1 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Contribution à une recherche éventuelle sur les sources de la notion d’engagement de l’écrivain (printemps 1978)
1 intellectuel d’aujourd’hui ait préservé en lui un pouvoir de colère, et par ailleurs le besoin de penser, il se voit obligé de
2 ni des habiletés ni des contraintes qu’il y faut, puissent quitter ce combat mauvais, et porter ailleurs leur violence. Ou plus
3 rdre de l’époque. […] Voici notre désordre. On ne peut plus penser sans buter aussitôt contre un dilemme absurde : ou bien l
4 ’elle cherchait, elle avait cru voir autre chose, pouvoir choisir ses résistances, et provoquer des adversaires plus nobles. Es
5 me l’un de ses points de repère principaux. Il se peut qu’il y trouve quelques appuis occasionnels ; et certains objectifs s
6 es intellectuels, et si violemment accentué qu’il peut paraître suffisant pour définir un front unique, fût-il provisoire.
7 blique, n’engagent à rien, personnellement. Il se peut que cela tranquillise des consciences faiblement troublées ; il se pe
8 lise des consciences faiblement troublées ; il se peut que cela dispense de porter sérieusement nos angoisses ; il est certa
9 mmes réellement humains : mais c’est à eux que le pouvoir doit revenir, c’est par eux qu’il peut être humanisé. Le but de la so
10 que le pouvoir doit revenir, c’est par eux qu’il peut être humanisé. Le but de la société, c’est la personne. On n’y attein
11 tations tirées de la dernière partie de l’ouvrage peuvent en déterminer l’axe de référence. La liberté de penser ne doit pas s
12 ste humain, ou le devienne. […] Seule, détient le pouvoir de s’incarner, l’idée qui crée un risque dans ma vie. Ce risque attes
13 erte », dit Kierkegaard. Penser avec les mains ne peut être en tout temps qu’une activité subversive, non moins qu’ordonnatr
14 pas intact ! « Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’homme qui se hâte », écrivait Nietzsche. Nous d
15 Nous dirions : Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’homme qui demande à la lecture une évasion, un
16 libérer et assumer les risques de sa liberté. Il peut sembler paradoxal de soutenir que l’engagement d’une pensée suppose s
17 éralisme qui a répandu l’idée que l’engagement ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis que
2 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
18 i peu étrangère ou extérieure à l’Europe que l’on peut lire dès la p. 3 : « Je considère l’antieuropéanisme comme un élément
19 dt, d’un Nietzsche et d’un Spengler ; à quoi l’on pourrait ajouter celui d’un Gobineau, précurseur du Paul Valéry toujours cité
20 adent transforment l’intuition de l’épuisement du pouvoir créateur de l’Europe en nouveau principe créateur », cependant que « 
21 ive », qui prendrait ses modèles, plutôt que « du pouvoir centralisé de la France absolutiste », de « l’expérience anarchiste d
22 ur de la vraie tradition européenne, la seule qui puisse nous sauver de la tentation des despotismes asiates, des théocraties
23 e ne manquera pas, sinon d’instruire — elle ne le pourrait — du moins de suggérer qu’il y aurait lieu de l’instruire contre l’au
24 toutes les fautes et de tous les crimes qu’elle a pu — et qu’elle pourrait encore commettre. Comme le remarque Jacques Ell
25 s et de tous les crimes qu’elle a pu — et qu’elle pourrait encore commettre. Comme le remarque Jacques Ellul, “notre civilisatio
26 marche de l’humanité vers l’unité. Ainsi, Engels peut écrire, en 1848, au sujet de l’expansion américaine : « En Amérique,
3 1978, Cadmos, articles (1978–1986). Conditions d’un renouveau (automne 1978)
27 a plus d’Europe, on ne voit pas très bien comment pourront encore s’épanouir les personnes, puisqu’on sera tombé, probablement,
28 -Strauss, Foucault et Lacan. Quoique ces théories puissent passer, — on l’a dit — pour un peu frivoles, ou pour des exercices de
29 la mort de Dieu entraînant la mort de l’homme ne peut être qu’une fausse nouvelle, car si Dieu est mort, c’est qu’il n’étai
30 st qu’il n’était pas Dieu ; n’existant pas, il ne pouvait mourir. Et si l’homme, fait à l’image de Dieu, était mort, comment le
31 ocence, car on ne condamne pas un prévenu si l’on peut démontrer qu’il n’était pas responsable, que ce n’est pas son moi qui
32 s prochains, car l’unicité même de sa vocation ne peut être assumée, agie, réalisée, que dans la réalité d’une communauté. L
33 s Choses, explique que l’homme au sens moderne ne peut être pensé que depuis le xviiie siècle. Avant cela, il ne disposait
34 nce cartésienne. Les dégâts resteront limités. On pourrait faire observer aussi que, bien loin que la personne doive sa constitu
35 tte raison) : « Celui qui ne croit pas en Dieu ne peut pas faire de physique ». À toutes les écoles qui annoncent la mort de
36 ens nietzschéen et schelerien) contre tout ce qui peut ressembler à une culture européenne. Ils en viennent à admirer n’impo
37 éfense nationale, ultima ratio de l’arbitraire du pouvoir , du ça qui va sans dire parce qu’il n’osera jamais s’avouer et qu’il
38 e libre dans la société, cesser de dire qu’on n’y peut rien. Le civisme est le fait de la personne. Mais point de personne h
39 me y soit un prochain, un semblable pour qui l’on puisse agir. La personne se dissout dans les grandes dimensions, celles des
40 ir ici rejoint les conclusions que nous espérions pouvoir tirer de ce colloque, en opposant à l’attitude mentale qu’implique la
4 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)
41 ésence d’une fausse nouvelle : cette Europe-là ne peut pas « agoniser » puisqu’elle n’a jamais existé, et l’on peut douter q
42 agoniser » puisqu’elle n’a jamais existé, et l’on peut douter qu’elle voie le jour aussi longtemps que les États refuseront
43 cultures et de leurs espoirs ? Mais alors comment pourrait -on avec un tel sang-froid, sans la moindre émotion dans la voix et pa
44 L’Avenir, c’est notre affaire ! » Michel Debré ne pouvait tout de même pas leur révéler que ce titre était celui d’un livre « i
45 eurs et de tabous, cherchons donc la religion qui peut les expliquer. Telle est l’approche que nous avons préconisée dès nos
46 Monde en l’an 2000, et même l’avenir de l’Europe puissent intéresser VGE. Mais c’est pour souligner aussitôt que seul l’avenir
47 tionalité (voir plus haut), le nom du deuxième ne peut même pas être prononcé : c’est l’ignoble perversion de « l’infranatio
48 érée (ils ne savent pas ce que signifie ce terme) puisse faire à la nation française, dans son ensemble synthétique actuel, au
5 1979, Cadmos, articles (1978–1986). Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)
49 tion européenne apporte le « développement ». On pourrait dire, peut-être en simplifiant beaucoup, que nous sommes ici en prése
50 eau régional que les mesures d’écologie concrètes peuvent et doivent être élaborées et appliquées : rivières, lacs, chutes d’ea
51 voix d’un citoyen de s’y faire entendre et qu’on puisse lui répondre. 6. Il s’agit donc, si l’on veut arriver à des solution
52 tion continentale. Le principe de répartition des pouvoirs est des plus simples : il consiste à situer les pouvoirs de décision
53 s est des plus simples : il consiste à situer les pouvoirs de décision au niveau communautaire le mieux accordé aux dimensions d
54 Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la munic
55 être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la municipalité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité p
56 lité ne doit pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent
57 tats ne doivent pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire. Dans le même se
58 l est vrai enfin que les problèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’à l’échelle régionale ou continentale, jamais à l’éch
59 : même combat, mais bien : même avenir. Un combat peut être perdu et c’est fini. Un avenir adviendra certainement. Ce qu’il
60 qu’aucune de ces trois virtualités exigeantes ne peut se réaliser seule ; c’est que l’avenir de chacune d’elle est celui de
6 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (printemps 1979)
61 ndra de moins en moins probable que la Communauté puisse s’offrir le luxe, de plus en plus ruineux, de traduire tous ses docum
62 ime linguistique actuel, par lequel tout national pourra toujours se faire traduire tout dans sa propre langue. L’option pour
63 le français et l’allemand s’imposeront alors, qui pourrait le nier ? Il serait sage de s’en tenir là, non pas à cause de la vale
64 ait alors que les fonctionnaires de la Communauté puissent s’exprimer couramment dans l’une de ces trois langues et comprendre l
65 s de cette Europe des régions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle les « hérisse » selon l’expression de Pompidou, tand
66 me des régions, c’était le dernier service que je pouvais rendre à la France. (p. 54) Dans mes mémoires, j’expliquerai pourquoi
67 des régions progresse au-delà de tout ce que nous pouvions espérer, il y a dix ans, lors de l’échec du référendum gaullien. Rap
68 1970. Le régime régional a permis l’accession au pouvoir du parti communiste dans plusieurs provinces importantes de la Pénins
69 s démonstrations — et les seules jusqu’ici — d’un pouvoir « communiste » non totalitaire. La Suisse figure depuis près de sept
70 plusieurs années. Il prévoit une répartition des pouvoirs entre quatre régions — wallonne, flamande, allemande, bruxelloise — m
71 ine, il prévoit beaucoup plus : la répartition du pouvoir étatique à des « sous-régions » formées de communes associées, et que
7 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Europe comme invention de la culture (automne 1979)
72 e « moyens de production », le phénomène européen peut être décrit comme résultant de prises de conscience successives, nées
73 e de quelque chose de grand qui nous englobe, qui peut périr et qui attend de nous seuls sa renaissance. Et de nouveau, c’es
74 ts toujours plus lourds et la hausse des prix, ne peuvent être enrayées que si la souveraineté absolue est enlevée aux Princes
75 les États et les conduire à la paix perpétuelle, peut se concevoir. […] Aux yeux de la raison, il n’y a pas, pour des États
76 e encore, aux yeux du grand public et surtout des pouvoirs , qu’en une poussière de ce qu’on nommera trente ans plus tard des « g
77 et clandestine, est-il à tout jamais perdu ? J’ai pu le craindre, par bouffées d’angoisse, durant mes années d’exil améric
78 ns d’une défense de nos diversités culturelles : Peut -on défendre la culture française en tant que telle ? À cela, je répon
79 différente et de comprendre qu’aujourd’hui il ne peut plus être question d’une culture française, pas plus que d’une cultur
80 iamétralement. Dans un écrit du même auteur38, on peut lire que l’Europe est « foutue », qu’elle est « en grand danger de cr
81 d, le même Sartre déclare que seule « la prise du pouvoir par les travailleurs » sauvera la culture de l’Europe. Etc. Ces palin
82 tions doctrinales, pratiques et politiques, qu’on peut attendre d’un intellectuel engagé. Ceux qui viennent appuyer la cause
83 t celui de son aménagement. Et que l’Europe seule peut en offrir le modèle, si d’abord elle parvient à le vivre. Autrement,
8 1980, Cadmos, articles (1978–1986). L’Université par l’Europe et vice versa (hiver 1979)
84 l’unité de base sur laquelle l’union de l’Europe peut encore s’édifier et doit l’être. Elle s’est constituée au cours des s
85 ères de sentir et d’agir dont l’extrême diversité peut apparaître, paradoxalement, comme le vrai caractère distinctif face a
86 ssurent leur propre police et ne dépendent ni des pouvoirs de la ville ni de ceux de l’Évêque, ni même du Roi, mais ne relèvent
87 l’ensemble des collèges parisiens « croient déjà pouvoir se contenter du simple mot universitas pour les désigner »40. Soulign
88 possiblement critique ou négative à l’endroit des pouvoirs établis, ou complice des pouvoirs en mal d’établissement. À ce jeu, l
89 à l’endroit des pouvoirs établis, ou complice des pouvoirs en mal d’établissement. À ce jeu, l’Université perdra son immédiateté
90 el et à la réduction de cet enseignement à ce qui peut servir à la mobilisation des esprits par les maîtres de la capitale.
91 Les activités intellectuelles de cette communauté peuvent être définies à grands traits comme suit : Quant à la forme : peu ou
92 elle. Deux meneurs de jeu par colloque, et ils ne peuvent appartenir à la même spécialité. Quant au contenu : seuls sont portés
93 s de ceux que, pour ma part, je serais heureux de pouvoir étudier et discuter, si j’avais à participer aux activités de la comm
94 es rajeunis… Comment baptiser l’entreprise ? Elle pourrait se réclamer de beaucoup de noms illustres, d’hommes qui ont rêvé l’Ac
9 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Utopie, technique, État-nation (printemps 1980)
95 , mais lieu réel de l’aventure spirituelle, on ne peut le comparer dans la tradition occidentale, chrétienne, qu’aux « Nouve
96 al compassées » eût dit Descartes — les carrés ne puissent plus être bien réguliers). L’idée générale est de détruire le tissu v
97 elaient « privilèges » ; de tuer tout civisme qui puisse s’opposer aux décrets de la capitale. Dans le géométrisme de ce plan,
98 nir en chute, à moins que le mouvement descendant puisse être artificiellement arrêté. Immobiliser une descente est le but sup
10 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Madame de Staël et « l’esprit européen » (été 1980)
99 ntres internationales de Genève, en 1946, où l’on put voir Bernanos dialoguer avec Jaspers, Julien Benda avec Georg Lukacs,
100 9, dont une seule, la vingt et unième, paraissait pouvoir s’appliquer à l’expression d’« esprit européen ». Dans les exemples i
101 it du corps ». L’esprit européen, me semble-t-il, pourrait se définir assez bien, dans l’œuvre de Mme de Staël, comme le contrai
102 pensent, d’un bout de l’Europe à l’autre ». On ne peut ici que citer : Souvent ils n’ont entre eux aucune relation ; ils so
103 ent d’en être reprise, du côté de Genève comme on pouvait s’y attendre, et je forme ici le vœu qu’elle se réalise, sous le patr
104 auraient tort de se priver des lumières qu’elles peuvent mutuellement se prêter. Il y a quelque chose de très singulier dans l
105 és, et nul homme quelque supérieur qu’il soit, ne peut deviner ce qui se développe naturellement dans l’esprit de celui qui
106 istent dans chaque homme. Et plus loin : Il se peut qu’un jour un cri d’union s’élève et que l’universalité des chrétiens
107 s États chez les modernes, et la concentration du pouvoir des monarques ont rendu pour ainsi dire, la politique toute négative.
108 . « Dans l’enceinte des petits États, la liberté peut exister, parce que les passions ne sont point excitées par aucun but,
109 es gouvernements se simplifierait tellement qu’on pourrait alors adopter comme praticable, l’indépendance complète, dont l’organ
110 lus large du mot « culture » — Mme de Staël n’ait pu donner pour suite une Politique déduite de la culture. Un tel livre e
111 que Mme de Staël vienne nous rappeler ce que cela pourrait bien être : — une tâche pour cette génération ! 47. Œuvres complèt
11 1981, Cadmos, articles (1978–1986). L’apport culturel de l’Europe de l’Est (printemps 1981)
112 uelques dizaines d’années au xvie siècle où l’on put croire un moment que le passage à la Réforme des grandes familles de
113 érence de Louis XI et la résistance de Pie II, au pouvoir duquel il entendait faire pièce, le projet de Podiebrad marque une da
114 a puissance des chefs païens, si maintenant tu ne peux plus soutenir l’assaut de tes voisins ? Puis Podiebrad décrit longue
115 es Princes et des communes, munis des plus larges pouvoirs et votant à la majorité simple ; d’une Cour de justice ; d’une procéd
116 très jeune et son éducation sera négligée : il ne peut commencer des études latines qu’à 16 ans. Il va étudier la théologie
12 1981, Cadmos, articles (1978–1986). Un falsificateur vu de près (été 1981)
117 se de montrer dans le détail — c’est ingrat, mais peut être amusant une fois repérés les procédés — la falsification systéma
118 leurs rosettes et leurs chapeaux melons… Cela ne peut pas être de moi, tout de même — qu’ai-je bien pu vouloir dire ? Proba
119 eut pas être de moi, tout de même — qu’ai-je bien pu vouloir dire ? Probablement qu’entre un vieux sénateur radical décoré
120 on invention, d’où le renvoi à la note 7, où l’on peut lire : Le texte dit exactement (ce souci de précision, ici, touche a
121 es et une idéologie périmée. » Ce que le lecteur peut vérifier, c’est que « le texte dit exactement » tout autre chose que
122 s. Elle ne sera pas non plus individuelle : on ne peut pas ressusciter des mesures mortes. Je dis qu’elle sera personnelle,
123 ique ! Quel crime a-t-elle commis […] pour qu’on puisse l’accuser et avec une telle outrance, de « consacrer la pire dégradat
124 t, il l’a raté62. L’idéologie personnaliste au pouvoir  ? Tout cela ne serait presque rien si, dans L’Express n° 1546 du 1
125 l’intelligentsia parisienne. Elles ont accédé au pouvoir à la faveur d’une catastrophe nationale. Là encore elles sont demeuré
126 u, d’Alexandre Marc, de moi-même, ont « accédé au pouvoir  » à Vichy, à la faveur d’une catastrophe nationale. (On veut bien ne
127 r à notre action directe. Merci.) Quelles idées ? Pourrait -il les rappeler ? La primauté de l’esprit sur les mythes collectifs e
128 ourrier des totalitarismes de l’Est. Raymond Aron peut -il croire que Vichy ait adopté un seul instant nos thèses ? Croit-il
129 Et comment nos idées auraient-elles « accédé au pouvoir  » à Vichy ? Un politicien combinard comme Laval, un vieux militaire l
130 n, que nos idées personnalistes aient « accédé au pouvoir  » à Vichy et cela « à la faveur » de la « catastrophe nationale » de
131  catastrophe nationale » de juin 1940, comment se peut -il que nous ne l’ayions pas su ? Mounier passant ouvertement à la Rés
132 s dont L’Express nous apprend qu’elles étaient au pouvoir à Vichy, donc en accord avec les nazis triomphants. Tragique aveuglem
133 . Car c’est seulement dans le détail précis qu’on peut déceler le procédé — si contagieux chez les critiques, on va le voir
134 and on n’y voit plus clair du tout, quand on n’en peut plus, quand le monde devient si obscur et si lourd, ah ! qu’il est co
135 us antinazi, mais profasciste. CQFD. En effet, on pourrait en rajouter. B.-H. Lévy a longuement cité les « éloges » adressés par
136 la France se décide à être elle-même, alors tout peut changer, « le dynamisme, la jeunesse ardente de l’Allemagne ne troubl
137 on n’a dit mot : La jeune génération du Reich ne peut faire autrement que de condamner et de combattre la tentative d’union
138 d’hui… Le problème de l’union franco-allemande ne peut se poser sainement qu’à partir de la Révolution […] La jeunesse europ
13 1984, Cadmos, articles (1978–1986). L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)
139 : sacré, de cette usurpation par les royaumes des pouvoirs suprêmes jusque-là détenus sans conteste par la papauté pour le spiri
140 e de la tendance irrépressible de chacun des deux pouvoirs à déborder sur le domaine de l’autre (querelle des Investitures, par
141 que de Dieu ». Or cette puissance ou souveraineté peut , selon Jean Bodin et ses disciples (jusqu’à nous !), résider dans tro
142 t, et moins encore du peuple, dont le mieux qu’on puisse dire est « bon peuple », celui qui croit un peu n’importe quoi. Les n
143 nucléaires, biologiques et chimiques (guerre ABC) peut entraîner la fin du genre humain. Étapes chronologiques d’abord (I),
144 ns son sein un Comité de salut public chargé d’un pouvoir exécutif de dictature, qu’il exercera jusqu’en 1795 ; — à cette date,
145 gislatifs, va concentrer sur sa personne tous les pouvoirs , — et cela fait, il sera élu empereur, en 1804, sous le nom de Napolé
146 ersonne sociale au petit groupe des détenteurs du pouvoir exécutif, c’est-à-dire à l’État, lequel décide de tout au nom de la N
147 rge unique d’organiser et de faire fonctionner le pouvoir royal : l’ensemble constituait l’État. L’État c’est moi, aurait dit L
148 u son rôle en France jusqu’à nos jours), cet État pourrait dire, non sans injustice d’ailleurs pour les rois de l’ère féodale72 
149 (op. cit., p. 57) : « L’État classique exerce son pouvoir au profit du groupe qui est l’État. Bien savoir qui est l’État, c’est
150 t et ce qu’il est. Ces tautologies insistantes ne peuvent manquer d’évoquer le « Dieu seul parle bien de Dieu » de Pascal… Nous
151 Paoli73. Quant à Lénine, il détruisit en fait le pouvoir des soviets (conseils d’ouvriers, paysans et soldats). Les deux sloga
152 est dénoncée par une très simple observation : on peut annexer des peuples à une nation, ou des pays et territoires à un Éta
153 ou des pays et territoires à un État ; mais on ne peut rien annexer à une patrie. f) Mais c’est peut-être l’usage courant et
154 r de Napoléon, la dialectique de la Croissance du Pouvoir ne comportera plus seulement deux termes, l’État et la Guerre, mais u
155 ère ». L’ultima ratio de la « défense nationale » pourra toujours couvrir, faute de mieux, les atteintes les plus graves à la
156 efficace : le dépérissement ou la suppression des pouvoirs locaux et de la vie civique des provinces, obtenus par la division du
157 yen. Napoléon l’avait prévue dès son accession au pouvoir  : il entendait tout mettre en uniforme, élèves des trois degrés, cons
158 par habitant. Il semblait, vers 1977, que les USA pouvaient tuer tous les hommes existants environ 32 000 fois, l’URSS seulement
159 les cieux. Mais loin de conférer au président le pouvoir le plus grand jamais détenu par un seul homme, le phénomène de la gue
160 ul homme, le phénomène de la guerre pousse-bouton peut marquer le seuil de l’anéantissement de toutes les libertés et volont
161 olonté d’un seul individu. Jamais pareil cumul de pouvoirs décisifs, naguère détenus par des millions de citoyens, n’aura signif
162 abandons individuels. Or, cette somme insensée de pouvoirs dont le citoyen s’est laissé dessaisir par égoïsme, par peur des risq
163 , par peur des risques ou gain de paix, désormais peut être perdue d’un seul coup, sans retour, pour tous et par chacun. La
164 sauraient être tolérées dans le jeu qui assure le pouvoir des deux grands, à la fois sur leurs propres peuples, sur les États d
165 uses — solvet saeclum in favilla. 8. Où le mal peut devenir l’ennemi du pire Certes, le pire est devenu calculable, dè
166 s pires excès. Du temps de la montée de Hitler au pouvoir et du règne incontesté de Staline, un jeune mouvement personnaliste,
167 u qui, n’ayant qu’une souveraineté surveillée, ne peuvent y renoncer à l’Est, force est de constater que les Européens, s’ils s
168 état actuel de division, nos « souverainetés » ne peuvent en effet : — ni résister à la colonisation économique par les USA ; —
169 etranchés dans leurs souverainetés nationales, ne pourront échapper au cours des prochaines décennies aux dangers énumérés, dont
170 76) : la souveraineté du prince consiste dans son pouvoir « de poser et de casser les loys ». On touche à la souveraineté absol
171 ci déclaré souverain, c’est l’État qui dispose du pouvoir par la police et par l’argent. Et l’on a vu (chap. 8) que l’État ne c
172 des autres. Exactement aussi bête que cela. Mais pouvant entraîner sous peu l’extinction de toute vie indigène sur la terre, v
173 ce que l’on vient de rappeler, et que personne ne peut contester de bonne foi, quel est l’obstacle majeur qui paralyse encor
174 que le recours à la « souveraineté nationale » ne peut servir que les ennemis de tout régime fédéraliste. Car le Monde du 30
175 donnée ou à trouver. La Souveraineté de l’État ne peut donc plus servir qu’à refuser ce que l’on déteste. Ce n’est plus tout
176 France, 1980). Il ne reste en fait que l’État qui puisse revendiquer la souveraineté absolue, laquelle s’oppose par sa définit
177 n des chacuns pour soi.79 Toutes choses que l’on peut dire ou écrire, mais non point pratiquer, pour des raisons trop évide
178 l actuel trouvera sa solution — pour autant qu’on puisse en trouver une — dans quelque partie de l’Europe où l’institution de
179 é érigée en objet de vénération idolâtre. Nous ne pourrons attendre de salut d’aucun des États nationaux d’Occident où chaque pe
180 e plan psychologique épiméthéen que notre société peut lever les yeux dans l’espérance d’y découvrir quelque forme d’associa
181 suis nationaliste ». G. Marchais, 7 juin 1979. Je pourrais reproduire ici des dizaines de déclarations d’hommes politiques de pr
182 main la paix, paru en 1945, et signé Jacquier, on pouvait lire : « [La souveraineté nationale est] un dogme périmé… depuis cinq
14 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Chronique européenne : La préparation des élections européennes (printemps 1984)
183 spective du scrutin européen, à savoir : Jusqu’où peut aller l’ascension de M. Le Pen ? — Mme Veil placera-t-elle l’oppositi
184 tion au-dessus de la barre des 50 % ? — La gauche peut -elle combler une partie de son retard ? » Problèmes, on le voit, dont
185 es de surmonter sa crise nationale, l’union seule peut les y aider. Pas un mot n’a été prononcé sur la nécessité et l’urgenc
186 mai 1984). Mrs. Thatcher s’est félicitée d’avoir pu « arracher », à ses partenaires des Dix, des ristournes budgétaires p
187 availliste, a exigé, lui, « le rapatriement » des pouvoirs « ravis au Parlement britannique par la CEE ». Là, vraiment, pas d’am
188 es, en l’absence de toute passion manifeste. (On pourrait dire que le discours politicien est un hommage que les nationalismes
189 mais sous le parapluie américain — ou bien la RFA pourra-t -elle saisir sa chance de passer directement de son régime actuel de p
190 écologistes, ou fédéralistes, en France surtout, pourront réunir à temps les fonds nécessaires pour présenter régulièrement leu
191 date) : « Les régions, dans le cadre de l’Europe, pourront traverser les actuelles frontières nationales. » Ce qui rejoint les p
192 gan de « gauchistes », « manipulés » ou non, mais pourrait être qualifié à plus juste titre de conservateur. Quant aux destructe
193 et bureaucratique réside dans la répartition des pouvoirs en faveur de communautés territoriales et politiques autonomes et res
194 intermédiaires et l’État, entre l’individu et le pouvoir  ». De nombreux mouvements régionalistes se proposent de former des li
195 lendemain de l’échec d’Athènes : Les citoyens ne peuvent comprendre que les États membres et leurs représentants, après s’être
196 arrogé, au mépris des traités qui les lient, des pouvoirs exécutifs et législatifs exorbitants par rapport à l’intérêt commun e
197 rche systématique de l’unanimité. Les citoyens ne peuvent comprendre que les plus hauts représentants des États membres s’abais
198 encore qu’elle reste à définir — voilà ce que ne peuvent se permettre d’envisager nos États-nations, parvenus non sans peine à
199 nde du 18 mai) que l’élection des députés au PE «  peut donner à la gauche l’occasion de s’appuyer mieux et plus sur les forc
200 mieux et plus sur les forces qui l’ont portée au pouvoir  ». L’Europe prétexte, une fois de plus. 83. « Défense commune » ne s
201 écessairement défense nucléaire centralisée, mais peut aussi impliquer une solution du type CED (qui a échoué en 1954) ou mi
15 1984, Cadmos, articles (1978–1986). Conclusions (été-automne 1984)
202 mportant que les conclusions solennelles que l’on pourrait tirer de nos débats, que je crois que j’ai entrepris quelque chose qu
203 crois que j’ai entrepris quelque chose que je ne pourrai pas mener à bien. Alors, je vais être aussi peu objectif que possible
204 , mais enfin il y en a beaucoup d’autres que nous pourrions examiner, et cela a été une journée extrêmement instructive, pour tou
205 multilatéral », mais il n’était pas sûr que cela pouvait se dire. D’autres ont suggéré « une conversation ». Quant à moi, j’ai
206 ù on réunit beaucoup de monde et où tout le monde peut parler, mais c’est celui qui crie le plus fort qui vend le mieux sa m
207 me. Les intellectuels vont d’instinct vers ce qui peut séparer, ne fût-ce qu’en apparence, et peut donner lieu à une discuss
208 e qui peut séparer, ne fût-ce qu’en apparence, et peut donner lieu à une discussion. S’ils étaient d’accord, il n’y aurait p
209 uest, dans ce siècle, dans leurs rapports avec le pouvoir et avec les oppositions ? On verrait peut-être que la langue de bois
210 éologie. Le parallélisme est intéressant, et on a pu constater qu’il y avait des conflits parfois comparables des deux côt
211 tour de cette table, quelque chose se nouait, qui pouvait , en même temps, peut-être apporter le secret pour dénouer un conflit
212 de la musique des débuts du xxe siècle. Ce qu’on peut dire sur l’Europe, s’il faut définir d’un mot sa culture, c’est que c
213 mplifiées par des œuvres et par des personnes. Il peut y en avoir des millions, et cela sera juste dans la mesure où ce sero
16 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
214 es d’être responsable. Celle de l’homme d’État au pouvoir , dont la charge est de saisir et de créer toutes opportunités de se r
215 yens préconisés soient ceux du but et non du seul pouvoir à conserver. Celle qui répond de la politique des États, et celle qui
216 l’Europe. Les responsables politiques, hommes de pouvoir , s’ils échouent, se retirent purement et simplement — ou restent au p
217 e retirent purement et simplement — ou restent au pouvoir quitte à changer de buts. Mais les responsables des finalités font vo
218 ope désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépendance. Aucun de
219 érieuse de son indépendance. Aucun de nos pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie moderne. À défa
220 la mesure du danger. Tous ensemble, demain, nous pouvons édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées, la plu
221 des libertés organisées. Elle est de ranimer ses pouvoirs d’invention pour la défense et pour l’illustration des droits et des
222 les fédéralistes — et d’abord mes amis de l’UEF — pouvaient se former alors du Conseil de l’Europe. Messieurs les députés europé
223 n nid en un jour, toutes affaires cessantes. — On peut tout faire en deux pas, sauf franchir un fossé. — Si votre œuvre est
224 exemple, n’est pas mûre, et chacun sait qu’on ne peut rien faire sans elle. » C’est qu’ils se prennent pour l’opinion, qu’i
225 ger qu’ils courent, et de la parade puissante que pourrait constituer notre fédération. On n’informera pas les peuples sans une
226 uples qu’elle comporte un enjeu, et que leur sort peut changer, matériellement aussi, selon l’issue des élections. En d’autr
227 cisions et sur les événements, qu’est-ce donc qui peut arrêter le monde sur la pente fatale où déjà il s’est engagé ? Si les
228 un acte révolutionnaire des délégués à Strasbourg peut réveiller la volonté de vivre dans notre Europe aujourd’hui paralysée
229 source (mais plusieurs survivants de l’événement pourront sans doute nous le rappeler), un bâtiment sis dans le parc, en face d
230 ion d’un accord de principe des gouvernements. On pouvait voir, dans cette dernière disposition, un geste accommodant en direct
231 vous d’accomplir l’acte révolutionnaire qui seul peut nous sauver. Nous demandons que les délégués conscients des dangers
232 espérance, on nous a trop souvent dupés ! Vous ne pouvez plus multiplier les professions de foi européenne tout en reculant au
233 ent Nous jurons que, par tous les moyens en notre pouvoir et par toutes les forces que nous donne la légitimité de notre but, n
234 les « abandonner », ils ont donné naissance à un pouvoir central93, strictement délimité, qui ne tient sa légitimité que de se
235 sion du CE qui anime la Conférence permanente des pouvoirs locaux et régionaux est à peu près l’inverse du précédent. Ici, l’on
236 ionaux » au titre de la Conférence permanente des pouvoirs locaux : c’était enregistrer symboliquement les progrès accomplis dan
237 e siècle finissant. Une troisième Conférence des pouvoirs locaux et régionaux va se tenir en octobre à Borken (RFA) et permettr
238 olution qu’au niveau de la région : le citoyen ne peut se sentir libre, et être libre en vérité, que là seulement où il est
239 uridique, sociale et culturelle, mais sans autres pouvoirs que de propositions, et la seconde à vocation unique, économique, mai
240 cation unique, économique, mais dotée de quelques pouvoirs (sans cesse menacés, d’ailleurs, par le droit de veto d’un des membre
241 note philosophique, c’est-à-dire de contestation, pourra-t -il être une occasion privilégiée de la prise de conscience que j’appe
242 ion fédérale de la Suisse (1848), il préconise un Pouvoir fédéral né d’une délégation de souveraineté des membres, dans des dom
243 ités ; avec, en retour, la garantie donnée par ce Pouvoir aux souverainetés subsistantes des membres. Qui oserait, aujourd’hui,
244 es démocraties de l’Europe occidentale » (…) « On peut imaginer que la Commission Colombo va consacrer une attention particu
245 G. Vedel, V. Veronese, etc. 93. Ajoutons que le pouvoir fédéral, en retour, garantit expressément la souveraineté des cantons
17 1986, Cadmos, articles (1978–1986). Denis de Rougemont tel qu’en lui-même… [Entretien] (printemps 1986)
246 partie écrits, ce sont des thèmes d’essai que je peux terminer rapidement, et puis deux livres très importants pour moi, qu
247 une éprouvette, et avec une stupéfaction que vous pouvez imaginer — surtout à cet âge-là où les questions de croissance, de gé
248 uvelle obsession, je ne faisais que cela et je ne pouvais pas imaginer que l’on pouvait écrire autre chose que de la poésie. En
249 s que cela et je ne pouvais pas imaginer que l’on pouvait écrire autre chose que de la poésie. Enfin, je trouvais vulgaire d’éc
250 bre dans la mesure où il est responsable. S’il ne peut pas être responsable de son rôle dans la vie civique, il n’est pas li
251 s une grave faute ou un crime et que votre avocat peut démontrer que vous n’étiez pas libre quand vous l’avez commis, vous n
252 l des troupes. Je m’y suis senti à l’aise, car je pouvais commencer à appliquer mes idées sur le vif. J’ai fondé en même temps
253 u-frère qui était à la censure. Il m’a dit : « Tu peux être tranquille, ça ne passera jamais, c’est beaucoup trop violent, c
254 tait vraiment l’accusation la plus grave que l’on pouvait porter contre quelqu’un à l’époque. Finalement le chef de la Justice
255 que par Arthur Honegger, on a été trop content de pouvoir se débarrasser de ma personne : j’étais devenu gênant en Suisse, on m
256 ntre le Japon et les États-Unis. Je n’ai donc pas pu revenir en Europe. J’ai passé six ans en Amérique et j’ai dû m’y débr
257 ndu, à New York, je pensais sans cesse à ce qu’on pourrait faire si Hitler était battu, si nous pourrions rentrer en Europe. J’a
258 ’on pourrait faire si Hitler était battu, si nous pourrions rentrer en Europe. J’avais beaucoup d’amis de tous les pays européens
259 giés là-bas, avec qui nous nous disions : si nous pouvons rentrer en Europe, il n’y aura qu’une chose à faire, c’est une fédéra
260 ssais de la théorie à la pratique. Si bien que je peux faire remonter mon engagement européen à quarante ans exactement, et
261 s États-nations, il perd sa responsabilité. Il ne peut plus être un citoyen libre et responsable. Voilà tout ce que nous dis
262 commencer là la grande crise du monde moderne qui peut le conduire à son anéantissement. Car vous savez, c’est une chose qui
263 de libération et de dépassement pour l’homme ? Ne peut -il devenir facteur de destruction de l’autre et de soi-même ? Quand o
264 t l’amour-passion, et à quelles catastrophes cela pouvait mener. J’ai éprouvé le besoin d’écrire ce livre ; c’est toujours diff
265 disant : « J’ai une grande requête à vous faire : pourriez -vous céder votre tour de deux mois, car je viens de recevoir un manus
266 it une quantité de recherches auxquelles j’aurais pu passer ma vie. Quand j’ai commencé à mesurer mon ignorance en histoir
267 connaissance de cause. À quelle condition l’homme peut -il se sentir véritablement citoyen ? Comment l’homme peut-il réaliser
268 se sentir véritablement citoyen ? Comment l’homme peut -il réaliser dans la vie quotidienne les principes que vous énoncez ?
269 oivent pas être fermées sur elles-mêmes, elles ne pourraient pas vivre. Aucune communauté n’est suffisante en soi, ne peut constit
270 re. Aucune communauté n’est suffisante en soi, ne peut constituer une petite autarcie : elles doivent communiquer entre elle
271 pour créer un cadre à l’intérieur duquel l’homme puisse être un homme, un cadre de liberté et de responsabilité. La responsab
272 e question de dimension de la communauté. Vous ne pouvez pas être responsable quand la communauté compte 55 millions d’habitan
273 commune ou de la région, là où la voix d’un homme peut se faire entendre. Donc il nous faut recréer cela, et puis ensuite fé
274 ses ou contre les ripostes américaines, mais pour pouvoir vivre ensemble et faire son métier d’homme. Voilà la base de ce que j
275 re son métier d’homme. Voilà la base de ce que je peux appeler la révolution personnaliste, à laquelle j’ai consacré non seu
276 on pas sur l’obsession de fabriquer des armes qui pourront se vendre extrêmement cher, comme vous voyez de nombreux pays le fair
277 de créer un milieu social, une société où l’homme puisse être libre et responsable et pratiquer l’amour d’une manière active.
278 urs à la même chose, vous voyez qu’en somme on ne peut pas m’accuser de manquer de cohérence, on pourrait m’accuser peut-êtr
279 ne peut pas m’accuser de manquer de cohérence, on pourrait m’accuser peut-être d’en avoir trop dans les détails. Ce que j’ai fai
280 nes. Tous les domaines où les valeurs culturelles peuvent intervenir pour contrôler la folie des États-nations, des industries,
281 tout de suite tirer des milliards de découvertes pouvant supprimer le genre humain, détruire la nature, sans mesurer les consé
282 a là une tâche immense pour la culture, que nous pourrions réaliser sous une forme beaucoup plus vaste que celle de notre Centre
283 e courageux, percutant, critiquant violemment les pouvoirs politiques et économiques, sourds aux véritables exigences de liberté
284 u’il est utopique de penser que les pays de l’Est peuvent s’unir à l’Europe ? Ils ne demandent que ça. J’en ai des preuves quas
285 ste : si on laisse les choses aller — et elles ne pourraient qu’aller plus mal vers la catastrophe totale — en revanche on doit êt
286 e on doit être optimiste si on est actif et si on peut mesurer les progrès de cette action. Par exemple, je suis frappé de v
287 je me dis donc que cela n’a pas été perdu, que je peux , dans ma politique du pessimisme actif, en souligner les succès. Les
288 issait subversif est dans tous les journaux. Vous pouvez ouvrir n’importe quel journal, vous verrez que l’on vous parle de la
289 etit peu impérialiste pour soi-même. Cela nous ne pouvons pas le cacher. Nous avons tous en nous un certain désir de liberté et
290 rté de l’autre. Dans les deux cas, il s’agit d’un pouvoir . La puissance, écoutez bien cela, car toute ma pensée s’y résume, la
291 oute ma pensée s’y résume, la puissance, c’est le pouvoir qu’on veut prendre sur autrui, la liberté, c’est le pouvoir qu’on veu
292 ’on veut prendre sur autrui, la liberté, c’est le pouvoir qu’on veut prendre sur soi-même. Voilà, je crois que je n’ai rien à a
293 la puissance sur les autres, la puissance qui ne peut mener qu’à la mort et à la catastrophe ? Ou voulons-nous la liberté e