1 Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)a

2 ion à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)a Le terme d’eng

3 elle sur les sources de la notion d’engagement de l’ écrivain (printemps 1978)a Le terme d’engagement de l’écrivain s’es

4 n d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)a Le terme d’engagement de l’écrivain s’est trouvé mondialement associé au

5 ain (printemps 1978)a Le terme d’engagement de l’ écrivain s’est trouvé mondialement associé au nom de J.-P. Sartre aprè

6 e mondiale. « Écrivain engagé » a pris couramment le sens d’écrivain procommuniste ou gauchiste, beaucoup plus rarement fa

7 u un groupuscule subversif, ce qui est à peu près le contraire du sens que les personnalistes donnèrent au terme dans les

8 f, ce qui est à peu près le contraire du sens que les personnalistes donnèrent au terme dans les années 1930. À l’occasion

9 ns que les personnalistes donnèrent au terme dans les années 1930. À l’occasion du colloque qui nous réunitb, je tiens à re

10 listes donnèrent au terme dans les années 1930. À l’ occasion du colloque qui nous réunitb, je tiens à renouveler mes respo

11 lités dans cette affaire, et à débrouiller ce que les journalistes, suivis par la critique, ont brouillé, fabriqué, obscurc

12 à débrouiller ce que les journalistes, suivis par la critique, ont brouillé, fabriqué, obscurci. L’engagement politique

13 la critique, ont brouillé, fabriqué, obscurci. L’ engagement politique Vers 1932, dans la vie intellectuelle de Paris

14 urci. L’engagement politique Vers 1932, dans la vie intellectuelle de Paris, apparaît le mouvement personnaliste avec

15 32, dans la vie intellectuelle de Paris, apparaît le mouvement personnaliste avec ses deux revues principales, Esprit et

16 . Mon premier livre publié à Paris, Politique de la personne 1, s’ouvre par un chapitre intitulé « L’Engagement politiqu

17 a personne 1, s’ouvre par un chapitre intitulé «  L’ Engagement politique », dont je reproduis quelques extraits : J’ai, p

18 dont je reproduis quelques extraits : J’ai, pour la politique, une espèce d’aversion naturelle. L’aveu paraîtra maladroit

19 ur la politique, une espèce d’aversion naturelle. L’ aveu paraîtra maladroit au seuil du livre que voici. Mais faut-il aime

20 du livre que voici. Mais faut-il aimer davantage l’ espèce d’adresse au jour le jour qui tient lieu de vertu politique à c

21 aut-il aimer davantage l’espèce d’adresse au jour le jour qui tient lieu de vertu politique à ce siècle débile et fiévreux

22 voir jamais été forcé de m’en mêler. Mais tel est le malheur des temps : pour peu que l’intellectuel d’aujourd’hui ait pré

23 Mais tel est le malheur des temps : pour peu que l’ intellectuel d’aujourd’hui ait préservé en lui un pouvoir de colère, e

24 ervé en lui un pouvoir de colère, et par ailleurs le besoin de penser, il se voit obligé de répondre activement aux empièt

25 empiètements dans son domaine de ce qu’on a nommé le désordre établi. Si « privée » que se veuille en effet la pensée, si

26 dre établi. Si « privée » que se veuille en effet la pensée, si petite qu’elle se fasse au réduit intérieur, l’État modern

27 , si petite qu’elle se fasse au réduit intérieur, l’ État moderne a su trouver les moyens de venir la brimer. Non tant, d’a

28 au réduit intérieur, l’État moderne a su trouver les moyens de venir la brimer. Non tant, d’ailleurs, par des interdiction

29 , l’État moderne a su trouver les moyens de venir la brimer. Non tant, d’ailleurs, par des interdictions qu’elle saurait b

30 ions qu’elle saurait bien tourner, plus rusée que les bureaucrates. La brimade étatique est beaucoup plus perfide : elle co

31 it bien tourner, plus rusée que les bureaucrates. La brimade étatique est beaucoup plus perfide : elle consiste, en princi

32 perfide : elle consiste, en principe, à exiger de l’ intellectuel une adhésion sentimentale, un enthousiasme sans réserve p

33 n sentimentale, un enthousiasme sans réserve pour les plus déplorables duperies collectives : guerre « nationale », plan qu

34 quinquennal, racisme, mentalité du citoyen moyen. Le fascisme a montré à nu ces prétentions, mais les États bourgeois n’on

35 . Le fascisme a montré à nu ces prétentions, mais les États bourgeois n’ont plus guère à lui envier qu’un degré supérieur d

36 lui envier qu’un degré supérieur de logique dans l’ application du système. […] Je me défends en attaquant. Je préfère por

37 Je préfère porter cette guerre qu’on me fait sur le territoire ennemi. Je fais de la politique pour qu’on n’en fasse plus

38 u’on me fait sur le territoire ennemi. Je fais de la politique pour qu’on n’en fasse plus, ou plutôt pour qu’un jour des h

39 ôt pour qu’un jour des hommes comme moi qui n’ont le goût ni des habiletés ni des contraintes qu’il y faut, puissent quitt

40 iolence. Ou plus exactement encore, si je fais de la politique, c’est bien moins pour sauver le monde que pour accomplir l

41 ais de la politique, c’est bien moins pour sauver le monde que pour accomplir les devoirs du clerc engagé malgré lui dans

42 ien moins pour sauver le monde que pour accomplir les devoirs du clerc engagé malgré lui dans le désordre de l’époque. […]

43 mplir les devoirs du clerc engagé malgré lui dans le désordre de l’époque. […] Voici notre désordre. On ne peut plus pense

44 rs du clerc engagé malgré lui dans le désordre de l’ époque. […] Voici notre désordre. On ne peut plus penser sans buter au

45 uter aussitôt contre un dilemme absurde : ou bien la pensée reste « libre », comme l’entendaient les libéraux — mais c’est

46 bsurde : ou bien la pensée reste « libre », comme l’ entendaient les libéraux — mais c’est la liberté du rêveur impuissant,

47 en la pensée reste « libre », comme l’entendaient les libéraux — mais c’est la liberté du rêveur impuissant, la même, exact

48  », comme l’entendaient les libéraux — mais c’est la liberté du rêveur impuissant, la même, exactement, qu’on laisse aux p

49 aux — mais c’est la liberté du rêveur impuissant, la même, exactement, qu’on laisse aux prisonniers — ou bien elle s’engag

50 gros sous ? Est-ce que Marx a raison, est-ce que l’ économique serait le dernier mot des souffrances morales ? Pour peu qu

51 ortir de sa chambre, quelle que soit par ailleurs l’ utilité de sa démarche. Bon gré, mal gré, tout ce que l’on écrit contr

52 ité de sa démarche. Bon gré, mal gré, tout ce que l’ on écrit contribue en quelque façon au bien ou au mal de beaucoup. Lor

53 lque façon au bien ou au mal de beaucoup. Lorsque l’ intelligence, dégoûtée, déserte le Forum, c’est la bêtise qui s’occupe

54 aucoup. Lorsque l’intelligence, dégoûtée, déserte le Forum, c’est la bêtise qui s’occupe des affaires publiques et tout fi

55 l’intelligence, dégoûtée, déserte le Forum, c’est la bêtise qui s’occupe des affaires publiques et tout finit en dictature

56 libre, j’entends : de pensée responsable. Mais si l’ intelligence, passant outre à son dégoût, accepte le combat tel qu’il

57 intelligence, passant outre à son dégoût, accepte le combat tel qu’il lui est offert, elle court le risque de s’y dégrader

58 te le combat tel qu’il lui est offert, elle court le risque de s’y dégrader. J’ai préféré ce risque à la politique de l’au

59 risque de s’y dégrader. J’ai préféré ce risque à la politique de l’autruche. L’issue fût-elle désespérée. Et peut-être ne

60 égrader. J’ai préféré ce risque à la politique de l’ autruche. L’issue fût-elle désespérée. Et peut-être ne l’est-elle pas.

61 i préféré ce risque à la politique de l’autruche. L’ issue fût-elle désespérée. Et peut-être ne l’est-elle pas. […] Des gro

62 che. L’issue fût-elle désespérée. Et peut-être ne l’ est-elle pas. […] Des groupes tels que l’Ordre nouveau, Esprit, Plans,

63 celui de la Troisième Internationale. Toutefois, la doctrine marxiste, en dehors de laquelle s’est constitué ce nouveau f

64 tains objectifs sont communs… Déjà s’affirme dans l’ attitude de tous ces groupes un acte de présence à la misère du siècle

65 ttitude de tous ces groupes un acte de présence à la misère du siècle, assez nouveau parmi les intellectuels, et si violem

66 ésence à la misère du siècle, assez nouveau parmi les intellectuels, et si violemment accentué qu’il peut paraître suffisan

67 pour définir un front unique, fût-il provisoire. Le chapitre suivant s’intitule : « Ridicule et impuissance du clerc qui

68 issance du clerc qui s’engage ». J’y montrais que la pensée bourgeoise et universitaire tout entière s’était mise à l’écol

69 oise et universitaire tout entière s’était mise à l’ école de Montaigne : « Les autres forment l’homme, je le récite », cro

70 t entière s’était mise à l’école de Montaigne : «  Les autres forment l’homme, je le récite », croyant ainsi tirer son éping

71 ise à l’école de Montaigne : « Les autres forment l’ homme, je le récite », croyant ainsi tirer son épingle du jeu. Et c’e

72 e de Montaigne : « Les autres forment l’homme, je le récite », croyant ainsi tirer son épingle du jeu. Et c’est ainsi que

73 nsi tirer son épingle du jeu. Et c’est ainsi que la séparation de la doctrine et de l’action proclamée par toute la pensé

74 ngle du jeu. Et c’est ainsi que la séparation de la doctrine et de l’action proclamée par toute la pensée bourgeoise abou

75 ’est ainsi que la séparation de la doctrine et de l’ action proclamée par toute la pensée bourgeoise aboutit à la conceptio

76 de la doctrine et de l’action proclamée par toute la pensée bourgeoise aboutit à la conception brutale d’une politique sta

77 roclamée par toute la pensée bourgeoise aboutit à la conception brutale d’une politique stalinienne ou fasciste, qui ne co

78 asciste, qui ne connaît plus d’autre autorité que la police, plus d’autre unité que l’État, et plus d’autres réalités que

79 re autorité que la police, plus d’autre unité que l’ État, et plus d’autres réalités que celles qui concernent la moitié in

80 plus d’autres réalités que celles qui concernent la moitié inférieure de l’homme. (Pour le cœur et la tête, on verra plus

81 que celles qui concernent la moitié inférieure de l’ homme. (Pour le cœur et la tête, on verra plus tard, disent-ils ; en a

82 concernent la moitié inférieure de l’homme. (Pour le cœur et la tête, on verra plus tard, disent-ils ; en attendant, ils l

83 la moitié inférieure de l’homme. (Pour le cœur et la tête, on verra plus tard, disent-ils ; en attendant, ils les veulent

84 n verra plus tard, disent-ils ; en attendant, ils les veulent soumis.) Le peuple veut des programmes pratiques, mais se con

85 sent-ils ; en attendant, ils les veulent soumis.) Le peuple veut des programmes pratiques, mais se contente, en fait, du v

86 is se contente, en fait, du verbalisme électoral. Les intellectuels prétendent « entrer dans l’action », et cela se traduit

87 toral. Les intellectuels prétendent « entrer dans l’ action », et cela se traduit par de généreux manifestes, des formules

88 peine sonores et toujours anti-quelque chose. Ni l’ adhésion à un programme « résolument démocratique, laïque, progressist

89 nt démocratique, laïque, progressiste, etc. », ni l’ effort de signer quelques appels à l’Opinion publique, n’engagent à ri

90 , etc. », ni l’effort de signer quelques appels à l’ Opinion publique, n’engagent à rien, personnellement. Il se peut que c

91 ns autant que de penser. Entre ces deux écueils, le ridicule et l’impuissance, existe-t-il encore un détroit navigable ?

92 e penser. Entre ces deux écueils, le ridicule et l’ impuissance, existe-t-il encore un détroit navigable ? Existe-t-il pou

93 il encore un détroit navigable ? Existe-t-il pour l’ intellectuel une possibilité de sortir de sa chambre ? Car il y dépéri

94 r il y dépérit, — et sa sécurité n’est plus, nous l’ avons vu en maint autre pays, qu’une espèce de liberté sous conditions

95 e pays, qu’une espèce de liberté sous conditions. Le clerc bourgeois, chez nous, se croit encore tranquille. On ne le lais

96 ois, chez nous, se croit encore tranquille. On ne le laissera plus tranquille bien longtemps. Je proposais alors une tâch

97 ire une critique des mythes collectivistes nés de la maladie de la personne. Puis il s’agit de retrouver une définition co

98 ue des mythes collectivistes nés de la maladie de la personne. Puis il s’agit de retrouver une définition concrète de la p

99 il s’agit de retrouver une définition concrète de la personne. Enfin de la traduire en institutions et coutumes. Ou, tout

100 une définition concrète de la personne. Enfin de la traduire en institutions et coutumes. Ou, tout au moins, d’indiquer l

101 utions et coutumes. Ou, tout au moins, d’indiquer les limites, la formule et les buts de ces institutions. Les buts, à mes

102 tumes. Ou, tout au moins, d’indiquer les limites, la formule et les buts de ces institutions. Les buts, à mes yeux n’étai

103 t au moins, d’indiquer les limites, la formule et les buts de ces institutions. Les buts, à mes yeux n’étaient pas la puis

104 tes, la formule et les buts de ces institutions. Les buts, à mes yeux n’étaient pas la puissance et la production, mais « 

105 institutions. Les buts, à mes yeux n’étaient pas la puissance et la production, mais « une politique à hauteur d’homme »

106 es buts, à mes yeux n’étaient pas la puissance et la production, mais « une politique à hauteur d’homme » (expression qui

107 à hauteur d’homme » (expression qui allait faire le titre d’un livre de Léon Blum, puis d’un recueil d’articles d’Alexand

108 tique à hauteur d’homme, c’est une politique dont le principe de cohérence s’appelle responsabilité de la personne humaine

109 principe de cohérence s’appelle responsabilité de la personne humaine. C’est une politique dont chaque temps et chaque but

110 que temps et chaque but se trouvent subordonnés à la défense et à l’affirmation de la personne, module universel des insti

111 que but se trouvent subordonnés à la défense et à l’ affirmation de la personne, module universel des institutions. Cette p

112 nt subordonnés à la défense et à l’affirmation de la personne, module universel des institutions. Cette politique s’oppose

113 cain, soviétique et capitaliste ; elle s’oppose à l’ émiettement social de la démocratie individualiste ; elle s’oppose à l

114 taliste ; elle s’oppose à l’émiettement social de la démocratie individualiste ; elle s’oppose à l’exploitation de l’homme

115 de la démocratie individualiste ; elle s’oppose à l’ exploitation de l’homme par ses créations, par l’État et par les bavar

116 ndividualiste ; elle s’oppose à l’exploitation de l’ homme par ses créations, par l’État et par les bavards radiodiffusés.

117 l’exploitation de l’homme par ses créations, par l’ État et par les bavards radiodiffusés. Elle refuse la dictature, parce

118 n de l’homme par ses créations, par l’État et par les bavards radiodiffusés. Elle refuse la dictature, parce que le centre

119 tat et par les bavards radiodiffusés. Elle refuse la dictature, parce que le centre vivant d’un pays n’est pas dans un org

120 adiodiffusés. Elle refuse la dictature, parce que le centre vivant d’un pays n’est pas dans un organisme de contrainte, ma

121 un des citoyens conscients, fussent-ils, et c’est le cas, une minorité. Il y a peu d’hommes réellement humains : mais c’es

122 ’hommes réellement humains : mais c’est à eux que le pouvoir doit revenir, c’est par eux qu’il peut être humanisé. Le but

123 revenir, c’est par eux qu’il peut être humanisé. Le but de la société, c’est la personne. On n’y atteindra jamais que par

124 c’est par eux qu’il peut être humanisé. Le but de la société, c’est la personne. On n’y atteindra jamais que par une polit

125 l peut être humanisé. Le but de la société, c’est la personne. On n’y atteindra jamais que par une politique établie dès l

126 tteindra jamais que par une politique établie dès le départ à ce niveau et dans cette vue. Le style engage C’est da

127 dès le départ à ce niveau et dans cette vue. Le style engage C’est dans Penser avec les mains , écrit l’année sui

128 gage C’est dans Penser avec les mains , écrit l’ année suivante, et publié en 19362, que la notion d’engagement se trou

129 , écrit l’année suivante, et publié en 19362, que la notion d’engagement se trouve référée aux sources mêmes de toute créa

130 ue ou littéraire, loin de se réduire — comme elle le fera chez Sartre, en 1948 — au service inconditionnel d’une classe ou

131 e du bourgeois qui ne sait pas qu’il est lui-même le fantasme de l’ouvrier3. Tout mon livre repose sur l’idée simple de l’

132 qui ne sait pas qu’il est lui-même le fantasme de l’ ouvrier3. Tout mon livre repose sur l’idée simple de l’incarnation de

133 fantasme de l’ouvrier3. Tout mon livre repose sur l’ idée simple de l’incarnation de la pensée, c’est-à-dire du passage de

134 rier3. Tout mon livre repose sur l’idée simple de l’ incarnation de la pensée, c’est-à-dire du passage de l’acte à la perso

135 ivre repose sur l’idée simple de l’incarnation de la pensée, c’est-à-dire du passage de l’acte à la personne et de la pers

136 arnation de la pensée, c’est-à-dire du passage de l’ acte à la personne et de la personne à la communauté. Trois citations

137 de la pensée, c’est-à-dire du passage de l’acte à la personne et de la personne à la communauté. Trois citations tirées de

138 t-à-dire du passage de l’acte à la personne et de la personne à la communauté. Trois citations tirées de la dernière parti

139 ssage de l’acte à la personne et de la personne à la communauté. Trois citations tirées de la dernière partie de l’ouvrage

140 . Trois citations tirées de la dernière partie de l’ ouvrage peuvent en déterminer l’axe de référence. La liberté de pense

141 ernière partie de l’ouvrage peuvent en déterminer l’ axe de référence. La liberté de penser ne doit pas signifier que la p

142 uvrage peuvent en déterminer l’axe de référence. La liberté de penser ne doit pas signifier que la pensée est libre au se

143 . La liberté de penser ne doit pas signifier que la pensée est libre au sens idéaliste, qu’on lui donne vacance, ou qu’el

144 cance, ou qu’elle n’a plus de condition concrète. La pensée qui agit n’est pas libre, mais au contraire libératrice. Et c’

145 Et c’est une tâche révolutionnaire qui s’impose à la France actuelle : non pas seulement pour le salut de l’Occident, ou c

146 ose à la France actuelle : non pas seulement pour le salut de l’Occident, ou comme disent les marxistes, pour que l’histoi

147 nce actuelle : non pas seulement pour le salut de l’ Occident, ou comme disent les marxistes, pour que l’histoire dure, — a

148 ment pour le salut de l’Occident, ou comme disent les marxistes, pour que l’histoire dure, — après tout ce n’est pas cela q

149 Occident, ou comme disent les marxistes, pour que l’ histoire dure, — après tout ce n’est pas cela qui nous importe — mais

150 ut ce n’est pas cela qui nous importe — mais pour le salut de la pensée et pour que l’homme reste humain, ou le devienne.

151 pas cela qui nous importe — mais pour le salut de la pensée et pour que l’homme reste humain, ou le devienne. […] Seule, d

152 rte — mais pour le salut de la pensée et pour que l’ homme reste humain, ou le devienne. […] Seule, détient le pouvoir de s

153 de la pensée et pour que l’homme reste humain, ou le devienne. […] Seule, détient le pouvoir de s’incarner, l’idée qui cré

154 reste humain, ou le devienne. […] Seule, détient le pouvoir de s’incarner, l’idée qui crée un risque dans ma vie. Ce risq

155 nne. […] Seule, détient le pouvoir de s’incarner, l’ idée qui crée un risque dans ma vie. Ce risque atteste l’existence d’u

156 qui crée un risque dans ma vie. Ce risque atteste l’ existence d’un conflit, c’est-à-dire la présence du réel. Il rend à ma

157 ue atteste l’existence d’un conflit, c’est-à-dire la présence du réel. Il rend à ma pensée sa gravité, son poids, sa raiso

158 , son poids, sa raison d’être. Il me rappelle que la pensée en tant que telle n’est jamais séparable de sa création qui la

159 e telle n’est jamais séparable de sa création qui la sanctionne au double sens du mot. Les clercs défendent et définissent

160 création qui la sanctionne au double sens du mot. Les clercs défendent et définissent une liberté de la pensée qui n’est au

161 es clercs défendent et définissent une liberté de la pensée qui n’est au vrai qu’une assurance contre toute espèce de sanc

162 . Il est clair que cette liberté-là, garantie par les lois de l’État, ne sera jamais que servitude pour le penseur, s’il sa

163 ir que cette liberté-là, garantie par les lois de l’ État, ne sera jamais que servitude pour le penseur, s’il sait que la v

164 lois de l’État, ne sera jamais que servitude pour le penseur, s’il sait que la violence de sa pensée fonde la seule autori

165 mais que servitude pour le penseur, s’il sait que la violence de sa pensée fonde la seule autorité valable. La liberté de

166 eur, s’il sait que la violence de sa pensée fonde la seule autorité valable. La liberté de penser n’est réelle que chez un

167 nce de sa pensée fonde la seule autorité valable. La liberté de penser n’est réelle que chez un homme qui a reconnu et qui

168 le que chez un homme qui a reconnu et qui accepte le danger de penser. On serait parfois tenté de souhaiter qu’en France l

169 On serait parfois tenté de souhaiter qu’en France l’ activité de l’esprit redevienne passible de prison : cela rendrait un

170 ois tenté de souhaiter qu’en France l’activité de l’ esprit redevienne passible de prison : cela rendrait un peu de sérieux

171 mantique du scandale ; enfin qu’il évoque surtout la « mise au pas » des dictatures. Mais ce sont là brimades extérieures,

172 tures. Mais ce sont là brimades extérieures, dont l’ injustice ou la sottise ne confèrent pas nécessairement quelque héroïs

173 sont là brimades extérieures, dont l’injustice ou la sottise ne confèrent pas nécessairement quelque héroïsme à leurs vict

174 mes accidentelles. Ce que je veux dire, c’est que le danger de penser est immédiat à l’acte de penser, qui se forge ses fa

175 ire, c’est que le danger de penser est immédiat à l’ acte de penser, qui se forge ses fatalités et qui se crée ses propres

176 s risques et périls, si libéral que prétende être le régime. « La supériorité véritable produit elle-même la provision de

177 périls, si libéral que prétende être le régime. «  La supériorité véritable produit elle-même la provision de force qui cau

178 ime. « La supériorité véritable produit elle-même la provision de force qui cause sa perte », dit Kierkegaard. Penser avec

179 rsive, non moins qu’ordonnatrice. […] De même que la personne se distingue de la masse, mais aussi de l’individu, le style

180 rice. […] De même que la personne se distingue de la masse, mais aussi de l’individu, le style d’une pensée active se dist

181 personne se distingue de la masse, mais aussi de l’ individu, le style d’une pensée active se distinguera par une double o

182 distingue de la masse, mais aussi de l’individu, le style d’une pensée active se distinguera par une double opposition :

183 pposition : d’une part il opposera au conformisme la loi personnelle de l’homme, d’autre part, il opposera à l’évasion dan

184 il opposera au conformisme la loi personnelle de l’ homme, d’autre part, il opposera à l’évasion dans l’abstrait la volont

185 rsonnelle de l’homme, d’autre part, il opposera à l’ évasion dans l’abstrait la volonté de s’ordonner à un but, et d’y soum

186 homme, d’autre part, il opposera à l’évasion dans l’ abstrait la volonté de s’ordonner à un but, et d’y soumettre ses moyen

187 tre part, il opposera à l’évasion dans l’abstrait la volonté de s’ordonner à un but, et d’y soumettre ses moyens. Un style

188 t, et d’y soumettre ses moyens. Un style soumis à la rudesse nouvelle, non pas aux prudences que l’on sait. Un style né de

189 à la rudesse nouvelle, non pas aux prudences que l’ on sait. Un style né de la seule passion de s’engager. Que chaque phra

190 n pas aux prudences que l’on sait. Un style né de la seule passion de s’engager. Que chaque phrase indique la volonté d’at

191 e passion de s’engager. Que chaque phrase indique la volonté d’atteindre un but, dont la nature commande le choix des mots

192 hrase indique la volonté d’atteindre un but, dont la nature commande le choix des mots, le rythme, les figures. Que chaque

193 lonté d’atteindre un but, dont la nature commande le choix des mots, le rythme, les figures. Que chaque phrase implique ce

194 n but, dont la nature commande le choix des mots, le rythme, les figures. Que chaque phrase implique ce but, et le désigne

195 la nature commande le choix des mots, le rythme, les figures. Que chaque phrase implique ce but, et le désigne par son all

196 es figures. Que chaque phrase implique ce but, et le désigne par son allure même. Que le style s’ordonne à sa fin et non p

197 ue ce but, et le désigne par son allure même. Que le style s’ordonne à sa fin et non plus à de bons modèles. Et qu’il rapp

198 t non plus à de bons modèles. Et qu’il rappelle à la situation, au lieu de rappeler des sources. Que nos écrits figurent l

199 de rappeler des sources. Que nos écrits figurent les microcosmes de cet ordre nouveau qu’ils revendiquent. Qu’ils illustre

200 ustrent, dans leur structure, visible ou secrète, la dialectique joyeuse de la personne en acte. Que celui qui s’engage da

201 re, visible ou secrète, la dialectique joyeuse de la personne en acte. Que celui qui s’engage dans leur lecture éprouve de

202 engage dans leur lecture éprouve de tout son être la présence d’une réalité éthique immédiate à chaque progrès du discours

203 ien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’ espèce d’homme qui se hâte », écrivait Nietzsche. Nous dirions : Ne ri

204 ien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’ espèce d’homme qui demande à la lecture une évasion, un stupéfiant, un

205 ourrait désespérer l’espèce d’homme qui demande à la lecture une évasion, un stupéfiant, une justification du monde injust

206 uste, une occasion de refuser le premier pas dans l’ immédiat. Alors, n’acceptons-nous plus un seul maître ? Ce serait oubl

207 Nietzsche qui, le premier, substitua délibérément la notion de style à celle de correction dans les démarches de l’esprit.

208 ent la notion de style à celle de correction dans les démarches de l’esprit. Il faudrait en nommer quelques autres : Pascal

209 style à celle de correction dans les démarches de l’ esprit. Il faudrait en nommer quelques autres : Pascal, dont la phrase

210 faudrait en nommer quelques autres : Pascal, dont la phrase est brisée par cette raison qui brise la raison ; Descartes, d

211 t la phrase est brisée par cette raison qui brise la raison ; Descartes, dont la limpidité naît d’une ardente volonté d’ex

212 ette raison qui brise la raison ; Descartes, dont la limpidité naît d’une ardente volonté d’expliquer et de justifier son

213 rd, si désespérément soumis aux intermittences de la foi que l’ironie chez lui jaillit au point précis où soudain la joie

214 spérément soumis aux intermittences de la foi que l’ ironie chez lui jaillit au point précis où soudain la joie cesse de so

215 ronie chez lui jaillit au point précis où soudain la joie cesse de soutenir son grand lyrisme ; Rimbaud enfin, celui de la

216 tenir son grand lyrisme ; Rimbaud enfin, celui de la Saison, étreignant la « réalité rugueuse »… « Et allons !… » — Ils no

217 e ; Rimbaud enfin, celui de la Saison, étreignant la « réalité rugueuse »… « Et allons !… » — Ils nous disent tous d’aller

218 tous d’aller à notre vie. D’un abus précédant le bon usage Dès le début de l’action intellectuelle des jeunes mouve

219 vie. D’un abus précédant le bon usage Dès le début de l’action intellectuelle des jeunes mouvements personnalistes

220 un abus précédant le bon usage Dès le début de l’ action intellectuelle des jeunes mouvements personnalistes, l’engageme

221 ellectuelle des jeunes mouvements personnalistes, l’ engagement devenu slogan se verra récupéré par les partis et par leurs

222 l’engagement devenu slogan se verra récupéré par les partis et par leurs intellectuels embrigadés. D’où la colère qui nous

223 artis et par leurs intellectuels embrigadés. D’où la colère qui nous prend, à Esprit comme à L’Ordre nouveau devant la

224 rend, à Esprit comme à L’Ordre nouveau devant la rapide dévalorisation d’un terme clé de notre doctrine personnaliste.

225 n terme clé de notre doctrine personnaliste. D’où l’ article que je publie dans L’Ordre nouveau de juin 1938, dont voici qu

226 8, dont voici quelques extraits : Chose étrange, le 6 février 1934 fut une date de l’histoire littéraire : elle inaugura

227 Chose étrange, le 6 février 1934 fut une date de l’ histoire littéraire : elle inaugura le temps des moutons enragés. Fati

228 une date de l’histoire littéraire : elle inaugura le temps des moutons enragés. Fatigués de leur innocence, voyant que l’h

229 s enragés. Fatigués de leur innocence, voyant que l’ herbe se faisait rare sous leurs pieds et qu’ils n’avaient plus de ber

230 nt une quantité de manifestes. Ils ont signé pour le négus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et po

231 Ils ont signé pour le négus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et pour ses innocentes victimes, vi

232 fuss et pour Schuschnigg ; pour Thaelmann, contre le Japon, à propos du tsar, à M. Bénès ; des deux mains, des quatre patt

233 , à M. Bénès ; des deux mains, des quatre pattes, les yeux fermés, d’une croix, d’une faucille et d’un marteau, ou avec plu

234 connaître… Bref, il n’est pas un acte commis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait été vertement dénoncé par des « i

235 noncé par des « intellectuels » français. Mais si le monde ne s’en porte pas mieux, l’intelligence n’y gagne guère. […] Po

236 ançais. Mais si le monde ne s’en porte pas mieux, l’ intelligence n’y gagne guère. […] Pour qu’une pensée s’engage dans le

237 gagne guère. […] Pour qu’une pensée s’engage dans le réel, il ne faut pas et il ne saurait suffire qu’elle se soumette à d

238 umette à des réalités dont elle ignore ou répudie la loi interne : la tactique d’un parti, par exemple. Ce n’est pas dans

239 ités dont elle ignore ou répudie la loi interne : la tactique d’un parti, par exemple. Ce n’est pas dans l’utilisation acc

240 ctique d’un parti, par exemple. Ce n’est pas dans l’ utilisation accidentelle et partisane d’une pensée que réside son enga

241 intime, dans son élan premier, dans sa prise sur le réel et dans sa volonté de la transformer, donc finalement de le domi

242 , dans sa prise sur le réel et dans sa volonté de la transformer, donc finalement de le dominer. S’engager, ce n’est pas s

243 sa volonté de la transformer, donc finalement de le dominer. S’engager, ce n’est pas se mettre en location. Ce n’est pas

244 signer ici plutôt que là. Ce n’est pas passer de l’ esclavage d’une mode à celui d’une tactique politique. Ce n’est pas du

245 e, mais au contraire, c’est se libérer et assumer les risques de sa liberté. Il peut sembler paradoxal de soutenir que l’e

246 berté. Il peut sembler paradoxal de soutenir que l’ engagement d’une pensée suppose sa libération. En vérité, c’est le lib

247 ne pensée suppose sa libération. En vérité, c’est le libéralisme qui a répandu l’idée que l’engagement ne peut être qu’un

248 on. En vérité, c’est le libéralisme qui a répandu l’ idée que l’engagement ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle

249 té, c’est le libéralisme qui a répandu l’idée que l’ engagement ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle n’a pas de

250 ée que l’engagement ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis que les libéraux ; sinon en i

251 e. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis que les libéraux ; sinon en intention, du moins en fait. Les penseurs les plu

252 libéraux ; sinon en intention, du moins en fait. Les penseurs les plus violemment libres du xixe siècle, un Nietzsche, un

253 inon en intention, du moins en fait. Les penseurs les plus violemment libres du xixe siècle, un Nietzsche, un Kierkegaard,

254 Nietzsche, un Kierkegaard, un Baudelaire, ont été les plus violemment engagés dans la réalité. Et cela suffirait bien à déf

255 delaire, ont été les plus violemment engagés dans la réalité. Et cela suffirait bien à définir le sens que nous donnons à

256 dans la réalité. Et cela suffirait bien à définir le sens que nous donnons à ce mot d’engagement. […] Les écrivains qui on

257 sens que nous donnons à ce mot d’engagement. […] Les écrivains qui ont décidé tout récemment de renoncer à l’usage de leur

258 vains qui ont décidé tout récemment de renoncer à l’ usage de leur pensée devant la menace hitlérienne (voir le manifeste d

259 mment de renoncer à l’usage de leur pensée devant la menace hitlérienne (voir le manifeste de Ce Soir) ont exprimé en tout

260 de leur pensée devant la menace hitlérienne (voir le manifeste de Ce Soir) ont exprimé en toute clarté qu’ils étaient de v

261 aux, irresponsables nés égarés pour un temps dans les voies de « l’engagement » politique, et faisant amende honorable. Ils

262 bles nés égarés pour un temps dans les voies de «  l’ engagement » politique, et faisant amende honorable. Ils étaient en ru

263 pture de bercail. Maintenant tout est rentré dans l’ ordre, les moutons se sont apaisés, et la situation s’éclaircit. Voici

264 bercail. Maintenant tout est rentré dans l’ordre, les moutons se sont apaisés, et la situation s’éclaircit. Voici venir le

265 tré dans l’ordre, les moutons se sont apaisés, et la situation s’éclaircit. Voici venir le temps des vrais dangers, c’est-

266 apaisés, et la situation s’éclaircit. Voici venir le temps des vrais dangers, c’est-à-dire des vraies luttes et des vrais

267 e siècle, ayant écrit p. 277 de Situations II que le sort de la littérature était lié à celui de la classe ouvrière, écrit

268 yant écrit p. 277 de Situations II que le sort de la littérature était lié à celui de la classe ouvrière, écrit p. 316 du

269 ue le sort de la littérature était lié à celui de la classe ouvrière, écrit p. 316 du même volume : Rien ne nous assure q

270 p. 316 du même volume : Rien ne nous assure que la littérature soit immortelle ; sa chance aujourd’hui, son unique chanc

271 ; sa chance aujourd’hui, son unique chance, c’est la chance de l’Europe. Sa conception de l’engagement l’amène à signer,

272 ujourd’hui, son unique chance, c’est la chance de l’ Europe. Sa conception de l’engagement l’amène à signer, en 1977, des

273 e, c’est la chance de l’Europe. Sa conception de l’ engagement l’amène à signer, en 1977, des manifestes contre l’union de

274 hance de l’Europe. Sa conception de l’engagement l’ amène à signer, en 1977, des manifestes contre l’union de l’Europe, dé

275 l’amène à signer, en 1977, des manifestes contre l’ union de l’Europe, dénoncée en tant que complot germano-américain au s

276 signer, en 1977, des manifestes contre l’union de l’ Europe, dénoncée en tant que complot germano-américain au service des

277 ploutocrates internationaux et des démocraties de l’ Ouest. Une idéologie de style nazi se retourne, — car tout arrive — co

278 tyle nazi se retourne, — car tout arrive — contre l’ Allemagne fédérale, au bénéfice de la démocratie « enfin concrète », q

279 ive — contre l’Allemagne fédérale, au bénéfice de la démocratie « enfin concrète », qui règne à l’est de l’Europe sous tou

280 de la démocratie « enfin concrète », qui règne à l’ est de l’Europe sous toutes les apparences d’une dictature. Je ne cess

281 mocratie « enfin concrète », qui règne à l’est de l’ Europe sous toutes les apparences d’une dictature. Je ne cesserai pas

282 rète », qui règne à l’est de l’Europe sous toutes les apparences d’une dictature. Je ne cesserai pas pour si peu, de profes

283 serai pas pour si peu, de professer une notion de l’ engagement qui fut commune, dans les années 1930 de ce siècle, à ceux

284 une notion de l’engagement qui fut commune, dans les années 1930 de ce siècle, à ceux qui allaient devenir dès 1940 non se

285 nisés. Post-scriptum Un livre tout récent, L’ Intellectuel contre l’Europe 4, d’André Reszlerc, m’apprend — avec, en

286 m Un livre tout récent, L’Intellectuel contre l’ Europe 4, d’André Reszlerc, m’apprend — avec, en ce qui me concerne, q

287 ui me concerne, quarante-cinq ans de retard — que le terme d’engagement ne fut pas notre invention, objectivement du moins

288 as notre invention, objectivement du moins. Voici le passage : Préoccupé par la charge d’idées philosophiques, politiques

289 ement du moins. Voici le passage : Préoccupé par la charge d’idées philosophiques, politiques et sociales que la poésie d

290 ’idées philosophiques, politiques et sociales que la poésie de l’avenir aura à assumer, Lamartine esquisse, dès 1837, le p

291 ophiques, politiques et sociales que la poésie de l’ avenir aura à assumer, Lamartine esquisse, dès 1837, le portrait d’un

292 nir aura à assumer, Lamartine esquisse, dès 1837, le portrait d’un poète « responsable, actif et engagé ». Les trois épit

293 ait d’un poète « responsable, actif et engagé ». Les trois épithètes s’éclairent réciproquement. Elles impliquent en outre

294 me épithète : « libre ». 1. Publié en 1934 par les Éditions « Je sers », c’est un recueil d’articles parus pour la plupa

295 prit et L’Ordre nouveau , et de conférences sur les principaux thèmes du personnalisme. 2. Penser avec les mains, réédi

296 lisme. 2. Penser avec les mains, réédition dans la coll. Idées, Gallimard, Paris, 1972. 3. Cf. J.-P. Sartre, Situations

297 Cf. J.-P. Sartre, Situations II, « Qu’est-ce que la Littérature ? », Gallimard, Paris, 1948. « L’ouvrier de 1947 a beauco

298 que la Littérature ? », Gallimard, Paris, 1948. «  L’ ouvrier de 1947 a beaucoup à nous apprendre, il a vécu toutes les aven

299 947 a beaucoup à nous apprendre, il a vécu toutes les aventures de notre temps, à Moscou, à Budapest, à Munich, à Madrid, à

300 Budapest, à Munich, à Madrid, à Stalingrad, dans les maquis… » (p. 246). Et plus loin : « Le sort de la littérature est li

301 ad, dans les maquis… » (p. 246). Et plus loin : «  Le sort de la littérature est lié à celui de la classe ouvrière » (p. 27

302 s maquis… » (p. 246). Et plus loin : « Le sort de la littérature est lié à celui de la classe ouvrière » (p. 277). 4. And

303  : « Le sort de la littérature est lié à celui de la classe ouvrière » (p. 277). 4. André Reszler, L’Intellectuel contre

304 la classe ouvrière » (p. 277). 4. André Reszler, L’ Intellectuel contre l’Europe, PUF, Paris, 1977. a. Rougemont Denis d

305 p. 277). 4. André Reszler, L’Intellectuel contre l’ Europe, PUF, Paris, 1977. a. Rougemont Denis de, « Contribution à un

306 de, « Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain », Cadmos, Genève, pr

307 ion à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain », Cadmos, Genève, printemps 1978,

308 elle sur les sources de la notion d’engagement de l’ écrivain », Cadmos, Genève, printemps 1978, p. 17-25. b. Indiquer de

309 L’ Intellectuel contre l’Europe (été 1978)d Voici sans doute la descr

310 L’Intellectuel contre l’ Europe (été 1978)d Voici sans doute la description la plus complèt

311 contre l’Europe (été 1978)d Voici sans doute la description la plus complète jamais tentée de la mauvaise conscience

312 e (été 1978)d Voici sans doute la description la plus complète jamais tentée de la mauvaise conscience européenne5. « 

313 la description la plus complète jamais tentée de la mauvaise conscience européenne5. « Qu’est-ce que l’antieuropéanisme ?

314 mauvaise conscience européenne5. « Qu’est-ce que l’ antieuropéanisme ? » se demande l’auteur, lorsqu’il tente à la fin de

315 « Qu’est-ce que l’antieuropéanisme ? » se demande l’ auteur, lorsqu’il tente à la fin de son essai d’en récapituler les don

316 anisme ? » se demande l’auteur, lorsqu’il tente à la fin de son essai d’en récapituler les données. C’est tout d’abord « l

317 u’il tente à la fin de son essai d’en récapituler les données. C’est tout d’abord « l’attitude de l’écrivain, de l’artiste,

318 ’en récapituler les données. C’est tout d’abord «  l’ attitude de l’écrivain, de l’artiste, du savant et du militant qui con

319 r les données. C’est tout d’abord « l’attitude de l’ écrivain, de l’artiste, du savant et du militant qui consiste à prendr

320 C’est tout d’abord « l’attitude de l’écrivain, de l’ artiste, du savant et du militant qui consiste à prendre appui, en se

321 à prendre appui, en se définissant par rapport à l’ Europe, sur les civilisations d’autres continents ». Par où l’on voit

322 ui, en se définissant par rapport à l’Europe, sur les civilisations d’autres continents ». Par où l’on voit qu’il s’agit d’

323 r les civilisations d’autres continents ». Par où l’ on voit qu’il s’agit d’une attitude spécifiquement européenne, et si p

324 t européenne, et si peu étrangère ou extérieure à l’ Europe que l’on peut lire dès la p. 3 : « Je considère l’antieuropéani

325 et si peu étrangère ou extérieure à l’Europe que l’ on peut lire dès la p. 3 : « Je considère l’antieuropéanisme comme un

326 e ou extérieure à l’Europe que l’on peut lire dès la p. 3 : « Je considère l’antieuropéanisme comme un élément constitutif

327 e que l’on peut lire dès la p. 3 : « Je considère l’ antieuropéanisme comme un élément constitutif de la pensée européenne.

328 ’antieuropéanisme comme un élément constitutif de la pensée européenne. » Ce qui me rappelle irrésistiblement les débats d

329 européenne. » Ce qui me rappelle irrésistiblement les débats de la première table ronde de l’Europe que je présidai à Rome

330 iblement les débats de la première table ronde de l’ Europe que je présidai à Rome puis à Strasbourg, en 1954 je croise. Lé

331 rasbourg, en 1954 je croise. Légèrement agacé par les déclarations des délégués d’une quinzaine de pays, qui venaient l’un

332 , qui venaient l’un après l’autre mettre en doute l’ unité foncière de l’Europe au nom de la seule réalité de leur nation o

333 après l’autre mettre en doute l’unité foncière de l’ Europe au nom de la seule réalité de leur nation ou de je ne sais quel

334 e en doute l’unité foncière de l’Europe au nom de la seule réalité de leur nation ou de je ne sais quelle « mondialité »,

335 elle « mondialité », je notai cette définition et la fis circuler mine de rien : « L’Européen ne serait-il pas cet homme é

336 te définition et la fis circuler mine de rien : «  L’ Européen ne serait-il pas cet homme étrange qui se manifeste comme Eur

337 omme étrange qui se manifeste comme Européen dans la mesure précise où il doute qu’il le soit, et prétend au contraire s’i

338 Européen dans la mesure précise où il doute qu’il le soit, et prétend au contraire s’identifier soit avec l’homme universe

339 t, et prétend au contraire s’identifier soit avec l’ homme universel qu’il imagine, soit avec l’une des composantes du gran

340 opéen, dont il révèle ainsi qu’il fait partie par le seul fait qu’il le conteste ? » L’antieuropéanisme, c’est aussi « la

341 le ainsi qu’il fait partie par le seul fait qu’il le conteste ? » L’antieuropéanisme, c’est aussi « la nostalgie d’une vie

342 ait partie par le seul fait qu’il le conteste ? » L’ antieuropéanisme, c’est aussi « la nostalgie d’une vie meilleure dont

343 le conteste ? » L’antieuropéanisme, c’est aussi «  la nostalgie d’une vie meilleure dont nos mythes perpétuent le souvenir

344 ie d’une vie meilleure dont nos mythes perpétuent le souvenir et que d’autres peuples… auraient préservée jusqu’à nos jour

345 es… auraient préservée jusqu’à nos jours ». C’est la préférence accordée par principe aux « modèles » de transformation ou

346 urelle et politique extraeuropéens. C’est enfin «  la tendance à favoriser systématiquement et inconditionnellement les mod

347 avoriser systématiquement et inconditionnellement les modes intellectuelles qui attribuent à l’Europe la responsabilité de

348 lement les modes intellectuelles qui attribuent à l’ Europe la responsabilité de tout ce qui va mal dans le monde ». André

349 s modes intellectuelles qui attribuent à l’Europe la responsabilité de tout ce qui va mal dans le monde ». André Reszler i

350 rope la responsabilité de tout ce qui va mal dans le monde ». André Reszler illustre les étapes de cet immense procès sans

351 ui va mal dans le monde ». André Reszler illustre les étapes de cet immense procès sans avocats, qui va de l’éloge du bon s

352 pes de cet immense procès sans avocats, qui va de l’ éloge du bon sauvage aux imprécations contre l’Occident moderne, par u

353 de l’éloge du bon sauvage aux imprécations contre l’ Occident moderne, par un fascinant feu d’artifice de citations — d’Hér

354 t feu d’artifice de citations — d’Hérodote louant les Scythes et Tacite les Germains, par les pages célèbres de Montaigne e

355 tations — d’Hérodote louant les Scythes et Tacite les Germains, par les pages célèbres de Montaigne et les « clameurs » de

356 te louant les Scythes et Tacite les Germains, par les pages célèbres de Montaigne et les « clameurs » de Bartholomé de las

357 Germains, par les pages célèbres de Montaigne et les « clameurs » de Bartholomé de las Casas sur l’innocence et les souffr

358 t les « clameurs » de Bartholomé de las Casas sur l’ innocence et les souffrances des Indiens, et par l’aimable mythologie

359 s » de Bartholomé de las Casas sur l’innocence et les souffrances des Indiens, et par l’aimable mythologie du xviiie — le

360 ’innocence et les souffrances des Indiens, et par l’ aimable mythologie du xviiie — le sage Égyptien, le philosophe Chinoi

361 Indiens, et par l’aimable mythologie du xviiie — le sage Égyptien, le philosophe Chinois, le Persan railleur, le noble Ot

362 aimable mythologie du xviiie — le sage Égyptien, le philosophe Chinois, le Persan railleur, le noble Ottoman — aux ricane

363 viiie — le sage Égyptien, le philosophe Chinois, le Persan railleur, le noble Ottoman — aux ricanements de Voltaire, aux

364 ptien, le philosophe Chinois, le Persan railleur, le noble Ottoman — aux ricanements de Voltaire, aux nostalgies de Rousse

365 e, aux nostalgies de Rousseau, aux accusations de l’ abbé Galiani6 jusqu’aux diatribes exaspérées d’un Franz Fanon et de so

366 r Jean-Paul Sartre invitant à « tirer à vue » sur l’ Européen qui se présenterait en Afrique. On me pardonnera d’apprécier

367 frique. On me pardonnera d’apprécier spécialement la découverte faite dans les Alpes suisses par le naturaliste Albert de

368 d’apprécier spécialement la découverte faite dans les Alpes suisses par le naturaliste Albert de Haller, du bon sauvage arc

369 nt la découverte faite dans les Alpes suisses par le naturaliste Albert de Haller, du bon sauvage archétypique : ce « cont

370 archétypique : ce « contemporain des habitants de l’ Âge d’Or réduit à rien les prétentions puériles de la civilisation par

371 mporain des habitants de l’Âge d’Or réduit à rien les prétentions puériles de la civilisation par son innocence et ses vert

372 ge d’Or réduit à rien les prétentions puériles de la civilisation par son innocence et ses vertus simples ». Nous tenons e

373 ocence et ses vertus simples ». Nous tenons enfin le Suisse au-dessus de tout soupçon ! L’éloge séculaire du bon sauvage c

374 enons enfin le Suisse au-dessus de tout soupçon ! L’ éloge séculaire du bon sauvage conduit à celui du primitivisme dans le

375 bon sauvage conduit à celui du primitivisme dans les arts — de Gauguin aux masques nègres, aux Demoiselles d’Avignon, au S

376 che au xxe siècle sur une crise non seulement de la culture mais de l’idée même de culture, sur le divorce entre art et s

377 sur une crise non seulement de la culture mais de l’ idée même de culture, sur le divorce entre art et société, sur l’impui

378 de la culture mais de l’idée même de culture, sur le divorce entre art et société, sur l’impuissance de la révolte en soi

379 culture, sur le divorce entre art et société, sur l’ impuissance de la révolte en soi et la mise au pas de l’artiste dans l

380 ivorce entre art et société, sur l’impuissance de la révolte en soi et la mise au pas de l’artiste dans la moitié du monde

381 ociété, sur l’impuissance de la révolte en soi et la mise au pas de l’artiste dans la moitié du monde non européen… L’essa

382 issance de la révolte en soi et la mise au pas de l’ artiste dans la moitié du monde non européen… L’essai témoigne de la c

383 évolte en soi et la mise au pas de l’artiste dans la moitié du monde non européen… L’essai témoigne de la culture très éte

384 e l’artiste dans la moitié du monde non européen… L’ essai témoigne de la culture très étendue d’un Hongrois rescapé in ext

385 moitié du monde non européen… L’essai témoigne de la culture très étendue d’un Hongrois rescapé in extremis de la révoluti

386 très étendue d’un Hongrois rescapé in extremis de la révolution de 1956, qui a fait ses études en Suisse et professé dans

387 américaine avant de revenir à Genève s’intégrer à l’ équipe qui a mené, depuis près de trente ans, le Centre européen de la

388 à l’équipe qui a mené, depuis près de trente ans, le Centre européen de la culture, puis l’Institut universitaire d’études

389 rente ans, le Centre européen de la culture, puis l’ Institut universitaire d’études européennes. Culture littéraire et pol

390 raire et politique, qui comprend à la fois, outre les domaines français, allemand et anglo-saxon, celui de l’Europe de l’Es

391 aines français, allemand et anglo-saxon, celui de l’ Europe de l’Est, et qui a nourri deux ouvrages marquants sur les rappo

392 ’Est, et qui a nourri deux ouvrages marquants sur les rapports de l’anarchie et du marxisme avec l’esthétique. Cent-cinquan

393 ourri deux ouvrages marquants sur les rapports de l’ anarchie et du marxisme avec l’esthétique. Cent-cinquante pages seulem

394 ur les rapports de l’anarchie et du marxisme avec l’ esthétique. Cent-cinquante pages seulement, mais qui ne laissent pas l

395 nquante pages seulement, mais qui ne laissent pas le sens critique du lecteur s’endormir une seconde ; soit par la surpris

396 ique du lecteur s’endormir une seconde ; soit par la surprise de citations souvent stupéfiantes d’auteurs qu’on croyait bi

397 is polémiques, ou par une profusion de thèses que l’ on voudrait voir amplifiées, explicitées, discutées plus avant. Voilà

398 programmatiques, et pour tout dire d’un mot dont l’ auteur se méfie : plus « engagées ». Là-dessus, je me propose de reven

399 Progrès inévitable que ne tardera pas à répondre le mythe du Déclin final de l’Occident. À l’optimisme d’un Saint-Simon,

400 ardera pas à répondre le mythe du Déclin final de l’ Occident. À l’optimisme d’un Saint-Simon, d’un Auguste Comte et d’un M

401 épondre le mythe du Déclin final de l’Occident. À l’ optimisme d’un Saint-Simon, d’un Auguste Comte et d’un Marx, tous troi

402 ion, contestation, ou qualification, va s’opposer le pessimisme d’un Jacob Burckhardt, d’un Nietzsche et d’un Spengler ; à

403 ckhardt, d’un Nietzsche et d’un Spengler ; à quoi l’ on pourrait ajouter celui d’un Gobineau, précurseur du Paul Valéry tou

404 neau, précurseur du Paul Valéry toujours cité sur la mortalité des civilisations : « C’est nous modernes, nous les premier

405 s, qui savons que toute agglomération d’hommes et le mode de culture intellectuelle qui en résulte doivent périr. » « Nous

406 ulte doivent périr. » « Nous autres tard venus de l’ humanité » s’exclame J. Burckhardt au moment même — relève l’auteur —

407 » s’exclame J. Burckhardt au moment même — relève l’ auteur — « où Verlaine et les poètes du mouvement décadent transformen

408 moment même — relève l’auteur — « où Verlaine et les poètes du mouvement décadent transforment l’intuition de l’épuisement

409 et les poètes du mouvement décadent transforment l’ intuition de l’épuisement du pouvoir créateur de l’Europe en nouveau p

410 du mouvement décadent transforment l’intuition de l’ épuisement du pouvoir créateur de l’Europe en nouveau principe créateu

411 ’intuition de l’épuisement du pouvoir créateur de l’ Europe en nouveau principe créateur », cependant que « Nietzsche décèl

412 créateur », cependant que « Nietzsche décèle dans la musique wagnérienne la grande fatigue, cette maladie fatale de la vol

413 ue « Nietzsche décèle dans la musique wagnérienne la grande fatigue, cette maladie fatale de la volonté européenne : toute

414 rienne la grande fatigue, cette maladie fatale de la volonté européenne : toute musique authentique est un chant du cygne 

415 chant du cygne ». Ainsi désormais, jusqu’à nous, le pessimisme européen, entendons : le pessimisme des sages au sujet de

416 jusqu’à nous, le pessimisme européen, entendons : le pessimisme des sages au sujet de l’Europe et de son avenir, va-t-il s

417 , entendons : le pessimisme des sages au sujet de l’ Europe et de son avenir, va-t-il se nourrir aux mêmes sources dont les

418 avenir, va-t-il se nourrir aux mêmes sources dont les colonialistes puis les grands capitaines de l’expansion des machines,

419 rir aux mêmes sources dont les colonialistes puis les grands capitaines de l’expansion des machines, du béton et de la poll

420 t les colonialistes puis les grands capitaines de l’ expansion des machines, du béton et de la pollution universelle tirent

421 aines de l’expansion des machines, du béton et de la pollution universelle tirent cet orgueil dont l’Évangile nous dit qu’

422 la pollution universelle tirent cet orgueil dont l’ Évangile nous dit qu’il « va devant l’écrasement ». 2. Un autre aspect

423 rgueil dont l’Évangile nous dit qu’il « va devant l’ écrasement ». 2. Un autre aspect du pessimisme européen apparaît dans

424 autre aspect du pessimisme européen apparaît dans les arts au xxe siècle : c’est le recours « au fond oublié, primitif et

425 éen apparaît dans les arts au xxe siècle : c’est le recours « au fond oublié, primitif et ancestral, d’un art européen ar

426 f et ancestral, d’un art européen archaïque ou de l’ art pur, non médiatisé, de l’Afrique et de l’Océanie » : années « nègr

427 péen archaïque ou de l’art pur, non médiatisé, de l’ Afrique et de l’Océanie » : années « nègres » de la peinture (de Matis

428 u de l’art pur, non médiatisé, de l’Afrique et de l’ Océanie » : années « nègres » de la peinture (de Matisse à Picasso), a

429 ’Afrique et de l’Océanie » : années « nègres » de la peinture (de Matisse à Picasso), almanach du Blaue Reiter réunissant

430 icasso), almanach du Blaue Reiter réunissant sous la même couverture « les peintures sur verre bavaroises, le graphisme po

431 Blaue Reiter réunissant sous la même couverture «  les peintures sur verre bavaroises, le graphisme populaire du folklore ru

432 couverture « les peintures sur verre bavaroises, le graphisme populaire du folklore russe, les sculptures du Cameroun et

433 roises, le graphisme populaire du folklore russe, les sculptures du Cameroun et de la Nouvelle-Calédonie et les eaux-fortes

434 folklore russe, les sculptures du Cameroun et de la Nouvelle-Calédonie et les eaux-fortes issues des « palettes sauvages 

435 ptures du Cameroun et de la Nouvelle-Calédonie et les eaux-fortes issues des « palettes sauvages » de Kandinsky, Franz Marc

436 Franz Marc et Matisse ». À quoi s’ajoute bientôt l’ engouement pour l’art enfantin : « Les chances de renouveau dont l’hom

437 isse ». À quoi s’ajoute bientôt l’engouement pour l’ art enfantin : « Les chances de renouveau dont l’homme dépend pour ret

438 oute bientôt l’engouement pour l’art enfantin : «  Les chances de renouveau dont l’homme dépend pour retrouver les chemins d

439 l’art enfantin : « Les chances de renouveau dont l’ homme dépend pour retrouver les chemins de la création ne se trouvent

440 s de renouveau dont l’homme dépend pour retrouver les chemins de la création ne se trouvent pas seulement dans les salles d

441 dont l’homme dépend pour retrouver les chemins de la création ne se trouvent pas seulement dans les salles des musées d’et

442 de la création ne se trouvent pas seulement dans les salles des musées d’ethnographie, écrit Paul Klee ; elles sommeillent

443 crit Paul Klee ; elles sommeillent également dans les chambres des enfants du monde entier ». Dans ce mouvement profond et

444 e décadence, de lassitude, finalement de rejet de l’ Europe ou tout au moins de sa culture. Mais ne serait-ce pas aussi, et

445 pas aussi, et peut-être surtout, un renouveau de l’ aventure occidentale dans son avidité de tout « comprendre », tout exp

446 éateur occidental qui crée toujours contre ce qui l’ a précédé (Malraux), contre les modèles admirés de sa jeunesse, contre

447 jours contre ce qui l’a précédé (Malraux), contre les modèles admirés de sa jeunesse, contre la tradition dans laquelle, pa

448 contre les modèles admirés de sa jeunesse, contre la tradition dans laquelle, par cet acte même il s’insère ? Peut-être n’

449 des siècles de rejets et d’innovation. Peut-être le seul vrai anti-Européen en art comme en littérature et en philosophie

450 hie comme en morale, n’est-il tout simplement que le pompier ? Voire celui qui entend faire passer le prestige de son État

451 le pompier ? Voire celui qui entend faire passer le prestige de son État-nation avant toute vérité générale ou personnell

452 cifiste », ou « subversive ». Dans cette optique, l’ explosion surréaliste ne m’apparaît nullement comme un moment caractér

453 ît nullement comme un moment caractéristique de «  l’ antieuropéanisme violent » (p. 80). Bien au contraire ! Les textes cit

454 ropéanisme violent » (p. 80). Bien au contraire ! Les textes cités d’Aragon ne sont d’ailleurs typiques que de l’irresponsa

455 cités d’Aragon ne sont d’ailleurs typiques que de l’ irresponsabilité congénitale du personnage. Ses insultes contre la Pat

456 té congénitale du personnage. Ses insultes contre la Patrie et la France ne sont certes pas plus antieuropéennes que ne le

457 e du personnage. Ses insultes contre la Patrie et la France ne sont certes pas plus antieuropéennes que ne le seront quelq

458 ce ne sont certes pas plus antieuropéennes que ne le seront quelques années plus tard les poèmes de « La Diane française »

459 éennes que ne le seront quelques années plus tard les poèmes de « La Diane française », renouvelés de Déroulède, ou les poè

460 seront quelques années plus tard les poèmes de «  La Diane française », renouvelés de Déroulède, ou les poèmes à la gloire

461 La Diane française », renouvelés de Déroulède, ou les poèmes à la gloire de Staline « toi qui fais lever le soleil ». Et je

462 çaise », renouvelés de Déroulède, ou les poèmes à la gloire de Staline « toi qui fais lever le soleil ». Et je reste témoi

463 oèmes à la gloire de Staline « toi qui fais lever le soleil ». Et je reste témoin, pour ma part, de l’attachement profond

464 le soleil ». Et je reste témoin, pour ma part, de l’ attachement profond d’André Breton à la grande tradition de l’ésotéris

465 a part, de l’attachement profond d’André Breton à la grande tradition de l’ésotérisme renaissant, au romantisme allemand e

466 t profond d’André Breton à la grande tradition de l’ ésotérisme renaissant, au romantisme allemand et à la pensée libertair

467 sotérisme renaissant, au romantisme allemand et à la pensée libertaire, de Pélage à Fourier en passant par les cathares et

468 ée libertaire, de Pélage à Fourier en passant par les cathares et les alchimistes. Sans compter sa passion pour la peinture

469 e Pélage à Fourier en passant par les cathares et les alchimistes. Sans compter sa passion pour la peinture qui, à l’en cro

470 et les alchimistes. Sans compter sa passion pour la peinture qui, à l’en croire, était exclusivement européenne… Reste le

471 . Sans compter sa passion pour la peinture qui, à l’ en croire, était exclusivement européenne… Reste le paradoxe de la mod

472 ’en croire, était exclusivement européenne… Reste le paradoxe de la modernité et de l’avant-garde : dans les arts et dans

473 it exclusivement européenne… Reste le paradoxe de la modernité et de l’avant-garde : dans les arts et dans la politique, i

474 ropéenne… Reste le paradoxe de la modernité et de l’ avant-garde : dans les arts et dans la politique, il s’agit de tendanc

475 radoxe de la modernité et de l’avant-garde : dans les arts et dans la politique, il s’agit de tendances inconciliables. En

476 rnité et de l’avant-garde : dans les arts et dans la politique, il s’agit de tendances inconciliables. En tant qu’elles se

477 iliables. En tant qu’elles se veulent politiques, les avant-gardes du xxe siècle prônent l’art social, fait pour tous et «

478 litiques, les avant-gardes du xxe siècle prônent l’ art social, fait pour tous et « par tous » (selon l’oracle de Lautréam

479 art social, fait pour tous et « par tous » (selon l’ oracle de Lautréamont). En tant qu’elles ambitionnent de faire la mode

480 tréamont). En tant qu’elles ambitionnent de faire la mode, d’autres avant-gardes ou les mêmes publient des revues que pas

481 onnent de faire la mode, d’autres avant-gardes ou les mêmes publient des revues que pas un ouvrier n’aura jamais l’idée ou

482 lient des revues que pas un ouvrier n’aura jamais l’ idée ou l’occasion d’ouvrir, pour ne rien dire de sa capacité de les c

483 revues que pas un ouvrier n’aura jamais l’idée ou l’ occasion d’ouvrir, pour ne rien dire de sa capacité de les comprendre.

484 ion d’ouvrir, pour ne rien dire de sa capacité de les comprendre. Mais il serait vain de chercher si pareille situation est

485 r si pareille situation est conforme ou hostile à la tradition européenne : elle est tout simplement l’une des constantes

486 cieux du structuralisme de naguère. 3. En vérité, les ambiguïtés qui subsistent dans la polémique sur l’Europe, sa spécific

487 3. En vérité, les ambiguïtés qui subsistent dans la polémique sur l’Europe, sa spécificité culturelle et la possibilité d

488 s ambiguïtés qui subsistent dans la polémique sur l’ Europe, sa spécificité culturelle et la possibilité de son union polit

489 émique sur l’Europe, sa spécificité culturelle et la possibilité de son union politique, résultent toutes ou presque — y c

490 toutes ou presque — y compris dans ce livre — de l’ absence ou de l’oubli d’une distinction fondamentale entre les deux Eu

491 ue — y compris dans ce livre — de l’absence ou de l’ oubli d’une distinction fondamentale entre les deux Europes qui se par

492 u de l’oubli d’une distinction fondamentale entre les deux Europes qui se partagent la tradition historique commune à tous

493 damentale entre les deux Europes qui se partagent la tradition historique commune à tous les peuples de ce continent. Le m

494 partagent la tradition historique commune à tous les peuples de ce continent. Le mythe du « bon sauvage » que l’Europe « r

495 rique commune à tous les peuples de ce continent. Le mythe du « bon sauvage » que l’Europe « réaliste » se plaît à ridicul

496 de ce continent. Le mythe du « bon sauvage » que l’ Europe « réaliste » se plaît à ridiculiser et que l’Europe des États a

497 Europe « réaliste » se plaît à ridiculiser et que l’ Europe des États absolutistes puis des États-nations de type napoléoni

498 axe d’utopie, non sans hargne, correspond — comme l’ auteur le démontre par des textes frappants — à une Europe rêvée, « dé

499 pie, non sans hargne, correspond — comme l’auteur le démontre par des textes frappants — à une Europe rêvée, « décentralis

500 es modèles, plutôt que « du pouvoir centralisé de la France absolutiste », de « l’expérience anarchiste des Hurons », voir

501 uvoir centralisé de la France absolutiste », de «  l’ expérience anarchiste des Hurons », voire de l’idée que se fit l’Antiq

502 « l’expérience anarchiste des Hurons », voire de l’ idée que se fit l’Antiquité du peuple des Scythes, connu (nous disent

503 archiste des Hurons », voire de l’idée que se fit l’ Antiquité du peuple des Scythes, connu (nous disent Boas et Lovejoy)7

504 thes, connu (nous disent Boas et Lovejoy)7 « pour la Voie communautaire qu’il poursuit dans sa recherche du bonheur ». Tou

505 ie sociale est « fondée sur une base communale ». La justice y est basée « sur le respect qu’ont pour elle les membres de

506 ne base communale ». La justice y est basée « sur le respect qu’ont pour elle les membres de la tribu, et non pas sur les

507 ice y est basée « sur le respect qu’ont pour elle les membres de la tribu, et non pas sur les lois ». Et voilà qui évoque u

508 « sur le respect qu’ont pour elle les membres de la tribu, et non pas sur les lois ». Et voilà qui évoque une fois de plu

509 pour elle les membres de la tribu, et non pas sur les lois ». Et voilà qui évoque une fois de plus l’exemple des premiers C

510 les lois ». Et voilà qui évoque une fois de plus l’ exemple des premiers Confédérés, et de leur Suisse d’avant le secret d

511 es premiers Confédérés, et de leur Suisse d’avant le secret des banques. C’est cette Europe fille des cités grecques, bien

512 s grecques, bien plus que ses désirs projetés sur les Barbares, que je veux opposer au schéma de l’État-nation, celui que t

513 ur les Barbares, que je veux opposer au schéma de l’ État-nation, celui que toute la terre copie au xxe siècle. Et je ne c

514 poser au schéma de l’État-nation, celui que toute la terre copie au xxe siècle. Et je ne cesserai de dresser cette image

515 er cette image comme celle du modèle directeur de la vraie tradition européenne, la seule qui puisse nous sauver de la ten

516 odèle directeur de la vraie tradition européenne, la seule qui puisse nous sauver de la tentation des despotismes asiates,

517 on européenne, la seule qui puisse nous sauver de la tentation des despotismes asiates, des théocraties et idéocraties abs

518 raties absolutistes qui triomphent désormais dans le tiers-monde mais que nous avons réussi, depuis peu, à extirper de not

519 ussi, depuis peu, à extirper de notre continent — le seul qui ne compte aujourd’hui ni dictature militaire ni règne d’un p

520 i dictature militaire ni règne d’un parti unique. La véritable anti-Europe ne serait-elle pas celle des nationalistes de d

521 gauche qui dénoncent comme utopie ou idylle naïve les conditions mêmes de la liberté, j’entends l’union fédérale de nos peu

522 me utopie ou idylle naïve les conditions mêmes de la liberté, j’entends l’union fédérale de nos peuples, au-delà des préte

523 ïve les conditions mêmes de la liberté, j’entends l’ union fédérale de nos peuples, au-delà des prétentions de l’État-natio

524 dérale de nos peuples, au-delà des prétentions de l’ État-nation ? 4. Sur le chapitre du colonialisme — qui est sans doute

525 au-delà des prétentions de l’État-nation ? 4. Sur le chapitre du colonialisme — qui est sans doute décisif pour définir le

526 ialisme — qui est sans doute décisif pour définir le rôle mondial d’une bonne Europe — André Reszler est peut-être trop br

527 es et nettes sont de nature à couper court à tous les procès d’intention qu’une certaine gauche intellectuelle ne manquera

528 elle ne manquera pas, sinon d’instruire — elle ne le pourrait — du moins de suggérer qu’il y aurait lieu de l’instruire co

529 ait — du moins de suggérer qu’il y aurait lieu de l’ instruire contre l’auteur. « Je ne me fais pas ici le défenseur des po

530 uggérer qu’il y aurait lieu de l’instruire contre l’ auteur. « Je ne me fais pas ici le défenseur des politiques de conquêt

531 nstruire contre l’auteur. « Je ne me fais pas ici le défenseur des politiques de conquête du passé ou du présent. Je hais

532 iques de conquête du passé ou du présent. Je hais l’ impérialisme sous toutes ses formes et je me méfie fondamentalement de

533 religieux ou laïques par lesquels se justifiaient les volontés de domination. » Voilà qui est clair, mais voici qui est mie

534 i qui est mieux encore : « Terre de civilisation, l’ Europe n’est pas à l’abri de tout soupçon. Je ne commettrai pas l’erre

535 e : « Terre de civilisation, l’Europe n’est pas à l’ abri de tout soupçon. Je ne commettrai pas l’erreur de vouloir la blan

536 as à l’abri de tout soupçon. Je ne commettrai pas l’ erreur de vouloir la blanchir de toutes les fautes et de tous les crim

537 soupçon. Je ne commettrai pas l’erreur de vouloir la blanchir de toutes les fautes et de tous les crimes qu’elle a pu — et

538 rai pas l’erreur de vouloir la blanchir de toutes les fautes et de tous les crimes qu’elle a pu — et qu’elle pourrait encor

539 uloir la blanchir de toutes les fautes et de tous les crimes qu’elle a pu — et qu’elle pourrait encore commettre. Comme le

540 pu — et qu’elle pourrait encore commettre. Comme le remarque Jacques Ellul, “notre civilisation est construite sur le san

541 ues Ellul, “notre civilisation est construite sur le sang et le vol, ressemblant en cela à toutes les civilisations” » (p.

542 “notre civilisation est construite sur le sang et le vol, ressemblant en cela à toutes les civilisations” » (p. 147). Ceci

543 r le sang et le vol, ressemblant en cela à toutes les civilisations” » (p. 147). Ceci posé, et maintenu fermement dans les

544 » (p. 147). Ceci posé, et maintenu fermement dans les conclusions de son essai, André Reszler se livre à la malice de citer

545 onclusions de son essai, André Reszler se livre à la malice de citer au sujet du colonialisme tant décrié par les antieuro

546 de citer au sujet du colonialisme tant décrié par les antieuropéens de gauche, l’opinion permanente de Marx et d’Engels. « 

547 isme tant décrié par les antieuropéens de gauche, l’ opinion permanente de Marx et d’Engels. « Loin de porter sur le coloni

548 manente de Marx et d’Engels. « Loin de porter sur le colonialisme une condamnation globale, Marx et Engels aperçoivent dan

549 amnation globale, Marx et Engels aperçoivent dans l’ expansion territoriale de l’Angleterre, des États-Unis, la marche de l

550 gels aperçoivent dans l’expansion territoriale de l’ Angleterre, des États-Unis, la marche de l’humanité vers l’unité. Ains

551 ion territoriale de l’Angleterre, des États-Unis, la marche de l’humanité vers l’unité. Ainsi, Engels peut écrire, en 1848

552 ale de l’Angleterre, des États-Unis, la marche de l’ humanité vers l’unité. Ainsi, Engels peut écrire, en 1848, au sujet de

553 rre, des États-Unis, la marche de l’humanité vers l’ unité. Ainsi, Engels peut écrire, en 1848, au sujet de l’expansion amé

554 . Ainsi, Engels peut écrire, en 1848, au sujet de l’ expansion américaine : « En Amérique, nous avons été témoins de la con

555 icaine : « En Amérique, nous avons été témoins de la conquête du Mexique, et cela nous réjouit… Il est de l’intérêt de son

556 quête du Mexique, et cela nous réjouit… Il est de l’ intérêt de son propre développement que dans le futur (le Mexique) pas

557 de l’intérêt de son propre développement que dans le futur (le Mexique) passe sous la tutelle des États-Unis ». Le même En

558 êt de son propre développement que dans le futur ( le Mexique) passe sous la tutelle des États-Unis ». Le même Engels quali

559 ppement que dans le futur (le Mexique) passe sous la tutelle des États-Unis ». Le même Engels qualifie la conquête de l’Al

560 Mexique) passe sous la tutelle des États-Unis ». Le même Engels qualifie la conquête de l’Algérie par la France de « fait

561 tutelle des États-Unis ». Le même Engels qualifie la conquête de l’Algérie par la France de « fait important et heureux po

562 ts-Unis ». Le même Engels qualifie la conquête de l’ Algérie par la France de « fait important et heureux pour le progrès d

563 même Engels qualifie la conquête de l’Algérie par la France de « fait important et heureux pour le progrès de la civilisat

564 par la France de « fait important et heureux pour le progrès de la civilisation ». Ainsi que l’écrit Miklos Molnar8 : « Po

565 de « fait important et heureux pour le progrès de la civilisation ». Ainsi que l’écrit Miklos Molnar8 : « Pour Marx et Eng

566 x pour le progrès de la civilisation ». Ainsi que l’ écrit Miklos Molnar8 : « Pour Marx et Engels, la colonisation n’est au

567 e l’écrit Miklos Molnar8 : « Pour Marx et Engels, la colonisation n’est au fond que l’épiphénomène ou le corollaire d’un p

568 Marx et Engels, la colonisation n’est au fond que l’ épiphénomène ou le corollaire d’un processus historico-économique plus

569 colonisation n’est au fond que l’épiphénomène ou le corollaire d’un processus historico-économique plus vaste : le proces

570 d’un processus historico-économique plus vaste : le processus d’unification du monde. » Sur quoi l’auteur conclut dans un

571 : le processus d’unification du monde. » Sur quoi l’ auteur conclut dans un large finale : « Si l’Europe doit survivre en t

572 quoi l’auteur conclut dans un large finale : « Si l’ Europe doit survivre en tant que civilisation et s’acquitter des dette

573 acquitter des dettes qu’elle a contractées envers le monde dans sa tentative de l’unifier sous sa conduite, elle doit bien

574 contractées envers le monde dans sa tentative de l’ unifier sous sa conduite, elle doit bien mieux résoudre l’énigme qu’el

575 r sous sa conduite, elle doit bien mieux résoudre l’ énigme qu’elle lui a posée et qu’elle ne cesse de se poser à elle-même

576 ée et qu’elle ne cesse de se poser à elle-même. » Le monde, en effet, « se détourne de l’Europe tout en reprenant ses idée

577 elle-même. » Le monde, en effet, « se détourne de l’ Europe tout en reprenant ses idées et ses créations. Il emprunte sa ph

578 s et ses créations. Il emprunte sa philosophie de l’ efficacité et sa folie centralisatrice. Il édifie des États puissants

579 puissants et jacobins qui défendent acariâtrement les frontières tracées par l’arbitraire des puissances coloniales ». Bien

580 éfendent acariâtrement les frontières tracées par l’ arbitraire des puissances coloniales ». Bien plus, le tiers-monde repr

581 rbitraire des puissances coloniales ». Bien plus, le tiers-monde reprend à son compte le modèle « d’une économie industrie

582 ». Bien plus, le tiers-monde reprend à son compte le modèle « d’une économie industrielle incapable de maîtriser la pollut

583 ’une économie industrielle incapable de maîtriser la pollution et qui provoque la rupture de l’équilibre écologique de la

584 capable de maîtriser la pollution et qui provoque la rupture de l’équilibre écologique de la planète ». 5. Reste alors l’e

585 triser la pollution et qui provoque la rupture de l’ équilibre écologique de la planète ». 5. Reste alors l’engagement au s

586 provoque la rupture de l’équilibre écologique de la planète ». 5. Reste alors l’engagement au service de l’Europe, par qu

587 ilibre écologique de la planète ». 5. Reste alors l’ engagement au service de l’Europe, par quoi j’entends : au service de

588 nète ». 5. Reste alors l’engagement au service de l’ Europe, par quoi j’entends : au service de la vocation mondiale qu’ell

589 e de l’Europe, par quoi j’entends : au service de la vocation mondiale qu’elle s’est donnée dès la Renaissance. Le sort du

590 de la vocation mondiale qu’elle s’est donnée dès la Renaissance. Le sort du monde et la propre survie de l’Europe dépende

591 mondiale qu’elle s’est donnée dès la Renaissance. Le sort du monde et la propre survie de l’Europe dépendent désormais de

592 st donnée dès la Renaissance. Le sort du monde et la propre survie de l’Europe dépendent désormais de notre capacité à pré

593 aissance. Le sort du monde et la propre survie de l’ Europe dépendent désormais de notre capacité à présenter au monde — sa

594 e capacité à présenter au monde — sans chercher à le vendre et encore moins à l’imposer — un modèle de fédération fondé su

595 nde — sans chercher à le vendre et encore moins à l’ imposer — un modèle de fédération fondé sur les régions autogérées, do

596 s à l’imposer — un modèle de fédération fondé sur les régions autogérées, donc sur la participation des citoyens à leurs pr

597 ration fondé sur les régions autogérées, donc sur la participation des citoyens à leurs propres destins. Il ne s’agit plus

598 ns. Il ne s’agit plus désormais, de projeter dans l’ espace lointain ni dans le temps des origines, ni dans l’avenir, l’ima

599 rmais, de projeter dans l’espace lointain ni dans le temps des origines, ni dans l’avenir, l’image fantasmatique d’un bon

600 e lointain ni dans le temps des origines, ni dans l’ avenir, l’image fantasmatique d’un bon sauvage ou d’un homme régénéré.

601 ni dans le temps des origines, ni dans l’avenir, l’ image fantasmatique d’un bon sauvage ou d’un homme régénéré. Il s’agit

602 on sauvage ou d’un homme régénéré. Il s’agit pour l’ Europe de proposer au Monde et d’illustrer d’une manière convaincante,

603 ie écologique et des institutions personnalistes, l’ exemple salutaire du bon civilisé. 5. André Reszler, L’Intellectuel

604 le salutaire du bon civilisé. 5. André Reszler, L’ Intellectuel contre l’Europe, Paris, Presses universitaires de France,

605 vilisé. 5. André Reszler, L’Intellectuel contre l’ Europe, Paris, Presses universitaires de France, 1976. 6. « Nous port

606 aires de France, 1976. 6. « Nous portons partout la guerre, la discorde, nos lingots, nos fusils, notre Évangile. » (p. 6

607 ance, 1976. 6. « Nous portons partout la guerre, la discorde, nos lingots, nos fusils, notre Évangile. » (p. 6) On ajoute

608 , New York, 1965. 8. M. Molnar, Marx, Engels et la politique internationale, 10/18, Paris 1976. d. Rougemont Denis de,

609 s 1976. d. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] L’ intellectuel contre l’Europe », Cadmos, Genève, automne 1978, p. 76-82

610 Denis de, « [Compte rendu] L’intellectuel contre l’ Europe », Cadmos, Genève, automne 1978, p. 76-82. e. Voir « La table

611 admos, Genève, automne 1978, p. 76-82. e. Voir «  La table ronde de l’Europe » ( Preuves , janvier 1954) et « Une prise de

612 omne 1978, p. 76-82. e. Voir « La table ronde de l’ Europe » ( Preuves , janvier 1954) et « Une prise de conscience europé

613 tions d’un renouveau (automne 1978)f I Si l’ homme, au sens de la personne, est mort ou doit mourir bientôt, il n’y

614 (automne 1978)f I Si l’homme, au sens de la personne, est mort ou doit mourir bientôt, il n’y aura plus d’Europe

615 pas très bien comment pourront encore s’épanouir les personnes, puisqu’on sera tombé, probablement, dans un système totali

616 olloqueg, nous avons décidé de prendre au sérieux les théories sur la « mort de l’homme » lancées dans les années 1960 par

617 ons décidé de prendre au sérieux les théories sur la « mort de l’homme » lancées dans les années 1960 par les structuralis

618 prendre au sérieux les théories sur la « mort de l’ homme » lancées dans les années 1960 par les structuralistes français,

619 théories sur la « mort de l’homme » lancées dans les années 1960 par les structuralistes français, notamment Lévi-Strauss,

620 ort de l’homme » lancées dans les années 1960 par les structuralistes français, notamment Lévi-Strauss, Foucault et Lacan.

621 Lacan. Quoique ces théories puissent passer, — on l’ a dit — pour un peu frivoles, ou pour des exercices de mandarins en So

622 bonne et au Collège de France, nous avons vu dans le succès qu’elles eurent un temps, le symptôme clinique de quelque chos

623 avons vu dans le succès qu’elles eurent un temps, le symptôme clinique de quelque chose de plus profond et inquiétant. Il

624 e de plus profond et inquiétant. Il y eut d’abord l’ annonce nietzschéenne de la mort de Dieu, reprise d’une manière systém

625 tant. Il y eut d’abord l’annonce nietzschéenne de la mort de Dieu, reprise d’une manière systématique et polémique par Sar

626 tématique et polémique par Sartre au lendemain de la guerre et par Camus, puis par Malraux qui en déduisit le premier la m

627 amus, puis par Malraux qui en déduisit le premier la mort de l’homme. Il s’agissait, on le voit, d’une théorie plus littér

628 par Malraux qui en déduisit le premier la mort de l’ homme. Il s’agissait, on le voit, d’une théorie plus littéraire que ph

629 le premier la mort de l’homme. Il s’agissait, on le voit, d’une théorie plus littéraire que philosophique ou religieuse,

630 e certaine attitude mentale, d’un comportement de l’ intelligentsia européenne au sujet des valeurs qui l’ont constituée, q

631 ntelligentsia européenne au sujet des valeurs qui l’ ont constituée, qu’elle a propagées au monde entier, et qui se retourn

632 et qui se retournent aujourd’hui contre elle. On l’ a dit hier : la nouvelle de la mort de Dieu entraînant la mort de l’ho

633 urnent aujourd’hui contre elle. On l’a dit hier : la nouvelle de la mort de Dieu entraînant la mort de l’homme ne peut êtr

634 hui contre elle. On l’a dit hier : la nouvelle de la mort de Dieu entraînant la mort de l’homme ne peut être qu’une fausse

635 hier : la nouvelle de la mort de Dieu entraînant la mort de l’homme ne peut être qu’une fausse nouvelle, car si Dieu est

636 nouvelle de la mort de Dieu entraînant la mort de l’ homme ne peut être qu’une fausse nouvelle, car si Dieu est mort, c’est

637 ieu ; n’existant pas, il ne pouvait mourir. Et si l’ homme, fait à l’image de Dieu, était mort, comment le saurions-nous ?

638 pas, il ne pouvait mourir. Et si l’homme, fait à l’ image de Dieu, était mort, comment le saurions-nous ? Personne n’a jam

639 omme, fait à l’image de Dieu, était mort, comment le saurions-nous ? Personne n’a jamais dit : « je suis mort » sans démon

640  je suis mort » sans démontrer par là qu’il ment. La phrase ne sera jamais dite, ou si elle est dite, ne sera pas croyable

641 me dans sa Pensée sauvage : celui « de réintégrer la culture dans la nature » et finalement la vie dans l’ensemble des con

642 e sauvage : celui « de réintégrer la culture dans la nature » et finalement la vie dans l’ensemble des conditions physico-

643 ntégrer la culture dans la nature » et finalement la vie dans l’ensemble des conditions physico-chimiques « au sein desque

644 ulture dans la nature » et finalement la vie dans l’ ensemble des conditions physico-chimiques « au sein desquelles — ajout

645 perdra rapidement comme ce pli dans une nappe ou l’ empreinte d’un visage dans le sable d’un rivage… va s’effacer. » Le de

646 li dans une nappe ou l’empreinte d’un visage dans le sable d’un rivage… va s’effacer. » Le dessein bien affirmé est de dis

647 visage dans le sable d’un rivage… va s’effacer. » Le dessein bien affirmé est de dissoudre l’illusion de l’homme personnel

648 facer. » Le dessein bien affirmé est de dissoudre l’ illusion de l’homme personnel, de l’homme sujet de son langage et de s

649 ssein bien affirmé est de dissoudre l’illusion de l’ homme personnel, de l’homme sujet de son langage et de sa pensée, donc

650 de dissoudre l’illusion de l’homme personnel, de l’ homme sujet de son langage et de sa pensée, donc de son action et de s

651 on aura « traqué dans ses derniers retranchements l’ illusion de sa liberté » (Lévi-Strauss), il sera rendu à l’innocence,

652 n de sa liberté » (Lévi-Strauss), il sera rendu à l’ innocence, car on ne condamne pas un prévenu si l’on peut démontrer qu

653 l’innocence, car on ne condamne pas un prévenu si l’ on peut démontrer qu’il n’était pas responsable, que ce n’est pas son

654 esponsable, que ce n’est pas son moi qui a commis le crime, mais quelque chose qui le dominait. Ce qui motive les assertio

655 moi qui a commis le crime, mais quelque chose qui le dominait. Ce qui motive les assertions structuralistes paraît donc si

656 mais quelque chose qui le dominait. Ce qui motive les assertions structuralistes paraît donc simple : fuite devant la respo

657 structuralistes paraît donc simple : fuite devant la responsabilité personnelle ; dégoût du soi, du moi ; rage devant la «

658 personnelle ; dégoût du soi, du moi ; rage devant la « finitude de l’homme ». Cette dernière expression obsède les analyse

659 oût du soi, du moi ; rage devant la « finitude de l’ homme ». Cette dernière expression obsède les analyses de Foucault et

660 de de l’homme ». Cette dernière expression obsède les analyses de Foucault et de Lévi-Strauss. L’homme s’y voit toujours dé

661 sède les analyses de Foucault et de Lévi-Strauss. L’ homme s’y voit toujours défini par ce qu’il n’est pas, par ce qui le r

662 oujours défini par ce qu’il n’est pas, par ce qui le réduit et enfin le dissout, dissolvant du même coup son moi, sa fonct

663 ce qu’il n’est pas, par ce qui le réduit et enfin le dissout, dissolvant du même coup son moi, sa fonction de sujet respon

664 ère ces motivations de rejet du moi, du sujet, de la personne, je vois un rejet non pas de la religion en général, au sens

665 ujet, de la personne, je vois un rejet non pas de la religion en général, au sens sociologique du terme, mais bien du chri

666 t de son anthropologie, c’est-à-dire du modèle de la personne. À l’anthropologie évangélique, paulinienne et conciliaire,

667 pologie, c’est-à-dire du modèle de la personne. À l’ anthropologie évangélique, paulinienne et conciliaire, Lévi-Strauss av

668 onne dose d’humour noir — oppose ce qu’il appelle l’ entropologie, c’est-à-dire la connaissance non de l’anthropos mais de

669 ose ce qu’il appelle l’entropologie, c’est-à-dire la connaissance non de l’anthropos mais de l’entropie, dont il admet que

670 entropologie, c’est-à-dire la connaissance non de l’ anthropos mais de l’entropie, dont il admet que l’activité de l’homme

671 à-dire la connaissance non de l’anthropos mais de l’ entropie, dont il admet que l’activité de l’homme occidental serait le

672 l’anthropos mais de l’entropie, dont il admet que l’ activité de l’homme occidental serait le facteur principal d’accroisse

673 is de l’entropie, dont il admet que l’activité de l’ homme occidental serait le facteur principal d’accroissement. J’accep

674 admet que l’activité de l’homme occidental serait le facteur principal d’accroissement. J’accepte sans réserve cette posi

675 ans réserve cette position du problème. Pour moi, l’ anthropologie évangélique est tout simplement la christologie — je vai

676 , l’anthropologie évangélique est tout simplement la christologie — je vais dire pourquoi — d’où procèdent les notions ind

677 stologie — je vais dire pourquoi — d’où procèdent les notions indissociables de personne et de communauté, tandis qu’à « l’

678 ables de personne et de communauté, tandis qu’à «  l’ entropologie » correspondent les notions d’espèce et d’individu. Créat

679 uté, tandis qu’à « l’entropologie » correspondent les notions d’espèce et d’individu. Créativité, surprise, harmonisation,

680 réativité, surprise, harmonisation, amour : c’est la néguentropie orientée vers la Résurrection. Déterminisme, mimétisme c

681 tion, amour : c’est la néguentropie orientée vers la Résurrection. Déterminisme, mimétisme collectif, dégradation des lien

682 ollectif, dégradation des liens, violence : c’est l’ entropie, orientée comme disait Eddington vers « la mort tiède de l’un

683 ’entropie, orientée comme disait Eddington vers «  la mort tiède de l’univers ». L’anthropologie évangélique et paulinienne

684 ée comme disait Eddington vers « la mort tiède de l’ univers ». L’anthropologie évangélique et paulinienne a été la premièr

685 it Eddington vers « la mort tiède de l’univers ». L’ anthropologie évangélique et paulinienne a été la première à parler de

686 ique et paulinienne a été la première à parler de la « mort de l’homme ». Paul revient sans cesse sur la nécessité pour le

687 nienne a été la première à parler de la « mort de l’ homme ». Paul revient sans cesse sur la nécessité pour le « vieil homm

688 « mort de l’homme ». Paul revient sans cesse sur la nécessité pour le « vieil homme » de « mourir ». Il n’est question qu

689  ». Paul revient sans cesse sur la nécessité pour le « vieil homme » de « mourir ». Il n’est question que de « dépouiller

690 « mourir ». Il n’est question que de « dépouiller le vieil homme », de devenir une « nouvelle créature », un « homme nouve

691 nouvelle créature », un « homme nouveau », — dont les « hommes nouveaux » de l’utopie dont on nous parlait hier, ne sont qu

692 omme nouveau », — dont les « hommes nouveaux » de l’ utopie dont on nous parlait hier, ne sont que des sécularisations à bo

693 e des sécularisations à bon marché. Qu’est-ce que le « vieil homme » ? C’est l’homme naturel, l’homme de chair, pécheur, c

694 marché. Qu’est-ce que le « vieil homme » ? C’est l’ homme naturel, l’homme de chair, pécheur, corrompu. C’est notre donné

695 e que le « vieil homme » ? C’est l’homme naturel, l’ homme de chair, pécheur, corrompu. C’est notre donné empirique livré a

696 biologique et à celui du péché. Un exemplaire de l’ espèce, un individu. Et l’homme nouveau ? Le même, mais converti, « mo

697 péché. Un exemplaire de l’espèce, un individu. Et l’ homme nouveau ? Le même, mais converti, « mort à soi-même », réorienté

698 re de l’espèce, un individu. Et l’homme nouveau ? Le même, mais converti, « mort à soi-même », réorienté et recréé par l’a

699 rti, « mort à soi-même », réorienté et recréé par l’ appel de sa vocation (c’est le même mot). Un but nouveau le distingue

700 ienté et recréé par l’appel de sa vocation (c’est le même mot). Un but nouveau le distingue du troupeau mais aussitôt le r

701 e sa vocation (c’est le même mot). Un but nouveau le distingue du troupeau mais aussitôt le relie à ses prochains, car l’u

702 ut nouveau le distingue du troupeau mais aussitôt le relie à ses prochains, car l’unicité même de sa vocation ne peut être

703 upeau mais aussitôt le relie à ses prochains, car l’ unicité même de sa vocation ne peut être assumée, agie, réalisée, que

704 on ne peut être assumée, agie, réalisée, que dans la réalité d’une communauté. Le terme de personne a été élaboré par les

705 , réalisée, que dans la réalité d’une communauté. Le terme de personne a été élaboré par les grands débats conciliaires de

706 ommunauté. Le terme de personne a été élaboré par les grands débats conciliaires de Nicée (325) et de Chalcédoine (452). Ce

707 ttéralement crucial pour les premiers docteurs de l’ Église : comment définir le Père, le Fils et le Saint-Esprit que les é

708 s premiers docteurs de l’Église : comment définir le Père, le Fils et le Saint-Esprit que les évangiles présentent comme é

709 s docteurs de l’Église : comment définir le Père, le Fils et le Saint-Esprit que les évangiles présentent comme étant tous

710 de l’Église : comment définir le Père, le Fils et le Saint-Esprit que les évangiles présentent comme étant tous les trois

711 t définir le Père, le Fils et le Saint-Esprit que les évangiles présentent comme étant tous les trois Dieu ? Pour ces trois

712 rit que les évangiles présentent comme étant tous les trois Dieu ? Pour ces trois fonctions différentes d’une seule entité,

713 s trois fonctions différentes d’une seule entité, les Pères ne trouvaient pas de mot grec. Ils prirent alors le terme romai

714 ne trouvaient pas de mot grec. Ils prirent alors le terme romain de persona, qui avait signifié d’abord le masque de l’ac

715 rme romain de persona, qui avait signifié d’abord le masque de l’acteur (indiquant un rôle tragique ou comique), puis avai

716 persona, qui avait signifié d’abord le masque de l’ acteur (indiquant un rôle tragique ou comique), puis avait été transfé

717 s avait été transféré au citoyen, à son rôle dans la cité. Ils décidèrent que Dieu était une seule essence manifestée en t

718 essence manifestée en trois personnes ou rôles : le Père, le Fils, le Saint-Esprit. Et ce fut la deuxième personne qui fo

719 manifestée en trois personnes ou rôles : le Père, le Fils, le Saint-Esprit. Et ce fut la deuxième personne qui fournit le

720 e en trois personnes ou rôles : le Père, le Fils, le Saint-Esprit. Et ce fut la deuxième personne qui fournit le modèle de

721 sprit. Et ce fut la deuxième personne qui fournit le modèle de la personne humaine. Elle était la coexistence en un seul ê

722 fut la deuxième personne qui fournit le modèle de la personne humaine. Elle était la coexistence en un seul être de Dieu e

723 rnit le modèle de la personne humaine. Elle était la coexistence en un seul être de Dieu et de l’Homme. Et Jésus-Christ fu

724 tait la coexistence en un seul être de Dieu et de l’ Homme. Et Jésus-Christ fut déclaré « vrai Dieu et vrai homme à la fois

725 la fois ». C’est à partir de cette antinomie que les Pères ont pensé la réalité humaine. Entre les conciles de Nicée et de

726 partir de cette antinomie que les Pères ont pensé la réalité humaine. Entre les conciles de Nicée et de Chalcédoine, saint

727 que les Pères ont pensé la réalité humaine. Entre les conciles de Nicée et de Chalcédoine, saint Augustin transpose à l’hom

728 cée et de Chalcédoine, saint Augustin transpose à l’ homme, créature de chair et d’esprit, à la fois immanent et transcenda

729 et d’esprit, à la fois immanent et transcendant, le « modèle », dirions-nous, de la deuxième personne de la Trinité. Ce m

730 odèle », dirions-nous, de la deuxième personne de la Trinité. Ce modèle christologique, antinomique, de la personne humain

731 rinité. Ce modèle christologique, antinomique, de la personne humaine, sera mis en forme par les frères de saint Victor, p

732 ue, de la personne humaine, sera mis en forme par les frères de saint Victor, par Thomas d’Aquin, par Calvin, et il domine

733 as d’Aquin, par Calvin, et il domine encore toute l’ anthropologie chrétienne. Rejoignant le sujet de ce colloque, je voud

734 ore toute l’anthropologie chrétienne. Rejoignant le sujet de ce colloque, je voudrais rappeler maintenant que Michel Fouc

735 er maintenant que Michel Foucault, dans son livre Les Mots et les Choses, explique que l’homme au sens moderne ne peut être

736 t que Michel Foucault, dans son livre Les Mots et les Choses, explique que l’homme au sens moderne ne peut être pensé que d

737 ns son livre Les Mots et les Choses, explique que l’ homme au sens moderne ne peut être pensé que depuis le xviiie siècle.

738 mme au sens moderne ne peut être pensé que depuis le xviiie siècle. Avant cela, il ne disposait pas, nous dit-on, des ins

739  ce doublet empirico-transcendental qu’on appelle l’ homme ». Pour Athanase et les Pères de Nicée, il ne s’agissait pas d’u

740 ndental qu’on appelle l’homme ». Pour Athanase et les Pères de Nicée, il ne s’agissait pas d’un doublet, mais d’une unité.

741 ne s’agissait pas d’un doublet, mais d’une unité. Le doublet est une création de la science moderne, mais pas du xviiie s

742 mais d’une unité. Le doublet est une création de la science moderne, mais pas du xviiie siècle : de Descartes. Car c’est

743  : de Descartes. Car c’est bien lui qui a fait de l’ homme un « doublet » de chair et d’esprit. Il a si bien séparé le corp

744 ublet » de chair et d’esprit. Il a si bien séparé le corps et l’âme qu’il n’a plus su comment les rejoindre, sinon par l’h

745 hair et d’esprit. Il a si bien séparé le corps et l’ âme qu’il n’a plus su comment les rejoindre, sinon par l’hypothèse un

746 éparé le corps et l’âme qu’il n’a plus su comment les rejoindre, sinon par l’hypothèse un peu aberrante de la glande pinéal

747 u’il n’a plus su comment les rejoindre, sinon par l’ hypothèse un peu aberrante de la glande pinéale. Si l’homme est un dou

748 oindre, sinon par l’hypothèse un peu aberrante de la glande pinéale. Si l’homme est un doublet empirico-transcendental, il

749 pothèse un peu aberrante de la glande pinéale. Si l’ homme est un doublet empirico-transcendental, il mourra donc avec la s

750 blet empirico-transcendental, il mourra donc avec la science cartésienne. Les dégâts resteront limités. On pourrait faire

751 ntal, il mourra donc avec la science cartésienne. Les dégâts resteront limités. On pourrait faire observer aussi que, bien

752 pourrait faire observer aussi que, bien loin que la personne doive sa constitution à la science moderne, c’est l’inverse

753 bien loin que la personne doive sa constitution à la science moderne, c’est l’inverse qui se vérifie historiquement. Le do

754 doive sa constitution à la science moderne, c’est l’ inverse qui se vérifie historiquement. Le dogme de l’Incarnation est e

755 e, c’est l’inverse qui se vérifie historiquement. Le dogme de l’Incarnation est en effet à l’origine de la science europée

756 nverse qui se vérifie historiquement. Le dogme de l’ Incarnation est en effet à l’origine de la science européenne. Comment

757 quement. Le dogme de l’Incarnation est en effet à l’ origine de la science européenne. Comment imaginer des sciences physiq

758 ogme de l’Incarnation est en effet à l’origine de la science européenne. Comment imaginer des sciences physiques ou chimiq

759 s sciences physiques ou chimiques dans un monde — l’ Inde par exemple — où la matière est illusion, voile de Maya ? En Euro

760 chimiques dans un monde — l’Inde par exemple — où la matière est illusion, voile de Maya ? En Europe, la matière a été rec

761 matière est illusion, voile de Maya ? En Europe, la matière a été reconnue par Dieu, lui-même, puisqu’il s’est incarné en

762 en Dieu ne peut pas faire de physique ». À toutes les écoles qui annoncent la mort de l’homme, un commun dénominateur : le

763 de physique ». À toutes les écoles qui annoncent la mort de l’homme, un commun dénominateur : le rejet fondamental du chr

764 e ». À toutes les écoles qui annoncent la mort de l’ homme, un commun dénominateur : le rejet fondamental du christianisme,

765 cent la mort de l’homme, un commun dénominateur : le rejet fondamental du christianisme, de la christologie et de toutes l

766 ateur : le rejet fondamental du christianisme, de la christologie et de toutes les valeurs qui en ont été déduites (à tort

767 du christianisme, de la christologie et de toutes les valeurs qui en ont été déduites (à tort ou à raison d’ailleurs9). Il

768 tort ou à raison d’ailleurs9). Il y a dans toute l’ œuvre de Lévi-Strauss l’affirmation de plus en plus nette et tranchant

769 eurs9). Il y a dans toute l’œuvre de Lévi-Strauss l’ affirmation de plus en plus nette et tranchante — je dirais totalitair

770 nchante — je dirais totalitaire — du matérialisme le plus radical. Ce qui l’amène à écrire que l’effort de la science, des

771 litaire — du matérialisme le plus radical. Ce qui l’ amène à écrire que l’effort de la science, des sciences humaines en pa

772 isme le plus radical. Ce qui l’amène à écrire que l’ effort de la science, des sciences humaines en particulier, doit about

773 radical. Ce qui l’amène à écrire que l’effort de la science, des sciences humaines en particulier, doit aboutir à la désh

774 sciences humaines en particulier, doit aboutir à la déshumanisation, c’est-à-dire à l’évacuation du sujet humain. Il n’y

775 doit aboutir à la déshumanisation, c’est-à-dire à l’ évacuation du sujet humain. Il n’y a donc plus de sciences humaines po

776 d’homme, plus de sujet à examiner… Et c’est aussi le résultat qu’obtient Foucault au terme (c’est à voir) de ses recherche

777 ult au terme (c’est à voir) de ses recherches sur l’ archéologie du savoir. Vous l’avouerai-je ? Je ferais mon deuil des « 

778 ses recherches sur l’archéologie du savoir. Vous l’ avouerai-je ? Je ferais mon deuil des « sciences humaines » telles qu’

779 des « sciences humaines » telles qu’on essaie de les pratiquer aujourd’hui, mais « l’entropologie » structuraliste entraîn

780 qu’on essaie de les pratiquer aujourd’hui, mais «  l’ entropologie » structuraliste entraîne une conséquence beaucoup plus g

781 une conséquence beaucoup plus grave : elle refuse l’ homme qui a fait l’Europe et dont l’Europe a pour mission de favoriser

782 ucoup plus grave : elle refuse l’homme qui a fait l’ Europe et dont l’Europe a pour mission de favoriser la reproduction, l

783 : elle refuse l’homme qui a fait l’Europe et dont l’ Europe a pour mission de favoriser la reproduction, la recréation perm

784 rope et dont l’Europe a pour mission de favoriser la reproduction, la recréation permanente. Les structuralistes paraissen

785 rope a pour mission de favoriser la reproduction, la recréation permanente. Les structuralistes paraissent motivés par un

786 oriser la reproduction, la recréation permanente. Les structuralistes paraissent motivés par un profond ressentiment (au se

787 rer n’importe quoi qu’on dit « sauvage » (mais où le dit-on hors de Paris ?). La « sauvagerie » est une notion spécifiquem

788 « sauvage » (mais où le dit-on hors de Paris ?). La « sauvagerie » est une notion spécifiquement européenne, voire plus p

789 partie inconscientes, que je crois dangereux pour l’ Europe, destructeur du civisme dont nous parlait ce matin Jacques Frey

790 ait ce matin Jacques Freymond. Tout ce qui réduit le sens de la responsabilité personnelle augmente les chances du ça, qui

791 n Jacques Freymond. Tout ce qui réduit le sens de la responsabilité personnelle augmente les chances du ça, qui est la tyr

792 le sens de la responsabilité personnelle augmente les chances du ça, qui est la tyrannie même, qui est le Tyran absolu, l’A

793 é personnelle augmente les chances du ça, qui est la tyrannie même, qui est le Tyran absolu, l’Anonyme. Ce n’est pas vous

794 chances du ça, qui est la tyrannie même, qui est le Tyran absolu, l’Anonyme. Ce n’est pas vous qui parlez ou agissez — no

795 ui est la tyrannie même, qui est le Tyran absolu, l’ Anonyme. Ce n’est pas vous qui parlez ou agissez — nous répètent les s

796 st pas vous qui parlez ou agissez — nous répètent les structuralistes —, c’est ça qui parle ou qui opère en vous. Objective

797 en vous. Objectivement, c’est mettre en condition l’ homme d’aujourd’hui pour qu’il accepte toute la mythologie moderne des

798 on l’homme d’aujourd’hui pour qu’il accepte toute la mythologie moderne des « impératifs » technologiques, des « nécessité

799 nécessités » économiques, et des « exigences » de la défense nationale, ultima ratio de l’arbitraire du pouvoir, du ça qui

800 gences » de la défense nationale, ultima ratio de l’ arbitraire du pouvoir, du ça qui va sans dire parce qu’il n’osera jama

801 s s’avouer et qu’il compte sur notre lâcheté pour l’ en dispenser. Le danger du structuralisme n’est pas que cette doctrin

802 il compte sur notre lâcheté pour l’en dispenser. Le danger du structuralisme n’est pas que cette doctrine fasse des milli

803 re. Ce qui est dangereux, c’est que ça prédispose les Européens à un état de passivité, à une abdication devant des forces

804 iques qui vont « couvrir » leur irresponsabilité, les exonérer de leur éventuelle culpabilité. Car l’Europe ne se fera pas

805 les exonérer de leur éventuelle culpabilité. Car l’ Europe ne se fera pas toute seule, ne sera jamais faite par le ça, mai

806 se fera pas toute seule, ne sera jamais faite par le ça, mais uniquement par des personnes, à la fois libres et responsabl

807 des personnes, à la fois libres et responsables. Les conditions d’un renouveau de l’homme et de l’Europe conjointement se

808 et responsables. Les conditions d’un renouveau de l’ homme et de l’Europe conjointement se déduisent presque inévitablement

809 s. Les conditions d’un renouveau de l’homme et de l’ Europe conjointement se déduisent presque inévitablement de ces propos

810 isent presque inévitablement de ces propositions. Le civisme c’est prendre ses responsabilités ; c’est agir en homme libre

811 responsabilités ; c’est agir en homme libre dans la société, cesser de dire qu’on n’y peut rien. Le civisme est le fait d

812 s la société, cesser de dire qu’on n’y peut rien. Le civisme est le fait de la personne. Mais point de personne hors d’une

813 esser de dire qu’on n’y peut rien. Le civisme est le fait de la personne. Mais point de personne hors d’une communauté, et

814 re qu’on n’y peut rien. Le civisme est le fait de la personne. Mais point de personne hors d’une communauté, et encore la

815 oint de personne hors d’une communauté, et encore la faut-il assez petite pour que l’homme y soit un prochain, un semblabl

816 nauté, et encore la faut-il assez petite pour que l’ homme y soit un prochain, un semblable pour qui l’on puisse agir. La p

817 l’homme y soit un prochain, un semblable pour qui l’ on puisse agir. La personne se dissout dans les grandes dimensions, ce

818 prochain, un semblable pour qui l’on puisse agir. La personne se dissout dans les grandes dimensions, celles des villes mi

819 qui l’on puisse agir. La personne se dissout dans les grandes dimensions, celles des villes millionnaires par exemple. Mais

820 s par exemple. Mais pour qu’on n’étouffe pas dans les petites unités, encore les faudra-t-il ouvertes les unes aux autres e

821 ’on n’étouffe pas dans les petites unités, encore les faudra-t-il ouvertes les unes aux autres et fédérées, compensant de l

822 s petites unités, encore les faudra-t-il ouvertes les unes aux autres et fédérées, compensant de la sorte, comme le remarqu

823 es les unes aux autres et fédérées, compensant de la sorte, comme le remarquait Rousseau, les inconvénients de la petitess

824 autres et fédérées, compensant de la sorte, comme le remarquait Rousseau, les inconvénients de la petitesse par l’union, e

825 ensant de la sorte, comme le remarquait Rousseau, les inconvénients de la petitesse par l’union, et les inconvénients de la

826 omme le remarquait Rousseau, les inconvénients de la petitesse par l’union, et les inconvénients de la grandeur par la lib

827 t Rousseau, les inconvénients de la petitesse par l’ union, et les inconvénients de la grandeur par la liberté et l’autoges

828 les inconvénients de la petitesse par l’union, et les inconvénients de la grandeur par la liberté et l’autogestion locale.

829 la petitesse par l’union, et les inconvénients de la grandeur par la liberté et l’autogestion locale. (Tout cela dans le C

830 l’union, et les inconvénients de la grandeur par la liberté et l’autogestion locale. (Tout cela dans le Contrat social et

831 es inconvénients de la grandeur par la liberté et l’ autogestion locale. (Tout cela dans le Contrat social et dans le Gouve

832 liberté et l’autogestion locale. (Tout cela dans le Contrat social et dans le Gouvernement de la Pologne). Une anthropolo

833 locale. (Tout cela dans le Contrat social et dans le Gouvernement de la Pologne). Une anthropologie personnaliste conduit

834 dans le Contrat social et dans le Gouvernement de la Pologne). Une anthropologie personnaliste conduit donc à l’Europe des

835 ). Une anthropologie personnaliste conduit donc à l’ Europe des régions fédérées. Je pense avoir ici rejoint les conclusion

836 des régions fédérées. Je pense avoir ici rejoint les conclusions que nous espérions pouvoir tirer de ce colloque, en oppos

837 rions pouvoir tirer de ce colloque, en opposant à l’ attitude mentale qu’implique la théorie de la « mort de l’homme », le

838 que, en opposant à l’attitude mentale qu’implique la théorie de la « mort de l’homme », le projet d’une Europe qui ne sera

839 nt à l’attitude mentale qu’implique la théorie de la « mort de l’homme », le projet d’une Europe qui ne sera pas faite par

840 de mentale qu’implique la théorie de la « mort de l’ homme », le projet d’une Europe qui ne sera pas faite par ça mais par

841 qu’implique la théorie de la « mort de l’homme », le projet d’une Europe qui ne sera pas faite par ça mais par nos mains,

842 , par notre amour. 9. Exemple : on sera contre le puritanisme si l’on pense qu’il dérive nécessairement du christianism

843 9. Exemple : on sera contre le puritanisme si l’ on pense qu’il dérive nécessairement du christianisme (ce qui n’est pa

844 nécessairement du christianisme (ce qui n’est pas le cas), mais pour s’il est commandé par Staline, par Mao ou simplement

845 La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)h I. Du t

846 s de Rougemont (hiver 1978)h I. Du temps que l’ Europe « C’était fini ! » L’Europe en formation ne semble pas du to

847 I. Du temps que l’Europe « C’était fini ! » L’ Europe en formation ne semble pas du tout mal vue des Européens, en ce

848 du tout mal vue des Européens, en ce sens qu’ils la considèrent en principe avec sympathie. Mais il faut avouer qu’elle e

849 mpathie. Mais il faut avouer qu’elle est peu vue. L’ élimination des derniers droits de douane entre les neuf pays du March

850 L’élimination des derniers droits de douane entre les neuf pays du Marché commun s’est effectuée le 1er juillet 1977, dans

851 re les neuf pays du Marché commun s’est effectuée le 1er juillet 1977, dans l’inattention générale. C’était pourtant le pr

852 commun s’est effectuée le 1er juillet 1977, dans l’ inattention générale. C’était pourtant le premier achèvement du grand

853 t du grand dessein de Jean Monnet, inspirateur de l’ Europe économique, son premier objectif pleinement atteint. Faut-il en

854 tif pleinement atteint. Faut-il en conclure que «  L’ Europe n’intéresse plus », comme le répètent depuis plusieurs années l

855 conclure que « L’Europe n’intéresse plus », comme le répètent depuis plusieurs années la plupart des journaux de nos pays,

856 plus de place dans leurs colonnes ? Ou plutôt que l’ Europe qui intéresse au sens fort les Européens d’aujourd’hui n’est pa

857 Ou plutôt que l’Europe qui intéresse au sens fort les Européens d’aujourd’hui n’est pas d’abord celle de l’économie et du l

858 uropéens d’aujourd’hui n’est pas d’abord celle de l’ économie et du libre-échange commercial, mais bien celle des chances d

859 change commercial, mais bien celle des chances de la vie, c’est-à-dire des chances de la paix et du maintien des libertés,

860 es chances de la vie, c’est-à-dire des chances de la paix et du maintien des libertés, donc du progrès des responsabilités

861 donc du progrès des responsabilités civiques ? «  L’ Europe c’est fini », dit la presse. Ou du moins le disait-elle jusqu’à

862 sabilités civiques ? « L’Europe c’est fini », dit la presse. Ou du moins le disait-elle jusqu’à l’annonce de l’élection du

863 L’Europe c’est fini », dit la presse. Ou du moins le disait-elle jusqu’à l’annonce de l’élection du Parlement européen. Vo

864 dit la presse. Ou du moins le disait-elle jusqu’à l’ annonce de l’élection du Parlement européen. Voici quelques échantillo

865 . Ou du moins le disait-elle jusqu’à l’annonce de l’ élection du Parlement européen. Voici quelques échantillons de titres

866 llons de titres sur plusieurs colonnes parus dans les principaux journaux de France, de Suisse, de Belgique, d’Italie, d’Al

867 magne et de Grande-Bretagne, de 1974 à 1976 : Sur l’ Europe en général : — « L’Europe agonise » — « L’Europe à la dérive »

868 e, de 1974 à 1976 : Sur l’Europe en général : — «  L’ Europe agonise » — « L’Europe à la dérive » — « L’Europe se meurt » —

869 l’Europe en général : — « L’Europe agonise » — «  L’ Europe à la dérive » — « L’Europe se meurt » — « L’Europe c’est fini »

870 n général : — « L’Europe agonise » — « L’Europe à la dérive » — « L’Europe se meurt » — « L’Europe c’est fini ». Sur les a

871 L’Europe agonise » — « L’Europe à la dérive » — «  L’ Europe se meurt » — « L’Europe c’est fini ». Sur les activités des Neu

872 ’Europe à la dérive » — « L’Europe se meurt » — «  L’ Europe c’est fini ». Sur les activités des Neuf : « L’Europe verte éca

873 ’Europe se meurt » — « L’Europe c’est fini ». Sur les activités des Neuf : « L’Europe verte écartelée » — « Europa Agrarpol

874 rope c’est fini ». Sur les activités des Neuf : «  L’ Europe verte écartelée » — « Europa Agrarpolitik — wer kann das noch v

875 grarpolitik — wer kann das noch verstehen ? » — «  Les Neuf divisés sur leur politique énergétique » — « Conseil européen :

876 ur politique énergétique » — « Conseil européen : l’ enlisement » — « Les Neuf ont étalé divergences et absence de volonté

877 tique » — « Conseil européen : l’enlisement » — «  Les Neuf ont étalé divergences et absence de volonté politique » — « Fall

878 politique » — « Fallito del vertico europeo » — «  L’ anarchie de la CEE » — « Europa auf der Flucht » — « Europe passes a m

879 « Fallito del vertico europeo » — « L’anarchie de la CEE » — « Europa auf der Flucht » — « Europe passes a milestone in la

880 passes a milestone in lagging drive for unity ». La lecture de ces titres pose une question : de quelle Europe parlent-il

881 stion : de quelle Europe parlent-ils ? Quelle est l’ Europe qui selon eux « agonise » ? Si c’est « L’Europe des Neuf », qu’

882 t l’Europe qui selon eux « agonise » ? Si c’est «  L’ Europe des Neuf », qu’on l’appelle par son nom : la Communauté économi

883 agonise » ? Si c’est « L’Europe des Neuf », qu’on l’ appelle par son nom : la Communauté économique européenne, ou Marché c

884 ’Europe des Neuf », qu’on l’appelle par son nom : la Communauté économique européenne, ou Marché commun. Et qu’on essaie a

885 t qu’on essaie alors de montrer sérieusement soit les raisons de son échec relatif, soit en quoi et pourquoi l’institution

886 ns de son échec relatif, soit en quoi et pourquoi l’ institution aurait fait faillite et comment « Bruxelles, c’est fini ! 

887 omment « Bruxelles, c’est fini ! » équivaudrait à la mort de l’Europe tout entière, ce qui est très loin d’être évident. S

888 uxelles, c’est fini ! » équivaudrait à la mort de l’ Europe tout entière, ce qui est très loin d’être évident. S’il s’agit

889 qui est très loin d’être évident. S’il s’agit de l’ Europe des États plus ou moins « unis » ou « confédérés », dont les mi

890 ts plus ou moins « unis » ou « confédérés », dont les ministres nous répètent depuis trente ans qu’elle est nécessaire et u

891 as « agoniser » puisqu’elle n’a jamais existé, et l’ on peut douter qu’elle voie le jour aussi longtemps que les États refu

892 a jamais existé, et l’on peut douter qu’elle voie le jour aussi longtemps que les États refuseront de rien céder de leur s

893 t douter qu’elle voie le jour aussi longtemps que les États refuseront de rien céder de leur souveraineté nationale. S’agir

894 eur souveraineté nationale. S’agirait-il enfin de l’ Europe réelle, celle des Européens vivants, de leurs cultures et de le

895 comment pourrait-on avec un tel sang-froid, sans la moindre émotion dans la voix et parfois même avec un je ne sais quoi

896 c un tel sang-froid, sans la moindre émotion dans la voix et parfois même avec un je ne sais quoi de complaisant dans la r

897 même avec un je ne sais quoi de complaisant dans la résignation, voire de sournoisement jubilant, annoncer et accepter qu

898 istes qui ont composé ces titres, on dirait que «  L’ Europe agonisante », c’est quelque chose qui ne les concerne en rien,

899 L’Europe agonisante », c’est quelque chose qui ne les concerne en rien, personnellement. Ils en parlent comme on parle de m

900 parlent comme on parle de malheurs étrangers, de la mort qui n’arrive qu’aux autres. Mais sont-ils bien conscients du fai

901 en conscients du fait inéluctable qu’ils subiront le sort concret de l’Europe, peu importe qu’ils soient pour ou contre, d

902 it inéluctable qu’ils subiront le sort concret de l’ Europe, peu importe qu’ils soient pour ou contre, de gauche ou de droi

903 ? Leurs formules dramatiques reflètent bien moins la réalité vécue de notre continent qu’une confusion générale des esprit

904 ent qu’une confusion générale des esprits quant à la vraie nature de l’Europe dont ils parlent. Cette « Europe » ne serait

905 n générale des esprits quant à la vraie nature de l’ Europe dont ils parlent. Cette « Europe » ne serait-elle qu’un marché 

906 souverains ? Ne doit-elle pas être au contraire, l’ ensemble des Européens, de leurs pays, de leurs problèmes, de leurs so

907 e commune et trois millénaires de cultures mêlées les ont formés, de l’Ibérie aux Pays-Baltes, de l’Écosse aux Balkans, et

908 millénaires de cultures mêlées les ont formés, de l’ Ibérie aux Pays-Baltes, de l’Écosse aux Balkans, et de la Grèce à la S

909 s les ont formés, de l’Ibérie aux Pays-Baltes, de l’ Écosse aux Balkans, et de la Grèce à la Scandinavie ? Qu’il soit bien

910 e aux Pays-Baltes, de l’Écosse aux Balkans, et de la Grèce à la Scandinavie ? Qu’il soit bien entendu que cette chronique

911 Baltes, de l’Écosse aux Balkans, et de la Grèce à la Scandinavie ? Qu’il soit bien entendu que cette chronique parlera de

912 soit bien entendu que cette chronique parlera de l’ Europe vécue, celle des Européens, non des États, celle des citoyens,

913 onctionnaires, celle des problèmes vitaux de tous les habitants de notre « cap de l’Asie », non pas seulement de ceux des n

914 e », non pas seulement de ceux des neuf pays dont les gouvernements se sont associés à Bruxelles en vue d’harmoniser leurs

915 olitiques industrielles et commerciales. II. «  La grande question » Les choses ont-elles vraiment changé depuis ces

916 et commerciales. II. « La grande question » Les choses ont-elles vraiment changé depuis ces années presque nulles ? L

917 raiment changé depuis ces années presque nulles ? L’ Europe a-t-elle cessé d’être « le mot le plus ennuyeux de la langue fr

918 presque nulles ? L’Europe a-t-elle cessé d’être «  le mot le plus ennuyeux de la langue française » comme l’écrivait l’autr

919 nulles ? L’Europe a-t-elle cessé d’être « le mot le plus ennuyeux de la langue française » comme l’écrivait l’autre jour

920 -t-elle cessé d’être « le mot le plus ennuyeux de la langue française » comme l’écrivait l’autre jour Jean Daniel ? Oui, t

921 t le plus ennuyeux de la langue française » comme l’ écrivait l’autre jour Jean Daniel ? Oui, tout change, a changé et va c

922 ge, a changé et va changer bien plus encore, avec l’ ouverture de la campagne pour l’élection du Parlement des Neuf. Oh !

923 va changer bien plus encore, avec l’ouverture de la campagne pour l’élection du Parlement des Neuf. Oh ! pour parler d’E

924 plus encore, avec l’ouverture de la campagne pour l’ élection du Parlement des Neuf. Oh ! pour parler d’Europe, on parlera

925 s Neuf. Oh ! pour parler d’Europe, on parlera de l’ Europe. Et même on la mettra à toutes les sauces, annonce ">Le Figa

926 rler d’Europe, on parlera de l’Europe. Et même on la mettra à toutes les sauces, annonce ">Le Figaro du 6 novembre. Ma

927 arlera de l’Europe. Et même on la mettra à toutes les sauces, annonce ">Le Figaro du 6 novembre. Mais au fond, la grand

928 once ">Le Figaro du 6 novembre. Mais au fond, la grande question que se posent les états-majors des partis est la suiv

929 e. Mais au fond, la grande question que se posent les états-majors des partis est la suivante : l’élection à l’assemblée eu

930 ion que se posent les états-majors des partis est la suivante : l’élection à l’assemblée européenne verra-t-elle ou non la

931 ent les états-majors des partis est la suivante : l’ élection à l’assemblée européenne verra-t-elle ou non la confirmation

932 -majors des partis est la suivante : l’élection à l’ assemblée européenne verra-t-elle ou non la confirmation de la poussée

933 tion à l’assemblée européenne verra-t-elle ou non la confirmation de la poussée socialiste, du recul du PC, de la percée d

934 européenne verra-t-elle ou non la confirmation de la poussée socialiste, du recul du PC, de la percée de l’UDF, du piétine

935 tion de la poussée socialiste, du recul du PC, de la percée de l’UDF, du piétinement du RPR ? Cela, c’est du concret, du s

936 ussée socialiste, du recul du PC, de la percée de l’ UDF, du piétinement du RPR ? Cela, c’est du concret, du solide, du fam

937 concret, du solide, du familier, et on s’y sent à l’ aise10. Voyez plutôt. Il y a eu à Lille une « opération socialiste »

938 à Lille une « opération socialiste » consacrée à l’ Europe et dont il ne faut surtout pas croire, nous assure-t-on, qu’ell

939 u’elle ait eu pour objet de « mettre sur orbite » le député-maire P. Mauroy, ou de contrer Michel Rocard. Pas du tout : À

940 Michel Rocard. Pas du tout : À chaque instant de la géographie, de l’économie de l’histoire, on a buté sur des réalités p

941 du tout : À chaque instant de la géographie, de l’ économie de l’histoire, on a buté sur des réalités précises, vivantes,

942 chaque instant de la géographie, de l’économie de l’ histoire, on a buté sur des réalités précises, vivantes, concrètes, de

943 ur des réalités précises, vivantes, concrètes, de l’ Europe11. Puis il y a eu à Paris un congrès du RPR (les gaullistes or

944 ope11. Puis il y a eu à Paris un congrès du RPR ( les gaullistes orthodoxes) qui pour défendre « la vraie Europe » a sifflé

945 R (les gaullistes orthodoxes) qui pour défendre «  la vraie Europe » a sifflé et conspué l’Europe fédérale, pourtant admise

946 défendre « la vraie Europe » a sifflé et conspué l’ Europe fédérale, pourtant admise par O. Guichard, mais aussi l’Europe

947 rale, pourtant admise par O. Guichard, mais aussi l’ Europe des régions vilipendée par M. Debré, cependant que J. Chirac dé

948 s, entre Debré et Giscard, ou Lecanuet et Chirac, l’ Europe ne serait même pas mentionnée par la presse. Un fait demeure :

949 hirac, l’Europe ne serait même pas mentionnée par la presse. Un fait demeure : en France du moins — car on dirait que l’Al

950 demeure : en France du moins — car on dirait que l’ Allemagne reste indifférente, et l’on n’entend rien venir d’outre-Manc

951 on dirait que l’Allemagne reste indifférente, et l’ on n’entend rien venir d’outre-Manche — l’Europe ne cesse d’être « enn

952 nte, et l’on n’entend rien venir d’outre-Manche — l’ Europe ne cesse d’être « ennuyeuse » que si elle ranime les querelles

953 ne cesse d’être « ennuyeuse » que si elle ranime les querelles de partis. Voilà donc la passion, mais où est l’Europe ? On

954 i elle ranime les querelles de partis. Voilà donc la passion, mais où est l’Europe ? On ne voit plus que les partis. Qui v

955 les de partis. Voilà donc la passion, mais où est l’ Europe ? On ne voit plus que les partis. Qui va traiter des vrais prob

956 ssion, mais où est l’Europe ? On ne voit plus que les partis. Qui va traiter des vrais problèmes ? S’avance alors M. Michel

957 Depuis trente ans, M. Debré a beaucoup parlé de l’ Europe, il a même écrit un ouvrage proposant de la faire non step by s

958 l’Europe, il a même écrit un ouvrage proposant de la faire non step by step ou « pas à pas » comme le voulait Churchill, m

959 la faire non step by step ou « pas à pas » comme le voulait Churchill, mais « avec des bottes de sept lieues ! »12 Il s’a

960 nation. Je reviendrai sans doute — ailleurs — sur l’ évolution remarquable qui a conduit l’auteur de cette phrase excessive

961 leurs — sur l’évolution remarquable qui a conduit l’ auteur de cette phrase excessive : « Quittons maintenant notre provinc

962 e province, je veux dire notre nation »13 jusqu’à l’ espèce de délire obsidional que traduisent ses dernières déclarations

963 larations publiques contre toute forme d’union de l’ Europe qui ne soit pas l’Europe française. Pour Michel Debré, les chos

964 e toute forme d’union de l’Europe qui ne soit pas l’ Europe française. Pour Michel Debré, les choses sont simples, insuppor

965 e soit pas l’Europe française. Pour Michel Debré, les choses sont simples, insupportablement simples, comme elles le sont t

966 t simples, insupportablement simples, comme elles le sont toujours aux yeux de l’homme en colère. Le régionalisme, qui est

967 simples, comme elles le sont toujours aux yeux de l’ homme en colère. Le régionalisme, qui est très solidement installé en

968 s le sont toujours aux yeux de l’homme en colère. Le régionalisme, qui est très solidement installé en Italie comme en RFA

969 allé en Italie comme en RFA, qui est inscrit dans la nouvelle Constitution de l’Espagne et plus encore dans le projet de C

970 qui est inscrit dans la nouvelle Constitution de l’ Espagne et plus encore dans le projet de Constitution de la Belgique,

971 lle Constitution de l’Espagne et plus encore dans le projet de Constitution de la Belgique, et qui, sous le nom de dévolut

972 et plus encore dans le projet de Constitution de la Belgique, et qui, sous le nom de dévolution, pose un problème majeur

973 ojet de Constitution de la Belgique, et qui, sous le nom de dévolution, pose un problème majeur à la Grande-Bretagne, le r

974 s le nom de dévolution, pose un problème majeur à la Grande-Bretagne, le régionalisme donc, ne cesse d’être utopique, aux

975 on, pose un problème majeur à la Grande-Bretagne, le régionalisme donc, ne cesse d’être utopique, aux yeux de Michel Debré

976 plutôt trahit sa vraie nature de « complot contre la France ». M. Debré est fermement persuadé que les fédéralistes europé

977 la France ». M. Debré est fermement persuadé que les fédéralistes européens ne pensent qu’à ça : dépecer la France. « Les

978 déralistes européens ne pensent qu’à ça : dépecer la France. « Les soi-disant régionalistes, déclame-t-il, ne sont en fait

979 ropéens ne pensent qu’à ça : dépecer la France. «  Les soi-disant régionalistes, déclame-t-il, ne sont en fait que des sépar

980 t qu’il exècre au point d’aller se faire élire en l’ île de la Réunion !) Et il ajoute : « Un des grands auteurs supranatio

981  » (Je me permets de signaler ces derniers mots à l’ attention de M. Pierre Aubert, chef du Département politique fédéral,

982 , chef du Département politique fédéral, à Berne. L’ incident diplomatique me paraît difficilement évitable, dans la mesure

983 plomatique me paraît difficilement évitable, dans la mesure où seraient pris au sérieux les propos de l’ancien Premier min

984 table, dans la mesure où seraient pris au sérieux les propos de l’ancien Premier ministre.) M. Debré poursuit : « Son derni

985 mesure où seraient pris au sérieux les propos de l’ ancien Premier ministre.) M. Debré poursuit : « Son dernier livre est

986 t : « Son dernier livre est dédicacé (sic) à tous les peuples qu’écrase le colonialisme français : basques, provençaux, bre

987 e est dédicacé (sic) à tous les peuples qu’écrase le colonialisme français : basques, provençaux, bretons, lorrains, alsac

988 ’est visiblement trompé de titre.) Conclusion : «  Le livre infâme de Rougemont » éclaire bien la politique des fédéraliste

989 n : « Le livre infâme de Rougemont » éclaire bien la politique des fédéralistes, laquelle ne vise qu’à « démembrer la Fran

990 s fédéralistes, laquelle ne vise qu’à « démembrer la France » pour « faire l’Europe à la germanique ou à l’anglo-saxonne,

991 ne vise qu’à « démembrer la France » pour « faire l’ Europe à la germanique ou à l’anglo-saxonne, en défaisant la France… E

992 à « démembrer la France » pour « faire l’Europe à la germanique ou à l’anglo-saxonne, en défaisant la France… En effet, si

993 ance » pour « faire l’Europe à la germanique ou à l’ anglo-saxonne, en défaisant la France… En effet, si la France n’exista

994 la germanique ou à l’anglo-saxonne, en défaisant la France… En effet, si la France n’existait plus, comme tout serait sim

995 glo-saxonne, en défaisant la France… En effet, si la France n’existait plus, comme tout serait simple ! » On notera que M.

996 it simple ! » On notera que M. Debré n’a pas cité le titre du livre qu’il se borne à désigner comme mon « dernier livre ».

997  dernier livre ». Pour qui s’en étonnerait, voici l’ explication. Les Jeunes du RPR, donc de son parti, avaient adopté mon

998 ». Pour qui s’en étonnerait, voici l’explication. Les Jeunes du RPR, donc de son parti, avaient adopté mon titre15 comme sl

999 e milliers d’affiches bleu foncé assuraient que «  L’ Avenir, c’est notre affaire ! » Michel Debré ne pouvait tout de même p

1000 un livre « infâme ». IV. Vertus et vices selon la religion nationaliste L’adjectif m’a d’abord fait penser au mot d

1001 ertus et vices selon la religion nationaliste L’ adjectif m’a d’abord fait penser au mot de Talleyrand : « tout ce qui

1002 air qu’il y avait chez Debré tout autre chose que l’ intention d’insulter un auteur mal pensant : c’est un blasphémateur qu

1003 extrémités (fussent-elles seulement verbales pour le moment, mais il n’y a pas d’illusions à se faire sur leur traduction

1004 usions à se faire sur leur traduction en décrets, le cas échéant : taxer un livre d’infamie est un procédé typiquement ter

1005 procédé typiquement terroriste, au sens précis de la Terreur exercée par l’État jacobin, ses dignitaires et sa police). De

1006 roriste, au sens précis de la Terreur exercée par l’ État jacobin, ses dignitaires et sa police). Devant tout adversaire po

1007 dversaire politique, idéologique, militaire, dont le langage ou la stratégie nous déconcertent par quelque excès, abus, ou

1008 tique, idéologique, militaire, dont le langage ou la stratégie nous déconcertent par quelque excès, abus, ou délire appare

1009 uelque excès, abus, ou délire apparent, cherchons le système de valeurs et de tabous, cherchons donc la religion qui peut

1010 e système de valeurs et de tabous, cherchons donc la religion qui peut les expliquer. Telle est l’approche que nous avons

1011 et de tabous, cherchons donc la religion qui peut les expliquer. Telle est l’approche que nous avons préconisée dès nos déb

1012 onc la religion qui peut les expliquer. Telle est l’ approche que nous avons préconisée dès nos débuts au Centre européen d

1013 s préconisée dès nos débuts au Centre européen de la culture16. Et nous ne sommes heureusement plus les seuls. Ainsi Jean-

1014 la culture16. Et nous ne sommes heureusement plus les seuls. Ainsi Jean-Marie Benoist nous apprend « que depuis des années

1015 arie Benoist nous apprend « que depuis des années l’ état-major égyptien s’employait à mieux connaître les racines de la ci

1016 état-major égyptien s’employait à mieux connaître les racines de la civilisation hébraïque, et que des universitaires israé

1017 tien s’employait à mieux connaître les racines de la civilisation hébraïque, et que des universitaires israéliens, conseil

1018 t à une connaissance exhaustive des traditions de l’ islam »17. (Cette connaissance mutuelle n’aboutit pas au triomphe de l

1019 boutit pas au triomphe de l’un des partis, mais à l’ entente, peut-être, pour laquelle prient les croyants des trois religi

1020 mais à l’entente, peut-être, pour laquelle prient les croyants des trois religions abrahamiques.) Quelle est la religion de

1021 nts des trois religions abrahamiques.) Quelle est la religion de Michel Debré ? C’est celle de la France déifiée, de la Pu

1022 est la religion de Michel Debré ? C’est celle de la France déifiée, de la Puissance divine, donc sans limites, et de la m

1023 chel Debré ? C’est celle de la France déifiée, de la Puissance divine, donc sans limites, et de la mission universelle de

1024 de la Puissance divine, donc sans limites, et de la mission universelle de la nation une et indivisible. Dans sa dernière

1025 onc sans limites, et de la mission universelle de la nation une et indivisible. Dans sa dernière Lettre mensuelle, il conc

1026 Dans sa dernière Lettre mensuelle, il concède que l’ avenir du Monde en l’an 2000, et même l’avenir de l’Europe puissent in

1027 re mensuelle, il concède que l’avenir du Monde en l’ an 2000, et même l’avenir de l’Europe puissent intéresser VGE. Mais c’

1028 ncède que l’avenir du Monde en l’an 2000, et même l’ avenir de l’Europe puissent intéresser VGE. Mais c’est pour souligner

1029 avenir du Monde en l’an 2000, et même l’avenir de l’ Europe puissent intéresser VGE. Mais c’est pour souligner aussitôt que

1030 VGE. Mais c’est pour souligner aussitôt que seul l’ avenir de la France de l’an 2000 importe véritablement : car celui du

1031 ’est pour souligner aussitôt que seul l’avenir de la France de l’an 2000 importe véritablement : car celui du Monde en dép

1032 ligner aussitôt que seul l’avenir de la France de l’ an 2000 importe véritablement : car celui du Monde en dépend18. De cet

1033 i du Monde en dépend18. De cette religion simple, les vertus sont naïves : elles se réduisent en somme à l’unité et à l’ind

1034 ertus sont naïves : elles se réduisent en somme à l’ unité et à l’indivisibilité de la République française, idéalement fer

1035 ïves : elles se réduisent en somme à l’unité et à l’ indivisibilité de la République française, idéalement fermée et sans d

1036 isent en somme à l’unité et à l’indivisibilité de la République française, idéalement fermée et sans dépendance de quiconq

1037 er, manifester et imposer sa place naturelle dans le Monde, qui est la première, de Gaulle l’a dit. En revanche, les péché

1038 lle dans le Monde, qui est la première, de Gaulle l’ a dit. En revanche, les péchés sont légion, comme prévu. Si le premier

1039 est la première, de Gaulle l’a dit. En revanche, les péchés sont légion, comme prévu. Si le premier se nomme supranational

1040 emier se nomme supranationalité (voir plus haut), le nom du deuxième ne peut même pas être prononcé : c’est l’ignoble perv

1041 u deuxième ne peut même pas être prononcé : c’est l’ ignoble perversion de « l’infranational », du régional, donc en fait d

1042 s être prononcé : c’est l’ignoble perversion de «  l’ infranational », du régional, donc en fait du séparatisme. C’est le pé

1043 , du régional, donc en fait du séparatisme. C’est le péché contre l’esprit des jacobins. Et le reste est fédéralisme, soli

1044 onc en fait du séparatisme. C’est le péché contre l’ esprit des jacobins. Et le reste est fédéralisme, solidarité hypocrite

1045 . C’est le péché contre l’esprit des jacobins. Et le reste est fédéralisme, solidarité hypocrite permettant en réalité aux

1046 ermettant en réalité aux Autres d’intervenir dans les affaires intérieures de la Nation, limitation des droits sacrés à l’i

1047 res d’intervenir dans les affaires intérieures de la Nation, limitation des droits sacrés à l’insolence et au mensonge en

1048 ures de la Nation, limitation des droits sacrés à l’ insolence et au mensonge en service commandé par la Raison d’État et l

1049 ’insolence et au mensonge en service commandé par la Raison d’État et la Défense. Il n’y a plus de limite au vice, à l’ana

1050 songe en service commandé par la Raison d’État et la Défense. Il n’y a plus de limite au vice, à l’anarchie, à l’infamie :

1051 et la Défense. Il n’y a plus de limite au vice, à l’ anarchie, à l’infamie : « Dans le faux, tout est possible », dit la Lo

1052 Il n’y a plus de limite au vice, à l’anarchie, à l’ infamie : « Dans le faux, tout est possible », dit la Logique de Vienn

1053 imite au vice, à l’anarchie, à l’infamie : « Dans le faux, tout est possible », dit la Logique de Vienne… Ces vices et ces

1054 nfamie : « Dans le faux, tout est possible », dit la Logique de Vienne… Ces vices et ces vertus, à l’échelle de l’Europe,

1055 la Logique de Vienne… Ces vices et ces vertus, à l’ échelle de l’Europe, ne permettent plus, pour l’honnête homme, que la

1056 e Vienne… Ces vices et ces vertus, à l’échelle de l’ Europe, ne permettent plus, pour l’honnête homme, que la vision d’un c

1057 à l’échelle de l’Europe, ne permettent plus, pour l’ honnête homme, que la vision d’un continent entièrement dominé par la

1058 pe, ne permettent plus, pour l’honnête homme, que la vision d’un continent entièrement dominé par la nation gaulliste. Ils

1059 e la vision d’un continent entièrement dominé par la nation gaulliste. Ils condamnent toute fédération comme attentat déli

1060 amnent toute fédération comme attentat délibéré à l’ intégrité de la France. Ils n’admettent guère qu’une confédération ave

1061 dération comme attentat délibéré à l’intégrité de la France. Ils n’admettent guère qu’une confédération avec veto et possi

1062 s, autant dire, sans fédéralisme. V. « Défaire la France » ? En ce point, l’on se demande pourquoi la France seule d

1063 me. V. « Défaire la France » ? En ce point, l’ on se demande pourquoi la France seule deviendrait la victime d’une Eu

1064 ance » ? En ce point, l’on se demande pourquoi la France seule deviendrait la victime d’une Europe fédérée, si l’on en

1065 n se demande pourquoi la France seule deviendrait la victime d’une Europe fédérée, si l’on en croit Michel Debré. La répon

1066 e deviendrait la victime d’une Europe fédérée, si l’ on en croit Michel Debré. La réponse est gênante. Pour lui. La France

1067 ne Europe fédérée, si l’on en croit Michel Debré. La réponse est gênante. Pour lui. La France des jacobins et de Napoléon

1068 t Michel Debré. La réponse est gênante. Pour lui. La France des jacobins et de Napoléon est en effet le seul pays d’Europe

1069 a France des jacobins et de Napoléon est en effet le seul pays d’Europe qui ait imposé tout à la fois et par la force, dès

1070 ays d’Europe qui ait imposé tout à la fois et par la force, dès 1792, une unité de langue, de droit, d’enseignement, de fi

1071 du territoire et même de mémoire historique (via l’ École) à toutes ses nationalités, au mépris déclaré de leurs identités

1072 tionalités, au mépris déclaré de leurs identités. Les héritiers de cette France jacobine ne conçoivent pas que l’Europe féd

1073 rs de cette France jacobine ne conçoivent pas que l’ Europe fédérée (ils ne savent pas ce que signifie ce terme) puisse fai

1074 vent pas ce que signifie ce terme) puisse faire à la nation française, dans son ensemble synthétique actuel, autre chose q

1075 qu’elle fit elle-même à ses provinces, dès 1789. La culpabilité niée et refoulée des jacobins, des centralisateurs, des n

1076 acobins, des centralisateurs, des nationalistes à l’ endroit des nations opprimées dans leur culture comme dans leurs droit

1077 ndres — se retourne naturellement en haine contre l’ Europe fédérée, dont on feint de redouter qu’elle prétende « uniformis

1078 eint de redouter qu’elle prétende « uniformiser » les diversités nationales (entendez : stato-nationales), celles-là mêmes

1079 celles-là mêmes qui ont uniformisé dans leur sein les diversités régio-nationales… La France ayant « défait » (en tant qu’É

1080 é dans leur sein les diversités régio-nationales… La France ayant « défait » (en tant qu’États indépendants) la Bretagne,

1081 ayant « défait » (en tant qu’États indépendants) la Bretagne, l’Occitanie, la Provence, etc., Debré et ses amis s’imagine

1082 it » (en tant qu’États indépendants) la Bretagne, l’ Occitanie, la Provence, etc., Debré et ses amis s’imaginent, c’est nor

1083 qu’États indépendants) la Bretagne, l’Occitanie, la Provence, etc., Debré et ses amis s’imaginent, c’est normal, que l’Eu

1084 Debré et ses amis s’imaginent, c’est normal, que l’ Europe va faire de même de leur nation. C’est avouer qu’on n’a rien co

1085 eur nation. C’est avouer qu’on n’a rien compris à la nature même du fédéralisme. C’est oublier, de plus, deux faits qui ch

1086 blier, de plus, deux faits qui changent tout : 1. Le traité d’Union de 1532 entre le Duché de Bretagne et la Couronne de F

1087 hangent tout : 1. Le traité d’Union de 1532 entre le Duché de Bretagne et la Couronne de France n’a nullement « défait » l

1088 ité d’Union de 1532 entre le Duché de Bretagne et la Couronne de France n’a nullement « défait » la Bretagne, — du moins t

1089 et la Couronne de France n’a nullement « défait » la Bretagne, — du moins tant que la France a respecté ses engagements sa

1090 ement « défait » la Bretagne, — du moins tant que la France a respecté ses engagements sacrés. Or c’est à ce traité d’unio

1091 aujourd’hui un Pacte fédéral européen. 2. Lors de la Nuit du 4 août 1789, les députés ayant confondu « privilèges » et « l

1092 éral européen. 2. Lors de la Nuit du 4 août 1789, les députés ayant confondu « privilèges » et « libertés » ont renoncé, sa

1093 oncé, sans nulle compétence pour ce faire, à tous les droits et à l’autonomie de leur province qu’ils avaient pour mandat d

1094 compétence pour ce faire, à tous les droits et à l’ autonomie de leur province qu’ils avaient pour mandat d’affermir. Pare

1095 ’affermir. Pareille trahison (portée aux nues par les manuels d’histoire français du xixe siècle) n’a pas la moindre chanc

1096 uels d’histoire français du xixe siècle) n’a pas la moindre chance de se reproduire à l’échelle européenne : l’idée même

1097 cle) n’a pas la moindre chance de se reproduire à l’ échelle européenne : l’idée même en paraît plus grotesque encore qu’im

1098 chance de se reproduire à l’échelle européenne : l’ idée même en paraît plus grotesque encore qu’impossible. (à suivre)

1099 ore qu’impossible. (à suivre) 10. P. Thibon, Le Figaro , 6 novembre 1978. 11. J. D., Le Nouvel Observateur, 13 novem

1100 Thibon, Le Figaro , 6 novembre 1978. 11. J. D., Le Nouvel Observateur, 13 novembre 1978. 12. Cf. Michel Debré, Projet d

1101 . 28. 13. Op. cit., p. 29. 14. Nous citons ici les notes du discours de M. Debré, distribuées aux journalistes lors du c

1102 aux journalistes lors du congrès du RPR à Paris, le 12 novembre 1978. 15. Sans nulle autorisation de ma part, bien enten

1103 uelques mois auparavant, affichait dans Paris : «  L’ Avenir est votre affaire », pour annoncer son colloque « d’expérimenta

1104 ciaux », autour d’Ivan Illich. 16. Cf. notamment le Dialogue des cultures , Éditions de la Baconnière, 1962, L’Europe e

1105 notamment le Dialogue des cultures , Éditions de la Baconnière, 1962, L’Europe et le Monde , Bulletin du CEC, 1965, mais

1106 des cultures , Éditions de la Baconnière, 1962, L’ Europe et le Monde , Bulletin du CEC, 1965, mais aussi toute la collec

1107 s , Éditions de la Baconnière, 1962, L’Europe et le Monde , Bulletin du CEC, 1965, mais aussi toute la collection des bul

1108 e Monde , Bulletin du CEC, 1965, mais aussi toute la collection des bulletins du CEC, de 1953 à 1975. Voir aussi D. de Rou

1109 CEC, de 1953 à 1975. Voir aussi D. de Rougemont, L’ Aventure occidentale de l’homme , Paris, 1957, et Les Chances de l’Eu

1110 aussi D. de Rougemont, L’Aventure occidentale de l’ homme , Paris, 1957, et Les Chances de l’Europe , 1962. 17. Cf. Jean

1111 venture occidentale de l’homme , Paris, 1957, et Les Chances de l’Europe , 1962. 17. Cf. Jean-Marie Benoist, « Le Mythe d

1112 tale de l’homme , Paris, 1957, et Les Chances de l’ Europe , 1962. 17. Cf. Jean-Marie Benoist, « Le Mythe de la Caverne »

1113 e l’Europe , 1962. 17. Cf. Jean-Marie Benoist, «  Le Mythe de la Caverne », Le Figaro , 19 novembre 1978. 18. Cf. Lettré

1114 1962. 17. Cf. Jean-Marie Benoist, « Le Mythe de la Caverne », Le Figaro , 19 novembre 1978. 18. Cf. Lettré de Michel D

1115 Jean-Marie Benoist, « Le Mythe de la Caverne », Le Figaro , 19 novembre 1978. 18. Cf. Lettré de Michel Debré, n° 14, oc

1116 , n° 14, octobre 1978. h. Rougemont Denis de, «  La chronique européenne de Denis de Rougemont », Cadmos, Genève, hiver 1

1117 ns conflits qui sévissent dans notre siècle entre le monde mécanique et le monde organique, entre la machine et le corps,

1118 ent dans notre siècle entre le monde mécanique et le monde organique, entre la machine et le corps, entre les lois de l’au

1119 e le monde mécanique et le monde organique, entre la machine et le corps, entre les lois de l’augmentation matérielle indé

1120 anique et le monde organique, entre la machine et le corps, entre les lois de l’augmentation matérielle indéfinie et celle

1121 de organique, entre la machine et le corps, entre les lois de l’augmentation matérielle indéfinie et celles de la croissanc

1122 , entre la machine et le corps, entre les lois de l’ augmentation matérielle indéfinie et celles de la croissance naturelle

1123 l’augmentation matérielle indéfinie et celles de la croissance naturelle, autoréglée, entre l’exploitation forcenée des «

1124 les de la croissance naturelle, autoréglée, entre l’ exploitation forcenée des « réussites » d’hier et l’aménagement de l’a

1125 exploitation forcenée des « réussites » d’hier et l’ aménagement de l’avenir désirable — expression qui définit une politiq

1126 enée des « réussites » d’hier et l’aménagement de l’ avenir désirable — expression qui définit une politique, traduisant de

1127 mes et sur ce qui vient. Que veut dire, en effet, la phrase fameuse des Thèses sur Feuerbach selon laquelle les philosophe

1128 e fameuse des Thèses sur Feuerbach selon laquelle les philosophes, jusqu’ici, n’ont fait qu’interpréter le monde, alors qu’

1129 philosophes, jusqu’ici, n’ont fait qu’interpréter le monde, alors qu’il s’agit désormais de le transformer ? Marx, auteur

1130 rpréter le monde, alors qu’il s’agit désormais de le transformer ? Marx, auteur de cette thèse, n’a transformé le monde qu

1131 mer ? Marx, auteur de cette thèse, n’a transformé le monde qu’à la mesure de ses moyens de philosophe, c’est-à-dire en l’i

1132 teur de cette thèse, n’a transformé le monde qu’à la mesure de ses moyens de philosophe, c’est-à-dire en l’interprétant.

1133 sure de ses moyens de philosophe, c’est-à-dire en l’ interprétant. 1. Un rite veut qu’on commence par définir les termes d

1134 tant. 1. Un rite veut qu’on commence par définir les termes d’un débat, ici Écologie et Politique. Nous savons tous la van

1135 ébat, ici Écologie et Politique. Nous savons tous la vanité de ces définitions : trop faciles parce que trop nombreuses et

1136 op nombreuses et déformables à souhait, au gré de l’ ignorance ou de la malveillance. La définition la plus facile de l’éco

1137 éformables à souhait, au gré de l’ignorance ou de la malveillance. La définition la plus facile de l’écologie, et donc la

1138 ait, au gré de l’ignorance ou de la malveillance. La définition la plus facile de l’écologie, et donc la plus courante, co

1139 l’ignorance ou de la malveillance. La définition la plus facile de l’écologie, et donc la plus courante, consiste à dire

1140 la malveillance. La définition la plus facile de l’ écologie, et donc la plus courante, consiste à dire que c’est « une mo

1141 définition la plus facile de l’écologie, et donc la plus courante, consiste à dire que c’est « une mode », ou encore : « 

1142 ! Autant de sens du mot que d’écologistes ! » (Je l’ ai lu hier encore.) L’Écologie serait « une douce manie de rousseauist

1143 t que d’écologistes ! » (Je l’ai lu hier encore.) L’ Écologie serait « une douce manie de rousseauistes épris d’idylle et e

1144 ie de rousseauistes épris d’idylle et entretenant la nostalgie du jardin d’Eden » (var. : « du retour aux cavernes et de l

1145 n d’Eden » (var. : « du retour aux cavernes et de l’ éclairage à la bougie ».) Ou au contraire : elle serait une « névrose

1146 r. : « du retour aux cavernes et de l’éclairage à la bougie ».) Ou au contraire : elle serait une « névrose d’Apocalypse 

1147 re qu’ils ont été « traumatisés par Hiroshima. » ( Les partisans du nucléaire, eux n’ont apparemment rien senti.) Enfin, une

1148 n senti.) Enfin, une circulaire confidentielle de l’ EDF définit les écologistes comme ayant pour but véritable « d’entrave

1149 n, une circulaire confidentielle de l’EDF définit les écologistes comme ayant pour but véritable « d’entraver le fonctionne

1150 istes comme ayant pour but véritable « d’entraver le fonctionnement des institutions existantes ». Ces mouvements seraient

1151 t « soutenus » (entendez : payés), affirme-t-on à l’ EDF, par les « banquiers américains », mais Sakharov dit au contraire,

1152 s » (entendez : payés), affirme-t-on à l’EDF, par les « banquiers américains », mais Sakharov dit au contraire, selon Le Mo

1153 éricains », mais Sakharov dit au contraire, selon Le Monde, qu’ils sont payés par le gouvernement russe. En ce point, l’on

1154 contraire, selon Le Monde, qu’ils sont payés par le gouvernement russe. En ce point, l’on s’aperçoit que l’écologie n’est

1155 ont payés par le gouvernement russe. En ce point, l’ on s’aperçoit que l’écologie n’est pas jugée sur son mérite, mais sur

1156 vernement russe. En ce point, l’on s’aperçoit que l’ écologie n’est pas jugée sur son mérite, mais sur les visées politique

1157 écologie n’est pas jugée sur son mérite, mais sur les visées politiques qu’elle est censée traduire tout en les dissimulant

1158 es politiques qu’elle est censée traduire tout en les dissimulant. 2. Dans les écoles primaires de Suisse romande, une com

1159 censée traduire tout en les dissimulant. 2. Dans les écoles primaires de Suisse romande, une compagnie productrice d’élect

1160 ce d’électricité fait distribuer une brochure sur les centrales nucléaires : celles-ci, bien sûr, sont « nécessaires », ell

1161  », elles sont « sûres », elles sont « propres ». Les enseignants ont à présenter ces brochures. Mais si l’un ou l’autre s’

1162 ait de présenter aussi une brochure critique pour le nucléaire, la direction le rappellerait aussitôt à l’ordre, car « il

1163 er aussi une brochure critique pour le nucléaire, la direction le rappellerait aussitôt à l’ordre, car « il est interdit d

1164 brochure critique pour le nucléaire, la direction le rappellerait aussitôt à l’ordre, car « il est interdit de faire de la

1165 ucléaire, la direction le rappellerait aussitôt à l’ ordre, car « il est interdit de faire de la politique à l’École ». D’o

1166 itôt à l’ordre, car « il est interdit de faire de la politique à l’École ». D’où cette nouvelle définition de la politique

1167 car « il est interdit de faire de la politique à l’ École ». D’où cette nouvelle définition de la politique : si l’on est

1168 ue à l’École ». D’où cette nouvelle définition de la politique : si l’on est pour le nucléaire, on fait de l’information,

1169 où cette nouvelle définition de la politique : si l’ on est pour le nucléaire, on fait de l’information, si l’on est contre

1170 lle définition de la politique : si l’on est pour le nucléaire, on fait de l’information, si l’on est contre, on fait de l

1171 tique : si l’on est pour le nucléaire, on fait de l’ information, si l’on est contre, on fait de la politique. En fait, l’é

1172 t pour le nucléaire, on fait de l’information, si l’ on est contre, on fait de la politique. En fait, l’écologie est un ter

1173 de l’information, si l’on est contre, on fait de la politique. En fait, l’écologie est un terme créé par le biologiste Er

1174 ’on est contre, on fait de la politique. En fait, l’ écologie est un terme créé par le biologiste Ernst Haeckel en 1882, au

1175 itique. En fait, l’écologie est un terme créé par le biologiste Ernst Haeckel en 1882, au moment où se développent à la fo

1176 el en 1882, au moment où se développent à la fois l’ agression industrielle contre la Nature et l’agression étatique contre

1177 loppent à la fois l’agression industrielle contre la Nature et l’agression étatique contre la société coutumière. C’est le

1178 fois l’agression industrielle contre la Nature et l’ agression étatique contre la société coutumière. C’est le moment où s’

1179 e contre la Nature et l’agression étatique contre la société coutumière. C’est le moment où s’instituent dans nos pays les

1180 sion étatique contre la société coutumière. C’est le moment où s’instituent dans nos pays les écoles primaires obligatoire

1181 re. C’est le moment où s’instituent dans nos pays les écoles primaires obligatoires et universelles : la conscription oblig

1182 s écoles primaires obligatoires et universelles : la conscription obligatoire et universelle ; la grande presse (grâce à l

1183 es : la conscription obligatoire et universelle ; la grande presse (grâce à l’invention de la linotypie) et les agences d’

1184 atoire et universelle ; la grande presse (grâce à l’ invention de la linotypie) et les agences d’État : Wolf, Reuter, Havas

1185 rselle ; la grande presse (grâce à l’invention de la linotypie) et les agences d’État : Wolf, Reuter, Havas, Stefani, sans

1186 e presse (grâce à l’invention de la linotypie) et les agences d’État : Wolf, Reuter, Havas, Stefani, sans l’aide desquelles

1187 ences d’État : Wolf, Reuter, Havas, Stefani, sans l’ aide desquelles la guerre de 1914 n’eût pas été concevable. Développem

1188 f, Reuter, Havas, Stefani, sans l’aide desquelles la guerre de 1914 n’eût pas été concevable. Développements presque aussi

1189 vable. Développements presque aussitôt suivis par l’ agression européenne contre l’Afrique : la belle époque du colonialism

1190 aussitôt suivis par l’agression européenne contre l’ Afrique : la belle époque du colonialisme durera de 1878 à 1938 enviro

1191 vis par l’agression européenne contre l’Afrique : la belle époque du colonialisme durera de 1878 à 1938 environ. Au triple

1192 938 environ. Au triple alignement des esprits par l’ École, des corps par la Caserne, des curiosités mêmes par la Presse, r

1193 alignement des esprits par l’École, des corps par la Caserne, des curiosités mêmes par la Presse, répond ce terme, qui pas

1194 es corps par la Caserne, des curiosités mêmes par la Presse, répond ce terme, qui passe alors inaperçu, d’écologie, désign

1195 , qui passe alors inaperçu, d’écologie, désignant les « rapports des êtres vivants avec leur milieu naturel ». « Écologie 

1196 ois protection des petits oiseaux et lutte contre les avions supersoniques qui risquent d’endommager la couche d’ozone ; pa

1197 es avions supersoniques qui risquent d’endommager la couche d’ozone ; parcs nationaux et dénonciation des grands ensembles

1198 énonciation des grands ensembles ; mesures contre la pollution des eaux de table, mais aussi des océans ; relations entre

1199 de table, mais aussi des océans ; relations entre les taux de délinquance et le nombre des étages dans les HLM, etc. Aux ye

1200 éans ; relations entre les taux de délinquance et le nombre des étages dans les HLM, etc. Aux yeux des politiciens de droi

1201 taux de délinquance et le nombre des étages dans les HLM, etc. Aux yeux des politiciens de droite, l’écologie est un compl

1202 les HLM, etc. Aux yeux des politiciens de droite, l’ écologie est un complot contre « la société existante », aux yeux des

1203 ens de droite, l’écologie est un complot contre «  la société existante », aux yeux des politiciens de gauche, sa fin princ

1204 ver des voix au parti socialiste » ou de défendre les privilèges et le confort des riches. (C’est aussi ce qu’en pense le t

1205 rti socialiste » ou de défendre les privilèges et le confort des riches. (C’est aussi ce qu’en pense le tiers-monde.) En f

1206 e confort des riches. (C’est aussi ce qu’en pense le tiers-monde.) En fait, si nous prenons un peu de recul pour considére

1207 , si nous prenons un peu de recul pour considérer le phénomène dans son ensemble, c’est très simple : l’Écologie est une r

1208 phénomène dans son ensemble, c’est très simple : l’ Écologie est une réaction de défense (peut-être de rejet) contre la ci

1209 e réaction de défense (peut-être de rejet) contre la civilisation industrielle et ses agressions de plus en plus brutales

1210 et ses agressions de plus en plus brutales contre la Nature et contre l’homme qui vit de la Nature et en elle19. 3. Plutô

1211 plus en plus brutales contre la Nature et contre l’ homme qui vit de la Nature et en elle19. 3. Plutôt donc que de l’écol

1212 les contre la Nature et contre l’homme qui vit de la Nature et en elle19. 3. Plutôt donc que de l’écologie comme science,

1213 de la Nature et en elle19. 3. Plutôt donc que de l’ écologie comme science, nous considérons ici le souci écologique, qui

1214 de l’écologie comme science, nous considérons ici le souci écologique, qui s’est manifesté avec force au lendemain d’Hiros

1215 uvement de plus en plus nettement politique après la crise du pétrole (1973) et la politique du « tout nucléaire » préconi

1216 ent politique après la crise du pétrole (1973) et la politique du « tout nucléaire » préconisée dès lors par plusieurs gou

1217 re développée industriellement, donc à avoir subi l’ agression mécanique. On nous dit : « Le souci écologique est un souci

1218 avoir subi l’agression mécanique. On nous dit : «  Le souci écologique est un souci de riches ! » Non. C’est le souci des p

1219 écologique est un souci de riches ! » Non. C’est le souci des premiers atteints par le mal industriel, qu’ils ont d’aille

1220 ! » Non. C’est le souci des premiers atteints par le mal industriel, qu’ils ont d’ailleurs inventé. C’est le souci de ceux

1221 industriel, qu’ils ont d’ailleurs inventé. C’est le souci de ceux qui ont déchaîné la Dénature contre la Nature. De ceux

1222 inventé. C’est le souci de ceux qui ont déchaîné la Dénature contre la Nature. De ceux qui ont inventé et produit une civ

1223 souci de ceux qui ont déchaîné la Dénature contre la Nature. De ceux qui ont inventé et produit une civilisation qui tend

1224 à détruire du même mouvement — comme c’est aussi le cas de l’urbanisme sans frein — à la fois les écosystèmes naturels et

1225 e du même mouvement — comme c’est aussi le cas de l’ urbanisme sans frein — à la fois les écosystèmes naturels et les commu

1226 ussi le cas de l’urbanisme sans frein — à la fois les écosystèmes naturels et les communautés humaines. L’Agression s’est p

1227 ans frein — à la fois les écosystèmes naturels et les communautés humaines. L’Agression s’est produite d’abord en Europe, a

1228 écosystèmes naturels et les communautés humaines. L’ Agression s’est produite d’abord en Europe, au xixe siècle puis aux U

1229 xixe siècle puis aux USA. Elle s’étend à toutes les parties de la Terre où la civilisation européenne apporte le « dévelo

1230 uis aux USA. Elle s’étend à toutes les parties de la Terre où la civilisation européenne apporte le « développement ». On

1231 Elle s’étend à toutes les parties de la Terre où la civilisation européenne apporte le « développement ». On pourrait di

1232 de la Terre où la civilisation européenne apporte le « développement ». On pourrait dire, peut-être en simplifiant beauco

1233 que nous sommes ici en présence d’une révolte de l’ écologie contre l’économie (ou de la volonté de vivre contre la volont

1234 ci en présence d’une révolte de l’écologie contre l’ économie (ou de la volonté de vivre contre la volonté de profit) et qu

1235 ne révolte de l’écologie contre l’économie (ou de la volonté de vivre contre la volonté de profit) et que le phénomène, au

1236 ntre l’économie (ou de la volonté de vivre contre la volonté de profit) et que le phénomène, au lendemain de la Deuxième G

1237 onté de vivre contre la volonté de profit) et que le phénomène, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, a pris soudai

1238 soudain des proportions à ce point alarmantes que les gouvernements de nos États nationaux — si lié que soit leur sort à ce

1239 nationaux — si lié que soit leur sort à celui de la croissance industrielle — se sont vus contraints de créer des ministè

1240 se sont vus contraints de créer des ministères de l’ Environnement (signes des temps plus que remèdes efficaces, les titula

1241 ent (signes des temps plus que remèdes efficaces, les titulaires de ces ministères sont les premiers à le reconnaître.) Si

1242 titulaires de ces ministères sont les premiers à le reconnaître.) Si la croissance de la civilisation industrielle corres

1243 inistères sont les premiers à le reconnaître.) Si la croissance de la civilisation industrielle correspond exactement au d

1244 s premiers à le reconnaître.) Si la croissance de la civilisation industrielle correspond exactement au développement du c

1245 correspond exactement au développement du cancer, le souci écologique correspond lui à la création d’anticorps contre les

1246 t du cancer, le souci écologique correspond lui à la création d’anticorps contre les maladies de civilisation (physiques,

1247 e correspond lui à la création d’anticorps contre les maladies de civilisation (physiques, psychiques et psychosomatiques.)

1248 ques et psychosomatiques.) Mais en même temps que l’ agression industrielle se formait en Europe l’État-nation, l’une aidan

1249 it en Europe l’État-nation, l’une aidant l’autre. L’ exercice de la puissance, c’est-à-dire finalement la guerre, est un pr

1250 ’État-nation, l’une aidant l’autre. L’exercice de la puissance, c’est-à-dire finalement la guerre, est un principe de leur

1251 exercice de la puissance, c’est-à-dire finalement la guerre, est un principe de leurs développements concomitants, et deme

1252 itants, et demeure leur « horizon indépassable ». La civilisation industrielle, d’essence cartésienne, a voulu se développ

1253 n — d’où ses liens de complicité essentielle avec la désertification résultant, sur trois continents, du « progrès » indus

1254 grès » industriel, du « développement ». De même, l’ État-nation est né de la volonté d’uniformiser les humains, d’écraser

1255 développement ». De même, l’État-nation est né de la volonté d’uniformiser les humains, d’écraser leurs différences ethniq

1256 l’État-nation est né de la volonté d’uniformiser les humains, d’écraser leurs différences ethniques, culturelles, coutumiè

1257 e contraindre (non de stimuler et de convaincre). L’ École primaire est l’instrument par excellence de l’État-nation centra

1258 stimuler et de convaincre). L’École primaire est l’ instrument par excellence de l’État-nation centralisé. Pour l’École pr

1259 École primaire est l’instrument par excellence de l’ État-nation centralisé. Pour l’École primaire, l’esprit de l’enfant es

1260 par excellence de l’État-nation centralisé. Pour l’ École primaire, l’esprit de l’enfant est une tabula rasa ou maison vid

1261 l’État-nation centralisé. Pour l’École primaire, l’ esprit de l’enfant est une tabula rasa ou maison vide qu’il s’agit de

1262 on centralisé. Pour l’École primaire, l’esprit de l’ enfant est une tabula rasa ou maison vide qu’il s’agit de « meubler »

1263 es simples, abstraites, géométriques, alignées et les préparant à devenir des recrues alignables. Je vois donc une profonde

1264 de structure entre agression industrielle contre la Nature et agression stato-nationale contre les communautés locales ou

1265 tre la Nature et agression stato-nationale contre les communautés locales ou ethniques. La réaction contre l’agression indu

1266 nale contre les communautés locales ou ethniques. La réaction contre l’agression industrielle s’appelle Écologie. La réact

1267 munautés locales ou ethniques. La réaction contre l’ agression industrielle s’appelle Écologie. La réaction contre l’agress

1268 ntre l’agression industrielle s’appelle Écologie. La réaction contre l’agression stato-nationale s’appelle région. Voilà u

1269 dustrielle s’appelle Écologie. La réaction contre l’ agression stato-nationale s’appelle région. Voilà un premier lien fond

1270 e région. Voilà un premier lien fondamental entre les deux réalités. Il y en a d’autres. a) C’est au niveau régional que le

1271 y en a d’autres. a) C’est au niveau régional que les mesures d’écologie concrètes peuvent et doivent être élaborées et app

1272 ines ou des quartiers, destruction de forêts, que la conscience régionaliste alertée s’organise et entre en action. Voilà

1273 et entre en action. Voilà donc le premier temps : l’ exigence écologique entraîne des exigences régionales. Mais l’obstacle

1274 cologique entraîne des exigences régionales. Mais l’ obstacle est le même dans les deux cas : l’État-nation. Exemple : quan

1275 îne des exigences régionales. Mais l’obstacle est le même dans les deux cas : l’État-nation. Exemple : quand la CEE propos

1276 nces régionales. Mais l’obstacle est le même dans les deux cas : l’État-nation. Exemple : quand la CEE propose un plan euro

1277 . Mais l’obstacle est le même dans les deux cas : l’ État-nation. Exemple : quand la CEE propose un plan européen de lutte

1278 ans les deux cas : l’État-nation. Exemple : quand la CEE propose un plan européen de lutte contre la pollution, tel gouver

1279 d la CEE propose un plan européen de lutte contre la pollution, tel gouvernement répond : d’accord, mais seulement dans un

1280 ure compatible avec ma souveraineté nationale. Et l’ on sait à quelles résistances de la capitale et de sa police se heurte

1281 nationale. Et l’on sait à quelles résistances de la capitale et de sa police se heurtent les tentatives de prises de resp

1282 tances de la capitale et de sa police se heurtent les tentatives de prises de responsabilités régionales. 4. Or, au-delà d

1283 giques régionales niées, refusées, minimisées par l’ État-nation qui a peur qu’elles le divisent, il y a des exigences écol

1284 minimisées par l’État-nation qui a peur qu’elles le divisent, il y a des exigences écologiques continentales, également n

1285 ales, également niées, refusées ou minimisées par l’ État-nation qui a peur qu’elles le dépassent. Le Rhin amène à la mer d

1286 minimisées par l’État-nation qui a peur qu’elles le dépassent. Le Rhin amène à la mer du Nord 60 millions de tonnes de dé

1287 r l’État-nation qui a peur qu’elles le dépassent. Le Rhin amène à la mer du Nord 60 millions de tonnes de déchets par jour

1288 qui a peur qu’elles le dépassent. Le Rhin amène à la mer du Nord 60 millions de tonnes de déchets par jour. Ces déchets vi

1289 ement, et s’assure que ce sera toujours moins que les trois autres additionnés… Même jeu quand il s’agit des mers et des oc

1290 tion, par nature, s’oppose identiquement à ce qui le dépasse tant par en haut que par en bas, c’est-à-dire qu’il s’oppose

1291 de son contrôle. Critique classique adressée dès les années 1930 de ce siècle par les personnalistes à l’État-nation : il

1292 que adressée dès les années 1930 de ce siècle par les personnalistes à l’État-nation : il est à la fois trop petit (à l’éch

1293 années 1930 de ce siècle par les personnalistes à l’ État-nation : il est à la fois trop petit (à l’échelle mondiale) et tr

1294 à l’État-nation : il est à la fois trop petit (à l’ échelle mondiale) et trop grand (à l’échelle des régions) pour jouer e

1295 rop petit (à l’échelle mondiale) et trop grand (à l’ échelle des régions) pour jouer encore son rôle d’État — d’animateur,

1296 e d’État — d’animateur, d’arbitre, de protecteur. L’ État-nation est donc l’obstacle commun aux solutions écologiques et ré

1297 d’arbitre, de protecteur. L’État-nation est donc l’ obstacle commun aux solutions écologiques et régionales, d’où l’identi

1298 mun aux solutions écologiques et régionales, d’où l’ identité d’intérêts politiques entre régionalistes et écologistes, mai

1299 s. 5. Mais je m’aperçois que je devrais préciser le sens que je donne au mot région. Il y a des régions ethniques qui ne

1300 Flandres, Alsace, Corse, Sud Tyrol, etc. Ce sont les plus évidentes, les plus pittoresques, les plus explosives, celles au

1301 orse, Sud Tyrol, etc. Ce sont les plus évidentes, les plus pittoresques, les plus explosives, celles aussi dont la cause pa

1302 e sont les plus évidentes, les plus pittoresques, les plus explosives, celles aussi dont la cause paraît la plus facile à d

1303 toresques, les plus explosives, celles aussi dont la cause paraît la plus facile à défendre. Il y a les régions transfront

1304 lus explosives, celles aussi dont la cause paraît la plus facile à défendre. Il y a les régions transfrontalières : deux d

1305 la cause paraît la plus facile à défendre. Il y a les régions transfrontalières : deux douzaines environ sur la carte qu’av

1306 ns transfrontalières : deux douzaines environ sur la carte qu’avait dressée pour le colloque tenu au Conseil de l’Europe e

1307 zaines environ sur la carte qu’avait dressée pour le colloque tenu au Conseil de l’Europe en 1972, V. von Malchus, et qui

1308 1972, V. von Malchus, et qui chevauchent parfois les frontières de trois pays, des calottes du Nord (Norvège, Suède, Finla

1309 des calottes du Nord (Norvège, Suède, Finlande) à l’ Öresund (Danemark et Suède), à l’Euregio (Rhin-Ems et Gueldre), à la R

1310 ède, Finlande) à l’Öresund (Danemark et Suède), à l’ Euregio (Rhin-Ems et Gueldre), à la Regio Basiliensis (Suisse, France,

1311 k et Suède), à l’Euregio (Rhin-Ems et Gueldre), à la Regio Basiliensis (Suisse, France, RFA), et sur l’arc alpin, aux régi

1312 a Regio Basiliensis (Suisse, France, RFA), et sur l’ arc alpin, aux régions Alpes-Adriatique (Italie, Autriche, Slovène), l

1313 (France-Italie). Mais il y a surtout, à mon sens, les régions — déjà existantes, en formation, ou encore à créer — que je d

1314 n civique, régions assez petites pour permettre à la voix d’un citoyen de s’y faire entendre et qu’on puisse lui répondre.

1315 qu’on puisse lui répondre. 6. Il s’agit donc, si l’ on veut arriver à des solutions écologiques, à restaurer, maintenir et

1316 t développer des écosystèmes viables, de dépasser l’ État-nation d’un même mouvement, c’est-à-dire d’instituer en interacti

1317 ’est-à-dire d’instituer en interaction permanente les régions et la fédération continentale. Le principe de répartition des

1318 nstituer en interaction permanente les régions et la fédération continentale. Le principe de répartition des pouvoirs est

1319 anente les régions et la fédération continentale. Le principe de répartition des pouvoirs est des plus simples : il consis

1320 voirs est des plus simples : il consiste à situer les pouvoirs de décision au niveau communautaire le mieux accordé aux dim

1321 les pouvoirs de décision au niveau communautaire le mieux accordé aux dimensions de la tâche considérée, et toujours en p

1322 communautaire le mieux accordé aux dimensions de la tâche considérée, et toujours en partant d’en bas, c’est-à-dire des p

1323 ’est-à-dire des plus petites unités. C’est ce que le diplomate américain D. Moynihan formulait naguère à propos des États-

1324 ce qui peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la m

1325 ar une plus petite. Ce que la famille peut faire, la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire,

1326 a famille peut faire, la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent pas le

1327 ire, la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent pas le faire. Et ce que

1328 pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le

1329 municipalité peut faire, les États ne doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne

1330 ire, les États ne doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire. D

1331 pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire. Dans le même sens se pron

1332 euvent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire. Dans le même sens se prononcent aujourd’hui la plupart des so

1333 gouvernement fédéral ne doit pas le faire. Dans le même sens se prononcent aujourd’hui la plupart des sociologues et pol

1334 nombre d’hommes politiques responsables aux USA : la décentralisation de l’État, de l’économie et des activités culturelle

1335 ues responsables aux USA : la décentralisation de l’ État, de l’économie et des activités culturelles leur paraît la condit

1336 ables aux USA : la décentralisation de l’État, de l’ économie et des activités culturelles leur paraît la condition même d’

1337 économie et des activités culturelles leur paraît la condition même d’une renaissance civique, économique et culturelle de

1338 ue, économique et culturelle de leur pays. À part les guerres d’agression et les centrales nucléaires, qui exigent les unes

1339 e de leur pays. À part les guerres d’agression et les centrales nucléaires, qui exigent les unes et les autres une centrali

1340 gression et les centrales nucléaires, qui exigent les unes et les autres une centralisation ombrageuse, tout marche mieux,

1341 les centrales nucléaires, qui exigent les unes et les autres une centralisation ombrageuse, tout marche mieux, sur une peti

1342 , tout marche mieux, sur une petite échelle, dans les autonomies locales. « Coopératives d’habitation, énergie solaire, pet

1343 compost, alimentation au détail, banques locales, les communes (neighborhoods) commencent à retrouver le sens de leur auton

1344 s communes (neighborhoods) commencent à retrouver le sens de leur autonomie, à reprendre en main leurs destins »20. Il est

1345 rendre en main leurs destins »20. Il est faux que le plus grand soit le plus efficace. E. F. Schumacher a démontré le cont

1346 s destins »20. Il est faux que le plus grand soit le plus efficace. E. F. Schumacher a démontré le contraire, d’une manièr

1347 oit le plus efficace. E. F. Schumacher a démontré le contraire, d’une manière décisive, dans son célèbre ouvrage Small is

1348 dans son célèbre ouvrage Small is beautiful. 7. Les relations d’interaction systématique que l’on vient de relever condui

1349 7. Les relations d’interaction systématique que l’ on vient de relever conduisent d’une manière nécessaire, à mon sens, à

1350 ions politiques d’importance décisive au seuil de la campagne pour la première élection du Parlement européen. — S’il est

1351 ection du Parlement européen. — S’il est vrai que la cause européenne, qui semblait endormie ou qu’on croyait perdue, s’es

1352 rmie ou qu’on croyait perdue, s’est réveillée par l’ intervention imprévue des régionalistes et des écologistes ; — s’il es

1353 istes et des écologistes ; — s’il est vrai que ni la région ne se fera sans l’Europe fédérée, ni celle-ci sans des régions

1354 — s’il est vrai que ni la région ne se fera sans l’ Europe fédérée, ni celle-ci sans des régions à sa base ; — s’il est vr

1355 des régions à sa base ; — s’il est vrai enfin que les problèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’à l’échelle régional

1356 roblèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’à l’ échelle régionale ou continentale, jamais à l’échelle nationale ; — al

1357 u’à l’échelle régionale ou continentale, jamais à l’ échelle nationale ; — alors il devient évident que les organisations é

1358 chelle nationale ; — alors il devient évident que les organisations écologistes devraient entrer au plus vite en relation a

1359 es devraient entrer au plus vite en relation avec les organisations régionalistes et fédéralistes dans tous nos pays et à l

1360 onalistes et fédéralistes dans tous nos pays et à l’ échelle continentale. — en vue d’établir un programme commun aux trois

1361 d’une manière importante d’un pays à l’autre chez les Neuf21. Encore un mot sur mon titre-slogan. Je n’ai pas dit : même co

1362 égions, ni Europe fédérée, si nous n’obtenons pas les trois à la fois ; c’est qu’aucune de ces trois virtualités exigeantes

1363 exigeantes ne peut se réaliser seule ; c’est que l’ avenir de chacune d’elle est celui des deux autres, et qu’en cette tri

1364 ui des deux autres, et qu’en cette trinité réside l’ espoir des Européens et de la Paix. 19. Note de février 1979 : la ré

1365 cette trinité réside l’espoir des Européens et de la Paix. 19. Note de février 1979 : la révolte des chiites iraniens co

1366 péens et de la Paix. 19. Note de février 1979 : la révolte des chiites iraniens contre la modernisation entreprise par l

1367 ier 1979 : la révolte des chiites iraniens contre la modernisation entreprise par le Shah avec l’aide des États-Unis, ne s

1368 s iraniens contre la modernisation entreprise par le Shah avec l’aide des États-Unis, ne serait-elle pas un premier phénom

1369 ntre la modernisation entreprise par le Shah avec l’ aide des États-Unis, ne serait-elle pas un premier phénomène de rejet

1370 serait-elle pas un premier phénomène de rejet de la technologie rationaliste et du matérialisme qu’elle favorise, contrai

1371 rlandais, die Gruenen en RFA. Dans d’autres pays, le mode de scrutin permet ou interdit le panachage, donc permet ou inter

1372 utres pays, le mode de scrutin permet ou interdit le panachage, donc permet ou interdit de « faire passer » grâce aux voix

1373 x voix écologistes tel candidat qui aurait mérité le « label écologiste »… i. Rougemont Denis de, « Écologie, régions, E

1374 La chronique européenne de Denis de Rougemont (printemps 1979)k Oui,

1375 enis de Rougemont (printemps 1979)k Oui, c’est la France, parmi les Neuf, qui nous donne à la fois par certains de ses

1376 (printemps 1979)k Oui, c’est la France, parmi les Neuf, qui nous donne à la fois par certains de ses politiciens, les p

1377 donne à la fois par certains de ses politiciens, les pires exemples de délire nationaliste (gaullistes et communistes à l’

1378 istes et communistes à l’envi) et par son peuple, les raisons les plus raisonnables de faire confiance à l’avenir européen.

1379 munistes à l’envi) et par son peuple, les raisons les plus raisonnables de faire confiance à l’avenir européen. Je le montr

1380 aisons les plus raisonnables de faire confiance à l’ avenir européen. Je le montrerai par quelques preuves chiffrées. Et je

1381 nables de faire confiance à l’avenir européen. Je le montrerai par quelques preuves chiffrées. Et je ferai voir aussi que

1382 ues preuves chiffrées. Et je ferai voir aussi que le général de Gaulle, invoqué rituellement par les uns et les autres, le

1383 ue le général de Gaulle, invoqué rituellement par les uns et les autres, leur donne à tous des raisons d’appeler ou de maud

1384 al de Gaulle, invoqué rituellement par les uns et les autres, leur donne à tous des raisons d’appeler ou de maudire l’union

1385 donne à tous des raisons d’appeler ou de maudire l’ union de l’Europe selon leurs préférences du moment. I. Les identité

1386 us des raisons d’appeler ou de maudire l’union de l’ Europe selon leurs préférences du moment. I. Les identités nationale

1387 l’Europe selon leurs préférences du moment. I. Les identités nationales On lit dans Le Monde du 6 février 1979, signé

1388 ent. I. Les identités nationales On lit dans Le Monde du 6 février 1979, signées par le « président de l’association

1389 lit dans Le Monde du 6 février 1979, signées par le « président de l’association de fidélité à l’action du général de Gau

1390 du 6 février 1979, signées par le « président de l’ association de fidélité à l’action du général de Gaulle », les phrases

1391 par le « président de l’association de fidélité à l’ action du général de Gaulle », les phrases suivantes : La Grande-Bret

1392 on de fidélité à l’action du général de Gaulle », les phrases suivantes : La Grande-Bretagne mise à part, les partenaires

1393 du général de Gaulle », les phrases suivantes : La Grande-Bretagne mise à part, les partenaires de la France dans l’Euro

1394 ases suivantes : La Grande-Bretagne mise à part, les partenaires de la France dans l’Europe des Neuf sont de jeunes nation

1395 a Grande-Bretagne mise à part, les partenaires de la France dans l’Europe des Neuf sont de jeunes nations. L’on comprend q

1396 ne mise à part, les partenaires de la France dans l’ Europe des Neuf sont de jeunes nations. L’on comprend que celles-ci so

1397 ce dans l’Europe des Neuf sont de jeunes nations. L’ on comprend que celles-ci soient moins attachées à leur identité que n

1398 oient moins attachées à leur identité que nous ne le sommes. Un sondage publié par la CEE de Bruxelles fin janvier 1979 d

1399 ité que nous ne le sommes. Un sondage publié par la CEE de Bruxelles fin janvier 1979 donne les résultats suivants en rép

1400 ié par la CEE de Bruxelles fin janvier 1979 donne les résultats suivants en réponse à la question : « Dans la CEE, votre pa

1401 er 1979 donne les résultats suivants en réponse à la question : « Dans la CEE, votre pays risque-t-il de perdre sa culture

1402 ultats suivants en réponse à la question : « Dans la CEE, votre pays risque-t-il de perdre sa culture et son originalité ?

1403 58 66 33 70 42 59 36 57 % On voit qu’en fait la France, très ancienne nation, n’a pas peur ; que la Grande-Bretagne,

1404 France, très ancienne nation, n’a pas peur ; que la Grande-Bretagne, très ancienne nation, a presque aussi peur que l’Irl

1405 e, très ancienne nation, a presque aussi peur que l’ Irlande, très jeune nation (toutes les deux étant îles de surcroît), d

1406 ssi peur que l’Irlande, très jeune nation (toutes les deux étant îles de surcroît), de « perdre son identité dans une union

1407  perdre son identité dans une union européenne ». L’ argument ne vaut strictement rien, ne traduit qu’ignorance et myopie h

1408 traduit qu’ignorance et myopie historique. II. Le « volapük » européen Du même président des « Fidèles » à la pensée

1409 » européen Du même président des « Fidèles » à la pensée gaullienne, dans le même article, citons encore cette descript

1410 dent des « Fidèles » à la pensée gaullienne, dans le même article, citons encore cette description proprement déchirante d

1411 encore cette description proprement déchirante de l’ avenir de la France dans une Europe unie : Nous risquons de voir sous

1412 description proprement déchirante de l’avenir de la France dans une Europe unie : Nous risquons de voir sous nos yeux s’

1413 Nous risquons de voir sous nos yeux s’accomplir l’ irrémédiable, c’est-à-dire la fusion de la France dans une masse infor

1414 nos yeux s’accomplir l’irrémédiable, c’est-à-dire la fusion de la France dans une masse informe, modelée au gré des circon

1415 complir l’irrémédiable, c’est-à-dire la fusion de la France dans une masse informe, modelée au gré des circonstances par l

1416 sse informe, modelée au gré des circonstances par les faucons ou les colombes du Pentagone. Naturellement, les industries v

1417 delée au gré des circonstances par les faucons ou les colombes du Pentagone. Naturellement, les industries vitales seront r

1418 cons ou les colombes du Pentagone. Naturellement, les industries vitales seront réparties sans notre accord ; naturellement

1419 ment, notre langue sera éliminée ; sans nul doute les principes et les objectifs de l’éducation de nos enfants seront modif

1420 e sera éliminée ; sans nul doute les principes et les objectifs de l’éducation de nos enfants seront modifiés, et il est vr

1421 sans nul doute les principes et les objectifs de l’ éducation de nos enfants seront modifiés, et il est vraisemblable que

1422 ants seront modifiés, et il est vraisemblable que les inscriptions sur nos monuments seront traduites en « volapük ». À ce

1423 ük ». À ces fantasmes, on ne saurait opposer que la réalité vérifiable des problèmes linguistiques posés par notre union2

1424 problèmes linguistiques posés par notre union22. Le français a rapidement pris une position dominante dans les Six et il

1425 ais a rapidement pris une position dominante dans les Six et il l’a conservée même depuis l’adhésion de trois pays qui sont

1426 nt pris une position dominante dans les Six et il l’ a conservée même depuis l’adhésion de trois pays qui sont, ou bien ang

1427 ante dans les Six et il l’a conservée même depuis l’ adhésion de trois pays qui sont, ou bien anglophones, ou bien, en tout

1428 bien, en tout cas, éloignés du monde latin. Même la présidence de la Commission par un anglais n’apporte pas de changemen

1429 s, éloignés du monde latin. Même la présidence de la Commission par un anglais n’apporte pas de changement radical dans ce

1430 Mais il deviendra de moins en moins probable que la Communauté puisse s’offrir le luxe, de plus en plus ruineux, de tradu

1431 moins probable que la Communauté puisse s’offrir le luxe, de plus en plus ruineux, de traduire tous ses documents obligat

1432 oissant de langues. Où, d’ailleurs, trouvera-t-on les interprètes capables de traduire du grec en portugais ou du danois en

1433 portugais ou du danois en turc ? Ici, on touche à l’ absurde. Il semble donc réaliste de conclure que la CEE atteindra, da

1434 absurde. Il semble donc réaliste de conclure que la CEE atteindra, dans ce domaine, à plus ou moins brève échéance, une «

1435 e » où il sera simplement impossible de maintenir le régime linguistique actuel, par lequel tout national pourra toujours

1436 urs se faire traduire tout dans sa propre langue. L’ option pour trois langues, dites « principales », deviendra alors inév

1437 « principales », deviendra alors inévitable. Que l’ anglais, le français et l’allemand s’imposeront alors, qui pourrait le

1438 es », deviendra alors inévitable. Que l’anglais, le français et l’allemand s’imposeront alors, qui pourrait le nier ? Il

1439 alors inévitable. Que l’anglais, le français et l’ allemand s’imposeront alors, qui pourrait le nier ? Il serait sage de

1440 is et l’allemand s’imposeront alors, qui pourrait le nier ? Il serait sage de s’en tenir là, non pas à cause de la valeur

1441 serait sage de s’en tenir là, non pas à cause de la valeur intrinsèque (littéraire, par exemple) de ces trois-là, mais pa

1442 par exemple) de ces trois-là, mais parce que, si la solution idéale est impossible, on choisit la plus pratique. Il suffi

1443 si la solution idéale est impossible, on choisit la plus pratique. Il suffirait alors que les fonctionnaires de la Commun

1444 choisit la plus pratique. Il suffirait alors que les fonctionnaires de la Communauté puissent s’exprimer couramment dans l

1445 que. Il suffirait alors que les fonctionnaires de la Communauté puissent s’exprimer couramment dans l’une de ces trois lan

1446 l de citer de Gaulle et ses saints À propos de l’ Europe, de la souveraineté nationale, et de l’élection de l’Assemblée

1447 Gaulle et ses saints À propos de l’Europe, de la souveraineté nationale, et de l’élection de l’Assemblée européenne au

1448 de l’Europe, de la souveraineté nationale, et de l’ élection de l’Assemblée européenne au suffrage universel, ils ont tout

1449 de la souveraineté nationale, et de l’élection de l’ Assemblée européenne au suffrage universel, ils ont tout dit, et le co

1450 éenne au suffrage universel, ils ont tout dit, et le contraire, et tout ce qu’il y a entre les deux. Quelques exemples, en

1451 dit, et le contraire, et tout ce qu’il y a entre les deux. Quelques exemples, entre plusieurs centaines de ceux que cite E

1452 te Edmond Jouve dans ses deux énormes volumes sur Le Général de Gaulle et la construction de l’Europe, 1940-1966 (884 p. e

1453 deux énormes volumes sur Le Général de Gaulle et la construction de l’Europe, 1940-1966 (884 p. et 972 p., Paris, 1967) :

1454 es sur Le Général de Gaulle et la construction de l’ Europe, 1940-1966 (884 p. et 972 p., Paris, 1967) : Sur l’élection au

1455 , 1940-1966 (884 p. et 972 p., Paris, 1967) : Sur l’ élection au suffrage universel de l’Assemblée européenne, le général e

1456 , 1967) : Sur l’élection au suffrage universel de l’ Assemblée européenne, le général est positif : « On ne fera pas l’Euro

1457 au suffrage universel de l’Assemblée européenne, le général est positif : « On ne fera pas l’Europe si on ne la fait pas

1458 péenne, le général est positif : « On ne fera pas l’ Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant23. 

1459 est positif : « On ne fera pas l’Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant23. ». « C’est un réfé

1460 On ne fera pas l’Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant23. ». « C’est un référendum solennel de

1461 urope si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant23. ». « C’est un référendum solennel de tous les Européen

1462 iant23. ». « C’est un référendum solennel de tous les Européens qui doit donner naissance à la fédération 24. » On précise

1463 de tous les Européens qui doit donner naissance à la fédération 24. » On précise que le suffrage universel aurait essentie

1464 er naissance à la fédération 24. » On précise que le suffrage universel aurait essentiellement pour objet de donner, de fa

1465 de façon spectaculaire, une certaine légitimité à l’ organisation projetée25. On aura noté l’usage par de Gaulle du terme f

1466 itimité à l’organisation projetée25. On aura noté l’ usage par de Gaulle du terme fédération en 1953. Il se fera de plus en

1467 en 1953. Il se fera de plus en plus rare, cédant la place à « confédération ». Mais en 1965 encore, un « Essai de déclara

1468 65 encore, un « Essai de déclaration » rédigé par les membres gaullistes du Parlement européen cite M. Couve de Murville co

1469 M. J. Vendroux, beau-frère du Général, déclare à l’ Assemblée nationale, en 1959, « qu’il s’est toujours montré partisan d

1470 prématurée et dangereuse ». En 1961, il déclare à la Chambre qu’il s’honore d’avoir été l’un des membres du groupe de trav

1471 s du groupe de travail F. Dehousse « qui a rédigé le projet d’élection de cette assemblée au suffrage universel », mais il

1472 x à rappeler aujourd’hui : Il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs : il importe d’abord d’étendre les compétenc

1473 rd’hui : Il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs : il importe d’abord d’étendre les compétences de cette assembl

1474 e devant les bœufs : il importe d’abord d’étendre les compétences de cette assemblée. C’est précisément ce que le communiqu

1475 nces de cette assemblée. C’est précisément ce que le communiqué de Bad-Godesberg a décidé, et voilà une décision que je sa

1476 sfaction26. Mais comment accorder tout cela avec le dogme de la sacro-sainte souveraineté nationale ? La réponse a été do

1477 Mais comment accorder tout cela avec le dogme de la sacro-sainte souveraineté nationale ? La réponse a été donnée dès 194

1478 dogme de la sacro-sainte souveraineté nationale ? La réponse a été donnée dès 1945 dans un volume intitulé Demain la paix

1479 té donnée dès 1945 dans un volume intitulé Demain la paix 27 par un auteur qui signait Bruère : La souveraineté nationale,

1480 ain la paix 27 par un auteur qui signait Bruère : La souveraineté nationale, assurait-il, est « un dogme périmé… Depuis ci

1481 ne erreur… Nos descendants associeront sans doute la notion de souveraineté nationale à une phase encore à demi-sauvage de

1482 té nationale à une phase encore à demi-sauvage de la vie des nations… Les nations sont toujours vivantes, mais leur pleine

1483 hase encore à demi-sauvage de la vie des nations… Les nations sont toujours vivantes, mais leur pleine souveraineté est mor

1484 eur pleine souveraineté est morte ». Bruère était le pseudonyme de résistance de Michel Debré. À qui se fier ? IV. De G

1485 Michel Debré. À qui se fier ? IV. De Gaulle et les régions S’il est un sujet sur lequel les gaullistes d’aujourd’hui

1486 le et les régions S’il est un sujet sur lequel les gaullistes d’aujourd’hui se réclament avec passion de leur fidélité à

1487 ’hui se réclament avec passion de leur fidélité à la pensée du Général, c’est bien le sujet des régions et de l’Europe des

1488 leur fidélité à la pensée du Général, c’est bien le sujet des régions et de l’Europe des régions : de Georges Pompidou à

1489 du Général, c’est bien le sujet des régions et de l’ Europe des régions : de Georges Pompidou à Jacques Chirac et de Lipkow

1490 omes, conditions de cette Europe des régions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle les « hérisse » selon l’expressio

1491 gions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle les « hérisse » selon l’expression de Pompidou, tandis qu’elle paraît à d

1492 ’on puisse dire est qu’elle les « hérisse » selon l’ expression de Pompidou, tandis qu’elle paraît à d’autres « infâme » et

1493 ’autres « infâme » et « criminelle ». On sait que le thème est celui qui nous a le plus constamment requis et préoccupés i

1494 elle ». On sait que le thème est celui qui nous a le plus constamment requis et préoccupés ici même, comme en témoignent l

1495 equis et préoccupés ici même, comme en témoignent les cinq numéros spéciaux du Bulletin du CEC qui a précédé Cadmos 28 ,

1496 u Bulletin du CEC qui a précédé Cadmos 28 , et les deux volumes collectifs qui s’y sont ajoutés, de 1963 à 1979. La thès

1497 collectifs qui s’y sont ajoutés, de 1963 à 1979. La thèse des gaullistes durs sur la région est totalement négative. Dans

1498 de 1963 à 1979. La thèse des gaullistes durs sur la région est totalement négative. Dans les deux volumes de M. Edmond Jo

1499 durs sur la région est totalement négative. Dans les deux volumes de M. Edmond Jouve cités plus haut, qui sont censés rass

1500 cités plus haut, qui sont censés rassembler tous les discours, propos et textes du Général et de ses proches touchant les

1501 s et textes du Général et de ses proches touchant les problèmes de l’Europe, de 1940 à 1960, le terme ne figure même pas à

1502 néral et de ses proches touchant les problèmes de l’ Europe, de 1940 à 1960, le terme ne figure même pas à l’index général

1503 uchant les problèmes de l’Europe, de 1940 à 1960, le terme ne figure même pas à l’index général 29. Il n’empêche que les p

1504 pe, de 1940 à 1960, le terme ne figure même pas à l’ index général 29. Il n’empêche que les principaux ténors de la doctrin

1505 e même pas à l’index général 29. Il n’empêche que les principaux ténors de la doctrine — dont M. Debré est le plus souvent

1506 ral 29. Il n’empêche que les principaux ténors de la doctrine — dont M. Debré est le plus souvent et le plus volontiers ci

1507 ncipaux ténors de la doctrine — dont M. Debré est le plus souvent et le plus volontiers cité par Jouve — n’ont cessé de pr

1508 a doctrine — dont M. Debré est le plus souvent et le plus volontiers cité par Jouve — n’ont cessé de proclamer que le régi

1509 ers cité par Jouve — n’ont cessé de proclamer que le régionalisme assimilé au séparatisme était l’une des formes les plus

1510 me assimilé au séparatisme était l’une des formes les plus pernicieuses du « complot de l’Étranger » destiné à « défaire »

1511 des formes les plus pernicieuses du « complot de l’ Étranger » destiné à « défaire » la France. Mais s’agissait-il bien de

1512 u « complot de l’Étranger » destiné à « défaire » la France. Mais s’agissait-il bien de la doctrine du Général ? Celle-ci

1513 « défaire » la France. Mais s’agissait-il bien de la doctrine du Général ? Celle-ci est exposée pour la première fois dans

1514 éveloppements immédiats lors du discours tenu par le Général à la Foire de Lyon de 1968. À la séculaire centralisation éta

1515 immédiats lors du discours tenu par le Général à la Foire de Lyon de 1968. À la séculaire centralisation étatique, qui av

1516 tenu par le Général à la Foire de Lyon de 1968. À la séculaire centralisation étatique, qui avait fait jadis la force de l

1517 ire centralisation étatique, qui avait fait jadis la force de la Nation, devaient selon lui succéder les régions, nouvelle

1518 sation étatique, qui avait fait jadis la force de la Nation, devaient selon lui succéder les régions, nouvelle formule de

1519 a force de la Nation, devaient selon lui succéder les régions, nouvelle formule de la prospérité nationale. Et ces régions,

1520 lon lui succéder les régions, nouvelle formule de la prospérité nationale. Et ces régions, précisait-il, devaient « s’ouvr

1521 rir » à leurs voisines, au-delà des frontières de l’ État : le Nord à la Belgique, la Lorraine et l’Alsace à la RFA, Rhône-

1522 eurs voisines, au-delà des frontières de l’État : le Nord à la Belgique, la Lorraine et l’Alsace à la RFA, Rhône-Alpes à l

1523 nes, au-delà des frontières de l’État : le Nord à la Belgique, la Lorraine et l’Alsace à la RFA, Rhône-Alpes à la Suisse,

1524 des frontières de l’État : le Nord à la Belgique, la Lorraine et l’Alsace à la RFA, Rhône-Alpes à la Suisse, la Provence à

1525 de l’État : le Nord à la Belgique, la Lorraine et l’ Alsace à la RFA, Rhône-Alpes à la Suisse, la Provence à l’Italie, le L

1526 le Nord à la Belgique, la Lorraine et l’Alsace à la RFA, Rhône-Alpes à la Suisse, la Provence à l’Italie, le Languedoc-Ro

1527 , la Lorraine et l’Alsace à la RFA, Rhône-Alpes à la Suisse, la Provence à l’Italie, le Languedoc-Roussillon à la Méditerr

1528 ne et l’Alsace à la RFA, Rhône-Alpes à la Suisse, la Provence à l’Italie, le Languedoc-Roussillon à la Méditerranée, etc.

1529 à la RFA, Rhône-Alpes à la Suisse, la Provence à l’ Italie, le Languedoc-Roussillon à la Méditerranée, etc. jusqu’à « la N

1530 Rhône-Alpes à la Suisse, la Provence à l’Italie, le Languedoc-Roussillon à la Méditerranée, etc. jusqu’à « la Normandie a

1531 la Provence à l’Italie, le Languedoc-Roussillon à la Méditerranée, etc. jusqu’à « la Normandie aux Anglais ». Quelques moi

1532 edoc-Roussillon à la Méditerranée, etc. jusqu’à «  la Normandie aux Anglais ». Quelques mois plus tard, au printemps de 196

1533 ques mois plus tard, au printemps de 1969, contre l’ avis de ses conseillers, de Gaulle lance la campagne pour le référendu

1534 contre l’avis de ses conseillers, de Gaulle lance la campagne pour le référendum sur les régions. C’est sur cette grande i

1535 ses conseillers, de Gaulle lance la campagne pour le référendum sur les régions. C’est sur cette grande idée nouvelle qu’i

1536 e Gaulle lance la campagne pour le référendum sur les régions. C’est sur cette grande idée nouvelle qu’il a choisi de livre

1537 tte grande idée nouvelle qu’il a choisi de livrer la bataille décisive de son règne. Mais, en même temps, n’aurait-il pas

1538 , n’aurait-il pas choisi de se faire renvoyer par les Français à la rédaction de ses mémoires sur la France, cette « Prince

1539 as choisi de se faire renvoyer par les Français à la rédaction de ses mémoires sur la France, cette « Princesse de légende

1540 r les Français à la rédaction de ses mémoires sur la France, cette « Princesse de légendes », cette Iseut que, tel Tristan

1541 é ? (D’où sa secrète, mais active connivence avec les traverses du destin qui « impose » aux amants de se quitter une fois

1542 lus. Mais c’est lui qui a tout machiné, en posant le problème du Sénat…) Selon mon interprétation, annoncée dès 1961, puis

1543 is développée au lendemain de sa mort, en 197030, le problème des régions offrait au Général un point de chute idéal. Le p

1544 gions offrait au Général un point de chute idéal. Le paladin de l’Europe des nations et d’une « certaine idée de la France

1545 au Général un point de chute idéal. Le paladin de l’ Europe des nations et d’une « certaine idée de la France » devenait au

1546 l’Europe des nations et d’une « certaine idée de la France » devenait aux yeux de l’Histoire le précurseur de l’ère nouve

1547 certaine idée de la France » devenait aux yeux de l’ Histoire le précurseur de l’ère nouvelle, celle des régions. Il gagnai

1548 ée de la France » devenait aux yeux de l’Histoire le précurseur de l’ère nouvelle, celle des régions. Il gagnait sur tous

1549 devenait aux yeux de l’Histoire le précurseur de l’ ère nouvelle, celle des régions. Il gagnait sur tous les tableaux, en

1550 nouvelle, celle des régions. Il gagnait sur tous les tableaux, en perdant son référendum. Cette hypothèse trouve dans le l

1551 rdant son référendum. Cette hypothèse trouve dans le livre de Jean Mauriac, Mort du général de Gaulle 31 plus de confirmat

1552 du général de Gaulle 31 plus de confirmation que l’ historien le plus méfiant ne saurait en exiger. Jean Mauriac a noté au

1553 de Gaulle 31 plus de confirmation que l’historien le plus méfiant ne saurait en exiger. Jean Mauriac a noté au jour le jou

1554 ne saurait en exiger. Jean Mauriac a noté au jour le jour et parfois d’heure en heure, les propos spontanés du Général et

1555 noté au jour le jour et parfois d’heure en heure, les propos spontanés du Général et ses confidences (à l’Histoire ?) au co

1556 propos spontanés du Général et ses confidences (à l’ Histoire ?) au cours de la semaine précédant le référendum sur les rég

1557 l et ses confidences (à l’Histoire ?) au cours de la semaine précédant le référendum sur les régions, fixé au 27 avril 196

1558 (à l’Histoire ?) au cours de la semaine précédant le référendum sur les régions, fixé au 27 avril 1969, puis aux lendemain

1559 u cours de la semaine précédant le référendum sur les régions, fixé au 27 avril 1969, puis aux lendemains de son retour déf

1560 tons ce petit livre, dont on comprend si bien que les gaullistes l’aient passé sous silence. Pour Philippe de Gaulle, il n

1561 ivre, dont on comprend si bien que les gaullistes l’ aient passé sous silence. Pour Philippe de Gaulle, il n’y avait pas d

1562 r Philippe de Gaulle, il n’y avait pas de doute : l’ intention du Général était de mettre la régionalisation en place et de

1563 de doute : l’intention du Général était de mettre la régionalisation en place et de se retirer ensuite. (p. 18) Le 23 avr

1564 ation en place et de se retirer ensuite. (p. 18) Le 23 avril 1969, quatre jours avant le vote, évoquant le référendum dev

1565 te. (p. 18) Le 23 avril 1969, quatre jours avant le vote, évoquant le référendum devant deux visiteurs, le général déclar

1566 avril 1969, quatre jours avant le vote, évoquant le référendum devant deux visiteurs, le général déclare : Eh bien, je v

1567 te, évoquant le référendum devant deux visiteurs, le général déclare : Eh bien, je vais vous dire, si ça marche, ce sera

1568 ne marche pas, ce sera très bien aussi… (p. 19) Le 24 avril, au général Lalande, chef de son état-major particulier, il

1569 me si j’échoue je serai gagnant, car, aux yeux de l’ histoire, qui est le seul plan qui me concerne, l’avenir dira que j’ai

1570 rai gagnant, car, aux yeux de l’histoire, qui est le seul plan qui me concerne, l’avenir dira que j’ai été renversé sur un

1571 l’histoire, qui est le seul plan qui me concerne, l’ avenir dira que j’ai été renversé sur un projet qui était essentiel po

1572 é renversé sur un projet qui était essentiel pour le pays. (p. 25) Le lendemain, il réitère, cette fois-ci à la RTF, deva

1573 projet qui était essentiel pour le pays. (p. 25) Le lendemain, il réitère, cette fois-ci à la RTF, devant tout le peuple

1574 p. 25) Le lendemain, il réitère, cette fois-ci à la RTF, devant tout le peuple français : Votre réponse va engager le de

1575 , il réitère, cette fois-ci à la RTF, devant tout le peuple français : Votre réponse va engager le destin de la France, p

1576 ut le peuple français : Votre réponse va engager le destin de la France, parce que, si je suis désavoué… sur ce sujet cap

1577 français : Votre réponse va engager le destin de la France, parce que, si je suis désavoué… sur ce sujet capital… je cess

1578 ussitôt d’exercer mes fonctions. (p. 27) On sait la suite, la démission immédiate dans la nuit même qui suit le rejet du

1579 exercer mes fonctions. (p. 27) On sait la suite, la démission immédiate dans la nuit même qui suit le rejet du oui au réf

1580 7) On sait la suite, la démission immédiate dans la nuit même qui suit le rejet du oui au référendum, et la retraite à Co

1581 la démission immédiate dans la nuit même qui suit le rejet du oui au référendum, et la retraite à Colombey. Devant ses an

1582 t même qui suit le rejet du oui au référendum, et la retraite à Colombey. Devant ses anciens collaborateurs, le Général m

1583 e à Colombey. Devant ses anciens collaborateurs, le Général manifestait quelquefois une certaine satisfaction : celle d’a

1584 son départ ». Il disait par exemple : « J’ai pris la bonne sortie devant l’histoire, parce que j’ai attiré l’attention du

1585 par exemple : « J’ai pris la bonne sortie devant l’ histoire, parce que j’ai attiré l’attention du pays sur la participati

1586 e sortie devant l’histoire, parce que j’ai attiré l’ attention du pays sur la participation essentielle à l’avenir de la Fr

1587 re, parce que j’ai attiré l’attention du pays sur la participation essentielle à l’avenir de la France. » (p. 53) Nos lec

1588 ention du pays sur la participation essentielle à l’ avenir de la France. » (p. 53) Nos lecteurs savent assez à quel point

1589 ys sur la participation essentielle à l’avenir de la France. » (p. 53) Nos lecteurs savent assez à quel point, pour les f

1590 53) Nos lecteurs savent assez à quel point, pour les fédéralistes européens, participation des citoyens et petites unités

1591 te dépendance. Pour ma part, j’ai toujours défini la région non pas comme une ethnie d’abord, ou comme une entité économiq

1592 ais comme un « espace de participation civique ». Le général ajoute : La réforme des régions, c’était le dernier service

1593 de participation civique ». Le général ajoute : La réforme des régions, c’était le dernier service que je pouvais rendre

1594 ’était le dernier service que je pouvais rendre à la France. (p. 54) Dans mes mémoires, j’expliquerai pourquoi il fallait

1595 ume tout : à M. P. Messmer venu lui rendre visite le 16 juillet 1969 il redit que « partir sur le refus d’une grande réfor