1
ant, héritier d’une tradition chevaleresque, mène
sa
vie comme une ardente aventure. Les épisodes s’appellent : collège, g
2
e, ce regard en arrière. Montherlant est dur pour
ses
erreurs plus encore que pour celles de l’adversaire, ce qui est beauc
3
ls trouvaient au front. D’une phrase, il justifie
son
livre : « Ranimons ces horreurs pour les vouloir éviter, et ces grand
4
vers de plus sereines exaltations qu’il va porter
son
ardeur. Il va chercher le souvenir de l’aventure antique, et dans ce
5
que, et dans ce qui fut Rome ou la Grèce, revivre
sa
tradition. Toute son œuvre pourrait se définir : la lutte d’un tempér
6
fut Rome ou la Grèce, revivre sa tradition. Toute
son
œuvre pourrait se définir : la lutte d’un tempérament avec la réalité
7
alité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’autre à
sa
violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose son absolu.
8
e — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose
son
absolu. Une soumission au réel durement consentie, voilà ce que nous
9
de la personnalité révélée ou dans la noblesse de
sa
soumission. Périlleuse carrière de la grandeur où Montherlant est ent
10
faudra livrer au « feu de vérité » qui brûle dans
son
temple intérieur, s’il veut rester digne de son rôle et vraiment le c
11
s son temple intérieur, s’il veut rester digne de
son
rôle et vraiment le coryphée d’une génération casquée. Feu consumateu
12
assages où il expose directement les principes de
sa
« révolution » semblent au contraire tirés de quelque terne manuel de
13
unicable, le poète étant un simple sténographe de
ses
rêves. Soit. De ces faits, je tire cette conclusion pratique : inutil
14
oème » cette mystification est dans la logique de
ses
principes, mais je lui conteste le droit de faire suivre son manifest
15
es, mais je lui conteste le droit de faire suivre
son
manifeste de proses — Poisson soluble — qui servent d’illustration à
16
— Poisson soluble — qui servent d’illustration à
sa
défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient-el
17
se au-dedans de moi. Qu’est-ce que c’est donc ? »
Ses
premiers dessins sont de gauches copies de Millet. Mais son manque de
18
rs dessins sont de gauches copies de Millet. Mais
son
manque de talent ne le rebute pas. Une divine violence le travaille.
19
, les soleils et aussi les grimaces de douleur de
ses
tableaux. Il faut louer Paul Colin de n’avoir rien caché des médiocri
20
ités de cette vie : les reproductions qui suivent
sa
courte biographie fournissent un meilleur motif à l’admiration que to
21
re en province liquider des stocks américains. Et
ses
romans, c’est aussi une liquidation : les faits s’y pressent et s’y b
22
as lui qui se refuserait à écrire — comme le fait
son
maître : « La marquise sortit à cinq heures ». Une telle platitude es
23
r, l’entraîne au-delà du but. Le Tarramagnou voit
son
œuvre sabotée par des meneurs ; il tente en vain de ressaisir les fou
24
n vain de ressaisir les foules : déjà elles huent
sa
modération. Alors il va se jeter au-devant des troupes accourues, il
25
. L’Europe menant cette immense enquête manifeste
son
génie méthodique, son universelle et inépuisable curiosité. Mais, de
26
e immense enquête manifeste son génie méthodique,
son
universelle et inépuisable curiosité. Mais, de même que la France int
27
l’Europe du xviiie prenait surtout conscience de
son
propre génie, l’Europe d’aujourd’hui semble chercher dans une confron
28
mouvement inverse, le christianisme débarrassé de
son
déguisement gréco-latin retournera vers ses sources pour s’y retrempe
29
sé de son déguisement gréco-latin retournera vers
ses
sources pour s’y retremper. Les appels de l’Orient, ce sont les Keyse
30
occidental, tout ce qui peut servir d’antidote à
sa
fièvre et à sa logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chine
31
ut ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre et à
sa
logique. » On confond Japon et Arabie, Indes et Chine sous une dénomi
32
ur Valéry, la supériorité de l’Europe réside dans
sa
« puissance de choix », dans le génie d’abstraction qui a produit la
33
ner qu’une supériorité provisoire et qui porte en
son
principe le germe de sa destruction.) Il y a enfin ceux qui refondent
34
ovisoire et qui porte en son principe le germe de
sa
destruction.) Il y a enfin ceux qui refondent et combinent toutes ces
35
produit un grand nombre de citations à l’appui de
ses
sophismes, ne se livre pas moins à des déductions in abstracto qui le
36
, entre une Amérique affolée de vitesse, édifiant
ses
gratte-ciel comme des tours de Babel, et une Asie immobile dans sa mé
37
mme des tours de Babel, et une Asie immobile dans
sa
méditation éternelle. e. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Les
38
: Revert. Puis il l’a poussé impitoyablement dans
sa
recherche d’un absolu qui se trouve être le néant. Pour finir il « l’
39
manach 1925 (septembre 1925)g En 1886, lors de
sa
fondation, la nouvelle maison d’édition Fischer passait pour « la cen
40
l sait en sortir parfois — M. Otto Flakei a gardé
son
bon sens et son sang-froid. Et si l’on a pu reprocher à ses tableaux
41
parfois — M. Otto Flakei a gardé son bon sens et
son
sang-froid. Et si l’on a pu reprocher à ses tableaux de l’Europe qu’i
42
ns et son sang-froid. Et si l’on a pu reprocher à
ses
tableaux de l’Europe qu’il vient de parcourir quelque superficialité,
43
notre temps et un évident besoin d’impartialité.
Son
art bénéficie de cette vision. Je ne saurais résumer les nombreuses p
44
e ne saurais résumer les nombreuses péripéties de
son
dernier roman sans exposer et discuter toutes les idées qu’elles illu
45
lui qui, revenu de l’étranger dans le désordre de
son
pays, suivra obstinément le « bon chemin » de la santé et de la raiso
46
r, notation suggestive, telles sont les vertus de
sa
critique. Ce n’est que dans sa discrétion à louer une grande œuvre qu
47
sont les vertus de sa critique. Ce n’est que dans
sa
discrétion à louer une grande œuvre qu’on trouvera la mesure de son a
48
ouer une grande œuvre qu’on trouvera la mesure de
son
admiration et le gage de sa légitimité. Nul doute que les Trois nouve
49
rouvera la mesure de son admiration et le gage de
sa
légitimité. Nul doute que les Trois nouvelles exemplaires ne susciten
50
e, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter à
sa
grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M. S
51
ne pouvait trouver mieux que Vinet. Et j’imagine
son
étonnement à découvrir dans l’œuvre du penseur vaudois la substance o
52
tiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer à
son
propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtant que je crains
53
ir légèrement la pensée de Vinet pour lui ajuster
sa
terminologie particulière ? Mais par ailleurs Vinet déborde le « sell
54
ailleurs Vinet déborde le « sellièrisme » de tout
son
mysticisme protestant. Et cela n’est pas sans gêner M. Seillière. C’e
55
moderne du romantisme, Vinet l’avait trouvé. Mais
sa
position purement chrétienne — un mysticisme de cadre solidement mora
56
ue celle d’un Maurras ou que celle d’un Maritain.
Son
unité est plus réellement profonde, son point d’appui plus central. P
57
Maritain. Son unité est plus réellement profonde,
son
point d’appui plus central. Pour notre époque déchirée entre un thomi
58
C’est bien la poésie d’une époque tourmentée dans
sa
profondeur, mais qui se penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicit
59
a profondeur, mais qui se penche sans vertige sur
ses
abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-dessus de la trépidation immen
60
où il lui arrive de graviter me trouble mieux que
son
lyrisme cosmique. On est plus près de l’infini au fond de soi qu’au f
61
iter l’emballement et conserver dans l’admiration
son
sens critique de Parisienne. C’est une sympathie malicieuse qui anime
62
isienne. C’est une sympathie malicieuse qui anime
ses
amusants portraits et ses commentaires parfois un peu copieux ; mais
63
ie malicieuse qui anime ses amusants portraits et
ses
commentaires parfois un peu copieux ; mais elle a la vertu de rendre
64
e roman d’aventures le rôle de la mer Océane avec
ses
écumeurs ? Déjà un Mac Orlan, un Kessel ont donné de beaux exemples d
65
ndie, voir Dostoïevski. M. Walpole, lui, commence
son
roman quelques mois avant que n’éclate le sinistre, et s’arrête au mo
66
dans un réduit, Markovitch, l’idéaliste, surprend
sa
femme, la vertueuse Véra avec un des Anglais) : Ils s’embrassaient c
67
ient eu faim toute leur vie… Markovitch, derrière
sa
vitre, tremblait si fort qu’il avait peur de trébucher et de faire du
68
u monde dans l’appartement. Il avait si froid que
ses
dents claquaient. Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’à l’angle le
69
vait si froid que ses dents claquaient. Il quitta
sa
fenêtre, se traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et se b
70
r. Ainsi le moujik devant le bolchévique violant
sa
patrie. Une effroyable acceptation, mais elle peut se muer instantané
71
le reste. Tout cela, Walpole ne le dit pas. Mais
ses
personnages le suggèrent de toute la force du trouble qu’ils créent e
72
besoin si général de s’incarner, dans le héros de
son
roman, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception mêm
73
ans le héros de son roman, de se voir vivre, dans
son
œuvre ? C’est ici la conception même de la littérature, telle qu’elle
74
lus souvent, sur soi-même. On écrit pour cultiver
son
moi, pour l’éprouver et le prémunir, pour y découvrir des possibilité
75
térature. Jacques Rivière s’y appliqua dans un de
ses
derniers articles2. Il rendait responsable de tout le « mal », le rom
76
ccompagnât votre ultimatum à Dieu. Mais, secouant
son
dégoût, un Montherlant s’abandonne au salut par la violence. Une sens
77
it Barrès dans des dilemmes où l’art trouvait mal
sa
nourriture. Drieu la Rochelle tente la même fuite. Mais trop lucide,
78
t, déchiré de contradictions, tire du désordre de
ses
certitudes fragmentaires la matière de quelques pamphlets par quoi il
79
me désenchantement précoce, sans la brusquerie de
ses
aînés. Encore un qui s’est complu dans son dégoût ; mais jusqu’au poi
80
rie de ses aînés. Encore un qui s’est complu dans
son
dégoût ; mais jusqu’au point d’y percevoir comme un appel du Dieu per
81
foi. Il a besoin de Dieu, mais il attend en vain
sa
Révélation : « C’est peut-être que je suis médiocre entre les hommes
82
attaché encore à se regarder chercher, absorbant
son
attention dans une sincérité si voulue qu’elle va parfois à l’encontr
83
rité si voulue qu’elle va parfois à l’encontre de
son
dessein. ⁂ Décidément nous sommes malades dans les profondeurs. Et le
84
mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser
son
expansion. — Mais je trouve en moi ordre et désordre, raison et folie
85
folle, mais c’est justement de quoi se glorifient
ses
tenants, ils y voient la suprême liberté. Le désir se précisait en mo
86
our marquer l’aboutissement d’une évolution qui a
son
origine dans l’œuvre de Gide. Entre les Nourritures terrestres, les C
87
éprise toutes également ; n’attendant rien que de
ses
impulsions et contemplant avec une lucidité parfois douloureuse ses p
88
contemplant avec une lucidité parfois douloureuse
ses
propres actes dont il s’étonne mais qu’il se garde de juger5. Il y a
89
bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter à
son
excès toute chose, au-delà de toutes limites. « Il n’y a que les excè
90
ulevait contre lui-même, qui lui faisait mépriser
son
propre intérêt6… » c’est proprement la perversion d’une vertu qui se
91
isme. Mais pousser une vertu particulière jusqu’à
ses
dernières conséquences suppose qu’on ait perdu le sens des ensembles
92
n de celui qui n’a pas dormi et qui « assiste » à
sa
vie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est un
93
qui n’a pas dormi et qui « assiste » à sa vie, à
ses
sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est un des états l
94
et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations, à
ses
automatismes. En art, la fatigue est un des états les plus riches de
95
ent qu’il n’y a de pensée valable qu’assujettie à
son
objet, qu’il n’y a de liberté que dans la soumission aux lois naturel
96
toutes les émotions de l’âme, et lui multipliant
ses
douleurs en les lui nommant », ils décrivent le tourment dont sortira
97
e Vinet, ne voir d’abord que les grands traits de
sa
nature, ne connaître que les grands mots de la langue morale, suivre
98
Rousseau sur les droits de la passion, — et dans
sa
trame quelques chapitres inspirés presque littéralement d’une anecdot
99
ncière du roman de Jouve reste indéniable : c’est
son
mouvement purement lyrique, sa progression accordée à celle des événe
100
ndéniable : c’est son mouvement purement lyrique,
sa
progression accordée à celle des événements inconscients. Certaines p
101
est-ce pas, un amusant sujet de conte moral, avec
ses
personnages un peu conventionnels et l’invraisemblance assez piquante
102
entionnels et l’invraisemblance assez piquante de
ses
péripéties. Quel dommage que l’auteur l’ait alourdi d’une idéologie,
103
igant. « Le paon dédaigne encor mais ne fait plus
sa
roue. » Ce poète — qui fut aussi le prosateur charmant du Pédagogue e
104
n Cocteau a réuni ce qui me paraît le meilleur de
son
œuvre : ses récits de critique et d’esthétique (Le Coq et l’Arlequin,
105
réuni ce qui me paraît le meilleur de son œuvre :
ses
récits de critique et d’esthétique (Le Coq et l’Arlequin, la Noce mas
106
r autant à l’Académie. Disons pour aller vite que
sa
recherche de l’ordre révèle simplement une volonté de construire jusq
107
uille poète. Il ne l’est jamais moins qu’en vers.
Sa
plus incontestable réussite à ce jour est le Secret professionnel, pe
108
à toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté de
son
théâtre et de l’art qu’il défend en peinture, en musique. Suppression
109
l bannit le charme et toute grâce vaporeuse. Mais
ses
fleurs de cristal, si elles sont sans parfum, ne se faneront pas. t
110
position romanesque le trouble caractéristique de
sa
génération. Terrible aveu d’impuissance, il n’a plus même la force de
111
de l’hypocrisie. Isolé dans un hôtel perdu, avec
son
corps qui se souvient — « mémoire, l’ennemie » — avec une intelligenc
112
lan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de
sa
solitude le laisse en face de quelques réactions physiologiques dont
113
ù elle « ne semble avoir rien d’autre à faire que
son
propre procès », une intelligence qui se dégoûte, tel est le spectac
114
ditions nouvelles de travail ou de repos, ni dans
son
plan ni dans le détail des rues. Congestion : « un cheval arrête 1000
115
’esprit et de la matière. Si Le Corbusier réalise
son
plan, ce sera plus fort que Mussolini (lequel s’est d’ailleurs inspir
116
lini (lequel s’est d’ailleurs inspiré de lui dans
son
fameux discours aux édiles de Rome). Urbanisme est une étude techniq
117
ivilisation s’avoue trop fatiguée pour créer avec
ses
moyens matériels formidables des ensembles soumis aux lois de l’espri
118
ns l’échec même de leurs analyses les éléments de
sa
synthèse, qui se trouve ainsi continuer leur œuvre, comme une découve
119
s expériences négatives est contenue surtout dans
ses
essais sur Proust, Pater et Stendhal. Certes, il était temps que l’on
120
illeur morceau du livre est l’essai sur Proust et
sa
théorie des « intermittences du cœur » dont Fernandez donne une criti
121
aïque de sensations juxtaposées » — qu’il définit
sa
propre théorie de la « garantie des sentiments », où l’on est en droi
122
», et donc connaître l’homme dans l’élan qui fait
sa
véritable unité. Je me borne à signaler encore un thème qui revient d
123
ut éviter les confusions qui sont en train d’ôter
sa
valeur littéraire au genre le plus encombré et le plus impur qui soit
124
les critiques à cette œuvre. Cela tient surtout à
sa
forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’expression trop t
125
que à M. Fernandez un certain recul par rapport à
ses
idées, on le sent un peu gauche encore dans les positions conquises.
126
re dans les positions conquises. Il n’empêche que
son
livre manifeste une belle unité de pensée, et qu’il propose quelques
127
l que l’on sent. C’est dire que le livre vaut par
son
allure plus que par des qualités de composition ou de perfection form
128
ontherlant beaucoup de défauts bien agaçants pour
sa
souveraine désinvolture. Elle est tonique comme le spectacle des athl
129
des vrais puissants, je compte qu’il saura fonder
sa
gloire future sur des valeurs plus humaines. x. Rougemont Denis de
130
te dans le rythme des désirs jamais simultanés de
ses
petits héros. M. Spitz cherche à faire sourire, on le sent ; pourtant
131
couple de juifs espagnols qui va l’entraîner avec
son
mauvais cœur, dans une aventure incertaine et douloureuse ; enfin Orp
132
aventure incertaine et douloureuse ; enfin Orpha,
sa
maîtresse, le fuit, parce que son silence devient insupportable : « O
133
e ; enfin Orpha, sa maîtresse, le fuit, parce que
son
silence devient insupportable : « Orpha ne comprenait pas comment on
134
ter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné à
son
sujet, d’un pathétique assez neuf. z. Rougemont Denis de, « [Compt
135
le ; le Français riposte sans conviction, et sous
sa
défense on devine une détresse. C’est encore une vision de l’Occident
136
». Nous cherchons à conquérir non le monde, mais
son
ordre. Nous humilions sans trêve notre sensibilité au profit de ce «
137
rire aux critiques du Chinois et sympathiser avec
son
idéal de culture. Il n’y a pas là deux points de vue irréductibles, d
138
irréductibles, du moins M. Malraux a fait parler
son
Chinois de telle façon qu’ils ne le paraissent point. Et alors le rel
139
urope. Tandis que M. Ford expose victorieusement
sa
méthode pour « réussir » — à quoi, grands dieux ? — nous prenons chaq
140
n songe au Frank de La Coupe et les Lèvres, à qui
ses
compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta propre détresse ?
141
ue Louis Aragon ne se croie pas tenu de justifier
ses
visions par le moyen d’une métaphysique aussi prétentieuse qu’incerta
142
ne métaphysique aussi prétentieuse qu’incertaine.
Son
affaire, c’est l’amour, et certain désespoir vaste et profond comme l
143
franche d’allure. On ne sait ce qui la retient :
son
amour ? son manque d’amour ? Pour Jacques, il souffre d’une incurable
144
llure. On ne sait ce qui la retient : son amour ?
son
manque d’amour ? Pour Jacques, il souffre d’une incurable adolescence
145
réticences, et le fait jouer bien maladroitement
son
rôle d’homme… « Captif de sa propre jeunesse. » C’est ici un autre su
146
bien maladroitement son rôle d’homme… « Captif de
sa
propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du roman, qui se mêle étr
147
emier… Mais combien cette analyse trahit Barbey :
son
art est justement de voiler les intentions du récit et de les exprime
148
ermé le livre de Barbey, on oublie la justesse de
son
analyse pour n’évoquer plus que des visions où se condense le sentime
149
assé obsédant, d’une jeunesse trop complaisante à
son
tourment. ac. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Bernard Barbey,
150
pas y tenir, qu’il manifeste en toute occasion de
sa
vie est peut-être ce qui nous le rend le plus sympathique. « Officiel
151
a souffrance indispensable au perfectionnement de
son
âme. Et qu’importe si les Allemands qui, fréquente sontae, pour notre
152
si elle n’avait pour effet de souligner, plus que
ses
succès, certaines faiblesses qu’il recherche secrètement, parce que d
153
erpétuel besoin d’évasion qui est la condition de
son
progrès moral. C’est ainsi qu’il consent, non sans une imperceptible
154
Edmond Jaloux offre l’exemple rare d’un homme que
son
évolution naturelle a rapproché, dans sa maturité, des jeunes générat
155
mme que son évolution naturelle a rapproché, dans
sa
maturité, des jeunes générations, en sorte que l’espèce de romantisme
156
ont lui-même s’est plu à relever les indices chez
ses
jeunes contemporains, et qu’il vient appuyer de son autorité de criti
157
s jeunes contemporains, et qu’il vient appuyer de
son
autorité de critique et surtout de son expérience déjà riche de roman
158
appuyer de son autorité de critique et surtout de
son
expérience déjà riche de romancier. Son regard se promène sur le même
159
urtout de son expérience déjà riche de romancier.
Son
regard se promène sur le même monde où se plaisent nos jeunes poètes
160
avec cette mélancolique grâce. Si quelques-uns de
ses
bijoux sont taillés comme ceux de Giraudoux, j’y vois un signe charma
161
ié de l’aîné au plus jeune, lequel envoie l’un de
ses
personnages pour remercier ; (pouvait-il mieux trouver qu’un René Dub
162
isien, rencontre une femme qui incarne aussitôt à
ses
yeux tout ce qu’il attend de l’amour. Une confidence, un baiser, et i
163
aiser, et il ne la reverra jamais. Il aime encore
sa
femme, « mais comme on aime une petite maison de province quand on a
164
de longues lettres, sans les envoyer. Il apprend
sa
mort, et qu’elle l’aurait peut-être aimé. Enfin, divorcé, seul, il la
165
a trouvé là un sujet qui convient admirablement à
son
art, où s’unissent aujourd’hui un réalisme discret mais précis et le
166
he et décantée, profonde et délicieuse, gagnera à
son
auteur beaucoup d’amis inconnus. af. Rougemont Denis de, « [Compte
167
en lui à l’état de velléités contradictoires que
son
intelligence très nuancée maintient en une sorte d’instable équilibre
168
une sorte d’instable équilibre, les tendances que
ses
contemporains ont poussées à l’extrême avec moins de prudence mais au
169
e préférer à une certitude trop vite atteinte, où
sa
jeunesse ne verrait qu’une abdication. Il décrit la « génération nouv
170
ue, austère et probe, qui n’a d’ambition que pour
ses
enfants. Jacob, l’aîné se révolte. Sensualité, intelligence, brutalit
171
ence, brutalité : les caractères se résument dans
son
avidité de puissance. C’est par l’argent qu’on domine notre âge : il
172
e notre âge : il devient grand industriel, assure
sa
fortune au prix du peu cynique reniement de ses origines. Le vieux pè
173
re sa fortune au prix du peu cynique reniement de
ses
origines. Le vieux père s’effondre de honte et de douleur. « On vend
174
étoffe… eux ils se vendent ! » Mais Jacob a renié
ses
parents, non leurs ambitions. Surmontant son dégoût, le père ajoute :
175
enié ses parents, non leurs ambitions. Surmontant
son
dégoût, le père ajoute : « Notre sang sera vainqueur… Qu’ils m’oublie
176
nd une âpre rapidité avec l’ascension de Jacob et
ses
luttes. On pardonne bon nombre de platitudes et de vulgarités pour le
177
ivrer peut-être. Cette sincérité ne serait-elle à
son
tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce roma
178
n voit comment Pierre en vient à sacrifier Diane,
son
apaisement, pour Arthur, sa « maladie », c’est encore l’« élan mortel
179
t à sacrifier Diane, son apaisement, pour Arthur,
sa
« maladie », c’est encore l’« élan mortel » que décrivait Mon Corps e
180
audacieuse mais sans bravade qui donne à ce livre
sa
valeur de document humain, nuit à sa valeur littéraire. Je n’aime guè
181
e à ce livre sa valeur de document humain, nuit à
sa
valeur littéraire. Je n’aime guère ce style abstrait, semé de redites
182
mais au filet si acéré qu’on ne sent presque pas
sa
blessure. Mais c’est ici qu’il s’agit de ne pas confondre inexplicabl
183
oix pour les rendre plus touchantes. Celui-ci bat
sa
coulpe avec une saine rudesse. « Il s’examine jusqu’au ventre de sa m
184
saine rudesse. « Il s’examine jusqu’au ventre de
sa
mère et cognoit que dès lors il a esté corrompu et infect et adonné à
185
, — et je sais bien que c’est là un des signes de
sa
décadence. Il y a du chirurgien chez ce soldat devenu « scribe » et q
186
asses des cafés. Peut-être va-t-elle revenir avec
son
Johannes laqué. Ah ! comme vous sauriez lui plaire, maintenant qu’une
187
our vous venger, vous lui dites que, « d’abord »,
son
livre n’est pas sérieux. Il sourit. Vous ajoutez que le lyrisme des n
188
lmez. Car il semble aujourd’hui que ce globe dans
son
voyage « est arrivé à un endroit de l’éther où il y a du bonheur ». V
189
de cette douceur de vivre. Déjà vous ne niez plus
sa
drôlerie, son aisance. Vous accordez que s’il force un peu la dose de
190
eur de vivre. Déjà vous ne niez plus sa drôlerie,
son
aisance. Vous accordez que s’il force un peu la dose de fantaisie, c’
191
de l’en féliciter. Bien plus, vous découvrez dans
ses
fantoches une malicieuse et fine psychologie. Mais à ce mot, son visa
192
ne malicieuse et fine psychologie. Mais à ce mot,
son
visage s’assombrit un peu. « Tous nos ennuis nous seraient épargnés s
193
douter que rien ne saurait vous ravir autant que
ses
impertinences. À ce moment s’approche M. Piquedon de Buibuis, qui par
194
toyen de cet oncle Abraham qui interdit à Paterne
son
neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur
195
emme « encore jeune » se souvient d’un danseur de
ses
20 ans, d’une aventure qui aurait pu être… Un homme médite à côté du
196
urait pu être… Un homme médite à côté du corps de
son
ami suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous deux (L’Amie du Mort.
197
tion autant que par la sympathie de l’auteur pour
ses
héros. Indulgence et regrets, un ton qui permet le tact dans la hardi
198
is si délicat et d’une si subtile convenance avec
son
objet qu’il en saisit sans mièvrerie ni vulgarité la grâce un peu tro
199
ailes intactes ; l’évocation toute nervalienne en
sa
nostalgie, de la jeune étrangère dont on rêve à 15 ans ; et voici ce
200
e sorte de synthèse de l’homme et de l’homme dans
son
œuvre, qui est peut-être plus vraie que le vrai, je veux dire, plus r
201
rfois bien désobligeantes de voir juste. Et quand
son
bonhomme se plaint de ce que son œuvre lui apparaît en même temps que
202
juste. Et quand son bonhomme se plaint de ce que
son
œuvre lui apparaît en même temps que « fatale », « si arbitraire et s
203
a rend peut-être moins convaincantes certaines de
ses
remarques sur l’inspiration. D’autre part la simplicité de l’objet ét
204
orte d’analyse, — encore que Bopp ait prouvé dans
son
Amiel qu’il était de taille à affronter d’autres dédales ! Mais il a
205
ntisme assez insolent et les joyeuses révoltes de
sa
verve « interfèrent » en lui. Et aussi (presque imperceptible, mais i
206
seulement la femme, avec le miracle perpétuel de
sa
sensibilité. Il y a encore la princesse, le témoin intelligent et un
207
nt à la fois le défaut de composition du livre et
sa
richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur ; la tourné
208
plus organique du roman et des mémoires. Mais si
son
début permet de croire que le Perroquet Vert ne restera pas une réuss
209
Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne,
sa
vie, son œuvre (juin 1928)ar Livre passionnant pour tous ceux que
210
rguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie,
son
œuvre (juin 1928)ar Livre passionnant pour tous ceux que Jules Ver
211
seuls les poètes savent se perdre. Et c’est bien
sa
plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule à la mode pour cond
212
endu] Marguerite Allotte de La Fuÿe, Jules Verne,
sa
vie, son œuvre », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genèv
213
rguerite Allotte de La Fuÿe, Jules Verne, sa vie,
son
œuvre », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, juin 1
214
ue chose. C’est pourquoi j’ai lu ce livre, malgré
son
premier chapitre, variation sur un mot bien français et ses applicati
215
r chapitre, variation sur un mot bien français et
ses
applications faciles à cent célébrités locales. (Quant à Goethe, trai
216
te à portée de voix du troupeau. C’est sans doute
son
rôle. Il le tient magnifiquement. Mais qu’on nous laisse chercher plu
217
es caractéristiques du temps — argent, races — et
ses
rares passions, qui sont la domination et la démolition, l’organisati
218
ître au cœur du monde contemporain l’absurdité de
ses
ambitions. Écoutons Garine, l’un de ces chefs (c’est lui qui parle au
219
e qu’elle… » Expérience faite, l’absurde retrouve
ses
droits. C’est ainsi que, masqué par l’enchaînement passionnant de l’a
220
éduit Barrès, mais ne l’ait point trompé : « Avec
son
beau regard de rêve, — lit-on dans l’Ennemi des Lois — son expression
221
regard de rêve, — lit-on dans l’Ennemi des Lois —
son
expression amoureuse du silence et cet ensemble idéal d’étudiant assi
222
aux sociétés de musique… » Barrès cherchait dans
ses
châteaux en Espagne lamentablement réalisés les témoignages de l’éthi
223
trop demander à une existence bien indécise, que
son
échec même ne relève pas, et qui tire sa grandeur de celle du décor ?
224
se, que son échec même ne relève pas, et qui tire
sa
grandeur de celle du décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas à baptiser
225
décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas à baptiser
son
héros « prince de l’illusion et de la solitude ». Mais un prince rêve
226
u qui se dit prince russe et entretient autour de
sa
vie le plus grand mystère. Cependant il aime à raconter certaines scè
227
rançais reçoit une lettre trouvée sur le corps de
son
ami suicidé, pathétique confession qui doit expliquer sa mort et qui
228
suicidé, pathétique confession qui doit expliquer
sa
mort et qui est aussi fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’à
229
s mais reste dans le jeu. Jusque dans la ruse que
ses
mensonges exigent, il se reconnaît tributaire de la « vérité trop évi
230
mme celui d’Anderson : voici un homme qui raconte
sa
vie avec une émouvante simplicité et il faudrait avoir la grossièreté
231
s deux premiers tomes, où il décrit des scènes de
son
enfance et de sa jeunesse comme ouvrier. L’art d’Anderson est étonnan
232
mes, où il décrit des scènes de son enfance et de
sa
jeunesse comme ouvrier. L’art d’Anderson est étonnant d’apparente sim
233
re souvenir. Qui parmi nous sait encore parler de
sa
mère avec cette virile et religieuse tendresse ? C’est un Chinois, c’
234
n. Voici un de ces passages où il sait être, avec
sa
verve doucement comique, si émouvant : « À cette époque je croyais fo
235
de mon temps à faire aboutir la standardization à
sa
fin logique, ne pourrait-il pas être considéré un jour comme le grand
236
as être considéré un jour comme le grand tueur de
son
époque ? Rendre impuissant c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’él
237
assassinat du corps humain, mais qui raconte dans
son
autobiographie que son désir constant était que tous les hommes vivan
238
ain, mais qui raconte dans son autobiographie que
son
désir constant était que tous les hommes vivant sous lui conservassen
239
vassent la virilité et le respect de soi était de
son
temps le souverain du monde. Tamerlan pour les anciens. Ford pour les
240
une douceur patiente, et le laisser créer en nous
son
silence particulier avant d’entendre les signes qu’il nous propose. U
241
tions est ici descendu plus profond en soi-même ;
son
art y gagne en densité, en émotion. Des mots simples, mais chacun dan
242
é, en émotion. Des mots simples, mais chacun dans
sa
mûre saveur ; une phrase naturellement grave ; une voix douce et viri
243
u’on a trop peu remarqué —, Jean Cassou revient à
son
romantisme, à notre cher romantisme. La Clef des songes est de nouvea
244
traînait naguère. Jean Cassou vagabonde à travers
ses
histoires comme son Pierangelo dans la vie. Le hasard, complice des p
245
an Cassou vagabonde à travers ses histoires comme
son
Pierangelo dans la vie. Le hasard, complice des poètes, lui fait renc
246
ns le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle à
son
chien en mourant, une fille qui chante et des enfants surtout, dès le
247
ure ; qui ne serait qu’invention, qui inventerait
sa
vérité. Ce serait un de ces miracles de liberté dont nous avons besoi
248
çaise. — Livre un peu didactique, trop attentif à
sa
propre démarche, mais inspiré par cet enthousiasme sacré que requiert
249
férer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme à
son
mépris pour la révélation évangélique. Je ne vois là que l’indice d’u
250
l’Éternel ne fait que reprendre la défense contre
ses
adversaires de tous bords. Je voudrais souligner seulement la beauté
251
mmes tous désormais de répondre pour nous-mêmes à
sa
mise en demeure. Je suis loin de partager toutes les idées de M. Bend
252
Gabriel Marcel, qu’il attaque. (M. Benda trahit à
son
tour quand il tire argument contre une thèse de M. Marcel de ce qu’el
253
lté elle-même. Mais pour gênante que soit souvent
son
adresse de logicien, elle ne doit pas nous masquer l’audace tranquill
254
nous masquer l’audace tranquille et admirable de
son
point de vue radicalement antimoderne, parce que désintéressé. C’est
255
e qu’on ne viendra pas disputer à M. Benda, c’est
son
dur amour de la vérité tout court. Celle-là même qui paraît anarchiqu
256
’Henry Michaux, en se cantonnant franchement dans
ses
propriétés, y découvre sans cesse de nouvelles sources. Il défriche e
257
bizarrerie (Mort d’un Page). Cependant je préfère
ses
proses : il y a ici plus qu’une manière et qu’un ton, il y a une visi
258
d’une force physique, déforme et recrée le réel à
son
gré. Seule compte la réalité intérieure, mais elle apparaît toujours
259
et glacé, balançant parmi les roseaux d’une baie
ses
poules d’eaux noires. Il y fallait cette féminité ingénue et précieus
260
e des chamois ». On s’émerveille de le voir, dans
sa
main rapide et minutieuse, décrire la vallée du jeune Rhin ou les pen
261
es beaux volumes pleins de ces paysages, que dans
ses
dessins, dont Kikou Yamata a dit ailleurs la précision curieusement n
262
rieusement nipponne. Quelle admirable maîtrise de
sa
technique ! Et qui eût pensé qu’avec un jeu de noirs et de gris l’on
263
oisie pour une gamine qui lui sert de modèle dans
son
atelier. Autour de cet incident, assez émouvant, on entrevoit la fami
264
rature. Et c’est à un tel amour qu’on va demander
sa
revanche contre la mesquinerie morale du milieu… Étrange misère que c
265
guerre et des parents. Encore un sujet qui attend
son
maître. bf. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] André Jullien du
266
s’appelait Isidore Ducasse et qu’il composa vers
sa
vingtième année un vaste poème en prose intitulé Les Chants de Maldor
267
Les Chants de Maldoror. De 1870 jusqu’à la guerre
son
influence fut « quasi nulle », et peut-être va-t-il rentrer dans l’om
268
ée qu’est Maldoror — la révolte de l’homme contre
son
Créateur — et il analyse les principaux thèmes de l’œuvre avec une in
269
à croire qu’il les sentait moins profondément que
ses
devanciers. Son sadisme n’est pas beaucoup plus « horrible » que celu
270
es sentait moins profondément que ses devanciers.
Son
sadisme n’est pas beaucoup plus « horrible » que celui des rêveries d
271
ne paraît pas de taille à le concevoir au-delà de
sa
tendresse pour les adolescents. Ce qui le caractérise le plus forteme
272
s. Ce qui le caractérise le plus fortement, c’est
sa
« révolte absolue », forcenée, jusqu’au rire dément, — ses injures de
273
olte absolue », forcenée, jusqu’au rire dément, —
ses
injures de Caliban littérateur. Dans un chapitre excellent et peut-êt
274
ereuse. On sent bien ici que le critique a dominé
son
sujet. Mais pourquoi se refuse-t-il à tirer de ces remarques fort jus
275
mme 93, mais où certaine bêtise trouve assez bien
son
compte. Et quant à l’orthodoxie instaurée par les surréalistes, elle
276
oir pu retrouver le nom de qui l’on a reconduit à
sa
villa, vers cinq heures à travers ces quartiers si clairs, arbres et
277
angoissé, bienheureux : il se lève, il reconnaît
son
rêve. Huit heures aux clochers de la capitale qui s’avance dans la lu
278
lumière fauve d’un soir chaud sur la plaine, avec
ses
dômes et ses façades exubérantes de reflets, — et déjà nous passons s
279
d’un soir chaud sur la plaine, avec ses dômes et
ses
façades exubérantes de reflets, — et déjà nous passons sous de hauts
280
is vu, et dont nous savons seulement que tout y a
son
écho le plus pur. Le voyage trompe un temps cette angoisse. J’irai ch
281
avait bien ce qu’il ne pouvait perdre, et c’était
sa
fortune, Peter Schlemihl savait ce qu’il avait perdu, c’était son omb
282
er Schlemihl savait ce qu’il avait perdu, c’était
son
ombre. Mais moi qui cherche un Objet Inconnu ! — Ô Destin sans repos
283
croit pas à la vertu des noms reste prisonnier de
ses
sens ; mais celui-là est véritablement voyageur qui n’a pas renoncé à
284
de l’autre école, il referme ces pages et vaque à
ses
devoirs. Nous voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérit
285
l’intérêt d’un récit de voyage ne réside pas dans
sa
vérité générale, mais bien se réfugie dans sa particulière véracité,
286
ans sa vérité générale, mais bien se réfugie dans
sa
particulière véracité, vertu décevante comme ce qui ne ressemble à ri
287
araissant en général au voyageur de ma sorte sous
ses
modalités sentimentales plus que documentaires, peut-être serait-il b
288
est rien que le voyage du Sujet à la recherche de
son
Objet, — en passant par la Hongrie. — Mais puisqu’enfin nous y voici,
289
devait à nulle pendeloque insolite l’étrangeté de
son
éclat. Alors je m’en vais oublier le But de mon voyage, — qui est sa
290
m’en vais oublier le But de mon voyage, — qui est
sa
cause. Je vais feindre de prendre au sérieux ce que je vois. Ruse con
291
une place vraiment royale. Vide, elle prend toute
sa
hauteur. Silencieuse, solennelle de nudité, entre le Palais du Régent
292
e de curieux, et quelques gardes. Traversant dans
sa
longueur toute l’immense place, les automobiles passèrent lentement,
293
nt à l’homme, — et le mot « affable » reprend ici
sa
noblesse. Mon voisin qui a la tête de François-Joseph, dont il fut pe
294
fourrure du dolman rouge ou jaune, laisse pendre
son
petit mouton. Aiguillettes, brandebourgs, aigrettes des bonnets à poi
295
igts levés. On se signe. Et voici venir à pied de
son
palais proche, tout seul, un archiduc. On salue profondément, en sile
296
résident du Conseil, maigre, jaune et rigide dans
son
costume noir et or. Si le comte Bethlen venait à la SDN en tenue de m
297
de magnat, beaucoup de gens comprendraient mieux
sa
politique. 8. Les coussins Rothermere Le nationalisme de la plu
298
mmes d’affaires. Ce qu’on prétend défendre, c’est
son
droit, ses intérêts. Mais, en Hongrie, le nationalisme est une passio
299
ires. Ce qu’on prétend défendre, c’est son droit,
ses
intérêts. Mais, en Hongrie, le nationalisme est une passion toute nue
300
devenant l’opprimé sans y perdre le sentiment de
sa
supériorité de race — sa véritable légitimité — on comprend que le Ho
301
y perdre le sentiment de sa supériorité de race —
sa
véritable légitimité — on comprend que le Hongrois n’ait point conser
302
« droit » qui autorisèrent ce chaos. Il lui reste
sa
foi en la grandeur éternelle de la Hongrie — intemporelle, n’ayant cu
303
intemporelle, n’ayant cure des statistiques — et
sa
douleur aussi, douleur d’orgueil blessé, mais qui emporte la sympathi
304
grie, au moment où l’Europe semblait abandonner à
son
malheur ce peuple turbulent et déchu, suffirent à faire d’un affairis
305
ffairiste anglais l’idole du nationalisme magyar.
Son
portrait affiché dans tous les cafés, dans les halls universitaires,
306
es, brodé aux devantures des magasins de mode, et
son
nom en lettres géantes sur une montagne chauve, voisine de Budapest,
307
yle hongrois. Il y a aussi une extrême gauche, et
sa
revue Documentum (une sorte d’Esprit nouveau troublé de surréalisme),
308
le sombre et pathétique, est mort à 35 ans, mais
sa
ferveur anime encore ces écrivains profondément magyars de sensibilit
309
amis m’emmènent le voir à Esztergóm, où il passe
ses
étés. Esztergóm est la plus vieille capitale de la Hongrie. Attila, m
310
ontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur
son
large front, belle carrure ruisselante, il nous sourit, dans l’eau ju
311
ille juste au-dessous de soi, et la basilique sur
son
rocher. Fraîches, sentant bon, avec des livres sur des divans aux ric
312
aux dieux avec orgueil, et finit par succomber à
son
« hybris » : il se jette dans l’Etna pour mieux communier avec la div
313
le plus peut-être des poètes français, c’est que
son
lyrisme est l’expression d’une philosophie à l’état naissant ; il est
314
éflexion consciente. (Vers l’époque où il ébauche
son
Empédocle, note M. Babelon, Hölderlin écrit de nombreux essais philos
315
u’il parviendra de moins en moins à « réfléchir »
sa
création. De là sa folie, qu’il pressent. Et M. Babelon cite à ce suj
316
moins en moins à « réfléchir » sa création. De là
sa
folie, qu’il pressent. Et M. Babelon cite à ce sujet des phrases très
317
tempétueux arrache cette flamme trop grande pour
son
support. Reste une cendre où longtemps encore palpiteront de pâles lu
318
gue fluide mais jamais abstraite qui est celle de
ses
Noces. Jouve est le plus « germanique » des poètes français d’aujourd
319
gne dure de l’horizon s’oppose au ciel qui retire
ses
lueurs. Ciel blanc, où très peu d’or rose s’évanouit… Le train serpen
320
rtain arrangement des choses qui rende un certain
son
spirituel… Un objet de musique et de couleurs, mais aussi une forme s
321
is ! — Je ne sais plus. — Le train s’attarde dans
sa
fumée, on respire une lourde obscurité qui sent l’enfer. Je ne pense
322
saisir la danseuse sous les bras (elle pose alors
ses
mains sur les épaules du cavalier) et la faire pirouetter un quart de
323
ne certaine manière. En France, chacun parle pour
son
compte, paraphe son épigramme, jette son petit caillou. Ici, le sens
324
En France, chacun parle pour son compte, paraphe
son
épigramme, jette son petit caillou. Ici, le sens des mots et des chos
325
rle pour son compte, paraphe son épigramme, jette
son
petit caillou. Ici, le sens des mots et des choses est celui d’un cou
326
u’on aime l’ivresse comme un art. Et qu’on soigne
sa
mise en scène, qu’on sauvegarde sa qualité. Ailleurs, on la laisse tr
327
t qu’on soigne sa mise en scène, qu’on sauvegarde
sa
qualité. Ailleurs, on la laisse traîner dans la sciure ou dans le gât
328
ion de sentimentalisme et de passion, et c’est là
son
miracle. Si tu n’as pas le sens de la musique, conserve quelque espoi
329
s vastes ; et cette passion de vivre au-dessus de
ses
moyens — c’est-à-dire au-dessus du Moyen — qui est caractéristique du
330
au charme égyptien du peuple errant qui lui donna
sa
musique nationale17. Les signes parlent, et certains sages : nous ent
331
ssi l’autre « Rome protestante ». Mais d’avoir vu
ses
profondes bibliothèques et son quartier universitaire tout rajeuni da
332
». Mais d’avoir vu ses profondes bibliothèques et
son
quartier universitaire tout rajeuni dans des jardins luisants ne m’em
333
ir-là, ai-je compris la Grande Plaine, et que par
sa
musique j’étais aux marches de l’Asie. En sortant du concert, j’ai er
334
r ineffable et se perd avec lui vers le désert et
ses
mirages. On ne sait d’où tu viens, tu ne sais où tu vas, peuple de pe
335
a pure ivresse que de l’abandon —, car voici qu’à
son
tour il s’égare au bras d’une erreur inconnue, ton fantôme éternel, t
336
mble à Tihany — elle a l’air d’être en Italie sur
sa
presqu’île — par cet instable bateau-mouche qui naguère emportait l’i
337
ste licence poétique… (Voici bien la fatigue avec
son
jeu des définitions)… pas de but. — C’est vous qui le dites ! — Vous,
338
lle dans ma tête.) — On ne voyage jamais que dans
son
propre sens ! — Mais il faut voyager pour découvrir ce sens ! — Qu’as
339
ous côtés un But dont tu ne sais rien d’autre que
sa
fuite : n’est-il pas cet Objet qui n’ait rien de commun avec ce que t
340
arles Du Bos a placé cette parfaite définition de
sa
manière au seuil de la 4e série de ses Approximations ; elles forment
341
finition de sa manière au seuil de la 4e série de
ses
Approximations ; elles forment, tant par les sujets abordés que par l
342
s « approches », le livre le plus significatif de
son
tempérament critique. Le style d’abord : on y retrouve, appliqué aux
343
. Et dans l’allure des phrases, le rythme même de
sa
pensée. Parfois certes, un peu gêné par la lenteur de certains méandr
344
même d’un esprit « critique » dans l’exercice de
sa
probité ? Défaut combien plus précieux que l’élégance à bon marché qu
345
nte en profondeur. Il la possède. On peut dire de
sa
critique qu’elle pose le problème de l’homme dans sa totalité, et c’e
346
critique qu’elle pose le problème de l’homme dans
sa
totalité, et c’est je crois l’éloge de choix. Mais de ce problème cen
347
e rendre la tâche facile. Cernant de toutes parts
son
sujet, M. Du Bos choisit des bases d’approche parfois si éloignées, e
348
entation dans le monde de l’esprit la sécurité de
sa
marche vers le centre d’une œuvre. La méthode de M. Du Bos est la plu
349
ar là que M. Du Bos parvient à recréer comme pour
son
compte, tant il y apporte de pressante intuition, les « problèmes » q
350
oblèmes » qui contraignirent tel génie à produire
son
œuvre. Le danger de cette méthode, c’est que, donnant un nom à chaque
351
ous laisser l’image d’un auteur plus conscient de
ses
propres difficultés que ne saurait l’être le créateur. Car une telle
352
onfie à des figures le soin hasardeux de résoudre
ses
antinomies (Goethe) ; que si elles y échouent, il restera du moins de
353
deur d’un Du Bos, n’est-elle pas précisément dans
son
refus de sacrifier jamais l’éthique à l’esthétique, et dans ce sens c