1 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)
1 me. (Pour le cœur et la tête, on verra plus tard, disent -ils ; en attendant, ils les veulent soumis.) Le peuple veut des progr
2 s seulement pour le salut de l’Occident, ou comme disent les marxistes, pour que l’histoire dure, — après tout ce n’est pas ce
3 -même la provision de force qui cause sa perte », dit Kierkegaard. Penser avec les mains ne peut être en tout temps qu’une
4 e d’homme qui se hâte », écrivait Nietzsche. Nous dirions  : Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’ho
5 « réalité rugueuse »… « Et allons !… » — Ils nous disent tous d’aller à notre vie. D’un abus précédant le bon usage Dès
2 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
6 s, discutées plus avant. Voilà qui mériterait, se dit -on, d’au moins tripler ce mince volume, et surtout de lui donner des
7 es mais normatives, programmatiques, et pour tout dire d’un mot dont l’auteur se méfie : plus « engagées ». Là-dessus, je me
8 iverselle tirent cet orgueil dont l’Évangile nous dit qu’il « va devant l’écrasement ». 2. Un autre aspect du pessimisme eu
9 amais l’idée ou l’occasion d’ouvrir, pour ne rien dire de sa capacité de les comprendre. Mais il serait vain de chercher si
10 it l’Antiquité du peuple des Scythes, connu (nous disent Boas et Lovejoy)7 « pour la Voie communautaire qu’il poursuit dans sa
3 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Conditions d’un renouveau (automne 1978)
11 n. Quoique ces théories puissent passer, — on l’a dit — pour un peu frivoles, ou pour des exercices de mandarins en Sorbonn
12 qui se retournent aujourd’hui contre elle. On l’a dit hier : la nouvelle de la mort de Dieu entraînant la mort de l’homme n
13 t, comment le saurions-nous ? Personne n’a jamais dit  : « je suis mort » sans démontrer par là qu’il ment. La phrase ne ser
14 ntrer par là qu’il ment. La phrase ne sera jamais dite , ou si elle est dite, ne sera pas croyable. Derrière chacun de ces sl
15 nt. La phrase ne sera jamais dite, ou si elle est dite , ne sera pas croyable. Derrière chacun de ces slogans faciles à écart
16 que est tout simplement la christologie — je vais dire pourquoi — d’où procèdent les notions indissociables de personne et d
17 iens, violence : c’est l’entropie, orientée comme disait Eddington vers « la mort tiède de l’univers ». L’anthropologie évangé
18 la fois immanent et transcendant, le « modèle », dirions -nous, de la deuxième personne de la Trinité. Ce modèle christologique
19 ie siècle. Avant cela, il ne disposait pas, nous dit -on, des instruments nécessaires pour penser « ce doublet empirico-tra
20 irmation de plus en plus nette et tranchante — je dirais totalitaire — du matérialisme le plus radical. Ce qui l’amène à écrir
21 e. Ils en viennent à admirer n’importe quoi qu’on dit « sauvage » (mais où le dit-on hors de Paris ?). La « sauvagerie » es
22 n’importe quoi qu’on dit « sauvage » (mais où le dit -on hors de Paris ?). La « sauvagerie » est une notion spécifiquement
23 tio de l’arbitraire du pouvoir, du ça qui va sans dire parce qu’il n’osera jamais s’avouer et qu’il compte sur notre lâcheté
24 st agir en homme libre dans la société, cesser de dire qu’on n’y peut rien. Le civisme est le fait de la personne. Mais poin
4 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)
25 sponsabilités civiques ? « L’Europe c’est fini », dit la presse. Ou du moins le disait-elle jusqu’à l’annonce de l’élection
26 urope c’est fini », dit la presse. Ou du moins le disait -elle jusqu’à l’annonce de l’élection du Parlement européen. Voici que
27 x des journalistes qui ont composé ces titres, on dirait que « L’Europe agonisante », c’est quelque chose qui ne les concerne
28 se. Un fait demeure : en France du moins — car on dirait que l’Allemagne reste indifférente, et l’on n’entend rien venir d’out
29 t-il comblé ? Il en tremble de rage au contraire, disons de sainte indignation. Je reviendrai sans doute — ailleurs — sur l’év
30 dans le Monde, qui est la première, de Gaulle l’a dit . En revanche, les péchés sont légion, comme prévu. Si le premier se n
31 l’infamie : « Dans le faux, tout est possible », dit la Logique de Vienne… Ces vices et ces vertus, à l’échelle de l’Europ
32 st-à-dire sans foi jurée, donc sans fœdus, autant dire , sans fédéralisme. V. « Défaire la France » ? En ce point, l’on
5 1979, Cadmos, articles (1978–1986). Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)
33 l’écologie, et donc la plus courante, consiste à dire que c’est « une mode », ou encore : « Une tarte à la crème ! Ça signi
34 re : elle serait une « névrose d’Apocalypse ». On dit aussi des écologistes adversaires du nucléaire qu’ils ont été « traum
35 , par les « banquiers américains », mais Sakharov dit au contraire, selon Le Monde, qu’ils sont payés par le gouvernement r
36 donc à avoir subi l’agression mécanique. On nous dit  : « Le souci écologique est un souci de riches ! » Non. C’est le souc
37 péenne apporte le « développement ». On pourrait dire , peut-être en simplifiant beaucoup, que nous sommes ici en présence d
38 . Encore un mot sur mon titre-slogan. Je n’ai pas dit  : même combat, mais bien : même avenir. Un combat peut être perdu et
39 Parti radical italien, Parti radical néerlandais, die Gruenen en RFA. Dans d’autres pays, le mode de scrutin permet ou inte
6 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (printemps 1979)
40 ns sa propre langue. L’option pour trois langues, dites « principales », deviendra alors inévitable. Que l’anglais, le franç
41 ée européenne au suffrage universel, ils ont tout dit , et le contraire, et tout ce qu’il y a entre les deux. Quelques exemp
42 tte Europe des régions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle les « hérisse » selon l’expression de Pompidou, tandis qu
43 eurs, le général déclare : Eh bien, je vais vous dire , si ça marche, ce sera très bien, naturellement ; si ça ne marche pas
44 e, qui est le seul plan qui me concerne, l’avenir dira que j’ai été renversé sur un projet qui était essentiel pour le pays.
45 faction : celle d’avoir « réussi son départ ». Il disait par exemple : « J’ai pris la bonne sortie devant l’histoire, parce qu
46 unie, sans passer par le relais londonien. Mais, disent les Anglais, « il est ridicule d’avoir des assemblées pour les Écossa
7 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Europe comme invention de la culture (automne 1979)
47 j’essaierai de comprendre les raisons — si on ose dire — de la défection générale dont nous sommes aujourd’hui les témoins.
48 ques et politiques, économiques et sociales, nous dirions aujourd’hui : culturelles au sens large. Cette révolution dans la con
49 rc, mieux, un homme de l’esprit, un poète, qui va dire les paroles créatrices du sentiment de communauté. Dans son traité Su
50 sauver. Beaucoup de choses significatives ont été dites sur le problème européen durant ces conférences et les débats publics
51 erai volontiers (à la commission) un temps qui, à dire vrai, me manque ! » À La Haye, notre commission est la moins nombreus
52 Autrement, on ne la croira pas. Car ainsi que le disait le bon Dr Schweizer, « l’exemple n’est pas le meilleur moyen d’agir s
53 surtout au xve siècle se multiplient les cartes dites portulans, qui délimitent le continent par ses ports. Pie II, lui, dé
8 1980, Cadmos, articles (1978–1986). L’Université par l’Europe et vice versa (hiver 1979)
54 tous mêlés. La « liberté académique » — comme on dira lorsqu’elle ne sera plus qu’un souvenir et une prétention — est à ce
55 er les arts et les sciences, et avec ses facultés dites supérieures, la théologie, le droit et la médecine, l’université médi
56 i est en fait échange des points de vue. Et je ne dis pas que les voies et moyens d’un tel « retour » soient facilement ima
57 tel « retour » soient facilement imaginables, je dis seulement que la survie de la culture européenne dépendra de notre ap
9 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Utopie, technique, État-nation (printemps 1980)
58 Occident connaît ou reconnaît quand on les cite, disent eux aussi : « Nous n’avons pas ici-bas de cité permanente », décriven
59 , évoquant le monde physique ; mais le texte nous dit  : « mesures d’hommes, qui sont aussi mesures d’anges », ou encore : «
60 onde, mais il sait aussi que l’Oraison dominicale dit , dans sa seconde demande : « Que Ton règne vienne ! », donc arrive, d
61 par ses finalités génériques ou spirituelles. On dirait qu’elle résulte du rêve de rendre notre vie, notre existence incorrup
62 pprochant des frontières — « mal compassées » eût dit Descartes — les carrés ne puissent plus être bien réguliers). L’idée
63 d’annoncer la fin de l’État-nation, comme on l’a dit . Je constate qu’il fonctionne de plus en plus malaisément, voir la ré
64 bien près d’un demi-siècle que j’en parle. On me disait , il y a dix ans encore, que c’était de l’utopie pure. Je réponds que
65 e région ne se délimite pas, elle se reconnaît », disait vers la fin du siècle passé le grand géographe français Vidal de la B
10 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Madame de Staël et « l’esprit européen » (été 1980)
66 la Société des hommes de l’esprit, ou comme elle dit dans De l’Allemagne : « l’association de tous les hommes qui pensent,
67 té dans la diversité. « Ce qui s’oppose coopère — dit Héraclite — et de ce qui diverge procède la plus belle harmonie. » Or
68 d, conduisent Mme de Staël par un mouvement qu’on dirait simplement de sensibilité, à épouser et prolonger cette tradition qui
69 les du Nord et du Midi ; elle a fondu, pour ainsi dire , dans une opinion commune des mœurs opposées ; et, rapprochant des en
70 on chrétienne y a puissamment contribué.50 Bien dira-t -on, mais la Réformation n’a-t-elle pas divisé, sans espoir, la chréti
71 nque d’hommes, écrit-elle, « quand cette réunion, dis -je, s’appelle une nation, tout lui serait permis pour se faire du bie
72 ion du pouvoir des monarques ont rendu pour ainsi dire , la politique toute négative.54 Au contraire, dans les petits pays,
73 rganisation des petits États est susceptible »55. Dira-t -on que c’est là supposer le problème résolu ? Oui certes, et le mathé
74 es sont les plus certains » — et comme Goethe l’a dit après elle : que la culture « accroît autant que l’échange des produi
75 niers chapitres de son chef-d’œuvre, et dont elle dit qu’il est de tous les sentiments celui qui rend le plus heureux, parc
11 1981, Cadmos, articles (1978–1986). L’apport culturel de l’Europe de l’Est (printemps 1981)
76 pitale du monde, elle jugera les nations. Et elle dira à la première : Voilà que j’étais attaquée par les brigands, et je cr
77 u knout et le cliquetis des ukases. Et la Liberté dira à la seconde nation : J’étais dans la peine et la misère, et je t’ai
78 t du knout et le cliquetis des ukases. Je vous le dis en vérité, votre pèlerinage sera pour les Puissances une pierre d’ach
12 1981, Cadmos, articles (1978–1986). Un falsificateur vu de près (été 1981)
79 te aux fascistes noirs, rouges ou bruns : il n’en dit mot et cela ne se sent même pas dans le ton de son discours, arbitrai
80 renvoi à la note 7, où l’on peut lire : Le texte dit exactement (ce souci de précision, ici, touche au sublime !) : « Il s
81 ue le lecteur peut vérifier, c’est que « le texte dit exactement » tout autre chose que ce que l’on a cité entre guillemets
82 on ne peut pas ressusciter des mesures mortes. Je dis qu’elle sera personnelle, qu’elle sera la mesure de l’homme en tant q
83 ion » ait imposée à l’homme. Une fois de plus on dirait que Lévy n’a pas lu le contexte des citations qu’on lui aura fournies
84 ays, la RAF s’en est chargée pendant la guerre », disait le professeur van Aasbeck introduisant une de mes conférences à Leyde
85 ier modèle bien français du fascisme, ou comme il dit  : « d’un fascisme aux couleurs de la France ». Mais celui-là précisém
86 santé », une « hauteur de ton », qui ne sont pas, dit -il, des « énergies méprisables ». Oui, il en convient lui-même, une «
87 montrer que non seulement il n’en avait pas trop dit , mais qu’il en avait dit trop peu. L’article de 1934 où Mounier avoue
88 t il n’en avait pas trop dit, mais qu’il en avait dit trop peu. L’article de 1934 où Mounier avoue « sa fascination » pour
89  ». Plus téméraire encore, dans l’optimisme (Lévy dirait dans la complicité) : « Quant aux jeunes français et allemands, s’ils
90 nt plus loin dans la volonté de dialogue, — on ne disait pas encore détente — que ne l’ont jamais fait les « idéologues des an
91  » supposait une Révolution dont Raymond Aron n’a dit mot : La jeune génération du Reich ne peut faire autrement que de co
92 — les purs et durs du Collège de sociologie. Que disaient ces auteurs qui les eût distingués, voire opposés radicalement à nos
93 que notre déclaration même : certains paragraphes disent ce que nous aurions dû dire. J’en suis un peu honteux. (Je fais surto
94 honteux. (Je fais surtout allusion à ce que vous dites du côté rituel de l’entrée en armes.)67 58. Job 16.11. Je cite l
95 58. Job 16.11. Je cite la Bible œcuménique, dite TOB, sauf pour le dernier mot, emprunté à Segond. Autres versions : i
13 1984, Cadmos, articles (1978–1986). L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)
96 ales de l’Europe, le mot Nation, Nazione, Nación, die Nation, the Nation, etc. vient du latin natio (de nascor, naître) qui
97 et flamandes, nouvellement « réunies » (comme on dit ) à la France. Mais il ne s’agit plus que d’ornements. En effet, dès l
98 tère absolu, inviolable, inaliénable et pour tout dire  : sacré, de cette usurpation par les royaumes des pouvoirs suprêmes j
99 e sont qu’erreur, et « formes corrompues ». Mais, dira-t -on, cette souveraineté donnée pour absolue n’est-elle donc incitée, r
100 ut, non sans subtiles et précises nuances, qui en disent plus que les définitions, comme dans cette phrase de Rousseau : « Gra
101 oins encore du peuple, dont le mieux qu’on puisse dire est « bon peuple », celui qui croit un peu n’importe quoi. Les nation
102 mble constituait l’État. L’État c’est moi, aurait dit Louis XIV, comme tout patron de droit divin ou tout chef d’entreprise
103 e en France jusqu’à nos jours), cet État pourrait dire , non sans injustice d’ailleurs pour les rois de l’ère féodale72 : — l
104 d’un bout de la France à l’autre », ainsi que le dit Anarcharsis Cloots, ce baron hollandais, Prussien de naissance, et gr
105 êtres n’avaient pas l’idée. » (p. 216) « Quand on disait alors souverain, on entendait simplement supérieur : c’est le sens ét
106 chacuns pour soi.79 Toutes choses que l’on peut dire ou écrire, mais non point pratiquer, pour des raisons trop évidentes.
14 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Chronique européenne : La préparation des élections européennes (printemps 1984)
107 orme politique. « Puisqu’on parle de l’Europe… », disait un journaliste. Justement, personne n’en parlait. Il s’agissait de sa
108 un mot sur les sacrifices qu’aucun pays ne s’est dit prêt à consentir à l’œuvre, pourtant déclarée si « désirable » par se
109 absence de toute passion manifeste. (On pourrait dire que le discours politicien est un hommage que les nationalismes les p
110 tions pour l’union de l’Europe, et cela qu’ils se disent de gauche ou de droite, ou qu’ils soient simplement considérés comme
111 ept d’une Europe fédérale ». Pour eux, il va sans dire que « la revendication européenne devra s’accompagner à terme d’une r
112 ui évoque plutôt la gauche (sans raison sérieuse, disons -le. « Conserver la nature pour que survivent les hommes » n’est pas u
113 issance, sauf la volonté. » L’un des Français lui dit  : — C’est dur ! Elle, souriant : — Non, c’est vrai. Le président du
114 r un accroissement de vos compétences », a-t-elle dit aux députés, en ajoutant que la Communauté devrait rompre avec le pri
15 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Conclusions (été-automne 1984)
115 ible dans mes conclusions, dans ce que j’aurais à dire sur l’ensemble de ce colloque. Je crois que c’est le seul moyen de m’
116 i Boldizsar qui avait choisi ce thème, je me suis dit  : est-ce qu’on prépare déjà un forum pour l’année prochaine ? Je croy
117 étais pas le seul. Sans cela, je n’oserais pas le dire . Cela a été extrêmement utile pour nous tous. J’ai appris que le Foru
118 ère de désigner cette chose, ce « machin » aurait dit un général que vous connaissez. Il y a eu toutes sortes de propositio
119 al », mais il n’était pas sûr que cela pouvait se dire . D’autres ont suggéré « une conversation ». Quant à moi, j’ai eu l’im
120 ont proprement byzantins. Dans l’Empire byzantin, dites -vous, l’individu se dissolvait dans la société, alors que toute l’idé
121 c d’une transmission purement culturelle comme on dit aujourd’hui — plus précisément ecclésiastique, religieuse, théologiqu
122 dans un silence d’une qualité extrêmement dense, dirais -je, et puis tout s’est détendu quand notre président a pris la parole
123 tendu quand notre président a pris la parole pour dire que les propos de Georges Nivat lui avaient suggéré d’appliquer à l’O
124 is des gens représentant les deux camps, comme on dit , parler avec rigueur, mais aussi avec amitié, autour d’une même table
125 ui est beaucoup plus grande qu’on ne veut bien le dire d’habitude. Tout le monde, dans les pays latins surtout, a été enthou
126 musique des débuts du xxe siècle. Ce qu’on peut dire sur l’Europe, s’il faut définir d’un mot sa culture, c’est que c’est
127 e jeudi matin, je ne sais plus qui d’entre nous a dit qu’il connaissait quatre-vingts définitions de la culture européenne,
128 t il n’y a aucune raison de s’arrêter. Un autre a dit que tout ce qui était définition de la culture n’était pas culture, i
129 pas seulement, comme on est toujours tenté de le dire , littéraires et artistiques, mais peut-être plus encore scientifiques
130 devrait nous imposer des systèmes de prudence, je dirais des modes d’emploi, au service non pas de la puissance des États, des
16 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
131 en temps et hors de temps, quoi qu’il arrive. Je dirai donc comment j’ai perçu et vécu le problème du Conseil de l’Europe, s
132 ope Charlemagne, nous l’aurons dans dix ans », me dit -il en me serrant la main. Quelques marches plus haut, Léon Maccas, dé
133 Voici quelques extraits de ces Lettres , qui en diront plus que de longs commentaires sur l’opinion que les fédéralistes — e
134 est votre volonté de les surmonter […]. Pour tout dire en style familier, ces éternelles prudences nous cassent les pieds. O
135 mieux quelles, et quelles sabotent […]. Ils nous disent  : « Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez ces difficultés !
136 t été, en septembre, à Strasbourg […]. Si vous me dites que c’est prématuré, je vous supplierai de déclarer clairement à quel
137 itions, cela cessera d’être prématuré. Si vous me dites que c’est très joli, mais qu’il faut qu’on vous laisse du temps, je v
138 Staline. Car en Europe il y en a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile que je n’ai l’air de le penser dans ma
139 edi 25 août : « À 10 h, à l’Assemblée, Jacquet me dit que le Serment aura lieu sans doute, décision remise à midi. » Départ
140 Plus tard, par des voies privées — la presse n’en dira pas un mot — j’ai appris que la motion Jacquet avait été refusée. Tou
141 ertains de refuser l’Europe, mais alors qu’ils le disent clairement. Nous avons le droit d’attendre que vos actes répondent à
142 vous serez jugés. Prend place alors — pour être dit après la réponse du président de l’Assemblée — le texte d’un serment
143 vocabulaire ancien que précisément il dépasse, on dirait que la Communauté proposée est une confédération d’États, mais capabl
144 21 qui forment l’Europe de l’Ouest. On ne saurait dire que cela répond, si peu que ce soit, au besoin de repenser le problèm
145 jouter » un peu de superflu au nécessaire — et je dis halte ! Si la culture n’est pas première, n’est pas directrice et rec
146 istres réunis à Berlin en mai de cette année. Que dit ce document ? En substance, les ministres « invitent les États membre
147 hnologiques ». Tout cela, bel et bon (quoique mal dit en français). Les intentions de MM. les ministres sont irréprochables
148 régions transfrontalières (on n’avait pas osé le dire franchement, pudeur stato-nationaliste oblige) du type de la Regio ba
149 de l’Occident, Jupiter changé en Taureau. On nous dit qu’Europe aujourd’hui risque à nouveau d’être séduite, cette fois-ci
150 ot. Avouons que les choses ont empiré depuis. On dirait que les Européens, désormais, ont pris l’habitude du sur-place ; qu’i
151 s avancer, à parler de l’union sans la faire et à dire son urgence tout en la renvoyant à quelque session ultérieure. Je lis
152 pèce hors des buts allégués d’union, cela va sans dire , buts toujours différés sine die, et cela va tellement mieux en le ta
153 n, cela va sans dire, buts toujours différés sine die , et cela va tellement mieux en le taisant… J’appelle aberration maxim
154 s par Le Monde m’ont paru de premier ordre. Il me dit  : « Monsieur, vous êtes l’homme qui nous oblige tous à méditer. » Pui
155 . — « Vous êtes le triomphateur de la journée, me dit un délégué belge. Vous devenez une sorte de père spirituel du Conseil
156 Berlin, 23-25 mai 1984. 97. La version anglaise dit  : « Creativity and the Heritage ». 98. La version anglaise dit : « …
157 vity and the Heritage ». 98. La version anglaise dit  : « … to achieve personal fulfillment, in an atmosphere of freedom an
17 1986, Cadmos, articles (1978–1986). Denis de Rougemont tel qu’en lui-même… [Entretien] (printemps 1986)
158 ir écrivain, essayiste, homme politique ? Je vous dirai d’abord que quand je suis sorti de l’enfance, lorsque j’avais 14-15 a
159 es, curieusement sur la base d’un fédéralisme, je dis curieusement parce que la France est le pays même de la centralisatio
160 mon ordonnance est entrée dans mon bureau et m’a dit  : « Mon premier-lieutenant, on vient d’entendre qu’Hitler est entré d
161 t à mon beau-frère qui était à la censure. Il m’a dit  : « Tu peux être tranquille, ça ne passera jamais, c’est beaucoup tro
162 angue voile sa face de nuages et se tait. » Je me dis  : « Bon c’est un peu sentimental », sans penser une seconde que cela
163 » J’ai répété comme on doit le faire, puis il m’a dit , comme on doit le faire aussi : « Avez-vous des observations à présen
164 insolence, on a bu un verre ensemble puis il m’a dit  : « Alors vous avez bien compris : à partir de maintenant, vous êtes
165 ys européens, réfugiés là-bas, avec qui nous nous disions  : si nous pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une chose à faire
166 Suisse. C’était vraiment un « godsend » comme on dit en anglais : un cadeau du ciel. J’ai pris un avion pour la première f
167 oyen libre et responsable. Voilà tout ce que nous disions dans les années 1930 à trente-neuf, nous que l’on appelait « les non-
168 liberté et la responsabilité liées, comme je l’ai dit , et l’amour. L’amour est un des grands thèmes de Denis de Rougemont.
169 t de la société (cela a l’air grandiloquent de le dire ), comme finalité suprême à toute société et à toute vie humaine, en m
170 livre ; c’est toujours difficile, après coup, de dire pourquoi. J’ai commencé à l’écrire dans un état de concentration et d
171 er mon tour. J’ai reçu une lettre de l’éditeur me disant  : « J’ai une grande requête à vous faire : pourriez-vous céder votre
172 j’ai répondu par une lettre un peu humoristique, disant  : « Mon patriotisme français, bien que je sois Suisse, me commande de
173 on, de l’amour, l’histoire du mariage, je me suis dit  : « Voilà, ou bien j’y passe toute ma vie, je ne fais rien d’autre, o
174 ous quelle forme mon action ? Eh bien, je me suis dit  : puisqu’il nous faut partir d’une finalité de l’homme et des valeurs
175 ncursions dans le domaine de l’éducation, en nous disant que si on veut faire l’Europe il faut d’abord faire des Européens, et
176 i un sentiment de solitude et d’amertume. Il nous dit  : « Toute action doit avoir pour fin l’homme ; c’est à nous d’invente
177 achevée. Quel avenir, Monsieur de Rougemont ? Je dirais que le premier problème, c’est d’éviter la guerre, parce que ce serai
178 ctime de leur politique. L’Europe, on l’a souvent dit , risque d’être leur otage ou leur champ de bataille. Ce ne serait pas
179 ricains additionnés. Alors qu’on ne vienne pas me dire que l’Europe est écrasée entre les deux Grands. Elle se sent écrasée
180 r comment presque tous les hommes politiques, qui disaient encore il y a trente ans : « Il faut faire l’Europe sur des réalités
181 parce que j’ai énormément œuvré pour cela : je me dis donc que cela n’a pas été perdu, que je peux, dans ma politique du pe
182 nous couvrir de ridicule. Aujourd’hui ce que nous disions et qui paraissait subversif est dans tous les journaux. Vous pouvez o
183 rd’hui l’idée que leur sort dépend d’eux. Il faut dire aux hommes : « Vous devez choisir maintenant, est-ce que vous voulez