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ps que les États refuseront de rien céder de leur
souveraineté
nationale. S’agirait-il enfin de l’Europe réelle, celle des Européens
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mais seulement dans une mesure compatible avec ma
souveraineté
nationale. Et l’on sait à quelles résistances de la capitale et de sa
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ulle et ses saints À propos de l’Europe, de la
souveraineté
nationale, et de l’élection de l’Assemblée européenne au suffrage uni
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corder tout cela avec le dogme de la sacro-sainte
souveraineté
nationale ? La réponse a été donnée dès 1945 dans un volume intitulé
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la paix 27 par un auteur qui signait Bruère : La
souveraineté
nationale, assurait-il, est « un dogme périmé… Depuis cinquante ans,
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s descendants associeront sans doute la notion de
souveraineté
nationale à une phase encore à demi-sauvage de la vie des nations… Le
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nations sont toujours vivantes, mais leur pleine
souveraineté
est morte ». Bruère était le pseudonyme de résistance de Michel Debré
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sser pour le tout. C’est l’utopie naissante de la
souveraineté
nationale absolue. « La tunique sans couture » du monde en paix sous
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usse des prix, ne peuvent être enrayées que si la
souveraineté
absolue est enlevée aux Princes et passe aux Peuples. (C’est la doctr
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grande rigueur dans ce traité, où le dogme de la
souveraineté
nationale absolue, constitué sous Philippe le Bel et qui allait prend
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ne inexorablement, par les mécanismes déments des
souverainetés
nationales absolues, à la guerre nucléaire, qui sera la fin de l’hist
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édération continentale, limitant expressément les
souverainetés
nationales tout en garantissant l’autonomie des États membres. Le pla
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veloppent69. 2. Des royaumes aux États, par la
Souveraineté
L’Empire carolingien avait tenté de renouveler l’imperium romanum,
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om de l’Europe —, fonde le dogme occidental de la
souveraineté
d’abord limitée, finalement absolue, des rois, puis des royaumes, des
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sentiment d’une menace qui pèse sur son objet. La
Souveraineté
nationale va tirer son caractère absolu, inviolable, inaliénable et p
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l’étude de Jean Bodin est bel et bien celle de la
souveraineté
, de « la puissance absolue et perpétuelle d’une république », qui n’a
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« mouvement ininterrompu vers la définition d’une
souveraineté
absolue dont Imbart de la Tour a fait la caractéristique essentielle
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490). Tout cela culmine dans la définition de la
souveraineté
, « puissance de donner et de casser la loi, sous laquelle sont compri
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la recevoir que de Dieu ». Or cette puissance ou
souveraineté
peut, selon Jean Bodin et ses disciples (jusqu’à nous !), résider dan
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ratie : la monarchie s’appelle quand un seul a la
souveraineté
et que le reste du peuple n’y a que voir ; la démocratie ou l’estat p
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ine ; l’aristocratie quand la moindre partie a la
souveraineté
en corps, et donne loy au reste du peuple ». Et de montrer longuement
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et « formes corrompues ». Mais, dira-t-on, cette
souveraineté
donnée pour absolue n’est-elle donc incitée, régulée, protégée, human
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. Le xvie siècle élabore et précise la notion de
souveraineté
pour définir l’État, nom qui apparaît rarement dans les textes du tem
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u cours de la première étape de la Révolution, la
souveraineté
a été transférée de la personne sociale au petit groupe des détenteur
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at, lequel décide de tout au nom de la Nation. La
souveraineté
royale se manifestait vers l’extérieur : elle consistait à ne reconna
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empire ni papauté. Elle se double, en 1793, d’une
souveraineté
une et indivisible qui se manifeste cette fois vers l’intérieur : ell
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rême de la sacralisation de l’État-nation dans sa
souveraineté
sans limites verra la guerre elle-même se retourner contre l’homme et
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-nations souverains qui, pour mieux affirmer leur
souveraineté
, refusent de se fédérer à l’Ouest, ou qui, n’ayant qu’une souverainet
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t de se fédérer à l’Ouest, ou qui, n’ayant qu’une
souveraineté
surveillée, ne peuvent y renoncer à l’Est, force est de constater que
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d’être. Dans leur état actuel de division, nos «
souverainetés
» ne peuvent en effet : — ni résister à la colonisation économique pa
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fédéral, nos États-nations, retranchés dans leurs
souverainetés
nationales, ne pourront échapper au cours des prochaines décennies au
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soit pas entraînée dans sa perte.76 9. Où la
Souveraineté
nationale devient absolue et s’annule J’ai rappelé le transfert d
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e et s’annule J’ai rappelé le transfert de la
Souveraineté
du Roi médiéval à l’État classique — en fait — puis à la nation — en
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ale de Bertrand de Jouvenel dans son traité De la
Souveraineté
(Paris, 1955). « C’est une erreur de croire que l’Histoire n’a vu d’a
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’Histoire n’a vu d’autre changement concernant la
Souveraineté
que son déplacement. Elle a surtout vu la construction de cette Souve
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ement. Elle a surtout vu la construction de cette
Souveraineté
sans limites ni règles, dont nos ancêtres n’avaient pas l’idée. » (p.
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propos. Il nous montre d’abord « le passage d’une
souveraineté
relative, la monarchie féodale », bornée par trois sortes de lois : «
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l’irréligion, de la positivité du droit et de la
souveraineté
du peuple » (p. 235) car « le peuple devenu souverain, il est contrad
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vait déjà décrété dans sa Respublique (1576) : la
souveraineté
du prince consiste dans son pouvoir « de poser et de casser les loys
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de poser et de casser les loys ». On touche à la
souveraineté
absolue : celle-là même que les Comités de la Révolution française vo
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où, de nos jours, les définitions courantes de la
souveraineté
nationale dans les dictionnaires les plus répandus. Ainsi le Petit La
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es les plus répandus. Ainsi le Petit Larousse : «
Souveraineté
nationale : principe du droit public français selon lequel la souvera
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principe du droit public français selon lequel la
souveraineté
, jadis exercée par le roi, l’est aujourd’hui par l’ensemble des citoy
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La décadence de l’État-nation, seul porteur de la
Souveraineté
nationale absolutisée, étant ce que l’on vient de rappeler, et que pe
45
e traditionnel à la droite « moderne » — c’est la
Souveraineté
nationale, inaliénable, une et indivisible, d’autant plus absolutisée
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e, est parfaitement concevable et vérifiable : la
Souveraineté
nationale nous le fait voir en 1984 mieux encore qu’en 1979, à l’occa
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vous auriez tort de penser que le recours à la «
souveraineté
nationale » ne peut servir que les ennemis de tout régime fédéraliste
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iles américains constituerait une violation de la
souveraineté
néerlandaise ». On croirait entendre Marchais… ou Chirac ; ou Debré…
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u Chirac ; ou Debré… aujourd’hui78. Le terme de «
Souveraineté
» évoquait sous l’Ancien Régime la plénitude de puissance de la volon
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lité : de l’État — comme nous l’avons montré — la
Souveraineté
a perdu toute substance et toute vertu novatrice ou positivement impé
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i exempte de toute raison donnée ou à trouver. La
Souveraineté
de l’État ne peut donc plus servir qu’à refuser ce que l’on déteste.
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este en fait que l’État qui puisse revendiquer la
souveraineté
absolue, laquelle s’oppose par sa définition et sa nature à toute esp
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iance de bonne foi, qui limiterait l’absolu de sa
Souveraineté
. Prétendre que l’on veut l’Europe des nations, l’Europe des États, vo
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er et ses fluctuations ? 11. L’idolâtrie de la
Souveraineté
nationale dénoncée par Toynbee Dans le résumé magistral de ce qui
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i la tâche incombait de dépasser l’obstacle de la
souveraineté
de la cité-État ». D’où le triomphe de Rome, qui avait su établir un
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e de souligner l’analogie entre le problème de la
souveraineté
locale dans le monde hellénique et le problème correspondant dans le
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quelque partie de l’Europe où l’institution de la
souveraineté
nationale n’aura pas été érigée en objet de vénération idolâtre. Nous
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rme d’association internationale qui amènerait la
souveraineté
locale sous la discipline d’une loi plus haute et préviendrait ainsi
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plie par les dévots pétrifiés de cette idole : la
souveraineté
nationale. Plus de trente ans plus tard, et à la veille d’élire un n
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modèles de dépassement de l’État-nation et de la
souveraineté
nationale absolue semblent intéresser les jeunes générations. Or, l’h
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« Insolence » Amitié Priorités d’aujourd’hui
Souverainetés
nationales absolues Indépendance européenne Paix (par l’accumulatio
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« Si l’on estime qu’être opposé à tout abandon de
souveraineté
, c’est être nationaliste, alors oui, je suis nationaliste ». G. March
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’autres raisons, la seule mention de l’intangible
souveraineté
suffisant à couper court : c’est à quoi sert encore « le Sacré ». 78
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1945, et signé Jacquier, on pouvait lire : « [La
souveraineté
nationale est] un dogme périmé… depuis cinquante ans. Nos descendants
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s descendants associeront sans doute la notion de
souveraineté
nationale à une phase encore à demi sauvage de la vie des nations… Le
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s nations sont toujours vivantes mais leur pleine
souveraineté
est morte. » Jacquier était le pseudonyme de Résistance de Michel Deb
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Faut-il aller vers un rétablissement de la pleine
souveraineté
de l’Allemagne de l’Ouest, en tant qu’État-nation chargé désormais d’
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ime de participation autonome et responsable à la
souveraineté
de l’Europe fédérée ? Il résulte de cette situation que les prises de
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s, soit pour l’Europe vitalement nécessaire de la
souveraineté
fédérale du continent. C’est donc en RFA que va se jouer le sort proc
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ant : la reine Béatrix aux députés : il n’est de
souveraineté
qu’européenne Le jeudi 16 février 1984, Sa Majesté la reine Béatrix d
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e, il ne nous reste plus que seize ans ! » « Une
souveraineté
européenne » — encore qu’elle reste à définir — voilà ce que ne peuve
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n sans peine à ce qu’ils considèrent comme leur «
souveraineté
absolue ». Seule une reine incontestable a su, en cette matière, se m
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qui est. La question n’est pas de renoncer à des
souverainetés
illusoires — comment faire abandon de ce qu’on n’a plus ? — mais de r
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rêter l’élan vers notre union. N’attaquez pas les
souverainetés
, dépassez-les ! Refaites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de
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rage universel, et législative, la limitation des
souverainetés
nationales, et la mise en chantier d’un projet de Constitution fédéra
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s avons brûlé les poteaux frontières, symbole des
souverainetés
nationales néfastes et périmées dont nous espérons que vous hâterez l
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us ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les
souverainetés
nationales. Nous n’accepterons de mourir que pour des raisons de vivr
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iété de terme une « Confédération ». C’est que la
souveraineté
au sens strict continue à résider dans les 22 cantons qui la composen
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cantons qui la composent : en « associant » leurs
souverainetés
sans en aucune façon les « abandonner », ils ont donné naissance à un
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e : non pas « abandonner », mais « dépasser » les
souverainetés
au moyen d’un organe commun qui les mettait en pool au sommet, tout e
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emblées et si bien tuée par les représentants des
souverainetés
nationales — qui avaient pris soin de lier son sort à celui de la CED
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présentant non point le peuple européen, mais des
souverainetés
nationales, coupez l’émission. L’exemple hélas parfait d’une situatio
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des mythes sacro-saints de l’État-nation et de la
souveraineté
nationale absolue, mais au contraire des besoins humains dans leur ré
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ent susceptibles de tout bloquer au nom de leur «
souveraineté
» sacrée, quoique de moins en moins vérifiable. Point d’exécutif coif
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éconise un Pouvoir fédéral né d’une délégation de
souveraineté
des membres, dans des domaines majeurs strictement limités ; avec, en
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en retour, la garantie donnée par ce Pouvoir aux
souverainetés
subsistantes des membres. Qui oserait, aujourd’hui, refuser cela ? Si
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voir fédéral, en retour, garantit expressément la
souveraineté
des cantons ! (note D. de R.) 94. Encore que le grand public n’y vît