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bliais que le pays n’était pas le mien. C’était l’
Europe
. C’est ici l’Amérique, et je n’ai pas fini de m’en ébahir. Ce Nouveau
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r à tour plus formaliste et plus sans façon qu’en
Europe
: plus avide de nouveauté et plus respectueusement conservateur ; plu
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’ai rien reconnu de ce qu’une douzaine d’ouvrages
européens
, tous fort exacts dans leurs informations, de Tocqueville à André Sie
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ble une allure, une atmosphère si différente de l’
Europe
? Cela tient à des riens ; mais de ces riens multipliés dans la vie q
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jugé, moins jaugé, pour tout dire, moins vu qu’en
Europe
. Parce qu’ils sont moins conscients de leur vie et d’autrui, ils me t
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ui les étroitesses religieuses et politiques de l’
Europe
. Ils se trouvaient tout seuls devant leur chance. Tout dépendait de l
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ramène vers son pays du fond du Pacifique ou de l’
Europe
, dont il n’a guère connu que les ruines et les amertumes, rêve simple
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demandent qu’on ne leur parle plus des indigènes
européens
, ces agités, ces nerveux, ces tricheurs. C’est ainsi, et je ne juge p
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mme le pays où ce qui va venir émeut autant qu’en
Europe
le souvenir. Mais ce qui va venir, direz-vous, n’est-ce pas tout simp
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e n’est pas du tout à base d’impérialisme au sens
européen
du mot. Je pense que nous avons un peu plus de raisons de nous en réj
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lendissant au terme de l’épreuve. Le moindre film
européen
d’avant la guerre, projeté dans une petite salle de rétrospective, à
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. Et qui sait s’il ne va point préférer les films
européens
, dès qu’il pourra les voir ? Tous les signes sont là. Dépêchez-vous !
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esoin de la bombe, et des grèves, et de la famine
européenne
, et de la guerre endémique dans tout l’Orient, et de la méfiance et d
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passe dans tel pays de l’Amérique du Sud ou de l’
Europe
. Le reste du journal se compose de dépêches d’agences, récrites et dé
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t des brioches ! » Le siècle est en révolution, l’
Europe
en ruine, la France en crise pour dire le moins, c’est bien le moment
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Vont-ils devenir nationalistes à la manière des
Européens
? C’est, à mon sens, toute la question. Lorsque nous parlons d’impéri
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question. Lorsque nous parlons d’impérialisme, en
Europe
, nous pensons à une volonté de dominer affirmée par un chef au nom de
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des États-Unis, devînt nationaliste à notre image
européenne
? Et qu’elle décidât d’imposer au monde entier la loi yankee ? Il fau
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x océans au-delà desquels régnaient le Japon et l’
Europe
; et deux territoires géographiquement américains, mais historiquemen
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ssants du premier coup. Imaginez qu’un grand pays
européen
ait remporté des triomphes de cet ordre. La terre entière aurait de q
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ionalisme, direz-vous. Oui, mais pas à la manière
européenne
. La phrase veut dire : cette opinion ou cette action ne va pas dans l
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l. Ce qu’il y a de répugnant dans le nationalisme
européen
, c’est que l’on y sent une volonté de resserrement, une soif d’impose
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n n’insiste pas quand on ne l’aime pas — comme en
Europe
— ou simplement quand on peut faire sans lui, comme on vient de le vo
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ue « l’intelligence » inhumaine de certains chefs
européens
qui professaient le machiavélisme. De même enfin, si nous sommes un j
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de notre qualité. En résumé, ce que l’on nomme en
Europe
« l’américanisme » n’est pas un danger américain, mais européen. Je v
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méricanisme » n’est pas un danger américain, mais
européen
. Je veux dire par là que si un homme devient l’esclave de son automob
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r ce point. Ceux qui se méfient de l’Amérique, en
Europe
, l’accusent à la fois d’être là et, pour comble, de n’être pas là. Qu
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éalisme et qu’elle intervient dans les affaires d’
Europe
, comme en 1917 et en 1943, on l’accuse de se mêler de ce qu’elle ne p
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le de cette même contradiction dans les jugements
européens
sur l’Amérique. On n’a pas épargné les critiques à la politique d’occ
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naïfs, ils ne comprennent rien aux problèmes de l’
Europe
, de quoi se mêlent-ils ? » Intimidés, conscients d’avoir fait quelque
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ricaine me paraît beaucoup plus dangereuse pour l’
Europe
que cet impérialisme qu’on redoute pour de mauvaises raisons ou parce
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raisons ou parce qu’on l’assimile à des tendances
européennes
qui n’ont de commun avec lui que le nom. h. Rougemont Denis de, «
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aucoup parlé et ne cesse de discuter le sujet. En
Europe
, au contraire, il m’apparaît que l’idée d’un gouvernement mondial se
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pas ingrate (26 novembre 1947)n La honte de l’
Europe
, ce n’est pas sa misère, ni l’aide nécessaire de l’Amérique, mais la
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ul fait des communistes : il y a trente ans que l’
Europe
, la bourgeoisie d’Europe, se conduit mal à l’égard des États-Unis. Je
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il y a trente ans que l’Europe, la bourgeoisie d’
Europe
, se conduit mal à l’égard des États-Unis. Je ne parle pas des discour
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ente ans que nous les appelons au secours quand l’
Europe
est à feu et à sang (par notre faute, si je ne me trompe) : il y a tr
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nt d’autre ? L’intérêt de l’Amérique, c’est que l’
Europe
vive et ne tombe pas aux mains des Russes ; c’est qu’elle soit forte
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ars ! C’est l’Amérique, dit-on, qui a besoin de l’
Europe
! Car elle est à la veille d’une crise épouvantable, Staline l’a dit
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l’agonie de son système en s’ouvrant des marchés
européens
… Rien de plus stupéfiant que la popularité de ce théâtre pour illett
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’Asie et à la Russie, on voit ce qui reste pour l’
Europe
— pour la solidité de l’argument stalinien ! Par bonheur, elles n’y s
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sme n’est pas en cause, pour le seul honneur de l’
Europe
, il serait temps que nous prenions un peu de tenue. Si nous étions fr
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s dirions : la vraie menace contre l’indépendance
européenne
, elle ne vient pas de l’Amérique, mais de nous-mêmes. La vraie, ce n’
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ordre. L’indépendance économique des nations de l’
Europe
est une fiction. Tout le monde le sait, n’en parlons plus. Quant à l’
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que la tâche concrète, ce n’est pas de défendre l’
Europe
, mais de la faire. n. Rougemont Denis de, « La France est assez gr