1
ans les années 1930. À l’occasion du colloque qui
nous
réunitb, je tiens à renouveler mes responsabilités dans cette affaire
2
algré lui dans le désordre de l’époque. […] Voici
notre
désordre. On ne peut plus penser sans buter aussitôt contre un dilemm
3
se peut que cela dispense de porter sérieusement
nos
angoisses ; il est certain que cela n’est pas pratique, ne sert à rie
4
? Car il y dépérit, — et sa sécurité n’est plus,
nous
l’avons vu en maint autre pays, qu’une espèce de liberté sous conditi
5
liberté sous conditions. Le clerc bourgeois, chez
nous
, se croit encore tranquille. On ne le laissera plus tranquille bien l
6
histoire dure, — après tout ce n’est pas cela qui
nous
importe — mais pour le salut de la pensée et pour que l’homme reste h
7
a situation, au lieu de rappeler des sources. Que
nos
écrits figurent les microcosmes de cet ordre nouveau qu’ils revendiqu
8
espèce d’homme qui se hâte », écrivait Nietzsche.
Nous
dirions : Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’esp
9
e premier pas dans l’immédiat. Alors, n’acceptons-
nous
plus un seul maître ? Ce serait oublier ceux qui nous ont appris à no
10
plus un seul maître ? Ce serait oublier ceux qui
nous
ont appris à nous méfier des maîtres. Je viens de nommer Nietzsche, —
11
re ? Ce serait oublier ceux qui nous ont appris à
nous
méfier des maîtres. Je viens de nommer Nietzsche, — Nietzsche qui, le
12
t la « réalité rugueuse »… « Et allons !… » — Ils
nous
disent tous d’aller à notre vie. D’un abus précédant le bon usage
13
« Et allons !… » — Ils nous disent tous d’aller à
notre
vie. D’un abus précédant le bon usage Dès le début de l’action
14
eurs intellectuels embrigadés. D’où la colère qui
nous
prend, à Esprit comme à L’Ordre nouveau devant la rapide dévalori
15
devant la rapide dévalorisation d’un terme clé de
notre
doctrine personnaliste. D’où l’article que je publie dans L’Ordre nou
16
ité. Et cela suffirait bien à définir le sens que
nous
donnons à ce mot d’engagement. […] Les écrivains qui ont décidé tout
17
gements. » Conclusion J.-P. Sartre, auquel
nous
devons tant de thèses célèbres encore que radicalement contradictoire
18
ouvrière, écrit p. 316 du même volume : Rien ne
nous
assure que la littérature soit immortelle ; sa chance aujourd’hui, so
19
de retard — que le terme d’engagement ne fut pas
notre
invention, objectivement du moins. Voici le passage : Préoccupé par
20
rd, Paris, 1948. « L’ouvrier de 1947 a beaucoup à
nous
apprendre, il a vécu toutes les aventures de notre temps, à Moscou, à
21
nous apprendre, il a vécu toutes les aventures de
notre
temps, à Moscou, à Budapest, à Munich, à Madrid, à Stalingrad, dans l
22
est aussi « la nostalgie d’une vie meilleure dont
nos
mythes perpétuent le souvenir et que d’autres peuples… auraient prése
23
que d’autres peuples… auraient préservée jusqu’à
nos
jours ». C’est la préférence accordée par principe aux « modèles » de
24
sation par son innocence et ses vertus simples ».
Nous
tenons enfin le Suisse au-dessus de tout soupçon ! L’éloge séculaire
25
cité sur la mortalité des civilisations : « C’est
nous
modernes, nous les premiers, qui savons que toute agglomération d’hom
26
talité des civilisations : « C’est nous modernes,
nous
les premiers, qui savons que toute agglomération d’hommes et le mode
27
intellectuelle qui en résulte doivent périr. » «
Nous
autres tard venus de l’humanité » s’exclame J. Burckhardt au moment m
28
est un chant du cygne ». Ainsi désormais, jusqu’à
nous
, le pessimisme européen, entendons : le pessimisme des sages au sujet
29
on universelle tirent cet orgueil dont l’Évangile
nous
dit qu’il « va devant l’écrasement ». 2. Un autre aspect du pessimism
30
des constantes des prétentions intellectuelles de
nos
élites, des marquis moliéresques aux précieux du structuralisme de na
31
se fit l’Antiquité du peuple des Scythes, connu (
nous
disent Boas et Lovejoy)7 « pour la Voie communautaire qu’il poursuit
32
a vraie tradition européenne, la seule qui puisse
nous
sauver de la tentation des despotismes asiates, des théocraties et id
33
triomphent désormais dans le tiers-monde mais que
nous
avons réussi, depuis peu, à extirper de notre continent — le seul qui
34
que nous avons réussi, depuis peu, à extirper de
notre
continent — le seul qui ne compte aujourd’hui ni dictature militaire
35
êmes de la liberté, j’entends l’union fédérale de
nos
peuples, au-delà des prétentions de l’État-nation ? 4. Sur le chapitr
36
core commettre. Comme le remarque Jacques Ellul, “
notre
civilisation est construite sur le sang et le vol, ressemblant en cel
37
sujet de l’expansion américaine : « En Amérique,
nous
avons été témoins de la conquête du Mexique, et cela nous réjouit… Il
38
ns été témoins de la conquête du Mexique, et cela
nous
réjouit… Il est de l’intérêt de son propre développement que dans le
39
propre survie de l’Europe dépendent désormais de
notre
capacité à présenter au monde — sans chercher à le vendre et encore m
40
is, Presses universitaires de France, 1976. 6. «
Nous
portons partout la guerre, la discorde, nos lingots, nos fusils, notr
41
6. « Nous portons partout la guerre, la discorde,
nos
lingots, nos fusils, notre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jo
42
tons partout la guerre, la discorde, nos lingots,
nos
fusils, notre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jours nos pollu
43
la guerre, la discorde, nos lingots, nos fusils,
notre
Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jours nos pollutions et nos t
44
fusils, notre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de
nos
jours nos pollutions et nos technologies fauteuses de famines. 7. G
45
tre Évangile. » (p. 6) On ajouterait de nos jours
nos
pollutions et nos technologies fauteuses de famines. 7. G. Boas et
46
. 6) On ajouterait de nos jours nos pollutions et
nos
technologies fauteuses de famines. 7. G. Boas et A. Lovejoy, Primit
47
e totalitaire mondial. En préparant ce colloqueg,
nous
avons décidé de prendre au sérieux les théories sur la « mort de l’ho
48
de mandarins en Sorbonne et au Collège de France,
nous
avons vu dans le succès qu’elles eurent un temps, le symptôme cliniqu
49
l’image de Dieu, était mort, comment le saurions-
nous
? Personne n’a jamais dit : « je suis mort » sans démontrer par là qu
50
les à écarter — mais on n’a écarté qu’un slogan —
nous
distinguons un dessein beaucoup moins mélodramatique et plus sérieux,
51
dont les « hommes nouveaux » de l’utopie dont on
nous
parlait hier, ne sont que des sécularisations à bon marché. Qu’est-ce
52
turel, l’homme de chair, pécheur, corrompu. C’est
notre
donné empirique livré au déterminisme biologique et à celui du péché.
53
immanent et transcendant, le « modèle », dirions-
nous
, de la deuxième personne de la Trinité. Ce modèle christologique, ant
54
xviiie siècle. Avant cela, il ne disposait pas,
nous
dit-on, des instruments nécessaires pour penser « ce doublet empirico
55
gereux pour l’Europe, destructeur du civisme dont
nous
parlait ce matin Jacques Freymond. Tout ce qui réduit le sens de la r
56
nonyme. Ce n’est pas vous qui parlez ou agissez —
nous
répètent les structuralistes —, c’est ça qui parle ou qui opère en vo
57
qu’il n’osera jamais s’avouer et qu’il compte sur
notre
lâcheté pour l’en dispenser. Le danger du structuralisme n’est pas q
58
s. Je pense avoir ici rejoint les conclusions que
nous
espérions pouvoir tirer de ce colloque, en opposant à l’attitude ment
59
’une Europe qui ne sera pas faite par ça mais par
nos
mains, par nos esprits, par nos colères, par notre amour. 9. Exemp
60
ne sera pas faite par ça mais par nos mains, par
nos
esprits, par nos colères, par notre amour. 9. Exemple : on sera co
61
e par ça mais par nos mains, par nos esprits, par
nos
colères, par notre amour. 9. Exemple : on sera contre le puritanis
62
nos mains, par nos esprits, par nos colères, par
notre
amour. 9. Exemple : on sera contre le puritanisme si l’on pense qu
63
epuis plusieurs années la plupart des journaux de
nos
pays, tout en lui consacrant de plus en plus de place dans leurs colo
64
ns « unis » ou « confédérés », dont les ministres
nous
répètent depuis trente ans qu’elle est nécessaire et urgente, nous so
65
uis trente ans qu’elle est nécessaire et urgente,
nous
sommes en présence d’une fausse nouvelle : cette Europe-là ne peut pa
66
cela soit perdu, — comme si tout cela n’était pas
nous
? Aux yeux des journalistes qui ont composé ces titres, on dirait que
67
matiques reflètent bien moins la réalité vécue de
notre
continent qu’une confusion générale des esprits quant à la vraie natu
68
lle des problèmes vitaux de tous les habitants de
notre
« cap de l’Asie », non pas seulement de ceux des neuf pays dont les g
69
à l’Europe et dont il ne faut surtout pas croire,
nous
assure-t-on, qu’elle ait eu pour objet de « mettre sur orbite » le dé
70
de cette phrase excessive : « Quittons maintenant
notre
province, je veux dire notre nation »13 jusqu’à l’espèce de délire ob
71
Quittons maintenant notre province, je veux dire
notre
nation »13 jusqu’à l’espèce de délire obsidional que traduisent ses d
72
ni dans mon dernier livre, ici visé, ni ailleurs.
Notre
coléreux étourdi s’est visiblement trompé de titre.) Conclusion : « L
73
iches bleu foncé assuraient que « L’Avenir, c’est
notre
affaire ! » Michel Debré ne pouvait tout de même pas leur révéler que
74
gique, militaire, dont le langage ou la stratégie
nous
déconcertent par quelque excès, abus, ou délire apparent, cherchons l
75
qui peut les expliquer. Telle est l’approche que
nous
avons préconisée dès nos débuts au Centre européen de la culture16. E
76
elle est l’approche que nous avons préconisée dès
nos
débuts au Centre européen de la culture16. Et nous ne sommes heureuse
77
nos débuts au Centre européen de la culture16. Et
nous
ne sommes heureusement plus les seuls. Ainsi Jean-Marie Benoist nous
78
eusement plus les seuls. Ainsi Jean-Marie Benoist
nous
apprend « que depuis des années l’état-major égyptien s’employait à m
79
. Paris, 1951, p. 28. 13. Op. cit., p. 29. 14.
Nous
citons ici les notes du discours de M. Debré, distribuées aux journal
80
Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)i
Nous
ne sommes pas réunis pour ébaucher un programme d’action militante, u
81
’interpréter certains conflits qui sévissent dans
notre
siècle entre le monde mécanique et le monde organique, entre la machi
82
impératifs écologiques. Cela ne signifie pas que
notre
colloquej doive rester sans effets réels sur nous-mêmes et sur ce qui
83
les termes d’un débat, ici Écologie et Politique.
Nous
savons tous la vanité de ces définitions : trop faciles parce que tro
84
coutumière. C’est le moment où s’instituent dans
nos
pays les écoles primaires obligatoires et universelles : la conscript
85
aussi ce qu’en pense le tiers-monde.) En fait, si
nous
prenons un peu de recul pour considérer le phénomène dans son ensembl
86
3. Plutôt donc que de l’écologie comme science,
nous
considérons ici le souci écologique, qui s’est manifesté avec force a
87
ment, donc à avoir subi l’agression mécanique. On
nous
dit : « Le souci écologique est un souci de riches ! » Non. C’est le
88
rait dire, peut-être en simplifiant beaucoup, que
nous
sommes ici en présence d’une révolte de l’écologie contre l’économie
89
ns à ce point alarmantes que les gouvernements de
nos
États nationaux — si lié que soit leur sort à celui de la croissance
90
nisations régionalistes et fédéralistes dans tous
nos
pays et à l’échelle continentale. — en vue d’établir un programme com
91
ent. Ce qu’il m’importait de souligner, c’est que
nous
n’aurons ni éco-société, ni régions, ni Europe fédérée, si nous n’obt
92
ni éco-société, ni régions, ni Europe fédérée, si
nous
n’obtenons pas les trois à la fois ; c’est qu’aucune de ces trois vir
93
79)k Oui, c’est la France, parmi les Neuf, qui
nous
donne à la fois par certains de ses politiciens, les pires exemples d
94
les-ci soient moins attachées à leur identité que
nous
ne le sommes. Un sondage publié par la CEE de Bruxelles fin janvier
95
de l’avenir de la France dans une Europe unie :
Nous
risquons de voir sous nos yeux s’accomplir l’irrémédiable, c’est-à-di
96
ans une Europe unie : Nous risquons de voir sous
nos
yeux s’accomplir l’irrémédiable, c’est-à-dire la fusion de la France
97
ent, les industries vitales seront réparties sans
notre
accord ; naturellement, notre force nucléaire se trouvera petit à pet
98
ront réparties sans notre accord ; naturellement,
notre
force nucléaire se trouvera petit à petit démantelée ; naturellement,
99
rouvera petit à petit démantelée ; naturellement,
notre
langue sera éliminée ; sans nul doute les principes et les objectifs
100
les principes et les objectifs de l’éducation de
nos
enfants seront modifiés, et il est vraisemblable que les inscriptions
101
et il est vraisemblable que les inscriptions sur
nos
monuments seront traduites en « volapük ». À ces fantasmes, on ne sa
102
vérifiable des problèmes linguistiques posés par
notre
union22. Le français a rapidement pris une position dominante dans l
103
e périmé… Depuis cinquante ans, c’est une erreur…
Nos
descendants associeront sans doute la notion de souveraineté national
104
criminelle ». On sait que le thème est celui qui
nous
a le plus constamment requis et préoccupés ici même, comme en témoign
105
n essentielle à l’avenir de la France. » (p. 53)
Nos
lecteurs savent assez à quel point, pour les fédéralistes européens,
106
ause des régions progresse au-delà de tout ce que
nous
pouvions espérer, il y a dix ans, lors de l’échec du référendum gaull
107
r les problèmes de la régionalisation, termes que
nous
faisons nôtres, la région en Europe doit être définie comme le territ
108
— si on ose dire — de la défection générale dont
nous
sommes aujourd’hui les témoins. Je considère le De Monarchia de Dant
109
iastiques et politiques, économiques et sociales,
nous
dirions aujourd’hui : culturelles au sens large. Cette révolution dan
110
prise de conscience de quelque chose de grand qui
nous
englobe, qui peut périr et qui attend de nous seuls sa renaissance. E
111
qui nous englobe, qui peut périr et qui attend de
nous
seuls sa renaissance. Et de nouveau, c’est un grand clerc, mieux, un
112
is dans l’Histoire, Pie II identifie l’Europe à «
notre
patrie, notre maison », car tout y participe d’un même destin menacé.
113
oire, Pie II identifie l’Europe à « notre patrie,
notre
maison », car tout y participe d’un même destin menacé. Il écrit : M
114
intenant, c’est en Europe même, c’est-à-dire dans
notre
patrie, dans notre propre maison, dans notre siège, que nous sommes a
115
Europe même, c’est-à-dire dans notre patrie, dans
notre
propre maison, dans notre siège, que nous sommes attaqués et tués. L
116
dans notre patrie, dans notre propre maison, dans
notre
siège, que nous sommes attaqués et tués. La tradition des poètes cha
117
, dans notre propre maison, dans notre siège, que
nous
sommes attaqués et tués. La tradition des poètes chantant l’Europe,
118
Victor Hugo. Et au xxe siècle c’est encore un de
nos
plus grands poètes, Saint-John Perse, qui, sous son nom d’Alexis Lége
119
Donoso Cortès, jusqu’aux « pères de l’Europe » de
notre
siècle, les Briand, Schuman, de Gasperi, Jean Monnet et Paul-Henri Sp
120
u Duce et du Führer, les plus grands écrivains de
nos
pays (à l’exception de quelques cas de nationalisme flamboyant comme
121
refus de la fatalité. Jamais l’intelligentsia de
nos
pays n’aura été plus naturellement européenne, ni mieux consciente de
122
du congrès de Montreux, sera l’union fédérale de
nos
peuples. À Genève, au début de septembre 1946, se produit quelque cho
123
es conclusions. La deuxième solution est retenue.
Nous
discuterons pendant trois mois à Paris, à Genève, à Royaumont, à Lond
124
temps qui, à dire vrai, me manque ! » À La Haye,
notre
commission est la moins nombreuse du congrès (150 personnes au plus,
125
el il définissait les conditions d’une défense de
nos
diversités culturelles : Peut-on défendre la culture française en ta
126
elle ? À cela, je réponds simplement : non… Avons-
nous
donc un autre moyen de sauver les éléments essentiels de cette cultur
127
ne culture hollandaise ou suisse ou allemande. Si
nous
voulons que la culture française reste, il faut qu’elle soit intégrée
128
t en visant à une unité de culture européenne que
nous
sauverons la culture française ; mais cette unité de culture n’aura a
129
est « au plus bas », que « c’est la fin » et que
nous
voici tous « enchaînés, humiliés, malades de peur ». Joignons donc le
130
e faisant, « ils font l’histoire de l’homme ». Et
nous
serons ainsi du bon côté. Plus tard, le même Sartre déclare que seule
131
i proposent, avec Barbara Ward et René Dubos, que
nous
prenions conscience du fait fondamental que « nous n’avons qu’une Ter
132
ous prenions conscience du fait fondamental que «
nous
n’avons qu’une Terre ». Et que le seul problème sérieux du siècle est
133
les frontières », « L’Europe sans la France », «
Notre
Europe ». À quoi s’ajoutent chroniques et articles dans la plupart de
134
évale demeure l’idéal asymptotique de tout ce que
notre
époque croit avoir inventé sous le nom d’UER (unités d’enseignements
135
II. De l’Université aux « Facultés » Tout cela
nous
mène à la mise au pas napoléonienne des écoles, c’est-à-dire à la sup
136
entrevoit la seule issue possiblement heureuse de
notre
crise. Petites unités autonomes de recherches et de contestation comp
137
ue la survie de la culture européenne dépendra de
notre
aptitude à optimaliser les dimensions de nos créations, de nos activi
138
de notre aptitude à optimaliser les dimensions de
nos
créations, de nos activités et de leurs cadres. Les conditions d’une
139
à optimaliser les dimensions de nos créations, de
nos
activités et de leurs cadres. Les conditions d’une renaissance des un
140
s mêmes que celles dont dépendent le sauvetage de
notre
environnement, et celui de notre économie, la restauration du civisme
141
le sauvetage de notre environnement, et celui de
notre
économie, la restauration du civisme, la paix elle-même : UER, région
142
alaisé de traiter dans le cadre exclusif d’une de
nos
facultés classiques. Voici quelques-uns de ceux que, pour ma part, je
143
isciplines farouches qu’imposent à la majorité de
nos
contemporains les impératifs prétendus de la croissance de production
144
ts. 5. Européologie. Il existe dans la plupart de
nos
grandes universités des départements d’indianisme, de sinologie, d’is
145
rdination de leurs politiques économiques. Ce qui
nous
manque encore, c’est une étude quasi ethnographique des caractères sp
146
uasi ethnographique des caractères spécifiques de
notre
civilisation, à l’heure où elle se répand d’une manière anarchique su
147
era sans peine. L’introduction, si désirable dans
nos
mœurs universitaires, d’une année sabbatique de type américain, perme
148
emise en question générale, et c’est aussi ce que
nous
attendons tous de nos vacances. Après un an, les professeurs détachés
149
ale, et c’est aussi ce que nous attendons tous de
nos
vacances. Après un an, les professeurs détachés reviendraient à leur
150
l’union dans la diversité, qui est la formule de
notre
grand passé et de notre avenir fédératif, le seul possible. L’Europe,
151
té, qui est la formule de notre grand passé et de
notre
avenir fédératif, le seul possible. L’Europe, c’est très peu de chose
152
nel, chez Thomas More, de cité idéale succédant à
nos
misères. J’essaierai de m’en tenir au sens étymologique, littéral, d’
153
reconnaît quand on les cite, disent eux aussi : «
Nous
n’avons pas ici-bas de cité permanente », décrivent l’homme comme « é
154
la Terre », ou déclarent que « dans les cieux est
notre
droit de cité » (notre politeuma, saint Paul). Et surtout, les mystiq
155
t que « dans les cieux est notre droit de cité » (
notre
politeuma, saint Paul). Et surtout, les mystiques de l’Inde, de la Ch
156
ision, évoquant le monde physique ; mais le texte
nous
dit : « mesures d’hommes, qui sont aussi mesures d’anges », ou encore
157
règne vienne ! », donc arrive, donc ait lieu dans
notre
histoire et notre espace-temps terrestre. Comment le chrétien résiste
158
donc arrive, donc ait lieu dans notre histoire et
notre
espace-temps terrestre. Comment le chrétien résisterait-il toujours e
159
, dans le temps de l’Histoire et dans l’espace de
nos
propriétés privées et de nos territoires étatiques. Tout cela va se p
160
et dans l’espace de nos propriétés privées et de
nos
territoires étatiques. Tout cela va se produire dans l’époque même où
161
lles. On dirait qu’elle résulte du rêve de rendre
notre
vie, notre existence incorruptibles, — non pas du tout moralement, pa
162
rait qu’elle résulte du rêve de rendre notre vie,
notre
existence incorruptibles, — non pas du tout moralement, par conversio
163
bois, des feuilles, de la paille et du lin, elle
nous
compose un environnement de métal, de verre, de minéraux et de plasti
164
e-prothèse. Ainsi par peur de la mort choisissons-
nous
l’inanimé, contre la vie toujours mortelle. L’aventure technique relè
165
60 États-nations qui l’ont copié siègent à l’ONU.
Nous
sommes ici en présence d’une utopie réalisée non seulement à la lettr
166
tiques en Corse et en Bretagne. Je constate qu’il
nous
mène inexorablement, par les mécanismes déments des souverainetés nat
167
utopie. Il n’y a pas deux régions pareilles, ceci
nous
force au réalisme. Et il n’y a pas une seule région réelle qui soit a
168
uerre atomique, mettant fin au genre humain. Ceci
nous
permet d’espérer. 7. Mon propos dans tout cela n’est guère politique
169
ique du terme, est projection à terme indéfini de
nos
refus d’un présent exécré. Mais l’utopie spirituelle de la Nouvelle J
170
promesse, acceptée par la foi, de ce qui vient à
nous
irrésistiblement, comme la réalité même du temps, du mouvement de l’E
171
uturum aeternum ; du dieu qui vient sans fin vers
nous
— Dieu à-venir. 45. J’emprunte tout cela — hélas, beaucoup trop sim
172
’esprit européen » (été 1980)o « Il faut, dans
nos
temps modernes, avoir l’esprit européen ». Cette phrase qu’il me semb
173
plus belle harmonie. » Or, toutes les analyses de
nos
tempéraments et de nos styles de création, anglais, français, italien
174
Or, toutes les analyses de nos tempéraments et de
nos
styles de création, anglais, français, italien et allemand, conduisen
175
nants de l’union européenne, à savoir de « fondre
nos
nations dans on ne sait quel magma informe ». Mme de Staël conçoit l’
176
i qu’elle plonge des racines aussi profondes dans
notre
histoire ? Sinon par cela qui est plus profond encore que les racines
177
encore que les racines, étant au principe même de
notre
histoire, par le christianisme, — et je cite : La religion chrétienn
178
s siècles à l’accomplissement de ses desseins, et
notre
existence passagère s’en irrite et s’en étonne : mais enfin les vainq
179
obéissent doivent se respecter mutuellement.51
Nous
voici renvoyés au respect absolu de la différence en tant que telle,
180
ui est en train de se former sous ses yeux et que
nous
appelons aujourd’hui l’État-nation : Quand une réunion quelconque d’h
181
e une exigence encore plus neuve, et qui prend de
nos
jours sa plus brûlante actualité : c’est dans la préface De l’Allemag
182
ires et devant les manipulations génétiques qu’on
nous
annonce pour demain. Mais j’en reviens à la critique de la nation. Ap
183
et famines dans le tiers-monde. Mme de Staël, de
nos
jours, n’eût pas préconisé l’union de l’Europe sur la base d’une Comm
184
ur cet homme elle eût proposé l’union fédérale de
nos
peuples, dans cet enthousiasme auquel elle consacre les trois dernier
185
Il était temps, je crois, que Mme de Staël vienne
nous
rappeler ce que cela pourrait bien être : — une tâche pour cette géné
186
les politiques et les poètes, et cela d’Hésiode à
nos
jours, au cours des 28 derniers siècles. Demandons-nous d’abord quel
187
ours, au cours des 28 derniers siècles. Demandons-
nous
d’abord quel est le plus grand commun dénominateur entre l’Europe de
188
ui fut le premier à parler de l’Europe comme de «
notre
patrie » au roi de Bohême Georges Podiebrad, qui est le premier à par
189
litique virtuelle — et il n’est pas indifférent à
notre
propos qu’il ait été l’œuvre d’un Européen de l’Est : à plusieurs rep
190
stance mutuelle « sans même qu’il l’ait requise à
notre
collègue attaqué » ; enfin, d’un budget fédéral, alimenté d’ailleurs
191
ue Comenius ait été méconnu ou mal « perçu » dans
nos
pays de l’Ouest. Mais ce que nous méconnaissons encore, trop souvent,
192
l « perçu » dans nos pays de l’Ouest. Mais ce que
nous
méconnaissons encore, trop souvent, c’est sans doute la perception de
193
Est. Il y a là, de la part de l’opinion dans tous
nos
pays et tous nos milieux politiques et intellectuels, une espèce d’in
194
e la part de l’opinion dans tous nos pays et tous
nos
milieux politiques et intellectuels, une espèce d’ingratitude qui a t
195
tte méconnaissance de l’Europe véritable, qui est
notre
fait, de ce refus grincheux de l’Europe généreuse telle qu’on l’a vue
196
à le bannir d’un pays à l’autre du continent. Il
nous
faut bien entendre que lorsqu’il parle de Liberté, Mickiewicz n’enten
197
ranger comme à une enclume sourde : Ô despotisme,
nous
t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous nous cachions du
198
s t’avons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que
nous
nous cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid,
199
vons servi, adoucis-toi, ouvre-toi, pour que nous
nous
cachions du marteau. Et il vous présentera un dos dur et froid, et la
200
ombattre… Liberté, que ton regard s’abaisse sur
nous
, Reconnais-nous ! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’ose
201
é, que ton regard s’abaisse sur nous, Reconnais-
nous
! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’osent même pas verser
202
que d’autres n’osent même pas verser des larmes
Nous
les Magyars, nous versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Lib
203
nt même pas verser des larmes Nous les Magyars,
nous
versons notre sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que t
204
erser des larmes Nous les Magyars, nous versons
notre
sang. Te faut-il encore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne
205
e plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur
nous
descendre ? Nous avons entendu le même cri, en octobre 1956, lorsque
206
Pour que ta grâce daigne sur nous descendre ?
Nous
avons entendu le même cri, en octobre 1956, lorsque le dernier poste
207
capable de répondre un dernier appel dramatique «
Nous
t’avons demandé des armes et tu nous as donné un article de gazette.
208
dramatique « Nous t’avons demandé des armes et tu
nous
as donné un article de gazette. » Mea culpa… Mais ce colloque, au-del
209
loque, au-delà de toute neutralité, devrait enfin
nous
décider à percevoir la voix profonde et l’appel séculaire de nos frèr
210
ercevoir la voix profonde et l’appel séculaire de
nos
frères de l’Est : car nous sommes aussi leurs gardiens ! p. Rougem
211
et l’appel séculaire de nos frères de l’Est : car
nous
sommes aussi leurs gardiens ! p. Rougemont Denis de, « L’apport cu
212
l n’y en a guère. Une théologie rudimentaire, qui
nous
ramène au Dieu plus abstrait que transcendant de Léon Brunschwicg ou
213
é d’un effort de « dénonciation » qui, au lieu de
nous
faire mieux comprendre la nature du mal à combattre, insulte la mémoi
214
jeunesses bottées, nu-tête, chemise ouverte, dont
notre
presse aime à railler les uniformes ». Je lis cela, monte au grenier
215
jeunesses bottées, nu-tête, chemise ouverte, dont
notre
presse aime à railler les uniformes, qu’avons-nous à aligner ? Un att
216
tre presse aime à railler les uniformes, qu’avons-
nous
à aligner ? Un attirail de faux cols durs, de rosettes, de gros ventr
217
Charles Dulot comme agnostique sympathisant avec
nos
positions. En fin de numéro, deux notes intitulées « Ceux qui ont com
218
« mesure nationale-socialiste ». Et j’écris : Si
nous
condamnons ces religions, c’est dans leur terme, au nom d’un acte de
219
acte de foi contraire. Elles veulent la force et
nous
voulons la vérité. Elles veulent la force du grand nombre et nous vou
220
vérité. Elles veulent la force du grand nombre et
nous
voulons la force personnelle, celle que donne la vérité. Notre mesure
221
la force personnelle, celle que donne la vérité.
Notre
mesure commune ne sera pas collective, extérieure à notre personne :
222
sure commune ne sera pas collective, extérieure à
notre
personne : cela n’a pas de sens pour nous. Elle ne sera pas non plus
223
eure à notre personne : cela n’a pas de sens pour
nous
. Elle ne sera pas non plus individuelle : on ne peut pas ressusciter
224
ses relations actives avec ses prochains. C’est à
nous
qu’il incombe aujourd’hui d’opérer cette synthèse concrète qui résoud
225
x conflit de l’individu et de la masse. […] — Car
notre
force est personnelle, non collective. Elle réside dans les petits gr
226
causes du phénomène hitlérien qu’il se permet de
nous
traiter de pronazis. Citations VIII, IX, X et XI Mais voilà qui
227
is voilà qui est plus grave encore et révèle chez
notre
auteur une incapacité fondamentale à comprendre le sens des trop rare
228
abord des “révolutions avortées”58) ». Reportons-
nous
aux pages citées dans mon livre. Quelques remarques de forme tout d’a
229
veau , n° 3), dont voici le texte : Que trouvons-
nous
, à l’origine permanente des erreurs qui, depuis vingt ans, nous ont v
230
ine permanente des erreurs qui, depuis vingt ans,
nous
ont valu la guerre, le chômage et les dictatures ? Nous trouvons une
231
nt valu la guerre, le chômage et les dictatures ?
Nous
trouvons une certaine attitude humaine. Cette attitude, qu’on appelle
232
sa dénonciation d’ennemis qui n’ont cessé d’être
les nôtres
depuis bien avant sa naissance, montre une carence, non moins pathéti
233
rophe nationale. (On veut bien ne pas l’imputer à
notre
action directe. Merci.) Quelles idées ? Pourrait-il les rappeler ? La
234
racisme déclaré ? C’étaient les thèmes majeurs de
nos
revues. En leur nom, nous ne cessions de dénoncer le stato-nationalis
235
nt les thèmes majeurs de nos revues. En leur nom,
nous
ne cessions de dénoncer le stato-nationalisme des « puissances » de l
236
ut-il croire que Vichy ait adopté un seul instant
nos
thèses ? Croit-il vraiment que L’Ordre nouveau ait été « traditiona
237
à la revue de Gramsci, Ordine Nuovo ? Et comment
nos
idées auraient-elles « accédé au pouvoir » à Vichy ? Un politicien co
238
i, comme l’écrit noir sur blanc Raymond Aron, que
nos
idées personnalistes aient « accédé au pouvoir » à Vichy et cela « à
239
nationale » de juin 1940, comment se peut-il que
nous
ne l’ayions pas su ? Mounier passant ouvertement à la Résistance avec
240
ignais. Chefs de file du mouvement personnaliste,
nous
avons tous été condamnés à de la prison pour des idées dont L’Express
241
mnés à de la prison pour des idées dont L’Express
nous
apprend qu’elles étaient au pouvoir à Vichy, donc en accord avec les
242
ec les nazis triomphants. Tragique aveuglement de
notre
part ? Ou de la part de Vichy ? Ou falsification délirante de l’histo
243
s n’ont pas connu, n’étant pas nés, la réalité de
nos
problèmes, et les buts de notre combat. Lévy figurera pour des semain
244
nés, la réalité de nos problèmes, et les buts de
notre
combat. Lévy figurera pour des semaines sur la liste des best-sellers
245
mes et des hommes de cette époque, en déduise que
nous
adhérions plus ou moins consciemment aux doctrines des fascistes et d
246
ocent soupçonnera-t-il que l’impayable sérieux de
notre
jeune lévite est aussi une recette de succès : déjà B.-H. Lévy a ses
247
unier ou de moi, textes destinés à : 1° démontrer
notre
« fascination » par Hitler, par le « dynamisme », la « vitalité », «
248
Lévy sur des textes beaucoup plus discutables que
les nôtres
— surtout isolés de leur contexte, selon sa méthode habituelle. Et su
249
L’Ordre nouveau . Harro Schulze-Boysen était pour
nous
un prestigieux camarade de combat, et un ami. Il fut plus tard le che
250
ront réellement capables de servir leur pays. […]
Nous
luttons tous, en effet, pour une cause commune ! Un an avant, dans l
251
e intitulé « Cause commune » où je me reportais à
notre
rencontre décisive au congrès des jeunesses révolutionnaires d’Europe
252
révolutionnaires d’Europe, à Francfort, en 1932.
Nos
liens d’amitié et d’action étaient étroits. Lors d’une rencontre en S
253
les eût distingués, voire opposés radicalement à
nos
critiques de la démocratie trahie par les parlementaires, par l’améri
254
C’est beaucoup plus « Collège de sociologie » que
notre
déclaration même : certains paragraphes disent ce que nous aurions dû
255
aration même : certains paragraphes disent ce que
nous
aurions dû dire. J’en suis un peu honteux. (Je fais surtout allusion
256
de Byzance, sera le premier à nommer « l’Europe,
notre
patrie » : la conscience naît en général du sentiment d’une menace qu
257
, Pierre Mesnard écrit que le problème dont Bodin
nous
propose l’étude est « ce que nous appelons l’État, à savoir la nation
258
lème dont Bodin nous propose l’étude est « ce que
nous
appelons l’État, à savoir la nation organisée » (p. 480), ou encore :
259
peut, selon Jean Bodin et ses disciples (jusqu’à
nous
!), résider dans trois Estats (et trois seulement) ou « trois sortes
260
signer après ses victoires la nation française. »
Nous
rejoignons le sens donné au mot nation par la Révolution française.
261
se, à la formation du premier État moderne, et de
nos
jours à l’État-nation, « libéral » ou totalitaire. Je rappellerai ici
262
publiques qui ont tenu son rôle en France jusqu’à
nos
jours), cet État pourrait dire, non sans injustice d’ailleurs pour le
263
oi. c) Il y a continuité de l’État de Louis XIV à
nos
jours, si l’on en croit les très curieuses définitions de « l’État cl
264
er le « Dieu seul parle bien de Dieu » de Pascal…
Nous
sommes en plein délire de sacralisation stato-nationaliste. d) La nat
265
ssée, entretenue dès le xviiie siècle et jusqu’à
nous
, entre les termes de nation, de patrie, de peuple, de pays et d’État
266
ité impitoyable de ces confusions. Prenons encore
nos
exemples dans Littré, indicateur bien plus naïf, donc plus révélateur
267
e l’armée : « La conscription est le palladium de
notre
indépendance, parce que mettant la nation dans l’armée et l’armée dan
268
nt pour un nouveau bond en avant du PNB. 7. Où
nous
mène cette évolution ? Le stade suprême de la sacralisation de l’É
269
de décrire paraît inévitable, irréversible. Mais
nous
voyons que l’État-nation, qui en est le moteur, dépend lui-même, dans
270
e fédéraliste de l’État-nation. On le retrouve de
nos
jours dans les écrits de J. Buchmann, de Robert Lafont, d’Hervé Laven
271
concret, non plus dans leurs seules prétentions.
Nous
verrons aussitôt que tous, sans exception, sont à la fois trop petits
272
ent au niveau des empires véritables qui dominent
notre
monde, et surtout pour résister à la satellisation politique ou écono
273
raison d’être. Dans leur état actuel de division,
nos
« souverainetés » ne peuvent en effet : — ni résister à la colonisati
274
de copier et de s’approprier les causes mêmes de
notre
crise ; — ni assurer l’approvisionnement nécessaire en matières premi
275
et faute d’institutions communes de type fédéral,
nos
États-nations, retranchés dans leurs souverainetés nationales, ne pou
276
e cette Souveraineté sans limites ni règles, dont
nos
ancêtres n’avaient pas l’idée. » (p. 216) « Quand on disait alors sou
277
nuit jamais à l’impeccable élégance du propos. Il
nous
montre d’abord « le passage d’une souveraineté relative, la monarchie
278
ple soumis à l’État — qu’ils incarnent. D’où, de
nos
jours, les définitions courantes de la souveraineté nationale dans le
279
cevable et vérifiable : la Souveraineté nationale
nous
le fait voir en 1984 mieux encore qu’en 1979, à l’occasion des électi
280
de la « Nation », en réalité : de l’État — comme
nous
l’avons montré — la Souveraineté a perdu toute substance et toute ver
281
but n’en est pas moins l’union de l’Europe : ils
nous
répètent comme Michel Debré qu’un « bon Européen » est celui qui — co
282
ry 80, le plus grand philosophe de l’Histoire, en
notre
siècle, Arnold Toynbee, fait sienne la thèse solidement établie qui v
283
onde hellénique et le problème correspondant dans
le nôtre
, aujourd’hui. Toutefois, à la lumière de l’Histoire grecque, nous som
284
i. Toutefois, à la lumière de l’Histoire grecque,
nous
sommes en droit d’espérer que notre problème occidental actuel trouve
285
toire grecque, nous sommes en droit d’espérer que
notre
problème occidental actuel trouvera sa solution — pour autant qu’on p
286
a pas été érigée en objet de vénération idolâtre.
Nous
ne pourrons attendre de salut d’aucun des États nationaux d’Occident
287
’est pas sur ce plan psychologique épiméthéen que
notre
société peut lever les yeux dans l’espérance d’y découvrir quelque fo
288
drait ainsi la calamité (sans cela inévitable) de
notre
anéantissement dans un conflit fatal. (p. 349-350) Puis, faisant all
289
e tentative — pour bâtir un édifice politique qui
nous
permettra de donner plus de substance, avant qu’il ne soit trop tard,
290
édécesseurs de Louis XIV. 71. Voir L’Avenir est
notre
affaire , 1977, et plus anciennement Vingt-huit siècles d’Europe , 1
291
is des pages 101 à 110 de mon livre L’Avenir est
notre
affaire , paru en 1977. 75. Le titre de sa revue qui parut de 1933 à
292
onale est] un dogme périmé… depuis cinquante ans.
Nos
descendants associeront sans doute la notion de souveraineté national
293
— unitaire ou fédéraliste — sera « le rempart de
notre
société » (S. Veil) ou « la condition d’une société plus juste » (tou
294
mble avoir imaginé que si l’on veut que chacun de
nos
pays ait des chances de surmonter sa crise nationale, l’union seule p
295
to au Conseil des ministres de la CEE, veto « qui
nous
donne une grande puissance ». Moyennant quoi, elle affirme que l’enga
296
e transcende sans peine », réalise l’Europe « que
nos
pères n’ont pas su faire ». ( Le Monde , 4-5 mars 1984.) Et ils ajout
297
et propositions défendues dans toute la suite de
nos
études sur l’Europe et les régions 84 et dans L’Avenir est notre aff
298
l’Europe et les régions 84 et dans L’Avenir est
notre
affaire . « Jeunes giscardiens » : on se croirait à droite. « Les Ver
299
titre de conservateur. Quant aux destructeurs de
notre
environnement, à commencer par les forêts et océans qui font tout l’o
300
vie : de cette contrée, la plus polluée du monde,
nous
voulons faire la championne du monde de la dépollution. L’Europe de l
301
péens viennent de publier leur programme commun :
nous
en donnons ici les titres de chapitres. Vers la paix en Europe fondé
302
e l’équilibre écologique, qui assure les bases de
notre
vie par-delà les frontières nationales ou européennes. Vers une polit
303
ns Bretagne), qui annonce ainsi son programme :
NOUS
VOULONS : — la construction des États-Unis d’Europe, sur une base féd
304
é aux aspects positifs du PE — oui, tout arrive —
nous
sommes heureux de citer : Le Parlement européen est le lieu de la cr
305
principe des votes à l’unanimité, principe que «
nous
n’accepterions jamais dans nos pays respectifs ». Et de conclure, lon
306
é, principe que « nous n’accepterions jamais dans
nos
pays respectifs ». Et de conclure, longuement ovationnée par les parl
307
uropéenne doit voir le jour au xxe siècle, il ne
nous
reste plus que seize ans ! » « Une souveraineté européenne » — encor
308
voilà ce que ne peuvent se permettre d’envisager
nos
États-nations, parvenus non sans peine à ce qu’ils considèrent comme
309
onclusions solennelles que l’on pourrait tirer de
nos
débats, que je crois que j’ai entrepris quelque chose que je ne pourr
310
tous. Il me semble que ce colloque, des trois que
nous
avons vécus ensemble depuis trois ans, a été de loin le plus riche pa
311
t peut-être plus importants, les trois thèmes qui
nous
ont le plus longuement retenus et qui ont été dans l’ordre : le thème
312
première journée. Deuxième thème, la sémantique :
nous
avons consacré toute une journée à l’examen des langues de bois diver
313
outes, mais enfin il y en a beaucoup d’autres que
nous
pourrions examiner, et cela a été une journée extrêmement instructive
314
érations sur le Forum culturel 1984-1985, c’était
notre
ami Boldizsar qui avait choisi ce thème, je me suis dit : est-ce qu’o
315
r l’année prochaine ? Je croyais qu’il parlait de
notre
colloque. J’étais absolument à côté de la réalité. Et je crois que je
316
is pas le dire. Cela a été extrêmement utile pour
nous
tous. J’ai appris que le Forum culturel dont il était question allait
317
appelle cela un forum et ce n’est pas par hasard.
Nous
nous sommes longuement interrogés sur la manière de désigner cette ch
318
le cela un forum et ce n’est pas par hasard. Nous
nous
sommes longuement interrogés sur la manière de désigner cette chose,
319
comme tous les forums de ce genre, ne fera rien.
Nous
avons donc appris tout cela, et que le thème de Budapest sera une dis
320
té en Europe. De cette discussion, de ces thèmes,
nous
ont parlé avec beaucoup de pertinence, de réalisme et de sagesse, M.
321
des hôtes, l’un des organisateurs de Budapest. Il
nous
a surtout recommandé, et plusieurs de ceux que je viens de nommer ont
322
que je viens de nommer ont insisté là-dessus, de
nous
occuper surtout de ce qui nous unit, plutôt que de ce qui nous sépare
323
isté là-dessus, de nous occuper surtout de ce qui
nous
unit, plutôt que de ce qui nous sépare. Je vous avouerai tout de suit
324
surtout de ce qui nous unit, plutôt que de ce qui
nous
sépare. Je vous avouerai tout de suite que j’ai toujours eu quelque m
325
pas de colloques. Mais, en fait, chercher ce qui
nous
unit est, dans le cas présent, la seule voie praticable. Il nous faut
326
dans le cas présent, la seule voie praticable. Il
nous
faut trouver, en effet, d’abord un langage commun, sinon cela ne serv
327
ela ne servira absolument à rien. Chercher ce qui
nous
unit, surtout dans le domaine de la culture, qui est d’abord une ques
328
qui est d’abord une question de langage. Et ceci
nous
a amenés, durant la deuxième journée, à une discussion qui a roulé su
329
sont sémiologiques, ou ne sont pas « de pointe ».
Nous
avons eu, d’abord, le rapport extrêmement intéressant, très détaillé,
330
rois, tout l’après-midi du jeudi : Mme Oudaltsova
nous
a fait une communication trop modestement intitulée Byzance, ville d’
331
op modestement intitulée Byzance, ville d’art, et
nous
a projeté ensuite une série de diapositives d’une telle beauté que ce
332
série de diapositives d’une telle beauté que cela
nous
a réduits au silence. Nous avons décidé, après avoir vu ces images su
333
telle beauté que cela nous a réduits au silence.
Nous
avons décidé, après avoir vu ces images sur un grand écran, qu’il n’y
334
and écran, qu’il n’y avait plus rien à ajouter et
nous
avons levé la séance : bel hommage à ce que vous nous aviez montré, M
335
avons levé la séance : bel hommage à ce que vous
nous
aviez montré, Madame. Dans votre introduction, traitant de la culture
336
parallélisme est frappant avec des situations que
nous
connaissons — en remplaçant l’Église par le Parti — et je crois que c
337
autres — de nouveau colloque. Mais j’en reviens à
notre
deuxième thème, la sémantique. M. Grossrieder nous a donc appris mill
338
tre deuxième thème, la sémantique. M. Grossrieder
nous
a donc appris mille choses importantes sur le langage propre aux cong
339
propre aux congrès, et ensuite, M. Georges Nivat
nous
a montré, par une analyse à mon sens admirablement raffinée et portan
340
ense, dirais-je, et puis tout s’est détendu quand
notre
président a pris la parole pour dire que les propos de Georges Nivat
341
s eu la même idée en même temps que lui, sans que
nous
ayons eu le moindre échange. Je l’avais notée, et je vous ai lu mes n
342
de bois nationaliste, de classe, bourgeoise dans
notre
cas, a provoqué des réactions littéraires parfois violentes, parfois
343
it chez ce qu’on a appelé les dissidents russes —
nous
, nous appelions cela l’explosion antibourgeoise : Dada, le surréalism
344
z ce qu’on a appelé les dissidents russes — nous,
nous
appelions cela l’explosion antibourgeoise : Dada, le surréalisme et p
345
e débat, de l’exposé de Nivat et des réponses que
nos
deux délégués soviétiques ont faites, nous avons touché peut-être le
346
ses que nos deux délégués soviétiques ont faites,
nous
avons touché peut-être le nœud du problème qui se posait à ce colloqu
347
e plus grand péril jamais encouru par l’humanité.
Nous
avons eu l’impression qu’autour de cette table, quelque chose se noua
348
Je crois que ce moment-là a entièrement justifié
notre
colloque. Il y a eu une extrême richesse aussi, ce jour-là, dans les
349
ose de tout à fait important. Le grand danger que
nous
avons couru au cours des trente dernières années, en tenant nos collo
350
u au cours des trente dernières années, en tenant
nos
colloques, ou en créant des instituts pour l’étude de la culture euro
351
s, sans le moindre sens des cultures différentes,
notre
civilisation scientifico-technique. Je prends le DDT comme exemple ty
352
DDT comme exemple typique de cette ambivalence de
notre
science. Au début, le DDT a sauvé des récoltes immenses auparavant dé
353
s différentes cultures qui se partagent le monde.
Nous
l’avons essayé il y a quelques années, au CEC, cela avait l’air prome
354
t difficile de dégager des conclusions sur ce que
nous
avons fait aujourd’hui même. Je ne puis guère vous donner que des con
355
mune des Européens. Je pense que ce qui distingue
notre
culture européenne, c’est la diversité extraordinaire des sources, qu
356
slave, à partir du xixe , a été considérable pour
nous
, ne fût-ce que par l’influence des romanciers russes de la fin du xix
357
stes. Le jeudi matin, je ne sais plus qui d’entre
nous
a dit qu’il connaissait quatre-vingts définitions de la culture europ
358
ures fondamentales, cette culture commune devrait
nous
imposer des systèmes de prudence, je dirais des modes d’emploi, au se
359
ais autant ri au cours d’un exercice de ce genre.
Nous
nous sommes tous beaucoup amusés et je suis donc convaincu que nous s
360
utant ri au cours d’un exercice de ce genre. Nous
nous
sommes tous beaucoup amusés et je suis donc convaincu que nous serons
361
ous beaucoup amusés et je suis donc convaincu que
nous
serons tous très heureux de répéter cela dans les mêmes conditions, a
362
de se rapprocher d’un grand but politique — dans
notre
cas, l’union de l’Europe — et celle de l’homme de pensée militante, q
363
Chevaliers — le Ridderzaal — qui fut le siège de
notre
manifestation fondatrice, qu’il y avait pris part parmi les délégués
364
circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger,
notre
Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre,
365
r, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de
nos
pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
366
ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de
nos
pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
367
oderne. À défaut d’une union librement consentie,
notre
anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit p
368
nion librement consentie, notre anarchie présente
nous
exposera demain à l’unification forcée, soit par l’intervention d’un
369
oit à la mesure du danger. Tous ensemble, demain,
nous
pouvons édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées
370
s édifier avec les peuples d’outre-mer associés à
nos
destinées, la plus grande formation politique et le plus vaste ensemb
371
politique et le plus vaste ensemble économique de
notre
temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un si puissant rassemb
372
rce est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de
notre
lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en él
373
t l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver
nos
libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les
374
our en élargir le bénéfice à tous les hommes, que
nous
voulons l’union de notre continent. Sur cette union, l’Europe joue so
375
ce à tous les hommes, que nous voulons l’union de
notre
continent. Sur cette union, l’Europe joue son destin et celui de la p
376
de la paix du monde. Soit donc notoire à tous que
nous
, Européens, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce
377
peuples de ce continent, déclarons solennellement
notre
commune volonté dans les cinq articles suivants, qui résument les rés
378
ivants, qui résument les résolutions adoptées par
notre
congrès : 1. Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son éten
379
t les résolutions adoptées par notre congrès : 1.
Nous
voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
380
irculation des hommes, des idées et des biens. 2.
Nous
voulons une Charte des droits de l’homme garantissant les libertés de
381
le libre exercice d’une opposition politique. 3.
Nous
voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanctions nécessa
382
nécessaires pour que soit respectée la Charte. 4.
Nous
voulons une Assemblée européenne où soient représentées les forces vi
383
où soient représentées les forces vives de toutes
nos
nations. 5. Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de to
384
ées les forces vives de toutes nos nations. 5. Et
nous
prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
385
enons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous
nos
efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos Égli
386
l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
nos
foyers et en public, dans nos partis, dans nos Églises, dans nos mili
387
s nos efforts, dans nos foyers et en public, dans
nos
partis, dans nos Églises, dans nos milieux professionnels et syndicau
388
ns nos foyers et en public, dans nos partis, dans
nos
Églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et
389
n public, dans nos partis, dans nos Églises, dans
nos
milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements
390
dans tous les groupes activement intéressés : on
nous
donnait une Assemblée consultative, et nous l’avions voulue législati
391
: on nous donnait une Assemblée consultative, et
nous
l’avions voulue législative ; cette assemblée était formée de délégué
392
és élus représentant « les forces vives de toutes
nos
nations ». Cela changeait tout. Mais l’homme est ainsi fait : curiosi
393
de La Haye et dont je suis le directeur désigné,
nous
débarquions à Strasbourg en août 1949, pour la première session de l’
394
directs que Coudenhove : « L’Europe Charlemagne,
nous
l’aurons dans dix ans », me dit-il en me serrant la main. Quelques ma
395
Palais de l’Europe 6000 jeunes gens venus de tous
nos
pays et décidés à « bousculer les gouvernements », comme l’avait sugg
396
fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose […].
Nous
ne sommes pas « impatients », mais angoissés. Nous ne voulons pas qu’
397
ous ne sommes pas « impatients », mais angoissés.
Nous
ne voulons pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempér
398
par doctrine, par manie ou par tempérament, comme
nous
le reprochent certains qui, par principe ceux-là, ont décidé une fois
399
dire en style familier, ces éternelles prudences
nous
cassent les pieds. On trouverait dans les procès-verbaux de votre pre
400
f qui en cache de pires, pour arrêter l’élan vers
notre
union. N’attaquez pas les souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en u
401
aites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de
notre
indépendance, qui vaut mieux quelles, et quelles sabotent […]. Ils no
402
vaut mieux quelles, et quelles sabotent […]. Ils
nous
disent : « Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez ces diffic
403
et de la parade puissante que pourrait constituer
notre
fédération. On n’informera pas les peuples sans une propagande massiv
404
icats patronaux et ouvriers. Il en résultera dans
nos
provinces une campagne d’agitation, d’émulation, de polémique europée
405
le maintien du statu quo, que la vie, la durée de
notre
Europe divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime
406
salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous
nos
peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espéranc
407
rte son texte, dont voici le passage essentiel :
Nous
ne le redirons jamais assez : toutes les nations de l’Europe occident
408
eront-ils donc venus faire, sinon éteindre ce qui
nous
reste d’espoir, consommer le suicide du Conseil de l’Europe, sonner p
409
trasbourg peut réveiller la volonté de vivre dans
notre
Europe aujourd’hui paralysée par le sentiment de son impuissance, et
410
on publique les approuvera et les soutiendra […].
Nous
sommes à Strasbourg un groupe qui avec des moyens sérieux tente de la
411
t de pousser l’idée d’un serment du Jeu de Paume.
Nous
ne sommes certes rien moins qu’assurés de réussir. Mais nous demandon
412
mes certes rien moins qu’assurés de réussir. Mais
nous
demandons à nos amis de nous croire : le succès n’est pas exclu. Com
413
oins qu’assurés de réussir. Mais nous demandons à
nos
amis de nous croire : le succès n’est pas exclu. Comment ne pas admi
414
rés de réussir. Mais nous demandons à nos amis de
nous
croire : le succès n’est pas exclu. Comment ne pas admirer la conver
415
si disponible que merveilleusement intelligent89,
nous
travaillons jusqu’à 3 h du matin : reprenons le texte Jacquet (les «
416
res à l’hôtel. Il semble que le Serment va rater,
notre
texte grignoté par Paul Reynaud, les Hollandais, les Allemands. Carlo
417
r 98 voix sur 98 présents le patronage du CE pour
notre
Centre européen de la culture. Guy Mollet me promet de faire le néces
418
faire le nécessaire pour que la Banque de France
nous
subventionne. À 23 h, Villey et sa femme au Café de France jusqu’à 1
419
urs survivants de l’événement pourront sans doute
nous
le rappeler), un bâtiment sis dans le parc, en face du Palais de l’Eu
420
de Villey et mes mises en demeure. Je le répète :
nos
gouvernements ne voulaient pas l’Europe unie. Ils ne croyaient au mie
421
che sur Strasbourg, idée qui lui est venue et que
nous
discutons en déjeunant avec Brugmans et Silva. Je l’y encourage vivem
422
c Brugmans et Silva. Je l’y encourage vivement. »
Nous
sommes à Strasbourg de nouveau, Silva, Dadelsen et moi le 17 novembre
423
instituts universitaires, le cinéma européen, et
notre
CEC. On nous apprend que tout est prêt en vue de l’accueil d’au moins
424
versitaires, le cinéma européen, et notre CEC. On
nous
apprend que tout est prêt en vue de l’accueil d’au moins 3000 jeunes
425
sera chargé de présenter à l’Assemblée. Voilà qui
nous
promet, à Dadelsen et à moi, une nouvelle nuit de bon travail à l’Hôt
426
ve du Conseil de l’Europe Au mois d’août dernier,
nous
étions trois-cents à Wissembourg et nous avons brûlé les poteaux fron
427
dernier, nous étions trois-cents à Wissembourg et
nous
avons brûlé les poteaux frontières, symbole des souverainetés nationa
428
ouverainetés nationales néfastes et périmées dont
nous
espérons que vous hâterez la fin. Aujourd’hui, nous voici six-mille a
429
us espérons que vous hâterez la fin. Aujourd’hui,
nous
voici six-mille accourus vers Strasbourg de tous les horizons du cont
430
érentes, c’est la jeunesse européenne entière que
nous
avons conscience de représenter ici. Si une nouvelle fois, mais en pl
431
Si une nouvelle fois, mais en plus grand nombre,
nous
avons forcé les frontières, et si nous sommes ici devant votre maison
432
nd nombre, nous avons forcé les frontières, et si
nous
sommes ici devant votre maison — la nôtre aussi — c’est parce que nou
433
s, et si nous sommes ici devant votre maison — la
nôtre
aussi — c’est parce que nous voulons être bien assurés de nous faire
434
t votre maison — la nôtre aussi — c’est parce que
nous
voulons être bien assurés de nous faire entendre par vous directement
435
c’est parce que nous voulons être bien assurés de
nous
faire entendre par vous directement. Vous avez le devoir d’écouter no
436
r vous directement. Vous avez le devoir d’écouter
notre
voix et nous avons des droits particuliers à vous parler, car vos len
437
ment. Vous avez le devoir d’écouter notre voix et
nous
avons des droits particuliers à vous parler, car vos lenteurs et vos
438
os lenteurs et vos hésitations, vos prudences que
nous
comprenons mal devant les catastrophes qui s’approchent — c’est nous
439
devant les catastrophes qui s’approchent — c’est
nous
les jeunes qui les paierons demain, peut-être même de notre vie. Nous
440
jeunes qui les paierons demain, peut-être même de
notre
vie. Nous ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souveraineté
441
les paierons demain, peut-être même de notre vie.
Nous
ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souverainetés national
442
tre même de notre vie. Nous ne sommes pas prêts à
nous
faire tuer pour les souverainetés nationales. Nous n’accepterons de m
443
ous faire tuer pour les souverainetés nationales.
Nous
n’accepterons de mourir que pour des raisons de vivre. Proclamez ces
444
tatut d’impuissance, vous le savez aussi bien que
nous
: l’Europe ne se fera pas dans le délai très court qui nous est encor
445
urope ne se fera pas dans le délai très court qui
nous
est encore imparti. C’est donc la sagesse même qui vous commande l’au
446
vous commande l’audace. Vous connaissez mieux que
nous
la politique, ses possibilités, ses servitudes. Nous sommes ici pour
447
s la politique, ses possibilités, ses servitudes.
Nous
sommes ici pour proclamer des nécessités et un but. L’heure est venue
448
d’accomplir l’acte révolutionnaire qui seul peut
nous
sauver. Nous demandons que les délégués conscients des dangers imméd
449
’acte révolutionnaire qui seul peut nous sauver.
Nous
demandons que les délégués conscients des dangers immédiats se procla
450
e cet acte simple, vous sentirez monter vers vous
notre
ferveur ; vous rendrez à nos vieux pays envahis aujourd’hui par l’ind
451
z monter vers vous notre ferveur ; vous rendrez à
nos
vieux pays envahis aujourd’hui par l’indifférence et le doute une gra
452
housiasme qui balaiera devant vous les obstacles.
Nous
venons ici vous apporter le témoignage d’une foi encore intacte. Ne t
453
moignage d’une foi encore intacte. Ne trompez pas
notre
espérance, on nous a trop souvent dupés ! Vous ne pouvez plus multipl
454
ncore intacte. Ne trompez pas notre espérance, on
nous
a trop souvent dupés ! Vous ne pouvez plus multiplier les professions
455
l’Europe, mais alors qu’ils le disent clairement.
Nous
avons le droit d’attendre que vos actes répondent à vos discours. C’e
456
us : ce sera le troisième de la saison ! Serment
Nous
jurons que, par tous les moyens en notre pouvoir et par toutes les fo
457
Serment Nous jurons que, par tous les moyens en
notre
pouvoir et par toutes les forces que nous donne la légitimité de notr
458
ens en notre pouvoir et par toutes les forces que
nous
donne la légitimité de notre but, nous consacrerons le meilleur de no
459
toutes les forces que nous donne la légitimité de
notre
but, nous consacrerons le meilleur de nous-mêmes à l’avènement de la
460
forces que nous donne la légitimité de notre but,
nous
consacrerons le meilleur de nous-mêmes à l’avènement de la fédération
461
-mêmes à l’avènement de la fédération européenne.
Nous
jurons de ne plus reconnaître, à partir d’aujourd’hui, les frontières
462
onnaître, à partir d’aujourd’hui, les frontières.
Nous
déclarons que nous défendrons l’Europe, mais seulement comme une patr
463
d’aujourd’hui, les frontières. Nous déclarons que
nous
défendrons l’Europe, mais seulement comme une patrie commune. L’Europ
464
me une patrie commune. L’Europe est présente pour
nous
et nous le prouverons par nos actes. On reste curieux de savoir ce q
465
atrie commune. L’Europe est présente pour nous et
nous
le prouverons par nos actes. On reste curieux de savoir ce que ces j
466
est présente pour nous et nous le prouverons par
nos
actes. On reste curieux de savoir ce que ces jeunes d’alors pensent
467
is aussi des frais de voyage, ce qui l’est moins.
Nous
vivions l’époque héroïque des gens — jeunes de tout âge — qui « march
468
ajeure : ce projet de Constitution européenne que
nous
avions en vain espéré de Strasbourg. Mais il naquit d’une décision pr
469
opos de rappeler que la Suisse, qui se présente à
nous
avec toutes les apparences d’une nation et d’une fédération, se nomme
470
nt agir les Fous — ne voyez-vous pas où les Sages
nous
ont conduits ? » Relisant cela dans un journal allemand et pour en vé
471
part des diversités mêmes qui font la richesse de
notre
civilisation, le prépare beaucoup mieux que la CEE à « commencer par
472
’exemple hélas parfait d’une situation de ce type
nous
a été récemment fourni par l’épisode de la Déclaration européenne sur
473
rticipation ». Ils affirment que « la finalité de
nos
sociétés est de permettre à chacun de s’épanouir dans la liberté et l
474
et avec la construction à venir de son Union. On
nous
apprend d’abord que pour les ministres il n’y a pas une culture commu
475
vrai, la signification principale du document… On
nous
apprend ensuite que le fondement premier de ces cultures est une trad
476
administrative et décisionnelle de la plupart de
nos
États européens empêche de prendre en compte et à plus forte raison d
477
nité de l’Occident, Jupiter changé en Taureau. On
nous
dit qu’Europe aujourd’hui risque à nouveau d’être séduite, cette fois
478
qui exige une réponse immédiate est de savoir si
nous
allons enfin prendre conscience d’un scandale qui n’est pas, comme on
479
re. Il me dit : « Monsieur, vous êtes l’homme qui
nous
oblige tous à méditer. » Puis, au service de presse, Robert Bichet, c
480
deux jours après, Spaak descendant l’escalier de
notre
hôtel : « Je les ai lues, enfin ! » Moi : « Quoi ? » — « Vos fameuses
481
voyons ! Comme vous êtes pessimiste ! Comme vous
nous
arrangez ! » Le 24 août, Victor Larock (rapporteur général) me cite t
482
: « D. de R. dans les Lettres pathétiques qu’il
nous
adresse… », puis le sénateur Casati, à propos du Centre européen de l
483
éler journées des dupes, hélas. 89. Il deviendra
notre
collaborateur le plus actif au Centre européen de la culture, dès la
484
r, le philosophe allemand. Et puis avec mes amis,
nous
avons très vite fondé des groupes de pensée autour d’une idée de l’ho
485
ndividu, ce que Marx appelait l’individu atomisé.
Nous
avions repris un peu de cette critique-là, tout en étant très antimar
486
, tout en étant très antimarxistes pour le reste.
Nous
avons alors fondé les groupes personnalistes qui continuent aujourd’h
487
de commun évidemment avec le mouvement fasciste.
Nous
avons développé des théories sur l’actualité, sur l’évolution du mond
488
l’évolution du monde, de l’Europe en particulier.
Nous
nous sommes tout de suite situés en dehors des partis. Notre devise é
489
lution du monde, de l’Europe en particulier. Nous
nous
sommes tout de suite situés en dehors des partis. Notre devise était
490
sommes tout de suite situés en dehors des partis.
Notre
devise était « ni gauche, ni droite, mais en avant, devant les problè
491
ni droite, mais en avant, devant les problèmes ».
Nos
idées ont joué un certain rôle dans le développement politique frança
492
oppement politique français, à cette époque. Puis
nous
avons développé des théories politiques constructives, curieusement s
493
a centralisation. Il est vrai qu’il y avait parmi
nous
des Européens de partout… il y avait un Russe, il y avait des Alleman
494
t un Russe, il y avait des Allemands, un Italien.
Nous
avions beaucoup d’amis, presque des disciples déjà, en Angleterre, en
495
e des disciples déjà, en Angleterre, en Belgique.
Nous
avons alors élaboré, d’une manière encore très théorique, une concept
496
qu’il fallait fédérer au-delà des nationalismes.
Nous
avons forgé ce terme d’État-nation qui est utilisé maintenant un peu
497
nation qui est utilisé maintenant un peu partout.
Nous
avons dénoncé cette nouvelle tyrannie moderne qui consiste dans le fa
498
le tyrannie moderne qui consiste dans le fait que
nos
sociétés sont dirigées par l’État, c’est-à-dire par des corps de fonc
499
mentale sur laquelle repose toute la critique que
nous
avons fait de la société actuelle. Elle a porté des fruits dans pas m
500
tiques en Europe, après la tragédie de la guerre.
Nous
étions en train de voir la guerre des nations, des États-nations, se
501
s staliniens en Russie, faire tous la même chose.
Nous
nous opposions à tout cela, la personne, l’homme libre et responsable
502
liniens en Russie, faire tous la même chose. Nous
nous
opposions à tout cela, la personne, l’homme libre et responsable étan
503
, la personne, l’homme libre et responsable étant
notre
but. Finalement ce que nous avions prévu et redouté, c’est-à-dire la
504
et responsable étant notre but. Finalement ce que
nous
avions prévu et redouté, c’est-à-dire la guerre de trente-neuf, a écl
505
re la guerre de trente-neuf, a éclaté. Et là tout
notre
mouvement s’est dissout puisque nous étions de différentes nationalit
506
Et là tout notre mouvement s’est dissout puisque
nous
étions de différentes nationalités. Je fus tout de suite mobilisé en
507
ntrer en fonction contre les Allemands. Alors que
nous
étions en train d’organiser cette Ligue du Gothard avec des gens que
508
rganiser cette Ligue du Gothard avec des gens que
nous
avions pris à droite et à gauche conformément à ma philosophie « ni g
509
ce qu’on pourrait faire si Hitler était battu, si
nous
pourrions rentrer en Europe. J’avais beaucoup d’amis de tous les pays
510
ous les pays européens, réfugiés là-bas, avec qui
nous
nous disions : si nous pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une
511
es pays européens, réfugiés là-bas, avec qui nous
nous
disions : si nous pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une chose
512
réfugiés là-bas, avec qui nous nous disions : si
nous
pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une chose à faire, c’est un
513
Jaspers, le philosophe marxiste hongrois Lukacs.
Nous
étions neuf conférenciers, dont j’étais le plus jeune, et j’ai parlé
514
t de Denis de Rougemont il y a toujours eu, comme
nous
l’avons vu, l’homme, en tant que personne libre et responsable, par o
515
me à la société, à quels dangers est-il exposé ?
Notre
mouvement, qui s’appelait « mouvement personnaliste », a porté toute
516
l’on pense que la société est le but de l’homme.
Nous
avons toujours pensé que la société est au service de l’homme, doit l
517
n citoyen libre et responsable. Voilà tout ce que
nous
disions dans les années 1930 à trente-neuf, nous que l’on appelait «
518
nous disions dans les années 1930 à trente-neuf,
nous
que l’on appelait « les non-conformistes des années 1930 ». C’est là
519
e un sujet, un homme libre et responsable, ce que
nous
appelons une personne. Donc, et là je me répète, il faut que la socié
520
ctive, il faut absolument de petites communautés.
Nous
ne sommes pas faits pour vivre dans de grands États-nations centralis
521
la direction de l’État et de ses fonctionnaires.
Nous
sommes faits pour vivre dans notre commune, dans notre famille d’abor
522
fonctionnaires. Nous sommes faits pour vivre dans
notre
commune, dans notre famille d’abord, dans notre petite région, et c’e
523
sommes faits pour vivre dans notre commune, dans
notre
famille d’abord, dans notre petite région, et c’est là que peu à peu
524
s notre commune, dans notre famille d’abord, dans
notre
petite région, et c’est là que peu à peu j’ai retrouvé ma tradition s
525
entralisatrice apparaît en Suisse, tendance qu’il
nous
faut combattre. Si les finalités sont liberté, responsabilité, amour
526
communs. Par exemple, il y a une communauté qu’il
nous
faut restaurer : je pense à la région où j’habite, celle du lac Léman
527
t les habitants en Savoie, dans le pays de Gex où
nous
sommes, à Genève, dans le canton de Vaud et celui du Valais, ont des
528
a voix d’un homme peut se faire entendre. Donc il
nous
faut recréer cela, et puis ensuite fédérer les régions et aboutir à u
529
mon action ? Eh bien, je me suis dit : puisqu’il
nous
faut partir d’une finalité de l’homme et des valeurs les plus commune
530
plus communes aux Européens, cela veut dire qu’il
nous
faut partir de la culture. Je conçois la culture comme l’ensemble des
531
sultat de sa vision d’une Europe nouvelle. Une de
nos
premières activités issues du congrès de La Haye fut de mettre ensemb
532
gie avec le Centre européen de la culture. Ce fut
notre
première création. Puis, sous l’égide de l’Unesco, le CERN a passé au
533
CERN a passé aux gouvernements, sortant ainsi de
nos
mains : mais nous en avions fait la conception première. Ensuite nous
534
gouvernements, sortant ainsi de nos mains : mais
nous
en avions fait la conception première. Ensuite nous avons créé de nom
535
us en avions fait la conception première. Ensuite
nous
avons créé de nombreuses associations, très différentes les unes des
536
e coopération européenne sur un plan bien précis.
Nous
avons fait aussi de nombreuses incursions dans le domaine de l’éducat
537
ses incursions dans le domaine de l’éducation, en
nous
disant que si on veut faire l’Europe il faut d’abord faire des Europé
538
nationalistes, mais des Européens qui sachent que
nous
avons des valeurs communes qui nous viennent de Rome, d’Athènes, de J
539
i sachent que nous avons des valeurs communes qui
nous
viennent de Rome, d’Athènes, de Jérusalem, de la Germanie, des Celtes
540
’est fait en deux-mille ans, et c’est de cela que
nous
devons vivre maintenant, pour cela que nous devons travailler, parce
541
a que nous devons vivre maintenant, pour cela que
nous
devons travailler, parce que c’est cela qui nous donne les dimensions
542
nous devons travailler, parce que c’est cela qui
nous
donne les dimensions nécessaires à notre vie politique, notre vie civ
543
cela qui nous donne les dimensions nécessaires à
notre
vie politique, notre vie civique, notre vie active de tous les jours.
544
les dimensions nécessaires à notre vie politique,
notre
vie civique, notre vie active de tous les jours. Voilà ce que nous av
545
ssaires à notre vie politique, notre vie civique,
notre
vie active de tous les jours. Voilà ce que nous avons fait au Centre
546
notre vie active de tous les jours. Voilà ce que
nous
avons fait au Centre depuis maintenant presque quarante ans. Il y a e
547
que quarante ans. Il y a eu des hauts et des bas.
Nous
avons traversé une crise assez forte ces dernières années. Cela m’a o
548
ttre sur pied quelque chose de plus ambitieux que
notre
Centre, c’est-à-dire une espèce de fédération des efforts déployés en
549
il y a là une tâche immense pour la culture, que
nous
pourrions réaliser sous une forme beaucoup plus vaste que celle de no
550
r sous une forme beaucoup plus vaste que celle de
notre
Centre européen de la culture, ce qui me permettrait de me retirer et
551
gement européen. Quel avenir ? Denis de Rougemont
nous
laisse un dernier livre : L’Avenir est notre affaire , un livre cour
552
mont nous laisse un dernier livre : L’Avenir est
notre
affaire , un livre courageux, percutant, critiquant violemment les po
553
en lui un sentiment de solitude et d’amertume. Il
nous
dit : « Toute action doit avoir pour fin l’homme ; c’est à nous d’inv
554
oute action doit avoir pour fin l’homme ; c’est à
nous
d’inventer l’avenir », nous confiant que l’œuvre à laquelle il est at
555
fin l’homme ; c’est à nous d’inventer l’avenir »,
nous
confiant que l’œuvre à laquelle il est attelé avec passion aura pour
556
s qu’ils sont plus Européens que beaucoup d’entre
nous
dans l’Europe de l’Ouest. C’est par la culture qu’on arrivera à les r
557
s que les utopies vont se réaliser comme ça, sans
nous
. Si on veut que les choses avancent dans le sens de la paix, c’est su
558
hoses avancent dans le sens de la paix, c’est sur
nous
que cela repose, c’est sur notre action. Donc il faut être pessimiste
559
a paix, c’est sur nous que cela repose, c’est sur
notre
action. Donc il faut être pessimiste : si on laisse les choses aller
560
ut éviter que la préparation à la guerre détruise
notre
nature, notre environnement, et par conséquent notre santé. J’ai été
561
la préparation à la guerre détruise notre nature,
notre
environnement, et par conséquent notre santé. J’ai été dans les premi
562
re nature, notre environnement, et par conséquent
notre
santé. J’ai été dans les premiers rangs des écologistes, il y a de ce
563
cela quinze, vingt ans. On se moquait beaucoup de
nous
. On nous appelait les « écolos », ce qui rime avec « rigolos », et ce
564
ze, vingt ans. On se moquait beaucoup de nous. On
nous
appelait les « écolos », ce qui rime avec « rigolos », et cela suffis
565
qui rime avec « rigolos », et cela suffisait pour
nous
couvrir de ridicule. Aujourd’hui ce que nous disions et qui paraissai
566
pour nous couvrir de ridicule. Aujourd’hui ce que
nous
disions et qui paraissait subversif est dans tous les journaux. Vous
567
l’on vous parle de la mort des forêts, chose que
nous
avions annoncée dans tous nos articles il y a déjà quinze ans. On ne
568
forêts, chose que nous avions annoncée dans tous
nos
articles il y a déjà quinze ans. On ne voulait pas nous croire, et au
569
rticles il y a déjà quinze ans. On ne voulait pas
nous
croire, et aujourd’hui c’est une réalité qui s’impose dans le monde e
570
une réalité qui s’impose dans le monde entier. On
nous
parle de la manière de se nourrir, de la manière d’attaquer ou de ne
571
ssi un petit peu impérialiste pour soi-même. Cela
nous
ne pouvons pas le cacher. Nous avons tous en nous un certain désir de
572
our soi-même. Cela nous ne pouvons pas le cacher.
Nous
avons tous en nous un certain désir de liberté et un certain désir de
573
nous ne pouvons pas le cacher. Nous avons tous en
nous
un certain désir de liberté et un certain désir de puissance, il faut
574
simultanément, les personnes et la société. C’est
nous
qui devons faire ce premier choix : voulons-nous à tout prix la puiss
575
nous qui devons faire ce premier choix : voulons-
nous
à tout prix la puissance sur les autres, la puissance qui ne peut men
576
ner qu’à la mort et à la catastrophe ? Ou voulons-
nous
la liberté et ses risques ? x. Rougemont Denis de, « [Entretien] D
577
, dans sa quatre-vingtième année. L’interview que
nous
vous présentons a été réalisé à la fin septembre par M. Guido Ferrari