1
ans les années 1930. À l’occasion du colloque qui
nous
réunitb, je tiens à renouveler mes responsabilités dans cette affaire
2
moins pour sauver le monde que pour accomplir les
devoirs
du clerc engagé malgré lui dans le désordre de l’époque. […] Voici no
3
algré lui dans le désordre de l’époque. […] Voici
notre
désordre. On ne peut plus penser sans buter aussitôt contre un dilemm
4
changer cela qu’un intellectuel d’aujourd’hui se
doit
de sortir de sa chambre, quelle que soit par ailleurs l’utilité de sa
5
se peut que cela dispense de porter sérieusement
nos
angoisses ; il est certain que cela n’est pas pratique, ne sert à rie
6
? Car il y dépérit, — et sa sécurité n’est plus,
nous
l’avons vu en maint autre pays, qu’une espèce de liberté sous conditi
7
liberté sous conditions. Le clerc bourgeois, chez
nous
, se croit encore tranquille. On ne le laissera plus tranquille bien l
8
s n’est pas dans un organisme de contrainte, mais
doit
être en chacun des citoyens conscients, fussent-ils, et c’est le cas,
9
llement humains : mais c’est à eux que le pouvoir
doit
revenir, c’est par eux qu’il peut être humanisé. Le but de la société
10
iner l’axe de référence. La liberté de penser ne
doit
pas signifier que la pensée est libre au sens idéaliste, qu’on lui do
11
histoire dure, — après tout ce n’est pas cela qui
nous
importe — mais pour le salut de la pensée et pour que l’homme reste h
12
a situation, au lieu de rappeler des sources. Que
nos
écrits figurent les microcosmes de cet ordre nouveau qu’ils revendiqu
13
espèce d’homme qui se hâte », écrivait Nietzsche.
Nous
dirions : Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’esp
14
e premier pas dans l’immédiat. Alors, n’acceptons-
nous
plus un seul maître ? Ce serait oublier ceux qui nous ont appris à no
15
plus un seul maître ? Ce serait oublier ceux qui
nous
ont appris à nous méfier des maîtres. Je viens de nommer Nietzsche, —
16
re ? Ce serait oublier ceux qui nous ont appris à
nous
méfier des maîtres. Je viens de nommer Nietzsche, — Nietzsche qui, le
17
t la « réalité rugueuse »… « Et allons !… » — Ils
nous
disent tous d’aller à notre vie. D’un abus précédant le bon usage
18
« Et allons !… » — Ils nous disent tous d’aller à
notre
vie. D’un abus précédant le bon usage Dès le début de l’action
19
eurs intellectuels embrigadés. D’où la colère qui
nous
prend, à Esprit comme à L’Ordre nouveau devant la rapide dévalori
20
devant la rapide dévalorisation d’un terme clé de
notre
doctrine personnaliste. D’où l’article que je publie dans L’Ordre nou
21
ité. Et cela suffirait bien à définir le sens que
nous
donnons à ce mot d’engagement. […] Les écrivains qui ont décidé tout
22
gements. » Conclusion J.-P. Sartre, auquel
nous
devons tant de thèses célèbres encore que radicalement contradictoire
23
ts. » Conclusion J.-P. Sartre, auquel nous
devons
tant de thèses célèbres encore que radicalement contradictoires, sur
24
ouvrière, écrit p. 316 du même volume : Rien ne
nous
assure que la littérature soit immortelle ; sa chance aujourd’hui, so
25
de retard — que le terme d’engagement ne fut pas
notre
invention, objectivement du moins. Voici le passage : Préoccupé par
26
rd, Paris, 1948. « L’ouvrier de 1947 a beaucoup à
nous
apprendre, il a vécu toutes les aventures de notre temps, à Moscou, à
27
nous apprendre, il a vécu toutes les aventures de
notre
temps, à Moscou, à Budapest, à Munich, à Madrid, à Stalingrad, dans l
28
est aussi « la nostalgie d’une vie meilleure dont
nos
mythes perpétuent le souvenir et que d’autres peuples… auraient prése
29
que d’autres peuples… auraient préservée jusqu’à
nos
jours ». C’est la préférence accordée par principe aux « modèles » de
30
sation par son innocence et ses vertus simples ».
Nous
tenons enfin le Suisse au-dessus de tout soupçon ! L’éloge séculaire
31
cité sur la mortalité des civilisations : « C’est
nous
modernes, nous les premiers, qui savons que toute agglomération d’hom
32
talité des civilisations : « C’est nous modernes,
nous
les premiers, qui savons que toute agglomération d’hommes et le mode
33
le mode de culture intellectuelle qui en résulte
doivent
périr. » « Nous autres tard venus de l’humanité » s’exclame J. Burckh
34
intellectuelle qui en résulte doivent périr. » «
Nous
autres tard venus de l’humanité » s’exclame J. Burckhardt au moment m
35
est un chant du cygne ». Ainsi désormais, jusqu’à
nous
, le pessimisme européen, entendons : le pessimisme des sages au sujet
36
on universelle tirent cet orgueil dont l’Évangile
nous
dit qu’il « va devant l’écrasement ». 2. Un autre aspect du pessimism
37
des constantes des prétentions intellectuelles de
nos
élites, des marquis moliéresques aux précieux du structuralisme de na
38
se fit l’Antiquité du peuple des Scythes, connu (
nous
disent Boas et Lovejoy)7 « pour la Voie communautaire qu’il poursuit
39
a vraie tradition européenne, la seule qui puisse
nous
sauver de la tentation des despotismes asiates, des théocraties et id
40
triomphent désormais dans le tiers-monde mais que
nous
avons réussi, depuis peu, à extirper de notre continent — le seul qui
41
que nous avons réussi, depuis peu, à extirper de
notre
continent — le seul qui ne compte aujourd’hui ni dictature militaire
42
êmes de la liberté, j’entends l’union fédérale de
nos
peuples, au-delà des prétentions de l’État-nation ? 4. Sur le chapitr
43
core commettre. Comme le remarque Jacques Ellul, “
notre
civilisation est construite sur le sang et le vol, ressemblant en cel
44
sujet de l’expansion américaine : « En Amérique,
nous
avons été témoins de la conquête du Mexique, et cela nous réjouit… Il
45
ns été témoins de la conquête du Mexique, et cela
nous
réjouit… Il est de l’intérêt de son propre développement que dans le
46
teur conclut dans un large finale : « Si l’Europe
doit
survivre en tant que civilisation et s’acquitter des dettes qu’elle a
47
sa tentative de l’unifier sous sa conduite, elle
doit
bien mieux résoudre l’énigme qu’elle lui a posée et qu’elle ne cesse
48
propre survie de l’Europe dépendent désormais de
notre
capacité à présenter au monde — sans chercher à le vendre et encore m
49
is, Presses universitaires de France, 1976. 6. «
Nous
portons partout la guerre, la discorde, nos lingots, nos fusils, notr
50
6. « Nous portons partout la guerre, la discorde,
nos
lingots, nos fusils, notre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jo
51
tons partout la guerre, la discorde, nos lingots,
nos
fusils, notre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jours nos pollu
52
la guerre, la discorde, nos lingots, nos fusils,
notre
Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jours nos pollutions et nos t
53
fusils, notre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de
nos
jours nos pollutions et nos technologies fauteuses de famines. 7. G
54
tre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jours
nos
pollutions et nos technologies fauteuses de famines. 7. G. Boas et
55
. 6) On ajouterait de nos jours nos pollutions et
nos
technologies fauteuses de famines. 7. G. Boas et A. Lovejoy, Primit
56
Si l’homme, au sens de la personne, est mort ou
doit
mourir bientôt, il n’y aura plus d’Europe digne du nom ; et s’il n’y
57
e totalitaire mondial. En préparant ce colloqueg,
nous
avons décidé de prendre au sérieux les théories sur la « mort de l’ho
58
de mandarins en Sorbonne et au Collège de France,
nous
avons vu dans le succès qu’elles eurent un temps, le symptôme cliniqu
59
l’image de Dieu, était mort, comment le saurions-
nous
? Personne n’a jamais dit : « je suis mort » sans démontrer par là qu
60
les à écarter — mais on n’a écarté qu’un slogan —
nous
distinguons un dessein beaucoup moins mélodramatique et plus sérieux,
61
dont les « hommes nouveaux » de l’utopie dont on
nous
parlait hier, ne sont que des sécularisations à bon marché. Qu’est-ce
62
turel, l’homme de chair, pécheur, corrompu. C’est
notre
donné empirique livré au déterminisme biologique et à celui du péché.
63
immanent et transcendant, le « modèle », dirions-
nous
, de la deuxième personne de la Trinité. Ce modèle christologique, ant
64
xviiie siècle. Avant cela, il ne disposait pas,
nous
dit-on, des instruments nécessaires pour penser « ce doublet empirico
65
ire observer aussi que, bien loin que la personne
doive
sa constitution à la science moderne, c’est l’inverse qui se vérifie
66
la science, des sciences humaines en particulier,
doit
aboutir à la déshumanisation, c’est-à-dire à l’évacuation du sujet hu
67
gereux pour l’Europe, destructeur du civisme dont
nous
parlait ce matin Jacques Freymond. Tout ce qui réduit le sens de la r
68
nonyme. Ce n’est pas vous qui parlez ou agissez —
nous
répètent les structuralistes —, c’est ça qui parle ou qui opère en vo
69
qu’il n’osera jamais s’avouer et qu’il compte sur
notre
lâcheté pour l’en dispenser. Le danger du structuralisme n’est pas q
70
s. Je pense avoir ici rejoint les conclusions que
nous
espérions pouvoir tirer de ce colloque, en opposant à l’attitude ment
71
’une Europe qui ne sera pas faite par ça mais par
nos
mains, par nos esprits, par nos colères, par notre amour. 9. Exemp
72
ne sera pas faite par ça mais par nos mains, par
nos
esprits, par nos colères, par notre amour. 9. Exemple : on sera co
73
e par ça mais par nos mains, par nos esprits, par
nos
colères, par notre amour. 9. Exemple : on sera contre le puritanis
74
nos mains, par nos esprits, par nos colères, par
notre
amour. 9. Exemple : on sera contre le puritanisme si l’on pense qu
75
epuis plusieurs années la plupart des journaux de
nos
pays, tout en lui consacrant de plus en plus de place dans leurs colo
76
ns « unis » ou « confédérés », dont les ministres
nous
répètent depuis trente ans qu’elle est nécessaire et urgente, nous so
77
uis trente ans qu’elle est nécessaire et urgente,
nous
sommes en présence d’une fausse nouvelle : cette Europe-là ne peut pa
78
cela soit perdu, — comme si tout cela n’était pas
nous
? Aux yeux des journalistes qui ont composé ces titres, on dirait que
79
matiques reflètent bien moins la réalité vécue de
notre
continent qu’une confusion générale des esprits quant à la vraie natu
80
nomique ? Qu’une alliance d’États souverains ? Ne
doit
-elle pas être au contraire, l’ensemble des Européens, de leurs pays,
81
lle des problèmes vitaux de tous les habitants de
notre
« cap de l’Asie », non pas seulement de ceux des neuf pays dont les g
82
à l’Europe et dont il ne faut surtout pas croire,
nous
assure-t-on, qu’elle ait eu pour objet de « mettre sur orbite » le dé
83
de cette phrase excessive : « Quittons maintenant
notre
province, je veux dire notre nation »13 jusqu’à l’espèce de délire ob
84
Quittons maintenant notre province, je veux dire
notre
nation »13 jusqu’à l’espèce de délire obsidional que traduisent ses d
85
ni dans mon dernier livre, ici visé, ni ailleurs.
Notre
coléreux étourdi s’est visiblement trompé de titre.) Conclusion : « L
86
iches bleu foncé assuraient que « L’Avenir, c’est
notre
affaire ! » Michel Debré ne pouvait tout de même pas leur révéler que
87
gique, militaire, dont le langage ou la stratégie
nous
déconcertent par quelque excès, abus, ou délire apparent, cherchons l
88
qui peut les expliquer. Telle est l’approche que
nous
avons préconisée dès nos débuts au Centre européen de la culture16. E
89
elle est l’approche que nous avons préconisée dès
nos
débuts au Centre européen de la culture16. Et nous ne sommes heureuse
90
nos débuts au Centre européen de la culture16. Et
nous
ne sommes heureusement plus les seuls. Ainsi Jean-Marie Benoist nous
91
eusement plus les seuls. Ainsi Jean-Marie Benoist
nous
apprend « que depuis des années l’état-major égyptien s’employait à m
92
. Paris, 1951, p. 28. 13. Op. cit., p. 29. 14.
Nous
citons ici les notes du discours de M. Debré, distribuées aux journal
93
Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)i
Nous
ne sommes pas réunis pour ébaucher un programme d’action militante, u
94
’interpréter certains conflits qui sévissent dans
notre
siècle entre le monde mécanique et le monde organique, entre la machi
95
impératifs écologiques. Cela ne signifie pas que
notre
colloquej doive rester sans effets réels sur nous-mêmes et sur ce qui
96
ogiques. Cela ne signifie pas que notre colloquej
doive
rester sans effets réels sur nous-mêmes et sur ce qui vient. Que veut
97
les termes d’un débat, ici Écologie et Politique.
Nous
savons tous la vanité de ces définitions : trop faciles parce que tro
98
coutumière. C’est le moment où s’instituent dans
nos
pays les écoles primaires obligatoires et universelles : la conscript
99
aussi ce qu’en pense le tiers-monde.) En fait, si
nous
prenons un peu de recul pour considérer le phénomène dans son ensembl
100
3. Plutôt donc que de l’écologie comme science,
nous
considérons ici le souci écologique, qui s’est manifesté avec force a
101
ment, donc à avoir subi l’agression mécanique. On
nous
dit : « Le souci écologique est un souci de riches ! » Non. C’est le
102
rait dire, peut-être en simplifiant beaucoup, que
nous
sommes ici en présence d’une révolte de l’écologie contre l’économie
103
ns à ce point alarmantes que les gouvernements de
nos
États nationaux — si lié que soit leur sort à celui de la croissance
104
l que les mesures d’écologie concrètes peuvent et
doivent
être élaborées et appliquées : rivières, lacs, chutes d’eau, forêts,
105
s et régionalistes. 5. Mais je m’aperçois que je
devrais
préciser le sens que je donne au mot région. Il y a des régions ethni
106
Ce que la famille peut faire, la municipalité ne
doit
pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent
107
. Ce que la municipalité peut faire, les États ne
doivent
pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédé
108
s États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne
doit
pas le faire. Dans le même sens se prononcent aujourd’hui la plupart
109
devient évident que les organisations écologistes
devraient
entrer au plus vite en relation avec les organisations régionalistes
110
nisations régionalistes et fédéralistes dans tous
nos
pays et à l’échelle continentale. — en vue d’établir un programme com
111
ent. Ce qu’il m’importait de souligner, c’est que
nous
n’aurons ni éco-société, ni régions, ni Europe fédérée, si nous n’obt
112
ni éco-société, ni régions, ni Europe fédérée, si
nous
n’obtenons pas les trois à la fois ; c’est qu’aucune de ces trois vir
113
79)k Oui, c’est la France, parmi les Neuf, qui
nous
donne à la fois par certains de ses politiciens, les pires exemples d
114
les-ci soient moins attachées à leur identité que
nous
ne le sommes. Un sondage publié par la CEE de Bruxelles fin janvier
115
de l’avenir de la France dans une Europe unie :
Nous
risquons de voir sous nos yeux s’accomplir l’irrémédiable, c’est-à-di
116
ans une Europe unie : Nous risquons de voir sous
nos
yeux s’accomplir l’irrémédiable, c’est-à-dire la fusion de la France
117
ent, les industries vitales seront réparties sans
notre
accord ; naturellement, notre force nucléaire se trouvera petit à pet
118
ront réparties sans notre accord ; naturellement,
notre
force nucléaire se trouvera petit à petit démantelée ; naturellement,
119
rouvera petit à petit démantelée ; naturellement,
notre
langue sera éliminée ; sans nul doute les principes et les objectifs
120
les principes et les objectifs de l’éducation de
nos
enfants seront modifiés, et il est vraisemblable que les inscriptions
121
et il est vraisemblable que les inscriptions sur
nos
monuments seront traduites en « volapük ». À ces fantasmes, on ne sa
122
vérifiable des problèmes linguistiques posés par
notre
union22. Le français a rapidement pris une position dominante dans l
123
un référendum solennel de tous les Européens qui
doit
donner naissance à la fédération 24. » On précise que le suffrage uni
124
e périmé… Depuis cinquante ans, c’est une erreur…
Nos
descendants associeront sans doute la notion de souveraineté national
125
criminelle ». On sait que le thème est celui qui
nous
a le plus constamment requis et préoccupés ici même, comme en témoign
126
ique, qui avait fait jadis la force de la Nation,
devaient
selon lui succéder les régions, nouvelle formule de la prospérité nat
127
ospérité nationale. Et ces régions, précisait-il,
devaient
« s’ouvrir » à leurs voisines, au-delà des frontières de l’État : le
128
n essentielle à l’avenir de la France. » (p. 53)
Nos
lecteurs savent assez à quel point, pour les fédéralistes européens,
129
ause des régions progresse au-delà de tout ce que
nous
pouvions espérer, il y a dix ans, lors de l’échec du référendum gaull
130
r les problèmes de la régionalisation, termes que
nous
faisons nôtres, la région en Europe doit être définie comme le territ
131
rmes que nous faisons nôtres, la région en Europe
doit
être définie comme le territoire d’une communauté humaine : « Cette c
132
e unité. » En aucun cas, le découpage régional ne
devra
établir de frontière au travers d’une telle communauté. 3. La région
133
e au travers d’une telle communauté. 3. La région
doit
bénéficier d’un régime démocratique, qui implique l’élection au suffr
134
— si on ose dire — de la défection générale dont
nous
sommes aujourd’hui les témoins. Je considère le De Monarchia de Dant
135
e quelles luttes et querelles, de quels naufrages
dois
-tu être agité ! Tu es devenu un monstre aux multiples têtes, et tu te
136
iastiques et politiques, économiques et sociales,
nous
dirions aujourd’hui : culturelles au sens large. Cette révolution dan
137
prise de conscience de quelque chose de grand qui
nous
englobe, qui peut périr et qui attend de nous seuls sa renaissance. E
138
qui nous englobe, qui peut périr et qui attend de
nous
seuls sa renaissance. Et de nouveau, c’est un grand clerc, mieux, un
139
is dans l’Histoire, Pie II identifie l’Europe à «
notre
patrie, notre maison », car tout y participe d’un même destin menacé.
140
oire, Pie II identifie l’Europe à « notre patrie,
notre
maison », car tout y participe d’un même destin menacé. Il écrit : M
141
intenant, c’est en Europe même, c’est-à-dire dans
notre
patrie, dans notre propre maison, dans notre siège, que nous sommes a
142
Europe même, c’est-à-dire dans notre patrie, dans
notre
propre maison, dans notre siège, que nous sommes attaqués et tués. L
143
dans notre patrie, dans notre propre maison, dans
notre
siège, que nous sommes attaqués et tués. La tradition des poètes cha
144
, dans notre propre maison, dans notre siège, que
nous
sommes attaqués et tués. La tradition des poètes chantant l’Europe,
145
Victor Hugo. Et au xxe siècle c’est encore un de
nos
plus grands poètes, Saint-John Perse, qui, sous son nom d’Alexis Lége
146
Donoso Cortès, jusqu’aux « pères de l’Europe » de
notre
siècle, les Briand, Schuman, de Gasperi, Jean Monnet et Paul-Henri Sp
147
réalité objective) cette idée de fédération, qui
doit
s’étendre progressivement à tous les États et les conduire à la paix
148
u Duce et du Führer, les plus grands écrivains de
nos
pays (à l’exception de quelques cas de nationalisme flamboyant comme
149
refus de la fatalité. Jamais l’intelligentsia de
nos
pays n’aura été plus naturellement européenne, ni mieux consciente de
150
du congrès de Montreux, sera l’union fédérale de
nos
peuples. À Genève, au début de septembre 1946, se produit quelque cho
151
es conclusions. La deuxième solution est retenue.
Nous
discuterons pendant trois mois à Paris, à Genève, à Royaumont, à Lond
152
temps qui, à dire vrai, me manque ! » À La Haye,
notre
commission est la moins nombreuse du congrès (150 personnes au plus,
153
el il définissait les conditions d’une défense de
nos
diversités culturelles : Peut-on défendre la culture française en ta
154
elle ? À cela, je réponds simplement : non… Avons-
nous
donc un autre moyen de sauver les éléments essentiels de cette cultur
155
ne culture hollandaise ou suisse ou allemande. Si
nous
voulons que la culture française reste, il faut qu’elle soit intégrée
156
t en visant à une unité de culture européenne que
nous
sauverons la culture française ; mais cette unité de culture n’aura a
157
est « au plus bas », que « c’est la fin » et que
nous
voici tous « enchaînés, humiliés, malades de peur ». Joignons donc le
158
e faisant, « ils font l’histoire de l’homme ». Et
nous
serons ainsi du bon côté. Plus tard, le même Sartre déclare que seule
159
ans la crise actuelle de civilisation, et qu’elle
doit
au monde de lui montrer un autre modèle de civilisation que celui de
160
i proposent, avec Barbara Ward et René Dubos, que
nous
prenions conscience du fait fondamental que « nous n’avons qu’une Ter
161
ous prenions conscience du fait fondamental que «
nous
n’avons qu’une Terre ». Et que le seul problème sérieux du siècle est
162
les frontières », « L’Europe sans la France », «
Notre
Europe ». À quoi s’ajoutent chroniques et articles dans la plupart de
163
elle l’union de l’Europe peut encore s’édifier et
doit
l’être. Elle s’est constituée au cours des siècles par la composition
164
évale demeure l’idéal asymptotique de tout ce que
notre
époque croit avoir inventé sous le nom d’UER (unités d’enseignements
165
II. De l’Université aux « Facultés » Tout cela
nous
mène à la mise au pas napoléonienne des écoles, c’est-à-dire à la sup
166
ties, et la vertu totalisante qui est celle qu’on
doit
atteindre d’une universitas studii est définitivement évacuée. C’est
167
entrevoit la seule issue possiblement heureuse de
notre
crise. Petites unités autonomes de recherches et de contestation comp
168
ue la survie de la culture européenne dépendra de
notre
aptitude à optimaliser les dimensions de nos créations, de nos activi
169
de notre aptitude à optimaliser les dimensions de
nos
créations, de nos activités et de leurs cadres. Les conditions d’une
170
à optimaliser les dimensions de nos créations, de
nos
activités et de leurs cadres. Les conditions d’une renaissance des un
171
s mêmes que celles dont dépendent le sauvetage de
notre
environnement, et celui de notre économie, la restauration du civisme
172
le sauvetage de notre environnement, et celui de
notre
économie, la restauration du civisme, la paix elle-même : UER, région
173
alaisé de traiter dans le cadre exclusif d’une de
nos
facultés classiques. Voici quelques-uns de ceux que, pour ma part, je
174
isciplines farouches qu’imposent à la majorité de
nos
contemporains les impératifs prétendus de la croissance de production
175
ts. 5. Européologie. Il existe dans la plupart de
nos
grandes universités des départements d’indianisme, de sinologie, d’is
176
rdination de leurs politiques économiques. Ce qui
nous
manque encore, c’est une étude quasi ethnographique des caractères sp
177
uasi ethnographique des caractères spécifiques de
notre
civilisation, à l’heure où elle se répand d’une manière anarchique su
178
era sans peine. L’introduction, si désirable dans
nos
mœurs universitaires, d’une année sabbatique de type américain, perme
179
emise en question générale, et c’est aussi ce que
nous
attendons tous de nos vacances. Après un an, les professeurs détachés
180
ale, et c’est aussi ce que nous attendons tous de
nos
vacances. Après un an, les professeurs détachés reviendraient à leur
181
l’union dans la diversité, qui est la formule de
notre
grand passé et de notre avenir fédératif, le seul possible. L’Europe,
182
té, qui est la formule de notre grand passé et de
notre
avenir fédératif, le seul possible. L’Europe, c’est très peu de chose
183
ipliés par une culture qui a fait le Monde et qui
doit
aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 40. Louis Halphen
184
nel, chez Thomas More, de cité idéale succédant à
nos
misères. J’essaierai de m’en tenir au sens étymologique, littéral, d’
185
reconnaît quand on les cite, disent eux aussi : «
Nous
n’avons pas ici-bas de cité permanente », décrivent l’homme comme « é
186
la Terre », ou déclarent que « dans les cieux est
notre
droit de cité » (notre politeuma, saint Paul). Et surtout, les mystiq
187
t que « dans les cieux est notre droit de cité » (
notre
politeuma, saint Paul). Et surtout, les mystiques de l’Inde, de la Ch
188
ision, évoquant le monde physique ; mais le texte
nous
dit : « mesures d’hommes, qui sont aussi mesures d’anges », ou encore
189
a Nouvelle Jérusalem, anticipant ainsi sur ce qui
doit
se révéler et avoir lieu le temps venu, in illo tempore. Thomas More
190
règne vienne ! », donc arrive, donc ait lieu dans
notre
histoire et notre espace-temps terrestre. Comment le chrétien résiste
191
donc arrive, donc ait lieu dans notre histoire et
notre
espace-temps terrestre. Comment le chrétien résisterait-il toujours e
192
, dans le temps de l’Histoire et dans l’espace de
nos
propriétés privées et de nos territoires étatiques. Tout cela va se p
193
et dans l’espace de nos propriétés privées et de
nos
territoires étatiques. Tout cela va se produire dans l’époque même où
194
lles. On dirait qu’elle résulte du rêve de rendre
notre
vie, notre existence incorruptibles, — non pas du tout moralement, pa
195
rait qu’elle résulte du rêve de rendre notre vie,
notre
existence incorruptibles, — non pas du tout moralement, par conversio
196
bois, des feuilles, de la paille et du lin, elle
nous
compose un environnement de métal, de verre, de minéraux et de plasti
197
e-prothèse. Ainsi par peur de la mort choisissons-
nous
l’inanimé, contre la vie toujours mortelle. L’aventure technique relè
198
60 États-nations qui l’ont copié siègent à l’ONU.
Nous
sommes ici en présence d’une utopie réalisée non seulement à la lettr
199
tiques en Corse et en Bretagne. Je constate qu’il
nous
mène inexorablement, par les mécanismes déments des souverainetés nat
200
utopie. Il n’y a pas deux régions pareilles, ceci
nous
force au réalisme. Et il n’y a pas une seule région réelle qui soit a
201
uerre atomique, mettant fin au genre humain. Ceci
nous
permet d’espérer. 7. Mon propos dans tout cela n’est guère politique
202
au d’une société réelle entrée dans un déclin qui
doit
finir en chute, à moins que le mouvement descendant puisse être artif
203
ique du terme, est projection à terme indéfini de
nos
refus d’un présent exécré. Mais l’utopie spirituelle de la Nouvelle J
204
promesse, acceptée par la foi, de ce qui vient à
nous
irrésistiblement, comme la réalité même du temps, du mouvement de l’E
205
uturum aeternum ; du dieu qui vient sans fin vers
nous
— Dieu à-venir. 45. J’emprunte tout cela — hélas, beaucoup trop sim
206
’esprit européen » (été 1980)o « Il faut, dans
nos
temps modernes, avoir l’esprit européen ». Cette phrase qu’il me semb
207
plus belle harmonie. » Or, toutes les analyses de
nos
tempéraments et de nos styles de création, anglais, français, italien
208
Or, toutes les analyses de nos tempéraments et de
nos
styles de création, anglais, français, italien et allemand, conduisen
209
nants de l’union européenne, à savoir de « fondre
nos
nations dans on ne sait quel magma informe ». Mme de Staël conçoit l’
210
aussi sont le message. Écoutons-là ! Les nations
doivent
se servir de guides les unes aux autres, et toutes auraient tort de s
211
i qu’elle plonge des racines aussi profondes dans
notre
histoire ? Sinon par cela qui est plus profond encore que les racines
212
encore que les racines, étant au principe même de
notre
histoire, par le christianisme, — et je cite : La religion chrétienn
213
s siècles à l’accomplissement de ses desseins, et
notre
existence passagère s’en irrite et s’en étonne : mais enfin les vainq
214
s les hommes qui ont un cœur et qui lui obéissent
doivent
se respecter mutuellement.51 Nous voici renvoyés au respect absolu
215
obéissent doivent se respecter mutuellement.51
Nous
voici renvoyés au respect absolu de la différence en tant que telle,
216
arisme napoléonien semble triompher, cette morale
doit
primer non seulement sur les intérêts privés et personnels, mais sur
217
e de Staël précise : L’intérêt national lui-même
doit
être subordonné aux pensées plus hautes dont la vertu se compose. Et
218
ui est en train de se former sous ses yeux et que
nous
appelons aujourd’hui l’État-nation : Quand une réunion quelconque d’h
219
e une exigence encore plus neuve, et qui prend de
nos
jours sa plus brûlante actualité : c’est dans la préface De l’Allemag
220
ires et devant les manipulations génétiques qu’on
nous
annonce pour demain. Mais j’en reviens à la critique de la nation. Ap
221
et famines dans le tiers-monde. Mme de Staël, de
nos
jours, n’eût pas préconisé l’union de l’Europe sur la base d’une Comm
222
ur cet homme elle eût proposé l’union fédérale de
nos
peuples, dans cet enthousiasme auquel elle consacre les trois dernier
223
Il était temps, je crois, que Mme de Staël vienne
nous
rappeler ce que cela pourrait bien être : — une tâche pour cette géné
224
les politiques et les poètes, et cela d’Hésiode à
nos
jours, au cours des 28 derniers siècles. Demandons-nous d’abord quel
225
ours, au cours des 28 derniers siècles. Demandons-
nous
d’abord quel est le plus grand commun dénominateur entre l’Europe de
226
ui fut le premier à parler de l’Europe comme de «
notre
patrie » au roi de Bohême Georges Podiebrad, qui est le premier à par
227
litique virtuelle — et il n’est pas indifférent à
notre
propos qu’il ait été l’œuvre d’un Européen de l’Est : à plusieurs rep
228
gloire ? Que t’ont servi tant de victoires, si tu
devais
si vite être menée au triomphe de tes vainqueurs ? À quoi bon avoir r
229
stance mutuelle « sans même qu’il l’ait requise à
notre
collègue attaqué » ; enfin, d’un budget fédéral, alimenté d’ailleurs
230
ue Comenius ait été méconnu ou mal « perçu » dans
nos
pays de l’Ouest. Mais ce que nous méconnaissons encore, trop souvent,
231
l « perçu » dans nos pays de l’Ouest. Mais ce que
nous
méconnaissons encore, trop souvent, c’est sans doute la perception de
232
Est. Il y a là, de la part de l’opinion dans tous
nos
pays et tous nos milieux politiques et intellectuels, une espèce d’in
233
e la part de l’opinion dans tous nos pays et tous
nos
milieux politiques et intellectuels, une espèce d’ingratitude qui a t
234
tte méconnaissance de l’Europe véritable, qui est
notre
fait, de ce refus grincheux de l’Europe généreuse telle qu’on l’a vue
235
à le bannir d’un pays à l’autre du continent. Il
nous
faut bien entendre que lorsqu’il parle de Liberté, Mickiewicz n’enten
236
ranger comme à une enclume sourde : Ô despotisme,
nous
t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous nous cachions du
237
s t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que
nous
nous cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid,
238
vons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous
nous
cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid, et la
239
ombattre… Liberté, que ton regard s’abaisse sur
nous
, Reconnais-nous ! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’ose
240
é, que ton regard s’abaisse sur nous, Reconnais-
nous
! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’osent même pas verser
241
que d’autres n’osent même pas verser des larmes
Nous
les Magyars, nous versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Lib
242
nt même pas verser des larmes Nous les Magyars,
nous
versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que t
243
erser des larmes Nous les Magyars, nous versons
notre
sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne
244
e plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur
nous
descendre ? Nous avons entendu le même cri, en octobre 1956, lorsque
245
Pour que ta grâce daigne sur nous descendre ?
Nous
avons entendu le même cri, en octobre 1956, lorsque le dernier poste
246
capable de répondre un dernier appel dramatique «
Nous
t’avons demandé des armes et tu nous as donné un article de gazette.
247
dramatique « Nous t’avons demandé des armes et tu
nous
as donné un article de gazette. » Mea culpa… Mais ce colloque, au-del
248
a… Mais ce colloque, au-delà de toute neutralité,
devrait
enfin nous décider à percevoir la voix profonde et l’appel séculaire
249
loque, au-delà de toute neutralité, devrait enfin
nous
décider à percevoir la voix profonde et l’appel séculaire de nos frèr
250
ercevoir la voix profonde et l’appel séculaire de
nos
frères de l’Est : car nous sommes aussi leurs gardiens ! p. Rougem
251
et l’appel séculaire de nos frères de l’Est : car
nous
sommes aussi leurs gardiens ! p. Rougemont Denis de, « L’apport cu
252
l n’y en a guère. Une théologie rudimentaire, qui
nous
ramène au Dieu plus abstrait que transcendant de Léon Brunschwicg ou
253
é d’un effort de « dénonciation » qui, au lieu de
nous
faire mieux comprendre la nature du mal à combattre, insulte la mémoi
254
re. Ma seconde raison de parler est simplement un
devoir
de piété pour la mémoire d’Emmanuel Mounier, d’Arnaud Dandieu et de R
255
jeunesses bottées, nu-tête, chemise ouverte, dont
notre
presse aime à railler les uniformes ». Je lis cela, monte au grenier
256
jeunesses bottées, nu-tête, chemise ouverte, dont
notre
presse aime à railler les uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un att
257
tre presse aime à railler les uniformes, qu’avons-
nous
à aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros ventr
258
Charles Dulot comme agnostique sympathisant avec
nos
positions. En fin de numéro, deux notes intitulées « Ceux qui ont com
259
« mesure nationale-socialiste ». Et j’écris : Si
nous
condamnons ces religions, c’est dans leur terme, au nom d’un acte de
260
acte de foi contraire. Elles veulent la force et
nous
voulons la vérité. Elles veulent la force du grand nombre et nous vou
261
vérité. Elles veulent la force du grand nombre et
nous
voulons la force personnelle, celle que donne la vérité. Notre mesure
262
la force personnelle, celle que donne la vérité.
Notre
mesure commune ne sera pas collective, extérieure à notre personne :
263
sure commune ne sera pas collective, extérieure à
notre
personne : cela n’a pas de sens pour nous. Elle ne sera pas non plus
264
eure à notre personne : cela n’a pas de sens pour
nous
. Elle ne sera pas non plus individuelle : on ne peut pas ressusciter
265
ses relations actives avec ses prochains. C’est à
nous
qu’il incombe aujourd’hui d’opérer cette synthèse concrète qui résoud
266
x conflit de l’individu et de la masse. […] — Car
notre
force est personnelle, non collective. Elle réside dans les petits gr
267
n seul et non le gigantisme national. Lévy croit
devoir
préciser (note 12 p. 249) que « le texte vise, plus spécifiquement, l
268
causes du phénomène hitlérien qu’il se permet de
nous
traiter de pronazis. Citations VIII, IX, X et XI Mais voilà qui
269
is voilà qui est plus grave encore et révèle chez
notre
auteur une incapacité fondamentale à comprendre le sens des trop rare
270
abord des “révolutions avortées”58) ». Reportons-
nous
aux pages citées dans mon livre. Quelques remarques de forme tout d’a
271
veau , n° 3), dont voici le texte : Que trouvons-
nous
, à l’origine permanente des erreurs qui, depuis vingt ans, nous ont v
272
ine permanente des erreurs qui, depuis vingt ans,
nous
ont valu la guerre, le chômage et les dictatures ? Nous trouvons une
273
nt valu la guerre, le chômage et les dictatures ?
Nous
trouvons une certaine attitude humaine. Cette attitude, qu’on appelle
274
sa dénonciation d’ennemis qui n’ont cessé d’être
les nôtres
depuis bien avant sa naissance, montre une carence, non moins pathéti
275
rophe nationale. (On veut bien ne pas l’imputer à
notre
action directe. Merci.) Quelles idées ? Pourrait-il les rappeler ? La
276
racisme déclaré ? C’étaient les thèmes majeurs de
nos
revues. En leur nom, nous ne cessions de dénoncer le stato-nationalis
277
nt les thèmes majeurs de nos revues. En leur nom,
nous
ne cessions de dénoncer le stato-nationalisme des « puissances » de l
278
ut-il croire que Vichy ait adopté un seul instant
nos
thèses ? Croit-il vraiment que L’Ordre nouveau ait été « traditiona
279
à la revue de Gramsci, Ordine Nuovo ? Et comment
nos
idées auraient-elles « accédé au pouvoir » à Vichy ? Un politicien co
280
i, comme l’écrit noir sur blanc Raymond Aron, que
nos
idées personnalistes aient « accédé au pouvoir » à Vichy et cela « à
281
nationale » de juin 1940, comment se peut-il que
nous
ne l’ayions pas su ? Mounier passant ouvertement à la Résistance avec
282
ignais. Chefs de file du mouvement personnaliste,
nous
avons tous été condamnés à de la prison pour des idées dont L’Express
283
mnés à de la prison pour des idées dont L’Express
nous
apprend qu’elles étaient au pouvoir à Vichy, donc en accord avec les
284
ec les nazis triomphants. Tragique aveuglement de
notre
part ? Ou de la part de Vichy ? Ou falsification délirante de l’histo
285
s n’ont pas connu, n’étant pas nés, la réalité de
nos
problèmes, et les buts de notre combat. Lévy figurera pour des semain
286
nés, la réalité de nos problèmes, et les buts de
notre
combat. Lévy figurera pour des semaines sur la liste des best-sellers
287
mes et des hommes de cette époque, en déduise que
nous
adhérions plus ou moins consciemment aux doctrines des fascistes et d
288
ocent soupçonnera-t-il que l’impayable sérieux de
notre
jeune lévite est aussi une recette de succès : déjà B.-H. Lévy a ses
289
unier ou de moi, textes destinés à : 1° démontrer
notre
« fascination » par Hitler, par le « dynamisme », la « vitalité », «
290
nationalismes ». À cette « nécessité » la France
doit
opposer sa mission spécifique, qui est d’offrir au monde un modèle d’
291
ordre : « Chacun, sans renoncer à ses espérances,
doit
contribuer à mettre de l’ordre chez soi, — parce qu’à la France revie
292
Lévy sur des textes beaucoup plus discutables que
les nôtres
— surtout isolés de leur contexte, selon sa méthode habituelle. Et su
293
L’Ordre nouveau . Harro Schulze-Boysen était pour
nous
un prestigieux camarade de combat, et un ami. Il fut plus tard le che
294
artir de la Révolution […] La jeunesse européenne
doit
apprendre à penser et surtout à agir sur un plan anticapitaliste et r
295
ront réellement capables de servir leur pays. […]
Nous
luttons tous, en effet, pour une cause commune ! Un an avant, dans l
296
e intitulé « Cause commune » où je me reportais à
notre
rencontre décisive au congrès des jeunesses révolutionnaires d’Europe
297
révolutionnaires d’Europe, à Francfort, en 1932.
Nos
liens d’amitié et d’action étaient étroits. Lors d’une rencontre en S
298
les eût distingués, voire opposés radicalement à
nos
critiques de la démocratie trahie par les parlementaires, par l’améri
299
C’est beaucoup plus « Collège de sociologie » que
notre
déclaration même : certains paragraphes disent ce que nous aurions dû
300
aration même : certains paragraphes disent ce que
nous
aurions dû dire. J’en suis un peu honteux. (Je fais surtout allusion
301
e quelles luttes et querelles, de quels naufrages
dois
-tu être agité ! Tu es devenu un monstre aux multiples têtes… » L’atte
302
de Byzance, sera le premier à nommer « l’Europe,
notre
patrie » : la conscience naît en général du sentiment d’une menace qu
303
, Pierre Mesnard écrit que le problème dont Bodin
nous
propose l’étude est « ce que nous appelons l’État, à savoir la nation
304
lème dont Bodin nous propose l’étude est « ce que
nous
appelons l’État, à savoir la nation organisée » (p. 480), ou encore :
305
peut, selon Jean Bodin et ses disciples (jusqu’à
nous
!), résider dans trois Estats (et trois seulement) ou « trois sortes
306
rince à s’acquitter en conscience devant Dieu des
devoirs
de sa charge. La puissance absolue du prince — roi, peuple ou groupe
307
signer après ses victoires la nation française. »
Nous
rejoignons le sens donné au mot nation par la Révolution française.
308
ues du phénomène sociologique et/ou religieux qui
devait
aboutir, pendant la Révolution française, à la formation du premier É
309
se, à la formation du premier État moderne, et de
nos
jours à l’État-nation, « libéral » ou totalitaire. Je rappellerai ici
310
mise à mort du roi, sans appel ni délai. « Louis
doit
mourir parce qu’il faut que la patrie vive », avait proclamé Robespie
311
publiques qui ont tenu son rôle en France jusqu’à
nos
jours), cet État pourrait dire, non sans injustice d’ailleurs pour le
312
oi. c) Il y a continuité de l’État de Louis XIV à
nos
jours, si l’on en croit les très curieuses définitions de « l’État cl
313
er le « Dieu seul parle bien de Dieu » de Pascal…
Nous
sommes en plein délire de sacralisation stato-nationaliste. d) La nat
314
ssée, entretenue dès le xviiie siècle et jusqu’à
nous
, entre les termes de nation, de patrie, de peuple, de pays et d’État
315
ité impitoyable de ces confusions. Prenons encore
nos
exemples dans Littré, indicateur bien plus naïf, donc plus révélateur
316
e l’armée : « La conscription est le palladium de
notre
indépendance, parce que mettant la nation dans l’armée et l’armée dan
317
nt pour un nouveau bond en avant du PNB. 7. Où
nous
mène cette évolution ? Le stade suprême de la sacralisation de l’É
318
a mégamachine — qu’il a conçue. On sait — ou l’on
devrait
avoir enfin compris — qu’une convention tacite lie les deux personnes
319
de décrire paraît inévitable, irréversible. Mais
nous
voyons que l’État-nation, qui en est le moteur, dépend lui-même, dans
320
e fédéraliste de l’État-nation. On le retrouve de
nos
jours dans les écrits de J. Buchmann, de Robert Lafont, d’Hervé Laven
321
concret, non plus dans leurs seules prétentions.
Nous
verrons aussitôt que tous, sans exception, sont à la fois trop petits
322
ent au niveau des empires véritables qui dominent
notre
monde, et surtout pour résister à la satellisation politique ou écono
323
Parce qu’ils sont trop petits, les États-nations
devraient
se fédérer à l’échelle continentale ; et parce qu’ils sont trop grand
324
tinentale ; et parce qu’ils sont trop grands, ils
devraient
se fédéraliser à l’intérieur. À l’occasion des premières « Élections
325
ar les États-nations européens et dont l’addition
devrait
suffire à les déclarer en faillite. Dans l’état actuel de division
326
raison d’être. Dans leur état actuel de division,
nos
« souverainetés » ne peuvent en effet : — ni résister à la colonisati
327
de copier et de s’approprier les causes mêmes de
notre
crise ; — ni assurer l’approvisionnement nécessaire en matières premi
328
et faute d’institutions communes de type fédéral,
nos
États-nations, retranchés dans leurs souverainetés nationales, ne pou
329
ains sont irréversibles et donc mortels. L’Europe
doit
s’unir pour survivre. Elle doit survivre pour que l’humanité ne soit
330
mortels. L’Europe doit s’unir pour survivre. Elle
doit
survivre pour que l’humanité ne soit pas entraînée dans sa perte.76
331
e cette Souveraineté sans limites ni règles, dont
nos
ancêtres n’avaient pas l’idée. » (p. 216) « Quand on disait alors sou
332
nuit jamais à l’impeccable élégance du propos. Il
nous
montre d’abord « le passage d’une souveraineté relative, la monarchie
333
aicté des Seigneuries, 1609). Le prince souverain
doit
être fidèle à sa mission divine : « Il n’est libre ni quant à la fin
334
poursuit, ni quant aux moyens qu’il emploie. » Il
doit
respecter la loi de Nature autant que celles de Dieu. Enfin, il est l
335
ant que celles de Dieu. Enfin, il est lié par ses
devoirs
envers le peuple qui obéit. « Trois ordres de lois, dont toutes seron
336
ple soumis à l’État — qu’ils incarnent. D’où, de
nos
jours, les définitions courantes de la souveraineté nationale dans le
337
cevable et vérifiable : la Souveraineté nationale
nous
le fait voir en 1984 mieux encore qu’en 1979, à l’occasion des électi
338
de la « Nation », en réalité : de l’État — comme
nous
l’avons montré — la Souveraineté a perdu toute substance et toute ver
339
but n’en est pas moins l’union de l’Europe : ils
nous
répètent comme Michel Debré qu’un « bon Européen » est celui qui — co
340
ry 80, le plus grand philosophe de l’Histoire, en
notre
siècle, Arnold Toynbee, fait sienne la thèse solidement établie qui v
341
onde hellénique et le problème correspondant dans
le nôtre
, aujourd’hui. Toutefois, à la lumière de l’Histoire grecque, nous som
342
i. Toutefois, à la lumière de l’Histoire grecque,
nous
sommes en droit d’espérer que notre problème occidental actuel trouve
343
toire grecque, nous sommes en droit d’espérer que
notre
problème occidental actuel trouvera sa solution — pour autant qu’on p
344
a pas été érigée en objet de vénération idolâtre.
Nous
ne pourrons attendre de salut d’aucun des États nationaux d’Occident
345
’est pas sur ce plan psychologique épiméthéen que
notre
société peut lever les yeux dans l’espérance d’y découvrir quelque fo
346
drait ainsi la calamité (sans cela inévitable) de
notre
anéantissement dans un conflit fatal. (p. 349-350) Puis, faisant all
347
350) Puis, faisant allusion aux négociations qui
devaient
donner naissance à l’ONU — mais cela s’applique mieux encore aux init
348
e tentative — pour bâtir un édifice politique qui
nous
permettra de donner plus de substance, avant qu’il ne soit trop tard,
349
édécesseurs de Louis XIV. 71. Voir L’Avenir est
notre
affaire , 1977, et plus anciennement Vingt-huit siècles d’Europe , 1
350
is des pages 101 à 110 de mon livre L’Avenir est
notre
affaire , paru en 1977. 75. Le titre de sa revue qui parut de 1933 à
351
onale est] un dogme périmé… depuis cinquante ans.
Nos
descendants associeront sans doute la notion de souveraineté national
352
— unitaire ou fédéraliste — sera « le rempart de
notre
société » (S. Veil) ou « la condition d’une société plus juste » (tou
353
acques Chirac réplique le lendemain que la droite
doit
« se défoncer » pour que la liste de Simone Veil fasse la plus grande
354
mble avoir imaginé que si l’on veut que chacun de
nos
pays ait des chances de surmonter sa crise nationale, l’union seule p
355
to au Conseil des ministres de la CEE, veto « qui
nous
donne une grande puissance ». Moyennant quoi, elle affirme que l’enga
356
il va sans dire que « la revendication européenne
devra
s’accompagner à terme d’une revendication régionaliste : une partie d
357
e transcende sans peine », réalise l’Europe « que
nos
pères n’ont pas su faire ». ( Le Monde , 4-5 mars 1984.) Et ils ajout
358
et propositions défendues dans toute la suite de
nos
études sur l’Europe et les régions 84 et dans L’Avenir est notre aff
359
l’Europe et les régions 84 et dans L’Avenir est
notre
affaire . « Jeunes giscardiens » : on se croirait à droite. « Les Ver
360
titre de conservateur. Quant aux destructeurs de
notre
environnement, à commencer par les forêts et océans qui font tout l’o
361
vie : de cette contrée, la plus polluée du monde,
nous
voulons faire la championne du monde de la dépollution. L’Europe de l
362
égions unies d’Europe : le blocage institutionnel
dû
aux États-nations est dépassé des deux côtés ; des régions politiquem
363
des écologistes luxembourgeois. Cette absence est
due
au refus de l’alliance d’accueillir en son sein des communistes, alor
364
péens viennent de publier leur programme commun :
nous
en donnons ici les titres de chapitres. Vers la paix en Europe fondé
365
e l’équilibre écologique, qui assure les bases de
notre
vie par-delà les frontières nationales ou européennes. Vers une polit
366
ns Bretagne), qui annonce ainsi son programme :
NOUS
VOULONS : — la construction des États-Unis d’Europe, sur une base féd
367
é aux aspects positifs du PE — oui, tout arrive —
nous
sommes heureux de citer : Le Parlement européen est le lieu de la cr
368
sisté sur l’idée que les solutions communautaires
doivent
primer sur les options étroitement nationales. « Vous avez raison de
369
le dit aux députés, en ajoutant que la Communauté
devrait
rompre avec le principe des votes à l’unanimité, principe que « nous
370
principe des votes à l’unanimité, principe que «
nous
n’accepterions jamais dans nos pays respectifs ». Et de conclure, lon
371
é, principe que « nous n’accepterions jamais dans
nos
pays respectifs ». Et de conclure, longuement ovationnée par les parl
372
n au xixe siècle. Et si la démocratie européenne
doit
voir le jour au xxe siècle, il ne nous reste plus que seize ans ! »
373
uropéenne doit voir le jour au xxe siècle, il ne
nous
reste plus que seize ans ! » « Une souveraineté européenne » — encor
374
voilà ce que ne peuvent se permettre d’envisager
nos
États-nations, parvenus non sans peine à ce qu’ils considèrent comme
375
onclusions solennelles que l’on pourrait tirer de
nos
débats, que je crois que j’ai entrepris quelque chose que je ne pourr
376
tous. Il me semble que ce colloque, des trois que
nous
avons vécus ensemble depuis trois ans, a été de loin le plus riche pa
377
t peut-être plus importants, les trois thèmes qui
nous
ont le plus longuement retenus et qui ont été dans l’ordre : le thème
378
première journée. Deuxième thème, la sémantique :
nous
avons consacré toute une journée à l’examen des langues de bois diver
379
outes, mais enfin il y en a beaucoup d’autres que
nous
pourrions examiner, et cela a été une journée extrêmement instructive
380
érations sur le Forum culturel 1984-1985, c’était
notre
ami Boldizsar qui avait choisi ce thème, je me suis dit : est-ce qu’o
381
r l’année prochaine ? Je croyais qu’il parlait de
notre
colloque. J’étais absolument à côté de la réalité. Et je crois que je
382
is pas le dire. Cela a été extrêmement utile pour
nous
tous. J’ai appris que le Forum culturel dont il était question allait
383
appelle cela un forum et ce n’est pas par hasard.
Nous
nous sommes longuement interrogés sur la manière de désigner cette ch
384
le cela un forum et ce n’est pas par hasard. Nous
nous
sommes longuement interrogés sur la manière de désigner cette chose,
385
comme tous les forums de ce genre, ne fera rien.
Nous
avons donc appris tout cela, et que le thème de Budapest sera une dis
386
té en Europe. De cette discussion, de ces thèmes,
nous
ont parlé avec beaucoup de pertinence, de réalisme et de sagesse, M.
387
des hôtes, l’un des organisateurs de Budapest. Il
nous
a surtout recommandé, et plusieurs de ceux que je viens de nommer ont
388
que je viens de nommer ont insisté là-dessus, de
nous
occuper surtout de ce qui nous unit, plutôt que de ce qui nous sépare
389
isté là-dessus, de nous occuper surtout de ce qui
nous
unit, plutôt que de ce qui nous sépare. Je vous avouerai tout de suit
390
surtout de ce qui nous unit, plutôt que de ce qui
nous
sépare. Je vous avouerai tout de suite que j’ai toujours eu quelque m
391
pas de colloques. Mais, en fait, chercher ce qui
nous
unit est, dans le cas présent, la seule voie praticable. Il nous faut
392
dans le cas présent, la seule voie praticable. Il
nous
faut trouver, en effet, d’abord un langage commun, sinon cela ne serv
393
ela ne servira absolument à rien. Chercher ce qui
nous
unit, surtout dans le domaine de la culture, qui est d’abord une ques
394
qui est d’abord une question de langage. Et ceci
nous
a amenés, durant la deuxième journée, à une discussion qui a roulé su
395
sont sémiologiques, ou ne sont pas « de pointe ».
Nous
avons eu, d’abord, le rapport extrêmement intéressant, très détaillé,
396
rois, tout l’après-midi du jeudi : Mme Oudaltsova
nous
a fait une communication trop modestement intitulée Byzance, ville d’
397
op modestement intitulée Byzance, ville d’art, et
nous
a projeté ensuite une série de diapositives d’une telle beauté que ce
398
série de diapositives d’une telle beauté que cela
nous
a réduits au silence. Nous avons décidé, après avoir vu ces images su
399
telle beauté que cela nous a réduits au silence.
Nous
avons décidé, après avoir vu ces images sur un grand écran, qu’il n’y
400
and écran, qu’il n’y avait plus rien à ajouter et
nous
avons levé la séance : bel hommage à ce que vous nous aviez montré, M
401
avons levé la séance : bel hommage à ce que vous
nous
aviez montré, Madame. Dans votre introduction, traitant de la culture
402
parallélisme est frappant avec des situations que
nous
connaissons — en remplaçant l’Église par le Parti — et je crois que c
403
autres — de nouveau colloque. Mais j’en reviens à
notre
deuxième thème, la sémantique. M. Grossrieder nous a donc appris mill
404
tre deuxième thème, la sémantique. M. Grossrieder
nous
a donc appris mille choses importantes sur le langage propre aux cong
405
propre aux congrès, et ensuite, M. Georges Nivat
nous
a montré, par une analyse à mon sens admirablement raffinée et portan
406
ense, dirais-je, et puis tout s’est détendu quand
notre
président a pris la parole pour dire que les propos de Georges Nivat
407
s eu la même idée en même temps que lui, sans que
nous
ayons eu le moindre échange. Je l’avais notée, et je vous ai lu mes n
408
de bois nationaliste, de classe, bourgeoise dans
notre
cas, a provoqué des réactions littéraires parfois violentes, parfois
409
it chez ce qu’on a appelé les dissidents russes —
nous
, nous appelions cela l’explosion antibourgeoise : Dada, le surréalism
410
z ce qu’on a appelé les dissidents russes — nous,
nous
appelions cela l’explosion antibourgeoise : Dada, le surréalisme et p
411
e débat, de l’exposé de Nivat et des réponses que
nos
deux délégués soviétiques ont faites, nous avons touché peut-être le
412
ses que nos deux délégués soviétiques ont faites,
nous
avons touché peut-être le nœud du problème qui se posait à ce colloqu
413
e plus grand péril jamais encouru par l’humanité.
Nous
avons eu l’impression qu’autour de cette table, quelque chose se noua
414
Je crois que ce moment-là a entièrement justifié
notre
colloque. Il y a eu une extrême richesse aussi, ce jour-là, dans les
415
ose de tout à fait important. Le grand danger que
nous
avons couru au cours des trente dernières années, en tenant nos collo
416
u au cours des trente dernières années, en tenant
nos
colloques, ou en créant des instituts pour l’étude de la culture euro
417
s, sans le moindre sens des cultures différentes,
notre
civilisation scientifico-technique. Je prends le DDT comme exemple ty
418
DDT comme exemple typique de cette ambivalence de
notre
science. Au début, le DDT a sauvé des récoltes immenses auparavant dé
419
maux encore pires que la malaria, si bien qu’on a
dû
interdire le DDT. Je crois que cet exemple symbolise un des aspects d
420
s différentes cultures qui se partagent le monde.
Nous
l’avons essayé il y a quelques années, au CEC, cela avait l’air prome
421
t difficile de dégager des conclusions sur ce que
nous
avons fait aujourd’hui même. Je ne puis guère vous donner que des con
422
mune des Européens. Je pense que ce qui distingue
notre
culture européenne, c’est la diversité extraordinaire des sources, qu
423
slave, à partir du xixe , a été considérable pour
nous
, ne fût-ce que par l’influence des romanciers russes de la fin du xix
424
stes. Le jeudi matin, je ne sais plus qui d’entre
nous
a dit qu’il connaissait quatre-vingts définitions de la culture europ
425
est pas la plus centrale du monde, mais celle qui
doit
donner, par ses diversités mêmes et par sa nécessité d’intégration pe
426
ses mesures fondamentales, cette culture commune
devrait
nous imposer des systèmes de prudence, je dirais des modes d’emploi,
427
ures fondamentales, cette culture commune devrait
nous
imposer des systèmes de prudence, je dirais des modes d’emploi, au se
428
excuser, ou simplement lever les scrupules que je
devrais
avoir à vous présenter des conclusions aussi exorbitantes, c’est sans
429
ais autant ri au cours d’un exercice de ce genre.
Nous
nous sommes tous beaucoup amusés et je suis donc convaincu que nous s
430
utant ri au cours d’un exercice de ce genre. Nous
nous
sommes tous beaucoup amusés et je suis donc convaincu que nous serons
431
ous beaucoup amusés et je suis donc convaincu que
nous
serons tous très heureux de répéter cela dans les mêmes conditions, a
432
de se rapprocher d’un grand but politique — dans
notre
cas, l’union de l’Europe — et celle de l’homme de pensée militante, q
433
Chevaliers — le Ridderzaal — qui fut le siège de
notre
manifestation fondatrice, qu’il y avait pris part parmi les délégués
434
circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger,
notre
Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre,
435
r, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de
nos
pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
436
ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de
nos
pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
437
oderne. À défaut d’une union librement consentie,
notre
anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit p
438
nion librement consentie, notre anarchie présente
nous
exposera demain à l’unification forcée, soit par l’intervention d’un
439
oit à la mesure du danger. Tous ensemble, demain,
nous
pouvons édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées
440
s édifier avec les peuples d’outre-mer associés à
nos
destinées, la plus grande formation politique et le plus vaste ensemb
441
politique et le plus vaste ensemble économique de
notre
temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un si puissant rassemb
442
défense et pour l’illustration des droits et des
devoirs
de la personne humaine, dont, malgré toutes ses infidélités, l’Europe
443
rce est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de
notre
lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en él
444
t l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver
nos
libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les
445
our en élargir le bénéfice à tous les hommes, que
nous
voulons l’union de notre continent. Sur cette union, l’Europe joue so
446
ce à tous les hommes, que nous voulons l’union de
notre
continent. Sur cette union, l’Europe joue son destin et celui de la p
447
de la paix du monde. Soit donc notoire à tous que
nous
, Européens, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce
448
peuples de ce continent, déclarons solennellement
notre
commune volonté dans les cinq articles suivants, qui résument les rés
449
ivants, qui résument les résolutions adoptées par
notre
congrès : 1. Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son éten
450
t les résolutions adoptées par notre congrès : 1.
Nous
voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
451
irculation des hommes, des idées et des biens. 2.
Nous
voulons une Charte des droits de l’homme garantissant les libertés de
452
le libre exercice d’une opposition politique. 3.
Nous
voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanctions nécessa
453
nécessaires pour que soit respectée la Charte. 4.
Nous
voulons une Assemblée européenne où soient représentées les forces vi
454
où soient représentées les forces vives de toutes
nos
nations. 5. Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de to
455
ées les forces vives de toutes nos nations. 5. Et
nous
prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
456
enons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous
nos
efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos Égli
457
l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
nos
foyers et en public, dans nos partis, dans nos Églises, dans nos mili
458
s nos efforts, dans nos foyers et en public, dans
nos
partis, dans nos Églises, dans nos milieux professionnels et syndicau
459
ns nos foyers et en public, dans nos partis, dans
nos
Églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et
460
n public, dans nos partis, dans nos Églises, dans
nos
milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements
461
1949 à Strasbourg. Faute d’un siège propre qui ne
devait
être inauguré que l’année suivante, elle se tint à l’Université, sous
462
dans tous les groupes activement intéressés : on
nous
donnait une Assemblée consultative, et nous l’avions voulue législati
463
: on nous donnait une Assemblée consultative, et
nous
l’avions voulue législative ; cette assemblée était formée de délégué
464
és élus représentant « les forces vives de toutes
nos
nations ». Cela changeait tout. Mais l’homme est ainsi fait : curiosi
465
de La Haye et dont je suis le directeur désigné,
nous
débarquions à Strasbourg en août 1949, pour la première session de l’
466
directs que Coudenhove : « L’Europe Charlemagne,
nous
l’aurons dans dix ans », me dit-il en me serrant la main. Quelques ma
467
Palais de l’Europe 6000 jeunes gens venus de tous
nos
pays et décidés à « bousculer les gouvernements », comme l’avait sugg
468
fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose […].
Nous
ne sommes pas « impatients », mais angoissés. Nous ne voulons pas qu’
469
ous ne sommes pas « impatients », mais angoissés.
Nous
ne voulons pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempér
470
par doctrine, par manie ou par tempérament, comme
nous
le reprochent certains qui, par principe ceux-là, ont décidé une fois
471
dire en style familier, ces éternelles prudences
nous
cassent les pieds. On trouverait dans les procès-verbaux de votre pre
472
f qui en cache de pires, pour arrêter l’élan vers
notre
union. N’attaquez pas les souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en u
473
aites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de
notre
indépendance, qui vaut mieux quelles, et quelles sabotent […]. Ils no
474
vaut mieux quelles, et quelles sabotent […]. Ils
nous
disent : « Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez ces diffic
475
et de la parade puissante que pourrait constituer
notre
fédération. On n’informera pas les peuples sans une propagande massiv
476
icats patronaux et ouvriers. Il en résultera dans
nos
provinces une campagne d’agitation, d’émulation, de polémique europée
477
le maintien du statu quo, que la vie, la durée de
notre
Europe divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime
478
salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous
nos
peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espéranc
479
rte son texte, dont voici le passage essentiel :
Nous
ne le redirons jamais assez : toutes les nations de l’Europe occident
480
eront-ils donc venus faire, sinon éteindre ce qui
nous
reste d’espoir, consommer le suicide du Conseil de l’Europe, sonner p
481
trasbourg peut réveiller la volonté de vivre dans
notre
Europe aujourd’hui paralysée par le sentiment de son impuissance, et
482
e de l’Europe entre les fils de Charlemagne. 1950
doit
être la date d’un second serment qui l’unira. Il est très difficile d
483
on publique les approuvera et les soutiendra […].
Nous
sommes à Strasbourg un groupe qui avec des moyens sérieux tente de la
484
t de pousser l’idée d’un serment du Jeu de Paume.
Nous
ne sommes certes rien moins qu’assurés de réussir. Mais nous demandon
485
mes certes rien moins qu’assurés de réussir. Mais
nous
demandons à nos amis de nous croire : le succès n’est pas exclu. Com
486
oins qu’assurés de réussir. Mais nous demandons à
nos
amis de nous croire : le succès n’est pas exclu. Comment ne pas admi
487
rés de réussir. Mais nous demandons à nos amis de
nous
croire : le succès n’est pas exclu. Comment ne pas admirer la conver
488
si disponible que merveilleusement intelligent89,
nous
travaillons jusqu’à 3 h du matin : reprenons le texte Jacquet (les «
489
res à l’hôtel. Il semble que le Serment va rater,
notre
texte grignoté par Paul Reynaud, les Hollandais, les Allemands. Carlo
490
r 98 voix sur 98 présents le patronage du CE pour
notre
Centre européen de la culture. Guy Mollet me promet de faire le néces
491
faire le nécessaire pour que la Banque de France
nous
subventionne. À 23 h, Villey et sa femme au Café de France jusqu’à 1
492
urs survivants de l’événement pourront sans doute
nous
le rappeler), un bâtiment sis dans le parc, en face du Palais de l’Eu
493
de Villey et mes mises en demeure. Je le répète :
nos
gouvernements ne voulaient pas l’Europe unie. Ils ne croyaient au mie
494
che sur Strasbourg, idée qui lui est venue et que
nous
discutons en déjeunant avec Brugmans et Silva. Je l’y encourage vivem
495
c Brugmans et Silva. Je l’y encourage vivement. »
Nous
sommes à Strasbourg de nouveau, Silva, Dadelsen et moi le 17 novembre
496
instituts universitaires, le cinéma européen, et
notre
CEC. On nous apprend que tout est prêt en vue de l’accueil d’au moins
497
versitaires, le cinéma européen, et notre CEC. On
nous
apprend que tout est prêt en vue de l’accueil d’au moins 3000 jeunes
498
sera chargé de présenter à l’Assemblée. Voilà qui
nous
promet, à Dadelsen et à moi, une nouvelle nuit de bon travail à l’Hôt
499
ak, entouré des membres du bureau de l’Assemblée,
doit
recevoir le message des jeunes et lui répondre. Voici le discours qu’
500
ve du Conseil de l’Europe Au mois d’août dernier,
nous
étions trois-cents à Wissembourg et nous avons brûlé les poteaux fron
501
dernier, nous étions trois-cents à Wissembourg et
nous
avons brûlé les poteaux frontières, symbole des souverainetés nationa
502
ouverainetés nationales néfastes et périmées dont
nous
espérons que vous hâterez la fin. Aujourd’hui, nous voici six-mille a
503
us espérons que vous hâterez la fin. Aujourd’hui,
nous
voici six-mille accourus vers Strasbourg de tous les horizons du cont
504
érentes, c’est la jeunesse européenne entière que
nous
avons conscience de représenter ici. Si une nouvelle fois, mais en pl
505
Si une nouvelle fois, mais en plus grand nombre,
nous
avons forcé les frontières, et si nous sommes ici devant votre maison
506
nd nombre, nous avons forcé les frontières, et si
nous
sommes ici devant votre maison — la nôtre aussi — c’est parce que nou
507
s, et si nous sommes ici devant votre maison — la
nôtre
aussi — c’est parce que nous voulons être bien assurés de nous faire
508
t votre maison — la nôtre aussi — c’est parce que
nous
voulons être bien assurés de nous faire entendre par vous directement
509
c’est parce que nous voulons être bien assurés de
nous
faire entendre par vous directement. Vous avez le devoir d’écouter no
510
faire entendre par vous directement. Vous avez le
devoir
d’écouter notre voix et nous avons des droits particuliers à vous par
511
r vous directement. Vous avez le devoir d’écouter
notre
voix et nous avons des droits particuliers à vous parler, car vos len
512
ment. Vous avez le devoir d’écouter notre voix et
nous
avons des droits particuliers à vous parler, car vos lenteurs et vos
513
os lenteurs et vos hésitations, vos prudences que
nous
comprenons mal devant les catastrophes qui s’approchent — c’est nous
514
devant les catastrophes qui s’approchent — c’est
nous
les jeunes qui les paierons demain, peut-être même de notre vie. Nous
515
jeunes qui les paierons demain, peut-être même de
notre
vie. Nous ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souveraineté
516
les paierons demain, peut-être même de notre vie.
Nous
ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souverainetés national
517
tre même de notre vie. Nous ne sommes pas prêts à
nous
faire tuer pour les souverainetés nationales. Nous n’accepterons de m
518
ous faire tuer pour les souverainetés nationales.
Nous
n’accepterons de mourir que pour des raisons de vivre. Proclamez ces
519
tatut d’impuissance, vous le savez aussi bien que
nous
: l’Europe ne se fera pas dans le délai très court qui nous est encor
520
urope ne se fera pas dans le délai très court qui
nous
est encore imparti. C’est donc la sagesse même qui vous commande l’au
521
vous commande l’audace. Vous connaissez mieux que
nous
la politique, ses possibilités, ses servitudes. Nous sommes ici pour
522
s la politique, ses possibilités, ses servitudes.
Nous
sommes ici pour proclamer des nécessités et un but. L’heure est venue
523
d’accomplir l’acte révolutionnaire qui seul peut
nous
sauver. Nous demandons que les délégués conscients des dangers imméd
524
’acte révolutionnaire qui seul peut nous sauver.
Nous
demandons que les délégués conscients des dangers immédiats se procla
525
e cet acte simple, vous sentirez monter vers vous
notre
ferveur ; vous rendrez à nos vieux pays envahis aujourd’hui par l’ind
526
z monter vers vous notre ferveur ; vous rendrez à
nos
vieux pays envahis aujourd’hui par l’indifférence et le doute une gra
527
housiasme qui balaiera devant vous les obstacles.
Nous
venons ici vous apporter le témoignage d’une foi encore intacte. Ne t
528
moignage d’une foi encore intacte. Ne trompez pas
notre
espérance, on nous a trop souvent dupés ! Vous ne pouvez plus multipl
529
ncore intacte. Ne trompez pas notre espérance, on
nous
a trop souvent dupés ! Vous ne pouvez plus multiplier les professions
530
l’Europe, mais alors qu’ils le disent clairement.
Nous
avons le droit d’attendre que vos actes répondent à vos discours. C’e
531
us : ce sera le troisième de la saison ! Serment
Nous
jurons que, par tous les moyens en notre pouvoir et par toutes les fo
532
Serment Nous jurons que, par tous les moyens en
notre
pouvoir et par toutes les forces que nous donne la légitimité de notr
533
ens en notre pouvoir et par toutes les forces que
nous
donne la légitimité de notre but, nous consacrerons le meilleur de no
534
toutes les forces que nous donne la légitimité de
notre
but, nous consacrerons le meilleur de nous-mêmes à l’avènement de la
535
forces que nous donne la légitimité de notre but,
nous
consacrerons le meilleur de nous-mêmes à l’avènement de la fédération
536
-mêmes à l’avènement de la fédération européenne.
Nous
jurons de ne plus reconnaître, à partir d’aujourd’hui, les frontières
537
onnaître, à partir d’aujourd’hui, les frontières.
Nous
déclarons que nous défendrons l’Europe, mais seulement comme une patr
538
d’aujourd’hui, les frontières. Nous déclarons que
nous
défendrons l’Europe, mais seulement comme une patrie commune. L’Europ
539
me une patrie commune. L’Europe est présente pour
nous
et nous le prouverons par nos actes. On reste curieux de savoir ce q
540
atrie commune. L’Europe est présente pour nous et
nous
le prouverons par nos actes. On reste curieux de savoir ce que ces j
541
est présente pour nous et nous le prouverons par
nos
actes. On reste curieux de savoir ce que ces jeunes d’alors pensent
542
is aussi des frais de voyage, ce qui l’est moins.
Nous
vivions l’époque héroïque des gens — jeunes de tout âge — qui « march
543
ajeure : ce projet de Constitution européenne que
nous
avions en vain espéré de Strasbourg. Mais il naquit d’une décision pr
544
borer un avant-projet de traité. Cette commission
devait
terminer ses travaux le 26 février 1953, ce qu’elle fit ponctuellemen
545
opos de rappeler que la Suisse, qui se présente à
nous
avec toutes les apparences d’une nation et d’une fédération, se nomme
546
celui de la CED, comme on vient de le rappeler —
devait
à son origine d’être orientée dès le départ vers ce qui allait deveni
547
nt agir les Fous — ne voyez-vous pas où les Sages
nous
ont conduits ? » Relisant cela dans un journal allemand et pour en vé
548
part des diversités mêmes qui font la richesse de
notre
civilisation, le prépare beaucoup mieux que la CEE à « commencer par
549
Comité de coopération culturelle (CDCC) auquel on
doit
de fécondes études sur l’éducation et la propagation des études europ
550
’exemple hélas parfait d’une situation de ce type
nous
a été récemment fourni par l’épisode de la Déclaration européenne sur
551
rticipation ». Ils affirment que « la finalité de
nos
sociétés est de permettre à chacun de s’épanouir dans la liberté et l
552
et avec la construction à venir de son Union. On
nous
apprend d’abord que pour les ministres il n’y a pas une culture commu
553
vrai, la signification principale du document… On
nous
apprend ensuite que le fondement premier de ces cultures est une trad
554
administrative et décisionnelle de la plupart de
nos
États européens empêche de prendre en compte et à plus forte raison d
555
nité de l’Occident, Jupiter changé en Taureau. On
nous
dit qu’Europe aujourd’hui risque à nouveau d’être séduite, cette fois
556
qui exige une réponse immédiate est de savoir si
nous
allons enfin prendre conscience d’un scandale qui n’est pas, comme on
557
rope de demain. » En même temps, la Commission ne
devra
pas perdre de vue « que l’Europe comprend d’autres pays que les démoc
558
tion sur l’opinion publique. Ces six associations
devaient
se donner une organisation faîtière, au lendemain du congrès de La Ha
559
re. Il me dit : « Monsieur, vous êtes l’homme qui
nous
oblige tous à méditer. » Puis, au service de presse, Robert Bichet, c
560
deux jours après, Spaak descendant l’escalier de
notre
hôtel : « Je les ai lues, enfin ! » Moi : « Quoi ? » — « Vos fameuses
561
voyons ! Comme vous êtes pessimiste ! Comme vous
nous
arrangez ! » Le 24 août, Victor Larock (rapporteur général) me cite t
562
: « D. de R. dans les Lettres pathétiques qu’il
nous
adresse… », puis le sénateur Casati, à propos du Centre européen de l
563
éler journées des dupes, hélas. 89. Il deviendra
notre
collaborateur le plus actif au Centre européen de la culture, dès la
564
s trois mois au moins d’interruption involontaire
due
à une série de maladies. Ce n’est pas très facile à résumer : j’ai à
565
i à peine recommencé à travailler. Mais ce que je
dois
faire maintenant, c’est terminer douze livres dont certains sont en b
566
r, le philosophe allemand. Et puis avec mes amis,
nous
avons très vite fondé des groupes de pensée autour d’une idée de l’ho
567
ndividu, ce que Marx appelait l’individu atomisé.
Nous
avions repris un peu de cette critique-là, tout en étant très antimar
568
, tout en étant très antimarxistes pour le reste.
Nous
avons alors fondé les groupes personnalistes qui continuent aujourd’h
569
de commun évidemment avec le mouvement fasciste.
Nous
avons développé des théories sur l’actualité, sur l’évolution du mond
570
l’évolution du monde, de l’Europe en particulier.
Nous
nous sommes tout de suite situés en dehors des partis. Notre devise é
571
lution du monde, de l’Europe en particulier. Nous
nous
sommes tout de suite situés en dehors des partis. Notre devise était
572
sommes tout de suite situés en dehors des partis.
Notre
devise était « ni gauche, ni droite, mais en avant, devant les problè
573
ni droite, mais en avant, devant les problèmes ».
Nos
idées ont joué un certain rôle dans le développement politique frança
574
oppement politique français, à cette époque. Puis
nous
avons développé des théories politiques constructives, curieusement s
575
a centralisation. Il est vrai qu’il y avait parmi
nous
des Européens de partout… il y avait un Russe, il y avait des Alleman
576
t un Russe, il y avait des Allemands, un Italien.
Nous
avions beaucoup d’amis, presque des disciples déjà, en Angleterre, en
577
e des disciples déjà, en Angleterre, en Belgique.
Nous
avons alors élaboré, d’une manière encore très théorique, une concept
578
qu’il fallait fédérer au-delà des nationalismes.
Nous
avons forgé ce terme d’État-nation qui est utilisé maintenant un peu
579
nation qui est utilisé maintenant un peu partout.
Nous
avons dénoncé cette nouvelle tyrannie moderne qui consiste dans le fa
580
le tyrannie moderne qui consiste dans le fait que
nos
sociétés sont dirigées par l’État, c’est-à-dire par des corps de fonc
581
mentale sur laquelle repose toute la critique que
nous
avons fait de la société actuelle. Elle a porté des fruits dans pas m
582
tiques en Europe, après la tragédie de la guerre.
Nous
étions en train de voir la guerre des nations, des États-nations, se
583
s staliniens en Russie, faire tous la même chose.
Nous
nous opposions à tout cela, la personne, l’homme libre et responsable
584
liniens en Russie, faire tous la même chose. Nous
nous
opposions à tout cela, la personne, l’homme libre et responsable étan
585
, la personne, l’homme libre et responsable étant
notre
but. Finalement ce que nous avions prévu et redouté, c’est-à-dire la
586
et responsable étant notre but. Finalement ce que
nous
avions prévu et redouté, c’est-à-dire la guerre de trente-neuf, a écl
587
re la guerre de trente-neuf, a éclaté. Et là tout
notre
mouvement s’est dissout puisque nous étions de différentes nationalit
588
Et là tout notre mouvement s’est dissout puisque
nous
étions de différentes nationalités. Je fus tout de suite mobilisé en
589
ntrer en fonction contre les Allemands. Alors que
nous
étions en train d’organiser cette Ligue du Gothard avec des gens que
590
rganiser cette Ligue du Gothard avec des gens que
nous
avions pris à droite et à gauche conformément à ma philosophie « ni g
591
ez bien compris ? Répétez. » J’ai répété comme on
doit
le faire, puis il m’a dit, comme on doit le faire aussi : « Avez-vous
592
comme on doit le faire, puis il m’a dit, comme on
doit
le faire aussi : « Avez-vous des observations à présenter ? » J’ai ré
593
en Europe. J’ai passé six ans en Amérique et j’ai
dû
m’y débrouiller. Denis de Rougemont est resté aux États-Unis jusqu’en
594
ce qu’on pourrait faire si Hitler était battu, si
nous
pourrions rentrer en Europe. J’avais beaucoup d’amis de tous les pays
595
ous les pays européens, réfugiés là-bas, avec qui
nous
nous disions : si nous pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une
596
es pays européens, réfugiés là-bas, avec qui nous
nous
disions : si nous pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une chose
597
réfugiés là-bas, avec qui nous nous disions : si
nous
pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une chose à faire, c’est un
598
Jaspers, le philosophe marxiste hongrois Lukacs.
Nous
étions neuf conférenciers, dont j’étais le plus jeune, et j’ai parlé
599
t de Denis de Rougemont il y a toujours eu, comme
nous
l’avons vu, l’homme, en tant que personne libre et responsable, par o
600
me à la société, à quels dangers est-il exposé ?
Notre
mouvement, qui s’appelait « mouvement personnaliste », a porté toute
601
l’on pense que la société est le but de l’homme.
Nous
avons toujours pensé que la société est au service de l’homme, doit l
602
s pensé que la société est au service de l’homme,
doit
l’être. Or c’est exactement le contraire qui se passe aujourd’hui. Vo
603
n citoyen libre et responsable. Voilà tout ce que
nous
disions dans les années 1930 à trente-neuf, nous que l’on appelait «
604
nous disions dans les années 1930 à trente-neuf,
nous
que l’on appelait « les non-conformistes des années 1930 ». C’est là
605
e un sujet, un homme libre et responsable, ce que
nous
appelons une personne. Donc, et là je me répète, il faut que la socié
606
le contraire. Les deux grandes finalités que l’on
doit
rechercher en faisant une société, ce n’est pas la puissance, mais c’
607
les. Au moment, prévu par le contrat, où j’aurais
dû
remettre mon manuscrit, qui devait paraître dans une collection, j’ai
608
ntrat, où j’aurais dû remettre mon manuscrit, qui
devait
paraître dans une collection, j’ai dû céder mon tour. J’ai reçu une l
609
it, qui devait paraître dans une collection, j’ai
dû
céder mon tour. J’ai reçu une lettre de l’éditeur me disant : « J’ai
610
ctive, il faut absolument de petites communautés.
Nous
ne sommes pas faits pour vivre dans de grands États-nations centralis
611
la direction de l’État et de ses fonctionnaires.
Nous
sommes faits pour vivre dans notre commune, dans notre famille d’abor
612
fonctionnaires. Nous sommes faits pour vivre dans
notre
commune, dans notre famille d’abord, dans notre petite région, et c’e
613
sommes faits pour vivre dans notre commune, dans
notre
famille d’abord, dans notre petite région, et c’est là que peu à peu
614
s notre commune, dans notre famille d’abord, dans
notre
petite région, et c’est là que peu à peu j’ai retrouvé ma tradition s
615
entralisatrice apparaît en Suisse, tendance qu’il
nous
faut combattre. Si les finalités sont liberté, responsabilité, amour
616
munautés en sont la condition. Ces communautés ne
doivent
pas être fermées sur elles-mêmes, elles ne pourraient pas vivre. Aucu
617
i, ne peut constituer une petite autarcie : elles
doivent
communiquer entre elles, elles ont des intérêts communs. Par exemple,
618
communs. Par exemple, il y a une communauté qu’il
nous
faut restaurer : je pense à la région où j’habite, celle du lac Léman
619
t les habitants en Savoie, dans le pays de Gex où
nous
sommes, à Genève, dans le canton de Vaud et celui du Valais, ont des
620
a voix d’un homme peut se faire entendre. Donc il
nous
faut recréer cela, et puis ensuite fédérer les régions et aboutir à u
621
mon action ? Eh bien, je me suis dit : puisqu’il
nous
faut partir d’une finalité de l’homme et des valeurs les plus commune
622
plus communes aux Européens, cela veut dire qu’il
nous
faut partir de la culture. Je conçois la culture comme l’ensemble des
623
sultat de sa vision d’une Europe nouvelle. Une de
nos
premières activités issues du congrès de La Haye fut de mettre ensemb
624
gie avec le Centre européen de la culture. Ce fut
notre
première création. Puis, sous l’égide de l’Unesco, le CERN a passé au
625
CERN a passé aux gouvernements, sortant ainsi de
nos
mains : mais nous en avions fait la conception première. Ensuite nous
626
gouvernements, sortant ainsi de nos mains : mais
nous
en avions fait la conception première. Ensuite nous avons créé de nom
627
us en avions fait la conception première. Ensuite
nous
avons créé de nombreuses associations, très différentes les unes des
628
e coopération européenne sur un plan bien précis.
Nous
avons fait aussi de nombreuses incursions dans le domaine de l’éducat
629
ses incursions dans le domaine de l’éducation, en
nous
disant que si on veut faire l’Europe il faut d’abord faire des Europé
630
nationalistes, mais des Européens qui sachent que
nous
avons des valeurs communes qui nous viennent de Rome, d’Athènes, de J
631
i sachent que nous avons des valeurs communes qui
nous
viennent de Rome, d’Athènes, de Jérusalem, de la Germanie, des Celtes
632
’est fait en deux-mille ans, et c’est de cela que
nous
devons vivre maintenant, pour cela que nous devons travailler, parce
633
fait en deux-mille ans, et c’est de cela que nous
devons
vivre maintenant, pour cela que nous devons travailler, parce que c’e
634
a que nous devons vivre maintenant, pour cela que
nous
devons travailler, parce que c’est cela qui nous donne les dimensions
635
nous devons vivre maintenant, pour cela que nous
devons
travailler, parce que c’est cela qui nous donne les dimensions nécess
636
nous devons travailler, parce que c’est cela qui
nous
donne les dimensions nécessaires à notre vie politique, notre vie civ
637
cela qui nous donne les dimensions nécessaires à
notre
vie politique, notre vie civique, notre vie active de tous les jours.
638
les dimensions nécessaires à notre vie politique,
notre
vie civique, notre vie active de tous les jours. Voilà ce que nous av
639
ssaires à notre vie politique, notre vie civique,
notre
vie active de tous les jours. Voilà ce que nous avons fait au Centre
640
notre vie active de tous les jours. Voilà ce que
nous
avons fait au Centre depuis maintenant presque quarante ans. Il y a e
641
que quarante ans. Il y a eu des hauts et des bas.
Nous
avons traversé une crise assez forte ces dernières années. Cela m’a o
642
ttre sur pied quelque chose de plus ambitieux que
notre
Centre, c’est-à-dire une espèce de fédération des efforts déployés en
643
il y a là une tâche immense pour la culture, que
nous
pourrions réaliser sous une forme beaucoup plus vaste que celle de no
644
r sous une forme beaucoup plus vaste que celle de
notre
Centre européen de la culture, ce qui me permettrait de me retirer et
645
gement européen. Quel avenir ? Denis de Rougemont
nous
laisse un dernier livre : L’Avenir est notre affaire , un livre cour
646
mont nous laisse un dernier livre : L’Avenir est
notre
affaire , un livre courageux, percutant, critiquant violemment les po
647
en lui un sentiment de solitude et d’amertume. Il
nous
dit : « Toute action doit avoir pour fin l’homme ; c’est à nous d’inv
648
itude et d’amertume. Il nous dit : « Toute action
doit
avoir pour fin l’homme ; c’est à nous d’inventer l’avenir », nous con
649
oute action doit avoir pour fin l’homme ; c’est à
nous
d’inventer l’avenir », nous confiant que l’œuvre à laquelle il est at
650
fin l’homme ; c’est à nous d’inventer l’avenir »,
nous
confiant que l’œuvre à laquelle il est attelé avec passion aura pour
651
s qu’ils sont plus Européens que beaucoup d’entre
nous
dans l’Europe de l’Ouest. C’est par la culture qu’on arrivera à les r
652
s que les utopies vont se réaliser comme ça, sans
nous
. Si on veut que les choses avancent dans le sens de la paix, c’est su
653
hoses avancent dans le sens de la paix, c’est sur
nous
que cela repose, c’est sur notre action. Donc il faut être pessimiste
654
a paix, c’est sur nous que cela repose, c’est sur
notre
action. Donc il faut être pessimiste : si on laisse les choses aller
655
s mal vers la catastrophe totale — en revanche on
doit
être optimiste si on est actif et si on peut mesurer les progrès de c
656
ut éviter que la préparation à la guerre détruise
notre
nature, notre environnement, et par conséquent notre santé. J’ai été
657
la préparation à la guerre détruise notre nature,
notre
environnement, et par conséquent notre santé. J’ai été dans les premi
658
re nature, notre environnement, et par conséquent
notre
santé. J’ai été dans les premiers rangs des écologistes, il y a de ce
659
cela quinze, vingt ans. On se moquait beaucoup de
nous
. On nous appelait les « écolos », ce qui rime avec « rigolos », et ce
660
ze, vingt ans. On se moquait beaucoup de nous. On
nous
appelait les « écolos », ce qui rime avec « rigolos », et cela suffis
661
qui rime avec « rigolos », et cela suffisait pour
nous
couvrir de ridicule. Aujourd’hui ce que nous disions et qui paraissai
662
pour nous couvrir de ridicule. Aujourd’hui ce que
nous
disions et qui paraissait subversif est dans tous les journaux. Vous
663
l’on vous parle de la mort des forêts, chose que
nous
avions annoncée dans tous nos articles il y a déjà quinze ans. On ne
664
forêts, chose que nous avions annoncée dans tous
nos
articles il y a déjà quinze ans. On ne voulait pas nous croire, et au
665
rticles il y a déjà quinze ans. On ne voulait pas
nous
croire, et aujourd’hui c’est une réalité qui s’impose dans le monde e
666
une réalité qui s’impose dans le monde entier. On
nous
parle de la manière de se nourrir, de la manière d’attaquer ou de ne
667
rt dépend d’eux. Il faut dire aux hommes : « Vous
devez
choisir maintenant, est-ce que vous voulez être libres, ou préférez-v
668
ssi un petit peu impérialiste pour soi-même. Cela
nous
ne pouvons pas le cacher. Nous avons tous en nous un certain désir de
669
our soi-même. Cela nous ne pouvons pas le cacher.
Nous
avons tous en nous un certain désir de liberté et un certain désir de
670
nous ne pouvons pas le cacher. Nous avons tous en
nous
un certain désir de liberté et un certain désir de puissance, il faut
671
outer là-dessus. J’ai formulé les grands buts que
doivent
se fixer à peu près en même temps, simultanément, les personnes et la
672
simultanément, les personnes et la société. C’est
nous
qui devons faire ce premier choix : voulons-nous à tout prix la puiss
673
ment, les personnes et la société. C’est nous qui
devons
faire ce premier choix : voulons-nous à tout prix la puissance sur le
674
nous qui devons faire ce premier choix : voulons-
nous
à tout prix la puissance sur les autres, la puissance qui ne peut men
675
ner qu’à la mort et à la catastrophe ? Ou voulons-
nous
la liberté et ses risques ? x. Rougemont Denis de, « [Entretien] D
676
, dans sa quatre-vingtième année. L’interview que
nous
vous présentons a été réalisé à la fin septembre par M. Guido Ferrari