1 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)
1 veuille en effet la pensée, si petite qu’elle se fasse au réduit intérieur, l’État moderne a su trouver les moyens de venir
2 ttaquant. Je préfère porter cette guerre qu’on me fait sur le territoire ennemi. Je fais de la politique pour qu’on n’en fas
3 guerre qu’on me fait sur le territoire ennemi. Je fais de la politique pour qu’on n’en fasse plus, ou plutôt pour qu’un jour
4 e ennemi. Je fais de la politique pour qu’on n’en fasse plus, ou plutôt pour qu’un jour des hommes comme moi qui n’ont le goû
5 s leur violence. Ou plus exactement encore, si je fais de la politique, c’est bien moins pour sauver le monde que pour accom
6 ut des programmes pratiques, mais se contente, en fait , du verbalisme électoral. Les intellectuels prétendent « entrer dans
7 itique à hauteur d’homme » (expression qui allait faire le titre d’un livre de Léon Blum, puis d’un recueil d’articles d’Alex
8 ou littéraire, loin de se réduire — comme elle le fera chez Sartre, en 1948 — au service inconditionnel d’une classe ouvrièr
9 Fatigués de leur innocence, voyant que l’herbe se faisait rare sous leurs pieds et qu’ils n’avaient plus de berger, aux éclairs
10 moins de réticences ; d’un nom connu, d’un nom à faire connaître… Bref, il n’est pas un acte commis dans le monde, depuis qu
11 ue les libéraux ; sinon en intention, du moins en fait . Les penseurs les plus violemment libres du xixe siècle, un Nietzsch
12 dans les voies de « l’engagement » politique, et faisant amende honorable. Ils étaient en rupture de bercail. Maintenant tout
2 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
13 e « mondialité », je notai cette définition et la fis circuler mine de rien : « L’Européen ne serait-il pas cet homme étran
14 ont il révèle ainsi qu’il fait partie par le seul fait qu’il le conteste ? » L’antieuropéanisme, c’est aussi « la nostalgie
15 pardonnera d’apprécier spécialement la découverte faite dans les Alpes suisses par le naturaliste Albert de Haller, du bon sa
16 scapé in extremis de la révolution de 1956, qui a fait ses études en Suisse et professé dans une grande université américain
17 monde de plus difficile à rejeter qu’une culture faite depuis des siècles de rejets et d’innovation. Peut-être le seul vrai
18 implement que le pompier ? Voire celui qui entend faire passer le prestige de son État-nation avant toute vérité générale ou
19 e, ou les poèmes à la gloire de Staline « toi qui fais lever le soleil ». Et je reste témoin, pour ma part, de l’attachement
20 avant-gardes du xxe siècle prônent l’art social, fait pour tous et « par tous » (selon l’oracle de Lautréamont). En tant qu
21 de Lautréamont). En tant qu’elles ambitionnent de faire la mode, d’autres avant-gardes ou les mêmes publient des revues que p
22 e anarchiste des Hurons », voire de l’idée que se fit l’Antiquité du peuple des Scythes, connu (nous disent Boas et Lovejoy
23 t lieu de l’instruire contre l’auteur. « Je ne me fais pas ici le défenseur des politiques de conquête du passé ou du présen
24 lifie la conquête de l’Algérie par la France de «  fait important et heureux pour le progrès de la civilisation ». Ainsi que
3 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Conditions d’un renouveau (automne 1978)
25 xistant pas, il ne pouvait mourir. Et si l’homme, fait à l’image de Dieu, était mort, comment le saurions-nous ? Personne n’
26 in, et finalement : de sa responsabilité. Du seul fait qu’on aura « traqué dans ses derniers retranchements l’illusion de sa
27 siècle : de Descartes. Car c’est bien lui qui a fait de l’homme un « doublet » de chair et d’esprit. Il a si bien séparé l
28 sienne. Les dégâts resteront limités. On pourrait faire observer aussi que, bien loin que la personne doive sa constitution à
29 n) : « Celui qui ne croit pas en Dieu ne peut pas faire de physique ». À toutes les écoles qui annoncent la mort de l’homme,
30 l’archéologie du savoir. Vous l’avouerai-je ? Je ferais mon deuil des « sciences humaines » telles qu’on essaie de les pratiq
31 e beaucoup plus grave : elle refuse l’homme qui a fait l’Europe et dont l’Europe a pour mission de favoriser la reproduction
32 er du structuralisme n’est pas que cette doctrine fasse des millions d’adeptes, et qui décident de ne rien faire parce que ça
33 es millions d’adeptes, et qui décident de ne rien faire parce que ça se débrouillera et n’est pas leur affaire. Ce qui est da
34 e leur éventuelle culpabilité. Car l’Europe ne se fera pas toute seule, ne sera jamais faite par le ça, mais uniquement par
35 Europe ne se fera pas toute seule, ne sera jamais faite par le ça, mais uniquement par des personnes, à la fois libres et res
36 er de dire qu’on n’y peut rien. Le civisme est le fait de la personne. Mais point de personne hors d’une communauté, et enco
37 l’homme », le projet d’une Europe qui ne sera pas faite par ça mais par nos mains, par nos esprits, par nos colères, par notr
4 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)
38 if, soit en quoi et pourquoi l’institution aurait fait faillite et comment « Bruxelles, c’est fini ! » équivaudrait à la mor
39 e qu’aux autres. Mais sont-ils bien conscients du fait inéluctable qu’ils subiront le sort concret de l’Europe, peu importe
40 e ne serait même pas mentionnée par la presse. Un fait demeure : en France du moins — car on dirait que l’Allemagne reste in
41 urope, il a même écrit un ouvrage proposant de la faire non step by step ou « pas à pas » comme le voulait Churchill, mais « 
42 oi-disant régionalistes, déclame-t-il, ne sont en fait que des séparatistes ! »14 (Mot qu’il exècre au point d’aller se fair
43 istes ! »14 (Mot qu’il exècre au point d’aller se faire élire en l’île de la Réunion !) Et il ajoute : « Un des grands auteur
44 uelle ne vise qu’à « démembrer la France » pour «  faire l’Europe à la germanique ou à l’anglo-saxonne, en défaisant la France
45 religion nationaliste L’adjectif m’a d’abord fait penser au mot de Talleyrand : « tout ce qui est exagéré est insignifi
46 our le moment, mais il n’y a pas d’illusions à se faire sur leur traduction en décrets, le cas échéant : taxer un livre d’inf
47 sion de « l’infranational », du régional, donc en fait du séparatisme. C’est le péché contre l’esprit des jacobins. Et le re
48 ls ne savent pas ce que signifie ce terme) puisse faire à la nation française, dans son ensemble synthétique actuel, autre ch
49 le synthétique actuel, autre chose que ce qu’elle fit elle-même à ses provinces, dès 1789. La culpabilité niée et refoulée
50 s amis s’imaginent, c’est normal, que l’Europe va faire de même de leur nation. C’est avouer qu’on n’a rien compris à la natu
51 rtés » ont renoncé, sans nulle compétence pour ce faire , à tous les droits et à l’autonomie de leur province qu’ils avaient p
5 1979, Cadmos, articles (1978–1986). Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)
52 selon laquelle les philosophes, jusqu’ici, n’ont fait qu’interpréter le monde, alors qu’il s’agit désormais de le transform
53 romande, une compagnie productrice d’électricité fait distribuer une brochure sur les centrales nucléaires : celles-ci, bie
54 rait aussitôt à l’ordre, car « il est interdit de faire de la politique à l’École ». D’où cette nouvelle définition de la pol
55 la politique : si l’on est pour le nucléaire, on fait de l’information, si l’on est contre, on fait de la politique. En fai
56 on fait de l’information, si l’on est contre, on fait de la politique. En fait, l’écologie est un terme créé par le biologi
57 , si l’on est contre, on fait de la politique. En fait , l’écologie est un terme créé par le biologiste Ernst Haeckel en 1882
58 . (C’est aussi ce qu’en pense le tiers-monde.) En fait , si nous prenons un peu de recul pour considérer le phénomène dans so
59 ites pour permettre à la voix d’un citoyen de s’y faire entendre et qu’on puisse lui répondre. 6. Il s’agit donc, si l’on ve
60 z jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la municipalité ne
61 fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire , la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut fa
62 amille peut faire, la municipalité ne doit pas le faire . Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent pas le faire
63 ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire , les États ne doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire
64 icipalité peut faire, les États ne doivent pas le faire . Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne doit p
65 doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire , le gouvernement fédéral ne doit pas le faire. Dans le même sens se
66 ent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire . Dans le même sens se prononcent aujourd’hui la plupart des sociolog
67 logistes ; — s’il est vrai que ni la région ne se fera sans l’Europe fédérée, ni celle-ci sans des régions à sa base ; — s’i
68 terdit le panachage, donc permet ou interdit de «  faire passer » grâce aux voix écologistes tel candidat qui aurait mérité le
6 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (printemps 1979)
69 son peuple, les raisons les plus raisonnables de faire confiance à l’avenir européen. Je le montrerai par quelques preuves c
70 e montrerai par quelques preuves chiffrées. Et je ferai voir aussi que le général de Gaulle, invoqué rituellement par les uns
71 48 31 58 66 33 70 42 59 36 57 % On voit qu’en fait la France, très ancienne nation, n’a pas peur ; que la Grande-Bretagn
72 tuel, par lequel tout national pourra toujours se faire traduire tout dans sa propre langue. L’option pour trois langues, dit
73 blée européenne, le général est positif : « On ne fera pas l’Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associ
74 t positif : « On ne fera pas l’Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant23. ». « C’est un référendu
75 par de Gaulle du terme fédération en 1953. Il se fera de plus en plus rare, cédant la place à « confédération ». Mais en 19
76 À la séculaire centralisation étatique, qui avait fait jadis la force de la Nation, devaient selon lui succéder les régions,
77 Mais, en même temps, n’aurait-il pas choisi de se faire renvoyer par les Français à la rédaction de ses mémoires sur la Franc
78 s mes mémoires, j’expliquerai pourquoi il fallait faire cette réforme… Elle était absolument nécessaire. C’était une affaire
79 éens ? Il y aurait beaucoup à nuancer, partant du fait qu’en 1969, la plupart des régionalistes français s’opposèrent au pro
80 der », dans l’intention avouée de l’affaiblir. En fait , ce régime fédéraliste et régionaliste explique en bonne partie le « 
81 tes du reste de l’Europe, l’Espagne a restitué en fait et en droit l’autonomie au gouvernement de la Catalogne, la Generalit
82 éens. 2. Selon les termes mêmes de la déclaration faite à Bordeaux, par la Convention du Conseil de l’Europe sur les problème
83 problèmes de la régionalisation, termes que nous faisons nôtres, la région en Europe doit être définie comme le territoire d’u
84 ions et les États, entre les régions et l’Europe, font l’objet de procédures de concertation et de conciliation, incluant, e
7 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Europe comme invention de la culture (automne 1979)
85 est un appel à l’empereur Henri VII, qui vient se faire sacrer à Rome, pour restaurer l’unité des esprits dans la diversité n
86 re. Cinq ans plus tôt, en 1303, Philippe le Bel a fait gifler le pape, à Anagni, dans le même temps qu’il s’est fait proclam
87 le pape, à Anagni, dans le même temps qu’il s’est fait proclamer par ses légistes « empereur en son royaume… ne reconnaissan
88 me envers la papauté. C’est la partie qui veut se faire passer pour le tout. C’est l’utopie naissante de la souveraineté nati
89 phénomène européen s’explique à l’évidence par le fait dominant du xve siècle : la chute de Byzance, qui a précédé de cinq
90 es formules de base — telles que « solidarités de fait  », « institutions communes », « marché commun »33 — qu’on retrouvera
91 ts, d’un projet de Tribunal européen, d’un projet faisant de la Russie le trait d’union entre l’Europe unie et la Chine, et enf
92 ais quelques noms si prestigieux qu’ils soient ne font pas une génération ni un mouvement. Dernière étape des congrès fondat
93 tte unité de culture n’aura aucun sens et ne sera faite que de mots, si elle ne se place pas dans le cadre d’un effort beauco
94 anger de crever », qu’elle « agonise », qu’elle «  fait eau de toutes parts », qu’elle est « au plus bas », que « c’est la fi
95 s « qui massacrent à vue les Européens ». Car, ce faisant , « ils font l’histoire de l’homme ». Et nous serons ainsi du bon côté
96 ent à vue les Européens ». Car, ce faisant, « ils font l’histoire de l’homme ». Et nous serons ainsi du bon côté. Plus tard,
97 rd et René Dubos, que nous prenions conscience du fait fondamental que « nous n’avons qu’une Terre ». Et que le seul problèm
98 mente diversité de leurs expressions artistiques, fait effort vers autre chose, vers une chose plus haute. » 34. Pour les a
8 1980, Cadmos, articles (1978–1986). L’Université par l’Europe et vice versa (hiver 1979)
99 science, les finalités mêmes de l’institution. De fait , l’histoire de l’Université, à partir du déclin du Moyen Âge, sera ce
100 ans les luttes politiques et de s’attirer pour ce faire les faveurs du Prince, quel qu’il soit, lequel en profite aussitôt po
101 trinsèques du projet de réforme d’Edgar Faure, un fait demeure : il n’a conduit qu’à l’éclatement définitif en instituts spé
102 e en treize instituts distincts, qualifiés tout à fait abusivement d’« universités », alors qu’il ne s’agit en fait que de F
103 ement d’« universités », alors qu’il ne s’agit en fait que de Facultés au sens qu’a gardé le terme dans le reste du monde. C
104 és désormais isolée des autres, en droit comme en fait , compte autant ou plus d’étudiants que la plupart des universités com
105 avorisant l’échange interdisciplinaire qui est en fait échange des points de vue. Et je ne dis pas que les voies et moyens d
106 es, et de les comparer, peut-être, à ce qui s’est fait par la suite à Florence, sous le nom d’Université européenne. Dans u
107 lle s’interroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans son histoire. Quant aux relations entre un tel centre de synthès
108 terres du globe, multipliés par une culture qui a fait le Monde et qui doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes.
109 e Monde et qui doit aujourd’hui, plus que jamais, faire des hommes. 40. Louis Halphen, in Aspects de l’Université de Pari
110 , p. 72-73. Plusieurs « recteurs » français m’ont fait remarquer qu’ils avaient dans l’État et donc sur la tribune officiell
9 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Utopie, technique, État-nation (printemps 1980)
111 oins qu’il demeure plus animal ou attaché. 3. De fait , près de quatre siècles avant l’invention du mot utopie par Thomas Mo
112 torique à l’utopie selon Thomas More constitue en fait une sécularisation, non seulement tentante, mais presque inévitable.
113 is presque inévitable. Thomas More, en somme, n’a fait que placer dans le temps de l’Histoire et l’espace de la Terre une ci
10 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Madame de Staël et « l’esprit européen » (été 1980)
114 ite phrase hors d’un contexte inimportant pour en faire la devise de l’œuvre entière. Et ce n’est point par hasard, ni par er
115 ive de l’homme ; tantôt ils vont à Jérusalem pour faire sortir des ruines saintes une étincelle qui ranime la religion et la
116 ées étrangères ; car dans ce genre, l’hospitalité fait la fortune de celui qui reçoit.48 Ceci encore, dans l’essai sur les
117 opposées ; et, rapprochant des ennemis, elle en a fait des nations dans lesquelles les hommes énergiques fortifiaient le car
118 l’esprit des hommes énergiques. Ce mélange s’est fait lentement sans doute. La providence éternelle prodigue les siècles à
119 ppelle une nation, tout lui serait permis pour se faire du bien ? Le mot de nation serait alors synonyme de celui de légion q
120 l’intérêt national » et plus l’État se gardera de faire participer les citoyens aux affaires de sa politique. D’où se déduise
121 bles de comprendre les affaires de la cité et d’y faire entre leur voix. « Dans l’enceinte des petits États, la liberté peut
122 plus explicites que je viens de citer suffisent à faire comprendre pourquoi Napoléon fit saisir et détruire le livre dès sa p
123 er suffisent à faire comprendre pourquoi Napoléon fit saisir et détruire le livre dès sa publication en 1810. Mais combien
124 erté responsable. L’homme européen, tel que l’ont fait au cours des siècles ses religions, ses lois et sa culture, le sens g
11 1981, Cadmos, articles (1978–1986). L’apport culturel de l’Europe de l’Est (printemps 1981)
125 l’échec final de la Réforme en Pologne ait été le fait des luttes entre luthériens, calvinistes et sociniens (antitrinitaire
126 née même où Æneas Sylvius est élu pape. Podiebrad fait la connaissance d’un inventeur, un astucieux industriel français qui
127 is XI, auquel il est dédié. Podiebrad compte bien faire participer à son traité les rois de Pologne et de Hongrie, ainsi que
128 istance de Pie II, au pouvoir duquel il entendait faire pièce, le projet de Podiebrad marque une date dans l’histoire de l’Eu
129 un instrument aux mains de la nature. L’éducation fait donc corps avec le processus formateur qui anime tous les êtres et n’
130 point ce génie multiforme fut Européen, sa vie le fait bien savoir, vie des plus agitées. Comenius perd ses parents très jeu
131 connaissance de l’Europe véritable, qui est notre fait , de ce refus grincheux de l’Europe généreuse telle qu’on l’a vue à l’
12 1981, Cadmos, articles (1978–1986). Un falsificateur vu de près (été 1981)
132 si bien gardé de l’appliquer qu’il m’oblige à le faire aux dépens de son libelle. Je ne discuterai pas le fond de l’ouvrage 
133 r. Comme si un livre avait besoin d’être bon pour faire du mal ! On va voir ce que celui-ci permet déjà d’écrire et de publie
134 qu’il serait difficile de mieux fausser que ne le fait B.-H. Lévy le problème du fascisme en général et de ses résurgences t
135 n effort de « dénonciation » qui, au lieu de nous faire mieux comprendre la nature du mal à combattre, insulte la mémoire et
136 la plupart signifiaient dans leur contexte tout à fait autre chose ou le contraire de ce qu’il veut y lire aujourd’hui ; cel
137 ns qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait . Et j’ajoutais un peu plus loin que le problème de la jeunesse franç
138 in Kant… Les personnalistes des années 1930 n’ont fait que réactualiser en termes du xxe siècle cette tradition centrale de
139 la poussière des individus que l’État totalitaire fait son ciment ».) Ignore-t-il tout, enfin, de ce qui a été écrit, de Toc
140 se foi — toujours cette cruelle incertitude —, le fait est que ce B.-H. Lévy, qui me traite à tout hasard de fasciste et de
141 ement à la Résistance avec l’École d’Uriage, puis faisant la grève de la faim dans sa cellule ; Robert Aron emprisonné comme Ju
142 te de dénoncer ici, c’est l’injustice brutale qui fait qu’avec l’appui des mass médias, de la publicité éditoriale et du goû
143 sse littéraire et la complaisance des médias cela fait un bon million de lecteurs et de téléspectateurs qui croiront (s’ils
144 nge pur.) Tel étant le procédé, voici ce que vont faire les suiveurs. Dans la Quinzaine littéraire du 16 mars 1981, Louis Seg
145 e disait pas encore détente — que ne l’ont jamais fait les « idéologues des années 1930 » dénoncés aujourd’hui par le même R
146 a dit mot : La jeune génération du Reich ne peut faire autrement que de condamner et de combattre la tentative d’union entre
147 s d’une rencontre en Suisse (il avait réussi à se faire nommer dans la dernière délégation allemande à la SDN) il me montra l
148 fascisme « héroïque » du Collège de sociologie ne faisaient qu’un, ces quelques lignes de Roger Caillois, dans une lettre qu’il m
149 us aurions dû dire. J’en suis un peu honteux. (Je fais surtout allusion à ce que vous dites du côté rituel de l’entrée en ar
150 c le prochain et la communauté où il vit. 64. De fait , la lettre n’est adressée qu’à E. Mounier, condisciple du scripteur à
13 1984, Cadmos, articles (1978–1986). L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)
151 iversités où l’enseignement et les discussions se font en latin, les communautés d’étudiants étrangers regroupés tout nature
152 mperium romanum, et son roi franc avait tenu à se faire sacrer par le pape de Rome : mais son rêve n’a duré que quatorze ans.
153 En 792 déjà, dans les Libri Karolini, il s’était fait appeler « roi des Gaules, de la Germanie, de l’Italie et des province
154 9). Mais quoi ? Sans pluralité des États, comment ferait -on ces guerres qui demeurent les premières et dernières justification
155 ation, qui sert ici à définir celui d’État, n’ait fait l’objet d’aucune définition aux pages précédentes de l’ouvrage. En ré
156 une souveraineté absolue dont Imbart de la Tour a fait la caractéristique essentielle de la France moderne » (P. Mesnard, op
157 les autres droits […] comme décerner la guerre ou faire la paix, cognoistre en dernier ressort les jugements de tous les magi
158 extes du temps. Le siècle de Louis le Grand, s’il fait peu de cas du peuple n’en célèbre que mieux les nations — qui est leu
159 trer sur sa personne tous les pouvoirs, — et cela fait , il sera élu empereur, en 1804, sous le nom de Napoléon Ier. II. D
160 s grands et les moyens feudataires du royaume, et faisait travailler pour son compte exclusif un groupe de grands commis — dont
161 qui avaient pour charge unique d’organiser et de faire fonctionner le pouvoir royal : l’ensemble constituait l’État. L’État
162 partout ! — mais il a gagné la journée. Bonaparte faisait peu de cas du concret de la nation française, c’est-à-dire des habita
163 ef corse Paoli73. Quant à Lénine, il détruisit en fait le pouvoir des soviets (conseils d’ouvriers, paysans et soldats). Les
164 t et si souvent abusif de l’adjectif national qui fait le mieux sentir la nécessité impitoyable de ces confusions. Prenons e
165 l est bien évident que les « transferts » sont en fait des achats faits par l’État à son profit éventuel, avec l’argent des
166 ance d’abord, a mis près de soixante-dix ans à se faire accepter par l’Europe entière. Alignement des intelligences par l’in
167 forces nationales, ne sont capables d’assurer, en fait , aucune des tâches que le gouvernement d’une nation est censé normale
168 veraineté du Roi médiéval à l’État classique — en fait — puis à la nation — en prétention. J’enchaîne ici sur une remarque c
169 e lois, dont toutes seront abrogées par le triple fait historique de l’irréligion, de la positivité du droit et de la souver
170 utres limites que celles que lui imposent dans le fait la pluralité des États et l’absurde égoïsme des autres. Exactement au
171 e bloquer les issues souhaitables et possibles en fait . Certes « rien n’existe qui ne se manifeste ». Mais une existence nég
172 et vérifiable : la Souveraineté nationale nous le fait voir en 1984 mieux encore qu’en 1979, à l’occasion des élections euro
173 e réalité fondamentale qui est celle des nations, faire l’Europe des États, l’Europe des patries. » (Discours de Bourges, 8 m
174 r la conquête de la France, 1980). Il ne reste en fait que l’État qui puisse revendiquer la souveraineté absolue, laquelle s
175 un même pot-pourri conceptuel, c’est vouloir, au fait et au prendre, l’une des trois solutions que voici : — une amicale de
176 e union sérieuse, tant soit peu contraignante, et faisant prévaloir la solidarité jurée sur l’intérêt particulier et ses fluctu
177 e de l’Histoire, en notre siècle, Arnold Toynbee, fait sienne la thèse solidement établie qui veut que la décadence du monde
178 sement dans un conflit fatal. (p. 349-350) Puis, faisant allusion aux négociations qui devaient donner naissance à l’ONU — mai
179 nérations. Or, l’histoire de l’humanité n’est pas faite seulement d’accidents, de victoires et défaites électorales, économiq
14 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Chronique européenne : La préparation des élections européennes (printemps 1984)
180 plaire une situation ni plus ni moins complexe en fait que dans n’importe quel pays des Dix, mais qui devient ici plus lisib
181 ord une bataille pour la France », car « avant de faire l’Europe il faut refaire la France » (Claude Labbé pour le RPR), tand
182 que, résumant parfaitement les interrogations que fait naître la perspective du scrutin européen, à savoir : Jusqu’où peut a
183 « se défoncer » pour que la liste de Simone Veil fasse la plus grande majorité possible. Le 21 mai, un débat de 80 minutes m
184  », réalise l’Europe « que nos pères n’ont pas su faire  ». ( Le Monde , 4-5 mars 1984.) Et ils ajoutent (selon le Figaro , m
185 nnement, à commencer par les forêts et océans qui font tout l’oxygène que respirent les êtres vivants — ces destructeurs son
186 e contrée, la plus polluée du monde, nous voulons faire la championne du monde de la dépollution. L’Europe de la solidarité :
187 e socialisme et liberté (AFSL) qui insiste sur le fait que ses propositions sont « par nature et par définition, de caractèr
188 endums et à l’initiative populaire ». Voilà qui fait beaucoup de petits groupes, parfois de quelques centaines ou de quelq
189 à l’intérêt commun et à l’équilibre démocratique, fassent preuve d’une si constante impéritie au sein du Conseil des communauté
190 st née au xviiie siècle, la démocratie sociale a fait son apparition au xixe siècle. Et si la démocratie européenne doit v
15 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Conclusions (été-automne 1984)
191 s. J’espère qu’il ne sera pas le dernier. Je vais faire des propositions précises pour une continuation indéfinie de ce genre
192 , pour tout le monde je crois, un exercice tout à fait utile. Troisième thème, un retour à la culture commune des Européens,
193 tes à suivre ou à développer, plutôt qu’on ne l’a fait vraiment. Sur le Forum culturel, premier thème, je vous avouerai que
194 e ce forum, comme tous les forums de ce genre, ne fera rien. Nous avons donc appris tout cela, et que le thème de Budapest s
195 ’accord, il n’y aurait pas de colloques. Mais, en fait , chercher ce qui nous unit est, dans le cas présent, la seule voie pr
196 sémantique, ou mieux encore, la sémiologie ; cela fait encore plus d’effet. Les vraies recherches sont sémiologiques, ou ne
197 out l’après-midi du jeudi : Mme Oudaltsova nous a fait une communication trop modestement intitulée Byzance, ville d’art, et
198 rès loin, d’autant plus loin qu’elle ne s’est pas faite du tout pour des raisons géographiques, encore moins ethniques — la p
199 de l’autre côté, et je crois que cela est tout à fait important. Il y a eu des moments où l’on sentait la tension monter da
200 érature terrienne, comme celle de Ramuz qui s’est fait une langue qu’il voulait absolument purifiée de toute idéologie. Le p
201 es réponses que nos deux délégués soviétiques ont faites , nous avons touché peut-être le nœud du problème qui se posait à ce c
202 r un conflit gigantesque. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, c’est un peu difficile à transmettre et c’est assez
203 us avez touché, cher ami, quelque chose de tout à fait important. Le grand danger que nous avons couru au cours des trente d
204 tendre : attendez, vous allez voir ce que l’on va faire … C’est un exercice absolument stérile. Je pense que vous avez posé le
205 our prendre mieux conscience de ce que l’Europe a fait dans le reste du monde, en diffusant sans la moindre précaution, sans
206 de dégager des conclusions sur ce que nous avons fait aujourd’hui même. Je ne puis guère vous donner que des conclusions pe
207 qui est considérable ; la population germanique a fait un bon tiers de la population de l’Europe, un autre tiers étant la po
208 utaire qui est tellement important ; si l’on veut faire des fédérations, c’est à cela qu’il faut se rapporter. Et puis, ensui
209 ent, il y a la source slave, à laquelle Valéry ne fait pas la moindre allusion. Je ne sais pas s’il a jamais lu Dostoïevski,
16 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
210 nger de buts. Mais les responsables des finalités font voir les buts, critiquent au nom des buts, et les rappellent en temps
211 égués français, et que bien des décisions qui ont fait l’histoire du xxe siècle furent prises ici. Et il ajoutait un peu pl
212 ion formée des responsables du Mouvement européen fit le siège des principaux gouvernements de l’Europe de l’Ouest, et obti
213 ns ». Cela changeait tout. Mais l’homme est ainsi fait  : curiosité d’abord. Avec Raymond Silva, secrétaire général du « Bure
214 e », laquelle est encore loin de se réaliser…) En fait , il ne va rien se passer à cette première session, que des échanges d
215 ment élus et donc dignes du titre — mon siège est fait  : il s’agit de modifier essentiellement la formule même de l’Assemblé
216 du CE ; et enfin de la Marche sur Strasbourg, qui fit converger sur le Palais de l’Europe 6000 jeunes gens venus de tous no
217 ssieurs les députés européens, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe sign
218 faire l’Europe, et non pour faire semblant de la faire . Faire l’Europe signifie la fédérer, ou bien ne signifie pas grand-ch
219 l’Europe, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe signifie la fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose […]
220 re session consultative (au second degré) de quoi faire un collier à trois rangs de perles du genre de Festina lente, Paris n
221 s’est pas bâti en un jour, petit à petit l’oiseau fait son nid, prudence est mère de sûreté, chi va piano va sano, wait and
222 e des peuples : Petit à petit, Paris ne s’est pas fait , mais par deux ou trois décisions, dont celle du baron Haussmann corr
223 n jour, toutes affaires cessantes. — On peut tout faire en deux pas, sauf franchir un fossé. — Si votre œuvre est de longue h
224 renoncer à des souverainetés illusoires — comment faire abandon de ce qu’on n’a plus ? — mais de renoncer, une fois pour tout
225 n’est pas mûre, et chacun sait qu’on ne peut rien faire sans elle. » C’est qu’ils se prennent pour l’opinion, qu’ils ont négl
226 ement délégués pour consultation. Décidez de vous faire élire. Un raisonnement très simple appuie cette suggestion. On ne fer
227 nement très simple appuie cette suggestion. On ne fera pas l’Europe sans informer ses peuples, et du danger qu’ils courent,
228 aire et suffisante d’une telle campagne, c’est de faire sentir aux peuples qu’elle comporte un enjeu, et que leur sort peut c
229 Parlement issu des élections ait quelque chose à faire . Qu’un but concret soit assigné à ses travaux. Je n’en vois pour ma p
230 lé d’angoisse et d’espérance : méritez votre nom, faites -vous élire, et fédérez l’Europe pendant qu’il en est temps. Cet été,
231 . Dans les Lettres que je viens de citer, qui firent du bruit88, j’avais repris, en y ajoutant quelques rosseries, les thè
232 s des députés m’avertissent en passant « qu’il se fera très probablement » et que « Paul Reynaud en est ». À la fin du conce
233 gués des peuples européens réunis à Strasbourg ne font pas l’Europe cette année, qu’y seront-ils donc venus faire, sinon éte
234 l’Europe cette année, qu’y seront-ils donc venus faire , sinon éteindre ce qui nous reste d’espoir, consommer le suicide du C
235 e européen de la culture. Guy Mollet me promet de faire le nécessaire pour que la Banque de France nous subventionne. À 23 h,
236 ième manifestation d’impatience européenne fut le fait d’une importante fraction de l’Assemblée, et prit le nom de Conseil d
237 Strasbourg aussi longtemps qu’il le faudrait pour faire voter par l’Assemblée la mise en discussion d’une Constitution fédéra
238 Le Conseil de l’Europe, averti de l’événement, a fait bâtir une passerelle qui dominera la foule, et sur laquelle le présid
239 parce que nous voulons être bien assurés de nous faire entendre par vous directement. Vous avez le devoir d’écouter notre vo
240 ême de notre vie. Nous ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souverainetés nationales. Nous n’accepterons de mourir
241 pour des raisons de vivre. Proclamez ces raisons, faites l’Europe ! Au rythme actuel de vos travaux, enfermés que vous êtes da
242 ous le savez aussi bien que nous : l’Europe ne se fera pas dans le délai très court qui nous est encore imparti. C’est donc
243 rminer ses travaux le 26 février 1953, ce qu’elle fit ponctuellement. Comment caractériser en peu de mots l’originalité du
244 ousse ? Personne, à ma connaissance, ne l’a mieux fait en moins de mots que J.-P. de Dadelsen, dans le n° 1 du Courrier féd
245 tatut de la Communauté européenne ». Restait à le faire examiner par une commission d’experts nommée par les ministres des Si
246 d’experts nommée par les ministres des Six, et à faire rapport à ces ministres au printemps de 1954. Mais de renvoi en renvo
247 de 1954. Mais de renvoi en renvoi, les ministres feront si bien traîner les choses que le projet tout entier se verra finalem
248 urope et le problème des régions, que je voudrais faire le point des possibilités spécifiques, et comme prédestinées, du Cons
249 est l’économique. Car on sent bien que le double fait que le Conseil de l’Europe s’attache surtout à la défense des liberté
250 nent, donc de la plupart des diversités mêmes qui font la richesse de notre civilisation, le prépare beaucoup mieux que la C
251 ion jacobine, et surtout de Karl Marx, ont toutes fait et font encore preuve d’un attachement « inaliénable » à la liberté e
252 bine, et surtout de Karl Marx, ont toutes fait et font encore preuve d’un attachement « inaliénable » à la liberté et aux dr
253 e tenir en octobre à Borken (RFA) et permettra de faire le point des progrès accomplis au cours des dernières années, et de l
254 le à ne plus avancer, à parler de l’union sans la faire et à dire son urgence tout en la renvoyant à quelque session ultérieu
255 vue et moins encore voulue, mais qui consiste, au fait et au prendre, à confier l’union à deux organisations dépourvues de t
256 ne politique européenne, à invoquer, et d’abord à faire naître un vrai civisme européen ; et, but suprême, à assurer le maint
257 de chaque institution — la qualité des hommes ne faisant aucun doute, on l’a vu par les noms cités plus haut — la seule questi
258 dale qui n’est pas, comme on semble le croire, un fait de nature, mais un cafouillage politique — donc fait de main d’homme
259 t de nature, mais un cafouillage politique — donc fait de main d’homme — sans précédent dans l’histoire de l’Europe. L’ensem
260 ates conclusions ? Qui est le mieux placé pour le faire  ? Je vois seulement ce qui est urgent, et qui commande le reste : — i
261 t que tinrent les partisans de l’Europe unie pour faire élire en 1979 la première assemblée européenne de la CEE, bientôt app
17 1986, Cadmos, articles (1978–1986). Denis de Rougemont tel qu’en lui-même… [Entretien] (printemps 1986)
262 eine recommencé à travailler. Mais ce que je dois faire maintenant, c’est terminer douze livres dont certains sont en bonne p
263 ans, j’ai commencé à me demander ce que j’allais faire dans la vie, comme on le fait à cet âge-là, et j’ai décidé que j’alla
264 er ce que j’allais faire dans la vie, comme on le fait à cet âge-là, et j’ai décidé que j’allais devenir chimiste. Pourquoi 
265 iste français un tout petit peu farfelu qui avait fait des croissances imitant des croissances végétales ou biologiques en m
266 l’imiter et à essayer de refaire des plantes. Je faisais des crèmes que je composais longuement, d’après ce qu’il m’indiquait
267 is de petites cellules se former, monter, et cela faisait finalement une longue plante qui poussait en deux ou cinq minutes, et
268 eur. J’étais fasciné par ce genre de chose, je ne faisais que ça. J’étais décidé à devenir chimiste, j’ai été jusqu’à lire de g
269 . Alors c’est devenu ma nouvelle obsession, je ne faisais que cela et je ne pouvais pas imaginer que l’on pouvait écrire autre
270 , par exemple. Et voilà qu’un beau jour, comme je faisais beaucoup de sport, j’étais passionné de football, j’ai lu un livre de
271 qui ont compris pourquoi j’avais tant de peine à faire des maths et de la chimie. Je les trahissais en faisant de la littéra
272 e des maths et de la chimie. Je les trahissais en faisant de la littérature. C’était très mal vu. Je n’ai plus fait que ça depu
273 la littérature. C’était très mal vu. Je n’ai plus fait que ça depuis lors. Après ses études universitaires en lettres et phi
274 t jusqu’à la guerre, il y a eu neuf années tout à fait extraordinaires, qu’on appelle maintenant dans plusieurs livres qui o
275 te nouvelle tyrannie moderne qui consiste dans le fait que nos sociétés sont dirigées par l’État, c’est-à-dire par des corps
276 laquelle repose toute la critique que nous avons fait de la société actuelle. Elle a porté des fruits dans pas mal de domai
277 s, les nazis allemands, les staliniens en Russie, faire tous la même chose. Nous nous opposions à tout cela, la personne, l’h
278 j’avais habité Paris pendant douze ans, cela m’a fait un choc. Je me suis mis à écrire à toute vitesse deux pages que j’ai
279 lle, ce que seul le chef de l’armée a le droit de faire . Cela m’a été annoncé par un gros colonel bernois, qui est venu chez
280 compris ? Répétez. » J’ai répété comme on doit le faire , puis il m’a dit, comme on doit le faire aussi : « Avez-vous des obse
281 doit le faire, puis il m’a dit, comme on doit le faire aussi : « Avez-vous des observations à présenter ? » J’ai répondu : «
282 oposé que j’aille en Amérique pour un bref voyage faire jouer à la « World’s Fair » de New York un oratorio sur Nicolas de F
283 w York, je pensais sans cesse à ce qu’on pourrait faire si Hitler était battu, si nous pourrions rentrer en Europe. J’avais b
284 ons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une chose à faire , c’est une fédération européenne. Je n’avais pas du tout d’argent pou
285 ste quarante ans, une lettre d’invitation à venir faire une conférence sur l’Europe à Genève, dans une nouvelle organisation
286 de la théorie à la pratique. Si bien que je peux faire remonter mon engagement européen à quarante ans exactement, et le soi
287 entiel, c’est-à-dire les finalités de ce que l’on fait . Par exemple, on invente ce qui permet de faire des bombes atomiques.
288 on fait. Par exemple, on invente ce qui permet de faire des bombes atomiques. C’est très bien de faire des recherches scienti
289 de faire des bombes atomiques. C’est très bien de faire des recherches scientifiques. J’ai été passionné dès le début par des
290 , et là je me répète, il faut que la société soit faite pour l’homme, et non le contraire. Les deux grandes finalités que l’o
291 eux grandes finalités que l’on doit rechercher en faisant une société, ce n’est pas la puissance, mais c’est la liberté et la r
292 s complètement différentes, et quelquefois tout à fait opposées. Je suis arrivé, en écrivant mon livre L’Amour et l’Occiden
293 lle qu’on est en train de fabriquer, le choix est fait . Il est facile. D’ailleurs, ce n’est pas du tout ennuyeux, le vrai am
294 teur me disant : « J’ai une grande requête à vous faire  : pourriez-vous céder votre tour de deux mois, car je viens de recevo
295 isse, me commande de vous céder mon tour, je vais faire ce sacrifice. » En fait, j’étais délivré d’un poids énorme, car je n’
296 céder mon tour, je vais faire ce sacrifice. » En fait , j’étais délivré d’un poids énorme, car je n’avais pas encore écrit u
297  : « Voilà, ou bien j’y passe toute ma vie, je ne fais rien d’autre, ou bien j’écris comme cela me vient et puis on verra bi
298 est difficile d’en comprendre les mécanismes, d’y faire ses choix en toute connaissance de cause. À quelle condition l’homme
299 commun depuis des siècles), il faudrait arriver à faire une sorte d’unité nouvelle, définie par l’habitude, par les coutumes,
300 e fédérer, se confédérer, comme les Suisses l’ont fait de tout temps. Non pour créer une puissance guerrière, mais pour crée
301 ou de la région, là où la voix d’un homme peut se faire entendre. Donc il nous faut recréer cela, et puis ensuite fédérer les
302 américaines, mais pour pouvoir vivre ensemble et faire son métier d’homme. Voilà la base de ce que je peux appeler la révolu
303 mement cher, comme vous voyez de nombreux pays le faire ces temps-ci. Mais au contraire avec l’obsession de créer un milieu s
304 tre d’en avoir trop dans les détails. Ce que j’ai fait , conformément à ma doctrine, était de l’engagement, et non pas de la
305 ière idée de ce qui est devenu le CERN, qui s’est fait depuis lors tout autour de l’endroit où j’habite. Je suis entouré par
306 sortant ainsi de nos mains : mais nous en avions fait la conception première. Ensuite nous avons créé de nombreuses associa
307 on européenne sur un plan bien précis. Nous avons fait aussi de nombreuses incursions dans le domaine de l’éducation, en nou
308 ine de l’éducation, en nous disant que si on veut faire l’Europe il faut d’abord faire des Européens, et non pas de petits Fr
309 ant que si on veut faire l’Europe il faut d’abord faire des Européens, et non pas de petits Français, de petits Suisses, de p
310 e des Européens. C’est un trésor commun qui s’est fait en deux-mille ans, et c’est de cela que nous devons vivre maintenant,
311 active de tous les jours. Voilà ce que nous avons fait au Centre depuis maintenant presque quarante ans. Il y a eu des hauts
312 en parler. Éviter la guerre, concrètement, c’est faire une Europe fédérale. Je suis entièrement persuadé que les Russes et l
313 l’autre. Cela arrange très bien leur économie de faire des dépenses fantastiques d’armement, cela leur permet de dominer le
314 ctuelles dans le Marché commun : personne ne veut faire de sacrifices. Ce que les hommes feraient entre eux, les États ne veu
315 ne ne veut faire de sacrifices. Ce que les hommes feraient entre eux, les États ne veulent pas le faire. Je vous livre simplemen
316 s feraient entre eux, les États ne veulent pas le faire . Je vous livre simplement ces chiffres : les Russes sont 260 millions
317 qu’elle n’est pas unie. Donc la première chose à faire , c’est une union européenne, une union sur la base des régions, pour
318 qui disaient encore il y a trente ans : « Il faut faire l’Europe sur des réalités solides, réalistes, économiques », ont main
319 e parlait un peu, de temps en temps, de ce que je faisais , il me regardait avec un sourire condescendant, l’air de penser : il
320 us concret, plus précis : la question des régions fait des progrès immenses. J’en suis très content et je suis optimiste par
321 la nature, et je pense que la cause écologique a fait des progrès gigantesques dans le monde entier. Voilà donc aussi une r
322 es personnes et la société. C’est nous qui devons faire ce premier choix : voulons-nous à tout prix la puissance sur les autr