. (Or on ne crée que contre
77 isant et forcené gaspillage : la guerre. Certains s’ en tiennent à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréa
78 ’en tiennent à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vomit le monde entier et la raison avec.
79  », disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à manger, tout de même nous avons un corps, et c’est très be
80 monde, mais on voudrait que de moins de gloriole s’ accompagnât votre ultimatum à Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Mont
81 à Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Montherlant s’ abandonne au salut par la violence. Une sensualité moins énervée lui p
82 ires la matière de quelques pamphlets par quoi il se raccroche au monde. Mais il a touché certains bas-fonds de l’âme où s
83 . Mais il a touché certains bas-fonds de l’âme où s’ éveille un désenchantement qui l’amène au besoin d’une mystique. Et po
84 e, sans la brusquerie de ses aînés. Encore un qui s’ est complu dans son dégoût ; mais jusqu’au point d’y percevoir comme u
85 s ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore à se regarder chercher, absorbant son attention dans une sincérité si voul
86 plus morale et plus immorale, parce qu’aucune ne s’ est autant attachée à chercher dans le seul moi les fondements d’une é
87 emportent, il est plus facile et plus enivrant de se laisser glisser que de construire. Et l’on y prend vite goût. Cela t
88 parfaitement folle, mais c’est justement de quoi se glorifient ses tenants, ils y voient la suprême liberté. Le désir se
89 enants, ils y voient la suprême liberté. Le désir se précisait en moi de commettre enfin l’acte vraiment indéfendable de t
90 stes, il n’a fallu que le temps pour une folie de s’ emballer. La plupart des romans de jeunes qui se situent entre Gide et
91 e s’emballer. La plupart des romans de jeunes qui se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même personnage : un êt
92 ité parfois douloureuse ses propres actes dont il s’ étonne mais qu’il se garde de juger5. Il y a véritablement une littéra
93 use ses propres actes dont il s’étonne mais qu’il se garde de juger5. Il y a véritablement une littérature de l’acte gratu
94  » c’est proprement la perversion d’une vertu qui se brûle elle-même. Je ne vais point nier la fécondité psychologique d’u
95 érive-t-il pas d’une fatigue immense. Nous voyons se fausser le rythme des jours et des nuits à mesure que se développe un
96 ser le rythme des jours et des nuits à mesure que se développe une civilisation mécanicienne. (Les machines n’ont pas beso
97 ’aujourd’hui, parce que nous sommes à bout. Il ne s’ agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort pour se libérer
98 encore une fois, de renier l’immense effort pour se libérer de l’universelle hypocrisie accompli par des générations qui
99 en être agi. Donner une conscience à l’époque, ou se défaire avec elle et dériver vers un Orient d’oubli — (mais avant de
100 t dériver vers un Orient d’oubli — (mais avant de s’ y perdre, quelles révolutions, quelles anarchies, quels Niagaras 9 !)
101 unes hommes l’ont compris. Ils sont modestes — ne s’ isolant pas de la Société ; ils savent que pour lutter il faut des arm
102 , quelle saveur a l’eau claire !) Quelques autres se recueillent encore dans l’attente angoissée d’une révélation et dans
103 r misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ils s’ en vont « épiant toutes les émotions de l’âme, et lui multipliant ses
104 echerche pour contempler un absolu ; qu’ils osent se faire violence pour se hisser dans la lumière. « Il vaut mieux, dit e
105 r un absolu ; qu’ils osent se faire violence pour se hisser dans la lumière. « Il vaut mieux, dit encore Vinet, ne voir d’
106 ce, non de nous-mêmes, mais de Dieu. » 1. Il ne s’ agit pas d’exiger des poètes qu’ils écrivent des odes civiques. Mais q
107 moralistes — presque tous les jeunes écrivains — se souviennent de penser en fonction du temps présent, soit qu’ils veuil
108 du concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il s’ était développé en nous un goût furieux de l’expérience humaine. » (Ar
109 er en soi, on veut tout cultiver, et en fait l’on se contente d’une violence, d’un vice, d’une inquiétude. 8. « Certaines
110 Cahiers du Mois, et peut-être Drieu la Rochelle, s’ il voulait…) o. Rougemont Denis de, « Adieu, beau désordre… (Notes s
15 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
111 rdies d’un divan le soir, tandis que les fenêtres s’ ouvraient vers le ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la
112  Du sang, de la volupté et de la mort », un titre s’ effaçait dans l’ombre. Jouve a rêvé une histoire de passion mystique e
113 ue. Mais tout cela baigne dans le même lyrisme et s’ agite sur un fond sombre et riche de passions inconscientes qui donnen
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alix de Watteville, La Folie de l’espace (avril 1926)
114 le vent du large, parmi des gens qui craignent de s’ enrhumer. q. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Alix de Wattevill
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Wilfred Chopard, Spicilège ironique (mai 1926)
115 ce que c’est dimanche, parce qu’il pleut et qu’on s’ ennuie. Si la vie est bête à pleurer, sourire est moins fatigant. « Le
116 ’Amour — sourit avec une grâce un peu frileuse et se permet de bâiller en public. On connaît le danger… r. Rougemont De
18 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)
117 gnorante de toute religion jusqu’à 20 ans, Denise s’ abandonne à « la vie », laquelle — un peu aidée par l’auteur — lui rév
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
118 en peut tirer. L[e] malheur de Cocteau est qu’il se veuille poète. Il ne l’est jamais moins qu’en vers. Sa plus incontest
119 Mais quelle intelligence, et dont l’audace est de se vouloir plus juste que bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les mirac
120 s étonnants sont ceux de la lumière. « Le mystère se passe en plein jour et à toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté
121 fleurs de cristal, si elles sont sans parfum, ne se faneront pas. t. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Jean Cocteau
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
122 ie. Isolé dans un hôtel perdu, avec son corps qui se souvient — « mémoire, l’ennemie » — avec une intelligence dont la tri
123 e perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa sol
124 re que son propre procès », une intelligence qui se dégoûte, tel est le spectacle que nous dévoile cyniquement René Creve
21 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
125 ux charmes troubles et inhumains de la nature. Il s’ agit de créer à notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la gran
126 oésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au croisement des préoccupations esthétiques et sociales d’aujo
127 son plan, ce sera plus fort que Mussolini (lequel s’ est d’ailleurs inspiré de lui dans son fameux discours aux édiles de R
128 s vingt-quatre gratte-ciel de la cité, au centre, s’ espacent autour d’un aérodrome-gare circulaire, prismes perdus dans le
129 de l’azur au-dessus des rumeurs de la ville. Puis s’ étendent les quartiers de résidence ; les jardins suspendus à tous les
130 t leur chant. Utopie ! Oui, si notre civilisation s’ avoue trop fatiguée pour créer avec ses moyens matériels formidables d
131 eil des germes de révolution. Déjà des ingénieurs se sont mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie —
22 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
132 e du mouvement de construction et de synthèse qui se dessine chez les jeunes écrivains d’aujourd’hui. La « critique philos
133 que philosophique » qu’il voudrait inaugurer « ne se contenterait pas d’étudier les œuvres pour elles-mêmes dans leur sign
134 s par les générations précédentes. Parce qu’elles se sont souvent enlisées dans leurs recherches, il ne les condamne pas d
135 cune autre me paraît liée à cette confusion. Mais s’ il est bien établi que les lois de la vie sont essentiellement différe
136 ment différentes des lois de l’œuvre d’art, il ne s’ en suit pas forcément que l’on doit nier toute communication directe e
137 oi il écrit : « II y a, en fait, deux manières de se connaître, à savoir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œu
138 en fait, deux manières de se connaître, à savoir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est-elle pas une
139 anières de se connaître, à savoir se concevoir et s’ essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est-elle pas une façon particuliè
140 l’œuvre n’est-elle pas une façon particulière de s’ essayer ? Je ne puis amorcer ici une discussion de ces thèses subtiles
141 dans cet essai me paraît encore ambiguë : on peut se demander s’il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’
142 ai me paraît encore ambiguë : on peut se demander s’ il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condam
143 vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’ il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’il y décèle. Le meill
144 droit de voir le germe d’un moralisme nouveau qui se fonderait solidement sur les données modernes de la psychologie et de
23 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
145 u. C’est pour traiter ce sujet pirandellien qu’on s’ embarque dans une croisière de vacances, qui finit par un naufrage dan
24 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
146 nveloppée, une atmosphère trop claire où les cris se font un peu aigres et les couleurs fluides. Toute la tendresse que ra
147 icieusement invraisemblable… Mais ce cœur fatigué se reprend à souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soi
148 pouvait tant souffrir et ne plus aimer ». Closain se tue pour finir le livre. Livre charmant et bizarre, où la sentimental
149 ît parfois et nous fait regretter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné à son sujet, d’un pathétique assez neuf. z
25 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
150 mes loin du ton des Lettres persanes : le Chinois s’ étonne non sans quelque aigreur, et critique avec un mépris tranquille
151 semblait devoir résulter de cette confrontation, s’ évanouit : c’est bien plutôt une unité supérieure de l’esprit humain q
26 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
152 y a chez Aragon une folie de la persécution, qui se cherche partout des prétextes, et une passion farouche pour la libert
153 ens à la grande race des torrents ». Génie inégal s’ il en fut, voici parmi trop de talents intéressants, un écrivain qui s
154 rmi trop de talents intéressants, un écrivain qui s’ impose avec des qualités et des défauts pareillement énormes. Il faut
155 des pages d’un lyrisme inouï. Que Louis Aragon ne se croie pas tenu de justifier ses visions par le moyen d’une métaphysiq
27 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
156 uelques mois aux jeunes époux de la Maladère pour se déprendre de leurs rêves. Un malentendu grandit entre eux dans leur i
157 on songe à une fatalité intérieure qui les ferait se meurtrir l’un l’autre. Pourtant, jusqu’au bout, il semble qu’un mot,
158 ui les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ils se soient délivrés d’eux-mêmes pour que ce mot, ce geste, soient possibl
159 eunesse. » C’est ici un autre sujet du roman, qui se mêle étroitement au premier… Mais combien cette analyse trahit Barbey
160 sentiments et celui des campagnes désolées où ils se développent. Paysages tristes et sans violence, autour de ces êtres d
161 on analyse pour n’évoquer plus que des visions où se condense le sentiment du récit. Dans le Cœur gros, c’était un parc av
28 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
162 ? heureux ? » pour lui, comme pour Barnabooth, il s’ agit de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueux q
163 r notre plaisir, un peu plus viennois que naturel s’ il parle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu
164 nt ici tant soit peu russes, et là, gidiennes. Il se connaît assez pour savoir ce qui est en lui de l’homme même, ou de l’
165 ngué, — et ne peut pas nous tromper là-dessus. Il se connaît avec une sorte de froideur que l’on dirait désintéressée si e
166 ée. Pourtant, entre Montclar et Ameline, un amour se noue, qui commence où souvent l’on finit. Et peut-être l’amour n’est-
167 rs quelle avidité cruelle, et peut-être tendre, à se faire souffrir rejette l’un vers l’autre ces êtres égoïstes, et fonde
168 d’une telle vie, cette sagesse un peu sombre qui s’ en dégage, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes à la vie apr
29 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
169 aboutit coïncide avec un mouvement dont lui-même s’ est plu à relever les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’il
170 on expérience déjà riche de romancier. Son regard se promène sur le même monde où se plaisent nos jeunes poètes cosmopolit
171 ncier. Son regard se promène sur le même monde où se plaisent nos jeunes poètes cosmopolites, mais il garde une certaine d
172 ené Dubardeau pour cette ambassade). Parfois l’on se demande si l’Auber de Jean Cassou ne va pas s’attabler au café en fac
173 on se demande si l’Auber de Jean Cassou ne va pas s’ attabler au café en face des personnages de Jaloux. Et peut-être que l
174 secrètement incertain de ce roman. À la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, rencontre une femme qu
175 enonceaux ». Peu à peu l’image d’Irène Rezzovitch s’ idéalise et gagne la puissance d’une merveilleuse obsession. Il lui éc
176 un sujet qui convient admirablement à son art, où s’ unissent aujourd’hui un réalisme discret mais précis et le sens de ce
177 d’hui faire éclater dans un cadre très moderne où s’ agitent des personnages spirituellement dessinés un de ces drames tout
178 nt il dit : « Personne ne peut juger du drame qui se joue entre deux êtres, personne, pas même eux ». Dans ce roman, comme
30 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
179 urs maîtres soit lu par tous ceux qui cherchent à s’ orienter dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état de
180 nsidère les deux solutions les plus parfaites qui s’ offrent aux jeunes gens d’aujourd’hui. Il constate que l’une (celle de
181 t qui veut le rester ? Ces deux solutions peuvent se résumer en deux mots : inquiétude ou foi. Dès lors sont-elles vraimen
31 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
182 d’une beauté assez brutale, pour nous choquer et s’ imposer pourtant. M. Lecache présente le problème juif avec une obstin
183 ’a d’ambition que pour ses enfants. Jacob, l’aîné se révolte. Sensualité, intelligence, brutalité : les caractères se résu
184 sualité, intelligence, brutalité : les caractères se résument dans son avidité de puissance. C’est par l’argent qu’on domi
185 cynique reniement de ses origines. Le vieux père s’ effondre de honte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils se ven
186 nte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils se vendent ! » Mais Jacob a renié ses parents, non leurs ambitions. Surm
187 , denses, violents, et dont le profond ricanement se prolonge en nous. Je crois entendre Jacob qui se retourne, méprisant 
188 se prolonge en nous. Je crois entendre Jacob qui se retourne, méprisant : « Mais oui, je ne nie rien, je suis sans scrupu
32 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
189 ings liés à l’obsession qu’il voulait avouer pour s’ en délivrer peut-être. Cette sincérité ne serait-elle à son tour que l
190 tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu’elle s’ acharne sur le détail dégoûtant et mesquin de certain milieu bourgeois
33 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
191 diable est l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent, se balancent au bord des verres, se posent sur les cordes d’une lyre don
192 iseaux volètent, se balancent au bord des verres, se posent sur les cordes d’une lyre dont ils font grésiller l’accord, un
193 ent presque pas sa blessure. Mais c’est ici qu’il s’ agit de ne pas confondre inexplicable avec incompréhensible. aj. Ro
34 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
194 La Suite dans les idées (mai 1927)al « De quoi s’ agit-il ? de détruire ou de rafistoler ? » Entre ces deux tentations,
195 ations, cédant à l’une autant qu’à l’autre, Drieu s’ examine. Encore un ? Non, enfin un. Tous les autres y ont apporté de s
196 lui-ci bat sa coulpe avec une saine rudesse. « Il s’ examine jusqu’au ventre de sa mère et cognoit que dès lors il a esté c
197 es magnifiquement jetés. Mais cette imperfection, s’ il ne peut encore s’en tirer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise
198 tés. Mais cette imperfection, s’il ne peut encore s’ en tirer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise qui la rend sympath
199 hirurgien chez ce soldat devenu « scribe » et qui s’ en exaspère. Souvent maladroit, incertain, brutal : mais faisons-lui c
35 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
200 plus sa drôlerie, son aisance. Vous accordez que s’ il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facili
201 se et fine psychologie. Mais à ce mot, son visage s’ assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraient épargnés si nous ne
202 es femmes », dit-il, pour vous apprendre ! — sans se douter que rien ne saurait vous ravir autant que ses impertinences. À
203 s ravir autant que ses impertinences. À ce moment s’ approche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de Weber… Mais au
36 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean-Louis Vaudoyer, Premières amours (août 1927)
204 — et dans l’abandon de leurs méandres, peu à peu, se précisent les circonstances d’une aventure ancienne. Entre hier et d
205 Entre hier et demain : Une femme « encore jeune » se souvient d’un danseur de ses 20 ans, d’une aventure qui aurait pu êtr
37 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
206 ainer Maria Rilke (décembre 1927)ao À ceux qui se contentent du mot fumeux pour caractériser tout lyrisme germanique, i
207 obscurément, le sens des réalités sur lesquelles s’ opère l’expérience. On ne prouve la religion qu’aux convertis — qui n’
38 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
208 sobligeantes de voir juste. Et quand son bonhomme se plaint de ce que son œuvre lui apparaît en même temps que « fatale »,
209 dis qu’il n’en saurait être autrement tant qu’on se tient à cette attitude scientifique, vis-à-vis du phénomène littérair
210 e, mais ici décisive), une secrète complaisance à se regarder vivre qui est bien d’aujourd’hui — entre autres. ap. Roug
39 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
211 licieuses ou poétiques ; et ce n’est pas qu’il ne s’ y glisse quelque préciosité ou quelques « pointes » faciles mais cela
40 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
212 Jules Verne est un créateur, dont les inventions se suffisent et suffisent à notre joie. Ce ne sont pas les savants qui s
213 rspectives d’évasion — où seuls les poètes savent se perdre. Et c’est bien sa plus grande ruse que d’avoir emprunté le véh
214 raconte que les détenus des maisons de correction se jetaient sur ces volumes « au travers desquels ils respiraient l’air
41 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
215 œuvre serait, par exemple, plus efficace. Aragon se retourne sans cesse pour crier : Lâches, vous refusez d’avancer ! Mai
42 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
216 des surréalistes débattent la question de savoir s’ ils vont se taire ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à l
217 listes débattent la question de savoir s’ils vont se taire ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à leur point d
218 r point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc naturellement vers l’action, c’est-à-dire — nous sommes
219 sponsabilité là-dedans ; leur défense de l’esprit s’ est bornée jusqu’ici à une rhétorique très brillante contre un état de
220 qu’il y a sous cette réalité. Il est certain que s’ ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils com
221 é. Il est certain que s’ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils comprendraient que le « service
222 comprendraient que le « service dans le temple » s’ accommode mal de tant de gesticulations, de gros mots et de discours e
43 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
223 5 nous place au nœud du monde moderne : on y voit s’ affronter en quelques hommes d’action les forces caractéristiques du t
224 éens expérimentateurs, Juifs russes méthodiques — s’ émeuvent les masses de coolies, d’ouvriers armés, toute cette Chine qu
225 coolies, d’ouvriers armés, toute cette Chine qui s’ éveille au sein même de la lutte qui met aux prises l’Europe et le mon
226 noises, Malraux fait preuve d’un art du détail où se révèle le vrai romancier. On serait parfois tenté de le rapprocher de
227 nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas à des effets pittoresques : ce récit coloré et précis, admi
228 ué par l’enchaînement passionnant de l’action, il se dégage de ce roman un désespoir sec, sans grimace. Cette intelligence
229 e chose de trop aigu, de dangereux. Mais qu’elles s’ appliquent à distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exp
44 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
230 en le laisser voir. La qualité de l’illusion dont se nourrit Louis II n’est ni aussi pure ni aussi rare qu’on voudrait l’i
231 sposait par hasard de moyens d’action puissants : s’ il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il
232 ts : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’ il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Cho
45 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)
233 Au hasard d’une rencontre, l’auteur de ce récit se lie avec un inconnu qui se dit prince russe et entretient autour de s
234 , l’auteur de ce récit se lie avec un inconnu qui se dit prince russe et entretient autour de sa vie le plus grand mystère
235 s de la révolution : il a été condamné à mort, il s’ est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français pa
236 tre exposé. Je regrette seulement que Daniel-Rops se soit borné à une courte nouvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le
237 Jusque dans la ruse que ses mensonges exigent, il se reconnaît tributaire de la « vérité trop évidente » ; alors qu’il la
46 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
238 Je suis un homme (janvier 1929)ax Le critique se sent désarmé et légèrement absurde en face d’un récit comme celui d’A
239 son est étonnant d’apparente simplicité. Le récit s’ avance à une allure libre et tranquille, anglo-saxonne et peu à peu en
240 leur, de rêves, de visages, tandis que ç[à] et là s’ ouvrent des perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson est avant
241 ’autres placeraient le couplet humanitariste, lui s’ en va dans un rêve, ou dans un autre souvenir. Qui parmi nous sait enc
242 e femme quelconque, et disais “houu !” il ou elle se secouerait enfin, que moi aussi je me secouerais, et que nous nous en
47 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
243 èmes est comme une initiation au silence. Il faut s’ en approcher avec une douceur patiente, et le laisser créer en nous so
244 . « Reste immobile et sache attendre que ton cœur se détache de toi comme une lourde pierre. » Le corps, que l’âme quitte,
245 dans le silence « aux yeux gelés de rêverie », il se confond avec l’ombre du monde. Et l’âme peut enfin « saisir » dans le
246 « saisir » dans leur réalité les choses dont elle s’ est dégagée et qu’elle voit dans une autre lumière : « Tout semblait v
247 ci l’approche d’un silence partout pressenti, qui s’ impose, qui apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’on pense be
48 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
248 ans les songes des grandes personnes, — puis tous se perdent, comme des souvenirs, et l’on retrouve un peu plus loin d’aut
249 nheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils ne s’ en doutent… C’est un dévergondage sentimental, plein de malices et d’e
250 alices et d’envies de pleurer. Quel dommage qu’il s’ égare parfois dans les maisons des grands bourgeois, où tout, soudain,
49 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
251 nishads et la tentative poétique de Rimbaud, l’on s’ étonne qu’il ait fallu plus d’un demi-siècle pour qu’une telle interpr
252 endroit de l’être le plus monstrueusement pur qui se soit révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un peu
253 osée par Claudel et Isabelle Rimbaud ? Si Claudel s’ est montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique à l’état sauvage 
254 « mystique à l’état sauvage », un catholique qui s’ ignore, il n’est pas plus admissible d’inférer du mépris de Rimbaud po
50 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
255 ire de la Raison de Spinoza. Nul mieux que lui ne s’ entend définir et classer choses et idées en catégories « rationnelles
51 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
256 tre dans la poésie, vous lirez Mes Propriétés. Il se peut que vous les trouviez médiocrement riantes, au premier coup d’œi
257 r qui n’imite personne court bientôt le risque de s’ imiter soi-même : il semble au contraire qu’Henry Michaux, en se canto
258 ême : il semble au contraire qu’Henry Michaux, en se cantonnant franchement dans ses propriétés, y découvre sans cesse de
259 s sources. Il défriche et il fabrique, soit qu’il se décrive comme un lieu de miracles le plus souvent malencontreux, ou q
260 an Pearsall Smith — je n’avais pas lu de livre où s’ exprimât avec une pareille sécurité dans l’insolite, ce qu’il y a en n
52 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)
261 ceau « fait du poil de novembre des chamois ». On s’ émerveille de le voir, dans sa main rapide et minutieuse, décrire la v
262 ne douzaine de lithographies de Meili. Ce peintre se montre plus occidental dans les beaux volumes pleins de ces paysages,
53 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Jullien du Breuil, Kate (avril 1930)
263 re qui souffre, un jeune frère qui rêve. Le livre se résout dans une amertume vague. Ceux qui ont lu la Mort difficile de
264 ux qui ont lu la Mort difficile de René Crevel ne s’ étonneront ni du sujet ni de la manière de M. Jullien du Breuil. L’int
265 du Breuil. L’intérêt de ce genre de livres — ils se multiplient — vient, à mon sens, de quelque chose qu’ils expriment sa
266 physique, parée d’une sorte de poésie fatale, où se mêle, selon l’auteur un peu ou pas mal de littérature. Et c’est à un
54 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
267 ne sait presque rien de Lautréamont, sinon qu’il s’ appelait Isidore Ducasse et qu’il composa vers sa vingtième année un v
268 que le critique a dominé son sujet. Mais pourquoi se refuse-t-il à tirer de ces remarques fort justes les conclusions qu’e
269 , et il n’a cure de cette littérature que Ducasse s’ épuise à parodier.) Il semble qu’ici M. Pierre-Quint, malgré la libert
270 berté d’esprit dont il témoigne en maint endroit, se soit laissé quelque peu impressionner par le fanatisme des disciples
271 ples et imitateurs du « comte ». D’autres que lui s’ y sont trompés. M. Gide déclarait naguère qu’il fallait voir en Lautré
272 à démodée… Je crois que la jeunesse d’aujourd’hui s’ éloigne plutôt de la grandiloquence « antilittéraire » et des révoltes
55 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
273 Gyergyai. 1. Le dormeur au fil de l’eau Où s’ asseoir ? Le pont est encombré de jambes de dormeuses ; il faudrait ré
274 des chaînes, sur un banc humide, — juste de quoi s’ étendre, et regarder jaillir sans fin contre soi l’eau de ce beau Danu
275 se éveille un vagabond angoissé, bienheureux : il se lève, il reconnaît son rêve. Huit heures aux clochers de la capitale
276 rêve. Huit heures aux clochers de la capitale qui s’ avance dans la lumière fauve d’un soir chaud sur la plaine, avec ses d
277 es ! Nous traînons tous notre sabot, qui, loin de s’ user, ne tarde pas à devenir notre raison de vivre. Mais combien votre
278 es magies ! Les désirs les plus incompréhensibles s’ emparent de moi comme des superstitions. Tout mon avoir se fond dans u
279 nt de moi comme des superstitions. Tout mon avoir se fond dans une loterie qui peut-être n’a pas de gros lot, et jamais, j
280 ’on réserve aux égarements d’une jeunesse démodée se peignirent sur les traits de mes auditeurs. — Vous êtes, me dit-on, u
281 ce « Portrait d’un homme » devant lequel il faut se taire pour écouter ce qu’il entend. 3. Au tombeau de Gül Baba D
282 mbeau du prophète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait, nous avons repassé un grand pont vibrant et nous sommes ren
283 usulman qui ait fait parler de lui en Hongrie. Il s’ appelait en vérité Kehl Baba, ce qui signifie le Prophète chauve. Les
284 de visiter : le Père des roses est peut-être allé se promener. Dehors, les roses crimson sentent le soufre. Trente degrés
285 ne. Sur quoi : « Monsieur a du temps à perdre ! » s’ écrie le lecteur, et comme il est, lui, de l’autre école, il referme c
286 que d’obligations dont on ne saurait à la légère se débarrasser sans courir les risques12 les plus graves et provoquer un
287 rie l’on est assailli par le pittoresque, mais il s’ agit de le déjouer au moyen de toutes sortes de ruses et de scepticism
288 es vides sous la pluie étrangère. Une porte basse s’ ouvre sur un long corridor hanté d’ombres drapées, qui ne sont pas des
289 dent tristement les lumières. Il y en a aussi qui se réchauffent sur les degrés du poêle, celles-là ne chantant pas. Parmi
290 entir, si fort tenté que l’on cède à coup sûr, en se persuadant que c’est pour des raisons techniques. (Est-ce que cela ne
291 ne réside pas dans sa vérité générale, mais bien se réfugie dans sa particulière véracité, vertu décevante comme ce qui n
292 ver sur l’heure. (En petit et intéressé, ce geste s’ appelle coquetterie ; en grand et gratuit, sacrifice.) … feuilletons u
293 res et fils, revêtus des couleurs familiales. Ils se tiennent très droits, appuyés sur leurs sabres d’or recourbés dont le
294 ace. Voici le Prince Primat, les doigts levés. On se signe. Et voici venir à pied de son palais proche, tout seul, un arch
295 nationalisme de la plupart des États de l’Europe se formule en revendications d’hommes d’affaires. Ce qu’on prétend défen
296 res d’un trait en guise de salut. C’est alors que se déplient les cartes de « la Hongrie mutilée ». — « Savez-vous qu’on n
297 regard de l’antiquité d’une civilisation ; qu’il s’ agit ici de valeurs ; que si les populations des régions perdues étaie
298 s ai rêvées sur un divan, à cause d’un coussin où s’ étalait le sourire optimiste de Lord Rothermere, en soie blanche sur f
299 isite à Babits Personne, à ma connaissance, ne se plaint de ce qu’il y a peu de poètes par le monde. C’est dans l’ordre
300 , dominant cette plaine onduleuse dont les vagues se perdent dans une poussière violacée à l’horizon — chez les Tchèques d
56 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
301 à une race d’en créer plus d’un, c’est-à-dire de s’ en libérer. Ainsi la France conçut l’homme rationnel ; Empédocle, au c
302 eil, et finit par succomber à son « hybris » : il se jette dans l’Etna pour mieux communier avec la divine Nature. Mythe g
303 ythe païen, mais il est bien troublant de le voir se mêler, dans la troisième version de ce drame, à des symboles nettemen
304 n travail de mythes, sur lesquels, bientôt après, s’ exercera la réflexion consciente. (Vers l’époque où il ébauche son Emp
305 nné par lui-même ; il peut au-dessus de lui-même, s’ élever aussi loin qu’il le veut. On peut tomber dans la hauteur tout c
306 alité la garantie spirituelle qui lui permet de «  s’ élever au-dessus de lui-même aussi loin qu’il le veut ». Mais Hölderli
307 sont ici précédés de Fragments dont je me demande s’ il était bien légitime de les traduire. On a respecté scrupuleusement
57 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
308 1930)bj 11. Le retour d’Esztergóm Il faut se pencher aux portières et laisser l’air furieux emmêler les cheveux, g
309 tes vagues… Tout ce qui est de la terre renonce à s’ affirmer en détails précis, se masse dans une confusion de violet somb
310 la terre renonce à s’affirmer en détails précis, se masse dans une confusion de violet sombre, et par la seule ligne dure
311 t sombre, et par la seule ligne dure de l’horizon s’ oppose au ciel qui retire ses lueurs. Ciel blanc, où très peu d’or ros
312 ire ses lueurs. Ciel blanc, où très peu d’or rose s’ évanouit… Le train serpente dans un de ces paysages de nulle part qui
313 ire. Oh ! je sais ! — Je ne sais plus. — Le train s’ attarde dans sa fumée, on respire une lourde obscurité qui sent l’enfe
314 ne pense plus qu’ « au souffle »… Mais alors tout s’ allume et voici la nuit des faubourgs de Pest, au-dessous de nous.
315 ublier ce qui est lent ou fixe ou pas-à-pas. Tout s’ épanouit dans un monde rythmé, fusant, tournoyant, sans frontières. Eu
316 mes aux traits lourds. Dans l’ivresse, leurs yeux s’ agrandissent. Dans la danse, ils incarnent l’allégresse rythmique. Je
317 seule logique d’un rythme constamment imprévu. Il s’ agit moins de comprendre que de s’abandonner d’une certaine manière. E
318 ent imprévu. Il s’agit moins de comprendre que de s’ abandonner d’une certaine manière. En France, chacun parle pour son co
319 ères. Et quant à ceux qui n’ont pas le pouvoir de s’ enivrer, ils auront toujours raison, mais n’auront que cela, car c’est
320 u-dessus du gouffre. Je vole sur place, mais tout se met à fuir, alors il faut voler plus vite pour rattraper ces apparenc
321 tige). Qu’est-ce qu’il y aurait de l’autre côté ? Se laisser choir dans le Gris ? Rejoindre ?… Derrière mes paupières, dan
322 ore un désir de perdition illimitée… Les Hongrois se sont arrêtés dans cette plaine. Mais c’est le soir au camp, perpétuel
323 brûlante, des ondulations longues… Mais un cheval se cabre ; et c’est la danse qui se lève, et des tambours et des cris mo
324 … Mais un cheval se cabre ; et c’est la danse qui se lève, et des tambours et des cris modulés, et toute la frénésie d’un
325 ulés, et toute la frénésie d’un grand souffle qui se serait mis à tourbillonner sur place. 14. L’amour en Hongrie (géné
326 ue. Celui qui part pour la Hongrie sans talisman, s’ il a du cœur, n’en revient plus. 15. La plaine et la musique L’o
327 terre vierge, je veux dire que la bourgeoisie ne s’ y est pas encore répandue. Il y a peu de bourgeois en Hongrie. Il y a
328 enne. Mais que dire des pouvoirs de la plaine qui s’ agrandit pendant des heures ? — Ce qu’en raconte la musique — tu vas l
329 bœufs parmi les trams. Les habitants de Debrecen se plaignent de n’avoir pas ce faux confort que nous n’avons qu’au prix
330 modulées, qui donnent le vertige, et dont soudain se cabre le rythme, avant la chute stridente et basse, prolongée. Peut-ê
331 e docilité dans les voies d’un amour ineffable et se perd avec lui vers le désert et ses mirages. On ne sait d’où tu viens
332 la plaine… Ils l’ont perdu comme un rêve au matin s’ élude, — et leur musique seule s’en souvient. Trésor si pur qu’on ne d
333 un rêve au matin s’élude, — et leur musique seule s’ en souvient. Trésor si pur qu’on ne doit même pas savoir qu’on le poss
334 se que de l’abandon —, car voici qu’à son tour il s’ égare au bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éternel, ton « Désir
335 ns les eaux fades du Balaton. Ces eaux, je crois, s’ en vont à la mer Noire, et je n’en connais pas les fées, c’est pourquo
336 gère. Mais pour connaître un lac, il faut d’abord s’ y plonger ; et ensuite, s’il vous a paru beau, en faire le tour, mais
337 un lac, il faut d’abord s’y plonger ; et ensuite, s’ il vous a paru beau, en faire le tour, mais voilà qui est affaire de p
338 voilà qui est affaire de pur caprice, tandis que s’ y baigner est une règle de savoir-vivre avec la Nature. Lac doré, hori
339 dait compagnon d’une momie bleuâtre, mais peut-on se reposer vraiment à cent à l’heure. Par-dessous le store, je voyais la
340 s, semblable à Gérard de Nerval, je sentais qu’il s’ agissait d’autre chose… Il s’agit toujours d’autre chose que de ce qu’
341 al, je sentais qu’il s’agissait d’autre chose… Il s’ agit toujours d’autre chose que de ce qu’on dit. (L’imprudence de pens
342 raintes que subissent nos gestes. Imaginer ce qui se produirait, si par quelque Décret l’on élevait la Morale du domaine d
343 gendarmerie et les fakirs débordés. L’hypocrisie s’ en tire avec une volte-face.) Quelle heure est-il ? La Lune se tient a
344 ec une volte-face.) Quelle heure est-il ? La Lune se tient assez bien depuis un moment, c’est que la ligne est droite. Je
345 le dites ! — Vous, naturellement… (Encore un qui se réveille dans ma tête.) — On ne voyage jamais que dans son propre sen
346 sorte de cauchemar de la pensée, qui ne peut plus s’ arrêter de penser). Se peut-il qu’on cherche le sens de la vie ! Je sa
347 la pensée, qui ne peut plus s’arrêter de penser). Se peut-il qu’on cherche le sens de la vie ! Je sais seulement que ma vi
348 ce papier timbré d’un ministère… mais déjà l’œil s’ éteint, le corps se plie, fait demi-tour et puis s’en va. Rien, rien à
349 ’un ministère… mais déjà l’œil s’éteint, le corps se plie, fait demi-tour et puis s’en va. Rien, rien à déclarer, quelle t
350 ’éteint, le corps se plie, fait demi-tour et puis s’ en va. Rien, rien à déclarer, quelle tristesse. Mais qu’a-t-on jamais
351 ’Objet n’a pas de nom. Parfois je me suis demandé s’ il n’était pas une sorte de pierre philosophale. Peut-être ces deux mo
352 ante que cette vérité générale dont tout le monde se réclame et dont personne ne vit… Et certes un tel amour est un amour
353 is qui saura jamais la vérité sur aucun être ? Et s’ il fallait attendre pour aimer !… Je me souviens de ces terrains de sa
354 ur à celui qui ne trouve pas. Malheur à celui qui se complaît dans ce qu’il trouve. 15. Toute l’échelle des ivresses :
355 e la solitude, de l’extase. 16. Expression où va se réfugier le dernier vestige de la sensualité des érudits. 17. La fam
58 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
356 e lui conviennent. On le conçoit, ce n’est pas là se rendre la tâche facile. Cernant de toutes parts son sujet, M. Du Bos