1 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)
1 e », dont je reproduis quelques extraits : J’ai, pour la politique, une espèce d’aversion naturelle. L’aveu paraîtra maladr
2 e m’en mêler. Mais tel est le malheur des temps : pour peu que l’intellectuel d’aujourd’hui ait préservé en lui un pouvoir d
3 hésion sentimentale, un enthousiasme sans réserve pour les plus déplorables duperies collectives : guerre « nationale », pla
4 ore, si je fais de la politique, c’est bien moins pour sauver le monde que pour accomplir les devoirs du clerc engagé malgré
5 itique, c’est bien moins pour sauver le monde que pour accomplir les devoirs du clerc engagé malgré lui dans le désordre de
6 e serait le dernier mot des souffrances morales ? Pour peu qu’on sorte de sa chambre, on est presque forcé d’en convenir. Ma
7 révoltant, c’est cela qu’il faut dénoncer. C’est pour aider à changer cela qu’un intellectuel d’aujourd’hui se doit de sort
8 violemment accentué qu’il peut paraître suffisant pour définir un front unique, fût-il provisoire. Le chapitre suivant s’in
9 qui concernent la moitié inférieure de l’homme. ( Pour le cœur et la tête, on verra plus tard, disent-ils ; en attendant, il
10 te-t-il encore un détroit navigable ? Existe-t-il pour l’intellectuel une possibilité de sortir de sa chambre ? Car il y dép
11 s’impose à la France actuelle : non pas seulement pour le salut de l’Occident, ou comme disent les marxistes, pour que l’his
12 ès tout ce n’est pas cela qui nous importe — mais pour le salut de la pensée et pour que l’homme reste humain, ou le devienn
13 les lois de l’État, ne sera jamais que servitude pour le penseur, s’il sait que la violence de sa pensée fonde la seule aut
14 esprits libres. Je sais bien que ce vœu signifie pour beaucoup un appel aux « lois scélérates » ; pour d’autres, qu’il témo
15 pour beaucoup un appel aux « lois scélérates » ; pour d’autres, qu’il témoigne d’un goût romantique du scandale ; enfin qu’
16 signant une quantité de manifestes. Ils ont signé pour le négus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et
17 stes. Ils ont signé pour le négus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et pour ses innocentes victimes,
18 ui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et pour ses innocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco et contre Fr
19 pour ses innocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco et contre Franco ; contre Dollfuss et pour Schuschnigg ; pour
20 pour Franco et contre Franco ; contre Dollfuss et pour Schuschnigg ; pour Thaelmann, contre le Japon, à propos du tsar, à M.
21 re Franco ; contre Dollfuss et pour Schuschnigg ; pour Thaelmann, contre le Japon, à propos du tsar, à M. Bénès ; des deux m
22 ient de vrais libéraux, irresponsables nés égarés pour un temps dans les voies de « l’engagement » politique, et faisant ame
23 es apparences d’une dictature. Je ne cesserai pas pour si peu, de professer une notion de l’engagement qui fut commune, dans
24 ns « Je sers », c’est un recueil d’articles parus pour la plupart dans Esprit et L’Ordre nouveau , et de conférences sur
2 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
25 t Matisse ». À quoi s’ajoute bientôt l’engouement pour l’art enfantin : « Les chances de renouveau dont l’homme dépend pour
26  : « Les chances de renouveau dont l’homme dépend pour retrouver les chemins de la création ne se trouvent pas seulement dan
27 hares et les alchimistes. Sans compter sa passion pour la peinture qui, à l’en croire, était exclusivement européenne… Reste
28 -gardes du xxe siècle prônent l’art social, fait pour tous et « par tous » (selon l’oracle de Lautréamont). En tant qu’elle
29 rier n’aura jamais l’idée ou l’occasion d’ouvrir, pour ne rien dire de sa capacité de les comprendre. Mais il serait vain de
30 s Scythes, connu (nous disent Boas et Lovejoy)7 «  pour la Voie communautaire qu’il poursuit dans sa recherche du bonheur ».
31 ». La justice y est basée « sur le respect qu’ont pour elle les membres de la tribu, et non pas sur les lois ». Et voilà qui
32 itre du colonialisme — qui est sans doute décisif pour définir le rôle mondial d’une bonne Europe — André Reszler est peut-ê
33 érie par la France de « fait important et heureux pour le progrès de la civilisation ». Ainsi que l’écrit Miklos Molnar8 : «
34 ilisation ». Ainsi que l’écrit Miklos Molnar8 : «  Pour Marx et Engels, la colonisation n’est au fond que l’épiphénomène ou l
35 ’un bon sauvage ou d’un homme régénéré. Il s’agit pour l’Europe de proposer au Monde et d’illustrer d’une manière convaincan
3 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Conditions d’un renouveau (automne 1978)
36 t passer, — on l’a dit — pour un peu frivoles, ou pour des exercices de mandarins en Sorbonne et au Collège de France, nous
37 ’accepte sans réserve cette position du problème. Pour moi, l’anthropologie évangélique est tout simplement la christologie
38 homme ». Paul revient sans cesse sur la nécessité pour le « vieil homme » de « mourir ». Il n’est question que de « dépouill
39 ient à résoudre un problème littéralement crucial pour les premiers docteurs de l’Église : comment définir le Père, le Fils
40 iles présentent comme étant tous les trois Dieu ? Pour ces trois fonctions différentes d’une seule entité, les Pères ne trou
41 ait pas, nous dit-on, des instruments nécessaires pour penser « ce doublet empirico-transcendental qu’on appelle l’homme ».
42 empirico-transcendental qu’on appelle l’homme ». Pour Athanase et les Pères de Nicée, il ne s’agissait pas d’un doublet, ma
43 u’il s’est incarné en elle. Descartes (évidemment pour cette raison) : « Celui qui ne croit pas en Dieu ne peut pas faire de
44 se l’homme qui a fait l’Europe et dont l’Europe a pour mission de favoriser la reproduction, la recréation permanente. Les s
45 s en partie inconscientes, que je crois dangereux pour l’Europe, destructeur du civisme dont nous parlait ce matin Jacques F
46 jamais s’avouer et qu’il compte sur notre lâcheté pour l’en dispenser. Le danger du structuralisme n’est pas que cette doct
47 pour que l’homme y soit un prochain, un semblable pour qui l’on puisse agir. La personne se dissout dans les grandes dimensi
48 du christianisme (ce qui n’est pas le cas), mais pour s’il est commandé par Staline, par Mao ou simplement par Berlinguer.
4 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)
49 rt concret de l’Europe, peu importe qu’ils soient pour ou contre, de gauche ou de droite, européistes ou nationalistes ? Leu
50 bien plus encore, avec l’ouverture de la campagne pour l’élection du Parlement des Neuf. Oh ! pour parler d’Europe, on parl
51 agne pour l’élection du Parlement des Neuf. Oh ! pour parler d’Europe, on parlera de l’Europe. Et même on la mettra à toute
52 tout pas croire, nous assure-t-on, qu’elle ait eu pour objet de « mettre sur orbite » le député-maire P. Mauroy, ou de contr
53 un congrès du RPR (les gaullistes orthodoxes) qui pour défendre « la vraie Europe » a sifflé et conspué l’Europe fédérale, p
54 ré, cependant que J. Chirac départageait… Oui, «  pour parler d’Europe, on en a parlé ». Mais c’est à croire que s’il n’y av
55 bottes de sept lieues ! »12 Il s’agissait alors, pour lui gaulliste, d’une Europe des États, c’est vrai, mais cependant dot
56 n de l’Europe qui ne soit pas l’Europe française. Pour Michel Debré, les choses sont simples, insupportablement simples, com
57 es, laquelle ne vise qu’à « démembrer la France » pour « faire l’Europe à la germanique ou à l’anglo-saxonne, en défaisant l
58 se borne à désigner comme mon « dernier livre ». Pour qui s’en étonnerait, voici l’explication. Les Jeunes du RPR, donc de
59 lles extrémités (fussent-elles seulement verbales pour le moment, mais il n’y a pas d’illusions à se faire sur leur traducti
60 de l’un des partis, mais à l’entente, peut-être, pour laquelle prient les croyants des trois religions abrahamiques.) Quell
61 r de l’Europe puissent intéresser VGE. Mais c’est pour souligner aussitôt que seul l’avenir de la France de l’an 2000 import
62 s dépendance de quiconque. Si elle s’ouvre, c’est pour rayonner, manifester et imposer sa place naturelle dans le Monde, qui
63 tus, à l’échelle de l’Europe, ne permettent plus, pour l’honnête homme, que la vision d’un continent entièrement dominé par
64 on en croit Michel Debré. La réponse est gênante. Pour lui. La France des jacobins et de Napoléon est en effet le seul pays
65 t « libertés » ont renoncé, sans nulle compétence pour ce faire, à tous les droits et à l’autonomie de leur province qu’ils
66 et à l’autonomie de leur province qu’ils avaient pour mandat d’affermir. Pareille trahison (portée aux nues par les manuels
67 mbre 1978. 12. Cf. Michel Debré, Projet de Pacte pour une Union d’États européens, Éd. Nagel. Paris, 1951, p. 28. 13. Op.
68 hait dans Paris : « L’Avenir est votre affaire », pour annoncer son colloque « d’expérimentateurs sociaux », autour d’Ivan I
5 1979, Cadmos, articles (1978–1986). Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)
69 ir (printemps 1979)i Nous ne sommes pas réunis pour ébaucher un programme d’action militante, une politique des mouvement
70 politique des mouvements écologiques, mais plutôt pour tenter d’interpréter certains conflits qui sévissent dans notre siècl
71 elle de l’EDF définit les écologistes comme ayant pour but véritable « d’entraver le fonctionnement des institutions existan
72 ’avisait de présenter aussi une brochure critique pour le nucléaire, la direction le rappellerait aussitôt à l’ordre, car « 
73 nouvelle définition de la politique : si l’on est pour le nucléaire, on fait de l’information, si l’on est contre, on fait d
74 -monde.) En fait, si nous prenons un peu de recul pour considérer le phénomène dans son ensemble, c’est très simple : l’Écol
75 ument par excellence de l’État-nation centralisé. Pour l’École primaire, l’esprit de l’enfant est une tabula rasa ou maison
76 mondiale) et trop grand (à l’échelle des régions) pour jouer encore son rôle d’État — d’animateur, d’arbitre, de protecteur.
77 x douzaines environ sur la carte qu’avait dressée pour le colloque tenu au Conseil de l’Europe en 1972, V. von Malchus, et q
78 s de participation civique, régions assez petites pour permettre à la voix d’un citoyen de s’y faire entendre et qu’on puiss
79 ues d’importance décisive au seuil de la campagne pour la première élection du Parlement européen. — S’il est vrai que la ca
6 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (printemps 1979)
80 ire traduire tout dans sa propre langue. L’option pour trois langues, dites « principales », deviendra alors inévitable. Qu
81 que le suffrage universel aurait essentiellement pour objet de donner, de façon spectaculaire, une certaine légitimité à l’
82 de la doctrine du Général ? Celle-ci est exposée pour la première fois dans son principe et dans ses développements immédia
83 s de ses conseillers, de Gaulle lance la campagne pour le référendum sur les régions. C’est sur cette grande idée nouvelle q
84 n que les gaullistes l’aient passé sous silence. Pour Philippe de Gaulle, il n’y avait pas de doute : l’intention du Généra
85 ai été renversé sur un projet qui était essentiel pour le pays. (p. 25) Le lendemain, il réitère, cette fois-ci à la RTF, d
86 (p. 53) Nos lecteurs savent assez à quel point, pour les fédéralistes européens, participation des citoyens et petites uni
87 , — amer, cette fois-ci — « Je ne le regrette pas pour moi, mais pour la France qui ne connaîtra pas, avant longtemps, de vr
88 fois-ci — « Je ne le regrette pas pour moi, mais pour la France qui ne connaîtra pas, avant longtemps, de vraies régions et
89 nations voisines, annexées et alignées sans égard pour leurs intérêts propres ni pour leurs identités culturelles, coutumièr
90 lignées sans égard pour leurs intérêts propres ni pour leurs identités culturelles, coutumières et linguistiques. En France,
91 Anglais, « il est ridicule d’avoir des assemblées pour les Écossais et pour les Gallois, et non pour les régions anglaises »
92 icule d’avoir des assemblées pour les Écossais et pour les Gallois, et non pour les régions anglaises ». Ce qui situe le pro
93 ées pour les Écossais et pour les Gallois, et non pour les régions anglaises ». Ce qui situe le problème à son niveau réel :
94 ées. Toutes ces entités jouissent d’une autonomie pour la gestion de leurs intérêts respectifs ». Enfin, les art. 143 à 158
95 stion de l’Europe. 22. Extrait de la brochure Pour une politique culturelle européenne, par Henri Brugmans, Fonds europé
96 rontalières et l’Europe , 1975. Voir également : Pour une métropole régionale : Aix-Marseille-Étang de Berre , Éditions de
7 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Europe comme invention de la culture (automne 1979)
97 reur Henri VII, qui vient se faire sacrer à Rome, pour restaurer l’unité des esprits dans la diversité normale et nécessaire
98 papauté. C’est la partie qui veut se faire passer pour le tout. C’est l’utopie naissante de la souveraineté nationale absolu
99 de Constantinople et la guerre contre les Turcs, pour la première fois dans l’Histoire, Pie II identifie l’Europe à « notre
100 ncevoir. […] Aux yeux de la raison, il n’y a pas, pour des États entretenant des relations réciproques, d’autre moyen de sor
101 s individus, à leur liberté sauvage (anarchique), pour s’accommoder de la contrainte publique des lois et former ainsi un « 
102 endrait à la fin à tous les peuples de la terre. Pour Hegel, une génération plus tard, l’Europe est vraiment « la fin de l’
103 ieu essentiel de la civilisation prépondérante ». Pour le reste du siècle, les noms de Nietzsche, de Proudhon, de Jacob Burc
104 e est prise entre sa vocation fédéraliste d’union pour les diversités à sauvegarder et la fascination mortelle de nationalis
105 par des « intellectuels » encore peu connus — et pour cause : ils ont en moyenne 27 ans, et la TV n’existe pas — auxquels s
106 l’Anti-Europe des fascistes et des nazis34. Mais pour original qu’il soit, pour efficace qu’il aille se révéler à travers l
107 s et des nazis34. Mais pour original qu’il soit, pour efficace qu’il aille se révéler à travers la Résistance de neuf pays3
108 ient le lendemain. Presque tout l’essentiel. Mais pour quelles suites ? Peu de participants se sont engagés. Je les compte s
109 ster, depuis trente ans, leur vitalité créatrice. Pour composer la commission culturelle, j’ai écrit à une centaine « d’inte
110 s, président de la Commission nationale française pour l’éducation, la science et la culture, Wladimir Porché, directeur gén
111 s dans le cadre d’un effort beaucoup plus profond pour réaliser une unité économique et politique de l’Europe. Quelques ann
112 urs ne survivront pas à la dissolution du Congrès pour la liberté de la culture (1950-1966) qui assurait leur complète liber
113 , qui dure encore, mais ne parle de l’Europe que pour mettre en garde contre les illusions et les dangers de l’européisme,
114 rs autre chose, vers une chose plus haute. » 34. Pour les auteurs de thèses — elles se multiplient sur cette période — indi
8 1980, Cadmos, articles (1978–1986). L’Université par l’Europe et vice versa (hiver 1979)
115 jà pouvoir se contenter du simple mot universitas pour les désigner »40. Soulignons ici, fortement, que ces corporations par
116 , etc. La durée des études varie entre quatre ans pour obtenir le grade de bachelier, huit ans pour le grade de maître, douz
117 ans pour obtenir le grade de bachelier, huit ans pour le grade de maître, douze à treize ans pour le grade de docteur. (Et
118 t ans pour le grade de maître, douze à treize ans pour le grade de docteur. (Et l’on se plaint aujourd’hui de l’allongement
119 rvenir dans les luttes politiques et de s’attirer pour ce faire les faveurs du Prince, quel qu’il soit, lequel en profite au
120 ince, quel qu’il soit, lequel en profite aussitôt pour décorer, récupérer, embrigader en la personne de ses auteurs toute es
121 UER, régions, PME, autonomies librement fédérées pour combiner les avantages des petites communautés et des grands moyens,
122 1964, appelé à prononcer le « discours solennel » pour l’inauguration de la IIIe Assemblée de la Conférence permanente des r
123 du Tout. Vraiment européenne, puisqu’elle aurait pour fin de recréer l’union dans la diversité, qui est la formule de notre
124 c’est très peu de chose plus une culture. Quatre pour cent des terres du globe, multipliés par une culture qui a fait le Mo
9 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Utopie, technique, État-nation (printemps 1980)
125 on achèvera ce modèle, né de la guerre et dessiné pour les besoins de la mobilisation la plus rapide par un Centre. Aujourd’
126 pas une seule région réelle qui soit assez grande pour déclencher une guerre atomique, mettant fin au genre humain. Ceci nou
10 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Madame de Staël et « l’esprit européen » (été 1980)
127 ette petite phrase hors d’un contexte inimportant pour en faire la devise de l’œuvre entière. Et ce n’est point par hasard,
128 mineurs, ils creusent jusqu’au fond de la terre, pour pénétrer, au sein de l’éternelle nuit, les mystères du monde ténébreu
129 x ; tantôt ils s’élèvent au sommet du Chimboraço, pour découvrir au point le plus élevé du globe, quelques phénomènes inconn
130 nus ; tantôt ils étudient les langues de l’Orient pour y chercher l’histoire primitive de l’homme ; tantôt ils vont à Jérusa
131 rimitive de l’homme ; tantôt ils vont à Jérusalem pour faire sortir des ruines saintes une étincelle qui ranime la religion
132 ette société des hommes de la pensée, qu’elle ait pour champ la philosophie ou les lettres, les sciences physiques et nature
133 tre le nord et le midi du continent. Je note ici, pour y revenir tout à l’heure, que le problème ainsi posé par Mme de Staël
134 en des peuples du Nord et du Midi ; elle a fondu, pour ainsi dire, dans une opinion commune des mœurs opposées ; et, rapproc
135 -je, s’appelle une nation, tout lui serait permis pour se faire du bien ? Le mot de nation serait alors synonyme de celui de
136 érêt national qui est déjà bien assez scandaleuse pour l’époque, Mme de Staël ajoute une exigence encore plus neuve, et qui
137 t les manipulations génétiques qu’on nous annonce pour demain. Mais j’en reviens à la critique de la nation. Après Rousseau,
138 concentration du pouvoir des monarques ont rendu pour ainsi dire, la politique toute négative.54 Au contraire, dans les p
139 du mot « culture » — Mme de Staël n’ait pu donner pour suite une Politique déduite de la culture. Un tel livre eût été capab
140 le sens chrétien de l’amour qui tout embrasse, —  pour cet homme elle eût proposé l’union fédérale de nos peuples, dans cet
141 eler ce que cela pourrait bien être : — une tâche pour cette génération ! 47. Œuvres complètes, tome XI, De l’Allemagne,
11 1981, Cadmos, articles (1978–1986). L’apport culturel de l’Europe de l’Est (printemps 1981)
142 e je connais des apports de l’Est, ce qu’ils sont pour moi — au sens où esse est percipi (être, c’est être perçu) — je ne l’
143 de Calvin pénétrant la France du Midi, l’Espagne pour un temps bref, l’Écosse, la Hollande et la Rhénanie durablement, mais
144 Georges roy de Bohême et la seigneurie de Venise, pour résister au Turc. (Byzance est tombée quatre ans plus tôt.) L’ouvrage
145 dier la théologie en Allemagne, revient en Bohême pour y être pédagogue, puis pasteur de l’Église réformée des frères morave
146 e » est un terme parfois utilisé au xviie siècle pour désigner l’ensemble des savoirs philosophiques, théologiques, scienti
147 uthériens. Il se retire en Prusse-Orientale, puis pour un temps en Transylvanie. Retourne en Pologne, d’où l’invasion suédoi
148 et mort en Grèce, Mickiewicz a lutté toute sa vie pour la libération de sa patrie, et n’a cessé d’appeler à son aide l’Europ
149 ns, les Allemands et surtout les Russes. Liberté, pour lui, signifie liberté des peuples. Mais il y a toujours dans le mot d
150 vite les proscrits polonais à s’en aller. Il part pour Paris en 1832. C’est là qu’il écrira le Livre des Pèlerins, qui s’adr
151 vers toi, nation, afin d’avoir un morceau de fer pour défense et une poignée de poudre, et toi tu m’as donné un article de
152 . Je vous le dis en vérité, votre pèlerinage sera pour les Puissances une pierre d’achoppement Les Puissances ont rejeté vot
12 1981, Cadmos, articles (1978–1986). Un falsificateur vu de près (été 1981)
153 ni de doctrine ni d’action. Il s’agit uniquement, pour l’auteur, de dénoncer comme fascistes et nazis bien moins ceux qui s’
154 x qui furent vilipendés, condamnés et emprisonnés pour avoir combattu, par leurs écrits et par leur engagement concret, le «
155 le mieux, qui sont les miens, leur exemple valant pour les autres. De bons amis m’ont conseillé le silence : ce livre ne vau
156 tomber. Comme si un livre avait besoin d’être bon pour faire du mal ! On va voir ce que celui-ci permet déjà d’écrire et de
157 aison de parler est simplement un devoir de piété pour la mémoire d’Emmanuel Mounier, d’Arnaud Dandieu et de Robert Aron, qu
158 ud Dandieu et de Robert Aron, qui ne sont plus là pour rétablir la vérité sur leur œuvre et sur leur combat. Afin que ces am
159 uteur sont en italiques). Citations I et II Pour illustrer ce qu’il appelle la naissance du fascisme en France dans « 
160 zisme et stalinisme. Citations III, IV et V Pour accréditer l’idée particulièrement aberrante d’une collusion entre le
161 ui ne vaut ni que l’on meure ni qu’on se mobilise pour elle — pauvre “mesure morte” impossible à “ressusciter”12) » (p. 20-2
162 xtérieure à notre personne : cela n’a pas de sens pour nous. Elle ne sera pas non plus individuelle : on ne peut pas ressusc
163 tits groupes, non dans l’État totalitaire. Elle a pour formule réelle — même là où l’on refuse encore ce nom — la fédération
164 esponsable est la masse agglomérée, — qu’il prend pour une « communauté » ? (J’ai écrit souvent dans les années 1930 : « C’e
165 es notes bibliographiques de B.-H. Lévy renvoient pour la plupart à des petites revues publiées entre 1932 et la guerre. Un
166 tude, qu’on appelle capitaliste, est, en réalité, pour qui va au fond des choses, matérialiste et abstraite à la fois. Elle
167 e psychanalyse de ces palinodies inexpliquées, et pour achever de décrire la méthode de l’auteur, il est intéressant de rele
168 aditionaliste » ? C’était le nom de la Révolution pour Victor Considérant, vers 1848, par opposition au « désordre établi »
169 ste, nous avons tous été condamnés à de la prison pour des idées dont L’Express nous apprend qu’elles étaient au pouvoir à V
170 lèmes, et les buts de notre combat. Lévy figurera pour des semaines sur la liste des best-sellers. L’Express qui avalise et
171 vy et signale les attaques dont il a été l’objet, pour mieux prendre sa défense. La présence de Mounier parmi les « idéolog
172 ticle de 1934 où Mounier avoue « sa fascination » pour les « valeurs » du nazisme naissant [allait]… bien au-delà des quelqu
173 n de la liberté dont la France serait responsable pour le monde entier. Voici ces textes qui compléteront le réquisitoire de
174 par le même Raymond Aron comme « parafascistes ». Pour autant, je ne crois pas un instant que Raymond Aron ait jamais été « 
175 s à L’Ordre nouveau . Harro Schulze-Boysen était pour nous un prestigieux camarade de combat, et un ami. Il fut plus tard l
176 ervir leur pays. […] Nous luttons tous, en effet, pour une cause commune ! Un an avant, dans la revue suisse Présence , j’
177 ia Lucerne, en Suisse, des informations décisives pour la défaite finale d’Hitler. Il était par sa mère le petit-fils de Bis
178 6.11. Je cite la Bible œcuménique, dite TOB, sauf pour le dernier mot, emprunté à Segond. Autres versions : impies (Osterval
179 à la différence de B.-H. Lévy, est assez cultivé pour savoir que condamner l’individualisme, « cette maladie de l’individu 
13 1984, Cadmos, articles (1978–1986). L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)
180 L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)r 1. Quand natio signi
181 nnée par l’empereur Frédéric Barberousse institue pour les élèves non italiens quatre nationes, chacune dirigée par un recte
182 d Mazarin fonde le « collège des Quatre-Nations » pour les étudiants venus à Paris des provinces espagnoles, italiennes, all
183 es jusque-là détenus sans conteste par la papauté pour le spirituel et par l’empire pour le temporel, nonobstant la longue q
184 par la papauté pour le spirituel et par l’empire pour le temporel, nonobstant la longue querelle née de la tendance irrépre
185 le définition de l’État : « L’État classique opte pour l’essentiel, le contrôle des hommes, l’enracinement au sol. » Faut-il
186 il n’y a qu’un pas à franchir prudemment. » Voilà pour les finances. Et voici pour l’armée : « Entre 1600 et 1760, les armée
187 r prudemment. » Voilà pour les finances. Et voici pour l’armée : « Entre 1600 et 1760, les armées de l’Europe classique quin
188 ppartient qu’au prince et non aux magistrats élus pour un temps déterminé. Le citoyen est « franc sujet » du souverain, seul
189 ues ». Mais, dira-t-on, cette souveraineté donnée pour absolue n’est-elle donc incitée, régulée, protégée, humanisée par rie
190 ècle élabore et précise la notion de souveraineté pour définir l’État, nom qui apparaît rarement dans les textes du temps. L
191 lui qui croit un peu n’importe quoi. Les nations, pour Bossuet, sont « fières », « indomptables », « farouches », « bellique
192 oie » ou « promises aux vautours », toujours nées pour la guerre et la domination, et non pour le bonheur du peuple. Le lien
193 ours nées pour la guerre et la domination, et non pour le bonheur du peuple. Le lien originel entre guerre et nation se retr
194 icaine, et dont l’empereur Napoléon Ier se servit pour désigner après ses victoires la nation française. » Nous rejoignons l
195 à six voix de majorité sur 721 votants (soit 366 pour la mort, 360 pour d’autres mesures) la mise à mort du roi, sans appel
196 orité sur 721 votants (soit 366 pour la mort, 360 pour d’autres mesures) la mise à mort du roi, sans appel ni délai. « Louis
197 ens feudataires du royaume, et faisait travailler pour son compte exclusif un groupe de grands commis — dont Colbert est res
198 is — dont Colbert est resté le type — qui avaient pour charge unique d’organiser et de faire fonctionner le pouvoir royal :
199 État pourrait dire, non sans injustice d’ailleurs pour les rois de l’ère féodale72 : — le Roi c’est moi. c) Il y a continuit
200 mais moins bien toléré… 5. Né de la guerre et pour la guerre74 Sur la foncière parenté de l’État-nation et de la gue
201 orsqu’ils déclarent la guerre à l’Europe des rois pour remédier aux troubles intérieurs, les jacobins le poursuivent par la
202 ntre le crime, ainsi récupéré d’un même mouvement pour un nouveau bond en avant du PNB. 7. Où nous mène cette évolution ?
203 s aujourd’hui, les ordinateurs des deux camps ont pour principal objectif de mesurer les progrès de l’armement d’en face. On
204 assez largement par les Russes. Tout va donc bien pour le moment. Des instruments d’une folle susceptibilité avertissent san
205 ais peut être perdue d’un seul coup, sans retour, pour tous et par chacun. La masse des informations de tous les ordres, néc
206 e des informations de tous les ordres, nécessaire pour former la décision fatidique, n’est sans doute déjà plus maîtrisable.
207 is les conventions, même tacites, et même vitales pour la santé des industries, le contrôle répressif des mouvements pacifis
208 s] à l’abri des erreurs qualifiées d’« humaines » pour les minimiser, dans les installations nucléaires. Un beau jour, ou l’
209 rtes, le pire est devenu calculable, dès lors que pour la première fois dans son histoire, l’Homme dispose des moyens qu’il
210 exceptions près dans les deux cas) — trop petits pour jouer un rôle effectif à l’échelle mondiale, — trop grands pour anime
211 rôle effectif à l’échelle mondiale, — trop grands pour animer réellement leurs régions et pour résoudre les problèmes spécif
212 op grands pour animer réellement leurs régions et pour résoudre les problèmes spécifiques qui s’y posent. L’argument est dev
213 « Les gouvernements sont aujourd’hui trop petits pour régler les affaires mondiales, et trop grands pour régler les affaire
214 our régler les affaires mondiales, et trop grands pour régler les affaires locales. » Dans ma Lettre ouverte aux Européens
215 ’ils prétendent monopoliser. Ils sont trop petits pour se défendre seuls, même avec l’aide d’une petite ou moyenne force de
216 . Ils sont trop petits dans le domaine économique pour répondre au « défi américain », mais aussi pour répondre au défi du t
217 e pour répondre au « défi américain », mais aussi pour répondre au défi du tiers-monde… Enfin, ils sont trop petits pour agi
218 défi du tiers-monde… Enfin, ils sont trop petits pour agir politiquement au niveau des empires véritables qui dominent notr
219 s véritables qui dominent notre monde, et surtout pour résister à la satellisation politique ou économique. Par quoi ils man
220 n de l’Europe en 30 États-nations souverains qui, pour mieux affirmer leur souveraineté, refusent de se fédérer à l’Ouest, o
221 réversibles et donc mortels. L’Europe doit s’unir pour survivre. Elle doit survivre pour que l’humanité ne soit pas entraîné
222 renversant l’empire antérieur de la Loy. Liberté pour le Souverain, c’est la devise du xviiie siècle. Cette liberté consis
223 devise du xviiie siècle. Cette liberté consiste pour le Souverain à n’être plus tenu par des règles ; désormais il formule
224 en elle n’est plus » (Lettre ouverte aux Français pour la conquête de la France, 1980). Il ne reste en fait que l’État qui p
225 e célibataires ; — une mise en commun des chacuns pour soi.79 Toutes choses que l’on peut dire ou écrire, mais non point pr
226 on peut dire ou écrire, mais non point pratiquer, pour des raisons trop évidentes. Comment fonder l’union sur l’obstacle par
227 la question décisive : Cette seconde tentative — pour bâtir un édifice politique qui nous permettra de donner plus de subst
228 nomies régionales Unité contre l’Étranger Union pour la sauvegarde des autonomies Raison d’État Respect inconditionnel d
229 imuler et convaincre Rivalité Entraide Chacun pour soi Un pour tous, tous pour un Supériorité, primauté, prépondéranc
230 nvaincre Rivalité Entraide Chacun pour soi Un pour tous, tous pour un Supériorité, primauté, prépondérance, dominance
231 ité Entraide Chacun pour soi Un pour tous, tous pour un Supériorité, primauté, prépondérance, dominance, monopole d’une
232 mplement, objectivement, que le système requiert, pour fonctionner, soit l’affirmation de l’orgueil national, soit la pratiq
233 la réfutation de cette thèse par B. de Jouvenel, pour ce qui concerne les prédécesseurs de Louis XIV. 71. Voir L’Avenir e
234 e professeurs et publicistes, sous ma présidence, pour discuter les aspects culturels fondamentaux de l’union des peuples de
14 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Chronique européenne : La préparation des élections européennes (printemps 1984)
235 élections européennes (printemps 1984)s I. Pour tous les vieux partis : un débat national d’abord 1. Le cas de l
236 cas de la France Prenons ce pays de la clarté pour illustrer de manière exemplaire une situation ni plus ni moins comple
237 ennes était d’abord national » (Georges Marchais, pour le PC), que « la bataille pour l’Europe était d’abord une bataille po
238 (Georges Marchais, pour le PC), que « la bataille pour l’Europe était d’abord une bataille pour la France », car « avant de
239 bataille pour l’Europe était d’abord une bataille pour la France », car « avant de faire l’Europe il faut refaire la France 
240 ’Europe il faut refaire la France » (Claude Labbé pour le RPR), tandis que Le Monde précisait le 15 mai en toute innocence a
241 sanes qui ne s’obtient que dans les grands périls pour la patrie, n’implique aucun accord sur la question de l’Europe, bien
242 une volonté d’identité » (Le Monde, 17 mai). Mais pour peu que Lionel Jospin ironise sur la droite : « Ni M. Giscard d’Estai
243 le opposait à la télévision française Simone Veil pour la droite et Lionel Jospin pour la gauche. Il en est résulté à l’évid
244 çaise Simone Veil pour la droite et Lionel Jospin pour la gauche. Il en est résulté à l’évidence que ni la droite ni la gauc
245 programme des conservateurs et des travaillistes pour les élections européennes a confirmé, le 21 mai, que les deux grands
246 s partenaires des Dix, des ristournes budgétaires pour un total de 2 milliards de livres, « alors que le Labour n’avait pas
247 si la Grande-Bretagne ne reçoit pas sa ristourne pour 1983 ». Et elle exige le maintien du veto au Conseil des ministres de
248 de la Communauté est sans ambiguïté… Mr. Kinnock, pour le Parti travailliste, a exigé, lui, « le rapatriement » des pouvoirs
249 sion est ici synonyme de cruauté, mais certes pas pour l’Italie plus que pour les autres. De l’Irlande à la Grèce, le Parle
250 e cruauté, mais certes pas pour l’Italie plus que pour les autres. De l’Irlande à la Grèce, le Parlement européen est un pu
251 ident du Conseil, M. Craxi : s’il y a gain marqué pour le PSI, cela signifiera un coup d’arrêt aux communistes, mais aussi a
252 euillent ou non, avec des prises de position soit pour l’Europe « impossible » des États-nations, soit pour l’Europe vitalem
253 r l’Europe « impossible » des États-nations, soit pour l’Europe vitalement nécessaire de la souveraineté fédérale du contine
254 du projet Europe. II. Les jeunes mouvements : pour une Europe des régions fédérées À l’heure où ceci est écrit, nul n
255 ut, pourront réunir à temps les fonds nécessaires pour présenter régulièrement leurs candidats à l’élection du 17 juin. Mais
256 in la convergence frappante de leurs propositions pour l’union de l’Europe, et cela qu’ils se disent de gauche ou de droite,
257 ) acceptant « le concept d’une Europe fédérale ». Pour eux, il va sans dire que « la revendication européenne devra s’accomp
258 s sont des industriels, rarement « de gauche »…). Pour les verts français, qui regroupent la Confédération et le Parti écolo
259 des revenus, non seulement comme moyen technique pour résorber le chômage, mais aussi comme projet d’une société plus solid
260 du 7 mars 1984, que « les verts entendent plaider pour les régions unies d’Europe face à l’Europe des marchands et des techn
261 s une politique économique et sociale écologique. Pour une agriculture en équilibre avec la nature. Pour un partage honnête
262 Pour une agriculture en équilibre avec la nature. Pour un partage honnête de la prospérité de la planète avec les peuples du
263 té de la planète avec les peuples du tiers-monde. Pour une Europe des régions. De nombreux groupes régionalistes, écologis
264 able de 4,6 millions de francs français est exigé pour chaque liste.) Signalons parmi ces groupes l’Action fédéraliste socia
265 s par des intérêts nationaux ». Elle se déclare «  pour une France fédérale dans une Europe fédérée ». Elle affirme donc, ell
266 s et des patrimoines culturels ; — la possibilité pour chacun de « vivre et travailler au pays » ; — le droit pour tous les
267 n de « vivre et travailler au pays » ; — le droit pour tous les citoyens de s’exprimer clairement sur les problèmes qui les
268 es partis classiques persistent à ne rien vouloir pour l’Europe, mais seulement à combattre leurs rivaux nationaux. III.
269 en : personne n’en parle ou presque, et seulement pour le dénigrer. Sauf l’un des rédacteurs de la remarquable Europaische Z
270 ’une nouvelle génération de politiciens européens pour lesquels ce n’est plus la guerre, mais bien la paix qui est le vrai c
271 des Nations unies, Mrs. Kirkpatrick, interviewée pour Antenne 2 par deux journalistes français, le 6 avril 1984, a confirmé
272 aration récente : « L’Europe a tout ce qu’il faut pour être une superpuissance, sauf la volonté. » L’un des Français lui dit
273 uicidaire qu’ils pratiquent. Quant à la Tribune pour l’Europe, information du Parlement européen, elle publie en tête de s
15 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Conclusions (été-automne 1984)
274 en ne m’ennuyant pas trop moi-même — je m’excuse pour le reste auprès de vous tous. Il me semble que ce colloque, des trois
275 dernier. Je vais faire des propositions précises pour une continuation indéfinie de ce genre de rencontres. Je retiens, par
276 me suis dit : est-ce qu’on prépare déjà un forum pour l’année prochaine ? Je croyais qu’il parlait de notre colloque. J’éta
277 oserais pas le dire. Cela a été extrêmement utile pour nous tous. J’ai appris que le Forum culturel dont il était question a
278 ut de suite que j’ai toujours eu quelque méfiance pour cette approche du problème. Les intellectuels vont d’instinct vers ce
279 st-à-dire le genre de termes qui ont été retenus, pour préparer Budapest, en étant absolument sûr que cela ne risquerait pas
280 conclusions pratiques éventuellement dangereuses pour les uns ou les autres. Mais avant d’en revenir à cette journée, je ne
281 tant plus loin qu’elle ne s’est pas faite du tout pour des raisons géographiques, encore moins ethniques — la population de
282 souligner, et d’autant plus qu’il en alla de même pour les réponses venues de l’autre côté, et je crois que cela est tout à
283 st détendu quand notre président a pris la parole pour dire que les propos de Georges Nivat lui avaient suggéré d’appliquer
284 rquable, le même phénomène que Nivat a souligné : pour échapper à l’idéologie, le retour à la littérature paysanne, à la lit
285 e près. Voilà encore un autre colloque à préparer pour une autre année ! Je crois bien que, lors de ce débat, de l’exposé de
286 ai eu l’impression de vivre un moment important : pour la première fois, je voyais des gens représentant les deux camps, com
287 vait, en même temps, peut-être apporter le secret pour dénouer un conflit gigantesque. Je ne sais pas si je me fais bien com
288 tenant nos colloques, ou en créant des instituts pour l’étude de la culture européenne, a été de glorifier la culture europ
289 e définir la culture commune des Européens, c’est pour prendre mieux conscience de ce que l’Europe a fait dans le reste du m
290 es deux grandes sources qui sont venues s’ajouter pour compliquer formidablement le jeu, pendant tout le Moyen Âge : la myst
291 urce slave, à partir du xixe , a été considérable pour nous, ne fût-ce que par l’influence des romanciers russes de la fin d
292 é d’intégration personnelle, des mesures communes pour l’ensemble des activités humaines, non pas seulement, comme on est to
293 à sans doute le sujet d’un autre colloque encore, pour ce groupe. Mais, bien plus, il me semble que c’est là, en quelque sor
16 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
294 tataire aux vœux pies d’une impeccable prudence — pour la plupart — qui le précédaient au sommaire. 1. Les deux responsabi
295 enfin les animateurs des six grandes associations pour l’Europe qui avaient conjointement organisé le congrès85. La séance d
296 ées. Elle est de ranimer ses pouvoirs d’invention pour la défense et pour l’illustration des droits et des devoirs de la per
297 nimer ses pouvoirs d’invention pour la défense et pour l’illustration des droits et des devoirs de la personne humaine, dont
298 erté. Tel est l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice
299 est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les hommes, que nous voulons l’union de
300 nc notoire à tous que nous, Européens, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce continent, déclarons solenne
301 prême chance de la paix et gage d’un grand avenir pour cette génération et celles qui la suivront. L’ovation qui suivit la
302 e sommet de l’enthousiasme publiquement manifesté pour l’union des Européens. Durant les neuf mois qui suivirent, une déléga
303 nd Silva, secrétaire général du « Bureau d’études pour un centre européen de la culture » né, lui aussi, du congrès de La Ha
304 igné, nous débarquions à Strasbourg en août 1949, pour la première session de l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europ
305 ui d’autant plus frappante que je suis bien placé pour savoir qu’elle ne fut en rien concertée. Je les rapporte ici telles q
306 . Messieurs les députés européens, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europ
307 opéens, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe signifie la fédérer, ou bi
308 a pas une minute à perdre. — Tout est prématuré, pour celui qui ne veut rien. — Chi va piano perd la Corée. — La prudence e
309 invoquer ce mauvais motif qui en cache de pires, pour arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez pas les souverainetés, dé
310 rien faire sans elle. » C’est qu’ils se prennent pour l’opinion, qu’ils ont négligé d’écouter. Tous les sondages précis réf
311 vrais sont élus, et vous êtes simplement délégués pour consultation. Décidez de vous faire élire. Un raisonnement très simpl
312 Strasbourg. Pendant l’entracte d’un concert donné pour l’Assemblée dans la cour du Palais de Rohan (préfecture du Bas-Rhin),
313 Philip ajoute qu’il y aura un dîner après-demain pour arrêter les modalités de l’action. Le lendemain matin, téléphone à Vi
314 ccidentale sont aujourd’hui totalement solidaires pour la guerre ou pour la paix, pour la servitude ou pour la liberté, pour
315 jourd’hui totalement solidaires pour la guerre ou pour la paix, pour la servitude ou pour la liberté, pour l’anéantissement
316 lement solidaires pour la guerre ou pour la paix, pour la servitude ou pour la liberté, pour l’anéantissement ou pour de nou
317 r la guerre ou pour la paix, pour la servitude ou pour la liberté, pour l’anéantissement ou pour de nouvelles floraisons. Si
318 ur la paix, pour la servitude ou pour la liberté, pour l’anéantissement ou pour de nouvelles floraisons. Si dans les circons
319 tude ou pour la liberté, pour l’anéantissement ou pour de nouvelles floraisons. Si dans les circonstances actuelles l’Europe
320 te par 98 voix sur 98 présents le patronage du CE pour notre Centre européen de la culture. Guy Mollet me promet de faire le
321 lieu sans doute, décision remise à midi. » Départ pour Bâle et Genève à 11 h 30. Plus tard, par des voies privées — la press
322 is de l’Europe, fut aménagé en salle de parlement pour les séances du conseil contestataire. Tous les fédéralistes présents
323 lors de la dernière séance à laquelle j’assistai, pour rédiger un Serment, de nouveau, aux termes duquel les députés vigilan
324 er à Strasbourg aussi longtemps qu’il le faudrait pour faire voter par l’Assemblée la mise en discussion d’une Constitution
325 tera le symbole joyeux de cette étape de la lutte pour une Europe des peuples et non pas des États. Je retrouve dans mes not
326 e nouveau, Silva, Dadelsen et moi le 17 novembre, pour assister à trois congrès (UEF, NEI, MSEUE), et pour participer à des
327 ur assister à trois congrès (UEF, NEI, MSEUE), et pour participer à des travaux sur les instituts universitaires, le cinéma
328 e vie. Nous ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souverainetés nationales. Nous n’accepterons de mourir que pour d
329 etés nationales. Nous n’accepterons de mourir que pour des raisons de vivre. Proclamez ces raisons, faites l’Europe ! Au ryt
330 ses possibilités, ses servitudes. Nous sommes ici pour proclamer des nécessités et un but. L’heure est venue pour vous d’acc
331 lamer des nécessités et un but. L’heure est venue pour vous d’accomplir l’acte révolutionnaire qui seul peut nous sauver. N
332 seuls que vous serez jugés. Prend place alors — pour être dit après la réponse du président de l’Assemblée — le texte d’un
333 t comme une patrie commune. L’Europe est présente pour nous et nous le prouverons par nos actes. On reste curieux de savoir
334 des gens — jeunes de tout âge — qui « marchent » pour rien, pour l’idée… Je me trompe ? Je ne demande qu’à me tromper. 4
335 jeunes de tout âge — qui « marchent » pour rien, pour l’idée… Je me trompe ? Je ne demande qu’à me tromper. 4. L’initiat
336 its ? » Relisant cela dans un journal allemand et pour en vérifier la traduction, je me suis reporté à mes notes de journal
337 fédéralistes, mais en même temps il s’en allait. Pour tous ceux qui avaient mis leur espoir dans l’avenir du Conseil de l’E
338 , tout récent, de Venise, et celui qui se prépare pour l’automne à Rome. Il y a là des réactions de compensation bien compré
339 valeurs qui méritent que les Européens s’unissent pour les défendre et les illustrer : ce fut la table ronde de l’Europe, ré
340 citoyennes et citoyens à concentrer leurs efforts pour  : — développer le patrimoine et la création97 — développer les aptitu
341 la moindre allusion aux moyens à mettre en œuvre pour assurer par exemple aux citoyens « le plein exercice de la liberté de
342 à venir de son Union. On nous apprend d’abord que pour les ministres il n’y a pas une culture commune des Européens (formée
343 correspondantes, comme, en retour, nul n’est tenu pour responsable de ses actes s’il ne les a pas commis librement : le bon
344 s commis librement : le bon soldat n’est pas tenu pour assassin pour avoir mitraillé sur ordre l’ennemi. Dans ce domaine clé
345 ment : le bon soldat n’est pas tenu pour assassin pour avoir mitraillé sur ordre l’ennemi. Dans ce domaine clé du progrès po
346 d’immédiates conclusions ? Qui est le mieux placé pour le faire ? Je vois seulement ce qui est urgent, et qui commande le re
347 et de la Constitution rédigé par Fernand Dehousse pour l’Assemblée ad hoc, en 1953, offre la meilleure base pour une entente
348 ssemblée ad hoc, en 1953, offre la meilleure base pour une entente rapide : s’inspirant de la Constitution fédérale de la Su
349 : United Europe (fondée par Churchill), le Comité pour l’Europe unie (Raoul Dautry et René Courtin), la Ligue économique de
350 holiques, Robert Bichet), le Mouvement socialiste pour les États-Unis d’Europe (André Philip) et, last but not least, l’Unio
351 nement que tinrent les partisans de l’Europe unie pour faire élire en 1979 la première assemblée européenne de la CEE, bient
352 asati, à propos du Centre européen de la culture ( pour lequel j’ai demandé le patronage du Conseil), puis Senghor, puis Mme
353 e. » Je cite ces paroles, toute modestie ravalée, pour décrire l’atmosphère de ces journées qui allaient se révéler journées
17 1986, Cadmos, articles (1978–1986). Denis de Rougemont tel qu’en lui-même… [Entretien] (printemps 1986)
354 r rapidement, et puis deux livres très importants pour moi, qu’il faudra que je réécrive presque entièrement, bien que j’aie
355 ir, mettre sur pied un grand programme de culture pour l’Europe. La culture au service de la construction fédérale de l’Euro
356 ros traités de chimie qui étaient très difficiles pour moi parce que là, on était très loin de mes manipulations imaginative
357 ns avant mon bachot furent vraiment épouvantables pour moi : j’avais quatorze heures de mathématiques par semaine. J’en ai b
358 ne. J’en ai beaucoup souffert, et je me suis mis, pour essayer de compenser cette erreur d’aiguillage au départ, à écrire de
359 tres et philosophie, Denis de Rougemont est parti pour Paris, où il a travaillé auprès de maisons d’édition et écrit les pre
360 tte critique-là, tout en étant très antimarxistes pour le reste. Nous avons alors fondé les groupes personnalistes qui conti
361 démordu, de cette théorie-là qui est fondamentale pour tous mes livres : l’homme est libre dans la mesure où il est responsa
362 vous l’avez commis, vous n’êtes pas tenu non plus pour responsable. Voilà une chose fondamentale sur laquelle repose toute l
363 le général. J’ai été mis aux arrêts immédiatement pour atteinte à la neutralité suisse et même bien pire : j’étais accusé de
364 u : « Non, mon colonel, aucune, j’ai toujours été pour les vacances payées. » Après cette insolence, on a bu un verre ensemb
365 on Pro Helvetia a proposé que j’aille en Amérique pour un bref voyage faire jouer à la « World’s Fair » de New York un orato
366 ation européenne. Je n’avais pas du tout d’argent pour rentrer, aucun job ni rien, et voilà que je reçois un beau jour, au d
367 n anglais : un cadeau du ciel. J’ai pris un avion pour la première fois de ma vie, ou à peu près. Superbe traversée. Je suis
368 nts près de Neuchâtel. J’ai préparé ma conférence pour les « Rencontres internationales » et l’ai donnée le jour même de mes
369 érenciers remarquables qui étaient, entre autres, pour la France, Georges Bernanos et Julien Benda, pour l’Allemagne le phil
370 pour la France, Georges Bernanos et Julien Benda, pour l’Allemagne le philosophe Karl Jaspers, le philosophe marxiste hongro
371 ourd’hui. Vous me demandez quels dangers existent pour l’homme ? Eh bien, tout simplement celui de perdre toute liberté, en
372 t ce que j’écris et de toute mon action politique pour l’Europe. Les dangers sont innombrables, ils proviennent tous de la m
373 à je me répète, il faut que la société soit faite pour l’homme, et non le contraire. Les deux grandes finalités que l’on doi
374 ent-il un facteur de libération et de dépassement pour l’homme ? Ne peut-il devenir facteur de destruction de l’autre et de
375 e décris comme l’amour actif où l’homme est actif pour le bien de la femme et la femme pour le bien de l’homme par ses actio
376 me est actif pour le bien de la femme et la femme pour le bien de l’homme par ses actions quotidiennes, toute sa manière de
377 is que l’amour-passion, comme le mot l’indique, a pour étymologie « pati », en latin, qui veut dire subir, souffrir. L’amour
378 itable amour — on veut le bien de l’autre — passe pour ennuyeux. Mais entre vivre une vie un peu ennuyeuse ou vivre une vie
379 vie quotidienne les principes que vous énoncez ? Pour servir les finalités suprêmes de l’homme, libre et responsable, et ai
380 de petites communautés. Nous ne sommes pas faits pour vivre dans de grands États-nations centralisés, sous la direction de
381 ’État et de ses fonctionnaires. Nous sommes faits pour vivre dans notre commune, dans notre famille d’abord, dans notre peti
382 , comme les Suisses l’ont fait de tout temps. Non pour créer une puissance guerrière, mais pour créer un cadre à l’intérieur
383 mps. Non pour créer une puissance guerrière, mais pour créer un cadre à l’intérieur duquel l’homme puisse être un homme, un
384 e qui ne soit pas une coalition d’États surarmés, pour être assez forte contre les attaques russes ou contre les ripostes am
385 s russes ou contre les ripostes américaines, mais pour pouvoir vivre ensemble et faire son métier d’homme. Voilà la base de
386 ie pure. J’ai tout de suite commencé à travailler pour créer une cellule en Europe qui soit consacrée à la culture, au servi
387 t c’est de cela que nous devons vivre maintenant, pour cela que nous devons travailler, parce que c’est cela qui nous donne
388 r à m’en occuper encore pendant au moins six mois pour mettre sur pied quelque chose de plus ambitieux que notre Centre, c’e
389 nes où les valeurs culturelles peuvent intervenir pour contrôler la folie des États-nations, des industries, qui veulent tou
390 nsi la société. Alors il y a là une tâche immense pour la culture, que nous pourrions réaliser sous une forme beaucoup plus
391 ze livres dont je vous parlais en débutant. Voilà pour mon engagement européen. Quel avenir ? Denis de Rougemont nous laisse
392 amertume. Il nous dit : « Toute action doit avoir pour fin l’homme ; c’est à nous d’inventer l’avenir », nous confiant que l
393 ’œuvre à laquelle il est attelé avec passion aura pour titre La Morale du But , la politique des finalités. Une œuvre presq
394 re humain, après quoi il n’y aurait plus personne pour en parler. Éviter la guerre, concrètement, c’est faire une Europe féd
395 on européenne, une union sur la base des régions, pour sauver la paix, pour assurer la paix et empêcher la guerre. Mais ne c
396 ion sur la base des régions, pour sauver la paix, pour assurer la paix et empêcher la guerre. Mais ne croyez-vous pas qu’il
397 valeurs et des finalités communes de la culture. Pour être plus concret, plus précis : la question des régions fait des pro
398 je suis optimiste parce que j’ai énormément œuvré pour cela : je me dis donc que cela n’a pas été perdu, que je peux, dans m
399 , ce qui rime avec « rigolos », et cela suffisait pour nous couvrir de ridicule. Aujourd’hui ce que nous disions et qui para
400 e la nature sont déjà deux objectifs immenses, et pour y parvenir il faut donner aux hommes d’aujourd’hui l’idée que leur so
401 Chaque homme est aussi un petit peu impérialiste pour soi-même. Cela nous ne pouvons pas le cacher. Nous avons tous en nous