1
e Paris, apparaît le mouvement personnaliste avec
ses
deux revues principales, Esprit et L’Ordre nouveau . Mon premier l
2
ligé de répondre activement aux empiètements dans
son
domaine de ce qu’on a nommé le désordre établi. Si « privée » que se
3
elle avait cru voir autre chose, pouvoir choisir
ses
résistances, et provoquer des adversaires plus nobles. Est-ce que tou
4
des souffrances morales ? Pour peu qu’on sorte de
sa
chambre, on est presque forcé d’en convenir. Mais c’est cela qui est
5
n intellectuel d’aujourd’hui se doit de sortir de
sa
chambre, quelle que soit par ailleurs l’utilité de sa démarche. Bon g
6
hambre, quelle que soit par ailleurs l’utilité de
sa
démarche. Bon gré, mal gré, tout ce que l’on écrit contribue en quelq
7
ponsable. Mais si l’intelligence, passant outre à
son
dégoût, accepte le combat tel qu’il lui est offert, elle court le ris
8
e s’est constitué ce nouveau front, forme l’un de
ses
points de repère principaux. Il se peut qu’il y trouve quelques appui
9
ment l’homme, je le récite », croyant ainsi tirer
son
épingle du jeu. Et c’est ainsi que la séparation de la doctrine et d
10
pour l’intellectuel une possibilité de sortir de
sa
chambre ? Car il y dépérit, — et sa sécurité n’est plus, nous l’avons
11
de sortir de sa chambre ? Car il y dépérit, — et
sa
sécurité n’est plus, nous l’avons vu en maint autre pays, qu’une espè
12
e ; elle s’oppose à l’exploitation de l’homme par
ses
créations, par l’État et par les bavards radiodiffusés. Elle refuse l
13
t-à-dire la présence du réel. Il rend à ma pensée
sa
gravité, son poids, sa raison d’être. Il me rappelle que la pensée en
14
présence du réel. Il rend à ma pensée sa gravité,
son
poids, sa raison d’être. Il me rappelle que la pensée en tant que tel
15
réel. Il rend à ma pensée sa gravité, son poids,
sa
raison d’être. Il me rappelle que la pensée en tant que telle n’est j
16
ensée en tant que telle n’est jamais séparable de
sa
création qui la sanctionne au double sens du mot. Les clercs défenden
17
ude pour le penseur, s’il sait que la violence de
sa
pensée fonde la seule autorité valable. La liberté de penser n’est ré
18
ser est immédiat à l’acte de penser, qui se forge
ses
fatalités et qui se crée ses propres risques et périls, si libéral qu
19
penser, qui se forge ses fatalités et qui se crée
ses
propres risques et périls, si libéral que prétende être le régime. «
20
produit elle-même la provision de force qui cause
sa
perte », dit Kierkegaard. Penser avec les mains ne peut être en tout
21
volonté de s’ordonner à un but, et d’y soumettre
ses
moyens. Un style soumis à la rudesse nouvelle, non pas aux prudences
22
chaque phrase implique ce but, et le désigne par
son
allure même. Que le style s’ordonne à sa fin et non plus à de bons mo
23
gne par son allure même. Que le style s’ordonne à
sa
fin et non plus à de bons modèles. Et qu’il rappelle à la situation,
24
ui qui s’engage dans leur lecture éprouve de tout
son
être la présence d’une réalité éthique immédiate à chaque progrès du
25
d’une ardente volonté d’expliquer et de justifier
son
intuition, rien qu’elle, dégagée de toute allusion impure ; Kierkegaa
26
point précis où soudain la joie cesse de soutenir
son
grand lyrisme ; Rimbaud enfin, celui de la Saison, étreignant la « ré
27
pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et pour
ses
innocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco et contre Franco
28
accidentelle et partisane d’une pensée que réside
son
engagement. C’est au contraire, dans sa démarche intime, dans son éla
29
e réside son engagement. C’est au contraire, dans
sa
démarche intime, dans son élan premier, dans sa prise sur le réel et
30
C’est au contraire, dans sa démarche intime, dans
son
élan premier, dans sa prise sur le réel et dans sa volonté de la tran
31
s sa démarche intime, dans son élan premier, dans
sa
prise sur le réel et dans sa volonté de la transformer, donc finaleme
32
n élan premier, dans sa prise sur le réel et dans
sa
volonté de la transformer, donc finalement de le dominer. S’engager,
33
as se mettre en location. Ce n’est pas « prêter »
son
nom ou son autorité. Ce n’est pas signer ici plutôt que là. Ce n’est
34
e en location. Ce n’est pas « prêter » son nom ou
son
autorité. Ce n’est pas signer ici plutôt que là. Ce n’est pas passer
35
raire, c’est se libérer et assumer les risques de
sa
liberté. Il peut sembler paradoxal de soutenir que l’engagement d’un
36
de soutenir que l’engagement d’une pensée suppose
sa
libération. En vérité, c’est le libéralisme qui a répandu l’idée que
37
nous assure que la littérature soit immortelle ;
sa
chance aujourd’hui, son unique chance, c’est la chance de l’Europe.
38
térature soit immortelle ; sa chance aujourd’hui,
son
unique chance, c’est la chance de l’Europe. Sa conception de l’engag
39
son unique chance, c’est la chance de l’Europe.
Sa
conception de l’engagement l’amène à signer, en 1977, des manifestes
40
se demande l’auteur, lorsqu’il tente à la fin de
son
essai d’en récapituler les données. C’est tout d’abord « l’attitude d
41
u’aux diatribes exaspérées d’un Franz Fanon et de
son
préfacier Jean-Paul Sartre invitant à « tirer à vue » sur l’Européen
42
n les prétentions puériles de la civilisation par
son
innocence et ses vertus simples ». Nous tenons enfin le Suisse au-des
43
puériles de la civilisation par son innocence et
ses
vertus simples ». Nous tenons enfin le Suisse au-dessus de tout soupç
44
in extremis de la révolution de 1956, qui a fait
ses
études en Suisse et professé dans une grande université américaine av
45
e pessimisme des sages au sujet de l’Europe et de
son
avenir, va-t-il se nourrir aux mêmes sources dont les colonialistes p
46
nalement de rejet de l’Europe ou tout au moins de
sa
culture. Mais ne serait-ce pas aussi, et peut-être surtout, un renouv
47
tout, un renouveau de l’aventure occidentale dans
son
avidité de tout « comprendre », tout explorer, tout intégrer ? Plus m
48
précédé (Malraux), contre les modèles admirés de
sa
jeunesse, contre la tradition dans laquelle, par cet acte même il s’i
49
oire celui qui entend faire passer le prestige de
son
État-nation avant toute vérité générale ou personnelle aussitôt réput
50
de l’irresponsabilité congénitale du personnage.
Ses
insultes contre la Patrie et la France ne sont certes pas plus antieu
51
par les cathares et les alchimistes. Sans compter
sa
passion pour la peinture qui, à l’en croire, était exclusivement euro
52
idée ou l’occasion d’ouvrir, pour ne rien dire de
sa
capacité de les comprendre. Mais il serait vain de chercher si pareil
53
és qui subsistent dans la polémique sur l’Europe,
sa
spécificité culturelle et la possibilité de son union politique, résu
54
e, sa spécificité culturelle et la possibilité de
son
union politique, résultent toutes ou presque — y compris dans ce livr
55
e, « décentralisée et fédérative », qui prendrait
ses
modèles, plutôt que « du pouvoir centralisé de la France absolutiste
56
« pour la Voie communautaire qu’il poursuit dans
sa
recherche du bonheur ». Toute leur vie sociale est « fondée sur une b
57
te Europe fille des cités grecques, bien plus que
ses
désirs projetés sur les Barbares, que je veux opposer au schéma de l’
58
ope — André Reszler est peut-être trop bref, mais
ses
formulations denses et nettes sont de nature à couper court à tous le
59
ou du présent. Je hais l’impérialisme sous toutes
ses
formes et je me méfie fondamentalement des messianismes religieux ou
60
sé, et maintenu fermement dans les conclusions de
son
essai, André Reszler se livre à la malice de citer au sujet du coloni
61
que, et cela nous réjouit… Il est de l’intérêt de
son
propre développement que dans le futur (le Mexique) passe sous la tut
62
dettes qu’elle a contractées envers le monde dans
sa
tentative de l’unifier sous sa conduite, elle doit bien mieux résoudr
63
vers le monde dans sa tentative de l’unifier sous
sa
conduite, elle doit bien mieux résoudre l’énigme qu’elle lui a posée
64
ffet, « se détourne de l’Europe tout en reprenant
ses
idées et ses créations. Il emprunte sa philosophie de l’efficacité et
65
tourne de l’Europe tout en reprenant ses idées et
ses
créations. Il emprunte sa philosophie de l’efficacité et sa folie cen
66
reprenant ses idées et ses créations. Il emprunte
sa
philosophie de l’efficacité et sa folie centralisatrice. Il édifie de
67
ns. Il emprunte sa philosophie de l’efficacité et
sa
folie centralisatrice. Il édifie des États puissants et jacobins qui
68
coloniales ». Bien plus, le tiers-monde reprend à
son
compte le modèle « d’une économie industrielle incapable de maîtriser
69
ue et plus sérieux, que Lévi-Strauss exprime dans
sa
Pensée sauvage : celui « de réintégrer la culture dans la nature » et
70
llusion de l’homme personnel, de l’homme sujet de
son
langage et de sa pensée, donc de son action et de son destin, et fina
71
personnel, de l’homme sujet de son langage et de
sa
pensée, donc de son action et de son destin, et finalement : de sa re
72
mme sujet de son langage et de sa pensée, donc de
son
action et de son destin, et finalement : de sa responsabilité. Du seu
73
langage et de sa pensée, donc de son action et de
son
destin, et finalement : de sa responsabilité. Du seul fait qu’on aura
74
e son action et de son destin, et finalement : de
sa
responsabilité. Du seul fait qu’on aura « traqué dans ses derniers re
75
onsabilité. Du seul fait qu’on aura « traqué dans
ses
derniers retranchements l’illusion de sa liberté » (Lévi-Strauss), il
76
ué dans ses derniers retranchements l’illusion de
sa
liberté » (Lévi-Strauss), il sera rendu à l’innocence, car on ne cond
77
r qu’il n’était pas responsable, que ce n’est pas
son
moi qui a commis le crime, mais quelque chose qui le dominait. Ce qui
78
duit et enfin le dissout, dissolvant du même coup
son
moi, sa fonction de sujet responsable. II Derrière ces motivati
79
nfin le dissout, dissolvant du même coup son moi,
sa
fonction de sujet responsable. II Derrière ces motivations de r
80
ogique du terme, mais bien du christianisme et de
son
anthropologie, c’est-à-dire du modèle de la personne. À l’anthropolog
81
à soi-même », réorienté et recréé par l’appel de
sa
vocation (c’est le même mot). Un but nouveau le distingue du troupeau
82
le distingue du troupeau mais aussitôt le relie à
ses
prochains, car l’unicité même de sa vocation ne peut être assumée, ag
83
t le relie à ses prochains, car l’unicité même de
sa
vocation ne peut être assumée, agie, réalisée, que dans la réalité d’
84
comique), puis avait été transféré au citoyen, à
son
rôle dans la cité. Ils décidèrent que Dieu était une seule essence ma
85
ais rappeler maintenant que Michel Foucault, dans
son
livre Les Mots et les Choses, explique que l’homme au sens moderne ne
86
server aussi que, bien loin que la personne doive
sa
constitution à la science moderne, c’est l’inverse qui se vérifie his
87
at qu’obtient Foucault au terme (c’est à voir) de
ses
recherches sur l’archéologie du savoir. Vous l’avouerai-je ? Je ferai
88
ent de ces propositions. Le civisme c’est prendre
ses
responsabilités ; c’est agir en homme libre dans la société, cesser d
89
Jean Monnet, inspirateur de l’Europe économique,
son
premier objectif pleinement atteint. Faut-il en conclure que « L’Euro
90
c’est « L’Europe des Neuf », qu’on l’appelle par
son
nom : la Communauté économique européenne, ou Marché commun. Et qu’on
91
alors de montrer sérieusement soit les raisons de
son
échec relatif, soit en quoi et pourquoi l’institution aurait fait fai
92
qu’à l’espèce de délire obsidional que traduisent
ses
dernières déclarations publiques contre toute forme d’union de l’Euro
93
chel Debré, que lorsqu’il révèle ou plutôt trahit
sa
vraie nature de « complot contre la France ». M. Debré est fermement
94
l’ancien Premier ministre.) M. Debré poursuit : «
Son
dernier livre est dédicacé (sic) à tous les peuples qu’écrase le colo
95
, voici l’explication. Les Jeunes du RPR, donc de
son
parti, avaient adopté mon titre15 comme slogan pendant la dernière ca
96
r qu’il dénonçait, et il s’y voyait contraint par
sa
religion. Toute riposte est futile en pareil cas. Il devient en revan
97
précis de la Terreur exercée par l’État jacobin,
ses
dignitaires et sa police). Devant tout adversaire politique, idéologi
98
ur exercée par l’État jacobin, ses dignitaires et
sa
police). Devant tout adversaire politique, idéologique, militaire, do
99
universelle de la nation une et indivisible. Dans
sa
dernière Lettre mensuelle, il concède que l’avenir du Monde en l’an 2
100
ouvre, c’est pour rayonner, manifester et imposer
sa
place naturelle dans le Monde, qui est la première, de Gaulle l’a dit
101
même de mémoire historique (via l’École) à toutes
ses
nationalités, au mépris déclaré de leurs identités. Les héritiers de
102
e terme) puisse faire à la nation française, dans
son
ensemble synthétique actuel, autre chose que ce qu’elle fit elle-même
103
ctuel, autre chose que ce qu’elle fit elle-même à
ses
provinces, dès 1789. La culpabilité niée et refoulée des jacobins, de
104
retagne, l’Occitanie, la Provence, etc., Debré et
ses
amis s’imaginent, c’est normal, que l’Europe va faire de même de leur
105
retagne, — du moins tant que la France a respecté
ses
engagements sacrés. Or c’est à ce traité d’union que correspondrait a
106
s : « L’Avenir est votre affaire », pour annoncer
son
colloque « d’expérimentateurs sociaux », autour d’Ivan Illich. 16. C
107
thèse, n’a transformé le monde qu’à la mesure de
ses
moyens de philosophe, c’est-à-dire en l’interprétant. 1. Un rite veu
108
’on s’aperçoit que l’écologie n’est pas jugée sur
son
mérite, mais sur les visées politiques qu’elle est censée traduire to
109
existante », aux yeux des politiciens de gauche,
sa
fin principale paraît être « d’enlever des voix au parti socialiste »
110
un peu de recul pour considérer le phénomène dans
son
ensemble, c’est très simple : l’Écologie est une réaction de défense
111
de rejet) contre la civilisation industrielle et
ses
agressions de plus en plus brutales contre la Nature et contre l’homm
112
ne tabula rasa — qu’elle a créée au besoin — d’où
ses
liens de complicité essentielle avec la désertification résultant, su
113
n sait à quelles résistances de la capitale et de
sa
police se heurtent les tentatives de prises de responsabilités région
114
qui existe ou voudrait exister indépendamment de
son
contrôle. Critique classique adressée dès les années 1930 de ce siècl
115
grand (à l’échelle des régions) pour jouer encore
son
rôle d’État — d’animateur, d’arbitre, de protecteur. L’État-nation es
116
montré le contraire, d’une manière décisive, dans
son
célèbre ouvrage Small is beautiful. 7. Les relations d’interaction s
117
l’Europe fédérée, ni celle-ci sans des régions à
sa
base ; — s’il est vrai enfin que les problèmes écologiques ne peuvent
118
es Neuf, qui nous donne à la fois par certains de
ses
politiciens, les pires exemples de délire nationaliste (gaullistes et
119
liste (gaullistes et communistes à l’envi) et par
son
peuple, les raisons les plus raisonnables de faire confiance à l’aven
120
: « Dans la CEE, votre pays risque-t-il de perdre
sa
culture et son originalité ? » B DK D F IRL I L NL G
121
E, votre pays risque-t-il de perdre sa culture et
son
originalité ? » B DK D F IRL I L NL GB CE oui 24 5
122
tes les deux étant îles de surcroît), de « perdre
son
identité dans une union européenne ». L’argument ne vaut strictement
123
e luxe, de plus en plus ruineux, de traduire tous
ses
documents obligatoirement en un nombre croissant de langues. Où, d’ai
124
ional pourra toujours se faire traduire tout dans
sa
propre langue. L’option pour trois langues, dites « principales », de
125
s. III. Du vain travail de citer de Gaulle et
ses
saints À propos de l’Europe, de la souveraineté nationale, et de l
126
eurs centaines de ceux que cite Edmond Jouve dans
ses
deux énormes volumes sur Le Général de Gaulle et la construction de l
127
ssemblée au suffrage universel », mais il réitère
ses
conseils de prudence, en termes curieux à rappeler aujourd’hui : Il
128
s les discours, propos et textes du Général et de
ses
proches touchant les problèmes de l’Europe, de 1940 à 1960, le terme
129
? Celle-ci est exposée pour la première fois dans
son
principe et dans ses développements immédiats lors du discours tenu p
130
e pour la première fois dans son principe et dans
ses
développements immédiats lors du discours tenu par le Général à la Fo
131
plus tard, au printemps de 1969, contre l’avis de
ses
conseillers, de Gaulle lance la campagne pour le référendum sur les r
132
qu’il a choisi de livrer la bataille décisive de
son
règne. Mais, en même temps, n’aurait-il pas choisi de se faire renvoy
133
faire renvoyer par les Français à la rédaction de
ses
mémoires sur la France, cette « Princesse de légendes », cette Iseut
134
ais autant que lorsqu’il s’en voit séparé ? (D’où
sa
secrète, mais active connivence avec les traverses du destin qui « im
135
nnoncée dès 1961, puis développée au lendemain de
sa
mort, en 197030, le problème des régions offrait au Général un point
136
ons. Il gagnait sur tous les tableaux, en perdant
son
référendum. Cette hypothèse trouve dans le livre de Jean Mauriac, Mor
137
eure en heure, les propos spontanés du Général et
ses
confidences (à l’Histoire ?) au cours de la semaine précédant le réfé
138
ns, fixé au 27 avril 1969, puis aux lendemains de
son
retour définitif à Colombey. Citons ce petit livre, dont on comprend
139
(p. 19) Le 24 avril, au général Lalande, chef de
son
état-major particulier, il confie : Même si j’échoue je serai gagnan
140
au référendum, et la retraite à Colombey. Devant
ses
anciens collaborateurs, le Général manifestait quelquefois une certai
141
ne certaine satisfaction : celle d’avoir « réussi
son
départ ». Il disait par exemple : « J’ai pris la bonne sortie devant
142
ier à déclarer que la formule de développement de
son
pays n’était plus la centralisation, mais la région. L’organisation d
143
s régions anglaises ». Ce qui situe le problème à
son
niveau réel : celui de la communauté civique plus qu’ethnique. L’évol
144
tion adoptée en 1978 reconnaît non seulement dans
son
article 2 « le droit à l’autonomie des nationalités et des régions qu
145
par la communauté elle-même, qui donne à celle-ci
sa
personnalité et le désir d’exister et d’être considérée comme une uni
146
e de l’Empire romain, par exemple, mais plutôt de
sa
nostalgie et d’une prise de conscience diffuse et très tardive de sa
147
ne prise de conscience diffuse et très tardive de
sa
chute. Il n’est pas né, non plus, de quelque convergence miraculeuse
148
al an sous l’égide de l’Église d’Occident et dans
ses
hiérarchies romaines, puis évangélisées par des ordres irlandais, ita
149
dans le même temps qu’il s’est fait proclamer par
ses
légistes « empereur en son royaume… ne reconnaissant aucun supérieur
150
est fait proclamer par ses légistes « empereur en
son
royaume… ne reconnaissant aucun supérieur sur ses terres », c’est-à-d
151
son royaume… ne reconnaissant aucun supérieur sur
ses
terres », c’est-à-dire récusant toute allégeance envers l’Empire comm
152
comme le domaine de la chrétienté (christianitas)
son
nom légendaire et païen d’Europe. Dans sa Cosmographie générale, il l
153
nitas) son nom légendaire et païen d’Europe. Dans
sa
Cosmographie générale, il le décrit comme un ensemble humain et histo
154
globe, qui peut périr et qui attend de nous seuls
sa
renaissance. Et de nouveau, c’est un grand clerc, mieux, un homme de
155
roles créatrices du sentiment de communauté. Dans
son
traité Sur la chute de Constantinople et la guerre contre les Turcs,
156
tués. La tradition des poètes chantant l’Europe,
ses
merveilleuses diversités et sa passion de la liberté, se poursuit jus
157
hantant l’Europe, ses merveilleuses diversités et
sa
passion de la liberté, se poursuit jusqu’au xixe siècle romantique d
158
s plus grands poètes, Saint-John Perse, qui, sous
son
nom d’Alexis Léger, écrira le Memorandum sur l’organisation d’un régi
159
aux Peuples. (C’est la doctrine rousseauiste dans
sa
pureté.) Le projet de fédération européenne est défini avec une grand
160
stitué sous Philippe le Bel et qui allait prendre
sa
forme la plus radicale lors de la substitution de l’État au Roi en 17
161
ain d’ailleurs, car déjà l’État nationaliste, par
ses
écoles, ses casernes et ses journaux est en bon train de conditionner
162
rs, car déjà l’État nationaliste, par ses écoles,
ses
casernes et ses journaux est en bon train de conditionner les esprits
163
tat nationaliste, par ses écoles, ses casernes et
ses
journaux est en bon train de conditionner les esprits, les corps, et
164
ès et d’Annunzio) écrivent tous sur l’Europe, sur
ses
origines culturelles, sur sa mission dans le monde, sur le dilemme où
165
s sur l’Europe, sur ses origines culturelles, sur
sa
mission dans le monde, sur le dilemme où elle est prise entre sa voca
166
le monde, sur le dilemme où elle est prise entre
sa
vocation fédéraliste d’union pour les diversités à sauvegarder et la
167
— tous auteurs d’essais majestueux sur l’Europe,
son
génie spécifique et ses névroses matérialistes, sa vocation universal
168
majestueux sur l’Europe, son génie spécifique et
ses
névroses matérialistes, sa vocation universaliste et ses délires nati
169
n génie spécifique et ses névroses matérialistes,
sa
vocation universaliste et ses délires nationalistes ; et surtout, sur
170
roses matérialistes, sa vocation universaliste et
ses
délires nationalistes ; et surtout, sur l’Europe comme patrie des hom
171
naturellement européenne, ni mieux consciente de
ses
raisons de l’être, qu’à la veille de l’agression totalitaire : son im
172
être, qu’à la veille de l’agression totalitaire :
son
impuissance à orienter ou seulement à influencer si peu que ce soit l
173
er la commission culturelle du congrès, à côté de
ses
deux autres commissions, la politique et l’économique. J’ai demandé q
174
e le seul problème sérieux du siècle est celui de
son
aménagement. Et que l’Europe seule peut en offrir le modèle, si d’abo
175
939-1945 ne surnage plus que la NRF qui a perdu
son
aura d’avant-garde. Quelques revues, dans les années 1950 et 1960, re
176
x. Rien n’est moins à la mode que l’Europe, sinon
son
union fédérale, dans les milieux intellectuels français en cette fin
177
dites portulans, qui délimitent le continent par
ses
ports. Pie II, lui, décrira l’intérieur du continent. 33. « Marché c
178
ommun » est déjà proposé par Nietzsche dans un de
ses
Fragments posthumes. Voir aussi Par-delà le bien et le mal, par. 256
179
nce-t-il, la Société européenne de culture, qui a
son
siège à Venise. 37. D’abord paru en entier dans Politique étrangère,
180
us célèbre de l’Université de Paris, compte parmi
ses
maîtres, de 1245 à 1303, Albert le Grand d’abord, qui arrive de Souab
181
Grand d’abord, qui arrive de Souabe accompagné de
son
élève préféré, Thomas d’Aquin, un jeune prince napolitain qui est le
182
ne. II. De l’autonomie à l’étatisation Avec
ses
septs arts libéraux, le trivium (grammaire, rhétorique et dialectique
183
de les séparer les arts et les sciences, et avec
ses
facultés dites supérieures, la théologie, le droit et la médecine, l’
184
decine, l’université médiévale « correspond, dans
son
exigence même, à l’idée d’un studium generale, d’une totalisation des
185
citer Georges Gusdorf, professeur à Strasbourg et
son
petit livre admirable, L’Université en question 42 dont je déduis que
186
décorer, récupérer, embrigader en la personne de
ses
auteurs toute espèce de recherche authentique, possiblement critique
187
al d’établissement. À ce jeu, l’Université perdra
son
immédiateté papale ou impériale selon les pays ; perdra ses privilège
188
ateté papale ou impériale selon les pays ; perdra
ses
privilèges extraterritoriaux ; perdra ses conditions d’universalité,
189
perdra ses privilèges extraterritoriaux ; perdra
ses
conditions d’universalité, et formera de plus en plus des magistrats,
190
rt. Condition générale d’admission : avoir prouvé
son
excellence dans une branche au moins du savoir, ou de la vie professi
191
bsolument donner une conférence, le soir, c’est à
ses
risques et périls : toute déclaration publique est obligatoirement su
192
rroge elle-même plus qu’elle n’a jamais fait dans
son
histoire. Quant aux relations entre un tel centre de synthèse et les
193
ologie, ainsi Descartes dès 1625, puis Leibniz et
son
Arts Combinatoria. Mais cet Institut de synthèse ne serait-il pas idé
194
endiant du Ciel et l’éternel errant. La Terre est
sa
demeure, le Ciel son toit. — bouddhisme : selon l’un des fondateurs d
195
’éternel errant. La Terre est sa demeure, le Ciel
son
toit. — bouddhisme : selon l’un des fondateurs de cette doctrine en C
196
lle Jérusalem est à la fin des temps, bien plus :
sa
venue marque la fin des temps, elle est dans « ce qui vient » de l’au
197
, et radicale. Pourtant, elle touche l’Histoire à
sa
fin, elle apparaît donc situable non dans l’Histoire, mais par rappor
198
r rapport à l’Histoire. Cette cité a des mesures (
ses
remparts) indiquées avec précision, évoquant le monde physique ; mais
199
il sait aussi que l’Oraison dominicale dit, dans
sa
seconde demande : « Que Ton règne vienne ! », donc arrive, donc ait l
200
s fin à « ce qui s’établit », s’institue, sécrète
son
architecture, comment résisterait-il au glissement surtout — symbole
201
non-lieu transcendant et de la cité spirituelle,
son
transfert de plus en plus abusif, dans le temps de l’Histoire et dans
202
alité. La technique en effet n’est régulée ni par
sa
fonction ni par ses finalités génériques ou spirituelles. On dirait q
203
en effet n’est régulée ni par sa fonction ni par
ses
finalités génériques ou spirituelles. On dirait qu’elle résulte du rê
204
et de dépendances naturelles. Elle ne bute contre
ses
limites qu’au moment où l’action de l’homme sur les écosystèmes dont
205
d’un appareil administratif sur un territoire et
sa
population, l’encadrement géométrique et le quadrillage policier d’un
206
en plus malaisément, voir la révolte des régions,
ses
succès en Espagne, Italie, Belgique, Grande-Bretagne, ses échecs path
207
ès en Espagne, Italie, Belgique, Grande-Bretagne,
ses
échecs pathétiques en Corse et en Bretagne. Je constate qu’il nous mè
208
ie, en 1966, consacrait au deuxième centenaire de
son
auteur. « L’esprit européen », ce fut le titre des premières Rencontr
209
contraire de tous ces esprits-là. Tout au long de
ses
deux grands livres, De la Littérature et De l’Allemagne, elle le décr
210
main… Si chaque nation moderne en était réduite à
ses
propres trésors, elle serait toujours pauvre ?49 La complémentarité
211
nelle prodigue les siècles à l’accomplissement de
ses
desseins, et notre existence passagère s’en irrite et s’en étonne : m
212
ique du terme, qui est en train de se former sous
ses
yeux et que nous appelons aujourd’hui l’État-nation : Quand une réuni
213
ence encore plus neuve, et qui prend de nos jours
sa
plus brûlante actualité : c’est dans la préface De l’Allemagne qu’ell
214
de faire participer les citoyens aux affaires de
sa
politique. D’où se déduisent les éléments d’une politique qu’on sent
215
« si l’homme parvenait individuellement à dompter
ses
passions, le système des gouvernements se simplifierait tellement qu’
216
ue, social ou politique, autrement qu’à partir de
sa
fin anticipée, imaginée, ou révélée aux yeux de l’esprit. L’homme n’e
217
omme n’entreprend jamais qu’à partir de l’avenir.
Sa
liberté est toujours en avant. Tout cela se lit ou se relit en filig
218
quoi Napoléon fit saisir et détruire le livre dès
sa
publication en 1810. Mais combien faut-il regretter qu’à l’ouvrage su
219
lle, non la morale, qui imposerait à la politique
ses
prétendus « impératifs catégoriques » avec les succès que l’on sait :
220
éenne, ne saurait être que l’homme lui-même, dans
sa
liberté responsable. L’homme européen, tel que l’ont fait au cours de
221
européen, tel que l’ont fait au cours des siècles
ses
religions, ses lois et sa culture, le sens grec de la mesure, mais au
222
ue l’ont fait au cours des siècles ses religions,
ses
lois et sa culture, le sens grec de la mesure, mais aussi de l’aventu
223
t au cours des siècles ses religions, ses lois et
sa
culture, le sens grec de la mesure, mais aussi de l’aventure, le sens
224
uel elle consacre les trois derniers chapitres de
son
chef-d’œuvre, et dont elle dit qu’il est de tous les sentiments celui
225
urope telle que l’ont vue, perçue et définie dans
son
ensemble les philosophes, les géographes, les politiques et les poète
226
hypre, c’est sans doute la religion chrétienne et
son
empreinte même sur les incroyants. Mais la religion chrétienne n’est
227
forme que ne le sont l’islam ou le bouddhisme, et
ses
variétés rendent compte des variétés de l’être européen, selon qu’il
228
t dédié. Podiebrad compte bien faire participer à
son
traité les rois de Pologne et de Hongrie, ainsi que les ducs de Bourg
229
chèque : Amos Comenius. Ce plan toutefois n’est à
ses
yeux qu’une partie de la tâche beaucoup plus vaste qu’exposent sa Did
230
artie de la tâche beaucoup plus vaste qu’exposent
sa
Didactica magna ou Grande Didactique, et son traité de la « Panpaedie
231
osent sa Didactica magna ou Grande Didactique, et
son
traité de la « Panpaedie » (resté inédit de son vivant et dont le man
232
t son traité de la « Panpaedie » (resté inédit de
son
vivant et dont le manuscrit a été retrouvé à la veille de la dernière
233
lélisme de l’homme et de la nature, entraîne, par
son
ordre même, le processus éducatif. C’est l’ordre des choses qui const
234
n ordre actif et l’éducateur ne saurait accomplir
sa
tâche qu’en demeurant un instrument aux mains de la nature. L’éducati
235
est une société d’éducation, idée qui ne trouvera
son
expression positive qu’au cours du xixe siècle, mais que Comenius a
236
. À quel point ce génie multiforme fut Européen,
sa
vie le fait bien savoir, vie des plus agitées. Comenius perd ses pare
237
bien savoir, vie des plus agitées. Comenius perd
ses
parents très jeune et son éducation sera négligée : il ne peut commen
238
agitées. Comenius perd ses parents très jeune et
son
éducation sera négligée : il ne peut commencer des études latines qu’
239
la guerre de Trente Ans, marque aussi le début de
ses
malheurs et pérégrinations : il perd sa femme et ses jeunes enfants,
240
début de ses malheurs et pérégrinations : il perd
sa
femme et ses jeunes enfants, puis il est expulsé de Bohême et se réfu
241
malheurs et pérégrinations : il perd sa femme et
ses
jeunes enfants, puis il est expulsé de Bohême et se réfugie en Pologn
242
asion suédoise le chassera, et au passage brûlera
sa
bibliothèque et beaucoup de ses manuscrits. Enfin, il s’établit en Ho
243
au passage brûlera sa bibliothèque et beaucoup de
ses
manuscrits. Enfin, il s’établit en Hollande où il finira ses jours, e
244
its. Enfin, il s’établit en Hollande où il finira
ses
jours, et où sera publiée après sa mort une première grande édition d
245
où il finira ses jours, et où sera publiée après
sa
mort une première grande édition de ses œuvres. Dans la bibliographie
246
liée après sa mort une première grande édition de
ses
œuvres. Dans la bibliographie de l’Unesco, je vois que la Didactica M
247
France et mort en Grèce, Mickiewicz a lutté toute
sa
vie pour la libération de sa patrie, et n’a cessé d’appeler à son aid
248
iewicz a lutté toute sa vie pour la libération de
sa
patrie, et n’a cessé d’appeler à son aide l’Europe des peuples — cell
249
libération de sa patrie, et n’a cessé d’appeler à
son
aide l’Europe des peuples — celle des gouvernements se bornant à le b
250
berté, Mickiewicz n’entend pas — sauf à la fin de
sa
vie — libération sociale ou liberté civique en général, mais libérati
251
evendications précises — dangereusement plus ! De
son
œuvre considérable, poétique et politique indissolublement, je ne cit
252
t Petőfi fut tué en combattant. Voici le début de
son
poème de 1848, intitulé Silence de l’Europe : L’Europe se tait… Ho
253
cette Europe silencieuse Et qui n’a pas conquis
sa
liberté ! Lâches, les peuples t’ont abandonné Ô Magyar ! Toi seu
254
appliquer qu’il m’oblige à le faire aux dépens de
son
libelle. Je ne discuterai pas le fond de l’ouvrage : il n’y en a guèr
255
-H. Lévy le problème du fascisme en général et de
ses
résurgences toujours possibles. À ce danger s’ajoute celui de la stér
256
it mot et cela ne se sent même pas dans le ton de
son
discours, arbitraire et tranchant, et pas un instant libéral. D’aille
257
lit au Livre de Job58. Douze citations Dans
son
Idéologie française M. Bernard-Henri Lévy me prend à partie nommément
258
transcrites ne sont pas de moi ; et deux sont de
son
invention. Voici les textes (les mots qui me sont attribués par l’aut
259
à Nuremberg par la grâce du jeune nazi (« fier de
son
corps vigoureux » et « appuyé sur sa race ») et comparez l’émoi de De
260
(« fier de son corps vigoureux » et « appuyé sur
sa
race ») et comparez l’émoi de Denis de Rougemont devant ces « jeuness
261
ntre un vieux sénateur radical décoré et un jeune
SA
, le dialogue me semblait difficile. C’était exact. Un ami vient de me
262
D. R.) sur les protestants. Citons Lévy, p. 19 de
son
travail. C’est la vieille droite, bien sûr, qui fustige avec ardeur
263
rlementaire » et dont la « critique » est, malgré
ses
« troubles origines », un « acquis définitif du personnalisme7) » ; e
264
o d’ Esprit , l’auteur éprouve le besoin d’étayer
son
invention, d’où le renvoi à la note 7, où l’on peut lire : Le texte
265
ser avec les mains , paru en 1936, mais cité dans
sa
réédition de 1972. Qu’on se reporte à la page indiquée 140. Je viens
266
a mesure de l’homme en tant qu’il se possède dans
ses
relations actives avec ses prochains. C’est à nous qu’il incombe aujo
267
qu’il se possède dans ses relations actives avec
ses
prochains. C’est à nous qu’il incombe aujourd’hui d’opérer cette synt
268
ussière des individus que l’État totalitaire fait
son
ciment ».) Ignore-t-il tout, enfin, de ce qui a été écrit, de Tocquev
269
bien : « qui rend compte du tout de l’homme et de
ses
fins les plus lointaines°. — les mots « révolutions avortées » qu’il
270
qu’un jeune homme aussi passionnément motivé dans
sa
dénonciation d’ennemis qui n’ont cessé d’être les nôtres depuis bien
271
i n’ont cessé d’être les nôtres depuis bien avant
sa
naissance, montre une carence, non moins pathétique, de scrupules int
272
on moins pathétique, de scrupules intellectuels !
Sa
rage d’assimiler les personnalistes à leurs adversaires de toujours,
273
ascination par les nazis, est-elle révélatrice de
ses
propres complexes ? Ce disciple fervent d’Althusser, ce partisan décl
274
e partisan déclaré de Mao, a-t-il jamais expliqué
son
trajet du totalitarisme marxiste et du national-socialisme chinois au
275
teur, il est intéressant de relever non seulement
ses
citations fausses, mal interprétées ou truquées, mais ses silences. I
276
tions fausses, mal interprétées ou truquées, mais
ses
silences. Ignorance ou mauvaise foi — toujours cette cruelle incertit
277
sur et contre Hitler. Vraiment, Lévy choisit mal
ses
nazis. C’est qu’en somme il ignore à peu près tout de la vraie nature
278
prétendu « socialisme national » d’Hitler, et de
ses
profondes analogies avec le jacobinisme, premier modèle bien français
279
février 1981, Raymond Aron lui-même n’avait donné
son
aval à ces calomnies. Il écrit en effet : Les idéologies des années
280
pourtant de dénoncer dans les premières pages de
son
article. Il a choisi de n’accorder créance à B.-H. Lévy que sur le po
281
créance à B.-H. Lévy que sur le point central de
son
pamphlet : la dénonciation du personnalisme en tant que « communautai
282
Hiv’ et l’antisémitisme, l’État central, exerçant
son
commandement « de haut en bas » selon Pétain !) dans ces cénacles d’i
283
e d’Uriage, puis faisant la grève de la faim dans
sa
cellule ; Robert Aron emprisonné comme Juif à Mérignac, puis caché da
284
créer une école de pensée tous les deux ans, ou à
son
défaut une mode, ou au moins un scandale « intellectuel », des dizain
285
s best-sellers. L’Express qui avalise et amplifie
ses
calomnies, a tiré ce numéro à 649 950 exemplaires. Avec les articles
286
t aussi une recette de succès : déjà B.-H. Lévy a
ses
imitateurs. Je n’en donnerai qu’un seul exemple, faute de place. Car
287
du domestique voleur, en Chine.) À la page 32 de
son
livre, Lévy s’indigne de ce qu’Emmanuel Mounier lui-même, le « chrét
288
ttaques dont il a été l’objet, pour mieux prendre
sa
défense. La présence de Mounier parmi les « idéologues » du fascisme
289
it trop peu. L’article de 1934 où Mounier avoue «
sa
fascination » pour les « valeurs » du nazisme naissant [allait]… bien
290
de la jeunesse allemande, mais il a oublié, dans
sa
hâte, quatre textes qui me paraissent bien plus indiscutables et préc
291
s ». À cette « nécessité » la France doit opposer
sa
mission spécifique, qui est d’offrir au monde un modèle d’ordre : « C
292
nde un modèle d’ordre : « Chacun, sans renoncer à
ses
espérances, doit contribuer à mettre de l’ordre chez soi, — parce qu’
293
s nôtres — surtout isolés de leur contexte, selon
sa
méthode habituelle. Et sur la présence de Maurice Clavel à Uriage. Il
294
ouge. Les nazis l’ont décapité à la hache, lui et
sa
femme, pendant la guerre65. Je citerai quelques phrases de sa « Lettr
295
ndant la guerre65. Je citerai quelques phrases de
sa
« Lettre ouverte » qui montrent aussi durement que possible que la «
296
ves pour la défaite finale d’Hitler. Il était par
sa
mère le petit-fils de Bismarck. Post-scriptum III B.-H. Lévy e
297
Bismarck. Post-scriptum III B.-H. Lévy et
ses
suiveurs opposent aux personnalistes d’ Esprit et de L’Ordre nouvea
298
« l’ultime, l’héroïque sursaut de Bataille et de
ses
amis » — il s’agit de Roger Caillois et de Michel Leiris — les purs e
299
Gallimard 1968) p. 308 : dans un dialogue avec un
SA
qui suit mes cours, je lui reproche « cette manie de porter des botte
300
e la personne a été inventée par Mounier et que «
son
succès ne survécut pas à son auteur ». L’Express, 13 février 1981. 6
301
par Mounier et que « son succès ne survécut pas à
son
auteur ». L’Express, 13 février 1981. 62. Cf mon essai « Les jacobin
302
ment l’incivisme de l’individu qui se referme sur
son
égoïsme, sur son refus de toute solidarité effective avec le prochain
303
de l’individu qui se referme sur son égoïsme, sur
son
refus de toute solidarité effective avec le prochain et la communauté
304
cession purement diplomatique n’eût pas compté à
ses
yeux. La religion dont il était le fondateur voulait le sacrifice san
305
it le fondateur voulait le sacrifice sanglant (ou
son
symbole), le viol de la victime… » ( loc. cit. ) q. Rougemont Denis
306
avait tenté de renouveler l’imperium romanum, et
son
roi franc avait tenu à se faire sacrer par le pape de Rome : mais son
307
tenu à se faire sacrer par le pape de Rome : mais
son
rêve n’a duré que quatorze ans. En 792 déjà, dans les Libri Karolini,
308
) à restaurer la dignité impériale : il fonde, en
sa
qualité de roi de Germanie et d’Italie, ce qui va devenir sous ses de
309
i de Germanie et d’Italie, ce qui va devenir sous
ses
descendants le Saint-Empire romain de nation germanique. La lutte ent
310
proclamer que le roi de France est « empereur en
son
royaume » et qu’« il ne reconnaît aucun supérieur sur ses terres » :
311
ume » et qu’« il ne reconnaît aucun supérieur sur
ses
terres » : ce rejet de la suprématie de l’empereur et de celle du pap
312
sterné de cette profonde révolution païenne. Dans
son
traité De Monarchia, qui date de 1308, il s’écrie : « Ô genre humain
313
en général du sentiment d’une menace qui pèse sur
son
objet. La Souveraineté nationale va tirer son caractère absolu, invio
314
sur son objet. La Souveraineté nationale va tirer
son
caractère absolu, inviolable, inaliénable et pour tout dire : sacré,
315
re (querelle des Investitures, par exemple). Dans
son
grand ouvrage sur la Civilisation de l’âge classique (Arthaud, Paris,
316
mées. « Entre 1600 et 1760, l’État classique voit
ses
moyens accrus dans une proportion variable de 200, 500, 1000 %. De là
317
s États. » (p. 68) « Or, que serait l’Europe sans
ses
nations ? » (p. 69) Et voilà justifiées par le bien des États les gue
318
du souverain, seule « source de toute autorité ».
Ses
droits ne sont que « privilèges » et révocables à tout instant par le
319
jesté d’opposer le droit romain à l’ordonnance de
son
prince », écrit Bodin, dans l’esprit des légistes de Philippe le Bel,
320
issance ou souveraineté peut, selon Jean Bodin et
ses
disciples (jusqu’à nous !), résider dans trois Estats (et trois seule
321
e, égoïsme d’un corps élitaire ? Bodin répond par
sa
doctrine de la justice et du « sentiment de la justice » qui oblige l
322
cquitter en conscience devant Dieu des devoirs de
sa
charge. La puissance absolue du prince — roi, peuple ou groupe privil
323
ui ne sont que citoyens », écrit Montesquieu dans
ses
Considérations sur les Romains. Et voici qui résume tout cela dans Li
324
pereur Napoléon Ier se servit pour désigner après
ses
victoires la nation française. » Nous rejoignons le sens donné au mot
325
eu après (avril 1793), la Convention désigne dans
son
sein un Comité de salut public chargé d’un pouvoir exécutif de dictat
326
création d’un Directoire de 12 membres — lequel à
son
tour sera remplacé en 1799 par un Consulat de 3 membres dont le Premi
327
e devant les corps législatifs, va concentrer sur
sa
personne tous les pouvoirs, — et cela fait, il sera élu empereur, en
328
consistait à ne reconnaître « aucun supérieur sur
ses
terres », ni empire ni papauté. Elle se double, en 1793, d’une souver
329
te dès lors à ne reconnaître aucune autonomie sur
son
territoire : ni provinces, ni régions, ni communes. b) Louis XIV, le
330
eudataires du royaume, et faisait travailler pour
son
compte exclusif un groupe de grands commis — dont Colbert est resté l
331
droit divin ou tout chef d’entreprise parlant de
ses
bureaux, de ses grands secrétaires, ou même de son conseil. Dès 1793,
332
tout chef d’entreprise parlant de ses bureaux, de
ses
grands secrétaires, ou même de son conseil. Dès 1793, l’État souverai
333
es bureaux, de ses grands secrétaires, ou même de
son
conseil. Dès 1793, l’État souverain (Comité provisoire, Comité de sal
334
s monarchies et des cinq républiques qui ont tenu
son
rôle en France jusqu’à nos jours), cet État pourrait dire, non sans i
335
unu (op. cit., p. 57) : « L’État classique exerce
son
pouvoir au profit du groupe qui est l’État. Bien savoir qui est l’Éta
336
erts » sont en fait des achats faits par l’État à
son
profit éventuel, avec l’argent des contribuables, ceux qui constituen
337
é à chaud… L’État est tout… Il est militaire dans
son
principe, dans ses maximes, dans son esprit, dans tous ses mouvements
338
st tout… Il est militaire dans son principe, dans
ses
maximes, dans son esprit, dans tous ses mouvements », écrit Edmund Bu
339
litaire dans son principe, dans ses maximes, dans
son
esprit, dans tous ses mouvements », écrit Edmund Burke, ennemi de la
340
ipe, dans ses maximes, dans son esprit, dans tous
ses
mouvements », écrit Edmund Burke, ennemi de la Révolution (1796). Mai
341
rie. L’État trouvera les moyens de la soumettre à
ses
intérêts, par le jeu des tarifs douaniers, des impôts, des réquisitio
342
demi : a) L’État-nation est lié à la guerre dans
sa
genèse et en chacune de ses étapes, en direction de la formule finale
343
t lié à la guerre dans sa genèse et en chacune de
ses
étapes, en direction de la formule finale, qui sera l’État totalitair
344
, condition de la puissance militaire. Laquelle à
son
tour appelle et favorise le développement de la technique et des rech
345
se accrue du citoyen. Napoléon l’avait prévue dès
son
accession au pouvoir : il entendait tout mettre en uniforme, élèves d
346
suprême de la sacralisation de l’État-nation dans
sa
souveraineté sans limites verra la guerre elle-même se retourner cont
347
lculable, dès lors que pour la première fois dans
son
histoire, l’Homme dispose des moyens qu’il faut. Les probabilités d’u
348
tion, qui en est le moteur, dépend lui-même, dans
sa
genèse et son évolution, de contingences historiques, bien loin qu’il
349
est le moteur, dépend lui-même, dans sa genèse et
son
évolution, de contingences historiques, bien loin qu’il soit l’accomp
350
donc. Mais on voudrait ne pas être entraîné dans
sa
mort… Les signes du déclin de l’État-nation se sont multipliés à la m
351
e l’État-nation se sont multipliés à la mesure de
ses
pires excès. Du temps de la montée de Hitler au pouvoir et du règne i
352
ment personnaliste, L’Ordre nouveau 75 résumait
sa
critique de l’État-nation — terme d’ailleurs lancé par lui — dans la
353
bres d’une communauté, et assurer l’efficacité de
sa
participation dans les affaires du monde […]. Parce qu’ils sont trop
354
est censé normalement assurer et qui représentent
sa
raison d’être. Dans leur état actuel de division, nos « souverainetés
355
océanes ; — ni venir en aide au tiers-monde dans
sa
lutte contre la famine et sa passion de copier et de s’approprier les
356
au tiers-monde dans sa lutte contre la famine et
sa
passion de copier et de s’approprier les causes mêmes de notre crise
357
re pour que l’humanité ne soit pas entraînée dans
sa
perte.76 9. Où la Souveraineté nationale devient absolue et s’an
358
ne remarque capitale de Bertrand de Jouvenel dans
son
traité De la Souveraineté (Paris, 1955). « C’est une erreur de croire
359
d’autre changement concernant la Souveraineté que
son
déplacement. Elle a surtout vu la construction de cette Souveraineté
360
es, 1609). Le prince souverain doit être fidèle à
sa
mission divine : « Il n’est libre ni quant à la fin qu’il poursuit, n
361
autant que celles de Dieu. Enfin, il est lié par
ses
devoirs envers le peuple qui obéit. « Trois ordres de lois, dont tout
362
234) Survient l’âge classique : « Louis XIV dans
sa
majesté n’est qu’un révolutionnaire qui a réussi : un premier Napoléo
363
ar des règles ; désormais il formule les règles à
sa
guise… » (p. 237) Jean Bodin l’avait déjà décrété dans sa Respublique
364
… » (p. 237) Jean Bodin l’avait déjà décrété dans
sa
Respublique (1576) : la souveraineté du prince consiste dans son pouv
365
(1576) : la souveraineté du prince consiste dans
son
pouvoir « de poser et de casser les loys ». On touche à la souveraine
366
lus d’existence opérationnelle démontrable hormis
sa
faculté de bloquer les issues souhaitables et possibles en fait. Cert
367
er la souveraineté absolue, laquelle s’oppose par
sa
définition et sa nature à toute espèce de pacte ou d’alliance de bonn
368
é absolue, laquelle s’oppose par sa définition et
sa
nature à toute espèce de pacte ou d’alliance de bonne foi, qui limite
369
alliance de bonne foi, qui limiterait l’absolu de
sa
Souveraineté. Prétendre que l’on veut l’Europe des nations, l’Europe
370
la solidarité jurée sur l’intérêt particulier et
ses
fluctuations ? 11. L’idolâtrie de la Souveraineté nationale dénonc
371
Dans le résumé magistral de ce qui fut l’œuvre de
sa
vie, A Study of History 80, le plus grand philosophe de l’Histoire, e
372
rer que notre problème occidental actuel trouvera
sa
solution — pour autant qu’on puisse en trouver une — dans quelque par
373
ement, et les crises mêmes qu’ils gèrent chacun à
sa
manière risquent de provoquer en s’aggravant des prises de conscience
374
iqués par chacun des systèmes comme conditions de
son
bon fonctionnement, mais favorisés en retour par ce même fonctionneme
375
st notre affaire , paru en 1977. 75. Le titre de
sa
revue qui parut de 1933 à la guerre, avait été créé par le socialiste
376
parce que le nationalisme y chante à livre ouvert
ses
thèmes sacrés, l’absolu de sa primauté sur toute autre vertu cardinal
377
nte à livre ouvert ses thèmes sacrés, l’absolu de
sa
primauté sur toute autre vertu cardinale. Raymond Barre traduisait fi
378
cardinale. Raymond Barre traduisait fidèlement, à
sa
coutume, le sentiment moyen de ses compatriotes, lorsqu’au début de f
379
t fidèlement, à sa coutume, le sentiment moyen de
ses
compatriotes, lorsqu’au début de février de cette année, interrogé su
380
0 % ? — La gauche peut-elle combler une partie de
son
retard ? » Problèmes, on le voit, dont l’importance n’est pas plus ca
381
me se réduit à savoir si l’Europe — quel que soit
son
régime — unitaire ou fédéraliste — sera « le rempart de notre société
382
t relatif. Interrogée par le journal La Croix sur
ses
alliés dans la liste des droites, Simone Veil (UDF) déclare à propos
383
e chacun de nos pays ait des chances de surmonter
sa
crise nationale, l’union seule peut les y aider. Pas un mot n’a été p
384
ncé sur la nécessité et l’urgence de l’union, sur
son
contenu ni sur sa forme politique. « Puisqu’on parle de l’Europe… »,
385
é et l’urgence de l’union, sur son contenu ni sur
sa
forme politique. « Puisqu’on parle de l’Europe… », disait un journali
386
un mot sur l’urgence de l’union ; pas un mot sur
sa
forme : fédération ou amicale des misanthropes ; pas un mot sur les s
387
à l’œuvre, pourtant déclarée si « désirable » par
ses
politiciens chevronnés. 2. Le cas de la Grande-Bretagne « La pr
388
atcher s’est félicitée d’avoir pu « arracher », à
ses
partenaires des Dix, des ristournes budgétaires pour un total de 2 mi
389
la Communauté si la Grande-Bretagne ne reçoit pas
sa
ristourne pour 1983 ». Et elle exige le maintien du veto au Conseil d
390
utonome des Européens qui se trouve ici posé dans
son
urgence dramatique83. Faut-il aller vers un rétablissement de la ple
391
en tant qu’État-nation chargé désormais d’assurer
sa
propre défense, mais sous le parapluie américain — ou bien la RFA pou
392
e américain — ou bien la RFA pourra-t-elle saisir
sa
chance de passer directement de son régime actuel de provisoire dimin
393
-t-elle saisir sa chance de passer directement de
son
régime actuel de provisoire diminutio capitis à un régime de particip
394
ce est due au refus de l’alliance d’accueillir en
son
sein des communistes, alors que les écologistes ouest-allemands souha
395
sme et liberté (AFSL) qui insiste sur le fait que
ses
propositions sont « par nature et par définition, de caractère europé
396
Europe 2000 (régions Bretagne), qui annonce ainsi
son
programme : NOUS VOULONS : — la construction des États-Unis d’Europ
397
français, le 6 avril 1984, a confirmé et justifié
sa
déclaration récente : « L’Europe a tout ce qu’il faut pour être une s
398
ion du Parlement européen, elle publie en tête de
son
numéro du 17 février 1984, le bref communiqué suivant : la reine Béa
399
veraineté qu’européenne Le jeudi 16 février 1984,
Sa
Majesté la reine Béatrix des Pays-Bas s’est adressée aux députés euro
400
e au xviiie siècle, la démocratie sociale a fait
son
apparition au xixe siècle. Et si la démocratie européenne doit voir
401
ordre : le thème du Forum culturel de Budapest et
sa
préparation, qui a occupé la première journée. Deuxième thème, la sém
402
est celui qui crie le plus fort qui vend le mieux
sa
marchandise. Il y aura certes ce côté-là dans ce qui va se passer à B
403
eut dire sur l’Europe, s’il faut définir d’un mot
sa
culture, c’est que c’est une culture qui accepte un nombre non limité
404
entrale du monde, mais celle qui doit donner, par
ses
diversités mêmes et par sa nécessité d’intégration personnelle, des m
405
qui doit donner, par ses diversités mêmes et par
sa
nécessité d’intégration personnelle, des mesures communes pour l’ense
406
giques, et donc économiques aussi. Conformément à
ses
mesures fondamentales, cette culture commune devrait nous imposer des
407
, le secrétaire général du Conseil de l’Europe et
son
secrétaire général adjoint, le président et vice-président de l’Assem
408
exercé aucune charge publique. En soulignant dans
son
introduction au numéro ce que l’auteur n’avait pas hésité à qualifier
409
ope est divisée, et la plus grave menace vient de
ses
divisions. Appauvrie, encombrée de barrières qui empêchent ses biens
410
. Appauvrie, encombrée de barrières qui empêchent
ses
biens de circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger, notre Euro
411
t plus la protéger, notre Europe désunie marche à
sa
fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieus
412
e peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de
son
indépendance. Aucun de nos pays ne peut résoudre, seul, les problèmes
413
l’Europe se définit clairement. Elle est d’unir
ses
peuples selon leur vrai génie, qui est celui de la diversité, et dans
414
voie des libertés organisées. Elle est de ranimer
ses
pouvoirs d’invention pour la défense et pour l’illustration des droit
415
voirs de la personne humaine, dont, malgré toutes
ses
infidélités, l’Europe demeure aux yeux du monde le grand témoin. La c
416
e de l’Europe s’appelle la dignité de l’homme, et
sa
vraie force est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de notre lutte
417
e notre continent. Sur cette union, l’Europe joue
son
destin et celui de la paix du monde. Soit donc notoire à tous que nou
418
. Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute
son
étendue à la libre circulation des hommes, des idées et des biens. 2.
419
ante d’Édouard Herriot. Toute l’Europe suspendait
son
jugement. Déjà pourtant une déception perçait et très vite prévalut d
420
ienne je corrigeais les traductions françaises de
sa
revue Paneuropa. J’ai rencontré peu d’hommes aussi directs que Couden
421
pas bâti en un jour, petit à petit l’oiseau fait
son
nid, prudence est mère de sûreté, chi va piano va sano, wait and see,
422
coup de crayon par Napoléon III. — L’oiseau bâtit
son
nid en un jour, toutes affaires cessantes. — On peut tout faire en de
423
suggestion. On ne fera pas l’Europe sans informer
ses
peuples, et du danger qu’ils courent, et de la parade puissante que p
424
e chose à faire. Qu’un but concret soit assigné à
ses
travaux. Je n’en vois pour ma part qu’un seul : discuter et voter un
425
endemain matin, téléphone à Villey, qui m’apporte
son
texte, dont voici le passage essentiel : Nous ne le redirons jamais
426
Europe aujourd’hui paralysée par le sentiment de
son
impuissance, et par le défaitisme fataliste qui s’empare de ses popul
427
e, et par le défaitisme fataliste qui s’empare de
ses
populations. Il faut que les délégués à Strasbourg rompent avec leur
428
ue de France nous subventionne. À 23 h, Villey et
sa
femme au Café de France jusqu’à 1 h a.m. Vendredi 25 août : « À 10 h,
429
ité du professeur Mouskhély. Il m’avait averti de
son
projet dès fin août. Il me demande aujourd’hui de rédiger le texte du
430
ace. Vous connaissez mieux que nous la politique,
ses
possibilités, ses servitudes. Nous sommes ici pour proclamer des néce
431
ez mieux que nous la politique, ses possibilités,
ses
servitudes. Nous sommes ici pour proclamer des nécessités et un but.
432
l’art. 38 du traité instituant la CED… Elle tint
sa
première session cinq jours plus tard et nomma une commission constit
433
rojet de traité. Cette commission devait terminer
ses
travaux le 26 février 1953, ce qu’elle fit ponctuellement. Comment ca
434
oir central93, strictement délimité, qui ne tient
sa
légitimité que de ses 22 mandants et qui n’est proprement qu’un « exé
435
ement délimité, qui ne tient sa légitimité que de
ses
22 mandants et qui n’est proprement qu’un « exécutif » comparable à c
436
inetés nationales — qui avaient pris soin de lier
son
sort à celui de la CED, comme on vient de le rappeler — devait à son
437
la CED, comme on vient de le rappeler — devait à
son
origine d’être orientée dès le départ vers ce qui allait devenir dès
438
t de l’Assemblée consultative du CE, avait repris
sa
charge de ministre des Affaires étrangères de Belgique. De son discou
439
ministre des Affaires étrangères de Belgique. De
son
discours d’adieu à l’Assemblée de Strasbourg, retenons cette phrase é
440
faute d’avoir résolu le vrai problème : celui de
ses
finalités politiques au sens large, le Conseil de l’Europe va se voue
441
groupement d’États-nations qui ne représente, par
ses
statuts et sa vocation spécifique, que les seuls intérêts économiques
442
ats-nations qui ne représente, par ses statuts et
sa
vocation spécifique, que les seuls intérêts économiques, et cela dans
443
soin de repenser le problème européen à partir de
ses
données de base, celles qui permettent d’embrasser l’unité millénaire
444
pes qui ont formé d’un même mouvement l’Europe et
sa
culture commune. Il est vrai que les préoccupations culturelles du CE
445
rel au sein de la CEE après les échecs subis dans
son
domaine propre, qui est l’économique. Car on sent bien que le double
446
be commencer soit pris ici dans toute la force de
son
sens d’initiation, d’instauration, de mise en marche ; et que le conc
447
aires de la Résistance en Allemagne nazie et dans
ses
camps, le Dr Einar Löfstedt, recteur de l’Université de Lund, Robert
448
sur le Conseil de l’Europe, publié récemment par
son
secrétariat, je reste stupéfait de lire p. 47 la phrase suivante : L
449
n qui mérite qu’on s’en soucie. Si le CDCC limite
ses
ambitions à refaire l’Unesco à l’échelle de l’Europe, inutile d’en pa
450
n document juridique qui engage très sérieusement
ses
signataires. Un séminaire, réuni au Centre culturel de Delphes, en ex
451
dée d’une Charte (pourtant proposée par elle dans
sa
session de 1978) et décidait … d’élaborer une Déclaration européenne
452
vers — trois problèmes majeurs de la culture dans
ses
rapports avec l’Europe de l’Histoire et avec la construction à venir
453
de l’Histoire et avec la construction à venir de
son
Union. On nous apprend d’abord que pour les ministres il n’y a pas un
454
s activement poussé par le secrétariat au CE, vit
ses
efforts officiellement reconnus par l’adjonction du terme « régionaux
455
de la participation civique, notamment, ne trouve
sa
solution qu’au niveau de la région : le citoyen ne peut se sentir lib
456
me, en retour, nul n’est tenu pour responsable de
ses
actes s’il ne les a pas commis librement : le bon soldat n’est pas te
457
ncer, à parler de l’union sans la faire et à dire
son
urgence tout en la renvoyant à quelque session ultérieure. Je lis pas
458
e lis pas mal d’études sur la CEE de Bruxelles et
ses
problèmes. Je suis de près les activités culturelles et régionalistes
459
rock (rapporteur général) me cite trois fois dans
son
discours : « D. de R. dans les Lettres pathétiques qu’il nous adres
460
les textes des Rapports soumis à la Conférence et
sa
Déclaration finale dans le numéro d’été 1972 du Bulletin du Centre e
461
ais longuement, d’après ce qu’il m’indiquait dans
ses
livres, je les mettais au fond d’une éprouvette, et avec une stupéfac
462
vant), que je me suis mis à écrire un article sur
son
livre. Je l’ai envoyé à une revue, la seule revue que je connaissais,
463
l vu. Je n’ai plus fait que ça depuis lors. Après
ses
études universitaires en lettres et philosophie, Denis de Rougemont e
464
responsable. S’il ne peut pas être responsable de
son
rôle dans la vie civique, il n’est pas libre. De même qu’en justice,
465
n était : « À cette heure où Paris exsangue voile
sa
face de nuages et se tait. » Je me dis : « Bon c’est un peu sentiment
466
pelait « mouvement personnaliste », a porté toute
sa
réflexion sur l’homme, but de la société, et non pas l’inverse, comme
467
berté, en tant que sujet maître de soi, de perdre
sa
liberté parce que, dans ce monde immense des États-nations, il perd s
468
dans ce monde immense des États-nations, il perd
sa
responsabilité. Il ne peut plus être un citoyen libre et responsable.
469
nde crise du monde moderne qui peut le conduire à
son
anéantissement. Car vous savez, c’est une chose qui est connue mainte
470
la femme et la femme pour le bien de l’homme par
ses
actions quotidiennes, toute sa manière de vivre. Tandis que l’amour-p
471
en de l’homme par ses actions quotidiennes, toute
sa
manière de vivre. Tandis que l’amour-passion, comme le mot l’indique,
472
. Il s’agit d’un livre qui s’appelle La France et
son
armée. » L’auteur s’appelait le colonel de Gaulle. Alors j’ai répondu
473
fficile d’en comprendre les mécanismes, d’y faire
ses
choix en toute connaissance de cause. À quelle condition l’homme peut
474
ns centralisés, sous la direction de l’État et de
ses
fonctionnaires. Nous sommes faits pour vivre dans notre commune, dans
475
De tout ce qui concerne les problèmes du lac, de
sa
santé, de sa protection (problèmes que ces régions ont en commun depu
476
ui concerne les problèmes du lac, de sa santé, de
sa
protection (problèmes que ces régions ont en commun depuis des siècle
477
caines, mais pour pouvoir vivre ensemble et faire
son
métier d’homme. Voilà la base de ce que je peux appeler la révolution
478
tion européenne. Ce fut là le premier résultat de
sa
vision d’une Europe nouvelle. Une de nos premières activités issues d
479
eaucoup cité une phrase de Jean Monnet, peu avant
sa
mort. Jean Monnet était l’exemple type de ceux qui voulaient baser l’
480
à la catastrophe ? Ou voulons-nous la liberté et
ses
risques ? x. Rougemont Denis de, « [Entretien] Denis de Rougemont
481
t mort à Genève le vendredi 6 décembre 1985, dans
sa
quatre-vingtième année. L’interview que nous vous présentons a été ré